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Plume Plume Plume Plume Plume de la Transparence Journal école n°001/11/07 Journal école n°001/11/07 Journal école n°001/11/07 Journal école n°001/11/07 Journal école n°001/11/07 P R E F A C E Journalisme et corruption au T ogo Alerte ! La plume est dopée Togo L’appareil judiciaire brille par la corruption PP. 8,9 & 10 PP. 14 & 15 « Des mercenaires de la plume, journalistes alimentaires sans égard pour l’éthique et à la déontologie de leur profession pourtant noble» LE MOT DU REPRESENTANT RESIDENT DE LA FRIEDRICH EBERT STIFTUNG Le journal école dont nous accueillons la parution, est le fruit d’une longue réflexion entre l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) et la Friedrich Ebert Stiftung (FES). Il a pour objectif de permettre aux journalistes togolais de se familiariser avec la pratique du journalisme d’investigation. Initialement prévu pour paraître à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, le 03 Mai dernier, les exigences de rigueur et de vérification des informations n’ont permis sa matérialisation qu’en ce mois de Novembre 2007. Vous comprenez donc toute l’importance accordée aux informations collectées et à leurs recoupements. Au niveau des partenaires à ce projet, la motivation est restée certes intacte. Cependant, les exigences du journalisme d’investigation nous ont imposées des précautions particulières notamment la relecture des articles par des experts. Vous convenez cher(e)s lecteurs(trices), ce n’est pas une tâche facile de conduire des investigations sur un phénomène aussi complexe que celui de la corruption où la question essentielle de preuve est toujours difficile à matérialiser. Pour cela, trois (3) précautions ont paru essentielles : 1-Exigence de rigueur dans la démarche d’investigations ; 2-Persévérance dans la recherche de l’information fiable ; Suite à la Page 2 Perception à outrance de pots de vin, jugements à la tête du client…la justice togolaise est plongée depuis quelques années dans une spirale de corruption.

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Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07

PlumePlumePlumePlumePlumede la Transparence

Journal école n°001/11/07Journal école n°001/11/07Journal école n°001/11/07Journal école n°001/11/07Journal école n°001/11/07

PPPPP

RRRRR

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CCCCC

EEEEE

Journalisme et corruption au TogoAlerte ! La plume est dopée

Togo L’appareil judiciairebrille par la corruption

PP. 8,9 & 10

PP. 14 & 15

« Des mercenaires de la plume,journalistes alimentaires sanségard pour l’éthique et à ladéontologie de leur professionpourtant noble»

LE MOT DUREPRESENTANTRESIDENT DE LA

FRIEDRICH EBERTSTIFTUNG

Le journal école dont nousaccueillons la parution, est lefruit d’une longue réflexionentre l’Union des JournalistesIndépendants du Togo (UJIT) etla Friedrich Ebert Stiftung(FES). Il a pour objectif depermettre aux journalistestogolais de se familiariser avecla pratique du journalismed’investigation.

Initialement prévu pourparaître à l’occasion de lacélébration de la journéeinternationale de la liberté dela presse, le 03 Mai dernier, lesexigences de rigueur et devérification des informationsn’ont permis sa matérialisationqu’en ce mois de Novembre2007. Vous comprenez donctoute l’importance accordéeaux informations collectées età leurs recoupements.

Au niveau des partenaires à ceprojet, la motivation est restéecertes intacte. Cependant, lesexigences du journalismed’investigation nous ontimposées des précautionsparticulières notamment larelecture des articles par desexperts.

Vous convenez cher(e)slecteurs(trices), ce n’est pas unetâche facile de conduire desinvestigations sur unphénomène aussi complexe quecelui de la corruption où laquestion essentielle de preuve esttoujours difficile à matérialiser.Pour cela, trois (3) précautionsont paru essentielles :

1-Exigence de rigueur dans ladémarche d’investigations ;

2-Persévérance dans la recherchede l’information fiable ;

Suite à la Page 2

Perception à outrance de pots de vin,jugements à la tête du client…la justicetogolaise est plongée depuis quelquesannées dans une spirale de corruption.

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Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07 2

L’UJIT a lancé en février2007, un programme dénommé« Presse et bonnegouvernance». En quoi consistece programme?En février 2007, le Bureau Exé-cutif de l’ UJIT a lancé en pré-sence du Chargé de Programmespour le Togo, à la Friedrich EbertStiftung, Rufin Godjo, le « Pro-gramme de reportages et d’en-quêtes sur la corruption auTogo».

Ce programme fait partie desprojets proposés par l UJIT au ti-tre des activités de l’année 2007,dans le cadre du partenariat pri-vilégié qui existe entre la FES etl’ UJIT. Je profite ici de l’occasionpour remercier le ReprésentantRésident de la FES, M. Jan NiklasENGELS, et tout le personnel dela FES, pour le soutien qu’ils ap-portent à la presse togolaise etsurtout la qualité de la relationqui prévaut dans notre collabo-ration.Cette année, nous avons été unpeu en retard dans l’exécution dela programmation de nos activi-tés, nous nous en excusons et es-pérons pouvoir tenir dans lechronogramme qui sera arrêtépour l’année 2008.Pour revenir à votre question, di-sons que ce programme com-porte deux volets. Le premier aconsisté à coopter 10 journalistesqui ont effectués des investiga-tions dans différents secteurs dela vie socio économique natio-nale où on note la persistance

Interview de M. Augustin Améga, S.G de l’UJIT:« Le journalisme d’investigation,n’est pas de la simple tautologie»

Augustin Koffi AMEGA

PREFPREFPREFPREFPREFAAAAACECECECECE3- Circonspection dans ladiffusion éventuelle d’informationssusceptibles de déclencher desprocès devant les tribunaux.

C’est pourquoi, il fallu :

- d’abord assurer la formation desjournalistes ;

- ensuite vérifier l’équilibre dans letraitement des informations maiségalement l’impartialité dujournaliste ;

- enfin veiller à l’émergence dediscussions responsables sur l’état dela corruption et les moyens de luttecontre le phénomène.

Je voudrais ici rassurer les lecteurs etlectrices que l’objectif visé à travers cesarticles d’investigation n’est pasd’accuser un corps de métiers ou dejeter l’opprobre sur une catégorie detravailleurs mais plutôt de contribuerà l’éveil de la conscienceprofessionnelle à tous les niveaux pourl’éclosion d’une gouvernanceéconomique de qualité.

De ce fait, il serait infondé dedésigner sans argument recevablele Togo comme un pays corrompu ;telle n’est d’ailleurs pas notremission. De plus, il est aujourd’huiadmis que la corruption reste etdemeure un phénomène universel.

C’est pourquoi, la lutte contre lacorruption doit être un devoir pournous tous, citoyens du monde. Eneffet, la corruption constitue, à n’enpoint douter un véritable frein audéveloppement économique etpolitique.

Je voudrais enfin saisir cetteopportunité pour exprimer mesvives félicitations au Bureau Exécutifde l’Union des JournalistesIndépendants du Togo (UJIT), auxconsultants formateurs ainsi qu’auxjournalistes qui ont eu le couragecivique de se pencher sur cettethématique délicate qui n’épargnepas également leur corporation.

Agréable lecture à toutes et à tous !

Jan Niklas ENGELSReprésentant Résident

Friedrich Ebert StiftungCotonou-Bénin

d’actes de nature à porter pré-judice à l’économie nationale.

Ces informations collectées parles journalistes lors de leurs en-quêtes ont fait objet de rédactiond’articles. Ces articles ont été cor-rigés par le responsable de la cel-lule de formation de l’UJIT, leconfrère Honoré Blao. Ensuite, ilsont été relus par le confrère Fran-çois Laïbi, un grand nom dujournalisme au Bénin, qui a étéengagé pour cela par la FES.Nous remercions au passage M.Laibi, pour son expertise dans lecadre de ce programme.

Les articles, une fois validéspar la FES, vont être publiésdans un tabloïd de 24 pages.C’est le second volet du pro-gramme. Ces articles vont ser-vir de repères pour les journa-listes togolais, qui souhaite-raient produire des articlesd’investigation.

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Les journalistes en atelier de formation organisé par l’UJIT (Photo Archives)

politique, si nous ne nous ap-proprions les exigences pro-fessionnelles, bien de journa-listes seront bientôt régulière-ment traînés devant les tribu-naux.

Ensuite, sur un autre plan, avecla perspective de la reprise de lacoopération du Togo avec les

lisme d’investigation n’est pasde la simple tautologie.

Le journaliste d’investigationn’est pas un juge. Il n’est pas nonplus un redresseur de torts, ni unperroquet qui répète et répanddes rumeurs, ou se contente d’undocument qu’on lui remet pourcondamner un auteur présumé

Pourquoi ce programme alorsque les journalistes publientdéjà régulièrement des arti-cles d’investigation dénon-çant des crimes économiquesou autres forfaits économi-ques au Togo?

Ce programme vise un objectifgénéral et deux spécifiques.D’abord, vous avez parlé d’arti-cles d’investigation publiés dansla presse. Vous le savez, le jour-nalisme d’investigation est ungenre très exigeant. Le journa-

partenaires en développe-ment, la presse doit s’outillerpour bien jouer le rôled’éveilleur de conscience quiconcourt à remettre le citoyensur le droit chemin de la vertu.Contribuer à une gestion dé-mocratique et transparente dela chose publique. C’est seu-lement en cela que nous mé-riterons le statut de «qua-trième pouvoir».

Le troisième objectif, c’est en gé-néral l’amélioration de la qualitédu contenu des organes depresse au Togo. Des articles d’in-vestigations amèneraient à coup

de crime économique. Or, sivous parcourez nos produc-tions, c’est ce à quoi se résumele journalisme d’investigationau Togo. Très souvent on ba-lance dans les colonnes desjournaux ou sur les antennesde la presse audiovisuelle desrapports administratifs etautres documents, avec en ap-point des commentaires très peurespectueux de la présomptiond’innocence. L’investigation estdonc menée exclusivement àcharge d’un tiers dont on neprend souvent pas soin de re-cueillir la version.

Nous n’avons la prétention dedonner des leçons à qui que cesoit. Mais nous estimons qu’avecl’évolution qui s’opère sur le plan

SOMMAIRE

Page 2 : Interview de M. AugustinAméga, SG de l’UJIT

Page 6 : Corruption aux frontièresdu Togo

Page 8 : Togo, l’appareil judiciairebrille par la corruption

Page 11 : Corruption des agentsen uniforme sur les routes

Page 14 : Journaliste etcorruption au Togo

Page 16 : Le parcours ducombattant des agents retraités

Page 18 : Les faux frais, uneréalité au Port Autonome deLomé

Page 20 : La Commission anti-corruption, un instrument decontrôle ou un épouvantailpolitique?

Page 22 : La corruption hante lespatients dans les services de santé

Page 24 : Présentation de la FES

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Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07Plume de la Transparence, Journal école n°001/11/07l’information. Le journalisted’investigation doit être pa-tient.

Le journalisme d’investigationest un genre d’autant plus exi-geant qu’il recourt aux autresgenres journalistiques. Aprèsla phase de préparation, decollecte, de définition de l’an-gle et autres, exigences deforme, les exigences de fond àla phase de rédaction se résu-ment par cette formule bienconnue de tous les journalistes:« dire sans nuire, montrer sanschoquer, témoigner sans agres-ser, dénoncer sans condam-ner». Nous n’oublierons pasnon plus, les exigences d’ordrejuridique. Très important pours’éviter des procès inutiles.

Il y a malheureusement dans lapresse togolaise, ici aussi commedans d’autres domaines, une ten-dance à l’instrumentalisation dela dénonciation.

Sur un tout autre plan, certainspensent que le journalisme d’in-vestigation ne sied qu’aux grands

sûr, à sortir du piège du toutsensationnel, qui en partie,s’explique par la rareté auplan de l’actualité politique.

Vous évoquez des exigencesprofessionnelles en matièredu journalisme d’investiga-tion. Quelles sont donc cesexigences?

Je n’ai une fois encore, aucune-ment la prétention de donnerdes cours sur le journalisme d’in-vestigation a qui que ce soit. Ilnous est par ailleurs, tous loisi-ble de consulter les ouvrages surce genre journalistique dont lanoblesse ne fait aucun doute.

Il y a des exigences de fondscomme des exigences de forme.Des exigences dans la phase depréparation de l ‘enquête (défi-nir avec précision le sujet, sonangle de traitement, le discuteren conférence de rédaction, in-ventorier les sources, élaborer unplan d’investigation prenant encompte la stratégie de collectede l’information…etc) Le recou-pement des informations est es-sentielle pour l’exactitude de

dossiers économiques. Non!Le journalisme d’investiga-tion est aussi proche du quo-tidien qu’il n’y paraît. Pointn’est forcement besoin d’un«Watergate» ou de l’«AffaireLonato» pour faire de l’inves-tigation.Une attention journalistiquesur un vécu quotidien desconcitoyens, sur un dysfonc-tionnement d’un service pu-blic ou d’une ONG peut biendonner lieu à une enquêtetout aussi utile pour édifier lepublic que des révélations sen-sationnelles bien moinsaisées à cerner qu’à justifierdevant les juridictions.Les articles publiés à l’occasionde ce programme, ne sont pasexempts d’insuffisances, malgréles différentes expertises aux-quelles on a recouru. Mais lesphases de collectes de l’informa-tion et de la définition de l anglede traitement ayant été mal con-duites, voila les résultats aux-quels nous sommes parvenus etqui sont cependant de loin,meilleurs à ce qui courammentse pratique dans nos rédactions.Ceci démontre combien le jour-nalisme d’investigation est ungenre dans le métier, qui exigedes professionnels un apprentis-sage particulièrement rigou-reux.

Propos recueillis parAbass Isaac

Cotonou au Bénin, l’UJIT s’estlancée dans la formation desnouveaux venus dans la pressesur le tas. A partir des B.A .BAde la profession qu’ils ontréussi, les journalistes forméssont donc outillés et exercentavec dévouement etabnégation la profession ausein de plusieurs rédactions.

Aujourd’hui, avec l’effortqu’a eu à fournir l’UJIT etqu’elle continue de fournirpour recycler les journalistes, le

L’UJIT et ses ambitions Par Abass Isaacuniversités et qui veulent fairecarrière dans la presse privée.C’est au vue de l’ampleur dutravail à abattre et du nombrecroissant des diplômés quiembrassent la professionjournalistique que l’AJIT a ététransformée en Union desJournalistes Indépendants duTogo (UJIT) afin de mener àbien la mission qu’elle s’estassignée.

Avec l’appui de sonpartenaire privilégié qui est laFriedrich Ebert Stiftung basée à

Créée en 1993, l’Uniondes Journalistes Indépendantsdu Togo (UJIT) est venueremplacer l’Association desJournalistes Indépendants duTogo (AJIT) qui a vu le jourdans les tourmentes du vent del’Est dans les années 90. Elleavait pour mission d’amener lesautorités à réellementlibéraliser la presse au Togo.Elle s’est donnée pour objectifde former, recycler etsensibiliser les jeunes diplôméssortis fraîchement des

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l’attendent l’année prochainedans le cadre du renforcementdes capacités des journalistes.Les ambitions de l’UJIT sontdonc énormes.

Les Bureaux qui ontdirigés l’UJIT ont eu depuis lacréation de l’Association,successivement à leur tête :Messieurs Guy Mario Abalo,Gabriel Baglo, Daniel LawsonDrackey, Peter Dogbé etaujourd’hui, Augustin KoffiAMEGA.

adhésions et en moins d’un an,elle a enregistré plusieursdizaines de demandesd’adhésion et fait admettre plusd’une quarantaine de nouveauxmembres.

Plusieurs chantierscomme, le rassemblement desjournalistes togolais dans uneseule et unique association ainsique le renforcement de laconfraternité sont en train d’êtreréalisés, sans parler desséminaires de formations.

Les autres chantiers quiattendent l’Union dans lesprochains jours et sur lesquelsl’UJIT travaille ardemment, sontentre autres : la signature d’uneconvention collective, la créationd’une seule et unique associationdes patrons de presse d’une partet un syndicat unique pour lesjournalistes du public comme duprivé de l’autre, la poursuite durenforcement des capacités de sesmembres, l’incitation àl’excellence dans l’exercice de laprofession, la contribution aurenforcement des capacités desorganes de presse.

Elle œuvre également pourl’amélioration de l’image de lafemme dans les médias ainsi qu’àl’accès de celles-ci aux postes dedécisions.

Comme on le constate,plusieurs projets initiés par l’UJITont permis à ses membres et àd’autres journalistes nonmembres de bénéficier desséances de formations. Ce quileur permet aujourd’hui d’êtremieux outillés pour affronter lesdifférents obstacles qui sontinhérents à la profession.

L’UJIT continuera cecombat de liberté de la presse afinde remettre en confiance chacundes acteurs des médias au Togo.Pour cela, plusieurs autres projets

travail dans les organes depresse a beaucoup évolué etpositivement.

Sur un autre plan, l’UJITse bat pour préserver etpromouvoir la liberté de lapresse. C’est ainsi qu’elle a eu,à plusieurs reprises, à intervenirdans les différents cas où cetteliberté est menacée. Ce quiexplique d’ailleurs lesnombreuses alertes qu’elle lanceen direction des organisationsinternationales de défense dela liberté de presse, de mêmeque les appels à la mobilisationderrière des confrères menacéesubrepticement de la loi dusilence ;

L’UJIT a mené plusieursdémarches auprès des autoritésdu pays et au plus haut niveaude l’Etat lorsque le code de lapresse et de la communicationa souffert de modifications àrépétition la rendant plusrépressive voire liberticide.L’heureuse conséquence de cesdémarches a été l’adoption parnotre pays d’un nouveau codequi proscrit toute privation deliberté pour délits de presse. Uncode beaucoup envié par plusd’un pays de la sous région.

L’UJIT qui avait balbutiéen l’an 2005, a retrouvé sonardeur depuis la mise en placed’un nouveau bureau qui a toutfait pour sortir la tête del’association de l’eau. C’est ainsique plusieurs de ses membresqui avaient perdu confiance enl’Union sont revenus. Et pourcause. Il y a un nouveau soufflequi a été insufflé à l’associationet qui a redonné confiance auxanciens membres qui avaientcommencé par prendre latangente.

Le nouveau bureau aégalement rouvert les

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papiers s’envolent, sous lesouffle du vent. La pierre ici,c’est évidemment de l’argentde la corruption. Un geste quivous épargne toutevérification et donc toutestracasseries.

Des sources proches del’administration douanièreestiment à une centaine de bus

Interrogé une fois au-delà dela barrière du poste frontalier,le chauffeur tout confiantdéclare pour justifierl’empressement avec lequel laformalité a été accomplie :« j’ai mis une pierre sur ledossier ». Une expressionimagée, qui signifie que dansl’administration publique, sivous ne déposez pas unepierre sur votre dossier, les

minibus de marque Toyota de15 places rempli, transportantde tomates, arrive enprovenance du Ghana. Lechauffeur descend du véhicule,pendant qu’une bonne dame,propriétaire de la marchandiseest confortablement assisedevant.Entre blagues, riressarcastiques et une maintendue aux agents desdouanes, pendant que les

Corruption aux frontières du Togo :Bref récit de la manifestation du phénomène

Connue comme étant une des gangrènes de l’économienationale, la corruption aux postes frontaliers du pays, estpresque un tabou. Une brève immersion aux frontières de Aflaoet de Sanvee-Condji, permet de vivre la manifestation duphénomène…

et autres camions, les enginsà vocation commerciale quifont l’objet de ces pratiques auquotidien à la frontièred’Aflao.

Ce mardi, la frontière d’Aflaoconnaît une accalmieinhabituelle. Mais, les agents dela Police nationale tout commeles douaniers, ne chôment paspour autant point. Ils trouventla contrepartie du manque à

papiers sont conservés dansl’autre, le chauffeur repart, enmoins d’une minute de formalité.Trop brève, pour ne pas susciterde la curiosité.

Mardi 10 avril 2007. Noussommes à la frontière d’Aflao,frontière que le Togo partageavec le Ghana. Des portefaix,des sous-traitants et autresnégociants s’affairent. Un

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Sanvee-CondjiSanvee-CondjiSanvee-CondjiSanvee-CondjiSanvee-Condji

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de validité et ceux qui n’en ontpas. Vient ensuite la séance decollecte des « droitsd’entrée », à la tête dupassant, voire de sanationalité.

La frontière de Sanvee-Condjiest très convoitée par les agentsdes Douanes et de la Policenationale. Considérée commeune frontière juteuse, ce sont desagents qui sont dans les bonnesgrâces de la haute hiérarchie quiy sont affectés. Une façond’encourager la corruption quipermet aux agents de s’enrichirillicitement à ce poste frontalier.« Même les décideurs le savent.Tous ceux qui viennent ici,repartent avec de petites fortunesselon leurs rangs et leurs postes »témoigne Philippe, transitaire auposte frontalier de Sanvee-Condji.

La brève immersion auxfrontières est loin de permettre,une description détaillée duphénomène bien connu de lacorruption aux frontières. Unphénomène qui nécessite unaudit pour évaluer son impactréel sur l’économie nationale.

Tchaboré BOURAIMA

(Journal Le Messager)

que je transporte, ou les piècesd’indenté que j’ai en mapossession », déclare JeanetteMébounou, commerçante.

Aflao et Sanvee Condji,même pratique

Ce qui se passe à Aflao, n’est pasdifférent de la situation quiprévaut à Sanvee-Condji,frontière que se partage le Togoet le Bénin. La seule nuance c’estque ici, ce sont les Nigérians quisont particulièrement ciblés parles agents et leurs assistants.Qu’ils montrent ou pas leurspièces d’identité, les ressortissantsdu géant voisin de l’Est, doiventverser l’équivalent de 500 francsCfa avant de passer. « Ne vousplaignez guère pour eux. Malgréles dispositions de la CEDEAO,qui prescrivent la libre circulationdes personnes et des biens, lesNigérians font des misères auxressortissants des autres pays del’espace Cedeao, à leurs frontières.Beaucoup de Togolais viennent ici,se plaindre à nous et nousencouragent à leur rendre letraitement réciproque » justifiePascal (35ans) qui se présentecomme un collaborateur despoliciers.

Mercredi 11 avril 2007, lafrontière de Sanvee-condjigrouille de monde. Pendant queles douaniers scrutent lescontenus débarqués desCamions, en provenance duNigéria, leurs collègues de laPolice nationale remplissent pourcertains les formalités de visaspour les passants, pendant qued’autres faisant le piquet àl’entrée, trient les passants ayantdes pièces d’identité en cours

gagner que leur cause lararefication des voitures cemardi, auprès des passants.

Curieux droits de passage

Outre les voitures et camions, lesautres usagers du postefrontalier d’Aflao font l’objet deracket de la part des agents del’immigration et autres jeunesgens qui les aident dans leurtravail. Toute personne venantdu Ghana pour le Togo, doit sesoumettre au contrôle desagents de l’immigration. Soit lapersonne a le passeport et lecarnet jaune, elle passe des foissans payer, soit elle ne les a pas,et elle verse une somme de10.000 Cédis soit 525 francs Cfa.Ceci sans le moindre reçu.L’argent est d’ailleurs remis dansun geste de discrétion etd’embarras.

Assis non loin des policiers, lesagents des forêts. Pour eux, lespassants, qu’ils aient desbagages ou pas, doivent verser100 à 150 francs Cfa. Aucunreçu n’est délivré ici aussi. Pluscurieux encore, cette sommen’est pas perçue par des agentsen tenue, mais par de jeunesgens, sous leurs regardscomplices et approbateurs.

Tous les passants se plientfatalement à ce racket.

« Je ne veux pas qu’on me perdele temps. C’est pourquoi à chaquefois que je traverse la frontière, jeme prépare pour verser ce qui estdemandé par les douaniers, lespoliciers ou encore les jeunes gensqui les assistent. Peu importe ce

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village tous mes biens pour luidonner l’argent. Contre touteattente, il est revenu me dire quecela est insuffisant car lemagistrat qui doit me faire sortir

Togo : L’appareil judiciaire brille par la corruption

tombe pas dans les mains desvautours. Indignée, je lui aidemandé de sortirimmédiatement de chez moi .Mais juste après, le procès est allé

procès. A quelques jours de latenue du second jugement, j’ai eula visite d’un monsieur qui s’estprésenté commedémarcheur*(voir encadré)

Perception à outrance de pots de vin, jugements à la têtedu client…la justice togolaise est plongée depuis quelquesannées dans une spirale de corruption. Longtemps critiqué pourson inaction, l’Etat qui semble décidé à arrêter la descente auxenfers a mis en route un programme de modernisation de lajustice dont les citoyens attendent les réels aboutissements.

Par Etonam Akakpo-Ahianyo (Syfia Togo)

de report en report et c’est toutrécemment qu’il s’est tenu grâceà l’intervention d’un juge auprèsde qui je me suis plainte’’.

Pour avoir eu le malheur dechasser un homme d’une ethnieautre que la sienne de ses terres,Kouami H. est détenu depuisplus de deux ans dans les geôlesde la Prison civile de Lomé.Depuis lors, il se retrouve dansle collimateur d’un avocat quilui fait voir de toute les couleurs.‘’Quelque temps après monincarcération, il (l’avocat, ndlr)m’a approché et a promis melibérer contre 300 mille francsCFA. J’ai aussitôt fait vendre au

auprès d’un magistrat à la cour.Une fois assis, mon hôte medéclare:’’ le magistrat en charge devotre dossier sait que le terrain estvotre propriété. Mais, puisquevous avez affaire à des genspuissants, il m’envoie vousdemander de payer six cent millefrancs afin que justice vous soitrendue et que votre propriété ne

Elodie, jeune dame, 40 ansenviron, rumine sa colère contrela justice togolaise. Avecamertume, elle raconte sespéripéties dans un litigefoncier. ‘’Après être reconnuepropriétaire d’un terrain par leTribunal de première instance deLomé, j’ai été informée de ce quela partie adverse a fait appel du

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comportement des politiques’’déclare une éminentepersonnalité du systèmejudiciaire. Elle ajoute.: ‘’Autemps du feu PrésidentGnassingbé Eyadema, le ConseilSupérieur de la Magistrature(CSM) a convoqué certainsmagistrats qui avaient commisdes fautes très graves. Au lieu derépondre à l’invitation, cesmagistrats indélicats sont partisvoir le président qui a fait venirà sa résidence de Lomé 2, lesmembres du CSM qu’il asermonné devant les magistratsfautifs’’.

Aujourd’hui, la conséquence decette situation est que « Lescitoyens ne croient plus en leurjustice: Même s’ils y croient,c’est en pensant qu’avec l’argentils peuvent gagner tout procès »,déplore sous anonymat unancien magistrat. «On jette lescitoyens en prison pour des chosesinsignifiantes. Et gare à toi si tuas affaire à un haut placé, c’estfini pour toi. On ne te donnemême pas le droit à la paroleavant de te sanctionner. Nosdroits sont tellement bafoués quefinalement, nous ne sommes plusprotégés par notre propre justicequi est devenue une bête noirepour nous’’ dénonce YaoviNevamé, conducteur de taximoto.

Selon les résultats d’une étude-diagnostic de l’appareiljudiciaire menée en 2004 parl’Etat avec l’appui duProgramme des Nations Uniespour le Développement(PNUD), cette situation a aussiengendré une insécuritéjuridique et judiciaire dont lessignes les plus marquants sont,entre autres, le ralentissement

verra poursuivre de un à cinq ansd’emprisonnement ».

Pour Martial Akakpo,avocat et Président del’Observatoire Togolais de laBonne Gouvernance (OTBG), lesorigines de la corruption quigangrène l’appareil judiciaireremontent au début des années1990, période à laquelle, leministère de la justice a étéamputé de 50% de son budget dufait des difficultés financièresrencontrées à l’époque par l’Etat.Cette réduction budgétairecouplée à la suspension de l’aideinternationale au Togo en 1993pour ‘’déficit démocratique’’ adurement affecté le systèmejudiciaire dans son ensemble. Lesjuridictions se sont retrouvéesdans l’obligation d’assurer elles-mêmes leur fonctionnement surles recettes de leurs greffes ; lesmagistrats ont vu leursconditions de travail se détériorerau point où ils en manquaientjusqu’aux fournitures de bureau.‘’Du moment où les magistrats sesont mis à acheter de leur proprepoche les bics alors qu’ils avaientun faible salaire, ils ont vite étéemportés par la spirale de lacorruption et tout l’appareiljudiciaire s’en est suivi’’ expliqueMartial Akakpo.Les citoyens ne croient plus en

leur justice .Cette cause est bien loin d’êtrel’unique. Dans les milieuxproches des magistrats, onaffirme que l’ingérence dupouvoir politique dans le pouvoirjudiciaire en est pour grandchose. ‘’Lorsque les hommespolitiques ont commencé pardicter des décisions de justice auxmagistrats, ces derniers ontabandonné leur art pour essayer demonnayer de diverses manières,l’opportunité que leur offre le

en demande plus. Aujourd’hui,ma famille est réduite à mettreen vente la seule parcelle qui luireste’’ confie-t-il visiblementdésespéré. Ces proposmontrent à bien d’égards quel’appareil judiciaire estcorrompu au Togo. Comme l’adénoncé la Commissionnationale de lutte contre lacorruption et le sabotageéconomique dans sa publicationmensuelle de juin 2004, à lajustice « la quasi-totalité desaffaires ne se règlent que par lacorruption, c’est-à-dire à coup defrancs CFA ».

Une justice à la tête du client !« Rien ne me fait peur quand ils’agit d’aller devant lestribunaux. Tant que j’aurai del’argent, j’ai l’assurance quetoutes les décisions seront en mafaveur », affirme avec assuranceAbdel K., Homme d’Affaires àLomé. En effet, dans les courset tribunaux, la perception despots de vin par les préposés del’Etat dans l’exercice de leurfonction est devenue monnaiecourante. Plus surprenant, lesdécisions de justice sont souventprises à la tête du client.Beaucoup rapportent que desjuges prennent des dessous detable de l’une ou parfois desdeux parties en conflit ettranchent en faveur du plusoffrant. Ceci dans l’irrespecttotal des textes de la Républiquenotamment de l’article 208alinéa 2 du code de procédurepénale stipule en substance que« tout officier public, magistrat,ou préposé d’un service public quiaura sollicité ou agréé des dons,promesses, avantages de toutenature en vue d’accomplir un actede sa fonction, non sujet àrémunération particulière se

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que l’implantation d’uncontrôle juridictionnel del’action adminis-trative, ceprogramme prévoitredynamiser le Conseilsupérieur de la magistraturequi se chargera de sanctionnerles magistrats corrompus envue d’assainir l’appareiljudiciaire togolais.Mais devant ces réformesannoncées, plus d’uns sontsceptiques. Pour le magistratDonu Kodjo, la fin de lacorruption au sein de l’appareiljudiciaire dépend avant toutd’une réelle volonté desresponsables politiques. « Unefois que cette volonté sera uneréalité, les autorités politiques ontle devoir d’œuvrer pour que les

du développement dusecteur privé, le manqued’attrait de l’investissementétranger et les difficultésd’intégration du pays dansl’économie mondiale.

Des bailleurs de fondspour sauver la justice !

Souvent indexés comme étantau centre de la corruption del’appareil judiciaire, lesmagistrats se défendent. ‘’Nousn’entretenons pas tous lacorruption au sein de l’appareiljudiciaire. S’il est irréfutable quebeaucoup de nos collèguess’adonnent à cette pratique, iln’en demeure pas moins qu’il enexiste qui s’évertuent àtravailler dignement selon lesrègles de l’art pour que la justicesoit au service des citoyens’’déclare Donu Kodjo, membredu bureau exécutif du Syndicatdes Magistrats du Togo (Smt).Face à l’ampleur duphénomène, nombreuses sontles personnes qui appellent àune réforme en profondeur dusystème judiciaire afin detordre le cou à cette corruptionqui n’a que trop duré. L’Etatsemble en être conscient. Avecle concours de ses partenairesétrangers (la France),et lesinstitutions internationales (lePNUD et l’UnionEuropéenne), il a lancé en août2005, un programme demodernisation de la justicedont le but essentiel estl’établissement sur cinq ansd’une justice indépendante,efficiente, accessible à tous, ycompris les populations les plusvulnérables. Outrel’amélioration dufonctionnement desjuridictions, le renforcementdes capacités des magistrats etauxiliaires de justice, de même

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structures qui animentl’appareil judiciaire soient desstructures républicaines etfonctionnent comme telles. Lepouvoir politique doit cesserd’interférer dans le judiciaire. Etles autorités doivent désormaisnommer des responsables detribunaux sur la base decompétence et non d’accointancepolitique » prévient-t-il. Et demarteler: « quant auxmagistrats, ils doiventconstamment avoir à l’idée qu’onne vient pas à la magistraturepour s’enrichir mais pour rendrele droit ».

Les démarLes démarLes démarLes démarLes démarcccccheurheurheurheurheurs trs trs trs trs troquent la véritéoquent la véritéoquent la véritéoquent la véritéoquent la véritéjudiciaire contre de l’argentjudiciaire contre de l’argentjudiciaire contre de l’argentjudiciaire contre de l’argentjudiciaire contre de l’argent

Tôt le matin, ils prennent d’assaut les couloirs du Palais de la Justice. Amidi, ils se reposent à l’ombre des arbres du même lieu et en repartent toutsouriant le soir, les poches bien pleines. Avec pour métier ‘’démarchage’’et pour profession ‘’démarcheur’’, ils ne sont en réalité que desintermédiaires qui, de connivence avec des décideurs de justice, proposentleurs services aux justiciables. Service qui consiste à arranger une décisionde justice en faveur d’un justiciable auprès d’un magistrat acquis à lapratique de rendre justice au plus offrant en lieu et place du droit.

Le contact facile, ces démarcheurs interpellent les justiciables qui s’amènentdans les cours et tribunaux du pays avec tout un arsenal de séduction.« Bonjour Monsieur, Bonjour Madame. Quel problème vous emmèneici ? Vous avez en face de vous la personne idéale qui puisse vousaider à le résoudre. Du coup, ils vous exhibent une carte de visite frappéede messages alléchants du genre: « Avec nous le succès de vos procèsest garanti, la réussite de vos procès fait notre affaire ». Toujours pourconvaincre, ils s’octroient des titres faramineux: avocat, huissier de justice,attaché auprès de tel magistrat etc. A la tête du client ou selon lacomplexité de l’affaire, ils prennent généralement entre 50 et 500 milleFCFA et même parfois au-delà. Une fois le marché conclu avec le justiciable,les démarcheurs passent voir le juge et prennent leur commission.Depuis plus d’une décennie, ces débrouillards jouissent et continuent dejouir du privilège de faire rendre la justice à la tête du client. Mais jusqu’àquand? Nul ne saurait le dire, mais beaucoup d’observateurs espèrent qu’unheureux aboutissement du programme de modernisation de la justicesonnera le glas de cette « profession ».

Etonam Akakpo- Ahianyo

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encore, les billets de banque ontparlé. Le chauffeur a versé 2000F non négociable. Une situationqui lui a fortement déplu. ÀPagala et okodé (à l’entrée) etenfin à Bafilo, le chauffeur s’estgaré à distance de l’homme en

francs de la mairie. Au passage,il doit offrir un « petit cadeau »(500 francs au moins) aux agentsde sécurité chargés de contrôlerles tickets de stationnement.Notre bus n’a pas ses pièces àjour. Et le chauffeur Mensavi n’a

direction de la ville de Kara auNord du pays. Chemin faisant,deux autres passagers viennents’ajouter avec chacun un enfantde 7 à 10 ans qu’ils portent surleurs genoux. Nous nousretrouvons chacun assis sur une

Corruption des agents en uniforme sur les routes :Du racket en stock

Il ne se passe un jour sur nosroutes sans que le racket ne soitobservé. Et le plus souvent auvu et au su de tous, sans lamoindre gêne de la part del’agent commis à faire respecterles règles. Malgré le « planroutier » mis en place par lesautorités togolaises, lacorruption ne cesse de gagnerdu terrain. Reportage.Par Jean-Claude Akouété ABALO,

Kyrielle et Afrik.com

fait que régler ce «petit problème»par « des pièces» durant toutnotre parcours.Sur près de 420 Km de trajet entreLomé et Kara, le minibus s’estarrêté six (6) fois à des postes decontrôle de policiers, degendarmes, et douaniers. D’abord à Adétikopé, (à l’entréede Tsévié), les douaniers, postésici et là comme par hasard, luisoutire 1 000 F. À Notsé, lespoliciers lui réclament 2000 F;mais il se débat et leur remet unbillet froissé de 1 000 F. EntreAnié et Nyamassila, quatregendarmes nous firent signe des’arrêter. Il demande à voir lespièces du véhicule. Une fois

fesse, les pieds immobilisés. Lesquelques « Ooh ! Chauffeur,nous allons mourir » de 2 ou 3passagers ne dissuade pas lechauffeur. Cette leçon de moralen’est qu’éphémère et vite oubliéepar les uns et les autres. Après laronde des racoleurs,démarcheurs zélés, quis’occupent à vous pousser dansun «bon taxi», et se faire remettre50 ou 100 F par le chauffeur pourservice rendu, notre taxi fait unpremier arrêt. Au départ de lastation, le syndicat soutire 200francs prévus pour lechargement. Il paie ensuite leticket de stationnement qui est de200 francs par jour, puis 200

Nous sommes à la gare routièred’Agbalépédogan à l’ouest deLomé, il est midi. Dans unminibus de 9 places, noussommes 14 personnes à bord, en

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sécurité qui ne plaisantes pas.Leur « prix » n’est pas révisable.S’ils te disent 2000 (CFA), vautmieux les leur donner tout desuite et éviter tout marchandage(voué d’avance à l’échec). Demême, il y a aussi des agents desécurité « raquetteurs ». Il suffitaux conducteurs de leur assurerl’habituel « café », (entendez,100 ou 200 francs) et vouspouvez circulez librement.

Syndicat d’argent ousyndicat politique

« Les chauffeurs eux-mêmes ne secomprennent pas entre eux. Ilsont plusieurs syndicats. Malgrétout, c’est les mêmes problèmes.Ils n’arrivent pas à secomprendre », a lancé un policierqui a requit l’anonymat. Unesituation que le SecrétaireGénéral du SYLICONTO(Syndicat Libre desConducteurs du Togo) nedément pas.« Nous avons trois groupes desyndicats ici au Togo. L’un estapolitique, l’autre est un syndicatd’argent, et le troisième estpolitique. Ces deux derniers sontcrées exprès pour nous torpiller,et nous diviser », confie-t-il. Plusloin, il ajoute : « Si jusqu’à ce jourl’Etat ne s’est jamais prononcésur ce problème, c’est que ça luiprofite ».

Que faire ?

Le racket des forces del’ordre a toujours fait corps avecla prolifération des barragesroutiers. «La seule proliférationdes contrôles routiers causebeaucoup de désagrément à notreéconomie» a souligné le

inopérant en raison des attentesinsupportables aux postes decontrôle policiers tatillons » ,s’indigne une commerçante quivoit ses mangues pourrir sousl’effet de la chaleur due auxmultiples arrêts.« Il ne suffit pas de mettre sur piedun plan routier; le plus importantest de s’assurer que les différentsdépartements en charge descontrôles frontaliers (douanes,police, etc…) fassent preuved’efficacité », a noté Mme AncaDumitrescu de la BanqueMondiale, se prononçant sur lescomporte-ments peu courtois desagents routiers.

Une parade : se garantirl’appui d’un militaire,

mais…Pour se faire moins raquetter parles hommes en uniforme, certainschauffeurs acceptent souvent deréserver le siège coté nonchauffeur à un militaire ou à unautre corps habillé. « Ils nousassurent la couverture auprès deleurs collègues sur la route. C’esteux notre visa. Nous prenons soinsd’eux de telle sorte qu’ils ne paientrien, ou juste le minimum pour levoyage », confie Amados, unchauffeur. Certaines fois, lesconducteurs de taxi abusent de la«générosité» des agents routiers.« Il nous arrive souvent d’abuserde nos petits gestes et cadeaux àl’endroit des agents routiers »,reconnaît Kovi, conducteur detaxi à Lomé. Ils sont pour laplupart dépouillés par lesmaîtres, les agents de sécuritéchargés du contrôle routier.Parfois, la pitié n’a pas de place.Les chauffeurs sont livrés à lavindicte. Sur les différentes routesdu Togo, il y a les agents de

uniforme, est sorti de la voitureavec son livret de bord en mainaprès y avoir pris soin de glissersoigneusement une pièce de500F entre les doigts, ou parfoisun billet de 1000F. Il est toujoursrevenu et à redémarré aprèsdeux à trois minutes environ.Les deux fois où l’opération luia pris plus de cinq minutes, cefut à Sokodé et à Bafilo quand ilglissa entre ses doigts une piècede 100F empruntées à unpassager. Tout le monde a vitecompris qu’il a dû échangerlongtemps avant de se faireaccepter « les miettes ».Quelques kilomètres après, etnous voilà à l’entrée de la villede Kara. Là, ce sont les militairesqui nous ont accueillis. Avec unair beaucoup plus sérieux, ils ontjuste jeté quelques coups d’œildans nos bagages, puis nous ontfait signe de la main de passer.A la fin du voyage vers 18h aprèsprès de 6h de route, notrechauffeur fait le bilan de lajournée. Il me confie avoirdistribué gracieusement près de8500F aux agents routiers, maisil ne s’était pas endetté. Ce qu’ila sans doute récupéré sur lesfrais de surcharge, même s’il nele précise pas.

Des difficultés malgréle « plan routier »

Le plan routier a été mis enplace par les autorités togolaisespour permettre une librecirculation des personnes et desbiens sur tout le territoire. Ilconsiste à réduire les postes decontrôle douaniers et policierssur les différents axes routiers.« En principe, l’axe routier quidevait faciliter les échangeséconomiques entre le différentesrégions est devenu totalement

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an sur les différents axes routierstogolais, le phénomène est restéchangé. Les fonds collectés n’ontjamais servi à améliorer le réseauroutier qui devient de plus enplus meurtrier », déplore unpassager.En 2006 par exemple, lesaccidents de la circulation ontfait près d’un millier de victimesau Togo, selon un constat desautorités togolaises. « Cecitémoigne de l’état comateux duréseau routier où il est courant devoir des flaques d’eau en pleinechaussée », constate Edoh Koffi,ingenieur en génie civil.« Où est passée la CommissionAnti-corruption et de lutte contrele sabotage économique instituée

Président de l’ObservatoireTogolais de la BonneGouvernance, Me MartialAkakpo. « Le phénomène est trèscomplexe. De nos jours, il estdifficile d’avancer des chiffres ence qui concerne la rançon desagents de contrôle routier », a-t-il déclaré. Tout compte fait, onestime le racket des agents del’ordre sur nos routes qui génèreen moyenne la somme totale de15 milliards de nos francs (selonune enquête réalisée en Avril2004 sur l’axe nord-sud auxpostes de contrôles réels etfictifs).« Malgré cette incessante collectede fonds, ajoutée au système despéages instaurés il y a à peine un

par l’Etat Togolais ?» ,s’interroge un conducteurvisiblement affecté.La politique de l’assainissementde l’économie menée par lesautorités gagnerait à mettre finau racket en faisant preuve devolonté politique. Après lesséminaires et autres campagnesde sensibilisation sur le racket,il est temps de passer à la phasedes sanctions des agents véreux.Telle est la proposition faite parl’Observatoire Togolais de laBonne Gouvernance. Enattendant que les dispositions nesoient prises par les autorités, lesujet continue d’animer lesdébats.

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pour son appui à lapour son appui à lapour son appui à lapour son appui à lapour son appui à laréalisation de ceréalisation de ceréalisation de ceréalisation de ceréalisation de ce

programme de reportagesprogramme de reportagesprogramme de reportagesprogramme de reportagesprogramme de reportageset d’enquêtes sur laet d’enquêtes sur laet d’enquêtes sur laet d’enquêtes sur laet d’enquêtes sur lacorruption au Togocorruption au Togocorruption au Togocorruption au Togocorruption au Togo

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tes judiciaires au cas où les ré-sultats du test seraient négatifs.

L’un des maux qui gangrènentles médias togolais, est sans nuldoute la corruption. Le phéno-mène qui se fait beaucoup plusvisible dans la presse privéeprend des proportions inquié-tantes au point de susciter desspéculations moins élogieuses àl’encontre des journalistes. Ceux-ci se voient traiter de tous les

graves peuvent vous causer, une foispubliés dans les journaux ! Alors...». L’intéressé qui prétendaitn’avoir pas d’argent, obtint dujournaliste mercenaire une révi-sion à la baisse de la somme ini-tialement exigée. Comme avance,il versa une somme de 300.000 FCFA avec la promesse de solderle compte quelques jours plustard. Au jour convenu, tout con-fiant, le journaliste se pointa aurendez-vous où il fut cueilli par

place, lequel prétendait détenirun dossier explosif sur le Fran-çais.. Il était prêt à surseoir lapublication si ce dernier lui ver-sait la rondelette somme d’unmillion de francs CFA. « Nousdétenons, déclara-t-il en subs-tance des informations, preuves àl’appui, faisant état de votre séro-positivité au VIH et qui indiquentque malgré cette situation dontvous avez pleine conscience, vousentretenez des rapports sexuels

Journalisme et corruption au TogoAlerte ! La plume est dopée

Le journaliste dans l’exercice de sa profession est tenu de refuserde l’argent ou tout autre libéralité contre services, dispose le codede déontologie. Mais, dans la pratique, et dans certains médiastogolais, la concussion, l’escroquerie et la cupidité prennent lepas sur l’éthique et la déontologie.

sans protection avec nos sœurs. Vousne devriez pas vous illusionner surles ennuis que ces faits extrêmement

Courant janvier 2007, un expa-trié français eut la visite du di-recteur d’une publication de la

des policiers avant de se rendrecompte de ce qui lui arrivait. Enguise de règlement, le françaisexigea non seulement les300.000 F CFA que le journalisteavait pu difficilement réunir,mais aussi un test de dépistageaux frais du pauvre Directeur depublication menacé de poursui-

Par Jacqueline NYARLEY-TASSI (Le Changement)

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les règles de l’art dénoncé des pra-tiques jugées peu orthodoxes dulibanais multi milliardaireTabchoury qu’on ne présenteplus dans les milieux d’affaires. Ilfut automatiquement pris à par-tie par une catégorie de journaux,dont certains ont gardé à ce jourla réputation de la contre-attaquemonnayée.

La progression du phénomèneinquiète les organisations profes-sionnelles, et certaines institu-tions dans le pays. Outrée par cespratiques déloyales et déshono-rantes pour les médias, la HauteAutorité de l’Audiovisuelle et dela Communication, (HAAC),l’instance de régulation s’est em-ployée à rappeler à l’ordre lesmédias auteurs de ces actes. L’UJIT de son côté a placé la cé-lébration du 3 mai 2007, journéeinternationale de la liberté depresse, sous le sceaux de la dé-nonciation de la corruption dansles médias.

L’Observatoire Togolais desMédias, aussi s’emploie à dénon-cer les dérives.

Ces prises de positions n’ont pasinversé la tendance. Il importe ce-pendant de relever que la préca-rité de la condition du journaliste(salaires insignifiants, absence decouverture sociale) l’expose à lacorruption et à la manipulation.Pour éradiquer ce mal qui discré-dite toute la corporation, des effortssont déployés dans le sens de laprofessionnalisation du métier auTogo. A l’Etat de remplir ses en-gagements vis-à-vis des médiasprivés qui sont les plus exposésau phénomène. Au risque de voirl’instrument de dénonciation dela corruption totalement infestéet rouillé par la corruption elle-même.

tre un homme d’affaire européen.Ils voudraient lui soutirer 5 mil-lions de F CFA. Mais leur interlo-cuteur réussit de façon subtile àalerter la police qui débarqua etsans cérémonie passa les menot-tes aux journalistes arnaqueurs.

Hommes d’affaires ou Hommespolitiques, vecteurs ou

victimes ?

La propension de la corruption ausein des médias, n’est pas le fruitdu hasard. Le fait que dans lesmilieux d’affaires, les hommespolitiques ont des intérêts à défen-dre, fait que ces derniers n’hési-tent pas à manipuler la presse con-tre de l’argent. Ils sont nombreuxces hommes d’affaires opérant àLomé et qui, oeuvrent dans l’es-poir de demeurer dans les bonnesgrâces de la presse. Ils octroient desfaveurs à des journaux qui se char-gent de les défendre dans leurscolonnes, chaque fois que leursintérêts sont affectés.

Il arrive que le journaliste soit payépour écrire contre une personna-lité, une société ou une associationafin de la discréditer. Générale-ment, un journaliste qui publie unarticle sensible ou compromettantaffectant les intérêts ou l’imaged’une personnalité est approchépar celle-ci qui lui demande con-tre espèces sonnantes et trébu-chantes, de revenir sur le dossieren vue de la blanchir. En 2004, lejournal « Forum de la Semaine»,s’insurge dans ses colonnes con-tre des mesures arbitraires décré-tées par la Société Générale Immo-bilière (SGI) au Port Autonome deLomé en vue d’étouffer et de spo-lier les importateurs locaux de vé-hicules « Venus de France ». Quellen’a pas été la stupéfaction de cejournal de se faire proprement sa-vonné dans des journaux de laplace. Déjà dans les années 90,«Kpakpa Désenchanté, le satiriqueparaissant les mardis » avait, dans

noms d’oiseaux. « Des mercenai-res de la plume, journalistes ali-mentaires sans égard pour l’éthi-que et la déontologie de leur pro-fession pourtant noble» s’indigneun cadre de l’administration, trèsconsterné par l’ampleur du phé-nomène qui au Togo, se mani-feste sous plusieurs formes.

D’après le Président de l’Obser-vatoire Togolais des Médias(OTM), M. Francis PédroAmuzun, « la corruption est mul-tiforme au niveau des médias.D’abord, le plus courant, c’est queles journalistes vont sur les lieux dereportage et réclament de l’argentaux organisateurs. Ce qui va à l’en-contre du code de déontologie. Il ya d’autres qui non seulement récla-ment de l’argent mais aussi vont deservice en service pour dire : « nousavons des dossiers sur vous. Si vousne donnez pas d’argent, nous al-lons les publier. Ceci est une viola-tion flagrante du code de déonto-logie. Il y a même au jourd’aujourd’hui, un groupe de jour-nalistes dénommé par les collèguesG16 qui est devenu le G18. Ils cir-culent et cherchent partout où il ya des conférences de presse pour sepointer et informer les autres mem-bres qui arrivent, inscrivent leurnom, et menacer les organisateurspour de l’argent ».

La forme de corruption la pluspernicieuse qui défraie la chro-nique, s’apparente à la concussionqui, pour le cas d’espèce, consistepour le journaliste à demander àautrui de le corrompre. D’aucunsparlent d’escroquerie. Mais tou-jours est-il que, dans la plupartdes cas qui marchent, les victi-mes sont toujours consentantes.Mais parfois le subterfuge tournemal. Par exemple, le Directeur dela publication et celui de la Ré-daction d’un nouvel organe parudans les kiosques cette année2007, tentèrent le même scéna-rio, à quelques détails près, con-

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pour mettre les retraités à l’abri.Dans la pratique, on note que lesconditions des retraités sont ennette amélioration. Mais, il fautmentionner tout de même quela majorité d’entre eux se plai-gnent encore des multiples faillesdans les prestations de servicesde la Caisse de Retraite du Togo,

Fonction publique togolaise:Le parcours du combattant des agents retraités

alors jouer sur les relations. Si parchance vous connaissez un agent dela Caisse des Retraites du Togo, vousêtes sauvé. Soit vous offrez un peud’argent aux intermédiaires », ex-plique-t-il.

Deux ans pour une étudecomplète du dossier !

lors des formalités de demandede pension à la Caisse de Retraitedu Togo (CRT) dans l’immeubledu Centre Administratif des Ser-vices Economiques et Financiers(CASEF) à Lomé, une irrégula-rité a été constatée dans son dos-sier. Pour compléter son dossier,il n’a pas voulu se faire aider par

Après 25 à 30 ans de durs la-beurs, intervient à 55 ans pourla plupart, la retraite censée cor-respondre à une période de re-pos mérité. Faute de s’être bieninformés et préparés en amont,la grande majorité des retraitésredoutent les tracasseries admi-nistratives et longue file attenteavant de percevoir leurs pen-sions.

A 57ans, cet enseignant retraité,peine depuis deux ans pour tou-cher sa pension. En mars 2006,

Comme ces fonctionnaires à laretraite, nombreux sont ces re-traités qui se sont retrouvés dansune situation identique ou toutau moins similaire, au momentde déposer ou de suivre leur dos-sier en étude au niveau duCASEF à Lomé. Nombre de re-traités, naïfs pour la plupart, sontpris par cette nasse des intermé-diaires qui sont sans vergogne.Mais si certains ont vécu en di-rect ou frôler cette escroquerie,d’autres la suspectent et tiennentpour responsable toute l’admi-nistration, et parfois même, legouvernement qui ne fait rien

des « démarcheurs ». Il a dû per-dre plusieurs mois avant d’y par-venir. Dans les couloirs de la CRT,ils sont nombreux ces démar-cheurs qui proposent leurs servi-ces aux retraités qui viennent fairedes formalités. Sous prétexte deles aider, ils leurs prennent de l’ar-gent sans que les formalités nepuissent aboutir. Plus choquantencore, M. Zinsou, la cinquan-taine, ancien agent des TravauxPublics, et victime du système, netrouve plus d’autre alternative. «Que faire si vous êtes dos au mur etque vous voulez à tout prix fairepasser votre dossier ? Il vous faut

Jean-Pierre BawélaJournal Le Destin

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demain. Même son de cloche àla Caisse Nationale de sécuritésociale (CNSS), organisme dedroit public, placé sous tutelle del’Etat et géré aussi par un con-seil d’administration. Selon cetteinstitution qui s’occupe essentiel-lement des salariés du secteurprivé, les retraités ne se donnentpas la peine de suivre leur dos-sier après un éventuel dépôt. Ilsse contentent d’attendre qu’onles invite à toucher leur pensionde retraite.

Pour inverser la tendance, laCNSS a initié une campagned’information et de sensibilisa-tion à l’endroit de l’ensemble deses partenaires sociaux. Cettecampagne vise à mieux préparerles futurs bénéficiaires sur lesmissions, méthodes d’interven-tion de l’organisme. En outre, leSecrétariat d’Etat en charge despersonnes âgées, a produit avecl’appui du gouvernement et duProgramme des Nations Uniespour le Développement, un« guide du Retraité : du débutde la carrière à la retraite». Ce«bréviaire » contient toutes les in-formations sur l’avant et post re-traite pour un lendemainmeilleur des personnes âgées.L’espoir est donc permis à con-dition de mettre en place un sys-tème pour combattre les inter-médiaires qui ont pris place dansles couloirs des organismes char-gés des retraites.

ner quelques explications. Aubureau d’information et de récep-tion , porte 179, du 1er étage duCASEF, le soir du mardi 10 avril2007, une femme assise dans sonfauteuil, nous dit que le DirecteurAdministratif de la Caisse de re-traite, M. Odibalana est en congé.Elle nous vocifère qu’il n’a pas desuppléant. Puis elle nous montrela porte. Au Secrétariat d’Etat,chargé de la protection de l’Enfantet des Personnes âgées, il fautprendre directement rendez-vousavec la ministre, partie en missionau Nord du pays depuis presqueune semaine. Mais des témoigna-ges recueillies sur place, toutes lesinstitutions en charge des person-nes du 3è âge, rejettent cet état defait sur les retraités eux-mêmesqu’elles accusent de traiter leurdossier de pension de retraite avectant de légèretés : retard considé-rable dans l’organisation du dos-sier et le dépôt de celui-ci, sanscompter avec leur sous informa-tion sur les démarches à suivre.

Pour palier ce manquement pré-judiciable aux retraités, la Caissede Retraite du Togo (CRT), orga-nisme de droit placé sous la tu-telle du Ministère de l’Economieet des Finances a édité une bro-chure d’information. Ce guide,dédié non seulement aux retrai-tés mais aussi aux fonctionnairesproches de la retraite, leur permetde « mieux s’informer sur leursdroits à la retraite » et «faciliter lecontact avec la Caisse». Selon lesagents de la Caisse de retraite,c’est la méconnaissance de cesdonnées couplées avec l’insou-ciance notoire de certains retrai-tés qui attendent tout bonnementleur décision de mise à la retraiteavant de connaître la nature dudossier à constituer. Dans ce cas,le bout du tunnel n’est pas pour

et n’excluent de ce fait pas quedes individus malins en profi-tent. Les retards non expliquésdans le payement des pensions,le temps suffisamment long,deux ans minimum servant detemps d’étude complète du dos-sier, la non assistance aux retrai-tés au cours des constitutions dedossier, et le mutisme des pre-miers responsables de ces insti-tutions, n’arrangent pas les cho-ses. Ouro Dondja, ancien gui-chetier à la Banque Togolaise deDéveloppement (BTD) reconnaîtpar contre avoir bénéficié, toutcomme ses collègues de service,des avantages de cette institutionqui aide ses agents proches de laretraite à organiser leur dossierde demande de pension de re-traites. « Je me déplaçais person-nellement depuis l’intérieur dupays, pour voir de plus près ce quise passait avec mon dossier et là,personne à mon arrivée ne me pre-nait de sous », explique cet ancienagent de la BTD.

Les conséquences du dysfonc-tionnement de l’administrationdes retraites sur les futures pen-sionnaires sont dramatiques. Desagents à la retraite passent de lon-gues années à attendre en vainla pension. Certains meurentsans toucher un centime. Onpointe du doigt le mauvais fonc-tionnement des organismes so-ciaux chargés des dossiers de re-traites.

L’administration, un systèmefermé ou inefficace?

La quasi totalité des institutionsen charge du dossier des retrai-tés, ne sont pas toujours dispo-nibles à aborder le sujet avec lapresse. Certains ont fini par don-

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formalités douanières ne sont pasentourées des frais de corruptioncomme elles le sont aujourd’hui.Au début, le client ou sontransitaire ne payait que les fraisexigés par l’Etat à la douane.Parfois, le transitaire peut à songré faire un petit geste auxdouaniers pour le remercier duservice rendu. Et ce n’était pasforcé. Mais aujourd’hui, c’est lecontraire. Les douaniersexigent « les faux frais » avant ladélivrance de papiers. Cephénomène est finalement rentrédans les habitudes. C’estdéplorable », précise Séraphin,l’un des doyens des transitairesdu Port Autonome de Lomé.Ce phénomène compliquetellement les formalitésdouanières. Et ce sont lestransitaires seulement qui endétiennent les secrets. Comptetenu de la lourdeur desopérations et des exigences desdouaniers, beaucoup decommerçants ont abandonné lePort Autonome de Lomé auprofit de celui de Cotonou où lesprestations se sont nettementaméliorées depuis l’élection duPrésident Yayi Boni à la tête du

500F à l’Interpol et 1000F à laBrigade du Port. Et pour sortir levéhicule du Port, les douaniersexigent encore 1000F à la portede sortie. Le client paie tous ces montants sans recevoir de ceuxqui les encaissent, un papierjustificatif.

Geste au début, exigenceaujourd’hui !

Pour ce qui concerne lesparcs qui sont dans les mains desexpatriés, la situation est pluscompliquée. En dehors du fraisde dédouanement et des fauxfrais, les propriétaires des parcsperçoivent des sommes qui

Considérés entre temps commel’argent de la corruption, les« faux frais » sont érigés enrègles au Port Autonome deLomé et constituent un passageobligé pour toutes les opérations

Les « faux frais », une réalité au PortAutonome de Lomé

Le phénomène des « fauxfrais », introduit dans lesformalités douanières au Port Autonome de Lomé (PAL)prend aujourd’hui une allureinquiétante. Au risque deparalyser les activités de cettestructure considérée comme le poumon de l’économietogolaise.

GLAKPE KoffiJournal Liberté

varient selon le séjour du véhiculedans le parc. En exemple, 50.000F sont exigés pour un véhicule quipasse 15 jours dans le parc. C’estce qui est à l’origine du bras defer qui oppose le Libanais

douanières. Ainsi, en dehors desfrais fixés pour le dédouane-ment des marchandises, les« dessous de table » sont exigésà tous les niveaux par lesquelsle client doit passer pour sortir ses marchandises. Pour unevoiture stationnée dans un parcappartenant à l’Etat parexemple, le transitaire paie endehors des 650.000F légalementfixés par l’Etat pour ledédouanement, 5 000 F auservice de recevabilité, 500F auservice informatique, 1000F auservice d’épuration, 1000 F auservice de contrôle des pièces,

« Je suis inquiet pour l’avenir du Port Autonome deLomé. Il y a vingt ans, les formalités douanières nesont pas entourées des frais de corruption commeelles le sont aujourd’hui. Au début, le client ou sontransitaire ne payait que les frais exigés par l’Etatà la douane...»

« Parfois, le transitaire peut à son gré faire un petitgeste aux douaniers pour le remercier du servicerendu...»

Bassam à l’Etat Togolais. Celui ciexige 15.000 F comme taxe surchaque véhicule avant leur entréedans les parcs. « Je suis inquietpour l’avenir du Port Autonomede Lomé. Il y a vingt ans, les

Bénin. Denis, un directeur desociété de transittémoigne : « Sur au moins 5 ans,ma société de transit a eu àtravailler avec un établissementcommercial libanais. Cet

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L’argent que j’ai dépensé jusqu’iciau Port dépasse de loin ce que j’aidépensé pour payer lesmarchandises en Chine.Sincèrement je ne sais pas si jepeux continuer ce commerce »,s’est plaint une jeune fille titulaired’un BTS en gestion et tentée parle commerce.

établissement spécialisé dans lavente de voitures d’occasiontransitait ses marchandises versles pays du Sahel via le PortAutonome de Lomé. Par an, nousdépensons près de deux milliardsdans les formalités douanières.Mais avec les « faux frais » quiaugmentent au jour le jour,

« Il y a deux semaines, ma commande d’appareilsinformatiques et les vêtements sont arrivés au Port.Mais les formalités traînent toujours. Partout, lesdessous de table sont exigés. Même ceux qui ne sontpas des douaniers demandent les faux frais.

« Nous n’inventons rien ici. Le système existe bel etbien avant notre arrivée »

Plusieurs raisons expliquent cephénomène : la passivité del’Etat face au phénomène de lacorruption dans presque tousles services, le manque derigueur dans la gestion du Portet la mauvaise foi des douaniersqui, au lieu de travailler pour lepays, privilégient leurs intérêtspersonnels. Tout cela audétriment du Port Autonome deLomé, seul port en eau profondede la sous région doté d’unensemble d’infrastructures etd’équipements adapté à untrafic de plus en plus diversifié.Initialement conçu pour untrafic annuel de 400 000 tonnesde marchandises diverses, leport draine aujourd’hui près de3.000.000 tonnes. De quoiaiguisé l’appétit des adeptes desfaux frais dans les opérationsportuaires et douanières.

l’établissement a rompu soncontrat avec nous et opèreactuellement au Port de Cotonouoù les « faux frais » n’existentpresque plus. Aujourd’hui, masociété se cherche. Les vingtdéclarants en douane quitravaillaient avec moi chômentactuellement. C’est dommagepour notre pays ».

Les faux frais, un frein àl’investissement !

En outre, l’argent de lacorruption exigé à tous les

niveaux décourage égalementles commerçants. « Il y a deuxsemaines, ma commanded’appareils informatiques et lesvêtements sont arrivés au Port.Mais les formalités traînenttoujours. Partout, les dessous detable sont exigés. Même ceux quine sont pas des douaniersdemandent les faux frais.

D’autres formes de corruptionssont également constatées dansles formalités douanières au PAL.Parfois, le douanier s’entend avecle transitaire et donne une valeurpar défaut aux marchandises. Lesdeux hommes se partagent après

le surplus. Cette forme decorruption pénalise lepropriétaire de la marchandise etagit directement sur le trésor

Mais avec les « faux frais » qui augmentent au jourle jour, l’établissement a rompu son contrat avecnous et opère actuellement au Port de Cotonou oùles « faux frais » n’existent presque plus.

public. Interrogé sur les faits, lesdouaniers refusent de nousentretenir sur la destinationexacte de ces faux frais. « Nousn’inventons rien ici. Le systèmeexiste bel et bien avant notrearrivée », a réagi sous couvert del’anonymat un contrôleur dedouane.

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remboursement des montantsincriminés. A ce jour, près de 2milliards de FCFA ont étéreversés au trésor public, et 900millions de FCFA de chèquestrésors saisis», résume laCommission.Créée par décret présidentiel enMars 2001, la CommissionNationale de Lutte Contre laCorruption et le SabotageEconomique (CNLSE) sousl’instigation du Président del’époque Gnassingbé Eyadema,a pour mission d’investiguer, decollecter des informations, desensibiliser et de prévenir lacorruption sous toutes sesformes. Présidée par M. FolliviAssiongbon, Journaliste de sonEtat, ancien Chef de Cabinet dela Présidence de la République,ancien Ambassadeur du Togo auGhana puis Secrétaire Généralà la Présidence de la République.La création de la CNLSE a étéimpulsée par le désir du Chef del’Etat d’alors, de voir un peu plusclair dans la façon dont lagestion des biens publics a étéfaite pendant et après la périodede transition connue par le Togoau sortir de la ConférenceNationale en 1991. Afin deconforter les bases légales de lastructure et lui permettre detravailler en toute quiétude, lacommission a échangé avecd’autres commissions nationalesdu monde entier. Ainsi, le Togoavait pris part en 2003 à Méridaau Mexique à la CampagneMondiale contre la Corruptionet a signé le 10 décembre de lamême année la Convention desNations Unies contre laCorruption. Dans la foulée, ellea célébré, le 9 décembre 2004,

La Commission anti-corruption, un instrumentde contrôle ou un épouvantail politique ?

Gangrenées par la corruption, les régies financières publiques,ainsi que plusieurs sociétés d’Etat ont été saignées par des cadresdirigeants. Pour mettre fin à l’hémorragie, une commission anti-corruption a été créée. A tort ou à raison, elle est accusée de nepas s’attaquer aux causes réelles mais de s’en prendre aux faiblessans défense.

plus haut niveau de banque sontimpliqués, il s’agit encore d’unecuisine interne où un agent de labanque a mijoté une saucenauséabonde indigne d’unemployé qui plus est, est unsyndicaliste de renom », arapporté Bonne gouvernance,l’organe d’information de laCNLSE. En quatre annéesd’activités, la pêche aux dossiersa été fructueuse.

700 affaires investiguées enquatre années !

«Les travaux de la Commissiontouchent tous les domaines de lacorruption, du sabotage écono-mique, du trafic d’influence, desfraudes fiscales, des infractionsaux textes régissant les marchéspublics. De la maîtrise de laconsommation du téléphoneofficiel au contrôle des véhiculesadministratifs en passant parl’arrestation et le jugement desauteurs de malversation financièresoit plus de 700 affaires réglées,elle peut se prévaloir ce jour de cesrésultats obtenus…. Il convient derappeler que plusieurs cadres del’administration et des sociétésd’Etat appréhendés pourdétournement de fonds publics ontété déférés à la justice. Ces auteursde malversations diverses ont étécondamnés par le Tribunal dePremière Instance de Lomé àdiverses peines et au

La Mairie de Lomé,l’Etablissement Public etAutonome pour l’Exploitationdes Marchés de Lomé (EPAM),l’Office des Produits Agricolesdu Togo (OPAT), le CentreAdministratif des ServicesEconomiques et Financiers(CASEF), le Trésor public, lesservices judiciaires…. . Toutesces institutions ou organismespublics, ont été la cible de laCommission Nationale de LutteContre la Corruption et leSabotage Economique(CNLSE) pour des affaires dedétournements des denierspublics. En septembre 2004, laCNLSE a reproché à certainsagents et cadres du Trésor publicd’avoir fait volatiliser d’énormesfonds publics. Ils sont accusésd’avoir détourné 1 286 727 037F CFA en manipulant les codesinformatiques pour transformerles salaires en facture dont lesmontants sont encaissés à laBanque Togolaise deDéveloppement. En Novembre2004 à l’Union Togolaise desBanques (UTB) également, desmalversations sont signalées.« Alors que la justice s’apprête àconnaître l’affaire explosive dudétournement de 8 milliards deF CFA à l’UTB, cette Banquevient d’être encore la cible nonconsentante du détournement de77 529 750 F CFA. Comme pourl’affaire Cissoko où des cadres au

Par Sébastien SEGNIAGBETO (Journal Le Regard)

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révéler au grand public les mainsqui ont téléguidé ce dossier. Fautede quoi, les citoyens risquent del’accuser de ne s’attaquer qu’auxpetits, protégeant les intérêts desgrands.

En l’absence du Président de laCommission appelé à d’autrescharges à l’Ambassade du Togoen France, un membre qui arequis l’anonymat, balaie durevers de la main, les reproches.« Ce sont ceux qui redoutentl’efficacité de la Commission etqui ont des choses à se reprocherqui ainsi, cherchent à ladiscréditer » a-t-il dit. « Noustraitons de la même façon lesdossiers dont nous sommes saisis »a-t-il ajouté. Pour lui, « laCommission est toujours enactivité. Seulement, commechaque Togolais peut le constater,depuis que le nouveau chef del’Etat est arrivé, il a donné uneautre orientation à l’actionpolitique en vue d’un apaisementqui fait que une bonne partie desactivités sont en veilleuse, ycompris la Commission ». Au-delà donc du manqued’instrument juridique au sein dela Commission anti-corruption, illui est aujourd’hui reproché, saléthargie, voire sa quasi-disparition sur l’échiquiernational. Pour beaucoup deTogolais, une fois l’éponge passéesur quelques unes desnombreuses sociétés d’Etatvictimes de détournement dedeniers publics, la Commission acessé d’exister. Ils sont nombreuxà attendre de voir comment etavec quels organes les nouvellesautorités en place depuis deuxans, vont combattre cephénomène de corruption qui adétruit les finances publiques dupays.

donc manqué d’objectivité dansson fonctionnement en choisissantde façon sélective les sociétés àenquêter et manquait d’audace oupeut-être de moyens pour aller aubout de tous les dossiers, arguentces détracteurs. Même si elle s’endéfend en soulignant que : « Nousmettons au défi ces accusateurs denous apporter les preuves del’implication d’un ministre ou denous mettre sur la piste d’undétournement effectué par unministre pour voir si laCommission ne mènera pas sesinvestigations jusqu’au bout », il luifaut une bonne dosed’argumentations pourconvaincre le commun desTogolais.

Parlant d’audace, certainsobservateurs estiment que laCommission en avait manqué.Car dans la réponse à notreConfrère le « Combat du Peuple »accusé de défendremaladroitement la cause d’unaccusé dans le dossier de laliquidation de l’OPAT, elle sedéfend de ces allégations.« L’OPAT était une société qui seportait bien et de ce fait, n’auraitjamais dû être liquidée. Pourquoia-t-on liquidé l’OPAT ? Qui ainitié cette procédure deliquidation ? Pourquoi, c’est àcelui-là que cette mission a étéconfiée, lui dont la demanded’inscription sur la liste desCommissaires aux comptes a étérejetée par le Ministère des Financespour insuffisance d’expériences ».Pour l’homme de la rue, si leMinistre a rejeté dans un premiertemps ce dossier, il faut forcémentun autre Ministre ou carrémentun haut gradé du pouvoir pourl’amener à le reconsidérer. Et aulieu de se mettre à poser desquestions, la Commission devraplutôt creuser davantage et

la journée internationale desNations Unies contre lacorruption et invité au cours dela même période, le corpsjudiciaire à un examen deconscience en les appelant àpartir en croisade contre lacorruption à la justice.

Les limites dans l’action !

Avant ou même parallèlement àces actions, se déroulait la traquede ceux que le commun desTogolais pouvait considérercomme les bourreaux des bienspublics. Ce scénario jamaisimaginé avait provoqué unvéritable tollé au sein de lapopulation, émue qu’elle soit devoir des richissimes responsablesde société d’Etat qui passent leplus clair de leur temps à vanterles mérites de leur bien malacquis dans le box des accusés auPalais de Justice de Lomé oud’autres Chefs lieux de préfectureà l’intérieur du pays. Malgrécette apparente efficacité, desvoix s’élèvent aujourd’hui pourémettre des réserves et mêmedresser un réquisitoire contrecette institution qui, à unmoment de la vie du pays, adonné l’impression devéritablement assainir les milieuxdes finances publiques na-tionales.

Pour les tenants de cette thèse, lagarantie donnée à laCommission par le Chef de l’Etaten l’hébergeant dans les locauxmême de la Présidence n’a pasparu aux yeux des membres dela CNLSE, suffisante pourpasser en revue des casimpliquant des Ministres etautres hauts dignitaires dupouvoir qu’elle n’a pas puinquiéter tout le long de sonparcours. La Commission aurait

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au bloc, la femme en travail finirapar succomber ainsi que le bébénaissant.Au service Traumatologie duCHU, un papa en larme arriveavec son enfant d’une dizained’années avec une jambefracturée. Un assistant médical luitend une ordonnance de300.000f cfa mais demande de luitrouver seulement 260.000f pourque l’opération soit faite ailleurs,dans une clinique privée.Résultat, l’opération a échoué.Ces pratiques sont monnaie

La corruption hante les patientsdans les services de santé

Amertume et déception, ce sont là les sentiments des patients etde leurs parents qui sont passés dans les Centres de santé. Lesagents de santé usent de tous les moyens pour extorquer argent,médicaments, et autres équipements aux malades. Impuissantes,les autorités voient le mal prendre de l’ampleur.

comprenant un trousseau envente. La famille répond qu’elles’est déjà préparée. Ce qui nesembla pas plaire à l’agent. Celle-ci s’occupa moins de la femme endouleur, au point qu’au momentde l’intervention, l’on a constatédes complications qui

« Vous vous étiez préparés pour lesgants, le coton, le trousseau. Maispas pour la césarienne, vous devezpayer sinon votre parent ne pourrapas rentrer au bloc », voilàquelques uns des propos quevous ne cessez d’entendre dansles couloirs de nos centres de

santé.Nous sommes au CentreHospitalier Universitaire (CHU)Tokoin de Lomé. Une famille deconditions modestesaccompagne une femmeenceinte en attented’accouchement. Au nombredes formalités d’accueil, la sagefemme propose au groupe unensemble de matériels

nécessitaient la césarienne.Malheureusement, lesaccompagnateurs informés de lasituation, répondirent à la sagefemme qu’ils ne s’étaient paspréparés. « Vous ne vous êtes paspréparés ! Et vous voulez que moi jefasse quoi maintenant » ? L’épouxfit la ronde en ville sans pouvoirréunir la totalité de la sommeexigée. Introduite précipitamment

AROUNA B. Issaka (Journal Le Patriote)

courante dans les maternités, lesservices de traumatologie, degynécologie et d’autres unités desoins du CHU de Tokoin. Lespatients et leurs accompa-gnateurs y dénoncent lasurfacturation des ordonnances,le vol de médicaments desmalades, détournements despatients vers des cliniques privéesoù les soins ne sont pas le plus

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qualification de certains agents està l’origine des déviancesconstatées. L’absence demédecins titulaires à leurs postesa créé une autre catégorie demédecins : les médecins internestitulaires ou externes qui ontinstallé une autre forme decorruption en complicité avec lesdélégués médicaux.Certains agents se réfugientderrière l’argument del’insuffisance de salaires dont ilsbénéficient pour justifier leursactes « on nous aligne despermanences durant la semaine,on se repose à peine et allez-y voircombien nous gagnons à la findu mois ! », se plaint Mohamed,un agent à la descente d’unepermanence.

Au même moment, lesresponsables du CHU sefélicitent des efforts consentis afinde réduire le phénomène qu’ilsreconnaissent. Des actions desensibilisation, des séminaires deformation, des visites desresponsables du ministère de lasanté dans ces centres de santé,les réunions publiques, avec lepersonnel, sont entre autresactions menées pour freiner lefléau. Quelque fois, des rappels àl’ordre sont lancés en vue dedécourager les agents véreux. Endépit de ces efforts, les résultatstardent à venir. « Depuis notreprise de fonction, nous n’avonsjamais cessé de remettre à niveaunos agents. Nous avions augmentéaussi les primes. C’est vrai, cela peutparaître insuffisant mais c’est déjàune bonne chose. Sur le terrain, nousne restons pas passifs, chaque foisque les cas sont avérés, nousn’hésitons pas à frapper fort »,confie un responsable du CHUTokoin. Malgré cette timideaction des autorités sanitaires, lacorruption reste encore présentedans les centres de santé publics.

Mais, il suffit que vous soyez richespour qu’ils fassent tout à votreplace », se rappelle, très indigné,un parent de malade débarquéaux services des urgences.

L’administration hospitalièremalgré les fautes lourdes !

Tous ces comportements anti-professionnels et dangereux necessent de gagner le secteur vitalde la santé, et laissent sur le carreaud’innocentes victimes. Lesautorités sanitaires face à laprogression des actes decorruption, de maltraitance despatients et de leurs familles,d’extorsion de fonds et de produitspharmaceutiques auprès desmalades, ne font pas grand-chose.Plusieurs facteurs concourentactivement ou passivement à cetteexpansion galopante de lacorruption dans ces centres desanté : « il est vrai que les salairesdu personnel sont restés bas sauf les5% d’augmentation dont ils ontbénéficiés depuis début 2007. Maisla situation est tellement pourrie quel’on peut quintupler les salaires, celane découragera pas les corrompusqui en ont pris l’habitude »,s’indigne M. NABEDE Rémy,Délégué Général des cinqsyndicats de personnel de santé ausein du conseil d’administration.Il souligne la mauvaise foi decertains agents notamment lesmédecins qui abandonnent leurspostes pour aller travailler dansleurs cliniques privées. Jusqu’en2005, les cliniques privéess’élevaient à 236 sur toutel’étendue du territoire contre 1004formations sanitaires. Le manquede personnel, d’infrastructures, dematériels de travail fait quequelque fois les parents despatients sont obligés de soudoyerles agents afin que ceux-cis’occupent rapidement et bien deleurs malades. Le manque deformation mais surtout de

souvent efficaces, avec desprescriptions « inutiles » à seulefin de soutirer des sous auxmalades. En dépit des coûtsabordables de soins pratiquésdans les centres publics de santé,certains patients n’aiment pluss’aventurer dans cesétablissements. Lescomportements du personnel desanté n’inspirent plus confianceaux familles des malades.

Des agents plus mendiantsque soigneurs

Certains agents le plus souvent,se comportent comme demendiants. Ils accomplissent leurtravail à la tête du patient. Selonque vous soyez riches ou pauvres,ils se précipitent pour s’occuperde vous ou vous ignorent dansvotre souffrance. Honneur àvous si vous apparaissez aisé,certains sont même prêts àdébourser pour s’occuper devous, à se faire rembourser aprèset sûrement avec un intérêt. Unaccompagnateur témoigne :« dès que les agents vous voientarriver, ils se précipitent pour vousdemander ce que vous cherchez, cequ’on vous a prescrit, vous indiquelà où vous pouvez trouver lesproduits ou vous proposent leurassistance. Quelque fois, eux-mêmescourent pour vous chercher ce dontvous avez besoin. C’est de cettefaçon que les agents vous traitentselon votre apparence ». Les agentsde santé indexés sont plus portésvers les patients riches. Leurmépris pour les démunis estsouvent très remarquable. Lesparents des malades sont sidécouragés et ne savent pas quefaire. « Malheur à vous si vous êtespauvres. Ils restent indifférents etquelquefois quand vous leurdemandez des renseignements, ilsrépondent violemment ou vousrépondent par des gestes de tête ouvous accompagnent de jurons.

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RédactionEtonam AKAKPO AHIANYO

Tchaboré BOURAIMAJean-Claude Akuété ABALO

Samuel ASSANHIssaka B. AROUNA

Jean-Pierre Bawela BASSIM’NAOlivier Koffi GLAKPE

Sébastien SEGNIAGBETOCoordination

Rufin B. GODJO (FES-Bénin)

ConsultantFrançois LAÏBICaricaturiste

Donisen DonaldMise en page

Georges K. APETSIImpression

Services ComprisTirage : 2000 ex.

Directeur de la PublicationAugustin Koffi AMEGA

Rédacteur en ChefHonoré BLAO

Secrétaire de RédactionCrédo TETTEHAbass ISSAKA

Adresse : BP. 81213 LoméTél./Fax: 00228 226 13 70E-mail: [email protected]

· l’émergence et laconsolidation d’une culturesyndicale responsable quitienne compte des intérêtsdes travailleurs mais aussides défis socio-économiquesdes temps modernes.

· la promotion du leadershipféminin dans les médias, lesorganisations de la sociétécivile, les syndicats, les partispolitiques et les entreprises.

Depuis 2003, le bureau de laFES à Cotonou assure lacoordination du projet régionalpour l’accompagnement duprocessus de mise en œuvre del’Accord de Cotonou. A traversles séances d’information, deformation et d’appui audéveloppement de position, laFES apporte son assistance à lamise en réseau de diversesorganisations en vue del’élaboration de stratégies pourle suivi de l’Accord de Cotonouet l’Accord PartenariatEconomique (APE).

un nombre considérabled’activités en collaboration avecses partenaires que sont lesassociations de professionnels desmédias, les organisations de lasociété civile, les centralessyndicales, les associations defemmes et divers autresinstitutions. Les programmes dela FES visent à accompagner lesefforts de ses partenaires pour :

· la consolidation de la libertéd’expression et lerenforcement de capacités desprofessionnels des médias.

· le renforcement des capacitésdes organisations de la sociétécivile en vue de laconsolidation de leur rôle demédiation entre lespopulations et les décideurspolitiques notamment sur lesthématiques relatives à la miseen œuvre l’Accord departenariat entre les paysd’Afrique, Caraïbes etPacifique (ACP) et l’UnionEuropéenne (UE) deCotonou.

La Friedrich-Ebert-Stiftung(FES) est une institutionpolitique, culturelle, privée etd’utilité publique qui souscritaux idées et aux valeursfondamentales de la démocratiesociale et du mouvementouvrier. Fondée en Allemagne en1925, elle porte le nom dupremier président allemand,Friedrich Ebert, dont elle entendpoursuivre l’œuvre en faveurd’une politique de liberté, desolidarité et de justice sociale.

La FES contribue aurenforcement de la démocratieet au processus dedéveloppement à travers sesbureaux répartis dans diverspays d’Afrique, d’Asie,d’Amérique Latine et d’Europede l’Est. Le bureau régional deCotonou compte parmi les dix-neuf représentations de la FESen Afrique Subsaharienne.

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