Puttelange aux lacs – St-Avold (57)

Parcours de 20 km qui se fait en 25 minutes…

Nous avons mis plus de deux heures !

Nous voilà à nouveau sur la route après le chaleureux accueil reçu au Café du Crocodile à Puttelange aux lacs (57).

Je suis intriguée de voir, tout le long de la route, des panneaux indiquant : "La Ligne Maginot aquatique". Je suis des Py-rénées, à l’autre bout de la France, et j’avais 8 ans à la fin de la guerre, mais je suis étonnée de n’avoir jamais entendu parler de cela. J’espère, au bout de ces panneaux, trouver une expli-cation.

Nous traversons Puttelange aux lacs, dont la façade de l’église s’orne de cette curieuse statue. Et c’est amusant de voir cette statue de Pierre, et, au-dessous, l’image de l’un de ses successeurs !

Devant la mairie, ces deux wagonnets rappellent le passé minier de la région.

Dans un jardinet, cette reconstitution originale de la grotte de Lourdes.

Des lacs, de l’eau partout. On comprend que le bourg que nous venons de dépasser s’appelle Puttelange aux Lacs !

Chacun recherche une décoration originale. Si le bonhomme en vélo m’a amusée, j’ai aussi beaucoup aimé le "mouvement ondulatoire" de la clôture !

Je vous donne une vue d’ensemble, car cette maison semble un jouet posé là pour le seul plaisir de nos yeux ! Vous vous souvenez ? Comme dans les jeux de construction de notre enfance !

Vais-je enfin apprendre ce qu’est cette Ligne Maginot Aquatique ?

Sur la route, une pompe, semblable à celles qui trônent dans la cour de nos fermes. Vous êtes-vous jamais débarbouillés à la pompe ???

Dans les champs, casemates et blockhaus. J’allais dire "disséminés", mais non ! Ils sont placés dans un ordre bien déterminé, que je devine sans encore l’identifier…

Nous voilà enfin à la clairière, lieu de départ pour la visite de la Ligne Maginot aquatique.

Au départ du chemin cet arbre, marqué de la Croix de Lorraine et qui aurait tant et tant à ra-conter ! C’était émouvant de le regarder, maintenant, en temps de paix…

En balance entre deux époques…

LA LIGNE MAGINOT AQUATIQUE - UNE VERITE  Considérée comme obstacle majeur dans la défense d'un pays, et ceci depuis VAUBAN, l'EAU ne cesse d'intéresser les ingénieurs militaires jusqu'à nos jours. C'est ainsi que naquit, dans le Secteur Défensif de la Sarre, l'utilisation des cours d'eau et des rivières naturelles en zone inondable, de 1935 à 1940. Cette trouée de la Sarre fut conçue pour combler le vide entre deux régions fortifiées : celle de Metz et celle de la Lauter.

Ainsi, sur 40 km de front, on peut constater l'économie réalisée dans la Trouée de la Sarre, par rapport à la construction de gros ouvrages Maginot fort coûteux. Malgré cela, il fut nécessaire de bâtir de nombreux blockhaus dans ce secteur ; il s'agissait d'organes de défense et de protection situés aux points stratégiques de la zone inondable, protégeant les barrages, les digues, les carrefours routiers ou les observatoires.

Oui, Puttelange aux Lacs, la charmante petite cité que vous venez de voir, fut livrée à l‘eau !

Tous ces vestiges sont devenus à présent le reflet de notre mémoire que nous nous efforçons, petit à petit de mettre en valeur, pour le tourisme, mais aussi pour le respect de l'histoire. Beaucoup de Français ignorent encore aujourd'hui que c'est dans le Secteur Défensif de la Sarre, sur une longueur de 18 km, qu'eut lieu la terrible bataille du 14 juin 1940. Ce fut la seule victoire française du début de cette guerre ; elle nous coûta plus de 700 morts, contre 1200 chez l'ennemi !

Il est donc juste de considérer que les combattants de la Ligne Maginot aquatique furent les premiers résistants, ceci en union avec leurs camarades des autres secteurs fortifiés qui n'acceptèrent de déposer leurs armes que sur l'ordre du Haut-Commandement Français.

Ces photos figuraient sur le panneau photographié plus haut. Malgré leur mauvaise qualité, vu l’importance de leur témoignage, je les inclus.

J’ai téléphoné à la mairie de Puttelange aux Lacs. Je voulais savoir si les témoignages des habitants, obligés de quitter les lieux, avaient jamais été recueillis.

La secrétaire, absolument charmante et qui a fait preuve devant mes questions d’une grande patience, m’a dit que rien de ce genre n’avait été fait.

Je le regrette. Il y a la guerre des militaires, mais aussi la guerre des civils. J’aurais aimé partir, micro en main et enregistreur en bandoulière, à la rencontre des derniers survivants de cette pé-riode.

Mais je ne pense pas en avoir jamais la possibilité. Une page de l’histoire de France sera perdue pour nos mémoires…

A Barst, dans la Moselle (57) ce gentil jardinier dans son rond-point nous a saluées.

C’est en 755 qu’apparaît pour la première fois le nom de Barst.

Une monnaie des Pictons fut trouvée en 1860 dans la forêt, située entre Barst et Maxstadt, portant le nom de Verotal, probablement chef de la tribu gauloise.Des monnaies romaines furent découvertes entre Barst et Maxstadt ; on est porté à supposer l'existence d'une villa romaine, en face de la forêt de Barst, au coin de la forêt de Biding.Une route romaine passait de Maxstadt par Barst vers Henriville. On a trouvé trois tumulis (1) tout près de mardelles (2) dans la forêt de Barst, à l'ouest du village, en face de la forêt de Biding.

(1) Tumulus ou tumuli : Grand amas artificiel de terre ou de pierres élevé au-dessus d'une sépulture.(2) Mardelles : Mares circulaires creusées de main d'homme et dont la terre a été rejetée en bourrelet sur les côtés. Elles peuvent atteindre jusqu'à 90m de diamètre et de 2 à 5m de profondeur. Elles abritaient des clans tout entier et il semble bien établi qu'elles ont servi d'habitation à des peuples trévires, à l'époque pré-romaine.

Le clocher tout noir regroupe autour de lui les toits rouges d’un village qui a retrouvé son calme, après les guerres…

LA DERNIERE GUERRE MONDIALE La commune fut évacuée à Aubeterre en Charente le 1er septembre 1939.Pendant l'invasion des troupes allemandes le 17 juin 1940 et à la libération par la 7ème armée US le 28 novembre 1944, la commune fut bombardée par les tirs d'artillerie du 14 (Bataille du 14 juin 1940) et 17 juin 1940 et du 20 au 28 novembre 1944 (47 maisons complètement détruites).Le 11 novembre 1948, le village fut cité à l'ordre de la brigade :"Petit village lorrain qui s'est signalé par l'aide apporté aux prisonniers évadés et compte 7 de ses fils tués et 8 déportés. Très éprouvé par les combats de 1940 et 1944, sinistré à 70%, a supporté ses épreuves avec courage et patriotisme".Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Étoile de bronze.

L'abbatiale Saint-Nabor se situe en plein cœur de la commune française de Saint-Avold rue du Général-De-Gaulle.Seul vestige de l'ancien prieuré des Bénédictins, dont elle était l'église conventuelle, elle est classée monument historique depuis le 5 avril 1930. L'abbatiale est utilisée comme église paroissiale depuis 1792 et la désaffectation de l'ancienne église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.

Ce monument célèbre le jumelage de la ville avec une ville allemande ; à l’intérieur des deux mains dressées, deux autres se donnent une cha-leureuse poignée de mains… C’est sur ce beau symbole que nous termi-nons notre périple. A bientôt !

Photos : Yvonne

Texte : Jacky

Musique alsacienne : Au vieux pressoir

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la PaixJacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/