Deschamps, Hubert. 1936. Le dialecte antaisaka

Embed Size (px)

DESCRIPTION

LE DIALECTE ANTAISAKAThèse complémentaire pour le Doctorat ès-Lettres, présentée à la Faculté des Lettres de Paris par HUBERT DESCHAMPSdes ColoniesAdministrateurLE DIALECTE ANTAISAKA(Langue malgache)TANANARIVE IMPRIMERIE MODERNE DE L'EMYRNEPITOT de la BEAU»!ARRIÈRE -I 936é Monsieurle GouverneurGustave malgache,JULIEN,mon maître en langue ce faibletémoiana&e^de mavénération.^CJLX^^ I VTABLEDESMATIERESPages Préface 9CHAPITRE I — Etude du Dialecte1 2

Citation preview

LE DIALECTE ANTAISAKA

Thse complmentaire pour le Doctorat s-Lettres, prsente la Facult des Lettres de Paris par HUBERT DESCHAMPSdes Colonies

Administrateur

LE DIALECTE ANTAISAKA(Langue malgache)

TANANARIVE IMPRIMERIE MODERNE DE L'EMYRNE

PITOT de la BEAU!ARRIRE -I 936

Monsieur

le Gouverneur

Gustave malgache,

JULIEN,

mon matre en langue ce faible

tmoiana&e^de ma

vnration.

^CJL

X^

^ I V

TABLE

DES

MATIERES

Pages Prface 9

CHAPITRE I Etude du Dialecte1 2 3 4 Prononciation Grammaire. Comparaison avec les autres dialectes Langages spciaux et littrature. . 13 16 25 31

.

.

.

.

CHAPITRE II Lexique Autaisaka - FranaisAbrviation Lexique 35 37

CHAPITRE III Vocabulaire Franais - AutaisakaAnnexe : Numration, Division du temps, mesures, monnaies 106

CHAPITRE IV TextesConversation Proverbes (Ohabola) Tangahitri Tafa seri Tatara 113 114 115 120 124

PRFACE

Gomme l'ouvrage sur L e s Antaisaka, le prsent volume concernant leur dialecte rpond une double proccupation, scientifique et pratique. L'tude des dialectes malgaches est assez peu avance. Des lexiques comme le Dictionnaire betsileo du Pre Dubois constituent encore des tentatives exceptionnelles. Le dialecte merina, assez diffrent des autres et qui n'est parl que par une minorit, a bnfici de la primaut de Tananarive et accapar l'attention des chercheurs. Aucune tude d'ensemble de la langue malgache n'a encore pu tre entreprise faute d'une investigation suffisante de la plupart des dialectes. Celui des antaisaka tait compltement inconnu. Nous esprons, par cet essai, permettre certaines comparaisons utiles aux spcialistes du malgache et des langues malayo-polynsiennes. Pratiquement ce livre facilitera/g^^|ippens l'acquisition du dialecte antaisaka et aux antaisaka celle du fraria^v D'autre part il fournira au dialecte un moyen d'expression crite. f< Im i? Le merina est rest jusqu'ici le seul dialecte crit. C'est lui qu'on apprend et qu'on prsente comme la langue malgache, alors qu'il reste mal compris de la majorit des populations. On l'avait mme, il y a quelques annes, impos aux coles officielles chez les peuples non-merina, en vertu du principe que l'instruction devait tre donne dans la langue maternelle ! En ralit c'tait une autre langue vivante ajouter au franais. On aboutissait l'incomprhension et au psittacisme. L'arrt de 1933 rorganisant l'enseignement indigne a spcifi trs heureusement que l'enseignement serait donn d a n s le dialecte local. Mais en fait le livre de lecture merina continue faire la loi. L'emploi des dialectes restera thorique tant qu'ils n'auront pas t dots d'une orthographe et d'un livre de lecture. Le prsent volume pourra tre utilis cet effet dans le pays antaisaka et mme dans certaines rgions voisines, au Nord et au Sud. Nous esprons qu'il donnera aux matres et aux lves, et en gnral tous les lettrs antaisaka, le sens de la dignit de leur dialecte qui n'est infrieur aucun autre. Vangaindrano, Mars 1935 H. D.

e.p.

I

etude

du

dialecte

1. PRONONCIATIONet s o n s Nous avons adopt pour le dialecte antaisaka l'orthographe utilise pour le dialecte merina, le seul crit jusqu'ici. Nous avons pens faciliter ainsi la comparaison des dialectes et surtout permettre aux antaisaka lettrs d'crire leur langue sans qu'ils soient troubls dans leurs habitudes. Les seules modifications apportes l'orthographe merina sont : 1 l'addition de la lettre n, dont le son n'existe pas dans le merina littraire ; 2 la suppression du j ( = dx) 5 son qu'on ne retrouve pas en antaisaka ; 3 la suppression de l'y, qui fait double emploi avec i et rendrait la graphie trop hrisse, cette finale tant la plus frquente dans le dialecte antaisaka. Orthographe Voici le tableau des signes employs, avec les sons franais correspondants : 1 Voyelles et a e i 0 ao diphtongue?^"

a, comme dans Paris . , comme dans bb . i ou o, plus ouvert que dans or

A o est souvent prononc a-o . Il se prononce a-ou dans les deux mots aombi (buf), aodi (amulette). La diphtongue ai se prononce tantt ay, tantt ey, en une seule mission de voix. De mme oi se prononce ouy. Les groupes in, en, a n , o n se prononcent i-nn, -nn, a-nn, ou-nn. Cependant le groupe an est parfois partiellement nasalis. Ex. : angatri (fantme) prononc an-ngatr. 11 n'est compltement nasalis que dans deux radicaux d'emploi rare : lan (puis) et Dokan (dieu invoqu par les sorciers). 2 Consonnes simples et doubles b d entre dr et dch (sur la partie antrieure du palais) f g dur h aspir k l

bd dr

gh

k1

m nfi

mn gn ou nh P

P

14r

LE DIALECTE ANTAISAKA

s ts ttr

v z

r roul (dento-palatal), comme dans certains patois, ch s dur t entre tr et tch (sur la partie antrieure du palais), v z

Les sons tr et dr, trs spciaux, demandent tre entendus pour tre reproduits exactement. Le ri a deux prononciations diffrentes : l o devant i et e, il se prononce gn, comme le n espagnol : Ex. : volant, marmite ; prononcez voulagni manelo ; tre malade ; prononcez magnel 2 devant o et a, il se prononce nh (n vlaire). Ex. : anara, nom ; prononcez anhara mafiosi, pitiner manhosi Dans ce cas, n est une consonne assez instable. Parfois le son se confond avec celui de l'n, parfois il devient ng. Ex. : chasser avec un chien = manoro, mahoro ou mangoro. A c c e n t u a t i o n Les rgles d'accentuation sont les suivantes : 1 L'accent tonique est sur l'antpnultime dans les mots de trois syllabes (ou de quatre syllabes, plus rares) finissant par ki ou tri. Ex. : Kroki, brigand ; .thatri, chelle ; dimdtiki, sangsue. La voyelle finale est gnralement muette. La voyelle de la pnultime syllabe est aussi quasi muette lorsqu'il s'agit d'un i ou d'un o ; elle est peu prononce quand il s'agit d'un a. Ex. : variki alotri, angatri, lonaki, lmurien abri fantme chef ; ; ; ; prononcez vArk dltch dng (a) tch lun (a) k (i)

L'i et l'a, quasi muets dans le corps d'un tri-syllabe, sont souvent interchangeables. Ex. : foritri ou forotri : pli. 2 L'accent est sur la pnultime dans tous les autres mois de deux ou plusieurs syllabes. La finale est faible, mais non muette. E x . : lo, hommes, g e n s ; aombi, b u f ; rodnga, c o l l i n e ; baraka, h o n n e u r ; trki, ventre ; latri, trop. Les exceptions aux rgles sont indiques dans la grammaire et le lexique par un accent ( ' ) sur la syllabe accentue. 3 Les mots termins par e ou par les diphtongues prononces en une seule mission de voix (ao, ai, oi, io, ia, ie) ont l'accent sur la dernire syllabe. Ex. : tango, preuve ; ambarar, le dessous de la case ; mard, jeunes garons ; vanta, les reins ; an, ani, aujourd'hui ; tandr, antandroy.

ETUDE DU DIALECTE

15

Au contraire les diphtongues eo, oa forment deux syllabes distinctes. Quand elles sent la fin d'un mot, l'accent porte, selon la rgle, sur la pnultime : Ex. : Ex. : akiho, aujourd'hui (pass) ; eta, ici. 4 Les mots composs gardent l'accent sur chacun des composants : llandrno, canal d'irrigation (de Idlci, chemin, et rdno, eau). Ambdtofsaki nom d'un village (de dni : ; vdto : pierre, fisaki : plate).

5o L'accent avance d'une syllabe vers la fin pour former 1 les drivs comportant l'addition d'an suffixe ou la modification de la syllabe finale ; 2o les passifs, mme lorsque le radical n'est pas modifi : Ex. : sdmbotri, action de saisir ; sambri, qu'on saisit ptraki, tat de ce qui est pos, assis ; fpetrha, action de s'asseoir tsizo, action d'apercevoir ; tsizvi, qu'on aperoit sratri, action d'crire ; sordta, qu'on crit sdziy amende ; sazi, puni. Au contraire les prfixes ne pas chang par ailleurs : Ex. : modifient pas l'accent si le radical n'est

vddiki, envers ; mivddiki tre l'envers niamddiki : renverser, trahir hdlatri, vol ; mangdlatri : voler ; pangdlatri : voleur.

Euphonielo Les initiales suivantes prcde ou un prfixe : F devient H devient ou L devient R devient V devient ou Ex. : P K g D Dr Mb Ex. Ex. Ex. Ex. Ex. Ex. Ex. ; ; : : : : : mutent en composition avec un mot qui les

ala-potsi, fort de ravenales (ala, fotsi) manakaria, riche (mctna, haria) mangidi, dmanger (.hidi) mandavo, renverser (lavo) mandre, sentir (re) ravimbari, plants de riz (ravi, vari) sarobidi, cher (sarotri, vidi).

1 Les finales ki et tri tombent en composition : angabelo, revenant (angatri, veto) afabaraka, dshonor (afaki, baraka). modifications quand ils prennent des

3o Les radicaux subissent diverses formes verbales (voir grammaire). Ex. :

4o On constate assez souvent des rpercussions euphoniques : andro ndraiki, un jour (andro, raiki) tso ho avi izi, il ne viendra pas (tsi ho avi izi).

5 Enfin les antaisaka font un usage constant de l'lision, ce qui rend leurs phrases rapides et difficiles saisir pour un tranger.

16

LE DIALECTE ANTAISAKA

2. GRAMMAIRER a d i c a u x et d r i v s Les radicaux sont mono-, di- ou trisyllabiques. Il en est quelques-uns de quaires syllabes. Ils sont, en principe, invariables. Mais les rgles de l'euphonie et la formation de drivs modifient leur lettre initiale ou leur syllabe finale. De plus, nous le verrons, un assez grand nombre de verbes transforment leur radical en prenant la forme passive. Les radicaux peuvent tre des noms, des adjectifs, des verbes, des pronoms, des adverbes, des prpositions, des conjoactions, des interjections. Mais c'est surtout avec les radicaux des trois premires catgories qu'on forme des drivs en ajoutant soit un prfixe, soit un suffixe, soit les deux. L'tude qui suit en fournira de nombreux exemples. La grammaire antaisaka ne comporte gure en effet d'autres rgles que celles de la drivation. L'antaisaka use frquemment du redoublement du radical pour donner plus de force descriptive ou pour exprimer soit des nuances soit un cas particulier. Ex. : Reri, seul ; rerireri, vagabondage. Il existe de nombreux radicaux redoubls qui n'ont pas de radical simple. Ex. : Hazakazaki, courir ; dokodoko, imbcile. A r t i c l e s L'article singulier Ex. : misi olo : misi olo indfini n'existe pas. Cependant on diffrencie souvent le du pluriel en y ajoutant le nombre un (raiki). il y a des gens. raiki : il y a une personne.

L'article dfini est ne, parfois prononc ni ou ni et qui s'lide en iV devant les voyelles. Ex. : ne tana : le village ; n' aombi : les bufs. L'article dfini sert former le cas possessif. prcdent est alors nasalise. Ex. : n' aombin' olo : les bufs des gens. La voyelle finale du mot

Cette nasalisation de la finale suffit souvent indiquer le cas possessif; mais, si le mot suivant est une consonne, on y prfixe un e. C'est une sorte de dissociation de l'article. Ex. : iabariolo ; pre des gens ; iabar ezaza : pre de l'enfant. Il existe un article d'individualisation. Il se place devant les noms d'une personne ou d'un lieu qu'on veut dsigner avec prcision ou devant le nom d'un animal qu'on veut indiquer d'une faon spciale dans un troupeau : Ex : Imara : Mara (nom propre) Isahandelo (nom d'une montagne)Ifotsi : (le buf) blanc. N o m s Les noms antaisaka n'ont ni genre ni nombre. On peut prciser le nombre en y ajoutant raiki (un), be ou maro (beaucoup), le sexe, en suffixant au radical lahi ( h o m m e ) , viavi (femme), vavi (femelle).

ETUDEDU DIALECTE

17

Ex. : lambo raiki: un sanglier : lambobe, lambo maro : beaucoup de sangliers. zazalahi : petit garon ; zazaviavi, une petite fille. kanalahi : un canard ; kanavavi, une cane. De nombreux n o m s sont des radicaux. D'autres se forment par blement ou par c o m p o s i t i o n , c o m m e nous l'avons vu. Les principaux noms drivs proviennent de prfixe est remplac par un des prfixes suivants : F marque la manire, l'habitude (forme verbale relative). Ex. : vita : hameon ; amitana (relatif); famitana : faon ou habitude de pc h e r l'hameon. P parfois p r o n o n c mp, indique l'auteur de l'action (forme verbale active). Ex. : mamita : pcher l'hameon (actif) ; pamita : pcheur. Ha sert f o r m e r les noms abstraits, avec l'adjonction du suffixe a. Ex. : zoki : an ; hazokia : anesse. A d j e c t i f s 1 Certains adjectifs sont des radicaux. D'autres se forment par prfixation de M ou de Ma un radical : Ex. : ditri : enttement ; maditri : entt. izi : obscurit ; mizi : o b s c u r . Enfin le verbe, passif ou actif, a valeur d'adjectif verbal. E x . : n ' o o mandalo par ici (adjectif verbal). ou ti ; l'homme passe par ici (verbe) ou l'homme passant redou-

formes verbales, dont le

2o Le comparatif d'infriorit s'exprime par tsi. . . lahaki ou tsi. . . mitovi tsi... ako. Le comparatif d'galit s'exprime de la mme faon, sans tsi.

Ex. : tsi somori ako iababenao iabako : mon pre n'est pas barbu c o m m e ton grand-pre (n'est pas aussi barbu que...). Le comparatif de supriorit s'exprime par holoni, ou ne s'exprime pas. E x . : tsakabe ne zazalahi holorne zazaviavi: le garon est plus grand que la fille. la tsakabe? ne zazalahi sa rie zazaviavi? Tsakabe fie zazalahi : qui est (plus) g r a n d ? le garon ou la fille Le garon est (plus) g r a n d . Le superlatif, absolu ou relatif, est marqu par laotri (beaucoup). Ex. : matazaki laotri izi: il est trs fort. ne matazaki be ame itoa zaza itoa da Itata : plus fort de ces enfants ci. (trop, trs) ou be

C'est Tata qui

est le

Pronoms Pronoms personnels laho, je ahi, anahi, me, moi hanao, tu anao, te, toi izi, il azi, anazi, enazi, lui iahai, nous (de notre ct) anai, nous itsika, nous (tous prsents) atsika, nous ...ko, de moi, par moi ...nao, de toi, par toi ...ni, de lui, par lui ...nai, de nous, par nous ...ntsika, de nous, par nous

18hanareo, izi, ils vous

LE DIALECTE ANTAISAKA

hanareo, azi, anazi,

vous enazi,

eux

...nareo, de vous, par vous ...ni, d'eux, par eux.

Le p r o n o m personnel suffixe sert de complment indirect aux verbes passifs et de cas possessifs aux noms. E x . : tVaombi vonoiko : le buf tu par moi. n ' aombiko : mon buf. Le p r o n o m atsika (prononc ; aska) a galement le sens impratif: a l l o n s ! 2 Pronom rflchi : vata (corps) vatanao, toi-mme; etc

E x . : vatako : m o i - m m e ; 3 Pronoms possessifs

n'anahi, le ou les m i e n s ; n anao, le ou les t i e n s ; anazi, le ou les s i e n s ; n' anai, ri'atsika, le ou les n t r e s ; n ' anareo, le ou les v t r e s ; rC anazi, le ou les leurs. 4 Pronoms dmonstratifs

Ti, iti, itiki, tiki; ce, ceci, celui-ci, (qu'on touche): pluriel: itoa itsia: ce, ceci, celui-ci (tout prs, mais qu'on ne touche pas) io: ce, cela, ces (un peu plus loin) iri : c e , cela (loin) ; pluriel : iroa. Ces pronoms s'emploient c o m m e adjectifs dmonstratifs en les rptant avant et aprs le nom ; ti trano ti : cette maison-ci. 5 Pronom relatif

N'existe pas, les verbes faisant fonction d'adjectifs verbaux : E x . : rC olo tonga ti: l'homme (qui est) venu ici. 6 Pronoms interrogatifs ia? qui? ino? q u o i ? Le pluriel est s e m b l a b l e ; si on tient le n o m b r e on ajoute abi (tous). E x . ; ia abi n*olo avi teo? marquer

quels (sont) les gens (qui sont) venus ici.

7 Pronoms indfinis Zai, zani : ceci, cela (sans ide dmonstrative) na ia . . . na ia, ndre ia . . . ndre ia : qui que soit . . . qui ndre ino . . . ndre ino : quelle que soit la chose . . . que sami, chacun ; abi, tout, tous ; faratri, la totalit maro, tababe : beaucoup (grand n o m b r e ) E x . : aombi rnaro, taratasi tababe be: beaucoup (grande quantit). E x . : ranobe. Sert aussi exprimer le trs grand nombre par mtaphore ( c o m m e nous dirions u n ocan de p e u p l e ) ; l'e prononc alors ouvert et prolong : Olo b : une foule de gens.

ETUDEDU DIALECTE

19

V o c a t i f s Ce sont des mots fortement accentus qu'on ajoute des phrases impratives pour bien marquer qui on s'adresse. Ils constituent la fois des pronoms, des particules verbales impratives et des interjections. Les principaux sont : ndahi (pour un h o m m e ) ; zalahi (pour des hommes); roa (pour des hommes quand on est entre hommes); tarao (vous tous, hommes); jpela (pour une femme); ro (pour des femmes, quand on est entre femmes) ; tsa (pour une jeune fille) ; korao marao (pour un ou des garons). ^ Bl^f A. E x . : alao hictsa ndahi! va travailler, h o m m e ! A ^ atsika ro ! allons, femmes! /. . % o avia ti marao! venez ici, garons! \i ci x/jq i V e r b e s Les verbes antaisaka ont le meme caractere queN^s^participes en franais. Ils expriment l'action, et sont aussi des adjectifs verbaux exprimant l'tat : E x . : lelahi tsangatsanga : un homme se promne, ou un homme se promenant. Tout verbe, tout adjectif, tout adverbe de lieu implique l'ide d'tat. Le verbe tre se trouve donc inutile. Ex. : EtoafC olo : les gens (sont l). C'est se traduit par da : E x . : Ne lelahi nidobok' ati da Imosa: C'est Mosa (qui s'est assis ici). I l y a se rend par misi: misi olo etoa : il y a des gens ici. Les verbes antaisaka ne possdent que deux modes : Le mode ordinaire et l'impratif. Le mode ordinaire rend la fois notre indicatif, notre infinitif et notre participe. Prcd de certaines conjonctions il peut exprimer le conditionnel (ndreki, laha), le subjonctif [ba ou mba), l'impratif prohibitif (ka). Ex. : manda hanao : tu refuses ; laha manda hanao : si tu refusais ; mba manda hanao : que lu refuses, pour que tu refuses ; ka manda hanao : (ne refuse pas !) ; mandana : refuse ! Il y a trois temps : prsent, pass et futur. Le pass se forme en faisant prcder le verbe des mots efa, no ou en leur prfixant un n. De mme le futur est caractris par le mot ho ou le prfixe h. E x . : mandeha aho, je vais; nandeha aho, j'allais; handeha ahoy ou ho mandeha aho, j'irai. Certains mots servent d'auxiliaires pour exprimer des nuances de temps: ta, te (vouloir ; cf l'anglais will), azo (pouvoir, cf. l'anglais : shall), efa (fini, achev), tokoni ho (il faut), vao ( peine). Ex.: tahandeha aho : je voudrais aller ; azo handehana aho : je peux aller; efatonga izi: il est arriv; tokoni ho handeha: il faut aller; vao nandeha izi : il vient de partir. Il y a trois voix qui servent exprimer l'action par trois procds diffrents. Avec la voix active le sujet est celui qui fait l'action ; avec la voix passive le sujet est celui qui subit l'action (complment direct de la voix active) ;

20

LE DIALECTE ANTAISAKA

avec la voix relative le sujet est l'instrument ou la circonslance de l'action ( c o m plment indirect ou circonstanciel de la voix active). E x . : mamono vitro ame basi aho: je tue des pintades avec un fusil. Vonoiko vitro ame basi: des pintades sont tues par moi avec un fusil. Basi amonoako vitro : (C'est) un fusil (avec lequel) je tue des pintades. La premire phrase exprime l'ide sous la forme active, la seconde sous la forme passive, la troisime sous la forme relative. L'aspect du verbe est sensiblement modifi dans les trois voix, dont nous allons tudier maintenant la formation. 1 voix active La voix active se forme l'aide de prfixes, dont cerlains suppriment ou modifient 1a voyelle initiale du radical. Les p r i n cipaux sont : m, mi, ma, man, man, mam. E x . : mandri: d o r m i r (radical : andri) ; miatsa : chanter (atsa). matoki : avoir confiance (toki) ; manondro : montrer (tondro) ; mafiarato : pcher au filet (harato) ; mamita : pcher l'hameon (vita). De nombreux radicaux forment des verbes la fois avec mi et avec ma (ou man). En c e cas, le driv en mi exprime l'tat, le driv en ma exprime l'action sur q u e l q u e chose. Ex. : tsanga : tat de ce qui est debout ; mitsanga, manangci, dresser. se lever, tre lev ;

D'autres prfixes donnent un sens plus particulier au radical : mana (sens de rendre); maha ( p o u v o i r ) ; miha ( d e v e n i r ) ; map ou mamp (faire); mif, mifa ou mifan (rciproquement). Ex.: manatsara: rendre b o n ; mahadiso : qui peut t r o m p e r ; mihamola devenir fou ; mapizaka : faire dire ; mifanampi : s'entrader. :

L'impratif se forme en suffixant a au mode ordinaire de la voix active. Des modifications de la finale s'ensuivent le plus souvent. L'accent tonique avance d'une syllabe vers la fin, moins qu'il ne soit dj sur la finale dans le radical. Ex. : mind, porter ; impratif mindsa. mansa, laver; manas mamtaki, tromper mamitha 2 voix relative Elle est semblable l'impratif actif, moins l'm initial. E x : mindai-, imp. a c t i f : mindesa; voix relative: indesa. Le relatif admet les prfixes t e m p o r e l s : nindesa, hindesa. L'impratif relatif se forme en suffixant un i au mode relatif ordinaire. E x . : miasa, travailler; relatif: iasa\ imp. relatif: iasai. 3 voix passive Il convient de distinguer d'une part les passifs d'action, qui indiquent l'action en train de se faire (exprime par rapport celui qui la subit), d'autre part les passifs d'tat, qui indiquent l'tat acquis par l'achvement de l'action et correspondent notre participe pass. Ex. : hosotri : action d'essuyer. Passif d'action : hosora (qu'on essuie). Passif d'tat: voahosotri (essuy).

ETUDE DU DIALECTE

21Il

Ilosorako ne lambanao. Voahosotri est essuy maintenant.

izi izao : J'essuie ton lamba.

A Les passifs d'tat se forment soit en ajoutant au radical les prfixes tafa, voa, va, vo, soit en introduisant entre la premire lettre et le reste du radical les infixes in ou on. Ce dernier procd est beaucoup plus rare. D'ailleurs un grand nombre de verbes n'ont pas de passif d'tat. Ex. : tafidi, voidi : descendu (rad. : idi) ; voavalii, varai : reu (rai); vonono : tu (vono). B Les passifs d'action ont plus d'importance. la plus ordinaire d'expression de la pense. Certains s'obtiennent en prfixant a au radical. Ex. : avela qu'on laisse (vela). Mais un a ou un il tait dj Ex. ; la plupart des passifs d'action se forment en suffixant au radical i. L'accent tonique est dplac d'une syllabe vers la fin, sauf quand sur la finale. radical dro, passif dora (qu'on brle) ; de mme vita, viti (qu'on finit). vinaki : rompu (vaki) ; Ils constituent la forme

Certains radicaux termins par i ne changent pas, le dplacement de l'accent tonique marquant seul le passif d'action : Ex. : szi, sazi (qu'on punit) ; sikdi, sikidi (qu'on prdit). Dans de nombreux cas, une lettre de liaison est place entre le radical et le suffixe : Ex. : l, lvi (qu'on refuse) ; no, inmi (qu'on boit) ; v, vzi (qu'on fait avancer en ramant); vki, voksa: (qu'on rassasie); sro, sarha (qu'on c o u v r e ) ; l, lma (qu'on mouille). Parfois, dans ce cas, la dernire lettre du radical est change : i devient e ou a, ao devient o. Ex. : rfi, rafsi (qu'on dteste) ; lato, tatvi (qu'on porte sur la tte) ; ffi, fafza (pour qui on fait le "fafi"). Les trisyllabes en ki font leur passif d'action en transformant le k en h. Ex. : tspaki, tsiphi, (qu'on frappe coups de pieds). Les trisyllabes en tri ont des finales passives trs varies. Ex. : hvitri, hevri (qu'on pense) ; sratri, sordta (qu'on crit) ; alfa (qu'on abrite) ; vihitri, vinira (contre qui on est en colre). Dans certains radicaux Vi final se change en e : Ex. : vcivi, vav, (qu'on porte dans le dos). Enfin il existe une grande quantit de passifs o le radical est transform, gnralement par interversion des voyelles. Ex. : ti, lt, (qu'on regarde) ; tfi, tif, (qu'on forge) ; tdvi, tivza, (qu'on dfriche) ; iki, angha (qu'on appelle) ; dla, elni (qu'on quitte). Les temps du passif sont marqus par no (pass) et ho (futur). Le complment indirect de la phrase passive (celui qui fait l'action) se rattache au verbe soit par suffixation si c'est un pronom personnel, soit par ne ou n ' e . . . si c'est un nom (cf. le cas possessif). Ex. : Tsi ekeko izani : Je n'accepte pas cela (Pas accept par moi cela) lotri,

22

LE DIALECTE ANTAISAKA

Tafatohir evato ne tomboko : Je me suis heurt le pied uue pierre (mot mot : heurt par une pierre le pied de moi) L'impratif passif se f o r m e en ajoutant ou en substituant i ou o la f i nale du mode ordinaire passif : Ex. : angiha, angiho (appelle) ; sasa, sasai (lave 1)

Adverbes : 1 Adverbes de lieu T, eti, etiki, toa, etoa, itoa : ici (visible) Ati, atiki, atoa ; ici (tout prs, mais invisible) E, eo, ao, oao, etsi, atsi : l (assez prs) Eii, ani : l (loin) Iri, eri, ari, iriki, eriki, eroa, aroa : l-bas Iraok' ehi : tout l-bas (visible) Iraok' ani : tout l-bas (invisible) Eto abi : partout

2 Adverbes de temps Zao, izao, ani1 zao : maintenant Sinitri : toujours ; lahateo : d'abord ; tselalsela : bientt Kehini : tout l'heure ; vetiveti : tout instant. Voir galement les divisions du temps, aprs le vocabulaire. 3 Adverbes d'affirmation, de ngation E, eka, aoi : oui ; to : vraiment Aha, Aia vao, Hoi mia : non Tsi, is' : ne pas ; tsana : plus du tout Ka : ne pas (impratif prohibitif) Ilikotri ; peut-tre Asa, vasa, asani : je ne sais pas. 4 Adverbes d'interrogation

Aia ? o ? Pass: taialAhaia? en quel e n d r o i t ? Ho aia ? hehaia ? vers o ? Lahaiaia ? d'o ? Ovia ? quand ? Hafiria ? dans combien de j o u r s ? Afcoa ? Afcori ? Afcoa ? Gomment ? Nahoa ? Nohoa ? pourquoi ? Nahino ? Hanino ? pour quoi faire ? Aotrino? Olrinol quel p r i x ? Firi ? C o m b i e n ?

5 Adverbes de manire O&a, oft' zai : assez laotri : trop Hinaki, salaki : presque Koa : aussi Ndre : mme Ako : c o m m e mitovi, mifanahaki : semblablement holoni : plus

que

ETUDE DU DIALECTE

23

Vao : mme, seulement Fahatani : en vain akeki ; sur le point de.

Prpositions : E, eni, eri (pass : te), ahi, an' : , de (direction, localisation) Ame, ami ; am' , an' an' : , chez, sur, avec, dans Dofotri, tofotri : jusqu' Nctreki : depuis, jusqu' Ho ani, herC , he : vers, pour lahata, lahate : depuis, en venant de, de tandrifi : en face de ne : de, par fa : cause de ako : selon dilatri : depuis faha : au temps de. On forme, avec a ou an prcdant divers radicaux, de nombreuses prpositions dont certaines peuvent tre utilises comme adverbes : Apovoani, atenatena, aevo : au milieu de aloha ; devant afara : derrire amindri : chez amoro : au bord de anari : au sommet de ahati : dedans anelanela : entre amboho : derrire, au dehors ambadiki : de l'autre ct, au del de erinilani : de l'autre ct (rivire) andafi : au del de la mer anila : ct de arnbani : en bas, sous amboni : en haut, sur ambodi, ampototri : la base andala : sur la route de.

Conjonctions : Va ha, si, Hi, amin' , a n : et (entre deux mots) Ka : et (entre deux phrases) Da : c'est . . . , et (entre deux phrases) Na : ou (phrase positive) Sa : ou (phrase interrogative) Fizi ; mais sadi : et, de plus, d'ailleurs Fa : Car, parceque Ba, mba : afin que, pour que Ako, mitovi, toa : comme ko, koa : aussi Andra, nefa : cependant Ndre : si Laha, raha : si, quand Laha tsi : si ce n'est . . . . Ndreki : si quand, avant de, aprs que Lahamboni : pendant que (pass) Lonoki : en vue de, pour miharo ; avec, et Kaiki : avec, et. I n t e r j e c t i o n s . Les pures interjections ne sont que de onomatopes. Les plus courantes sont : Oi (douleur) ; E (pour appeler, pour conclure une phrase exclamative) ; A (surprise) ; Eisi mcontentement). Mais de nombreux mots, tels les adverbes d'affirmation et de ngation, les pronoms personnels, les vocatifs, les expltifs, peuvent prendre une valeur d'interjection. E x p l t i f s . Les expltifs sont des mots trs courts, mono ou disyllabiques, qui n'ont gure de signification par eux-mmes mais servent marquer le rythme de la phrase. Par exemple da marque une suspension dans le rythme, une lgre hsitation (comme notre eh bien ! . . . ) ; vao est

24

LE DIALECTE ANTAISAKA

une finale accentue (comme le breton . . . donc ! ). Les antaisaka farcissent leurs phrases de ces petits mots dont les principaux sont : Vao, avao, kao : donc Ndre, andra, ndreki, heki : mme Da, kida, d': d'autre part, c'est . . . Sisa, mesa, sa, ma, m\ masisa : d'autre part, alors Mehi : donc Re : (fin de phrase). II existe mme des phrases expltives, de sens quasi nul, mais qui ajoutent la chaleur d'une dmonstration. Ex. : zai k' amiri azi in zani : voil ce que j'ajoute, c'est ainsi. cles p h r a s e s , Le verbe se place ordinairement en tle de la phrase ; puis viennent successivement le complment direct, le complment indirect, le sujet. Ex. : Mamboatri traho ame Vangaindrano izi. Il construit une maison Vangaindrano. Construction L'adjectif attribut (exprimant en mme temps le verbe tre) se avant le nom qu'il concerne. L'adjectif pithte se place aprs le nom. Ex. : Tsara ne trano : la maison est belle. Ne trano tsara : la belle maison. place

Le rgime direct et le complment du passif ou du relatif sont, nous l'avons vu, soit des pronomos suffixes, soit des noms prcds de ne, ne ou ri Ex. ; ne trahoko : ma maison ; ne tranori fie lonaki : la maison du chef tiako ti traho ti : j'aime cette maison. tiari ri olo ou tianin' olo ti traho ti : les gens aiment cette maison. L'interrogation se forme parfois en plaant les particules ma ou ba au dbut de la phrase, mais le plus souvent elle est marque seulement par l'intonation. E x . : A v i ao izi? Avi ao izi. Est-il arriv? 11 est a r r i v .

ETUDEDU DIALECTE

25

3. COMPARAISON AVEC LES AUTRES DIALECTESNous utiliserons surtout pour nos comparaisons le dialecte merina,' qui a fait l'objet de nombreuses tudes. G r a m m a i r e Les procds grammaticaux ont une grande uniformit dans tous les dialectes. Plus que le vocabulaire ils marquent fortement l'unit de la langue malgache. Nous signalerons ici quelques diffrences. Le merina mute les initiales s en ts, et z en j. Ex. : antaisaka : asoroki, merina : atsoroki izato, injato Les trisyllabes ki et tri deviennent ka et tra en merina, ke et tse dans les dialectes du Sud. De plus le merina et d'autres dialectes ont des trisyllabes en na. L'article est ni ou ni en merina et dans la plupart au lieu de ne. des autres dialectes

Les pronoms personnels-sont izaho, hianao, izahai en merina et on trouve anao en betsileo, au lieu de iaho, hanao, iahai, comme en antaisaka et dans la plupart des autres dialectes ctiers. Les adverbes et pronoms dmonstratifs tiki, itoa, etoa, atoa l'antaisaka et aux dialectes voisins sont propres

Les vocatifs, les expltifs, sans tre absents du merina, y tiennent moins de place. On en trouve beaucoup dans d'autres dialectes. Les formations verbales sont sensiblement identiques. Cependant il y a moins de flexions du radical dans le dialecte merina, qui construit par contre des passifs et tous ses relatifs avec le suffixe na. L'impratif prohibitif est aza en merina, au lieu de ka. L'interrogation qui, en antaisaka, rsulte de la simple intonation, est marque en merina par des particules spciales. Le pronom relatif izay, la particule de liaison no, dont use le merina, n'existent pas en antaisaka D'une manire gnrale, la construction antaisaka est plus simple, moins lourde, sans subordonnes. Les particules da ou ka, dont le son se prolonge quelque peu, servent sparer les phrases plus qu' les relier. S o n s et a s p e c t des m o t s Le dialecte antaisaka a cinq consonnes caractristiques qui le diffrencient du merina : 1 Le n n'existe pas dans le merina littraire. On le trouve par contre dans le merina parl la campagne et dans la plupirt des autres dialectes : betsileo, antaimoro, betsimisaraka, sakalava. 11 correspond au ng malais. Ex. ; malais : langit (ciel) ; antaisaka : lanitri ; merina : lanitra. moro. 2 S se prononce comme le ch franais. Il en est de mme en antaiEn merina il se rapproche du ch allemand de i c h .

26

LE DIALECTE ANTAISAKA

3 Ts = s dur. On retrouve cette mme prononciation en betsimisaraka et en antaimoro. Le merina prononce ts, les dialectes du Sud (bara, tandroy) prononcent t. E x . : atsimo : le Sud. Prononciation antaisaka: assimou; merina: atsimou ; bara : atimou. 4o et 5 Tr et dr se prononcent presque tch et dch. La prononciation merina est plus prs de tr et dr. Le betsileo, le tandroy, le tanosy prononcent ts. L'anlaisaka marque une transition. Non seulement les sons lmentaires, mais les mots phontiques euxmmes accusent d'assez grandes diffrences entre les dialectes: l o La finale na, qui forme en merina de nombreux trisyllabes, est beaucoup moins rpandue dans les autres dialectes (antaimoro, sakalava, betsileo, betsimisaraka et surtout bara). Elle est inexistante en antaisaka (tout au moins en tant qu'elle sert former des trisyllabes). Cette finale correspond en effet au ng du malais qui donne n en antaisaka, lettre trop sourde et trop confuse pour tre maintenue la finale. Ex.: malais: burung (oiseau); antaisaka: voro; merina: vorona.

2o Les finales ki et tri des trisyllabes antaisaka se prononcent k et tch et se rapprochent par l des finales correspondantes du malais, (k et t). Par contre les finales merina ka et t.ra sont beaucoup plus accentues, de mme les ke et tse des dialectes du Sud (betsileo, tanosi, tandroy). Les finales ki et tsi du bara sont les plus semblables l'antaisaka. Ex.: malais: langit (ciel); antaisaka: lanitri; merina: lanitra.

3 La loi d'alternance des voyelles et des consonnes est plus rigoureuse en antaisaka qu'en merina. Les consonnes sont plus rarement approches. En particulier l'n qui, en merina, prcde souvent le t ou d'autres consonnes n'existe le plus souvent ni en antaisaka, ni en bara. Par l, ces dialectes tendent se rapprocher plus des dialectes indonsiens que du malais. E x . : makassar: mata (mr ou c r u ) ; antaisaka: mata malais : manta ; merina : manta. Par contre le p initial des noms d'agent reproduit le son malais, dont s'loigne le merina. Ex. : malais : penurat (crivain) ; antaisaka : panoratri ; merina : mpanoratra Le j ( = d z ) lettre double du dialecte merina n'existe pas en antaisaka. La diffrence est d'autant plus sensible que cette lettre, en merina, est souvent prcdent d'un n. Ex. : antaisaka : laza (port) ; merina : tsizo (aperu) ; lanja tsinjo

4 Certaines voyelles, simples en antaisaka (comme en betsimisaraka), sont doubles en merina et dans d'autres dialectes. E x . : antaisaka: miti (noir); merina: tola (os) ; mainty taolana

ETUDE DU DIALECTE 27

5 Les rapprochements de voyelles ne gnent pas l'antaisaka, de mme que le betsileo, le sakalava. Le dialecte merina insre souvenl un z entre les deux voyelles. E x . : antaisaka: aia? (o?); merina: aiza?

6 Les dialectes du Sud (bara, antandroy, tanosi) prononcent 1 dans le corps de mots, l o le merina p r o n o n c e d. L'antaisaka suit le second systme. Mais certains mots ont les deux f o r m e s : vadi ou vali; madio ou malio. Dans l'ensemble l'antaisaka se rapproche des autres dialectes du Sud, et surtout du bara. A certains gards il forme transition. Avec le merina les diffrences sont notables. La suppression des nasalisations, des consonnes doubles, des voyelles doubles, du na final, font de l'antaisaka une langue plus nette, plus rude et plus simple. On a appel le merina l'italien de l'Orient. C'est au latin qu'il faudrait, en ce cas, comparer l'antaisaka. Voici quelques mots qui illustreront cette comparaison. Franais qui? noir obscur os pagaie canard hameon Antaisaka ia? miti mizi tola five kana vita Merina iza ? mainty maizina taolana fivoy ganagana fintana

Cette simplicit entrane un plus grand n o m b r e d'homonymes. Ainsi en merina fotsy veut dire blanc, et fontsy, ravenale ; en antaisaka les deux se disent fotsi. Eu merina on distingue haro (mlange), haroka (action de fouiller), harona (corbeille); en antaisaka les trois se disent haro. Les diffrences de caractre des deux lorsqu'on les entend prononcer. Alors que lentement, doucement chantantes et quelque est plus rude, plus rapide, plein d'lisions, ment accentues. dialectes sont plus sensibles encore dans le merina les phrases coulent peu monotones, le parler antaisaka d'exclamations, de syllabes puissam-

V o c a b u l a i r e Ce n'est pas seulement par certains sons et par l'aspect de c e r tains mots c o m m u n s que l'autaisaka se distingue des autres dialectes, en particulier du merina, mais par des diffrences de vocabulaire et de sens des mots. 1 Le vocabulaire comporte un trs grand nombre de radicaux compltement diffrents. Nous en citerons quelques-uns c o m m e exemple, en les opposant au mot merina, et en les rapprochant de certains autres dialectes. (sak. : sakalava ; tan. : antanosi). be. : betsileo ; B. : betsimisaraka ; tem. : antaimoro ;

28Franais cervelle chat sauvage chose citron cuivre demain dindon dire en colre escargot toile fou gras mensonge mre nuage perdrix pilon riz pintade puce rizire souris tous tousser vent Antaisaka betro halaza raha voangi saba homarai bitsi mizaka vinitri akora vas ia mola vondraki vandi endri mika traotrao akalo vitro fia horaki kitso abi milalaitri ani

LE DIALECTE ANTAISAKA

Dialectes semblables sak., be., B. tem. be., B, B. sak., bara sak., B., tan., bara B. B., sak. tem. be, tem, tan, sak. .tem., tan., bara id. tem., tan., bara tem. B. B., tem., be., tan. sak., tandroy bara bara presque tous tem. B.

Merina atidoha kari zavatra voasari varahina rahampitso vorontsiloza milaza tezitra sifotra kintana adala matavy lainga reni rahona tsipoy fanoto akanga paras y tanimbari totozi daholo mikohaka rivotra

?

?

On peut mme s'amuser relever des h o m o n y m e s ayant des sens absolument diffrents en antaisaka et en merina. Par exemple : Antaisaka Merina etri : lonaki mino kibori salaki kibo : ceinture : chef : boire : tombeau : presque caille etry : abaissement lonaka : fertile rnino ; croire kibory : rond salaka : pagne kibo : ventre

Dans l'ensemble le vocabulaire antaisaka accuse de grandes ressemblances avec les autres dialectes du Sud et de la cte. Il a moins de mots baotous que le merina ( la place d'angano, akanga, marnba, kohakl, il dit : tatara, vitro, voai, lalaitri). II n'a pas ce got des mots mtaphoriques qui caractrise le merina (atidoha, vorontsiloza). 2 Certains mots c o m m u n s nuances assez divergentes. Antaisaka midoboki mariera: meriki : tre assis demander en mariage yC andro : il pleut l'antaisaka et au merina Merina midoboka : sjourner mariera : sduire merikany andro : il bruine expriment des Par exemple :

ETUDE DU DIALECTE

29Merina

Antaisaka foli : coton hala : scorpion lai ; refus menaki : huile hira : jeu sakaiza : amant Enfin certains mots antaisaka abandonns aujourd'hui. Exemple : Antaisaka reki, mer davo, peau t< mafaitri, amen^ ty, ^fy

foly : fil hala : araigne laina ; paresse menaka : graisse hira : chant sakaiza : ami ressemblent des ancien riaka c ) daro ^&J mafaitra mots merina anciens,

Merina actuel ranomasina hoditra mangidy

C a r a c t r e s d u d i a l e c t e ittnsi l'antaisaka apparat plus proche des o r i g i nes que le merina. C'est une langue de paysans, chasseurs et pcheurs, proches de la nature, loigns des spculations intellectuelles. Plusieurs traits rvlent ce caractre : 1 la grande richesse du dialecte en mots concrets, s'appliquant aux choses de la nature et aux outils. Chaque espce de lmuriens, de lzards, d'araignes a son n o m . Il y a trois mots p o u r le van riz suivant qu'il est en bois (fanofa), en j o n c s (sahafa), en fibres de ravenale ( l i s i t r a U n grand nombre d'onomatopes servent rendre les bruits les plus divers de la nature avec une prcision qui nous semble ahurissante. Par exemple, les bruits de l'eau : tt : bruit de la pluie tombant goutte goutte par le toit hikiki dadadada dradradradra vatravatra debodeboki bruit d'un petit filet d'eau bruit de l'eau coulant gros bouillon bruit que fait l'eau l'avant de la pirogue (quand on va vite) bruit de l'averse bruit de l'eau qui bout fortement en soulevant le couvercle de la marmite . . . e t cette numration est loin d'tre limitative. : : : : :

2 par contre, faible facult de gnralisation. A u c u n mot pour dsigner d'une faon gnrale le lzard, l'araigne, le van, le bruit de l'eau. Trs peu de mots abstraits. Des mots q u i , en merina, n'ont plus qu'un sens abstrait et gnral, ont gard en antaisaka leur sens primitif d'action matrielle. Par exemple dinika (petitesse) a en antaisaka le sens primitif de c o u p e r en petits morceaux (diniki). Le merina est relativement pauvre en mots et imprcis quand il s'agit de la vie proche de la nature. Le mot haza en antaisaka signifie p c h e et il y a plusieurs autres mots pour dsigner la pche et la chasse suivant les moyens employs (avec le filet, les chiens, les piges, etc.). En merina, haza signifie la fois chasse et pche, ce qui oblige employer la priphrase hazandrano pour indiquer le poisson. E m p r u n t s . Les antaisaka n'ont pas c o n n u , c o m m e les merina, une longue priode d'influence anglaise. Quelques mots anglais peine ont t apports par les merina, tels gisi, l'oie (geese) et boki, livre (book).

30

LE DIALECTE ANTAISAKA

Par contre l'influence franaise est trs sensible. Certains mots trs anciens, c o m m e barabara, maladroit (barbare), doivent dater des colons de Fort-Dauphin au XVII e sicle ou des c o m m e r a n t s croles du XVIII e . La plupart des choses nouvelles apportes par les europens ont des noms franais, alors que le merina emploie soit un mot anglais, soit une priphrase, soit un mot malgache dtourn de son sens primitif. Par exemple : Mot franais la clef l'assiette parasol tard l'cole verre Antaisaka lakile laseli parasoli tara lekaoli vera Merina fanalahidy lovia elo aoriana sekoly gilasy Le det petit

Les migrants rapportent de n o m b r e u x mots d'autres dialectes. compte t'ranco-sakalava de ia monnaie en gaovaoso et pitiso (gros sou sou) est souvent utilis sur le march de Vangaindrano.

Mais c'est surtout au dialecte merina que sont faits des emprunts n o m breux et importants. Ce dialecte, bien qu'assez diffrent des autres, a bnfici pour s i diffusion de plusieurs circonstances : 10 l'ancienne occupation merina. 2 le fait qu'il tait le seul dialecte crit. Les autres peuples de l'le l'ont employ c o m m e langue crite. Les m i s s i o n s n'ont utilis que lui pour traduire la Bible. 3 l'erreur des gouvernants franais qui a longtemps consist prendre le merina pour la langue m a l g a c h e unique, l'utiliser officiellement le faire apprendre dans les coles, former les lites malgaches Tananarive, administrer l'aide de fonctionnaires m e r i n a . 11 y a d o n c tendance, surtout chez les jeunes gens des villes, employer les mots et les expressions merina, qu'ils croient plus distingus et plus en faveur auprs des vazaha. De nombreux mots merina ont dj une diffusion tendue et sont employs c o n c u r r e m m e n t avec le mot antaisaka. On dira m a rary, kibo, faly aussi bien que mafielo, troki, ravo. Certains de ces doublets tendent d'ailleurs prendre des nuances diffrentes, ainsi marary indique une maladie plus grave que mafielo. 11 est certain que l'unification de l'ile que nous avons ralise, et la facilit toute nouvelle des communications tendent abattre les barrires entre les dialectes. Mais ce serait une grave erreur de gnraliser systmatiquement le merina. Ce dialecte est assez diffrent des autres et n'est aucunement adapt aux besoins des peuples ctiers. De plus, la langue littraire merina, encombre d'expressions mtaphoriques et de phrases incidentes, souvent manire et boursoufle, parfois obscure, n'est pas un bon instrument de civilisation. Il est prfrable de conserver les grands dialectes en leur donnant une criture. Leur volution en sera facilite. L'antaisaka a la facult de former des mots abstraits aussi bien que le merina et il pourra en user ds qu'il en sentira le besoin.

ETUDE DU DIALECTE

31

4.LANGAGES SPCIAUX ET LITTRATURED i a l e c t e s et l a n g a g e s s p c i a u x Le dialecte antaisaka est assez uniforme. Cependant, sur le plateau de Midongi, un assez grand nombre de mots bara s'y introduisent. Les antemanambondro ont quelques mots spciaux. Ainsi poisson se dit fia au lieu de laoki ou vili; femme se dit ampela au lieu de viavi. Dans l'ensemble les diffrences sont peu notables ; le dialecte antemanambondro c o m mence marquer la transition avec l'antanosi. Il n'existe pas de langages spciaux de sexe, de mtier ou de caste. Seuls les sorciers utilisent dans leurs invocations certains mots diffrents de la langue courante. Par exemple : pilopilo (zl) au lieu de mazoto ; mivola (parler) au lieu de mizaka. L'astrologie et le sikidi utilisent des mots drivs de l'arabe. Gestes Le dialecte antaisaka, vhment, rapide, passionn, plein de vocatifs et d'onomatopes, s'accompagne de nombreux gestes qui miment l'action. Gestes des bras surtout, et des jambes. La lvre infrieure tendue sert indiquer la direction d'un point loign. L i t t r a t u r e La littrature antaisaka est purement orale. Les principaux genres portent les noms suivants: Velatri : ce sont les invocations religieuses aux Dieux et aux anctres. Elles sont peu prs invariables. Nous en donnons quelques exemples dans notre volume L e s Antaisaka. Tsireko : c'est la chanson monotone et plaintive que psalmodient les femmes lors de la veille mortuaire. Elles improvisent sur les mrites du dfunt et l'argent qu'on lui a port. Le refrain est i s i reko izani (je n'avais pas entendu cela). Atsa : Ce sont les chansons ordinaires que l'on dbite au rythme du tambour et des claquements de mains dans les ftes mortuaires ou au clair de lune. Nous avons reproduit la plupart d'entre elles dans une prcdente tude sur les Danses antaisaka (Bulletin de l'Acadmie Malgache, Tome XVII, Anne 1934, pages 30 49). Nous donnons la fin de ce livre des exemples de quatre autres genres littraires : Ohbola : proverbes ou comparaisons proverbiales. Tangahatri historiettes trs courtes ; fables mettant en scne des animaux ; incidents plaisants de la vie journalire ; galjades ; devinettes. Tafaseri lgendes mythiques assez longues, racontant l'origine des choses et des tres, les exploits de hros fabuleux. Tatara histoires vraies ou donnes comme telles.

AN TAIS

ABRVIATIONS

V. a. p. . F- rel. imp. id. . v. . . V

( ]. [ ).

. . . . . . . .

verbe la voix active verbe la voix passive verbe la voix relative impratif mme sens que le mot prcdent voir racines non utilises isolment, mais formant des drivs tymologie fr. : franais

N O T A : 1 Les rgles de prononciation et d'accentuation sont indiques au dbut de l'tude du dialecte. On a marqu par un accent aigu ( ' ) les accentuations irrgulires.

2o On trouvera dans notre volume l e s Antaisaka un grand nombre de mots dsignant les animaux, les plantes, les aliments, les vtements, et ceux qui ont rapport lethnographie et aux coutumes. Seuls les principaux de ces noms figurent au prsent lexique.

AAba Abi Abo (Alla) Adi Adipre Ababe : grand pre Iaba7-iababe : mme sens tous, tout akori abi ? : comment allez-vous ? (salutation ordinaire) haut, lev abobe : grand akaboa : haut des montagnes miada : lentement guerre, combat, procs, discussion Miadi : se battre F e d i a : armes maiadi : questionner, avoir l'intention, demander en mariage manadidi : empcher, interdire adidia : p. fanadini : enqute Adidi marque de proprit sur un terrain-interdiction mahadidi : empcher, interdire adidia : p. chat sauvage Ad i*a o libre de, dtach de... manafaki : soigner quelqu'un (en parlant d'un Afaki ombiasi) miafaki ; consulter Yombiasi afa-baraka : dshonor par derrire, en arrire A! ara bile Afero feu Afo crabe Aoza non [a presque muets] Aha moi (complment) anahi : mme sens ho anahi : pour moi Alii manahi : s'inquiter, inquiet ahiahi : inquitude (Abi) A li i tri herbe Aho je, moi (sujet) iaho : mme sens (au dbut d'une phrase) Alioa pourquoi faire ? Ahoaho cri manahoaho : crier Ai vie, corps rniai, miehi : respirer fiaina : vie, bonheur finena : respiration o ? aia ho aia : en quel endroit ? hatraia : jusqu' o ho aia ? Aia henaia ? vers o ? mehaia : aller vers (inlerrogatif) taia ; pass de aia lahalaia : d'o ? otaia ; de quelle tribu ? Aia-vao non ! c'est faux ! mangaiki : appelerangiha: p. angiho : imp. appelle mangaiki adi : Aiki provoquer au combat indique la parent rsultant d'un remariage. Ex. : akan%hi : enfant du Aka mari avec une autre femme, ou de la femme avec un autre homme akareni : martre akarai : partre Akaboa en haut, dans le plafond prs manakaiki ; approcher akaikezo : approche ! A k aiki pilon Akalo argumentation, discussioi akaa-tao : mmi sens miakanlao, meA kaiii kanitao : discuter Akatrefa en prsence de..., en face [atriki] miakatri : monter akari : p. manikalri : conduire la femme h case (Akatri) de mari fartakara-vadi : mariage

38Akazo

LE DIALECTE ANTAISAKA

AkidaAkiheo Ako Akoho Akoodro

vtement en gnral miakazo ; s'habiller akazo : longue chemise de toile servant d'habit aux hommes akazobe : le mme, en nattes

bananier

AkoraAkori A ko tri Akosa Aia Aia

escargot

aujourd'hui (partie du jour coule) comme, semblable ... akonini : mme sens poule akoholahi : coq akohovavi : poule anakakoho : poussins banane, bananier

AlahadiAlahelo

dimanche

c o m m e n t ? akori abil comment allez-vous? (formule ordinaire de salutation) paddy bambou ou pot de bois o l'on met le lait fort vorok. ala : fo:t secondaire, brousse arbustive enlev, pris alai ; que l'on prend, que l'on va chercher, que l'on enlve alao, alai, alai ahi : imp. mangala : aller chercher, enlever (quelque chose) miala : s'en aller (alao ynizotsoa : va-t-en, sors) elani : quitt chagrin malahelo : malheureux mampalahelo malahelo : les malheureux : qui afflige ne

Alapala tournoiement Alarobia mercrediAleo Ali

Aloha

Alo (Alo) Alotri

il vaut mieux aleoleo : mme sens nuit manali ; qui retient jusqu' la nuit miali tori : veiller hali ; la nuit passe akori lahali ? comment avez-vous pass Ia nuit ? (formule de salutation) anio ali la nuit prochaine sasak' ali : minuit alinali : dix mille (nombre qui se perd dans ia nuit) en avant (lieu), avant (temps) manaloha : envoyer en avantmialoha : aller en avant Laloha : autrefois talohaloha : if y a quelque temps valohani ; premier visite du fianc sa fiance ou du polygame une de ses femmes mialo : vide (comme l'est la case de l'homme ce moment) mialo : tre jaloux miaro : mme sens abri petit cran de j o n c que les femmes portent dans le dos pour protger du soleil la tte de l'enfantmialolri : se mettre l'abri, l'ombre

Anialo

anguille

Amani urine mamani : uriner A m b a d i k i de l'autre ct, dehors ( A m b a k a ) manambaka: tromper voambaka : tromp ambukai : qu'on trompe A m b o n i en bas, sous manambani : abaisser ambanimbani ; plus bas A m b a r a rvl manambara ; annoncer, rvler, dclarer ambarai : p. A m b a r a k i jusqu'... mbara-pahavini : jusqu'... (plus usit) A m b a r a rai le dessous de la case A m b a t o l a v a case du chef de (a branche cadette o se runissent les hommes A m b t r i arbuste donnant une graine comestible (ambrevade) Anibi en plus (dans la numration) (Ambi) ambena: qu'on gardeambeno : imp. miambi; garder voambi : gard

LEXIQUE ANTAISAKA - FRANAIS

39

(Ambi) Ambia

Ambiasa sorcierAmbo

mahambi : qui a de la chance poing manambia ; donner un coup de poing

c h i e n f a n a m b o a : injure consisltant traiter de chien amboazi : trait de chien

Ambola, amboni encoreAmboni en haut, sur manamboni : lever manao amboni : mettre sur... volan'amboni : le mois suivant ambonimandri : poutre fatire

Amesa

couteau

Amindri chezAinoro Ampela Ainpi

A m i , a m e avec, dans, par, , chez Amiki [;zoki] les deux frres ou les deux surs d'un ge diffrent A m i n d r i [zandr\ mme sens bord, au bord de... (amoron-drano) ct de... (amoro-pata) femme pela : femme (expltif) suffisant ampia : qu'on augmente manampi : ajouter miampi ; s'augmenter fanampi ; aide nous, nous (complt. direct) enfant, descendants mananganaki : adopter un enfant mianaki ; tre descendants d'un mme anctre anakavi : sur par rapport aux frres a aakavindrai : tau te ifl&^fa^pr) anadahi, analahi frre par rapport aux surs mana : possder, avoir herbe potagre, lgume

A m p o m b o coque du paddy Allai Anaki

(Alla) Ana

AnaoAfiano

toi, tuactif de faire manano : faire

Afiara Aiiai'i AnareoAfiati Anatri

nom sommet, sur vous

dans, l'intrieur de. . [ati] conseil instruction, rprimande voanatri : conseill mananatr.i : conseiller, instruire, rprimander mianatH : apprendre mapianatri : enseigner papianatri : instituteur A n a t r e h a en prsence de..., en face de.... Andafi pays au del de la mer, et particulirement la France

Andao AndevoA11 do Andra Aiidra Andrefa Andrefa Andf'i (Andri)

allons ! esclaverose mando : humide got manandra : goter, essayer pourtant, mme, donc cependant kandrefa : mme sens Ouest Ankandrefa ; l'Ouest miakandrefa : aller vers l'Ouest pilier andriambo : les 2 grands piliers qui soutiennent le fatage miandri : garder andvaza : qu'on girde - andri-fati ; fte mortuaire miandri-fati : clbrer la fte mortuaire

40(Andri)

LE DIALECTE ANTAISAKA

Andria Andro

mandri : tre couch, dormir, aplanir tafandri : couch mapandri : faire coucher, faire rgner la paix fandria : Datte qui sert se coucher ambonimandri : poutre fatire le roi et ses parents, les nobles jour, temps manandro ; prdire l'avenir d'aprs les astres pan.tndro : astrologue masoandro : soleil taninandro ; chaleur du soleil isanandro ; toujours mandro : se baigner lpre aninandro : lpreux cependant kanefa : mme sens au milieu de, entre mianga : s'en aller

Andrindraki de prfrence

(Andro) Andro Auefa Anevo (Anga)

Androna au devant de . . . . Anelanela au milieu AngavoAngatri

goyaveesprits des morts

AngidiAngira

libellulebton (long)

Angiho AngoaiA ni Ani Ani Ani Aniki

imp. de aiki dsesprqu'on fait, qu'on c r o i t imp. anio fani ; faisable qui a une maladie (en composition) aniseri : e n r h u m a nimbai : qui a une plaie l-bas, , vers vent anibe : cyclone - homani : il fait du vent action de grimper mananiki : v. a. anihi ; sur quoi on grimpe

Anila

ct. . .

Anio aujourd'hui (partie du jour non coule) anani : mme sens A n k a p o b e en bloc, en gros

Ankehitrini maintenant(Anki) Ano

Ao AoiAodi Aombi Apanga Apipiki Apangi Ara Ai'a

mianki: s'appuyer aninki : qu'on appuie fait, rpar manano : faire l oui amulette fanafodi : remde buf aombilahi : taureau aombivavi : vache anakaombi ; veau sauterelle non migratrice sauterelle (en gnral) accusation mahapangi : v.a. voapangi ; p. mesure miara: mesurer arana: mesur moyen de satisfaire ara-zaza: moyen de calmer l'enfant qui pleure arana : qu'on satisfait mahara : satisfaire

Apahani pendant

Arabe Arki

rue, route selon

Arab salut fiarabd : salut : haraba : qu'on salue A r a k a r a k i contestation portant sur les limites des proprits

LEXIQUE ANTAISAKA - FRANAIS

41

Araki

action de suivre miaraki : suivre, aller avec [miarakamir olo) mifanaraki : tre d'accord arakaraki: revendication manara-mafiosi : accompagner en pchant les gens qui prparent la rizire maladie arelim-bania : blennorhagie et, donc l-bas aria : qu'on jette, qu'on perd manari : jeter, perdremahari-zaza ; rejeter un enfant fanaria : rejet, perte manari-dia : changer d'itinraire ari-fati ; funrailles manari-fati, manari-asa : procder aux funrailles charbon piastre, 5 francs areni : qu'on met d'aplomb manari : v. a. m i a r i : se dresser (choses) prcipice supportable miaritri : supporter maharitr : durer longtemps miari-tori : veiller

Areti Ari Ari (Ari)

Ari Ariari (Ari) A r i ri Aritri

ArivoAro (Aro)

milleprotection, dfense Arova : qu'on fendre rova : citadelle protge miaro : protger, dmialo)

miaro : tre jaloux, se battre par jalousie (cf

AroaAsa Asa (Asa) Asa Asampi Asara

l-basje ne sais pas, peut-tre asani : id. travail, utilit, rle miasa : travailler as ai: qu'on travaille mahasa : inviter cadavre manari-asa: funrailles asa-fati : fte mortuaire qu'on met au-dessus, qu'on accroche asampirio : imp. mois de dcembre, rcolte du riz, saison de la rcolte (novembre janvier) asaramanitri ; id.

Asi honneur respect afak' asi : dshonor mahasi : respect, honor Asia irrg. de misi : o on met, o on place ; mis, plac imp. asio A s o t r i n d a m b o mois de fvrier Asotri saison frache, d'avril juillet

Atahi camlon Atala moule Atenateiia au milieu defoie, intrieur ati-trano: intrieur de la m a i s o n anati : l'intrieur de, dans, pendant Ati ici menoti : venir ici hatrani ka menati depuis l-bas jusqu'ici Atitri manatitri : emporter, rejeter manatitrandonaki : exclure du kibori ateri : p. atero : imp. Atitri mr (en parlant du manioc) A t o , a t o a atoa : l (prs) mahato : approcher A t o a n d r o grand jour atoandro lahi : midi Atodi uf manatodi : pondre Atoho sorte de poisson de rivire A t o m o t r i sur le point d'arriver Ati

42Atona

LE DIALECTE ANTAISAKA

grosse anguille rpute pour sa frocit

Atoni cause, motif Atiini suffisant, convenable Atoiitonini : assez bien, passable Atova plat en bois atovalahi : le mme sur quatre pieds A t r a n a t r a s'asseoir (respectueux) Atriki face atrehi ; qui on fait face manatriki : faire face, mettre devant, assister anatreha : en prsence de . . . matrehi : assister Atsa chant miatsa : chanter mpiatsa : chanteur Atsaka largeur alsakani : dans le sens de la largeur

AtsatsaAtsi

requin

grand couteau

Atsi

l-bas

Atsimo Sud menatsimo : qui va vers le Sud A t s i i i a n a Est menatsinana : qui va vers l'Est Atsiva conque marine

Atsizara au dtail

nous, nous, nous tous atsika ! : allons ! araigne domestique sarclage ava: sarcl miava : sarcler arc-en-ciel manavaki : sparer avaha : mis part miavaki : se sparer mme (expltif) [ cf vao ] Nord menavaratri : qui va vers le Nord qu'on laisse tavela : ce qui reste venirfevia : action de venir mevia (imp) : venez ! raahavi : rapide mahavia : viens vite ! Avi action de porter mahavi: v.a. isiavi: insupportable A v o k a v o k i poumons raboki : mme sens (Avotri) manavotri : arracher (plantes) avota : arrach Azi lui, elle (complment direct) Azo pris, gagn, obtenu, compris mahazo : obtenir, passer par ..., possder azo atao : possible Azora gaule pour la pche la ligne Atsika Atsolia Ava Ava (Avaki) Avao Avaratri Avela Avi

BBa, mba marque l'interrogatiou Boba apparent mibaba : tre apparent Babaki sans valeur, de faible valeur Babo bon march Bada empchement, dfensebada : empch, dfendu mibad