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édito dossier ENQUÊTE DE FRÉQUENTATION «Accros» des Écrins Depuis plusieurs années, en France, la destination montagne des touristes en été arrive après le bord de la mer, la campagne et même les villes. Bien que les études constatent toutes une fidélisa- tion importante des adeptes de la montagne, cela va de pair avec leur vieillissement croissant. L’enquête sur la fréquentation du Parc confirme ces tendances pour notre territoire et apporte un grand nombre d’informations et d’éclairages sur les usages et les attentes des visiteurs. Elle ouvre aussi des débats. Comment construire une offre «montagne» qui satisfasse nos fidèles, attire de nouveaux visiteurs, respecte nos exigences pour la découverte de nos patrimoines naturels et paysagers et puisse séduire les jeunes ? Quel rôle le Parc national des Écrins pourra-t-il jouer dans cette évolution nécessaire et conciliée avec la nature ? Grandes questions auxquelles administrateurs, acteurs du territoire et personnels du Parc s’attèlent avec des programmes d’accompagnement et des apports au quotidien. Le programme d’accueil, qui vous a été adressé dès avril, en témoigne. Dans l’esprit de la nouvelle loi, la future charte du Parc devra fixer le cadre de travail et les engage- ments du Parc national des Écrins et des communes qui le choisiront. Au-delà des principes et des attentes de résultats, le bilan sera celui de chacun d’entre-nous et de notre capacité à travailler ensemble. Gérard Fromm Administrateur du Parc national des Écrins Président de la commission accueil-communication. L E J OURNAL D ’I NFORMATION DU P ARC NATIONAL - J UILLET 2007 N °28 Lac noir avec la Meije et le Râteau © Nicollet Jean-Pierre - Illustration de Greg Poole

des Écrins«Accros»ENQUÊTE DE FRÉQUENTATION NFORMATION …

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Page 1: des Écrins«Accros»ENQUÊTE DE FRÉQUENTATION NFORMATION …

é d i t odossierENQUÊTE DE FRÉQUENTATION

«Accros»des Écrins

Depuis plusieurs années, en France, la destinationmontagne des touristes en été arrive après le bordde la mer, la campagne et même les villes. Bien que les études constatent toutes une fidélisa-tion importante des adeptes de la montagne, cela vade pair avec leur vieillissement croissant.L’enquête sur la fréquentation du Parc confirme cestendances pour notre territoire et apporte un grandnombre d’informations et d’éclairages sur les usages etles attentes des visiteurs. Elle ouvre aussi des débats.Comment construire une offre «montagne» quisatisfasse nos fidèles, attire de nouveauxvisiteurs, respecte nos exigences pour la découvertede nos patrimoines naturels et paysagers et puisseséduire les jeunes ?Quel rôle le Parc national des Écrins pourra-t-il jouerdans cette évolution nécessaire et conciliée avec lanature ?Grandes questions auxquelles administrateurs,acteurs du territoire et personnels du Parc s’attèlentavec des programmes d’accompagnement et desapports au quotidien.Le programme d’accueil, qui vous a été adressé dèsavril, en témoigne.Dans l’esprit de la nouvelle loi, la future charte duParc devra fixer le cadre de travail et les engage-ments du Parc national des Écrins et des communesqui le choisiront. Au-delà des principes et desattentes de résultats, le bilan sera celui de chacund’entre-nous et de notre capacité à travailler ensemble.

Gérard FrommAdministrateur

du Parc national des ÉcrinsPrésident de la commission

accueil-communication.

L E J O U R N A L D ’ I N F O R M A T I O N D U P A R C N A T I O N A L - J U I L L E T 2 0 0 7 N ° 2 8

Lac noir avec la Meije et le Râteau © Nicollet Jean-Pierre - Illustration de Greg Poole

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Ils sont venus, ils sont revenus et ils reviennent. L’enquête menée au cours de l’été

2006 témoigne de la fidélité et la satisfaction des visiteurs dans les Écrins.

L’accroissement de la moyenne d’âge et une légère érosion de la fréquentation sont

également constatés, tout comme en Vanoise et dans d’autres massifs de montagne.

Espace protégé et territoire d’accueil : presqu’une contradiction aucœur même des missions d’un parc national. Pour préserver lespatrimoines naturels et culturels de son territoire tout en les parta-geant avec le public, le Parc se doit de bien connaître les visiteursqui le fréquentent. Initié en 1991, un dispositif de suivi a été reprisen 1996, en 2001 et au cours de l’été 2006. Tous les cinq ans, c’estdonc un dispositif de comptage qui se met en place, avec l’aide deséquipes de terrain et l’accompagnement d’un bureau spécialisé (1).Tendances des effectifs, évolutions des comportements, attentesdes publics... Autant d’éléments d’information qui permettent desavoir qui sont les visiteurs des Écrins, ce qu’ils font, ce qu’ils atten-dent et ce qu’il ne veulent pas, de constater l’évolution des com-portements au fil des années ou encore de relever un certainnombre de paradoxes.

L’entretien des sentiers, leur balisage, le programme d’accueil etde découverte ou encore les maisons du Parc et les centres d’in-formation forment un dispositif d’accueil des visiteurs qui s’inscritdans l’offre touristique générale du massif, au même titre que lacoopération avec les accompagnateurs en montagne, les pro-grammes de soutien aux initiatives privées en termes d’offres de

découverte (leader +), ou encore la colla-boration avec les collectivités dans laconception de lieux d’accueil (maisonsthématiques, musées...) et autresdémarches comme la signalétique patri-moniale... «Les enquêtes de fréquenta-tion donnent des éléments d’appréciationpour mieux caler nos choix et nos orienta-tions en matière d’accueil dans le massif»souligne Michel Sommier, le directeur duParc. «Les résultats d’une telle enquête serontaussi particulièrement utiles dans lesréflexions engagées avec les élus et au sein duconseil d’administration dans la perspective dela future Charte du Parc national des Écrins.»

(1) En 2006, c’est la société AGC-Consultants qui aconduit ce travail avec le Parc national. Une synthèse durapport final est en cours, avec des fiches consacrées auxdifférents sites étudiés. Elle sera éditée et mise en ligne surle site du Parc dans le courant de l’automne prochain.

La tendance se confirme : sportifs et alpinistes sont une minorité. Les randonneurs recherchent avant tout la détente et le ressourcement...

La fréquentation du massif est inégale. La Vallouise concentre plusdu tiers de la fréquentation totale du parc. À lui seul, avec plus de82 000 randonneurs, le sentier qui part du Pré de Madame Carle endirection notamment du Glacier Blanc représente 23% des fluxpédestres des Écrins. L’attrait d’un site «connu» se retrouve à l’échelle du Valgaudemarpar exemple, avec le Gioberney (18500 randonneurs) qui représen-tent 53% des flux observés dans le secteur. De même, Prapic(13500 randonneurs) attire 39% des marcheurs comptabilisés dansle Champsaur.En l’absence de tels sites-phares, le Valbonnais et l’Embrunais nebénéficient pas des mêmes pics de fréquentation... Pour autant, onpeut toutefois s’interroger sur les retombées économiques locales deces sites «incontournables». Car, au-delà de la notoriété et du nombrede véhicules sur les parkings, quel est l’intérêt pour les villages traver-sés de voir passer des visiteurs en voiture répondant à l’appel irrésis-tible du site du fond de la vallée ? À terme, ce type de fréquentationtrès localisée peut aussi avoir des effets «repoussoir». En terme derépartition dans le temps, la fréquentation se concentre essentielle-ment sur les mois de juillet et août avec des flux en nette augmenta-tion à partir du 19 juillet et un déclin qui s’amorce dès le 12 août. Une fois en vacances, on évite les grands déplacements : 75% desrandonneurs logent dans les vallées où ils ont été interrogés. Enrevanche, sur les sentiers du Valgaudemar, 1 personne interrogéesur 4 loge dans le Champsaur.

Le Parc comme «garantie»

Pour un tiers des visiteurs, la présence du parc national a détermi-né le lieu de leur séjour. Une tendance à la hausse. Ils le perçoiventcomme «un plus», la «garantie d’être dans un espace naturel pré-servé et de qualité», celle de “voir des animaux»... et une «néces-sité pour préserver des espaces sensibles magnifiques».96 % connaissent la réglementation et peuvent citer au moins deuxéléments s’y référant : chiens et cueillette interdits ressortent enpremier. Mission accomplie sur ce point pour les équipes du Parc !En revanche, moins de la moitié connaissent une maison du Parc.Le chiffre est stable depuis 2001 et de nombreux vacanciers lesconfondent avec les offices de tourisme et syndicats d’initiative...

Le mondeattire le monde

Dans les Écrins et ailleurs...

La montagne en étéEn hiver, la montagne est la première destination de vacancesdes français. En été, elle rassemble péniblement 14%des séjours et se trouve alors devancée par la mer(48%), la campagne (31%) et même la ville (19%)...Pourtant, même avec ce taux assez modeste, le volu-me de nuitées passées en montagne en été est, auniveau national, largement supérieur à celui de l’hiver.Depuis 2000, la baisse de la fréquentation estivale estrégulière. Aux alentours de 3% pour la saison d’étéentre 2001 et 2006 sur la région PACA (5% sur lesHautes-Alpes en juillet–août), 17% à l’automne et 22% au printemps. EnRhône-Alpes, elle est de 5% sur la moyenne des 10 dernières années. Les séjours sont plus courts et répartis sur l’ensemble de l’année : cettetendance se confirme avec une fréquentation des week-end représentantun tiers des nuitées pour les Hautes-Alpes, avec des pointes pour leslongs week-end et la «palme» pour celui du 15 août. L’importance d’internet pour le choix des destinations et l’achat desséjours (45% en 2006) s’accentue depuis 1999. En 2005, sur la régionRhône-Alpes, une étude qualitative rejoint les données recueillies sur leterritoire des Écrins en 2006, à savoir, une moyenne d’âge assez élevée(42% ont plus de 50 ans), une fréquentation massive des vacanciers d’Ilede France (27%), de RA (25%) et de PACA (8%) et une prépondérancedes activités de randonnée et de promenade (50%).Pour en savoir plus :www.odit-france.frwww.chiffres-tourisme-paca.fr www.crt-mitra.comwww.hautes-alpes.net

Entre le visiteur et le randonneur,c’est le nombre de pas qui compte...

En général, quelque 15 minutes de marche après un parking, le visi-teur en vacances change de statut pour prendre celui de randon-

neur. Ainsi, ils étaient plus de 360 000 à être comptés sur lessentiers des Écrins, entre le 15 juin et le 15 septembre.

Promenades et randonnées restent les activités principales,viennent ensuite l’alpinisme et l’escalade. Plus de 80 % despratiquants sont considérés comme bien chaussés. Laquestion de la sécurité fait son chemin...Le nombre de nuitées en refuge subit une baisse d’envi-ron 15%, plus marquée sur les refuges de l’Oisans. Un

mois d’août 2006 froid et pluvieux et des conditionspour les courses de neige en alpinisme médiocrespeuvent en partie expliquer cette tendance.Pas de changement en cinq ans concernant l’origi-

ne des randonneurs : 10% viennent de l’étranger,presqu’exclusivement de l’Europe et pour l’essen-tiel de quatre pays : Pays-Bas, Belgique, Grande

Bretagne et Allemagne. Sur 10 français interrogés, 6 vivent dans les régionsProvence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes.Pour le logement, sur 10 personnes interrogées, 7choisissent des hébergements marchands. Lesmeublés restent attractifs, accueillant près de30% des visiteurs, autant que les logements enrésidence secondaire ou dans la famille. Les cam-pings aménagés assistent à une baisse régulièredepuis 1991 tandis que les hôtels et chambresd’hôtes maintiennent une fréquentation stable.

Des fidèles... qui prennent de l’âge

80% des visiteurs sont déjà venus dans le parc...souvent au moins 4 fois et jusqu’à 10 fois (!) pourplus de la moitié d’entre eux. Cette fidélité peutexpliquer la légère hausse de la moyenne d’âge

des personnes interrogées. En cinq ans, elle a aug-menté de 3 ans. L’importance des résidences secon-

daires et du logement en famille (30% des personnesinterrogées) est aussi à mettre en lien avec cette «fidéli-

té». La moitié des visiteurs interrogés connaissent d’ailleurs lesÉcrins en hiver. Les personnes interrogées sont pour 25 % desretraités contre 16% en 2001 et 8% en 1996. Le nombre de jeuneset de familles avec de jeunes enfants est peut-être légèrementsous- estimé, du fait de la moindre disponibilité de ces visiteurs

pour répondre aux questionnaires. Il n’em-pêche que l’évolution se confirme : levieillissement des visiteurs est une réalitéque l’on retrouve dans les tendances natio-nales sur la fréquentation de la montagneou la pratique de la randonnée.

Touriste ou excursionniste ?

Le parc attire essentiellement des visiteurs en séjour fixe ou itiné-rant. Seuls 18% des visiteurs sont des excursionnistes venus dansle parc pour la journée depuis leur domicile permanent. Ainsi, leparc, en tant que «produit» ou «offre» contribue au développe-ment touristique du territoire.MAIS… Un changement s’opère depuis quelques années avec unehausse régulière de la clientèle dite «excursionniste» aux dépensdes séjours. Un constat qui s’inscrit dans la tendance générale au

raccourcissement des séjours et à la relative désaffection pour lesvacances à la montagne que l’on constate dans les études géné-rales. Le phénomène pourrait s’accentuer dès lors que 60% desvisiteurs sont originaires des régions PACA et Rhône-Alpes etpourraient très bien venir dans les Écrins pour une excursion. Or,ce type de «visite» contribue beaucoup moins à l’économie tou-ristique (hébergements, restauration, animations, commerces…)et génère plus de nuisances sur le site : déplacements en voiture,risques de pics de sur-fréquentation certains week-end…

Avant de devenir randonneur, levisiteur est souvent un automobiliste

Près de 268 000 véhicules ont été comptabilisés sur les princi-paux accès au Parc pendant la période de l’enquête. La répartitiondes flux routiers est très inégale selon les sites et les périodes. AuPré de Mme Carle (Vallouise), le poids des week-end est peu sen-sible alors qu’il est prépondérant pour des sites comme le Désert-en-Valjouffrey ou la Bérarde...Pour visiter le Parc, il faut avant tout se garer. Pendant les deuxmois d’été, les parkings qui accueillent les visiteurs doiventrépondre à un besoin en places parfois important et souventponctuel. À la Bérarde, près de 300 véhicules sont en stationne-ment quotidien entre le 15 juillet et 15 août... Même période depointe à Dormillouse, à Gioberney et au Pré de Mme Carle.Il faut noter tout de même une légère hausse des visiteurs venusà pied sur le site de balade (7% en 2001, 10% en 2006). Ce sontdes randonneurs itinérants ou des personnes venues pour la jour-née depuis leur (proche) lieu de séjour. Un phénomène intéres-sant quand on sait que de très nombreux départs de sentiers nesont accessibles qu’en voiture…

Radiographie des randonneurs

Enquêtes de fréquentation : le discours de la méthode

Qui sont t-ils ? Que font-ils ? Qu’attendent-ils ?Du 15 juin au 15 septembre 2006, six enquêteurs ont questionné 1871 personnes au retour de leur sor-tie dans le parc. L’organisation de trois tables rondes à la Bérarde, Vallouise et la Chapelle-en-Valgaudemar a permis d’apporter des informations complémentaires malgré une faible participation.Voilà pour le qualitatif.Pour le quantitatif, différentes techniques sont conjuguées. Des compteurs routiers automatiques sontinstallés. En parallèle, et ponctuellement, des opérations de comptage du nombre de personnes parvéhicule sont mises en œuvre. Ces données permettent aux statisticiens d’estimer le nombre de visiteurs. Parallèlement, des comp-tages de voitures sont réalisés sur les parkings. Pour ce qui est des promeneurs-randonneurs, ils sont comptabilisés sur les sentiers. Cetravail «visuel» est réalisé par les enquêteurs tout au long de la journée, à la montée et à la descente, heure par heure et généralement àenviron 15 mn du parking. Des éco-compteurs (compteur automatique sur sentier) complètent les données collectées.Relativement bien rodé et harmonisé entre les différents parcs nationaux de montagne, le dispositif d’enquête repose sur un travail d’ana-lyse important. Le traitement des données, les extrapolations et autres calculs statistiques sont déterminants. Les tendances sont confir-mées par les résultats d’autres enquêtes (lire ci-contre «la montagne en été») qui sont réalisées avec d’autres méthodes de comptages etde calculs. Au-delà des données brutes, ce sont les évolutions qui sont intéressantes. C’est tout l’intérêt des enquêtes suivies et renouve-lées selon les mêmes méthodes, avec une approche par site, instructive pour l’organisation de l’accueil dans le massif.

«c’est bien qu’il y ait des Parcs parcequ’ils protègent, mais ça a amené beau-coup de fréquentation et il y a parfoistrop de monde à certains endroits»

Michel, à La Bérarde

«j’ai découvert les Parcsnationaux il y a quelquesannées et maintenant c’estdevenu un jeu de les visiter,d’aller de Parc en Parc»

François à Vallouise

«la réglementation,oui je la connaismais le mieux c’esttout de mêmel’éducation, etrespecter l’environ-

nement même en dehors du Parc»Nicolas en Oisans

«Connaisseurs» et «vacanciers» :Deux grandes familles de visiteurs se dégagent. Il y a ceux qui ontune attitude élitiste vis-à-vis de la montagne, qui fréquentent assi-dûment la montagne et qui sont venus dans les Écrins pour la pra-tique d’un sport. Et les «vacanciers» pour qui la montagne n’estpas quelque chose de familier. Ils sont complètement dépayséspar leur séjour. Ils parlent avec humilité de la montagne, évoquentdavantage la beauté des paysages, le cadre, la nature et le plaisirque les activités qu’ils pratiquent.

Le touriste, c’est «l’autre»...Ces deux familles de visiteurs sont quand même unies par unepensée commune : je suis en vacances, mais le touriste, c’est«l’autre». En effet, tous parlent avec une sorte de mépris des«touristes» qui vont tous sur les mêmes sentiers, qui ne respec-tent pas la nature, qui parlent trop fort pour pouvoir observer lesanimaux, qui cherchent des refuges «hôtels»...

Des attentes paradoxalesLes souhaits des visiteurs sont souvent contradictoires...Ils trouvent que les Écrins ne sont pas suffisamment connus,«c’est dommage» MAIS… c’est bien qu’il n’y ait personne. Ilsessaient de fuir la foule et les touristes MAIS…veulent des sentiersaménagés et balisés, ne pas se perdre. Alors tout le monde seretrouve sur les mêmes itinéraires. Ils viennent pour le calme, latranquillité, le côté sauvage et désertique MAIS… ils estiment queça manque un peu de dynamisme, qu’il faut des hébergements,des activités, des commerces, de l’information, de la promotion,de belles routes, ne pas s’ennuyer....

Fidèles aux Écrins

L’eau attire toujours autant : le lac ou la cascade est un objectif debalade pour près de 1 randonneur sur 3. Seuls 16% des visiteursdécident qu’un sommet ou un col sera le but de leur sortie.Ces proportions n’ont pas varié depuis 2001.

Contradictions et paradoxes...

«on randonne avec les enfants, alorsun jour c’est marche et pique nique etun autre on va faire de l’accrobranche,du vélo ou aller à la piscine»

Isabelle, à La Chapelleen Valgaudemar

«je viens souvent en hiver skierà l’Alpe d’Huez et aux 2 Alpes,mais ce qui me plaît ici c’est lecôté sauvage et la nature»

Thomas à la Bérarde

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ABONNEMENTS2 numéros de l’Écho des Écrins et 1 hors-série«Programme d’Accueil» du Parc national : 8 €Adresser votre chèque à l’Agent comptable du Parc nationaldes Écrins -Domaine de Charance -05000 GAP

Directeur de la publication : Michel Sommier● Comité de rédaction : Claude Dautrey, rédacteur en chef - Gérard Fromm - Claire Gondre- Christian Pichoud - Michel Sommier rédaction : Claire Gondre avec les secteurs et les services du Parc national des Écrins● Ont aussi collaboré à ce numéro : Hélène Quellier, Yves Baret, Michel Bouche, MartialBouvier, Claire Calvet, Marc Corail, Hervé Cortot, Christian Couloumy, Cyril Coursier, ClaudeDautrey, Gilles Farny, Bruno Janet, Anne-Lise Macle, Bernard Nicollet (p8), Matthieu Villetard● Mise en page : Régis Ferré ● Relecture : Sylvine Aubert, Emmanuelle Brancaz, Claire Calvet● Photographies : Couverture : Jean-Pierre Nicollet, Yves Baret, Martial Bouvier, Michel Brady,Emmanuel Breteau, Daniel Briotet, Michel Bouche, Robert Chevalier, Marc Corail, ChristianCouloumy, Bernard Cristol, Cyril Coursier, Serge Derivaz, Denis Fiat, Editions Hesse, FrançoisLabande, David Monnet, Bernard Nicollet, Jean-Pierre Nicollet, ONF 38, Marc Pariset, HélèneQuellier, Daniel Roche, Pascal Saulay, lucien Tron, Dominique Vincent, Photothèque Parcnational des Écrins ● Illustrations : Couverture : Greg Poole, Pierre-Emmanuel Dequest (p8)● Imprimerie Louis-Jean Gap● Courriel : [email protected]● Site Web : www.les-ecrins-parc-national.frÉdité par le Parc national des Écrins Domaine de Charance, 05000 GAP avec le soutienfinancier du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables ainsique celui de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.L’ÉCHO DES ÉCRINS N °28 - Juillet 2007 - Journal d’information du Parc national des Écrins- 25 000 exemplaires sur papier cyclus (recyclé). ISSN 1285-1434

L’agenda des parcsnationaux de FrancePour la seconde année, il est co-signé parTerre Sauvage et les Parcs nationaux deFrance. L’agenda 2008 rassemble des pho-tographies originales, réalisées dans lesparcs nationaux par leurs personnels, desinformations sur la nature et sa protection...Editions «Terres sauvages», 14,50€

Le calendrierdes Écrins 2008Toutes les images ont été réalisées par desagents du Parc national... pour vousaccompagner tout au long de l’année.Dans les Maisons et centres d’informationdu Parc - 14 €

Programme d’accueil et de découverteLes rendez-vous et expositions proposés dans lesMaisons du Parc, les rencontres avec un garde-moniteur, les soirées, les conférences... Le pro-gramme d’accueil du Parc est complété par lessorties de découverte proposées par les accompa-gnateurs en montagne : le document est dispniblesur demande, diffusé dans les offices de tourismedu massif et mis en ligne sur le site du Parc :www.les-ecrins-parc-national.fr

Carto-guide des ÉcrinsLa carte au 1/60 000ème et la description de 196itinéraires dans le massif des Écrins élargi à laClarée et au Thabor.Éditions Glénat - 19,50 €

La montagne, c’est quoi ?Un cahier pédagogique à paraître à l’automne, dansl’esprit de l’exposition du même nom. Pour ladécouverte de l’environnement montagnard àpartir du regard des enfants.De 8 à 12 ans - 68 pages en couleurEditions Parc national des ÉcrinsLivret élève 4,50 € - kit enseignant 6 €

80 animaux de montagneAprès les fleurs et en même temps que les pois-sons et les espèces marines de Méditerranée, unmini-guide présente 80 espèces de vertébrés(mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, pois-sons...). À mettre dans toutes les poches desdécouvreurs de la nature.Aux éditions Libris - 7,50 €

La Vallouise au fil des jours Autour de ce thème, les photogra-phies et informations collectéespar Patrick Quintart avaient faitl’objet d’une exposition présentéependant l’été 2006 à la Maison duParc. Le livret qui vient d’être éditéreprend l’essentiel de cette exposi-tion et permet aux visiteurs deconserver un document sur l’histoi-re de cette vallée depuis le début

du siècle, au travers de 11 thèmes ou sites représentatifs. Les modifi-cations paysagères, culturelles et sociales sont lisibles sur les images.Un travail de mémoire qui complète des travaux menés également parle Parc national des Écrins, dans le cadre d’un protocole de “constatpaysager”. Dans les Maisons du Parc - 3 €

Les documents et produits du Parc peuvent êtreachetés en ligne sur la boutique du www.les-ecrins-parc-national.fr

Pour les commandes par correspondances :Parc national des Écrins, Domaine de Charance,

05000 Gap en ajoutant 20% de frais de port en sus

Contes et légendesdes ÉcrinsLes univers de pierres et de silencess'animent et parlent par l'inventive sim-plicité des illustrations de Régis Ferré etdes textes de Renée Agati Colomban etPierre Clément. - 47 pages en couleur -

Editions Equinoxe - 9,50 €

PARCS NATIONAUX DE FRANCEMutualiser les forces des Parcs nationaux : c’est le rôle donné à «Parcs natio-naux de France» (PNF), nouvel établissement public créé en décembre 2006,en application de la loi de réforme de la politique nationale des parcs natio-

naux, votée en avril de la mêmeannée. Son conseil d’administra-tion est d’ailleurs présidé parJean-Pierre Giran, le rapporteurde la dite loi et président duConseil d’administration du Parcde Port-Cros. Son homologue desÉcrins, Christian Pichoud, en est

vice-président. L'équipe technique est installée à Montpellier, dirigée par Jean-Marie Petit, l’ancien directeur de l’Atelier technique des espaces naturels (ATEN).PNF a notamment pour mission d’apporter un appui technique et administratifaux parcs nationaux, avecaussi l’objectif de réaliserdes économies d’échelledans le domaine de la ges-tion. Il doit organiser unepolitique commune de com-munication des Parcs, leurdonner une représentationinternationale. La mise enplace d’une marque collecti-ve compte également parmi ses attributions.Le Conseil d’administration de PNF a été reçu à la fin juin par le Parc nationaldes Écrins, à la Grave. Il accueillait pour la première fois les représentants desdeux nouveaux parcs nationaux créés début 2007.

DE SEPT... À NEUF !Alors que la France n’avait plus créé de parcs nationaux depuis 18 ans, deuxnouveaux ont vu le jour au 1er trimestre 2007 : celui de la Guyane et celui dela Réunion. C’était l’un des effets espérés de la nouvelle loi. La création duParc amazonien de Guyane, était à l’étude depuis treize ans. La forêt guya-naise forme une partie du plateau des Guyanes (qui s’étend du Brésil auGuyana). Haut lieu de biodiversité, il abrite aussi des communautés d’habi-tants tirant traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt.Inaccessible depuis le littoral autrement que par avion ou par pirogue, le cœurdu parc s'étend sur 34 000 km

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de cette forêt équatoriale. La “maîtrise” del’orpaillage est aussi un enjeu de taille. Interdit dans le cœur du Parc, son orga-nisation dans l’aire d’adhésion sera définie par la Charte… à écrire dans lescinq ans qui viennent. Frontalier du parc brésilien des Tumucumaque, ils for-ment l’une des plus vastes zones terrestres protégées du monde.

Le Parc national de la Réunion s’inscrit dans un contexte très différent, avecune forte démographie et une pression touristique importante. Ce neuvièmeparc national français est implanté sur l’un des 25 «points chauds» de la bio-

diversité mondiale. Ilintègre l’un des vol-cans les plus actifs dela planète et des pay-sages naturels gran-dioses, résultant à lafois de l’activité vol-canique et de l’éro-sion naturelle. Lecœur du parc couvre42 % de l’île et abrite

l’essentiel des espèces endémiques. En outre, ce vaste espace protégé s’ajou-te aux deux réserves naturelles nationales existantes et à la récente réservenaturelle nationale marine qui assure la protection des milieux coralliens.

Les pêcheurs des lacs de mon-tagne sont satisfaits des condi-tions de leur pratique dans lesHautes-Alpes... Une majoritéd’entre eux connaît les réglemen-tations (sur la pêche mais pas

forcément celles du Parc) et les approuvent mais ils sont très peunombreux à renvoyer leur «carnet de prises» à la fédération despêcheurs. Majoritairement originaires du département, ils sont sou-vent accompagnés et ne sont pas des spécialistes... contrairement àl’idée qu’en ont les randonneurs, enquêtés sur les mêmes sites etqui ont une bonne image de la pêche. Voici quelques-uns des ensei-gnements de l’enquête sociologique réalisée l’été dernier par unétudiant de l’Université de Lyon II, Vincent Duru, autour d’une quin-zaine de lacs du nord des Hautes-Alpes, dont huit situés dans lecœur du Parc.Si 80% des pêcheurs interrogés sont «satisfaits» des alevinagesréalisés, il est important d’appréhender au mieux les potentialitéspiscicoles de chaque lac. La commisson des lacs de montagne,créée au sein de la fédération, met en place un plan quinquennal degestion dont elle souhaite évaluer la cohérence et la pérennité. Deux autres études, en lien également avec l’ONEMA (ex-conseilsupérieur de la pêche) qui portent sur la biologie des poissons et surle suivi biologique des lacs (projet interreg «Aqua» avec les parcsdu Mercantour, Alpi Marittime et Queyras) sont utiles à cesréflexions. Le protocole de suivi des lacs de montagne mis en placeen 2005 aux Écrins, pourrait être utilisé dans un réseau plus large...

Avec les pêcheurs...

La musique a sa fête, le patrimoineses journées, les amoureux la SaintValentin... et la Nature, alors ?Dimanche 20 mai, une trentaine depersonnes était au rendez-vous dansle Tourond (vallée de Champoléon)aux côtés des gardes-moniteurs duParc... Les bouquetins étaient à por-tée du regard pendant près d'uneheure ! Un beau moment de naturepartagé...

En Vallouise, cinq randonneurs plutôt sportifs et deux agents du Parcralliaient l'Argentière-la-Bessée à Briançon... Et ils étaient à l'heure pourle train du retour ! À l'arrivée, la commune de l'Argentière avait prépa-ré une petite collation pour les féliciter. «Prendre le train au bout de larandonnée permet d'aborder la montagne autrement en donnant l'im-pression d'avoir fait un voyage» raconte Thierry Maillet, chef de secteurdu Parc en Vallouise. La «rando-train» mérite d’être développée !La veille, dans le Briançonnais, le temps était splendide et ils étaient unequinzaine du côté du lac de la Douche, dont 6 enfants plein d'entrain etde réparties. Sortie famiale également du côté de Chargès. Le groupe acheminé jusqu’à la cabane d’Antoni en échangeant avec deux gardesdu secteur.En Oisans, une dizaine de personnes réunies au Lac du Lauvitel se sontintéressées aux missions du Parc national et à la réserve intégrale... Desprojections étaient ensuite présentées à la Maison du parc du Bourgd'Oisans. Pour sa première édition, la Fête de la Nature a trouvé son

public dans les Écrins... etessentiellement parmi leshabitants du massif ! Partout en France, un bonmillier de sorties et d'activi-tés ludiques et familialesétaient proposées par lesacteurs de la protection dela nature. Le public a puainsi découvrir les richessesde la faune et de la flore,comprendre l'importance etles enjeux de la protectionde la biodiversité et rencon-trer des professionnels etdes bénévoles qui ont pourpassion de protéger la nature,de la gérer et de l'embellir.L'objectif de cet évènementnational était de permettreaux citoyens de renouer desliens forts avec la nature, dese (ré)approprier le plaisirqu'elle nous procure. De l'émerveillement naît l'envie de comprendre,puis celle de préserver...

À l’année prochaine ! Les 24 et 25 mai 2008

4L ’ É C H O D E S É C R I N S é t é 2 0 0 7 N ° 2 8

Construire ensemble un accueiltouristique de qualité dans lesÉcrinsLe massif des Écrins est une desti-nation touristique. Le Parc natio-nal a contribué à la construction

de cette identité. Pour autant, la perception est encore floue et incer-taine. Les progrès viendront d’un sentiment d’appartenance et d’uneorganisation de l’accueil et du tourisme durable.Les «Jeudis du Parc» proposent aux acteurs de l’accueil touristique duterritoire Écrins une série de rendez-vous destinés à favoriser leséchanges autour de thèmes ayant trait au tourisme, à la préservationet valorisation des patrimoines... Ces rencontres sont aussi une contri-bution à l’élaboration de la future Charte du Parc et à son projet deterritoire.Le premier rendez-vous a eu lieu en mars avec une trentaine de per-sonnes réunies à Venosc pour échanger sur la thématique «Offices dutourisme, maisons à thème, maisons du Parc… des vitrines du territoi-re ?». En juin, c’est l’offre des centres et villages de vacances sur leterritoire Écrins qui était en débat dans le Champsaur.Prochain rendez-vous : Jeudi 27 septembre : «L’accueil des per-sonnes handicapées : un projet de territoire … de la mise auxnormes à l’offre de découverte» à la maison du Parc deVallouise.Renseignements, inscriptions :Emmanuelle Brancaz, tél. 04 92 40 20 61 ou 04 92 40 20 [email protected]

NATURELLEMENT... Les trois espaces protégésde l’Isère (Parcs du Vercors, des Écrins et deChartreuse) ont été sollicités par le Comitédépartemental du tourisme pour lancer sacampagne de promotion estivale à Paris :«L’Isère... naturellement». À la mi-mars, uneconférence de presse a réuni les principaux

acteurs d’un tourisme que «chacun souhaite en harmonie avec la nature»,comme le souligne Christian Pichoud, président du CDT et du Conseil d’adminis-tration du Parc national des Écrins. Les responsables de structures touristiques de ces territoires se sont joints à la manifestation et ontprésenté l'actualité de leur saison estivale. Une cinquantaine de journalistes de la presse écrite, télévision et radio nationales ont répon-du à l'invitation. La mobilisation médiatique était de cet ordre également pour le rendez-vous proposé par les stations de montagne, finmai à Paris, autour de la thématique des «cinq sens» en jeu pour découvrir la richesse de nos massifs.

LES PARCS DEL’ISÈRE À PARIS

Faits&GESTES

La rando-train, expérimentée à l’initiativedu secteur de la Vallouise

JEUDIS DU PARC

MOUNTAIN-RIDERS... et nettoyeursIl pleut, il mouille... il fallait être motivé le week end du 26-27 mai pour veniren station ramasser les déchets sous les déluges d'eau qui se sont abattus surnos massifs ! Et bien, quelque 1000 personnes dans 15 stations ont enfilé lesponchos et les bottes pour arpenter les pentes... Au bilan c'est 9 tonnes dedéchets en tout genre qui ont été collectés ! Belle mobilisation. Au printempset dans l’été, d’autres dates de ramassages sont programmées (voir surwww.mountain-riders.org). Depuis quelques années, l’association «moun-tain-riders» agit concrètement en organisant des opérations de ramassagedes déchets dans les stations, relayées aussi localement par d’autres associa-tions. La sensibilisation au respect de la montagne passe aussi par des expo-sitions, festivals, sensibilisations... Pour rencontrer les militants de l’associa-tion, rendez-vous le 22 juillet à la Fête de la montagne à Ailefroide.

Vu, lu, entendu... CHANGER D’APPROCHEConcours d’idées !Mountain Wilderness et CampToCamp proposent une nouvelle expériencepour partager vos idées d'alternative à la voiture pour accéder à vos sortiesen montagne. Les deux associations invitent les pratiquants à participer à unconcours en décrivant les initiatives respectueuses de la nature sur le nou-veau site Internet CampToCamp ! Les meilleures descriptions se verrontrécompensées par des lots La difficulté technique de la sortie ne rentre pasdans les critères, vous n'avez donc aucune excuse pour ne pas tenter cettenouvelle expérience ! Pour plus d'information :Mountain Wilderness www.france.mountainwilderness.org/concoursCampToCamp www.camptocamp.org

APPRENEZ À DÉTECTER L'IMPACTDE L'OZONE SUR LES VÉGÉTAUX... et transmettez vos observations !La pollution par l’ozone s’accentue pendant les périodes estivales, enparticulier dans les régions méditerranéennes, en raison du fort enso-leillement. «Les végétaux les plus sensibles peuvent présenter des atteintesfoliaires visibles dues à ce polluant» expliqueClaude Rémy, président de l’association ArnicaMontana. Afin de sensibiliser le public, l’associa-tion et le Laboratoire Pollution Atmosphérique del’INRA de Nancy ont édité un dépliant :«Apprenez à détecter l’impact de l’ozone sur lavégétation naturelle». Le document indique aussicomment transmettre ses observations à l’unedes deux structures. Un moyen d'apporter sacontribution pour appréhender l’extension de cephénomène nouveau en France. Vous pouvez vous procurer le document parcourrier contre une enveloppe timbrée auprèsd’ARNICA MONTANA, MJC, 35 rue Pasteur -05100 Briançon. Il peut être téléchargé sur le sitede l’association arnica.montana.free.fr. ou celui du Parc (rubrique actualités).

Comment concrétiser la nouvelle loidans chaque Parc ? La réforme nedonne pas de recette mais des objec-tifs à atteindre. Les outils se mettenten place progressivement. Depuis lapromulgation de la nouvelle loi, l’Étata explicité les fondements communsà tous les parcs. Il s’agit d’une base

pour préciser ensuite les spécificités de chaque territoire.Désormais, un Parc national est composé d’un cœur et d’une aire d’adhé-sion à laquelle les communes seront libres d’appartenir en adhérant à la futu-re Charte. La volonté politique est de rendre visible de tels espaces naturelsexceptionnels, aux niveaux national et international. Pour cela, il s’agit demener une stratégie de protection et de gestion mais aussi d’éducation à lanature et de transmettre ce patrimoine préservé aux générations futures.Ces fondements ne sont pas nouveaux.En revanche, la nouvelle loi impulse la mise en oeuvre d’une solidarité éco-logique, au profit mutuel du cœur du parc et de l’aire d’adhésion. Le Parcdevient un espace de vie et de développement durable. La protection desmilieux naturels, des espèces et des paysages, le maintien et la restaurationde la biodiversité ne relèvent pas de la seule réglementation. Ce sont deschoix délibérés, inscrits dans la Charte, qui s’appliquent aussi à l’aire d’adhé-sion, mais selon des modalités différentes... à définir dans la Charte.Car il s’agit aussi de préserver le caractère du parc. Une notion qui fait réfé-rence au patrimoine naturel et culturel du territoire mais aussi à des élémentsimmatériels, notamment «sur ce qui suscite l’émotion, le respect, l’imaginai-re et une capacité de ressourcement».Les objectifs de gestion des milieux naturels visent d’abord à maintenir, déve-lopper ou restaurer les fonctions écologiques, en évitant la fragmentation desmilieux. Au cœur du parc, la gestion des activités et des modes de vie tradi-

tionnels des populations doit faire référence, en respec-tant l’objectif de protection... Le partage de cet espacecomme lieu de découverte, de ressourcement et d’ins-piration justifie une maîtrise de la fréquentation.Voilà pour les grands principes, sur la base desquels ils’agit de rédiger la Charte du parc national, d’ici fin2010. Fondée sur le partenariat entre l’Etat et les col-lectivités territoriales, elle associe le cœur du parc etl’aire de libre adhésion. Une opportunité pour y préserver l’harmonie entreles activités humaines et les milieux naturels.«Le cœur correspond exactement à l’ancienne zone centrale. Pour ce qui est de lafuture aire d’adhésion, notre Conseil d’administration souhaite intensifier et orga-niser l’action du Parc au service d’un développement local durable, et pour le main-tien d’une économie principalement agricole et touristique, respectueuse du site»précise Christian Pichoud, son président. Une première série de quatre réunions aeu lieu avec les élus, avec des regroupements correspondant aux Pays concernés,en Champsaur-Valgaudemar (Pays gapençais), en Embrunais (Pays Serre-Ponçon-Ubaye-Durance qui concerne deux parcs nationaux des Écrins et du Mercantour),en Briançonnais-Vallouise (Pays du Grand Briançonnais) et Valbonnais-Oisans(Contrat global de développement Sud Isère). «Présenter la réforme et ses enjeuxest une première étape. D’autres réunions publiques seront proposées. Cettephase d’information, d’écoute et de concertation est déterminante pour progres-ser vers un nouveau parc qui sera un territoire d’exigence et d’engagement»souligne le président du Conseil d’administration du Parc national des écrins.L’effet financier de la nouvelle loi s’applique dès 2007 pour la DGF (dotation globa-le de fonctionnement) des 23 communes qui forment le cœur du Parc : elles se par-tagent une dotation de 561 000 euros, répartie en fonction de la proportion de leurterritoire inclue dans la zone protégée. Versée directement au budget communal,cette participation de l’État aux efforts de protection du territoire est indexée sur laDGF... et suivra donc son augmentation au fil du temps.

LA LOI ET SESSUITES

Christian Pichoud

PREMIÈRE... !

regards croisés À Besse-en-Oisans et à Champoléon

Maisons des alpages et du berger...Ces deux maisons à thème autour du pastoralisme sont lesleviers de la construction d’une offre d’accueil et de décou-verte originale, fortement ancrée sur le territoire

C’est en 2002 que la Maison des alpages de l’Isère est inaugurée.Besse-en-Oisans compte parmi les villages les plus remarquables dumassif des Écrins au plan de la cohérence architecturale. Partout, lesterres alentours, travaillées en parcelles jardinées et prairies de fauche,racontent l’exigence du travail de la pente. A lui seul, Besse-en-Oisans estune démonstration de la vie en montagne, des trésors de savoir-fairequ’il faut déployer au quotidien pour bâtir, cultiver... Comme si cela nesuffisait pas, Besse est aussi la porte du plateau d’Emparis. Théâtraldomaine pastoral qui oppose donc ses vastes et doux vallonnements auxabrupts de la Meije, du Râteau et du Dôme de la Lauze.Dès lors, la Maison des alpages, à travers sa scénographie, ses exposi-tions thématiques et surtout son important programme d’animation estcomme une préparation au choc de la découverte d’un ensemble agro-pastoral partout remarquable.

La Fédération des alpages de l’Isère et l’Association départementale desalpages de Besse-en-Oisans assurent l’encadrement technique et cultu-rel de cette maison. «C’est à la fois un outil pour les professionels du pas-toralisme et un lieu de découverte pour les visiteurs de la montagne, avecla volonté de rapprocher tous les acteurs de l’environnement monta-gnard» explique Véronique Cardone, animatrice de cette structure. Elleorchestre un vaste programme de conférences, visites accompagnées,rencontres des bergers et témoins du site et du village. La Maison desalpages a fondé son offre sur la rencontre, l’échange, la visite partagée.Le fait pastoral conduit vers le grand paysage.La Maison des alpages, c’est à la fois l’assise d’une destination et l’offred’un village-étape du Tour de l’Oisans et des Écrins. Un haut-lieu de la ran-donnée, de la découverte et de la médiation des valeurs, des acquis, desenjeux d’une petite société de la haute montagne passionnément attachéeà son terroir. C’est la maison et le village des alpages, le réel en vitrine.

Dans la vallée de Champoléon, c’est la passion d’un homme pour lemétier de berger, Pierre Mélet, qui donne à la commune sa maison,la Maison du Berger, à condition que celle-ci serve la cause desbergers après lui.C’est aujourd’hui chose faite, la belle maison restaurée a gardé sasuperbe façade toute d’équilibre et de sobre rigueur.Le parti pris résolument contemporain des mobiliers, des aménage-ments intérieurs, sert une présentation du métier de berger sobre etpédagogique. Ce projet ambitieux constitue, avec l’auberge commu-nale toute proche, le cœur du projet d’accueil touristique de la val-lée. Il aura fallu plusieurs mandats municipaux et la prise en chargede la Communauté de Communes du Haut-Champsaur, l’accompa-gnement exigeant de l’association des Amis de la Maison du Berger,pour faire avancer ce projet. Dès le début, le Parc national des Écrinsy a apporté son concours financier et technique… et il reste à sescôtés dans son activité pédagogique et d’accueil.

La Maison du Berger se veutaussi centre de ressource dupastoralisme : espace documen-taire et salle de travail répon-dront à cette exigence. Le CER-PAM, l’école du MERLE et biend’autres organismes techniquestrouveront là un outil précieux

dans une vallée qui est un livre ouvert sur le fait pastoral . À traverscette histoire ancienne et actuelle des moutons et des Hommes, laMaison du Berger renouvelle la relation des publics avec le territoi-re, ses ressources, son histoire. Chacun y trouve sa place, accompa-gnateurs en montagne, garde-moniteurs, animateus, chacunest appelé à être le témoin etl’interprète de son rôle dans leterritoire Champsaurin. Les pro-duits et les paysages feront lereste. Chapeau, Champo !

■ Maison des Alpages, Besse-en-Oisans - tél. 04 76 80 19 09Juillet et août de 10h à 12h et de 15h à 19h, tous les joursSept. - oct. - mai- juin : de 14h à 18h. Autres périodes sur rendez-vous

■ Maison du berger, Les Borels - Champoléon - tél. 04 92 55 91 71Juillet et août de 14h à 19h , tous les joursAutres périodes : lundi, mercredi, samedi et dimanche de 14h à 17h

À Besse-en-Oisans, les animateurs de la Maison des Alpages ont reçu leurs homologues de laMaison du Berger qui a ouvert ses portes au mois de juin dernier. L’occasion d’un échangesur les exigences et les enjeux de ces projets, de part et d’autre du massif des Écrins.

Page 4: des Écrins«Accros»ENQUÊTE DE FRÉQUENTATION NFORMATION …

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L’écho des valléesEn coulisses...

Progressivement, les «pionniers» de l’histoiredu Parc prennent leur retraite...

Dans l’Embrunais, c’est le cas de Pierre Bernard, tech-nicien du secteur. Pour ce «natif de Châteauroux»,l’Embrunais a été une sorte de port d’attache tout aulong de sa carrière. Il y a été garde-moniteur à sesdébuts avant de rejoindre le Valgaudemar commeadjoint du chef de secteur qu’il remplacera ensuite pen-dant deux ans. Il retrouve l’Embrunais pendant six ans.Une incursion de trois années dans le Briançonnais, etle voilà de retour à Châteauroux. Ancien berger, moni-

teur de ski et accompagnateur en montagne, Pierre est un fin connaisseur dumilieu naturel, des pratiques locales, des richesses et des pratiques dans lesalpages... Ses domaines d’intérêt ? «Je me suis un peu spécialisé dans la bota-nique» dit-il, toujours modestement... Et «un peu» sur tout le reste aussi !Michel Bouche prendra sa succession à l’automne. Technicien en Vanoise, ilest arrivé aux Écrins en septembre 2004 (voir écho n°23) pour occuper leposte de chargé de la mission «pédagogie» au siège du Parc. Un domainedans lequel il pourra encore apporter ses compétences tout en retrouvant letravail «en secteur» qui le passionne.Robert Faure est aussi en retraite. Queyrassin d’origine, il était diplomé del’école nationale de la chasse et passionné de faune sauvage quand il a com-mencé sa carrière comme garde-ouvrier dans le Valgaudemar, en 1977.

L’ARÊTE HAUT-ALPINE

Quand la forêt évolue en toute libertéLa réserve intégrale du Lauvitel est une opportunité pour suivre la «libre-évo-lution» de la forêt. «Depuis l’an dernier, en lien avec l’ONF de l’Isère, nous tes-tons un protocole européen de suivi des forêts dites «subnaturelles», c’est àdire des espaces boisés qui n’ont pas été exploités depuis plus de 50 ans»

explique Matthieu Villetard (servicescientifique du Parc).L’expérimentation, en 2006, surune dizaine de placettes d’environ 5ares chacune sera portée cet été àune trentaine afin d’atteindre 10%de l’espace boisé et devenir pro-bant sur le plan statistique. LeLauvitel s’inscrit dans un processusde suivi qui concerne également dixautres sites en France. Cette étudepermet de s’attacher plus particu-

lièrement à l’évolution des vieux arbres et du bois mort, ainsi qu’aux espècesqui y sont associées (oiseaux, insectes, champignons…). «Quand une forêt estexploitée, elle n’atteint que rarement ou très partiellement les phases devieillissement et d’effondrement. Souvent inexistantes dans la sylviculture«classique» de nos forêts, elles ont un intérêt pour la régénération de la forêt,la valeur nutritive des sols et pour le maintien de certaines espèces végétalesou animales.»Avec l’état des lieux en cours, on constate qu’au Lauvitel, les arbres peuventavoir de fortes croissances : par exemple, des épicéas atteignent plus de 80cm de diamètre, contre 45 à 50 cm dans des forêts exploitées. En plus duvieillissement naturel des arbres, le volume de bois mort est très important enraison des mouvements dumilieu naturel (torrents,éboulis, avalanches…).C’est dans dix ans (le pasde temps retenu pour lesuivi), que les relevés per-mettront de réaliser descomparaisons sur l’évolu-tion de cette forêt.L’objectif est d’en tirer desenseignements pour la gestion des bois vieillissants dans la sylviculture desforêts productives françaises, voire européennes.

Anniversaires !À Saint-Christophe en Oisans, La Cordéefête ses 100 ans ! Marie-Claude Turc qui ahérité de «l’âme commerçante» etaccueillante de ses aïeuls propose un pro-gramme de concerts tous les jeudis de cetété. Un temps fort à ne pas manquer, nousdit-elle, «ce sera le week-end du 27-28juillet. Il y aura une pianiste, une accordéon-niste, une conteuse et une récitante».Construit en 1907, ce fut tout d’abord uneépicerie-boutique de dépannage et de souvenirs «pour les gens du pays et de passa-ge», nommé alors «À la fleur de Alpes». L’arrivée des alpinistes dans la vallée lui donneune nouvelle vocation, il prend le nom de «La cordée» et devient le lieu où l’on causeau retour de la course. C’est encore souvent le cas aujourd’hui… Dans un coin du bis-trot, on peut lire et acheter des livres. Certains soirs on se retrouve pour des rencontreslittéraires ou des concerts. Café culturel, hôtel et restaurant «La cordée» est un lieu derencontres… qui relève la gageure d’être ouvert toute l’année.

Autre anniversaire cet été : les 60 ansdu refuge de l’Alpe du Pin, géré parl’association «Les Jarrets d’acier», unclub de pratiquants fondé dans lesannées 1920, dont le siège est àGrenoble. Sylvie, la gardienne, propo-se différents rendez-vous, dont un«Goûter conté» les 18 juillet et 13

août à 15h30, une soirée «chansons» le 24 juillet et... pour en savoir plus :www.refugealpedupin.com

Et puis, c’est aussi le refuge du Soreillerqui fête ses 50 ans. Les bénévoles de laSTD ont préparé une exposition sur l’histoi-re du refuge, sa construction, les ascen-sions dans ce vallon, la toponymie deslieux... Elle est présentée au refuge cet étéet à la maison de la montagne à Grenobledu 22 août au 20 septembre. Idéalementplacé au pied de la magnifique aiguille de la Dibona, le refuge du Soreiller a toujours étégardé par la même famille Turc, depuis Gaston... jusqu’à Martine aujourd’hui. La fête, cesera le 22 septembre. Renseignements www.std-montagne.fr

Le nouveau refuge de l’Aigle d’ici deux ans ?Intégrer des éléments du vieux refuge à l’intérieur du nouveau : c’est la proposition faite par les architectes dans le projet de construction du nou-veau refuge de l’Aigle. Une manière de conserver un peu de l’ambiance et de la mémoire de ce vieux refuge, datant de 1910. La procédure de per-mis de construire, orchestrée par le Club alpin français est en cours auprès de la mairie de La Grave. Les pratiquants de l’alpinisme sont très attachés à cet abri de haute altitude, accroché à son piton rocheux et témoin de l’histoire de l’ascension dela Meije. Mais certains d’entre eux n’imaginent pas qu’il puisse être remplacé et ont créé une association pour son maintien en l’état. Depuis plus de troisans, le projet de construction d’un nouveau refuge a été l’occasion de longs débats, auxquels le Parc national a été associé aux côtés de la commune,des administrations concernées et des pratiquants. Le chantier pourrait commencer l’année prochaine pour se terminer en 2009. «Le Parc sera vigilantpour que les engagements pris soient respectés lors des travaux, pour aboutir à une réalisation exemplaire» précise son directeur, Michel Sommier.

Oisans

Pierre Bernard

C’est un projet au long cours de trois mois, liantl'alpinisme, l’escalade, la randonnée, le para-pente, le kayak, la voile légère, le vélo tout ter-rain... «L’objectif est de faire le tour des HautesAlpes sans utilisation de moyens motorisés. Cen'est pas une «randonnée» comme un tour de

l'Oisans, mais bien un défi sportif et humain. Pour rester au plus prés de la limite adminis-trative, nous n'irons pas chercher un sentier sous les crêtes, un vallon pour contourner uneparoi rébarbative.» Un projet de trois copains-alpinistes passionnés, guides ou aspirant àl’être, qui prend la forme d’une réalité, d’un engagement, d’une aventure. Partis le 15 avrildu col du Galibier, Frédo (Frédéric Jullien, président du Bureau des Guides d’Ailefroide),Dod (Lionel Daudet, alpiniste de renom) et Guillaume Christian (guide de haute montagne)devaient boucler la boucle dans la première quinzaine dejuillet. En route, Frédo quitte l’équipe puis une cinquan-taine de jours après le départ, Guillaume est relayé parMathieu Cortial. L’aventure continue.Le Parc national compte parmi les partenaires qui sou-tiennent cette initiative originale, humaine et éthique.Un soutien financier pour la réalisation du film et uneaide technique ponctuelle sur le terrain quand desagents du Parc ont rejoint les grimpeurs afin d’apporter du ravitaillement. Depuis lesarêtes, les alpinistes partagent leur périple en images, en textes, en vidéo... en directvia plusieurs sites internet dont www.escalade-aventure.com. Un film et un livre serontà venir... après quelques temps de repos !

Le projet souhaite s’inscrire dans la filiation de l’ancien refugeSimulation Atelier 17c

Briançonnais

L’expositiondu territoireDans sa mission d’accueil et d’information des visiteurs, le Parc souhaite valoriserchacun des territoires. Une série d’expositions doit ainsi voir le jour pour que, danschacun des sept secteurs, les patrimoines particulièrement représentatifs et carac-

téristiques soient mis en scène, avec une placeprépondérante à l’image.Le secteur du Valbonnais initie cette collectionen déclinant quelques thèmes sur une douzai-ne de panneaux : les formations géologiques,les paysages, l’architecture… et choisit pourthème central, la forêt. C’est en effet sur cesecteur qu’elle est la plus représentative. Lesusages que les hommes ont développés avecle bois, la faune et la flore particulièrement syl-vestres… sont mis en valeur. Chaque fois, undiscours fait savoir ce que les équipes du Parcfont pour mieux connaître et mieux gérer cespatrimoines. Il s’agit en somme d’un panégyrique visuel duValbonnais que le Parc présente aux visiteurs

en les invitant à aller découvrir ses patrimoines grandeur nature.

Les montagn’arts :toujours un succèsLa 7ème édition du Festival, initié parle Théâtre de la lune, a réuni plus de1 700 visiteurs sur plusieurs joursavec différentes propositions d'ani-mations. Des ateliers ludiques etpédagogiques et des spectacles pourles enfants, une exposition sur lepatrimoine du Valjouffrey, une ren-contre poètique au hameau de Valsenestre, les «trois mousquetaires» d'AlexandreDumas, mis en scène par la Cie Scène en Vie (28 comédiens !) dans la cour de laferme du château de Valbonnais et un concert de clôture à la salle des fêtes deValjouffrey dans une ambiance surchauffée !Au cours de cette édition un partenariat priviligié avec l'association MémoireBattante a permis aussi de terminer ensemble cette fête autour d'un repas cuit aufour communal. À l’année prochaine !

Valbonnais

Le Soreiller, tél. 04 76 79 08 32

L’Alpe du Pin, tél. 06 07 97 54 67

La Cordée vient de recevoir le Prixdes Cafés historiques et patrimo-niaux d’Europe. tél. 04 76 79 52 37

Les chiffres sont des moyennes sur les mesures faites sur les 2 kmdu bassin d'accumulation du glacier entre 3050 et 3260 m d'altitude.Des carottages sont réalisés dans le manteau hivernal (mesures dedensité) chaque année aux mêmes points, repérés au GPS.

EmbrunaisC’est une «passerelle de fortune» qui a été construite au fond du Rabiouxen mai dernier, pour remplacer celle qui a été emportée deux fois en 2006.Le caractère furieux et imprévisible de ce cours d'eau a contraint l’équipedu secteur à abandonner l'idée d'une construction plus élaborée.

VallouiseEn chantier... et enchantés !Dans le village de Prelles, sur la commune de Saint-Martin de Queyrières,une maison pas tout à fait comme les autres se construit… en bois (d’Italie)et paille (d’Espinasse). Les enduits seront à base de terre et de chaux. C’estle choix de Lydie et David Monnet pour leur maison, qui pourra accueillir,

dans un an, une quinzaine de personnes en chambres ettable d’hôtes (familles, jeunes, handicapés) pour desséjours simples ou des stages et séminaires.. C’est undes projets soutenus par le programme Leader+ «Dansles Écrins».Pour le réaliser, David a mis de côté son métier d’accom-pagnateur en montagne pour se consacrer aux travaux.

Et se former à l’auto-construction… «Je suis très content de ce chantier, c’étaitmagique quand on a levé la structure bois. On finit le toit pour être horsd’eau, et on attaque le remplissage des murs avec la paille, ça devraitêtre assez rapide. Après je travaillerai à l’intérieur». L’architecte choisi,les experts mandatés par le Parc (architecture bioclimatique, offre tou-ristique, abords paysagers, énergie, tourisme adapté, montage finan-cier…), et l’ami charpentier : autant de bonnes fées à s’être penchéessur ce projet. Le chantier a déjà reçu la visite de plusieurs personnesdésirant se lancer dans la même aventure.

De la Villette à La VallouiseL’exposition présentée actuellement à la Maison du Parc a été inaugurée auprintemps à la Villette à Paris. Réalisée par les Éditions Hesse, elle est l’oc-casion de présenter «grandeur nature» les œuvres qui illustrent les ouvrages«jeunesse» édités en partenariat avec les parcs nationaux de France surl’aigle, le gypaète, l’ours, la marmotte, le lynx... À noter : Jacques Rime qui est à la fois naturaliste, peintre et écrivain pré-sentera une conférence mardi 24 juillet à 21h à la Maison du Parc àVallouise. Il est l’auteur de l’ouvrage sur le lynx.

«Gouverner jour après jour»Non ce n’est pas le film confessiond’un président de la république enpartance, ou fraîchement élu, maisle titre du documentaire réalisépar Xavier Petit sur «l’agricultureau quotidien en Champsaur-Valgaudemar».La vie de tous les jours de sixjeunes agriculteurs pour qu’un

débat puisse avoir lieu, un peu partout, sur la réalité de ce métier, le sens qu’ila aujourd’hui et, sous-jacents, tous les questionnements d’une société rurale demontagne tiraillée entre attachement à son pays, citadinité galopante et besoinde reconnaissance.Réalisé dans le cadre et la dynamique du site pilote agriculture durableChampsaur-Valgaudemar, ce film est d’abord et avant tout une belle aventurehumaine qui a rassemblé «jeunes et moins jeunes agriculteurs» autour d’unprojet totalement ouvert. Les choix ont été de faire un «film vérité», porté par les agriculteurs eux-mêmes, qui dirait le quotidien sans le justifier et ferait se poser des questionsplus qu’il n’apporterait de réponses. Vous imaginez les débats pour la consulta-tion des cinéastes, l’écriture ducahier des charges, les réunionsde travail avec des représen-tants du tourisme, de la commu-nauté de communes et du Parcnational des Écrins. C’est unchemin parcouru ensemble etce film, à faire vivre maintenant.

Pour voir le film et échanger avec les agriculteursCinéma de St-Bonnet : 10 juilletOrcières, salle des Écrins : 24 juilletAncelle, en extérieur : 30 juilletLa Chapelle-en-Valgaudemar, en extérieur : 7 aoûtPont-du-Fossé, Maison de la Vallée : 13 aoûtCinéma de St-Bonnet : 21 aoûtRenseignements, tél. 04 92 55 91 71

Prapic : accueil communSur la place du village, le point d’accueil partagé entre le Parc et la communed’Orcières, informe les visiteurs sur les richesses du territoire et la diversité desoffres de découverte. Il a été enrichi par un mur d’images et de la documentation.Tout cela afin de renforcer l’information dispensée par l’hôtesse.Prapic est un formidable atout pour construire une relation durable des habitantset du parc, avec leurs visiteurs. Cette initiative est fondée sur la coopération et lamutualisation des moyens mis en œuvre depuis dix ans sur Prapic avec lacommune d’Orcières.Dans le Champsaur, le Parc n’a pas de structure d’accueil qui lui soit propre. Sonpartenariat avec la commune d’Orcières et l’Office du tourisme est donc particu-lièrement important tout comme celui, par exemple, qui accompagne la Maison duBerger à Champoléon depuis son origine (lire aussi en p 5).

Champoléon : les accès aux refuges rétablisGros chantiers ce mois de mai pour remettre en état le sen-tier du Tourond bien malmené par les crues des deux der-niers automnes «Tout d’abord, on a essayé de remettre letorrent turbulent dans son lit, aménagé ensuite une déviationprovisoire puis recréé, en pied de versant, un itinéraire dansle chaos de blocs charriés par les eaux et les glissements deterrain» explique Marc Corail, garde-moniteur. Le remplace-ment de passerelle durefuge était aussi auprogramme. Elle avaitété emportée par le

torrent de la Muande, berges et gabions compris.«Les poutres métalliques qui la supportaientétaient totalement vrillées. On aurait dit des maca-ronis...» raconte Daniel Briotet, le chef du secteur.Toute l’équipe s’est mobilisée pendant quatre jours, appréciant le coup de main d’accom-pagnateurs locaux, d’amis bénévoles… et l’accueil réparateur au refuge, à nouveau acces-sible à la mi-mai. Une satisfaction pour tous, en attendant, sans trop d’empressement, leprochain caprices de la nature. Comme le dit Marc, «dans ce domaine, nous netravaillons pas pour l’éternité».Du côté du Pré de la Chaumette, également touché par l’orage, l’ampleur de l’éboulementnécessitait l’intervention d’engins, sous la maîtrise d’ouvrage de la commune. Ce quiexplique l’ouverture un peu plus tardive de l’accès à l’autre refuge de la vallée.

Bonnes soupes pédagogiques :champignons, bocage et herbes sauvagesComme chaque année, le secteur du Valgaudemarconsacre une part de son activité à l’éducation à l’en-vironnement.Mi-février, ce sont les enseignants des écoles pri-maires du Champsaur et du Valgaudemar qui ontbénéficié d’une formation concernant le montage deprojets pédagogiques sur l’environnement. Dès l’an-née prochaine, ces derniers ont choisi de s’investiravec la collaboration du Parc dans un grand projet surle bocage. Le bocage, sujet transversal qui permet dedécouvrir la faune et la flore locale, l’importance del’eau mais aussi les activités humaines passées et actuelles, était également le thèmed’un projet pédagogique du collège Fontreyne à Gap : grâce à leur professeur desciences de la vie et de la terre, 3 classes de sixième y ont participé avec le concoursdu Parc national. Les écoles locales n’ont pas été délaissées par les agents du Parc,puisque la classe de la Chapelle a étudié les champignons, présentant une exposi-

tion remarquée lors de la foire de La Chapelle.À Chauffayer, on a travaillé sur les ongulés etles élèves ont participé à un mini comptagechamois. À La Motte, les CP ont fait la soupeaux herbes sauvages, faisant connaissanceavec les plantes sauvages comestibles. Enfinles CM de Saint Firmin ont fait l’apprentissagede la connaissance des arbres.

Champsaur-Valgaudemar

Robert Faure

Devenu garde-moniteur quelques mois plus tard, ilrejoint Saint-Christophe-en-Oisans où il a vécu. «J’y aiconnu le dernier fils de Gaspard de la Meije qui m’a aidéà passer l’accompagnateur en montagne» se souvient-ilavec émotion. En 1986, Robert poursuit sa carrière àRéallon pendant six ans, puis à Embrun. Au cours desdernières années, il s’est particulièrement impliqué dansle fonctionnement et l’animation de la Tour Brune.

En Vallouise, Gérard Fourrat a pris sa retraite degarde-moniteur. Après quelques mois à Orcières, il arapidement retrouvé l’Argentière, sa commune d’origi-ne, qui fut reliée à la Vallouise ou à l’Embrunais selonles fluctuations des secteurs aux débuts du Parc. Laforêt, la Reine des Alpes et l’histoire locale comptentparmi ses sujets de prédilection.Jean-Philippe Telmon occupe désormais sonposte au secteur. Ouvrier forestier puis agent d’ex-

ploitation à la DDE des Hautes-Alpes, il est arrivé aux Écrins en 2004,dans le Valgaudemar, où il a fait ses débuts dans le métier de garde-moniteur (voir Echo n° 23). Au siège du Parc, Lydie Baluteau assure la gestion administrative duprogramme européen leader+ «dans les Écrins», depuis le 1er juin. Elleprend la suite de Delphine Reynaud qui a rejoint l’association départe-mentale pour l’aide aux personnes handicapées.

Gérard Fourrat

Glacier Blanc : faibles accumulationsLes Saints de glace étaient pourtant passés mais la campagne de carottages de lami-mai au Glacier Blanc s’est déroulée dans une ambiance de tourmente et defroid. Presque l’hiver alors même que les résultats montrent que les accumulationssont faibles : 2,96 mètres de neige pour 1,21 mètres d’équivalence en eau, loin des1,57 mètres de moyenne... «Tout dépendra des températures estivales. Elles sont

en effet le paramètre principal dans le résultat du bilan de masse d'un glacier»explique Martial Bouvier, garde-moniteur chargé de ce programme. «Si l'été estfrais et qu'il y a peu de fonte, le glacier gardera de la neige pour éventuellement enfaire de la glace dans quelques années».

Page 5: des Écrins«Accros»ENQUÊTE DE FRÉQUENTATION NFORMATION …

juste une mise au point

Originaire d’orient, le plus beau des lis, l’ancêtre du lis de Candide, remarquable par sa taille et son incomparable blancheurest pour les Grecs le symbole de la création universelle avant de devenir celle de la royauté. Son pistil, indiscutablement fortvisible et conséquent, était l’objet approprié pour représenter la succession des rois de France et la multiplication de leurpeuple. Pour certains, les iris, aux fleurs irrégulières, pourraient également être à l’origine de la fleur de lis, emblème des roisde France. À l’époque, l’orthographier à l’aide d’un «y» rehaussait sa magnificence. Ce lis mythique et mystique, n’atteint

point les montagnes. En altitude, c’est le lis du paradis qui est sa non moins élégante réplique.

Rappel botanique : le lis, mot d’origine celtique signifiant blanc, à donné son nom à la famille dans laquelle il se trouve : lesliliacées. C’est un ensemble composé de plantes presque toutes à bulbe, dont les feuilles présentent des nervures non

ramifiées et dont la corolle se caractérise par six éléments pétaloïdes tous identiques qui ne sont que l’association insi-dieuse de pétales et de sépales.Leurs graines, formées d’un élément unique, permettent de les classer parmi les Monocotylédones. Il faudra environ unedécennie à ces graines pour devenir bulbilles puis bulbe et enfin un beau lis en fleurs. Pour être complet, ajoutons qu’enhiver les bourgeons de ces plantes sont enfouis dans le sol, protégés du froid. Ce sont par conséquent des géophytes.

Parmi la riche flore de montagne et les 2500 plantes qui ont élu domicile

dans le parc national des Écrins, les lis font partie des espèces dites

emblématiques. Leur beauté, leur esthétique et leur valeur patrimoniale les

ont inscrites dans la mémoire du montagnard qui a vécu avec elles des

moments intimes.

Le lis du paradisParadisea liliastrum (L.) Bertoloni

Apparenté à l’emblématique lis blanc à cause de la puretéimmaculée de ses fleurs disposées d’un seul coté de sa tige,ce faux lis agrémente dés la fin juin les pelouses subalpines ense mêlant à l’anémone à fleurs de narcisse et au fenouil desAlpes (citre). Cette espèce phare est démunie de bulbe etn’est donc pas véritablement un lis comme le sont les autresci-dessus décrits. Dès le Moyen Âge, il est fort apprécié descatholiques qui le dédièrent à la vierge Marie et le baptisèrentlis de la St Bruno. Quant à sa dénomination de Paradisea, libreà vous d’imaginer un quelconque Eden en sa compagnie. Sonorigine est issue du nom du comte italien, Parisi, auquel cetteplante fut aussi dédiée.

De la même famille mais moinsélégante, la phalangére ouanthérique faux lis pourraitbien vous berner. Elle pousseà basse altitude dans lespentes et talus rocailleux.

Le lis martagonLilium martagon L

L’origine de son nom nousviendrait du temps desalchimistes qui trouvaienten ce lis un lien avec laplanète Mars. C’est uneespèce de moyenne mon-tagne, qui lorsqu’elle trou-ve un sol à sa convenance,profond, frais et humide,pousse en bataillon.Il enfouit son oignonécailleux au plus loin qu’il lepeut pour alimenter et sou-tenir une partie aérienne

aussi impressionnante que belle, portant de nombreusesfleurs roses ponctuées de pourpre, dirigées vers le sol.Au printemps, sa jeune pousse en forme d’ogive pour-fend la terre en laissant augurer sa volonté d’aller au plushaut. «J’ai souvenir d’un spécimen toisé à plus d’un mètrecinquante, portant trente trois fleurs». Il y a encore unecinquantaine d’années, a l’époque où il fallait «ajouter unpeu de beurre dans les chénopodes du Roi Henri» (épi-nards sauvages), on piochait les bulbes de ce lys, qui lors-qu’ils étaient d’un bon diamètre, étaient vendus aux horti-culteurs à un bon prix. La littérature raconte aussi que lebulbe du Martagon est régulièrement consommé enRussie Aujourd’hui sa protection est impérative. Sacueillette est réglementée dans les Hautes-Alpes, interditeen Isère. D’aspect identique, rouge orangé c’est le lis turban, uninconditionnel des Alpes du Sud et du Parc national duMercantour. De couleur jaune, le lis des Pyrénées, uneendémique pyréneo-ibérique, est une particularité du Parcnational du même nom.

Le lis orangéLilium bulbiferum croceum chaix

Même si vous avez la chance de le rencontrer dans unebelle pelouse, ne vous y trompez pas le lis orangé est unadepte des escarpements. Il se pavane sur les vires exposéeset se pâme au soleil. Bien souvent hors de portée du pro-meneur, il rayonne par sa couleur vive, sur le passage duchamois ou du bouquetin rejoignant les hautes altitudespour y passer l’été. Plante exceptionnelle par la sobriétéde son architecture, ce lis ne grimpe guère au-delà de2200 m. Lui aussi a subit l’avide cupidité des hommes quil’ont souvent délogé de son terrain de prédilection pouragrémenter jardins et rocailles dans les vallées.Aujourd’hui sa cueillette est interdite.

Le lis à bulbille, très voisinde celui-ci mais doté depetites boules à l’aisselledes feuilles, vit dans les Alpesorientales.

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Rappel culinaire et avertissementsBavette à l’échalote, poireau vinaigrette, soupe à l’oignon, ailloli,asperges en soufflé, tant de délices composés de Liliacées nedoivent point faire oublier que certaines d’entre elles représententun réel danger pour celui qui les ingère. Muguet, vératre,colchique, fritillaire, parisette, scille, belle de onze heure, maianthème,sceau de Salomon, sont autant de pièges dissimulés dans des végé-taux d’aspect particulièrement esthétiques.

lesLis,

À lire : «Fleurs des Alpes» et «Arbres et arbustes de montagne», deux ouvrages réalisés par le Parc national des ÉcrinsGuides de Terrain des Parcs nationaux de France - Éditions Libris

fleurs reines

Et d’autres liliacéesprotégées de notre régionLa fritillaire du Dauphiné (1)Le perce neige (2)La gagée velue (3)La tulipe sauvage (4)L’ail très scabre (5)La gagée jaune (6)L’ail linéaire (7)La tulipe de Guillestre