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25 AU 31 AOÛT 2013 WWW.STARPRESS. INFOSTAR NO. 1495

Partis sur la pointe des pieds. En juin, un groupe de jeunes, en majorité

appartenant à la branche locale d’une organisation islamique internationale, a mis le cap sur la Syrie. Leur objectif : rejoindre les rebelles sunnites qui combat-tent l’armée et les partisans du président Bashar el-Assad.

Ces jeunes ont quitté Mau-rice à bord d’Emirates Airline à destination de Dubaï pour

ensuite se rendre en Turquie. « En Turquie, des intermédiaires d’une organisation islamique nous ont pris en charge. Ils sont très bien organisés. Ils nous ont fait passer incognito la frontière turco-syrienne », confie un de ses jeunes à STAR. Le trajet vers le camp d’entrainement militaire n’a pas été une sinécure. « Nous avons dû traverser une région montagneuse. Le climat n’était pas clément. C’est une belle ex-

périence pour des gens qui dési-rent aider leurs frères musulmans en danger », fait-il ressortir.

Camp d’entraînement

Dans ce camp d’entraînement, nos compatriotes suivent en ce moment un programme mili-taire et sont soumis à des ex-ercices physiques intenses de jour comme de nuit. «  Ce sont des exercices physiques intenses axés sur le combat à mains nues, le maniement d’armes à feu et d’armes blanches et les straté-gies de guerres entre autres  », explique-t-il. Dans ce lieu secret, nos compatriotes font la con-naissance des jeunes venus du monde entier. «  Nous ne nous attendions pas à rencontrer un si grand nombre de jeunes venus des quatre coins du globe. Le plus surprenant, c’est que parmi eux il y a aussi des non-musulmans  », précise-t-il.

Selon notre interlocuteur, les jeunes qui ont opté pour le jihad sont très bien traités par les responsables de ce camp d’entrainement. «  Nous avons accès aux moyens de communica-tion qui nous permettent de gard-er un contact permanent avec nos parents à Maurice  », dit-il. De plus, ils suivent un régime ali-mentaire strict afin d’être phy-siquement au top.

Ce jeune tient à préciser qu’il ne s’est pas rendu en Syrie pour devenir un terroriste. «  Notre but n’est pas d’aller tuer des inno-cents. Nous nous engageons dans la défense des musulmans qui subissent la cruauté de l’armée et des partisans de Bashar el-Assad  », précise-t-il. Ce jeune donne l’assurance aux autorités et à la population mauriciennes que ses amis et lui ne vont pas représenter un danger au pays à leur retour. «  Si Allah nous garde en vie après avoir renversé Bashar el-Assad, nous serons des citoyens paisibles comme avant », ajoute-t-il.

Vague de contestation

Depuis mars 2011, le régime baassiste de Bashar el-Assad fait face à une vague de contestation populaire sociale et politique

sans précédent. Elle s’inscrit dans le contexte de protestation dans certains pays arabes bap-tisé « Printemps arabe». Comme en Tunisie ou encore en Égypte, les manifestants demandent le départ de leurs dirigeants au-tocratiques arabes. Des mani-festations de plusieurs milliers de personnes ont lieu à Damas, Homs, Banias et surtout à Deraa. Plusieurs bâtiments symbol-iques du pouvoir (siège du Parti Baas, tribunaux) sont notam-ment incendiés. Bachar el-Assad et ses collaborateurs ordonnent la répression de ces manifesta-tions, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés, aussi bien militaires que civils (insurgés ou non). Les manifes-tations étant réprimées dans le sang, le mouvement évolue vers une révolution armée.

Des Mauriciens partis faire le Jihad en Syrie

Depuis deux mois, un groupe de musulmans mauriciens est parti en Syrie pour faire la guerre sainte (Jihaad) contre  l’armée et les partisans du président Bashar el-Assad. Nos compatriotes se trouvent actuellement dans un camp d’entraînement militaire tenu secret et seront envoyés dans les zones de combat dans les semaines à venir. ¬ RIZWAAN KHODABUX

Plus de 600 Européens portés par le jihad

Le ministre de l’Intérieur, français Manuel Valls, a récemment évalué à au moins une cinquantaine le nombre des Français par-tis combattre en Syrie. «Cinquante, peut-être plus encore, sont sur place, quarante sont en transit, une trentaine sont revenus et sont en tout cas sous la surveillance de nos services. Une poi-gnée sont décédés, morts dans des combats sur place», avait-il indiqué sur France 2 le 18 juillet, interrogé sur les Français com-battant en Syrie. Le ministre avait par ailleurs estimé que «600 Européens sont dans la même situation», évoquant un phénomène «très inquiétant».