32
Direction Régionale de la Jeunesse, Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale des Sports et de la Cohésion Sociale d’Aquitaine d’Aquitaine 7, boulevard Jacques Chaban Delmas - 33525 Bruges Cedex 7, boulevard Jacques Chaban Delmas - 33525 Bruges Cedex Tél. : 05 56 69 38 00 - Fax : 05 56 50 02 30 - courriel : [email protected] Tél. : 05 56 69 38 00 - Fax : 05 56 50 02 30 - courriel : [email protected] rEGARDS D’ACTEURS Medico sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en aquitaine

DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Direction Régionale de la Jeunesse, Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale des Sports et de la Cohésion Sociale d’Aquitaine d’Aquitaine

7, boulevard Jacques Chaban Delmas - 33525 Bruges Cedex

7, boulevard Jacques Chaban Delmas - 33525 Bruges Cedex

Tél. : 05 56 69 38 00 - Fax : 05 56 50 02 30 - courriel : [email protected]

Tél. : 05 56 69 38 00 - Fax : 05 56 50 02 30 - courriel : [email protected]

rEGARDS D’ACTEURS Medico sociaux

sur la pratique sportive

et les situations de handicap

en aquitaine

Page 2: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents
Page 3: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Introduction p 4

Méthodologie p 5/7

Glossaire des sigles p 8

Réfl exion des professionnels sur la thématique sport p 9/13

Freins au travail des professionnels sur la thématique sport p 14/16

Les personnes en situation de handicap et le sport p 17/21

Pistes d’actions évoquées par les professionnels médico-sociaux p 22/26

Améliorer la communication sur la thématique• «sport et situations de handicap»Favoriser la rencontre entre acteurs du sport et du handicap• Promouvoir l’accessibilité dans son ensemble•

Quelques pistes d’actions pour la plateforme régionale p 27/29 «Sport et handicaps : pour une pratique sportive partagée»

Conclusion p 30

Guide d’entretien p 31om

maire

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 4: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

La plateforme régionale « Sport et handicaps : pour une pratique sportive partagée » a sollicité la consultation des professionnels de l’action médico-sociale afi n de faire évoluer ses stratégies d’actions visant à promouvoir et favoriser la pratique sportive des personnes en situation de handicap.

Cette étude, menée de juin à octobre 2009, se propose de trouver les points de rencontre entre les potentialités de la plateforme régionale et le regard des professionnels médico-sociaux.

Ces acteurs suivent au quotidien l’évolution des personnes en situation de handicap vi-vant à domicile comme en établissement et représentent donc des partenaires indispensa-bles pour imaginer des solutions locales.

La synthèse de leur propos, réalisée ici, donne une épaisseur humaine à cette probléma-tique et permet d’enrichir les recommandations issues de l’analyse globale du contexte régional sur la thématique sport et handicaps.

Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes ayant contribué à cette étude.

Introduction

Etude réalisée par Julie Maysonnave

Chargée d’étude pour le service sport de la DRJSCS

4

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitainee

Page 5: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Méthodologie

Objectifs de l’étudeCette étude répond à un premier objectif de développement des relations avec le secteur médico-social. La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents de dévelop-pement et de promotion des Activités Physiques et Sportives Adaptées (APSA), avait révélé une forte implantation départementale des comités handisport1 et sport adapté2, acteurs clés de la plateforme régionale. L’utilité de rencontrer les établissements médico-sociaux, déjà en lien avec ces derniers, avait alors été remise en question.

Cependant, malgré la diversité des pratiques de ces agents, une diffi culté commune est ressortie : toucher les personnes en situation de handicap vivant hors établissement. Cet élément a donc orienté l’étude vers les professionnels médico-sociaux travaillant avec les personnes en situation de handicap vivant à domicile : 18 professionnels aquitains ont ainsi été rencontrés et sensibilisés à l’action de la plateforme régionale «sport et handi-caps : pour une pratique sportive partagée». Ils ont globalement accepté de relayer les informations reçues à leur équipe et aux personnes concernées. Certaines de ces associations sont aussi gestionnaires d’établissements médico-sociaux, ce qui apporte une richesse supplémentaire.

Le second objectif consiste à proposer des stratégies de communication sur la promo-tion des APSA auprès des personnes en situation de handicap, du grand public et des professionnels concernés. Pour cela, il est nécessaire de connaître les relais potentiels d’informations pour élaborer une stratégie de diff usion, ainsi que les représentations du sport du public cible pour construire un support adapté.

Si l’enquête auprès des usagers n’a pas dépassé la phase de test faute d’une quantité suffi sante de réponses, le regard des professionnels sur cette thématique va permettre d’imaginer une stratégie de communication pertinente.

Le dernier objectif est plus complexe : proposer des stratégies complémentaires pour la plateforme régionale. Les attentes des clubs et les enjeux politiques locaux sont connus des membres de la plateforme. Il ne reste alors plus qu’à se rapprocher d’un partenaire important : le « monde du handicap ». C’est ce que tente de réaliser cette étude.

1 Environ 1 300 licenciés en Aquitaine en 2009 (source : dossiers CNDS 2009)2 Environ 3 400 licenciés en Aquitaine en 2009 (source : dossiers CNDS 2009)

5

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en AquitaineRRRRRRRRRR rds dReReReReReReReReReRReReReReRReReRegards d

Page 6: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

6

EchantillonL’échantillon des personnes rencontrées a été constitué de manière à retrouver une di-versité (en termes de fonctions et de départements) d’acteurs médico-sociaux pouvant aborder la thématique « sport et handicaps ». A ce titre, l’échantillon n’est pas « repré-sentatif » au sens statistique mais permet d’approcher la situation dans chaque zone géographique selon les situations de handicap.

13 personnes parmi celles rencontrées sont des professionnels d’associations du secteur médico-social (associations gestionnaires d’établissements médico-sociaux ou associa-tions d’insertion sociale pour les personnes en situation de handicap) et 5 sont des professionnels de Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH). Ils font donc tous partie du secteur médico-social. Certains d’entre eux peuvent être plus particulièrement missionnés sur la thématique sport.Les associations gestionnaires ont été diffi ciles à mobiliser : beaucoup n’ont pas donné suite à la sollicitation, ce qui explique leur faible représentation (3 associations).

Zone d’étudeLes acteurs ont été rencontrés sur l’ensemble de l’Aquitaine : Lot et Garonne (Agen), Dordogne (Périgueux), Landes (Mont-de-Marsan et Dax), Pyrénées Atlantiques (Pau) et Gironde (Bordeaux).

Période de terrain d’enquêteLes acteurs médico-sociaux ont été rencontrés sur 11 journées réparties du 28/07/2009 au 1/10/2009. Une diffi culté supplémentaire due à une période de vacances des acteurs explique l’amplitude de l’étude dans le temps.

Durée des entretiens30 minutes à 2 heures.•

Déroulement de l’entretienPrésentation de la plateforme «sport et handicaps : pour une pratique sportive par-• tagée »Discussion autour de la réfl exion menée sur le sport, des freins rencontrés par l’ac-• teur, du rapport au sport des personnes en situation de handicap suivies et des pistes d’actions envisagées en termes de projet sport/handicap.

Page 7: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

7

3 Blanchet A., Gotman A. L’enquête et ses méthodes : l’entretien. Paris, Armand Colin, coll.128, n° 19, 2007 Bardin, L. L’Analyse de contenu. Paris, Presses Universitaires de France, 2001.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Réaction des participantsGlobalement, les personnes enquêtées ont été agréablement surprises de découvrir l’exis-tence de la plateforme et de ses actions. En eff et, peu d’entre elles la connaissaient déjà. Les supports destinés au public ont été placés dans les lieux de passage (salle d’attente, lieux de vie) et les supports professionnels ont été transmis à l’équipe de la structure.

Les professionnels rencontrés sont en général convaincus de l’intérêt de la thématique «sport et handicaps» et des bénéfi ces de la mixité. Il a donc été relativement aisé de trou-ver des convergences dans nos approches. Il existe probablement un biais de sélection dans cette étude, les personnes rencon-trées étant certainement les plus intéressées. L’avantage est de pouvoir repérer un certain nombre de partenaires potentiels pour mener une réfl exion plus approfondie, voire des actions communes.

Il faut noter que l’ensemble des personnes rencontrées acceptent d’être un relais d’in-formation. Certaines ont évoqué la possibilité de récupérer les informations en format électronique ou d’avoir davantage de documents papiers (ex : informations sur les fédé-rations handisport et sport adapté).

Analyse des entretiensQuatre thèmes ont été retenus suite à l’analyse de contenu3 des entretiens :

Réfl exion et mise en œuvre sur la thématique sport des acteurs du handicap• Freins au travail des acteurs rencontrés sur cette thématique• Rapport au sport des personnes en situation de handicap• Attentes et pistes d’action évoquées par les acteurs sollicités•

RegaRega

Page 8: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

8

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitainee

AAH : Allocation Adulte HandicapéAPF : Association des Paralysés de FranceAPSA : Activité Physique et Sportive AdaptéeANESM : Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des Etablissements Sociaux et Médico-sociauxBE : Brevet d’EtatCCAS : Centre Communal d’Action SocialeCREAHI : Centre Régional d’Etudes et d’Actions sur les Handicaps et les InadaptationsDRJSCS : Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale GEM : Groupe d’Entraide MutuelleLPPR : Liste des Produits et Prestations RemboursésMAS : Maison d’Accueil SpécialiséeMDPH : Maison Départementale des Personnes HandicapéesMJC : Maison des Jeunes et de la CultureMLPH : Maison Landaise des Personnes HandicapéesPCH : Prestation de Compensation du HandicapSSID : Service Sport, Intégration et DéveloppementUSEP : Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré

Glossaire des sigles utilisés

Page 9: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

9

Réfl exion des professionnels sur la thém

atique sport

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Liens entre acteurs du monde sportif et du handicap :élément facilitant de la pratique spsortive des personnes en situation de handicapL’ensemble des acteurs insistent sur l’importance des liens interpersonnels dans l’orienta-tion vers le monde sportif. On observe régulièrement une proximité entre l’Association des Paralysés de France (APF) et le comité handisport en local : « Le président du comité handisport est éducateur dans un établissement, ça crée du lien » « L’éducateur sportif du comité handisport était un ancien bénévole de l’APF, donc ultra-sen-sibilisé. Le travail en commun était facilité. » Plus que la connaissance des structures, c’est la relation de confi ance qui est essentielle pour ce professionnel : « On n’oriente que vers des structures connues… les clubs ont aussi besoin d’avoir un référent, une personne à qui s’adresser pour tirer la sonnette d’alarme… la confi ance est importante des deux côtés… On ne leur demande pas de complaisance mais de nous avertir en cas de problème » Quand le lien est présent, les associations gestionnaires d’établissements médico-sociaux n’hésitent pas à se mobiliser avec succès pour la pérennisation d’un poste d’agent de développement sport adapté.

Objectif commun de mixité perçue positivementL’orientation et l’accompagnement vers le droit commun sont des objectifs quotidiens des associations d’insertion sociale. Elles ont en eff et pour mission l’accompagnement social des personnes en situation de handicap et représentent une passerelle vers le droit commun, mobilisant des ressources de l’environnement afi n de favoriser l’insertion en milieu ordinaire de vie ou dans le cadre de structures adaptées. Ceci implique un travail en complémentarité avec les autres services internes et externes à l’association, d’où une recherche constante de partenaires fi ables. En eff et, il est important d’informer et d’orienter en fonction des demandes, tout en se renseignant sur la fi abilité des services proposés (accessibilité, projet…). Ce travail concerne tous les aspects de la vie sociale et notamment l’accès aux sports, aux loisirs et à la culture. Pour cet acteur, l’idée est d’amener les personnes à la sensation d’autonomie par l’élabo-ration d’un projet d’insertion sociale et/ou professionnelle dans des structures de droit commun sans se tourner systématiquement vers les structures spécialisées :«L’idée est de créer une dynamique de dépassement de soi, de dédramatiser l’accès aux droit commun via la relation de confi ance et surtout ne pas s’arrêter au premier échec» Certaines associations affi rment orienter vers les comités handisport ou sport adapté pour toute demande sur le sport. Ces acteurs sont globalement bien identifi és.Les associations gestionnaires sont aussi dans un souci d’ouverture. Un acteur nous rap-pelle le contenu de la loi du 2 janvier 2002 sur la «rénovation sociale et médico-sociale» dont l’objet est l’ouverture des établissements à leur environnement local et l’améliora-tion des services rendus. «Nous poursuivons le même objectif de mixité. Le lien social avec l’extérieur en local fait par-tie des recommandations de bonnes pratiques de l’ANESM [Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des Etablissements Sociaux et Médico-sociaux]».

RegReg

Page 10: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

10

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

La mixité semble plus facile pour les jeunes que pour leurs ainés : «Le handicap est un domaine encore en permanente évolution d’où une approche complète-ment diff érente entre les jeunes d’aujourd’hui qui connaissent la mixité à l’école et bientôt dans de nombreux autres domaines, et les personnes handicapées plus âgées qui ont peu l’ha-bitude de côtoyer des personnes valides et vice-versa. Les jeunes en général sont davantage sensibilisés au handicap que leurs parents !!» Certaines activités organisées au sein des associations d’insertion sociale sont mixtes et accueillent des personnes en situation de handicap et des personnes valides, bénévoles ou non.La mixité se révèle parfois à double tranchant pour ce professionnel : «On est toujours entre le souci d’intégration et les préoccupations de sécurité et de confort des personnes».Ce concept de pratique mixte est assez récurrent dans les discours, souvent associé au souci «d’éviter les ghettos».Un travail est engagé par une association gestionnaire avec l’Union Sportive de l’Ensei-gnement du Premier degré (USEP) pour promouvoir la mixité.Selon un autre professionnel, la mixité répond également à la «nécessité d’une intercon-naissance des publics pour accepter les diff érences».

Importance de l’accompagnement individualisé : le sport au service du projet de vie comme facteur d’intégrationLe travail d’accompagnement des professionnels médico-sociaux est indissociable du projet de vie de la personne. L’accompagnement suit l’expression d’une attente. L’impor-tance de connaitre les outils pour susciter des choses est soulignée par cet acteur : «On ne dit jamais non au projet… on doit faire émerger un projet écrit avec les mots de la personne selon des techniques de pédagogie active»«Il est important de placer les personnes au centre de la démarche : ce ne sont plus des adhé-rents mais des bénéfi ciaires accompagnés à partir des problématiques qu’ils rencontrent»

On note un refus de l’activité pour l’activité : «Toute activité a un intérêt pédagogique : en ce sens, le sport doit être pensé en termes de pro-jet, d’objectif pédagogique adapté à la situation de handicap. En aucun cas, le sport ne doit être occupationnel».«L’intérêt n’est pas de faire faire et d’arriver à un résultat mais de montrer qu’en se donnant la peine, on arrive à quelque chose… les personnes sont contentes d’y être arrivées toutes seules »Une fois l’attente exprimée, l’accompagnement se met en place : sollicitation de la PCH pour l’aspect fi nancier, travail avec une association d’accompagnement physique et dé-placement, organisation de certaines activités au sein des locaux de l’association à l’ini-tiative d’un groupe de personnes (ex : activité gym). «Les activités se réalisent toujours par cycle : il y a une grosse motivation au début puis ça retombe».

Pratique sportive en milieu protégé et pratique mixte : deux approches complémentairesCertaines disciplines sportives sont perçues comme plus favorables à la mixité que

Page 11: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

11

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

d’autres. Par exemple, le sport collectif qui semble être structurant pour les personnes dé-fi cientes intellectuelles, apparait comme moins adapté aux personnes ayant des troubles du comportement ou de la personnalité. Cependant, des activités individuelles comme la sarbacane semblent bien fonctionner avec les personnes en situation de handicap mental.Pour cet acteur, il existe deux types d’intégration : la mixité de pratiques (ex : judo) et la pratique en section d’activité adaptée qui ne semble pas poser problème :«Il existe bien des sections hommes et des sections femmes»

Pour le handicap auditif, il est évoqué l’importance de la préparation en établissement médico-social à l’intégration sportive en club pour les jeunes vivant en institution.

Exemple d’expériences réussiesUne des délégations de l’APF rencontrées organise une sensibilisation au handicap dans les écoles (maternelle, primaire, collège) à travers le sport : échange de témoignages, par-cours des enfants en fauteuil et ateliers artistiques. «Un partenariat avec deux autres associations (handicap visuel et auditif ) est engagé dans cette sensibilisation mais cette activité est en péril par manque de fi nancement».Une des associations est très active sur le sport. Elle possède son propre service sport proposant diverses disciplines sportives de loisir et de haut niveau (6 BE en interne) avec une pratique mixte à l’intérieur (service ouvert par exemple aux étudiants) et mixte à l’extérieur dans les clubs ordinaires (travail entre BE du service et du club). L’association, d’envergure nationale, structure son projet sportif autour de plusieurs pôles :

Une unité territoriale de développement (pôle ressource en direction des clubs, unité • de formation, unité d’aide technique),Une unité d’innovation (cécifoot en national et international),• Des plateformes régionales de développement (accompagnement des clubs ordinaires • sur les volets administratifs, techniques et fi nanciers : formation spécifi que et création des conditions d’une pratique) permettant de répondre à la demande des personnes qui paient l’adhésion à l’association (5€) et la licence handisport,Des pôles territoriaux de développement dans les grandes villes (diversité des discipli-• nes sportives proposées et adaptabilité environnementale, pédagogique et pratique).

On note ici une expérience d’accompagnement d’un ancien éducateur spécialisé :«Quand j’étais éducateur spécialisé, ce qui marchait bien, c’était d’amener 1 ou 2 personnes pratiquer avec moi en club… au début pour leur montrer… Après, ils connaissaient et étaient davantage en confi ance».Pour les personnes atteintes de troubles psychiques, l’expérience des Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) est évoquée : des rythmes d’activité adaptés et l’adhésion unique pour diverses activités à la carte.

Le parrainage par un club est une pratique qui séduit les associations gestionnaires ren-contrées : parrainage d’un foyer de vie par un club de basket (échange avec les joueurs, pratique et rencontres), d’un foyer d’hébergement par un club de rugby…

Page 12: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

12

La pratique d’activités physiques informelles est parfois plus simple qu’avec les clubs :«Les établissements médico-sociaux organisent des activités sportives. La pratique du vélo est souvent mise en œuvre de manière informelle, le contact avec les clubs n’est pas toujours facile. Certaines structures se mettent en lien avec des stages d’équitation adaptés». Au sein même des associations gestionnaires, la réfl exion sur les projets, notamment sportifs, se fait en commission par type d’établissement, favorisant ainsi le travail inter-établissements :«Dans le meilleur des cas, l’établissement a un éducateur sportif et peut organiser par exem-ple des échanges sportifs entre établissements».Des jeunes malentendants font du sport en club adapté et ça marche…«Certains participent à l’équipe de volley du club sportif des sourds de Bordeaux. Il me semble que ça se passe plutôt bien». Rôle des MDPH : financement de matériel adapté et com-munication d’informations sportivesLe principal fi nancement en lien avec le sport dans les MDPH serait le matériel sportif adapté dans le cadre de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). La fédé-ration handisport envoie une plaquette technique et propose un appui technique.Les demandes des bénéfi ciaires concernant le sport ne sont pas nombreuses et concer-nent principalement le matériel sportif adapté (aide technique : vélo, fauteuil ski, bas-ket…) et les frais de vacances sportives.

Depuis peu, un changement est noté par ce professionnel :«Peu de demandes PCH concernent le sport mais elles tendent à devenir plus fréquentes depuis que la PCH est ouverte aux enfants, depuis environ un an».Les heures d’accompagnement à la vie sociale (plafond de 30h par mois pour les cour-ses, démarches administratives, loisirs…) et le surcoût de cotisation lié au handicap (ex : prix de séance plus élevé) seraient des aspects qui pourraient être pris en charge.«La PCH peut couvrir le matériel adapté au sport, les heures d’accompagnement à la vie sociale dans la limite du plafond, l’aménagement du véhicule même si la personne ne peut pas conduire ainsi que la prise en charge des surcoûts liés au handicap».

«Il ne faut pas oublier que la sécurité sociale fi nance une part (liste des produits et pres-tations remboursés), à laquelle s’ajoutent la PCH et le fond de compensation. Tout ce qui représente un surcoût lié au handicap peut être pris en charge au titre de la PCH. »Cependant…«Les heures d’accompagnement à la vie sociale sont plafonnées et souvent utilisées pour d’autres activités : accompagnement aux démarches administratives, accompagnement vers les associations».L’équipe « PCH » est en général pluridisciplinaire et composée par exemple d’un mé-decin, d’une infi rmière, d’une assistante sociale, d’une psychologue et d’un ergothéra-peute :«Pour une demande concernant le handisport, l’ergothérapeute se déplacera. Pour le sport adapté, ce sera plutôt l’infi rmière ou le psychologue». «Les assistantes sociales travaillent sur l’accompagnement à la mise en place du projet PCH. L’idée est d’utiliser au mieux cette aide. Elles développent une relation privilégiée».

Page 13: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

13

Les personnes éligibles à la PCH représentent un public bien particulier :«Le public PCH est composé de personnes nécessitant une aide pour au moins une activité essentielle de la vie quotidienne. Il s’agit donc de handicap lourd».

«La PCH n’est délivrée que pour des personnes vivant à domicile totalement ou en partie. Il y a aussi le cas des enfants en internat qui rentrent chez eux le week-end ou des adultes en insti-tution qui partent en vacances. La participation au fi nancement du surcoût lié au handicap est possible également sur les vacances et les week-ends».

La Maison Landaise des Personnes Handicapées (MLPH) a une politique volontariste en termes de sport qui se traduit par un lien avec le Service Sport Intégration et Développe-ment (SSID) et la plateforme régionale «sport et handicaps… » :

P• articipation au forum régional sur le handicap du 6 novembre 2008

Lien étroit avec le SSID• Trè• s bon retour du SSID vis-à-vis de l’information sportive mise sur le site de la

MLPH

P• articipation ponctuelle d’un expert des APSA aux groupes d’évaluation PCH concernant le sport

Les professionnels médico-sociaux semblent poursuivre le même objectif de • mixité que la plateforme régionale « sport et handicaps».

Le sport est perçu comme un facteur d’intégration qui doit impérativement être • mis au service du projet de vie de la personne.

L’accompagnement vers le club fait suite à l’expression d’une attente par la • personne. Les liens interpersonnels et la relation de confiance entre acteurs du handicap • et clubs sportifs sont décisifs dans l’orientation de la personne en situation de handicap.

Le passage progressif d’une activité « protégée » à une pratique en club est • favorisé par l’accompagnement d’un professionnel connu ou le parrainage d’un établissement par un club.

La MDPH finance du matériel sportif adapté dans le cadre de la PCH pour • des personnes vivant à domicile à temps plein ou partiel et présentant un handi-cap relativement lourd.

Ce qu’il faut retenir :Ce qu’il faut retenir :

ReRega

Page 14: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

14

Freins au travail des professionnels sur la thém

atique sport

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Au-delà des diffi cultés spécifi ques des publics, les professionnels médico-sociaux ren-contrent des freins lorsqu’ils travaillent sur des projets concernant le sport :

Difficulté d’orientationIl existe une diffi culté dans l’orientation vers le comité handisport liée à une assimilation au sport de haut niveau qui découragerait certains : «On propose une pratique sportive dans le cadre du projet de vie de la personne, mais souvent les personnes nous disent «le haut niveau, c’est pas pour moi» ils recherchent une pratique de sport loisir qui est en décalage avec l’image qu’ils ont d’handisport. Il est vrai qu’il y a une césure entre la vision des personnes handicapées sportives et les moins sportives». Les acteurs rencontrés reconnaissent que les comités handisport sont globalement dans une recherche d’ouverture au plus grand nombre, et souhaitent en règle générale déve-lopper les liens avec ces comités.

Problématique du déplacementLa problématique du déplacement semble commune à toutes les zones rurales d’Aqui-taine. La mise aux normes progressive des bus de ville est une avancée mais les schémas départementaux des déplacements tardent parfois à se mettre en place. Les personnes en situation de handicap sont donc plus ou moins mobiles. Il est donc diffi cile de les mobiliser.«Sur Dax, le CCAS organise du transport et les bus commencent à être accessibles, mais dans les villages, il n’y a rien et les personnes sont éparpillées. Le bus reliant Dax à Mont de Marsan n’est pas encore accessible». Les associations ne manquent pas d’informer les personnes sur leurs droits dans ce do-maine :«Pour le déplacement, la loi prévoit un plafond d’heures d’accompagnement à la vie sociale dans le cadre de la prestation de compensation du handicap… nous rappelons aux personnes qu’elles peuvent prétendre à ce droit pour des activités de loisir en terme de surcoût lié au déplacement pour des trajets spécifi ques». Un acteur souligne que le déplacement ne pose pas que la question de l’accessibilité matérielle mais également celle de l’accompagnement :«On ne pense qu’à l’accès matériel qui concerne le handicap moteur : la défi cience intellec-tuelle nécessite un accompagnement».De même, les établissements médico-sociaux souvent isolés sont très peu desservis pas les transports en commun.

Manque d’activités adaptées Le problème du délai d’organisation est évoqué. En eff et, les contraintes liées au handi-cap à domicile entrainent des délais d’organisation très longs pour la moindre activité… Les propositions des comités, quoique très fonctionnels pour les établissements médico-

Page 15: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

15

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

sociaux, ne seraient pas toujours adaptées pour les associations d’insertion sociale.«A chaque fois, je dois m’y prendre un mois avant : envoyer les invitations, attendre les répon-ses, organiser les déplacements… quand je reçois les plannings d’activité, c’est déjà trop tard ! Du fait de ces contraintes, les projets prennent plus de temps».Selon cet acteur, les solutions pour répondre aux attentes n’existent pas toujours, il faut inventer :«Répondre à des demandes individuelles est toujours compliqué… Parfois, attendre pour constituer un petit groupe est le seul moyen de solutionner les soucis des uns et des autres».L’accès aux clubs sportifs cumule toutes ces diffi cultés…«L’inclusion en club ordinaire nécessite de travailler sur les contraintes et d’accompagner les publics. Mais le risque est de délaisser le groupe pour gérer la spécifi cité».… auxquelles se rajoutent parfois un discours « surprenant » dans les clubs sportifs : «Ils veulent des personnes qui se débrouillent seules !! ».Les établissements de Dordogne déplorent la suppression du poste de l’agent de dévelop-pement des APSA qui fonctionnait bien à l’intérieur de l’association gestionnaire et per-mettait l’intégration des usagers des établissements médico-sociaux dans les clubs locaux par un travail d’accompagnement. La perte de la dotation Etat a entrainé la suppression du poste, des fonds pérennes n’ont pas pu être trouvés.

Freins à l’information via la MDPHLes acteurs des MDPH ne sont pas toujours persuadés d’être les mieux placés pour com-muniquer sur des activités de loisir auprès des personnes en situation de handicap : «Quand les personnes viennent à la MDPH, elles sont très souvent centrées sur leur deman-de… c’est un lieu de passage important mais le moment est souvent peu propice à l’apport d’autres informations».

«En voyant nos courriers, les gens attendent une réponse de l’ordre du vital… Vu les aides que nous pouvons leur apporter, ils n’ont que peu de moyens… la pratique d’un loisir ou d’un sport est un luxe, ce serait un peu déplacé de communiquer ces informations dans les courriers en lien avec les prestations».

De plus, la surcharge de documents administratifs des employés et donc des bénéfi ciaires entraine une diffi culté d’envoi d’informations supplémentaires par courrier. «Je ne suis pas fermée mais c’est compliqué. L’idée est plutôt de réduire le nombre de documents». La tentative du service sport d’un conseil général pour réaliser une étude en interne via une MDPH a donné un très faible taux de réponses.«Les personnes sollicitées sur place refusaient de répondre au questionnaire».

De plus, il n’est pas possible de faire évoluer le recueil de données MDPH sur les person-nes car cette étape est très réglementée.«Les personnes remplissent un document Cerfa, les données recueillies sont très succinctes. Il n’est pas possible de rajouter une question, la saisie est très réglementée. Le contact mail des personnes ne fait pas partie des données recueillies».

Page 16: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

16

Ce qu’il faut retenir :qqL’image «sport de haut niveau» des comités handisport peut parfois être en • décalage avec la pratique d’un sport de loisir recherchée par les personnes.

La problématique du déplacement est omniprésente, notamment parce que • beaucoup de personnes en situation de handicap vivent en milieu rural.

Il faut penser l’accessibilité globalement et non uniquement en termes matériel : • l’accompagnement y participe pleinement.

La proposition d’APSA est très fonctionnelle pour les établissements, beaucoup • moins pour les personnes vivant à domicile pour qui les délais d’organisation sont très longs.

L’enjeu des personnes qui viennent à la MDPH est de l’ordre du vital : ils sont • moins faciles à toucher sur les activités de loisir en termes de communication.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 17: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

517

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Les personnes en situation de handicap et le sport

Motivations à pratiquer un sport : l’accès à l’autonomie en toile de fondLe sport est une thématique qui toucherait avant tout les plus jeunes personnes en situa-tion de handicap : «Le sport est avant tout une thématique qui parle aux jeunes».

Selon un professionnel, il ne faut pas perdre de vue que la préoccupation première d’une personne en situation de handicap est d’accéder à l’autonomie en quittant le foyer pa-rental.

Les personnes auraient également des approches de l’accompagnement très diff érentes selon qu’elles vivent en établissement ou à domicile.«La personne vivant en établissement va facilement accepter qu’un éducateur fasse le lien avec l’extérieur». «La personne vivant à domicile veut être autonome et a du mal avec l’idée d’être accompa-gnée… la manière dont on va l’aborder, la distance qu’on va mettre… tout aura une grande importance».

Selon un acteur, la vision de la mixité est variable selon les personnes : certaines person-nes veulent profi ter de la vie, trouver leur place dans des structures ordinaires, d’autres ont du mal à sortir du ghetto par peur de ne pas être acceptées, de ne pas être bien reçues. «L’accompagnement est alors nécessaire au début mais il faut savoir s’eff acer au bout d’un moment».

Les motivations à pratiquer un sport représentent un thème récurrent dans les discours et les acteurs sont globalement en accord. Les motivations dépendraient beaucoup du type de handicap et de l’histoire de la personne : un handicap de naissance n’entraînera pas les mêmes motivations qu’un handicap survenu brutalement par accident :

Les motivations associées à la situation de handicap moteur seraient : • «rencontrer des gens et partager une passion, se dépasser, prendre confi ance en soi, évacuer, retrouver un équilibre, trouver sa place, être bien physiquement». Les acteurs signalent l’importance de l’image du corps dans le handicap moteur qui peut pousser vers «le sport recons-truction», mais qui entraîne aussi la peur de se confronter à la culture du corps dans le monde sportif.

Les motivations associées à la situation de handicap visuel seraient : • «dépassement de soi, apprentissage en lien avec la vie quotidienne».

Page 18: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

18

Un professionnel insiste sur la nécessité de prendre en compte le traumatisme et d’instau-rer une relation de confi ance :

«Il faut prendre en compte le parcours de la personne handicapée qui est chaotique et parsemé de déceptions. En France (contrairement à l’étranger), il y a peu de défi cients visuels profonds de naissance, la défi cience est majoritairement tardive. Ceci entraîne une diff érence dans l’ac-compagnement : chez les personnes ayant contracté le handicap tardivement, il faut prendre en compte le traumatisme. L’activité physique adaptée est alors un des moyens de se redresser. Cependant, quand nous proposons cette activité à des gens qui viennent pour autre chose, on a beaucoup de refus. Il faut avant tout établir une relation de confi ance, ce n’est qu’à cette condition que les attentes sont exprimées. Il faut être prudent quand on propose des passerelles : il faut s’assurer que les chemins d’accès ont été travaillés, et cela nécessite souvent une coproduction des projets».

Exclure le sport de haut niveau pourrait être contre productif…

«Les personnes défi cientes visuelles sont constamment en compétition par rapport à elles-mê-mes. La situation de handicap est complexe : elle met les personnes en situation de compétition permanente pour dépasser leurs limites. La compétition nourrit leur motivation et leur ap-porte des perspectives. Le sport permet de travailler cette démarche de dépassement. Il y a le problème du refus d’accès des personnes handicapées à la pratique mixte du sport de haut niveau : comment favoriser la pratique mixte dans ces conditions ? Pourtant, à chaque titre de haut niveau, il y a une envolée des inscriptions dans la discipline. Le fait de proposer uniquement le sport de loisir à une personne défi ciente visuelle sous entend pour elle le fait qu’elle ne pourra pas atteindre le sport de haut niveau. Il faut laisser s’exprimer les potentialités».

La volonté de reconstituer sa vie d’avant l’accident est bien présente…

«La majorité des personnes suivies par l’association ont vécu des accidents de vie. Il y a très peu d’handicaps de naissance dans ces types de handicap. La volonté de ces personnes est donc de reconstituer au mieux la vie qu’elles ont eu avant l’accident, d’où une grande proportion de personnes vivant chez elles».

Les motivations associées à la situation de trouble psychique seraient : • «confi ance en soi, amélioration de la santé» (importance des conseils du médecin). L’accompagnement en dent de scie pour les troubles psychiques est abordé d’où l’im-portance du travail avec les Groupes d’Entraide Mutuelle qui fonctionnent aussi au maximum avec le droit commun. Selon ce professionnel, il y a des diff érences impor-tantes entre la défi cience intellectuelle (absence de soins spécifi ques) et les troubles mentaux (soins spécifi ques).

«La décompensation fait suite à une existence normale et souvent les personnes vivent mal le regard de l’entourage d’où des ruptures fréquentes dans la famille… La décompensation est souvent due à une pression exercée par l’environnement.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 19: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

191

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Les personnes font souvent des choses de façon occupationnelle : «le médecin m’a dit que le travail est bon pour moi donc je viens vous voir.» Ils ont besoin de se saisir de l’activité pour montrer leur motivation et pour se rassurer de réussir quelque chose. Ils sont souvent décalés, vivent la nuit, souvent à cause des eff ets secondaires de médicaments».

Les motivations associées à la situation de défi cience intellectuelle seraient : • «mieux être et insertion sociale, amélioration de l’image de soi». Ici, l’accompagnement est stable pour la défi cience intellectuelle qui est très souvent un handicap de naissance. Selon un ac-teur rencontré, les personnes défi cientes intellectuelles arrivent avec des attentes par-fois inattendues. Souvent, les parents sont en demande d’accéder au droit commun.

«Le travail en entretien permet une reconnaissance mutuelle et une relation de confi ance très im-portante... d’où l’idée du référent dans les clubs. Pour les personnes défi cientes intellectuelles, ce qui importe, c’est le plaisir d’être ensemble. Il y a souvent un problème de solitude très lié au pro-blème de communication. Un autre souci est l’incapacité à dire non : ces personnes se font souvent avoir. Le loisir a pour intérêt d’entretenir des relations. Les groupes d’expression de l’association, proposant des thématiques très larges, ont beaucoup de succès… c’est l’occasion d’être ensemble» .

Les motivations associées à la situation de troubles du comportement seraient : • « dy-namisme catalyseur, amélioration de l’image de soi »

Les motivations associées à la situation de handicap auditif sévère associé seraient : • «plaisir d’être ensemble, confi ance en soi».

«La dynamique de groupe est importante, ils ont envie de réussir et sont capable de faire plus d’eff ort. Ces jeunes n’ont pas envie d’aller à l’extérieur : le cadre adaptée de l’institution est rassurant pour eux»

Freins à la pratique sportive : moyens financiers, déplacement, manque de sensibilisation, peur d’aller vers le monde ordinaireLes professionnels rappellent que les personnes en situation de handicap sont relative-ment modestes avec de faibles revenus et donc diffi ciles à toucher sur les loisirs qui sont supprimés en premier :«Ici, les personnes en situation de handicap ne vivent pas majoritairement en ville… En général, elles restent proches de leur famille et selon leurs ressources, beaucoup n’ont pas la possibilité de vivre en ville».

De plus, elles seraient peu sensibilisées au sport en général :«C’est une thématique qui leur parle peu »

Le déplacement pose évidemment d’autant plus problème que l’on habite en milieu rural… De plus, il existerait parfois des problèmes d’assurance du personnel à domicile pour l’utilisation des heures d’accompagnement à la vie sociale consacrées au transport.

Page 20: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

20

Il y aurait, chez les personnes en situation de handicap, une perte de foi en l’Etat pour améliorer leur quotidien d’où une sorte de fatalité en ce qui concerne l’accessibilité :

« Les MDPH sont parfois considérées comme stigmatisantes (bureau des handicapés), l’infor-mation est souvent inaccessible sur les pages internet (handicap visuel), la loi sur l’accessibilité n’est pas appliquée de manière stricte d’où une perte de foi en l’Etat pour améliorer le quoti-dien des personnes. »

Selon un acteur, la sortie vers le monde ordinaire est longue et nécessite plus de moyens car elle sollicite l’émotionnel de la personne. A ceci, s’ajoute la problématique de l’hy-perprotection par les parents qui n’aide pas, par exemple, la personne défi ciente intel-lectuelle à avoir confi ance en elle.

Les jeunes défi cients auditifs (légers et moyens) présenteraient les problématiques clas-siques des adolescents de leur âge avec une nécessité de poser un espace de communica-tion et de les convaincre de pratiquer un sport.

« Pour ces jeunes, l’important, c’est l’autonomie. Certains participent à des entrainements en club ordinaire mais l’accès n’est pas facile pour eux : ils ont des problèmes avec l’encadrement et sont vite mis à l’écart. Du coup, ils ne suivent pas les entrainements… Ceci vient aussi de la diffi culté de se projeter, d’imaginer une progression. »

« Une seule expérience d’accompagnement a été réalisée dans un club ordinaire : si la com-munication n’a pas réellement posé problème, ce sont les troubles du comportement des jeunes accompagnés qui ont entravé leur intégration dans le groupe. »

Selon ce professionnel, les jeunes en situation de handicap auditif associé à d’autres han-dicaps ont fréquemment un gros retard de motricité souvent lié à une image du corps problématique, d’où une diffi culté pour eux de schématiser un geste. L’activité sportive nécessite une pratique en petits groupes (4 personnes en moyenne) et une attention particulière car la perception de la douleur est diff érente de celle des valides, ce qui est un frein, voire parfois un danger.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 21: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

212

Ce qu’il faut retenir :Ce qu’il faut retenir :

Les motivations à pratiquer un sport varient d’une situation de handicap à • l’autre, selon le mode de vie en établissement ou à domicile et selon l’origine du handicap :

- handicap moteur : «rencontrer des gens et partager une passion, se dépasser, prendre confiance en soi, évacuer, retrouver un équilibre, trouver sa place, être bien physiquement», - handicap visuel : «dépassement de soi, apprentissage en lien avec la vie quotidienne», - trouble psychique : «confiance en soi, amélioration de la santé», - déficience intellectuelle : «mieux être et insertion sociale, amélioration de l’image de soi», - troubles du comportement : «dynamisme catalyseur, amélioration de l’image de soi», - handicap auditif sévère : «plaisir d’être ensemble, confiance en soi».

Les freins à la pratique sont des problèmes liés au déplacement, au finance-• ment, au manque de sensibilisation au sport et à la peur d’aller vers le monde ordinaire.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 22: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

22

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Améliorer la communication, sur la thématique «sport et situa-tions de handicap»

Solliciter les relais d’information naturels des personnes en situa-tion de handicapDans le cas du handicap physique, le centre de rééducation est considéré comme un endroit stratégique pour sensibiliser au sport (découverte en petit groupe) :«En rééducation, il y a l’eff et de groupe… Il y a encore l’espoir de la récupération, plein de projets à entreprendre… Après, lors du retour à domicile, c’est plus compliqué, c’est la désil-lusion… il faut déjà dépasser les diffi cultés de la vie quotidienne et se confronter au regard des autres… après, on peut envisager une vie sociale».

Un acteur insiste sur l’importance de communiquer au plus tôt dans les situations d’ac-cidents :«Les centres de rééducation travaillent sur le projet de vie, la projection dans l’avenir avec les ergothérapeutes et préparent le retour à domicile».

Pour les troubles psychiques, l’approche la plus adaptée semble être de développer des projets avec les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) qui sont des structures idéales pour les activités : «Le Groupe d’Entraide Mutuelle et son animateur permettent des activités à la carte avec une seule adhésion de 10€ ».De plus, les personnes concernées sont souvent très touchées par la solitude : c’est dont un moyen de créer du lien.

Selon les professionnels, les nœuds de communication en milieu rural sont nombreux : «Les services d’assistantes sociales et les médecins traitants»«Il faut penser au relais de proximité que sont les mairies, les CCAS et les Maisons de la solidarité départementale du conseil général»«Il existe d’autres lieux très fréquentés par les personnes handicapées : les unités territoriales du conseil général et les mairies»

Les MDPH sont aussi un lieu de passage important : suite à l’entretien, le poster handi-guide a été théoriquement affi ché dans les MDPH 33, 40, 24 et 47. Il était déjà affi ché dans le 64. L’idée d’une diff usion via les courriers n’a convaincu qu’une seule MDPH, les autres ar-gumentant sur la surcharge actuelle de documents, d’autres sur le manque de délicatesse d’envoyer une information loisir en même temps qu’une demande d’ordre vital pour la personne.«Les renouvellements de droits se font tous les 5 ans. Pour la PCH, le renouvellement est variable (1-10 ans). Ces renouvellements sont, avec les demandes de dossier d’ouverture de droits, les principaux courriers au départ de la MDPH. Il y aurait une possibilité de faire partir de l’information avec les courriers, notamment les demandes de dossier PCH. Il y a une possibilité de trier la base de données selon l’âge des bénéfi ciaires».

Pistes d’action évoquées par les professionnels

Page 23: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

23

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

La MDPH 24 prévoit d’éditer un guide contenant les diff érentes prestations, les sites, les adresses et activités en lien avec le handicap en local. Une proposition est faite pour intégrer les fédérations handisport et sport adapté, ainsi que le site handiguide et pour-quoi pas d’autres informations plus étayées. De même, il existe un projet de remise à jour du site internet : proposition de réserver un espace aux informations concernant les APSA.

La MDPH 33 propose de mettre des documents dans la salle d’attente (fédérations, handiguide…) et exprime sa motivation d’intégrer la thématique APSA lors du travail sur la page internet. Elle s’engage également à transmettre au mieux les informations reçues sur les actions de la plateforme régionale « sport et handicaps… » pour sensibili-ser l’équipe en interne et permettre une réponse de qualité aux éventuelles attentes des personnes en situation de handicap concernant le sport.

La MDPH 64 propose de laisser de l’information dans sa salle d’attente et son service social. La personne s’engage à transmettre les informations sur la plateforme à l’équipe de la MDPH.

La MDPH 40 propose de rajouter des informations sur son site internet et à partir du 16 novembre dans l’espace documentation des nouveaux locaux (possibilité de déposer de la documentation plus facilement).

Les informations concernant la plateforme régionale communiquées à la MDPH 47 seront transmises au futur directeur adjoint (rôle de communication) prochainement nommé. Un projet de site internet est en cours avec possibilité d’y insérer a priori des informations, notamment sur le sport.

Un professionnel rappelle l’importance de la communication à destination du public défi cient visuel avec la nécessité de penser à la compatibilité des pages Internet et des logiciels spécifi ques de lecture (parmi les 13% de personnes handicapées, 5 à 6% sont défi cients visuels : parmi eux, seuls 30% lisent le braille).

Organiser de l’événementiel en localL’organisation de manifestations sportives en local est considérée comme un bon moyen de faire connaître et donner envie de pratiquer.

Valoriser la pratique sportive des personnes en situation de handi-cap pour sensibiliser ces personnes ainsi que le grand publicC’est un point très récurrent dans les discours des acteurs rencontrés. La valorisation des expériences de sport loisir réussies par la mise en valeur de témoignages ou de parcours de vie est proposée:«Comment le sport est entré dans le projet de vie ? Quels impacts sur le développement social ?»

Page 24: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

24

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

La valorisation des expériences de sportifs de haut niveau et des défi s relevés par des personnes en situation de handicap (témoignages) est plus controversée : la projection des personnes est plus diffi cile et l’assimilation avec le sport de haut-niveau s’éloigne un peu des valeurs d’insertion sociale, chères aux professionnels médico-sociaux.Le milieu scolaire apparait comme un lieu intéressant de sensibilisation des jeunes vali-des et des jeunes en insertion.

Le rôle des media est mis en avant, notamment des fi lms à visée pédagogique (ex : le scaphandre et le papillon).

Sensibiliser les acteurs du handicap La diff usion d’un article de présentation de la plateforme régionale « sport et handi-caps… » dans le bulletin d’information du CREAHI parait être stratégique pour tou-cher un maximum d’acteurs médico-sociaux.

La porte d’entrée de l’intégration semble être intéressante pour mobiliser les acteurs rencontrés : «Il faut valoriser l’intégration des personnes pour mobiliser les professionnels dans le secteur médico-social».

La réactualisation du guide sport et handicap 24 a été demandée à plusieurs reprises.

Favoriser la rencontre entre les acteurs du sport et du handicap

Organiser une conférence régionale « sport et situations de handi-cap » à destination des professionnels des deux secteursLe CREAHI a proposé son appui pour un événement de ce type permettant un espace de débat et de rencontre.

Promouvoir les projets intersectoriels (type événements sportifs) en département, voire la mise en réseau des professionnelsLa mutualisation des moyens entre clubs et associations médico-sociales a été proposée à plusieurs reprises. Ceci permettrait aux deux parties (associatives) d’élargir les possibi-lités et aux associations handicap de connaître les relais pour orienter : «Le partenariat avec le comité handisport devrait être une obligation. Aujourd’hui, chacun œuvre trop de son côté. Il existe un manque de lien regrettable, alors que l’APF a toujours laissé une porte ouverte. Il faut se compléter, mutualiser».«Le transport est une grosse problématique, l’APF n’a qu’un minibus, nous nous posons la question de la mutualisation des moyens, pourquoi pas avec le comité handisport qui possède un minibus».

L’idée de réseau comme outil d’information et d’interconnaissance a été lancée par une association d’insertion sociale.

Page 25: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

25

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Promouvoir l’accessibilité dans son ensemble

Continuer à inciter à la mise aux normes des locauxL’accessibilité de lieux publics, problématique commune au handicap moteur et visuel, reste une priorité : «Il ne faut pas penser qu’aux équipements sportifs mais aussi aux vestiai-res, aux toilettes…».

Il peut s’agir de matériel spécifi que pour le sport : sièges de mise à l’eau dans les piscines ou accessibilité des véhicules des clubs sportifs.

Travailler sur l’accompagnement

L’accompagnement vers les clubs par l’éducateur de l’établissement médico-social est une idée récurrente : «Pour que l’activité marche, l’accompagnement par un éducateur connu et la présence d’une personne réfèrente au sein du club sont nécessaires. Pour le handicap mental, l’accès, c’est le lien humain». … mais accompagner ne signifi e pas tout gérer : «L’accompagnement est diff érent de la prise en charge. L’idée est de mettre en situation d’apprentissage».

Les acteurs rencontrés parlent également de partenariats pour aller vers les clubs sportifs.L’idée est également lancée de travailler avec la cellule handicap de la faculté pour l’accès au sport des étudiants handicapés.

Insister sur la communication spécifique à chaque type de handicap dans les formations APSA des éducateurs sportifsLe fait de développer de la formation à l’écoute et à la communication simplifi ée du per-sonnel des clubs sportifs pour pouvoir décrypter la demande et accompagner est perçue comme essentielle.

Selon un professionnel, l’approche pédagogique doit être centrale et adaptée à chaque cas pour :

Faire évoluer la pédagogie • «il ne suffi t pas de fermer les yeux, il faut adapter les contenus»,

Adapter le matériel • «qu’est-ce qui est mis en place pour chaque sport ?»,

Diff érencier les approches : sport occupationnel, sport santé, sport de reconstruc-•

tion «il existe des divergences entre acteurs du sport».

Promouvoir la mise à disposition de matériel et de séances décou-vertes pour tester l’activité au sein même des clubs sportifsL’idée est que les personnes ne se lancent pas parce qu’elles ne peuvent pas engager de grosses dépen-

Page 26: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

26

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

ses sans savoir si l’activité leur plaît. Le prêt de matériel sportif adapté aux personnes en situation de handicap dans les clubs pour tester une activité permettrait la découverte du club et d’un sport. De même, la séance découverte au sein d’un club représente une bonne entrée en matière.

Imaginer des ateliers de préparation à l’intégration en clubs en lien avec les professionnels du handicapIl semblerait important de préparer les jeunes vivant en institution par la pratique spor-tive au sein de l’établissement médico-social, en amont de l’intégration en club. Un éducateur sportif d’établissement médico-social insiste sur la diffi culté d’intégration au sein d’une équipe pour les sports collectifs et sur la nécessité de préparer ces jeunes à l’insertion dans le monde ordinaire.

Les jeunes en situation de handicap déjà insérés dans le milieu scolaire ordinaire repré-senteraient un public à accompagner vers les clubs sportifs : «Il existe également un service d’accompagnement à l’insertion dans le circuit ordinaire : les enseignants vont dans les éta-blissements scolaires pour faire le lien, cette activité ne concernant pas le sport scolaire. Pour ces jeunes en intégration, ça vaudrait le coup de monter des projets en faveur de leur intégra-tion dans les clubs sportifs. Ce sont ceux qui pourront franchir le pas le plus facilement».

Ce qu’il faut retenir:Ce qu’il faut retenir:

Améliorer la communication sur la thématique «sport et situations de handicap»• Solliciter les relais d’information naturels des personnes en situation de handicap Organiser de l’événementiel en local Valoriser la pratique sportive des personnes en situation de handicap pour sensibiliser ces personnes ainsi que le grand public Sensibiliser les acteurs du handicap

Favoriser la rencontre entre acteurs du sport et du handicap•

Organiser une conférence régionale « sport et situations de handicap » à destination des professionnels des deux secteurs Promouvoir les projets intersectoriels (type événements sportifs) en département, voire la mise en réseau des professionnels

Promouvoir l’accessibilité dans son ensemble•

Continuer à inciter à la mise aux normes des locaux Travailler sur l’accompagnement Insister sur la communication spécifique à chaque type de handicap dans les formations APSA des éducateurs sportifs Promouvoir la mise à disposition de matériel et de séances découvertes pour tester l’activité au sein même des clubs sportifs Imaginer des ateliers de préparation à l’intégration en clubs en lien avec les professionnels du handicap

quitaine

es

ur

Page 27: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

27

Promouvoir la mise en réseau de proximitéPromouvoir la mise en réseau de proximité• • (comités handisport et sport adap-té, référents sport des établissements médico-sociaux, responsables d’associa-tions d’insertion sociale ou représentatives des personnes en situation de handi-cap, clubs sportifs labellisés, MDPH, les enseignants d’EPS) ayant pour objectif :

l’accompagnement individualisé avec un système de référents• l’interconnaissance entre acteurs• la mutualisation des moyens (ex : transport par des bénévoles associatifs)• un travail commun sur le «projet handicap» des clubs et le «projet sportif» des éta-• blissements médico-sociauxla rencontre, voire le parrainage entre établissements et clubs sportifs•

Organiser un événementiel en localOrganiser un événementiel en local• • par département et par an (exem-ple : un événement itinérant durant la semaine du handicap ou des évé-nements portés par des clubs labellisés grâce à un appel à projet).

Promouvoir un guide local actualisé par départementPromouvoir un guide local actualisé par département• • nécessaire aux profession-nels du handicap pour bien orienter les personnes concernées. Cet outil sera utile aux établissements médico-sociaux4 comme aux associations d’insertion sociale.

Organiser une conférence régionale entre professionnels du han-Organiser une conférence régionale entre professionnels du han-• • dicap et du sportdicap et du sport en partenariat avec le CREAHI qui est favora-ble à cette démarche. Ceci permettrait de créer un lieu de rencontre et de valoriser les actions de la plateforme régionale « sport et handicaps…»

Sensibiliser à la thématique sport et handicapSensibiliser à la thématique sport et handicap• • est nécessaire. Cependant n’est-il pas risqué de communiquer avec un nombre restreint de clubs label-lisés répartis sur la région ? Ne risque t’on pas de provoquer des déceptions ?

Recontacter les acteurs rencontrés pour connaitre leur ressenti sur l’affi che du Recontacter les acteurs rencontrés pour connaitre leur ressenti sur l’affi che du • • HandiguideHandiguide afi n d’adapter les futurs supports de communication.

4 Etat des lieux des activités physiques et sportives adaptées dans les établissements médico-sociaux en Aquitaine. Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale Aquitaine, 2009

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Quelques pistes d’actions pour la plateform

e régionale

Page 28: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

28

Pour la future campagne de communication : Pour la future campagne de communication : • •

Prendre en compte la présence de diff érentes cibles et de diff érentes motivations • selon le public pour le choix d’une accroche : « faire du sport, c’est… défi er ses limites… se faire plaisir… partager une passion… » ou des témoignages de person-nes en situation de handicap pratiquant une activité physique et sportive de loisir.

Utiliser les pictogrammes dans le visuel en rappel de leur utilisation dans le • Handiguide. Il serait possible de réaliser soit une affi che regroupant l’ensemble des éléments (4 pictogrammes, 4 accroches) soit une affi che par pictogramme

Viser un public jeune (visuel moderne : image graphique rappe-• lant le sport – pictogramme inséré dans le O du mot sport par exemple)

Ajouter une indication en bas de l’affi che type «Retrouver les clubs labellisés «sport • et handicaps» sur le site www.handiguide.gouv.fr» ou «Rendez-vous sur www.han-diguide.gouv.fr».

Utiliser les nœuds de communication fréquentés par les personnes en situation de • handicap : mairies et CCAS, MDPH, cabinets de médecin, unités territoriales du conseil général, centres de rééducation, associations et établissements médico-sociaux.

Ces affi ches pourraient également être utilisées pour la campagne grand public•

Réfl échir à la sensibilisation des médecinsRéfl échir à la sensibilisation des médecins• • avec leurs représentants régionaux (Union Régionale des Médecins Libéraux d’Aquitaine, URMLA), les médecins des MDPH et les médecins des ligues handisport et sport adapté. Il serait intéressant de créer un guide professionnel regroupant l’ensemble des informations permettant aux médecins généralistes de conseiller la pratique d’une activité physique et spor-tive adaptée, accompagné d’une affi che à exposer en salle d’attente.

Valoriser le partenariat avec le secteur du handicapValoriser le partenariat avec le secteur du handicap• • dans les critères de labellisa-tion des clubs sportifs.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 29: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

29

5 Etat des lieux des activités physiques et sportives adaptées dans les établissements médico-sociaux en Aquitaine. Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la vie associative Aquitaine, 2009

Pour le futur site internet :Pour le futur site internet :• • Penser à l’accès spécifi que pour la « défi cience visuelle »

Lancer un appel à projet expérimental concernant l’accompagnement vers les Lancer un appel à projet expérimental concernant l’accompagnement vers les • • clubs sportifs de personnes en situation de handicap.clubs sportifs de personnes en situation de handicap. Il pourrait être destiné aux clubs sportifs labellisés avec nécessité de partenariat étroit et d’un projet commun avec une association d’insertion sociale et/ou un établissement médico-social pour inciter à la rencontre.

Travailler sur la complémentarité des approchesTravailler sur la complémentarité des approches• • entre les professionnels médico-sociaux responsables d’activités sportives dans les établissements médico-sociaux5

et les éducateurs sportifs spécialisés APSA. Est-il possible de sensibiliser des profes-sionnels médico-sociaux aux APSA ? Comment organiser une mutualisation entre établissements pour favoriser la création de postes d’éducateurs sportifs APSA ?

Intégrer un module spécifi que de communication dans les formations existan-Intégrer un module spécifi que de communication dans les formations existan-• • testes (langage simplifi é, langage des signes, règles de base APF pour s’adresser à une personne en situation de handicap physique…).

Aider les agents de promotion des APSA des comités départementaux handis-Aider les agents de promotion des APSA des comités départementaux handis-• • port et sport adapté (emploi STAPS) à construire une grille d’évaluation de port et sport adapté (emploi STAPS) à construire une grille d’évaluation de leur activité.leur activité.

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 30: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

30

Au fi l de l’étude, les acteurs médico-sociaux interrogés ont montré leur intérêt pour la pratique sportive adaptée et reconnu l’impact positif de l’activité et de ses valeurs socia-les et éducatives dans le quotidien des personnes en situation de handicap.

L’enthousiasme exprimé par ces professionnels témoigne des possibilités d’un travail commun indispensable pour accompagner les personnes en situation de handicap sur le chemin des clubs sportifs.

L’étude a mis en valeur des pistes d’action qui s’inscrivent dans la continuité de la dé-marche déjà engagée par la plateforme. Il sera cependant incontournable de mobiliser d’autres acteurs, notamment les collectivités territoriales jouant un rôle important dans la problématique du transport et l’accompagnement des personnes en situation de han-dicap ; ainsi que les relais de proximité (CCAS, mairies…), notamment en milieu rural. Le lien avec le secteur sanitaire (centres de rééducation, médecins généralistes, centres de santé mentale…) reste également à développer.

L’amélioration des liens entre ces diff érents acteurs et les clubs sportifs, ainsi que le travail sur les représentations sociales des APSA apparaissent ici comme deux leviers importants pour promouvoir une pratique sportive partagée en club ordinaire.

Conclusion

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Page 31: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

31

Regards d’acteurs médico-sociaux sur la pratique sportive et les situations de handicap en Aquitaine

Présentation de la démarche et des actions de la plateforme régionale « Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée »

Les aspects suivant seront abordés :

Politique de l’association concernant le sport et les freins rencontrés•

Réfl exion menée par l’acteur sur la pratique sportive des personnes en situation de •

handicap

Rapport au sport, vision du sport des personnes en situation de handicap•

Attentes en termes d’outils, de formation, de communication, de partenariat•

Possibilité de travail commun et de relais de la politique régionale sport et •

handicap

Annexe : guide d’entretien

Page 32: DDirection Régionale de la Jeunesse, irection Régionale de la ...drjscs33.fr/Etudes/enquetes_etudes_sport/pratique...La phase exploratoire de l’étude, réalisée auprès des agents

Cette enquête a été réalisée par Julie Maysonnave, chargée d’étude pour le ser-vice sport de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale d’Aquitaine.

La plateforme d’observation, de veille et d’études de la DRJSCS, à la deman-de du groupe de pilotage «Etudes et Prospectives» de la plateforme régionale «sport et handicaps : pour une pratique sportive partagée».

Directeur de la publication :Jacques Cartiaux

Rédacteurs en chef :Marie-Noëlle Destandau

Philippe SanchezOnt collaboré à la rédaction :

Marie-Noëlle Destandau, Julie MaysonnaveConception, réalisation :

Marie Haudin

Dépôt légal à parutionTout droit de reproduction réservé.

Cv

Marie-Noëll

Tou