Des espèces de circulation internationale en Europe, depuis saint Louis / [A. Dieudonné]

8/3/2019 Des espces de circulation internationale en Europe, depuis saint Louis / [A. Dieudonn]

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Des espces de circulation internationale enEurope, depuis saint Louis.

PREMIERE PRIODE De 1260 1385.

Lia monnaie a 34 karate ; le florin et le franc.L'tude des poids montaires ' du moyen ge et destemps modernes, laquelle j'ai donn ces temps

derniers mon attention 2, m'a conduit m'occuper desespces de grande circulation qui rgnrent en Europe,c'est--dire aussi bien des monnaies qui furent frappesen France, que de celles qui, originaires des paysvoisins, ont eu sur l'histoire de France une importanterpercussion. C'est la rpartition des poids montairesdans les collections numismatiques3 qui donne l'image1 Je rappelle succinctement que les poids montaires sont des poids destins peserles monnaies. Les monnaies ne sont gnralement pas quilibres dans la balance parle multiple exact, ou le sous-multiple, d'une unite pondrale du systme en usage.Par exemple, notre pice de 1 franc en argent pse bien 5 grammes, et la pice de

5 francs 25 grammes, mais la pice d'or de 20 francs pse 6'r.4516, On appellerait poidsmontaire, s'il en tait besoin aujourd'hui, le poids de 66r,451G, cr seule find'quilibrer dans la balance la pice de 20 francs. De tels poids ont t usits dansl'ancien temps.2 Je prpare un catalogue gnral des poids montaires du Cabinet des mdaillesde Paris.3 Les poids montaires ont t recueillis et tudis jusqu'ici principalement enBelgique et en Hollande. A. de Witte en donne la bibliographie dans Rev. belge denum., 1898, pp. 433-437. Si l'on consulte la courte notice de mon Manuel de num.franc., p. 74, ne pas oublier l'addition, p. ix.


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[4] - 6 -la plus fidle de ce que fut la circulation internationaledes grandes espces, et c'est ce qui nous servira de basepour notre travail.Nous laissons de ct, dans cette esquisse, les casparticuliers, les mutations locales qui et l dnaturrent pour un temps le mouvement des cours1. Nousnous attachons aux formes de langage gnralementadoptes par le commerce, sans nous dissimuler que levocabulaire des changeurs au moyen ge ne se piquepas, il s'en faut, d'une rigueur syllogistique. Nouscroyons toutefois qu'un tableau d'ensemble peut treprsent, For et l'argent tudis chacun part2.Les premires monnaies d'or du moyen ge, florinet ducat, parurent presque en mme temps ; elles taientdestines dominer toute la priode de 1260 1400.Le florin d'or3, aux types de la fleur de lis florence4et de saint Jean-Baptiste, fut cr en 1252 Florence, 24 karats de titre5 et 3gr,5416 de poids de taille7; ilvalait 1 livre de compte florentine et reprsentait environ12 francs de notre monnaie actuelle8. Il fut frapp sans

1 Sur les mutations et la monnaie de compte, voy. Adr. Blanchet et A.-Dieudonn,Manuel de hum. franc., t. II, par A. Dieudonn, 1916, livre Ier, chap. VI (thorie),et livre II, chap. II (histoire).2 Voyez les botes de changeurs et les livres de changeurs (Adr. Blanchet, Le livredu changeur Duhamel, dans Rev. num., 1891, pp. 60 et 165). Consulter, pour les

textes, Ordonn. des rois de France; F. de Saulcy, Documents relatifs l'hist.des m. des rois de France, et surtout la prcieuse srie des placards de la collectionMorel-Fatio au Cabinet des mdailles (depuis l'anne 1541), inventaire manuscrit.Certains de ces placards sont cits dans le Repertoire des soui'ves d'Engel etSerrure, p. 431 et suiv., et Suppl., p. 43 et suiv.3 Le florin (fiorino) fut ainsi nomm de la grande fleur, lis florentin ou florenc,qui lui servait de type.* On sait que la fleur de lis, dite florence, tait d'un type different de la fleur delis des rois de France.8 Lisez 24 karats, autrement dit d'or pur, ou au titre de fin.6 Dans cette tude, gr. dsignera les grammes actuels; un simple g., les grainsd'autrefois.7 Dans le haut moyen ge, on n'exprimait pas le poids d'une monnaie directement,mais par le nombre de ces pices qui taient tailles dans l'unit de poids, le marc.Or le florin tait de 64 au marc de Florence de 226*',624, par consquent le huitimede l'once. Il tait de 69 environ au marc de Paris ou de Troyes de 244er,7529.8 Je parle de la valeur intrinsque, abstraction faite du pouvoir de l'argent. Legramme d'or fin aux 0,900 vaut 3 fr. 444.


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- 7 - [5]interruption pendant de longues annes, semestre parsemestre, et ne subit que des variations de poids et detitres insignifiantes1.Le ducat d'or est n Venise trente-deux ans plus tard,en 1284. Il a reu ce nom de ducat de sa lgende, verslonin fameux: sit tibi, Christe, clatus, quem tu regis, isteducatus, qu'il te soit donn, Christ, ce duch que tugouvernes .Mtrologiquement parlant, il tait fait sur le patron duflorin, exactement 3?r,559 de poids de taille: monetatam bona et fina per auriim vel melior ut. florenus, disait

l'ordonnance2.Le ducat l'emporte dans la zone d'influence des Vnitiens, dans le levant; mais, en occident, nous voyons leflorin beaucoup plus rpandu et, par suite, plus frquemment imit3. Toutes les affaires importantes, toutesles transactions internationales se traitaient sur la basede la monnaie d'or, et les monnaies servant d'unitstaient les florins et les ducats.Il y avait, pour le roi de France, deux manires des'inspirer du florin ou livre d'or florentine : l'une taitde monnayer la livre d'or franaise dans le poidsaffrent4, l'autre, de crer aux armes royales une picede 3^r,54, quelle que dt tre sa valeur de cours.C'est la premire solution qui intervint sous saintLouis; seulement, l'cu d'or de saint Louis3 fut dter-

1 6!). 12 au marc de Paris ; le florin (ou ducat) de Florence se maintiendra dansles cours la meilleure place jusqu' l'anne 1550 (voir notre tableau la fin de cettetude).3 Voy. E. Martinori. (.a Moneta vocabolario generale (Rome. 1!115), s. v.Ducalo, p. 124. 68,7 au marc de Paris.s Voy. une liste des florins d'imitation dans A. Engel et R. Serrure, Traite denum. du mot/en ge, p. 1437 et suiv.4 Naturellement, la livre tournois, le sou tournois de compte ne correspondaientpas la mme quantit d'or que la livre florentine, le sou florentin ; les traditionslgues par une histoire montaire indpendante et les lois du change motivaient ces

diffrences d'un pays l'autre.5 Sur l'cu d'or de saint Louis (Hoffmann, M. rot/aies de France, 'pl. X. 3), voy.M. de Marchville. Agnel, dans Reo. num., 1889, p. 32, et mon Manuel, pp. 225-22.


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[61 - 8 -min de faon valoir une demi-livre, ou 10 sous tournois1; de la sorte, il tait pareil de poids la piced'argent, au gros tournois (4gr,20). Il ne russit gure,probablement parce que le rapport de l'or l'argent enmonnaie de compte avait t mal tabli2.On ajourna la seconde solution. On commenapar frapper (probablement sous Philippe III) une pice,la reine3, de 52 au marc de Paris (4sr,70) 12 s. t. quitait sans rapport exact ni avec la livre de compte, niavec le gros, mais qui correspondait sans doute aucalibre4 gnralement dsir, abstraction faite deschanges. Quoi qu'il en soit, la reine d'or figure avec honneur dans la circulation franaise tout au moinspendant un demi-sicle (1280 1380 environ)5.On projeta de frapper un double florin sous Philippele Bel; le florin simple, jug un peu faible, parut d'abord,sous la forme du petit royal6 de 70 au marc (3gr,496),mais, comme pice divisionnaire, par suite peu commune.La masse d'or7, avec laquelle commence la srie de nospoids montaires, de 35 au marc, fut un double florinde poids brut, mais non de valeur, parce que les circonstances ne permirent pas de lui donner un titre suprieur 21 karats ou 22 karats. La chaise d'or8 tait bien undouble florin par le poids de fin, mais elle ne fit quepasser.

1 Etant donn que la pice florentine de 3r,51 valait 20 sous, et la pice franaisede 4sr,20 10 sous, on voit qu'il fallait prs de 2 V, sous florentins pour faire le soutournois. Nous constaterons que, l'poque du teston, le sou du nord de l'Italievaudra 2 sous tournois exactement.2 Nous verrons le mme phnomne se produire pour le premier florin anglais.3 Sur la reine d'or (Hof., pl. XI, 3 petite masse), voy. M. de Marchville,Rev. num., 1889, p. 567, et mon Manuel, p. 230.4 Le mot calibre est employ dans ce sens au temps d'Henri II (Rev. num. 1913,

p. 253).5 On les rencontre encore couramment pendant tout le rgne de Charles IV(J. Viard. Journaux du Tresor de Charles IV le Bel, 1917, Introd., p. xcv).6 Sur le petit royal, au type du roi assis, de Philippe le Bel (Hoff., pi XII, 2),mon Manuel, pp. 233. 236 ; la fin du rgne parut le petit royal debout ou mantelet(Hoff., pl. XI, 2), Manuel, pp. 234, 236.' Sur la masse d'or (Hoff., pl. XII, 4), Manuel, pp. 233-235. Sur la chaise d'or (Hoff., pl. XII, 3), voy. Manuel, pp. 231, 236.


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- 9 - 17]Ces divers essais conservrent tout son crdit auflorin de Florence, sous le nom duquel il est probableque se dissimulaient dans les comptes nos petits royaux.

Parvus florenus1, c'est le florin de Florence, ou sonquivalent, le petit royal, et l'on disait le florin lamasse, le florin la chaise, florenus ad massam, florenusad calhedram, pour la masse d'or ou la chaise d'or.Vers la fin du rgne de Philippe le Bel on revint ausystme franais. Le peuple rclamait la bonne monnaie de monsieur saint Louis ; on voulut rendre lapice d'or le poids du gros tournois, qu'elle avait eu soussaint Louis, pour simplifier le calcul du rapport desdeux mtaux. De l, l'agnel d'or2, de 58 i/-s ou 59 1/e aumarc, 4gr,15 de poids de taille. Mais l'agnel3, par suitedu changement de rapport de l'or l'argent, devaitvaloir ncessairement plus de 10 s. t., il eut un coursassez incertain, jusqu' la restauration de la monnaieforte; cette poque, sous Louis X, l'agnel prit le courspour lequel il avait t cr, 12 7 s. t. ou 10 sous parisis;par la suite, les mutations ayant recommenc, le royald'or4- de Charles IV qui le remplaa et qui n'tait gureplus lourd, 58 au marc, 4,r,22, valut 25 s. t. ou 20 s. p.(1 livre parisis).Suit la priode du rgne de Philippe VI qui vit frapperdes monnaies d'or de tout poids ; nous croyons, aureste, que c'est cette circulation intense et compliquequi donna naissance aux poids montaires, mme ceuxdes monnaies des rgnes prcdents restes dans lecommerce r'.

1 J. Viard, Journaux de Cliarles IV, Introd., p. xcm2 Sur l'agnel (Hoff, pl. XII, 1), voy. M. de Marchville, Rev. num., 1889. p 1, etManuel, pp. 231, 236. 212, 241.3 Je crois, avec Matchville, que ce rapport tait 10 sous sous saint Louis et

12 sous '/s sous Louis (Ann. Soe.fr. num., 1890 et 1891; add. A. Blanchet, quiopine pour 12 sous sous saint Louis).* Sur le royal de Charles IV (Hoff., pl. XV, 2). voy. Manuel, p. 214.

Par exemple la masse d'or de Philippe le Bel.


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[8] 10Le tableau suivant montre que l'chelle des espcestait pour ainsi dire continue1.

Parisis d'orPremier ange d'orDouble d'orDeuxime ange d'oTroisime ange d'orCouronne d'orPavillon d'orLion d'orFlorin GeorgesChaise d'orFeu d'or.Rovai d'or.

Taille au mare. Poids de taille. Poids montaires2.33 7s\41633 7^,410 7r,I9 1^,0036 6',198 6?r,85 sr,2938 6r,440 6^35 5^r,9042 5sr,827 d%6d 5*r,2745 5er,438 5sr,40 5sr,2548 5*,099 5r,03 4r,4550 5^,895 4sr,65 4sr,4852 4"r,706 4sr,55 4sr,4552 4',706 4&r,5054 4sr,532 4?r,47 4=r,0458 4^,249 4^,16 3sr,40Le parisis d'or avait une raison d'tre : favoriser lesystme parisis de compte; le double d'or tait destin remplacer la masse3 toujours en pleine circulation,comme Fagnel. Et toujours le nom de florin s'employait,accol aux diverses dnominations reues, pour dsigner les pices royales, mme une monnaie telle que leflorin Georges, qui tait sans rapport aucun avec l'espceflorentine4.Les pices les plus lourdes tombrent. L'agnel cr

par Philippe IV, le royal d Charles IV, persistentaprs Philippe VI, et la seule pice qui subsiste de1 Ces poids sont empruntes la collection du Cabinet des mdailles de la Bibliothque nationale de Paris. Pour les monnaies voy. Hoff. (pl. XVI) et mon Manuel,pp. 247-250. Cf. sur les missions, F. de Saulcy, Documents, t. I, pp. 207 et suiv.2 Tenir compte de l'usure.3 II tait plus faible de poids que celle-ci, mais suprieur par le titre; masse etdouble d'or se tenaient un peu au dessous du double florin.* Le Blanc (Traite, d. de Paris, 1690, Introd., p. xi), dit que nos monnaiesfurent appeles florins parce qu'elles avaient des fleurs de lis dans leur dessin ; jecrois plutt que ce fut par l'extension tontes les pices d'or, du nom de l'espceflorentine. Florette fut appel le gros fleurdelis de France, et les deniers d'or auxfleurs de lis (franc pied) sont dits oreti (Morin, Num. du Dauphin, p. 156').


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- 11 - [9Jl'afflux d'or constat sous ce prince, est l'cu la chaise.Il est taill 54 au marc, il pse donc 4^r,53 brut, mais,comme il est de titre rduit (21 18 karats), on voit quele prcdent talon, d'environ 4 grammes d'or fin1,talon voisin du poids du gros tournois, est pour ainsidire repris et continu.Entre temps furent frapps sous Jean le Bon :

1 Le florin de France, spcial au Midi. La note publiepar Saulcy2 parle d'un florin de 69 au marc(3gr,54), poidsnormal du florin, mais au titre rduit de 21 karats 3/ ;une telle monnaie tait infrieure la pice de Florenceen poids de fin et par consquent en valeur de cours.2 Le mouton d'or3 de 1354, voisin de l'cu par lepoids (52 au marc), mais suprieur parce qu'il tait autitre de fin, donc pareil l'ancienne reine.3 Le royal d'or4 de 1358, infrieur de poids (06 aumarc), mais peu prs gal l'cu cause du titre5.Toutes ces pices, cu, mouton, royal, furent mises

25 s. t. ou 1 livre parisis, et leurs conditions de frappese rglrent d'aprs les variations du pied de monnaie.En 1360, anne o la monnaie, aprs vingt-cinq ansde sauts prilleux, retrouvait enfin sa stabilit, l'cud'or fut remplac par le franc6, pice d'or pur de 63 aumarc (3^r,88); les anciens gros tournois qui restaient

1 Exactement 3r,75. F. de Saulcy, Doc, t. I, p. 418. Sur le florin de France (Hoff., pl. XIX. 11);voy. Manuel, p. 257. Les exemplaires du Cahinet des mdailles de Paris ne psentgure plus de 3er,40. C'est tout fait par erreur que j'ai parl dans mon Manuel(p. 257) d'un poids de W,10.3 Sur le mouton (Hoff., pl. XIX, 3), voy. Manuel, pp. 255, 258 et sur ses imitations.A. Engel et R. Serrure, Trait, p. 1440.1 Sur ce royal (Hoff., pl. XIX, 7), voy. Manuel, pp. 25C, 258.5 Valeur 12 fr. 77 12 fr. 21 l'cu a vari de 13 fr. 66 11 fr. 70.6 Sur l'origine de ce nom et les conditions de cette pice (Hoff., pl. XIX, 10, etXXIV. 2', voy. Manuel, pp. 250, 259 et 268.


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[10] 12dans la circulation n'avaient pas un poids moyen suprieur celui-l. D'ailleurs, le franc d'or eut une autreraison d'tre, toujours valable, celle qui avait eu forcede loi l'origine du florin de Florence; il fut mis lavaleur de 1 livre de compte, quivalence o le commerce trouvait de grandes facilits, mais non plus1 livre parisis comme au temps des mutations1 livre tournois.Ainsi l'abaissement continu du poids de mtal fincorrespondant la livre tournois depuis saint Louis1,permettait de crer, un poids voisin de son congnrede Florence poids un peu plus lev le vritableflorin franais ou livre tournois d'or, florin par l'espritsinon par la lettre, florin dot en France d'un nomnational, le franc2. 11 prit place avec avantage dans lacirculation europenne; surtout le nom de franc devintd'un usage universel pour dsigner la livre tournois decompte.En rsum, on voit que quatre sortes de considrations ont influ sur la frappe de nos monnaies d'or sivaries de 1266 1385, au type du roi assis, debout ou

cheval. Ce sont :1 Sur cette diminution de la livre de compte en valeur intrinsque, voy.N. de Wailly,Les variations de la livre tournois et Manuel, p. 94.2 Le denier aux Heurs de lis d'or, ou franc pied, s'appelle encore florin dansl'ordonnance (IV, 581i, et les deniers d'or francs ou les florins taient mme chose le13 mai 1374 (ord., t. VI): d'ailleurs le franc est quelquefois appel florin d'or fran .Ce fut la fin du mot florin pour dsigner les monnaies d'or royales franaises.Remarquons ce propos, qu'Abot de Bazinghen {Traite, p. 513) s'exprime ainsi:

Cette monnaie (le florin) a t fort clbre dans l'Europe; il y a peu de souverains(i qui n'en aient fait frapper sous cette figure. On donna encore le nom de florin (i toutes les monnaies d'or, quoique diffrentes de celle-ci. Les premiers florins, suivant Villani, furent faits Florence en 1251 ; ils taient d'or fin et de huit l'once. On fit en Foranee de eette monnaie jusque sous le rgne de Charles V, qu'elle fut dfendue. Ce langage est obscur et passablement inexact. Si le florin est une monnaie d'orquelconque, il ne faut pas dire qu'on cessa d'en fabriquer sous Charles V; si c'est leflorin de Florence, il ne faut pas dire qu'on en fabriqua en France jusque sousCharles V, puisque, seul, Jean le Bon a mis des florins de France.La vrit est que l'poque de Charles V est celle o on commence abandonneren France le terme de florin pour dsigner les monnaies d'or; les noms de franc etd'cu se substituent celui de florin.


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-13- [11]1 Le souci d'adaptation la monnaie internationale,au florin de Florence qui circulait dans le royaume.(Petit royal de Philippe IV, chaise d'or du mme.)2 Le rapport simple tablir avec le gros tournoisdont le rle tait capital en France et en Europe. (Ecude saint Louis, agnel.)3 La recherche d'une quivalence avec la livre decompte. (Ecu de 10 s. t., agnel de 10 s. p., parisis d'orde J livre parisis, franc de 1 livre tournois.)4 Le dsir, enfin, de doter le commerce d'unemonnaie d'or dont l'talon plt par lui-mme, indpendamment des changes. (Reine d'or, mouton.)L'Angleterre vint plus tard que la France la monnaied'or. Son premier essai fut un florin (1343), ou plusexactement un double florin au type du roi assis1.Mais il fut mal reu, cause de la trop haute valeurqu'on lui assignait par rapport l'argent; il cessa d'trefrapp et disparut. Le noble, pice renforce, lui succda; nous retrouverons ce noble tout l'heure.Et je conclus l'examen de cette priode par le rappeldu titre : la monnaie 24 karats2. Nous connaissonsde nombreuses infractions cette rgle, mais on ne lesconsidrait que comme des exceptions, des expdients

momentans, justifis par les guerres de Philippe le Belou par la guerre de Cent ans. La rgle universelle tait :la monnaie au titre de fin, et le franc d'or avait restaurce titre.

1 Voy. le Manuel de H. Grueber, Handbook of the coins of Great Britain andIreland, pl. VIII. 256, et Kenyon, Gold coins of England.* Le titre de 23 3/< de karats (voy. le tableau la fin de cet article) tait le tilrede tolrance normal de la monnaie 24 karats.


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[12| - 14DEUXIME PRIODE De 1385 1515.

Ducat et florin, suite de la monnaie 34 karats.Apparition de l'cu.Le franc cheval et le franc pied paraissaient avoirrsolu le problme dont on cherchait la solution depuis

saint Louis; mais bientt le franc perdait contact avecla livre de compte et cessait d'tre fabriqu. Nanmoinsces belles monnaies d'or pur, un peu plus lourdes quele florin, taient bien dans la tradition franaise; ellesdevaient survivre, et on les verra inscrites pour delongues annes en tte des ordonnances relatives au cri des monnaies, jusque sous Louis XIV1.En 1385, la sixime anne du rgne de Charles VI, futcr en France l'cu d'or2. Ce nouvel cu, qui devaitprendre par la suite une signification mtrologique internationale, ne fut d'abord qu'une espce comme uneautre, nouvelle seulement par le type de l'cu couronn,auquel tait promis une haute fortune. La minorit deCharles VI est une poque de prodigalit ; en crantl'cu renforc de poids par rapport au florin et mmeau franc (on remonte de 63 60 au marc), on se donnaitdu jeu pour l'affaiblissement.C'est sous l'empire du florin que d'autres pays, commel'Angleterre, dveloppaient leur monnayage d'or. Nousavons vu que, aprs l'chec du double florin anglaisde 1343, avait t cr le noble3, dont le type au

1 Voy. la collection des placards Morel-Fatio, dj cite, et nos tableaux ci-dessous.2 A. Dieudonn, La monnaie rot/aie depuis la reforme de Cliarles V jusqu'la restauration montaire par Charles VII, dans Bibl. Ee. des Chartes, 1911,pp. 473-499. et 1912, pp. 263-282. (Hoff., pl. XXV, 1 ; Manuel, pp. 270, 273.)' Nobles, dans H. Grueber, op. cit., pi. Vili XI.


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- 15 - [13]vaisseau devint rapidement populaire; mais les taillesprimitives de 138 grains (1344), 128 grains (1346),120 grains (1351), sous Edouard III et Richard II,finirent par tre abaisses 108 grains anglais, sousHenri IV, et cette taille, celle de 35 au marc de Paris,ou 6^r,90, nous ramenant en somme la taille du doubleflorin, fut cause que les prcdents nobles d'Edouard IIIet de Richard passrent la refonte et que nous n'enavons pas de poids montaire. Au contraire le noblehenricus (frapp jusqu'en 1465), le noble de Bourgogne etle noble de Hollande1 ont joui d'une grande vogue.C'taient en fait, nous le rptons, des doubles florins.Le demi-henricus, pice secondaire la vrit, taitdonc un florin. Entre le noble et son demi, les Anglaiscrrent l'angelot2 (en 1470), mi-chemin de l'un l'autre.Cependant le ducat tendait remplacer le florindans les faveurs du commerce international. Les deuxmonnaies, on le sait, taient de mme valeur l'origine,mais, tandis que le type de saint Jean-Baptiste ou du lisflorentin, ayant t employ pour des imitations deconditions infrieures celles du prototype et accol des types locaux, le nom de florin se trouva dprci

en raison de la popularit mme de l'image, au contrairele ducat, moins rpandu et moins imit jusque-l enoccident, conserva son prestige d'unit montaire depremier ordre par le titre et par le poids; la prpondrance croissante de la rpublique vnitienne ne futd'ailleurs pas trangre celle de sa monnaie.Le divorce entre les deux espces, florin et ducat,clate manifestement vers le milieu de la priode qui1 Ce sont les barques ou scutkins (Morel-Fatio, 362, 417).2 H. Grueber. op. cit., pl. XI a XVIII. Le terme d'angelot, ou monnaie a l'angle ,tait en rapport avec le nom patronymique des Anglais. On se souvient du mot dupape Grgoire : Non Angli sed angeli si cltrisliani.


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[14] - 16nous occupe. Par suite d'un changement dans le rapportde valeur des mtaux prcieux, la pice d'or est augmente de poids en Angleterre (1465) par la cration dunoble la rose1 et, en France, par celle de Vcu ausoleil2 (1475). Toute l'Europe se ressentit du mouvement. Beaucoup de monnaies sont, sinon renforces,du moins raffermies dans leur intgrit de poids et detitre; elles se classent sur le march comme ducats;les pices dont la frappe n'a pas ragi contre l'affaiblissement naturel aux monnaies de vieille date universellement colportes, sont dnommes florins3.Gela est si vrai que, dans les pays o la monnaie restede bon titre et de bon poids, la pice qui s'appelaitflorin se continue sous le nom de ducat. A Milan, ondit le florin des Visconti (1339-1447) et le ducat desSforza (1450-1500); le nom a chang, les types varient,nanmoins c'est toujours la mme espce4.A Florence mme, chose curieuse, parce que la frappeen tait demeure excellente, le florin fut baptis ducat :on dit le ducat de Florence dans les ordonnances 5.Le florin pontifical, ou florin de la chambre6, tait lapice d'Avignon; aprs le retour de la papaut Rome,il devint dans le langage le ducat de la chambre1, souspeine de dmriter : le Dictionnaire de Martinori8signale, en 1468, Rome, un florin de 69 grains et un

ducat de 72 grains. Partout o la monnaie n'inclinait pasmanifestement vers la dprciation, le nom de ducatprvalut. En Hongrie, le florin traditionnel de saint

1 H. Grueber, op. cit., pl. XII XXI. On donnait; 3 angelots pour 2 nobles la rose.2 Sur l'cu au soleil de Louis XI (Hoff., pl. XXXVI, 1), voy. Manuel, pp. 298, 299.3 Voy. les placards.F. Gnecchi, Monete di Milano, pl. VI-XV.5 Placards Morel-Fatio, nOB 1 et suiv.6 C Serafini, Le monete del medagliere Vaticano, pl. XI, 23, etc.' C Serafini, op. cit., pl. XVII, 1, etc.8 Martinori, La moneta, p. 134.


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- 17 - [15]Ladislas; au Portugal, la cruzade1, reurent le nom deducat.Mais, ct de ces pices de bonne tenue, l'imitationlibre se donnait carrire. Adopt dans la rgion rhnane,le florin (florin du Rhin] tombait 20 karats, 18 karats,16 karats, 14 karats mme 2, il pesait de 3er,30 2gr,6.La dchance tait complte.Entre le ducat et le florin, nous savons que l'cu tait,depuis 1385, un nouveau venu qui cherchait sa voie.Le premier cu, celui de Charles VI ou cu vieux, tait,nous l'avons dit, une monnaie d'un poids lev (60 64 au marc), conforme la tradition franaise, et de24 karats de loi. Le second cu, celui de Charles VII oucu neuf3, est un vritable ducat son dbut. Rappelonsque, entre ces deux cus, s'tait plac le salut d'or*des rois anglo-franais, un ducat par le poids et le titre,mais auquel le peuple prfrait le type de l'cu. Lafusion s'accomplit par l'mission de l'cu neuf, qu'onpourrait appeler ducat l'cu, lors de sa cration (1436).Mais la vritable mission de l'cu neuf n'tait pas desupplanter le ducat. Dj un peu infrieur de poids(70 au marc au lieu de 69) par institution, il subit bienttquelques rductions de poids et de titre, de sorte que,au titre moyen de 23 l/s karats (0,963) avec un poidsusuel de 3gr,40 3gr,30, et sous le nom d'cu lacouronne, il se fit une place part dans la circulationeuropenne, un peu au dessous du ducat; comme tel, ilfut imit par les fodaux : cu de Barn, cu de Foix, cude Bretagne, cu de Charles de Guyenne, cu de Savoie5.

1 De crux, croix : sur les monnaies portugaises, voy. Teixeira, Descripao dasmoedas... de Portugal.2 C'est--dire 20, 18 et 14 karats, sur 24 que comportait le fin. soit 0,833 0,750et 0,583.1 Sur l'cu neuf de Charles VII (Hoff., pi. XXXI, 2 et 6), voy. Manuel, pp. 288, 291.* Sur le salut d'or (au type de la salutation anglique) d'Henri VI (Hoff., pl. XXX

2 et 3), voy. Manuel, pp. 284, 285.6 Voy. ces divers cus dans Poey d'Avant, Monnaies fodales de France (Paris,1858-1862).REVUE NUM. T. XXII. 2


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116] 18 -L'cu neuf fut restaur dans son ancienne conditionde poids, sinon de titre, par Louis XI sous le nom d'cuau soleil, et l'on eut ainsi, entre le ducat et l'cu lacouronne, une varit intercalaire.Bref, si nous considrons le poids usuel des monnaiesdans le commerce, poids de tolrance directementexprim, qui, partir de ce moment accompagne lepoids de taille 1, nous distinguerons le ducat de 2 d. 17 g.(3^r,45), l'cu au soleil de 2 d. 16 g.2 (3^,40), l'cu lacouronne de 2 d. 14 g. (3&r,30).Telles sont les donnes auxquelles correspondent lesordonnances de Louis XI de 1465, 1471 et 14733, lespremires qui nous donnent des listes des monnaiestrangres en circulation, et l'ordonnance de Philippe leBeau de 1499, commente par Beschamps de Pas4.On y distingue trois groupes :1 En haut, les ducats : ducats de Hongrie de 69 au

marc, ducats d'Italie ou de Florence, auxquels sontassimils le salut anglo-franais et, comme doublesducats, les nobles, noble henricus et noble de Flandre.2 Vers le milieu de l'chelle, les cus franais, detitre lgrement rduit, serrant de prs les ducats :d'abord l'cu au soleil de 70 au marc, puis les viezescus aux couronnes (lisez les cus de 1439 1475),ramens au poids moyen de 72 au marc.3 En bas, les florins. Les meilleurs sont le florin desaint Andr, de 74 au marc, et le florin des lecteurs.Viennent ensuite le florin Philippus que l'on forgemaintenant , le florin de David d'Utrecht, le florin de

1 II ne faut pas confondre le poids usuel, ou poids de tolrance de circulation,avec le poids de tolrance des pices a la fabrication, qui avait toujours exist, maisexprim anciennement comme le poids fort par un chiffre de taille.- C'est--dire 2 deniers 16 grains.

3 Ordonnance des rois de France, t. XVII.1 Deschamps de Pas, dans Ree. num.. 1863, p. 270


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19 - [17]Fredericus de Bavire, de 78 au marc, les postulats deBourbon et ropertus au chat1 et le florin Arnoldus de92 au marc; la valeur de cours nonce prouve que letitre de ces florins du Rhin n'tait pas moins en baisseque le poids.L'ordonnance de Louis XII de 15062, qui donne lespoids non plus au marc mais la pice, confirme ceclassement. Ce sont d'abord les doubles ducats, noble

la rose de 6 deniers de poids, noble henricus de5 d. 40 g.; puis les pices du systme des anciennesmonnaies fortes de France, depuis l'alphonsin de Napleset Sicile3, l'henrique de Castille4, l'angelot anglais djnomm, le lion de Flandre5 et l'cu vieux de Charles VI,jusqu'au franc d'or, au royal d'or de Charles VII et aucavalier6 de Flandre; puis les ducats de Florence, deVenise, de Gnes, auxquels sont assimils les salutsd'or et les croisades portugaises 7, 2 d. 18 g. ou2 d. 17 g.; l'cu au soleil de 2 d. 16 g. et l'cu lacouronne de Charles VII de 2 d. 14 g.Cette ordonnance ne parle pas des florins; elle lesignore. Ils reparatront dans les ordonnances postrieures, mais ce sont dsormais des suspects; plusmme que suspects, des proscrits.

1 Sur les postulats et mailles au chat, voy. ma note des Proe. verb, de la Soc.fr. de num., dans Rev. num., 1918; Proe. verb., p. xlvii.2 Bibl. nat. Lf 77, 1.3 Monnaies d'Alphonse V d'Aragon (Alphonse Ie' de Naples), au type du cavalier,dans Al. Heiss, Descripcion general de las monedas tiispano-cristianas, pl. 118, 1.4 Sur l'henrique, Al. Heiss, op. cit.. pl. 8, 1, et pl. 13, 2 et 4.8 L. Deschamps de Pas, op. cit., pl. XIV, 6.6 L. Deschamps de Pas, op. cit., pl. XV, 20.' Un poids montaire du Cabinet des mdailles au type de la croix latine du salut,mais avec le schma du calvaire figur au dessous comme sur les cruzades, montrebien que les deux monnaies taient assimiles dans la circulation.


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TROISIME PRIODE De 1515 1643.

I^a monnaie 33 karats. L'cu.Apparition de la pistole et du souverain a 33 karats.En 1519, la taille de l'cu d'or au soleil passe de 70

71 Ve au marc x (2 d. 15 g. ou 3gr,35 dans la pratique),et le titre de 23 Va karats 23 karats (0,958). Ces conditions, qui durrent tout le temps de la frappe des cus couronne ouverte, c'est--dire jusque sous Henri II,institurent sur le march europen l'talon nouveauque nous avons vu se prparer.L'cu au soleil n'est pas un florin dgnr ni unducat faible, c'est une pice ne pour son poque, o lepoids moyen n'est plus 2 d. 17 g. mais 2 d. 15 g., etdont le titre oscille normalement autour de 23 karats.L'cu la couronne, qu'on ne frappait plus, accompagnefidlement dans les cours l'cu au soleil, un sou prsde retard, parvo sic proximus intervallo.Le henri d'or2, de 1550, devait tre primitivement undouble cu au soleil, mais cette frappe ne fut pasralise ; le henri d'or fut un cu renforc 67 au marc,donc la taille d'un ducat fort, et de ce fait il estquelquefois appel ducat franais 3, malgr son titrede 23 karats. Mais cette innovation ne russit pas; l'cud'or, rajeuni de type4, reprend son empire sousCharles IX et, malgr un abaissement du pied de taille 72 1/i au marc, continue tre cot 2 d. 15 g. dans

1 F. de Saulcy, Doc., t. IV, p. 172.2 Sur le henri d'or (Hoff., LXVI, pl. n


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21 119]les ordonnances, sans doute parce que la fabrication endevient plus stricte et en est mieux surveille.L'Espagne a d'abord adopt le ducat et, du coup, aport le sien au premier rang; le ducat vieux d'Espagne1,de Ferdinand et Isabelle (vers 1500), est dsormais leducat proprement dit, l'excellence de son poids et deson titre justifiant cet honneur2. De mme que nousavons vu le nom de florin passer des pices de Florence des espces trangres, de mme le ducat de Veniseperd son nom, vers 1540 ou 1550; il s'appellera dsormais sequin3. A la vrit, il va conserver longtempsencore les meilleures conditions de frappe, mais il esttout de mme dpossd ; on sent que la prminenceest passe en Europe la monarchie espagnole.D'ailleurs, ce qui tait invitable se produisit, le ducatfut imit et avili dans l'Europe centrale comme l'avaitt le florin: les marionnettes4 et les polonais sont desducats de bas aloi.L'Espagne, on le sait, n'a pas tard s'puiser. Aprsavoir mis un trs grand nombre de bons ducats, elles'en est lasse, comme trop onreux ; elle a cr ds letemps de Charles-Quint son cu ou couronne d'or, plusconnu sous le nom de pistole ou pistolet*.La pistole est un cu d'un poids voisin du ntre, maisun peu plus petit et plus pais, et 22 karats (0,916) aulieu de 23 ; on en frappe des doubles et mme desquadruples.

A. Heiss, op. cit.. t. I. pl. XX, 61. Il y eut aussi un double ducat, n


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[20] 22Hormis notre cu franais, tout se modle en Europesur cette espce, qui a d'ailleurs un cu dans son type,

mais au revers. Le ducat de la chambre, frapp Rome et Pologne, s'arrte sous Paul III (1534-1549) *;l'cu de pape2, cr par lui, subsiste seul sous les pontificats suivants : c'est une pistole. Pistoles galementles cus de Savoie, Milan, Florence, Plaisance, Genve;et tous ensemble ils tombent au-dessous des pistolesespagnoles, lorsque, partir de 1630, on les comprendsous la dnomination de pistoles d'Italie, estimes2 d. 14 g. au lieu de 2 d. 15 g. Avec les pistoles d'Italieou la suite viennent les pistoles d'Orange, de Trvoux,de Besanon, de Lorraine, de Charleville, de Sedan, deLige. L'cu de Gnes, de Lucques, de Venise, deFerrare, de la Valdoste, enfin l'cu de Flandre paraissentde condition un peu suprieure ; l'exemple de l'cu deFrance a prsid leur cration, mais ils ne feront paslongtemps bande part; ils vont se fondre dans lestarifs avec les autres cus, copis sur les pistolets.Au Portugal, la pistole n'est pas adopte sans compensation. Sous Jean III, vers 1545, la cruzade croixgrecque plaine ou ducat vieux , de 23 karats 3/4, caractrise par sa rosace de pourtour3, est remplace parune cruzade galement croix grecque plaine, maissans rosace4, qui est au titre de 22 5/g karats, mais quiconserve le poids de 2 d. 17 g. ; cette pice est doncun ducat par le poids, et presque une pistole par letitre; aussi est-elle appele tantt ducat de Portugal,tantt cu. La cruzade croix longue ou croix latine 6est un peu infrieure (22 karats), une vraie pistole, maiscote elle-mme dans les tarifs au poids du ducat.

1 Serafini, op. cit., pl. XXXV, 14.2 Serafini, op. cit., pl. XXXV, 17.3 Teixeira, op. cit., pl. XIII, 4.* Teixeira, op. cit., pl. XV, 4 et 5; M.-F., 9 et suiv.5 Teixeira, op. cit.. pl. XV, 6; A. Engel et R. Serrure, Trait, p. 509.


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23 [21]Puis partir de 1574 le millers1 apparat, procdantd'une conception diffrente qui, pour nous, n'est pasnouvelle; en effet, pice de 22 karats au poids fort de

6 d. (7r,65), sa taille s'explique par son quivalence l'unit de compte : mille reis ou mille deniers de compteportugais. On l'appelle double ducat, sous prtexte queson titre est compens par le poids, mais c'est un abusdans le langage du xvie sicle. Le millers est, mtrolo-giquement parlant, une sorte de demi-souverain.Le souverain avait t cr par Henri VII en Angleterre (1489). C'tait l'origine un double noble la roseou double ryal2, de 240 grains anglais (15gr,55), au titrede fin ou peu prs. Mais, la proccupation du pouvoir en mettant cette espce, tait de monnayer lalivre de compte de 20 sous ; aussi le souverain va-t-ilsuivre sa destine propre, lie celle de la livre anglaise.Il traverse l'poque trouble d'Henri VIII. Le premiersouverain dont nous ayons le poids montaire, est celuid'Edouard VI (1552)3; pour obtenir son quivalence la livre, son poids a t abaiss 174 */ grains (4 d. 8 g.ou Hgr,27)? et son titre 22 karats. Aprs une reprisedu prcdent souverain, pass 30 sous, et qui n'apas laiss de traces dans nos poids, Jacques Ier frappele souverain de 172 grains (environ 11 grammes) et22 karats pour 20 sous (1603)4. La deuxime mission,celle de l'unite5, de 10 gr. environ (1604-1619) est de155 grains; la troisime, celle du laurel6 (1619-1625) estde 140 1ji grains (9 grammes environ) et ces rductionssuccessives correspondent aux affaiblissements de lalivre de compte. Charles Ier frappe la mme pice.

1 Teixeira, op. cit., pl. XV, 7: M.-F., 238.2 Double ryal (double royal) dans H. Grueber, op. cit., n 374.' Souverain d'Edouard VI. dans H. Grueber, op. cit., n" 462 et 529.* Premier souverain de Jacques Ir. dans H. Grueber. op. cit., n 529.5 Deuxime souverain de Jacques I", ou unite, dans H. Grueber, op. cit., n 533. Troisime souverain de Jacques I". ou laurel, dans H. Grueber, op. cit., n 545.


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[22] 24 -Le souverain fut introduit aux Pays-Bas, possessionespagnole, place au croisement des routes commer

ciales. Mais ici il nous faut revenir un peu en arrire.Nous voyons fonctionner, sous Charles-Quint, lesystme le plus composite et le plus savant1:Impriale d'or de 5?r,30 (46 au marc) 23 3/a karats ;Couronne d'or de 3gr,35 (72 au marc) 23 1/s karats ;Demi-impriale de 3=r,45 (70 au marc) 18 karats;Carolus d'or de 2gr,87 (84 au marc) 14 karats.L'impriale ou ral d'or, pice au titre de fin et depoids lev, venait en tte; c'tait l'quivalent de l'angelotanglais.La couronne d'or ou cu de Flandre avait un titremoyen ; ce n'tait autre chose qu'une imitation de l'cuau soleil destine aux rapports commerciaux avec laFrance.La demi-impriale tait, en poids de fin et valeur de

compte, la moiti de l'impriale; mais son titre taitrduit par rapport celle-ci, ce qui explique qu'ellepesait plus que la moiti; elle avait peu prs le poidsdu ducat, mais, en raison du titre, elle s'changeait avecles florins du Rhin qui, pour cette raison, s'appellent desdemis ou oboles2.Enfin, la cration du carolus s'explique par son quivalence avec la pice d'argent locale.D'ailleurs, toutes ces espces sont calcules pouravoir avec l'argent et avec la monnaie de compte respective des pays de Flandre et de Brabant des rapportssimples, si toutefois le mot simple est de mise avecun organisme aussi compliqu.1 A. Engel et R. Serrure, Trait de num. moderne, pp. 58-59. Cf. A. de Witte,Hist, monet. du Brabant; figures dans A. Heiss, op. cit.2 Obole tait synonyme de derni au moyen ge. J'ai expliqu dans mon Manuel,pp. 40-41, le passage de la signification antique, sixime de drachme, au sens mdival,demi-denier.


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25 [23]Philippe II continue en partie ce systme; son rald'or1 tait au titre de fin, et son demi-ral de titrerduit; pour le carolus, il le remplace par son philippus2

aux types et conditions de l'ancien florin philippus ouflorin de saint Andr; ainsi le florin est au plus bas del'chelle des monnaies d'or.Albert et Isabelle ont connu deux priodes d'missionde leurs monnaies :Premire priode (1598-1612).Double ducat albertus3 de 5 d. 10 g. (6?r,90); double

albertus ou albertus4- de 4 d. (5gr,10); albertus ou demi-albertus5, de 2 d. 6 g. (2gr,87), celui-ci de titre rduit.Deuxime priode (1612-1621).La pice la plus forte de poids n'est plus que de5gr,10, et elle prend le nom de souverain par assimilationau demi-souverain* de Jacques Ier; il est prsumerqu'elle eut le titre de 22 karats, comme celui-ci. Mais ce

qui tait unit de compte, ou moiti de l'unit de compteen Angleterre, ne pouvait passer pour tel aux Pays-Ras,car le sou anglais, la livre anglaise, reprsentaient beaucoup plus de mtal prcieux7 cette poque que le souflamand (patard) ou la livre flamande. Sur le continent,le florin, qu'on ne frappait plus, tait devenu l'unit decompte de 20 sous, et le souverain des Pays-Bas valait6 florins8. Donc le souverain des Pays-Bas valait 6 livresde ce pays et une demi-livre seulement en Angleterre.

1 Ral d'or de Philippe II, dans A. Heiss. op. cit.. pl. 167, 1.2 Philippus d'or de Philippe II, dans A. Heiss. op. cit., pl. 167, 5.3 Double ducat albertus, dans A. Heiss, op. cit., pl. 186. 3.* Albertus, dans A. Heiss. op. cit., pl. 186, 7.- Demi-albertus. dans A. Heiss, op cit., pl. 186. 8.G Cette substitution de termes entre l'unit et sa demie, trs frquente en mtrologie, est une source de confusions. Nous venons de voir que la mme pice s'appelaittantt double albertus. tantt albertus. et la moiti tantt albertus tantt demi-albertus; il en sera de mme pour le souverain et le demi-souverain, la doublepistole et la pistole, le double louis et le louis.7 Douze fois plus, on va le voir.8 C'est ce qui explique qu'on en ait frapp le double tiers (4 florins).


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[24] 26Philippe IV continue, sous le nom de lion d'or1, lesouverain, de poids relev (5gr,50 4 d. 8 g.), et par

consquent suprieur celui du demi-souverain anglais,mais ce renforcement s'explique par les conditions defrappe du souverain d'argent dans les possessionsespagnoles.Telle est donc la caractristique du souverain, enAngleterre comme aux Pays-Bas; c'est une pice detitre rduit (22 karats), comme la pistole, mais lourde,et c'est une pice lie aux fluctuations de l'unit decompte ou de l'argent.Quant au roi de France, il frappait toujours son cuau soleil de 23 karats. Or, non seulement l'cu d'or nese pliait pas dans ses conditions de frappe aux exigencesde l'unit de compte ou du rapport de l'or l'argent,mais on imagina en 1577, sous Henri III, de lui subordonner tout le systme*. Le roi dcrta solennellementqu'il resterait dsormais immuable, intangible, 3 livresdu vieux style, et que toute monnaie de compte tantsupprime, tous les comptes, toutes les espces seraientdsormais exprims en cus ou fractions d'cus. Maisla circulation tait trop confuse dans cette poquetrouble et l'uvre decentralisation trop incomplte; lamonnaie de compte, reconnue ncessaire titre decommune mesure, fut rtablie sous Henri IV. L'cu futdpossd de sa royaut, mais resta, comme ci-devant,en Europe, monnaie d'or 23 karats.

1 Lion d'or : dans A. Heiss, opt. cit., pl. 190, 5.2 Certains. comme E. Levasseur (M. de Franois /,r, p. clxxviii) ont ditqu'Henri III inaugurait ainsi le monomtallisme or, mais cette faon de parler a tcombattue. (A. Landry, Essai conomique sur les mutations, p. 39, n. 1.)


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QUATRIME PRIODE De 1643 1795.

La monnaie a 33 karats.Lia pistole, le louis, la gulne.Un jour vint o la France, regorgeant de l'or espagnol,dcida de procder une refonte de ses espces sur lepied de l'talon nouveau, de 22 karats (0,916).De l, l'abandon de l'cu d'or et l'avnement du louis1,pice de mme taille, titre rduit.Ainsi le titre de l'or avait toujours t dcroissant, de

24 karats 22 karats; il avait perdu x/is; mais, par unphnomne de compensation, l'unit montaire futdouble de poids.Le fait s'tait dj produit avec la pistole. Cette surde fcu tait passe l'tat de pice divisionnaire, etc'est la double pistole de la premire heure qui avaitpris dans l'usage le nom et le rang de pistole.De mme, si sous Louis XIII c'est la pice de 2 d. 15 g.,poids de l'ancien cu, qui est appele louis, au contraire, partir de Louis XIV, celle de 5 d. 10 g. prit ce nompour de longues annes 2.Quant aux pices anciennes et aux monnaies tran-

> Sur le louis de Louis XIII, voy. Hoff., pl. LXXXIV, 22, et Manuel, pp. 344. 315.2 Cependant, les poids montaires au type du louis ne sont pas trs abondants,c'est que manifestement on se servait des poids au type de la croix potence despistoles. Il tait d'ailleurs de bon ton d'appeler les louis des pistoles (voy. Molire) ;comme il est de bon ton aujourd'hui, qu'il n'y a plus de louis, d'appeler louis la picede 20 francs.


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[26] - 28gres, elles furent peut-tre moins abondantes l'apogedu rgne de Louis XIV, mais elles recommencrent circuler en dpit des dits, comme toujours, puisque,en 1689, l'ordonnance qui prtend dcrier ces espces,leur donne encore une valeur de cours la pice.Les conditions du louis, poids et titre, restent lesmmes jusqu'en 17091 ; si le type change, c'est pourattester l'activit artistique de l'poque, c'est par gardpour le souverain qui veut que son effigie reste unportrait, c'est enfin et surtout, partir des rformations,pour encourager la refrappe au bnfice du Trsor.Au contraire, la refonte de 1709 tira sa raison d'tredes conditions du march ; le louis passe de la taille de36 l/i celle de 30 au marc 2.Divers louis se succdent partir de 1716, traversdes circonstances plus ou moins troubles3, louis deNoailles de 20 au marc, louis de Malte et louis auxdeux L de l'poque de Law, de 25 au marc, louisMirliton de 37 1/, jusqu'en 1726, date laquelle le louisretrouve, pour soixante ans, son assiette de 1709 : lesdivers louis aux lunettes de 1726 1785 sont de 30 aumarc.Enfin, l'lvation du cours de l'or dtermina le pouvoir porter cette taille 32 en 1785. Le louis, dit louis neuf,aux deux cus accols4, puis au gnie5, tait de 32 aumarc quand clata la rvolution.C'est la pistole, nous l'avons vu, dont l'extraordinairediffusion avait motiv la cration du louis. La pistoletait frappe en Espagne et en Italie. A Rome, les motsdoublon (doppione, doblone), double (dobla), cu (scudo)6,

1 Hoff., pl. XCII et XCII1; Manuel, pp. 350-354.2 Hoff., pl. XCIII, 42; Manuel, pp. 351, 354.3 Hoff., pl. CVII et CVIII; Manuel, pp. 363-366.' Hoff,, pi CXIII, 6; Manuel,, pp. 370, 371.s Hoff., pi. CXVII. 59: Manuel, pp. 370-372.s Voy. la srie des papes, dans C. Serafini, op. cit.


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29 [271substitus aux termes de quadruple pistole, doublepistole, pistole ou double pistole, pistole, demi-pistoledsignent la continuation de la srie au mme talon.De mme qu'il y avait des pistoles fortes ou pistolesd'Espagne et des pistoles faibles ou pistoles d'Italie, ily eut des doublons forts ou doublons d'Espagne, et desdoublons faibles ou doublons d'Italie1.Le louis et la pistole rgnent en matres dans laseconde moiti du xvne sicle; mais la pistole perd duterrain et, au sicle suivant, c'est la giwne2 anglaisequi vient concurrencer le louis.L'Angleterre, en effet, a cess la frappe de son angelotde 24 karats sous Charles Ier, et le souverain est devenuguine. Elle est de 8r,32; c'est la suite de l'abaissementde poids du souverain, mais, par rapport au louis, c'estune pice forte.La guine continue reprsenter la livre de compteanglaise, mais, au cours du xvnr sicle, on n'ose paslui imposer de rduction de poids, et elle passe de 20 21 sous.Enfin, diverses monnaies, dont nous connaissonsles noms, continuent tre frappes en Europe.Le florin est devenu monnaie de compte, mais le ducat,le sequin et le souverain au sens traditionnel demonnaie d'or de 10 ou 11 grammes ont leurs ateliersde fabrication.Aux Provinces-Unis, pays riche, indpendant etcommerant, persistait le vieux ducat de 3sr,45 et de23 3/i karats (0,989); c'est le ducat de Hollande3.A l'poque ancienne de la concurrence entre florin etducat, une pareille pice aurait t classe comme

Cette notation est indique sur les poids montaires.H. Grueber, Handbook, pl. XXXI XXXIV.A. Engel et R. Serrure, Trait de num. moderne, p. 90, fg. 96.


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[28] 30monnaie faible et dnomme florin, pour son insuffisance de poids, mais les temps sont changs depuis l'an1500, et nous savons qu'au xvme sicle il n'y a plus deflorin d'or.Venise conservait son sequin, et mme partir de1724, l'cu d'or ou pistole des papes prend le nom desequin1, sans doute pour marquer la tendance aurenforcement, comme jadis le florin tait devenu ducat.Le cavalier de Hollande 2, avec son type venu denotre franc d'or par Philippe le Bon et ses successeurs,tait, au poids de 5 grammes, de 10 grammes pour ledouble, et au titre de 22 karats, une sorte de souverain.Celui-ci restait en faveur aux Pays-Bas du sud ; Charles II,Marie-Thrse et Joseph II ( llsr,33) frappent le souverain. Quant au pape, sous Pie VI (entre 1775 et 1800),on le voit crer un double de Rome3, de 5?r,45, qui estlui-mme l'talon du souverain que l'empereur avaitintroduit dans ses Etats d'Italie4.Louis, pistole, guine, millers, ducat, souverain,telles taient les monnaies d'or qui se disputaient lemarch, quand fut cr le systme mtrique6. A neconsidrer que la substance du numraire, le changement ne fut pas grand. Notre pice courante de 20 francspse peu prs autant que l'ancien louis neuf , unpeu moins, 6"r,45 au lieu de 6gr,65. Son titre n'est plusde 22 karats ou 0,916; mais il est de 0,900, titre tout

voisin. Quant l'Angleterre, elle frappe toujours 22 karats.Depuis que la monnaie de compte a t supprime, il1 C. Serafini, op. cit., pl. CXVI, 3.2 A. Engel et R. Serrure. Traite, p. 92. fig. 98.3 C. Serafini, op. cit., p. CXLII. i.4 F. Gnecchi, Monete di Milano, pl. XLIII, 6 ct 7. A Milan, sous Joseph II, le

double (6',30, pistole affaiblie) est remplac par le souverain (Us',10 et 5s',55).3 Le systme dcimal est celui qui prend pour base de ses divisions le nombre 10;le systme mtrique, combin avec celui-l, consiste a tablir une relation directeentre les units de poids, de monnaie et de mesure.


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- 31 - [29Jn'y a plus de poids montaires dans le commerce; maisil en fut fait usage jusque dans le premier tiers duxixe sicle, les pices de 10 et de 20 francs ayant leurpoids dans les botes de changeurs concurremment avecles louis.

L'argent.Avant de conclure, il nous faut jeter un coup d'il

sur l'argent. Ici nous serons bref. L'argent n'a jamaisjou de rle international aussi important que l'or.Puisque nous commenons notre tude l'poque ol'on se mit frapper l'or, nous constaterons que deuxespces d'argent, outre les deniers tournois, melgo-riens. etc., se partageaient alors le march : l'esterlinanglais, denier qui reste, ou peu prs, au titre de fin,valant 4 deniers tournois, et le cavalier de Flandre, deMarguerite de Constantinople. Le gros tournois] deFrance, au type du chtel, prit bientt une place prpondrante. Cette pice a joui d'un renom universel;elle fut partout imite 2.Cr un poids suprieur celui du poids appelgros 3, oscillant dans la pratique autour de ce poids degros, le gros tournois est infrieur quand il est taill aumarc de Cologne.Le gros tournois a pass en France par toutes sortesde valeurs de compte au gr des mutations ; il reprenaitdans les priodes d'accalmie son quivalent 1 soutournois (12 dt), puis 1 sou parisis (15 dt).

1 Hoffmann, pl. X, 9; Manuel, pp. 225, 227.2 A. Engel et R. Serrure ont donn une liste des imitations de l'esterlin, ducavalier de Flandre et du gros tournois. (Trait de num. du moi/en ge, t. Ill,

pp. 1427-1432)3 Le poids appel gros, ancienne drachme ou denier de Nron, pesait 3sr,82l2,soit trois deniers-poids de l*r,2747.


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[30] 32Lorsque s'est clips le gros tournois, en 1385, sousCharles VI, aucune monnaie d'argent ne le remplaced'abord ; le blanc dit gunar, la florette, le gros de roitaient de circulation beaucoup plus restreinte ; lescollections de poids montaires nous offrent seulementquelques poids du gros, dit croat1 en Espagne (2gr,50),et, vers la fin du xve sicle, quelques poids de douzainet de dizain en France, quelques poids de gros enMilanais.Le besoin se faisait sentir nouveau d'une monnaie

d'argent internationale.Cr Milan et Gnes par les Sforza sous le nomde lire ou livre italienne d'argent, le teston2, ainsinomm de l'effigie qui y est empreinte, fut la pice deLouis, duc d'Orlans, pour ses tats d'Asti et de Milan;devenu roi sous le nom de Louis XII, il l'introduisit enFrance la fin de son rgne3, en 1513, pour 1/t livreou 10 sous tournois4.Si on admet que le pouvoir de l'argent a diminu demoiti entre 1266, poque de saint Louis, et 1550, leteston, qui renferme peu prs le double du gros enpoids de fin, occupe la place qu'avait tenue celui-ci dansles transactions. En Italie, le nom de teston avait unsens assez gnral et dsigna longtemps toute pice forted'argent : il y a un teston du pape Clment XI de

11 grammes6. Mais d'une faon gnrale, dans lacirculation europenne, le teston tait 7 d. 10 g. ou9gr45, poids usuel6; tels furent le teston de France, de

1 A. Heiss, op. cit., pl. 79 (Catalogne) et 114 (Roussillon).2 F, Gnecchi, op. cit., (Milan), pl. XIV, 1. Corpus num. ital. (Asti), t.pl. III, 13; le mme (Gnes), t. III. pi. VII, 19.2 Hoffmann, pi. XLIV, 17; Manuel, pp. 308 et 312.* Donc le sou tournois de compte reprsentait ce moment, en qualit de fin.double du sou de compte du nord de l'Italie.5 Poids montaire du Cabinet de France.Le poids de taille tait de 25 '/, au marc (9^,598),


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33 - [31]Portugal, de Navarre, de Dombes, de Suisse, Soleure,Lucerne, Sion, Rerne, Fribourg, de Milan, de Gnes, deFerrare ; un peu au dessous se classrent des testonsplus faibles de poids et de titre, celui de Pimont ou deSavoie, celui de Lorraine, d'Orange, de Dole.Le teston, pice capitale des rgnes de Franois Ier,Henri II, Charles IX et Henri III, avait de bonne heureperdu contact avec la livre de compte, suivant une loiinluctable, mais il eut pour successeur le franc ou livred'argent1 (quelque temps) et, pour plus longtemps, ledemi-franc et le quart de franc, justifis leur originepar leur rapport exact avec la livre de compte. Il y eutaussi le quart d'cu1 et le demi-quart ou huitime, quin'taient pas le quart ou le huitime d'un cu d'argentinexistant, mais qui taient ainsi dnomms et calculsd'aprs l'cu d'or : c'taient le quart et le huitime del'cu d'or monnays en argent.Le quart d'cu avait peu prs le poids et le titre del'ancien teston ; tandis que le franc tait de poids suprieur et de titre moindre. Nous avons de nombreuxpoids montaires de ces diverses pices, et nous constatons que le commerce s'accommodait de rductionssensibles sur le poids officiel.Voici le tableau des poids de tolrance inscrits surnos dnraux :N. B. J'ai rais entre parenthses les poids forts(poids de taille), pour lesquels je ne connais pas de poidsmontaires en nature. J'ai indiqu par une toile lespoids de tolrance3 du teston, mentionns par les editsde 1586 et 1640, pour lesquels il n'y a pas de poidsmontaires en nature.

> Hoff., pl. LXXVI, 20; Manuel, pp. 332, 334, 335.2 Hoff., pl. LXXVI, 28; Manuel, pp. 332, 335.3 Titre de tolrance minimum : 10 d. 19 g., soit 0,6d.

REVUE NUM. T. XXII.


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[32J 34

Poids des monnaiesen deniers el grains.

Poid>des monnaiesen grammes.

Noms des monnaies.Titre lgal de

fabrication en denierset grains.

Titreen millimes.

Valeur intrinsqueactuelle.

(XI D. ni G.) (14,18) Franc ' 10 d. 10 g. 0,830 2 fr. 60XI D. I G. 14,07 Franc 2 10 d. 10 g. 0,830 2 fr. 58X D. XVI G. 13,60 Quatre rauxX D. XII G. 13,38

13,38Franc 3Quatre raux 10 d. 10 g. 0,830 2 fr. 46

(VII D. XV G.) (9,72) Quart d'cu ' 11 d. 11 g. 0,912 1 fr. 96VII D. XII G. 9,569,56 Quart d'cu2

Teston ' 11 d. 11 g.11 d. 6 g. 0,9120,8961 fr. 931 fr. 90(VII D. X G.) (9,45) Quart d'cu 3 11 d. 11 g. 0.912 1 fr. 90vn D. X G. 9,45 Teston 2 11 d. 6 g. 0,896 1 fr. 88(VH D.VIII G (9,35) Quart d'cu 4 11 d. 11 g. 0,912 1 fr. 88VIID. VI G. 9,24* Teston 11 d. 6 g. 0,896VIID. IV G. 9,13* Teston 11 d. 6 g. 0,896

(V D. XIII G.) (7,06) Demi-franc ' 10 d. 10 g. 0,830 1 fr. 30V D. XII G. 7.01 Demi-franc 2 10 d. 10 g. 0,830 1 fr. 29V D. VITI G. 6,806,70(6,70)

Deux rauxDemi-franc 3Deux raux 0,830V D. VI G. 10 d. 10 g. 1 fr. 23(IIID.XViniG.) (4,85) Huit, d'cu l 11 d. 11 g. 0,912 0 fr. 98III D. XVIII G. 4.784,78 Huit, d'cu2Demi-teston ' 11 d. 11 g.11 d. 6 g. 0,9120,896 0 fr. 960 fr. 95III D. xvn G. 4.734,73 Huit, d'cu 3 11 d. 11 g. 0,912 0 fr. 95Demi-teston 2 11 d. 6 g. 0,896 0 fr. 94III D. XVI G. 4,67 Huit, d'cu 4 11 d. 11 g. 0,912 0 fr. 94III D. XV G. 4,62* Demi-teston 11 d. 6 g. 0,896III D. XIIII G. 4,56* Demi-teston 11 d. 6 g. 0,896(IID.XVILIIG.) (3,55) Quart de franc ' 10 d. 10 g. 0,830 0 fr. 65II D. XVIII G. 3,50 Quart de franc 2 10 d. 10 g. 0,830, 0 fr. 64II D. XVI G. 3,403,353,35

RalRalQuart de franc 3 0,830U D. XV G. 10 d. 10 g. 0 fr. 61


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- 35 - [33]Le franc et le quart d'cu n'eurent pas sur les marchsd'Europe la mme vogue que les testons ou les rauxd'Espagne et leurs multiples. L'Espagne, ds le rgne

de Ferdinand et Isabelle, avait des pices d'argent dehuit raux (21 d. 8 g. 27b"\20) et divisions jusqu'aural1, le ral ayant un poids de 3gr,40, donc voisin dupoids des pices d'or. Gharles-Quint et Philippe II ontchang les types2, mais au reste ont conserve tellequelle cette remarquable srie.Vers le mme temps que l'Espagne, vers 1500, l'Allemagne, qui possdait des mines d'argent, a lanc sesgulden-groschen (gros la valeur du florin), puis sesjoachimsthalers, des mines du Joachimsthal en Bohme,dits jocondalles, et, par abrviation thalers ou dalles. Lesthalers, de 22 den. environ (28sr,0i), furent frapps danstoute l'Allemagne. Les ordonnances montaires des roisde France sont remplies de leurs images; elles ont beaules dcrier; elles les reproduisent chaque fois; cependant, chose curieuse, la collection du Cabinet de Francene possde aucun poids de thaler. Le thaler tait peuprs le double du franc.Le thaler eut plusieurs reprsentants aux Pays-Bas,plusieurs philippus d'argent ou philippedalles : le phi-lippedalle de Flandre3 27 d. (3igr,41) et la dalle deBourgogne ou patagon4 22 d. ; ces pices-l aussi

1 A. Heiss, op. cit.. pl. 21, fig. 81.2 A. Heiss, op. cit., pl 29.s A. Heiss, op. cit., pl. 174, 97.' A. Heiss, op. cit., pl. 192, 20. L'origine du mot patagon est conteste. On apropos les hypothses suivantes :1 Forme comparative de patac, ancienne monnaie de la rgion du Rhne, quivalait 1 double du pays (1 !/2 tournois). Ce mot patac serait, selon moi, une espced'onomatope pour dsigner une monnaie sonnant mieux sur le comptoir que ledenier. Patagon serait venu de Patac, comme mdaillon de mdaille et ducaton de ducat.2 Forme substitue battacone, de battre en italien comme jeton de jeter.(Monatsblatt, de Vienne, 1910, p. 197.)-3 Pour Ba-ta-ea, abrviation de Abou-tca, mot qui, en arabe, signifie pre dela fentre, parce que les Arabes auraient pris pour des fentres les colonnes d'Herculequi figurent sur le teston napolitain de Charles-Quint, et auraient ensuite transportce nom.pataca, au patagon. puis la piastre (Grande Encyclopdie, s. v. Palarti)


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[34J 30 -sont frquemment dcries par nos rois, et elles reparaissent toujours. Leur crdit survcut aux faveurs queleur consentit la Ligue. L'approbation des peuples estplus grande sur les dictes monnoyes de Flandres que suraucunes autres d'argent estrangres , dit l'ordonnancede 1629.Le philippus d'argent, plus fort de poids que le thaler,avec ses 27 deniers, annonait le ducaton1, et l'ensemblede ces pices, frappes en Allemagne, en Flandre et enItalie, a marqu un relvement toujours grandissant du

poids de l'unit d'argent en Europe. Mme, partir de1600, Gnes a frapp son grand cu (stretto} ou croist2,qui va jusqu' 38r,24.La France n'avait toujours, sous Louis XIII, que sesdemi-francs et quarts d'cu, et elle tait inonde del'argent tranger : raux d'Espagne, philippus deFlandre, thalers, chelins ou sous d'Angleterre et ducatons. Une refonte gnrale tait projete ; elle fut commence en 1641.En mme temps que le louis d'or, fut cr le louis ou cud'argent3. Celui-ci tait au titre de fin, au type de l'cu et la valeur de compte de l'ancien cu d'or, 60 sous. De lvient que cette valeur de 00 sous ou 3 livres, au dessusde laquelle s'tait hauss l'cu d'or, mais dont la nouvelle pice d'argent justifia pour quelque temps le nom,

mais cette hypothse ne saurait tre valable que pour le nom de pataca appliqu la piastre par les Arabes et par les Portugais ; j'y vois ds lors un jeu de mot quia rapproch le mot pataca, dj existant, de Ba-ta-ca.i" An sens de grand pied boiteux d'aprs l'espagnol, pithte dans le genre dumot cornu employ en France pour dsigner les pices irrgulires ou mal frappes(Grande Enciclopedie, s. v. Patagon).5 Au sens de pice la croix patte (Halke. Wrterbuch). L'auteur constate, eneffet, que les patagons portugais avaient une croix larges pattes. Je penserais pluttque l'ide de grosse patte peut tre venue par allusion la silhouette de la croixfeuillue de Bourgogne du patagon primitif.

1 A. Heiss, op. cit., pl. 191, 10.2 Corpus num. ital.. t. III, pl. XII. 4.2 Hoffmann, pl. LXXXVHI, 87: Manuel, pp. 314, 346.


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37 - 135]continua s'appeler cu, indpendamment des espces,pendant tout le xvne sicle1. L'cu d'argent ou cu blancpesait 4 louis d'or et quivalait 8 raux d'Espagne.Nous avons des poids montaires de cet cu de 8 n/isau marc (27gr,45) ; nous n'avons pas, en revanche, depoids montaires de la taille renforce 8 au marc(1709-1717), ni de la taille affaiblie 10 au marc (1718-1725).Nos poids reparaissent avec l'cu aux lauriers2 (1726)dont la taille, 8 3/io au marc, toute proche de celle del'ancien cu, a persist jusqu' la fin du rgime. Lavaleur de compte tait en 1792 de 6 livres.Dans cette priode, l'Espagne continue la frappe deses grosses pices, mais, sous Louis XIV, l'habitude estd'appeler ral l'ancienne pice de 8 raux, qui taitl'quivalent de notre cu, et de traiter les divisionscomme des sous-multiples ; la pice de 27&r,20 est doncbien l'unit, comme l'cu de France. Nous avons vu pourl'or phnomne semblable. Vers la fin de la priode,

l'poque o fut cr le type aux colonnes d'Hercule, lenom de piastre3 se substitua celui de ral.Aux Pays-Bas, la pice lourde d'argent s'appelaitsouverain d'argent: c'tait l'ancien patagon.Enfin l'Italie se partage entre les ducatons, les croisaisde Gnes et les cus de Mdicis ou de la maison deLorraine en Toscane.Depuis 1789, le poids de la pice d'argent n'a pas taugment ; un poids plus fort que celui de notre picede 5 francs (25 grammes) ne serait pas pratique. C'estdonc l'cu de six livres (120 sous) qui survit dans la picede 100 sous, dite parfois cu, avec quelque rduction depoids. L'ancien cu et la pice de 5 francs, reprsents

1 tt Sait-il bien ce que c'est que cinq cents cus? Oui, monsieur, il sait quec'est mille cinq cents livres. (Les Fourberies de Scapili, acte II. scne xi.)2 Hoffmann, pi. CX, 50: Manuel, pp. 363. 367.3 A. Heiss, op. cit., pi. XLVI1I, 42. En italien, piastre signifie plaque.


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[36] - 38concurremment par des poids montaires, ont d'ailleurscommenc par circuler cte cte ; c'est Berne et dansle canton de Vaud que la contremarque, appose surl'cu franais de 6 livres1, a prolong son existence.

1 R. Mowat, Rev. num., 1902, 284; 1903, 61.

concurremment par des poids montaires, ont d'ailleurscommenc par circuler cte cte ; c'est Berne et dansle canton de Vaud que la contremarque, appose surl'cu franais de 6 livres1, a prolong son existence.

1 R. Mowat, Rev. num., 1902, 284; 1903, 61.

Conclusion.Quels que soient les changements survenus depuis larvolution, les plus anciennes units montaires ontlaiss des vestiges de leur existence dans les systmesactuellement en usage2.Le ducat (3gr,494), a t frapp comme monnaie complmentaire (monnaie de ngoce) jusqu' ces dernierstemps en Hollande et en Autriche, avec son titre de23 3/a karats3 ou 0,983, et cette survivance est chosecurieuse; mais la monnaie ce titre, tout voisin du fin,est devenue exceptionnelle dans le monde.Seul des espces que nous avons numres, lesouverain anglais ou livre sterling s'est accommod auxfaits de telle sorte qu'il subsiste encore en nature, commeunit effective, avec sa valeur de 20 sous ou 20 shillings4.C'est que le sou anglais de compte a toujours t suprieur de valeur ceux des autres tats, il valait 4 sousfranais (sous tournois) du temps de saint Louis5,

7 1/ sous tournois l'poque de Jean le Bon6, environnum.,

2 Voy. le tableau des monnaies actuelles du monde entier (avec figures), dans laGrande Encyclopdie s. v. Monnaie, par E. Babelon. On y trouvera un bon rsumde la queslion du monomtallisme et du bimtallisme. Cf. sur ces monnaiesA. Engel et R. Serrure, Traite de num. moderne et contemporaine.3 23 3/j karats est exactement 0,989. fl* Un bill a t dpos la Chambre des Communes pour ramener cette numrotation au systme dcimal. (Num. Circular, 1917, pp. 325 et 442: 1918, p. 234.)5 Puisque le denier esterlin valait 4 deniers tournois.6 En effet, l'cu d'or est valu en 1360, pour la ranon du roi, 40 deniers,esterlins; or, il valait officiellement, la mme poque, 25 s. t. ou 300 d. t. Lerapport de 300 a 40 est 7,5.

Conclusion.Quels que soient les changements survenus depuis larvolution, les plus anciennes units montaires ontlaiss des vestiges de leur existence dans les systmesactuellement en usage2.Le ducat (3gr,494), a t frapp comme monnaie complmentaire (monnaie de ngoce) jusqu' ces dernierstemps en Hollande et en Autriche, avec son titre de23 3/a karats3 ou 0,983, et cette survivance est chosecurieuse; mais la monnaie ce titre, tout voisin du fin,est devenue exceptionnelle dans le monde.Seul des espces que nous avons numres, lesouverain anglais ou livre sterling s'est accommod auxfaits de telle sorte qu'il subsiste encore en nature, commeunit effective, avec sa valeur de 20 sous ou 20 shillings4.C'est que le sou anglais de compte a toujours t suprieur de valeur ceux des autres tats, il valait 4 sousfranais (sous tournois) du temps de saint Louis5,

7 1/ sous tournois l'poque de Jean le Bon6, environnum.,

2 Voy. le tableau des monnaies actuelles du monde entier (avec figures), dans laGrande Encyclopdie s. v. Monnaie, par E. Babelon. On y trouvera un bon rsumde la queslion du monomtallisme et du bimtallisme. Cf. sur ces monnaiesA. Engel et R. Serrure, Traite de num. moderne et contemporaine.3 23 3/j karats est exactement 0,989. fl* Un bill a t dpos la Chambre des Communes pour ramener cette numrotation au systme dcimal. (Num. Circular, 1917, pp. 325 et 442: 1918, p. 234.)5 Puisque le denier esterlin valait 4 deniers tournois.6 En effet, l'cu d'or est valu en 1360, pour la ranon du roi, 40 deniers,esterlins; or, il valait officiellement, la mme poque, 25 s. t. ou 300 d. t. Lerapport de 300 a 40 est 7,5.


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I. Tableau des Monnaies d'or de Louis XI Louis XII. (valeur en sous et deniers tournois.)Noms des espces

ORDONNANCES1XVI. 471 XVII. 362 XVII. 597 XVII. 620 XVIII. 143

3 avril 1465-6 j 4 janv. 1471 j 28 dc. 1473 23 mars 1474 2 nov. 1475 XIX. 282 XX. 568 mars 1483-4 j 29 jan. 1487-8 XXI. 4231 aot 1493 XXI. 494 juillet 1498 1506Poids de tolrance

En denierset grains En grammes

Noms des espces

Noble Edouard.Noble la Rose

63 s. 4 d. 67 s. 6 d.

Noble Henry 56 s. 4 d. '"'''"'"."' 61 s. 8 d.t 5b s. 8 d. \I

Alphonsin

Angelot.Bandes d'Espagne,Henriques et Castillanes.Lion de FlandreEcu vieux de CharlesRoyaux ou raux, IFrancs cheval ou piedRidde ou cavalier de FlandreDucats (Florence, Venise,Gnes, Crusades)

Salut

33 s. 9 d.

30 s.

28 s. 9 d.29 s. 2 d.28 s. 2 d.

Acquillon de Sicile.ClinquaertEcu au soleilEcu la couronne_, i de BretagneEcus _, &/ de GuyenneEcu de BarnEcus de Savoie, de FoixFlorin ou maille du RhinPacific d'AragonMaille d'UtrechtFlorin d'Aragon \Pitre de Flandre et de iBrabant \Florin, postulat ou mailleau chat s i

26 s. 3 d.22 s. 6 d.

20 s.

14 s. 6 d.dits de poix sans mentionen deniers etgrains.

30 s.33 s. 4 d.

30 s.

28 s. 9 d.

28 s. 4 d.

26 s. 8 d.25 s.

22 s. 1 d.

21 s. 3 d

20 s. 10 d

14 s. 2 davec mentionde poidsen deniers etgrains.

36 s.

31 s. 3 d.

30 s. 10 d.

30 s. 3 d.28 s. 4 d.

26 s. 3 d.23 s. 10 d.23 s. 4 d.22 s. 6 d.

15 s.

45 s.

35 s.

27 s. 6 d.19 s. 9 d.

73 s. 4 d.

38 s. 9 d.

33 s.

30 s. 6 d.

25 s. 10 d.

48 s. 10 d.

80 s.

75 s.

53 s. 4 d.

45 s.

40 s.

38 s. 9 d.

37 s. 6 d.37 s. 6 d.

36 s. 3 d.35 s.34 s.

25 s.

35 s.27 s. 6 d.

sans mention de poids en deniers et grains.

74 s. 74 s.

43 s.

40 s.39 s.

38 s. 6 d.37 s. 6 d.37 s.

36 s. 3 d.35 s.

43 s.

40 b.

39 s.

38 s. 6 d.37 s. 6 d.

37 s.

36 s. 3 d. (70)35 s. (72 au m.)

80 s.79 s.74 s.73 s.56 s. 3 d.55 s. 3 d.53 s.52 s. 10 d.48 s.47 s.

43 s.42 s. 6 d.40 s.39 s. 6 d.39 s.38 s. 6 d.38 s. 6 d.38 s.37 s. 6 d.37 s.37 s.36 s. 6 d.

36 s. 3 d.35 s.

(tant la croix Saint-Andry que autres)

avec mention de poids en denierset grains.

5 d. 10 g.5 d. 8 g.4 d. 3 g.4 d. 1 g.4 d.3 d. 23 g.3 d. 13 g.3 d. 12 g.3 d. 8 g.3 d. 7 g.3 d. 6 g.3 d.2 d. 23 g.2 d. 22 g.2 d. 21 g.2 d. 20 g.2 d. 19 g.2 d. 18 g.2 d. 172 d. 17 g.2 d. 16 g.

2 d. 152 d. 12 g.

7 gr. 657 gr. 657 gr. 546 gr. 906 gr. 795 gr. 265 gr. 15

Noble Edouard.Noble la Rose.Noble Henry.

Alphonsin.

Angelot.

3 gr. 403 gr. 293 gr. 40 '3 gr. 3463 gr. 3463 gr. 18

| Bandes d'Espagne.\ Henriques et Castillanes.Lion de Flandre.

Ecu vieux de Charles.Royaux ou raux.Francs cheval ou pied.Ridde ou cavalier de Flandre.Ducats (Florence, Venise.Gnes. Crusades).Salut.Acquillon de Sicile.Clinquaert.Ecu au soleil.Ecu la couronne.

\ de Bretagne,ixus/ de Guyenne.

Ecu de Barn.Ecu de Savoie, de Foix.Florin ou maille du Rhin.Pacific d'Aragon.Maille d'Utrecht.Florin d'Aragon.Pitre de Flandre et deBrabant.Florin, postulat ou mailleau chat2.

1 Avec renvoi aux tome et page du Recueil des Ordonnances des rois de France.2 A partir d'ici, l'ordre des poids bruts ne correspond plus rigoureusement l'chelle des cours; c'est que celle-ci se rglait d'aprs le poids de fin, produit du poids brut par le titre. Le titre tait d'ailleurs difficile vrifier:aussi la volont royale et l'opinion courante (la voulent du peuple) avaient une part cette dtermination.Et pour finir, le demi-cu (au soleil ou la couronne) auquel la maille au chat, en raison de son mauvais titre, tait, malgr un poids suprieur, peine quivalente.


36/40

II. Tableau deS Monnaies d'Or de FranOiS Ier la fin dU rgne de LouiS XIII. (Valeur en sous1 et deniers tournois d'aprs les placards de la collection Morel-Fatio.)NOMS DES ESPECES

Poidsen denierset grains

Titre Poidsengrammes

Poidsde fin

ORDONNANCES1541 1546 1550 1555 1561 1569 1570 1571 1574Juin 1574Septembre 1575 1577Mars 1577Septembre(enforcement 1602 1614 1631 1632 1635(enforcement

1636Mars 1636(1641)Souverain d'EdouardJacobus ancien d'Angleterreet d'Ecosse

Ridde Prov. uniesSouverain de FlandreTacobus nouveauNoble la roseDouble HenriMillersNoble HenricusDouble ducat d'Espagne..Double ducat AlbertusDouble pistole d'Espagne.Double pistole d'ItalieImprale de Fandre, puisral ou double-ralDem-souve rain, ou escalinau lionAngelotLion de FlandreDouble albertusEcu vieuxFranc cheval

Franc piedRoyal d'orCavalier de FlandreDucat v ieux portugaisSalut d'orHenri d'orDucat de VeniseDucat de FlorenceDucat de GnesDucat vieux d'Espagne....Ducat de BologneDucat de SicileDucat vieux de HongreDucat Prov. uniesDucat de FerrareDucat de ParmePetts ducats allemands, ditsmaronnettes et nouveauxducats de Hongre, ditspolonaisDucat-cu de Portugal lapette croixDucat-cu de Portugal lalongue croixEcu au soleilEcu la couronneCouronne d'AngleterreEcu d'EcosseEcu de GnesEcu de Lucques

8 d.7 d.

4 d.4 d.4 d.3 d.4 d.3 d.

16 g.18 g.18 g.12 g.2 g.17 g.10 g.10 g.10 g.6 g.4 g-4 g.g.5 g-

2 d. 20 g20 g18 g17 g17 g20 g17 g17 g17 g17 g

2 d. 17 g2 d.2 d.

17 g17 g

2 d. 17 g

2 d. 17 g.

2 d. 17 g.2 d. 17 g.2 d.2 d.2 d.2 d.

15 g.14 g.20 g.15 g.

Ecu de Venise, Ferrare,ValdosteEcu Reyne de FandreEcu PhilippePistole d'EspagneEcu de NavarreEcu ou pistolet de Savoie(Ecu nouveau)Ecu de Mlan (de Philippe),Ferrare, Modne, Forence, Rome, BologneEcu de pape (Paul III.Urbain VIII)Ecu de Plaisance, Parme,Lucques, Sicile, de Genve.Besanon, Trvoux,OrangePistole d'ItaliePistolet de LorrainePistolet de SedanEcu de LigeAutre de LigeRidde de FriseDemi-imprialeDem-ral d'or (postea : ral)Maille de LorraineFlorin Philippus et Saint-AndrFlorin du RhinFlorin de MetzAlbertus

Cavalot de GueldreCarolus de Flandre

2 d. 15 g.

2 d. 15 g.(Comme

22 k.22 k.(22 k.)

11.049.889.88

10.12 gr.9.06 gr.(9.06 gr.)

I j 136 s. 16 d. I et Souverain de Philippe IV.Le Jacobus ancen est assiml par l'ordonnance de 1635 au Jacobus nouveau (M F 231) :Jacobus d'Angleterre tant vieux que nouveau , mais les ordonnances, la suite, se ravisent.

(des archiducs), mme valeur que le souverain de Philippe IV, avec titre plus lev.22 k.23 5/s k.23 k.22 k.23 3/ k.23 3/ k.22 k.22 k.23 3/4 k.(22 k.)23 / k.23 k.23 V, k.23 s/4 k.23 k.23 3/4 k.23 '/* k.

V k.23 k.

s/4 k.8/4 k.3/4 k.s/4 k.

23 V k.23 V, k.

22 V8 k.22 k.23 k.23 k.22 k.22 k.23 k.22 k.

9.027.657.277.656.906.906.906.696.585.315.525.104.085.103.823.613.613.503.453.453.613.453.453.453.453.453.453.453.45

3.45

3.453.453.353.303.613.35

3.35

22 k. 3.35la pistole d'Espagne.)

2 d. 14 g.2 d. 14 g.2 d. 14 g.2 d. 14 g.2 d. 14 g.2 d. 15 g.2 d. 17 g.2 d. 14 g.2 d. 12 g.

22 k.

12 g.12 g.

2 d.2 d.2 d.ou 2 d. 6 g.2 d. 12 g.2 d. 6 g.

18 k.

16 k.

3.303.303.303.303.303.353.453.303.183.183.182.55

8.27 gr.7.52 gr.6.96 gr.7.01 gr.6.82 gr.6.82 gr.6.13 gr.6.03 gr.5.25 gr.(5.06 gr.)4.99 gr.3.91 gr.3.74 gr.3.57 gr.3.45 gr.3.46 gr.3.41 gr.3.41 gr.3.46 gr.3.41 gr.3.41 gr.3.41 gr.3.41 gr.3.37 gr.3.37 gr.

3.25 gr.3.16 gr.3.21 gr.3.16 gr.3.31 gr.3.07 gr.3.21 gr.

3.07 gr.

3.02 gr.

102 s.

94 s.92 s. 18 d. 96 s.

83 s.

108 s.100 s.98 s.98 s.88

71 s.

67 s 6 d.53 s 9 d.51 s.48 s. 10 d.47 s 3 d.48 s.48 s.47 s.40 s. 9 d.46 s. 9 d.4(1 s 9 d.4 s. 9 d.46 s. 3 d.46 s. 3 d.

44 s 3 d.43 s 6 d.44 s 6 d.41 s 6 d.43 s. 3 d.42 s. 6 d.

3.07 gr. 42 s.

2.58 gr.

2.12 gr.

41 s 6 d.41 s. 6 d.

41 s. 6 d.

48 s.48 s.48 s.48 s.48 s.48 s.

45 s.(4i s45 s.

72 s.

55 s.

49 s.49 s.50 s.49 s.49 s.49 s.49 s.49 s.49 s.

47 s.43 s.46 s.45 s.

44 s.

(Nom collectif des prcdentes.)

35 s.36 s. 6 d.28 s. 4 d.25 s.

(donc avec un titre plus faible que le double albertus/3.18 I2.86 1.66 gr.4 k. 22 s. 6 d.

31 s.

25 s

90 soies ita74 s

56 s.

50 s.

50 s.53 s.

45 s.

43 s

37 s.

31 s.

27 s

48 s.48 s.

48

40

26 s.

28 s.

117 s.108 s.106 s.106 s.

102 s.s. En bloc :

96 s.es ci-dessou 104 s80 s.

78 s.60 s.s

(dcr) (dcr)

60 s.55 s.65 s.

57 s.54 s.53 s.53 s.53 s.

53 s.

46 s. 8 d.

50 s45 s.

(dcr)49 s53 s

(dcr)

50 s.49 s.

54 s

48 s.48 s.

126 s116 s114 s.114 s

86 s

84 s65 s65 s59 s59 s.59 s

58 S.57 s.57 s57 s

57 s

54 s.53 s

53 s

114 s.

63 s63 s.

56 s

,q Assimls aux pistoles, ce sont les cus pistolets.

51 s. 52 s

52 s

43 s

33 s27 s

26 s

124 s122 s122 s112 s

90 s

69 s

61 s62 s61 s61 s61 s

61 s

58 s57 s

56 s

1 Nous avons rduit les livres en sous pour rendre la comparaison plus facile. On voit que frquemment les espces dcres par le roi rapparaissent.

130 s

130 s116 s

96 s

72 s68 s.68 s.

65 s65 s65 s65 s

65 s.

60 s59 s

58 s

144 s.144 s.144 s.128 s.

106 s.

80 s.75 s.75 s.

72 s.72 s.72 s.72 s.

72 s.

66 s.65 s.

64 s.

8 3 d. 4 g. de poids.

(dcr2)130 s.128 s.(dcr)124 s.116 s.

(dcr)

(dcr)72 s.68 s.68 s.

65 s.

62 s.

(dcr)(dcr)60 s.59 s.

58 s.

(dcr)

(dcr)(dcr)

(dcr)(dcr)

150 s140 s.138 s.135 s.135 s.132 s.126 s.

100 s.92 s78 s.

70

67 s. 6 d.

6564

63 s.

(dcr)

46 s.

(dcr)(dcr)

(dcr)160 s.(dcr)(dcr)(dcri)(dcr)144 s.(dcr)

(dcr)90 s.

80 s.(dcr)

(dcr)

(dcr)(dcr)

75 s.74 s.

72 s.

(dcr)

(dcr)

160 s.150 s.

(dcr)

83

80 s

75 s.

75 s.

166 s.162 s.

220 s.220 s.

182 s170 s.168 s.164 s.164 s.150 s.144 s.144 s.

120 s.110 s.95 s.

85 s.82 s.

82 s.

82 s.80 s.

214 s.204 s.202 s.196*s.196 s.180 s.172 s.

144 s.132 s.114 s.(110 s.)(110 s.)

102 s.98 s.

98 s.

98 s.98 s.

260 s.260 s.260 s.240 s.210 s.224 s.190 s.190 s.200 s.200 s.192 s.150 s.130 s.140 s.120 s.120 s.115 s.115 s.

112 s.(94 s.)4

100 s.

(100 s.)90 s.

On trouve ensuite des ducats de l'Empire, deBohme, de Salzbourg, assimls aux ducatsde Venise.

86

83

81 s.

81 s

(80 s.)79 s.

75 s.

72 s

72 s.70 s.66 s.68 s.60 s.

(90 s.)(85 s.)94 s.93 s.

90 s.

86 s.

86 s.79 s.68 s.63 s.

55 s

90 s.

104 s.103 s.

100 s.

96 s.

96 s.73 s.

75 s.75 s

66 s.50 s.60 s.

NOMS DES ESPECES

Souverain d'Edouard.Jacobus ancien.Ridde Prov. Unies.Souverain de Flandre.Jacobus nouveau. Guine.Noble la rose.Double Henri.Millers.Noble Henrcus.Double ducat d'Espagne.Double ducat Albertus.Double pistole d'Espagne.Double pistole d'Italie.Ral d'or.Dem-souverain de Flandre.Angelot.Lion de Flandre.Double albertus.Ecu vieux.Franc d'or.Hoyeil d'or.Cavalier de Flandre.Ducat vieux portugais.Salut d'or.Henr d'or.Ducat de Venise.Ducat de Forence.Ducat de Gnes.Ducat vieux d'Espagne.Ducat de Bologne.Ducat de Sicile.Ducat vieux de Hongrie.Ducat de Hollande.Ducat de Ferrare.Ducat de Parme.Petts ducats allemands, ditsmaronnettes et nouveauxducats de Hongre ditspolonais.Ducat-cu de Portugal lapette croix.Ducat-cu de Portugal lalongue croix.Ecu au soleil.Ecu la couronne.Couronne d'Angleterre,Ecu d'Ecosse.

Ecus-pistolets.

Pistole d'Espagne.

Pistole d'Italie.

Souverains.

Doubles ducats.

Doubles pistoles.

Demi-souverains,Pices franaiseset famandes duvieux systme,procdant l'origine par lepoids du grostournois.Ducats forts.

Ducats.

Ecus.

Pistoles.

Pistole d'Italie.Pistolet de Lorraine.Pistolet de Sedan.Ecu de Lige.Autre de Lige.Ridde de Frise.Dem-ral d'or.Maille de Lorraine.F o r n Philippus et Saint-Andr.F o r n du Rhin.F o r n de Metz.Albertus.Cavalot de Gueldre.Carolus de Flandre.

Florins.

4 Ce chiffre parat au-dessous de la vrit; en 1689, le ducat de Venise gagnera plusieurs rangs, 126 sous,


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III. Tableau des monnaies dargent de Franois Ier la fin du rgne de Louis XIII. (valeur en sous et deniers tournois.)Noms des espces

POIDS1en denierset grains engrammes

ORDONNANCES1541 1543 1550 1555 1567 1572 1573 1575 1577Mars 1577Septembrerenforc. au pair 1602 1614

1635Fvrier 1635Juillet 1636Mars 1641Noms des espces

Ducaton de Florence, deMilan, Parme, Venise, \ 25 dSavoie ou de FlandrePhilippus d'argent de Flandre

ou Philippe dalleJocondalles diverses ouThalers \

27 d.22 d. 12 g.ou 22 d.

Dalle de Bourgogne ou l 22 d. ouPatagon j 21 d. 20 g.Pice de 8 raux d'Espagne 21 d. 8 g.Demi-ducaton 12 d. 12 g.Franc de France, Navarre 11 d. 1 g.Demi-thaler 11 d.Pice de 4 raux d'Espagne 10 d. 16 g.Quart d'cu 7d.l2'/*g.Teston de France et Portugal,Navarre, Dombes, Ferraresemente, comme le \ 7 d. 10 g.Teston de Milan \Teston de GnesTeston de Pimont ou Savoie'eston de l'Empereur ou deSicileTeston de Lorraine oud'OrangeTeston de DoleDemi-francPice de 2 rauxlirelingue de GueldrePice de 4 patardsChelin d'Angleterre (4 d.

f 10 g. dans M. F. 167, celuid'Elisabeth)Huitime d'cuDemi-teston de FranceQuart de francRal d'Espagne

7 d. ou6 d. 16 g.7 d. 8 g.6 d. 12 g.5 d. 10 g.5 d. 8 g.6 d.4 d. 18 g.4 d. 11 g.3 d. 18 g.3 d. 17 g.2 d. 18 g.2 d. 16 g.

31.8634.4128.67

ou 28.0428.04

ou 27.8227.1915.9314.07

14.13.599.589.45

8.92ou 8.499.348.286.906.797.646.055.685.944.784.723.503.40

30 s.

15 s.

10 s. 8 d. 11 s.

7 s. 6 d.6 s.4 s. 6 d.

5 s. 4 d.3 s. 9 d.

5 s. 6 d.

32

16 s.

11 s. 4 d.

8 d

(dcr en 1558)

33 s.

16 s. 6 d.

10 s. 10 d.9 s. 9 d.ou 10 s.

8 s. 6 d.

6 s. 6 d.4 s. 18 d.

38 s. 6 d.

(dcri)

32 s. 16 d.

(dcri)16 s. 8 d.

12 s.

11 s.

8 s. 4 d.

6 s.

4 s. 2 d.

(dcri)

(dcri)36 s.

12 s. 6 d.

10 s. 4 d.

6 s. 3 d.

18 s.

13 s.

9 s.

6 s. 6 d.4 s. 6 d.

40 s.

20

20

14 s. 6 d.

10 s.10 s.

7 s. 3 d.5 s.5 s.

44 s.

22 s.

22 s.

16 s. 6 d.

1111

8 s. 3 d.5 s. 6 d.5 s. 6 d.

40 s.

20 s.

20 s.15 s.

14 s. 6 d.

10 s.10 s.

7 s 6 d.7 s. 3 d.5 s.5 s.

52 s.

47 s 6 d.

42 s. 8 d.26 s.21 s. 4 d.

21 s. 4 d.16 s.

15 s 6 d.

12 s.

10 s 8 d.10 s. 8 d.

9 s. 6 d.

8 s.7 s. 9 d.5 s. 4 d.5 s. 4 d.

(dcri)

(dcri)

(dcri)

(dcri)

(dcri)

Suivent : Gros esterlin (2 d. 6 g. 3 sous) ; Gros de Nesle (4 d. 14 gbugnes de Metz, doubles tournois et deniers tournois.1 Quant au titre et au poids de fin, voir quelques indications dans le tableau en cours d'article p

(dcri)2 s. 6 d.); Gros de Metz, de Lorraine (2 s. 8 d.); enfin le billon et le cuivre : Carolus de Lorraine l'pi, carolus

54 s.

52 s.

47 s.46 s.27 s.

23 s.

13 s. 4 d.

11 s. 6 d.

10

56 s.

50 s.50 s.28 s.

25 s.

12 s. 6 d.

6 s. 3 d.

67 s 6 d.

65

58 s. 6 d.56 s. 18 d.33 s. 9 d.27 s.

28 s. 9 d.20 s.

19 s. 6 d.

16 s. 8 d.

13 s. 6 d.14 s. 4 d.

12 s. 6 d.

10 s.9 s 9 d.6 s. 9 d.7 s. 2 d.

67 s.

60 s.55 s.54 s.

s. 6 d.

6 d.28 s.27 s.29 s.21 s.

20 s 6 d.

15 s.12 s.14 s.14 s. 6 d.

11 s.

10 s. 6 d.10 s. 3 d.7 s.7 s. 3 d.

Ducaton de Florence, deMilan. Parme, Venise,Savoie ou de Flandre.Philippus d'argent de Flandre

ou Philippe dalle.Jocondalles diverses ouThalers.Dalle de Bourgogne ouPatagon.Pice de 8 raux d'Espagne.Demi-ducaton.Franc de France, Navarre.Demi-thaler.Pice de 4 raux d'Espagne.Quart d'cu.Teston de France et Portugal,Navarre. Dombes. Fer-rare, Berne, etc., comme leTeston de Milan.Teston de Gnes.

Teston de Pimont ou Savoie 'Teston de l'Empereur ou deSicile.Teston de Lorraine oud'Orange.Teston de Dle.Demi-franc.Pice de 2 raux.Brelingue de Gueldre.Pice de 4 patards.Chelin f'Angleterre (4 d.

16 g. d vns M. F. 167, celuid'Elisabeth).Huitime d'cu.Demi-teston de France.Quart de franc.Ral d'Espagne.

SS"

acSt.r-

XS

5 s. 9 dde Besanon, douzains. dizains, liards et pierroux. vaquettes de Barn


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39 - [37j10 sous tournois vers le temps de la cration du louis1,il vaut 25 sous franais prsent2. La livre anglaise,malgr sa dprciation au cours des ges, corresponddonc encore aujourd'hui une pice d'or, de 7^,98 ou25 francs 22 centimes3.Il n'en est pas de mme du florin ni du franc.Pour le florin, nous le savons, cette volution taitdepuis longtemps accomplie. Le florin d'or avait tcr Florence la valeur de 20 sous florentins ; savaleur de compte a t croissant jusqu'au jour o ontprvalu les florins abaisss de titre et de poids. A cettepoque, au dbut du xvn8 sicle, le florin d'imitationne valait pas loin de 20 sous du pays en Rhnanie ; c'est cette valeur de 20 sous, le florin d'or disparaissant,ou devenant ducat, que fut associ le florin de compte.Au xvme sicle, les banquiers de Hollande, deSuisse4 et de plusieurs villes d'Allemagne et d'Italiese sont servis de toutes sortes de florins pour tenirleurs comptes ; mais ces florins, qu'ils fussent ou nonde 20 sous, taient de trop faible valeur pour pouvoirdsormais tre monnays en or. Par contre, il existeaujourd'hui, en Hollande, un florin d'argent (gulden) de2 francs 105 ou 100 cents, c'est dire 20 fois 5 centsou 20 sous. Ge florin est une monnaie d'appoint, et lavritable unit sonnante pour le grand commerce est la

1 En effet, le ehelin sonnant (voy. tableau) ou sou anglais (cot la vrit unpeu plus de 1 sou anglais de compte) valait 11 sous tournois en 1611.2 Puisque le sou anglais ou shilling vaut 1 fr. 26", c'est--dire 12 de ces pennysou pence, deniers que nous appelons improprement des sous, parce qu'ils s'changentavec nos sous (0 fr. 105).3 Valeur au pair.* Le florin de Genve vaut 12 sols de Genve. (Abot de Bazinghen, Traite,

s. v. florin.)5 Ainsi le florin vaut aujourd'hui le double du franc, rsultat peu conforme aux

origines, puisque le florin fut cr 3^,54 et le franc 3sr,88 ; mais ainsi est-iladvenu par les vicissitudes de l'histoire montaire, mutations et changes. A noterque ces 2 fr. 10 se calculent au prix du mtal fin. par rapport un franc fictif,cinquime de la pice de 5 francs aux 0.900.


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[38I - 40pice d'or de 10 florins. En Autriche1 la pice de8 florins, frappe de 1870 1892, tait exactement notrepice de 20 francs. En Angleterre, ont t frapps desflorins d'argent de 2 shillings ou 2 sous du pays.De mme que le florin, le franc a depuis longtempscess d'tre monnay en or titre d'unit. A l'poqueo il tait d'or, sous Jean le Bon, la livre tournois qu'ilreprsentait valait 13 francs 38 de notre monnaie; par lasuite, il fut monnay en argent, sous Henri III, lavaleur intrinsque actuelle de 2 francs 02. Le franc d'or,le franc d'argent rests en circulation, furent cots plusd'une livre, parce que, entre temps, la livre tournois oufranc de compte continuait se dprcier; elle valait1 franc environ de valeur intrinsque la fin de l'ancienrgime, et c'est pourquoi fut cr notre franc d'argent,de 20 sous ou 100 centimes.A cette poque