Derniers remords

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Derniers remordsavant loubli


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DUMMEAUTEURchez le mme diteur

ThtreThtre complet vol. I

Erreur de construction

Carthage encore

La Place de lautre

Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale

Ici ou ailleurs

Les ServiteursNoce

Thtre complet vol. IIVagues Souvenirs de lanne de la peste

Hollywood

Histoire damour (reprages)

Retour la citadelle

Les Orphelins

De Saxe romanLa Photographie

Thtre complet vol. IIIDerniers remords avant loubli

Music-hall

Les Prtendants

Juste la fin du monde

Histoire damour (derniers chapitres)

Thtre complet vol. IVLes Rgles du savoir-vivre dans la socit moderne

Nous les hros

Nous les hros (sans le pre)

Jtais dans ma maison et jattendais que la pluie vienne

Le Pays lointain

Rcits

Trois RcitsLApprentissage Le Bain Le Voyage La Haye

ArticlesDu luxe et de limpuissance

EssaiThtre et Pouvoir en Occident


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JEAN-LUC LAGARCE

Derniers remords

avant loubli

LES SOLITAIRES INTEMPESTIFS


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2003 LES SOLITAIRES INTEMPESTIFS DITIONS14 rue de la Rpublique 25000 BESANON

Tl. : 33 [0]3 81 81 00 22 Fax : 33 [0]3 81 83 32 15

www.solitairesintempestifs.com

ISBN 2-84681-063-X

Cette pice a t publie pour la premire fois en 1987

sous forme de tapuscrit (n50) par Thtre Ouvert (Paris).

Cette pice a t cre Beauvais en dcembre 1998 dans

une mise en scne de Sophie Duprez-Thbault.


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PERSONNAGES

PIERRE42 ansPAUL mari dAnne 38 ansANNE pouse de Paul 34 ansHLNE pouse dAntoine 42 ansANTOINE mari dHlne 43 ansLISEfille dHlne et Antoine 17 ans.

Laction se passe en France de nos jours un diman-

che la campagne dans la maison quhabite

aujourdhui Pierre et quhabitrent par le pass avec

lui Hlne et Paul.


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PIERRE. Je suis content. Tu vas bien ? Vous allezbien ? Est-ce que vous allez bien ?

PAUL. Je pensais que nous arriverions avant vous.

HLNE. Cest Antoine lui l Antoine. Il est monmari.

ANTOINE. Cest--dire... la route est bonne nous

avons bien roul elle se souvenait parfaitement dutrajet rien na chang elle trouve que rien nachang...

PAUL. Cest Anne. Cest Pierre.

LISE. Je mappelle Lise.

ANNE. Bonjour. On se connat cest idiot. Vousdevez vous souvenir je me souviens parfaitement devous ne sois pas idiot tu ne vas pas nous prsenterlun lautre vous devez vous souvenir.

PIERRE. Non.

LISE. Je suis leur fille la seconde fille leur filleeux deux l.

ANTOINE. Antoine. Je suis trs content.


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PAUL. Ah oui excusez-moi je vous demande par-don.

ANNE. Je suis venue mais ctait il y a de nombreu-ses annes...

PIERRE. Je ne me souviens pas je vous le rpte onne peut pas se souvenir de tout.

PAUL. Paul. Enchant.

ANTOINE. Antoine le mari dHlne. Le pre de lafillette.

PIERRE. Ah oui enchant cest ce que tu as dit ?

Enchant Pierre. Quelle fillette ?LISE. Moi.

PAUL. Laisse-le sil dit quil ne se souvient pas ilne se souvient pas.

HLNE. De toute faon il roule trop vite.

ANNE. Ce nest pas trs bien lev.

PAUL. Ce nest pas son genre.

ANTOINE. Je ne roule pas trop vite je roule.

LISE. Je ne suis plus une fillette.

(...)


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PAUL. Tu parles le premier. Cest ce que nous avonsconvenu cest mieux nous prfrons tentendre ;

cest ce que nous avions convenu. Nous avons con-venu a ?

HLNE. Oui. Je prfre.

PIERRE. Moi ? Pourquoi moi ? Je ne comprends pas.Quest-ce que cest que cette histoire ? Je ne savais

pas non il ny a pas de raison. Je nai pas trs bienentendu pas trs bien compris saisi. Ce ntait pasprvu cela ntait pas prvu et je nai rien prpar ;et aussi il faut que vous entendiez cela aussi oui jenai rien dire pas maintenant aussitt pas aussitt.Cela ne va pas commencer.

Cest vous toi et elle (si je me trompe vous marr-tez) cest vous deux qui souhaitiez qui avez sou-hait expressment cela ne pouvait pas attendre cedimanche-ci tout le monde vos familles immdia-tement cest vous qui souhaitiez quon se voiequon se parle quon se revoie et que nous rglionsnos affaires largent mettre tout cela jour cette

maison cet endroit la part de chacun. Je ne metrompe pas. Je me trompe ?Ce nest pas moi. Pourquoi moi ? Je nai rien demand(le moins quon puisse dire) je nai rien demand dutout. Je pensais que vous alliez mexpliquer. Je nevais pas entamer la conversation cest ce que tu asdit ? Entamer les choses le dbat parler quest-ce

que vous voulez ? Cest ce que vous voulez ? Vousplaisantez je ne veux rien je ne voulais rien toutpeut rester en ltat cela moi cela mest bien gal.Le mieux est que vous mexposiez votre ide. Vousavez bien une ide sur la question ? Jai cru comprendre


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que tu voulais vendre ? Elle veut vendre tu as compriscomme moi elle souhaite que nous partagions en

trois tout ceci cest cela jai saisi lessentiel ?Vendons et nen parlons plus. Vendons. Cest cher ?

HLNE. Ce nest pas cela ne dis pas cela. Nouspouvons rflchir. Rien nest fait rien ne se dcideet ctait une simple proposition...

PIERRE. Oui. De toute faon et puis de toute faon(je ne vais pas vous puiser tout est dj rgl) detoute faon ce nest pas moi dexpliquer les chosesje ne saurais pas cest loin immensment loin...(Il rit.)

Je ne voulais pas tre dsagrable je suis trs content

de vous revoir. Cest vrai. Je lai dit ?Cest loin trs loin et je nai pas la mmoire deschiffres la sordide mmoire des chiffres il seraquestion de chiffres je suppose je ne saurais pas.Trs franchement cela mest bien gal. Je ferai jelai dit je lai tout de suite dit lorsque tu mas appel(si ce nest pas vrai si cest un mensonge tu peux me

contredire) lorsquil ma appel pour dire tout a lefait que tu veuilles vendre tu peux lui demander jenai pas hsit : je ferai ce que lon mordonnera jesignerai ce quil y aura signer (il y aura des papiers signer laisser quelques traces dun jour commecelui-ci) et aprs nous nen parlerons plus. Je suisdaccord sur tout.

HLNE. Cest idiot. Tu vas poser des problmes.Jtais sre quil poserait des problmes quil feraitdes histoires. Je lavais dit. Je te lai dit. Ce nest pasvrai ? Ne dis pas que je ne te lai pas dit. Je lavais


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prvu ctait prvisible ctait tellement prvisiblefaire des histoires parler pendant des heures et ceci

et cela et le contraire encore on le retrouve tel quenlui-mme tu nas pas chang taciturne et compliqu.

PAUL. Attends Hlne attends ne partez pas decette manire jexplique. On ne fait que parler. Necommencez pas.

PIERRE. Quest-ce que cest que a ? Le mot quellevient demployer ce que tu viens de dire lexpres-sion l ? Je nai pas ouvert la bouche vous tes peine arrivs je nai pas encore ouvert la bouche leson de ma voix vous ne lavez pas entendu celacommenait peine et aussitt elle dit cela que je

suis taciturne cest exactement cela jai trs biencompris trs bien entendu.Pourquoi dis-tu cela ? Jaimerais autant que tout cecise passe bien sans anicroche je prfrerais cela sivous ny voyez pas dinconvnient cest mieux pourtout le monde nous rglons cette affaire dargentpuisque vous y tenez puisque cest tellement impor-

tant mais chacun reste sa place. Tu ne commencespas !Je nai jamais t taciturne pourquoi dire a ? Et demoi et avec cette moue spciale. Taciturne. Pourquoi a-t-elle dit cela tout de suiteimmdiatement elle emploie des mots elle na ja-mais su pourquoi taciturne cela ne sapplique pas du

tout la situation. Pourquoi dis-tu cela ? Tu dis acomme a ? Ce nest pas moi de commencer cesttout.Je nai rien dire. Cest ce que je souhaite vous faireentendre.


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Je ne suis pas au courant largent je men souviens peine nous ne tenions pas de comptes qui mettait

quoi la part de chacun ce ntait pas mon fort dans nos manires autant que je me souvienneet pour ma part quant moi moi je nai paschang.Ne commence pas dire que je fais des histoires jesuis peut-tre bien au contraire je suis peut-tre lapersonne lhomme la personne exactement je suis

certainement la personne qui fait (qui fasse ?) quifait le moins dhistoires. Tout le monde sait a. Paulsait a tu sais a Paul je ne fais pas dhistoires. Celaa toujours t. De nous trois prenons nous trois de nous trois si vous voulez bien ladmettre et voussouvenir de nous trois je suis le moins compliqu

je suis le plus conciliant vous ne vous en tes peut-tre jamais rendu compte seulement jamais renducompte mais je suis et ai toujours t le plus conci-liant de ces gens dont on dit quils sont arrangeantsquils dploient des mines des trsors de diplomatieexactement cela tout fait moi dployant destrsors insouponns de diplomatie . Cest une af-

faire connue un aspect de ma personnalit unevidence. Taciturne tout linverse !

PAUL. Jexplique. Ce que je voulais ce que nousavons voulu ce que nous aurions voulu les chosesont t conues ainsi ce que nous aurions souhaitdonc Hlne et moi...

Ne lui parle pas de cette manire. Ne vous parlez pasainsi de cette manire. Elle a dit cela sans y penser.

HLNE. Je nai pas dit a sans y penser. Excuse-moi de te contredire. Quest-ce que tu dis ? Pourquoi


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dis-tu que jai dit cela sans y penser ? Jai dit cela eny pensant parfaitement en le sachant. Il na pas

chang. Cela saute aux yeux.

PAUL. Attends. Hlne sil te plat. Laisse-moi luiexpliquer. Ce que nous aurions souhait Hlne etmoi rien de trs long et de trs compliqu et celapartait dun bon sentiment bon Dieu ne vois pas despiges partout !

Ce que nous aurions souhait cest que tu puissesexposer ton avis le premier ton opinion exprimer tesenvies. Tu es concern juste titre nous en sommesconscients tu habites l cest ta maison ta vie aussiet nous ne voulons en aucun cas te bousculer temettre devant le fait accompli agir mal avec toi

tout a tu dois en tre assur.Ce nest pas difficile elle souhaiterait vendre il y ade largent reprendre se repartager cest lepass ; mais au fond nous ne voulons pas te mettre la porte tu le sais totalement (non pas totale-ment parfaitement) tu le sais parfaitement et ilfaut que tu fasses du bruit refuser tout en bloc tout

tout de suite les principes nous sommes daffreuxsalopards avides de gain jimagine et nous te met-trons la rue.

PIERRE. Cest mouvant aux larmes. Jen tais cer-tain.

HLNE. Je lavais prvu. Jen tait certaine.

PAUL Hlne. Tu sais toujours mieux !

(...)


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ANTOINE. Et vous vous tes Anne cest Anne nonje me trompe je nai pas trs bien entendu la femme

de Paul lpouse ? Je me trompe. Je me suis tromp ?Anne cest cela ? Anne ou Catherine. Catherine ?

ANNE. Anne. Il y a une Catherine ? Quelquundautre ?

ANTOINE. Anne. Bien. Cest bien oui. Tant mieux.

Je dis cela comme a tant mieux cest idiotquest-ce que cela fait ? Quest-ce que cela peut vousfaire ? Non ?On mavait dit votre prnom je le connaissais H-lne (elle est ma femme mon pouse) me lavait dit.

Catherine jai dit cela comme a je ne me souvenaispas cest sans importance une ide qui mest venue ce moment-l ; lorsque je vous ai vue vous tiez len retrait lgrement en retrait.Jimagine que vous ntes pas de ces personnestoujours tellement leur aise lorsquelles ne connais-sent personne.

Au fond cela me revient vous devez ressembler une fille une femme une jeune femme pardonexcusez-moi quelquun que jai connu. Jai oubli.Nous navons jamais t prsents et je mmoriseassez mal. Cela me joua des tours. Jai plein danec-dotes sur la question : ne plus me souvenir du nom dequelquun que je connais trs bien donner le nom de

quelquun une personne qui nest pas trs amie aveccette personne etc. etc. cela ferait un livre.Bon.Cest bien oui ce que je disais Anne ce prnomoui jaime cela ce nest pas encore trop frquent et


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en mme temps vous allez me trouver idiot cestpresque aristocratique hein ?

ANNE. Jimagine jai entendu a tout lheurevous tes son mari Antoine le mari dHlne deHlne elle l.Son prnom je le connais parfaitement y a-t-il unautre prnom que jai plus entendu ces derniresannes ? Trs franchement je ne le crois pas.

Catherine je ne my attendais pas. Cela ma laisseperplexe cela ma fait un choc je navais pas prvuet... Cela nest pas grave.

ANTOINE. Je disais cela ctait sans importance.Vous mtes trs sympathique. Je ne lai pas revue

jamais de la vie cette autre fille Catherine ellevous ressemblait peine cest drle nest-ce pas ? ctait il y a longtemps nexagrons pas de nom-breuses annes je ntais pas mari (videmment !)avant tout a...Antoine cest cela vous ne vous tes pas trompepremier coup.

Seconde fois que vous venez ici ai cru saisir. Bellemaison beau jardin beaux arbres cela ne valait rienil y a quinze ans et cest de lor ; ils ne sen doutaientpas ce ntait pas leur genre Hlne tait trs diff-rente daprs ce quelle dit retour la nature et autresplaisanteries et aujourdhui avec le recul cela tientde linvestissement pierre hein ?

ANNE. On peut voir les choses ainsi en effet. Ceque vous faites dans la vie votre mtier Paul ma ditil savait commercial je ne me souviens plus ily a un mot je suis stupide...


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ANTOINE. Attach commercial reprsentant si vousprfrez les gens prfrent mais le terme exact la

dnomination sur les fiches de paie attach com-mercial . Un tout autre monde les voitures la villegaz dchappement et le reste neuves ou doccasionmais occasions garanties rvises et garanties.

ANNE. Oui. Cest intressant. Cest intressant cedoit tre intressant vraiment ce doit tre intres-

sant je pense que ce doit tre intressant a lemtier que vous faites trs trs intressant. Il fautaimer les voitures naturellement.

ANTOINE. Oh non mme pas.

(...)HLNE. Ne mcoute pas si tu veux.Tu as toujours t un homme taciturne. (Elle rit.)Cest dans ta nature profonde tu ne vas pas nier lesfaits ton refus obstin de la ralit des choses je discela ce nest pas mchant je nai pas voulu tre

dsagrable ; pourquoi ? je nai aucune raison deltre je suis trs contente de te revoir et Paul aussije suis contente de le revoir vous retrouver.Tu es toujours l croire je ne sais pas nai jamaiscompris toujours l toujours t l croire quon teveut du mal te faire du tort quon cherche te nuire.Taciturne ce nest pas un dfaut cest un dfaut ?

Paul ? Ce nest pas un dfaut je connais des tas degens charmants tout fait taciturnes et pourtantfrquentables... Oh et puis quest-ce que cela fait ?...Taciturne cest un trait de caractre je ne veux pastennuyer jai toujours entendu dire cela partout


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Paul ? tu nes pas daccord avec moi ? la radiola tlvision au cinma les romans russes taciturne

cest un trait de la personnalit.Oh et puis quest-ce que a fait ? Tu membtes il neta rien demand de trs important seulement ce quetu penses ce que tu souhaites cela te concerne etctait par pure courtoisie quant nous que...

PAUL. Attends. Laisse-le. Tu ne te mles pas de a.

Ce que nous avions prvu ce que nous avions dit onavait tout prvu non ? Je croyais cela ce que nousavions convenu entre nous largent tout a ladiscussion sur largent ce que nous avions prvucest assez simple tu tais daccord et tu ne dois pasremettre tout cela en question je lui parlais je lui

parle en premier le premier. Je dois lui expliquer leschoses jai toujours su mieux que personne mieuxque quiconque de nous deux cest moi toujoursmoi qui lui expliquais le mieux les problmes.Il me croit jai toujours su trs bien trs trs bien luiexpliquer il ma toujours cru.Donc l o je voulais en venir aujourdhui laffaire

qui nous occupe...

PIERRE. Quest-ce que tu dis l quest-ce que tu asdit tu parles de moi comme si jtais malade ! Je necomprends pas tu as lintention de parler de moilongtemps ainsi ?Tu veux que je sorte tu prfres peut-tre que je

sorte ? Vous prfrez peut-tre que je sorte ? Tuparles de moi comme si jtais malade cest lim-pression que jai eue comme si jtais malade at-teint srieusement atteint par la maladie maladiementale grave stade terminal et depuis de nombreu-


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ses annes peut-tre. Le premier dentre vous quirpte encore une fois une misrable toute petite fois

que jai toujours t ainsi que je nai jamaischang ...

HLNE. Tu me parles sur un autre ton ! Je luiexpliquais seulement pourquoi je mtais permis permise ? cette expression : taciturne. Cest toutcela parut lmouvoir. Tu nas pas minterrompre

tu tadresses moi sur un autre ton tu nas pas dcider de mes paroles me signaler ce que jai direou ne pas dire. Tu notes a dans un des petits recoinsobscurs de ta tte : nous ne sommes plus rien lunpour lautre toi et moi rien de rien plus maris tumentends ?

Venus l pour rgler nos affaires largent tout a tune loublies pas tu ne recommences pas...Toi non plus tu ne changes pas pas plus que lui tunvolues pas cest lide que je cherchais cestcela parfaitement tu nvolues pas.

PAUL. Je te demande pardon. Je ne te parlais pas

mchamment cela a trs mal commenc tu as vucomme il ragit ce ntait pas agressif ne crois pascela sincrement tu nas pas cout.

HLNE. Bien. Je nai rien dit. Je ne dis rien. Je suisnerve btement je me suis nerve tu me con-nais le voyage toutes ces histoires. Nous ne devons

pas lui rendre la vie impossible le faire exprs. Il estun homme fragile.

(...)


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ANTOINE. Tu ne dis rien. Tu tennuies ?

LISE. Non. Je tavais prvenu tu te souviens. Je suisvenue l ici avec vous avec toi et elle parce quecest ce que vous souhaitiez ce que tu mas demandmais je ne changerai pas davis cela ne me concernepas.Ce sont leurs affaires.Je reste l ne tinquite pas de moi je vous attends

je regarde il doit y avoir un jardin je ne bouge pas et je ne mloigne pas avant que vous ayez terminquils aient termin.

ANTOINE. Elle est ma fille.

ANNE. Oui je sais cela. On me la dit galement. Cefut un des vnements essentiels de ma vie la nais-sance de cette fillette ses premiers pas ses premiresdents les dlicieux mots denfant jai t tenue aucourant. Je nimaginais pas bien sr quelle et telle-ment grandi je prfrais ne pas y penser.Je suis trs heureuse.

Elle a une sur je crois je ne me trompe pas ? Maisnous nen parlons jamais je crois quelle nest pas lordre du jour il est de bon ton de loublier.

ANTOINE. Vous tes trs bien renseigne.

(...)

PAUL. a va ? Est-ce que a va ? Bonjour. Je suiscomment dire ? un ami... un ami et...Bon. Paul cest mon prnom. Tu peux mappeler parmon prnom. Paul. Cela ne me drange pas du toutet...


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Toi cest Lise. Je ne me trompe pas. Gagn. On seconnat tu ne peux pas ten souvenir on sest connu

tu tais haute comme a trois pommes sacrebeaut aujourdhui.

LISE. Vous me demandiez si a allait ?

PAUL. Oui. Exactement. Cest ce que jai dit. ava ? Je veux dire : vous tu vas bien ?

LISE. a va trs bien je te je vous remercie.

(...)

ANNE. Vous me trouviez extrmement sympathi-

que vous avez dit cela plus haut vous avez glisscela mine de rien au milieu dune de vos longues etinpuisables digressions je lai not. Cela ma faitplaisir. Est-ce que vous navez pas dit cela ? Je metrompe ? Presque au dbut jai trouv cela gentiloui le mot gentil.Me trouvez-vous toujours aussi sympathique l

maintenant ? Nous ferons le point voulez-vous detemps autre pour valuer o nous en sommes lasympathie que vous avez pour moi le degr desympathie que vous aurez encore pour moi.

ANTOINE. Je vous tiendrai au courant.

(...)

HLNE. Tu vas bien ? Est-ce que tu vas bien ? Je lepense. Tu as lair en bonne sant tu nas pas mau-vaise mine... Oui. Il est vrai que tu nas jamais t un


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homme trs... comment dire ? joues rouges bonnes grosses joues rouges .

Je suis trs contente de te revoir jespre que tu tendoutes. Je suis trs contente sincrement je suis unpeu conventionnelle mais je tenais te le dire je suistrs contente de te revoir malgr tout.

PIERRE. Cela me va droit au cur.Il ma dit que tu ne voulais pas venir. Est-ce que cest

vrai ? Tu as beaucoup rflchi et longtemps rserv tarponse tu voulais ce quil a dit tu voulais que nousrglions nos affaires nos sales petites affaires lar-gent cette maison tout a par lettres messagesinterposs courriers ou personnes intermdiaires...Des avocats ? Tu dois tre aujourdhui une femme

srieuse avec avocat et... Comment est-ce quon dit ?Dans la littrature anglo-saxonne policire... avecavocat et conseil. Tu as un conseil ? Ton mari ?Je plaisante. Si on ne peut plus plaisanter...Tu le vois revois souvent Paul ?

HLNE. Oui. Parfois. Non. Rarement.

Il naurait pas d te dire a : je suis venue au boutdu compte ! A-t-il besoin de toujours tout te racon-ter ?Il y a aussi mon mari l Antoine je ne sais pas sivous vous tes vus et ma fille la plus jeune de mesfilles Lise.

PIERRE. Oui. Je sais. Belle gamine. Il vend desvoitures ?

HLNE. Elle est un peu timide rserve cest cela.Lge. Lui tu ne le connais pas nous nous sommes


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connus longtemps aprs que toi et moi en quelquesorte nous nous soyons perdus de vue... On ne va pas

revenir l-dessus.

PIERRE. Je nai rien dit.

HLNE. Tu mnerves.Tu es seul ? Paul ma dit. Tu vis toujours seul ? Tu netes pas remis avec quelquun... je ne sais pas moi...

PIERRE. Moi non plus.

HLNE. Bon. Ce que je disais jen tais l monmari lorsque je me suis marie avec Antoine unbeau prnom non ? je ne tai pas prvenu mais je

nai pas dout que lui l lautre nallait pas man-quer aussitt de te lcrire te tlphoner tlgrammepneu...Il continue tout te rapporter jamais un pas lun sanslautre...

PIERRE. Ne lappelle pas lautre.

(...)

ANTOINE. Vous avez fait connaissance. Je suis trscontent de voir a. Elle nest pas tellement bavardesociable lordinaire. Pour quelle adresse la parole un inconnu je ne dis pas a mchamment mais il

faut reconnatre que pour elle vous tes un inconnupour quelle adresse la parole un inconnu il fautque vraiment il lui plaise.Vous ne savez pas lhonneur quelle vous fait.


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LISE. Tais-toi.

PAUL. Elle ne me disait rien.

ANTOINE. Jai encore tout faux.

(...)

ANNE. Anne cest mon prnom. Il la dit plus haut

lui l mon mari.Nous nous sommes dj rencontrs jen suis cer-taine je nai pas la mmoire des chiffres il y a septou huit annes. Non ? Ici dj le mme endroit.Cest un bel endroit une belle maison quelle chancevous avez de vivre... Bon.

Jai tout reconnu je men souvenais parfaitement.Vous navez fait aucun travaux ?Je tenais vous parler. Un peu.Il y a une chose cela vous ennuie peut-tre il y a unechose que je souhaite vous expliquer.Vous restez silencieux ?Il ne doit pas y avoir de malentendu. Je serais trs

triste sil devait y avoir un malentendu quelconque.Entre nous oui. Cest la premire fois que nous nousparlons de nouveau et jen suis trs heureuse.Bon.Oui ce que je voulais dire : je souhaitais rester lcart depuis le dbut jai cru comprendre quecela ne se passait pas magnifiquement entre vous... je

me trompe ? et je ne voulais pas men mler. Ce nesont pas mes affaires.Je ne voulais pas venir. Ne le prenez pas mal. Cestlui Paul il a voulu que je sois l ce nest pas unordre non ce nest pas son genre vous le connais-


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sez mieux que moi il a expressment dsir que jeparticipe cette petite runion de famille. Il naurait

pas compris que je me dispense de cette formalit.Ce quil ne veut pas dune manire plus prcisecest que mon absence ses cts quelle que soit lacirconstance puisse tre interprte dune faon oudune autre. Vous voyez vous saisissez ce que jeveux dire ?

Et pourtant cela naurait pu tre mon absence cela naurait pu tre de la prtention considr commede la prtention. Non ?Vous ne rpondez pas ?Jaurais prfr ne rien revoir. Je me souvenais suf-fisamment. Et rester l comme une cousine pauvre...

Ce que je voudrais que vous sachiez : je craignais degner par ma prsence vous ne mavez jamais beau-coup aime Hlne et vous ; et lui prs de vous ilmaime moins je prfre ne pas le constater.Un peu exclue par avance inopportune l mexta-sier sans fin sur le jardin lair de la campagne je nevous ai pas dit ? Je naime pas beaucoup la campagne

et nous ne souhaitons pas prendre votre place ; venirsy reposer le barbecue la tondeuse gazon pourlherbe haute nous ne sommes pas fatigus...Bon.Vous ne me trouvez pas trs claire je vous ennuie.Excusez-moi. Complexe complique...

PIERRE. Je vous coutais avec beaucoup dattention.

ANNE. Oui. Je vous remercie. Je vous en suis trsreconnaissante. Je ne remettais pas cela en questionvous tes lhomme qui coute le mieux au monde. De


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quoi est-ce que je me plains ? Que puis-je rclamer deplus ?

Cela vous est un peu gal je pense.

(...)

HLNE. Je mentais.Je mentais peut-tre ai-je toujours menti je ne saispas cest possible. Peut-tre ce nest pas trs agra-

ble entendre mais lorsque je vous revis laujourdhui peut-tre ai-je compris a au moins a :je mentais tout le temps tellement. Javais oubli ouje ne me ltais jamais avou. Je ladmets en sourianttu as vu a je souris en avouant un peu garce lideque vous avez de moi mon sourire lgrement triste

pourtant toujours un peu mlancolique vous laimieztant oh comme vous laimiez ! Vous le rptiez sanscesse.Cette manire qua mon visage de ne jamais rienrclamer.Je mentais.Quest-ce que cela fait aujourdhui ?

Cela peut faire un tout petit peu mal cest la seuleraison ne croyez-vous pas ?Jai commenc mentir je ne me souviens plus ilny a pas eu un jour spcial ce ne fut pas une dcisionprcise organise jai commenc mentir commea une fois en passant sur un petit dtail pouravoir la paix ne pas mexpliquer en finir sur une

chose minuscule me dbarrasser.Avoir la paix exactement cela la tranquillit et lapaix : avoir moins peur de la vie avec vous ; ilsuffisait ds lors denchaner les mensonges les unsaprs les autres ne pas se tromper avec intelligence


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prendre garde aux ridicules trahisons et vivre ainsisans problmes.

Marranger.Vous tes tellement compliqus il faut toujours unerponse tout. Se taire ce ntait pas possible dautresquestions encore : Pourquoi ne parles-tu pas ? Centait pas possible admissible et la guerre avecvous dire les choses avec violence je ne crois pasque jaurais eu la force.

Vous ne cessiez de minterroger me demander desnouvelles de mon corps ma tte est-ce que je vousaimais et chacun plus que lautre cela nen finissaitpas.Menfuir. Fuir. Cela encore aurait pu tre une solu-tion vous abandonner. Je ne sais pas. Vous ne lauriez

pas compris et vous auriez t si tristes ensemble.Mon temps ma vie un bien grand mot alors jelai organise autrement je me suis mise existerautrement vous ne le saviez pas vous ncoutezjamais en secret vos cts.Je vous trompais aussi si cest ce que vous voulezentendre. Cest lexpression quon emploie. Dautres

hommes de temps autre et certains avec une infinietendresse. Mais ce nest pas lessentiel pas plus impor-tant que de vous rpondre oui lorsque je pensais non.Jai t paisible alors. Et vous tiez rassurs. Je mesuis mise sourire moins mlancolique jen parlaistout lheure.Encore un mot.

Ce quil faut savoir et ce quil faut ajouter : bienvidemment je ne vous aimais plus.Et aussi : lorsque je te quittai pour partir avec luilorsque jabandonnai lun pour lautre je navais paschoisi je nen aimais pas lun plus que lautre.


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PIERRE. Tu te dbarrassais dau moins un.

PAUL. Ce nest pas ce quelle a dit.

HLNE. Cest ce que jai voulu dire.

(...)

LISE. Ils ont un peu tout fait : ils sont assez reprsen-

tatifs famille de la bourgeoisie naissante provincialeet commerante Poitiers Dijon Rouen le triangleterrible tudes larvaires revendications diversespostadolescentes monte vers la capitale tentativesartistiques littrature allemande et cinma quart-monde revendications multiples pradultes fuite de

la capitale descente lair pur la vraie vie alter-natives artisanales mauve et rose tyrien le bonheurle paradis cette maison-ci puis clatement encorechacun pour soi naissance de la premire jolie fillettepassons naissance de la seconde jolie fillette aban-don dfinitif du doux temps de la jeunesse biblioth-que payable temprament table basse avocat-

crevette rtrospective Antonioni sur les lieux m-mes du crime.Jai dix-sept ans. Pas caricaturale du tout. Je medestine du mot destin destine je me destine auxmtiers de la communication logique. Bilingue uneanne ou deux aux tats-Unis (jaurais pu dire lesStates et je ne lai pas fait) bilingue et moderne

Schnitzler en dition de poche cheveux courts etphotos noir et blanc.Je plaisante.

(...)


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ANNE. Je naurais pas d venir.

PAUL. Pourquoi ce nest pas sympathique ? Il y aune certaine ambiance...

ANNE. Ne plaisante pas toujours.

PAUL. Je ne plaisante pas. Cela ne se passe pas simal cest moins grave que nous ne pouvions lesp-

rer. Lesprer ce nest pas le mot. Ils sont gentilset...Tu as vu le jardin ?

ANNE. Je nai rien dit. Je reste l je ne suis pas loin.Il y a un jardin ? Je peux mesurer le terrain si cela doit

faire avancer le rglement des choses.(...)

PIERRE. Nous ne nous connaissons pas. Jimagineque lon a d te parler de moi.

LISE. Non.

PIERRE. Ah ? Vraiment. Si. Tu ne ten souvienspeut-tre pas mais certainement. Le contraire mton-nerait et...

LISE. Non.

PIERRE. Bon. Eh bien comment dire ? Je suis... moiet ta mre et cet autre homme l-bas lorsque noustions plus jeunes...Lorsque ta mre tait plus jeune...


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Un coup de vieux terrible ce genre de dbut lors-que ta mre tait plus jeune... .

Elle ne ta jamais parl de moi trs sincrementfranchement ?...

LISE. Si. Je vous rassure.

PIERRE. Tu vois. Tu plaisantais. Je men doutais.Elle ta parl de moi jen tais certain le contraire

maurait tonn et...Cest moi qui ai crit des livres un ou deux la posieelle doit avoir a chez vous quelque part elle te lapeut-tre montr et...Jaime mieux a.

LISE. Cest ce quelle ma dit en effet.PIERRE. Oui. Pardon ? Je nai pas compris...Tu veux bien rpter ? Attends.Quest-ce quelle ta dit sur moi ?Reviens.

(...)

ANTOINE. ... et dans un second temps ce qui dailleursest peut-tre le plus captivant cest le contact hu-main les contacts humains la relation privilgiequon peut avoir et quil est ncessaire davoir !...Cest une des rgles essentielles du mtier il ne faut

jamais perdre a de vue : le contact humain avec leclient la clientle...

PAUL. La psychologie.


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ANTOINE. Certain oui : la psychologie.Cest peut-tre la premire qualit on peut appeler a

une qualit un don.Un homme prenons un homme les femmes sontdiffrentes on ne va pas nier cela elles sont diffren-tes...Ce nest pas moi qui vais dire le contraire.

PAUL. Non.

ANTOINE. Prenons un homme lexemple dunhomme : la psychologie le don de la psychologie lesens aigu de la psychologie voil cest exactementcela le sens de la psychologie il ny a pas de secretpas de mystre un homme la ou ne la pas.

Et sil ne la pas il ny a pas plus de secret ou de mys-tre que prcdemment attach commercial lemtier que je fais attach commercial ou com-mercial tout court mme tout simplement sans lapsychologie ce nest pas pour lui ce nest pas undrame mais il ne faut pas rver ce nest pas pour lui.Nous avons tous commenc par l dans tous les

mtiers cest la mme chose commercial puisensuite aprs quelques annes lanciennet cestvrai et le mrite pourquoi loublier attach com-mercial ascension et promotion il ny a aucunehonte progressif aucune honte sen souvenir.Et lerreur au contraire cest de ne pas vouloir entenir compte. Faire comme de si rien ntait la

prtention ces histoires-l faire confiance au pro-duit la publicit...Il y a des gens je connais des gens jai connu unhomme avec les femmes on la vu cest diffrentdautres facteurs jouent... Jai connu des femmes


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ceci dit ce nest pas de la misogynie je suis lhommele moins misogyne de la terre jai connu des femmes

o pourtant labsence totale de psychologie tendaitau chronique cest tonnant non ? Et pourtant onla tous entendu on lentend souvent les femmessont plus psychologues que les hommes. Lintuitionce mot-l... jai connu un homme donc qui nemanquait pas de qualits assez intelligent et belhomme oui bel homme grand et fort ce quon

appelle un bel homme ...Il ne faut pas le nier je fais une parenthse ce nestpas ngligeable attach commercial beau et at-tach commercial laid . Parfois financirement jen-tends il peut y avoir des carts normes vous nepouvez pas imaginer. Vous ne me croyez pas cest la

vrit. Sur une longue priode on pourrait fairelexprience : sur le mme territoire avec le mmeproduit et le mme chantillon de clientle autantdhommes autant de femmes les mmes catgoriessocioprofessionnelles couches dges tout a surles hommes les histoires de beaut physique vousne me croirez pas vous souriez cela joue autant

cest plus subtil cest tout en profondeur on peutfaire lexprience...Elle a t faite je ne voudrais pas dire dneries ellea t faite aux tats-Unis videmment elle a tfaite : cest une exprience qui a t mise en place surde trs longs mois et le rsultat est imparable labeaut physique du vendeur compte presque autant

que le produit mme si le produit lui-mme nest pasmal.Je lai lu une srie darticles trs intressants ilsagissait de voitures des voitures trs moyennes jene parle pas de produits de luxe parfums cosmti-


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ques... L les hommes trs laids cest impossibleon sen doute et les femmes bon je ninsiste pas

vous imaginez cela laide mourir reprsentanteen produits de beaut les plaisanteries publicitmensongre a ne vous fait pas rire ? Les carnets decommande en fin de mois terrifiants...Oui jai connu un homme donc et cet homme dontje vous parle malgr toutes les qualits que jai ditesphysiques morales cest souvent li non ? il ne

lavait pas du tout une absence totale complte pasdu tout pas du tout le sens de la psychologie rientoujours ct.Les gens il faut leur parler les deviner les sduireet sourire bien sr sourire mais par-dessus toutavant tout il faut trouver leur faille la sentir la

mettre jour. Lachat cest la faille quon combleet... Javais un professeur. Vous me croyez si vousvoulez jai eu des professeurs. Nous suivions descours de perfectionnement ; je travaillais dj com-mercial le bas de lchelle je ne voulais pas resterdans ma situation : quitter ma condition lamliorerHlne les deux filles leur offrir un peu plus vous

pouvez comprendre a...Je suivais des cours aujourdhui encore jtudiecela vous fait sourire jai la volont de ne pas restertel que je suis il y a des gens qui se contentent cestleur affaire.Mon professeur donc disait ce sont des types quiont choisi de faire partager leur exprience. Cest

bien de leur part mon professeur donc disait celamest rest et cela me revient souvent : Lachatcomble une faille et... Ce ne sont pas les mots exacts la tournure de laphrase tait plus belle une citation la citation la


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devise du commercial ainsi que nous lappelions ettrs souvent je me la rpte cest l dans la tte.

Jusqu la mort cest bte je crois jusqu la mort ily a des ides vous trouvez cela bte parce que vousavez fait de longues tudes ce que je dis ce sont detoutes petites choses il y a des ides toute la vie onvous les apprend lorsque vous tes enfant et toute lavie il peut arriver nimporte quoi elles restent. Lgraves coules dans le bronze.

Cet homme dont je parle celui qui navait jamais euune once une ombre de psychologie son nom je nemen souviens plus il tait n dans le Sud encoreun point positif : les Latins sont dous pour la venteils parlent beaucoup tout a cet homme tait inca-pable de deviner de percer jour.

Il sappelait Nedetti exactement cela Nedetti unnom latin cest ce que je disais nest-ce pas ? Geor-ges Nedetti. Georges ou Albert bon je savais quecela me reviendrait. Il tait incapable de deviner ceque pensait la personne en face de lui et il a drenoncer.

(...)

HLNE. De toute faon...

PIERRE. Elle va parler argent tu vas parler argent.Nous sommes l pour a.

HLNE. Ne commence pas.On ne peut pas compter sur vous. Nous avons uncertain nombre de choses rgler ce nest pascompliqu si personne ne complique rien et vousnavez aucune raison de...


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PAUL. Toujours cette jolie manire daborder lesproblmes par leur contraire.

Elle va fouler aux pieds je sens cela le temps passles souvenirs. Rduire en cendres les irrductiblesfantmes de la jeunesse...

PIERRE. Laisse-la cela allait tre drle.

HLNE. Ce que vous pouvez tre petits et stupides

et gamins et tellement tellement...Bon.Ce nest pas parce que nous sommes aujourdhui...Parfaitement quoi est-ce que nous jouons ? Moi jene joue plus je ne joue plus cest termin je ne suispas venue jusquici pour faire une visite de courtoisie.

PAUL. Elle va parler des travaux de la toiture...

PIERRE. Quest-ce quelle a la toiture ?

HLNE. Elle a besoin de travaux.

PAUL. Ce quelle souhaite expliquer cest combienlentretien de cette dlicieuse rsidence secondairecar cest devenu une rsidence secondaire je nignorepas combien le mot nous choqua par le pass maispourquoi le nier... lentretien donc...

HLNE. Mai tu es avec qui toi ?

PIERRE. Il nest avec personne il est avec tous lesdeux un sens inn de lamiti la fidlit...

PAUL. Lentretien de cette dlicieuse rsidence se-


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condaire cote une vritable fortune divise par troisje te laccorde mais une fortune tout de mme...

PIERRE. Quest-ce que cest que cette histoire ? Jepaie un loyer ctait convenu. Vous voulez augmen-ter le loyer ? Vous tes devenus de drles de gensvous voulez maugmenter le loyer et tout a ce nestque pour quelques francs de plus. Vous tournezautour du problme pour en arriver l une toute petite

mentalit de tout petit propritaire...

HLNE. coute je nai rien dit de tel. Cest lui quiest en train dinterprter mes propos et toi videm-ment tout de suite...

PAUL. Ce quelle veut ce nest pas augmenter tonridicule petit loyer...

PIERRE. Ridicule ? Dans un endroit pareil ?

PAUL. Elle veut vendre cest tout rien dautre etquon nen parle plus.

PIERRE. Des Hollandais !

HLNE. Des Allemands.

PIERRE il rit. Avec la toiture dans cet tat-l ?

PAUL il rit aussi. On fait visiter un jour de grandsoleil.

HLNE. Vous tes les deux mmes je ne lai pasdit : vous tes les deux mmes.


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Quest-ce que vous croyez ? Pour qui est-ce que vousvous prenez ?

Pour qui est-ce que vous vous prenez ?

Elle sort.

PIERRE. Quest-ce que tu en penses ?

PAUL. M o i ?

PIERRE. Oui toi. Quest-ce que tu en penses ?

PAUL. Oh moi ce nest pas trs important. Jaime-rais quon en finisse. Tu sais. Vraiment. Quon enfinisse je crois chacun de son ct dsormais.

PIERRE. Vraiment ?

PAUL. Oui. Je ne le dis jamais mais jaimerais quonne se connaisse plus.L dans ce cas prcis pour ici cette maison latoiture les Hollandais les Allemands louer ou ven-

dre cela mest gal totalement un point vous nesauriez limaginer. Je ferai ce que vous voulezcomme toujours chaque fois ai toujours fait ce quevous vouliez.Je naime pas beaucoup le soleil je ne te lai jamaisdit ?

(...)

ANTOINE. Vous tes professeur Hlne me la dit.Cest bien. Cest le plus beau mtier du monde. Non ?Cest passionnant. Transmettre tout a. La connais-


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sance lire des livres. Moi je ne le cache pas celasaute aux yeux je nai pas fait dtudes cest la vie.

Je nai pas honte. Trs franchement est-ce que jedevrais avoir honte ? Je nen tire pas gloire. Lencore il ny a pas de raison. Non ?On ne choisit pas. Je nai pas choisi.Parfois je lavoue ceci dit il marrive de le regret-ter. Cest normal.Bon.

Professeur o ?

PIERRE. Un collge.

ANTOINE. Oui. Un collge.Cest bien ils ne sont pas trop grands pas trop

dangereux. Drle nest-ce pas ? Jimaginais...PIERRE. Luniversit ?

ANTOINE. Oui. Non. Tout de mme. Ce que je pen-sais... nous avons deux filles et je suis cela de prscest normal logique les enfants il faut sen occuper.

videmment on peut jouer sur les mots toujoursmais la manire dont Hlne en parlait prtait lemoins quon puise dire prtait confusion.Je suis bte. Il ny a que moi pour faire des gaffescomme celle-l. Je suis vraiment stupide. Je ne de-vrais jamais rien dire.

PIERRE. Cela cette espce-l cela sappelle plutt enseignant ? Cest ce que vous vouliez dire ?

ANTOINE. Oui. Cest bien galement. Je ne me per-mettrais pas. Ce nest pas moi au bas de lchelle


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presque... Ce genre de choses je ny prte pas atten-tion. Quest-ce que vous devez penser de moi ?

Croire que je prte attention...Je suis un imbcile.Je ne devrais jamais rien dire.

PIERRE. Ce quil faut reconnatre cest tout cequil faut reconnatre cest que cest lgrementdiffrent.

ANTOINE. Oui.

PIERRE. Je suis daccord avec vous.Auxiliaire collge Saint-Exupry classes de qua-trime et de troisime : le Moyen ge lamour

courtois Voltaire Diderot Rousseau introduction la Rvolution franaise pomes de jeunesse deVictor Hugo etc. Transmettre. Tout a. La con-naissance... lire des livres...

(...)

ANNE. Nous ne nous connaissons pas. Je ne suis pastrs rapide. Mon prnom est Anne et vous pouvezmappeler par mon prnom cest vident. Jen suisencore aux prsentations peine au dbut. Nous nenous connaissons pas nous ne nous sommes jamaisrencontres. Lorsque vous tiez petite enfant ettoutes les annes qui suivirent il aurait t impossi-

ble pour moi que je vous voie.Je veux dire : ce nest pas mchant ce que je dis maisvous tes adulte aujourdhui vous pouvez compren-dre cela aurait t difficile pour moi. Cest tout.De toute faon ils ntaient plus en trs bons termes


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mon mari lui l Paul et votre mre et ils ne serencontraient pas beaucoup. Des occasions comme

celle-ci...Trs franchement ont-ils jamais t en trs bonstermes ? Vous devez penser la mme chose que moi.Ils sont un peu tendus. On voit a.Je crois oui quil aurait t prfrable de toute faonque je ne vous voie pas lorsque vous tes ne.Peut-tre quil ne laurait pas permis.

LISE. Est-ce que je peux vous tre utile quelquechose ?Vous souhaitez mon avis sur un point prcis ?

ANNE. Pardon ?

Non. Excusez-moi. Je me suis trompe.Je vous prie de bien vouloir mexcuser.Je vous remercie.

(...)

PIERRE. Ce quelle a dit cette histoire de menson-

ges tout a : je nai rien compris. Tu as comprisquelque chose ? Ce quelle a dit elle ne le pensait pasvraiment ? Ce ntait pas vrai. Elle disait cela pourabmer.

PAUL. Elle plaisantait.

PIERRE. Je suis content. Cela me rassure. Cela mefait plaisir que tu penses moi.

(...)


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ANTOINE. Comment est-ce que tu vas ? Tu vas bien ?Comment est-ce que cela se passe ?

HLNE. Cela se passe bien.Ne tinquite pas. Ils seront daccord sur tout. Lar-gent. Tout a. Nous allons compter faire les compteset tout se rglera au mieux. Tu ne crois pas ?Cest idiot de laisser ainsi les choses dormir.Ils sont daccord avec moi sur tout.

Ils sont entirement de mon avis.Nous nen parlions jamais mais ctait une sorte depudeur mal place stupide : ils attendaient que quel-quun prenne les choses en main fasse le premier pas.Ils ont parfaitement compris ce sont deux hommesintelligents ils ont parfaitement compris que nous en

avions besoin largent tout a...ANTOINE. Nous nen avons pas tellement besoin.

HLNE. Cest toi qui le dis !Je ne dis pas cela mchamment ne le prends pas malcela a dpass ma pense de toute faon cest un

capital qui dort et tu mennuies la fin un capital quidort et...Bon.Mets-toi avec eux.Ne tinquite pas cest ce que je voulais te dire. Nousrglons cela trs vite et ensuite nous partirons nousnen parlerons plus.

Je nai plus envie de les voir.Nous nen parlerons plus et nous retournerons cheznous la maison.

(...)


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PIERRE. Je nai rien fait je suis rest l. Je gardaiscet endroit ici. Cest l que nous avons vcu et rien

dautre.Jtais jeune et pourtant ce devait tre ainsi que mavie allait dsormais se drouler.Passer.Vous tiez partis ensemble dans un premier temps puischacun de votre ct refaire votre existence cestcomme a que vous parlez.

Javais parfois des nouvelles de vous la naissancedes enfants quelques dtails vos changementsdadresse.Lui il me parlait delle au tlphone.Hlne ne me disait plus rien.Je me complais dans cette solitude. Je ne suis pas mal.

Les annes qui suivirent votre abandon peu peuctait prvisible jai cess de vous har sans mmemen rendre compte. Seulement de temps autrevous calomnier un petit peu me donner le beau rletre lhomme le plus malheureux de la terre .

Bien sr jai connu dautres gens et quelques-unsdune certaine manire je les ai aims on peut direcela aujourdhui. Le dsir dtre avec eux ne pasfaire semblant. Dautres encore invitable hyginedun homme jeune je les ai peine entraperus etcertains mme je ne sus rien deux pas un mot lescorps cest tout pas mme leur prnom je ne leur

demandais pas.

Ce quil fallut faire cest vivre jentends par lmanger payer le loyer ridicule vous avez atten-du deux ou trois annes avant den parler lcrire


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gagner ma vie largent tout a. Subvenir mesbesoins cest comme cela quon dit. La plaisanterie

cest ainsi que jappelle parfois ma jeunesse laplaisanterie devait se terminer.

Je suis rentr dans le rang tre comme les autres quemon existence soit dsormais semblable.Je renonai lcriture prtentieuse de petits pomesadolescents pour devenir il tait temps professeur

enseignant auxiliaire dans le secondaire parler dansle vide aux terrifiants hritiers des autres.

(...)

HLNE. Quest-ce que tu as sourire ? Cest drle ?

Un peu ridicule jimagine.LISE. Je ne souris pas. Je regarde. Je minstruis.

HLNE. Tu regardes toujours. Ta faon de te com-porter. Tu ne parles personne. Tu leur rponds bienleve. Cest tout. Je te vois te comporter.

Tu ne devrais pas juger.Il ny a aucune conclusion tirer ce ne sont pas demauvais garons.

LISE. Je ne juge personne. Je ne me permettrais pas.Je suis trop jeune. Trop petite. De mauvais garons ? Cest joli. Jaime bien

tentendre parler ainsi. Joli. Un peu faux peut-tre.

HLNE. Quest-ce que tu comprends ?...

LISE. Tu as eu tes sous ?


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HLNE. Non.

LISE. De braves garons mais difficiles manu-vrer...

HLNE. Ce ntait pas une trs bonne ide je crois.Cest ce que tu penses. Cet argent il faudra senpasser. Ton pre pense comme toi. Ne venez rien medemander ensuite.

Une ide un peu nave vue de loin.

LISE. Tu ntais pas vraiment venue que pour parlertoiture et amnagement du patrimoine ?a la division en trois parts gales ?

HLNE. Les revoir faire un peu le point.Mais ce nest pas une trs bonne ide non plus.

LISE. Cest toi qui sais.

(...)

PIERRE. Il a voulu te vendre une voiture docca-sion ?

PAUL. Ne sois pas mchant. Il est un brave type onvoit a.

PIERRE. On ne voit mme que a.

Est-ce que tu te souviens de ce que nous disions desbraves types ?

PAUL. Elle est bien avec lui. Tu sais cela. Un hommecomme lui avec elle et quelle puisse tre heureuse


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cela doit salement tembter. Cela ne nous regardeplus. Cest termin. Tu peux dire tout ce que tu veux

cest termin.

Bon.Je voudrais que nous rglions cette affaire vitedune manire ou dune autre. Tu pourrais tre con-ciliant quest-ce que cela te fait ?Je voudrais men aller dici. Je nai pas envie de rester

plus longtemps.

Tu nes pas quelquun de bien. Je voulais te dire a.Je suis triste cela me rend triste jaurais tellementprfr ne pas men rendre compte jamais. Tu nespas quelquun de bien. Cest dmod cette manire

de sexprimer jimagine il y manque cette nces-saire pointe de cynisme.

Tu nes pas quelquun de bien. Tu nes pas un hommebien. Jaurais tellement voulu ne pas le savoir.Je le sais depuis longtemps. Ce nest pas aujourdhuique je le dcouvre ne crois pas cela les histoires

dargent la maison je sais cela depuis de nombreu-ses annes nous tions encore ensemble tous lestrois Hlne toi et moi je men rendais compte jene voulais pas me lavouer. Je trichais. Jai toujoursun peu trich moi aussi.Tu nes pas un homme gnreux. Cest la pire deschoses.

PIERRE. Quest-ce que jai dit ? Quest-ce que jaiencore dit ? Quest-ce qui te prend ?Vous nallez pas me faire tour tour votre petitescne ? Je ne vous ai rien fait. Quest-ce que cela veut


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dire : je ne suis pas quelquun de bien ? Tu es unhomme bien toi ? Tu crois que tu es un homme bien ?

PAUL. Excuse-moi. Je suis un peu fatigu. Montravail la route je te prie de mexcuser. Je ne voulaispas tre blessant.Mettez-vous daccord tous les deux Hlne et toi. Jecrois quelle a vraiment besoin de vendre. Je ferai ceque vous voulez. Excuse-moi.

PIERRE. Ce nest pas grave. Dj oubli hein ?

(...)

ANTOINE. ... lane est trs diffrente...

HLNE. Laisse a.Cest vrai. Nous nen parlons jamais.

ANTOINE. Elle est trs diffrente. Je nai rien dit deplus. Je nai rien dit dautre.Elle est plus fragile cest le terme adquat. Tu

prfres ? Elle est plus fragile.

PAUL. Tu ne connais pas Anne ? Cest un prnom.Elle l ma femme. Vous ne vous tes jamais rencon-tres peut-tre ?

ANNE. Cest idiot. Nous nous sommes vues tout

lheure au dbut. Nous ne nous sommes pas parl peine entraperues.Nous nen avons pas eu loccasion.

HLNE. Loccasion en effet.


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ANTOINE. Mais cest dommage que vous ne layezjamais vue car elle est plutt jolie fille. Elle lautre

de ce point de vue-l on ne peut pas dire le con-traire...

HLNE. Ne lappelle pas lautre.

ANNE. Cest idiot elle sait parfaitement qui je suis.

ANTOINE. La seconde. Lise. Lautre ce nestpas mchant. Jai dit cela machinalement. Elle prendtout toujours mal. La plus jeune si tu prfres. Lacadette. Lise donc.

ANNE. Jai beaucoup entendu parler de vous. Je ne

peux pas dire moins.Quest-ce que je pourrais ajouter ? Oui : je suis trsheureuse.

ANTOINE. La plus jeune elle l Lise elle est joliegalement. Intelligente nen pas douter. Elle mneses tudes elle nest pas stupide bourre de quali-

ts et nous sommes trs satisfaits...Ce nest pas moi qui vais dire le contraire.

HLNE. Ta gueule !Excusez-moi on se laisse aller je ne sais pas ce quima pris.Mais arrte ! Je te dis darrter !

Cela nintresse personne. Ils sen fichent perdu-ment. Lui l il se paie ta tte.

PIERRE. Qui ? Quest-ce que tu dis ? Moi ? Je tedemande bien pardon. Je ne souris pas je souriais en


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pensant autre chose. Ne croyez pas ce quelle ditcela mintresse beaucoup...

PAUL. Anne ne souhaitait pas venir. Il ne faut pas luien vouloir. Elle est ainsi mais maintenant elle esttrs contente davoir fait votre connaissance. Leschoses sont plus claires dans son esprit.

ANTOINE. Je navais mme pas remarqu que vous

tiez en train de sourire.

ANNE. Cesse de te balancer doucement sur unejambe.

HLNE. Excusez-moi : je suis trs heureuse gale-

ment bien sr.PAUL. Je ne me balance pas.

ANTOINE. La cadette il est vrai a eu lexemple deson ane. Elle a compris trs vite les erreurs ne pascommettre.

HLNE. Il traduit parfaitement votre pense. Il estun traducteur-n. Il sait toujours mieux que vous ceque vous souhaitez dire.

ANNE. Il ne se trompe pas. Je ne voulais pas venirmais maintenant je suis trs contente davoir fait

votre connaissance.

PIERRE. Tu as entendu Paul ? Franchement est-ceque je souriais ?


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ANTOINE. Lane fut peut-tre trop affectueusecest ce que nous pensons et...

PAUL. coutez mon vieux ne le prenez pas malmais je crois que Hlne ne souhaite pas...

ANTOINE. Je te demande pardon ?

HLNE. Toi ne te mle pas de a. Et ne lappelle

pas mon vieux !

PAUL. Je croyais que... Il faudrait savoir ce que tuveux !

HLNE. Je ne tai rien demand !

PIERRE. Tu vois ? Elle est nerve et on ne peut riendire.

PAUL. coute toi fous-nous la paix !

ANNE. Les choses sont plus claires dans mon esprit.

HLNE. Ne soyez pas toujours tellement... com-ment est-ce que je pourrais dire a ?

ANNE. Si peu souriante ?...

HLNE. Peut-tre oui.

Il y a ce que sont les gens et ce que lon dit deux.

ANNE. Jai dit quelque chose de dsagrable ?

HLNE. Non. Mais vous auriez tellement voulupouvoir y arriver.


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ANNE. Le Grand Homme ne veut rien savoir ?

PIERRE. Dites donc vous on ne vous a pas enten-due et a allait trs bien ainsi...

HLNE. Tu lui parles sur un autre ton.

PIERRE. Je parle comme je veux qui je veux.

PAUL. coute Hlne tu as besoin de cet argent ettu pouvais trs bien lui expliquer les choses...

HLNE. Ce ntait pas une trs bonne ide. Nousnous dbrouillerons autrement. Nous nen avons pasbesoin pas vraiment. Nous nous en sommes pass

jusqu aujourdhui quest-ce que cela fait ? Rien detrs vital.

PIERRE. Attention. Jtais daccord sur tout. Je naipos aucun problme. Ne commencez pas sous-entendre que cest cause de moi...

HLNE. Ta gueule !

PIERRE. Cest incroyable elle vient de redire tagueule elle dit ta gueule tout le monde elle nesait plus dire que a... Bon a mest gal.

PAUL. Moi non plus jespre que tu las not je

ntais oppos rien...

ANNE. Cest un garon drlement arrangeant non ?

PAUL. Pourquoi est-ce que tu dis a ? Cest vraicest lui l lautre...


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ANNE. Ne lappelle pas lautre.

ANTOINE. Jallais le dire.

(...)

PIERRE. Vous partez ?

ANNE. Oui cest mieux cest ce quil dit.

PIERRE. Il doit y avoir des choses signer uninventaire. Je suppose quun inventaire est prvu. Ilsaiment a compter faire une liste... Quest-ce quevous en pensez ? Vous avez le droit de penser.

ANNE. Je ne sais pas. Cela ne me regarde pas. Ce nesont pas mes affaires.

PIERRE. Cest votre mari les affaires de votre maricela vous concerne aussi le patrimoine du mnage.

ANNE. Vous ntes pas quelquun de bien...

PIERRE. Je lai dj entendu. Loriginalit et vous...Bien. Excusez-moi. Vous souhaitiez dire quelquechose ajouter quelque chose ? En guise de conclu-sion ? Du genre conclure jai vu a tout de suite.

ANNE. Oui. Pour terminer je ne sais pas si je fais

bien... je ne saurai peut-tre pas trs bien exprimercela... peut-tre ai-je eu tort galement...

PIERRE. Lternel questionnement mtaphysique dela mnagre montant ses marches descalier...


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ANNE. Je vous demande pardon ?Ah oui. Vous trouvez cela drle.

Vous me trouvez certainement stupide et pas trscultive et incapable encore de mettre trois mots lundevant lautre...Vous quest-ce que vous tes devenu ? Tout a vosbelles phrases le bel esprit quest-ce que voustes devenu ? Avec toujours votre incessante et ridi-cule et petite tellement petite toute petite ironie

impuissante ! Jamais vous ne pourrez vous en chap-per. Parfois vous devez regretter de ne pouvoir direun mot gentil sans lombre dune arrire-pensemais cest trop tard il vous faut plaisanter abmersans fin.

PIERRE. En guise de conclusion ?Javais cru comprendre...

ANNE. Oui.Je souhaitais parler encore un peu de lui Paul. Nousallons partir. Lorsque nous nous sommes maris ilne vous a pas averti pas un mot une lettre et peut-tre

cela vous laissa triste et...Cest un peu dmod cette inquitude sur la courtoi-sie ce quil aurait fallu faire crire. Vous savezcombien au fond malgr ce que fut votre vie tousles trois vous savez combien il aime les formes lesrgles en toutes choses et en toutes circonstances.Vous vous semblez toujours tellement indiffrent

tout les tres les gens et les vnements quels quilssoient. Peut-tre cela aussi notre mariage vouslaissa sans opinion aucune.Je ne sais pas.


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PAUL. Arrte.Nous partons prends soin de toi.

PIERRE. La pire des choses.

PAUL. Que veux-tu que je te dise ? Au fond oui tunaimes jamais personne tu veux toujours tout en-tendre... Et puis aussi quest-ce que cela fait ?

PIERRE. Toujours renoncer rester labri en de.Bien trop peur que cela dgnre.Ta voiture cest quoi ?

PAUL. Ninsiste pas. Au revoir.

PIERRE. Et largent tout a la toiture notre patri-moine commun ?...

PAUL. Si tu changes davis si vous vous entendezsur une quelconque solution Hlne et toi je lui aidit je serai daccord je ne ferai aucune difficultcela mest gal cela ma toujours t gal. Vous

pouvez mcrire il y a des avocats des notaires jesuppose pour ce genre de choses.Je ne remettrai jamais les pieds ici je sais celamaintenant. Elle a mon adresse.

PIERRE. Avoir la paix. Vivre tranquille fuir...

PAUL. Laisse tomber ce sont des mots...

(...)


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Jai t trs heureux de vous rencontrer l tous fairevotre connaissance...

Dis-leur au revoir Lise.

PAUL. Elle me la dit ce nest pas un problme.Nous partons.

LISE. Au revoir au revoir au revoir au revoir et aurevoir.

ANNE. Elle ne ta rien dit du tout. Elle est passedevant ton nez et elle ne ta pas dit un mot. Quest-ceque tu racontes ?

PAUL. Ne te mle pas de a laisse.

PIERRE. Jen tais sr.

ANTOINE. Bon. Eh bien je vous dis au revoir et jait trs...

PAUL. Oui. Nous aussi.

PIERRE. Ce nest pas bien elle naurait pas d celane se fait pas. Elle aurait pu te dire un mot elle nestpas correcte avec toi.

PAUL. Ce nest pas ton affaire cest la mienne.

ANNE. Je ne tai rien fait parle-moi sur un autreton !

PIERRE Lise. Dis ta mre que ce nest pas biendagir ainsi. Elle aurait pu dire un mot celui-l avantde sen aller.


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