4
social en australe e bimensuel ro , e aire parti communiste international (programme communiste) CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI : La r_endk:atlon d. la lIgn. qui V8 de Marx Uni ne, la Correspondance : Abonnements : 13 8 ANNEE - 223 fond_Ion de l'IntemMlonale Communlate et du Parti Communlet. d'Italie (Livourne, 1921) : la lutte 20, rue Jean-Bouton - 75012 Parll 1 an: 30 F (300 FB) LE NUMERO: 1,50 FF de la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int.mallonal., contr. la th60rle du oc .ocla- Versements : 6 mois: 15 F (150 FB) lIame dan. un aeul paya.. .t la cont.. -rtvolutlon .tallnlenn.: le relu. d.. Front populaire. et d.. pli fermé: 44 F et 23 F 15 FB - 1 FS blocs d. la R_lat.nce; la tlch. difficile de re.tauratlon de la doctrine _ de l'organl.atlon r6volutlon- Chtque bancaire ou oc programme communlat... naïr.. , en lIalaon avec la ci.... ouvrltr., contr. la' politique personnelle et 61ec1orallat •. C.C.P. 2.202-22 MarHme 1 an: 32 F (320 FB) du 26 juin au 9 juil. 76 1 Sur la ligne de faille nord-sud de l'ordre impérialiste mondial Le uolcan dU Proche-Orient Quel est le principe qui guide le Jeu corn pliqué des forces qui se meuvent sur la scène sanglante du Proche-Orient ? Pour 1e déchlff rer, il faut reprendre le cours des événements de ces dernières décennies. Lorsque la Sainte-Alliance im- périalis te anglo-américano- russe flanquée de la France a installé la colonie d'Israël en « net- toyant » le pays, elle a fait des paysans palestiniens expropriés un formidable facteur de désé- quilibre de toute la région et les a transformés en véritable avant-garde des masses plé- béiennes et paysannes de tout le Proche-Orient dans la lutte contre l'impérialisme et son bastion avancé, l'Etat sioniste. Les classes dominantes ara- bes les plus entreprenantes, en Égypte et en Syrie, ont profité des péripéties de la concur- rence entre les vieux impérialis- mes franco-anglais en déclin et les nouveaux maîtres américains et russes, pour faire valoir quel- ques exigences propres et affir- mer une souveraineté à laquelle J'intervention américaine au Li- ban en 1958, lors de la création de la République Arabe Unie, a imposé une limite jusqu'ici mal- heureusement restée absolue. La révolution arabe, tant en Egypte que dans le Croissant fertile, devait nécessairement, tout comme la résistance pales- tinienne, s'affronter à l'Etat ~_ d'Israël, qui ne peut vivre sans , agresser les intérêts nationaux des classes dominantes arabes, et sans jeter en permanence des étincelles dans la poudrière des vieux rapports sociaux de la région. Le romantisme nassérien, qui a su maintenir le radicalisme du « socialisme musulman » dans les limites de la « révolution par en haut », c'est-à-dire du compro- mis des forces bourgeoises et prébourgeoises avec les vieilles classes et l'impérialisme, n'a pu survivre à la guerre des six jours; cette dernière, en démon- trant aux régimes arabes leur incapacité à combattre Israël en restant en-deçà de leur conserva- tisme social, donnait la clef de la situation à l'oncle Sam, qui n'attendait plus que le moment pour revenir en pacificateur d'abord en Egypte puis dans le Croissant fertile, après les flirts avec Moscou. Le tournant formel fut celui de l'acceptation du plan Rogers par Nasser en juillet 70 - im- médiatement suivi par Hussein - : ce plan signifiait l'abandon des Palestiniens et l'exigence de leur soumission au régime d'Am- man. Ces derniers, qui s'étaient constitués en Jordanie un vérita- ble Etat dans l'Etat, tentèrent dans un sursaut de résister mais furent impitoyablement réprimés par le boucher d'Amman, à deux reprises, en septembre 70, le « septembre noir », puis en juillet 71. __.,..' La guerre d'octobre 73 fut le baroud d'honneur nécessaire à Sadate pour créer un front de classes à l'intérieur tout en éli- minant la phrase nassérienne de- venue inutile depuis que ce der- nier avait offert le « progressis- me musulman » en hommage à Fayçal, sacré leader unique de ~ la Ligue arabe, nécessaire aussi _/' pour faire accepter la suzerai- neté ouverte des Etats-Unis et s'assurer des atouts militaires dans le compromis avec Israël sur cette nouvelle base. C'était désormais Assad qui pouvait passer pour le continua- teur de Nasser, bien que la Sy- rie n'ait pas bougé le petit doigt lors du massacre de Hussein, et bien que la guerre d'octobre 73 ait été conçue uniquement com- me une guerre entre Etats, dans laquelle on se garda bien de mettre les fedayins dans le coup. Hélas pour lui, l'attitude de Sadate dans la dernière guerre montrait que l'Egypte était ca- pable de faire cavalier seul, que Damas pouvait se retrouver, dans ces conditions une guerre est insoutenable, con- traint de s'entendre avec Israël. C'est tout juste si l'aide à l'OLP pouvait lui 'servir de moyen de négociation. Mais le plus grand malheur pour le « progressis- me » d'Assad vint du fait qu'après 70-71 c'est le Liban qui était destiné à devenir la pou- drière du Proche-Orient car il s'y conjugue les poussées anti- féodales et les élans de la résis- tance palestinienne qui se heur- tent au mur des privilèges con- fessionnels garantis, en dernier ressort, par la 6 c flotte. Or Da- mas est nécessairement impli- , qué au Liban pour de profondes raisons économiques, sociales et historiques. L'Amérique le savait bien, elle qui depuis 70 entretient de bons rapports avec Damas sans que Moscou puisse là non plus dire grand-chose, sous le prétexte supérieur d'éviter des explosions dangereuses pour le monde en- tier. Elle savait de plus, et l'ex- périence de la dernière année le confirme, que la Syrie est mal- gré tout le seul Etat capable de maintenir l'ordre au Liban en alliant la force et le mensonge, cette dernière arme que Tel- Aviv, Washington ou Paris se- raient bien incapables de manier vis-à-vis des masses arabes. D'ailleurs les interventions is- raéliennes au Liban en 72 et 73, si elles ont dressé les Phalanges et l'Etat contre les Palestiniens, ont soudé les rangs des masses Iibano-palestiniennes. Kissinger a su merveilleusement tirer parti du besoin de Damas de né- gocier avec Israël, de son exi- gence d'ordre dans la région et de... ses aspirations nationales pour désigner, malgré lui mais tout naturellement, Assad com- me le nouveau gendarme : dans le plan américain, Damas aurait pour mission de fédérer la Sy- rie, la Jordanie, le ou les Libans (ou les morceaux qui en reste- raient après entente avec Is- raël !) et une Palestine arabe sous sa houlette. D'ailleurs, dans les faits, la fédération fonc- tionne avec Amman, et le seul Etat au Liban c'est aujourd'hui Damas, aidé par les Phalanges chrétiennes et avec la bénédic- tion de Frangié et du gouverne- ment qui disposent de cette apparence de légitimité que con- fère l'usage de la force et que favorise l'astuce constitution- nelle. Le seul problème réside dans l'humeur des masses libano-pa- lestiniennes : ici l'action des DANS CE NUMERO - Leur cc front unique » et le nôtre ( 4) : l'OC-R et l'OC- GOP dans les marais du populisme. La solidarité avec la lutte des soldats (3) : mouvement de soutien et antimilitarisme. - Le bulletin PTT. - Une lutte des élèves-infirmiè- res. - En Italie : de la stratégie de la tension à la tsratégle de la pacification. - La politique d'austérité en Angleterre... et en Italie. chars syriens - sur l'efficacité desquels, comme moyen « pour arriver à la paix~) Moscou émet des doutes ... une bonne semaine après la deuxième vague de leur invasion - se conjugue au rôle paralysant des directions politiques «islamo-progressis- tes », Les organisations de la résis- tance sont devant l'alternative suivante: ou se soumettre à Da- mas, ou affronter un nouveau « septembre noir », bien que les termes ne soient pas tout à fait contradictoires, et que l'al- ternative ait du mal à s'impo- ser, en raison de la désintégra- tion de la Saïka dans le feu des combats, et des troubles suscités par la guerre en Syrie même, mais la France et l'Amérique se tiennent prêtes. Quoi qu'il en soit, la sale besogne syrienne s'accomplit avec la bénédiction d'Israël, mais ce sera une autre affaire que de faire accepter à l'Etat sioniste la renaissance d'une Grande Syrie, même réalisée « à la prussienne » et sous l'égide du maître commun, l'Amérique. L'ironie est que maintenant Sadate et Fayçal vont pouvoir se payer le luxe de soutenir, au moins en paroles, l'OLP, afin de faire valoir quelques petits inté- rêts dans les grands marchanda- ges. Soyons-en sûrs, la future possible Conférence de Paris de- vra définir le nouvel ordre impé- rialiste au Proche-Orient. Elle constatera la marginalisation de l'influence russe à l'Irak et au y émen, et sacrera le nouvel arbitre des inévitables disputes entre Israël, la Syrie et l'Egypte, le pire de tous, celui dont les tenailles sont les plus étouffan- tes, l'impérialisme américain. Un ordre garanti par le dollar et les marines, avec l'aide accessoire des parachutistes français en mal de « gloire » et des casques verts de la Ligue arabe, et à dis- tance par Téhéran et Ryad. Mais quelle est la clef de cet ordre ? C'est toujours l'écrasement de la Palestine qui voit se concen- trer sur elle toutes les forces mondiales et locales de la con- tre-révolution militante ! (suite page 4) La « vlctolre du MPLA sur l'Afrique du Sud, gendarme de l'Afrique australe, véritable canon braqué sur tous les mouvements d'émancIpation de la région, écrivions-nousen février 76 dans ce journal, dépasse de loin l'importance somme toute limitée de l'engagement. militaire proprement dit. Elle est déjà un encouragement formidable à la lutte des exploités et des opprimés dans toute cette partie de l'Afrique la plus Industrielle et en même temps la plus explosive du continent. Mais elle a une portée plus large encore, une véritable portée historique. C'est, une victoire du mouvement d'émancipation de la race noire contre l'oppression séculaire perpétrée par la race blanche. Le succès militaire devient ainsi une vic- toire morale qui doit faire souffler sur toute l'Afrique opprimée un vent libérateur [...] D. Le' séisme Afrique Depuis, la guérilla s'est forte- ment développée en Rhodésie et aujourd'hui le Rand vient de con- naître la plus grande vague d'émeu- tes de son histoire. Les étudiants noirs ont commencé par manifes- ter contre l'enseignement obliga- toire de l'afrikaan, la langue des boers, entraînant avec eux des groupes d'étudiants blancs, mais surtout les masses prolétariennes des townships de Soweto et d'Ale- xandra, les plus grandes villes ou- vrières noires, celles qui concen- trent les masses soumises à la ségrégation institutionnelle, aux lois discriminatoires sur l'emploi et la résidence, qui souffrent du régime du pass et des lois racis- tes, et qui sont privées de tous les droits élémentaires, sociaux, écono- miques et politiques. Le bilan de la répression est terrible : officiellement plus de 130morts et de 1.200blessés. Was- hington peut bien chercher à venir porter la bonne parole de la « justice raciale » en Afrique aus- trale : sans doute alors ne faut-il pas considérer les noirs améri- cains en révolte comme des noirs opprimés puisqu'ils bénéficient de l'égalité théorique des droits mais comme de simples bandits de droit commun ? Paris peut bien feindre de s'indigner des « méthodes utili- sées » : n'arme-t-il pas jusqu'aux dents un régime consacré par tous les impérialismes occidentaux com- me le gendarme local ? L'opinion démocratique d'ici peut bien s'émouvoir et égrener un chapelet d'imprécations moralisantes : notre bonne gauche, PCF en tête, a-t-elle bougé le petit doigt lors des massa- cres perpétrés par l'Etat impéria- liste français cette fois, à Basse- Terre et à Pointe-à-Pitre en 1967? Se démène-t-elle autant quand la France démocratique massacre au Tchad, au Sénégal, à la Réunion ou s'est-elle autant indignée lors des massacres de Sétif, de Constantine, de Madagascar, du Cameroun, de la guerre d'Algérie et de celle de d'Indochine ? Elle les a cautionnés, dans l'opposition comme au gou- vernement. Elle est le larbin de l'impérialisme français. L'ONU peut bien condamner « unanimement » la répression fé- roce de Vorster et se donner ainsi bonne conscience en faisant croire que tout le malheur arrive par manque de démocratie : et elle souhaite en effet arriver par des réformes à contenir de dangereuses explosions dans une région du monde qui est d'une importance stratégique capitale et qui concen- tre à elle seule plus de la moitié des industries et des investisse- ments étrangers en Afrique. Certes le régime de Vorster est un régime archaïque, nécessaire- ment voué à disparaître car les formes négrières d'exploitation et d'oppression y sont devenues d'au- tant plus insoutenables qu'elles sont dépassées par les besoins du développement du capitalisme lui- même. A ce sujet, la flambée de violences actuelles, au moment précis où Vorster conseille à son ami Smith de dialoguer avec les leaders noirs afin de conjurer un violent séisme, démontre s'il était besoin que tout l'édifice de l'apar- theid ne peut être réformé, que ce régime doit périr par la violence. Mais ce dernier est-il simplement l'expression de la' domination des petits blancs d'Afrique du Sud ? Non : ces derniers ont bénéficié de privilèges aussi parce qu'ils se sont fait - même s'ils ont une tradition de revendications et d'exigences propres - les instruments et les garants de l'extorsion des richesses naturelles et humaines de la région par l'impérialisme anglais d'abord, puis anglo-saxon, avant que n'arri- vent sur les rangs la France, le Ja- pon et bien d'autres requins. Les massacres de Soweto sont donc les actes de défense non seulement de l'ordre négrier de Vorster, mais aussi de l'ordre im- périaliste et démocratique dont le régime anglo-afrikaaner n'est qu'une expression dans les condi- tions historiques et sociales de l'Afrique australe. Il importe aux communistes ré- volutionnaires d'arracher complè- tement le voile hypocrite de la démocratie impérialiste que les masses noires d'Afrique australe contribuent à déchirer dans leur révolte mais que le social-impéria- lisme tente ici de raccomoder par tous les moyens, à des fins de con- servation de l'ordre établi. Les prolétaires d'Europe et d'Amérique doivent savoir que la lutte généreuse des masses noires opprimées contre les formes né- grières d'exploitation et la ségré- gation raciale fait partie Intë- grante de leur lutte contre leurs ennemis à eux aussi, les grandes bourgeoisies blanches, gavées de richesses, bardées de canons et de missiles, entourées de cohortes de mercenaires et valets, empomma- dées de démocratie trompeuse, bouffies d'orgueil racial et de haine antiprolétarienne. A l'aube d'une période où ils re- cherchent confusément la voie dif- ficile de la reprise de la lutte in- dépendante de classe, encombrée par les mille et une entraves po- sées par le réformisme social qui se nourrit de la domination impé- rialiste et de la rente monopoliste, obscurcie par l'épaisse fumée des mensonges de l'opportunisme « ou- vrier » social-impérialiste,c'est une donnée qu'il serait catastrophique d'ignorer. Qu'ils comprennent que ces révoltes sont une aide pré- cieuse à son combat ! Qu'ils n'ou- blient pas de donner la leur en re- tour ! Là réside le véritable inter- nationalisme.

de la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int ... · social en australe e bimensuel ro, e • aire parti communiste international (programme communiste) CE QUI DISTINGUE

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: de la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int ... · social en australe e bimensuel ro, e • aire parti communiste international (programme communiste) CE QUI DISTINGUE

social enaustrale

ebimensuel

ro,e •aire

parti communiste international (programme communiste)CE QUI DISTINGUE NOTRE PARTI : La r_endk:atlon d. la lIgn. qui V8 de Marx • Uni ne, • la Correspondance : Abonnements : 138 ANNEE - N° 223

fond_Ion de l'IntemMlonale Communlate et du Parti Communlet. d'Italie (Livourne, 1921) : la lutte 20, rue Jean-Bouton - 75012 Parll 1 an: 30 F (300 FB) LE NUMERO: 1,50 FFde la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int.mallonal., contr. la th60rle du oc .ocla- Versements : 6 mois: 15 F (150 FB)lIame dan. un aeul paya.. .t la cont.. -rtvolutlon .tallnlenn.: le relu. d.. Front populaire. et d.. pli fermé: 44 F et 23 F 15 FB - 1 FSblocs d. la R_lat.nce; la tlch. difficile de re.tauratlon de la doctrine _ de l'organl.atlon r6volutlon- Chtque bancaire ou oc programme communlat...naïr.. , en lIalaon avec la ci.... ouvrltr., contr. la' politique personnelle et 61ec1orallat•. C.C.P. 2.202-22 MarHme 1 an: 32 F (320 FB) du 26 juin au 9 juil. 76

1Sur la ligne de faille nord-sud de l'ordre impérialiste mondial

Le uolcan dU Proche-OrientQuel est le principe qui guide le Jeu corn pliqué des forces qui se meuvent sur la scène

sanglante du Proche-Orient ? Pour 1e déchlff rer, il faut reprendre le cours des événementsde ces dernières décennies.

Lorsque la Sainte-Alliance im-périalis te anglo-américano- russeflanquée de la France a installéla colonie d'Israël en « net-toyant » le pays, elle a fait despaysans palestiniens expropriésun formidable facteur de désé-quilibre de toute la région etles a transformés en véritableavant-garde des masses plé-béiennes et paysannes de toutle Proche-Orient dans la luttecontre l'impérialisme et sonbastion avancé, l'Etat sioniste.

Les classes dominantes ara-bes les plus entreprenantes, enÉgypte et en Syrie, ont profitédes péripéties de la concur-rence entre les vieux impérialis-mes franco-anglais en déclin etles nouveaux maîtres américainset russes, pour faire valoir quel-ques exigences propres et affir-mer une souveraineté à laquelleJ'intervention américaine au Li-ban en 1958, lors de la créationde la République Arabe Unie, aimposé une limite jusqu'ici mal-heureusement restée absolue.

La révolution arabe, tant enEgypte que dans le Croissantfertile, devait nécessairement,tout comme la résistance pales-tinienne, s'affronter à l'Etat

~_ d'Israël, qui ne peut vivre sans, agresser les intérêts nationaux

des classes dominantes arabes,et sans jeter en permanence desétincelles dans la poudrière desvieux rapports sociaux de larégion.

Le romantisme nassérien, quia su maintenir le radicalisme du« socialisme musulman » dansles limites de la « révolution paren haut », c'est-à-dire du compro-mis des forces bourgeoises etprébourgeoises avec les vieillesclasses et l'impérialisme, n'a pusurvivre à la guerre des sixjours; cette dernière, en démon-trant aux régimes arabes leurincapacité à combattre Israël enrestant en-deçà de leur conserva-tisme social, donnait la clef dela situation à l'oncle Sam, quin'attendait plus que le momentpour revenir en pacificateurd'abord en Egypte puis dans leCroissant fertile, après les flirtsavec Moscou.

Le tournant formel fut celuide l'acceptation du plan Rogerspar Nasser en juillet 70 - im-médiatement suivi par Hussein- : ce plan signifiait l'abandondes Palestiniens et l'exigence deleur soumission au régime d'Am-man. Ces derniers, qui s'étaientconstitués en Jordanie un vérita-ble Etat dans l'Etat, tentèrentdans un sursaut de résister maisfurent impitoyablement répriméspar le boucher d'Amman, à deuxreprises, en septembre 70, le« septembre noir », puis enjuillet 71.

__.,..' La guerre d'octobre 73 fut lebaroud d'honneur nécessaire àSadate pour créer un front declasses à l'intérieur tout en éli-minant la phrase nassérienne de-venue inutile depuis que ce der-nier avait offert le « progressis-me musulman » en hommage àFayçal, sacré leader unique de

~ la Ligue arabe, nécessaire aussi_/' pour faire accepter la suzerai-

neté ouverte des Etats-Unis ets'assurer des atouts militairesdans le compromis avec Israëlsur cette nouvelle base.

C'était désormais Assad quipouvait passer pour le continua-teur de Nasser, bien que la Sy-rie n'ait pas bougé le petit doigtlors du massacre de Hussein, etbien que la guerre d'octobre 73ait été conçue uniquement com-me une guerre entre Etats, danslaquelle on se garda bien demettre les fedayins dans le coup.

Hélas pour lui, l'attitude deSadate dans la dernière guerremontrait que l'Egypte était ca-pable de faire cavalier seul, queDamas pouvait se retrouver,dans ces conditions où uneguerre est insoutenable, con-traint de s'entendre avec Israël.C'est tout juste si l'aide à l'OLPpouvait lui 'servir de moyen denégociation. Mais le plus grandmalheur pour le « progressis-me » d'Assad vint du faitqu'après 70-71c'est le Liban quiétait destiné à devenir la pou-drière du Proche-Orient car ils'y conjugue les poussées anti-féodales et les élans de la résis-tance palestinienne qui se heur-tent au mur des privilèges con-fessionnels garantis, en dernierressort, par la 6c flotte. Or Da-mas est nécessairement impli-

, qué au Liban pour de profondesraisons économiques, sociales ethistoriques.

L'Amérique le savait bien, ellequi depuis 70 entretient de bonsrapports avec Damas sans queMoscou puisse là non plus diregrand-chose, sous le prétextesupérieur d'éviter des explosionsdangereuses pour le monde en-tier. Elle savait de plus, et l'ex-périence de la dernière année leconfirme, que la Syrie est mal-gré tout le seul Etat capablede maintenir l'ordre au Liban enalliant la force et le mensonge,cette dernière arme que Tel-Aviv, Washington ou Paris se-raient bien incapables de maniervis-à-vis des masses arabes.D'ailleurs les interventions is-raéliennes au Liban en 72 et 73,si elles ont dressé les Phalangeset l'Etat contre les Palestiniens,ont soudé les rangs des massesIibano-palestiniennes. Kissingera su merveilleusement tirerparti du besoin de Damas de né-gocier avec Israël, de son exi-gence d'ordre dans la région etde... ses aspirations nationalespour désigner, malgré lui maistout naturellement, Assad com-me le nouveau gendarme : dansle plan américain, Damas auraitpour mission de fédérer la Sy-rie, la Jordanie, le ou les Libans(ou les morceaux qui en reste-raient après entente avec Is-raël !) et une Palestine arabesous sa houlette. D'ailleurs,dans les faits, la fédération fonc-tionne avec Amman, et le seulEtat au Liban c'est aujourd'huiDamas, aidé par les Phalangeschrétiennes et avec la bénédic-tion de Frangié et du gouverne-ment qui disposent de cetteapparence de légitimité que con-fère l'usage de la force et que

favorise l'astuce constitution-nelle.

Le seul problème réside dansl'humeur des masses libano-pa-lestiniennes : ici l'action des

DANS CE NUMERO- Leur cc front unique » et le

nôtre (4 ) : l'OC-R et l'OC-GOP dans les marais dupopulisme.La solidarité avec la luttedes soldats (3) : mouvementde soutien et antimilitarisme.

- Le bulletin PTT.- Une lutte des élèves-infirmiè-

res.- En Italie : de la stratégie de

la tension à la tsratégle dela pacification.

- La politique d'austérité enAngleterre... et en Italie.

chars syriens - sur l'efficacitédesquels, comme moyen « pourarriver à la paix~) Moscouémet des doutes ... une bonnesemaine après la deuxième vaguede leur invasion - se conjugueau rôle paralysant des directionspolitiques «islamo-progressis-tes »,

Les organisations de la résis-tance sont devant l'alternativesuivante: ou se soumettre à Da-mas, ou affronter un nouveau« septembre noir », bien queles termes ne soient pas tout àfait contradictoires, et que l'al-ternative ait du mal à s'impo-ser, en raison de la désintégra-tion de la Saïka dans le feu descombats, et des troubles suscitéspar la guerre en Syrie même,mais la France et l'Amérique setiennent prêtes.

Quoi qu'il en soit, la salebesogne syrienne s'accomplitavec la bénédiction d'Israël,mais ce sera une autre affaireque de faire accepter à l'Etatsioniste la renaissance d'uneGrande Syrie, même réalisée « àla prussienne » et sous l'égidedu maître commun, l'Amérique.

L'ironie est que maintenantSadate et Fayçal vont pouvoir sepayer le luxe de soutenir, aumoins en paroles, l'OLP, afin defaire valoir quelques petits inté-rêts dans les grands marchanda-ges. Soyons-en sûrs, la futurepossible Conférence de Paris de-vra définir le nouvel ordre impé-rialiste au Proche-Orient. Elleconstatera la marginalisation del'influence russe à l'Irak et auyémen, et sacrera le nouvelarbitre des inévitables disputesentre Israël, la Syrie et l'Egypte,le pire de tous, celui dont lestenailles sont les plus étouffan-tes, l'impérialisme américain. Unordre garanti par le dollar et lesmarines, avec l'aide accessoiredes parachutistes français enmal de « gloire » et des casquesverts de la Ligue arabe, et à dis-tance par Téhéran et Ryad. Maisquelle est la clef de cet ordre ?C'est toujours l'écrasement dela Palestine qui voit se concen-trer sur elle toutes les forcesmondiales et locales de la con-tre-révolution militante !

(suite page 4)

La « vlctolre du MPLA sur l'Afrique du Sud, gendarme de l'Afriqueaustrale, véritable canon braqué sur tous les mouvements d'émancIpationde la région, écrivions-nousen février 76 dans ce journal, dépasse de loinl'importance somme toute limitée de l'engagement.militaire proprementdit. Elle est déjà un encouragement formidable à la lutte des exploitéset des opprimés dans toute cette partie de l'Afrique la plus Industrielleet en même temps la plus explosive du continent. Mais elle a une portéeplus large encore, une véritable portée historique. C'est, une victoire dumouvement d'émancipation de la race noire contre l'oppression séculaireperpétrée par la race blanche. Le succès militaire devient ainsi une vic-toire morale qui doit faire souffler sur toute l'Afrique opprimée un ventlibérateur [...] D.

Le' séismeAfrique

Depuis, la guérilla s'est forte-ment développée en Rhodésie etaujourd'hui le Rand vient de con-naître la plus grande vague d'émeu-tes de son histoire. Les étudiantsnoirs ont commencé par manifes-ter contre l'enseignement obliga-toire de l'afrikaan, la langue desboers, entraînant avec eux desgroupes d'étudiants blancs, maissurtout les masses prolétariennesdes townships de Soweto et d'Ale-xandra, les plus grandes villes ou-vrières noires, celles qui concen-trent les masses soumises à laségrégation institutionnelle, auxlois discriminatoires sur l'emploiet la résidence, qui souffrent durégime du pass et des lois racis-tes, et qui sont privées de tous lesdroits élémentaires, sociaux, écono-miques et politiques.

Le bilan de la répression estterrible : officiellement plus de130morts et de 1.200blessés. Was-hington peut bien chercher à venirporter la bonne parole de la« justice raciale » en Afrique aus-trale : sans doute alors ne faut-ilpas considérer les noirs améri-cains en révolte comme des noirsopprimés puisqu'ils bénéficient del'égalité théorique des droits maiscomme de simples bandits de droitcommun ? Paris peut bien feindrede s'indigner des « méthodes utili-sées » : n'arme-t-il pas jusqu'auxdents un régime consacré par tousles impérialismes occidentaux com-me le gendarme local ? L'opiniondémocratique d'ici peut biens'émouvoir et égrener un chapeletd'imprécations moralisantes : notrebonne gauche, PCF en tête, a-t-ellebougé le petit doigt lors des massa-cres perpétrés par l'Etat impéria-liste français cette fois, à Basse-Terre et à Pointe-à-Pitre en 1967?Se démène-t-elle autant quand laFrance démocratique massacre auTchad, au Sénégal, à la Réunion ous'est-elle autant indignée lors desmassacres de Sétif, de Constantine,de Madagascar, du Cameroun, dela guerre d'Algérie et de celle ded'Indochine ? Elle les a cautionnés,dans l'opposition comme au gou-vernement. Elle est le larbin del'impérialisme français.

L'ONU peut bien condamner« unanimement » la répression fé-roce de Vorster et se donner ainsibonne conscience en faisant croireque tout le malheur arrive parmanque de démocratie : et ellesouhaite en effet arriver par desréformes à contenir de dangereusesexplosions dans une région dumonde qui est d'une importancestratégique capitale et qui concen-tre à elle seule plus de la moitiédes industries et des investisse-ments étrangers en Afrique.

Certes le régime de Vorster estun régime archaïque, nécessaire-ment voué à disparaître car lesformes négrières d'exploitation etd'oppression y sont devenues d'au-

tant plus insoutenables qu'ellessont dépassées par les besoins dudéveloppement du capitalisme lui-même. A ce sujet, la flambée deviolences actuelles, au momentprécis où Vorster conseille à sonami Smith de dialoguer avec lesleaders noirs afin de conjurer unviolent séisme, démontre s'il étaitbesoin que tout l'édifice de l'apar-theid ne peut être réformé, que cerégime doit périr par la violence.

Mais ce dernier est-il simplementl'expression de la' domination despetits blancs d'Afrique du Sud ?Non : ces derniers ont bénéficié deprivilèges aussi parce qu'ils se sontfait - même s'ils ont une traditionde revendications et d'exigencespropres - les instruments et lesgarants de l'extorsion des richessesnaturelles et humaines de la régionpar l'impérialisme anglais d'abord,puis anglo-saxon, avant que n'arri-vent sur les rangs la France, le Ja-pon et bien d'autres requins.

Les massacres de Soweto sontdonc les actes de défense nonseulement de l'ordre négrier deVorster, mais aussi de l'ordre im-périaliste et démocratique dont lerégime anglo-afrikaaner n'estqu'une expression dans les condi-tions historiques et sociales del'Afrique australe.

Il importe aux communistes ré-volutionnaires d'arracher complè-tement le voile hypocrite de ladémocratie impérialiste que lesmasses noires d'Afrique australecontribuent à déchirer dans leurrévolte mais que le social-impéria-lisme tente ici de raccomoder partous les moyens, à des fins de con-servation de l'ordre établi.

Les prolétaires d'Europe etd'Amérique doivent savoir que lalutte généreuse des masses noiresopprimées contre les formes né-grières d'exploitation et la ségré-gation raciale fait partie Intë-grante de leur lutte contre leursennemis à eux aussi, les grandesbourgeoisies blanches, gavées derichesses, bardées de canons et demissiles, entourées de cohortes demercenaires et valets, empomma-dées de démocratie trompeuse,bouffies d'orgueil racial et de haineantiprolétarienne.

A l'aube d'une période où ils re-cherchent confusément la voie dif-ficile de la reprise de la lutte in-dépendante de classe, encombréepar les mille et une entraves po-sées par le réformisme social quise nourrit de la domination impé-rialiste et de la rente monopoliste,obscurcie par l'épaisse fumée desmensonges de l'opportunisme « ou-vrier » social-impérialiste,c'est unedonnée qu'il serait catastrophiqued'ignorer. Qu'ils comprennent queces révoltes sont une aide pré-cieuse à son combat ! Qu'ils n'ou-blient pas de donner la leur en re-tour ! Là réside le véritable inter-nationalisme.

Page 2: de la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int ... · social en australe e bimensuel ro, e • aire parti communiste international (programme communiste) CE QUI DISTINGUE

'%

Le bulletin PTTNos militants ont diffusé au mois de juin le premier numéro d'un

bulletin, destiné aux travailleurs des centres de tri parisiens, dontvoici l'article de fond :

Dans l'entreprise capitaliste que sont les PTT, quelque 200.000 sala-riés .dù cadre C et D auxquels s'ajoutent 80.000 auxiliaires voient leursconditions de vie et de travail se dégrader à un rythme de plus en plusrapide. Déjà tributaires des plus bas salaires de la fonction publique,la grande majorité d'entre nous, surtout les plus jeunes touchent entre1.700 et 2.000 F. Ces salaires misérables qui ne permettent pas de faireface aux besoins les plus immédiats d'une famille ouvrière, nous con-traignent à nous plier toujours plus aux exigences barbares ducapital.

Plus de la moitié des agents des centres de tri travaillent de nuit,ce qui permet d'accroître le salaire d'une prime mensuelle d'environ350 F, mais au détriment de la santé. Beaucoup de postiers doiventde plus faire régulièrement des caliis. pour arriver à la fin du mois.

Pour satisfaire les besoins minimum, les travailleurs ne peuventcompter sur le mensonge de la promotion individuelle surtout aumoment où la restructuration aggrave la tendance à la déqualificationet où le poids du chômage permet à la bourgeoisie de resserrer l'éven-tail hiérarchique que les' directions syndicales nous demandent dedéfendre pour le seul intérêt de quelques-uns. Et ceci sans parler dufait que la carotte de la promotion est un puissant instrument dedivision des travailleurs qui permet de faire pression sur le salairede tous, y compris dans les catégories supérieures.

Seule la LUTTE COLLECTIVE pour une FORTE AUGMENTATIONDE SALAI RE permet à la classe ouvrière de résister au capital touten UNISSANT SES RANGS pour son émancipation définitive du capi-talisme. C'est pourquoi nous devons nous fixer l'objectif d'une aug-mentation qui permette à tous d'EVITER LA COURSE ABRUTIS-SANTE AU TRAVAIL DE NUIT, AUX CALIFS. BT AUX POURBOIRES.Cette augmentation est nécessairement PLUS FORTE POUR LESCATEGORIES LES PLUS BASSES, c'est-à-dire ANTI-HIERARCHI-QUE. Elle doit enfin permette de compenser l'AUGMENTATION DESPRIX.

Pour les PTT, il faudrait donc aujourd'hui lutter pour le: .- SALAIRE MINIMUM A 2.500 F POUR 35 H et 500 F POUR TOUS

TOUT DE SUITE.Nous ne cachons pas qu'un tel objectif n'est pas facile à atteindre.

Ce n'est pas une raison pour le taire : il est un BESOIN VITAL pourla DEFENSE DES CONDITIONS DE VIE ET DE LUTTE des travail-leurs des PTT.

Il ne peut bien sûr pas être atteint par des ({ aménagements decatégories » dans le cadre d'une refonte de la grille préparée pour« harmoniser les services et accroître l'efficacité du service rendu auxusagers », comme le proposent les directions syndicales FO, CFDT etCGT, et négociée de plus de manière à ne pas être affectée par lapression collective des travailleurs. .

Cet objectif ne peut être atteint que par une LUTTE OUVERTE,compacte, qui ne se préoccupe pas de la bonne marche d'un « servicepublic » en réalité au service exclusif des capitalistes, nos exploiteursauxquels est destiné 94 % du trafic. '

C'est pourquoi nous appelons tous les travailleurs conscients ducaractère impérieux de cette revendication à la défendre partout, dansles syndicats qui sont théoriquement constitués pour défendre les tra-vailleurs face à la classe capitaliste, comme dans les assemblées dupersonnel, et à s'organiser pour favoriser toute lutte qui se donneraitdes objectifs se rapprochant de cette exigence, par dessus les limitesde catégories.

Une lutte des élèves infirmièresLes élèves-infirmières constituent pour l'Assistance Pualique un

réservoir permanent de mam-d'œuvre gratuite, utilisée avec rapacitédans les soi-disant « stages » de formation. D'où Ia discipline de fermaintenue dans les écoles d'infirmières par une sévère répression pourtenter d'empêcher toute organisation et toute tentative de révoltechez ces jeunes travailleuses particulièrement exploitées, souvent obli-gées pour subsister de travailler à l'extérieur la nuit ou les week-ends, Unrèglement mtérieur retire droits d'expression et de réunion, et institueun véritable terrorisme : tout stage perdu doit être {( rendu » lesamedi ou ae dimanche ou pendant les congés scolaires, et si l'élèven'a pas prévenu assez vite de son absence, des retenues sont prati-quées SUT le salaire s'il s'agi,t d'une élève de formation professionnelleou sociale, ou sur les indemnités des bleues. A l'internat, limitationdu droit de visite, contrôle des sorties, fouilles des chambres. A lamenace du dossier individuel où sont notés comportement en stageet au cours, tenue vestimentaire, absences, et des appréciations sur la« mauvaise 'intégration » ou le « manque de motivation » à la prof es-sion de certaines élèves récalcitrantes, se surajoute la menace desorganes disciplinaires : conseil technique délibérant à hu'Ï.s clos pouréliminer les révoltées en les déclarant inaptes, conseil de dtsoiplineexcluant les élèves ne fournissant pas suffisamment de travabl, de dis-cipline, d'assiduité.

Une lutte revendicative s'est quand même produite à l'hôpitalRaymond·Poincaré à Garches, début mai. Malgré les faiblesses dumouvement (simple stt..in au début - terrain pacifiste et démocratt-que -, pas d'appel immédiat à ila grève des stages et des COUTS, a.fortiori pas de centative d'extension de la grève aux autres travail-leurs de l'hôpital), la direction n'a pas hésité à faire appel auxCRS qui sont intervenus sauvagement le 20 et 21 mai contre lesoccupantes et à sanctionner durement les élèves combatives et les mili-tantes OFDT. La solidarité active des autres travailleurs est une néces-sité vitale sans quoi ils se laisseraient paralyser eux-mêmes.

Pour la manifester ils devront affronter et briser les entravesque dresse devant eux l'opportunisme, agent de la bourgeoisie au seindu prolétariat : à Garches, le PC et la CGT ont condamné la luttedes élèves - ({provocation », ({ manœuvre » des « groupements » -,n'admettant pas d'autre action revendicative que celle qui se déroule« sans compromettre la preparation aux examens » et « la formationprotessïonneïle », c'est-à-dire opposant à la lutte active des pourparlerssyndicat-direction totalement inefficaces au nom de l'illusion de I'éco-nomie des risques de la lutte, et donnant pour orientation la démerdeindividuelle par le jeu de la concurrence face aux examens et non ladéfense collective grâce à la solidarité forgée dans la lutte; ils ontaussi saboté le mouvement en n'intervenant aux assemblées généralesque pour démobiliser et diviser, et en n'organisant aucune riposte réelleà la répression policière et patronale.

Le retour aux méthodes de lutte de classe, en premier lieu la grève,'l'organisation des saines réactions contre Ie réformisme et le pacifismedes dirigeants opportunistes alliés de la bourgeoisie, la lutte vlgou-reuse sur Ie terrain de l'action directe sont nécessaares pour obtenirpour les élèves un salaire au moins égal au SMIC, l'abrogation durèglement intérieur répressif, les droits d'expression et de réunion,l'abrogation Immédiate de toutes les sanctions:

antimilitarisme

LE PROLETAIRE N° 2~ -------------------- __

La solidarité avec la lutte des soldats (3)

MouvementNous nous proposions dans Le

Prolétaire nv 2Ll de repondre a laquestion suivante ; comment corn-biner l'exigence C1ensser (les nensavec les soiuats et celle a une pro-paganue anumunansu, !

D'une part, il est indiscutann,que la propaganu.c antmuutansterevolutlonnalre, qUI vise a la ues-truction àe l'armee oourgeoise e~à la consritunon ue i armee l'ougeprOlétarIenne, est une tacne aeparti, et nous ne comptons surpersonne d'autre que nous pourl'assurer comme nous I'entenuons.

D'autre part, le soutien aux SOL-

dats est la tâcne u'orgarusa-tions ouvertes, aUJounl'nul penteset speciallsees uans celte tacne,mais qui remeraienr leur roncuonsi elles ne tendaient à laire re-nouer le mouvement ouvner avecles traditions ue soucarue avecla lutte des soldats (1).

Nous sommes convamcus qu'unetelle tâche ne peut ëtre assureede façon efficace qu'en Iiarson avecle programme militaire de la révo-Junon communiste et donc dans lamesure où le parti est capable degagner une inUuence décrsive dansles organisations qui la prennenten Charge. Mais poser comme préa-lable à notre partICipation au mou-vement la reconnaissance de notreprogramme serait une prétenuonstupide, parce qu'elle ignorerait lanature du rapport réel entre lutteimmédiate et lutte révolutionnai-re. Pire, l'expérience même dumouvement de soutien est désor-mais là pour confirmer les consé-quences catastrophiques d'une telleposition.

Chacun prétend bien que l'orga-nisa tion doit garder un caractère« ouvert », mais au lieu de liercette exigence à une clarificationcollective des besoins de la lutte,on en tire la conclusion qu'il fautencourager d'autres militants à ve-nir, et ce par un compromis pro-grammatique avec eux. En fait, untel compromis se révèle impossi-ble, et on a perdu avant que l'ons'en rende compte un temps pré-cieux (ce qui a pour effet dedécourager des éléments sincère-ment attirés par la lutte); ou bienon arrive, dans le meilleur des cas,à une espèce de fourre-tout où unechatte serait bien incapable de re-trouver ses petits, à une sorted'unanimité factice où tout lemonde a l'impression d'être grugé:dans les deux cas, ceux qui ne sontpas sympathisants du parti quimomentanément domine ont unprétexte pour quitter l'organisa-tion. Voici où mène la maladieimmédiatiste.

Aujourd'hui le mouvement desoutien aux soldats est divisé enautant d'organisations, ou pres-que, qu'il y a de familles politi-ques prétendant l'aider : à côtédes objecteurs de CLO et des amisde l'insoumission de l'ICI, la LCRcoexiste dans le CDA avec quel-ques syndicalistes, l'OCR dans leCAM avec d'autres spontanéistesamoureux de la Résistance et del' « armée populaire », le PSU({ anime » - si on peut dire -l'avorton de l'IDS lancé par l'ex-AMR avec la complicité du CERESct de démocrates rejetant l' « an-timilitarisme de principe ».

Revenons maintenant, afin d'illus-trer cette méthode que nous reje-tons, au fameux « Projet de résolu-tion » déjà analysé dans les arti-cles précédents et avec lequel laLCR s'imagine lancer les bases d'unmouvement de soutien ({unitaire »,c'est-à-dire, dans les faits, .espèreaccrocher l'IDS et les objecteursdu CLO. On peut y lire entre autreschoses : « Pour remplir correcte-ment son rôle de soutien des lut-tes dans l'armée, le mouvementunifié doit aborder des thèmespolitiques [...]. Il doit, tout parti-culièrement, mettre au centre deses interventions la mise en ques-tion systématique de la nature etdu rôle de l'armée », ce qui pour-rait paraître sympathique, mais leprojet s'empresse d'ajouter : « laremise en question de l'institutionmilitaire peu! être acceptée par lamajorité de Cé'UX qui suivent la gau-che traditionnelle ».

Nous ne pouvons nous attardersur une telle fantaisie, mais pourle cas où des ouvriers qui suivent

de soutien etla gauche se méfieraient de l'ar-mée bourgeoise, il faudrait, pourtransformer cette méfiance en luttesérieuse contre elle, mener une pro-pagande systématique contre lespositions de la gauche, ce que pré-cisément on promet de ne pas fairepuisqu'on affirme que l'attituderevendiquée ({ n'implique [de lapart du mouvement civil] aucuneprise de position sur l'organisationfuture de l'armée, sur la légitimitéde la défense nationale» ! Et, aprèsavoir rassuré les partisans de l'ob-jection sur la « légitimité de leurcombat », formule dont nous avonsdéjà dénoncé l'ambiguïté, on affir-me que « le caractère antimilitaris-te [de la lutte menée] ne sauraitfaire de doute », mais que « cepen-dant le CDA ne fait pas de la réfé-rence à l'antimilitarisme une ques-tion de principe ».

Sous prétexte d' « unité », oncherche donc à faire plaisir à toutle monde : aux objecteurs quiveulent de l' « antimilitarisme »,on en promet... dans la pratique,mais on leur demande d'admettreque l'on n'en fasse pas professionde foi afin de ne pas indisposer lePSU; au PSU, qui est le repré-sentant honteux mais malgré' toutefficace de la gauche, on prometque l' « antimilitarisme » resteradans les limites de ce qui est accep-table par ses maîtres d'œuvre. Etla seule garantie sérieuse que l'ondonne en fin de compte, dans toutce salmigondis de phrases creusesest de ne troubler en aucune ma-nière la propagande officielle quandelle présente les brigandages impé-rialistes sous les couleurs plusseyantes de la ({défense nationale ».Le fameux ,« antimilitarisme » pro-clamé se réduit donc à d'impuis-sants gémissements démocratiquessur les méfaits de la « militarisa-tion de la vie civile » - et surtoutde la recherche scientifique ! _,sur le bourrage de crâne que doi-vent subir les soldats et autres jé-rémiades du même acabit.

La méthode que nous préconisonsest, il va sans dire, tout à fait dif-férente. Nous ne demandons pas àqui veut réellement aider les sol-dats de faire une profession de foiantimilitariste ou d'avoir une idéeprécise sur les voies de l'émancipa-tion prolétarienne, ce qui seraitprendre la question à l'envers etrendre l'aide impossible. Nous luidemandons en revanche d'être dis-posé à agir pour l'union des pro-létaires qui, par dessus les caté-gories, les entreprises et les natio-nalités, forment une seule et mêmeclasse. Le soutien aux soldats dé-coule du besoin de cette unionqui exige l'utilisation des métho-des de lutte spécifiques de classe ctqui part du sentiment de l'opposi-tion irréductible d'intérêts entrela classe ouvrière et les soldatsd'une part, la bourgeoisie, son Etatet en particulier le corps des offi-ciers d'autre part. C'est cela quenous avons appelé l' « antimilitaris-me de classe ».

C'est le besoin de se placer dece point de vue que nous revendi-quons dans le mouvement desoutien. Nous sommes convaincusque tout pas réel fait sur cettebase vaut mieux que mille discus-sions pour tenter d'accorderdes positions que nous savonsinconciliables. L'intérêt des mé-.thodes et des objectifs que nouspréconisons est qu'ils sont accepta-bles par tous ceux qui veulent aiderla classe ouvrière à se défendrecontre la bourgeoisie, sans préjugerde leurs orientations politiques.Mais de plus, un travail qui vadans ce sens est un excellent canalpour une propagande antimilita-riste révolutionnaire qui éduquedes cercles plus larges de prolétai-res.

Reconnaissons que la tentationexiste souvent, en raison du peu deforces qui convergent aujourd'huidans des organisations telles quela gamme des comités antimilita-ristes, en raison de la réaction ausuivisme écœurant de la LCR, enraison aussi de notre peu d'expé-rience, de mettre dans la plate-forme d'un comité des points poli-tiques que nous n'avons nullementà renier d'un point de vue général,mais qui, parce qu'ils sont tropambitieux eu égard à la fragilité

du mouvement, risquent de res-treindre la base d'adhésion à lalutte, même si, comme cela arrive,tous les membres actuels partagentces positions. Il nous semble pré-férable de ne pas exiger des posi-tions trop « avancées » pour for-mer la base des comités, mais il estnaturellement de notre devoir dedéfendre ces positions comme notrepoint de vue propre au sein de cescomités, en faisant toujours uneséparation très nette entre ce quenous acceptons comme base com-mune - et qui ne saurait en toutétat de cause être en contradictionavec nos principes - et la positionde notre propagande générale, quede toute façon nous ne pouvonsnous priver de faire de façon entiè-rement indépendante, comme parti.

Nous voyons dans cette conditionune garantie que, lorsque les condi-tions seront mûres, la lutte, parcequ'elle se place sur un terrain réel-lement classiste, pourra être fécon-dée par nos positions ; nous yvoyons la garantie qu'en fin de -compte, un jour - qu'il serait stu-pide de penser rapprocher par desmoyens artificiels - l'organisationpourra être guidée par nos princi-pes qu'elle reconnaîtra pour siens,comme un résultat de sa propreexpérience (2).

C'est une méthode difficile sansdoute. Elle n'est pas exempte dedangers, des dangers qui ne peu-vent être affrontés de manière effi-cace que sur la base de la centra-lisation la plus rigoureuse permet-tant l'intervention la plus unitairepossible et permettant de fixer deslimites d'application sûres, Maiscette méthode a l'avantage d'êtrefermement reliée aux principesdu marxisme. Elle est la seu1e qui,en répondant aux besoins de lalutte immédiate, prépare sûrementl'avenir. Apprenons donc à la bienmanier.

(1) Voir à ce sujet Le Prolétaire,n° 220.

(2) La question se pose de savoirquelle attitude prendre dans laplate-forme des comités de sou-tien vis-à-vis des directions oppor-tunistes. Pour répondre, il fauttenir compte du fait que de telsregroupements naissent par réac-,l_tion à ['opportunisme qui a aban-donné dans les organisations ou-vrières la tâche du soutien auxsoldats.

De plus, la condamnation sansappel par l'opportunisme de toutlien entre les soldats et le mouve-ment ouvrier est un fait matérield'autant plus pesant qu'il s'estimposé à travers une lutte politi-que qui l'a montré avec clarté. Cecientraîne qu'on ne peut vouloiraider les soldats et refuser de dé-noncer l'attitude de l'opportunismeen la matière.

Quant aux raisons de l'attitudeignoble de l'opportunisme, nousn'attendons de personne qu'il lesexplique. C'est à nous de le faire

presseinternationale

Voici le sommaire du nv 11/1976de notre organe en langue Ita-Henne :

il programma comunisla- No aIl'arma di cartapesta della

scheda ! Nessuna tregua allalotta di classe !

- Potenza delle elezioni,- Mentre loro comiziano, ascoltia-

mo Lenin.- Il sindacato come cogestore del-

l'economia capitalistica.- Dopo il terremoto le sciagure

della ricostruzione.- Vicissitudini dell' ltalia postbel-

lica.- Il nuovissimo socialismo fabia-

no di Monsignor Berlinguer.- Tesi presentate dalla Frazione

comunista astensionista del PSIal II Congresso dell'Internazio-nale Comunista (1920).

- Vita di partito.- Conferenza publica sulle ragioni

del nostro astensionismo.

Page 3: de la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int ... · social en australe e bimensuel ro, e • aire parti communiste international (programme communiste) CE QUI DISTINGUE

LE PROLETAIRE N° 2Z3

Leur(Le début de cet article a paru

dans les nOS219, 220, 221 du Prolé-taire.)

*Nous avons rappelé dans la pre-mière partie de cet article cequ'était notre « front unique »,en montrant que cette manœuvretactique s'inspirait, chez la Gauchecommuniste italienne comme chezl'Internationale communiste desannées 1921-1922, des mêmes princi-pes, des mêmes buts, de la mêmeorientation, bien que seule la Gau-che eût défini les limites rigou-reuses que son application ne de-vait pas franchir si on voulait évi-

«frontter les oscillations dans un senscentriste étranger à l'intention deses premiers promoteurs.

Dans le camp bigarré des partiscl groupes d' « extrême gauche»qui avancent aujourd'hui, tout com-me nous, la perspective du frontunique, le vieux mot d'ordre re-couvre tout autre chose, qui n'a rienà voir non seulement avec l'apporttactique de la Gauche, mais mêmeavec l'orientation de l'Internationaledes origines dont ils prétendentpourtant, à des degrés divers, seréclamer. Nous le montrerons àtravers quelques exemples, en ren-voyant le lecteur au début de cetarticle pour étayer la confronta-tion.

l L'OC-R et l'OC-GOP dansles marais du

Le premier exemple sera celuidu couple OC-R/OC-GOP, qui ontconsacré récemment une place assezimportante à la question du frontunique dans le débat engagé envue de leur fusion. Laissons decôté le fait que les deux groupesmanquent singulièrement du sensdes proportions et voient dans lefront unique soit, comme Révolu-tion, une perspective proche à réa-liser dans le cadre d'une « offen-sive » qui serait, paraît-il, en coursdepuis une dizaine d'années, soit,comme la GOP, un état de fait réa-lisé dans la moindre action com- 'mune entre « révolutionnaires» et« réformistes », fût-ce à une échellemicroscopique. Ceci montre déjàune ignorance des conditions réel-les de la lutte de classe et unetendance à se griser de mots pourles remplacer. Passons cependant,et voyons quels sont les critèresqui sous-tendent ce « front uni-que », quel qu'il soit, car ce sonteux qui guident aujourd'hui cesforces dans leur activité et qui lesguideraient demain, lorsque lesconditions d'un véritable front uni-que seraient réunies.

Tout d'abord, le « front uni » del'OC-R et de l'OC-GOP n'est plusun front de combat prolétariencontre l'offensive de la bourgeoi-sie et de ses valets, les partis op-portunistes de droite OU du centre.En toute cohérence avec l' « ap-port» du maoïsme dont ces grou--pes se réclament (entre autres« acquis »), il devient un bloc declasses OÙ le prolétariat se trouveconfondu dans la masse mal défi-nie du « peuple », face à une « ex-ploitation » tout aussi mal définieet à un « ennemi principal » quichange constamment de nature.Pour l'OC-GOP, « le Front Uni estla forme des rapports qui doiventexister entre les différentes compo-santes (sociales et politiques) ducamp du peuple face à l'ennemiprincipal, et par-delà leurs contra-dictions secondaires » (Face à lacrise, II, « Cahiers pour le Com-munisme », nO3, p. 25). Pour l'OC-R,il s'agit de construire en France

1

« un Front Uni Anticapitaliste en-globant l'ensemble des forces so-

...-- cial es en lutte contre l'oppressionet l'exploitation » et « charpentépar un front des travailleurs dirigépar la classe ouvrière », et de tis-ser en son sein « les alliances lesplus larges, indispensables au suc-cès de la révolution » (Ille Congrèsde Révolution, II, L'actualité de larévolution et les tâches des com-munistes, « Cahiers Révolution »,nO 8, pp. 46-7).

C'est en vertu de cette néces-sité des « alliances les plus larges»et de la « dialectique » des contra-dictions principales et secondairesque Révo et la GOP revendiquentà qui mieux mieux le front uni anti-japonais - aboutissement de la po-litique de l'Internationale stalini-sée en Chine, qui avait commencé

1

L-

)-- Lisez et diffusez

programmecommuniste(revue théorique du Parti)

~a.PRIDIAMA COMUNISTA,,/ (revue en langue espagnole)

populismepar la soumission du PCC au Kuo-mintang et par le massacre du pro-létariat révolutionnaire -, lefront PCF-SFIO de 1934 et plusgénéralement les blocs anti-fascistes et ceux de la Résistancedans la deuxième guerre impéria-liste. A partir du moment où onérige en modèle, comme tous lesgroupes se réclamant peu ou proudu maoïsme, des faits qui furentdes jalons dans la liquidation duParti communiste mondial et dansla défaite de plus en plus grave duprolétariat international, enchaînépar le stalinisme au char de laconservation capitaliste, toutes lesbelles paroles sur l' « autonomie »et l' « hégémonie» du prolétariatà réaliser au sein du front uniquene sont plus qu'une pitoyable van-tardise, et les déclamations contre,par exemple, le centrisme de laLCR qui oublie que les partis del'Union de la Gauche, PCF en tête,sont des partis « bourgeois », seréduisent à un démarquage pure-ment verbal.

A partir du moment où le prin-cipe même de l'indépendance declasse du prolétariat et de sonopposition irréductible à la bour-geoisie est nié dans les faits (jus-que dans les pays avancés, notons-le, où seule la révolution proléta-rienne reste à l'ordre du jour), iln'est guère étonnant (et il paraîtmême presque anodin) que le frontunique n'apparaisse .plus commeun moyen de combattre .l'influencedes partis opportunistes - agentsde la bourgeoisie au sein de laclasse ouvrière selon la classiquedéfinition de Lénine -, mais com-me un moyen de se rapprocherd'eux. Le P.C.F., « parti bourgeois»pour l'OC-R et pour la GOP, peut,dans certains cas, passer dans lemême camp que les « révolution-naires » : dès lors tout l'art dela tactique, pour ceux-ci, ne consis-te plus qu'à l'y « contraindre » !Révo et la GOP sont d'accord,fondamentalement, sur ce point.Cependant, à cause même de sesorigines, des forces hétérogènes enpartie trotskysantes qui y con-fluent, de l'impossibilité de reniertrop brutalement un passé « gau-chiste » fût-ce pour l'amour de laGOP, l'OC-R est -encore obligée dese distinguer, du moins au ni-veau du langage. D'où le débat.

Que dit l'OC-GOP ? « Nous nepouvons nous satisfaire ni d'unedéfinition qui réduirait les réfor-mistes [qui ça ? les partis social-impérialistes, ou les ouvriers qu'ilsinfluencent et qu'ils trompent ?L'OC-GOP ignore la distinction.Mais la suite montre qu'il s'agitbien ici des partis] à des ennemissystématiques du prolétariat, nid'une définition qui en ferait desrévolutionnaires trop peu ambi-tieux (quant à leur programme) ettrop timides (quant à leur légalis-me) ». D'une part en effet « leréiormisme ne détend pas les inté-rêts historiques du prolétariat : ladestruction de cette société par larévolution sociale (et il s'y opposeéventuellement [sic]) », Mais d'au-tre part « le réformisme défendciiectivement les intérêts immé-diat 5 du prolétariat, c'est-à-diredans le cadre de la société bour-geoise ». « On voit donc le carac-tère contradictoire du réformismeet la possibilité de s'appuyer surUl1 aspect pour .combattre l'autre»(Face à la crise, II, p. 8).

•unique'Voilà la dialectique à la manière

de la GOP : d'une part, d'autrepart. Le caractère contradictoiredes partis « ouvriers bourgeois »,comme les appelait Lénine, ne vientpas, pour la GOP, de la contra-diction entre la base de ces partis(les ouvriers) et le caractère bour-geois de leur programme, leur liai-son irréversible avec les économieset les Etats nationaux. Il ne vientpas du fait que ces partis ne pour-raient pas jouer leur rôle spéci-fique de valets et d'agents actifs dela bourgeoisie au sein de la classeouvrière (rôle qui les distingue despartis bourgeois tout court) s'ilsne faisaient pas pression de tempsen temps sur leur maître pour luiconseiller d'octroyer au bon mo-ment aux prolétaires, OU du moinsà une partie d'entre eux, les quel-ques miettes nécessaires au main-tien de la paix sociale. L'OC-GOPne voit pas que cette action déma-gogique et toute pacifique qui per-met à l'opportunisme d'entretenirson influence sur la classe ouvriè-re (et vice versa d'obtenir d'elledans les moments de crise les « sa-crifices volontaires » que la bour-geoisie seule ne pourrait pas obte-nir) a pour fonction non pas de dé-fendre les intérêts même immé-diats de la classe ouvrière, mais demieux l'enchaîner - par des liensmatériels - au capital qui l'écrase.Et c'est pourquoi le caractère con-tradictoire de l'opportunisme n'estpas pour la GOP, comme il l'estpour nous, comme il l'était pourles bolchéviks des premières annéesde l'Internationale, une raison sup-plémentaire de le combattre impi-toyablement, non par les seulesarmes de la propagande générale,mais également par la lutte (menéeévidemment avec nos méthodes,celles de l'action de classe) sur leterrain spécifique où il règne enmaître : celui des luttes revendica-tives de la classe, pour lui arra-cher les prolétaires et les gagneraux principes communistes.

Pour la GOP, au contraire, le ca-ractère contradictoire du « réfor-misme » est entre deux aspects in-hérents au « réformisme » lui-même, qui dominent dans tel outel de ses courants et l'emportenttour à tour dans telle OU telle pé-riode, telle ou telle situation, envertu du déplacement mystérieuxde la « contradiction principale ».Ainsi en période de crise économi-que, et tant que la bourgeoisie nese résoud pas à abandonner lagestion directe du pouvoir, (1 leréformisme se trouve placé en po-sition d'antagonisme politique etéconomique avec la bourgeoisie,tout comme le prolétariat révolu-tionnaire », il se situe « pour toutela durée de la période [_..] dansle même camp que nous » (p. 24).C'est sur ce postulat - évidem-ment non démontré - que sefonde le « front uni avec les réfor-mistes » « face à la crise » dontparle la GOP. Le rôle que celle-cis'assigne est donc clair : appuyerles prétendus courants de centreet de gauche du « réformisme »contre sa direction de droite, de fa-çon à le pousser dans le sens que{( l'état de la contradiction prin-cipale » impose déjà par lui-même.Aussi toute .lutte qui dépasseraitles limi tes de la discussion et de lapersuasion et qui tendrait à « dé-masquer » les partenaires du frontuni est-elle exclue : c'est pourquoila tactique de l'I.C. des originesest ouvertement refusée comme({ confusionniste » (p. 25). « Il vafalloir lutter, mais lutter pourl'unité » (p. 27), et gare aux ... pro-vocateurs qui refuseraient ce cer-

. cle vicieux et prétendraient, eux,combattre pour de bon les partis etdirections syndicales opportunistescomme des traîtres qu'ils sont :ces gêneurs s'attireraient les fou-dres de la GOP, dans une lutte nonplus métaphorique, cette fois, maisbien réelle!

L'OC-R ne met pas le moins dumonde en cause le fondement decette attitude, à savoir « qu'il s'agitde « contraindre les réformistes àse battre sur les mots d'ordre uni-ficateurs de la classe ouvrière con-tre l'ennemi commun du mo-ment »» (paroles du Manifeste del'OC-GOP, citées avec approbationdans Révolution nO122, p. 18). Toutcomme l'OC-GOP, elle ne fait au-cune distinction entre les partis

Le paradis qu'ils nous préparentLorsque la bourgeoisie parle au prolétariat, en personne, ou par

personnel politique et opportuniste interposé, pour promettre encoreet toujours un futur paradis (celui du Dieu Capitalisme finalementréformé), c'est pour lui demander de lui faire, donnant donnant, encoreet toujours, la même avance d'un peu plus d'efforts: après, on tou-chera, en dividende, le Ciel. Mais lorsque les bourgeois parlent entreeux, c'est un tout autre langage. La preuve ? Dans les assises de laConférence mondiale sur l'emploi convoquée par l'Organisation interna-tionale du travail, et du Fonds international de développement agricole,qui se sont tenues pendant la première quinzaine de juin à Genève et àRome, ils n'ont pas pu ne pas se dire clairement non seulement que lecapitalisme n'arrive pas à permettre la survie des travailleurs, maisqu'il le pourra de moins en moins. C'est ainsi qu'il y déjà au monde,après le boom économique le plus grand de l'histoire, 300 millions dechômeurs et de travailleurs sous-employés (que la bourgeoisie regrettede ne pas pouvoir exploiter plus), et 1.000 millions de personnes enproie à la malnutrition. A la fin du siècle, le nombre de chômeursestimé officiellement par ces illustres Messieurs sera de 1.100 mil-lions. Le nombre prévu d'affamés ils ne le donnent pas et ils n'ont pastort, à quoi bon [ournir trop d'armes à une agitation communiste ?

Et puis ils prétendent sans sourciller être indispensables parce que,sans le travail qu'ils donnent, les travailleurs mourraient de faim!

et leopportunistes et leur base, entreles directions syndicales et les syn-dicats : tout est, pèle-mêle, « lesréformistes », Tout comme l'OC-GOP, elle blanchit les partis etdirections syndicales opportunis-tes (et inversement accuse... laclasse) en limitant leur rôle à« reprodui[re] et parfois renier-ce[r] et suscite[r] l'ensemble desdivisions sociales, le réformismespontané des travailleurs et le cor-poratisme de certaines catégoriessociales » (Ille Congrès de Révo-lution, II, p~ 53).

Que reproche donc Révo à laGOP? Passons sur des points quinous paraissent relever de simplesnuances, OU alors de rodomonta-des démagogiques et purement ver-bales. Ainsi lorsque Révo repro-che à sa partenaire de laisserparfois entendre que « les réfor-mistes » pourraient défendre « vrai-ment et jusqu'au bout » les inté-rêts immédiats des travailleurs,alors que si on doit s'allier aveceux c'est pour démontrer qu'ils nepeuvent pas le faire de façon con-séquente (mais jusqu'à un certainpoint, .donc, ils le font 1) (Révolu-tion nO 123, p. 18). Ainsi, encore,lorsqu'elle « précise » que c pourcontraindre les réformistes à l'ac-tion réelle (et dans ce cadre àl'unité), il faut partir des capacitésd'initiative et d'action de la gau-che ouvrière et populaire, sous l'im-pulsion des révolutionnaires»(ibid.).

Une divergence plus intéressanteest ailleurs : elle concerne leterrain sur lequel doit se faire, se-lon l'OC-R, l(C la conquête de lamajorité de la classe ouvrière àl'hégémonie des idées révolution-naires }) : pour Révolution, ce ter-rain ne saurait se limiter à la« lutte pour les intérêts immédiatsde la classe ouvrière }) : {(.Le com-bat contre le réformisme au seinmême des entreprises et du mou-vement syndical est [...] un combatpolitique de masse qui a pour fon-dement les luttes immédiates destravailleurs mais ne s'y limite pas.[...] Il faut comprendre que l'uni-té à la base [sic] et dans l'actionà quoi aboutit la conception dela GOP est singulièrement dange-reuse quand elle résume l'aspectunitaire de la lutte contre le réfor-misme à une lutte face aux effetsde la crise où la convergence defait (dans l'antagonisme âes pers-pectives) est la plus forte » (Révo-lution nO 126, p. 13).

Ce qui nous intéresse ici, ce n'estpas de savoir si la GOP est OU non« économiste », c'est la conceptionmême qui sous-tend ici ce repro-che: c'est que l'OC-R ne comprendpas que les révolutionnaires ne sedistinguent pas par un terrain quileur serait propre et qui seraitle terrain {( politique », alors quele terrain économique serait celuide la « convergence » avec lespartis opportunistes, mais parcequ'ils font de tous les terrains dela lutte des classes des terrains dela préparation révolutionnaire. Si,dans les luttes revendicatives aussi,les communistes 1( défendent l'ave-nir du mouvement », ce n'est pasparce qu'ils avanceraient à toutmoment des mots d'odre politiquesqui auraient en eux-mêmes la vertud'élever le niveau de conscience desmasses; c'est d'abord parce que- tout en poursuivant leur propa-gande politique générale et leur

nôtre (4)

œuvre d'organisation - ils luttentpour que ces combats partielssoient menés de la façon la plus ra-dicale et la plus conséquente possi-ble, en défendant sans relâche,contre le collaborationnisme et lesabotage des partis opportunistes,les méthodes de l'action de classe- que peuvent reprendre en prin-cipe tous les prolétaires -, et enentraînant les plus combatifs d'en-tre eux à se placer déjà sur leterrain révolutionnaire.

Cette incompréhension a d'abordpour conséquence dans l'immédiatla tendance à introduire des préa-lables politiques dans la lutte dedéfense, donc à en exclure des pro-létaires combatifs. De 'barrièrecontre l'opportunisme, par contre,point. Les fameux 'c objectifs poli-tiques » qui devraient faire, d'aprèsd'OC~R« du front uni de résistancecontre l'oppression un véritableFront Uni Anticapitaliste bâti surl'autonomie de classe du proléta-riat » (Ille Congrès de Révolution,II, p. 50) ne sont en réalité, selonla vision typiquement gradualistede l'OC-R, qu'un mélange de prin-cipes communistes et réformistes,de lutte contre l'Etat bourgeois etde lutte contre le gouvernement :perspective qui est si loin d'être« rigoureusement alternative à cel-les de l'Union de la Gauche »comme le prétend l'OC-R, que c'estelle qui l'amène à préconiser devoter pour l'Union de la Gauche àcondition que son « éventuelle ve-nue au pouvoir [...] se fasse à lafaveur d'une offensive populaire »(p. 97). On comprend que la GOPet Révo aient pu s'entendre surun Manifeste commun sur le thème:({ Si nous voulons défendre nosintérêts . vitaux, - il faut chasserl'équipe Giscard-Chirac. Si nousvoulons vivre, le capital doit mou-rir » (L'Outil des Travailleurs,nO 33, p. 11). Voilà de la « poli-tique» , certes, mais quelle politi-que?

Sans théorie, sans principes révo-lutionnaires, pas de tactique révo-lutionnaire. La conception popu-liste et démocratique' du front uni-que chez l'OC-R et l'OC-GOP cor-respond à leur vision populiste, gra-dualiste de l'émancipation révo-lutionnaire, à leur vision démocra-tique et suiviste du rôle du parti :pas étonnant qu'elle n'ait plusrien à voir avec celle de l'ICd'avant la contre-révolution sta-linienne. Par ailleurs, chez Révo,l'éclectisme théorique (qu'elle par-tage avec la GOP) et la contradic-tion (qui lui est propre) entre les« apports » du spontanéisme d'unepart, ceux du centrisme de l'au-tre, se traduisent nécessairementsur le plan de la tactique dans desoscillations spectaculaires entre unlangage ultra-gauchiste du type« théorie de l'offensive à tout prix»et une pratique bassement manœu-vrière qui ne se distingue en riendu suivisme d'une LCR ou d'uneGOP, et qui fonde la possibilité deconvergences et d'alliances en-tre ces courants. Mais le glisse-ment toujours plus accentué del'OC-R vers le centrisme - qui setraduit entre autres par le .rap-prochement avec l'OC-GOP - devranécessairement amener des ten-sions croissantes dans une orga-nisation dont l'extrémisme de fa-çade a pu et peut encore attirerdes jeunes combatifs.

(A suivre.)

-- _--' - .... _., - - -~ .""' ....... --.---~

Page 4: de la Gauch. Communlat. contre la d6gtntreecence d. l'Int ... · social en australe e bimensuel ro, e • aire parti communiste international (programme communiste) CE QUI DISTINGUE

de la tensionla pacification

LE VOLCAN DU PROCHE-ORIENT(suite de la page 1)

La clef de l'histoire de cetterégion depuis trente ans tient àcette alternative : ou reconnais-sance des exigences de l'Etatd'Israël ou reconnaissance decelles des masses palestiniennes.Entre les deux, il n'y a pas decompromis possible. Les intérêtsdes masses révolutionnaires pa-lestiniennes se sont heurtés vio-lemmen t à tous les régimes unà un, dès lors qu'ils en sont ve-nus à un compromis avec l'Etatd'Israël et l'ordre impérialiste envigueur, parce qu'ils se faisaientnécessairement les instrumentsde cet ordre : Amman, Beyrouth,aujourd'hui Damas; et si leCaire a fait exception, c'est'uniquement parce qu'il n'a pasà affronter militairement la ré-sistance. Les philistins ont trou-vé inconcevable - dans leurabstraction - la revendicationde l'élimination de l'Etat d'Is-raël : Israël existe toujours,au surplus entouré d'autant desentinelles de l'ordre établi, maisles Palestiniens risquent d'êtrejetés à la mer!

*L'impuissance à trouver au-jourd'hui une issue favorable nesupprime nullement les forcesque créent constamment l'exploi-tation et l'oppression économi-que et politique. Et en effet aumoment où se clôt le cycle des« fathalands », se prépare déjàun nouveau cycle de la lutte, uncycle plus grand encore, qui re-noue avec les origines du mou-vemen t et la révolte grandiosede 1936-1939 contre la colonisa-tion sioniste et l'impérialismefranco-britannique, un cycle quifait entrer en mouvement, à côtédes réfugiés et en un élan com-mun, les masses arabes libanai-ses, les masses palestiniennesd'Israël et de Cisjordanie occu-pée contre les expropriations etles fait manifester leur solida-rité contre les exactions syrien-nes au Liban, et qui entraînerales masses exploitées de toute larégion ..

Ceci signifie que les besoinsdes masses' exploitées, des pro-létaires, des semi-prolétaires, despaysans pauvres, appellent uneexpression radicale et des mé-thodes radicales. Bien sûr lacontre-révolution, en brisant leressort de la lutte prolétariennedans les métropoles, a laissé

les luttes anti-impérialistes dansun terrible isolement. De plus lestalinisme, de même qu'il con-tribuait à interdire toute vieindépendante de classe dans lesforteresses impérialistes, luttaitnon seulement contre la consti-tution de noyaux prolétariens,mais contre toute expression ra-dicale des intérêts des massesexploitées des continents en ef-fervescence révolutionnaire con-tre l'impéralisme et les vieillesclasses exploiteuses; le résultaten a été en général que ladirection a pu passer aux forcesmodérées, les plus enclines àtous les arrangements. De cettepériode, les révolutionnaires con-séquents devront tirer le bilan:la direction modérée de la ré-sistance palestinienne OLP-Fath,avec .ses tendances à un compro-mis avec l'impérialisme et lesclasses dominantes arabes quis'exprime par sa reconnaissancedu statu quo social (voyez laquestion agraire !) et politiquearabe, a disposé autour de lalutte des masses et de son pro-pre cou le nœud coulant quel'impérialisme et ses lieutenantslocaux successifs n'ont eu qu'àtirer.

En 70, Arafat négociait unpartage du pouvoir avec Hus-sein ménageant donc jusqu'audernier moment le régime qui apu écraser la révolte. C'est dansson optique de compromis quel'OLP-Fath évalue les forces dontelle cherche à utiliser la pres-sion : en conséquence, elleillusionne les masses pousséespar d'autres intérêts et misesdevant l'alternative implacablede vaincre ou de mourir.

En 70, on comptait contre lerégime jordanien sur la ores-sion des Etats « progressistes» !Mais Israël a pointé ses canonssur Damas, Moscou a retenu laSyrie et l'Irak - qui ne deman-daient que ça -, Damas a re-tenu la Saïka !

Depuis qu'au Liban, les Pha-langes revendiquaient l'élimina-tion des Palestiniens - et s'ypréparaient -' Arafat refusaitle combat en vertu de la « non-ingérence dans les affaires inté-rieures des pays arabes ». Taritqu'il a pu contenir l'affronte-ment généralisé, il a eu lasympathie de la Syrie qui l'amême utilisé pour faire pres-sion sur les milices de gauche li-banaises. Ce sont les masses Ii-bano-nalestiniennes qui ont dû

Le but du mouvement communiste(ERRATA)

Deux coquilles ont rendu difficile la lecture de la IVe partie de lasérie, publiée dans le numéro 222 du Prolétaire. Les thèses de Roudzoutakauxquelles on fait référence dans l'introduction, et que nous n'avons pupublier par manque de place, se trouvent à la page 31, tome 32 des Œuvresde Lénine. Elles offrent une vision historique du rôle joué par les syndi-cats et les conseils d'usine lors de la première période qui suivit laconquête du pouvoir, ainsi qu'un aperçu très matérialiste des rapportsqui devaient s'établir par la suite entre eux et le pouvoir prolétarien.Nous conseillons vivement leur lecture aux camarades et lecteurs.

""* *D'autre part, voici les points 6 et 7 de la II'' partie des thèses du

Ile Congrès de l'Internationale Communiste sur « Le mouvement syndical,les comités de fabrique et d'usine », où l'on affirme en toutes lettresque les comités d'usine devront devenir les points d'appui des syndicatsgagnés à la cause de la révolution, grâce à l'influence exercée' en leursein par le parti communiste, dans leur tâche de collaboration et departicipation aux organisations d'Etat chargées de la gestion et destransformations économiques :

6. « La tâche des communistesest de faire pénétrer dans les syn-dicats et les conseils d'usine lemême esprit de résolution comba-tive, de conscience et de compré-hension des meilleures méthodesde combat, c'est-à-dire l'esprit ducommunisme. Pour s'en acquitter,les communistes doivent soumettre,en fait, les syndicats et les conseilsd'usine à la direction du Particommuniste et créer ainsi un orga-ne prolétarien de masse servant debase à un puissant parti centralisédu prolétariat, englobant toutes lesorganisations prolétariennes et lesfaisant toutes marcher dans la voiequi conduit à la victoire de laclasse ouvrière par la dictature duprolétariat et au communisme. »

7. « En transformant les syndi-cats et les conseils d'usine en ar-

mes puissantes pour la révolution,les .communistes préparent ces or-ganisa tions de masse au grand rôlequi leur incombera après l'établis-sement de la dictature du proléta-riat : devenir un élément fonda-mental de la nouvelle organisa-tion de la vie économique sur lesbases socialistes. Alors, les syndi-cats, organisés comme associa-tions d'industrie et s'appuyant surles conseils d'usine comme leurssections d'entreprise, enseignerontaux masses laborieuses leurs tâ-ches productives, feront des ou-vriers les plus habiles et expéri-mentés les dirigeants des entre-prises, organiseront le contrôle desspécialistes techniques et, de con-cert avec les représentations dupouvoir ouvrier, rédigeront et exé-cuteront les plans de la politiqueéconomique socialiste. »

briser ces compromis. Les in-. nombrables cessez-le-feu où les

Arafat et les Joumblatt ont en-traîné leurs troupes n'ont jus-qu'ici été que des pièges, destraquenards permettant à l'ad-versaire de souffler et de repren-dre l'initiative, jusques et y com-pris le dernier en date, proposépar la Ligue arabe avec l'appuimoral de la Libye et de l'Al-gérie, qui ont réussi à se faireflouer par Ryad tout en perdantleur prestige à Beyrouth.

*Peut-être, encore une fois, l'im-périalisme parviendra-t-il à im-poser un nouvel ordre : il nesera que provisoire et sera iné-vitablement remis en questionpar un nouveau coup de boutoirdes masses exploitées.

Mais il dépend du prolétariateuro-américain d'entrer dans lecombat que les généreuses mas-ses arabes et celles de tous lescontinents opprimés mènentdans la lutte contre les ennemiscommuns, les' grands Etats im-périalistes. Un tel retour seraitd'une aide inestimable pour for-ger la possibilité d'une issue fa-vorable aux masses oppriméesdu Proche-Orient : en desser-rant les terribles mâchoires del'étau impérialiste, en ajoutantdans la colonie israélienne unecondition favorable à la rupturede l'union sacrée contre-révolu-tionnaire, en donnant aux mas-ses exploitées du Proche-Orientl'aide désintéressée dont ellesont été privées pendant de lon-gues décennies, et enfin en ou-vrant la perspective de l'uniondans la lutte du prolétariat desgrandes métropoles et des mas-ses exploitées des pays oppri-més pour leur émancipationdéfinitive de l'impérialisme.

L'artisan de cette lutte doitêtre le Parti Communiste Mon-dial dont la reconstitution sup-pose dans les métropoles lalutte sans merci contre « son»impérialisme et les laquais réfor-mistes et social-impérialistes decelui-ci, et, dans les continentsopprimés, la lutte pour la sépa-ration la plus nette des intérêtsde classe du prolétariat de ceuxdes autres classes, même si ellessont révolutionnaires, et ce mêmeau cours du cycle révolution-naire national, afin de mener lesluttes qu'il suscite de façon con-séquente et d'en faire un levierde la révolution communistemondiale.

A la suite des différents épisodes de violence ouverte qui ontmarqué la campagne électorale en Italie (meurtre d'un jeune mili-tant du PC par les néo-fascistes, incendie d'un cinéma et attaquecontre les militants du MSI, attentat contre le procureur généralde Gênes qui a fait trois morts, enlèvements de commerçants),le spectre de la « stratégie de la tension » a refait son apparitiondans la péninsule. Attribuée tantôt à l'extrême droite ou à ladroite, tantôt à l'extrême gauche, son but - ou sa conséquence -serait de provoquer un sursaut des modérés pour qu'ils se rassem-blent autour de la démocratie-chrétienne considérée comme enperte de vitesse. .

Que cette « stratégie » existe ou res le kilo s'ils ne voulaient pasnon, et quels que soient, par exem- qu'il arrive quelque chose à un deple, les auteurs de l'attentat de leurs confrères, le PC a repris sonGênes (revendiqué, entres autres, antienne. .par les « Brigades rouges ») ou {( Comme toujours, s'est écrié ledes enlèvements (celui du 14 juin parti de la moralité petite-bour-dont fut « victime» un gros corn- geoise, ce qui pousse ces groupesmerçant en viande a été reven- de délinquants, ce ne sont pasdiqué par un groupe qui s'intitule les intérêts des masses populaires.

. « Unité combattante communiste »), Qu'ils s'appellent Brigades rouges,une chose est sûre: la gauche dé- Nouveaux partisans, NAP et main-mocratique, PC en tête, en a profité tenant Unité combattante commu-pour condamner des actes qui, à niste, et quel que soit le masqueses yeux, ne peuvent relever que de ~{prolétarien» sous lequel ils pré-la provocation. Ainsi, après la mort sentent leurs entreprises, ils sontdu procureur général Coco, spécia- en fait du côté de la réaction, exac-lisé dans la répression, la CGIL tement au même titre que les fas-proche du PC, la CISL chrétienne- cistes qui, à coups de bombes, ontdémocrate et l'UIL social-démo- ensanglanté l'Italie ces dernièrescrate ont-elles appelé les travail- années. C'est ainsi qu'il faut lesleurs « à combattre toute forme appeler, c'est ainsi qu'il faut lesde violence politique pour assurer traiter» (l'Unità du 15 juin).une fin régulière à la campagne Non content d'essayer de détour-électorale ». On connaît le refrain ner le prolétariat de la révolution endes démocrates: toute violence est voulant l'enfermer dans la voiecondamnable, celle de gauche com- pacifique et parlementaire, l'oppor-me celle de droite, car si la deuxiè- tunisme, en faisant passer la vio-me est le fait de la réaction, la lence rouge - même si celle-cipremière, elle, fait le jeu de la réac- n'est pas encore la violence quetion (on n'ose pas dire que c'est" dirigera le parti de la révolution -pire, mais c'est tout juste). En pour de la violence blanche, désar-vertu de cette théorie pacifiste me les prolétaires. La violencequi n'est pas la leur, les prolétai- étant par définition fasciste, onres sont invités à renoncer à faire ne répond pas à la violence fas-usage de la violence révolutionnaire ciste par la violence prolétarienne,de classe, naturellement en pé- mais en en appelant à l'Etat et àrio de électorale, mais aussi entre la Démocratie.deux élections -et donc tout le L'opportunisme n'est pas seule-temps. La voie parlementaire étant ment an ti- et contre-révolution-la voie de l'émancipation proléta- naire, il n'est pas seulement lerienne, l'usage de la violence fausse parti du statu quo faisant au be-le jeu électoral dont le déroule- soin usage de la violence dans unment normal doit assurer, grâce à but de conservation sociale, il estl'obtention de la majorité, la vic- aussi l'ennemi de la défense pro-toire de la classe ouvrière. Et na- létarienne contre le fascisme.turellement on appelle à la répres- 1

sion contre ceux qui n'entrentpas dans ce jeu et qui sont toutsimplement des... fascistes !

Soixante et onze bouchers de lacapitale italienne ayant été priés devendre chacun 10 quintaux de vian-de au {(prix politique » de 1.500 li-

En Italie

Deà la

la stratégiestratégie de

La politique

en Angleterre...

d'austérité

Les syndicats anglais viennent de donner une nouvelle preuve dusens des responsabilités qui les anime. Par 17 voix contre une, le TUCa adopté la politique de limitation volontaire des salaires préconiséepar le gouvernement travailliste. Le contrat social est donc reconduitpour un an à compter du 1er août 1976, mais alors que l'an dernierl'augmentation maximum était de six livres par semaine, cette annéeelle tombe à quatre livres par semaine soit, en pourcentage, environ5 % d'augmentation. Quand on sait que le taux annuel d'inflation a étéde l'ordre de 20 % on mesure la perte de pouvoir d'achat des tra-vailleurs anglais (l'augmentation des salaires correspond d'ailleursà l'augmentation de la productivité prévue pour l'an prochain). Aug-mentation de la productivité, diminution du pouvoir d'achat et doncdu salaire : voilà ce que les syndicats offrent au gouvernement commecontribution au sauvetage de la livre et aux efforts de reprise de l'éco-nomie nationale (comme dit le Financial Times du 17 juin, ({les conser-vateurs et le patronat ont bien accueilli l'accord des syndicats »). Leprolétariat anglais saura lui aussi, un jour, récompenser comme il lemérite le civisme des larbins du capital.

...et en ItalieVoici comment les « communistes» expliquent leur programme:

« Toute politique de gauche de transformation démocratique ou derénovation sociale exige une austérité, une rigueur, une sévérité quela classe ouvrière, comme force nationale dirigeante, doit savoir accep-ter. Toute politique démagogique, présentée avec des phrases extré-mistes peut favoriser les forces centrifuges dangereuses, qui exprimentJe refus d'une discipline nationale indispensable au succès d'une politi-que de rénovation. Mais cette discipline ne doit pas être imposée, elledoit être acceptée et cela exige une discussion, une participation popu-laire, le consentement des masses pour les mesures prises, c'est-à-direl'autodiscipline. Les communistes doivent être les premiers dans cettetâche difficile d'autodiscipline démocratique. » (La proposition com-muniste, juin 1976,p. 19.)

permanencesdu parti "

EN BELGIQUE• Bruxelles: le dimanche 11 juillet,de 10 h à 12 h, local de l'A.S.B.L.Club, « Rencontres au 53 ", 53, ave-nue de la Couronne, 1050-Bruxelles.

EN FRANCE• A Amïens : le dimanche 11 juillet de10 h à 12 h, café « La Rotonde »,place R.-Goblet.

• A Lille : les dimanches 4 et18 juillet de 10 h à 12 h, 27, rueAdolphe.

• A Lyon : brasserie de l'Etoile, 1,cours Gambetta, le samedi 3 juillet de18 h à 19 h.

• A Marseille : la permanence estprovisoirement fermée. Pour prendrecontact, écrivez à F. Gambinl, B.P. 266- 13211 Marsei Ile Cédex 1.

• A Mulhouse : le premier samedide chaque mois, de 15 h à 17 h,Klapperstel 68, 4, rue Gutenberg.

• A Pari. : 20, rue Jean Bouton (12e)Le samedi, de 16 h à 19 h, et ladimanche, de 10 h à 12 h (escaliermétallique au fond de la cour à gau-che). métro Gare de Lyon.

• A Strasbourg : le samedI de 14 h à16 h, 7, rue des Couples, porte vitréeà droite (près de la place du Corbeau).

• A Toulouse: vente tous les diman-ches de 11 h à 12 h au marché Saint-Sernin.

LECTEURSET SYMPATHISANTS

DE SUISSEVOUS pouvez prendre contactavec na. militants en écrivent* : B.P_ 15

MontcholsyLAUSANNE 1.

;=========:d' \d1recteur-gérant

F. GAMBINI

Imprimerie cc E.P. ~232, r. de Charenton, Parls·l2'

. distribué par les NMPPNo d'Inscrfptlon l la commi •• ion

paritaire de press. : 52926