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Déclaration de S.E. Mohamed BENHOCINE, Ambassadeur Représentant Permanent,
Chef de la délégation algérienne à la 57ème session de la Conférence générale de l'AlEA
"Vienne, Septembre 2013
Monsieur le Président,
Je voudrais tout d'abord, au nom de la délégation algérienne, vous exprimer mes
chaleureuses félicitations pour votre élection à la présidence de cette session. C'est pour
nous un honneur et un privilège que l'Afrique, à travers votre personne, assume la
présidence de cette 57ème session.
Nos félicitations s'adressent également aux autres membres du Bureau.
J'aimerais vous assurer du soutien et de la coopération de ma délégation, pour le succès de
nos travaux.
Permettez-moi, en outre, de remercier le Directeur général de l'AlEA, M. Yukiya Amano,
pour sa présentation introductive du rapport annuel d'activités de l'AlEA, particulièrement
riche en informations.
Je saisis cette opportunité pour le féliciter à la suite de sa réélection à la tête de-l' Agence. M.
Amano a déployé de louables efforts pour l'amélioration de l'action de l'AlEA dans la mise en
œuvre de ses missions statutaires. L'Algérie lui réitère son appui et lui renouvelle sa
confiance.
La délégation algérienne tient également à exprimer, à l'endroit du Secrétariat, son
appréciation pour la qualité des documents préparés en prévision de cette session.
Je ne manquerai pas, au nom du Gouvernement algérien, de souhaiter la bienvenue à
Brunei-Darussalam et au Commonwealth des Bahamas, deux nouveaux Etats membres qui
viennent ainsi renforcer la famille de l'AlEA.
1
Monsieur le Président,
La Conférence générale, en tant qu'organe suprême de délibération de l'Agence, est
assurément le cadre idoine pour -examiner les activités de l'AlEA et identifier les voies et
moyens de les renforcer pour la promotion de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins
pacifiques.
A cet égard, le rapport annuel 2012 présente une vue d'ensemble complète contenant des
informations détaillées particulièrement utiles sur les programmes développés par l'AlEA,
respectivement, dans les domaines de la technologie, de la sûreté et la sécurité nucléaires,
de la vérification et de la coopération technique.
L'Algérie se félicite des progrès accomplis dans la mise œuvre du Programme de coopération
technique, désormais reconnu comme vecteur indispensable de transfert des connaissances
et technologies nucléaires au service du développement socio-économique.
Le Programme national de coopération technique et le Programme régional AFRA
constituent, à cet égard, les cadres de référence au titre desquels se déploie la participation
de l'Algérie aux activités de coopération technique de l'Agence.
L'Algérie qui a fait le choix stratégique et irréversible de l'utilisation exclusivement pacifique
de l'énergie atomique, se félicite de la diversité et du bon déroulement de sa•.coopération
avec l'AlEA, consolidée par la conclusion du Programme cadre national (PCN) 2012-2017.
La délégation algérienne à la Conférence internationale sur l'énergie nucléaire au 21ème
siècle, tenue en juin 2013 à Saint-Pétersbourg, conduite par S.E. le Ministre de l'Energie et
des Mines, M. Youcef YOUSFI, a réaffirmé la volonté de l'Algérie d'introduire
l'électronucléaire dans son système énergétique national. Dans sa démarche, l'Algérie
entend intégrer de manière optimale toutes ses potentialités industrielles.
Dans cette perspective, des actions concrètes destinées à la mise en place progressive de
l'infrastructure requise, ont été engagées, en adéquation avec l'approche à 19 étapes
recommandée par l'AlEA.
2
Le développement des compétences dans les domaines requis est engagé au niveau de
l'Institut Algérien de Formation en Génie Nucléaire (IAGN).
Un nouveau projet visant l'appui à la mise en œuvre de l'électronucléaire en Algérie a été
également proposé au Secrétariat de l'Agence, au titre du programme 2014-2015.
Par ailleurs, les experts algériens participent au programme d'innovation INPRO mis en
œuvre par l'AlEA notamment dans le cadre du projet relatif aux réacteurs modulaires de
petite puissance (SMR) à sûreté passive.
A ce titre, mon pays soutient les efforts de l'AlEA visant une meilleure standardisation dans
la conception de ces réacteurs et leur adaptation aux conditions locales des pays,
notamment en ce qui concerne le défi posé par la disponibilité de l'eau.
Monsieur le Président,
Les domaines de la santé, de la nutrition, de l'alimentation et de l'agriculture revêtent un
caractère prioritaire pour mon pays et le continent africain. Ma délégation se félicite que ces
domaines aient représenté, à eux seuls, plus de 40 % des ressources financières allouées aux
activités de coopération technique par l'Agence en faveur de l'Afrique, durant l'année
écoulée.
En matière de santé humaine, mon pays a renforcé ses capacités dans les domaines de la
médecine nucléaire et de la radiothérapie, en étroite coopération avec l'AlEA,
conformément au programme national de lutte anti-cancer.
L'Algérie qui a joué un rôle important dans le lancement du projet régional sur la gestion des
ressources en eau dans le Sahel, renouvelle sa disponibilité à poursuivre la mise à disposition
de son expertise et de ses infrastructures nationales au service du développement des
capacités régionales. Le premier cours régional, dans le cadre de ce projet, se tiendra à
Alger en Décembre 2013.
3
Les ressources humaines, se trouvent au cœur de la stratégie mise en œuvre. L'Algérie a
soumis la candidature de l'IAGN en qualité de Centre Régional Désigné AFRA dans le
domaine de la Physique Médicale. Une formation de 5 mois dans le domaine de la
radioprotection a été assurée par le COMENA au profit de plusieurs pays africains. Dans le
cadre de la contribution aux réseaux de formation, l'Algérie est pleinement engagée dans le
cadre du Réseau Africain « AFRANEST » et compte participer au projet « Internet Reactor
Laboratory (IRL)>>par le biais de son réacteur nucléaire de recherche NUR. Par ailleurs, des
efforts sont déployés dans l'encadrement de stagiaires dans le domaine de la médecine
nucléaire.
Ma délégation exprime son appréciation au Directeur Général pour son choix judicieux de
consacrer le Forum Scientifique de cette année au thème: « Planète bleue: les applications
nucléaires pour un environnement marin durable ».
L'Algérie qui a acquis de l'expérience dans le domaine de la surveillance et la préservation de
l'environnement marin par l'utilisation de techniques nucléaires, en étroite coopération avec
l'AlEA, entend poursuivre et renforcer son action en la matière.
Monsieur le Président,
L'on ne peut évaluer la mise en œuvre du Programme de coopération technique sans
évoquer les défis d'ordre financier auxquels le Fonds de Coopération Technique (FCT) de
l'Agence est confronté, ces dernières années.
Dans un contexte de crise financière internationale, ma délégation est consciente qu'il n'est
pas aisé de concilier l'augmentation des besoins de financement, marquée par
l'accroissement de la demande, avec les contraintes d'ordre budgétaire internes propres aux
Etats membres.
C'est pourquoi, ma délégation se félicite du consensus réalisé autour du Programme et
Budget 2014-2015 qui constitue un compromis équilibré, permettant à la fois d'assurer la
pérennité des activités de l'Agence et tenir compte des contraintes budgétaires
conjoncturelles.
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Elle apprécie, dans ce cadre, les efforts visant à atteindre un équilibre dans l'allocation des
ressources entre les principaux programmes découlant des missions statutaires de l'Agence.
Comme elle se félicite de la mise en place d'un Groupe de travail devant réfléchir sur des
mécanismes novateurs à même. de permettre à l'Agence de dépasser les difficultés
financières conjoncturelles et assurer au Fonds de coopération technique des ressources
sûres, prévisibles et durables.
Ma délégation se réjouit de l'état des performances financières de l'Agence, arrêté au 31
décembre 2012, qui, malgré la conjoncture financière internationale, lui permettent
d'afficher une balance équilibrée.
Monsieur le Président,
L'Algérie réaffirme son attachement aux missions statutaires de l'AlEA. Tout autant que la
promotion de l'atome à des fins de développement, le rôle de l'AlEA est crucial dans
l'application universelle des normes de sûreté et de sécurité nucléaires ainsi qu'en matière
de vérification.
Au titre de la sûreté nucléaire, l'Algérie enregistre avec satisfaction les progrès accomplis
dans ce domaine dont font état les rapports établis par l'AlEA, notamment dans le cadre de
la mise en œuvre du plan d'action sur la sûreté nucléaire adopté par la Conférence
ministérielle de juin 2011.
A ce titre, mon pays, qui a souscrit à ce plan d'action, apprécie hautement les efforts de
l'AlEA et de la communauté internationale consistant à tirer les enseignements de l'accident
de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi pour renforcer la sûreté nucléaire, la
préparation aux situations d'urgence et la protection des personnes et de l'environnement.
En effet, la demande sans cesse croissante des besoins en énergie ainsi que les problèmes
liés aux changements climatiques ont incité plusieurs Etats à lancer leurs propres
programmes électronucléaires. Ceci nécessite un renforcement constant des normes de
sûreté nucléaire.
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Sur le plan national, notre infrastructure réglementaire a été renforcée par de nouveaux
textes régissant la sûreté et la sécurité nucléaires.
Outre leurs contributions aux travaux des Comités techniques de l'AlEA sur la sûreté
radiologique (RASC), la sûreté nucléaire (NUSSC), la gestion des déchets radioactifs (WASC),
les experts algériens participent activement aux nombreuses manifestations régionales et
internationales organisées sous l'égide l'AlEA dans les domaines de la sûreté nucléaire.
Parmi les nombreuses manifestations organisées dans le cadre de la coopération avec l'AlEA,
l'on peut citer la réunion technique régionale consacrée à l'examen de l'application du Code
de Conduite sur la sûreté des réacteurs de recherche, qui s'est déroulée à Alger en
novembre 2012.
le processus de contrôle en radiothérapie a été renforcé. les données destinées au système
d'information sur la sûreté radiologique RASIMSde l'AlEA, sont en cours de réactualisation.
Dans le domaine de la sécurité nucléaire, la communauté internationale est interpelée pour
renforcer la prévention du risque potentiel du terrorisme radiologique et des actes
malveillants pouvant survenir avec les conséquences radiologiques pour le public, les biens
et l'environnement.
l'Algérie est encouragée par les progrès réalisés par l'AlEA dans ce domaine, ainsi que le
succès de la Conférence internationale sur la sécurité nucléaire de juillet dernler, couronnée
par l'adoption consensuelle de la Déclaration ministérielle. Elle se félicite, dans ce contexte,
de l'approbation par le Conseil des gouverneurs du plan d'action 2014-2017, fruit d'une
large concertation avec les Etats membres.
La coopération internationale en matière de sécurité nucléaire, sous l'égide de l'AlEA, est
essentielle. Il y a lieu de l'encourager et de la promouvoir, notamment à travers la mise en
œuvre, d'une part, des principes fondamentaux de la Convention sur la protection physique
des matières et des installations nucléaires telle qu'amendée par la Conférence des Etats
Parties en 2005 et, d'autre part, des dispositions de la Convention sur la répression des actes
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de terrorisme nucléaire et, du Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources
rad ioactives.
Certes, le principe fondamental de la protection physique stipule que la responsabilité de
mise en œuvre et de maintien d'un régime de protection physique incombe à chaque Etat.
Néanmoins, sachant que la menace concerne tous les Etats, il y a lieu d'accorder une
attention particulière à la coopération régionale et internationale dans ce domaine,
notamment par le biais de l'AlEA, pour le partage des informations et des connaissances en
matière de sécurité nucléaire.
A cet égard, nous préconisons une coopération solidaire afin que nos Etats puissent disposer
des outils et des technologies avancées pour répondre aux nouvelles exigences en matière
de sûreté et de sécurité nucléaires.
Au plan national, le volet réglementaire sur la sécurité nucléaire a été renforcé par des
textes et des procédures basés sur les instruments et autres documents pertinents de l'AlEA.
En matière de prévention et de préparation aux situations d'urgences radiologiques, nos
institutions nationales ont également renforcé leurs capacités d'intervention.
Le Centre de formation et d'appui à la sécurité nucléaire, créé récemment, nous permettra
de valoriser les capacités nationales et régionales pour répondre aux défis posés par la
problématique de la sécurité nucléaire.
Dans ce cadre, l'Algérie s'attelle également, en coopération avec l'Agence, à la préparation
du plan national intégré d'appui à la sécurité nucléaire (INSSP).
En matière de garanties, l'Algérie renouvelle son attachement au système de Vérification de
l'AlEA et à son universalisation, en tant qu'instrument efficace de non-prolifération et de
désarmement nucléaires.
La prééminence du thème de la non-prolifération dans l'agenda international, ne doit pas
occulter la nécessité de déployer encore plus d'efforts pour la mise en œuvre des
engagements convenus au plan international en matière de désarmement nucléaire.
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De même que la mise en place d'un dispositif plus rigoureux et efficace en la matière ne doit
en aucune manière éroder ou restreindre le droit inaliénable des Etats à l'accès aux utilisations
de l'énergie nucléaire à des fins pâcifiques, et ce conformément aux dispositions de l'article IV
du TNP et de l'Article 2 des Statuts de l'AlEA.
Nous espérons que le prochain rapport du Directeur général sur le Concept de garanties au
niveau de l'Etat, demandé par le Conseil des Gouverneurs lors de sa dernière session de
Septembre, prendra dûment en compte les préoccupations exprimées par les Etats
Membres ainsi que leurs demandes de clarification. Seul un rapport complet permettra aux
Etats Membres un débat exhaustif sur cette question.
L'Algérie exhorte l'AlEA à poursuivre son assistance technique aux pays en développement
afin de leur permettre de mieux s'adapter aux nouvelles normes de sûreté et de sécurité
requises ainsi qu'à leurs obligations en matière de garanties.
Je voudrais, dans ce contexte, réaffirmer la relation de confiance et de coopération
qu'entretient l'Algérie avec l'AlEA en matière de garanties, ainsi que le bon déroulement des
activités de vérification effectuées par l'Agence sur les installations nucléaires nationales,
dans le cadre de l'Accord de garanties généralisées de 1996.
Monsieur le Président,
L'Algérie reste convaincue que les questions touchant à la paix et à la sécurité
internationales doivent être résolues par la voie du dialogue et de la diplomatie. Elle suit
avec intérêt le dialogue engagé avec l'Iran dans le cadre de l'AlEA et des 5+1, dans l'espoir
que celui-ci aboutisse à une position mutuellement partagée.
La délégation algérienne exprime ses vives préoccupations quant aux capacités nucléaires
israéliennes qui constituent une menace sérieuse pour la paix et la sécurité régionales et
internationales. Elle regrette l'absence de progrès dans la mise en œuvre des garanties
intégrales de l'AlEA dans tous les Etats du Moyen-Orient, en raison du refus persistant
d'Israël d'adhérer au TNP et de soumettre toutes ses installations nucléaires au régime de
vérification de l'AI EA.
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La dernière entrave en date a été le refus de ce pays de prendre part à la Conférence prévue
en 2012 conformément aux conclusions de la Conférence d'examen TNP de 2010, devant
lancer le processus de mise en place d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-
Orient.
Aussi, l'Algérie déplore-t-elle profondément le report injustifié de cette Conférence d'une
importance capitale pour la région du Moyen-Orient. Elle exhorte les co-parrains de la
résolution 1995 et l'Organisation des Nations-Unies à agir afin de réunir, dans les meilleurs
délais, les conditions de sa tenue et de son succès.
Ma délégation tient, à cet égard, à renouveler son appui aux efforts du Facilitateur Jaako
Laajava et exprimer son appréciation à l'AlEA pour la préparation des documents sur les
modalités et les expériences relatives à la mise en place de zones exemptes d'armes
nucléaires dans le monde.
Je voudrais, enfin, terminer en renouvelant mes vœux de succès à la présente session.
Je vous remercie.
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