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Actes du congrès de la SFETD, Lille, 21—24 novembre 2012 A49 a consisté en Codenfan ® (codéine) 8 mg 3×/j, puis diminution à 2×/j car somnolence importante, et Daktarin ® (miconazole) 4×/j en gel buccal 2 %. En l’absence de soulagement de la douleur par ce traitement antalgique et devant le refus de prise alimentaire, un traitement topique par gel de morphine à 0,1 % est administré à domicile en remplacement de la codéine. L’évaluation de la réponse antalgique est réalisée avec l’échelle d’hétéro-évaluation Heden. Quatre administrations de 2,5 g chacune, soit 2,5 mg de morphine, ont été réalisées. Pour chacune d’elles, il y a une diminution de la douleur 45 minutes après l’application du gel. La diminution du score sur l’échelle Heden est de 5 en moyenne (passage de 6 à 1, de 7 à 1, de 6 à 2 et de 7 à 1). Chaque administration a permis une reprise immédiate de l’alimentation puis une reprise de poids. Il n’y a pas eu d’effets indésirables. Les recommandations de l’HAS de mars 2000 dans la prise en charge des gingivo-stomatites de l’enfant d’un à six ans sont un antalgique de palier II pendant 48 h et de la lidocaïne gel 2 mg/kg, puis de la morphine systémique en cas d’échec. Résultats.— La gingivo-stomatite herpétique est généralement bénigne et résolutive spontanément, cependant, le principal risque est une déshydratation nécessitant une hospitalisation dans 8 % des cas. Le gel de morphine 0,1 % en application topique a résolu les douleurs provoquées par la gingivo-stomatite chez un enfant de trois ans avec une excellente tolérance, ce qui a permis une reprise de l’alimentation immédiate. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.128 Psychologie CC07 Dépendance médicamenteuse ou dépendance relationnelle ? (cas clinique) C. Jouet a , S. Lemarie a , P.-Y. Ledenmat a , J. Lemarie b a Clinique de douleur chronique, clinique Saint-Léonard, Trélazé, France b Centre de douleur chronique, de neuromodulation et d’hypnose médicale, clinique Brétéché, Nantes, France Présentation du cas.— —À cinq ans = lymphome malin stade 4; traitements lourds = chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie... douleurs séquellaires multiples. — À 15 ans = installation d’un syndrome douloureux chronique diffus polyfocal idiopathique. —À 18 ans = départ de la pédiatrie. Nomadisme médical. Mul- tiples hospitalisations. Plurimédications antalgiques. Escalade des demandes et des réponses médicamenteuses. Implantation pompe intrathécale à délivrance continue (PIDC) à 20ans. Ce jour, PIDC s’avère inefficace sur les douleurs chroniques. — À 30 ans = patient dépendant. Syndrome douloureux chronique invalidant (marche assistée).4 centres de douleur chronique déjà pratiqués. — À 35 ans = Nouveau projet thérapeutique = sevrage médicamen- teux. Mise en conscience par le patient des logiques de dépen- dance relationnelles et polymédicamenteuses (27 comprimés/jour). Accompagnement psychologique pré, per et post sevrage (six séances). Orientation à distance vers psychologue psychanalytique. — Sortie des soins médicaux = sevrage total des médicaments ; explantation de la PIDC ; plus de handicap fonctionnel ; disparition des douleurs. — Efficience différentielle = six séances avec psychologue clini- cienne. Résultats.— La mise en conscience de la double dépendance rela- tionnelle et multimédicamenteuse a permis un sevrage complet. À la lumière de ce cas clinique, toute demande excessive d’un patient doit systématiquement questionner la fonction de la douleur chro- nique dans le cadre d’une dépendance psychologique. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.129 Autres CC08 Réflexions autour de la prise en charge globale de patientes atteintes d’endométriose adressée par le chirurgien référent A.-M. Maitre , L. Armaingaud , H. Roman , C. Cauvin , S. Pouplin CHU de Rouen, Rouen, France Présentation du cas.— En lien avec le service de gynéco-obstétrique du CHU de Rouen, le centre de la douleur prend en charge de jeunes patientes présentant des douleurs abdominales chroniques liées à une endométriose démontrée chirurgicalement. Il s’agit pour nous de faire accepter une prise en charge globale à des femmes, opérées parfois à plusieurs reprises, se trouvant dans une détresse psychique non prise en charge jusque là. Elles sont souvent reconnaissantes au chirurgien d’avoir trouvé une cause organique à leurs douleurs, mais en colère contre l’envahissement de cette maladie dans leur vie quotidienne, sexuelle et dans leur désir de maternité. Le but de cette prise en charge est de les accompagner vers la recons- truction d’un projet de vie incluant l’endométriose sans en faire un point central et de les aider à élaborer ou à penser d’autres solu- tions que le recours à la chirurgie. Par ailleurs, nous avons noté que l’implication de la douleur dans la vie de ces patientes n’a prati- quement jamais fait l’objet d’une prise en charge psychologique. À partir des 23 patientes suivies en 2011 seront développés : — la prise en charge médicale se basant sur les évaluations et ré-évalutation de la douleur avec ajustement et éducation au trai- tements médicamenteux ; — la prise en charge infirmière comportant des spécificités lors l’utilisation du TENS ; — la prise en charge psychologique proposant des entretiens de sou- tien, débouchant éventuellement sur un travail de psychothérapie. Résultats.— Nous avons remarqué que le réinvestissement du corps dans sa globalité se fait avec : — un lien essentiel avec le chirurgien qui renforce la cohérence de notre travail ; — une prise médicamenteuse s’allégeant au fil des mois ; — un travail psychique qui contrairement à ce qui a pu être parfois écrit ne présente pas de spécificité ni d’événements traumatique sur le plan sexuel plus que dans la population des douloureux chro- niques. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.130 CC09 Douleur réfractaire chez une patiente atteinte de médulloblastome en rechute métastatique malgré un traitement par voie intrathécale bien conduit S. Laurent , J. Berard-Mistiaen , P. Fangio , E. Treillet , R. Seigneur , C. Lemarec , M. Brugirard , J. Grill Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France Présentation du cas.— Découverte en 2005 chez une patiente âgée de 14 ans d’un médulloblastome, qui récidive en 2010 en intramé-

Dépendance médicamenteuse ou dépendance relationnelle ? (cas clinique)

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Actes du congrès de la SFETD, Lille, 21—24 novembre 2012

a consisté en Codenfan® (codéine) 8 mg 3×/j, puis diminution à2×/j car somnolence importante, et Daktarin® (miconazole) 4×/jen gel buccal 2 %. En l’absence de soulagement de la douleur parce traitement antalgique et devant le refus de prise alimentaire,un traitement topique par gel de morphine à 0,1 % est administré àdomicile en remplacement de la codéine. L’évaluation de la réponseantalgique est réalisée avec l’échelle d’hétéro-évaluation Heden.Quatre administrations de 2,5 g chacune, soit 2,5 mg de morphine,ont été réalisées. Pour chacune d’elles, il y a une diminution dela douleur 45 minutes après l’application du gel. La diminution duscore sur l’échelle Heden est de 5 en moyenne (passage de 6 à 1,de 7 à 1, de 6 à 2 et de 7 à 1). Chaque administration a permis unereprise immédiate de l’alimentation puis une reprise de poids. Iln’y a pas eu d’effets indésirables. Les recommandations de l’HAS demars 2000 dans la prise en charge des gingivo-stomatites de l’enfantd’un à six ans sont un antalgique de palier II pendant 48 h et dela lidocaïne gel 2 mg/kg, puis de la morphine systémique en casd’échec.Résultats.— La gingivo-stomatite herpétique est généralementbénigne et résolutive spontanément, cependant, le principal risqueest une déshydratation nécessitant une hospitalisation dans 8 % descas. Le gel de morphine 0,1 % en application topique a résolu lesdouleurs provoquées par la gingivo-stomatite chez un enfant de troisans avec une excellente tolérance, ce qui a permis une reprise del’alimentation immédiate.

http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.128

Psychologie

CC07Dépendance médicamenteuse ou dépendancerelationnelle ? (cas clinique)C. Jouet a, S. Lemarie a, P.-Y. Ledenmat a, J. Lemarie b

a Clinique de douleur chronique, clinique Saint-Léonard, Trélazé,Franceb Centre de douleur chronique, de neuromodulation et d’hypnosemédicale, clinique Brétéché, Nantes, France

Présentation du cas.—— À cinq ans = lymphome malin stade 4 ; traitementslourds = chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie. . . douleursséquellaires multiples.— À 15 ans = installation d’un syndrome douloureux chronique diffuspolyfocal idiopathique.— À 18 ans = départ de la pédiatrie. Nomadisme médical. Mul-tiples hospitalisations. Plurimédications antalgiques. Escalade desdemandes et des réponses médicamenteuses. Implantation pompeintrathécale à délivrance continue (PIDC) à 20 ans. Ce jour, PIDCs’avère inefficace sur les douleurs chroniques.— À 30 ans = patient dépendant. Syndrome douloureux chroniqueinvalidant (marche assistée).4 centres de douleur chronique déjàpratiqués.— À 35 ans = Nouveau projet thérapeutique = sevrage médicamen-teux. Mise en conscience par le patient des logiques de dépen-dance relationnelles et polymédicamenteuses (27 comprimés/jour).Accompagnement psychologique pré, per et post sevrage (sixséances). Orientation à distance vers psychologue psychanalytique.— Sortie des soins médicaux = sevrage total des médicaments ;explantation de la PIDC ; plus de handicap fonctionnel ; disparition

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C08éflexions autour de la prise en charge globale deatientes atteintes d’endométriose adressée par lehirurgien référent.-M. Maitre , L. Armaingaud , H. Roman , C. Cauvin , S. Pouplin

CHU de Rouen, Rouen, France

résentation du cas.— En lien avec le service de gynéco-obstétriqueu CHU de Rouen, le centre de la douleur prend en charge de jeunesatientes présentant des douleurs abdominales chroniques liées àne endométriose démontrée chirurgicalement. Il s’agit pour nouse faire accepter une prise en charge globale à des femmes, opéréesarfois à plusieurs reprises, se trouvant dans une détresse psychiqueon prise en charge jusque là. Elles sont souvent reconnaissantesu chirurgien d’avoir trouvé une cause organique à leurs douleurs,ais en colère contre l’envahissement de cette maladie dans leur

ie quotidienne, sexuelle et dans leur désir de maternité. Le bute cette prise en charge est de les accompagner vers la recons-ruction d’un projet de vie incluant l’endométriose sans en faire unoint central et de les aider à élaborer ou à penser d’autres solu-ions que le recours à la chirurgie. Par ailleurs, nous avons noté que’implication de la douleur dans la vie de ces patientes n’a prati-uement jamais fait l’objet d’une prise en charge psychologique. Àartir des 23 patientes suivies en 2011 seront développés :la prise en charge médicale se basant sur les évaluations et

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otre travail ;une prise médicamenteuse s’allégeant au fil des mois ;un travail psychique qui contrairement à ce qui a pu être parfois

crit ne présente pas de spécificité ni d’événements traumatiqueur le plan sexuel plus que dans la population des douloureux chro-iques.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.130

C09ouleur réfractaire chez une patiente atteinte deédulloblastome en rechute métastatique malgrén traitement par voie intrathécale bien conduit. Laurent , J. Berard-Mistiaen , P. Fangio , E. Treillet ,

. Seigneur , C. Lemarec , M. Brugirard , J. Grill

Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France

résentation du cas.— Découverte en 2005 chez une patiente âgéee 14 ans d’un médulloblastome, qui récidive en 2010 en intramé-