D'Hiroshima à Bagdad

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  • 8/8/2019 D'Hiroshima Bagdad

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    Document ralis partir de: http://www.planetenonviolence.org/D-Hiroshima-a-Bagdad-Une-nouvelle-guerre-nucleaire-silencieuse-a-l-Uranium-Appauvri-cette-fois,-toute-aussi_a219.html

    dHiroshima Bagdad JOLLE PNOCHET

    La civilisation mcanique vient de parvenir son dernier degr de sauvagerie. Il va falloir choisir,dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou lutilisation intelligente desconqutes de lhomme.

    (Albert Camus, au lendemain dHiroshima, Combat, 8 aot 1945.)

    Le soixantime anniversaire des bombardements dHiroshima et de Nagasaki a t commmoraux Etats-Unis dans la plus grande discrtion ; en France, rares sont les mdias qui ont os remettreen question la version officielle de cet vnement qui a fait basculer le monde dans une re de

    barbarie sans quivalent dans lhistoire de lhumanit. En 1991, juste aprs la fin de la guerrefroide, qui maintenait lquilibre de la terreur, a commenc une nouvelle guerre nuclaire,silencieuse, qui se poursuit avec la complicit de lensemble de la communaut internationale.Cette guerre nuclaire, mene contre des pays dsarms pour servir les ambitions gopolitiques desEtats-Unis, utilise en effet des quantits de plus en plus grandes duranium dit appauvri, undchet nuclaire hautement toxique. Ce produit empoisonne lenvironnement pour plusieurs

    milliards dannes et provoque chez les populations touches une multiplication de cancers, deleucmies, de malformations congnitales monstrueuses et, consquence la plus grave etirrversible, la modification du patrimoine gntique. Comme les pollutions conscutives aux essaisnuclaires ariens et la catastrophe de Tchernobyl, la pollution luranium appauvri ne connat

    pas de frontire et, aujourdhui, les populations de lhmisphre Nord respirent les particulesdoxyde duranium disperses depuis 1991 en Irak, en ex-Yougoslavie et en Afghanistan.

    Hiroshima: une rvolution scientifique

    A Hiroshima, trente jours aprs la premire bombe atomique qui dtruisit la ville et fit trembler lemonde, des gens, qui navaient pas t atteints pendant le cataclysme, sont encore aujourdhui entrain de mourir, mystrieusement, horriblement, dun mal inconnu pour lequel je nai pas dautrenom que celui de peste atomique [...]. Sans raison apparente, leur sant vacille. Ils perdent lapptit.Leurs cheveux tombent. Des taches bleutres apparaissent sur leur corps. Et puis ils se mettent saigner, des oreilles, du nez, de la bouche.

    (Wilfred Burchett, premier journaliste tre entr Hiroshima, Dally Express du 5 septembre1945.)

    Le quotidien Le Monde du 8 aot 1945 annona la destruction totale et instantane dHiroshimacomme une rvolution scientifique. Lanantissement des deux villes japonaises et lavaporisation de leurs habitants (100 000 personnes Hiroshima, et 50 000 Nagasaki) ont

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    longtemps t prsentes comme un mal ncessaire pour arrter la Deuxime Guerre mondiale.Aujourdhui, mme certains mdias de la presse industrielle comme Le Nouvel Observateurreconnaissent que ces crimes contre lhumanit ont t perptrs inutilement, sinon pour le grand

    profit des Etats-Unis, dont le vritable objectif tait de neutraliser lUnion sovitique (qui leur avaitpromis dentrer en guerre contre le Japon le 15 aot) et de dclencher la Guerre froide. En effet,le prsident Truman avait t inform par ses services de renseignements que la reddition du Japon

    ntait quune question de jours. En outre, les deux bombardements ont permis de tester en grandeurnature les diffrentes bombes nuclaires luranium et au plutonium et de dmontrer au mondeentier la toute puissance des Etats-Unis.

    Les souffrances indicibles des victimes diffres (des dizaines de milliers de Japonais moururent petit feu, alors que prs de 300 000 personnes continuent aujourdhui de subir les squelles de leurirradiation), la fois physiques et psychologiques, furent ngliges. La mmoire de cet horrible tragdieest peu entretenue par les autorits japonaises, et les Ibakusha, les victimes irradies, sont toujoursconsidrs comme des parias au sein de leur socit. En 1950, le nombre de morts Hiroshima avaitdoubl (200 000), et celui de Nagasaki avait presque tripl (140 000). Les bombardements de Dresde les

    13 et 14 fvrier 1945 (135 000 morts) ou de Tokyo, rduite en cendres en trois heures sous les bombesincendiaires amricaines le 10 mars (entre 80 000 et 100 000 morts), navaient pas non plus dejustification militaire, mais elles neurent pas de rpercussions postconflit. Cela fait toute la diffrenceavec les armes nuclaires inaugures le 6 aot 1945, dont les effets continuent de tuer bien aprs la findes conflits.

    Uranium appauvri : la nouvelle guerre nuclaire

    [...] Les Etats-Unis et leurs partenaires militaires ont mis en place quatre guerres nuclaires

    utilisant des bombes et des armes sales dans les pays quils ont besoin de contrler. Sous formedarosols, luranium appauvri contaminera en permanence de vastes rgions et dtruira doucementle futur gntique des populations vivant dans ces rgions o ils trouvent des ressources que les USdoivent contrler pour tablir et maintenir leur primaut.

    (Leuren Moret, experte des radiations, juillet 2004.)

    Depuis les essais en grandeur nature darmes uranium appauvri dans le Golfe (1991),lutilisation dun nouveau type darmes nuclaires sest banalise dans lindiffrence gnrale.Chaque nouvelle guerre humanitaire (Bosnie, Kosovo, Afghanistan...) a t loccasion de testerde nouvelles armes luranium appauvri (UA) des puissances de plus en plus grandes. Lanouvelle guerre dagression lance contre lIrak par la coalition anglo-amricaine en 2003 avec lacomplicit de la communaut internationale, y compris la France, au cours de laquelle desquantits sans prcdent de munitions luranium appauvri sont utilises, est une vritable guerrenuclaire qui ne dit pas son nom. On est l devant un crime contre lhumanit qui se droulesilencieusement, et une chelle jamais connue ce jour.

    Le terme duranium appauvri est inappropri, car il ne correspond pas la ralit : il laisse penserque la radioactivit est enleve, ce qui est faux. Je prfre parler darmes enrichies luranium.

    (Reza Fiyuzat, linguiste rsidant au Japon, entretien par ml du 30 aot 2005)

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    Un dchet nuclaire hautement toxique recycl comme munition classique

    Luranium appauvri (UA) est un dchet radioactif issu de lenrichissement de luranium destinaux racteurs nuclaires civils et militaires (dans les bombes, on utilise de luranium enrichi 95%en U 235). Il contient principalement environ 99,75% dU 238 et 0,2% dU 235. On lappelleappauvri parce que son activit est infrieure celle de luranium naturel, ce qui ne signifienullement quil est moins dangereux. En effet, luranium dit naturel est prsent danslenvironnement raison de 1 3 ppm, alors que le minerai est mille fois plus concentr.(Luranium est dit naturel quand il ne contient que des isotopes qui existent dans la nature, 14 autotal, tous radioactifs, dont lU 238, lU 235 et lU 234.) Seul luranium 235, qui ne reprsente que0,72% de luranium naturel (ce chiffre variant selon les rgions du monde), est fissile. LUA estdoublement toxique : chimiquement, il provoque un empoisonnement comme les autres mtauxlourds (plomb, arsenic) ; mais il est surtout fortement radiotoxique.

    En outre, au lieu de diminuer, lactivit de lUA saccrot au fil du temps, en raison de la

    formation rapide de sous-produits lors de sa dsintgration. Sil met surtout des rayons alpha (peupntrants, mais trs irradiants) quand il est pur, ses deux descendants, qui apparaissent au bout dequelques mois, le thorium (TH 234) et le protactinium (PA 234) sont des metteurs vie courte(leurs priodes respectives sont de 24 jours et 1,4 minute), bta et gamma, donc trs pntrants.LUA utilis dans larmement est dautant plus dangereux quil est mlang de luranium issu desusines de retraitement pollu par des produits de fission hautement radioactifs, comme le plutonium(PU 238 et PU 239), luranium 236 (U 236), le neptunium, lamricium, le techntium 99 ou leruthnium 106, qui potentialisent sa nocivit. Ainsi, lactivit de lUA reste quatre mille fois

    suprieure au seuil rglementaire qui impose lapplication des rgles de radioprotection.

    En raison de ses proprits pyrophoriques (il senflamme spontanment au contact de lair) et desa trs grande densit (1,7 fois suprieure celle du plomb), cest le mtal idal pour fabriquer desobus miniaturiss de grande porte, dune grande vlocit (jusqu mach 5), capables de transperceren quelques secondes des vhicules blinds ou de traverser des dizaines de mtres de bton pourdtruire des bunkers souterrains sur plusieurs mtres.

    Ainsi, un projectile en uranium appauvri comporte deux avantages militaires importants, cest--

    dire dtre la foisperforant et incendiaire. Cest larme antichar idale puisquelle perfore les blindages de chars lesplus rsistants, provoque un violent incendie entranant lexplosion des munitions contenues dans lechar et, ainsi, sa destruction complte.

    (Bruno Barrillot, 2000).

    Quasiment gratuit en raison de son abondance, il permet, alli une trs faible quantit de titane,de remplacer le tungstne, coteux et peu fusible. La rsistance des chars est elle-mme renforce

    par lincorporation dUA dans les blindages. LUA est alors recouvert dun produit qui limite les

    rayonnements alpha. Les armes lUA sont tires par larme de terre (chars Abram, charsLeclerc), de lair (par les avions A10, peu coteux, conus en 1976, surnomms les tueurs dechars), les missiles Tomahawk, Phalanx, les hlicoptres Apaches et la marine.

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    Albert Speer, le ministre de la guerre sous Hitler, avait envisag dutiliser de luranium dans lesobus ds 1943 pour remplacer le tungstne quil ne pouvait plus importer du Portugal.Paralllement, des responsables du projet Manhattan avaient eu galement lide dutiliserluranium, mais leur but tait moins de fabriquer des obus plus efficaces que de faire le plus de mal

    possible aux populations ennemies : ds 1943, ils avaient recommand lusage de gaz radioactifs :

    Utilis comme gaz de guerre, le matriau sera pulvris en particules de taille microscopique pourformer de la poussire et de la fume et mis feu au sol par des lance-projectiles, des vhicules deterrain, ou des bombes ariennes. Sous cette forme, il serait inhal par le personnel. La quantitncessaire pour causer la mort de la personne est extrmement petite Il ny a pas de mthodes detraitement connues de telles blessures cela traversera un filtre de masque gaz standard enquantits assez grandes pour tre extrmement dommageables.

    (Cit par Leuren Moret, juillet 2004).

    Leur rve a t ralis cinquante ans plus tard : loxyde duranium, utilis la manire dun gaz,est devenu une arme de destruction massive qui joue un rle vital dans la ralisation du plan dedomination du monde par les Etats-Unis (Bob Nichols, 2005).

    Le mythe de la guerre propre

    Les dangers de luranium pour la sant ont t tudis de manire extensive. Lexposition des soldats des arosols duranium appauvri pourrait tre significative et avoir des effets radiologiques et

    toxiques. Ces impacts pourraient tre impossibles quantifier de manire fiable.(Rapport de lOTAN, 1991)

    Les nouvelles armes lUA permettent aussi dentretenir le mythe de la guerre proprefabriqu dans les officines de propagande (think-tank) amricaines : le recours une ogive UAne dclenche pas le spectaculaire champignon qui symbolise la bombe atomique classique, touten provoquant au moins autant de dgts. Aprs les essais des annes 1970 Los Alamos (Etats-Unis), les armes lUA ont t testes en grandeur nature en Irak en 1991, en Bosnie en 1994-95,en 1999 au Kosovo et en Serbie, en Afghanistan en 2001 et de nouveau en Irak depuis 2003.Alors que les obus antichars utiliss dans la guerre du Golfe ne dpassaient pas 5 kilogrammes,

    les charges contenues dans les bombes tlguides dverses sur lAfghanistan contenaientjusqu 1,5 tonne dUA. Chaque guerre permet ainsi une amplification et une prolongation destests effectus au cours des guerres prcdentes. Enfin, en labsence de toute raction de lacommunaut internationale, lUA est utilis de faon beaucoup plus massive encore en Irakdepuis son invasion par lalliance anglo-amricaine en 2003.

    Aprs la fin officielle de la guerre du Golfe (1991), larme amricaine a tir prs de 1 milliondobus lUA en trois jours sur les milliers de rfugis et de soldats irakiens battant en retraite (enviolation de larticle 3 de la convention de Genve) sur la route de Bassora. Parmi les nombreuxtmoins, Carole Picou, qui faisait partie du service amricain de sant des armes, reconnueaujourdhui invalide 100%, a rapport avoir vu avec horreur tout au long de cette autoroute de lamort des corps totalement calcins qui avaient littralement fondu, presque comme des scories(cite par Benjamin, page 121). Depuis linvasion de lIrak en 2003, ces scnes sont devenues

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    banales, Fallujah comme dans tout lIrak.

    Il y a prs dun sicle, les Irakiens avaient dj t victimes des armes de destruction massive desBritanniques, qui les avaient gazs plusieurs reprises, en 1912 et 1925. Winston Churchill avaitdclar tre fortement favorable lutilisation de gaz empoisonn contre les tribus non civilises.

    Leffet moral devrait tre bon et il rpandrait une vive terreur (cit par Moret, aot 2004).

    Une pollution radiologique plantaire

    Alors que la toxicit chimique de lUA est peu conteste par les instances officielles, sa toxicitradiologique est systmatiquement nie. Pourtant, ds 1974, un groupe dtudes du ministreamricain la dfense mettait en garde contre cette double toxicit. Lors de limpact sur sa cible,lUA senflamme au contact de loxygne, entranant une chaleur extrme (jusqu 5 000 C) qui

    provoque la vaporisation de 10 100% de luranium selon le type de projectile. Ainsi, un obus

    tir par un char Abram produit entre 1 000 et 3 000 grammes de cette poussire. Selon les travauxde Leonard Dietz, une seule particule de 5 microns engendre une dose de 1 360 rem, soit plus detrois cents fois la dose autorise en un an pour les travailleurs de lindustrie nuclaire.

    Des micro et nanoparticules insolubles formes doxyde duranium et dun cocktail dautresradionuclides se rpandent alors dans latmosphre. Dposes sur le sol, elles sont facilementremises en suspension. Propages par les vents et la pluie sur des dizaines, voire des centaines dekilomtres, elles contaminent les sols, les eaux de surface et les nappes phratiques, la vgtation,les animaux (atteints des mmes maladies que les humains) et finalement toute la chanealimentaire. Dans le Golfe, la contamination est dautant plus importante que les bombardements

    nont jamais cess en Irak : opration Renard du Dsert de William Clinton en dcembre 1998,attaques permanentes dans les zones dexclusion arienne (imposes illgalement par les Etats-Unis, La Grande-Bretagne et la France). En outre, lembargo criminel dcrt par les Nations uniesen 1990 a empch toute mesure de dcontamination ou de prvention, et dnormes quantits demicroparticules radioactives migrent au gr des vents sur dimmenses tendues depuis prs dequinze ans. Les dbris de munitions enterres dans le sol contribuent aussi contaminer la nappe

    phratique ainsi que les deux grands fleuves du pays, le Tigre et lEuphrate, et ainsi dcupler,voire centupler, le taux dUA dans leau potable.

    Les pays voisins des rgions bombardes ne sont naturellement pas pargns par les retombes

    radioactives qui ont dj contamin lair, leau et les ressources alimentaires des pays agresss. Lacontamination conscutive aux guerres nuclaires contre lIrak, lex-Yougoslavie et lAfghanistan adj atteint la Grce, Isral, lArabie saoudite, le Pakistan, la Syrie, le Liban, lAlbanie, laMacdoine, la Palestine, la Turquie, lIran, le Turkmnistan, lOuzbkistan, la Russie, la Gorgie,lAzerbadjan, le Kazakhstan, la Chine et lInde.

    Aujourdhui, on estime que la pollution radioactive due luranium appauvri est en train destendre tout lhmisphre Nord et quelle pourrait atteindre bientt lensemble de la plante,comme le nuage de Tchernobyl (Moret, 2005).

    Les trois voies de contamination

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    Luranium appauvri devient nfaste quand il se transforme en poussire ingre ou inhale, il estalors plus dangereux quaucune toxine connue de la science des hommes.

    (Pr A. Durakovic, directeur du dpartement de Mdecine nuclaire luniversit Georgetown deNew York et expert auprs du Pentagone.)

    La contamination interne peut survenir de trois manires : linhalation, lingestion de boissons etdaliments contamins, et par lsions cutanes (lUA passe dans la circulation sanguine). Linhalationest la plus dangereuse (dun facteur 10 200). La chimiotoxicit concerne en premier lieu le rein (etsecondairement le foie), et la radiotoxicit touche surtout les poumons. Plus de 75% des particules nesont pas arrtes au niveau de lappareil respiratoire suprieur et se fixent dans les alvoles

    pulmonaires, do elles irradient pendant des annes. La moiti de la fraction solubilise qui a ttransfre au sang est limine par les urines, et lautre moiti est rpartie dans les reins et le squeletteavec un temps de fixation trs lent. LUA attaque aussi le cerveau, les organes reproducteurs, lathyrode, les muscles, les ganglions lymphatiques et le systme neurologique. Sa dangerosit dpendde sa nature physique et chimique, de lintensit et de la dure dexposition, et des sujets contamins.Ainsi, les enfants reprsentent la population la plus vulnrable aux effets de la radioactivit, parcequils la concentrent trois ou quatre fois plus que les adultes en raison de leur moindre poids et delactivit de leur processus mtabolique. Rappelons ici que les instances internationales deradioprotection (CIPR) ont t obliges dadmettre officiellement que, si le risque augmente enfonction de la dose reue, il nexiste pas de seuil dinnocuit.

    Ds avant la nouvelle invasion de lIrak de 2003, une tude sur les effets de lUA long termeentreprise dans six zones du sud de lIrak laide dun spectromtre gamma avait montr que letiers des chantillons de vgtaux collects prsentaient un taux de radioactivit trois fois suprieurau taux habituel. Dans ces zones, prs de 900 000 tonnes des plantes sauvages comestibles et prsdu tiers des animaux taient contamins. La dose de radioactivit dlivre aux enfants de moins de15 ans travers linhalation, lingestion de viande et de lait, et lexposition, mesure sur cinq ans(1991-1996), reprsentait 70% de la dose totale reue par lensemble de la population tudie.

    Le Pr Siegwart-Horst Gnther, pidmiologiste autrichien, a mis en vidence un collapsus dusystme immunitaire avec des symptmes analogues ceux du sida, une forte proportiondinfections, dherps et de zonas, des dysfonctionnements rnaux, des leucmies, des avortementsspontans et des malformations congnitales. La leucmie est provoque par lirradiation descellules souches du sang par les particules alpha fixes sur la moelle osseuse et certains tissuslymphatiques.

    Des malformations congnitales monstrueuses et une atteinte au gnome

    Sils nous avaient tus une fois, cela serait moins grave mais ils vont continuer de nous tuerpendant des gnrations.

    (un Afghan cit par le Dr Miraki, Perpetual Death from America)

    La fixation de lUA sur le placenta des femmes enceintes contrarie le processus de formation de

    lembryon par division cellulaire, provoquant chez les nouveau-ns dhorribles malformationscongnitales jamais rencontres ou extrmement rares. Ainsi, de nombreux enfants naissenthydrocphales ou sans tte, sans membres (comme les victimes de la thalidomide dans les annes

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    1950), avec des organes manquants (sans yeux, sans nez, sans oreilles, sans cerveau, sans anus...),aveugles, avec de graves anomalies du cur (absence doreillettes ou de valvules) ou des poumons, ouavec des organes lextrieur du corps (cerveau, intestins, estomac). Chez les bbs irakiens ns en2002, lincidence danophtalmie (absence dyeux) a t deux cent cinquante mille fois plus grande queloccurrence moyenne. On retrouve les mmes malformations chez les enfants des vtrans des guerresdu Golfe et des Balkans de toutes nationalits. Lorsquune femme irakienne vient daccoucher, ses

    premires paroles sont non pas cest une fille ou un garon ? mais mon bb est-il normal ?. Enoutre, les anomalies gntiques saggravant gnralement dune gnration lautre, il faudra plusieursdcennies avant de pouvoir mesurer latteinte du gnome. La prise de conscience de la condamnationdes prochaines gnrations engendre le dsespoir des populations touches :

    Aprs que les Amricains eurent dtruit notre village et tu nombre dentre nous, nous avons aussiperdu nos maisons et navons rien manger. Mais nous aurions support ces misres, nous lesaurions mme acceptes, si les Amricains ne nous avaient pas tous condamns mort. Quand jaivu mon petit-fils malform, jai ralis que mes espoirs en lavenir avaient disparu pour de bon,* pireque le dsespoir n de la barbarie russe, mme si, cette poque, jai perdu mon fils an,

    Shafiqullah. Mais, cette fois, je sais que nous faisons partie du gnocide invisible que nous ontinflig les Amricains, une mort silencieuse laquelle je le sais nous nchapperons pas.

    (Jooma Khan, Afghanistan, mars 2003, cit par Mohammed Daud Miraki, Le Gnocide silencieuxvenu dAmrique, les produits du jardin, 2005). *Cest nous qui soulignons.

    Des malformations similaires continuent dapparatre depuis la catastrophe de Tchernobyl en1986, celle de Bhopal, en Inde (1984), et lutilisation de lAgent Orange au Vietnam de 1961 1971. Le site de Bhopal na jamais t dcontamin de sa dioxine par le fabricant de pesticidesUnion Carbide (aujourdhui Dow Chemical). LAgent Orange (fabriqu par Montsanto, aujourdhuilun des principaux fabricants dOGM) rpandu au Vietnam, une arme de destruction massive quiavait fait des milliers de victimes parmi les soldats amricains, continue de faire des ravages auVietnam trente ans aprs la fin du conflit.

    Il faut galement prendre en compte lensemble des facteurs qui se combinent aux effets de lUApour provoquer des maladies graves : fumes toxiques libres lors des bombardements deracteurs, de centres dtudes nuclaires ( Belgrade et en Irak), de complexes chimiques ou

    ptrochimiques (comme celui de Pancevo, en ex-Yougoslavie), des puits de ptrole incendis Syajoutent la malnutrition et les dsastreuses conditions sanitaires des pays agresss, les stationsdpuration des eaux et les centrales lectriques tant systmatiquement dtruites par les agresseurs,

    tout comme les hpitaux. Les vtrans de la guerre du Golfe subissent galement les consquencesdes diffrents vaccins et mdicaments que les autorits militaires ont tests sur eux.

    Les populations victimes des bombardements sont de fait condamnes vivre durant touteleur vie dans une vritable dcharge radioactive

    La diffrence entre les vtrans des armes des pays agresseurs et les victimes civiles des paysagresss rside dans le fait que les troupes trangres ont sjourn peu de temps dans les zones

    contamines, alors que les populations victimes des bombardements sont gnralement condamnes vivre durant toute leur vie dans un environnement qui deviendra inexorablement de plus en plusradioactif. En outre, les anciens combattants ont pu se constituer en associations pour tenter

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    dobtenir rparation dans leur pays, o ils peuvent se faire soigner, alors que les populationslocales, parfois encore ignorantes des causes du mal qui les ronge, sont trop dmunies pour se fairetraiter, voire pour simplement soulager leurs douleurs. Les hpitaux irakiens, quand ils nont pas tla cible des bombardements de lalliance anglo-amricaine, nont ni la capacit ni les moyensmdicaux daccueillir et de soigner toutes les victimes. Avant 1990, lIrak avait les hpitaux les

    plus modernes de la rgion et des mdecins de trs haut niveau (dont beaucoup ont t

    mystrieusement assassins depuis 2003, comme de nombreux scientifiques et journalistes).

    Le pire est venir pour tout le monde

    Depleted uranium is a warcrime in progress

    (Pr Doug Rokke)

    la suite de la guerre de 1991, LAIEA avait prvu un excs de un demi-million de morts en

    Irak. La contamination de lenvironnement et des populations locales va continuer de samplifier.Avant 2003, certaines rgions du sud de lIrak (dont certaines zones horticoles et de culturesirrigues, rares dans ce pays aride) connaissaient dj une augmentation de 700% des taux decancer, de 400% du taux de malformations congnitales et de 350% par an de cas de leucmies, dedficiences immunitaires, de cataractes et de dysfonctionnements rnaux.

    Les cas davortements spontans et de mongolisme se multiplient, mme chez des enfants ns demre de moins de 25 ans. Pour chaque cas de cancer des tissus comme la leucmie, cinq cas decancer solide devraient apparatre dans les dix trente prochaines annes. Dans un rapport indit,lAgence internationale de lnergie atomique (AIEA) avait prvu un excs de 500 000 morts en

    Irak, o plus de 1 million de projectiles luranium appauvri ont t tirs en 1991, soit entre 350(chiffre du Pentagone) et 800 tonnes dUA (selon la fondation Laka dAmsterdam). Plus de10 tonnes dUA ont t utilises dans les Balkans, dont la plus grande partie au Kosovo, o un

    biologiste britannique a prvu 10 000 morts supplmentaires au cours des prochaines annes. Unetude a fait apparatre des taux de radioactivit des centaines de fois plus levs que la normedans le sud-est de la Serbie. Selon une estimation du journaliste dinvestigation Robert J. Parsons(2002), 3 000 tonnes duranium auraient t utilises en Afghanistan.

    Depuis mars 2003, ce sont des milliers, voire des dizaines de milliers de tonnes de ce produitmortifre qui sont rpandues sur lIrak par les forces occupantes. La quantit de radioactivit lchesur lex-Yougoslavie, lAfghanistan et lIrak correspondrait quatre cent mille fois celledHiroshima dont plus de deux cent cinquante mille fois sur le seul Irak ce jour (Nichols, 2004).La totalit de cette pollution radioactive est dix fois plus importante que celle qui a t provoque

    par les essais nuclaires ariens depuis les annes 1940.

    Au vu des consquences de la premire invasion de lIrak en 1991, et compte tenu du fait quecette fois lensemble du pays a t touch par des bombardements lUA, en particulier les villesles plus peuples, et que la quantit dUA a t massive, peut-on prvoir combien dIrakiens serontvictimes de la guerre dagression lance en 2003 par lalliance anglo-amricaine et qui nest pas

    prs de sarrter ? Le gnocide du peuple irakien, la destruction irrversible de son environnement,de sa culture et du berceau de la civilisation, commenc avec lembargo en 1990, sacclre danslindiffrence gnrale, en raison du black-out quasi total des mdias incorpors sur le sujet.

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    Une aubaine pour lindustrie nuclaire: transformer les pays agresss en poubellesradioactives gratuites

    Lusage militaire de lUA est un dbouch idal pour lindustrie nuclaire, qui en produit chaqueanne 50 000 tonnes ; les stocks mondiaux actuels sont estims plus de 1,5 million de tonnes, dont700 000 aux Etats-Unis. Les pays nuclariss se dbarrassent ainsi bon compte de dchets dont lestockage est trs coteux, en faisant des pays attaqus de vritables dchetteries radioactives(Sara Flounders). Dautant que la demi-vie (dite priode) de luranium appauvri est de 4,5milliards dannes (lge de la Terre !).

    Le Kowet aurait dpens 14 milliards de dollars pour le nettoyage de son petit territoire. Pourdcontaminer vingt-trois de leurs chars, les Amricains ont mis trois ans et dpens 4 millions de

    dollars, alors que les cinq mille chars irakiens hautement radioactifs dtruits pendant la guerre duGolfe sont rests sur le terrain, pour la plupart sur lautoroute de la mort, au sud de lIrak.

    En fvrier 2003, les Etats-Unis ont refus par avance tout nettoyage des sites quils pourraientcontaminer en Irak. Mais les dommages causs lenvironnement deviennent de toute manirerapidement irrversibles. En Afghanistan, des temptes de sable traversant le pays et la pollutionconscutive des rivires et des fleuves, notamment la rivire de Kaboul et lIndus, fleuve quitraverse le Pakistan et alimente les exploitations agricoles et les populations locales en eau potable,ont alarm le corps mdical. Des quipes de NBC (nuclaire-biologique-chimique) auraient trs ttt prsentes en Afghanistan pour mesurer le niveau de contamination aprs les bombardements.

    Juste aprs un tir ami, des quipes de reporters qui travaillaient aux cts des militaires de lacoalition ont t rapidement enleves et enfermes dans un hangar. Ds octobre 2001, les mdecinsafghans signalrent des dcs rapides de victimes prsentant les symptmes typiques dune fortecontamination lUA.

    Dans les centres dexprimentation des pays occidentaux, les tests doivent avoir lieu en milieuconfin, la radioactivit est en principe soigneusement contrle et le personnel, soumis unesurveillance particulire. Pourtant, des incidents conduisent parfois au relchement doxydeduranium dans latmosphre ( Gramat, en Ecosse, Puerto Rico). Et lon trouve autour denombreux sites (usines de production, centres dessais, rgions agresses, sans compter les mines

    duranium) des taux de cancers et de leucmies anormalement levs. Dans lIndiana, un ex-champ de tirs dessai dobus lUA des annes 1980 va tre reclass en zone de sacrificenational, condamne pour lternit. Pourquoi luranium appauvri devient-il un produit banallorsquil est dvers par centaines de tonnes sur les pays agresss ?

    Il y a bien des armes de destruction massive en Irak!

    Des milliers de ces projectiles sont dissmins des profondeurs variables sur les zonesbombardes. De nombreux enfants qui jouent avec les projectiles argents ou leurs dbris radioactifs

    rests sur le terrain meurent de leucmie, dont la priode de latence nest que de quelques annes. EnEurope, toute dispersion dUA dans lenvironnement est illicite. Le Pr Siegwart-Horst Gnther, quiavait rapport dIrak un projectile lUA en Allemagne, fut menac dinternement psychiatrique et

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    condamn en 1994 une amende de 3 000 marks pour mise en circulation de matriaux radioactifsfaisant courir un risque pour la sant. Pour le Pr Major Doug Rokke, ancien chef du Projet pourluranium appauvri au Pentagone, vtran de la guerre du Golfe et charg par Colin Powell dunettoyage de lArabie saoudite et du Kowet en 1991, et aujourdhui victime du syndrome duGolfe, lIrak est une dchetterie toxique.

    Dautres nouvelles armes de destruction massive de la panoplie amricaine auraient t testesdepuis 2003. Moab, la bombe la plus puissante au monde (8 tonnes), lune des plus meurtrires,

    produit un minichampignon semblable celui des bombes nuclaires. Les mini-nukes (dont lapuissance peut quivaloir plusieurs fois la bombe lche sur Hiroshima) auraient t utilises enAfghanistan. La bombe E (lectromagntique) non seulement dtruit toutes les communicationsmais peut tre utilise comme un gigantesque four micro-ondes sur une grande surface, cuisantdans son primtre daction tous les tres vivants comme des poulets (le four micro-ondes ntantquune application domestique de la version militaire mise au point par Raython).

    En outre, de nouvelles versions, plus sophistiques et plus meurtrires que les prcdentes, debombes au napalm, au plasma ( effet de souffle), au phosphore, fragmentation (qui peuventcontenir de lUA), et dautres armes toutes plus terrifiantes les unes que les autres auraientgalement t testes secrtement, comme le laisse supposer le nettoyage total (comprenantlenlvement du sol sur plusieurs mtres de profondeur) de certains quartiers de Faludja (aprs quela ville aux cent mosques eut t rase en novembre 2004) et de laroport de Bagdad (en mars2003), dclars zones interdites. Lutilisation de bombes incendiaires de type napalm a tconfirme par de nombreux tmoins Fallujah (1). Lutilisation dun napalm amlior (MK77)lors de linvasion de 2003 a dailleurs t reconnue tout fait officiellement par les officiels US (2).

    (1). Cf. par exemple Dahr Jamail, http://esterrepublic.com/Archives/djamail9.html

    (2). http://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=BDBG&langue=&id=23836

    Une arme de destruction massive en voie de banalisation

    Les armes de destruction massive lUA, classes conventionnelles, sont aujourdhuifabriques par un nombre grandissant de pays, douze connus ce jour, dont Isral, la Turquie, laRussie, le Pakistan et la France. Deux mille cent essais ont t effectus sur le territoire franais

    depuis 1987, dont un millier au centre de Gramat (dans les causses sauvages du Lot, prs du gouffrede Padirac et de Rocamadour) et Bourges (Cher) en plein air. Les armes de prs de cinquantepays et tous les types de munitions de la panoplie des armes amricaines en seraient quipsaujourdhui. La plupart des armes en contiennent, des simples balles aux bombes intelligentesguides par satellite en passant par les obus, les missiles et les ogives des bombes dites bunkerbusters (destines dtruire les bunkers souterrains).

    Au dbut des annes 1990, la France, qui possde pourtant des stocks considrables dU 238 enraison de son grand nombre de racteurs nuclaires (58), a achet aux Etats-Unis 1 000 tonnesdUA sale (contamin par de lU 236 et du PU 131) via la COGEMA et Framatome, destines

    quiper notamment ses chars Leclerc et AMXB2. Des obus-flches lUA sont fabriqus Romans et Annecy depuis 1995. Dans le Limousin, prs de 200 000 tonnes doxyde duraniumappauvri (sous forme dU 203) contamin, destines tre valorises en obus, doivent tre

    http://esterrepublic.com/Archives/djamail9.htmlhttp://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=BDBG&langue=&id=23836http://www.stopusa.be/scripts/texte.php?section=BDBG&langue=&id=23836http://esterrepublic.com/Archives/djamail9.html
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    entreposes Bessines (prs de Limoges) malgr lavis ngatif de la commission denqute (cf.Bella Belbeoch, 2004). La fabrication des engins elle-mme est une industrie risque : aux Etats-Unis, plusieurs usines productrices dUA ont t contraintes de fermer parce quelles avaientcontamin leurs salaris et les populations alentour.

    LOMS complice une fois de plus de crimes contre lhumanit

    Lutilisation des armes uranium appauvri, vritable crime contre lhumanit (reconnu commetel par la plupart des spcialistes internationaux, dont Ramsey Clark, le Pr Doug Rokke, RosalieBertell, Leuren Moret, Helen Caldicott, le gnral Pierre-Marie Gallois), se poursuit danslindiffrence gnrale et avec la bndiction des organisations des Nations unies. Le black-out surces nouvelles armes est facilit par le fameux accord que lOrganisation mondiale de la sant(OMS) a t contrainte de signer en 1959 avec lAgence internationale pour lnergie atomique(AIEA), dont larticle 3 stipule que les deux organismes peuvent tre appels prendre certainesmesures restrictives pour sauvegarder le caractre confidentiel des renseignements qui leur auraient

    t fournis. Il est donc interdit lOMS de traiter des questions de radiation et de sant publiquesans laval de lAIEA, agence des Nations unies au service du lobby nuclaire. Ce lien dedpendance empche lOMS de respecter sa constitution, qui prcise quune opinion publiqueclaire et une coopration active de la part du public sont dune importance capitale pour amlioreret protger la sant de tous les peuples. En cinquante ans, la perfidie de cette alliance entre deuxorganismes des Nations unies aux buts diamtralement opposs qui devraient saffronter et noncooprer... na jamais t dnonce publiquement (Bonny, 1999).

    Les mmes experts de lONU, qui avaient prconis de ne pas vacuer les zones hautementcontamines par lexplosion du racteur de la centrale de Tchernobyl, commettent ainsi un nouveau

    refus dassistance populations en danger en acceptant lusage militaire et civil de lUA, avec lacomplicit active des gouvernements et des mdias occidentaux. En outre, ils bnficient duneimmunit totale pendant et aprs leur mandat. Rsultats : tudes non ralises ou biaises, rapportsinterdits de publication (comme laide-mmoire n 257 de lOMS) ou censurs. Ainsi, le Pentagonea tent de dmontrer le caractre inoffensif de lUA en sappuyant sur un rapport de quatre pages delOMS de janvier 2001, particulirement inconsistant et peu scientifique !

    LOrganisation mondiale de la sant, sous la pression de lAgence internationale lnergieatomique (AIEA), bloque depuis 2001 la publication dun rapport ralis par trois experts desradiations de trs haut niveau sur les effets et les risques de luranium appauvri sur les populations.

    Le Dr Keith Baverstock, principal auteur du rapport, dclare que ce rapport a t censurvolontairement, ce que nie lOMS.

    Des tudes inexistantes, trafiques ou censures

    Le rapport du Programme des Nations unies pour lenvironnement (PNUE) sur la pollutionradioactive au Kosovo fut dabord rduit de 74 2 pages ! En novembre 2000, la mission du PNUEa visit seulement onze sites, sur les cent douze cibles touches par les bombardements de lOTANau Kosovo en 1999. Cette visite guide avait t soigneusement prpare par les responsables de

    lOTAN, dans des zones choisies, rduites et au pralable nettoyes autant que cela tait possible(pendant seize mois, plus de dix quipes de contrle avaient prpar le terrain). Aprs avoir tudi355 chantillons prlevs dans le sol, leau, les vgtaux et le lait, la mission a conclu de faiblesniveaux de radiation proximit des cibles et de lgres contaminations provenant des

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    poussires duranium. Malgr le constat de la prsence de plutonium dans les obus-flches, elle aestim que les rsultats ntaient pas alarmants. Cependant, la mission avait attir lattention surle risque de contamination de la nappe phratique par des munitions enterres dans le solsusceptibles de dcupler, voire de centupler le taux duranium dans leau potable.

    De son ct, le Dr Chris Busby, expert indpendant de renomme mondiale, auteur dunouvrage sur les faibles radiations (Les Ailes de la mort) et dont les rsultats des tudes au Kosovoont t reconnus par la Royal Society de Londres, a relev sur le site de Jacova des niveaux deradioactivit cent fois suprieurs la normale, et dix fois plus de thorium lun des sous-produitsde lUA que duranium appauvri.

    Le PNUE, dont lUnit dvaluation aprs conflit avait demand intervenir rapidement enAfghanistan et rclam un financement pour le Fonds pour la recherche sur lUA, na jamais reude rponse de la part de la directrice de lOMS de lpoque, Gro Harlem Brundtland. DaprsRobert J. Parsons, ces manuvres dilatoires auraient t motives par lopportunit dattribuer lessymptmes des victimes de fortes expositions lUA la rigueur de lhiver afghan et ltatsanitaire de populations fragilises par plus de deux dcennies de guerre.

    Les gouvernements coupables de ces atrocits maintiennent une chape de plomb surlutilisation de leurs armes de destruction massive et leurs consquences

    Des campagnes de relations publiques sont conseilles, tant donne la perception (ngative) de laradioactivit par le public. Les activits de combat et de manuvre prsentent un risque de ractiondopposition internationale.

    (Rapport de lOTAN de 1990).

    On se trouve devant un black-out quasi total des mdias (dont la plupart appartiennent des

    industriels de larmement, comme en France, Serge Dassault ou Matra Lagardre, ou deconstruction, comme Bouygues), qui prsentent lUA comme un produit anodin. Ce silence permetaux pays responsables ( la fois juges et partie) de se dfausser de la prise en charge des cots dedcontamination des sites bombards, mais surtout de banaliser dans lindiffrence gnrale lusagemilitaire dun dchet nuclaire hautement toxique dont lutilisation tait reste tabou pendant

    plusieurs dcennies jusqu la guerre du Golfe. Les pays bombards ne sont pas plus avertis que lescombattants des risques de contamination radioactive. Lusage dUA dans le Golfe en 1991 na trvl que huit mois aprs la fin officielle de la guerre par un quotidien britannique. Aucun mdia

    franais ne parle de lutilisation de luranium appauvri en Irak actuellement.

    Sur 580 000 vtrans amricains de la guerre du Golfe, on dnombre ce jour plus de 325 000victimes de pathologies permanentes et 11 000 morts (au rythme de 140 vtrans par mois). Dix ansaprs lintervention dans le Golfe, plus de la moiti des vtrans taient atteints de maladieschroniques, alors que le taux tait de 5% en moyenne chez les vtrans des conflits du sicle dernier(10% au Vietnam). Une tude ralise en 1996 par le Dpartement des anciens combattants amontr que 67% des bbs ns aprs la guerre du Golfe prsentaient des malformations. La presseindpendante a rvl que 40% des soldats ayant servi dans une unit de loffensive de 2003

    prsentaient dj des pathologies graves et multiples susceptibles de dboucher sur des cancers,

    seize mois seulement aprs leur retour (Moret, aot 2004). Des associations de vtrans amricainscomme Veterans For Peace (VFP) ou des vtrans de la guerre du Vietnam militent activementcontre les nouvelles guerres radiologiques et participent toutes les grandes manifestations

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    pacifistes.

    Intensifier la campagne dinformation internationale en vue de linterdiction totale de ces armes,afin de sauvegarder lavenir de lhumanit (Ramsey Clark)

    Devant les perspectives terrifiantes qui souvrent lhumanit, nous apercevons encore mieux quela paix est le seul combat qui vaille la peine dtre men, ce nest plus une prire, mais un ordre

    qui doit monter des peuples vers les gouvernements, lordre de choisir dfinitivement entre lenferet la raison.

    Albert Camus (ibid.)

    Selon le droit international sur le contrle des armements, les armes UA, la fois chimiques et

    nuclaires, sont pourtant illgales (conventions de La Haye de 1899 et de 1907, de Genve de 1925et de 1949, Charte de Nuremberg de 1945, convention des Nations unies du 10 octobre 1980, diteConvention des armes inhumaines), parce quelles infligent des maux superflus et des souffrancesinutiles, quelles sont non discriminantes, causent des atteintes graves et durables lenvironnementet, comme les mines antipersonnel, demeurent meurtrires bien aprs la fin des conflits. Leurutilisation a t condamne par la rsolution n96/16 de la sous-commission aux Droits de lhommedes Nations unies en aot 1996. De son ct, le Parlement europen a vot en janvier 2001, enappel du principe de prcaution, un moratoire sur leur utilisation (mais pas sur leur fabrication !).

    De nombreuses personnalits de renomme internationale, comme Rosalie Bertell,

    pidmiologiste canadienne spcialise dans les maladies des radiations (prix Nobel Alternatif1986) et Ramsey Clark, ancien secrtaire dEtat amricain la Justice et avocat international, et detrs nombreuses associations aux Etats-Unis comme en France tentent de mobiliser lopinioninternationale pour obtenir linterdiction internationale inconditionnelle de la recherche, la

    production, les essais, les transports, la dtention et lutilisation de luranium appauvri des finsmilitaires. Elles demandent galement que toutes ces armes et tous les dchets radioactifs soientimmdiatement isols et stocks, que luranium appauvri soit class substance radioactivedangereuse, que les zones contamines soient nettoyes et que tous ceux qui ont t exposs

    puissent recevoir des soins mdicaux appropris. Si ces appels ne sont pas entendus, de plus enplus de rgions de notre plante seront rayes de la carte, transformes en poubelles radioactivespour lternit et leurs populations condamnes une mort lente. Et, finalement, la plante entire

    sera contamine.

    Jolle Pnochet,

    le 31 aot 2005

    (Mise jour de larticle paru dans MDECINES NOUVELLES, 3e trimestre 2002, pp.79-90,et diffus sur plusieurs sites Internet sous le titre Escalade des armes luranium appauvri).

    Jolle Pnochet est universitaire et journaliste indpendante.