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Les Sources des « Mystères de Marseille» Dans le nO 19 (3" série) de la revuMarseille", l'on a lu un remarquable article de Camille Ferdy S ur « la jeunesse de Zola en Provence ». L'auteur de l'étude y raconte, notamment, dans quelles cir- constances Zola écrivit et publia dans le Messager de Pro- vence, en 186], les Mystères de Marseille, qni n'étaient pas sa première oeuvre mais qui se trouvèrent bel et bien être après la Confession de Claude et avant Thérèse Raquin, son premier roman. L'on peut assez légitimement considérer ce feuilleton com- me inférieur aux jeunes ambitions, magnifiquement réalisées plus tard, de l'écrivain. Mais Zola lui-même, comme Camille Ferdy le rappelle très à propos, a déclaré qu'il avait obéi, en l'écrivant, à la nécessité: celle de se procurer un peu de cet argent dont il avait tant besoin, celle aussi de se faire connaî- tre dans le grand public, comme il y réussit fort bien, en atti- rant sur son nom un peu du retentissement obtenu depuis 1842 par L es Mystères de Paris, d' Eugène Sue. Les Mystères de Marseille n'ont pas été écrits pour autre chose que pour être nn roman feuilleton. Mais ils sont loin d'être dépourvus de mérite littéraire: le style, à vrai dire assez négligé, en est vivant; le récit y est alertement conduit et en- traîne le lecteur. Nous avouons les préférer de beaucoup, pour notre part, tels qu'ils sont, aux Contes à Ninon, pleins de gEn- tillesses conventionnelles et surannées, sentant le travail d'éco-

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Les Sources des

« Mystères de Marseille»

Dans le nO 19 (3" série) de la revue« Marseille", l'on a lu un remarquable article de Camille Ferdy Sur « la jeunesse de Zola en Provence ».

L'auteur de l'étude y raconte, notamment, dans quelles cir­constances Zola écrivit et publia dans le Messager de Pro­vence, en 186], les Mystères de Marseille, qni n'étaient pas sa première œuvre mais qui se trouvèrent bel et bien être après la Confession de Claude et avant Thérèse Raquin, son premier roman.

L'on peut assez légitimement considérer ce feuilleton com­me inférieur aux jeunes ambitions, magnifiquement réalisées plus tard, de l'écrivain. Mais Zola lui-même, comme Camille Ferdy le rappelle très à propos, a déclaré qu'il avait obéi, en l'écrivant, à la nécessité: celle de se procurer un peu de cet argent dont il avait tant besoin, celle aussi de se faire connaî­tre dans le grand public, comme il y réussit fort bien, en atti­rant sur son nom un peu du retentissement obtenu depuis 1842 par Les Mystères de Paris, d 'Eugène Sue.

Les Mystères de Marseille n'ont pas été écrits pour autre chose que pour être nn roman feuilleton. Mais ils sont loin d'être dépourvus de mérite littéraire: le style, à vrai dire assez négligé, en est vivant; le récit y est alertement conduit et en­t raîne le lecteur. Nous avouons les préférer de beaucoup, pour notre part, tels qu'ils sont, aux Contes à Ninon, pleins de gEn­tillesses conventionnelles et surannées, sentant le travail d'éco-

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lier, et (qu'on nous pardonne !) parfaitement insipides et en­nuyeux.

Le titre des Mystères de Marseille, qu'on ne lit pins, est de nature à piqner la curiosité des Marseillais. D'autant plus que dans leur première édition l'auteur les déclare comme un ro­man historique contemporain et qne dans sa préface il assure avoir pris dans la vie réelle tous les faits qu'il raconte. Aussi bien s'aperçoit-on vite, à la lecture, qu'en effet Emile Zola a composé la trame de son récit de faits réels.

Nous avons donc pensé qu'il pouvait être intéressant de re­trouver les sources de ce roman marseillais, sinon toutes, au moins les principales.

Le roman est construit sur une histoire d'enlèvement dans laquelle l'anteur nous fait entrer dès son premier chapitre et qui relie entre eux, jusqu'à la fin ,par son développement et ses suites, les personnages mis en scène.

D'après le romancier, sous la monarchie de juillet, la niéce de seize ans d'un député légitimiste de Marseille -qu'il nom­me M. de Cazalis - se laisse emmener par un séducteur, de seize ans plus âgé qu'elle, désigné sous le nom de Philippe Cayo!. Celui-ci la conduit à Saint-Just, puis à Saint-Barnabé, quartiers bien connus de la banlieue marseillaise.

Le couple, bientôt recherché par la police et la gendarmerie, mises en mouvement par le député, erre ensuite de Lambesc aux environs d'Aix et à Toulon et, après vingt jours d'aven­ture, se fait prendre dans un bastidon du quartier des Trois­bons-dieux, près du Tholonet . La jeune fille est ramenée à sa famille, tandis que le ravisseur, dont la mère a d'autre part été arrêtée comme complice, est écroué à la prison d'Aix. Une pro­position de réparation par le mariage offerte à l'oncle-député par le frère du séducteur, est repoussée avec indignation. Une instruction est ouverte, dans laquelle la noblesse et le clergé exercent, dit le romancier, une pression scandaleuse et, finale­ment, Philippe Caillai est traduit en Cour d'Assises sous l'in­culpation d'enlèvement de mineure avec violence. Deux au­diences, suivies par un public passionné, font apparaître, mal­gré la partialité des témoignages, le consentement de la jeune fille. L'accusé n'en est pas moins condamné, comme il était inévitable, à cinq ans de prison et à l'exposition publique Snr une place de Marseille.

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Or cet enlèvement n'a rien d'imaginaire. Il eut lieu non après 1830 mais en 1823 et causa à Marseille, comme on dit, un af­freux scandale.

La jeune fille enlevée était non la nièce mais la fille d'un dé­puté de Marseille, élu en 1820 et qui demeura en fonctions jusqu 'en 1830. Ce personnage, M. de ... possédait une fortnne mobilière et immobilière considérable. Il figurait le premier sur la liste des contribuables, avec 6000 francs d 'imposition, chiffre très élevé pour l 'époqne. Né à Marseille le 28 octobre 1774, il wait été marié une première fois et de ce mariage avait en une fille, décédée encore enfant en 1808, puis le 15 avril 1807 nne seconde fille, Françoise·Anastasie. Leur mère était morte le 2 mars 1808. Le venf s'était remarié huit ans et demi plus tard, le 24 Septembre 1816 ; du second mariage na­quirent plusieurs enfants.

C'est Françoise-Anastasie qui au commencement de juin 1823, - donc à peine âgée de seize ans et privée de sa mère dans la première année de sa vie - écouta les galants propos d'\tn jeune homme né à Marseille le 27 juin 1790, Marie-Jac­ques-Bruno-Auguste Dagnan, ayant t out près de trente trois ans.

Avec l m. 80 de taille, ce Dagnan était un bel homme, aux cheveux et sourcils noirs, réputé pour ses conquêtes et qui avait su se faire entendre, an cours d'un séjour, semble-t-il, que Françoise-Anastasie faisait do.ns une belle propriété de son père au quartier de Saint-Joseph.

Les jeunes gens avaient f.lÏ ensemble, pas très loin. La police alertée par le procureur du roi sur la plainte du député, les re­chercha à Gardanne et fit, à cet effet, le 14 ju;n, d'audacieuses mais vaines perquisitions chez Madame la Comtesse de Forbin­Gardanne, dans la maison de M. Borély, vice-président du t ribunal de Marseille, chez le percepteur. On finit cependant par les découvrir, par rendre la fille à son père et par arrêter Dagnan.

Quatre personnes furent en outre arrêtées et détenues pour complicité: parmi elles la mère du jeune homme, qu'on pré­tendait avoir servi d'intermédiaire entre les amants et avoir même écrit des lettres pour décider la jeune fille à suivre son fil s, mais l'arrêt de mise en accusition constata, à leur égard, « l'insuffisance des indices ", et les fit relâcher.

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Jacques Dagnan comparut devant les Assises le 28 août 1823. Au cours de l'une des deux audiences, la ( victime ))/ citée comme témoin indispensable et qui, à l'instruction, avait dé­claré « avoir été contrainte par violence », dut, devant les ex­plications indiscrètes de l'accusé et au cours d'un interroga­toire pourtant indulgent, recourir à l'évanouissement, pttis convenir qu'elle avait suivi son ami de son plein gré. En consé­quence l'arrêt constata que l'enlèvement avait Œ lieu par !rmde mais sans violence . Dagnan fut condamné à la peine de la réclusion pendant cinq ans et à l'exposition publique non point à Marseille, résidence de M. le député, mais sur le marché de la ville d'Aix.

Comme on s'e11 rend compte, Zola, qui avait eu en mains le dossier criminel, an jour d'hui perdu, a snivi de très près les cir­constances de l'événement initial et ses suites judiciaires, à quelques précisions près.

Il a même conservé avec soin son caractère spécial à cette histoire d'amour. On ne peut douter que Françoise-Anastasie ait été sentimentalement séduite par Jacques Bruno; mais si celui-ci ne fut probablement pas insensible au charme de son amante, ilfaisait aussi une affaire, en enlevant la fille de l'hom­lue le plus riche de Marseille. Ce mauvais sujet, sans fortune et sans profession, pensait à mettre fin par un opulent mariage aux difficultés matérielles qui, à trente deux ans, l'obsédaient. Et il semble bien que sa famille, représentée dans le roman par un frère (réel) au dévouement inépuisable, l'aida à faire réussir son projet.

Après la condamnation, Zola fait évader le condamné et lui épargne ainsi la peine désagréable de l'exposition publique: ceci même est un emprunt à la réalité. En effet l'arrêt de la Cour d'Assises dn 28 août porte en annotation que, par suite de l'évasion de Dagnan, l'exposition publique fixée au 6 jan­vier 1824 eut lieu seulement par l'affichage de l'extrait de J' arrêt sur le poteau.

Par la sttite, le romancier conserve le thème qu'il s'était ap­proprié ; il lui emprunte encore la grâce pleine et entière accor­dée au ravisseur par lettres patentes dn 5 mai 1831. Mais il prend dès lors avec le réelles libertés commodes à son roman. Elles lni permettent les développements à travers le~quels l'ouvrage se poursuit.

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Et d'abord il rend fécondes les brèves amours de Françoise­Anastasie et de Jacques qui dans la réalité n 'avaient pas reçu cette bénédiction. Il rend ainsi possibles de multiples épisodes et les exploite avec la maîtrise d'un feuilletoniste consom­mé. Par là il introduit en outre un nouveau personnage : l'en­fant naturel, destiné à tenir un rôle utile jusqu'au bout de la fiction.

Dans le roman, la jeune fille, après avoir disputé son fils, avec succès, aux combinaisons intéressées de son oncle et l'avoir confié à sa famille pat ernelle, devient religieuse, -sœur de Saint-Vincent-de-Paul.

La réalité fut moins sévère. Trois ans après les événements de 1823, en juillet 1826, le

député mariait sa fille, loin de Marseille, à un ingénieur des Ponts-et-Chaussées, né le 20 jallvier 1791, originaire de Nor­mandie, maître des requêt es au Conseil d'Etat, destiné au plus brillant avenir. Son mari, conseiller d'Etat et chargé en 1831 de la direction des Ponts-et-Chaussées et des Mines, fut sous-Secrétaire d'Etat des Travaux Publics, de 1837 à 1847. Ce fut lui qui, en cette qualité, fixa l'orientation des grands travaux portuaires de Marseille en faisant décider en 1841 la construction de la J oliette. Il devait mourir prématnrément à Uriage, d 'une fièvre cérébrale, le 25 août 1848. Il était député de la Manche depuis 1832. Son fils - leur fils - fut maître des requêtes an Conseil d'Etat et député de la Manche de 1871 à 1885.

L 'enlèvement et ses snites ont formé comme la charpente des Mystères de Marseille. Mais l 'auteur devait au titre qu'il avait choisi, d'int roduire dans le roman une peinture de la sociét é marseillaise. A cette nécessité, il ne s'est pas dérobé. Disons tout de suite que son étude a été sévère à son objet et nullement impartiale. Il ne pouvait en être autrement.

En effet Zola n'avait pas attendu l 'affaire Dreyfus pour adopter l'attitude politique qui a contribué à le rendre célè­bre dans la dernière phase de sa vie. Non seulement il fut ré­publicain sous l 'Empire, sans s'interdire les outrances que ce cl assement pouvait alors comporter, mais l'opiuion à laquelle il adhérait le portait à une hostilité préconçue à l'égard du monde des affaires et des activités qui se développent dans ses alentours. Il a donc systématiquement promené les person-

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nages accessoires de son fCOlan dans divers compartinlents de la société marseillaise et surtout dans ses marges. Il les a mis en contact avec des accidents qui ont pu s'y produire. Et c'est de ces à-côté et de ces épisodes de caractère exceptionnel qu'il a composé un t ableau a rbitraire des « Mystères »dont l'annonce alléchait les lecteurs.

C'est ainsi qu'an moment où le frère cadet de Philippe Cail-101 cherche à aider son aîné de diverses manières, l'auteur nous fait pénétrer avec lui dans la faillite d'un banquier, chez « mes­sieurs les usnriers », dans les tripots marseillais, chez les lorelles marseillaises, auprès de quelques membres honorables ou pit­toresques du clergé local.

Il met en rapport ce frère dévoué avec un notaire (qu' il nomme Douglas) dont les irrégularités préparent une rapide et retentissante catastrophe. Et il n 'a pas été difficile de re­trouver sur ce point une source que Zola a copieusement ex­ploitée : le Procès d'Arna"d de Fabre, ex-notaire de M arseiUr devant la Co"r d'Assises d" département des Bo"ches-d,,-Rhône, 15 janvier 1841 (1).

Zola, ici encore, a suivi sa source, presque ligne à ligne et à tracé ainsi le portrait d'un notaire maniaque de la spéculation. Clerc de not aire, puis successeur de son patron, Arnaud de Fa­bre avait trouvé le moyen de commettre, eUlnoins de sept ans d'exercice (de 1832 à janvier 1839), 906 actes faux, d'y ras­sembler toutes les formes imaginables de la falsification et - menant une vie régulière et modeste - de s'aventnrer dans des spéculations incessantes, souvent ingénieuses et toujour~ imprudentes qui l'amenèrent en janvier 1839 au complet dé­nuement. L'un de ses procédés les plus ordinaires consistait à vendre des immeubles à des personnes fictives, auxquelles il se substituait , presque toujours Sans profit . Dans sa banque­route l'écart entre l'actif et le passif ne fnt que de 181.316 frs, mais presque tous ses clients avaient été peu ou prou ses dupes et lui-même s'ét ait complètement ruiné.

Arnaud de Fabre (et son décalque Douglas) fut condamné aux travaux forcés à perpétuité et à la peine accessoire de l'ex­position publique qui eut lieu le 24 juin 1841 (la dernière à Mar­seille) snr la place Royale -la place de la BOUIse.

(1) Mar8till .~ , imprimeri c de Sénès, éditeur, 1841, 399 pp.in 8°.

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En n'inventant rien, Zola a installé dans son ouvrage la fi­gure du notaire spéculateur et faussaire qui ne fut à Marseille à son époque qu'une exception unique et qui prend dans son feuilleton la valenr d'un type. Ceci caractérise la facture du romau et donne la mesure de ce que signifie le sous-titre de roman historique contemporain . .

* * Prenant avec la chronologie les licences permises à un ro­

mancier, l 'auteur amène ensuite à la Révolution de 48 la trou­pe de ses personnages affranchis de leurs attaches premières avec la réalité.

Philippe Caillolest devenu l'un des membres les plus ardents du parti républicain . L'anteur le dresse devant « les nobles » et les royalistes et particulièrement devant M. de Cazalis -qu'il a fait survivre, depuis 1843, au père de sa maîtresse.

Nous assistons alors à la proclamation de la Répnblique, puis à l'insurrection des 22-23 juin, à la défense et à la prise des barricades de la place aux Œufs.

Zola s'attache à donner nn cadre historique à l'intrigue pro­longée de son roman, en se servant de la relation de P. Dubosc Quatre mois de République à Marseille, 24/évrier-24 iuin 1848, (Marseille, Senès, 1848), duRéeit historique des événements des 23 et 23 iuin à Marseille, de L . et W. D. (Marseille, Barile, 1848), et anssi des journaux du temps. Les épisodes réels qu'il incorpore à son récit en font foi (tels que la blessure au visage dn général Mesnard Saint-Martin).

Ponr terminer son ouvrage, ilnse superbement de son droit de fenilletonniste : comme dit Le Sage, il tne tout le monde, jusqu'au souffleur. Le ravisseur meurt, en 1849, à la suite d'un duel avec l 'oncle de sa bien-aimée; celui-ci, M. de Cazalis, et sa nièce elle même succombent à la contagion du choléra qui se déchaîne sur Marseille.

Après cette liquidation, c'est bien par excès de conscience que l'auteur ajoute un épilogue ; c'est aussi pour nous faire savoir que le frère de Philippe Caillol est devenu un puissant armateur et qu'il prépare le fils des amants romanesques, héri­tier de la fortune des Cazalis, à entrer dans sa maison. C'est encore pour nous dire (il écrit en 1861) que la seule tristesse d'un de ses personnages secondaires (et la sienne) « est de voir

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« que la liberté est une plante qui pousse malen :France. Il s:lit « qu'il mourra sans avoir assist é à l'avènement de la démo­({ cratie)J.

Zola ne faisait pas assez confiance à la Destinée.

Raoul BUSQUE'!'.

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