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DOCTRINE DE LA. NOUVELLE JÉRUSALEM SUR DIEU TRÏUN ( *> TÀB EMMANUEL SWEDENBORG. traduite du latin PAR J.-F.-E. IE BOYS DES GBAÏS ET PUIÏLIKB Par un Disciple (L. DE Z.) des Doctrines de l;i Vr.iic Religion Chrétienne. (') Co Traité est extrait du grand ouvrage posthume de SWEDENBORG, Âpocalypsis Esplicata. (CHER), A LA LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM, Chez PORTE, Libraire, PARIS, M. MISOT, RI;E DI: FOi:n-sAisT-r,iîR>iATS, 40, T1ÏEVTTEI. F.T TVCKT7, LIBRAIRES, RVR DE LII.I.E, i7.

DIEU TRIUN

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« Qui a mes commandements et les fait, c'est celui-là qui M'aime; et demeure chez lui je ferai; mais celui qui ne M'aime pas, mes paroles ne garde pas. »

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DOCTRINE

DE LA. NOUVELLE JÉRUSALEMSUR

DIEU TRÏUN(*>T À B

E M M A N U E L S W E D E N B O R G .

traduite du latin

PAR J.-F.-E. IE BOYS DES GBAÏS

ET P U I Ï L I K B

Par un Disciple (L. DE Z.) des Doctrines de l;i Vr.iicReligion Chrétienne.

(') Co Traité est extrait du grand ouvrage posthume deSWEDENBORG, Âpocalypsis Esplicata.

( C H E R ) ,A LA LIBRAIRIE DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM,

Chez PORTE, Libraire,PARIS,

M. MISOT, RI;E DI: FOi:n-sAisT-r,iîR>iATS, 40,T1ÏEVTTEI. F.T TVCKT7, L IBRA IRES , R V R DE LII.I.E, i7.

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DE DIEU TRIUN

DIEU EST UN

1091 (*). A l'examen sera d'abord soumisle Doctrinal sur la Trinité, reçu dans toute laChrétienté, et nommé, d'après le décret duConcile de Nicée, Symbole d'Alhanase, et aussiFoi Athanasienne.

Je rapporterai donc ici en entier cette Foisymbolique, telle qu'en Angleterre elle a ététirée du décret du Concile.

Foi SYMBOLIQUE ATHANASIENNE :« Celui qui veut être sauvé doit de toute

nécessité garder la Foi Catholique : si quel-qu'un ne conserve pas sans le moindre doutecette Foi dans son tout et dans son intégrité,il périra pour l'éternité. Cette Foi Catholi-que, c'est que nous adorions un seul Dieu

(*) Le Numéro placé en télé de chaque Article est celuide l'hpccalypsis Explicata, d'où l'Article a été tiré.

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6 DIKl' EST l'A'.

dans la Trinité, et la Trinité dans l'Unité,en ne mêlant point les Personnes, et en neséparant point la substance (l'Essence), puis-que une est la Personne du Père, autre celledu Fils cl autre celle de l'Esprit Saint, maisla Divinité du Père, du Fils et de l'EspritSaint, est une et la môme, la gloire égale, etla majesté coélcrnelle. Tel est le Père, tel estte Fils et tel est l'Esprit Saint. Le Père estincréé, le Fils est incréé, cl l'Esprit Saintest incréé. Le Père est infini, le Fils est in-fini, et l'Esprit Saint est infini. Le Père estéternel, le Fils est éternel, et l'Esprit Saintest éternel : et cependant ils sont non troiséternels, mais un seul éternel ; et ils sont nontrois infinis ni trois incréés, mais un seul in-créé et un seul infini. De même que le Pèrecsl Tout-Puissant, de même le Fils est Tout-Puissant,et l'Esprit Saint est Tout-Puissant ;et cependant ils sont non trois Tout-Puis-sants, mais un seul Tout-Puissant. Commele Père est Dieu, de mctne le Fils est Dieu.,et l'Esprit Saint est Dieu; et cependant ils

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DI£U tST IX. 7

non trois Dieux, mais un seul Dieu.Bien que le Père soit Seigneur, que le Filssoit Seigneur, et que l'Esprit Saint soit Sei-gneur, toujours est-il cependant qu'ils sontnon trois Seigneurs, mais un seul Seigneur:puisque, comme nous avons été obligés, d'a-près la Vérité Chrétienne, de reconnaîtreque chaque Personne par elle-même est Dieuet Seigneur, toujours est-il cependant qu'ilnous a été interdit par la Religion Catholi-que de dire qu'il y a trois Dieux ou troisSeigneurs (selon d'autres : Nous ne pouvonspas, d'après la foi Chrétienne, nommer troisDieux ou trois Seigneurs). Le Père n'a été faitpar personne, il n'a pas non plus été créé,et il n'est pas né : le Fils est par te Père seul,il n'a été ni fait ni créé, mais il est né : l'Es-prit Saint vient du Père et du Fils, il n'a éténi fait ni créé, et n'est pas né, mais il est leprocédant. Ainsi, il y a un seul Père, nontrois Pères ; un seul Fils, non trois Fils ; unseul Esprit Saint, non trois Esprits Saints.Et dans cette Trinité nul n'est antérieur ou

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8 UÎE i : EST l.V.

postérieur à l'autre, ni plus grand ou pluspetit (lue l'autre ; mais tes trois Personnessont toutes ensemble éternelles, et sont ab-solument égales. Ainsi il faut absolument,comme il a été dit ci-dessus, que l'on adorel'Unité dans la Trinité, et la Trinité dansl'Unité (selon d'autres : Que l'on adore troispersonnes en une seule Divinité, et un seulDieu en trois personnes). C'est pourquoi ilfaut que celui qui veut être sauvé pense ainsisur la Trinité. De plus, il est nécessaire aussipour le salut, qu'il croie bien l'incarnationde notre Seigneur Jéstis-C/trist (selon d'au-tres : Qu'il croie fermement que notre Sei-gneur Jésus-Christ est vrai Homme). Puisqueta vraie foi est que nous croyions el confes-sions que notre Seigneur Jé.sus-Ciirist Filsde Dieu est Dieu cl Homme, Dieu d'après lasubstance (ou l'essence; selon d'autres: La na-ture) du Père, né avant te Monde, et Hommed'après ta substance (selon d'autres : La na-ture) de la mère, né dans le Monde : Dieuparfait et Homme parfait, consistant en une

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DIEC EST DN. 9

âme rationnelle et en un corps humain; égalau Père quant au Divin, et inférieur au Père(selon d'autres : Plus petit que le Père) quantà l'Humain ; quoique Dieu et Homme, ce-pendant ce sont non pas deux, mais un seulChrist ; un, non par conversion de l'EssenceDivine en Essence Humaine (de la Divinité enun corps), mais par assomption de l'EssenceHumaine en Essence Divine (en Dieu) : Unabsolument, non par commixtion d'Essence(substance), mais par unité de Personne (se-lon d'autres : Parce qu'ils sont une seule per-sonne) ; puisque de même que l'âme ration-nelle et le corps sont un seul homme, demême Dieu et Homme est un seul Clirist.Lequel a souffert pour notre salvation, estdescendu aux Enfers, et est remonté d'entreles morts le troisième jour : et il est montéau Ciel, et est assis à la droite du Père, DieuToul-Puissant ; d'où il viendra pour juger(es vivants et les morts. A son avènement,tous les hommes ressusciteront avec leurscorps : et ceux qui ont fait de bonnes œuvres

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10 MEt £ST US.

entreront, dans la vie éternelle, et ceux quiont fait de mauvaises œuvres entreront dansle feu éternel. Telle est la Foi Catholique. Siquelqu'un ne croit pas cela sincèrement, ilne peut Cire sauvé. Gloire à Dieu Père etVils et Esprit Saint. Comme il a été dans lecommencement, il est maintenant, et éter-nellement il sera : Monde sans fin : Amen.

1092. Telle est sur Dieu la doctrine reçuedans toute la Chrétienté, parce qu'elle vientdu Concile; mais, avant de soumettre celteDoctrine à l 'examen, il sera dévoilé un Arcanesur l'état de la foi et de l'amour de l'hommedans ce Monde, et ensuite dans le Monde oùil va après la mort ; car, si cet arrane n'estpas dévoilé, l'homme ne sait autre chose, si-non que chacun, quelle qu'ail été sa foi, peut,d'après la Divine Miséricorde, être introduitdans le Ciel el être sauvé, d'où est venue cellefoi erronée de la genl Bahylonique que le Cielest à l'homme par le bon plaisir du Pape el par

; la grâce de ses vicaires. Voici cet Arcane; c'estq i>; toutes les pensées de l 'homme se ré pan-

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lUi.f EST UX. 11

dent dans le Moùde spirituel de tous côtés, àpeu près comme les rayons de lumière qui sor-tent d'une flamme. Comme le Monde spirituelse compose du Ciel et de l'Enfer, et que le Cielconsiste en d'innombrables sociétés, et l'Enferpareillement, il en résulte que les pensées del'homme ne peuvent que se répandre dans dessociétés; dans des sociétés célestes, les penséesspirituelles qui concernent le Seigneur, l'amouret la foi en Lui, et aussi les vrais et les biens duCiel et de l'Église ; et dans des sociétés infer-nales, les pensées purement naturelles qui con-cernent l'homme et le Monde, et aussi l'amourde soi et du Monde et non en môme tempsDieu. Que toutes les pensées de l'homme aientune telle extension et une telle détermination,c'est ce qu'où a ignoré jusqu'à ce jour, parcequ'on a ignoré quel est le Ciel et quel est l'En-fer, qu'ainsi ils consistent en sociétés, que parconséquent l'extension des pensées de l'hom-me a lieu dans un Monde autre que le natureldans lequel a lieu aussi l'extension de la vuede ses yeux; mais le Monde spirituel est celui

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12 DIEU ESI UN.

dans lequel s'étend la pensée, et le Monde na-turel celui dans lequel s'étend la vue, puisquela pensée du mental est spirituelle et que lavue de l'œil est naturelle. Que l'extension detoutes les pensées de l'homme ait lieu dans lessociétés du Monde spirituel, et qu'il ne puissepas y avoir de pensée sans cette extension,c'est ce qui m'a été prouvé par une expériencede plusieurs années, de sorte que je puis l'af-firmer en toute assurance. En un mot, l'hommeest dans le Monde spirituel avec sa tête, commeil est dans le Monde naturel avec son corps;par la tête ici il est entendu son mental, c'est-à-dire, l'entendement, la pensée, la volonté etl 'amour; et par le corps il est entendu ici sessens, qui sont la vue, l'ouïe, l'odorat, le goûtet le toucher; et comme l'homme, quant à satête, c'est-à-dire, quant à son mental, est dansle Monde spirituel, c'est pour cela qu'il est oudans le Ciel ou dans l'Enfer; et où est le men-tal, là est l'homme tout entier avec la tête etle corps, quand il devient esprit; et telle est laconjonction de l'homme avec les sociétés du

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DIEU EST UN. 13

Monde spirituel, tel est absolument l'homme ;telle est sa conjonction avec les sociétés duCiel,tel il est Ange; et telle est sa conjonction avecles sociétés de l'Enfer, tel il est diable.

1093. D'après ce qui vient d'être dit, il estévident que les pensées de l'homme s'étendentdans des sociétés ou célestes ou infernales, etque", sT elles n'avaient pas d'extension, ellesseraient nulles : la pensée de l'homme estcomme la vue de ses jeux, laquelle serait ounulle, ou un instrument aveugle, si elle n'avaitpas d'extension hors de soi. Toutefois, c'estl'amour de l'homme qui détermine ses pen-sées dans les sociétés, son amour bon les dé-termine dans les sociétés célestes, et son amourmauvais, dans les sociétés infernales; car toutle Ciel a été disposé en ordre en des sociétésselon toutes les variétés des affections qui ap-partiennent à l'amour, en général, en spécial, eten particulier; et d'un autre côté l'enfer, en dessociétés selon les cupidités de l'amour du malopposées aux affections de l'amour du bien.L'amour de l'homme, pour employer une coin-

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14 DIEf EST I N .

paraison, est comme le feu, et ses pensées sontcomme les rayons de la lumière qui procède

; d u feu; si l 'amour est bon, alors les penséesiqui sont comme des rayons sont des vérités;si l'amour est mauvais, les pensées qui sontcomme des rayons sont des faussetés : les pen-sées qui procèdent d'un amour bon, lesquellessont des vérités, tendent vers le Ciel, tandisque les pensées qui procèdent d'un amourmauvais, lesquelles sont des faussetés, tendentvers l'enfer; et elles se conjoignent, s'adaptentet, pour ainsi dire, s'inoculent aux sociétés ho-mogènes, à savoir, qui sont d'un semblableamour, et cela, si profondément que l'hommefait absolument un avec elles. L'homme, parl'amour envers le Seigneur, est l'image du Sei-gneur; le Seigneur est le Divin Amour, et dansle Ciel, il apparaît Lui-Même devant les Angescomme Soleil; de ce Soleil procèdent une Lu-mière et une Chaleur, la Lumière est le DivinVrai et la Chaleur est le Divin Bien ; ce sont cesdeux choses qui constituent tout le Ciel et tou-tes les soriélés du Ciel : l 'Amour du Seigneur

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DIEU EST UN. 15

chez l'homme, qui est l'image du Seigneur, estcomme le feu de ce Soleil, feu d'où procèdentpareillement lumière et chaleur ; la lumière estle vrai de la foi et la chaleur est le bien de l'a-mour; l'un et l'autre viennent du Seigneur, etl'un et l'autre ont été mis dans les sociétésavec lesquelles l'amour de l'homme fait un :que l'homme soit de création l'image et la res-semblance de Dieu, on le voit d'après la Ge-nèse — I. 20; — et si par l'amour il est l'i-mage et la ressemblance de Dieu, c'est parceque par l'amour l'homme est dans le Seigneur,etque le Seigneur est en lui,—Jean, XIV. 20,21.— En un mol, il ne peut exister la moindrechose d'une pensée, sans que sa réception aitlieu dans quelque société, non avec les indivi-dus ou les Anges de la société, mais avec l'af-fection de l'amour, d'après laquelle existe celtesociété et dans laquelle elle est; de là vientque les Anges ne s'aperçoivent nullement del'influx, et que cet influx ne [rouble en aucunemanière la société. Ce qui précède mel en évi-dence celte vérité, que l'homme est en ron-.

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jonction avec le Ciel lorsqu'il vil dans le Mon-de, et qu'il est aussi en consociation avec lesAnges, bien que l'homme ne le sache pas, nil'Ange non plus. S'ils ne le savent pas, c'estparce que la pensée de l'homme est naturelleet la pensée de l'Ange spirituelle, lesquellesfont seulement un par les correspondances.Puisque l'homme par les pensées de son amoura été inauguré dans des sociétés ou du Ciel oude l'enfer, c'est pour cela que lorsqu'il vientdans le Monde spirituel, ce qui arrive aussitôtaprès la mort, il est connu tel qu'il est d'aprèsla seule extension de ses pensées dans les so-ciétés; ainsi se fait l'examen de chacun; cha-cun aussi est réformé par les admissions de

'ses pensées dans les sociétés du Ciel, et est• condamné par les immersions de ses penséesdans les sociétés de l'enfer.

109Zi. Comme l'homme, lorsqu'il naît, ne setrouve dans aucune société, soit céleste soit in-fernale, car il est sans pensée, et que cepen-dant il naît pour la vie éternelle, il s'ensuit

_ que, par la succession du temps, ou il s'ouvre

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»IEC EST ES. l'i

le Ciel, ou il s'ouvre l'enfer, et qu'il entre dansles sociétés, et devient habitant ou du Ciel oude l'Enfer, pendant même qu'il est du Monde.Si l'homme en devient l'habitant, c'est parceque son habitation même, ou, comme on dit,sa patrie, est dans le Monde spirituel ; car il ydoit vivre éternellement, après avoir vécu quel-ques années dans le Monde naturel. De là,on peut conclure combien il est nécessaire àl'homme de savoir ce qui, chez lui, ouvre leCiel et l'introduit dans les sociétés du Ciel, etce qui, chez lui, ouvre l'enfer et l'introduitdans les sociétés de l'enfer; il en sera parlédans les Articles suivants; ici il sera seulementdit que l'homme s'introduit dans des sociétésdu Ciel, dont le nombre augmente successive-ment selon les accroissements de la sagesse, etqui sont successivement de plus en plus inté-rieures selon les accroissements de l'amour duLien ; et que l'enfer est fermé pour lui à pro-.portion que le Ciel lui est ouvert : mais l'hommelui-même s'ouvre l'enfer, tandis que c'est leSeigneur qui ouvre le Ciel à l'homme.

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18 DIEU EST UN.

1090. La première et la principale penséequi ouvre le Ciel à l'homme, c'est la pensée surDieu;et cela,parce que Dieu est le tout du Ciel,au point que, soit qu'on dise le Ciel, soit qu'ondise Dieu, c'est la même chose; les Divins,qui font que les Anges dont se compose le Cielsont Anges, étant pris ensemble, sont Dieu ;de là vient que la pensée sur Dieu est de toutesles pensées la première et la principale quiouvre le Ciel à l'homme, car elle est la tête etle sommaire de toutes les vérités et de tous lesamours célestes et spirituels. Mais il y a la pen-sée de la lumière, et il y a la pensée de l'amour;la pensée de la lumière seule est la connais-sance que Dieu existe, connaissance qui sem-ble être une reconnaissance, mais qui cepen-dant n'en est pas une. Par la pensée de la lu-mière, il y a pour l'homme présence dans leCiel, mais non conjonction avec le Ciel; car lalumière seule de la pensée ne conjoint pas,mais place l'homme en présence du Seigneuret des Anges ; en effet, cette lumière est commela lumière de l'hiver, dans laquelle l'homme

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voit aussi clairement que dans la lumière del'été, et cependant celte lumière ne se con-joint pas à la terre, ni à aucun arbre, ni à au-cun arbrisseau, ni aux fleurs, ni au gazon; danschaque homme a<é[é mise la facullé de pensersur Dieu et de comprendre aussi les choses quisonl de Dieu, d'après la lumière du Ciel; maisla seule pensée de celle lumière, qui est unepensée intellectuelle, constitue seulement saprésence devant le Seigneur et devant les An-ges, comme il a été dit. Quand l'homme estseulement dans la pensée intellectuelle sur Dieuet sur les choses qui sonl de Dieu, il apparaît deloin aux Anges comme une statue d'ivoire oude marbre, qui peut marcher et rendre dessons, mais dans la face et le son de laquelle iln'y a pas encore de vie; il apparaît aussi auxAnges, par comparaison, comme au temps del'hiver apparaît un arbre avec ses branchesnues sans feuilles, duquel cependant on con-serve l'espoir qu'il se couvrira de feuilles etensuite de fruits, lorsque la chaleur se joindraa la lumière, comme il arrive dans la saison du

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20 DIEC EST u>:.

printemps. De même que la pensée sur Dieuouvre principalement le Ciel, de même la pen-

sée contre Dieu ferme principalement le Ciel.1097. La pensée sur un seul Dieu ouvre a

l'homme le Ciel, parce qu'tf n'y a qu'un seulDieu ; au contraire, la pensée sur plusieursdieux ferme le Ciel, parce que l'idée de plu-sieurs dieux détruit l'idée d'un seul Dieu. Lapensée sur le Vrai Dieu ouvre le Ciel, car c'estpar le Vrai Dieu qu'existé le Ciel et tout cequ'il renferme ; au contraire, la pensée sur unfaux Dieu ferme le Ciel, car dans le Ciel il n'estpas reconnu d'autre Dieu que le Vrai Dieu. Lapensée sur Dieu Créateur,Rédempteur et Illus-trateur ouvre le Ciel, car ce Trine appartientau Seul et Vrai Dieu ; puis aussi la pensée surDieu Infini, Éternel, Incréé, Tout-Puissant,Tout-Présent et Tout-Sachanl, ouvre le Ciel,car ces attributs sont ceux de l'Essence du Seulet Vrai Dieu; au contraire, la pensée sur unhomme vivant comme étant Dieu, sur un hom-me mort comme étant Dieu, et sur une idolecomme étant Dieu, ferme le Ciel: car eux ne

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DIEU EST CX. 21

sont ni Toul-Sachants, ni Tout-Présents, niTout-Puissants, ni Incréés, ni Éternels, ni In-finis; par eux il n'y a eu ni Création, ni Ré-demption, et il n'y a pas Illustration. La seulepensée sur Dieu comme Homme, en Qui estle Trine Divin, c'est-à-dire, ce qu'on appellePère, Fils 'et Esprit Saint, ouvre le Ciel; aucontraire, la pensée sur Dieu, comme n'étantpas Homme, pensée qui, quant à l'appa-rence, le présente comme une nuée légère,ou comme la nature dans ses choses les pluspetites, ferme le Ciel; car Dieu est Homme,comme tout le Ciel Angélique dans son com-plexe est Homme, et comme par suite toutAnge et tout Esprit est homme. C'est donc lapensée que le Seigneur est le Dieu de l'universqui ouvre seule le Ciel ; car le Seigneur dit :« Le Père a donné toutes choses en la main» du Fils. » — Jean, III. 35. •— « Le Père a» donné au Fils pouvoir sur toute chair. »—Jean, XVII. 2.—« Toutes choses m'ont été li-» vrées par le Père. »— Malin. XI. 27. —« II» M'a été donné tout pouvoir dans le Ciel et

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22 DI£t' EST UX.

» sut- Terre. » — Matth. XXVIII. 18.—D'aprèscela, il est évident que l'homme, sans l'idée deDieu, telle qu'elle est dans le Ciel, ne peut êlresauvé; l'idée de Dieu dans le Ciel est le Seigneur;car les Anges du Ciel sont dans le Seigneur, et leSeigneur est en eux ; c'est pourquoi, il leur estimpossible de penser sur un Dieu autre que leSeigneur, — voir Jean, XIV. 20, 21. — Qu'ilme soit permis d'ajouter ceci : L'idée sur Dieucomme Homme est insilée du Ciel dans chaquenation sur tout le Globe terrestre; mais, ce que

-je déplore, c'est qu'elle ait été entièrementperdue dans la Chrétienté; les causes en serontdonnées plus loin.

1098. La seule pensée qu'il y a un Dieu, etque le Seigneur est le Dieu du Ciel, ouvre leCiel, il est vrai, et fait que l'homme y est pré-sent, mais si peu, qu'il est presqu'invisible; ilapparaît de loin comme dans l'ombre : mais àmesure que sa pensée sur Dieu devient pluspleine, plus vraie et plus juste, il apparaît enmême proportion dans la lumière; la penséedevient plus pleine par les connaissances du

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DIEU EST UN. 23

vrai qui appartiennent à la foi et par celles dubien qui appartiennent à l'amour d'après laParole, car toutes les choses qui viennent dela Parole sont des Divins, et les Divins pris en-semble sont Dieu. L'homme qui pense seule-ment qu'il y a un Dieu, el qui ne pense en au-cune manière à la qualité de Dieu, ressembleà celui qui pense qu'il existe une Parole etqu'elle est Sainte, el qui ne connaît rien de cequ'elle contient; ou, à celui qui pense qu'ilexiste une Loi, et qui ne sait rien de ce qu'il ya dans la Loi; et cependant la pensée de ce quec'est que Dieu est si vaste, qu'elle remplit leCiélet constitue toute la sagesse dans laquellesont les Anges, sagesse qui est ineffable, car enelle-même elle est infinie, parce que Dieu estInfini.

•f 1099. Il a été dit que l'homme_a la penséed'après la lumière, el qu'il a la pensée d'aprèsl'amour, et que la pensée d'après Ja lumièrefait la présence de l'homme dans le Ciel, maisque la pensée d'après l'amour fait la conjonc-tion de l'homme avec le Ciel, par cette raison

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J-l U1LI £ST UX.

que l'amour est la conjonction Epiritiielle; delà résulte que, lorsque la pensée de lumièrede l'homme devient la pensée de son amour,l'homme est introduit dans leCiel comme à desnoces; et autant J',amour occupe la premièreplace dans la pensée de lumière, ou conduitceitÊ-pensée, autant l'homme entre dans leCiel, comme une fiancée entre dans le lit nup-tial et devient épouse; car dans la Parole leSeigneur est nommé fiancé et mari, et le Ciel,ainsi que l'Église, est nommé fiancée et épouse;par devenir épouse il est entendu être conjointau Ciel dans quelqu'une de ses sociétés, etl'homme y est conjoint en proportion de ceque dans le Monde il s'était acquis l'intelli-gence et la sagesse d'après le Seigneur par laParole, ainsi en proportion de ce que par les Di-vins Vrais il a appris à penser qu'il y a un Dieu,et que le Seigneur est ce Dieu; toutefois, celui

iqui l'a appris par un petit nombre de vrais,iet par conséquent avec peu d'intelligence, est.conjoint au Ciel, il est vrai, pourvu qu'il pensed'.après l 'amour; mais il est dans les dernières

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DIEU EST US. 25

limites du Ciel. Par l'amour il est entendu l'a-mour envers le Seigneur, et par aimer le Sei-gneur il n'est pas entendu aimer le Seigneurcomme^Personne; par ce seul amour l'hommen'est point conjoint Wtïfëîj! 'niais il l'est par

~~-.'fr..^x!J&*>**r*ï*"~'*^**ft- - ..: &•- '•- - "-'

l'amour du Divin Bien et du Divin Vrai, quisont le Seigneur dans le Ciel et dans l'Église ;et savoir ce Bien et ce Vrai, les penser, les com-prendre et en parler, ce n'est pas les aimer;mais les aimer^ c'est les vouloir et les faire,pa'rCrqiîe le Seigneur l'a commandé, et qu'enconséquence ce sont des usages. Rien n'estcomplet avant d'avoir été traduit en fait, et lefait eâLla fifcs etjajin propter quem (pour la-quelle on agit) est l'amour; c'est pourquoi parl'amour de vouloir et de faire quelque choseexiste l'amour de le savoir, de le penser, de lecomprendre. Dis-moi pourquoi tu veux sa-voir et comprendre quelque chose, si ce n'estpour une fin que tu aimes; la fin qui est aiméeest le fait : si tu dis : « C'est à cause de la foi; »la foi est seule ou purement cogitative, sans lafoi actuelle, qui est un fait et non un être de rai-

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26 DIEU EST L'N.

son. Tu t'abuses étrangement si tu t'imaginescroire en Dieu, tandis que tu ne fais pas les cho-ses qui sont de Dieu; car le Seigneur enseignedans Jean : « Qui a mes commandements et les» fait, c'est celui-là qui M'aime; et demeure» chez lui je ferai; mais celui qui ne M'aime» pas, mes paroles ne garde pas. » — XIV.21, 24. — En un mot, aimer et faire sont un ;c'est pourquoi, dans la Parole, quand il est ditaimer il est entendu faire, et quand il est ditfaire il est entendu aussi aimer ; en effet, ceque j'aime, je le fais. »•

1100. il y a la pensée de lumière sur Dieuet sur les Divins, qui sont appelés, dans le Ciel,célestes et spirituels, et dans le Monde, Ecclé-siastiques et Théologiques; et il y a sur eux lapensée de non-lumière. La pensée de non-lu-mière est chez ceux qui les savent et ne lescomprennent pas, tels que sont aujourd'huitous ceux qui veulent que l'entendement soitsous l'obéissance de la foi, et qui prétendentmême qu'on doit croire et ne pas comprendre,disant que la foi intellectuelle n'est pas la vraie

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DIEC EST US. 27

foi; mais eux sont ceux qui d'après l'intérieurne sont pas dans une affection réelle du vrai, nipar suite dans quelque illustration; et plusieursd'entre eux sont dans le faste de la propre in-telligence, et dans l'amour de dominer sur lesâmes des hommes par les choses saintes del'Église, ne sachant pas que le vrai veut êtredans la lumière, puisque la Lumière du Cielest le Divin Vrai, et que l'entendement vérita-blement humain est affecté par cette lumièreet voit d'après elle; et que, s'il ne voyait pas,ce serait la mémoire qui aurait la foi et nonl'homme, et cette foi est aveugle, parce qu'elleest sans l'idée procédant de la lumière du vrai,car l'entendement est l'homme, et la mémoireintroduit. Si l'on devait croire ce que l'on necomprend pas, l'homme pourrait, comme unperroquet, être instruit à parler et à repasserdans sa mémoire, que même dansdesossementsde morts et dans des sépulcres il y avait la sain-teté ; que des cadavres opéraient des miracles ;que l'homme serait tourmenté dans un purga-toire, s'il ne consacrait pas ses richesses à des

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idoles ou à des monastères; que des hommessont des dieux, parce qu'ils ont en leur pou-voir le Ciel et l'enfer; et plusieurs autres chosessemblables, que l'homme croira d'après unefoi aveugle et un entendement bouché, et ainsid'après l'extinction de la lumière de l'une et del'autre. Mais qu'on sache que tous les vrais dela Parole, qui sont les vrais du Ciel et de l'É-glise, peuvent être vus par l'entendement,dans le Ciel spirituellement, dans le Monderationnellement, car l'entendement vraimenthumain est la vue même des vrais ; en effet, ilest séparé du matériel, et parce qu'il a été sé-paré, il voit les vrais aussi clairement que l'œilvoit les objets ; il voit les vrais selon qu'il lesaime, car selon qu'il les aime il est illustré.Les Anges ont la sagesse, par cela qu'ils voientles vrais; c'est pourquoi, lorsqu'on dit à unAnge qu'il doit croire telle ou telle chose,bien qu'il ne la comprenne pas, l'Ange répond:« Me prends-tu pour un insensé, ou t'imagi-ncs-tu être un Dieu en qui je croirai? Si je nevois pas celle chose, elle peut être un faux del 'enfer? «

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1102. J'arrive maintenait à la doctrine dela Trinité, qui a été rédigée par Athanase, etconfirmée par le Concile de Nicée. Telle estcette doctrine, que, lorsqu'on l'a entièrementlue, elle laisse une idée claire qu'il y a troisPersonnes, et que par suite il y a trois Dieuxunanimes, et une idée obscure que Dieu est un :et cependant, comme il a été dit ci-dessus, l'idéede la pensée d'un Dieu unique ouvre princi-palemegj, le Ciel à l'homme, et au contraire,l'idée de trois Dieux ferme le Ciel. Que celledoctrine Athanasienne, lorsqu'on l'a enlière-ment lue, laisse une idée claire qu'il y a troisPersonnes, et que par suite il y a trois Dieuxunanimes, et que le Trine unanime constitue lapensée qu'il y a un seul Dieu, cela est évident;que chacun se consulte et voie s'il pense autrechose; en effet, il esl dil en lermes exprès dansla Foi Athanasienne : « Une est la Personnedu Père, autre celle du Fils, et autre cellede l'Esprit Saint, Le Père est Incréé, Infini,Éternel, Tout-Puissant, Dieu, Seigneur; pa-reillement est le Fils, et pareillement l'Es-

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prit Saint. Puis : Le Père n'a été fait et n'aété créé par personne ; le Fils est né du Père,et l'Esprit Saint est le procédant de l'un etde l'autre. Ainsi il y a un seul Père, un seulFils, et un seul Esprit Saint. Et dans cetteTrinité les trois Personnes sont toutes en-semble éternelles, et sont absolument éga-les. » Personne, d'après cela, ne peut s'empê-cher de penser qu'il y a trois Dieux ; et Atha-nase lui-même, et le Concile de INicge, n'ontpas pu penser autrement; c'est ce qui résulteclairement de ces paroles insérées dans la Doc-trine :« Comme,d'après laVéritéChrétienne,nous avons été obligés de reconnaître quechaque Personne par elle-même est Dieuet Seigneur, toujours est-il que nous ne pou-vons, d'après la Foi Chrétienne, nommertrois Dieux ni trois Seigneurs; » ce qui nepeut être entendu qu'en ce sens, qu'il estpermis de reconnaître trois Dieux et trois Sei-gneurs, mais non de les nommer; ou, qu'il estpermis de penser qu'il y a trois Dieux el troisSeigneurs, mais non de le dire.

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1103. Que la doctrine de la Trinité, qui estappelée Foi Athanasienne, quand on l'a entiè-rement lue, laisse une idée obscure que Dieuest un, et si obscure qu'elle ne chasse pas l'i-dée de trois Dieux, on peut le voir en ce quedes trois Dieux, la Doctrine fait un Seul Dieupar unité d'Essence, en disant : « Cette FoiChrétienne, c'est que nous adorions un seulDieu dans la Trinité, et la Trinité dans l'U-nité, en ne mêlant point les Personnes, et enne séparant point l'Essence. » Et ensuite :« Ainsi il faut absolument que l'Unité soitadorée dans la Trinité, et la Trinité dansl'Unité. » Ces choses ont élé dites pour écarterl'idée de trois Dieux; toutefois elles ne tom-bent dans l'entendement qu'en ce sens qu'il y atrois Personnes, mais pour elles toutes une seuleDivine Essence; ainsi là, par Divine Essence ilest entendu Dieu,lorsque cependant l'Essence,de même que la Divinité, la Majesté et la Gloi-re, dont il est aussi parlé, est un attribut, tan-dis que Dieu, comme Personne, est le sujet ;c'est pourquoi, dire que l'Essence est Dieu, ce

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serait comme si l'on disait que l'attribut est lesujet, quand cependant l'Essence n'est pasDieu, mais appartient à Dieu; comme aussi, laMajesté et la Gloire ne sont pas Dieu, mais ap-partiennent à Dieu, de même que l'attributn'est pas le sujet, mais appartient au sujet ;de là il est évident que l'idée de trois Dieuxcomme étant trois Personnes n'est pas écartée.Ceci peut être illustré par une comparaison :supposons que dans un même Royaume il y ait

Trois Personnes d'un pouvoir égal, et quechacune soit nommée Roi; alors si par Roi onentend le Pouvoir et la Majesté, elles peu-vent par un décret être nommées et être ditesRoi, mais non pas facilement un seul Roi; tou-tefois, comme c'est la Personne qui est en-tendu par Roi, il est impossible qu'un décretfasse penser que Trois Rois sont un seul Roi :si donc ils te disaient :« Parle-nous aussi libre-ment que tu penses; » certainement tu dirais:« Vous, Rois; » et môme : « Vous, Majestés. »Si tu réponds : « Je pense d'après le décret,de môme que je par le . ;» tu es dans l'erreur.

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parce que, ou tu dissimules, ou tu te contrains;si tu te contrains, ta pensée n'a pas été aban-donnée à elle-même, mais elle s'attache au lan-gage. Qu'il en soit ainsi, Athanase le vit bien,aussi explique-t-il les paroles précédentes parcelles-ci : « Comme, d'après la Vérité Chré-tienne nous avons été obligés de reconnaîtreque chaque Personne par elle-même est Dieuet Seigneur, toujours est-il que nous ne pou-vons, d'après la Foi Chrétienne, nommertrois Dieux ni trois Seigneurs. »Cela ne peutêtre entendu qu'en ce sens, qu'il est permisde reconnaître trois Dieux et trois Seigneurs,mais non de les nommer; ou, qu'il est permisde penser qu'il y a trois Dieux et trois Sei-gneurs, mais non de le dire, parce que c'estcontre la Foi Chrétienne; que pareillement, ilest permis de reconnaître et de penser qu'il y atrois Infinis, trois Éternels, trois Incréés, troisTout-Puissants, parce qu'il y a trois Personnes,et non de nommer trois Infinis, trois Éter-nels, trois Incréés, ni trois Tout-Puissants,mais d'en nommer Un Seul. Si Athanase a

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ajouté les paroles ci-dessus aux autres, c'estparce que qui que ce soit, sans l'excepter lui-même, ne peut penser autrement; mais cha-cun peut parler autrement, et l'on doit abso-lument parler ainsi, parce qu'il résulte de laReligion Chrétienne, c'est-à-dire, de la Parole,qu'il y a non pas trois Dieux, mais un seulDieu. Outre cela, la Propriété, qui est ajoutéeà Chaque Personne, comme son Attribut spé-cial, telle que la Création au Père, la Rédemp-tion au Fils, et l 'Illustration à l'Esprit Saint,n'est pas par conséquent chez les trois Per-sonnes une seule et même propriété ; et cepen-dant chaque Propriété entre dans la DivineEssence, car la Création est Divine, la Rédemp-tion est Divine, et l'Illustration est Divine. Deplus, parmi les hommes qui pensent que laTrinité doit être adorée dans l'Unité et l'U-nité dans la Trinité, en ne mêlant pas lesPersonnes cl ne séparant pas l'Essence, enpst-il un qui veuille convertir l'idée de troisnieux en l'idée d 'un seul Dieu? en est-il un quile puisse par une métaphysique au-dessus rie

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la portée de l'espril humain? les simples ensont absolument incapables, mais les savantspassent par-dessus, en disant en eux-mêmes :« C'est là ma doctrine et ma foi sur Dieu; » etpar conséquent, dans la mémoire d'après uneidée obscure, et par suite dans l'idée d'aprèsla mémoire, ils ne retiennent autre chose, si-non qu'il y a trois Personnes, et un seul Dieu ;et chacun, de Trois fait Un à sa manière, maisseulement- lorsqu'il parle et écrit; mais quandil pense, il ne peut faire autrement que depenser à Trois, et à Dn d'après l'unanimité desTrois, et même il en est plusieurs qui ne pen-sent pas d'après celte unanimité. Mais écoute,mon cher Lecteur! ne dis pas en loi-même :« C'est parler avec trop de rigueur et trop dehardiesse contre la Foi généralement reçue surDieu Triun ; » tu verras dans la suite que touteset chacune des choses qui ont été écrites dansla Foi Athanasienne s'accordent avec la vérité,pourvu qu'au lieu de trois Personnes on croieune seule Personne dans laquelle est la Tri-nité.

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llOZi. Un aulre point que la doctrine Alha-nasienne enseigne, c'est qu'il y a dans le Sei-gneur deux Essences, l'Essence Divine et l'Es-sence Humaine ; et dans cette doctrine l'idéeclaire est que le Seigneur a le Divin et l'Hu-main, ou que le Seigneur est Dieu et Homme,et l'idée obscure est que le Divin du Seigneurest dans son Humain comme l'âme dans lecorps. L'idée claire, que le Seigneur a le Divinet l'Humain se tire de ces paroles : « La vraiefoi est, que nous croyions et confessions quenoire Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu,est Dieu et Homme ; Dieu d'après ta subs-tance du Père, né avant le Monde, et Hommed'après la substance de la mère, né dans leMonde; Dieu parfait et homme parfait, con-sistant en une âme rationnelle. Égal au Pèrequant au Divin, et inférieur au Père quantà l'Humain. » L'idée claire s'arrête là, et neva pas plus loin, car d'après les choses quisuivent, l'idée devient obscure ; comme ceschoses, qui appartiennent à l'idée obscure,n'entrent pas dans la mémoire d'âpres une

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pensée de lumière, elles n'y obtiennent placeque parmi des choses qui n'appartiennent pasà la lumière, lesquelles, ne se montrant pas làdevant l'entendement, se cachent et ne peu-vent être tirées de la mémoire en même tempsque celles qui appartiennent à la lumière.Dans cette Doctrine, le point qui est dans uneidée obscure, c'est que le Divin du Seigneurest dans son Humain comme l'âme dans lecorps ; car voici ce qui est dit sur ce point :« Quoique le Seigneur soit Dieu et Homme,cependant ce sont non pas deux, mais unseul Christ ; il est un absolument par l'unitéde Personne ; puisque, de même que L'âmerationnelle et le corps sont un seul homme,de même Dieu et Homme est un seul Christ. »L'idée contenue dans ces paroles est en elle-même claire, il est vrai, mais toujours est-ilqu'elle y devient obscure par les paroles sui-vantes : « II est un, non par conversion del'Essence Divine en Essence Humaine, maispar assomption de l'Essence Humaine dansl'Essence Divine ; un absolument, non par

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commixtion (iEsscncc, mais par unité dePersonne. » Comme l'idée claire prévaut surl'idée obscure, c'est pour cela que beaucoupd'hommes, tant simples que savants, pensentà l'égard du Seigneur comme à l'égard d'unhomme ordinaire semblable à eux, et ne pen-sent pas alors en même temps à son Divin ;s'ils pensent à son Divin, alors dans leur idéeils le séparent de l'Humain, et par cela mêmeils rompent l'unité de Personne ; si on leurdemande où est son Divin; ils disent, d'aprèsleur idée :«Dans le Ciel chez le Père; » s'ils par-lent et perçoivent de cette manière, c'est parcequ'il leur répugne de penser que son Humainest Divin, et par conséquent dans le Ciel con-jointement avec son Divin, ne sachant pas que,tandis qu'ils séparent ainsi par la pensée leDivin du Seigneur d'avec son Humain, non-seulement ils pensent en opposition avec leurDoctrine, qui enseigne que le Divin du Sei-gneur est dans son Humain comme l'âme estdans le corps, et qu'il y a uni té de Personne,c'est-à-dire que le Divin et l 'Humain sont une

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seule Personne, mais encore ils accusent à tortcette doctrine d'une contradiction ou d'uneerreur, qui consisterait en ce que l'Humaindu Seigneur conjointement avec son âme ra-tionnelle viendrait de la Mère seule, lorsquecependant tout homme est rationel d'aprèsl'âme qui vient du Père. Mais s'il existe unetelle pensée et une telle séparation, cela ré-sulte aussi de l'idée de trois Dieux, d'après la-quelle on pense que le Divin du Seigneur dansson Humain vient du Divin du Père, qui est laPremière Personne; et cependant c'est le pro-pre Divin du Seigneur qui est descendu du Cielet a pris l'Humain : si l'homme ne perçoit pasbien cela, il pourra peut-être supposer que lePère dont est issu le Seigneur était un Divinnon unique, mais Trine, ce qui cependant nepeut être reçu par aucune foi. En un mol, ceuxqui séparent le Divin du Seigneur d'avec sonHumain, et ne pensent pas que son Divin estdans son Humain comme l'âme dans le corps etqu'ils sont une seule Personne, peuvent tomberau sujet du Seigneur dans des idées cxtrava-

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gantes, même s'en former une idée comme del'homme séparé de l'âme. Garde-toi donc depenser du Seigneur comme d'un homme sem-blable à toi; mais pense du Seigneur commed'un Homme qui est Dieu. Écoute, mon cherLecteur! en lisant ces lignes, tu peux croireque jamais lu n'as séparé par la pensée le Divindu Seigneur d'avec son Humain, ni par consé-quent l'Humain d'avec le Divin ; mais, je leprie, consulte ta pensée ; quand tu l'avais fixéesur le Seigneur, as-tu quelquefois pensé que leDivin du Seigneur est dans son Humain commel'âme est dans le corps ? est-ce que tu l'as ja-mais pensé ? bien plus, si maintenant tu veuxl'examiner, est-ce que tu ne penses pas sépa-rément de son Humain et de son Divin ? etquand tu penses au sujet de son Humain, necrois-tu pas qu'il esl comme l'humain d'unautre homme ? et quand tu penses au sujet deson Divin, ne crois-tu pas dans ton idée qu'ilest chez le Père ? J'en ai interrogé un très-grand nombre, même des Primats de l'Église,et tous m'ont répondu que c'est ainsi qu'ils

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pensent; et quand je leur ai dit que cependant,d'après la doctrine de la foi Athanasienne, quiest la Doctrine même de leur Église sur Dieuet sur le Seigneur, il est de principe que leDivin du Seigneur est dans son Humain, commel'âme est dans le corps, ils m'ont réponduqu'ils ne le savaient pas ; et quand je leur airapporté ces paroles de la Doctrine : « Quoiquenotre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu,soit Dieu et Homme, cependant ce sont nonpas deux, mais un seul Christ ; il est un ab-solument par unité de Personne; puisque,de même que l'âme rationnelle et le corpssont un seul homme,de même Dieu et Hommeest un seul Christ; » alors ils ont gardé le si-lence; et ils ont avoué ensuite qu'ils n'avaientpas remarqué ces paroles, étant indignés d'a-voir parcouru leur doctrine avec des yeux sipeu attentifs : quelques-uns alors abandonnè-rent leur union mystique du Divin du Pèreavec l'Humain du Seigneur. Que le Divin soitdans l'Humain du Seigneur comme l'âme dansle corps, la Parole l'enseigne et l'atteste dans

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Matthieu et dans Luc; dans Mat thieu :« Marie,» ayant été fiancée à Joseph, se trouva en-» ceinte par Esprit Saint, avant qu'ils cus-» sent été ensemble. Et /'Ange dit à Joseph» en songe : Ne crains point de recevoir _!/«-» rie ta fiancée, car ce qui a été engendré en« elle est d'Esprit Saint. Et Joseph ne la con-» mit point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté son» Fils le premier né, et il l'appela du Nom» de Jésus. »—I. 18, 20, 25 :— et dans Luc :« L'Ange dit à Marie : Tu concevras dans» ton ventre, et tu enfanteras un Fils, et tuH l'appelleras du Nom de Jésus. Marie dit à» l'Ange : Comment sera ceci, puisque je ne» connais point d'homme ? Et, répondant,» l'Ange lui dit : Un Esprit Saint viendra» sur toi, et une puissance du Très-Haut» t'ombragera ; c'est pourquoi ce qui naitra» de toi, saint, sera appelé Fils de Dieu, n— f. 31, 32, 34, 35. — D'après ces passages,il est'évident que le Divin a été de conceptiondans le Seigneur, et qu ' t l a été Sa vie d'aprèsle Père, vie qui est l'âme. Que ceri suffise pour

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le moment; il en sera dit davantage dans lasuite, où il sera confirmé que, dans la DoctrineAlhanasienne, les paroles qui donnent uneidée obscure du Seigneur s'accordent mêmeavec la vérité, lorsque Ton pense et que l'oncroit que la Trinité, à savoir, le Père, le Fils etl'Esprit Saint, est dans leSeigneur comme dansune seule Personne : sans cette pensée et sanscette foi, Ton peut dire que, différant en celade tous les peuples et de toutes les nations del'univers qui jouissent de la rationnante, lesChrétiens adorent trois Dieux, d'après mêmeleur propre aveu, lorsque cependant la Chré-tienté peut et doit éclairer les autres peuplespar la doctrine et la foi que Dieu est un et enEssence et en Personne.

1106. Il a été montré que la Doctrine de lafoi, qui tire son nom d'Allianase, laisse, quandon l'a entièrement lue, une idée claire qu'il y atrois Personnes, et par suite qu'il y a trois dieuxunanimes, et une idée obscure que Dieu est un,et si obscure qu'elle n'écarte pas l'idée de troisdieux: puis aussi, que la môme Doctrine laisse

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une idée claire, que le Seigneur a le Divin etl'Humain, ou que le Seigneur est Dieu et Hom-me, et une idée obscure que le Divin et l'Hu-main du Seigneur sont une seule Personne, etque son Divin est dans son Humain commel'âme dans le corps. Mais il a aussi été dit, quenéanmoins toutes les choses qui sont dans cetteDoctrine, depuis le commencement jusqu'à lafin, tant celles qui sont claires que celles quisont obscures, s'accordent et coïncident avecla vérité, pourvu qu'au lieu de Dieu un parEssence, et trine par les Personnes, on croie,comme c'est la vérité même, que Dieu est untant en Essence qu'en Personne. En Dieu il ya la Trinité, et il y a aussi l 'Unité; qu'il y aitla Trinité, on peut le voir par les passages dela Parole, où le Père, le Fils et l'Esprit Saintsont nommés; qu'il y ait aussi l'unité, on levoit par les passages de la Parole où il est ditque Dieu est un. L'Unité dans laquelle est laTrinité, ou le Dieu Un dans lequel est le Trine,existe non dans le Divin qui est appelé le Père,ni clans le Divin qui est appelé l 'Esprit Saint,

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mais dans le Seigneur Seul ; dans le Seigneurest le Trine, à savoir, le Divin qui est appeléle Père, le Divin Humain qui est appelé le Fils,et le Divin Procédant qui est appelé l'EspritSaint; et ce Trine est Un, parce qu'il appar-tient à une seule Personne, et il peut être ap-pelé Triun. Dans ce qui suit maintenant, onverra la concordance de toutes les choses de laDoctrine Alhanasienne avec ce qui est avancéici, Premièrement, sur la Trinité; Seconde-ment, sur l'Unité de Personne dans le Sei-gneur; Troisièmement, que c'est d'après laDivine Providence qu'il est arrivé que cettedoctrine a été ainsi écrite, afin que malgré sadiscordanceellesoitnéanmoinsd'accord avec lavérité. Après cela,il sera confirmé, en général,que le Trine est dans le Seigneur; et enfin, enparticulier, que le Divin qui est appelé le Père,c'est Lui; que le Divin qui est appelé le Fils,c'est Lui, et que le Divin qui est appelé l'Es-prit Saint, c'est Lui.

1107. Maintenant, je passe à la concordancede toutes les choses de la Doctrine Athana-

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sienne avec celle Vérité, que Dieu est un et enEssence et en Personne, et qu'en Lui est leïrine; pour que celte concordance soit établieet vue, je vais procéder avec ordre. La Doc-trine Athanasienne donne d'abord cet ensei-gnement : « La Foi Catholique est celle-ci,que nous adorions un seul Dieu dans la Tri-nité, et la Trinité dans l'Unité, en ne mêlantpoint les Personnes, et en ne séparant pointl'Essence. » Lorsqu'au lieu de Trois Personnesil est entendu une Seule Personne dans laquelleest le Trine, ces paroles sont en elles-mêmesla vérité, et sont dans l'idée claire perçuesainsi :« La Foi Chrétienne est celle-ci, quenous adorions un seul Dieu dans lequel est leTrine, et le Trine en un seul Dieu ; et que Dieudans lequel est le Trine est une seule Personne,et que le Trine en Dieu est une seule Essence :ainsi il y a un seul Dieu dans la Trinité, et laTrinité est dans l'Unité, sans que les Personnessoient mêlées, et sans que l'Essence soit sépa-rée. » Que les Personnes ne soient point mê-lées, et que l'Essence ne soit point séparée, on

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va le voir plus clairement dans ce qui suit. LaDoctrine Athanasienne ajoute ensuite :« Puis-que une est la Personne du Père, autre celledu Fils, autre celle de l'Esprit Saint, maisla Divinité du Père, du Fils et de l'EspritSaint est une et ta même, la gloire égale ; »lorsqu'au lieu de Trois Personnes il est en-tendu une Seule Personne dans laquelle est leTrine, ces paroles sont aussi en elles-mêmesune vérité et sont dans l'idée claire perçuesainsi : « Le Triûe dans le Seigneur, comme enune seule Personne, est le Divin qui est appeléle Père, le Divin Humain qui est appelé le Fils,et le Divin Procédant qui est appelé l'EspritSaint, mais la Divinité ou la Divine Essence desTrois est une, la gloire est égale. » De plus :« Tel est le Père, tel est le Fils et tel est l'Es-prit Saint. » Ces paroles sont alors perçuesainsi :« Tel est le Divin qui est appelé le Père,tel est le Divin qui est appelé le Fils et tel estle Divin qui est appelé l'Esprit Saint. » Et enoutre : « Le Père est incréé, le Fils est in-crcc, et l'Esprit Saint est inerte. : le Père est

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infini, le Fits est infini, et l'Esprit Suint estinfini : le Père est éternel, le Fils est éter-nel, et l'Esprit Saint est éternel; cependantils sont, non trois éternels, mais un seuléternel; non trois infinis, mais un seul infini;non trois incréês, mais un seul incrcë. Demême que le Pcrc est tout-puissant, de mêmele Fils est tout-puissant, et l'Esprit Saintest tout-puissant, et cependant ils sont, nontrois tout-puissants; mais un seul tout-puis-sant. » Lorsqu'au lieu de Trois Personnes ilest entendu une Seule Personne, en laquelleest le Trine, ces paroles sont aussi en elles-mêmes une vérité, et sont dans l'idée claireperçues ainsi : « De même que dans le Seigneurle Divin qui est appelé le Père esl incréé, in-fini, tout-puissant, de même le Divin Humainqui est appelé le Fils est incréé, infini et tout-puissant, et de même le Divin qui est appelél'Esprit Saint est incréé, infini et tout-puis-sant, mais ces trois sont un, parce que le Sei-gneur est le seul Dieu et en Essence et en unePersonne clans laquelle est le Trine. » Dans la

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Doctrine Athanasienne suivent aussi ces paro-les : « De même que le Père est Dieu, demême te Fils est Dieu, et l'Esprit Saint estDieu; toujours est-il cependant qu'ils sont,non trois Dieux, mais un seul Dieu. Quoiquele Père soit Seigneur, le Fils Seigneur, etl'Esprit Saint Seigneur, toujours est-il ce-pendant qu'ils sont, non y-ois Seigneurs,mais un seul Seigneur. » Quand au lieu detrois Personnes il est entendu une seule Per-sonne en laquelle est le Trine, ces paroles sontalors dans l'idée claire perçues ainsi : « Le Sei-gneur d'après son Divin qui est appelé le Père,d'après son Divin Humain qui est appelé leFils, et d'après son Divin Procédant qui estappelé l'Esprit Saint, est un seul Dieu et unseul Seigneur, puisque les trois Divins, appelésdu nom de Père, de Fils et d'Esprit Saint, sontdans le Seigneur un en Essence et en Per-sonne. » Plus loin : « Puisque comme nousavons été obligés, d'après la Vérité Chré-tienne, de reconnaître que chaque Personnepar elle-même est Dieu et Seigneur, toujours

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est-il qu'il nous a été interdit par la ReligionCatholique de dire qu'il y a trois Dieux ettrois Seigneurs. » (Dans d'autres exemplaires,ainsi : « De même que nous devons d'aprèsta Vérité Chrétienne reconnaître chaquePersonne pour Dieu ou pour Seigneur, demême nous ne pouvons dans la Foi Chré-tienne nommer trois Dieux ou trois Sei-gneurs. ») Ces paroles ne peuvent s'entendreque dans ce sens, que nous ne pouvons, d'a-près la Vérité Chrétienne, que reconnaître etpenser trois Dieux et trois Seigneurs, mais quenéanmoins, d'après la Foi Chrétienne et la Re-ligion Chrétienne, il n'est pas permis de'direni de nommer trois Dieux ou trois Seigneurs,comme cela arrive même, car la plupart deschrétiens pensent à trois Dieux qui sont una-nimes, et par suite les nomment un Trine una-nime, mais toujours est-il qu'ils sont tenus dedire un Seul Dieu. Toutefois, comme il n'y apas trois Personnes, mais qu'il n'existe qu'uneseule Personne, à ces paroles, qui doivent êtreôtces de la Doctrine Athanasienne, il faut sub-

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slituer celles-ci : « Comme dans le Seigneurnous reconnaissons le Trine, il est conforme àla Vérité, el par conséquent à la Foi et à laReligion Chrétienne, que nous reconnaissionstant de bouche que de cœur un seul Dieu etun seul Seigneur. » En effet, s'il était permisde reconnaître et de penser trois, il serait aussipermis de croire trois; car croire ou la foi appar-tient à la pensée et à la reconnaissance, et parsuite au langage, et non pas au langage séparéde la pensée et de la reconnaissance. Après celasuivent ces paroles : « Le Père n'a été fuitpar personne, il n'a pas non plus été créé,et il n'est pas né : le Fils vient du Père seul,il n'a été ni fait, ni créé, mais il est né : l'Es-prit Saint vient du Père et du Fils, il n'a éténi fait, ni créé, et n'est pas né, mais il est leprocédant. Ainsi il y a un seul Père et nontrois Pères, un seul Fils et non trois Fils,un seul Esprit Saint et non trois EspritsSaints. » Ces paroles s'accordent entièrementavec la vérité, pourvu que, au lieu du Père, ilsoit entendu le Divin du Seigneur qui est ap-

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pelé le l'ère, au lieu du Fils son Divin Humain,el au lieu de l'Esprit Saint son Divin Procé-dant ; car du Divin qui est appelé le Père est néle Divin Humain qui est appelé le Fils, et del'un et de l'autre procède le Divin qui est ap-pelé l'Esprit Saint; mais il sera parlé ci-aprèsen particulier du Divin Humain né du Père.D'après ces considérations, il est main tenantévident que la Doctrine Athanasienne s'ac-corde avec cette vérité, que Dieu est un tanten Essence qu'en Personne, pourvu qu'au lieude trois Personnes, on entende une seule Per-sonne, dans laquelle est le Trine qui est ap-pelé Père, Fils et Esprit Saint.

1108. Je passe maintenant à la concordancede la Doctrine Athanasienne avec cette vérité,que l'Humain du Seigneur est Divin d'après leDivin qui fut en Lui par conception. Que l'Hu-main du Seigneur soit Divin, il semble, il estvrai, que ce ne soit pas d'après la DoctrineAthanasienne, mais toujours est-il que cela s'ytrouve, comme on le voit par ces paroles dansla Doctrine. « yolir Sciijncw Jésus-Christ,

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Fils de Dieu, est Dieu et Homme. QuoiqueDieu et Homme, cependant ce sont non pasdeux, mais un seul Christ ; il est un absolu-ment par unité de Personne (d'autres disent :Parce qu'ils sont une seule Personne); puis-que, de même que l'âme rationnelle et lecorps sont un seul homme, de même Dieu etHomme est un seul Christ. » Maintenant, dece que l'âme et le corps sont un seul homme :et par suite une seule personne, et de ce quetelle est l'âme, tel est le corps, il résulte queson Ame ayant été Divine par le Père, sonCorps aussi, qui est son Humain, est Divin, ilavait pris, il est vrai, de la Mère un Corps ouun Humain, mais il s'en est dépouillé dans leMonde, et s'est revêtu d'un Humain d'après lePère, et c'est là le Divin Humain. Il est dit dans -la Doctrine : « Égal au Père quant au Divin,inférieur au Père quant à L'Humain : » celaaussi s'accorde avec la vérité, pourvu qu'il soitentendu l 'Humain d'après la Mère, comme celaaussi y est entendu. Dans la Doctrine il est en-core dit :« Dieu et Homme est un seul Clirist,

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un non par conversion de ta Substance Di-vine en Substance Humaine, mais par as-somption de la Substance Humaine en Sub-stance Divine; tin absolument, non par com-mixtion de Substance, mais par imite dePersonne. «Ces paroles s'accordent aussi avecla vérité, puisque l'âme ne se convertit pas encorps, ni ne se mêle pas au corps pour devenircorps, mais elle prend sur soi le corps ; ainsi,quoique l'âme et le corps soient distinctementdeux, toujours est-il qu'ils sont un seul hom-me; et quant au Seigneur, ils sont un seulChrist, c'est-à-dire, un seul Homme qui estDieu. Plusieurs autres choses seront dites dansla suite sur le Divin Humain du Seigneur.

1109. Que toutes et chacune des choses dela Doctrine Athanasienne sur la Trinité et surle Seigneur soient la vérité, et soient en con-cordance, pourvu qu'au lieu des trois Per-sonnes on prenne une seule Personne danslaquelle est la Trinité, et qu'on croie que leSeigneur est cette Personne, c'est d'après laDivine Providence du Seigneur quo cela est

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arrivé ; car, si les chrétiens n'eussent pas ac-cepté la Trinité des Personnes, ils seraientdevenus à cette époque-là ou Ariens ou Soci-niens, et par suite le Seigneur aurait été re-connu seulement comme Homme et non pourDieu, ce qui eût fait périr l'Église Chrétienne,et le Ciel aurait été fermé pour l'homme del'Église; car nul n'est conjoint au Ciel et n'estadmis après la mort dans le Ciel, sinon celuiqui dans l'idée de sa pensée voit Dieu cohimeHomme et croit en même temps à un seul Dieuet en Essence et en Personne, par là sont sau-vés les Gentils; et sinon celui qui reconnaît leSeigneur, son Divin et son Humain, par là estsauvé l'homme de l'Église Chrétienne, pourvuqu'en môme temps il vive en Chrétien. Si laDoctrine sur Dieu et sur le Seigneur, qui estla principale de toutes, a été ainsi conçue parAlhanase, cela arriva par une permission Divi-ne, car il a été prévu par le Seigneur que sanscela les Calholiques-nomains n'auraient pasreconnu le Divin du Seigneur; c'est pourquoi,même jusqu'à ce jour, ils séparent son Divin

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d'avec son Humain ; cl les néformés n'auraientpas vu le Divin dans l 'Humain du Seigneur, carceux qui sont dans la foi séparée d'avec la cha-rité ne voient pas cela ; mais toujours est-ilque les uns et les autres reconnaissent le Di-vin du Seigneur dans la Trinité des Personnes.Toutefois celle Doctrine, qui est appelée FoiAthanasienne, a été écrite d'après la DivineProvidence du Seigneur, pour que tout y soitvrai, pourvu qu'au lieu des trois Personnes, on

• prenne une seule Personne dans laquelle est1 le Trine, et qu'on croie que le Seigneur est

cette Personne. C'est encore d'après la Provi-dence qu'on s'est servi du mot Personne, carune Personne est un homme, et une DivinePersonne est un Dieu qui est homme. Cela aété révélé aujourd'hui pour la Nouvelle Église.qui est appelée la Sainte Jérusalem.

1111. Que dans le Seigneur il y ait le Trine,le Divin Même qui est appelé le Père, le DivinHumain qui est appelé le Fils, et le Divin pro-cédant qui est appelé l'Esprit Saint, on peut levoir d'après la Parole, d'après l'Essence Di-

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vine, cl d'après le Ciel.—D'APRÈS LA PAROLE,où le Seigneur Lui-Même enseigne que le Pèreet Lui sont un, et que l'Esprit Saint procèdede Lui et du Père : puis, où le Seigneur ensei-gne que le Père est en Lui et Lui dans le l'èi-p,et que l'Esprit de Vérité, qui est l'Esprit Saint,ne parle pas de Soi-Même, mais qu'il parled'après le Seigneur : pareillement, par les pas-sages de la Parole de l'Ancien Testament, oùle Seigneur est appelé Jéhovah, Fils de Dieuet Saint d'Israël.—D'APRÈS L'ESSENCE DIVINE,en ce qu'il n'y a pas de Divin qui soit un parSoi, mais qu'il doit être Trine ; ce Trine,c'est l'Être, l'Exister et le Procéder; l'Être doitnécessairement Exister, et dès qu'il Existe ildoit Procéder afin de produire, et ce Trine estun en Essence et un en Personne, et il est Dieu.Cela peut être illustré par une comparaison :L'Ange du Ciel est Trine et par conséquentUn ; l'Être de l'Ange est ce qui est appelé sonâme, son Exister est ce qui est appelé son corps.et le Procéder de l'un et de l'autre est ce quiest appelé la sphère de sa vie; sans celle-ci

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l'Ange n'existe pas et n'est pas : par ce Trinel'Ange est l'image de Dieu, et est appelé fils deDieu, et aussi héritier; bien plus, il est même

ï- appelé dieu : mais l'Ange n'est pas la vie d'a-près soi, il n'est qu'un récipient de la vie; Dieuseul est la vie d'après soi. —D'APRÈS LE CIEL:Le Trine Divin, qui est Un en Essence et enPersonne est tel dans le Ciel : le Divin qui estappelé Père, et le Divin Humain qui est appeléFils, y apparaissent devan^ les Anges commeSoleil, et le Divin qui en procède y apparaîtcomme la Lumière unie à la Chaleur; la Lu-mière est le Divin Vrai, et la Chaleur est le Di-vin Bien : ainsi le Divin qui est appelé le Pèreest le Divin Être, le Divin Humain qui est ap-pelé le Fils est le Divin Exister d'après cet Être,et le Divin qui est appelé l'Esprit Saint est leDivin Procéder d'après le Divin Exister et leDivin Être. Ce Trine est le Seigneur dans leCiel ; c'est son Divin Amour qui apparaît làcomme Soleil.

1112. Il a été dit qu'il n'y a pas de Divinqui soit un par Soi, mais qu'il doit être Tri-

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ne, et que ce Trine est un seul Dieu en Es-sence et en Personne. On demande mainte-nant quel Trine Dieu a eu, avant que le Sei-gneur eût pris l'Humain, et l'eût fait Divindans le Monde : Alors Dieu^ était pareillementHomme, et il avait le Divin, le Divin Humainet le Divin Procédant, ou le Divin Être, le Di-vin Exister et le Divin Procéder; car, ainsi qu'ila été dit, il n'y a pas un Dieu sans un Trine;mais le .Divin Humain n'était pas alors Divinjusqu'aux derniers; les derniers sont les chosesqui sont appelées Chair et Os; ceux-ci aussiont été faits Divins par le Seigneur lorsqu'ilétait dans le Monde ; cela fut un accessoire ;et Cela maintenant est le Divin Humain appar-nant à Dieu. Ceci aussi peut être illustré parcette comparaison : TpuUVnge est homme; ila une âme, il a un corps et il a un procédant ;mais toujours est-il qu'ainsi il n'est pas unhomme parfait, car il n'a ni la chair ni les os,comme l'homme dans le Monde. Que le Sei-gneur ait fait Divin son Humain jusqu'à sesderniers, qui sont appelés Chair et Os, c'est

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ce qu'il manifeste Lui-même à ses Disciples,qui en voyant le Seigneur croyaient voir un es-prit, lorsqu'il leur dit : « Voyez mes mains et» mes pieds, car c'est Voi-Mi'mc. Touchcz-» Moi et voyez, car un esprit chair et os n'a» point, comme vous Me voyez avoir. » —Luc, XXIV. 39;—de là il suit que maintenantDieu est Homme plus que les Ange?. La com-paraison a été faite avec l'Ange et avec l'hom-me, mais cependant il faut entendre que Dieuest la vie en Soi-Même, mais l'Ange n'est pasla vie en soi-même, car il est un récipient dela vie. Que quant à l'un et à l'autre, le Divinet le Divin Humain, le Seigneur soit la vie enSoi-Même, c'est ce qu'il enseigne Lui-mêmedans Jean : « De même que le Parc a la vie» en Soi-Mémc, de même il a donné au Fils» d'avoir la vie en Soi-Même. » — V. 26 ; —là, par le Père, le Seigneur entend le Divin enSoi; car il dit ailleurs que le Père est en Lui,et que le Père et Lui sont un.

lll/i. Quelques personnes dans la Chré-tienté ' se sont fait de Dieu une idée comme île.

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l'univers, quelques autres comme de la naturedans ses intimes, d'autres comme d'un nuagedans une sorte d'espace de l'élher, d'autrescomme d'un éclat de lumière, d'autres ji'enont aucune idée, et un très-petit nombre en aune idée comme d'un Homme, lorsque cepen-dant Dieu est Homme. Si les Chrétiens se sontfait de Dieu de semblables idées, cela lient àplusieurs causes : La PREMIÈRE, c'est parce que,d'après leur Doctrine, ils croient à trois Per-sonnes Divines distinctes entre elles, au Pèrecomme Dieu invisible, au Seigneur de même,mais quant à son Humain ils ne le croient pasDieu. La SECONDE, c'est qu'ils croient que Dieuest un esprit, et que dans leur pensée ils con-sidèrent un esprit comme un vent, ou un airou un éther, lorsque cependant tout esprit esthomme. La TROISIÈME, c'est que le Chrétienest devenu mondain d'après sa Foi Seule sansla vie, et corporel d'après l'amour de soi ; etque l'homme mondain et corporel ne voit pasDieu, si ce n'est d'après l'espace; ainsi il voitDieu comme étant tout ce qui est intime dans

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l'univers, ou dans la nature, par conséquentcomme ayant de l'étendue, lorsque cependantDieu ne peut pas être vu d'après l'espace, caril n'y a pas d'espace dans le Monde spirituel;là, l'espace est une apparence par similitude.Tout homme sensuel voit Dieu de celte ma-nière, parce qu'un tel homme pense peu au-dessus du langage, et que la pensée du lan-gage dit en soi-même : « Ce que l'œil voit et lamain touche, je sais que cela est; » et elle dis-sipe tout le reste comme n'élant que des paro-les. Telles sont les causes pour lesquelles onn'a pas, dans la Chrétienté, une idée de Dieucomme étant Homme. Examine-loi, pense seu-lement au Divin Humain, et tu sauras qu'onn'a pas de Dieu celle idée, et que bien plus ona de la répugnance pour elle, lorsque cepen-dant l 'Humain duSeigneurestDivin. Toutefois,ces idées sur Dieu ne sont pas celles des sim-

,ples, mais ce sont celles des intelligents, carJe faste de la propre intelligence a aveuglé un/grand nombre de ceux-ci,et par suite la scienceles a rendus insensés, selon les paroles du gei-

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gneur,— Matin. XI. 25; XIII. 13, ih, 15. —Mais qu'on sache que tous ceux qui voientDieu comme Homme, Le voient d'après le Sei-gneur; les autres le voient d'après eux-mêmes,et ceux qui voient d'après eux-mêmes ne voientpoint.

1115. Mais ce que je vais dire ne peut pasne pas paraître surprenant: Tout homme, dansl'idée de son esprit, voit Dieu comme Homme ;même celui qui dans l'idée de son corps Le voitcomme un nuage, un brouillard, un air ou unéther; même celui qui nie que Dieu soit Hom-me ; l'homme est dans l'idée de son espritquand il pense abslractivement, et dans l'idéede son corps quand il ne pense pas abstracli-vement. Que tout homme, dans l'idée de sonesprit, voie Dieu comme Homme, c'est ce quej'ai reconnu clairement par les hommes aprèsla mort; ceux-ci alors sont dans les idées del'esprit, car l'homme après la mort devient es-prit; alors il leur est impossible de penser au-trement de Dieu que comme Homme. Il a étéessayé s'ils pourraient penser autrement, et à

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ti/l DIEU EST l'.N.

cet effet ils furent mis dans l'étal où ils avaientété dans le Monde, et alors ils pensèrent ausujet de Dieu, quelques-uns comme s'il étaitl'univers, d'autres comme s'il était la naturedans les intimes, d'autres comme s'il était unnuage au milieu de l'éther, d'autres commes'il était un éclat de lumière, et d'autres diffé-remment; mais aussitôt que de cet état ils re-vinrent dans l'état de l'esprit, ils pensèrent deDieu comme Homme, ce dont ils furent eux-mêmes étonnés, et ils dirent que cela a été in-sité dans chaque esprit. Toutefois, les mauvaisesprits qui dans le Monde ont nié Dieu, Lenient aussi après la mort; mais toujours est-ilqu'ils adorent au lieu de Dieu quelque espritqui, au moyen d'artifices diaboliques, l'em-porte sur les autres eu puissance. 11 a été ditque penser de Dieu comme Homme a été in-sité dans chaque esprit; que cela ait lieu parl ' inf lux du Seigneur dans les intérieurs de lapensée des esprits, c'est ce qui est évident par

;ce fait : Les Anges de tous les Cieux recon-1 naissent uniquement le Soigneur ; ils rc<-on-

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naissent son Divin gujjsl jappelé je Père, ilsvoient sera Divin_HuHiajïi, et ils sont dans leDivin Procédant; car tout le Ciel Angéliqueest le blvffilProcédant du Seigneur; l'Ange estAnge, non d'après son propre, mais d'après leDTviB qu'il reçoit du Seigneur; c'est de là qu'ilssont dans le Seigneur; aussi, quand ils portentleurs pensées sur Dieu, ne peuvent-ils les por-ter sur un autre que sur le Seigneur, dans le-quel ils sont, et d'après lequel ils pensent.Qu'on ajoute à cela, que tout le Ciel Angélique,dans son complexe, devant le Seigneur, estcomme un Seul Homme, qui peut êlre appeléle Très-Grand Homme; aussi les Anges dansle Ciel sont-ils dans l'Homme qui est le DivinProcédant du Seigneur, ainsi qu'il vient d'êtredit; et comme leurs pensées s'y étendent selonla forme~dù Cfel, ils ne peuvent donc, lors-qu'ils pensent à Dieu, faire autrement que deporter leurs pensées sur le Seigneur. En unmot, tous les Anges des trois Cieux onl de Dieula pensée qu'il est Homme, et ils ne peuventpenser autrement; s'ils le voulaienl, la pensée

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UG D1ED EST IN.

cesserait, et ils tomberaient du Ciel. De là ré-sulte donc que dans chaque esprit, cl aussidans chaque homme, quand il est dans l'idéede son esprit, il a été insité de penser de Dieuqu'il est Homme.

1116. Ce fut d'après cet insite que les Très-Anciens, plus que ceux qui sont venus après,ont adoré un Dieu visible sous forme Humaine.Qu'ils aient aussi vu Dieu comme Homme, laParole l'atteste; par exemple, elle dit d'Adam,qu'il entendit la voix de Jéliovah marchantdans le Jardin : de Moïse, qu'il parh avec Jé-hovali bouche à bouche : d'Abraham, qu'il vit.Jéliovah au milieu de trois Anges : que Lothparla avec deux d'entre eux : Jéliovah fut aussivu comme Homme par Ilagar, par Guidéon,par Josué; par Daniel, comme Ancien des jourset comme Fils de l'Homme; pareillement parJean, comme Fils de l'Homme au milieu de septchandeliers; et aussi par d'autres Prophètes,nue ce soit le Seigneur qui a été vu par eux,Lui-Mème l'enseigne, lorsqu'il dit, « qu'Abra-« liam a désire ardemment devoir Son jour,

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» et qu'il l'a vu, et s'est réjoui. » — Jean,VIII. 56. — « Qu'il était avant qu'Abraham» fût, » — Vers. 58 ; — et « qu'il était avant» que le monde fût. »—Jean, XVII. 5, 24. —Que ce fût non pas le Père, mais le Fils, quifut vu, c'est parce que le Divfn Être, qui estle Père, ne peut être vu que par le Divin Exis-ter, qui est le Divin Humain. Que le Divin Être,qui est appelé le Père, n'ait point été vu, leSeigneur l'enseigne aussi dans Jean : « Le Père» qui M'a envoyé a Lui-Mëmc rendu témoi-» gnagc de Moi; ni sa voix vous n'avez cn-» tendu jamais, ni son aspect vous n'avez» vu. »— V. 37. — Dans le Même : « Non pas» que personne ait vu le Père, si ce n'est cc-» lui qui est chez le Père ; celui-là a vu le11 Père. »—VI. 46.—Et dans le Môme : « Dieu,» personne ne (le) vit jamais, l'Unique-cn-» gendre Fils, qui est dans le Sein du Pure,» Lui L'a exposé. » — I. 18; — d'après cespassages il est évident que le Divin Être, quiest le Père, n'a point été vu par les Anciens etn'a pas pu être vu, et que cependant il a élé

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vu au moyen du Divin Exister, qui est le Fils.Puisque l'Être est dans son Exister, commel'âme est dans son corps, c'est pour cela quecelui qui voit le Divin Exister, ou le Fils, voitaussi le Divin Être, ou le Père ; le Seigneur leconfirme par ces paroles : « Philippe dit : Sci-

» gneur, montre-nous Le Père. Jésus lui Ail:» Depuis si longtemps avec vous je suis, et» tu ne M'as pas connu! Philippe, qui M'a

» vu, a vu le Pcrc; comment, toi, dis-tu :» Montre-nous le Père? » — Jean, XIV. 8, 9;

— ces paroles montrent clairement que le Sei-gneur est le Divin Exister, dans lequel est leDivin Être; ainsi,le Dieu Homme qui fut va desAnciens. Des passages rapportés il résulte quela Parole doit être entendue même selon lesens de la lettre, lorsqu'il est dit que Dieu aune face, qu'il a des yeux et des oreilles, etqu'il a des mains et des pieds.

1118. Puisque l'idée de Dieu comme Hommea été insitcc dans chacun, voilà pourquoi plu-sieurs peuples et plusieurs nations ont adorédes dieux, ou qui avaient été des hommes, ou

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qui avaient été vus par eux comme des hom-mes; ainsi, la Grèce, l'Italie, et quelquesRoyaumes sous leur domination, ont adoré Sa-turne, Jupiter, Neptune, Pluton, Apollon, Mer-cure, Junon, Minerne, Diane, Vénus et son en-fant, et d'autres dieux, et leur ont attribué, desgouvernements de l'univers. S'ils ont divisé laDivinité en tant de Personnes, ce fut parce qued'après l'insile ils voyaient Dieu comme Hom-me, et voyaient par cela même comme desPersonnes tous les All'ribuls de Dieu, toutesses Propriétés et toutes ses Qualités, et parsuite aussi les vertus, les affections, les incli-nations et les sciences. Ce fut aussi, d'aprèsl'insite, que les habitants des terres autour deCanaan, et aussi ceux des contrées qui étaientau dedans de Canaan, ont adoré les Baals, As-tarolh, Béelzébub, Kémos, Milcom, Molech, etd'autres, dont plusieurs avaient vécu hommes.C'est encore, d'après l'insite, qu'aujourd'hui,dans le Genlilisme Chrétien, on rend un culteaux saints comme à des dieux ; que, par exem-ple, on fléchit les genoux devant leurs idoles.

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on leur donne des baisers, on se découvre latête pour elles dans les chemins où elles sontexposées, on est en adoration devant leurs sé-pulcres, et même, qui plus est, devant le Pape,dont on baise la chaussure et jusqu'à la tracedes pas; et on le saluerait comme Dieu, si lareligion le permettait. Ces choses et plusieursautres viennent de l'insite,à savoir, en ce qu'ilsveulent adorer un Dieu qu'ils voient et nonquelque chose d'aérien, car ce qui est aérieaest pour eux une fumée. Mais l'idée de Dieucomme Homme, idée qui influe du Ciel, estpervertie chez un grand nombre, au pointque c'est ou un homme du monde, ou uneidole, qui est adoré au lieu de Dieu, compara-tivement comme la lumière brillante du soleilest changée en couleurs désagréables, et sachaleur brûlante en odeurs fétides, selon lesobjets sur lesquels elles tombent. Si, au con-traire, l'idée de Dieu devient l'idée d'un nuage,d'un brouillard ou de l'intime de la nature,cela vient des causes ci-dessus rapportées, etexiste chez les Chrétiens, mais rarement chez

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d'autres nations qui soient dans quelque lueurde la raison, par exemple, chez les Africains etplusieurs autres.

4119. Que Dieu soit Homme, et que le Sei-gneur soit cet Homme, toutes les choses quisont dans les Cieux et toutes celles qui sontsous les Cieux le manifestent. Dans les Cieuxtoutes les choses qui procèdent du Seigneur,dans les plus grandes et dans les plus petites(parties), sont ou dans la forme Humaine ouse réfèrent à la forme Humaine : le Ciel toutentier est dans la forme humaine, toute sociétédu Ciel est dans la forme humaine, chaqueAnge est une forme humaine, et aussi chaqueEsprit sous les Cieux : ei il m'a été révélé quetoutes les choses, les plus petites comme lesplus grandes, qui procèdent immédiatementdu Seigneur, sont dans celte forme; car ce quiprocède de Dieu est à l'instar de Dieu. C'est delà qu'au sujet de l'homme, Adam et Eve, il estdit « qu'ils furent créés à L'image et à la rcs-» scmblancc de Dieu. » — Gen. I. 26, 27. —C'est aussi de là que dans les Cieux les Anges,

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l'I DIEl' EST l'N.

parce qu'ils sont dos récipients du Divin qui

: procède du Seigneur, sont des hommes d'unebeauté surprenante, tandis que dans les enfersles esprits, parce qu'ils ne reçoivent point leDivin qui procède du Seigneur, sont des dia-bles qui, à la lumière du Ciel, apparaissent noncomme des hommes, mais comme des inons-|res. De là vient que, dans le Monde spirituel,en sait d'après sa forme humaine le quantum |fque chacun tire du Seigneur. Maintenant, d'à-1près ces explications on peut voir que le Sei-gneur est seul Homme, et que chacun est hom-me selon la réception du Divin Bien et du Di-vin Vrai procédant de Lui. En somme, celuiqui voit Dieu comme Homme, voit Dieu, parcequ'il voit le Seigneur. Le Seigneur aussi dit :« Quiconque voit le Fils, et croit en Lui, a lade éternelle.»—Jean,VI. 40; — voir le Fils,c.'est voir le Seigneur par l'esprit, car ces pa-roles sont adressées aussi à ceux qui ne L'ontpas vu dans le Monde.

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DIEU EST LA VIE.

1120. Il a été dit que le Seigneur est seulHoaime, et que tous sont hommes selon la ré-ception du Divin Bien et du Divin Vrai procé-dant de Lui. Que le Seigneur soit seul Homme,c'est parce qu'il est la Vie même, tandis queles autres, étant hommes par Lui, sont des ré-cipients de la vie : entre l'Homme qui est la vieet rhomme qui est un récipient de la vie, il ya une différence comme entre l'Incréé et lecréé, et comme entre l'Infini et le fini, diffé-rence qui est telle, qu'elle n'admet pas derapport : car il n'y a pas de rapport entrel'Infini et le fini, ainsi pas de rapport entreDieu comme Homme et un autre comme hom-me, que cet autre soit Ange, ou Esprit, ouhomme dans le Monde. One le Seigneur soit lavie, Lui-Même l'enseigne dans Jean : « La Pa-» rôle était chez Dieu, et Dieu elle était, ta» Parole! En Elle ta vie était, et la vie était» la Lumière des hommes. Et la Parole Chair

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.*7/1 DIEU EST LA VIE.

» a été faite. »— I. 1, 4,14.—Dans le Même:« Comme le Père a la vie en Soi-Même, de

» même il a donné au Fils d'avoir la vie en

» Soi-Même. »— V. 26. — Dans le Même :« Gomme le Père vivant M'a envoyé, Moi

» aussi je vis par le Père. »— VI. 57.—Dansle Même : « Moi, je suis la résurrection et ta» vie. »•— XI. 25. — Dans le Même : « Moi, je» suis le chemin, la vérité et ta vie. »—XIV.6. — Comme le Seigneur est la vie, c'est pourcela que dans la Parole, ailleurs, il est appelé lePain de vie, la Lumière de la vie, VArbre devie, et aussi le Dieu vivant et le Vivant. Puis-qu'il est Lui-Même la vie, et que tout hommeest un récipient de la vie qui vient de Lui, c'estaussi pour cela qu'il enseigne que Lui-Mêmedonne la vie, et qu'il vivifie; comme dans Jean:« De même que le Père vivifie, de même aussi« le Fils vivifie. »— V. 21. — Dans le Même :u Je suis le Pain de Dieu qui descend du» Ciel, et donne la vie au Monde. » —VI. 33.— Dans le Même : « Parce que Moi je vis.» vous aiissi vous vivrez. « — XIV. 19; — et

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dans un grand nombre de passages, il enseignequ'î/ donne la nie à ceux qui croient en Lui;de là vient aussi que Dieu est appelé « source» de la vie. »— PS. XXXVI. 10; —et ailleurs,Créateur, Facteur, Formateur; puis aussi,Potier, et nous, argile et œuvre de ses mains.Puisque Dieu estla vie, il s'ensuit qu'en luinousvivons, nous nous mouvons et nous sommes.

1121. La vie qui est Dieu, considérée enelle-même, ne peut créer un autre qui soit lavie seule; car la vie qui est Dieu est incréée,Melle est non interrompue et non séparabie; delà vient que Dieu est un : mais la vie qui estDieu peut, de substances qui ne sont pas desvies, créer des formes dans lesquelles elle peutêtre, el faire qu'elles soient comme si elles vi-vaient ; ces formes sont les hommes, el commeelles sont des réceptacles de la vie, elles n'ontpu, dans la première création, être que desimages et des ressemblances de Dieu, imagesd'après la réception du vrai, et ressemblancesd'après la réception du bien ; car la vie et sonrécipient s'adaptent ensemble, comme l'actif

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et le passif, mais ne se mêlent point. De làvient que les formes humaines, qui sont desrécipients de la vie, vivent non par elles-mê-mes, mais par Dieu, qui seul est la vie. C'estpourquoi, ainsi que cela est connu, tout biende l'amour et tout vrai de la foi viennent deDieu et nullement de l'homme ; car, s'il y avaitdans l'homme la moindre chose de la vie quifût à lui, il pourrait vouloir et faire le bien parlui-même, et aussi comprendre et croire levrai par lui-même, et par conséquent mériter,lorsque cependant, s'il croit cela, la forme quiest le récipient de la vie se ferme par le haut,se renverse sens dessus dessous, et l'intelli-gence périt. Le bien et son amour, et aussi levrai et sa foi, sont la vie qui est Dieu, car Dieuest le Bien Même et le Vrai Môme; c'est pour-quoi Dieu habite en ces choses chez l'homme.Il suit aussi de là que l'homme par soi-mêmen'est rien, et qu'il n'est quelque chose qu'au-tant qu'il reçoit du Seigneur, et qu'il reconnaîten même temps que cela appartient non à lui-même, mais au Seigneur; alors le Seigneur lui '

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donne d'être quelque chose, bien que ce soitnon par lui-même, mais par le Seigneur.

U22. Il semble à l'homme qu'il vit par lui-même, mais c'est une illusion ; car si ce n'étaitpas une illusion, l'homme pourrait aimer Dieupar lui-même et être sage par lui-même. S'ilsemble que la vie soitdans l'homme, c'est parcequ'elle influe du Seigneur dans ses intimes quiont été éloignés de la vue de sa pensée, et parconséquent éloignés de la perception; puisaussi, parce que la cause principale qui est lavie. et la cause instrumentale qui est le réci-pient de la vie, font ensemble une seule cause,et que cela est senti dans la cause instrumen-tale qui est le récipient, par conséquent dansl'homme comme en lui. Cela a lieu absolumentde même qu'on sent dans l'œil la lumièred'où vient la vue, dans l'oreille le son d'oùvient l'ouïe, dans la narine les parties volatilesqui sont dans l'air et d'où vient l'odorat, et surla langue les parties volubiles des alimentsd'où vient le goût, lorsque cependant les yeux,les oreilles, les narines et la langue sont des

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substances organisées récipientes, par consé-quent des causes instrumentales, el la lumière,le son, les parties qui volent dans l'air, el lesparties qui se roulent sur la langue sont lescauses principales qui font ensemble une seulecause; est appelé principal ce qui agit, el in-strumental ce qui se laisse mettre en action.Celui qui scrute plus profondément peut sa-voir que l'homme, quant à toul ce qui le con-stitue en général et en particulier, est un or-gane de la vie, et que du dehors influe ce quiproduit le sens et là perception, et que la vie:même fait que l'homme sent et perçoit commepar lui-même. S'il semble que la vie soit dansl'homme, cela vient aussi de ce que le Divinamour est d'une lelle nature, qu'il veut que cequi lui appartient soit à l'homme, mais tou-jours est-il qu'il enseigne que cela n'est pas àl'homme. Le Seigneur veut même que l'hommepense et veuille, et que par suite il parle etfasse comme par lui-même, mais que néan-moins il reconnaisse que ce n'est pas par lui-même; autrement l'homme no peut être ré-formé.

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1124. Si l'on dit et si l'on pense que la viemême est Dieu, ou que Dieu est la vie môme,et qu'en même temps on n'ait pas quelque idéede ce que c'est -que la vie, alors on ne com-prend pas, au delà de ces mots, ce que c'estque Dieu. 11 y a dans la pensée de l'hommedeux idées, l'une abstraite qui est spirituelle,et l'autre non abstraite qui est naturelle : l'i-dée abstraite, ou spirituelle, au sujet de la viequi est Dieu, c'est que Dieu est l'Amour llêmeet la Sagesse Même, et que l'amour appartientà la sagesse, et la sagesse à l'amour. Mais l'idéenon abstraite, ou naturelle, au sujet de la viequi est Dieu, c'est que son Amour est commeun Feu, et sa Sagesse comme une Lumière, etque l'un et l'autre sont ensemble comme unÉclat resplendissant. Celte idée naturelle esttirée de la correspondance, car le feu corres-pond à l'amour, et la lumière correspond à lasagesse; c'est pourquoi le feu, dans la Parole,signifie l'amour, et la lumière signifie la sa-gesse; et quand on prêche d'après la Parole,on prie aussi que le feu céleste embrase les

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cœurs, et alors il est entendu le Divin Amour,et aussi que la lumière céleste éclaire les men-tais, et alors il est entendu la Divine Sagesse.Le Divin Amour qui, dans la Divine Sagesse,est la vie même, laquelle est Dieu, ne peutdans son Essence être saisi par la pensée, caril est Infini, et par conséquent transcendant,mais dans son apparence il peut être saisi parla pensée : le Seigneur apparaît devant les yeuxdes Anges comme Soleil, et de ce Soleil pro-cède une Chaleur et procède une Lumière; leSoleil est le Divin Amour, la Chaleur est le Di-vin Amour procédant qui est appelé Divin Bien,et la Lumière est la Divine Sagesse procédantequi est appelée Divin Vrai. Mais toutefois iln'est pas permis d'avoir de la vie, qui est Dieu,une idée comme d'un Feu, ou comme d'uneChaleur, ou comme d'une Lumière, à moinsque dans celte idée il n'y ait en même tempsl'idée de l'amour et de la sagesse, ainsi l'idéeque le Divin Amour est comme un Feu, et laDivine Sagesse comme une Lumière, et que leD i v i n Amour conjointement avoc la Divine Sa-

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DIEU EST LA VIE. 8i

gesse est .comme un Éclat resplendissant. Eneffet, Dieu est un Homme parfait, ayant commeHomme une face, et comme Homme un corps,ne différant point de l'homme quant à la for-me, maj&.jdifféranl guant à l'essence; son es-sence, c'est qu'il est l'Amour Même, et qu'ilest la Sagesse Même, ainsi la Vie Même.

1125. On ne peut avoir l'idée de la vie,_quiest Dieu, à moins qu'on n'acquière aussi uneidée des degrés par lesquels la vie descendde ses intimes à ses derniers. Il y a un de-gré intime de la vie et il y a un dernier degréde la vie, et il y a aussi des degrés intermé-diaires de la vie ; ils se distinguent entre euxcomme les antérieurs et les postérieurs, carun degré postérieur existe par celui qui estantérieur, et ainsi de suite ; ils se distinguentaussi entre eux comme ce qui est moins com-mun et ce qui est plus commun, car ce qui estd'un degré antérieur est moins commun, et cequi est d'un degré postérieur est plus com-

: mun. Il y a de création dans chaque hommede tels degrés de la vie, et ils sont ouverts se-

6.

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Ion la réception de la vie qui procède du Sei-gneur ; dans quelques-uns est ouvert l'avant-dernier degré, dans quelques autres le degrémoyen, et dans quelques autres le degré in-time : les hommes dans lesquels est ouvert ledegré intime deviennent, après la mort, Angesdu Ciel intime ou troisième Ciel ; ceux danslesquels est ouvert le degré moyen deviennent,après la mort, Anges du Ciel moyen ou secondCiel ; et ceux dans lesquels est ouvert l'avanl-dernier degré deviennent, après la mort, Angesdu dernier Ciel. Ces degrés sont appelés degrésde la vie de l'homme, mais ce sont les degrésde sa sagesse et de son amour, car ils sont ou-verts selon la réception de la sagesse et de l'a-mour, ainsi selon la réception de la vie quiprocède du Seigneur. 11 y a aussi de tels de-grés de la vie dans chaque organe, dans cha-que viscère et dans chaque membre du corps,et par l ' influx ils font un avec les degrés de lavie dans les cerveaux; les peaux, les cartilagespi les os en forment le dernier degré. Qu'il yail de tels degrés dans l'homme, c'est parce

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que de tels degrés appartiennent à la vie quiprocède du Seigneur, mais ces degrés dans leSeigneur sont la vie, tandis que dans l'hommeils soat des récipients de la vie. Mais il fautqu'on sache que dans le Seigneur il y a desdegrés encore supérieurs, et que tous, tant lesdegrés suprêmes que les derniers, sont la vie,car le Seigneur enseigne qu'il est la vie, etaussi qu'il a chair et os. Mais au sujet de cesdegrés et des degrés continus, voir dans leTraité DU CIEL ET DE L'ENFER, les N™ 33, Sl\,38, 39, 208, 209, 211, 435, où ils sont décritsplus complètement ; la connaissance qu'on ypuisera de ces degrés sera utile pour l'intelli-gence de ce qui va suivre.

DIEU EST LNCREE.

1126. Puisque Dieu est la vie, il s'ensuitque Dieu est Incréé : s'il est Incréé, c'est parceque la Vie ne peut pas être créée, mais elle

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8/t i>ii:u EST

peut créer: car être créé, c'est exister parun autre ; et si la vie existait par un aulre,c'est cet aulre qui serait la vie, et cette vie se-rait la vie en soi; et si Ce Premier n'était pasla vie en soi, elle serait ou par un autre, oud'après soi-même, et la vie d'après soi-mêmene peut se dire, car d'après soi-même enve-loppe une extraction, et cette extraction seraitde rien, et de rien, rien n'est extrait. Ce Pre-mier qui en soi Est, et de Qui tout a éjé créé,est Dieu, qui d'après l'Être en soi est appeléJéhovah. Qu'il en soit ainsi, la raison peut levoir, et elle le verra encore mieux si elle estillustrée au moyen des choses créées. Mainte-nant, puisque Est n'Est pas à moins qu'aussiil n'Existe, il en résulte que l'Être et l'Existeren Dieu sont un, car tandis qu'il Est il Existe,et tandis qu'il Existe il Est. Cela donc est laVie même, qui est Dieu et qui est Homme.

1127. Que toutes choses viennent de la VieMême qui est Dieu et qui est Homme, c'est cequi peut être illustré d'après l'homme qui aété créé, en ce que celui-ci, quant à ses cler-

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DIEU EST I.NCIIÉÉ. 85

niers, quant à ses moyens, et quant à ses in-times, est homme ; en effet, l'homme qui dansle Monde, quant à sa vie, a été seulement cor-porel, par conséquent stupide, celui-là aprèsle rejet du corps matériel apparaît néanmoinsdans le Monde spirituel comme homme : l'hom-me qui dans le Monde, quant à la vie, a été seu-lement sensuel ou naturel, qui par conséquenta su peu de choses sur le Ciel, quoiqu'il en aitsu beaucoup sur le Monde, celui-là après lamort apparaît néanmoins comme homme :l'homme qui dans le Monde, quant à la vie, aété rationnel, qui par conséquent d'après lalueur naturelle a pensé juste, celui-là après lamort, quand il devient esprit, apparaît commehomme : l'homme qui dans le Monde, quant àla vie, a été spirituel, celui-là après la mort,quand il devient Ange, apparaît comme hommeparfait selon la réception de la vie qui procèdedu Seigneur : l'homme, chez lequel le troi-sième degré de la vie a été ouvert, qui parconséquent dans le Monde, quant à la vie, aété céleste, celui-là après la mort, quand il de-

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86 DIEl EST l.XCRÉÉ.

vient Ange, apparaît comme homme dans touteperfection. La vie même chez lui est homme,tan t la vie sensuelle et la vie naturelle, que lavie rationnelle, la vie spirituelle et la vie cé-leste ; ainsi sont appelés les degrés de la vie ;l'homme, dans lequel ils sont, est seulementun récipient. Il en est des types les pins grandscomme des types les plus petits : Tout le CielAngélique dans tout le complexe est Homme;chaque Ciel par soi-même, le Premier, le Se-cond et le Troisième, est Homme : chaque So-riélé des Cieux, grande et petite, est Homme;bien plus, l'Église clans les terres, dans le com-mun, est Homme; et toutes les Assemblées quisont appelées Églises, par elles-mêmes, sontHommes : il est dit l'Église, et il est entendu!ous ceux chez lesquels est l'Église, dans le•••omplexe ; ainsi apparaît aux Anges du Ciel! Église dans les terres. Si celte apparence al i eu , c'est parce que la vie qui procède du Sei-gneur est Homme : la Vie qui procède du Sei-gneur est l 'Amour et la Sagesse ; de là, teller.st la n'vonlion de l 'amour pi de la sagesse qui

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DIEU EST 1NCRÉÉ. 87

procèdent du Seigneur, tel est l'homme. Cequi précède atteste d'abord que toutes chosesont été créées d'après la Vie qui est Dieu etqui est Homme. V

1129. Que touleê choses viennent de la Viequi est Dieu, et qui est Sagesse et Amour, c'estaussi ce. qui peut être illustré au moyen deschoses créées, lorsqu'on les considère d'aprèsTORDRE. En effet, il est conforme à l'ordre queles Cieux Angéliques, qui consistent en milleet mille Sociétés, fassent un par l'amour en-vers le Seigneur et par l'amour à l'égard duprochain, et qu'ils soient tenus dans l'ordrepar les Divins Vrais, qui sont les Lois de l'or-4re^îfest de même conforme à l'ordre que lesEnfers qui sont sous les Cieux, et qui sontaussi distingués en mille et mille congréga-tions, soient tenus dans l'ordre par les juge-ments et par les peines, afin que, bien qu'ilssoient des Haines et des Folies, ils ne puissentnéanmoins porter le moindre dommage auxCieux. Il est encore conforme à l'ordre qu'il yait entre les Cieux et les Enfers un équilibre.

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88 DIKl1 EST IXCRÉÉ.

dans lequel est l'homme dans le Monde, etdans lequel il est conduit, si c'est par le Sei-gneur, vers le Ciel, et si c'est par lui-même,vers l'enfer; car la Loi de l'Ordre est que ceque l'homme fait, il le fasse d'après le libre se-lon la raison. Puisque, depuis la création del'homme, tant de myriades de myriades d'hom-mes ont afflué dans le Monde spirituel et y af-fluent continuellement comme des fleuves, etque chacun diffère de génie et d'amour, jamaisils n'auraient pu être consociés comme en un,si Dieu n'était pas Un, lequel est la Vie même,et si cette Vie n'était pas la Sagesse même etl'Amour, même, et par suite l'Ordre même :voilà pour ce qui concerne le Ciel. Quant auMonde, l'Ordre Divin s'y manifeste d'après leSoleil, la Lune, les Astres et les Planètes; leSoleil selon sa présence fait les années, lesjours et les heures, et aussi les temps de l'an-née, qui sont le printemps, l'été, l'automme etl'hiver, et les temps du jour, qui sont le matin,midi, le soir et la nui t ; et il anime toutes leschoses de la terre, selon la réception de sa

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DIEU EST INCBÉÉ. 89

chaleur dans la lumière, et de sa lumière dansla chaleur; et, selon la réception, il ouvre, dis-pose et prépare les corps et les matières, quisont dans la terre et sur la terre, à recevoirl'influx du Monde spirituel ; de là vient que,dans la saison du Printemps, par l'union de laChaleur et de la Lumière, les Oiseaux du cielet les Animaux de la terre reviennent dans l'a-mour de prolifier, et dans la science de tout cequi le concerne, et les Végétaux dans les ef-forts et les actes de produire des feuilles, desfleurs et des fruits, et des semences dans lesfruits pour perpétuer leur espèce à éternitéet la multiplier à l'infini. Il est encore conformeà l'ordre que la terre produise des végétaux,que les végétaux fournissent des aliments auxanimaux, et que les uns et les autres soient àl'usage de l'homme pour la nourriture, le vê-tement et l'agrément ; et comme c'est enl'homme que Dieu est, toutes choses retour-nent ainsi à Dieu de qui elles viennent. D'à- \près cela, il est évident que les choses créées •;se succèdent dans cet ordre, pour que l'une

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!)0 DIEU EST I N C R É É .

serve à l'autre, et pour qu'elles soient des linsperpétuelles qui sont des usages, et pour queles fins, qui sont des usages, soient constam-ment pm-tées à retourner à Dieu par qui ellessont. Ce qui précède atteste donc que toutesles choses créées viennent de la Vie même quiest Dieu, et qui est la Sagesse même, et attesteaussi que l'univers créé est plein de Dieu.

DIEU EST ETERNEL.

1130. inùsque Dieu est Incréé, il est aussiÉternel ; en effet, la Vie même, qui est Dieu,est la Vie en soi, et non d'après soi, ni de rien ;ainsi, elle est sans extraction; et ce qui est sansextraction, cela est d'éternité (ab ctlcrno], et estéternel. Toutefois, l'idée de ce qui est sans ex-tract ion, et par conséquent aussi l'idée de Dieud'éternité, ne peut exister chez l'homme na-turel, mais elle existe chez l'homme spirituel.I,a pensée de l 'homme naturel ne peut être ni

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DIEU EST ÉTERHEL. 91

séparée, ni abstraite de l'idée du temps; celle-ci est inhérente d'après la nature dans laquelleil est; ainsi sa pensée ne peut être ni séparée,ni abstraite de l'idée d'extraction, parce quel'extraction est pour lui le commencement dansle temps; l'apparence de la progression du So-leil aimprimé dans l'homme naturel cette idée.Mais la pensée de l'homme spirituel a été abs-traite de l'idée du temps, parce qu'elle est éle-vée au-dessus de la nature, et au lieu de cetteidée il y a l'idée de l'état de la vie, et au lieude la durée du temps il y a l'état de la penséed'après l'affection qui fait la vie : en effet, dansle Ciel Angélique, le Soleil ne se lève, ni ne secouche, et ne fait ni les années, ni Ir.s jours,comme le soleil dans le Monde; de là vient queles Anges du Ciel, parce qu'ils sont dans lesidées spirituelles, pensent abstraclivement dutemps; aussi leur idée sur Dieu d'éternité netire-t-elle rien de l'extraction ou du commen-cement, mais elle tire tout de l'état, en ce quecet état est éternel, par conséquent eu ce quetout ce qui est Dieu, et qui procède de Dieu,

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92 i>n:u mrr ÉTERNEL.

est éternel, c'est-à-dire. Divin en soi. Qu'il ensoit ainsi, il m'a été donné de le percevoir parune élévation, au-dessus de l'idée naturelle,dans l'idée spirituelle. D'après cela, il est doncévident que Dieu, qui est Incréé, est aussiÉternel; et qu'il est impossible de penser quela nature soit d'éternité, ni dans le temps parelle-même ; niais qu'il est possible de penserque Dieu est d'éternité, et que la nature avecle temps vient de Dieu.

•~t* DIEU EST INFINI.

1131. Puisque Dieu est éternel, il est aussiInf in i : mais de même que sur l'éternel il y al'idée naturelle et l'idée spirituelle, de mêmeaussi sur l'Infini. Sur l'éternel, l'idée naturelleest tirée du temps, mais l'idée spirituelle n'estpas tirée du temps; de même sur l'Infini, l'i-dée naturelle est tirée de l'espace, mais l'idéespirituelle n'est pas tirée de l'espace : en effet,de même que la vie n'est pas la nature, de

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DIE0 EST INFINI. 93

même les deux propriétés de la nature, quisont les temps et les espaces, ne sont pas lespropriétés de la vie, car elles ont été crééesavec la nature par la vie qui est Dieu. L'idéenaturelle sur DÎe"u Infini, celle qui est tiréede l'espace, c'est qu'il remplit l'univers d'uneextrémité à l'autre extrémité; mais par celleidée de l'Infini existe la pensée que l'intime dela nature est Dieu, et par conséquent que cetintime est étendu ; et tout ce qui est étendu \apparlient à la matière. Ainsi, comme l'idée ;

naturelle ne s'accorde en aucune manière avecl'idée de la vie, de la sagesse et de l'amour,qui sont Dieu, c'est pour cela qu'on doit con-sidérer l'Infini d'après l'idée spirituelle, danslaquelle, de même qu'il n'y a rien du temps,de même aussi il n'y a rien de l'espace, paréequ'il n'y a rien de la nalnre : d'après l'idéespirituelle, le Divin AmoWest Infini, et la Di-vine Sagesse est Infinie ; et comme le DivinAmour et la Divine Sagesse sont la Vie qui estDieu, la Vie Divine aussi est Infinie; de là,donc, Dieu est Infini. Que la Divine Sagesse

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9i D1EC EST I N F I N I .

soit Infinie, on peut le voir d'après la sagessedos Anges du troisième Ciel ; comme ces Angessont plus que les autres dans la sagesse, ilsperçoivent qu'il n'y a aucun rapport entre leursagesse el la Divine Sagesse du Seigneur, parcequ'il n'y a aucun rapport entre l'Infini et lefini ; ils disent même que le premier degré dela sagesse est de voir el de reconnaître qu'il enest ainsi : c'est la même chose à l'égard duDivin Amour. En outre, les Anges, de mêmeque les hommes, sont des formes qui reçoiventla vie, par conséquent qui reçoivent la sagesseel l'amour procédant du Seigneur, el ces for-mes sont composées de substances qui sontsans vie, par conséquent mortes en elles-mê-mes; et, enlre ce qui est mort el ce qui est vi-vant, il n'y a aucun rapport. Mais comment lefini reçoit-il l 'infini? c'est ce qui peut êlre il-lustré d'après la lumière et la chaleur du so-leil du monde; la lumière même et la chaleurmême procédant de ce soleil ne sont pas ma-térielles, mais toujours est-il qu'elles affectentles substances matérielles, la lumière en les

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U1EU EST INFISI. 95

modifiant, el la chaleur en changeant leursélats : la Divine Sagesse cfu Seigneur est aussiune Lumière, et le Divin Amour du Seigneurest aussi une Chaleur, mais une Chaleur et uneLumière spirituelles, parce qu'elles procèdentdu Seigneur comme Soleil, qui est Divin Amouret en même temps Divine Sagesse : mais la lu-mière el la chaleur qui procèdent du soleil dumonde sont naturelles, parce que ce soleil estfeu et non pas amour.

DIEU EST TOUT-PUISSANT.

1133. Puisque Dieu est Infini, il est aussiTout-Puissant ; car la Toute-Puissance est laPuissance Infinie. La Toute-Puissance de Dieuse montre avec éclat dans l'Univers, qui est leCiel visible el le Globe habitable, ouvrages ma-gnifiques d'un Créateur Tout-Puissant; elle semontre pareillement dans toutes les chosesqui sont dans le Ciel visible el sur le Globe ha-

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96 D I E U EST TOUT-rt'ISSAM.

bitable ; leur création et leur entretien attes-tent qu'elles sont par la Divine Toute-Puis-sance; et leur ordre et le rapport mutuel desfins depuis la première jusqu'à la dernière, at-testent qu'elles sont par la Divine Sagesse. LaToute-Puissance de Dieu se montre aussi avecéclat dans le Ciel qui est au-dessus ou au de-dans de notre Ciel visible, et dans le GTone'qùiifest habité par les Anges comme le nôtrel'est par les hommes. Il y a là des témoignagesétonnants de la Divine Toute-Puissance, etcomme ils m'ont été montrés et révélés, ilm'est permis de les rapporter : II y a là tousles hommes qui sont morts depuis la premièrecréation du .Monde, lesquels, depuis leur mort,sont hommes aussi quant à la forme, mais sontesprits quant à l'essence. Les esprits sontdes affections qui appartiennent à l'amour etainsi sont aussi des pensées; les esprits duCiel, des affections de l'amour du bien, et lesesprits de l'enfer, des affections de l'amour dumal : les affections bonnes, lesquelles sont lesAnges, habitent sur un globe qui est appelé

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D!LU KSI ÏOl'T-PCISSANT. 97

Ciel; et les affections mauvaises, lesquellessèmTles esprits infernaux, habitent profondé-ment au-dessous d'eux; le globe est un, maisdivisé comme en des étendues, l'une au-des-sous de l'autre; il y a six Étendues; dans lasuprême habitent les Anges du troisième Ciel,sous eux les Anges du second Ciel, et sousreux-ci les Anges du premier; au-dessous deces Anges habitent les esprits du premier En-fer, sous eux les esprits du second Enfer, etsous ceux-ci les esprits du troisième : tout aété disposé avec tant d'ordre, que les affec-tions mauvaises, qui sont les esprits de l'En-fer, sont tenues dans les liens par les affectionsbonnes, qui sont les Anges du Ciel, les espritsd« l'Enfer le plus bas par les Anges du Cielsuprême, les esprits de l'Enfer moyen par lesAnges du Ciel moyen, et les esprits du premierEnfer par les Anges du premier Ciel; d'aprèsune telle opposition', les affections sont tenuesen équilibre comme, dans des plateaux debalance. De lois Cieux et de tels Enfers sontinnombrables, distingués en des compngnies

7.

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S) S DIEU EST TOl'T-PUISSAM.

et des sociétés selon les genres et les espècesde toutes les affections; et ces affections sonten ordre et en connexion selon leurs affini-tés plus proches et plus éloignées : de mêmedans les Cieux, et de même dans les Enfers :cet ordre et celle connexion des affections sontconnus du Seigneur seul, et l'ordination d'af-fections aussi variées qu'il y a eu d'hommesdepuis la première création, et qu'il doit y enavoir dans l'avenir, appartient à une Sagesseinfinie, et en même temps à une Puissance in-f inie . Que la Divine Puissance soit infinie, ou

qu'elle soit la Toute-Puissance, on le voit làd'une manière bien manifeste, en ce que lesAnges du Ciel et les diables de l'Enfer n'ontpas la moindre puissance par eux-mêmes; s'ilsavaient la moindre puissance par eux-mêmes,le Ciel tomberait, l'enfer deviendrait un chaos,et avec eux périrait tout homme.

1134. Si toute la puissance est à Dieu, et; que l'homme ou l 'Ange n'en ait absolument' aucune, c'csl parce que Dieu seul est la Vie,? et que l'homme cl l'Ange sont seulement des

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 99

récipients de la vie;.or, c'eslja^vie qui agit, etc'est le récipient de la vie qui est mis en ac-tion, Chacun peut voir que le récipient de lavie ne peut faire la moindre chose par soi-même, et que ce qu'il fait, il le fait d'après lavie qui est Dieu, mais toujours est-il qu'il peutagir comme par soi-même; car cela peut luiêtre donné, et il a été dit ci-dessus que cela luiavait aussi élé donné. Si l'homme ne vit paspar lui-même, il s'ensuit qu'il ne pense pas etne veut pas par lui-même, et qu'il ne parle paset n'agit pas par lui-même, mais que c'est d'a-près Dieu, qui seul est la vie. Il semble que cesoit là un paradoxe, parce que l'homme nepeut faire autrement que de sentir que ceschoses sont en lui, et qu'ainsi elles se font parlui; mais toujours est-il qu'il reconnaît cela,lorsque d'après la foi il dit que tout bien eltout vrai vient de Dieu, et que tout mal et toutfaux vient du diable, et cependant tout ce quel'homme pense, veut, dit et fait, se réfère aubien et au vrai, ou au mal et ati faux : c'est delà que l'homme dit en lui-même, ou que le

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100 DIEU EST TOI'T-I'UISSAST.

prêtre lui dit, quand il fait le bien, qu'il a étéconduit par Dieu, et quand il fait le mal, qu'ila été conduit par le diable : l'homme qui prêcheprie aussi pour que sa pensée, sa parole et salangue soient conduites par l'esprit de Dieu,et quelquefois même après sa prédication il ditqu'il a parlé d'après l'esprit; quelques-unsaussi perçoivent cela en eux-mêmes. Je puisaussi moi-même attester devant le Monde, quetoutes les choses de ma pensée et de ma vo-lonté ont influé, les bonnes et les vraies, duSeigneur par le Ciel; et les mauvaises et lesfausses, de l'Enfer ; il m'a été donné depuislongtemps de percevoir cela. Les Anges desCieux supérieurs le sentent manifestement, etles plus sages d'entre eux ne veulent pas mêmepenser et vouloir comme par eux-mêmes. Aucontraire, les génies et esprits infernaux lenient absolument, et se mettent en colèrequand on le leur dit; toutefois, il fut montré àplusieurs d'entre eux par de vives expériences(ad n'uKmjqu'il en est ainsi, mais ils en étaientensuite indignés. Cependant; puisqu'il semble

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DIEU EST TOUT-Pl'ISSANT. 101

à plusieurs personnes que ce soit là un para-doxe, il importe qu'on voie d'après quelqueidée de l'entendement comment cela a lieu,afin qu'on reconnaisse que cela a lieu ; voici lachose en elle-même : Du Divin Amour du Sei-gneur, qui apparaît dans le Ciel Angéliquecomme Soleil, procède une Lumière et procèdeune Chaleur; la lumière est la vie de sa DivineSagesse, et la Chaleur est la vie de son DivinAmour ; cette chaleur spirituelle qui est l'a-mour, et celle lumière spirituelle qui est la sa-gesse, n'influent dans les sujets récipients dela vie, que comme la chaleur naturelle et lalumière naturelle du soleil du monde influentdans les sujets non récipients de la vie; etde ce que la lumière modifie seulement les sub-staujjfiê dans Jesguelles elle influe, et que lachaleur change seulement leurs états, il s'en-suit que si ces sujets étaient animés, ils senti-raient en eux ces changements, et s'imagine-raient que c'est d'eux qu'ils viennent, lorsquecependant ils cessent avec le soleil, et revien-nent avec le soleil. Maintenant, comme la vie

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102 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

de la Divine Sagesse du Seigneur est la Lu-mière, c'est pour cela que le Seigneur, dansplusieurs passages de la Parole, est appelé laLumière, et qu'il est dit dans Jean : « La Parole» était chez Dieu, et Dieu elle était,, la Pa-» rôle ! en Elle vie il y avait, et la vie était la» lumière des hommes. »—I. 1, 6.— D'aprèsces considérations, il est maintenant évidentque la Puissance infinie appartient à Dieu,puisqu'il est tout chez tous. Mais comment leméchant peut penser, vouloir, dire et faire lemal, puisque Dieu seul est la vie, c'est ce quisera dit dans la suite. \

1135. Puisque telle est la Toute-PuissanceDivine, que c'est par la vie qui est Dieu, et nonpar lui-même, que l'homme peut penser etvouloir, et par suite parler et faire, on de-mande pourquoi tout homme n'est pas sauvé :mais celui qui de là conclut que tout hommedoit être sauvé, et sinon, qu'il n'est pas enfaute, celui-là ignore les lois de l'ordre Divinà l'égard de la réformation, de la régénéra-tion, et par conséquent à l'égard de la salvation

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. ÎOo

de l'homme : les Lois de cet ordre sont appe-lées Lois de la Providence Divine : le mentalnaturel ne peut les connaître, à moins qu'iln'ait été illustré; et comme l'homme ne lesconnaît pas, et qu'en conséquence il conclut .;sur la Divine Providence d'après ce qui arrive {'dans le Monde, ce qui le jette dans des illu-1sions et de là dans des erreurs, dont il lui estensuite difficile de se tirer, c'est pour cela que ;ces lois vont être dévoilées. Mais, avant qu'elles |soient dévoilées, il importe qu'on sache que la !Divine Providence opère dans chaque chosechez l'homme, et dans les très-singuliers dechaque chose pour son salutéternel, car lesalutde l 'homme a été la fin (le but) de la créationdu Ciel et de la Terre ; car la fin (te but) aété de former du Genre Humain un Ciel danslequel Dieu habiterait comme dans sa propreMaison ; aussi le Salut de l'homme est-il le toutdans toutes les choses de la Divine Providence.Toutefois, la Divine Providence marche si se-crètement, que l'homme voit à peine la tracede ses pas, et cependant elle agit dans ses très-

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10/1 DIEU EST TOlT-l'i;iSSAXT.

singuliers depuis son enfance jusqu'à sa vieil-lesse dans le .Monde, et ensuite dans l'éternité;cl dans chaque très-singulier, c'est l'éternelqu'elle considère. Comme en soi la Divine Sa-gesse n'est absolument que la fin, c'est pourcela que la Providence agit d'après la fin, dansla fin et pourla fin ; la fin,c'cslque l'homme de-vicnne sagesse et devienne amour, et ainsi l'ha-bitacle et l'image de la Vie Divine. Mais, commele mental naturel , à moins qu'il n'ait été illus-tré, ne saisil pas pourquoi la Divine Provi-dence, tandis qu'elle agit pour l'œuvre seuledu salut, et dans les très-singuliers de la pro-gression de la vie de l'homme, ne conduit pastous les hommes au Ciel, lorsque cependantelte veul par amour les y conduire et que latoute-puissance lui appartient, c'est pour celaque dans ce qui va suivre seront ouvertes lesLois de l'ordre, qui sont les Lois de la DivineProvidence, par lesquelles, comme je l'espère,le mental non encore illustré sera retiré de sesillusions, s'il veut en être retiré.

1136. Les Lois de l'Ordre, qui sont appe-

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DIEU EST TOUT-ri'JSSAST. 105

lées Lois de la Divine Providence, sonl les sui-vantes :

I. Que l 'homme ne sente et ne perçoive,et par suite ne sache autrement sinon que lavie est en lui, que par conséquent til pense etveut par lui-même, et par suite parle et agitpar lui-même; mais que cependant il recon-naisse et croie que les vrais qu'il pense et dit,et que les biens qu'il veut et fait, sont de Dieu;qu'ainsi il pense cl veut, parle et agit commepar lui-même.

II. Que ce que l'homme fait, il le fasse d'a-près le libre selon la raison, mais que néan-moins il reconnaisse et croie que le libre mêmelui vient de Dieu, pareillement la raison mê-me, qui, considérée en elle-même, est appeléerationalité.

III. Que penser et dire le vrai, et vouloir etfaire le bien, d'après le libre selon la raison,vient non pas de lui, mais de Dieu ; et quepenser et dire le faux, et vouloir et faire le mal,d'après le libre, vient non pas de lui, mais del'enfer ; tellement, toutefois, que le faux et le

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100 DIEU EST TOUT-I 'UISSA.NT.

mal viennent de l'enfer, mais que !c libre mê-me, considéré en lui-même, et la faculté mêmede penser, de vouloir, de dire et de faire, con-sidérée en elle-même, viennent de Dieu.

IV. Que l'entendement et la volonté del'homme ne soient contraints en aucune ma-nière par un autre, parce que tout ce qui a étécontraint par un autre enlève le libre; maisque l'homme lui-même se contraigne, car secontraindre soi-même, c'est agir d'après lelibre.

V. Que l'homme, d'après le sens et la per-ception en lui, ne sache pas comment inf luentde Dieu le bien et le vrai, ni comment influentde l'enfer le mal et le faux; qu'il ne voie pasnon plus comment la Divine Providence opèrepour le bien contre le mal; car ainsi l'hommen'agirait pas comme par lui-même d'après lelibre selon la raison; il suffit qu'il sache et re-connaisse ces choses d'après la Parole et d'a-près la doctrine de l'Église.

Vf. Que l'homme soit reformé non par desmoyens externes, mais par des moyens inter-

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DIEU EST TOCT-PCISSAM. 107

nos; par des moyens externes, c'esl par desmiracles et des visions, et aussi par des crainteset des punitions; par des moyens internes,c'est par les vrais et les biens d'après la Pa-role et d'après la doctrine de l'Église, et par lavue tournée vers le Seigneur, car ces moyensentrent par le chemin interne, et éloignent lesmaux et les faux qui résident en dedans, tan-dis que les moyens externes entrent par lechemin externe, et n'éloignent ni les maux niles faux, mais ils les renferment : néanmoins,l'homme est en outre réformé par des moyensexternes, lorsqu'il a été réformé auparavantpar des moyens internes; mais l'homme n'estpoint réformé par les moyens externes, quisont les craintes et les punitions, il est seu-lement détourné de dire et de faire les mauxet les faux qu'il pense et qu'il veut.

VIL Que l'homme ne soit pas introduit dansles vrais de la foi ni dans les biens de l'amourqui procèdent de [)ieu, si ce n'est qu'autantqu'il peut y être retenu jusqu'à la fin de sa vie :car il vaut mieux que l'homme soit conslam-

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ment méchant, que bon et ensuite méchant,parce qu'ainsi il devient un profane : c'est delà principalement que vient la permission dumal.

VIII. Que Dieu détourne continuellementl'homme des maux, en tant que l'homme d'a-près le libre veut en être détourné. Qu'autantl'homme peut être détourné du mal. autant ilsoit conduit par Dieu au bien, ainsi au Ciel ;mais qu'autant l'homme ne peut être détournédes maux, autant il ne puisse être conduit parDieu au bien, ainsi au Ciel ; car autant l'homme

. a été détourné des maux, autant il fait d'après<Dieu le bien qui en soi est le bien; mais autant!il n'a pas été détourné des maux, autant il faitpar lui-même le bien qui a en soi le mal.

IX. Que Dieu n'enseigne pas immédiatementles vrais à l'homme, ni d'après Lui-Même, nipar les Anges; mais qu'il enseigne médiale-ment par la Parole, par les prédications, parles lectures, et par les entretiens et les commu-nications avec les autres, et ainsi par les pen-sées que par suite on a avec soi-môme ; et que

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 109

l'homme alors soit illustré selon l'affection duvrai d'après l'usage; autrement, l'homme n'a-girait pas comme par lai-même.

X. Que l'homme se soit conduit d'après lapropre prudence à la Prééminence et à l'Opu-lence, quand celles-ci séduisent : l'homme, eneffet, est conduit d'après la Divine Providenceà de semblables choses qui ne séduisent pas etqui servent pour la vie éternelle; car toutes leschoses de la Divine Providence chez l'hommeconcernent ce qui est éternel, parce que la vie,qui est Dieu, et d'après laquelle l'homme esthomme, est éternelle.

1138. D'après ce qui précède, il est évidentque le Seigneur ne peut conduire l'homme auCiel que par ces lois, quoiqu'il y ait en Lui leDivin Amour d'après lejjueJUl Vftut, et la DivineSagesse d'après laquelle il connaît toutes cho-ses, et la Divine Puissance, qui est la Toute-Puissance, d'après laquelle il peut ce qu'il veut ;car les lois de la Providence, qui viennent d'ê-tre citées, sont les lois de l'ordre sur la F.cfor-malion et la Régénération, et par conséquent

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110 DIEU EST TOtiT-PCISSAXT.

sur la Salvation de l'homme, lois contre les-quelles le Seigneur ne peut agir, puisque agircontre elles, ce serait agir contre sa sagesse etcontre son amour, par conséquent contre Lui-Même. Quant à ce qui concerne la PremièreLoi, qui est, que l'homme d'après le sens etla perception ne doit savoir autrement, sinonque la vie est en lui ; mais que cependant ildoit reconnaître que les biens cl les vrais, ap-partenant à l'amour et à la foi, qu'il pense,veut, dit et fait, vienn.eiU.npn de lui mais duSeigneur; celte Loi suppose la Seconde, quiest, que l'homme a le libre, et que ce libredoit même apparaître comme lui appartenant;mais que toutefois il doit reconnaître qu'il ap-par t ien t non pas à lui, mais au Seigneur chezlui : celle loi est une conséquence de la pré-cédente, parce que le Libre fait un avec la vie,car sans le Libre l'homme ne peut ni sentir nipercevoir que la vie est comme en l u i ; d'aprèsleLibre il sent et perçoit cela; en effet, d'après leLibre tout ce que la vie fait apparaît à l 'hommecomme propre et sien, car le libre esl la puis-

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D1EI! KST TOtT-Pl'ISSANT. 111

sance de penser, de vouloir, de parler et defaire par soi-même, ici comme par soi-même ;et surtout la puissance de la volonté, carl'homme dit : « Je peux ce que je veux, et jeveux ce que je peux, » c'est-à-dire, « je suisdans le libre : » est-il même quelqu'un qui nepuisse, d'après le libre, penser que telle choseest bonne et telle autre mauvaise, que tellechose est vraie et telle autre fausse?C'esl pour-quoi le Libre a été donnée à l'homme conjoin-tement avec sa vie, et ne peut jamais lui êlreôté, car autant il est ôté ou diminué, autantl'homme sent et perçoit que lui ne vit pas maisqu'un autre vit en lui, et autant est ôté et di-minué le plaisir de toutes les choses de sa vie,car il devient esclave. Que l'homme d'après lesens et la perception ne sache autrement, si-non que la vie est en lui, ainsi comme sienne,cela n'a pas besoin de confirmation, l'expé-rience même le prouve; qui est-ce qui ne sentcl ne perçoit que lorsqu'il pense, il pense parlui-même, que lorsqu'il veut, il veut par lui-même, et que lorsqu'il parle et agit, il parle et

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.112 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

agil par lui-même. Mais si l'homme ne doitpas savoir autrement, c'est d'après la Loi îlela Divine Providence, puisque sans ce sens etsans celte perception il ne peut rien recevoirpour lui, rien s'approprier, ni rien produired'après lui-même, ainsi il ne serait ni un réci-pient de la vie qui procède du Seigneur, ni un

.agent de dite vie, il serait comme un auto-mate, ou comme une statue se tenant debout,sans entendement ni volonté, les mains pen-dantes, dans l 'attente de l ' influx qui ne lui se-rait pas non plus donné; car la vie n'étant nireçue comme par l'homme ni appropriée, neserait pas retenue, mais transfllierait; de làriiomme de vivant deviendrait comme mort,et d'âme rationnelle deviendrait âme irration-nelle, par conséquent ou brute ou souche : ilserait, en effet, sans le plaisir de la vie, plaisirque chacun a d'après la réception comme parsoi, d'après l 'appropriation, et d'après la pro-duction comme par soi, et cependant le plaisiret la vie font un : Enlève tou t plaisir de la vie,

et tu deviendras froid et tu mourras. Si re n'é-

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Dli:U KST TOL'T-PtISSAM. liù

tait pas d'après une Loi de la Divine Provi-dence, que l'homme sentît et perçût comme sila vie et le tout de la vie étaient en lui, et seule-ment reconnût que le bien et le vrai viennentnon de lui mais du Seigneur, rien ne seraitimputé à l'homme, ni le bien ni le vrai, parconséquent ni l'amour ni la foi ; et si rien n'é-lail imputé, le Seigneur n'aurait pas non plus,dans la Parole, commandé à l'homme de fairele bien et de fuir le mal, et n'aurait pas dit quesi l'homme a fait le bien il aura en partage leCiel, et s'il a fait le mal, l'enfer; bien plus iln'y aurait ni Ciel ni enfer, puisque sans cetteperception l'homme ne serait point homme, etpar conséquent ne serait pas l'habitacle duSeigneur; car le Seigneur veut que l'hommel'aime comme par lui-même; ainsi le Seigneurhabile chez l'homme dans ce qui est Sien, qu'illui a donné dans le but d'être réciproquementaimé; l'Amour Divin, en effet, consiste en cequ'il veut que ce qui est Sien soit à l'homme,ce qui ne serait pas, si l'homme ne sentait etne percevait comme sien ce qui vient du Soi-

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gneur. Si ce n'était pas d'après une Loi Divineque l'homme d'après le sens el la perceptionne sût autrement , sinon que la vie était en lui,il n'y aurait pas chez l'homme de fin proptcfijuem (en vue de laquelle on agil); cette finexiste chez lui , parce que la fin a quo (d'aprèslaquelle on agit) apparaît comme en lui; la fina c\uo est son amour qui est sa vie, et la finproptcr qucm est le plaisir de son amour oude sa vie, et l'effet dans lequel se fixe la fin estl'usage : la (in propter qtiem, qui est le plaisirde l'amour de la vie, est sentie et perçue dansl'homme, parce que la fin a quo, laquelle est,comme il a été dit, l'amour qui est la vie, la faitsentir et percevoir : mais à celui qui reconnaîtque toutes les choses de sa vie viennent duSeigneur, le Seigneur lui donne le plaisir et labéatitude de son amour, en, t an t qu'il recoja,-naîf cela, et en tant qu'il remplit les usages;ainsi, lorsque l'homme par la reconnaissanceet par la foi d'après l'amour comme par lui-même altnbyjc au Seigneur toutes les chosesde sa vie, r éc ip roquement le Seigneur attribue

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DIEU EST TOUT-PUISSAST. 115

à l'homme le bien de sa vie, bien qui est ac-. compagne de tout bonheur et de toute béati-Itilde, et il lui donne aussi de le sentir et de le/percevoir en lui-même comme sien par l'inté-rieur et d'une manière exquise, et d'une ma-nière d'autant plus exquise que l'homme veutde cœur ce qu'il reconnaît de foi. Alors il y aune perception réciproque, agréable au Sei-gneur, en ce qu'il est Lui-Même en l'hommeet l'homme en Lui, et avantageuse pour l'hom-me, en ce qu'il est dans le Seigneur et le Sei-gneur en lui : telle est l'union du Seigneuravec l'homme et de l'homme avec le Seigneurpar l'amour. 9

1139. Si l'homme sent et perçoit comme sila vie était en lui, c'est parce que la vitTcuTsëî-gneur en lui est comme la lumière et la cha-leur du soleil dans un sujet; là lumière et lachaleur appartiennent non au sujet, mais ausoleil dans le sujet, car elles se retirent avec lesoleil, cl lorsqu'elles sont dans le sujet, ellessont à l'apparence son tout, d'après la lumière'sa couleur est comme en lu i , et d'après la cha-

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116 DIEl EST TOfT-Pl'lSSAXT.

leur la vie de sa végétation est comme eu lui ;mais combien plus en est-il ainsi de la Lu-mière et de la Chaleur du Soleil du Monde spi-rituel, qui est le Seigneur, dont la Lumière «stla, Ljjjaière de la Vie, et dont la Chaleur est laChaleur de la Vie; car le Soleil d'où elles pro-cèdent est le Divin Amour du Seigneur, etl'homme est le sujet récipient ; celle Lumièreel celle Chaleur ne se retirent jamais du Réci-pient qui est l'homme, et lorsqu'elles y sont,elles sont à l'apparence son tout; il a par laLumière la faculté de comprendre, et par laChaleur la faculté de vouloir : de ce que la Lu-mière et la Chaleur sont comme le tout dansle Récipient, quoiqu'elles ne lui appartiennentpoint, et de ce qu'elles ne se retirent jamais,puis aussi, de ce qu'elles affectent ses intimes,qui ont été éloignés de la vue de son entende-ment el du sens de sa volonté, il résulte qu'ilne peut qu'apparaître qu'elles sont insitées,par conséquent comme en lui, el qu'ainsi leschoses qui sont faites le sont comme par lui :c'est don1: de là, qui? l 'homme ne sait autre-

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ment, sinon qu'il pense par lui-même, et qu'ilveut par lui-même, lorsque cependant il n'y a ipas la plus petite chose qui vienne de lui ; carcelte Lumière et celte Chaleur ne peuvent pasplus être unies au récipient au point d'appar-tenir à ce récipient, que la lumière et la cha-leur du soleil ne peuvent l'être à un sujet dela terre et devenir matérielles comme ce sujet.Toutefois la Lumière de la vie et la Chaleur dela vie affectent et remplissent les Récipientsabsolument selon la qualité de la reconnais-sance qu'elles appartiennent non à l'hommemais au Seigneur, et la qualité de la reconnais-sance' esl absôTônîenf selon la qualité 3ë Ta-mour lorsque l'homme fait les préceptes, quison.tjgs usages.

lllil. Une troisième Loi de la Divine Provi-dence est, Que penser et dire le vrai, et vou-loir et faire le bien, d'après le libre selonla raison, vient non pas de l'homme, maisdu Seigneur; et que penser et dire te faux,et vouloir cl faire le mal, d'après le libre,vient non pas de ('homme, mais de l'enfer ;

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tellement, toutefois, que te faux et le malviennent de l'enfer, mais que le Libre même,considère en lui-même, et la Faculté même depenser, de vouloir, de dire et de faire, consi-dérée en elle-même, viennent du Seigneur.Que tout bien qui en soi est le. bien, et que toutvrai qui en soi est le vrai, viennent non pas del'homme mais du Seigneur, cela peut être saisipar l'entendement, en ce que la Lumière quiprocède du Seigneur comme Soleil est le DivinVrai de sa Divine Sagesse, et que la Cimleurqui procède aussi du Seigneur comme Soleilest le Divin Bien de son Divin Amour ; etcomme l'homme en est le récipient, il s'ensuitque tout Bien qui appartient à l'Amour, et toutVrai qui appartient à la Sagesse, viennent duSeigneur et non de l'homme. Mais que toutmal et tout faux ne viennent pas non plus del'homme, mais qu'ils viennent de l'enfer, c'estlà une proposition qui, n'ayant pas auparavantété ainsi entendue, n'est pas devenue un ar-ticle de foi comme l'article qui enseigne que lebien et le vrai ne viennent pas de l'homme.

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Oue ce soit aussi une apparence (que le mal et lefaux viennent de l'homme), et, si l'on veut mecroire, une illusion, c'est ce qui ne peut êtrecompris, avant qu'on sache ce que c'est quel'Enfer, et comment il peut in f luer d'une partavec le mal et le faux, de même que le Seigneurinflue de l'autre avec le bien et le vrai : il seradonc dil d'abord de qui est composé l'Enfer,ce que c'est que l'Enfer, et d'où il vient; puisaussi, comment il influe et agit contre le bien,et par conséquent comment l'homme, qui lientle milieu, est mis en action de part et d'autreseulement comme récipient.

11&2.11 sera donc d'abord dildequi est com-posé l'Enfer : l 'Enfer est composé des espritsqui, lorsqu'ils étaient hommes dans le Monde,ont nié Dieu, reconnu la nature, vécu contrel'Ordre Divin, aimé les maux et les faux, en-core bien qu'ils n'aient pas agi ainsi devant leMonde à cause de l'apparence, et qui par suite,ou ont déraisonné au sujet des vrais, ou ontméprisé les vrais, ou les ont niés, sinon debouche, du moins de cœur; c'est de ceux qui

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120 1)!EU EST TOUT-Pt'ISSAÎÏT.

ont été tels, depuis la création du Monde, quese compose l'Enfer. Tous ceux qui sont là sontnommés diables ou satans; diables, ceux chezlesquels a prédominé l'amour de soi; satans,ceux chez lesquels a prédominé l'amour duinonde. L'Enfer où sont les diables est entendudans la Parole par le Diable, et l'Enfer où sontles Satans y est entendu par Satan. Le Seigneuraussi conjoint les diables de manière qu'ilssoient comme un seul, et pareillement les sa-tans; de là vient que les Enfers sont nommésau singulier le Diable et Satan. L'Enfer neconsiste pas en Esprits immédiatement créés,ni le Ciel en Anges immédiatement créés; maisl'Enfer consiste en hommes nés dans le Monde,et qui par eux-mêmes sont devenus diables ousatans, et le Ciel pareillement en hommes nésdans le Monde, et qui par le Seigneur y sontdevenus Anges. Tous les hommes, quant auxintérieurs qui appartiennent à leur mental,sont des esprits, revêtus dans le Monde d'uncorps matériel, qui se trouve à la discrétion dela pensée de son esprit et sous la dépendance

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DIEt EST TOUT-Pl'ISSAXT. 121

de son affection ; car le mental, qui est l'esprit,agit, et le corps, qui est matière, est mis enaction : et tout esprit, après avoir rejeté lecorps matériel, est homme avec une formesemblable à celle de l'homme dans le Monde,voir ci-dessus, N° 1127. D'après ces explica-tions, on voit de qui'est composé l'Enfer.

1143. L'Enfer, où sont ceux qui sont appelésDiabjes, est l'amour de soi ; et l'Enfer, où sontceux qui sont appelés Satans, est l'amour dumonde. Si l'Enfer diabolique est l'amour desoi, c'est parce que cet amour est opposé à l'a-mour céleste, qui est l'amour envers le Sei-gneur ; et si l'Enfer satanique est l'amour dumonde, c'est parce que cet amour est opposéà l'amour spirituel, qui est l'amour à l'égarddu prochain. Maintenant, comme les deuxamours de l'Enfer sont opposés aux deuxamours du Ciel, c'est pour cela que l'Enfer etles Cieux sont en opposition entre eux ; cartous ceux qui sont dans les Cieux ont en vuele Seigneur et le prochain, mais ceux qui sontdans les Enfers n'ont en vue qu'eux-mêmes et

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122 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

le monde : tous ceux qui sont dans k'S Cieuxaiment le Seigneur et aiment le prochain ; maistous ceux qui sont dans les Enfers s'aimenteux-mêmes el aiment le inonde, el par suiteonl de la haine pour le Seigneur el pour leprochain : tous ceux qui sonl dans les Cieuxpensent le vrai el veulent le bien, parce qu'ilsagissent d'après le Seigneur ; mais tous ceuxqui sont dans les Enfers pensent le faux etveulent le mal, parce qu'ils agissent d'aprèseux-mêmes. De là résulte que tous ceux quisont dans les Enfers apparaissent dans une po-sition opposée, tournant le dos au Seigneur, etaussi dans une position renversée, les piedsen haut et la tête en bas; cette apparence vientde leurs amours, qui sont opposés aux amoursdu Ciel. Comme l'Enfer est l'amour de soi, ilest aussi un Feu, car tout amour correspondau feu, et dans le Monde spirituel se présenteà la vue de loin comme un feu, quoique ce soilnon pas un feu, mais un amour; de là, les en-fers au dedans apparaissenl comme des ma-tières embrasées, et au dehors comme des fu-

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niées qive le feu lance d'une fournaise ou d'unincendie ; quelquefois aussi les diables eux-mêmes apparaissent comme des feux de char-bons : la chaleur qui leur vient de ce feu estcomme une fermentation de lies, c'est la con-voitise ; el la lumière qui leur vient de ce feuest seulement une apparence de lumière résul-tant des fantaisies et des confirmations du malpar les faux; néanmoins, ce n'est pas une lu-mière, car lorsque la lumière du Ciel influe,elle devient pour eux de l'obscurité, et lorsquela chaleur du Ciel influe, elle devient pour euxdu froid; cependant ils voient par leur lumièreet vivent par leur chaleur ; mais ils voientcomme les hiboux, les chats-huants et leschauves-souris, dont les yeux sont couverts deténèbres à la lumière du Ciel, et ils viventdemi-morts : le vivant chez eux consiste en cequ'ils peuvent penser, vouloir, parler, faire, etpar suite voir, entendre, goûter, odorer et sen-t i r ; ce vivant est seulement une faculté tirantson origine de la vie qui est Dieu, agissant dudehors en eux selon l'ordre, et les poussant

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12Zl DIEC EST TOUT-PC1SSANT.

continuellement vers l'ordre ; c'est par cettefaculté qu'ils vivent éternel lement ; et le mortest en eux d'après les maux et les faux t i rantleur origine de leurs amours ; de là vient queleur vie, considérée d'après leurs amours, estnon pas la vie, mais la mort; c'est pourquoi,dans la Parole, l'Enfer est appelé la mort, etceux qui sont dans l'Enfer sont appelés lesmorts. -

It/ii. Il a été dit que l'amour de soi et l'a-mour du monde sont l 'Enfer; maintenant , ilsera dit d'où viennent ces amours. L'homme aété créé pour s'aimer lu i -même et aimer lemonde, pour aimer le prochain et le Ciel, etpour aimer le Seigneur; de là vient que l'hom-me, lorsqu'il naît, s'aime d'abord lui-même etaime le monde; qu'ensuite, en tant qu'il devientsage, il aime le prochain et le Ciel, et qu'entantqif il devient plus sage.il aime le Seigneur:lorsqu'il est tel, il est dans l'Ordre Divin, etest conduit en actualité par le Seigneur, et enapparence par lui-même; mais autant il ne de-vient pas sage, autant il reste dans le premier

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DIEU EST TOCT-Pl'ISSAM. 125

degré, qui consiste à s'aimer et à aimer leinonde; et, s'il aime le prochain, le Ciel el leSeigneur, c'est en vue de lui-même devant leMonde : si absolument il ne devient pas sage,alors il s'aime seul et il aime le monde poursoi-même et pareillement le prochain; el, quantau Ciel et au Seigneur, ou il a du mépris poureux, ou il les nie, ou il les a en haine, sinonde bouche, du moins de cœur. Telles sont lesorigines de l'amour de soi et de l'amour dumonde, et comme ces amours sont l'Enfer, onvoit clairement d'où provient l'Enfer. Lorsquel'homme est devenu l'Enfer, il est somme unarbre coupé, ou comme un arbre dont les fruitssont mauvais : il est aussi comme une terre sa-blonneuse, dans laquelle aucune semence nepeut prendre racine, ou comme une terre danslaquelle croissent seulement l'épinequi pique etl'ortie qui brûle. Lorsque l'homme est devenul'Enfer, les intérieurs ou les supérieurs de sonmental ont été fermés, et les extérieurs ou lesinférieurs ont été ouverts : et comme l'amourde soi détermine vers soi et plonge dans le

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126 DIEU EST TOUT-I'l'ISSAXT.

corps toutes les choses de la pensée cl de lavolonté, il en résulte qu'il renverse et retourneles extérieurs du mental, qui ont , comme ilvient d'être dit, été ouverts; de là vient queces extérieurs penchent, tendent et sont portésen bas, c'est-à-dire, vers l'Enfer.'Mais commel'homme a toujours la faculté de penser, devouloir, de parler et de faire, faculté qui nelui est jamais enlevée, car il est né homme,c'est pour cela que, parce qu'il est renversé,et ne reçoit plus du Ciel aucun bien ni aucunvrai, mais reçoit seulement de l'enfer le mal elle faux, il se procure, pour s'élever toujoursau-dessus des autres, une lueur par les con-firmations du mal d'après le faux, el du fauxd'après le mal; il croit que c'est une lueur ra-tionnelle, lorsque cependant c'est une lueurinfernale, chimérique en elle-même, par la-quelle la vue pour lui devient comme la visiond'un songe dans la nuit, ou devient pour luiune fantaisie délirante, d'après laquelle il luisemble que les choses qui existent n'existentpas, el que celles qui n'existent pas existent.

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Mais cela sera plus clairement compris par lacomparaison de l'homme Ange avec l'hommediable.

1145. Dans le Monde i! y a des hommes An-ges et il y a des hommes diables ; d'hommesAnges est composé le Ciel, et d'hommes dia-bles est composé l'Enfer. Chez l'homme Angeont été ouverts tous les degrés de sa vie jus-qu'au Seigneur ; mais chez l'homme diable aété seulement ouvert le dernier degré, et lesdegrés supérieurs sont fermés. L'homme Angeest conduit par le Seigneur tant par le dedansque par le dehors, mais l'homme diable estconduit par lui-même par le dedans, et par leSeigneur par le dehors. L'homme Ange estconduit par le Seigneur selon l'ordre, par lededans d'après l'ordre, par le dehors vers l'or-dre ; l'homme diable est conduit par le Sei-gneur vers l'ordre par le dehors, mais il seconduit lui-même contre l'ordre par le de-dans. L'homme Ange est continuellement dé-tourné du mal par le Seigneur, et conduit versle bien ; l'homme diable est de même conli-

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nuelleine.pt détourné du mal par le Seigneur,mais d'un mal plus grave vers un mal moinsgrave, car il ne peut pas être conduit au bien.L'homme Ange esl continuellement détournéde l'enfer par le Seigneur, et conduit dans leCiel, de plus en plus intérieurement; l'hommediable est de même continuellement détournéde l'enfer, mais d'un enfer plus violent vers unenfer plus modéré, car il ne peut pas être conduitdans le Ciel. L'homme Ange, étant conduit parte Seigneur, est conduit par la Loi civile, parla Loi morale, et par la Loi spirituelle à causedu Divin qui est dans ces lois; l'homme diableest conduit par ces mêmes Lois, mais à causedu propre avantage qu'il y trouve. L'hommeAnge aime, d'après le Seigneur, les biens del'Kglise qui sont aussi les biens du Ciel, parceque ce sont des biens, et pareillement les vraisde l'Église, parce que ce sont des vrais; maisil aime, d'après lui-même, les biens du corpset du inonde, parce qu'ils sont pour l'usage etparce qu'ils sont pour la volupté, et pareille-mont les vrais qui appar t iennent aux sciences;

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mais ces,biens et ces vrais il les aime en appa-* rence d'après lui-même, et en actualité d'après

le Seigneur : l'homme diable aîmetùssi d'a-près lui-même les biens du corps et du monde,parce q»'Hs sont pour l'usage et parce qu'ilssont pour la volupté, et pareillement les vraisqui appartiennent aux sciences; mais ces bienset ,ces. vrais il les aime en apparence d'aprèslui-même, et en actualité d'après l'enfer.L'homme Ange est dans le libre et dans leplaisir de son cœur, lorsqu'il fait le bien d'a-près le bien, et aussi lorsqu'il ne fait pas lemaU mais l'homme diable est dans le libre etdans k plaisir de son cœur, lorqu'il fait le biend'après le mal, et aussi lorsqu'il fait le mal.L'homme Ange et l'homme diable paraissentsejnblables quant aux externes, mais ils sontabsolument dissemblables quant aux internes;aussi, quand les externes sont mis de côté parla mort, sont-ils tout à fait dissemblables, l'unest élevé au Ciel, et l'autre est précipité dansl'enfer.

Que l'homme soit seulement un ré-9.

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cipient du bien et du vrai qui procèdenl duSeigneur, et aussi du mal et du faux qui pro- *viennent de l'Enfer, c'est ce qui va être illus-tré par des comparaisons, confirmé par les loisde l'ordre et de l'influx, et enfin établi par desexpériences. Cela est illustré par ces compa-raisons : Les scnsoria du corps reçoivent etperçoivent seulement comme par eux-mêmes.Le scnsorium de la vue, qui est l'œil, voit lesobjets hors de soi, comme s'il était près d'eux,lorsque cependant les rayons de la Jumière ap-portent, avec les ailes de l'élher, leurs formeset leurs couleurs dans l'œil, lesquelles formes,perçues dans l'œil, sont examinées par la vueinterne, qui est appelée entendement, et sontdistinguées et connues selon leur qualité. Ilen est de même du scnsorium de l'ouïe, il per-çoit les sons, que ce soient des expressions oudes modulations, du lieu d'où ils partent,comme s'il était en ceTfîéu, lorsque cependantles sons influent du dehors et sont perçus parl'entendement au dedans de l'oreille. Il en est<3e même du scnsorium de l'odorat, il perçoit

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aussi par le dedans ce qui influe du dehors etsouvent de loi». Le sensorium du goût estaussi excité par les aliments qui sont portés dudehors sur la langue. Le sensorium du tact nesent qu'autant qnMI a été touché. Ces cinq scn-soria du corps sentent d'après l'influx par lededans les choses qui influent par le dehors ;l'influx par le dedans vient du Monde spirituel,et l'influx par le dehors vient du Monde natu-rel. Avec ces explications s'accordent les Loissuivantes, inscrites dans la nature de touteschoses : 1° Que rien n'existe, ne subsiste, n'estmis en action, et n'est mu par soi-même, maisl'est par un autre. D'où il suit que tout existe,subsiste, est mis en action, et est mu par unPremier qui n'est pas par un autre, mais esten soi-même la force vive, qui est la vie. 2" Queriemie peut être mis en action ni £tre mu, àmoins d'être dans un milieu entre deux forces,dont l'une agit et l'autre réagit; ainsi, à moinsque l'une n'agisse d'un côté, et l'autre d'unautre côté; puis aussi, à moins que l'une n'a-gisse par le dedans, et l'autre par le dehors.

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3° Et comme ces deux forces, lorsqu'elles sonten repos, constituent l'équilibre, il s'ensuit querien ne peut être mis en action ni être mu, àmoins d'être dans l'équilibre, et que, quand ily a action, c'est hors de l'équilibre ; puis aussi,que tout acte et tout mouvement cherche àrevenir à l'équilibre, li" Que toutes les activitéssont des changements de l'état et des varia-tions de la forme, et que celles-ci proviennentde ceux-là : par l'état, dans l'homme, nous en-tendons son amour, et par les changements del'état, les affections de l'amour; par la forme,dans l'homme, nous en tendons son intelligence,et par les variations de la forme, les pensées ;celles-ci aussi proviennent de celles-là, v

1147. Mais il faut aussi parler de ce sujetd'après l'expérience : Les Anges des Cieux su-périeurs sentent et perçoivent manifestementque les biens et les vrais leur viennent du Sei-gneur, et que par eux-mêmes ils n'ont absolu-ment rien du bien ni du vrai : lorsqu'ils sontreplacés dans l'état de leur propre, ce qui ar-rive par des alternatives, ils sentent et perçoi-

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vent manifestement aussi que te mal et le faux,qui appartiennent à leur propre, leur viennentde l'Enfer. Quelques Anges du Ciel infime, ne ;

comprenant pas que le mal et le faux viennent •de l'Enfer, et cela, parce que, dans le Monde,ils âvaiétit reconnu qu'ils étaient eux-mêmesdans les maux par la naissance et par la vie "actuelle, furent conduits parmi les sociétés in-fernales, de l'une dans une autre; dans cha-cune de ces sociétés, pendant qu'ils y étaient, ;ils pensaient absolument comme pensaient lesdiables de cette société, et autrement dansl'une que dans l'autre ; ils pensaient alors con-tre les biens et contre les vrais; il leur était ditde penser par eux-mêmes, ainsi autrement ;mais ils répondaient que cela leur était abso-lument impossible ; par là ils comprenaientque les maux et les faux influaient de l'Enfer.Semblable chose arrive à un grand nombre qu'îcroient et persistent à croire que la vie est eneux. Quelquefois aussi, il arrive que les sociétésauxquelles ils ont été attachés sont séparéesd'eux; quand ils ont été séparés de ces socié-

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lés, ils ne peuvent ni penser, ni vouloir, niparler, ni agir; ils restent étendus comme desenfants nouveau-nés; mais dès qu'ils sont re-placés dans leurs sociétés, ils revivent; cha-cun, en effet, tant homme qu'esprit et Ange,a été attaché à des sociétés quant à ses affec-tions et par suite quant à ses pensées, et faitun avec ces sociétés; de là vient que tous sontconnus, tels qu'ils sont, d'après les sociétés

, dans lesquelles ils sont. D'après ces considé-» rations, il est évident que la qualité de la vieen eux influe par le dehors. Quant à ce qui meconcerne, je puis affirmer que, pendant quinzeans, j'ai manifestement perçu que je ne pen-sais et ne voulais rien par moi-même; puisaussi, que tout mal et tout faux influaient dessociétés infernales, et que tout bien et tout vraiinfluaient du Seigneur : c'est pourquoi quel-ques esprits, remarquant cela, disaient que jene vivais pas; il-me fut donné de leur répon-dre que je vivais plus qu'eux, parce que jesentais l'influx du bien et du vrai procédantdu Seigneur, et voyais et percevais l'illustra-

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lion ; et que d'après le Seigneur je percevaisles maux et les faux provenant de l'Enfer;que non-seulement tes maux en proviennent,mais même de quels esprits ils venaient, etqu'il m'avait aussi été donné de parler avecces esprits, de les blâmer et de les chasseravec leurs maux et leurs faux, dont j'avais étéainsi délivré : et, de plus, il me fut donné dedire que maintenant je savais que je vis, etqu'auparavant il n'en était pas de même : parlà j'ai acquis l'entière conviction que tout malet tout faux viennent de l'Enfer, et que toutbien et tout vrai, conjointement avec leur per-ception, viennent du Seigneur ; et qu'en ou-tre j'avais le libre, et par suite la perceptioncomme par moi-même. Que de l'Enfer viennetout mal et tout faux, il m'a aussi été donnéde le voir de mes yeux ; il apparaît au-dessusdes Enfers comme des feux et des fumées; lesmaux sont les feux, et les faux sont les fumées ;ces feux et ces fumées s'en exhalent et s'enélèvent continuellement; et les esprits qui de-meurent dans le milieu entre le Ciel et l'Enfer

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lùG DIEt EST XOL'T-l'l'lSSA.M.

en sont affectés selon leurs amours. Il sera ditaussi en peu de nrots comment le mal et lefaux peuvent découler de l'Enfer, puisqu'il n'ya qu'une force agissante, qui est la vie, c'est-à-dire, Dieu; cela aussi a été révélé : Un Vrai,tiré de la Parole, fut prononcé du Ciel à hautevoix, et pénétra dans l'Enfer en ,1e traversantjusqu'au fond; et il fut entendu que ce vraidans la traversée était successivement et pardegré changé en faux, et enfin en un tel faux,qu'il était absolument opposé au vrai, et alorsi! était dans l'Enfer le plus profond. S'il futainsi changé, c'est parce que tout est reçu se-lon l'état, et la forme; de là le vrai, influantdans des formes inverses, telles qu'elles sontdans l'Enfer, était successivement renversé ensens contraire et changé en un faux opposé auvrai, l'ar là je vis encore clairement quel estl'Enfer depuis le haut jusqu'au fond; puis aussi,qu'il n'y a qu'une seule force agissante, qui estla vie, c'est-à-dire, le Seigneur.

11&8. Que l'homme néanmoins soit respon-sable, c'est une conséquence de ce qui a été

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dit ci-dessus, et de ce qui a été précédemmentconfirmé au sujet d« la vie qui est Dieu, et quichez l'homme vient de Dieu, et aussi des loisrapportées,qui sont des vérités. Si le mal estimputé à l'homme, c'est parce qu'il lui a étédonné et qu'il lui est continuellement donnéde, sentir et de percevoir comme si la vie étaiten lui, et qu'étant dans cet état, il est aussidans le libre et dans la faculté d'agir commepar lui-même; cette faculté, considérée en elle-même, et ce libre considéré en lui-même nelui sont pas enlevés, parce qu'il est né hommedeyant vivre éternellement; c'est d'après cettefacullé et d'après ce libre qu'il peut recevoircomme par lui-même et le bien et le mal :et comme l'homme est tenu dans un milieuentre le Ciel et l'Enfer, le Seigneur lui donneaussi de connaître que le bien vient du Sei-gneur et que le mal vient du diable, et de con-naître, par les vrais dans l'Église, ce que c'estque le bien et ce que c'est que le mal : puisquel'homme connaît ces vérités, et qu'il lui estdonné par le Seigneur de les penser, de les

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vouloir, deles dire, et de les faire comme par lui-même, et cela continuellement par l'influx, sidonc iln'yapas réception par lui, il devient cou-pable. Mais l'illusion de l'homme vient surtoutdecequ'il ignore que son libre, et la facultéd'a-gircomme par lui-même, viennent de l'influxdela vie procédant du Seigneur dans son intime,et que cet influx ne lui est pas enlevé puisqu'ilest né homme possédant cet intime; mais quel'influxde la vie procédant du Seigneur dansles form.es récipientes qui sont sous cet inlUme, formes dans lesquelles résident l'Entende-ment ëTTa Volonté, est varié selon la réceptiondu bien et du vrai, et que même cet influx estdiminué et aussi enlevé selon la réception dumal et du faux : en un mot, Ift xi&qui fait quel'homme est homme, etest distinct des animauxbrutes, et qui réside dans son intime, et parcela même agit universellement dans les infé-rieurs, et lui donne le libre et la faculté depenser, de vouloir, de parler et de faire, estperpétuellement par le Seigneur cliez lui ; maisl'entendement et la volonté de l'homme, qui

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proviennent de là qu de celle vie, sont changéset variés selon la réception : l'homme vit dansun milieu entre le Ciel et l'Enfer; le plaisir del'amour du mal et du faux du mal influe del'Enfer en lui, et le plaisir de l'amour du bienet du vrai du bien influe du Seigneur en lui,et il est constamment tenu dans le sens et dansla perception de la vie comme par lui-même,et par là il est aussi tenu constamment dans lelibre de choisir l'un ou l'autre, et dans la fa-culté de recevoir l'un ou l'autre; autant doncil choisil el reçoit le mal et le faux, autant ilest précipité de ce milieu vers l'Enfer, et au-tant il choisit le bien el le vrai, autant il estélevé de ce milieu vers le Ciel. L'état de l'hom-me par création est de savoir que le mal vientde l'Enfer, el que le bien vient du Seigneur, etde les percevoir en lui comme par lui-même,et lorsqu'il les perçoit, de rejeter le mal versPEnfer, et de recevoir le bien en reconnaissantqu'il vient du Seigneur; quand il fait l'une etl'autre chose, alors il ne s'approprie pas le malel ne fail pas méiïloire le bien. Toutefois, je

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sais qu'il y en a beaucoup qui ne comprennentpas cela, et qui ne veulent pas non plus lecomprendre; mais toujours est-il qu'ils prientainsi :« Que le Seigneur soit continuellementauprès d'eux, qu'il lève et tourne sa facevers eux, qu'il les enseigne, les éclaire et lesconduise parce que par eux-mêmes ils ne"peuvent rien faire de bien, et qu'il leur ac-corde de vivre ; que te diable ne les séduisepoint, et n'introduise point les maux dansleurs cœurs, sachant bien que lorsqu'on n'estpas conduit par le Seigneur, c'est le diablequi conduit, et inspire les maux de toutgenre, comme les haines, les vengeances,l'astuce, les fraudes, de même que le scr-p-cnt infuse les poisons; car il est présent,excite et accuse continuellement, et où. ilrencontre un cœur détourné de Dieu, il en-tre, il y habite, et entraîne l'âme vers l'en-fer : délivre-nous, Seigneur. » Ces parolescoïncident avec ce qui a été dit ci-dessus, carl'Enfer est le diable ; ainsi on reconnaît néan-moins que l'homme est conduit ou par le Sei-

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gneur, ou par l'Enfer, qu'ainsi il est dans unmilieu* Voir ce qui a été dit ci-dessus sur cesujet, N" 1134, ,+,- v •

1150. Une quatrième Loi de la Divine Pro-vidence est, Que l'Entendement et la Volonténe soient contraints en aucune manière,parce que tout ce qui.a été contraint par unautre enlève le libre ; mais que l'homme lui-même se contraigne, car se contraindre soi-même, c'est agir d'après le libre. Le Librede l'homme appartient à sa volonté; d'après lavolonté il est dans la pensée de l'entendement,et par celte pensée il est dans le langage de labouche et dans l'action du corps : en effet, lors-que l'homme, d'après le libre, veut quelquechose,,U dit : « Je veux penser cela, je veux direcela, et je veux faire cela. » En outre, d'aprèsle libre de la volonté l'homme a la faculté depenser, de parler et de faire ; la volonté donnecette faculté, parce que c'est le libre. Puis-que le libre appartient à la volonté de l'homme,il appartient aussi à son amour; rien autrechose chez l'homme ne constitue le libre, que.

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l'amour qui appartient à sa volonté ; et cela,parce que l'amour est la vie de l'homme; carl'homme est tel qu'est son amour; ce qui pro-cède de l'amour de sa volonté procède donc desa vie. D'après cela, il est évident que le libreappartient à la volonté de l'homme, appartientà son amour et appartient à sa vie, que parconséquent il fait un avec son propre, avecsa nature et avec son caractère. Maintenant,comme le Seigneur veut que tout ce qui vientde Lui à l'homme soit approprié à l'hommecomme lui appartenant, car autrement l'hom-me n'aurait point en lui le réciproque par le-quel se fait la conjonction, c'est pour celaqu'une Loi de la Divine Providence est, quel'entendement et la volonté de l'homme nesoient contraints en aucune manière par unautre; quel est, en effet, l'homme qui ne puissepenser et vouloir le mal et le bien contre leslois et avec les lois, contre le roi et avec le roi,et même contre Dieu et avec Dieu? mais il nelui est pas permis de dire et de faire tout cequ'il pense et veut ; il y a des craintes qui con-

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Iraignent les externes, mais elles ne contrai-gnent point les internes ; et cela, parce que lesexternes doivent être réformés par les internes,et non tes internes par les externes, car l'in-terne influe dans l'externe, et l'externe n'in-flue pas dans l'interne : les internes, en outre,appartiennent à l'esprit de l'homme, et les ex-ternes appartiennent à son corps, et commel'esprit de l'homme doit être réformé, c'estpour cela qu'il n'est pas contraint. Il y a tou-tefois des craintes qui contraignent les internesou l'esprit de l'homme, mais elles ne sont au-tres que des craintes qui influent du Mondespirituel; ce sont d'une part les craintes despeines de l'Enfer, et de l'autre la crainte de nepas être agréable à Dieu ; mais la crainte despeines de l'Enfer est l'externe de la pensée etde la volonté, tandis que la crainte de ne pasêtre agréable à Dieu est l'interne de la penséeet de la volonté, et c'est une crainte sainte quis'ajoute et se conjoint à l'amour avec lequelenfin elle fait une seule essence; c'est commelorsqu'on aime quelqu'un que, par amour, oncraint d'offenser. .r—*-*

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1151. Il y a un Libre infernal, et il y a unLibre céleste ; le Libre infernal est celui danslequel l'homme naît par-Ses parents, et le Li-bre céleste est celui dans lequel l'homme estréformé par le Seigneur. D'après le Libre in-fernal l'homme a la volonté du mal, l'amourdu mal et la vie du mal, mais d'après le Librecéleste l'homme a la volonté du bien, l'amourdu bien et la vie du bien; car, ainsi qu'il adéjà été dit, la volonté, l'amour et la vie del'homme fonl un avec son Libre. Ces deux Li-bres sont opposés entre eux, mais l'oppositionne se manifeste qu'autant que l'homme estdans l'un et non dans l'autre. Toutefois, l'hom-me ne peut, sans se contraindre lui-même, ve- /nir du Libre infernal dans le Libre céleste : secontraindre soi-même, c'est résister au mal etle combattre comme par soi-même, mais néan-moins implorer le secours du Seigneur; ainsil'homme combat par le Libre qui est d'après leSeigneur intérieurement en lui, contre le Librequi est d'après l'Enfer extérieurement en lui.Quand il est dans le combat, il lui semble que

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ce n'est pas par le Libre qu'il combat, maisqu'il est comme contraint, parce qu'il luttecontre ce Libre qui est né avec lui; mais tou-jours est-il que c'est par le Libre, puisque au-trement il ne combattrait pas comme par lui-mêrae. Toutefois, le Libre intérieur, par lequelil combat et qui paraît comme contraint, estsenti plus tard comme Libre, car il devientcomme involontaire, spontané, et pour ainsidire inné; par comparaison, comme quand quel-qu'un contraint sa main à écrire, à fabriquer, àpincer des cordes, ou à combattre selon l'artdu gladiateur, plus tard les mains et les brasfont cela comme par eux-mêmes et spontané-ment : en effet, il est alors dans le bien, parcequ'il a été retiré du mal, et que le Seigneur leconduit. Quand l'homme s'est contraint contrele Libre infernal, il voit et perçoit que le Libreinfernal est le servile, et que le Libre célesteest le Libre même, parce qu'il vient du Sei-gneur. Telle est en elle-même la chose, qu'au-tant l'homme se contraint en résistant auxmaux, autant s'éloignent de lui les sociétés in-

10.

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fcrnales avec lesquelles il fai t un, et autant leSeigneur l 'introduit clans des sociétés célestes,avec lesquelles il fasse un. Au contraire, sil'homme ne se contraint pas lui-même pourrésister aux maux, il reste dans les maux. Plu-sieurs expériences, dans le monde spirituel,m'ont donné à connaître qu'il en est ainsi ;puis aussi, que par être contraint, ce qui alieu par des punitions, et plus tard par lacrainte des punitions, le mal ne se retirepoint.

1152. Il a été dit qu'une Loi de la DivineProvidence est, que l'homme se contraignelui-même; et par là il est entendu qu'il se con-traigne contre le mal, mais il n'est pas entenduqu'il se contraigne au bien ; car il est donné dese contraindre contre le mal, mais non de secontraindre au bien qui en soi est le bien : eneffet, si l'homme se contraint au bien, et qu'ilne se soit pas contraint contre le mal, il fait lebien non d'après le Seigneur, mais par lui-même, car il se contraint au bien ou pour soi-même, ou pour le monde, ou pour une récom-

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pense, ou par crainte; ce bien en soi-mêmen'est pas le bien, parce qu'en lui il y a, commefin, l'homme lui-même, ou le monde, ou la ré-compense, mais non le bien même, ni par con-séquent le Seigneur; or, c'esjjjimour, et nonla crainte* qui faitque le bien est le bien. Parexemple, se contraindre à faire du bien auprochain, à donner aux pauvres, à doter lesTemples, à pratiquer la justice, par conséquentse contraindre à la charité et à la vérilé, lors-qu'on ne s'est pas contraint contre les maux,et que par là on ne les a pas éloignés, ce seraitcomme lorsqu'on fait un traitement palliatifpar lequel une maladie ou un ulcère est guériextérieurement; ce serait aussi comme lors-que, par des actes dans les externes, un adul-tère se contraint à faire le chaste, un orgueil-leux à faire l'humble, et un trompeur à fairele sincère. Quand l'homme, au contraire, secontraint contre les maux, il purifie son in-terne, et l'interne étant purifié, il fait le biend'après le libre, et ne se contraint pas pour lefaire; car autant l'homme se contraint contre

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le mal, autant il vient dans le Libre céleste, etc'est de ce Libre que vient tout bien qui en soiest le bien, auquel l'homme par conséquentne se contraint pas. Il semble qu'il y ait uneconnexion entre se contraindre contre le malet se contraindre au bien, mais il n'y a pas deconnexion. D'après une expérience certifiée,je sais que plusieurs s'étaient contraints auxbiens et non contre les maux ; mais lorsque«eux-là furent examinés, il fut découvert queles maux par l'intérieur étaient attachés auxbiens; de là, leurs biens furent comparés à desidoles, et à des statues remplies d'argile ou defumier; et il fut dit que ceux qui sont telsTn'oient se rendre Dieu favorable en le célé-brant et en lui faisant des présents, avec uncœur même impur. Que cependant, devantle Monde, l'homme se contraigne aux biens,quoiqu'il ne se contraigne pas contre les maux,puisque dans le monde il est récompensé pourcela; car dans le monde on considère l'externe,et rarement l'interne; mais devant Dieu, il enest autrement.

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1153. Une cinquième Loi de la Divine Pro-vidence est, Que l'homme, d'après le sens etla perception en lui, ne sache pas commentinfluent du Seigneur le bien et le vrai, nicomment influent de l'Enfer le mal et le faux;qu'il ne voie pas non plus comment la DivinePrésidence opère pour le bien contre te mal;car autrement l'homme n'agirait pas commepar lui-même d'après le libre selon laraison;il suffit qu'il sache et reconnaisse ces chosesd'après la Parole et d'après la doctrine del'Église. C'est là ce qui est entendu par les pa-roles du Seigneur dans Jean : « Le vent, où il» veut, souffle, et tu en entends la voix; mais« tu ne sais d'où il vient, ni où il va ; il en est'» de même de quiconque est engendré de l'es-» prit. *— III. $. — Et encore par celles-cidans Marc : « I l en est du Royaume de Dieu» comme si un homme jette de la semence» sur la terre, et qu'il dorme, et qu'il se lè-» vc, de nuit et de jour ; la semence cepcn-» dant germe et croit, sans qu'il sache com-» ment; car d'elle-même la terre porte du

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» fruit, premièrement une herbe, puis un» épi, puis du blé tout formé dans l'épi; et» quand le fruit est mûr, il envoie la fau-» cille, parce que la moisson est prête, a —IV. 26 à 29. — Si l'homme ne pei'çoit pas l'o-pération de la Divine Providence en lui, c'estparce que celaenlèveraitson libre, et par suite lafaculté de penser comme par lui-même, et avecelle aussi tout plaisir de la vie; ainsi l'hommeserait comme un automate en qui n'existe pasle réciproque par lequel se fait la conjonction,et en outre il serait esclave et non libre. Sila Providence Divine marche si secrètement,qu'on aperçoit 5 peine quelques-uns de sespas, quoiqu'elle opère dans les très-singuliersde la pensée et de la volonté de l'homme con-cernant son état éternel, la cause principalevient de ce que le Seigneur veut continuelle-ment introduire dans l'homme son amour, etpar cet amour sa sagesse, et ainsi le créer àson-image; c'est pour cela que l'opération duSeigneur est dans l'amour de l'homme, et parcet amour dans son entendement; et non pas

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vice versa : l'amour, avec ses affections qui"soOT'mûTïiples et innombrables, n'est pas perçupar l'homme si ce n'est par un sens très-com-mun, et par là si peu, qu'il en perçoit à peinequelque chose ; et cependant l'homme doit êtreconduit de l'une des affeclions de ses amoursdans uçe autre, selon la connexion dans la-quelle elles sont d'après l'ordre, pour qu'ilpuisse être réformé et sauvé, ce qui est incom-préhensible non - seulement pour l'homme,mais môme pour l'Ange. Si l'homme découvraitquelque chose de ces arcanes, il ne pourraitêtre détourné de se conduire lui-même aussi encela, ce qui serait se conduire continuellementdu Ciel en Enfer, lorsque cependant le Sei-gneur le conduit continuellement de l'Enferajhgjgl ; en effet, l'homme par lui-même agitconstamment contre Ypràrz, mais le Seigneuragit constamment selon l'ordre,; car l'hommeest dans l'amour de soi et dans l'amour dumonde d'après la nature qu'il lient de ses pa-rents, et par suite d'après le sens du plaisir ilperçoit comme bien le tout de ces amours; et

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néanmoins ces amours comme fins doivent êtreéloignés; c'est ce que fait le Seigneur par deschemins infinis, qui apparaissent comme lestours et détours d'un labyrinthe, même devantles Anges du troisième Ciel. D'après cela, on voitqu'il n'est nullement avantageux pour l'hommequ'il sache, par lesenset par la perception, quel-que chose de ces arcanes, mais que cela lui se-rait nuisible et le perdrait pour l'éternité. Il suf-fit que l'homme connaisse les vrais, et par euxce que c'est que le bien et ce que c'est que lemal, et qu'il reconnaisse le Seigneur et sonDivin auspice dans chaque chose ; alors, autantil connaît les vrais et par eux ce que c'est quele bien et le mal, et les met en pratique commepar lui-même, autant le Seigneur l'introduitpar l'amour dans la sagesse, conjoint l'amourà la sagesse et la sagesse à l'amour, et faitqu'ils soient un, parce qu'eu Lui ils sont un.l'.es chemins, par lesquels le Seigneur conduitî'homme, peuvent être comparés aux vais-seaux par lesquels le sang coule et circule chezl'homme, et aussi aux fibres et à leurs plexus

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en dedans et au dehors des viscères du corps,surtout dans le cerveau, par lesquelles l'espritanimal coule et anime. L'homme ignore com-ment tout cela influe et se répand de fous cô-tés, et cependant il vît, seulement il sait et faitce qui convient à sa vie. Mais les chemins parlesquels le Seigneur conduit Fhomrae sontbeaucoup plus compliqués et inextricables,tant ceux par lesquels le Seigneur conduitl'homme à travers les sociétés infernales, etl'en retire, que ceux par lesquels il conduitl'homme à travers les sociétés du Ciel et inté-rieurement en elles. C'est donc là ce qui estentendu par « Le vent, où il veut, souffle, et» tu ne sais d'où il vient, ni où il va. a —Jean, III; — puis aussi para La semence gcr-» me et croît, sans que Phomme sache com-» ment. »— Mare, IV. — Qu'importé, en effet,que l'homme sache comment la semence croit,pourvu qu'il sache labourer la terre, herser,ensemencer, et, lorsqu'il moissonne, bénirDieu ? *

1154. L'opération de la Divine Providence

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à l'insu de l'homme va être illustrée par deuxcomparaisons : L'homme qui veut former unjardin amasse des semences d'arbustes, d'ar-brisseaux et de fleurs de tous genres, et se pro-cure des bêches, des râteaux et plusieurs au-tres instruments de main pour travailler laterre; et ensuite il fume le jardin, le bêche, ledivise en compartiments, l'ensemence et apla-nit la terre ; voilà ce que fait l'homme, commepar lui-même ; mais le Seigneur fait que les se-mences s'enracinent, qu'elles sortent de terre,produisent des feuilles, ensuite des fleurs etenfin de nouvelles semences, qui sont donnéesau jardinier. C'est aussi comme lorsque l'hommeveut bâtir une maison ; il se procure les chosesnécessaires, comme bois, chevrons, pierres,chaux et autres matériaux; mais le Seigneurensuite, à l'insu de l'homme, édifie depuis lesfondements jusqu'au toit une maison entière-ment appropriée à l'homme. De là résulte quesi l'homme ne se procure pas les choses né-cessaires pour le jardin ou pour la maison, iln'y a pas pour lui de jardin, par conséquent

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pas de jouissance de frait; ou il n'y a pas pourlui de maison, par conséquent pas d'habita-tion. De même dansla Réformalion; les chosesque l'homme doit se procurer sottt les connais/-sances du vrai et du bien d'après la Parole,d'après la doctrine de l'Église, d'après le Mon-de, d'après son propre travail; le Seigneuropère le reste à l'insu de l'homme. Mais il fautqu'on sache que toutes les choses nécessairespour ensemencer le jardin ou pour bâtir lamaison, qui sont, comme il a été dit^ les con-naissances du bien et du vrajtnji.sont que desprovisions^ qui ne sont pas vivantes, avant quel'homme les fasse, ou vive selon elles commepar lui-même; quand cela a lieu, le Seigneurentre, il vivifie et édifie, c'est-à-dire qu'il ré-forme. Ce jardin ou celte maison, c'est l'en-tendement de l'homme, car là est sa sagessequi lire de l'amour son tout

1155. Une sixième Loi de la Divine Provi-dence est, Que l'homme soit réformé non pai'des moyens externes, mais par des moyensinternes ; par des moyens externes, c'est par

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des miracles et des visions, et aussi par descraintes et des punitions ; par des moyensinternes, c'est par les vrais et les biens d'a-

\ près la Parole et d'après la doctrine de l'É-; giise, et par la vue tournée vers te Seigneur,

car ces moyens entrent par le chemin interne,et éloignent les maux et les faux qui rési-

| dent en dedans, tandis que les moyens ex-] ternes entrent par le chemin externe, et n'é-f (oignent ni les maux ni les faux, mais ils les'> enferment : néanmoins l'homme est en outreî réformé par des moyens externes, lorsqu'il$ a été réformé auparavant par des moyensI internes. Cela est une conséquence des Lois\ précédentes, à savoir, de celles-ci : Que l'hom-

me est réformé par le Libre et ne l'est pas sansle Libre ; et que se contraindre soi-même, c'estd'après le Libre, mais non être contraint ; or,

l'homme est contraint par les miracles et par-les visions, et aussi par les craintes et par lespunitions; mais par les miracles et par les vi-sions est contraint l'externe de son esprit, quiconsiste à penser et à vouloir; et par les crain-

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tes et les punitions est contraint l'externe deson corps, qui consiste à parler et à faire. L'ex- ;terne du corps peut être contraiat, parce que jl'homme malgré cette contrainte pense et veutlibrement ; mais l'externe de son esprit, qui \consiste à penser et à vouloir, ne doit pas être \contraint, car ainsi périt son Libre interne, par \lequel H doit être réformé. Si l'homme pouvait *être réformé par les miracles et par les visions, Jtous les hommes sur le Globe entier seraient Iréformés ; c'est pourquoi la sainte Loi de la |Divine Providence est, que le Libre interne ne jsoit jamais violé; car par là le Seigneur entre |vers l'homme jusque dans l'Enfer où il est, etpar là il le lui fait parcourir, et ensuite s'il veutle suivre, il l'en retire et l'introduitdans le Ciel,et là il l'attire de plus en plus près vers Lui :ainsi, et non autrement, l'homme est retiré doLibre infernal qui, considéré en soi, est le ser-vile parce qu'il vient de l'Enfer; et il est in-troduit dans le Libre céleste qui, considéréen soi, est le Libre même, et devient par de- :grés plus grand et enfin très-grand, parce

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qu'il procède du Seigneur, qui veut que l'hom-me ne soit nullemement contraint : tel est lechemin de la Réformation de l'homme ; mais

: ce chemin, les miracles et les visions le fer-; ment. Le Libre de l'esprit de l'homme n'est; non plus jamais violé en raison aussi de celte

fin, que son mal tant héréditaire qu'actuelj. puisse être éloigné, ce qui arrive quand l'hom-

me se contraint lui-même, comme il a été ditplus haut; ces maux sont éloignés par le Sei-gneur, qui inspire à l'homme l'affection duvrai d'après laquelle se forme son intelligence,et l'affection du bien par laquelle se forme sonamour; autant l'homme est dans ces affections,autant il se contraint lui-même pour résisteraux maux et aux faux : ce chemin de la Réfor-mation, les miracles et les visions le fermentaussi, car ils persuadent et contraignent decroire, et par conséquent tiennent les pensées

, comme enchaînées dans une prison ; de là leLibre étant enlevé, on ne peut plus par l'inté-rieur éloigner les maux, car rien du mal nepeut être éloigné, si ce n'est par l'intérieur;

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ainsi restent renfermés les maux, qui, par leLibre infernal qu'ils aiment, agissent continuel-,lement contre ces vrais et ces biens, que lesmiracles et les visions avaient imprimés ; etenfin ils les dissipent, en appelant les miraclesdes opérations intérieures de la nature, les vi-sions des délires fantastiques, et les vrSîs"el'les biens des illusions et des risées ; car tesmaux renfermés n'agissent pas autrement dansles externes qui les renferment. Toutefois, I.lorsque l'homme pense seulement avec légè- Jreté, il peut croire que les miracles et les vi- jsions, quoiqu'ils persuadent, n'enlèvent pascependant le Libre de penser ; néanmoins ils >l'enlèvent chez ceux qui ne sont pas réformés, imais ils ne l'enlèvent point chez ceux qui sont "réformés; car chez ceux-ci ils ne renferment jpas les maux, tandis qu'ils les renferment chezceux-là.

1156. Tous ceux qui veulent des Miracleset des Visions sont semblables aux fils d'Israël,qui, après avoir vu tant de prodiges en Egypte,vers la Mer de Suph, et sur la Montagne de Si-

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naï, abandonnèrent cependant, un mois après,le culte de Jéhovah et adorèrent un veau d'or.— Exod. XXXIL — Ils sont encore semblablesau riche qui, dans l'Enfer, dit à Abraham :« Siquelqu'un des morts allait vers mes frères, ilsferaient pénitence ; » et auquel Abraham ré-pondit : « Ils ont Moïse et les Prophètes, qu'ilsles écoutent ; s'ils n'écoutent point Moïse etles Prophètes, ils ne seront pas non plus per-suadés, lors même que quelqu'un des mortsressusciterait. » — Luc, XVI. 29, 30, 31.— Ilssont aussi comme Thomas, qui dit qu'il necroirait pas à moins qu'il ne vît, et auquel leSeigneur dit : « Heureux ceux qui croient etqui ne voient point. »— Jean, XX. 29.—Ceuxqui croient et qui ne voient pas sont ceux quiveulent non des signes, mais des vrais d'aprèsla Parole, par conséquent Moïse et les Prophè-tes, et qui les croient; ceux-ci sont des hom-mes Internes et deviennent spirituels ; maisceux-là sont des hommes Externes et restentsensuels; lorsque ceux-ci voient des miracleset croient seulement par eux, ils ressemblent.

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tandis qu'ils croient, à une jolie femme inté-rieurement infectée d'une maladie mortelle quila conduit bientôt au tombeau ; ils sont encoresemblables à des pommes dont la .peau est ;belle, mais dont la chair est corrompue ; ou ;semblables à des noix avelines dans lesquelles 1est caché un ver. En outre, on sait que per-sonne ne peut être contraint à aimer ni à \croire, mais que l'amour et la foi doivent être |intérieurement enracinés dans l'homme ; par -conséquent personne ne peut être amené à ai- \mer Dieu et à croire en Lui par des miracles :ni par des visions, parce que les miracles etles visions contraignent : comment, en effet,celui qui ne croit pas d'après les miracles rap- /portés dans la Parole, croira-t-il d'après des •miracles en dehors de la Parole?"

1158. Une septième Loi de la Divine Provi-dence est, Que l'homme ne soit pas intro-duit dans les vrais de la foi ni dans les biensde l'amour qui irroccdent du Seigneur, si cen'est qu'autant qu'il peut y f l r c retenu jus-qu'à la fin de sa vie ; car il vaut mieux qun

11.

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162 DI£L EST TOUT-PCISSAXT.

l'Iiomnie soit constamment mec/tant, que bonet ensuite méchant, parce <\uc dans ce der-nier cas il devient un profane : de là aussivient ta permission du mal. Le Seigneur peutà chaque homme, qui jouit d'une raison saine,donner l'affection du vrai et par suite la foi, etl'affection du bien et par suite l'amour ; il lepeut en le détournant des amours mauvais quiappartiennent à son propre ; car autant l'hom-me en est détourné, autant il est dans l'enten-dement du vrai et dans la volonté du bien ; j'aivu des diables mêmes amenés dans cet état;et pendant qu'ils y furent , ils prononcèrentdes vrais d'après l'entendement et la foi, et ilsfirent des biens d'après la volonté et l'amour;ils avaient été amenés dans cetétat, parce qu'ilsavaient nié qu'ils pussent comprendre les vraiset faire les biens : mais dès qu'ils eurent cesséd'être détournés de leurs propres amours, etqu'ils furent revenus dans les cupidités deleurs amours, au lieu de la foi du vrai ilsavaient la foi du faux, et au lieu de l'amour dubien l'amour du mal ; cela a été attesté très-

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souvent, el en présence de plusieurs. Par là ona vu clairement que chacun peut être réformé,et que, être réformé n'est pas autre chose qu'ê-tre détourné des amours mauvais : mais com-

, menU'hommepeutenêtredélourné,c'estcequia été dit ci-dessus. Si cela n'est pas effectué par ;le Seigneur, c'est parce que ceux qui viennent !dans l'affection du vrai et par suite dans la foi, jet dans l'affection du bien et par suite dans !l'amour, et qui ne restent pas constamment [dans ces affections jusqu'à la fin de la vie, ?mais retombent dans les amours dont ils ontété détournés, profanent les choses saintes. Hy a plusieurs genres de profanation, mais ce |genre est le plus grave de tous ; car le sort de ices profanateurs, après la mort, est terrible; |ils ne sont pas dans l'Enfer, mais ils sont sous •l'Enfer; et là ils ne pensent ni ne veulent, maisils voient et font; ils voient des choses quin'existent pas, et né voient pas celles qui exis-tent, el ils font comme s'ils faisaient tout, et •.'•

g?

cependant ils ne font rien; ce sont absolument --.des délires de fantaisie : et comme ils ne peu-

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16/1 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

sent ni ne veulent, ce ne sont plus des hom-mes; car l'humain, c'est penser et vouloir; parconséquent, en parlant d'eux, on ne dit pasceux-là ou celles-là; mais on dit. au genreneutre, ces choses ou cela : quand ils sont vusdans quelque lumière du Ciel, ils apparaissentcomme des squelettes couverts d'une peaunoirâtre : tels deviennent ceux qui ont été unefois réformés et ne persistent point. La causede leur sort si horrible sera aussi racontée :Par la Réformation ils ont une communicationavec le Ciel ; de là influent les biens et les vraispar lesquels sont ouverts les intérieurs de leurmental, et les maux sont éloignés sur le côté;s'ils persistent dans cet état jusqu'à la mort,ils sont heureux; mais s'ils ne persistent pas,ils deviennent malheureux, car alors les mauxqui ont été éloignés refluent et se mêlent avecles vrais et les biens ; par conséquent chezeux l'enfer et le ciel sont mêlés, au point dene pouvoir pas être séparés, car tout ce qiu' aété une fois imprimé par amour dans le men-tal de l'homme ne peut être extirpé ; c'est

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pourquoi, après la mort, comme les biens nepeuvent être séparés d'avec les maux, ni lesvrais d'avec les faus, tout le mental est dé-truit; de là, ils n'ont plus ni pensée ni vo-lonté ; ce qui reste est comme une coquilledont l'amande a été ôtée, on comme la peau etles os sans la chair, car c'est là ce qui leurreste de l'homme. Qu'on sache donc qu'il n'ya pas péril à passer du mal au bien, mais qu'ily a péril à passer du bien au mal.

1159. Mais tel n'est pas le sort de ceux quisont constamment méchants : tous ceux quiont été constamment méchants sont dans l'en-fer selon les amours de leur vie : là, ils pen-sent, et d'après leur pensée, ils parlent, quoi-que les choses qu'ils disent soient des faux ; ilsveulent, et d'après leur volonté ils agissent,quoique les choses qu'ils font soient des maux ;el ils apparaissent entre eux comme hommes,quoique dans la lumière du Ciel ils soient vusdans une forme monstrueuse. D'après ces ex-plications, on peul voir pourquoi,au sujet de laRéformalion, la Loi de l'ordre, qui est appelée

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Loi de la Divine Providence, est que l'hommene soit pas introduit dans les vrais de la foi nidans les biens de l'amour, si ce n'est qu'autantqu'il peut être détourné des maux et retenudans les biens jusqu'à la fin de sa vie, et qu'ilvaut mieux que l'homme soit constamment mé-chant, que bon et ensuite méchant, parce quedans ce dernier cas il devient un profane. Le Sei-gneur, qui pourvoit à tout et qui prévoit tout,cache pour cette raison les opérations de saProvidence, au point que l'homme sait à peines'il existe quelque Providence ; et 11 permetque l'homme attribue à la Prudence ce qu'ilfait, et à la Fortune ce qui arrive, et mêmequ'il attribue à la nature plusieurs choses,plutôt que de l'exposer, par des signes sail-lants et manifestes de la Providence et de laPrésence Divine, à se jeter intempestivementdans des saintetés, dans lesquelles il ne per-sisterait pas. Le Seigneur permet aussi deschoses semblables d'après les autres Lois desa Providence, à savoir, d'après celles qui veu-lent que l'homme ait le Libre, et que ce qu'il

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fait, il le fasse selon la raison, ainsi absolu-ment comme par soi-même ; car il vaut mieuxque l'homme attribue à la prudence et à lafortune les opérations de la Divine Providenceque de les reconnaître, et néanmoins de vivrediable. On voit, d'après cela, que les Lois dePermission, qui sont en grand nombre, procè-dent des Lois de la Providence.

1160. Le genre de Profanation dont il vientd'être parlé est signifié par ces paroles dansMatthieu : « Quand l'esprit immonde sort de» l'homme, il parcourt des lieuxaridcs, chcr-» chant du repos, mais il n'en trouve point.» Alors il dit : Je retournerai dans ma niai-» son, d'où je suis sorti; et, étant venu, il la» trouve vacante, balayée, et ornée pour lui.» Alors il s'en va, et il prend avec lui sept» autres esprits plus méchants que lui; et,n étant entrés, ils habitent là; et le dernier» étal de cet homme devient pire que le prc-» mier. » — XII. 43, 44, 45. — La conversionde l'homme y est décrite par l'esprit immondequi sort de lui ; et son retour aux maux, et la

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108 DIEU EST TOUT-PUISSANT.*

profanation qui en résulte, sont décrits parl'esprit immonde qui revient avec sept espritsplus méchants que lui. Ce genre de profana-tion est pareillement signifié par ces paroles,dans Jean : « Jésus dit à celui qiii avait été» guéri près de la piscine de Béllicsda : Vois,» tu as été guéri, ne pèche plus, de peur que» quelque chose de pire ne l'arrivé. » — V.14 : — et par celles-ci, dans le Même : « II a» aveuglé leurs yeux, et il a endurci leur» cœur, de peur qu'ils ne voient des yeux, et» ne comprennent du cœur, et qu'ils ne se» convertissent, et que je ne les guérisse. »— XII. 40; — de peur qu'ils ne se convertis-sent et que je ne les guérisse, signifie de peurqu'ils ne deviennent des profanes ; il en eûtété ainsi des Juifs, — Mattli. XII. 45; — c'estpour cela qu'il leur avait été défendu de man-ger la graisse et le sang. — Lévit. III. 17; VII.23, 25, — ce qui signifiait qu'ils auraient pro-fané la sainteté, parce qu'ils étaient tels. LeSeigneur prend aussi les plus grandes précau-tions, par sa Divine Providence, pour que ce

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genre de profanation n'existe pas ; et pourqu'il n'existe pas, il sépare chez l'homme leschoses saintes d'avec celles qui ne le sont pas,et il place les choses saintes dans les intérieursdn mental, et les élève vers Soi; mais il placecelles qui ne sont pas saintes dans les exté-rieurs, et les tourne vers le monde ; par suiteles choses saintes peuvent être séparées d'aveccelles qui ne le sont pas, et ainsi l'homme peutêtre sauvé; cela ne peut avoir lieu, lorsque lesbiens et les maux ont été mêlés ensemble. Queceux qui persistent dans la foi et l'amoor jus-qu'à la mort auront la couronne de la vie, leSeigneur l'enseigne dans l'Apocalypse, — II.10. m. H.

j " 1162. Une huitième Loi de la Divine Provi-dence est, Que le Seigneur détourne conti-nuellement l'homme des maux, en tant quel'homme d'après le libre veut en être dé-tourné : qu'autant l'homme peut être détour-né des maux, autant il soit conduit par leSeigneur au bien, ainsi au Ciel; et qu'autantl'homme ne peut être détourné des maux,

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autant il ne puisse être conduit par le Sei-gneur au bien, ainsi au Ciel ; car autantl'homme a été détourné des maux, autant ilfait d'après le Seigneur le bien qui en soi estle bien ; mais autant il n'a pas été détournédes maux) autant il fait par lui-même lebien qui a en soi le mal. L'homme par les pa-roles de la bouche et par les actions du corpsest dans le Monde naturel, mais par les pen-sées de l'entendement et par les affections dela volonté il est dans le Monde spirituel : parle Monde spirituel il est entendu et le Ciel etl'Enfer, divisés l'un et l'autre, dans le plus

'grand ordre, en sociétés innombrables selon'toutes les variétés des affections et des pensées{procédant des affections. Au milieu de ces{sociétés est l'homme, tellement lié, qu'il ne'peut même, penser ni vouloir la moindre chosesi ce n'est en union avec elles, et tellementfen union, que si l'homme était séparé d'avecjelles, ou qu'elles fussent séparées d'avec lui,|1 tomberait mort, la vie restant seulement'dans l'intime par lequel il est un homme et

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MEC EST TOUT-PUISSANT. 171

non une bête, et par lequel il vit éternelle-?ment. L'homme ne sail pas qu'il est quant à la?vie dans une telle compagnie inséparable; s'il'ne le sait j>âs7 ë'èst parce qu'il ne parle pasavec les esprits ; il y a si longtemps qu'il neconnaît rien sur cet état 1 Mais pour que celane soit pas éternellement caché, le voici révélé, jCela doit être placé en préliminaire, pour quecelte loi de la Divine Providence puisse êtrecomprise.

1163. L'homme par naissance est au milieudes sociétés infernales, et il s'étend en elles \absolument de la mêmemani5rè""qû'iT donne ;de l'extension aux affections mauvaises de la }volonté. Les affections mauvaises de la volonté 'proviennent toutes des amours de soi et dumonde ; et cela, parce que ces amours tour-nent toutes les choses du mental en bas et endehors, par conséquent vers l'Enfer, qui estau-dessous, et qui est hors de lui, et les dé-tourne ainsi du Seigneur, par conséquent duCiel : et même les intérieurs de toutes leschoses du mental humain, et avec eux les in-

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172 DIEU EST TOtlT-ri'ISSANT.

lérieurs de toutes les choses de son esprit,peuvent être tournés en bas, et être tournésen haut; ils sont tournés en bas quand l'hom-me s'aime par-dessus toutes choses, et ils sonttournés en haut quand il aime le Seigneur par-dessus toutes choses ; l'action de tourner estactuelle ; l'homme les tourne de lui-même enbas, et le Seigneur les tourne de Lui-Même enhaut ; c'est l'amour régnant qui tourne. Lespensées ne tournent pas les intérieurs du men-tal, si ce n'est qu'autant qu'elles viennent dela volonté. L'homme ne sait pas non plus qu'ilen est ainsi, et cependant il doit le savoir, pourqu'il comprenne comment il est tiré de l'enfer,et introduit dans le Ciel par le Seigneur.

1164. Mais pour que l'homme soit tiré del'Enfer, et introduit dans le Ciel par le Sei-gneur, il est nécessaire que l'homme lui-mêmerésiste à l'enfer, c'est-à-dire, aux maux commepar lui-môme ; s'il ne résiste pas comme parlui-même, il reste en Enfer et l'Enfer reste enlui, et ils ne peuvent être séparés durant l'é-ternité. Cela résulte aussi des Lois de la Divine

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DIEC EST TOCT-PUISSANT. 173

Providence, qui viennent d'être expliquées.Qu'il en soit ainsi, 'l'Expérience l'enseigneraaussi ; les maux sont éloignés de l'homme oupar les Punitions, ou par les Tentations etles Aversions qui en résultent, ou par les Af-fections du vrai et du bien. Les maux sont éloi-gnés par les Punitions .chez ceux qui ne sontpas réformés; par les Tentations et les Aver-sions qui en résultent, chez ceux qui doiventêtre réformés; et par les Affections du vrai etdu bien, chez les régénérés. Voici celte expé-rience : Quand un esprit non réformé ou mé-chant subit des punitions, ce qui a lieu enEnfer, il est tenu dans ces punitions jusqu'àce qu?il soit perçu que de lui-même il ne veutplus les maux pour lesquels il est puni ; il n'estpas délivré auparavant, ainsi il est contraintd'éloigner de lui les maux; s'il n'est pointpuni, au point qu'il ait celte intention et cettevolonté, il reste dans son mal; mais cependantcomme il ne s'était pas contraint lui-même,

s ic mal n'est pas extirpé par celte punition, il? reste en dedans, cl revient quand la crainte

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Hit DIEU EST TOUT-PUISSANT.

cesse. Les maux chez ceux qui doivent êtreréformés sont éloignés par les Tentations, quisont non des punitions mais des combats ;ceux-ci ne sont pas contraints à résister auxmaux, mais ils se contraignent eux-mêmeset implorent le Seigneur, et sont ainsi délivrésdes maux auxquels ils ont résisté; ensuite ilss'en désistent non par aucune crainte de pu-nition, mais par aversion du mal ; l'aversionmême du mal est enfin pour eux la résistance.Chez les régénérés, au contraire, il n'y a pointde tentations ou de combats, mais il y a lesaffections du vrai et du bien, qui tiennent lesmaux loin d'eux; en effet, ils sont absolumentséparés de l'Enfer, d'où proviennent les maux,et sont conjoints au Seigneur. Être séparé etéloigné des maux n'est autre chose qu'être sé-paré et éloigné des sociétés infernales. Le Sei-gneur peut séparer et éloigner des sociétés in-fernales, et par conséquent des maux, tousceux qu'il veut; et il peut aussi les transférerdans les sociétés célestes, par conséquent dansles biens ; mais cela ne dure que quelques heu-

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res, les maux reviennent ensuite; c'est mêmece que j'ai vu arriver quelquefois, et j'ai re-marqué aussi que le méchant était méchantcomme auparavant Dans tout le inonde spiri-tuel il n'y a pas d'exemple que quelqu'un aitété éloigné des maux autrement que par uncombat on une résistance comme par lui-même, et que personne en ait été éloigné si cen'est par le Seigneur seul.

1165. Voici encore une expérience qui prouvela chose : Tous ceux qui des terres viennentdans le Monde spirituel sont connus tels qu'ilssont par cela qu'ils peuvent ou ne peuvent j>asrésister aux maux,comme par eux-mêmes;ceux qui le peuvent sont sauvés, mais ceux quine le peuvent pas ne sont pas sauvés : celavient de ce que c'est d'après le Seigneur etnon par lui-même que l'homme peut résisteraux maux ; en effet, c'est le Seigneur qui ré-siste aux maux chez l'homme, et qui fait quel'homme sent et perçoit comme s'il résistaitpar lui-même : ceux donc qui, dans le Monde,ont .reconnu le Seigneur, et reconnu aussi que

-

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176 D I K C EST TOUT-PUISSANT.

tout bien et tout vrai viennent de Lui, et querien ne vient de l'homme, et qu'ainsi c'est parle Seigneur et non par eux-mêmes qu'ils ontde la puissance contre les maux, ceux-là ré-sistent aux maux comme par eux-mêmes :mais ceux qui, dans le Monde, n'avaient pasreconnu cela, ne peuvent résister aux mauxcomme par eux-mêmes, car ils sont dans lesmaux, et par amour dans le plaisir des maux;et résister au plaisir de l'aiirour, c'est résisterà soi-même, à sa nature et à sa vie : il a étéexpérimenté, s'ils le pourraient, lorsque lespunitions de l'Enfer leur seraient racontées,et même lorsqu'ils les verraient, et aussi lors-qu'ils les sentiraient-; mais toujours en vain;ils endurcissaient leur mental (animits), di-sant : « Que cela soit, et que cela se fasse,pourvu que je sois dans les plaisirs et dans lesjoies de mon cœur'tant que je suis ici; je con-nais le présent, je ne pense pas à l'avenir, il

; ne m'arrivera pas plus de mal qu'à beaucoup; d'autres. » Mais ceux-là, quand leur temps est

achevé, sont jetés dans l'Enfer, où ils sonS

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 177

contraints par des punitions à se désister defaire du mal; mais les punitions n'enlèvent nila volonté, ni riïïKnïïon^ni par suite lajenséeduï mal," elfes' empêchent seulement les actes.D'après ces considérations, il est évident querésister aux maux vient non pas de l'homme,mais du Seigneur chez ceux qui Le reconnais-sent, et que le Seigneur accorde que cela ap-paraisse comme fait par eux-mêmes. -

1166. Si le Seigneur résiste seul aux mauxchez l'homme, et non par quelques Anges duCiel, c'est parce que résister aux maux chezl'homme appartient à la Divine Toute-Puis-sance, à la Divine Toute-Science, et à la DkineProvidence. Cela appartient à te Divine Tome-Puissance, parce que résister à un seul mal,c'est résister à plusieurs"înaux, et c'est aussirésister aux enfers; chaque mal, en effet, a étéconjoint à des maux innombrables; ces mauxsont cohérents entre eux comme les Enfers, carles maux comme les enfers, et les enfers comme^les maux, font un; et résister aux enfers ainsiconjoints, personne ne le peut, si ce n'est te

12.

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178 DIEU EST TOOT-l'lïSSAXT.

Seigneur seul. Cela appartient à la DivineToute-Science, parce que le Seigneur seulronnaît quel est l'homme, et quels sont sesmaux, et dans quelle connexion ils sont avecles autres maux, ainsi dans quel ordre ils doi-vent être éloignés, pour que l'homme soit guéripar l'intérieur ou radicalement. Cela appar-tient à la Divine Providence, afin que rien nese fasse contre les lois de l'ordre, et afin quece qui se fait soit utile à l'homme pour l'éter-nité ; car la Divine Providence, la Divine Toute-Science et la Divine Toute-Puissance, considè-rent dans chaque chose l'éternité. D'après cesexplications, on peut voir qu'aucun Ange nepeut résister aux maux chez l'homme, maisque le Seigneur seul le peut. Le Seigneur opèreces choses chez l'homme immédiatement parSoi-Même, et médiatement aussi par le Ciel,mais toujours d'une telle manière, qu'aucunAnge ne sait rien de cela : en effet, le Ciel dans

\ ! tout le complexe est le Seigneur, parce qu'il'• en esl le Divin procédant; c'est pourquoi, lors-

que le Seigneur opère par le Ciel, il opère aussi

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 179

de Lui-même; mais il est dit mëdiutement,parce que la Divine Opération passe à traversles€ieux; mais néanmoins il n'y prend rien dece qui appartient au propre d'aucun Ange,mais il prend de ce qui est à Lui chez eux :c'est une apparence, comme lorsque l'homm,efait une action ; pour la faire, il met en mou-vement les innombrables fibres motrices quisont répandues autour de son corps, sansqu'aucune fibre connaisse la moindre chosede ce qu'il fait : tels sont aussi les Anges dansle Divin Corps, qui est appelé le Ciel.

1167. Cette Loi de la Divine Providence,qu'autant l'homme peut être détourné desmaux, autant il fait par le Seigneur le bien quien soi est le bien, mais qu'autant il ne peutêtre détourné des maux, autant il fait par lui-même le bien qui en soi a le mal, peut être il-lustrée d'après lèT préceptes "au Décaloguc.Soit pour exemple, le précepte, « tu ne voleraspoint : » Ceux qui résistent comme par eux-mêmes à la cupidité de voler, par conséquentaussi à la cupidité de faire des profits sans sin-

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180 DIEC EST TOUT-I'IJISSAST.

cérité et injustement, en disant dans leur cœurqu'ils ne doivent pas agir ainsi, parce que celaest contre la Loi divine, par conséquent contreDieu, et infernal en soi, par conséquent malen soi, ceux-là, après quelques légers combats,sont détournés de ce mal, et sont introduitspar le Seigneur dans le bien, qui est appelé lesincère, et dans le bien, qui est appelé le juste,et alors ils commencent à penser à ces bienset à les voir d'après ces biens mêmes, le sin-cère d'après le sincère, et le juste d'après lejuste; et ensuite, comme ils fuient et ont enaversion le mal de la cupidité sus-mentionnée,ils aiment ces biens et les font par amour sansse contraindre : ces biens viennent du Sei-gneur, parce que ce sont des biens qui en eux-mêmes sont des biens. Mais il en'est autre-ment si la cupidité de faire des profils sanssincérité et injustement reste chez l'homme,alors celui-ci ne peut faire le sincère d'aprèsle sincère ni le juste d'après le juste, ainsi illes fait non d'après le Seigneur, mais par lui-même, car il les fait, afin qu'on le croie sin-

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cère et juste, pour les fins de s'enrichir davan-tage ou d'être honoré ; ces fins là sont dans lesbiens qu'il fait, et de la fin dérive toute qualitédu bien : ce bien a en soi le mal, puisque sa

"qualité dérive de la fin de faire des profits sanssincérité et injustement. Chacun peut voir quece bien ne peut devenir un bien en soi, avantque le mal ait été éloigné. Il en est de même àl'égard des autres préceptes du Décalogue.

1168. Autant l'homme est éloigné des maux,autant il est éloigné de l'Enfer, parce que lesmaux et l'enfer sont un ; et autant il en estéloigné, autant il entre dans les biens et estconjoint au Ciel, car les biens et le Ciel sontun. L'homme alors devient autre, son Libre,son Bien, son Mental, et aussi son Entende-ment et sa Volonté sjont_retournés, car il de-vient Ange du Ciel. Son Libre, qui auparavantavait été le Libre de penser et de vouloir lemal, devient le Libre de penser et de vouloirle bien, ce qui en soi est le Libre même; quandl'homme est dans cet état, il sait pour la pre-mière fois ce que c'est que le Libre, mais il ne

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182 DIEl' EST TOl'T-rUISSANT.

le savait pas auparavant, puisque d'après leLibre du mal il avait senti le Libre du biencomme le servile; mais maintenant d'après leLibre du bien il sent le Libre du mal comme leservile, ainsi qu'il l'est réellement en lui-même.Le Bien que l'homme avait fait auparavant,ayant été fait d'après le Libre du mal, ne pou-vait pas être le bien en soi, il y avait en luil'ampju- de soi ou du monde; le bien n'a pasd'autre origine que l'amour; delà tel est l'a-mour, tel est le bien; siTamourest mauvais,sonplaisir est toujours senti comme un bien, quoi-qu'il soit un mal : mais le bien que l'homme faitdans la suite est le bien en soi, parce qu'il vientdu Seigneur qui est le Bien même, comme il aété (lit précédemment. Le Mental de- l'homme,avant d'avoir été conjoint au Ciel, était tournépar derrière, parce qu'il n'avait pas encore étéretiré de l'Enfer ; tant qu'il est dans l'état dela Réformalion, il regarde par le vrai vers lebien, comme par la gauche vers la droite, cequi est contre l'ordre ; mais après que le men-tal a été conjoint au Ciel, il est tourné par-dé-

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DIEU EST froCT-PUISSAÎiT. 183

vant et élevé vers le Seigneur, et il regarde parla droite vers la gauche, c'est-à-dire, par lebien vers le vrai, ce qui est selon l'ordre : ainsise fait le renversement. Il en est de même deY Entendement et la Volonté,parce que l'En-tendement est le récipient du vrai et la Volontéle récipient du bien; avant que l'homme aitété retiré de l'Enfer, l'Entendement et la Vo-lonté ne font pas un, l'homme alors voit et re-connait par l'entendement plusieurs choses,qa'iyjg veut pas parce qu'il ne les aime pas; -**Tmais quand l'homme a été conjoint au Ciel,l'Entendement et la Volonté font un, car l'En-tendement devient une chose de la Volonté ;en effet, quand le renversement a été fait, ceque l'homme veut jl l'aime aussi, cl ce qu'ilveut par amour il le pense; ainsi, après quel'homme a été éloigné des maux par une résis-tance et un combat contre eux comme par lui-même, il vient dans l'amour du vrai et du bien,et alors tout ce qu'il veut et que par suite ilfait, il le pense aussi et par suite il le/lit» ,,

1170. Il y a chez l'homme deux facultés dp

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iSil MM EST TOUT-PCISSAXT.

h vie; l'une est appelée l 'Entendement, etl'autre la Volonté : ces deux facultés sont en-tre elles absolument distinctes, mais crééespour faire un, et lorsqu'elles font un, elles sontappelées un Mental; toutefois, chez l'hommeelles sont d'abord divisées, mais plus tard ellessont unies. Elles sont distinctes absolumentcomme la Lumière et la Chaleur, car l'Enten-dement vient de la Lumière du Ciel, qui dans

tl*-:--»">' : L

son essence est le Divin Vrai ou la Divine Sa-gesse; et même chez l'homme, lorsqu'il estclans le Monde, c'est d'après cette Lumière,que l'Entendement voit, pense, raisonne etconclut; l'homme ne sait pas qu'il en est ainsi,parce qu'il ne sait rien de celte Lumière ni deson origine : la Volonté vient de la Chaleur duciel, qui dans son essence est le Divin Bien oule Divin Amour; et même chez l'homme, lors-qu'il est dans le Monde,ji'«sWaprès cette Cha-leur que la Volonté aime, et qu'elle a lotit sonagrément et tout son plaisir; l'homme ne saitpas non plus qu'il en est ainsi, parce qu'il nesait rien de celle chaleur ni de son origine.

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DIEC EST TOUT-PUISSANT. 185

Maintenant, puisque l'Entendement voit d'a-près la Lumière du Ciel, il est évident qu'il estle sujet et le réceptacle de cette Lumière, parconséquent aussi le sujet et le réceptacle duvrai et ainsi de la sagesse : et puisque la Vo-lonté aime d'après la Chaleur du Ciel, il estévident qu'elle est le sujet et le réceptacle decelte Chaleur, par conséquent aussi le sujet etle réceptacle du bien, ainsi de l'amour. D'a-près ces explications, on peut voir clairementque ces deux facultés de la vie de l'hommesont distinctes comme la Lumière et la Cha-leur, puis aussi, comme le vrai et le bien, etcomme la sagesse et l'amour. Ces facultés chezl'homme sont d'abord divisées : on le perçoitévidemment, en ce que l'homme peut com-prendre le vrai, et d'après le vrai le bien, etapprouver qu'une chose soit de telle manière,mais néanmoins il ne la veut pas, et parsuite dunon-vouloir, il ne la fait pas; en effet, il com-prend ce que c'est que le vrai, et par suite ceque c'est que le bien, lorsqu'il l'entend et lelit; et il le comprend si bien, qu'il peut ensuite

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l'enseigner en prêchant et en écrivant; maislorsqu'il est chez lui et qu'il pense d'après sonesprit, il peut remarquer qu'il ne le veut pas,qu'il veut même faire le contraire, et qu'il lefait lorsqu'il n'est pas retenu par des craintes.Tels sont ceux qui peuvent parler avec intelli-gence, et qui cependant vivent autrement;cela aussi est voir une Loi dans son esprit eten voir une autre dans sa chair; l'esprit estl'entendement, et la chair est la volonté. Cedivorce de l'Entendement et de la Volonté estsurtout perçu par ceux qui veulent être réfor-més, mais tous les autres le perçoivent peu.Si ce divorce existe, c'est parce que chezl'homme l'Entendement n'a pas été détruit,mais la Volonté est détruite : en effet, l'En-tendement est comparativement comme la Lu-mière du monde, d'après laquelle l'hommeoeut voir aussi clairement dans la saison dei'hiver que dans celle de l'été; et la Volontéest comparativement comme la Chaleur dumonde, qui peut ne pas être avec la lumière,et qui peut être avec la lumière, car elle n'y

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DftU-EST TOUT-PUISSANT. 187

est pas dans la saison de l'hiver, et elle y estdans celle de l'éUL-Mais telle est la chose, qu'iln'y a que la Volonté qui détruise l'Entende-ment, de n^me qu'il n'y a que l'absence de lachaleur qui.détruise les germinations de laterre. -k'EBtendemôni est délïuiL par la-Vo-lonté £hez ceiuupu sont dans les maux, quandl'entendement et la volonté font un, mais nonquand ils ne font pas un; ils font un, quandl'homme pense avec soi d'après son amour,mais ils ne font pas un, quand il est avec lesautres; quand il est avec les autres, il cacheet par conséquent éloigne le propre amour desa volonté, et cet amour étant éloigné, l'En-tendement est élevé dans une Lumière supé-rieure. Soit aussi pour confirmation l'expé-rience : J'ai parfois entendu des esprits parlerentre eux, et aussi avec moi avec tant de sa-gesse, qu'un Ange aurait à peine parlé plussagement, et d'après cela je présumais qu'ilsne tarderaient pas à être élevés au Ciel ; maisquelque temps après je les ai vus avec les mé-

\chants dans l'Enfer; j'en étais étonné; mais

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188 DIEU EST TODT-l>l'ISSA?T.

alors il me fut donné de les entendre parlertout à fait autrement, non plus comme aupara-vant en faveur des vrais, mais contre les vrais;et cela, parce qu'alors ils étaient dans l'amourde la propre volonté et aussi de l'Entendement,tandis qu'auparavant ils n'étaient pas dans cetamour. Il m'a aussi été donné de voir commentle propre de l'homme est distingué de son non-propre; cela peut être vu dans la Lumière duCiel; le propre réside intérieurement, mais lenon-propre réside extérieurement, et celui-civoile celui-là, et aussi le cache, et le propren'apparaît que lorsque ce voile a été enlevé,ce qui arrive chez tous après la mort. J'ai en-core remarqué que plusieurs étaient surprisde ce qu'ils voyaient et entendaient, mais c'é-taient ceux qui jugent de l'état de l'âme del'homme par son langage et par ses écrits, etnon en même temps par les faits qui appar-tiennent à sa propre volonté. D'après ces ex-plications, il est évident que ces deux facultésde la vie chez l'homme sont d'abord divisées.Maintenant il sera dit quclf/ite cliosc de leur

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DIEU EST TOUTrPmSSAîiT. 189

union : Elles sont unies chez ceux qui sont ré-formés, ce qui a lieu par le combat contre lesmaux de la volonté; quand ces maux ont étééloignés, la Volonté du bien fait un avec l'En-tendement du vrai : de là résulte que telle estla Volonté, tel est l'Entendement, ou, ce quiest la même chose, que tel est l'amour, telleest la sagesse ; si la sagesse est telle qu'estl'amour, c'est parce que l'amour de la volontéest l'Être de la vie~de l'homme, et que la sa-gesse de l'Entendement estJ'Exisler de la viequi en procède ; aussi l'Amour qui appartientà la Volonté se forme-t-il dans l'Entendement;c'est la forme qu'il y reçoit qui est appelée sa-gesse; car, comme il y a une seule essencepour l'un et l'autre, il est évident que la sa-'gesse est la forme de l'amour, ou ramour dansune forme. Après que ces facuîlés'ont eKTàinsiunies par la Réformalion, l'amour de la volontés'accroît de jour en jour, et il s'accroît par unenutr i t ion spirituelle dans l'Entendement; car làil a son affection du vrai et du bien, laquelle estcomme un appétit qui souffre de la faim et dé-

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sire. Par là il est évident que c'est laVolontéquidoit être réformée, et que selon qu'elle a été ré-formée, l'Entendement voit, c'est-à-dire, devientsage; car, ainsi qu'il aélé dit, la Volontéa été dé-truite, mais non l'Entendement. La Volonté etl'Entendement font aussi un chez ceux qui nesont pas réformés ou chez les méchants, si cen'est dans le Monde, du moins après la mort;car, après la mort, il n'est permis à l'hommede penser d'après l'Entendement que selon l'a-mour de sa volonté, chacun est enfin ramenéà cela; et lorsqu'il y a été ramené, l'amourmauvais de la volonté a sa forme dans l'Enten-dement, forme qui est une folie, parce qu'elleprocède des faux du mal. ,;

1171. A ces observations il faut ajouter lessuivantes : I. La Lumière de l'Entendementavant la réformation est comme la Lumière dela lune, claire selon les connaissances du vraiet du bien; mais après la réformation, elle estcomme la Lumière du Soleil, claire selon l'ap-plication des connaissances du vrai et du bien•tnx usages de la vie. II. Si l'entendement n'a

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pas été détruit, c'est afin que l'homme puisseconnaître les vrais, et voir d'après eus les mauxde sa votonlé; et afin qu'il puisse, tandis qu'illes voit, leur résister comme par Iui-mêïnè7"ètainsi être réformé. III. Néanmoins, l'hommen'est pas réformé d'après l'Entendement, maisil l'est par cela que l'Entendement reconnaîtles vrais, et voit d'après eux les maux; car l'o-pération de la Divine Providence du Seigneurest dans l'amour de la volonté de l'homme, etpar cet amour dans l'Entendement, et nonvice versa. IV. L'amour de la Volonté selon saqualité donne l'intelligence; l'amour natureld'après le spirituel donne l'intelligence dansles choses civiles et morales; mais l'amour spi-rituel dans le naturel donne l'intelligence dansles choses spirituelles; au contraire, l'amourpurei»ent'naluïel et le faste qui en procède,ne donnent aucune intelligence dans les chosesspirituelles, mais ils donnent la faculté de con-firmer tout ce qui plaît, cl après la confirma-tion ils înfatuent l'entendement, de sorte qu'ilvoit le faux comme vrai et le mal comme bien :

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toutefois, cet amour n'enlève pas toujours lafaculté de comprendre les vrais dans leur lu-mière; il l'enlève quand il est présent, il nel'enlève pas quand il est absent. V. Lorsque lavolonté a été réformée, et que la sagesse quiappartient à l'entendement devient de l'amourqui appartient à la volonté, ou quand la sa-gesse devient l'amour du vrai et du bien danssa forme, l'homme est alors comme un jardindans la saison du printemps, lorsque la cha-leur est unie à la lumière, et qu'elle donne uneâme aux germinations ; les germinations spi-rituelles sont les productions de la sagessed'après l'amour, et alors toute production lirede cet amour son âme et de la sagesse son vê-tement ; ainsi la volonté est comme un pèreet l'entendement comme une mère. VI. Telleest alors la vie de l'homme, non seulement lavie de son mental (animus), mais encore la viede son corps, puisque la vie du mental (ani-nius) fait un avec la vie du corps par les cor-respondances ; car la vie de la volonté ou del'amour correspond à la vie du cœur, et la vie

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de l'entendement ou de la sagesse correspondà la vie du poumon, le cœur et le poumon sontles deux sources de la vie du corps. Qu'il ensoit ainsi, l'homme l'ignore ; cependant, c'estde là que le méchant ne peut vivre dans leCiel, et que le bon ne peut vivre dans l'Enfer;l'un ou l'autre devient comme mort, s'il n'estpas parmi ceux avec lesquels la vie de sa vo-lonté et -par suite la vie de son entendementagissent conjointement; c'est parmi eux, etnon parmi d'autres, que son cœur exécute li-brement ses pulsations, et que par suite sonpoumon respire librement.

1173. Une neuvième Loi de la Divine Provi-dence est, Que le Seigneur n'enseigne pasimmédiatement tes vrais à l'homme, ni d'a-près Lui-Même, ni par les Anges ; mais qu'ilenseigne médiatcmetit par la Parole, parlesPrédications, par les Lectures, par Ces En-tretiens et les Communications avec les au-tres, et ainsi par les Pensées qu'on a avecsoi-même; et que l'homme alors soit illustréselon l'affection du vrai d'après l'usage ; au-

13,

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19/1 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

trcmcnt, l'homme n'agirait pas comme parlui-même. C'est là une conséquence des Loisde la Divine Providence précédemment expli-quées ; de celles-ci : Que l'homme soit dans lelibre, et que ce qu'il fait il le fasse d'après laraison ; que d'après l'entendement il pensecomme par lui-même, et que par suite d'aprèsla volonté il agisse comme par lui-même; puisaussi, qu'il ne soit pas contraint par des mira-cles ou par des visions à croire quelque choseou à faire quelque chose. Ces Lois sont im-muables, parce qu'elles appartiennent à la Di-vine Sagesse, et en même temps au DivinAmour; et cependant elles seraient troublées,si l'homme était instruit immédiatement soitpar l'influx, soit par des entretiens. En outre,le Seigneur influe dans les Intérieurs du men-tal de l'homme, et par eux dans ses Extérieurs,et aussi dans l'affection de sa Volonté, et parelle dans la pensée de son Entendement, maisnon vice versa. Influer dans les Intérieurs dumental de l'homme, et par eux dans ses Exté-rieurs, c'est mettre la racine en activité, et

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d'après la racine produire ;Jtejracine est dansles Intérieurs et la production dans les Exté-

.,,- -*»,-- - * • < • - - . - . *

rieurs; et influer dans l'affection de la volontéet par elle dans la pensée de l'entendement,c'est d'abord inspirer l'âme, et par elle formerle reste; car l'affection de la Volonté est comme

* TamT, par laquelle les pensées de l'Entende-ment sont formées ; c'est aussi là l'influx del'Interne dans l'Externe, influx qui est donné.L'homme n'a pas la moindre connaissancesur ce qui influe dans les Intérieurs de sonmental, ni sur ce qui,influe dans l'affectionde sa volonté ; mais ce qu'il doit savoir à cesujet, c'est que si l'influx se faisait dans lesExtérieurs de son mental et dans la pensée deson Entendement, ce serait produire quelquechose sans une racine, et former quelque chosesans une âme : chacun peut voir que ce seraitcontre l'Ordre Divin, et que par conséquent ceserait détruire et non édifier. Par là se mani-feste clairement la vérité de cette Loi de laDivine Providence.

1174. .Mais comment le Seigneur influe, et

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196 D I E U EST TODT-PC1SSAKT.

par conséquent comment l'homme est conduit,ce n'est que du Monde spirituel, et non d'au-tre part, qu'on peut le savoir ; l'homme estdans le Monde spirituel quant à son esprit,conséquemment quant à ses affections et auxpensées qui en proviennent, car les unes et lesautres appartiennent à l'esprit de l'homme ;c'est l'esprit qui pense d'apjrès.sQnjiffection,et non le corps. Les affections de l'homme,d'où proviennent ses pensées, ont là une ex-tension de tous côtés dans les sociétés, dansbeaucoup de sociétés, ou dans un petit nom-bre de sociétés, selon la quantité et la qualitéde l'affection; l'homme est quant à son espritau dedans de ces sociétés; il y est attaché com-me à des cordes tendues, qui circonscriventun espace pour sa marche ; alors de mêmequ'il passe d'une affection à une autre, demême il s'avance d'une société dans une au-tre ; et dans quelque société qu'il soit, et enquelque lieu qu'il soit dans cette société, là estle centre d'où son affection et sa pensée fontics excursions vers les autres sociétés, comme

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DIEC EST TOUT-PUISSANT. 197

vers des périphéries, qui sont ainsi dans une /connexion .continuelle avec l'affection du cen- :jreTfl'SpWTa'fKnë"alors if pense 'et parle. \L'hom me s'acquiert dans le Monde cette sphère,qui est la sphère de ses affections et par con-séquent de ses pensées; s'il est méchant, il estdans l'Enfer; s'il est bon, il est dans le Ciel.L'homme ne sait pas qu'il en est ainsi, parcequ'il ignore que de telles choses existent. Atravers ces sociétés l'homme, c'est-à-dire, sonmental, marche libre, quoiquejié,^ et le Sei-gneur le conduit ; il ne fait pas non plus unpas dans lequel et par lequel le Seigneur ne leconduise ; et le Seigneur donne continuelle-ment à l'homme de ne savoir autrement, sinonqu'il marche de lui-même en pleine liberté, etil lui permet de se le persuader, parce que laLoi de la Divine Providence est, que l'hommesoit porté où le veut son affection. Si l'affectionest mauvaise, il est porté de tons côtés à tra-vers les sociétés infernales, et s'il ne tournepas ses regards vers le Seigneur, il s'y intro-duit plus avant et plus profondément, et néan-

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moins le Seigneur le conduit comme par lamain, en permettant, et en détournant en tantque d'après le libre il veut suivre : mais s'iltourne ses regards vers le Seigneur, il est re-tiré de ces sociétés successivement selon l'or-dre et la connexion dans lesquels elles sont ;cet ordre et cette connexion ne sont connus denul autre que du Seigneur seul ; et ainsi l'hom-me est porté par des degrés continus de l'Enfervers le haut au Ciel, et dans le Ciel. Le Seigneurfait cela à l'insu de l'homme, parce que sil'homme en avait connaissance, il troubleraitla continuité de ce progrès en se conduisantlui-même : il suffit qu'il apprenne les vraisd'après la Parole, et par les vrais quels sontles biens, et d'après les vrais et les biens quelssont les maux et les faux, afin qu'il puisse êtreaffecté par les vrais et par les biens, et ne pasêtre affecté par les faux ni par les maux ; ilpeut, à la vérité, connaître les maux et les fauxavant de connaître les biens et les vrais, maisil ne peut ni les voir ni les percevoir aupara-vant; c'est ainsi, et non autrement, que l'homme

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 19U

peut être conduit d'une affection dans une au-tre affection, librementetcomme par lui-même,d'après l'affection du vrai et du bien, par direc-tion, s'il reconnaît la Divine Providence du Sei-gneur dans chaque chose, et d'après l'affectiondu mai et du faux, par permission, s'il ne l'areconnaît pas : puis aussi, afin qu'il puisse re-cevoir une Intelligence correspondante à sonaffection, intelligence qu'il reçoit, en tant qued'après les vrais il combat comme par soi-mêmecontre les maux. Cela doit être révélé, parcette raison qu'on ne sait pas que la DivineProvidence est continuelle et dans les très-sin-guliers de la vie de l'homme, et on ne le saitpas, parce qu'on ignore comment cela a lieu.

1175. Ces préliminaires étant posés, il seradit maintenant ce que c'est que l'affection; etensuite, pourquoi le Seigneur conduit l'hommepar les affections et non par les pensées; etenfin, que l'homme ne peut être sauvé autre-ment. Ce que c'est que l'affection, far l'affec-tion il est entendu la môme chose que par l'a- jjmour; mais l'amour est comme une source, et

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:200 DIKL' EST TOUT-PDISSAST.

les affections sont comme les ruisseaux qui endérivent, par conséquent aussi, elles en sontles continuations. L'amour comme source estdans la volonté de l'homme; les affections, quien sont les ruisseaux, coulent par continuitédans l 'Entendement; et là, au moyen de la lu-mière qui procède des vrais, elles produisentles Censées, absolument comme les vapeurs dela chaleur produisent les germinations dans unJardin au moyen des rayons de la lumière;l'amour aussi dans son origine est la chaleurdu Ciel, les vrais dans leur origine sont lesrayons de la lumière du Ciel, et les penséessont les germinations qui résultent de leurmariage. D'un tel mariage procèdent toutes lessociétés du Ciel, qui sont innombrables, les-quelles dans leur essence sont des affections;car elles procèdent de la chaleur qui est l'a-mour, et de la sagesse qui est la lumière, cha-leur et lumière qui procèdent du Seigneur com-me Soleil; par suite ces sociétés, selon que lachaleur y a été unie a la lumière, et que la lu-mière y a élé unie à la chaleur, sont des affec-

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lions du bien et du vrai; de là viennent lespensées de tous dans ces sociétés. D'après cela,il est évident quejgs Sociétés du .Ciel ne sontpas des pensées, mais qu'elles spnt des affec-tions, et qu'ainsi, être conduit par ces sociétés,c'est être conduit par les affections, ou qu'êtreconduit par les affections, c'est être conduitpar les sociétés; c'est pourquoi dans ce qui vasuivre au lieu des sociétés il sera dit les affec-tions. Maintenant, il sera dit pourquoi le Sei-gneur conduit l'homme par les affections, etnon par les pensées. Lorsque le Seigneur con-duit l'homme par les affections, celui-ci peutêtre conduit selon toutes les lois de la DivineProvidence; mais non, si c'était par les pen-sées : les affections ne se manifestent pointdevant l'homme, mais les pensées se manifes-tent; puis aussi, les affections produisent lespensées, mais les pensées ne produisent pointles affections; il semble qu'elles les produisent,mais c'est une illusion; et puisque les affec-tions produisent les pensées, elles produisentaussi toutes les choses de l'homme, parce

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202 D I E U EST TOUT-PUISSANT.

qu'elles sont sa vie. Cela est même connu dansle Monde : Si tu tiens un homme dans son af-fection, tu le tiens enchaîné, et lu le conduisoù tu veux, et alors une seule raison en vautmille; mais si tu ne tiens pas l'homme dansson affection, les raisons ne valent rien, carl'affection qui ne concorde pas, ou les perver-tit, ou les rejette, ou les étouffe. Il en serait demême si le Seigneur conduisait l'homme parles pensées immédiatement, et non par les af-fections. De plus, quand l'homme est conduitpar le Seigneur au moyen des affections, il luisemble qu'il pense par lui-même librement,et qu'il parle et aussi agit par lui-même libre-ment. De là vient donc que le Seigneur n'in-struit pas l'homme immédiatement, mais qu'ill'instruit médiatement par la Parole, par lesdoctrines et les prédications d'après la Parole,par les entretiens et les communications avecles autres, car par ces moyens l'homme penselibrement comme par lui-même. L'homme nepeut être sauvé autrement. Cela résulte,tant de ce qui a été dit sur les Lois de la ni-

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DIEC EST TOUT-PUISSANT. 203

vine Providence, que de ce que les pensées neluisent pas les affections chez l'homme; en

effet, si l'homme connaissait toutes les chosesde la Parole et toutes celles des doctrines, jus-qu'aux arcanes de la sagesse qui sont connusdes Anges, et qu'il les pensât et les proclamât,mais que ses affections fussent des convoitisesdu mal, toujours est-il qu'il ne pourrait pasêtre retiré de l'Enfer par le Seigneur. De là, ilest évident que si l'homme était instruit par leCiel au moyen d'un Influx dans ses pensées, ceserait comme si on jetait de la semence dansun chemin, ou dans l'eau, ou sur la neige, oudans le feu.

1176. Puisque la Divine Providence agitdans les affections qui appartiennent à l'amouret par suite à la volonté de l'homme, et qu'ellele conduit dans son affection, et de cette affec-tion dans une autre affection voisine et alliée,au moyen du titre, et ainsi d'une manière nonperceptible, de sorte que l'homme ne sait enrien comment elle agit, et sait même à peines'il y a une Divine Providence, il en résulte

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20/1 DIEU EST TOIT-PUISSANT.

que.plusieurs la nient et se confirment conireelle; ils tirent leurs confirmations de diverseschoses qui arrivent et qui existent; par exem-ple, de ce que les méchants réussissent dansleurs artifices et leurs fourberies, de ce quel'impiété règne, de ce qu'il y a un Enfer, de ceque l'entendement est dans l'obscurité au su-jet des choses spirituelles, et de ce qu'il en estrésulté tant d'hérésies, et que chacune, ap-puyée sur un seul Point principal, se répanddans des assemblées et dans des nations, et ydemeure, comme le Catholicisme-Romain, leLuthéranisme, le Calvinisme, le Mélanctho-nisme, le Moravianisme, l'Arianisme, le So-cinianisme, le Quakérisme, l'Enthousiasme,même le Judaïsme, et aussi en elles le Natura-lisme et l'Athéisme; et, hors de l'Europe, dansplusieurs Royaumes, le Mahométisme, commeaussi le Gentilisme, où il y a différents cultes,et où, en quelques endroits, il n'y en a au-cun. Tous ceux qui portent leurs pensées surces faits, sans que ce soit d'après la DivineVenté, disent dans leur «œur, qu'il n'y a pas

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 205

f.vine Providence, et ceux qui hésitent af-nt qu'il y en a une, mais qu'elle est seu-iil universelle. Quand les uns et les autres^

entendent dire que la Divine Providence est]dans les,ltès-singuliers de la vie des hommes,alors ou ïn|ii*y. font pas attention, ou ils y fontattention ; eeax qui n'y font pas attention re-jetlent cela derrière leur dos, et s'en vont; ceux Iqui y font attention sont comme ceux qui s'en \vont, et cependanïuls retournent la face, et \regardent seulement s'il y a là quelque chose;iet quand ils voient, ils disent «n eux-inêmes :»• On le dit; » quelques-uns d'eux aussi l'affir-ment de bouche mais non de cœur. Maintenant,comme il importe de dissiper cet aveuglementqui provient de l'ignorance, ou cette obscuritédue à l'absence de la lumière, il sera donné àvoir : I. Que le Seigneur n'enseigne immédia-tement personne, mais qu'il instruit médiate-ment par les choses qui, chez l'homme, vien-nent par l'ouïe et par la vue. If. Que le Sei-gneur cependant pourvoit à ce que l'hommepuisse être réformé et sauvé par ces choses,

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que par suite il fait choses de sa religion.^Que le Seigneur pourvoit pour chaque nâà un moyen universel de salut.

1177. Le Seigneur n'enseigne immédiate-ment personne,mais il instruit médiatemcntpar les choses qui, chez l'homme, viennent parl'ouïe et par la vue. C'est la conséquence dece qui a été dit ci-dessus ; il y sera ajouté, qu'iln'y a pas de Révélation immédiate, si ce n'estcelle qui a été donnée dans la Parole, et tellequ'elle est dans les Prophètes et les Évangé-listes, et dans les Historiques. Cette Hévéla-tion est telle, que tous les hommes peuventêtre instruits selon les affections de leur amour,et par suite selon les pensées de leur entende-ment, très-peu ceux qui ne sont pas dans lebien quant à la vie, mais beaucoup ceux qui ysont ; ceux-ci sont instruits par le Seigneur au

': moyen de l'illustration. Voici quelle est l'Illus-tration : La Lumière conjointe à la Chaleur in-flue du Seigneur par le Ciel; celte Chaleur, qui

•,est le Divin Amour, affecte la Volonté, d'oùynent à l'homme l'affection du bien, et cette

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Lumière, qui est la Divine Sagesse, affecte l'En-tendement d'où vient à l'homme la pensée duvrai; par ces deux sources, qui sont la Volontéet l'Entendement, sont affectées toutes les cho-ses de l'amour et toutes celles de la science del'homme, mais sont seulement excitées cellesqui appartiennent au sujet.et elles se montrentprésentes. Ainsi est opérée l'Illustration par leSeigneur au moyen de la Parole, dans laquellechaque chose du spirituel, qui est en elle, com-munique avec le Ciel, et le Seigneur influe parle Ciel et dans ce qui est alors sous la vue del'homme, et l'Influx est continuel et universeld'après les très-singuliers chez chacun; c'est,par comparaison, comme la chaleur et la lu-mière du Soleil du monde, qui opèrent danstoutes et dans chacune des choses de la terre,et les mettent en végétation selon la qualitéde la semence et selon la réception; que nedoivent donc pas opérer la Chaleur et la Lu-mière du Soleil Divin, d'après lesquelles toutes^choses vivent? Être illustré par le Seigneur auf|moyen du Ciel, c'est être illustré par l'Esprit f

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; Saint, car l'Esprit Saint est le Divin Procédant'du Seigneur comme Soleil, Divin par lequelexiste le Ciel. De là, il est évident que le Sei-gneur enseigne l'homme de l'Église médiale-ment par la Parole, selon l'Amour de sa Vo-lonté, amour qui est en lui par la vie, et selonla Lumière de son Entendement, lumière quiest en lui par la science ; et qu'il ne peut pasen être autrement, parce que c'est là l'OrdreDivin de l'Influx. Tel est donc le motif pourlequel la Religion Chrétienne est divisée enÉglises, et au dedans de ces Églises en héré-sies, dans le commun et dans le particulier.Ceux qui sont hors de la Chrétienté, chez les-quels la Parole n'existe pas, ne sont pas nonplus enseignés autrement; en effet, leur in-struction se fait au moyen de leur Religiosité,qui leur lient lieu de Parole, et qui est en par-tie d'après la Parole : la Religiosité chez lesMahométans a été, dans cerlaines parties, ti-

) rée de la Parole des deux Testaments : chez; d'autres, la Religiosité a été-puisée dans l'an-

cienne Parole, qui ensuite s'est perdue : chez

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quelques-uns, la Religiosité vient de l'Ancienne 'Église, qui s'était beaucoupétendue dans l'Asie,et qui, de même que notre Église aujourd'hui,s'était divisée en plusieurs Églises, et dans la-quelle existait cette ancienne Parole. C'est delà que sont venues par dérivation les Religio- ,sites d'un grand nombre de nations, Religio-sités qui cependant, chez plusieurs par la suitedu temps, sont devenues Idolâlriques, les unes

•moins et les autres plus. Ceux dont les cultesont celle origine sont enseignés par le Sei-gneur médiatement au moyen de leur Religio-sité, de même que les Chrétiens le sont aumoyen de la Parole, ce que le Seigneur opère,comme il a été dit, par le Ciel, et de là par l'ex-citation de leur Volonté et en même temps deleur Entendement. Mais l'Illustration par cesReligiosités n'est pas comme l'Illustration parla Parole; l'Illustration par les Religiosités estcomme le soir lorsque la Lune brille moins oudavantage, mais l'Illustration par la Parole est <comme dans le jour lorsque le Soleil brille de- |puis le malin jusqu'à midi, par conséquent I

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aussi moins ou davantage, De là vient que l'É-glise du Seigneur, répandue sur tout le globeterrestre, est, quant à sa Lumière, qui est laDivine Sagesse, comme est le jour, de midi ausoir jusqu'à la nuit ; et qu'elle est, quant à laChaleur, qui est le Divin Amour, comme estl'année, du printemps à l'automne jusqu'àl'hiver.

1179. Le Seigneur cependant pourvoit àce que l'homme puisse être réformé et sauvépar ces choses, que par suite il fait choses(le sa religion. Sur tout le Globe terrestre, oùil y a une Religion, il y a deux (Êtres) qui laconstituent, ces deux êtres sont Dieu et l'hom-me, car il faut qu'il y ait conjonction; et laconjonction est faite par deux choses, par lebien de l'Amour et par le vrai de la Foi ; lebien de l'Amour vient de Dieu immédiatement,le vrai de la Foi vient aussi de Dieu, mais mé-dialement; le bien de l'Amour est ce par quoiDieu conduit l'homme, et le vrai de la Foi estce par quoi l'homme est conduit : cela est lamême chose que ce qui a été dit précédcm-

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ment : le Vrai de la Foi apparaît à l'hommecomme sien, parce qu'H vient par les chosesqu'il s'acquiert lui-même comme par soi. Dieudonc se conjoint à l'homme par le bien de l'A-mour; et l'homme se conjoint à Dieu commepar lui-même par le vrai de la Foi. Telle étantla conjonction, c'est pour cela que le Seigneurse compare h un Fiancé et à un Époux, et com-pare l'Église à une Fiancée et à une Épouse.Le Seigneur influe continuellement avec la plé-nitude du bien de l'Amour, cependant il nepeut être conjoint à l'homme dans la plénitudedu vrai de la Foi, mais il est seulement con- ]joint clans le vrai qui est chez l'homme, et ce \vrai varie : il peut être donné plus pleinementchez ceux qui sont où il y a la Parole, mais,moins pleinement chez ceux qui sont où il n'y «a pas la Parole ; néanmoins chez ceux-ci et chez jceux-là la plénitude varie selon lascience,el en ;même temps selon la vie conforme à la science^de là vient qu'il peut y avoir plénitude plus <grande chez ceux qui n'ont pas la Parole, que fchez ceux qui ont la Parole. La conjonction de :

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212 DIEU EST TOl'T-PtJISSANT.

Dieu avec l'homme, et la conjonction de l'hom-me avec Dieu, sont enseignées dans les deuxTables, qui ont été écrites du doigt de Dieu,et qui sont appelées Tables de l'alliance, Té-moignage et Loi ; dans l'une de ces Tables estDieu, dans l'autre est l'homme : ces Tablessont chez toutes les nations qui ont une Reli-gion ; d'après la Première Table, elles saventqu'il faut reconnaître un Dieu,.qu'il faut le sanc-tifier et qu'il faut l'adorer; d'après la secondeTable, elles savent qu'il ne faut voler ni ouver-tement, ni clandestinement par artifices ; qu'ilne faut point commettre adultère; qu'il ne fautpoint tuer à main armée, ni par haine; qu'ilne faut point porter de faux témoignages de-vant le juge, ni devant le Monde, et qu'il ne fautpoint non plus vouloir ces choses. L'homme,d'après sa Table, connaît les maux qu'il doitfuir, et selon qu'il les connaît et qu'il les fuitcomme par lui-même, Dieu se conjoint l'hom-me, et il lui donne d'après sa Table de Le re-connaître, de Le sanctifier, et de L'adorer; eti! lui donne aussi de ne point vouloir les maux,

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et il lui donne encore de connaître les vraisplus amplement selon qu'il ne veut point lesmaux. Ainsi ces deux Tables se conjoignentchez l'homme, la Table de Dieu est placée surla Table de l'homme, et elles sont mises commeune seule Table dans l'Arche, sur laquelle il y sa le Propitiatoire, qui est le Seigneur, et sur le fPropitiatoire deux Chérubins, qui sont la Pa-role et les choses tirées de la Parole, dans la-quelle le Seigneur parle avec l'homme, commeil a parlé avec Moïse et Aharon entre les Ché-rubins. Maintenant, puisque la conjonction duSeigneur avec l'homme, et de l'homme avec leSeigneur, se fait par ces préceptes, il est évi-dent que, quiconque les connaît et y conformesa vie, non seulement d'après la Loi civile etmorale, mais aussi d'après la Loi Divine, estsauvé; qu'ainsi chacun est sauvé dans sa Reli-gion, qu'il soit Chrétien, ou Mahomélan, ouGentil. Et, qui plus est, l'homme qui, par Re-ligion, vit conformément à ces préceptes, bienque dans le Monde il ne sache rien du Sei-gneur, ni rien de plus de la Parole, est néan-

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21/ï DIEl EST TOCT-PUISSANT.

moins quant à son esprit dans un état a vouloirdevenir sage; c'est pourquoi, après la mort,cethomme est instruit par les Anges, et il recon-naît le Seigneur, reçoit les vrais selon l'affec-tion, et devient Ange. Quiconque est tel, estcomme l'homme qui meurt enfant, car celui-ciest conduit par le Seigneur, et les Anges fontson éducation. Ceux qui n'ont eu aucun culte,en raison de leur ignorance, parce qu'ils étaientnés dans un lieu où il n'y en avait pas, sontaussi, après la mort, instruits comme les en-fants, et reçoivent, selon leur vie civile et mo-role, des moyens de salvation : j'ai vu de telshommes, et d'abord ils m'apparurent commen'étant pas hommes, et plus lard je les ai vuscomme hommes, et je les ai entendus parlersainement d'après les préceptes du Décalogue ;instruire de tels esprits, c'est la joie intime desAnges. D'après ces explications, on voit main-tenant que le Seigneur pourvoit à ce que touthomme puisse être sauvé.

1180. Le Seigneur pourvoit pour chaquenation à un moyen universel de Salut. D'à-

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près ce qui vient d'être dit, il est évident quel'homme, dans quelque Religion qu'il vive, peutêtre sauvé; car il connaît les maux, et d'aprèsles maux les faux qu'il doit fuir ; et lorsqu'il lesfuit, il connaît les biens qu'il doit faire, et lesvrais qu'il doit croire; les biens qu'il fait et lesvrais qu'il croit, avant qu'il ait fui les maux,ne sont pas en eux-mêmes des biens, et nesont pas en eux-mêmes des vrais, parce qu'ilsviennent de l'homme et non du Seigneur; s'ilsne sont auparavant ni des biens ni des vraisen eux-mêmes, c'est parce que chez l'hommeils ne vivent point. L'homme qui connaît tousles biens et tous les vrais, autant qu'ils peu-vent être connus, et qui ne fuit pas les maux,ne connaît rien; les maux absorbent ces bienset ces vrais et les rejettent, et il devient in-sensé, dans le inonde non, mais plus tard ;tandis que l'homme qui connaît un petit nom-bre de biens et un petit nombre de vrais, etqui fuit les maux, celui-là connaît ces biens etces vrais, et il en ajoute un plus grand nombreet devient sage, sinon dans le monde, du moins

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iMG DUT EST TOUT-PCISSAM.

plus tard. Puis donc que chacun, dans touteReligion, connaît les maux et d'après eux lesfaux qu'il doit fuir, et que, lorsqu'il les fuit, ilconnaît les biens qu'il doit faire et les vraisqu'il doit croire, il est évident qu'il a été pour-vu à cela par le Seigneur, comme à un moyenuniversel de salut chez toute nation qui a unereligion. Ce moyen est donné en toute pléni-tude chez les Chrétiens ; et il est aussi donné,quoique non en plénitude, chez les Mahomé-tans et chez les Gentils : toutes les autreschoses qui constituent la différence, sont oudes cérémonies qui sont indifférentes, ou des-biens qu'on peut faire ou ne pas faire, oudes vrais qu'on peut croire ou ne pas croire,et cependant être sauvé. L'homme, après queles maux ont été éloignés, voit ces choses tellesqu'elles sont; le Chrétien les. voit d'après laParole, le Mahométan d'après l'Alcoran, et leGentil d'après sa Religiosité. Le Chrétien voit,d'après la Parole, que Dieu est un ; que le Sei-gneur est le Sauveur du monde; que tout bienqui en soi est le bien, et que tout vrai qui en

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DIEC EST TOUT-Pl'ISSAN'T. '21.1

soi est le vrai, viennent de Dieu, et que riende tel ne vient de l'homme ; qu'il y a un Bap-tême, qu'il y a une Sainte Cène, qu'il y a unCiel et un Enfer, qu'il y a une vie après la mort;que celui qui fait le bien vient dans le Ciel, etque celui qui fait le mal va dans l'Enfer; il croitces choses d'après le vrai, et il agit d'après lebien, lorsqu'il n'est pas dans le mal ; toutes lesautres, qui ne sont pas d'accord avec elles niavec le Décalogue, il peut les omettre. Le Ma-hométan voit, d'après l'Alcoran, que Dieu estun, que le Seigneur est le Fils de Dieu, quetout Bien vient de Dieu, qu'il y a un Ciel et unEnfer, qu'il y a une vie après la mort, et qu'ondoit fuir les maux qui sont indiqués dans lespréceptes du Décalogue ;>'il fait ces préceptes,il croit aussi ces choses, et il est sauvé. LeGentil voit, d'après sa Religiosité, qu'il y a unDieu, que ce Dieu doit être sanctifié et adoré,que le Bien vient de Lui, qu'il y a un Ciel etun Enfer, qu'il y a une vie après la mort, quïlfaut fuir les maux qui sont indiqués dans leDécalogue ; s'il fait ces préceptes, il croit aussi

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ces choses, et il est sauvé. Et comme la plupartdes Gentils perçoivent Dieu comme Homme,et que Dieu Homme est le Seigneur, c'est pourcela aussi qu'après la mort, lorsqu'ils ont étéinstruits par les Anges, ils reconnaissent leSeigneur, et reçoivent ensuite du Seigneur lesvrais qu'ils ne connaissaient pas auparavant.S'ils n'ont ni le Baplême, ni la Sainte Cène,cela ne les condamne point; la Sainte Cène etle Baptême sont seulement pour ceux chez les-quels il y a la Parole, et chez lesquels d'aprèsla Parole le Seigneur est connu ; car ce sontdes symboles de son Église, et ce sont destémoignages et des assurances que ceux quicroient aux préceptes du Seigneur dans la Pa-role, et vivent selon ces préceptes, sont sauvés.

1182. Maintenant, il sera dit quelque chosedu langage des esprits avec l'homme : Plu-sieurs croient que l'homme peut être enseignépar le Seigneur au moyen des esprits qui par-lent avec lui; mais ceux qui le croient et leveulent, ne savent pas que cela a été conjointavec le péril de leur âme. Tant que l'homme

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vit dans le Monde, il est, quant à son esprit,au milieu des esprits, et cependant les espritsne savent pas qu'ils sont chez l'homme, etl'homme ne sait pas qu'il est avec les esprits :cela vient de ce qu'ils ont été conjoints immé-diatement quant aux affections de la volonté,et médialement quant aux pensées de l'enten-

-dement; en effet, l'homme pense naturelle-ment, mais les esprits pensent spirituellement;or, la pensée naturelle et la pensée spirituellene font un que par les correspondances, et l'u-nion par les correspondances fait que l'un nesait rien au sujet de l'autre. Mais dès que lesesprits commencent à parler avec l'homme, ilspassent de leur état spirituel dans l'état natu-rel de l'homme, et alors ils savent qu'ils sontchez l'homme, et ils se conjoignent avec lespensées de son affection, et parlent avec luid'après ces pensées : ils ne peuvent entrer dansautre chose; car tous sont conjoints par uneaffection semblable, et par suite par une pen-sée semblable, et tous sont séparés par la dif-férence de l'affection et de la pensée. De là ré-

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suite que l'esprit qui parle est clans les mêmesprincipes avec l'homme, que ces principessoient vrais ou qu'ils soient faux, et qu'en ou-tre il les excite, et les confirme fortement parson affection conjointe à l'affection de l'hom-me : de là, il est évident qu'il n'y a pas d'au-tres esprits, que des esprits semblables à lui,qui parlent avec l'homme, ou qui opèrentd'une manière manifeste dans l'homme, carl'opération manifeste coïncide avec le langage;de là vient qu'il n'y a que des esprits Enthou-siastiques qui parlent avec les Enthousiastes;qu'il n'y a aussi que des Esprits Quakers quiopèrent dans les Quakers, et des esprits Mo-raves dans les Moraves ; il en serait de mêmeavec les Ariens, avec les Sociniens, et avec lesautres Hérétiques. Tous les esprits, qui par-lent avec l'homme, ne sont autres que deshommes qui ont vécu dans le-Monde, et alorstels : qu'il en soit ainsi, il m'a été donné de leconnaître par des expériences. Et, ce qu'il y ade plaisant, lorsque l'homme croit que l'EspritSaint parle avec lui, ou opère en lui, l'esprit

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croit aussi lui-même qu'il est l'Esprit Saint ;cela est commun chez les esprits Enlhousias-tiques. D'après ces considérations, on voitclairement le danger dans lequel est l'hommequi parle avec des esprits, ou qui sent manifes-tement leur opération. L'homme ignore quelleest son affection, si elle est bonne ou mauvaise,il ignore aussi avec quelles autres affectionselle a été conjointe; et s'il a le faste de la pro-pre intelligence, l'Esprit est favorable à toutepensée qui en provient; il en est de même siquelqu'un a, pour des principes, une faveurpleine d'un certain feu qu'on trouve chez ceuxqui ne sont pas dans les vrais par une affectionréelle; quand l'Esprit d'après une affectionsemblable est favorable aux pensées ou auxprincipes de l'homme, l'un conduit l'autrecomme un aveugle conduit un aveugle, jusqu'àce qu'ils tombent tous deux dans la fosse. Telsont été autrefois les Pythoniciens, et aussi dansl'Egypte et à Babylone les mages, qui ont étéappelés sages, parce qu'ils parlaient avec lesesprits, et parce qu'ils sentaient manifestement

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222 D1EC EST TOUT-PUISSANT/

en eux leur opération : mais par là le culte deDieu a été changé en culte des démons, et l'É-glise a péri : c'est pour cela que de telles com-munications furent interdites sous peine demort aux fils d'Israël.

1183. Il en est autrement chez ceux que leSeigneur conduit ; et il conduit ceux qui ai-ment les vrais, et les veulent d'après Lni-Mê-me; ceux-ci sont illustrés, quand ils lisent laParole, car là est le Seigneur, et il parle avecchacun selon sa capacité; si ceux-ci entendentdes esprits parler, ce qui arrive aussi quelque-fois, ils ne sont pas instruits, mais ils sont con-duits ; et cela, avec tant de prévoyance, quel'homme est toujours laissé à lui-même; car,ainsi qu'il a été dit précédemment, tout hom-me est conduit par le Seigneur au moyen desaffections, et pense d'après elles comme parlui-même dans le libre; sïl en était autrement,l'homme ne serait pas réformable, et ne pour-rait pas être illustré. Toutefois, les hommessont illustrés de différentes manières, chacunselon la qualité de son affection et de l'intelli-

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gence qui en procède : ceux qui sont dans l'af-fection spirituelle du vrai sont élevés dans lalumière du Ciel, au point qu'ils perçoivent l'il-lustration. 11 m'a été donné de la voir, et d'a-près elle de percevoir distinctement ce quivient du Seigneur, et ce qui vient des Anges;ce qui vient .du Seigneur a été écrit, et ce quivient des Anges n'a point été écrit. Il m'a, enoutre, été donné de parler avec les Angescomme l'homme parle avec l'homme, et ausside voir les choses qui sont dans les Cieux, etcelles qui sont dans les Enfers : la raison decela, c'est que la fin de cette Église est arrivée,et que s'approche le commencement de laNouvelle Église, qui sera la Nouvelle Jérusa-lem, a laquelle il doit être révélé que le Sei-gneur gouverne tout, tant le Ciel que le Monde;qu'il y a un Ciel et un Enfer, et quelle est laqualité de l'un et de l'autre; que les hommesvivent aussi hommes après la mort, dans leCiel ceux qui ont été conduits par le Seigneur,dans l'Enfer ceux qui se sont conduits eux-mêmes ; que la Parole est le Divin Même du

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Seigneur dans les terres ; puis aussi, que lejugement dernier a été accompli, pour quel'homme ne l'attende pas éternellement dansson Monde; outre plusieurs autres choses ap-partenant à la lumière qui se lève maintenantaprès les ténèbres.

1185. Une dixième Loi de la Divine Provi-dence est, Que l'homme s'est conduit d'a-près la propre prudence à la Prééminenceet à l'Opulence, quand celles-ci séduisent :l'homme, en effet, d'après la Divine Provi-dence est conduit vers de semblables chosesqui ne séduisent point,ctqui lui servent pourla vie éternelle; car toutes les choses de laDivine Providence chez l'homme concernentce qui est éternel, parce que la vie qui estDieu,et d'après laquelle l'hommeesl homme,est éternelle. 11 y a deux choses qui affectentprincipalement les mentais (ani?ni) des hom-mes, la Prééminence et l'Opulence ; la Préémi-nence appartient à l'amour de la gloire et deshonneurs ; l'Opulence appartient ù l'amour del'argent et des possessions; elles affectent prin-

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cipalement les inentate (ammi), parce qu'ellessont les propres de l'homme naturel ; de làvient que ceux qui sont entièrement naturelsnewvesnl autrement, sinon que la Prééminenceet l'Opulence sont elles-mêmes des Bénédic-tions qui viennent de Dieu, lorsque cependantelles peuvent être des malédictions, comme onpeut le conclure avec évidence, en ce qu'ellessont chez les hommes méchants aussi bien quechez les hommes bons : j'ai vu des hommesÉminents et Opulents dans les Cieux, et j'en aivu aussi dans les Enfers : c'est pourquoi, ainsiqu'il a été dit, quaad k Prééminence et l'O-pulence ne séduisent point, elles viennent deDieu ; mais quand elles séduisent, elles vien-nent de l'Enfer. Si, dans le Monde, l'hommene distingue pas si elles viennent de Dieu, onsi elles viennent de l'Enfer, c'est parce qu'ellesne peuvent pas être distinguées par l'hommenaturel séparé de l'homme spirituel ; mais ellespeuvent être distinguées dans l'homme natu-rel par l'homme spirituel ; et cela aussi, avecdifficulté, parce que l'homme naturel a été in-

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22fi DIEU EST TOUT-PUISSANT.

struit dès l'enfance à contrefaire l'homme spiri-tuel ; et, par suite, les usages qu'il remplit en-vers l'Église, la Patrie, la Société, et le Conci-toyen, par conséquent envers le Prochain, non-seulement il dit lui-même qu'il les a remplisen vue de l'Église, de la Patrie, de la Sociétéet du Concitoyen, mais encore il peut se lepersuader, lorsque cependant il les a peut-êtreremplis en vue de lui-même et du inondecomme Tins: cet aveuglement de l'homme vientde ce qu'il n'a pas éloigné de lui les maux parquelque combat; car, tant que les maux res-tent, l 'homme ne peut dans son naturel rienvoir d'après le spirituel ; il est comme celuiqui songe et se croit éveillé, et il est commeun oiseau de nuit qui voit les ténèbres commelumière ; tel est l 'homme naturel , quand laporte de la lumière du Ciel est fermée; la lu-mière du Ciel est le spirituel qui illustrel'homme naturel. Maintenant, comme il est dela plus grande importance de savoir si la Préé-minence et l'Opulence, ou l'amour de la gloireet ries honneur?, et l'amour de l'argent et des

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DIEU EST TOUT-PCISSAST. 227

possessions, sont des fins, ou si elles sont desmoyens, il sera d'abord parlé de la fin et desm«yens, puisque si elles sont des fins, ellessont des malédictions, tandis que si elles sontdes moyens et non des fins, elles sont des bé-nédictions. >c

1186. La fin, les causes moyennes et l'effet,sont aussi nommés Fin principale, Fins inter-médiaires et Fin dernière ; les causes moyenneset l'effet sont nommés Fins, parce que la Finprincipale les produit et est le tout en eux,elle en est l'Être et l'Ame. La Fin principaleest l'amour de la volonté de l'homme, les Finsintermédiaires sont les amours subordonnés,et la Fin dernière est l'amour de la volontéexistant comme dans son effigie. Comme la finprincipale est l'amour de la volonté, il s'ensuitque les fins intermédiaires, qui sont les amourssubordonnés, sont prévues, pourvues et pro-duites par l'entendement, et que la fin der-nière est l'usage prévu, pourvu et produit parl'amour de la volonté au moyen de l'entende-ment, car tout ce que l'amour produit est un

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228 DIEL- EST TOCT-rilSSAXT.

usage. Ces explications sont données par avan-cê7"afin qu'on perçoive ce qui vient d'être dit,que la Prééminence et l'Opulence peuvent êtredes Bénédictions, et aussi qu'elles peuvent êtredes Malédictions.

1187. Maintenant, parce que la fin, qui estl'amour de la volonté de l'homme, se pourvoitde moyens par l'entendement, ou acquiert desmoyens par lesquels elle existe; que la fin der-rière, vers laquelle la fin première s'avancer.ar les moyens, est la fin existante, et quer,dle-ci est l'usage, il s'ensuit que la fin aimeles moyens, quand ils remplissent cet usage,et qu'elle ne les aime pas, s'ils ne le remplis-sent point, et qu'alors elle les rejette et sepourvoit ailleurs ou en acquiert d'autres parl'entendement. On voit clairement, d'aprèscela, quel est l'homme pour qui la fin princi-pale est l'amour de la Prééminence ou l'amourde la gloire et des honneurs, ou pour qui la finprincipale est l'amour de l'Opulence ou l'amourde l'argent et des possessions, à savoir, qu'ilconsidère tous les moyens comme des aides à

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 229

son service pourla fin dernière, qui est l'amourexistant, cl que cette Jn_esjl j>our luiJ'jisagcrSoit pour exemple te Prêtre pour qui la fin prin-cipale estl'amourde l'argent ou des possessions:Ses Moyens sont le Ministère, la Parole, laDoctrine, l'Érudition, la prédication qui en estla suite, et pw eHe l'instruction des hommesde l'Église, et aussi leur Réformation et leurSalut; ces moyens sont estimés par lui d'aprèsla fin et en vue de la fin, mais toujours est-ilqu'ils ne sont pas aimés, quoique cliez quel-ques-uns il semble qu'ils le soient, car c'estl'Opulence qui est aimée, puisqu'elle est la finpremière et dernière, et que celte fin, commeil a été dit, est le tout dans les moyens. Ils di-sent, il est vrai, qu'ils veulent que l'homme deleur Église soit instruit, réformé et sauvé ;mais comme c'est d'après la fin de l'opulencequ'ils disent cela, l'instruction, ,la réforma-lion el la salvalion s'appartiennent pas à leuramour, mais elles sont pour eux des moyensd'obtenir de la répulationet du lucre. Il en estde môme du Prêtre pour qui la fin principale

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est l 'Amour de la Prééminence sur les autres:Si des moyens on retranche le lucre ou l'hon-neur, on verra. Il en est tout autrement, sil'Instruction, la Réformation et le Salut desâmes sont la fin principale, et que l'Opulenceet la Prééminence soient les moyens, alors lePrêtre est un tout autre homme, car il esthomme spirituel, tandis que le précédent estun homme naturel ; chez le Prêtre spirituell'Opulence et la Prééminence sont des Béné-dictions, mais chez le Prêtre naturel l'Opu-lence et la Prééminence sont des Malédictions.Qu'il en soit ainsi, j'ai pu, d'après plusieurs ex-périences, dans le Monde spirituel, en acqué-rir la certitude: Là, j'ai vu et entendu plusieursprêtres qui disaient avoir enseigné, avoir écrit,avoir opéré des reformations; mais lorsque lafin ou l'amour de leur volonté eut été mani-festée, il devint évident qu'ils avaient fait toutcela pour eux-mêmes et pour le monde, etnullement pour Dieu ni pour le prochain, etque même ils avaient maudit Dieu et fait dumal au prochain. Ce sont de tels hommes qui

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D1EI EST TOUT-Pl ' lSSAXT. 'Jol

sont entendus dans Matthieu. — VII. 22, 23,— et dans Luc, — Xlll. 26, 27.

1188. Soient encore pour exemples le Roi,le Prince, le Consul, le Gouverneur et l'Offi-cier, pour qui la fin principale est l'amour decommander, et dont les moyens sont toutes leschoses de leur domination, de leur adminis-tration et de leur fonction : Les usages qu'ilsfont ne sont pas pour le bien du Royaume, dela République, de la Patrie, des Sociétés nides Concitoyens, mais ils sont pour le plaisirdu commandement, ainsi pour eux-mêmes;les usages mêmes sont pour eux non des usa-ges, mais de l'ostentation; ils les remplissentpour être en évidence et par conséquent pourbriller; ils ne les aiment point, mais ils enfont l'éloge, et cependant ils les méprisent ab-solument comme un maître méprise ses escla-ves. J'ai vu de tels hommes après la mort, etj'ai été saisi d'étonnement; c'étaient des dia-bles au milieu des diables qui sont ignés, carl'amour de commander, quand il est la finprincipale, est le fou même de l'enfer. J'en ai

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23'J DIEU EST TOUT-rnsSAXT.

vu aussi d'autres, pour qui la fin principaleavait été, non l'amour de commander, mais l'a-mour de Dieu et du prochain, qui est l'amourtles usages; ceux-ci étaient des Anges aux-quels des dominations avaient été donnéesdans les Cieux. Par là il est de nouveau évi-dent que la Prééminence peut être une Béné-diction, et qu'elle peut être un Malédiction ;que la Prééminence comme Bénédiction vientdu Seigneur, et que la Prééminence commeMalédiction vient du diable. Quel est l'amourde commander, quand il est la fin principale,tout homme sage peut le voir d'après le Royau-me, qui est entendu dans la Parole par Babel, etqui a placé son trône dans les Cieux au-dessusdu Seigneur, en s'en attribuant toute la puis-sance ; par là on a abrogé les moyens Divinsdu culte, moyens qui procèdent du Seigneurpar la Parole; et à la place on a institué lesmoyens démoniaques du culte, moyens quisont les adorations d'hommes vivants et d'hom-mes morts, de sépulcres, de cadavres et d'os-sements. Ce Royaume est décrit par Lucifer,

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dans lïsaïe, — XIV. 4 à 24. — Ceux qui ontexercé celte domination d'après l'amour de ladomination sont des Lucifer», mais non lesautres.

1189. Comme l'amour de commander etl'amour des richesses régnent généralementdans l'Univers Chrétien, et que ces amourssont aujourd'hui si profondément enracinés,qu'on ignore absolument qu'ils séduisent,il importe donc qu'on sache quels sont cesamours. Ils séduisent tout homme qui ne fuitpas les maux comme péchés, car celui qui nefuit pas ainsi les maux ne craint pas Dieu,aussi reste-t-il naturel; et comme les propresamours de l'homme naturel sont l'amour decommander et l'amour des richesses, il s'en-suit que cet homme ne voit pas, avec une re-connaissance intérieure, quels sont chez lui cesamours; il ne le voit pas, s'il n'est pas réfor-mé, et l'on n'est réformé que par un combatcontre les maux ; on croit qu'on l'est par la foi,mais la foi de Dieu n'existe pas auparavant.Lorsque l'homme a été ainsi réformé, la Lu-

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234 D I E U EST TOUT-PUISSANT.

mière influe du Seigneur par le Ciel, et luidonne l'affection et aussi la faculté de voirquels sont ces amours, et s'ils dominent chezlui ou s'ils servent, par conséquent s'ils sontau premier rang chez lui et font comme lalêle, ou s'ils sont au second rang et font com-me les pieds ; s'ils dominent et sont au pre-mier rang, ils séduisent et deviennent des ma-lédictions; mais s'ils servent et sont au secondrang, ils ne séduisent pas et deviennent desbénédictions. Je puis affirmer que tous ceuxchez qui l'amour de commander est au pre-mier rang sont intérieurement des diables.Cet amour est connu d'après son plaisir, car ceplaisir surpasse tout plaisir de la vie des hom-mes; il est continuellement exhalé de l'enfer,et l'exhalaison apparaît comme le feu d'unegrande fournaise, et embrase les cœurs deshommes que le Seigneur ne préserve pas ; leSeigneur préserve tous ceux qui sont réfor-més; le Seigneur néanmoins dirige les autres,mais dans l'Enfer; et seulement parles liens ex-ternes, qui sont les craintes pour les punitions

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de la loi, et pour la perte de la réputation, del'honneur, du lucre, et des voluptés qui en pro-viennent ; puis aussi, par les rémunérationsdans le monde; et il ne peut les retirer del'Enfer, parce que l'amour de commandern'admet pas tes liens internes, qui sont lescraintes de Dieu, et les affections du bien etdu vrai, par lesquelles le Seigneur dirige versle Ciel et dans le C.iel tous ceux qui Le suivent.

1190. Maintenant, il sera dit quelque chosesur ce que l'homme est conduit par la DivineProvidence vers des choses semblables qui neséduisent point, et qui lui servent pour, lavie éternelle ; celles-ci aussi se réfèrent à laPrééminence et à l'Opulence. Qu'il en soitainsi, on peut en avoir une preuve d'après leschoses qui ont été vues par moi dans les Cieux.Les Cieux sont distingués en Sociétés, et danschaque Société il y a des Éminents et des Opu-lents; les Éminents ysontdans une tellegloire,et les Opulents dans une telle abondance, querelativement lagloire et l'abondance du mondesont à peine quelque chose. Mais, dans les

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Cieux, tous les Éminents sont sages, et tousles Opulents sont savants, parce que la Préémi-nence appartient à la sagesse, et l'Opulence à lascience. Cette Prééminence et celte Opulencepeuvent être acquises dans le Monde, tant parceux qui y sont Éminents et Opulents, que parceux qui ne le sont point; elles y sont acquisespar tous ceux qui aiment la sagesse et lascience : aimer la sagesse, c'est aimer les usa-ges qui sont de vrais usages; et aimer la scien-ce, c'est aimer les connaissances du bien et duvrai en vue de ces usages. Quand on aime lesusages plus que soi et plus que le monde, etles connaissances du bien et du vrai en vuedes usages, alors les usages sont au premierrang, et la Prééminence et l'Opulence au se-cond : il en est ainsi chez tous ceux qui sontÉminenls et Opulents dans les Cieux ; ils con-sidèrent la Prééminence dans laquelle ils sontd'après la sagesse, et l'Opulence dans laquelleils sont d'après la science, absolument de lamême manière que l'homme considère des vê-tements.

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1191. La Prééminence et l'Opulence desAnges du Ciel seront aussi décrites : Dansles Sociétés du Ciel, il y a des Gouverneurs su-périeurs et inférieurs, tous établis par le Sei-gneur et subordonnés selon leur sagesse etleur intelligence : leur Gouverneur-général,qui est sage plus que tous les autres, babiteau centre dans un Palais si magnifique, qu'au-cun de ceux qui sont dans le Monde entier nepeut lui être comparé ; l'Architectonique en estsi étonnante, que je puis dire d'après la vérité,qu'on ne peut dans une langue naturelle endécrire la centième partie, car l'Art lui-mêmey est dans son art. Dans l'intérieur du Palais,il y a des salles et des chambres à coucber,dans lesquelles tous les meubles et tous les or-nements resplendissent d'or et de diversespierres précieuses, et ont des formes que nulartiste dans le Monde ne peut représenter parla peinture ou par la sculpture : et, ce qui estadmirable, chacune de leurs parties jusqu'auxplus petites, est destinée à l'usage; chacun voit,en entrant, pour quel usage elles sont, et me-

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Y238 DIEU EST TOl'T-Pl'ISSANT.

me il perçoit cela comme par une transpirationdes usages à travers leurs images : toutefoischaque sage, qui entre, n'arrête pas longtempsson œil sur les images, mais il fixe son men-tal sur les usages, parce que ceux-ci réjouis-sent sa sagesse. Autour du Palais il y a desPortiques, il y a des Jardins paradisiaques, ily a de petits Palais, et tous ces objets sont lescharmes célestes eux-mêmes dans les formesde leur beauté. Outre ces magnificences, il y ades compagnies de gardes, et chaque garde estrevêtu d'habits resplendissants; sans parler deplusieurs autres choses. Les Gouverneurs sub-alternes ont de semblables demeures, dontla magnificence et la splendeur sont en rap-port avec les degrés de leur sagesse, et leursagesse est en rapport avec les degrés de l'a-mour des usages. De tels objets sont non-seu-lement chez ceux-là, mais aussi chez les ha-bitants, qui lous aiment les usages, et les rem-plissent par des travaux différents. Mais il y atrès-peu de choses qui puissent être décrites;celles qui ne le peuvent pas sont iiinombra-

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Mes; comme elles sont spirituelles d'origine,eltes ne tombent point dans les idées de l'hom-me naturel, ni par conséquent dans les metsde sa langue, si ce n'est en ceci, que la sagessese bâtit une demeure, et la fait conforme àelle-même, et qu'alors elle tire en foule etfait paraître tout ce qui est intimement cachédans toute science et dans tout art. Ces cho-ses donc ont été décrites, afin que l'on sacheque dans les Cieux aussi tout se réfère à laPrééminence et à l'Opulence, mais que la Préé-minence y appartient à la sagesse et l'Opu-lence à la science, et que c'est à de telles cho-ses que le Seigneur conduit l'homme par saDivine Providence.

1193. Maintenant, il sera dit quelque chosedes usages par lesquels l'homme et l'Ange ontla sagesse : Aimer les usages n'est autre chosequ'aimer le prochain ; l'usage, dans le sensspirituel, est le prochain. On peut s'en con-vaincre, en ce que chacun aime un autre nonà cause de sa figure et de son corps, mais àcause de sa volonté et de son entendement ; on

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li/lO DIEC i:ST TOUT-PUISSANT.

aime celui qui a une volonté bonne et un en-tendement bon, et l'on n'aime, pas celui qui aune volonté bonne et un entendement mau-vais, ni celui qui a un entendement bon et unevolonté mauvaise ; et comme c'est à cause dela volonté et de l'entendement que l'hommeest aimé ou n'est pas aimé, il s'ensuit que teprochain est ce d'après quoi chacun est hom-me, et cela est son spirituel. Représente-toidix hommes devant les yeux, afin de choisirJ'un d'eux pour ton associé dans une fonctionou dans un commerce; ne les examineras-tupas d'abord avec altention, et ne choisiras-tupas celui qui t'est le plus proche pour l'usage?celui-là est donc pour toi le prochain de pré-férence aux autres, et tu l'aimes plus que lesautres : ou bien, adresse-loi à dix jeunes filles,afin d'en choisir une pour ton épouse; n'exa-mineras-tu pas d'abord avec attention quelleest l'une, et quelle est l'autre; et, si elle y con-sent, n'éjiouseras-lu pas celle qui convient àton amour? Celle-là est pour toi le prochainde préférence aux autres : si tu disais en toi-

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DIEU EST TODT-1'UISSAN'T. 2/|l

munie, tout homme est mon prochain, et doitparconséquent être aimé indistinctement, alorsl'homme-diable pourrait être aimé aussi bienque l'homme-ange, et une prostituée aussibien qu'une vierge. Si l'usage est le prochain,c'est parce que tout homme est estimé et ai-mé, non à cause de la volonté et de l'enten-dement seuls, mais à cause des usages qu'ilremplit ou peut remplir d'après sa volonté etson entendement : de là, l'homme-usage esthomme selon l'usage, et l'homme-non usageest un homme qui n'est pas homme, car on ditde lui qu'il n'est utile à rien ; quoiqu'un telhomme, dans le Monde, soit toléré dans lacité, lorsqu'il vit de ce qui lui appartient, tou-jours est-il qu'après la mort, quand il devientesprit, il est jeté dans un désert. Tel est l'u-sage, tel est donc l'homme lui-même; mais ily a une multiplicité d'usages; en général, il ya les usages célestes, et il y a les usages infer-naux ; les usages célestes, sont ceux qui sontutiles à l'Église, à la Patrie, à la Société et auConcitoyen, plus ou moins, et d'une manière

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1!ïï DIKC EST IOUT-PUISSAM.

plus proche ou plus éloignée, en vue de l'É-glise, de la Patrie, de la Société et du Conci-toyen, comme fins; mais les usages infernauxsoûl ceux qui seulement sont utiles a soi-mêmeet aux siens, et quand ils sont utiles à l'Église,à la Patrie, à la Société et au Concitoyen, cen'est pas en vue de l'Église, de la Patrie, de laSociété, ni du Concitoyen, comme fins, maisc'est en vue de soi-même comme fin : chacuncependant doit pourvoir pour soi et pour lessiens aux nécessités et aux besoins de la viepar amour, mais non par amour de soi. Lors-qu'en premier lieu l'homme aime les usagesen les faisant, et qu'en second lieu il aime lemonde et s'aime lui-même, ce qu'il met alorsau premier rang est son spirituel, et ce qu'ilmet au second est son naturel, et le spiritueldomine et le naturel sert; on voit par là ce quec'est que le spirituel, et ce que c'est que le na-turel. Cela est entendu par les paroles du Sei-gneur dans Matthieu : « Cherchez première-» ment le Royaume des Cieux et sa justice,» et toutes choses vous seront données par

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 2/IG

« surcroît. »•—VI. 33.—Le Royaume des Cieux,c'est te Seigneur el son Église, et la justice estle bien spirituel, le bien meral el le bien civil ;et Jout bien, qui est fait d'après l'amour de cesbiens, est un usage; si alors toutes choses sontdonnées par surcroît, c'est parce que, quandl'usage est au premier rang, le geigneur dequi procède tout bien est au premier rang etdomine, et il donne tout ce qui conduit à lavie et à la félicité éternelle ; car, ainsi qu'il aété dit, toutes les choses de la Divine Provi-dence du Seigneur chez l'homme concernentl'éternité : clans ce Passage, toutes choses, quisont données par surcroît, se disent de lanourriture et du vêtement, parce que par lanourriture il est aussi entendu tout interne quinourrit l'âme, et par le vêtement tout externequi, de même que le corps, la revêt; tout in-terne se réfère à l'amour et à la sagesse, ettout externe à l'opulence et à la prééminence.On voit donc, d'après cela, ce qui est entendupar aimer les usages pour les usages, et quelssont les usages qui procurent à l'homme la sa.-

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2/1/1 D I E U EST TOUT-Pt'ISSAïT.

gesse d'après laquelle et selon laquelle chacuna, dans le Ciel, la Prééminence et l'Opulence.

119/i. Puisque l'homme a été créé pour rem-plir des usages, et que c'est là aimer le pro-chain, tous ceux qui viennent dans le Ciel,quels qu'ils soient, doivent donc'faire des usa-ges; c'est en raison des usages, et de l'amourdes usages, qu'ils ont tout plaisir et toute béa-titude, la joie céleste ne vient pas d'autre part;celui qui croit qu'elle consiste dans l'oisivetése trompe beaucoup. Et même, aucun oisifn'est toléré dans l'Enfer; ceux qui l'habitentsont dans des prisons, et soumis à un juge,qui impose aux prisonniers les travaux qu'ilsdoivent faire chaque jour ; ceux qui ne les fontpas ne reçoivent ni nourriture ni vêtements,ils restent affamés et nus; ils sont ainsi for-cés de travailler : la différence consiste en ceque, dans l'Enfer on fait des usages par crainte,tandis que dans le Ciel on les fait par amour,et que c'est l'amour et non la crainte qui pro-cure la joie. Mais néanmoins il est donné d'cn-tremèler les travaux par différentes œuvres

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faites de compagnie avec d'autres, ce sont làdes récréations, et par conséquent aussi desusages. Il m'a été donné de voir beaucoup dechoses dans le Ciel, d'en voir beaucoup dansTe Monde, et beaucoup dans le corps humain,et en même temps d'en examiner les usages;et il m'a été révélé que tout, dans ces choses,tant ce qui est grand que ce qui est petit, a étécréé d'après l'usage, dans l'usage, et pour l'u-sage, et que la partie dans laquelle cesse ledernier, qui est pour l'usage, est séparée com-me nuisible, et est rejetée comme condamnée.

1196. Maintenant, il sera dit quelque chosesur la vie des Animaux, et ensuite sur l'Amedes Végétaux. Le Monde entier, et toutes leschoses en général et en particulier qu'il ren-ferme, ont existé et subsistent par le SeigneurCréateur de l'univers. Il y a deux Soleils, lesoleil du Monde spirituel, et le soleil du Mondenaturel : le Soleil du Monde spirituel est le Di-vin Amour du Seigneur, le soleil du Mondenaturel est un pur feu : par le Soleil qui est lePivin Amour a commencé îoule l'œuvre de la

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création, et au moyen du soleil, qui est un feu,l'œuvre a été achevée. Tout ce qui procède duSoleil qui est le Divin Amour est appelé spiri-tuel, et tout ce qui procède du soleil qui estun feu est appelé naturel. Le spirituel d'aprèsson origine a en soi la vie, mais le naturel d'a-près son origine n'a en soi rien de la vie : etcomme c'est de ces deux sources de l'univers,que toutes les choses qui sont dans l'un et dansl'autre Monde ont existé et subsistent, il s'en-suit que le spirituel et le naturel sont danstoute chose créée dans ce Monde, le spirituelcomme âme et le naturel comme corps, ou lespirituel comme interne et le naturel commeexterne, ou le spirituel comme cause et le na-turel comme effet. Que ces deux ne puissentêtre séparés dans aucune chose, cela est connude tout homme sage, car si de l'effet on séparela cause, l'effet sera dissipé; si de l'externe onsépare l ' interne, l'externe sera dissipé, demême que si du corps on séparait l'âme. Quecelte conjonction existe dans chaque chose etmôme dans les plus petites choses de la natu-

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re, on ne l'a pas encore su : si on ne l'a pas su,c'est par suite de l'ignorance où l'on est à l'é-gard du Monde spirituel, du soleil qui y brille,et de la lumière et de la chaleur qu'il y ré-pand ; c'est aussi par suite de la folie des hom-mes sensuels, en ce qu'ils attribuent tout à lanature, et rarement quelque chose à Dieu, ex-cepté la création dans le commun, lorsque ce-pendant dans la nature il n'y a pas et il nopeut pas y avoir le plus petit objet, dans lequelil n'y ait un Spirituel. Dans la suite, il seramontré que dans toutes et dans chacune deschoses qui sont dans les trois règnes de la na-ture il y a un spirituel, et comment il y est.

1197. Que le spirituel et le naturel, danstoutes et dans chacune des choses du monde,aient été unis de la même manière que l'âmeest dans toutes et dans chacune des choses ducorps, ou comme la cause efficiente est danstoutes et dans chacune des choses de l'effet,ou comme l'interne qui produit est dans touteset dans chacune des choses de son produil,c'est ce qui peut être illustré cl confirmé d'à-

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près les sujets et les objets des trois Règnes dela nature, qui sont toutes les choses du monde.Çu'iine telle union des spirituels et des naturelsexiste dans tous et dans chacun des sujets etdes objets du Règne anima!, on le voit claire-ment par les merveilles qui ont été observéesdans ce Règne par des Savants et des Sociétés,et ont été laissées aux recherches de ceux quiscrutent les causes. Il est communément connuque les Animaux de tout genre, grands et pe-tits, tant ceux qui marchent et rampent sur laterre, que ceux qui volent dans l'air et ceuxqui nagent dans les eaux, savent par quelquechose d'inné et d'insité, qu'on nomme instinct,et aussi nature, comment ils doivent propagerleur espèce, comment après avoir mis bas ouaprès la ponte, ils doivent élever leurs petits,comment et de quels aliments ils doivent lesnourr i r ; ils connaissent aussi leurs aliments,seulement par la vue, l'odeur et le goût, et ilssavent où ils doivent les chercher et les ramas-ser; ils connaissent encore leurs demeures etleurs gites; ils savent même où sont les ani-

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maux de même espèce et semblables en enten-dant leurs cris, et par la variation des cris ilsconnaissent aussi ce qu'ils désirent : la sciencede pareilles choses, considérée en elle-même,est spirituelle, et pareillement l'affection dontcette science procède; ce qui les enveloppe vientde la nature, et la production a lieu aussi par elle.De plus, l'Animal est absolument semblable cil'homme quant aux organes, aux membres etaux viscères du corps, et quant à leurs usages ;l'Animal a, comme l'homme, des yeux et parsuite la vue, des oreilles et par suite l'ouïe,des narines et par suite l'odorat, une boucheet une langue et par suite le goût; il a aussi lesens de la peau avec ses variations dans chaquepartie du corps : et, quant aux intérieurs ducorps, il a de semblables viscères, il a deuxcerveaux, il a un cœur et un poumon, il a unestomac, un foie, un pancréas, une rate, unmésentère, des intestins, avec, tous les autresorganes de la chylification, de la sanguifica-tion et de la répurgation, outre les organes dela sécrétion et les organes de la génération ;

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ils sont encore semblables quant aux nerfs, auxvaisseaux sanguins, aux muscles, aux peaux,aux cartilages et aux os : la ressemblance est

; telle, que, quant à ces choses, l 'homme est un. animal. Que toutes ces choses chez l'hommeaient une correspondance avec les sociétés duCiel, cela a été montré en beaucoup d'endroitsclans les ARCANES CÉLESTES : par conséquentaussi ces mêmes choses chez les Animaux ;d'après celte Correspondance, il est évidentque le spirituel agit dans le naturel, et produitses effets par le naturel, comme la cause prin-cipale par sa cause instrumentale. Mais ce sontlà seulement, dans ce Règne, des signes com-muns qui attestent la conjonction.

1198. Les signes particuliers qui attestentla même chose sont encore en plus grandnombre et plus saillants ; chez certaines es-pèces d'animaux, ces signes sont tels, quel'homme sensuel, qui ne pense que dans lamatière, compare les choses qui sont chez lesbêtes avec celles qui sont chez les hommes,et conclut, d'après une folle intelligence, que

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les états de la vie sont semblables, même aprèsla mort, en disant que si lui-même vit, les

\ bêtes vivent, ou que si les bêtes meurent, luiI meurt aussi. Les signes qui sont des attesta-

tions, et qui néanmoins rendent insensé l'hom-me sensuel, sont que, chez certains animaux onvoit pareillement de la prudence et de la saga-cité, un amour connubial, de l'amitié et presquede la charité, de la droiture et de la bienveil-lance, en un mot, de la moralité, comme chezles hommes; soit par exemple, les chiens; parun penchant inné en eux, qui ressemble à del'ingéniosité, ils savent faire une garde fidèle;par la transpiration de l'affection de leur maî-tre, ils connaissent pour ainsi dire ses volon-tés; ils découvent où il est en apercevant ses

,' vestiges et ses vêtements ; ils connaissent les

; plages et les parcourent pour regagner la mai-J son, même par des chemins perdus et au mi-! lieu d'épaisses forêts; ils font en outre beau-! coup d'autres choses semblables, d'après les-f cfuelles l'homme sensuel jugeque lechien aussi' a de la science, de l'intelligence et de la sa-

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gesse ; ce qui ne doit pas étonner, puisquec'est à la nature qu'il a t t r ibue de telles choseschez le chien et aussi chez lui-même : l 'hommespirituel en juge autrement, il voit que c'estquelque chose de spirituel qui dirige, et que cespirituel est uni au naturel. Les signes parti-culiers consistent aussi en ce que les oiseauxsavent construire des nids, y pondre des œufs,les couver, en extraire les petits, et ensuite,par un amour qui est le storgc, leur procurerde la chaleur sous leurs ailes et de la nour-riture avec leur bec, jusqu'à ce qu'ils soientcouverts de plumes et qu'ils puissent voler,quand aussi par eux-mêmes ils sont dans toutela science de leurs parents par le spirituel quipour eux est l'âme, science d'après laquelleils pourvoient à eux-mêmes. Les signes parti-culiers sont encore tous ceux que renfermentles œufs; dans l'œuf est caché le rudiment dunouvel oiseau, et autour de ce rudiment sonttous les éléments qui servent à former le fœ-tus, depuis les principes dans la tête jusqu'auplein entrelacement de toutes les parties du

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corps; est-ce qu'il peut être pourvu à une tellechose par la nature? car c'est là non-seule-ment être produit, mais encore être créé, et lanature ne crée pas : qu'est-ce que la nature ade commun avec la vie, si ce n'est que la vieest revêtue^ par lajiature, et qu'elle sort et seprésente dans une forme comme animal? Aunombre des signes particuliers qui attestent lamême chose, sont aussi les vermisseaux qui senourrissent d'herbes; lorsqu'ils doivent subirleur métamorphose, ces vermisseaux s'entou-rent comme d'un utérus pour renaître; ils s'ychangent en nymphes et en chrysallides, etaprès que le travail est achevé et que le tempsest venu, ils se changent en de beaux insectesailés, et s'élancent dans l'air comme dans leurCiel; là, ils folâtrent, femelle et mâle, commeépouse et époux ; ils se nourrissent de fleursodoriférantes et pondent des œufs, pourvoyantainsi à ce que leur espèce vive après eux :l'homme spirituel voit que c'est une imi ta t ionde la renaissance de l'homme et un représen-tatif de sa résurrection, et par conséquent un

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spirituel. On découvre des signes encore plussaillants chez les abeilles, chez qui le gouver-nement a la forme des gouvernements chez leshommes; elles se construisent, selon les règlesde l'art, de petites demeures de cire, jointesTune à l'autre, avec des passages commodespour les communications, et elles y serrent lemiel qu'elles tirent des fleurs; elles se donnentune souveraine, de laquelle, comme d'une mèrecommune, doit venir la progéniture; celle-cihabile, au-dessus de son peuple, au milieu d'a-beilles satellites, qui la suivent quand elle doitpondre, et derrière eux vient la foule pêle-mêle ; elle va ainsi de cellule en cellule, et dauschacune elle dépose un petit œuf, en conti-nuant jusqu'à ce que sa matrice ait été vidée,et alors elle retourne à sa demeure; et cela estrecommencé plusieurs fois : comme ses satel-lites, qui sont appelés faux-bourdons, ne rem-plissent d'autre usage -que d'être en si grandnombre an service d'une seule souveraine, etde lui inspirer peut-être quelque amour, et nefont aucun travail, ils ssnt jugés inutiles; et

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en raison de cela, et de peur qu'ils ne pren-nent et ne consomment .les richesses et lestravaux des autres, ils sont tirés dehors, et lesailes leur sont arrachées; ainsi leur société setrouve purgée de fainéants; et enfin plus tard,quand la nouvelle lignée a grandi, un bruit gé-néral, qui se fait entendre comme le murmuredes ruisseaux, commande aux jeunes abeillesde sortir, de se chercher des demeures, et dese fournir d'aliments ; alors elles sortent, serassemblent en* essaim, et établissent un gou-vernement semblable dans une nouvelle ru-che : ces choses et plusieurs autres, que lesobservateurs ont vues et publiées dans desécrits, ne diffèrent pas du gouvernement quel'intelligence et la sagesse humaine ont insti-tué et réglé, selon les lois de la justice et dujugement, dans les royaumes et dans les répu-bliques; et enfin, de même que les hommes,comme si elles savaient que l'hiver doit venir,elles amassent des vivres pour ne pas mourirde faim pendant celle saison. Qui peut nierque ces choses soient spirituelles par origine?

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De semblables choses peuvent-elles donc venird'une autre origine? Tous ces signes sont pourmoi des arguments et des preuves de l ' influx duspirituel dans les choses naturelles, et je suistrès-étonné qu'ils puissent être des argumentset des preuves de l'opération seule de la na-ture, comme ils le sont pour plusieurs que lapropre intelligence a rendu insensés.

1199. On ne peut pas savoir en quoi con-siste la vie des bêtes de la terre, des oiseauxdu ciel et des poissons de la mer, à moinsqu'on ne sache ce que c'est que leur âme, etquelle en est la qualité : que chaque Animal aitune urne, cela est notoire, car les animaux vi-vent, et la vie est l'âme, aussi dans la Parolesont-ils même appelés Ames vivantes. Que l'âmedans sa forme dernière, qui est la forme cor-porelle, telle qu'elle se montre devant la vue,soit l'animal, c'est ce qui ne peut être connunulle part aussi bien que dans le Monde spiri-tuel; en effet, dans ce Monde, de même quedans le Monde naturel, on y voit des bêtes detout genre, des oiseaux de tou t genre, et des

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DIEU EST TOCT-POISSANT. 257rpoissons de tout genre, dans une forme telle-ment semblable qu'ils ne peuvent être distin-gués de ceux qui sont dans notre Monde; maisil y a cette différence, que dans le Monde spi-rituel ils existent en apparence d'après les af-fections des Anges et des esprits, ttesortequ'ils sont les apparences des affeclion|?aussis'évanouissenl-ils dès que l'ange ou l'esprits'-én va, ou dès que son affection cesser d'aprèscela, il est évident que leur âme n'est pas au-tre chose qu'une affection; et que, par consé-quent, il y a autant de genres et d'espècesd'animaux, qu'il y a de genres et d'espècesd'affections. Que les affectioos, qui sont repré-sentées dans le Monde spirituel par des ani-maux, ne soient pas des affections intérieures-spirituelles, mais qu'elles soient des affectionsextérieures-spirituelles, qui sont appelées na-turelles, on le verra dans ce qui suit ; puisaussi, que dans chaque bête il n'y a pas unpoil ou un fil de laine, dans chaque oiseau pasun filament de plume ou de duvet, dans cha-que poisson pas une seule pointe d'écaillé ou

17.

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de crête, qui ne vienne de la vie de leur âme,par conséquent qui ne vienne d'un spirituelrevêtu d'un naturel. Mais d'abord il sera ditquelque chose des Animaux qui apparaissentdans le Ciel, dans l'Enfer, et dans le Mondedes esprits, qui tient le milieu entre le Ciel etl'Enfer.

1200. Puisque tout le Ciel a été distinguéen Sociétés, de même tout l'Enfer, et aussitout le Monde des esprits, et que les Sociétésont été mises en ordre selon les genres et lesespèces d'affections, et puisque les animaux ysont les apparences des affections, comme ilvient d'être dit, c'est pour cela qu'un genred'animal avec ses espèces apparaît dans unesociété, et un autre dans une autre, et tous lesgenres d'animaux avec leurs espèces dans letout ensemble. Dans les sociétés du Ciel appa-raissent les animaux doux et propres, dans lessociétés de l'Enfer, les bêtes féroces et im-mondes, et dans le Monde des esprits les bêtesdont le caractère tient le milieu. J'en ai vubien des fois, et par leur vue, il m'a été donné

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DIEU EST TOCT-PCISSAHT. 269

de connaître quels anges ou quels espritsétaient là ; tous dans le Monde spirituel sontconnus d'après les apparences qui sont prèsd'eux et autour ïeuxTeî"leurs affections sentconnues d'après diverses choses, et aussi,d'a-près les animaux. Dans les Cieux, j'ai vu desagneaux, des brebis, des chèvres, d'une telleressemblance avec les agneaux, les brebis etles chèvres du Monde, qu'ils ne diffèrent ab-solument en rien ; j'ai vu aussi, dans les Cieux,des tourterelles, des colombes, des oiseaux deparadis, et plusieurs attires dont les formes ettes couleurs -étaient belles ; j'ai vu aussi despoissons dans des eaux, mais c'était dans lesparties infimes du Ciel. Dans les Enfers, onvoit des chiens, des renards, des loups, des ti-gres, des pourceaux, des rats, et plusieurs au-tres genres de bêtes féroces et immondes, ou-tre des serpents venimeux de plusieurs espè-ces, et aussi des corbeaux, des chouettes, deshiboux. Dans le Monde des esprits, j'ai vu deschameaux, des éléphants, des chevaux, desânes, des bœufs, des cerfs, des lions, des léo-

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pards, des ours; et, en outre, des aigles, desmilans, des pies, des paons, des cailles. J-'ai vu

j aussi des Animaux composés, tels qu'ils onti été vus par les prophètes, et décrits dans laï Parole, par exemple, dans l'Apocalypse, Xllf.

2, et ailleurs. Puisqu'il y a entre les animauxqui apparaissent dans ce Monde et les animauxde notre Monde une telle ressemblance qu'ilsne peuvent absolument pas être distingués, etque ceux-là tirent leur existence des affectionsdes Anges du Ciel et des cupidités des espritsde l'enfer, il s'ensuit que les affections natu-relles et les cupidités sont leurs âmes, et quecelles-ci revêtues d'un corps sont en effigiedes animaux. Mais quelle affection ou quellecupidité est l'âme de tel ou tel animal, soitbête douce ou féroce de la terre, soit oiseaude jour ou de nuit, soit poisson d'eau limpideoù d'eau croupie, ce n'est pas ici le lieu del'exposer : les animaux sont souvent nommésdans la Parole, et là ils ont une significationen rapport avec leurs âmes ; la significationdes agneaux, des brebis, des chèvres, des bé-

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DIEL' EST TOUT-PD1SSAXT. 261

liers, des chevreaux, des botrcs, des taureaux,des bœufs, des chameaux, des chevaux, desânes, des cerfs, et de quelques oiseaux, a étédévoilée dans les ARCAKES CÉLESTES.

1201. Ces préliminaires étant posés, il seradit ce que c'est que l'Ame des bêtes :; L'Ame

i des bêtes, considérée en elle-même, est' spiri-. tuelle; en effet, l'affection, quelle qu'elle soit,' bonne ou mauvaise, est spirituelle, car elle est

7*4ï*rt« a:4fc. =MP/

\ une dérivation de quelque amour, et tire sonorigine de la lumière et de la chaleur qui pro-cèdent du Seigneur comme Soleil, et tout cequi en procède est spirituel. Que les mauvaisesaffections, qui sont appelées convoitises, enviennent aussi, cela est évident d'après ce quiaélédit précédemment sur les mauvais amourset par suite sur les folles cupidités des génieset des esprits infernaux. Les bêtes et les ani-maux sauvages, dont les âmes sont de sembla-bles affections mauvaises, r£ontj>a_s..été créésdèsj.e commencement; tels sont les rats, lesserpents venimeux, les crocodiles, les basilics,les vipères, et autres semblables, et aussi les

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262 DIEU EST TOUT-PUISSAKT.

divers insectes nuisibles; mais ils ont eu leurorigine avec l'Enfer, dans les étangs, les ma-rais, les eaux infectes et fétides, et dans leslieux où sont des effluves cadavéreuses, ster-coreuses et urineuses, avec lesquelles commu-niquent les mauvais amours des sociétés infer-nales : qu'il y ait communication avec de telleschoses, il m'a été donné de le savoir par expé-rience : il y a même dans tout spirituel uneforce plastique, partout où des exhalaisonshomogènes se présentent dans la nature, et ily a aussi dans tout spirituel une force propa-gatrice, car il forme non-seulement les organesdes sens et des mouvements, mais encore lesorganes de la prolification par les utérus oupar les œufs. Mais dès le commencement il n'yeut de créé que les bêtes utiles et propres, dontles âmes sont des affections bonnes. Toutefois,il faut qu'on sache que les âmes des bêles nesont pas spirituelles dans ce degré où le sontles âmes des hommes, mais elles sont spiri-tuelles dans un degré inférieur; en effet, il y ades degrés pour les choses spirituelles; et les

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affections du degré inférieur, bien que consi-dérées d'après leur origine elles soient spiri-tuelles, doivent néanmoins.être appelées natu-relles; on doit les appeler ainsi, parce qu'ellessont semblables aux affections de l'homme na-turel. Il-y a dans l'homme trois degrés "affec-tions naturelles, pareillement chei les bêtes;dans le degré infinie sont les insectes de diversgenres, dans un degré supérieur sont les oi-seaux du ciel, et dans un degré encore j>lusélevé sont les bêtes de la terje, qui ont étécréées dès le commencement.

1202. 11 y a entre les hommes et les bêtesune différence comme entre la veille et le som-meil, et comme entre la lumière et l'ombre.L'homme est spirituel, et en même temps na-turel; la bête, au contraire, n'est pas spirituelle,mais elle est naturelle. Il y a dans l'Hommevolonté et entendement; sa volonté est le ré-ceptacle de la chaleur du Ciel, qui est l'amour,et son entendement est le réceptacle de la lu-mière du Ciel^qui est la sagesse; dans les Bê-tes, au contraire, il n'y a ni volonté ni enten-

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2GÎI DIEU EST TOUT-PUISSAÎST.

dément, mais au lieu de la volonté il y a l'af-fection, et au lieu de l'entendement la science.La volonté et l'entendement chez l'hommepeuvent faire un, et peuvent aussi ne pas faireun, car l'homme peut penser d'après l'enten-dement ce qui n'appartient pas à sa volonté; ilpeut, en effet, penser ce qu'il ne veut pas, etaussi vice versa; chez la bête, au contraire,l'affection et la science font un, et elles ne peu-vent pas être séparées; car ce qui appartient àson affection, elle le sait, et ce qui appartientà sa science, elle en est affectée ; comme lesdeux facultés, qui sont appelées science et af-fection, ne peuvent être séparées chez la bête,<-.'est pour cela que la bête n'a pas pu détruirel'ordre de sa vie; de là vient qu'elle naît danstoute la science de son affection; il en est au-trement chez l'homme, les deux facultés de savie, qui sont appelées entendement et volonté,peuvent être séparées, ainsi qu'il a été dit;c'estpourquoi il a pu, lui, détruire l'ordre de sa vie,en pensant en opposition avec sa volonté, eton voulant en opposition avec son entende-

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ment, et aussi par là il l'a-ëétruit : de là vientqu'il naît dans une complète ignorance, afinque d'après elle-il soit introduit dans l'ordrepar les sciences au moyen de l'entendement.L'ordre, dans lequel l'homme a été créé, est ,d'aimer Dieu par-dessus toutes choses, et le ;prochain comme soi-même ; et l'état, dans le-quel l'homme est venu, après qu'il eut détruit f.cet ordre, est de s'aimer par-dessus toutes 'choses, et d'aimer le monde comme soi-même.Comme il y a chez l'homme uir mental spiri-tuel, et que ce mental est au-dessus de sonmental naturel, et comme son mental spirituelpeut porter sa vue sur des choses qui appar-tiennent au Ciel et à l'Église, puis aussi surcelles qui appartiennent à la cité quant auxmœurs et aux lois, et que ces choses se réfè-rent aux vrais et aux biens qui sont appelésspirituels, moraux et civils, et en outre auxvrais et aux biens naturels des sciences, et auxopposés de ces vrais et de ces biens, qui sontles faux et les maux, c'est pour cela quel'homme peut non-seulement penser analyti-

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266 DIJJU EST TOUT-PUISSANT.

quement et tirer des conclusions sur les cho-ses, niais encore recevoir l 'influx du Seigneurpar le Ciel, et devenir intelligent et sage; au-cune bête ne le peut; ce qu'elle sait, ce n'estpas par quelque entendement, mais c'est parla science de l'affection, qui est son âme. Lascience de l'affection existe dans tout spirituel,parce que le spirituel procédant du Seigneurcomme Soleil est la Lumière unie à la Chaleur,ou bien la sagesse unie à l'amour, et parce quela science appartient à la sagesse, et l'affectionà l'amour, dans le degré qui est appelé natu-rel. Puisque l'homme a un mental spirituel eten même temps un mental naturel, et que sonmental spirituel est au-dessus de son mentalnaturel; et puisque le mental spirituel est tel,qu'il peut contempler et aimer les vrais et lesbiens en tout degré, conjointement avec lemental naturel, et abstractivement de ce men-tal, il s'ensuit que les intérieurs de l'homme,qui appartiennent à l'un et à l'autre de sesmentais, peuvent être élevés par le Seigneurvers le Seigneur et être conjoints à Lui; de là

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vient que tout homme vit éternellement : iln'en est pas ainsi de la bêle; elle ne jouit d'au-cun mental spirituel, mais elle a seulement unmental naturel ; c'est pourquoi ses intérieurs,qui appartiennent seulement à la science et àl'affection, ne peuvent ni être élevés par leSeigneur, ni être conjoints à Lui; c'est pourcela qu'elle ne vit pas après la mort. La Bête, ilest vrai, est conduite par un certain influx spi-rituel, qui tombe dans son âme ; mais commeson spirituel ne peut pas être élevé, il ne peutqu'être porté en bas, -et examiner les chosesqui appartiennent à son affection, lesquellesse réfèrent seulement à celles qui concernentla nutrition, l'habitation et la propagation, etd'après la science de son affection les con-naître au çoïe^de k vue, de^]^4ûiajtletdujoût. Comme d'après son mental spiri-tuel Thomme peut penser rationnellement,c'est aussi pour cela qu'il peut parler, car par-ler appartient à la pensée d'après l'entende-ment qui peut voir les vrais dans la lumièrespirituelle ; au contraire, la bête qui n'a au-

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268 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

çune pensée d'après l'entendement, mais qui

f seulement la science d'après l'affection, neeut que produire des sons, et varier le son

'de son affection selon ses appétits.1203. Maintenant, il sera dit quelque chose

du Règne végétal, et de son âme, qui est ap-pelée âme végétative : Que celle-ci aussi soitspirituelle, on ne le sait pas dans le Monde.Par âme végétative il est entendu la disposition(conatus) et l'effort pour produire le végétaldepuis la semence progressivement jusqu'à denouvelles semences, et ainsi pour se multi-plier à l'infini et se propager à éternité, car il ya comme l'idée de l'Infini et de l'Éternel danstout végétal; en effet, une seule semence, enun certain nombre d'années, peut être multi-pliée au point de remplir toute la terre, etaussi être propagée de semence en semencessans fin : cela, conjointement avec l'admirableprogression de croissance à partir de la racineen ua germe, ensuite en une tige, puis enbranches, feuilles, fleurs, fruits, jusqu'à denouvelles semences, n'est pas naturel, mais

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DIE C ESI TOUT-PUISSANT. 269

il en est de même en ce que lesvégétaux présentent en beaucoup de pointsdes choses semblables à celles du Règne ani-mal; ainsi, ils doivent leur existence à une se-mence, dans laquelle il y a une sorte de vertuprolifique ; ils produisent un germe commeenfant, une tige comme corps-, des brandiescomme bras, un sommet comme tête, des-écor-ces comme peaux, des feuilles comme pou-mons; ilsgrandissent pendant des années, et en-suitedonnentdes fleurs comme nymphes avantle mariage, et après ils les déploient commeulérus ou œufs, et enfanlent des fruits comme "fœlus, dans lesquels sent de nouvelles semen-ces, d'où résultent, comme dans le règne ani-mal, des prolificalions ou fructifications de lamême espèce ou de la même race : ces fails, etbeaucoup d'aulres, observés par d'babiles bo-tanistes qui ont établi un parallélisme entre cesdeux règnes, indiquent que la disposition etl'effort pour de telles choses viennent, non duMonde naturel, mais du Monde spirituel. Quela force vive comme cause"*principale soit le

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spirituel, et que la force morte comme causeinstrumentale soit le naturel, on le verra dansce qui suit.

120/1. Comment le spirituel influe et agitdans les Végétaux, et produit cette disposition,cet effort et cet acte, cela ne peut être comprispar aucun entendement, si les propositions quisuivent ne sont d'abord développées. T. Riendans la nature n'existe et ne subsiste que d'a-près le spirituel, et par le spirituel. II. La na-ture en elle-même est morte, ayant été créée,afin que par elle le spirituel soit revêtu deformes qui servent à l'usage, et afin qu'il soitterminé. III. Il~y a deux formes communes, laspirituelle et la naturelle; la spirituelle, tellequ'est celle des animaux ; la naturelle, tellequ'est celle des végétaux. IV. Il y a trois forcesdans tout spirituel ; la force d'agir, la force decréer, et la force de former. V. D'après le spi-rituel par ces forces existent les végétaux etaussi les animaux, tant ceux qui apparaissentdans le Ciel que ceux qui sont dans le Monde.VI. Il y a la même origine et par suite la même

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âme dans les uns et dans les autres, avec laseale différence des formes dans lesquelles sefait l'influx. VIL Et cette origine est dans l'u-sage. Si ces propositions ne sont d'abord dé-veloppées, la cause d'effets si admirables dansle Règne végétal ne peut pas être vue par l'en-tendement.

1206. I. Bien dans ta nature n'existe qued'après le spirituel, et par le spirituel. C'estparce que rien ne peut exister que d'après unautre,-ainsi finalement d'après Gelai qui en»SoiEst et Existe ; Celui-là est Dieu ; c'est mêmepour cela que Dieu est appelé l'Être et l'Exis-ter ? jtejj» d'après l'Être ; et Jéhoyah, d'aprèsl'Être et l'Existeren Soi, Si rien dans la naturen'existe que d'après le spirituel, c'est parcequ'il ne peut y avoir aucune chose, à moinsqu'en elle il n'y ail une âme; est appelé âmetout ce qui est essencefcar ce qui n'a pas ensoi une essence, cela n'existe point ; car celaest une non-enlité (non ens), parce qu'il n'ya point l'être d'après lequel cela (peut exister) :il en est ainsi de la nature; son essence, d'à-

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près laquelle elle existe, est le spirituel, parceque le spirituel a en soi le Divin Être, et aussila Divine Force d'agir, de créer et de former,comme on le verra par la suite; celte essenceaussi peut être appelée âme, parce que toutspirituel vit, et que, quand le vivant agit dansle non-vivant, ainsi dans le naturel, il fait ouque le non-vivant est comme s'il vivait, ouqu'il lient quelque chose d'une apparence d'a-près le vivant, pour le second cas dans les Vé-gétaux, pour le premier dans les Animaux. Sirien dans la nature n'existe que d'après le spi-rituel, c'est parce qu'il n'y a point d'effet sanscause; tout ce qui existe dans l'effet vient dela cause ; ce qui ne vient pas de la cause estséparé : il en est ainsi de la nature ; chaquechose, et même la plus petite chose, est un ef-fet d'après une cause qui est antérieure à lui,qui est intérieure en lui, qui est supérieureà lui, et qui vient immédiatement de Dieu ;car il existe un Monde spirituel, ce Monde estantérieur, intérieur et supérieur au Monde na-turel ; c'est pourquoi, (oui ce qui esl du Monde

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spirituel est cause, et tout ce qui est du Mondenaturel est effet. Il y a, à la vérité, existenced'une chose par une autre progressivementaussi dans le Monde naturel ; mais c'est pardes causes venant du Monde spirituel ; car où ;est la cause de l'effet, là aussi est la cause de jl'effet efficient; car tout effet devient cause ef- tficiente en ordre jusqu'au dernier où subsistela force effeclrice; mais cela se fait continuel-lement d'aplfes le spirituel, dans lequel seul estcette force; c'est donc là le motif pour lequelrien dans la nature n'existe que d'après le spi-rituel, et par le spirituel. 11 y a, dans la na-ture, deux causes moyennes par lesquelles sefait tout effet, ou toute production et touteformation qui s'y opèrent; les causes moyen-nes sont la Lumière et la Chaleur; la Lumièremodifie les substances, et la Chaleur les meten action ; l'une et l'autre sont dans les sub-stances par la présence du soleil; la présencedu soleil, qui est manifestée comme Lumière,constitue l'activité des forces ou substances de ,chaque individu selon la forme dans laquelle

18,

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27/1 DIEU EST TOUT-PUISSANT.

il est par création ; c'est là la Modification.Mais la présence du soleil, qui est perçuecomme Chaleur, dilate les individus et produitla force d'agir et d'effectuer selon la formequ'ils ont, en mettant en action l'effort dans

> lequel ils sont par création : l'effort, qui par la; chaleur devient une force agissante dans les\ formes même les plus petites de la nature,' vient du spirituel agissant en elles et dans

elles.1207. II. La nature en elle-même est morte,

ayant été créée, afin que par elle le spirituelsoit revêtu de formes qui servent à l'usage,et afin qu'il soit terminé. La Nature et la Viesont deux choses distinctes : la Nature com-mence à partir du soleil du Monde, et la Viecommence à partir du Soleil du Ciel. Le soleildu Monde est pur Feu, et le Soleil du Ciel estpur Amour; ce qui procède du soleil qui estpur feu est appelé Nature, et ce qui procèdedu Soleil qui est pur Amour est appelé Vie :ce qui procède du pur feu est mort, mais cequi procède du pur Amour est vivant : par là

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on voit clairement que la Nature en elle-mêmeest morte. Que la nature serve à revêtir le spi-rituel, on le voit par les âmes des bêtes, quisont des affections «piriluelles, en ce que lesbêtes sont revêtues de choses matérielles quisont dans le Monde; que leurs corps soientmatériels, cela est notoire : pareillement lescorps des hommes. Si le spirituel peut être, re-vêtu par le matériel, c'est parce que toutes leschoses qui existent dans la nature du Monde,tant celles des atmosphères que celles deseaux et des terres, toutes prises individuelle-ment, sont des effets produits par le spirituelcomme cause, et que les effets font un avec lacause, et concordent entièrement, selon cetaxiome, que rien n'existe dans l'effet, qui nesoil dans la cause : mais il y a celte différence,que la cause est une force vive, parce qu'elleest spirituelle, tandis que l'effet qui en provientest une force morte, parce qu'il est naturel.C'est de là que, clans le Monde naturel, il existedes choses qui concordent entièrement aveccelles qui sont dans le Monde spirituel, et

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qu'elles peuvent être convenablement con-jointes. C'est donc de là qu'il est dit que lanature a été créée, afin que par elle le spiri-tuel soit revêtu de formgg qui servent à l'u-sage. Que la nature ait été créée, afin que lespfrituel soit terminé en elle, c'est une consé-quence de ce qui a été dit, que les choses duMonde spirituel sont des causes, et celles duMonde naturel des effets; or, les effets sont lesterminaisons : là où est un premier, il doit yavoir nécessairement un dernier, et commedans le dernier coexiste tout intermédiaire àpartir du premier, l'œuvre de la création dansles derniers est achevée. C'est pour cette finque le Soleil du Monde a été créé, et par le So-leil la nature, et en dernier lieu le Glohe ter-raqué, afin qu'il y ait là les matières derniè-res, dans lesquelles tout spirituel est terminé,et dans lesquelles la création subsiste : c'estaussi pour cette fin, que l'œuvre de la créationy persiste et dure continuellement, ce qui sefait par les générations des hommes et desanimaux, cl parles germinations des végétaux;

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 277

et pour cette fin, que de là toutes chosesj-e-yiennent au Premier, de qui totil iirocède^ cequi se fait par l'homme. Que les intermédiairescoexistent dans les derniers, on le voit claire-ment par l'axiome, qu'il n'y a rien dans l'effet,qui né soit-dans la cause; ainsi par la conti-nuité des causes et des effets depuis le Premierjusqu'au dernier.

1208, III. // y a deux formes communes,la spirituelle et la naturelle; la spirituelle,telle (fif est celle des animaux; la naturelle,telle qu'est celle des végétaux : de là vientque toutes les choses de la Nature, excepté leSoleil, la Lune et les Atmosphères, constituentles trois Règnes, le Règne Animal, le RègneVégétal, et le Règne Minéral; et que le RègneMinéral est seulement un magasin dans lequelsont contenues, et duquel sont tirées toutesles choses qui composent les formes du RègneAnimal et du Règne Végétal. Les formes duRègne Animal, qui d'un seul mot sont appeléesAnimaux, sont toutes selon le flux des sub-stances et des forces Spirituelles, lequel flux,

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diaprés l'effort qui est en elles, tend vers laforme humaine, et vers toutes et chacune deschoses qui la constituent, de la tête aux pieds,ainsi dans le commun, pour produire les or-ganes des sens et les organes des mouvements,puis les organes de la nutrition, et aussi ceuxde la prolification : c'est de là queje Ciel entierest dans une telle forme, que tous les anges ettous les esprits sont dans une telle forme, etque les hommes dans les terres sont dans unetelle forme; et aussi toutes les bêtes, tous lesoiseaux et tous les poissons; car chez tous il ya de semblables organes. Cette forme animaletire cet effort du Premier, par qui toutes cho-ses sont, c'est-à-dire, de Dieu, en ce qu'il estHomme : cet effort, et par suite la détermina-tion de toutes les Forces spirituelles, ne peutêtre donné ni exister d'autre part, car cet ef-fort est dans les maxima et dans les minima,dans les premiers et dans les derniers dans leMonde spirituel, et par suite dans le Mondenaturel, mais avec une différence de perfectionselon les degrés. L'autre forme, qui est la for-

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me naturelle, et dans laquelle sont tous lesvégétaux, lire son origine de l'effort et parconséquent du flux des forces naturelles, quisont tes atmosphères, et sont appelées Éthers,dans lesquelles est cet effort d'après la déter-mination des forces spirituelles, déterminationqujjten.d à la forme animale, et d'après la con-tinuelle opération de ces forces spirituellesdans les forces naturelles qui sont les élhers,et par les élhers dans les matières de la terre,dont sont composés les végétaux : que l'originede «ette forme vienne de là, on le voit d'aprèsce qui a été dit, ci-dessus, qu'en e.ux il apparaîtquelque chose à l'instar de la forme animale.Que toutes les choses de la nature tendent acette forme, et que l'effort pour la produired'après le spirituel, soit imprimé et par consé-quent usité dans, les éthers, c'est ce que prou-vent plusieurs phénomènes, par exemple, lavégétation universelle de la surface de toutle globe terrestre, puis la végétation des nii-nérau_x en de telles formes dans les minièresoù il existe des ouvertures, et la végétation

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des crétacés dans les coraux au fond des mers,et même les formes des parties de la neige quiimitent celles des végétaux.

1209. IV. Il y a trois Forces dans tout spi-rituel; la force d'agir, la force de créer, etta force de former : LA FORCE D'AGIR ; carte spirituel procède de la source premièrede toutes les Forces, qui est le Soleil du Ciel,et ce Soleil est le Divin Amour du Seigneur, etl'amour est l'agent même, et de là procède laforce vive, qui est la Vie. LA FORCE DE CRÉERest la force de produire les causes et les effetsdepuis le commencement jusqu'à la fin, et ellemarche depuis le Premier par les intermé-diaires jusqu'au dernier; le premier est le So-leil même du Ciel, qui est le Seigneur; les in-termédiaires sont les spirituels, ensuite les na-turels, puis les terrestres, d'après lesquels endernier lieu il y a les productions : et commecette force dans la création de l'univers a mar-ché du Premier au dernier, c'est pour cela quedepuis la création elle marche de même, afinque les productions soient continues, autre-

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ment elles cesseraient,: en effet, le premier re-gardé continuellement le dernier comme fin ;et" si le Premier ne pourvoyait pas par soi con-tinuellement au .dernier, au moyen des inter-médiaires, selon l'ordre de la création, toutpérirait '. c'est pourquoi les productions, quisorit principalement les animaux et les végé-taux, sont des continuations de la création.Peu importe que les continuations se fassentpar des semences, toujours est-il que c'est lamême force créatrice qui produit : l'expériencede quelques observateurs indique même quequelques semences sont encore produites. LAFORCE DE FORMER est la force dernière d'aprèsles derniers ; c'est, en effet, la force de produireles animaux et les végétaux d'après les der-nières matières de la nature, qui ont été amas-sées dans le globe terrestre. Les forces qui sontdans la nature d'après son origine, qui est lesoleil du Monde, ne sont pas des forces vives,mais ce sont des forces mortes; elles ne diffèrentpas des forces de la chaleur dans l'homme etdans l'animal, forces qui tiennent le corps dans

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282 DIEU EST TOUT-Pl'ISSAXT.

cet état, que la volonlé et l'entendement, l'unepar l'affection et l'autre par la pensée, qui sontspirituelles, peuvent y influer et y produireleurs actes : elles ne diffèrent pas non plus desforces de la lumière dans l'œil, forces qui fontseulement que le mental, lequel est spirituel,voit par cet organe qui lui appartient; la lu-mière du monde ne voit rien, mais le mentalvoit par la lumière du Ciel. Il en est de mêmepour les végétaux ; celui qui croit que la cha-leur et la lumière du soleil du Monde font au-tre chose que d'ouvrir et de disposer les pro-pres de la nature à recevoir l'influx provenantdu Monde spirituel, se trompe beaucoup.

1210. V. D'après le spirituel par ces for-ces existent les végétaux et aussi les ani-maux, tant ceux qui apparaissent dans leCiel que ceux qui sont dans le Monde. S'ilexiste aussi des végétaux et des animaux dansle Ciel, c'est parce que ces forces sont dans lespirituel dans ses maxima et dans ses mt'ni-ma, dans ses premiers et dans ses derniers,ainsi dans le spirituel tant dans le Ciel que

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 283

dans le Monde; les premiers du spirituel sontdans lés Gieux, el les derniers dans le Monde :il y a, en- effet, des degrés des spirituels, etchaque degré est distinct de l'autre, et le de-gré antérieur ou supérieur est plus parfaitque le degré postérieur ou inférieur : c'est cedont on peut avoir la preuve d'après la lumièreet la chaleur dans les Cieux, et d'après la sa-gesse que les Anges acquièrent par cette lu-mière et par cette chaleur ; dans le Ciel su-prême ou troisième Ciel la lumière par sonéclat enflammé est si resplendissante, qu'ellesurpasse des milliers de fois la lumière de mididans le Monde ; dans le Ciel moyen ou secondCiel, la lumière est moins brillante, mais néan-moins elle surpasse des centaines de fois la lu-mière de midi dans le Monde ; dans le dernierou premier Ciel, la lumière est semblable à lalumière de midi dans le Monde. Il y a aussides degrés de la chaleur, qui là est l'amour ;et selon ces degrés les Anges ont la sagesse,l'intelligence el la science : tout spirituel ap-partient à la lumière et à la chaleur qui pro-

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284 DIEU EST TOUT-rr.lSS.VNT.

cèdent du Seigneur comme Soleil, et la sagessecl l'intelligence viennent de cette lumière etde cette chaleur. H y a aussi sous les Cieux, oudans la nature, un môme nombre de degrésdes spirituels; ce sont les degrés inférieurs desspirituels, comme on peut le voir d'après le men-tal naturel de l'homme, et d'après sa rationalitéet sa sensualité ; les hommes rationnels sontdans le premier degré de ce mental, les sen-suels dans le dernier, et quelques-uns dans ledegré moyen; or, toute pensée et toute affec-tion du mental naturel sont spirituelles. Cestrois forces, qui sont la force d'agir, la forcede créer et la force de former, sont dans lespirituel en chacun de ses degrés, mais avecune différence de perfection ; toutefois, comme

- il n'existe rien qui n'ait son dernier, dans le-: quel il est terminé et subsiste, il en est aussi

de même du spirituel ; son dernier est dans leglobe terrestre, dans ses terres et dans seseaux; et le spirituel d'après ce dernier produitles végétaux de tout genre, depuis l'arbre jus-qu'au gazon, dans lesquels le spirituel qui y

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 285

reste se manifeste seulement en une certaineressemblance avec les animaux, ressemblancedont il a été traité ci-dessus.

1211. Maintenant, il sera dit quelque chosesur les Végétaux dans le Ciel; précédemmentil a été parlé des Animaux qui y sont. Dans lesCieux il y a, comme dans les terres, des végé-taux de tout genre et de toute espèce; il y amême dans les Cieux des végétaux qui ne sontpas dans les terres, car il y en a de composés(Te gcriïës'ëf d'espèces, même avec une variétéinfinie; ils tiennent cela de leur origine, dontil sera parlé plus loin : toutefois, dans lesCieux, les genres et les espèces de Végétauxdiffèrent, de même que les genres et les espè-ces d'Animaux, dont il a été question ci-des-sus. Selon les degrés de lumière et de chaleur,il y apparaît des jardins paradisiaques, desbois, des champs et des plaines, où sont desvergers, des bosquets et des lieux de verdure.Dans le Ciel inlime_ ou troisième Ciel, il y aprincipalement dos vergers dont les fruits dis-?tiilent des huiles; des bosquets dont les fleurs'

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286 DIEU EST TOtiT-PtIISSANT.

répandent des odeurs suaves, et dont les grai-nes ont une saveur odoriférante et la douceurde l'huile; des lieux de verdure qui exhalentdes odeurs semblables. Dans le Ciel moyen, ousecond Ciel, il y a des vergers dont les fruitsdistillent des vins; des bosquets dont les fleursrépandent des odeurs agréables, et dont lesgraines ont une saveur délicieuse ; des lieuxde verdure qui exhalent des odeurs du mêmegenre. Dans le dernier ou premier Ciel, il y ades choses semblables à celles qui sont clans leCiel intime et dans le Ciel moyen, avec unedifférence de plaisirs et de charmes selon lesdegrés. Il y a aussi des fruits et des grainesd'or pur dans le Ciel intime, d'argent dans leCiel moyen, et de cuivre dans le dernier Ciel;et il y a aussi des fleurs en pierres précieuseset en cristaux. Toutes ces choses y sont desgerminations des terres ; il y a là des terrescomme chez nous ; mais rien n'y est produitd'après une semence semée, mais il y a pro-duction d'après une semence créée, et la créa-tion y est instantanée, et la durée, tantôt d'un

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DIEU EST, TOUT-PUISSANT. 287

jour, et tantôt djiin monient; car ces chosesexistent jwr les forces de la lumière et de lachaleur procédant du Soleil du Ciel, qui est leSeigneur, sans les forces supplémentaires etauxiliaires de la lumière et de la chaleur dusoleil du Monde; c'est à cause de ces dernièresforces, que dans les terres de notre globe lesmatières sont fixes, et les germinations con-stantes; mais dans les terres qui sont dans lesCieux, les matières ou substances ne sont pasfixes, et de là les germinations qui en pro-viennent ne sont pas non plus constantes; là,toutes les choses sont spirituelles dans uneapparence naturelle; il en est autrement dansles terres soumises au soleil du Monde. Cesdétails sont rapportés, afin qu'il soit confirméque dans tout spirituel, qu'il soit dans le Cielou qu'il soit dans le Monde, il y a ces troisforces, qui sont la force, d'agir, la. force decréer et la force de former, et que ces forcess'avancent continuellement vers leur dernier,où elles se terminent et subsistent ; et celanon-seulement dans ses premiers, mais encore

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288 DIEU EST XOCI-PUISSANT.

dans ses derniers : c'est de là qu'il existe éga-lement des terres clans les Cieux ; car les terresy sont ces forces dans les derniers : la diffé-rence, c'est que là les terres sont spirituellespar origine, et qu'ici les terres sont naturelles;et que les productions de nos terres se fontd'après le spirituel Su moyen de la nature,tandis que dans les terres des Cieux elles sefont sans la nature.

1212. VI. Il y a la même origine, et parsuite la même âme dans les uns et dans lesautres, animaux et végétaux, avec la seuledifférence des formes dans lesquelles se faitl'influx. Que l'origine des animaux, qui estaussi leur âme, soit une affection spirituelle,telle qu'est celle de l'homme dans son naturel,cela a été montré ci-dessus : que l'origine desvégétaux soit aussi la même, cela est surtoutévident d'après les végétaux dans les Cieux,par exemple, en ce qu'ils y apparaissent selonles affections des Anges, et aussi en ce qu'ilsreprésentent ces affections, au point qu'eneux, comme dans leurs types, les Anges voient

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DIEU ESIjJOOT-PUISSANT. 289

et connaissent firars affections telles qu'ellessont; et ëfiCOre en ce qu'ils changent selon lesaffections, mais, ceci a lieu hors des sociétés :il y a cette seule différence, que les affectionsapparaissent formées en animaux par le spiri-tuel dans ses moyens, et qu'elles apparaissentformées en végétaux dans ses derniers, qui làsont'des terre»; car le spirituel, qui forme estvivant dps les moyens, tandis que dans lesderniers il n'est.pas vivant.; le spirituel âansles derniers ne retient du vivant que ce qu'ilfaut pour produire une ressemblance du vi-vant; c'est presque comme dans le corps hu-main où les derniers, que produit le spirituel,sont les cartilages, les os, les dents et les on-gle's, dans lesquels est terminé le vivant quivient de l'âme. Que l'âme végétative soit dela même origine que l'àrne des bêtes de laterre, des oiseaux du ciel et des poissons de lamer, c'est ce qui semble au premier aperçu nepas être, d'après cette différence que l'animalvit tandis que le végétal ne vit pas; mais tou-jours est-il que cela est clairement mis en évi-

19.

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290 DIEU EST TOUT-BÇISSANT.

dence d'après les animaux efen même tempsd'après les végétaux vus dans les Cieux, etaussi d'après les animaux et en même tempsd'après les végétaux vus dans les enfers; dansles Cieux apparaissent des animaux beaux etde pareils végétaux, et dansjes enfers des ani-maux nuisibles et aussi de pareils végétaux; etl'on connaît les Anges et les Esprits d'aprèsIes,,appareûces 4es animaux, et pareillementd'après les apparences des végétaux; la con-cordance avec leurs affections est complète;bien plus, la concordance est telle, que l'ani-mal peut être changé en un végétal concor-dant, et le végétal en un animal concordant.Les Anges du Ciel savent quelle chose de l'af-fection est représentée dans l'un et dans l'au-tre ; et j'ai entendu dire, et aussi j'ai perçu,"ii'il y a ressemblance. Il m'a même été donné•.ie connaître manifestement la correspondancei.on-seulement des animaux, mais aussi desvégétaux avec les sociétés du Ciel et avec lessociétés de l'enfer, par conséquent avec les af-roclions de ces sociétés, car les sociétés et les

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DIEU ES* TOUT-PUISSANT. 291~'*

affections dans le Monde spirituel font un. Delà vient que les jardins, les bocages, les forêts,les arbres, et des plantes de différent genre,sont nommés dans beaucoup de passages de laParole, et que là ils signifient les spirituels se-lon leurs origines, qui toutes se réfèrent auxaffections. Il y a donc pour les végétaux dansle Monde spirituel et dans le Monde naturelcette différence, que dans le Monde spirituelils existent en un instant, selon les affectionsdes Anges et des Esprits qui y sont, tant lessemences que les germinations, tandis quedans le Monde naturel leur origine est insiléedans les semences d'après lesquelles ils crois-sent chaque année. En outre, il y a deux cho-ses propres à la nature, le temps et par suiteJg.successif, et J'espace et par suite restensjf;mais ces deux choses n'existent pas dans leMonde spirituel comme propres à ce monde;elles y,sûAt seulement les apparences des étalsde la vie des Anges et des Esprits ; de là vientencore qu'en un moment les végétaux naissentdes terres qui sont là d'une origine spirituelle,

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292 DIEU ESI TOUT-Pl'ISSAM.

et qu'en un moment aussi ils disparaissent,ce qui cependant arrive seulement quand lesAnges s'éloignent; mais quand ils ne s'éloi-gnent pas, ils continuent à exister. Telle estla différence entre les végétaux dans le Mondespirituel et les végétaux dans le Monde na-turel.

1214. VII. Cette origine vient de l'usage :c'est parce que les affections se réfèrent auxusages; l'usage est le sujet de toutejiÇfection;l'homme, en effet, ne peut être affecté, si cen'est pour quelque chose, et ce quelque choseest l'usage ; maintenant, puisque toute affec-tion suppose l'usage, et que l'âme végétative,d'après son origine spirituelle, est une affec-tion, ainsi qu'il a été dit. il en résulte aussiqu'elle est un usage. C'est d'après cette raison,que dans tout végétal il y a un usage, usagespirituel dans le Monde spirituel, usage spiri-tuel et en même temps naturel dans le Mondenaturel ; l'usage spirituel est pour l'état diversdu mental (animus), et l'usage naturel pourl'état divers du corps. Que les mentais (V»wn<;

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DIEU EST TOUT-PUISSANT. 293

soient restaurés, récréés et excités, et que viceversa ils soient mis dans des somnolences, destristesses et des défaillances, par les odeurs etles saveurs de différents végétaux, cela est no-toire ; «t que les corps soient rendus à la.sanlépar des végétaux et par les diverses lessives,menstrues et médicaments qu'on en fait, etque vice versa ils soient tués par les toxiquesqui en proviennent, cela aussi est connu. Dansles Cieux, l'usage spirituel externe que lesAnges tirent des végétaux est la récréation desmentalsfammijjet l'usage interne est la repré-sentation des Divins en eux, et par conséquentaussi une élévation du mental (aninws); car lesAnges étant plus sages voient dans les végétauxJa qualité des affections en_série; les variétésdes fleurs dans leur ordre, et en même tempsles nuances des couleurs, puis aussi les odeurs,manifestent ces affections, et ce qui est inté-rieurement renfermé en elles ; en effet, touteaffection dernière, qui est appelée naturellebien qu'elle soit spirituelle, lire sa qualité del'affection intérieure qui appartient à Fiatelli-

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29/i DIED EST TOUT-Pl'ISSAST.

gence el à la sagesse, et celles-ci tirent leurqualité de l'usage et de l'amour de l'usage : enun mot, de l'humus, dans les Cieux, il ne fleu-rit autre chose que des usages, parce que_Pu-sage est l'âme végétatixÊ, Puisque l'usage estl'âme végétative, il en résulte que dans leslieux du Monde spirituel, qui sont appelés dé-serts, où sont ceux qui, dans le Monde, ontrejeté les œuvres de la charité, lesquelles sontles usages mêmes, il n'apparaît aucun gazonni aucune herbe; on* n'y voit absolument quedu gravier et du sable. Par les usages qui seulsfleurissent dans les Cieux, il est entendu toutbien en acte, bien qui vient du Seigneur parl'amour envers Lui.eljjajii'ajnpur à l'égard duprochain, Tout végétal y représente une formede l'usage, et tout ce qui apparaît en lui, de-puis son premier jusqu'à son dernier et depuisson dernier jusqu'à son premier, ou depuis lasemence jusqu'à la fleur et depuis la fleur jus-qu'à la semence, présente le progrès et l'ex-tension de l'affection et en même temps del'usage de l'affection depuis une fin jusqu'à

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DIEU EST TOt'T-PUISSANT. 295

une fin. Ceux qui ont été habiles dans l'art dela Botanique, de la Chimie, de la Médecine, etde la Pharmacie, viennent après la mort dansla science des usages spirituels d'après les Vé-gétaux qui sont dans le Monde spirituel ; ilsexercent aussi cette science, et ils y trouventun très-grand charme; je me suis .entretenuavec eux, et j'ai appris par eux des choses ad-mirables.

1215. D'après ce qui a été rapporlé'jusqu'icisur la vie qui procède du Seigneur, et surl'Existence qu'elle donne à toutes choses dansl'univers, tout sage de cœur peut voir que lanature ne produit rien d'elle-même, mais quedans la production elle sert seulement au spi-rituel procédant du Soleil du Ciel, qui est leSeigneur, comme la cause instrumentale sertà sa cause principale, ou comme la force mortesert à sa force vive. On voit clairement par làdans quelle erreur sont ceux qui attribuent àla nature les générations des animaux et lesproductions des végétaux : ils sont commeceux qui attribuent à l'instrument, et non à l'ar-

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296 D I E U EST TOUT-PUISSANT.

liste, de magnifiques et brillants ouvrages, ouqui adorent une statue et non Dieu. Les illu-sions, qui sont innombrables, dans toute argu-mentation sur les choses spirituelles, moraleset civiles, ont là leur origine: l'illusion, en effet,est une inversion de l'ordre, c'est un jugementde l'œil et non du mental, c'est une conclu-sion tirée de l'apparenëèTSTla chose et non del'essence de la chose : c'est pourquoi raison-ner, d'après les illusions, sur le Monde et surl'existence des choses qu'il renferme, c'estcomme si Ton confirmait par des raisonne-ments que l'obscurité est la lumière, que cequi est mort est vivant, et que le corps influedans l'âme et non vice versa; lorsque cepen-dant c'est une vérité éternelle, qu'il y a influxspirituel et non influx physique, c'est-à-dire,influx de l'âme qui est spirituelle dans le corpsqui est matériel, et du Monde spirituel dansle Monde na ture l ; puis aussi, que le Divinayant de Lui-Meme, et par ce qui procède deLui-Même, créé toutes choses, soutient dela même manière toutes choses ; et que la

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DIEK EST TOUT-PUISSANT. 297

sustenlalion est une perpétuelle création, demême que la subsistance est une perpétuelleexistence.

NOTA.

Dans le même Ouvrage (Apoealypsis Explicata), duN0 1216 au N° 1228, l'Auteur continue son Expositiondes At t i ibuts Divins, et traite de la Toute-Présenceet de la Toute-Science de Dieu. Celle Partie, ayantété publiée séparément en 1853, nous ne la donnonspas ici ; elle est imprimée dans le même format (in-32);on pourra par conséquent, si on le désire, la joindre auprésent Traité.

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TABLE GÊNÉEALE

DIEU EST UN.N°». Pag.

Foi symbolique Alhanasicnne . . 1091 1Arcane dévoilé sur l'état de la foi

et de l'amour de l'homme dansce Monde, et ensuite dans leMonde où il va après la mor t . 1092 10Extension des pensées de l'hom-

me dans des sociétés ou cé-lestes ou infernales. . . . '. 1093 13

Comment le Ciel est ouvert àl'homme par le Seigneur, etcomment l'homme s'ouvrelui-même l'Enfer 1094 16

La première et laprincipale pen-sée qui ouvre le Ciel à l'hom-me, c'est la pensée sur Dieu. 1096 18

La pensée sur un seul Dieu ou-vre à l'homme le Ciel, et lapensée sur plusieurs dieuxferme le Ciel 1097 20

Sur Dieu et sur les Divins, il ya la pensée de lumière, et ily a la pensée de non lumière. 1100 26

Doctrine de la Trinité, rédigée parAthanase, et confirmée par le

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NO». Pag.Concile de INicée 1102 29Cette Doctrine, eu Foi Alhana-

sienne, laisse une idée obs-cure que Dieu est un, et si :fobscure qu'elle ne chasse pasl'idée de trois Dieux . . . . 1103 31

Elle laisse une idée obscure quele Bivin du Seigneur est dansson Humain comme l'âmedans le corps HO/i 36

Concordance de toutes les cho-ses de la Doctrine Atnana-sienne avec cette vérité que • »Dieu est un et en Essenceet en Personne, et qu'en LuiestleTrine 1107 45

Concordance de la DoctrineAthanasienne avec cette vé-rité, que l'Humain du Sei-gneur est Divin d'après leDivin qui a été en Lui parconception 1108 52

C'est d'après la Divine Provi-dence qu'il est arrivé quecelte Doctrine a été ainsiécrite, afin que, malgré unesorte de discordance, elle fûtnéanmoins en concordanceavec la vérité. . . . . . . 1109 5!t

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N<*. Pag.

Dans le Seigneur il y a le Trine, àsavoir, le Divin Même qui estappelé le Père, le Divin Humainqui est appelé le Fils, et le Di-vin procédant qui est appelél'Esprit Saint 1111 50Confirmation d'après la Parole,

d'après l'Essence Divine, etd'après le Ciel 1111 57

Quel était le Trinc avant que leSeigneur eût pris l'Oumain, etl'eût fait Divin dans le Monde? 1112 58

Dieu était pareillement Homme. . 1112 59Causes des idées fausses que les

Chrétiens se sont faites deDieu 1114 60

Tout homme, dans l'idée deson esprit, voit Dieu commeHomme, même celui qui nieque Dieu soit Homme. . . . 1115 63

Les Très-Anciens, d'après l'in-sile que Dieu est Homme,ont adoré un Dieu visiblesous Forme Humaine. . . . 1116 66

C'est d'après cet insite que plu-sieurs peuples et plusieursnations ont adoré des dieux,ou qui avaient été des hom-mes, ou qui avaient été vus

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liNos. P.ig.

par eux comme des hommes. 1118 68Toutes les choses qui sont dans

les Cieux, et toutes celles quisont sous les Cieux, manifesi. :tent que pieu est Homme, etque le Seigneur est cet Hom-me ... . . . 1119 71

DIEU EST LA VIE.

Le Seigneur est seul Homme,parce qu'il est la Vie même, etles autres, étant hommes parLui, sont des récipients de laVie 1120 73La Vie qui est Dieu, considérée

en elle-même, ne peut créer 'un autre qui soit la vie seule. 1121 75

II semble à l'homme qu'il vitpar lui-même, mais c'est uneillusion 1122 77

Pour bien comprendre ce quec'est que Dieu, il faut qu'onait quelque idée de ce quec'est que la vie 112Zi 79

On ne peut avoir l'idée de lavie, qui est Dieu, à moinsqu'on n'acquière aussi uneidée des degrés par lesquels

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N<«. Pag,

la vie descend de ses intimesà ses derniers 1125 81

DIEU EST INCRÉÉ.

Dieu est Incréé, parce que Dieuest la Vie, et que la Vie ne peutêtre créée • . . . 1126 83Toutes choses viennent de la

Vie Même, qui est Dieu etqui est Homme 1127 8/1

Toutes choses viennent de laVie Même, qui est Dieu etqui est Sagesse et Amour. . 1129 87

DIEU EST ÉTERNEL.

Dieu est Éternel, puisqu'il est in-créé 1130 90L'idée de ce qui est sans extrac-

tion, et par conséquent aussil'idée de Dieu d'éternité, nepeut exister chez l'hommenaturel, mais elle existe chezl'homme spirituel 1130 90

DIEU EST INFINI.

Dieu est Infini, puisqu'il est Éter-nel . . . . . . . 1131 02

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6

NOS. Pag.

L'idée naturelle sur Dieu Infinine s'accorde en aucune ma-nière avec l'idée de la vie, dela sagesse et de ï"amour. . . 1131 93

L'Infini doit être considéré d'a-près l'idée spirituelle, danslaquelle, de même qu'il n'y arien du temps, de même aussiil n'yarien de l'espace, parcequ'il n'y a rien de la nature. 1131 93

DIED EST TOCT-PBISSANT.

Dieu est Tout-Puissant, puisqu'ilest Infini 1133 95Manifestation éclatante de la

Toute-Puissance de Dieu dans^..teu tes les choses qui sont dansl'Univers et dans les Gieux. . 1133. 95

Toute la puissance est à Dieu,et l'homme ou l'Ange n'en a .absolument aucune. . . . . . 1134 W

Dieu étanlTout-Paissant, pour- ••*"quoi tout homme ifest-il passauve? 1135 102

C'est parce qu'il y a des Lois del'Ordre Divin à l'égard de laréformation, de la régénéra-tion, et"par conséquent à l'é-

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N°s. Pag.garddela salvation de l'hom-me 1135 102

Ces Lois de l'Ordre sont appe-lées Lois de la Divine Provi-dence 1136 lO.'i

Le Seigneur ne peut conduirel'homme au Ciel que par cesLois, contre lesquelles il nepeut agir, puisqu'agir contreelles, ce serait agir contre sasagesse et contre son amour,par conséquent contre Lui-Mêrae 1138 10!)

Première Loi.

(jue l'homme ne sente et ne per-çoive et par suite ne sache au-trement sinon que la vie est enlui, que par conséquent il penseet veut par lui-même, et parsuite parle et agit par lui-mê-me; mais que cependant il re-connaisse et croie que les vraisqu'il pense et dit, et que lesbiens qu'il veut et fait, sont deDieu; qu'ainsi il pense et veut,parle et agit comme par lui-même 1138 110

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X"». Pug. -Deuxième Loi.

Que ce que l'homme fait, il lefasse d'après le libre selon laraison, mais que néanmoins ilreconnaisse et croie que le libremême lui vient de Dieu, pareil-lement la raison même, qui,considérée en elle-même, estappelée rationalité 1138 110

Troisième Loi.

Que penser et dire le vrai, et vou-loir et faire le bien, d'après lelibre selon la raison, vient nonpas de l'homme, mais du Sei-gneur; et que penser et dire lefaux, et vouloir et faire le mal,d'après le libre, vient non pasde l'homme, mais de l'enfer. . 1141 117De qui est composé l'Enfer. . . 1142 119Ce que c'est que l'Enfer. . . . 1143 121D'où vient l'Enfer . . . . . . 1144 124Dans le Monde il y a des hom-

mes-anges, et il y a des hom-mes-diables : quels sont lesuns, et quels sont les autres. 1145 127

L'homme est seulement un ré-

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N°S. Pag.

cipient du i)len et du vrai quiprocèdent du Seigneur, etaussi du mal et du faux quiproviennent de l'enfer . . . 1146 129

Confirmation de la loi d'aprèsl'expérience 1147 132

Si le mal est imputé à l'homme,c'est parce qu'il lui est con-t inuel lement donné de sentiret de percevoir comme si lavie était en lui, et qu'étantdans cet état, il est aussi dansle libre et dans la faculté d'a-gir comme par lui-même. . 1148 136

Quatrième Loi.

Que l'Entendement et la Volonténe soient contraints en aucunemanière, parce que tout ce quia été contraint par un autre en-lève le libre ; mais que l'hommelui-même se contraigne, car secontraindre soi-même, c'estagir d'après-le libre. 1150 141II y a un Libre infernal, et il y

a un Libre céleste 1151 14411 est donné à l'homme de se

contraindre contre le mal,

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10

^ NX Pag.

mais non de se contraindreau bien qui en soi est le bien. 1152 146

Cinquième Loi.

Que l'homme, d'après le sens Sila perception en lui, ne sachepas comment influent du Sei-gneur le bien et le vrai, nicomment influent de l'enfer lemal et le faux; qu'il ne voie pasnon plus comment la DivineProvidence opère pour le biencontre le mal ; car autrementl'homme n'agirait pas commepar lui-même d'après le libreselon la raison ; il suffit qu'ilsache et reconnaisse ces chosesd'après la Parole et d'après ladoctrine de l'Église 1153 149L'opération de la Divine Provi-

dence à l'insu de l'homme,illustrée par deux comparai-sons 1154 153

Sixième Loi.

Que l'homme soit réformé non pardes moyens externes, mais par

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11N". Pag.

des moyens internes ; par desmoyens externes, c'est par desmiracles et par des visions, etaussi par des craintes et despunitions; par des moyens in-ternes, c'est par les vrais et lesbiens d'après la Parole et d'a-près la doctrine de l'Église, etpar la vue tournée vers le Sei-gneur, car ces moyens entrentpar le chemin inte'rne, et éloi-gnent les maux et les faux quirésident en dedans, tandis queles moyens externes entrentpar le chemin externe, et n'é-loignent ni les maux ni lesfaux,mais ils les enferment : néan-moins l'homme est en outre ré-formé par des moyens externes,lorsqu'il a été réformé aupara-vant par des moyens internes . 1155 155A qui ressemblent ceux qui veu-

lent des Miracles et des Vi-sions 1156 159

Septième Loi.

Que l'homme ne soit pas intro-dui t dans les vrais de la foi ni

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Nos. Pag.

dans les biens de l'amour quiprocèdent du Seigneur, si cen'est qu'autant qu'il peut y êtreretenu jusqu'à la fin de sa vie;car il vaut mieux que l'hommesoit constamment méchant, quebon et ensuite méchant, parcedans ce dernier cas il devientun profane : de là aussi vientla permission du mal 1158 ICILe Seigneur permet que l'hom-

me attribue à la Prudence tequ'il fait, et à la Fortune cequi arrive, et même qu'il at-tribue à la Nature plusieurschoses, plutôt que de l'expo-ser par des signes saillantset manifestes de la Provi-dence et de la Présence Di-vine, à se jeter inlempestive-ment dans des saintetés, danslesquelles il ne persisteraitpas . 1159 165

Précautions que prend le Sei-gneur, par sa Divine Provi-dence, pour que ce genre de.profanation n'existe pas. . . 1160 107

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13

N°*. Pag.Huitième lJ)i.

Que le Seigneur détourne conti-nuellement l'homme des maux,en tant que l'homme d'après lelibre veut en êlre détourné :qu'autant l'homme peut êtredétourné des maux, autant ilsoit conduit par le Seigneur aubien, ainsi au Ciel ; et qu'autantl'homme ne peut êlre détournédes maux, «utant il ne puisseêtre conduit par le Seigneur aubien, ainsi au Ciel; car autantl'homme a été détourné desmaux, autant il fait d'après leSeigneur le bien qui en soi estle bien; mais autant il n'a pasété détourné des maux, autantil fait par lui-même le bien quien soi est le mal 1162 169L'homme par naissance est au

milieu des sociétés infernales. 1163 171Pour être tiré de l'Enfer et être

introduit dans le Ciel par leSeigneur, l'homme doit ré-sister à"l'enfer, c'est-à-dire,aux maux comme par lui-même iiG.'i 172

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14

N»s. l>ag.

C'est le Seigneurqui résiste auxmaux chez l'homme, et quifait que FBpmTne sent|j, per-çoit comme s'il résistait parlui-même. . . . . . . . . 1165 175

Résister aux maux chez l'hom-me appartient à la DivineToute-Puissance, à la Divine ;

Toute-Science et à la DivineProvidence, ainsi au Seigneurseul 1166 177

Illustration ote celte Loi d'après ples préceptes do Décalogue. 1167 179

Par la résistance aax maux,l'homme devient autre, son •-,yLibre, son Bien, son Mental,et aussi son Entendement etsa Volonté sont retournés. . 1168 181

Chez l'homme les deux facultésde la vie, l'Entendement etla Volonté, sont entre ellesabsolument distinctes, maiscréées pour Taire un, et lors-qu'elles font un, elles sontappelées un Mental 1170183

Ces facultés chez l'homme sontd'abord divisées, mais plustard elles sont unies. , . , 1170 185

Six Observations sur ce sujet. . 1171 190

Page 309: DIEU TRIUN

N»>. l'ag.Neuvième Loi.

(.me leSeigneurn'enseignepasim-médialenient les vrais à l'hom-me, ni d'après Lui-Méme, nipar les Anges ; mais qu'il en-seigne médiatement par la Pa-role, par les Prédications, parles Lectures, par les Entretienset les Communications avec lesautres, et ainsi par les Penséesqu'on a avec soi-même; et quel'homme alors soit illustré selonl'affection du vrai d'après l'u-sage; autrement, l'homme n'a-girait pas comme par lui-même. 1173 193Comment leSeigneurinflue chez

l'homme, et par conséquentcomment l'homme est con-duit 117/1 105

Ce que c'est que l'affection ;pourquoi le Seigneur conduitl'homme par les affections,et non par les pensées; et en-fin, que l'homme ne peutêtresauvé autrement 1175 199

De làrésulteque plusieurs nientla Divine Providence, et seconfirment contre elle . . . 1176 203

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10

N°s. Pag.

Le Seigneur n'enseigne immé-diatement jp^sonne, mais ilinslruit mîdtàtement pà| leschoses qui, chez l'honimeuviennent par l'ouïe et pr lavue. . . . . . . . . . . 1177 206

Le Seigneur cependant pour-voit à ce que l'homme puisseêtre réformé e't sauvé par ceschoses, que par suite il faitchoses de sa religion. . . . 1179210

Le Seigneur pourvoit pourcha- • :j ; , •que nation à un moyen uni-versel de-salut. . . . . . . 1180 214

L'homme ne peut être enseigjgîpar le Seigneur au moyen desesprits qui parlent avec lui. 1182 218

Ceux que le Seigneur conduitsont illustrés, quand ils lisentla Parol&.'car là«st le Sei-gneur, et il parle avec cha-cun selon sa capacité. . . . - 1183 222

» ' - . • . • "*'"•-Dixième Loi.

Que l'homme s'est conduit d'aprèsla propre prudence à la Préé-minence et à l'Opulence, quandcelles-ci sédmsent : l'homme,

Page 311: DIEU TRIUN

17

en effet, d'après la Divine Pro-vidence, est conduit vers desemblables choses qui ne sé-duisent point, et qui lui serventpour la vie éternelle; car toutesles choses de la Divine Provi-dence chez l'homme concernentce qui est éternel, parce que lavie qui est Dieu, et d'après la-quelle l'homme est homme, estéternelle 1185 22iSi la Prééminence et l'Opulence

sont des fins, elles sont desmalédictions; mais si ellessont des moyens et non desfins, elles sont des bénédic-tions 1185 224

De la fin, des causes moyenneset de l'effet 1186 227

Qui sont ceux pour qui la Préé-minence et l'Opulence sontdes fins, et qui sont ceux pourqui elles sont des moyens;exemples 1187 228

Autres exemples 1188 231Quel est l'amour décommander, '

et quel est l'amour des ri-chesses 1189 233

De la Prééminence et de l'Qpu-

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18

N»s. Pag.

lence quand elles ne sédui-sent point, ... . ... . . 1190235

De la Prééminence et de l'Opu-lence chez les Anges. . . . 1191 237

Des usages par lesquels l'hçm-me et l'Ange ont la sagesse. 1193 239

Des usages dans le Ciel et desusages dans l'Enfer . . . . 1194 244

De ta Vie^dcs Animaux.

Le spirituel et le naturel sont danstoute chose créée dans ce Mon-de, le spirituel comme âme, etle naturel comme corps, ou lespirituel comme interne et lenaturel comme externe, ou lespirHuel comme-cause et la na-turel comme effet 1196 245

Le spirituel agit dans le naturel,et produit ses effets par le na-turel, comiae la cause princi-pale par sa cause instrumen-tale 1197 247

Signes qui sont des arguments etdes preuves de l'influx du spi-rituel dans les choses natu-relles 1198 250

I/âme des Animaux n'est pas au-

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19

NO». Pag.

tre chose qu'une affection. . . 1199 250Des Animaux qui apparaissent

dans le Monde spirituel. . . . 1200 258L'âme des bêtes, considérée en

elle-même, est spirituelle. . . 1201 26lDifférence entre les hommes et

les bêtes 1202 263

De L'Ame des Végétaux ou Amevégétative.

Ce qui est entendu par âme végé-tative 1203 268

Comment le spirituel influe et agitdans les végétaux 120/1 270I. Rien dans la nature n'existe

que d'après le spirituel, etpar le spirituel . . . . . . 1206 271

II. La nature en elle-même estmorte, ayant été créée, afinque par elle le spirituel soitrevêtu de formes qui serventà l'usage, et afin qu'il soitterminé 1207 276

III. Il y a deux formes commu-nes, la spirituelle et la na-turelle ; la spirituelle, tellequ'est celle des animaux; lanaturel le , telle qu'est celle

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20

Nos. Pag.

des végétaux 1208 277IV. Il y a trois forces dans tout

sptrituel ; la force d'agir, laforce de créer, et la force deformer. * . 1209 280

V. D'après le spirituel par cesforces existent les végétauxet aussi les animaux, tantceux qui apparaissent dans leCiel ofue cêtix qui sont dans

* le Monde 1210 282Des Végétaux dans le Ciel. . . 1211 285VI. Ily ala même origine, et par

suite la même âme dans lesuns et dans les autres, ani-maux et végétaux, avec laseule différence des formesdans lesquelles se fait l'in-flux 1212 288

vil. Cette origine vient de l'u-sage. I2ia 292

La nature ne produit rien d'elle-même, mais dans la pfeductionelle sert seulement au spirituelprocédant du Soleil du Ciel, quiest le Seigneur, comme la causeinstrumentale sert à sa causeprincipale, ou comme la forcemorte sert à*Sa force vive. . . 1215295

Page 315: DIEU TRIUN

TABLEA L P H A B É T I Q U E E T A N A L Y T I Q U E

Les Cb

L'accept

ihiiïrea renvoient aux Numéros et non aux Pages.

liun dans laquelle certains mots doivent être pris estprésentée en Observation.

ABEILLES (instinct mer-veilleux des), 1198.

ACTIVITÉS (toutes les)sont des changements del'état et des variations dela forme, 1116.

ACTUALITÉ (en), 1 Ii5.OBS. Cette expression a été

employée pour distinguer ac-tuaUter de rea/iter,dont l'Au-teur se sert aussi; ainsi, entreen actualité et en réalité, il ya la môme distinction qu'en-tre actuel, pris dans le sensphilosophique, et réel.

ADORATION des saints;d'où elle vient, 1118. Lesadorations d'hommes vi-vants et d'hommes morts,de sépulcres, de cadavreset d'ossements, sont lesmoyens démoniaques duculte institué par l'amourde dominer, 1188.

AFFECTIONS. Par l'affec-tion il est entendu la mêmechose que par l 'amour;mais l 'amour est commeune source, et les affec-tions sont comme les ruis-seaux qui en dérivent, pal-conséquent aussi, elles ensont les cont inuat ions ,1175. Les affections cou-lent par continuité dansl'entendement, et elles yproduisent les pensées,1115. LeSeigneurconduitl 'homme par les affections,et non par les pensées,1175. Les affections ne semanifestent pas devantl'homme, mais les penséesse manifestent , 1175. Lesaffections produisent lespensées, mais les penséesne produisent point les af-

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feclions, 11 "5. Les affec-tions mauvaises de la vo-lonté proviennent toutesdes amours de soi et dumonde, 1163.

AGNEAUX (les), qui ap-paraissent dans le Ciel,sontles'mam'festations des af-fections des Anges, 1200.

OBS. Dans la Parole, l'A-gneau signifie le bien intimede l'innocence,—A, C. 40452.

- AIGLES (les), qui appa-.. raissent dans le Monde des

esprits, y sont les marii-: festationsdesaffectioiisdes| esprits, 1200.

OBS. Dans la Parole, les ai-gles signifient les rationnels

! de l'homme.— A. C. 3901.AIMER et faire sont un ;

quand, dans la Parole, ilest dit aimer, il est enten-du faire; et quand il est ditfaire, il est entendu aussiaira«r, 1099. Par aimer leSeigneur, il n'est pas en-tendu aimer le Seigneurcomme Personne, mais ilest entendu vouloir et fairecequ'il a commandé,1099.

ALCORAN. Le Mahomé-tan, après que les mauxont été éloignés^oit les

22

vrais d'après PAleoran,1180.

AME (F) est dans touteset dans chacune desschosesdu corps, 1197. Est appeléAme tout ce qui est es-sence, 1206. L'âme idesbêtes, considérée «a elle-même, est spirituelle, nonpoint cependant dans lemême degré que l'âme del'homme, mais dans un de-gré inférieur, 1201. Ce quec'est que l'âme végétative,1203,1212.

AMOUR (F) est la con-jonction spirituelle, 1099.L'Amour est la vie del'homme, car l'homme esttel qu'est son amour,ll 50.L'amour de l'homme estcomme le feu, et ses pen-sées sont comme les rayonsde la lumière qui procèdede ce feu, 1093. Toutamour correspond au feu,et dans le Monde spirituelse présente à la vue de loincomme un feu, 1143. —L'amour Divin ou du Sei-gnerir consiste en ee qu'ilveut que ce qui est Siensoit à l'homme, 1138.—

Page 317: DIEU TRIUN

23

L'amour céleste est l'a-mour envers le Seigneur,1143.—L'amour spirituelest l'amour à l'égard duprochain, 1143. — L'a-mour de soi ou l'enfer dia-bolique est opposé à l'a-mour envers le Seigneurou amour céleste, 1143.— L'amour du monde oul'enfer satanique est oppo-sé à l'amour à l'égard duprochain ou amour spiri-tuel, 1H3.

ANCIENS (les Très-) ontadoré un Dieu visible sousforme Humaine, 1116.

OBS. Les Très-Anciens sontles hoinmes d'une Église quia existé avant l'époque indi-quée dans la Parole par ledéluge; et les Anciens sontles hommes d'une Eglise qui,opères le déluge, a succédé àl'Église Très-Ancienne, et estappelée par l'Auteur ÉgliseAncienne ; cette Église An-cienne, qui existait avant l'É-glise Israélite, était répanduesur une grande partîeduGlobe

AXES (les), qui apparais-sent dans le Monde des es-prits, y sont les manifesta-tions des affections des es-prits, 1200.

ODS. Dans la Parole, l'ânesignifie le scientifique dans leparticulier. — A. C.278I.

ANGE (tout) est homme,il a une âme, il a un corpset il a un procédant, 1112.Ce Trine est un ; l'Être del'Ange est ce qui est ap-pelé son âme, son Existerest ce qui est appelé soncorps, et le Procéder del'un et de l'autre est cequi est appelé la sphère desa vie; sans celle-ci, l'Angen'existe pas et n'est pas,1111; parcetrineilestl ' i -mage de Dieu, 1111. L'An-ge n'est pas la vie en soi-même, il est un récipientde la vie, 1112. L'Angeest Ange non d'après sonpropre, mais d'après le Di-vin qu'il reçoit du Sei-gneur, 1115. Tous les An-ges des trois Cieux ont deDieu la pensée qu'il estHomme, 1115.

AXIMAUX. De la vie desanimaux, 1196 à 1202.Voir BÊTES. Instinct desanimaux, 1197,1198. Desanimaux qui apparaissentdans le--Monde spir i tuel ,

Page 318: DIEU TRIUN

i 199 ; ils y sont les ap-parences des affections,1200. Il y a autant de gen-res et d'espèces d'animauxqu'il y a de genres et d'es-pèces d'affections, 1199.Dans les sociétés du Cielapparaissent les animauxikiiix et propres; dans lessociétés de l'Enfer, les Lè-tes féroces et immondes,et dans le Monde des es-prits les bêtes dont le ca-ractère tient le milieu ,1200. Animaux composés,qui apparaissent dans leMonde des esprits, 1200.

AXIMI.-S, 1165, 1171,1185, 1214.

OBS .VÂnimus est une sortedo mental eitérieur, formépar des affections et des in-cl inat ions externes résultantprincij'a'iement de l'éduca-tion, de la société et de l'ha-bitude.—loir An. C. N°a*G.Voir aussi MENTAL ; OBS.

APOLLON, 1118.APPARENCES dans le

Monde spirituel, 1199, etsuiv.

OBS. On appelle Apparen-c'-s les choses qui, dans leMonde spirituel, se présen-tent à la vue dos esprits et

24des anges; ces choses sontnommées apparences, parceque, correspondant aux inté-rieurs des esprits et des an -ges et les représentant, ellesvarient selon les états de ctsintérieurs. Il y a des appa-rences réelles et des apparen-ces non réelles; les apparen-ces non nielles sont cellesqui ne correspondent pas auxintérieurs. -Voir C.E.N" 175.

APRÈS (d1).OBS. Cette locution prépo-

sitive est souvent employéepour rendre la préposition la-tine ex; elle est surtout em-ployée lorsque notre prépo-sition de donnerait lieu à uneéquivoque, et pour éviter latrop fréquente répétition deces mois qw procède de ouqui prônent de ; et aussi, dureste, pour se conformer à labrièveté du texte.

AIÏCAXE sur Tétât de lafoi et de l'amour de l'hom-me dans ce Monde, et en-suite dans le Monde où ilva après la mort, 1092.

ARCHITECTOMQUE dansles Cicux. L'art lui-mêmey est dans son art, 1191.

ARIEXS. Il n'y a que de<esprits Ariens qui parlentavec des Ariens, 1182. —Voir ESPRITS.

Page 319: DIEU TRIUN

•20

ASTAROTH, 1118.ATHAXASE. La doctrine

de la Trinité, qui a élé con-firmée par le Concile deNicée, a été rédigée parAthanase , 1102.

AYEUGLEÏIEXT (!') deceux qui se confirment con-tre la Divine Providence,ou qui la nient , vient del'içiiorance, 1176.

BAAL, 1118.BABEL, dans la Parole,

représente ceux qui ontplacé leur troue dans lesCieux au-dessus du Sei-gneur, en s'en a t t r i buan ttoute la puissance, 1188.

BAPTÊME î l e ) es t unsymbole de l'Église du Sei-gneur, et un témoignageque ceux qui croient auxpréceptes du Seigneurdans la Parole, et v iventselon ces préceptes, sontsauvés, 1180.

BASILICS (les) n'ont pasété créés dès le commence-ment, ils ont eu leur ori-gine avec l'enfer ; voir1201.

OBS. Les basilics représen-tent ceux qui sont dans les

faux d'après le mal. — A. B.N ° 6 0 I .

BÉATITUDE (toute) dansle Ciel est en raison desusages, et de l 'amour desusages,! 19i. Voir USAGES.

BÉELZÉUCIi, 1118.BÉLIERS (les) qui appa-

raissent dans le Monde spi-rituel y sont les manifesta-tions d'es affections des es-prits, 1200.

OBS Le bélier, dans la Pa-role, signifie le bien inté-rieur de l innocence ,—A.C.5» 10132.

BÊTES. On ne peut sa-voir en quoi consiste la viedes bêtes, à moins qu'onne sache ce que c'est queleur âme, 1199. L'âme desbêtes n'est pas autre cbosequ 'une affect ion, 1199.L'âme des bêtes, considé-rée en elle-même, est spi-r i tue l l e , non pas cependantdans ce degré où le sontles âmes des hommes,mais dans un degré infé-rieur, 1201. Dans chaquebête il n'y a pas un poil ouun tilde laine qui ne viennede la vie de leur âme, paiconséquent qui ne vienne

Page 320: DIEU TRIUN

( l 'un spirituel revêtu d'unnaturel, 1199. La bête nepeut que produire des sons,et varier le son de son af-fection selon ses appétits;pourquoi? 1202. La bêtene vit pas éternellement;pourquoi? 1202. Des bêtesdans le Monde spirituel ;elles diffèrent des bêtes quisont dans notre Monde, ence qu'elles sont seulementles apparences des affec-tions des anges et des es-prits, li 99. — Voir ANI-MAUX.

BIEN (le) n'a pas d'autreorigine que l'amour,! 168.Tel est l'amour, tel est lebien, 1168. Si l'amour estmauvais, son plaisir esttoujours senti comme unbien, quoiqu'il soit un mal,1168.

Oas. Dans les Écrits del'Auteur, quand il est dit sim-plement le bien, c'est tou-jours du bien spirituel qu'ils'agit ; s'il est question d'unautre bien, il est dit , ou lebien naturel, ou le bien civil,ou le bien moral.

BIEN DE L'AMOUR ET VRAIUE LA FOI. Le bien de l'a-

26

mour vient de Dieu immé-diatement, le vrai de la foivient aussi de Dieu, maismédiatement, 1179. Lebien de l'amour est ce parquoi Dieu conduit l'hom-me, et le vrai de la foi estce par quoi l'homme estconduit , 1179. Dieu seconjoint à l 'homme par lebien de l 'amour, et l'hom-me se conjoint à Dieu,comme par lui-même, parle vrai de la foi, 1179.

BŒUFS (les) qui appa-raissent dans le Monde spi-rituel y sont les manifes-tations des affections àcfesprits, 1200.

OBS. Les bœufs, dans laParole, signifient les bien?du naturel, —A. C. No 5)98.

Boucs (les) qui apparais-sent dans le Monde spiri-tuel y sont les manifesta-tions des affections des es-prits, 1200.

OBS.Les boucs, dans la Pa-role, signifient ceux qui sontdans la foi séparée d'avec lachari té ,—A. C. No 2830.

BREBIS (les) qui appa-raissent dans le Ciel y sontles manifestations des af-

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•27

feclions des Anges, 1200.OBS. La brebis, dans la Pa-

role, signifie le bien de la vo-inn t t ' , ou celui qui est dansce hier.,—A. C. X» 10152.

CAILLES (les) qui appa-raissent dans le Monde desesprits y sont les manifes-tat ions des affections desesprits, 1200.

Ous. La caille, dans la Pa-rnie. signifie le plaisir natu-rel . '— A. C. No 8432.

CARTILAGES (les) avecles os et les peaux formentle dernier degré de la vie,H 25. Les cartilages sontau nombre des derniers queproduit le spiri tuel dans lecorps huma in , et en euxest terminé le vivant quivient de l'âme, 1212.

CATHOLIQUES-ROMAINS(les) séparent le Divin duSeigneur d'avec son Hu-m a i n , 1109. Sans la doc-t r i n e Allianosienne , ilsn'auraient pas reconnu leDivin du Seigneur, 1109.

CAUSE (la) est une forcevive, parce qu'elle est spi-r i tue l le , tandis que l'effetqui en provient est uneforce morte, parce qu' i l

est naturel ,1207. La causeefficiente est dans touteset dans chacune des chosesde l'effet, 1197. Les causesmoyennes sont nomméesfins intermédiaires, parceque la fin principale lesproduit et est le tout enelles, 118C ; ces cause*moyennes ou fins intermé-diaires sont les amours su-bordonnés, et la lin princi-pale est l 'amour de la vo-lonté de l'homme, 1180.Dans l'homme la causeprincipale qui est la vie, etla cause instrumentale quiest le récipient de la vie,font ensemble une seulecause, 1122. Voir EFFET.

CÈNE (la Sainte) est unsymbole de l'Église du Sei-gneur, et une assuranceque ceux qui croient auxpréceptes du Seigneurdansla Parole, et v ivent selonces préceptes, sont sauvés,1180.

CERFs(les) qui apparais-sent dans le Monde des es-prits y sont les manifesta-tions des affections des es-prits, 1200.

Page 322: DIEU TRIUN

OBS. Le cei f, dans la Pa-role, signifie l'affection natu-relle,—A. C. No 6413.

CHALEUR (la) du Soleilspirituel est le Divin Amourprocédant, qui est appeléDivin Bien, 1124; cetteclialeur est le bien de l'a-mour, 1093. La chaleurprocédant du Soleil dumonde n'est pas matérielle,elle est naturelle, 1131.La chaleur change seule-ment l'état des substancesdans lesquelles elle influe,•U3i, cfr. 1131.

CHAMEAUX (les) qui ap-paraissent dans le Momiedes esprits y sont les ma-nifestations des affectionsdes esprits, 1200.

ODS. Le chameau, dans laParole, signifie le scientifi-que dans le commun,— A. C.No 2781.

CHANGEMENTD'ÉTAT.Parl'état dans l'homme, on en-tend son amour, et par leschangements de l'état, lesaffections de l'amour,! I4C

CHÉRUBINS (les) sur lePropitiatoire sont la Paroleet les choses qui en sonttirées, et dans la Parole le

Seigneur parle avec l'hom-me, comme il a parlé avecMoïse et Aharon entre lesChérubins, li"9.

CHEVAUX (les) qui appa-raissent dans le Monde desesprits y sont les manifes-tations des affections desesprits, 1200.

Oss.Le cheval, dans la Pa-role, signifie l 'intellectut'!.—A. C. No 2781.

CHEVREAUX (les) qui ap-paraissent dans le Mondespirituel y sont les mani-festations des affection--dés esprits, 1200.

OBS. Le chevreau, dans h;Parole, signifie l ' innocencede l'homme externe, — À. C.No3pl9.

CHÈVRES (les) qui appa-raissent dans le Ciel y sontles manifestations des af-fections des Anges, 1200.

Oes.La chèvre, dans la Pa-role , signiûe le bien du vrai ,ou l'homme qui est dans ceb i e n , — A . C. K"4160.

CHIENS (inst inct des i .1198. Les chiens qui ap-paraissent dans l'enfer ysont les manifestations descupidités des esprits infer-naux, 1200.

Page 323: DIEU TRIUN

OBS. Lea cluens signifienten général ceux qui sontdansles convoitises de tout genreet qui s'y adonnent, et spé-cialement ceux qui sont dansties voluptés entièrement cor^liorellesj principalement ceuxqui se livrent aux plaisirs dela table, — A. R. So 952.

CHOUETTES (les) qui ap-paraissent dans l'enfer ysont les manifes ta t ions descupidités et des fausse-tés des esprits infernaux,1200.

OBS. La chouette, dans laParole, signifie des faussetésgrossières,—A. C. No 866.

CHRÉTIENS. D'où vien-nent certaines idées faus-ses que des chrétiens sesont faites de Dieu, 1114.

CIEL ANGÉLIQUE (toutle) est le Divin Prorédantdu Seigneur, 1115; ce Cieldans son complexe, devantle Seigneur, est comme unseul Homme qui peut êtreappelé le Très-Grand Homme, 1115. Tout le Ciel a('•té disposé en ordre en dessociétés selon toutes lesvariétés des affections quiappartiennent à l'amour,1093. Le Ciel ne consiste

pas en Anges immédiate-ment créés, mais en hom-mes nés dans le Monde, etqui par le Seigneur y sontdevenus Anges, lli'2. —VoirlU3.

CŒCR île) et le poumonsont les deux sources de lavie du corps, 1171.

COLOMBES (les) qui ap-paraissent dans le Ciel ysont les manifestations desaffections et des pensée?des anges, 1200.

OBS. Les colombes, danslaParole, signifient les bienset les vrais de la foi,—A. C.Ko <820.

COMMANDER ( l 'amourde), quand il est la fin prin-cipale, est le feu même del'enfer, 1188. Le plaisirde l 'amour de commandersurpasse tout plaisir de lavie des hommes ; il estcontinuellement exhalé del'enfer, 1189.

COMME PAR SOI-MÊME(agir), 1151,1165,1179,et ailleurs.

COMMUNICATIONS (les)avec les esprits ont été in-terdites sous peine de mort

Page 324: DIEU TRIUN

aux fils d'Israël ; pourquoi?1182.

COMPARAISON de l'hom-me-ange avec l'homme-diable, 1115.

CONDUIRE. Commentl'homme est conduit d'uneaffection dans une autreaffection par le Seigneur,1174. Pourquoi le Sei-gneur conduit l 'homme parles affections et non parles pensées, 1175.

CONJONCTION (la) deDieu avec l'homme, et laconjonction de l'hommeavec Dieu, sont enseignéesdans les doux Tables duDécalogue, 1179; et ellesse font par la vie selon lespréceptes du Décalogue,1179. L'homme est enconjonction avec le Ciellorsqu'il vit dans le Monde,bien qu'il ne le sache pas,1093. Telle est la conjonc-tion de l'homme avec lessociétés du Monde spiri-tuel, tel est absolumentl'homme, 1092.

CONSOCIATION. L'hom-me est en consociationavec les Anges lorsqu'il vit

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dans le Monde, bien quel'homme ne le sache pas,ni l'Ange non plus, 1093.

OBS. Ce mot est employépour rendre exactement l'ex-pression latine Consvcialio .•le mot Association ne con-viendrait pas ; il y a une di f -férence très-sensible entreConsociation et Association.

CONTRAINDRE. Personnene peut être contraint à ai-mer ni à croire, 1156. Secontraindre soi-même,c'est agir d'après le libre.1136,1150. Tout ce quia été contraint par un au-tre enlève le libre, 1136.Se contraindre soi-même,c'est résister au mal et lecombattre comme par soi-même, mais néanmoins im-plorer le secours du Sei-gneur, 1151. Par se con-traindre soi-même il estentendu se contraindrecontre le mal, niais il n'estpas entendu se contraindreau bien; pourquoi? 1152.

CORDEAUX (les) qui ap-paraissent dans l'enfer ysont les manifestations descupidités et clés faussetésdes esprits infernaux, 1200

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OBS. Le corbeau, dans laParole, signifie des faussetésgrossières,—A. C. No 866.

CORRESPONDANCE. Tou-les les choses du corps,l ' hez l'homme, ont une cor-it-spondance avec les so-ciétés du ciel, 1191. Il y acorrespondance non-seu-lement des animaux, maisnu - s i des végétaux avec les^oeiétés du ciel, et avec lessociétés de l'enfer, 1212.La pensée de l'homme etla pensée de l'ange uu del'esprit font seulement unpar les correspondances,1093. L'union de la pen-sée de l'homme avec lapensée d'un ange ou d'unesprit, par les correspon-dances,fait que l'un ne saitl i e n au sujet de l'autre,] 18-2.

CRAINTE. C'est l'amour,i f non la crainte, qui faitque le bien est le bien,1152. Il y a des craintesqui contraignent les ex-ternes, mais elles ne con-traignent point les inter-nes; pourquoi? 1150. Il y:i toutefois des craintes qui

contraignent les internesou l'esprit de l'homme,mais elles ne sont autresque des craintes qui in-f luen t du Monde spi r i tue l .1150.

CRÉATION (la première),11-21, 1133.

OBS. Par la première créa-tion, l 'Auteur n'entend pasqu'il y ait eu une premièreet une seconde création ; maiscomme la conservation estune perpétuelle création, etqu'en conservant Dieu créetoujours, cette expression in-dique spécialement la créa-tion de l'univers.

CRÉER. Être créé, c'eslexister par un autre,! 1-26.

CRÉTACÉS. Leur végé-tation, 1208.

CROCODILES (les) n'ontpas été créés dès le com-mencement, ils ont eu leurorigine avec l 'enfer; Voir1201.

OBS. Les crocodiles repré-sentent ceux qui sont dansles faux d'après le mal ,— A.R. Ne 601.

CROIRE. Si l'on devaitcroire ce qu'on ne com-prend pas, l'homme pour-rait, comme un perroquet,

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être instruit à parler et àrepasser dans sa mémoiredes choses absurdes; voir1100. Croire ou la foi ap-partient à la pensée et à lareconnaissance, et par sui-te an langage, et non pas;iu langage séparé de lapensée et de la reconnais-sance, 1107.

CULTE. Les moyens Di-vins du Culte sont lesmoyens qui procèdent duSeigneur par la Parole,1188. Les moyens Démo-niaques du Culte sont lesadorations d'hommes vi-vants et d'hommes morts,île sépulcres, de cadavreset d'ossements, 1188.

DEGRÉS de la vie : II y aun degré intime de la vieet il y a un dernier degréde la vie, et il y a aussides degrés intermédiaires,1125. Ils se distinguententre eux comme les anté-rieurs et les postérieurs;un degré postérieur existepar celui qui est antérieur,iw>1125, 1201, 1210.

DEXTS(les)sont au nom-bre des derniers que pro-

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duit le spirituel dans lecorps huma in , et en ellesest terminé le vivant quivient de l 'âme, 1212.

OBS. La dent, dans la Pa-role, signifie le sensuel, quiest le dernier de là vie del'homme, — C . E. ]X'i>575.

DERXIEIÏ. 11 n'existe rienqui n'ait son dernier, danslequel il se termine et sub-sista, 1210. Dans le der-nier coexiste tout intermé-diaire à partir du premier,1207. Les derniers del'homme sont les chosesqui sont appelées chair f t03 ,1112 .

DIABLE (par le) il est en-tendu , dans la Parole,l'enfer où sont les diables,1142. Les diables sontceux chez lesquels a pré-dominé l'amour de soi,1142.— Voir SATAN.

DIANE, 1118.DIEU est l'Amour Même

etlaSagesseMême,H2i.Il est le Bien Même et leVrai Même, 1121. Dieuest Homme, 1097,1114,1208. Dieu est un Hommeparfait, ayant commeHom-

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me une face et commeHomme un corps, ne diffé-rant point de l 'hommequant à la forme, mais dif-férant quant à l'essence,1124. L'idée sur Dieucomme Homme est insitéedu Ciel dans chaque nationsur tout le Globe terrestre,1097,1115. Tout hommedans l'idée de son -espritvoit Dieu comme Homme,même celui qui nie queDieu soit Homme, 1115;roirlDÉE. Dieu seul est laVie d'après soi, 1111. EnDieu il y a la Trinité, et il y,1 aussi l'Unité,! 106. Dieuest un et en Essence et euPersonne, et en Lui est leTrine,! 107. Dieu, dans le-quel est le Trine, est uneseule Personne,! 107.Dieuest le tout du Ciel, au pointque, soit qu'on dise le Ciel,soit qu'on dise Dieu, c'estla même chose, 1096.

DIFFÉRENCE entre leshommes elleshêtes,1202.—Entre la nature et la vie,1207. —Entre les végé-taux dans le Monde spiri-tuel et les végétaux dans

le Monde naturel , 1211,1212. — E n t r e les terresdans le Monde spirituel etles terres dans le Mondenaturel, 1211.—Entre lesproductions de nos terreset les productions dans lesterres des deux, 1211.

DIVIN. 11 n'y a pas deDivin qui soit un par soi,mais le Divin doit être Tri-ne, 1111. Le Divin Mêmeest appelé Père, le DivinHumain est appelé Fils, etle Divin Procédant est ap-pelé Esprit Saint, 1100.Le Div in qui est appelé h'Père est le Divin Ê t re , leDivin Humain qui est ap-pelé le Fils est le DivinExister d'après cet Être,et le Divin Procédant quiest appelé l 'Esprit Saintest le Divin Procéder d'a-près le Divin Exister et leDivin Être, 1111. Les Di-vins pris ensemble sontDieu, 1098.

DIVIN ÊTRE (le) ne peutêtre vu que par le DivinExister, qui est le DivinHumain , 1116.

DIVIN HUMAIN. Le Div in

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Humain estunllumain d'a-près le Père, dont le Sei-gneur s'est revêtu, en sedépouillant dans le Mondede l'humain qu'il avait prisde la mère, 1108. Diffé-rence entre le Divin Hu-main,avantquele Seigneurvînt dans le Monde, et leDivin Humain après qu'ilfut sorti du Monde, 1112.

OBS. L'expression DivunraÏÎCMANCBI , employée très-souvent par l 'Auteur dans sesTraités, avait d'abord été ren-due en français par DIVINEHUMANITÉ, et cette locutionétait assez généralement ad-mise; maïs un substantif pré-cédé d'un adjectif est loin derendre exactement la locu-tion latine qui, composée dedeux mots pris substantive-ment, marque l'union réci-proque des deux Essences,c'est-à-dire, l'union du Divinavec l 'Humain et de l'Humainavec le Divin ; et, outre cela,cette expression DIVINS HU-MANITÉ , si on l'employaittoujours dans les divers Trai-tés de l'Auteur, aurait l'in-convénient de jeter de la con-fusion dans beaucoup de pas-sages. Par conséquent, pouréviter cet inconvénient, etsurtcut pour plus d'exacti-tude, au lieu de fa Divine Hu-

mantté il est dit le Dirin Hu-main partout où dans le texteil y a Dù-imim Humanum.

DIVINS VRAIS (les) sontles Lois de l'Ordre, 1129.

DIVORCE de l'entende-ment et de la volonté ; enquoi il consiste, et pour-quoi il existe, 1170.

DOCTRINE de la Trinité,rédigée par Athanase, con-firmée par le concile de Ni-cée, et reçue dans toute laChrétienté ; examen dede cette Doctrine, 1092,1102 à 1109.

EFFET. Chaque chose,et même la plus petite cho-se, est un effet d'après unecause qui est antérieure àlui,et qui lui est intérieure,et qui lui est supérieure,et même vient immédiate-ment de Dieu, 1206. L'ef-fet est nommé fin dernière,parce que la fin principalele produit par les fins in-termédiaires, et est le touten lui, 1186; roir FIN.L'effet, ou la fin dernière,est l'usage prévu, pourvuet produit par'l'amour dela volonté au moyen de

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l 'entendement, 1186. Side l'effet on sépare la cause,l'effet sera dissipé, 1196.Il n'y a rien dans l'effet quine soit dans la cause,1201.Où est la cause de l'effet,là aussi est la cause de l'ef-fet efficient, car tout effetdevient cause efficiente enordre jusqu'au dernier oùsubsiste la force effectrice,1206.—Voir CAUSE.

EFFORT (!') vient du spi-rituel, 1206. L'effort estdans les premiers et dansles derniers dans le Mondespirituel, et par sui te dansle Monde naturel,mais avecune différence de perfec-t ion selon les degrés, 1208.

ÉGLISE (!') du Seigneurest répandue sur tout leGloble terrestre, 1177.L'Église Ancienne s'étaitbeaucoup étendue dansl'Asie, et s'était divisée enplusieurs Églises,! m.—Voir ANCIENS, OBS.

OBS. L'Eglise du Seigneurest universelle, et chez tousceux qui reconnaissent le Di-vin, et vivent dans la charité,quels que soient d'ailleursleurs dogmes ; mais il y a spé-

cialement Église là où est laParole, et où par la Parole leSeigneur est connu. Dans lescontrées où la Parole n'existepas, ou bien, quand la Paroleest enlevée au peuple et rem-placée par des décisions hu-maines, comme dans le Ca-tholicisme-Romain, il y a Re-ligion seulement, et à propre-ment parler il n 'y a pas Église.Chez les Protestants il y aÉglise, mais cette Eglise està sa fin die?, eui, parce que laParole a été pervertie.

ÉLÉPHANTS (les) qui ap-paraissent dans le Mondedes esprits y sont les ma-nifestations des affectionsdes esprits, 1200.

KNFANT. L'homme quimeurt enfant est couduilpar le Seigneur, et les An-ges font son éducation,1179.

ENFER. De qui est com-posé l'enfer, 1142. L'enferne consiste pas en espritsimmédiatement créés,maisen hommes nés dans leMonde, et qui par eux-mêmes sont devenus dia-bles ou satans, 1142; voir1143. L'enfer diaboliqueest l'amour de soi, et l'en-fer satanique est l 'amour

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ilu monde, 1143. L'enfera été disposé en ordre endes sociétés selon les cupi-dités de l'amour du malopposées aux affections del 'amour du bien, 1093.Dans la Parole, l 'enfer estappelé la mort, et ceux quisont dans l'enfer sont ap-pelés les morts; pourquoi?1443. Comment l'hommeest tiré de l'enfer et intro-duit dans le ciel par le Sei-gneur, il 64.

ENTENDEMENT (!') est lavue interne, 1146. L'en-tendement vraiment hu-main est la vue même desvrais, 1100; il voit lesvrais aussi clairement quel'œil voit les objets, 1100;il voit les vrais selon qu'illes aime, car selon qu'il les:iime il est illustré, 1 100.Tous les vrais de la Parole,qui sont les vrais du Cielet de l'Église, peuvent êtrevus par l 'entendement,dans le Ciel spirituelle-ment, dans le Monde ra-tionnellement, 1100.

ENTENDEMENT ET VO-LONTÉ. L'Entendement est

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le récipient du vrai, et laVolonté le récipient dubien, 11C8. L'enteiide-ment vient de la lumièredu Ciel, qui dans sou es-sence est le Divin Vrai oula Divine Sagesse, et la vo-lonté vient de la chaleurdu Ciel, qui dans son es-sence est le Divin Bien oule Divin Amour, 1170.L'entendement est le sujetet le réceptacle du vrai etainsi de la sagesse, et lavolonté est le sujet et leréceptacle du bien, et ainside l'amour, 1170. —VoirFACULTÉS. Voir aussi N"s

1170,1171.ENTHOUSIASTES. Il n'y a

que des Esprits entbou-siastiques qui parlent avecdes Enthousiastes, 1182.— Voir ESPRITS.

_ÉPOUSE. Dans la Parole,l'Église est appelée l'épou-se du Seigneur, 1099.

ÉQUILIBRE.Deux fortes,lorsqu'elles sont en 10- '_pos, constituent l'équili- ~;bre, 1146. Rien ne peut •]être mis en action ni être |mu, à moins d'être dans -

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l'équilibre, et quand il y aaction, c'est hors de l'é-quilibre, -H 16. Tout acteet tout mouvement clier-che à revenir à l'équilibre,1116.

ESPACE. Il n'y a pasd'espace dans le Mondespirituel; là, l'espace estune apparence par simili-tude, 1114. Les espaceset les lemps sont les deuxpropriétés de la nature;voir 1131.

ESPRIT (tout) est hom-me, 1111. Les esprits sontdes affections qui appar-t iennent à l'amour, et ainsisont aussi des pensées,1133. Les esprits du cielsont des affections de l'a-mour du bien, et les es-prits de l'enfer des affec-tions de l'amour du mal,1133. Les esprits qui sontchez l'homme ont été con-joints avec lui immédiate-ment quant aux affectionsde la volonté, et médiate-méat quant aux pensées del'entendement, 1182; ilsne savent pas qu'ils sontchez l'homme, 1182; mais

dès que les esprits com-mencent à parler avecl'homme , ils passent deleur état spirituel dans l'é-tat naturel de l'homme, etalors ils savent qu'ils sontchez l'homme, et ils seconjoignent avec les pen-sées de son affection, etparlent avec lui d'après cespensées, 1182. De là ré-sulte que l'esprit qui parleest dans les mêmes princi-pes avec l'homme, que cesprincipes soient vrais ouqu'ils soient faux, et qu'enoutre il les excite, et lesconfirme fortement par sonaffection conjointe à l'af-fection de l'homme, 1182.Lorsque l'homme croit quel'Esprit Saint parle aveclui ou opère en lui, l 'espritcroit aussi lui-même qu'ilest l'Esprit Saint, 1182.Tous les esprits, qui par-lent avec l 'homme, ne sontautres que des hommesqui ont vécu dans le Mon-de, 1182. Danger dans le-quel est l 'homme qui parleavec des esprits, ou quisent manifestement loin

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opération, 1182.ESPRIT ANIMAL, 1153.ESPRIT SAINT (1 ) est le

Divin procédant du Sei-gneur comme Soleil, Divinpar lequel existe le Ciel,11".—Voir DIVIN.

ESSENCE Divine (F) n'estpas Dieu, mais est un at-tribut de Dieu,1103. L'Es-sence de Dieu, c'est qu'il'est l'Amour Même, et qu'il.-est la Sagesse Même, ainsi'la Vie Même, 1124.

ETAT ET FORME. Toutest reçu selon l'état et laforme du récipient, 1147.Dans l'homme, l'état, c'estson amour, et les change-ments de l'état sont les af-fections de l'amour; la for-

: me, c'est son intelligence,|>' et les variations de la forme|rsont les pensées, 1146.l ÉTENDU. Tout ce qui est

étendu appartient à la ma-tière, 1131.

ÉTHERS (les) sont lesforces naturelles, 1208.

ÊTRE (F) doit nécessai-rementExister,et dès qu'ilExiste il doit Procéder afinde produire, 1111. L'Être

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est dans l'Exister commel'âme est dans son corps,1116.

EXAMEN. Comment sefait l'examen de chacundans le Monde spirituel,1093.

EXTERNE (F) de l'esprit,qui consiste à vouloir et àpenser, ne doit pas êtrecontraint,1155. L'externedu corps peut être con-traint, parce que l'homme,malgré cette contrainte,pense et veut librement,1155. Les externes doi-vent être réformés par lesinternes, et non les inter-nes par les externes,1150.

FACULTÉS. Il y a chezl'homme deux facultés dela vie, 1170.L'une estap-pelée l'entendement, etl'autre la volonté, 1170.Elles sont absolument dis-tinctes, mais créées pourfaire un, et lorsqu'ellesfont un, elles sont appeléesun Mental, 1170.

FANTAISIE,1143,114i,1158.

OBS. La Fantaisie est u n i -apparence de la perception ;

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elle consiste à voir un vraicomme faux et un bien commemal, et à voir un mal commebien et un faux comme vrai,— A. C. No 7880.

FAUX (les), 1147,1174,1180, 1202, et ailleurs.

OBS. 11 est dit faux au plu-riel, quoique dans cette ac-ception le mot /aux,pris sub-stantivement, n'ait pas depluriel ; mais l 'Auteur em-ployant les deux expressionstalsa et fakùa!es,\s premièrea été traduite par (es faux, etla seconde par les faussetés.Il faut distinguer entre lestaux et les faussetés commeentre l 'antérieur et le posté-rieur; voir II. C. 21. On peutaussi considérer les /auxCi 'mrne principes, et les faus-*-'es comnie dérivations.

FEU (le) correspond àl 'amour, et dans la Paroleil s ignif ie l 'amour, -1124.

FIANCÉ. Dans la ParoleI',' Seigneur est nomméFiancé, et le Ciel, ainsique l'Église, est nomméFiancée, 1099.

FILS ( v o i r i e ) — Jean,VI. 40,—c'est voir le sei-gneur par l'esprit, 1119.

FIN (la), les causesmoyennes et l'effet, sontnussi nommées Fin princi-

pale, Fins intermédiaire-,et Fin dernière, 1186. Lafin principale est l'amourde la volonté de l'homme,les fins intermédiaires sontles amours subordonnés,et la tin dernière est l'a-mour de la volonté exis-tant comme dans son effi-gie, 1186. La tin dernière,vers laquelle la lin pre-mière s'avance par lesmoyens, est la fin existan-te, et celle-ci est l'usage.118". La fin aime lesmoyens quand ils remplis-sent l'usage, et elle ne lesaime pas s'ils ne rempli;--sent pas l'usage, 118".

Ons. La Fin est ce qu'unse propose pour but; et lesJ/oyenssont les choses dont onse sert pour atteindre ce b u t ,

Foi Symbolique Atha-nasienne', 1091 à 1119.--Foi erronée de la Cent ïi-.\-bylonique, 1092.—La Foiest seule ou purement cn-gitative, sans la foi actuellequi est un fait et non unêtre de raison, 1099.

OBS. La foi cogitatire e-îcelle qui réside feulementdans la pensée.

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FORCE. 11 n'y a qu'uneseule force agissante, quiest la vie, c'est-à-dire, leSeigneur, 1147. Il y a dans

; tout spirituel une forcei plastique, et aussi une'force propagatrice, 1201.

Dans tout spirituel il y atrois forces; la force d'a-gir, la force de créer, et laforce de former, 1209. Lasource première de toutesles forces est le Soleil duCiel ou le Divin Amour duSeigneur, et de là procèdela Force vive, qui est laVie, 1209. Les forces quisont dans la nature d'aprèsson origine, qui est le So-leil du Monde, ne sont pasdes forces vives, mais cesont des forces mortes,1209.

FORME. 11 y a deux for-mes communes, la spiri-tuelle et la naturelle; laspirituelle, telle qu'estcelle des animaux; la na-turelle, telle qu'est celledes végétaux, 1208. Laforme végétale tend à laforme animale, 1208. —Voir ÉTAT ET FORME.

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FORME HUMAINE. Toutest dans la forme humaine,ou tend à la forme humain e;pourquoi? 1119.

FORTUNE. Il vaut mieuxque l'homme attribue à laprudence et à la fortuneles opérations de la DivineProvidence, que de les re-connaître, et néanmoinsde vivre diable, 1159.

GÉNIES, 1134.OBS. Les esprits sensuels

les plus astucieux sont appe-lés Génies ; leur enfer est parderrière au fond, et ils dési-rent être invisibles.— VoirD. P. No 310.

CENT BABYLOMQUE (la),1092.

OBS. Ce sont tons ceui quireconnaissent le Pape commejnge souverain en matière drfoi.

GENTILISME CHRÉTIEN,1118.

OBS.Le Gentilisme Chrétienest cette partie de la Chré-tienté, où la Parole est enle-vée au peuple et remplacéepar des décisions humaines,Voir ÉGLISE, OBS,

GENTILS. La plupart desGentils perçoivent Dieucomme Homme, 1180,1109. Le gentil voit, d'a-

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ilprès sa religiosité, les vraisqu'il doit croire, 1180. Legentil est sauvé dans sa re-ligion, comme le chrétiendans la sienne, 1179.

GERMINATIONS (les) dansle Monde spirituel ne sontpas constantes, commedans notre Monde ; pour-quoi? 1211. Les germina-tions spirituelles sont lesproductions de la sagessed'après l 'amour, 1171,1175.

GLOBE TERRAQUÉ (le) aété créé, alin qu ' i l y aitlà les matières dernières,dans lesquelles tout spiri-tuel est terminé, et danslesquelles la création sub-siste, 1207.

GOUT (le) a pour causeprincipale les part ies vo-lubiles des a l imen t s , etpour cause ins t rumentalela langue, 1122. Le sen-sûrium du goût est excitépar les aliments qui sontportés du dehors sur lalangue; voir 1H6.

GOUVERNEURS. Dans lessociétés du ciel, il y a desgouverneurs supérieurs et

inférieurs, 1191.GRÈCE. Dieux de la Grè-

ce, 1118.HABITATION (P) même

de l'homme est dans leMonde spirituel, car il ydoit vivre éternellement,après avoir vécu quelquesannées dans le Monde na-turel, 1094.

HÉRÉTIQUES. Il n'y a quedes esprits hérétiques quiparlent avec les héréti-ques, 1182. — Voir ES-PRITS.

HIBOUX (les) qui appa-raissent dans l'enfer y sontles mani fes ta t ions des cu-pidités et des faussetés de>esprits infernaux, 1200.

OBS. Les Iiibous, dans laParole, s i jni iGent des fausse-les grossières,—A.C.N'866.

HOMME(l ' )est un organedelà vie, 1122. 11 est unrécipientdela vie qui vientdu Seigneur, 1120. LeSeigneur est seul Homme,et chacun est homme se-lon la réception du DivinBien et du Divin Vrai pro-cédant de Lui, 1119. LeSeigneur est seul Homme

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parce qu'il estla Vie même,tandis que les autres, étanthommes par Lui, sont desre'cipients de la vie, 1120.Entre l'Homme qui est lavie et l'homme qui est unrécipient de la vie, il y aune différence comme en-tre l'Incréé et le créé,1120. Tous les hommes,quant aux intérieurs quiappartiennent à leur men-tal, sont des esprits revê-tus, dans le Monde, d'uncorps malériel,_1142.Tantque l'homme vit dans leMonde, il est, quant à sonesprit, au milieu des es-prits, et cependant les es-prits ne savent pas qu'ilssont chez l'homme, etl'homme ne sait pas qu'ilest avec les esprits, 1182.L'homme vit dans un mi-lieu entre le ciel et l'en-fer, 1148. Il est conduitou par le Seigneur ou parl'enfer, 1148. Les hom-mes vivent aussi hommesaprès la mort, dans le cieiceux qui ont été conduit;par le Seigneur, dans l'en-fer ceux qui se sont con-

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duits eux-mêmes, 1183.L'homme ange et l'hommediable comparés l'un àl'autre, 1145.

HOMME (le Très-Grand).Tout le Ciel Angélique,dans son complexe, devantle Seigneur, est comme unSeul Homme, qui peut êtreappelé le Très-Grand Hom-me, 1115.

HUMAIN (!') du Seigneurest Divin d'après le Divinqui fut en Lui par concep-tion, 1108.

IDÉE. Dans la pensée del'homme il y a deux idées,l'une abstraite qui est spi-rituelle, et l'autre non-abstraite qui est naturelle,1124. L'homme est dansl'idée de son esprit quandil pense abstractivement,et dans l'idée de son corpsquand il ne pense pas abs-tractivement,! 1 15. L'idéesur Dieu comme Hommeest insiiée du Ciel danschaque nalion sur tout leGlobe terrestre, mais ellea été entièrement perduedans la Chrétienté, 1097Pourquoi celle idée a élé

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perdue dans la Chrétienté,1114. L'idée de l à penséed'un Dieu unique ouvreprincipalement le ciel àl 'homme, et l'idée de troisDieux ferme le ciel, 1102.

IGNORANCE. L'hommenaît dans une complèteignorance, 1202 ; pour-quoi? 1202.

ILLUSION (P) est une in-version de l'ordre; c'est unjugement de l'œil et nondu mental; c'est une con-Husion tirée del'apparencede la chose, et non de l'es-sence de la chose, 1215.('/est une illusion de croireque l'homme vit par lui-même. 1122.

ILLUSTRATION. Ce quec'est, 1171. Comment elleest opérée par le Seigneur:ui moyen de la Parole,1177. Ceux qui sont dansl'affection spirituelle duvrai sont élevés dans la lu-mière du ciel, an pointqu'ils perçoivent l ' i l lustra-tion, 1183. L'illustrationpar les religiosités n'estpas comme l'illustrationpar la Parole, 1177.

ILLUSTRER. Ceux quiaiment les vrais, elles veu-lent d'après le Seigneursont illustrés quand ils li-sent la Parole, car là est leSeigneur, et il parle avecchacun selon sa capacité.1183. Les hommes sontillustrés de différentes ma-nières, chacun selon laqualité de son affection etde l'intelligence qui enprocède, 1183. La lumièredu Ciel est le spirituel quiil lustre l'homme naturel,1185. Être illustré par leSeigneur au moyen duCiel, c'est être illustré parl'Esprit Saint, 1177.

OBS. Le mot illustrer, dansles écrits de l'Auteur, est prisen général dans 1'acceptiond'éclairer, de mettre en lu-mière.

IMAGE.Les hommes sontdes images de Dieu d'aprèsla réception du vrai,1121.—Voir RESSEMBLANTE.

IMPUTER. Pourquoi lemal est imputé à l 'homme,1148

INFLUER. Le Seigneurinflue dans les intérieursdu mental de l 'homme, et

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par eux dans ses exté-rieurs, et non vice versa,1173.11 influe aussi dansl'affection de la volonté del'homme, et par elle dansla pensée de son entende-ment, et non vice versa,1173. L'homme n'a pas lamoindre connaissance surce qui influe dans les inté-rieurs de son mental, nisur ce qui influe dans l'af-fection de sa volonté,1173. Comment le Sei-gneur influe chez l'hommeelle conduit, 1174.

INFLUX. Ordre Divin del'influx, 1177. Influx de lavie chez l 'homme, 1148.Les cinq sensoriel du corpssentent d'après l'influx parle dedans les choses qui in-fluent par le dehors; l'in-flux par le dedans vient duMonde spirituel, et l'influxpar le dehors vient duMonde naturel, 1146.

INSECTES NUISIBLES (les)n'ont pas été créés dès lecommencement, ils ont euleur origine avec l'enfer;noir 1201.

IXSITE, 1116,1118.

Oes. C'est ce qui est commegreffé on enté chez l'homme.

INSITER. L'idée de Dieucomme Homme a été insi-tée dans chacun, 1118.

OBS. Est dit insité ce quivient de l'influi commun,—A. E. N° 955.— L'influx com-mun est le continuel effort duSeigneur au moyen du cielentier dans tout ce qui appar-tient à la vîe de l'homme, —A. C. N°62H.

INSTINCT des animaux,1197. L'instinct est quel-que chose de spirituel quidirige l'animal, et ce spi-rituel est uni au naturel.1198.

INSTRUSIENTAL. Est ap-pelé instrumental ce qui selaisse mettre en action, etprincipal ce quiagit,! 122.

INTERMÉDIAIRE (tout) àpartir du premier coexistedans le dernier, 1207.

INTERXE (!') influe dansl'externe, et l'externe n'in-flue pas dans l'interne,1150. L'interne qui pro-duit est dans toutes etdans chacune des chosesde son produit, 1197. Lesinternes appartiennent àl'esprit de l'homme, et les

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45externes appartiennent à«on corps, 1150.

INTIME. La vie qui résidedans l'intime de l'hommeest perpétuellement par leSeigneur cl iezlui , 1118.

ITALIE. Dieux de l'Ita-lie, 1118.

JAH. Dieu est appelé Jahd'après l'Être, 1206.

JÉHOVAH. Dieu est Ap-pelé Jéhovah d'aprèsl'Etreut l'Exister en soi, 1206,1126.

JOIE (la) céleste est enraison des usages et del'amour des usages; ellene vient pas d 'autre part,1194. Celui qui croitqu'elle consiste dans l'oi-siveté", se trompe beau-coup, 1194.

JUGEMENT DERNIER (le)a été accompli ; cela a étérévélé, afin que l'hommene l'attende pas éternelle-ment dans son Monde,1183.

JtXON, 1118.JUPITER, 1118.JUSTICE (la) dans Mat-

thieu, VI. 33, signifie lebien spirituel, le bien mo-

ral et le bien civil, 1193.KÉMOS, 1118.LANGAGE des esprits

avec l 'homme, 1182. Plu-sieurs croient que l'hommepeut être enseigné par leSeigneur au moyen des es-prits qui parlent avec lui ;mais ceux qui le croient etle veulent, ne savent pasque cela a été conjoint avecle péril de leur âme, 1182.Il n'y a pas d'autres es-prits que des esprits sem-blables à lui, qui parlentavec l'homme, ou qui opè-rent d'une manière mani-feste dans l 'homme, carl'opération manifeste coïn-cideavecle langage, 1182.

LANGUE (la) est la causeinstrumentale du goût, etles parties volubiles desaliments en sont la causeprincipale, 1122.

LÉOPARDS (les), qui ap-paraissent dans le Mondedes esprits, y sont les ma-nifestations des affectionsdes esprits, 1200.

OBS. Les Léopards, dansla Parole, représentent ceuxqui confirment les faux par

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la Parole, —An. C. N° 78.

LIBRE (le) fait un avecla vie, 1138. Le Libre estla puissance de penser, devouloir, de parler et defaire, et surtout la puis-sance de la volonté, 1138.Le Libre a été donné àl'homme conjointementavec sa vie, et ne peut ja-mais lui être ôté, 1138,1U8. Le Libre de l'hom-me appartient à sa volonté;d'après la volonté il estdans la pensée de l'enten-dement, et par cette pen-sée il est dans le langagede la bouche et dans l'ac-tion du corps, 1150. LeLibre de l'homme fait unavec son propre, avec sanature, avec son caractère,1150. 11 y a un Libre in-fernal, et il y a un Librecéleste, 1151. Le Libreinfernal est celui dans le-quel l'homme naît par sesparents, et le Libre cé-leste est celpi dans lequell'homme est réformé parle Seigneur, 1151. Cesdeux Libres sont opposésenjre eux, mais Popposi-

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tion ne se manifestequ'au-tant que l'homme est dansl'un et non dans l'autre,1151. Le Libre infernalest le servile, et le Librecéleste est le Libre mêmeparce qu'il vient du Sei-gneur, 1151, 1155. LeLibre de penser et de vou-loir le bien est en soi leLibre môme, 1168.

OBS. Il faut distinguer en-Ire le Libre et la Libertécomme entre l'antérieur et lepostérieur j l'antérieur estplus universel qoe le posté-rieur,— Voir R. C. PJo 2l. —On peut aussi considérer leLibre comme principe, et laLiberté comme dérivation.

LIONS (les) qui apparais-sent dans le Monde des es-prits y sont les manifesta-tions des affections des es-prits, 1200.

OBS. Les Lions, dans laParole, signifient ceux quisont dans la puissance par leyrai d'après le bien, — A. C.*o 6569.

Lois qui ont e'té inscritesdans la nature de touteschoses, 11i6. Lois del'ordre, appelées Lois dela Divine Providence sur

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la salvation de l 'homme,1136.

Lois DE PERMISSIONîles), qui sont en grandnombre, procèdent desLois de la Providence,1159.

LOUPS (les) qui appa-raissent dans l'enfer y sontles manifestations des cu-pidités des esprits infer-naux , 1200.

OBS. Les Loups, dans ]aParole, signiûent ceux quisont contre l'innocence , —A. C. No 3994.

LLCIFERS (les) sont ceuxnui ont exercé la domina-tion sur les choses saintesd'après l'amour de la do-mination, 1188.

LUMIÈRE (la) du Soleilspirituel est la Divine Sa-gesse procédante qui estappelée Divin Vrai, 1124.Cette lumière est le vraide la foi, 1093. La lu-mière procédant du soleilJu Monde n'est pas maté-rielle, elle est naturelle,1131. La lumière modifie.-eulement les substancesdans lesquelles elle influe,

1134, cfr. 1131.LUMIÈRE ET CHALEUR.

La Lumière du Soleil spi-r i tuel est le Divin Vrai, etla Chaleur est le DivinBien, 1093, 1111, 1124.La Lumière du Soleil spi-rituel est la lumière de lavie, et sa Chaleur est lachaleur de la vie, 1139.La Lumière est le vrai dela foi, et la Chaleur est lebien de l'amour, 1093.

MAGES. Ce qu'étaientautrefois les Mages qui,dans l'Egypte et à Baby-lone, ont été appelés Sa-ges, parce qu'ils parlaientavec les esprits, et parcequ'ils sentaient manifeste-ment en eux leur opéra-tion, 1182.

MAHOMÉTAN (le) voitd'après l'Alcoran les vraisqu'il doit croire, 1180. LeMahométan est sauvé danssa religion, comme le Chré-tien dans la sienne, 1179.

MAL (chaque) a été con-joint à des maux innom-brables, 1166. Les mauxet l'enfer sont un, 1168.

MATIÈRE. Tout ce qui

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est étendu est matière,1131.

MÉCHANT. II vaut mieuxque l'homme soit constam-ment méchant, que bon etensuite méchant, 1159.Quel est, dans l'autre vie,le sort de ceux qui ont étéconstamment méchants,1159.

MENTAL. Chez l'hommeles deux facultés, enten-dement et volonté, lors-qu'elles font un, sont ap-pelées un Mental, 1110.L'homme a un mental spi-rituel et en même tempsun mental naturel, et sonmental spirituel est au-dessus de son mental na-turel, 1202. L'homme,quant à son mental, estdans le Monde spirituel,1092. Le mental, qui estl'esprit, agit ; et le corps,qui est matière, est mis enaction, 1142. Tout ce qui

s a été une fois imprimé paramour dans le mental del'homme ne peut êlre ex-tirpé, 1158.

OBS. On trouve dans lesécrits de l'Auteur quatre ei-

48pressions qui paraissent sy-nonymes, mais qui sont ce-pendant à distinguer, savoir,Spiritus, Anima, Mens et Ani-m«s. Le Spiritus (l'Espritproprement dit), organisé enparfaite forme humaine etspirituellement visible et tac-tile, contient en lui lUnima,le Mens et YAnimus. — L'A-nima (l'Ame) est l'intime del'Esprit ; c'est d'après elleque l'Esprit est et vit, carelle est l'Essence même desa vie.— Le Mens (le Mental)est l'homme interne au de-dans duquel est l'homme in-time ou l'âme, et il est aussil'homme externe au dedansduquel est l'homme interne;car il y a deux mentais, l 'uninterne et l'autre externe,parce qu'il y a chez l'hommeentendement interne et en-tendement externe, volontéinterne et volonté externe;l'entendement et la volontéinternes constituent l'hommointerne ou le meatal interne;l'entendement et la volontéexternes constituent l'hommeexterne ou le mental externe.VAnimus est une sorte demental plus externe, ou ex-térieur, formé par des affec-tions et des inclinations ré-sultant principalement de l'é-ducation, de la société et del'habitude ; voir A^mus, OBS;il renferme en lui les deuxMentais et l'Ame.—Dans no-

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tre Monde, l'Esprit ou l'hom-me-csprit, est enveloppé d'uncorps terrestre, qui le rendinvisible ; mais, dégagé de cecorps par la mort naturelle,l'homme-esprit se trouve dans!e Monde des Esprits avec soncorps spirituel, et est appelésimplement Esprit.

MERCURE, 1118.MÉTAMORPHOSE (la) des

vermisseaux est une imi-tation de la renaissance del'homme, et un représen-tatif de sa résurrection,1198.

MILANS (les), qui appa-raissent dans le Monde desesprits, y sont les mani-festations des affectionsdes esprits, 1200.

MILCOM, 1118.MINÉRAL (le Règne) est

seulement un magasin danslequel sont contenues, etduquel sont tirées toutesles choses qui composentles formes du Règne Végé-tal et du Règne Animal,1-208.

MINÉRAUX. Leur végé-tation, 1208.

MINERVE, 1118.MINIÈRES. Végétation

des minéraux dans les mi-nières où il existe des ou-rertures, 1208.

MIRACLES (les) contrai-gnent l'externe de l'es-prit de l'homme, qui con-siste à penser et à vou-loir, et cet externe ne doitpas être contraint, 1155.Si l'homme pouvait êtreréformé par les miracles,tous les hommes sur leGlobe entier seraient ré-formés, 1155. Les mira-cles ferment le chemin dela réformation de l'homme,car ils persuadent et con-traignent de croire, et parconséquent tiennent lespenséescomme enchaînéesdans une prison, 1155. Aqui ressemblent ceux quiveulent des miracles, 1156.

MODIFICATION. En quoiconsiste la modification deschoses, 1206.

MOLECH, 1118.MONDE (le) entier, et

toutes les choses qu'il ren-ferme, ont existé et sub-sistent par le SeigneurCréateur de l'Univers.1196.

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MONDE SPIRITUEL (parle) il est entendu elle Cielet l'Enfer, divisés l'un etl'autre, dans le plus grandordre, en sociétés innom-brables selon toutes les va-riétés des affections et despensées procédant des af-fections, 1162. Le Mondespirituel est antérieur, in-térieur et supérieur auMonde naturel, 1206.Toutce qui est du Monde spiri-tuel est cause, et tout cequi est du Monde naturelest effet, 1206.

MONDE DES ESPRITS (le)tient le milieu entre le Cielet l'Enfer, 1199.

OBS. Le Monde des Espritsfait partie duMondespirituel.

MORAVES. H n'y a quedes Esprits Moraves quiopèrent dans les Moraves,1182. — Voir ESPRITS.

MORT. Ce qui procèdedu soleil d.u Monde natu-rel est mort, 1207.

MOUVEMENT (tout) cher-che à revenir à l'équilibre,1U6.

MOYENS. Voir FIN.NARINE. Les parties vo

seiatiles qui sont dans l'airsont la cause principale del'odorat, et la narine enest la cause instrumentale,1122. La narine perçoitpar le dedans ce qui influedu dehors et souvent deloin; voir Ili6.

NATURE. Ce qui procèdedu soleil qui est pur feuest appelé Nature, et cequi procède du Soleil quiest pur Amour est appeléVie, 1207. La nature com-mence à partir du soleildu Monde, 12Q7. La na-ture en elle-même estmorte, ayant été créée,afin que par elle le spiri-tuel soit revêtu de formesquiserventàl 'usage,1207.Rien dans la nature n'exis-te que d'après le spirituel,et par le spirituel, 1206.Dans la nature il n'y a paset il ne peut pas y avoir leplus petit objet, dans le-quel il n'y ait un spirituel,1196. 11 y a union du spi-rituel et du naturel danstous et dans chacun dessujets et des objets destrois règnes de la nature

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1191. Ceux qui attribuentà la nature les générationsdes animaux et les produc-t ions des végétaux, sontcomme ceux qui attribuentà l'instrument, et non àl'artiste, de magnifiques etbrillants ouvrages, 1215.La nature n'a rien de com-mun avec la vie, si ce n'estque la vie est revêtue parla nature, et qu'elle sort etse présente dans une formecomme animal, 1198.

NATURFA. Tout ce quiprocède du soleil qui estun feu, est appelé naturel ,1196 ;voir SOLEIL. Le na-turel, d'après son origine,n'a en soi rien de la vie,1196.

NEIGE. Pourquoi les for-mes des parties de la neigeimitent celles des végé-taux, 1208. •*•-

NEPTUNE, 1118.NicÉE(concile de), 1102.NOURRITURE (la) dans la

Parole signifie tout in ternequi nourrit l'âme, 1193.

ODOKAT (P) a pour causeprincipale les parties vo-latiles qui sont dans Pair,

et pour cause instrumen-tale les narines, 1122.—•Voir NARINE.

ŒIL. La lumière est lacause principale de la vue,et l'œil en est la cause ins-trumentale , 1122. L'œilvoit les objets hors de soicomme s'il était prèsd'eux, lorsque cependantles rayons de la lumièreapportent, avec les ailesde l'éther, leurs formes etleurs couleurs dans l'œil,lesquelles formes perçuesdans l'œil, sont examinéespar la vue interne, qui estappelée entendement, etsont distinguées et con-nues selon leur qualité,1U6.

ŒUFS. Merveilles queprésentent les œufs, 1198.

OISEAUX (instinct des),1198. On ne peut savoiren quoi consiste la vie desoiseaux, à moins qu'on nesache ce que c'est que leurâme, 1199. Dans chaqueoiseau, il n'y a pas un fila-ment de plume ou de du-vet qui ne vienne de la viede leur âme, par consé-

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querit qui ne vienne d'unspirituel revêtu d'un natu-rel, 1199.

OBS. Les Oiseaux, dans laPavole, signifient les intel-lectuels, et aussi les pensées,— A. C.No5U9.

OISEAUX DE PARADISfies) qui apparaissent dansle Ciel, y sont les manifes-tations des perceptions desanges, 1200. — FoirAM.C. 270.

OISIF (aucun) n'est to-léré dans l'enfer, chacuny est forcé de travailler,1194.

OISIVETÉ. La joie cé-leste ne consiste pas dansl'oisiveté, ceux qui lecroient se trompent beau-coup, 1194.

ONGLES (les) sont aunombre des derniers queproduit le spirituel dans lecorps humain, et en euxest terminé le vivant quivient de l'âme, 1212.

OBS. L'ongle, dans la Pa-role , signiOe le dernier dunaturel, ou le sensuel, — A.C. W 7729.

OPÉRATION (!') du Sei-gneur est dans l'amour de

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l'homme, et par cet amourdans son entendement, etnon pas vice versa, 1153,1111; pourquoi? 1153.

OPULENCE (!') affecteprincipalement les men-tais (animi) des hommes,1185. L'opulence et laprééminence sont les pro-pres de l'homme naturel,1185; iw'r PRÉÉMINENCE.Dans le ciel l'opulence ap-partient à la science,1190.

ORDINATION des affec-tions dans les deux et dansles enfers, 1133.

OBS. L'ordinatton est l'ac-tion de disposer en ordre.

ORDRE DIVIN. Sa mani-festation dans le Mondespirituel, et sa manifesta-tion dans le Monde naturel,1129.

OREILLE. Le son est lacause principale de l'ouïe,et l'oreille en est la cau-se instrumentale, 1122.L'oreille perçoit les sons,que ce soient des expres-sions ou des modulations,du lieu d'où ils partent,comme si elle était en celieu, lorsque cependant les

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sons influent du dehors, etsont perçus par l'entende-ment au dedans de l'o-reille, 1U6.

ORGANE. L'homme estun organe de la vie, 1122.Production des divers or-ganes des sens, des mou-vements, de la nutri t ion,et de la prolification, chezl'homme, 1208.

ORIGINE des animaux etdes végétaux, 1212. Ori-gines de l'amour de soiet de l'amour du monde,HU.

Os (les) avec les carti-lages et les peaux formentle dornier degré de la vie,1125. Les os sont au nom-bre des derniers que pro-duit le spirituel dans lecorps h u m a i n , et en euxest terminé le v ivan t quivient de l'âme, 1212.

OUÏR (P) a pour causeprincipale le son, et pourcause ins t rumentale l'o-reille, 1212. Fof'rOREILLE.

OURS (les) qui apparais-sent dans le Monde des es-prits, y sont les représen-tations des affections des

esprits, 1200:OBS. Les ours, dans la Pa-

role, représentent ceux quilisent seulement la Parole, etn'y puisent rien de la doc-*trine,—Asi.C. NO 78.

PALAIS dans les cieux ;leur descr ip t ion, 1191.

PAONS (les) qui appa-raissent dans le Monde desesprits y sont les manifes-tations des affections desesprits, 1-200.

PAPE. Adoration duPape, 1118.

PARALLÉLISME entre lerègne animal et le règnevégétal, 1-203.

PARLER. L'homme peutparler, parce qu'il peutpenser rationnellement,1202. Le Seigneur, dansla Parole, parle avec cha-cun selon sa capacité,1183.

PAROLE (la) est le Di-vin Môme du Seigneurdans les terres, 1183. LeSeigneur enseigne l'hom-me de l'Église médiate-rnent par la Parole, 1173,im. Ceux que le Sei-gneur conduit sont illus-trés quand ils lisent la Pa-

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ïûle,1183.1lyaeuunean-cienne Parole, qui ensuites'est perdue ; elle existaitdans l'Ancienne Église,11TÏ. C'est de cette an-cienne Parole que sont ve-nues par dérivation les re-ligiosités d'un grand nom-bre de nations, 111".

PATRIE (la) de l'hommeest dans le Monde spiri-tuel, car il y doit vivreéternellement, après avoirvécu quelques aimées dansle Monde naturel, 1094.

PEAUX (les) avec lescartillages et les os for-ment le dernier degré dela vie, 1125.

PENSÉES. Voir AFFEC-TIONS. Les affections pro-duisent les Pensées, abso-lument comme les vapeursde la chaleur produisentles germinations dans unjardin au moyen des rayonsde la lumière, 1115; ainsiles pensées sont les ger-minations qui résultent dumariage de la chaleur spi-rituelle ou de l'amour avecles rayons de la lumièrespirituelle ou avec les

vrais, 1115. Il y a un in-terne de la pensée, et il ya un externe de la pensée,1150. Il y a chez l'hommela pensée d'après la lu-mière, et H y a la penséed'aprèsl'amour;t)0trl099.il y a la pensée de lumièresur Dieu, et il y a la pen-;ée de non-lumière ; noir1100. La pensée de l'hom-me naturel ne peut être niséparée ni abstraite de l'i-dée du temps, 1130. Lapensée de l'homme spiri-tuel a été abstraite de l'i-dée du temps, parce qu'elleest élevée au-dessus de lanature, 1130. Toutes lespensées de l'homme se ré-pandent dans le Mondespirituel de tous côtés, àpeu près comme les rayonsde lumière qui sortentd'une flamme, 1092. LeMonde spirituel est celuidans lequel s'étend la pen-sée de l'homme, et leMonde naturel celui danslequel s'étend sa vue,1092. Les pensées del'homme s'étendent dansdes sociétés ou célestes ou

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infernales; si elles n'a-vaient pas d'extensionelles seraient nulles,1093.La pensée de l'homme estcomme la vue de ses yeux,laquelle serait nulle, ou uninstrument aveugle, si ellen'avait pas d'extensionhors de soi, 1093.

PERCEPTION, 1138, etailleurs.

OBS. La Perception est unesensation interne, venantuniquement du Seigneur, re-lative au bien et au vrai, —A. C. No 104. La Perceptionconsiste à voir qu'un vrai estun vrai et qu'un bien est unbien, et à voir qu'un mal estun mal et qu'un Taux est unlaui,—A. C. No 7680.

PÉRIL. Il n'y a pas périlà passer du mal au bien,mais il y a péril à passerilu bien au mal, 1158.

PERMISSION DU MAL.D'où elle vient, 1I3G,1158.—Voir Lois.

PERROQUET. Si l 'hommedevait croire ce qu'il necomprend pas, il seraitcomme un perroquet, 1 \ 00

PERSONNE. C'est d'a-près la Providence qu'A-thanase s'est servi du mot

Personne dans son Sym-bole; pourquoi? 1109.

PIES (les) qui apparais-sent dans le Monde desesprits, y sont les manifes-tations des affections des

;esprits, 1200.OBS. Les pies représentent

ceux qui croient qu'une clioseest le vrai, parce qu'elle a étédite par un homme d'autorité,—u. r.. NO ù2.

PLAISIR (le) et la viefont un, 1138.

PLUTON, 1118.POISSONS. On ne peut

savoir en quoi consiste lavie des poissons, à moinsqu'on ne sache ce quec'est que leur âme, 1199.Dans chaque poisson, iln'y a pas une seule pointed'écaillé ou de crête, quine vienne de la vie de leurâme, par conséquent quine vienne d'un spirituelrévolu d'un naturel, 1199.

POURCEAUX (les) qui ap-paraissent dans l'enfer, ysont les manifestations descupidi tés des esprits infer-naux, 1200.

OBS. Les pourceaux, dansla Parole, signifient ceui qui

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se livrent à une avarice sor-dide, — A. C. No 1742. Lespourceam, — Hattb. VII. 6,— signifient ceux qui aimentseulement les richesses mon-daines,—A. ». N" 7-26.

PRÉÉMINENCE (la) et l'o-pulence sont les propresde l'homme naturel, 1185.Quand la prééminence etl'opulence ne séduisentpoint, elles viennent deDieu, mais quand elles sé-duisent elles viennent del'enfer, 1185. La préémi-nence et l'opulence peu-vent être des bénéficiions,et elles peuvent être aussides malédictions, 1180. Sila prééminence et l'opulen-ce sont des fins, elles sontdes malédictions; mais sielles sont des moyens etnon des fins, elles sont desbénédictions,1185.Dans leCiel la prééminence appar-tient à la sagesse, 1190.

PREMIER (le), qui en SoiEst, et de qui tout a étécréé, est Dieu, qui d'aprèsl'Être en Soi est appelé.Téhovah,1126.

PRINCIPAL. Est appeléprincipal ce qui agit, et in-

56strurnental ce qui se laissemettre en action, 1122.

PROCHAIN (le) est ced'après quoi chacun esthomme, et cela est le spi-rituel de l'homme, 1193.L'usage, dans le sens spi-rituel, est le prochain,1193; voir USAGES. Rem-plir des usages, c'est ai-mer le prochain, 1191.

PRODUCTIONS (les) sontdes continuàHions de la

.création, 1209. Les pro-ductions de nos terres sefont d'après le spirituel anmoyen de la nature, tandisque dans les terres descieux elles se font sans lanature, 1211.

PROFANATEURS. Leursort dans l'autre vie, 1158;pourquoi il est si horrible.1158.

PROFANATION. 11 y aplusieurs genres de profa-nation, 1158.

PROFANER les chosessaintes; ce quec'est,1158.

PROPITIATOIRE (le) surl'Autel est le Seigneur.1179.

PROPRE (le) de l 'homme23.

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est distingué de son non-propre dans le monde spi-rituel, 1170. Le propreré*ide intérieurement chezl'homme, mais le non-pro-pre réside extérieurement,et celui-ci voile celui-là, etil le cache, 1170.

OBS. Le Propre de l'hommeest de s'aimer de préférenceà Dieu, d'aimer le Monde depréférence au Ciel, et de con-sidérer le prochain commerien relativement à soi-mê-me,—C. E. No 283.

PROVIDENCE (la Divine)est continuelle et dans lestrès-singuliers de la vie del'homme, 1174. Elle mar-che si secrètement, qu'onaperçoit à peine quelques-uns de ses pas, quoiqu'elleopère dans les très-singu-liers de la pensée et de lavolonté de l'homme con-cernant son état éternel,1153. La Divine Provi-dence considère dans cha-que chose l'éternité,1166.

PRUDENCE. Il vautmieuxque l'homme attribue à laprudence et à la forHineles opérations de la DivineProvidence, que de les re-

connaître, et néanmoinsde vivre diable, 1159.

PUISSANCE. L'hommen'a aucune puissance parlui-même, ni l'Ange nonplus, 1134.

PUNITIONS (les) n'enlè-vent ni la volonté, ni l'in-tention, ni par suite lapensée du mal, elles em-pêchent seulement les ac-tes, 1165.

PURGATOIRE. Si l'on de-vait croire ce qu'on necomprend pas, on pourraitcroire que l'homme seratourmenté dans un purga-toire, 1100.

PÏTHOXICIENS. Quelsont été autrefois les Pytho-niciens, 1182.

QUAKERS. 11 n'y a quedes esprits Quakers quiopèrent dans les Quakers,1182.—Voir ESPRITS.

QUALITÉ (la) de la vieinflue par le dehors,1147.Toute qualité du bien dé-rive de la fin, 1167. Laqualité de la reconnais-sance est absolument se-lon la qualité de l 'amour;fuir 1139.

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OBS. L'Auteur dans sesécrits emploie les deux ex-pressions qualc et qualilas,la première comme principe,la seconde comme dérivation;voir l'Oes. du mot LIBRB ; lapremière ne pouvant êtrerendue en français que par letel qu'est, ou le quale, nousavons préféré ne pas faire dedistinction, et traduire lesdeux mots quule et qualitaspar le même mot qualité. 11faut en outre remarquer quece mot qualité doit être prisenbonnepart, ou en mauvaisepart, selon la naturedu sujet.

RAPPORT. Il n'y a pasde rapport entre l'Infini etle uni, -1120, 1131; nientre ce qui est mort et cequi est vivant, 1131.

RATIONALITÉ. La raisonmême, considérée en elle-même, est appelée ratio-nalité, 1136.

RATIONNEL, 1104, etailleurs.

OBS. Le rationnel participedu spirituel et du naturel, ouest un médium entre l'interneet l'externe,—A. C. No 268;entre le ciel et le monde,—An. C. No 145.

RATS (les) n'ont pas étécréés dès le commence-ment, ils ont eu leur ori-

58;ine avec l'enfer; voir

1201. Les rats, qui appa-raissent dansl'enfer, y sontles manifestations des cu-pidités des esprits infer-naux, 1200,1201.

OBS. Les rats, (I Samuel,Vêt VI , ) signifiaient ladévas-tationde l'Eglise par les fal-sifications du vrai ; et les ratsd'or signifiaient que la vasta-tion de l'Église est enlevéepar le bien,—D. P. No 336.

RÉciPiENT.L'homme estseulement un récipient dubien et du vrai qui procè-dent du Seigneur, et aussidu mal et du faux qui pro-viennent de l'enfer, 1146.

RÉCIPROQUE. C'est parle réciproque que se fait laconjonction, 1150, 1153.

RECONNAISSANCE. Laqualité de la reconnais-sance est absolument se-lon la qualité de l'amour,1139.

OBS. Le mot reconnais'sance, dans les écrits de l'Au-teur, est pris presque toujoursdans l'acception de connais-sance résultant d'un examenapprofondi.

RÉCRÉATIONS (les) dansle Ciel sont aussi des usa-

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59

sus. ilOl.-Foir USAGE.RÉFORMATION. Opéra-

iion du Seigneur dans lalét'ormation, 1154. Loi del'ordre sur la réformation,1159. Les miracles et lesusions ferment le cheminde la réformation, 1155.

RÉFORMER. Être réfor-mé n'est autre chose qu'ê-i i e détourné de? amoursmauvais, 1158. L 'hommeest réformé par le libre, etne l'est pas sans le libre,1155.Onn'estréformé quepar un combat contre lesmaux, H89.

RÉFORMES. Sans la Doc-trine Athanasienne les Ré-formés n'auraient pas vule Divin dans l 'Humain duSeigneur, 1109.

RÈGNE Animal, 119" ài-202. —Règne Végétal,•1203à 1214.—Règne Mi-néral, 1208; voir MINÉ-U A L .

RELIGION CIIKKTIEXXE.Pourquoi elle est diviséem Églises, et au dedansde ces Églises en hérésies,dans le commun et dans leparticulier, 1177. L'hom-

me, dans quelque religionqu'il vive, peut être sauvé,1180. Voir 1179.

RELIGIOSITÉ (la) chez lesnations hors de la chré-tienté, leur tient lieu deParole, et est en partied'après la Parole, 1177.Ces nations sont ensei-gnées par le Seigneur aumoyen de leur religiosité,de même que les Chrétiensle sont au moyen de la Pa-role, 1177.

OBS. Religiosité (Rehgio-sum) ; c'est la religion chezcens qui sonthorsdel'Église,ou le principe religieux.

RENARDS (les), qui appa-raissent dans l'enfer, y sontles manifestations des cu-pidités des esprits infer-naux, 1500.

OBJ. Les renards, dans laParole, représentent ceux quisont dans la propre prudence.—D. P. No SU.

R É S I S T E R aux mauxcomme par soi-même; quisont ceux qui le peuvent '1165. Résister aux mauxvient non pas de l'homme,mais du Seigneur, 1165.Résister au plaisir de l'a-

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raour, c'est résister à soi-même, à sa iiature et à savie, 11C5.

RESPONSABLE.Pourquoil'homme est responsable,1U8.

R E S S E M B L A N C E . Leshommes sont des ressem-blances de Dieu d'après laréception du bien, 1121.—Voir IMAGE.

RÉVÉLATION. Il n'y a pasde révélation immédiate,si ce n'est celle qui a étédonnée dans la Parole,1 m. Cette révélation esttelle, que tous les hommespeuvent être instruits se-lon les affections de leuramour, et par suite selonles pensées de leur enten-dement, 1177.

RICHESSES (amour des);voir 1189.

RIEN . De rien, rien n'estextrait, 1126.

ROYAUME DES CIEUX (le),dans la Parole, signifie leSeigneur et son Église,1193.

SAGESSE(la) est la formede l'amour, ou l'amourdans une forme, 1170. Ai-

60

mer la Sagesse, c'est ai-mer les usages qui sont devrais usages, 1190.-F07/'USAGE.

SALUT (le) de l'hommea été le but de la créationdu ciel et de la terre, 1135.Le salut de l'homme est I f -tout dans toutes les chosesde la Divine Providence.1135. Le Seigneur pour-voit pour chaque nation àun moyen universel de sa-lut, 1180.

SATAN (par), dans la Pa-role, est entendu l'enferoù sont les satans, 1142Les satans sont ceux chezqui a prédominé l 'amoutdu monde, 1142. — FojrDIABLE.

OBS. Dans l'Enfer, ceuxqui sont méchants d'aprèsl'entendement habitent lapartie antérieure et sont ap-pelés satans ; et ceux qui sontméchants d'après la volontéhabitent la partie postérieur*et sont appelés diables,—AM.C. S" 492. Dans la Parole parle diable il est entendu cetenfer qui est en arrière, et oùsont les plus méchants nom-més mauvais génies; et parsatan, cet enfer où se trou-vent ceux qui ne sont pa? -=i

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61méchants, et qni sont nom-més mauvais esprits, — G. E.îf o 5«.

SATURNE, 1118.SciENCE.Aimer la scien-

ce, c'est aimer les connais-sances du bien et du vraien vue des usages qui sontde vrais usages, 1190.—Voir USAGE.

SEIOXEUB (le) est le Di-vin Amour ; e t , dans leCiel, il apparaî t Lui-Mêmedevant les Anges commeSoleil, 1093.11 est à la foisle Père, le Fils et l'EspritSaint, 1106. Il est le seulDieu, dans lequel est le Tri-né, qui est un et en Essen-ce et en Personne, 1107.Il est la Vie, 1120. Il estle seul Homme, 1120. Ilhabite chez l'homme dansce qui est sien, qu'il lui adonné dans le but d'être ré-ciproquement aimé, 1138.

OBS. Par le Seigneur, dansles écrits de l'Auteur, il estuniquement entendu le Sau-veur du monde Jésus-Christ,— A. C. Ko 14. Il est le seulet unique Dieu du ciel et dela terre ; en Lui il y a la Di-vine Trinité, à savoir, le Di-vinjïêmequiest appeléPère,

le Divin Humain qni est ap-pelé Fils, et le Divin Procé-dant qui est appelé EspritSaint,— A . C . N - 10822.

SENSORIA (les) du corpsreçoivent et perçoivent seu-lement comme par eux-mêmes, 1146. Les cinqsensoria sentent d'aprèsl'influx par le dedans leschoses qui influent par ledehors,1146. Pour chaqueSensorium, voir 1146.

SERPENTS(ICS) venimeuxn'ont point été créés dèsle commencement, ils onteu leur origine avec!'enfer,roir 1201. Les serpents,quiapparaissentdans l'en-fer, y sont les manifesta-tions des cupidités desesprits infernaux, 1200.

OBS. Les serpents, dans laParole, signifient le sensuelde l'homme, ou les hommesqui raisonnent d'après lessensuels, — A. C. Ko 69S9.Les serpents venimeux repré-sentent ceux qui cachent lesmaux sous des vrais, c'est-à-dire, ceux qui font avec rus«plier les vrais pour faire desmaux,—A. C. No 9013.

SERVILE. Le libre dumal est le servile, 1168.

SINGULIERS. La Divine

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Providence est dans lestrès-singuliers de la vie del 'homme, 1174, 1176;elle opère dans les très-singuliers de la pensée etde la volonté de l'hommeconcernant son état éter-nel, 1153, 1177 ; voir1135.

OBS. Les Singuliers sontles choses qui concourent àformer un Particulier, commeles Particuliers ou chosesparticulières concourent àformer un Commun ou chosecommune.

SOCIÉTÉS. Le Ciel con-siste en d'innombrablessociétés, et FErifer pareil-lement,1092. Ces sociétés"ont été disposées en ordre,dans le Ciel selon toutesles variétés des affectionsqui appartiennent à l'a-mour, et dans l'Enfer se-lon les cupidités de l'a-mour du mal opposées auxaffections de l'amour duMen, 1093, 1133; voir1147, 1174, 1175. Toutesociété du Ciel est dans laforme Iiumainev1119.

SOCDÎIENS. Il n'y a quedes esprits sociniens qui

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parlent avec les sociniens,1182.— Voir ESPRITS.

SOLEIL. 11 y a deux so-leils, le soleil du Mondespirituel et le soleil duMonde naturel, 1196. Lesoleil du Monde spirituelest le Divin Amour du Sei-gneur, et le soleil du Mon-de naturel est un pur feu,1196. Par le soleil, qui estle Divin Amour, a com-mencé toute l'œuvre de lacréation, et au moyen dusoleil, qui est un pur feu,l'œuvre a dté achevée.1196.

§ORT des profanateur?dans l'autre vie, 1158;sort de ceux qui sont con-stamnicntmédiants,! 159;différence entre l'un etl'autre, 1158, 1159.

SPHÈRE. Est appelésphère de la vie de l'Angece qui procède de son âmeet de son corps, 1111.Sphère des affections etdes pensées de l'homme,1174.

SPIRITUEL (est appelé)tout ce qui procède du so-leil qui est le Divin Amour,

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03

1196; voir. SOLEIL. Lespirituel d'après son ori-gine a en soi la vie, 1196.Dans toute chose crc'éedans ce Monde il y a le spi-ri tuel et le naturel, le spi-rituel comme âme et le na-turel comme corps, ou lespirituel comme interne etle naturel comme externe,uu le spirituel comme cau-se et le naturel comme ef-fet, 1196. Dans la natureil n'y a pas, et il ne peutpas y avoir le plus petit ob-jet, dans lequel i! n'y aitpas le spirituel, 1196. Lespirituel agit dans le natu-rel, et il p rodu i t ses eSeUpar le naturel , comme larause principale par saeause instrumentale,1197.Il y a dans tout spirituelune force plastique, par-tout où des exhalaisonshomogènes se présententdans la nature, et il y a,\ussi dans tout spirituelune force propagatrice,1201.

STORGE, 1198.OBS. Est nommé Storge un

ymourinsué en chacun pour

ses enfants; cet amour esisteégalement chez les méchantscomme chez les bons, et estparfois plus fort chez les mé-chants ; il existe aussi chezles bêles et chez les oiseaus.— U.C. No 43t.

SUSTENTATION (la) estune perpétuelle création,de même que la subsis-tance est une perpétuelleexistence, 1215.

SWEDENBORG. Il attestedevant le Monde que toutesles choses de sa pensée etde sa volonté ont in f lué :les bonnes et les vraies, duSeigneur par le Ciel; et lesmauvaises et les fausses,del 'enfer ; et qu'il lui a étédonné depuis longtempsde percevoir cela, 1131. Ilaffirme que,pendant quinzeans, il a manifestementperçu qu' i l ne pensait etue voulait rien par lui-mê-me, etc., 114-7. II déclarequ'il lui a été donné de voirl ' illustration,et d'après eljede percevoir distinctementce qui vient du Seigneuret ce qui vient des anges ;et en outre de parler avecles Anges comme l'homme

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parle avec l'homme, etc.,1-183.

SYMBOLE D'ATHANASE,1091.

TABLES DE LA Loi. Dansl'une de ces Tables estDieu, dans l'autre estl'homme, 1179 Commentces deux Tables se conjoi-gnentchezrhomme,in9.CesTables sont chez toutesles nations qui ont une re-ligion, 1179.

TAUREAUX (les), qui ap-paraissent dans le Mondespirituel, y sont les mani-festations des affectionsdes esprits, 1200.

OBS. Le taureau, dans laParole, signifie le bien ex-terne de l'innocence,— À. C.No J01S2.

TEMPS (le) est une pro-priété de la nature, et nonune propriété de la vie,1131. Pour l'homme spi-rituel, au lieu de l'idée dutemps, il y a l'idée de l'étatde la vie; et au lieu de ladurée du temps, il y a l'étatdelà pensée, 1130.

TENTATIONS (les) ne sontpas des punitions, mais

sont des combats, 1164.TEBREs(dansles),112".

1183,1208, et ailleurs.OBS. Quand il est dit dans

les terres (in terris), le motterres est pris dans l'accep-tion de contrées, de pays, etspécialement de lieux où il va l'Église.

TIGRES (les), qui appa-raissent dans l'enfer, y sontles manifestations des cu-pidités des esprits infer-naux, 1200.

OBS. Les tigres, dans laParole, représentent des cu-pidités infernales de l'amourde soi,—R. C. NO 45.

TOURTERELLES(les), quiapparaissent dans le ciel,y sont les manifestationsdes affections de» Anses,1200.

OBS. Les tourterelles, denîla Parole, signifient le? bien?et les vrais de la foi,— A. C.NM826.

, TOUTE - PUISSANCE ( laDivine) considère en cha-que chose l 'éternité, H G6.

TOUTE-SCIENCE (la Di-vine) considère en chaquechose l'éternité, 1166.

TRTXE (le) est dans le

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65

Seigneur, 1106. LoTr ineen Dieu est en une seulePersonne, 1107. Le Trinedans le Seigneur, commeen une seule Personne, estle Divin qui est appelé lePère, le Divin Humain quiest appelé le Fils, et le Di-vin Procédant qui est ap-pelé l'Esprit Saint, 1101.Le Trine Divin, c'est l'Ê-tre, l'Exister et le Procé-der,! 111. Quel Trine Dieua eu,avant que le Seigneureût pris l'Humain et l'eûtfait Divin dans le Monde?1112.

TiiiMTÉ (la) des Person-nes a été insérée dans lesymbole d'Atbanase parune Permission Divine ;pourquoi? 1109.

UNION du Seigneur avecl'homme, et de l'hommeavec le Seigneur par l'a-mour; comment elle s'o-père, 1138. 11 y a uniondu spirituel et d'u natureldans toutes et dans cha-cune des choses du monde,1197.

UNITÉ (!') dans laquelleest la Trinité, ou le Dieu

Un dans lequel est leTrine,existe non dans le Divinqui est appelé le Père, nidans le Divin qui est appelél'Esprit Saint, mais dans leSeigneur Seul, 1106.

UNIVERS (!'), qui est leCiel visible et le Globe ha-bitable, atteste la Toute-Puissance de Dieu, 1138.

USAGE (!') est le sujet detoute affection ; l'hommene peut être affecté, si cen'est pour quelque chose,et ce quelque chose estl'usage,1214. Toutes cho-ses dans l'univers ont étécréées d'après l'usage,dans l'usage et pour l'u-sage, 1195. Il y a unemultiplicité d'usages; engénéral, il y a les usagescélestes, et il y a les usa-ges infernaux, 1193. Dansl'enfer on fait les usagespar crainte, tandis quedans le ciel on les fait paramour, 1194. Tel est l'u-sage, tel est l'homme lui-même, 1193. L'usage,dans le sens spirituel, estle prochain,! 193. L'usageest le prochain, parce que

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tout homme est estimé etaimé, non à cause de lavolonté et de l'entende-ment seuls, mais à causedes usages qu'il peut rem-plir d'après sa volonté etson "entendement, 1193.Aimer les usages n'est au-tre chose qu'aimer le pro-chain, 1193. Quand onaime les usages plus quesoi-même et plus que lemonde, et les connaissan-ces du bien et du vrai envue de ces usages, alorsles usages sont au premierrang, 1190. L'amour deDieu et du prochain estl'amour des usages, 1188.Tout ce que l'amour pro-duit est un usage, 1186.—Voir FIN. Ce que c'estqu'aimer les usages pourles usages, 1193.

VARIATIONS DE LA FORME(par les) dans l'homme, onentend les pensées, 1116.

VÉGÉTAL (dans tout) ily a comme l'idée de l'infiniet de l'éternel, 1203; il ya un usage, usage spiritueldans le Monde spirituel,usage spirituel et en même

66

temps naturel dans le Mon-de naturel, 1214; l'usagespirituel y est pour l'étatdiversdu mental (anirmts),et l'usage naturel pour l'é-tat divers du corps, 1214.Ame des végétaux, 1190,1203 à 1212. Des végé-taux dans le Ciel, 1211.Différence entre les végé-taux dans le Monde spiri-tuel et les végétaux dansle Monde naturel, 1212.Merveilles dans les végé-taux, 1203.

VÉGÉTATION des miné-raux et des crétacés, 1208.

VÉNUS, Iil8.VERMISSEAUX (instinct

des), 1198. Leur méta-morphose est une imita-tion de la renaissance del'homme, et un représen-tatif de sa résurrection,1198.

VÊTEMENT (le) signifietout externe qui revêt l'â-me, 1193.

VIE. Dieu seul est la vied'après soi, l'Ange n'estpas la vie d'après soi, iln'est qu'un récipient de lavie, 1111. La vie ne peut

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67

pas être créée, mais ellepeut créer, 1126. L'hom-me sent et perçoit commesi la vie était en lui, parceque la vie du Seigneur enlui est comme la luftièreet la chaleur du soleil dansun sujet, 1139. La vie dela volonté ou de l'amourcorrespond à la vie ducœur, et la vie de la penséeou de l 'entendement cor-respond à la vie du pou-mon, 1171.

VIPÈRES (les) n'ont pasété créées dès le coûîmcn-eemeut, elles ont e-j leurorisine avec l 'enfer ; roir1201.

OBS. Les vipères, dans laParole, signifient la malice,l'astuce eHa fourberie, —À.C. N« 6398.

VISIONS (les) contrai-gnent l'externe de l'espritde l'homme, qui consisteà penser et à vouloir, etcet externe ne doit pasêtre contraint , 1155. Sil'homme pouvait être ré-formé par les visions, tousles hommes sur le Globeentier seraient réformés.

1155. Les visions fermentle chemin de la réforma-tion de l 'homme, car ellespersuadent et contraignent,de croire, et par consé-quent tiennent les penséescomme renfermées dansune prison, 1155. A quiressemblent ceux qui veu-lent des visions, 1156.

VIVANT. Ce qui procèdedu Scleil du Momie spiri-tuel est v i v a n t , 1207.

VOLONTE. 11 y ,1 un in-terne de la volonté, et il ya un externe de la volonté,1150. — Voir ENTENDE-MENT ET VOLONTÉ

Viui (le) veut être dansla lumière, puisque la lu-mière du Ciel est le DivinVrai, \ 100. Les vrais dansleur origine sont les rayonsdelalumièreduCiel,1175.Les vrais du Ciel et de l'É-glise peuvent être vus parl 'entendement, dans le Cielspir i tuel lement , dans leMonde rationnellement,1100.

Oiis. Il est dit vrais au p lu -riel, quoique dans cette ac-ception le mot rraî, pris sub-

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stantieîkRient; n'ait pas depluriel; mais l'Auteur em-ployant les deux expressionsvera et veritates, la premièrea,été traduite par les vrais, etla seconde par les rentes, IIfaut disliaguer entre les vraiset les vérités comme entrel'antérieur et le postérieur ;1 antérieur est plus universel

68que le postérieur, — voir B.C. Pio 21. On peut aussi con-sidérer les vrais comme prin-cipes , et les vérités commedérivations.

VUE (la) a pour causeprincipale la lumière, etpour cause instrumentalel'oeil, H22.— Voir ŒIL.

Signa des Ouvrages de l'Auteur cités dansles OBS. de la Table.

A. C. . . . Arcanes Célestes.C. E. . . . Ciel et Enfer.A. H. . . . Apocalypse Révélée.AH, C . . . Amour Conjugal,O.P. . .. , Divine Providence.Pi. C. . . - Religion Chrétienne.A. E. . . Apocalypse Expliquée.

Page 363: DIEU TRIUN

I N D E X

Des Passages de la Parole cités dans l'Ouvrage.

NOTA.—Les Lettres placées à la suite d'un Numéro si-gnifient, à savoir : t. Texte du passage, ou passagecité textuellement. — e. Explication du passage, oupassage expliqué. — t. Illustration du passage, oupassage i l lustré. — te. Texte & Explication. — ti.Texte & Illustration.—Si le Numéro n'est suivi d'au-cune Lettre, il y a siinplemant Renvoi au Passagepour confirmation.— Le signe i (Illustration du par-sage) indique non pas seulement une Explicationplus détaillée, niais aussi de principalement un deces traits de lumière, qui ne consistent souvent qu'enun seul mot, et qui résolvent un point controversé.

Cbap.]

XXXII

III.VII . .

XXXVI

XIV. .

Genèse.Vers. P

2626,27Exode.

Lévitique.

17.23,25 .

Psaumes.10. . .Esaïe.

4 à 24. .

"améros.

10931119'

1156

1160e

1160»

1120

1188"

Ctmp.

I . .VIvn .XL .

XII .XIII.XXVIII

IV. .

I . 31XIII.

MatthieuVers.

18,20,253322, 23 .25. . ."'743 à 45.13 à 15.18. . .Marn.

26 à 29.Luc.

32,34,35.26, 27 .

Numéros.11 Oit1193'=1187"lllii4 ivnt1 U J I t

1060<e1114109T

1153>i

1104'1187^

Page 364: DIEU TRIUN

Cbap.XVI.XXIV

I . .

111. .v .

VI. .

Vers.29 à 3139. .

Jean.

1,4 .1,4, 1418. .8 . .35. .14. .21. .

26. .

37. .33. .40. .46. .57. .

Numéros.1156'=1112"

1134'1120'1116'1153'i1097'1160'e1120'

(1112"(1120'1116'1120'1119'e1116'l l2Qi

Cbap.VIII.

XI. .XIIXIV.

XVII.

XX

H. .III. .Mil

Vers.. 56. .

58. .. 25. .

40. 6 . .

8,9 .19. .

20, 21

21, 24. 2 . .

5, 24'.29

70

Numéros.1116''

. 1116'

. 1120'H60'e

. 1120'

. 1116'

. 1120'(1093

•\1097. 1099'. 1097i. 1116'

^ 1 Kfite

ApOKalyjm.. 10. . Hfio. 11. .

2. 1160. 1200

Page 365: DIEU TRIUN

O U V R A G E S DE SWEDENBORTraduits en Français

PAR J.-F-E. LE BOYS DES Gl'AYS.

Arcanes Célestes, 16vol. grand in-S° . . . 1Doctrine de vie, in-8° " .Doctrine sur l'Ecriture Sainte, in-8°. . . .Doctrine sur le Seigneur, in-8°Doctrine sur la Foi, in-8°Du Divin Arnour (ouvrage posthume), ia-8°.Du Cheval blanc, de l'Apocalypse, in-8° . .Exposition sommaire (Proph. &Ps.), in-8°.Doctrine de la Charité (ouvr. posth.), in-8°.Doctrine de la Char.(ext. des Arc. Cél.),in-8°.Des Biens de la Charité & du Décalog. ', in-8°.Expositiorrso mm. des Doct.de la N.Égl. in-8°De la Parole & de sa Sainteté, in-32. . . .Du Commerce de l'Ame & du Corps, in-18. .Appendice à la Vraie Religion Chrét., in-18.Du Jugement Dernier, in-18Continuation sur le .Jugement Dern., in-8" .Du Ciel & de l'Enfer, grand in-18De? Terres dans l'Univers, in-18Sagesse Angélique sur le Divin A.m.,gr. in-18

— sur la Div. Providence, gr. in-18La Vraie Religion Chrét..3 vol. gr. in-18 . . 1La Doctrine Céleste, grand in-18L'Amour Conjugal, Tome I, grand in-18 . .L'Apocalypse Expliquée, Tome I, gr. in-8° .

.. Lettres à un Homme du Monde, par Le Boys desGuay?, ire série, id-18

L'Apec, dans son sens spir., in-î8, par le même.

I-A NOUVELLE JÉHCSALEM, Revue relig. et scient,collection complète, 8 vol. in-8o et 4;2 vol. .