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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES FILIERE DE FRANCAIS __________________ Mémoire présenté pour l’obtention du Diplôme de Magister Option : Sciences du langage ETUDE DES PROCEDES ARGUMENTATIFS DU DISCOURS ECRIT DANS UNE APPROCHE DE LA GRAMMAIRE TEXTUELLE Sous la direction de : Présenté et soutenu par : Pr. BENSALAH Bachir HADJ ATTOU Fatima Zohra Membres du jury Président: Pr. ABDELHAMID Samir Université de Batna Rapporteur: Pr. BENSALAH Bachir Université de Biskra Examinateur: Pr. MANAA Gaouaou Université de Batna Examinateur: M C. KHENNOUR Salah Université de Ouargla Année Universitaire 2014-2015

DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES … fileoption : sciences du langage etude des procedes argumentatifs du discours ecrit dans une approche de la grammaire textuelle

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA

    FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES

    DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES

    FILIERE DE FRANCAIS

    __________________

    Mmoire prsent pour lobtention du Diplme de Magister

    Option : Sciences du langage

    ETUDE DES PROCEDES

    ARGUMENTATIFS DU DISCOURS ECRIT

    DANS UNE APPROCHE DE LA GRAMMAIRE

    TEXTUELLE

    Sous la direction de : Prsent et soutenu par :

    Pr. BENSALAH Bachir HADJ ATTOU Fatima Zohra

    Membres du jury

    Prsident: Pr. ABDELHAMID Samir Universit de Batna

    Rapporteur: Pr. BENSALAH Bachir Universit de Biskra

    Examinateur: Pr. MANAA Gaouaou Universit de Batna

    Examinateur: M C. KHENNOUR Salah Universit de Ouargla

    Anne Universitaire 2014-2015

  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA

    FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES

    DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES

    FILIERE DE FRANCAIS

    __________________

    Mmoire prsent pour lobtention du Diplme de Magister

    Option : Sciences du langage

    ETUDE DES PROCEDES

    ARGUMENTATIFS DU DISCOURS ECRIT

    DANS UNE APPROCHE DE LA GRAMMAIRE

    TEXTUELLE

    Sous la direction de : Prsent et soutenu par :

    Pr. BENSALAH Bachir HADJ ATTOU Fatima Zohra

    Membres du jury

    Prsident: Pr. ABDELHAMID Samir Universit de Batna

    Rapporteur: Pr. BENSALAH Bachir Universit de Biskra

    Examinateur: Pr. MANAA Gaouaou Universit de Batna

    Examinateur: M C. KHENNOUR Salah Universit de Ouargla

    Anne Universitaire 2014-2015

  • Je ddie ce modeste mmoire :

    A ma mre, pour lducation quelle ma donne avec dvouement afin que je puisse

    raliser ma recherche dans les meilleurs conditions et de forger une carrire

    socioprofessionnelle.

    A la mmoire de ma grand-mre qui restera un modle dans ma vie.

    A mon mari qui a t comprhensif durant toutes ces annes de travail.

    A ma nice Wahiba et mes enfants Mira, Yacine et Akram Youcef qui jexprime ma

    profonde reconnaissance pour leurs encouragements.

    A toute ma famille Hadj Attou,

    A mon frre Brahim.S,

    A ceux qui maiment.

  • Le travail expos a t effectu au sein du dpartement de franais, facult des

    lettres et des langues, de luniversit Mohamed Khider de Biskra.

    Je tiens exprimer ma profonde gratitude au Professeur Bachir Bensalah, de

    luniversit de Biskra, pour son aide, ses conseils et son encouragement.

    Je suis trs reconnaissante au Professeur Abdelhamid Samir, de luniversit de

    Batna, pour lhonneur quil me fait de prsider le jury de soutenance de ce mmoire.

    Je tiens remercie vivement le Professeur Manaa Gaouaou, de luniversit de

    Batna et le Matre de confrence Khennour Salah de luniversit de Ouargla

    davoir accept de juger ce travail et den tre examinateurs.

    Je tiens adresser, en particulier, mes vifs remerciements tous les enseignants

    qui ont contribu ma formation en premire anne de magistre

  • LE SOMMAIRE

    INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................................................................... 01

    PREMIER CHAPITRE

    GRAMMAIRE TEXTUELLE : Elments de Dfinition

    INTRODUCTION................................................................................ 04

    I. HISTOIRE ET CONCEPTION DES GRAMMAIRES ...... 04

    1. La grammaire traditionnelle. 06

    2. La grammaire descriptive/ prescriptive......... 06

    3. La grammaire compare............................................................................................................................. 06

    4. La grammaire gnrale .................................................................................................. 07

    5. La grammaire des fautes............................................................................................ 07

    6. La grammaire et la linguistique.. linguistique.....................................................................................

    07

    II. GRAMMAIRE ET THEORIES LINGUISTIQUES.. 08

    III. ENTRE GRAMMAIRE ET GRAMMAIRES: NUANCES TERMINOLOGIQUES 10

    IV. HISTOIRE ET OBJET DE LA GRAMMAIRE TEXTUELLE 10

    1. Histoire de la grammaire textuelle..................................................................................................................................... 10

    2. Objet de la grammaire textuelle................................................................................................................ 11

    V. GRAMMAIRE TEXTUELLE ET DISCIPLINES VOISINES................................ 12

    1. La grammaire textuelle et la linguistique textuelle 12

    2. La grammaire textuelle et la smantique............................................................................ 12

    3. La grammaire textuelle et la syntaxe ................................................................ 13

    4. La grammaire textuelle et la linguistique.................................................................................. 14

    5. La grammaire textuelle et lanalyse du discours. 14

    VI. COHESION ET COHERENCE 15

    1. Cohsion.......................................................................................................................................................... 15

    1.1. lment de dfinition...................................................................................................................................... 15

    1.2. Mcanisme de cohsion 16

    1.2.1. Les anaphores 16

    1.2.2. Les connecteurs....................................................................................................................................... 17

    1. Dfinition et rles des connecteurs 17

    2. Classement des connecteurs................................................................................................................. 18

    2. Cohrence..................................................................................... 19

  • 2.1. lment de dfinition.... 19

    2.2. Les composantes de la cohrence : continuit et progression......................................................... 20

    CONCLUSION. 23

    DEUXIEME CHAPITRE

    LE DISCOURS ECRIT : Le Texte

    INTRODUCTION. 24

    I. POLYSEMIE DU TERME DISCOURS . 24

    II. APERCU SUR LES ORIGINES DU TEXTE. 26

    III. DISCOURS ECRIT/ TEXTE: PROBLEME DE DEFINITION.................................... 27

    1. Le texte en littrature.. 27

    2. Le problme de lcrit et de loral.. 28

    3. Le texte en philologie 29

    4. La notion de texte en linguistique.... 29

    4.1. Le texte comme corpus.. 29

    4.2. Le texte et la phrase.. 29

    IV. CLASSEMENT DES TEXTES... 31

    1. Problme type et prototype... 31

    2. Problme type et genre.. 32

    3. Type et typologie textuelle 33

    4. Modle de typologie :vision de Werlich.E. 33

    V. BREF APERCU SUR LARGUMENTATION. 34

    1. Les enjeux de largumentation... 36

    2. les formes de largumentation 37

    3. Les fonctions de largumentation 37

    4. Le but de largumentation.. 38

    5. La vise argumentative. 38

    VI. CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU TEXTE ARGUMENTATIF.. 39

    1. Le thme et la thse ... 39

    2. Largument : lment de dfinition... 40

    2.1. Les types darguments .. 40

    2.2. La valorisation des arguments 40

  • 3. La cohsion et la cohrence.. 41

    4. Le systme dnonciation... 41

    5. Le plan.. 42

    CONCLUSION. 43

    TROISIEME CHAPITRE

    Les procds argumentatifs dans la grammaire textuelle applique

    INTRODUCTION. 44

    I. DESCRIPTION DU CORPUS : LES TEXTES 44

    II. PROCEDES : APERCU TERMINOLOGIQUE.. 45

    III. ANALYSE DANS LA GRAMMAIRE TEXTUELLE 46

    1. Le premier moment : la lecture.. 46

    2. Le deuxime moment : lidentification des lments paratextuels.. 48

    3. Le troisime moment : lanalyse des textes... 51

    3.1. Lopration de segmentation textuelle.. 51

    3.2. La structure des textes argumentatifs. 55

    3.2.1. Lintroduction : la problmatique et la thse ... 55

    3.2.2. Le dveloppement : la prsentation et le classement des arguments 55

    3.2.3. La conclusion.. 55

    3.3. Les types darguments.. 61

    3.4. Les procds d'tayage. 63

    3.5. Le plan du discours crit argumentatif. 64

    3.6. Le classement des textes. ................................................................. 68

    3.7. La cohrence textuelle : la dmarche de Charolles.M....................................... 69

    3.7.1. La progression thmatique 69

    3.7.2. Les liens logiques 70

    3.7.3. Les reprises............................................................................ 72

    3.7.4. La non-contradiction................................................................ 75

    3.8. Les stratgies argumentatives 75

    3.9. Les fonctions et les formes de largumentation........................................... 77

    IV. APPROCHE ENONCIATIVE DU SENS..................................................................................... 77

    1. La situation dnonciation. ... 80

  • 2. Les indices de personnes.. 82

    3. Les indices spatiaux.. 83

    4. Les indices temporels.. 84

    5. Les modalits de phrases. 85

    6. Lexpression dopinion. 87

    CONCLUSION. 87

    CONCLUSION GENERALE... 89

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 92

    ANNEXE. 95

  • LISTE DES ABREVIATIONS

    adj : ladjectif

    A.D : Lanalyse du discours

    Arg : largument

    comp : le complment

    dt. poss : le dterminant possessif

    dt : le dterminant

    G : la grammaire

    G.T : la grammaire textuelle

    L.T : la linguistique textuelle

    pron.pers : le pronom personnel

    pron.rel : le pronom relatif

    pron : le pronom

    pron. dm : le pronom dmonstratif

    Rh/rh : le rhme

    Th : le thme

  • Pour mieux comprendre et satisfaire ses besoins langagiers que ce soit de la vie

    quotidienne ou de la vie scientifique dans nimporte quel domaine, nous pensons

    que tout lecteur quelque soient son niveau, son ge, ses orientations devrait

    emprunter la voie de la lecture pour comprendre ce quil transmet et ce quil reoit.

    Cette activit qui se dfinit gnralement comme une opration complexe, ne se

    rduit pas un simple dchiffrement des sons et des lettres, mais plutt elle

    ncessite un grand processus compos de diffrentes oprations de codage et de

    dcodage. Cest pourquoi, beaucoup de spcialistes se sont mis daccord pour que

    la comprhension de lcrit se dfinit comme la mise en uvre de la capacit

    dinterprter la signification dun document scriptural en y identifiant les units et

    les structures distinctives et significatives statut lexico-smantique et

    grammatical par le biais des procds qui ont t abords dans les approches des

    sciences du langage do : la grammaire textuelle.

    Aussi, le long parcours et le progrs qua connu la grammaire textuelle a

    souvent permis aux chercheurs de prendre en considration le rle des procds

    dans la comprhension des supports. La grammaire textuelle pourrait alors tre un

    auxiliaire de fonctionnement de la langue, de lorganisation structurale et de la

    cohrence textuelle. Cest dans ce contexte que nous nous interrogerons sur la

    manire avec laquelle la grammaire textuelle effectue sa procdure pour analyser

    les textes.

    Dans cette acception, la problmatique que nous pouvons formuler pour la

    prsente recherche tourne autour des procds travers lesquels les savoirs de la

    grammaire textuelle participent donner du sens aux textes. Autrement dit,

    comment pouvons-nous organiser, catgoriser, analyser et manipuler les diffrents

    procds argumentatifs du discours crit pour aboutir une meilleure

    comprhension. Lenjeu est donc multiple et ncessite la fois une stratgie

  • dtude et une vision danalyse plus courante. Cest pourquoi, et afin de pouvoir

    proposer des supports adquats la problmatique du prsent travail, nous

    formulons les hypothses suivantes :

    1. Les savoirs de la grammaire textuelle sont des moyens danalyse des textes

    argumentatifs dune thse pour la comprhension du sens.

    2. Les procds argumentatifs sont des outils dapplication qui contribuent

    aux sens des textes argumentatifs dune thse.

    3. Le texte argumentatif est une configuration, un chantillon analysable

    selon les concepts de la grammaire textuelle ainsi que ceux de

    lnonciation.

    Quant aux objectifs et aux motivations qui gravitent autour de cette recherche,

    il serait au pralable de noter quil sagit un objectif global qui met en

    considration la mise en uvre des procds argumentatifs en vu dexploiter la

    dimension de la cohsion et de la cohrence textuelle. Par ailleurs, lanalyse est

    motive par la curiosit dapprofondir lespace textuel dans le champ de la

    grammaire textuelle qui sajoutera ltude nonciative. Cette optique ouvre les

    horizons des sciences du langage pour donner une vision cohrente des procds

    argumentatifs. Cette tude peut galement tre un appui avec lequel peut se

    dvoiler la configuration textuelle pour dcouvrir la cohrence des textes.

    En ce qui concerne le corpus choisi pour la prsente recherche, nous avons opt

    pour le texte argumentatif car il occupe une place prpondrante au sein des

    sciences du langage et en particulier en grammaire textuelle, dans la mesure o il

    est lobjet de proccupation primordiale et de recherche. Le texte argumentatif

    tant concret et empirique la fois, il est aussi considr comme la chane

    linguistique parle ou crite, et est omniprsent dans tous types de textes. Il fait

  • appel la logique, au raisonnement, la rflexion, la progression, lloquence

    et la cohrence.

    Sur le pilier de ces objectifs, la prsente recherche consiste adapter deux

    principales dmarches. La premire est descriptive, et porte sur la description des

    diffrents concepts de chercheurs dans le domaine de la grammaire textuelle. La

    seconde repose sur une approche analytique, qui porte sur lanalyse des procds

    argumentatifs travers un ensemble de textes pour tablir des relations existantes

    entre les units linguistiques vers une apprhension textuelle.

    Pour ce faire, nous utiliserons comme support danalyse un ensemble de textes

    issus du site khouassweb et des sujets dexamens du secondaire, relatifs aux

    fondements thoriques de la grammaire textuelle. Notre public est un lecteur qui

    possde des comptences, des connaissances culturelles et linguistiques, un lycen,

    un universitaire, titre dexemple.

    Notre mmoire est scind en trois chapitres. Le premier est consacr un tat

    de connaissances se rapportant des gnralits sur la grammaire et les lments

    thoriques de la cohsion et de la cohrence. Le second consiste en la description

    de la notion de texte, en particulier largumentatif, de son classement et de ses

    caractristiques. Enfin, le troisime est relatif ltude des procds argumentatifs

    relatifs au corpus avec lutilisation des concepts abords dans les chapitres

    prcdents ; ainsi ceux de lapproche nonciative. Ces concepts forment en effet

    les points lmentaires, permettant ltude des procds argumentatifs travers les

    textes.

    Cette tude se voit importante dans la mesure o elle dcortique lunit de texte

    et son mcanisme structural grce aux procds argumentatifs pour mettre en

    vidence la prsence dune notion nomme : cohsion et cohrence. La complexit

  • du texte fait de lui un objet riche, exploitable et structur ce qui rend sa dimension

    en perptuelle recherche dans les sciences du langage.

  • Introduction

    Le discours crit est troitement li une texture qui aborde un mcanisme

    danalyse afin de lui donner un sens. Il est indispensable toute tape dun lecteur

    ou dun chercheur en linguistique. La naissance de la grammaire textuelle et ses

    contraintes avec dautres disciplines se donne pour objet de mieux lucider

    lanalyse des textes. Cest dire le mcanisme avec lequel les phrases sunissent et

    sorganisent pour constituer un texte structur. En G.T, il ya deux concepts

    fondamentaux qui servent de paramtres pour distinguer les lments constituants

    le texte, ce sont la cohsion et la cohrence.

    Dans ce chapitre, notre but est dclaircir quelques notions fondamentales de ce

    champ de connaissance. Pour ce faire, nous dcrirons fragment par fragment le

    cheminement de la grammaire vers la grammaire textuelle ainsi que sa relation

    avec dautres disciplines.

    I. HISTOIRE ET CONCEPTION DES GRAMMAIRES

    Etymologiquement, le terme grammaire issu du grec grammatik , de

    gramma , qui veut dire lettre . Sa naissance date des XVIe et XVIIe sicles

    do la proccupation denseigner la valeur des langues ntait que des adaptations

    faites sur le latin. De ce fait, le dveloppement viendra de la grammaire de Port-

    Royal, rdige par Lancelot C. et Arnauld A. Ils tentent dappliquer la logique

    ltude de la grammaire que plus tard, prendra le nom de grammaire gnrale.

    Dans son acception la plus courante, la grammaire selon le Petit Robert, est un

    livre ou un manuel de grammaire. Plus tard, lhistoire de grammaire a pris dautres

    acceptions. Elle est lensemble des rgles suivre pour parler et crire

    correctement la langue. .1

    ------------------------------ 1POUGEOISE M. :Dictionnaire didactique de la langue franaise (grammaire, linguistique, rhtorique,

    narratologie, expression et stylistique), Ed. Armand Colin/Masson, Paris, 1996, p.214.

  • Elle est la formulation des rgles qui dfinissent le fonctionnement dune

    langue. 1, cest dire une discipline voue la description des langues.

    On distingue trois conceptions du terme grammaire :

    1. La grammaire immanente la langue : il sagit de lensemble des proprits

    intrinsques dune langue comme instrument de communication. . 2

    2. La grammaire intriorise : ce sont des connaissances que possde lindividu

    sur la grammaire et qui seront actualises avec des comptences.

    3. La grammaire-description (ou grammaire-thorie) est la faon de sexprimer

    correctement dans une langue.

    La grammaire comprend :

    1- la phontique ou science des sons du langage.

    2- la lexicologie ou science des mots.

    3- la syntaxe ou ensemble des rgles qui rgissent larrangement des mots et la

    construction des propositions. .3

    On peut dabord parler des grammaires scolaires qui sont fabriques de faon

    dcrire le fonctionnement dune langue4. Puis, dune grammaire ouverte qui est

    en volution continue. Et aussi, des grammaires partielles qui taient rduites sur

    le modle des anciennes grammaires, une morphosyntaxe, aux processus

    syntaxiques (flexions).5 Enfin, des grammaires globales (ou grammaire au sens

    large) sont issues des travaux des linguistes de la G gnrative, des smanticiens

    notamment, comme Lakoff G. et Mac Cawley qui ont popularis celles-ci, en

    dcrivant lensemble des principes dorganisation et de fonctionnement de la

    ------------------------------ 1MARIE-NOELLE GARY-PRIEUR: Les termes cls de la linguistique, Ed. Seuil, octobre, 1999, p.31.

    2 RIEGEL M. : Grammaire mthodique du franais, Ed. PUF, Paris, 1994, p.22.

    3 GREVISSE M. : Le bon usage, Ed. Duculot, Paris, 1980, p.p., 26.

    4 BROUSSEAU A M. : Syntaxe et smantique du franais, Ed. Collection, Champs linguistiques, Canada p.21.

    5 RIEGEL M. Op.cit, p.24.

  • langue. Ceux-ci nous mnent dduire que la grammaire est un ventail de

    conceptions propres chaque domaine.

    1. La grammaire traditionnelle

    Comme son nom lindique, cest une discipline consacre lenseignement des

    rgles de la langue dans les coles. Elle a une mthodologie ancienne base sur

    trois lments fondamentaux : la dfinition, lobservation, et les applications.

    Daniel Poulin qualifie lenseignement de la grammaire traditionnelle, dans un

    article paru au Qubec franais n 40, 1980, p.p.29,321, est une prparation dun

    lve de secondaire pour lui apprendre raisonner. Par opposition la grammaire

    nouvelle qui est mise au service de la langue comme moyen de comprhension et

    dexpression.

    2. La grammaire descriptive / prescriptive

    La diffrence qui existe entre la grammaire descriptive et la grammaire

    prescriptive, cest que la premire est un modle thorique qui se propose de

    dcrire de faon explicite la grammaire pour donner aux sujets parlants un usage

    ordinaire. Alors que la deuxime dite normative vise enseigner le bon usage

    de la langue qui dicte les rgles de la grammaire. Elle est utilise surtout dans les

    institutions comme les coles.

    3. La grammaire compare

    La comparaison entre les langues prsente la premire dmarche scientifique.

    Parmi les prcurseurs fut lallemand Franz Bopp. Au XIXe sicle, laffinit du

    sanskrit avec le latin et le grec prvoit que toutes les langues auraient une

    origine unique. .2

    ------------------------------ 1

    www.erudit.org 2FAVROD C H. : La linguistique, in Encyclopdie Du monde Actuel, le livre de poche, 1978.p.60.

    http://www.erudit.org/

  • 4. La grammaire gnrale

    Au XVIIe sicle, les fondateurs de cette grammaire sont Antoine Arnauld et

    Claude Lancelot. Elle a pour objet de dcrire et dexpliquer les phnomnes

    grammaticaux universels. Elle cherche fonder les rgles du langage sur les lois

    universelles de lesprit humain. .1 Cest une grammaire raisonne. Elle est

    rpandue en Europe, la plus connue est celle de Port-Royal.

    5. La grammaire des fautes

    On reconnait cette discipline au clbre disciple de De Saussure F., Henri

    Frei. Elle est considre comme lcart tout acte de parole qui apparait comme

    transgressant une de ces rgles dusage. 2, par rapport la norme collective dune

    langue.

    6. La grammaire et la linguistique

    Etant donn que la linguistique est une discipline empirique de ltude de la

    langue selon De Saussure F., alors que la grammaire est aussi la discipline de la

    description de la langue ; on en dduit que la grammaire est synonyme de

    linguistique.

    Les quatre branches de la grammaire sont :

    La grammaire synchronique (ou descriptive) qui dcrit ltat dune langue

    dans un laps de temps.

    La grammaire diachronique (ou historique) qui tudie les diffrentes tapes

    de lvolution dune langue.

    La grammaire compare est ltude comparative entre deux ou plusieurs

    langues afin de relever les diffrences et les ressemblances (voir les langues

    romanes).

    ------------------------------ 1SIOUFFI G. :100 fiches pour comprendre la linguistique, Ed. Bral, Rosny, Paris, 1999, p.28.

    2DUBOIS J. :Linguistique et Sciences du langage, 1re Ed. Larousse, 1994,2me, Ed. Larousse, Paris 2007, p.163.

  • La grammaire gnrale dite universelle qui dgage les rgles gnrales

    pour le fonctionnement dune langue dont les premiers travaux taient

    labors par Lancelot C. et Arnauld A.

    Le comparatisme a eu des succs grce la linguistique structurale. Meillet A.,

    disciple de Saussure F., reconnait sa dette envers Bopp F., celui-ci a trouv la

    grammaire compare en cherchant expliquer lindo-europen, comme Christophe

    a dcouvert lAmrique en cherchant la route des indes. .1

    II. GRAMMAIRE ET THEORIES LINGUISTIQUES

    La grammaire est la discipline qui a embrass diffrentes approches

    linguistiques. La grammaire structurale est ne au dbut du XXme

    sicle. Ce

    courant se fonde sur une nouvelle conception des langues et de description.

    De Saussure F., pre de la linguistique moderne carte la langue / la parole et se

    consacre tout comme les structuralistes ltude de la premire. Le

    fonctionnalisme est une thorie linguistique reprsente en France par Andr

    Martinet. Elle est ltude de la langue et la recherche des fonctions attribues

    chacun de ses lments. Dans son ouvrage de 1989, Fonction et dynamique des

    langues, Andr Martinet donne une dfinition du concept fonction le terme

    de fonction y est pris au sens le plus courant du terme et implique que les

    noncs langagiers sont analyss en rfrence la faon dont ils contribuent au

    processus de communication. .2 En grammaire fonctionnelle, on peut donner

    comme exemple les travaux de Halliday M A K. o il voque la dimension

    paradigmatique (lensemble des possibilits de choix du locuteur) qui porte un

    intrt sur le fonctionnement syntagmatique (modle de structure de combinaison).

    ------------------------------ 1FAVROD C H. Op.cit, p.60.

    2PAVEAU M A., SARFATI G E. : Les grandes thories de la linguistique, Ed. Armand Colin, Paris,2003, p.131.

  • La grammaire distributionnelle sest dveloppe aux Etats Unis par Zellig

    Harris en 1950 se donne pour objectif de dcrire une langue en utilisant

    uniquement les proprits distributionnelles des units .1 Cette grammaire permet

    une analyse des constituants immdiats. Le terme de distribution dun lment

    appartenant lcole Distributionaliste amricaine dont le promoteur est Lonard

    Bloomfield, dsigne lensemble des environnements et leur distribution. Depuis

    1950, la grammaire gnrative cherche ltude de la langue partir des thories

    linguistiques dont les travaux reconnus sont ceux de Noam Chomsky qui oppose

    les principes de thories entre G. traditionnelle et G. gnrative. La G. gnrative

    se prsente comme le modle dun ensemble de rgles destines fournir la

    description explicite des phrases de manire que tout sujet parlant une langue

    pourrait mettre et comprendre des phrases infinies et une comptence possde

    par les utilisateurs dune langue donne. .2 La grammaire gnrative prolonge

    ces tudes vers les constituants qui est une description en termes de structure

    syntagmatique. Le modle propose un ensemble de formules dinstruction

    permettant dengendrer des phrases via une procdure de drivation 3, dite

    grammaire des constituants. Chomsky N. prolonge cette G. gnrative vers une

    grammaire transformationnelle et introduit de nouvelles rgles une grammaire

    transformationnelle opre sur une squence donne, possdant une structure

    syntagmatique donne et la convertit en une nouvelle squence ayant une

    nouvelle structure syntagmatique drive .4 Les courants thoriques en

    linguistique ont embrass diffremment la grammaire selon la conception de leurs

    coles. La grammaire gnrative chomskyenne a servi, par exemple, dans les

    analyses textuelles.

    1MARIE-NOELLE GARY-PRIEUR. Op.cit p.27.

    2DUCROT O., TODOROV T.: Dictionnaire encyclopdique des sciences du langage, Ed. Seuil, Paris, 1972, p.60.

    3PAVEAU M A., SARFATI G E. Op.cit, p.163.

    4Ibid, p.163.

  • III. ENTRE GRAMMAIRE ET GRAMMAIRES : NUANCES

    TERMINOLOGIQUES

    Il y a une nuance entre grammaire au singulier et grammaires au pluriel qui

    ncessite des claircissements. Dabord, la grammaire est la discipline qui tudie le

    fonctionnement et le mcanisme de la langue comme la cite Michel Foucault

    dans son ouvrage la grammaire de Port-Royal . Cest aussi lensemble des rgles

    qui rgissent cette langue pour la parler et lcrire correctement. Paradoxalement,

    les grammaires sont des ouvrages linguistiques et didactiques inhrents aux

    diffrents courants thoriques tels que le distributionnalisme, le fonctionnalisme et

    structuralisme.

    IV. HISTOIRE ET OBJET DE LA GRAMMAIRE TEXTUELLE

    1. Histoire de la grammaire textuelle

    Le texte est un ensemble structur ayant une typologie. Il vhicule des messages

    suivant des contextes diffrents avec une intention communicative. Le texte est

    lobjet de proccupation chez les linguistes. Pour dgager les lments internes qui

    rgissent la cohsion, une discipline est ne dans les annes 1960/ 70 que lon

    nomme la grammaire de texte ou la grammaire textuelle . Elle sest

    propage dans les annes 1980/90 sous limpulsion des travaux de Combettes B.

    Lide dune grammaire de texte sinscrit dans les travaux de Teun Van Dijk.

    Elle repose sur deux postulats analogie entre phrase et texte, existence dune

    grammaire textuelle gnrative .1 Teun Van Dijk sest galement inspir de la G.

    Gnrative chomskyenne cest un hritage direct de la grammaire gnrative. .2

    La grammaire textuelle utilise des outils spcifiques pour prendre en compte le

    fonctionnement linguistique et la cohrence du texte comme le dmontre

    ------------------------------ 1PAVEAU M A. ,

    SARFATI G E.Op.cit, p.186.

    2 Ibid, p.187.

  • Paret M C. dans un article la grammaire textuelle constitue les moyens mis au

    service du sens 1. La grammaire textuelle fournit des lments qui laissent le

    lecteur ou le chercheur rflchir sur le fonctionnement de la langue en tant que

    systme de signes et aussi sur lorganisation du texte/discours crit et sur son

    fonctionnement pour btir sa cohrence et sa cohsion. Elle explique les diffrentes

    tapes sur la connexion des phrases et des paragraphes par des outils de liaison

    dits connecteurs.

    La grammaire textuelle nest quun domaine parmi dautres pour la construction

    et le mcanisme de fonctionnement du sens du texte. Cette organisation se

    manifeste partir des quatre mta-rgles de cohrence chez Charolles M. 2

    qui

    sont : 1. La mta-rgle de rptition

    2. La mta-rgle de progression thmatique

    3. La mta- rgle de non - contradiction

    4 .La mta-rgle de relation .3

    La G.T est une discipline riche, caractrise par ses concepts cohsion et

    cohrence , utilise surtout en didactique sur lenseignement des textes.

    2. Objet de la grammaire textuelle

    La notion de texte constitue lobjet de recherche de plusieurs domaines (la

    littrature, la smiologie, la sociologie, la linguistique textuelle) puisquelle est

    ancre dans un systme social dinteraction et un systme de signes linguistiques.

    En grammaire textuelle, la discipline qui sintresse ltude de la structure et

    lorganisation textuelle, fournit des outils spcifiques intgrer dans le processus

    danalyse des textes comme dit Maingueneau D. : en parlant de texte, on met

    ------------------------------ 1http://id.erudit.org/rudit/55779ac.

    2 Charolles Michel est un professeur linguiste lUniversit de la Sorbonne, Paris. I l a travaill sur la cohsion et la

    cohrence textuelle. 3CHAROLLES M. : In, Enseignement du franais 1re A.S Livre du professeur, IPN, p.66.

  • laccent sur ce qui donne son unit, qui en fait une totalit et non une simple

    suite de phrases .1Par consquent, la cohrence et la cohsion textuelle relve

    de lobjet dtude de la grammaire textuelle.

    V. GRAMMAIRE TEXTUELLE ET DISCIPLINES VOISINES

    1. La grammaire textuelle et la linguistique textuelle

    La G.T et la L.T, deux disciplines qui sont nes dans la mme priode mais

    chacune sa propre thorie. Leurs objet dtude est commun : lanalyse textuelle.

    Cependant les perspectives dlaboration sont distinctes. En L.T, Adam J M.

    adopte une perspective qui permet de franchir les frontires classiques du signe,

    de la proposition ou de la phrase pour aborder les produits naturels de linteraction

    langagire. .2 Il prfre une analyse fonde sur lopration : les oprations de

    textualisation sont des mcanismes spcifiques lobjet texte qui produisent les

    units textuelles, objet de la L.T. Il distingue deux types dopration : les

    oprations de segmentation () les oprations de liage. .3Alors quen G.T ces

    oprations de textualisation sont centres sur les enchainements transphrastiques et

    sont nonces par les quatre rgles de cohrence de Charolles M. Par ailleurs, la

    nomenclature des catgories textuelles aux oprations de textualisation diffre,

    savoir, les conjonctions de coordination en G.T et les connecteurs en L.T. En

    somme, des dilemmes spcifiques, la G.T et la L.T resteront des disciplines ayant

    pour objectif lanalyse textuelle.

    2. La grammaire textuelle et la smantique.

    La smantique est une discipline, parue la fin du XIXme

    sicle avec le

    philologue et hellniste Bral M. Elle est ltude scientifique de la

    ------------------------------ 1MAINGUENEAU D. : In, ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed,

    Nathan/Sejer,Paris, 2004, p.40. 2PAVEAU M A., SARFATI G E. Op.cit, p.192.

    3Ibid, p.193.

  • signification. 1. Il existe une diversit de smantiques mais celle qui nous intresse

    cest la smantique linguistique. Elle tudie la signification des units et de leur

    combinaison de faon rcursive. Tche que partage aussi la G.T. En smantique

    structurale, Greimas A J. considre que la signification prsuppose lexistence de

    la relation ; cest lapparition de la relation entre les termes qui est la condition

    ncessaire de la signification. .2 La signification et le sens, deux concepts qui figurent

    dans les deux approches, la grammaire textuelle et la smantique vu quelles traitent

    le mme objet : le texte. En termes plus simples, ce dernier est un assemblage de mots

    formant des syntagmes qui forment des phrases smantiques et cohrentes. Ces deux

    approches ont pour thorie ltude des relations interphrastiques pour assumer une

    cohrence textuelle. Le texte chez Halliday M A K. et Hasan R. est une unit

    smantique .3

    La smantique phrastique, tout comme la grammaire textuelle, est

    centre sur linterprtation des structures syntaxiques de la phrase. Selon Adam J

    M., la smantique de cohsion a pour but dexpliquer, quand on lit et comprend un

    nonc, on prouve ou non un sentiment dunit ? Cette unit est prise en charge dans

    lapproche grammaire textuelle qui tudie la cohrence et la cohsion textuelle. La

    cohsion phrastique est assure par une intriorisation des rgles. Pour Charolles M.,

    il y en a quatre : la rptition, la progression, la non-contradiction et la relation. En

    effet, la G.T et la smantique sont deux disciplines qui convergent vers un lment

    commun : le sens du texte.

    3. La grammaire textuelle et la syntaxe

    La syntaxe est une thorie linguistique. Cest lensemble des rgles qui rgissent

    larrangement des mots et la construction des propositions. .4 La syntaxe correspond

    ------------------------------ 1

    BROUSSEAU A M. Op.cit, p.147. 2 POUGEOISE M. Op.cit, p.46.

    3 ADAM J M. : Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed. Nathan/Sejer, Paris, 2004, p.9.

    4 GREVISSE M. Op.cit, p. 27.

  • la partie de la grammaire qui tudie les rgles de construction des phrases (groupes

    syntaxiques) pour sassurer que cette unit (la phrase) est claire, structure et

    cohsive. La G.T part dun principe que le texte nest pas une suite de phrases mais

    une logique qui forme cet ensemble. Sa cohsion, son mode dorganisation, diffrents

    de la phrase, sont assurs par des connecteurs ainsi que des anaphores qui participent

    sa progression thmatique.

    4. La grammaire textuelle et la linguistique

    La linguistique est ltude scientifique du langage .Son champ dinvestigation

    stire vers dautres domaines pour de nouvelle exploitation linguistique.Rastier F.

    dclare que la linguistique ne peut rester dans lespace douillet mais confin de la

    phrase, elle souvre aux textes. .1

    Il ajoute aussi qu au plan scientifique ()

    tout engage la linguistique prendre les textes pour objet. .2 Catherine Kerbat-

    Orecchioni trouve que lunit texte relve de plein droit de la linguistique. .3 Ce

    mme objet qui est un lien, est pris en compte par la G.T.

    5. La grammaire textuelle et lanalyse du discours

    Il est important de distinguer la G.T et A.D. Ces deux approches sont dveloppes

    en parallle. Elles ont comme objet lanalyse des units transphrastiques. Leur

    diffrence rside dans leur point de vue. LA.D est un domaine de recherche situe

    lintersection de plusieurs disciplines, les sciences du langage et les sciences

    humaines et sociales. Son objet est lunit, appele nonc ou discours . Elle

    sintresse aux lments relatifs la situation dnonciation, lintension de

    lnonciation et au contexte. au lieu de procder une analyse linguistique du

    texte en lui-mme () vise analyser son nonciation. 4 cite Maingueneau D.

    ------------------------------ 1

    RASTIER F. : Sens et textualit, Ed. Hachette Suprieur, Paris, 1989, p.7. 2

    RASTIER F. : In, ADAM.JM, Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed. Nathan/Sejer, Paris,

    2004, p.32. 3

    KERBAT ORCCHIONI CATHERINE : In,ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux

    textes, Ed. Nathan/Sejer, Paris, 2004, p.5.

  • 4 MAINGUENEAU D. : In, KORKUT E., Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed.

    Harmattan, Paris, 2009, p.57.

    Lobjectif de lA.D est dinterprter et danalyser le discours. Alors la G.T

    considre lunit texte en elle-mme. Son objet danalyse est lorganisation

    interne et la manire dont les phrases senchainent, sunissent et sordonnent afin

    de constituer un texte ayant une cohrence textuelle et conforme son objectif de

    production. On dduit que la G.T embrasse le texte et lA.D embrasse

    le discours pour faire leur objet dtude.

    VI. COHESION ET COHERENCE

    1. Cohsion

    1.1. lment de dfinition

    Cest un concept important de la G.T qui dsigne les enchainements

    syntaxiques, les reprises anaphoriques, mais aussi les rcurrences thmatiques ou

    rfrentielles et lorganisation temporelle des faits voqus donnent au texte une

    forte dimension cohsive. .1. Elle est lensemble des oprations qui assurent les

    faits de continuit et de progression smantiques et rfrentielles produits dans un

    texte par un dispositif spcifiquement linguistique .2

    La cohsion caractrise la

    bonne formation architecturale du texte, assure par les relations smantiques entre

    ses parties constitutives. 3 Jeandillou J F. parle de la notion disotopie, essentielle

    dans la cohsion, qui est comprise comme la rcurrence rgle dunits smiques

    au fil dun ou plusieurs noncs .4 La cohrence permet au lecteur de reprer les

    lments conducteurs du sens.

    ------------------------------ 1JEANDILLOU J F. : Lanalyse textuelle, Ed. Armand Colin, Paris, 2011, p.82.

    2NEVEU F. : In, KORKUT E., Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed, Harmattan, Paris,

    2009, p.59. 3 RIEGEL M. Op.cit, p.1018.

    4JEANDILLOU J F.Op.cit, p.82.

  • 2. Mcanisme de cohsion

    Etudier la cohsion dun texte ncessite des mcanismes linguistiques qui

    rgissent les relations entre les syntagmes dans la phrase ou entre phrase dans le

    texte.

    1.2.1. Les anaphores

    La cohsion du texte se base sur la rptition. Maints lments linguistiques

    participent larticulation et la relation entre ces lments. Le concept danaphore

    permet de dcrire ce mcanisme. Lanaphore selon la dfinition du dictionnaire est

    n.f, du grec anaphora. Rptition dun mot en tte de plusieurs membres de

    phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symtrie. .1Le cataphore vient

    de la rhtorique, o il dsigne un procd stylistique. .2 Conformment son

    tymologie ana-signifie en arrire , en remontant .3 Lanaphore renvoie

    ce qui prcde et la cataphore renvoie ce qui suit. Ces deux procds dits

    diaphoriques.

    On prsente des anaphores illustres dans le tableau ci-dessous :

    les anaphores

    pronominales

    Loiseau vole. Il vole.

    les anaphores

    nominales

    Youssef Chahin est un gyptien. Le ralisateur a subi

    une crise cardiaque.

    les anaphores

    adverbiales

    ainsi - pareillement (peuvent reprendre un fragment de

    texte)

    les anaphores verbales Le soleil se lve; je vous conseille den faire autant.

    les anaphores

    adjectivales

    Cet lve est courageux et obstin, un tel lve sera

    forcment reu lexamen.

    ------------------------------ 1 ROBERT P. : Le petit Robert, Ed. S.N.L, Paris, 1979, p.66.

    2 RIEGEL M. Op.cit, p.1029.

    3 Ibid. p.1029.

  • 1.2.2. Les connecteurs

    1. Dfinition et rles des connecteurs

    Le connecteur est un oprateur susceptible de faire de deux phrases de base

    une seule phrase. .1 Les connecteurs participent la progression thmatique du

    texte et organisent la succession des phrases. Ils sont des termes de liaisons et de

    structuration du texte et du discours. Ces termes sont : les conjonctions de

    coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) aussi des adverbes (alors, puis, ensuite,

    pourtant, cependant), des groupes prpositionnels (dune part, dautre part, en

    tout cas, en fin de compte), des prsentatifs (cest, voil) .2

    Les connecteurs ont des fonctions diffrentes .La premire est celle dorganisateur

    textuel.La seconde est la fonction nonciative, c'est--dire, ils marquent les

    stratgies dorganisation du discours comme dans les textes argumentatifs, do

    lappellation de marqueurs.3 Les connecteurs sont dune importance majeure dans

    ladhsion de la structure et lorganisation textuelle. Hormis les connecteurs dans

    un texte, la structure sera implicite, et suit le raisonnement des ides.

    Le terme connecteur fait confusion avec lembrayeur, le marqueur,

    lorganisateur et larticulateur. Pour cela, on prsente cette diffrence dans le

    tableau (1).

    ------------------------------ 1DUBOIS J. Op.cit, p.110.

    2 RIEGEL M. Op.cit, p.1044

    3 Terme utilis en L.T par Adam J M.

  • Tableau (1)

    les connecteurs

    les connecteurs logiques ou chronologiques sont des mots qui

    permettent de lier les phrases ou les paragraphes pour donner

    un sens et une structuration au texte.

    les embrayeurs dans la terminologie de Jespersen O., lembrayeur ou

    schifter correspond au dictique (mot qui sert montrer) 1

    les marqueurs les marqueurs sont des connecteurs qui marquent les

    stratgies dorganisation (nonciation)

    les organisateurs les organisateurs sont des connecteurs qui organisent la

    reprsentation de la ralit spatiale /temporelle.

    les articulateurs les articulateurs sont synonymes aux connecteurs.

    2. Classement des connecteurs

    Adam J M. classe les connecteurs en trois types. Dabord, les organisateurs

    textuels qui marquent lorganisation de la reprsentation de la ralit spatiale /

    temporelle ou bien lorganisation du texte. Les connecteurs spatiaux et temporels

    sont frquents dans la narration et la description. Ils ont dautres valeurs dans

    dautres types de textes. Dautres connecteurs structurent la progression du texte et

    sont appels connecteurs numratifs, marqueurs de topicalisation et marqueurs

    dexemplification et dillustration. Ensuite, les marqueurs de prise en charge

    nonciative qui contribuent au mcanisme du discours. Il sagit de lmergence

    dun point de vue dans un discours. On trouve les marqueurs de point de vue, les

    connecteurs de reformulation et les marqueurs de clture. Enfin, les connecteurs

    argumentatifs qui se trouvent en abondance dans un texte argumentatif car il sagit

    l de cadre de raisonnement et dargumentation. Les connecteurs les plus rpondus

    sont les connecteurs dopposition ou concession, les connecteurs dexplication ou

    justification et les connecteurs de conclusion.

    ------------------------------ 1 POUGEOISE M.Op.cit, p.179.

  • Les connecteurs illustrs sont reprsents dans le tableau (1).

    Tableau(1) : Les connecteurs

    les connecteurs temporels : dabord, ensuite, puis, aprs, la veille, le

    lendemain, trois jours plus tard

    les connecteurs spatiaux : gauche/ droite, devant/derrire, au-

    dessus/dessous, dun ct /de lautre ct, en haut, en bas

    les connecteurs numratifs : aussi, ainsi que, de mme, galement, en

    plus, ou)

    les connecteurs dexemplification: par exemple, notamment, en

    particulier, ainsi, entre autres, en particulier, comme.

    les connecteurs de reformulation : cest dire, autrement dit, en

    dautres termes.

    Les connecteurs logiques :

    1. Lopposition: mais, pourtant, cependant, toutefois, malgr

    2. La cause : car, parce que, puisque

    3. La consquence : donc, de sorte que, de manire que

    2. Cohrence

    2.1. lment de dfinition

    Comme nous le savons, la G.T et autres disciplines ont pour objet lanalyse du

    texte. JEANDILLOU F J. crit : le texte entier apparait comme un champ de

    force o sexerce une permanente tension smantique et formelle, entre la

    rfrence au dj-dit et lorientation vers une fin. .1 Cette caractrisation de forces

    opre chez les thories relatives cette tude une importante proprit respective

    du texte et du discours : la cohrence et la cohsion.

    ------------------------------ 1JEANDILLOU J F.Op.cit, p.81.

  • En G.T, la notion de cohrence et cohsion sont fondamentales et servent de

    critres danalyse. Selon Riegel M. la cohrence dpend du discours, de ses

    conditions de production, dans une interaction sociale dtermine, o les contraintes

    de la rception jouent un rle important. .1

    La cohrence est fonde sur la relation

    externe de lnonc avec la situation dnonciation. Elle nest pas soumise aux

    proprits linguistiques du texte. Elle assure une bonne interprtation et un jugement

    du rcepteur pour permettre dvaluer linfrence logique du texte dans une situation

    dnonciation. La cohrence est troitement lie aux genres et aux types de textes.

    2.2. Les composantes de la cohrence : continuit et progression

    Le franais Michel Charolles qui, dans un article de la revue Langue franaise

    n 38, 1978, propose les rgles de cohrence textuelle. Premirement, le texte

    comporte un mme sujet (unit de sujet) qui nintroduit aucun lment smantique

    contredisant (la rgle de non-contradiction). Ensuite, le texte comprend des mots

    ou des groupes syntaxiques qui reprennent des informations, cest ce quon appelle

    la reprise dinformation pour en assurer lintgralit (la rgle de rptition). Puis,

    chaque nouvelle phrase apporte une information nouvelle qui soit en rapport

    logique avec la prcdente et la suivante (la progression thmatique). Enfin, les

    informations intrinsques doivent tre relies entre elles et manifester un lien

    logique (la rgle de relation).

    Le texte doit comporter dans son dveloppement des lments rcurrents pour

    assumer la continuit thmatique du texte sans omettre le rle que jouent les

    reprises, traites dans les anaphores. Dune part, la premire information porte

    dans le texte est appele le thme (ou topic). Dautre part, linformation nouvelle

    ------------------------------ 1RIEGEL M.Op.cit, p.1019

  • qui sajoute dite le propos (ou le rhme, focus). Riegel M. dfinit le thme est ce

    dont parle le locuteur, le support, le point de dpart de la communication et de

    la phrase ; le propos est ce quon dit du thme. .1

    Thme et propos sont constitus de plusieurs noncs afin de prendre en compte

    larchitecture et lorganisation du texte.

    Selon Combettes B., ces derniers senchainent de trois manires diffrentes.2

    1. Progression thme constant

    Elle est la progression la plus simple et la plus frquente. Un mme thme (Th)

    est associ dautres rhmes (Rh) que lon peut schmatiser selon Adam J M.3:

    Th1Rh1

    Th1Rh2

    Th1Rh3

    2. Progression thme linaire

    Le rhme dune premire phrase devient le thme de la seconde. Ce thme

    fournit le deuxime rhme qui devient le thme de la troisime. On la schmatise

    selon Adam J M. 4

    Th1Rh1

    Th2Rh2

    Th3Rh3

    Th4Rh4

    ------------------------------ 1 RIEGEL M.Op.cit, p.1021.

    2COMBETTES B. : In, KORKUT E., Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed. Harmattan,

    Paris, 2009, p.78. 3ADAM J M., La linguistique textuelle, introduction lanalyse textuelle des discours, Op.cit, p. 60.

    4 Ibid. p.61.

  • 3. Progression thme drive (ou clate)

    Le thme initial devient les thmes, les rhmes secondaires qui sont appels

    des hyperthmes et des hyperrhmes. On les schmatise selon le modle de

    Jeandillou J F.1

    ------------------------------ 1JEANDILLOU J F.Op.cit, p.91.

    Th1rh1

    Th1rh2

    Th1rh3

  • Conclusion

    Pendant le dveloppement de ce chapitre, nous avons essay de prsenter une

    approche thorique vise descriptive et qui nous a permis de dgager certains

    points cardinaux sur la grammaire textuelle.

    La connaissance du parcours pistmologique de la grammaire.

    La grammaire est sa relation avec les courants thoriques linguistiques

    (structuralisme, fonctionnalisme, distributionalisme).

    Grce au parcours de la grammaire et son volution naisse la grammaire

    textuelle.

    Lobjet de la grammaire textuelle est ltude de lenchanement

    transphrastique pour lorganisation et la chronologie de la cohrence

    textuelle.

    Il existe dautres approches thoriques et mthodologiques pour lanalyse

    textuelle. La plus reconnue est celle de la Linguistique textuelle.

    La relation de la grammaire textuelle avec dautres disciplines.

    Deux concepts mthodologiques importants pour lanalyse textuelle

    notamment en G.T : cohsion et cohrence.

  • Introduction

    Le champ de recherche sur le discours est htrogne. Lespace o coexistent

    de multiples approches (AD - LT - GT) et coles, rendent le discours un terme

    polysmique. Ce changement naturel (lagos) recouvre plusieurs acceptions, selon

    les chercheurs. Certains linguistes font le synonyme de texte, lnonc ou la

    parole. Lintrt du concept discours permet de chercher les enjeux nonciatifs et

    sociaux. La notion de discours est aujourdhui au cur des recherches de la

    linguistique. Etant donn lambigit de ce concept, nous essayerons au cours de

    ce deuxime chapitre de donner quelques dfinitions lmentaires au discours.

    Mais nous nous limiterons au discours crit / texte.

    I. POLYSEMIE DU TERME DISCOURS

    Le discours est un nom masculin, du latin discursus . Cest un terme qui

    contient des ambigits. Cest un propos tenu par quelquun. En linguistique le

    discours est le langage mis en action, la langue assume par le sujet parlant. .1

    En linguistique moderne, le terme discours dsigne tout nonc suprieur la

    phrase. .2

    Dans la linguistique structurale, le sens courant de discours est synonyme de la

    parole. En rhtorique, le discours est une suite de dveloppements oratoires

    destins persuader ou mouvoir et structurs selon des rgles prcises. .3 Le

    discours entendu comme lagos et la raison, nest quun des piliers de lentreprise

    de persuasion rhtorique. De mme, les dimensions de lthos et du pathos sont

    axes sur lorateur et sur lauditoire. Pour Aristote les preuves inhrentes au

    ------------------------------ 1DUBOIS.J, op.cit, p.150.

    2Ibid.150.

    3Ibid.150.

  • discours sont de trois sortes : les unes rsident dans le caractre moral de

    lorateur ; dautres dans la disposition de lauditoire, dautres enfin dans le discours

    lui- mme, lorsquil est dmonstratif, ou quil parait ltre. .1Benveniste E. dfinit

    le discours comme la mise en fonctionnement de la langue par un acte

    individuel. .2 Le sujet parlant transforme, chaque prise de parole, la langue en

    discours. Par consquent, le discours est un nonc ancr dans une situation

    dnonciation dclare Maigueneau D. en parlant de discours, on articule

    lnonc sur une situation dnonciation singulire. ,3 Adam J M. nonce de la

    mme manire un discours est un nonc caractrisable certes par les proprits

    textuelles mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation

    (participants, institutions, lieu, temps) .4

    Adam J M. propose la formule du

    discours sous forme dquation suivante : 5

    DISCOURS = Texte + condition de production

    TEXTE = Discours condition de production

    Le discours dsigne aussi un ensemble dnoncs produits partir dune

    position sociale ou idologique. Il se produit comme vnement. Il implique une

    diffrence entre sens et rfrence. Il rfre son propre locuteur. Tout discours est

    htrogne. Il se manifeste sous formes de citation, de rfrence, de plagiat. Les

    marques de lhtrognit lcrit sont les guillemets, litalique et les caractres

    gras. Le discours est pris en charge par la discipline A.D qui est ne par la

    ------------------------------ 1ARISTOTE : In, AMOSSY R., Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000, p.4.

    2KORKUT E. :Pour comprendre et analyser les textes et les discours, Ed. Harmattan, Paris, 2009, p.87.

    3MAINGUENEAU D. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed.

    Nathan/Sejer, Paris, 2004, p.40. 4http://WWW.ieim.Uqam.ca/IMG/pdf/metho-2002-01-burry.pdf.

    5ADAM J M., Linguistique textuelle, des genres de discours aux textes, Op.cit, p39

  • contribution, dune part, des sciences du langage (rhtorique, linguistique), et

    dautre part, des sciences humaines et sociales (psychologie, sociologie). Le

    discours prsente des ides forces. Il est orient en fonction du locuteur, organis,

    interactif, contextualis. Il a une forme daction et pris dans un autre discours

    (interdiscours).

    II. APERCU SUR LES ORIGINES DU TEXTE

    Pour cerner les dfinitions suggres au texte par des thoriciens dans des

    disciplines varies, il serait envisageable de faire un clivage vers lorigine du texte.

    En effet, le mot texte provient du latin texere 1

    et signifie tisser . Ce

    prdicat transitif de lancien franais tistre et le mot tissu en dcoule. Le

    tissu est la surface souple et rsistante constitue par un assemblage rgulier de

    fils textiles entrelacs. .2 Ces fils de tissage sont la chane et la trame.

    3 Alors que

    le texte nest pas construit arbitrairement. Il est form par un ensemble dlments

    obissant une structure textuelle rpondant lobjectif de lcriture de lauteur

    sur le sens de son texte ainsi que de sa rception avec le lecteur ou lauditoire.

    Dans le temps, la reprsentation des ides et de la parole entre les hommes est

    ralise au moyen des signes do on parlera dcriture. Dune part, on trouve les

    critures iconiques (hiroglyphes - idogrammes).Dautre part, les critures

    phontiques (syllabiques - consonantiques voyelles) dont les inventeurs sont les

    phniciens. Lcriture phnicienne est lorigine de lcriture grecque, do sortit

    lcriture latine..4

    Le texte en grec a eu un grand essor par lintroduction de

    consonnes et de voyelles pour mieux reprsenter les signes phontiques travers la

    socit et les institutions.

    ------------------------------ 1ROBERT P.Op.cit, p.1970.

    2 Ibid, p.1970.

    3Les fils de chanes sont verticaux, les fils de trames sont horizontaux et perpendiculaires aux fils de chanes.

    4HAMM R. :In, DJILALI K. , 1re Anne secondaire lettres, Office National des Publications Scolaires, 1re Ed.2005/2006,p.10.

  • Suite ce parcours sur la prsence du texte dans les poques prcdentes et

    sous ses diffrentes formes, nous allons essayer de rduire les conceptions du texte

    dans le temps moderne.

    III. DISCOURS ECRIT / TEXTE : PROBLEME DE DEFINITION

    Le texte a t un sujet dtude immanent travers les diffrentes approches. Ce

    qui entraine son caractre pluridisciplinaire. Vu que chaque discipline tend

    concevoir ses propres dfinitions qui demeurent limites son domaine. Certains

    linguistes et thoriciens envisagent le texte comme crit ou oral, dautres le

    trouvent synonyme de discours , nonc ou parole . Cette tension

    scientifique entre les thories engendre la difficult dattribuer une dfinition au

    texte qui pourrait faire sa conformit.

    1. Le texte en littrature1

    La littrature est un domaine vaste o saccumule la pense humaine. Dans les

    sicles prcdents, elle fut orale, notamment la posie. Elle devint, par la suite,

    crite et imprime. La littrature est une chose mystrieuse. 2

    dans la mesure o

    elle voque tous les domaines. Le texte appelle la littrature du fait quelle

    vhicule des ides travers de grandes uvres littraires, voire, Kafka F., Tolsto

    L. et Camus A. Dans les tudes littraires, certains spcialistes usent le concept

    texte comme support dapproche. Ainsi, Rommeru C. et Verlaine P. parlent

    de texte et de recherche de la vrit.

    ------------------------------ 1La littrature drive du latin litteratura criture .Cest un ensemble de connaissances. Elle possde des genres

    comme la posie, le thtre, la tragdie. 2ROMMERU C. : Cls pour la littrature, sa nature, ses modalits, son histoire, Ed. Du Temps, Paris, 1998, p.8.

  • Rastier F. parle de textes hermneutiques. Tynianov I N.1 oppose ltude du texte

    littraire la gense des uvres. Au XVIII sicle, on parle de crativit et de

    marque desthtique. Sans omettre galement la critique littraire qui cherche dans

    le texte tout indice psychologique renvoyant son auteur.

    2. Le problme de lcrit et de loral

    La dichotomie crit / oral est un phnomne linguistique gnral quont connu

    les chercheurs travers les poques. Chacun dentre eux possde ses propres

    caractristiques. Ainsi, loral utilise souvent lintonation et la prosodie, en

    sappuyant sur le contexte. Or lcrit manifeste des rflexions en usant la langue

    en vue de grer linformation. Cette opposition engendre une polmique entre les

    thoriciens sur le texte oral / crit.

    Ainsi la production du texte est indpendante de loral. Culioli A. considre

    que le texte crit nous force, de faon exemplaire, comprendre que lon ne peut

    pas se passer de la phrase (hors prosodie, hors contexte, hors situation. .2 Quand

    la dfinition du dictionnaire, elle fait un rapprochement entre lcrit et loral, le

    texte est donc un chantillon de comportement linguistique qui peut tre crit ou

    oral. .3

    Aussi, lcrit et loral engendrent un problme mthodologique au plan

    synchronique et diachronique. En effet, loral est un produit spontan linverse de

    lcrit qui est stable. Il parait que le concept texte se situe entre lcrit et loral

    chez les linguistes et les thoriciens. Mais, nous suggrons le texte comme une

    unit manuscrite pour notre ventuelle recherche.

    ------------------------------ 1TYNIANOV I N. : In,DUCROT O., Dictionnaire encyclopdique des sciences du langage, Ed. Seuil, Paris,

    1972, p.188. 2CULIOLI A. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours, 2me Ed.

    Armand Colin, Paris, 2008, p.45. 3DUBOIS J.Op.cit, p.482.

  • 3. Le texte en philologie1

    Dans le domaine de la philologie, le concept texte occupe une place

    importante tant donn quil est le corpus dinterprtation et dexplication en vue

    de connaitre les anciennes civilisations. A lpoque romantique, en Allemagne, la

    philologie pour August Schlegel est ltude gnrale des langues 2

    du moment

    quelle utilise les matriaux linguistiques, stylistiques, grammaticaux pour les

    merger dans ltude des textes.

    4. La notion de texte en linguistique

    4.1. Texte comme corpus3

    Au cur des sciences du langage, la notion texte a suscit un dbat

    polmique et un objet dtude pour les chercheurs linguistiques. Ducrot O. et

    Schaeffer J. appellent texte lensemble des noncs linguistiques soumis

    lanalyse : le texte est donc un chantillon de comportement linguistique qui peut

    tre crit ou parl, synonyme de corpus. .4

    Suite ce propos, nous considrons le

    texte comme une donne capable dtre analyse, alors le texte est un corpus.

    4.2. Le texte et la phrase5

    Le concept phrase parait ambigu et non dfinissable dans la mesure o la

    phrase a des catgories multiples (phrase simple, phrase complexe, phrase

    nominale, verbale). De mme, dans lapproche saussurienne elle crait une

    ------------------------------ 1La philologie signifie amour des lettres .Cest une science historique qui cherche la vracit et lauthenticit des

    textes par une critique externe et interne. Son objet est la connaissance des civilisations passes. 2SIOUFFI G.Op.cit, p.33.

    3le corpus est un ensemble dlments crits ou oraux qui servent danalyse linguistique. Le choix du corpus dpend

    de lobjectif du travail. 4DUCROT O., SCHAEFFER J. : In,http//these.univ-lyon2.fr.

    5La phrase est une unit smantique, constitue par des constituants(G.N.S/G.V).Elle dbute par une majuscule et se

    termine par un point.

  • grave difficult et Saussure la renvoye la parole. .1

    Dans ce contexte aussi,

    Benveniste E. rappelle que la phrase est une unit dun autre ordre la phrase est

    lunit du discours. .2

    Il ajoute aussi que la phrase est lunit de communication

    humaine nous communiquons par phrases, mme tronques, embryonnaires,

    incompltes, mais toujours par des phrases. .3 Pour Andr Martinet, la phrase est

    le plus petit segment du discours. Benveniste E. intgre la phrase dans un rang

    infrieur qui est celui des mrismes.4

    Ceux-ci nous amnent sinterroger sur les frontires de la phrase avec le

    texte, tout en sachant qu travers lvolution, le texte a eu des acceptions

    thoriques diffrentes. Pour De Saussure F. toute phrase sera un syntagme. Or la

    phrase appartient la parole et non la langue. ,5 par consquent on peut dduire

    que le texte prend sens de la parole saussurienne ou de la langue dans sa dimension

    syntagmatique.

    Parmi les six niveaux danalyse textuelle chez Litta Lundquist, le niveau

    syntaxique6 montre la caractrisation et lorganisation syntaxique entre les phrases,

    notamment la cohsion/ cohrence qui donnent un sens au texte.

    Pour conclure, le texte ne peut se dtacher de lunit phrase, dune part. Dautre

    part, les recherches montrent que la linguistique na absolument pas dchiffr la

    section dont devraient relever les grands ensembles verbaux[].Jusqu prsent, la

    linguistique na pas avanc scientifiquement au-del de la phrase complexe ; cest

    le phnomne linguistique le plus long qui ait t scientifiquement explor. .7

    ------------------------------ 1BENVENISTE E. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours,

    2me Ed. Armand Colin, Paris, 2008, p.19. 2Ibid.p.21.

    3Ibid.p.19.

    4Les traits distinctifs de phonmes.

    5DE SAUSSURE F. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours,

    2me Ed. Armand Colin, Paris, 2008, p.18. 6LUNDQUIST L. :In,ADAM J M., Linguistique textuelle des genres de discours aux textes, Ed. Nathan/Sejer,

    Paris, 2004, p.12.

  • 7BAKHTINE M. :In, ADAM J M., Linguistique textuelle introduction lanalyse textuelle des discours, 2me

    Ed. Armand Colin, Paris, 2008, p.9.

    IV. CLASSEMENT DES TEXTES

    1. Problme type et prototype Pour mieux lire, comprendre, produire et analyser le texte, il est important de le

    classer selon les types. En effet, chaque texte dpend dune configuration textuelle,

    dune intention communicative de ce que lauteur veut que son interlocuteur se

    fasse imaginer, sopposer.

    Cependant, le problme de type et de prototype constitue un flou dans le champ

    de la thorie linguistique tant donn que lunit texte est trop complexe et trop

    htrogne pour prsenter des rgularits linguistiquement observables et

    codifiables. .1

    Alors nous essayerons dclaircir brivement le type qui est une

    catgorie de classement de textes selon les critres linguistique, ce que Adam J M.

    nomme des prototypes. Le prototype est un modle premier qui norganise pas des

    significations mais des rfrences. .2

    Le type ou forme de discours est une rflexion

    commune pour les chercheurs linguistiques, smiologues, psycho-cognitives, en

    parallle avec les travaux sur la comprhension et la mmorisation des textes. Il

    exige des stratgies et des comptences diversifies, entre autre, la comptence

    textuelle dans le cadre de la grammaire gnrative selon Teun Van Dijk nimporte

    quel locuteur natif sera en principe capable de faire la diffrence entre un pome et

    un manuel de mathmatiques, entre un article de journal et un questionnaire. Ceci

    implique quil a une aptitude initiale diffrencier les ensembles de textes et

    reconnaitre les diffrents types de textes. Nous affirmons [ ] que cette aptitude

    fondamentale fait partie intgrante de la comptence linguistique. Nous dirons en

    mme temps que cette comptence est une comptence textuelle. .3 Type et

    prototype restent deux concepts figurant dans les approches danalyse textuelle or

    ------------------------------ 1ADAM J M., Linguistique textuelle, des genres de discours aux textes, Op.cit, p.82.

    2DUBOIS J.Op.cit, p.389.

  • 3VAN DIJK T. :In, PAVEAU M A., SARFATI G E., Les grandes thories de la linguistique, Ed. Armand Colin,

    Paris, 2003, p.77.

    nous choisirons le terme type pour notre tude.

    2. Problme type et genre1

    Le texte est llment important dans les recherches danalyse textuelle. Il est

    linvariante de comprhension et de production. Cependant sa classification cause

    un problme pour le type et le genre faute de sa forme composite. Cest pourquoi il

    serait raisonnable dapprhender les deux termes : le type et le genre.

    En grammaire et en linguistique, le genre est une catgorie exprimant parfois

    lappartenance au sexe masculin, au sexe fminin ou aux choses (neutre). .2 Le

    genre sintroduit dans notre exprience et dans notre conscience. .3

    Le genre est

    issu de la culture humaine, dfini par des critres extralinguistiques et

    extratextuels. Sans lire un pome, un roman, on peut les qualifier uniquement

    daprs le paratexte tel le titre, la source. Ainsi les genres majeurs sont le roman, la

    posie, le thtre et lessai. En thorie de la littrature, le genre se ramifie en sous-

    genre ainsi le roman se dcline en roman policier, roman sentimentalMais pour

    notre ultrieure recherche, les genres propres largumentatif seraient le dbat,

    lditorial, la publicit, les essais, le pamphlet, la lettre ouverte. Cependant le type,

    synonyme de modle, spcimen, est un ensemble de traits caractristiques pour le

    classement des textes selon des critres linguistiques, fonctionnels ou structuraux.

    Suite une analyse textuelle, la classification dcide sil sagit dun tel type ou

    dun autre. Si le texte est un composite dautres lments, sa fonction principale

    sera llment dominant qui lui donne son type. On parlera dune structure

    dominante et structure domine.

    ------------------------------ 1Le genre est un mot latin qui signifie lorigine ou la naissance dun mot.

    2ROBERT P.Op.cit,p. 861.

    3BAKHTINE M. :In, SARFATI G E., Elment danalyse du discours, 1me Ed. Nathan, 1997,2me Ed. Armand

    Colin, Paris, 2005, p76.

  • 3. Type et typologie textuelle

    Type et typologie, deux termes qui figurent dans les approches textuelles car ils

    sont les premiers facteurs de classement des textes pour une ventuelle analyse. En

    effet, la typologie est un modle dtude pour classer les textes selon un type et un

    genre prcis. Nous en citerons trois. Jakobson R. dtermine la typologie partir

    des fonctions du langage (rfrentielle expressive conative phatique

    mtalinguistique potique) du schma de communication. Une autre typologie est

    celle propose par Werlich E. Les textes sont classs en cinq catgories

    description narration exposition argumentation instruction ou

    prescription. .1

    Par ailleurs, Adam J M. distingue huit types, le narratif, le

    descriptif, largumentatif, le prescriptif, le prdicatif, le conversationnel (le

    dialogal) et la rhtorique.

    Type et typologie, deux termes proches de sens et qui partagent ensemble le

    classement des textes. Notre but nest pas de mettre un point final sur leurs

    dfinitions, mais plutt de contribuer une simple clarification. Alors on parlera de

    type ou de typologie textuelle. Pour notre recherche, nous travaillerons avec la

    typologie textuelle selon Werlich E. Cest pourquoi nous essayerons de prsenter

    succinctement les cinq types, tout en mettant en valeur le type argumentatif, objet

    de notre recherche.

    4. Le modle de typologie : vision de Werlich E.

    Selon le modle typologie de Werlich E. on trouve le descriptif, lauteur dcrit

    un objet, un lieu, un paysage, un animal, une personne, un vnement, une

    situation, une procdure, etc. Lauteur fait recours des procds tels que la

    comparaison et la mtaphore. Son intention est de produire une image son lecteur

    ------------------------------ 1WERLICH E.: In, ADAM J M., Types et prototype, 3me Ed .Nathan, Paris, 1997, p.9.

  • Le narratif se constitue autour dun personnage au moins (fictif - rel - animal -

    objet) qui sarticule autour de cinq tapes ; la situation initiale, llment

    modificateur, la situation des vnements et la situation finale. Lintention de

    lauteur est de crer un rcit, faire revivre un fait ou faire imaginer son lecteur.

    Le prescriptif ou lincitatif, lexhortatif, linjonctif, cest un texte qui incite

    laction, donne des conseils. Il est utilis dans les recettes de cuisine, les notices,

    les consignes, les rglements, etc. Lintention de lauteur est de pousser et forcer

    agir.

    Lexpositif, lauteur sattache expliquer le pourquoi dun sujet, dun fait,

    ou dune situation o sarticule des explications, tout en introduisant des outils

    linguistiques. Lintention de lauteur est daccroitre les connaissances, expliquer et

    analyser un phnomne.

    Lauteur, dans un texte argumentatif oral ou crit, cherche exposer une

    opinion pour convaincre le destinataire de la justesse de ses ides laide

    darguments ou de preuves. Le but dun texte argumentatif est de convaincre, faire

    ragir. Il possde sa propre structure qui dcoule dune thse dfendue avec des

    arguments ordonns et lis de telle sorte que le lecteur pourra comprendre la

    cohrence textuelle. On le trouve dans un magazine, un dbat, un article, un

    ditorial, une publicit, un essai ou un pamphlet.

    V. BREF APERCU SUR LARGUMENTATION

    Dans le cadre communicationnel, la dimension de largumentation occupe une

    place importante dans la mesure o elle est la proccupation des linguistes au sein

    des sciences du langage. A lantiquit, dans la conception dAristote1

    largumentation est la rhtorique2 qui est lart de parler, de persuader, et de

    ------------------------------ 1Aristote est un philosophe grec pendant lantiquit. Il est le disciple de Platon et considr comme le premier

    thoricien de la rhtorique.

    2La rhtorique est un nom fminin issu du grec rhtorik de rhtor orateur .Elle signifie lart de bien

    parler. Elle est lie une pratique oratoire, destine un auditoire pour linfluencer.

  • chercher des arguments pour convaincre lauditoire en raison de sa prsence dans

    toutes les situations de la vie.

    Lusage de la langue dans largumentation permet de donner une orientation

    argumentative qui peut tre explicite, implicite, soutenue ou relche. Elle peut

    reposer sur des sous-entendus ou des prsuppositions. Cette analyse sinscrit dans

    le sillage de divers courants notamment la pragmatique. Pour largumentation dans

    la langue, Ducrot O. considre la langue elle est dj un condense

    dargumentation. .1

    Ceci-ci nous amne sinterroger sur la nature des moyens

    linguistiques quutilise le discourt crit, texte pour structurer, expliquer, dcrire son

    argumentation afin de persuader son lecteur, do on parlera de stratgie

    argumentative . Pour largumentation dans le discours, Perelman C. avec Tyteca

    O. dfinissent largumentation comme les techniques discursives permettant de

    provoquer ou daccroitre ladhsion des esprits aux thses quon prsente leur

    assentiment. .2

    Quant la polyphonie dans largumentation, elle est caractrise par la pluralit

    des voix. Elle est utilise par le destinateur par le biais des tmoignages, des

    dialogue, des discours rapports ou lemploi des pronoms nous-nos-notre . La

    polyphonie sert renforcer la position de la thse et dappuyer les arguments.

    Largumentation est un acte de communication dans lequel un metteur

    exprime son opinion. Son but est de soutenir sa thse et dinvalider la thse rejete

    et de faire adhrer son destinataire son point de vu. Par consquent, on

    sinterroge sur les fonctions langagires mises en uvre par le texte. Jakobson R.

    distingue six fonctions. La plus dominante dans largumentation est la fonction

    motive ou expressive (centre sur le destinateur.).

    ------------------------------ 1DUCROT O. : In, SIOUFFI G., 100 fiches pour comprendre la linguistique, Ed. Bral, Rosny, Paris, 1999,

    p.185. 2PERELMAN C., TYTECA O. : In, AMOSSY R., Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000,

    p.7.

  • Largumentation est la manire par laquelle on veut convaincre ou persuader

    lautre et le faire adhrer son point de vue. Toute argumentation prsente une

    thse dfendue ou rfute appuye par des arguments ou des contre-arguments.

    En rsum, largumentation, lanalyse argumentative se nourrissent travers

    des champs de recherches linguistiques diffrents. Cependant, pour notre

    recherche, nous nous consacrerons lanalyse des procds argumentatifs dans

    une approche de la grammaire textuelle.

    1. Les enjeux de largumentation

    Lire un texte argumentatif ou lcrire, nous mne sinterroger sur les enjeux

    de largumentation. Dune part, la relation identique ou non qui existe entre

    largumentateur et le destinataire. Dautre part, la raction du destinataire qui

    utilise les modalits lors des changes dides. Aussi, largumentateur dfinit ses

    objectifs soit pour obtenir une adhsion ses propres ides, soit pour pousser son

    destinataire agir ou modifier son opinion. Pour dfendre son opinion, pour tre

    efficace, largumentateur dveloppe une argumentation. Il sectionne ses prmisses

    en fonction du statut de sa cible en tenant compte de son langage. Les enjeux de

    largumentation dpendent de la stratgie argumentative du locuteur. Alors on peut

    dire que lenjeu de largumentation est lobjectif atteindre.

    2. Les formes de largumentation

    Largumentation est la faon par laquelle le locuteur soutient, rfute un point de

    vue pour persuader, ou convaincre son destinataire dans une situation

    dargumentation. Mais dans quelle forme largumentation se ralise-t-elle ?

    Dabord, il y a la forme argumentative directe qui est la manire explicite

    dexposer une opinion, en ltayant par des arguments enchains afin de dfendre

    la thse soutenue. Elle nexige pas trop de rflexion pour comprendre le message

  • argumentatif.On trouve cette forme dargumentation dans lessai1, le Pamphlet

    2, le

    plaidoyer3, le rquisitoire

    4, le manifeste

    5, la lettre ouverte

    6 et la prface.

    7 Tandis

    que largumentation indirecte ou implicite a recours la fiction pour faire circuler

    un message. Elle repose sur le prsuppos et le sous-entendu. Lauteur argumente

    indirectement travers un narrateur ou personnage de thtre, de conte, de fable.

    Son message est implicite. Il nest pas transmis directement au lecteur qui fournit

    des efforts pour dduire le message de la fiction narre. On trouve cette forme

    dargumentation dans lapologue.8

    3. Les fonctions de largumentation

    Le texte argumentatif dfend une prise de position, dun point de vue sur une

    question. Le locuteur expose son opinion sur un sujet et essaie de le faire adhrer

    son destinataire. Ainsi, le texte argumentatif a deux fonctions. Lune est persuasive

    qui cherche convaincre le lecteur, lmouvoir ou en influenant son affectivit.

    Lautre est polmique ; elle consiste ridiculiser la personne qui nest pas daccord

    avec le point de vue de largumentateur.

    4. Le but de largumentation

    Argumenter, cest justifier un point de vue dun thme que lon veut partager

    avec le destinataire. Argumenter, cest laction de prsenter les arguments en ayant

    recours au savoir et aux connaissances. Argumenter, cest aussi agir sur le lecteur

    ou destinataire en cherchant le convaincre, persuader ou dlibrer.

    Pour convaincre, largumentateur fait appel la raison, lesprit critique du

    destinataire pour obtenir son accord. Il formule une thse issue dun thme. Il taye

    ------------------------------ 1Lessai est un crit o lauteur expose une opinion.

    2Le pamphlet est une production satirique

    3Le plaidoyer est une technique utilise pour dfendre une cause.

    4Le rquisitoire est une situation daccusation qui demande des arguments.

    5Le manifeste est un ensemble de propos dclars par un parti ou un groupe.

    6La lettre ouverte est une correspondance exhibe publiquement pour tre lu par un public.

    7La prface est un texte crit au dbut dun ouvrage. Il prsente un dveloppement des ides.

  • 8Lapologue est un rcit qui sert donner une morale.

    cette thse par des arguments ordonns, relis par des connecteurs logiques et

    illustrs par des exemples. Donc largumenteur sinscrit dans une stratgie

    argumentative. Pour persuader, largumentatif a recours aux sentiments ou aux

    motions (la piti - la colre) du destinataire. Il cherche persuader.

    Largumentateur utilise des indices de personnes tu , vous , nous afin de

    crer et garder le contact avec son destinataire. Il utilise par ailleurs des

    modalisateurs, des adverbes, du lexique mlioratif ou pjoratif, des citations et des

    exemples dans le but de conqurir ladhsion de son destinataire. Dlibrer,

    consiste examiner les diffrentes formes dun sujet ou dune question dbattre

    en vue de prendre une position ou de choisir une solution.

    5. La vise argumentative

    Toute structuration textuelle possde une vise approprie. Lexemple citer

    est celui de la vise argumentative. Cependant, il parait ncessaire dter un flou

    entre la dimension et la vise argumentatives. La dimension argumentative est

    insparable tout texte/discours. Elle est lutilisation du langage. Plantin

    Christian rsume toute parole est ncessairement, argumentative. Cest un

    rsultat concret de lnonc en situation. Tout nonc vise agir sur son

    destinataire, sur autrui, et transformer son systme de pense. Tout nonc oblige

    ou incite croire, voir, faire, autrement. .1

    La dimension argumentative se

    trouve titre dexemple dans les articles scientifiques et les reportages. Or, la vise

    argumentative insiste sur le caractre finalis et organis dun discours

    participant dune configuration de points de vue ou dun conflit dopinions. .2On

    peut citer lexemple dune vise argumentative dune plaidoirie.

    ------------------------------ 1PLANTIN.C. : In, AMOSSY.R, Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000, p.25.

    2 AMOSSY.R. : Largumentation dans le discours, Ed. Nathan, Paris, 2000, p.24.

  • VI. CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DU TEXTE ARGUMENTATIF

    Toute production crite, voire le texte, possde des caractristiques spcifiques

    rpondant aux objectifs et aux intentions de lauteur. Or les caractristiques dun

    texte argumentatif peuvent tre prsentes comme suit :

    1. Le thme et la thse

    Comprendre un texte suscite dabord lidentification du thme puis le reprage

    de la thse. Cependant il serait raisonnable de nuancer entre ces deux termes. Le

    thme est le sujet gnral dont parle le texte. Il est prcis et dlimit titre

    dexemple, le sport. Tandis que la thse est la position du locuteur par rapport au

    thme. Elle est le point de vue, lopinion, le jugement que le locuteur dfend ou

    rfute. Elle est la rponse une problmatique (est formule sous forme dune

    question un propos du thme). La thse est appele la thse premire, dfendue,

    soutenue ou initiale. Elle est construite sous le type dclaratif. Elle est le noyau du

    texte argumentatif. Elle est gnralement au dbut du texte titre dexemple, les

    avantages du sport. La thse soppose une thse adverse, dite antithse.

    2. Largument : lment de dfinition

    En vue de convaincre ou persuader, largumentateur fait appel des

    arguments. Ils sont des preuves, des ides courtes, illustrs par des exemples. Ils

    sont en outre des raisons avances pour justifier la thse et convaincre le lecteur.

    Comme la thse, les arguments sopposent des arguments adverses. Les

    arguments sont les piliers des textes argumentatifs dont les natures permettent de

    comprendre lintention et la vise du locuteur. Le fondement des arguments se fait

    soit sur un fait (domaine rel), soit sur une valeur (un jugement personnel) ou un

    raisonnement entretenu par les rapports logiques explicite ou implicite.

  • 2.1. Les type darguments

    Pour ne pas amplifier sur les types darguments, on essaie de prsenter les types

    les plus frquents. Dabord, largument dautorit qui fait appel une autorit,

    une morale, ou un auteur rput. On le trouve dans un hadith, une citation, un

    verset coranique ou un proverbe. Puis, largument logique qui sappuie sur la

    raison. De plus, largument affectif vise les sentiments et laffectivit. Enfin,

    largument ad hominem est employ pour discrditer une personne, en

    sattaquant parfois sa vie prive.

    2.2. La valorisation des arguments

    Lauteur, dans un texte argumentatif, ne se contente pas de prsenter ses

    arguments en faveur de sa thse ; en revanche il valorise ses arguments. Dune

    part, il les hirarchise du faible au fort ou vice versa. Dautre part, il utilise des

    figures de styles comme la comparaison et la mtaphore. Non seulement ces deux

    valorisants mais encore lillustration par des exemples qui sont des rfrences

    concrtes. Lors quun exemple suit largument, il le prcise, il est un exemple

    illustratif. Cest pourquoi il est introduit par des formules telles que : par exemple,

    ainsi, tel, comme. Si lexemple prcde largument, on lappelle exemple

    argumentatif. Les types des exemples sont nombreux, on peut citer lexemple

    littraire (livre, pome), lexemple personnel (propre un individu), lexemple

    historique (pris dun vnement du pass) et lexemple statistique (en rapport avec

    les chiffres et les donnes.).

    3. La cohsion et La cohrence

    Lacte dargumenter est un discours organis. Les arguments sont relis par des

    connecteurs logiques qui expriment soit lopposition (mais, cependant, or,

    pourtant) soit la causalit (car, par ce que, vu que) ou la consquence (de sorte

    que, de manire que). Les connecteurs sont des outils linguistiques qui ont une

    double fonction. Dune part, ils remplissent une fonction interne smantique la

  • phrase. Dautre part, ils tablissent une relation entre cette phrase et son contexte.

    Lexpression de cette relation peut tre soit explicite par lutilisation directe des

    connecteurs, soit implicite, par absence des outils de relation. Dans ce cas, le

    lecteur identifie les connecteurs par lacte de lecture et de ses comptences. Ces

    arguments sont aussi prsents dans le cadre dun raisonnement dductif, inductif

    ou autre et dans une progression thmatique dont le but principal dassumer le

    phnomne de cohsion et de cohrence du texte.

    4. Le systme dnonciation

    Pour parler ou crire lauteur ou le locuteur choisit entre deux types

    dnonciation. Le premier dit historique, il efface les traces du sujet parlant et les

    circonstances de lnonciation. Alors que le deuxime dit discursif, il manifeste la

    situation particulire de la communication.

    Dans une situation dargumentation discursive, le locuteur cherche prsenter

    sa thse en ltayant par des arguments illustrs pour convaincre ou persuader son

    destinataire changer son propre point de vue et le faire adhrer au sien. En effet,

    les indices de personnes les plus employs sont la premire personne du singulier

    je , et les deuximes personnes du pluriel nous et vous . Egalement,

    lusage du pronom indfini on qui implique lauteur lors de son argumentation,

    il est dit alors inclusif. Dans le cas contraire, il carte lauteur, il est exclusif.

    Largumentation est domine entre deux ples. Qui parle ? A qui ? Au fur et

    mesure, le locuteur utilise des outils linguistiques pour parvenir atteindre son but

    dargumentation. On peut citer les modalisateurs, la ponctuation, les verbes

    dopinion, les adverbes et les adjectifs.

    5. Le plan

    Argumenter, non seulement convaincre ou persuader, mais aussi la manire

    dorganiser son discours/texte. En effet, lauteur tablit un plan pour ordonner la

    succession dans les ides, construire le type de raisonnement, choisir sa stratgie et

  • utiliser correctement les outils linguistiques pour la clart et la comprhension du

    texte comprendre un texte signifie le comprendre comme u