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L’accompagnement à la recherche documentaire des étudiants de Sciences Po en master et doctorat : enseignement collectif et formation individuelle, retour d’expériencesJournée académique de la documentation, 12 avril 2012

Odile Gaultier-Voituriez, responsable de la documentation,

Centre de recherches politiques (CEVIPOF) de Sciences Po,

Maître de conférences à Sciences Po

Des étudiants sélectionnés

• Master Stratégies territoriales et urbaines (STU) (professionnel)

• Master et programme doctoral d’histoire et de relations internationales (recherche)

• Doctorants en science politique et sociologie (recherche) et chercheurs étrangers en visite

• Tous ont étés sélectionnés à de multiples reprises sur concours et/ou sur dossier

Recherche documentaire : le manque• L’expérience des deux masters, STU et histoire,

montre que :1. La recherche documentaire est une base indispensable

pour réussir leur mémoire et pour leur vie professionnelle future

– Exemple 1 : projet collectif : Le rôle de l’Union européenne dans le métro de Porto : presse, littérature grise (rapports), archives, photos, statistiques, personnes-sources => Données européennes et locales, langue, outils

– Exemple 2 : sujet de recherche pointu : Les résistantes dans le renseignement en France de 1940 à 1944 : l’exemple du réseau Alliance

2. Les étudiants en ont en général une maîtrise insuffisante– Exemple : Ils ne savent pas comment constituer efficacement et

rapidement une bibliographie et un état des sources de départ et où identifier et localiser les ressources.

Recherche documentaire : la réponse

– Mise en place de 12 h de cours en master STU et de 24 h en 1ère année et 24 h en 2e année de master d’histoire.

– 6 h de tutorat en master relations internationales. – Pour les doctorants et chercheurs : en général 2 h de

formation individuelle suffisent.

– Evolution de la configuration en fonction du numérique : salle de cours, puis salle informatique, puis salle banalisée, chaque étudiant ayant son portable et une connexion wifi.

Qu’enseigner et comment ?

• L’objectif est double :– Méthode : peu spécifique : Maîtriser la démarche

intellectuelle de recherche documentaire et savoir établir une stratégie de recherche.

– Identification et localisation des sources et outils de recherche : Cela peut être très pointu : Connaître les principaux outils et ressources documentaires papier et numériques utiles à l’élaboration d’un travail de recherche à court terme et à la vie professionnelle à moyen terme.

Qu’enseigner et comment ?• La méthode d’enseignement doit varier d’une séance à l’autre ou au sein de

chaque cours et être adaptée :– Cours magistral avec échanges

• Exemple : séance sur les ressources biographiques en histoire contemporaine ou sur les données statistiques en urbanisme.

– Travaux pratiques• Exemple : A partir d’une notice biographique d’un dictionnaire, tirer le « fil rouge »

pour identifier et localiser les sources nécessaires à la construction de la biographie.– Exposés des étudiants

• Exemple : Réflexion sur une typologie de document, par exemple une lettre administrative.

– Visites d’institutions particulièrement utiles • Exemple : Inathèque, Archives nationales, Médiathèque de l’Institut d’aménagement

et d’urbanisme de la région Ile-de-France.– Tutorat

• Exemple : Les relations diplomatiques entre la France et la Turquie, du coup d'Etat de 1960 aux visites diplomatiques de 1963/1964 : outils, fiches d’aide, pistes, contacts, personnes-sources, méthode de traitement des données sur Excel, normalisation et présentation bibliographique, notes de bas de page, etc.

Réflexion sur la méthode pédagogique et l’apport du numérique au fil des années et de l’évolution des outils.

Méthode

Rechercher des références

Evaluer et exploiter les références

Localiser et trouver les documents

Evaluer et exploiterles documents

Définir le sujet

Exemple de travaux demandés aux étudiants :

• Biographie

• Exposé de leur stratégie de recherche documentaire

Les sources

• Grandes institutions généralistes– Bibliothèque nationale de France et ses

départements spécialisés, Archives nationales (différents sites), etc.

• Institutions spécialisées– INSEE, Service historique de la Défense,

Bibliothèque du film, BDIC, Bibliothèque de Sciences Po, INA, Médiathèque de l’IAU-IDF, etc.

• Personnes-sources

Les sources• Des séances de 2 h sur chaque thème ou typologie :

– Généralités, politique, biographie, littérature, guerre, religions, etc.– Urbanisme, territoires, logement, etc.– Iconographie, audiovisuel, oral, statistiques, etc.

• De plus en plus de ressources numériques aux contenus variés :– Annuaires et catalogues collectifs, français et étrangers : SUDOC,

CCFR, WorldCat, KVK– Plates-formes et portails documentaires : ISIDORE, moteur Collections

du ministère de la Culture, patrimoine numérique– Bibliothèques numériques : Gallica, Europeana, Légifrance– Revues scientifiques en ligne : Persée, Cairn, revues.org, Elsevier,

Ebsco, JStor– Presse : Factiva, Europresse, Lexis-Nexis– Archives ouvertes (production scientifique des chercheurs) : HAL-SHS– Bases de données spécifiques : BORA, Priam3, TEL

Conclusions

• Une formation à la recherche documentaire reste indispensable pour les étudiants en master et au-delà.

• A ce niveau-là, il est nécessaire de s’adapter fortement aux besoins de chacun, ce qui peut aller jusqu’au tutorat individualisé.

• Beaucoup de ressources numériques sont disponibles, ce qui transforme et facilite le travail, mais ne remplace pas toujours la consultation sur place, notamment des fonds d’archives en histoire, ni le contact avec les personnes-sources.

• Attention à l’illusion de maîtrise d’internet sans connaître les outils de recherche spécifiques.