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buinhan
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Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots qu’il faut…
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude,
L’amour, le respect, la reconnaissance…
Aussi, c’est tout simplement que
Je dédie cette
thèse …
À MES CHERS PARENTS
Aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon amour
éternel et ma considération pour les sacrifices que vous avez consenti pour mon
instruction et mon bien être.
Je vous remercie pour tout le soutien et l’amour que vous me portez
depuis mon enfance et j’espère que votre bénédiction m’accompagne toujours.
Que ce modeste travail soit l’exaucement de vos vœux tant
formulés, le fruit de vos innombrables sacrifices, bien que je ne vous en
acquitterai jamais assez.
Puisse Dieu, le Très Haut, vous accorder santé, bonheur et longue
vie et faire en sorte que jamais je ne vous déçoive.
A MON CHER ONCLE KHALID
Mon conseiller, et ami fidèle, qui m’a assisté dans les moments
difficiles et m’a pris doucement par la main pour traverser ensemble des
épreuves pénibles….
Je te suis très reconnaissante, et je ne te remercierai jamais assez
pour ton amabilité, ta générosité, ton aide précieuse.
A MES CHERS ET ADORABLE FRERES ET SŒUR S
Hanane, la prunelle de mes yeux, Latifa, la douce, au cœur
si grand, Fatiha l’aimable, Rachid le généreux, Simohammed mon petit
frère que j’adore, Laila, Adil, que j’aime profondément.
En témoignage de mon affection fraternelle, de ma profonde
tendresse et reconnaissance, je vous souhaite une vie pleine de bonheur et de
succès et que Dieu, le tout puissant, vous protége et vous garde.
À MES CHERS PETIT S NEVEUX ET NIECES
Reda, Lina, Ayman, Bouchra, Myriam, Nisserine, Lhaj
Aucune dédicace ne saurait exprimer tout l’amour que j’ai pour
vous, Votre joie et votre gaieté me comblent de bonheur.
Puisse Dieu vous garder, éclairer votre route et vous aider à réaliser
à votre tour vos vœux les plus chers.
A MA GRAND MERE CHERIE
Qui m’a accompagné par ses prières, sa douceur, puisse Dieu lui prêter longue
vie et bcp de santé et de bonheur dans les deux vies.
A LA MEMOIRE DE MES GRAND-PERES
ET MA GRANDE MERE
J’aurais tant aimé que vous soyez présents.
Que Dieu ait vos âmes dans sa sainte miséricorde
À MES CHERS ONCLES, TANTES, LEURS EPOUX ET
EPOUSES
A MES CHERS COUSINS COUSINES
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon respect le plus profond et
mon affection la plus sincère.
À MES AMIS DE TOUJOURS : ILHAM, HOUDA,
ABDERAHIM, FAIZA, MISK, SAFAE, AHLAM, HIND, …
En souvenir de notre sincère et profonde amitié et des moments
agréables que nous avons passés ensemble.
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon respect le plus
profond et mon affection la plus sincère.
UNE SPECIALE DEDICACE A CETTE PERSONNE QUI COMPTE
DE JA ENORMEMENT POUR MOI, ET POUR QUI JE PORTE BCP
DE TENDRESSE ET DE RESPECT.
A TOI SAAD
À TOUTES LES PERSONNES QUI ONT PARTICIPÉ A
L’ÉLABORATION DE CE TRAVAIL À TOUS CEUX QUE J’AI
OMIS DE CITER
À NOTRE MAITRE, PR ÉSIDENT ET RAPPORTEUR DE THÈSE.
PROFESSEUR HIDA MUSTAPHA
PROFESSEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
DE PEDIATRIE
Nous sommes Très Honoré De Vous avoir comme président du
jury de notre thèse.
Nous vous remercions pour la gentillesse et la spontanéité avec
lesquelles vous avez bien voulu diriger ce travail.
Nous avons eu le grand plaisir de travailler sous votre direction, et
avons trouvé auprès de vous le conseiller et le guide qui nous a reçu en toute
circonstance avec sympathie, sourire et bienveillance.
Votre compétence professionnelle incontestable ainsi que vos
qualités humaines vous valent l'admiration et le respect de tous.
Vous êtes et vous serez pour nous l'exemple de rigueur et de
droiture dans l'exercice de la profession.
Veuillez, cher Maître, trouver dans ce modeste travail l'expression
de notre haute considération, de notre sincère reconnaissance et de notre
profond respect.
A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THÈSE,
MONSIEUR LE PROFESSEUR BOUHARROU ABDELHAK
PROFESSEUR DE L ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE
PEDIATRIE.
C'est pour nous un grand honneur de vous voir siéger dans notre jury.
Nous vous sommes très reconnaissant de la spontanéité et de
L’amabilité avec lesquelles vous avez accepté de juger notre travail.
Veuillez trouver, chère Maître, le témoignage de notre grande
Reconnaissance et de notre profond respect.
À NOTRE MAITRE ET JUGE DE THÈSE
PROFESSEUR ATMANI SAMIR
PROFESSEUR AGREGÉ EN DE PEDIATRIE.
Nous vous remercions vivement de l'honneur que vous nous faites
en siégeant dans ce jury.
Nous vous sommes très reconnaissant de la spontanéité et de
l'amabilité avec lesquelles vous avez accepté de juger notre travail.
Veuillez croire, chère Maître, à l'assurance de notre respect et de
notre reconnaissance.
A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE PROFESSEUR
ELBIAZE MOHAMMED.PROFESSEUR AGREGE DE
PNEUMOPHTISIOLOGIE
C'est pour nous un grand honneur de vous voir siéger dans notre jury.
Nous vous sommes très reconnaissant de la spontanéité et de
L’amabilité avec lesquelles vous avez accepté de juger notre travail.
Veuillez trouver, chère Maître, le témoignage de notre grande
Reconnaissance et de notre profond respect.
A NOTRE MAITRE ET JUGE DE THESE PROFESSEUR
ELARQAM LARBI .PROFESSEUR AGREGE DE PEDIATRIE
C'est pour nous un grand honneur de vous voir siéger dans notre jury.
Nous vous sommes très reconnaissant de la spontanéité et de
L’amabilité avec lesquelles vous avez accepté de juger notre travail.
Veuillez trouver, chère Maître, le témoignage de notre grande
Reconnaissance et de notre profond respect.
JE N’OUBLIE PAS DE REMRCIER VIVEMENT DOCTEUR
OULMAATI ABDELLAH .MEDECIN PEDIATRE
je ne le remercierai jamais assez pour son soutien, ses conseils judicieux et son
aide précieuse, merci infiniment
JE REMERCIE PAR LA MEME OCCASION Mme IDRISSI Mounia
Professeur assistante de pédiatrie pour son amabilité et son aide précieuse
ABREVIATIONS ADN : acide désoxyribonucléique ADP : adénopathie BAAR : bacille acido alcoolo résistant BCG : bacille de Calmette et de Guérin BK : bacille de Koch CDST : centre de diagnostic spécialisé de tuberculose CHU : centre hospitalier universitaire CRP : C réactive protéine IDR : intradermo réaction à la tuberculine INH : isoniazide IRM : imagerie par résonance magnétique LBA : lavage broncho alvéolaire OMS : organisation mondiale de la santé PCR : protein Chain reaction PIT : primo infection tuberculeuse PNI : programme national d’immunisation PZA : pyrazinamide R : rifampicine RAI : risque annuel d’infection RCT : réaction cutanée à la tuberculine TDM : tomodensitométrie TB : tuberculose VIH : virus d’immunodéficience humaine VS : vitesse de sédimentation
INTRODUCTION ….………….………….………….………….………….………. 1 I-DEFINITION ….………….………….………….………….………….……….…. 3 II-GENERALITES ….………….………….………….………….………….…..…… 4 1-Historique ….………….………….………….………….………….……… 4 2-Bactériologie ….………….………….………….………….……………… 6 3-Mode de transmission de la TB chez le nourrisson ….…………… 7 4-Facteurs de risque chez le nourrisson ….………….…………..…… 9 III-EPIDEMIOLOGIE ….………….………….………….………….………….…… 11 Dans le monde ….………….………….………….………….………….… 11 Au USA ….………….………….………….………….………….………….… 14 En France ….………….………….………….………….………….………… 14 En Algérie ….………….………….………….………….………….………… 14 Au Maroc ….………….………….………….………….………….…………. 14 IV-PRISE EN CHARGE DU NOURRISSON TUBERCULEUX ….…………..…… 16 1-Particularités de la TB chez le nourrisson ….………….….………. 16 2-Diagnostic de la TB chez le nourrisson ….………….……….…….. 17 3-Formes cliniques de la TB du nourrisson ….………….……..……. 20 V-EXAMENS COMPLEMENTAIRES ….………….………….………….…..…….. 28 BILAN SPECIFIQUE ….………….………….………….………….…..…….. 29 1-IDR ….………….………….………….………….………….…………… 29 2-Diagnostic direct de la TB ….………….………….………….……… 30 3-Imagerie thoracique ….………….………….………….…….…….… 33 4-Endoscopie bronchique ….………….………….………….………… 36 VI-EVOLUTION ET COMPLICATIONS ….………….………….……….……… 37 VII-TRAITEMENT ….………….………….………….………….………….……… 39 1-Objectifs ….………….………….………….………….……….……… 39 2-Moyens et indications ….………….………….………….….………. 39 3-Surveillance ….………….………….………….………….………….… 43 MATERIELS ET METHODES ….………….………….………….………...……… 44 RESULTATS ….………….………….………….………….………….…………… 47 1-EPIDEMIOLOGIE ….………….………….………….………….…….………. 48 2-CLINIQUE ….………….………….………….………….……………..……… 49 3-RADIOLOGIE ….………….………….………….………….………………… 52 4-BIOLOGIE ….………….………….………….………….………….…….…… 59
5-TRAITEMENT ….………….………….………….………….………….……… 61 6-SURVEILLANCE ………………….………………….……………..…..……… 62 7-EVOLUTION ………………….………………….………………….…….…… 63 DISCUSSION ………………….………………….………………….……………… 64 CONCLUSION ………………….………………….………………….…………….. 79 RESUMES………………….………………….………………….……………..……. 81 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ………………………………………………. 87
1
Introduction :
-La tuberculose ou la peste blanche comme on l’appelait auparavant était, est, et
restera (probablement) une maladie d’actualité par sa fréquence, l’évolution de son
épidémie, ses difficultés diagnostiques et ses moyens de prévention. L’OMS estime à
8millions les cas de tuberculose dans le monde par an, avec une mortalité de
2millions. (1)
-Les pays du tiers monde sont particulièrement intéressés par ce fléau, cependant la
tuberculose suscite à nouveau la crainte dans les pays occidentaux, ceci étant dû à
l’apparition de l’infection au VIH dans les années 80, l’association tuberculose-VIH a
aggravé l’évolution de l’endémie tuberculeuse.
-L’OMS estimait à 90 millions le nombre de nouveaux cas et 30 millions le nombre de
morts dans le monde par la tuberculose au cours de la décennie 1990, dont 15 millions
de nouveaux cas et 5 millions de décès chez les enfants de moins de 5 ans.
-Une ré-emergence de la tuberculose du nourrisson a été observée au cours de la
dernière décennie, cependant, dans la littérature on ne trouve que de rares études sur
la tuberculose du nourrisson.
-Ainsi la recrudescence de la tuberculose pulmonaire du fait de la survenue de
l’épidémie du sida , et parallèlement les controverses sur l’efficacité du BCG en période
néonatale,ont incité plusieurs pédiatres à retarder la date de la vaccination, d’où un
nombre croissant de nourrissons et de jeunes enfants non protégés.
-La survenue de la tuberculose chez le nourrisson sur qui portera notre présente étude,
est étroitement dépendante d’un adulte bacillifère contagieux.
-La tuberculose chez le nourrisson possède des particularités par rapport aux autres
tranches d’âge, tant sur le plan clinique que biologique (2) :
2
• Le risque de passage de la primo infection tuberculeuse ou tuberculose infection
à la tuberculose maladie est estimé à 43% chez les nourrissons, contre 15% chez les
grands enfants, alors qu’il est de 5 à 10% chez l’adulte.
• Le risque de développer une forme grave (forme disséminée, miliaire ou
méningite) est plus important.
• Sur le plan biologique, la tuberculose infection ne se traduit que par la
positivation des réactions tuberculiniques, en effet la preuve bactériologique est peu
fréquente
-Il nous a donc semblé utile de faire le point sur cette pathologie moyennant une
étude portant sur la prise en charge de la tuberculose des nourrissons concernant 20
cas colligés au service de pédiatrie du CHU Hassan II de Fès lors d’une période qui
s’étend de 2001 à 2006, tout en mettant en relief les moyens diagnostiques
disponibles, les obstacles rencontrés soit pour confirmer la maladie ou bien sur le
plan thérapeutique et suivi des malades en les comparant avec les études récentes de la
littérature.
3
I-Définition de la tuberculose : L’infection tuberculeuse résulte de la première pénétration du bacille tuberculeux
dans un organisme indemne de tout contact antérieur ; elle expose au risque ultérieur
de tuberculose (3).le diagnostic d’infection tuberculeuse repose sur la conversion de la
réaction cutanée à la tuberculine (RCT), témoin de l’allergie tuberculinique, l’infection
tuberculeuse étant le plus souvent latente. La multiplication du bacille tuberculeux
mènera à la maladie tuberculeuse soit d’emblée ; tuberculose primaire :à l’occasion
d’une inhalation massive à partir d’un sujet très contagieux ou chez un sujet aux
moyens de défense diminuées ; âges extrêmes (très jeune enfant, vieilles personnes),
infection intercurrente, infection par le VIH, soit ultérieurement ; TB secondaire :par
réactivation endogène lors d’une diminution de l’immunité à partir de bacilles
tuberculeux persistant après une infection tuberculeuse passée.(3)
Puisque l’évacuation par voie aérienne du contenu des cavernes tuberculeuses est à
l’origine de la dispersion dans l’air des bacilles tuberculeux, il s’ensuit que le
diagnostic précoce, l’isolement à la phase initiale du traitement, et le traitement de la
tuberculose sont des éléments essentiels du contrôle de la transmission de la maladie
tuberculeuse.
4
II- Généralités :
1- Historique :
§ Jusqu’au moyen âge :
La phtisie tuberculeuse existait à l’époque néolithique comme en témoigne la
découverte de formes osseuses de tuberculose, et l’on en trouve trace dans l’Egypte
pharaonique, l’Inde antique et l’Extrême-Orient. La maladie n’a fait que croître en
importance pour atteindre son maximum en Europe à la fin du XIXè siècle. (3)
§ Du XVIIè au XIXè siècle :
Giovanni –Battista Morgagni (1682-1771) a fait faire des progrès spectaculaires à
l’anatomie pathologique clinique, ce qui a permis à Gaspard Laurent Bayle (1774-1816)
de décrire la granulation miliaire et les aspects anatomiques de la phtisie tuberculeuse.
Léopold Auenbrugger (1722-1809) a décrit la percussion du thorax, puis Théophile
René Marie Laennec (1880-1926) l’auscultation.
Antoine Villemin (1842-1922) démontra en 1865 que la tuberculose peut être inoculée
et en 1882 Robert Koch (1843-1910) identifia le bacille qui porte son nom,enfin en
1895 Wilhem Conrad Roentgen (1845-1923) découvrit les rayons X,et Carlo Forlanini
(1847-1918) réalisa les premières radiographies pulmonaires en Italie dès 1896.
§ Au XXè siècle
La lutte antituberculeuse va s’organiser après la démonstration du caractère
contagieux de la maladie et la découverte du micro-organisme responsable.
L’utilisation de l’allergie à la tuberculine, la vaccination par le bacille de Calmette et
Guérin (BCG), la prévention de la contamination familiale, l’amélioration des conditions
de l’habitat, le dépistage radiologique après la seconde guerre mondiale, la mise en
place de dispensaires de dépistage antituberculeux et de services hospitaliers
spécialisés vont caractériser la lutte antituberculeuse.
5
La chimiothérapie antituberculeuse apparaît à la fin de la seconde guerre mondiale.
Jusqu’aux années 1950, les traitements antituberculeux furent lourds et inefficaces ;
séjours sanatoriaux prolongés, chimiothérapie par sels d’or ou calcium parentéral,
thoracoplastie, curage gonglionnaire, collapsothérapie extrapleurale, lobectomie,
pneumonectomie ont constitué des armes d’une efficacité inconstante dans la lutte
contre une maladie dont le pronostic restait très sévère.
C’est à Waksman, Bugie, Schatz et à Feldman que revient le mérite d’avoir montré en
1944 que la streptomycine modifiait l’évolution naturelle de la tuberculose inaugurant
ainsi l’ère de la chimiothérapie antituberculeuse. L’Isoniazide fut introduit en 1952,la
Pyrazinamide aussi quoique qu’elle fut abandonnée transitoirement en raison de ses
effets secondaires multiples puis réutilisé à partir de 1968,la Rifampicine en 1969,
l’Ethambutol ne fut disponible en France qu’en 1970 bien que sa découverte aux états
unis date de 1961.
Au cours des dernières décennies et jusqu’à très récemment, la décroissance
progressive et générale de la mortalité tuberculeuse s’est poursuivie, au moins dans les
pays développés. Elle dépend certes du niveau d’hygiène, du niveau de développement,
mais aussi des moyens thérapeutiques utilisés, la chimiothérapie antituberculeuse
ayant bien évidemment accéléré le déclin de la maladie tuberculeuse.
Si le traitement de la tuberculose ne pose le plus souvent que des problèmes
d’observance, le développement de l’infection par le VIH, la recrudescence de la
pauvreté et les bacilles multi résistants suscitent un renouveau d’intérêt.
6
2-Bactériologie :
Sur des dizaines d’espèces de mycobactéries, trois sont à l’origine de la
tuberculose : M tuberculosis, M bovis, et M africanum. (3)
Le M tuberculosis à l’homme pour seul hôte, l’architecture et la composition
particulière de la paroi, expliquent plusieurs des propriétés remarquables du bacille
(acido-alcoolo-résistance de la coloration, forte hydrophobie).
Des molécules de surface (protéines, polysaccharides) facilitent l’entrée de la bactérie
dans les macrophages, au sein de cette cellule, M tuberculosis inhibe les mécanismes
susceptibles de s’opposer à sa multiplication.
L’identification du M tuberculosis, repose sur l’examen direct et la culture,le M
tuberculosis est un bacille immobile de 2 à 5 um de long, très sensible à la chaleur et à
la lumière solaire; il résiste au froid et à la dessiccation. La coloration de Ziehl-Neelson
est spécifique des seules mycobactéries, mais de toutes : sous l’action de la fuschine
chaude, le bacille se colore en rouge et n’est décoloré ni par l’acide nitrique,ni par
l’alcool (d’où BAAR) , avec 104 à 105 bacilles par millilitre,la probabilité d’un examen
positif est de 95% ;300 champs doivent être observés, ce qui nécessite environ 15
minutes,avant de considérer une recherche de BAAR comme négative. Cette recherche
peut être réduite à 2-3 minutes par la recherche en microscopie à fluorescence de
BAAR devenus fluorescents après coloration par l’auramine. Le bacille tuberculeux se
cultive en aérobie stricte, entre 35 et 37°C, sur milieux enrichis,le plus employé est
celui de Lewenstein-jensen. Des colonies opaques de couleur crème, rugueuses,
apparaissent en 15 à 60 jours. L’étude des caractères biochimiques n’est
habituellement pas nécessaire pour identifier le BK. La culture ne peut être considérée
comme négative qu’à partir du deuxième mois.
7
3-Mode de transmission de la tuberculose chez le nourrisson (3)
La tuberculose est due au bacille tuberculeux dont la transmission est
interhumaine. Les bacilles extracellulaires des foyers caséeux et des cavernes sont
éliminés dans l’air par les malades bacillifères toussant ou parlant, ils restent en
suspension dans l’air et peuvent donc être inhalés par tout sujet dans cet
environnement. L’inhalation par un sujet de bacille tuberculeux l’expose à la survenue
de l’infection tuberculeuse, et de la maladie tuberculeuse ou tuberculose. Depuis la
quasi-éradication du bacille tuberculeux bovin, la transmission du bacille tuberculeux
se produit essentiellement par voie aérienne et le bacille tuberculeux infecte donc
d’abord les poumons.
-Les différents facteurs qui conditionnement après une inhalation de bacille
tuberculeux la survenue d’une maladie sont liés à l’intensité, c'est-à-dire à la richesse
bacillaire de l’aérosol infectant, à la durée, à la répétition des expositions,et aux
moyens de défense de l’organisme, dont l’immunité cellulaire.
-La fréquence à laquelle une infection survient après l’inhalation de bacilles viables
peut être évalués par la fréquence des réactions cutanées tuberculiniques positives
parmi les sujets contacts des tuberculeux nouvellement découverts.
-Des études récentes (4) ont confirmé que l’agent contaminateur était dans la grande
majorité des cas pour le nourrisson, un proche, ceci est constamment vérifié pour les
tuberculoses aigues des premiers mois de la vie où le père ou la mère sont presque
toujours les contaminants.
-A la différence de l’adulte, la période d’incubation peut être extrêmement courte
comprise entre 3 et 8 semaines chez le nourrisson pour aboutir rapidement à cet âge à
une miliaire ou une méningite.
-On comprend pourquoi devant un contage massif certain, la mise en route d’un
traitement spécifique, pour tout pédiatre, constitue une urgence.
8
-Afin de mieux cibler les enfants à soumettre à un dépistage de la tuberculose et
d’adapter le traitement en fonction du risque, il faut bien connaître les facteurs de
risque d’infection tuberculeuse latente et de progression vers la tuberculose maladie,le
risque d’infection est fortement corrélé au nombre et la durée d’exposition et il est
particulièrement élevé quand le contact a lieu en famille . Les facteurs de l’hôte comme
le jeune âge ou les maladies chroniques paraissent favoriser la progression plus rapide
vers la maladie. Certaines souches de M, tuberculosis paraissent plus facilement
transmissibles.
9
4-Facteurs de risque chez le nourrisson:
Bien que le contact étroit avec un sujet contaminant représente un facteur de
risque majeur d’infection tuberculeuse chez le jeune enfant, ce risque peut lui-même
être modulé par des interactions complexes entre le bacille, des facteurs
environnementaux, et des facteurs propres à l’hôte. Ces facteurs peuvent se cumuler
pour aboutir à des niveaux de risque majeurs d’infection latente ou de maladie (4,5).
4-1 Facteurs d’exposition :
Il existe un lien très significatif entre la présence d’une infection tuberculeuse
chez les sujets contacts, et d’une part le nombre d’exposition, d’autres part la durée
d’exposition. Le risque d’infection tuberculeuse est ainsi plus important lorsque
l’exposition a lieu dans le cercle familial, environ 20 à 25% des enfants exposés à leur
domicile à un adulte contaminant vont être infectés et 40% d’entre eux vont évoluer
vers la maladie, ces pourcentages vont eux-mêmes être modulés par d’autre facteurs
notamment microbiologiques. Le confinement du lieu d’exposition joue également un
rôle significatif.
4-2 Facteurs liés à l’hôte :
Le jeune âge de l’enfant n’augmente pas le risque d’infection mais seulement le
risque de progression vers la maladie, toutefois l’âge seuil en dessous duquel ce risque
est présent n’est pas clairement défini. De même, les pathologies sous-jacentes
éventuelles (infection VIH, immunodépression, hémopathie…) semblent plus augmenter
le risque de progression vers la tuberculose maladie que le risque de l’infection lui-
même.
La grande variabilité interindividuelle observée en pratique clinique, n’est pas
uniquement sous la dépendance de facteurs d’exposition ou microbiologiques, mais
semble également liée à une variabilité génétique du contrôle des défenses vis-à-vis de
l’infection.
10
4-3 Facteurs microbiologiques :
Pratiquement toutes les études montrent que la présence de cavernes sur la
radiographie du contaminateur ou de fortes concentrations de bacilles à l’examen
direct sont associés à un risque plus élevé d’infection mais aussi à un risque plus élevé
de progression vers la maladie, le risque du nourrisson devient majeur du fait que
l’exposition se fait à domicile, ainsi dans ces conditions, près de 60% d’enfants exposés
s’avèrent infectés et plus des deux tiers d’entre eux ont des signes de maladie.
-Récemment, de nombreux travaux ont porté sur les variabilités phénotypiques et
génotypiques entre souches et ont évalué la transmissibilité, la virulence et
l’immunogénicité relatives des différentes lignées de bacilles tuberculeux, ces études
ont démontré que certaines souches bacillaires infectent un nombre plus grand de
personnes autour d’un cas contact. Des marqueurs spécifiques de souches de M,
tuberculosis davantage transmissible et responsables d’épidémies viennent ainsi d’être
identifiées.
4-4 Facteurs organisationnels :
Si des évènements précis comme le contact avec un adulte bacillifère
représentent les principaux facteurs de risque d’infection tuberculeuse du jeune enfant,
il devrait être possible de mettre en place des réseaux efficaces de prévention de ces
infections chez l’enfant et notamment d’éviter toute progression vers la tuberculose
maladie.
Un dysfonctionnement de ces réseaux de prise en charge s’avère à l’origine d’une
grande proportion de cas de tuberculose maladie. Les dysfonctionnements peuvent se
situer à de nombreux niveaux : retard à la déclaration de l’adulte bacillifère, retard à
l’exploration des enfants au contact, une fois la déclaration reçue, prise en charge
incomplète de l’enfant (absence de radiographie ou absence de reconvocation), absence
de surveillance de compliance thérapeutique de l’adulte.
11
III Epidémiologie de la tuberculose Ø Dans le monde :(1)
-La décroissance régulière de la mortalité et de la morbidité tuberculeuse amorcée en
Europe dès le XIXè siècle s’est accélérée dans les années 1950 avec la découverte de
médicaments antituberculeux efficaces. Cependant, la tuberculose reste une urgence
mondiale, avec ,d’après les estimations de l’organisation mondiale de la santé (OMS)
près de 8 millions de personnes atteintes chaque année et 2 millions de décès. Le
nombre de tuberculeux dans le monde est très inégalement réparti. Les pays les plus
touchés sont les pays les plus pauvres. L’Afrique est le continent le plus touché, et
principalement l’Afrique sub-saharienne, où se retrouvent 95% de cas de tuberculose et
98% des décès.
Dans les pays industrialisés, la tuberculose a retrouvé une actualité inattendue au
début des années 1990, quand son incidence a cessé de régresser régulièrement,
reflétant : la dégradation des conditions socio-économiques dans certaines
populations, la migration depuis les pays à forte endémie tuberculeuse, la baisse de la
vigilance des professionnels de la santé, l’effet amplificateur de l’épidémie d’infection
par le VIH.
12
Tableau I : épidémiologie mondiale de la tuberculose en 1990 d’après Koshi (6)
Région Personnes infectées Nouveaux cas Décès
Afrique 171 000 000 1 400 000 660 000
Amérique, sauf Etats unis et
Canada
117 000 000 560 000 220 000
Moyen-Orient 52 000 000 594 000 160 000
Asie du sud-est 426 000 000 2 480 000 940 000
Pacifique de l’Ouest sauf
Japon, Australie, et Nouvelle-
Zélande
574 000 000 2 560 000 890 000
Europe, Etats-Unis, Australie,
Nouvelle-Zélande et Japon
382 000 000 410 000 40 000
Total 1 722 000 000 8 004 000 2 910 000
-Une réémergence mondiale de la tuberculose a été observée au cours de la dernière
décennie. Ainsi selon les dernières estimations de l’OMS, dans le 11ème rapport sur la
tuberculose en 2005, il y a eu 8,8 millions de nouveaux cas de TB dans le monde, dont
7,4 millions en Asie et en Afrique subsaharienne, au cours de cette même année 1,6
millions de personnes seraient mortes de TB, parmi celles-ci 195.000 étaient infectées
par le VIH (7).
Toutefois, dans la littérature on ne trouve que de rares études sur la tuberculose du
nourrisson, ceci dit une élévation du pourcentage de tuberculose du nourrisson lors de
la dernière décennie a été observé,dans plusieurs pays autant en Europe qu’aux Etats
unis (8,9,10).
13
-On pensait dans les années 70 que la TB de l’enfant allait disparaître, mais la tendance
actuelle vient de démentir cet optimisme. Ainsi on constate qu’au niveau mondial, il y a
1,3 millions de cas de tuberculose chez l’enfant. En France, elle représente 5,5% des
tuberculoses déclarées. Le risque de passage de tuberculose infection à la tuberculose
maladie varie en fonction de l’âge, il est le plus grand chez le nourrisson 43%, de 16 à
24% chez l’enfant plus grand. (2)
-Selon l’OMS la tuberculose tue environ 500 enfants par jour à travers le monde, et on
estime que 170000 enfants meurent chaque année des formes les plus sévères de la
maladie à savoir la tuberculose miliaire et la tuberculose méningée (8).
14
Ø AU USA :
-L’incidence de la tuberculose du jeune enfant en 1994 était de 2,85 cas par 100000
enfants. (7)
-En 2002 ces valeurs ont augmenté pour atteindre un taux de 15,9% pour les enfants
de 0 à 4 ans.
Ø En France :
-Les résultas statistiques de 1996, ont montré que l’incidence de la tuberculose chez
les enfants de moins de 5 ans est de 5,1/100000 enfants.
- l’incidence de la tuberculose de l’enfant moins de 5 ans en 2001 étaient de
5,1/100000 enfants.
Ø En Algérie :
L’incidence de la tuberculose de l’enfant est de 4 ,8 pour 100000 enfants de 0 à 14 ans
en 2001 contre 12,77 en 1984(11).
Ø Au Maroc :
-La tuberculose de l’enfant demeure un problème de santé publique dans notre pays,
et ce malgré l’organisation de la lutte antituberculeuse et la vaccination obligatoire et
généralisée à la naissance, depuis l’institution du programme élargi de vaccination en
1982 puis le programme national d’immunisation en 1987 (12).
L’enfant est concerné dans 6% des cas de tuberculose déclarée
-Cependant il n’y a pas de données officielles concernant le pourcentage des
nourrissons atteints de tuberculose
-Le risque annuel d’infection (RAI) c’est à dire l’incidence annuelle des cas infectés par
la tuberculose dans une collectivité qui est exprimé en pourcentage et qui reflète le
nombre de sources de contamination dans une collectivité,selon une étude réalisée en
15
1994,chez 5155 enfants de préférence non vaccinés par le BCG,le RAI était estimé à
1,1%avec un écart important selon les régions ,ce chiffre étant de 0 ,62%en allant vers
le sud,et de 2,1% en s’approchant de la région du grand casa,où il y a une forte
endémicité tuberculeuse. Le risque étant encore plus élevé dans la population urbaine
1,6%, alors qu’il est de 0,9% en milieu rural, d’où la fréquence de la tuberculose plutôt
en milieu urbain du fait de la promiscuité et des conditions précaires d’hygiène.
-La PIT est la forme la plus fréquente dans ce groupe d’âge, elle représente 55%
environ des cas de tuberculose.
-Les quelques données disponibles signalent la survenue de signes cliniques peu
spécifiques chez le nourrisson.
-Les principales particularités de la TB du nourrisson sont le passage de la tuberculose
infection à la tuberculose maladie plus fréquent, avec un risque de développer une
forme grave (miliaire, méningite) majorée par rapport aux enfants plus grands et à
l’adulte, et les difficultés à obtenir des preuves bactériologique en raison notamment
du caractère pauci bacillaire. (13)
Le nourrisson est particulièrement exposé dans notre pays, au risque de tuberculose
étant donné :
-son jeune âge et donc son statut immunitaire encore immature.
-conditions d’hygiène précaires, dans un contexte socio-économique défavorisé le plus
souvent.
-la paupérisation associée à la promiscuité et aux carences nutritionnelles.
-la réponse immunitaire affaiblie par des maladies chroniques, un traitement aux
corticoïdes, ou une infection au HIV.
-l’étroitesse du contact par des parents contagieux étant donné que le nourrisson est
gardé en règle à domicile
16
IV Prise en charge du nourrisson tuberculeux :
1 -Particularités de la TB chez le nourrisson :
La tuberculose du nourrisson est particulièrement grave par le retard habituel du
diagnostic, et surtout la contamination massive souvent intrafamiliale. (14)
-Le nourrisson est exposé à la tuberculose au contact d’un adulte bacillifère. La période
d’incubation peut être très courte, allant de 6 à 8 semaines, le contact se fait
essentiellement dans la maisonnée (parents, grands parents, collatéraux…), le temps
d’exposition nécessaire dépend de la nature exacte de la maladie, du cas source, de
l’étroitesse du contact, et de l’environnement. La tuberculose primaire ou PIT est la
forme habituelle, c’est la conséquence de la première pénétration du mycobactérium
tuberculosis dans un organisme jusque là indemne, d’où son nom : tuberculose initiale.
-La maladie se développe plus souvent dans les suites immédiates d’une infection
tuberculeuse récente, le nombre de mycobactéries y est relativement faible, ce qui a
pour conséquence : d’une part une preuve bactériologique peu fréquente, et d’autre
part l’absence de contagiosité du nourrisson tuberculeux.
-Le risque de passage de la tuberculose infection à la tuberculose maladie est plus
important chez le nourrisson, il est estimé à 43% avant l’âge d’un an, 24% entre un et
cinq ans, 15% entre 11 et 15 ans, tandis que chez l’adulte il est de 5 à 10%
-Le nourrisson est moins souvent asymptomatique que l’enfant plus grand, par
exemple chez les nourrissons moins d’un an, la toux est présente dans 80% des cas,la
fièvre dans les 2 tiers des cas, et des troubles de l’alimentation dans près de la moitié
des cas.
-Le risque de développer une forme grave (forme disséminée, méningite) est plus
important (15).
-Dans les formes à localisation pulmonaire, les complications trachéo-bronchiques
sont plus fréquentes. Une fistulisation gonglionnaire doit être redoutée en cas de
17
poussée fébrile, toux, diminution brutale du volume gonglionnaire. Elle peut réaliser un
tableau asphyxique par inondation des voies aériennes en cas de fistulisation d’une
adénopathie latéro trachéale.
2-Diagnostic de la tuberculose chez le nourrisson :
Le diagnostic de la tuberculose du nourrisson est souvent difficile. Par
définition, la tuberculose infection (ou primo-infection tuberculeuse latente) ne se
traduit que par la positivation des réactions tuberculiniques, dans ce cas elle est
asymptomatique. Et Lorsque la tuberculose provoque des symptômes ils n’ont aucune
spécificité : toux, fièvre, anorexie, mauvaise croissance pondérale, sueurs nocturnes,
troubles digestifs, adénopathies.
a -Clinique : circonstances de découverte :
-L’essentiel est de penser à la tuberculose devant tout contexte à risque, devant
toute situation clinique, en particulier respiratoire, qui traitée de façon correcte,
n’évolue pas favorablement. (14,15)
La pratique de l’intradermoréaction à la tuberculine s’impose dans toutes ces
situations.
-Doivent être considérés comme contexte à risque :
Les milieux sociaux défavorisés ayant les difficultés d’accès aux soins ,les familles
infectées par le VIH, les conditions d’hygiène précaires, la promiscuité, la malnutrition,
l’existence d’une affection favorisante(une dépression immunitaire congénitale ou
acquise, maladie maligne), l’absence de vaccination par le BCG.
18
b-Le diagnostic de tuberculose du nourrisson repose sur un faisceau
d’arguments issus des :
v Données anamnestiques (notion de contage), recherche d’un contaminateur
avant tout dans l’entourage immédiat.
v Données cliniques non spécifiques plus ou moins évocatrices (interrogatoire et
examen clinique complet indispensable dans tous les cas).
v Données para cliniques qui sont la clé du diagnostic à condition de les interpréter
dans le contexte (preuves biologiques, radiologiques).
La tuberculose du nourrisson peut se manifester selon une forme latente, ou patente
dans la plupart des cas.
Ø Forme latente de la tuberculose initiale du nourrisson:
Toute tuberculose ne se traduisant par aucun signe radiologique ou clinique est
considérée comme latente. Cette forme est relativement plus rare chez le nourrisson
que chez le reste des enfants : les examens bactériologiques restent classiquement
négatifs, le seul symptôme est le virage de réactions cutanées à la tuberculine qui, de
négatives deviennent positives, traduisant ainsi l’apparition de l’allergie tuberculinique.
Cette découverte est toujours le fait d’une recherche systématique. On ne peut parler
de tuberculose latente que dans ces conditions précises et après des examens répétés
qui ne révèlent rien.
Ø Forme patente de la tuberculose du nourrisson :
Les signes cliniques ne sont pas spécifiques :
-altération de l’état général
-infléchissement pondéral
-pneumopathie traînante, toux rebelle parfois
-signes digestifs
Chez le nourrisson dans la série de Vallejo (16) la fréquence des principaux symptômes
est la suivante :
19
Toux (79%) fièvre (64%) anorexie (43%) râles localisés à l’auscultation ou weezing (38%),
diarrhées, vomissements (17%) perte de poids (15%) convulsions (11%)
-Ainsi la tuberculose patente chez le nourrisson peut revêtir plusieurs aspects :
Forme discrète : le nourrisson, est fatigué, anorexique, avec un infléchissement
pondéral, fébrile avec un clocher vespéral, ces signes deviennent alarmants par leur
persistance en dépit d’un traitement approprié et incitent à la recherche de la réaction
tuberculinique.
Il pourrait s’agir également d’une typhobacillose de Landouzy : où le début est
brusque, une fièvre qui s’élève rapidement à 39 -40°c, chez un nourrisson bien portant,
avec anorexie, et langue propre, il existe des fois une discrète splénomégalie ; et par
conséquent tout état fébrile prolongé, avec conservation de l’état général, doit faire
suspecter une fièvre d’invasion tuberculeuse.
Erythème noueux : elle n’est pas spécifique de la tuberculose, néanmoins son
apparition doit toujours comporter une étude de l’allergie tuberculinique. Il s’agit de
nouures enchâssées dans le derme, rouges ou roses, douloureux à la pression, peu
nombreuses évoluant par poussées, siégeant souvent à la face d’extension des
membres; face antérieure du tibia, parfois la face postérieure de l’avant bras. Ces
nouures, de tailles variées, deviennent en quelques jours moins sensibles, prennent une
teinte violacée, elles disparaissent en règle en 2 à 3 semaines.
Cependant ces formes s’avèrent de plus en plus rares, et le tableau chez le
nourrisson s’annonce de plus en plus bruyant.
20
3-Formes cliniques de la tuberculose du nourrisson :
-Dans le cadre d’une étude réalisée sur 39 nourrissons dont l’âge moyen était
de 10mois, pendant la période allant de 1982 et 1989, les diagnostics ont comporté :
Une tuberculose endothoracique (33) patients, méningite (3), tuberculose miliaire (2)
et lymphadénite cervicale (1).
Les raisons de consultation médicale furent :(15)
L’apparition de symptômes (25patients), une investigation de contact de tuberculose
(12) et des tests cutanés tuberculiniques de dépistage (2).Parmi les signes et
symptômes courants, notons : la fièvre (22patients), la toux (7), la perte d’appétit (4),
des râles ou sifflements (4). Les clichés thoraciques ont mis en évidence des
adénopathies hilaires (22patients), des infiltrats (13), des atélectasies (3), et un aspect
miliaire (2). On a tenté des cultures chez neuf patients, dont sept furent positives.
-En règle générale, et selon les données de la littérature, les formes cliniques de TB du
nourrisson sont classées selon l’ordre suivant :
3-1 Tuberculose médiastino-pulmonaire :(17)
C’est de loin la localisation la plus fréquente et isolée ou associée, elle
représente plus de 80 % des cas. Toute suspicion de tuberculose, selon des données
cliniques interprétées dans un contexte épidémiologique, doit faire demander des
radiographies de thorax de face et un profil. Cet examen est essentiel, permettant de
distinguer l’infection latente (radiographie normale) et la tuberculose maladie
(radiographie anormale). Les anomalies devant faire évoquer le diagnostic de
tuberculose sont l’existence :
• D’adénopathie(s) isolée ou multiples. Leur siège est variable latéro-trachéal droit,
sus hilaire droit et gauche, interbronchique, intertrachéobronchique. Elles siègent sur le
profil dans le médiastin moyen. Elles sont souvent bilatérales.
21
• D’une opacité parenchymateuse. Le plus souvent de petite taille, elle constitue le
« nodule primaire ». L’ensemble adénopathie-nodule primaire constitue le complexe
primaire. Il peut s’agir, plus rarement, d’un foyer alvéolaire systématisé réalisant la
« pneumonie tuberculeuse ».
• De troubles de ventilation qui sont de 2 types :
– soit opacité segmentaire par obstruction complète de la bronche, atteignant un lobe
ou un segment de lobe qui peut se rétracter, réalisant une atélectasie.
– soit hyperclarté avec distension.
L’association d’une opacité segmentaire et d’une hyper clarté adjacente est très
évocatrice de granulome endobronchique :
• D’une miliaire : dissémination bilatérale et homogène d’opacités « en grains » de
taille inférieure à 3 mm parfois difficile à mettre en évidence au début.
• D’un épanchement pleural d’abondance variable ou d’un abcès froid pleural : opacité
en « verre de montre » raccordée à la paroi par un angle obtus.
• D’un gros cœur dont le volume sera apprécié par la mesure du rapport
cardiothoracique et qui doit faire rechercher une péricardite.
La forme dite adulte de la tuberculose pulmonaire avec cavernes apicales à bords épais,
liée à une réactivation de la tuberculose, est rare où même exceptionnelle. (18,19)
-Dans un contexte de suspicion de tuberculose si la radiographie de thorax est
anormale une tomodensitométrie est justifiée. Elle permet de mieux évaluer le nombre
des adénopathies, leur localisation, leur caractère compressif. Après injection elles sont
hypodenses en leur centre et sont cernées par une prise de contraste en périphérie.
22
Dans la mesure où la tomodensitométrie peut déceler de petites adénopathies non vues
sur le cliché standard (15), elle est recommandée par certains systématiquement avant
l’âge de 5 ans. Cette attitude n’a toutefois pas été retenue par la récente conférence
d’experts sur la tuberculose.
-La fibroscopie bronchique est justifiée devant toute anomalie de la radiographie de
thorax, si une tuberculose est suspectée. Elle permet de retrouver des anomalies
endobronchiques dans 60 % des cas où le cliché de thorax ne révèle que des lésions
parenchymateuses (16). Elle permet souvent un diagnostic de certitude lorsqu’elle
visualise un granulome endobronchique ou plus rarement du caséum endobronchique.
Elle permet enfin d’évaluer le degré d’obstruction endobronchique et contribue à poser
les indications d’une corticothérapie associée aux antituberculeux quand l’obstruction
dépasse 50 % de la lumière bronchique, ou d’une indication opératoire en cas de
volumineuse adénopathie latérotrachéale en voie de fistulisation
3-2 Tuberculose pleurale :
En dehors d’une réaction pleurale localisée accompagnant le complexe primaire,
la pleurésie sérofibrineuse est rare avant 2 ans. Le liquide pleural est inflammatoire
avec une cellularité à prédominance lymphocytaire. L’abcès froid est une forme rare de
tuberculose pleurale. L’échocardiographie doit être systématique en cas d’atteinte
pleurale.
3-3 La miliaire tuberculeuse :
-Elle traduit la dissémination hématogène aigue précoce du mycobactérium dans
les deux champs pulmonaires, elle survient avant l’apparition de l’immunité à
médiation cellulaire, ou lors d’un débordement de des capacités de défense de
l’organisme, d’où sa fréquence particulièrement chez le nourrisson notamment avant
un an. Une recherche de déficit immunitaire (infection à VIH) est indispensable.
23
-La miliaire se présente comme une maladie générale rapidement progressive, avec
une fièvre élevée 39- 40°C, torpeur, détresse respiratoire, se majorant
progressivement, anorexie, amaigrissement, asthénie toux et dyspnée. L’auscultation
respiratoire est souvent normale.
-Un examen ophtalmologique peut révéler un signe de la miliaire : « tubercule de
Bouchut » : tâche blanchâtre à bord flou, peu saillante, siégeant sur la rétine près d’un
vaisseau.
-Le diagnostic repose sur la lecture des clichés thoraciques qui relèvent des images
micronodulaires diffuses, punctiformes en grain de mil inférieures à 3 mm, bilatérale,
homogène et diffuse aux deux champs pulmonaires.
-Le scanner thoracique confirme le syndrome interstitiel micronodulaire et/ou
réticulonodulaire.
-Le bilan d’extension de la maladie tuberculeuse est essentiel (atteinte neuroméningée
dans 20 à 30% des cas), la recherche du mycobactérium est très large (tubages
gastrique, LCR, LBA, biopsies médullaires…) à la recherche d’autres localisations du fait
de la dissémination hématogène des BK.
3-4 La tuberculose péritonéale :
Elle représente 34% des tuberculoses et 75% des tuberculoses abdominales au
Maroc, l’atteinte péritonéale est toujours secondaire à une autre lésion tuberculeuse,
soit par contiguïté à un ganglion lymphatique, ou à partir d’un foyer à distance.
Le diagnostic de TB péritonéale repose sur un faisceau d’arguments cliniques et para
cliniques. (20,21)
24
-signes cliniques : les douleurs abdominales et les signes généraux sont les maîtres
symptômes, une ascite douloureuse et fébrile est notée dans 70% des cas.
-des signes physiques : ascite avec ballonnement abdominal parfois hépatomégalie
ou splénomégalie, adénopathies périphériques voire une masse abdominale.
-biologie :-IDR positive dans 30 à 80% des cas.
-la ponction d’ascite objective un liquide clair, exsudatif, rivalta
positif avec une leucocytose à prédominance lymphocytaire.
-l’examen histologique : permet de retrouver un granulome giganto-épithéloide
avec nécrose caséeuse dans 80% des cas.
3-5 Tuberculose ganglionnaire :
Représente 20% des cas de tuberculoses extra pulmonaires(20), elle est assez
fréquente chez le nourrisson, l’atteinte gonglionnaire concerne un ou plusieurs
ganglions lymphatiques, le plus souvent l’atteinte est localisée aux chaînes cervicales
ou sus claviculaires, elle est souvent bilatérale, la peau en regard est d’abord normale
mais progressivement elle se modifie avant la fistulisation, celle-ci sera à l’origine
d’ulcérations d’évolution torpide riche en BK, ces ulcérations finissent par donner des
lésions atropho-cicatricielles, des ponts fibreux, des languettes appelées : écrouelles.
Le diagnostic de l’atteinte gonglionnaire est établi par biopsie ou ponction du pôle
supérieur pour une étude microbiologique directe et culture et examen histologique. Si
le bacille n’est pas retrouvé, un granulome avec nécrose caséeuse peut être mis en
évidence.
25
3-6 La méningite tuberculeuse :
La méningite est une complication précoce de l’invasion tuberculeuse, la
contamination se fait à partir de foyers encéphaliques juxta méningés apparus lors
d’une dissémination hématogène du BK.(20,22)
Le nourrisson y est particulièrement exposé. Le début y est souvent insidieux : fièvre,
anorexie, stagnation pondérale, vomissements, parfois céphalées. Il est essentiel de
rechercher à ce stade des troubles de comportement : irritabilité, apathie, qui imposent
la ponction lombaire. Les signes neurologiques n’apparaissent le plus souvent que
secondairement : convulsions, paralysie oculomotrice, troubles de conscience pouvant
aller jusqu’au coma.
Le diagnostic repose avant tout sur l’examen du LCR : pléiocytose à prédominance
lymphocytaire avec hyperalbuminorachie de 0,60 à 2,5g/l, et hypoglycorachie inférieure
à 0,30g/l, un abaissement du taux de chlorures inférieur à 6,5g/l, une élévation de
l’acide lactique supérieure à 30mg/l.
Les réactions cutanées à la tuberculine sont négatives une fois sur 2.la vitesse de
sédimentation est accélérée. La radiographie thoracique peut être normale. Le fond
d’œil peut montrer les tubercules de « Bouchut ». Une imagerie cérébrale (TDM, IRM)
doit être systématiques en cas de méningite tuberculeuse, le pronostic est d’autant
plus grave que le diagnostic est tardif (23).
26
3-7 Tuberculose abdominale :
Elle est relativement plus rare. Le délai entre les premiers signes et le diagnostic
est souvent long car la tuberculose est rarement évoquée en première intention. Elle
comporte des aspects multiples en fonction de l’atteinte des ganglions mésentériques,
du péritoine ou du tube digestif. L’atteinte ganglionnaire peut se présenter comme des
adénopathies ou encore comme une masse abdominale posant le problème d’un
lymphome, ce d’autant qu’il peut s’y associer une altération de l’état général avec
amaigrissement, douleurs abdominales sans spécificité, troubles du transit, rarement
tableau d’occlusion. L’ascite est inconstante, c’est un exsudat lymphocytaire riche en
protéine. La tuberculose intestinale prédomine dans la région iléo-cæcale et peut poser
le problème d’une maladie de Crohn. (20)
3-8 Tuberculose osseuse :
Elle est responsable de 10 % des formes extra pulmonaires de tuberculose du
nourrisson aux États-Unis. Son diagnostic est souvent tardif. La maladie peut se
développer dans les suites initiales de l’infection ou plusieurs années plus tard, à la
suite d’une réactivation locale. Le rachis est le plus fréquemment atteint, surtout dans
les régions thoracique et lombaire : mal de pott (24). L’infection débute dans la partie
antérieure du corps vertébral, puis s’étend par contiguïté au disque intervertébral et
vers d’autres vertèbres réalisant une spondylodiscite. Il peut exister un abcès
paravertébral. Tous les os peuvent être touchés : fémur, tibia, moins fréquemment les
os des mains et des pieds. Des aspects radiologiques de destruction, sclérose,
ostéopénie, réaction périostée sont habituels. La radiographie thoracique est normale
une fois sur deux. Le diagnostic est fait par biopsie osseuse avec isolement du BK.
27
3-9 Tuberculose urogénitale :
Elle est tout à fait exceptionnelle chez le nourrisson. Elle ne se développe en
règle que plusieurs années après l’infection. Isolée, elle se traduit le plus souvent par
une pyurie amicrobienne. (25)
3-10 Autres formes :
-Hinault rapporte une observation dans sa thèse chez un nourrisson de 18mois
comme Maltezou et al (un cas sur ses 100 TEP), il s’agit d’une péricardite tuberculeuse
constrictive.(20)
-Des localisations laryngées sont rapportées également.
-Il peut s’agir également d’une tuberculose congénitale s’étant exprimé tardivement,
dans ce cas le risque de détresse respiratoire est fréquent 76%, une hépato ou
splénomégalie dans 65%, la fièvre est notée dans 57% des cas.
-La tuberculose cutanée qui occupe chez l’adulte la 5ème place parmi les autres formes
de tuberculose, s’avère très rare voire exceptionnelle chez le nourrisson selon une
étude faite en 2004 à l’hôpital ibn rochd à casa. (26)
28
V-Examens complémentaires : Quelque soit le tableau clinique réalisé, même en cas d’examens systématiques,
divers examens biologiques et radiologiques sont demandés. (2)
v Examens courants de laboratoire : hémogramme pouvant montrer une anémie
hypochrome microcytaire, vitesse de sédimentation souvent accélérée, CRP est parfois
élevée.
v Recherche de bacille de koch est indispensable afin de permettre d’affirmer le
diagnostic et guider la thérapeutique, surtout en cas de résistance aux
antituberculeux :
• Par examen direct et inoculation de l’expectoration, cette méthode s’avère
quasi-impossible chez le nourrisson, et par conséquent on a souvent recours à
d’autres méthodes.
• Le tubage gastrique.
• L’endoscopie bronchique avec aspiration des sécrétions bronchiques et
éventuelle biopsie d’une lésion endobronchique suspecte. La bronchoscopie met
en évidence soit : un bombement de la paroi, soit une hernie inflammatoire d’un
ganglion dans la bronche, soit une fistulisation avec émission de caséum épais,
blanc ou jaunâtre à prélever, soit un granulome inflammatoire au pourtour de la
fistule. Les échantillons prélevés sont d’emblée ensemencés sur milieu de
LEWENSTEIN-JENSEN et COLESTAS.
29
A-Bilan spécifique :
1-L’intradermoréaction à la tuberculine : (27)
-Seule l’intradermoréaction à la tuberculine est quantitative et comparable d’un
examen à l’autre. Après désinfection à l’éther, l’injection de 0,1ml (10unités) de
tuberculine est faite à la face antérieure de l’avant bras, en situation intradermique
stricte, déterminant la formation d’une papule avec phénomène de peau d’orange, la
lecture se fait au bout de 72h en mesurant le diamètre de l’induration, la valeur retenue
et celle du plus grand diamètre. L’interprétation du résultat chez un sujet donné ne
peut se faire qu’en tenant compte du contexte (fréquence de la tuberculose dans la
population, incidence des mycobactéries atypiques) et du statut vaccinal.
En pratique courante, chez les sujets dont l’immunité est normale :
-Une réaction de moins de 5mm doit être considérée comme négative ce qui n’exclut
jamais une tuberculose.
-Une réaction entre 5 et 10mmest en rapport soit avec une immunisation par le BCG
soit avec une infection inapparente aux mycobactéries atypiques.
-Une réaction supérieure ou égale à 10 mm exprime soit une tuberculose, soit plus
rarement une immunisation par le BCG.
-Une réaction supérieure à 15mm ou d’aspect phlycténulaire doit être considérée
comme témoignant d’une tuberculose.
-En l’absence de BCG antérieur, une induration supérieure à 10mm traduit une
infection tuberculeuse
-Chez les sujets vaccinés la tuberculose est plus rare mais toujours possible, elle doit
être envisagée sur une augmentation de 10 mm ou plus entre 2 tests en l’absence de
revaccination.
-Ceci dit il existe des biais d’interprétation de l’IDR, influant ainsi la sensibilité de cette
méthode, certains éléments sont susceptibles de diminuer la réaction à la tuberculine, il
30
peut s’agir de facteurs liées aux conditions de réalisation de l’IDR ou de facteurs liés à
l’enfant.
-elle peut être faussement négative si :
Ø mauvaise technique, péremption du produit, injection en sous-cutané
Ø l’âge : nourrisson de moins de 6mois.
Ø Perturbations immunitaires : infection virale intercurrente, traitement
immunosuppresseur&certaines formes de TB : une TB aigue, (miliaire ou méningite)
-faussement positive :
Ø une dose excessive de tuberculine.
Ø infection à mycobactéries atypiques.
Ø effet booster quand le délai entre les 2 tests est inférieur à 6 semaines.
En conclusion ,l’intradermoréaction reste la seule technique validée de recherche de
l’acquisition d’une immunité contre la tuberculose et un élément essentiel du
diagnostic de tuberculose chez l’enfant .toutefois ,il convient de la réaliser de façon
rigoureuse et de connaître les différents facteurs pouvant en influencer le résultat,c’est
en tenant compte du terrain,du contexte clinique,et de l’évolution de la réaction que le
praticien évaluera la probabilité d’une infection tuberculeuse,le conduisant à
entreprendre un bilan plus poussé ,puis un traitement antituberculeux.
2-Diagnostic direct de la tuberculose :
Le rôle du laboratoire reste prédominant dans la maîtrise de l’endémie
tuberculeuse, il permet d’établir le diagnostic de certitude d’une tuberculose en
mettant en évidence l’agent infectieux.
Au cours des 20 dernières années, d’importants changements sont intervenus en
mycobactériologie clinique, justifiés par l’augmentation de l’incidence de la
tuberculose et la survenue d’épidémies, par l’existence de souches multi résistantes.
Les nouvelles techniques, pour intéressantes qu’elles soient, ont un coût et devraient
être utilisés avec pragmatisme.
31
Ø Origine des prélèvements : la tuberculose étant avant tout une maladie de
l’appareil respiratoire, 80% en proviennent.les crachats sont collectés, chez le
nourrisson -étant donné qu’il ne peut pas cracher-par un tubage gastrique, réalisé le
matin à jeun avant le premier lever, ce liquide gastrique contient les sécrétions
respiratoires dégluties pendant la nuit, l’émission des bacilles étant discontinue, les
prélèvements sont à répéter 3 jours de suite. (28,29)
ils sont aussi recueillis lors d’explorations endoscopiques :fibro-aspiration,brossage
bronchique, lavage broncho-alvéolaire,20% des prélèvements proviennent de sites
extra pulmonaires :liquides d’épanchements, liquide céphalo rachidien,pus,sang..
-Dans ce cadre une étude réalisée sur 50 enfants soupçonnés d’être atteints de
tuberculose pulmonaire et âgés de 7 mois à 12ans, à qui on a effectué un lavage
gastrique recueilli en début de matinée et une bronchoscopie par tube flexible avec
LBA, les échantillons ont été soumis à un examen des frottis pour déceler les BAAR et à
une culture pour déceler des mycobactéries, cette étude a conclu au fait que le lavage
gastrique possède une efficacité supérieure à celle du LBA pour une confirmation
bactériologique de la tuberculose pulmonaire de l’enfant. Le rendement bactériologique
combinant les deux processus était de 34% tandis que pour le lavage gastrique seul il
était de32%.(28)
Ø Examen microscopique, culture des mycobactéries, sont les bases pérennes du
diagnostic :
La recherche au microscope des bacilles-acido-alcoolo_résistants (BAAR) est la 1ère
étape du diagnostic. La coloration de Ziehl-Neelson est la méthode de référence, elle
permet d’observer à l’immersion des bacilles rouges sur fond bleu. L’examen
microscopique est rapide peu coûteux, facile à mettre en œuvre,et permet une
quantification approximative en dénombrant le nombre de bacilles dans 100champs
microscopiques,il a 2 gros défauts :il n’est pas sensible ,il faut plus de 10000b/ml de
liquide examine pour qu’il soit positif,il n’est pas spécifique des mycobactéries
32
tuberculeuses,puisque toutes les mycobactéries sont des BAAR. Ceci dit un examen
microscopique positif associé à des signes cliniques et radiologiques évoquant la
tuberculose est un apport diagnostique important.
Ø Culture (2): la culture permet d’obtenir la souche,de l’identifier et de déterminer
sa sensibilité aux antibiotiques. Le milieu à l’œuf coagulé de LOWENSTEIN-JENSEN est le
plus utilisé. Mais depuis 1990, l’utilisation de milieux liquides s’est développée surtout
en occident. La méthode BACTEC qui mesure le gaz carbonique radioactif provenant de
l’utilisation par les bactéries en croissance de l’acide palmitique marqué au carbone 14
permet de raccourcir les délais de réponse.l’analyse Bactec dure en moyenne 27j contre
55j pour l’analyse conventionnelle, l’utilisation d’éléments radioactifs est un
inconvénient majeur de la méthode Bactec. Aussi les méthodes MGIT (mycobactérial
growth indicator tube),et MB Redox ont-elles été récemment proposées.,l’une et l’autre
mettant en évidence la consommation de l’oxygène du milieu corollaire de la
croissance.
Ø Examen anatomopathologique : l’infection tuberculeuse évolue selon le schéma
général de toute inflammation (phase initiale exsudative suivie d’une phase cellulaire,
puis d’une cicatrisation avec fibrose), mais elle se singularise par la constitution de
granulomes épithélioides et gigantocellulaires, traduisant une réaction immune à
médiation cellulaire avec hypersensibilité retardée, et la survenue fréquente d’une
nécrose tissulaire particulière, la nécrose caséeuse.
Ø Autres méthodes de diagnostic (2,30) :
Dont certaines sont encore en cours d’étude :
• Méthodes immunologiques ; le diagnostic sérologique de la tuberculose n’a pas fait
ses preuves.
• Amplification génomique : le diagnostic de la tuberculose par la PCR cherche à
déceler une mycobactérie du complexe tuberculosis en amplifiant des séquences
33
génomiques spécifiques. Toutefois, à l’heure actuelle la PCR ne peut prétendre
remplacer la culture qui demeure la référence.
• Puces à acide désoxyribonucléique :en plein essor dans les pays développés,les
puces à ADN,sont une nouvelle application de la PCR non encore utilisables pour le
diagnostic,elles pourraient,dans les années à venir,modifier profondément les
modalités de fonctionnement des laboratoires de microbiologie.
3-Imagerie thoracique :
a-Radiographie conventionnelle :
Elle est bien évidemment la base de l’interprétation de l’imagerie pulmonaire de
l’enfant, elle doit être réalisée avant toute exploration.
Les clichés doivent systématiquement comprendre une incidence de face, et un
profil. Cet examen est essentiel, permettant de distinguer la tuberculose infection
(radiographie normale) et la tuberculose maladie (radiographie anormale).
On notera la présence (2) :
• D’adénopathie(s) isolée ou multiples. Leur siège est variable latéro-trachéal droit,
sus hilaire droit et gauche, interbronchique, intertrachéobronchique. Elles siègent sur le
profil dans le médiastin moyen. Elles sont souvent bilatérales ;
• D’une opacité parenchymateuse. Le plus souvent de petite taille, elle constitue le
« nodule primaire ». L’ensemble adénopathie-nodule primaire constitue le complexe
primaire. Il peut s’agir, plus rarement, d’un foyer alvéolaire systématisé réalisant la
« pneumonie tuberculeuse » ;
• De troubles de ventilation qui sont de 2 types :
– soit opacité segmentaire par obstruction complète de la bronche, atteignant un lobe
ou un segment de lobe qui peut se rétracter, réalisant une atélectasie,
34
– soit hyperclarté avec distension.
L’association d’une opacité segmentaire et d’une hyperclarté adjacente est très
évocatrice de granulome endobronchique :
• D’une miliaire : dissémination bilatérale et homogène d’opacités « en grains » de
taille inférieure à 3 mm parfois difficile à mettre en évidence au début ;
• D’un épanchement pleural d’abondance variable ou d’un abcès froid pleural : opacité
en verre de montre raccordée à la paroi par un angle obtus ;
• D’un gros cœur dont le volume sera apprécié par la mesure du rapport
cardiothoracique et qui doit faire rechercher une péricardite.
La forme dite adulte de la tuberculose pulmonaire avec cavernes apicales à bords épais,
liée à une réactivation de la tuberculose, est rare où même exceptionnelle
La radiographie de thorax est essentielle pour surveiller l’évolution. Même sous
traitement, les adénopathies peuvent augmenter de volume, provoquer des troubles de
ventilation, fistuliser, ce qui est très fréquent chez le nourrisson, rarement le foyer
pulmonaire initial peut se liquéfier aboutissant à une cavité à bords fins.
35
b- L’échographie thoracique:
Elle a longtemps été sous-exploitée en pathologie thoracique chez l’adulte. Chez
l’enfant ses indications sont en croissance continue. Ses avantages sont multiples :
l’exploration de la plèvre (épanchement liquidien ou aérien) du médiastin en cas de
doute entre une masse médiastinale (adénopathies) et du thymus chez le nourrisson et
enfin du parenchyme pulmonaire. Elle permet aussi de guider la ponction pleurale
diagnostique ou thérapeutique avec une plus grande sécurité surtout en cas de
pachypleurite ou une pleurésie enkystée (2).
c- Tomodensitométrie :
Elle peut déceler de petites adénopathies non visibles sur le cliché standard, du
thorax, et est conseillée systématiquement par certains auteurs avant l’âge de
5ans.chez les nourrissons ayant une radiographie anormale, la TDM permet de mieux
évaluer le nombre des adénopathies, leur localisation, leur caractère compressif, elles
sont hypodenses en leur centre, ce qui correspond à la nécrose caséeuse et sont
cernées par une prise de contraste en périphérie (2).
d-L’imagerie par résonnance magnétique :
Elle présente des avantages d’un contraste spontané et d’une étude médiastinale
parfaite, cependant dans la pathologie tuberculeuse thoracique, l’IRM est réservée à
l’atteinte vertébro-medullaire.(2)
36
4- Endoscopie bronchique (31)
-La bronchoscopie,avec biopsie peut aider au diagnostic bactériologique, voire
histologique dans la primo-infection tuberculeuse du nourrisson, son rendement étant
actuellement amélioré par la PCR, la sensibilité de l’examen étant toutefois à celles des
tubages gastriques répétés. L’examen endoscopique est indispensable en cas de
présomption clinique et/ou radiologique d’atteinte endobronchique, en cas de
complication elle peut aider à la désobstruction et permet de surveiller l’évolution des
lésions sous traitement.
-Elle est justifiée devant toute anomalie de la radiographie de thorax si une
tuberculose est suspectée. Sa sensibilité est supérieure à celle de la radio thorax, elle
permet de retrouver des anomalies endobronchiques dans 60% des cas où le cliché de
thorax ne révèle que des lésions parenchymateuses.
- L’analyse de rares séries pédiatriques traitant de l’incidence de la tuberculose
endobronchique selon le mode de présentation montre que de telles lésions peuvent
survenir même en l’absence de points d’appel radio-clinique. (32)
-Elle permet souvent un diagnostic de certitude lorsqu’elle visualise du caséeum
endobronchique
-Elle permet enfin d’évaluer le degré d’obstruction bronchique et contribue à poser les
indications d’une corticothérapie associée aux antituberculeux quand l’obstruction
dépasse plus de 50% de la lumière bronchique, ou d’une indication opératoire en cas de
volumineuse adénopathie latérotrachéale droite en voie de fistulisation.
37
V-Evolution et complications: L’évolution de la PIT ne se conçoit que traitée.
v Ainsi dans la forme latente :
Le pronostic est meilleur que celui des formes patentes, mais le pourcentage des
complications, n’est pas nul. Dans le délai de 5ans, relativement court en matière de
TB, on observe selon l’âge, de 1 à 6% de complications pulmonaires, pleurales,
méningés ou une miliaire, chez le nourrisson ce risque est majoré par rapport au grand
enfant ou à l’adulte. La connaissance de ce fait impose le traitement systématique de
cette forme
v Dans les formes patentes :
Malgré le traitement, des complications pulmonaires ou extra pulmonaires peuvent
apparaître :
-Des opacités systématisées : quelque soit le mécanisme, (compression ganglionnaire,
granulome endobronchique et œdème de l’endobronche), ces opacités peuvent avoir
une conséquence ultérieure : la dilatation des bronches. Il est important de les
découvrir le plus précocement possible afin d’enlever l’obstacle, soit par bronchoscopie
(ablation du granulome) soit par traitement par les corticoïdes. La persistance d’une
atélectasie pendant 3 semaines, entraîne une bronchectasie dans les mois qui suivent,
c’est pourquoi, il faut réaliser un suivi systématique par des radiographies de face et de
profil tous les 3 mois pendant au moins les premiers 6 mois d’évolution.
-Des fistulisations : elle se produisent dans 13 à 25% des cas selon les statistiques,
elles sont soit précoces, dans la moitié des cas, sinon elles peuvent se produire entre
le 5ème et le 8ème mois du traitement et ce dans 20% des cas. Elles peuvent être
totalement latentes et découvertes lors d’une endoscopie systématique. Une toux
coqueluchoide n’est pas exceptionnelle, elle est sèche ou productive et tenace, cet
accident peut s’accompagner ou être précédé par de la fièvre dans 70% des cas, d’un
38
amaigrissement, d’une stagnation pondérale, d’où l’indication de réaliser une
endoscopie devant toute modification de l’image radiologique.
-Des complications extra pulmonaires : l’extension se fait par voie hématogène, il
s’agit le plus souvent de l’extension neuro-méningée de l’infection tuberculeuse, celle-
ci est redoutable du fait des séquelles motrices et sensorielles toujours possibles
malgré le traitement actuel. Les autres manifestations telles une miliaire est assez
fréquente chez le nourrisson, parfois on aura même le passage à une tuberculose
péritonéale, gonglionnaire, ostéo-articulaire rarement uro-génitale.
39
VII-Traitement :
1-Objectifs :
-Dépister et traiter les PIT latentes afin d’éviter l’évolution vers la tuberculose maladie,
d’autant plus qu’elle s’annonce plus grave chez le nourrisson et pourvoyeuse de
multiples complications
-Proposer des traitements plus courts et efficaces avec moins d’effets secondaires
-Insister sur la vaccination néonatale par le BCG, dans le cadre de prévention contre les
formes graves de la tuberculose du nourrisson
2-Moyens et indications:
Il existe deux versants de traitement indispensables et complémentaires :
préventif et curatif.
2-1 Le traitement préventif :
Le BCG : fait partie du PNI dans notre pays, il est obligatoire avant l’entrée en
collectivité, (y compris la garde par une assistance maternelle) et au plutard à l’âge de
6 ans (en pré scolarité). (33)
Une épreuve tuberculinique de contrôle doit être pratiquée 3 à 12 mois après la
vaccination. Les enfants dont le test tuberculinique est négatif doivent être vaccinés ou
revaccinés. Après deux vaccinations par voie intradermique, les personnes dont les
réactions tuberculiniques restent négatives sont considérées comme ayant satisfait aux
obligations légales.
- L’efficacité du BCG, afin d’en juger, des études ont été multiples et ont donné des
résultas très importants. (34,35)
Deux méta-analyses ont été rapportées : celle de Colditz et al, conclut à une efficacité
protectrice du BCG, importante dans les pays où le risque annuel d’infection est élevé.
La vaccination des nouveau-nés et nourrissons réduit le risque de 50% en moyenne. Les
40
taux de protection sont plus élevés pour les formes disséminées (64% pour les
méningites, et 78% pour toutes formes disséminées).
L’autre méta-analyse estime l’efficacité contre les méningites et les miliaires
tuberculeuses à 86% (études de cohortes) et 75% (études de cas témoins).
-La tolérance du BCG : globalement le vaccin est bien toléré. Une ulcération locale et
une adénopathie dans le territoire de drainage sont les complications les plus
communes apparaissant dans moins de 1% des cas après vaccination intradermique
chez les sujets immuno-compétents, elles évoluent en règle vers la guérison. Le risque
d’adénite suppurée, estimé à 0,4% est plus important chez les nouveau-nés et les
jeunes enfants surtout si une dose pleine a été administrée, il faut utiliser chez eux une
demi-dose. (36)
-Les autres complications sont beaucoup moins fréquentes. Les ostéites sont très rares
(une augmentation de leur fréquence observée en suède en 1974-1975 a pu être
rapportée à une souche particulière retirée du commerce).
Un cas de luxation septique de la hanche suite à une vaccination par le BCG a été
rapporté chez un nourrisson de 8 mois dans un CHU en tunisie (37).
Les BCGites généralisées sont tout à fait exceptionnelles. Elles peuvent révéler ou
compliquer un déficit immunitaire congénital ou acquis.
2-2 Le traitement curatif :
Toute tuberculose du nourrisson doit être traitée qu’il s’agisse de tuberculose-
infection ou de tuberculose-maladie. Pour être efficace, le traitement doit être actif sur
les bacilles intra et extracellulaires, bactéricide, et éviter la sélection des mutants
résistants. (38)
Il repose sur l’association de plusieurs antituberculeux administrés per os
simultanément en une seule prise le matin à jeun pendant un temps suffisamment long.
Le problème essentiel est celui de l’observance.
41
Tableau II : présentation et posologie des principaux antituberculeux :
Dénomination commune
Nom commercial présentation Posologie chez le nourrisson
Isoniazide (INH) Rimifon (Roche) -Comprimés 50 et 150 mg -ampoules injectables 500mg
5mg/kg/j
Rifampicine(R) Rifadine (Pfizer) Rimactan (Ciba-Geigy)
-gélule 150 et 300mg -suspension : une mesure : 5ml=100mg -ampoule injectable pour perfusion IV=600mg -capsule 150mg, 300mg, 600mg
10mg/kg/j
Isoniazide+Rifampicine (INH+R)
Rifinah 150 (Pfizer) Rifinah 300 Rimactazide 150
-dragées de 150mg=Rifampicine 150 mg+Isoniazide 100mg
2 dragées
Pyrazinamide (PZA) PZA 500 Comprimés de 500mg 30mg/kg/J
INH+R+PZA Rifater INH 50 Rifampicine120 Pyrazinamide 300
Comprimés50mg Comprimés120mg Comprimés300
1cp/10kg/j
Streptomycine(S) Streptomycine Ampoule injectable 0,5 à1g 25mg/kg/j
Ethambutol (EMB) Disponible à la santé publique
Comprimés 250mg et 500mg
20mg/kg/j
v La tuberculose-infection :(39)
Le traitement vise ici à empêcher l’apparition d’une tuberculose maladie.
L’INH en monothérapie pendant 12mois a été le premier traitement proposé. Il permet
une réduction du risque de 80% pendant une période de 10ans par rapport à un groupe
placebo.
Afin de pallier les risques d’échec liés à une résistance primaire à l’INH et de réduire la
durée du traitement, certains ont proposé une bithérapie (INH, rifampicine) de 6 mois.
Une étude récente limite la durée de cette bithérapie à 3mois.
42
v La tuberculose-maladie :(40)
- La tuberculose médiastino-pulmonaire justifie un traitement de 6 mois
comportant les 2 premiers mois, l’association d’isoniazide (INH 5 à 10 mg/kg/j), de
rifampicine (10 à 20mg/kg/j) et de pyrazinamide (20 à 30mg/kg/j).l’adjonction
d’éthambutol (15 à 25 mg/kg/j) est discutée. Les 4 mois suivants, poursuite de
l’association INH et rifampicine aux mêmes doses.
- Les méningites, les miliaires, les atteintes osseuses justifient une quadrithérapie
pendant 3 mois (INH, pyrazinamide, éthambutol) suivie d’une bithérapie
(INH+rifampicine) prolongée de 9 mois.ceci dit, il est déconseillé d’utiliser l’éthambutol
chez le nourrisson du fait de a difficulté du dépistage de la NORB à cet âge
- Traitement adjuvant : les corticoïdes sont rarement utilisés avec les
antibacillaires, cependant, leur usage s’avère important chez le nourrisson dans les
situations suivantes :(41)
Ø Les troubles de ventilation de survenue récente, lors de la présence d’une
adénopathie compressive ou une sténose inflammatoire bronchique.
Ø Granulome endobronchique confirmé par l’endoscopie.
Ø Pleurésie séro-fibrineuse ce qui permet un assèchement plus rapide, réduisant ainsi
le risque de pachypleurite.
Ø Les formes graves de la TB du nourrisson.
La posologie est de 1 à 2mg pendant 15jours à 1 mois, avec arrêt progressif.
43
3-Surveillance :
Tableau III : Surveillance minimale au cours du traitement :
Au début 2éme mois 4éme mois 6éme mois
Surveillance au cours du ttt
Clinique (contrôle pondéral)
Recherche de BK
Radiologie
+
+ + + +
+ + + +
+ +
45
20 cas de tuberculose chez le nourrisson ont été colligés au service de pédiatrie
du CHU Hassan II sur une période s’étalant de 2001 à 2006.
Le diagnostic a été soit prouvé par la bactériologie ou par l’histologie soit et ceci dans
la plupart des cas fortement suspecté sur des arguments épidémiologiques, cliniques
ou radiologiques.
Notre étude s’est intéressée aux différents paramètres dont :
v Anamnèse :
En commençant par
- L’âge du nourrisson, le sexe.
- Le niveau socio-économique qui a été jugé sur la profession des parents, le
logement, le nombre de personnes à charge, ou vivant sous le même toit.
- Les conditions sanitaires au sein du domicile.
- La notion du contage tuberculeux appréciée par l’interrogatoire des parents à la
recherche d’un contaminateur dans l’entourage immédiat du nourrisson étant donné
que l’enfant à cet âge est gardé le plus souvent à domicile.
- Une enquête familiale a été effectuée autour du malade, au cours de l’hospitalisation
et après sa sortie de l’hôpital à la recherche d’un contaminateur, vu que le nourrisson à
cet âge n’est pas contagieux,
- Le statut vaccinal du nourrisson par la recherche de la cicatrice du BCG ou de la date
de vaccination par le BCG.
v Données cliniques :
Le motif d’hospitalisation notamment :
- Présence ou non d’une fièvre.
- Présence d’une altération de l’état général, avec signes d’imprégnation tuberculeuse à
savoir, asthénie, anorexie, amaigrissement.
- Présence d’une toux accompagnée ou non d’une expectoration.
- Présence de signes respiratoires, dyspnée, douleur thoracique.
46
- Présence d’hémoptysie
- Présence de signes digestifs, fréquents à cet âge, à type de vomissements, troubles
de transit, parfois hépato ou splénomégalie, ascite.
- Présence d’adénopathies.
- Présence de signes méningés ……
v Explorations para cliniques :
Pour chacun de ces nourrissons ont été effectués :
- Une radiographie pulmonaire.
- Un examen direct des 3 échantillons recueillis par tubage gastrique, avec demande de
culture.
- Une numération formule sanguine, une vitesse de sédimentation globulaire.
- Une recherche de l’allergie tuberculinique à l’IDR 10 unités ou test de Mantoux.
D’autres examens ont été demandés en fonction des données cliniques :
- Echographie abdominale.
- TDM avec injection de produit de contraste.
- Une ponction lombaire.
- Une ponction pleurale avec biopsie
- Une ponction de liquide d’ascite
- Une biopsie ganglionnaire.
v Evolution et évaluation :
Une fois le diagnostic établi, le traitement a été instauré au sein du service hospitalier
et le suivi s’est effectué en ambulatoire au niveau du centre de diagnostic spécialisé de
la tuberculose.
L’efficacité du traitement se jugeant essentiellement sur l’amélioration clinique
(disparition des symptômes, le gain de poids,…) bactériologique, et radiologique.
48
1-Epidémiologie :
1-1 L’âge :
S’étend de 2 mois à 24mois, (moyenne de 13mois), avec un pic de fréquence à
4mois et 2 ans.
1-2 Le sexe :
Dans notre série, on compte 11 garçons contre 9 filles, donc un sexe ratio de :
1,2.
Graphique 1 : montrant la répartition des cas selon l’âge et le sexe :
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
0-4mois 4-8mois 8-16mois 16-20mois 20-24mois
FilleGarçons
1-3- Le niveau socio-économique :
Tous les nourrissons ou presque étaient issus d’un niveau socio-économique
défavorisé jugé sur la profession des parents, le logement insalubre, le nombre de
personnes à charge, les conditions d’hygiène précaires, et la difficulté d’accès aux
soins.
1-4 -Le contage tuberculeux :
A été retrouvé chez plus de la moitié des nourrissons, 13 cas où le contage était
positif soit 65%, et 7 cas où il était incertain ou négatif et donc 35%, l’un des parents,
en particulier la mère a été incriminée dans 7 des cas soit 54% des cas, le père dans 3
cas soit 23%, la sœur dans 1 cas soit 8%, la grand-mère dans 1 cas, l’oncle dans 1 cas,
le même pourcentage pour eux également.
49
1-5 -La vaccination par le BCG selon le PNI:
A pu être vérifiée chez 9 patients, soit 45%.
Chez 5 patients, absence de cicatrice vaccinale malgré la notion de vaccination selon
les parents soit 25 %.
Chez le reste des patients, c’est à dire 6 patients, le vaccin par le BCG n’a pas été
réalisé (30 % des cas).
2- Clinique : 2-1- Motif de consultation :
Tableau I : motifs de consultation les plus fréquents
Nombre de cas Pourcentage %
Toux 18 90 Fièvre au long cours 17 85 Altération de l’état général 11 55 Dyspnée 9 45 Sueurs nocturnes dans un contexte fébrile 8 40 Signes digestifs 4 20 Adénopathies cervicales 3 15 Hémoptysie 1 5
02468
101214161820
Toux
Fièvre
au lo
ng cours
Altératio
n de l’état g
énéral
Dyspnée
Sueurs noctu
rnes
Signes diges
tifs
Adénopathies c
ervica
les
Hémoptys
ie
cas
Graphique 2 : motifs de consultation par ordre d’importance
50
2-2 -Examen clinique :
- Examen pleuro-pulmonaire : anormal dans 17 cas, 85 % avec des râles
crépitants ou ronflants dans 14 cas, un syndrome d’épanchement liquidien dans 3 cas,
et par contre l’examen pleuro pulmonaire était normal dans 3 cas.
- Examen abdominal : anormal dans 5 cas donc 25%, avec hépatomégalie dans 2 cas,
SMG dans 1 cas et un syndrome d’épanchement péritonéal dans 2 cas, ascite de
moyenne abondance.
- Examen des aires ganglionnaires : adénopathies cervicales chez 3 nourrissons.
- Examen neurologique : anormal dans 1 cas avec torpeur chez un nourrisson de 5
mois.
- Examen strictement normal dans 2 cas.
- Aucun cas de kérato-conjonctivite, ou d’érythème noueux, ou de typhobacillose n’a
été retrouvé.
2-3- Formes cliniques :
- 8 cas de tuberculose pulmonaires ont été notés soit 40%.
- 4 cas de miliaire soit 20%.
- 3 cas de tuberculose pleuro pulmonaire soit 15%.
- 2 cas d’ascite tuberculeuse dont un cas associée à une tuberculose pulmonaire soit
10%.
- 1 cas de tuberculose gonglionnaire soit 5%.
- 1 cas de PIT soit 5%.
- 1 cas de cavernome tuberculeux: tuberculose caséifiée soit 5%.
51
Graphique 3 : Répartition des cas de tuberculose selon la localisation :
tuberculose pulmonaires
miliaire
tuberculose pleuropulmonaire ascite tuberculeuse
tuberculosegonglionnaire PIT
cavernome tuberculeux
52
3-Radiologie :
3-1- La radio pulmonaire
Réalisée chez tous les patients : a été anormale dans 16 cas soit dans 80%,
normale dans 4 cas soit 20%.
Tableau II : types de lésions sur la radiographie pulmonaire selon les cas
Type de lésions Nombre de cas
Foyer de condensation apicale systématisé+ADP latéro-trachéales 3
Foyer basal bilatéral 3
Infiltrat interstitiel basal et apical 1
Foyer apical + syndrome interstitiel 1
Image de miliaire+/-ADP latéro-trachéales 3
Image de miliaire + excavation 1
Image de nodule alvéolaire 1
Opacité blanche de l’hémichamps pulmonaire droit 1
Pleurésie de la grande cavité pleurale gauche 1
Pleurésie enkystée 1
Radiographie normale 4
53
Image1 : radiographie pulmonaire montrant une pleurésie de moyenne
abondance du poumon droit
Image2 : radiographie pulmonaire objectivant une miliaire
54
Image3 : cliché thoracique montrant une caverne tuberculeuse du poumon droit
Image4 : cliché thoracique objectivant une pleurésie tuberculeuse du poumon
gauche
55
3-2 une échographie thoracique :
Fut réalisée dans 2 cas soit 10% afin de confirmer un épanchement pleural
retrouvé préalablement sur la radio thoracique, elle a mis en évidence dans le 1er cas un
épanchement pleural droit cloisonné par endroits, et dans le 2ème cas un épanchement
pleural droit épais libre. Ce qui confronté aux données épidémiologiques, cliniques et
histologiques a permis de confirmer l’origine tuberculeuse de la pleurésie. Elle a servi
aussi pour guider la ponction diagnostique ou thérapeutique.
Image 5: échographie thoracique objectivant un épanchement pleural du poumon
droit
56
3-3 une échographie abdominale :
Réalisée dans 4 cas, en présence de signes d’appel digestifs, soit 20%, elle a
montré dans un cas, une ascite de moyenne abondance cloisonnée intéressant en
particulier l’espace de morisson et les 2 gouttières pariéto-coliques, dans le dème cas,
elle a montré un épanchement péritonéal, avec agglutination des anses. Et dans les
deux cas restants elle est revenue normale.
Image 6 : échographie abdominale objectivant un épanchement péritonéal
57
3-4- une TDM thoracique :
Réalisée dans 2 cas soit 10% dans le cadre de tableaux cliniques avec
symptomatologie sévère avec lésions pulmonaires étendues à la radio, dans le 1er cas
elle a montré une pleurésie enkystée et multi cloisonnée, dans le 2ème cas, elle a montré
une atteinte micronodulaire diffuse aux deux champs pulmonaires, avec foyers alvéolo-
interstitiels et adénopathies médiastinales.
Image 7 : clichés de TDM thoracique montrant une pleurésie enkystée et
multicloisonnée
58
3-5- une TDM cérébrale :
Réalisée dans 1 cas, soit 5%, où on a suspecté une méningite surajoutée à une
miliaire, ayant montré des lésions nodulaires temporo-pariétales et mésencéphaliques,
associées à une hydrocéphalie triventriculaire évoquant en premier lieu une
tuberculose.
Image 8 : clichés de TDM cérébrale objectivant des signes d'encéphalite avec
hydrocéphalie triventriculaire.
59
4-Biologie :
4-1- Allergie tuberculinique :
l’IDR a été positive dans 4 cas c à d 20% des cas, incertaine dans 2 cas soit 10%
et négative dans 14 cas soit 70%, ceci étant du fort probablement à la malnutrition ce
qui est le cas pour presque tous les nourrissons de notre série.
4-2- Signes inflammatoires :
- VS élevée dans 16 cas donc 80%.
- CRP dans 7 cas soit 35%.
- Anémie hypochrome microcytaire dans 6 cas soit 30%.
- Une hyperleucocytose dans 15 cas soit 75% et une lymphocytose dans 12 cas.
soit 60%.
4-3 - Bactériologie :
v Recherche de BK 3 jours de suite, par tubage gastrique:
A été réalisée chez tous les nourrissons, elle a été positive dans 2 cas soit 10% et
négative dans le reste des cas c à d dans 90%.
v Ponction pleurale :
A mis en évidence dans les 3 cas un liquide pleural jaune citrin, rivalta positif, à
prédominance lymphocytaire.
v Ponction de liquide d’ascite :
A objectivé dans un cas, un liquide trouble, rivalta positif avec prédominance
lymphocytaire, dans le 2 ème cas, elle a montré un liquide jaune citrin, rivalta positif, à
prédominance lymphocytaire également.
v Ponction lombaire :
Réalisée dans les cas de miliaire du fait d’une suspicion de méningite associée,
revenue normale dans les 4 fois où elle fut réalisée.
v Fibroscopie bronchique :
60
A été réalisée dans 3 cas, à la recherche de compression des voies respiratoires, en
présence de signes d’insuffisance respiratoire ??
4-4- Histologie :
- Biopsie gonglionnaire des adénopathies cervicales:réalisée dans un cas, elle a
objectivé une tuberculose caséofolliculaire.
- Ponction-biopsie pleurale a été réalisée dans 3 cas et a mis en évidence une
tuberculose pleurale dans ces 3 cas soit 15%.
61
5-Traitement :
Lorsque le diagnostic de tuberculose a été confirmé ou fortement suspecté sur
un faisceau d’arguments anamnestiques, cliniques et radiologiques, un traitement a
reposé sur une triple ou quadruple antibiothérapie associant :
- Rifampicine à raison de 10mg/kg/j
- Isoniazide : 5mg/kg/j
- Pyrazinamide à raison de 20mg/kg/j
Selon un schéma de 2RHZ/4RH ou 2RHZ/6 ou 7RHdans la plupart des cas.
- Un traitement par les corticoïdes fut instauré à la dose de 2mg/kg/j au début avec
décroissance progressive sur 2 mois en moyenne, dans 3 cas en raison de compression
trachéale ou bronchique réduisant le diamètre de plus de 50% à l’endoscopie, ou dans
le cadre de forme grave de la TB, miliaire par exemple.
- Une oxygénothérapie, fut instauré chez les nourrissons ayant des troubles
respiratoires.
- Une kinésithérapie respiratoire fut proposée en complément thérapeutique chez les
patients souffrant d’encombrement bronchique.
- Un drainage pleural répété fut réalisé chez les nourrissons ayant un épanchement
pleura.
62
Tableau III : schéma thérapeutique suivi selon les formes cliniques
Forme clinique Schéma thérapeutique évolution
TB pulmonaire 2RHZ/4RH dans 6 cas
2RHZ/7RH dans 3 cas
bonne
TB pleurale 2RHZ/4RH dans 1 cas
2RH/7RH dans 2 cas
bonne
Miliaire 2RHZ/4RH dans les 4 cas Bonne sauf dans 2 cas (décès)
Ascite tuberculeuse 2RHZ/7RH dans les 2 cas bonne
TB gonglionnaire 2RHZ/4RH dans 1 cas bonne
PIT 2RHZ/4RH dans 1 cas bonne
6-surveillance :
Tableau IV : surveillance minimale du traitement de la tuberculose chez les nourrissons
de notre série :
Initial J10-15 J30 M2 M4 M6
consultation + + + + + +
bactériologie + +si
hospitalisation
+si
expectoration
+
Radio thoracique + + + + + +
Le dosage des transaminases fut réalisé dans 2 cas où on a suspecté une atteinte de la
fonction hépatique.
63
7-Evolution :
L’évolution fut jugée sur des critères cliniques, radiologiques et biologiques
- Elle était bonne dans la plupart des cas, avec réponse positive au traitement
antituberculeux associé aux traitements adjuvants, d’où une amélioration spectaculaire
dans la quasi-totalité des cas , jugée sur le gain du poids, l’amélioration des signes
cliniques, ainsi que l’amélioration radiologique.
- Cependant, deux décès ont eu lieu dans un tableau de complications respiratoires.
Dans les deux cas, il s’agissait de nourrissons reçus dans un tableau de détresse
respiratoire sévère et dont la radio thoracique a objectivé une miliaire.
- Deux patients n’ont pas adhéré au traitement, ils ont quitté la structure hospitalière
contre avis médical, après une amélioration initiale.
65
La tuberculose ou la peste blanche comme on l’appelait auparavant reste l’une
des maladies les plus répandues et les plus meurtrières de l’histoire. Elle touche en
particulier les pays du tiers-monde, mais elle suscite à nouveau la crainte dans les
pays occidentaux surtout après l’apparition de l’infection à VIH.
La TB du jeune enfant notamment du nourrisson revêt un grand intérêt et est
étroitement dépendante d’un adulte bacillifère contagieux. (1,2)
Chez le nourrisson, la tuberculose patente est particulièrement trompeuse,
expliquant l’important délai diagnostique retrouvé dans notre série, ce délai allant de
15j à 2mois, en moyenne 40j, ce qui rejoint les constatations vues dans les séries de
Garnier et al, où le délai moyen était de 1,5 mois (extrêmes de 10j à 3, 5 mois) et
Starke et al où le délai moyen avoisinait également 1,5 mois. (42,43)
-la TB du nourrisson présente certaines particularités par rapport à l’enfant plus
grand et à l’adulte, ainsi, le passage de la TB infection à la TB maladie est plus
fréquent, il est estimé à 43% chez le nourrisson contre 15% chez le grand enfant et 5 à
10% chez l’adulte, avec un risque accru de développer une forme grave, disséminée
(miliaire, méningite), ce risque est majoré par rapport à l’enfant plus grand et à
l’adulte.
Le nourrisson est particulièrement exposé dans notre pays étant donné : son
jeune âge et donc son statut immunitaire encore immature, ceci étant associé à des
conditions d’hygiène souvent précaires, la promiscuité et les carences nutritionnelles
Ainsi il existe plusieurs facteurs de risque, (4,5) hormis les facteurs
environnementaux, qui conditionnent la survenue de la TB chez le nourrisson, parmi
lesquels il y a des facteurs d’exposition ; du fait que la contamination du nourrisson a
lieu dans le cercle familial, le confinement du lieu d’exposition joue un rôle significatif,
des facteurs liés à l’hôte ; son jeune âge augmente le risque de progression à la TB
maladie chez le nourrisson, toutefois il existe une grande variabilité interindividuelle
66
liée probablement à une variabilité génétique du contrôle des défenses vis-à-vis de
l’infection.
- Corrélée à l’étude du milieu socio-économique la clinique devient hautement
évocatrice. En effet la tuberculose du nourrisson en occident frappe effectivement des
enfants de migrants : 80 à 93% des cas aux états unis, 82% en Belgique et 70% en
France, un milieu défavorisé représente un autre facteur de risque ce qui rejoint les
constations faites dans notre série où 90% des nourrissons étaient issus d’un milieu
socio-économique défavorable, avec un habitat insalubre, la promiscuité associée à
des conditions d’hygiène précaires (15).
Le nourrisson est habituellement contaminé par un adulte de l’entourage familial
immédiat, en particulier la mère selon Garnier et al (44) où le contage familial
immédiat fut retrouvé chez 78%, Starke et al 70% ce qui est également le cas dans
notre série où le contage a été intrafamilial dans 65% des cas, la mère étant incriminée
dans 54% des cas.
- Ceci nous conforte dans la réalisation large de l’IDR à la tuberculine à fortiori devant
une symptomatologie respiratoire traînante ou restant sans explication évidente, l’IDR
étant considérée comme pathologique quand le diamètre dépasse 5mm chez le
nourrisson non vacciné, où s’il se majore de plus de 10mm par rapport à un test
antérieur en cas de BCG, ceci dit on sait qu’il existe des biais d’interprétation de
l’IDR,influant ainsi la sensibilité de cette méthode, plusieurs éléments sont
susceptibles de diminuer la réaction à la tuberculine, il peut s’agir de facteurs liés aux
conditions de réalisation de l’IDR,ou de facteurs liés à l’enfant .
Les résultas n’ont pas été concluants, des cas de tuberculose avec IDR négative ont
pu être rapportés chez la plupart des nourrissons de notre série ceci étant dû fort
probablement à l’état de malnutrition qu’on retrouve chez la plupart des nourrissons
de notre série avec constatation d’un retard staturo-pondéral chez 70% des cas, vu
67
qu’ils sont issus majoritairement de milieux socio-économiques défavorisés, il
pourrait s’agir aussi du manque de fiabilité de l’IDR de Mantoux.
Malgré ces différents facteurs compliquant l’interprétation d’une intradermoréaction,il
faut garder à l’esprit un schéma pratique simple. D’une part,il faut insister sur le
caractère « probabiliste » d’une intradermoréaction,et sur le fait que la valeur
prédictive positive ne peut être appréciée qu’au regard d’un faisceau d’arguments
épidémiologiques(qu’elle est la prévalence de la TB ?), anamnestiques (y a-t-il notion
de contage ?),cliniques(y a-t-il des facteurs de risque individuels,symptomatologie
évocatrice) et para cliniques (radiographie du thorax). D’autre part il convient de se
mettre dans de bonnes conditions d’examen, notamment en s’attachant à faire réaliser
et lire le test par un praticien expérimenté et en évitant sa réalisation en période
d’infection aigue.
Actuellement dans les pays occidentaux on n’utilise plus l’IDR à la tuberculine de
Mantoux qui est retiré du commerce mais plutôt celle de Mérieux qui s’avère plus
fiable selon les auteurs. (27)
Ceci dit la TB du nourrisson peut revêtir divers types de tableaux, prêtant
parfois à confusion avec d’autres pathologies.
- Malgré le fait que le nourrisson est le plus souvent moins asymptomatique que
l’enfant plus grand, tous les auteurs insistent sur le peu de spécificité des signes
d’appel tels que la toux, la fièvre ou l’inappétence, et la pauvreté de l’examen clinique.
Bien souvent à cet âge la tuberculose est plus sévère du fait de l’étroitesse du contact
et de l’immaturité du système immunitaire à cet âge, ce qui est le cas dans notre série
où le nourrisson est souvent reçu à un stade avancé de la maladie (13,14,15).
68
-Concernant la fréquence des symptômes, dans notre série elle se présente comme
suit :
Tableau I : fréquence des symptômes chez les nourrissons dans notre série.
Nombre de cas Pourcentage %
Toux 18 90
Fièvre au long cours 17 85
Râles à l’auscultation 14 70
Altération de l’état général 11 55
Dyspnée 9 45
Sueurs nocturnes dans un contexte fébrile
8 40
Signes digestifs 4 20
Adénopathies cervicales 3 15
Hémoptysie 1 5
Chez le nourrisson dans la série de Vallejo (16), la fréquence des principaux
symptômes est la suivante :
Toux (79%) fièvre (64%) anorexie (43%) râles localisés à l’auscultation ou weezing
(38%), diarrhées, vomissements (17%) perte de poids (15%) convulsions (11%).
69
Tableau II : mettant en évidence la fréquence des signes cliniques dans la série de
Vallejo.
Signe clinique Pourcentage %
Toux 79
Fièvre au long cours 64
Anorexie 43
Râles à l’auscultation 38
Signes digestifs 17
Perte de poids 15
Convulsions 11
Dans la série de Garnier et al (44), on a fait presque les mêmes constatations :
Tableau III : montrant la fréquence des signes cliniques dans la série de Garnier et Al
Signe clinique Pourcentage %
Altération de l’état général 83
Toux 68
Fièvre 62
Dyspnée 54
Adénopathies 48
Signes digestifs 35
On note un rapprochement entre les deux séries avec la notre, avec une
prédominance d’un tableau fait de toux rebelle au traitement, et de fièvre au long
cours dans un contexte d’altération de l’état général.
70
L’essentiel est de penser à la TB devant tout contexte à risque, devant toute situation
clinique, en particulier respiratoire, qui, traitée de façon correcte n’évolue pas
favorablement, la pratique d’une IDR s’impose dans toutes ces situations.
- L’imagerie thoracique quant à elle, apporte d’autres arguments importants. Les
clichés doivent impérativement comprendre une incidence de face et un profil,cet
examen est essentiel, permettant de distinguer la tuberculose infection (radiographie
normale) et la tuberculose maladie (radiographie anormale) ainsi dans les formes
pulmonaires patentes, une condensation parenchymateuse associée parfois à des
adénopathies médiastinales constituent le signe le plus fréquent réalisant alors la
forme pneumo ganglionnaire classique ou « pneumonie tuberculeuse », présentation
la plus fréquente de notre série dans 40%, ce qui rejoint les constatations faites dans
la série de Starke et al avec une différence près que dans cette dernière série les
adénopathies médiastinales étaient constamment retrouvées,même chose dans la série
de Garnier, Piarroux et al.
On pourrait noter aussi la présence d’autres types d’images :
-Des troubles de ventilation,à type d’opacité segmentaire par obstruction complète de
la bronche atteignant un lobe ou un segment de lobe qui peut se rétracter, réalisant
une atélectasie, soit une hyperclarté avec distension, l’association d’une opacité
segmentaire et d’une hyperclarté adjacente est très évocatrice d’un granulome
endobronchique.
- On pourrait aussi retrouver une image de miliaire, avec dissémination bilatérale et
homogène d’opacités en « grains » inférieurs à 3 mm.
- Un épanchement pleural d’abondance variable ou un abcès froid pleural ; opacité en
« verre de montre » raccordée à la paroi par un angle obtus.
71
- Un gros cœur dont le volume sera apprécié par la mesure de l’indice cardio-
thoracique et qui devrait faire rechercher une péricardite tuberculeuse, forme très rare
chez le nourrisson
- La forme dite adulte de la TB pulmonaire avec cavernes apicales à bord épais liés à
une réactivation de la TB est rare voire exceptionnelle (18,19).
- La radiographie thoracique est essentielle également pour surveiller l’évolution
même sous traitement,les adénopathies peuvent augmenter de volume, provoquer des
troubles de ventilation, fistuliser ce qui est très fréquent chez le nourrisson.
- Ainsi dans notre série, un épanchement pleural a été retrouvé chez 3 de nos patients
soit 15%.
Dans la série de Garnier et al (44) il était retrouvé dans deux cas soit 20%. Cette forme
est rarement décrite chez le nourrisson dans la littérature.
- Une image de miliaire a été retrouvée chez 4 de nos patients 20%, dans la série de
Garnier et al elle fut notée chez 2 patients soit 30%, ce qui rejoint à peu près nos
résultas, et ceux dans la série de Starke et al, où la miliaire était également une forme
assez fréquente, chez le nourrisson, retrouvée dans 18% des cas.
- Cependant aucun cas de péricardite tuberculeuse n’a été rapporté ni dans notre série
ni dans les autres séries, celle de Garnier et al et de Starke et al.
- L’échographie thoracique, un examen qui fut longtemps sous-exploité en pathologie
thoracique chez l’adulte, quant à l’enfant, ses indications sont en croissance continue,
ses avantages sont multiples, l’exploration de la plèvre (épanchement liquidien ou
aérien), du médiastin en cas de doute entre une masse médiastinale et le thymus chez
le nourrisson et enfin du parenchyme pulmonaire.
Elle permet aussi de guider la ponction pleurale diagnostique et thérapeutique, avec
une plus grande sécurité, surtout en cas de pachypleurite ou de pleurésie enkystée.
72
Une échographie thoracique fut réalisée dans 3 cas de notre série afin de confirmer le
diagnostic de pleurésie, ainsi que pour guider la ponction dans un but diagnostique et
thérapeutique.
- La Tomodensitométrie, peut déceler de petites adénopathies non visibles sur le
cliché standard, elle permet de mieux évaluer le nombre des adénopathies, leur
localisation et leur caractère compressif, elle est conseillée systématiquement par
certains avant l’âge de 5 ans (13).
L’examen tomodensitométrique réalisé dans deux cas de notre série, nous a permis de
mieux apprécier l’extension initiale des lésions pulmonaires, révélation d’un foyer de
condensation parfois non vu sur le cliché standard, nous a permis aussi de préciser la
localisation des adénopathies et le degré de nécrose des sites ganglionnaires atteints.
Par contre cet examen a été réalisé chez presque tous les malades dans la série de
Garnier et al, Starke et al, objectivant divers types de lésions.
-Les formes cliniques retrouvées dans notre série ont pu être schématisées de la
manière suivante :
05
1015202530354045
TB p
ulmon
aire
TB m
iliaire
TB p
leuro
-pul
mon
aire
TB p
érito
néale
Tube
rcul
ose G
ongli
onna
ire
PIT
Caver
nom
e tub
ercu
leuxpo
urce
ntag
e se
lon
les
cas
Graphique 1 : Répartition des formes cliniques dans notre série
73
- On note une prédominance de la TB pleuro-pulmonaire ,mais aussi la présence assez
fréquente de formes graves de TB à savoir la miliaire,la TB péritonéale.
- Dans la série de Garnier et al, on retrouve les formes cliniques suivantes :
Dans 47%, il s’agit de TB pulmonaire
Dans 33% il s’agit de miliaire tuberculeuse.
Dans 20% il s’agissait de pleurésie tuberculeuse.
Et dans 5./.c'est une TB gonglionnaire.
01020304050
TB pulmonaire miliairetuberculeuse
pleurésietuberculeuse
TBgonglionnaire
pour
cent
ages
Graphique 2 : Répartition des formes cliniques dans la série de Garnier et Al
Dans la série de Starke et al (43), il n y avait pas beaucoup de précisions dans ce
sens.
-En ce qui concerne la recherche du BK par examen direct, elle s’avère sans grand
intérêt chez le nourrisson où on note une difficulté d’obtenir des preuves
bactériologiques en raison notamment du caractère pauci bacillaire.
Le recueil des prélèvements à cet âge est fait lors d’un tubage gastrique le matin à
jeun avant le premier lever, à répéter 3 jours de suite. Des études dans ce sens ont été
unanimes sur le rendement meilleur des tubages gastriques par rapport aux LBA dans
le recueil des échantillons à soumettre à l’examen des frottis pour déceler des BAAR.
L’analyse des prélèvements comporte toujours un examen microscopique (examen
direct) et une culture. Les résultas de la culture ne sont disponibles qu’entre 3 et 6
semaines avec les méthodes conventionnelles.
74
Ainsi dans notre série, la recherche du BK par examen direct fut positive dans
uniquement 2 cas soit 10%.
Dans la série de Garnier et al, la recherche de mycobactéries était positive dans
30%,dans celle de Starke et al, elle fut positive dans 22% des cas.
- Notre série ne fait que confirmer la rareté de la preuve bactériologique dans la
tuberculose du nourrisson .ce qui rejoint les constatations de Garnier et al, celles de
Truffot-Pernot (35) et al qui eux insistent sur les nouvelles techniques, respirométrie
radio métrique (Bactec system) et amplification génomique par réaction de
polymérisation en chaîne, qui devraient pouvoir améliorer le diagnostic positif de la
tuberculose du nourrisson.
-La recherche systématique du bacille dans une localisation extra pulmonaire
notamment méningée, ne semble pas présenter d’intérêt en l’absence de signes
d’appel, même si certains auteurs le préconisent de façon systématique avant l’âge de
5 ans.
- 3 ponctions lombaires ont été réalisées dans notre série revenant blanches toutes les
trois, les mêmes constatations ont été rapportées dans la série de Garnier et al, Starke
et al où la ponction lombaire a été réalisée chez presque tous les patients revenant
normale dans tous les cas.
- Des ponctions biopsies péritonéales ont été effectuées dans notre série devant une
ascite avec signes d’appel digestifs chez 2 patients, elles ont mis en évidence une
tuberculose péritonéale. Ce qui n’est pas le cas dans la série de Garnier et al, ni celle
de Starke et al où aucun cas de tuberculose péritonéale n’a été objectivé.
- La fibroscopie bronchique est justifiée devant toute anomalie de la radiographie du
thorax si une tuberculose est suspectée chez l’enfant notamment le nourrisson (31).
75
Sa sensibilité est supérieure à celle de la radiographie du thorax, elle permet de
retrouver des anomalies endobronchiques dans 60% des cas où le cliché de thorax ne
révèle que des lésions parenchymateuses. Elle permet souvent un diagnostic de
certitude lorsqu’elle visualise un granulome endobronchique ou plus rarement du
caséum endobronchique. Elle permet enfin d’évaluer le degré d’obstruction
endobronchique et contribue à poser les indications d’une corticothérapie associée
aux antituberculeux quand l’obstruction dépasse plus de 50% de la lumière
bronchique, ou d’une indication opératoire en cas de volumineuse adénopathie
latérotrachéale en voie de fistulisation.
- Une endoscopie bronchique réalisée chez 3 de nos patients a révélé une
compression trachéo-bronchique par des adénopathies dans deux cas, une
inflammation bronchique dans le 3ème cas.
Dans la série de Garnier et al, cet examen fut pratiqué chez tous les patients montrant
des lésions dans 75% à type d’inflammation, compression des voies respiratoires dans
66%, un granulome dans 33%, une endoscopie normale dans 17% des cas.
Dans la série de Starke et al elle était normale dans 42% des cas, anormale dans 58%
des cas objectivant également une inflammation, des compressions trachéale ou
bronchique, ou un granulome dans certains cas.
-En effet le diagnostic de la TB du nourrisson repose sur un faisceau d’arguments
issus de :
- Données anamnestiques (notion de contage), recherche d’un contaminateur avant
tout dans l’entourage immédiat c'est-à-dire la mère et le père.
- Données cliniques non spécifiques plus ou moins évocatrices (interrogatoire
minutieux et examen clinique complet indispensable dans tous les cas).
- Données para cliniques qui sont la clé du diagnostic à condition de les interpréter
dans le contexte (preuves biologiques, radiologiques).
76
Quand le diagnostic de TB a été posé ou fortement suspecté, un traitement à base
d’antibacillaires est proposé selon des schémas qui diffèrent selon la forme clinique
(38).
- Toute TB du nourrisson doit être traitée, qu’il s’agisse d’une tuberculose-infection
ou d’une tuberculose-maladie. Pour être efficace, le traitement doit être actif sur les
bacilles intra et extracellulaires, bactéricide, et éviter la sélection de mutants
résistants. Il repose sur l’association de plusieurs antituberculeux administrés per os
simultanément en une seule prise le matin à jeun pendant un temps suffisamment
long. Le problème essentiel est celui de l’observance.
- Si le schéma thérapeutique de la tuberculose de l’adulte et de l’enfant plus grand est
bien codifié, celui du nourrisson diffère quelque peu. Tous s’accordent pour
déconseiller l’usage de l’éthambutol en raison de la difficulté du dépistage de la
névrite optique rétro bulbaire à cet âge. En conséquence toutes ces équipes
recommandent une tri antibiothérapie initiale associant l’isoniazide, la rifampicine et
la pyrazinamide pendant 2 mois, puis une bithérapie par l’isoniazide et la rifampicine
est poursuivie pour le reste du traitement, 4mois pour les formes simple, et 7 mois
voire plus pour les formes graves, quoique un traitement le plus court possible est
conseillé chez le nourrisson. Ce qui est une recommandation récente de l’OMS.
- Dans notre série le même schéma thérapeutique a été adopté, 2RHZ/4RH ou
2RHZ/6RH ou 7RH, entraînant des résultas favorables avec amélioration clinique et
radiologique, sauf dans deux cas où il y a eu le décès de 2 patients dû fort
probablement à la consultation tardive et donc à la survenue de complications
respiratoires graves dès l’admission des patients entraînant leur décès avant même
l’instauration de mesures thérapeutiques adéquates.
- La plupart des maladies tuberculeuses traitées évoluent favorablement sans
corticothérapie, cependant il existe des situations où celle-ci doit être envisagée,
77
notamment chez le jeune enfant. Ces indications peuvent être résumées dans les
tableaux suivants : la péricardite tuberculeuse de façon formelle, la méningite
tuberculeuse surtout au début, certains cas de pleurésie tuberculeuse, et dans les
formes très graves à savoir les miliaires, les péritonites tuberculeuses.
_ Ainsi une corticothérapie fut associée chez 3 patients de notre série afin de prévenir
les complications respiratoires, à type de compression sévère des voies respiratoires
ou de fistulisation, ou dans les formes graves comme la miliaire, comme cela est
préconisé par toutes les équipes (41).
- Les effets secondaires de ces différentes thérapeutiques sont rares, le problème
majeur étant en réalité la mauvaise compliance.
- La prévention de la tuberculose du nourrisson est impérative, elle passe d’abord par
la recherche obligatoire (enquête autour d’un cas) et le traitement de l’adulte
contaminateur, l’identification n’a pas toujours été possible dans notre série du fait
du manque d’adhésion au dépistage .ce problème a déjà été soulevé par Toppet et al,
Starke et al qui n’ont retrouvé un contage que dans 33 à 70% des cas.
- La prévention repose aussi sur la vaccination néonatale par le BCG, controversée il y
a quelques années elle est de nouveau proposée, de multiples travaux ont en effet, pu
démontrer la qualité de la réponse immunitaire du nourrisson à la vaccination et la
protection réelle qu’elle apporte contre les formes les plus sévères de la maladie (33).
- Des études ont été multiples dans ce sens et ont donnée des résultats très
discordants, mais elles ont été unanimes quant à l’efficacité protectrice du BCG,
notamment dans les pays où le risque annuel d’infection est élevé comme c’est le cas
dans les pays du Tiers-monde. Ainsi la vaccination des nouveaux-nés et des
nourrissons réduits le risque de TB de 50% en moyenne. Les taux de protection sont
plus élevés pour les formes disséminées 64% pour les méningites, 78% pour toutes
formes disséminées. Globalement le vaccin par le BCG est bien toléré. Une ulcération
locale et une adénopathie dans le territoire de drainage sont les complications les plus
78
communes apparaissant dans moins de 1% après vaccination intradermique chez les
sujets immunocompétents, elles évoluent en règle vers la guérison (34,35).
Le risque d’adénite suppurée, estimé à 0,4% est plus important chez le nouveau-né.
Les autres complications sont beaucoup plus rares voire exceptionnelles telles que les
ostéites, les BCGites généralisées qui peuvent compliquer ou révéler un déficit
immunitaire congénital ou acquis.
La prévention passe aussi dans notre contexte par l’amélioration du niveau de vie de la
population en plus d’une éducation sanitaire en vue d’un diagnostic précoce et d’un
bon suivi des malades.
80
La recrudescence actuelle de la tuberculose chez l’enfant en bas âge,
notamment le nourrisson pourrait s’expliquer par une fréquence accrue d’adultes
contaminants, et /ou le caractère relativement tardif de la vaccination par le BCG.
Les données épidémiologiques, de cette étude montrent que la situation de la
tuberculose pédiatrique reste un problème de santé publique dans notre pays,
notamment chez le nourrisson,en dépit des efforts déployés dans le cadre de la lutte
antituberculeuse, d’où la nécessité de prendre des mesures impératives telles que :
v L’amélioration du niveau de vie de la population, ainsi que la facilitation d’accès
aux soins.
v La sensibilisation de la population quant à ce fléau.
v La vaccination généralisée et systématique par le BCG de préférence à la période
néonatale en vue de protéger le nourrisson contre les formes les plus sévères de
la maladie.
v Diagnostic précoce des cas de tuberculose notamment les formes graves, et leur
traitement correct.
v Assurer une meilleure observance du traitement en vue de diminuer l’incidence
de la tuberculose pédiatrique dans notre pays.
v Assurer un bon suivi des malades dans les CDST, afin d’avoir une bonne
évolution, et enfin une guérison.
82
Résumé
- La tuberculose pédiatrique était et restera probablement une maladie
d’actualité par sa fréquence, l’évolution de son épidémie, ses difficultés diagnostiques
et ses moyens de prévention, ce sujet a pris plus d’ampleur avec l’avènement du Sida
et l’apparition de bacilles résistants aux antituberculeux habituels aussi bien dans les
pays industrialisés que dans les pays du Tiers-monde.
- Les chiffres actuels témoignent de la gravité de ce fléau, avec selon l’OMS, 8
millions nouveaux cas de TB par an dans le monde, dont 30000 nouveaux cas dans
notre pays, avec un pourcentage de TB pédiatrique à 6%, et une recrudescence de la
TB chez les très jeunes enfants notamment les nourrissons.
- A travers notre étude qui s’est intéressé à la TB du nourrisson à propos d’une
vingtaine de cas de patients déclarés tuberculeux hospitalisés dans le service de
pédiatrie de l’hôpital Hassan II durant une période allant de 2001 à 2006, nous avons
essayé d’éclaircir certains points concernant ce problème, en nous basant dans cette
étude, tout d’abord sur les facteurs épidémiologiques à savoir; l’âge, le sexe, le niveau
socio-économique, la notion de contage TB, et enfin la vaccination par le BCG, les
signes cliniques en particulier le motif de consultation, les formes cliniques
prédominantes, et puis on a étudié les signes para cliniques; notamment la recherche
de BK, et l’imagerie, et puis on a évalué l’évolution des patients traités d’abord au sein
même du service de pédiatrie, puis dans le cadre des CDST.
- Les résultats retrouvés ont montré une légère prédominance masculine, sexe
ratio à 1,2, avec un pic à 4 mois et 2ans, un contage intrafamilial dans 65% des cas,
maternel dans 54%des cas ,un niveau socio-économique défavorisé dans la quasi-
totalité des cas,une vaccination par le BCG dans uniquement 45% des cas. Quant aux
83
signes cliniques ayant motivé une consultation, ils ont été dominés dans la majeure
partie des cas par une toux fébrile (85% des cas).
En ce qui concerne les formes cliniques, l’atteinte pulmonaire isolée a été
retrouvé dans 40%, des cas, suivis par la miliaire dans 20%, et 15% de TB pleuro
pulmonaire, TB péritonéale dans 10 % et enfin 5% de TB ganglionnaire, d’où la
susceptibilité particulière du nourrisson à développer des formes sévères comme la
miliaire.
- L’isolement du BK a été possible dans seulement 10% des cas vu le recours aux
méthodes conventionnelles qui ne sont plus aussi fiables, d’où l’intérêt de privilégier à
l’avenir de nouvelles méthodes dont l’apport parait meilleur.
- La radiographie pulmonaire s’est avérée anormale dans la quasi-totalité des
cas, on note aussi l’intérêt de la fibroscopie bronchique à visée diagnostique et
thérapeutique étant donné la fréquence des complications respiratoires dans cette
tranche d’âge.
- Au total le diagnostic de la TB du nourrisson repose sur un faisceau
d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques sans oublier le contexte
épidémiologique qui est d’un grand apport dans le diagnostic de la TB.
- Le traitement court (6mois) associant 2RHZ/4RH, et qui est recommandé par
l’OMS dans le traitement de la TB pédiatrique, a donné de bons résultats pour la
plupart des nourrissons de notre série quoiqu’on a rencontré quelques difficultés pour
le suivi de certains d’entre eux au sein des CDST.
- Ceci dit, la TB du nourrisson qui est une forme assez rare, reste cependant
possible. La généralisation de la vaccination par le BCG à la période néonatale devrait
contribuer à protéger ces enfants contre des formes les plus sévères de la maladie.
84
Summary
The paediatric tuberculosis was likely and remains an eventual disease because
of its current frequency, its epidemic evolution, its diagnostic difficulties and its means
of prevention. This subject has expanded with the advent of AIDS and the emergence
of bacilli resistant to usual anti-tuberculosis both in industrialized countries and in the
Third World countries.
In our study, which focused on infant TB, about twenty reported cases of
patients having tuberculosis and hospitalized in the department of paediatrics at the
hospital Hassan II during a period from 2001 to 2006, a slight male predominance was
noted, sex ratio at 1.2 with a peak at 4 months and 2 years, an interfamilial
contamination was noted in 65% of cases, maternal in 54% of cases, a level of socio-
economic disadvantage was the dominant in almost all cases, which joined the results
found in the other series, a BCG vaccination in only 45% of cases. As for clinical signs
that prompted a consultation, they were dominated in most cases by a feverish cough
in 85% of cases.
Regarding the clinical forms, isolated lung damage was found in 40% of cases,
followed by the miliary in 20% and 15% of pleuro-pulmonary TB, peritoneal TB in 10%
and 5% of TB of lymph nodes, hence the special susceptibility of infants to develop
severe forms such as the miliary.
The isolation of mycobacterium tuberculosis (BK) has been possible in only 10%
of cases because of the use of conventional methods that are no longer reliable, unlike
85
the Western series in which the figure was higher, hence the interest to promote, in
the future, new methods whose contribution seems better.
Bronchoradiography has proved to be abnormal in almost all cases; we note also
the interest of the fiberoptic bronchoscope referred to as a diagnosis and a therapy
due to the frequency of respiratory complications in this age group.
In all, the diagnosis of infant TB was based on a variety of clinical, biological and
radiological arguments; without forgetting the epidemiological context, which is a
major contribution in the diagnosis of TB.
86
ملخص
یھ االنتشار الواسع الشيء الذي ساھم ف, األطفال مرض العصر نظرا لتفشیھ و صعوبة تشخیصھ و الوقایة منھیشكل داء السل عند
لك في الدول المتقدمة أو في بلدان ذسواء كان , ا ظھور عصیات كوخ المقاومة لألدویة المضادة للسل الموجودة حالیاذوك, لمرض السیدا
. العالم الثالث
من خالل الدراسة التي أجریناھا حول داء السل لدى الرضع بصدد عشرین حالة شخصت و عولجت في قسم أمراض الطفل في -
ھناك زیادة طفیفة تبین لنا أن ,2006و 2001بین لك خالل المدة الزمنیة التي تراوحت ذو , الجامعي الحسن الثاني بفاس مستشفىال
من 65 % في, مع ارتفاع إصابة الرضع خالل الشھر الرابع والسنة الثانیة من العمر ,نة باإلناثین في جنس الذكور مقارعند المصاب
غالبیة الحاالت المسجلة لدینا كانت ذات . األم كان الشخص المعدي ھو 54%و في , ال العدوى عن طریق األسرةالحاالت تم انتق
ت تلقت تلقیحا ضد مرض فقط من الحاال 45% .الدراسات األخرى الشيء الذي لوحظ في مختلف, مستوى سوسیو اقتصادي متدني
.السل
. من الحاالت 85%لك في ذو قد شكل السعال المصحوب بارتفاع درجة الحرارة العرض األساسي المؤدي إلى استشارة طبیة و -
كما تم ,20%من الحاالت المشخصة متبوعة ب المیلییر في 40 %اإلصابة الرئویة المنعزلة تشكل, تمركز الداء یخصأما فیما -
تمثل إصابة حین لم يف, من الحاالت كانت ھناك إصابة غشاء البطن 10.% 15%تسجیل إصابة مزدوجة للرئة و الغشاء الرئوي في
.من الحاالت 5%العقد اللمفاویة إال
الدراسات الغربیة سبعك, من الحاالت 10%لم نتمكن من عزل عصیات كوخ إال في نظرا لكون الوسائل المتوفرة لدینا غیر كافیة -
.یوجب ضرورة استخدام وسائل أكثر تقدما في المستقبل امم ,حیث كانت ھده النسبة مرتفعة
كما تم تسجیل أیضا مدى أھمیة التنظیر الداخلي للشعب الھوائیة سواء بغرض .ةالت أظھرت صورة األشعة وجود إصابفي جل الحا -
.التشخیص أو العالج خصوصا لتعدد المضاعفات التنفسیة لدى ھده الفئة من العمر
بعض مرغ,رح من طرف منظمة الصحة العالمیةلقد تم تسجیل نتائج جیدة لدى غالبیة مرضانا بعد استعمال العالج القصیر المدى المقت -
.الصعوبات التي واجھتنا في متابعة بعض الحاالت
: و ھكذا
و اإلشعاعیة مع ,البیولوجیة ,من أجل تشخیص داء السل عند الرضع یجب االعتماد على وجود مجموعة من األعراض المرضیة -
.التركیز على الوسط المعیشي الذي یساھم بنسبة كبیرة في تشخیص المرض
ا الداء بعد الوالدة لحمایة األطفال من ذد ھیستوجب تعمیم التلقیح ض امم, كما أن داء السل لدى الرضع رغم ندرتھ یبقى حالة ممكنة -بعض الحاالت الخطیرة
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