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DENSITÉ, IRRIGATION et FERTILISATION de la TOMATE en TUNNEL Présentation en deux parties : 1- Résultats du projet INNOVBIO sur la densité 2 - Commentaires personnels sur lirrigation et la fertilité Richard Favreau, producteur maraîcher Ferme Val-aux-Vents, Saint-Valérien (Bas-Saint-Laurent) Présentation à la Journée sur le maraîchage diversifié sous abris et en plein champ Québec, le 27 janvier 2015

Densité, irrigation et fertilisation de la tomate en tunnel · 2015. 2. 11. · DENSITÉ, IRRIGATION et FERTILISATION de la TOMATE en TUNNEL Présentation en deux parties : 1- Résultats

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  • DENSITÉ, IRRIGATION et FERTILISATION

    de la TOMATE en TUNNEL

    Présentation en deux parties :

    1- Résultats du projet INNOVBIO sur la densité

    2 - Commentaires personnels sur l’irrigation et la fertilité

    Richard Favreau, producteur maraîcher

    Ferme Val-aux-Vents,

    Saint-Valérien (Bas-Saint-Laurent)

    Présentation à la Journée sur le maraîchage diversifié

    sous abris et en plein champ

    Québec, le 27 janvier 2015

  • Préambule – Les projets pour un producteur

    • 6 ans de projets divers

    • Activité exigeante

    • Protocoles et prises de mesures

    • Tester des hypothèses, des intuitions

    • Plaisir d’échanger – chercheurs et

    producteurs

    • Permet de développer son style personnel

  • PARTIE I

    Essais de densités

    pour la tomate indéterminée

    en tunnel individuel sous régie biologique (12-INNO1-03)

    Ce projet (12-inno1-03) a été réalisé par Avenue BIO de l’Est, grâce à une aide financière du Programme INNOVBIO du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.

    PARTICIPANTS Gilles Turcotte agr., Agrisys consultants (supervision)

    Donald Dubé et Laurence Fischer (Ferme du Vert Mouton)

    Richard Favreau et Monique Michaud (Ferme Val-aux-Vents)

    Collaboration de Christiane Cossette, dta MAPAQ BSL (suivi)

    Merci à Christine Villeneuve (lien avec groupe de travail / abris non chauffés)

    ainsi qu’à Daniel Bergeron (visite et avis sur l’irrigation)

  • Pourquoi étudier la densité ?

    Tunnels avantageux mais à optimiser (financement, espace,

    rotation) Quelle est la meilleure densité ?

    Plus de plants = + rendement ?

    + intrants et de travail ?

    + bénéfices ?

    Impact de la densité sur la qualité ? (calibre, rejets,

    BRIX)

    Le projet :

    Comparaison de deux densités obtenues par

    le resserrement de l’espacement sur le rang (18 et 24 pouces)

    18 po vs 24 po = 33 % de plants de plus

  • 2 ans (2013 et 2014)

    2 fermes (Val-aux-Vents et Vert Mouton)

    Tunnels type Ovaltech 25 et 27 pi large

    Type Beef, deux têtes sur ficelles de 7 pieds

    Interlignes à 45 po et 60-54 po selon les fermes

    Dispositif 4 réplicats de 5 plants par

    traitement, par ferme et par année

    Mesures :

    • Rendement (kg et nombre)

    • Qualité (rejets, calibre, taux de sucres)

    • Précocité

    • Intrants et travail relié à la densité

    Grandes lignes

  • Suivi des cultures

    Interligne 45 pouces (2014)

    Interligne 54 pouces (2014)

    Fertilisation : programme de fertilisation, analyses standard avant-après, suivi CE

    méthode 2:1 et lysimètres à succion (SSAT).

    Irrigation : Tensiomètres.

    Température de l’air et du sol (Hobo).

    Suivi de la croissance : rapports hebdomadaires à Gilles Turcotte et visite

    annuelle (début juillet).

    S’assurer qu’une densité ne soit pas

    avantagée par rapport à l’autre.

    Observer les conditions de production.

  • Aucun effet : date du premier fruit mûr, rendement 2 premières

    récoltes,

    rejets,

    taux de sucres (BRIX).

    Ferme A

    24

    18

    Espacement

    2013 2014

    Année

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

    Re

    nd

    em

    en

    t a

    u m

    ètr

    e c

    arr

    é (

    kg

    )

    Ferme B

    2418

    Espacement

    2013 2014

    Année

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

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    arr

    é (

    kg

    )

    Forte densité (18 po) :

    Plus de rendement au mètre carré : kg et nb de fruits)

    Calibre légèrement moins gros (- 3 à -7 %)

    Plus de rendement hâtif (cumul 3 premières récoltes, kg/m2)

    .

    Attention !

    Les rendements moins élevés de la ferme A (gauche) sont dus principalement à

    un interligne plus grand et à une plantation plus tardive.

    Effets significatifs 4 fermes années

    Rendement kg au mètre carré

    Les

    résultats

    (même tendance chaque ferme année)

  • Deux années aux conditions différentes

    2013 :

    Transplants de petit calibre (7 feuilles)

    Climat frais et peu ensoleillé

    2014 :

    Transplants de meilleur calibre (9-10 feuilles)

    Climat très chaud et surtout très ensoleillé

    2014 vs 2013 :

    Moins de fluctuations d’un jour à l’autre

    (Dents de scie moins serrées)

    Température de l'air

    Ferme B - 2014

    -5

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    45

    20

    14

    -05

    -23

    20

    14

    -05

    -30

    20

    14

    -06

    -06

    20

    14

    -06

    -13

    20

    14

    -06

    -20

    20

    14

    -06

    -27

    20

    14

    -07

    -04

    20

    14

    -07

    -11

    20

    14

    -07

    -18

    20

    14

    -07

    -25

    20

    14

    -08

    -01

    20

    14

    -08

    -08

    20

    14

    -08

    -15

    20

    14

    -08

    -22

    20

    14

    -08

    -29

    20

    14

    -09

    -05

    20

    14

    -09

    -12

    20

    14

    -09

    -19

    20

    14

    -09

    -26

    20

    14

    -10

    -03

    Ce

    lsiu

    s

    Max Min Moy

    Température de l'air

    Ferme B - 2013

    -5

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    45

    2013-0

    5-2

    3

    2013-0

    5-3

    0

    2013-0

    6-0

    6

    2013-0

    6-1

    3

    2013-0

    6-2

    0

    2013-0

    6-2

    7

    2013-0

    7-0

    4

    2013-0

    7-1

    1

    2013-0

    7-1

    8

    2013-0

    7-2

    5

    2013-0

    8-0

    1

    2013-0

    8-0

    8

    2013-0

    8-1

    5

    2013-0

    8-2

    2

    2013-0

    8-2

    9

    2013-0

    9-0

    5

    2013-0

    9-1

    2

    2013-0

    9-1

    9

    2013-0

    9-2

    6

    2013-1

    0-0

    3

    Ce

    lsiu

    s

    Max. Min. Moy.

  • Des effets différents selon les années !

    Effet de la densité plus important

    en 2013 (20 %) qu’en 2014 (4 %)

    Forte densité 18 po :

    - Plafonnement (légère augmentation)

    - Effet de compétition limitant

    Faible densité 24 po :

    - Forte augmentation

    - Les bonnes conditions de 2014 ont permis aux plants à basse densité d’exprimer leur potentiel et ils n’ont pas été freinés par la compétition.

    Évolution 2013-2014

    du rendement au mètre carré pour chaque

    densité (18 et 24) et chaque ferme (A et B)

    0,0

    2,0

    4,0

    6,0

    8,0

    10,0

    12,0

    14,0

    16,0

    2013 2014

    Kg

    au

    tre

    ca

    rré

    A24 A18 B24 B18

  • CONCLUSION

    Les avantages économiques à bien

    considérer

    Deux années : deux conditions de production

    La haute densité (33 % de plants de plus) donne :

    2013 (défavorable) : 18,3 % et 21,6 % de rendement kg/m2 de plus

    3,89 $ à 5,56 $/m2 de bénéfice de plus La forte densité est alors avantageuse !

    2014 (favorable) : 3,6 % et 4,1 % de rendement kg/m2 de plus

    Bénéfice de 0,07 $/m2 et perte de – 1,58 $/m2

    La haute densité perd alors son avantage !

    (match nul dans une ferme et coûts excédant les revenus dans l’autre)

    À vous de choisir !

  • Partie II

    Commentaires personnels sur l’irrigation

    et la fertilisation

    …quelques exemples d’adaptations personnelles …

    Mon approche qui en résulte est un mélange de science … et d’intuition.

    …ce que je crois en comprendre…

    Plusieurs mesures et observations

  • Irrigation

    2- 3 lignes d’irrigation par planche

    pour bien humecter toute la largeur de l’horizon des racines

    sans faire d’inondation dans le sous-sol. (1 cycle/jour)

    L’irrigation est essentielle en tunnel :

    Val-aux-Vents, bon loam, mais mince (< 60 cm).

    Habitude d’interligne étroit (peu de terrain) : fortes densités

    Importance que tout le sol fonctionne.

    Plus de sol en activité bio, plus de fertilité.

    Pas d’eau, pas d’activité biologique.

    On doit donc arroser le sol et non la plante !

  • Irrigation … et aération

    En sol poreux, les tensios à 5-6 po surestimaient les besoins en eau.

    Risque de noyer le sous-sol même avec mon système à 2-3 lignes par planche.

    Solution personnelle : Tensiomètre plus profond 25 cm. J’irrigue jusqu’à 4-5 cb. J’ajuste la durée pour que l’aiguille du tensiomètre décolle un peu en fin de journée à cette profondeur.

    Je suis sûr que c’est bien ressuyé plus haut.

    L’air est aussi important que l’eau !

    On peut jeûner un mois, ne pas boire durant 2 jours, mais on ne peut pas

    s’arrêter de respirer plus de 2 minutes. (Denis La France).

    J’aime bien voir les racines de tomates bien peupler le sol sous mes allées

    d’entre-rangs. Tout mon sol est au travail. C’est à vérifier (profils).

    Tensiomètres acquis pour contrôler la pourriture apicale

    Conçus pour l’eau, vite utilisés pour l’air (ressuyage régulier)

  • Profils

    d’enracinement

    Sous les plants…

    …aussi sous les allées !

  • Autres applications des tensiomètres

    Tensiomètres = Sécurité

    Moduler selon la température (To, Soleil)

    Profiter des jours nuageux pour un ressuyage profond

    Réduire beaucoup l’irrigation en fin de saison.

    (Je laisse alors grimper à 15-20 cb avant d’arroser, en toute sécurité.)

    Moins d’eau superflue…

    … moins de condensation, moins de botrytis !

    Moins d’eau superflue, meilleurs fruits !

    L’utilisation d’outils de mesure n’empêche

    donc pas de donner une touche personnelle.

  • Fertilisation

    Suivi de fertilité avec Gilles Turcotte durant 4 ans.

    Observations :

    Pattern régulier d’évolution de la fertilité (CE = azote disponible)

    0-Fertilisation et plantation

    1-Minéralisation > consommation

    2- Pic puis Boom de vigueur

    3- Consommation > minéralisation

    4- Complément

    5- Stabilité (récolte à fin de saison)

    SSAT

    Valeurs de la conductivité électrique

    selon les traitements T18 et T24

    Ferme B - 2014

    0

    200

    400

    600

    800

    1000

    1200

    1400

    20

    14

    -06

    -14

    20

    14

    -06

    -18

    20

    14

    -06

    -22

    20

    14

    -06

    -26

    20

    14

    -06

    -30

    20

    14

    -07

    -04

    20

    14

    -07

    -08

    20

    14

    -07

    -12

    20

    14

    -07

    -16

    20

    14

    -07

    -20

    20

    14

    -07

    -24

    20

    14

    -07

    -28

    20

    14

    -08

    -01

    CE

    S)

    t18-1 t18-2 118-3 118-4 Moy T18

    t24-1 t24-2 t24-3 124-4 Moy T24

  • Fertilisation en 2 temps :

    1ière dose modérée - ne pas nourrir trop le boom 2e dose pour le moment où la demande est plus forte

    Savoir anticiper : Délai action réponse engrais solide : 10 jours (si C/N bas)

    2e complément 10 jours avant le début de l’intense nouaison

    Comment prévoir ? Historique des mesures (CE)

    Corréler avec le développement des plants .

    • Bons rendements (10-15 kg/m2), même si CE basse (0,5-

    0,8). http://www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/Rapport_Pr

    ojet_10_INNO_14_20120326.pdf

    • Sur 6 ans, les meilleurs rendements ne sont pas corrélés

    avec les plus fortes doses d’azote. (Idem étude CÉTAB+, 2014)

    • Le boom est souvent difficile à gérer si les plants sont

    végétatifs.

    Observations (suite):

    http://www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/Rapport_Projet_10_INNO_14_20120326.pdfhttp://www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/Rapport_Projet_10_INNO_14_20120326.pdf

  • Avenue de développement pour le suivi de la fertilité,

    le lysimètre à succion (SSAT)

    Méthode 2:1 Méthode un peu laborieuse

    Trous, échantillons, mélange, attente, etc. Quand une mesure prend du temps, elle risque de prendre le

    bord.

    -------------------------------------------------------------------

    SSAT Méthode potentiellement simple et rapide

    Essais 2013 et 2014 (projet densité) :

    - Ajustements nécessaires, puis bonne réponse

    Attention !

    1 SSAT = 1 point d’échantillonnage.

    Cela en prend plusieurs.

    8 SSAT = 30 minutes par semaine.

    Un bon investissement pour bâtir un historique.

    Essais à faire pour valider :

    Types de céramique

    Profondeurs différentes

    Corrélations diverses CE labo et CE 2:1

    Grille d’interprétation

  • Pour terminer et enchaîner

    • La fertilisation et l’irrigation, c’est important.

    • Besoin d’adapter à sa situation

    • Aussi importants et permettant un style personnel :

    Conduite des plants

    Suivi de l’équilibre génératif-végétatif

    • Aussi, le producteur-trice a un intérêt à développer un genre d’équilibre entre l’intuition et les prises de données. Les deux s’alimentent mutuellement.

    Merci !

  • Remerciements

    Merci pour tous les échanges et conseils durant les divers projets :

    Daniel Bergeron,

    Christiane Cossette,

    Jacques Painchaud,

    Gilles Turcotte,

    Christine Villeneuve et

    Anne Weil.

    Bonne saison!

    Merci à Monique Michaud pour l’édition et la mise en page !