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Page 1 sur 35 Curriculum de formation en techniques apicoles modernes, niveau 4 Laboratoire de Biologie et Ecologie Végétales DEVELOPPEMENT DE L'APICULTURE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LES PROVINCES DE GNAGNA, KOMANDJARI, TAPOA, KENEDOUGOU, LERABA ET GAOUA - PHASE I

DEVELOPPEMENT DE L'APICULTURE POUR LA SECURITE …Les abeilles collectent le nectar et le pollen partout où elles peuvent le trouver ainsi les zones vierges, cultivées ou les friches

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Curriculum de formation en techniques apicoles modernes, niveau 4

Laboratoire de Biologie et Ecologie Végétales

DEVELOPPEMENT DE L'APICULTURE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS

LES PROVINCES DE GNAGNA, KOMANDJARI, TAPOA, KENEDOUGOU, LERABA ET

GAOUA - PHASE I

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Légende photographie

1. Activité de butinage de l’abeille domestique (Apis mellifera adansonii Latreille) sur une inflorescence de Parkia biglobosa (Jacq.) R. Br.ex G. Don 2. Ruche traditionnelle en canaris superposés 3. Rucher constitué de ruches kenyanes et d’un abreuvoir

Auteur

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Programme de formation des agents techniques

Jours Thèmes

Accueil, installation

1. Apiculture : Définition et avantages

Jour 1

2. Généralités sur l’abeille domestique

3. Organisation sociale de la colonie

4. Matériels apicoles

5. Travaux pratiques : Visites de différentes ruches

Jour 2

1. Différents produits de la ruche et techniques de récoltes et leurs Dérivés

2. Gestion du matériel apicole, de la miellerie et du rucher

3. Travaux pratiques : Visites de ruchers et récolte de miel, de propolis et pose de trappe à pollen

Jour 3

1. Suivi évaluation d’une entreprise apicole

2. Travaux pratiques : Extraction du miel

3. Travaux pratiques : Extraction de la propolis

4. Travaux pratiques : Extraction de la cire

5. Travaux pratiques : Récolte des pelotes de pollen

Jour 4

1. Utilisation des produits de la ruche

2. Economie apicole

3. Principales maladies et ennemis de l’abeille

4. Travaux pratiques : visites de ruches et recherche de parasites et autres ennemis des abeilles.

Jour 5

1. Principales maladies et ennemis de l’abeille (suite)

2. Evaluation de la formation

3. Remise des attestations

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Premier jour

1. Apiculture : définition et conséquences 1.1. Définition Du latin Apis qui veut dire abeille, l’apiculture selon le dictionnaire français Larousse est « l’art d'élever et de soigner les abeilles en vue d'obtenir de leur travail dirigé le miel, la cire et les autres produits du rucher. Pratiquer depuis des millénaires comme en témoigne certaines peintures dans pratiquement toutes les zones terrestres, l’apiculture présente surtout des avantages. 1.2. Avantages L’apiculture présente des avantages qui peuvent être résumés en dix points. 1. Les abeilles pollinisent les plantes à fleurs. Cela est essentiel pour la vie sur terre. En effet une pollinisation adéquate donne des fruits et des graines de bonne qualité, ce qui est essentiel au maintien de la biodiversité. 2. Produit des produits utiles. En effet, le miel est un aliment médicament (alicament) et surtout une source de revenue monétaire de haute qualité. La cire est utilisée dans les bougies et les cométiques. Le pollen et la propolis peuvent être utilisés en médecine. 3. Posséder des terres n’est pas essentiel. En effet, les ruches peuvent être déposées sur n’importe quel terrain et l’apiculture ne nécessite pas des terres de qualité. Les abeilles collectent le nectar et le pollen partout où elles peuvent le trouver ainsi les zones vierges, cultivées ou les friches à l’abandon ont toutes une valeur apicole. 4. Le coût de production est bas. En effet, les ruches peuvent être construites sur place en utilisant les ressources locales. Les abeilles vivant dans la nature n’ont pratiquement pas besoin de l’apiculteur pour se nourrir. 5. L’apiculture est une activité simple. L’apiculture génère des revenus sans détruire les habitats. Encourager l’apiculture, favorise le maintien de la biodiversité. 6. L’apiculture n’exploite pas l’environnement, son développement est donc durable. Les apiculteurs sont des amis de l’environnement qui cherchent à conserver les forêts et la végétation ou vivent les abeilles. 7. Différents secteurs d’activités peuvent tirer profit d’une apiculture bien développée. En effet, la présence d’apiculteurs peut profiter à d’autres personnes de la communauté comme la fabrication de matériel, la revente des produits, la manufacture de produits secondaires. 8. Sans les abeilles, le nectar et le pollen ne seraient pas récoltés. Le nectar et le pollen ne sont pas utilisés par les autres animaux. Seules les abeilles récoltent ces ressources, aussi il n’existe aucune compétition avec d’autres insectes. Sans les abeilles, ces ressources à forte valeur ne pourraient pas être récoltées. 9 Tout le monde peut pratiquer l’apiculture. Toute personne peut posséder des abeilles, sans limitation quelconque d’âge. Les abeilles n’ont pas besoin de soins quotidiens et l’apiculture peut être pratiquée en parallèle lorsque les autres activités le permettent.

Images photos : Nombré Issa

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2. Généralités sur l’abeille domestique 2.1. Classification Insecte social vivant en colonie, l’abeille domestique (Apis mellifera) appartient à : Règne animal ; Embranchement des Arthropodes ; Classe des Insectes ; l’Ordre des hyménoptères, à la Famille des Apidae supérieurs ; au Genre Apis et à l’Espèce Apis mellifera. Elle est parmi les sociétés les plus évoluées du règne animal, caractérisées par la présence d’individus stériles morphologiquement différents et par la coexistence de deux générations successives. Neuf espèces d’abeilles sont répertoriées dans le genre Apis. Ces espèces sont reparties en trois groupes en fonction de leur taille :

Le premier groupe constitué par Apis florea et Apis andreniformis. Ce sont les plus petites abeilles.

Le second groupe comprend Apis mellifera linnaeus, Apis cerana Fabricius, Apis koschevnikovi Buttel-Reepen, Apis nigrocincta et Apis nuluensis Tinget. Elles sont de taille moyenne.

Le troisième groupe est constitué par Apis dorsata et Apis laboriosa Smith. Ce sont des espèces de grande taille. Parmis ces différents groupes, Apis mellifera est la plus utilisée pour la production de miel. Elle se répartit en une vingtaine de sous espèces ou races géographiques. Apis mellifera adansonii Latreille est la race rencontrée au Burkina Faso. Elle a une aire qui s’étend du Sahara au Nord jusqu’au Kalahari au Sud. Petite taille, de couleur jaune, elle est très agressive et abandonne rapidement la ruche.

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2.2. Morphologie de l’abeille domestique Le corps de l’abeille comprend trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. 2.2.1. Tête En forme de poire, elle a une fonction sensorielle et alimentaire. Il comprend les antennes, les yeux et l’appareil buccal. - Deux (2) yeux composés situés de chaque côté de la tête qui sont responsables de la vision lointaine, de la vision diurne, de la différenciation des couleurs (sauf le rouge) et de la détection des UV du soleil. - Trois (3) yeux simples disposés sur le front appelés ocelles qui permettent aux abeilles de voir les objets rapprochés et dans l’obscurité. Ils enregistrent les variations d’intensité de la lumière et communiquent à l’abeille des informations essentielles, comme le lever du jour, la tombée de la nuit, la présence de nuages annonçant l’orage etc… - Deux (2) antennes situées de chaque côté de la tête, elles permettent aux abeilles de s’orienter, de reconnaître ce qu’elles touchent, de sentir les odeurs, de communiquer et d’entendre. - Une bouche formée de mandibules (mâchoires servant à mâcher le bois, le pollen pour nourrir les larves, la cire pour la construction), et une trompe munie d’une langue qui sert à aspirer le nectar, et à fabriquer le miel et la cire. La trompe de longueur variable résulte de l’union des palpes labiaux et des galéas maxillaires. 2.2.2 Thorax Il a une fonction locomotrice principale mais sert également à la récolte de pelotes de pollen. Il est relié à la tête par un cou très court. Il se compose de trois segments (Prothorax, Mésothorax, Métathorax) portant chacun une paire de patte. Les deux derniers portent en plus chacune une paire d’ailes. Le thorax porte donc six (6) pattes et quatre (4) ailes. Les deux pattes antérieures permettent aux abeilles de nettoyer les antennes ; les deux pattes médianes portent chez l’ouvrière un éperon qui détache les pelotes de pollen pour les déposer dans les alvéoles ; les deux pattes postérieures portent la corbeille destinée à recueillir les pelotes de pollen. Les pattes permettent de se déplacer et de se fixer sur n’importe quel support dans toutes les positions imaginables. Elles permettent aussi de rassembler les grains de pollen disséminés sur son corps et de constituer des pelotes pesant parfois 75 milligrammes, soit les trois quart de son poids Les ailes : Elles permettent à l’abeille de voler à une altitude entre 10 et 30 m avec une vitesse de pointe de 30 km/h sur des distances de 2 à 3 kilomètres et parfois plus, d’une seule traite. Ainsi en une seule journée, une butineuse peut parcourir plus de 100 kilomètres. Elles permettent le vol et la ventilation de l’intérieur de la ruche. 2.2.3. Abdomen L’abdomen assure une fonction reproductive et contient les organes vitaux principaux comme les organes reproducteurs, les organes du système respiratoire, les organes digestifs ainsi que l’appareil vulnérant (dard, etc.). Il est divisé en 6 segments chez l’ouvrière et 7 chez le faux bourdon Il comprend 7 anneaux visibles. Le premier, pédonculé se greffe au thorax, le dernier porte chez l’ouvrière et la reine un aiguillon. Chez l’ouvrière, il contient les glandes cirières, la glande de Nassanov et les glandes à venin. Chez la reine, l’appareil sexuel femelle, et chez le faux bourdon, l’appareil sexuel mâle.

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(Anchling, 1997) 2.3. Anatomie de l’abeille domestique Comme l’ensemble des insectes, l’abeille ne possède pas de squelette interne. La rigidité du corps provient de son enveloppe externe appelée Exosquelette. L’exosquelette se compose de l’extérieur vers l’intérieur de : - L’épicuticule : couche mince transparente et imperméable ; - L’exocuticule : couche solide et résistante ; - L’Endocuticule : couche souple ; - Couches cellulaires. Son corps comprend l’appareil digestif, l’appareil circulatoire, l’appareil respiratoire, l’appareil reproducteur, l’appareil vulnérant, le système nerveux et les glandes indépendantes (glandes hypopharyngiennes (gelée royale), glande de Nasanoff (phéromone), glandes cirières (cire), glandes mandibulaires (pétrissage de la cire)

(Le Conte, 2002)

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2.4. Reproduction L’accouplement de la reine a lieu au cours d’un vol nuptial qui intervient 5 à 7 jours après son éclosion. Le vol nuptial est réussi, lorsqu’elle s’accouple avec au moins 8 mâles. Pendant le vol nuptial, le sperme des mâles est injecté dans les oviductes; de là les spermatozoïdes entrent dans un réservoir spécial appelé la spermathèque. Une reine bien fécondée porte environ 5 millions de spermatozoïdes dans sa spermathèque. Trois jours après son vol nuptial, la reine commence à pondre des œufs qui sont produits dans ses ovaires. Un œuf fécondé produit soit une reine soit une ouvrière, tandis qu’un œuf non fécondé produit un aux bourdons. Lorsque les spermatozoïdes sont épuisés, elle pond alors des œufs non fécondés dans les cellules d’ouvrières d’où naîtront des faux bourdons. Une telle reine est appelée reine bourdonneuse. L’abeille est un insecte à métamorphose complète et quel que soit la caste, elle passe par quatre stades successifs : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Les trois étapes constituent le couvain. La reine pond des œufs dans des alvéoles dont les dimensions varient suivant la caste : 6 mm pour le faux bourdon ; 5,18 mm pour l’ouvrière et un large diamètre pour la reine. L’œuf pondu est un bâtonnet blanc nacré de 1,5 mm de long et de 0,5 mm de diamètre. L’œuf éclos au bout de trois jours et donne une larve qui sera alimentée uniquement avec de la gelée royale pour la larve de reine ou de la gelée royale additionnée à du pain d’abeille (mélange miel et pollen) pour les autres larves. Au cours de sa croissance, la larve rejette son squelette à cinq reprises, à la fin il reçoit de la nourriture et l’alvéole s’opercule. La larve tisse alors un cocon. Sous l’opercule commence le travail de métamorphose. La larve va se transformer en nymphe puis en abeille adulte.

(Le Conte, 2002)

3. Organisation sociale d’une colonie Dans une colonie, on distingue en plus des abeilles adultes, les œufs et larves dont l’ensemble constitue le couvain. 3.1. Différents individus Il y a trois types d’individus adultes. Ce sont la reine, les ouvrières et les mâles ou faux bourdons. A côté des adultes, se trouvent le couvain constitué des œufs et des larves.

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(Le Conte, 2002)

3.1.1 Reine et ses activités Dans une colonie il y a une seule reine. Elle est plus grande que les deux autres individus avec un long abdomen et des ailes courtes qui ne couvrent pas tout l’abdomen. Elle est deux fois et demie plus grosse que le mâle. Elle vit en moyenne trois à cinq ans. Elle assure seule la ponte des œufs ; en plus elle assure la cohésion de la colonie par l’émission de substances (phéromones). Une autre phéromone inhibe le développement des ovaires des ouvrières. Sa mort entraîne une désorganisation de la colonie. En absence de reine ou de phéromone, les ouvrières transforment certaines cellules ouvrières contenant des jeunes larves en cellules royales et commencent à élever de nouvelles reines. Elle possède un dard qui est seulement utilisé pour combattre les reines rivales. Elle pond entre 1500 et 2000 œufs par jour. Issue d’œufs fécondés, elle se développe dans des cellules royales et éclosent au bout de 16 jours.

(Le Conte, 2002)

3.1.2. Mâles ou faux bourdons Issus d’œufs non fécondés, ils sont au nombre de 300 ou 500 dans une ruche. Ils sont plus gros que les ouvrières et ont une tête de forme triangulaire, des gros yeux et de larges ailes. Nourris et entretenus par les ouvrières, leur seule fonction est la fécondation de la reine lors du vol nuptial. Ils n’ont pas d’aiguillon. En période de disette, ils sont chassés par les ouvrières hors de la ruche et meurent de faim.

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Ils contribuent à réchauffer l’intérieur de la colonie. Ils éclosent au bout de 24 jours.

(Le Conte, 2002)

3.1.3. Ouvrières et leurs activités Ce sont les plus nombreuses (plus 50 000) et les plus petites. Ils sont issus d’œufs fécondés. Elles assurent la plupart des travaux de la colonie. Elles vivent 6 semaines en périodes d’intenses activités et 6 mois en période de moindres activités. Elles ont un aiguillon en forme de harpon qui est utilisé pour piquer les ennemis. Elles éclosent au bout de 21 jours.

(Le Conte, 2002)

Elles assurent plusieurs activités en fonction de leur âge (polyéthisme d’âge) et du besoin de la colonie (régulation comportementale). - Les activités d’une ouvrière sont : Les taches de maison (ou d’intérieur): a) le nettoyage de la ruche et des rayons (nettoyeuse) b) l’alimentation du couvain (nourrice) c) les soins apportés à la reine et aux larves d) la construction des rayons (cirière) g) la ventilation de la ruche - Les taches d’extérieur h) la récolte du butin (pollen, eau, nectar, propolis) i) le gardiennage

4. Matériels apicoles 4.1. Différents types de ruches Une ruche est un abri destiné à accueillir convenablement une colonie d’abeilles. Une ruche bien conçue doit protéger ses occupants des conditions météorologiques défavorables et des ravageurs, et permettre que le miel soit récolté avec peu de dérangement. Elle facilite le suivi des colonies et la récolte du miel. Trois principaux types de ruches sont rencontrés au Burkina Faso. Ce sont :

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4.1.1. Ruches traditionnelles Les ruches traditionnelles encore appelées les ruches à rayons fixes, sont les plus utilisées. Elles peuvent être en argile cuite, en pailles ou arbustes tressées, en tronc d’arbres évidé, en écorce d’arbres, en tôles de récupération… Elles sont installées à même le sol ou en général dans un arbre.

Images photos : Nombré Issa

4.1.2. Ruches modernes Encore appelées ruches à rayons ou à cadres mobiles, elles regroupent les ruches kenyanes ou ruches à barrettes et les ruches à cadres. Elles ont été conçues dans le but de guider les abeilles dans leurs constructions afin d’extraire les rayons de miel sans condamner la colonie. Ce système présentait des avantages énormes car il permettait d'épargner les essaims tout en facilitant la récolte du miel, mais également il permet de dépister les maladies et de les traiter. Elles sont constituées de corps de ruche avec une planche et un trou d’envol. Les ruches modernes ont été conçues sur la base des résultats de recherche de Lorenzo Lorraine Langstroth qui a mis en évidence la notion de « bee space ». Sur la base de cette trouvaille, Langstroth inventa une ruche avec des cadres séparés par ce “Bee space” dans laquelle les abeilles pourraient construire leurs rayons. Les ruches kenyanes ou ruches aux rayons mobiles ou encore ruches à extension horizontale. La largeur des barrettes est de 32 mm pour l’abeille africaine. L’abeille africaine construit un rayon qui a une épaisseur de 25 mm. Ce rayon est toujours attaché au centre de la barrette. Un espace de 3,5 mm est ainsi laissé à chaque côté du rayon. Quand deux barrettes construites sont placées côte à côte, l’espace interne séparant deux rayons devient 7mm (3,5+3,5 mm). Cet espace est vital pour les abeilles. Les “Bee spaces” se rencontrent aussi entre les rayons et le corps de la ruche. Ils permettent la circulation des abeilles à l’intérieur de la ruche. La ruche Kenyane (K.T.B.H., Kenyan Top Bar Hive) a été développée par le Pr G. F. Townsend et son équipe d’étudiants kenyans travaillant sur les abeilles à l’University Fuelph, Canada, pour être utilisées en Afrique de l’Est. Elle est commode pour les abeilles tropicales agressives et par conséquent elle est hautement recommandée pour les apiculteurs débutants. Les ruches à cadres mobiles ou à extension verticale regroupent les ruches Langstroth et les ruches Dadant qui sont les plus rencontrées au Burkina Faso.

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La ruche Langstroth a été créée en 1851 par l’américain Lorenzo Lorrain Langstroth. Elle est constituée d’une partie inférieure appelée « corps de ruche » de 44 litres de volume et d’une partie supérieure appelée « hausse » de 17 ou 13 cm de hauteur. Les dimensions intérieures des cadres sont 20x43 cm. Le corps de ruche et la hausse ont les mêmes dimensions. La ruche Dadant a été créée par le Français Charles Dadant. Les dimensions intérieures des cadres sont 27x42 cm. Son volume est de 54 litres. La hausse a une hauteur de 17 cm. Le corps de ruche et la hausse n’ont pas les mêmes dimensions.

Images photos : Nombré Issa

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4.1.3. Avantages et inconvénients de chaque type de ruche

Type de ruche Avantages Inconvénients

Ruche traditionnelle 1. Coûts financiers initiaux réduits et facile à utiliser. 2. Fabriquée à partir de matériaux localement disponible. 3. Produit plus de propolis et de cire. 4. Empêche la propagation des maladies apiaires.

1. La colonie ne peut pas être inspectée pour contrôler la production de miel, l’évolution du couvain ou les maladies. 2. Il est difficile d’empêcher l’essaimage ou de remplacer la reine. 3. Le miel produit par ces ruches est souvent de mauvaise qualité, car il est contaminé par du miel immature, du pollen, du couvain, de la cire ou des abeilles mortes. 4. Un faible rendement en miel. 5. Une longévité réduite (2 à 3 ans). 6. Au cours de la récolte du miel, les rayons en fin de ruche doivent être retirés, et s’ils contiennent des rayons vides, du couvain, du miel pas mûr, du pollen, ils devront tous être sacrifiés. 7. Le bouleversement causé au nid d’abeilles lors des récoltes peut entrainer un essaimage voire une désertion.

Ruche kényane à barrettes

1. Peut être fabriquée à partir de matériaux locaux et est bon marché. 2. Les rayons peuvent être retirés de la ruche et replacés, ce qui permet à l’apiculteur d’examiner la colonie et de prévenir l’essaimage. 3. Un rendement meilleur (20 à 40 kg/an) 4. Une longévité d’environ dix ans. 5. Une production d’une grande quantité de cire car les rayons doivent être découpés des barrettes lors de la récolte. 6. Les rayons peuvent être retirés de la ruche pour la récolte du miel sans gêner les rayons qui contiennent du pollen ou couvain.

1. Plus chères que les ruches traditionnelles. 2. Difficultés pour de petits exploitants d’acquérir un nombre minimal de ruches économiquement rentable (environ 10 ruches) 3. Les rayons fixés aux barres supérieures sont fragiles et doivent être manipulés avec précaution. 4. Les rayons de cire ne peuvent être replacés dans la ruche après la récolte. 5. Facilement visitée par des prédateurs et autres insectes car elle est placée sur un support bas.

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Ruche à cadres 1. Elle permet à l’apiculteur d’inspecter et de manipuler les colonies. Ainsi les rayons à couvain, des à miel operculé ou non ou à pollen peuvent être facilement séparés. 2. Ils permettent de récolter efficacement le miel dans les rayons qui, une fois vidés, peuvent être replacés dans la ruche. Cela permet d’accroître la production de miel, car les abeilles n’ont pas à les reconstruire. 3. Rendement plus élevé entre 50 et 60 kg/an. 6. L’utilisation de corps de ruche et de hausse permet de confiner la reine dans le corps de ruche.

1. Coûteuse et complexe à construire car cela exige beaucoup plus de précisions, de bois et de clous. En effet les dimensions des ruches, des cadres et leur espacement sont importantes. 2. L’extraction du miel des rayons permet de replacer les rayons vides dans la ruche, nécessite un ensemble de matériels très coûteux. 3. La réutilisation continuelle des rayons peut contribuer à l’apparition de maladies et à l’accumulation de résidus utilisés pour contrôler les maladies et les prédateurs des abeilles. 4. Le rendement en cire d’abeille est faible par rapport à celui des ruches kenyanes ou des ruches traditionnelles. 5. Les ruches à cadres placés sur des supports bas peuvent être la proie de ravageurs ou de prédateurs tropicaux.

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4.2. Autres matériels apicoles et leur utilisation Ils peuvent être regroupés en deux : Le matériel de récolte et le matériel de la miellerie. 4.2.1. Matériel de récolte a) L’enfumoir C’est un appareil qui permet à l’apiculteur de produire des bouffées de fumée dans la ruche ou aux alentours. La fumée a un effet calmant sur les abeilles. Lorsqu’elles perçoivent sa présence, elles se gorgent de miel pour se préparer à quitter la ruche, ce qui les alourdit et les rend apathiques. L’enfumoir a deux parties principales : le foyer surmonté d’un couvercle en forme d’entonnoir avec un grillage à l’intérieur, il est en métallique; et le soufflet relié au foyer par des attaches et communicant par un trou, pousse l’air dans ce dernier pour dégager la fumée au dehors. Le foyer est chargé avec du copeau, de la bouse de vache, ou tout matériel sec qui fournit de la fumée blanche. La fumée adoucit les abeilles et l’apiculteur peut travailler tranquillement. b) Un habit de protection : beaucoup de cueilleurs traditionnels préfèrent se déshabiller que de porter des habits pendant la récolte du miel, mais l’apiculteur moderne doit avoir des habits de protection convenables pour empêcher les abeilles d’atteindre son corps. Ainsi une tenue, des gants, un voile et une paire de bottes devraient être portés avant la récolte du miel ou tout autre travail entraînant l’ouverture de la ruche. La tenue apicole est conçue pour couvrir toutes les parties du corps sauf la tête, les mains et les pieds. L’habit fait d’une seule pièce d’un haut et un bas sont les plus efficaces. Il doit être en coton. Le voile est le plus important. L’apiculteur peut facilement faire ou acheter un chapeau en paille. Un filet cousu autour du chapeau est fermement relié au cou de la tenue par un morceau d’étoffe. Le voile protège la tête, la face et le cou des attaques; il doit être ample. Les gants peuvent être cousus avec un bon cuir flexible pour protéger les mains et les doigts des piqûres et aider l’apiculteur à ramasser les abeilles avec ses mains si le besoin survient. Une paire de longues bottes est aussi importante pour protéger les pieds des piqûres. Elle protège également contre les épines voire les reptiles. c) Un lève-cadre Les abeilles Apis mellifera adansonii Latreille ont tendance à boucher toutes les fissures et sceller tous les joints de la ruche avec une substance collante, la propolis. Le lève-cadre est un outil métallique pratique que l’on utilise pour décoller et soulever en faisant levier, le toit, les hausses, les barrettes ou les cadres. Il sert également à racler les morceaux de cire et de propolis. d) Un couteau peut être nécessaire pour décoller les barrettes ou les cadres qui sont généralement collés au corps de la ruche par les abeilles. Le couteau est aussi utilisé pour couper une portion des rayons attachée au corps de la ruche, séparer deux rayons collés et pour couper les rayons des barrettes lors de la récolte. e) Une brosse Les abeilles doivent souvent être balayées avec douceur au-dessus de la ruche. Une brosse avec des poils doux est généralement utilisée pour cela. f) Une torche Les visites de ruches tout comme la récolte se fait généralement la nuit. Elle est utilisée pour faire de la lumière et faciliter les activités de visites des ruches. g) Une caisse de récolte et/ou un seau avec couvercle. Le seau est utilisé pour accueillir les rayons de miel coupés lors des récoltes. La caisse de récolte est utilisée pour accueillir les rayons de miel bien operculés enlevés lors des

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récoltes. Elle présente les mêmes dimensions qu’une ruche à cadres sauf qu’elle n’a pas de trou d’entrée des abeilles.

Images photo : Nombré Issa

4.1.2. Matériel de la miellerie Un extracteur radiaire ou centrifuge, un bac à désoperculer, un maturateur, une presse à opercules, un cérificateur solaire de cire, un égouttoir, une herse à désoperculer, un tamis. L’extracteur est utilisé pour extraire les ratons de miel préalablement désoperculés à l’aide d’une herse et d’un bac à désoperculer. Les rayons de miel coupés ou cassés mis dans le seau sont déposés sur l’égouttoir pour extraction. Le miel extrait est filtré avec un tamis et mis dans le maturateur et laisser décanter. Une presse à opercules sert à extraire le miel présent dans les drêches. Enfin le cérificateur solaire de cire est utilisé pour extraire la cire.

Images photos : Nombré Issa

5. Travaux pratiques : Visites de ruchers

Images photos : Nombré Issa

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Deuxième jour

1. Différents produits de la ruche Dans la ruche, plusieurs produits peuvent être récoltés. Le plus connu et le plus exploité est le miel. En plus du miel, on peut noter la cire, la propolis, le pollen et dans une moindre mesure la gelée royale et le venin d’abeilles 1.1. Miel Selon la législation européenne, le miel est défini comme : « une substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes, des sécrétions provenant des organes végétaux ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche » (Directive 2001/110/CE, 2002). Pour le Codex alimentarius, le miel est produit par les abeilles mellifiques. L’abeille transporte à la ruche dans son jabot, des matières sucrées (nectar, miellat) prélevées sur les plantes. Le processus de la formation du miel commence quand la butineuse entre à la ruche et remet à une abeille de l’intérieure la goutte. De la salive, des ferments et de l’eau sont mélangés à la goutte. La goutte est ensuite exposée et ravalée pendant 15 à 20 mn, ce qui évapore l’eau dont la teneur baisse jusqu’à 40-50%. La goutte est alors déposée dans une alvéole. Dans un second temps, la goutte sera ventilée ; et quand le miel est presque mûr lorsque la teneur en eau est de 18-20% (mûrissement). A ce moment, les abeilles recouvrent les alvéoles d’un opercule de cire imperméable à l’air, ce qui empêche le miel d’absorber de l’air et d’entrer en fermentation. Le miel est composé de 17-18 % d’eau ; de 80 % de sures dont 65 % de fructose (lévulose) et de glucose ; 2 % de saccharose, des sels minéraux, des protéines, et des substances diverses (vitamines, enzymes, grains de pollen…). Sur le plan physique, le miel se présente comme une substance visqueuse, de coloration variable pouvant allée du clair au sombre. Il a une saveur très sucrée, acide et plus ou moins aromatique. Il existe des miels amers. Sa densité est de 1.39 à 1.44 à 20 °C. 1.1. Préparation du matériel Tout le matériel nécessaire à la récolte est réuni dans un sac appelé sac apicole. Cela permet de ne pas oublier un matériel apicole nécessaire à la visite des ruches. Quelques heures avant la visite, tout le matériel est vérifié pour s’assurer de leur état et réparer ceux qui seraient abimés. La nuit tombée, le matériel est transporté au rucher. A 100 m, il faudra allumer l’enfumoir, porter les habits et s’assurer qu’il n’y a pas de trous par pourront passer les abeilles. Le seau et la caisse de récolte sont apprêtés. 1.2. Technique de récolte du miel Arriver au rucher, il faut se mettre de côté de la ruche et enfumer l’entrée pour chasser les abeilles qui étaient au dehors. Puis soulever le toit et enfumer sur le toit pour chasser les abeilles. Pour les ruches à barrettes, taper légèrement sur les barrettes en écoutant les bruits cela permet de reconnaître les barrettes construites et les barrettes vides. Enlever une barrette vide pour voir l’intérieur de la ruche et surtout les barrettes bâties. Enfumer légèrement et retirer une barrette bâtie, après avoir balayé les abeilles au-dessus de la ruche, observer pour voir si un rayon de miel operculé ou non, un rayon de couvain ou un rayon de pollen. Si c’est un rayon de miel operculé, couper à la base sur le seau, le gâteau tombé, refermer le seau pour que les abeilles ne rentrent pas. Si ce n’est pas le cas, remettre le rayon dans la ruche puis passer au second rayon. Procéder ainsi jusqu’à la fin des barrettes. Pour les ruches à cadres, éclairer bien la surface pour voir les cadres construits à travers le bee-space. Enlever un cadre, balayer et observer. Si c’est un cadre e miel operculé, le

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mettre dans la caisse de récolte et le cadre de cette caisse viendra la remplacer dans la ruche. Si ce n’est pas le cas, remettre le cadre dans la ruche. Procéder ainsi jusqu’à la fin des cadres.

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1.3. Nettoyage A la fin de la récolte, refermer la ruche et enfumer légèrement les abeilles pour les faire rentrer dans la ruche. Faites sortir tout le matériel du rucher. Procéder à un nettoyage par binôme avec des branches feuillées. Balayer bien les abeilles sur toute la tenue apicole avant de l’enlever. 1.4. Techniques d’extraction du miel Deux méthodes d’extraction sont les plus utilisées. Il s’agit de l’extraction par égouttage pour les petites exploitations et l’extraction par centrifugation pour les grands exploitants. L’extraction par égouttage consiste à déchirer les gâteaux de miel avec un couteau sur un tamis (éviter d’utiliser les mains). Placer l’ensemble dans un endroit sec et laisser égoutter. L’extraction par centrifugation utilise un extracteur centrifuge ou radiaire. Les rayons de miels sont auparavant désoperculés avec une herse sur un bac à désoperculer. Ils sont ensuite placés dans l’extracteur et un mouvement rotatoire permet de faire sortir le miel en plaçant tout ce qui est solide. Les rayons vides peuvent être retournés à la ruche, ce qui allège le travail des abeilles.

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1.5. Maturation, conditionnement et étiquetages 1.5.1. Techniques de maturation Le miel extrait est recueilli dans un maturateur pour le laisser décanter (maturation). La décantation peut durer 2 à 3 mois. Cela permet d’éviter les impuretés à la surface des pots de miel conditionnés. Au cours de la maturation, le miel est écumé soit avec une louche soit avec un tissu propre.

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1.5.2. Techniques de conditionnement Le miel bien décanté est conditionné dans des récipients de préférence en plastique ou en verre. Eviter de le conditionner dans un récipient en fer car cela peut provoquer une oxydation.

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1.5.3. Etiquetage Le grand principe retenu pour l’étiquetage découle du code de la consommation qui précise que l’étiquetage d’une denrée alimentaire ne doit comporter aucune mention tendant à faire croire que cette denrée possède des caractéristiques particulières, alors que tous les produits similaires présentent ces mêmes caractéristiques. L’étiquetage des denrées alimentaires comporte des mentions obligatoires. Ces mentions doivent être facilement compréhensibles et visibles, clairement lisibles et indélébiles. Certaines d’entre elles doivent figurer dans un même champ visuel. Les mentions obligatoires concernent :

la dénomination de vente : miel, pollen... Le miel est repris dans la directive 2001/110 qui précise qu’on peut utiliser les termes « miel » ou « miel de nectar » ou « miel de miellat » (si la conductivité > 0,8 mS/cm sauf exceptions). Des mentions peuvent également faire référence à la technique de récolte (extraction, pressage...). Un étiquetage spécifique est prévu lorsqu’il s’agit de « miel filtré » (ultrafiltration), « miel en rayons », « miel avec morceaux de rayons » ou « miel destiné à l’industrie » (miel dégradé) ; • la quantité nette exprimée dans notre cas en unités de masse (également appliqué aux miels liquides); • la date de durabilité minimale. Cette date se compose normalement du jour, du mois et de l’année. Elle est annoncée par la mention « À consommer de préférence avant fin... ». Pour les aliments d’une durabilité supérieure à 3 mois mais n’excédant pas 18 mois, le mois et l’année suffisent, et si la durabilité est supérieure à 18 mois, l’année suffit (possible pour le miel) ; • le nom ou la raison sociale et l’adresse du fabricant ou du conditionneur ou d’un vendeur établi à l’intérieur de la Communauté;

le lieu d’origine ou de provenance, dans le cas où son omission pourrait induire le consommateur en erreur. Dans le cas du miel, le pays d’origine doit être indiqué;

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1.6. Autres produits de la ruche En plus du miel, qui est le produit de la ruche le plus connu, il existe d’autres produits de la ruche à même de constituer des alicaments et un revenu monétaire important en plus. Ce sont : la cire d’abeille, les pelotes de pollen, la propolis, la gelée royale et le venin d’abeilles. 1.6.1. Techniques d’extraction de la cire La cire est une substance molle, jaunâtre sécrétée par les abeilles qui en font les rayons de leurs ruches pour l’élevage du couvain ou le stockage du miel ou du pollen. L’ouvrière possède huit glandes spéciales dites cirières situées de part et d’autre de l’abdomen. Entre le douzième et dix-huitième jour de sa vie, l’ouvrière devient cirière. La production de la cire dépend de quatre facteurs : - La température (doit être de 33 à 36o), la cire est alors émise à l’état liquide - L’alimentation en sucre : Les abeilles consomment 6 à 20 kg de miel pour excréter 1 kg de cire, - le nombre d’abeilles, il est nécessaire d’avoir assez d’abeilles pour réaliser la régulation thermique. - L’âge : les abeilles cirières sont âgées de 12 à 18 jours. La cire d’abeille est complexe. Elle renferme des hydrocarbures saturés, des alcools et des substances colorantes. Elle possède une structure compacte et légèrement granuleuse. Elle est molle à 35 °C, son point de fusion se situe entre 62 et 65 °C. Elle est insoluble dans l’eau et soluble dans les solvants des corps gras comme l’éther, l’acétone, le pétrole. Sa saveur est douceâtre. Pure, la cire est blanche, elle prend une coloration jaune lorsqu’elle contient du pollen et de la propolis. Deux méthodes sont utilisées pour extraire la cire. Ces sont : a) Le cérificateur solaire C’est un simple appareil qui peut être fabriqué par les artisans locaux. La fondeuse est faite en bois traité avec un métal plat galvanisé et un verre clair comme couvercle. La base est étanche. La fondeuse peut être peinte en noir pour absorber plus de chaleur. Sous un jour ensoleillé, le cérificateur est capable de générer une température de 61° C., ce qui est suffisant pour fondre les rayons de miel et la cire dans un récipient placé à l’intérieur de la boîte. b) Méthode du bain chaud La procédure du bain chaud est utilisée par quelques apiculteurs africains. C’est la méthode la plus rapide pour obtenir la cire. Les drèches de cire sont lavées et mises dans un sac en jute et placé dans une marmite contenant de l’eau (la quantité d’eau dépend de la quantité des rayons) et chauffer. Quand l’eau atteint une température de 60 ° C, la cire commence à fondre et à se déposer à la surface de l’eau. Utiliser un bâton pour presser le paquet. Utiliser la cuillère pour écumer la cire fondue et la verser dans le moule ou laisser refroidir, la cire se consolide à la surface

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1.6.2. Techniques de récolte des pelotes de pollen Le pollen des fleurs est utilisé par les abeilles comme aliment plastique. Il a une grande importance sur le développement du couvain, mais également sur la longévité des adultes. Pour récolter le pollen, l’abeille confectionne des pelotes (boules) qu’elle transporte dans les corbeilles. Arrivée à la ruche, la butineuse dépose ses pelotes dans une cellule. La masse de pollen est humidifiée, pétrie et pilonnée en couches dans les cellules par les jeunes abeilles. Quand la cellule est remplie aux trois quarts de pollen, les abeilles la recouvrent d’une couche de miel, ce qui la conserve jusqu’à son emploi. La composition chimique du pollen varie en fonction de l’espèce botanique. Le pollen est très riche en acides aminés libres et en protéines (20%). Il contient aussi des hydrates de carbone (35%), de l’eau (11%), des sels minéraux (3%), des lipides (5%) et d’autres substances diverses (25%). a) Récolte La trappe à pollen est placée sur la ruche sans la grille pour permettre aux abeilles de s’habituer à la nouvelle entrée. Quelques jours plus tard, lorsque toutes les abeilles sont entrées, l’apiculteur vient placer la grille et le tiroir. Le lendemain les abeilles de retour de butinage avec leurs corbeilles chargées de pelotes de pollen vont passer par les trous de la grille. Les pelotes s’arrachent alors et tombent dans le tiroir. Le soir venu, l’apiculteur retire le tiroir et soulève la grille. Les pelotes de pollen sont séchées à 40 °C. Elles sont sèches lorsqu’elles n’adhèrent plus entre elles. Un tri manuel permet d’éliminer les impuretés. Les pelotes sont alors stockées dans un récipient parfaitement clos pour éviter toute humidification.

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1.6.3. Techniques de récolte et d’extraction de la propolis La propolis est une substance résineuse récoltée par les abeilles sur les bourgeons, écorces, tiges de certains végétaux. Elle assure la défense et la protection de la ruche contre les agressions bactériennes : elle est l'antiseptique et l'antibiotique des abeilles. Elle est utilisée pour calfeutrer (obstruer) les fissures de la ruche et assurer son étanchéité à l’eau ; pour consolider les rayons de miel et leur donner un point de fusion plus élevé ; pour enduire les cadavres d’animaux tués à l’intérieur de la ruche, et qui sont trop gros pour être expulsés ; ce qui évite la putréfaction et toute moisissure ultérieure ; pour colorer la cire.

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Les abeilles récoltent les résines végétales sécrétées par les bourgeons et l’écorce de certains arbres et la transportent sous forme de pelotes dans des corbeilles vers les ruches. Là les jeunes abeilles enlèvent la substance visqueuse des corbeilles, la liquéfient avec de la salive et la repartît dans les alvéoles. La propolis se compose principalement de résine (46%), de cires végétales (27%), de flavonoïdes végétaux (15%) et de quelques pourcentages d’huiles essentielles. Elle se présente sous la forme d’une substance de consistance variable en fonction de la température. Dure et friable à 15 °C, elle devient molle et malléable aux alentours de 30 °C, collante ou gluante au-dessus, elle fond vers 60 à 70 °C. Chauffée doucement au bain marie, elle se divise en deux parties bien distinctes dont l’une visqueuse tombe au fond et l’autre liquide surnage en surface. De couleur très variable, selon la provenance, elle peut aller du clair au brun foncé. Sa saveur est souvent âcre et parfois amère. Son odeur varie selon son origine. Insoluble dans l’eau, elle est soluble dans l’acétone, l’alcool… a) La récolte Pour récolter la propolis, l’apiculteur pose une grille à propolis qui sera recouverte de propolis par les abeilles. Il peut également procéder aux raclages et aux grattages des cadres ou des parois de la ruche. On élimine les déchets les plus grossiers et on dissout le reste à froid dans l’alcool à 70%, ce qui permet d’extraire la cire. La quantité de propolis récoltée varie selon la race d’abeilles. On estime qu’une ruche peut produire entre 100 et 300 g/an.

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2. Gestion du matériel apicole, de la miellerie 2.1. Entretien du matériel apicole Le matériel apicole doit être régulièrement être entretenu après chaque période récolte. Ainsi la tenue apicole est lavée et bien séchée, le couteau, la herse, le lève-cadres, la brosse sont lavés et bien rangés. L’extracteur, le maturateur, le bac à désoperculer, la presse à opercules sont lavés à l’eau sans savon et bien essorés. Le sol de la miellerie est bien nettoyé. Munir la miellerie d’ouvertures protégées de grillage pour empêcher l’entrée des abeilles lors des travaux extraction. Le miel est un aliment et sa manipulation requiert des conditions d’hygiènes rigoureuses. En effet, il est reconnu que le miel dans la ruche est sans germes et les contaminations sont souvent l’œuvre de l’apiculteur.

3. Travaux pratiques : Visites de ruchers et récolte du miel et de la propolis et pose de trappe à pollen

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Troisième jour

1. Travaux pratiques : extraction du miel 2. Tavaux pratiques : Extraction de la cire 3. Travaux pratiques : Extraction de la propolis 4. Suivi évaluation d’une entreprise apicole Les activités apicoles peuvent être évaluées pour corriger les erreurs qui sont généralement commises. - Vérifier la richesse et l’abondance de la zone en espèces visitées par l’abeille domestique - Vérifier la richesse en espèce apiaire - Le matériel et la technologie apicole utilisés - La première récolte est toujours réalisée à l’an plus un. - Les premiers investissements sont généralement très importants. - Les ruches sont amorties à une moyenne de 10 ans, par contre les autres matériels sont acquis définitivement.

5. Travaux pratiques : Récolte de pelotes de pollen

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Quatrième jour

1. Economie apicole L’apiculture est une activité génératrice de revenues monétaires si elle est bien menée. D’une manière générale, les premiers investissements pour acquérir le matériel sont très importants. Si la plupart du matériel est acquis définitivement, les ruches exposées aux intempéries ont une durée de vie moyenne de 10 ans. Pour qu’elle soit économiquement, rentable, une exploitation doit posséder au moins dix (10) ruches modernes. Elle doit également tenir compte des caractéristiques floristiques de la zone. En effet, la zone doit posséder une richesse apiaire et mellifère abondante et diversifiée. L’apiculteur doit utiliser du matériel et de la technologie moderne, tenir compte des périodes d’essaimage pour installer les ruches et toujours prévoir la première récolte à la deuxième année d’installation de ruches. À la récolte, l’apiculteur obtient des produits apicoles frais. La fraîcheur de ces produits leur confère une efficacité thérapeutique optimale. L’apiculteur les transforme pour les rendre consommables, pour les conserver et les commercialiser, ce qui lui permet la plupart du temps de les vendre à un prix plus élevé. C’est ainsi que le miel est extrait des rayons. Il est ensuite mis en pot alors que la cire pure est extraite des rayons. Cette cire a plus de valeur et se conserve mieux que la cire brute. En revanche, le miel en pot est moins cher que les rayons de miel frais bien produits. 1.1. Chaîne de valeurs et commercialisation La chaîne de valeurs est un trajet débutant par l’apiculture, autrement dit par la ruche et l’apiculteur. C’est à ce stade que se détermine la qualité des produits.

Si les méthodes apicoles ne sont pas bonnes, il sera difficile par la suite d’améliorer les produits. La récolte est généralement suivie de l’extraction et/ou du séchage des produits mais ceux-ci peuvent aussi être vendus par l’apiculteur sans avoir été extraits. Le miel extrait des rayons par pressage ou par centrifugation est plus facilement commercialisable et fournit donc de meilleurs revenus. C’est pourquoi la plupart des producteurs préfèrent se charger de ces manipulations. La valeur ajoutée de l’extraction de miel et de cire va directement à l’apiculteur. Si cette transformation ne lui rapporte pas assez, la production baisse. 1.2. Commercialisation L’apiculteur peut vendre directement le miel au consommateur (commerce de détail) ou en vendre de plus grandes quantités à un commerçant (commerce de gros) ou encore à des transformateurs de miel. 1.3. Prix La détermination du prix d’un produit dépend de la demande, de la disponibilité du produit, de sa qualité, de sa spécificité, de son emballage, de son origine locale ou étrangère, de sa fonction ou utilisation et de toutes sortes de facteurs divers. La demande en produits apicoles est généralement importante. Les Prix locaux sont semblables partout dans le monde, quelle que soit la valeur de la devise. Dans le cas des produits apicoles primaires, il est utile de savoir si le produit est principalement utilisé comme produit alimentaire, complément alimentaire ou produit thérapeutique et s’il est vendu par conséquent dans des

Production apicole

Récolte Extraction Raffinage

Commercialisation

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magasins alimentaires, dans des dispensaires ou des pharmacies. Les produits de valeur thérapeutique sont bien entendu plus chers que les produits alimentaires. 1.4. Prix de gros Le premier intermédiaire de miel emballé peut obtenir une remise de 20% sur le prix de détail. S’il y a deux intermédiaires, le premier achète généralement de grosses quantités et obtient une remise plus importante, allant de 30 à 40% du prix de détail. L’acheteur de miel en vrac peut obtenir une remise de 50% sur le prix de détail. S’il y a un ou plusieurs acheteurs intermédiaires ou s’il s’agit d’une entreprise de transformation et de conditionnement, la remise peut atteindre 80%. 1.5. Publicité pour le produit Faire la publicité d’un produit revient à attirer l’attention des marchands en gros, des magasins de détail et des consommateurs ou usagers sur les propriétés spécifiques ou la qualité du produit. Pourquoi ces personnes et entreprises devraient-elles acheter vos produits plus particulièrement ? La réponse se trouve dans l’identité de votre produit, son goût, sa valeur et sa qualité de produit sain. Il est donc absolument indispensable d’informer les consommateurs sur la valeur du produit. Il existe toute une gamme d’instruments de commercialisation et d’idées publicitaires qui peuvent être employées de façon spécifique pour les produits apicoles. 1.6. Lieux de vente En fonction des informations recueillies localement, vous pouvez décider de cibler quelques lieux de vente. Peut-être choisirez-vous des revendeurs comme les petites surfaces et les stations essence avec une bonne clientèle. Si vous vous adressez à des supermarchés, il se peut que vous deviez donner vos produits en consigne en déposant une petite quantité de chaque produit. Dans ce cas, vous choisirez sans doute de ne proposer qu’un produit pour voir si cela marche puis d’étendre l’assortiment si le produit se vend bien. Il vous faut connaître les préférences des consommateurs en matière détaillée et de matériau d’emballage ainsi que leur fréquence d’achat. Les foires au miel sont des endroits particulièrement appropriés pour vendre et créer un marché durable. 1.7. Normes et certifications La plupart des pays ont une agence de normalisation qui définit les normes légales pour le miel, les normes pour la cire d’abeille et les normes pour les ruches. Ces dernières ne sont généralement pas soumises à des contrôles mais elles visent à stimuler l’uniformisation de façon à faciliter l’échange des équipements comme les top-bars, les cadres, etc. Les producteurs sont par ailleurs libres de construire leurs ruches comme ils l’entendent. 1.7.1. Certification a) Certification standard Un certificat d’analyse est important pour l’exportation. Il existe cependant d’autres certifications possibles qui relèvent d’une autre réglementation ; en particulier la certification pour la production biologique. La Norme ne concerne pas l’absence de résidus dans le miel mais la question de savoir si le miel est produit de façon biologique conformément aux exigences de la culture biologique. b) Biocertification Pour commercialiser leurs produits en tant que produits biologiques, le producteur et l’importateur de produits biologiques doivent être certifiés. Les Exigences principales de la production biologique (‘organique’) de produits apicoles sont : - un environnement dépourvu de pesticides chimiques,

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- de plantes génétiquement modifiées, - la lutte contre les maladies doit se fait uniquement à l’aide de moyens naturels autorisés, - il n’est autorisé de nourrir les abeilles qu’avec son propre miel, - on utilise de la cire gaufrée produite de façon organique. La biocertification entraîne des frais importants mais ceux-ci sont généralement compensés par les prix de vente élevés des produits biologiques. Cependant, Cette production n’est rentable que pour des grandes quantités. La Soil, Association basée aux royaumes unis ou Ecocert (organisme de contrôle et de certification) en France sont des organismes délivrant des certificats aux produits biologiques. 1.8. Exportation Pour pouvoir exporter rentablement le miel ou la cire d’abeille, on regroupe des produits qui sont normalement vendus séparément afin de remplir un container maritime. Le volume de miel est d’environ 70 bidons de 200, 205 ou 210 litres contenant chacun 300 kg de miel. La cire d’abeille peut être transportée en bloc de 20 à 50 kg, à raison de 18 tonnes par container. Les surplus doivent être planifiés d’avance de façon à éviter que le miel et la cire soient déjà vendus à d’autres, la demande locale étant généralement très forte.

2. Produits dérivés de la ruche Les produits de la ruche peuvent être transformés pour constituer des produits secondaires ou dérivés pour ajouter une plus-value. Sur le plan local, le miel est transformé en hydromel ou en vinaigre ; la cire est transformée en bougies mais est surtout utilisée dans la technique de la cire perdue et en batik.

Images photos : Nombré Issa

3. Principales maladies et ennemis de l’abeille Comme tous les insectes, les abeilles sont sujettes à certaines maladies. Plusieurs systèmes de classification des maladies des abeilles existent.

Classification de l’OIE (Office International des épizooties). Ainsi on distingue : Les maladies réputées contagieuses (MRC) qui sont soumises à une réglementation

spéciale (en raison de leur impact sur la santé publique, socio-économique, sanitaire) et qui prévoie une intervention adaptée immédiate de l’état lors de toute suspicion de l’une d’entre elles afin d’empêcher leur diffusion et d’assurer leur éradication. Ce sont: Loque américaine et européenne, la nosémose, l’acariose, le petit coléoptère de la ruche et la varroatose.

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Les maladies à déclaration obligatoire (MDO) qui ne donne pas lieu à application de mesures de police sanitaire.

Classification selon le mode d’infestation. Ainsi on distingue : Maladies du couvain (Loque américaine et européenne). Maladies des abeilles adultes (Nosémose). Maladies des abeilles adultes et du couvain (varroatose). Les autres ennemis (Fausse teigne, le petit coléoptère de la ruche).

L’apiculteur doit apprendre à bien connaître les abeilles ainsi que les maladies et les autres adversités dont elles sont victimes, afin de réussir à bien faire face aux différentes problématiques sanitaires. Il est très important pour l’apiculteur de réussir à comprendre comment se développent et se transmettent les maladies, car de nombreux cas, la méconnaissance d’un certain nombre de facteurs et de notions (par exemple l’existence d’une transmission verticale et horizontale inter et intra colonie), va conduire à des erreurs qui contribueront à augmenter la virulence (degré avec lequel l’infection parasitaire fait diminuer la survie de l’hôte et sa reproduction) des agents pathogènes. La transmission verticale intra colonie se produit à l’intérieur de la même colonie lorsqu’une reine infestée transmet l’agent pathogène vers sa descendance. La transmission horizontale intra colonie a lieu lorsqu’une ouvrière infestée transmet l’agent pathogène vers le couvain, vers une ouvrière ou vers un mâle. La transmission horizontale inter coloniale se produit quand un agent pathogène porté par une abeille est introduit dans une colonie qui n’est pas la sienne (C, D). Quand il se produit un pillage (B,p) ou quand les abeilles visitent des matériaux infestés qui se trouvent dans le milieu (B,f)

(Fernandez et Coineau, 2007)

Transmission verticale Transmission horizontale Intra coloniale intercoloniale Au Burkina Faso, on rencontre essentiellement la fausse teigne, le petit coléoptère de la ruche, la nosémose et la varroatose. 3.1. Fausse teigne 3.1.1. Agent causal C’est un papillon de la famille des Lépidoptère. Il y a deux espèces de fausse teigne : la grande fausse teigne Galleria mellonella L. plus fréquente, et la petite fausse teigne Achroea grisella F. Les dégâts sont surtout causés par les larves Ces insectes s'attaquent aux rayons dont ils se nourrissent. Les larves des fausses teignes creusent des galeries dans les cadres de couvain et pollen qu'elles détruisent rapidement. La grande teigne à un cycle de 40-60 jours. Une femelle pond en moyenne 1000 œufs. L'infestation est donc très rapide. Le développement de la larve est optimal à 25-40°C.

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(Fernandez et Coineau, 2007)

3.1.2. Cycle de développement de Galleria melonella La femelle adulte est attiré par un mâle à l’extérieur ou à lieu l’accouplement. Elle réintègre la ruche la nuit. Elle va pondre les œufs par amas de 50 à 100 dans les fissures et autres cavités. Les larves issues de ces œufs intègrent les cadres de pollen et de miel. Elles creusent des tunnels tapissés de soies. Les larves se transforment alors en chrysalide en tissant un cocon. Les chrysalides se logent dans les crevasses ou dans les angles de la ruche ou du cadre. Les chrysalides éclosent pour donner le papillon

(Fernandez et Coineau, 2007)

Elles s’attaquent alors aux cadres en creusant des tunnels (H, I) tapissés de soie, et en ravageant tout sur leur passage. Les fils tissés peuvent bloquer l’éclosion des abeilles. C’est donc à l’état de larve que la fausse teigne cause la totalité des dégâts. Les cadres peuvent être complètement détruits. Les larves se transforment alors en chrysalides, en tissant un cocon. Elles choisissent pour cela des crevasses ou des angles dans la structure de la ruche et sur les cadres. Les chrysalides éclosent en donnant alors des papillons (K). 3.1.3. Symptômes Les cadres des ruches en piteux état ; un réseau de soie tissé par les larves ; des cocons au fond des alvéoles.

Une femelle vierge, qui se trouve dans une ruche (A), est attirée, au crépuscule vers l’extérieur, par les appels d’un mâle (B) perché sur une branche et qui émet des ultrasons et diffuse une phéromone, tout en faisant vibrer ses ailes et ses antennes. La femelle sort de la ruche, rejoint le mâle sur sa branche. Arrivée à proximité elle interrompt son vol et continue son approche en marchant. Elle touche le mâle puis l’accouplement se produit (C). A la tombée de la nuit, la femelle tente de s’introduire dans une ruche. Si les gardiennes offrent une trop grande résistance (D), elle n’insiste pas et tente sa chance à une autre (E). Les œufs sont pondus en grande quantité par amas de 50 à 100 dans toutes sortes de fissures ou de cavités (F, G). Les larves qui sont issues, partent à la recherche de cadres dans une autre ruche, après avoir consommé du miel (A, E, D).

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3.1.4. Prévention - La température: L’utilisation du froid ou de la chaleur a une action efficace sur la fausse teigne - Une utilisation de 73,4% de CO2 et 20,9% d’N tue tous les stades du papillon. - La ventilation des stocks de hausse: Les larves de fausse teigne détestent les courants d’air. - Utilisation de Bacillus thuringiensis encore appelé Bt est une méthode efficace de contrôle. - Utilisation des boules anti-mites contenant du para-dichloro-benzène empêche les papillons de s’installer dans les cadres - le courant d’air. 3.1.5 Traitement Si un cadre est attaqué, on peut supprimer la fausse teigne en congelant le cadre à -15°C pendant 45 minutes au minimum. Le produit biologique B401 est aussi efficace, mais seulement pour la grande fausse teigne. On le pulvérise sur les cadres à traiter. L'anhydride sulfureux permet aussi d'éliminer la teigne des cadres. Moyen de lutte biologique, contient des spores de « bacillus thuringiensis » présenté sous forme de granulés de 1-2 mm qui renferment la substance active que l’on dilue dans l’eau et pulvérise sur les cadres 3.1.6. Mesures sanitaires Concernant les ruches peuplées: * Destruction des colonies faibles ou regroupements entre elles * Ajustement du volume de la ruche à celui de la colonie de telle sorte qu'il n'y ait par de cadres (notamment les vieux) non occupé: resserrement de la colonie entre des partitions. Concernant le stockage des cadres: * La fausse teigne n'aime pas les courants d'air. Un stockage des cadres vides dans des hausses posées les unes sur les autres en colonnes permet à un courant d'air ascendant de s'établir. Il est, en général, suffisant pour dissuader le parasite de s'installer. Attention de ne pas oublier de mettre des grilles à reine en haut et en bas de la colonne pour que les rongeurs ne rentrent pas pour manger la cire! 3.2. Petit coléoptère de la ruche 3.2.1. Agent pathogène Le Petit Coléoptère de la ruche (Aethina tumida Murray) ou Small Hive Beetle (SHB) pour les anglophones fait partie de l’ordre des Coléoptères et de la famille des Nitilidae.

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Le Petit Coléoptère est originaire des régions tropicales ou subtropicales d’Afrique. Il a été mis en évidence pour la première fois dans l’hémisphère occidental en Géorgie et en Floride en 1998 où il a été vraisemblablement transporté par bateau. Aethina tumida Murray est un coléoptère qui mesure 5 à 7 mm de long et 3 à 4,5 mm de large. De couleur claire après sa naissance, il devient marron foncé à noir en vieillissant. L’insecte est formé de trois parties : • la tête avec 2 antennes de type massues insérées sur le côté, • le thorax de forme particulière avec 3 paires de pattes permettant des déplacements rapides en particulier pour fuir la lumière, • l’abdomen recouvert de 2 élytres qui ne couvrent pas la totalité de l’abdomen Les larves ressemblent à celle de la fausse teigne, mais leurs pattes sont plus longues et elles ne tissent ni toile ni cocon. Elles se nourrissent de miel, nectar, pollen et même, selon certains, du couvain.

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3.2.2. Cycle de développement

(Fernandez et Coineau, 2007) Après avoir commis leur forfait dans la ruche (I), les larves la quittent, souillées de miel, en laissant des traces verticales caractéristiques sur leur passage (J). Elles tombent à terre et s’enfouissent dans le sol pour y poursuivre leur métamorphose (K). Elles s’enferment dans des logettes de mue à parois lisses (L), se transforme en chrysalides (M) puis en adultes (N) qui sortent à la surface du sol pour se diriger vers une ruche (A) ou le cycle de développement recommence (O), ceci pouvant avoir lieu successivement plusieurs fois dans l’année. Il a été constaté que dans des conditions extérieures défavorables, le coléoptère était capable d'accomplir son cycle de vie en l’absence d’abeilles. Le développement larvaire peut être mené à bien en utilisant d’autres sources alimentaires, constituées principalement

Une ruche (A) est parasitée avec du couvain, miel et pollen. Le coléoptère pénètre dans la ruche au niveau des cadres à miel et à pollen (O). Ils pondent (C) en quantité des œufs au fond des cellules sur les cadres (B). Une multitude de larves éclosent ensuite (D) rampent jusqu’aux réserves, envahissant les cellules à pollen (E), ou celles qui contiennent du miel (F, G) qui, fluidifié, s’écoule en dehors des cellules et le long des cadres, et finit par sorti même de la ruche (H) qui se trouve alors dans un état terminal. Cette fermentation se signale par une odeur d’orange pourrie. La colonie est définitivement perdue, le matériel doit être nettoyé, et les cadres devront être remplacés du fait de la destruction de leur cire.

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à partir de différentes variétés de fruits en voie de décomposition ou de reliquats de matériaux apicoles divers. L'insecte adulte pourrait vivre de 2 à 6 mois. 3.2.3. Symptômes Les larves se rencontrent potentiellement en grand nombre sur tous les cadres de la ruche (corps et hausses) où elles creusent des galeries. Dans le couvain, elles détruisent/consomment de nombreuses larves d’abeilles se trouvant sur leur passage. Leurs défécations entraînent la fermentation du miel qui devient totalement inutilisable. Il prend une odeur d’orange pourrie.

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3.2.4. Traitement Actuellement aux États-Unis, seule la lutte chimique permet d’enrayer le développement d’Aethina tumida. Le Check-MiteND, médicament à base bandelettes de coumaphos des laboratoires Bayer, permet conjointement de limiter la prolifération de Varroa destructor et d’Aethina tumida. D’autres principes actifs sont employés avec moins de succès tels que les pyréthrinoïdes (fluvalinate, perméthrine). Des mesures adaptées supplémentaires contribuent à limiter la dispersion du parasite : récolte du miel dans les colonies dès que possible, travail soigneux évitant de répandre du miel lors des manipulations. La lutte conventionnelle contre le petit coléoptère de la ruche recourt à des produits chimiques répandus dans le terrain et dans les colonies. Mais, ces produits comportent des risques, comme la résistance du coléoptère à la substance active, la contamination des produits de la ruche. Elles ont aussi des effets indésirables sur les abeilles et d’autres organismes non ciblés. De ce point de vue, une lutte contre le coléoptère de la ruche avec des moyens alternatifs est souhaitable, à l’instar de la lutte contre Varroa (à base d’acides). Les premiers résultats obtenus sont très prometteurs, mais ce type de méthode nécessite encore des essais plus approfondis avant de l’appliquer dans la pratique apicole. 3.2.5. Propagation Sa propagation peut être le fait du parasite lui-même qui vole à la recherche de colonies d’abeilles qu’il est capable de trouver à une distance de 10 km. Les autres causes de la propagation sont : • la transhumance des colonies d’abeilles, • le commerce apicole (abeilles vivantes, matériel…), • le commerce des fruits et légumes, • le commerce des plantes ornementales ou autres, avec leur terre. Le fort taux de reproduction est aussi à prendre en compte pour expliquer la propagation du Petit Coléoptère. En laboratoire, 300 petits coléoptères donnent naissance à 3800 larves en 21 jours. En conditions naturelles, un seul cadre de couvain d’abeilles peut produire jusqu’à 6000 larves du Petit Coléoptère. Le Petit Coléoptère parasite aussi les bourdons sauvages ce qui augmente encore ses possibilités de propagation.

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Cinquième jour

1. Principales maladies et ennemis de l’abeille rencontrés au Burkina Faso (suite) et fins 1.1. Le varroatose ou varroase ou varroose C’est une parasitose due à ectoparasite. 1.1.1. Agent Varroa destructor Anderson et Trueman ; et varroa jacobsoni Oudemans Cet acarien est visible à l’œil nu. Le varroa se nourrit au détriment des larves, des nymphes ou des abeilles adultes des trois castes. C’est le vampire de l’abeille. La nutrition est assurée, après piqûre, par la succion de l’hémolymphe. L’action spoliatrice, par les prélèvements fréquents d’hémolymphe, va entraîner des pertes importantes de cellules sanguines et de protéines chez l’abeille parasitée. Cela contribue à affaiblir globalement les colonies

1.1.2. Cycle de développement

(Fernandez et Coineau, 2007) 1.1.3. Traitements chimiques Dans l’ordre de leurs apparitions sur le marché • La molécule de bromopropylate, sous le nom de «folbex VA» en fumigation, avait une efficacité insuffisante. • Les huiles essentielles en aérosoliseur avaient une efficacité très médiocre. • La molécule d’amitraze, en aérosoliseur «Phagogène» ou «Edar», utilisée sous le

A) fondatrice rentre dans la cellule d’ouvrière 20h avant l’operculation et 40h dans celle du faux bourdon B) elle se nourrit de l’hémolymphe de la larve. C) Le 1er œuf est déposé entre 60 et 74h et donnera un mâle puis un œuf diploïde toutes les 30h. D, E) Femelle perfore la cuticule de l’abeille pour former la ZN (zone de nourriture commune). Elle établit une zone d’accouplement appelée AF (zone d’accumulation fécale). G) La fondatrice et les femelles adultes sortent de la cellule avec l’abeille. Les mâles et les femelles immatures restent et meurent. H) La fondatrice et ses filles sont prêtes à infester d’autres cellules.

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nom «taktik» n’avait pas d’A.M.M. pour l’apiculture; Il a été ensuite utilisé sous le nom «anti-varroa schering» avec l’A.M.M. pour l’apiculture. Il a une excellente efficacité. Les appareils sont onéreux et la mise en œuvre du traitement est lourde. - La molécule de fluvalinate en insert dans la ruche commercialisée sous le nom « apistan » avait une efficacité excellente et une mise en œuvre facile. La résistance du varroa à ce produit est apparue en Moselle en 1996. - La molécule d’amitraze en insert dans la ruche sous le nom «apivar» la mise en œuvre est facile et son efficacité est satisfaisante. Une baisse d’efficacité semble toutefois se manifester. - « l’apiguard » en barquette de gel contenant 12,5g de thymol pour 50g de gel. L’efficacité n’est suffisante qu’en fonction d’une température extérieure suffisante. - Le « thymovar » en plaquette contenant 15 g de thymol à placer sur les cadres au-dessus de la grappe mise œuvre facile. L’efficacité est sensiblement identique à l’apiguard. 1.2. Nosémose 1.2.1. Agent pathogène C’est un champignon unicellulaire Nosema apis Zander qui se loge dans les cellules des parois de l'intestin. C’est un parasite intracellulaire obligatoire. Il se développe dans le tube digestif de l'abeille notamment dans l’intestin grêle. Ill détruit les cellules de la paroi intestinale. C'est une maladie de l'abeille adulte dont la répartition est quasi mondiale. La maladie peut évoluer de façon inapparente (chronique) ou bien se manifester (forme aiguë) par un affaiblissement de la colonie conduisant le plus souvent à la mort de celle-ci.

1.2.2. Symptômes - affaiblissement des colonies - mortalité importante autour de la ruche, sur le toit, sur la planche d’envol ; - abeilles traînantes qui ne peuvent plus voler, qui grimpent aux brins d’herbe ; - abdomen gonflé du fait de l’accumulation des excréments ; - traces de diarrhée jaune, brun clair dans la ruche et autour ; - groupes d’abeilles en forme de couronne sur la planche de vol.

1.2.3. Cycle de développement Les spores de Nosema apis sont absorbées par les abeilles avec leur nourriture et arrive dans l'intestin moyen où elles développent des filaments polaire. Ce filament pénètre dans les cellules épithéliales de l'intestin et se nourrit du contenue cellulaire et se multiplie par divisions. Lorsque les ressources nutritives diminuent, Nosema apis sporule. Les mouvements péristaltiques font éclater les cellules remplies.

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(Fernandez et Coineau, 2007) Plus ces périodes sont longues et répétées, plus le risque de contagion à la ruche est augmenté: les abeilles sont obligées de laisser tomber leurs excréments dans la ruche et contaminent les autres abeilles. Pendant l'hiver, la température de la ruche est trop faible pour le développement de la nosémose. Par contre, au printemps à la reprise de l'élevage, les abeilles consomment plus et la ruche est réchauffée: la nosémose peut se développer. 1.2.4. Traitement FUMIDIL B Poudre soluble de Fumagilline sous forme de bicyclohexylammonium L'acide acétique tue les spores de nosema apis. En cas de faible attaque 5 ml d'acide dans une capsule de bière au-dessus des cadres évite une aggravation de la maladie. le vinaigre : 1c à soupe / litre de sirop à titre préventif, 3c à soupe / litre de sirop à titre curatif. 1.2.5. Prophylaxie La désinfection du matériel reste le meilleur moyen de se prémunir de la nosémose. Les spores de la nosémose sont détruites à une température de 55-60°C pendant 10 min. Passer les cadres dans de l’eau chaude suffit donc. Si la nosémose est soupçonnée à l’état latent dans une ruche, il faut éviter de transvaser de ses cadres ou abeilles vers d’autres ruches. Il faut aussi désinfecter le matériel de visite de ruches. L’utilisation de l’acide acétique (conseillé par le guide de bonnes pratiques apicoles) permet de désinfecter aussi le matériel. Il faut placer le matériel dans des armoires étanches dans lesquelles on placera 2 ml d’acide acétique glacial par mètre cube à évaporer pendant 8 jours. Attention. Il faut utiliser de l’inox (fil des cadres) pour tout le matériel car l’acide acétique attaquera les fils en acier étamé. Il faut aussi être vigilant lors de la manipulation de l’acide acétique glacial car il est très corrosif et les vapeurs sont toxiques.

2. Ennemis des abeilles Parmi les principaux ennemis de l’abeille domestique rencontrés au Burkina Faso, nous pouvons retenir : Les Hommes, à travers les aménagements agricoles (feu de brousse, défrichage…), détruit le biotope de l’abeille, à travers l’utilisation des pesticides, le vandalisme et les mauvaises pratiques apicoles. Les batraciens (crapauds, margouillats), les araignées, et les oiseaux, qui dévorent les butineuses de retour de leurs activités. Les fourmis, qui empêchent les abeilles de coloniser les ruches

3. Evaluation de la formation et remise des attestations.

La nosémose est une maladie opportuniste, dont la gravité est variable et se présente le plus souvent comme une infestation sans conséquence. Beaucoup de colonies hébergent Nosema apis sans en souffrir et sans qu'aucun symptômes ne soient visibles. Cette maladie apparaît essentiellement au

début de printemps.

En effets, de hivers longs et humides, des

semaines de mauvais temps, des périodes

d'intempéries sont autant de causes d'arrêt de

vol des abeilles et d'interruption des vols de

propreté (et d'élimination de vieilles abeilles

porteuses du parasite.

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