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Didier Lombard Le Village Numérique mondial La deuxième vie des réseaux éditions Odile Jacobs, 2008 Creative Commons – Attribution Non-Commercial – Share Alike Jean Dauvin, Automne 2011

Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

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Résumé sous forme de ppt du livre de Didier Lombard, Le Village Numérique mondial La deuxième vie des réseaux.

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Page 1: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Didier Lombard Le Village Numérique mondial La deuxième vie des réseaux éditions Odile Jacobs, 2008 Creative Commons – Attribution Non-Commercial – Share Alike

Jean Dauvin, Automne 2011

Page 2: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Table des matières

1.  Repères biographiques 2.  Structure argumentative 3.  Armature conceptuelle 4.  Influences 5.  Analyse 6.  Repères bibliographiques

Page 3: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Repères biographiques

Page 4: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Repères biographiques

Didier  Lombard  est  aussi  Docteur  en  Économie  

 

«   Didier   Lombard   a   poussé   à   la  mise   en   place   de   deux  ini8a8ves  favorisant  les  échanges  d’idées  :  la  Can8ne,  un  espace  public  d’échange  sur  les  technologies  numériques  et   idClic,   le   disposi8f   de   collecte   des   idées   des   salariés  d’Orange.  »  Orange.com  

«  En  2005    D.   Lombard   lance   le  plan  NExT  pour  que  FT  devienne   un   opérateur   fixe,   mobile   et   Internet   »  France24  

«   Les   gens   sont   passés   du   statut   d'extrémité   d'un  téléphone   à   celui   de   nœud   d'un   réseau.   La   conclusion  pour   France   Télécom   ?   D'opérateur   de   réseau,   on  devient   opérateur   de   services.   »   D.   Lombard   dans   le  Journal  Du  Net  

«   Didier   Lombard   qui   avait   succédé   en   février   2005   à  Thierry   Breton   à   la   tête   de   France   Télécom   s'était  empêtré  à  l'automne  2009  dans  la  crise  sociale  soulevée  par   une   série   de   suicides   de   salariés   du   groupe.   Sa  ges8on   de   la   crise   lui   avait   été   reprochée,   ainsi   que   sa  responsabilité   dans   les   pressions,   jugées   parfois  excessives,  sur  les  personnels.  C'est  ce  qui  l'avait  amené  à   céder   à   Stéphane   Richard   la   direc8on   générale   du  groupe  »  La  Tribune,  Mars  2011  

1962  :  Diplômé  de  l’école  Polytechnique  et  de  l’École  Na8onale  Supérieure  des  Télécommunica8ons  

1967  :  Début  de  carrière  au  centre  na8onal  d’études  des  télécommunica8ons  et  intègre  la  même  année  la  division  de  R&D  de  France  Télécom.  

1988  :  Directeur  général  des  stratégies  industrielles  au  ministère  de  l’Économie.  

1993  -­‐2003  :  Président  de  l’agence  française  pour  les  inves8ssements  interna8onaux.  

2003  :  Directeur  adjoint  de  France  Télécom.  Très  proche  de  Thierry  Bre]on,  PDG  de  France  Télécom.  

2005  :  Nommé  PDG  de  France  Télécom  pour  remplacer  T.  Bre]on  alors  ministre  de  l’Économie  et  des  Finances.  

2007  :  Promu  commandeur  de  la  Légion  d’honneur  

2008  :  Reçoit  le  «  prix  de  l’innova8on  dans  le  Management  de  l’innova8on  »  

2008  :  Sor8e  de  son  livre  Le  village  numérique  

2011  :  Démission  de  son  poste  de  PDG  suite  à  l’affaire  des  suicides  chez  France  Télécom.  

2011  :  Président  du  conseil  de  surveillance  du  groupe  franco-­‐italien  ST  Microelectronics.  

 

     

Page 5: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Structure argumentative

 

Table  des  ma8ères  (du  livre)  

I.  Il  était  une  fois  la  première  vie  des  réseaux  

II.  La  deuxième  vie  des  réseaux  en  gesta8on  

III.  Nous  sommes  les  réseaux  

IV.  La  gratuité  des  modèles  

V.  Une  effervescence  annonciatrice  

VI.  Perspec8ve   :   entrer   au   cœur   de   la   2ème   vie   des  réseaux  

“Il me semble que je n’aimerais pas avoir le téléphone à domicile. Le premier amusement passé, cela doit être un vrai casse-tête !”

Personage de Prout

Page 6: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Structure argumentative

Un processus de transformation des réseaux

Un contexte marqué par 3 Big Bang

Comment arrive-t-on dans une phase de gestation de la deuxième vie des réseaux ?

Un bouleversement de la chaîne de valeur dans les télécommunications

Présentation de l’argumentation générale

Retour historique sur les trois bouleversements majeurs qui ont

amené la 2ème vie des réseaux

Rappel des principaux faits dans le processus de gestation de la 2ème vie

des réseaux

Approche descriptive du phénomène de compléxification de la chaîne de valeur dans les télécommunications

Page 7: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Changement majeur = Les individus deviennent le cœur même des réseaux.

Structure argumentative – le changement apporté par la 2ème vie des réseaux

§  L’enchevêtrement de réseaux devient de plus en plus dense §  Les frontières entre réseaux physiques et réseaux sociaux deviennent de plus en plus floues.

1ère vie des réseaux Téléphone, Minitel...

Historiquement, avec la téléphonie traditionnelle, les clients des opérateurs de réseaux ont toujours été l’extrémité. Avec l’Internet les utilisateurs vont devenir un

point, un noeud dans un réseau.

Enjeux majeurs de la 1ère vie des réseaux

⇒ Limites techniques : différents types de liaisons. On passe de la liaison simplex (où le signal n’est transmis que dans un sens comme pour le talkie-walkie). Puis évolution vers liaison point-à-point (ex le téléphone) ⇒ Les utilisateurs sont contraints par le caractère rigide des télécommunications dans la 1ère vie des réseaux.

⇒ Cloisonnement de la chaîne de valeur : organisation de la production particulièrement hiérarchique. Ce sont les opérateurs de réseaux qui dominent la R&D et non les équipementiers.

Émergence de nouveaux enjeux et modes de

consommation

⇒ La gratuité comme modèle : a permis le développement rapide des NTIC. ⇒ Renforcement de la valeur des réseaux : ce qui est important ce n’est plus ce que l’on connaît, mais qui l’on connaît ! ⇒ Abondance de l’information : la consommation par recommandation sur réseaux sociaux prend de l’importance. ⇒ Évolution des modèles publicitaires : Du fait de la gratuité, la publicité est devenue un élément central de l’Internet. ⇒ La mobilité : comportement « always on » des utilisateurs

Ces réseaux sont certes très importants pour l’utilisateur lui-même, mais aussi pour l’entreprise, car

la valeur du nœud du réseau c’est sa connectivité, mais c’est aussi son potentiel en tant que cible de la

publicité sur internet. C’est pour cela que les opérateurs de réseaux se rapprochent de plus en

plus des clients en dérivant vers des fonctions d’opérateurs de services.

Ce statut de nœud de réseaux confère à chacun un rôle particulier : servir de guide pour ses pairs dans

l’abondance des contenus offerts par les réseaux, en exprimant ses préférences personnelles, ses conseils,

ses évaluations, ses recommandations.

Sur le net on peut arriver à focaliser sa publicité sur le public qui peut être intéressé. Avec les publicités sur les réseaux sociaux on arrive à un degré de ciblage

particulièrement fort.

2ème vie des réseaux Numérique, Internet,

Mobilité…

Changement : Du début des années 1970 à 2004 le secteur des télécommunications connaît des transformations radicales comparables à 3 big bang.

Changement technologique / social : Les innovations technologiques des télécommunications ont un impact direct sur les comportements des utilisateurs qui utilisent les NTIC de manière « always on » et l’Internet est aujourd’hui un bien de quasi première nécessité.

Il y a donc un changement du côté utilisateur, mais aussi entreprise puisque les opérateurs de réseaux deviennent

désormais des opérateurs de services et de contenus.

Signes précurseurs de changement

Manque d’interactivité

•  Généralisation de la télévision •  Croissance exponentielle des progrès

dans l’électronique •  Arrivée des émissions TV en direct

Fusion entre les réseaux physiques et sociaux

• Rapprochement au sein des couches de la chaîne de valeur (fusaq entre opérateurs de réseaux et de services. ) • Les entreprises de technologies et les agences de publicité se rassemblent.

Cette 2ème vie des réseaux fait surgir néanmoins de nouveaux défis qu’il faudra relever…

⇒ Défis techniques avec l’accroissement gigantesque des échanges des données. ⇒ Défis sociologiques avec notamment les problèmes soulevés par le respect des informations privées ⇒ L’organisation de l’information sur Internet semble être l’une des préoccupations majeures des utilisateurs. En témoigne l’engouement pour les réseaux sociaux.

Une transformation sociétale donc de nouveaux enjeux…

⇒ Donner au client des produits hyperpersonnalisés ce qui implique alors de se rapprocher du client final. ⇒ Puisqu’on assiste à une convergence des technologies, le rapprochement des couches de la chaîne de valeur paraît évident.

Ceux qui gagneront seront ceux qui rendront cohérent l’ensemble des technologies disponibles et à venir

pour bâtir de nouveaux business model où l’individualité du client sera

pleinement prise en compte.

Facteur déclencheur

“simple is beautiful”

Page 8: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Contexte : Les 3 Big Bang des télécommunications

Le numérique L’Internet Les

communications mobiles

« Ce n’est finalement qu’au cours des années 1970 que les réseaux de télécommunications s’apprêtent à traverser une période de transition technologique sans précédent, marquée par trois Big Bang» , p.31

« Évolution provoquée par le développement de secteurs adjacents, l’informatique et la microélectronique »

Contrairement aux réseaux téléphoniques, le réseau internet est un réseau «plat» complètement distribué et décentralisé.

Au début des années 1980 : •  Baisse des coûts des composants électroniques •  Adoption d’une norme mondiale commune, le GSM (numérique) •  taux de pénétration du mobile

•  1996 = 20% aux USA et 10% en UE •  2007 = 70% aux USA et 100% en UE

Rq : Encore des doutes quant à l’intégration internet et mobilité au début des années 1990. Beaucoup voit cela comme relevant d’un souci de distinction sociale….

loi de Moore « le nombre de transistor qui peuvent être placés sur une puce de silicium double tous les deux ans »

Vers la 2ème vie des réseaux

La numérisation des réseaux a permis de réduire les coûts d’exploitation et d’investissement.

best effort delivery : l’internet ne fournit pas de garantie de délivrance des informations au destinataire.

Page 9: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

«   L’arrivée   du   micro-­‐ordinateur   Apple   II   en   1977   marque   probablement   le  début  de  ce]e  ère  informa8que  du  Simple  Is  BeauFful.  »  p.48  

 

«  Même   si   l’Internet   s’est   développé   sur   les   réseaux   téléphoniques   existants,  l’appropria8on   de   ses   usages   ne   peut   –   pra8quement   en   aucun   cas   –   se  concevoir   comme   celle   des   usages   du   téléphone.   […]   Son   abondance     de  services   et   de   contenus   disponibles   en   ligne   va   bien   au-­‐delà   du   nombre   de  professions   figurant   sur   les   pages   jaunes.   […]Les   réflexes   qui   prévalaient   du  temps   de   la   1ère   vie   des   réseaux   ont   conduit   dans   les   premiers   temps   de  l’Internet  à   la  réalisa8on  d’annuaires  et  de  guides  de  services  (cas  de  Yahoo!),  autant  d’ini8a8ves  rapidement  abandonnées  »  p.50  

 

«  L’hyperlien  cons8tue  un  pas  décisif  vers   la  deuxième  vie  des   réseaux.  Après  être  passé  de  la  mise  en  réseaux  des  téléphones  et  des  ordinateurs,  on  passe  à  la  mise  en   réseaux  des   sites   et  des  documents.   […]   L’hyperlien  est   au  World  Wide  Web  ce  que  les  fils  de  cuivre  et  les  protocoles  de  transport  et  de  réseau  (TCP/IP)  sont  à  l’Internet.  »  p.53  

 

«   L’entrée   en   bourse   de   l’entreprise   la   même   année   témoigne   de   ce  développement  excepAonnel  et  marque  un  tournant  dans  la  montée  en  charge  de  l’u8lisa8on  de  l’Internet  »  p.54  

«  L’aspect   le  plus   important  dans   le  développement  du  haut  débit  réside  dans  ses  conséquences  sur  la  vitesse  d’appropriaAon  des  nouvelles  technologies  par  le  plus   grand  nombre.  »  p.60  «   Le  haut-­‐débit  permet  enfin  aux  personnes   les  plus   éloignées   structurellement   du   marché   du   travail   de   trouver   ou   de  conserver  une  ac8vité.  »  p.62  

«   La   baisse   des   prix   des   technologies   de   stockage   est   impressionnante.   Par  exemple,   le  prix  de  détail  d’un  gigaoctet  de  mémoire  sur  disque  dur  est  passé  de  2.04$  en  2003  à  77  cents  en  2006.  »  p.64  

Les progrès de l’informatique « Simple is beautiful »  

 

   La boite à outils de l’internet

       

L’hyperlien

1995 : Commercialisation Netscape  

Le haut débit  

Baisse des prix  

Comment entrons-nous dans la 2ème vie des réseaux ?

2004 : date symbolique du début de la 2ème vie des réseaux de télécommunications

Page 10: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Le bouleversement de la chaîne de valeur (en détail)

Équipementiers &

Réseaux 1. Équipementiers

2. Réseaux

1. Équipementiers

2. Réseaux

3. Services

4. Contenus

Début de la 1ère vie des réseaux

•  Organisation de la production très hiérarchique

•  Les équipementiers ont peu de marge de manœuvre par rapport aux opérateurs de réseaux

•  Situation monopolistique

La 1ère vie des réseaux

•  Émancipation progressive des équipementiers

•  Situation monopolistique

toujours présente

Période de gestation de la 2ème vie des réseaux

•  Arrivée de sociétés de services internet et de sociétés de contenus

•  Logique du monopole naturel remise en cause

•  Gouvernements mettent aux enchères les fréquences GSM

•  Location des réseaux

•  Libéralisation du marché et privatisation

émancipation Multicouches

La période de gestation de la 2ème vie des réseaux est le théâtre d’un profond bouleversement de la chaîne de valeur des télécommunications.

Changement de mentalité : “Auparavant, il y avait ce débat récurrent pour savoir si c’était le contenu qui était roi ou plutôt la distribution qui était reine ; maintenant c’est le consommateur qui est roi.” Bill Bailey, 2006 (Walt Disney)

Page 11: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle

Caractéristique principale de la 2ème vie des réseaux : « Immersion totale des utilisateurs dans le monde des télécommunications, dans l’omniprésence et l’ubiquité des réseaux et, finalement dans l’instauration d’une véritable relation fonctionnelle entre les hommes et les réseaux. » p.78

Page 12: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle

LA GRATUITÉ COMME MODÈLE •  «  Remember,  with  anything  

free  there’s  usually  a  catch.  »  •  L’open-­‐source  •  Le  p2p  

REDÉFINITION DE LA VALEUR DES RÉSEAUX

•  Loi  de  Metcalfe  mise  à  mal  •  Fin  du  contact  bilatéral  •  Le  Net-­‐Généra8on  

LE MANAGEMENT DE LA RÉPUTATION

•  Un  rôle  central  pour  l’individu  •  Paradigme  du  «  good  enough  »  

LE MODÈLE PUBLICITAIRE SUR LES RÉSEAUX

•  Affiner  le  ciblage  •  La  clef  de  voute  du  gratuit  

ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX

IMPACT DE CES NOUVEAUX ENJEUX

LA COLLABORATION •  Émergence  de  nouvelles  

pra8ques  de  R&D  •  L’open-­‐source  

LA MULTIPLICATION DES RAPPROCHEMENT VERTICAUX

•  Renforcement  du  mélange  de  la  chaîne  de  valeur  

•  Les  fusaq  •  Changements  structurels  

DE NOUVEAUX DÉFIS •  À  la  fois  des  défis  techniques  et  

des  défis  sociaux  

Page 13: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle

LA GRATUITÉ COMME MODÈLE •  «  Remember,  with  anything  

free  there’s  usually  a  catch.  »  •  L’open-­‐source  •  Le  p2p  

REDÉFINITION DE LA VALEUR DES RÉSEAUX

•  Loi  de  Metcalfe  mise  à  mal  •  Fin  du  contact  bilatéral  

LE MANAGEMENT DE LA RÉPUTATION

•  Un  rôle  central  pour  l’individu  •  Paradigme  du  «  good  enough  »  

LE MODÈLE PUBLICITAIRE SUR LES RÉSEAUX

•  Affiner le ciblage •  La clef de voute du gratuit

ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX

Page 14: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle LA GRATUITÉ COMME MODÈLE Il est généralement admis que la gratuité s’apparente au cadeau, au don… Néanmoins, avant d’aller plus loin dans cette étude, il est important de revoir cette définition de la gratuité. En effet, dans le domaine des télécommunications la définition de la gratuité est plus faible. Il serait plus juste de parler de “pseudo-gratuit”. La contrepartie de cette gratuité n’est pas forcément évidente au premier abord, car il arrive qu’elle soit différée. P.108 Exemple : Payer 1$ symbolique pour un téléphone renvoie alors à cette notion de pseudo-gratuité. Il paraît évident que l’on payera le prix du téléphone tout au long de l’abonnement que l’on a dû souscrire au même moment. Il convient de voir l’impact de cette « gratuité » sur le développement des télécommunications. C’est un système gagnant-gagnant car il permet d’une part de convaincre plus facilement les clients et d’autre part de supprimer la barrière à l’entrée dont le client devrait s’acquitter s’il devait effectivement payer le prix du téléphone. Ce système a donc permis d’accélérer nettement la pénétration de la téléphonie mobile. Il en est de même pour tout ce qui touche aux services de courriers électroniques : aucun site ne fait payer les clients pour l’ouverture ou la consultation de ses courriels. Introduisons un autre exemple de cette notion de quasi-gratuité des télécommunications. Avec l’arrivée de l’Internet haut-débit les FAI ont commencé à proposer des offres aux forfaits*. Ce modèle de forfait illimité a radicalement transformé la façon d’utiliser l’Internet. Les consommateurs ont alors adopté une utilisation « always online », car consommer une minute de plus ou de moins ne leur coûtera pas plus cher. Cette gratuité s’inscrit aussi dans les principes fondateurs de l’Internet. Parti d’un projet où la notion d’échange et de collaboration est centrale, l’Internet conserve par certaines facettes ces principes. En effet, l’open-source est le reflet de cette collaboration et a constitué dans le domaine du logiciel l’une des manifestations majeures de ce phénomène de gratuité à grande échelle. À la différence des logiciels dits propriétaires il s’agit de logiciels dont le code source est rendu disponible gratuitement et modifiable.  «  Et malgré la réticence initiale de nombreuses entreprises de software elles ont pour la plupart été obligées d’adopter ce genre de modèle pour certains de leurs logiciels (navigateurs internet, le lecteur PDF, les updates des systèmes d’exploitation…). Le projet Wikipedia quant à lui reflète l’aboutissement de cette idée de collaboration sur Internet. Les auteurs d’articles ne reçoivent en effet aucune compensation monétaire et la reconnaissance est la seule véritable récompense. » D’autres exemples permettent d’explorer encore plus cette notion de gratuité dans les télécommunications. Les réseaux Peer-to-peer permettent d’échanger directement entre les utilisateurs des données sans avoir à passer par un organe central de régulation. Néanmoins “dans le modèle du réseau P2P la gratuité dont bénéficie chaque participant trouve une contrepartie dans sa contribution au réseau” en acceptant de servir de relai pour l’upload de données.

ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX

LA GRATUITÉ COMME MODÈLE •  «  Remember,  with  anything  

free  there’s  usually  a  catch.  »  •  L’open-­‐source  •  Le  p2p  

* Ces offres sont beaucoup plus répandues en Europe que sur le continent américain. En effet, la plupart des FAI nord-américains limitent l’utilisation de la bande passante.

Page 15: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle

LA VALEUR DES RÉSEAUX La structure argumentative de D. Lombard présentée dans les slides précédentes met en avant cette idée que le cœur des réseaux est désormais l’individu lui-même. Par le simple fait d’appartenir à un nœud du réseau, l’utilisateur ressent alors un supplément de bien-être et de satisfaction. « La contrepartie de cette utilité retirée par l’utilisateur de son nouveau statut de nœud d’une multitude de réseaux se retrouve dans la valeur que lui accordent désormais les acteurs des télécommunications : la valeur des réseaux est plus que jamais dans leurs nœuds. » p.92 La montée en puissance de ces réseaux sociaux remet en question les modèles jusqu’à présent développés. La loi de Metcalfe « qui attribuait à un réseau une valeur proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs, c'est-à-dire une valeur correspondant au nombre de paires différentes d’utilisateurs » est aujourd’hui dépassée. Le contact bilatéral qui s’applique à un réseau téléphonique n’est plus véritablement valable dans le cadre de l’Internet. Avec l’Internet, l’utilisateur a désormais la possibilité d’être en contact avec l’ensemble des autres utilisateurs. « La valeur d’un tel réseau correspond ainsi au nombre de sous-groupes différents que l’on peut construire parmi les N utilisateurs, c'est-à-dire 2N (loi de Reed établie en 2001). » Clivage intergénérationnel Le phénomène de net-génération a par ailleurs contribué à l’accélération du remodelage de la valeur accordée aux réseaux. La net-génération est caractérisée par des individus ultra-technophiles. On les appelle aussi les Milleniaux, les Echo Boomers, la Génération Me… Ces individus, nés entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1990, ont baigné dès leur plus jeune âge dans les NTIC et “n’ont pas eu à faire l’effort de se les approprier progressivement” comme l’ont fait leurs ainés. Ce fossé peut être à l’origine de ce que l’on appelle les tensions intergénérationnelles. En effet, cette net-génération est caractérisée par une proximité matérielle très importante avec les réseaux de télécommunications en adoptant un comportement de consommation de l’Internet de type “always on”. L’always on permet donc à cette génération d’être multitâche. Et ce qui caractérise ces derniers c’est cette culture de l’instantané, allant de pair avec une impatience catégorisée. D. Lombard souligne aussi qu’à la différence de leurs parents, la génération Y participe « nettement plus à la vie des réseaux […] en contribuant à leur contenu par leurs propres créations”. C’est ce que l’on appelle les UGC (User Generated Content).

ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX

REDÉFINITION DE LA VALEUR DES RÉSEAUX

•  Loi  de  Metcalfe  mise  à  mal  •  Fin  du  contact  bilatéral  •  Clivage  intergénéra8onnel  

Page 16: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle LE MANAGEMENT DE LA RÉPUTATION Au sein de la 2ème vie des réseaux, les individus sont donc au cœur des réseaux. Et c’est ce nouveau statut qui remodèle certaines règles du jeu. En effet, « ce nouveau statut confère à chacun un rôle tout particulier : servir de guide pour ses pairs dans l’abondance des contenus offerts par les réseaux, en exprimant ses préférences personnelles, ses conseils, ses évaluations, ses recommandations. » En 2006, Bill Bailey (Disney) faisait le constat suivant : « Auparavant, il y avait ce débat récurrent pour savoir si c’était le contenu qui était roi ou plutôt la distribution qui était reine ; maintenant c’est le consommateur qui est roi. » Nous assistons donc à une redéfinition profonde du rôle du consommateur pour qui les réseaux sociaux jouent un rôle clef dans l’avis qu’il peut se faire à propos d’un produit, d’un service… Ainsi ce n’est plus véritablement ce que la personne connait, mais plutôt qui elle connait, car c’est à l’aide de ce jeu réseau qu’elle pourra s’y retrouver dans l’abondance d’informations dont regorge l’Internet. « Par exemple, si je m’interroge sur l’intérêt d’un film, je préfère lire une dizaine d’opinions d’internautes et en retirer le plus grand dénominateur commun plutôt que de m’en remettre à une seule réaction, nécessairement subjective et partiale. » p.100 Néanmoins cette abondance de l’information à la fois brute et traitée par des individus comme nous tous, qui n’ont pas forcément les compétences requises pour pouvoir la traiter, soulève quelques limites. La première concerne la justesse de l’information collectée. Il arrive de devoir vérifier en utilisant plusieurs sources pour savoir quel est le degré de justesse d’une information. De nombreux outils sont disponibles pour faire alors cette vérification. (ex. : les outils d’agrégation de contenu) « Une mesure critique de l’efficacité de la vérification par tâtonnement peut aussi être le nombre de fois qu’il est nécessaire d’aller voir ailleurs pour se convaincre de la pertinence et de la fiabilité de l’information trouvée initialement. » Et c’est là un point majeur de la pensée de l’auteur, car il formule l’idée d’un nouveau concept : le « good enough » qui peut être traduit en français par « le mieux est l’ennemi du bien. » Ainsi, bon nombre d’individus se contentent d’une information probablement imparfaite, mais dont la qualité est suffisante. Et c’est d’ailleurs de cette manière qu’ils sont en mesure d’utiliser pleinement l’immensité de l’océan d’informations disponibles sur Internet. La deuxième des limites touchant de près à cette immensité de l’information disponible sur Internet concerne la hiérarchisation même de cette dernière. En effet, le réseau Internet est un réseau plat où l’information disponible n’est pas vraiment hiérarchisée. Dès lors, du fait de la position nouvelle des individus (au centre des réseaux) des systèmes de recommandations sont apparus. Ces systèmes de recommandations prennent différentes formes comme le « j’aime » ou « j’aime pas », mais aussi « les personnes qui ont acheté cet article ont aussi acheté ces autres articles ». Et ces critiques ont ainsi le mérite d’orienter les individus et même parfois d’ouvrir de « nouvelles portes qui n’étaient pas imaginées initialement par l’utilisateur. » Finalement avec ces systèmes de recommandation et de gestion de la réputation omniprésents dans notre société « l’utilisateur n’a plus le sentiment de mobiliser des réseaux physique pour accéder à ses réseaux sociaux ».

ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX

LE MANAGEMENT DE LA RÉPUTATION

•  Un  rôle  central  pour  l’individu  •  Paradigme  du  «  good  enough  »  

Page 17: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle LA PUBLICITÉ SUR INTERNET Il y a déjà plus de 130 ans que le téléphone a été inventé et avec lui le secteur des télécommunications a connu un développement extraordinaire. Néanmoins l’implantation de la publicité au sein même des télécommunications était particulièrement difficile. Même avec des inventions comme le Minitel la publicité ne jouait véritablement pas un rôle central dans le développement des télécommunications du fait des contraintes liées au graphisme encore trop primaire. Mais petit à petit les nouvelles technologies disponibles ont permis à la publicité de s’implanter et d’ailleurs de s’y implanter durablement et de devenir alors un acteur majeur des NTIC. Très vite sur les plateformes Internet la gratuité a été l’un des modèles privilégiés. Et c’est donc avec les revenus publicitaires que les opérateurs de services fonctionnent. L’utilisateur final ne paye donc pas directement l’utilisation de services internet, mais le paye indirectement via la publicité. Ce fonctionnement a eu alors un impact majeur dans le développement des NTIC permettant à l’utilisateur de bénéficier de services sans avoir à les payer. De nombreux systèmes de rémunération publicitaire ont ainsi vu le jour : CPM, CPC, CPA (cf. explication au bas de la slide) Mais au-delà de ces systèmes de tarification publicitaire l’impact majeur de la deuxième vie des réseaux sur le secteur de la publicité est le ciblage de la clientèle. Et l’émergence des publicités sur les réseaux sociaux a donné vie à un vieux rêve de pubard : le ciblage quasi parfait ! De manière à améliorer l’efficacité des messages publicitaires, les “social ads” ont permis d’obtenir une meilleure pertinence des annonces grâce à leur personnalisation. Que ce soit par l’utilisation des cookies de votre navigateur internet ou bien même par les l’utilisation de vos données personnelles les agences de publicité sont désormais en mesure d’affiner à l’extrême le ciblage de leurs annonces pour les faire correspondre à vos goûts. Cette restructuration de l’approche publicitaire est encore en train d’évoluer grâce à l’arrivée généralisée de la mobilité des NTIC. En effet depuis quelques années on constate l’arrivée de publicité sur des supports mobiles ce qui permet alors d’avoir un ciblage géolocalisé cette fois-ci.

ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX

LE MODÈLE PUBLICITAIRE SUR LES RÉSEAUX

•  Affiner le ciblage •  La clef de voute du gratuit

CPM (coût pour mille) Prix assumé par l’annonceur pour mille affichages de la page. L’ordre de grandeur est de quelques euros

CPC (coût par click) Prix assumé par l’annonceur pour chaque click sur la publicité. L’ordre de grandeur est de quelques centimes d’euros

CPA (coût par action) Prix assumé par l’annonceur en fonction des achats réalisés par l’utilisateur qui a cliqué sur la publicité. L’ordre de grandeur varie en fonction des montants (souvent % de la vente réalisée)

tableau explicatif des différents modèles de rémunération de la publicité sur internet

Page 18: Didier Lombard - Le Village Numérique Mondial

Armature conceptuelle

IMPACT DE CES NOUVEAUX ENJEUX

LA COLLABORATION •  Émergence  de  nouvelles  

pra8ques  de  R&D  •  L’open-­‐source  

LA MULTIPLICATION DES RAPPROCHEMENT VERTICAUX

•  Renforcement  du  mélange  de  la  chaîne  de  valeur  

•  Les  fusaq  

DE NOUVEAUX DÉFIS •  À  la  fois  des  défis  techniques  et  

des  défis  sociaux  

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Armature conceptuelle

MISE EN ŒUVRE DE CES NOUVEAUX PRINCIPES

LA MULTIPLICATION DES RAPPROCHEMENT VERTICAUX

•  Renforcement  du  mélange  de  la  chaîne  de  valeur  

•  Les  fusaq  

LES RAPPROCHEMENTS VERTICAUX Dans la deuxième vie des réseaux, l’on assiste à un modèle gratuit financé en grande partie par la publicité. Grâce aux nombreux progrès technologiques, l’hyperpersonnalisation est de mise ce qui implique donc que la proximité avec le client final est décisive, puisque c'est ce dernier maillon de la chaîne qui encaisse les recettes publicitaires. « Ce sont donc essentiellement les nouveaux acteurs des services qui sont parvenus jusqu’à présent à tirer profit » de ces changements du mode de consommation. Cette volonté de se rapprocher du client final explique en partie la vague de fusaq que connaît actuellement le secteur des télécommunications. La dernière vague remontant à l’époque de la Bulle Internet. Aujourd’hui ce sont donc les équipementiers, les éditeurs de logiciels, les fournisseurs d'accès qui cherchent à acquérir des éditeurs de contenus Internet. C’est donc une véritable verticalisation de la chaîne de valeur des télécommunications avec une fusion entre les anciens métiers d’opérateurs de réseaux et les nouveaux métiers de contenus/services internet. Ainsi attirer l’internaute nécessite de proposer des services nombreux et innovants : réseaux sociaux, sites de partages, sites de streaming de musique font l’objet de toutes les convoitises de la part des « anciens » opérateurs. Et les « entreprises de technologies, les agences de publicité et les réseaux d’annonces se rassemblent ». Mais ces mariages entre les couches de la chaîne de valeur sont aussi à observer sous un autre angle. En effet, les éditeurs de services qui opèrent dans un environnement particulièrement concurrentiel cherchent désormais à investir dans les réseaux ! Avec ce déplacement de leur secteur d’activité, ces entreprises (ex. : Google) cherchent à assurer leur indépendance. Qui plus est du fait des difficultés de certains opérateurs de réseaux à lancer de nouveaux investissements (ex : fibre optique, 4G mobile…) et du fait que les éditeurs de contenus se doivent de fournir des contenus dont la qualité, et par là même le « poids » de transfert, ne cesse d’augmenter, ils doivent favoriser le développement de ces nouvelles technologies et leurs implémentations au sein de la société. Ces types d’investissement dans les réseaux physiques de la part des éditeurs de contenus soulève de nouvelles questions que l’on abordera dans la diapositive « de nouveaux défis ».

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Armature conceptuelle

MISE EN ŒUVRE DE CES NOUVEAUX PRINCIPES

LA COLLABORATION Notons que dans la période de gestation de la deuxième vie des réseaux le “temps de l’innovation” n’a cessé de s’accélérer pour qu’aujourd’hui on puisse parler d’innovation impulsive. Que ce soit la mise en ligne d’un nouveau site internet ou bien d’un nouveau software les NTIC ont rendu les étapes de la R&D bien plus facile. D’ailleurs peut-on toujours parler de R&D classique dans la 2ème vie des réseaux ? Pour mieux s’adapter aux transformations propres à l’ère numérique, les méthodes de R&D des entreprises des télécommunications ont dû s’adapter. Et cette nouvelle R&D 2.0 est caractérisée par son approche particulièrement collaborative. Les maîtres mots de ce nouveau genre de R&D sont décentralisation et créativité. D. Lombard décrit trois concepts importants décrivant le mode fonctionnement de cette R&D : 1.   Cercle de l’entreprise : collaboration entre les différentes fonctions de l’entreprise 2.   Cercle du secteur : « on lance un nouveau produit composé d’une série d’innovations

dont certaines ont été empruntées à d’autres acteurs de la chaîne de valeur » 3.   Cercle des utilisateurs : quand le produit est lancé souvent il est inachevé (alpha/beta

version) et on attend les remarques des premiers utilisateurs. (règle : du good enough) Le développement des logiciels ne fait pas non plus exception à la règle de la R&D 2.0 et certaines approches vont même encore plus loin dans la collaboration : l’open source. Ainsi avec ce système chaque internaute qui fait partie intégrante du nœud des réseaux peut être la raison même du succès d’un logiciel avec à la clef un système de récompense basé sur la reconnaissance plus que sur les brevets.

LA COLLABORATION •  Émergence  de  nouvelles  

pra8ques  de  R&D  •  L’open-­‐source  

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Armature conceptuelle

MISE EN ŒUVRE DE CES NOUVEAUX PRINCIPES

DE  NOUVEAUX  DÉFIS  À  VENIR    1.   Rapidité  du  changement  technologique  Aujourd’hui  le  temps  appropria8on  d’une  innova8on  technologique  par  les  u8lisateurs  est  par8culièrement  rapide.  Ce  sont  d’ailleurs  les  u8lisateurs  eux-­‐mêmes  qui  font  de  plus  en  plus  pression  sur  les  technologies  ce  qui  cons8tue  un  changement  majeur  par  rapport  à  l’époque  de  la  première  vie  des  réseaux.      2.   Enjeu  de  connecAvité    Du   fait   du  nombre  florissant   des   innova8ons   technologiques   les   u8lisateurs   cherchent   de  plus   en  plus   à  améliorer  la  connec8vité  entre  leurs  différents  appareils  d’où  une  certaine  convergence  technologique.  Et  l’on  assiste  alors  en  parallèle  à  un  essor  de  la  communica8on  M2M  (Machine  To  Machine)  qui  sera  l’ul8me  réalisa8on  de  la  fusion  entre  les  réseaux  physiques  et  les  réseaux  sociaux.      3.   Le  haut  débit  à  la  fois  sur  fixe  et  mobile  Du   fait  de   l’augmenta8on  de   la   connec8vité  et  de   l’augmenta8on  de   la   taille  des  données  échangées,   le  haut   débit   s’impose   comme   indispensable   pour   faire   face   à   l’explosion   du   trafic   internet.   Ce   haut   débit  devra  être  présent  à  la  fois  sur  les  appareils  fixes,  mais  aussi  sur  appareils  mobiles  où  la  demande  de  la  part  des  u8lisateurs  ne  cesse  de  croître.  L’améliora8on  permanente  des   réseaux  physiques  est  alors  un  enjeu  majeur  pour  les  années  à  venir,  car  sinon  nous  risquons  d’arriver  à  une  limite  des  capacités.  Ce  sera  alors  l’occasion  de  monter  de  nouvelles  normes  mondiales.  Mais   le  véritable  problème  pour   la  mise  à   jour  des  réseaux  physique  réside  dans  son  financement.  Au  départ,  Internet  exploitait  un  réseau  amor8  depuis  des  années,  celui  de  la  paire  de  cuivre.  Il  y  a  encore  quelques  années  le  problème  du  retour  sur  l’inves8ssement  dans   les   réseaux   physiques   ne   se   posait   pas.   Mais   aujourd'hui,   les   nouvelles   généra8ons   de   réseaux  réclament   des   inves8ssements   beaucoup   plus   importants   qu’auparavant.   Il   est   donc   indispensable   de  trouver  un  partage  équitable   entre   les  opérateurs  de   réseaux  et   les   éditeurs  de   contenus/services.   Pour  Didier   Lombard,   les   Européens   inves8ssent   massivement   dans   les   réseaux   physiques,   mais   les   revenus  publicitaires  générés  par   l'augmenta8on  du  trafic  vont  directement  aux  États-­‐Unis,   là  où  opèrent   les  plus  importantes  régies  publicitaires.      4.   Le  Cloud-­‐CompuAng  et  la  gesAon  des  données  personnelles  En  2008,  date  de  sor8e  de  son  livre,  D.  Lombard  affirmait  «  il  y  a  fort  à  parier  que  nous  verrons  d’ici  2010  la  cons8tu8on  de  milliers  de  datacenter  dans   le  monde  qui   seront  en  quelque   sorte  à   la  deuxième  vie  des  réseaux  ce  que   les  centraux   téléphoniques  étaient  à   la  première.  »  L’enjeu  du  cloud  compu8ng  sera   l’un  des  plus  importants  projets  de  transforma8on  de  notre  u8lisa8on  des  télécommunica8ons.  Selon  Google  la  maîtrise  des  datacenters   est   en   train  de  devenir   stratégique,   car   ils   sont   indispensables  «  pour   gérer   les  mul8ples   données   de   contexte   des   u8lisateurs   et   développer   des   applica8ons   et   des   services  hyperper8nents,  sources  de  croissance  des  revenus  publicitaires.  »  

DE NOUVEAUX DÉFIS •  Défi  technologiques  •  Défis  sociaux  

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Influences

Stratégie

Déclench-eurs Guides

Télécommunications

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Influences

Didier Lombard

France Télécom

Déclencheurs du livre

Collaborateurs de FT •  Georges Nahon •  Élie Girard

Marshall McLuhan

Thierry Breton

École National Supérieure des Télécommunications

Télécommunications - médias

Stratégie Guides

Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie

CEO des entreprises technologiques

Eric Schmidt Steve Jobs

Malcom Gladwell

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Analyse

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Analyse

 En  2008  les  taux  de  pénétra8on  internet  mondiaux  n’ont  jamais  été  aussi  fort  et  il  est  évident  que  les  NTIC  jouent  un  rôle  crucial  dans  notre  économie  mondialisée.  L’internet  est  passé  d’une  concep8on  de  type  bien  de   luxe  à  un  bien  de  quasi  première  nécessité  aujourd’hui.   L’approche  historique  de  D.   Lombard  sur   le  secteur   des   télécommunica8ons   permet   d’affiner   notre   compréhension   de   ce   secteur.   Les   projecteurs   sont  braqués  sur  l’importance  de  l’Internet  dans  nos  vies,  mais  aussi  sur  les  stratégies  qu’adoptent  les  entreprises.  Dans  la  deuxième  par8e  de  ce  livre  D.  Lombard  nous  livre  une  analyse  détaillées  des  enjeux  auxquels  à  la  fois  les  u8lisateurs  et  les  entreprises  vont  devoir  faire  face  au  cours  des  prochaines  années.    

      Pour   le   secteur   des   nouvelles   technologies   deux   années   qui   s’écoulent   représentent   autant  

d’opportunités   de   développement   de   nouvelles   technologies   et   de   nouveaux   modes   de   consomma8on.  Néanmoins  D.  Lombard  a  réussi  le  tour  de  force  d’écrire  un  livre  sur  un  secteur  extrêmement  dynamique  dont  les  propos,  deux  ans  plus  tard,  sont  toujours  d’une  extrême  justesse.  Qui  plus  est,  les  enjeux  soulevés  dans  son  livre  sont  plus  que  jamais  d’actualité,  en  témoigne  le  virage  du  Cloud  Compu8ng  que  prennent  de  plus  en  plus  d’entreprise   et   d’u8lisateurs   (ex   :   iCloud  pour  Apple,   imprimantes   cloud  de  Hp,  Google  Documents...)   et   les  ques8ons  de  ges8on  des  données  personnelles  par  les  sites  de  réseau  social.    

  Par   ailleurs   le   rapprochement   des   différents   acteurs   de   la   chaîne   de   valeur   ne   cesse   de  s’intensifier.  Les  partenariats  et  les  acquisi8ons  dans  les  télécommunica8ons  sont  un  élément  charnière  de  la  nouvelle   décennie   :   Google   vient   tout   juste   d’acheter   Motorola   Mobilité   ;   Facebook   vient   de   lancer   un  partenariat  avec  Spo8fy  ;  Orange  a  acheté  le  service  de  musique  en  ligne  Deezer.  Ce  sont  autant  d’exemples  qui  illustrent  ce]e  volonté  de  la  part  des  opérateurs  de  réseaux  de  se  rapprocher  des  clients  finaux  de  manière  à   leur  proposer   toujours  plus  de  contenu  personnalisé  et  de   la  part  des  éditeurs  de  contenus  de  chercher  à  proposer  des  services  de  plus  en  plus  per8ents  et  centralisés.    

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Forces

DocumentaAon  &  cohérence  :    L’exhaus8vité  de  la  documenta8on  quan8ta8ve  du  livre  mérite  qu’elle  soit  soulignée.  De  nombreux  exemples  et  de  nombreux  chiffres   illustrent   les  propos  de   l’auteur  et  donnent  une  cohérence  soignée  à   l’ensemble  de  l’ouvrage.   En   effet,   c’est   un   livre   par8culièrement   abordable  même   pour   les   personnes   qui   ne   seraient   pas  spécialement   familières   avec   les   idées   et   le   vocabulaire   des   nouvelles   technologies.   Pour   les   néophytes   la  plume  de  l’auteur  est  légère  et  l’approche  pédagogique  de  D.  Lombard  permet  d’avoir  un  ouvrage  facilement  compréhensible.      Actualité  &  vision  :    Aujourd’hui  encore  cet  ouvrage  reste  d’une  actualité  surprenante.  À  postériori,  il  apparaît  que  ce]e  analyse  de  l’ancien  PDG  de  France-­‐Télécom  ne  peut  pas  trouver  plus  d’impact  que  dans  les  trois  années  suivant  la  sor8e  de  son  livre.  Le  règne  sans  partage  du  réseau  social  Facebook  soulève  en  effet  bien  des  problèmes  d’éthique  dont  D.  Lombard  parle  déjà  dans  certains  chapitres  de  son  livre.    La  satura8on  des  réseaux  physique  est  aujourd’hui  une  ques8on  cruciale  et  les  enjeux  de  développement  de  la  fibre  et  des  réseaux  de  téléphonie  mobile  4G  sont  en  plein  dans  l’actualité  avec  certains  opérateurs  de  réseaux  qui  souhaiteraient  que  les  éditeurs  de  contenus  jouent  un  rôle  dans  leur  financement.  Ainsi  presque  tout  ce  qui  est  écrit  dans  ce  livre  s’est  réalisé  dans  les  années  qui  ont  suivi.    Enfin  notons  que  les  enjeux  de  connec8vité  décrits  par   l’auteur  sont  toujours  plus  d’actualité  notamment  du  fait  de  la  sor8e  des  table]es  numériques  (ex.   :   iPad)  qui  sont  connectées  à   la  fois  à  votre  téléphone,  à  votre  ordinateur  et  peut-­‐être  même  à  votre  agenda  qui  lui,  est  stocké  sur  le  Cloud  !      

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Critiques Peu  adapté  à  la  généraAon  Y  :    L’une  des  principales  cri8ques  que  j’adresserais  à  cet  ouvrage  est  son  manque  de  per8nence  pour  les  lecteurs  issus   de   la   Net   Généra8on.   En   effet,   malgré   un   sujet   très   intéressant   l’auteur   se   contente   d’expliquer   des  concepts  qui,  pour  la  généra8on  Y,  sont  le  plus  souvent  déjà  connus.  Les  modèles  publicitaires  sur  Internet,  la  prédominance   de   la   gratuité,   les  modèles   freemium   sont   autant   de   concepts   qui,   pour   les   18-­‐30   ans,   sont  assimilés.            Certains  problèmes/enjeux  ne  sont  que  peu  abordés  :  Tout  au   long  de   l’ouvrage,  D.  Lombard  adopte  un   ton  par8culièrement  consensuel,  probablement  dû  au   fait  qu’au  moment  de  la  sor8e  de  son  livre  l’auteur  est  toujours  PDG  de  France  Télécom  et  aussi  que  les  profits  de  la  vente  du  livre  sont  reversés  à  une  organisa8on  carita8ve  d’Orange...  Je  trouve  cela  dommage  que  l’auteur  ne  soit  pas  allé  plus  loin  dans  l’analyse  des  conflits  autour  des  droits  d’auteurs  sur  Internet  et  aussi  dans  l’analyse  de  cet  enjeu  majeur  que   représente   le  p2p  pour   les  entreprises  du   secteur  de   l’entertainment.  Une  analyse  plus  personnelle  de   ces  enjeux  aurait  probablement  permis  d’ailleurs  d’aborder  aussi   les  nouveaux  business  models  qui  se  développent  en  permanence  sur  Internet.    Dynamique  du  secteur  :  Même  s’il  est  vrai  que  Didier  Lombard  est  un  véritable  expert  du  domaine  des  télécommunica8ons  il  convient  de  prendre  avec  précau8on  les  chiffres  qui  sont  présentés.  En  effet,  dans  un  secteur  aussi  dynamique  que  celui  des   télécommunica8ons   les  données  évoluent  en  permanence.    Et   les   sites  qui  marchaient  en  2007  ne  sont  plus   les  mêmes  que  ceux  qui  marchent  en  2011.  L’exemple   le  plus  frappant  est  selon  moi  MySpace  qui  avait  été  acheté  par  Murdoch  en  2005  et  qui  vient  d’être  revendu  cet  été  pour  un  prix  16  fois   inférieur  à  son  prix  d’achat...  

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Quelques chiffres & anecdotes

•  “Aux USA, on estime l’accroissement du PIB induit par la réintégration au marché du travail des seniors en leur permettant de travailler à la maison grâce au haut débit à plus de 100 milliards de dollars.”

•  “Chez les adolescents américains par exemple, se rencontrer physiquement, en personne, ne représente plus que 35% des activités de communications, contre 47% via les réseaux sociaux en ligne.”

Années # de cellulaires dans le monde

2000 250 millions

2008 2,5 milliards

“Chaque années les utilisateurs de téléphones mobiles achètent plus de 1 milliards de terminaux, génèrent plus de 7000 milliards de minutes d’appels et envoient environ 2500 milliards de SMS.”

1993 Premier navigateur internet fonctionnel et convivial (Mosaic)

1994 Première publicité sur un site internet. Bannière pour At&t

2005 Présentation de Bill Gates : “il n’y a pas de business à faire dans l’Internet. En quoi serait-ce un business intéressant ?”

fin 2007 L’internet touche plus de 1,3 milliard d’utilisateurs

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Repères bibliographiques

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Repères bibliographiques ▫  Le  Journal  du  Net  :  

http://www.journaldunet.com/ebusiness/internet/interview/ou-va-internet-15-dirigeants-repondent/1-didier-lombard.shtml  

▫  Le  Point  :    ▫  http://www.lepoint.fr/archives/article.php/243822 ▫  Zdnet  :  

http://www.zdnet.fr/actualites/didier-lombard-france-telecom-les-geants-du-web-devront-financer-les-nouveaux-reseaux-39710937.htm  

▫  Site  corpora8f  Orange.fr  ▫  Biographie  de  Didier  Lombard  :  h]p://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Lombard  ▫  Le  village  numérique,  Didier  Lombard,  édi8ons  Odile  Jacob,  2008  

À tous ceux qui souhaitent aller plus loin sur les business model Internet je conseille : Le Guide Internet Marketing 2011 http://www.ebg.net/internet-marketing-2011/ Business Model Generation, Alexander Osterwalder & Yves Pigneur

À tous ceux qui souhaitent aller plus loin sur les questions de copyright sur Internet je conseille :

RIP! Remix Manifesto : http://films.nfb.ca/rip-a-remix-manifesto/ Free Culture, Lawrence Lessig La présentation sur le Copyleft (sur le site de partage)