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Armée de Terre MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

de Terre - EMB · sON sITE dINTErNET ! LEs évOLUTIONs dU MUséE dU MaTérIEL ET dE La MaINTENaNCE La Sélection des Coureurs à Pied du Matériel (SNCPM) a aujourd’hui son

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Arméede Terre

MINISTÈREDE LA DÉFENSE

Som

ma

ire éditorial 1

Directeur de publicationGBR COQUEBLIN, commandant les écolesmilitaires de Bourges et l’école du MatérielRédacteur en chefLTN (F) GANZConception PAOGSBdD BGA - PAOImpression / Diffusion / RoutageEDIACAT ST-ETIENNE

Comité de rédaction :École du Matériel des EMB, ANAMAT, SMITer, SIMMT, 2eRMAT, 3eRMAT, 4eRMAT, 6eRMAT, 7eRMAT, 8eRMAT, 5eBSMAT, 12eBSMAT, 13eBSMAT, 15eBSMAT, 9eBSAM, SIMu, CFT division maintenance, CEDIMAT.

Crédits photographiques :École du Matériel des EMB, ANAMAT, SMITer, SIMMT, 2eRMAT, 3eRMAT, 4eRMAT, 6eRMAT, 7eRMAT, 8eRMAT, 5eBSMAT, 12eBSMAT, 13eBSMAT, 15eBSMAT, 9eBSAM, SIMu, CFT division maintenance, CEDIMAT, SIRPA-Terre, ECPAD.

Ce numéro de Matériel et Technique est également mis en ligne sur internet à cette adresse : http://www.emb.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article5Ainsi que sur le site intranet des écoles militaires de Bourges à cette adresse : http://www.esam.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article1170

Cellule communication des écoles militaires de Bourges – Quartier Carnot - BP 50709 - 18016 Bourges Cedex – 821 181 80 85 - 02 46 08 80 85 - fax : 02 48 68 74 59

Actu en bref 2

Portrait 72

Vie associative 63

in memoriam 70

13 L’EMAT BMCO

16 SIMMT

30 2e RMAT

32 ÉCOLE DU MATÉRIEL

34 COMALAT

dossier

52à savoir

44Activités

11Enjeux

CFT26

Encadrement 4

42 SIMu

59Histoire

Édito

1

Général Thierry COQUEBLINCommandant l'école du Matériel

Le numéro précédent de Matériel et Technique présentait le service de la maintenance terrestre. Le SMITer est emblématique de la profonde réforme du maintien en condition opérationnelle des ma-tériels de l’armée de Terre dont la finalité est bien de donner au chef d’état-major de l’armée de Terre des équipements aptes à l’engage-ment opérationnel et d’en assurer la maintenance avec le souci constant de la maîtrise des coûts. Ce défi est celui de la maintenance et de l’arme du Matériel et, bien sûr, de l’ensemble de l’armée de terre avec la mise en œuvre de la politique de gestion et d’emploi des parcs.

Est-il relevé ?

C’est l’objet de ce nouveau numéro que de répondre à cette interrogation. Dans son dossier, il dresse en effet un premier bilan après quatre années de la réforme du MCO de l’armée de terre. Vous mesurerez l’ampleur des évolu-tions et le chemin déjà parcouru. Outre le SMITer, de nouveaux acteurs sont apparus comme la structure intégrée du maintien en condition opérationnel-le des matériels terrestres (SIMMT), dont le commandement a été confié

cet été au GCA Dominguez ; le com-mandement de l’ALAT a désormais le pilotage du domaine de spécialité « maintenance aéronautique » (MMA) et le service interarmées des munitions s’inscrit dorénavant comme le pilote de sa fonction dans une perspective étendue aux autres armées.

Par ailleurs, en qualité de com-mandant de l’école et Père de l’ar-me du Matériel, il m’appartient de développer notre esprit de corps et de conserver le patrimoine de notre arme. Il me revient égale-ment la mission de m’adapter en ouvrant le Matériel à l’ensemble des acteurs de la maintenance. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité rebaptiser notre musée en ajoutant maintenance à la suite de Matériel et ouvrir les rubri-ques de notre revue aux mainte-nanciers de l’armée de terre.

Ce numéro vous présente aussi, à l’instar d’un almanach d’arme, ceux qui ont la délicate et pas-sionnante mission de relever le défi de la maintenance de l’armée de Terre au XXIe siècle.

Enfin, je vous sollicite pour connaî-tre votre avis sur notre publication. Le résultat de l’enquête de satisfac-tion actuellement menée permettra à l’équipe de rédaction de vous fournir un magazine répondant à vos attentes et contribuant à la promotion de la maintenance de l’armée de Terre. Il vous est donc demandé de répondre nombreux. Je compte sur vous.

Bonne lecture à tous.

2

ACtU EN BREF

ENQUêTE dE saTIsfaCTION MaTérIEL ET TEChNIQUE

La responsabilité de la réalisation de Matériel et Technique incombe depuis deux ans à l’école du Matériel.

Depuis cette prise de responsabilité (datant du n°176), l’équipe de rédaction réfléchit à l’amélioration de la qualité et de la diffusion de cette publication.

Pour ce faire, elle a besoin de vos avis et de vos remarques, afin de mieux ré-pondre à vos attentes et vous appor-ter l’information que vous attendez. Le questionnaire auquel nous demandons à tous de bien vouloir répondre ne vous prendra que quelques minutes.

Nous attendons vos réponses avant le 15 mai 2013. Les résultats du son-dage seront publiés dans un prochain numéro de Matériel et Technique.

L’équipe de rédaction vous remercie de votre participation.

LE pELOTON pILaTUs ENGaGé daNs La COUpE « BrEITLING 100/24 »

Pour la deuxième année consécu-tive, le peloton Pilatus a défendu les couleurs de l’ALAT et du 9e BSAM dans la Coupe « Breitling 100/24 ».La compétition, destinée à mettre en valeur l’important maillage des pla-tes-formes aéronautiques en Fran-ce, s’est déroulée les 10 et 11 mai, entre Chalons-Vatry et Villacoublay.Le principe (cent « touch and go » sur autant d’aérodromes différents, en 24 heures maximum) était le même que pour les éditions précéden-tes, assorti des mêmes contrain-tes de temps de vol et de repos obligatoires pour les équipages.Une vingtaine d’équipes venues de divers horizons (professionnels ou amateurs, civils ou militaires, avec des moyens très variés) était engagée.Cette année encore, pour le peloton

Pilatus, le maître mot a été la sécurité, en privilégiant délibérément une option qui offrait moins de possibilités d’accu-muler beaucoup de terrains en peu de temps (la vallée du Rhône de jour), mais qui offrait de meilleures garanties pour le respect des conditions VFR (visual flight rules, règles de vol à vue) de nuit.Après environ 20 heures de vol effec-tives et 4 changements d’équipages, contrat rempli pour l’équipe « French

Army 09 », qui a réussi à boucler les cent terrains dans le délai imparti, en se classant à la 7e place. Ce classe-ment est plutôt honorable au vu, d’une part de la modeste vitesse du PC-6, et d’autre part du rythme des missions et des absences des différents pilotes lors des semaines précédant la compéti-tion, qui n'ont pas facilité la préparation.

Tous les résultats sur www.cent24.fr.

Matériel et technique - n°179

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La sNCpM INaUGUrE sON sITE INTErNET !

LEs évOLUTIONs dU MUséE dU MaTérIEL ET dE La MaINTENaNCE

La Sélection des Coureurs à Pied du Matériel (SNCPM) a aujourd’hui son site web où vous pourrez trouver in-formations sur la saison en cours, nombreuses photos, articles et pal-marès des coureurs. Le site est ac-cessible à tous depuis internet sur www.sncpm.emb.terre.defense.gouv.fr, mais aussi par intradef sur http://sncpm.esam.terre.defense.gouv.fr.

Créée en 2001 sous l’impulsion du GDI Moulinier et de l’ADC(R) Le Ral-lier, la SNCPM est un groupe compo-sée des meilleurs coureurs de l’arme du Matériel. Elle a pour but de repré-senter cette arme et par extension l’armée de Terre, pour renforcer le lien « armées-nation » à travers l’hexago-ne en participant à des courses sur route en relais partout en France.

Tous les coureurs sont avant tout des soldats. Passionnés de course à pied, ils obtiennent des résultats élo-gieux qui confèrent à la SNCPM une dimension « d’ambassadeur ».Chacun est invité à se mobiliser pour mainte-nir les forces vives et ainsi montrer que notre arme a une réelle capacité de représentation et ceci, au travers du sport militaire le plus exigeant : la course à pied.

Le 5 juillet 2012, l’adjudant Jean-Pier-re Ismaël, maintenancier au 31e régi-ment du génie de Castelsarrasin, a reçu la Croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze, pour son action en 2010 en Afghanistan dans le cadre de l’opération Pamir, au cours de laquelle il s’est particulièrement distingué lors d’une attaque des insurgés.

CrOIx dE La vaLEUr MILITaIrE pOUr UN MaINTENaNCIEr

Le musée de l’arme poursuit une évolution constante et régulière depuis main-tenant plusieurs années. Les dernières en date concernent à la fois l’identité du musée ainsi que l’enrichissement des collections. En effet, le musée a vu en avril dernier son appellation évoluer pour tenir compte des dernières évolutions liées aux restructurations de la maintenance terrestre et du contexte interar-mes voire interarmées. À ce titre, le général Coqueblin, commandant l’école du Matériel et Père de l’arme, s’est adressé à la délégation au patrimoine de l’armée de Terre en vue de modifier l’appellation du musée. Après autorisation du général chef d’état-major de l’armée de terre, le musée a donc adopté le 25 avril 2012 l’appellation suivante : Musée du Matériel et de la Maintenance.

Désormais, ce musée accueille en son sein l’ensemble des acteurs de la main-tenance terrestre qui se reconnaissent dans l’histoire et la culture du Matériel.

Le second volet concerne l’enrichis-sement des collections grâce à la très dynamique association des amis du musée du Matériel et de la maintenan-ce (AAMMM), présidée par le colonel Bernard Tanguy, chef de la formation administrative des écoles militaires de Bourges, qui a permis au musée de se doter durant l’année 2011-2012, de deux mannequins se rattachant à l’his-

toire du Service de l’Artillerie, ancêtre du Matériel au XIXe siècle. Il s’agit, pour le premier mannequin, d’un capitaine du Train d’artillerie de la garde impériale du second Empire et pour le deuxième d’un soldat du 1er régiment du Train d’artillerie en 1875. C’est peut-être l’occasion pour vous lecteurs de venir vé-rifier sur pièces ce qu’est devenu aujourd’hui votre musée d’arme et de vous apercevoir que celui-ci est en constante évolution, dont on vous entretiendra dans les numéros à venir.

4

ENCAdREMENt

passaTION dE COMMaNdEMENT à La sIMMT

De 1978-88, intègre l’école supérieu-re d’application du génie (ESAG) et rejoint le 17e régiment du génie para-chutiste (Montauban). Chef de section, il participe en 1982 aux opérations « Épaulard » et « Diodon 1 » (Liban). En 1983, officier adjoint de compagnie, il est engagé dans l’opération « Diodon 4 » (Liban) et, en 1984, dans les opé-rations « Manta 4 – Silure » (Tchad). En 1985, nommé capitaine, il est désigné chef du groupe « études, recherches et exploitation du renseignement » et devient commandant d’unité de 1986 à 1988, effectuant dans l’intervalle une mission en Nouvelle-Calédonie, à la tête d’une compagnie Guépard.De 1988–94, est muté à l’école po-lytechnique à Palaiseau où il y com-mande une compagnie d’élèves et occupe également les fonctions d’of-ficier TAP et d’officier conseil. Promu chef de bataillon, il est admis à l’en-seignement militaire supérieur scienti-fique et technique (EMSST), en 1990, pour y suivre une scolarité d’ingénieur à l’école supérieure d’électricité. En 1992, il intègre la 106e promotion de

En juin 2012, le général de corps d’armées Jean-Yves Dominguez devient directeur central de la SIMMT et directeur central des matériels de l’armée de Terre. Il succède au général de corps d’armée Jean-Tristan Verna qui aura été, d’août 2007 à octobre 2010, directeur central du Matériel de l’armée de Terre, puis jusqu’en juin 2012, directeur central de la SIMMT.

Biographie du général de corps d’armées Jean-Yves dOMINGUEZIl débute sa carrière en 1981 au 17e régiment du génie parachutiste (Montauban), qu’il commande après avoir été successivement chef de section, commandant d’unité de combat et chef du bureau opérations et instruction. Il est ensuite commandant d’unité d’élèves officiers à l’École polytechnique (Palaiseau). En 1990, il est admis à l’Enseigne-ment militaire supérieur scientifique et technique pour y suivre une scolarité d’ingénieur à l’École supérieure d’électricité. Affecté à la 11e brigade parachutiste (Toulouse), il occupe le poste de chef d’état-major. Par la suite, il est muté au bureau planification finances de l’EMAT, comme officier traitant et chef de section et à la DAF, comme adjoint au chef des services des synthèses et de la programmation budgétaire, puis comme sous-direc-teur prospective et analyse des coûts. En 2011, il rejoint l’inspection de l’armée de Terre comme général inspecteur et, en juin 2012, est nommé directeur central de la SIMMT et directeur central des matériels de l’armée de Terre.

Le général de corps d’armées dOMINGUEZ

l’école supérieure de guerre (ESG), puis en 1993, la 1re promotion du col-lège interarmées de défense (CID).De 1994–96, nommé lieutenant-co-lonel, il regagne le 17e régiment du génie parachutiste pour y être chef du bureau opérations-instruction. En 1995, il exécute une mission dans le cadre de la force de protection des Nations-Unies en ex-Yougoslavie (FORPRONU), en tant que COM GE-NIE (Senior engineer) responsable du secteur de Sarajevo.De 1996–2004, il est employé à l’état-major de l’armée de Terre (EMAT), com-me chargé d’études au bureau « pla-nification-finances », officier traitant chargé du suivi des programmes d’ar-mement puis de la programmation du « Titre V » de l’armée de Terre, chef de section « Titre III », enfin chef de section « Études financières ». Il est promu co-lonel le 1er octobre 1999. Puis, il revient au 17e régiment du génie parachutiste dont il prend le commandement.De 2004–06, il est affecté à la 11e brigade parachutiste (Toulouse) au poste de chef d’état-major. Parallè-

lement, il accomplit deux missions à l’étranger : en 2004-2005, au Kosovo, où il est chef d’état-major au sein de la brigade multinationale Nord-est ; en 2006, en Côte d’Ivoire, comme sous-chef opérations dans le poste de commandement interarmées.De 2006–11, il est muté à la direction des affaires financières du secrétariat général pour l’administration (SGA) : il y est successivement adjoint au chef du service des synthèses et du pilo-tage budgétaire, directeur des projets « Comité ministériel des investisse-ments » et « Renforcement de la fonc-tion financière », puis sous-directeur de la prospective et de l’analyse des coûts. En 2007-2008, il est auditeur au centre des hautes études du dé-veloppement économique (CHEDE) à l’Institut de gestion publique et de développement économique (IGPDE) de Bercy. Il est nommé général de bri-gade le 1er juillet 2008.De 2011–12, promu général de divi-sion le 1er juin 2011, il rejoint l’inspec-tion de l’armée de Terre, au 1er août, en tant que général inspecteur et, en juin

pLaN d'ENCadrEMENT dU MaTérIELET dE La MaINTENaNCE

Matériel et technique - n°179

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UN NOUvEaU ChEf dE COrps pOUr LE 2e rMaT

LEs passaTIONs dE COMMaNdEMENT aU 7e rMaT

Succédant au colonel Richard Oh-net, le colonel Jérôme de Roquefeuil a reçu le 5 juillet 2012 des mains du général de division Pascal Van-denbussche, directeur du SMITer, le commandement du 2e RMAT qui compte plus de 1000 personnes ré-parties sur trois sites : Le Mans, Poi-tiers et Bruz, siège de l’état-major. Officier traitant de dossiers relatifs à la logistique interarmées au profit des opérations et représentant français au sein de la communauté logistique de l’OTAN de 2009 à 2012, Jérôme de Roquefeuil a déjà exercé les fonctions de chef du bureau maintenance opé-rations instruction et commandant en second du 2e RMAT de 2006 à 2009. « Je prends le commandement d’un régiment possédant une grande ex-périence des opérations extérieures (Afghanistan, Côte d’Ivoire et Koso-vo) et de nombreuses compétences techniques (armement, optronique, matériel roulant, chaîne approvision-nement…) ». Pour répondre à la mis-sion du régiment, le soutien des régi-ments du Grand Ouest, le colonel de Roquefeuil suivra trois axes d’effort : garantir la compétence du person-nel, préserver l’outil de production et adapter le 2e RMAT au nouveau contexte de l’armée de Terre.

ban a pris le commandement et s’est vu confier l’étendard du régiment. Au sein des unités élémentaires, le capi-taine Hamdani a quitté la tête de la 1re compagnie de maintenance mobilité (CMM) et c’est le capitaine Landini qui s’est vu confier le fanion de la compagnie. Le 27 juin 2012, le capi-taine Bernard a quitté la tête de la 4e compagnie des approvisionnements (CAP), relevé dans ses fonctions par le capitaine Furon. Également, le ca-pitaine Conte a quitté la tête de la 11e compagnie multitechnique (CMT), remplacé par le capitaine Foujols. Enfin, le capitaine Assier de Pompi-gnan prend la tête de la 2e compagnie de maintenance mobilité (CMM), à la suite du capitaine Maccagno.

Le jeudi 26 juillet 2012 s’est déroulée la passation de commandement du 8e RMAT entre le colonel François Four-

passaTION dE COMMaNdEMENT dU 8e rMaT

2012, il est nommé directeur central de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des maté-

riels terrestres et directeur central des matériels de l’armée de Terre.

Le général de corps d’armée Jean-Yves DOMINGUEZ est marié et père de deux enfants.

nier et le lieutenant-colonel Pascal Bellanger. La céré-monie a eu lieu sur la place d’armes du régiment sous l’autorité du général de di-vision Pascal Vandenbuss-che, directeur du SMITer. Une remise de décoration a eu lieu à cette occasion : l’adjudant-chef Dulot, l’ad-judant-chef Thouvenin et le brigadier-chef Fonder ont reçu la médaille militaire. Le major Keller a été fait Che-valier de l’Ordre national du mérite et M. Boucher s’est

vu décerner la croix du combattant. Cette cérémonie s’est achevée par un défilé des troupes.

L’intégralité de la biographie est disponible sur le site intraterre de la SIMMT, et sur demande au LTN DAVICCO : [email protected]

tél. 01 39 67 24 46.

Ce n’est pas moins de 5 passations de commandement qui se sont dé-roulées au sein du 7e RMAT, dont celle du chef de corps et de quatre commandants d’unité élémentaire. Le 19 juillet 2012, le colonel Antoine Cesari a quitté la tête du 7e RMAT pour pren-dre le commandement de la MICAM. Le lieutenant-colonel Salvador Este-

6

ENCAdREMENt

La 13e BasE dE sOUTIEN dU MaTérIEL ChaNGE dE ChEfLa passation de commandement de la 13e BSMAT de Clermont-Ferrand s’est déroulée le jeudi 21 juin 2012 au quartier Louis Gentil. Cette cérémonie, prési-dée par le général de division Vandenbussche, directeur du SMITer, a scellé le passage de témoin entre le colonel Franck Valnet, quittant le commandement et le lieutenant-colonel Thierry Peres, prenant le commandement.

Le lieutenant-colonel Stéphane Matras a pris le commandement du 9e bataillon de soutien aéromobile en juin dernier, en la présence du général Pertuisel. Le lieutenant-colonel Matras, venu de la SIMMAD (Brétigny-sur-Orge), où il occupait la fonction de responsable

Le mardi 03 juillet 2012, sous la pré-sidence de l’ingénieur général de l’ar-mement Jacques ROUJANSKI, direc-teur adjoint de la structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT), le lieutenant-colonel Olivier RUFFIN a reçu le commandement du centre d’études et de développements infor-matiques du matériel de l’armée de terre (CEDIMAT). La cérémonie s’est déroulée en secteur civil, au cœur de la ville de Bourges, permettant ainsi au plus grand nombre d’y assister. Un témoignage de satisfaction, signé du CEMAT, le général d’armée Ract-Madoux, a été remis à l’IEF Stéphane Bellec, reconnaissant ainsi le remar-quable travail technique de fond ac-compli au service des utilisateurs de SIM@T. Le lieutenant-colonel RUFFIN succède au lieutenant-colonel Domi-nique GUIDAT appelé désormais à servir au service ministériel des sys-tèmes d’information de fonctionne-ment (SMSIF) à Tours.

passaTION dE COM-MaNdEMENT aU CEdIMaT

LE 9e BsaM ChaNGE dE COMMaNdEMENTde la flotte hélicoptères de nouvelle génération, succède au colonel Chris-tian Rossi, nommé chef des flottes à la SIMMAD de Bordeaux. À la tête du 9e BSAM depuis sa création en 2010, le colonel Rossi a souligné lors de la cérémonie l’action déterminante du

bataillon au profit de théâtres d’opérations majeurs (Afgha-nistan, Côte d’Ivoire, Libye) en matière de soutien opéra-tionnel de l’ALAT. Également officier mécanicien et pilote d’hélicoptères, le lieutenant-colonel Matras commence son temps de commandement avec, en septembre 2012, l’ar-rivée du premier Tigre en visite d’entretien préventif VI400.

Le 20 juin 2012, le lieutenant-colonel Renaud Godard a remplacé le colonel Frédérique Bernard à la tête de la 12e base de soutien du Matériel. Cette cérémonie était présidée par le général de division Vandenbussche, directeur du Service de la Maintenance Industrielle Terrestre (SMITer).

passaTION dE COMMaNdEMENT dE La 12e BsMaT

Matériel et Technique - n°179

7

école du matériel (écoles militaires de Bourges)821 181 ou 02 48 68 + N° poste

Commandant les EMB et commandant l'école du Matériel : GBR Thierry Coqueblin (75 10)Général adjoint commandant les EMB : GBR Patrick Etienne (76 37)

Directeur de la formation de l'école du Matériel : COL André Grateau (75 40)Directeur des études et de la prospective de l'école du Matériel : COL Philippe Mandler (76 22)

PO : LCL Philippe Fraigne (74 42)PSO : MAJ Christian Claudet (74 09)PEVAT : CCH Peggy Protch (77 54)

service interarmées des munitions821 781 ou 01 82 08 + N° poste

Directeur : GBR Stéphane Ovaere (00 00)Directeur adjoint : COL Philippe Toubin (00 05)

PO : CDT Eric Chagneau (00 35)PSO : ADC Bernard Grell (00 30)

simmt821 178 ou 01 39 67 + N° poste

Directeur central : GCA Jean-Yves Dominguez (24 00)Directeur adjoint : IGA Jacques Roujansky (24 01)Colonel adjoint : COL Jean-Loup Lemaire (24 32)

PO : LCL Pascal Maîtrehenry (46 21)PSO : MAJ Patrick Valy (39 05)

cFt (division maintenance)821 591 ou 03 28 38/03 59 00 + N° poste

Chef de division : GBR André (32 86)Adjoint au chef de division : COL Ambroise (32 27)

PO : LCL Lalaus (35 83)PSO : ADC Raguet (24 67)PEVAT : CCH Lecul (35 84)

smiter821 781 ou 01 71 41 + N° poste

Directeur du SMITer : GDI Pascal Vandenbussche (83 01)Directeur adjoint du SMITer : GDI Patrick Hocquard (84 01)

Second adjoint : COL Frédéric Guglielminotti (83 03)PO : LCL David Prouvost (83 30)

PSO : ADC Wilfrid Herbreteau (84 53)PEVAT : CCH Xavier d'Antin Tournier de Vaillac (84 08)

8

ENCAdREMENt

6e rMaT821 251 ou 03 81 87/03 63 18 + N° poste

Chef de corps : COL Christophe Gasançon (21 52)Commandant en second: LCL Christian Berrotte (21 53)

PO : CNE Max Lamy (06 29 65 97 54)PSO : ADC Aubry (06 29 65 97 47)

PEVAT : BCH David Berthet (06 29 65 97 48)

8e rMaT821 512 ou 03 26 63 + N° poste

Chef de corps : LCL Pascal Bellanger (77 00)Commandant en second : LCL Pierre Larrans (77 17)

PO : CNE Sébastien Marchal (77 08)PSO : ADC Ludovic Herbin (77 30)PEVAT : CCH Judith Cotret (78 62)

2e rMaT821 353 ou 02 23 50 + N° poste

Chef de corps : COL Jérôme De Roquefeuil (10 00)Commandant en second: LCL Vincent Charlin (10 01)

PO : CNE Thierry Desnos (62 00)PSO : ADC Robert Rivard (10 73)

PEVAT : BCH Bruno Larcher (10 69)

4e rMaT821 301 ou 04 66 63 + N° poste

Chef de corps : COL Olivier Vialade (57 00)Commandant en second: LCL Pascal Bertrand

7e rMaT821 691 ou 04 37 27 + N° poste

Chef de corps : LCL Salvador Esteban (18 00)Commandant en second: LCL Sylviane Chevalier (18 01)

PO : CDT Christophe Barandier (16 36)PSO : MAJ Régis Grapin (18 14)

PEVAT : CCH Yannick Guichard (17 52)

3e rMaT821 313 ou 05 34 46 + N° poste

Chef de corps : COL Lionel Odeyer (87 00)Commandant en second: LCL Françoise Ribier (10 01)

PO : CNE Patrick Colombani (06 42 11 61 94)PSO : ADC Thierry Dubesset (88 90)

PEVAT : BCH Cyril Bouland (7815)

Matériel et technique - n°179

9

15e BsMaT821 571 ou 03 87 25 + N° poste

Chef de corps : LCL Philippe Sutter (20 07)Commandant en second: LCL Bruno Kerloch (20 22)

PO : LCL Bruno Kerloch (20 22) PSO : ADC Gabriel Biernacki (20 65)

CEdIMaT821 181 ou 02 48 68 + N° poste

Chef de corps : LCL Olivier RUFFIN (7300)Commandant en second : LCL Thierry FERRON (7360)

PO : CDT Jean-François ROUAULT (7334)PSO : ADJ Jean-Jacques BOUCHER (7343)

5e BsMaT821 831 ou 04 37 27 + N° poste

Chef de corps : LCL Dominique Marchand (93 00)Commandant en second: LCL Pascal Wattelet (93 01)

PO : CNE Eric Mallet (94 63)PSO : MAJ Jean-Marc Remond (93 02)

PEVAT : CCH Jean Doisneau (06 74 20 23 92)

13e BsMaT821 631 ou 04 73 99 (Clermont-Ferrand) + N° poste

Chef de corps : LCL Thierry Peres (27 00)Commandant en second : LCL Franck Peyronnet (27 01)

PO : CDT Stéphane Vincileoni (27 03)PSO : MAJ Pascal Braen (27 70)

PEVAT : BCH Michael Caserus (821 031 88 15)

9e BsaM821 821 ou 05 63 91 + N° poste

Chef de corps : LCL Stéphane Matras (37 00)Commandant en second : LCL Didier Ravel (37 01)

PO : CDT Yves Deletang (38 13)PSO : ADC Jean-Pierre Leger (37 64)

PEVAT : BCH Frédéric Rouquier (38 97)

12e BsMaT821 362 ou 02 54 03 + N° poste

Chef de corps : LCL Renaud Godard (62 00)Commandant en second : LCL Bernard Morasz (62 01)

PO : LCL Maxime Foissy (02 38 29 86 00/821 455 06 00)PSO : MAJ Olivier Morel (02 38 29 86 03/821 455 06 03)

PEVAT : CCH Nicolas Paquet (02 38 82 32 21/821 451 32 21)

10

ENCAdREMENt

Ayant rejoint les écoles militaires de Bourges le 29 août 2012, ces officiers suivent une scolarité d’une année afin de parfaire les savoir-faire de base et d’appréhender le commandement d’une section de réparation mobi-lité, approvisionnement, munition, maintenance aéronautique ou encore électronique d’armement.

Après deux premières semaines consacrées aux formalités d’accueil et aux premières séances d’instruc-tion, l’ensemble des lieutenants de la division d’application du Matériel est

phYsIONOMIE dE La dIvIsION d’appLICaTION 2012-2013

61 lieutenants forment la nouvelle division d’application aux ordres du lieutenant-colonel Tromeur. 15 offi-ciers sont de recrutement direct, 11 officiers de recrutement semi-direct, 14 officiers sous contrat encadrement, 16 officiers d’active des écoles d’armes et 6 stagiaires originaires de pays amis et alliés : Algérie, Égypte, Liban, Togo, et, pour deux d’entre eux, Niger.

associé avec la division d’application du Train pour un camp de rentrée de la promotion. Ce camp, organisé dans la région de La Valbonne avec l’appui du 7eRMAT, clôture la phase d’accueil et installe les divisions dans leur rôle de rayonnement au sein des écoles militaires de Bourges.

À l’issue, les officiers, répartis en trois brigades, suivent une formation articu-lée autour de cinq domaines de forma-tion : comportement militaire, mission opérationnelle, formation physique mi-litaire et sportive, management d’unité

élémentaire et environnement du chef de section. Tout d’abord commune et orientée sur le commandement d’une section réparation mobilité, elle se concentre ensuite sur les aspects tech-niques du domaine de spécialité que les officiers choisissent le 17 avril 2013.

Très dense et ponctuée de nombreuses activités (saint-Éloi, séjours à La Cour-tine, en unité et à Barèges, CIADA, …), l’année d’application prend fin autour d’une cérémonie de fin de cycle en juillet, à l’issue de laquelle cette nouvel-le promotion rejoint ses futures unités.

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ENJEUX

prEMIèrE vI400 TIGrE aU 9e BsaM : UN ENJEU OpéraTIONNEL pOUr La COMpOsaNTE aérOTErrEsTrE dE L’arMéE dE TErrE.

9 e B S A M

En effet, une VI400 regroupe une liste d’actes de maintenance NTI1 et NTI2 « on aircraft » dont les savoir-faire as-sociés permettent de maintenir au sein des forces, les compétences néces-saires au soutien du TIGRE, en métro-pole comme sur les théâtres d’enga-gement. La réalisation de VI400 TIGRE au sein de l’armée de Terre garantit ainsi l’autonomie de maintenance en opérations décidée par l’EMAT.

Quant à la politique d’emploi et de gestion des parcs d’aéronefs, elle définit deux parcs : le parc d'emploi opérationnel (PEO) et le parc d'immo-bilisation technique (PIT). Le PIT, dont le 9e BSAM a la responsabilité exclu-sive, a pour objectifs essentiels de répondre aux besoins opérationnels urgents, de renforcer le PEO et de combler l’attrition le cas échéant. Il

Lieutenant-colonel Emmanuel DELpLancqChef du BMOI du 9e Bataillon de soutien aéromobile

Le 24 septembre 2012, le 9e BSAM débute la première VI400 d’un hélicoptère TIGRE en son site de Montauban. Cet évè-nement impose une fois encore le bataillon comme l’unité centrale du soutien opérationnel (NSO) de la composante aé-romobile de l’armée de Terre, en termes de compétences, de gestion des parcs et d’optimisation de la ressource logistique.

repose sur le remisage opérationnel, consistant en le stockage d’un aéro-nef tout en le rendant utilisable sous faible préavis. La réalisation de VI400 TIGRE garantit ainsi la capacité de stockage TIGRE du 9e BSAM car les opérations afférentes sont extraites des actes de maintenance maîtrisés lors de la VI.

Enfin, la chaîne logistique des ma-tériels aéronautiques de l’armée de Terre, que ce soit en métropole ou en projection, repose sur le 9e BSAM. Les techniques mises en œuvre en VI400 confèreront alors au bataillon une meilleure capacité de gestion des stocks et des LDD TIGRE. Elles profi-teront aussi aux autres organismes in-terarmées, que ce soit pour la gestion technique de la flotte (cas de la STMAI) ou pour la répartition des charges de

maintenance (cas du SIAé appelé à réaliser une partie des VI400 sur les sites des unités à partir de 2014).

Participant à la mise à disposition de l’armée de Terre de ressources hu-maines et matérielles nécessaires à l’accomplissement de la manœuvre aéroterrestre, cette VI400, première du genre, sera réalisée au sein du 1er Groupement de Maintenance du 9e BSAM, commandé par le capitaine Cyrille Collet.

Elle mobilisera près d’une dizaine de mécaniciens aux ordres d’un officier qualifié « TIGRE » et assisté d’une équipe d’EUROCOPTER : l’aéronef (TIGRE HAP n° 2033) doit être livré à l’unité d’emploi avant la fin de l’année 2012. La prochaine est d’ores et déjà prévue en février 2013...

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doSSiER

Le matériel

dans la réforme

de l'Armée de terre

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Le contexte de la réforme du McO de l’armée de Terre

En 2005, constatant que la disponibi-lité technique opérationnelle (DTO) des matériels de l’armée de Terre ne par-vient pas à rejoindre un niveau accep-table, le ministre de la défense confie au Contrôle général des armées (CGA) et à un cabinet privé la réalisation d’un audit sur le maintien en condition opé-rationnelle (MCO) terrestre. Un diagnos-tic sévère lui est livré à l’été 2006 :

« Si la disponibilité globale reste bonne dans le cadre des opérations extérieu-res, ce résultat est atteint au prix de sacrifices importants dans le cadre de la préparation des forces. Globalement l’organisation dans son ensemble re-connaît que la solution mise en place est à « bout de souffle » et que nom-breux sont les indices qui révèlent cette situation : non maîtrise de l’impact des

dépenses supplémentaires, mise en place de solutions « parallèles », systè-me d’information massivement rejeté, … ». Face à l’ampleur du défi à rele-ver, les auditeurs préconisent un mode d’action ambitieux : « pour remédier à la situation, il ne s’agit plus de conduire un effort d’adaptation à la marge, mais d’opérer une reconception en profon-deur dans un processus de rupture. »

La réfOrME dU MCO dE L’arMéE dE TErrE : prEMIEr BILaN, 4 aNs après.

L'EMAT BMCO

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doSSiER

Les attendus de la réforme du McO de l’armée de Terre

Le contexte décrit supra permet de mieux percevoir les trois objectifs fonda-mentaux que cette réforme du McO de l’armée de Terre veut atteindre.

Il s’agit d’abord d’un objectif opérationnel. Le MCO de l’armée de Terre doit s’adapter à la PEGP et aux besoins de maintenance en opérations extérieures. Les forces stabilisées d’antan ont cédé la place à des forces modulaires créées pour la circonstance, exigeant un système de maintenance plus réactif et adapté à une armée de projection.

Le second objectif est d’ordre technique. Le renouvellement considérable de la plupart des parcs de l’armée de Terre au cours des années 2010 à 2020 voit apparaître de nou-velles technologies, de nouveaux principes de maintenabilité et de nouveaux types de contrats de soutien. Cette évolution doit être anticipée en termes de moyens, d’organisa-tion et de processus du MCO.

Enfin, reste l’objectif économique : la maîtrise des coûts de soutien. Véritable savoir-faire « métier », elle est indispensable pour éviter une inflation incontrôlée des besoins en EPM générée à la fois par la prolongation en service des matériels d’ancienne génération, avec des besoins de MCO plus importants compte tenu de leur âge, et par l’arrivée des maté-riels de la nouvelle génération, plus sophistiqués et plus onéreux à soutenir.

La mise en œuvre de cette « rupture » va prendre la forme d’un plan d’ac-tions, lancé dès février 2007, puis élar-gi et accéléré à partir de 2008 dans le cadre de la révision générale des poli-tiques publiques (RGPP), pour donner naissance au « projet de modernisation du MCO terrestre. » Le MCO aéronau-tique fait de même, sous la houlette de la mission de modernisation du MCO aéronautique (MMAé), créée en 2005.

Outre la motivation liée au niveau de la DTO, ces projets s’inscrivent dans

un contexte de hausse régulière des coûts d’entretien programmé des ma-tériels (EPM), d’engagements opéra-tionnels nombreux, dont certains très exigeants, notamment l’Afghanistan. Par ailleurs, le MCO terrestre est le dernier organisé selon une logique organique, là où les MCO aéronauti-que et naval obéissent à une logique de milieu, depuis le début des années 2000, avec la création du service de soutien de la flotte (SSF) et de la struc-ture intégrée de MCO des matériels aéronautiques de la défense (SIM-

MAD). L’alignement du MCO terrestre sur cette logique constitue donc un objectif majeur de cette réforme.

La description de ce contexte ne saurait être complète sans le rappel de l’adoption, au même moment, de deux politiques novatrices au sein de l’armée de Terre, et obéissant au même principe du juste besoin : la politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP) et la politique de prépa-ration opérationnelle différenciée.

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Comme il est précisé supra, la pour-suite des actions est à l’ordre du jour puisque le terme de la RGPP reste fixé à 2014. Toutefois, la perspective d’un nouveau Livre Blanc, associé à une nouvelle loi de programmation militaire (LPM) à compter de 2014, ne manquera pas d’impacter le MCO de l’armée de Terre, même s’il est encore trop tôt pour en estimer les effets.

Quoi qu’il en soit, un chemin consi-dérable a été parcouru en quelques années et la maintenance de l’armée de Terre a, une fois de plus, démontré sa capacité à s’adapter aux nouvel-les donnes. Il convient de lui donner à présent la stabilité nécessaire pour tirer tous les profits attendus de la nouvelle organisation mise en place.

D’ici la fin d’année 2013, nous réussi-rons le « décollage » de la PEGP grâce à des outils et des processus maîtri-sés. Après les remarquables résultats connus en OPEX, ce « décollage » doit permettre les premières améliorations sensibles des PSP en métropole. La fin de l’année 2013 doit marquer l’avè-nement de la maturité de la PEGP de cette nouvelle politique qui fait des émules un peu partout en Europe.

Il convient de noter que le rapport conjoint de l’Inspection générale des finances (IGF) et du CGA sur le MCO des matériels militaires, publié en octobre 2011, a globalement validé les actions conduites depuis 2008.

Mise en perspective de l’évolution du McO de l’adT

ainsi, à l’été 2012, après 4 années de mise en œuvre, plus de 80% des jalons constituant les projets de modernisation des McO terrestre et aéronautique ont été franchis. parmi les principales réa-lisations, on peut citer :

La mise en place d’une structure en trois strates de responsabilité : la maîtrise d’ouvrage (MOA), au niveau des états-majors d’armée, la maîtrise d’ouvrage déléguée (MOAd), une par milieu représentée par chaque service de soutien spécifique (SIMMT, SIMMAD, SSF, SLM, …), et enfin les maîtrises d’œuvre (MOE), constituées par les organismes regroupant les formations de maintenance (SMITer, CFT, COMALAT, SIAé), sans oublier les industriels privés.

La suppression par rationalisation de postes de maintenanciers : un peu moins de 3 600 d’ores et déjà retirés des REO pour des cibles de 3 900 en MCO terrestre et de 16 en MCO aéronautique, cible mo-deste mais s’appliquant sur une population extrêmement sollicitée, qu’il convient de préserver.

La dissolution d’un régiment du Matériel (RMAT), de deux bataillons du Matériel (BMAT) et d’une base de soutien du Matériel (BSMAT).

Une vaste opération de densification des unités du SMITer, c’est-à-dire de regroupement des compagnies de maintenance et groupe-ments techniques sur un nombre limité de sites de production. Le SMITer passera ainsi de 13 à 9 portions centrales et d’une soixan-taine à moins de 20 détachements.

Un recours accru aux marchés globaux à engagement de résultat : le marché de soutien en service post-production (SSPP) du char Leclerc, le marché RTD relatif aux camions de la famille de ce constructeur, le prochain marché SSPP du VBCI, en cours de préparation et dont la no-tification est planifiée en 2013. En couvrant des périodes de plus en plus longues, ces marchés permettent aux industriels d’obtenir une visibilité accrue sur leurs charges, garantie d’une programmation mieux maîtri-sée de sa production et d’une meilleure rentabilisation de ses investisse-ments. En retour, l’armée de Terre attend une modération dans les évo-lutions des prix lors des affermissements de tranches conditionnelles.

La parution d’un nouveau document de doctrine, le MAT 50.001, re-latif à l’organisation du soutien maintenance en opération.

La publication d’une politique générale de MCO des équipements de l’armée de Terre par l’EMAT et d’une politique du MCO des matériels terrestres par la SIMMT.

Bilan de la réforme du McO de l’armée de Terre

Général de division Bernard GUILLET sous-chef plans et programmes TERRE/EMAT/MGAT/PLANS-PROG

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doSSiER

LE MCO-TERRESTRE :POINT DE SITUATION,

4 ANS APRÈS.

Ce sous-dossier dresse un bilan de la réforme du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres entreprise en 2006 et mise en cohérence avec la révision générale des politiques publiques lancée en 2008, réforme qui est mise en œuvre progressivement depuis 4 ans. Cette réforme d’une ampleur sans précédent, qui a été conçue et mise sur les rails par mon prédécesseur le général de corps d’armée verna (cheville ouvrière de la réforme du MCO-T) doit être menée à son terme d’ici 2015.

Au fil des pages, vous découvrirez un point sur la nouvelle organisation, les restructurations induites, ainsi que sur l’évolution des systèmes d’information phares du MCO-T :

sIM@T et ChOrUs.

Conscient des efforts importants accomplis et de l’implication de chacun, il s’agit désormais de finaliser ces changements et d’ajuster le dispositif, l’objectif étant de donner aux forces les moyens d’accomplir leurs missions tout en maîtrisant les coûts de soutien.

Gca Jean-Yves DOMInGUEZ directeur central de la SIMMT

S I M M T

Matériel et technique - n°179

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rEsTrUCTUraTIONs ET

OrGaNIsaTION :

Depuis sa création en octobre 2010, la SIMMT, organisme à vocation inte-rarmées installé à Satory, auquel sont rattachées les 8 sections techniques de marque (STM) installées en pro-vince auprès des formations du Ma-tériel, conçoit, met en œuvre la politi-que du MCO des matériels terrestres et contractualise les activités des MOE (maîtrises d’œuvre). Le SMITer, en charge des parcs d’alerte et de gestion, organise et pilote son outil industriel composé des 5e, 12e et 13e BSMAT et des 6 RMAT projetables. Quant à la division maintenance, tête de la chaîne maintenance du CFT, comprenant les adjoints maintenance au sein des brigades et les sections de maintenance régimentaires, elle est responsable des parcs en service permanent et des parcs d’entraîne-ment. Fortement impactée par la ré-duction d’effectifs de maintenanciers, la nouvelle répartition des actes de

maintenance a permis d’opérer un transfert de charges vers le SMITer, en prenant en compte notamment le soutien des nouveaux programmes (FELIN, SCORPION, ...).

Parallèlement à cette nouvelle orga-nisation du MCO-T, la création des centres de formation initiale des mi-litaires du rang (CFIM), dont celui du SMITer adossé au 4e RMAT à Nîmes, a concrétisé la volonté du CEMAT d’agir directement sur le recrutement des EVAT. Avec les créations des bases de Défense, du service interarmées des munitions (SIMu) et le transfert de la fonction du soutien aéronauti-que de la DCMAT vers le COMALAT, le chantier maintenance se concentre désormais sur le seul milieu terrestre.

À la disparition du CORTOME à l’été 2011, la SIMMT a repris la responsa-bilité du MCO-T de l’outre-mer et de

l’étranger, avec comme point d’entrée unique le bureau pilotage et mainte-nance opérationnelle de la SIMMT.

Sur la période, le chantier MAI a atteint une cible à 14 977 postes. Aujourd’hui, 3 556 ont été supprimés principalement dans les formations du CFT et du SMITer. En 2015, ce sont 4 281 postes qui auront été sup-primés sur l’ensemble du chantier.

Concernant les unités et formations du Matériel, la disparition de l’éche-lon de commandement de niveau ré-gional, principalement les DIRMAT, a permis la montée en puissance de la SIMMT et du SMITer.

Le 1er RMAT et le 9e BMAT ont été dis-sous, certaines de leurs unités étant rattachées à d’autres formations.

La 11e BSMAT a donné naissance au 9e BSAM pour sa partie aéromobilité.

Le numéro 170 de Matériel & Technique (juin 2009) présentait les mesures adoptées pour répondre aux demandes de réforme du MCO-T. Quatre ans plus tard, la SIMMT, le SMITer et la division maintenance du commandement des forces terrestres (CFT) sont opérationnels et assurent respectivement les fonc-tions de maîtrise d’ouvrage déléguée (MOAd) et maîtrises d’œuvre de la fonction maintenance. Les pro-cessus régissant les relations entre ces organismes ont été élaborés et sont désormais mis en œuvre.

la réforme et le maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres, quatre ans après, un premier bilan.

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doSSiER

Lieutenant-colonel Didier pERROT chef de la section organisation - sous-direction pilotage et réglementation

Les autres unités ont été rattachées au 3e RMAT.

La 15e BSMAT et le détachement de Guéret poursuivent leurs activités jusqu’en 2013 puis seront dissous.

Le CEDIMAT, centre d’études et de développement informatique, rejoin-dra la DIRISI à l’horizon 2013-2014.

À l’été 2012, dix détachements des formations du SMITer ont rejoint leur portion centrale : la réduction de l’em-preinte infrastructure est ainsi achevée.

Sur un plan fonctionnel, la prise en compte de la totalité du milieu terres-tre a confirmé la vocation interarmées de la SIMMT et du MCO-T. Ainsi, le MCO-T des autres armées et servi-ces interarmées (SIMu, CPCS, SCA, SSA, DIRISI…) et du ministère (SID, DGA…) s’organise avec la prise en compte de leurs matériels.

La fonction approvisionnements a achevé la mise en œuvre de sa nou-velle maquette en 2011.

Parallèlement, le déploiement d’une supply chain et l’industrialisation des formations du SMITer se poursuivent (cf. Matériel & Technique n°177 et 178).

Un effort important de toutes les par-ties prenantes a permis de franchir deux étapes majeures et vitales sur les systèmes d’information : la mo-dernisation de SIM@T et l’interfaçage SIM@T-CHORUS qui positionne dans ce domaine, au sein du ministère, le MCO-T très en avance.

Selon la volonté du CEMAT, toutes ces réalisations et transformations ont été menées dans un environnement éga-lement en pleine évolution, sans arrêt d’activités, en maintenant en particu-lier un très haut niveau de disponibilité sur les théâtres d’opérations extérieu-res, en application de l’adage « Pen-dant les travaux, la vente continue ! ».

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BILaN dE prOGrès dE La réfOrME dU MaINTIEN EN CONdITION OpéraTIONNELLE dEs MaTérIELs TErrEsTrEsDepuis 2008, le MCO-T a entamé une réforme d’envergure qui touche son organisation générale et l’ensemble de ses processus. S’inscrivant dans le cadre de la RGPP, elle vise à accroître la performan-ce globale du système de MCO-T du ministère de la défense tout en maîtrisant les coûts de soutien.

La réforme repose essentiellement sur le découplage des responsabilités ainsi que sur une approche rationnelle du MCO visant à satisfaire le juste besoin capacitaire des forces.

passer d’une logique « commandement – exécution » à une logique « maî-trise d’ouvrage (MOA) – maîtrise d’ouvrage déléguée (MOAd) – maîtrise d’œuvre (MOE) » ;

prendre la dimension interarmées.

STRATEGIE ET ARCHITECTURESTRATEGIE ET ARCHITECTURE

PILOTAGE DU MCOPILOTAGE DU MCO

CONDUITE ET EXECUTION DU MCO

CONDUITE ET EXECUTION DU MCO

CO N T RA T

CO N T RA T S

Maît r ise d’O uvr agedéléguée

Maît r ise d’Œ uvr e

Maît r ise d’O uvr age

EXPRESSION DES BESOINS ET ALLOCATION DES

RESSOURCES

EXPRESSION DES BESOINS ET ALLOCATION DES

RESSOURCESÉtats-majors

Service de soutien

Maintenance étatiqueIndustrie privée

Maintenance étatiqueIndustrie privée

STRATEGIE ET ARCHITECTURESTRATEGIE ET ARCHITECTURE

PILOTAGE DU MCOPILOTAGE DU MCO

CONDUITE ET EXECUTION DU MCO

CONDUITE ET EXECUTION DU MCO

CO N T RA TCO N T RA T

CO N T RA T SCO N T RA T S

Maît r ise d’O uvr agedéléguée

Maît r ise d’Œ uvr e

Maît r ise d’O uvr age

EXPRESSION DES BESOINS ET ALLOCATION DES

RESSOURCES

EXPRESSION DES BESOINS ET ALLOCATION DES

RESSOURCESÉtats-majors

Service de soutien

Maintenance étatiqueIndustrie privée

Maintenance étatiqueIndustrie privée

La réforme 2008 – 2014 peut se résu-mer à deux défis essentiels à relever :

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doSSiER

que reste-t-il à faire ?

quel bilan en tirer aujourd’hui ?

La première phase, maintenance 2010, qui consistait à organiser le dispositif général, est achevée. SIM-MT, SMITer et chaîne maintenance du CFT ont concrétisé le partage de responsabilités entre MOAd et MOE, à savoir, traduire le besoin des états-majors et produire des capacités pour le premier, et produire du potentiel et de la disponibilité pour les seconds.

Il s’agit ensuite d’optimiser le fonc-tionnement, nous y sommes : la SIMMT consolide les proces-

sus et généralise progressivement ses activités à l’ensemble des ma-tériels terrestres de l’armée de l’Air, de la Marine, du centre de pilotage

commandant François DELaLEZ Officier traitant - bureau stratégie et modernisation du MCO terrestre

Enfin, cette réforme s’inscrit d’emblée dans la recherche de l’amélioration continue, à savoir :

1 Le renforcement des outils de planification et des instances de management : approbation d’une politique générale de MCO associée à une politique qualité, du plan stratégique du SMITer, refonte des textes réglementaires et mise en œuvre de contrats liant les différentes MOA à la SIMMT avec des objectifs à atteindre et des orientations à venir. Le cadre interarmées devient le cœur du pilotage et de la prise en gestion logistique et comptable des matériels terrestres.2 Une gestion des parcs toujours plus optimisée : arrivée de nouveaux matériels, retrait de service des plus anciens et surtout, pour l’armée de Terre, généralisation à tous les parcs de la mise en rotation de la PEGP.3 Des achats toujours plus rationalisés : mise en place de la carte « achat », centralisation des anciens marchés ré-gionaux, et lancement de marchés pluriannuels globaux.4 L’évolution de la maintenance : mise en œuvre de la RAM et révision des plans de rattachement avec pour objec-tif l’amélioration de la capacité horaire des maintenanciers, et réorganisation des soutiens dans le cadre des BdD.5 La gestion de la chaîne logistique du MCO-T : montée en puissance de la « Supply Chain » qui devient un levier d’efficience en optimisant à la fois la logistique du soutien en service des matériels et la fonction approvisionnement.6 La modernisation du SIM@T dans le cadre du schéma directeur du système d’information du MCO-T : déploiement de l’étape 3 en 2011 et de 3 nouveaux modules en 2012, et premiers pas de l’armée de l’Air vers le système d’infor-mation référent du milieu terrestre.

et de conduite du sou-tien (CPCS), du service interarmées des muni-tions (SIMu), du service du commissariat des armées (SCA), du ser-vice d’infrastructure de la défense (SID), … ;

le SMITer pour-suit ses mesures de restructuration avec la concentration de régi-ments et de bases ;

la manœuvre des effectifs dans le cadre de la RGPP est en fin de trajectoire.

Pérenniser les progrès. Il s’agit d’ici 2014 de consolider l’organisation et les processus mis en place et, à partir des

premiers retours d’expérience, d’opti-miser ce dispositif dans la démarche d’amélioration continue déjà citée.

Matériel et technique - n°179

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SIM@T-CHORUS dIalOgUe

enTRe lOgISTIqUe eT fInanCeS

SIM@T, une modernisation au profit des forces engagées.

SIM@T (système d’information de la m@intenance terrestre), système d’information référent pour le soutien en service des matériels terrestres du ministère de la Défense, est conçu et réalisé dans la continuité de SIMAT (système d’in-formation de la maintenance de l’armée de Terre). Corrigé de ses défauts de jeunesse, le système d’information (SI) logistique est révisé et adapté aux évolutions du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T), aux progrès technologiques et aux contraintes économiques actuelles.

SIM@T au plus près des forces engagées

Évolutions du McO-TSIM@T permet d’assurer un soutien lo-gistique des matériels terrestres en co-hérence avec la nouvelle organisation et les nouvelles procédures du MCO-T. Déployé au plus près des forces enga-gées sur les théâtres d’opérations ex-térieures, la couverture de SIM@T per-met aux personnels de la maintenance terrestre d’utiliser leur SI depuis leur lieu d’intervention.

Progrès technologiquesLes nouvelles technologies mises en œuvre par SIM@T procurent aux utili-sateurs une avancée significative pour le traitement de l’information. Couver-ture, fiabilité, convivialité et pertinence sont les maîtres mots du SI du MCO-T revisité. Mis en œuvre en étroite col-laboration avec la direction interar-mées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI), SIM@T tire le meilleur profit des der-niers progrès technologiques.

Lieutenant-colonel Michel cOLLIOT Adjoint Coordination sous-direction systèmes d’information

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doSSiER

contraintes économiquesFermement engagé dans la politique d’emploi rationnel des moyens initiée dès 2006, le ministère de la Défense poursuit ses efforts de gestion plus rationnelle du patrimoine de l’État.

Interfaçage SIM@T-CHORUS,Une nécessaire adaptation des structures SIMMT, cIMD, MBcpRE, à chacun son rôle.

La maîtrise du dialogue entre CHORUS et SIM@T passe par l’utilisation d’un langage commun.

Du Leclerc à la rondelle, tout équipement inscrit au patrimoine de l’État doit être reconnu par nos alliés de l’OTAN (code NNO) et par le système d’information financier de l’État (ID-CHORUS).

À partir de la référence fournisseur, une double identification doit être conduite. Appelant des compétences spécifiques, cette fonction impose d’étendre le périmètre à un troisième partenaire incontournable.

Référentiel interalliés de la codification OTAN, au travers de son application SACRAL (système d’aide à la création et à la recherche d’articles de ravitaillement), le CIMD (centre d’identification des matériels de défense) fournit les nomenclatures nécessaires à toute transaction entre la SIMMT et le MBCPRE (Ministère du budget des comptes publics et de la réforme de l’État). Plus de 300 000 articles logistiques sont codifiés dans les deux systèmes.

Répartition des rôles : une communauté d’intérêts

Restituer à chaque ministère de tutel-le la partie de SI qui relève de ses at-tributions est un projet interministériel dans lequel la SIMMT est désormais directement impliquée.

La réforme de l’État engagée impose une redistribution des missions entre et au sein des ministères. Son appli-cation exige l’adaptation des structu-res aux SI et réciproquement.

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Mobilisation généraleAcheteur, approvisionneur, identifi-cateur, financier, codificateur, admi-nistrateur de fiches articles, deman-deur, prescripteur, réceptionnaire, gestionnaire d’engagement juridique, responsable d’engagement juridique, certificateur de service fait, magasi-nier, gestionnaire DP (dépense pu-blique), responsable DP, responsable de la comptabilité auxiliaire…, toutes les sous-directions de la SIMMT sont impactées par l’activation du lien SIM@T CHORUS.

Le SMITer en alerteDepuis l’instruction de l’ordre d’achat jusqu’à la prononciation du service fait, chaque maillon de la chaîne logistique est impliqué. Le SMITer est à son tour sollicité pour contribuer au bon fonc-tionnement de SIM@T et de CHORUS interconnectés. La génération auto-matique des attendus de commandes à partir des flux en retour de CHORUS permet au magasinier de prononcer la réception des marchandises.

La mise à jour dans SIM@T des in-formations relatives aux achats d’ar-ticles et l’édition des pièces justifi-catives déclenchent la génération automatique des flux d’entrées en stocks. L’observation scrupuleuse des procédures par les opérateurs lo-gistiques du SMITer favorise la fluidité et la pertinence des échanges entre SIM@T et CHORUS.

La maîtrise des données du système d’information logistique devient un objectif collégial majeur. L’action dé-terminée du commandement pour un renforcement de la qualité de l’infor-mation stockée et transmise favorise la capacité de prise de décision et op-timise la gestion de la « supply chain » dans le contexte interarmées.

Les prérequis à une collaboration accrue entre les ministères sont réu-nis. L’interconnexion du SIM@T et de CHORUS prend tout son sens.

Une incontournable adaptation des SI aux structure nouvelles technologies et mécanique des flux SIM@T-CHORUS Inenvisageable il y a quelques années encore, le dialogue entre deux ou plu-sieurs systèmes d’informations de ministères différents devient possible à la faveur des dernières évolutions technologiques. La fiabilisation des échanges, la sécurisation des systè-mes, l’accroissement des capacités et de la vitesse de traitement sont les facteurs déterminants de la matériali-sation du projet d’interconnexion de SIM@T et de CHORUS.

Un mécanisme complexe d’échanges Conçu selon un principe d’émission réception de fichiers standardisés,

les flux entrants (FEN) et les flux sortants (FSO) sont les vecteurs de transport de données standardisées. Pour la zone fonctionnelle finance, CHORUS constitue la référence du sens du mouvement des flux. De ma-nière concomitante, CHORUS assoit son autorité de toutes les données financières, les autres systèmes sont asservis à cette zone.

Par la même logique, SIM@T ac-quiert la souveraineté sur tous les systèmes traitant de logistique des matériels terrestres et assujet-tit tout ou partie des systèmes se rapportant au quartier fonctionnel du MCO-T. L’acceptation de ces nouvelles règles de gestion est es-sentielle pour la réussite d’un projet d’interconnexion aussi ambitieux.

Flux au menu et SIM@T adapté En première approche, les flux défi-nis par le maître du jeu CHORUS sont inutilisables en l’état. Ils ne peuvent être ni émis ni reçus du SIM@T sans adaptation. Le vassal s’emploie donc à mettre tout en œuvre pour répon-dre aux exigences du maître. Excep-tionnellement, CHORUS s’autorise à satisfaire certaines sollicitations de SIM@T. Le cas doit être alors dûment argumenté et les délais de mise en place sont longs.

S I M M T

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doSSiER

Une manœuvre en deux temps :5 flux achats/dépenses ; 4 flux stocks pour ouvrir le dialogue

Été 2011, mise en œuvre des flux achats/dépenses FEN 0067A : réception de la demande d’achat (DA), CEN 0067A : compte rendu d’exécution de la DA, FSO 0081A : suivi des modifications du workflow, des engage-

ments juridiques et des bons de commandes sur marché, FSO 0080A : diffusion des DA annulées, FSO 0079A : diffusion des listes de prix et conditions de marchés.

Janvier 2012 mise en œuvre des flux stocks FEN 0072A : enregistrements de services faits, FEN 0071A : sorties directes de stock, FEN 0070A : réceptions entrées directes en stock, FSO 0078A : diffusion de la mise à jour du CUMP

(Coup unitaire moyen pondéré, valeur comptable rési-duelle d’un matériel).

Les flux sont transformés en spécifications fonctionnelles et techniques, puis traduits en programmes. Ils sont tes-tés scrupuleusement avant d’être mis en production opérationnelle. Outre les personnels métiers impliqués pour la conception et la mise en œuvre de l’interface (cf.« mobilisation générale et le SMITer en alerte »), l’adaptation du SIM@T à la réforme induite par CHORUS mobilise 5 informaticiens de la SIMMT (SDSI et CEDIMAT) depuis plus de 4 ans.

SIM@T-CHORUS, la mécanique des flux

Matériel et technique - n°179

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CHORUS vs système logistique

Pour atteindre cet objectif, la SIMMT se mobilise. Les chantiers de perfectionnement sont lancés. CHORUS a donné le « LA » ! La SIMMT reste près du « Sol ». Sa préoccupation majeure demeure

la qualité du soutien des matériels terrestres du combattant.

Les voies de progrès identifiéesSIM@T est le premier SIL du ministère de la défense connecté avec CHORUS. Le dialogue étant ouvert, il convient à présent de parfaire les travaux engagés :

consolidation du périmètre couvert (Terre, Air, Mer et autres),

application rigoureuse des règles organi-sationnelles dictées par le système d’in-formation,

harmonisation bilatérale des règles de gestion (financières et logistiques) pour l’atteinte d’un objectif commun.

CHORUS, un système d’information structurantL’interfaçage de systèmes d’information est avant tout une aventure de « spécialistes ». La réussite du projet repose sur l’implication des acteurs des données métiers qui doivent rassembler les prérequis nécessaires au bon dérou-lement des opérations :

apurement du référentiel articles, fiabilisation de la qualité comptable des stocks, fourniture de spécifications rigoureuses, réalisation de jeux de tests détaillés, conduite des actions de pilotage, de communication et de formation.

Structurant, CHORUS et les répercussions de son interfaçage avec SIM@T sont analysés. Toutes les compétences de la SIMMT sont mobilisées pour évaluer l’impact fonctionnel et organisationnel du projet. Le SMITer est égale-ment mis à contribution.

Qu’attendre de CHORUS ?CHORUS et son interfaçage avec SIM@T résultent d’une volonté gouvernementale de gestion rationnelle du patrimoine de l’État.

amélioration et globalisation de la lisibilité des parcs sous respon-sabilité de la SIMMT,

réduction du délai de traitement des acquisitions d’équipements, accroissement de la rapidité d’acheminement du soutien, pertinence accrue des décisions prises et des choix opérés.

En engageant la SIMMT dans cette voie, son directeur central choisit de gérer son patrimoine avec rigueur tout en accroissant l’efficacité du soutien logistique des forces :

S I M M T

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doSSiER

La réfOrME dU MCO - T

Depuis sa création à l’été 2009, la division maintenance de l’état-major des forces terrestres (FT) a mis en œuvre la réforme du MCO-T, changement ambitieux et radical de la maintenance des matériels terrestres au sein des forces terrestres. À cette fin, elle a conduit de très nombreuses actions dont il serait impossible et peut-être aussi fastidieux, de dresser un bilan exhaustif en quelques lignes.

Aussi, arrêtons-nous sur deux dossiers qui ont marqué ces dernières années… Tout d’abord, l’un des 3 principes fondamentaux sur lesquels repose aujourd’hui l’organisation du MCO des matériels terrestres, à savoir la PEGP et plus particulièrement sa mise en œuvre au sein des forces terrestres, puis la redistribution des actes de maintenance (RAM) entre le SMITer et la chaîne maintenance opérationnelle des FT, les 2 maîtrises d’œuvre étatiques entrant dans l’organisation générale du MCO-T.

Le chemin parcouru depuis l’été 2009 est considérable et les avancées patentes. L’atteinte prochaine d’un régime nominal, aujourd’hui à portée de main, pousse l’ensemble de la chaîne maintenance opérationnelle des FT à maintenir le cap. Après avoir mis en place les bases indispensables à la réforme, la division maintenance portera dorénavant ses efforts sur l’aménagement des dispositions prises initialement.

colonel philippe aMBROISELcL Jean-Marc HaLTeRSaCN Virginie THeLIez

C F T

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Il n’est plus besoin aujourd’hui de présenter la PEGP qui a sonné le glas du lien de propriété traditionnel des formations avec leurs équipements, que les plus anciens d’entre nous ont connu. Consciente de cette véritable rupture, la division maintenance a, de-puis 2009, concentré son action sur la constitution des parcs, l’introduction de nouveaux processus propres à la PEGP et l’adaptation nécessaire de l’organisation interne des formations. Menés en étroite concertation avec l’EMAT, la SIMMT et le SMITer au sein de très nombreux groupes de travail, ces projets ont été conduits dans un contexte mouvant, alors que la mise en œuvre d’une politique d’une telle ampleur aurait, « dans un monde idéal », nécessité une situation stabili-sée. Il convient à cet égard de rappe-ler la très forte pression exercée sur les différents parcs majeurs des for-

ces terrestres, d’une part par les opé-rations, notamment en Afghanistan, dont le durcissement a nécessité la valorisation de certains équipements et, d’autre part, par le déploiement de nouveaux systèmes d’armes majeurs comme le FELIN, le TIGRE, le CAE-SAR, déploiement accompagné du retrait d’autres comme l’AMX 10P et le MPG…, alors que se poursuivaient la numérisation du champ de bataille et la mise en place de nouveaux sys-tèmes d’information, de commande-ment et de renseignement.

Dans ce contexte, les parcs en ser-vice permanent (PSP) et d’entraîne-ment (PE) ont été créés et les équi-pements surnuméraires dédiés à la constitution du parc de gestion (PG) ont été transférés des formations des FT vers celles du SMITer. Aujourd’hui, la composition du PSP est en voie de

stabilisation. Elle permet aux forma-tions de disposer des équipements nécessaires à l’entraînement en gar-nison. Le PE, outil indispensable pour l’entraînement des formations sur les pôles Champagne et Canjuers, est constitué et très utilisé. Non figée, sa composition a été progressive-ment adaptée au gré du besoin des forces terrestres. Son évolution reste toutefois difficile compte tenu des conséquences dans les domaines de l’infrastructure, du soutien et des ressources humaines. La constitution du parc d’alerte (PA) se poursuit au rythme de la mise à disposition des équipements entrant dans sa compo-sition. Parallèlement à la constitution des parcs génériques de la responsa-bilité du CFT, la division maintenance a conduit de nombreuses actions pour asseoir et pérenniser la nouvelle politique de gestion des parcs. Ain-si, a-t-elle mis en œuvre au sein des forces terrestres le macro-processus d’expression du besoin et de réparti-tion de la ressource et des potentiels (RREP) qui impose à chaque forma-tion de prévoir très à l’avance l’emploi de ses moyens pour définir in fine le volume d’équipements majeurs four-nis en dotation en vertu du principe du juste besoin. Par ailleurs, elle a gé-néralisé le concept, connu sous le vo-cable de « pooling », de regroupement de l’ensemble des matériels majeurs au sein d’une même unité dans les formations. Enfin, elle a décliné au sein des forces terrestres les proces-sus de renforcement et de remplace-ment indissociables de la PEGP et

La pEGp, une politique maintenant bien en place au sein des forces terrestres :

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doSSiER

outils indispensables pour garantir aux formations la mise à disposition de la ressource nécessaire au regard du juste besoin. En complément, elle a œuvré à la création de cellules nou-velles ou à l’aménagement d’autres déjà existantes indispensables à la bonne mise en œuvre des processus présentés précédemment. Il convient de citer la création des cellules SA-GEE/SIPREFOR au sein des BOI et des cellules de perception et récep-tion nécessaires à la mise en œuvre du concept de pooling.

Après 3 années, force est de consta-ter que les PSP, PE aujourd’hui très sollicités, sont une réalité et répon-dent quasiment au besoin. Le PA encore incomplet, mais en cours de constitution, permettra à la fin de l’an-née 2012 d’armer les modules GUE-PARD 48h00. Le processus RREP, mis en œuvre sous pilotage de la di-vision maintenance pour sa 3e édition, est maintenant connu et maîtrisé par l’ensemble des acteurs au sein des forces terrestres. Même si son appro-priation par les formations doit encore être poursuivie, l’emploi de SAGEE en

liaison avec SIPREFOR et SIM@T se généralise peu à peu. Enfin les pro-cessus de renforcement et de rem-placement récemment introduits sont progressivement mis en œuvre par les formations et s’ouvrent à un spectre croissant de parcs techniques.

Ce bilan témoigne du remarquable investissement de l’ensemble des acteurs au sein des forces terrestres et montre l’évolution profonde des mentalités. Les changer a véritable-ment représenté un des plus grands défis que la division maintenance a dû relever de-puis sa création. Aujourd’hui, si un long chemin a été parcouru, le but n’est tou-jours pas atteint. Il convient, en premier lieu, de fiabiliser l’organi-sation et les mo-des de fonction-nement retenus pour les préparer à tout possible

élargissement à la fois du périmètre des responsabilités du CFT, comme récemment la prise en charge partiel-le de l’OME et du spectre des parcs entrant dans la PEGP. Ensuite, avec les partenaires du CFT, il s’agira de rechercher une plus grande cohé-rence entre les calendriers propres à chacun des processus comme ceux de l’élaboration du REO et du RREP, tout en poursuivant l’adaptation des parcs génériques pour prendre en compte l’évolution de l’environne-ment et des conditions d’emploi des forces terrestres.

La nécessaire harmonisation des pro-cessus de soutien entre les respon-sables étatiques du soutien immédiat (chaîne maintenance opérationnelle des forces terrestres/SMR-UMR) et du soutien différé (SMITer), garante de l’efficience du soutien en service, est une des raisons qui ont conduit à réviser la distribution des actes de maintenance entre ces 2 acteurs. Dès lors, il fut décidé de confier au SMITer la charge d’exécuter les actes tech-

La RaM. Sur les traces de la pEGp :

niques pouvant être différés et pro-grammés, propices à une planification de la maintenance selon un mode plus industriel et de dédier les SMR/UMR à une maintenance de contact adaptée au contexte actuel de la préparation et des engagements opérationnels.

Appliquée à l’ensemble des forma-tions des forces terrestres à l’excep-tion de quelques régiments particu-lièrement isolés géographiquement

(ex : 2e REP) ou dotés de matériels spécifiques (ex : 61e RA), cette nou-velle distribution a fait l’objet d’une attention toute particulière de la part de la division maintenance qui, dès septembre 2010, a progressivement créé les conditions favorables à sa mise en œuvre et à sa pérennisation.

Au delà des mesures d’adaptation des ateliers aux nouvelles conditions techniques comme la perception et/

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ou le reversement de lots d’outillage, l’action de la division maintenance s’est principalement exercée en ac-compagnement de la mise en œuvre de la RAM. Ainsi, elle a notamment procédé à la description en orga-nisation des postes armés par du personnel civil au sein des SMR afin de garantir l’exécution en toutes cir-constances des missions dévolues à celles-ci. Mais aussi, elle a constam-ment cherché à aménager les pro-cédures pour introduire la souplesse nécessaire sans pour autant remettre en cause les principes fondamentaux. En effet, durant la période transitoire de montée en puissance, dans un contexte tendu pour les formations de la maintenance confrontées à des ob-jectifs et des priorités multiples pro-pices à l’éparpillement des moyens, la mise en œuvre et l’application de la RAM selon les principes initiaux fu-rent très difficiles et révélèrent parfois une certaine rigidité. La difficulté de concentrer les efforts se traduisit no-tamment par un allongement sensible des durées des périodes de perte de jouissance des engins par les forma-tions, des retards de mise en visite des engins arrivés « en butée » et une absence de visibi-lité sur l’évolution de la situation. Ainsi, quelques aménagements aux principes fon-damentaux furent consentis pour apporter la sou-plesse indispen-sable à un fonc-tionnement plus harmonieux mais aussi pour « ga-gner les cœurs »

notamment de ceux de quelques maintenanciers qui ont pu percevoir, pendant un temps, cette nouvelle po-litique comme une menace pour le maintien du niveau de leurs compé-tences techniques.

Aujourd’hui, l’application de la RAM au sein des formations des forces terrestres est une réalité. Les aména-gements introduits comme l’autorisa-tion, donnée localement et au cas par cas, de réaliser des actes techniques sous dérogation ont largement contri-bué à ce succès. L’alignement des ef-fectifs des SMR sur les droits ouverts est toujours en cours et le recrute-ment du personnel civil se poursuit.

Cependant en dépit des résultats ob-tenus, loin de relâcher son effort, la di-vision maintenance œuvre aujourd’hui à la consolidation du dispositif mis en place. Par ailleurs, elle porte actuelle-ment une grande attention sur l’impact à moyen et long termes des modifica-tions apportées à l’été 2012 au dispo-sitif du SMITer. En effet, la disparition programmée de quelques emprises pourrait éloigner un peu plus quel-ques formations des forces terrestres

de leur OSR, rendant ainsi moins aisé le débordement des engins au risque d’allonger les délais d’indisponibilité. Enfin, illustrant sa volonté de parfaire le fonctionnement de ce nouveau dispo-sitif et ainsi l’asseoir définitivement, la division maintenance proposera, avant la fin de l’année 2012 et au terme d’un travail mené avec les formations des forces terrestres, des voies supplémen-taires d’aménagement en accord avec les contraintes extérieures notamment celles imposées par la politique de gestion des ressources humaines.

Le paysage du MCO-T a considéra-blement changé au sein des forces terrestres. La réforme du MCO-T a été résolument mise en œuvre par l’ensemble des acteurs de la chaî-ne maintenance opérationnelle des FT-SMR et chefs de BML des régi-ments, AMAINT des brigades, sous la conduite de la division maintenance du CFT. Le régime nominal se trouve à présent à portée de main. L’effort ne sera pas relâché. Il se portera no-tamment sur la consolidation de l’ad-hésion de tous à cette réforme. Un défi qui, loin de l’effrayer, stimule la division maintenance.

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2e RMATLE déTaChEMENT dU 2e rMaT dE pOITIErs, aU CœUr dU sOUTIEN dE L’ENGaGEMENT OpéraTIONNEL

Depuis l’été 2010, l’armée de Terre, mettant à profit les enseigne-ments des différents RETEX en provenance du théâtre afghan, a décidé d’équiper les forces de nouvelles armes achetées « sur éta-gère », une première en ce qui concerne l’emploi de ces équipe-ments par des forces conventionnelles.

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Le choix de ces deux types d’arme-ment répond notamment aux spécifici-tés des missions menées en Afghanis-tan et en particulier au gabarit d’emploi nécessaire sur ce théâtre exigeant.

En effet la plupart des actions de pri-ses à partie s’effectuant généralement aux environs des 600 m de distance, il devenait urgent de compléter le FA-MAS par des armes disposant d’une allonge suffisante pour pouvoir être en mesure de riposter efficacement, de manière dissuasive ou létale.

Dans ce cadre les 13e GAP et 11e GMT du détachement du 2e RMAT de Poi-tiers se retrouvent plus que jamais au

Détachement de poitiers du 2e RMaT

cœur de l’opérationnel, puisque ces deux groupements ont reçu l’honneur de se voir confier la gestion et l’entre-tien de ces nouveaux équipements.

Livrées directement à Poitiers par les différents industriels, ces armes ont été divisées en trois lots. Un premier lot se trouve employé sur le théâtre, le second lot est perçu, auprès du 13e GAP, par les unités en cours de MCP (mise en condition avant projec-tion) et ne sera réintégré qu’à l’issue de leurs missions opérationnelles. Le troisième lot enfin, permet d’assurer la rotation de ces équipements suite à la réintégration de l’armement par les formations revenues d’opération.

Une fois ces équipements réintégrés, ils sont inventoriés par le 13e GAP puis confiés au 11e GMT qui en assu-re la vérification minutieuse et la répa-ration si nécessaire. Une fois les UC recomplétées et les armes remises à niveau, elles sont à nouveau colisées en attente d’une nouvelle perception.

Ce mode opératoire est une première dans l’histoire du stockage armement à Poitiers et permet ainsi au détache-ment de se sentir pleinement au cœur du succès des missions opération-nelles de l’armée de Terre et fier de pouvoir garantir aux forces la fiabilité de ces équipements.

Ainsi a-t-on vu la mise en place pro-gressive de deux nouvelles armes : la mitrailleuse MINIMI en calibre 7,62 mm (produite par la firme Belge Hers-tal) et le fusil semi-automatique de précision HK 417, également cham-bré en calibre 7,62 mm, (fabriqué par l’Allemand Heckler And Koch).

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La fOrMaTION à La MaINTENaNCE s’adapTE à La réfOrME

Lieutenant-colonel CHazaLMaRTIN - chef de la cellule coordination synthèse de l’école du Matérielcommandant MaxIMEn - cellule coordination synthèse de l’école du Matériel

La modernisation du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres du ministère de la défense, la complexité de l’écosystème maintenance (matériels nouveaux à haute technicité, nouveau réseau logistique, système d’information…) se traduisent par de fortes tensions sur les ressources budgétaires allouées à la formation des maintenanciers mais aussi sur la nature même des connaissances et compétences à acquérir au sein des organismes de formation (ODF). Cette situation exige de mettre en œuvre une stratégie de formation novatrice reposant sur l’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) afin de faire autant voire mieux, mais de façon certaine différemment ! C’est pourquoi, l’école du Matériel s’inscrit dans une démarche efficiente du management de la formation et d’amélioration continue.

Encadrée par la problématique de la maintenance par milieu, la mise en œuvre de la PEGP et de la redistribution des actes de maintenance (RAM), l’efficience du processus de formation porte sur la réorganisation de l’école devenue incontournable, la maîtrise des contraintes physico-budgétaires, une réflexion sur la formation et les moyens d’optimisation associés.

E M BÉCOLE DU MATÉRIEL

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consolider et optimiser le processus de formation en

recourant aux nTIc. En réponse à ce défi, l’enseignement à distance (EAD), déjà mis en place pour la formation des CT1 mobilité terrestre pour les sous-officiers d’origine semi-directe, sera à terme étendu à tous les stages. La simulation, déjà intégrée dans la formation sur le char Leclerc, va, d’ici deux ans, s’étendre à la forma-tion du VBCI, du VBMR et de l’EBRC, mais aussi à certains aéronefs.

Développer une organisation cohérente : un nécessaire recentrage métier. À cet effet, la direction des études et prospective se recentre sur le do-maine de spécialité maintenance terrestre ; le pilotage des spécialités « maintenance aéromobilité » est re-pris par le COMALAT dès 2013 et à terme les « munitions » seront suivies par le SIMu. La direction de la for-mation s’est scindée à l’été 2012, en deux directions, « maintenance » et « maintenance aéromobilité ».

Prendre en compte les contraintes budgétaires et répondre aux besoins nouveaux induits par le maintien en condition opérationnelle des matériels nouveaux et l’amplitude limitée des stages au sein des ODF. Dans ce cadre, l’école avec la participation des unités du SMITer et du CFT, conduit une réflexion étendue portant sur la différenciation voire l’individualisation de la formation ; sur l’accroissement des responsabilités confiées aux briga-diers-chefs (dépyramidage), mais aussi sur l’identification des leviers de progrès permettant de pallier la baisse des journées stagiaire indemnisées (JSI) allouées à la formation tout en maintenant l’efficience du processus formation et la qualité des « maintenanciers » formés.

L’école du Matériel s’insère dans la continuité, la cohérence et la complémentarité de l’action des différents acteurs de la maintenance du McO.

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doSSiER

LE 2e GrOUpEMENT dEs apprOvIsIONNEMENTs dU 9e BsaM

En 2008, il est décidé la création de la division ravitaillement technique air

(DRTA) qui a pour mission de stoc-ker, réceptionner et expédier des

rechanges neufs spécifiques des hélicoptères PUMA, SU-PER PUMA et COUGAR mais aussi d’assurer la comptabi-lité des dits rechanges et de les grouper avant mise en réparation. Le person-nel de la DRTA est af-fecté en septembre 2008 au sein de la 13e CAP. La DRTA est alors armée par un effectif de 0/6/4, venant

d’horizons diverses comme Reims, Orléans, Romo-

rantin ou Saint-Dizier. C’est un double défi humain qu’il

convient alors de relever. Tout d’abord, il faut créer un groupe

DRTA, épreuve rendue difficile par la disparité de provenance des per-sonnels. Ensuite, il s’agit de créer une

Le 2e groupement des approvisionne-ments (GAP) du 9e bataillon de sou-tien aéromobile de Montauban a pour mission de délivrer les rechanges, les outillages et la documenta-tion nécessaires à la mainte-nance des aéronefs de l’ALAT ainsi que pour les hélicoptères communs à l’armée de Terre et à l’armée de l’Air (flottes PUMA, SUPER PUMA et COUGAR). Ce soutien est réalisé au profit des forces stationnées en métropole en opérations extérieures et en outre-mer et pour les aéro-nefs mis à disposition de l’in-dustriel (entretiens ou prêts).

Dès 2006, par décision minis-térielle, la 13e compagnie appro-visionnements (futur 2e GAP) est désignée comme entrepôt principal des rechanges communs interarmées des hélicoptères de la défense.

COMALAT9 e BSAM - ÉCOLE DU MATÉRIEL

Matériel et technique - n°179

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cohésion globale avec l’ensemble de la 13e CAP puisque la DRTA est une section de cette compagnie, placée organiquement sous les ordres de son commandant d’unité. Elle reçoit ses ordres techniques du CPSS (cen-tre de permanence et de synthèse du soutien) et du CSFA (commandement du soutien des forces aériennes). Cet-te mission est délicate car les person-nels de l’armée de l’Air sont soumis aux mêmes règles que les personnels de l’armée de Terre. Un délai est donc nécessaire pour permettre l’accul-turation et d’appréhender les chan-gements. Ainsi, les personnels de la DRTA connaissent une fréquence des gardes supérieures à celle des bases aériennes. Ils doivent aussi participer aux séances de tir et aux différentes sorties terrain. Ceci est d’autant plus difficile qu’au vu de la mission cen-trale qui lui est dévolue, la DRTA doit rattraper le retard pris dans les servi-ces de rechanges sans disposer pour ce faire de personnel civil en son sein. L’absence d’un personnel militaire est donc une perte immédiate pour l’activité. Des aménagements sont alors opérés afin de concilier la pré-paration opérationnelle et la mission centrale. La DRTA est armée en 2008 afin de pouvoir réaliser 7 500 faits lo-gistiques par an alors que dès la pre-mière année, elle en réalise 12 000. Il s’agit donc de travailler afin de faire accroître le référentiel en organisa-tion (REO) mais aussi de libérer de nouvelles aires de stockage. En effet, le stockage des rechanges neufs et mauvais état n’a cessé de s’accroître. Il a alors fallu recourir à l’implantation de tentes métallo-textile. Le référen-tiel en organisation a aussi évolué et la DRTA comptera 20 personnels sur ses rangs à la fin de l’année 2012 dont 2 personnels civils. La localisation des personnels a aussi évolué au cours

du temps. Même si les systèmes d’in-formation logistique sont différents (SIM@T pour l’armée de Terre, Sagert NG pour l’armée de l’Air), le métier réalisé demeure le même. C’est ainsi que les personnels de la DRTA ont été intégrés au sein des différentes sec-tions et cellules (réception, stockage, expédition et section mise en répara-tion pour les rechanges mauvais état), rendant la mutualisation effective dès 2009. Le stockage est colocalisé car les responsabilités patrimoniales res-tant différentes, il ne peut y avoir de rechanges de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air dans un même casier.

Le 2e GAP est la première unité appro-visionnements interarmisée. Cette mu-tualisation est riche d’enseignements tant sur le plan technique que sur le plan humain. Dans un moyen terme, le système d’information ATAMS sera unique pour les deux armées. Il sera déployé dès janvier 2013 pour la DRTA. De par sa mission centrale, le 2e GAP mène une astreinte appro-visionnements H24, 7j/7. Celle-ci est mutualisée et permet ainsi à chacun de connaître les procédures spécifi-ques dans la gestion des rechanges et leur expédition. De nombreuses ac-tions sont réalisées conjointement au quotidien. Ainsi, lors de son arrivée,

la DRTA ne possédait pas de véhicule organique. Afin de pouvoir acheminer ses rechanges à la société SDV Tou-louse, l’armée de Terre menait ces mis-sions avec ses moyens organiques. Il n’est pas rare de profiter d’une même mission de convoyage pour achemi-ner indifféremment des pièces armée de Terre ou armée de l’Air. De plus en plus de procédures sont communes aux deux armées ; il en est ainsi des feuilles de notation sous-officier et mi-litaire du rang. Sur le plan humain, les personnels s’enrichissent au quotidien de leurs différences et forment doré-navant un groupe unique et solide in-dépendamment de l’armée d’origine. L’intégration réussie de la DRTA est due à un état d’esprit remarquable, à une volonté commune des personnels des deux armées de créer une unité nécessaire à la réalisation de la mis-sion. Le plaisir pris par les personnels de la DRTA lors des sorties terrain est la preuve de cette parfaite intégration.

L’expérience de l’interarmisation au sein du 2e GAP est une réussite. En-core une fois, s’il en est ainsi, on ne le doit qu’à la volonté des personnels.

capitaine DEGEnnES commandant d’unité du 2e GAP

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doSSiER

L’IMpaCT dE La NavIGaBILITé sUr LE MCO aérO

La France, pour ses aéronefs étatiques (armée de Terre, armée de l’Air, Ma-rine nationale, direction générale pour l’armement, gendarmerie nationale, douanes et sécurité civile), a adoptée une réglementation comparable à cel-le de l’aviation civile concernant les activités de maintenance aéronauti-

que et de gestion des flottes. La navi-gabilité étatique recouvre l’ensemble de ces exigences réglementaires.

L’ensemble des aéronefs (soit 315 hélicoptères et 13 avions pour l’ALAT) doivent être certifiés pour le 31 dé-cembre 2014. L’environnement tota-

lement contrôlé en termes de naviga-bilité doit être atteint en 2016.

Étant donné le fait que toutes les activi-tés sont concernées, l’impact de la mise en place de la navigabilité étatique sur le MCO aéronautique est important et nécessite des délais assez contraints.

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les aéronefs fassent l’objet d’un contrôle technique et documentaire annuel rigoureux ;

la maintenance aéronautique soit réalisée par des organismes agréés FRA 145 (industriels étatiques comme le SIAE et privés comme Eurocopter ou encore Héli-union, bataillon, régiments et écoles ALAT, bases aériennes et aéronavales, …) ;

les mécaniciens aéronautiques possèdent des licences FRA 66 (formation de base aéronautique reconnue, qua-lification technique sur les aéronefs entretenus, maintien des compétences et de l’expérience, prise en compte du facteur humain, niveau d’anglais aéronautique suffisant pour les aéronefs de nouvelle génération, ...) ;

la réparation et l’entretien des aéronefs et des élé-ments d’aéronefs soient effectués dans des infrastruc-tures dédiées et adaptées aux activités pratiquées ;

les aéronefs et éléments d’aéronefs réparés doivent être remis en ligne de vol avec une approbation de re-mise en service délivrée par du personnel habilité ;

les éléments d’aéronefs, pièces standards, matières premières et consommables doivent être stockés selon les préconisations des fabricants et disposer de docu-ments libératoires. Leur traçabilité jusqu’à la pose sur l’aéronef doit être assurée ;

la planification de la maintenance doit être effectuée conformément au programme d’entretien aéronef déve-loppé et approuvé pour chaque flotte ;

l’entretien des aéronefs et des éléments d’aéronefs doit être réalisé dans le respect de la documentation technique industrielle, des procédures de réparation et de modification approuvées par l’organisation de ges-tion de maintien de la navigabilité ;

les opérations de maintenance et de réparation réali-sées sur un aéronef ou un élément d’aéronef doivent fai-re l’objet d’une traçabilité rigoureuse dans les dossiers de travaux et la documentation aéronef associée ;

l’organisation de gestion de maintien de navigabilité, par flotte, doit être agréée FRA M (programme d’entre-tien approuvé, approbation de la documentation tech-nique, exploitation et approbation des directives tech-niques constructeurs et des modifications, planification de la maintenance, …) ;

les organismes de maintenance, de formation et de gestion de maintien de navigabilité sont régulièrement audités par un organisme de contrôle indépendant : la direction de la sécurité aérienne étatique.

IEF amandine DEnIEUL - chef du bureau qualité et navigabilité du 9e BSAM

La navigabilité étatique est donc un chantier prioritaire pour l’ALAT et pour la SIMMAD. Ses exigences sont prises en compte dans tous les processus de maintenance (que le niveau de soutien soit opérationnel ou industriel) et de ges-

tion de maintien de la navigabilité et donc dans l’ensemble du périmètre du MCO aéronautique étatique et privé.

ainsi, l’environnement totalement contrôlé implique notamment que :

9e BSAM

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doSSiER

défINITION dE NOUvEaUx parCOUrs prOfEssIONNELs MMa

former les FS1 sur tout le spectre technique jusqu’au diagnostic complexe (socle fondamental sur lequel s’appuie le concept global qui correspond parfaitement à l’organisation des formations décrites dans la règlementa-tion aéronautique étatique FRA 66),

pallier le manque de technicien NF3, garantir un vivier pour les formations spécifiques au besoin d’expérience

(Docman, Contrôleur et MVAVT), rentabiliser le coût de formation en garantissant la stabilité du personnel,

sa pérennité dans cette spécialité et dans l’institution.

1/ Identification du besoin

Dans le cadre du corpus normatif de la navigabilité et du besoin indispensable de spécialités fines à haut degré de technicité et d’expertise, il a été indispensable de revoir l’ensemble des parcours professionnels.

Tout en prenant en compte les contraintes et en formant au juste besoin, plusieurs critères fondamentaux ont conduit cette réflexion :

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2/ concrétisation des nouveaux cursus

Les impératifs cités supra, de la gestion de la ressource humaine, de la mise en place de la réglementation aéronautique étatique (FRA 147 et FRA 66), des contraintes budgétaires et des nécessités opérationnelles ont prévalu à la définition de nouveaux parcours professionnels du domaine de la maintenance des matériels aéronautiques (MMA) comme suit :

2.1 Les parcours professionnels

Concrètement la refonte des cursus sous-officiers (avionique -AVIO- ou cellule et motorisation des aéronefs -CMA-) se traduit par la mise en pla-ce d’une formation de technicien de l’aéronautique « de base » de 42 se-maines, sur le site de l’école de for-mation des sous-officiers de l’armée de l’air (EFSOAA) de Rochefort où est enseigné tout ce qui est commun à tous les aéronefs.

Cette formation de base est suivie d’une formation dite « qualification de type » (QT) sur le type d’aéronef que le stagiaire aura à soutenir dans sa fu-ture affectation. La durée de cette QT varie de 7 à 14 semaines selon la spé-cialité AVIO ou CMA et le type d’aéro-nef. Lors de ces formations de QT, le stagiaire apprend à répondre aux exi-gences des connaissances à acquérir et en particulier, celle de l’élaboration des diagnostics complexes.

Il est indispensable de bien compren-dre que par rapport au niveau de for-mation atteint précédemment, l’exigen-ce d’être en mesure, dès sa sortie de formation de cursus, de pouvoir effec-tuer des diagnostics complexes est un choix réfléchi. Elle permet à l’intéressé d’effectuer d’emblée un travail valori-sant, de pallier le manque d’encadre-ment NF3 et d’améliorer la productivité

des ateliers. Ce principe de base est la condition indispensable au fonctionne-ment de l’édifice technique nouvelle-ment élaboré. En effet, auparavant, l’in-téressé devait attendre l’obtention de sa formation de spécialité de niveau 2 (FS2) pour effectuer ce type de travaux, ou bien, pour les meilleurs, d’être dé-signés chef d’équipe temporaire, donc sous conditions et sous dérogation.

L’intéressé a ainsi acquis des bases solides à consolider par le biais de l’expérience (le mécanicien cellule et moteur est formé tout hélicoptère, le mécanicien avionique est formé tout aéronef). Il n’aura plus qu’à être formé au grès des mutations et en fonction du besoin à la QT nécessaire à sa fu-ture affectation.

De plus, ces dispositions permettent de ne plus avoir de personnel absent des unités durant une longue période pour réaliser la FS2 (16 semaines), à des mo-ments cruciaux où le personnel atteint la plénitude dans son emploi, où il est le plus nécessaire dans le processus de maintenance et donc le plus impliqué dans le maintien de la disponibilité.

Cette option répond donc aux exi-gences de l’armée de Terre puisque le personnel est formé ab initio et au premier emploi, tout en concourant à

sa fidélisation à un métier rendu im-médiatement plus attrayant de par les responsabilités tenues.

Une formation de cursus est considé-rée comme complète lorsque le per-sonnel a suivi sa formation de base et au moins une QT. En termes de connaissances et niveau atteint, nous parlons alors de technicien.

À l’issue et 3 ans après sa formation de base, l’intéressé devient un tech-nicien confirmé. S’ouvre alors à lui au regard de l’expérience acquise la pos-sibilité de se tourner vers des métiers de la maintenance des matériels aéro-nautiques (MMA) à savoir documen-taliste aéronautique (Docman), rejoin-dre la piste en qualité de mécanicien volant sur appareil à voilure tournante (MVAVT) communément appelé mé-canicien navigant ou bien le person-nel peut être désigné chef d’équipe sans avoir à déclarer une habilitation temporaire avec appel à volontariat.

Les filières Docman et MVAVT sont alors reconnues comme un déroulé complet de carrière et une spécialité à part entière. Cependant, le Docman ne changera de filière qu’après son BSTAT et uniquement s’il confirme son choix de rester au sein de cette spécialité de documentaliste.

40

doSSiER

2.2 Les officiers mécaniciensL’officier en sortie de division d’application suit une formation dite de base, au travers de laquelle il verra toutes les spécificités de la maintenance aéronautique. À l’issue il suivra la, ou les, QT nécessaires pour pouvoir assurer la main-tenance des aéronefs dont il aura la responsabilité.

Il faut au minimum 6 ans après la FS1 pour pouvoir ensuite postuler à la for-mation spécialisée de niveau 2 (FS2). Cette formation a été volontairement réduite à une durée de 3 semaines et ciblée à l’apprentissage des fonctions de commandement ou de manage-ment. Elle permet la délivrance d’une licence de maintenance d’aéronef d'État (LMAE).

À l’issue de cette FS2, le personnel acquiert la qualification de techni-cien supérieur, chef d’équipe en titre. Puis, suivant l’ancienneté, l’intéressé

peut après 3 ans être chef d’atelier (maintenance complexe des aéro-nefs) ou chef de piste (mise en œuvre des aéronefs).

Les chefs d’atelier ou chef de piste sont aussi désignés et habilités com-me « personnel de certification », et donc autorisés à délivrer une approba-tion pour remise en service (APRS).

Après la FS2, ce n’est qu’au-delà de 5 années d’expérience en qua-lité de chef d’équipe en atelier, que le personnel peut postuler au poste

de contrôleur. Il deviendra après une formation également refondue (un tronc commun et des FA selon le type d’aéronef) mécanicien contrôleur vo-lant sur appareil à voilure tournante (MCVAVT). De même, pour tous ces postes, cette barrière des 5 ans fixe aussi le niveau d’expérience acquis pour bénéficier de l’appellation de technicien expérimenté. Le tech-nicien EXP se distingue par le fait d’avoir réussi le concours propre aux épreuves de sélection professionnel-les (ESP) et d’être affecté à un poste décrit comme tel.

2.3 Prise en compte de la navigabilité

En parallèle de ces déroulés de carriè-re ou des emplois possibles, qui doi-vent être similaires aux autres métiers de la maintenance pour des raisons d’équité et de gestion du personnel au niveau national, viennent se posi-

tionner les fonctions liées à la naviga-bilité. La mise en place de ces directi-ves permet de distinguer le personnel dit « de maintenance » avant l’attribu-tion d’une LMAE, du personnel habili-té une fois sa LMAE obtenue. Il s’agit

du personnel « de soutien » ou « de certification ». Ce personnel est habi-lité par le chef d’établissement (terme générique) en fonction du fonctionne-ment courant ou des besoins opéra-tionnels de l’unité.

LMAE BE1.1 technicien spécialisé sur avion à turbines, LMAE BE1.3 technicien spécialisé sur voilure tournant à turbines, LMAE BEArm.3 armement hélicoptère, LMAE BE.2 avionique, LMAE CE pour le personnel désigné pour exercer des responsabilités d’en-

cadrement dans un organisme de maintenance agréé.

Nous distinguons actuellement dans l’armée de terre 5 types de licence :

Matériel et technique - n°179

41

L’obtention d’une licence n’est pas tout. Non seulement il faut entretenir ses qualifications et ses connaissan-ces pour ne pas perdre le bénéfice de sa licence, mais il faut pouvoir le

prouver. À cette fin, il a été mis en place une traçabilité de l’activité technique du personnel au travers des livrets de suivi du technicien ou des APRS délivrées selon que

l’on soit respectivement exécutant ou « APRSseur ». Ces dispositions renforcent indéniablement l’attache-ment que l’ALAT porte à la sécurité des vols.

capitaine (Ta) TORTRaTAdjoint au chef de la Division Technique Aéromobile - école du matériel

3 / conclusion

Respectant les exigences de la navigabilité tout en prenant en compte les contraintes budgétaires et le déficit en NF3, l’armée de Terre disposera d’un personnel formé selon un schéma modulaire, s’appuyant sur un socle fondamental que représentent la FS1 et la première QT. Le technicien ainsi formé est em-ployable immédiatement pour l’accomplissement des actes complexes. Ce concept répond au besoin opérationnel d’une unité ALAT. Le déroulé de carrière est cohérent et mieux identifié, contribuant ainsi à la fidélisation du personnel.

concernant les diplômes, il faut avoir suivi la formation de base, au moins une QT et pour les sous-officiers être titulaire de la FS2.

en sus, il faut pouvoir justifier d’une expérience technique et pro-fessionnelle (pour les officiers il faut pouvoir justifier de 6 mois d’expérience en organisme agréé).

La délivrance d’une licence nécessite l’élaboration d’un dossier justifiant à minima de ses diplômes et de son expérience :

Ce dossier est réalisé par l’intéressé sous la responsabilité du chef d’établissement et instruit par l’école du Matériel.

En complément de ces licences s’ad-joint une notion de niveau de certifica-tion selon que le personnel est habilité

à délivrer une APRS sur la maintenan-ce complexe (atelier NTI12) ou bien une APRS sur la mise en œuvre (piste).

Cette certification est donnée par le chef d’établissement au regard de la li-cence et du poste tenu par l’intéressé.

42

doSSiER

S I M uCréé le 25 mars 2011 et intégré dans la nouvelle organisation du mi-nistère de la Défense, le service interarmées des munitions (SIMu) est reconnu comme l’expert de la fonction munitions des armées. Ce service a été organisé conformément à son arrêté de création. Afin d’assurer sa mission majeure, le SIMu doit poursuivre ses efforts de consolidation de son organisation dans les années à venir. Harmoniser les procédures et rationaliser (déflation de 187 équivalents temps plein (ETP) et fermeture d’emprises) sont les grandes lignes des objectifs fixés dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

Le n°176 (octobre 2011) de Matériel et Technique présentait les enjeux du SIMu, alors nouvellement créé.La rationalisation de la fonction muni-tions, au travers d’une structure inte-rarmées, découle du Livre Blanc sur la défense et la sécurité intérieure, de la RGPP et des travaux engagés, dès décembre 2007, par l’EMA.Conformément à la décision prise par le ministre de la Défense, en juillet 2008, le service interarmées des mu-nitions était officiellement créé, avec, comme premier directeur, le général de brigade Stéphane Ovaere.Ce service, à compétence nationale, est subordonné directement au chef d’état-major des armées. Son éche-lon central est situé au camp des Ma-telots à Versailles.Les vingt dépôts de munitions, issus des trois armées, sont regroupés au sein de sept établissements princi-paux des munitions (EP Mu). Depuis décembre 2010, 8 dépôts Outre-mer et étrangers lui sont rattachés or-ganiquement et fonctionnellement.

GBR Stéphane OvaERE directeur du service

interarmées des munitions

LE SIMuAUJOURD'HUI ET DEMAIN

Matériel et technique - n°179

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Près de deux ans après sa création, le SIMu a assuré, sans discontinuité, le soutien munitions des forces pro-jetées en opérations extérieures et, plus particulièrement, celles enga-gées en Afghanistan et lors de l’opé-ration Harmattan.

Le SIMu reste, cependant, en constan-te évolution dans un environnement rendu difficile par la coexistence de deux systèmes d’information logisti-que (SIL) munitions, la mise en place de nouveaux modes de fonctionne-ment « interarmées » remettant par-fois en cause des principes ou des pratiques « historiques », une culture et une appartenance d’armée encore très présente et une intégration déli-cate dans le nouveau dispositif des bases de défense (BdD) et des cen-tres ministériels de gestion (CMG).

Au-delà de ces enjeux, le SIMu devra s’adapter aux nouvelles orientations qui découleront du nouveau Livre Blanc sur la Défense et la sécurité intérieure. Plus particulièrement, dans la définition des stocks objectifs, qui dimensionne ses capa-cités de stockage et ses contrats opérationnels le liant aux trois armées. Le projet « SIMu 2018 » en sera une réponse.

Les trois prochaines années feront l’objet d’une recherche permanente d’amélioration continue, en vue de répondre à trois enjeux majeurs :

Enjeu « organisationnel » : consolider le dispositif Outre-mer et étranger, en particulier

dans les domaines de la prévention et des installations classées protection de l’environnement (ICPE) ;

Rationaliser les structures par : - la mise en application du schéma directeur fonctionnel

munitions (les dépôts d’Allemant, Crépy et Nancy-Crépey seront fermés en 2013-2014 ; des études complémentaires sont en cours pour la fermeture de trois autres dépôts) ;- la poursuite de la déflation en personnel civil et militaire, pour atteindre les 187 ETP supprimés, d’ici 2015 ;

la prise de responsabilités, en tant qu’opérateur d’importance vitale (OIV), de la protection-défense de tous ses sites en métropole ;

Enjeu « méthodes » : Harmoniser (en cours) les procédures en mode

« interarmées » ; Optimiser de la gestion des stocks (en liaison avec

la DGA et les armées) permettant d’obtenir des gains dans les domaines des acquisitions et des éliminations ;

Enjeu « outils » : Déployer un SIL munitions unique au premier tri-

mestre 2013 : outil fédérateur et incontournable d’un service à vocation interarmées.

Totalement intégré dans le monde interarmées, le SIMu reste encore très lié à la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) et le service de la maintenance industrielle ter-restre (SMITer) dans les domaines de la maintenance de ses matériels terrestres, de la formation initiale de ses militaires du rang et de la préparation opérationnelle des artificiers.

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ACtiVitÉS

Les deux Pilatus, ainsi qu’un autre en remplacement (pour pallier à un quel-conque problème technique), se sont mis en place le 13 juillet sur l’aéroport de Toussus le Noble afin d’être prêt le Jour J, à l’heure H et à la seconde près puisque telles étaient les contraintes du défilé aérien au-dessus de Paris.

Placés en avant dernière position de la première partie du défilé aérien, les équipages Pilatus menés par le capi-taine Buffet ont ouvert la voie à leurs camarades qui défilaient à pied sur les Champs-Élysées, avant que leurs collègues pilotes d’hélicoptères ne ferment la marche.

Il s’agissait bien là d’une première et d’une reconnaissance pour les pilotes de l’escadrille qui fêtent en septem-

9e B S A M

14 juillet :les pilatus du 9e BsaM

survolent les Champs-élyséesEn ce 14 juillet, deux Pilatus du 9e BSAM de Montauban ont eu l’honneur de défiler dans le ciel parisien, ce qui leur a permis de mettre en évidence leur engagement dans la mission phare du peloton : l’urgence rouge (qui consiste à approvisionner les forces aéroterrestres en métropole ou à l’étranger en pièces détachées hélicoptères) ; largement mise à contribution lors de l’opération Harmattan en Libye.

capitaine Stéphane BUFFET - chef de peloton avions de l’escadrille de transport et convoyage du matériel - 9e BSAM

bre 2012 le vingtième anniversaire de la mise en service du Pilatus au sein de l’armée de Terre.

Si l’on devait caractériser le PC6 PI-LATUS, on pourrait dire qu’il est en quelque sorte le couteau suisse de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre), car utilisé dans le cadre d’une multitude de missions, notam-ment celles d’approvisionnement et de soutien en matériels au profit des régiments ALAT, de transport de per-sonnels en France et à l’étranger, mais aussi dans le cadre de l’entraînement au largage de parachutistes au profit d’unités de toutes les armées.

Entrés en service dans l’armée depuis 20 ans, les 5 Pilatus PC6/B2H4 de l’es-cadrille de transport et de convoyage

du Matériel sont mis en œuvre par des pilotes de l’ALAT, tous anciens pilotes hélicoptères. Produit par le construc-teur suisse Pilatus, le PC-6 revendi-que une puissance de 550 chevaux et une vitesse de croisière de 140 kt (260km/h). Son autonomie de 3h25 peut être amenée à 5h45 avec l’instal-lation de réservoirs additionnels sous les ailes. L’équipage de conduite est constitué d’un pilote pour les missions de vol à vue et de 2 pilotes pour les missions nécessitant de voler aux ins-truments. Récemment rénové par un système glass cockpit « tout écran » (GARMIN 950) armé d’un pilote auto-matique, c’est un avion reconnu pour ses qualités STOL (Short Take Off and Landing = atterrissages et décollages courts inférieurs à 200 m) et qui peut se contenter de terrains sommaires.

Les équipages qui ont participé au défilé aérien parisien étaient : Capitaine Buffet - Adjudant Blaud Lieutenant Monod - Lieutenant Imbert Lieutenant Cornette - Adjudant Aymard (spare).

Matériel et technique - n°179

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À l’occasion de la Fête nationale 2012, un détachement du bataillon logistique PAMIR « Taillefer » engagé en Afghanistan d’octobre 2011 à avril 2012, a participé au défilé motorisé sur les Champs-Élysées.

Le colonel Cesari, chef de corps du 7e

RMAT, corps pilote du bataillon, a pris la tête de ce détachement. L’étendard ainsi qu’une vingtaine d’officiers, sous-officiers et militaires du rang du régi-ment ont également pris part au défilé.

Le détachement du BATLOG était com-posé d’éléments en provenance de plusieurs formations logistiques : 121e RT (Montlhéry), RSC (Toulouse), RMED (La Valbonne) et 515e RT (Angoulême).

Les préparatifs du défilé ont commen-cé dans les ateliers du régiment, no-tamment au sein de la 11e CMT, avec

de l’afghanistan aux Champs-élysées

7e R M AT

capitaine christian FRancISOD - OSA du 7eRMAT

la mise en peinture de l’ensemble des véhicules devant être alignés sur les rangs. Cela s’est poursuivi par l’ache-minement des matériels au moyen d’un train spécial militaire (TSM) qui s’est mis en route le 5 juillet. Ce train

était constitué de plusieurs wagons dont une voiture « passager » desti-née à l’hébergement et au transport du personnel d’escorte.

L’ensemble des moyens a été, dans un premier temps, déployé sur la base aérienne de Brétigny sur Orge pour les différentes séances d’entraînement puis, dans un second temps, sur le rond point de l'Étoile et les axes adja-cents avant d’entreprendre la descen-te de l’avenue des Champs-Élysées sous les applaudissements du public qui s’était déplacé en masse.

Au cours de l’après-midi du 14 juillet, plusieurs matériels ainsi que leurs équipages ont pu aller à la rencontre de la population en participant aux opérations de relations publiques (ORP) organisées sur plusieurs sites de la capitale.

L’ensemble du personnel et des ma-tériels a rejoint la garnison de Lyon le lundi 16 juillet 2012.

Le 7e RMAT avait également mis en place un élément de renfort pour le soutien commun placé sous la respon-sabilité d’un officier de marque (ac-cueil, hébergement, alimentation,...).

46

ACtiVitÉS

3e R M AT

Une préparation exigeanteL’idée est née en septembre 2011 d’une volonté de proposer aux per-sonnels du régiment une activité sor-tant de l’ordinaire, qui permette de créer une émulation de groupe et de se dépasser. Après une période bien compréhensible de questionnement, 12 candidats se sont portés volontai-res pour relever ce défi. Une première réunion a été organisée par le bureau des sports avec à la clé un programme d’entraînement qui devait permettre de passer l’épreuve « sans encombre ». Le succès reposait alors sur un entraî-nement progressif découpé en cycles avec des semaines comprenant entre 8 et 15 heures d’entraînement.

Une dynamique de groupe s’installait rapidement en fonction de l’affecta-tion (Muret, Montauban ou Vayres) et des disponibilités (vendredi après-

midi pour la sortie vélo). L’année de préparation a lentement produit ses effets : meilleure capacité à encaisser les efforts prolongés, meilleure vé-locité, perte de poids mais aussi ses petites douleurs bien compréhensi-bles qui ont forcé l’un d’entre nous à arrêter sa préparation pour un problè-me récurrent à l’épaule. Chacun des participants a pu au cours de l’année, en fonction des résultats de l’entraîne-ment, faire évoluer ses objectifs : ter-miner en moins de 11 heures, se prou-ver quelque chose ou tout simplement terminer. Certains d’entre nous se sont testés sur des triathlons de plus court format (1,5 km ; 40 km ; 10 km) durant l’année tandis que d’autres préféraient se réserver pour le grand jour. Une épreuve qui repousse les limi-tes de chacun des participantsDimanche 24 juin, 6h00 du matin : les

Les hommes de fer du 3e rMaT

11 personnels du 3e RMAT ont participé à l’Ironman de Nice le 24 juin 2012. Cette épreuve longue de 226 km (3,8 km nagés en mer, 180 km de vélo avec 1800 m de dénivelé positif et 42,195 km de course à pieds le long de la promenade des Anglais) couronnait pour les participants une année de préparation extrêmement exigeante.

2500 participants sont rassemblés sur la promenade des Anglais. Ils procè-dent aux derniers réglages du vélo (pression des pneus, etc.) et se dépla-cent vers la plage du centenaire. Un rapide échauffement en mer afin de se conditionner avant le départ. Les spec-tateurs sont déjà présents en nombre, chauffés à blanc par l’animateur.

6h30 : départ. Les participants se jet-tent à l’eau avec une parfaire synchro-nisation. La première sensation est la panique, tel un banc de poisson. Les nageurs se battent pour se positionner et échangent des coups bien involon-taires mais qui déconcertent ceux qui n’ont jamais vécu cette expérience. Après quelques minutes, un échelon-nement se réalise et chacun trouve sa vitesse de croisière. Déjà une première boucle de 2,4 km se termine et il faut se relancer pour la deuxième de 1,4

Matériel et technique - n°179

47

km. La sortie de la plage se fait sous les ovations d’un public dont le rôle de soutien moral est fondamental. Nous avons à ce moment l’impression fu-gace d’être des champions mais il faut déjà se préparer à la prochaine épreu-ve. Après un rapide changement, nous sautons sur notre vélo pour une étape de 180 km réputée difficile car très es-carpée. Les vingt premiers kilomètres sont réalisés en dedans par crainte de solliciter trop tôt les réserves. Arrive déjà la première difficulté : une côte de 12 % pendant 500 m, déjà un candidat éliminé pour rupture de son dérailleur et qui déclare désabusé à un gendar-me venu l’aider : « je viens de gâcher une année d’entraînement ». Cette côte est suivie d’une montée de 4 km à 4 % puis d’un parcours relativement plat pendant 25 km. Nous en profitons pour relancer et augmenter notre moyenne horaire. Arrivés au kilomètre 50, nous abordons la principale difficulté de la journée : une montée en paliers de 21 km à 4,2 % en moyenne (soit un déni-velé positif de 900m) qui va laisser des traces. Au sommet, nous bénéficions d’un ravitaillement et mangeons avec plaisir les victuailles que nous avons préparées le matin même. Le reste du parcours est principalement en descente avec malgré tout quelques

montées. Les vingt derniers kilomètres se font sur le plat avec le vent de face et l’obsession de se préserver pour la dernière épreuve de la journée.

Enfin, la promenade des Anglais sur laquelle va se jouer le dernier acte de l’Ironman : le marathon. Une fois le vélo déposé et un rapide changement, c’est parti pour 4 boucles de 10,6 km et la lancinante question qui commen-ce à se faire de plus en plus présente dans nos esprits : vais-je être capable de tenir malgré l’entraînement ? Les deux premières boucles se font en courant sans trop de difficulté à une al-lure modérée. À partir de la 3e boucle, une lueur d’espoir apparaît : « je vais pouvoir terminer dans les délais ou conformément à mes objectifs ». Elle cède rapidement la place à un doute du fait des douleurs ou des crampes qui apparaissent au niveau des cuis-ses. La troisième boucle est un enfer où les meilleurs courent, les autres al-ternant la marche et la course. Arrive enfin la délivrance des 5 derniers kilo-mètres : l’objectif sera atteint.

Une satisfaction sans égalL’accueil sur la ligne d’arrivée est à la hauteur des sacrifices consentis au cours de l’année : nous sommes ac-cueillis sur une scène par l’animateur,

une sono d’enfer et des pom-pom girls. Le public est également présent et nous ovationne tels de grands cham-pions. Une fois la ligne franchie, nous sommes pris en compte par des mem-bres du corps médical qui nous propo-sent soins et massage réparateur.

Au final, les 11 personnels du régiment ont été déclarés « finisher » et pourront donc se targuer d’être Ironman, com-me les 2000 autres finisher.

Les participants retiendront de cette journée la force de l’entraînement et de l’esprit, le formidable esprit d’équipe qui nous a animé et enfin que sport et armées font décidément bon ménage.

LcL Lionel ODEYER chef de corps du 3e RMAT

Résultat de l’équipe : MCH Silberstein David :

11h05min00sec / 423e

CCH Jung adrien : 11h57min42sec / 866e

LcL Lavallard François : 12h18min22sec / 1014e

cnE Guillet Stéphane : 12h27min39sec / 1087e

MCH Bouchard Benoit : 13h07min27sec / 1393e

aDJ Baduel J.baptiste : 13h16min54sec / 1450e

cnE paul Franck : 13h31min59sec / 1534e

CNe Grellier Thierry : 13h34min48sec / 1547e

cnE Mourcet Franck : 15h08min58sec / 1937e

MDL Bilyj Sébastien : 15h14min50sec / 1950e

LcL Odeyer Lionel : 15h25min42sec / 1976e

48

ACtiVitÉS

C F T / D I V I S I O N M A I N T E N A N C E

Héritier du détachement de liaison maintenance (DLM) créé en 2003 pour l’état-major de la 11e brigade parachutiste, la cellule AMaint (ad-joint maintenance) est officiellement née en 2009, simultanément à la Div-Maint (division maintenance) du CFT. Cette année-là, sa composition est d’un officier et d’un sous-officier.

Dès 2011, cette cellule prend la déno-mination de bureau maintenance-équi-pement (BMaint), dirigé par l’AMaint, et voit son effectif adapté à ses nouvelles missions : 2 officiers, 3 sous-officiers et 1 personnel civil de catégorie B.

Le rôle de l’adjoint maintenance est double : il est à la fois le conseiller

Témoignage d’un adjoint maintenance au sein de la 11eBp

L’AMAINT devenu AMAT à PAMIR, ici avec son AMAT-mobile

technique maintenance du général commandant la brigade et également le subordonné fonctionnel du général commandant la DivMaint pour ce qui concerne la maintenance et la ges-tion des équipements.

À ce titre, le BMaint est en prise di-recte avec les BML des régiments de

LcL Jean-Michel HONG-CHaNGAdjoint Maintenance de la 11eBP

Matériel et technique - n°179

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la brigade auxquels il donne les or-dres techniques émanant du CFT et de la brigade.

Il doit assurer le suivi du PSP (parc en service permanent) de toutes les formations subordonnées (DTO, réa-lisation des matériels, prêts, mise à disposition chez l’industriel,…).

Avec la disparition des échelons ré-gionaux techniques (DIRMAT pour la RTSO ou DSF pour la RTSE), l’éven-tail des missions du BMaint s’est lar-gement étendu.

suivi de la comptabilité (DUM,…) ;suivi et réalisation des équipements

(REO pour les matériels de classe 1, besoins dans le cadre du catalogue des droits en matériels techniques pour les matériels qui ne sont pas au REO…) ;

gestion et validation du PRET (plan de réalisation des équipements techniques) ;

gestion des besoins en soutien pour les activités menées par les uni-tés (demande d’analyse de soutien) ;

prise en compte des problèmes éven-tuels en matière d’approvisionnement ;

Dans le cadre de la PEGP, le BMaint est partie prenante pour les deman-des de renforcement exprimées au CFT/DivMaint via le logiciel SAGEE, ou pour les remplacements. Il parti-cipe également à toutes les réunions relatives à l’emploi du parc d’entraî-nement Champagne, pour lequel il ex-prime le besoin des unités passant au CENZUB et au CENTAC notamment.

Le BMaint est le point d’entrée unique de toutes les recherches de matériels initiées par le CFT lorsque les parc de gestion ou parc d’entraînement ne permettent pas de subvenir au besoin exprimé par une brigade.

Pour appuyer les régiments, le BMaint maintient des liens directs et réguliers avec les organismes de soutien de rat-tachement. Pour la 11e BP, ces derniers sont regroupés au sein du 3e régiment du Matériel de Muret (soutien mobilité terrestre et approvisionnements) et de ses détachements de Vayres (sou-tien multitechnique principalement) et Montauban (soutien TAP).

En termes de formation et notamment des formations d’adaptation nécessai-res au bon fonctionnement des ateliers, le BMaint est devenu un acteur es-sentiel par la collecte et la priorisation des formations exprimées par les régi-ments. Il suit le personnel du domaine maintenance présent au sein des sec-tions de maintenance régimentaire.

Dans le cadre du contrôle interne (CI), le BMaint apporte son appui à la sec-tion CI de la DivMaint lorsque celle-ci se déplace au sein des unités (pour la BP au 1er semestre 2012). C’est ensuite le bureau qui suit les actions à mener, suite à ce contrôle, et rend compte au CFT de la situation des régiments sur le plan de la maintenance (organisa-tion, plans d’action, encadrement,…).

Au quotidien, le BMaint doit tenir compte des spécificités ou des mis-sions propres à chaque formation : rattachement du CEITO au 8e RPIMa, adossement du CFIM au 17e RGP, mise en place du CFD (centre de for-mation délégué) LPA (livraison par air) au 1er RTP en 2011 ou, dernièrement, rattachement de l’ETAP à la 11e BP.

Le BMaint peut être également solli-cité pour honorer des postes spécifi-ques maintenance (cellules AMAT no-tamment) soit par du personnel issu de l’EM soit des unités de la brigade.C’est ainsi que l’AMaint a pris le poste

d’AMAT (adjoint maintenance de théâtre) à PAMIR d’avril à octobre 2011, qu’un sous-officier est parti en renfort tempo-raire en République de Côte d’Ivoire au profit de la mission SABRE de janvier à avril 2012 et qu’un autre occupait un poste à la cellule AMAT EPERVIER au deuxième semestre 2012.

Le domaine d’action du BMaint s’est donc sensiblement élargi depuis 2 ans. Le personnel doit répondre de tout ce qui touche de près ou de loin à la main-tenance de la brigade (soutien techni-que pur, formation, description des REO,…). Il doit également maîtriser de nombreux logiciels ou applicatifs dé-sormais incontournables (SIM@T, SI-PREFOR, SAGEE, BO, PATRITEC).

Outre les BML au travers de leurs chefs, de leurs adjoints, des compta-bles ou des équipes de conduite de la maintenance, le BMaint entretient des liens directs avec le B4 ou le B3 au sein de l’état-major de sa brigade, avec tous les bureaux de la DivMaint du CFT, la SIMMT et ses officiers pi-lotes du soutien ou ses gestionnaires, et enfin parfois avec d’autres organis-mes comme l’EMAT ou la STAT pour des dossiers particuliers.

Au sein de l’EM 11e BP, les « mainte-nanciers » sont aussi des parachutistes qui entretiennent leur capacité et leur savoir-faire tout au long de l’année.

Au final, afin de mener à bien ses mis-sions, l’AMaint doit détenir un bon carnet d’adresses et disposer d’une bonne dose de « zénitude » pour faire face aux problématiques très diver-ses de la maintenance. C’est pour cette raison que deux saints patrons, Saint Michel et Saint Eloi, ne sont pas de trop…

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ACtiVitÉS

13e B S M AT

Après une rapide mais intensive formation aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC) en tant qu’élève officier sous contrat encadrement (OSCE) où j’ai pu m’exercer aux fonc-tions de chef de groupe puis chef de section en unité Proterre et passer di-verses qualifications (moniteur ISTC par exemple), j’ai été affecté, tout frais émoulu sous-lieutenant, au sein de l’arme choisie alors que je n’étais encore qu’au CIRFA : le Matériel, et plus particulièrement à la 13e BSMAT pour cette période. En effet, en temps qu’OSCE, j’ai eu la chance de béné-ficier d’un stage de première affecta-tion, permettant de combler en partie ma courte formation aux ESCC. Cel-le-ci me permet, dès septembre 2012, d’intégrer la division d’application du Matériel aux écoles militaires de Bour-ges avec une première expérience du

Immersion au cœur des forces de la 13

C’est à la 13e base de soutien du Matériel (BSMAT) de Clermont-Ferrand

que le sous-lieutenant Brun a effectué son stage de première affectation,

du 26 mars au 31 août 2012, au sein de la section réparation mobilité (SRM)

du lieutenant Jolly. Témoignage…

commandement d’une part et de la vie en unité du Matériel d’autre part.

Le contraste fut saisissant. De simple élève-officier, j’ai été directement im-mergé dans le cœur de métier d’une SRM. Après une période de formation interne dispensée par le chef de section en titre, j’ai eu pour mission de gérer l’ensemble des tâches de fonctionne-ment courant de la section. Le lieute-nant Jolly, chef de section en titre, m’a appris à gérer le planning de la section (utilisation des logiciels de pointage, régularisation des permissions, prise en compte des divers événements rythmant la vie de la section et adapta-tion de l’emploi du temps en fonction de ces divers paramètres), à mettre en place les activités sportives, à faire les diverses demandes via informatique, à suivre l’instruction ou encore traiter les

divers comptes-rendus. Les besoins me sont apparus très divers, allant de la gestion d’un déménagement d’ate-lier à la participation à la certification d’une unité de production : la charge de travail est conséquente et nécessite une organisation certaine.

J’ai eu également l’opportunité de dé-couvrir la section en soutien manœu-vre au camp de Canjuers au profit du 92e RI avant son départ pour l’Afgha-nistan, et de comprendre les difficul-tés spécifiques à la mise en place du soutien sur le terrain : l’infrastructure logistique nécessaire sur un théâtre d’opérations pour assurer l’approvi-sionnement en pièces détachées en toutes circonstances, les conditions de travail rendues plus difficiles par les moyens limités (outillage, locaux) et les conditions météorologiques obligeant

Matériel et technique - n°179

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à effectuer les missions en mode « dé-gradé ». En contrepartie, comme dans toutes les armes, j’ai appris que c’est lors des sorties terrain ou des soutiens manœuvres qu’il est le plus rapide et simple de créer des activités de cohé-

sion entre personnels de tout grade. Cette première affectation a égale-ment été marquée par une préparation d’une semaine au fort de Penthièvre, suivie d’un stage d’un mois au centre national d'entraînement commando

(CNEC) de Mont-Louis dans les Py-rénées-Orientales afin de se rompre aux techniques de franchissement d’obstacles terrestres, aériens ou nau-tiques, au combat corps à corps et au maniement des explosifs.

Ce stage a été plus que bénéfique dans la mesure où je suis passé d’une formation commune interarmes à une immer-sion dans mon futur emploi, permettant ainsi d’en avoir une vision très précise et d’intégrer la division d’application du Matériel avec une première expérience concrète au sein de notre Arme.

Sous-lieutenant Yohann BRUnofficier élève de la division d'application de l'école du Matériel (2012-2013)

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À SAVoiR

3e R M ATCérémonies de transfert des sections détachées de Tarbes, Brive et pau du 3e rMaT

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Au cours du mois de juin 2012, le 3e régiment du Matériel (3e RMAT) aura procédé au rapatriement des sections détachées de Tarbes, Brive et Pau sur la portion centrale du régiment à Muret (31) soit l’équivalent de 80 personnels. Ce rapatriement s’inscrit dans le cadre de l’organisation retenue par la ma-quette maintenance 2010 qui consa-cre une densification des sites des for-mations du Matériel afin de répondre au mieux, avec les moyens humains disponibles notamment, aux besoins des forces. Ainsi, le SMITer aura pro-cédé au cours de l’année 2011 et sans rupture de soutien au rapatriement de 12 compagnies ou sections détachées (Angoulême, Épinal, Gap, Hyères, La-gord, Laudun, Orange, Phalsbourg, Toul, La Valbonne, Souge, Vannes) vers des sites pérennes du SMITer.

Chaque transfert concernant le 3e RMAT a fait l’objet d’une cérémonie organisée en étroite collaboration avec les formations soutenues.

Pour le transfert des sections de Tar-bes et de Pau, la cérémonie présidée par le général de brigade Lauzier, di-recteur adjoint du SMITer, et rehaussée par la présence de la fanfare du 1er ré-giment de hussards parachutistes (1er RHP) s’est déroulée le 15 juin au sein du quartier Soult du 35e régiment d’ar-tillerie parachutiste (35e RAP). Elle a permis, en présence de plus de 70 an-ciens du détachement, dont certains étaient présents il y a 50 ans lors de son installation, d’en retracer l’histori-que ainsi que celui des maintenanciers

parachutistes dans cette garnison. Ce-lui-ci a commencé par la création de la 61e compagnie de réparation division-naire qui s’implante en 1962 à Tarbes puis prend l’appellation de 75e, puis de 425e compagnie légère de réparation du Matériel, puis de 14e groupement léger de réparation du Matériel, avant de devenir le 1er juillet 1999 le détache-ment de Tarbes et de Pau du 3e RMAT. Cette émouvante cérémonie, loin d’être triste mais toutefois empreinte de nostalgie, a mis fin à un demi-siècle de présence des maintenanciers para-chutistes sur le site de Tarbes.

Pour le transfert de la section de Bri-ve, la prise d’armes ayant eu lieu le 19 juin au sein du quartier Laporte et présidée par les chefs de corps des 126e régiment d’Infanterie et 3e RMAT a permis à la fois de revenir sur les liens tissés entre maintenanciers du Matériel et opérationnels soutenus, et de tirer un bilan positif de l’action de cette section au cours de ses sept années de vie. Le 3e RMAT a été par-ticulièrement touché de la qualité de l’accueil qui lui a été réservé.

Chaque cérémonie a donné lieu à des échanges constructifs avec les formations soutenues, notamment sur les nouveaux modes de fonction-nement à adopter pour satisfaire au mieux leurs besoins.

Le rapatriement des sections a né-cessité une manœuvre logistique or-ganisée et anticipée afin d’être dans les délais tout en continuant le sou-

tien NTI2 des sept formations (section de Brive :

126e RI ; section de Pau :

4e RHSF, BFST, l’ETAP, 5eRHC ; section de Tarbes :

35e RAP et 1er RHP).En effet 540 m3 d’outillage et de mo-bilier ont été déplacés avec vingt-huit savoyardes et deux plateaux par une équipe du BML régimentaire. Durant deux mois, ils ont sillonné les routes de Tarbes, Pau, Brive en parcourant plus de 9000 kilomètres.

Les sections se sont préparées il y a plus de dix mois en mettant tout en œuvre pour laisser une situation saine et plus aucune charge au moment de basculer sur la potion centrale. Au bi-lan, seulement deux ERC-90 Sagaie ont été acheminées sur porte engins blindés (PEB) sur Muret.

Le transfert des charges sur le site de Muret et Vayres a débuté au mois de mai 2012, ce qui a provoqué une réor-ganisation de travail de l’équipe de la conduite de la maintenance mutualisée (ECMM). Les ateliers spécifiques tels que l’AGC (armement gros calibre) et le Blindé 10 RCR sont installés tempo-rairement sous un Bachmann et dans l’atelier Génie en attendant une instal-lation définitive lors de la livraison en fin d’année du bâtiment NTI2 de 5000 m2.

capitaine SOUaDJI Malika Commandant d’unité

de la compagnie maintenance mobilité

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À SAVoiR

3e R M AT

Le 3e régiment du Matériel est l’une des deux formations qui s’est vue confier la préparation avant projection sur le théâtre afghan des VAB Ultima.

Celui-ci est un véhicule de l’avant blindé (VAB) classique modifié afin d’assurer une sécurité maximale aux militaires l’utilisant en opération extérieure, particulièrement en limitant les conséquences de l’explosion d’un engin explosif improvisé. Dans ce cadre, le blindage a été renforcé, une plaque de surblindage sous le véhicule permet l’évacuation du souffle de l’explosion et les sièges sont maintenant individuels et suspendus. Toutes ces modifications ont conduit à renforcer plusieurs éléments du véhicule afin qu’il puisse supporter le poids ajouté. Les opérations de maintenance sur les VAB Ultima sont donc considérablement alourdies puisque la moindre visite nécessite la dépose du bouclier ventral.

Les mécaniciens du régiment ont immédiatement pris conscience de l’enjeu que représente cette mission. Ils savent qu’il en va de la sécurité de leurs camarades projetés. Ils n’ont pas compté leur temps et ont travaillé en complète synergie avec les personnels du détachement de Vayres qui ont assuré le contrôle de toute la partie multitechnique

La préparation des vaB Ultima au 3e rMaT

(APC, NBC, transmissions). Pour avoir été projetés sur le théâtre afghan, les mécaniciens connaissent l’exigence de ce territoire et ont eu à cœur d’envoyer des véhicules opérationnels qui pourront être, dès leur arrivée sur place, utilisés par les différentes task force. Cette mission est d’autant plus essentielle pour le régiment que ce sont également des personnels du 3e RMAT (projetés actuellement en Afghanistan) qui réceptionnent à Kaboul les véhicules

envoyés. Particulièrement réactifs, les personnels engagés dans cette préparation savent qu’ils doivent remplir leur mission dans des délais contraints et, loin d’en être démoralisés, ils sont au contraire stimulés par le défi qui leur est proposé et la confiance que l’on a placée en eux.

Les mécanos du 3 sont donc fiers d’avoir reçu cette mission et ont tout mis en œuvre pour être sur objectif.

capitaine Fiona BURLOT - 3eRMAT

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E M B

Pour répondre aux besoins opération-nels, l’armée de Terre a décidé d’ac-quérir des VHM auprès de la société BAES Hagglunds. Le VHM est un vé-hicule partiellement blindé, articulé en deux modules et monté sur chenilles souples. Il existe trois versions : pos-te de commandement, rang et logis-tique. Cet engin amphibie est adapté aux actions en terrain accidenté, en-neigé ou par grand froid.

Un VHM version logistique a été affecté à l’école du Matériel en décembre 2011. La division technique mobilité (DTM) a créé une formation d’adaptation (FA) à la maintenance (NTI 1 et NTI 2) du vé-hicule. À ce titre deux formateurs de la division (adjudant Andrieux et adjudant Galoix) ont été formés par l’industriel dans les locaux de la société Panhard.

formation à la maintenance du véhicule haute mobilité

(vhM)

L’objectif de cette FA est d’être capable de réaliser des actes de maintenance, de contrôle et de diagnostic. Cette for-mation s’adresse à du personnel déjà titulaire d’un CT1 « mobilité terrestre » depuis une année et qui aura suivi une formation à la mise en œuvre du véhi-cule. Deux stages de deux semaines avec quatre stagiaires sont pour l’ins-tant prévus chaque année au calendrier des actions de formation (CAF).

Cette formation à la maintenance VHM identifiée sous la désignation « A MAI 5200 MAINTENANCE VHM » comprend une présentation et une prise en main du véhicule, une étude de la motorisation (moteur Cummins) et de la transmission (boîte de vitesse automatique Allisson en particulier). Toutes les autres fonctions de l’engin

seront également étudiées : circuits électriques et hydrauliques, équipe-ment de la climatisation, direction et freinage. Un test théorique à la fin du stage sanctionne l’obtention de la FA.

Le premier stage a eu lieu aux écoles militaires de Bourges du 25 juin au 06 juillet 2012. Suite au RETEX, la durée du stage est trop courte pour aborder la maintenance du VHM dans son en-semble. La maîtrise de la dépose et de la repose des composants principaux que sont le groupe moto propulseur (GMP) et la cassette de refroidisse-ment est indispensable pour atteindre les sous ensembles cachés de certains composants (courroie de l’alternateur par exemple). Enfin une connaissance plus large du circuit de climatisation semble indispensable. Une semaine de stage supplémentaire est donc né-cessaire pour effectuer une formation optimum des stagiaires.

La DTM va ainsi demander une mo-dification dans ce sens, via la direc-tion des études et de la prospective (DEP MAI) pour une inscription au comité de pilotage de la maintenance à l’automne 2012. Cette modification de la durée du stage sera effective pour les FA VHM du CAF 2014.

Commandant Thierry MICHeL - Chef de la division technique mobilité de l'école du matériel

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À SAVoiR

15e B S M ATMise en sommeil du 12e GMEa

de LangresLa mise en sommeil du 12e groupement de maintenance électronique et armement (GMEA), après soixante ans de soutien sur le site, est un seuil symbolique dans le cadre de la dissolution de la 15e BSMAT, et s’inscrit dans le contexte global de réorganisation de la chaîne maintenance.

Le capitaine Éric Transinne, dernier commandant d’unité en titre, a ainsi re-mis définitivement le fanion du GMEA au lieutenant-colonel Sutter, chef de corps de la 15e BSMAT, le 28 juin 2012.

Cette cérémonie marquait la fin d’une époque dans la maintenance des ma-tériels de transmission sur ce site.

c’est en 1949, que l’établissement central du matériel des transmissions s’installe dans la partie Est de la citadelle de la ville de Langres, en lieu et place d’un dépôt de matériel américain. Cet établissement connaîtra de nombreux changements d’appellation :

1952, création de l’établissement de réserve générale du matériel des transmissions (ERGM/T) ;

1956, il devient l’établissement de réserve générale du matériel des transmissions de la zone Nord-Est (ERGM/NE) ;

1969, rattaché au service du Matériel, il reprend son appellation d’origine, ERGM/T ;

1973, sa vocation d’organisme spécialisé dans les techniques de l’électronique lui vaut de changer à nouveau de dénomination et de devenir l’établissement de réserve générale du matériel électronique (ERGM/EL) ;

1993, lors de la réorganisation du Matériel, tous les établissements prennent la même dénomination d’établissement du Matériel (ETAMAT).

1999, lors de la création de la 15e base de soutien du matériel (BSMAT) à Besançon, l’ETAMAT de Langres lui est rattaché et devient le détachement de la 15e BSMAT de Langres.

2005, nouvelle réorganisation du Matériel, le détachement de Langres est toujours rattaché à la 15e BSMAT, mais l’état-major est désormais stationné à Phalsbourg.

Remise de fanion par le capitaine Transinne

au lieutenant - colonel Sutter, chef de corps de la 15e BSMAT.

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C’est ainsi que le 12e GMEA tourne une page de son histoire. Cette mise en sommeil constitue définitivement la fin des activités techniques sur le détachement de la 15e BSMAT de Langres et marque ainsi le début

Les ateliers de Langres ont toujours œuvré dans la maintenance des maté-riels électroniques de transmissions et de l’informatique opérationnelle. Ils ont soutenu tous les types de matériels ra-dio, qu’ils soient filaires, à modulation

de fréquence ou d’amplitude, jusqu’au poste radio de 4e génération. Maîtrisant toutes les facettes de l’électronique, le détachement de Langres a su égale-ment se spécialiser dans les systèmes informatiques de commandement.

Cette activité s’exerçait au profit de toutes les unités de l’armée de Ter-re ainsi que d’organismes relevant d’autres armées, avec lesquels la di-rection centrale du Matériel avait éta-bli des conventions de soutien.

des annonces de fermeture de la 15e BSMAT. Cependant, c’est avec beaucoup de professionnalisme et une qualité de travail unanimement reconnue par la hiérarchie que le personnel poursuit sans relâche la

mission de transfert des matériels et de dévolution du site. Enfin, le fanion de cette unité a rejoint la salle d’hon-neur de la 15e BSMAT à Phalsbourg et ce jusqu’à la fermeture définitive de celle-ci en 2014.

capitaine pereira DE aBREU officier supérieur adjoint

15e BSMAT

lecture de l'ordre du jour CFU

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À SAVoiR

8e R M AT

Créer, optimiser

et partager

Maréchal des logis chef BOLDInIChef d’équipe AEB

En opération extérieure comme au quartier, les contraintes en atelier pour intervenir sur les engins blindés, qu’ils soient lourds ou légers, sont particulièrement conséquentes. Pour le personnel d’abord, à cause du risque de blessures, de traumatisme, de maux de dos dus à des ports de charges importantes ou à peu de prise correcte sur l’élément que l’on souhaite dépanner. Pour des soucis matériels ensuite, comme le manque de place qui empêche l’utilisation d’une chèvre d’atelier, d’un palan ou d’une table élévatrice. C’est pourquoi il était nécessaire de trouver un système de levage et de manutention, capable de protéger à la fois l’homme et le matériel, qui permette de

s’affranchir de ces contraintes et de s’adapter en toutes circonstances.

Participant au soutien des VAB du parc d’entraînement de Champagne au 8e régiment du Matériel, le maréchal des logis-chef Boldini a confectionné un système de levage de réducteur de VAB, diminuant les charges à porter et augmentant la praticité. Il est parvenu à trouver une solution aux problèmes simultanément rencontrés : maintien du réducteur en sûreté, hauteur limitée par la caisse et l’axe de levée, partage du poids et maniabilité… ou encore plus technique : réussir à démonter le réducteur alors que le bras est relâché, car le véhicule est sur chandelle.

Un prototype, créé à Mourmelon, a ensuite été transmis au détachement de Tulle pour étude puis mise en conformité. En fonction des décisions à venir, le système ainsi réalisé est susceptible d’être proposé pour validation au niveau supérieur et, à terme, d’être distribué aux unités.

Ainsi partagée, l’innovation du maréchal des logis-chef Boldini répond non seulement aux attentes de l’institution qui souhaite la multiplication des échanges d’idées, mais répond également -et surtout- à l’élaboration d’un outil commun respectant les règles de la sécurité du travail et agissant sur l’efficacité du soutien d’un matériel majeur.

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HiStoiRE

Les spécialistes des matériels de parachutage et de largage de 1947 à nos jours (1re partie)Depuis 1947, quel que soit le lieu (Extrême-Orient, Afrique du Nord, métropole, départements et territoires d’outre-mer), des hommes et des femmes civils et militaires œuvrent dans l’ombre, pour le bien-être, pour la sécurité et pour l’efficacité des troupes aéroportées. Ce sont les personnels de la spécialité des matériels de parachutage et de largage. Voici leur histoire.

Le parachutisme militaire français naît en 1935, en URSS. Ce sont des moni-teurs soviétiques qui forment les tout premiers paras français. Le stage a lieu à Touchino, dans la banlieue de Mos-cou, du 16 mai au 16 juin 1935. Cinq

officiers y participent : les capitaines Mongin, Frédéric Geille, André Durieux et les commandants Lefort et Pechaud Chalret du Rieu. Tous sont pilotes dans l’armée de l’Air, sauf le dernier, officier du Génie. À cette époque le pliage et

l’entretien des parachutes sont réalisés par l’utilisateur lui-même mais à partir de 1947, c’est le personnel de la spé-cialité des matériels de parachutage et de largage qui assure le pliage, l’entre-tien et la réparation des parachutes.

Le CETAP, situé au camp d’Idron, se compose de quel-ques baraquements. L’infrastructure tech-nique est très rudi-mentaire. Le séchage et l’aération des pa-rachutes se font en plein air, il n’y a pas de séchoir. La salle de pliage se compo-se de deux tables. Ils plient des parachutes américains, les T5.

Les plieuses de la SEP au cours d’une prise d’armes au camp d’Idron.

L’après-guerreL’entretien des matériels de parachutage et de largage est une mission de l’arme du Matériel. Avant de devenir une spécialité à part entière, elle est d’abord assurée par des personnels employés par des unités parachutistes. Il faut attendre le rattachement des unités parachutistes à l’armée de l’Air, en août 1945, puis la création du centre école des troupes aéroportées (CETAP) à Pau, le 16 avril 1946, pour que soient reconnus les spécialistes chargés de l’entretien des parachutes.

HiStoiRE

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Les réparatrices sont regroupées au sein de la 11e COSM (compagnie d’ouvriers du service du Matériel). Le chef d’ate-lier est un maître tailleur. L’ensemble des personnels de l’atelier est constitué de Vietnamiens (hommes et femmes) pour la couture et les PFAT (Personnels Féminins de l’Armée de terre) font office de contrôleuses.

C’est en 1946 que naît officiellement la spécialité des matériels aéroportés avec la création à Montauban de la 25e compagnie d’entretien des para-chutes (CEP). En 1947, après avoir changé plusieurs fois d’appellation, elle s’implante dans l’enceinte du parc d’artillerie de Montauban, plus connu sous le nom du quartier de l’Arsenal. Ainsi naît l’établissement de réserve générale des matériels aéroportés qui deviendra la « maison mère » des spécialistes des matériels de parachutage et de largage.Les personnels de la 25e CEP

La période IndochineEn 1947, la guerre s’est bien installée sur l’ensemble du territoire. Les effec-tifs en combattants et le nombre des matériels augmentent.

À l’arrivée de la 25e division aéropor-tée, sont créées les sections d’en-tretien et de pliage (SEP) avec des plieuses spécialisées appartenant au service du Matériel, pour rendre le

personnel masculin disponible dans les bataillons. Les parachutes sont pliés et entretenus dans les SEP. Il existe une SEP par base principale à Saigon et à Hanoï.

1949-1952 correspond à la période où le soutien technique et logistique des troupes aéroportées d’Indochine (TAPI) est complè-tement assuré par le service du Matériel. Il y a un atelier de réparation de parachu-tes à Saigon pour la base aéroportée Sud (BAPS) et un atelier de réparation à Hanoï pour la base aéroportée nord (BAPN).

Les plieuses de la BAPN de Bach Mai

À Bach Mai, se trouve environ une

soixantaine de plieuses qui ont suivi un stage de formation

à Montauban.

Les réparatrices de la Citadelle à Hanoï

Réparatrices annamites

Matériel et technique - n°179

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Pour Dien Bien Phu, elles plient pen-dant quatre mois, nuit et jour. Elles « marchent » au café fort et au maxi-ton. Les « paras » attendent en bout de table de pliage pour prendre leur

parachute et s’équiper. Certains n’ont jamais sauté… Il s’agit de leur pre-mier saut et parfois du dernier. Dans les derniers jours du camp retranché, elles deviennent couturières et adap-

tent, sur les parachutes à matériel, des retardateurs. À chaque opération, un sous-officier et un parachutiste de la SEP sautent avec le bataillon pour la récupération des parachutes.

Stockage des G1 à Hanoï

Il y a de nombreuses difficultés, no-tamment pour l’équipement techni-que relatif à l’aération et au séchage des voilures, ainsi qu’au stockage des parachutes.

La période afrique du nord : MarocDans la période 1955-1958, à Marrakech, se trouvent deux régiments de parachutistes : le 6e RPC et un régiment de parachutistes sénégalais en cours de formation. Une section d’entretien des parachutes (SEP) a été créée au sein de l’établissement du Matériel.

La période afrique du nord : algérieEn 1947, la 191e SEP est transférée à Philippeville, caserne Mangin. Elle assure le soutien du 1er bataillon de chasseurs parachutistes et du centre école du saut n°1.

Philippeville : pliage en extérieur

C’est en 1952 qu’une organisation différente voit le jour, suite à des pro-blèmes récurrents d’ouverture.

Les réparatrices sont surtout recrutées à Philippeville au sein de la population des Pieds Noirs, détenant une qualification couture. Elles travaillent essentiellement à la réparation mais renforcent les effectifs au pliage lorsqu’une grosse campagne de sauts est organisée. Lorsqu’il est fait appel à elles, elles effectuent le pliage de nuit, après leur rendement réparation.

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HiStoiRE

À suivre : Compte-tenu de sa longueur, vous retrouverez la suite de cet article dans les prochains numéros de Matériel et Technique.

Transférée sur Al-ger en 1958, elle prend l’appella-tion de 191e com-pagnie moyenne de réparation des parachutes (191e CMRP).

Cette unité, qui forme corps,

est l’unité de soutien

du niveau 3e

échelon pour les unités en

Algérie.

En octobre 1958, la compagnie crée des centres de récupération de matériels aéroportés à Arzew, à Télergma et à Blida. En juillet 1959, un autre centre est créé à Ouargla.

Ainsi organisée, la 191e CMRP participe à onze opéra-tions aéroportées, la dernière étant celle de Bizerte, le 19 juillet 1961. Elle participe aussi à des opérations de maintien de l’ordre à Alger en décembre 1960 et dans la région de Mascaro en mai 1961. Le 13 mai 1961, elle fait mouvement vers Blida, où elle sera implantée jusqu’à son retour en métropole. La 191e CMRP a obtenu 26 citations pour 6 officiers, 9 sous-officiers et 11 hommes de troupe.

Récupération de parachutes sur Sidi Yacoub

À Blida, la 191e CMRP est installée à côté du camp Legrand, dans lequel se trouve une autre unité MatPara : la SEPP du GLA2. Dans cette SEPP, tous les

parachutes néces-saires aux opéra-tions sont pliés. La 191 devient alors la grande unité de ré-paration de l’Afrique du Nord.

En 1962, la 191 est rapatriée en métropole à Montauban. Le 31 janvier 1967, la compagnie est dissoute et devient détachement technique numéro 44 de la 4e CMRM (compagnie mixte régionale du Matériel) de Bordeaux. Ce détache-ment participe au soutien de l’ERGM ALAT et Aéro de Montauban…

LcL (ER) Gérard cOLOM

En 1955, la 191e SEP devient unité administrative de la BAP AFN. Devant l’accroissement de ces effectifs, du fait des re-tours d’Indochine, elle devient 191e compagnie de réparation et d’entretien des parachutes (191e CREP).

Matériel et technique - n°179

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ViE ASSo.

Le carnet des adhérents

naissancesLe général (2s) Daniel Gérard et son épouse Martine sont heureux de vous faire part de la naissance de leur quatrième petit fils Baptiste, fils de Émilie Gérard et Bastien Boutareau, le 12 juillet 2012.

MariageLe capitaine paul-Manuel Martinez, commandant la 3e Cie du 4e RMAT (fils du COLONEL Martinez de l’AMAT Berry-Sologne) nous a fait part de son mariage avec Mlle Hélène Kerbrat, célébré le 25 août 2012 en l’église de Saint Pierre de Quemper-Guezennec.

DécèsJacques Muselet, adjudant-chef en retraite, membre de l’AMAT LACA est décédé le 17 mai 2012. Il habitait Sarrebourg.

Joseph Baltaze, adjudant-chef en retraite, adhérent AMAT IDF-OM, est décédé le 19 juin 2012 au Morne Vert (Martinique).

Madame poitiers, épouse du colonel Poitiers, adhérent l’AMAT LACA, est décédée le 23 juin 2012. La cérémonie religieuse a été célébrée le 28 juin en l’église Immaculée Conception de Metz Queuleu.

Jean-Jacques portejoie, colonel (ER), est décédé dans sa 62e année, suite à une longue maladie. Il avait effectué plusieurs missions en Bosnie, au Kosovo et en Côte d’Ivoire. À la retraite dans le village de Chace, près de Saumur, il s’était investi dans la vie communale. Ses obsèques ont eu lieu le 12 juillet dans l’église de son village.

antoine agustin, adjudant-chef (ER), qui au cours de sa carrière a servi à la DIRMAT de Metz, est décédé au cours de sa 80e année. Ses obsèques ont eu lieu le 19 juillet à la salle omni cultes du crématorium de Metz.

Guy Lagarde, colonel (ER), est décédé le 28 juillet à Metz à l’âge de 83 ans. Le colonel Lagarde était membre de l’AMAT LACA. Ses obsèques ont été célébrées le 31 juillet, en l’église Immaculée-Conception de Metz-Queuleu, suivies de l’inhumation au cimetière de l’Est de Metz.

Monsieur Yves Barre, membre de l’amicale du Matériel de l’Ile de France, ingénieur pétrole en retraite, habitant Saint Cyr l'École, est décédé le 4 septembre 2012 à l’âge de 78 ans. Il a été inhumé au vieux cimetière de Saint Cyr le 10 septembre.

Raymond Gaillard, colonel (ER) ancien directeur de l’ERM de Bordeaux, est décédé à l’âge de 89 ans. Les obsèques ont eu lieu le 11 septembre 2012 au cimetière de Pujols-sur-Dordogne.

Jean Gabriel, lieutenant-colonel (ER), est décédé le 16 septembre 2012. Il habitait Montigny-les-Metz et était né le 21 mai 1938 (information parvenue par AMAT LACA).

Nous avons appris le décès de la maman de Marcel Calcagno, le 12 septembre. La cérémonie a eu lieu le 16 septembre à Toulon.

Nous avons appris le décès de la maman d’Hervé François (A/C) début septembre.

Le capitaine eugène Bicep nous a fait part du décès de son père, Eustache Bicep, à 86 ans, le 13 septembre 2012 en Guadeloupe. Il était adjudant-chef de la coloniale en retraite. Il aura lutté plus de 10 ans contre la maladie d’Alzheimer.

Mme Le Gallo, épouse de notre camarade Ange Le Gallo, adhérent AMAT IDF OM, est décédée en septembre 2012.

Le général DeLCOURT, bien connu des approvisionneurs, puisqu’il a commandé le SCA dans les années 80, est décédé le 14 septembre à Vic en Bigorre. Ses obsèques ont eu lieu dans ce village.

Maurice ROUSSEL, général (2s), ancien DCMAT, membre de l’Amicale Alpes Méditerranée est décédé dans la nuit du 4 au 5 octobre à l’âge de 94 ans. Il était depuis plusieurs mois en maison médicalisée à Nice

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ViE ASSo.

À l’occasion de l’assemblée générale de l’ANAMAT à Saint-Astier, les mem-bres de l’association MVCG Dordo-gne (Military Véhicule Conservation Group) ont montré tout leur savoir-faire lors de présentations statiques et dynamiques de véhicules. Son président, Olivier Begon, nous parle de MVCG Dordogne, association « loi 1901 », affiliée au MVCG France qui regroupe une quarantaine d’associa-tions en France et en Belgique.

MVCG Dordogne existe depuis le 12 janvier 1994, compte à ce jour 30 mem-bres et possède un parc homogène de

Military Véhicule Conservation

Group DordogneLa conservation des véhicules et matériels militaires de la Seconde Guerre mondiale est leur passion,

ils la mettent au service du devoir de mémoire.

28 véhicules : Jeep MB, GMC, Dodge 4X4 et 6X6, Halftrack, M16, traction Citroën, U23, moto Harley WLA et Nor-ton, Dodge ambulance WC54…

L’association possède également un matériel important permettant la re-constitution fidèle d’un camp US de la Seconde Guerre mondiale. Elle participe, à la demande de mairies ou de villes, à de nombreuses com-mémorations, bien souvent en étroite collaboration avec des associations d’anciens combattants.

Elle a aussi contribué à de nombreux films et courts métrages sur la Ré-sistance et est également présente sur tous les sites historiques de la Seconde Guerre mondiale de la Nor-mandie à Bastogne.

Établissant un lien entre cette généra-tion du passé, de femmes et hommes qui se sont battus pour notre liberté et les nouvelles générations qui ont pour devoir de ne pas les oublier, rendant hommage à tous ces combattants

pour que l’Histoire ne nous rattrape pas, le MVCG Dordogne contribue activement à ce devoir de mémoire : conserver les véhicules et matériels de l’époque et faire revivre le passé de nos libérateurs par des reconstitutions fidèles lors de manifestations publi-ques. Telle est sa quête depuis 1994.

Venez découvrir sur le site :

www.mvcgdordogne.fr

notre histoire, leurs histoires.

Olivier BEGOn Président de MVCG Dordogne

Matériel et technique - n°179

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Bénévole au Centre Sportif de l’Institution Nationale des Invalides

Le Centre Sportif de l’Institution Na-tionale des Invalides (CSINI) est l’un des plus anciens clubs handisport français et le plus important tant par le nombre de ses adhérents que par la qualité de son palmarès des com-pétitions internationales et nationa-les. 5 athlètes du CSINI ont été sélec-tionnés dans l’équipe de France pour participer aux jeux paralympiques à Londres. Toutefois, le CSINI n’ac-cueille pas uniquement ces athlètes méritants et prestigieux. Il est ouvert à d’autres blessés militaires ou civils qui ont besoin de la présence et de l’aide de bénévoles afin de participer à des activités physiques. Ce sont

plus particulièrement les pensionnai-res de l’Institution Nationale des Inva-lides (INI) qui ne sont pas autonomes pour se déplacer.

Un peu d’histoire : les origines du CSINI remontent à 1958 avec l’arrivée d’un moniteur d’éducation physique détaché de l’Institut National du Sport à l’Institution Nationale des Invalides pour encadrer la pratique sportive des blessés hospitalisés. Devant l’en-gouement des jeunes militaires bles-sés pour les différentes disciplines qui leur étaient proposées, il est de-venu nécessaire de structurer et d’of-ficialiser ces activités. C’est ainsi qu’a

été créé le Cercle Sportif de l’Institu-tion Nationale des Invalides (CSINI), le 10 octobre 1966. Initialement ré-servé aux ressortissants du monde combattant, il s’ouvre dès 1968 aux personnes handicapées physiques de toutes origines. Sa vocation étant de favoriser par la pratique sportive, la réadaptation et la réinsertion des personnes handicapées moteurs ou des personnes souffrant d’une dé-ficience visuelle ou auditive. Il s’agit d’une association type loi 1901 qui est agréée Jeunesse et Sports et af-filiée à la fédération française handis-port (FFH) ainsi qu’à la fédération des clubs sportifs et artistiques de la Dé-fense (FCSAD). Aujourd’hui, le CSINI accueille près de 400 adhérents dans une dizaine de disciplines comme l’escrime, l’haltérophilie, la natation, le cyclisme, le tennis de table, le foot-fauteuil, le torball, le tir aux armes, le ski de fond, le ski alpin…

Les liens qui unissent le Cercle à l’Institution Nationale des Invalides privilégient en particulier l’accueil des pensionnaires et s’orientent également vers une collaboration accrue avec le service de médecine physique et de réadaptation par le biais de l’intégration des activités physiques adaptées dans le par-cours de soins et de rééducation des personnes hospitalisées.

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ViE ASSo.

Général (2s) Jean René Gautier« En quittant le service actif en 1998, j’ai répondu à l’appel au bénévolat du Général Gouverneur des Invalides qui m’incita à m’investir au poste de secrétaire général du CSINI que j’ai occupé jusqu’en 2006.

Durant cette période, le CSINI a pu se structurer, renforcer son encadrement administra-tif et sportif, améliorer ses installations et ses équipements, plus particulièrement sous l’action du Président Philippe de Willecot. La trop courte présidence du colonel Guy Coste, malheureusement interrompue prématurément par son décès en 2004, a cepen-dant permis de bien redéfinir les missions et les priorités du CSINI lors d’un exposé qu’il avait fait au Premier Ministre. Le nouveau président Gaëtan de La Vergne a maintenu ce cap jusqu’à aujourd’hui.

En 2003-2004, la priorité première de nos actions fut donnée aux pensionnaires de l’INI et c’est ainsi que j’ai participé à l’organisation des premières séances, au CSINI, d’ac-tivités physiques pour les pensionnaires non autonomes qu’il fallait aller chercher dans leur chambre de l’INI. J’étais le premier bénévole. Puis j’ai recruté un lieutenant-colonel qui prenait sa retraite à Paris et qui était très disponible. Ensuite le bouche à oreille a fonctionné et, au fil des ans, nous sommes maintenant une douzaine de bénévoles. Seul problème, l’âge qui avance et qui nous conduit à faire appel à de nouveaux bénévoles pour entretenir l’action.

En 2006, le renouvellement du conseil d’administration a permis son rajeunissement et une réaffectation des postes. De secrétaire général, je devins vice-président du CSINI, puis, pour anticiper la parité au sein du conseil d’administration, j’ai quitté ce poste occupé maintenant par une adhérente, me consacrant davantage à l’animation des béné-voles pour les pensionnaires.

En tant qu’ancien du Matériel, je me dois de citer plusieurs compagnons d’arme qui ont fait vivre aussi le CSINI : maréchal des logis-chef Bertou (DIRMAT IdF), qui m’a fait connaître le CSINI et l’handisport, colonel Bertron, ancien vice-président et escri-meur, major Gailler, ancien trésorier, lieutenant-colonel Smeyers, directeur administratif et sportif du CSINI que j’ai eu plaisir d’accueillir et qui a permis au Cercle d’amplifier son action au profit des blessés militaires revenant d’OPEX, action continuée avec suc-cès par son successeur le lieutenant-colonel Varlet, sans oublier l’appui bienveillant au CSINI du général Pineau. »

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Déroulement type du « soutien ap-porté » par un bénévole au service d’une quinzaine de pensionnaires (sur les 90 que compte l’Institution) :

Le lundi et le mercredi, la séance au gymnase du CSINI dure de 11H00 à 12H00. Vers 10H45 le bénévole va chercher un pensionnaire (généra-lement en fauteuil roulant) dans sa chambre et l’accompagne au gym-nase, puis un 2e, voire un 3e. À 11H00 commence la séance au gymnase.

Le lundi, cette séance est animée par une psychomotricienne de l’Institu-tion avec l’aide d’une ergothérapeute et des 3 à 4 bénévoles présents ce jour-là, pour accompagner les mou-vements des pensionnaires et pour ramasser les boules, les ballons…

À 12H00 la séance est terminée et les bénévoles présents emmènent les pensionnaires dans les salles de restauration de l’Institution Nationale des Invalides.

Le mercredi, les pensionnaires sont moins nombreux (5 ou 6 au maximum) et l’animation de la séance est plutôt ludique, à base de jeux de boules ou de ballons.

Les bénévoles portent un badge du CSINI pour pouvoir circuler le matin dans les couloirs de l’Institution car les visiteurs extérieurs n’y ont accès que l’après-midi. Ce système mis en place depuis 2003 donne satisfaction.

Le bénévolat : ce n’est pas compli-qué ! En revanche certaines recom-mandations sont à observer :

Le personnel d’encadrement sportif permanent du CSINI assure la sur-veillance des séances au gymnase des Invalides, en particulier pour l’utilisation des appareils sportifs. En aucune façon, les bénévoles ne peu-vent se substituer aux personnels mé-dicaux de l’Institution Nationale des

Invalides, notamment dans la mise en pratique d’activités physiques non contrôlées par ces personnels.

Le consentement du pensionnaire à pratiquer ces activités reste un impé-ratif absolu à respecter. Cependant, un travail de groupe avec les person-nels soignants spécialisés (psycho-motricienne et ergothérapeute) per-met de vaincre certaines réticences.

Les bénévoles actuels sont tous issus du milieu militaire ou très liés à celui-ci (épouse). Parfois ils ont prolongé leur vie professionnelle par une deuxième carrière civile. Ils habitent pour la plu-part en banlieue et pour eux, une heure passée aux Invalides correspond sou-vent à 3 heures de temps donné. Ces bénévoles ne viennent pas à toutes les séances mais l’essentiel est que 3 à 4 personnes soient présentes cha-que lundi et 2 à 3 le mercredi. Chaque bénévole du CSINI consacre gratui-tement un peu de son temps libre. Il n’est pas tenu de le faire. Être bénévo-le doit rester avant tout un acte gratuit et en aucune façon un acte obligatoire. En revanche, il est important, vis-à-vis des blessés, qu’il y ait une certaine stabilité dans l’équipe des bénévoles. C’est pourquoi il faut être suffisam-ment nombreux. La venue de quelques personnes décidées à s’engager dans la durée constituerait un renfort pré-cieux pour l’équipe actuelle.

Pour rejoindre notre équipe de bénévoles du CSINI, vous pouvez téléphoner au 01 45 55 13 90 ou utiliser internet : [email protected] ou [email protected]

Faute de disponibilité individuelle, vous pouvez toujours soutenir le CSINI dans son action en faveur des personnes handicapées militaires et civiles en adressant un don au CSINI : 6, boulevard des Invalides 75007.

Général (2s) Jean René GaUTIER membre du conseil d’administration du CSNI, membre de l’ANAMAT

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ViE ASSo.

TERRE FRATERNITÉ, ADO, CABAT : qui fait quoi ?

Ces trois entités œuvrent pour les militaires blessés, les veuves et les familles. Mais alors pourquoi trois entités distinctes. Leurs actions sont-elles coordonnées, redondantes ou convergentes ? Vers laquelle se tourner pour aider les blessés de l’armée de Terre ? Le but du présent article est de rappeler comment et pourquoi elles ont été créées et de montrer comment leurs actions se complètent.

La cellule d’aide aux blessés de l’ar-mée de Terre (CABAT) a été créée le 1er septembre 1993 par le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT). La CABAT est un organisme spécifique faisant partie intégrante de l’armée de Terre, placé sous le commandement du gouverneur militaire de Paris. À l’été 2010, son champ d’action a été élargi par le CEMAT (général d’armée Elrik Irastorza) puisqu’elle s’occupe à présent également des familles des militaires de l’armée de Terre tués en opération. À la même date, ses effec-tifs ont été doublés. La CABAT a pour caractéristique, d’une part d’interve-nir immédiatement, dès la réception de l’information venant du cabinet du CEMAT ; d’autre part de maintenir le suivi des blessés de l’armée de Terre et des familles, dans la durée. L’association Terre Fraternité a été créée en 2005, sous l’impulsion du général Thorette, alors chef d’état-major de l’armée de Terre et actuel-lement président de l’association. Suite au massacre de Bouaké (no-vembre 2004), en tant que CEMAT il avait constaté que la CABAT ne dis-posait pas des structures financières adaptées pour agir dans l’urgence et

qu’il lui faudrait disposer de davan-tage de fonds, en particulier pour faire face aux besoins nouveaux apparus à l’égard des blessés, des veuves et des familles. Terre Fraternité est une association souple, légère, réactive, uniquement composée de bénévoles. Elle a pour but d’apporter, au-delà de l’action des services officiels et des organismes de droit privé y ayant vo-cation, un soutien moral, matériel et financier aux blessés, à leurs familles, ainsi qu’aux familles des disparus. Elle agit pour toute la « famille Terre » sans distinction d’origine, de grade, d’arme ou de spécialité. Cette association n’a pas d’adhérents payants. Elle ne vit et n’agit que grâce aux dons reçus.

Pour plus d’efficacité face à des be-soins grandissants, Terre Fraternité a choisi d’unir ses moyens à ceux de l’Association pour le développement des œuvres d’entraide dans l’armée (ADO), qui préexistait depuis 1939. Elle est actuellement présidée par le géné-ral de corps d’armée (2S) Michel Barro.

En 2007, les deux associations Terre Fraternité et ADO ont établi un par-tenariat afin de développer l’entraide au sein de l’armée de Terre et d’as-

surer dans ce domaine une meilleure coordination des actions immédiates et dans la durée. Concrètement, Terre Fraternité délègue une certaine som-me à l’ADO, somme dont le montant est révisable chaque année en fonc-tion des dons reçus.

L’ADO est une association de droit privé, créée en 1939 et reconnue d’utilité publique dès son origine. Elle a pour but :

de porter assistance au personnel militaire et civil, en activité ou en retrai-te, relevant du ministère de la défense ;

d’apporter une aide essentielle-ment matérielle aux personnes en difficulté, notamment depuis la pro-fessionnalisation, aux militaires du rang, dans le cadre de la solidarité générale ;

de développer l’entraide en nouant des partenariats pour accroître l’effi-cacité et la cohérence de l’action.

Depuis quelques années, l’ADO dé-veloppe l’aide pour les orphelins avec l’attribution de bourses d’études (300 en 2011 ; prévues 400 en 2012 et 600 en 2014) en tenant compte du niveau de scolarité des enfants et des reve-nus du foyer.

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GDI (2s) Daniel GERARD - Président de l’ANAMAT

Terre Fraternité est une association tournée vers la famille « Terre », fondée pour apporter aux blessés, aux veuves et aux familles, un soutien moral et récolter des fonds pour les aider. Pour cela elle s’est associée à l’ADO, reconnue d’utilité publique et qui œuvre pour l’ensemble du personnel de la Défense. Ces deux associations s’emploient à mettre davantage de moyens à disposition de la CABAT qui, elle, est un orga-nisme de l’armée de Terre, pour agir avec réactivité et dans la durée.

Et pour en savoir davantage…

Site internet de la CABAT :http://www.defense.gouv.fr/terre/soldats-et-familles/soutien-des-blesses-et-des-familles-de-nos-disparus/cellule-d-aide-aux-bles-ses/cellule-d-aide-aux-blesses-de-l-armee-de-terreSite internet de Terre Fraternité : http://www.terre-fraternite.fr/Site internet de l’ADO : http://www.entraide-defense.fr/default.aspxVidéo à voir :http://www.ecpad.fr/jdd-50-decembre-2010-la-cabat-cellule-d%E2%80%99aide-aux-blesses-de-l%E2%80%99armee-de-terre

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iN MEMoRiAM

Le général rOUssEL nous a quittés

directeur Central du Matériel de 1975 à 1980, le Général roussel nous a quittés dans la nuit du 4 au 5 octobre 2012, à l'âge de 94 ans. En deuxième section comme en activité, il est toujours resté membre des amicales du Matériel. au moment où il quittait ses fonctions de directeur central, début septembre 1980, il écrivait au personnel du Matériel : « Ensemble, nous aurons vécu de grands moments, féconds en évènements, qui marqueront à jamais l'image du Matériel »

Le chef d'État-Major de l’armée de Terre, le général Lagarde, retraçait sa carrière et lui rendait hommage dans l’ordre du jour reproduit ci-dessous :

« L'ingénieur Général Roussel arrive au terme d'une longue et féconde carrière de quarante et une années consacrées au service exclusif de la France.

Admis à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, au moment où s'engage le second conflit mondial, il rejoint directement l'École des chars de combat et, nommé sous-lieutenant en mars 1940, il fait ses premières armes au 106e bataillon d’instruction des chars puis au 51e régiment d'infanterie.

Après avoir complété sa formation de saint-cyrien et d'officier à l'École spéciale militaire d'Aix-en-Provence, il rejoint l'Afrique du Nord pour servir au 7e régiment de tirailleurs marocains et dans plusieurs régiments de cavalerie ; il s'y montre un officier complet, alliant qualité de combattant, conscience professionnelle et sens élevé du devoir. Il est cité à l'ordre de l'armée.

Rejoignant la métropole en 1944, son autorité affirmée, ses qualités d'instructeur en font un chef de peloton de grande classe. Spécialiste averti des chars, il est admis dans l'Arme blindée et cavalerie puis affecté à la section technique de l'armée de terre où son aisance à traiter les problèmes

GdI Maurice rOUssELdirecteur du service du Matériel

de l'armée de Terre1975 - 1980

Matériel et technique - n°179

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techniques et sons sens de l'organisation sont unanimement reconnus.

Promu capitaine en 1946, admis dans le cadre des ingénieurs du Matériel en 1949, il suit brillamment les cours de l'École nationale supérieure de l'armement, puis stagiaire à l'École d'état-major, il domine avec autant d'aisance les problèmes techniques que tactiques. Breveté technique en 1953, promu ingénieur principal en 1955, sa vive intelligence et son sens des rapports humains lui permettent de réussir de délicates missions en Algérie et à l'étranger tout en continuant sa mission d'officier expérimentateur à la section technique de l'armée de terre.

Affecté en Algérie, d'abord comme sous-directeur de l'établissement du Matériel d'Oran, il s'y fait remarquer par son sens de l'organisation et sa persévérance dans la réalisation de ses objectifs et devient en 1960 le directeur du Matériel de la 5e division blindée et de la zone nord oranaise ; unanimement apprécié, et d'une rare efficacité, il est de nouveau cité.

De retour en métropole, ses éminentes qualités techniques, professionnelles et intellectuelles l'amènent tout naturellement à occuper des postes de plus en plus importants : à l'inspection technique du Matériel, au commandement de l'établissement de réserve générale du Matériel de

Clermont-Ferrand, puis en 1967 à la direction centrale où comme sous-directeur technique il réalise la délicate absorption par le Matériel des services des Transmissions et du Génie.

Promu ingénieur général 1er mars 1970, il prend alors la direction du service du Matériel du 2e corps d'armée et des forces françaises en Allemagne, où son aisance à traiter les problèmes les plus complexes lui assure une réussite remarquée.

Nommé inspecteur du Matériel en 1973, sa profonde connaissance des hommes, sa riche expérience technique et administrative, et son sens des responsabilités lui valent logiquement de devenir directeur central, poste auquel il accède en 1975. Pendant plus de cinq ans, il y accomplit une œuvre considérable.

Son autorité et sa compétence s'exercent dans tous les domaines et lui permettent de conduire en profondeur les réformes qu'impose la réorganisation de l'armée de terre et l'application des nouveaux statuts, tout en assurant le soutien des opérations extérieures. Chargé d'assurer la transformation du service du Matériel en arme, il réussit cette mission capitale grâce aux dispositions judicieuses prises dans le domaine de l'information des cadres et de la résolution des problèmes

humains, comme dans la définition et l'exécution énergique des solutions techniques nécessaires.

Ainsi, la modernisation du Matériel s'est accomplie sans heurt, à la fois dans les mentalités et les méthodes de travail : esprit de programmation, saine gestion budgétaire, exploitation résolue des ressources de l'informatique. L'engagement personnel et total du directeur de l'arme a permis au Matériel de se mettre à l'heure de notre temps.

Officier de Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, l'ingénieur général Roussel laissera le souvenir d'un homme de cœur et d'un chef estimé et respecté de tous. Son départ sera vivement ressenti par son arme et par l'armée de Terre toute entière.

L'ingénieur général Roussel s'inscrit sans conteste dans la lignée des grands directeurs. C'est au général, chef d'état-major de l'armée de Terre, qu'il appartenait d'en témoigner ici-même et d'exprimer sa profonde gratitude au collaborateur loyal et au conseiller très apprécié qu'il voit partir avec regret. »

GDI (2s) Daniel GERaRD Président de l'ANAMAT

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PoRtRAit

Racontez-nous brièvement votre parcours militaire…Avant d’intégrer l’armée de Terre, j’ai d’abord été gendarme adjoint volon-taire, sous contrat de 2006 à 2011. Mes classes ont duré 6 semaines, puis j’ai passé 5 années au CNEFG (centre national d’entraînement des forces de gendarmerie) de Saint-Astier. Cette pé-riode m’a permis à la fois de progresser de manière sérieuse en m’entraînant au club d’athlétisme de Périgueux, tout en exerçant un métier enrichissant. La 11e

BSMAT se trouvant également à Saint Astier, cette proximité m’a conduit à signer un contrat de 6 ans au sein de l’armée de Terre en 2011. Affecté de-puis aux écoles militaires de Bourges, je cours parfois pour les EMB mais également au sein de la Sélection Na-tionale des Coureurs à Pied du Matériel (SNCPM). Je suis donc devenu sportif de haut niveau de la Défense. La ma-jorité de mon temps est consacrée à la course, mais pour autant je sais ce qu’est le métier de militaire.

pouvez-vous expliquer de quelle manière se rythme votre quotidien ?Je suis très peu présent aux EMB, pas plus de 2 ou 3 jours par an, essentielle-ment pour l’aspect administratif. Je ne peux malheureusement pas me rendre plus disponible car la priorité est don-

Le brigadier-chef kOwaL court sous les couleurs du MatérielUn militaire de niveau olympique. Le brigadier-chef Yoann Kowal fait partie de ces 15 militaires de l’armée de Terre à avoir participé cet été aux Jeux Olympiques de Londres. À 25 ans, il excelle en demi-fond (1 500 m) et possède déjà un beau palmarès : champion de France du 1 500 m en 2010, demi-finaliste des championnats du monde sur 1 500 m en 2011 et vice-champion de France du 1 500 m en 2012. En mars de la même année, il termine 10e du 3 000 m à Istanbul lors des mondiaux indoor. Avec un record personnel de 3’33’’75 sur 1 500 m, le brigadier-chef Kowal participe à ses premiers JO cet été 2012 et atteint la demi-finale de cette discipline. Rencontre avec ce sportif de haut niveau.

Lieutenant capucine GanZOfficier communication information des écoles militaires de Bourges

née à mon programme sportif. Il m’obli-ge à être détaché complètement et mon statut ne m’impose pas d’être présent un minimum de temps au sein de mon affectation. J’ai la chance d’être libre et de dégager tout mon temps pour mon entraînement. Chaque année je passe 2 mois au Kenya pour courir aux cô-tés des athlètes kenyans. Je me rends également 2 fois par an à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) durant plusieurs semaines. En janvier 2013, je pars en Afrique du Sud avec l’équipe de France pour une durée de 3 semaines.

De quelle manière considérez-vous faire partie de l’institution militaire ?Je me sens réellement militaire car j’ai reçu une formation militaire et j’ai d’abord exercé en tant que gendarme sans bénéficier du statut de sportif de haut niveau. Je sais ce que représen-tent les grades, la hiérarchie, les devoirs des militaires. Par exemple, j’effectuais mes gardes comme n’importe quel autre gendarme. Je sais aujourd’hui quelle chance représente mon statut et j’en suis très reconnaissant. J’ai le privilège de réaliser mon rêve et l’ar-mée me permet d’en vivre. Mais il faut que ce soit donnant-donnant. Je suis redevable de cette chance : je parti-cipe à différentes courses militaires où je représente les couleurs du Ma-

tériel. J’ai couru la première fois sous ces couleurs en novembre 2011, lors des championnats de France de cross à Chaumont (3e sur le cross long, 10 km). Aujourd’hui, dès que j’en ai l’oc-casion, je rappelle autant que possible que j’appartiens à l’institution militaire. Si je peux servir de vecteur de commu-nication pour les EMB ou le Matériel, c’est le minimum que je puisse faire.

quels sont vos projets et vos ob-jectifs ?Mon prochain objectif est le champion-nat d’Europe indoor en mars à Stoc-kholm, sur 1 500 m ou 3 000 m plat, pour atteindre la finale voire une médaille. Puis aller jusqu’en finale 3 000 m stee-ple lors du championnat du monde en Russie en août. À long terme, je me pré-pare également pour les JO de 2016, peut-être sur une discipline différente. J’envisage de m’orienter plus particu-lièrement vers le 3 000 m steeple.

À très long terme, une carrière mi-litaire est envisageable après votre carrière sportive ? Je souhaite renouveler mon contrat et, éventuellement plus tard, devenir édu-cateur sportif pour les écoles primaires. Mon brevet d’état d’éducateur sportif va dans ce sens. Mais pour le moment, je souhaiterais passer sous-officier.

BULLETIN D’ADHÉSION *à retourner à

Association des Amis du Musée du Matériel et de la Maintenance (AAMMM)EMB - B.P. 50709 – 18016 BOURGES CEDEX

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Tarifs des cotisations annuelles – paiement joint **

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• Membre bienfaiteur : 20 fois la cotisation annuelle de base tous les 10 ans

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� chèque postal � chèque bancaire

* Ou de renouvellement d’adhésion en cas de changement de l’un des critères.** Paiement à l’ordre de l’AAMMM (Association des Amis du Musée du Matériel et de la Maintenance).

L’association des amis du musée du Matériel et de la maintenance a été créée parallèlement au musée pour en assurer le support juridique et administratif.

Elle a pour objet de contribuer à la conservation, au développement, à la mise en valeur et au rayon-nement du patrimoine national, historique et culturel constitué par l’ensemble des collections détenues par le musée de l’arme du Matériel.

Pour adhérer, écrire à :

Association des Amis du Musée du Matériel et de la MaintenanceEMB BP 50709 - 18016 Bourges Cedex

[email protected]

☎ 02 48 68 76 75

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« Association des Amis du Musée du Matériel et de la Maintenance » AAMMM