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L’ENCEINTE DU CROS Caunes-Minervois, Aude Dominant la plaine de l’Aude, en bout de plateau, l’enceinte du Cros a été construite par des paysans bas-languedociens vers la fin de l’âge du bronze et le début du premier âge du fer (VIII- VII èmes siècles avant notre ère.). L’ouvrage défensif est le plus complet exemple d’une fortification de cette période en Languedoc occidental. Réoccupation aux environs de 600 av. J.C. Son importance est alors assez faible mais des réfections du mur sont exécutées. Une palissade peut-être de réparation est installée en certains points. Dégradation du rempart se situe probablement entre 750 et 650 av. n. è. Période de court abandon ou désaffection Les fréquentations historiques ont laissé de rares vestiges d’une utilisation agro pastorale épisodique. Un violent incendie détruit définitivement la palissade du rempart. Une construction à poteaux de bois s’effondre alors et détruit un stock de vases dont deux amphores étrusques anciennes. Une puissante chape de chaux (jusqu’à 80 cm de puissance) se forme derrière trois bastions qui semble indiquer la présence de constructions sur ceux-ci. Après cette catastrophe, le site est abandonné et la dégradation du rempart s’est poursuivie jusqu’à nos jours. Datées entre -610 et – 580 av.n.è Jean Gascó- 2006 - Centre de recherche en Préhistoire et Protohistoire méditerranéennes EHESS - CNRS – Collège de France - Université Toulouse Le Mirail

Dégradation du rempart se situe probablement entre 750 et ...archeologies.free.fr/partage/partage.ill/par11-01.pdf · Caunes-Minervois, Aude Dominant la plaine de l’Aude, en bout

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  • L’ENCEINTE DU CROSCaunes-Minervois, Aude

    Dominant la plaine de l’Aude, en bout de plateau, l’enceinte duCros a été construite par des paysans bas-languedociens vers lafin de l’âge du bronze et le début du premier âge du fer (VIII-VII èmes siècles avant notre ère.). L’ouvrage défensif est le pluscomplet exemple d’une fortification de cette période enLanguedoc occidental.

    Réoccupation aux environs de 600av. J.‑C. Son importance est alorsassez faible mais des réfections dumur sont exécutées. Une palissadepeut-être de réparation est installéeen certains points.

    Dégradation du rempart se situe probablement entre 750 et 650 av. n.è. Période de court abandon ou désaffection

    Les fréquentationshistoriques ont laissé derares vestiges d’uneutilisation agro pastoraleépisodique.

    Un violent incendie détruit définitivement lapalissade du rempart. Une construction àpoteaux de bois s’effondre alors et détruit unstock de vases dont deux amphores étrusquesanciennes.

    Une puissante chape de chaux (jusqu’à 80 cm depuissance) se forme derrière trois bastions quisemble indiquer la présence de constructions surceux-ci.

    Après cette catastrophe, le site est abandonnéet la dégradation du rempart s’est poursuiviejusqu’à nos jours.

    Datées entre -610 et – 580 av.n.è

    Jean Gascó- 2006 - Centre de recherche en Préhistoire et Protohistoire méditerranéennesEHESS - CNRS – Collège de France - Université Toulouse Le Mirail

  • Le mur d'enceinte délimite une surfaced'environ 5,25 ha. Il ferme l’espace au nord etse prolonge vers l'est et l'ouest en épousant lesressauts naturels du rocher calcaire. Constituéde pierres sèches bâties sans liants, il possèdeun double parement construit sans grand soin. Ace jour, il est probablement le plus ancienrempart de l’Âge du fer régional conservé surplus de 140  m. Sa hauteur initiale devait êtrede l’ordre de 2 m.

    La porte de l’enceinte est situéedans l’angle nord-ouest du rempart.

    Large d’environ 2.5 m, elle estprotégée par une fortification et unelarge muraille de recouvrement qui

    borde un vallon sec. Un système defermeture avec des calages de

    poteau a été étudié . Une borne depied de mur à l’intérieur atteste de

    son usage pour les chariots

    Murailles et bastions ont été construits à l’épaulée, les exécutants alignéset ayant la responsabilité d’une portion de mur.

    Les strates archéologiques protégées par l’effondrement du rempartindiquent la présence d’habitats distancés puis contigus. Différentsaménagements associés à ces habitats ont été étudiés. En particulier uneciterne aménagé en profitant d’une large diaclase naturelle permettait deconserver l’eau durant plusieurs semaines.

    Mais les constructions les plus anciennes n’ont pas été découvertes, sinonsous formes de quelques indices, avec de petites cases dont la base desmurs seraient en pierres sèches mais essentiellement des zones de rejets. Ila été possible d’individualiser au moins quatre phases d’occupation du site.

    Gascó (J. ). L'enceinte du Cros (Caunes-Minervois, Aude) in Guilaine (J. ) Vaquer (J. ) dir.,Aude des origines, Archéologie en Terre d'Aude, 1994 Carcassonne p. 142-3

    Gascó (J. ), L’Enceinte du Cros à Caunes-Minervois, Archéologia, n° 344, avril 1998, pp. 42-51, 17 ill.

    Gascó (J. ), L’Enceinte du Cros de Caunes-Minervois à la transition bronze-fer ; ouvragesarchitecturaux et aménagements, in actes du XXIe congrès international de l’Associationfrançaise pour l’étude de l’Age du fer, Aspects de l’Age du fer dans le sud du Massif Central,Conques-Montrozier, 8-11 mai 1997, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 2000, 6, p.183-192, 6 fig.

    Gascó (J. ), L'Enceinte du Cros (Caunes-Minervois, Aude) au début de l’Age du fer, in Actes duXXIVe congrès préhistorique de France, Les civilisations méditerranéennes, Carcassonne,26-30 septembre 1994, 2000 , p. 211-221, 5 fig.

    Création des architectures etpremière occupation

    Premier Âge du fer ancien :charnière du VIIIe et du VIIesiècle avant notre ère comme àCarsac (Carcassonne, Aude), unsite proche enclos par un grandsystème de fossés en pleineterre.

    C14 : entre -750 et -650 av.n.è céramique entre 775 et 650 av.n.è