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Deux scarabées royaux inédits Author(s): Robert Hari Source: Aegyptus, Anno 52, No. 1/4 (GENNAIO-DICEMBRE 1972), pp. 3-7 Published by: Vita e Pensiero – Pubblicazioni dell’Università Cattolica del Sacro Cuore Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41216376 . Accessed: 14/06/2014 01:45 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Vita e Pensiero – Pubblicazioni dell’Università Cattolica del Sacro Cuore is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Aegyptus. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.28 on Sat, 14 Jun 2014 01:45:26 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Deux scarabées royaux inédits

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Deux scarabées royaux inéditsAuthor(s): Robert HariSource: Aegyptus, Anno 52, No. 1/4 (GENNAIO-DICEMBRE 1972), pp. 3-7Published by: Vita e Pensiero – Pubblicazioni dell’Università Cattolica del Sacro CuoreStable URL: http://www.jstor.org/stable/41216376 .

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Deux scarabées royaux inédits

Le mérite revient à Pétrie d'avoir démontré le premier la source importante de renseignements historiques que constituaient les « pe- tits objets » généralement négligés par les historiens du siècle dernier, et en particulier la valeur des scarabées royaux (1); souvent, c'est par eux que l'on a pu être renseigné sur des points importants ou controversés de l'histoire de la Xlle ou de la XVIIIe Dynastie (ma- riages, corégences, campagnes militaires, voire érection de monu- ments).

Au début du siècle, l'intérêt pour les scarabées fut tel que, pra- tiquement, tous les catalogues virent le jour dans un laps de temps de vingt ans (2). Depuis, en dehors de la publication de Rowe en 1936 (3), rien n'a paru, à l'exception de quelques articles isolés dans les revues spécialisées. Or, musées et collections particulières se sont enrichis singulièrement depuis - et l'historien ne peut disposer d'une source de renseignements d'autant plus précieuse que les autres do- cuments archéologiques se raréfient. Em un mot, il manque un au- thentique Corpus des scarabées royaux, moderne et exhaustif (4).

Ce n'est pas le lieu de rappeler les raisons d'être des scarabées égyptiens: Pétrie, Newberry et Hall en ont abondamment parlé.

(1) Cette indifférence d'alors est si vraie que le Journal d'entrée du Musée du Caire, à l'époque de Mariette, se borne souvent à enregistrer - exemple donné par Newberry (Scarabshaped Seales) - « Gurnah - juin 1859: 280 scarabées avec légendes diverses ». On peut également rappeler que tous les scarabées royaux du Caire disparurent lors du déménagement du Musée de Boulaq, en 1878!

(2) Petbie, Historical Scarabs, 1889; Fraser, Scarabs, 1900; Ward, The sacred Beetle, 1902; Newberry, Scarabs, 1906 et Scarab shaped seals, 1907; HALL, Catalogue of Egyptian Scarabs etc., 1913; Pétrie, Buttons and Scarabs, 1925.

(3) Palestine Arch. Museum, Cat. of egyptian Scarabs. (4) Malgré son titre, le Corpus du scarabée égyptien de F. Matouk (1971)

ne comble pas cette lacune: c'est la publication de la collection personnelle de l'auteur (qui a notamment racheté la collection Blanchard), et une com- pilation partielle des ouvrages cités plus haut.

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Disons simplement que les scarabées royaux répondent essentielle- ment à deux préoccupations des souverains égyptiens (1).

1) Fournir à leurs fonctionnaires un sceau frappé en quelque sorte à leurs armes, pour leurr permettre de scelle, par impression dans l'argile, ce qui devrait porter la signature du roi (2).

2) Commémorer quelque événement important, ou jugé impor- tant pour des raisons politiques ou - si l'on peut risquer cette ex- pression moderne - de propagande (3).

Il est intéressant de souligner ici que ces commémorations cor- respondent toujours à une réalité objective : il n'en va pas de même, on le sait, pour l'épigraphie murale, où Pharaon n'hésitait pas à faire appel à une phraséologie redondante, ou à ce qu'on a pudi- quement appelé des « fictions de chancellerie »: les interminables listes de peuples vaincus figurant sur les monuments du Temple d'Amon à Karnak, étabies par des souverains dont l'activité militaire avait été nulle (Aménophis III par exemple), sont là pour l'attester.

Les deux scarabées que nous présentons se rangent dans chacune des deux catégories énoncées ci-dessus.

Le premier appartient au roi Amenemhat III, de la Xlle Dyna- stie. En steatite blanche, il mesure 18 millimètres de longueur et correspond à peu près au type D-l de la classification de Hall.

Le plat (cf. PL 1 et fig. 1), comporte le cartouche-prénom du roi (n {y) m3e t Bc: Ny-maât-Ré), entouré de signes hiéroglyphiques sy- métriques de part et d'autre du cartouche soit, en descendant: le faucon Horus (évoquant probablement la Haute Egypte), l'abeille symbolique de Basse Egypte, l'oeil oudjat, le protome de lion h3t, le crocodile Sobek sur la chapelle (idéogramme I 4). Au-dessus du cartouche, le signe du papyrus (M 16), représentant probablement le Delta (T3-mhw); dessous, l'expression dt cnh dt : doué de vie, éter-

(1) Nous laissons de côté l'emploi comme amulette du scarabée royal; cette pratique, au demeurant, n'a affecté principalement que les milliers de rééditions de scarabées au nom de Thoutmès III (Men-kheper-Ré), à des épo- ques postérieures à la XVIIIe Dynastie, sans doute pour des raisons magi- ques ou religieuses justifiées par la signification du nom de ce souverain (Ré demeure en son devenir).

(2) Le roi lui-même possédait son propre sceau, généralement en forme de bague avec chaton mobile, en or (cf. le sceau d'Horemhed au Musée du Louvre) (Pierbbt, Catalogue No. 481).

(3) II est douteux en revanche que le roi, comme on 1 a dit parfois, ait utilisé ce moyen pour informer ses vassaux étrangers.

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Fig. 1

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PI. 1 Scarabée d'Amenemhat III.

PL 2 Scarabée de Mineptah.

PL 3 Scarabée de Mineptah.

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nettement. Il est difficile de donner une interprétation sûre de cet ensemble de représentations; on y reconnaît, évidemment, les idéo- grammes symboliques de la Haute et de la Basse-Egypte; le dieu Sobek (en faveur dès, la fin de la Xlle Dynastie), trouve sa place toute naturelle, puisque le roi Amenemhat III semblait lui vouer une ferveur particulière (notamment dans le temple qu'il fit con- struire près d'Hawara, conjointement à la déesse des moissons et à Sobek); l'oeil oudjat de la voyance et de la plénitude physique, et le protome de lion, marquant « celui qui est devant » (1) sont, pro- bablement le rappel d'autant de qualités du roi. Mais le goût de l'Egyptien pour les doubles-sens, voire le calembour, permet de pen- ser que derrière cet alignement de signes se cachent d'autres (2) significations.

Sans parler des cylindres (relativement nombreux, trouvés la plupart à Dahchour), on connaît une quarantaine de scarabées ou de scaraboïdes d'Amenemhat III (3) dont cinq comportent, comme le nôtre, une légende relativement élaborée:

Ashmolean Museum (Newberry, op. cit., pl. IX, 26); Musée du Caire No. 37411 (Newberry, ibid., IX, 27 et Scarab-

-shaped seals 37411); British Museum 37655 et 3931 (Hall, op. cit., 141-2); University College (Pétrie, Scarabs 12.6.2.). A part le scarabée 37411 du Musée du Caire, dont la rédaction

est notoirement différente (le nom du roi est écrit horizontalement, et il n'est pas dans un cartouche) et qui comporte l'épithète, qui deviendra fréquente sous la XVIIIe Dynastie de nb ir ht (Seigneur de V action) (4) ces scarabées explicites sont très semblables; ils dif- fèrent du nôtre essentiellement par le signe s3 (V 16) « protection » qui remplace le h3 en tête du cartouche, par la présence de la cou- ronne rouge (S 3) de Basse Egypte (BM 37655 et 3931) à la place

(1) II y a évidemment jeu de mot sur le nom du roi Amenemhat « Âmon est en avant ».

(2) Le buisson de papyrus, par exemple, signifie aussi richesse; il est de plus la formule grammaticale du voeu (Gardiner, § 238), etc.

(3) Caire 36516 et 37413; Louvre E 3394; Coll. Grant (Newberry, Sca- rabs, IX, 25 et 29); British Museum 24130, 40686, 42970, 24129, 24128, 32435, 30505, 40685 (Hall, Catalogue, 143 à 152); University College 12.6.1, 12.6.3, à 8, 12.6.21 à 24, 12.6.29; ajouter Newberry, op. cit., fig. 93, p. 88 (origine non indiquée); Coll. Matouk (Corpus p. 17) В VI. 1 à 4 et 6 à 9.

(4) Ou: Seigneur du culte.

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du crocodile; U.C. 12.6.2 - fragmentaire - adopte la même dispo- sition, mais les signes subsistants sont, symétriquement, le signe «protection» V.17, et deux uaraeus. On remarquera le cartouche entourant le signe *nh dans BM 3931 (1).

L'origine de ces scarabées n'est pas connue; on peut supposer que ceux qui affichent avec insistance des thèmes du Nord (l'abeille, le papyrus, la couronne rouge) proviennent de la Basse Egypte où l'on connaît l'intense activité d'Amenemhat III en matière archi- tecturale.

Notre scarabée, acquis à Louxor, est probablement originaire de Thèbes, voire d'une région plus au sud pour autant que les signes ďHorus et de Sobek aient quelque signification géographique.

Le deuxième scarabée (cf. PL 2 et 3 -f fig.), acquis également à Lou- xor, présente des caractéristiques plus remarquables ; en fait il ne cor- respond, dans sa conception générale, à aucun type connu. Il est long de 2,8 mm, en steatite blanche; la tête du scarabée a été rem- placée par une tête négroïde caractéristique ; les élytres, non mar- quées, sont formées d'un croisillage qui sert habituellement à re- présenter les piquants du hérisson, mais qui constitue ici, en quel- que sorte, la coiffure exotique de l'étranger représenté. Les pattes du scarabée, striées, sont correctement représentées.

Le plat comporte le cartouche de mry n Pth htp hr МЗЧ (Me- renptah Hotep-her-Mâat) - en d'autres termes, Mineptah, fils et successeur de Ramsès II; ce cartouche est placé entre la légende à droite ntr nfr nb t3wy et à droite ptpt h3s(wt) nb(t) : le dieu bon, sei- gneur du Double-Pays, celui qui abat tous les pays étrangers.

Les scarabées de Mineptah sont, en fait, assez peu nombreux. A notre connaissance il en existe quatorze (2) auxquels s'ajoutent une plaque en faïence (3) au nom de Mineptah Hotep-her-maât, et six scarabées ou scaraboïdes comportant le cartouche de Thoutmès III et le nom de Mineptah, qui sont des émissions ramessides d'une période indéterminée. Ces scarabées ne comportent pas de légende;

(1) Cf. Fig. 1. (2) Leyde 1347 (Newberry, Scarabs, XXXVI, 1); Turin (ibid. XXXVI,

2); University College (Petbie, Scarabs and Cylinders, 19,4.1 à 8); Louvre 456 (Cat. Pierret = Pétrie, Hiat. Scarabs, 1613); British Museum 40529 (Hall, op. cit., 2270); Fraser (Catalogue No. 312); Grant (Pétrie, Hist, scarabs, 1615); Matouk (pp. cit., K.VI.10 - incertain).

(3) B.M. 29659 (Hall, op. cit., 2798).

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ils se répartissent également entre le cartouche de Mineptah Hotep- her-maât, et le cartouche Ba-en-Ré.

Un quinzième scarabée est «explicite»; c'est le gros scarabée commémoratif publié par Keimer (1), pré-royal, et mentionnant la désignation de Mineptah, encore prince, comme généralissime.

Comme on Га vu, notre scarabée commémore une campagne mi- litaire. Sa légende, en soi, n'est pas originale, puisqu'on la retrouve sur un certain nombre de scarabées de conquérants pharaoniques (2).

En ce qui concerne le corps du scarabée, nous disons qu'il ne ré- pondait à aucun type connu. La décoration du dos « en hérisson » est pratiquée sur un scarabée privé du Caire (3), indiqué comme appartenant aux Dynasties XIV à XVIII; deux scarabées royaux (au nom de Thoutmès III) ont une tête négroïde (4). Il serait inté- ressant de savoir si, comme Hall le suggère, ils sont vraiment d'épo- que ramesside. En revanche, ils ne comportent pas de légende.

C'est, à mon sens, l'intérêt de notre scarabée: ce n'est certaine- ment pas par hasard qu'une telle figuration d'un représentant des peuplades du Sud accompagne une légende rappelant l'écrasement de tous les pays étrangers.

On sait que Mineptah entreprit des campagnes dans le Nord, connues par plusieurs stèles dont la fameuse stèle dite d'Israël, et qu'il conduisit probablement des expéditions jusqu'en Asie. Or le scarabée que nous publions ne représente pas, selon les canons ha- bituels de l'Egyptien, un étranger du Nord, mais bien un Nubien. Nous aurions là, si notre interprétation est correcte, un témoignage d'une campagne en Nubie, ou au-delà.

Robert Hart

(1) Un scarabée commémoratif de Mineptah in ASAE 39 (1939), p. 106 s. (2) Thoutmès III: U.C. 18.6.15 (Pétrie, op. cit): ptpt Mš B.M. 28121

(Hall 6U);ptpt îumtiw; B.M. 16838, 42466, 16835, 46382, 39705, 42532, 16833, 46495 (Hall, op. cit., 656 à 663; Matouk op. cit., BG V.5 et 6); tous ces scarabées ont la légende ptpt fy3swt nbt, dans des graphies diverses.

Ramsès II: Caire 36258 (Newberry, Cat.) 36256 et 36282; U.C. 19.3.3 à 5 (Pétrie, Scarabs) Matouk L.VHI.10. Sur d'autres scarabées, on trouve des légendes apparemment analogues: il s'agit généralement du rituel et non de la commémoration de l'écrasement des Asiatiques ou des Neuf Arcs, avec des verbes d'ailleurs spécifiquement différents: rfys, hwî, etc.

(3) 36064 (Newberry, Cat.). (4) B.M. 38571 (Hall, op. cit., 1240) et, à un moindre degré B.M. 30629

(Hall 1241).

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