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INVENTAIRE PATRIMONIAL DU TÉMISCAMINGUE 5 POINT DE VUE CRITIQUE SUR ROGER PELLERIN, LÀ OÙ ON S’ARRÊTE EN PASSANT 6 PORTRAIT DE L’ARTISTE MARTINE SAVARD 9 LE THÉÂTRE DE VÉRONIQUE FILION DANS LES ÉCOLES 13 CHRISTOPHE PRÉA LA MUSIQUE ET LE MONDE... 18 DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010 - copie quatre le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue gratuit ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien Folies desFêtes Coups de cœur 2009 pages 12, 13, 19 25 personnalités de la région dévoilent ce qui les a touchées cette année sur la scène culturelle pages 14 à 16

DÉC. 09 - JAN. 10 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 4

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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INVENTAIRE PATRIMONIAL DU TÉMISCAMINGUE

5

POINT DE VUE CRITIQUE SUR

ROGER PELLERIN, LÀ OÙ ON S’ARRÊTE EN

PASSANT6

PORTRAIT DE L’ARTISTE MARTINE

SAVARD9

LE THÉÂTRE DE VÉRONIQUE FILION DANS LES ÉCOLES

13

CHRISTOPHE PRÉALA MUSIQUE ET LE

MONDE...18

DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010 - copie quatre

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

gratuit

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

Folies desFêtes

Coups de cœur 2009

pages 12, 13, 19

25 personnalités de la région dévoilent ce qui les a touchées cette année sur la scène culturelle

pages 14 à 16

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2 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

SECTEURROUYN-NORANDARouyn-NorandaL’AbstractoAgora des artsBistro Chez BobBureau Info-TourismeCabaret de la dernière chanceCégepCentre d’expositionCentre Élizabeth-BruyèreCentre musical En sol mineurCentre ressources jeunesse (CRJ)Chez OeufsChocolaterie Le GisementCinéma ParamountCLSCCLD et SADCConférence régionale des élus (CRÉ)Dépanneur Centre-villeÉcole D’IbervilleÉcole La SourceÉpicerie LéoHôtel GouverneurHôtel AlbertLa Fontaine des ArtsLa SemenceL’Écart... lieu d’art actuelLes Saveurs FollesLibrairie café En MargeMorasse PoutineMotel AlpinMusique MignaultOlive et BasilPetit Théâtre du Vieux NorandaPizzédélicPolysons+Restaurant FrançoisService ScolaireShell Sélect 117St-ExupérySt-HonoréThéâtre du cuivreUQATVille de Rouyn-Noranda

Arntfield Dépanneur Au petit castorResto ArenaBeaudryÉpicerie RivardBellecombe Épicerie PomerleauCadillac BonichoixLe Routier 117Cléricy Cloutier Épicerie Michel Et Noëlla ParkerD’Alembert - Dépanneur D’AlembertDestor - Bureau municipalÉvain - Dépanneur Chez GibbGranadaDépanneur Bel-MicheRestaurant le CassoLac Dufault - Dépanneur Lac DufaultMcWatters Bureau municipalCafé de l’aéroportMontbeillard - Dépanneur Blanchette et fillesMont-BrunClub CoopératifRollet - Place Talbot

SECTEURABITIBI-OUESTLa Sarre Bistro La MaîtresseBoutique OLICACIMCafé FolieCarrefour jeunesse-emploiCinéma La SarreCLDCentre d’art RotaryFromagerie La Vache à MaillotteJean-CoutuLa Galerie du SonLa Sarre MusiqueLibrairie Du NordMaison d’arts Jeanine DurocherMaison de la culturePolynoRendez-vous Des ArtsRestaurant MikesResto-Bar La RelèveVilla mon reposVille de La Sarre

DuparquetÉpicerie chez AnnickDupuyDépanneur SermaxGallichan Café des rumeurs (été)Macamic Dépanneur Pétro-CanadaLes P’tits Mets GourmetsMancebourg Épicerie PaquinNormétal Dépanneur Chez StephPalmarolle Épicerie MarionPoularies Café du clocherRoquemaureÉpicerie LévesqueSte-GermaineÉpicerie CoopTaschereau - Dépanneur Idéal

SECTEURAMOS-RÉGIONAmosAquarium caféBillard l’AdhocBistro LatitudeBureau Info-TourismeCafé FolieCoopérative régionale de développement (CDR)CégepCentre d’expositionCLDCLSCDépanneur Ultramar JamlyÉcole d’arts la RallongeÉcole de musique HarricanaJean-CoutuMRARPalais des arts HarricanaPolyvalente de la ForêtSADCTabagie AgatheThéatre des EskersUQATVille d’Amos

BarrauteÉpicerieBerryDépanneur de la plage La CorneAccomodation St-PierreLa MotteÉpicerie Chez FloLandrienneDépanneurLaunayBureau municipalSt-DominiqueDépanneurSte-GertrudeBureau municipalSt-FélixÉpicerie CarignanSt-MarcDépanneur BoutinSt-MathieuBureau Municipal

SECTEURVALLÉE DE L’ORVal-d’OrBureau Info-TourismeCafé FolieCarrefour jeunesse-emploiCégepCentre de Musique et de DanseCentre d’expositionCinéma CapitolCLDIGA Extra Famille PelletierJean-CoutuLa BouquinerieLaflamme son Hi-FiLa Galerie du LivreLa SandwicherieL’ArmoriqueL’AttraitL’AvantageL’EntracteMusique CitéPolysonsPolyvalente Le CarrefourSADCThéatre TélébecUQAT (bistro)Ville de Val-d’Or

DubuissonDépanneur DubuissonLouvicourt Malartic BonichoixCarrefour jeunesse-emploiÉcole secondaire Le Tremplin Jean-CoutuMusée MinéralogiqueRiviere-HévaSenneterre Carrefour jeunesse-emploiÉcole secondaire La ConcordeMarché IGAVidéopoint

SECTEURTÉMISCAMINGUEVille-MarieBrassette 101Bureau Info-TourismeCagibiCarrefour jeunesse-emploiChez EugèneCKVMCoop-santéDépanneur UltramarDomaine Temi KamiLa BannikLa GaufrièreLibrairie Logitem ServidecL’Intro MusiqueProvigoRéseau BiblioSalle Augustin-ChénierSDTThéâtre du Rift

AnglierDépanneur Marie-SoleilResto O pub des QuinzeBéarn - Dépanneur du BoutteFabre - Épicerie MichelineGuigues Bar Marie-LouDépaneur 7/7Latulipe Super Marché Ca-RoÉcole du CarrefourLaverlochère Énergie SantéÉpicerie BergeronLorainville Restaurant FuzionTabagie LorrainvilleMoffetMagasin GénéralNotre-Dame-du-NordDépanneur RachelGîte Au repos du bouleauRestaurant Aux AgapesRémignyMagasin R. BaretteSt-EugèneDépanneur M. MelançonTémiscaming Brassette Tem-Rose Salle Dottori

points de distribution de L’Indice bohémien

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L’Indice bohémien est maintenant disponible dans les 58 bibliothèques affiliées au Réseau BIBLIO Abitibi-Témiscamingue/Nord-du-Québec

Merci au Réseau BIBLIO !

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3LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

RÉDACTION ET PRODUCTION

Journalistes : Tommy Allen,Geneviève Aubry, Véronic Beaulé, Geneviève Béland, Francessca Benedict, Serge Bordeleau, Philippe Gaudet, Staifany Gonthier, Julie Goulet, Winä Jacob, Jean-Jacques Lachapelle, Philippe Lebel, Paul- Antoine Martel, Christian Matte, Marie-Joe Morin, Francis Murphy, Karine Murphy, Martin Murphy, Olivier Naud, Ariane Ouellette, PsyKo, Dominic Ruel, Hélène Vallières

Réviseurs-correcteurs : Patricia Bolduc, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Paul-Antoine Martel, Karine Murphy, et Micheline Plante

Rédactrice en chef Winä [email protected]

Coordination et ventes publicitairesMaurice [email protected]

GraphismeMise en page et publicités : Le Canapé communication [email protected]

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue.

Fondée en novembre 2006Membres du conseil d’administration : Winä Jacob, Ariane Gendron, Renaud Martel, Mario Tardif, Jenny Corriveau, Mylène Cossette, Julie Goulet, Sophie Ouellet

150, avenue du LacRouyn-Noranda, Québec J9X 1C1téléphone : 819 763-2677télécopieur : 819 [email protected]

Dans son plus récent ouvrage, Why Your Wolrd is About to Get a Whole Lot Smaller : Oil and the End of Glo-balization, l’ancien économiste en chef de la CIBC, Jeff Rubin, prétend que la mondialisation tire à sa fin pour des raisons économiques et environnementales.

Selon Rubin, notre monde va deve-nir de plus en plus petit puisque l’économie mondiale ne pourra plus se payer le coût de la globali-sation en raison de l’augmentation du prix du baril de pétrole. Celui que les journalistes économiques qualifient de controversé soutient en outre que les Nord-Américains devront rapidement apprendre à vivre comme le font déjà les Européens, c’est-à-dire les uns sur les autres. La planète ne peut plus survivre à l’étalement urbain, qui sévit aux dépends des puits de carbone (terres agricoles et régions forestières) si précieux dans la lutte aux changements climatiques, et l’humain en subira les conséquen-ces. Si l’Abitibi-Témiscamingue ne veut pas être le dindon de la farce et décliner au profit des grands centres, il faut dès aujourd’hui (dès hier, même) prendre notre dévelop-pement en main.

Comment vivre ici, dans notre belle région prétendument nordique, en ne consommant que régionale-ment ? Irréel, soit, mais plusieurs petits efforts sont possibles afin de s’approcher de cet idéal. Encou-rager les producteurs locaux est sans contredit un pas vers une solution. C’est généralement très bon ce qui se fait ici. Si le coût d’un produit de l’Abitibi-Témiscamingue est parfois un peu plus élevé, le coût environnemental quant à lui est moindre, sans compter les nombreuses retombées sociales positives que cela engendre. S’il est certes difficile de ne se nourrir que de produits régionaux, le choix devrait aller de soit quand il est possible de le faire. Avec cette augmentation anticipée des prix, nous devrons revoir notre façon de consommer et de nous nourrir en prenant en compte la distance parcourue par les produits.

À tableSelon Jeff Rubin, « le monde s’en allait vers le global, mais désormais il s’en ira vers le local. » Le temps est donc venu de reprendre pos-session de nos terres via les gens qui les cultivent, de manger local et de saison, et surtout de permet-tre à des passionnés d’occuper notre territoire en participant à la vie économique de nos milieux. En ce temps des fêtes, grande période de consommation, pourquoi ne pas visiter le Marché de Noël de Rouyn- Noranda, le 13 décembre au Petit Théâtre du Vieux Noranda, afin d’agrémenter nos tables des Fêtes de saveurs d’ici ? Pensons à offrir des paniers de produits régionaux ou encore à « abonner » un ami/membre de la famille à un panier de légumes chez un maraîcher soutenu par la communauté. Ne pourrait-on pas s’amuser à repenser

le traditionnel repas du réveillon en y ajoutant des produits locaux ? Que ce soit en farcissant la dinde de chapelure de pain du Saint- Honoré, de fromage du Cru du clocher et de tomates de Guyenne, en confectionnant une bûche de Noël avec des confitures de la Fraisonnée et du caramiel de la Mieillerie de la Grande Ourse, ou toutes autres variantes, le but est de célébrer entre nous, entre nous tous. Les limites de l’imaginaire devien-nent ainsi le seul frein possible !

Offrir la culturePourquoi s’arrêter aux tablées quand le plaisir peut se poursuivre sous le sapin ? Si la période des Fêtes est synonyme de rencon-tres fraternelles pour certains, elle est aussi souvent associée aux échanges de présents. Acheter des cadeaux fabriqués à 100 % en Abitibi-Témiscamingue est beau-coup plus facile que de ne s’alimenter que de produits du terroir, puisque chaque année en novembre et décembre s’organisent des expositions d’artisans aux cinq coins de la région. On n’y trouve pas le dernier jeu vidéo, une perceuse électrique ou encore une batterie de cuisine, mais on y déniche par contre des merveilles d’idées- cadeaux qui feront le bonheur des petits et des grands et qui rivali-sent toutes d’originalité.

Investir dans la culture d’ici, c’est aussi aller chez les artistes et artisans de la région pour se pro-curer leurs œuvres, acheter des livres, des disques, des toiles, des bijoux, des poteries, des jouets de bois… Pour avoir une culture vivante et en santé, il faut qu’elle soit prise en main et portée par la communauté. Les artistes étant le reflet de ce que nous sommes en tant que société, il est important de contribuer en encourageant. Et puis, une toile sur les murs a une durée de vie plus longue que certains chaudrons, et suscite cer-tainement plus de grandes réflexions que la plupart des outils !

Investir dans la culture d’ici, c’est aussi participer aux manifesta-tions culturelles qui sont offertes sur le territoire. Et tant qu’à offrir des cadeaux, pourquoi ne les offririons-nous pas en temps ? Emmener un être cher voir un spectacle, une pièce de théâtre ou un concert de son choix; lui proposer de passer du temps de qualité tout en se régalant des per formances d’ar tistes talen- tueux ? Vous me direz peut-être que tout ça est utopiste, que certaines personnes n’ont pas les moyens de s’offrir ce luxe, ce qui est vrai. Pourtant, la culture peut aussi être très abordable! Visiter les diverses salles d’expo- sition de la région, emprunter un livre à la bibliothèque, assis-ter à une joute d’improvisation, accompagner un enfant à l’heure du conte ou tout simplement prendre le temps de dessiner ou de faire du bricolage, ce n’est pas ce qui va nous ruiner. L’important,

c’est les moments que l’on passe avec ceux que nous aimons.

Investir dans la culture d’ici c’est aussi abonner quelqu’un – originaire de la région ou non – à l’Indice bohémien et ainsi peut-être lui donner le goût de venir constater par elle-même le bouillonnent culturel de la région.

Puisqu’il est question de cadeaux, l’équipe de l’Indice bohémien tient à féliciter la vice-présidente de la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamnigue qui, à la fin novembre, s’est offer t le plus beau cadeau qui soit : celui de devenir mère. Félicitations et beaucoup de bonheur à cette nouvelle famille d’Abitibiens !

Commentaires, suggestions, collaborations : écrivez-nous !

ÉvénementFolies des Fëtes ....... 12 à 16, 19

Littérature .................... 4, 10, 11Cinéma .................................... 6Général .................................... 6Diffuseur ............................ 7, 17Musique 7, 8, 18, 21, 22, 23, 19Arts de la scène ................. 7, 13Arts visuels ........................ 9, 19

ChroniquesChronique culinaire ................... 4Chronique VVAP......................... 5Humeur .................................... 5 Chronique jeu ........................... 8Critique littéraire ..................... 11Critique CD ....................... 22 ,23

som

mair

eéditorial

EN COUVERTURE :

FOLIES DES FÊTESPHOTOS ET MONTAGE : CYCLOPES

INVENTAIRE PATRIMONIAL DU TÉMISCAMINGUEPHOTO : TIRÉE DU SITE INTERNET DE L’INVENTAIRE DES LIEUX DE CULTE DU QUÉBEC

ROGER PELLERIN, LÀ OÙ ON S’ARRÊTE EN PASSANTPHOTO : CONSEIL DE LA CULTURE

PORTRAIT DE L’ARTISTE MARTINE SAVARDPHOTO : COURTOISIE DE L’ARTISTE

LE THÉÂTRE DE VÉRONIQUE FILION-DANS LES ÉCOLESPHOTO : COURTOISIE DE L’ARTISTE

CHRISTOPHE PRÉALA MUSIQUE ET LE MONDE...PHOTO : COURTOISIE DE L’ARTISTE

Ce journal est imprimé sur un papier recyclé contenant 40 % de fibres postconsommation.

L’ART, L’ENCENS ET LA MYRRHE > WINÄ JACOB - [email protected]

42, rue Ste-AnneVille-Marie (Qc) J9V 2B7

Tél.: 819 622-1362

Du 1er septembre 2009 au 1er février 2010

INSCRIPTION DES ARTISTES

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819-629-3111rift.ticketacces.net

819-622-1362www.augustinchenier.net

Rino Côté - LongueuilYouri Blanchet - Rivière-du-Loup

IMBROGLIO EN DEUX ACTES – InstallationDu 31 octobre au 13 décembre

La Ruée vers l’artLe Grand Bal de la Marquise

Veillée, midnight, cinéma jeunesse, documentaire, cabaret4 et 5 décembre (Programmation complète : rift.ticketacces.net)

CKVM FM 93,1 fête ses 60 ansDu 18 décembre au 7 févrierVERNISSAGE : Vendredi, 18 décembre à 19h

Une pièce d’art à 100 piasses et - Vente d’œuvres au bénéfice de la La Ruée vers l’art

Du 20 novembre au 13 décembreVERNISSAGE : Vendredi, 20 novembre «5 à 7»

Marie-Pierre Arthur

Kevin ThompsonJeudi 21 janvier à 20h Prix : 27$

Ricky PaquetteSamedi 23 janvier à 20h Prix : 27$

Loco LocassSamedi 30 janvier à 20h Prix : 30$

L’ENSEMBLE AIGUEBELLEDimanche 24 janvier à 20h Prix : 27$

SAC-PubIB-Nov.indd 1 09-11-12 15:19

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4 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

Les huîtres

DES PERLES EN VISITE DANS NOS ASSIETTES

Ma région, j’en mange !

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> MARIE-JOE MORIN co-propriétaire et conceptrice culinaire de la Sandwicherie, Val-d’Or

La gastronomie, c’est parfois les découvertes que nous faisons dans le confort de nos demeures par le biais d’amis ou encore de notre épicier. Quelle belle occasion que d’utiliser les rencontres familiales du temps des Fêtes afin de faire connaissance avec un produit qui est tout sauf régional, mais qui gagne en popularité.

Depuis des siècles, l’huître est un mets très convoité par ses amateurs. À l’époque des empereurs romains, celle-ci figurait déjà dans la grande gastronomie pour ses vertus aphrodisiaques. C’est au 19e siècle que l’ostréiculture, avec les premiers parcs d’élevage, a commencé à se développer et ainsi fournir des huîtres presque toute l’année durant à ses amateurs. Lorsque que la récolte d’huîtres sauvages tire à sa fin, c’est au tour des parcs d’élevage de garnir les comptoirs des poissonneries. Toujours est-il que les mois en bre (ex : décembre) demeurent le meilleur moment de l’année pour déguster ce mets vertueux.

Mythe ou réalité ?On croit depuis longtemps que l’huître crue possède des qualités aphrodisiaques. Elle contient effectivement de la dopamine, un neurotransmetteur qui contrôle l’ac-tivité cérébrale et influence la libido et ce, tant chez l’homme que chez la femme. L’importante teneur en zinc, en sucres complexes et en protéines a certes sa part de responsabilité dans l’augmentation du désir sexuel. Mise à part la romance, l’huître renferme d’autres grandes qualités alimentaires : elle contribue, avec sa faible teneur en calories et gras saturés ainsi que sa grande présence d’oméga-3, à un régime alimentaire sain et équilibré. Elle est bénéfique pour le système immunitaire et pour le développement du fœtus.

Le choixChoissez-la vivante, intacte et bien fermée. Lorsqu’elle est lourde, c’est bon signe : elle a conservé son eau, ce qui est primordial. Une huître qui résiste à l’ouverture est signe de fraîcheur, mais ne vous inquiétez pas, puisque si elle n’est réellement plus bonne, votre nez vous le dira. Une fois l’huître ouverte, il faut la consommer sans trop tarder.

DégustationQuel beau moment ! Il existe une multitude de variétés d’huîtres. Au Canada, nous retrouvons principalement les huîtres de la Nouvelle-Écosse (Cap Breton), du Nouveau-Brunswick (Beausoleil), de L’Île-du-Prince-Édouard (Malpèque) et de la Colombie-Britannique (Sea Angel). Après une longue et périlleuse virée dans les épiceries de la ville, j’ai déniché environ 8 sortes d’huîtres différentes qui proviennent du Canada et des États-Unis. C’est au naturel, sans aucun ajout (citron ou autre), que Watson et moi avons dégusté la cinquantaine d’huîtres gisant devant nous. Face de grimace pour certaines (Cap Breton, Kumamoto), papilles gustatives indifférentes dans certains cas (Beausoleil, Malpèque), réjouissance des sens pour d’autre (Raspberry Point).

SuggestionSi vous n’avez jamais mangé d’huître et que vous êtes réticent, je vous suggère de les faire cuire. Vous pouvez les faire gratiner avec du parmesan, de la mie de pain et des épinards hachés ou simplement avec le fromage de votre choix. Si vous vous sentez l’âme créatrice, laissez-vous aller avec des ingrédients tels que le pesto, les tomates séchées, le bacon, le fromage de chèvre… à vous de voir. Si vous êtes un audacieux et tentez l’expérience de l’huître crue, essayez-la d’abord nature pour découvrir son goût au naturel. Vous pouvez toujours y ajouter du jus de citron, du Tabasco, ou du Wasabi ou encore de l’oignon mariné dans le vinaigre balsamique de votre choix. On suggère d’accompagner ce mets avec une bonne bière, brune de pré-férence si vous mangez relevé. Pour les amateurs de vins, le blanc mi-corsé s’y marie à merveille.

De toute évidence, pour les apprentis, la seule qualité qu’il faut posséder face à ce plat mystérieux est l’audace. Osez, l’expérience en vaut le coup ! Pour tous ceux comme moi et Watson, régalez-vous de cette magnifique saison et n’hésitez pas à festoyer. Références : Dictionnaire visuel, Pêches et Océans canada, le Journal des femmes

LA SEULE QUALITÉ QU’IL FAUT POSSÉDER FACE À CE PLAT MYSTÉRIEUX EST L’AUDACE.

Tout le monde à table et Sans recette

DES BOUQUINS QUI CHATOUILLENT LE PALAIS

littérature

Tout le monde à table regroupe les recettes de plus d’une ving-taine de chefs d’ici concoctées à l’aide de produits de l’Abitibi- Témiscamingue. Édité par le regroupement Origine Nord-Ouest, qui vise à faire découvrir les produits régionaux ainsi que les gibiers et poissons d’ici, on y décline ses recettes par saison. Les concoc-tions qu’il propose sont à la fois simples et sophistiquées. Fait à noter : le livre n’est en vente qu’en Abitibi-Témiscamingue.

Le chef Arnaud Paquet, qui vient de Val-d’Or, lançait dans sa ville d’origine le 24 novembre le livre Sans recette, titre paradoxal pour un tel type d’ouvrage… Cela s’explique par le concept mis de l’avant : celui qui fut parmi les fondateurs du restaurant populaire Robin des bois y explore une centaine d’ingrédients, déclinant les possibiliés qu’ils offrents, les façons de les apprêter et de les combiner, etc. On dit qu’il s’agit d’une façon nouvelle de concevoir la cuisine, non pas comme une procédure figée, mais bien comme un monde de possibilités, d’où le titre. Arnaud Paquet s’implique auprès de l’organisme Équiterre et une partie des profits de son livre seront remis à l’organisme Le Chaînon, qui vient en aide aux femmes dans le besoin.

> IB

Les livres de recettes produits par des gens d’ici sont plutôt rares. Aussi n’est-ce pas un mais bien deux ouvrages culinaires qui ont été lancés chez nous au cours du dernier mois.

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5LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

LES DEUX IVRESSESINVENTORIER SON PATRIMOINE AFIN DE MIEUX LE PROMOUVOIR > DOMINIC RUEL

Je m’en souviens encore. C’était il y a trois ans. Donald, le proprio, venait de fermer la porte derrière les derniers clients. Il n’y avait plus que lui, moi et quelques bons copains du vendredi soir. Il était trois heures. Nous étions encore assis au bar, à finir nos verres. Je buvais de la blonde et les autres, comme de la mélasse noire irlandaise, ou de la bière aux fruits (aux abricots, hein Renaud ?).

C’est toujours tard dans la nuit que l’on refait le monde. Les grandes discussions ont commencé. Donald s’occupait de remplir nos verres, gratis. Nous, on réglait le sort de la planète; le Québec, soudainement, devenait souverain et l’homme, meilleur. La nuit s’achevait. Il était cinq heures quand on est repartis, éméchés certes, mais comme éternels…

C’était ça le Rafiot, à Val-d’Or : phénomène incompréhensible pour ceux qui n’y venaient pas, mais expé-rience d’une vie pour les habitués. Ça peut paraître énorme, j’en conviens, mais c’est ce qu’il faut dire aujourd’hui. On y entrait comme dans un moulin, on s’y sentait comme dans notre salon, on s’y attardait

comme des enfants dans un magasin de jouets. Pas besoin de se guinder, de se prendre pour un autre, de faire son frais ou les gros bras. De la chaleur, du naturel, tout simplement, et des bières importées !

Le Rafiot est fermé depuis un an. Nostalgie, souvenirs de brosses, mais c’est aussi dans ce lieu trop petit, mal ventilé (oh

là, quand ça fumait !), froid en hiver, que j’ai pu vivre tellement de belles soirées. On y aura tout de même vu en spectacle Pascale Picard, Thomas Jensen et même Patrick Watson, qui revenait du Danemark, je crois. Des gros poissons dans un petit aquarium. Soirées magiques. Michelle O., aussi, entre deux services aux tables, y a chanté, au début. Chantal Archambault y a joué de la guitare pour une des premières fois devant nous, le soir d’une St-Jean débile fêtée le 21.

Il y avait les spectacles, mais aussi des toiles d’ici sur les murs. On pouvait en jaser avec l’artiste qui était accoté au bar. Des livres remplissaient une bibliothèque, des jeux traînaient. Un soir, quelqu’un prenait sa guitare et nous jouait quelque chose; on pouvait aussi grimper sur une chaise, chanter en faussant « Emme-nez-moi au bout de la terre » et se faire applaudir. Il y avait des soirées du conte, de l’impro pas mal expéri-mentale et de la bonne musique en sourdine, toujours.

Le Rafiot est fermé depuis un an. Nostalgie, souvenirs immenses. On est plusieurs à espérer, à être en manque. En manque de ses spectacles uniques où l’on peut être tout près des artistes, tassés les uns sur les autres, se retenant de pisser pendant longtemps, mais à la fois hors du temps, ailleurs, perdus, heureux. En manque d’un espace à échelle humaine, vrai, sans flafla, comme chez soi, où l’on peut apprécier ce qui se fait de beau, de bien, de nouveau, de flyé, d’improvisé en culture.

Pas sûr que les salles de spectacles, rénovées, tamisées, peuvent combler ce besoin. Trop de sièges en rangées, trop de loges privées, trop de places vides trop souvent. J’y vais, bien sûr, pour le théâtre et quel-ques spectacles, j’apprécie. Mais je ne retrouve pas la chaleur, la proximité, la magie du Rafiot. Quelques bars en ville essaient tant bien que mal de prendre la relève, d’attirer les naufragés, nos âmes en peine, mais en vain. L’ambiance n’y est pas, désolé. Ça sonne faux… Peut-être qu’une ancienne église, à vendre depuis quelques années, qui serait réaménagée entre autres en cabaret, pourrait devenir ce lieu différent (plogue !)…

Le Rafiot est fermé depuis un an. Nostalgie, souvenirs immenses et grande tristesse, surtout quand on passe et repasse devant l’ancien local. C’est maintenant un bureau d’exploration minière, je crois (non, non, ce n’est pas Osisko…). Tellement terne, tellement beige, tellement froid…

humeurvilles et villages d’art et de patrimoine

Pourquoi inventorier le patrimoine témiscamien ? Pour permettre à chacune des municipalités du territoire d’identifier ses richesses patrimoniales dans le but de développer un créneau culturel qui lui est propre. Ce projet novateur se veut différent des inventaires habi-tuels par son approche globale du patrimoine. C’est ainsi que dans un seul et même exercice, l’inventaire se penchera sur le patrimoine mobilier, immobilier, immatériel et naturel d’une municipalité : du jamais vu ! M. Réal Couture, président de la Commission culturelle, explique : « Nous voulons nous attarder sur tous les types de patri-moine que l’on retrouve dans une municipalité afin d’en dresser un portrait étoffé. En mettant en place une démarche d’inventaire, cela nous permettra d’inventorier tous les types de patrimoine et ainsi mettre en valeur des aspects différents de celui-ci pour chacune des municipalités. »

Un guidePuisqu’il était nécessaire de concevoir une démarche spécifique pour mener à bien cet inventaire différent, la création d’un guide d’accompagnement terrain a été confiée à M. Jonathan Barrette, consultant en histoire et patrimoine. Le mandat de M. Barrette était à la fois simple et complexe : expliciter la démarche d’inventaire afin que toute personne puisse se l’approprier et participer à la cueillette d’informations sur le terrain. La Commission culturelle désirait une démarche accessible à tous afin de pouvoir intégrer au processus d’inventaire, dans les années à venir, les agents de développement des municipalités.

« Comme aucune ressource n’est spécialisée en patrimoine au Témiscamingue, nous voulions que notre démarche d’inventaire soit facilement utilisable pour les personnes qui n’ont pas étudié dans le domaine, mais qui ont un intérêt marqué pour le patrimoine », explique M. Couture. Puisqu’un tel inventaire demande une lecture différente du territoire pour chaque type de patrimoine, des parte-naires se sont greffés à la démarche, soit la Société des musées québécois sa méthodologie en patrimoine mobilier religieux ainsi que la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique pour son expertise en patrimoine immatériel.

Pour la première vague d’inventaire, deux municipalités ont été sélectionnées selon leur année de fondation : St-Édouard-de-Fabre, municipalité plus que centenaire, et Laforce, jeune localité. Afin de mettre en lumière leur patrimoine, ces municipalités bénéficieront du travail de M. Jean-Yves Parent à titre d’agent de recherche. Président de la Société d’histoire du Témiscamingue et mordu du patrimoine, Monsieur Parent est la personne tout indiquée pour mener à bien ce projet singulier. Ne reste plus qu’à laisser cette initiative prendre son envol pour en récolter les résultats !

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UN ESPACE À ÉCHELLE HUMAINE, VRAI, SANS FLAFLA, COMME CHEZ SOI, OÙ L’ON PEUT APPRÉCIER CE QUI SE FAIT DE BEAU, DE BIEN, DE NOUVEAU, DE FLYÉ, D’IMPROVISÉ EN CULTURE.

PERMETTRE À CHACUNE DES MUNICIPALITÉS DU TERRITOIRE D’IDENTIFIER SES RICHESSES PATRIMONIALES DANS LE BUT DE DÉVELOPPER UN CRÉNEAU CULTUREL QUI LUI EST PROPRE

> VÉRONIC BEAULÉ, agente VVAP

Sur la planche à dessin de la Commission culturelle témiscamienne depuis de nombreuses années, le projet d’inventaire patrimonial des municipalités du Témiscamingue a été lancé le 17 novembre dernier.

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L’ÉGLISE DE ST-ÉDOUARD-DE-FABRE FIGURE SUR LA LISTE DE L’INVENTAIRE POUR LE PATRIMOINE MOBILIER RELIGIEUX QU’ELLE ABRITE.

TOUTE NOTRE ÉQUIPE SOULIGNE FIÈREMENT LA CONTRIBUTION DE LA CRÉ À L’INDICE BOHÉMIEN

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6 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

l’indice du lecteurcinéma

L’action se déroule au cœur de l’un des secrets les mieux gardés d’Abitibi-Ouest, l’île Népawa. Parmi une exotique faune locale, un couple d’oiseaux rares, ni domptés ni sauvages, voue sa vie à l’art et à la contemplation du quotidien. Roger Pelerin est un créateur intarissable, un graveur de génie mais surtout un homme libre. Sa compagne Renée Cournoyer, que l’on découvre aussi, est une femme fascinante et une artiste accomplie.

Le processus créatifLa trame du récit se construit autour de la réalisation d’une œuvre majeure de Pelerin portant sur l’histoire de l’île Népawa, lieu de passage des Algonquins, des colons du plan Vautrin, des Madelinots, des hippies et des touristes. Au fil des mois, on découvre l’artiste en pleine création, à la recherche du matériel historique qui lui permettra de bâtir son œuvre. Pour faire apprécier la complexité technique du médium, le sujet aurait mérité qu’une plus grande importance soit accordée aux scènes d’atelier. Comme le dit l’artiste lui-même, la linogravure comporte trois métiers, celui de dessinateur, celui de graveur et celui d’imprimeur, et rares sont les artistes qui ont atteint la maîtrise de cet art autant que Pelerin.

Filmer une îleToutefois, le film nous donne à voir les paysages magnifiques de l’île à tou-tes les saisons, autant de clins d’œil à l’œuvre de Pelerin où foisonnent parties de pêche blanche et vues aériennes de son patelin d’adoption. On sent par un montage réussi le rythme lent du quotidien qui s’égraine, les couchers de soleil, la lumière éblouissante des grands froids.

À travers des scènes ordinaires de la vie de tous les jours, on sent aussi la complicité dans ce couple, l’admiration et l’acceptation de l’autre, la lucidité d’une vie à travers l’alcool. Mais plus qu’un portrait d’artiste, le film de Pellegrino est un paysage, celui d’une île habitée par des êtres uniques et colorés qui ont choisi d’y vivre à leur façon, loin du trafic et du stress de la ville.

Patrick Pellegrino a étudié les communications à l’UQAM et le cinéma à l’Université de Montréal. Recherchiste, scénariste, réalisateur et directeur photo, il a à son actif plusieurs films ayant pour sujet la marginalité, dont le documentaire Sans réserve portant sur les Algonquins de Kitcisakik.

POINT DE VUE CRITIQUE SUR ROGER PELERIN, LÀ OÙ ON S’ARRÊTE EN PASSANTUn film de Patrick Pellegrino

> ARIANE OUELLET

C’est lors du dernier Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue que le tout dernier documentaire de Patrick Pellegrino a été présenté. En plus de rece-voir un accueil chaleureux du public, il s’en est fallu de peu pour que Roger Pelerin, là où on s’arrête en passant remporte le Grand prix Hydro-Québec.

LE FILM NOUS DONNE À VOIR LES PAYSAGES MAGNIFIQUES DE L’ÎLE À TOUTES LES SAISONS, AUTANT DE CLINS D’ŒIL À L’ŒUVRE DE PELERIN OÙ FOISONNENT PARTIES DE PÊCHE BLANCHE ET VUES AÉRIENNES DE SON PATELIN D’ADOPTION

FRANÇOIS JALBERT DONNE UN GRAND COUP... DE PIED

> IB

L’artiste multidisciplinaire François Jalbert procédait, le 27 novembre, à un double lancement au Cabaret de la dernière chance.

général

LE COURT MÉTRAGE PARADIS PERDU OU RETROUVAILLES AU CINÉMA À ROUYN-NORANDA

Enchantement à l’écran de la caverne en briques brunes du Théâtre du cuivre! Hôtel Eden... à l’étage... chambre X... à la fenêtre – soleil jour de grâce - vue sur des édifices faits de terre séchée... Orient... Méditerranée. Un bel homme, mature et musclé, une belle femme, douce et câline, sont assis tranquilles et nus... l’un pour l’autre. Ils s’enlacent, s’embrassent, se caressent, et là, fondent en amour. Rencontre idéale, sûrement idéelle, une messe char-nelle, un éloge de fragilité de par leurs corps amoureux. « Au commencement l’homme et la femme étaient nus et ils n’avaient pas honte. » (La Genèse)

À Rouyn-Noranda, c’était un diman-che. Le climat nous rappelait que nous sommes ici entre deux saisons; l’hiver qui commence et celui qui finit. Mon père est en visite pour un séjour éclipse. Nous allons au cinéma. Les bobines se déroulent au rythme prescrit. La lumière machinée projette les ima-ges de nombreux films qui, sans les efforts des ordonnateurs du festival de cinéma local-national-mondial, nous auraient échappés. Il n’y a pas de cinéma sans cinéphi-le, pas non plus de cinéaste sans cinéma. Heureux du festival, nous y trouvons du Cinéma au « théâtre ». À l’augure de la projection de l’après-midi, la société nationale d’électricité, à la prise souriante et longue, nous évite des annonces tout en laissant monter les bills. Le cinéma du festival choisit ses dépendances. Les économies en moins, on espère y surpasser le divertisement tel qu’annoncé au Blockbuster du coin. Quelques films, dont celui de Mihal Brezis et Oded Binnun, pourront faire mémoire. Leur film, Paradis perdu ou Paradise Lost, un court métrage, a retenu mon attention.

Alors que cet ouvrage est projeté au fond de la caverne, on assiste à la voluptueuse rencontre d’un homme et d’une femme sous un beau jour d’Orient. De suite, la caméra vient prendre la place des monstres, sous le lit. Elle révèle l’homme par les pieds, celui-ci se vêtant de son costume tradi-tionnel. Puis, la femme se voile tandis que l’homme met son cha-peau noir. Ils se regardent alors, à savoir « Maintenant, qui sortira le premier ? » Dans la rue et les cours, au sortir de l’Hôtel, les tis-sus, leurs costumes, les font pri-sonniers. Seul le rêve échappe au tailleur. Ce n’est plus qu’en rêve que l’homme retrouvera le nid de ces ébats doucereux, magnifiques et envoûtants. Mais... qu’arriverait-t-il si un enfant avait été fécondé ? Le leur ? Le nôtre ? Au public d’y réfléchir. À l’hôtel Éden, deux pom-mes sont restées intouchées sur la table à café. Le paradis est-il à trouver, à gagner ou à perdre? Parler de gagner ou de perdre, c’est déjà laisser se raconter nos diableries. La pomme croquée, se retrouverait-on alors en enfer, par-tageant une commune humanité ?

On n’en sortira pas... pas vivants en tout cas… Peut-on redécouvrir la nudité ?

Sur la rue, on me demande sou-vent : « Où est le cinéma ? » Je n’ose pas répondre. J’hésite alors entre dire « Je ne parle pas fran-çais. » ou « Je ne suis pas d’ici. » La deuxième réponse ferait de moi un voyageur, profiteur, explorateur ou ouvrier, ce qui est courant par icit-te. La première réponse, un anglais ne l’aurait pas dite, préférant être préoccupé ou ben dire « You speak English ? » J’essaye plutôt, la plu-part du temps, de produire en langage universel un geste bref et précis avec mes mains, fait de tout mon corps, et j’évite de m’at-tarder. Il est où le cinéma en juillet à Rouyn ? Cette journée-là, si on m’avait demandé où est le cinéma, j’aurais dit : « Par ici ! »

Bon voyage. Bonne chance. Bon Cinéma.- Mathieu Parent

Perdre le paradis est une chose, mais que gagne-t-on à se trouver en enfer?

Ce fut tout d’abord l’occasion de découvrir le 3e tome de sa série Coup de pied, intitulé Les pinces de l’espoir. Il s’agit d’un suspence flirtant avec la science fiction dans lequel des visiteurs indésirables venus d’outre système solaire tentent de prendre le contrôle de notre monde. Par ailleurs, la sortie de cette bande dessinée est appuyée par un tout nouveau site Internet (coupdepied.com), lancé à la même occasion, dans lequel l’auteur relate quelques moments de la créa-tion de son œuvre et dévoile des dessins inédits de certains de ses personnages et accessoires.

Si le nom de François Jalbert vous dit quelque chose, c’est normal : il est éga-lement improvisateur à la SIR-N, comé-dien (La vie dans le rang II), vidéaste et musicien. Il prévoit ajouter trois autres volets à la série Coup de pied.

Vous êtes curieux ? Vous souhaitez contribuer à votre journal ?

Impliquez-vous et devenez un des nos collaborateurs journalistiques.

Contactez-nous : [email protected]

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7LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Quand la culture va se promener au parcPar IB

C’est dans le cadre des journées de la culture, le 26 septembre dernier, que le tout nouveau parc culturel de Ville-Marie a été inauguré.

Voisin de l’Atelier Cent Pression, sur la rue Notre-Dame Nord, à Ville-Marie, cet endroit unique au Témiscamin-gue prend la forme d’un musée en plein air où il fera bon s’y reposer, s’y rencontrer et y observer des œuvres d’artistes d’ici et d’ailleurs. Les créations qui seront exposés en plein air serviront a agrémenter cet espace vert et pourront ainsi être `la disposition de la population témiscamienne en tout temps.

« Artiste en arts visuels et membre de l’Atelier Cent Pression, Francine Plante est l’instigatrice de ce projet. Elle a travaillé d’arrache-pied pour que se concrétise la réalisation du parc culturel. » explique Véronic Beaulé, agente de développement culturel de la MRC de Témiscamingue. C’est justement les artistes de l’Atelier Cent Pression qui ont réalisé la première œuvre de ce lieu culturellement vivant, une gigantesque structure de méta-le intitulée « Trois fois passera » qui servira de porte d’entrée de ce parc où l’art côtoie de près la nature.

Programmation du Cabaret de la dernière chance

DES CADEAUX TOUT AU LONG DE DÉCEMBRE

Spectacle-bénéfice au profit du P’tit journal de Malartic

DERNIER TOUR DE PISTE À L’AUDITORIUM RENAUD

diffuseur

arts de la scène

Tout d’abord, côté musique, ce sera l’occasion de retrouver Fred Fortin, qui viendra présenter les chansons de son nouvel album Plastrer la lune, le vendredi 4 décembre à 21h. Le jeudi suivant, le groupe pop-rock Chinatown viendra Apprendre à danser aux mélomanes d’ici avec ses mélodies implacables. À peine deux jours plus tard, soit le 12, au tour de Mille Monarques de nous visiter; ce groupe dont on entend de plus en plus parler propose d’intenses vagues sonores habillées de textes bien tournés. Puis en fin de mois, un trio de spectacles d’artistes de Rouyn-Noranda : ça commence avec Philippe B le 28 (voir autre texte en ces pages), ça continue avec le duo Lachaîne Paparo le 29, et ça se conclut avec Barnabé Pomerleau le 30 décembre.

Enfin, côté événements, notons le vernissage de l’exposition d’une des fondatrices du Cab, Barbara Poirier, le 6; un spectacle de contes le 16; la 7e édition de la soirée thématique La Moderne le 26 et le Party de Nowel Méga Fiable le 27.

Et c’est sans oublier la mise en vente dès le 14 décembre du calendrier 2010 des soirées théma-tiques du Cabaret, qui consigne les dates d’évé-nements et festivals qui ont lieu dans cet établis-sement, de même que les oeuvres de la graphiste Laurie Auger supportées par le travail des photogra-phes Christian Leduc et Patrick Bernèche. En plus de décorer vos murs et de vous aider à gérer votre temps, l’achat de ce recueil d’éphéméride vient en aide aux Productions Parallèle 48, qui produisent des spectacles d’ar-tistes de la relève. Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas le choix…

www.myspace.com/cabaretdeladernierechance

Plein feu sur le dernier show à Renaud, qui se tien-dra le 4 décembre à 20 h, offrira théâtre, chant, musique, danse et art clownesque. On pourra y savourer le talent d’artistes de tous âges, allant des élèves de l’école le Tremplin au chansonnier Ronald Loiselle, en passant par Liette « la folle du village » Constant et le duo Bazou et Bazoune, formé de Louise Leboeuf et Maurice Bélanger.

Les billets, au coût de 20 $, sont en vente au tout nouveau IGA Fortin, chez Jean-Coutu de Malartic, ainsi qu’auprès du P’tit journal. Pour informations : 819 757-2929.

> IB

C’est à un véritable festival de réjouissances que nous convie le Cabaret de la dernière chance tout au long du mois de décembre, avec une panoplie d’événements et surtout une solide programmation musicale.

> IB

Avec tout le brouhaha causé par le démarrage du projet minier Osisko, Malartic se retrouve dotée d’une toute nouvelle salle de spectacle, qui viendra remplacer l’audi-torium de l’école Renaud, vouée à la démolition. Le P’tit journal de l’endroit a eu la bonne idée de célébrer une dernière fois ce lieu important de la culture malarticoise en organisant un spectacle bénéfice réunissant une pléiade d’artistes locaux.

musique

Celui que l’on dit fils légitime de Rouyn-Noranda effectuait donc un retour dans sa patrie d’origine, lui qui se partage entre ses engage-ments auprès d’artistes tels que Robert Charlebois, Chloé Sainte- Marie et Marie-Denise Pelletier. Sur son plus récent opus, comme sur son précédent, il met en musique des textes du Gaspésien Nelson Minville (formateur au Festival en chanson de Petite-Vallée, aussi auteur pour Luce Dufault, Renée Martel, Wilfred Le Bouthiller, etc.). À son dernier passage sur scène en région, il accompagnait, avec son frère Marco, Lynda Lemay à l’occasion du spectacle d’ouverture du dernier Festival des guitares du monde.

www.myspace.com/yvessavard

RETOUR D’UNENFANT PRODIGUE

> IB

Le guitariste Yves Savard, qui a longtemps accompagné Laurence Jalbert et Lynda Lemay, lançait à Rouyn-Noranda, le 27 novembre dernier, son deuxième album solo, intitulé J’m’attendais pas à toi.

Un deuxième album pour Yves Savard

À NE PAS MANQUER EN FÉVRIER 2010

festival des langues sales

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8 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

DES JEUX POUR PETITS ET GRANDS ENFANTS !

rubrique ludique

> STAIFANY GONTHIER

Jusqu’à maintenant, j’ai consacré la rubrique ludique aux nouveautés et aux jeux pour les 10 ans et plus. Un vent de fraîcheur souffle et je me permets de vous présenter un petit coup de cœur cette fois-ci pour la petite famille. Soyez sans crainte, je vous réserve la critique du fameux jeu Pandémie comme dessert !

Jeu : L’escalier hanté Âge : 4 ans et plusNombre de joueurs : de 2 à 4 Temps moyen pour une partie : 15 minutes Auteur : Michelle Schanen (Drei Magier Spiele) Prix de détail suggéré : 49,99 $

Le coup de cœur est autant pour le jeu que pour l’ensemble des jeux

de l’éditeur Drei Magier Spiele,qui nous a donné entre autre Kaker Laken Poker, le jeu de bluff des cafards, coquerelles et com-pagnie, qui se joue pratiquement dans toutes situations. Le jeu qui a attiré mon attention cette fois-ci est L’escalier hanté. Un simple jeu de parcours où l’on se doit de grimper tout au haut d’un escalier en lançant le dé. Mais attention ! Sur le dé, il n’y a pas que des chif-fres pour vous faire progresser, il y a aussi un fantôme ! Quand un joueur roule la face fantôme, on place un gros fantôme aimanté en bois sur le pion du joueur et ce der-nier doit maintenant retenir où est son pion. Il faut rester concentré car il n’est pas trop long que tous les joueurs deviennent cachés par les fantômes et on ne voudrait pas faire progresser l’adversaire.

Petits et grands y trouveront leur compte car ce qui est merveilleux avec ce jeu, c’est que nous pouvons laisser des chances aux plus jeunes et se concentrer à faire descendre notre adversaire plus âgé au bas de l’escalier.

Jeu : Pandémie Âge : 10 ans et plusNombre de joueurs : de 2 à 4 (jusqu’à 5 avec l’extension) Temps moyen pour une partie : 60 minutes Auteur : Matt Leacock (Filosofia)Prix de détail suggéré : 49,99 $ extension : 49,99 $

Peut-être en avez-vous déjà entendu parler ou peut être encore avez-vous déjà quelques parties à votre actif de ce jeu tout d’actualité ! Pandémie fait partie de la grande mode des jeux coopératifs, où tous les joueurs jouent ensemble et ouvertement de façon à combattre le plateau. Dans ce jeu, les joueurs incarnent différents spécialistes du domaine viral avec chacun des habi-letés spéciales. Leur but : enrayer de la planète les quatre mala-dies infectieuses, rien de moins! Pour ce faire, les joueurs devront se déplacer dans différentes villes du monde afin de contrer la

maladie qui se propage après cha-que tour. Il n’est pas trop long que le plateau se retrouve rempli par la maladie et que les discussions entre les joueurs sont de plus en plus longues afin d’utiliser de « LA » bonne stratégie.

Pandémie est le genre de jeu où une partie ne nous rassasie pas. On veut toujours rejouer jusqu’à ce qu’on réussisse à vaincre le jeu qui, soit dit en passant, n’est pas si facile à battre! Trois niveaux de difficulté s’offrent à nous. Les premières parties sont très inté-ressantes, mais petit bémol sur la re-jouabilité : au bout de 25 à 30 parties, on découvre une stra-tégie qui souvent, si elle est bien utilisée, nous dirige directement vers la victoire. Mais! Parce qu’il y a toujours un mais, pour régler ce bémol, la compagnie Filosofia vient tout juste de publier une extension pour le jeu. Au seuil de la catastro-phe, en plus de nous compliquer les parties, nous permet de jouer avec un joueur en plus, un joueur qui sera au rang du plateau et qui jouera contre tous les autres joueurs. Les fanatiques de jeux seront contents d’apprendre que des vases de Pétri viennent dans l’extension pour rassembler les différentes souches virulentes. Mais sachez aussi que la boîte ne fermera plus comme il faut si vous utilisez ces vases plus décoratifs qu’autre chose.

[ 2009-11-13 2010-02-14 ]

BlancExposition thématique alliant les arts et l’histoire produite par le Centre d’exposition d’Amos En mars 1947, la Grande Tempête, comme on la surnomme, s’abat sur le Nord-Ouest québécois paralysant notamment les trains du Canadien National à plusieurs endroits. L’exposition pré-sente le fonds photographique Marcel Perron de la Société d’histoire d’Amos entourant les renforts envoyés pour dégager les rails de la neige. Un second volet de l’exposition propose les œuvres d’une vingtaine d’artistes invités de la région, inspirées par le thème Blanc. Une exposition qui parle de blancheur, de froideur, de rigueur du climat, de paysages hivernaux abitibiens mais aussi de l’évocation du blanc dans le langage plastique. Une exposition rafraîchissante à voir bien au chaud avec la participation du conteur Guillaume Beaulieu. Paraîtrait que le train de passagers en prove-nance de Québec aurait été immobilisé à un demi-mille à l’ouest de la gare de Barraute durant près de cinq jours...

Avec la participation deWilliam BergeDanielle Boutin-TurgeonLuc BoyerRenée CarrierFrançoise CôtéDenise FilionJocelyne LabrecqueNorbert LemireArmande OuelletMichèle PedneaultRoger PelerinVirginia Pésémapéo-

Bordeleau

Marie-Ève PettigrewEddyenne RodrigueJohanne St-PierreSylvain TanguayAnne ThébergeMarie-Josée TherrienBrigitte ToutantCarole Wagner

SHA-Fonds Marcel Perron

novembre

222, 1re Avenue Est819 732-6070

CE QUI EST MERVEILLEUX AVEC CE JEU C’EST QUE NOUS POUVONS LAISSER DES CHANCES AUX PLUS JEUNES

Une nouvelle façon de soutenir l’OSR

LE VIRTUEL ET LE CLASSIQUE > IB

Le 20 novembre dernier, l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue lançait un nouveau service de dons en ligne afin de faciliter ses campa-

gnes de financement. Ainsi, en vous rendant sur le site Internet du Conseil de la Culture, vous trouverez un lien vers ce système de paiement qui permet des

transactions sécuritaires et qui envoie immédiatement un reçu d’impôt dans votre boîte de réception de courriels. Cette méthode simple a pour effet de réduire

les manipulations, de rendre accessible le formulaire de dons, bref, d’augmenter facilement les revenus tout en limitant les dépenses.

POUR NOËL ET TOUTE L’ANNÉE AUSSIle certificat-cadeau du Petit Théâtre du Vieux Noranda

EN VENTE AU PETIT THÉÂTRE DU VIEUX NORANDA

819-797-6436 petittheatre.org

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9LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Les tableaux colorés de Martine Savard ont récemment été montrés à Outremont, à Gatineau, à Val-d’Or (dans le cadre de l’expo-sition Nomade, de la collection Loto-Québec); une cinquantaine de petits tableaux, inspirés par les histoires que lui ont confiées les com-mensaux de quatre restaurants de Rouyn-Noranda, sont exposés chez Olive et Basil; et elle donne des ateliers dans les écoles. Ses œuvres voyagent, son art s’exprime, sa création est vivante. « Je n’ai jamais tant exposé qu’au cours de la dernière

année », se réjouit-elle. Elle vend bien quel-ques tableaux (« J’ai une certaine clientèle à Montréal »), surtout des petits formats, mais selon elle, le marché de l’art au Québec est minuscule, et souffre de l’absence de tradition d’acquisition. « Les gens préfèrent acheter une reproduction éphémère à 10 $ qu’une œuvre qu’ils pourront léguer à leurs enfants, et qui va les toucher, les remettre en question, s’adresser à leurs émotions », se désole-t-elle.

Elle est présentement en pleine période de création et travaille sur une série d’une ving-taine de grands tableaux eux aussi inspirés des Conversations des dîneurs. « Ces temps-ci, je passe tout mon temps dans mon atelier, je ne sors presque pas, je n’ai le goût de voir personne, explique-t-elle. Je peux peindre de 8 h à minuit, puis me lever à midi et travailler jusqu’à 3 h. Dans ce temps-là, je deviens carrément peinture », laisse-t-elle tomber, convaincue… et convaincante.

Inspirer et s’inspirerCette passion qui l’anime, Martine Savard tente de la transmettre aux jeunes au cours d’ateliers dans les écoles. Pour elle, il est pri-mordial de solliciter l’imaginaire des enfants, en ces temps d’images publicitaires et numériques prémâchées et omniprésentes. « Les arts plastiques sont un langage qui mérite d’être enseigné au même titre que le français et les mathématiques », plaide celle qui compte plus d’une vingtaine d’années de pratique. « Moi, si je fais ce métier-là, c’est grâce à un prof d’arts plastiques que j’ai eu au primaire à Matagami, au fin fond des bois ! » Comme quoi quand il est question de la langue du cœur et de la tête, la géographie perd une partie de son sens.

Son inspiration est stimulée par le regard qu’elle pose sur le monde. « J’ai déjà produit une série en m’inspirant des chroniques de politique internationale du défunt journaliste de la radio de Radio-Canada, René Mailhot », s’amuse-t-elle. Ces temps-ci, son inspiration est plus locale, tournée vers la région et les gens qui l’habitent : en plus de sa série sur les histoires des dîneurs, elle a récemment produit un ensemble d’œuvres traitant des noms de lieux algonquins, ou encore de phrases que les gens lui ont dites. « Je suis fascinée par la lumière qu’on trouve ici. J’ai été élevée à Matagami, où il n’y a à peu près pas de relief, où l’horizon est plat. Ainsi, de la même façon, il y a peu de perspective dans mes œuvres, analyse Martine Savard. Ici, parfois le ciel est trop grand, et malgré ça il manque d’espace quand il est rempli d’étoi-les. » Qu’à cela ne tienne : Martine Savard pourra toujours se rabattre sur la peinture si le ciel devient trop petit pour elle.www.martinesavard.com

arts visuels arts visuels

La rencontre des œuvres d’Ariane Ouellet réserve plusieurs surpri-ses. D’abord, l’intensité lumineu-se les rapproche plus des vitraux que des peintures. Et d’ailleurs, on comprend vite qu’il s’agit de la première volonté de l’artiste à la composition des tableaux qui constituent l’exposition…

En effet, les premiers gestes en peinture de celle que l’on connaissait comme photographe se sont portés sur l’illusion d’une peinture lumière. À travers les trois quarts des œuvres que nous rencontrons, nous sentons cette filiation. L’acryli-que y est appliqué en couches successives et dessine comme des paysages vus à travers une multitude de vitraux superpo-sés, lesquels auraient offert des ajours qui nous permettent justement de recomposer les profondeurs.

Nous sommes en présence d’une lumino-sité très forte qu’accentue le choix des couleurs. Même diluées, les couleurs acryli-ques conservent une des caractéristiques qui les ont rendues si populaires à l’ère de la lumière cathodique, celle de nos écrans téléviseurs. Les fenêtres décrites par Aria-ne Ouellet se situent justement dans une luminosité artisanale qui convient mieux à la description des personnages qu’elle a choisis.

L’une des surprises que nous rencon-trons, lorsque nous nous approchons des tableaux, est justement que chacune des couleurs que nous pensions jaillie d’un vitrail s’avère pioupiesque, comme dirait Rimbaud. À la minute où nous nous appro-chons, elles s’éteignent l’une après l’autre. Comme si notre présence avait l’effet d’un éteignoir. Aussitôt, je recule, et la lumière

reprend ses droits. Difficile de comprendre comment Ouellet a pu se tenir à portée de pinceaux et inventer une telle lumière.

Bercé par la musiqueL’autre surprise est celle des titres. Là, ou bien on visait l’amateur de musique popu-laire, ou bien… En fait, il s’agit, connais-sant maintenant les conditions que s’était posées l’artiste, d’un petit peu de manque de recul qui lui aurait permis de se dis-tancier de son projet et de le reposition-ner dans son aspect le plus original. En effet, l’objectif initial de Ouellet consistait à peindre le portrait impressionniste d’une personne, laquelle devait fournir sa chan-son préférée.

Sans doute, Ariane aurait intérêt à retitrer chacun des tableaux du prénom des per-sonnes qu’elle a choisi de mettre en scène. Car en optant plutôt pour la chanson, elle pose un écart infranchissable entre nous et la peinture. Si elle avait choisi d’opter pour les prénoms des personnes qui lui ont servi de modèle, elle se serait et nous aurait rap-prochés de l’originalité de sa démarche : nous amener dans un portrait intimiste et qui dépasse les attentes actuelles en fait de représentations, qui sont photographi-ques et tout droit héritées de la tradition de la Renaissance, qui laisse peu d’espace à la profondeur du mouvement.

Le projet n’a pas de recul. Et c’est bien ainsi. Les centres d’exposition de l’Abitibi- Témiscamingue et le Centre d’artistes L’Écart semblent actuellement engagés dans une propulsion des artistes émer-gents, sachant que sans ce stimulus, ils ne trouveraient pas le temps de produire. Mais ici, en Abitibi-Témiscamingue, l’artiste l’est à ses frais.

www.ville.amos.qc.ca

Critique d’exposition

ALLER AU-DELÀ DES ATTENTES D’ARIANE OUELLET

PEINDRE POUR ÊTRE

> JEAN-JACQUES LACHAPELLE

Tout au long de novembre, Ariane Ouellet présentait ses toiles au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda, dans une exposition qu’elle a intitulée Comme une ressemblance. Ces mêmes œuvres illumineront les murs du Centre d’exposition d’Amos du 15 janvier au 22 février, puis ceux de Val-d’Or à l’été 2010. Nous avons demandé à Jean-Jacques Lachapelle, direc-teur de la corporation Augustin-Chénier et vice-président de l’Écart... lieu d’art actuel, d’explorer l’univers d’Ariane Ouellet pour nous.

> PAUL-ANTOINE MARTEL

Récipiendaire du prix à la création artistique pour l’Abitibi-Témiscamingue remis par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec en 2009, la peintre rouynorandienne Martine Savard est une des rares artistes à pouvoir vivre de sa création en région. Mais cela lui importe peu : de toute façon, pour elle, peindre c’est vivre.

DIFFICILE DE COMPRENDRE COMMENT OUELLET A PU SE TENIR À PORTÉE DE PINCEAUX ET INVENTER UNE TELLE LUMIÈRE.

JE PEUX PEINDRE DE 8H À MINUIT, PUIS ME LEVER À MIDI ET TRAVAILLER JUSQU’À 3 H. DANS CE TEMPS-LÀ, JE DEVIENS CARRÉMENT PEINTURE » - MARTINE SAVARD

L’HISTOIRE D’ÉCLITHACRYLIQUE SUR BOIS ET MÉDIUM MIXTES SUR BOIS, 15 X 15 CM, 2009

CE MONDE A PEU DE RÉALITÉACRYLIQUE SUR PANNEAU, 105 CM X 120 CM, 2009

JE NE VEUX PAS PARTIRACRYLIQUE SUR BOIS ET MÉDIUM MIXTES SUR BOIS, 15 X 15 CM, 2009

LES BOIS DU NORD SONT MAINTENANT TRANQUILLESACRYLIQUE SUR PANNEAU, 105 CM X 120 CM, 2009

MARTINE SAVARD : Portrait d’ar tiste

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10 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

opinion littéraire

> TOMMY ALLEN

Elle revient de France, de Paris pour être exact, où elle a fait vibrer les spectateurs réunis au Centre culturel canadien, en avant-première de l’événement Les Ailleurs poétiques. Elle en avait fait autant au Nouveau-Brunswick cet été, lors du Festival acadien de poésie de Caraquet. Ceux qui l’ont déjà vue sur scène savent que le choix du verbe « vibrer » pour décrire l’effet que produit cette artiste sur un auditoire n’a rien d’exagéré. Ses mots résonnent, ses mots frappent, qu’ils soient ou non accompagnés d’une musique, car elle est, dans le plus pur sens du terme, une poète!

« Elle », c’est Sonia Cotten. Une Abitibienne pure-laine, née à Rouyn- Noranda, à l’ombre des deux che-minées que chante Desjardins. Après un passage dans la grande ville de Morial (comme l’écrit VLB), la voici de retour en région, afin de retrouver ses racines et, par rico-chet, se retrouver elle-même. Il suf-fit de lire son recueil Nique à feu pour deviner que la route n’a pas été facile et qu’elle en a rapporté des cicatrices...

J’avais 18 ans la première fois que j’ai lu des vers de Sonia Cot-ten. C’était il y a 20 ans! J’étudiais

alors la littérature à l’université, et elle rêvait de publier un jour de la poésie. Pour une raison que j’ai oubliée, elle m’avait proposé de lire quelques-uns de ses « travaux litté-raires », comme elle les appelait par modestie. Je les ai toujours en ma possession, ces poèmes écrits à la main, sur des feuilles de carta-ble pliées en quatre; je les conser-

ve comme on garde un trésor. Ce sont les poèmes d’une adoles-cente, un peu naïfs peut-être, mais beaux, et remplis d’une sensibilité peu commune à cet âge. Ce sont des vers pleins de promesses qui témoignent d’un réel talent. Déjà, à 14 ans, elle changeait le Bronx en or!

Faire place à la poésieAlors que son recueil de poésie pour enfants arrive en librairie avant d’être lancé sous peu dans cinq villes différentes de la région, je devrais me réjouir de ses succès. Pourtant, je suis inquiet car je sais

que les mots sur la feuille, fussent-ils publiés dans un livre ou sur les pages d’une revue, ne suffisent plus : l’artiste qu’est devenue Sonia Cotten a dorénavant besoin d’une scène pour porter sa poé-sie jusqu’à un public, le sien, et notre région arrive mal à combler ce besoin. Pire, je la soupçonne de se décourager parfois devant les obstacles à surmonter pour « per-former » en poésie au nord du 48e parallèle.

Oui, ses vers lui ouvrent mainte-nant des portes jusqu’en Europe, mais la poésie est-elle condamnée

à s’exporter pour vivre ailleurs que sur du papier? À quand un Festi-val de la poésie émergente (car il n’y a pas que la musique!) ou encore un Festival international de poésie en Abitibi-Témiscamingue (nous n’avons rien à envier à Trois- Rivières, que je sache!) pour per-mettre à Sonia Cotten et à d’autres comme elle de faire vibrer leurs amis, leur famille, leur monde à eux, ici, chez nous? Rouyn-Noranda, qui souhaite devenir Capitale cultu-relle du Canada en 2012, devrait peut-être y songer…

www.myspace.com/soniacotten

L’ARTISTE QU’EST DEVENUE SONIA COTTEN A DORÉNAVANT BESOIN D’UNE SCÈNE POUR PORTER SA POÉSIE JUSQU’À UN PUBLIC, LE SIEN, ET NOTRE RÉGION ARRIVE MAL À COMBLER CE BESOIN

NUL N’EST POÈTE EN SON PAYS

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www.reseaubiblioduquebec.qc.ca

www.conferenceregionale.ca

170, avenue Principale, bureau 102Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4P7Tél. : 819 762-0774sans frais: 866 762-0774

22, rue Principale Nord, bureau 200Amos (Québec) J9T 2K6Tél. : 819 732-1777

650, ave CentraleVal-d’Or (Québec) J9P 1P8Tél. : 819 824-2733

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11LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Le 22 octobre dernier, parmi quel-ques amateurs et amis, Anne- Michèle Lévesque lançait ses deux derniers titres : un livre pour adulte, celui dont il s’agit ici, ainsi qu’un livre pour enfant (Dragons.com, les éditions Z’Ailées). Cette Valdorienne, exposée à la lecture à la maison dès son enfance, ne s’essaie à la littérature que plus avant dans la vie. En 1987, elle gagne le Prix littéraire de l’Abitibi- Témiscamingue et elle commence à publier dès 1992. Femme aux talents littéraires multiples, sa bibliographie allie des œuvres pour les jeunes, des haïkus, des recueils de nouvelles, des romans et des romans policiers (dont le plus récent, paru l’an dernier et écrit avec Gilles Massicotte, s’inti-tule Crapules et Cie). Elle n’hésite pas à s’associer des personnes possédant des connaissances plus spécialisées que les siennes, tout comme à soutenir de jeunes auteurs. Très impliquée dans le milieu littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue, elle est membre du Conseil de la culture et du Cercle des écrivains. En 2001, elle fonde le Prix littéraire jeunesse Télé-Québec afin d’encourager la relève.

Les Enfants de Roches-Noires, Ceux du fleuve s’appuie sur de minutieuses recherches histori-ques, plus précisément sur les éphémérides de 1904 à 2004 (cer tains aspects de l’époque Duplessis, le feu de Rimouski en 1950, par exemple, participent à l’histoire), ainsi que sur des recherches linguistiques, présen-tes particulièrement par certaines expressions du Bas du fleuve, d’où vient le père de l’auteure. L’histoire devient alors fort réaliste, aspect renforcé par la pré-sence de person-nes réelles de Val-d’Or (certai-nes sous leur

vrai nom, d’autres pas), même si le roman se passe dans le Bas du fleuve.

Dans la vie de Rose-DélimaL’histoire nous présente une femme simple dont on suit les périples. Cela permet de poser un regard sur le monde d’une femme qui se marie en 1929, qui s’occupe de sa famille nombreuse et qui compose avec un mari bagar-reur souffrant d’un penchant pour la boisson.

Il faut avoir connu de près l’eau pour pouvoir décrire l’embrun, les vagues, l’odeur du sel, mais aussi cette vie qui se déroule au rythme des marées. C’est le cas de Rose-Délima, personnage principal et narratrice. Le personnage nous rappelle que la vie est faite de petits événements : les morts, les naissances, les petites querelles entre voisins, les joies et les déceptions. Mais alors, pourquoi s’intéresser à quelqu’un qui a vécu à une autre époque ? Parce qu’à l’ère de la « globalisation » et de la « mondialisation », les relations humaines nous fascinent. Et ici, la narratrice nous offre, en plus, un pan de la vie au Québec durant le vingtième siècle.

Rose-Délima réfléchit. Au-delà de ses inquiétudes pour ses enfants concernant leur sécurité et leur santé, elle aborde le rapport à la dif-férence en présentant l’opposition entre les gens qui vivent du fleuve et ceux qui vivent de la terre, mais ce différend ne sera jamais expliqué

parce qu’il laisse la narratrice per-plexe. Elle se questionne aussi sur l’influence des croyances populai-res et du curé sur le quotidien. Les superstitions sont très présentes dans cette histoire : le chien qui annonce la mort (mais seuls ceux qui seront affectés l’entendent, même si ce n’est pas tous ceux qui seront affectés qui l’enten-dent) ; le don du septième né ; les légendes (par exemple l’Empress of Ireland). La narratrice oppose le bon sens à ces superstitions aussi bien qu’aux paroles du curé, même si, vers la fin de sa vie, elle « parle » avec « ses morts ».

Une langue d’iciLa narratrice n’est pas très instrui-te, le récit se fait dans sa voix, son vocabulaire, et est écrit « comme on parle », et c’est un peu là que le bât blesse : ce style fait pour être parlé peut parfois être un peu lourd à lire. Pourtant cette femme simple reste attachante.

Le texte présente, malgré le langa-ge, une qualité quasi universelle qui passe par le regard du personnage principal vieillissant : tous ceux qui ont connu la vie dans un petit vil-lage, qui ont commencé à ne plus voir l’avenir comme une époque lointaine ou qui ont humé la mer se retrouveront dans cette histoire d’une vie.

Une suite logiquePremier de trois volumes (on ima-gine), le livre se termine sur la fête du centenaire de Rose-Délima. Le deuxième volume, qui racontera l’histoire de « Ceux de la terre » (déjà bien amorcé, paraît-il), se passerait après la Deuxième Guerre mondia-

le, aux dires de l’auteure.

www.amlevesque.ca

littérature

> FRANCESCA BÉNÉDICT

Lévesque, Anne-Michèle, Les Enfants de Roches-Noires, Ceux du fleuve,

Montréal : Hurtubise, 2009, 305 p.

« Ces affaires-là, t’as beau y croire en pensée, quand ça arrive dans ta cour, c’est pas pareil. » (p.131)

Infos au

WWW.GUILLA

Toute Toute Toute la région en 100 contes

En Abitibi-Témiscamingue, on l5 CD avec livret illustré

Le coffret du projet de fou

de Guillaume Beaulieu est

disponible notamment chez les

libraires, les disquaires

et les Jean Coutu de la région.

Un beau cadeau à s'offrir!

Parution du dernier titre d’Anne-Michèle Lévesque

LES ENFANTS D’UN ROMAN-FLEUVE

Les membres utilisateurs de la Coopérative de solidarité du journal culturel vous souhai-tent leurs meilleurs vœux.

À tous les lecteurs, un joyeux temps des Fêtes!

festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue

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12 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

À Val-d’Or, l’Expo-Cadeaux s’est tenue les 27, 28 et 29 novembre dernier. Organisé depuis près de dix ans, l’événement a comme princi-pal objectif de financer le stage en coopération internationale des élèves de la Polyvalente Le Carrefour. Du côté d’Amos, du 26 au 29 novembre, la Maison de la culture était l’hôte du Salon du cadeau, orchestré par la Société des arts Harricana.

La population de Rouyn-Noranda a été très gâtée du côté des salons d’artisanat! Elle a connu, du 6 au 8 novembre, la première Expovente Blizz’Art, regroupant une trentaine d’artistes et artisans de la région, organisée par le Regroupement des artistes et artisans de l’Abitibi-Témiscamingue (R.A.A.A-T), orga-nisme visant à soutenir les créateurs d’ici et à faire connaître à la population ce qui se fait dans la région. Puis, les trois fins de semaine suivantes se sont tenus des salons d’artisa-nat dans trois secteurs de la ville, soit Rouyn-Noranda, Évain et McWatters respectivement. Mentionnons également que l’Atelier les Mille Feuilles tiendra sa vente de Noël le 6 décem-bre prochain.

Le très couru Salon Création de La Sarre, du 26 au 29 novembre au Centre d’Art Rotary, a présenté le travail d’une trentaine d’artistes et artisans et a sans doute permis au public de faire de belles découvertes pour leurs cadeaux des Fêtes. Le Témiscamingue n’a pas été en reste grâce à la première édition de la Foire de Noël organisée par le jeune organisme Place ArtisanArts, le 28 novembre dernier.

Finalement, la vente d’artisanat et de pâtis-series du Noël au terroir de La Motte revient les 5 et 6 décembre à la salle Héritage de l’endroit.

Une vitrine pour les artisans d’iciComme chaque événement est organisé de façon indépendante et sans concertation entre les différentes villes, il est possible de constater que la plupart des salons et des marchés se déroulent simultanément. Cette situation présente certainement un avantage pour la population, qui a alors la possibilité d’en visi-ter plusieurs dans la même fin de semaine. Par contre, les créateurs s’en trouvent limités, eux qui peuvent alors difficilement exposer

à plusieurs endroits. Néanmoins, les salons d’artisanat et les marchés de Noël demeu-rent une chance en or de faire connaître et de vendre leurs produits ou leurs œuvres, à l’occasion du temps fort que représente celui des Fêtes.

De l’avis de Caroline Arbour, joaillière ayant participé à plusieurs marchés de Noël et salons d’artisanat de la région, ces derniers amènent l’opportunité de rencontrer les gens directement et d’amener une clientèle nouvelle. Même son de cloche auprès de Marielle Piché, artiste-peintre participant à l’Expo-Cadeaux de Val-d’Or depuis la première édition : « C’est l’occasion de retrouvailles avec des clients qu’on voit uniquement à cet événement; ça donne aussi la chance de créer de nouveaux contacts. Participer à l’Expo-Cadeaux, c’est aussi un placement à long terme. Le public y trouve des idées de cadeaux de Noël, mais vont se rappeler aussi des artistes, des arti-sans, de leurs œuvres et leurs produits pour d’autres occasions d’offrir des présents : un anniversaire, un mariage, un baptême… »

Certains créateurs décident d’aller encore plus loin que les événements régionaux en expo-sant à l’extérieur de l’Abitibi. Le prestigieux Salon des métiers d’arts, qui se déroule du 4 au 22 décembre à la place Bonaventure de Montréal, présentera cette année deux artis-tes d’ici : Caroline Arbour, joaillière, ainsi que Suzanne D. Dubé, qui se spécialise en bro-derie norvégienne. Pour Madame Arbour, une participation à cet événement est un grand pri-vilège : « Le Salon des métiers d’arts, c’est LA place! On y présente toujours un haut calibre, c’est donc valorisant d’être sélectionné pour y présenter notre travail. »

Avez-vous manqué le salon près de chez vous? Consolez-vous, plusieurs boutiques en région offrent les produits des artistes et artisans locaux toute l’année… Il n’est donc pas trop tard pour faire votre magasinage des Fêtes!

> KARINE ET MARTIN MURPHY

En cette période de course aux cadeaux, les salons d’artisanat et marchés de Noël aux quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue ont permis à de nombreux artistes et artisans d’ici de présenter leurs produits, et au public de faire des trouvailles originales.

Tournée des marchés de Noël

DES LUTINS DU PÈRE NOËL DANS LA RÉGION

temps des Fêtes

temps des Fêtes

Festival du cinéma

Francine Plante Artiste en arts visuels, cette Témis-camienne, administratrice et copro-priétaire de l’atelier Cent pressions (atelier de femmes œuvrant en pein-ture, sculpture, estampe, poterie…) carbure aux projets. En ce moment, elle travaille sur des sculptures qu’elle intégrera au parc culturel de Ville-Marie, dont elle est l’une des instigatrices, sur le projet Grandes toiles (projet de murales sur toile et sur la toile) et elle offre des ateliers dans les écoles tout en poursuivant ses propres créations.

Carol Courchesne Cofondateur du collectif de cinéas-tes les Racamés et du Festival du DocuMenteur, tête chercheuse d’Espace vidéo, ce cinéaste Rouy-norandien est un véritable mordu du cinéma. Sa dernière création, le court métrage Léo, sera projeté le 5 décembre au théâtre du Rift à Ville-Marie dans le cadre de la Ruée vers l’Art, le 8 décembre à Montréal à Prend ça court et une fois de plus en décembre au cinéma Paramount de Rouyn-Noranda, avant de prendre la route de divers festivals.

Chantal Archambault L’auteure-compositeure-interprète de Val-d’Or vient à peine de terminer une mini-tournée régionale en pre-mière partie de Dany Placard, avec qui elle collabore présentement à la création et à la réalisation de son deuxième album. Chantal a de plus le privilège d’avoir été sélectionnée pour la Bourse Rideau, une vitrine incontournable auprès des profes-sionnels du domaine du spectacle et de la diffusion.www.myspace.com/achantal

Gilles Parent C’est en la personne de Gilles Parent, auteur-compositeur-interprè-te pour jeune public, que Macamic s’est trouvé un ambassadeur. Celui qui compte déjà cinq microsillons à son actif montera sur la scène Des-jardins de La Sarre le 12 décembre prochain pour y présenter son spec-tacle : Le Messager de Noël. Un DVD sera ensuite produit grâce à la captation vidéo de ce spectacle de Noël pour enfants. www.gillesparent.net

Marie-Hélène Massy-ÉmondC’est dans le mythique village de La Motte que s’est établie cette auteure-compositeure-interprète, poétesse et multi instrumentiste amossoise. Marie-Hélène travaille présentement en compagnie de Sonia Cotten et d’Andréane Boulan-ger sur un spectacle d’art performa-tif, qui devrait voir le jour cet hiver, tout en perfectionnant son manie-ment du violoncelle.

Les modèles de notre couverture

DES ARTISTES QUI SE LIVRENT EN CADEAU> WINÄ JACOB

L’IB vous remercie pour votre disponibilité… et pour ne pas avoir eu peur du ridicule.

Merci aussi aux Cyclopes pour leurs clichés, leur temps et leur créativité.

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13LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

arts de la scène

> CHRISTIAN MATTE

Si tous savent que Véronique Filion se démarque dans le paysage artistique régional grâce à son travail avec l’Éco-le d’Arts La Rallonge et les Productions du Raccourci, peu savent qu’elle vient d’ajouter une corde à son arc déjà bien garni.

LE THÉÂTRE DE VÉRONIQUE FILION MAINTENANT DISPONIBLE POUR LES ÉCOLES DU PAYS

JEU RELIER L’ARTISTE À SON ŒUVRE> JULIE GOULET

Le tout a commencé il y a quelque temps, lorsqu’elle a vu une publi-cité des Éditions de l’Envolée, qui se spécialise dans l’édition et la distribution de matériel pédagogi-que au pays. La maison d’édition était à la recherche d’auteurs pour son volet Arts dramatiques. « J’ai décidé d’envoyer quatre ou cinq textes, pour voir, se rappelle Mme Filion. La réponse a été positive, car ils en ont gardé deux. »

Pour chaque texte, un livre péda-gogique servant de guide pour les enseignants au primaire est préparé. « En plus de la pièce, dont les indications scéniques sont détaillées, j’ai ajouté un lexi-que, explique l’auteure. De plus, on y trouve des indications sur la méthode à prendre pour fabriquer les décors et les costumes, ainsi que des exercices sur la compo-sition de personnage, la voix et

autres. Tout ce qu’il faut pour aider quelqu’un qui débute en théâtre ! »

Le premier livre, tout récemment publié, est le fruit d’une création collective réalisée par Mme Filion avec des élèves de La Motte il y a 5 ans. La Boutique de Jouets raconte en trois actes l’histoire d’un vieil homme qui tient une boutique de jouets avec l’aide de son assistante. « Dans le premier acte, le vieil homme, M. Leno, laisse entendre à son assistante qu’il est le véritable Père Noël », raconte l’auteure. « Dans le 2e, les jouets, durant la nuit, rêvent à leur futur foyer alors que dans le 3e acte, les familles viennent acheter les jouets. C’est une pièce qui est donc modulable, où tant les garçons que les filles peuvent jouer la plupart des rôles. »

Quant au 2e texte, il n’est toujours pas publié, car Véronique Filion souhaite le fignoler un peu. « Cette pièce, je l’ai écrite seule, explique-t-elle. J’en suis à l’adapter pour, par exemple, ajuster certains per-

sonnages et en ajouter d’autres. » Quant à savoir si d’autres pièces seront publiées dans le futur, l’auteure attend de voir la suite des choses. « Je fais ça pas mal plus par plaisir. J’écris souvent pour l’École La Rallonge, pour l’instant. Je suis surtout contente de voir que de mon matériel sera pratique et profitera à tous ceux qui vou-dront l’utiliser. »

Il est à noter que les livres men-tionnés ne seront pas offerts en librairie, mais disponibles auprès de l’éditeur, via Internet.www.envolee.com

« JE SUIS SURTOUT CONTENTE DE VOIR QUE DE MON MATÉRIEL SERA PRATIQUE ET PROFITERA À TOUS CEUX QUI VOUDRONT L’UTILISER. »

pour le plaisir...

q Francine Planteq Katia Martelq Brigitte Toutanq Jacques Barilq Troupe Roche Papier Théatreq Samian q Carol Krugerq Cabaret Carte Blancheq Anne-Michèle Lévesqueq Gilles Parent

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14 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

COUPS DE CŒUR DE LA SANTÉ (parce qu’en ce moment,

c’est bien important)

Elise-Ariane CabirolAudiologiste au CSSSRN, Rouyn-Noranda

Plus que mon coup de cœur cultu-rel de l’année, c’est l’événement que j’espère pendant des mois, que je retrouve avec une passion assumée chaque année et qui a contribué à doucement me tatouer la région sur le cœur : le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue! Depuis que je vis à Rouyn-Noranda, la fin de l’été sonne pour moi comme l’heure du ressour-cement musical. Le Festival m’en-traîne chaque année dans son tour-billon de sonorités dont l’énergie brute me porte longtemps encore. J’aime tout du festival : les décou-vertes, parfois belles à pleurer, les spectacles dont le rythme force à danser, le marathon de musique qui rassasie même les plus exigeants. Je me reconnais particulièrement dans cet heureux mariage du rural et de l’urbain que le festival réussit à mettre en valeur. Ça lui va si bien à ma ville, ce bouillonnement culturel et social qui me fait vibrer comme le ferait un bon beat de drum! Pour l’intimité des salles qui donne une si jolie couleur à la musique, pour la chaleur des échanges complices entre artistes et public, pour le sentiment de participer à quelque chose d’unique que seule l’Abitibi- Témiscamingue saurait offrir ; pour tout cela mon cœur va, sans hésitation, au Festival de musique émergente!

Stéphanie RobergeDirectrice de la Coop Santé TémiscaVie, Ville-Marie

Je suis revenue vivre au Témisca-mingue en juin après avoir passé près de 10 ans à l’extérieur. Depuis mon retour, je suis impressionnée par le dynamisme qui a été insufflé à la scène culturelle de la région au cours des dernières années.

Seulement au Témiscamingue ont émergé depuis cinq ans une série d’initiatives qui, à mon avis, ont rendu la culture plus présente que jamais dans notre milieu. Des exem-ples de ces initiatives sont la création du Théâtre du Rift et de l’Atelier Cent Pressions, l’embauche d’une agente de développement culturel par la MRC, la présentation de spectacles

les dimanches d’été au Parc du Cen-tenaire et le projet de la Corporation Augustin-Chénier d’acquérir le bâti-ment qui abrite le Théâtre du Rift et le cinéma de Ville-Marie. À cela s’ajoute l’ensemble des projets, tels que l’Indice bohémien, qui ont vu le jour en Abitibi et au niveau régional.

Il m’apparaît que la scène culturel-le n’a jamais été aussi vivante; de la perspective d’une personne qui revient vivre en région, cela rend notre milieu de vie encore plus inté-ressant. Ainsi, mon coup de cœur est pour tous ces acteurs qui osent entreprendre sur la scène culturelle et pour tous ceux et celles qui croient que le développement passe aussi par la valorisation de la culture.

Karine Laliberté Infirmière au CSSSVO, Val-d’Or

Harry Manx, ce bluesman origi-naire du Royaume-Uni, établi dans l’Ouest du Canada depuis mainte-nant plusieurs années, ne cesse d’épater par ses rythmes musicaux multiples de jazz, de classique indien, de musique du monde à la fois orientale et occidentale.

Créant un son bien à lui, de style « mysticssipi », il y mélange harmo-nieusement le banjo, l’harmonica, le slide guitar et le Mohan Veena, sorte de guitare à 20 cordes adaptée à la musique indienne hindoustanie.

Harry Manx compte maintenant huit albums à son actif. Sur son tout der-nier album Bread and Buddha, paru en septembre 2009, on retrouve toujours une touche du maître indien Vishwa Mohan Bhatt, avec qui il étudia le Mohan Veena pendant plusieurs années en Inde. Tous ces albums, à mon avis, méritent une écoute attentive et une place dans votre discothèque. Mon préféré reste à ce jour Harry Manx and friends, live at the Glenn Gould Studio.

Le timbre de sa voix chaude et envoûtante nous caresse les oreilles et nous laisse dans une ambiance acoustique et mélodieuse d’un bon blues à saveur indienne. Il s’apprête facilement à toutes les personnes qui aiment relaxer par une belle journée aux abords du lac Blouin et admirer un splendide coucher de soleil.

Cindy TrudelErgothérapeute, au CSSS des Aurores-Boréales, La Sarre

À bien y penser, mon coup de cœur culturel de 2009 est le Paradis du Nord. Même si c’était la troisième fois (non consécutive) que j’y assis-tais, cette fois le contexte était dif-férent. Nous avions offert une paire de billets à mon grand-père pour son 90e anniversaire. Accompagnés de membres de ma famille, quel-ques générations se chevauchaient. Même ma tante et ma cousine anglophone ont vu et apprécié la méga-production. À mon grand bonheur, plusieurs scè-nes avaient été modifiées, changées, améliorées, ainsi que les effets spé-ciaux. Plusieurs surprises ont su capter mon intérêt du début à la fin. Vous auriez dû voir les yeux de mon grand-père et le sourire de ma grand-mère! Que d’émotions, c’était touchant! Mon grand-père a revécu plusieurs instants de sa vie à travers les scènes et les époques. Ayant lui-même travaillé sur les chemins de fer, dans les mines et comme bûche-ron, il riait, s’exclamait et commen-tait à voix haute!

Le Paradis du Nord a suscité plu-sieurs discussions, histoires, sou-venirs et moments en famille. Revoir cette production à nouveau, à travers les yeux et le cœur de mon grand-pè-re, fut sans doute un moment magi-que pour moi et mon coup de cœur culturel pour l’année 2009!

Amélie MercierInfirmière clinicienne en diabète,Pour ma part, mon coup de coeur est La LIBABA, la ligue d’improvisa-tion amossoise! C’est une activité culturelle par excellence ici, un ren-dez-vous rassembleur les mercredis soirs. Ça met en vedette des gens d’ici que l’on côtoie dans notre quo-tidien, et qui, dans cet art que je considère moderne, nous font vivre des beaux moments et nous font passer par une belle gamme d’émo-tions!

COUPS DE CŒUR DES ÉLUS ETDU MONDE MUNICIPAL

François GendronDéputé provincial d’Abitibi-Ouest et Vice-président de l’Assemblée nationale

Depuis quelques années, l’Abitibi- Témiscamingue s’est vraiment prise en main et trace la voie à de nom-breux projets culturels qui rayon-nent auprès de la population d’ici et d’ailleurs. Le dynamisme des entre-preneurs culturels s’observe partout en région.

L’exposition Les 5 plaisirs capiteux est mon coup de cœur de l’année parce qu’elle représente une initia-tive des plus significatives et des plus innovatrices. J’ai eu le plaisir d’apprécier cet important projet artistique mis en place dans les cinq centres d’exposition de l’Abitibi- Témiscamingue, lequel était décliné en cinq thématiques : le désir, l’en-chantement, la passion, la fougue et le désordre.

Ce qui m’a le plus réjoui, c’est que la population d’ici et d’ailleurs ait pu, par l’art visuel, découvrir notre belle et grande région; en effet, l’Abitibi-Témiscamingue regorge d’artistes de tout acabit. Les cinq expositions ont également réuni une trentaine d’artistes de chez nous, non seu-lement des professionnels, mais également des artistes émergents. De plus, le fait que l’exposition se soit tenue sous forme étoilée à Ville- Marie, à Rouyn-Noranda, à Val-d’Or, à La Sarre et à Amos a permis à la population de visiter ou de revisi-ter notre région tout en admirant le talent de nos artistes.

Vous savez, l’Abitibi-Témiscamingue est maintenant considérée et deve-nue une opportunité à découvrir par les gens assoiffés d’une vie culturel-le émergente. Je suis d’autant plus fier que cet événement d’envergure a contribué au développement éco-nomique, social, touristique et cultu-rel de l’Abitibi-Témiscamingue. Notre milieu démontre ainsi que la culture est et sera toujours un moteur de développement important auquel nous tenons tous et toutes et qu’el-le constitue un élément essentiel de notre identité et de notre fierté régionale. D’ailleurs, nos artistes auront l’occasion de faire valoir leurs talents puisque Les 5 plaisirs capi-teux seront de la grande Exposition des régions à Montréal dès l’été pro-chain, sous la thématique « Excès et désinvolture ».

Marc LemayDéputé fédéral d’Abitibi-Témiscamingue

En juillet dernier, j’ai eu le plaisir de participer à une activité peu banale. Organisée par le Palais des Arts Har-ricana d’Amos, le thème en était « Le déjeuner sur l’herbe », inspiré de l’œuvre du peintre Édouard Manet.

« Le déjeuner sur l’herbe » proposait à l’assistance un dîner champêtre dégusté en compagnie d’artistes de renom qui œuvraient au milieu du XIXe siècle. C’est ainsi que l’on a côtoyé Chopin, George Sand, Victor Hugo, Lamartine, Musset, Balzac et Rossini. Ces sommités étaient incarnées par des personnalités de la région.

J’ai été séduit par l’originalité et la pertinence de cette activité de financement. Quelle belle idée que d’offrir aux amateurs d’art de redé-couvrir, dans une approche ludique et festive, la poésie, la peinture, la musique, la littérature d’une époque révolue, et quelque peu négligée maintenant, mais qui fut si riche en création de toutes formes d’art et qui a énormément influencé toute la culture francophone et le monde.

De plus, ce « déjeuner sur l’herbe » m’a beaucoup amusé, autant comme participant qui, incarnant Alfred de Musset, a dû se plonger dans l’uni-vers de celui-ci, que comme spec-tateur qui s’est laissé emporter par les moments musicaux et les extraits de poésie présentés lors de cette journée.

Chapeau au « déjeuner sur l’herbe » et au plaisir de revivre semblable expérience.

Ulrick ChérubinMaire, Ville d’Amos

Je tiens à souligner le prix Médicis remporté par Dany Laferrière, un compatriote, un homme de lettres extrêmement talentueux. Remporter un tel honneur, c’est signe de l’im-portance de son œuvre, tant dans notre paysage culturel que dans la francophonie dans le monde. Je tiens à le féliciter pour cet accom-plissement.

coups de cœur 2009

POUR L’AMOUR DE LA CULTURE > IB

L’année 2009 tire à sa fin tandis que l’heure des bilans vient se pointer le nez. Si 2009 a été l’année de naissance du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, elle a aussi été celle de l’éclosion de nombreux talents, ici et un peu partout au Québec. L’offre culturelle de la région est grande et afin d’en dresser un éventail, l’équipe de l’Indice bohémien a demandé à 25 person-nalités d’ici de nous faire part de leur coup de cœur des 12 derniers mois.

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15LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

attentes que nous nous sommes rendus au Théâtre du Rift de Ville- Marie pour aller voir la version de Réal Couture et la troupe de théâtre ama-teur de la Loutre, un peu comme si nous allions voir un groupe hom-mage… Oh boy! Dans l’erreur vous dites?

Les Nonnes de la troupe témisca-mienne n’ont que très peu à envier aux comédiennes de la version origi-nale. Elles chantent bien et les har-monies sont justes. Elles sont drô-les, elles ont le sens du punch et un plaisir fou, contagieux, à interpréter les bonnes sœurs du Sacré-Cœur de Jésus! Comme tout le monde, j’ai été conquis! Ce fut ma soirée au théâtre la plus divertissante de l’année!

COUPS DE CŒUR DU MILIEU CULTUREL

Francine PlanteArtiste en arts visuels, membre de l’Atelier Cent Pressions, Ville-Marie

Je ne sais pas qui a eu cette bonne idée, mais n’empêche que c’est sans doute ce que j’ai vu de mieux cette année : mon coup de cœur va à celui ou celle qui a eu l’idée de monter un chapiteau au bord du lac Témiscamingue à Ville-Marie, pour présenter des spectacles les diman-ches après-midi.

Notre agent de développement, Alain Guimond, a mené ces manifestations de main de maître. Presque invisi-ble, il fallait savoir qu’il était derrière toute cette organisation. Mon coup de cœur de ce coup de cœur va à ma fille, Sylvie Falardeau, qui s’est produite le dernier dimanche avec le groupe les Zégarés. Ils ne se sont pas contentés de quelques rocks. Ils ont meublé tout notre après-midi en faisant monter sur scène des artistes amateurs qui y allaient de leur chanson favorite.

Chapeau à toi Sylvie et la troupe des Zégarés. Bravo Alain Guimond : les spectacles qui nous ont été offerts gratuitement valaient vraiment le déplacement. Je souhaite m’en mettre encore plein les yeux et les oreilles l’été prochain.

Francine GauthierAnimatrice culturelle, Bibliothèque municipale Richelieu, La Sarre

Après mûre réflexion, bien que j’aie lu cette année nombre de très bons livres qui ne sont pas tous d’auteurs québécois, j’ai opté pour les œuvres de deux artistes témiscabitibiennes en art visuel qui ont toutes deux

exposé cet été dans le cadre des 5 plaisirs capiteux, concept large-ment apprécié du public à travers la région. Il s’agit d’Arianne Ouellet, qui était de L’Enchantement au Centre d’art Rotary de La Sarre, avec des tableaux franchement lumineux et enchanteurs pour le vrai et qui don-nent très fort l’envie d’aller y faire un tour, je veux dire dedans. Après avoir contemplé ces tableaux-là, un univers onirique s’il en est, je com-prends qu’on puisse s’élever par-fois au-dessus des choses de ce monde… (procol harum) et flotter un bon moment.

Par ailleurs, j’ai beaucoup aimé la sculpture éphémère – peut-être devrions-nous parler d’une installa-tion – de Johanne Poitras, qui était du Désir, au Centre d’exposition de Val-d’Or. Il s’agit de sa « butte » de 350 000 feuilles d’arbres séchées et savamment empilées pour donner à voir une forme qui n’est pas sans rappeler la découpe même de l’arbre dans l’air, mais sans l’air entre les feuilles qui désormais s’empilent dans un corps à corps d’une grande densité. Les mois de travail que représente le montage des feuilles en butte couvrent plusieurs discipli-nes. Il suffit de taper son nom sur Internet pour se rendre compte de l’ampleur des champs d’activités de cette belle artiste.

Bravo à toutes deux!

Pierre LapointePrésident du Petit Théâtre du Vieux Noranda et de l’OSR, Rouyn-Noranda

Vous allez dire : « Il prêche pour sa paroisse! » et vous aurez en partie raison. Il n’en reste pas moins que mon coup de cœur de l’année est un vrai coup de cœur. C’est le réci-tal que Richard Desjardins a donné au Petit Théâtre du Vieux Noranda, pour le show bénéfice au profit de cette salle de spectacle, un peu MA salle de spectacle. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis prési-dent du Petit Théâtre…

Une salle pleine, chaude à souhait. Comme la soirée d’été, en pleine canicule. On aurait pu reprendre les vers de la chanson de Richard, « Chaude était la nuit… ». Desjardins, ruisselant de sueur, demandant une serviette pour s’éponger, enfilait chansons connues et surtout, beau-coup de chansons inédites. D’émou-vantes découvertes. Des textes et des musiques comme seul Richard peut en pondre. De quoi donner hâte à son prochain disque! Malgré quelques petits faux accords de « guétar » et quelques trous de mémoire dans l’interprétation de ses nouvelles chansons, la foule, sous le charme, en redemandait. Et moi aussi. À la fin, après quelques rappels, les spectateurs, des étincel-les pleins les yeux, manifestaient le souhait de revivre ce moment de pur bonheur.

Bruno TurcotteDirecteur de production et metteur en scène, Productions du Raccourci, Amos

Mon coup de cœur va à Misteur Valaire, découvert en performance à l’émission Mange ta ville, sur ARTV. Électro et glamour vont de pair avec ce groupe musical déjanté! D’ailleurs, je me suis procuré leur premier album gratuitement sur leur site internet! Seront-ils au FME? Par-lant de FME, j’ai assisté pour la première fois cette année au réputé festival pour voir Malajube, un grou-pe qui mériterait aussi une mention coup de coeur en cette année 2009 pour leurs effets planant!

Anne-Laure Bourdaleix-Manin, Ph.D.Conservatrice aux expositions et coordonnatrice de recherche, Val-d’Or

Mon coup de cœur culturel de l’an-née 2008-2009 aura été indiscu-tablement l’exposition Inuit, une sélection d’œuvres du Musée natio-nal des beaux-arts du Québec. La richesse de cette exposition est due à la magnificence des œuvres réalisées par des artistes inuits d’aujourd’hui, à cette porte ouverte artistique et ethnologique sur une culture trop souvent caricaturée et peu connue. Les œuvres sont à la fois des vecteurs de connaissance historique, sociale, religieuse et artistique. Tout comme de nombreux visiteurs, j’ai apprécié de découvrir un nouveau pan de l’histoire de l’art et l’intégration originale d’une prati-que artistique très active à la défini-tion identitaire d’un peuple. Toute la production artistique inuit est gérée par un système de coopératives très efficace et à l’écoute du marché de l’art. Il est aussi remarquable qu’un couple (les Brousseau) ait eu cette piqûre enivrante de collectionner avec méticulosité et passion cet art et d’en faire profiter leurs contem-porains tant au Québec, qu’à l’exté-rieur. Cette exposition a permis éga-lement un rapprochement significatif et enrichissant avec des visiteurs autochtones.

COUPS DE CŒUR DES MILIEUX DE L’ENSEIGNEMENT

ET DU COMMUNAUTAIRE

Ysabelle ValléeEnseignante, école secondaire le Tremplin, Malartic

Rien de mieux qu’un bon « FRIMAT » au début août pour nous rappeler que notre chaleur abitibienne légendaire ne se trouve pas dans notre climat, mais plutôt dans notre dynamisme et notre goût de la fête. Non, non, je ne pense pas à ce joli givre matinal qui recouvre les pare-brises de nos-voitures 10 mois par année, mais au

Festival de la relève musicale indé-pendante en Abitibi-Témiscamingue.

Le FRIMAT nous donne l’occasion de troquer nos tenues estivales pour nos polars, et parfois nos tuques et nos mitaines, pour nous réunir sous le chapiteau et fêter cette belle relè-ve musicale indépendante avec nos amis(es) et connaissances.

L’édition de l’été 2009 nous a per-mis de festoyer en compagnie du meilleur groupe au Québec. Ce ne sont pas les Cowboys Fringants qui, soit dit en pensant, ont attiré une faune inhabituelle et, j’espère bien, initiée au FRIMAT. Il s’agit du spectacle de la veille avec Karkwa. Dès l’annonce de leur venue, j’at-tendais la date de mise en vente du passeport FRIMAT avec impatience, et ensuite celle du spectacle, avec des X sur le calendrier familial. La gardienne fut réservée des mois à l’avance et cette longue attente ne s’avéra pas inutile. Karkwa a offert une performance digne de sa répu-tation. Planante, musicalement pla-nante! Une performance qui donne l’impression d’être un public privilé-gié, unique, qui mérite une expérien-ce acoustique particulière.

Lucie OffroyCoordonnatrice, Corporation de déve-loppement communautaire, Amos

Après un beau travail de concerta-tion du milieu ici, une subvention pour développer un poste d’agent de projets pour travailler directement avec et pour les personnes âgées a été obtenue. C’est innovateur et on a très hâte de voir les résultats de cette initiative avec cette clientèle dans les prochains mois.

Marie-Ève LacroixEnseignante à l’École de l’Envol, La Sarre

Lorsque la question me fut posée, les idées se mirent à se bousculer dans ma tête. Après quelques minu-tes de réflexion, mon choix s’est tout d’abord arrêté sur le spectacle Le Paradis du Nord, présenté au Coli-sée de La Sarre du 2 juillet au 8 août 2009. La principale raison fut l’en-thousiasme et l’état de grâce dans lequel ce spectacle a plongé mon jeune fils de trois ans : une expé-rience à tout jamais ancrée dans sa tête… et dans son cœur!

Puis, j’ai pensé au deuxième coup de cœur de notre été 2009, soit la visite au Musée pour enfants de Laval, où nous avons pu vivre comme des policiers, des vétérinaires, des astro-nautes, des lecteurs de nouvelles, des pompiers…

L’idée s’est alors forgée dans l’es-prit de mon conjoint et dans le mien. Pourquoi ne pourrions-nous pas, en Abitibi-Témiscamingue, créer un tel musée? En plus d’y présenter des métiers à vocation régionale, les intelligences multiples y seraient à l’honneur! Ces dernières permettent aux enfants de réaliser que tous possèdent des forces particulières (corporelle-kinesthésique, musicale, intrapersonnelle, logico-mathéma-tique, linguistique…) et que toutes ces dimensions sont importantes. Imaginez la joie des enfants de découvrir par le jeu les différentes facettes de leurs propres capacités! Quel beau projet pour une collectivité possédant une politique culturelle et familiale aussi dynamique! Les éco-les de partout en région afflueraient pour visiter ce musée innovateur!

Simon RoyConseiller municipal, Senneterre

La réputation du conteur Fred Pellerin n’est plus à faire. Quand les gens de l’Indice bohémien m’ont demandé de leur faire part de mon coup de cœur culturel de l’année 2009, je n’ai pas eu à chercher bien loin : le délirant Saintéliedecaxtonnien (?) sort auto-matiquement du lot.

C’est peut-être parce que je fais partie des trop rares Québécois qui sont amoureux de la langue fran-çaise et plus particulièrement du joual québécois, mais à chaque fois que j’entends les histoires de Fred Pellerin, j’ai l’étrange impression d’en saisir un troisième, et même parfois, un quatrième niveau. Les pirouettes et les entourloupettes de son verbe sont simplement hallucinantes et, c’est immanquable, il nous fait nous tordre de rire à chacun de ses pas-sages dans notre belle région. Mais voilà, l’affaire, c’est que Fred Pellerin ne s’arrête pas là. Petite parenthèse. Question-quiz : pourquoi Forest Gump est de loin mon film préféré, toutes catégories confondues? Réponse : parce qu’il me fait aussi bien mou-rir de rire qu’il me met le « motton » dans la gorge à chaque fois que je le réécoute. Même chose avec Fred Pellerin. On se bidonne pendant 90 minutes mais, à la fin, il sait habile-ment nous balancer dans les dents une petite morale ou une réflexion sur notre histoire et notre société. C’est ça, Fred Pellerin.

Je suis tellement fier d’être Québé-cois... mais je suis encore plus fier d’être originaire, tout comme Fred Pellerin, d’une région dite éloignée (éloignée de quoi, au juste?). Val-d’Or, Senneterre ou Saint-Élie-de-Caxton : on est tous dans le même bateau. Faisons vivre et rayonner nos régions, car nous leur devons ce que nous sommes et, ce que nous sommes, c’est souvent tout ce que nous avons.

Alain GuimondAgent de développement, Ville de Ville-Marie

Il y a 20 ans, ma femme et moi assis-tions à la comédie musicale Les Non-nes, au Théâtre de Sainte-Adèle, qui en était à sa première saison dans la version québécoise mise en scène par Raymond Cloutier et qui a tenu l’affiche sept ans. Depuis, les théâ-tres d’été reprennent régulièrement cette pièce de Dan Goggin adaptée et traduite par LE Serge Grenier des Cyniques. Ce fut donc sans grandes

coups de cœur 2009

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16 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

Avec toutes les ressources et les richesses dont nous disposons, avec l’aide des gens de talent qui ont pu créer Le Paradis du Nord, il ne fait aucun doute que notre idée est pleinement réalisable. Alors, qui se joindra à nous en 2010 pour réaliser ce projet unique pour nos enfants et notre région?

Chantal Moreauenseignante, école secondaire Le Carrefour de Latulipe

Fin juin, fin des classes, fin de la rou-tine et début des vacances!!! C’est normalement ce qui se passe alors qu’on est adolescent. Certains jeu-nes de l’École du Carrefour de Latu-lipe ont cependant eu une période estivale peu commune. Malgré leur casier vide et leurs cartables bien remisés, les visites à l’école fai-saient encore partie de leur quoti-dien et croyez-moi, ils n’étaient pas malheureux du tout. En effet, 12 jeu-nes ont travaillé à l’élaboration d’un théâtre d’été mobile pour financer leur voyage en Europe. Pour l’occa-sion, ils ont interprété l’œuvre de Denis Bouchard La déprime.

Trimballant décors et costumes, ils ont sillonné le secteur Est du Témiscamingue pour faire rire les spectateurs toujours de plus en plus nombreux d’une représentation à l’autre. Dans des petits villages où les soirées théâtrales se font très rares, c’est avec leur jeu fluide et leur interprétation originale que ces jeunes ont su mobiliser les commu-nautés et leur offrir 1h30 de plaisir. Nourris par la passion du théâtre, ces élèves prenaient plaisir à jouer les burlesques aventures d’un termi-nus d’autobus.

Ce théâtre d’été mobile est pour moi un coup de cœur puisqu’en plus de financer leur voyage, des adoles-cents ont pu démontrer leur savoir-faire à leur communauté et ce, à travers leur passion pour le théâtre. L’espace d’un été, ils ont cultivé leur coin et ont donné un tout autre sens à leurs vacances.

Johanne AlarieIntervenante communautaire au Centre Entre-Femmes, Rouyn-Noranda

Parmi toutes les activités culturelles auxquelles j’ai assisté en 2009, ma catégorie coup de cœur va au conte. Des petits récits colorés livrés par huit conteuses françaises de pas-sage en Abitibi à l’extraordinaire et génial Fred Pellerin, les spectacles de contes ont été nombreux et ont tous su me toucher et m’enthousias-mer! Mais, parce qu’il faut en choi-sir un, je donne ma faveur au récent spectacle de contes, Et ton grand-père?, pour ce joli mariage entre deux univers artistiques, l’un d’ici et l’autre d’ailleurs.

C’est avec simplicité et une grande complicité que l’Abitibien Pierre Labrèche et son ami, le conteur fran-çais Serge Valentin, nous ont envoû-tés avec leurs histoires de grands- pères, plus invraisemblables les unes que les autres, entremê-lées d’anecdotes, de récits d’ici et d’ailleurs et de musique. Avec sa binette expressive et sympathi-que et son accent cévenol char-mant (j’avoue avoir un faible pour les accents…), Serge Valentin m’a emballée avec ses histoires et son accordéon, alors que Pierre Labrè-che, ce facteur de contes, avec son humour, sa poésie et ses récits tirés de son sac de facteur, nous a attisé la fierté d’être d’ici, de l’Abitibi. Coup de cœur donc, pour ce bel échange interculturel à renouveler!

COUPS DE CŒUR DU MONDE DES AFFAIRES

David BouchardPropriétaire de l’Aquarium Café, Amos

Cette année, le coup de cœur qui me vient en tête est le spectacle de Patrick Watson au dernier Festival de Jazz. Je le connaissais depuis un bon bout de temps car il a déjà produit d’excellents albums, mais je considère que ce spectacle a permis de le consacrer devant les masses. Au rythme où sa carrière va, on peut s’attendre à ce que le meilleur soit à venir dans son cas!

Dominique Parent-ManseauDirectrice générale, Chambre de commerce de Val-d’Or

Rythmes chauds et texturés, sua-ves et colorés… Je vous propose un antidote infaillible pour vaincre la grisaille de novembre! Amateurs ou non de musique du monde, le groupe Sekwé saura vous séduire. C’est un peu par hasard que j’ai découvert cette attachante formation et d’un

coup – coup de coeur, coup de cha-leur – je l’ai tout de suite adoptée. Dès les premières notes, des four-mis vous montent dans les jambes et vous ne pouvez vous empêcher de danser, de tanguer au rythme de leurs voix et de leurs instruments. Impossible de vous décrire ce groupe en quelques mots, il faut les enten-dre afin de saisir tout le charme de Sekwé. Leur musique est une déli-cieuse harmonie cacophonique, où rythmes seychellois et québécois se côtoient dans le plus parfait des métissages. Multiethnique et multi-instrumentiste, Sekwé vous offre un univers unique, teinté d’émotions et de réflexions. Poésie, tam-tams, gui-tare… et j’en passe, de tout pour pas-ser un bon moment. Cette musique vivante, captée tout dernièrement sur leur premier album intitulé Homo Habilis, vaut la peine d’être consom-mée et ce, en grande quantité!

Je me permets également de par-tager avec vous mon coup de coeur pour l’artiste-sculpteur Jim Couture, de La Morandière. Inspiré par la nature qui l’entoure, Monsieur Cou-ture travaille tant le bois que le bron-ze. Ses oeuvres sont de véritables odes aux beautés de chez nous… Un autre artiste de notre région à découvrir !

Hélène LessardPropriétaire du Fromage au village, Lorrainville

Choisir un coup de cœur régional 2009, c’est loin d’être facile! Éli-minons, pour cause de conflit d’in-térêts, les diverses présentations lors de la Foire Gourmande et Une maison face au nord présentée par le Théâtre du Tandem.

Alors, remontons dans mes souve-nirs pour retrouver la plus belle sur-prise de l’année, celle qui m’a appor-té les plus grandes émotions. En y repensant, un large sourire apparaît sur mes lèvres. J’ai arrêté mon choix sur la comédie musicale Les Non-nes, présentée par le Théâtre de la Loutre. La mise en scène, réalisée par Réal Couture, est très efficace, comme toujours! Les six comédien-nes, chanteuses et même musicien-nes nous offrent tout un spectacle! Beaucoup de « présence sur scène ». Des chants impeccables, on entend toutes les paroles et on a le goût de chanter avec elles. Les specta-teurs n’ont pas du tout l’impression d’écouter de «l’amateur» (La Loutre étant une troupe de théâtre ama-teur). Les filles ont développé une belle complicité et les spectateurs le ressentent bien. Les comédiennes s’amusent pendant que la salle écla-te de rire à tout moment. Une soirée qui passe trop vite, quoi!

Bravo les filles! Bravo à toute la gang du Théâtre de la Loutre!

Bernard BarretteAvocat, Bélanger, Barrette Avocats, Rouyn-Noranda

Je suis originaire de Lorrainville au Témiscamingue et j’y ai vécu jusqu’à l’âge de 18 ans. Après

mes études universitaires en droit à Ottawa, en 1981, ma conjointe et moi avons décidé de venir demeurer à Rouyn-Noranda pour y pratiquer ma profession.

Nous avons la chance de participer à de nombreux festivals organisés par des bénévoles et des amis(es) qui y mettent tous leurs talents et leurs énergies pour nous en mettre plein la vue et les oreilles. Étant musicien amateur, mon coup de cœur des 5 dernières années est le Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT), qui se déroule à Rouyn-Noranda à la fin du mois de mai pendant plus d’une semaine.

C’est une chance inouïe que nous avons de pouvoir écouter, entendre et voir en spectacle, ici à Rouyn-Noranda, à des prix incroyablement bas, des artistes de renommée mondiale tels que Al Di Meola, Jesse Cook, Pavlo, The Lost Fingers, Rémi Boucher, Chico & The Gypsies, America et j’en passe.

Je lève mon chapeau aux organisa-teurs et aux bénévoles du FGMAT qui réussissent, d’année en année, à nous surprendre avec des specta-cles et des artistes provenant des quatre coins du monde.

Je souhaite longue vie au FGMAT.

Jacquelin SévignyDirecteur de production fromagerie La Vache à Maillotte, La Sarre

Beaucoup de bons spectacles ont été produits cette année. Que ce soient des productions régionales ou bien provinciales, toutes méritent d’être soulignées. De la production d’un film (La Donation), d’un specta-cle comme Le Paradis du Nord, du

spectacle de l’école de danse ou de l’ensemble vocal Émergence, ou bien celui d’Albertine en cinq temps, chacun a le mérite d’avoir été produit en région par des gens qui font très bien les choses.

Toutefois, mon coup de cœur s’ar-rête cette année au spectacle de Madame Laurence Jalbert. Elle a su, par une mise en scène efficace, nous faire partager son univers musical. J’ai découvert en Madame Jalbert un être pur qui prend le temps de ser-vir son public. Chaque interprétation de Madame Jalbert fut juste et bien dosée, on sent bien qu’elle croit ce qu’elle chante et qu’elle habite ses chansons.

Ce spectacle a su se démarquer par le côté minimaliste de la scène, un drapé noir comme décor avec des musiciens de talent et un éclairage sobre; tout l’accent fut mis sur l’in-terprétation des chansons. Madame Jalbert a pris le temps de créer une ambiance particulière à chacune de ses interprétations, rendant ainsi hommage au texte.

Bravo Madame Jalbert, j’ai vécu avec vous une soirée inoubliable.

Crédits photo pour le coups de coeur

FME : les Cyclopes

Harry Manx : harrymanx.com

Paradis du Nord : leparadisdunord.com

LA LIBABA : courtoisie de LA LIBABA

5 plaisirs capiteux : courtoisie de l’artiste

Déjeuner sur l’herbe : comité organisateur de Déjeuner sur l’herbe

Fred Pellerin : Nicole Garceau

Les nonnes : Théâtre de le Loutre

Un dimanche à Ville-Marie : Sylvie Falardeau

5 plaisirs capiteux : courtoisie de l’artiste

Richard Desjardins : courtoisie de l’artiste

Mister valaire : mistervalaire.ca

Karkwa: Benjamin Cullen (FRIMAT)

La déprime : Chantal Moreau

Pierre Labrèche : courtoisie du CCAT

Séwké : courtoisie de l’artiste

FGMAT : courtoisie du Festival

coups de cœur 2009

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17LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

diffuseur

> GENEVIÈVE AUBRY

En déambulant sur la Principale de Rouyn-Noranda, plusieurs passants se demandent quel est ce mystérieux endroit aux vitrines noires apparu depuis un an et nommé Salle Éclosion Triolet. L’aspect sombre de la devanture en fait hésiter plus d’un, incertains de la nature du lieu qu’on pourrait croire privé. Pour ceux dont la curiosité s’est attisée à la vue des gens qui y entrent, étuis de guitare et de basse à la main, sachez que l’endroit est public et accueille des jams sessions et différents spectacles.

Le Triolet

L’ÉCLOSION D’UNE NOUVELLE SCÈNE À ROUYN-NORANDA

Dès qu’on y entre, le Triolet est déjà plus chaleureux. Divans de cuir, tables et chaises, bar sur le côté avec, au fond, la scène. Et lorsqu’on parle aux propriétaires, on com-prend que c’est l’amour de la musique qui fait vivre l’endroit et lui donne son âme.

Un lieu de rencontresLa Salle Éclosion Triolet a été fondée par Claudia Brassard, chanteuse, comptable et mère de quatre enfants. Musicienne active,

Claudia souhaitait disposer d’une scène permanente, facile d’accès pour tous, pour rencontrer des musiciens, «jammer» et se produire en public à peu de frais. C’est ainsi qu’est née en septembre 2008 la Salle Éclo-sion Triolet, dont la mission est de donner une tribune aux artistes des arts de la scène et de faire connaître les talents d’ici.

Le lieu a rapidement été adopté par des amoureux de la musique comme Chris Walker, la famille Savard, Tattoo Bill, Carle Marcotte, Normand Guénette et plusieurs autres. Luc Savard, musicien et client régulier du Triolet, s’est enthousiasmé face au projet et s’est joint à Claudia en devenant co-propriétaire de l’entreprise au mois d’août 2009.

Adoptant le concept du bar-spectacle, la Salle Éclosion Triolet est ouverte du mercredi au samedi, de 20 h à 3 h.

En plus de sa programmation régulière (pra-tique publique d’un groupe de musique les mercredis, prestation du « house band » les jeudis, jam session les vendredis et événe-ments spéciaux les samedis), la Salle Éclo-sion Triolet accueille ponctuellement des spectacles divers, notamment des specta-cles punk et métal, et elle peut aussi être louée pour des réceptions privées.

La Salle Éclosion Triolet est appréciée des musiciens parce qu’elle offre gratuitement une scène et des équipements (batterie,

éclairage, sonorisation) à ceux et celles qui veulent se produire ou pratiquer. C’est donc un endroit idéal pour expérimenter et pour rencontrer des musiciens, qui forment la majorité de la clientèle.

Plusieurs projets sont nés au Triolet. Des musiciens se sont connus et des groupes se sont formés. Les propriétaires se disent très ouverts à accueillir les initiatives des artistes en arts de la scène et semblent déterminés à faire vivre et évoluer ce lieu qui existe par et pour l’amour de l’art.

LA SALLE ÉCLOSION TRIOLET EST APPRÉ-CIÉE DES MUSICIENS PARCE QU’ELLE OFFRE GRATUITEMENT UNE SCÈNE ET DES ÉQUIPEMENTS À CEUX ET CELLES QUI VEULENT SE PRODUIRE OU PRATIQUER.

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NE MANQUEZ PAS LA CHRONIQUE ÉMERGENCE DE L’INDICE BOHÉMIEN TOUS LES LUNDIS

À 15 H 50 SUR LES ONDES DE RADIO-CANADA DANS LE CADRE DU RADIO MAGAZINE.

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18 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

LA MUSIQUE ET LE MONDE…

Pousse ton pyrogueLa chanson Pousse ta pyrogue, exprime bien la démarche du musi-cien. « Pousse pyrogue et pars à la mer, d’où je viens, ça veut dire : fais quelque chose, passe à l’ac-te ! » La liste est aussi longue que diversifiée : cours de jimbe pour personnes atteintes du Parkinson, ateliers pour jeunes autistes, tour-née des centres de la petite enfan-ce, ateliers dans les écoles, cours de musique dans les communau-tés autochtones. L’idée est de propager le plaisir de la musique. « Fallait voir la dame de 80 ans, au milieu des autres parkinsoniens, danser avec le sourire jusqu’aux oreilles ! » C’est une approche par-

ticipative, toute simple, humaine. Avec les enfants, il faut savoir créer une atmosphère de plaisir et, lors-que c’est atteint, en profiter pour enseigner des notions de musique à leur insu ! « Il y a beaucoup de jeunes talentueux au Lac Simon, là où j’enseigne. Il faut juste trouver le bon moyen de les accrocher. » Et ça fait toujours plaisir de savoir que les gens restent marqués par ces expériences. Certains continuent et apprennent le piano, la guitare, le jimbe…

Un pontSi la musique rejoint les gens, elle sert aussi de pont entre les cultu-res. Karen Busque, conjointe et

complice multi-instrumentiste de Christophe dans le groupe SEKWÉ, se souvient d’un spectacle dans la communauté de Kitcisakik : « On faisait une chanson en algon-quin et tout le monde dans la salle riait pendant qu’on jouait ! On se demandait vraiment ce qui se

passait… On fausse ? On prononce pas comme il faut ? “Ben non, c’est juste drôle de vous entendre chanter en algonquin ! Vous com-prenez même pas ce que vous dites !...” » C’est avec un immense plaisir que les musiciens retournent

chaque année donner un concert dans la communauté.

Musique du monde ?D’ailleurs, SÉKWÉ est plus vivant que jamais avec la parution au printemps dernier d’ Homo Habilis , premier album studio du groupe. Cynthia Castonguay complète le trio, au violon et au chant classique

À cela s’ajoutent de nombreux colla-borateurs le temps d’un spectacle, d’une chanson ou d’un jam endia-blé. « Sékwé » signifie entre autres « secouer » (danser en créole),et combine aussi Seychelles et Québec. « On ne s’arrête pas à l’étiquette de musique du monde qu’on nous donne. Notre musique, c’est la mise en commun de nos bagages respectifs, des influences qui nous ont marqués ». Et pour Christophe, c’est l’occasion de par-tager son héritage créole. C’est un folklore qui sait évoluer et se métis-ser, peut-être en réponse à la musi-que uniforme et commerciale qui se propage dans le monde. Étonnant à cet égard de constater les ressem-blances entre les folklores seychel-lois et québécois, deux anciennes colonies françaises, avec l’héritage linguistique et catholique qu’on connaît.

« En outre, la musique est un choix de vie, qu’on a choisi de pratiquer comme une passion plutôt que comme une carrière. Tout simple-ment, on s’arrange pour se donner l’occasion de faire ce qu’on aime ». Et ils le font fort bien.

- L’album Homo habilis, de SÉKWÉ, est disponible chez Polysons et chez Jean Coutu à Val-d’Or, ainsi que chez Musique Migneault à Rouyn-Noranda.

www.myspace.com/sekwe

ERRATUMDans le texte La crème de la cultu-re d’ici de l’édition de novembre 2009 de l’Indice bohémien, nous aurions dû lire que la récipiendaire du prix Thérèse-Pagé est Carole D’Amours et non pas Caroline D’Amours. À nos félicitations - qui restent aussi sincères - nous ajoutons toutes nos excuses pour cet impair.

> SERGE BORDELEAU

Tout jeune, Christophe Préa se faufilait clandestinement parmi les musiciens adultes en ajoutant, au folklore des Îles Seychelles, le tintement d’une bouteille de Coca-Cola vide. Maintenant qu’il est venu fonder à Val-d’Or sa famille et le groupe SÉKWÉ, la musique demeure plus que jamais au cœur de son univers. Un univers qu’il veut partager, par tous les moyens…

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« NOTRE MUSIQUE, C’EST LA MISE EN COMMUN DE NOS BAGAGES

RESPECTIFS, DES INFLUENCES QUI NOUS ONT MARQUÉS. » - CHRISTOPHE PRÉA

CHRISTOPHE PRÉA ENSEIGNE LA MUSIQUE AUX JEUNES DU LAC SIMON

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19LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Mylène Cossette Graphiste, responsable de l’aspect visuel et du montage publicitaire

Ville d'origine : Val-d'Or

Ville de résidence : Rouyn-Noranda

Formation : DEC en arts plastiques; baccalauréat en design graphique

Quand je ne travaille pas pour le journal je suis : copropriétaire d'une entreprise en communication visuelle, Le Canapé

Implications : Présidente du C.A. de l’Atelier les Mille Feuilles (atelier d'artistes en estampe), administratrice au C.A. du journal culturel

Coup de coeur 2009 : Rafiot, l’album de Justin St-Pierre, excellent guitariste de Val-d'Or

Un souhait pour 2010 : Même si cette édition est kitsch à souhait, je désire pouvoir améliorer l'aspect visuel du journal, de toujours le peaufiner pour en faire un beau produit dont je seraifière et qui représentera bien la culture d’ici

L’ÉQUIPE DE L’INDICE BOHÉMIEN SE DÉVOILELe temps des Fêtes c’est aussi le temps des rencontres. À la suite de plusieurs demandes, nous avons pensé qu’un quatrième numéro était propice à la présentation de l’équipe qui se cache derrière la production de l’Indice bohémien.

Maurice Duclos Coordonateur, responsable de la vente publicitaire et du finance-ment, soutien au conseil d’administration

Ville d’origine : Lac Dufault

Ville de résidence : Rouyn-Noranda

Formation : Baccalauréat en géographie

Quand je ne travaille pas pour le journal je suis : papa de deux jolies petites filles

Implications : Agent de propagande culturelle (Médiamo) sur les ondes de TVC9

Coup de coeur 2009 : Le spectacle de Marie-Pierre Arthur lors du dernier FME. Une soirée intime avec Ponto Paparo au Cabaret de la dernière chance. La pièce de théâtre Songe d’une nuit d’été produi-te par Brind’folie. Le film Léo de Carol Courchesne. Les Volubiles. Le festival du DocuMenteur. Les 7 jours de Simon Labrosse présenté par Sédiment actif… Voilà mes coups de cœur, hélas je ne peux me limiter à un seul. Impossible!

Un souhait pour 2010 : Que le milieu culturel s’approprie davantage l’espace qui lui est offert dans le journal culturel, que ce soit en nous faisant part de leurs événements ou en achetant de la publicité

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Winä Jacob Rédactrice en chef, responsable du contenu du journal et de la supervision des collaborateurs

Ville d’origine : Feu Dubuisson!

Ville de résidence : Feu Sullivan, aujourd’hui Val-d’Or

Formation : Baccalauréat en communication – profil journalistique; Baccalauréat en enseignement; mineure en Politiques internationales et comparées (j’aime ça l’école, moi!)

Quand je ne travaille pas pour le journal : je suis enseignante de lan-gue seconde à l’école secondaire de Senneterre et maman le reste du temps

Implications : Présidente du C.A. du journal culturel, responsable des communications pour le FRIMAT, membre du comité consultatif en envi-ronnement de ma MRC, membre du C.A. de la Coopérative de dévelop-pement régional de l’A-T

Coup de coeur 2009 : La trentaine de bénévoles qui, chaque mois, donnent de leur temps au journal culturel. Voir autant de passionnés de culture et d’écriture s’investir dans un si grand projet est sincèrement touchant. Je sais, c’est très téteux, mais c’est surtout sincère. Merci!

Un souhait pour 2010 : Impliquer le plus de gens possible dans notre belle aventure; avoir toujours plus de collaborateurs afin de pouvoir couvrir le plus d’événements possible

L’artiste Ani Müller offre un atelier en mage de son exposition Les dyslexiens

INSPIRANTES FAIBLESSES

arts visuels

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Le Centre d’exposition d’Amos propose, le samedi 5 décembre, un atelier flirtant avec l’art thérapie en compagnie de l’artiste Ani Müller. Celle-ci, originaire de Joliette, propose aux intéressés de se joindre à elle avec une photo les représentant; l’exercice consiste à concocter un autoportrait en s’alimentant de ses faiblesses et de ses expériences personnelles. Il en coûte 40 $ pour prendre part à cette activité, qui s’adresse aux plus de 16 ans.

Ani Müller est en vedette au Centre d’exposition d’Amos du 4 décembre au 10 janvier 2010 avec son exposition Les dyslexiens. Elle y explore l’image que la société projette de la réussite et des différences, par le biais de portraits fragmentés, lumineux et expressionnistes.

Solution du jeu Reliez l’artiste à son œuvre

1 - Gilles Parent 2 - Cabaret Carte Blanche3 - Samian4 - Anne-Michèle Lévesque5 - Carol Kruger6 - Troupe Roche Papier Théâtre7 - Francine Plante8 - Brigitte Toutan9 - Jacques Baril10 - Katia Martel

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20 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

Périodique surnuméraireMagali ComeauDu 4 décembre au 17 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or

Silence d’hiverJoan ZagerisDu 6 décembre au 31 janvierCentre d’exposition de Rouyn-Noranda

CKVM FM 93,1 fête ses 60 ansDu 18 décembre au 7 févrierLundi au vendredi - de 10 h à 16 hSamedi et dimanche - de 13 h à 16 hVernissage vendredi le 18 décembre à 19 hSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

BlancDu 13 novembre au 14 févrierDurant les périodes d’exposition de la grande salle.Centre d’exposition d’Amos

Les ornithoptères, des papillons aux ailes d’oiseauxInsectarium de MontréalDu 3 décembre au 21 févrierOuverture : 3 décembre à 13 hCentre d’art Rotary (La Sarre)

Improvisation

Ligue d’improvisation de Val-d’Or10 décembre - 20 h à 22 hCTJ vs NRJ14 janvier - 20 h à 22 hNRJ vs DundeeBar le Dundee (Val-d’Or)

La Soirée de l’improvisation à Rouyn-NorandaSIR-NKlaxon vs Mascarade3 décembre - 20 hMATCH SURPRISE10 décembre - 20 hMulti-Boîte vs KlaxonPetit-Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)

Les Volubiles - Improvisation haute voltigeSédiment Actif18 décembre - 20 hOuverture des portes - 19 h 3029 janvier - 20 hOuverture des portes - 19 h 30 Espace Noranda (Rouyn-Noranda)

La LIBABAProductions du Raccourci2 décembre - 20 h Hyundai Amos VS Coop IGA9 décembre - 20 hMeuble à Lin Fini VS Coop IGA16 décembre 20 hMeuble à Lin Fini VS Hyundai AmosBillard l’Adhoc (Amos)

LittératureHeure du conte5 décembre - 15 hSpécial Noël - 19 décembre - 15 h16 janvier - 15 hBibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

Lecture du recueil Mon chef c’est mon cœurSonia Cotten6 décembre - 11 hLibrairie En marge (Rouyn-Noranda)

DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010calendrier culturel gracieuseté du conseil de la culture

de l’Abitibi-Témiscamingue

Cinéma

Kitakinan - Notre territoire à tout le mondeSerge Bordeleau9 décembre - 19 h 30Centre Culturel (Val-d’Or)

Mon amour (V.F. de Bright Star)Ciné-Club Promovues6 décembre - 19 h7 décembre - 19 h 30Cinéma Capitol (Val-d’Or)

Nuages sur la villeCiné-Qualité6 et 7 décembre - 19 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Coco avant ChanelCiné-Qualité14 et 15 décembre - 19 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

ConteSpectacle « Une Soirée de Contes »16 décembre - 19 h 30Cabaret de la dernière chance(Rouyn-Noranda)

Soirée Thématique La Moderne 7e édition26 décembre Cabaret de la dernière chance(Rouyn-Noranda)

Party de Nowel Méga Fiable27 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Danse

Soirée Latine à Val-d’OrGroovetown12 décembreBar Le Dundee (Val-d’Or) Exposition

Collection Desjardins d’œuvres d’artPalais des arts HarricanaDu 13 octobre au 6 décembrePalais des arts Harricana (Amos)

Imbroglio en deux actesRino Côté - Youri BlanchetDu 31 octobre au 13 décembreDu lundi au vendredi de 10 h à 16 hSamedi et dimanche de 13 h à 16 hSalle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Vernissage de peintureTobbi GagnéDu 13 novembre au 13 décembreCafé bistro Chez BOB (Rouyn-Noranda)

Portraits de femmesSociété d’histoire et d’archéologie d’Abitibi-OuestDu 21 septembre au 18 décembreDu lundi au vendrediDe 8 h 30 à 12 h et de 13 h à 16 h 30Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre (La Sarre)

VernissagePlusieurs artistesDu 25 novembre au 31 décembreMardi au jeudi de 9 h à 17 h Vendredi de 12 h à 20 hMaison d’arts Jeanine-Durocher (La Sarre)

Les DyslexiensAni MüllerDu 4 décembre au 10 JanvierMercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et 19 h à 21 hSamedi et dimanche de 13 h à 17 hCentre d’expositon d’Amos

Musique

La patère rose2 décembre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)4 décembre - 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)5 décembre - 20 hThéâtre de poche (La Sarre)

Concert de NoëlEnsemble vocal Florilège12 décembre - 19 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)

Spectacle de NoëlÉlèves en chant de Mme Julie Gagnon13 décembre - 15 h 30Salle Augustin-Chénier (Ville-Marie)

Concert des classes de pianoConservatoire de musique de Val-d’Or4 décembre - 19 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Croque-Notes de NoëlConservatoire de musique de Val-d’Or6 décembre - 14 hThéâtre Télébec (Val-d’Or)

Concert de la classe de violonConservatoire de musique de Val-d’Or11 décembreSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Le Grand concert de Noël 2009Orchestre symphonique régional Abitibi-Témiscamingue5 décembre - 16 hCathédrale d’Amos6 décembre - 16 hÉglise Immaculée-Conception (Rouyn-Noranda)

Sergei Saratovsky, piano1er décembre - 19 h 30Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Annie Villeneuve3 décembre - 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Le Messager de NoëlGilles Parent12 décembre - 14 h (complet) et 19 hSalle Desjardins (La Sarre)

Soirée MétalNothingness Productions11 décembre - 19 hPetit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda)

Fred Fortin4 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Soirée thématique Karaoké5 décembre - 22 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Chinatown10 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Mille Monarques12 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Philippe B28 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Lachaîne Paparo29 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Barnabé Pomerleau30 décembre - 21 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Veillée du Jour de l’An31 décembreCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

La musique d’un même coeur, d’une seule âmeLes élèves de l’École de musique Harricana6 décembre - 13 h 30 et 15 h 15Théâtre des Eskers (Amos)

Concert de NoëlHarmonie Harricana9 décembre - 19 h 30Théâtre des Eskers (Amos)

KODIAK4 décembre - 22 hBistro La Maîtresse (La Sarre)

Kevin Thompson et Marie-Pierre Arthur22 janvier - 22 hBistro La Maîtresse (La Sarre)

Xavier Caféïne8 janvier - 22 hBar Le Dundee (Val-d’Or)9 janvier - 22 hBistro La Maîtresse (La Sarre)

ThéâtreClashAuteur Daniel Lemire, mise en scène par Pierre Lebeau7 décembre - 20 hThéâtre des Eskers (Amos)9 décembre - 20 hThéâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)10 décembre - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)

Les 7 jours de Simon Labrosse -Mini-tournée présentée par le Réseau BIBLIOSédiment Actif7 décembre - 20 hÉcole des Kekeko (Rouyn-Noranda)8 décembre - 20 hÉcole Ste-Monique de Rollet (Rouyn-Noranda)9 décembre - 20 hCentre communautaire de Cléricy (Rouyn-Noranda)

Autres

Atelier de peinture-collage avec l’artiste Ani Müller5 décembre - 13 h à 16 hCentre d’exposition d’Amos

Les Mille Feuilles s’étalent… pour une 2e édition !6 décembre - 13 h à 17 hAtelier Les Mille Feuilles (Rouyn-Noranda)

Noël au terroirartisans et producteursSamedi le 5 décembre de 10 h à 17 hDimanche le 6 décembre de 10 h à 16 hSalle Héritage de La Motte

Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.

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21LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

> PSYKO

Présent depuis plus de 14 ans sur la scène métal extrême du Québec, le guitariste abitibien Mathieu Marcotte voit enfin ses chances de conquérir le monde, avec la musique de son groupe Augury, se matérialiser.

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Autodidacte, Mathieu doit son intérêt pour la guitare à sa mère, l’artiste Liette Constant, qu’il voyait jouer de la guitare classique. Des groupes tels Metallica, Sacrifice, Obliveon et Testament l’ont ensuite conduit au métal à la fin des années 1980. Il a fait ses premières armes avec son groupe de death métal Spasme, à Val-d’Or, dès 1994.

Sept ans, un album et une relocalisation à Montréal plus tard, Spasme s’éteignait et de ses cendres naquit Augury. « J’ai fondé Augury avec des chansons qui auraient dû être sur notre deuxième album », se remémore Mathieu Marcotte, entre deux tournées américaines. Un premier album, Concealed (Galy Records), voit le jour en 2004. Augury se démarque alors déjà par sa virtuosité et ses ambiances progressives. Il lui faudra ensuite cinq longues années avant de livrer Fragmentary Evidence.

Conte de féesLe processus fut long. Trois années d’écriture et plus d’une année en studio, notamment chez Yannick St-Amand (Despised Icon, Martyr), à son Northern Studio de Villemontel. Mais le labeur a porté fruits, Augury signant avec une maison de disques d’envergure internationale. « Maurizio (Lacono, de Kataklysm) a entendu l’album parce que son gui-tariste, JF Dagenais, en faisait le mix. Il nous a dit : Donnez-moi trois chansons et une semaine et je vous décroche un contrat majeur. Il a fait entendre les chansons au boss de Nuclear Blast en Allemagne et il nous est revenu avec cette entente », raconte Mathieu Marcotte.

Demain, le monde !À peine quelques mois dans le giron de Nuclear Blast et voilà que Augury décroche ses premières tournées américaines. Au moment de notre entretien, Mathieu arrive d’une tournée de 23 concerts en 26 jours et il s’apprêtait à recommencer pour 40 autres shows en 41 soirs. Le groupe rêve de s’attaquer à d’autres continents dès 2010.

« Disons qu’il était temps que ça nous arrive. C’est très rare pour des gars dans la trentaine de signer un premier contrat. On sait qu’on n’a pas 10 ans devant nous. C’est un mode de vie difficile. On voyage la nuit entre les concerts et on dort dans la van. Les seuls restos ouverts sont des fast-foods. La plupart des salles sont enfumées. Mais bon, nos conditions devraient s’améliorer de tournée en tournée », espère celui qui, en paral-lèle, travaille à son projet solo de musique instrumentale, Humanoid.www.augurymetal.com

MATHIEU MARCOTTE À LA CONQUÊTE DE LA PLANÈTE MÉTAL

Âgé de 33 ans, Mathieu Marcotte joue de la guitare depuis mainte-nant 19 ans. Son groupe, Augury, entre enfin dans les grandes ligues après sept années d’existence.

C’EST TRÈS RARE POUR DES GARS DANS LA TRENTAINE DE SIGNER UN PREMIER CONTRAT. ON SAIT QU’ON N’A PAS DIX ANS DEVANT NOUS. C’EST UN MODE DE VIE DIFFICILE.

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Philippe B en spectacle au Cabaret de la dernière chance

LA VISITE DU TEMPS DES FÊTES

Bien qu’il ait quitté la région il y a une quinzaine d’années, Philippe B reste somme toute présent chez nous, que ce soit physiquement ou spirituellement. En effet, on a pu le voir en spectacle à quelques reprises depuis qu’il a entamé sa carrière solo avec son album éponyme, notamment à l’occasion du Festival de musique émergente (2005 et 2008) ou encore en tant que porte-parole du concours du Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue (FRIMAT, en 2007).

De même, un parfum d’Abitibi- Témiscamingue s’échappe de certaines de ses chansons. Celui qui relatait ses « 22 heures sur la 117 » à l’époque de son défunt groupe Gwenwed parsème d’allu-sions à la région ses chansons

imagées, instantanés touchants et sincères de quotidien poétisé. Ainsi, il raconte l’histoire d’amants isolés dans Les prisonniers du Lac Dufault; il relate les 400 coups d’adolescents dans la forêt enchantée et sur la presqu’île (du lac Osisko ?) dans Archipels; il laisse tomber qu’il irait bien faire un tour à Poularies dans Je n’irai pas à Bilbao; il évoque une che-vauchée à dos de ruminant dans Laurence d’Abitibi. Mais il sait aussi nous amener ailleurs, nous faisant redouter de visiter pour vrai la capitale de la Pennsylvanie tant le périple qu’il nous propose dans la chanson Philadelphie est paisible et évocateur, et nous trimballant jusqu’au New Jersey, parfois à la poursuite de personnages semblant sortis d’un album de Lucky Luke.

Bref, quelqu’un qu’on ne voit pas souvent, mais qu’on reconnaît tout de suite, qui a plein de choses à nous raconter, de souvenirs à ressasser, voire de nouvelles (chansons) à nous apprendre : pas de doutes, le temps des Fêtes est à nos portes.

www.philipeb.ca

> PAUL-ANTOINE MARTEL

Noël et le jour de l’An arrivent à grands pas bruyants, et quiconque évoque cette période de festivités fait aussi allusion aux rassemblements familiaux, réunions d’amis et célébrations diverses qui justifient l’appellation d’origine contrôlée « Temps des Fêtes ». Un bon exemple de ce genre de retrouvailles festives se déroulera le 28 décembre prochain dans l’ambiance chaleureuse du Cabaret de la dernière chance, alors que le Rouynorandien Philippe B sera en spectacle.

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22 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE QUATRE - DÉCEMBRE 2009 | JANVIER 2010

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> L’ÉCHEVIN MURPHYSufjan Stevens est un jeune et pro-lifique auteur-compositeur-interprète-multi-instrumentiste-chrétien-dévoué, originaire du Michigan, et dont le style très authentique s’apparente généralement au folk et à l’indie pop. L’album présenté ne vient pas de sortir. Ce n’est pas une nouveauté et il n’a pas été remasterisé derniè-

rement. C’est simplement un coup de cœur qui coïncide avec cette période de partage et d’amour. C’est approprié d’en parler, puisqu’il m’a littéralement réconcilié avec la musique de Noël. Enregistré entre 2001 et 2006, Songs for Christmas offre 42 pièces sur 5 albums et est un excellent compromis entre les cantiques habituels (j’adore sa version de Holy Night) et ses compositions originales. Que c’est bon de varier le répertoire musical du temps des fêtes ! Put the Lights On the Tree, Come on ! Let’s Boogey to the Elf Dance et Get Behind me, Santa! ont tout le potentiel pour devenir les trois prochains classiques de Noël ! Marqués de quelques moments plus intenses mais dans l’ensemble assez mélodieux, ces albums ponctués de banjo, de piano et de vibraphone accompagnent parfaitement la prépara-tion du repas de Noël en famille, l’odeur du sapin naturel et le « dégelage » d’orteils devant le feu de foyer. Plus que musique, le simple coffret amène la réjouissance. Les 5 disques ont cha-cun leur pochette thématique et sont accompagnés d’un livret incluant paroles, accords, photos, contes et dessins absurdes. Dans le boîtier de carton se trouvent également une collec-tion d’autocollants d’animaux, un portrait de famille de Sufjan Stevens et une bande dessinée intitulée It Was The Worst Christ-mas Ever !. Sufjan Stevens est franchement ma meilleure décou-verte de la décennie! Il faut vraiment être pluggé direct avec Dieu pour offrir un tel produit…Trop bon pour avoir une note.

> PHILIPPE LEBELPolonais, né en Pologne (paraît que plusieurs Polonais ont cette manie de naître en Pologne, mais bon, ce n’est qu’une rumeur), Bernard Adamus est débarqué à Montréal à l’âge de 3 ans. L’auteur-compositeur-interprète a lancé son premier album au printemps 2009, un lancement qui est passé plutôt inaperçu (à tout

le moins dans les médias). Il a ensuite participé au Festival en chanson de Petite-Vallée où il a remporté pas moins de 6 prix sur 10, ce qui lui aura sans doute permis de signer peu de temps après avec Grosse boîte, qui compte dans ses rangs Jean Leloup, Coeur de Pirate, La patère rose... Grosse boîte a réédité l’album en novembre 2009. Brun, c’est un album vivant, authentique, cru, sur des airs de folk, blues ou comme dirait son créateur, du gospel urbain nappé d’une sauce country-blues à l’ancienne. Contrairement à ce que son nom peut laisser sous-entendre, cet album est très coloré. La réalisation est solide et les arrangements sont excellents et mettent bien en valeur les œuvres d’Adamus. Les textes, bien que parfois crus, sont ac-crocheurs. Ils présentent sa vision de la vie dans l’Est de Mon-tréal. La bière y revient souvent mais, comme il dit lui-même, « la bière c’est plus rassembleur que le brocoli. » Je suis convaincu qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Bernard Adamus, qui me rappelle un peu un certain Plume... 4,5/5

> OLIVIER NAUDLa première fois que j’ai entendu Devendra avec l’album Rejoicing in the Hands, je n’ai pas trop compris ce qui venait de se passer. D’où sortaient cette sonorité étrange, distante, et cette voix tout aussi incongrue ? Était-ce un vieil enre-gistrement oublié sur les tablettes

depuis les années 40, d’un bluesman d’Europe de l’Est peut-être psychologiquement affecté par la guerre ? Il n’est est rien. Monsieur Banhart nous livre son folk étrange depuis le présent et depuis la Californie. Né au Venezuela, initié très jeune aux textes religieux hindouistes et islamistes par ses parents, il s’installe aux États-Unis où il commence sa car-rière de musicien. Depuis, il a collaboré entre autres avec Beck comme musicien de tournée, et il partage sa vie amou-reuse avec Natalie Portman (voilà pour la section potins). Avec What Will We Be, il s’entoure de musiciens pour explorer un peu et se détacher des comparatifs avec Nick Drake ou Syd Barrett. L’album commence avec un reggae à saveur country, se poursuit avec une touche funky, une ballade au piano à la Cat Power, quelques folks de chambre dont l’excellente Brindo, et se termine avec Foolin’, un charmant reggae dub qui sonne comme un vinyle. Le tout est surmonté d’une voix unique au trémolo exagéré mais attachant. Pas vraiment l’album typique du temps des fêtes, à moins de fumer du patchouli et de faire du yoga en famille par une journée ensoleillée. 3.5/5

> PHILIPPE GAUDETLa formation californienne Silversun Pickups - SSPU pour les intimes - n’a jamais vraiment réussi à convaincre la critique musicale américaine. Depuis ses débuts, le groupe est comparé, voire accusé de plagiat envers le son des Smashing Pum-pkins. Même s’il avoue être un

fan du groupe de Billy Corgan, le chanteur de SSPU, Brian Aubert, assure que ses influences principales sont autres. Il affirme, avec raison d’ailleurs, que leur musique est beaucoup plus dérivée du groupe noisy shoegaze irlandais My Bloody Valentine. Malgré la critique peu flatteuse, notre verdict est clair : Silversun Pickups fait dans la mélodie de rêve et leur second album, Swoon, contient quelques bijoux de rock alternatif. Simple, d’accord, mais définitivement réussi et loin d’être aussi déjà vu que l’on veut nous laisser croire. Les chansons The Royal We, It’s Nice to Know You Work Alone et le premier extrait Panic Switch sont terriblement efficaces. Il est facile d’imaginer que le groupe aurait eu beaucoup plus de succès durant les années 90, mais leur musique n’en est pas moins bonne pour autant. Un band sous-estimé et un album qui réussit à nous faire croire que le rock alternatif n’est pas encore mort. 4/5

> GENEVIÈVE BÉLANDD’un album à l’autre, on souhaite que nos bien-aimés artistes changent tout en restant pareil. Antagonisme pouvant s’avérer peu évident à culti-ver pour certains. Mais pas quand tu t’appelles Xavier Caféïne. Sur son deuxième album solo, Bushido, il nous revient avec les ingrédients efficaces de la sauce Gisèle mais en

ajoutant de nouvelles épices. Piquantes. Ainsi, on trouve encore les mélodies « le fun », le petit côté punk charmant (punk que tu peux présenter à ta mère) et l’énergie brute qui donne envie de s’emmêler les cheveux à coups de tête avant-arrière. À cet heureux mélange, Xavier Caféïne – qui joue tous les instruments sur l’album – a ajouté deux éléments qui amènent une nou-velle profondeur : des claviers et des textes particulièrement matures et songés. En fait, la grande surprise de l’album se retrouve à travers ses mots. Bushido, ça signifie « La voie du guerrier » et on y aborde plusieurs thèmes sous-tendus au titre, comme la mort, la vie, la morale, l’évolution et la religion. Alors, ça donne un album avec des textes parfois lourds et audacieux installés sur une musique pop et rafraîchissante. Cet album est parfait pour les hédonistes intellectuels à certaines heures : Bushido permet de combler autant les besoins de divertissement purs que signifiants. Cette œuvre aux bénéfi-ces et calques multiples s’écoute parfaitement en auto, en marchant, au bureau, la semaine, le week-end et les jours fériés. Ça vaut la peine de l’acheter, en plus la pochette est vraiment belle. 4/5

> PSYKODu sang abitibien, celui du guita-riste Mathieu Marcotte (ex-Spasme, Humanoid), coule dans les veines de Fragmentary Evidence. Ce deuxième disque est le fruit de quatre années de création et de restructuration pour Augury. Le quintette devenu quatuor propose un death métal progressif ambitieux, avec des textes inspirés

de légendes et de théories de la conspiration. Augury a substitué des ambiances atmosphériques plus développées aux voix féminines du passé, ce qui semble avoir libéré les musiciens d’un certain carcan. Ils repoussent les limites du genre, sans pour autant succomber à la virtuosité au détriment de la chanson. Les charges à la batterie, les lourdes guitares, les étourdis-santes lignes de basse ainsi que les ambiances jazzées et atmosphériques se fusionnent parfaitement sans faire d’ombre à la mélodie. Et tous les instruments parviennent à s’exprimer clairement grâce au mix de JF Dagenais (Kataklysm). Notons l’enregistrement des guitares et de la batterie au Northern Studio de Yannick St-Amand, à Villemontel, et la participation de Sven de Caluwe du groupe belge Aborted. Joignant la plus importante écurie du métal extrême (Nuclear Blast), toutes les opportunités s’offrent maintenant à Augury avec cet album qui trône déjà en tête de mon Top 10 de 2009.4,5/5

> PHILIPPE GAUDETLe groupe Pearl Jam est un des plus populaires de la planète en specta-cle et il remplit des arénas, année après année, partout sur le globe. La formation s’est forgée depuis long-temps une réputation très solide de « band live ». Cependant, même si les nouveaux albums sont devenus plutôt rares (3 ans depuis le dernier et

excellent album éponyme), ceux-ci en valent largement la peine. En fait, le groupe pourrait aussi bien décider de jouer prin-cipalement du nouveau matériel en spectacle et le contenu serait encore d’excellente qualité. Mais on parle ici d’un band mythique, voire légendaire et qui n’hésite pas à faire plaisir à ses nombreux fans avec plusieurs classiques à chaque per- formance scénique. Qu’à cela ne tienne, le dernier album Backspacer est tout à fait réussi. Depuis le début des années 2000, l’influence des vieux groupes punk tels que The Clash et surtout The Ramones est plus présente dans le son du band que celle des groupes rocks des années 70. Une des pièces de l’album s’intitule d’ailleurs Johnny Guitar, en hommage au défunt guitariste Johnny Ramone, du groupe punk new yorkais. Bref, Backspacer est un bon album qui prouve que le public devrait s’intéresser davantage au nouveau matériel de la formation de Seattle. Un album un peu moins efficace que le précédent qui fut définitivement sous-estimé, mais un très bon album quand même. Un peu tranquille vers la fin et un peu court en durée cependant. Les pièces Gonna see my friend, Got Some et Force of Nature sont tout simplement délicieuses. On en aurait pris plusieurs comme celles-ci. Pearl Jam demeure un des bands les plus fidèles de la planète rock envers ses fans.4/5

> OLIVIER NAUDIl nous avait habitués à une moyenne de 5 ans d’attente entre ses albums studio. Il prend son temps pour faire une musique de qualité, se disait-on, mais voilà qu’il lance Nous deux ans seulement après L’Échec du matériel et le tout n’est pas moins riche et travaillé. Au plan des tex-tes, Daniel Bélanger continue de

nous impressionner par sa capacité de faire croire en un grand poète avec de petites phrases toutes simples mais bien effica-ces : « Si l’amour te ressemblait il y aurait bien plus de guerre ». La musique, elle, est à la hauteur de nos attentes, sans grande surprise, hormis peut-être une utilisation accrue des cuivres et une petite touche funk. On y retrouve toujours quelques bal-lades soutenues par un joli jeu de doigts sur guitare sèche, quelques grooves, un peu de planage et un bel équilibre entre une utilisation classique du rock et quelques éléments de nou-veauté inspirés sans doute par un esprit toujours aussi curieux musicalement parlant. La production est quant à elle impeccable, comparable au travail de grands comme Tony Hoffer avec Belle and Sebastian, par exemple. Nous est donc pour vous, si vous aimez déjà le travail de Daniel Bélanger. Si vous n’aimez pas encore, vous n’aimerez pas plus. 4/5

Sufjan Stevens - Songs For Christmas Bernard Adamus - Brun Devendra Banhart - What will we be

Silversun Pickups - SwoonXavier Caféïne – Bushido

Augury - Fragmentary Evidence

Pearl Jam - Backspacer

Daniel Bélanger - Nous

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(2009) > GENEVIÈVE BÉLAND

Weezer ayant été le groupe le plus important de mon adolescence, j’ai entamé Raditude avec un préjugé favorable malgré quelques vilaines critiques. D’ailleurs, l’une d’elles – qui prétendait que pour un album de Weezer, ce n’était qu’une déception profonde mais pour n’importe quel autre groupe, ce serait qualifiable

du pire album de l’année – a su, par sa virulence, retenir mon attention. Elle m’a amenée à essayer de traiter l’écoute du disque indépendamment de ce que le groupe a pu faire avant, sans essayer de chercher le Blue album ou Pinkerton dedans. En forçant l’objectivité, en me détachant de l’historique du groupe et de ma nostalgie envers eux, je dois avouer que les chansons de 3 minutes 30 m’ont laissé un goût amer, ce-lui du chlore d’un party de piscine creusée de lycée. Mais au-delà de la production aseptisée, on retrouve quelques bonnes idées (In the Mall) et il faut l’admettre, ces gars-là possèdent une intelligence pop indéniable. Raditude n’est pas un mauvais album en soi mais s’adresse toujours au public adolescent que j’ai quitté par la force des choses. J’affirmais dans ma critique sur Bushido qu’on souhaite que nos artistes changent mais restent pareils. Dans ce cas-ci, j’aurais souhaité l’inverse : qu’ils vieillissent avec moi, plutôt que de devenir des adolescents modernes de 40 ans. Et encore : même si Weezer avait offert un album égal à ceux des années 1990, probablement se serait-il fait autant remarquer que les derniers Smashing Pumpkins, The Cure ou Pearl Jam, qu’on traite pratiquement comme des groupes posthumes.2.5/5

Weezer - Raditude

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23LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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)> PHILIPPE LEBELPendant la dernière édition du FME, j’ai croisé un gars avec qui j’avais déjà travaillé du temps où je restais dans la capitale du cuivre. Louis-Philippe, qu’il s’ap-pelait (il s’appelle encore ainsi aujourd’hui d’ailleurs). Alors il me dit: « Je fais la première partie

d’Oliver Jones, au show de clôture, tu viendras voir ça... » Faute de pouvoir aller au spectacle, j’ai acheté son album pour l’encourager, comme on encourage un jeune qui vend du chocolat, sans trop d’attentes. La semaine dernière, je suis tombé sur l’album en question en faisant du ménage dans mon salon. Je l’ai donc ouvert et écouté. Holà! Quelle belle surprise ! Je suis tombé des nues. C’est vachement bon. Le sous-marin de l’espace, c’est du jazz bien ficelé qui est étroi-tement lié à des racines rock. La musique est dynamique, énergique, rafraîchissante, ça groove pas à peu près. Le son est impeccable. La cohésion entre les quatre musiciens (gui-tare, sax, contrebasse, batterie) est fort appréciable. Leurs influences sont aussi variées que Charles Mingus, une icône du jazz, et Gentle Giant, un groupe de rock progressif fort populaire dans les années 70. Les amateurs de jazz seront sûrement ravis d’entendre cet album. Personnellement, j’ai bien hâte d’écouter le prochain. 4/5

> HÉLÈNE VALLIÈRESLors de son passage au dernier Festival de musique émergente, alors qu’elle partageait la scène avec les tout aussi talentueux Barnabé Pomerleau et Martin Léon, j’étais déjà sous

le charme. C’est donc avec impatience que j’atten-dais la sortie de l’album, et je n’ai pas été déçue. Que ce soit en inuktitut, en anglais ou en français, les messages passent. Sa voix vaporeuse et envoû-tante est tout simplement exquise. Élisapie Isaac a su bien s’entourer de collaborateurs de talent : Antoine Gratton, Éloi Painchaud et Martin Léon ont tous trois eu un rôle important à jouer sur cet album. Vous retrouverez sur certaines pièces des accents disco et reggae qui nous donnent le goût de se faire aller les hanches. Puis, à la fin de l’album, Moi, Elsie, la seule pièce en français, m’a renversée. Avec des paroles de Richard Desjardins et une musique de Pierre Lapointe, le résultat est fort agréable et surtout très émouvant. Donc, pour ceux et celles qui l’avaient découverte avec le défunt groupe Taima, je crois que vous serez enchantés. Bonne écoute ! 4,5/5

Les Contracteurs Généreux - Le sous-marin de l’espace

Elisapie Isaac - There Will Be Stars

musique

Celui qui s’est promené à travers bon nombre de styles musicaux – chanson, pop, rock, folk, country, rap – se colle depuis quelques années au groupe métal Anonymus. Après le succès de L’Académie du massacre, il y a déjà 5 ans, la formation hybride a renouvelé l’expé-rience avec Musique barbare l’année dernière.

« Mononc’ Serge n’est pas un personnage fictif inventé de toute pièce mais c’est pratique pour marquer une distance entre moi sur scène et moi dans la vie. Mononc’ Serge, c’est un terme qui englobe les diffé-rentes postures plus ou moins comiques ou sérieuses que j’adopte dans mes morceaux. Quand j’ai fait mon premier CD avec Anonymus, je craignais ne pas être bien accepté par le milieu métal. Finalement, j’ai été incroyablement bien accepté par les métalleux. » C’est en ces mots que le chanteur explique l’apparition de son personnage au sein d’un groupe de métal.

Comment livrer le message de Mononc’ Serge à travers la musique métal ? « Je suis certain qu’on pourrait trouver du monde pour me contredire, mais je crois que le métal est une musique qui est moins susceptible d’être porteuse de message que, par exemple, ma facture chansonnière initiale proche de la veine de Plume, où une plus grande place est laissée aux paroles. Ceci dit, force est de constater que le côté trash et vindicatif de mon humour est bien servi par un accompa-gnement métal. L’esprit de ma musique d’avant ma collaboration avec Anonymus présente une parenté avec le métal - le côté anti-social, la vulgarité, le dégoût des artistes et émissions de télé grand public, des élites, et j’en passe ! »

Chose certaine, elle fonctionne cette union entre Mononc’ Serge et Anonymus. Les albums et les spectacles qu’ils ont faits en commun ont vendu plus que leurs albums et spectacles respectifs.

Mononc’ Serge et Anonymus arrivent en région pour livrer cette Musique barbare, le 11 décembre, au Petit Théâtre du Vieux Noranda.

> FRANCIS MURPHY

Mononc’ Serge était à l’époque un surnom donné à Serge Robert, celui qui jouait de la basse dans Les Colocs, parce qu’il avait l’habitude de commander des patates pilées dans les restaurants. Mononc’ Serge est aujourd’hui un personnage de scène incomparablement connu pour ses textes décapants et son attitude désinvolte en spectacle.

« LE CÔTÉ TRASH ET VINDICATIF DE MON HUMOUR EST BIEN SERVI PAR UN ACCOMPAGNEMENT MÉTAL » - MONONC SERGE

MONONC’ SERGE ET LE MÉTAL

Cette petite boîte fondée il y a maintenant cinq ans compte une dizaine d’employés qui travaillent à diffé-rents niveaux avec des artistes comme Malajube, DJ Champion, Marie-Pierre Arthur, Chinatown, Torngat et les Rouynorandiens Philippe B et Geneviève et Matthieu. Et, à la tête de Bonsound, on retrouve un autre produit de Rouyn-Noranda, l’ex-Gwenwed Jean-Christian Aubry.

« À nos débuts, on sentait qu’il y avait vraiment, vrai-ment un besoin pour des services adaptés aux groupes qui commençaient », soutient Jean-Christian Aubry. À cette époque, la spécialisation était de mise et, bien souvent, les artistes devaient laisser tomber certains aspects importants tels la promotion ou les relations de presse, faute de moyens. « Pour nous, c’était la seule façon de faire un peu d’argent », soutient-il en faisant référence à cette offre de services à la carte; formule éprouvée depuis quelque temps dans d’autres pays, mais plutôt récente au Québec. « On ne mesure pas notre succès au nombre d’albums vendus : on est là pour aider des artistes à réaliser leur projet, à se rapprocher de leur rêve. »

C’est pour les besoins de son groupe, Gwenwed, que Jean-Christian avait cofondé Proxenett, sorte d’entité légale facilitant l’obtention de financement pour enre-gistrer des albums. Il a plus tard joint ses forces à celles de Gourmet Delice et Yanick Masse, respective-ment membre et gérant du groupe les Breastfeeders, afin de mettre Bonsound sur pied. Leur propre expé-rience professionnelle les aidera à élaborer différents services adaptés aux groupes de la relève.

Heureux les humbles…« Ces temps-ci, c’est pas une bonne idée de se partir une business qui imprime des CD », illustre Jean-Christian Aubry pour décrire les mutations qui sur-viennent dans le monde de la musique. Mais il refuse de voir l’avenir en noir, et fait même preuve d’une grande confiance : « On vit une belle période pour la musique. Ce n’est pas vrai que les artistes font moins d’argent : ce sont les compagnies de disques qui en perdent. C’est un modèle d’affaires qui est en crise, pas la musique. »

Jean-Christian Aubry ne s’en cache pas : il ne roule pas sur l’or, mais il réussit à gagner sa vie honora-blement. « Notre but, c’est que nos artistes puissent éventuellement vivre de ce qu’ils font, progresser dans leur démarche, et qu’on [...] puisse sentir qu’on a fait une différence là-dedans Ma job à moi, c’est de trouver des groupes et de gérer leur carrière, poursuit-il. Le but, c’est de trouver des groupes avec qui j’ai envie de travailler et qui vont pouvoir rapporter à la compagnie. »

Et pour ceux qui s’ennuient de Gwenwed, le groupe n’est pas mort, mais il n’y a aucun, alors là aucun projet en vue pour le groupe mythique de Rouyn-Noranda qui semble avoir été trop en avance sur son temps pour connaître le succès que sa pop de qualité méritait. Et si Jean-Christian Aubry confesse qu’il s’ennuie de la création musicale, il ajoute du même souffle que son métier actuel le comble entièrement : « J’ai trouvé une façon de continuer à vivre l’excitation des coulisses et l’ambiance du studio d’enregistrement. C’est juste que ma créativité s’exprime autrement, en aidant d’autres gens à vivre ce trip-là. »

Cadeau d’anniversairePour ses 5 ans, Bonsound offre gratuitement des ver-sions de chansons de ses poulains revisitées par d’autres membres de son écurie, au rythme d’une par mois. On peut déjà télécharger la relecture qu’a faite Philippe B de Fille à Plume de Malajube, et l’interpré-tation que fait Sunny Duval de Fille d’automne, de Yann Perreau. www.bonsound.com

« ON EST LÀ POUR AIDER DES ARTISTES À RÉALISER LEUR PROJET, À SE RAPPROCHER DE LEUR RÊVE »

LE BON EXEMPLE DE BONSOUND > PAUL-ANTOINE MARTEL

Alors que l’industrie musicale subit de grandes transformations avec la croissance rapide de la vente – et du piratage – de fichiers numériques, de nouveaux modèles d’affaires appa- raissent. Parmi ces innovateurs, la compagnie Bonsound fait figure d’incontournable au Québec.

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LAISSER LA PLACE À SON ÉQUIPE : JEAN-CHRISTIAN AUBRY

(AVEC LA CASQUETTE) ET LA BANDE DE BONSOUND.

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