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LE NEVEU DE RAMEAU

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LE NEVEU DE RAMEAU

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« Je puis tout pardonner aux hommes, excepté l'injustice, l'ingratitude et l'inhumanité » (Denis Diderot)

Grand philosophe des Lumières, Denis Diderot a apporté son érudition débordante et ses qualités novatrices dans de nombreux domaines. Il s’est illustré aussi bien dans le roman, le théâtre, la critique que l’essai. Mais cet homme curieux et avide de connaissance est surtout resté dans la postérité avec la formidable entreprise de l’Encyclopédie, sur laquelle il a travaillé sans relâche pendant plus de 20 ans. Il avait la certitude que seul le savoir pouvait faire triompher la raison et ainsi faire progresser le monde.

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Du drame au critique d’art

Denis Diderot ne peut concevoir l’existence sans écrire. Aussi s’adonne-t-il au théâtre avec le Fils naturel, rédigé en 1757, mais joué seulement des années plus tard. S’ensuit dès 1758 le Père de famille. Dans ces nouvelles œuvres dramatiques, Diderot entend bien s’éloigner de la tragédie classique pour laisser place au drame domestique bourgeois. Pour lui, le public attend une représentation en accord avec son temps et, pour cela, la prose naturelle doit supplanter le vers. Mais ses réalisations ne remportent pas un franc succès. Au cours de cette période, Diderot et Rousseau, qui s’entendaient déjà de moins en moins bien, se fâchent définitivement.

Tout en assumant la lourde tâche de l’Encyclopédie (qu’on lui a confiée en 1747), Diderot fréquente les milieux savants et artistiques. Il ne peut alors s’empêcher de mettre sur papier ses ressentis et analyses face aux œuvres et ouvrages qu’il découvre sur son chemin. Ainsi, dès 1759, il publie dans la Correspondance littéraire de Grimm son premier Salon, ce qui fait de lui l’un des fondateurs de la critique d’art. De plus, en parfait esthète, Diderot accorde une grande importance à l’art dans son Encyclopédie.

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Le projet encyclopédique touchant à sa fin, Diderot peut se consacrer à d’autres formes d’écriture. Bien entendu, le repos n’est pas envisagé. Au cours des années précédentes, il avait déjà commencé la rédaction de quelques œuvres narratives importantes, sans pouvoir les achever. C’est le cas par exemple de la Religieuse, du Neveu de Rameau, ou de Jacques le Fataliste. Enfin, il a le temps de les remanier et de les terminer.

Finalement, que ses œuvres soient publiées ou non, peu lui importe. Diderot est un philosophe pour qui l’écriture est un dialogue interne qui permet de façonner ses pensées. Ainsi, il retrouve ses préoccupations sur l’origine de la vie dans le Rêve de d’Alembert (1769) et sur la morale dans Supplément au voyage de Bougainville (1772, publié en 1796).

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"La bonne religieuse est celle qui apporte dans le cloître quelque grande faute à expier."  Denis Diderot    

"Les hommes ont banni la Divinité d’entre eux ; ils l’ont reléguée dans un sanctuaire ; les murs d’un temple bornent sa vue ; elle n’existe point au-delà."  Denis Diderot    

"Oui, je le soutiens, la superstition est plus injurieuse à Dieu que l’athéisme." Denis Diderot    

"Personne n’a autant d’humeur, pas même une jolie femme qui se lève avec un bouton sur le nez, qu’un auteur menacé de survivre à sa réputation."  Denis Diderot    

"Madame unetelle est accouchée de deux enfants à la fois ; chaque père aura le sien."  Denis Diderot    

"Je prétends que c’est la sensibilité qui fait les comédiens médiocres ; l’extrême sensibilité les comédiens bornés ; le sens froid et la tête, les comédiens sublimes." Denis Diderot  

  "Sire, si vous voulez des prêtres, vous ne voulez point de philosophes, et si vous voulez des philosophes, vous ne voulez point des prêtres." Denis Diderot

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Le Neveu de Rameau ou La Satire seconde est un dialogue philosophique écrit par Denis Diderot sans doute entre 1762 et 1773. Il s'agit d'une discussion à bâtons rompus entre Moi, le narrateur, philosophe, et Lui, Jean-François Rameau, neveu du célèbre compositeur Jean-Philippe Rameau.

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La rédaction fut sans doute étalée entre 1762 et 1773 mais on sait peu de choses des circonstances qui présidèrent à cette création que Diderot cacha soigneusement. Deux raisons sont possibles à cette dissimulation :

la dimension satirique de l’ouvrage : des ennemis du parti philosophique sont cités et tournés en dérision. L’expérience de la prison et l’édition clandestine de l'Encyclopédie ont pu inciter Diderot à la discrétion.

Diderot pensait que cette œuvre était peu conventionnelle, trop hors de son temps et ne voulait la confier qu’à la postérité.

Au décès de Diderot, un exemplaire manuscrit part en Russie[4] et un ou deux autres restent en France, dans la famille du philosophe. Quinze ou vingt ans après, un Russe, qui a lu et apprécié le livre, le fait découvrir à Schiller, qui le présente à son tour à Goethe. Ce dernier, admiratif, traduit le texte en allemand et le publie en 1805. Il est traduit en français en 1821. En 1891, Georges Monval trouve par hasard, dans un lot de documents acheté chez un bouquiniste parisien, un autre exemplaire du Neveu, manuscrit et autographe de Diderot qui constitue depuis lors le texte de référence des éditions récentes.

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Le titre Tout d`abord, on croyait que

Rameau le fou était un personnage inventé. Mais après avoir fait des recherches on a constaté que ce personnage porte le nom d` une personne réelle, bien connue des Parisiens cultivés, qui était le protagoniste idéal.

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La Satyre seconde de Diderot est conçue comme une mise en scène de la tragédie de la liberté du sujet moderne. L’action autonome de LUI est détaché de la « substance éthique », la reconnaissance de valeur de la part de la communauté des hommes lui est niée. La lecture hégélienne du Neveu, dans la l’phénoménologie de l’esprit, garde sa légitimité et ses limites . Sa légitimité se teste sur ce terrain de l’expression de la conscience déchirée et par l’analyse du monde social individualisé, qui coïncident, dans l’histoire, avec l’evenement de la Révolution française. LUI exprime, par ses pantomimes et par un « industrie organique » vide de la représentation de soi, le syllogisme révolutionnaire de la conscience morale : la société féodale, avec ses lois, ses contraintes etc. « est bonne à noyer ».

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On propose, ensuite, « dix thèses » sur le Neveu, dix trajets de lecture qui forment le système historico herméneutique révolutionnaire du texte, tournant autour d’un centre commun : comment un « je », un « lui », se transforme-t-il en « nous » ? Cette forme satyrique de tragédie de la liberté a une histoire et deux sources littéraires : le roman picaresque et la Commedia dell’arte dont on expose les concepts-clé, philosophiques, qui les animent. Le roman de jeu qu’est le Neveu ouvre sur des considérations touchant au « renversement » de la conscience noble, antagoniste de LUI, à l’époque révolutionnaire, chez Hegel lecteur de Jacques le fataliste et son maître .

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Le neveu de Rameau est à la fois artiste, philosophe, fantastique et cynique. Comparé au « Neveu », le philosophe incarne lui la réflexion. Il a surtout pour but de donner la réplique au Neveu. Rameau réfute les valeurs morales imposées par la société : vertu, amitié. Il pense qu'il faut être immoral pour pouvoir réussir. Le philosophe tente de le persuader que l'honnêteté seule peut rendre heureux. Les deux hommes discutent ainsi dans un café du Palais-Royal. Ils se demandent à quelle personne il faut ressembler pour devenir le citoyen idéal.

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Les intervenantsMoi est à la fois un intervenant du dialogue et le

narrateur qui relate l'entrevue. C'est Rameau, quand il apparaît qui l'interpelle comme philosophe : « Ah, vous voilà, monsieur le philosophe ! ». Moi joue surtout un rôle maieutique : il fait parler Rameau, le pousse à approfondir ses réflexions et recentre par moment la conversation. Il semble regarder Rameau avec indulgence ou amusement mais c’est néanmoins Lui qui impose sa vision immorale mais cynique de la vérité.

Lui est clairement identifié à Jean-François Rameau, neveu du célèbre compositeur Jean-Philippe Rameau[1]. Dans sa brève introduction à l’entretien, Moi le présente comme un original, excentrique et extravagant, amoral, provocateur, rempli de contradictions, « composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison ». Il présente surtout une vision matérialiste et cynique de la vie.

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En fait, Lui et Moi sont surtout allégoriques et le dialogue est surtout celui de Diderot avec lui-même et plus exactement entre deux facettes inconciliables de ses considérations morales. Plus généralement encore, le Neveu de Rameau manifeste l'écart entre la réflexion philosophique et la réalité quotidienne.

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RAMEAU

Paris, avril 1761… Jean-François Rameau, « un composé dehauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison », neveu

ducélèbre musicien Jean-Philippe Rameau, vient de se faire

chasser dechez les Bertin-Hus : couple de parvenus qui entretient une

sorte decour du roi Pétaud, asile d’une clique de parasites et de

ratés detoute espèce.

Personnage extravagant et pathétique tirant de l’échec de son propre

entremetteur,quémandeur sans vergogne, plaisantin sans conséquence

mais moraliste profond, Rameau incarne l’individualisme à l’état pur.

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Son anarchisme fait place nette : bienséance, vertu, famille, patrie,

vérité, identité même du moi, sont autant de châteaux de cartes qui

s’écroulent sous les coups de boutoir qu’il inflige aux idées reçues.

Comme chez tout bouffon de haute lignée, lucidité et folie se

côtoient en permanence…

… « Ô fou, archi fou ! Comment se fait-il que dans ta mauvaise

tête il se trouve des idées si justes, pêle-mêle avec autant

d ‘extravagances ».

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MISE EN SCENE

L’adaptation (réalisée par les deux comédiens) et la mise en scène de

Gérard Abéla s’appliquent à faire de cette magistrale confrontation entre

« Moi » et « Lui » un véritable échange théâtral. Bien-sûr, la dynamique et

l’intérêt de l’intrigue s’appuient toujours sur l’histoire et les péripéties

existentielles de ce personnage extravagant et haut en couleur qu’est

Rameau, mais le débat philosophique présente bien deux points de vues

solidement incarnés par deux personnages aux visions antagonistes et

probablement irréconciliables.

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le dialogue moyen d'expression privilégié du débat 1)structure -favorise la confrontation des idées et des points de vues-opposition LUI(un seule homme au monde ne fait pas de la pantomime=le Roi)/MOI(le Roi aussi fait de la pantomime)-le récit narratif pressent entre les répliques romps la monotonie du dialogue 2) Les répliques des 2 interlocuteurs permettent de présenter leurs arguments de manière organisé

II la pantomime moyen pour le neveu de critiquer a couvert les défauts de la société dans laquelle il vit 1)langage du corps pour le neveu le langage oral est moins important que le langage du corps il répond ici a son goût pour les jeux de rôles ponctuation découpe le texte en gestes sans cesse modifiés 2)ton humoristique(jeux de mots ,exagérations)différents sens du mot « positions »caricature du aux rythmes et exagérations 3)attaques contre :-l'hypocrisie religieuse l'hypocrisie, politique dissimulations des gens le neveu fait preuve de cynisme

III Le rapport de force LUI/MOI 1)Moi adopte le point de vue de Lui moi épouse le regard sévère du neveu sur la société de son temps Il n'est plus choqué par les attitudes de LUI mais les adopte. Il ressent toujours de l'admiration pour Lui 2)Moi va même plus loin dans la critique que Lui il étend la critique de LUI au monde et au ROI conclusion basique +faire le lien avec

Jacques le fataliste

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RéalismePour illustrer son propos, ajouter du réalisme à

la scène - trait courant dans les fictions de Diderot -, régler ses comptes ou introduire de l'humour ou une digression, Diderot évoque des personnages, des œuvres ou des événements de son temps et égratigne quelques-uns de ses adversaires[3]. Ces évocations comptent parmi les rares indices qui permettent de dater la rédaction du dialogue.

La querelle des BouffonsOn ne peut parler de Neveu de Rameau sans

évoquer la querelle des bouffons qui met en opposition le parti du Roi (conduit par Rameau) et le parti de la Reine (sous l'égide de Rousseau). Le parti du Roi luttait contre l'italianisation de la musique classique française.

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1. Un roman philosophique

Le sujet du roman porte sur les questions essentielles de l’exis-

tence : qu’est-ce que le Bien et le Mal ? Comment éduquer un

enfant ? Quels sont les rapports de l’individu et de la société ?

2. Un roman sur la création artistique

Quelle est la fonction de l’art ? Comment devient-on un génie ?

-la musique française et de la musique italienne, un débat s’engage.

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3. Un roman satirique

Diderot dépeint souvent férocement le milieu des financiers, des

comédiennes et des écrivains. Il attaque aussi violemment le clan dévot

et tous ceux qui ont tenté d’entraver la publication de l’Encyclopédie.

4. Une forme littéraire originale

Diderot sous-titre le Neveu de Rameau « Satire seconde ». Pris dans

son sens premier et ancien, le mot « satire » désigne toute œuvre dispa-

rate, sans unité d’ensemble. Plus traditionnellement, le mot qualifie tout

écrit qui ridiculise les mœurs d’une époque. Le Neveu de Rameau est

une « satire » selon ces deux sens.