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TRAVERSE : 4, route de Behonne - 55000 BAR LE DUC - Tirage 8 000 exemplaires - ISSN 1268600 Directeur de publication : Didier AYNES - Rédacteur en chef : Pascal MENOUX Imprimerie Lorraine Champagne Publicité - Bar le Duc - 03 29 79 06 01 « si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit pas de l’avenir avec l’imprévoyance ! » - Lamennais LUNDI 22 février 2010 BAR LE DUC N° 40 EDITORIAL Le journal de lécologie politique meusienne TRAVERSE Ce quarantième numéro de TRAVERSE est consacré, pour une grande part, au problè- me des fonds GIP. Depuis des années, nous faisons avancer les idées écologistes faites de partage entre nous et avec la nature. Depuis des années, exemples à l’appui, nous démontrons que les responsables poli- tiques locaux actuels ou anciens manipulent le langage et font, chaque jour, la preuve de leur incapacité à améliorer notre quotidien et à préparer l’avenir. Ils ont conduit notre département à la failli- te ! Depuis des années, nous dénonçons l’inep- tie et la dangerosité de la politique nucléaire de notre pays. Nous étions déjà, par exem- ple, dans les manifestations contre la cons- truction de la centrale de Cattenom au début des années 80. Aujourd’hui, nous commençons, grâce à la confiance croissante des électeurs, à intro- duire un peu d’écologie dans la gestion des collectivités locales notamment à Bar le Duc. Petit à petit, nous changeons les habitudes, les certitudes et les regards portés, par exemple, sur la place des citoyens dans la gestion de la cité ou encore sur la présence de la nature en ville . Les chantiers ne manquent pas (gestion éco- logique des bâtiments existants ou à cons- truire, aménagement de la ville pour l’Hom- me et non pas pour la voiture…). Nous avons beaucoup de travail devant nous, beaucoup d’énergie à dépenser qui nécessitent votre soutien. Cela ne fait que commencer. Nos idées et nos écrits dérangent et tout est bon pour essayer de stopper notre élan. Cer- tains d’entre vous, qui se sentent proches de nous, emboîtent le pas du cynisme de nos adversaires politiques au sujet des fonds GIP. Nous voulons simplement dire ici qu’aucun projet, dans une ville préfecture, ne peut se mener sans les subventions du Conseil Gé- néral. Est-ce notre faute à nous si les caisses départementales ont été vidées par, notam- ment, le TGV Est, sa gare, la construction de l’hôtel/château du conseil général et autres largesses dans la gestion départementale ? Il est de la responsabilité du Conseil Général de savoir comment il remplit son rôle d’aide à l’investissement des communes meusien- nes. Si nous refusions les subventions départe- mentales, rien ou très peu ne se fera à Bar le Duc et ailleurs et nous laisserions la place à ceux qui ont mis la Meuse dans cet état. La seule chose que nous n’avons pas faite dans cette affaire est d’expliquer, de dénon- cer l’origine des subventions et en quoi la nucléocratie pourrit la vie politique locale. C’est chose faite avec ce numéro de Traver- se. Pascal MENOUX SOMMAIRE : Antibure et Cré(n)on (p. 2-3) Haïti (p. 3) Fonds GIP - La position de Traverse (p. 4 - 5) Les abeilles (p. 6) Lucien et transports publics (p. 6) Le Fret SNCF (p. 6) EODRA et fonds GIP (p. 7) Les labo : falsificateurs ? (p. 7) CRIIRAD - Radioactivité dans notre quotidien. (p. 8) Un Vaccin contre ... (p. 8) Loisirs motorisés (p. 8) Docteur écolo et Mister Bure : Docteur écolo quand il prône la défense de l'environnement et la concertation locale. Mister Bure quand il dit que les déchets nucléaires sont une chan- ce pour la Meuse. Force est de constater qu'en cette période de vœux Mister Bure met le turbo tandis que Docteur écolo hiberne. Vous l'avez sans doute reconnu ! Non ? C'est pourtant notre député Bertrand PANCHER. Loisirs motorisés et respect des espaces naturels. Il y a quelques mois, un député a déposé à l'Assemblée Nationale un projet visant à infléchir la loi de 1991 concernant l'accès des espaces naturels aux véhicules motorisés, en dehors des voies ouvertes à la circulation publique. Ce parlementaire souhaiterait qu'en zone de montagne " toute voie, praticable par des véhicules homologués pour une circulation routière et adaptée à ses caractéristiques, soit considérée comme carrossable et ouverte à la circulation." En d'autres termes, il aimerait peut-être que les propriétaires de motos, 4x4, Quads et autres engins à moteur puissent venir pétara- der, batifoler en toute impunité au beau milieu des milieux naturels (voies, sentiers…). On peut sérieusement penser que si cette loi devait être adoptée, certains demanderaient dans quelques temps son extension à tous les autres milieux (plaines, forêts….). En cette période où la protection et la restauration des espaces de biodiversité (faune, flore, paysage, sentiers botaniques…) a atteint un degré d’urgence extrême, ce n'est sûrement pas la peine d'en rajouter. Vincent THIERY 8 Léquipe de TRAVERSE est plurielle Ce qui nous réunit, c’est un combat pour l’environnement et une même volonté de solidarité, dans la vie de la cité, le choix d’une qualité de vie plutôt que d’une quantité de biens à amasser qui serait sensée représenter le bonheur. Mais à TRAVERSE, les sensibilités sont diverses et les convictions parfois divergentes. C’est ce qui fait l’intérêt de notre équipe et de notre journal. Qu’il me suffise de prendre un exemple : Dans le précédent numéro, où l’un d’entre nous présentait un article engagé sur la laïcité à l’école, je réponds aujourd’hui que vu ce que j’y ai vécu, vu ce que j’y ai constaté comme richesses d’innovation et de sérieux dans l’accompagnement des élèves, je suis persuadé que l’enseignement « privé » ou « catholique » a droit à la place qui lui revient dans la cité. Chacun de nos articles, quand il fâche, a droit de réponse dans nos colonnes : c’est ça la véritable démocratie ! François SIMONET Certains sèment la biodiversité, d’autres préfèrent semer la radioactivité. Le 5 mai 2009, quatre ministères (Ecologie, Santé, Economie et Logement) ont signé discrètement un arrêté intermi- nistériel permettant aux industriels d’ajou- ter des résidus faiblement radioactifs dans certains matériaux utilisés pour la cons- truction des bâtiments et pour la fabrica- tion de biens de consommation. Le texte est entré en vigueur malgré l’avis défavora- ble de l’Autorité de sûreté nucléaire. On avait déjà assisté à un phénomène si- milaire il y a quelques années avec la léga- lisation d’ajouts de résidus d’incinération (mâchefers) valorisés dans le domaine des travaux publics. Le démantèlement des centrales nucléai- res, différé depuis longtemps, va bientôt démarrer. Alors, comment va t-on faire pour se débarrasser de tous ces déchets faiblement radioactifs très volumineux? Encore à Bure ? Non ça suffit ! On a donc trouvé une solution : vendre ces gravats toxiques issus des usines nucléai- res à des industries qui les dilueront dans d’autres matériaux de construction. Du ciment radioactif pourra ainsi servir demain à bâtir des logements, des bureaux, des hôpitaux ou des écoles. Le problème est que une fois lâchés dans la nature, ces matériaux ne seront plus tracés ni contrôlés. Il faudra donc se munir d’un compteur Geiger pour vérifier le taux de radioactivité (présence de radionucléi- des) que dégageront les murs de votre lo- gement, vos équipements contenant du métal ou les matériaux présents sur votre lieu de travail et vos biens de consomma- tion. Veut-on couvrir la France de matières radioactives ? Faible niveau de risque ne signifie pas absence de risque “. Dans sa grande bonté, le législateur fran- çais a tout de même exclu de sa loi quel- ques produits pouvant contenir ces élé- ments radioactifs: les aliments, les cosmé- tiques, les parures (bijoux), les jouets et les matériaux en contact avec les aliments et les eaux (les emballages par exemple). Nous ne comprenons pas cette décision du gouvernement si lourde de conséquences pour la santé, au moment où de plus en plus d’études scientifiques font la relation entre l’environnement contaminé et l’aug- mentation des cancers. A qui pourrait profiter cette loi ? Peut-être quelques industriels y trouveront un inté- rêt. Au lieu de stocker ces déchets (ça coû- te cher), ils pourront s’en débarrasser tout en récupérant de l’argent. Nous devons réagir (individuellement ou collectivement par l’intermédiaire d’une association) pour que cette loi soit abro- gée. Nous sommes attachés à la préserva- tion de notre environnement quotidien. Les consommateurs ne veulent pas que les produits qu’ils trouvent sur les rayonnages des magasins puissent être fabriqués avec des matériaux contaminés, même à faibles doses. Sources : http://www.criirad.org/ mobilisation/5mai2009.html Vincent THIERY A QUAND UN VACCIN CONTRE...... ...l'envie de nous prendre pour des veaux ou des cons ? Maintenant que l'épidémie de grippe H1N1 est finie, il est temps de faire le bilan. Il n'est pas glorieux pour nos gouvernants. Les chiffres : Dans le monde, 12 .00 morts pour H1N1 dont 10.000 aux USA, 300.000 morts par an pour la grippe saisonniè- re. En France, un peu plus de 200 morts pour H1N1, 2.000 à 6.000 morts par an pour la grippe saisonnière. Le coût : 2,5 à 3,5 milliards d'euros ont été dépensés suivant les estimations ( achat des vaccins, publicité, campagne de vaccina- tion, heures de réunion,…), UNE ENORMITE ! Le seul coût d'achat des vaccins est supérieur au déficit de l'hôpi- tal public. D'un coté, on dilapide de l'argent pour rien ( 94 millions de vaccins prévus pour 5 millions de personnes vaccinées), de l'autre, on flingue le service public hospitalier pour accélérer en- core la privatisation de notre système de santé. C'est aussi 6 fois plus que les sommes allouées au plan cancer qui fait pourtant malheureusement 150.000 morts par an en France. Le principe de précaution : c'est l'excuse avancée par nos diri- geants. A-t-il été respecté quand, à l'automne, nos gouvernants s'octroyaient 10% de la production mondiale de vaccins en écar- tant le reste du monde et surtout les plus faibles et les moins riches que nous ? Où étaient alors la décence, la solidarité hu- maine et le principe de précaution? Conclusions : au choix, il fallait… aider nos amis des laboratoires pharmaceutiques... ...à gagner encore plus d'argent ? faire peur à la population avec un virus très contagieux… ...mais peu mortel et ensuite ramasser la mise en clamant qu'il y avait peu de morts grâce à la campagne de vaccination massive effectuée. Cela s'appelle du cynisme et non principe de précaution. informer et prévenir de façon sensée et responsable… ...cela n'a pas du tout été fait. Alors, demain, si, par malheur, une mutation faisait apparaître un virus contagieux et mortel, qui entendra lorsqu'il sera crié "au loup" ? Alors, n'attendez pas le vaccin miracle et immunisez vous contre les bonimenteurs qui nous gouvernent. Eveillez votre esprit criti- que et réagissez activement.. P.S: Facile, me direz-vous de réagir après coup, alors je vous invi- te à la lecture du « Monde diplomatique » de septembre 2009Philippe GEURING De la radioactivité dans notre vie quotidienne.

De la radioactivité dans notre vie quotidienne ...data.over-blog-kiwi.com/1/45/45/30/20150816/ob_dd... · tie et la dangerosité de la politique nucléaire de notre pays. Nous étions

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  • TRAVERSE : 4, route de Behonne - 55000 BAR LE DUC - Tirage 8 000 exemplaires - ISSN 1268600

    Directeur de publ icat ion : D id ier AYNES - Rédacteur en chef : Pascal MENOUX

    Impr imer ie Lorraine Champagne Publ ic i té - Bar le Duc - 03 29 79 06 01

    « si l’on peut en finir du passé avec l’oubli, on n’en finit pas de l’avenir avec l’imprévoyance ! » - Lamennais

    LUNDI

    22 février

    2010

    BAR LE DUC

    N° 40

    EDITORIAL

    Le journal de l’ écologie politique meusienne

    TRAVERSE

    Ce quarantième numéro de TRAVERSE est consacré, pour une grande part, au problè-

    me des fonds GIP.

    Depuis des années, nous faisons avancer les

    idées écologistes faites de partage entre

    nous et avec la nature.

    Depuis des années, exemples à l’appui,

    nous démontrons que les responsables poli-

    tiques locaux actuels ou anciens manipulent

    le langage et font, chaque jour, la preuve de

    leur incapacité à améliorer notre quotidien

    et à préparer l’avenir.

    Ils ont conduit notre département à la failli-

    te !

    Depuis des années, nous dénonçons l’inep-

    tie et la dangerosité de la politique nucléaire

    de notre pays. Nous étions déjà, par exem-

    ple, dans les manifestations contre la cons-

    truction de la centrale de Cattenom au début

    des années 80.

    Aujourd’hui, nous commençons, grâce à la

    confiance croissante des électeurs, à intro-

    duire un peu d’écologie dans la gestion des

    collectivités locales notamment à Bar le Duc.

    Petit à petit, nous changeons les habitudes,

    les certitudes et les regards portés, par

    exemple, sur la place des citoyens dans la

    gestion de la cité ou encore sur la présence

    de la nature en ville .

    Les chantiers ne manquent pas (gestion éco-

    logique des bâtiments existants ou à cons-

    truire, aménagement de la ville pour l’Hom-

    me et non pas pour la voiture…).

    Nous avons beaucoup de travail devant

    nous, beaucoup d’énergie à dépenser qui

    nécessitent votre soutien. Cela ne fait que

    commencer.

    Nos idées et nos écrits dérangent et tout est

    bon pour essayer de stopper notre élan. Cer-

    tains d’entre vous, qui se sentent proches de

    nous, emboîtent le pas du cynisme de nos

    adversaires politiques au sujet des fonds

    GIP.

    Nous voulons simplement dire ici qu’aucun

    projet, dans une ville préfecture, ne peut se

    mener sans les subventions du Conseil Gé-

    néral. Est-ce notre faute à nous si les caisses

    départementales ont été vidées par, notam-

    ment, le TGV Est, sa gare, la construction de

    l’hôtel/château du conseil général et autres

    largesses dans la gestion départementale ?

    Il est de la responsabilité du Conseil Général

    de savoir comment il remplit son rôle d’aide

    à l’investissement des communes meusien-

    nes.

    Si nous refusions les subventions départe-

    mentales, rien ou très peu ne se fera à Bar

    le Duc et ailleurs et nous laisserions la place

    à ceux qui ont mis la Meuse dans cet état.

    La seule chose que nous n’avons pas faite

    dans cette affaire est d’expliquer, de dénon-

    cer l’origine des subventions et en quoi la

    nucléocratie pourrit la vie politique locale.

    C’est chose faite avec ce numéro de Traver-

    se.

    Pascal MENOUX

    SOMMAIRE : Antibure et Cré(n)on (p. 2-3)

    Haïti (p. 3)

    Fonds GIP - La position de Traverse

    (p. 4 - 5)

    Les abeilles (p. 6)

    Lucien et transports publics (p. 6)

    Le Fret SNCF (p. 6)

    EODRA et fonds GIP (p. 7)

    Les labo : falsificateurs ? (p. 7)

    CRIIRAD - Radioactivité dans notre

    quotidien. (p. 8)

    Un Vaccin contre ... (p. 8)

    Loisirs motorisés (p. 8)

    Docteur écolo et Mister Bure :

    Docteur écolo quand il prône la

    défense de l'environnement et la

    concertation locale.

    Mister Bure quand il dit que les

    déchets nucléaires sont une chan-

    ce pour la Meuse.

    Force est de constater qu'en cette

    période de vœux Mister Bure met

    le turbo tandis que Docteur écolo

    hiberne.

    Vous l'avez sans doute reconnu !

    Non ? C'est pourtant notre député

    Bertrand PANCHER.

    Loisirs motorisés et respect des espaces naturels.

    Il y a quelques mois, un député a déposé à l'Assemblée Nationale un projet visant à infléchir la loi de 1991 concernant l'accès des

    espaces naturels aux véhicules motorisés, en dehors des voies ouvertes à la circulation publique.

    Ce parlementaire souhaiterait qu'en zone de montagne " toute voie, praticable par des véhicules homologués pour une circulation

    routière et adaptée à ses caractéristiques, soit considérée comme carrossable et ouverte à la circulation."

    En d'autres termes, il aimerait peut-être que les propriétaires de motos, 4x4, Quads et autres engins à moteur puissent venir pétara-

    der, batifoler en toute impunité au beau milieu des milieux naturels (voies, sentiers…). On peut sérieusement penser que si cette loi

    devait être adoptée, certains demanderaient dans quelques temps son extension à tous les autres milieux (plaines, forêts….).

    En cette période où la protection et la restauration des espaces de biodiversité (faune, flore, paysage, sentiers botaniques…) a atteint

    un degré d’urgence extrême, ce n'est sûrement pas la peine d'en rajouter.

    Vincent THIERY

    8

    L’ équipe de TRAVERSE est plurielle…

    Ce qui nous réunit, c’est un combat pour l’environnement et une même volonté de solidarité, dans la vie de la

    cité, le choix d’une qualité de vie plutôt que d’une quantité de biens à amasser qui serait sensée représenter le

    bonheur.

    Mais à TRAVERSE, les sensibilités sont diverses et les convictions parfois divergentes. C’est ce qui fait l’intérêt de notre équipe et de notre journal. Qu’il me suffise de prendre un exemple : Dans le précédent numéro, où l’un

    d’entre nous présentait un article engagé sur la laïcité à l’école, je réponds aujourd’hui que vu ce que j’y ai vécu,

    vu ce que j’y ai constaté comme richesses d’innovation et de sérieux dans l’accompagnement des élèves, je suis

    persuadé que l’enseignement « privé » ou « catholique » a droit à la place qui lui revient dans la cité.

    Chacun de nos articles, quand il fâche, a droit de réponse dans nos colonnes : c’est ça la véritable démocratie !

    François SIMONET

    Certains sèment la biodiversité, d’autres

    préfèrent semer la radioactivité.

    Le 5 mai 2009, quatre ministères

    (Ecologie, Santé, Economie et Logement)

    ont signé discrètement un arrêté intermi-

    nistériel permettant aux industriels d’ajou-

    ter des résidus faiblement radioactifs dans

    certains matériaux utilisés pour la cons-

    truction des bâtiments et pour la fabrica-

    tion de biens de consommation. Le texte

    est entré en vigueur malgré l’avis défavora-

    ble de l’Autorité de sûreté nucléaire.

    On avait déjà assisté à un phénomène si-

    milaire il y a quelques années avec la léga-

    lisation d’ajouts de résidus d’incinération

    (mâchefers) valorisés dans le domaine des

    travaux publics.

    Le démantèlement des centrales nucléai-

    res, différé depuis longtemps, va bientôt

    démarrer. Alors, comment va t-on faire

    pour se débarrasser de tous ces déchets

    faiblement radioactifs très volumineux?

    Encore à Bure ? Non ça suffit !

    On a donc trouvé une solution : vendre ces

    gravats toxiques issus des usines nucléai-

    res à des industries qui les dilueront dans

    d’autres matériaux de construction. Du

    ciment radioactif pourra ainsi servir demain

    à bâtir des logements, des bureaux, des

    hôpitaux ou des écoles.

    Le problème est que une fois lâchés dans

    la nature, ces matériaux ne seront plus

    tracés ni contrôlés. Il faudra donc se munir

    d’un compteur Geiger pour vérifier le taux

    de radioactivité (présence de radionucléi-

    des) que dégageront les murs de votre lo-

    gement, vos équipements contenant du

    métal ou les matériaux présents sur votre

    lieu de travail et vos biens de consomma-

    tion. Veut-on couvrir la France de matières

    radioactives ?

    “Faible niveau de risque ne signifie pas

    absence de risque “.

    Dans sa grande bonté, le législateur fran-

    çais a tout de même exclu de sa loi quel-

    ques produits pouvant contenir ces élé-

    ments radioactifs: les aliments, les cosmé-

    tiques, les parures (bijoux), les jouets et les

    matériaux en contact avec les aliments et

    les eaux (les emballages par exemple).

    Nous ne comprenons pas cette décision du

    gouvernement si lourde de conséquences

    pour la santé, au moment où de plus en

    plus d’études scientifiques font la relation

    entre l’environnement contaminé et l’aug-

    mentation des cancers.

    A qui pourrait profiter cette loi ? Peut-être

    quelques industriels y trouveront un inté-

    rêt. Au lieu de stocker ces déchets (ça coû-

    te cher), ils pourront s’en débarrasser tout

    en récupérant de l’argent.

    Nous devons réagir (individuellement ou

    collectivement par l’intermédiaire d’une

    association) pour que cette loi soit abro-

    gée. Nous sommes attachés à la préserva-

    tion de notre environnement quotidien. Les

    consommateurs ne veulent pas que les

    produits qu’ils trouvent sur les rayonnages

    des magasins puissent être fabriqués avec

    des matériaux contaminés, même à faibles

    doses.

    Sources : http://www.cri irad.org/

    mobilisation/5mai2009.html

    Vincent THIERY

    A QUAND UN VACCIN CONTRE......

    ...l'envie de nous prendre pour des veaux ou des cons ?

    Maintenant que l'épidémie de grippe H1N1 est finie, il est temps

    de faire le bilan. Il n'est pas glorieux pour nos gouvernants.

    Les chiffres : Dans le monde, 12 .00 morts pour H1N1 dont

    10.000 aux USA, 300.000 morts par an pour la grippe saisonniè-

    re.

    En France, un peu plus de 200 morts pour H1N1, 2.000 à 6.000

    morts par an pour la grippe saisonnière.

    Le coût : 2,5 à 3,5 milliards d'euros ont été dépensés suivant les

    estimations ( achat des vaccins, publicité, campagne de vaccina-

    tion, heures de réunion,…), UNE ENORMITE !

    Le seul coût d'achat des vaccins est supérieur au déficit de l'hôpi-

    tal public. D'un coté, on dilapide de l'argent pour rien ( 94 millions

    de vaccins prévus pour 5 millions de personnes vaccinées), de

    l'autre, on flingue le service public hospitalier pour accélérer en-

    core la privatisation de notre système de santé.

    C'est aussi 6 fois plus que les sommes allouées au plan cancer

    qui fait pourtant malheureusement 150.000 morts par an en

    France.

    Le principe de précaution : c'est l'excuse avancée par nos diri-

    geants. A-t-il été respecté quand, à l'automne, nos gouvernants

    s'octroyaient 10% de la production mondiale de vaccins en écar-

    tant le reste du monde et surtout les plus faibles et les moins

    riches que nous ? Où étaient alors la décence, la solidarité hu-

    maine et le principe de précaution?

    Conclusions : au choix, il fallait…

    aider nos amis des laboratoires pharmaceutiques...

    ...à gagner encore plus d'argent ?

    faire peur à la population avec un virus très contagieux…

    ...mais peu mortel et ensuite ramasser la mise en clamant

    qu'il y avait peu de morts grâce à la campagne de vaccination

    massive effectuée. Cela s'appelle du cynisme et non principe

    de précaution.

    informer et prévenir de façon sensée et responsable…

    ...cela n'a pas du tout été fait. Alors, demain, si, par malheur,

    une mutation faisait apparaître un virus contagieux et mortel,

    qui entendra lorsqu'il sera crié "au loup" ?

    Alors, n'attendez pas le vaccin miracle et immunisez vous contre

    les bonimenteurs qui nous gouvernent. Eveillez votre esprit criti-

    que et réagissez activement..

    P.S: Facile, me direz-vous de réagir après coup, alors je vous invi-

    te à la lecture du « Monde diplomatique » de septembre 2009…

    Philippe GEURING

    De la radioactivité dans notre vie quotidienne.

  • 2

    association des Elus Opposés à l’ enfouissement des Déchets Radioactifs

    La presse fait régulièrement état de la participation des fonds du GIP dans le financement de projets économiques, culturels ou éducatifs divers dans les départements de la Meuse et de la Haute-Marne.

    La question qui se pose aux opposants au "Labo" et à l'enfouissement, lorsqu'ils sont en situation de décider de telle ou telle réalisation parce qu'ils sont élus, est de savoir s'il leur faut s'opposer, au moment de voter dans leur commune ou leur communauté, à la mise en œuvre de ce projet parce qu'il comporte une part d'argent "radioactif", ou s'il leur faut accepter bon gré, mal gré, ou s'il leur faut s'abstenir, ou s'il leur faut démissionner en récusant ce qui peut être considéré par certains comme une inadmissible compromission au regard des idéaux environne-mentaux qu'ils défendent.

    Cet épineux dilemme n'est pas une découverte récente pour nous. Depuis le début du projet de "Labo", nous avons toujours dénoncé cet apport d'argent destiné à faire taire les consciences et à acheter citoyens et élus. Car, ne l'oublions pas, c'est la première fois en France qu'une telle manne est attribuée avant même que l'enfouissement ne soit commencé et qu'aucune nuisance caractéristique ne se soit mani-festée ! (cf. notamment l'AG 2001, disponible sur stopbure.com).

    La responsabilité des élus du Conseil général au moment du vote du budget est plus encore exposée ! Voter le budget et en l’occurrence l’acceptation des fonds du GIP en l’état actuel, c’est accepter le stockage en profondeur ! Nous n'en sommes plus à la phase « Laboratoire ».

    Par ailleurs, savoir que, sur un plan culturel, et donc relevant d'une certaine éthique "citoyenne" de la mémoire et de la "Fête", la Fonderie d'Ecurey et le Festival RenaissanceS de Bar-le-Duc pourront boucler leur budget grâce aux fonds GIP, cela pose question… Festoyer au nom de la mémoire passée "grâce" aux fonds GIP, sur un fond de piétinement de la mémoire future "à cause" des fonds GIP, c'est tout de même un paradoxe qui n'est pas commun…

    Savoir que le plan "Ecole numérique rurale" concernant les écoles primaires de la Meuse sera financé à hauteur d'un tiers par le GIP Objectif Meuse, cela ne laisse-t-il pas un certain goût amer dans la bouche ? Car en fait, si on s'essaye à faire court, l'école, censée apporter des bases formatrices et un développement des capacités critiques des élèves, va pouvoir plus facilement mettre un pied (ou deux) dans le pré-sent et le futur par le biais de possibilités technologiques financées par un contrat exorbitant - qui déroge au droit commun – autorisant l'en-fouissement de poisons hautement radioactifs dans le sous-sol meusien ou haut-marnais, peut-être même sous les pieds de ces élèves… Que dire de plus ?

    Pour toutes ces raisons, nous demandons à nos adhérents à chaque fois qu’ils sont confrontés à un financement GIP :

    de rappeler que l'argent a été demandé au Conseil Général et pas au GIP.

    de confirmer notre opposition à tout stockage de déchets radioactifs sur notre territoire (adhésion à l'EODRA)

    d’affirmer que nous voulons une autre voie pour le développement de nos territoires (à préciser par chacun).

    Enfin, chacun en conscience est libre d'aller plus loin, y compris refuser tout financement du GIP.

    Pour l’EODRA , Jean Marc FLEURY

    Jean Anouilh reprit le mythe d’Antigone en 1942 sous la terrible occupation nazie. Un autre fléau, celui d’un enfouissement de dé-

    chets radioactifs pour des centaines de milliers d’années nous plonge dans le tragique. Antigone, c’est la voix de la bonne conscien-

    ce ; son oncle auquel elle s’oppose, c’est la voix du bon sens. Mais l’un et l’autre, et l’ensemble de la population seront empotés par le

    fléau, car le tragique ne fait pas de cadeaux.

    Un décor neutre ; par exemple de campagne à l’allure désertique ; éventuellement avec l’esquisse d’un chevalet de mine dans le loin-

    tain.

    Le Prologue

    Voilà !

    La petite assise là-bas, qui regarde droit devant elle, c’est Antigone. Parce que tout à coup, il y a quinze ans, le destin l’a placée au

    milieu d’une situation impossible, elle va se dresser, seule face au monde ! Seule aussi face à Créon, qu’elle croit de l’autre bord. Elle

    sait qu’elle va mourir de ce fléau qui s’avance sans dire son nom, mais elle n’a pas compris que Créon aussi va en mourir, et son fian-

    cé aussi, Hémon, et tous après lui !…

    Cet homme robuste, aux cheveux blancs, à l’air pensif et décidé à la fois, c’est Créon. Il a été placé là il y a deux ans, avec d’autres,

    aux commandes de la cité. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Il connaît aussi le fléau mais espère ruser avec lui pour,

    malgré tout, en tirer du profit et accompagner la cité dans sa quête de bonheur.

    Le Chœur

    … La petite Antigone est prise ! Prise par ce fléau qui écrase toute la population. Toute la population est prise mais seule Antigone l’a

    compris pour l’instant !

    Créon à Antigone

    T’arrêteras-tu enfin de dénoncer en bloc ce projet… alors qu’il est en route depuis quinze ans et que toute la population y est impli-

    quée ?!

    Antigone

    Toute la population a été mise devant le fait accompli ! Sans véritable concertation !

    Et quand elle a donné son avis, dans une grande clameur et une marée de signatures, elle n’a pas été entendue !

    La population a droit au repos !

    Créon

    Oui, Antigone ! Thèbes-Bure et toute sa région ont droit à une vie sans histoire. Bien sûr, ce fléau existe et nous frappera tous ; et au

    fond, je suis de ton avis, mais j’ai mes deux pieds par terre, mes deux mains enfoncées dans mes poches, et puisque je suis responsa-

    ble dans la cité, j’ai résolu de m’employer tout simplement à rendre l’ordre de ce monde un peu moins absurde… Si c’est possible !

    Antigone

    Vous êtes le nez dans le guidon, alors que notre chemin mène à l’abîme ! Vous gérez la cité à l’horizon de quelques années alors que

    le fléau est en marche pour la nuit des temps ! Les hommes ont lancé une machine qu’ils ne maîtrisent pas avec un simulacre d’expé-

    rimentation, avec soi-disant la science pour eux et une pseudo possibilité de retour en arrière ; mais tout le monde en doute… et vous,

    vous emboîtez le pas !

    Créon

    Mais enfin, Antigone, que ferais-tu si tu avais les commandes de la cité ?

    Antigone

    Tout de suite, je dénoncerais ce stratagème qui avance dans l’ombre et empêche tout vrai débat et broie toute résistance par la sé-

    duction de l’argent.

    Et je refuserais cet argent !

    Créon

    Ah ! la voilà remontée, la fille d’Œdipe ! La fille au sang royal !…

    Pensif.

    Dénoncer les stratégies de cette machine de mort…. Certains le font et ont raison !

    Les responsables de la cité pourraient le faire haut et clair…davantage… c’est vrai !

    Surtout qu’ils n’ont aucune responsabilité dans ce qui arrive, aucun complexe à avoir dans cette affaire !

    Mais refuser les sommes qui, depuis plus d’une décennie, font maintenant en partie vivre la cité ? Y penses-tu vraiment, Antigone ? Et

    cela arrêterait-il la tragédie qui vient ?

    Antibure et Crénon de bon sang !

    Peut- on faire confiance aux laboratoires ? En 1969, la municipalité de Nogent-sur-Marne (Val de Marne),

    avait construit le groupe scolaire Marie Curie, primaire et mater-

    nelle, sur un terrain sur lequel fonctionnait de 1904 à 1925 la

    première usine destinée à extraire le radium du minerai d'uranium

    et où avaient travaillé les époux Curie.

    Le SCPRI (Service Central de Protection contre les Rayonnements

    Ionisants remplacé en 1994 par l’OPRI l’Office de Protection

    Contre les Rayonnements Ionisants) préconisait alors l'enlève-

    ment des détritus radioactifs mais avait accepté la solution pro-

    posée par la mairie de recouvrir la totalité du sol par une chape

    de plomb.

    En 1986, soit dix-sept ans plus tard, les parents d’élèves décou-

    vrent que la chape n'a pas été réalisée !

    Les personnes ayant fréquenté l’école, élèves et personnels ont

    été soumises à une exposition externe par le rayonnement gam-

    ma ambiant et interne par inhalation du radon (il faut savoir en

    effet que les déchets radifères émettent un gaz rare radioactif, le

    radon).

    Demande d’informations sur la radioactivité du site par la FCPE

    en 1987, rebondissement en 1991 avec une action commune

    des écologistes du coin et de la CRII-Rad. Des mesures ont

    été réalisées, ainsi que d’autres travaux.

    Les quatre laboratoires qui se sont succédés de 1986 à 1992

    pour mesurer les niveaux de rayonnements ionisants sur site (la

    SOCOTEC, la STMI, le Laboratoire Central de la Préfecture de Poli-

    ce et le SCPRI du ministère de la Santé) ont mesuré les niveaux

    en rayonnement "gamma", et à partir de ces résultats, tous ont

    déclaré qu'il n'y avait aucun dépassement des limites réglemen-

    taires d'exposition au niveau des salles de classe ou des locaux

    administratifs.

    Or, en ne prenant en considération que les rayonnements

    "gamma" et non les rayonnements "alpha" émis par les descen-

    dants du radon, qui sont 20 fois plus dangereux que les

    "gamma", les quatre laboratoires ont négligé l'essentiel de la ra-

    dioactivité du site, bien qu'ils ne puissent ignorer les dangers des

    descendants du radon.

    Ainsi, sans plus entrer dans les détails, il semble que chacun des

    laboratoires se soit efforcé de mesurer un niveau de radioactivité

    conforme à ce qu'on lui demandait, à savoir inférieur aux normes,

    c'est-à-dire 20 fois plus faible que la réalité. Il y a donc eu volonté

    de dissimulation.

    Toujours est-il que l’école Marie-Curie a été fermée définitive-

    ment en 1998 pour cause de pollution au radon, soit vingt-neuf

    ans après sa mise en service !

    Suite de l’affaire : janvier 2010, déclaration de la dépollution

    prochaine du site, pour y construire deux gymnases. La solution

    consistant à décaisser la parcelle en totalité pour un coût de 6

    millions d’euro a été écartée pour celle moins onéreuse qui

    consiste à décontaminer seulement les points actifs du site pour

    un coût de 2,5 millions d’euro. Vive les soldes !

    PS. Cet exemple se répète en de multiples endroits.

    Marilyne MENOUX

    Une brève : Alors que l’inflation en France n’a été que de 0,1%

    en 2009, selon l’INSEE, les prix des formalités administratives

    ont bondi de 51,4% ( le Parisien - 22 janvier, Le Canard enchaî-

    né - 27 janvier).

    Encore une taxe qui ne dit pas son nom !

    7

  • Antigone

    Et si tous s’y mettaient ? Si toutes les cités se joignaient à la nôtre ?

    Créon

    Pauvre Antigone !

    Petite Antigone !

    Trop petite pour vivre tout cela !

    Te rends-tu compte dans quelle machine tu es embarquée ?!

    Si la minuscule cité de Thèbes-Bure disait « NON », et même si les autres cités alentour se joignaient à elle… Ce serait grandiose !

    Mais te rends-tu compte de ce que cela représenterait à la mesure du monde connu et concerné par ce fléau ??? Rien, vraiment !

    Certes, il faut que Thèbes-Bure dise non, haut et fort et qu’elle dénonce ce fléau ! ; plus haut et plus fort qu’elle ne le fait jusqu’à pré-

    sent ! Qu’elle dise bien que ce qui serait déposé là, dans les profondeurs de la terre, ne fera ni sa fortune, ni la bonne réputation de

    notre contrée…

    Mais refuser les fonds que ces promoteurs nous donnent ?

    Ignores-tu que depuis des lustres, notre cité vit des secours que nous offre notre contrée ?

    Et si depuis dix ans, ces aides sont gonflées par un argent inique, qu’y pouvons-nous ?

    Et par quoi penserais-tu remplacer ces aides sans lesquelles notre cité péricliterait ?

    Hémon entre, l’air hagard.

    Antigone

    Je t’attendais, Hémon !

    Pourquoi serres-tu ces trois cordes ?

    Hémon

    J’ai compris enfin !

    Toi aussi, Créon, tu seras broyé ! Et moi aussi ! Et tous après nous !

    Autant en finir tout de suite !

    Le Chœur

    Et voilà !

    Sans cette histoire, cette sale histoire de déchets, ils auraient tous été bien tranquilles !

    Ils ont tous été emportés…Ceux qui croyaient une chose et ceux qui croyaient le contraire et même ceux qui ne croyaient rien et qui

    se sont trouvés pris dans l’histoire, sans rien y comprendre …

    C’est fini !

    Antigone est calmée maintenant. Un grand apaisement triste tombe sur Thèbes-Bure et sur le palais vide.

    François SIMONET

    Agir pour l'Environnement - Communiqué de presse datée du 26

    janvier 2010 -

    En janvier 2010, les secrétaires d’Etat à l'Ecologie et aux Trans-

    ports ont annoncé le lancement d’un plan expérimental de pro-

    tection des abeilles. Ce projet consiste à ensemencer le bord des

    routes françaises de plantes sécrétant du nectar (mellifères).

    L'objectif affiché par le gouvernement est la lutte contre la ré-

    gression de plus en plus inquiétante des insectes pollinisateurs

    et de réduire les nuisances environnementales des infrastructu-

    res routières.

    Posons-nous quelques questions pertinentes:

    Quel sens faut-il donner à ce plan d'action quand on sait

    que l'état vient d'autoriser pour un an l'utilisation du

    "Cruiser", insecticide très toxique qui est réputé pour être

    une des causes de la mort des abeilles en France ?

    Qui va semer ces jolies plantes miraculeuses? les puissan-

    tes industries phytosanitaires et semencières? Nous ne

    sommes même pas certains que les sociétés qui entretien-

    nent les abords des infrastructures routières vont cesser

    l'épandage massif de pesticides.

    Pourquoi opter pour des mini mesures sans réelle efficaci-

    té, alors qu'il faudrait mieux essayer d'agir sur les causes

    réelles de la surmortalité de ces animaux ?

    Peindre en vert les abords de quelques milliers de kilomè-

    tres de routes, n'est-ce pas encore une opération de pure

    communication ? Il est vrai que 2010 est l'année mondiale

    de la biodiversité!

    Mesdemoiselles les abeilles, vous êtes priées d'éviter les voitu-

    res, de rester à l'abri lors des épandages de pesticides et

    de sourire au photographe!

    Sources: http://www.agirpourlenvironnement.org/

    Vincent THIERY

    Les abeilles, victimes du blanchiment écologique du gouvernement !

    Monsieur le Président de la Meuse, C’est encore moi, le Lucien. J’habite un p’tit village au nord de Bar le Duc. Ma re-traite est si mince que mes caisses sont aussi vides que celles du département. Pas question d’avoir une voiture. J’prends donc souvent le bus pour aller à Verdun ou à Bar. Les écolos et les savants nous causent que la terre se ré-chauffe mais c’t’hiver, on a quand même eu du froid et d’la neige. Et ben, avec vot’ bonne gestion, on s’retrouve le bec dans l ’eau ou plutôt dans la neige ; pas d’car et pas d’dé-neigeuse ! On peut crever dans nos villages et pourtant la navette, pour aller chez les parigots, elle circule tous les jours, elle ! Faudra t’y attendre que le réchauffement supprime l ’hiver pour pouvoir aller à la ville tous les jours même en décem-bre ? Et ben, c’est même pas sûr car vu comme les routes de nos campagnes se dégradent, les cars pourront pu passer même en été ! On s’rait t’y pas en train de devenir un pays sous-développé, nous aut’ , juste bon à recevoir des cochonneries ?

    Le Lucien

    6

    COUP DE FROID SUR LE FRET A LA SNCF. COUP DE CHAUD POUR LA PLANETE.

    La logique financière va encore frapper au détri-

    ment de nos emplois et de notre avenir.

    Dans un document interne de l’entreprise publi-

    que SNCF, on apprend qu’il y a dans les cartons

    de ladite entreprise « publique » le projet d’ampu-

    ter d’un tiers son activité fret !

    Il s’agit de supprimer 255 000 wagons de fret à

    l’horizon 2011. SNCF va abandonner ses petits

    clients moins rentables.

    Mais c’est un secret, il ne faut en parler à person-

    ne … avant les élections régionales.

    Plusieurs questions se posent :

    Pour quel public, l’entreprise publique SNCF

    travaille-t-elle ?

    Si c’est une décision de bon gestionnaire,

    pourquoi vouloir la cacher avant les élec-

    tions régionales ?

    Que veut dire « écologie » pour le gouverne-

    ment, largement présent au sein de la

    SNCF ?

    Si nos responsables politiques voulaient vraiment

    réduire sensiblement le réchauffement climati-

    que, une des plus importantes mesures à pren-

    dre, serait de réduire considérablement le trans-

    port des marchandises par la route.

    Et là, on fait exactement le contraire !

    En fin de compte, il s’agit, à la demande de la

    commission européenne, de préparer les trans-

    ports à la concurrence en diminuant le volume du

    fret. Le rachat de ce dernier par Veolia ou la

    Deutsch Bahn sera facilité. Nous assistons à la

    disparition d’un service public au profit d’entrepri-

    ses privées.

    Pascal MENOUX

    Le tremblement de terre qui vient de secouer Haïti a fait plus de

    200.000 morts. De très nombreuses voix y voient seulement de

    la fatalité, et uniquement de la fatalité.

    Est-ce aussi simple ? Si les constructions sont si fragiles, ne pour-

    rait-on relier cela au fait que plus de 90% de haïtiens vivent avec

    moins de deux dollars par jour ? Au fait qu’Haïti est le pays le plus

    pauvre au monde et qu’on exigea de lui beaucoup plus qu’il ne

    pouvait faire. Tous ces morts sont aussi et surtout des morts de

    la misère.

    Si cette extrême pauvreté est due pour partie aux divisions de la

    société haïtienne, l’essentiel doit être recherché dans ce que l’on

    a exigé de ce pays et pourquoi on l’a exigé.

    Faut-il rappeler que les Espagnols ont massacré tous les habi-

    tants de l’ile après sa découverte par Christophe Colomb ? Cela

    en moins de 10 ans.

    Faut-il rappeler que la France a exigé d’Haïti de payer sa liberté

    150 millions de francs or soit 10 fois le budget annuel de cette

    île ? Que pour payer cette somme exorbitante, Haïti a du consa-

    crer 80 % de ses revenus pendant plus d’un siècle.

    Faut-il rappeler que l’occupation américaine a spolié les riches-

    ses haïtiennes de 1915 à 1934 ?

    Après ces rappels, peut-on se contenter de parler uniquement de

    fatalité ?

    Ce sont des histoires passées me direz-vous ! Alors aujourd’hui

    pourquoi parler de pillages quand il s’agit uniquement de quel-

    ques situations isolées de récupération de vivres dans des maga-

    sins écroulés ? Pourquoi vouloir faire croire que ce fait est l’es-

    sentiel alors que ce n’est que comportement humain normal

    quand tout manque ?

    Nous sentirions nous encore coupables de nos exactions ? Man-

    querions nous de reconnaissance vis-à-vis de la 1ére République

    noire à qui nous devons l’insertion de la Fraternité dans notre

    devise républicaine ? En conclusion, nous devons, nous occiden-

    taux, bien plus à Haïti que jamais Haïti ne nous devra. Aujourd-

    ’hui Haïti a autant besoin de respect que de compassion.

    PS « les journalistes, s’ils se trouvaient sinistrés, avec leurs en-

    fants blessés, sans vivres, sans eau, se trouveraient-ils « pillards »

    de récupérer quelques boîtes dans des magasins déjà écrou-

    lés ? ». (Dany Lafferière, journaliste haïtien).

    Philippe GEURING

    POURQUOI EN VEUT-ON AUTANT A HAÏTI ?

    3

  • Suite à la défaillance financière du Conseil Général portant sur 3 dossiers présentés par la ville, le conseil municipal de Bar le Duc a, en date du 10 décembre dernier, accepté des fonds GIP par substitution. Dans les jours qui ont suivi, l'Est Républicain publiait un article appuyant sur la

    complaisance à accepter cet argent radioactif. Cette acceptation a provoqué des réactions d'incompréhension, voir plus, parmi les élus, les militants et les sympathisants écologistes du département. Nous vous proposons d'examiner les tenants et les aboutissants de ce dossier à la

    lecture de cette double page.

    A signaler toutefois qu'il eût été préférable que ce débat ait eu lieu avant le conseil municipal plutôt qu'après. Il n'est jamais trop tard.

    Voyez à travers les articles qui suivent l'expression de notre humilité, de notre intégrité et de notre souci de faire de la politique autrement et sans tabou. Pourrait-on en dire de même de nos partenaires et de nos adversaires politiques? A vous de juger...

    REPROCHES, APPORTS, CENSURES, CONTRIBUTIONS, OPINIONS, CRITIQUES ET AUTRES COMMENTAIRES

    DEFAILLANCE DU CONSEIL GENERAL

    Tout d'abord, quelques points d'explication sur le

    montage d'un dossier d'investissement. Quelle

    que soit la collectivité territoriale, celle-ci a re-

    cours à des subventions pour pouvoir boucler le

    financement de ses projets d'investissement.

    Ces subventions sont sollicitées auprès de diffé-

    rents partenaires que sont l'Europe, l'Etat, la Ré-

    gion et le Département. Il faut ajouter que ces

    subventions sont fréquemment liées entre elles,

    c'est à dire qu'elles sont versées à condition que

    chacun des partenaires verse au pot.

    Suite à une gestion hasardeuse des finances

    départementales pendant les dernières décen-

    nies (toujours à droite), les caisses du départe-

    ment sont aujourd'hui vidées. Cela est dû à des

    erreurs (coût de l'hôtel du département, gare

    TGV, financement du TGV, organigramme...)

    mais aussi à des transferts de charges de l'Etat

    vers les départements non compensés à l'euro

    près.

    A l’évidence, il semble que, sans les récents 10

    millions d'euros de rallonge des fonds GIP, le

    département serait placé sous tutelle du Préfet,

    donc de l'Etat.

    De ce fait, le Conseil Général ne verse plus au-

    cune subvention issue de ses caisses et y substi-

    tue l'argent nucléaire, via le GIP. Cela est très

    grave.

    PRESENTATION DE L’ ENSEMBLE DU DOSSIER

    1. Requalification du centre ville

    D'un montant de 11 millions d'euros, c'est un chantier initié par l'ancienne municipalité et corri-

    gé par l'actuelle. Il doit per mettre de revaloriser

    la ville, d'en augmenter l'attractivité et, accessoi-

    rement, d'améliorer sensiblement le service de

    l'eau (recherche de fuite).

    Prévu sur 5 ans, il n'est pas possible, d'une part,

    de l'étaler plus largement sur la durée (à cheval

    sur 2 contrats de plans d'où une incertitude sur

    la reconduction des partenariats) et d'autre part,

    impossibilité de réduire le cout.

    La participation demandée au Conseil Général

    est de 30%.

    2. Gare Multimodale

    D'un montant initial de 7 millions d'euros prévu par

    l'ancienne municipalité, ce dossier a été ramené à 5

    millions d'euros après élimination des éléments

    luxueux prévus par la droite.

    Plus de 20% d'économie, cela n'est pas rien d'autant que le coût du terrain intervient pour 25% du montant

    global.

    La participation demandée au Conseil Général est de

    35%.

    3. Festival RenaissanceS.

    Le montant est de 400 000 euros auxquels on peut ajouter les 280 000 euros fournis par la ville en presta-

    tion de service.

    La demande faite auprès du Conseil Général est à hauteur de 40%, soit 160 000 euros. En

    2009, le Conseil Général avait versé 60 000

    euros pour le festival.

    4. Fiscalité barisienne.

    Ne nous voilons pas la face, c'est la plus élevée dans

    l'Est pour la taxe foncière et la quatrième plus élevée

    pour la taxe d'habitation. L'explication de cette situa-

    tion préoccupante tient en 2 points essentiels :

    pendant des années, la droite a annoncé des investissements conséquents qu'elle savait

    pertinemment ne pas pouvoir réaliser. Cela ne

    l'a jamais empêchée d'appeler l'impôt corres-

    pondant à ces chimères.

    Bar le Duc est ville chef-lieu et supporte sou-vent seule, financièrement, des frais d'équipe-

    ments qui profitent à un territoire plus étendu

    (piscine, équipements culturels, sportifs,...).

    NOTRE POSITION ACTUELLE !

    1. Nous sommes toujours fermement opposés à tout enfouissement ou stockage souterrain de tout déchet radioactif. Un stockage subsurface sur les lieux

    de production a notre préférence en attendant la sortie du tout nucléaire.

    2. Ce qui nous motive en premier lieu est la défense du bien commun et, dans ce dossier, nous estimons qu’en restant en postes de responsabilités nous

    pourrons bien mieux lutter qu’en démissionnant après avoir refusé cet argent. Nous préférons écorner nos principes et être efficaces sur le long terme que

    de garder bonne conscience avec l’inefficacité à la clé, à la condition toutefois d’être plus vigilants à l’avenir et d’avoir ce débat avant et non plus après

    toute décision. Ecrire cela peut paraître naïf et prêter le flanc à la critique mais cela dénote surtout un certain courage. Prenez le temps de réfléchir à ces

    quelques mots qui précèdent.

    3. Nous avons une réponse graduée pour chacun des trois dossiers présentés :

    Pour ce qui concerne la requalification du centre ville ; d’une part, la municipalité est dans l’impossibilité de corriger et la durée et le montant global

    de ce projet et d’autre part il s’agit là d’un projet structurant. Acceptation.

    Pour ce qui concerne la Gare multimodale, il s’agit également d’un projet structurant pour lequel l’équipe municipale s’est attaché à en réduire le coût

    qui baisse de 7 à 5 Millions d’euros. Acceptation.

    Quant au Festival RenaissanceS, la discussion reste ouverte tant du fait des montants alloués que de son caractère non structurant. Toutefois écrire

    cela ne signifie pas la remise en cause de ce festival.

    4. Aujourd'hui, nous ne sommes pas majoritaires au sein de la municipalité, nous n’avons aucun élu au Conseil Général, mais nous sommes engagés dans

    une lutte politique qui nous fait privilégier le long terme.

    5. Exposer notre position en fournissant les éléments du débat nous paraît nourrir la noblesse de la politique et souligner les difficultés auxquelles s’expo-

    sent ceux qui veulent la servir et non se servir. Il faut un courage politique et une grande confiance dans son action pour s’exposer ainsi à la critique im-

    médiate et humaine. Nous les avons.

    6. Un débat public est salutaire sur une question de cette importance. Organisons le tranquillement. Chacun pourra alors juger.

    Philippe GEURING

    4 5

    CONSEQUENCES D’ UN REFUS

    Refuser cet argent, c’est garder la conscience

    propre, d’une part, et pouvoir profiter de la tribu-

    ne d’élus municipaux pour réaffirmer la dangero-

    sité de l’enfouissement, d’autre part. En effet, ce

    stockage souterrain, rappelons le, ne pourra que

    retarder le retour des éléments radioactifs dans

    notre environnement mais, en aucun cas, l’empê-

    cher, quoiqu’en dise l’ANDRA.

    Refuser cet argent, c’est se positionner en conflit

    ouvert avec ses partenaires et donc devoir dé-

    missionner de ses mandats, car non majoritaires

    au sein du conseil municipal, les élus écologistes

    ne pourraient continuer à siéger.

    Cette situation aurait pour conséquence de favo-

    riser soit le retour de la droite aux affaires, soit,

    soyons follement optimistes, la victoire des écolo-

    gistes aux prochaines municipales en raison de

    ce même refus.

    La droite, de retour, ne se gênerait nullement

    pour prendre cet argent, mais surtout elle mène-

    rait de nouveau sa politique de prestige et d’arro-

    gance.

    Refuser cet argent radioactif qui vient remplacer

    celui des subventions que devrait accorder le

    Conseil Général, c’est, en cas de décision de

    poursuivre les projets, devoir taxer très fortement

    le contribuable barisien qui, nous l’avons vu est

    déjà fortement sollicité. Cela serait-il soutenable

    et raisonnable ?

    CONSEQUENCES D’ UNE ACCEPTATION

    Accepter cet argent de substitution, c’est, disons

    le tout net, écorner sa bonne conscience et met-

    tre à mal ses convictions écologistes.

    Accepter cet argent, c’est d’abord recevoir de 30

    à 40% de montant inscrit au budget pour chaque

    dossier. C’est aussi les rendre réalisables à moin-

    dre coût pour le contribuable barisien. C’est égale-

    ment être respectueux du programme annoncé au

    moment de la campagne électorale. C’est aussi

    renforcer la possibilité de gagner la prochaine

    élection municipale pour poursuivre nos objectifs

    écologistes.

    Une telle acceptation, loin d’être une reniement

    de nos convictions, au contraire nous poussera à

    renforcer notre vigilance au moment de monter

    les futurs dossiers lors d’un prochain mandat.

    Elle nous permet de pouvoir poursuivre nos ac-

    tions écologistes et antinucléaires (refus de l’ex-

    position de l’ANDRA, adhésion de la ville de Bar le

    Duc à l’associations des élus opposés à l’enfouis-

    sement…). Une acceptation, c'est pouvoir conti-

    nuer à favoriser une démocratie réellement parti-

    cipative telle que nous la souhaitons avec par

    exemple les comités de quartier récemment remo-

    delés.

    Une acceptation ne nous prive pas de notre fa-

    culté de continuer à affirmer avec force les dan-

    gers du nucléaire et surtout de l’hérésie que re-

    présente l’enfouissement des déchets radioactifs.