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Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch Mercredi 14 février 2018 – 20h30 GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

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Diana DamrauJonas KaufmannHelmut Deutsch

Mercredi 14 février 2018 – 20h30

GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

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PROGRAMME

Hugo WolfItalienisches LiederbuchParoles traduites de l’italien par Paul Heyse

Diana Damrau, sopranoJonas Kaufmann, ténorHelmut Deutsch, piano

Coproduction Les Grandes Voix, Philharmonie de Paris.

FIN DU CONCERT (AVEC ENTRACTE) VERS 22H10.

Livret en page 16

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LES ŒUVRES

Hugo Wolf (1860-1903)Italienisches Liederbuch

Première PartieI. Auch kleine Dinge [Même de petits riens]

IV. Gesegnet sei, den durch die Welt entsund [Béni soit le Créateur]

XXXIX. Gesegnet sei das Grün [Béni soit le vert]

III. Ihr seid die Allerschönste [Tu es partout la plus belle]

XXI. Man sagt mir, deine Mutter woll’n es nicht [On me dit ta mère ne veut pas]

XLI. Heut’ Nacht erhob ich mich um Mitternacht [Cette nuit, je me levai à minuit]

XL. O wär’ dein Haus durchsichtig wie ein Glas [Oh, si ta maison était de verre]

XXVII. Schon streckt’ ich aus im Bett die müden Glieder [Tandis qu’au lit j’étends

mes membres fatigués]

XVIII. Heb’ auf dein blondes Haupt [Relève ta tête blonde]

XX. Mein Liebster singt am Haus [Mon amoureux chante dehors]

XXII. Ein Ständchen Euch zu bringen [Pour vous offrir une petite sérénade]

Pause

XLII. Nicht länger kann ich singen [Je ne puis chanter plus longtemps]

XLIII. Schweig einmal still [Tais-toi donc]

XLIV. O wüßtest du, wieviel ich deinetwegen [Oh ! si tu savais qu’à cause de toi]

VI. Wer rief dich denn? [Qui donc t’a appelé ?]

XXXI. Wie soll ich fröhlich sein [Comment serais-je heureuse]

X. Du denkst mit einem Fädchen mich zu fangen [Tu crois qu’avec un fil]

XIV. Geselle, woll’n wir uns in Kutten hüllen [Ami, prendrons-nous la bure]

XLV. Verschling’ der Abgrund meines Liebsten Hütte [Que les abîmes engloutissent

la petite maison de mon amour]

VIII. Nun laß uns Frieden schließen [Faisons maintenant la paix]

XXIX. Wohl kenn’ ich Euren Stand [Je connais votre rang]

XXXVIII. Wenn du mich mit den Augen streifst [Quand tes yeux me caressent]

XXXVI. Wenn du, mein Liebster, steigst zum Himmel auf [Quand, mon amour,

tu monteras au ciel]

ENTRACTE

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Seconde PartieXXIII. Was für ein Lied soll dir gesungen werden? [Quelle chanson faut-il te chanter ?]

XIX. Wir haben beide lange Zeit geschwiegen [Nous avons tous deux gardé

un long silence]

XXXIV. Und steht Ihr früh am Morgen auf [Quand vous vous levez tôt de votre lit]

XVI. Ihr jungen Leute [Vous autres, jeunes gens]

IX. Daß doch gemalt all deine Reize wären [Si seulement ta splendeur était peinte]

II. Mir ward gesagt [On m’a dit]

XVII. Und willst du dein Liebsten sterben stehen [Si tu veux voir mourir ton amoureux]

XXXIII. Sterb’ ich, so hüllt in Blumen meine Glieder [Si je meurs, qu’on m’entoure

de fleurs]

Pause

XV. Mein Liebster ist so klein [Mon amoureux est si petit]

XXXV. Benedeit die sel’ge Mutter [Bénie soit la mère bienheureuse]

XXIV. Ich esse nun mein Brot nicht trocken mehr [Je ne mange plus mon pain sec]

VII. Der Mond hat eine schwere Klag’ erhoben [Grave complainte de la lune]

XXV. Mein Liebster hat zu Tische mich geladen [Mon amoureux m’a invitée à table]

XXVI. Ich ließ mir sagen und mir ward erzählt [Je me suis laissé dire et on m’a conté]

XI. Wie lange schon war immer mein Verlangen [Depuis longtemps il me tardait]

XXXVII. Wie viele Zeit verlor ich, dich zu lieben! [Comme j’ai perdu mon temps

à t’aimer !]

XXXII. Was soll der Zorn, mein Schatz [Pourquoi cette colère, mon amour]

V. Selig ihr Blinden [Heureux aveugles]

XII. Nein, junger Herr [Non, jeune homme]

XIII. Hoffärtig seid Ihr, schönes Kind [Vous êtes bien altière, belle enfant]

XXVIII. Du sagst mir, daß ich keine Fürstin sei [Tu me dis que je ne suis pas

une princesse]

XXX. Laß sie nur geh’n [Laisse-la donc aller]

XLVI. Ich hab in Penna einen Liebsten wohnen [J’ai un amour à Penna]

Composition : du 25 septembre au 14 novembre 1890, du 29 novembre

au 23 décembre 1891, et du 25 mars au 29 avril 1896, sur des poèmes traduits

et publiés par Paul Heyse (1830-1914).

Durée de la première partie : environ 36 minutes.

Durée de la seconde partie : environ 43 minutes.

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L’Italienisches Liederbuch d’Hugo Wolf

Un volcan dans la Vienne impériale : tel fut Hugo Wolf, coléreux et capri-cieux, tantôt exalté tantôt dépressif. Tout aussi éruptif dans sa création, il composait ses lieder par salves et se consacrait à un poète de façon exclu-sive pendant plusieurs mois. En témoignent les cinq grands recueils édités de son vivant : Poèmes de Joseph von Eichendorff (1887-1888), Poèmes d’Eduard Mörike (1888), Poèmes de Johann Wolfgang von Goethe (1888-1889), Livre des chants espagnols (1889-1890), Livre des chants italiens (1890-1891, 1896). Trois fois, le mot « poème » apparaît dans le titre et atteste la prééminence du verbe. Si Lieder (« chants ») détrône Gedichte (« poèmes ») dans le Spanisches Liederbuch et l’Italienisches Liederbuch, c’est parce que Wolf reprend là le titre de l’œuvre littéraire.

« C’est bien un cœur chaleureux qui bat dans les jeunes corps de mes tout jeunes enfants méridionaux, qui, malgré les apparences, ne peuvent renier leurs origines allemandes. Oui, leur cœur bat en allemand même si le soleil brille pour eux en italien. »

Hugo Wolf, Lettre à Mélanie Köchert, décembre 1891

Une composition en trois temps

Avec l’Italienisches Liederbuch, il se confronte pour la première fois à une source italienne, grâce aux poèmes populaires traduits et publiés par Paul Heyse en 1860. Le 24 septembre 1890, pendant la prépara-tion d’un voyage professionnel en Allemagne, il sent la fièvre monter : « Je reconnais en moi les signes avant-coureurs de la composition. L’explosion peut se produire à tout moment. » Le lendemain, il jette sur le papier Mir ward gesagt (no 2), bientôt suivi de six autres morceaux. Le 14 novembre, il s’interrompt, absorbé par la musique de scène de La Fête à Solhaug d’Ibsen, commandée par le Burgtheater de Vienne et créée le 21 novembre 1891 : un échec, qui le libère cependant d’un fardeau. Entre le 29 novembre et le 23 décembre, il compose quinze de ses plus beaux « lieder italiens ».

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La seconde interruption dure plus longtemps car Wolf consacre toute son énergie à Der Corregidor, opéra créé à Mannheim le 7 juin 1896 et bientôt retiré de l’affiche. Surtout, il ressent les attaques de plus en plus violentes de la syphilis, qui finira par anéantir ses facultés créatrices. En août 1896 (quelques mois après l’achèvement de l’Italienisches Liederbuch), un examen médical révèle un début de paralysie cérébrale. La situation empire jusqu’à l’internement définitif dans un asile le 4 octobre 1898, puis la mort le 22 février 1903. Dans Benedeit die sel’ge Mutter (no 35), Wolf avait mis en musique ces vers prophétiques : « Dans ma poitrine, violemment, je sens des flammes s’élever, qui détruisent en moi toute paix. Hélas, la folie s’empare de moi ! »

Le piano au cœur du lied

Auch kleine Dinge können uns entzücken (Même de petits riens peuvent nous ravir) : le premier morceau du volume donne le ton, car les lieder de l’Italienisches Liederbuch frappent par leur brièveté et leur matériau formidablement concentré. Le climat reste souvent le même pendant toute une pièce. Lorsqu’il évolue pour suivre le poème, la permanence d’un motif assure parallèlement l’unité. On songera par exemple à la cellule de trois notes descendantes de Wie lange schon war immer mein Verlangen (no 11), qui devient plus rapide au moment où l’amoureux entre en scène sur d’étranges claudications.

Cette cellule s’entend surtout dans la partie de piano, lequel prend en charge l’essentiel du matériau thématique, et ce dans l’ensemble du recueil. C’est à l’instrument de transposer le climat général, de rendre perceptible l’évolution dramatique et les sous-entendus du texte. Il scande la marche militaire d’Ihr jungen Leute (no 16), stylise ses roule-ments de tambour et ses fanfares. Dans Selig ihr Blinden (no 5), sa formule obstinée suggère un narrateur prisonnier de ses obsessions amoureuses. Dans O wär’ dein Haus durchsichtig wie ein Glas (no 40), son tintement cristallin représente le verre et les gouttes d’eau. Mais la musique évacue la question de la couleur locale. Seules quelques sérénades regardent plus nettement vers le Sud. À la fin de l’année 1891, Wolf écrivait à Emil Kauffmann, directeur de la faculté de musicologie de Tübingen : « C’est bien un cœur chaleureux qui bat dans les jeunes corps de mes tout jeunes

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enfants méridionaux qui, malgré les apparences, ne peuvent renier leurs origines allemandes. Oui, leur cœur bat en allemand même si le soleil brille pour eux en italien. »

Lieder guerriers et amoureux

La voix doit avant tout rendre les paroles intelligibles. Peu de lignes cantabile, point de mélodies aisément mémorisables : le chant s’éloigne rarement d’un style de récitatif, d’une saisissante diversité au demeurant, afin de nuancer les attitudes des personnages et leurs états d’âme. Dix-sept poèmes ont un locuteur masculin, dix-neuf un locuteur féminin, dix ne distinguent pas de genre. Les interprètes ont donc pris l’habitude de distribuer les lieder entre deux voix, masculine et féminine, même si Wolf n’a pas laissé d’indications dans ce domaine. Il n’a pas imposé d’ordre non plus, les chanteurs restant libres d’agencer les morceaux à leur guise, éventuellement pour créer une sorte de dialogue.

Hommes et femmes ne se comportent pas exactement de la même manière. Aux premiers les sérénades charmeuses et fanfaronnes (Ein Ständchen Euch zu bringen, no 22), les déclarations d’amour emphatiques à la sincérité douteuse (Daß doch gemalt all deine Reize wären, no 9). Repoussé, l’homme bombe le torse et affiche une indifférence trop hargneuse pour n’être pas feinte (Laß sie nur geh’n, no 30). Rusé, il est cependant prêt à endosser le froc d’un moine pour approcher l’objet de son désir (Geselle, woll’n wir uns in Kutten hüllen, no 14). Lorsqu’il se confie du bout des lèvres, on le croit davantage, comme dans Der Mond hat eine schwere Klag’ erhoben (no 7) et Und willst du dein Liebsten sterben stehen (no 17). L’amour suscite parfois une ferveur orante (Sterb’ ich, so hüllt in Blumen meine Glieder, no 33), dans un recueil où le sentiment religieux occupe pourtant moins de place que dans les Mörike-Lieder et le Spanisches Liederbuch. Le piano d’Und steht Ihr früh am Morgen auf (no 34) rappelle l’orgue ; Benedeit die sel’ge Mutter (no 35) sonne comme un choral romantisé.

Si Wolf cultive l’ambiguïté (la plainte de Mir ward gesagt peut, selon l’interprète, paraître véritable ou simulée), il fait surtout de la carte du Tendre un champ de bataille. Vénus vaincra-t-elle Mars dans Nun laß uns

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Frieden schließen (no 8), dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le balancement de la barcarolle ? La femme a du tempérament, même lorsqu’elle souffre (Mein Liebster singt am Haus, no 20, où l’on entend simultanément sa lamentation et la sérénade de l’amoureux). De larges intervalles et une ligne fragmentée imitent les exclamations et les cris de la belle, qui renvoie sans ménagement l’amant infidèle (Wer rief dich denn?, no 6). Mais il lui arrive de préférer l’ironie à l’agressivité, la morsure d’un sourire à l’invective hystérique (Nein, junger Herr, no 12). Situation peu fréquente en cette fin de xixe siècle, des métaphores révèlent sa frus-tration sexuelle : amant incapable d’offrir un repas décent (Mein Liebster hat zu Tische mich geladen, no 25), si petit que les insectes le renversent (Mein Liebster ist so klein, no 15, fondé sur des demi-tons, l’intervalle le plus petit du piano, dans une nuance souvent très ténue). Plus solide que le soldat dont elle s’est amourachée (Ihr jungen Leute), la fille d’Ève s’avère particulièrement précoce dans Ich esse nun mein Brot nicht troc-ken mehr (no 24), commencé comme une marche funèbre mais culminant sur l’exaltation de la jeune effrontée bien décidée à jouer dans la cour des grandes. La partition se referme d’ailleurs sur le « catalogue » plein d’espièglerie d’un Don Juan en jupons (Ich hab in Penna einen Liebsten wohnen, no 46). Flamboyant crépuscule d’un musicien qui traversa son temps comme une comète, l’Italienisches Liederbuch dévoile comme nul autre recueil de lieder les mille et une facettes du sentiment amoureux.

Hélène Cao

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Le lied

Ce mot signifie simplement « chant » en allemand. Mais dans la musique romantique, il désigne un véritable genre, auquel l’émergence d’une nouvelle sensibilité poétique, dans les dernières décennies du xviiie siècle, donna une impulsion décisive. Les écrivains prirent conscience que leur identité germanique reposait sur une langue et un fonds culturel com-muns. Ils collectèrent et publièrent des textes populaires (Volkslieder de Herder en 1778-1779, Des Knaben Wunderhorn d’Arnim et Brentano en 1805 et 1808). Le ton et les sujets de ces sources inspirèrent ensuite des générations d’écrivains et de compositeurs. À la même époque, une poésie subjective commença à se développer, fondée sur l’intuition et la liberté de l’esprit créateur, faisant fi des règles établies. Le texte devint un état d’âme, souvent projeté sur un paysage sauvage et bruissant de mille sons. Jamais auparavant on n’avait ainsi sondé les tréfonds de l’être ni dialogué si intimement avec la nature.

Musicalement, le lied naquit de la synthèse du Volkslied (chant populaire), du choral luthérien, du Kunstlied (vocable qu’on traduira imparfaite-ment par chant savant) et de la ballade. À partir de la fin du xviiie siècle, on publia des recueils de chants populaires (parfois arrangés par des noms illustres comme Haydn et Beethoven) aux phrases généralement brèves, au débit syllabique, au rythme simple et bien marqué. Autant de particularités que peuvent aussi revendiquer le choral et le Kunstlied de la seconde école de Berlin (représentée notamment par Reichardt et Zelter). Bien que « savante », cette catégorie cultive un idéal de simplicité qui s’oppose aux effets « artificiels » de l’air d’opéra. Généralement, la main droite du piano double la partie vocale ; le chant reste assujetti à la structure poétique (un vers équivaut à une phrase musicale). Mais parfois, l’instrument prend davantage d’autonomie, la voix s’émancipe des carrures régulières que le vers pouvait lui imposer, la forme aban-donne la coupe strophique encore majoritaire à cette époque : le lied romantique sort ici de sa chrysalide.

LE SAVIEZ-VOUS ?

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À ces miniatures s’oppose l’ample ballade pour voix et piano (certaines pièces dépassent la demi-heure !), dont le texte comporte des dialogues au style direct, des épisodes narratifs au style indirect et des moments lyriques propices à l’expression des sentiments. Zumsteeg et Schubert se sont illustrés dans ce type de fresque où, pour transposer les différents moments de l’action, ils utilisent soit le récitatif soit une vocalité proche d’un air, ainsi que des figures pianistiques d’une grande diversité. Si le lied fait son miel de ces procédés, il se démarque de la ballade par sa brièveté, l’économie de son matériau et une vocalité à mi-chemin entre l’air et le récitatif. La plupart du temps, il est unifié au moyen de quelques brèves cellules thématiques tandis que l’harmonie et les transformations des motifs soulignent parallèlement l’évolution dramatique ou psycholo-gique. C’est souvent sur le piano, plus que sur la voix, que repose cette double sensation d’unité et de progression.

H. C.

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LE COMPOSITEUR

Hugo WolfHugo Wolf, compositeur autrichien, naît le 13 mars 1860 à Windischgraz, en actuelle Slovénie. Au Conservatoire de Vienne, où il est accepté en 1875, il étudie l’harmonie et la composition avec Robert Fuchs. Sa fascination pour Richard Wagner, qu’il rencontre en décembre de cette année-là, marque sa vie et son rapport à la composi-tion. Il est néanmoins renvoyé du Conservatoire deux ans plus tard, du fait d’un tempérament irascible et d’un rejet violent de certains de ses pro-fesseurs. Il devient néanmoins proche d’Anton Bruckner, qui enseigne à Wolf et Gustav Mahler la pratique de l’orgue. Profondément attiré par la relation entre musique et poésie, il compose au cours de sa carrière presque exclu-sivement des œuvres vocales, et est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands auteurs de lieder. Les pre-miers se basent sur des poèmes de

Goethe, Lenau et Heine. En 1883, il commence à composer Penthesilea, un poème symphonique basé sur une tragédie de Kleist. Wolf alterne entre périodes d’intense créativité et de grave dépression. Son Quatuor à cordes en ré mineur (1884) présente d’ailleurs cette épigraphe éloquente empruntée au Faust de Goethe : Entbehren sollst du, sollst entbehren! (« Prive-toi, tu dois te priver »). Son premier opéra, Der Corregidor (1895), ne connaît pas le succès, et il ne termine pas le second. Les dernières années de sa vie sont très difficiles : après s’être attelé à une série de lieder sur des poèmes de Goethe, Ibsen et Michel-Ange, il est interné dans un asile psychiatrique, tente de se suicider en 1896, et termine sa vie dans une pension à Vienne. Touché par la syphilis, il meurt le 22 février 1903, à seulement 43 ans. Il laisse derrière lui un corpus de trois cents lieder, dont un tiers sera publié à titre posthume.

Diana DamrauDepuis vingt ans, la soprano Diana Damrau se produit sur les plus grandes scènes musicales du monde. Son vaste répertoire s’étend des rôles de soprano à ceux de colorature, des rôles-titres de Lucia di Lammermoor de

Donizetti (Scala, Bayerische Staatsoper, Metropolitan Opera, Royal Opera House), Manon de Massenet (Opéra de Vienne, Metropolitan Opera) et La Traviata de Verdi (Scala, Metropolitan Opera, Royal Opera House, Opéra national de Paris, Bayerische Staatsoper),

LES INTERPRÈTES

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à celui de La Reine de la nuit (La Flûte enchantée, Mozart, Metropolitan Opera, Festival de Salzbourg, Opéra de Vienne, Royal Opera House). Distinguée Kammersängerin par la Bayerische Staatsoper et titulaire de l’ordre bavarois de Maximilien pour les Sciences et les Arts, Diana Damrau entretient des liens étroits avec la Bayerische Staatsoper de Munich, où elle est apparue dans les nouvelles productions de Lucia di Lammermoor, Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Ariane à Naxos et La Femme silencieuse de Strauss, La Flûte enchantée, Rigoletto de Verdi. Diana Damrau a interprété ses rôles phares au Metropolitan Opera, diffusés au cinéma dans le monde entier. Parmi ses rôles de prédilection sur cette scène qu’elle pratique depuis 2005, citons Gilda (Rigoletto), Rosina (Le Barbier de Séville, Rossini), Adèle (Le Comte Ory, Rossini) et Leïla (Les Pêcheurs de perles, Bizet). Elle est également la première chanteuse dans l’histoire du Metropolitan Opera à avoir interprété à la fois le rôle de Pamina et celui de La Reine de la nuit dans la même production de La Flûte enchan-tée. Diana Damrau a participé à deux reprises au concert inaugural annuel de la Scala de Milan (2004 et 2013). Elle y est également apparue dans le rôle-titre de Lucia di Lammermoor, dans le cadre de l’Exposition universelle de Milan en 2015. En 2005, elle est Susanna (Les Noces de Figaro, Mozart), puis en 2016, La Comtesse dans ce même opéra. Elle a également interprété des œuvres contemporaines pour la scène

de l’opéra, dans des rôles spécialement créés pour elle. Diana Damrau s’est imposée comme l’une des interprètes actuelles de mélodies les plus recher-chées et se produit dans les lieux les plus renommés au monde. Elle entretient de forts liens artistiques avec le pianiste Helmut Deutsch, et se produit réguliè-rement en récital avec le harpiste Xavier de Maistre (CD et DVD Nuit d’étoiles). Enregistrant principalement pour Warner/Erato, Diana Damrau est à la tête d’une vaste discographie, abondam-ment récompensée. En septembre 2017, Diana Damrau ouvre la nouvelle saison de l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam avec une sélection d’arias de Mozart. Au gala de réouverture de la Staatsoper de Berlin, elle interprète, sous la direction de Daniel Barenboim, la Symphonie no 9 de Beethoven. Avec la Staatskapelle de Dresde, sous la direc-tion de Christian Thielemann, elle chante le concert de Noël diffusé par la télé-vision allemande. La saison 2017-2018 marque pour Diana Damrau le retour à la Bayerische Staatsoper de Munich (Lucia di Lammermoor et La Traviata), sa première du rôle-titre de Maria Stuarda de Donizetti à l’Opéra de Zurich et à la Deutsche Oper de Berlin, ses débuts dans Marguerite (Faust, Gounod), Les Huguenots de Meyerbeer à l’Opéra de Paris, le Dresdner Opernball, le Klassik am Odeonplatz à Munich avec l’Orchestre Symphonique de la Radiodiffusion Bavaroise, la première du Concerto pour sopranos colora-tures de Iain Bell, avec l’Orchestre Royal

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Philharmonique de Liverpool sous la direction de Vasily Petrenko aux BBC Proms.

Jonas KaufmannDepuis ses débuts au Metropolitan Opera de New York en 2006 dans La Traviata de Verdi, Jonas Kaufmann fait partie des grandes « stars » du monde de l’opéra lyrique. La presse internatio-nale l’a immédiatement surnommé « le nouveau roi des ténors », et on le recon-naît comme le plus grand ténor allemand depuis Fritz Wunderlich. Originaire de Munich, Jonas Kaufmann y effectue son parcours d’étudiant en chant, en marge duquel il suit des master-classes avec Hans Hotter, James King et Josef Metternich. Il poursuit ses études de chant avec Michael Rhodes à Trier. Après des engagements successifs à Stuttgart, Francfort, Hambourg et Milan – dans la production de Giorgio Strehler de Così fan tutte et Fidelio sous la direction de Riccardo Muti –, Jonas Kaufmann part pour l’Opéra de Zurich en 2001, où s’ouvre à lui une carrière internationale. Il apparaît alors au Festival de Salzbourg, à l’Opéra de Chicago, à l’Opéra de Paris, au Covent Garden de Londres, à la Scala de Milan, à la Deutsche Oper et à la Staatsoper de Berlin, à l’Opéra de Vienne et au Metropolitan Opera de New York. En 2010, il interprète pour la première fois au Festival de Bayreuth le rôle de Lohengrin (Wagner) dans la mise en scène de Hans Neuenfels. Si Jonas Kaufmann est aussi recherché pour ses rôles du répertoire allemand (La Walkyrie

de Wagner, au Metropolitan Opera en 2011, Ariane à Naxos de Strauss au Festival de Salzbourg en 2012), il ne l’est pas moins pour des rôles du répertoire français et italien (Werther de Massenet, Tosca de Puccini, Carmen de Bizet…). En 2017, Jonas Kaufmann retourne à l’Opéra de Paris avec la production de Claus Guth de Lohengrin de Wagner, est de nouveau Andrea Chénier dans une nouvelle production à Munich. En juin, il interprète pour la première fois Otello de Verdi à la Royal Opera House de Londres. Une semaine après la première, l’enregistrement sort au cinéma dans des salles du monde entier. En août, il retourne à l’Opéra de Sydney pour une série de représentations de Parsifal de Wagner. Sa première production de la saison 2017-2018 est la version française de Don Carlo de Verdi à Paris, mise en scène par Krzysztof Warlikowski et diri-gée par Philippe Jordan. En novembre dernier, il effectue sa première tournée en Chine avec des récitals à Shezhen, Guangzhou et Pékin, et un grand concert à Shanghai. Ses interprétations sont disponibles dans un grand nombre de disques et de DVD. Citons, entre autres, les plus grandes performances de son répertoire comme Lohengrin, La Walkyrie, Parsifal, Königskinder, Ariane à Naxos, Don Carlo, La Force du des-tin, Aida, Tosca, Adriana Lecouvreur, Werther et Carmen. En 2011, il est dis-tingué par le très convoité Opera News Award à New York. Il est également élevé au rang de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres en France, désigné à

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plusieurs reprises Chanteur de l’année par les revues Opernwelt, Diapason et Musical America ainsi que par les jurys d’ECHO Klassik et des International Opera Awards. Jonas Kaufmann est également connu dans le monde pour ses concerts et récitals. Sa collaboration avec le pianiste Helmut Deutsch, avec qui il est lié depuis ses années d’études à Munich, a fait naître d’innombrables concerts, incluant celui du 30 octobre 2011 sur la scène du Metropolitan Opera de New York, qui fut le premier récital en solo donné dans cette salle depuis celui de Luciano Pavarotti en 1994.

Helmut DeutschHelmut Deutsch figure parmi les artistes les plus recherchés dans le monde et les plus talentueux dans le domaine de l’accompagnement. Né à Vienne, il y étudie au Conservatoire, à l’Aca-démie de musique et à l’Université. Récompensé par le prix de Composition de Vienne en 1965, il est nommé pro-fesseur à l’âge de 24 ans. Bien qu’il se soit produit avec les plus grands instrumentistes en tant que chambriste, il s’est principalement concentré dans l’accompagnement de récitals de mélo-dies. Au début de sa carrière, il travaille avec la soprano Irmgard Seefried. Le chanteur qui marquera le plus fortement son début de carrière sera Hermann Prey, qu’il accompagne de manière permanente pendant douze ans. Par la suite, il travaille avec les récitalistes les plus connus et se produit sur les plus grandes scènes du monde. Ses

récitals avec Jonas Kaufmann, Diana Damrau et Michael Volle figurent parmi ses plus importantes collaborations. Helmut Deutsch a enregistré plus de cent disques. Ces dernières années, le développement de jeunes talents a pris une place particulièrement impor-tante dans sa carrière et dans ses choix artistiques. Après avoir été professeur à Vienne, il continue d’enseigner prin-cipalement à Munich (à la Hochschule für Musik und Theater), où il a travaillé comme professeur et interprète pen-dant vingt-huit ans. De plus, il multiplie les master-classes en Europe et dans les pays de l’Est, dans de nombreuses universités et conservatoires. Le jeune ténor suisse Mauro Peter est l’un de ses derniers étudiants à Munich, et est devenu en peu de temps l’un de ses partenaires favoris en récital.

Diana Damrau enregistre exclusivement pour Erato/Warner Classics. www.diana-damrau.comManagement des concerts, tournées et médias de Diana Damrau : CCM Classic Concerts Management GmbH, www.ccm-international.de Jonas Kaufmann enregistre exclusive-ment pour Sony Music Entertainment. www.jonaskaufmann.comManagement artistique de Jonas Kaufmann : Zemsky/Green Artists Management, Inc., www.zemskygreenartists.com

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e w

erde

n sc

hwer

bez

ahlt

und

sind

nur

kle

in.

Bed

enkt

, wie

kle

in is

t die

Oliv

enfr

ucht

,U

nd w

ird u

m ih

re G

üte

doch

ges

ucht

.D

enkt

an

die

Rose

nur

, wie

kle

in s

ie is

t,U

nd d

ufte

t doc

h so

lieb

lich,

wie

ihr w

isst

.

IV. Ges

egne

t sei

, dur

ch d

en d

ie W

elt e

ntst

and;

Wie

tref

flich

sch

uf e

r sie

nac

h al

len

Seite

n!Er

sch

uf d

as M

eer m

it en

dlos

tief

em G

rund

,Er

sch

uf d

ie S

chiff

e, d

ie h

inüb

ergl

eite

n,Er

sch

uf d

as P

arad

ies

mit

ew’g

em L

icht

,Er

sch

uf d

ie S

chön

heit

und

dein

Ang

esic

ht.

XXXI

X.G

eseg

net s

ei d

as G

rün

und

wer

es

träg

t!Ei

n gr

ünes

Kle

id w

ill ic

h m

ir m

ache

n la

ssen

.Ei

n gr

ünes

Kle

id tr

ägt a

uch

die

Früh

lings

aue,

Grü

n kl

eide

t sic

h de

r Lie

blin

g m

eine

r Aug

en.

In G

rün

sich

kle

iden

ist d

er J

äger

Bra

uch,

Ein

grün

es K

leid

träg

t mei

n G

elie

bter

auc

h;D

as G

rün

steh

t alle

n D

inge

n lie

blic

h an

,A

us G

rün

wäc

hst j

ede

schö

n Fr

ucht

her

an.

III.

Ihr s

eid

die

Alle

rsch

önst

e w

eit u

nd b

reit,

Vie

l sch

öner

als

im M

ai d

er B

lum

enflo

r.O

rvie

tos

Dom

ste

igt s

o vo

ll H

errli

chke

it,V

iterb

os g

rößt

er B

runn

en n

icht

em

por.

So h

oher

Rei

z un

d Za

uber

ist d

ein

eige

n,D

er D

om v

on S

iena

mus

s si

ch v

or d

ir ne

igen

.A

ch, d

u bi

st s

o an

Rei

z un

d A

nmut

reic

h,D

er D

om v

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iena

sel

bst i

st d

ir ni

cht g

leic

h.

Mêm

e de

pet

its ri

ens

peuv

ent n

ous

ravi

r,M

ême

de p

etits

rien

s pe

uven

t êtr

e ch

ers.

Song

ez a

u be

l orie

nt d

es p

erle

s,D

es p

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s si

pet

ites

mai

s si

pré

cieu

ses,

Song

ez a

ux o

lives

si p

etite

s,Si

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et p

ourt

ant s

i rec

herc

hées

.So

ngez

à la

rose

aus

si, p

as b

ien

gran

de n

on p

lus,

À la

rose

qui

em

baum

e si

ado

rabl

emen

t.

Bén

i soi

t le

Cré

ateu

rEt

la p

erfe

ctio

n qu

’il ré

pand

it pa

rtou

t !Il

créa

la m

er a

ux p

rofo

ndeu

rs s

ans

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Il cr

éa le

s na

vire

s qu

i la

parc

oure

nt,

Il cr

éa le

par

adis

à l’

éter

nelle

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ière

,Et

cré

ant l

a be

auté

il fi

t ton

vis

age.

Bén

i soi

t le

vert

et c

elui

qui

le p

orte

!Je

me

fera

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re u

ne ro

be v

erte

;C

’est

aus

si d

e ve

rt q

ue le

prin

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ps o

rne

le p

ré.

De

vert

est

hab

illé

l’êtr

e ch

er à

mon

âm

e.Se

vêt

ir de

ver

t est

la c

outu

me

des

chas

seur

s.M

on a

mou

reux

aus

si e

st h

abill

é de

ver

t.Le

ver

t sie

d bi

en à

tout

e ch

ose,

D’u

n lit

ver

t écl

ot c

haqu

e be

au fr

uit.

Tu e

s pa

rtou

t la

plus

bel

le,

Bie

n pl

us b

elle

que

tout

es le

s fle

urs

de m

ai.

Dev

ant t

oi la

cat

hédr

ale

d’O

rvie

to s

’effa

ce,

Et la

bel

le fo

ntai

ne d

e V

iterb

e.Si

gra

nds

sont

tes

char

mes

et t

a m

agie

Que

le d

ôme

de S

ienn

e de

vant

toi s

’incl

ine.

Ah,

si g

rand

e es

t ta

riche

sse

en c

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e et

en

grâc

eQ

ue le

dôm

e de

Sie

nne

lui-m

ême

ne t’

égal

e pa

s.

Page 17: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

1 7

Hug

o W

olf

Ital

ieni

sche

s Li

eder

buch

I. Auc

h kl

eine

Din

ge k

önne

n un

s en

tzüc

ken,

Auc

h kl

eine

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ge k

önne

n te

uer s

ein.

Bed

enkt

, wie

ger

n w

ir un

s m

it Pe

rlen

schm

ücke

n;Si

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erde

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hwer

bez

ahlt

und

sind

nur

kle

in.

Bed

enkt

, wie

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t die

Oliv

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ucht

,U

nd w

ird u

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üte

doch

ges

ucht

.D

enkt

an

die

Rose

nur

, wie

kle

in s

ie is

t,U

nd d

ufte

t doc

h so

lieb

lich,

wie

ihr w

isst

.

IV. Ges

egne

t sei

, dur

ch d

en d

ie W

elt e

ntst

and;

Wie

tref

flich

sch

uf e

r sie

nac

h al

len

Seite

n!Er

sch

uf d

as M

eer m

it en

dlos

tief

em G

rund

,Er

sch

uf d

ie S

chiff

e, d

ie h

inüb

ergl

eite

n,Er

sch

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arad

ies

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ew’g

em L

icht

,Er

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uf d

ie S

chön

heit

und

dein

Ang

esic

ht.

XXXI

X.G

eseg

net s

ei d

as G

rün

und

wer

es

träg

t!Ei

n gr

ünes

Kle

id w

ill ic

h m

ir m

ache

n la

ssen

.Ei

n gr

ünes

Kle

id tr

ägt a

uch

die

Früh

lings

aue,

Grü

n kl

eide

t sic

h de

r Lie

blin

g m

eine

r Aug

en.

In G

rün

sich

kle

iden

ist d

er J

äger

Bra

uch,

Ein

grün

es K

leid

träg

t mei

n G

elie

bter

auc

h;D

as G

rün

steh

t alle

n D

inge

n lie

blic

h an

,A

us G

rün

wäc

hst j

ede

schö

n Fr

ucht

her

an.

III.

Ihr s

eid

die

Alle

rsch

önst

e w

eit u

nd b

reit,

Vie

l sch

öner

als

im M

ai d

er B

lum

enflo

r.O

rvie

tos

Dom

ste

igt s

o vo

ll H

errli

chke

it,V

iterb

os g

rößt

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runn

en n

icht

em

por.

So h

oher

Rei

z un

d Za

uber

ist d

ein

eige

n,D

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om v

on S

iena

mus

s si

ch v

or d

ir ne

igen

.A

ch, d

u bi

st s

o an

Rei

z un

d A

nmut

reic

h,D

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om v

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iena

sel

bst i

st d

ir ni

cht g

leic

h.

Mêm

e de

pet

its ri

ens

peuv

ent n

ous

ravi

r,M

ême

de p

etits

rien

s pe

uven

t êtr

e ch

ers.

Song

ez a

u be

l orie

nt d

es p

erle

s,D

es p

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s si

pet

ites

mai

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pré

cieu

ses,

Song

ez a

ux o

lives

si p

etite

s,Si

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et p

ourt

ant s

i rec

herc

hées

.So

ngez

à la

rose

aus

si, p

as b

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gran

de n

on p

lus,

À la

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qui

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baum

e si

ado

rabl

emen

t.

Bén

i soi

t le

Cré

ateu

rEt

la p

erfe

ctio

n qu

’il ré

pand

it pa

rtou

t !Il

créa

la m

er a

ux p

rofo

ndeu

rs s

ans

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Il cr

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s na

vire

s qu

i la

parc

oure

nt,

Il cr

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à l’

éter

nelle

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ière

,Et

cré

ant l

a be

auté

il fi

t ton

vis

age.

Bén

i soi

t le

vert

et c

elui

qui

le p

orte

!Je

me

fera

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re u

ne ro

be v

erte

;C

’est

aus

si d

e ve

rt q

ue le

prin

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ps o

rne

le p

ré.

De

vert

est

hab

illé

l’êtr

e ch

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mon

âm

e.Se

vêt

ir de

ver

t est

la c

outu

me

des

chas

seur

s.M

on a

mou

reux

aus

si e

st h

abill

é de

ver

t.Le

ver

t sie

d bi

en à

tout

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ose,

D’u

n lit

ver

t écl

ot c

haqu

e be

au fr

uit.

Tu e

s pa

rtou

t la

plus

bel

le,

Bie

n pl

us b

elle

que

tout

es le

s fle

urs

de m

ai.

Dev

ant t

oi la

cat

hédr

ale

d’O

rvie

to s

’effa

ce,

Et la

bel

le fo

ntai

ne d

e V

iterb

e.Si

gra

nds

sont

tes

char

mes

et t

a m

agie

Que

le d

ôme

de S

ienn

e de

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toi s

’incl

ine.

Ah,

si g

rand

e es

t ta

riche

sse

en c

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e et

en

grâc

eQ

ue le

dôm

e de

Sie

nne

lui-m

ême

ne t’

égal

e pa

s.

Page 18: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XXI.

Man

sag

t mir,

dei

ne M

utte

r wol

lt es

nic

ht;

So b

leib

e w

eg, m

ein

Scha

tz, t

u ih

r den

Will

en.

Ach

Lie

bste

r, ne

in! t

u ih

r den

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en n

icht

,B

esuc

h m

ich

doch

, tu’

s ih

r zum

Tro

tz, i

m s

tille

n!N

ein,

mei

n G

elie

bter

, fol

g ih

r nim

mer

meh

r,Tu

’s ih

r zum

Tro

tz, k

omm

öft

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ls b

ishe

r!N

ein,

hör

e ni

cht a

uf s

ie, w

as s

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uch

sage

;Tu

’s ih

r zum

Tro

tz, m

ein

Lieb

, kom

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lle T

age!

XLI.

Heu

t nac

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hob

ich

mic

h um

Mitt

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cht,

Da

war

mei

n H

erz

mir

heim

lich

fort

gesc

hlic

hen.

Ich

frug

: Her

z, w

ohin

stü

rmst

du

so m

it M

acht

?Es

spr

ach:

Nur

Euc

h zu

seh

n, s

ei e

s en

twic

hen.

Nun

sie

h, w

ie m

uss

es u

m m

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Lieb

en s

tehn

:M

ein

Her

z en

twei

cht d

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rust

, um

dic

h zu

seh

n!

XL.

O w

är d

ein

Hau

s du

rchs

icht

ig w

ie e

in G

las,

Mei

n H

olde

r, w

enn

ich

mic

h vo

rübe

rste

hle!

Dan

n sä

h’ ic

h dr

inne

n di

ch o

hn U

nter

lass

,W

ie b

lickt

ich

dann

nac

h di

r mit

ganz

er S

eele

!W

ie v

iele

Blic

ke s

chic

kte

dir m

ein

Her

z,M

ehr a

ls d

a Tr

opfe

n ha

t der

Flu

ss im

Mär

z!W

ie v

iele

Blic

ke s

chic

kt ic

h di

r ent

gege

n,M

ehr a

ls d

a Tr

opfe

n ni

eder

sprü

hn im

Reg

en!

XXVI

I.Sc

hon

stre

ckt i

ch a

us im

Bet

t die

müd

en G

liede

r,D

a tr

itt d

ein

Bild

nis

vor m

ich

hin,

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Trau

te.

Gle

ich

sprin

g ic

h au

f, fa

hr in

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Sch

uhe

wie

der

Und

wan

dre

durc

h di

e St

adt m

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eine

r Lau

te.

Ich

sing

und

spi

ele,

das

s di

e St

raße

sch

allt;

So m

anch

e la

usch

t - v

orüb

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in ic

h ba

ld.

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es M

ädch

en h

at m

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ger

ührt

,In

des

der W

ind

scho

n Sa

ng u

nd K

lang

ent

führ

et.

XVIII

.H

eb a

uf d

ein

blon

des

Hau

pt u

nd s

chla

fe n

icht

,U

nd la

ss d

ich

ja v

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chlu

mm

er n

icht

bet

ören

.Ic

h sa

ge d

ir vi

er W

orte

von

Gew

icht

,Vo

n de

nen

darf

st d

u ke

ines

übe

rhör

en.

Das

ers

te: d

ass

um d

ich

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n H

erze

bric

ht,

Das

zw

eite

: dir

nur w

ill ic

h an

gehö

ren,

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drit

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ass

ich

dir m

ein

Hei

l bef

ehle

,D

as le

tzte

: dic

h al

lein

lieb

t mei

ne S

eele

.

On

me

dit t

a m

ère

refu

se.

Eh b

ien,

reno

nce,

mon

am

our,

pour

lui o

béir.

Oh

non,

mon

am

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ne lu

i obé

is p

as,

Vie

ns m

e vo

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r déf

i, vi

ens

en c

ache

tte

!N

on, m

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mou

r, ne

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oute

jam

ais

plus

,Pa

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i vie

ns p

lus

souv

ent e

ncor

e !

Non

, ne

l’éco

ute

pas,

quo

iqu’

elle

dis

e :

Par d

éfi,

mon

am

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vien

s to

us le

s jo

urs

!

Cet

te n

uit j

e m

e le

vai à

min

uit ;

Mon

ur m

’ava

it se

crèt

emen

t qui

tté.

Je d

eman

dai :

« C

œur

, qui

t’at

tire

invi

ncib

lem

ent ?

»Il

répo

ndit

: « P

our l

a vo

ir je

sui

s pa

rti.

»Vo

is d

onc

com

bien

je t’

aim

e :

Mon

ur q

uitt

e m

a po

itrin

e po

ur te

rejo

indr

e.

Oh,

si t

a m

aiso

n ét

ait d

e ve

rre,

Mon

am

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quan

d fu

rtiv

emen

t je

pass

e !

Je re

gard

erai

s à

l’int

érie

ur s

ans

me

lass

erEt

com

me

alor

s m

on â

me

sera

it pr

ès d

e to

i !Q

ue d

e re

gard

s ai

man

ts t’

enve

rrai

t mon

ur,

Plus

que

le fl

euve

n’a

de

gout

tes

en m

ars

!Q

ue d

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gard

s ch

erch

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ent l

es ti

ens,

Plus

que

la p

luie

n’a

de

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tes

!

Tand

is q

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lit j

’étir

e m

es m

embr

es fa

tigué

sLe

s tr

aits

se

prés

ente

nt à

moi

, bie

n-ai

mée

;A

ussi

tôt j

e m

e lè

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t rec

haus

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es b

otte

sPo

ur p

arco

urir

la v

ille

avec

mon

luth

.Je

cha

nte

et jo

ue à

faire

réso

nner

la ru

e ;

Plus

d’u

ne m

’éco

ute

– m

ais

je s

uis

déjà

loin

.M

on c

hant

a to

uché

plu

s d’

une

fille

Tand

is q

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éjà

le v

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mpo

rte

les

paro

les

et le

s ai

rs.

Relè

ve ta

tête

blo

nde

et n

e do

rs p

as,

Surt

out q

ue le

som

mei

l ne

te p

renn

e.J’

ai à

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ire q

uatr

e m

ots

d’im

port

ance

Don

t tu

ne d

ois

perd

re a

ucun

:Le

pre

mie

r : p

our t

oi m

on c

œur

se

bris

e,Le

deu

xièm

e : j

e ne

veu

x ap

part

enir

qu’à

toi,

Le tr

oisi

ème

: je

te c

onfie

mon

sal

ut,

Le d

erni

er :

mon

âm

e ne

vit

que

pour

toi.

Page 19: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

1 9

XXI.

Man

sag

t mir,

dei

ne M

utte

r wol

lt es

nic

ht;

So b

leib

e w

eg, m

ein

Scha

tz, t

u ih

r den

Will

en.

Ach

Lie

bste

r, ne

in! t

u ih

r den

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en n

icht

,B

esuc

h m

ich

doch

, tu’

s ih

r zum

Tro

tz, i

m s

tille

n!N

ein,

mei

n G

elie

bter

, fol

g ih

r nim

mer

meh

r,Tu

’s ih

r zum

Tro

tz, k

omm

öft

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ls b

ishe

r!N

ein,

hör

e ni

cht a

uf s

ie, w

as s

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uch

sage

;Tu

’s ih

r zum

Tro

tz, m

ein

Lieb

, kom

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lle T

age!

XLI.

Heu

t nac

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hob

ich

mic

h um

Mitt

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cht,

Da

war

mei

n H

erz

mir

heim

lich

fort

gesc

hlic

hen.

Ich

frug

: Her

z, w

ohin

stü

rmst

du

so m

it M

acht

?Es

spr

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Nur

Euc

h zu

seh

n, s

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s en

twic

hen.

Nun

sie

h, w

ie m

uss

es u

m m

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Lieb

en s

tehn

:M

ein

Her

z en

twei

cht d

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rust

, um

dic

h zu

seh

n!

XL.

O w

är d

ein

Hau

s du

rchs

icht

ig w

ie e

in G

las,

Mei

n H

olde

r, w

enn

ich

mic

h vo

rübe

rste

hle!

Dan

n sä

h’ ic

h dr

inne

n di

ch o

hn U

nter

lass

,W

ie b

lickt

ich

dann

nac

h di

r mit

ganz

er S

eele

!W

ie v

iele

Blic

ke s

chic

kte

dir m

ein

Her

z,M

ehr a

ls d

a Tr

opfe

n ha

t der

Flu

ss im

Mär

z!W

ie v

iele

Blic

ke s

chic

kt ic

h di

r ent

gege

n,M

ehr a

ls d

a Tr

opfe

n ni

eder

sprü

hn im

Reg

en!

XXVI

I.Sc

hon

stre

ckt i

ch a

us im

Bet

t die

müd

en G

liede

r,D

a tr

itt d

ein

Bild

nis

vor m

ich

hin,

du

Trau

te.

Gle

ich

sprin

g ic

h au

f, fa

hr in

die

Sch

uhe

wie

der

Und

wan

dre

durc

h di

e St

adt m

it m

eine

r Lau

te.

Ich

sing

und

spi

ele,

das

s di

e St

raße

sch

allt;

So m

anch

e la

usch

t - v

orüb

er b

in ic

h ba

ld.

So m

anch

es M

ädch

en h

at m

ein

Lied

ger

ührt

,In

des

der W

ind

scho

n Sa

ng u

nd K

lang

ent

führ

et.

XVIII

.H

eb a

uf d

ein

blon

des

Hau

pt u

nd s

chla

fe n

icht

,U

nd la

ss d

ich

ja v

on S

chlu

mm

er n

icht

bet

ören

.Ic

h sa

ge d

ir vi

er W

orte

von

Gew

icht

,Vo

n de

nen

darf

st d

u ke

ines

übe

rhör

en.

Das

ers

te: d

ass

um d

ich

mei

n H

erze

bric

ht,

Das

zw

eite

: dir

nur w

ill ic

h an

gehö

ren,

Das

drit

te: d

ass

ich

dir m

ein

Hei

l bef

ehle

,D

as le

tzte

: dic

h al

lein

lieb

t mei

ne S

eele

.

On

me

dit t

a m

ère

refu

se.

Eh b

ien,

reno

nce,

mon

am

our,

pour

lui o

béir.

Oh

non,

mon

am

our,

ne lu

i obé

is p

as,

Vie

ns m

e vo

ir pa

r déf

i, vi

ens

en c

ache

tte

!N

on, m

on a

mou

r, ne

l’éc

oute

jam

ais

plus

,Pa

r déf

i vie

ns p

lus

souv

ent e

ncor

e !

Non

, ne

l’éco

ute

pas,

quo

iqu’

elle

dis

e :

Par d

éfi,

mon

am

our,

vien

s to

us le

s jo

urs

!

Cet

te n

uit j

e m

e le

vai à

min

uit ;

Mon

ur m

’ava

it se

crèt

emen

t qui

tté.

Je d

eman

dai :

« C

œur

, qui

t’at

tire

invi

ncib

lem

ent ?

»Il

répo

ndit

: « P

our l

a vo

ir je

sui

s pa

rti.

»Vo

is d

onc

com

bien

je t’

aim

e :

Mon

ur q

uitt

e m

a po

itrin

e po

ur te

rejo

indr

e.

Oh,

si t

a m

aiso

n ét

ait d

e ve

rre,

Mon

am

our,

quan

d fu

rtiv

emen

t je

pass

e !

Je re

gard

erai

s à

l’int

érie

ur s

ans

me

lass

erEt

com

me

alor

s m

on â

me

sera

it pr

ès d

e to

i !Q

ue d

e re

gard

s ai

man

ts t’

enve

rrai

t mon

ur,

Plus

que

le fl

euve

n’a

de

gout

tes

en m

ars

!Q

ue d

e re

gard

s ch

erch

erai

ent l

es ti

ens,

Plus

que

la p

luie

n’a

de

gout

tes

!

Tand

is q

u’au

lit j

’étir

e m

es m

embr

es fa

tigué

sLe

s tr

aits

se

prés

ente

nt à

moi

, bie

n-ai

mée

;A

ussi

tôt j

e m

e lè

ve e

t rec

haus

se m

es b

otte

sPo

ur p

arco

urir

la v

ille

avec

mon

luth

.Je

cha

nte

et jo

ue à

faire

réso

nner

la ru

e ;

Plus

d’u

ne m

’éco

ute

– m

ais

je s

uis

déjà

loin

.M

on c

hant

a to

uché

plu

s d’

une

fille

Tand

is q

ue d

éjà

le v

ent e

mpo

rte

les

paro

les

et le

s ai

rs.

Relè

ve ta

tête

blo

nde

et n

e do

rs p

as,

Surt

out q

ue le

som

mei

l ne

te p

renn

e.J’

ai à

te d

ire q

uatr

e m

ots

d’im

port

ance

Don

t tu

ne d

ois

perd

re a

ucun

:Le

pre

mie

r : p

our t

oi m

on c

œur

se

bris

e,Le

deu

xièm

e : j

e ne

veu

x ap

part

enir

qu’à

toi,

Le tr

oisi

ème

: je

te c

onfie

mon

sal

ut,

Le d

erni

er :

mon

âm

e ne

vit

que

pour

toi.

Page 20: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XX.

Mei

n Li

ebst

er s

ingt

am

Hau

s im

Mon

dens

chei

ne,

Und

ich

mus

s la

usch

end

hier

im B

ette

lieg

en.

Weg

von

der

Mut

ter w

end

ich

mic

h un

d w

eine

, B

lut s

ind

die

Trän

en, d

ie m

ir ni

cht v

ersi

egen

.D

en b

reite

n St

rom

am

Bet

t hab

ich

gew

eint

,W

eiß

nich

t vor

Trä

nen,

ob

der M

orge

n sc

hein

t.D

en b

reite

n St

rom

am

Bet

t wei

nt ic

h vo

r Seh

nen;

Blin

d ha

ben

mic

h ge

mac

ht d

ie b

lut’g

en T

räne

n.

XXII.

Ein

Stän

dche

n Eu

ch z

u br

inge

n ka

m ic

h he

r,W

enn

es d

em H

errn

vom

Hau

s ni

cht u

ngel

egen

.Ih

r hab

t ein

sch

önes

Töc

hter

lein

. Es

wär

Woh

l gut

, sie

nic

ht z

u st

reng

im H

aus

zu h

egen

.U

nd li

egt s

ie s

chon

im B

ett,

so b

itt ic

h se

hr,

Tut e

s zu

wis

sen

ihr v

om m

eine

tweg

en,

Das

s ih

r Get

reue

r hie

r vor

beig

ekom

men

,D

er T

ag u

nd N

acht

sie

in d

en S

inn

geno

mm

en,

Und

das

s am

Tag

, der

vie

rund

zwan

zig

zähl

t,Si

e fü

nfun

dzw

anzi

g St

unde

n la

ng m

ir fe

hlt.

XLII.

Nic

ht lä

nger

kan

n ic

h si

ngen

, den

n de

r Win

dW

eht s

tark

und

mac

ht d

em A

tem

was

zu

scha

ffen.

Auf

fürc

ht ic

h, d

ass

die

Zeit

umso

nst v

errin

nt.

Ja w

är ic

h si

cher

, gin

g ic

h je

tzt n

icht

sch

lafe

n.

Ja w

üsst

ich

was

, wür

d ic

h ni

cht h

eim

spaz

iere

nU

nd e

insa

m d

iese

sch

öne

Zeit

verli

eren

.

XLIII

.Sc

hwei

g ei

nmal

stil

l, du

gar

st’g

er S

chw

ätze

r dor

t!Zu

m E

kel i

st m

ir de

in v

erw

ünsc

htes

Sin

gen.

Und

trie

bst d

u es

bis

mor

gen

früh

so

fort

,D

och

wür

de d

ir ke

in s

chm

ucke

s Li

ed g

elin

gen.

Schw

eig

einm

al s

till u

nd le

ge d

ich

aufs

Ohr

!D

as S

tänd

chen

ein

es E

sels

zög

ich

vor.

XLIV.

O w

üsst

est d

u, w

ie v

iel i

ch d

eine

tweg

en,

Du

fals

che

Rene

gatin

, litt

zur

Nac

ht,

Inde

s du

im v

ersc

hlos

snen

Hau

s ge

lege

nU

nd ic

h di

e Ze

it im

Fre

ien

zuge

brac

ht.

Als

Ros

enw

asse

r die

nte

mir

der R

egen

,D

er B

litz

hat L

iebe

sbot

scha

ft m

ir ge

brac

ht;

Ich

habe

Wür

fel m

it de

m S

turm

ges

piel

t,A

ls u

nter

dei

nem

Dac

h ic

h W

ache

hie

lt.M

ein

Bet

t war

unt

er d

eine

m D

ach

bere

itet,

Der

Him

mel

lag

als

Dec

ke d

rauf

geb

reite

t,D

ie S

chw

elle

dei

ner T

ür, d

as w

ar m

ein

Kis

sen

-Ic

h Ä

rmst

er, a

ch, w

as h

ab ic

h au

sste

hn m

üsse

n!

Mon

am

oure

ux c

hant

e de

hors

au

clai

r de

lune

Et m

oi j’

écou

te c

loué

e au

lit.

Je m

e dé

tour

ne d

e m

a m

ère

et p

leur

eD

es la

rmes

de

sang

qui

cou

lent

san

s ta

rir.

Mes

larm

es fo

rmen

t une

rivi

ère

deva

nt m

on li

tEt

tom

bent

si p

ress

ées

qu’e

lles

me

cach

ent l

e m

atin

.C

’est

de

nost

algi

e qu

e j’a

i ple

uré

ains

iEt

mes

larm

es d

e sa

ng m

’ont

rend

ue a

veug

le.

Pour

vou

s of

frir

une

petit

e sé

réna

de je

vie

ns,

Si le

maî

tre

de m

aiso

n n’

y tr

ouve

à re

dire

.Vo

us a

vez

une

fille

bie

n jo

lie. I

l ser

ait b

onD

e ne

pas

l’en

ferm

er à

la m

aiso

n.Si

elle

est

déj

à au

lit,

je v

ous

en p

rie,

Dite

s-le

-lui b

ien

de m

a pa

rt :

Son

amou

reux

éta

it ic

i de

pass

age

Qui

nui

t et j

our n

e pe

nse

qu’à

elle

,D

ites-

lui q

ue s

ur u

n jo

ur d

e vi

ngt-

quat

re h

eure

sEl

le m

e m

anqu

e pe

ndan

t vin

gt-c

inq.

Je n

e pu

is c

hant

er p

lus

long

tem

ps c

ar le

ven

tSo

uffle

si f

ort q

u’il

man

que

d’ét

ouffe

rSi

j’ét

ais

sûr d

e ne

per

dre

mon

tem

ps,

Si j’

étai

s sû

r, je

n’ir

ais

pas

dorm

ir.

Si je

sav

ais,

je n

e re

ntre

rais

poi

nt m

aint

enan

tPo

ur p

asse

r une

nui

t sol

itaire

.

Tais

-toi

don

c, b

avar

d in

corr

igib

le !

Ton

mau

dit c

hant

me

rend

mal

ade,

Mêm

e si

tu c

ontin

uais

jusq

u’à

dem

ain,

Tu n

e tr

ouve

rais

pas

d’a

gréa

ble

mél

odie

.Ta

is-t

oi d

onc

et v

a te

cou

cher

!Je

pré

fére

rais

la s

érén

ade

d’un

âne

.

Oh

! si t

u sa

vais

qu’

à ca

use

de to

i,Re

néga

te, j

’ai s

ouffe

rt la

nui

tTa

ndis

que

tu re

posa

is à

l’ab

ri de

ta m

aiso

nEt

que

je p

assa

is m

on te

mps

deh

ors.

La p

luie

éta

it m

on e

au d

e ro

se,

L’éc

lair

m’a

app

orté

un

mes

sage

d’a

mou

r ;A

vec

la te

mpê

te je

joua

is a

ux d

ésA

lors

que

je m

onta

is la

gar

de s

ous

ton

auve

nt ;

Là, m

on li

t éta

it pr

épar

éEt

le c

iel l

ui s

erva

it de

cou

vert

ure

;Le

seu

il de

ta p

orte

éta

it m

on o

reill

er –

Mal

heur

eux

que

je s

uis,

que

n’a

i-je

dû s

uppo

rter

!

Page 21: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

2 1

XX.

Mei

n Li

ebst

er s

ingt

am

Hau

s im

Mon

dens

chei

ne,

Und

ich

mus

s la

usch

end

hier

im B

ette

lieg

en.

Weg

von

der

Mut

ter w

end

ich

mic

h un

d w

eine

, B

lut s

ind

die

Trän

en, d

ie m

ir ni

cht v

ersi

egen

.D

en b

reite

n St

rom

am

Bet

t hab

ich

gew

eint

,W

eiß

nich

t vor

Trä

nen,

ob

der M

orge

n sc

hein

t.D

en b

reite

n St

rom

am

Bet

t wei

nt ic

h vo

r Seh

nen;

Blin

d ha

ben

mic

h ge

mac

ht d

ie b

lut’g

en T

räne

n.

XXII.

Ein

Stän

dche

n Eu

ch z

u br

inge

n ka

m ic

h he

r,W

enn

es d

em H

errn

vom

Hau

s ni

cht u

ngel

egen

.Ih

r hab

t ein

sch

önes

Töc

hter

lein

. Es

wär

Woh

l gut

, sie

nic

ht z

u st

reng

im H

aus

zu h

egen

.U

nd li

egt s

ie s

chon

im B

ett,

so b

itt ic

h se

hr,

Tut e

s zu

wis

sen

ihr v

om m

eine

tweg

en,

Das

s ih

r Get

reue

r hie

r vor

beig

ekom

men

,D

er T

ag u

nd N

acht

sie

in d

en S

inn

geno

mm

en,

Und

das

s am

Tag

, der

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rund

zwan

zig

zähl

t,Si

e fü

nfun

dzw

anzi

g St

unde

n la

ng m

ir fe

hlt.

XLII.

Nic

ht lä

nger

kan

n ic

h si

ngen

, den

n de

r Win

dW

eht s

tark

und

mac

ht d

em A

tem

was

zu

scha

ffen.

Auf

fürc

ht ic

h, d

ass

die

Zeit

umso

nst v

errin

nt.

Ja w

är ic

h si

cher

, gin

g ic

h je

tzt n

icht

sch

lafe

n.

Ja w

üsst

ich

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, wür

d ic

h ni

cht h

eim

spaz

iere

nU

nd e

insa

m d

iese

sch

öne

Zeit

verli

eren

.

XLIII

.Sc

hwei

g ei

nmal

stil

l, du

gar

st’g

er S

chw

ätze

r dor

t!Zu

m E

kel i

st m

ir de

in v

erw

ünsc

htes

Sin

gen.

Und

trie

bst d

u es

bis

mor

gen

früh

so

fort

,D

och

wür

de d

ir ke

in s

chm

ucke

s Li

ed g

elin

gen.

Schw

eig

einm

al s

till u

nd le

ge d

ich

aufs

Ohr

!D

as S

tänd

chen

ein

es E

sels

zög

ich

vor.

XLIV.

O w

üsst

est d

u, w

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iel i

ch d

eine

tweg

en,

Du

fals

che

Rene

gatin

, litt

zur

Nac

ht,

Inde

s du

im v

ersc

hlos

snen

Hau

s ge

lege

nU

nd ic

h di

e Ze

it im

Fre

ien

zuge

brac

ht.

Als

Ros

enw

asse

r die

nte

mir

der R

egen

,D

er B

litz

hat L

iebe

sbot

scha

ft m

ir ge

brac

ht;

Ich

habe

Wür

fel m

it de

m S

turm

ges

piel

t,A

ls u

nter

dei

nem

Dac

h ic

h W

ache

hie

lt.M

ein

Bet

t war

unt

er d

eine

m D

ach

bere

itet,

Der

Him

mel

lag

als

Dec

ke d

rauf

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reite

t,D

ie S

chw

elle

dei

ner T

ür, d

as w

ar m

ein

Kis

sen

-Ic

h Ä

rmst

er, a

ch, w

as h

ab ic

h au

sste

hn m

üsse

n!

Mon

am

oure

ux c

hant

e de

hors

au

clai

r de

lune

Et m

oi j’

écou

te c

loué

e au

lit.

Je m

e dé

tour

ne d

e m

a m

ère

et p

leur

eD

es la

rmes

de

sang

qui

cou

lent

san

s ta

rir.

Mes

larm

es fo

rmen

t une

rivi

ère

deva

nt m

on li

tEt

tom

bent

si p

ress

ées

qu’e

lles

me

cach

ent l

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atin

.C

’est

de

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algi

e qu

e j’a

i ple

uré

ains

iEt

mes

larm

es d

e sa

ng m

’ont

rend

ue a

veug

le.

Pour

vou

s of

frir

une

petit

e sé

réna

de je

vie

ns,

Si le

maî

tre

de m

aiso

n n’

y tr

ouve

à re

dire

.Vo

us a

vez

une

fille

bie

n jo

lie. I

l ser

ait b

onD

e ne

pas

l’en

ferm

er à

la m

aiso

n.Si

elle

est

déj

à au

lit,

je v

ous

en p

rie,

Dite

s-le

-lui b

ien

de m

a pa

rt :

Son

amou

reux

éta

it ic

i de

pass

age

Qui

nui

t et j

our n

e pe

nse

qu’à

elle

,D

ites-

lui q

ue s

ur u

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ur d

e vi

ngt-

quat

re h

eure

sEl

le m

e m

anqu

e pe

ndan

t vin

gt-c

inq.

Je n

e pu

is c

hant

er p

lus

long

tem

ps c

ar le

ven

tSo

uffle

si f

ort q

u’il

man

que

d’ét

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rSi

j’ét

ais

sûr d

e ne

per

dre

mon

tem

ps,

Si j’

étai

s sû

r, je

n’ir

ais

pas

dorm

ir.

Si je

sav

ais,

je n

e re

ntre

rais

poi

nt m

aint

enan

tPo

ur p

asse

r une

nui

t sol

itaire

.

Tais

-toi

don

c, b

avar

d in

corr

igib

le !

Ton

mau

dit c

hant

me

rend

mal

ade,

Mêm

e si

tu c

ontin

uais

jusq

u’à

dem

ain,

Tu n

e tr

ouve

rais

pas

d’a

gréa

ble

mél

odie

.Ta

is-t

oi d

onc

et v

a te

cou

cher

!Je

pré

fére

rais

la s

érén

ade

d’un

âne

.

Oh

! si t

u sa

vais

qu’

à ca

use

de to

i,Re

néga

te, j

’ai s

ouffe

rt la

nui

tTa

ndis

que

tu re

posa

is à

l’ab

ri de

ta m

aiso

nEt

que

je p

assa

is m

on te

mps

deh

ors.

La p

luie

éta

it m

on e

au d

e ro

se,

L’éc

lair

m’a

app

orté

un

mes

sage

d’a

mou

r ;A

vec

la te

mpê

te je

joua

is a

ux d

ésA

lors

que

je m

onta

is la

gar

de s

ous

ton

auve

nt ;

Là, m

on li

t éta

it pr

épar

éEt

le c

iel l

ui s

erva

it de

cou

vert

ure

;Le

seu

il de

ta p

orte

éta

it m

on o

reill

er –

Mal

heur

eux

que

je s

uis,

que

n’a

i-je

dû s

uppo

rter

!

Page 22: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

VI.

Wer

rief

dic

h de

nn?

Wer

hat

dic

h he

rbes

tellt

?W

er h

ieß

dich

kom

men

, wen

n es

dir

zur L

ast?

Geh

zu

dem

Lie

bche

n, d

as d

ir m

ehr g

efäl

lt,G

eh d

ahin

, wo

du d

ie G

edan

ken

hast

.G

eh n

ur, w

ohin

dei

n Si

nnen

ste

ht u

nd D

enke

n!D

ass

du z

u m

ir ko

mm

st, w

ill ic

h ge

rn d

ir sc

henk

en.

Geh

zu

dem

Lie

bche

n, d

as d

ir m

ehr g

efäl

lt!W

er ri

ef d

ich

denn

? W

er h

at d

ich

herb

este

llt?

XXXI

.W

ie s

oll i

ch fr

öhlic

h se

in u

nd la

chen

gar

,D

a du

mir

imm

er z

ürne

st u

nver

hohl

en?

Du

kom

mst

nur

ein

mal

alle

hun

dert

Jah

r,U

nd d

ann,

als

hät

te m

an d

ir’s

anbe

fohl

en.

Was

kom

mst

du,

wen

n’s

die

Dei

nen

unge

rn s

ehn?

Gib

frei

mei

n H

erz,

dan

n m

agst

du

wei

terg

ehn.

Dah

eim

mit

dein

en L

eute

n le

b in

Frie

den,

Den

n w

as d

er H

imm

el w

ill, g

esch

ieht

hin

iede

n.H

alt F

riede

n m

it de

n D

eini

gen

zu H

aus,

Den

n w

as d

er H

imm

el w

ill, d

as b

leib

t nic

ht a

us.

X. Du

denk

st m

it ei

nem

Fäd

chen

mic

h zu

fang

en,

Mit

eine

m B

lick

scho

n m

ich

verli

ebt z

u m

ache

n?Ic

h fin

g sc

hon

andr

e, d

ie s

ich

höhe

r sch

wan

gen;

Du

darf

st m

ir ja

nic

ht tr

aun,

sie

hst d

u m

ich

lach

en.

Scho

n an

dre

fing

ich,

gla

ub e

s si

cher

lich.

Ich

bin

verli

ebt,

doch

ebe

n ni

cht i

n di

ch.

XIV.

Ges

elle

, wol

l’n w

ir un

s in

Kut

ten

hülle

n,D

ie W

elt d

em la

ssen

, den

sie

mag

erg

ötze

n?D

ann

poch

en w

ir an

Tür

um

Tür

im S

tille

n:„G

ebt e

inem

arm

en M

önch

um

Jes

u w

illen

.“„O

lieb

er P

ater

, du

mus

st s

päte

r kom

men

,W

enn

aus

dem

Ofe

n w

ir da

s B

rot g

enom

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.O

lieb

er P

ater

, kom

m n

ur s

päte

r wie

der,

Ein

Töch

terle

in v

on m

ir lie

gt k

rank

dan

iede

r.“„U

nd is

t sie

kra

nk, s

o la

ss m

ich

nach

ihr s

chau

en,

Das

s si

e m

ir ih

re B

eich

te m

ag v

ertr

auen

.Sc

hlie

ßt T

ür u

nd F

enst

er, d

ass

uns

kein

er s

töre

,W

enn

ich

des

arm

en K

inde

s B

eich

te h

öre!

Qui

don

c t’a

app

elé,

qui

t’a

fait

veni

r ?Q

ui te

l’a

dit,

puis

que

tu v

iens

à c

ontr

ecœ

ur ?

Va v

oir l

’am

oure

use

qui t

e pl

aît m

ieux

,Va

là o

ù te

s pe

nsée

s va

gabo

nden

t,Va

don

c là

t’ent

raîn

ent t

es d

ésirs

!Te

s vi

site

s ch

ez m

oi, j

e t’e

n fa

is c

adea

u,Va

voi

r l’a

mou

reus

e qu

i te

plaî

t mie

ux !

Qui

don

c t’a

app

elé,

qui

t’a

fait

veni

r ?

Com

men

t ser

ais-

je h

eure

use,

jusq

u’à

rire,

Qua

nd ta

col

ère

m’e

nviro

nne

ouve

rtem

ent ?

Tu n

e vi

ens

qu’u

ne fo

is to

us le

s ce

nt a

nsEt

enc

ore

sur o

rdre

ce

me

sem

ble.

Pour

quoi

ven

ir si

cel

a dé

plaî

t aux

tien

s ?

Libè

re m

on c

œur

et p

ours

uis

ton

chem

in ;

Vis

en

paix

che

z to

i ave

c le

s tie

ns.

Car

ce

que

veut

le c

iel a

rriv

e ic

i-bas

.V

is e

n pa

ix c

hez

toi a

vec

les

tiens

,C

ar c

e qu

e ve

ut le

cie

l arr

ive

touj

ours

.

Tu c

rois

qu’

avec

un

fil tu

me

pren

dras

,M

’ens

orce

lant

d’u

n se

ul re

gard

?J’

en a

i pris

d’a

utre

s qu

i vol

aien

t plu

s ha

ut ;

Tu fe

rais

bie

n de

te m

éfie

r qua

nd tu

me

vois

rire

.D

’aut

res

j’ai p

ris, c

rois

-le b

ien.

Je s

uis

amou

reux

, mai

s pa

s de

toi.

Am

i, pr

endr

ons-

nous

la b

ure,

Lais

sant

le m

onde

à c

eux

qu’il

réjo

uit ?

Nou

s fr

appe

rons

furt

ivem

ent d

e po

rte

en p

orte

Don

nez

à un

pau

vre

moi

ne p

our l

’am

our d

e Jé

sus.

– Ô

mon

pèr

e, re

vene

z pl

us ta

rd,

Qua

nd le

pai

n se

ra ti

ré d

u fo

ur.

Ô c

her P

ère,

reve

nez

surt

out p

lus

tard

,U

ne m

ienn

e fil

lett

e es

t mal

ade

et a

u lit

.–

Est-

elle

mal

ade,

lais

se-m

oi v

enir

à el

lePo

ur q

u’el

le n

e m

eure

aba

ndon

née

;Es

t-el

le m

alad

e, la

isse

-moi

l’as

sist

erEt

qu’

elle

ne

me

fass

e sa

con

fess

ion.

Ferm

ez p

orte

s et

fenê

tres

que

pers

onne

ne

nous

dér

ange

,A

lors

que

j’en

tend

rai l

a co

nfes

sion

de

la p

auvr

e en

fant

! »

Page 23: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

2 3

VI.

Wer

rief

dic

h de

nn?

Wer

hat

dic

h he

rbes

tellt

?W

er h

ieß

dich

kom

men

, wen

n es

dir

zur L

ast?

Geh

zu

dem

Lie

bche

n, d

as d

ir m

ehr g

efäl

lt,G

eh d

ahin

, wo

du d

ie G

edan

ken

hast

.G

eh n

ur, w

ohin

dei

n Si

nnen

ste

ht u

nd D

enke

n!D

ass

du z

u m

ir ko

mm

st, w

ill ic

h ge

rn d

ir sc

henk

en.

Geh

zu

dem

Lie

bche

n, d

as d

ir m

ehr g

efäl

lt!W

er ri

ef d

ich

denn

? W

er h

at d

ich

herb

este

llt?

XXXI

.W

ie s

oll i

ch fr

öhlic

h se

in u

nd la

chen

gar

,D

a du

mir

imm

er z

ürne

st u

nver

hohl

en?

Du

kom

mst

nur

ein

mal

alle

hun

dert

Jah

r,U

nd d

ann,

als

hät

te m

an d

ir’s

anbe

fohl

en.

Was

kom

mst

du,

wen

n’s

die

Dei

nen

unge

rn s

ehn?

Gib

frei

mei

n H

erz,

dan

n m

agst

du

wei

terg

ehn.

Dah

eim

mit

dein

en L

eute

n le

b in

Frie

den,

Den

n w

as d

er H

imm

el w

ill, g

esch

ieht

hin

iede

n.H

alt F

riede

n m

it de

n D

eini

gen

zu H

aus,

Den

n w

as d

er H

imm

el w

ill, d

as b

leib

t nic

ht a

us.

X. Du

denk

st m

it ei

nem

Fäd

chen

mic

h zu

fang

en,

Mit

eine

m B

lick

scho

n m

ich

verli

ebt z

u m

ache

n?Ic

h fin

g sc

hon

andr

e, d

ie s

ich

höhe

r sch

wan

gen;

Du

darf

st m

ir ja

nic

ht tr

aun,

sie

hst d

u m

ich

lach

en.

Scho

n an

dre

fing

ich,

gla

ub e

s si

cher

lich.

Ich

bin

verli

ebt,

doch

ebe

n ni

cht i

n di

ch.

XIV.

Ges

elle

, wol

l’n w

ir un

s in

Kut

ten

hülle

n,D

ie W

elt d

em la

ssen

, den

sie

mag

erg

ötze

n?D

ann

poch

en w

ir an

Tür

um

Tür

im S

tille

n:„G

ebt e

inem

arm

en M

önch

um

Jes

u w

illen

.“„O

lieb

er P

ater

, du

mus

st s

päte

r kom

men

,W

enn

aus

dem

Ofe

n w

ir da

s B

rot g

enom

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.O

lieb

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ater

, kom

m n

ur s

päte

r wie

der,

Ein

Töch

terle

in v

on m

ir lie

gt k

rank

dan

iede

r.“„U

nd is

t sie

kra

nk, s

o la

ss m

ich

nach

ihr s

chau

en,

Das

s si

e m

ir ih

re B

eich

te m

ag v

ertr

auen

.Sc

hlie

ßt T

ür u

nd F

enst

er, d

ass

uns

kein

er s

töre

,W

enn

ich

des

arm

en K

inde

s B

eich

te h

öre!

Qui

don

c t’a

app

elé,

qui

t’a

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veni

r ?Q

ui te

l’a

dit,

puis

que

tu v

iens

à c

ontr

ecœ

ur ?

Va v

oir l

’am

oure

use

qui t

e pl

aît m

ieux

,Va

là o

ù te

s pe

nsée

s va

gabo

nden

t,Va

don

c là

t’ent

raîn

ent t

es d

ésirs

!Te

s vi

site

s ch

ez m

oi, j

e t’e

n fa

is c

adea

u,Va

voi

r l’a

mou

reus

e qu

i te

plaî

t mie

ux !

Qui

don

c t’a

app

elé,

qui

t’a

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veni

r ?

Com

men

t ser

ais-

je h

eure

use,

jusq

u’à

rire,

Qua

nd ta

col

ère

m’e

nviro

nne

ouve

rtem

ent ?

Tu n

e vi

ens

qu’u

ne fo

is to

us le

s ce

nt a

nsEt

enc

ore

sur o

rdre

ce

me

sem

ble.

Pour

quoi

ven

ir si

cel

a dé

plaî

t aux

tien

s ?

Libè

re m

on c

œur

et p

ours

uis

ton

chem

in ;

Vis

en

paix

che

z to

i ave

c le

s tie

ns.

Car

ce

que

veut

le c

iel a

rriv

e ic

i-bas

.V

is e

n pa

ix c

hez

toi a

vec

les

tiens

,C

ar c

e qu

e ve

ut le

cie

l arr

ive

touj

ours

.

Tu c

rois

qu’

avec

un

fil tu

me

pren

dras

,M

’ens

orce

lant

d’u

n se

ul re

gard

?J’

en a

i pris

d’a

utre

s qu

i vol

aien

t plu

s ha

ut ;

Tu fe

rais

bie

n de

te m

éfie

r qua

nd tu

me

vois

rire

.D

’aut

res

j’ai p

ris, c

rois

-le b

ien.

Je s

uis

amou

reux

, mai

s pa

s de

toi.

Am

i, pr

endr

ons-

nous

la b

ure,

Lais

sant

le m

onde

à c

eux

qu’il

réjo

uit ?

Nou

s fr

appe

rons

furt

ivem

ent d

e po

rte

en p

orte

Don

nez

à un

pau

vre

moi

ne p

our l

’am

our d

e Jé

sus.

– Ô

mon

pèr

e, re

vene

z pl

us ta

rd,

Qua

nd le

pai

n se

ra ti

ré d

u fo

ur.

Ô c

her P

ère,

reve

nez

surt

out p

lus

tard

,U

ne m

ienn

e fil

lett

e es

t mal

ade

et a

u lit

.–

Est-

elle

mal

ade,

lais

se-m

oi v

enir

à el

lePo

ur q

u’el

le n

e m

eure

aba

ndon

née

;Es

t-el

le m

alad

e, la

isse

-moi

l’as

sist

erEt

qu’

elle

ne

me

fass

e sa

con

fess

ion.

Ferm

ez p

orte

s et

fenê

tres

que

pers

onne

ne

nous

dér

ange

,A

lors

que

j’en

tend

rai l

a co

nfes

sion

de

la p

auvr

e en

fant

! »

Page 24: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XLV.

Vers

chlin

g de

r Abg

rund

mei

nes

Lieb

sten

Hüt

te,

An

ihre

r Ste

lle s

chäu

m e

in S

ee z

ur S

tund

e.B

leik

ugel

n so

ll de

r Him

mel

drü

ber s

chüt

ten,

Und

ein

Sch

lang

e ha

use

dort

im G

rund

e.D

rin h

ause

ein

e Sc

hlan

ge g

ift’g

er A

rt,

Die

ihn

verg

ifte,

der

mir

untr

eu w

ard.

Drin

hau

se e

in S

chla

nge,

gift

gesc

hwol

len,

Und

brin

g ih

m T

od, d

er m

ich

verr

aten

wol

len!

VIII.

Nun

lass

uns

Frie

den

schl

ieße

n, li

ebst

es L

eben

,Zu

lang

ist’s

sch

on, d

ass

wir

in F

ehde

lieg

en.

Wen

n du

nic

ht w

illst

, will

ich

mic

h di

r erg

eben

;W

ie k

önnt

en w

ir un

s au

f den

Tod

bek

riege

n?Es

sch

ließe

n Fr

iede

n K

önig

e un

d Fü

rste

n,U

nd s

olle

n Li

eben

de n

icht

dar

nach

dür

sten

?Es

sch

ließe

n Fr

iede

n Fü

rste

n un

d So

ldat

en,

Und

sol

lt’ e

s zw

ei V

erlie

bten

woh

l mis

srat

en?

Mei

ns d

u, d

ass,

was

so

groß

en H

errn

gel

ingt

,Ei

n Pa

ar z

ufrie

dner

Her

zen

nich

t vol

lbrin

gt?

XXIX

.W

ohl k

enn

ich

Euer

n St

and,

der

nic

ht g

erin

g.Ih

r bra

ucht

et n

icht

so

tief h

erab

zust

eige

n,Zu

lieb

en s

olch

ein

arm

und

nie

drig

Din

g,D

a si

ch v

or E

uch

die

Alle

rsch

önst

en n

eige

n.

Die

sch

önst

en M

änne

r lei

cht b

esie

gtet

Ihr,

Dru

m w

eiß

ich

woh

l, Ih

r tre

ibt n

ur S

piel

mit

mir.

Ihr s

pott

et m

ein,

man

hat

mic

h w

arne

n w

olle

n,D

och

ach,

Ihr s

eid

so s

chön

! Wer

kan

n Eu

ch g

rolle

n?

XXXV

III.

Wen

n du

mic

h m

it de

n A

ugen

str

eifs

t und

lach

st,

Sie

senk

st, u

nd n

eigs

t das

Kin

n zu

m B

usen

dan

n,B

itt ic

h, d

ass

du m

ir er

st e

in Z

eich

en m

achs

t,D

amit

ich

doch

mei

n H

erz

auch

bän

d’ge

n ka

nn,

Das

s ic

h m

ein

Her

z m

ag b

änd’

gen,

zah

m u

nd s

till,

Wen

n es

vor

gro

ßer L

iebe

spr

inge

n w

ill,

Das

s ic

h m

ein

Her

z m

ag h

alte

n in

der

Bru

st,

Wen

n es

aus

brec

hen

will

vor

gro

ßer L

ust.

XXXV

I.W

enn

du, m

ein

Lieb

ster

, ste

igst

zum

Him

mel

auf

,Tr

ag ic

h m

ein

Her

z di

r in

der H

and

entg

egen

.So

lieb

evol

l um

arm

st d

u m

ich

dara

uf,

Dan

n w

oll’n

wir

uns

dem

Her

rn z

u Fü

ssen

lege

n.U

nd s

ieht

der

Her

rgot

t uns

re L

iebe

ssch

mer

zen,

Mac

ht e

r ein

Her

z au

s zw

ei v

erlie

bten

Her

zen,

Zu e

inem

Her

zen

fügt

er z

wei

zus

amm

en,

Im P

arad

ies,

um

glän

zt v

on H

imm

elsf

lam

men

.

Que

les

abîm

es e

nglo

utis

sent

la p

etite

mai

son

de m

on a

mou

r,Q

u’à

sa p

lace

s’é

batt

e la

mer

furie

use,

Que

le c

iel y

ver

se d

es b

illes

de

plom

bEt

qu’

un s

erpe

nt h

ante

le fo

nd.

Qu’

un s

erpe

nt v

enim

eux

y de

meu

reEt

em

pois

onne

cel

ui q

ui m

’a tr

ompé

e.Q

u’un

ser

pent

ven

imeu

x y

dem

eure

, gon

flé d

e ve

nin,

Et tu

e ce

lui q

ui m

’a v

oulu

trah

ir !

Fais

ons

mai

nten

ant l

a pa

ix, m

on c

her a

mou

r,Tr

op lo

ngte

mps

déj

à no

us n

ous

disp

uton

s.Si

tu re

fuse

s, à

toi j

e m

e re

ndra

i ;C

omm

ent p

ourr

ions

-nou

s lu

tter

jusq

u’à

la m

ort ?

Rois

et p

rince

s ré

tabl

isse

nt la

pai

x,N

e se

rait-

ce re

fusé

qu’

aux

amou

reux

?Pr

ince

s et

sol

dats

con

clue

nt la

pai

x,Po

urqu

oi le

s am

oure

ux é

chou

erai

ent-

ils ?

Cro

is-t

u qu

’aup

rès

d’au

ssi g

rand

s se

igne

urs,

Deu

x cœ

urs

pais

ible

s ne

le p

ourr

aien

t pas

?

Je c

onna

is v

otre

rang

, qui

n’e

st p

as d

es m

oind

res

;Vo

us n

’avi

ez p

as à

des

cend

re a

ussi

bas

Pour

aim

er u

ne c

réat

ure

si p

auvr

e et

si h

umbl

ePu

isqu

e de

vant

vou

s le

s pl

us b

elle

s se

pâm

ent.

Des

hom

mes

les

plus

bea

ux a

isém

ent v

ous

trio

mph

ez,

Je s

ais

donc

bie

n qu

’ave

c m

oi c

e n’

est q

u’un

jeu,

Vous

vou

s m

oque

z, o

n m

’a m

ise

en g

arde

;M

ais

bah

! vou

s êt

es s

i bea

u ! q

ui p

eut v

ous

en v

oulo

ir ?

Qua

nd te

s ye

ux m

e ca

ress

ent e

t que

tu ri

s,Q

uand

tu le

s ba

isse

s, p

ench

ant l

e m

ento

n ve

rs to

n se

inFa

is-m

oi, j

e t’e

n pr

ie, u

n si

gne

Que

j’ai

e le

tem

ps d

e ca

lmer

mon

ur,

Cal

mer

mon

ur s

i ple

in d

’am

our

Qu’

il m

anqu

e de

se

rom

pre

Et q

u’au

moi

ns je

pui

sse

le m

aîtr

iser

au

fond

de

moi

,Q

uand

il v

eut s

e ro

mpr

e pa

r exc

ès d

e jo

ie.

Qua

nd, m

on a

mou

r, tu

mon

tera

s au

cie

lJ’

irai à

ta re

ncon

tre, p

orta

nt m

on c

œur

au

creu

x de

s m

ains

.Tu

m’e

nlac

eras

ave

c tr

ansp

ort

Et n

ous

nous

éte

ndro

ns a

ux p

ieds

du

Seig

neur

.Et

qua

nd le

Sei

gneu

r ver

ra n

os to

urm

ents

d’a

mou

rIl

fera

un

seul

ur d

e no

s de

ux c

œur

s én

amou

rés

De

deux

urs

il ne

fera

qu’

unA

u se

in d

u pa

radi

s da

ns le

s cé

lest

es lu

miè

res.

Page 25: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

2 5

XLV.

Vers

chlin

g de

r Abg

rund

mei

nes

Lieb

sten

Hüt

te,

An

ihre

r Ste

lle s

chäu

m e

in S

ee z

ur S

tund

e.B

leik

ugel

n so

ll de

r Him

mel

drü

ber s

chüt

ten,

Und

ein

Sch

lang

e ha

use

dort

im G

rund

e.D

rin h

ause

ein

e Sc

hlan

ge g

ift’g

er A

rt,

Die

ihn

verg

ifte,

der

mir

untr

eu w

ard.

Drin

hau

se e

in S

chla

nge,

gift

gesc

hwol

len,

Und

brin

g ih

m T

od, d

er m

ich

verr

aten

wol

len!

VIII.

Nun

lass

uns

Frie

den

schl

ieße

n, li

ebst

es L

eben

,Zu

lang

ist’s

sch

on, d

ass

wir

in F

ehde

lieg

en.

Wen

n du

nic

ht w

illst

, will

ich

mic

h di

r erg

eben

;W

ie k

önnt

en w

ir un

s au

f den

Tod

bek

riege

n?Es

sch

ließe

n Fr

iede

n K

önig

e un

d Fü

rste

n,U

nd s

olle

n Li

eben

de n

icht

dar

nach

dür

sten

?Es

sch

ließe

n Fr

iede

n Fü

rste

n un

d So

ldat

en,

Und

sol

lt’ e

s zw

ei V

erlie

bten

woh

l mis

srat

en?

Mei

ns d

u, d

ass,

was

so

groß

en H

errn

gel

ingt

,Ei

n Pa

ar z

ufrie

dner

Her

zen

nich

t vol

lbrin

gt?

XXIX

.W

ohl k

enn

ich

Euer

n St

and,

der

nic

ht g

erin

g.Ih

r bra

ucht

et n

icht

so

tief h

erab

zust

eige

n,Zu

lieb

en s

olch

ein

arm

und

nie

drig

Din

g,D

a si

ch v

or E

uch

die

Alle

rsch

önst

en n

eige

n.

Die

sch

önst

en M

änne

r lei

cht b

esie

gtet

Ihr,

Dru

m w

eiß

ich

woh

l, Ih

r tre

ibt n

ur S

piel

mit

mir.

Ihr s

pott

et m

ein,

man

hat

mic

h w

arne

n w

olle

n,D

och

ach,

Ihr s

eid

so s

chön

! Wer

kan

n Eu

ch g

rolle

n?

XXXV

III.

Wen

n du

mic

h m

it de

n A

ugen

str

eifs

t und

lach

st,

Sie

senk

st, u

nd n

eigs

t das

Kin

n zu

m B

usen

dan

n,B

itt ic

h, d

ass

du m

ir er

st e

in Z

eich

en m

achs

t,D

amit

ich

doch

mei

n H

erz

auch

bän

d’ge

n ka

nn,

Das

s ic

h m

ein

Her

z m

ag b

änd’

gen,

zah

m u

nd s

till,

Wen

n es

vor

gro

ßer L

iebe

spr

inge

n w

ill,

Das

s ic

h m

ein

Her

z m

ag h

alte

n in

der

Bru

st,

Wen

n es

aus

brec

hen

will

vor

gro

ßer L

ust.

XXXV

I.W

enn

du, m

ein

Lieb

ster

, ste

igst

zum

Him

mel

auf

,Tr

ag ic

h m

ein

Her

z di

r in

der H

and

entg

egen

.So

lieb

evol

l um

arm

st d

u m

ich

dara

uf,

Dan

n w

oll’n

wir

uns

dem

Her

rn z

u Fü

ssen

lege

n.U

nd s

ieht

der

Her

rgot

t uns

re L

iebe

ssch

mer

zen,

Mac

ht e

r ein

Her

z au

s zw

ei v

erlie

bten

Her

zen,

Zu e

inem

Her

zen

fügt

er z

wei

zus

amm

en,

Im P

arad

ies,

um

glän

zt v

on H

imm

elsf

lam

men

.

Que

les

abîm

es e

nglo

utis

sent

la p

etite

mai

son

de m

on a

mou

r,Q

u’à

sa p

lace

s’é

batt

e la

mer

furie

use,

Que

le c

iel y

ver

se d

es b

illes

de

plom

bEt

qu’

un s

erpe

nt h

ante

le fo

nd.

Qu’

un s

erpe

nt v

enim

eux

y de

meu

reEt

em

pois

onne

cel

ui q

ui m

’a tr

ompé

e.Q

u’un

ser

pent

ven

imeu

x y

dem

eure

, gon

flé d

e ve

nin,

Et tu

e ce

lui q

ui m

’a v

oulu

trah

ir !

Fais

ons

mai

nten

ant l

a pa

ix, m

on c

her a

mou

r,Tr

op lo

ngte

mps

déj

à no

us n

ous

disp

uton

s.Si

tu re

fuse

s, à

toi j

e m

e re

ndra

i ;C

omm

ent p

ourr

ions

-nou

s lu

tter

jusq

u’à

la m

ort ?

Rois

et p

rince

s ré

tabl

isse

nt la

pai

x,N

e se

rait-

ce re

fusé

qu’

aux

amou

reux

?Pr

ince

s et

sol

dats

con

clue

nt la

pai

x,Po

urqu

oi le

s am

oure

ux é

chou

erai

ent-

ils ?

Cro

is-t

u qu

’aup

rès

d’au

ssi g

rand

s se

igne

urs,

Deu

x cœ

urs

pais

ible

s ne

le p

ourr

aien

t pas

?

Je c

onna

is v

otre

rang

, qui

n’e

st p

as d

es m

oind

res

;Vo

us n

’avi

ez p

as à

des

cend

re a

ussi

bas

Pour

aim

er u

ne c

réat

ure

si p

auvr

e et

si h

umbl

ePu

isqu

e de

vant

vou

s le

s pl

us b

elle

s se

pâm

ent.

Des

hom

mes

les

plus

bea

ux a

isém

ent v

ous

trio

mph

ez,

Je s

ais

donc

bie

n qu

’ave

c m

oi c

e n’

est q

u’un

jeu,

Vous

vou

s m

oque

z, o

n m

’a m

ise

en g

arde

;M

ais

bah

! vou

s êt

es s

i bea

u ! q

ui p

eut v

ous

en v

oulo

ir ?

Qua

nd te

s ye

ux m

e ca

ress

ent e

t que

tu ri

s,Q

uand

tu le

s ba

isse

s, p

ench

ant l

e m

ento

n ve

rs to

n se

inFa

is-m

oi, j

e t’e

n pr

ie, u

n si

gne

Que

j’ai

e le

tem

ps d

e ca

lmer

mon

ur,

Cal

mer

mon

ur s

i ple

in d

’am

our

Qu’

il m

anqu

e de

se

rom

pre

Et q

u’au

moi

ns je

pui

sse

le m

aîtr

iser

au

fond

de

moi

,Q

uand

il v

eut s

e ro

mpr

e pa

r exc

ès d

e jo

ie.

Qua

nd, m

on a

mou

r, tu

mon

tera

s au

cie

lJ’

irai à

ta re

ncon

tre, p

orta

nt m

on c

œur

au

creu

x de

s m

ains

.Tu

m’e

nlac

eras

ave

c tr

ansp

ort

Et n

ous

nous

éte

ndro

ns a

ux p

ieds

du

Seig

neur

.Et

qua

nd le

Sei

gneu

r ver

ra n

os to

urm

ents

d’a

mou

rIl

fera

un

seul

ur d

e no

s de

ux c

œur

s én

amou

rés

De

deux

urs

il ne

fera

qu’

unA

u se

in d

u pa

radi

s da

ns le

s cé

lest

es lu

miè

res.

Page 26: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XXIII

.W

as fü

r ein

Lie

d so

ll di

r ges

unge

n w

erde

n,D

as d

eine

r wür

dig

sei?

Wo

find

ich’

s nu

r?A

m li

ebst

en g

rüb’

ich

es ti

ef a

us d

er E

rden

,G

esun

gen

noch

von

kei

ner K

reat

ur.

Ein

Lied

, das

wed

er M

ann

noch

Wei

b bi

s he

ute

Hör

t ode

r san

g, s

elbs

t nic

ht d

ie ä

lt’st

en L

eute

.

XIX.

Wir

habe

n be

ide

lang

e Ze

it ge

schw

iege

n,A

uf e

inm

al k

am u

ns n

un d

ie S

prac

he w

iede

r.D

ie E

ngel

Got

tes

sind

her

abge

floge

n,Si

e br

acht

en n

ach

dem

Krie

g de

n Fr

iede

n w

iede

r.D

ie E

ngel

Got

tes

sind

her

abge

floge

n,M

it ih

nen

ist d

er F

riede

n ei

ngez

ogen

.D

ie L

iebe

seng

el k

amen

übe

r Nac

htU

nd h

aben

Frie

den

mei

ner B

rust

geb

rach

t.

XXXI

V.U

nd s

teht

Ihr f

rüh

am M

orge

n au

f vom

Bet

te,

Sche

ucht

Ihr v

om H

imm

el a

lle W

olke

n fo

rt,

Die

Son

ne lo

ckt I

hr a

uf d

ie B

erge

dor

t,U

nd E

ngel

ein

ersc

hein

en u

m d

ie W

ette

Und

brin

gen

Schu

h un

d K

leid

er E

uch

sofo

rt.

Dan

n, w

enn

Ihr a

usge

ht in

die

hei

l’ge

Met

te,

So z

ieht

Ihr a

lle M

ensc

hen

mit

Euch

fort

,U

nd w

enn

Ihr n

aht d

er b

ened

eite

n St

ätte

,

So z

ünde

t Eue

r Blic

k di

e La

mpe

n an

.W

eihw

asse

r neh

mt I

hr, m

acht

des

Kre

uzes

Zei

chen

Und

net

zet E

ure

wei

ße S

tirn

soda

nnU

nd n

eige

t Euc

h un

d be

ugt d

ie K

nie

ingl

eich

en -

O w

ie h

olds

elig

ste

ht E

uch

alle

s an

!W

ie h

old

und

selig

hat

Euc

h G

ott b

egab

t,D

ie Ih

r der

Sch

önhe

it K

ron

empf

ange

n ha

bt!

Wie

hol

d un

d se

lig w

ande

lt Ih

r im

Leb

en;

Der

Sch

önhe

it Pa

lme

war

d an

Euc

h ge

gebe

n.

XVI.

Ihr j

unge

n Le

ute,

die

ihr z

ieh

ins

Feld

,A

uf m

eine

n Li

ebst

en s

ollt

ihr A

chtu

ng g

eben

.So

rgt,

dass

er t

apfe

r sic

h im

Feu

er h

ält;

Er w

ar n

och

nie

im K

riege

all

sein

Leb

en.

Lass

t nie

ihn

unte

r fre

iem

Him

mel

sch

lafe

n;Er

ist s

o za

rt, e

s m

öcht

e si

ch b

estr

afen

.La

sst m

ir ih

n ja

nic

ht s

chla

fen

unte

rm M

ond;

Er g

inge

dra

uf, e

r ist

’s ja

nic

ht g

ewoh

nt.

Que

lle c

hans

on fa

ut-il

te c

hant

erQ

ui s

oit d

igne

de

toi ?

puis

-je la

trou

ver ?

J’ai

mer

ais

la ti

rer d

u pl

us p

rofo

nd d

e la

terr

e,Te

lle q

u’au

cun

être

au

mon

de n

e l’a

it en

core

cha

ntée

.U

ne c

hans

on q

ue n

i hom

me

ni fe

mm

e ju

squ’

à ce

jour

N’e

nten

dit n

i ne

chan

ta, m

ême

des

plus

vie

ux.

Nou

s av

ons

tous

deu

x ga

rdé

un lo

ng s

ilenc

eEt

sou

dain

la p

arol

e no

us e

st re

venu

e.Le

s an

ges

desc

endu

s du

cie

lA

près

la g

uerr

e on

t rét

abli

la p

aix.

Les

ange

s de

Die

u so

nt d

esce

ndus

,A

vec

eux

la p

aix

est r

even

ue.

Les

ange

s de

l’am

our s

ont v

enus

cet

te n

uit

App

orta

nt la

pai

x à

mon

ur.

Qua

nd v

ous

vous

leve

z tô

t de

votr

e lit

Vous

cha

ssez

du

ciel

tous

les

nuag

es,

Vous

att

irez

le s

olei

l sur

les

colli

nes

Et le

s an

gelo

ts p

arai

ssen

t com

me

sur c

omm

ande

Vous

app

orta

nt c

haus

sure

s et

vêt

emen

ts.

Et lo

rsqu

e vo

us s

orte

z po

ur m

atin

esVo

us a

ttire

z le

mon

de a

vec

vous

,Et

lors

que

vous

app

roch

ez d

es li

eux

béni

s

Vos

rega

rds

allu

men

t les

lam

pes.

Vous

pre

nez

l’eau

bén

ite, f

aite

s le

sig

ne d

e cr

oix

Et a

sper

gez

votr

e fro

nt b

lanc

,To

ut e

n pl

oyan

t le

geno

u –

Oh

! Com

me

la g

râce

vou

s ap

part

ient

!C

omm

e D

ieu

vous

a c

ombl

ée e

n do

uceu

r et e

n jo

ie,

Vous

a c

ouro

nnée

de

beau

té !

Votr

e ch

emin

est

fait

de d

ouce

ur e

t de

joie

Et la

pal

me

de la

bea

uté

vous

a é

té d

onné

e.

Vous

aut

res,

jeun

es g

ens

qui p

arte

z à

la g

uerr

e,Ve

illez

bie

n à

mon

am

oure

ux ;

Veill

ez à

sa

bonn

e co

ndui

te a

u fe

u,Il

n’a

été

à la

gue

rre

de s

a vi

e.N

e le

lais

sez

jam

ais

dorm

ir à

la b

elle

éto

ile,

Il es

t si f

ragi

le q

u’il

risqu

erai

t gro

s.N

e le

lais

sez

jam

ais

dorm

ir au

cla

ir de

lune

,Il

n’y

rési

ster

ait p

as, i

l ne

l’a ja

mai

s fa

it.

Page 27: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

2 7

XXIII

.W

as fü

r ein

Lie

d so

ll di

r ges

unge

n w

erde

n,D

as d

eine

r wür

dig

sei?

Wo

find

ich’

s nu

r?A

m li

ebst

en g

rüb’

ich

es ti

ef a

us d

er E

rden

,G

esun

gen

noch

von

kei

ner K

reat

ur.

Ein

Lied

, das

wed

er M

ann

noch

Wei

b bi

s he

ute

Hör

t ode

r san

g, s

elbs

t nic

ht d

ie ä

lt’st

en L

eute

.

XIX.

Wir

habe

n be

ide

lang

e Ze

it ge

schw

iege

n,A

uf e

inm

al k

am u

ns n

un d

ie S

prac

he w

iede

r.D

ie E

ngel

Got

tes

sind

her

abge

floge

n,Si

e br

acht

en n

ach

dem

Krie

g de

n Fr

iede

n w

iede

r.D

ie E

ngel

Got

tes

sind

her

abge

floge

n,M

it ih

nen

ist d

er F

riede

n ei

ngez

ogen

.D

ie L

iebe

seng

el k

amen

übe

r Nac

htU

nd h

aben

Frie

den

mei

ner B

rust

geb

rach

t.

XXXI

V.U

nd s

teht

Ihr f

rüh

am M

orge

n au

f vom

Bet

te,

Sche

ucht

Ihr v

om H

imm

el a

lle W

olke

n fo

rt,

Die

Son

ne lo

ckt I

hr a

uf d

ie B

erge

dor

t,U

nd E

ngel

ein

ersc

hein

en u

m d

ie W

ette

Und

brin

gen

Schu

h un

d K

leid

er E

uch

sofo

rt.

Dan

n, w

enn

Ihr a

usge

ht in

die

hei

l’ge

Met

te,

So z

ieht

Ihr a

lle M

ensc

hen

mit

Euch

fort

,U

nd w

enn

Ihr n

aht d

er b

ened

eite

n St

ätte

,

So z

ünde

t Eue

r Blic

k di

e La

mpe

n an

.W

eihw

asse

r neh

mt I

hr, m

acht

des

Kre

uzes

Zei

chen

Und

net

zet E

ure

wei

ße S

tirn

soda

nnU

nd n

eige

t Euc

h un

d be

ugt d

ie K

nie

ingl

eich

en -

O w

ie h

olds

elig

ste

ht E

uch

alle

s an

!W

ie h

old

und

selig

hat

Euc

h G

ott b

egab

t,D

ie Ih

r der

Sch

önhe

it K

ron

empf

ange

n ha

bt!

Wie

hol

d un

d se

lig w

ande

lt Ih

r im

Leb

en;

Der

Sch

önhe

it Pa

lme

war

d an

Euc

h ge

gebe

n.

XVI.

Ihr j

unge

n Le

ute,

die

ihr z

ieh

ins

Feld

,A

uf m

eine

n Li

ebst

en s

ollt

ihr A

chtu

ng g

eben

.So

rgt,

dass

er t

apfe

r sic

h im

Feu

er h

ält;

Er w

ar n

och

nie

im K

riege

all

sein

Leb

en.

Lass

t nie

ihn

unte

r fre

iem

Him

mel

sch

lafe

n;Er

ist s

o za

rt, e

s m

öcht

e si

ch b

estr

afen

.La

sst m

ir ih

n ja

nic

ht s

chla

fen

unte

rm M

ond;

Er g

inge

dra

uf, e

r ist

’s ja

nic

ht g

ewoh

nt.

Que

lle c

hans

on fa

ut-il

te c

hant

erQ

ui s

oit d

igne

de

toi ?

puis

-je la

trou

ver ?

J’ai

mer

ais

la ti

rer d

u pl

us p

rofo

nd d

e la

terr

e,Te

lle q

u’au

cun

être

au

mon

de n

e l’a

it en

core

cha

ntée

.U

ne c

hans

on q

ue n

i hom

me

ni fe

mm

e ju

squ’

à ce

jour

N’e

nten

dit n

i ne

chan

ta, m

ême

des

plus

vie

ux.

Nou

s av

ons

tous

deu

x ga

rdé

un lo

ng s

ilenc

eEt

sou

dain

la p

arol

e no

us e

st re

venu

e.Le

s an

ges

desc

endu

s du

cie

lA

près

la g

uerr

e on

t rét

abli

la p

aix.

Les

ange

s de

Die

u so

nt d

esce

ndus

,A

vec

eux

la p

aix

est r

even

ue.

Les

ange

s de

l’am

our s

ont v

enus

cet

te n

uit

App

orta

nt la

pai

x à

mon

ur.

Qua

nd v

ous

vous

leve

z tô

t de

votr

e lit

Vous

cha

ssez

du

ciel

tous

les

nuag

es,

Vous

att

irez

le s

olei

l sur

les

colli

nes

Et le

s an

gelo

ts p

arai

ssen

t com

me

sur c

omm

ande

Vous

app

orta

nt c

haus

sure

s et

vêt

emen

ts.

Et lo

rsqu

e vo

us s

orte

z po

ur m

atin

esVo

us a

ttire

z le

mon

de a

vec

vous

,Et

lors

que

vous

app

roch

ez d

es li

eux

béni

s

Vos

rega

rds

allu

men

t les

lam

pes.

Vous

pre

nez

l’eau

bén

ite, f

aite

s le

sig

ne d

e cr

oix

Et a

sper

gez

votr

e fro

nt b

lanc

,To

ut e

n pl

oyan

t le

geno

u –

Oh

! Com

me

la g

râce

vou

s ap

part

ient

!C

omm

e D

ieu

vous

a c

ombl

ée e

n do

uceu

r et e

n jo

ie,

Vous

a c

ouro

nnée

de

beau

té !

Votr

e ch

emin

est

fait

de d

ouce

ur e

t de

joie

Et la

pal

me

de la

bea

uté

vous

a é

té d

onné

e.

Vous

aut

res,

jeun

es g

ens

qui p

arte

z à

la g

uerr

e,Ve

illez

bie

n à

mon

am

oure

ux ;

Veill

ez à

sa

bonn

e co

ndui

te a

u fe

u,Il

n’a

été

à la

gue

rre

de s

a vi

e.N

e le

lais

sez

jam

ais

dorm

ir à

la b

elle

éto

ile,

Il es

t si f

ragi

le q

u’il

risqu

erai

t gro

s.N

e le

lais

sez

jam

ais

dorm

ir au

cla

ir de

lune

,Il

n’y

rési

ster

ait p

as, i

l ne

l’a ja

mai

s fa

it.

Page 28: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

IX.

Das

s do

ch g

emal

t all

dein

e Re

ize

wär

en,

Und

dan

n de

r Hei

denf

ürst

das

Bild

nis

fänd

e.Er

wür

de d

ir ei

n gr

oß G

esch

enk

vere

hren

,U

nd le

gte

sein

e K

ron

in d

eine

Hän

de.

Zum

rech

ten

Gla

uben

mus

st’ s

ich

beke

hren

Sein

gan

zes

Reic

h, b

is a

n se

in fe

rnst

es E

nde.

Im g

anze

n La

ne w

ürd

es a

usge

schr

iebe

n,C

hris

t sol

l ein

jede

r wer

den

und

dich

lieb

en.

Ein

jede

r Hei

de fl

ugs

beke

hrte

t sic

hU

nd w

urd

ein

gute

r Chr

ist u

nd li

ebte

dic

h.

II.

Mir

war

d ge

sagt

, du

reis

est i

n di

e Fe

rne.

Ach

, woh

in g

ehst

du,

mei

n ge

liebt

es L

eben

?D

en T

ag, a

n de

m d

u sc

heid

est,

wüs

st ic

h ge

rne;

Mit

Trän

en w

ill ic

h da

s G

elei

t dir

gebe

n.M

it Tr

änen

will

ich

dein

en W

eg b

efeu

chte

n -

Ged

enk

an m

ich,

und

Hof

fnun

g w

ird m

ir le

ucht

en!

Mit

Trän

en b

in ic

h be

i dir

alle

rwär

ts -

Ged

enk

an m

ich,

ver

giss

es

nich

t, m

ein

Her

z!

XVII.

Und

will

st d

u de

inen

Lie

bste

n st

erbe

n se

hen,

So tr

age

nich

t dei

n H

aar g

eloc

kt, d

u H

olde

.La

ss v

on d

en S

chul

tern

frei

sie

nie

derw

ehen

;W

ie F

äden

seh

n si

e au

s vo

n pu

rem

Gol

de.

Wie

gol

dne

Fäde

n, d

ie d

er W

ind

bew

egt -

Sc

hön

sind

die

Haa

re, s

chön

ist,

die

sie

träg

t!G

oldf

äden

, Sei

denf

äden

ung

ezäh

lt -

Schö

n si

nd d

ie H

aare

, sch

ön is

t, di

e si

e st

rähl

t!

XXXI

II.St

erb’

ich,

so

hüllt

in B

lum

en m

eine

Glie

der;

Ich

wün

sche

nic

ht, d

ass

ihr e

in G

rab

mir

grab

t.G

enüb

er je

nen

Mau

ern

legt

mic

h ni

eder

,W

o ih

r so

man

chm

al m

ich

gese

hen

habt

.D

ort l

egt m

ich

hin,

in R

egen

ode

r Win

d;G

ern

ster

b ic

h, is

t’s u

m d

ich,

gel

iebt

es K

ind.

Dor

t leg

t mic

h hi

n in

Son

nens

chei

n un

d Re

gen;

Ich

ster

be li

eblic

h, s

terb

’ ich

dei

netw

egen

.

XV.

Mei

n Li

ebst

er is

t so

klei

n, d

ass

ohne

Büc

ken

Er m

ir da

s Zi

mm

er fe

gt m

it se

inen

Loc

ken.

Als

er i

ns G

ärtle

in g

ing,

Jas

min

zu

pflü

cken

,Is

t er v

or e

iner

Sch

neck

e se

hr e

rsch

rock

en.

Dan

n se

tzt’

er s

ich

ins

Hau

s um

zu

vers

chna

ufen

,D

a w

arf i

hn e

ine

Flie

ge ü

bern

Hau

fen;

Und

als

er h

intr

at a

n m

ein

Fens

terle

in,

Stie

ß ei

ne B

rem

se ih

m d

en S

chäd

el e

in.

Verw

ünsc

ht s

ei’n

alle

Flie

gen,

Sch

nake

n, B

rem

sen

Und

wer

ein

Sch

ätzc

hen

hat a

us d

en M

arem

men

!Ve

rwün

scht

sei

’n a

lle F

liege

n, S

chna

ken,

Müc

ken

Und

wer

sic

h, w

enn

er k

üsst

, so

tief m

uss

bück

en!

Si s

eule

men

t ta

sple

ndeu

r éta

it pe

inte

Et q

u’un

prin

ce p

aïen

trou

vât t

on p

ortr

ait !

Il t’h

onor

erai

t d’u

n so

mpt

ueux

cad

eau

Et p

oser

ait s

a co

uron

ne e

ntre

tes

mai

ns.

À la

vra

ie fo

i son

roya

ume

entie

rD

evra

it se

con

vert

ir ju

squ’

aux

loin

tain

es fr

ontiè

res.

Il se

rait

décr

été

dans

le p

ays

Que

tous

fuss

ent c

hrét

iens

et t

enus

de

l’aim

er.

Tout

paï

en b

ien

vite

se

conv

ertir

ait

En b

on c

hrét

ien

et t’

aim

erai

t.

On

m’a

dit

que

tu p

arta

is a

u lo

in.

Ah

! Où

vas-

tu, m

a vi

e ai

mée

?J’

aim

erai

s co

nnaî

tre

le jo

ur d

e to

n dé

part

,M

es la

rmes

alo

rs te

con

duiro

nt.

Mes

larm

es in

onde

ront

tes

pas

–Pe

nse

à m

oi p

our q

ue l’

espo

ir m

’écl

aire

!Pr

ès d

e to

i je

sera

is e

n pl

eurs

,Pe

nse

à m

oi, n

e l’o

ublie

pas

, mon

ur !

Si tu

veu

x vo

ir m

ourir

ton

amou

reux

Ne

noue

pas

tes

chev

eux,

ô b

elle

,La

isse

-les

flott

er s

ur te

s ép

aule

s :

Ils s

eron

t tel

s qu

e de

s fil

s d’

or p

ur,

Des

fils

d’o

r qu’

agite

le v

ent –

Bea

ux s

ont l

es c

heve

ux, b

elle

cel

le q

ui le

s po

rte

!Fi

ls d

’or,

fils

de s

oie

sans

nom

bre,

Bea

ux s

ont l

es c

heve

ux, b

elle

cel

le q

ui le

s pe

igne

!

Si je

meu

rs, q

u’on

m’e

ntou

re d

e fle

urs,

Je n

e so

uhai

te a

ucun

tom

beau

.Q

u’on

me

dépo

se e

n fa

ce d

e ce

s m

urs

l’on

m’a

vue

sou

vent

.Q

u’on

m’e

xpos

e à

la p

luie

ou

au v

ent ;

Je m

ourr

ai a

vec

joie

si c

’est

pou

r toi

, mon

enf

ant.

Qu’

on m

e dé

pose

sou

s le

sol

eil e

t sou

s la

plu

ie ;

Je re

ndra

i grâ

ces

à la

mor

t si e

lle m

’em

port

e po

ur to

i.

Mon

am

oure

ux e

st s

i pet

it qu

e sa

ns s

e ba

isse

rIl

bala

ye la

cha

mbr

e de

ses

bou

cles

.Q

uand

il a

lla a

u ja

rdin

et c

ueill

ir le

jasm

in,

Il eu

t trè

s pe

ur d

’une

lim

ace

!Il

revi

nt a

lors

à la

mai

son

pour

sou

ffler

,M

ais

là u

ne m

ouch

e le

fit c

ulbu

ter

Et q

uand

il s

’app

roch

a de

ma

petit

e fe

nêtr

eU

n ta

on lu

i ent

ailla

le c

râne

!M

audi

ts s

oien

t mou

ches

, lim

aces

et t

aons

,Et

l’am

oure

ux d

’un

enfa

nt d

e M

arem

me

!M

audi

ts s

oien

t mou

ches

, lim

aces

et t

aons

,Et

cel

ui q

ui, p

our m

’em

bras

ser,

doit

tant

se

penc

her !

Page 29: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

2 9

IX.

Das

s do

ch g

emal

t all

dein

e Re

ize

wär

en,

Und

dan

n de

r Hei

denf

ürst

das

Bild

nis

fänd

e.Er

wür

de d

ir ei

n gr

oß G

esch

enk

vere

hren

,U

nd le

gte

sein

e K

ron

in d

eine

Hän

de.

Zum

rech

ten

Gla

uben

mus

st’ s

ich

beke

hren

Sein

gan

zes

Reic

h, b

is a

n se

in fe

rnst

es E

nde.

Im g

anze

n La

ne w

ürd

es a

usge

schr

iebe

n,C

hris

t sol

l ein

jede

r wer

den

und

dich

lieb

en.

Ein

jede

r Hei

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ugs

beke

hrte

t sic

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nd w

urd

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gute

r Chr

ist u

nd li

ebte

dic

h.

II.

Mir

war

d ge

sagt

, du

reis

est i

n di

e Fe

rne.

Ach

, woh

in g

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du,

mei

n ge

liebt

es L

eben

?D

en T

ag, a

n de

m d

u sc

heid

est,

wüs

st ic

h ge

rne;

Mit

Trän

en w

ill ic

h da

s G

elei

t dir

gebe

n.M

it Tr

änen

will

ich

dein

en W

eg b

efeu

chte

n -

Ged

enk

an m

ich,

und

Hof

fnun

g w

ird m

ir le

ucht

en!

Mit

Trän

en b

in ic

h be

i dir

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rwär

ts -

Ged

enk

an m

ich,

ver

giss

es

nich

t, m

ein

Her

z!

XVII.

Und

will

st d

u de

inen

Lie

bste

n st

erbe

n se

hen,

So tr

age

nich

t dei

n H

aar g

eloc

kt, d

u H

olde

.La

ss v

on d

en S

chul

tern

frei

sie

nie

derw

ehen

;W

ie F

äden

seh

n si

e au

s vo

n pu

rem

Gol

de.

Wie

gol

dne

Fäde

n, d

ie d

er W

ind

bew

egt -

Sc

hön

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die

Haa

re, s

chön

ist,

die

sie

träg

t!G

oldf

äden

, Sei

denf

äden

ung

ezäh

lt -

Schö

n si

nd d

ie H

aare

, sch

ön is

t, di

e si

e st

rähl

t!

XXXI

II.St

erb’

ich,

so

hüllt

in B

lum

en m

eine

Glie

der;

Ich

wün

sche

nic

ht, d

ass

ihr e

in G

rab

mir

grab

t.G

enüb

er je

nen

Mau

ern

legt

mic

h ni

eder

,W

o ih

r so

man

chm

al m

ich

gese

hen

habt

.D

ort l

egt m

ich

hin,

in R

egen

ode

r Win

d;G

ern

ster

b ic

h, is

t’s u

m d

ich,

gel

iebt

es K

ind.

Dor

t leg

t mic

h hi

n in

Son

nens

chei

n un

d Re

gen;

Ich

ster

be li

eblic

h, s

terb

’ ich

dei

netw

egen

.

XV.

Mei

n Li

ebst

er is

t so

klei

n, d

ass

ohne

Büc

ken

Er m

ir da

s Zi

mm

er fe

gt m

it se

inen

Loc

ken.

Als

er i

ns G

ärtle

in g

ing,

Jas

min

zu

pflü

cken

,Is

t er v

or e

iner

Sch

neck

e se

hr e

rsch

rock

en.

Dan

n se

tzt’

er s

ich

ins

Hau

s um

zu

vers

chna

ufen

,D

a w

arf i

hn e

ine

Flie

ge ü

bern

Hau

fen;

Und

als

er h

intr

at a

n m

ein

Fens

terle

in,

Stie

ß ei

ne B

rem

se ih

m d

en S

chäd

el e

in.

Verw

ünsc

ht s

ei’n

alle

Flie

gen,

Sch

nake

n, B

rem

sen

Und

wer

ein

Sch

ätzc

hen

hat a

us d

en M

arem

men

!Ve

rwün

scht

sei

’n a

lle F

liege

n, S

chna

ken,

Müc

ken

Und

wer

sic

h, w

enn

er k

üsst

, so

tief m

uss

bück

en!

Si s

eule

men

t ta

sple

ndeu

r éta

it pe

inte

Et q

u’un

prin

ce p

aïen

trou

vât t

on p

ortr

ait !

Il t’h

onor

erai

t d’u

n so

mpt

ueux

cad

eau

Et p

oser

ait s

a co

uron

ne e

ntre

tes

mai

ns.

À la

vra

ie fo

i son

roya

ume

entie

rD

evra

it se

con

vert

ir ju

squ’

aux

loin

tain

es fr

ontiè

res.

Il se

rait

décr

été

dans

le p

ays

Que

tous

fuss

ent c

hrét

iens

et t

enus

de

l’aim

er.

Tout

paï

en b

ien

vite

se

conv

ertir

ait

En b

on c

hrét

ien

et t’

aim

erai

t.

On

m’a

dit

que

tu p

arta

is a

u lo

in.

Ah

! Où

vas-

tu, m

a vi

e ai

mée

?J’

aim

erai

s co

nnaî

tre

le jo

ur d

e to

n dé

part

,M

es la

rmes

alo

rs te

con

duiro

nt.

Mes

larm

es in

onde

ront

tes

pas

–Pe

nse

à m

oi p

our q

ue l’

espo

ir m

’écl

aire

!Pr

ès d

e to

i je

sera

is e

n pl

eurs

,Pe

nse

à m

oi, n

e l’o

ublie

pas

, mon

ur !

Si tu

veu

x vo

ir m

ourir

ton

amou

reux

Ne

noue

pas

tes

chev

eux,

ô b

elle

,La

isse

-les

flott

er s

ur te

s ép

aule

s :

Ils s

eron

t tel

s qu

e de

s fil

s d’

or p

ur,

Des

fils

d’o

r qu’

agite

le v

ent –

Bea

ux s

ont l

es c

heve

ux, b

elle

cel

le q

ui le

s po

rte

!Fi

ls d

’or,

fils

de s

oie

sans

nom

bre,

Bea

ux s

ont l

es c

heve

ux, b

elle

cel

le q

ui le

s pe

igne

!

Si je

meu

rs, q

u’on

m’e

ntou

re d

e fle

urs,

Je n

e so

uhai

te a

ucun

tom

beau

.Q

u’on

me

dépo

se e

n fa

ce d

e ce

s m

urs

l’on

m’a

vue

sou

vent

.Q

u’on

m’e

xpos

e à

la p

luie

ou

au v

ent ;

Je m

ourr

ai a

vec

joie

si c

’est

pou

r toi

, mon

enf

ant.

Qu’

on m

e dé

pose

sou

s le

sol

eil e

t sou

s la

plu

ie ;

Je re

ndra

i grâ

ces

à la

mor

t si e

lle m

’em

port

e po

ur to

i.

Mon

am

oure

ux e

st s

i pet

it qu

e sa

ns s

e ba

isse

rIl

bala

ye la

cha

mbr

e de

ses

bou

cles

.Q

uand

il a

lla a

u ja

rdin

et c

ueill

ir le

jasm

in,

Il eu

t trè

s pe

ur d

’une

lim

ace

!Il

revi

nt a

lors

à la

mai

son

pour

sou

ffler

,M

ais

là u

ne m

ouch

e le

fit c

ulbu

ter

Et q

uand

il s

’app

roch

a de

ma

petit

e fe

nêtr

eU

n ta

on lu

i ent

ailla

le c

râne

!M

audi

ts s

oien

t mou

ches

, lim

aces

et t

aons

,Et

l’am

oure

ux d

’un

enfa

nt d

e M

arem

me

!M

audi

ts s

oien

t mou

ches

, lim

aces

et t

aons

,Et

cel

ui q

ui, p

our m

’em

bras

ser,

doit

tant

se

penc

her !

Page 30: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XXXV

.B

ened

eit d

ie s

el’g

er M

utte

r,D

ie s

o lie

blic

h di

ch g

ebor

en,

So a

n Sc

hönh

eit a

user

kore

n,M

eine

Seh

nsuc

ht fl

iegt

dir

zu!

Du

so li

eblic

h vo

n G

ebär

den,

Du

die

Hol

dest

e de

r Erd

en,

Du

mei

n K

lein

od, m

eine

Won

ne,

Süße

, ben

edei

t bis

t du!

Wen

n ic

h au

s de

r Fer

ne s

chm

acht

eU

nd b

etra

chte

dei

ne S

chön

e,Si

ehe

wie

ich

beb

und

stöh

ne,

Das

s ic

h ka

um e

s be

rgen

kan

n!

Und

in m

eine

r Bru

st g

ewal

tsam

Fühl

ich

Flam

men

sic

h em

pöre

n,D

ie d

en F

riede

n m

ir ze

rstö

ren,

Ach

, der

Wah

nsin

n fa

sst m

ich

an!

Ben

edei

t die

sel

’ger

Mut

ter,

Die

so

liebl

ich

dich

geb

oren

,So

an

Schö

nhei

t aus

erko

ren,

Mei

ne S

ehns

ucht

flie

gt d

ir zu

!

XXIV.

Ich

esse

nun

mei

n B

rot n

icht

troc

ken

meh

r,Ei

n D

orn

ist m

ir im

Fuß

e st

ecke

n bl

iebe

n.U

mso

nst n

ach

rech

ts u

nd li

nks

blic

k’ ic

h um

her,

Und

Kei

nen

find’

ich,

der

mic

h m

öcht

e lie

ben.

Wen

n’s

doch

auc

h nu

r ein

alte

s M

ännl

ein

wär

e,D

as m

ir er

zeig

t’ ei

n w

enig

Lie

b’ u

nd E

hre.

Ich

mei

ne n

ämlic

h, s

o ei

n w

ohlg

esta

lter,

Ehrb

arer

Gre

is, e

twa

von

mei

nem

Alte

r.Ic

h m

eine

, um

mic

h ga

nz z

u of

fenb

aren

,Ei

n al

tes

Män

nlei

n so

von

vie

rzeh

n Ja

hren

.

VII.

Der

Mon

d ha

t ein

e sc

hwer

e K

lag

erho

ben

Und

vor

dem

Her

rn d

ie S

ache

kun

d ge

mac

ht;

Er w

olle

nic

ht m

ehr s

tehn

am

Him

mel

dro

ben,

Du

habe

st ih

n um

sei

nen

Gla

nz g

ebra

cht.

Als

er z

ulet

zt d

as S

tern

enhe

er g

ezäh

lt,D

a ha

b es

an

der v

olle

n Za

hl g

efeh

lt;

Zwei

von

den

sch

önst

en h

abes

t du

entw

ende

t:D

ie b

eide

n A

ugen

dor

t, di

e m

ich

verb

lend

et.

Bén

ie s

oit l

a m

ère

bien

heur

euse

Qui

te d

onna

la v

ie a

vec

son

amou

r.To

i élu

e en

tre

tout

es le

s be

lles

–M

a no

stal

gie

s’en

vole

ver

s to

i !

Toi,

si c

harm

ante

en

tes

mou

vem

ents

,To

i, la

mie

ux a

imée

sur

cet

te te

rre,

Toi,

mon

trés

or e

t ma

joie

,M

on a

mou

r, so

is b

énie

.

Qua

nd je

me

lang

uis,

là-b

as a

u lo

inEt

que

je c

onte

mpl

e ta

bea

uté,

Je tr

embl

e et

je s

oupi

reÀ

ne

pouv

oir m

’en

cach

er !

Dan

s m

a po

itrin

e vi

olem

men

tJe

sen

s le

s fla

mm

es s

’éle

ver

Qui

vie

nnen

t dét

ruire

ma

paix

.A

h ! L

a fo

lie s

’em

pare

de

moi

.

Bén

ie s

oit l

a m

ère

bien

heur

euse

Qui

te d

onna

la v

ie a

vec

son

amou

r.To

i élu

e en

tre

tout

es le

s be

lles

–M

a no

stal

gie

s’en

vole

ver

s to

i !

Je n

e m

ange

plu

s m

on p

ain

sec,

Une

épi

ne s

’est

pla

ntée

dan

s m

on p

ied.

En v

ain

je c

herc

he à

dro

ite e

t à g

auch

e,Je

n’e

n tr

ouve

auc

un q

ui v

oudr

ait m

’aim

er.

Ne

sera

it-ce

qu’

un v

ieux

pet

it ho

mm

eQ

ui m

e m

ontr

erai

t un

peu

d’am

our e

t d’a

tten

tion.

Je v

eux

dire

un

viei

llard

de

belle

allu

reÀ

peu

prè

s de

mon

âge

;Je

pen

se, p

our t

out v

ous

dire

un

petit

vie

ux d

’env

iron

quat

orze

ans

.

Gra

ve c

ompl

aint

e de

la lu

neQ

ui p

orta

l’af

faire

dev

ant l

e Se

igne

ur :

Elle

en

avai

t ass

ez d

e so

n sé

jour

au

ciel

Car

tu l’

aura

is p

rivée

de

son

écla

t !D

énom

bran

t l’a

utre

soi

r la

trib

u de

s ét

oile

s,El

le n

e tr

ouva

it pl

us s

on c

ompt

e :

Deu

x de

s pl

us b

elle

s, tu

les

aura

is d

étou

rnée

s –

Ces

deu

x ye

ux, l

à, q

ui m

’ébl

ouis

sent

.

Page 31: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

3 1

XXXV

.B

ened

eit d

ie s

el’g

er M

utte

r,D

ie s

o lie

blic

h di

ch g

ebor

en,

So a

n Sc

hönh

eit a

user

kore

n,M

eine

Seh

nsuc

ht fl

iegt

dir

zu!

Du

so li

eblic

h vo

n G

ebär

den,

Du

die

Hol

dest

e de

r Erd

en,

Du

mei

n K

lein

od, m

eine

Won

ne,

Süße

, ben

edei

t bis

t du!

Wen

n ic

h au

s de

r Fer

ne s

chm

acht

eU

nd b

etra

chte

dei

ne S

chön

e,Si

ehe

wie

ich

beb

und

stöh

ne,

Das

s ic

h ka

um e

s be

rgen

kan

n!

Und

in m

eine

r Bru

st g

ewal

tsam

Fühl

ich

Flam

men

sic

h em

pöre

n,D

ie d

en F

riede

n m

ir ze

rstö

ren,

Ach

, der

Wah

nsin

n fa

sst m

ich

an!

Ben

edei

t die

sel

’ger

Mut

ter,

Die

so

liebl

ich

dich

geb

oren

,So

an

Schö

nhei

t aus

erko

ren,

Mei

ne S

ehns

ucht

flie

gt d

ir zu

!

XXIV.

Ich

esse

nun

mei

n B

rot n

icht

troc

ken

meh

r,Ei

n D

orn

ist m

ir im

Fuß

e st

ecke

n bl

iebe

n.U

mso

nst n

ach

rech

ts u

nd li

nks

blic

k’ ic

h um

her,

Und

Kei

nen

find’

ich,

der

mic

h m

öcht

e lie

ben.

Wen

n’s

doch

auc

h nu

r ein

alte

s M

ännl

ein

wär

e,D

as m

ir er

zeig

t’ ei

n w

enig

Lie

b’ u

nd E

hre.

Ich

mei

ne n

ämlic

h, s

o ei

n w

ohlg

esta

lter,

Ehrb

arer

Gre

is, e

twa

von

mei

nem

Alte

r.Ic

h m

eine

, um

mic

h ga

nz z

u of

fenb

aren

,Ei

n al

tes

Män

nlei

n so

von

vie

rzeh

n Ja

hren

.

VII.

Der

Mon

d ha

t ein

e sc

hwer

e K

lag

erho

ben

Und

vor

dem

Her

rn d

ie S

ache

kun

d ge

mac

ht;

Er w

olle

nic

ht m

ehr s

tehn

am

Him

mel

dro

ben,

Du

habe

st ih

n um

sei

nen

Gla

nz g

ebra

cht.

Als

er z

ulet

zt d

as S

tern

enhe

er g

ezäh

lt,D

a ha

b es

an

der v

olle

n Za

hl g

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lt;

Zwei

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en h

abes

t du

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ende

t:D

ie b

eide

n A

ugen

dor

t, di

e m

ich

verb

lend

et.

Bén

ie s

oit l

a m

ère

bien

heur

euse

Qui

te d

onna

la v

ie a

vec

son

amou

r.To

i élu

e en

tre

tout

es le

s be

lles

–M

a no

stal

gie

s’en

vole

ver

s to

i !

Toi,

si c

harm

ante

en

tes

mou

vem

ents

,To

i, la

mie

ux a

imée

sur

cet

te te

rre,

Toi,

mon

trés

or e

t ma

joie

,M

on a

mou

r, so

is b

énie

.

Qua

nd je

me

lang

uis,

là-b

as a

u lo

inEt

que

je c

onte

mpl

e ta

bea

uté,

Je tr

embl

e et

je s

oupi

reÀ

ne

pouv

oir m

’en

cach

er !

Dan

s m

a po

itrin

e vi

olem

men

tJe

sen

s le

s fla

mm

es s

’éle

ver

Qui

vie

nnen

t dét

ruire

ma

paix

.A

h ! L

a fo

lie s

’em

pare

de

moi

.

Bén

ie s

oit l

a m

ère

bien

heur

euse

Qui

te d

onna

la v

ie a

vec

son

amou

r.To

i élu

e en

tre

tout

es le

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lles

–M

a no

stal

gie

s’en

vole

ver

s to

i !

Je n

e m

ange

plu

s m

on p

ain

sec,

Une

épi

ne s

’est

pla

ntée

dan

s m

on p

ied.

En v

ain

je c

herc

he à

dro

ite e

t à g

auch

e,Je

n’e

n tr

ouve

auc

un q

ui v

oudr

ait m

’aim

er.

Ne

sera

it-ce

qu’

un v

ieux

pet

it ho

mm

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ui m

e m

ontr

erai

t un

peu

d’am

our e

t d’a

tten

tion.

Je v

eux

dire

un

viei

llard

de

belle

allu

reÀ

peu

prè

s de

mon

âge

;Je

pen

se, p

our t

out v

ous

dire

un

petit

vie

ux d

’env

iron

quat

orze

ans

.

Gra

ve c

ompl

aint

e de

la lu

neQ

ui p

orta

l’af

faire

dev

ant l

e Se

igne

ur :

Elle

en

avai

t ass

ez d

e so

n sé

jour

au

ciel

Car

tu l’

aura

is p

rivée

de

son

écla

t !D

énom

bran

t l’a

utre

soi

r la

trib

u de

s ét

oile

s,El

le n

e tr

ouva

it pl

us s

on c

ompt

e :

Deu

x de

s pl

us b

elle

s, tu

les

aura

is d

étou

rnée

s –

Ces

deu

x ye

ux, l

à, q

ui m

’ébl

ouis

sent

.

Page 32: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XXV.

Mei

n Li

ebst

er h

at z

u Ti

sche

mic

h ge

lade

nU

nd h

atte

doc

h ke

in H

aus

mic

h zu

em

pfan

gen,

Nic

ht H

olz

noch

Her

d zu

m K

oche

n un

d zu

m B

rate

n,D

er H

afen

auc

h w

ar lä

ngst

ent

zwei

geg

ange

n.A

n ei

nem

Fäs

sche

n W

ein

gebr

ach

es a

uch,

Und

Glä

ser h

at e

r gar

nic

ht im

Geb

rauc

h;D

er T

isch

war

sch

mal

, das

Taf

eltu

ch n

icht

bes

ser,

Das

Bro

t ste

inha

rt u

nd v

öllig

stu

mpf

das

Mes

ser.

XXVI

.Ic

h lie

ß m

ir sa

gen

und

mir

war

d er

zähl

t,D

er s

chön

e To

ni h

ungr

e si

ch z

u To

de;

Seit

ihn

so ü

bera

us d

ie L

iebe

quä

lt,N

imm

t er a

uf e

inen

Bac

kzah

n si

eben

Bro

te.

Nac

h Ti

sch,

dam

it er

die

Ver

dauu

ng s

tähl

tVe

rspe

ist e

r ein

e W

urst

und

sie

ben

Bro

te,

Und

lind

ert n

icht

Ton

ina

sein

e Pe

in,

Bric

ht n

ächs

tens

Hun

gers

not u

nd T

euru

ng e

in.

XI.

Wie

lang

e sc

hon

war

imm

er m

ein

Verla

ngen

:A

ch w

äre

doch

ein

Mus

ikus

mir

gut!

Nun

lies

s de

r Her

r mic

h m

eine

n W

unsc

h er

lang

enU

nd s

chic

kt m

ir ei

nen,

gan

z w

ie M

ilch

und

Blu

t.D

a ko

mm

t er e

ben

her m

it sa

nfte

r Mie

ne,

Und

sen

kt d

en K

opf u

nd s

piel

t die

Vio

line.

XXXV

II.W

ie v

iele

Zei

t ver

lor i

ch, d

ich

zu li

eben

!H

ätt i

ch d

och

Got

t gel

iebt

in a

ll de

r Zei

t.Ei

n Pl

atz

im P

arad

ies

wär

mir

vers

chrie

ben,

Ein

Hei

lger

säß

e da

nn a

n m

eine

r Sei

t.U

nd w

eil i

ch d

ich

gelie

bt, s

chön

fris

ch G

esic

ht,

Vers

cher

zt ic

h m

ir de

s Pa

radi

eses

Lic

ht,

Und

wei

l ich

dic

h ge

liebt

, sch

ön V

ögel

ein,

Kom

m ic

h nu

n ni

cht i

ns P

arad

ies

hine

in.

XXXI

I.W

as s

oll d

er Z

orn,

mei

n Sc

hatz

, der

dic

h er

hitz

t?Ic

h bi

n m

ir ke

iner

Sün

de ja

bew

usst

,A

ch, l

iebe

r nim

m e

in M

esse

r woh

lges

pitz

tU

nd tr

itt z

u m

ir, d

urch

bohr

e m

ir di

r Bru

st.

Und

taug

t ein

Mes

ser n

icht

, so

nim

m e

in S

chw

ert,

Das

s m

eine

s B

lute

s Q

uell

gen

Him

mel

fähr

t.U

nd ta

ugt e

in S

chw

ert n

icht

, nim

m d

es D

olch

es S

tahl

Und

was

ch in

mei

nem

Blu

t all

mei

ne Q

ual.

Mon

am

oure

ux m

’a in

vité

e à

tabl

eB

ien

qu’il

n’e

ût p

as d

e m

aiso

n po

ur m

’acc

ueill

ir,N

i boi

s ni

foye

r pou

r bou

illir

et rô

tir ;

Le p

ot a

ussi

éta

it de

puis

long

tem

ps c

assé

, Q

uant

au

vin

il n’

y en

ava

it pa

s tr

ace

Et le

s ve

rres

bril

laie

nt p

ar le

ur a

bsen

ce.

La ta

ble

étai

t étr

oite

, la

napp

e ne

val

ait g

uère

mie

ux ;

Le p

ain

dur c

omm

e pi

erre

, et t

out é

mou

ssé

le c

oute

au.

Je m

e su

is la

issé

dire

et o

n m

’a c

onté

Que

le b

eau

Toni

se

lais

se m

ourir

de

faim

;D

epui

s qu

e l’a

mou

r le

tort

ure

Il av

ale

sept

pai

ns p

ar m

olai

re.

Apr

ès le

repa

s et

pou

r act

iver

sa

dige

stio

nIl

engl

outit

une

sau

ciss

e et

sep

t pai

ns

Et s

i Ton

ina

ne le

con

sole

bie

ntôt

Il fa

ut c

rain

dre

la fa

min

e et

la h

auss

e de

s pr

ix.

Dep

uis

long

tem

ps il

me

tard

ait

Qu’

un m

usic

ien

puis

se m

’aim

er !

Le S

eign

eur m

aint

enan

t rép

ond

à m

on d

ésir

Et m

’en

envo

ie u

n, to

ut fr

ais

et ro

se.

Il ap

proc

he d

ouce

men

t, la

min

e te

ndre

,B

aiss

e la

tête

– e

t jou

e du

vio

lon.

Com

me

j’ai p

erdu

mon

tem

ps à

t’ai

mer

!Si

j’av

ais

ador

é D

ieu

pend

ant t

out c

e te

mps

,J’

aura

is m

a pl

ace

rése

rvée

au

para

dis,

Un

sain

t à m

es c

ôtés

.Pa

rce

que

je t’

ai a

imé,

joli

visa

ge,

Je m

e pa

sse

des

lum

ière

s du

par

adis

Parc

e qu

e je

t’ai

aim

ée, j

olie

fleu

rett

e,Je

n’ir

ai p

as a

u pa

radi

s.

Pour

quoi

cet

te c

olèr

e, m

on a

mou

r, qu

i te

poss

ède

?Je

ne

me

conn

ais

aucu

n pé

ché.

Ah,

pre

nds

plut

ôt u

ne la

me

bien

poi

ntue

,A

ppro

che,

per

ce m

a po

itrin

e.Si

cet

te la

me

ne s

uffit

pas

, pre

nds

une

épée

Et fa

it ja

illir

mon

san

g ju

squ’

au c

iel !

Mai

s si

l’ép

ée n

e su

ffit p

as, p

rend

s un

poi

gnar

dEt

noi

e to

utes

mes

pei

nes

dans

mon

san

g.

Page 33: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

3 3

XXV.

Mei

n Li

ebst

er h

at z

u Ti

sche

mic

h ge

lade

nU

nd h

atte

doc

h ke

in H

aus

mic

h zu

em

pfan

gen,

Nic

ht H

olz

noch

Her

d zu

m K

oche

n un

d zu

m B

rate

n,D

er H

afen

auc

h w

ar lä

ngst

ent

zwei

geg

ange

n.A

n ei

nem

Fäs

sche

n W

ein

gebr

ach

es a

uch,

Und

Glä

ser h

at e

r gar

nic

ht im

Geb

rauc

h;D

er T

isch

war

sch

mal

, das

Taf

eltu

ch n

icht

bes

ser,

Das

Bro

t ste

inha

rt u

nd v

öllig

stu

mpf

das

Mes

ser.

XXVI

.Ic

h lie

ß m

ir sa

gen

und

mir

war

d er

zähl

t,D

er s

chön

e To

ni h

ungr

e si

ch z

u To

de;

Seit

ihn

so ü

bera

us d

ie L

iebe

quä

lt,N

imm

t er a

uf e

inen

Bac

kzah

n si

eben

Bro

te.

Nac

h Ti

sch,

dam

it er

die

Ver

dauu

ng s

tähl

tVe

rspe

ist e

r ein

e W

urst

und

sie

ben

Bro

te,

Und

lind

ert n

icht

Ton

ina

sein

e Pe

in,

Bric

ht n

ächs

tens

Hun

gers

not u

nd T

euru

ng e

in.

XI.

Wie

lang

e sc

hon

war

imm

er m

ein

Verla

ngen

:A

ch w

äre

doch

ein

Mus

ikus

mir

gut!

Nun

lies

s de

r Her

r mic

h m

eine

n W

unsc

h er

lang

enU

nd s

chic

kt m

ir ei

nen,

gan

z w

ie M

ilch

und

Blu

t.D

a ko

mm

t er e

ben

her m

it sa

nfte

r Mie

ne,

Und

sen

kt d

en K

opf u

nd s

piel

t die

Vio

line.

XXXV

II.W

ie v

iele

Zei

t ver

lor i

ch, d

ich

zu li

eben

!H

ätt i

ch d

och

Got

t gel

iebt

in a

ll de

r Zei

t.Ei

n Pl

atz

im P

arad

ies

wär

mir

vers

chrie

ben,

Ein

Hei

lger

säß

e da

nn a

n m

eine

r Sei

t.U

nd w

eil i

ch d

ich

gelie

bt, s

chön

fris

ch G

esic

ht,

Vers

cher

zt ic

h m

ir de

s Pa

radi

eses

Lic

ht,

Und

wei

l ich

dic

h ge

liebt

, sch

ön V

ögel

ein,

Kom

m ic

h nu

n ni

cht i

ns P

arad

ies

hine

in.

XXXI

I.W

as s

oll d

er Z

orn,

mei

n Sc

hatz

, der

dic

h er

hitz

t?Ic

h bi

n m

ir ke

iner

Sün

de ja

bew

usst

,A

ch, l

iebe

r nim

m e

in M

esse

r woh

lges

pitz

tU

nd tr

itt z

u m

ir, d

urch

bohr

e m

ir di

r Bru

st.

Und

taug

t ein

Mes

ser n

icht

, so

nim

m e

in S

chw

ert,

Das

s m

eine

s B

lute

s Q

uell

gen

Him

mel

fähr

t.U

nd ta

ugt e

in S

chw

ert n

icht

, nim

m d

es D

olch

es S

tahl

Und

was

ch in

mei

nem

Blu

t all

mei

ne Q

ual.

Mon

am

oure

ux m

’a in

vité

e à

tabl

eB

ien

qu’il

n’e

ût p

as d

e m

aiso

n po

ur m

’acc

ueill

ir,N

i boi

s ni

foye

r pou

r bou

illir

et rô

tir ;

Le p

ot a

ussi

éta

it de

puis

long

tem

ps c

assé

, Q

uant

au

vin

il n’

y en

ava

it pa

s tr

ace

Et le

s ve

rres

bril

laie

nt p

ar le

ur a

bsen

ce.

La ta

ble

étai

t étr

oite

, la

napp

e ne

val

ait g

uère

mie

ux ;

Le p

ain

dur c

omm

e pi

erre

, et t

out é

mou

ssé

le c

oute

au.

Je m

e su

is la

issé

dire

et o

n m

’a c

onté

Que

le b

eau

Toni

se

lais

se m

ourir

de

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;D

epui

s qu

e l’a

mou

r le

tort

ure

Il av

ale

sept

pai

ns p

ar m

olai

re.

Apr

ès le

repa

s et

pou

r act

iver

sa

dige

stio

nIl

engl

outit

une

sau

ciss

e et

sep

t pai

ns

Et s

i Ton

ina

ne le

con

sole

bie

ntôt

Il fa

ut c

rain

dre

la fa

min

e et

la h

auss

e de

s pr

ix.

Dep

uis

long

tem

ps il

me

tard

ait

Qu’

un m

usic

ien

puis

se m

’aim

er !

Le S

eign

eur m

aint

enan

t rép

ond

à m

on d

ésir

Et m

’en

envo

ie u

n, to

ut fr

ais

et ro

se.

Il ap

proc

he d

ouce

men

t, la

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e te

ndre

,B

aiss

e la

tête

– e

t jou

e du

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lon.

Com

me

j’ai p

erdu

mon

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ps à

t’ai

mer

!Si

j’av

ais

ador

é D

ieu

pend

ant t

out c

e te

mps

,J’

aura

is m

a pl

ace

rése

rvée

au

para

dis,

Un

sain

t à m

es c

ôtés

.Pa

rce

que

je t’

ai a

imé,

joli

visa

ge,

Je m

e pa

sse

des

lum

ière

s du

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adis

Parc

e qu

e je

t’ai

aim

ée, j

olie

fleu

rett

e,Je

n’ir

ai p

as a

u pa

radi

s.

Pour

quoi

cet

te c

olèr

e, m

on a

mou

r, qu

i te

poss

ède

?Je

ne

me

conn

ais

aucu

n pé

ché.

Ah,

pre

nds

plut

ôt u

ne la

me

bien

poi

ntue

,A

ppro

che,

per

ce m

a po

itrin

e.Si

cet

te la

me

ne s

uffit

pas

, pre

nds

une

épée

Et fa

it ja

illir

mon

san

g ju

squ’

au c

iel !

Mai

s si

l’ép

ée n

e su

ffit p

as, p

rend

s un

poi

gnar

dEt

noi

e to

utes

mes

pei

nes

dans

mon

san

g.

Page 34: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

V. Selig

ihr B

linde

n, d

ie ih

r nic

ht z

u sc

haue

nVe

rmög

t die

Rei

ze, d

ie u

ns G

lut e

ntfa

chen

;Se

lig ih

r Tau

ben,

die

ihr o

hne

Gra

uen

Die

Kla

gen

der V

erlie

bten

kön

nt v

erla

chen

;Se

lig ih

r Stu

mm

en, d

ie ih

r nic

ht d

en F

raue

nK

önnt

eur

e H

erze

nsno

t ver

stän

dlic

h m

ache

n;Se

lig ih

r Tot

en, d

ie m

an h

at b

egra

ben!

Ihr s

ollt

vor L

iebe

squa

len

Ruhe

hab

en.

XII.

Nei

n, ju

nger

Her

r, so

trei

bt m

an’s

nich

t, fü

rwah

r;M

an s

orgt

daf

ür, s

ich

schi

cklic

h zu

bet

rage

n.Fü

r allt

ags

bin

ich

gut g

enug

, nic

ht w

ahr?

Doc

h be

ssre

suc

hst d

u di

r an

Feie

rtag

en.

Nei

n, ju

nger

Her

r, w

irst d

u so

wei

ter s

ünd’

gen,

Wird

dir

den

Die

nst d

ein

Allt

agsl

iebc

hen

künd

igen

.

XIII.

Hof

färt

ig s

eid

Ihr,

schö

nes

Kin

d, u

nd g

eht

Mit

Eure

n Fr

eier

n um

auf

sto

lzem

Fuß

.Sp

richt

man

Euc

h an

, kau

m d

ass

Ihr R

ede

steh

t,A

ls k

oste

t Euc

h zu

viel

ein

hol

der G

ruß.

Bis

t kei

nes

Ale

xand

ers

Töch

terle

in,

Kei

n K

önig

reic

h w

ird d

eine

Mitg

ift s

ein,

Und

will

st d

u ni

cht d

as G

old,

so

nim

m d

as Z

inn;

Will

st d

u ni

cht L

iebe

, nim

m V

erac

htun

g hi

n.

XXVI

II.D

u sa

gst m

ir, d

ass

ich

kein

e Fü

rstin

sei

;A

uch

du b

ist n

icht

auf

Spa

nien

s Th

ron

ents

pros

sen.

Nei

n, B

este

r, st

ehst

du

auf b

ei H

ahne

nsch

rei,

Fähr

st d

u au

fs F

eld

und

nich

t in

Staa

tska

ross

en.

Du

spot

test

mei

n um

mei

ne N

iedr

igke

it,D

och

Arm

ut tu

t dem

Ade

l nic

hts

zule

id.

Du

spot

test

, das

s m

ir K

rone

fehl

t und

Wap

pen,

Und

fähr

st d

och

selb

er n

ur m

it Sc

hust

ers

Rapp

en.

XXX.

Lass

sie

nur

geh

n, d

ie s

o di

e St

olze

spi

elt,

Das

Wun

derk

räut

lein

aus

dem

Blu

men

feld

.M

an s

ieht

, woh

in ih

r bla

nkes

Aug

e zi

elt,

Da

Tag

um T

ag e

in a

ndre

r ihr

gef

ällt.

Sie

trei

bt e

s gr

ade

wie

Tos

cana

s Fl

uss,

Dem

jede

s B

ergg

ewäs

ser f

olge

n m

uss.

Sie

trei

bt e

s w

ie d

er A

rno,

will

mir

sche

inen

:B

ald

hat s

ie v

iel B

ewer

ber,

bald

nic

ht e

inen

.

Heu

reux

ave

ugle

s qu

i ne

voye

z po

int

Les

char

mes

qui

déc

haîn

ent n

os p

assi

ons,

Heu

reux

sou

rds

qui s

ans

frém

ir,Ra

illie

z la

pla

inte

des

am

oure

ux,

Heu

reux

mue

ts q

ui a

ux fe

mm

esN

e po

uvez

con

fier l

es to

rtur

es d

u cœ

ur ;

Heu

reux

mor

ts q

ui re

pose

z au

sei

n de

la te

rre,

À l’

abri

des

tour

men

ts d

e l’a

mou

r.

Non

, jeu

ne h

omm

e, c

e n’

est p

as a

insi

qu’

on fa

it,O

n ob

serv

e un

peu

son

com

port

emen

t.Je

te s

uffis

pou

r tou

s le

s jo

urs,

n’e

st-c

e pa

s ?

Mai

s po

ur le

s jo

urs

de fê

te il

te fa

ut m

ieux

.N

on, j

eune

hom

me,

si t

u co

ntin

ues

ains

iTo

n am

oure

tte

de to

us le

s jo

urs

disp

araî

tra.

Vous

ête

s bi

en a

ltièr

e, b

elle

enf

ant,

Et d

édai

gneu

se d

e vo

s ad

mira

teur

s.Vo

us p

arle

-t-o

n qu

’à p

eine

vou

s ré

pond

ez,

Com

me

si u

n sa

lut g

raci

eux

vous

coû

tait.

Tu n

’es

pas

la fi

lle d

’un

Ale

xand

re,

Un

roya

ume

ne s

era

pas

ta d

ot.

Si tu

ne

veux

pas

l’or

, pre

nds

l’éta

in ;

Si tu

ne

veux

pas

l’am

our,

pren

ds le

mép

ris.

Tu m

e di

s qu

e je

ne

suis

pas

une

prin

cess

eM

ais

tu n

’es

pas

né n

on p

lus

sur l

e tr

ône

d’Es

pagn

e.N

on, m

on c

her,

tu te

lève

s au

cri

du c

oq,

Tu v

as a

ux c

ham

ps, m

ais

pas

dans

un

carr

osse

d’É

tat.

Tu te

moq

ues

de m

oi e

t de

ma

cond

ition

, M

ais

pauv

reté

n’e

st p

as v

ice.

Tu ir

onis

es p

arce

que

je n

’ai n

i cou

ronn

e ni

écu

sson

Mai

s tu

ne

chev

auch

es q

ue le

che

val d

u sa

vetie

r.

Lais

se-la

don

c al

ler q

ui fa

it ta

nt la

fièr

e,C

ette

her

be m

iracu

leus

e de

s ch

amps

des

fleu

rs !

On

voit

bien

erre

son

œil

aveu

gle,

Puis

que

chaq

ue jo

ur c

’est

un

autr

e qu

i lui

pla

ît !

Elle

fait

com

me

le fl

euve

de

Tosc

ane

Qui

doi

t sui

vre

chaq

ue c

ours

d’e

au d

e m

onta

gne

;El

le fa

it co

mm

e l’A

rno

il m

e se

mbl

e :

Tant

ôt e

lle a

de

nom

breu

x so

upira

nts,

tant

ôt a

ucun

.

Page 35: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

3 5

V. Selig

ihr B

linde

n, d

ie ih

r nic

ht z

u sc

haue

nVe

rmög

t die

Rei

ze, d

ie u

ns G

lut e

ntfa

chen

;Se

lig ih

r Tau

ben,

die

ihr o

hne

Gra

uen

Die

Kla

gen

der V

erlie

bten

kön

nt v

erla

chen

;Se

lig ih

r Stu

mm

en, d

ie ih

r nic

ht d

en F

raue

nK

önnt

eur

e H

erze

nsno

t ver

stän

dlic

h m

ache

n;Se

lig ih

r Tot

en, d

ie m

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at b

egra

ben!

Ihr s

ollt

vor L

iebe

squa

len

Ruhe

hab

en.

XII.

Nei

n, ju

nger

Her

r, so

trei

bt m

an’s

nich

t, fü

rwah

r;M

an s

orgt

daf

ür, s

ich

schi

cklic

h zu

bet

rage

n.Fü

r allt

ags

bin

ich

gut g

enug

, nic

ht w

ahr?

Doc

h be

ssre

suc

hst d

u di

r an

Feie

rtag

en.

Nei

n, ju

nger

Her

r, w

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u so

wei

ter s

ünd’

gen,

Wird

dir

den

Die

nst d

ein

Allt

agsl

iebc

hen

künd

igen

.

XIII.

Hof

färt

ig s

eid

Ihr,

schö

nes

Kin

d, u

nd g

eht

Mit

Eure

n Fr

eier

n um

auf

sto

lzem

Fuß

.Sp

richt

man

Euc

h an

, kau

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ass

Ihr R

ede

steh

t,A

ls k

oste

t Euc

h zu

viel

ein

hol

der G

ruß.

Bis

t kei

nes

Ale

xand

ers

Töch

terle

in,

Kei

n K

önig

reic

h w

ird d

eine

Mitg

ift s

ein,

Und

will

st d

u ni

cht d

as G

old,

so

nim

m d

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XXVI

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pas

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Si tu

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veux

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tant

ôt a

ucun

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Page 36: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

Trad

uctio

n fr

ança

ise

: Ch.

Nic

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ion

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Page 37: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

XLVI

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SAISON 2017-18SAISON 2017-18 P H I L H A R M O N I E D E PA R I S

Olga Peretyatko-Mariotti, Benjamin Bernheim.

Biennale 11 - 21 janvier

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Lundi 14 mai 2018 – 20h30GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

ORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS

GIAMPAOLO BISANTI, DIRECTION

OLGA PERETYATKO-MARIOTTI, SOPRANOBENJAMIN BERNHEIM, TÉNOR

Airs et duos d’opéras de Vincenzo Bellini, Charles Gounod et Gaetano Donizetti et Giuseppe Verdi.

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SAISON 2017-18SAISON 2017-18 P H I L H A R M O N I E D E PA R I S

Patricia Petibon.

Biennale 11 - 21 janvier

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Mardi 19 juin 2018 – 20h30GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

LA CETRA BAROCKORCHESTER BASEL

PATRICIA PETIBON, SOPRANO

ANDREA MARCON, DIRECTION

HéroïnesAirs d’opéras de Wolfgang Amadeus Mozart, Christoph Willibald Gluck et Joseph Haydn.

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Page 40: Diana Damrau Jonas Kaufmann Helmut Deutsch · ... [Si tu veux voir mourir ... rarement d’un style de récitatif, d’une ... dont le vocabulaire guerrier entre en tension avec le

LA CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARISREMERCIE EN 2017-18

LES PARTENAIRES NATIONAUX DU PROGRAMME DÉMOS 2015-2019

Fondation Singer-Polignac, Adam Mickiewicz Institute, Goethe Institut, Délégation du Québec, Champagne Deutz, Demory

Intel Corporation, Gecina, Groupe Monnoyeur, UTB, IMCD,

Amic, AMG-Féchoz, Angeris, Batyom, Campus Langues, Groupe Balas, Groupe Imestia, Île-de-France Plâtrerie, Linkbynet, Smurfit Kappa

Philippe Stroobant, Tessa Poutrel

Patricia Barbizet, Jean Bouquot, Eric Coutts, Dominique Desailly et Nicole Lamson, Mehdi Houas, Frédéric Jousset,

Pierre Kosciusko-Morizet, Marc Litzler, Xavier Marin, Xavier Moreno et Joséphine de Bodinat-Moreno,

Alain Rauscher, Raoul Salomon, François-Xavier Villemin et les 2500 donateurs des campagnes « Donnons pour Démos »

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