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Curriculum de formation en techniques apicoles modernes, niveau 1 Laboratoire de Biologie et Ecologie Végétales DEVELOPPEMENT DE L'APICULTURE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LES PROVINCES DE GNAGNA, KOMANDJARI, TAPOA, KENEDOUGOU, LERABA ET GAOUA - PHASE I

DEVELOPPEMENT DE L'APICULTURE POUR LA SECURITE …Les ruches locales permettent de récolter du miel et de la cire de première qualité, adaptés à l’exportation. Ces méthodes

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Curriculum de formation en techniques apicoles modernes, niveau 1

Laboratoire de Biologie

et Ecologie Végétales

DEVELOPPEMENT DE L'APICULTURE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS

LES PROVINCES DE GNAGNA, KOMANDJARI, TAPOA, KENEDOUGOU, LERABA ET

GAOUA - PHASE I

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Légende photographie

1. Activité de butinage de l’abeille domestique (Apis mellifera adansonii Latreille) sur une inflorescence de Parkia biglobosa (Jacq.) R. Br.ex G. Don 2. Ruche traditionnelle en canaris superposés 3. Rucher constitué de ruches kenyanes et d’un abreuvoir

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Programme de formation du niveau 1

Jours Thèmes

Jour 1

Accueil, installation

1. L’apiculture : définition et avantages

2. Apiculture moderne et traditionnelle

3. Généralités sur l’abeille domestique

4. Organisation sociale de la colonie

5. Visites de ruches

Jour 2

1. Différents types de ruches

2. Autres matériels apicoles

3. Visites de différents ruchers

Jour 3

1. Installations des ruches et ruchers

2. Entretien des ruches et ruchers

3. Techniques de récoltes du miel

4. Techniques d’extraction, de maturation et de conditionnement du miel

5. Visites de ruchers : récolte de miel

Jour 4

1. Extraction du miel

2. Maturation

3. Notion sur les bonnes pratiques d’hygiène en apiculture

Jour 5

1. Ecumage et conditionnement

2. Etiquetage

3. Entretien du matériel et de la miellerie

4. Evaluation de la formation

5. Remise des attestations

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Premier jour

1. Apiculture : définition et avantages 1.1. Définition Du latin Apis qui veut dire abeille, l’apiculture selon le dictionnaire français Larousse est « l’art d'élever et de soigner les abeilles en vue d'obtenir de leur travail dirigé le miel, la cire et les autres produits du rucher ». Pratiquer depuis des millénaires comme en témoigne certaines peintures dans pratiquement toutes les zones terrestres, l’apiculture présente surtout des avantages. 1.2. Avantages L’apiculture présente des avantages qui peuvent être résumés ainsi qui suit : 1. Les abeilles pollinisent les plantes à fleurs. Cela est essentiel pour la vie sur terre. En effet une pollinisation adéquate donne des fruits et des graines de bonne qualité, ce qui est essentiel au maintien de la biodiversité. 2. Produit des produits utiles. En effet, le miel est un aliment médicament (alicament) et surtout une source de revenue monétaire de haute qualité. La cire est utilisée dans les bougies et les cométiques. Le pollen et la propolis peuvent être utilisés en médecine. 3. Posséder ses propres terres n’est pas essentiel. En effet, les ruches peuvent être déposées sur n’importe quel terrain. Les abeilles collectent le nectar et le pollen partout où elles peuvent le trouver ainsi les zones vierges, cultivées ou les friches à l’abandon ont toutes une valeur apicole. 4. Le coût de production est bas. En effet, les ruches peuvent être construites sur place en utilisant les ressources locales. Les abeilles vivant dans la nature n’ont pratiquement pas besoin de l’apiculteur pour se nourrir. 5. L’apiculture est une activité simple. L’apiculture génère des revenus sans détruire les habitats. Encourager l’apiculture, favorise le maintien de la biodiversité. 6. L’apiculture n’exploite pas l’environnement, son développement est donc durable. Les apiculteurs sont des amis de l’environnement qui cherchent à conserver les forêts et la végétation ou vivent les abeilles. 7. Différents secteurs d’activités peuvent tirer profits d’une apiculture bien développée. En effet, la présence d’apiculteurs peut profiter à d’autres personnes de la communauté comme la fabrication de matériel, la revente des produits, la manufacture de produits secondaires. 8. Sans les abeilles, le nectar et le pollen ne seraient pas récoltés. Le nectar et le pollen ne sont pas utilisés par les autres animaux. Seules les abeilles récoltent ces ressources, aussi il n’existe aucune compétition avec d’autres insectes. Sans les abeilles, ces ressources à forte valeur ne pourraient pas être récoltées. 9. Tout le monde peut pratiquer l’apiculture. Toute personne peut posséder des abeilles, sans limitation quelconque d’âge. Les abeilles n’ont pas besoin de soins quotidiens et l’apiculture peut être pratiquée en parallèle lorsque les autres activités le permettent.

Images photo : Nombré Issa

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2. Apiculture traditionnelle et moderne Trois pratiques apicoles sont toujours rencontrées au Burkina Faso. Il s’agit de la cueillette ou chasse à abeilles, de l’apiculture traditionnelle qui utilise du matériel apicole traditionnel et de l’apiculture moderne qui utilise du matériel apicole moderne. 2.1. Chasse au miel La chasse au miel consiste en un pillage des nids d’abeilles pour récolter le miel et la cire d’abeilles. Elle est encore couramment pratiquée dans de nombreuses régions du Burkina Faso surtout les régions où les colonies d’abeilles sauvages sont encore abondantes. Le miel et cire sont fondus dans le même récipient pour extraire le miel. Le lendemain le miel se refroidit et la cire durcit. La cire est ensuite enlevée et jetée. Elle présente des aspects positifs et surtout négatifs. Aspect positif • la chasse au miel est un moyen rapide d’obtenir un aliment dont la teneur en sucres est élevée (miel) et qui contient beaucoup de protéines (pollen et larves) sans aucun coût financier. Lorsqu’il existe un acheteur, la chasse au miel est souvent considérée par les populations très pauvres comme un moyen rapide d’obtenir de l’argent. Aspects négatifs • La chasse au miel tue les abeilles. • Aujourd’hui, elle peut contribuer, dans certaines régions, au dépeuplement de colonies d’abeilles et de leur habitat. • Les chasseurs de miel peuvent causer des feux de forêt.

Images photo : Nombré Issa

2.2. Apiculture traditionnelle Les populations locales possèdent des connaissances et des compétences pour ce type d’apiculture. Aspects positifs Ces méthodes locales d’apiculture fournissent une source de revenus monétaires supplémentaires. Les ruches locales permettent de récolter du miel et de la cire de première qualité, adaptés à l’exportation. Ces méthodes ne propagent pas les maladies des abeilles, et maintiennent des populations d’abeilles saines. Comme pour les chasseurs de miel, les apiculteurs sont accusés de provoquer des incendies de forêt. Aspects négatifs Les apiculteurs tuent souvent les abeilles lorsqu’ils en retirent le miel et rendent cette méthode non durable lorsqu’elle est associée à une perte de l’habitat et des abeilles causée par les feux de brousse. L’apiculture traditionnelle emploie des équipements et des techniques traditionnelles. Le miel est récolté en utilisant le feu des torches en paille qui brûlent et tuent les abeilles.

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Images photo : Nombré Issa

1.2.3. Apiculture moderne Elle utilise du matériel et de la technologie modernes. Elle permet de produire du miel de haute valeur commerciale et de protéger les abeilles et leur habitat

Images photo : Nombré Issa

3. Apiculture et croyances traditionnelles L’apiculture a été longtemps considérée comme une activité généralement aux Hommes. D’autres l’assimilaient même à de la sorcellerie. Cependant avec le développement de l’apiculture moderne, ce mythe s’effrite et l’apiculture est de plus en plus pratiquée par toutes les classes sociales. Les femmes peuvent lorsqu’elles sont bien habillées, visitées les ruches pour récolter le miel. Elles peuvent également exécuter des travaux de la miellerie.

Images photo : Nombré Issa

4. Généralités sur l’abeille domestique 4.1. Classification Insecte social vivant en colonie, l’abeille domestique (Apis mellifera) appartient à :

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Règne animal ; Embranchement des Arthropodes ; la Classe des Insectes ; l’Ordre des hyménoptères, à la Famille des Apidae supérieurs ; au Genre Apis et à l’Espèce Apis mellifera. Apis mellifera adansonii Latreille est la race rencontrée au Burkina Faso. Elle a une aire qui s’étend du Sahara au Nord jusqu’au Kalahari au Sud. Petite taille, de couleur jaune, elle est très agressive et abandonne rapidement la ruche.

4.2. Morphologie de l’abeille domestique Le corps de l’abeille comprend trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. 4.2.1. Tête En forme de poire, elle a une fonction sensorielle et alimentaire. Il comprend les antennes, les yeux et l’appareil buccal. - Deux (2) yeux composés situés de chaque côté de la tête qui sont responsables de la vision lointaine, de la vision diurne, de la différenciation des couleurs (sauf le rouge) et de la détection des UV du soleil. - Trois (3) yeux simples disposés sur le front appelés ocelles qui permettent aux abeilles de voir les objets rapprochés et dans l’obscurité. Ils enregistrent les variations d’intensité de la lumière et communiquent à l’abeille des informations essentielles, comme le lever du jour, la tombée de la nuit, la présence de nuages annonçant l’orage etc. - Deux (2) antennes situées de chaque côté de la tête, elles permettent aux abeilles de s’orienter, de reconnaître ce qu’elles touchent, de sentir les odeurs, de communiquer et d’entendre. - Une bouche formée de mandibules (mâchoires servant à mâcher le bois, le pollen pour nourrir les larves, la cire pour la construction), et une trompe munie d’une langue qui sert à aspirer le nectar, et à fabriquer le miel et la cire. La trompe de longueur variable résulte de l’union des palpes labiaux et des galéas maxillaires. 4.2.2. Thorax

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Il a une fonction locomotrice principale mais sert également à la récolte de pelotes de pollen Il est relié à la tête par un cou très court. Il se compose de trois segments (Prothorax, Mésothorax, Métathorax) portant chacun une paire de patte. Les deux derniers portent en plus chacune une paire d’ailes. Le thorax porte donc six (6) pattes et quatre (4) ailes. Les deux pattes antérieures permettent aux abeilles de nettoyer les antennes ; les deux pattes médianes portent chez l’ouvrière un éperon qui détache les pelotes de pollen pour les déposer dans les alvéoles ; les deux pattes postérieures portent la corbeille destinée à recueillir les pelotes de pollen. Les pattes permettent de se déplacer et de se fixer sur n’importe quel support dans toutes les positions imaginables. Elles permettent aussi de rassembler les grains de pollen disséminés sur son corps et de constituer des pelotes pesant parfois 75 milligrammes, soit les trois quart de son poids Les ailes : Elles permettent à l’abeille de voler à une altitude entre 10 et 30 m avec une vitesse de pointe de 30 km/h sur des distances de 2 à 3 kilomètres et parfois plus, d’une seule traite. Ainsi en une seule journée, une butineuse peut parcourir plus de 100 kilomètres. Elles permettent le vol et la ventilation de l’intérieur de la ruche. 4.2.3. Abdomen L’abdomen assure une fonction reproductive et contient les organes vitaux principaux comme les organes reproducteurs, les organes du système respiratoire, les organes digestifs ainsi que l’appareil vulnérant (dard, etc.). Il est divisé en 6 segments chez l’ouvrière et 7 chez le faux bourdon Il comprend 7 anneaux visibles. Le premier, pédonculé se greffe au thorax, le dernier porte chez l’ouvrière et la reine un aiguillon. Chez l’ouvrière, il contient les glandes cirières, la glande de Nassanov et les glandes à venin. Chez la reine, l’appareil sexuel femelle, et chez le faux bourdon, l’appareil sexuel mâle.

(Anchling, 1997)

5. Organisation sociale d’une colonie Dans une colonie, on distingue en plus des abeilles adultes, les œufs et larves dont l’ensemble constitue le couvain.

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5.1. Différents individus Il y a trois types d’individus adultes. Ce sont la reine, les ouvrières et les mâles ou faux bourdons. A côté des adultes, se trouvent le couvain constitué des œufs et des larves.

(Le Conte, 2002)

5.1.1. Reine et ses activités Dans une colonie il y a une seule reine. Elle est plus grande que les deux autres individus avec un long abdomen et des ailes courtes qui ne couvrent pas tout l’abdomen. Elle est deux fois et demie plus grosse que le mâle. Elle vit en moyenne trois à cinq ans. Elle assure seule la ponte des œufs ; en plus elle assure la cohésion de la colonie par l’émission de substances (phéromones). Une autre phéromone inhibe le développement des ovaires des ouvrières. Sa mort entraîne une désorganisation de la colonie. En absence de reine ou de phéromone, les ouvrières transforment certaines cellules ouvrières contenant des jeunes larves en cellules royales et commencent à élever de nouvelles reines. Elle possède un dard qui est seulement utilisé pour combattre les reines rivales. Elle pond entre 1500 et 2000 œufs par jour. Issue d’œufs fécondés, elle se développe dans des cellules royales et éclosent au bout de 16 jours.

(Le Conte, 2002)

a) Vol nuptial

L’accouplement de la reine a lieu au cours d’un vol nuptial qui intervient 5 à 7 jours après son éclosion.

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Lors d’un vol nuptial réussi, elle s’accouple avec 8 mâles. Pendant le vol nuptial, le sperme des mâles est injecté dans les oviductes; de là les spermatozoïdes entrent dans un réservoir spécial appelé la spermathèque. Une reine bien fécondée porte environ 5 millions de spermatozoïdes dans sa spermathèque. Trois jours après son vol nuptial, la reine commence à pondre des œufs qui sont produits dans ses ovaires. Lorsque les spermatozoïdes sont épuisés, elle pond alors des œufs non fécondés dans les cellules d’ouvrières d’où des faux bourdons vont se développer. Une telle reine est appelée reine bourdonneuse.

(Le Conte, 2002)

5.1.2. Mâles ou faux bourdons Issus d’œufs non fécondés, ils sont au nombre de 300 ou 500 dans une ruche. Ils sont plus gros que les ouvrières et ont une tête de forme triangulaire, des gros yeux et de larges ailes. Nourris et entretenus par les ouvrières, leur seule fonction est la fécondation de la reine lors du vol nuptial. Ils n’ont pas d’aiguillon. En période de disette, ils sont chassés par les ouvrières hors de la ruche et meurent de faim. Ils contribuent à réchauffer l’intérieur de la colonie. Ils éclosent au bout de 24 jours.

(Le Conte, 2002)

5.1.3. Ouvrières et leurs activités Ce sont les plus nombreuses (plus 50 000) et les plus petites. Ils sont issus d’œufs fécondés. Elles assurent la plupart des travaux de la colonie. Elles vivent 6 semaines en périodes d’intenses activités et 6 mois en période de moindres activités. Elles ont un aiguillon en forme de harpon qui est utilisé pour piquer les ennemis. Elles éclosent au bout de 21 jours.

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(Le Conte, 2002)

Elles assurent plusieurs activités en fonction de leur âge (polyéthisme d’âge) et du besoin de la colonie (régulation comportementale) - Les activités d’une ouvrière sont : Les taches de maison (ou d’intérieur): a) le nettoyage de la ruche et des rayons (nettoyeuse) b) l’alimentation du couvain (nourrice) c) les soins apportés à la reine et aux larves d) la construction des rayons (cirière) g) la ventilation de la ruche - Les taches d’extérieur h) la récolte du butin (pollen, eau, nectar, propolis) i) le gardiennage

(Le Conte, 2002)

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6. Travaux pratiques : Visites de ruches

Images photo : Nombré Issa

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Deuxième jour

1. Différents types de ruches Une ruche est un abri destiné à accueillir convenablement une colonie d’abeilles. Une ruche bien conçue doit protéger ses occupants des conditions météorologiques défavorables et des ravageurs, et permettre que le miel soit récolté avec peu de dérangement. Elle facilite le suivi des colonies et la récolte du miel. Trois principaux types de ruches sont rencontrés au Burkina Faso. Ce sont : 1.1. Ruches traditionnelles Les ruches traditionnelles encore appelées les ruches à rayons fixes, sont les plus utilisées. Elles peuvent être en argile cuite, en pailles ou arbustes tressées, en tronc d’arbres évidé, en écorce d’arbres, en tôles de récupération… Elles sont installées à même le sol ou en général dans un arbre.

Images photo : Nombré Issa

1.2. Ruches modernes Encore appelées ruches à rayons ou à cadres mobiles, elles regroupent les ruches kenyanes ou ruches à barrettes et les ruches à cadres. Elles ont été conçues dans le but de guider les abeilles dans leurs constructions afin d’extraire les rayons de miel sans condamner la colonie. Ce système présentait des avantages énormes car il permettait d'épargner les essaims tout en facilitant la récolte du miel, mais également il permet de dépister les maladies et de les traiter. Elles sont constituées de corps de ruche avec une planche et un trou d’envol. Les ruches modernes ont été conçues sur la base des résultats de recherche de Lorenzo Lorraine Langstroth qui a mis en évidence la notion de « bee space ». Cet espace permet aux abeilles de circuler librement autour des rayons. Les ruches kenyanes ou ruches à rayons mobiles ou sont encore appelées ruches à extension horizontale. La largeur des barrettes est de 32 mm pour l’abeille africaine. L’abeille africaine construit un rayon qui a une épaisseur de 25 mm. Ce rayon est toujours attaché au centre de la barrette. Un espace de 3,5 mm est ainsi laissé à chaque côté du rayon. Quand deux barrettes construites sont placées côte à côte, l’espace interne séparant deux rayons devient 7mm (3,5+3,5 mm). Cet espace est vital pour les abeilles. Les “Bee spaces” se rencontrent aussi entre les rayons et le corps de la ruche. Ils permettent la circulation des abeilles à l’intérieur de la ruche. La ruche Kenyane (K.T.B.H., Kenyan Top Bar Hive) a été développée par le Pr G. F. Townsend et son équipe d’étudiants kenyans travaillant sur les abeilles à l’University Fuelph, Canada, pour être utilisées en Afrique de l’Est. Elle est commode pour les abeilles tropicales agressives.

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Les ruches à cadres mobiles ou à extension verticale regroupent les ruches Langstroth et les ruches Dadant qui sont les plus rencontrées au Burkina Faso. La ruche Langstroth a été créée en 1851 par l’américain Lorenzo Lorrain Langstroth. Elle est constituée d’une partie inférieure appelée « corps de ruche » de 44 litres de volume et d’une partie supérieure appelée « hausse » de 17 ou 13 cm de hauteur. Les dimensions intérieures des cadres sont 20x43 cm. Le corps de ruche et la hausse ont les mêmes dimensions. La ruche Dadant a été créée par le Français Charles Dadant. Les dimensions intérieures des cadres sont 27x42 cm. Son volume est de 54 litres. La hausse a une hauteur de 17 cm. Le corps de ruche et la hausse n’ont pas les mêmes dimensions.

Images photo : Nombré Issa

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1.3. Avantages et inconvénients de chaque type de ruche

Type de ruche Avantages Inconvénients

Ruche traditionnelle

1. Coût financier réduit et facile à utiliser. 2. Fabriquée à partir de matériaux localement disponible. 3. Produit plus de propolis et de cire. 4. Empêche la propagation des maladies apiaires.

1. La colonie ne peut pas être inspectée pour contrôler la production de miel, l’évolution du couvain ou les maladies. 2. Il est difficile d’empêcher l’essaimage ou de remplacer la reine. 3. Le miel produit par ces ruches est souvent de mauvaise qualité, car il est contaminé par du miel immature, du pollen, du couvain, de la cire ou des abeilles mortes. 4. Un faible rendement en miel. 5. Une longévité réduite (2 à 3 ans). 6. Au cours de la récolte du miel, les rayons en fin de ruche doivent être retirés, et s’ils contiennent des rayons vides, du couvain, du miel pas mûr, du pollen, ils devront tous être sacrifiés. 7. Le bouleversement causé au nid d’abeilles lors des récoltes peut entrainer un essaimage voire une désertion.

Ruche kényane à barrettes

1. Peut être fabriquée à partir de matériaux locaux et est bon marché. 2. Les rayons peuvent être retirés de la ruche et replacés, ce qui permet à l’apiculteur d’examiner la colonie et de prévenir l’essaimage. 3. Un rendement meilleur. 4. Une longévité d’environ dix ans. 5. Une production d’une grande quantité de cire car les rayons doivent être découpés des barrettes lors de la récolte. 6. Les rayons peuvent être retirés de la ruche pour la récolte du miel sans gêner les rayons qui contiennent du pollen ou couvain.

1. Plus chères que les ruches traditionnelles. 2. Difficultés pour de petits exploitants d’acquérir un nombre minimal de ruches économiquement rentable (environ 10 ruches). 3. Les rayons fixés aux barres supérieures sont fragiles et doivent être manipulés avec précaution. 4. Les rayons de cire ne peuvent pas être replacés dans la ruche après la récolte. 5. Facilement visitée par des prédateurs et autres insectes car elle est placée sur un support bas.

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Ruche à cadres 1. Elle permet à l’apiculteur d’inspecter et de manipuler les colonies. Ainsi les rayons à couvain, à miel operculé ou non ou à pollen peuvent être facilement séparés. 2. Ils permettent de récolter efficacement le miel dans les rayons qui, une fois vidés, peuvent être replacés dans la ruche. Cela permet d’accroître la production de miel, car les abeilles n’ont pas à les reconstruire. 3. Rendement en miel plus élevé. 6. L’utilisation de corps de ruche et de hausse permet de confiner la reine dans le corps de ruche.

1. Coûteuse et complexe à construire car cela exige beaucoup plus de précisions, de bois et de clous. En effet les dimensions des ruches, des cadres et leur espacement doivent être respectées. 2. L’extraction du miel des rayons nécessite un ensemble de matériels très coûteux. 3. La réutilisation continue des rayons peut contribuer à l’apparition de maladies et à l’accumulation de résidus utilisés pour contrôler les maladies et les prédateurs des abeilles. 4. Le rendement en cire d’abeille est faible par rapport à celui des ruches kenyanes ou des ruches traditionnelles. 5. Les ruches à cadres placés sur des supports bas peuvent être la proie de ravageurs ou de prédateurs tropicaux.

Type de ruche Avantages Inconvénients

Ruche traditionnelle

1. Coûts financiers initiaux réduits et facile à utiliser. 2. Fabriquée à partir de matériaux localement disponible. 3. Produit plus de propolis et de cire. 4. Empêche la propagation des maladies apiaires.

1. La colonie ne peut pas être inspectée pour contrôler la production de miel, l’évolution du couvain ou les maladies. 2. Il est difficile d’empêcher l’essaimage ou de remplacer la reine. 3. Le miel produit par ces ruches est souvent de mauvaise qualité, car il est contaminé par du miel immature, du pollen, du couvain, de la cire ou des abeilles mortes. 4. Un faible rendement en miel. 5. Une longévité réduite (2 à 3 ans). 6. Au cours de la récolte du miel, les rayons en fin de ruche doivent être retirés, et s’ils contiennent des rayons vides, du couvain, du miel pas mûr, du pollen, ils devront tous être sacrifiés. 7. Le bouleversement causé au nid d’abeilles lors des récoltes peut entrainer un essaimage voire une désertion.

Ruche kényane à barrettes

1. Peut être fabriquée à partir de matériaux locaux et est bon marché.

1. Plus chères que les ruches traditionnelles. 2. Difficultés pour de petits exploitants d’acquérir un nombre

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2. Les rayons peuvent être retirés de la ruche et replacés, ce qui permet à l’apiculteur d’examiner la colonie et de prévenir l’essaimage. 3. Un rendement meilleur (20 à 40 kg/an) 4. Une longévité d’environ dix ans. 5. Une production d’une grande quantité de cire car les rayons doivent être découpés des barrettes lors de la récolte. 6. Les rayons peuvent être retirés de la ruche pour la récolte du miel sans gêner les rayons qui contiennent du pollen ou couvain.

minimal de ruches économiquement rentable (environ 10 ruches) 3. Les rayons fixés aux barres supérieures sont fragiles et doivent être manipulés avec précaution. 4. Les rayons de cire ne peuvent être replacés dans la ruche après la récolte. 5. Facilement visitée par des prédateurs et autres insectes car elle est placée sur un support bas.

Ruche à cadres 1. Elle permet à l’apiculteur d’inspecter et de manipuler les colonies. Ainsi les rayons à couvain, des à miel operculé ou non ou à pollen peuvent être facilement séparés. 2. Ils permettent de récolter efficacement le miel dans les rayons qui, une fois vidés, peuvent être replacés dans la ruche. Cela permet d’accroître la production de miel, car les abeilles n’ont pas à les reconstruire. 3. Rendement plus élevé entre 50 et 60 kg/an. 6. L’utilisation de corps de ruche et de hausse permet de confiner la reine dans le corps de ruche.

1. Coûteuse et complexe à construire car cela exige beaucoup plus de précisions, de bois et de clous. En effet les dimensions des ruches, des cadres et leur espacement sont importantes. 2. L’extraction du miel des rayons permet de replacer les rayons vides dans la ruche, nécessite un ensemble de matériels très coûteux. 3. La réutilisation continuelle des rayons peut contribuer à l’apparition de maladies et à l’accumulation de résidus utilisés pour contrôler les maladies et les prédateurs des abeilles. 4. Le rendement en cire d’abeille est faible par rapport à celui des ruches kenyanes ou des ruches traditionnelles. 5. Les ruches à cadres placés sur des supports bas peuvent être la proie de ravageurs ou de prédateurs tropicaux.

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2. Autres matériel apicoles et leur utilisation Ils peuvent être regroupés en deux : Le matériel de récolte et le matériel de la miellerie. 2.1.1. Matériel de récolte a) L’enfumoir C’est un appareil qui permet à l’apiculteur de produire des bouffées de fumée dans la ruche ou aux alentours. La fumée a un effet calmant sur les abeilles. Lorsqu’elles perçoivent sa présence, elles se gorgent de miel pour se préparer à quitter la ruche, ce qui les alourdit et les rend moins agressives. L’enfumoir a deux parties principales : le foyer surmonté d’un couvercle en forme d’entonnoir avec un grillage à l’intérieur, il est en métallique; et le soufflet relié au foyer par des attaches et communicant par un trou, pousse l’air dans ce dernier pour dégager la fumée au dehors. Le foyer est chargé avec du copeau, de la bouse de vache, ou tout matériel sec qui fournit de la fumée blanche. La fumée adoucit les abeilles et l’apiculteur peut travailler tranquillement. b) Un habit de protection : beaucoup de cueilleurs traditionnels préfèrent se déshabiller que de porter des habits pendant la récolte du miel, mais l’apiculteur moderne doit avoir des habits de protection convenables pour empêcher les abeilles d’atteindre son corps. Ainsi une tenue, des gants, un voile et une paire de bottes devraient être portés avant la récolte du miel ou tout autre travail entraînant l’ouverture de la ruche. La tenue apicole est conçue pour couvrir toutes les parties du corps sauf la tête, les mains et les pieds. L’habit fait d’une seule pièce d’un haut et un bas sont les plus efficaces. Il doit être en coton. Le voile est le plus important. L’apiculteur peut facilement faire ou acheter un chapeau en paille. Un filet cousu autour du chapeau est fermement relié au cou de la tenue par un morceau d’étoffe. Le voile protège la tête, la face et le cou des attaques; il doit être ample. Les gants peuvent être cousus avec un bon cuir flexible pour protéger les mains et les doigts des piqûres et aider l’apiculteur à ramasser les abeilles avec ses mains si le besoin survient. Une paire de longues bottes est aussi importante pour protéger les pieds des piqûres. Elle protège également contre les épines voire les reptiles. c) Un lève-cadre Les abeilles Apis mellifera adansonii Latreille ont tendance à boucher toutes les fissures et sceller tous les joints de la ruche avec une substance collante, la propolis. Le lève-cadre est un outil métallique pratique que l’on utilise pour décoller et soulever en faisant levier, le toit, les hausses, les barrettes ou les cadres. Il sert également à racler les morceaux de cire et de propolis. d) Un couteau peut être nécessaire pour décoller les barrettes ou les cadres qui sont généralement collés au corps de la ruche par les abeilles. Le couteau est aussi utilisé pour couper une portion des rayons attachée au corps de la ruche, séparer deux rayons collés et pour couper les rayons des barrettes lors de la récolte. e) Une brosse Les abeilles doivent souvent être balayées avec douceur au-dessus de la ruche. Une brosse avec des poils doux est généralement utilisée pour cela. f) Une torche Les visites de ruches tout comme la récolte se fait généralement la nuit. Elle est utilisée pour faire de la lumière et faciliter les activités de visites des ruches.

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g) Une caisse de récolte et/ou un seau avec couvercle. Le seau est utilisé pour accueillir les rayons de miel coupés lors des récoltes. La caisse de récolte est utilisée pour accueillir les rayons de miel bien operculés enlevés lors des récoltes. Elle présente les mêmes dimensions qu’une ruche à cadres sauf qu’elle n’a pas de trou d’entrée des abeilles.

Images photo : Nombré Issa

2.1.2. Matériel de la miellerie Un extracteur radiaire ou centrifuge, un bac à désoperculer, un maturateur, une presse à opercules, un cérificateur solaire de cire, un égouttoir, une herse à désoperculer, un tamis. L’extracteur est utilisé pour extraire les ratons de miel préalablement désoperculés à l’aide d’une herse et d’un bac à désoperculer. Les rayons de miel coupés ou cassés mis dans le seau sont déposés sur l’égouttoir pour extraction. Le miel extrait est filtré avec un tamis et mis dans le maturateur et laisser décanter. Une presse à opercules sert à extraire le miel présent dans les drêches. Enfin le cérificateur solaire de cire est utilisé pour extraire la cire.

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3. Travaux pratiques : Visites de ruchers

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Troisième jour

1. Installation des ruches et ruchers 1.1. Choix des sites pour installer ruches et rucher Une bonne production commence par un bon choix du site pour les ruches et le rucher. Un bon site pour abriter un rucher doit : * être un endroit où il y a une source de nectar en qualité (diversité) et en quantité (nombre) sur au moins un (1) km de rayon. Les abeilles butinant sur trois (3) km de rayon, il est conseillé de placer le rucher au milieu. Plus la distance à parcourir par les abeilles est courte, plus la perte d’énergie est faible et plus la production de miel est importante ; * être un endroit non inondable ; * avoir une source d’eau pour les abeilles dans le cas contraire vous devez en installer. * être accessible par de bonnes routes. * être loin des concessions, des champs et des routes principales. 1.2 Préparation et installation des ruches Avant d’installer des ruches nouvellement acquises et surtout pour accélérer leur colonisation, les ruches doivent être : - Nettoyées pour s’assurer qu’elle ne contient pas de la terre, des copeaux de bois, des araignées ou autres insectes qui peuvent tuer toute abeille éclaireuse visitant la ruche installée. - Amorcée la ruche de la cire gaufrée, du fil de coton imbibé de cire ou de feuilles de journal couvertes de cire. La cire est l’amorce la plus utilisée parce qu’elle garde longtemps ses propriétés. L’amorçage va consister à frotter un gâteau de cire contre les parois internes de la ruche, le bord en V des barrettes, l’entrée de ruche pour attirer les abeilles à visiter la ruche. La cire peut également être fondue et versée à l’intérieur ou sur les barrettes. La cire frottée ou versée sur ou contre les surfaces de la barrette guidera les abeilles à construire leurs rayons le long de celle-ci. Autrement, les abeilles peuvent construire traverser les barrettes, créant de sérieux problèmes qui sont difficiles à corriger et rend le contrôle du nid de couvain impossible. Lorsque les barrettes ont des cannelures, les remplir avec de la cire fondue ou y insérer une bandelette de cire gaufrée ou de papier recouvert de cire. On peut également utiliser des organes de plantes odorantes surtout avec les ruches traditionnelles. Pour cela un trou est creusé et de la bouse de vaches sèches et les organes de plantes y sont déposés et mis à feu. Le trou est ensuite recouvert avec la ruche dont l’intérieur est pétri avec de la bouse de vache ou de l’argile. La combustion produit une fumée parfumée qui sera emprisonnée par la bouse de vache ou l’argile. La ruche ainsi traitée est déposée sur un support de 80 cm de haut à l’ombre d’un arbre et le tout est enfermé avec une chaine munie d’un cadenas.

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1.3. Techniques de colonisation des ruches Il arrive souvent que les ruches ne soient pas rapidement colonisées. Dans ce cas, assurer vous que vous avez gaufré la ruche, que la ruche est toujours propre et exempte de tous parasites, de fourmis. Enfin assurer vous que c’est la période d’essaimage.

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Si toutes ces conditions sont réunies, on peut alors utiliser une ruchette, procéder à des divisions de colonies ou capturer des essaims sauvages… 1.3.1. Utilisation d’une ruchette La ruchette a les mêmes caractéristiques due la ruche moderne sauf au niveau du nombre de cadres ou de barrettes ou elle a un nombre moindre que celui des ruches. La ruchette est placée en hauteur après l’avoir préparée. Comme les essaims circulent en hauteur, la ruchette a donc beaucoup de chances d’être colonisées. 1.3.2. Capture d’essaims sauvages d’abeilles Parfumer premièrement la ruche en répandant de la cire fondue. Rechercher les essaims d’abeilles agglutinées sur les branches. Portez votre tenue apicole et utiliser une cueille essaim ou un seau avec couvercle. Enfermer l’essaim dans le cueille essaim ou dans le seau avant de donner un coup sec pour le faire tomber. Attendre 20mn pour voir si les abeilles ne retournent au lieu d’origine, dans ce cas, la reine a été capturée dans le cas, il faudra réessayer. Les abeilles ainsi capturées sont transvasées soit dans une ruchette ou directement dans la ruche. 1.3.3. Transfère des abeilles sauvages Les abeilles d’une colonie sauvage ou d’une ruche traditionnelle peuvent être transférées dans la ruche moderne. Pour cela, il faut couper les rayons, les attachés aux cadres ou aux barrettes et les ranger dans l’ordre dans la ruche. Vider ensuite les abeilles dans la ruche, la refermer et l’emmener sur au moins 3 km. 1.3.4. Faire une division d’une forte colonie existante Vous pouvez aussi faire une division d’une colonie existante. Cela est expliqué plus tard dans la section aménagement des abeilles pendant l’année. 1.4. Constitution de ruchers. Les ruches colonisées sont regroupées sous un hangar construit à cet effet ou sous un arbre qui garde permanemment ses feuilles. Cela facilite les visites, les récoltes, l’entretien, la protection, la surveillance et même l’approvisionnement en eau.

2. Entretien et surveillance des ruches et ruchers Les ruches et ruchers doivent être protégés du soleil. Pour cela il faut les placer sous un arbre ombrageux ou placer de la paille sur le toit de chaque ruche, ou encore placer les ruches côte à côte et construire un hangar. Ils sont protégés du vent en orientant l’entrée hors de la direction du vent, ou en construisant une brise vent. Ils sont protégés de la pluie en inclinant les ruches. Ils sont protégés des prédateurs en les plaçant sur un support. Ils sont protégés des feux de brousse en réalisant des pares feux et en nettoyant le rucher. En ils peuvent être protégés du vol en enfermant avec une chaine munie d’un cadenas et surtout par une étroite coopération avec la population. 2.1. Visite d’une colonie 2.1.1. Préparation du matériel Tout le matériel nécessaire à la récolte est réuni dans un sac appelé sac apicole. Cela permet de ne pas oublier un matériel apicole nécessaire à la visite des ruches. Quelques heures avant la visite, tout le matériel est vérifié pour s’assurer de leur état et réparer ceux qui seraient abimés.

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La nuit tombée, le matériel est transporté au rucher. A 100 m, il faudra allumer l’enfumoir, porter les habits et s’assurer qu’il n’y a pas de trous par pourront passer les abeilles. Le seau et la caisse de récolte sont apprêtés. 2.1.2. visite d’une ruche Pour visiter une ruche, il faut toujours bien porter la tenue apicole, éviter de prendre de l’alcool, d’utiliser un savon parfumé ou directement un parfum. Il faut également utiliser l’enfumoir en enfumant doucement par l’entrée principale pendant au moins 3 mn. Utiliser le lève-cadre ou le couteau pour soulever le couvercle de la ruche s’il est propolisé. Avec les ruches à barrettes, il est conseillé de cogner légèrement les barrettes pour déterminer celles qui sont bâtis; les barrettes vides font trop de bruit. Pour les ruches à cadres, les cadres construits peuvent être aperçus à travers le “Bee Space”). Utiliser le lève-cadre pour soulever les barrettes du côté vide. Enfumer alors doucement pour que la fumée conduise les abeilles à l’autre côté de la ruche. Enlever le premier rayon, l’inspecter. Si c’est un rayon de couvain, chercher à voir si les cellules sont régulièrement remplies et bien fermées, et spécialement si le rayon contient une cellule royale ou des cellules de mâles et aussi des cellules d’ouvrières; cela est un signe que la colonie se prépare à essaimer. Si c’est un rayon de miel, chercher à voir si les cellules sont operculées (contiennent du miel mûr) ou non operculées ou partiellement operculées (contiennent du miel non mûr). Replacer alors le rayon, même s’il est plein de miel mûr; il pourra être enlevé et amené plus tard, lors des opérations de récolte du miel qui nécessitent des équipements spéciaux. Répéter l’opération jusqu’à ce que tous les cadres u barrettes soient inspectés. La visite a lieu toujours dans la soirée après 18h30 en utilisant une torche pour voir. Ainsi, si les abeilles deviennent agressives, elles ont toute la nuit pour se calmer avant le lever du jour. Si au cours de la manipulation, une abeille entre dans votre voile, il faut réagir calmement voire s’éloigner du rucher, pour corriger la tenue apicole ou enlever les dards des abeilles de la peau le plutôt possible en utilisant un couteau, un lève cadre, ou votre ongle. Utiliser la fumée pour couvrir l’odeur de la piqûre. Quand une abeille pique, l’odeur du venin attire les autres abeilles vers vous. Il est recommandé de travailler toujours par binôme. Une personne peut enlever les rayons pendant que l’autre utilise la torche et l’enfumoir. Cela permet un meilleur contrôle des abeilles. Il n’est pas conseillé de s’arrêter pas en face de l’entrée de la ruche lorsque vous examinez la ruche. A la fin de la visite, refermer la ruche et enfumer légèrement les abeilles pour les faire rentrer dans la ruche. Faites sortir tout le matériel du rucher. Procéder à un nettoyage par binôme avec des branches feuillées. Balayer bien les abeilles sur toute la tenue apicole avant de l’enlever. 3. Techniques de récolte Procéder de la même manière que lors des visites de la colonie. Seuls les cadres ou les barrettes operculées au ¾ peuvent être récoltés. En effet, le miel est mur lorsqu’il est operculé par les abeilles. Ainsi le rayon operculé est coupé sur la barrette tandis le cadre operculé est mis dans la caisse de récolte.

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4. Techniques d’extraction, de maturation et de conditionnement du miel 4.1. Techniques d’extraction Deux techniques d’extraction sont les plus utilisées. Il s’agit de l’extraction par égouttage pour les petites exploitations et l’extraction par centrifugation pour les grands exploitants. L’extraction par égouttage consiste à déchirer les gâteaux de miel avec un couteau sur un tamis (éviter d’utiliser les mains). Placer l’ensemble dans un endroit sec et laisser égoutter. L’extraction par centrifugation utilise un extracteur centrifuge ou radiaire. Les rayons de miels sont auparavant désoperculés avec une herse sur un bac à désoperculer. Ils sont ensuite placés dans l’extracteur et un mouvement rotatoire permet de faire sortir le miel. Les rayons vides peuvent être retournés à la ruche, ce qui allège le travail des abeilles.

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4.2. Technique de maturation Le miel extrait est recueilli dans un maturateur en plastique ou en inox pour le laisser décanter. La décantation peut durer 1 à 2 mois. Cela permet aux débris de cire et autres impuretés de remonter en surface : c’est la maturation. Au cours de la maturation, le miel est écumé soit avec une louche soit avec un tissu propre. Cela permet d’éviter les impuretés à la surface des pots de miel conditionnés.

4.3. Techniques de conditionnement Le miel bien décanté est conditionné dans des récipients de préférence en plastique ou en verre avec des couvercles hermétiques. Eviter de le conditionner dans un récipient en fer car cela peut provoquer une oxydation.

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5. Travaux pratiques : visites et récolte du miel

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Quatrième jour

1. Travaux pratiques : Extraction du miel récolté

2. Travaux pratiques : Maturation du miel extrait

3. Notion sur les bonnes pratiques d’hygiène en apiculture L’hygiène est l’ensemble des pratiques qui visent à préserver ou favoriser la santé. Les

Bonnes pratiques d’hygiène sont un moyen pour réduire les risques liés à la contamination

des produits suite à leur manipulation par les acteurs. A cet effet il est indéniable que les

acteurs observent les bonnes pratiques depuis la récolte jusqu’au conditionnement des

produits du miel. Les bonnes pratiques apicoles ont pour objet d’attirer l’attention des

apiculteurs sur les éléments qui vont avoir un impact sur le respect des critères de base et

sur les risques de contamination du miel. Dans ce cadre, une série de conseils et

recommandations sont donnés. Vu la composition et les propriétés anti-microbiennes du

miel, les risques micro biologiques sont pratiquement inexistants. Ce risque ne peut

malheureusement pas être totalement éliminé. Il faut également noter l’importance de

l’hygiène du personnel, de l’infrastructure et des conditions de nettoyage du matériel de

miellerie, qui devraient éliminer la présence de germes pathogènes.

Un excès d’eau dans le miel peut également favoriser l’apparition de fermentations. La teneur en eau du miel va donc influencer la durée et les conditions de sa conservation. Les risques potentiels les plus importants viennent de la présence au-dessus des normes légales de contaminants chimiques dans les miels, même si les teneurs enregistrées restent le plus souvent bien en-dessous des limites présentant un risque pour la santé.

3.1. Choix du matériel

Pour protéger le bois, il est conseillé d’utiliser des produits non toxiques pour les abeilles.

Les peintures contenant du plomb, des insecticides, des fongicides, du carbonyle sont proscrites.

Il n’est pas nécessaire de peindre l’intérieur des ruches.

L’idéal est d’avoir des colonies fortes qui assurent un bon tapissage intérieur de propolis (protection naturelle).

Utilisation de fils en acier inoxydable conseillée, obligatoire en cas de réutilisation des fils après refonte.

Les fils d’acier étamé sont bien pris dans la cire. Ils sont remplacés lors de chaque refonte de cadres.

3.2. Trappes à pollen

Tous les éléments entrant en contact avec le pollen (peigne, grille, bac de réception du pollen) seront de qualité alimentaire.

La trappe doit permettre d’éviter la chute de débris de la ruche dans le bac.

Le modèle de trappe doit être solide, étanche, durable et permettre un nettoyage facile. Dans la mesure du possible, les recoins sont à éviter.

Une ouverture à mâles doit être prévue.

En cas de trappe extérieure, le bac de réception sera bien protégé de l’humidité.

En cas de trappe intérieure, idéalement le bac de réception sera bien aéré.

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La dimension du peigne à pollen doit être adaptée à la force de la colonie. Il ne doit pas blesser les abeilles.

3.3. Entretien du matériel 3.3.1. Ruches de production

Pour la désinfection, on doit utiliser des désinfectants autorisés dans le secteur alimentaire.

On doit toujours terminer par un rinçage à l’eau potable.

Pour une meilleure désinfection des éléments en bois et métalliques, il est souhaitable de les passer à la flamme nue. • La désinfection avec un produit agréé à base d’eau de javel offre une bonne alternative pour les matériaux synthétiques. Si l’eau de javel est à 12° c, il faut en diluer 1 litre dans 10 litres d’eau. Si elle est à 48° c, la dilution est de 250 ml dans 10 litres d’eau.

On doit toujours terminer par un rinçage à l’eau potable.

Pour neutraliser les spores pathogènes présentes, plongez les éléments de ruche en bois, après nettoyage et séchage, dans la cire micro-cristalline (10 minutes à 150°C).

3.3.2. Cadres

Un tri des cadres est nécessaire avant stockage. On veille à enlever ceux présentant des traces de moisissures, ainsi que les cadres trop noirs (20 % des cadres doivent être enlevés tous les ans).

La cire de ces cadres est soit éliminée (mise en décharge), soit refondue.

Les cadres sont par exemple nettoyés dans de l’eau bouillante.

Dans le cas de maladies bactériennes, tous les cadres doivent être détruits par le feu.

3.3.3. Petit matériel • Pour éviter la propagation de maladies contagieuses, il est conseillé de ne pas voyager avec le matériel du rucher, ou alors on le désinfecte entre deux visites (par exemple : passage à la flamme nue). • Il est conseillé de travailler avec un petit matériel spécifique à chaque rucher. • L’idéal est de passer son lève-cadres à la flamme ou dans un bain désinfectant (eau de javel…) après chaque intervention. 3.4. Stockage 3.4.1. Local de stockage du matériel • Absence de produits chimiques et de sources de fumée dans le local de stockage. • Propreté générale. • Rongeurs, oiseaux, chauves-souris interdits. Ce point est essentiel en cas de stockage de trappes à pollen. Les excréments peuvent être extrêmement infectieux. 3.4.2. Stockage des cadres • Pour éviter le problème de fermentation des cadres de hausses, il est conseillé de les faire relècher par les abeilles (1 à 2 jours) après la dernière récolte, en posant les hausses sur les ruches avant le stockage. • Evitez de laisser des cadres bâtis et relèchés (sans réserves) à l’air libre. Ces cadres peuvent par exemple être stockés dans une armoire à cadres ou dans un vieux réfrigérateur.

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3.4.3. Mesures préventives contre la fausse-teigne • Pour la conservation des cadres de hausses, une bonne aération est préconisée. On peut par exemple empiler les hausses, munies en haut et en bas de grilles à reines, pour créer un effet cheminée. • Les vapeurs de l’acide acétique glacial peuvent également éviter l’arrivée de la fausse-teigne dans les cadres (voir bas de page). • Si nécessaire, on peut utiliser une méthode biologique avec Bacillus thuringiensis (voir notice du biocide) ou éventuellement des mèches de soufre que l’on consume dans des piles de hausses fermées hermétiquement. • La technique de congélation peut également être utilisée (min. 24 h. à -18° C). • Des produits comme la naphtaline, le paradichlorobenzène, le tétrachlorure de carbone ou analogues sont interdits. 3.5. Travaux au rucher 3.5.1. Etat général Visite de la ruche Assurer l’hygiène, l’ordre et la propreté. 3.5.2. Visite de la ruche Ne pas déposer les hausses et les cadres sur le sol pour éviter la contamination par des bactéries du sol. 3.5.3. Enfumage/vaporisation/réunion Enfumer avec modération. • Les végétaux secs naturels sont conseillés comme combustibles, tels les copeaux de hêtre sec. • En période de miellée, il est interdit d’utiliser des composés résineux, huileux, du carton avec colle… car leur combustion peut produire des résidus toxiques. • Seule l’eau de distribution ou répondant aux normes de potabilité est autorisée pour le vaporisateur • Les produits utilisés pour la réunion doivent être de qualité alimentaire. 3.5.4. Renouvellement des rayons Contrôler régulièrement les cadres de corps et de hausses. • Eliminer chaque année 20 % des cires de corps* (cadres les plus foncés). Le renouvellement régulier des cadres donne un dynamisme aux colonies et abaisse la pression infectieuse. • Idéalement, on utilise des cires vierges* ou translucides dans les hausses. • Dans tous les cas, les cadres brun foncé à noirs ne devraient pas être utilisés dans les hausses. 3.6. Introduction d’abeilles 3.6.1. Dérives, pillage • Éviter les ruches placées en ligne. • Éviter les ruches de même couleur. • Éviter toutes opérations risquant de déclencher le pillage : - ne pas faire lécher le matériel en plein air, à l’extérieur des ruches, - ne pas laisser traîner de cadres contenant du miel, - éviter les colonies faibles.

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3.7. Récolte et introduction d’essaims 3.7.1. Introduction d’autre matériel biologique • Il est toujours conseillé de réaliser un examen du matériel biologique avant l’achat (signes cliniques de maladies...), même en présence d’un certificat sanitaire. • En cas d’achat de matériel biologique dans un pays européen, l’idéal est de pouvoir disposer d’un certificat sanitaire avec la reine, la colonie. Si ce n’est le cas, il est conseillé de maintenir les abeilles en quarantaine pour vérifier l’absence de pathologies. • En cas d’importation de matériel biologique (abeilles ou bourdons) venant d’un pays situé en dehors de l’Union européenne, les trois conditions suivantes sont requises : 1. Seul le commerce de reines avec un maximum de 20 accompagnatrices est autorisé. 2. Il faut que les reines proviennent d’une région contrôlée sur le plan sanitaire et indemne de loque américaine et/ou européenne, d’acariose, de Tropilaelaps et d’Aethina tumida. 3. Un certificat sanitaire international est requis (CE 2000/462). • Traiter contre la varroase avec des produits agréés. • Mettre l’essaim sur des cadres à bâtir. • Eviter de nourrir avec un miel d’origine inconnue. 3.8. Emplacements des ruchers 3.8.1. Principes généraux • On recommande des emplacements - présentant une flore riche et diversifiée. Les sources de pollen sont surtout importantes au printemps et en fi n d’automne, - secs, - protégés des vents, - suffisamment clairs, - éloignés des vergers et/ou cultures régulièrement traités. • Il est conseillé d’adapter le nombre de ruches à l’environnement : dans nos régions, l’idéal est de ne pas regrouper plus de 15 ruches. • S’il n’y a pas de ressources naturelles en eau dans les environs, prévoir un abreuvoir avec de l’eau potable. • Les ruches doivent être distantes de plus de 20 mètres de la voie publique ou d’une habitation. Cette distance peut être réduite à 10 mètres en présence d’un écran de 2 mètres de haut. 3.8.2. Pesticides - OGM - Métaux lourds • En zones de grandes cultures mellifères ou de vergers, il est vivement conseillé de dialoguer avec les propriétaires ou les locataires pour connaître les traitements effectués et prévus ou la présence de cultures OGM. • Veillez à placer vos ruches hors de portée des pulvérisations et épandages (tenir compte des dérives) en accord avec le propriétaire. • En cas de traitement des ressources mellifères, - l’idéal est de déplacer les colonies, - si ce n’est pas possible, il faut les fermer temporairement pendant la période d’activité du produit pulvérisé. • En cas de production de pollen, il faut absolument éviter les zones régulièrement traitées ou les lieux à risque (pollutions par les hydrocarbures, métaux lourds...). • En cas de culture OGM à proximité (rayon de 5 km), le pollen récolté risque fortement d’être classé comme étant OGM. • Pour éviter la présence de métaux lourds, il faut éviter de placer les ruches dans un environnement industriel pollué en métaux lourds (à proximité d’entreprises très polluantes ou à proximité de sites où se trouvaient des entreprises très polluantes).

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3.9. Miellerie généralités 3.9.1. Humidité des locaux • Les locaux dans lesquels séjournent les hausses de miel durant plus de 48 heures doivent avoir une humidité relative inférieure à 55 %. • Il est conseillé de vérifier durant l’utilisation l’humidité relative du local. 3.9.2. Sources de contamination • Locaux hermétiques aux insectes et aux petits animaux. • Absence d’animaux domestiques durant les périodes d’utilisation du local. • Défense de fumer. • Limiter les sources de poussières, éviter les fumées et les gaz d’échappement. • Pas de stockage de produits chimiques/de nettoyage… (ou alors dans une armoire fermée. 3.9.3. Entretien des locaux Présence d’eau froide et chaude dans ou à proximité immédiate de la miellerie pour permettre le nettoyage du local et du matériel. • L’eau doit provenir de la distribution ou répondre aux normes de potabilité (attestation de potabilité annuelle). • Les désinfectants utilisés doivent être agréés par le SPF santé publique (liste sur le site de l'AFSCA). • Les locaux devront être nettoyés avec de l’eau chaude et désinfectés au moins avant et après chaque période d’extraction du miel. • Les surfaces en contact avec le miel (matériel...) doivent être nettoyées et désinfectées avant et après chaque extraction d’un lot de miel. 3.9.4. Hygiène des personnes • Bonne hygiène personnelle. • Vêtements propres et adaptés (coiffe, poches fermées... ) pour éviter la perte de cheveux, d’objets... • Pas de maladies contagieuses. • Il faut disposer d’une attestation médicale d’aptitude à manipuler des denrées alimentaires. Cette attestation doit être renouvelée annuellement. • Protection des blessures pouvant souiller le miel. • Interdiction de fumer, de boire et de manger. 3.9.5. Entretien du matériel • Vérification de l’état de propreté du matériel avant utilisation. • Avant chaque récolte, laver les surfaces en contact avec le miel avec de l’eau de distribution ou aux normes de potabilité et si nécessaire avec des produits de désinfection reconnus par le SPF. • Les axes et roulements des appareils au dessus du miel ou en contact avec celui-ci doivent être lubrifiés avec des graisses adaptées pour l’industrie agro-alimentaire. • Avant usage, vérification de l’état général de la propreté des récipients et de l’absence de rouille et d’éléments mal fixés.

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Cinquième jour

1. Etiquetage Le grand principe retenu pour l’étiquetage découle du code de la consommation qui précise que l’étiquetage d’une denrée alimentaire ne doit comporter aucune mention tendant à faire croire que cette denrée possède des caractéristiques particulières, alors que tous les produits similaires présentent ces mêmes caractéristiques. L’étiquetage des denrées alimentaires comporte des mentions obligatoires. Ces mentions doivent être facilement compréhensibles et visibles, clairement lisibles et indélébiles. Certaines d’entre elles doivent figurer dans un même champ visuel. Les mentions obligatoires concernent :

la dénomination de vente : miel, pollen ou gelée royale. Le miel est repris dans la directive 2001/110 qui précise qu’on peut utiliser les termes « miel » ou « miel de nectar » ou « miel de miellat » (si la conductivité > 0,8 mS/cm sauf exceptions). Des mentions peuvent également faire référence à la technique de récolte (extraction, pressage...). Un étiquetage spécifique est prévu lorsqu’il s’agit de « miel en rayons », « miel avec morceaux de rayons » ou « miel destiné à l’industrie » (miel dégradé) ; • la quantité nette exprimée en unités de masse (également appliqué aux miels liquides); • la date de durabilité minimale. Cette date se compose normalement du jour, du mois et de l’année. Elle est annoncée par la mention « À consommer de préférence avant fin... ». Pour les aliments d’une durabilité supérieure à 3 mois mais n’excédant pas 18 mois, le mois et l’année suffisent, et si la durabilité est supérieure à 18 mois, l’année suffit (possible pour le miel) ; • le nom ou la raison sociale et l’adresse du fabricant ou du conditionneur ou d’un vendeur établi à l’intérieur de la Communauté;

le lieu d’origine ou de provenance, dans le cas où son omission pourrait induire le consommateur en erreur. Dans le cas du miel, le pays d’origine doit être indiqué;

Images photo : Nombré Issa

2. Travaux pratiques : Ecumage

3. Travaux pratiques : Conditionnement du miel

4. Evaluation de la formation et remise des attestations.

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Références bibliographiques Bradbear N., 2010 : Le rôle des abeilles dans le développement rural : Manuel sur la récolte, la transformation et la commercialisation des produits et services dérivés des abeilles. Organisation Des Nations Unies pour L’alimentation et l’Agriculture Rome, Produits Forestiers Non Ligneux, 19, 248P. Clément H., Le Conte Y., Barbaçon J- M, Vaissière B., Fert G., Bruneau E., Domerogo R., Bonnaflé P., 2002 : Le traité Rustica de l’apiculture. Editions Rustica, Paris. 528 p. Krell R., 1996 : value-added products from beekeeping. FAO Agricultural Services Bulletin No124, 395 P. Lequeux R., Bruneau E., Reybroec k., Jacobs F., 2009. Guide de bonnes pratiques apicoles, Version 1.39 P.

Mutsaers M.,Van Blitterswijk H.,Van 't Leven L., Kerkvliet J., Van de Waerdt J., 2005. Produits de l'apiculture : propriétés, transformation et commercialisation. Fondation Agromisa et CTA, Wageningen, 102 P. Paterson P. D., 2008 : L’apiculture. Quae, CTA, Presses Agronomiques de Gembloux, 163P.