Développez Votre Mémoire Et La Puissance de Votre Concentration

Développez Votre Mémoire et la Puissance de Votre Concentration

Développez Votre MÉMOIRE et la PUISSANCE de Votre Concentration

Leçons spéciales et exercices

par

Elmer E. Knowles.

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LA MÉMOIRE

Introduction

La mémoire est l'un des biens les plus précieux de la nature humaine. Le philosophe anglais Locke la définit comme la faculté de ressusciter en notre esprit les idées qui s'y sont évanouies, après l'avoir impressionné, ou qui ont été pour ainsi dire submergées par le flot des impressions consécutives.

Dans son état normal, l'homme n'accumule pas effectivement en son esprit tout ce qu'il perçoit, mais il n'en est pas moins vrai qu'il en garde inévitablement des impressions, car, si paradoxale que puisse paraître cette affirmation, sa mémoire est parfaite.

Il ne peut rien lui arriver, tant dans le domaine du bien que dans celui du mal, qui ne laisse une trace indélébile en son esprit ; à toute impression correspond une image précise fidèlement photographiée dans sa mémoire.

Il y a dans notre mécanisme mental un élément qui conserve effectivement certaines images, certaines idées ; si vous parvenez à développer cet élément jusqu'à un très haut degré de rendement, vous posséderez, selon l'expression couramment employée, "une excellente mémoire".

Amélioration de la mémoire

Comment est-il possible d'améliorer sa mémoire, d'en augmenter la puissance ? Si une personne éprouve des difficultés à se rappeler des noms, des dates, des circonstances, a-t-elle à sa disposition un moyen efficace d'élever sa mémoire et sa conscience de soi à un tel degré de collaboration qu'elle puisse utiliser, sous la garantie d'une




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parfaite précision et à l'instant où sa volonté l'exige, les connaissances et les expériences dont elle ne peut vraiment profiter dans son état actuel? Dans ces "Instructions spéciales", vous trouverez réponse à ces 2 questions.

Au cours de mes différents ouvrages, j'ai toujours eu pour but d'enseigner la science mentale humaine dans toutes ses branches, et cela d'après des méthodes éminemment systématiques et rationnelles.

Aussi pouvez-vous être sûr, en lisant ce petit livre, de ne rien trouver d'analogue à ces gymnastiques mentales, à ces formules cabalistiques, à ces ineptes exercices mnémoniques que l'on a tant de fois pompeusement baptisés du nom de "Systèmes de la Mémoire" ; loin de développer et de fortifier la mémoire, cet encombrant et stérile amas d'inutilités ne fait que la fatiguer et la débiliter.

Aucune méthode ne peut réellement rendre plus actives ces fibres mentales qui composent la mémoire de l'homme, si elle ne s'appuie sur l'inébranlable assise de la science.

Il n'y a qu'une seule méthode raisonnable, c'est celle qui s'applique à développer graduellement les différentes facultés dont l'ensemble harmonieux peut former une mémoire parfaitement efficiente.

Comment la mémoire travaille

Certains faits expérimentaux peuvent servir de comparaison en ce qui concerne les manifestations fondamentales de l'activité de notre mémoire.

Ce sont justement ces aspects élémentaires de notre sujet que nous avons intérêt à bien examiner avant de pousser plus loin nos investigations.




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Considérons par exemple les effets produits par la lanterne magique, le cinématographe, et autres inventions de ce genre, qui doivent leur succès à ce que nous appelons des "images".

Dans le cas du cinématographe, c'est la puissance visuelle qui est mise en jeu. L'œil reçoit une impression lumineuse causée par la projection pendant une fraction de seconde d'une lumière vive sur l'objet de l'image.

Nous nous trouvons ici en présence de ce que nous appelons une "image visuelle". Ce phénomène nous fera mieux comprendre le processus des "images mentales" qui font l'objet de notre étude. Ces 2 sortes d'images ont en effet le même principe.

Afin de bien saisir le sens de ces comparaisons, vous pouvez essayer l'expérience suivante : regardez attentivement un objet d'aspect assez simple, comme par exemple une boite d'allumettes, un encrier, un étui à cigarettes, un calendrier.

Fermez ensuite les yeux, et essayez de vous représenter en esprit l'objet que vous venez de considérer. Vous constaterez que cela vous est facile.

Cette expérience bien simple n'a pas besoin d'explications détaillées. Nous constatons grâce à elle la possibilité de réalisation de l'image mentale. Mais à la réflexion, nous y trouvons d'autres enseignements intéressants.

En sa simplicité apparente, elle met en pleine lumière 2 phases bien distinctes du phénomène mnémonique, 2 phases qu'il s'agit de ne confondre sous aucun prétexte si l'on veut faire des études précises dans ce domaine souvent plus délicat qu'on ne pourrait le supposer : il y a d'abord la faculté de retenir l'image, puis celle de se la représenter à nouveau.




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Récapitulons la marche des choses : vous avez d'abord observé l'objet, puis vous en avez retenu l'image en vous, et enfin vous vous êtes représenté à nouveau cette image. Nous pouvons donc raisonnablement en conclure que la mémoire procède de 3 facultés élémentaires : l'observation, la conservation et le souvenir.

Il existe encore d'autres particularités concernant la mémoire. J'en parlerai plus tard, car elles présentent toutes un indiscutable intérêt.

Mais pour l'instant, nous nous bornerons à considérer avec la plus grande attention les 3 éléments fondamentaux dont nous venons de constater l'existence, et à les étudier sous leurs aspects particuliers.

En général, il existe de grandes différences entre les individus quant au développement et à la répartition de ces éléments constitutifs.

Pour la plupart des gens, la solution du problème se trouve dans le développement de l'observation, ou concentration de l'esprit sur l'objet dont on désire fixer l'image en soi.

L'incapacité de concentrer son attention est en fait de la paresse, et cette paresse mentale débilite et enlise l'esprit dans la même mesure que la paresse physique affaiblit et dégrade le corps de l'homme.

Il faut s'efforcer de maîtriser cette trop grande mobilité d'esprit qui annihile tout intérêt dans l'observation des circonstances et des choses, et rend impossible toute activité efficace d'une attention soutenue.

L'observation, faculté primordiale

"Observer", ce n'est pas seulement "voir", c'est enregistrer en son esprit tout ce qui a trait à l'objet considéré.




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Cette faculté de l'observation n'a pas été donnée en partage à tout le monde, mais chacun peut l'acquérir. Un fait frappant suffit pour nous en montrer la valeur : si vous lisez l'histoire ou les chroniques anecdotiques, vous verrez que les personnages en vue, les grands hommes d'État ou d'affaires, se rappelaient les moindres détails de certaines circonstances ou de certaines choses avec une extraordinaire facilité.

Ils "se rappelaient", donc ils avaient "observé". Ils avaient observé ces détails qui avaient bien certainement échappé à l'attention de 99% des autres témoins des mêmes événements.

Et il ne serait peut-être pas exagéré de prétendre que certaines personnalités marquantes ne doivent leur brillante situation qu'à cette faculté de premier ordre, l'observation.

Voulez-vous constater dès à présent si vous êtes aussi observateur que vous pourriez ou que vous devriez l'être?

Posez-vous quelques questions analogues à celles qui suivent, questions portant toujours sur des objets que vous avez vus un nombre incalculable de fois, puis essayez d'y répondre assez rapidement :

1. Quel est le diamètre d'une pièce d'un euro, comparé à celui d'une pièce de 5 centimes?

2. Combien de clefs y a-t-il à votre trousseau ?

3. Quel est le numéro de votre montre ?

Avec un peu d'imagination, vous trouverez sans difficulté un certain nombre de petits problèmes de ce genre. Selon les réponses que vous saurez vous donner à vous-même, vous pourrez juger de votre don d'observation.

Si vos constatations ne sont pas flatteuses, ne vous découragez pas, car avec une certaine patience et relativement peu d'efforts, vous pourrez faire des progrès énormes en très peu de temps.




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Je suis certain d'agir au mieux des intérêts de mes lecteurs en les priant, avant d'aborder directement la question du développement pratique de la faculté d'observation et de celle de la concentration, de se convaincre de l'utilité, plus même, de la nécessité des quelques exercices que je vais donner ici.

Ces exercices doivent être exécutés consciencieusement, systématiquement, et exactement selon les prescriptions que mon expérience de ces choses m'autorise à formuler.

Leur influence est primordiale dans l'acquisition de la puissance d'observation, faculté sans laquelle on ne peut posséder une bonne mémoire.

En les mettant au point, je me suis inspiré de tous les principes que mes constatations en cette matière m'ont obligé à considérer comme les meilleurs.

De la sorte, l'attention sera développée sans être soumise à une contrainte trop dure, et cela dans n'importe quel cas.

Il est cependant bien évident que l'état de certaines personnes nécessite des méthodes bien plus sévères que celui de la généralité des gens.

À ceux qui ont besoin d'un traitement énergique, vu la faiblesse insigne de leur puissance de concentration, je recommande l'usage du Cristal "Radio-Hypnotique".

Le "Cristal Radio-Hypnotique" est une aide inappréciable à ceux qui ont du mal à concentrer leur attention sur quelque chose de bien déterminé.

S'ils veulent entreprendre d'améliorer leur pouvoir de concentration sans aucune assistance de ce genre, ils se heurteront infailliblement à des difficultés considérables et ne feront que des progrès très lents.




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Grâce à lui, ils pourront obtenir sans contrainte exagérée les résultats que leur donnerait une méthode bien plus dure, où le cristal radio-hypnotique n'entrerait pas en jeu.

De toute façon, il est essentiel de débuter par les tout premiers pas dans ces exercices, et de ne pas s'imaginer que l'on peut sans inconvénients passer plus ou moins de temps à leur exécution. Pouvoir de concentration d'abord, puissance d'observation ensuite.

Voilà les bases nécessaires de tout travail mental. Et inversement, pour atteindre le plus haut rendement de toutes nos facultés, nous n'avons qu'un moyen absolument sûr : développer notre puissance d'observation au moyen de notre pouvoir de concentration. (Par exemple, la faculté d'exprimer les idées de façon cohérente et logique dépend uniquement du pouvoir de concentration).

Les exercices ci-après s'adressent directement à ce pouvoir de concentration, base de toute amélioration rationnelle. Le premier d'entre eux est destiné aux personnes qui sont pratiquement incapables de concentrer leur attention sur un objet ou une idée uniques, c'est-à-dire aux personnes extrêmement faibles sous ce rapport.

Concentration – Exercice N° 1

Retirez-vous dans une chambre plus ou moins plongée dans la pénombre et située de telle façon que le vacarme de la vie quotidienne n'y pénètre pas trop.

Prenez le cristal radio-hypnotique de votre main droite, en en tenant la base entre votre pouce et votre index. Dirigez alors vos regards sur la petite boule brillante qui se trouve au centre de cet instrument, et fixez-la de toute la puissance de vos yeux.




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Au bout d'un instant, prenez la très ferme résolution de ne pas détourner les yeux de ce point de mire, puis appliquez-vous graduellement à fixer également vos pensées sur le cristal de toute la force de votre volonté.

Adressez-vous la parole à vous-même en ces termes : "Je ne me permets pas de penser à autre chose qu'au cristal que je tiens devant mes yeux. Aucune autre pensée ne peut entrer dans mon esprit. Rien d'autre n'attirera mon attention et n'occupera mon esprit, parce que JE VEUX que toutes mes pensées soient concentrées sur le cristal."

Reprenez 10 fois cette formule, et répétez-la sur un ton do conviction profonde, avec suffisamment de lenteur et de clarté, en ayant bien soin d'imprégner complètement votre esprit de la nécessité inéluctable qu'il doit y avoir pour vous à ce que votre attention ne dévie pas un instant de son but.

Le temps nécessaire pour exprimer de façon appropriée cette formule est d'environ 20-25 secondes, et pour exécuter l'exercice en entier, vous devez employer à peu près 4 ou 5 minutes.

Vous trouverez peut-être que c'est là un temps bien court pour une expérience sérieuse de concentration. Une fois que vous aurez essayé vous-même de mener à bien les exercices que je vous prescris ici, vous verrez que je parle en connaissance de cause.

Au début, vous aurez certainement la plus grande difficulté à concentrer votre attention de façon effective plus de 20 secondes.

La mobilité des idées est causée par le phénomène bien connu de l'association des idées qui travaillent constamment l'esprit de chacun.

Un mot, une image visuelle, une circonstance imprévue, un bruit, souvent même un rien suffisent à lancer vos pensées sur toutes sortes de pistes.




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Il ne faut donc pas vous étonner de ce que le fait de concentrer votre esprit sur une seule chose vous demande un véritable travail.

Mais il n'y a pas de raison pour que vous n'arriviez pas à mener à bien cet exercice élémentaire, si vous êtes animé du désir sincère d'obtenir un contrôle parfait sur les différents rouages de votre esprit.

Vous éprouverez certainement des difficultés lors de vos premiers essais. Mettez-vous en garde contre le découragement qui vous guette, dites-vous bien que vous ne pouvez acquérir en un instant ce qui vous a fait défaut pendant des années.

Vous vous rendrez vite compte de la faiblesse de votre pouvoir de concentration.

Votre attention cherchera à échapper aux attaches que vous voulez lui donner et, comme un poulain sauvage secoue furieusement les harnais que lui impose le dresseur, elle se refusera tout d'abord à supporter le joug de votre volonté.

Vous combattrez cette tendance grâce au cristal dont vous fixerez constamment la petite boule, et grâce à une formule dans le genre de celle que nous avons donnée plus haut, que vous répéterez souvent.

Cependant, il n'est pas recommandable de faire durer cet exercice plus de 5minutes, lors de vos débuts. Trop prolongé, il provoquerait une certaine excitation de votre esprit et causerait des poussées contradictoires en vous.

Dans la suite, vous pourrez augmenter peu à peu la durée de l'opération, mais ne dépassez cependant pas un quart d'heure.

Du reste, si vous avez fait des progrès suffisants pour arriver à vous concentrer pendant 15minutes, vous pouvez être certain que vos pensées ne sont plus perdues dans le chaos intérieur de votre esprit, comme elles l'étaient




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auparavant, mais qu'elles ont à présent un but éminemment utile et vous aideront puissamment dans la lutte que vous menez pour acquérir une mémoire parfaite.


Cet exercice est une façon raisonnée de développer la finesse de l'esprit, et il s'applique spécialement à ceux qui sont déjà plus ou moins capables de concentrer leur attention. Par lui, on se verra faciliter la faculté d'être conséquent, de garder son attention éveillée.

Libérez votre esprit des soucis et des préoccupations de la journée, puis concentrez votre attention sur un objet assez simple d'aspect.

Par exemple, examinez soigneusement la chambre dans laquelle vous êtes. Tout d'abord, ne vous occupez pas des meubles ni des bibelots qui s'y trouvent, bornez-vous à constater la couleur, la hauteur, la longueur des murs, du plancher, du plafond; la forme et le nombre des fenêtres et des portes. C'est déjà bien suffisant pour le début de l'exercice.

Vous avez été dans cette chambre un très grand nombre de fois certainement, et cependant vous ne sauriez en donner une description conforme et précise. Cela tient à ce que votre pouvoir de concentration n'est pas entièrement développé.

Examinez alors lentement, attentivement la chambre, en déplaçant graduellement vos regards, et efforcez-vous de garder en vous le résultat de toutes vos observations. Puis fermez vos yeux et essayez de reformer en votre esprit l'image de ce que vous venez de considérer.




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Répétez maintenant exactement le même procédé pour les meubles que contient la pièce où vous êtes, et lorsque vous aurez obtenu des résultats satisfaisants dans chacune de ces 2 phases distinctes, réunissez-les en une seule et même image mentale.

Reposez-vous quelques minutes, puis faites-vous mentalement une reproduction aussi fidèle que possible de votre chambre avec tout ce qui s'y trouve. Vous serez étonné de la clarté et de la vérité de l'image qui se sera ainsi formée.

J'insiste sur un point important : il ne faut pas aller vite dans l'exécution de cet exercice; mieux vaut être trop lent que trop rapide. Ne détournez pas votre regard d'un objet avant de vous en être imprimé l'image en esprit de façon aussi exacte que possible.

Cet exercice est des plus simple en apparence, mais il donnera lieu à bien des désillusions si l'on ne connaît d'avance les difficultés qu'il dissimule sous son aspect peu compliqué.

De toute façon, il constitue un excellent moyen de constater la valeur du pouvoir de concentration. Lorsque vous serez arrivé à exécuter avec succès cet exercice, vous pourrez en étendre le champ d'expériences.

Vous vous appliquerez, par exemple, à bien observer votre maison, vos environs, ou tout autre assemblage de choses, et à vous les représenter ensuite en esprit.

Vous procéderez naturellement en décomposant toujours l'ensemble en différentes parties que vous observerez séparément et que vous réunirez ensuite pour en faire un tout parfaitement clair en vous.




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Asseyez-vous à votre table; fermez la main, en laissant le pouce en dehors; mettez votre poing fermé sur la table. Étendez lentement votre index, jusqu'à ce qu'il soit complètement allongé, mais ayez soin de garder pendant ce temps les autres doigts bien fermés.

Faites faire le même mouvement à votre médius; l'index ne change pas de position, évidemment. Ce sera ensuite le tour de l'annulaire, puis de l'auriculaire.

Au cours de l'expérience, vous remarquerez que l'annulaire a une tendance très marquée à faire les mêmes mouvements que le médius ; mais vous surmonterez cette petite difficulté après quelques essais.

Laissez votre main immobile pendant une minute, les doigts étendus. Puis reprenez l'opération en sens inverse. Repliez d'abord l'auriculaire contre la paume de votre main, puis l'annulaire, puis le médius, enfin l'index; votre main sera de nouveau fermée.

Recommencez 3 fois cet exercice, et concentrez votre regard et votre pensée sur les mouvements des doigts de votre main mais concentrez-les en vous interdisant de les laisser s'en détourner ne fût-ce qu'un instant.

Quand vous aurez fait 3 fois l'exercice avec votre main droite, soumettez-y également 3 fois votre main gauche.

Il est assez curieux de constater que les gens qui ont une mauvaise mémoire sont presque toujours de mauvais observateurs; aussi allez-vous trouver comme premier obstacle dans vos exercices cette impatience et cette inconstance qui caractérisent le défaut de mémoire.




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Observez sans vous presser, réfléchissez et reposez votre esprit de temps à autre, ménagez des espaces convenables entre les différentes images que vous vous imposez; vous poserez ainsi les bases nécessaires à une mémoire excellente.




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LA CONSERVATION, PROPRIÉTÉ NÉMONIQUE

IMPORTANTE

Conformément à l'ordre que nous nous sommes proposé de suivre, au début de cet ouvrage, nous allons maintenant passer à la deuxième particularité d'une bonne mémoire, la faculté de conservation.

Cette faculté est tout aussi nécessaire que le pouvoir de concentration. Nous n'exagérons même rien en l'appelant la faculté maîtresse de la mémoire, car on ne peut contester que sans elle la faculté du souvenir ne puisse exister.

Si nous n'étions capables de conserver en nous les idées et les images, nous ne pourrions nous souvenir de rien, et par conséquent nous ne pourrions posséder aucune connaissance, aucune science.

Lorsque vous vous entretenez avec différentes personnes, vous ne pouvez faire autrement que de remarquer la différence frappante qui existe entre les gens qui sont capables de retenir les images spirituelles, et ceux qui ne peuvent sciemment les conserver.

Vous vous étonnerez peut-être de m'entendre employer cette expression "sciemment"? Je prétends en effet que tout homme garde l'impression de tout ce qui lui arrive et de tout ce qu'il voit, et que ce n'est pas directement là que gît le défaut perturbateur de la mémoire.

Cette affirmation peut paraître contradictoire; il n'en est pas moins vrai qu'elle repose sur l'expérience la plus complète. Le moment est venu de jeter une lumière définitive sur ce point.




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Ceux de mes lecteurs qui sont au courant de différentes questions d'éducation ou de psychologie savent que le mécanisme mental de l'homme se compose d'un certain nombre de cellules imaginaires.

Selon l'opinion de savants qui font autorité en cette matière, leur nombre serait de 600.000.000 au moins; d'autres prétendent qu'il y en a plus de 9.000.000.000.

Afin de discuter de choses plus clairement établies, faisons la supposition plus commode que le chiffre juste soit 100.000.000; il y aura donc pour nous 100.000.000 de ces cellules imaginaires dans l'esprit humain, et nous admettrons d'autre part que chaque minute apporte à l'individu une nouvelle impression mentale.

Cette dernière proposition est des plus risquées, car parmi les impressions que nous recevons, il en est un très grand nombre qui ne sont pas neuves ; mais elle suffira pleinement à notre argumentation.

Nous référant à ce que nous venons de poser, nous établissons que le nombre des impressions reçues en un jour par un seul individu est de 1440, en un an 525.600, et si nous prenons comme durée moyenne de la vie humaine 70 ans, il y aura eu 36.792.000 impressions en tout.

Il s'ensuit qu'il existe environ 37.000.000 d'objets différents et à peu près 100.000.000 de chambres capables de contenir de tels objets. C'est la réfutation de la vieille hypothèse du "surmenage" de la mémoire.

Dans notre vie habituelle, nous nous déplaçons au milieu d'objets et de circonstances connus de nous depuis longtemps, et leur rencontre ne produit en nous aucune impression nouvelle, donc aucun travail nouveau de l'esprit.

Les vieilles impressions en seront fortifiées ou complétées, mais c'est tout. Il n'y a donc pas de place pour un surmenage de l'esprit, puisque ce dernier est beaucoup plus oisif que l'on ne se l'imagine d'ordinaire.




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J'espère que les quelques considérations que je viens d'émettre sur cette question serviront à remettre au point certains préjugés fréquemment admis.

C'est une erreur de ce genre qui fit croire longtemps que l'étude des langues étrangères était une entreprise très difficile.

On s'aperçut longtemps après que, grâce à une science qui se développa peu à peu, la philologie, qu'il n'est pas nécessaire pour connaître une langue de posséder un vocabulaire très étendu.

Est-il si difficile d'apprendre et de retenir environ 1.000mots? Eh bien, c'est là le nombre de ceux dont a besoin tout homme d'éducation moyenne pour exprimer en sa langue la totalité de ses idées. Un académicien n'emploie certainement pas plus de 5.000 mots.

La faculté de conservation n'est pas identiquement possible chez tout le monde. Elle varie selon l'âge, les prédispositions, la conformation physique.

Mais il est indubitable que chacun peut la développer jusqu'à un degré très appréciable au moyen d'exercices appropriés. Nous en donnons quelques-uns ici.

Conservation – Exercice N° 1

Dites à l'un de vos amis de placer sur la table 5 objets différents. Il devra choisir des choses simples et de forme facilement définissable.

Ce seront par exemple un encrier, une gomme, un crayon, une plume, une enveloppe. Ces différents objets seront disposés les uns à côté des autres sur la table.

Regardez-les attentivement, et considérez leur position les uns par rapport aux autres.




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Qu'avez-vous vu ? Procédons en commençant par la gauche. Si nous admettons que vous avez disposé les différents objets dans cet ordre, vous avez vu un encrier, puis une gomme, puis un crayon, puis une plume, et enfin une enveloppe.

C'est tout, ne pensez à rien d'autre.

Concentrez votre attention sur cette suite d'objets : encrier, gomme, crayon, plume, enveloppe. N'essayez pas de l'apprendre par cœur, mais efforcez-vous de retenir en vous la forme et la position de ces objets.

Au début, allez lentement, observez chaque objet pendant exactement 12 secondes, c'est-à-dire une minute environ pour tout l'ensemble.

Puis tournez le dos à ce que vous venez d'observer, et essayez de vous le représenter dans votre esprit.

Si vous vous êtes bien concentré sur les différents objets, il vous sera facile de vous en faire une représentation exacte et de les "voir" pour ainsi dire dans leurs positions respectives.

Tournant toujours le dos à la table, prononcez les uns à la suite des autres, dans leur ordre réel, les noms des objets que vous vous représentez en esprit : premièrement, encrier; deuxièmement, gomme; troisièmement, crayon; quatrièmement, plume; cinquièmement, enveloppe.

Ne faites aucun cas du fait que vous pourriez les savoir par cœur, mais basez-vous sur l'image mentale que vous en avez.

Il y a bien des chances que cette image sera plus ou moins vague pour le quatrième et peut-être même pour le troisième objet. C'est fort naturel au début, aussi ne vous découragez pas.




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Reprenez depuis le commencement, il est impossible que vous n'arriviez pas au résultat attendu. Mais ne dépassez pas la limite de 12 secondes que je vous ai indiquées, car elle est calculée de façon à exciter le plus possible votre pouvoir de conservation et la faculté que vous possédez de vous construire des images mentales.

Lorsque vous aurez réussi à mener à bien 5 expériences de ce genre avec des objets tels que ceux que je viens de vous donner en exemple, objets que vous aurez soin de changer de temps à autre, vous pourrez passer à l'exercice suivant.


Le commencement de cet exercice est le même que précédemment. Lorsque vous tournerez le dos à la table et chercherez à vous faire une image exacte des objets que vous aurez considérés, prononcez-en les noms dans l'ordre inverse de celui que vous aviez adopté auparavant, c'est-à-dire que vous procédez cette fois-ci de droite à gauche.

Vous observez comme suit : encrier, gomme, crayon, plume, enveloppe; mais vous prononcez ainsi après coup: cinquièmement, enveloppe; quatrièmement, plume; troisièmement, crayon; deuxièmement, gomme; premièrement, encrier.

Et toujours d'après les images que vous voyez en vous, et non en répétant à la façon d'un perroquet.

Cet exercice est un peu plus difficile que le précédent, mais vous vous en tirerez fort bien au bout d'un instant. À ce moment déjà, votre souplesse d'esprit sera bien supérieure à ce que vous supposez.




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L'exercice se complète de la façon suivante : ce n'est plus dans l'ordre inverse mais cependant logique que vous allez énoncer les objets considérés, mais en les faisant se succéder les uns aux autres sans en observer la suite naturelle.

Vous considérerez par exemple :

premièrement ..........; deuxièmement ..........; troisièmement ..........; quatrièmement..........; cinquièmement ..........;

Vous ajoutez à chacun des adverbes le nom d'un des objets choisis, mais vous énoncerez quelque chose d'analogue à ceci :

quatrièmement.........; deuxièmement.........; cinquièmement.........; premièrement........; troisièmement .......... ; et vous introduirez toutes les variations que vous jugerez utiles.

Vous serez certainement étonné du résultat de ces expériences en apparence si simples. Elles sont simples en effet, mais c'est là une grande qualité. Elles s'inspirent d'une connaissance très exacte des choses de ce domaine où la complication n'est jamais un gage de succès.

Soyez prudent dans votre désir de réussir, n'allez pas trop vite en besogne. Consacrez chaque jour au moins une demi-heure à ces exercices, et cela pendant une semaine au minimum.

Lorsque vous vous sentirez capable d'affronter des expériences plus difficiles, augmentez graduellement le nombre des objets.

Certains de mes élèves m'ont fait savoir qu'après peu de temps d'exercice, ils étaient arrivés à exécuter une expérience comportant 10 objets différents. Ils ont eu grand tort de procéder ainsi, car ils se sont peut-être fait plus de mal que de bien.




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Ils ont probablement travaillé tout à fait à l'encontre de leurs intérêts. Les difficultés que présentent des exercices de ce genre ne croissent pas arithmétiquement, mais géométriquement par rapport au nombre d'objets que l'on considère.

Vous n'éprouverez pas de difficulté à mener à bien une expérience en comportant 20 et même plus, si vous prenez la précaution de progresser très graduellement, n'ajoutant jamais plus d'un ou peut-être au maximum 2 objets à la fois.

N'oubliez pas que vous mettez ainsi peu à peu toute la puissance de votre esprit en œuvre pour pouvoir conserver en vous ce que vous désirez ne pas laisser échapper.

L'exercice qui suit vous donnera l'occasion de développer encore plus votre faculté de conservation, mais ne l'essayez pas avant d'avoir complètement épuisé les ressources du précédent.


Dans les 7 rectangles ci-dessous, j'ai dessiné 7 figures élémentaires : un triangle, un cercle, une croix, 2 lignes horizontales, un losange, un carré, deux lignes verticales.

L'élève s'efforcera de bien imprimer en lui-même l'image de ces dessins et leur suite dans l'ordre où ils se trouvent ici.

Pour cela, il énoncera comme suit les noms des figures: triangle, cercle, croix, horizontales, losange, carré, verticales; en même temps, il se rendra un compte exact de leurs contours.

Là encore, il importe de ne pas apprendre ces détails par cœur, ce serait agir contrairement au sens véritable de l'exercice que je vous propose en ce moment.




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Lorsque vous croirez avoir suffisamment observé tout ce qui concerne les dessins, couvrez-les d'une feuille de papier, recueillez-vous un instant, puis essayez de les reproduire dans le même ordre dans chacun des rectangles que j'ai placés ici à cette intention.

Employez un crayon pour dessiner ces figures, vous pourrez ainsi effacer avec une gomme douce ceux de vos dessins qui seront faux et recommencer l'exercice si vous vous trompez.

Ne considérez pas le résultat comme atteint avant d'avoir réussi à dessiner toutes les figures en une seule fois sans vous tromper, et cela dans le maximum de temps de quinze minutes à partir de l'instant où vous aurez recouvert les figures d'un morceau de papier.

Là aussi, vous aurez certaines difficultés à surmonter. Obligez votre puissance de conservation à fournir un travail sérieux.




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Dans la suite, vous pourrez opérer comme dans l'exercice N° 2 et dire par exemple : le quatrième rectangle contient...........; le sixième rectangle contient ..........; etc.

Il est extrêmement intéressant de voir avec quelle rapidité ces exercices développent la faculté de recevoir des impressions visuelles et celle de les conserver, et on ne peut qu'admirer la souplesse d'esprit et l'habileté que l'on acquiert ainsi.

Le principe initial est toujours le même, débuter par des exercices simples et systématiques portant sur des objets d'aspect facile à remarquer, puis augmenter peu à peu les difficultés, mais sans jamais dépasser certaines limites reconnues comme prohibitives.

Un exercice également très profitable, c'est de remplacer les objets ou les figures par différentes pièces d'un jeu de dominos.

On procédera tout à fait de la même façon que précédemment.

Souvenez-vous de la simplicité de tout ce qui a trait au domaine mental, et inspirez-vous des quelques principes fondamentaux que je ne cesse de mettre en avant.

Vous serez alors enthousiasmé vous-même des résultats qui viendront récompenser votre patience et votre sincère désir de réussir.




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LE SOUVENIR, TROISIÈME ATTRIBUT

DE LA MÉMOIRE

Il vous est certainement arrivé de chercher un nom, un mot, et de l'avoir, comme l'on dit, "sur le bout de la langue", mais de ne pas pouvoir le trouver, le saisir "dans votre tète" où vous sentez qu'il s'agite à votre plus grand dépit.

Vous dites alors : "J'ai oublié cela pour le moment, cela me reviendra". Sans vous en douter, vous constatez vous-même l'existence de cette dernière faculté de la mémoire : le souvenir.

Ce n'est pas votre puissance de conservation que vous accusez en ce cas, puisque vous sentez très nettement que vous "savez" encore le mot que vous cherchez, mais bien votre faculté du souvenir, qui vous fait défaut juste au moment où vous en avez besoin.

Pour bien comprendre la nature de cette incapacité totale ou partielle de se souvenir de faits ou de choses que l'on a cependant certainement retenus, il faut reporter notre attention sur un sujet des plus intéressant dont l'utilité est d'une application immédiate; c'est celui de l'enchaînement des idées.

Nous nous trouvons là aussi en face d'un des éléments les plus importants de la science mentale, et celui-ci est tout spécialement primordial quant à son influence pratique.

Lorsque l'explorateur aventureux entreprit de traverser les forêts vierges de l'Amérique du Sud, au temps où on ne les avait encore jamais parcourues, il n'osa pas se fier uniquement à ses instruments et à son sens d'orientation.




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Tout en avançant au cœur de la mystérieuse contrée, il marqua de loin en loin de profondes entailles dans l'écorce des arbres, plaçant ainsi des points de repère qui lui permirent ensuite de retrouver sa route lors de son retour.

Nous pouvons agir exactement de même si nous voulons ne pas nous perdre dans les taillis parfois inextricables de notre mémoire, nous pouvons jeter des points de repère tout en avançant sur les sentiers compliqués et multiples que suit notre pensée vagabonde.

N'avons-nous pas pour cela l'enchaînement des idées, moyen plus parfait certainement que les marques parfois trop distantes de l'explorateur?

Un exemple tiré de la vie journalière fera saisir mieux que n'importe quelles explications ce que nous entendons par l'enchaînement des idées.

Un mari sort de chez lui le matin, pour se rendre à son travail. Avant qu'il quitte la maison, sa femme lui remet une lettre qui doit absolument partir le jour même, sous peine de conséquences très importantes.

Le mari sait l'importance de la chose, mais il sait aussi que le flot des affaires de la journée et les multiples préoccupations qui vont l'assaillir lui feront certainement oublier la commission qu'on vient de lui confier.

Aussi cherche-t-il à enchaîner l'idée de la lettre à envoyer à une autre idée qu'il est sûr de retrouver fréquemment au cours de la journée.

Il fait un nœud à son mouchoir, qu'il devra certainement tirer plusieurs fois de sa poche: il ne pourra donc manquer de remarquer ce nœud insolite, et l'idée de la lettre, enchaînée à celle de ce signe intentionnel, reparaîtra également à chaque fois. De cette façon, il peut être sûr qu'il n'oubliera pas d'envoyer la lettre.




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Plus il y aura d'enchaînement pour une même idée, plus il y aura de sûreté à ce qu'elle ne soit pas perdue. Il s'ensuit que pour noua assurer du souvenir infaillible d'une idée, il nous suffit de l'enchaîner à plusieurs autres.

L'enchaînement des idées établit entre elles des relations qui les font se suivre inévitablement selon nos intentions déterminées auparavant.

Sans le principe de l'enchaînement des idées, la faculté de conservation que nous possédons ne nous servirait pas à grand chose, car nos idées resteraient enfermées en nous et nous ne pourrions nous en servir à volonté.

Il existe malgré tout, de par notre nature, un certain enchaînement des idées, qui explique l'apparition subite en nous d'une idée qui n'est pas amenée par l'ordre logique des choses. Ce sera par exemple la vue d'un objet ou d'une personne qui l'aura déterminée.

Il est impossible de donner des règles définies pour établir une manière absolument générale d'enchaîner ses idées.

C'est l'affaire de chacun de les relier les unes aux autres de la façon qu'il sait convenir à sa nature personnelle. Ce n'est du reste pas difficile, il suffit de se rappeler qu'il faut toujours prendre comme point de repère des idées que l'on ne peut matériellement pas oublier et opérer raisonnablement les relations nécessaires.

L'on saura toujours trouver des enchaînements judicieux, car la foule énorme des idées que nous sommes capables de concevoir ne manquera pas de nous en présenter un très grand nombre.




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LA MÉMOIRE DES NOMS

Je réponds au désir qu'ont exprimé nombre de mes élèves en donnant ici une méthode très simple de se rappeler à coup sûr les noms des personnes que l'on connaît.

Ce chapitre intéressera sans doute beaucoup de gens, car il n'est pas rare de rencontrer des personnes qui ont constamment des difficultés et des ennuis parce qu'elles n'arrivent pas à se rappeler quand elles le désirent les noms qu'elles voudraient prononcer.

C'est là un défaut très répandu, et il entraîne de graves désagréments dans la vie privée aussi bien que dans la vie des affaires.

Combien rares sont ceux qui peuvent immédiatement placer un nom sur une physionomie! La cause de ce manque de mémoire est en partie l'insuffisance du développement mental, en partie l'habitude.

En n'importe quel cas, des exercices appropriés peuvent y remédier. Point n'est besoin d'insister sur la difficulté que présente la mémoire des noms ; c'est la plus malaisée de toutes.

Cela tient à ce qu'un nom ne produit par lui-même aucune impression, ne donne naissance à aucune idée, à aucune image. Il ne rappelle rien par lui-même.

La meilleure façon de procéder est de faire comme dans l'exercice de concentration N° 2, mais en ajoutant à la force visuelle l'aide de la puissance auditive.

Si par exemple vous désirez ne pas oublier ce nom : "Laforest ", exécutez l'exercice comme pour les images mentales dont nous parlions plus haut : plume, crayon, gomme, etc.




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Seulement ayez soin chaque fois que vous répétez ce nom de vous représenter véritablement monsieur Laforest en son apparence physique.

En redisant plusieurs fois avec insistance "Laforest, Laforest, Laforest, Laforest ", vous vous créerez une image phonétique de ce nom.

Cette image phonétique sera intimement liée à l'aspect corporel de monsieur Laforest, et inversement, lorsque vous penserez à cette personne ou lorsque vous la verrez devant vous, vous ne pourrez manquer de vous rappeler immédiatement son nom.

Production d'images visuelles et phonétiques

En confondant ainsi l'image visuelle et l'image phonétique d'un nom, vous êtes mis à même de vous le rappeler en toute occasion où ce sera nécessaire. Vous ne commettrez plus non plus la faute de donner ce nom à quelqu'un d'autre.

Ceci est basé sur le fait que ce n'est pas en réalité l'oreille qui enregistre les sons, mais le cerveau. Aussi est-il naturel que pour pallier à un manque de mémoire causé par une altération de la faculté du souvenir, l'on s'adresse avant tout à la puissance mentale créatrice des impressions phonétiques.

Une manière très efficace de perfectionner sa mémoire des noms, c'est de faire une étude assez complète des différentes catégories dans lesquelles on peut les ranger.

Lorsque vous désirerez vous en rappeler un, vous le rattacherez immédiatement à sa catégorie générique, et il vous sera infiniment plus facile de le retrouver après coup, car vous saurez exactement où le chercher.




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Je prends un exemple : vous venez de faire connaissance de 5 messieurs dont vous avez intérêt à ne pas oublier les noms. Ils s'appellent respectivement : Tourneur, Leblanc, Prince, Lerat, Desrosiers.

Vous cherchez une façon de les enchaîner à une autre idée ; la meilleure façon dans ce cas sera certainement de les rattacher à leurs catégories génériques.

Le premier d'entre eux, Tourneur, est sans doute possible ressortissant de la catégorie "professions et métiers".

Le second, Leblanc, suggère tout naturellement une idée de couleur, vous le mettrez donc dans la catégorie "couleurs".

Le troisième, Prince, sera sans hésitation rattaché à celle des "titres".

Pour le quatrième, Lerat, il est tout indiqué de le faire rentrer dans l'ensemble des noms formés à l'aide de ceux des animaux.

Quant au cinquième, Desrosiers, il a des accointances évidentes avec ceux qui proviennent de noms de plantes.

Je n'agirais pas dans l'intérêt de mes élèves en leur donnant ici une liste complète des différentes catégories que l'on peut établir d'après ce principe.

Il faut qu'ils s'exercent à les trouver eux-mêmes. Cela leur permettra d'y rattacher les noms qu'ils désireront fixer dans leur mémoire avec une efficacité beaucoup plus grande que s'ils se référaient simplement à des tableaux établis à l'avance.

Néanmoins, je tiens à placer ici quelques exemples qui pourront servir à mieux montrer la façon dont il faut procéder. Voici certains groupements génériques rapidement établis.




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NOMS DÉRIVÉS DE PROFESSIONS ET MÉTIERS.

Barbier Cavelier Lefaucheux Bouvier

Boucher Bourrelier Foulon Lhuilier

Coutelier Fauconnier Forgeron Letellier

Lepage Jardinier Lesueur Lorfèvre

Archer Tourneur Meunier Vitrier

Cordier Charbonnier Pasquier Menuisier

Cuvelier Parmentier Vacher Carrier

Sellier Tavernier Louvetier Masson

Bonvalet Lecouvreur Carpentier etc.

Couturier Laffineur Prêtre

NOMS DÉRIVÉS D'ANIMAUX, OISEAUX ET POISSONS

Leloup Lebœuf Poulet Biche

Salmon Sansonnet Lalouette Crabe

Lerat Lacarpe Merle Bouquetin

Lecat Canart Moineau Lépervier

Delion Duchanois Duston Lelièvre

Corbeau Devaux Renard Pinson

Lapoule Lecerf Lecocq Goujon

Laigle Corneille Lechat etc.




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NOMS DÉRIVÉS DE VÉGÉTAUX

Lépine Merisier Delorge Blévert

Dunoyer Pruneau Poiret Mousse

Racine Laplante Lanoix Alavoine

Lelierre Desormeaux Latige Pommier

Desrosiers Delavigne Dechène Laprune

Citroën Herbette Dupin etc.

NOMS DÉRIVÉS DE TITRES

Baron Lerégent Chevalier Chef

Leduc Cornette Cardinaux Vicomtel

Maréchal Lévèque Lempereur Connétable

Marquis Lecomte Capitan Boyard

Altesse Lemaitre Lemaire Prudhomm

Seigneur Bailly Prince etc.

Cardinal Bourgeois Leroy

NOMS RAPPELANT UNE PARENTÉ

Cousin Petitpere Lepere rarrain

Leneveu Beaufils Mongendre Cousinet

Bonfils Frère Loncle etc.




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NOMS LOCATIFS (indiquant un lieu)

Dupont Dumoulin Delacour Delacoste

Duvivier Delaporte Duport Dujardin

Lagrange Lafalaise Dubourg Laforest

Lamarche Dumur Durand Dupuis

Duportel Desprez Belmont Delforge

Pierpont Grandmaison Dubois Delaire

Maisonneuve Boncourt Delacre Dufour

Bonbled Descamps Delacroix Desmarets

Dubosc Duval Delamare etc.

Dutoit Desmoulins Ducastel

NOMS DÉRIVÉS DE COULEURS

Lebrun Rougier Legris Violet

Levert Leblanc Leclair Doré

Lerouge Leroux Lenoir etc.

Debrun Blanc Rouge

Lajaunie Devert Brun




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NOMS FORMÉS DE PARTICULARITÉS ET D'APTITUDES

Briand Premier Bongars Lemol

Lecourt Levif Beaucorps Legrand

Legros Coulon Beaupied Riche

Bossu Boiteux Puissant Joly

Lambin Loucheur Dernier Cornu

Groscol Lelong Lenflé Beauclerc

Franchomm Lejuste Dumollet Bondos

Lheureux Lebon Beauminois Bonhomme

Leglorieux Tardif Rigoulot Vigoureux

Petit Jaloux Ledoux Courcoux

Sauvage Francoeur Lebègue Lechauve

Bonjean Lenerveux Leborgne etc.

Bouché Lesage Tardin

Belhomme Leriche Gaillard

Lesourd Dupire Glorieux

NOMS FORMÉS D'APRÈS DES VILLES ET DES CONTRÉES

Delaunay Beaubourg Beauceron Tours

Dardenne Langevin Franqueville Langlois

Bordeaux Dandrimont Picard Deroubaix

Damiens Darsonval Desomme Deneubour

Defrance Deflandre Dassonville Poitevin

Lebreton Darras Demeuse etc.

Decauville Lallemand Paris




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Il faut ajouter à cette liste la plupart des noms aristocratiques et ceux qui en dérivent directement.

NOMS DÉRIVÉS DE CHOSES ET D'INSTRUMENTS.

Laplanche

Rocher

Podevin

Cornet

Bille

Piquet

Delcorde

Lacanne

Lesol

Laboule

Gillet

Ducarreau

Lefil

Lagache

Duroc

Beaupain

Collet

Dargent

Lepic

Laficelle

Plume

Delaporte

Lacase

Desgouttes




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Labrosse

Delair

Lapierre

Labille

Blancpain

Ballon

Lamotte

Pioche

Marteau

Beauciel

Léchelle

Lapipe

Darcier

Cordonnet

etc.

NOMS FORMÉS AVEC DES PRÉNOMS.

Il serait oiseux d'énumérer ici toute la suite des prénoms, car, à très peu d'exceptions près, ils sont tous employés comme noms de famille : André, Balthasar, Aimé, etc.

Cette liste comporte aussi certains noms formés à l'aide de prénoms, tels que :

Petitjean Mauricet Moniquet Pierrot

Henrijean Petitpierre Daniélou Claudot

Lejacques Henriquet Grosjean etc.

Hugolin Jaquinot Grandhenri




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Il existe encore d'autres catégories, je n'en ai cité ici que les plus usuelles et n'y ai fait figurer que certains noms que l'on rencontre assez fréquemment.

Vous serez certainement à même d'appliquer le principe que j'ai cherché à expliquer dans tous les cas où vous aurez besoin de relier un nom déterminé à une idée qui vous permette de vous en souvenir lorsque besoin sera.

Une classification de ce genre n'est pas toujours possible, et vous rencontrerez certainement des noms que vous ne pourrez rattacher à aucune catégorie.

Dans ce cas, il vous reste malgré tout le moyen d'enchaînement dont nous parlions tout à l'heure, les images visuelles et phonétiques combinées.

Cette méthode est peut-être moins rapide que l'enchaînement par la classification générique des noms, mais elle n'en n'est pas moins un procédé sûr et facile.

Il suffit de savoir bien se concentrer sur l'image que vous désirez relier au nom considéré.

Rappelez-vous dans ce domaine, comme du reste dans tout ce qui a trait aux choses de l'esprit, que le résultat dépend de vous plus que de n'importe quel autre facteur.

Si vous voulez vraiment retenir infailliblement un nom, donnez-vous au moins la peine d'appliquer consciencieusement les méthodes que je vous indique, et ne vous imaginez pas avoir fait ce qu'il fallait si vous vous êtes simplement contenté de constater en passant que tel ou tel nom appartient apparemment à telle et telle catégorie.

Non, considérez-le attentivement, puis comparez-le à ceux qui lui sont analogues, alors seulement classez-le et revoyez en même temps en esprit l'aspect corporel de celui ou de celle à qui il s'applique. De cette façon, vous ne risquez pas de l'oublier.




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Les aperçus rapides que j'ai donnés dans ce petit ouvrage ne contiennent aucune méthode secrète, aucun procédé mystérieux.

Et ce fait est facile à comprendre ; il n'existe rien de ce genre dans le domaine de la science mentale et il n'en existera jamais.

Une seule espèce de considérations ont une utilité certaine : les considérations purement pratiques. Un seul procédé d'étude est recommandable : celui qui prend les choses par leur début véritable et recherche les défectuosités là où elle sont réellement.

Ce sont ces principes qui m'ont inspiré au cours de mes développements, et j'espère avoir su vous montrer par là où se trouve votre intérêt et votre valeur à venir.

Nous avons vu comment se décompose essentiellement la mémoire, cette faculté précieuse dont personne ne saurait se passer. Nous avons étudié l'une après l'autre ses parties constituantes; l'observation, la conservation et le souvenir.

Les méthodes au moyen desquelles nous arrivons à développer de façon harmonieuse chacune de ces facultés élémentaires nous sont à présent claires et faciles.

Grâce à elles, vous tous qui vous lamentez souvent des mauvais tours que vous joue votre mémoire défectueuse, vous tous qui voudriez l'améliorer de façon à la sentir prête à vous obéir en toute occasion, vous allez pouvoir réaliser vos désirs et voir vos désagréments s'envoler avec les derniers vestiges de ces amnésies partielles qui ne seront bientôt plus qu'un lointain souvenir.




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Vous pouvez offrir ce livre aux êtres qui vous sont chers, le faire circuler auprès de vos amis, collègues, prospects, clients…tous ceux que vous voulez aider. Si vous avez un site, vous pouvez l’offrir gracieusement à vos visiteurs…ils vous remercieront…

…Le simple fait d’en avoir une copie vous en donne le droit, à condition de ne pas le changer, de quelque manière que ce soit.

Christine Demulier & David Hamon


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Table des Matières

LA MÉMOIRE ___________________________________________ 2 Introduction .............................................................................................................. 2 Amélioration de la mémoire .............................................................................................................. 2 Comment la mémoire travaille .............................................................................................................. 3 L'observation, faculté primordiale ...................................................... 5 Concentration – Exercice N° 1 .............................................................................................................. 8 Concentration – Exercice N° 2 ............................................................................................................ 11

Concentration – Exercice N° 3 ............................................................................................................ 13

LA CONSERVATION, PROPRIÉTÉ NÉMONIQUE IMPORTANTE _________________________________________ 15 Conservation – Exercice N° 1 ............................................................................................................ 17 Conservation – Exercice N° 2 ............................................................................................................ 19 Conservation – Exercice N° 3 ............................................................................................................ 21

LE SOUVENIR, TROISIÈME ATTRIBUT DE LA MÉMOIRE _ 24

LA MÉMOIRE DES NOMS _______________________________ 27 Production d'images visuelles et phonétiques .................................. 28




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Documents

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