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MAGAZINE DE MSF CANADA Volume 16 Numéro 2 Été 2012 DEPECHES SAHEL : une crise alimentaire récurrente, p. 02 | TCHAD : une lueur d’espoir, p. 03 | PAKISTAN : changer la donne à Quetta, p. 05 SOUDAN DU SUD : personnel et cliniques pris pour cibles, p. 07 | RESPONSABILITÉ FINANCIÈRE : rapport annuel 2011 de MSF Canada, p. 08 TUBERCULOSE MULTIRÉSISTANTE : deux ans d’isolement pour guérir, p. 10 SIERRA LEONE : le dévouement d’un chauffeur d’ambulance, p. 12 | MSF AU CANADA : un nouveau directeur exécutif aux commandes, p. 14 malnutrition au sahel

Dépêches (Été 2012)

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Dépêches est le bulletin de Médecins Sans Frontières (MSF) Canada.

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MAGAZINE dE MSF CANAdA Volume 16 Numéro 2 Été 2012

DEpEchEs

Sahel : une crise alimentaire récurrente, p. 02 | TChad : une lueur d’espoir, p. 03 | PakiSTan : changer la donne à Quetta, p. 05Soudan du Sud : personnel et cliniques pris pour cibles, p. 07 | ReSPonSabiliTé finanCièRe : rapport annuel 2011 de MSF Canada, p. 08

TubeRCuloSe mulTiRéSiSTanTe : deux ans d’isolement pour guérir, p. 10 SieRRa leone : le dévouement d’un chauffeur d’ambulance, p. 12 | mSf au Canada : un nouveau directeur exécutif aux commandes, p. 14

malnutrition au sahel

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U ne crise alimentaire a été déclarée dans la région africaine du Sahel. En effet, une grave crise nutritionnelle mettant

de nombreuses vies en danger s’annonce dans les prochains mois dans certaines zones de cette région. Médecins Sans Frontières (MSF) compte intensifier ses activités nutritionnelles pour répondre au pic saisonnier du taux de malnutrition, tout en élaborant de nouvelles approches à long terme à intégrer à ses programmes habituels.

Le Sahel, situé entre le désert du Sahara au nord et la savane soudanaise au sud, s’étend sur 11 pays. La production alimentaire dans la région a diminué principalement à cause des températures extrêmes et du climat aride, ce qui a rendu les terres souvent difficiles ou im-possibles à cultiver.

L’Organisation des Nations Unies estime que 15 millions de personnes dans six pays de la région subissent une insécurité et une

pénurie alimentaires modérées ou graves. de plus, un million d’enfants sont menacés par la malnutrition.

Ces chiffres inquiétants ont mené MSF à mettre sur pied de nouveaux programmes de traitement de la malnutrition au Tchad, notamment dans les villes de Biltine et de Yao où on a signalé des taux de malnutrition aiguë de plus de 20 pour cent. Les équipes évaluent également la situation nutritionnelle dans d’autres zones du Tchad ainsi qu’au Mali, au Niger, en Mauritanie et au Sénégal.

Stéphane doyon, responsable de la cam-pagne sur la malnutrition chez MSF, a dit en avril 2012 que la crise n’en était qu’à ses débuts et qu’il était trop tôt pour bien saisir son impact. « La période traditionnellement la plus difficile, c’est-à-dire entre mai et juil-let, est encore à venir. Mais on peut déjà prévoir que plusieurs centaines de milliers d’enfants seront atteints de malnutrition aiguë sévère, comme chaque année dans cette région. »

Rien qu’au Niger, le ministère de la Santé, MSF et d’autres organisations ont pris en charge 330 000 enfants dans des programmes pour malnutrition aiguë sévère pendant l’année de crise de 2010. En 2011, pourtant qualifiée de « bonne année » agricole dans la région, le nombre d’enfants traités était tout de même de 307 000.

Cette année, les alertes précoces lancées par les gouvernements de six pays de cette ré-gion dès l’automne ont permis d’élaborer un plan d’intervention ambitieux. Ce plan existe maintenant sur le papier, mais son application ne sera pas facile à mettre en œuvre. Les fonds n’ont pas encore été accor-dés, et l’accès aux zones les plus reculées de la région représentera un véritable défi. de plus, l’insécurité et la violence existant dans certaines zones compliquent déjà le déploie-ment de l’aide.

MSF accroît ses activités au Sahel en réponse à des besoins urgents, mais s’efforce aussi d’établir des stratégies de lutte contre la mal-nutrition chronique à long terme.

En 2011, MSF a soigné plus de 100 000 en-fants sévèrement malnutris au Niger. Plus de 90 pour cent d’entre eux se sont réta- blis. dans le cadre de ses programmes pédia-triques au Niger et au Mali, MSF a également fourni des suppléments nutritionnels à base de lait à plus de 35 000 enfants.

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J e me souviens encore de mon arrivée à Babalme au Tchad en juillet 2011. Pour nous assurer d’aller dans la bonne direction

en plein désert, à 12 kilomètres de la dernière route bitumée, nous devions suivre les indica-tions d’un guide local qui pointait du doigt des détails presque imperceptibles à l’horizon : là-bas un arbre isolé ou ici une dune de sable. Une véritable image de désolation.

Le secteur était plus sec que le reste de la ré-gion du Sahel et ne disposait d’aucun édifice en briques, d’aucune école, d’aucun centre de san-té. La seule chose que nous pouvions voir était des gens vivant une vie de berger dans un coin oublié du Tchad, près de la frontière du Niger.

Notre équipe a été accueillie chaleureuse-ment. dans un abri rudimentaire, assis sur des

tapis tchadiens à l’ombre du soleil brûlant, nous avons rencontré pour la première fois les chefs des tribus locales et les anciens du village et avons bu le thé avec eux.

Nous avons discuté de leurs espoirs de voir MSF traiter tous les problèmes de santé de la région et pallier la négligence de l’État. Nous leur avons expliqué que nous n’avions pas les ressources nécessaires pour offrir des soins médicaux à tous les habitants et que nous ne pouvions pas remplacer leur gouvernement. Néanmoins, nous pouvions ouvrir un centre de nutrition thérapeutique ambulatoire pour traiter les nombreux enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère. Une fois par semaine, une équipe médicale mobile est donc venue examiner, diagnostiquer et traiter les enfants à l’ombre d’un arbre au sein du

village. Les mères et leurs enfants malades ar-rivaient à dos d’âne des villages environnants.

Au vu des besoins énormes de leur commu-nauté, la réaction des hommes de Babalme après notre proposition très limitée m’a beau-coup impressionné. Lorsque le personnel in-firmier et les agents de santé communautaires de MSF ont informé les mères présentes du programme nutritionnel, tous les représen-tants politiques et religieux étaient à nos côtés pour soutenir le plus possible les intentions de MSF.

Oumar Zezerti Kosso, un chef de village, a proposé de suivre une formation pour tra-vailler comme agent de santé communau-taire. Il est allé de village en village à cheval pour mobiliser les communautés, éduquer la

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population dans le domaine de la santé, dé-tecter les cas de malnutrition infantile et les orienter si besoin vers l’unité de soins ambu-latoire. Il a ainsi consacré quatre journées par semaine à sensibiliser les habitants et à fournir son aide les jours de clinique mobile. Pendant ce temps, son père de 92 ans, un ancien chef du village, et son suppléant ont pris en charge ses responsabilités politiques.

Et quelle ne fût pas la réponse de la com-munauté! En deux semaines, une centaine d’enfants étaient déjà inscrits au programme. Trop malades et trop faibles pour être traités sur

place, certains devaient être transférés au centre régional pour des soins intensifs. En un mois, les enfants guéris ont pu repartir chez eux, et le nombre de nouvelles admissions a commencé à diminuer. À l’inverse, le nombre de demandes de la communauté a commencé à augmenter.

Bien sûr, il était difficile pour les équipes médicales d’envoyer toutes les personnes ayant des besoins médicaux de base au centre de santé gouvernemental du secteur situé à quatre jours en chameau. Le mandat limité de MSF ne lui permettait que de traiter les cas les plus urgents et d’ordre vital.

Ensuite, on nous a demandé de fournir deux sacs de ciment : la communauté avait décidé, comme projet-pilote, de construire la toute première latrine près de l’arbre ayant servi de site à notre clinique.

Les dirigeants communautaires ont ensuite demandé à MSF d’établir un centre de santé permanent pour répondre aux besoins des habitants. Même si nous n’étions pas en mesure d’exaucer ce vœu, nous avons fait pression sur le ministère de la Santé pour qu’il prenne ceci en considération.

Au moment où MSF annonçait la fermeture de son projet nutritionnel en octobre en rai-son de la grande diminution d’enfants sévère-ment malnutris, on semblait dire que le rêve de voir un jour le centre médical ouvrir ses portes allait se réaliser. En novembre, nous avons organisé un atelier pour aider le per-sonnel infirmier gouvernemental de toute la région à se perfectionner dans la presta-tion de soins nutritionnels. Une infirmière désignée pour fournir des soins à Babalme y a aussi participé. Au même moment, la com-munauté a recruté des bénévoles afin de fa-briquer des centaines de briques en terre pour construire le futur centre médical sur un ter-rain fertile voisin.

Quoi de plus gratifiant que de voir une com-munauté et ses chefs motivés par le dévoue-ment de notre équipe médicale mobile, qui s’est rendue chaque semaine dans ce lieu re-culé et a montré qu’il était possible de faire changer les choses. Avec peu de moyens, nous avons inversé le destin de centaines d’enfants malnutris. Par ailleurs, la communauté, ayant décidé de ne plus attendre le bon vouloir d’un gouvernement à mille lieues de là, a pris l’initiative de construire son propre centre de santé pour répondre à ses besoins. Lorsque je suis retourné à Babalme, le village désertique où je m’étais rendu la première fois m’est apparu comme une véritable oasis.

Othmar arnold Infirmier

Othmar Arnold est un infirmier en pratique avancée, originaire de Carmacks au Yukon. Il travaille avec les populations autochtones du Nord canadien depuis 1993. Au cours de sa carrière, il a œuvré dans le secteur humanitaire en Ouganda, au Rwanda et au Pakistan. Dernièrement, il a participé à sa première mission avec MSF.

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Regardez! C’est l’un de mes bébés! » s’exclame Jaroslava Belava, une in-firmière de Vancouver, alors qu’elle

agite dans les airs la fiche médicale d’un patient en ambulatoire. derrière elle, un Afghan porte dans ses bras un enfant assoupi de deux ans.

« Khalil a été admis dans notre service hospi-talier l’an dernier », continue-t-elle, alors que ses deux collègues pakistanais de Médecins Sans Frontières (MSF) emmènent le garçon et font assoir son père au centre ambulatoire de nutrition thérapeutique nouvellement ré-nové de la clinique de MSF. La clinique est

située à Kuchlak, à 20 minutes de Quetta, la capitale de la province du Baloutchistan. Le projet vient en aide aux réfugiés afghans, aux migrants, aux nomades et aux habitants de la région. C’est pour travailler comme médecin avec MSF que je suis venue ici.

Jaroslava termine son travail d’un an à Quetta. Sa grande expérience au sein de MSF et la connaissance qu’elle a acquise en gérant les programmes de nutrition d’autres projets m’ont été d’une grande aide au cours de ma première mission sur le terrain avec MSF. Aujourd’hui, elle est à Kuchlak pour exprimer ses recommandations et s’assurer que nos

deux programmes de nutrition pour patients externes répondent aux normes de MSF.

Kaka et Sidra, les deux membres du person-nel pakistanais qui forment la base du pro-gramme de nutrition de Kuchlak, écoutent l’histoire que raconte le père de Khalil. Ils mesurent le périmètre du bras du garçon, son poids et sa taille. Heureusement, le garçon ne souffre pas de malnutrition. Son père l’a amené à la clinique parce qu’il tousse et qu’il a de la fièvre.

dès sa première visite à la clinique de Kuchlak, Khalil a rapidement été transféré à l’hôpital

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pédiatrique de MSF à Quetta parce qu’il souffrait de malnutrition sévère et d’anémie. Il a été hos-pitalisé à Quetta pendant plusieurs semaines. Là-bas, il a reçu de la nourriture thérapeutique prête à consommer et des transfusions san-guines. Khalil est ensuite revenu à Kuchlak pour continuer les traitements dans le cadre du pro-gramme de nutrition pour les patients externes.

Jaroslava est arrivée à Quetta en mars 2011 lors de la construction d’un hôpital pédia-trique destiné à offrir un programme de nu-trition thérapeutique pour les patients hospi-talisés ainsi que des soins pour les nourrissons et les enfants gravement malades nécessitant une attention médicale 24 heures sur 24. Rien ne pouvait arrêter Jaroslava. Elle a réussi à transformer un terrain à bâtir encombré de briques et de ciment en un hôpital propre et lumineux offrant un programme de nutrition pour patients hospitalisés, une unité néona-tale de soins intensifs et une pouponnière.

Son mari, Miroslava Stavel, est pédiatre et a travaillé avec elle à Kuchlak pendant les six derniers mois. Ensemble, ils ont mis sur pied une équipe d’infirmières et de médecins of-frant d’excellents soins pédiatriques.

Bien que j’aie pratiqué la médecine pendant 25 ans et que j’aie travaillé pendant de nom-breux mois dans d’autres projets en Asie et en Afrique, j’étais très nerveuse à l’idée de faire ma première mission avec MSF. J’avais telle-ment à apprendre en arrivant. Je ne savais même pas ce dont les membres du person-nel parlaient lorsqu’ils disaient qu’un en-fant malnutri avait un « MUAC rouge ». Bien sûr, j’ai fini par apprendre tout cela. J’ai vite compris que le « MUAC » faisait référence au

périmètre du bras, l’une des mesures permet-tant de déterminer si un enfant est malnutri. Si la mesure se trouve dans la zone rouge, cela peut indiquer une malnutrition sévère.

Les conseils de Jaroslava m’ont été d’une aide inestimable en plus des ressources péda-gogiques que j’étudiais, des connaissances que me transmettait le personnel pakistanais et la liste de questions sur la malnutrition que je ra-menais chaque soir à la maison pour les revoir.

Cependant, l’amitié que j’ai nouée avec Jaroslava dans ces conditions de vie et de travail difficiles a été au moins aussi importante que ses conseils médicaux. Lors d’une journée particulièrement éprouvante, une réfugiée afghane nous a amené son bébé de 10 jours qui était très malade. Le petit garçon était né à la maison, mais la mère n’avait pas pu l’allaiter adéquatement. Quand elle nous l’a amené, le bébé haletait et sa peau était bleutée en raison du manque d’oxygène dans son sang. Il était déjà trop tard pour que nous puissions le sauver.

Je me souviens encore de l’image de cette mère au cœur brisé enveloppant son bébé sans vie dans une couverture et le tenant doucement tandis qu’elle ajustait sa burka pour le cacher des regards indiscrets.

C’était la première fois que je perdais un nou-veau-né, et j’ai demandé à Jaroslava de revoir avec moi les mesures que j’avais prises. En-semble, nous avons conclu que rien d’autre n’aurait pu être fait pour sauver le bébé. d’en parler m’a fait du bien. J’ai pu me délester de ces émotions douloureuses afin de retourner au travail le lendemain prête à soigner les

enfants atteints de malnutrition sévère, mais aussi ceux souffrant de la rougeole, d’une pneumonie, de brûlures, de la grippe, ainsi que les dizaines de femmes devant être exa-minées et soignées au service ambulatoire.

Le jeune Khalil, qui souffrait en fin de compte d’une otite, a été renvoyé chez lui avec l’antibiotique et les médicaments nécessaires pour le soigner. Son père l’a installé dans sa brouette pour le chemin du retour. Nous avons partagé un moment joyeux lorsque le père ravi nous a laissé prendre des photos du garçon.

À la fin de la journée, Jaroslava et moi sommes retournées chez nous à Quetta rejoindre son mari et les huit autres membres du personnel expatrié : des infirmiers, une sage-femme, un conseiller en santé mentale et des logisticiens. Nous prenons généralement tous place autour de la table pour partager un repas, raconter les histoires de la journée, régler certains problèmes et nous détendre.

À quelques jours de leur départ, nous sommes déjà tristes que Jaroslava et Miroslava nous quittent. Cependant, lorsque je vois et que je sens l’aplomb et l’enthousiasme de la nouvelle équipe, je sais que le projet continuera sur la bonne voie. Mes compatriotes canadiens ont établi de très bonnes bases et ont su insuffler leur dévouement et leur engagement dans un projet qui fait une grande différence dans la vie d’un si grand nombre de personnes.

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Lanice est médecin de famille à Calgary. Elle parlait ici de sa première mission avec MSF.

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En janvier 2012, Médecins Sans Frontières (MSF) a envoyé une équipe médicale et logistique d’urgence à Pibor au Soudan

du Sud après que des affrontements inter-communautaires ont forcé des milliers de personnes à fuir dans la brousse. deux centres médicaux de MSF ont été pillés au cours des combats et leurs équipements ont été détruits.

Ceux qui ont pris la fuite sont restés cachés dans la brousse. Beaucoup ont été blessés, n’avaient pas d’abris ou bien des abris précaires, et avaient difficilement accès à de la nourriture. L’équipe de MSF a tenté de localiser ces personnes pour déterminer leurs besoins et leur offrir une aide médicale.

depuis 2005, MSF dirige les centre de santé locaux, offre des soins aux 160 000 habitants du comté de Pibor et œuvre dans d’autres régions de l’État du Jonglei. Cependant, les violents affrontements intercommunautaires ayant eu lieu en 2011 ont instauré un climat de violence très inquiétant. En effet, les civils et leurs maigres ressources ont été intentionnelle-ment pris pour cibles. L’ensemble des groupes armés s’en prend désormais aux hôpitaux, aux dispensaires et aux sources d’eau, ce qui laisse supposer une tactique qui consiste à priver les habitants des produits de première nécessité.

« Ce fut très éprouvant de voir de quelle manière nos structures médicales ont été prises pour cible dans les violences », explique Karel Janssens, chef de projet pour l’équipe d’urgence de MSF qui s’est rendue à Pibor. « Notre équipe n’était pas sur place quand les dispensaires ont été attaqués, et le complexe MSF de Pibor a été saccagé. Nous sommes arrivés plus tard et nous avons constaté l’état désastreux des lieux. »

À la suite d’un référendum en janvier 2011, le nouveau pays du Soudan du Sud est né de sa séparation du reste du Soudan en juillet 2011. Situés à plus de 300 kilomètres de djouba, la capitale, Pibor et beaucoup de villages reculés ont été la cible d’attaques violentes en 2011.

« Le Soudan du Sud est un endroit formidable en dépit de la situation dramatique et des

violences. La population fait preuve d’une persévérance exceptionnelle », dit Karel. « Au début du mois de février, nous avons soigné une femme blessée par balle que son frère avait retrouvée près d’une rivière. On lui avait tiré dans le dos, mais elle avait réussi à ramper jusqu’à la rivière. Ses assaillants l’ont laissée pour morte et ses enfants ont été tués. Elle n’avait pas mangé depuis un mois et il semble que son seul moyen de subsistance ait été de boire l’eau de la rivière. »

À la fin de 2011, deux structures médicales de MSF ont été la cible d’attaques dans le comté de Pibor. À la suite de ces raids, tous les mem-bres du personnel international de MSF ont été évacués à djouba. Les membres du personnel local et leur famille ont pris la fuite avec les au-tres habitants de Pibor. « Ce qui a été compli-qué, c’est de savoir où les gens se cachaient et où ils allaient », dit Karel à propos du travail qui attendait l’équipe d’urgence lorsqu’elle est arrivée. « Certains se déplaçaient vers des villes

plus grandes où ils pouvaient trouver de l’aide, mais la plupart restaient cachés dans la brous-se. Nous devions donc localiser ces groupes de personnes en déplacement pour leur offrir des soins adaptés. »

L’équipe d’urgence a relancé les activités médicales à Pibor le 7 janvier 2012. dans les 20 jours qui ont suivi, le personnel médical a soigné 47 patients blessés par balle, dont 16 femmes et huit enfants. Le personnel a égale-ment soigné 43 autres patients ayant reçu des coups de couteau, ayant été battus ou blessés en fuyant dans la brousse. À la fin du mois, MSF avait traité 110 patients pour des trauma-tismes occasionnés par les violences (des bles-sures par balle pour la plupart) et avait évacué par avion vers djouba certains cas graves né-cessitant des soins plus spécialisés.

Wairimu GitauAgente des communications

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9 %Subventions de diverses sections MSF : 3 905 592 $

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générales d’urgence

1 %Collectes de fonds du public

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35 %Dons mensuels

82 %Programmes : 38 056 090 $

15 %Collecte de fonds : 6 761 774 $

3 %Administration : 1 606 423 $

12 %Soutien de l’ACDI : 5 600 000 $

9 %Subventions de diverses sections MSF : 3 905 592 $

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Rapport annuel de MsF canada : points forts de 2011

Pour Médecins Sans Frontières (MSF), l’année 2011 s’est avérée riche en défis divers, certains, bien connus, d’autres, nouveaux. En Somalie, MSF a pris en charge plus de 95 000 personnes souffrant de malnutrition, vacciné 235 000 autres contre la rougeole et donné près de 540 000 consultations. Est-ce donc une réussite? Loin de là. MSF est intervenue tardivement et n’a jamais réussi à atteindre certaines zones critiques. La situation de-meure grave, l’accès nous est interdit et notre sécurité est compromise.

Alors que la situation en Libye se dégénérait en combats armés, des forces d’opposition s’en sont prises aux structures médicales et au personnel de santé. Le personnel de MSF a également été utilisé dans une prison pour soigner des détenus présentant des blessures liées à la torture qu’il devait remettre sur pied avant la prochaine séance d’interrogation et de torture. Ces événements ont forcé MSF à suspendre certaines activités en Libye. de même, MSF s’est débattue en vain pour

obtenir un accès en Syrie afin d’aider les personnes blessées.

d’autre part, en 2011, plusieurs gouverne-ments dans le monde sont revenus sur leurs engagements financiers envers le Fonds mon- dial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette volte-face coûte malheureusement des vies. Les pays qui dépendent du Fonds mondial pour lutter contre le VIH/sida se voient ainsi forcés de ne plus accepter de nouveaux patients et de réduire les programmes existants. En fait, le traitement constitue la meilleure forme de prévention. À cet égard, il est triste de voir que les gouvernements font preuve d’une vision à court terme en négligeant la possibilité de réduire la propagation du VIH.

Autres faits marquants de l’année 2011 :

• MSFacommencéàseconcentrerdavantagesur les maladies non contagieuses telles le dia- bète et les maladies du cœur. Au lendemain

du tsunami au Japon, les équipes MSF ont constaté plus de cas de maladies non trans-missibles que d’autres besoins médicaux.

• MSF a marqué le premier anniversaire dutremblement de terre survenu en Haïti en 2010 avec la publication d’un compte rendu critique de son travail. Il s’agissait là d’une étape importante visant à présenter l’aide humanitaire sous un angle plus réaliste.

• MSF Canada a relocalisé sa cellule opéra-tionnelle en Europe. désormais, le personnel canadien s’efforce de trouver de nouvelles manières de soutenir le plus rationnellement et le plus utilement possible les missions de MSF dans le monde.

Marilyn Mcharg, directrice exécutiveBruce lampard, président

Ce texte est une version abrégée du message de la directrice exécutive et du président. Pour lire la version intégrale, visitez le www.msf.ca/publications.

MessaGe de la direCTriCe exéCUTive eT dU présidenT de MsF Canada

respOnsaBiliTé FinanCière

SOURCES DE REVENUS DÉPENSES

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SOURCES DES FONDS PRIVÉS AFFECTATION DES FONDS PRIVÉS

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générales d’urgence

1 %Collectes de fonds du public

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82 %Programmes : 38 056 090 $

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3 %Administration : 1 606 423 $

12 %Soutien de l’ACDI : 5 600 000 $

9 %Subventions de diverses sections MSF : 3 905 592 $

1 %Intérêts et autres : 353 753 $

SOURCES DE REVENUS DÉPENSES

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SOURCES DES FONDS PRIVÉS AFFECTATION DES FONDS PRIVÉS

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1 %Intérêts et autres : 353 753 $

SOURCES DE REVENUS DÉPENSES

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SOURCES DES FONDS PRIVÉS AFFECTATION DES FONDS PRIVÉS

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9 %Subventions de diverses sections MSF : 3 905 592 $

1 %Intérêts et autres : 353 753 $

SOURCES DE REVENUS DÉPENSES

44 233 578 $ REVENUS TOTAUX

SOURCES DES FONDS PRIVÉS AFFECTATION DES FONDS PRIVÉS

46 424 287 $ DÉPENSESTOTALES

78 %Dons privés : 34 374 233 $

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1 %Collectes de fonds du public

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2 %Autres urgences spécifiques

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3 %Administration : 1 606 423 $

12 %Soutien de l’ACDI : 5 600 000 $

9 %Subventions de diverses sections MSF : 3 905 592 $

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Ces deux pages présentent les points marquants du Rapport annuel 2011 de MSF Canada. Vous y verrez comment les Canadiens sont venus en aide aux personnes les plus vulnérables dans le monde. Pour lire le rapport complet ainsi que les états financiers vérifiés, consultez le www.msf.ca/publications.

Le rapport montre le type de contribution que les Canadiens ont apporté en 2011 à l’organisation internationale MSF : que ce soient par des dons en argent pour soutenir la mission de MSF ou en s’engageant comme travailleur humanitaire pour participer aux projets sur le terrain.

Pour en savoir plus sur le travail humanitaire de MSF dans plus de 60 pays, lisez le Rapport d’activités internationales 2011 de MSF disponible au www.msf.ca/publications.

POSTES DES CANADIENS SUR LE TERRAIN EN 2011

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– finances et RH (9 %)

4spécialistes en santé mentale (2 %)

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Autres pays d’Asie (11 %)

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N.B. : Certains membres du personnel ont participé à plus d’une mission. Ce graphique représente tous les emplois occupés par les Canadiens pour MSF sur le terrain en 2011.

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Kube Mugaza, un fermier vivant dans un petit village du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RdC), souf-

frait de la tuberculose depuis de nombreuses années et aucun des médicaments qu’il pre-nait ne semblait l’aider. Son état de santé s’étant rapidement détérioré, il a décidé de se rendre à l’hôpital de Médecins Sans Frontières (MSF) dans la ville de Baraka. Son test a révélé une tuberculose multirésistante (TB-MR), soit la forme la plus mortelle de la maladie, qui ne répond pas au traitement standard basé sur des médicaments antituberculeux de pre-mière ligne.

Kube n’avait qu’une solution pour s’en sortir : suivre un traitement long et très strict. Il a donc signé une entente avec MSF, dans laquelle il promettait de ne pas abonner son traitement avant la fin. Une mission loin d’être facile.

« Au début, j’ai passé sept mois dans le service d’isolement de l’hôpital de Baraka, sans voir

ma famille. C’était vraiment difficile, autant pour eux que pour moi », explique Kube.

Même pendant la phase de traitement am-bulatoire, Kube a dû rester à Baraka pour ve-nir chercher chaque jour ses médicaments à l’hôpital. Les adultes de sa famille avaient le droit de lui rendre visite mais, par mesure de précaution, ses enfants ne pouvaient pas venir le voir pendant sa période de traitement.

À la fin de 2011, soit deux ans après le début de son traitement contre la tuberculose multiré-sistante, Kube a reçu un bilan de santé positif. « J’ai enfin retrouvé mes forces », déclare-t-il. On lui a donné la permission de rejoindre ses proches qui, en son absence, avaient eu bien du mal à subsister sans leur soutien de famille. Kube n’est que le deuxième patient à avoir suivi l’ensemble de son traitement contre la TB-MR à l’hôpital de Baraka. Orla Condren, coordonnatrice médicale du projet chez MSF,

explique que la guérison de Kube est un accom-plissement extraordinaire, car il est très difficile pour les patients, surtout pour ceux venant de villages reculés, de vivre à l’écart de leur famille pendant une si longue période et de suivre un traitement aussi strict à long terme.

« Peu de patients adhèrent au traitement », ex-plique Orla. « Lorsque les patients se sentent mieux, ils arrêtent de se soigner. Ils veulent que les médicaments fassent effet en quelques jours mais ce n’est malheureusement pas le cas avec le traitement contre la TB-MR. »

À la fin de 2011, 120 tuberculeux étaient pris en charge à l’hôpital de Baraka, de même que sept patients souffrant de tuberculose multiré-sistante qui ont tous franchi la seconde étape, celle du traitement ambulatoire.

Travaillant en étroite collaboration avec MSF, Aloïse Fataki Nondo, responsable de district au ministère de la Santé pour la lutte contre

DEUX ANs D’IsOLEMENT pOUR GUÉRIR

TUBerCUlOse MUlTirésisTanTe

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la tuberculose et le VIH/sida, a affirmé que le nombre de patients souffrant de tuberculose multirésistante est en hausse dans la région.

« Il y a eu beaucoup d’insécurité et de déplace-ments de population ici et pas assez de surveil-lance médicale », déclare Aloïse. « Les gens ont beaucoup eu recours à l’automédication. Ils sont allés en pharmacie, parfois pour des infec-tions respiratoires bénignes, et ont pris trop de médicaments. Nous avons maintenant de plus en plus de cas de résistance aux médicaments antituberculeux de première ligne. »

Existant depuis l’antiquité, la tuberculose de-meure la deuxième plus grande cause de mor-talité dans le monde et devient de plus en plus résistante aux médicaments de première ligne. Selon les estimations, parmi les 12 millions de personnes souffrant de la tuberculose dans le monde, environ 650 000 sont atteintes de tu-berculose multirésistante. dernièrement, MSF a recueilli de nouvelles données alarmantes qui indiquent que de nombreux cas n’ont pas été répertoriés.

La prévalence grandissante de la TB-MR résulte de traitements inadéquats ou de qualité médiocre. Cette résistance peut survenir si les patients cessent leur traitement contre la tuberculose pharmacorésistante, si les médicaments sont en rupture de stock ou si les agents de santé administrent des doses de médicaments incorrectes, des médicaments inadaptés, périmés ou de mauvaise qualité. La crise est également accentuée par le fait que les médicaments antituberculeux sont vendus sans ordonnance.

La crise mondiale de la tuberculose multirésistante résulte aussi d’un considérable

manque d’accès au diagnostic et au traitement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 95 pour cent des patients atteints de tuberculose dans le monde n’ont pas accès à un diagnostic adéquat. de plus, on estime que seulement 10 pour cent des patients atteints de la TB-MR ont accès au traitement.

d’une durée d’environ deux ans, le traitement de la TB-MR repose sur des médicaments très toxiques datant pour la plupart du milieu du siècle dernier et qui présentent des effets secondaires désagréables. Parallèlement, la diminution des fonds, notamment les récentes compressions budgétaires du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le palu-disme, de même que l’étroitesse d’un marché comptant très peu de fabricants, continuent à rendre certains médicaments inabordables. Par ailleurs, les outils de diagnostic existants sont soit désuets soit trop onéreux pour les pays pauvres où la tuberculose est la plus répandue.

MSF appelle donc les gouvernements, les bailleurs de fonds internationaux et les com-pagnies pharmaceutiques à renforcer leur en-gagement à endiguer la propagation de cette maladie. Il faut notamment accroître l’accès au diagnostic et au traitement, fournir de toute urgence les ressources financières nécessaires et redoubler d’efforts pour concevoir des ou-tils de diagnostic et des traitements efficaces et abordables pour lutter contre la TB-MR.

En 2011, MSF a traité 1 062 personnes atteintes de tuberculose multirésistante dans le monde. Kube Mugaza était l’un de ces patients.

Claudia BlumeAgente des communications

QU’esT-Ce QUe la TUBerCUlOse MUlTirésisTanTe?

La tuberculose multirésistante (TB-MR) est réfractaire à au moins deux des meilleurs médicaments antituberculeux. Ces médica-ments sont considérés comme des médi-caments de première ligne et sont utilisés pour traiter l’ensemble des patients atteints de tuberculose.

COMMenT la TUBerCUlOse se TransMeT-elle?

La tuberculose pharmacorésistante et la TB-MR se transmettent de la même façon. La bactérie de la tuberculose se répand dans l’air quand une personne infectée par la tu-berculose au niveau des poumons ou de la gorge tousse, éternue, parle ou chante. Elle projette des bactéries qui restent dans l’air pendant plusieurs heures en fonction de l’environnement. Les personnes qui inhalent cet air contaminé peuvent être infectées.

COMMenT sUrvienT la résisTanCe aUx MédiCaMenTs?

La résistance aux médicaments antitubercu-leux peut survenir lorsque ces médicaments sont mal utilisés ou administrés. Ceci peut se passer si les patients ne suivent pas leur traite-ment jusqu’au bout, si les professionnels de la santé prescrivent le mauvais traitement, la mauvaise dose ou la prise de médicaments sur une longue période, si les médicaments ne sont pas disponibles ou s’ils sont de mau-vaise qualité.

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Le soleil est à peine levé, mais on dirait que tout le monde est déjà debout. Les poules caquettent, les chèvres bêlent,

les enfants chantent en se rendant à l’école et la circulation du matin soulève déjà un épais nuage de poussière jaune. derrière les murs du complexe de Médecins Sans Frontières (MSF), la flotte de véhicules blancs scintille sous les rayons du soleil matinal.

Un homme portant une casquette bleue fait le plein d’essence de l’une des voitures. Son nom est Paul Sefoi et il travaille pour MSF en Sierra Leone depuis près de 15 ans. Il fait partie des chauffeurs qui conduisent les trois ambulances transportant les malades dans un état critique. Ces ambulances relient les centres de santé ruraux avec le centre de ré-férence MSF de Gondama, un hôpital de 220

lits aux portes de Bo, la deuxième ville en im-portance du pays.

Pendant la guerre civile, Paul a vu beau-coup d’atrocités. Il se souvient des groupes d’enfants-soldats drogués, véritables ma-chines à tuer, qui ravageaient les villes et les villages. Toutefois, il a aussi partagé des mo-ments joyeux avec des collègues et a con-tribué à sauver la vie d’innombrables femmes et enfants.

« Pendant la guerre, des points de contrôle jalonnaient cet axe routier », explique-t-il, alors que notre véhicule quitte le complexe MSF pour prendre la route de Sumbuya, un poste de santé éloigné, situé à la frontière du district. « On voyait beaucoup de cadavres sur la route entre Bo et Freetown. À chaque fois

que je devais prendre ce chemin, je n’arrivais pas à dormir la veille. Beaucoup ont été tués dans des attaques. »

Pendant la violente guerre civile qui a sévi de 1991 à 2002 et qui aurait fait plus de 50 000 morts, dont un grand nombre de civils innocents, MSF avait des projets dans de nombreux sites en Sierra Leone. Elle offrait un accès à la chirurgie de guerre et aux soins de santé de base à ceux qui, au-trement, n’en auraient pas eu les moyens. de nos jours, le travail de MSF vise surtout à fournir des soins obstétriques et des traite-ments aux enfants souffrant de malnutrition et du paludisme à Bo et dans les environs. Tous les mois, les équipes de MSF reçoivent plus de 700 enfants et réalisent une cen-taine d’accouchements.

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LE DÉVOUEMENT D’UN chAUFFEUR D’AMBULANcE

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Notre voiture traverse maintenant un pont qui enjambe une rivière dans laquelle des gens se baignent, se brossent les dents et lavent leurs vêtements dans l’eau bleue. Au loin, le pay-sage est parsemé de petites huttes en terre surmontées d’un toit de chaume.

« Vous voyez le village là-bas? Il a été réduit en cendres pendant la guerre », dit-il. « Tout comme l’a été l’hôpital un peu plus loin. MSF a aidé à le reconstruire. »

Les visages souriants des écoliers, les dis-cussions aux étals en bordure de route et l’atmosphère paisible semblent démentir ce qu’il s’est passé il y a une dizaine d’année.

« Ça va mieux maintenant. Nous pouvons désormais aller partout et les gens sont sym-pathiques avec nous », affirme Paul. « Quand j’ai un jour de congé, le week-end, je regarde généralement le soccer. Je suis fan du Man-chester United. »

Même si un semblant de calme est revenu, les ambulances de MSF ne continuent pas moins à sauver de nombreuses vies. La Sierra Leone possède l’un des pires indices de santé dans le monde, et les gens continuent de mourir de maladies faciles à prévenir et à soigner. L’un des principaux problèmes de santé est le palu-disme, une maladie endémique qui tue chaque année plus de 8 100 personnes dans le pays.

Beaucoup de femmes enceintes qui arrivent à l’hôpital MSF sont dans un état critique. dans certains cas, les accoucheuses traditionnelles leur ont donné de fortes doses d’herbes aux effets puissants qui provoquent des contrac-tions utérines. Toutefois, grâce au système de transfert vers la maternité, MSF a réussi à réduire de moitié le nombre de décès ma-ternels dans le district de Bo par rapport à la moyenne dans le pays.

« Quand vous transportez une femme en-ceinte, vous devez conduire avec beaucoup de prudence. La dernière fois que j’en ai trans-porté une, elle a accouché dans le véhicule », explique Paul. « La femme saignait beaucoup, mais elle et son enfant s’en sont tirés. »

En fin de matinée, la voix grésillante de l’opérateur radio retentit dans la voiture et demande au chauffeur de se rendre aussi vite que possible au centre de santé de Jimi Bagbo. Paul met le pied au plancher et s’engage en trombe sur d’étroits chemins poussiéreux à travers la végétation abondante tout en faisant de son mieux pour éviter de gros nids de poule sur la route.

À notre arrivée au centre de santé, une femme serre un petit garçon dans ses bras. Ses yeux sont écarquillés, trahissant un mélange de peur et de confusion. La respiration de l’enfant est lourde et rapide. Il souffre d’une forme grave de paludisme et d’anémie et doit être transporté d’urgence à l’hôpital. On les installe dans l’ambulance, referme la portière derrière eux, et nous reprenons la route accidentée pour un trajet d’une heure qui nous ramène vers le centre de référence de Gondama.

« J’aime vraiment mon travail, j’aime con-duire », affirme Paul après avoir déposé la mère inquiète et son enfant en toute sécurité devant la salle d’urgence de l’hôpital. « Ces

ambulances font une grande différence dans la vie des résidents, car ils peuvent désormais se rendre à l’hôpital gratuitement lorsqu’ils sont malades. S’il n’y avait pas d’ambulances, comment feraient les gens pour payer leur transport? Les gens sont vraiment contents. »

Alors que la journée tire à sa fin, Paul reprend la route pour aller chercher un dernier patient : un autre garçon au stade avancé du paludisme dont la survie aurait été incertaine sans l’aide de Paul et du reste de l’équipe de MSF à Bo.

niklas BergstrandAgent des communications

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On dit souvent chez Médecins Sans Frontières (MSF) que même si les membres du personnel font leurs adieux, ils ne sont jamais

bien loin. Lorsque les travailleurs humanitaires reviennent du terrain et se réinstallent au Canada, une foule d’occasions s’offre à eux pour continuer de s’impliquer au sein de MSF en tant que bénévole : que ce soit faire partie du conseil d’administration ou de la banque nationale de conférenciers, ou encore participer au recrutement et aux collectes de fonds.

C’est exactement ce qu’a fait Stephen Cornish, notre nouveau directeur exécutif, lorsqu’il est retourné à Ottawa en 2005 après avoir géré des projets humanitaires pour MSF pendant 10 ans. Sa vie professionnelle l’a mené à tra-vailler pour la Croix-Rouge canadienne et pour CARE Canada pendant qu’il siégeait au conseil d’administration de MSF.

« Je n’ai jamais vraiment quitté MSF, même si ce n’était plus mon emploi principal », expli-que Stephen, qui décrit son attachement à l’organisation médicale comme une vocation. « Parce que MSF est l’endroit où j’ai grandi comme humanitaire », ajoute-t-il.

Parlant couramment anglais et français, Stephen a rejoint MSF comme logisticien au Rwanda en 1996. Il a ensuite dirigé des équipes au Sou-dan, en Afghanistan, en Russie, en Sierra Leone, en Géorgie et au Pérou. Il possède également une maîtrise en gestion de crise et de risque à l’échelle mondiale de la Sorbonne à Paris. Ce qui le touche chez MSF est « sa valeur ajoutée lorsqu’elle accompagne les gens dans leur souf-france et relate leur situation au monde. »

Avec l’arrivée de Stephen Cornish, nous devons dire au revoir, provisoirement, à Marilyn McHarg,

qui occupait le poste de directrice exécutive depuis 2006. Après avoir participé à l’implantation de MSF au Canada il y a plus de 20 ans, Marilyn est partie sur le terrain en 1991 pour répondre à diverses crises humanitaires. Au cours de ses 15 années de carrière au sein de l’organisation, Mari-lyn a travaillé comme infirmière, puis a dirigé les activités opérationnelles de MSF à partir des bu-reaux de Genève et d’Amsterdam.

Sous la direction de Marilyn, la section cana-dienne de MSF a connu des changements signi-ficatifs. Les dons des particuliers sont passés de 17 millions de dollars en 2006 à 34,5 millions de dollars en 2011. Une cinquantaine d’employés ont mobilisé des bénévoles dans tout le pays pour organiser successivement trois éditions réussies de l’exposition itinérante Un camp de réfugiés au cœur de la ville. Par ailleurs, MSF es-père envoyer en 2012 le nombre record de 300 travailleurs humanitaires canadiens en mission.

« Nous avons bénéficié de l’expérience de terrain de Marilyn, de sa familiarité avec les opérations et de ses idées novatrices pour notre orientation à long terme. Tout cela fait maintenant partie de notre réflexion stratégique et de nos activités », explique Bruce Lampard, médecin et président de MSF. « Marilyn nous manquera. »

UN NOUVEAU DIREcTEUR EXÉcUTIF AUX cOMMANDEs

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Pour plus de renseignements :Numéro sans frais : 1 800 982-7903Courriel : [email protected]

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MSF AU CANADA

Marilyn McHarg et Stephen Cornish

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NOUS RECHERCHONS : des spécialistes en chaîne d’approvisionnement, CHIRURGIENS, spécialistes en eau et en assainissement, MÉDECINS, infirmiers, SAGES-FEMMES, épidémiologistes, spécialistes en santé mentale, ANESTHÉSISTES, administrateurs, GyNÉCOlOGUES, nutritionnistes, pharmaciens, lOGISTICIENS TECHNIqUES, coordonnateurs des ressources humaines, spécialistes de laboratoire , SPÉCIAlISTES FINANCIERS

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arMénie Alexandra Vanessa Ascorra Torres Québec, Qc Anthropologiste

BanGladesh Jodi Enns Hamilton, Ont. Infirmière

CaMerOUn Tamiko Andrews Montréal, Qc Chef de projet Christine Bouffard Sorel-Tracy, Qc Infirmière Serge Kaboré Saint-Augustin-de-Desmaures, Qc Coordonnateur médical Jean-Baptiste Lacombe Lavigne Montréal, Qc Logisticien Claudy Vaillancourt Saint-Lin-Laurentides, Qc Analyste biomédicale

COlOMBie Carol Gira Bottger Garcia Montréal, Qc Médecin Nadia Tijoti Toronto, Ont. Logisticienne

éThiOpie Myriam Berry Vancouver, C.-B. Coordonnatrice des ressources humaines Richard Currie Salmon Arm, C.-B. Médecin Nicholas Gildersleeve Montréal, Qc Coordonnateur médical Nathalia Guerrero Velez Montréal, Qc Agente des ressources humaines

GUinée Lysanne Lafetière Laval, Qc Infirmière Chantale Leduc Madoc, Qc Sage-femme

haÏTi Lindsay Bryson Beaconsfield, Qc Coordonnatrice médicale Isabelle Jeanson Toronto, Ont. Chef de projet Oliver Schulz Toronto, Ont. Chef de mission

inde Étienne Blais Montréal, Qc Logisticien

kenya Christina Cepuch Fonthill, Ont. Coordonnatrice médicale Geoffrey Koontz Brampton, Ont. Infirmier Barnabas Njozing Lasalle, Qc Épidémiologiste

liBan Patricia Simpson Sooke, C.-B. Médecin

MOzaMBiQUe Paulo Rottmann Toronto, Ont. Coordonnateur des ressources humaines

MyanMar Marika daganaud Compton, Qc Chef d’équipe médicale

niGer Alphonsine Mukakigeri Québec, Qc Logisticienne

niGeria Nicolas Bérubé Québec, Qc Coordonnateur médical Ivan Gayton Nelson, C.-B. Chef de mission Krystel Moussally Montréal, Qc Épidémiologiste Michael White Toronto, Ont. Responsable des ressources

OUzBékisTan Susan Adolph Renfrew, Ont. Infirmière Jayne dykstra Toronto, Ont. Logisticienne J. Mariko Miller Vancouver, C.-B. Infirmière

pakisTan Loretta Ann Beaulieu Vancouver, C.-B. Coordonnatrice des ressources humaines Jaroslava Belava Vancouver, C.-B. Chef d’équipe médicale J.L. Talbot-Crosbie Toronto, Ont. Chef de projet Michael Talotti Bowmanville, Ont. Logisticien

palesTine Sybille Rulf Victoria, C.-B. Psychologue

papOUasie-nOUvelle-GUinée Peter Heikamp Montréal, Qc Coordonnateur médical adjoint

paraGUay Alonso Alberto Forero Sanchez Gatineau, Qc Médecin

répUBliQUe CenTraFriCaine Franciscus Blom Westmount, Qc Coordonnateur des finances Hamid Echihabi Montréal, Qc Spécialiste en eau et assainissement

répUBliQUe déMOCraTiQUe dU COnGO Cassandra Arnold Calgary, Alb. Médecin Cindy Barbe Farnham, Qc Infirmière Laurence Beaulieu Montréal, Qc Logisticienne Patrick Boucher Québec, Qc Coordonnateur médical Gregory Camirand Mission, C.-B. Spécialiste en eau et assainissement Eve Charbonneau Sainte-Flavie, Qc Infirmière Meagan Cooper Edmonton, Alb. Infirmière Sébastien Gay Montréal, Qc Logisticien Isabelle Haché Sainte-Madeleine, Qc Agente des ressources humaines daphne Hemily Toronto, Ont. Logisticienne Marie-Ève Isabel Montréal, Qc Infirmière Sarah Lamb Kanata, Ont. Chef de projet Judith Letellier Montréal, Qc Chef de projet Louis-Philippe Lubino Vanier, Ont. Coordonnateur des finances et des ressources humaines Patrick McConnell Toronto, Ont. Logisticien Todd Phillips Winnipeg, Man. Logisticien Letitia Rose Vancouver, C.-B. Infirmière

Elaine Roy Montréal, Qc Infirmière Claudette Seyer Outremont, Qc Infirmière Mimonde Théagène Montréal, Qc Infirmière

répUBliQUe dU COnGO Fiona Turpie Dundas, Ont. Coordonnatrice médicale

sierra leOne Hani Hadi Calgary, Alb. Médecin

sOMalie Brice Garnier Montréal, Qc Coordonnateur des finances et des ressources humaines

sOUdan Kevin Coppock Toronto, Ont. Chef de mission

sOUdan dU sUd Sharla Bonneville Toronto, Ont. Logisticienne Jennifer Butler Vancouver, C.-B. Médecin Nancy Graham Toronto, Ont. Infirmière Mariam Kone Montréal, Qc Coordonnatrice médicale Sally Kupp Revelstoke, C.-B. Infirmière

TadJikisTan Jean-François Lemaire Sainte-Julie, Qc Analyste biomédical

TChad Sara Badeie Coquitlam, C.-B. Logisticienne Fabienne Gilles Toronto, Ont. Coordonnatrice des ressources humaines Tricia Newport Whitehorse, Yn Infirmière Peter Nijssen Calgary, Alb. Logisticien Nicolas Perez Montréal, Qc Logisticien

yéMen Richard Anthony Maunsell Waterloo, Ont. Infirmier

ziMBaBWe Colette Badjo épse Assamoi Laval, Qc Médecin Jennifer Yeo Guelph, Ont. Agente des ressources humaines

lES CANADIENNES ET CANADIENS EN MISSION

DÉpêchEsMédecins Sans Frontières (MSF)720, av. Spadina, bureau 402Toronto (Ontario) M5S 2T9Tél. : (416) 964-0619Téléc. : (416) 963-8707Sans frais : 1 800 982-7903Courriel : [email protected]

www.msf.ca

Rédactrice : linda o. nagy directrice de la rédaction : Avril BenoîtCoordonnatrice de la traduction : Jennifer OcquidantCollaborateurs : Othmar Arnold, Avril Benoît, Niklas Bergstrand, Claudia Blume, Wairimu Gitau, Lanice Jones, Bruce Lampard, Marilyn McHarg

Photo de la couverture : © Catherine Robinson / MSF

Tirage : 111 000Graphisme : Tenzing CommunicationsImpression : Warren’s Waterless PrintingÉté 2012

ISSN 1484-9372

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Page 16: Dépêches (Été 2012)

DONs TEsTAMENTAIREs pOUR MsF

Lorsque des personnes perdent tout à cause d’une catastrophe naturelle, d’une guerre ou d’un conflit, elles ne sont plus en mesure d’envisager les prochaines étapes de leur vie, mais nous pouvons les y aider. Grâce à votre appui futur, MSF pourra répondre rapidement et efficacement, souvent en l’espace de quelques heures, à une urgence médicale imprévue.

En prévoyant votre succession dès aujourd’hui, vous nous donnez les moyens de sauver des vies dans l’avenir.

Pour en savoir plus, appelez-nous au 1 800 982-7903 et demandez à parler directement à la personne en charge des dons testamentaires ou envoyez-nous un courriel à [email protected].

Lauréat du prix Nobel de la paix 1999

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