31
UE9 – Immunopathologie et Immunointervention Lefebvre d’Hellencourt Date : 04/03/2016 Plage horaire : 10h-12h Promo : PCEM2 Enseignant : Pr Lefebvre d’Hellencourt Ronéistes : BARAZER Romain MOHSINALY Taha Les antigènes 1. Définition 2. Propriétés 3. Les différents types d’antigènes 4. La valence 5. Reconnaissance antigénique A.Modèles d’études des réponses immunitaires B. Les immunoglobulines C. Structure des Ig D.Les membres représentatifs de la superfamille des Ig E. Effet de la réduction et des protéases sur les Ig F. Les régions hypervariables des Ig G.Fonction de Fc et des différentes classes d’Ig H.Forme membranaire et sécrétée des Ig

Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

UE9 – Immunopathologie et Immunointervention Lefebvre d’Hellencourt

Date : 04/03/2016 Plage horaire : 10h-12hPromo : PCEM2 Enseignant : Pr Lefebvre d’Hellencourt

Ronéistes : BARAZER Romain MOHSINALY Taha

Les antigènes

1. Définition

2. Propriétés

3. Les différents types d’antigènes

4. La valence

5. Reconnaissance antigénique A. Modèles d’études des réponses immunitaires

B. Les immunoglobulines

C. Structure des Ig

D. Les membres représentatifs de la superfamille des Ig

E. Effet de la réduction et des protéases sur les Ig

F. Les régions hypervariables des Ig

G. Fonction de Fc et des différentes classes d’Ig

H. Forme membranaire et sécrétée des Ig

I. Avidité et spécificité

6. Les TCR : T Cell Receptor

7. Le CMH

8. Le CD4/CD8

Page 2: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

1. Définitions

Un antigène est une substance capable d’être reconnue par le système immunitaire et d’induire une réponse immunitaire.Cette substance peut être d’origine biologique ou synthétique. Il existe différents types d’antigènes :

Exogènes :- soit allogénique (même espèce)- soit xénogénique (espèce différente)(Ex : si on réalise une greffe de porc chez l’humain, on aura une greffe xénogénique)

Endogènes : antigène propre à l’hôte et qui peuvent éventuellement dans des cas particuliers donner des réponses immunes.

2. Les propriétés des antigènes

Antigénicité (= réactivité antigénique) : capacité à être reconnu spécifiquement par le système immunitaire. RECONNAISANCE. Immunogénicité : capacité à induire une réponse immunitaire

3. Les différents types d’antigènes

NATURELS Macromolécule simples

Homo-polyosides Hétéro-polyosides Holoprotéine hétéroprotéine

Immunogénicité fréquente*

Lipides complexe Acides nucléique

Immunogénicité rare**

Macromolécule complexes

Glycoprotéine Glycolipide Lipoprotéine nucléoprotéine

Immunogénicité très variable***

SYNTHETIQUE S

Macromolécule de synthèse complète

Lacrylamide

Haptène -Non immunogène => pas capable d’induire une réponse immunitaire-Si complexe haptène-protéine porteuse => complexe immunogène

Un Haptène est une molécule de faible poids moléculaire (par exemple une protéine de 1 à 6 acides aminés) qui n’est pas capable d’induire une réponse immunitaire. Il est non immunogène. Si on couple cette haptène à une protéine porteuse, on peut développer un complexe qui sera immunogène.C’est un cas particulier d’antigène car au départ ils ne sont pas immunogènes donc ce ne sont pas des antigènes réels.Remarques : Ces haptènes ont une importance dans le développement des vaccins.

Ronéo de l’an dernier : Définition de Wikipédia : Un haptène est une molécule de faible poids moléculaire antigénique, c'est-à-dire capable d'être reconnue par le système immunitaire (notamment à travers les anticorps (Ac)), mais non immunogène; incapable de l'induire, sauf s'il est couplé à une molécule porteuse, ce qui confère l'immunogénicité de l'haptène.

Page 3: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

Remarque :

* immunogénicité fréquente : si un organisme rencontre une de ces macromolécules, il y a de forte chance qu’il y ait une réponse immunitaire.**immunogénicité rare : si on a des lipides étrangers ou des acides nucléiques étrangers, il y a peu de chance de développer une réponse immunitaire.***immunogénicité très variable : il est difficile de prédire quelle va être la réponse immune pour ces macromolécules complexes.

4. Valence

Définition : nombre d'Ac qui se fixeront simultanément sur une macromolécule.L’épitope ou déterminant antigénique est la région de l'Ag qui va être reconnu par un Ac. Le site de liaison de l'Ac est le paratope. On a toujours un nombre d'épitope > valence (on peut avoir une macromolécule pour plusieurs épitopes)

On a 3 types d'épitopes:- Linéaire ou continue : acides aminés correspondant à la séquence primaire de la protéine. Si

dénaturation, l’épitope est quand même reconnu par l’Ac.- Conformationel : l’épitope est formé par le rapprochement de plusieurs zones de la protéine

lorsque cette dernière est en dans sa configuration IIIr. Si dénaturation, on perd l’affinité/ la reconnaissance épitope - Ac

- Néoantigénique: créé par protéolyse (la protéolyse va démasquer un site de reconnaissance épitope - Ac)

L'intérêt de faire la différence entre épitope continu et conformationel est que lorsque la protéine est dénaturée, seul l'épitope linéaire peut être reconnu par l'Ac.On a aussi 2 types d’antigènes:

- Ag Thymo dépendant(TD): besoin de thymus pour induire une réponse immune)- Ag Thymo indépendant(TI) : pas besoin de thymus pour induire une réponse immune

NB: Pour déterminer si on va avoir des Ag TD ou des Ag TI, on va faire des expériences sur modèles animaux (thymectomie pour voir s’il y a immunodéfficence ou non chez la souris par exemple…)

Page 4: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

5. Reconnaissance antigénique

A. Modèle d’études des réponses immunitaires

- On peut faire une distinction au niveau des réponses immunitaires, qui peuvent être soient thymo- dépendants, soient thymo-indépendants.

- Des modèles d’études permettent de voir l’importance du rôle du thymus dans la réponse immune. Il existe différents modèles, avec des souris qui présenteront des thymus anormaux, ou quasiment inexistants. Parmi les modèles d’études, on peut citer :

➢ les souris nudes (dépourvues de thymus) et qui en plus ne présentent pas de poils. Ces souris n’auront pas de lymphocytes T mais il peut quand même y avoir réponses immunitaires, qui feront intervenir des anticorps, les réponses immunitaires ne seront donc pas dépendantes du thymus.

➢ les souris jeunes thymectomisées, chez lesquelles on enlève leur thymus, on aura le même type de phénotype c’est-à-dire l’absence de lymphocytes T chez ces souris et également possibilité d’uneréponse immune indépendante du thymus. On peut être amené à thymectomiser chez des jeunes enfants qui présentent une tumeur du thymus mais on observera une immunodéficience des lymphocytes T.

➢ les souris SCID (severe combined immunodeficiency) qui sont des souris pour lesquelles on aura ni lymphocytes B, ni T.

➢ les souris irradiées, cela aura un impact sur l’hématopoïèse, on aura également des souris qui seront immunodéficientes. Mais on pourra réaliser une greffe de moelle pour réintroduire des populations de cellules immunitaires.

- Ces modèles d’études permettent de mettre l’accent sur les réponses immunitaires dépendantes du thymus ou non, ce qui est résumé sur le tableau ci-dessous :

TI : thymo-indépendant ; TD : thymo-dépendant

Note ® : motifs simples et répétés pour permettre l’activation d’une réponse.

Page 5: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

B. Les Immunoglobulines

Les immunoglobulines sont des glycoprotéines possédant un / des récepteurs capables de reconnaître les antigènes. Les immunoglobulines vont être produites par des plasmocytes, et par les lymphocytes B. On aura une certaine hétérogénéicité des immunoglobulines en les classant en 5 catégories : IgG, IgA, IgE, IgM et IgD. On va retrouver ces Ig dans le plasma, la lymphe, ou encore à la surface des LB

D’un point de vue de modélisation, on a en vert les chaînes légères et en bleu on a les chaînes lourdes. On trouve cette structure en forme de Y. On a la reconnaissance des antigènes qui se fera au niveau des régions variables des chaînes lourdes et légères.

C. Structure des Ig

On a 4 chaines qui sont présentes, avec 2 chaines lourdes (heavy chain avec l’indice « H ») et 2 chaines légères (light chain avec l’indice« L »).

On peut noter les différentes régions : une région constante, notée C, dans les chaines légères et dans les chaines lourdes et une région variable, notée V. On a donc 3 régions constantes et 1 région variable par chaines lourdes, et 1 région constante et 1 région variable pour les chaines légères.

On peut avoir plusieurs types de chaines lourdes et de chaines légères (к et λ). Les 5 classes des immunoglobulines seront définies selon le type de chaines lourdes :

pour les IgG pour les IgA pour les IgM pour les IgE pour les IgD

Il existe aussi 2 types de chaines légères : etOn peut avoir à l’extrémité des chaines légères, dans les domaines variables, des sites de liaison à l’antigène. On peut aussi noter la présence de domaines particuliers, et on peut remarquer les ponts disulfures qui vont former des domaines et qui vont permettre de relier les chaines lourdes et les chaines légères entre elles.Les régions extrêmes de la molécule vont permettre sa liaison avec l’antigène.

Page 6: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

Cette image de modélisation montre l’alternance d’hélices〈 et de feuillets ® avec les différents domaines.Rappel : les domaines sont des repliements de la protéine qui vont former des structures particulières, grâce à la présence des ponts disulfures.

Une fois encore, les images de modélisation ont permis de mettre en évidence les caractéristiques des chaines légères, ont permis également le séquençage des protéines ...

D. Les membres représentatifs de la superfamille des Ig

- Les immunoglobulines appartiennent à une superfamille des immunoglobulines. On retrouve :➢ TCR➢ le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de classe I, de classe II,➢ des clusters de différenciation (CD2, CD3, CD4, CD8 = molécules qu’on retrouve à la surface des

lymphocytes= marqueurs spécifiques des lymphocytes T pour le CD3, CD4, CD8),➢ le CD28,➢ B7-1 et B7-2 (connu comme CD80 et CD86),➢ FcɣRII (récepteur qui permet de reconnaitre les IgG),➢ IL-1R (récepteur de cytokines),➢ Puis on a des récepteurs qui interviennent dans les phénomènes d’adhésion.

On peut trouver sur ces différentes molécules des domaines qui ressemblent à ce qu’on trouve sur les immunoglobulines (par exemple : les domaines variables dans les IgG et TCR). C’est de cette manière, avec la ressemblance des domaines, que l’on regroupe ces molécules dans une superfamille.

Page 7: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

E. Effet de la réduction et des protéases sur les Ig

- On a cette dualité structurale avec les 2 types de chaines (variables et constantes) mais on retrouve aussi une dualité fonctionnelle, démontrée par les travaux de Porteur.

- Par des techniques de digestion protéique (par des protéases telles que la papaïne ou pepsine), Porteur séparait différentes parties des immunoglobulines pour étudier leurs fonctions :

En digérant l’immunoglobuline par la papaïne, celle-ci coupe spécifiquement l’Ig à la base des chaines légères et on génère 2 types de fragments : des fragments Fc qui représentent une partie de la région constante des chaines lourdes et des fragments F(ab) qui comprennent la chaine légère et une partie de la chaine lourde.

En digérant l’Ig avec la pepsine, cette dernière coupe sur plusieurs sites de la protéine, et on fragmente la partie constante de la chaine lourde, générant des peptides Fc’ mais on conserve les ponts disulfures qui conservent les chaines.On aura également des fragments F (ab)’2.

- Ces travaux ont permis de montrer qu’on allait avoir, en fonction des fragments obtenus, des différences d’activités. L’activité de reconnaissance de l’antigène a pu ainsi être démontrée comme étant associée aux fragments F(ab) et F(ab)’2. Donc la liaison anticorps - antigène est possible grâce à ces parties des Ig. Egalement, ça a permis de montrer d’une part que la partie Fc aurait des fonctions particulières, et d’autre part que sur une Ig native, on allait avoir 2 sites de liaisons à l’antigène, qu’on appelle paratope. Un anticorps aura 2 paratopes, les fragments F(ab)’2 peuvent reconnaître 2 épitopes, mais les fragments F(ab) ne reconnaitront qu’un seul épitope, ce qui montre que l’anticorps possède 2 paratopes qui vont reconnaître l’antigène.

- Ces études montrent aussi que les liaisons Ag - Ac sont fortes, mais non covalentes

Flexibilité des Ig

On a également une région des Ig qui s’appelle la région charnière qui permet d’avoir une flexibilité des Ig. La région charnière va permettre à l’immunoglobuline d’être plus ou moins ouverte, d’avoir cette souplesse qui permet de reconnaitre des épitopes qui sont placés à différents endroits d’un Ag (favorise la reconnaissance d’Ag).

Page 8: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

F. Les régions hypervariables des Ig

On va avoir au niveau des paratopes des structures bien définies, modélisées sur le schéma ci-dessous. Il s’agit ici d’une modélisation de la partie F(ab) de l’immunoglobuline, et elle montre les acides aminés qui seront en contact avec l’antigène.

- On voit des régions bien définies pour la reconnaissance de l’antigène, ces régions étant des régions variables de chaines lourde et légère. Ces régions variables (de la chaine lourde et de la chaine légère) vont également avoir des régions considérées comme hypervariables. Ces régions permettent la spécificité de reconnaissance des Ag

- Lorsqu’on observe la composition en acides aminés d’une Ig, on va pouvoir étudier chaque aminé à chaque position et si on compare plusieurs Ig entre elles, on va avoir des zones qui sont très semblables (que ce soient dans les régions variables ou constantes) mais aussi des zones avec des séquences en acides aminés très différentes selon le type de molécule d’Ig, ce qui permet d’avoir un niveau de reconnaissance différent selon l’antigène. Ce sont les régions CDR (hypervariables).

Ces régions hypervariables réalisent des interactions faibles avec l’épitope, on peut donc rompre ces liaisons par dénaturation.

- On voit bien ici que ces zones hypervariables sont situées à l’extrémité de la molécule d’Ig et seront directement impliquées dans la reconnaissance de l’épitope.

Ces régions variables, notées CDR, sont retrouvées sur les chaines lourdes et légères.

Page 9: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

G. Fonctions de Fc et des différentes classes d’Ig

- Les travaux de Porter ont également permis d’étudier les parties Fc des Ig. Ces parties Fc (aussi appelées partie constante) auront un rôle dans l’opsonisation et dans la facilitation de la phagocytose. En effet, s’il y a seulement le fragment F(ab)’2, on observera pas d’opsonisation. La partie Fc aura un rôle :

➢ dans l’activation du complément. Cela fera intervenir le domaine CH2 (« C » pour « constant » et« H » pour « heavy ») car elle intervient dans la fixation du complément (présent sur le fragment Fc).

➢ Dans la cytotoxicité cellulaire induite par les anticorps. Cette fonction mettra en jeu le domaine CH3 (présent sur le fragment Fc).

➢ Dans l’autorégulation de la production d’anticorps : lorsqu’il y a trop d’anticorps, il y aura un rétrocontrôle négatif sur la production d’anticorps. Ce rétrocontrôle négatif est du au domaine Fc de l’anticorps, encore une fois grâce au domaine CH3.

➢ Variable selon la classe de l’anticorps :• La partie Fc de l’IgG interviendra dans l’immunité néonatale• Celle des IgE interviendra dans l’hypersensibilité• Celle des IgA aura un rôle important dans l’immunité des muqueuses

Donc, la partie variable est impliquée dans la reconnaissance de l’antigène, et la partie constante dans la fonction même de l’Ig.

En ce qui concerne les différentes classes d’Ig, certaines sont des monomères (IgD et IgE), certaines peuvent être des dimères (IgA), et d’autres des pentamères (IgM).

Classe d’Ig Représentation Structure Caractéristiques et fonctions

IgG Monomère

• 4 sous classes : IgG 1,2,3 et 4

• sécrétées dans la réponse secondaire

• sont capables de traverser le placenta grâce à la partie Fc

• rôle important dans laneutralisation des antigènes

• rôle important dans l’activation du complément

• abondant dans le sérum

Page 10: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

IgA Dimère

• 2 sous classes : IgA 1 et 2

• présentes dans tous les fluides (larmes, sécrétions nasales, sécrétions bronchiques, gastro- intestinales, urine, lait...)

• faible abondance dans le plasma

• rôle important dans la neutralisation des antigènes

IgM Monomère ou pentamère

• impliquées dans les réponses primaires : première ligne de défense de l’organisme

• peu spécifiques

• rôle important dans l’activation du complément

IgE Monomère

• impliquées dans les réactions d’hypersensibilité

• favorise la sensibilisation des mastocytes

• on retrouve à la surface des mastocytes des récepteurs qui vont reconnaître spécifiquement la partie Fc des IgE : ce sont les récepteurs Fc∑R1.

• faible abondance dans le sérum

IgD Monomère• essentiellement présentes à la

surface des lymphocytes B et des lymphocytes T

Page 11: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

- Le tableau ci-contre résume les différents types d’Ig et les principales classes et sous classes associées à leurs fonctions.

- Les IgA se retrouvent essentiellement dans les liquides, donc abondance dans les épithéliums. Comme les IgA sont également présents dans le lait maternel, le nouveau-né sera protégé par les IgA maternels (en plus des IgG provenant du placenta).

- Dans le sérum, on retrouve essentiellement des IgG mais moins d’IgA, les IgE sont présents en très faible quantité.

Notion d’isotypie, d’allotypie, et d’idiotypie

On va parler de la notion d’isotypie : cela correspond aux classes et aux sous-classes des Ig donc on va retrouver les isotypes dans chaque individu d’une même espèce. On aura plusieurs isotypes qui concerneront les chaines lourdes. Chez l’homme, on retrouve 9 isotypes de chaines lourdes : 4 pour les chaines des IgG, 2 pour les chaines des IgA, les chaines, et. De la même façon, on retrouve les 2 isotypes pour les chaines légères : et.

On parle aussi d’allotypie, qui correspond aux différents allèles d’Ig (variations intra-espèces)

L’idiotypie correspond à la spécificité portée par la région variable pour la reconnaissance de l’antigène.

Ces spécificités antigéniques des Ig différencient des groupes d’individus à l’intérieur d’une même espèce. On peut parler de « groupes sériques d’Ig » par analogie aux groupes sanguins.

H. Forme membranaire et sécrétée des Ig

On peut avoir plusieurs formes d’Ig : forme membranaire ou forme sécrétée : dans l’Ig sécrétée, on aura une région variable et 3 à 4 régions constantes ; dans l’Ig membranaire, on aura, en plus des domaines variables et constants, une région transmembranaire (qui permet un ancrage de la protéine dans la membrane), et un domaine cytoplasmique.

Page 12: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

Au cours de la différenciation des lymphocytes B, on aura une expression différente des Ig en fonction du stade de différenciation. Par exemple, les cellules souches n’expriment pas d’Ig. Les progéniteurs précoces des lymphocytes B, exprimeront des chaines μ qui seront cytoplasmiques. Puis on aura dans un premier temps, pour un B immature, une expression en surface des IgM, puis au niveau de la cellule B mature une expression des IgM et IgD qui resteront membranaires. Tout ceci a lieu dans la moelle osseuse.

Ces cellules, lorsqu’elles atteignent la circulation, peuvent être activées pour être transformées en plasmocytes, cellules qui produiront en abondance des Ig.

Le lymphocyte B immature en surface n’exprime que des IgM ou IgD. Entre le lympocyte B immature et le B mature il y a une évolution qui permettra d’élargir le spectre de production des Ig.

I. Avidité et spécificité

Il y a une différence entre avidité et affinité qui va être due à la valence.L’avidité sera la résultante de l’affinité entre épitopes et paratopes,

et de la valence.Lors de la reconnaissance de l’antigène par l’Ig, il peut y avoir plusieurs

épitopes sur l’antigène avec l’anticorps. Du coup la résultante de la liaison est, en quelque sorte, la somme des affinités.

Ceci est vrai pour les Ig multimériques : pour les IgM qui sont pentamériques, avec une valence de 10, même si l’affinité de l’IgM vis-à-vis de l’antigène n’est pas importante, l’avidité peut être très forte.

L’avidité est donc une mesure de la force de liaison entre un anticorps et son antigène.

Page 13: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

On peut avoir formation de réseaux constitués d’anticorps et d’antigènes. Ces réseaux peuvent s’expliquer par la zone d’équivalence selon la quantité d’anticorps et d’antigènes.

• Dans les milieux liquides, si on a une plus forte concentration d’anticorps, on aura juste des interactions Ig - Ag sans formation de réseaux.

• Si on a plus d’antigènes que d’anticorps on aura une saturation des anticorps et donc pas de réseaux.

• Par contre, si on a une quantité équivalente en Ig et antigènes, on pourra observer des réseaux complexes d’antigènes et d’anticorps, et ces réseaux peuvent se précipiter. C’est pourquoi des techniques de dosages immunologiques emploient cette méthode pour estimer la quantité en

Ig et antigènes.

Spécificité

On immunise des souris avec des antigènes, qui sont des protéines ayant un groupement sulfate en position méta du cycle benzène. A l’issue de cette immunisation, on obtient des Ig qui seront dirigées contre cette molécule, on récupère le sérum contenant les anticorps. Puis, on met en présence ces anticorps avec les antigènes qui sont très proches (la seule différence étant la position du groupement sulfate) et on remarque une liaison forte de l’anticorps vis-à-vis de l’antigène ayant le groupement sulfate en position méta. Tout ça pour mettre en évidence la forte spécificité des anticorps.

Il précise quand même que c’est difficile de faire un prélèvement sanguin à une souris.

Cette spécificité des anticorps peut avoir des intérêts dans diverses techniques, utilisant des anticorps monoclonaux. Parmi ces techniques, on peut nommer :

➢ l’immunofluorescence➢ ELISA (pour déterminer la concentration en facteurs solubles)➢ RIA (même principe que ELISA mais on se base sur la radioactivité),➢ l’IHC et l’immunocytochimie➢ l’immunogold utilisant des microscopes électroniques➢ le Western Blot

Rappel : les anticorps polyclonaux reconnaissent plusieurs épitopes ; les anticorps monoclonaux ne reconnaissent qu’un seul épitope pour un antigène donné.

Page 14: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

6. Les TCR : T Cell Receptor (Un autre type de récepteur important, cette fois ci au niveau des lymphocytes T)

Au niveau de la structure : elle sera proche des Ig : 2 chaines : 1 alpha et 1 béta (reliée par un pont disulfure).

On retrouve dans ces chaines des régions variables et une région constante.

A la différence des Ig, le TCR sera toujours membranaire (1 région transmembranaire et 1 région cytoplasmique).

On retrouve aussi une région charnière qui sera présente chez les TCR, cette région charnière a la même fonction que chez l’IG c’est-à-dire une certaine souplesse pour que le TCR puisse reconnaitre les épitopes.

Autre différence, le TCR possède 1 seul paratope (Il reconnaît 1 seul épitope).

Il existe donc 2 chaines : TCR alpha et TCR beta.

Les Ig reconnaissent les Ag par leur paratope. Pour les TCR on aura un phénomène qu’on appelle la restriction. Celle-ci correspond à une double reconnaissance : en effet, pour qu’il y ait une activation des Ly T, il faut qu’il ait une reconnaissance par le TCR d’un épitope mais aussi un CMH du soi (complexe majeur d’histocompatibilité).

Concrètement plusieurs cas de figure peuvent se présenter :- Si un TCR sur un LcT ne reconnaît que l’Ag et qu’il n’y a pas de CMH Pas d’activation- Si on a un CMH et pas d’Ag Pas d’activation- Si on a un TCR qui reconnaît un Ag qui est présenté (cellule présentatrice d’Ag) par un CMH qui n’est pas du soi Pas d’activation- Si on a un TCR qui reconnait un Ag qui est présenté par un CMH qui est du soi Activation

Question élève (ronéo 2015) : Le CMH n’est présent qu’au niveau des cellules présentatrices d’antigènes ?

Réponse : Les CMH de classe 2 sont majoritairement présent au niveau des cellules présentatrices d’antigène, comparée à ceux de classe 1 qui eux sont ubiquitaire. (Voire suite)

7. Le CMH (=complexe majeur d’histocompatibilité)

Il existe 2 CMH : Classe 1 et classe 2.Le rôle du CMH est de présenter des peptides à la surface des cellules.La différence importante entre les 2 classes de molécules du CMH ne repose pas sur leur structure mais sur leur origine des peptides qu’elles capturent et transportent à la surface cellulaire.

Concernant le CMH I : présente des Ag dérivant des protéines provenant du cytoplasme (ex : infection d’une cellule par un virus qui va pénétrer dans la cellule, dans le noyau puis dans le RE. Le CMH I captera des Ag des protéines virales dans le RE et les exposeras à la surface de la cellule). Cependant le CMH I peut aussi présenter des protéines normales de l’individu.

Page 15: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

Structure : Le CMH I est composé de 2 chaines :-alpha composée de 3 domaines (alpha1, alpha2 et alpha3)-béta 2 microglobuline

Les chaines α1 et α2 vont former une cavité permettant d’accueillir des peptides à la surface de la cellule. La région codante de cette chaine alpha est présente dans le locus du CMH (Locus HLA codant pour les CMH). La région codante de la chaine béta 2 microglobuline est hors locus CMH.Les chaines α1 et α2 vont former une cavité permettant d’accueillir des peptides (en bas à droite sur l’image ci-dessous)Le CMH I peut accueillir uniquement des petits fragments de peptides de 8- 10 aa

Concernant le CMH II : Idem mais pour des protéines/fragments peptidiques venant des vésicules extra cellulaire provenant des macrophages (phagocytose) et des cellules Lymphocytaire B par reconnaissance des Ag solubles qui vont être internalisés (endocytose) (cf 3 cases en bas de l’image ci-dessous)

Page 16: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

Question d’élève: peut-on dire que le CMH I intervient plus dans la protection virale et que le CMH2 intervient plus dans la protection contre les bactériesRéponse du prof : De façon schématique… euh... oui, mais on reviendra plus en détail là-dessus… mais, oui on peut imaginer aussi que un virus peut être phagocyté et reconnu par une IG donc pas exclusivement.Mais de façon schématique on peut dire ça (la réponse qui veut rien dire…)

Structure : Pour le CMH II on a 2 chaines qui sont transmembranaire et sont toutes les deux codées par des gènes présents dans le locus du CMH :-alpha-betaOn aura alpha 1 et Béta 1 qui vont former la cavité d’accueil du peptide. La cavité permet d’accueillir des peptides > 13 aa. (Donc des peptides plus grands que ceux accueillis par le CMH I)

Page 17: Définition - cdbn.frcdbn.fr/file/frontend/2016/12/Intro-a-limmunologie-2eme-…  · Web viewDéfinitions. Un antigène est une . ... (récepteur de cytokines), Puis on a des récepteurs

L’expression du CMH diffère selon les tissus :

8. Le CD4/CD8

Il existe 2 molécules importantes pour l’activation des TCR. Les CD4/CD8 permettent de distinguer les deux populations de Ly TLe CD4 et CD8 sont des protéines transmembranaires. Le CD4 et CD8 permettront de se relier au CMH :-le CD4 CMH II-le CD8 CMH ILe CD4 et le CD8 seront nécessaire pour l’activation des Ly T et seront donc considérés comme des co récepteur.Ainsi si pas de CD4 et CD8 : pas d’activation du Ly TLes CD4/ CD8 interagissent avec une tyroxine kinase (LCK) et cela va permettre une augmentation du signal lorsqu’on a la reconnaissance de l’Ag présenté par la cellule présentatrice d’Ag ayant le CMH du soi.

Présentation des peptides des CMH I et CMHII : CMH I est ubiquitaireCMH II est plus spécifique et est retrouvé à la surface des macrophages, des cellules dendritiques et des Ly B.