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Dictionnaire de démographie

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DICTIONNAIRE DE DÉMOGRAPHIE

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DICTIONNAIRE DE

DÉMOGRAPHIE ROLAND PRESSAT

Directeur de recherche à l'Institut national d'Etudes démographiques

PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE

Page 5: Dictionnaire de démographie

ISBN 2 13 036008 4

I édition : 3e trimestre 1979 © Presses Universitaires de France, 1979

108, Bd Saint-Germain, 75006 Paris

Page 6: Dictionnaire de démographie

AVANT-PROPOS

On ne disposait à ce jour que d'un dictionnaire démographique multilingue qui ambitionne avant tout de fournir des équivalences lin- guistiques. Outil apprécié des traducteurs et interprètes qui trouvent commodément, par le simple jeu d'un discours continu, les solutions à leurs problèmes de traduction, ce dictionnaire ne donne nécessairement que des indications sommaires sur les divers mots et expressions du voca- bulaire de la démographie. On ne saurait fournir en fait des dévelop- pements suffisants, sous une forme pratique, sur chacun des concepts auxquels le démographe a recours, qu'en adoptant la présentation alpha- bétique traditionnelle. C'est elle qui est adoptée ici.

Alors que le dictionnaire multilingue propose une liste de mots très large (qui déborde même souvent le cadre de la démographie), pour répondre à son objet essentiel qui est d'aider aux travaux de traduction, le présent dictionnaire couvre la matière dans ce qu'elle a de plus spéci- fique, ce qui implique un nombre plus restreint d'entrées. La part belle est faite ici au vocabulaire technique, le plus mal traité dans la litté- rature et celui, par conséquent, pour lequel le besoin de précisions est le plus grand.

Nous nous sommes attaché à introduire chaque mot ou expression par une définition, afin de cerner au mieux, d'entrée de jeu, le concept examiné. Après quoi, des développements, d'ampleur variable, donnent les préci- sions et l'information jugées nécessaires. Un éclatement convenable de la matière, éclatement impliqué par la formule alphabétique, repose sur la mise en place d'un système cohérent de renvois. C'est ainsi que les expli- cations attachées à une entrée donnée supposent généralement l'utili- sation de mots faisant l'objet d'autres entrées, lesquelles sont alors signalées par un astérisque ; toutefois, il ne pouvait être question d'appli- quer systématiquement ce principe qui aurait entraîné certains renvois inutiles parce que n'apportant aucun éclairage particulier dans le contexte

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où les mots en cause sont utilisés (ainsi lorsque les mots mortalité, natalité, fécondité sont employés dans un sens très général).

Certains développements nous ont amené à signaler des démographes qui ont été à l'origine de concepts, d'indices de mesure... Il nous a paru utile de compléter cette information en donnant plus de précisions sur certains d'entre eux à partir d'entrées les concernant. Le nombre en est très restreint et le choix qui a été fait sert généralement à poser quelques jalons précis, correspondant aux progrès de la démographie, sans pour autant prétendre — loin de là — être la liste complète des savants s'étant particulièrement illustrés dans la discipline.

Il nous est agréable de conclure en reconnaissant tout ce que nous devons, dans l'élaboration de cet ouvrage, aux conditions de travail qui nous ont été offertes au département de démographie de l' Université de Montréal.

Montréal, le 14 septembre 1978.

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A

Abortif Qui provoque l' avortement*. S'emploie comme nom ou comme adjectif et se dit

d'un procédé, d'une substance. Accouchement

Expulsion ou extraction de l'utérus d'un produit de conception* présumé viable.

Les critères de viabilité sont définis par référence à ceux retenus pour caractériser un avortement* ; il s'agit cette fois de durée de gestation, de poids, voire de taille, du fœtus, qui doivent être dépassés (ainsi, couramment, une durée de gestation d'au moins 28 semaines et parfois 20 semaines seulement). L'issue de l'accouchement est une ou plusieurs naissances qu'il s'agisse de mortinaissance* ou de naissance vivante*. On parle d'accouchement simple s'il n'y a qu'une naissance et d'accouchement multiple ou d'accou- chement gémellaire s'il y a plusieurs naissances. Il y a accou- chement à terme si la durée totale de grossesse atteint une valeur voisine de la normale soit 40 semaines de durée conventionnelle de grossesse* (environ 38 semaines de durée vraie), sinon il y a accouchement avant terme ou accouchement prématuré; toutefois, cette définition d'une naissance de prématuré* est imprécise et n'a de chances d'être cataloguée comme telle que si la durée de grossesse lors de l'accou- chement est suffisamment inférieure, de 3 à 4 semaines par exemple, à la durée réputée normale. Aussi utilise-t-on

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parfois une définition de la prématurité* qui fait intervenir le poids à la naissance; est alors généralement considéré comme prématuré un nouveau-né de moins de 2 500 g.

Accroissement (de la population) Variation de l'effectif d'une population durant une

période. Le mot accroissement peut donc aussi bien désigner

une augmentation qu'une diminution et est à prendre, par conséquent, avec le sens qu'il a en algèbre. L'accrois- sement de la population entre deux dates 1 et 2, soit P — est la s o m m e de l' accroissement naturel* ( N - D )

et de la migration nette* ( F - E ) :

A c c r o i s s e m e n t i n s t a n t a n é (d 'une populat ion)

L imi t e R( t ) d u r a p p o r t de la va r i a t ion de l 'effectif

d ' u n e p o p u l a t i o n sur u n in terval le de t emps à la l o n g u e u r

de cet in terval le , lorsque celle-ci t end vers zéro.

O n a donc, P(t) dés ignan t l 'effectif de la p o p u l a t i o n à la da t e t :

et R(t) apparaît ainsi comme la dérivée de P(t) (consi- dérer la dérivée de P(t) suppose donc qu'on a substitué à la suite discrète des effectifs connus d'une population, une fonction définie pour la suite continue des valeurs du temps t et s'identifiant à Pt aux instants t où cette quantité est connue). R(t) est encore la différence entre les nais- sances instantanées* et les décès instantanés* :

R (t) = N(t) - D(t) dans le cas d'une population fermée*.

Accroissement naturel (de la population) Variation de l'effectif d'une population, durant une

période, résultant de la balance des naissances et des décès*. L'accroissement naturel tient, le plus souvent, à l'échelle

des pays, la place essentielle dans l' accroissement* de la population.

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Acte de l'état civil

Mention sur les registres de l'état civil*, dans les formes réglementaires, de la survenance des naissances (acte de naissance), des mariages (acte de mariage) et des décès (acte de décès).

Activité économique Critère de classement de la population active* par réfé-

rence à la nature de l'activité des établissements dans lesquels les personnes sont employées.

On parle encore quelquefois de branche d'activité ou d'activité collective. Une même activité économique peut réunir une gamme très variée de professions individuelles.

Age Cette notion banale donne lieu, en démographie, à

une distinction entre âge exact* et âge en années révolues*.

Age atteint Age exact* atteint par les différents membres d'une

génération*, ou d'un groupe de générations, au cours d'une période d'une ou plusieurs années civiles.

Le plus souvent il s'agira d'une seule année civile et l'on parlera d'âge atteint dans l'année. Ainsi, les personnes nées en 1909 atteindront (et seront les seules à atteindre) leur 60 anniversaire durant l'année 1969. A ce mode de repérage des âges correspondent des taux par âge* parti- culiers, dénommés taux selon l'âge atteint ou encore taux de génération(s)*. La durée atteinte, en tant qu'ancienneté dans une cohorte*, ou dans un groupe de cohortes, se définit de la même manière; il y correspond des taux selon la durée atteinte appelés encore taux de cohorte (s)*.

Age de procréation Période de la vie où la femme est censée être apte à

procréer*, lorsqu'elle est hors temps morts*. Cette période est communément définie par le groupe

d'âges 15-49 ans (parfois 15-44 ans), dont les limites sont proches des limites extrêmes de la vie fertile*. On parle encore d'âge de fécondité.

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Age en années révolues

Age exprimé selon le nombre entier d'années de la personne.

Ainsi une personne née le 1 juin 1923 aura, le 1 novembre 1978, 55 ans et 5 mois (plus précisément 55 ans et 153 jours), ce qui est son âge exact*; son âge en années révolues est alors 55 ans. En d'autres termes, l'âge en années révolues s'exprime selon l'âge au dernier anniversaire. Il en résulte que l'ensemble des personnes ayant, à un moment donné, même âge en années révolues, disons 55 ans, est constitué de l'ensemble de celles dont l' âge exact est compris entre deux anniversaires consécutifs, 55 et 56 ans dans notre exemple. Et, à un 1 janvier (à 0 heure), l'ensemble des personnes ayant même âge en années révolues est constitué par l'ensemble des personnes d'une même génération* ; autrement dit, à cette date de l'année, le classement de la population par âge en années révolues coïncide avec le classement par génération : ainsi les personnes ayant 55 ans révolus au 1 jan- vier 1978 sont celles ayant atteint leur 55e anniversaire au cours de 1977 et constituent par conséquent la géné- ration 1977 — 55 = 1922. La notion d'âge en années révolues est un cas particulier de la notion de durée révolue*.

Age exact

Age déterminé en calculant la différence entre la date où on le calcule et la date de naissance de la personne.

Ainsi une personne née le 1 juin 1923 aura, le 1 no- vembre 1978, 55 ans et 5 mois (plus précisément 55 ans et 153 jours). A la différence de l' âge en années révolues*, qui demeure invariable entre deux anniversaires consé- cutifs de la personne, l'âge exact varie à tout moment.

Age modal au décès

Selon une table de mortalité*, âge situé vers la fin de la vie adulte, où il se produit le maximum de décès.

Ces décès intervenant entre deux anniversaires succes- sifs de la table, l'âge modal s'exprime en tant qu'âge en années révolues*. Il ne correspond pas toujours au maximum

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absolu de décès de la table, ce maximum se situant durant la première année de vie (à 0 an révolu) si la mortalité infantile* est suffisamment forte.

Age moyen à la maternité Age moyen des mères lors des naissances vivantes selon

une table de fécondité générale*, c'est-à-dire en l'absence de mortalité.

Si nécessaire on précisera qu'il s'agit de l'âge moyen brut* qui se note a par opposition à l'âge moyen net à la maternité* noté a'. Avec les notations de la table de fécondité générale on a :

ou encore, si l'on fait intervenir les taux de fécondité géné- rale* ƒ entre les âges x et x + 1 :

Ces formules ont leur équivalent dans l'expression :

qui fait intervenir la fonction fécondité ƒ(x). a est donc un résumé du calendrier* (brut) de la fécondité générale*.

Age moyen au premier mariage Age moyen au mariage selon une table de nuptialité des

célibataires*, c'est-à-dire en l'absence de mortalité. Si la table est complète* et limitée à 50 ans et selon qu'elle

débute à 15 ans (cas habituel des tables féminines) ou à 18 ans (cas habituel des tables masculines), cet âge moyen s'exprime par les formules :

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qui ont leur équivalent dans l'expression :

qui fait intervenir la fonction célibataire* C(x) et les limites α et β de l'intervalle d'âge où l'on étudie la nuptialité.

Age moyen net à la maternité Age moyen des mères lors des naissances vivantes selon

une table nette de fécondité générale*, c'est-à-dire compte tenu de la mortalité.

Il s'agit donc de l'âge moyen calculé sur les seules naissances effectives; on note cet âge moyen net a'; il est légèrement inférieur à l'âge moyen (brut) à la maternité* noté a. Avec les notations de la table de fécondité générale* et s étant la probabilité de survie* à l'âge x, calculée à la naissance, on a :

ou encore, si l'on fait intervenir les taux de fécondité géné- rale* ƒ entre les âges x et x + 1 :

Ces formules ont leur équivalent dans l'expression :

qui fait intervenir la fonction fécondité* f(x) et la fonction survie* s(x) [s(0) = 1]. a' est donc un résumé du calen- drier* net de la fécondité générale*.

Age normal au décès Synonyme d'âge modal au décès*.

Agent recenseur Personne chargée, lors d'un recensement*, de recueillir

et de transcrire les renseignements relatifs à chaque indi-

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vidu sur les questionnaires appropriés ou, simplement, de distribuer et de collecter ces questionnaires.

Dans le deuxième cas on dit qu'il y a autodénombrement* ou autorecensement.

Agglomération Concentration d'habitations. On parle dans ce sens d'agglomération secondaire*, d'agglo-

mération urbaine*. En France, par glissement de sens, on parle d'agglomération de population* pour désigner la popu- lation d'une agglomération ayant certaines caractéristiques et de population agglomérée* pour désigner une agglomé- ration de population particulière.

Agglomération internationale

Agglomération urbaine* s'étendant sur plusieurs pays.

Agglomération de population

Population habitant des constructions avoisinantes dont aucune n'est distante de la plus proche de plus de 200 m et comprenant au moins 50 habitants.

Dans la détermination de cette distance maximale, les terrains à vocation publique (jardins, routes, aéro- dromes...), industrielle et commerciale, et les cours d'eau traversés par des ponts ne sont pas pris en compte. Une commune peut comprendre plusieurs agglomérations de population parmi lesquelles on distingue, en France, la population agglomérée* ou population agglomérée au chef-lieu et la population des agglomérations secondaires*.

Agglomération secondaire

En France, concentration d'habitations dans une com- mune conduisant à une agglomération de population* autre que la population agglomérée*.

Par conséquent, les agglomérations secondaires n'in- cluent pas sur leur territoire le chef-lieu légal de la commune, c'est-à-dire la mairie, et leur population est comptée dans la population éparse*.

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Agglomération urbaine En France, ensemble de communes sur lesquelles s'étend

le territoire d'une agglomération de population* d'au moins 2 000 habitants, exception faite de celles dont plus de la moitié de la population est située hors de ce territoire.

On précise parfois qu'il s'agit d'une agglomération urbaine multicommunale Toutes les communes concernées sont dites communes urbaines* et la totalité de la population de ces communes sera considérée comme population urbaine*, y compris donc celle d'éventuels écarts et maisons éparses.

Ajournement des naissances Résultat du comportement des couples qui, en raison

de circonstances défavorables ou jugées telles durant une certaine époque, remettent à plus tard des naissances qui avaient leur place normale à l'époque considérée.

Les crises économiques et, plus encore, les guerres sont des facteurs d'ajournement, la séparation des couples ajou- tant, dans ce dernier cas, ses effets à ceux des conditions néfastes dans lesquelles vivent les ménages restés unis. Ces ajournements n'impliquent pas que, par la suite, il y aura toujours récupération des naissances* empêchées, l'avancement en âge des familles intéressées, outre qu'il est à l'origine d'une diminution de la fertilité*, modifie les dispositions psychologiques dans lesquelles se trouvent les couples en matière de procréation. On parle parfois d'ajournement de naissances dans un sens plus étendu, en incluant les naissances momentanément empêchées par des mariages retardés ou annulés.

Analyse démographique Forme d'analyse statistique adaptée à l'étude des popu-

lations humaines. L'analyse démographique qui, pour l'ensemble de ses

méthodes, mobilise un savoir mathématique très modeste, s'empare des données brutes contenues dans les tableaux fournis par les recensements, les relevés d'état civil et, éventuellement, des relevés ou enquêtes spécifiques; elle transforme ces données pour, entre autres choses, débou- cher sur des tables* diverses (tables de mortalité*, de nuptia- lité*, de fécondité* ...) ou, du moins, sur certains éléments

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de ces tables, et préciser les modalités quantitatives selon lesquelles les populations se renouvellent. Une distinction fondamentale domine tous les travaux d'analyse démo- graphique, celle qui existe entre analyse longitudinale* et analyse transversale*. L'analyse démographique est une phase capitale de toute recherche démographique ; bien conduite elle fournit souvent des indications fructueuses sur l'inter- prétation à donner aux manifestations des phénomènes, aux particularités des structures de population, et elle peut aider à dégager certaines relations causales ou, du moins, à écarter certaines de ces relations suggérées de façon un peu trop légère par le seul bon sens; à l'inverse, une analyse démographique fautive, quelle que soit l'ingénio- sité que l'on déploie en aval de celle-ci, ne peut conduire qu'à des interprétations erronées.

Analyse du moment Synonyme d'analyse transversale*.

Analyse longitudinale Analyse appliquée aux manifestations d'un phénomène*

dans une cohorte*. Cette analyse est conduite à partir de la construction

de la table* ou des tables spécifiques du phénomène consi- déré. Outre son intérêt propre, l'analyse longitudinale apporte souvent, quand elle est appliquée aux diverses cohortes dont l' analyse transversale* a à connaître les compor- tements, un éclairage essentiel à cette dernière.

Analyse par cohorte Synonyme d'analyse longitudinale*.

Analyse transversale Analyse appliquée aux manifestations d'un phénomène*

durant une période donnée, généralement l'année civile. L'analyse transversale s'effectue par recours aux tables du

moment* et à certains indices spécifiques comme la somme des événements réduits*. Elle mobilise aussi toute l'information que l'on possède sur le passé des cohortes enjeu pour une meil- leure interprétation de leur comportement durant l'année

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étudiée, cela en raison de la solidarité qui existe généra- lement entre les diverses phases de l'histoire d'une cohorte*.

Antimalthusien Qualifie ce qui s'oppose à la doctrine de Malthus* et,

plus généralement, au malthusianisme*. En tant que nom, le mot désigne un opposant au

malthusianisme.

Antinatal Qui s'oppose à la venue d'une naissance. Qualifie les pratiques qui réalisent cet objectif : stéri-

lisation*, contraception*, avortement provoqué*.

Attraction des âges ronds Erreurs dans les déclarations d'âge lors de recensements

ou d'enquêtes, se traduisant par une accumulation de ces déclarations sur les âges se terminant par 0 ou 5 et, dans une moindre mesure, sur les âges pairs.

Ces erreurs peuvent être le fait des personnes enquêtées ou recensées, ou des enquêteurs ou agents recenseurs lorsque ces derniers sont amenés à estimer l'âge de per- sonnes incapables de fournir le renseignement. On a mis au point divers indices d'attraction qui permettent d'es- timer le degré de préférence pour ces âges ronds : indice de Whipple (pour les seuls âges terminés par 0 ou 5), de Bachi, de Myers. Signalons que certains enquêteurs, pré- venus de ce risque de biais, et soucieux d'y échapper, tombent dans l'excès inverse et attribuent de façon exces- sive les âges naturellement objet de répulsion. Plus géné- ralement on parle d'attraction des nombres ronds pour évoquer un phénomène semblable à celui qui vient d'être analysé mais se rapportant à des mesures quelles qu'elles soient.

Autodénombrement Procédure de recensement* dans laquelle les renseigne-

ments relatifs à chaque individu, qui doivent figurer sur les questionnaires appropriés, sont transcrits sous la responsa- bilité du chef de ménage* concerné et non par l' agent recenseur*.

En pareil cas l'agent recenseur n'intervient que sur la

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demande expresse du chef de ménage, en cas de difficultés que ce dernier n'aurait pu surmonter. Cette procédure, qui réduit sensiblement le coût du recensement, entraîne une moindre qualité des réponses que lorsque celles-ci sont obtenues par cette personne spécialement formée à cet effet qu'est l'agent recenseur.

Autorecensement Synonyme d' autodénombrement*.

Avortement Expulsion ou extraction de l'utérus d'un produit de

conception présumé non viable. La présomption de non-viabilité repose sur le fait que

le fœtus n'a pas atteint une certaine durée de gestation ou un certain poids, voire une certaine taille, ces critères étant considérés isolément ou en association. Le plus communément on se réfère à la durée de gestation qui doit être de moins de 28 semaines de durée conventionnelle de grossesse* (soit environ 6 mois ou 180 jours de durée vraie) ; cette limite est parfois ramenée à 20 semaines. Ces critères sont utilisés pour la définition de l' avortement spontané*. Un des critères concernant la durée maximale de grossesse admissible (28 semaines) intervient généra- lement pour définir la limite permettant d'effectuer un avortement provoqué* dans des conditions légales. Le dia- gnostic des avortements illégaux* est toujours douteux en l'absence de déclaration de la femme ou de tiers concernés, les signes de traumatisme ou d'infection constituant des preuves très incertaines.

Avortement illégal Avortement provoqué*, pratiqué en infraction à la loi. On parle aussi d'avortement criminel ou d'avortement clan-

destin. L'importance des avortements illégaux est très diffi- cile à déterminer, une enquête directe sur le sujet se heur- tant à une forte tendance à la dissimulation de la part des enquêtées, qui avouent difficilement une pratique sanc- tionnée plus ou moins sévèrement par les lois et toujours objet d'une certaine réprobation sociale. Pour surmonter cette difficulté, on a imaginé une technique d'enquête

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dite de la « réponse aléatoire » (randomized response technique) qui a quelque chance de convaincre l'enquêtée que sa réponse est entourée d'un secret absolu; là où elle a été appliquée, cette technique a permis de rectifier en hausse sensible des estimations fournies par des enquêtes directes sans pour autant, semble-t-il, atteindre les valeurs exactes. Parmi les méthodes d'estimations indirectes citons celle qui s'efforce de remonter des décès imputés à des manœu- vres abortives illégales aux avortements eux-mêmes, en utilisant des taux de mortalité plausibles attachés à ces manœuvres. Les estimations disponibles restent néanmoins très incertaines et permettent surtout de réfuter certains chiffres avancés gratuitement; elles conduisent cependant à considérer comme à peu près acquis que la fréquence des avortements varie beaucoup selon les femmes, une fraction appréciable n'y ayant jamais recours, tandis qu'une minorité connaît des avortements à répétition. Il semble aussi prouvé, comme le suggère le bon sens, que l'impor- tance de l'avortement clandestin est en rapport inverse avec le degré d'information de la population en matière de contraception* et la facilité d'accès aux produits contra- ceptifs. C'est ainsi qu'on a pu estimer qu'avant les lois libérales récentes l'importance des avortements illégaux en Angleterre, pays où la contraception est pratiquée de façon éclairée, ne dépassait pas 10 % des naissances vivantes contre 30 % en France. Enfin et surtout, l'impor- tance des avortements illégaux dépend des indications plus ou moins larges qui permettent de recourir à l'avortement légal*, ce qui n'implique pas qu'une loi très libérale fasse nécessairement disparaître toutes les interventions clandes- tines, des motifs divers, dont la recherche du maximum de discrétion, maintenant certaines femmes dans l'illégalité. Pratiqué le plus souvent par des personnes n'ayant pas qualité pour le faire, et dans de mauvaises conditions sani- taires, l'avortement illégal est à l'origine d'infections et de complications diverses, éventuellement de décès, encore que dans des proportions moindres que ce qui est avancé parfois.

Avortement légal

Avortement provoqué*, pratiqué dans les conditions pré- vues par la loi.

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Ces conditions concernent les motifs qui permettent l'intervention et les modalités selon lesquelles elle doit être effectuée. Les motifs peuvent être très restreints, ainsi lorsque seul est permis l'avortement thérapeutique*. On invoque le motif eugénique lorsqu'il y a risque de transmission héré- ditaire d'une tare quelconque, le risque fœtal lorsque, pour des raisons diverses, le fœtus a subi des atteintes généra- trices d'anomalies physiques ou mentales, le motif huma- nitaire quand des grossesses résultent de viol ou d'inceste. Ces divers motifs adjoints au motif thérapeutique contiennent encore l'avortement légal dans des limites étroites qui ne paraissent pas devoir dépasser 2 % des naissances vivantes dans les pays à faible fécondité. Lorsque les raisons médi- cales qui justifient l'avortement sont prises au sens large, et spécialement lorsqu'elles reposent sur un pronostic quant aux risques courus par la santé physique et mentale future de la mère en l'absence d'avortement, des possibilités d'intervention beaucoup plus larges sont offertes. Mais c'est avec la prise en compte des motifs sociaux ou socio- économiques que l'avortement peut prendre une grande extension; la formulation des motifs légaux prend alors une forme assez vague, qui permet des interprétations diverses et, par conséquent, des pratiques de fréquences fort variables. A ces conditions générales peuvent s'en adjoindre qui font intervenir l'âge de la mère et le nombre d'enfants qu'elle a eus en tant que des minimums néces- saires (40 ou 45 ans; 2, 3 ou 4 enfants; des âges très jeunes lors de la grossesse — moins de 16 ans, 17 ans ou 18 ans — sont parfois un motif admissible). L'avortement légal n'est pratiqué que dans certaines limites de durée de gestation qui peuvent être très larges jusqu'à couvrir la période (au maximum 28 semaines), qui entre assez souvent dans la définition de l' avortement spontané* ; mais la tendance est de limiter l'intervention aux douze premières semaines, alors qu'elle présente des risques atténués, quitte à l'auto- riser au-delà mais selon une procédure plus restrictive; dans certains cas une durée minimale entre deux avorte- ments successifs est requise (généralement six mois). Enfin, pour juger du bien-fondé de la demande, des comités de composition variable sont constitués qui peuvent avoir aussi comme fonction d'amener la femme à reconsidérer sa position en lui faisant entrevoir des solutions possibles

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à ses difficultés, et de l'informer sur les méthodes contra- ceptives*. Alors même que l'avortement est accordé sur simple demande, des formalités administratives peuvent être requises, assorties de certaines limitations en matière de durée de gestation. Les lois prévoient encore le genre d'établissements habilités à pratiquer l'intervention.

L'avortement légal, qui a d'abord pris de l'extension (extension massive d'ailleurs) en URSS de 1920 à 1936, et au Japon après la loi eugénique de 1948, est pratiqué main- tenant, le plus souvent sans grandes restrictions, dans la plupart des pays développés; il se répand de façon beau- coup plus modérée dans le Tiers Monde, en partie sans doute par manque d'équipements et de médecins. Il arrive que les avortements dépassent en nombre les naissances vivantes (ainsi en Roumanie au début des années 60, en Hongrie pendant toute la décennie 60, en URSS, proba- blement, peu après le retour au libéralisme en 1955), et il n'y a pas de pays où une loi libérale ne provoque moins de 15 à 20 avortements pour 100 naissances vivantes. Les femmes ayant recours à l'avortement présentent des carac- téristiques très diverses : alors que dans certains pays l'avortement apparaît comme un substitut de la contra- ception*, et concerne à ce titre au premier chef les femmes mariées ayant déjà des enfants (cas des pays socialistes européens), dans d'autres pays l'avortement est, en pro- portion importante, le fait de jeunes femmes célibataires et nullipares qui réparent ainsi les conséquences de rela- tions sexuelles irresponsables. Si des possibilités étendues de recours à l'avortement légal ont contribué à la baisse — parfois brutale — de la natalité, jamais elles n'ont encore entraîné un effondrement.

Avortement provoqué Avortement* survenu à la suite d'une action délibérée

de la femme ou d'une autre personne. L'avortement provoqué, moyen de prévention des nais-

sances*, est généralement la conséquence de l'absence de pratique ou d'un échec de la contraception*; aussi s'agit-il d'une pratique universelle qui, jusqu'à récemment, était le plus souvent interdite par la loi. A l'heure actuelle l' avortement légal* a pris une grande extension à côté de

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l'avortement illégal* d'importance très variable. Les tech- niques employées, souvent rudimentaires et aux effets désastreux dans le cas d'avortements illégaux, dépendent, dans le cas d'avortements légaux, de la durée de gestation. L'opération est relativement anodine lorsqu'elle est prati- quée aux tout débuts de la grossesse (moins de 12 semaines), car elle est alors justiciable de la méthode par aspiration (qui est déjà celle employée dans la régulation menstruelle*) ; au-delà, des méthodes plus éprouvantes sont de rigueur : dilatation et curetage, instillation intra-amniotique d'une solu- tion saline, hystérotomie, voire hystérectomie. Les risques que comportent de telles interventions sont variables. En termes de mortalité ils sont très faibles lorsque les avortements sont précoces et que, par conséquent, on peut utiliser la méthode par aspiration; le pourcentage de décès a pu descendre aussi bas que 1 pour 100 000 quand l'opération atteint de larges couches de la population et non pas la frange restreinte des personnes à haut risque parce que pour elles l'intervention est justifiée par un état morbide. Avec l'augmentation de la durée de grossesse les risques croissent, l'opération devenant de plus en plus délicate. L'avortement provoqué, même correctement effectué, peut laisser différentes séquelles qui se traduisent notamment par un risque accru d'accouchement prématuré lors de grossesses ultérieures menées à leur terme.

Avortement spontané Avortement* survenu sans action délibérée de la femme

ou d'une autre personne. On parle encore parfois de fausse couche. L'importance

des avortements spontanés est difficile à déterminer en raison du grand nombre de ceux qui interviennent dans les tout premiers moments de la grossesse et passent ina- perçus. D'après les meilleures tables de mortalité intra-utérine* que l'on possède — tables qui se ressentent essentiellement de la fréquence des avortements spontanés et beaucoup moins de celle des mort-nés* — on peut évaluer à au moins 25 % la proportion des conceptions* se terminant par un avortement spontané.

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Avortement thérapeutique Avortement provoqué*, pratiqué dans le but de préserver

la vie ou la santé de la femme. L'avortement thérapeutique peut prendre théorique-

ment une extension très variable selon la façon dont les risques concernant la santé de la femme sont appréciés et notamment si l'on invoque ou non les risques pour la santé mentale. Dans les faits, par avortement thérapeu- tique on entend une intervention pratiquée pour des rai- sons médicales très restreintes, en sorte que l'appellation correspond au premier palier dans une échelle de degrés de libéralisation.

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B

Balance des naissances et des décès Pour un territoire et une période donnés, différence entre les naissances N et les décès soit N - D. Balance migratoire Synonyme de migration nette*. Biographie De cette notion, qui fait référence à l'histoire des per- sonnes, le démographe retient essentiellement les événements* démographiques qui jalonnent cette histoire, avec mention des dates et des lieux. Les besoins de l'analyse peuvent rendre souhaitable la mention d'autres faits de la vie de la personne, ainsi ceux concernant la santé, les études, les métiers. En tant que telle, la biographie n'est pour le démographe qu'un élément d'une histoire collective qu'il analysera au mieux au sein de cohortes. A noter que les événements constitutifs des biographies peuvent être détachés des histoires individuelles dont ils font partie pour être rassemblés par catégorie et fondus dans des masses statistiques autonomes telles qu'elles apparaissent dans les statistiques du mouvement de la popu- lation* (ainsi les statistiques de naissances, de mariages, de décès...). Au contraire l'unité des histoires individuelles peut être préservée et l'analyse menée en tenant compte de la solidarité qui existe entre certains événements de

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ces histoires; c'est tout le bénéfice que l'on attend de l' observation suivie* et qui apparaît nettement dans les études fondées sur les histoires génésiques* ou les histoires migratoires*.

Biométrie de la fécondité

Ensemble des développements qui s'attachent à iden- tifier des paramètres à signification biologique (fécondabi- lité*, temps mort*, mortalité intra-utérine*, stérilité*...) qui interviennent dans les manifestations de la fécondité, et à établir les liens qui existent entre ces paramètres, certaines caractéristiques de comportement (pratique de la contra- ception*, modalités d'allaitement, pratiques sexuelles...) et les niveaux de fécondité qui en résultent.

La base expérimentale de ces développements est fournie par des observations suffisamment fines à partir des histoires génésiques* de groupes de femmes, particuliè- rement ceux où la prévention des naissances* n'a pas cours. A partir des informations ainsi obtenues, des modèles* sont construits qui, par agrégation des paramètres de base, s'efforcent de reconstituer les variables utilisées en analyse démographique * (taux*, descendance*, intervalles entre nais- sances* ...). Observations directes et modèles concourent, chacun à leur manière, à une connaissance quantifiée de certains facteurs qui conditionnent la fécondité humaine, et au rôle joué par chacun d'entre eux dans la détermi- nation de cette fécondité.

Bordereau de maison

Imprimé rempli lors d'un recensement* et destiné à rece- voir la liste des logements dont se compose une maison ou un immeuble et divers renseignements sur les caracté- ristiques de ces derniers (époque de la construction, maté- riaux, nombre d'étages...).

Bourgeois-Pichat (Jean, 1912) Démographe français, membre de 1942 à 1953, puis

directeur de 1962 à 1971 de l'Institut national d'Etudes démographiques (INED) à Paris, qui se distingue par une ingéniosité particulière dans le traitement des statistiques de population. Ses premiers travaux, outre ceux se rap-

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portant à la conjoncture démographique*, ont concerné la mor- talité et ont été axés principalement sur la distinction entre mortalité endogène* et mortalité exogène*. Son séjour de 1953 à 1962 au service de la population des Nations Unies lui a donné l'occasion d'approfondir et de clarifier la théorie des populations stables* et d'introduire à cette occasion les notions de population quasi stable* et de popu- lation semi-stable* ; une vue d'ensemble de ses travaux dans cette direction est donnée par la publication des Nations Unies, Le concept de population stable.

Brut

Qualificatif appliqué aux mesures attachées à un phé- nomène* considéré à l'état pur, c'est-à-dire sans interférences* éventuelles avec des phénomènes perturbateurs*.

Le mot peut paraître mal choisi étant donné ce qu'il veut signifier. L'origine de ce choix se trouve dans l'expression taux brut de reproduction* (ou taux de reproduction brute) qui est une mesure de pure fécondité puisque sans inter- vention de la mortalité. On ne fait emploi du mot brut que lorsque son opposition avec le mot net* s'impose, sinon il est omis. Ainsi l'expression taux de fécondité* suffira géné- ralement pour indiquer qu'il s'agit d'un taux brut de fécondité; il en va de même pour la descendance finale * qui, ainsi dénommée, est une descendance finale brute.

Le mot brut est toutefois employé dans son sens étymo- logique dans les dénominations taux brut de mortalité*, taux brut de nuptialité*, taux brut de natalité*.

Bulletin d'état civil

Imprimé rempli lors de l'enregistrement des naissances, des mariages, des décès et des divorces sur les registres de l'état civil*.

Il y a donc des bulletins de naissance, des bulletins de mariage, des bulletins de décès et des bulletins de divorce qui comportent des renseignements assez détaillés en rapport avec l'événement considéré. Etablis à des fins statistiques, ils sont transmis aux offices statistiques officiels qui les exploitent en vue de l'élaboration des statistiques de l'état civil*.

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Bulletin individuel

Imprimé rempli lors d'un recensement* et destiné à rece- voir divers renseignements sur les caractéristiques d'une personne.

La liste de ces caractéristiques est variable. A côté de celles se rapportant à l' état civil* (nom, sexe, état matri- monial, date et lieu de naissance...), d'autres pourront figurer concernant le niveau d'éducation, l'activité pro- fessionnelle, les migrations* accomplies depuis une certaine date...

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C

Calendrier (d'un phénomène) Distribution selon l'ancienneté, au sein d'une cohorte*,

des événements* caractéristiques d'un phénomène* donné. Cette distribution est obtenue en ramenant à l'unité

le total des événements tel qu'il ressort de la table brute* relative au phénomène considéré et en modifiant en consé- quence les nombres d'événements de la table aux diverses anciennetés. Les éléments de calendrier sont donc des fractions qui rendent compte de la contribution relative des diverses durées à la détermination de l' intensité* du phénomène. On obtient ainsi, à partir de la table de nup- tialité des célibataires* des générations féminines françaises nées vers 1900 (table abrégée; m(x, x + 5) sont les mariages entre les âges x et x + 5) :

Un calendrier se résume couramment, comme toute distribution statistique, par sa moyenne, parfois sa médiane. C'est ainsi que le calendrier de la mortalité, fourni direc- tement par la série des décès de la table de mortalité*, est résumé par l'espérance de vie à la naissance* et, plus rare-

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ment, par la vie médiane* ; du calendrier de la nuptialité des célibataires on dégage communément l'âge moyen au premier mariage* et du calendrier de la fécondité générale* l'âge moyen à la maternité* lors des naissances vivantes. Le calendrier et l'intensité d'un phénomène ne sont pas indé- pendants; ainsi, à un calendrier tardif de la nuptialité des célibataires correspondra généralement une faible intensité, c'est-à-dire une fréquence du célibat définitif* élevée, tandis qu'une faible fécondité, c'est-à-dire un nombre res- treint de naissances va de pair avec un âge moyen à la maternité peu élevé alors qu'une forte fécondité, qui implique des naissances jusqu'à un âge avancé de la mère, entraînera un âge moyen plus élevé.

On reprend également, à propos du calendrier, une distinction faite ailleurs et l'on parle de calendrier brut et de calendrier net selon que la table qui détermine ce calen- drier est brute* ou nette* ; toutefois, le concept essentiel reste celui de calendrier brut (nommé simplement calendrier), le calendrier net intervenant surtout, dans certaines circons- tances, en tant que moyen de calcul, essentiellement dans la méthode du calendrier type*. A noter qu'un calendrier net est toujours plus précoce que le calendrier brut correspondant.

Calendrier historique Ensemble de dates associées à des événements ayant

frappé la mémoire d'une population et pouvant servir ainsi de repères, lors d'une enquête, pour la datation d'évé- nements* démographiques survenus dans cette population.

Le recours au calendrier historique est une pratique courante dans les populations où l'enregistremert des faits de l'état civil* n'a pas lieu et où les notions d'âge et de durée sont mal perçues. On établit, en tant que calen- driers historiques particuliers, des calendriers annuels pour dater les événements démographiques survenus au cours d'une année, en faisant intervenir cette fois diverses circonstances de la vie agricole, les caractéristiques des saisons climatiques, le calendrier des fêtes diverses...

Calendrier type Calendrier* théorique dégagé de l'analyse statistique

d'un ensemble de calendriers observés.

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Les calendriers types sont d'abord apparus en tant que moyen de calculer certains indices du moment (méthode du calendrier type* ). Après quoi ils ont pris une forme plus élaborée sous l'aspect de tables types*, notamment de tables types de mortalité*.

Catégorie socio-professionnelle En France, élément de la répartition de la population

active* en groupes présentant une certaine homogénéité sociale.

Pour constituer ces groupes on fait intervenir, en par- ticulier, — la profession ou le métier individuel exercé; — le statut soit, sensiblement, la situation dans la pro-

fession : travailleur indépendant avec ou sans salariés, aide familiale, salarié du secteur privé ou public, hié- rarchie d'encadrement...;

— la branche d'activité économique* ; — pour les ouvriers, le degré de qualification.

Apparaissent ainsi neuf grands groupes (agriculteurs, salariés agricoles, patrons de l'industrie et du commerce, professions libérales et cadres supérieurs, cadres moyens, employés, ouvriers, personnels de service, autres caté- gories), susceptibles d'être éclatés chacun en un nombre variable de sous-groupes (30 au total) ; ainsi, parmi les ouvriers on distinguera les contremaîtres, les ouvriers qua- lifiés, les ouvriers spécialisés, les mineurs, les marins et pêcheurs, les apprentis ouvriers, les manœuvres. Le clas- sement dans une catégorie socio-professionnelle des per- sonnes de la population disponible à la recherche d'un emploi est évidemment plus incertain et, pour celles n'ayant jamais travaillé, s'accompagne d'un certain arbitraire. L'appartenance socio-professionnelle est souvent le critère retenu dans les études de démographie différentielle (fécondité différentielle*, mortalité sociale*...).

Cause de décès Maladie ou traumatisme ayant contribué ou abouti

au décès. Dans le cas d'un traumatisme on retient encore, comme

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cause, les circonstances (accident, violence) qui en sont à l'origine, dans l'idée d'atteindre dans sa totalité l'enchaî- nement causal qui a abouti à l'issue fatale. Cette idée conduit dans tous les cas à envisager la possibilité de causes multiples parmi lesquelles on distingue la cause initiale de décès comme étant la cause première à l'origine du processus morbide qui a entraîné la mort; selon les recom- mandations internationales c'est cette cause qui figure dans les statistiques des causes de décès. Mais, le certificat médical de la cause de décès fera encore mention, le cas échéant, de la cause directe appelée encore cause immédiate ou cause terminale, voire de la cause intermédiaire, maillon dans le déroulement du processus morbide ayant conduit au décès. Bien que non rapportées dans leur ensemble, ces informations sont précieuses dans les cas où le certi- ficat étant rempli avec une certaine confusion, la personne chargée de le dépouiller aura à décider, en interprétant les diverses causes mentionnées, celle pouvant être consi- dérée comme la cause initiale de décès. On trouve encore dans la littérature l'appellation cause contributive pour dési- gner une cause qui a pu aggraver le processus morbide sans pour autant être à l'origine du décès. La qualité des statistiques des causes de décès, très inégale, dépend de l'importance des certificats médicaux de décès qui ont été remplis par des médecins et, dans les pays où cette pratique est en vigueur, du recours à des contrôles post mortem comme l'autopsie. Cette qualité des statistiques transparaît au travers de l'importance qu'y prennent la rubrique non déclaré* et celle dénommée sénilité, attribution vague, géné- ralement signe d'une non-reconnaissance de la cause précise.

Vue au travers des grands groupes de causes, l'évo- lution récente est marquée par la quasi-disparition des décès par maladies infectieuses et parasitaires et par la place prépondérante qu'ont prise corrélativement les décès dus au vieillissement de l'organisme (décès par cancer, par maladies cardio-vasculaires) ; le partage précédent recouvre sensiblement la distinction faite quelquefois entre décès exogènes* et décès endogènes*, sous réserve d'inclure aussi, dans les premiers, les décès par accidents. Le poids grandissant pris par les décès endogènes tient encore au vieillissement de la population* qui entraîne un accroissement

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OUVRAGES DU MÊME AUTEUR

L'analyse démographique, PUF, 1961 (3 éd. revue et corrigée, 1973)-

Pratique de la démographie, Dunod, 1966. Démographie sociale, PUF, coll. « Le Sociologue », n° 24, 1971

(2 éd. revue et augmentée, 1978). Démographie statistique, PUF, coll. « Le Sociologue », n° 31,

1972.

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