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DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES BILAN GUYANE SCIENTIFIQUE ___________________________________________________ 2007 SERVICE RÉGIONAL DE L'ARCHÉOLOGIE Bassin de l'indigoterie de Loyola © Nathalie Cazelles MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION DIRECTION DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE SOUS-DIRECTION DE l'ARCHÉOLOGIE 2012 1

DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES … SRA a aussi tissé des liens avec l’UNIFAP, et le Professeur Eduardo Pinheiro Nunes, ... Communication: Les civilisations guyano-amazoniennes

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DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES

BILAN

GUYANE SCIENTIFIQUE___________________________________________________

2007SERVICE RÉGIONAL DE L'ARCHÉOLOGIE

Bassin de l'indigoterie de Loyola © Nathalie Cazelles

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONDIRECTION DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE

SOUS-DIRECTION DE l'ARCHÉOLOGIE2012

1

Direction régionale des affaires culturelles

Service régional de l’archéologie

95 avenue De Gaulle

97300 Cayenne

Téléphone: 05 94 30 83 35

Télécopie: 05 94 30 83 41

[email protected]

[email protected]

Ce bilan scientifique a été conçu pour diffuser les résultats des travaux archéologiques de terrain quiont eu lieu en 2007.

Il s’adresse aux élus, aux aménageurs, aux collègues, aux étudiants et à toute personne intéresséepar l’archéologie de sa région. Il est aussi utile pour les instances du service central del’archéologie, qui dans le cadre de la déconcentration doivent être informées des opérationsréalisées en régions, ainsi qu’aux membres des instances chargées du contrôle scientifique desopérations.

Couverture:

Mise en page: Françoise Armanville, Caroline Carlon-Tabariès

Relecture: Françoise Armanville, Caroline Carlon-Tabariès, Gérald Migeon

Carte: Jérôme Maillet

ISBN 1249-3422 © 2012

Ministère de la Culture et de la Communication

Les textes publiés ont été écrits par les responsables des opérations et les avis exprimés, ainsi queles interprétations n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Les photos sont des auteurs, sauf mention contraire.

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

___________________________________________________ 2007

Table des matières

Bilan et orientations de la recherche archéologique 4 - 7

Tableau de présentation générale des opérations autorisées 8 - 9

Carte des opérations autorisées 10 - 11

Travaux et recherches archéologiques de terrain

•Approuague, Mana, Maroni, Sinnamary : Dragues aurifères (Pierre Rostan) 12 - 14

•Iracoubo : Sable Blanc (Stéphen Rostain, Nicolas Guillaume-Gentil, Lydie Clerc) 15 - 19

•Iracoubo : Savane Fiévée – future gendarmerie (Sandrine Delpech) 19 - 21

•Maripasoula : PER de Yaou (Mickaël Mestre) 21 - 22

•Papaïchton : Abattis Cottica (Nadir Boudehri) 22 - 24

•Rémire-Montjoly : Lycée professionnel (Martijn van den Bel) 25

•Rémire-Montjoly : Prospection Inventaire - Plateau du Mahury (Clara Samuelian) 25 - 26

•Rémire-Montjoly : Indigoterie (Nathalie Cazelles) 26 – 31

•Saint-Georges de l’Oyapock : Liaison entre le bourg et le futur pont (Jérôme Briand) 32 - 33

Liste des auteurs 34

Abréviations utilisées dans le texte et la bibliographie 35

Abréviations utilisées dans les tableaux 36 - 37

Personnel du Service régional de l'Archéologie 38

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

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Bilan et orientations de la recherche archéologique

Avant-propos

Nous ne reviendrons pas sur le bilan des forces et faiblesses de l'archéologie guyanaise déjà exposédans le BSR 2006, et nous contenterons de relater l'intense activité du SRA en 2007.

Bilan d'activités et orientations de la recherche archéologique

1-Activités de conservation-protection

1-1- Carte archéologique, PLU, SCOT…L’intégration des données documentaires dans la base Patriarche pour pouvoir renseignercorrectement le «portés à connaissance des PLU, SCOT…» est toujours difficile, faute d’uncomplément de formation de l’agent chargé de la base. La réalisation des cartes archéologiquescommunales a été abandonnée au profit de cartes spécifiques réalisées sur Arc View, à la demandedes bureaux d’études, des services de l’Etat, ou des collectivités ou pour les besoins du SRA. Eric Gassies, responsable de la Carte archéologique (et seul agent qui gère la Carte, mais passeulement cela) est en train de résorber peu à peu le passif accumulé depuis plusieurs années. Il asuivi cette année, en particulier, l’élaboration des PLU de Macouria et de Saint-Georges del’Oyapock et du SCOT.

1-2- Archéologie préventive, INRAPDepuis mai 2004, la politique du service a été de privilégier les opérations en archéologiepréventive situées sur la côte, mais l’INRAP a commencé à réaliser des opérations à l’intérieur de laGuyane, car des demandes d'exploitation de gisements aurifères ont été accordées à diversopérateurs miniers. Ainsi l’étude réalisée sur le PER de Yaou, Maripasoula, a été menée à bien surune superficie de 52km, ce qui est assez hors du commun pour un diagnostic d'archéologiepréventive,Les fouilles des trois sites situés sur le tracé de la future route Apatou-Saint-Laurent du Maroni ontété réalisées et terminées.

Trente diagnostics ont été prescrits, quatre abrogés (et suivis de prospections-sondages du SRA) unmodifié, et seuls 6 diagnostics prescrits en 2006 ou 2007 ont été effectués en 2007, tous sur lafrange côtière. Certes, le diagnostic réalisé sur l’emprise des 52km2 de Yaou à Maripasoula et lespost-fouille ont mobilisé l’essentiel du temps des rares agents de l’INRAP disponibles en Guyane,mais l’activité de terrain a beaucoup chuté cette année en Guyane.

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2- Activités de recherche

2-1- Petites opérations de prospections et de sondagesIl faut signaler trois petites opérations de prospection et de sondages qui ont:- apporté des données intéressantes et inédites sur les dragues aurifères (Pierre Rostan), - fait le point sur l’occupation ancienne du secteur du Mahury à Rémire-Montjoly (Clara Samuelian,du Bureau d’études Emeraude, encadrée de près par Eric Gassies) - et sur les Abattis Kotika à Papaïchton (Nadir Boudehri), dans le cadre de l’étude d’impactdiligentée par la DIREN sur ce site classé (ex-loi de 1930).

2-2- ACR «Préhistoire de la côte occidentale de G uyane» et fouille programmée à Iracoubo L'ACR dirigée par Stephen Rostain, du CNRS, a fonctionné un peu plus activement que l’annéeprécédente, avec la dotation 2006. La fouille programmée du site d’Iracoubo – ouest a été menée par Stéphen Rostain (CNRS) aidépar Eric Gassies et Guy Dauphin,

2-3- Étude des collections du dépôt et datations de matériel amérindien Deux étudiantes, Lydie Clerc et Claude Coutet ont travaillé régulièrement, dans le cadre de leursdoctorats respectifs, au SRA. Claude Coutet a repris, après plus d’un an d’interruption due à la naissance de son fils, sa thèse surl’évolution de la céramique de la côte de Guyane du XVème au XIXème siècle.Lydie Clerc se propose de modéliser l’occupation précolombienne de la Guyane entre les X-XIème etles XVI-XVIIème siècles.

2-4- Archéologie colonialeElle constitue un secteur fort de la recherche avec deux programmes de grande qualité.- Le programme de consolidation, d’études physico-chimiques et archéologiques du matérielmétallique colonial, qui a débuté en 2005 grâce à des crédits FEDER sous la maîtrise d’ouvrage duLaboratoire d’archéologie des Métaux de Jarville (LAM), continue et se terminera en avril 2008. - La deuxième année de la fouille annuelle triennale (2005-2007), du site colonial du Moulin à Vent,annexe du site jésuite de Loyola, sous la responsabilité de Nathalie Cazelles n’a pas eu lieu. Desproblèmes financiers et éthiques nous ont amené, en accord avec la responsable de l’opération, àsuspendre la fouille prévue en 2007. En effet, la couverture des vestiges mis au jour avait été jugéetrop coûteuse pour la Mairie, propriétaire du terrain, qui refusait de la financer ; suite à de nouveauxpourparlers, la Mairie a accepté en fin d’année 2007 de débloquer des crédits pour réaliser cetteopération de protection et de mise en valeur des vestiges.- En revanche, l’équipe de l’APPAAG n’est pas restée inactive, et suite à un accord avec lepropriétaire du terrain, M. Florent Malouda, qui a financé les sondages pour une préservation et unefuture mise en valeur, l’indigoterie de Loyola a été étudiée au mois de juillet (voir le résumé deNathalie Cazelles). Il a semblé plus judicieux au SRA, d’étudier ces vestiges, plutôt que de bloquerle terrain interdire la construction et au final, perdre toute trace des vestiges découverts lors d’undiagnostic d’archéologie préventive. Grâce à cette opération, une nouvelle composante del’habitation jésuite de Loyola, qui s’étendait sur près de 1000 hectares, a pu être étudiée.

2-5- Echanges internationauxNous les avons développés depuis quatre ans et les échanges sont de plus en plus fructueux, avec leBrésil en particulier.En janvier 2007, Mariana Cabral et Joao Saldanha, les deux jeunes collègues brésiliens de l’IEPA(centre de recherches de l’Etat d’Amapa à Macapa ont été invités par la DRAC à la troisième

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journée archéologique de Guyane pendant laquelle ils ont présenté leur première année de travaildans leur état. Le SRA a aussi tissé des liens avec l’UNIFAP, et le Professeur Eduardo Pinheiro Nunes, historien etarchéologue, qui nous a rendu visite du 11 au 23 juillet 2007 à Cayenne.En juin 2007, Guy Dauphin, agent en poste depuis peu au SRA Guyane, et plongeur expérimentéqui a travaillé 30 ans au DRASSM, a effectué une mission de reconnaissance subaquatique dans larivière Pedreira, un affluent de l’Amazone, à la demande des collèges du IEPA et a repéré unepirogue ancienne associée à du matériel archéologique. Un projet de sauvetage de ce vestige devraitêtre mis en place par le IEPA.

3- Activités de diffusion et de valorisation

3-1- Valorisation destinée au grand public1. Le SRA a participé activement à la mise en place de six visites de sites pour les JEP. 2. La IIIème Journée archéologique de Guyane, a été organisée par le SRA à Rémire-Montjoly le

20 janvier 2007, pendant lequel ont été présentés les résultats des opérations 2006,3. L’exposition «Les Amérindiens des fleuves et des forêts» à Pagaret, Rémire –Montjoly (avec

Marie Canolle, stagiaire au SRA) a été présentée de mars à juin 2007. Puis à Mana deseptembre à novembre à la Maison du Parc régional

4. La valise pédagogique sur l’archéologie amérindienne préparée par le SRA (Gérald Migeon)en collaboration avec le Musée des cultures guyanaises et le Rectorat a été bien diffusée en2007; les 50 exemplaires ont été vendus par l’association chargée de sa diffusion et denouvelles commandes affluent.

5. Eric Gassies a assuré plusieurs visites; roches gravées de l’île de Cayenne avec l’ORA, lorsd’une «Journée patrimoine avec les enfants de Cacao de l’association du Planeur Bleu».Il aaussi assuré une permanence au Forum des métiers au collège de Macouria.Dans l’Atlas despaysages, les ateliers des études d’impacts de la route Apatou-Saint-Laurent du Maroni et duPont de l’Oyapock, le SRA a apporté de nombreuses observations visant à prendre encompte la dimension humaine dans le contexte guyanais dominé par lesenvironnementalistes.

3-2- Participation aux colloques scientifiques et publications Eric Gassies- Octobre 2007: Journées d’information géographique.Communication : Etat des lieux des besoins et de l’utilisation des SIG à la DRAC.

Gérald Migeon- Mai 2007: participation au séminaire international «Occupation amérindienne de la Martinique:approche pluridisciplinaire», rendu de l’ACR «Le néolithique martiniquais dans son contexteantillais», dirigé par Jean-Pierre Giraud et Benoît Bérard, à Fort-de-France, Martinique.- Juillet 2007: Colloque de l’AIAC, Kingston, JamaïqueCommunication: L’occupation amérindienne ancienne des inselbergs de Guyane française.- Août 2007: Colloque «Ecolab», sur les littoraux des Guyanes et de l’Amazonie, Macapa, Amapa,Brésil. Communication: La Guyane française: entre Amazone et Orénoque. - Octobre 2007: Séminaire «L'intégration de l'Archéologie dans la planification de l'aménagement :dimensions territoriales et portées juridiques», coordination: Philippe Hannois (SRA NpdeC),Vincent Négri (Drac RA), Philippe Vergain (DAPA/SD Archetis). Bibracte.

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Communication: Modalités de constitution de la carte archéologique de Guyane.- Octobre 2007: Colloque «Développer et préserver. Technologies, Cultures, Environnement etdéveloppement durable». Académie des technologies, CNRS, Cayenne.Communication: Les civilisations guyano-amazoniennes anciennes : la mort de quelques idéesreçues. - Novembre 2007 : “Primer seminario internacional de gestão do patrimônio arqueológico pan-amazônico”. Centro cultural dos povos da Amazônia, Manaus, Brésil. Communications :Empreendimentos causadores de impacto ao patrimônio arqueológico.Conocimiento, protección y valorización del patrimonio de la Guyana francesa: unaexperimentación europea en Amazonia.

3-3- Formations Une formation d’une journée des étudiants de l’IUFM intitulée, «Initiation à l’archéologie et auxcivilisations de Guyane», a été menée à bien par Eric Gassies et Gérald Migeon.Le cours en licence à l’UAG (24h), sur les «Civilisations amérindiennes du plateau des Guyanes»,est assuré depuis 2007-2008 par Eglé Barone, après désistement du CRA.Une formation d’une journée des officiers et sous-officiers du GSMA de Saint-Laurent du Maroni aété réalisée.

3-4- Valorisation de sitesL'habitation coloniale Danclan à Rémire-Monyjoly a commencé à être mise en valeur, avec l’aidede l’association Rozo (DISPO) ainsi que les vestiges du bagne de l’îlet la Mère qui ont été nettoyés.Un carbet de protection des fouilles est en cours d’installation sur la sucrerie du Moulin à Vent deRémire-Montjoly; il ne s’agit que des premières phases de projets de valorisation plus globaux, quisont menés en collaboration avec les mairies, le Conservatoire du Littoral et l’ONF.

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

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Tableau des opérationsTableau des opérations

Numéro de site Commune RO Nature Époque Notice

Fleuves Approuague,Mana , Maroni,Sinnamaray -Dragues aurifères

Pierre Rostan PI Archéologieindustrielle

Oui

973030061 Iracoubo - SablesBlancs AM 43

Stephen Rostain FP PCC Oui

97303 Iracoubo - Commune Stephen Rostain PI-Sondages PCC Oui

973030069 Iracoubo -Gendarmerie

Sandrine Delpech Diag - RO Oui

97304

97312

Kourou

Sinnamary

Guy Dauphin PI-Sondages Non

973530100 Maripasoula - Yaou Mickaël Mestre Diag PCC Oui

973620014 Papaïchton - AbattisKottika

Nadir Boudehri PI- Sondages PCC Oui

973110145 Rémire-Montjoly -Îlot de Saint-Cyr

Martijn Van den Bel Diag - RO Non

973110146 Rémire-Montjoly -Lycée professionnelParcelle BL5

Martijn Van den Bel Diag PCC

MOD

Oui

8

973110051 Rémire-Montjoly

Plateau du Mahury

Clara Samuelian PI-Sondages PCC

MOD

Oui

973110113 Rémire-Monjoly

Lotissement Prévôt -indigoterie

Nathalie Cazelles Sondages MOD Oui

973080224 à

973080227

Saint-Georges del’Oyapock : liaisonentre le bourge et lefutur Pont del’Oyapock

Jérôme Briand Diag PCC Oui

97352 Saül Pierre Rostan PI-Sondages Archéologieindustrielle

Oui

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

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Légende de la carte des opérations

•1 - Approuague, Mana, Maroni, Sinnamary : Dragues aurifères (Pierre Rostan)

•2 - Iracoubo : Sable Blanc (Stéphen Rostain, Nicolas Guillaume-Gentil, Lydie Clerc)

•3 - Iracoubo : Savane Fiévée – future gendarmerie (Sandrine Delpech)

•4 - Maripasoula : PER de Yaou (Mickaël Mestre)

•5 - Papaïchton : Abattis Cottica (Nadir Boudehri)

•6 - Rémire-Montjoly : Lycée professionnel (Martijn van den Bel)

•7 - Rémire-Montjoly : Prospection Inventaire - Plateau du Mahury (Clara Samuelian)

•8 - Rémire-Montjoly : Indigoterie (Nathalie Cazelles)

•9 - Saint-Georges de l’Oyapock : Liaison entre le bourg et le futur pont (Jérôme Briand)

•10 - Saül : Prospection-Inventaire - Quartz ouverts au feu, 2006-2007 (Pierre Rostan)

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

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Carte des opérations autorisées

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APPROUAGUE – MANA – MARONI SINNAMARY

Dragues aurifères

BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

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Travaux et recherches archéologiques de terrain

Colonial

Un travail d'inventaire des anciennes draguesaurifères a été entrepris sur le territoire de laGuyane française à travers l'exploitation desfonds d'archives, des entretiens avec lesacteurs de l'industrie minière locale et desreconnaissances de terrains sur les principauxfleuves guyanais.L'apparition des dragues aurifères à godets enGuyane débute après 1890 et répond à lanécessité de rechercher de nouveaux gîtesaurifères encore inexploités dans le lit desrivières ou bien dans les alluvions situées sousla nappe aquifère alors que les principauxplacers découverts depuis 1855 commencent àvoir leurs teneurs diminuer. Il s'agit d'unetechnologie issue des engins développés pourle dragages des ports et le curage des canaux etqui, adaptée à l'exploitation aurifère, permettrade franchir la barrière technologique du travailsous l'eau (dans le lit des fleuves ou bien sousnappe dans les plaines alluviales) en rendantaccessibles des portions de gisementsinexploitables jusque là par les techniquestraditionnelles du lavage au sluice.

Les dragues sont des engins comportant unecoque en général métallique composée decaissons creux, munis de machines à vapeur ouparfois de générateurs, équipés le plus souventd'un système de chaîne à godet pour remonterle gravier aurifère puis d'un système detraitement mécanique avec trommel ou tables àsecousses, puis passage dans des sluices avec

rejet à l'arrière du bateau, l'ensemble étantconcentré sur 20 à 30m de longueur, avecautant de variantes que d'engins et d'ingénieursayant présidé à leur conception. Des groupesde treuils actionnent les différents élémentsmécaniques et permettent d'assurer l'évolutionde l'engin sur son plan d'eau.On note également quelques tentativesd'installation de dragues suceuses avec despompes aspirantes ainsi que l'apparition demachineries électriques vers la fin de cettepériode. Ce type d'engin disparaîtra de Guyanefrançaise dans les années 1920 à 1930, maisconnaîtra de forts développements dans lesgîtes néo-zélandais, nord américains ousibériens. Il s'agît d'engins de fabricationeuropéenne (principalement belge, hollandaiseou écossaise) pouvant atteindre un poids de 3 à400 t de métal, acheminés en pirogue sur delongues distances jusqu'aux sites d'extractionet assemblés sur place sur les lieux de travail.Certaines marques de fabricant ont pu êtreidentifiées, en particulier la société écossaiseLOBNITZ et la société hollandaise WERFCONRAD.

Détail de l'action de 100 F de 1907 de la COMPAGNIE MINIERE ETDE DRAGAGES AURIFERES DE LA GUYANE: probablement ladrague Suzanne au placer Elysée.

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La drague Suzanne au placer Elysée (Moyenne Mana) ; vue de laproue avec la chaîne à godets.

La présence de plus d'une vingtaine de draguesa pu ainsi être identifiée par les archives, quisont apparues ici particulièrement ténues, oupar les prospections sur le terrain. 11 d'entreelles ont été localisées et 7 ont été plus oumoins complètement documentées pourl'instant (parfois avec leurs sites de montageou d'entretien) avec 2 dragues dans la criqueSparouine affluent du Maroni (les dragues«Hélèna» et «Danica»), 4 dragues dans leSinnamary ( drague Speranza à la criqueSursaut, dragues «Flora» et «Courcibo» sur leCourcibo, drague de la crique Chapeau), 3dragues dans la Moyenne Mana (2 au placerÉlysée, les dragues «Suzanne» et«Marguerite», et une dans la crique Roche, ladrague «Mana n°1») et deux autres enginsdans le bassin de l'Approuague (criquesIpoucin et Matarony).

La drague Danica, construite par l'ingénieur D.LEVAT dans la criqueJanvier (affluent de la crique Sparouine) vers 1903 ; vue depuis lapoupe, noter les sluices en train de laver les alluvions.

La réalité de plusieurs autres engins doit fairel'objet de vérifications sur le terrain, mais la

localisation de plus de la moitié des enginsdont la trace se rencontre dans les archivesdemeure inconnue, l'existence de quelques unsn'étant connue que par de très courtes citations,parfois sans indication géographique précise,par une simple représentation graphique sur lesanciennes actions des sociétés ou bien encoreseulement par l'octroi d'un permis de dragage;de plus la réalité de certaines dragues n'estencore avérée sur le terrain que la présenced'un seul godet ou d'un témoignage isolé.

La drague Danica aujourd'hui sur le Maroni ; vue d'ensemble dutrommel.

Chacun de ces engins comporte sesparticularités propres avec ses innovationstechnologiques dans la conception desdispositifs de traitement et de lavage duminerai avec les adaptations aux conditionslocales mais qui ne se sont pas toujours révéléscomme des succès techniques; les principalesvariations résident d'une part dans lesmécanismes d'extraction des alluvions etd'autre part dans le mécanisme de tri de cesalluvions aurifères, mais aussi dans lastructuration globale de l'engin.

Vue d'ensemble du groupe de treuils bâbord de la drague Danica.

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La drague Marguerite au placer Elysée (Moyenne Mana) vers 1905;vue de la poupe avec l'élévateur de queue pour les tailings.

Il s'agit ainsi de la première tentative demécanisation de l'industrie aurifère guyanaisequi verra plus tard, dans le sillage de l'aventuredes dragues à godet et pour répondre à lamême à la même problématique, l'apparitiondans les années 50 des draglines puis desdragues suceuses dans les années 90, chacunde ces types d'engins correspondant aufranchissement d'un saut technologique.

La drague Marguerite au placer Elysée (Moyenne Mana) aujourd'hui.

Ces vestiges apparaissent d'un très fort intérêtscientifique et patrimonial, avec en particulierleur lot d'innovations techniques dans letraitement des minerais aurifères, mais leursituation éloignée dans des zones inhabitées etdifficilement accessibles de la forêtamazonienne semble rendre illusoire toutetentative de conservation ou de protectionefficace alors même que de fortes menacespèsent sur leur devenir à travers leurdégradation naturelle, les récupérationssauvages de pièces métalliques, parfois destravaux de terrassement miniers, etc...

La drague Hélèna sur la crique Sparouine.

Pierre ROSTAN

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IRACOUBOSable BlancPrécolombien

Le site de Sable Blanc offre un potentielarchéologique unique. En effet, c’est lepremier site connu où se côtoient un espaced’habitat, une zone funéraire et un ensembleagricole de planches agricoles. L’objectif de lafouille programmée était d’étudier ces troisaires spécialisées afin de mieux comprendreleur interaction.

Localisation du site

La fouille d’août 2007 était destinée àrépondre à plusieurs questions:

–Quelle est la chronologie de l’occupationprécolombienne du site?

–Où se trouve réellement le site d’habitat etcomment était-il organisé?

–Comment sont redistribuées et connectées lesdifférentes aires d’activités?

–Quelle est l’extension de la nécropole et peut-elle être datée?

–Sur quelle superficie s’étendent les planchesagricoles et d'autres groupes proches sont-ilsrepérables?

Cette fouille programmée était associée auprojet «Paysages archéologiques et écologiecontemporaine» sur les savanes littorales deGuyane, dirigé par Doyle McKey del’université de Montpellier-II. Hormis les

archéologues, ont participé à la mission desarchéobotanistes, des écologues et despédologues, qui sont tous venus travailler à unmoment sur le site de Sable Blanc Est.

Entre 2003 et 2006, plusieurs sitesArauquinoïdes furent prospectés, tant enGuyane française qu’au Suriname, dans lecadre de l’ACR «Préhistoire du littoraloccidental de Guyane», dirigé par StéphenRostain du CNRS. La côte guyanaise de l’Ilede Cayenne jusqu’à Paramaribo fut survolée etphotographiée, tandis que les prises de vueaérienne étaient interprétées en stéréoscopie.Par ailleurs, la bibliographie sur le sujet futdépouillée, puis diverses collections devestiges céramiques et lithiques furentétudiées. Cette recherche a abouti à unemeilleure appréhension des sociétés quicomposaient l’ensemble culturelArauquinoïde. Des lacunes sont toutefoisapparues dans cette connaissance. Ainsi, bienqu’ayant occupé le plus grand territoire detoutes les communautés Arauquinoïde, laculture Barbakoeba est probablement la moinsconnue d’entre elles. Il est donc primordiald’approfondir l’étude de cette société. Le sitede Sable Blanc ayant précédemment fourni dumatériel Barbakoeba, il constituait un choixidéal pour mieux approcher cette culture.

Le site de Sable Blanc est localisé à la sortieouest du village d’Iracoubo, sur la parcelle AM43 (voir BSR 2006 Van den Bel). Il se trouvedonc sur la plaine côtière ancienne pléistocène,de la série Coswine, formée de sables marinset d’argile bicolores, marines outranscontinentales. Le site d’habitat estimplanté au sommet du chenier, sur lequel futconstruite la Route Nationale 1. Le cimetièreet les planches agricoles, eux, sont installés surdes sols de la série détritique de base. Levillage précolombien avait donc été construitsur une hauteur à l’abri des inondations, à peude distance du fleuve Iracoubo et du rivagemarin.

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Carte des fouilles de 2005 à 2007. ©Van den Bel

Les différentes prospections réalisées le longdu chenier ont permis de récolter des vestigescéramiques et lithiques comparables à ceuxdécouverts habituellement dans les citesd’habitat Arauquinoïdes de la côte de Guyane.Le décapage d’une aire de 330 m2 a mis enévidence les restes de maisons, autrefoisinstallées en hauteur à l’abri des inondations.L’impression initiale de se trouver sur une aired’habitat se confirme donc aisément. En effet,les nombreux trous de poteaux et foyersincitent à croire que c'est un espaceappartenant à un village qui, en vertu desprospections des années précédentes, s’étendprobablement au moins deux kilomètres. Bienque l’aspect domestique semble avéré, ildemeure difficile de restituer un plan desmaisons. Deux raisons majeures président àcette assertion. D’une part, l’espace a subi unecertaine dégradation (passé ou présente) qui a,soit effacé certains pieux ou piquets, soitdétruit des traces; d’autre part, aucun ensemblene peut être déterminé vu que les limitesseptentrionale et méridionale de l’extension dusite n’ont pas été distinguées. Enfin, sil’hypothèse d’une double occupation sevérifie, il devient alors difficile de sélectionnerles négatifs de maisons appartenant à l’une oul’autre des implantations.

Un élément intéressant mérite d’être soulevéici: dans la portion orientale des fouilles, onremarque que les aires cendreuses serépartissent en périphérie de trous de poteaux.S’agit-il des dernières limites extérieures d’unhabitat dans lequel aucune activité decombustion n’a eu lieu, ces dernières seconcentrant à l’extérieur; ou bien les marquescendreuses consistent-elles en restes depoteaux brûlés (leur diamètre semble

correspondre au module d’un poteau ou d’unpiquet plutôt qu’à un foyer)? Dans la zonecentrale, les faits archéologiques semblentd’une nature totalement différente puisque devéritables foyers ont été mis au jour enassociation à des piquets plutôt qu’à des pieuxou des piliers.

S’il n’est hélas pas possible de reconstituer leplan exact des habitations, il est probable qu’ily ait eu deux maisons dans l’espace fouillé.Les datations au radiocarbone indiqueraientapparemment que leur occupation futcontemporaine. Le site d’habitat ainsi que ledépotoir localisé courent le long du chenier àl’ouest et à l’est de l’aire fouillée, sans que leslimites exactes ne puissent être tracées avecprécision. A l’ouest, des tessons ont étéretrouvés jusqu’à plus de 500 mètres dedistance tandis qu’à l’est, la végétationempêchait une bonne reconnaissance.L’occupation n’était pas continue, car desportions vides de vestiges archéologiquess’intercalent dans le site. Ainsi, le terrain justeà l’ouest de l’aire fouillée s’est révélétotalement stérile lors des reconnaissanceseffectuées par Éric Gassies et Georges Lemaireen 2005.

Plan du site et des anomalies fouillées.

Dans tous les cas, l’implantation de ce villagecorrespond au modèle fréquemment retrouvédans les sites littoraux arauquinoïdes. Les sitesles plus importants sont systématiquementinstallés sur peu de distance à l’ouest d’ungrand fleuve ou près de la côte. C’est parexemple le cas pour les sites de Bois Diable oude Crique Jacques.

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Les trois aires d'activités de Sable Blanc.

La parcelle AM 43, juste au sud de l’aired’habitat décapée et fouillée précédemmentpar le SRA et l’INRAP (BSR 2006, Van denBel), avait quand à elle vraisemblablement unevocation uniquement funéraire, l’absence destructures d’usage domestique plaidant enfaveur de cette interprétation. Deux ensemblesdistincts d’urnes, de dimensions apparemmentsimilaires, apparaissent dans ce secteur. Sicertaines urnes correspondent clairement à dessépultures secondaires, les fossesrectangulaires avec des platines à maniocverticales peuvent correspondre à desenterrements primaires. Cette variété de typesde dépôts reflèterait une stratification sociale.On pourrait y voir également une évolutiondes pratiques funéraires dans le temps (BSR2006, Van den Bel).

Des canaux de drainage traversant la nécropoleindiquent qu’il a dû être nécessaire de gérer unexcès d’eau à certaines époques de l’année. Letalus qui se prolonge sous la forêt a pu servir àprotéger la nécropole des inondations, lorsquele niveau du marais méridional s’élevait ensaison des pluies.

Si l’aire méridionale semble avoir été dédiéeaux seules pratiques funéraires, des sépulturesétaient également localisées dans l’espacedomestique. Les deux enterrements, l’un avecdeux urnes emboîtées et l’autre dans une fossedélimités par une platine et accompagnée dedépôts céramiques rencontrés près des maisonssont très comparables à ceux découverts ausud. Ainsi, si les sépultures étaient depréférence concentrées en un seul endroitséparé de l’habitat, elles pouvaient êtreégalement localisées près des maisons. Laqualité céramique des urnes et des platines nediffère pas de celle de la poterie domestique,mais celle des dépôts céramiquesaccompagnant les sépultures est notablementdifférente.

Dépôt de céramique d'une bouteille dans une jatte de l'enterrementF.84.

Des planches agricoles étaient localisées encontrebas du site, au sud du chenier, etdisposées en damier. Ce sont des petites buttesrectangulaires et, moins souvent, carrées, de0,5 à 3 m de longueur, 0,5 m de largeur et 0,3m de hauteur, séparées par des canaux de 0,5m de largeur. Les planches agricoles occupentune petite aire bien circonscrite entre le talus etle chemin actuel. S’il semble logique de lesassocier à l’occupation amérindienne,certaines caractéristiques rendent douteuse leurattribution à la période précolombienne. Lesdimensions de ce complexe sont bien moindresque celles des autres ensembles de champssurélevés du littoral de Guyane. En outre,longueur, largeur et hauteur des planchesagricoles sont inférieures à celles des buttesprécolombiennes. La taille et la forme de cesbuttes rappellent celles des anciennes planches

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agricoles créoles que nous avons observéesdans les savanes, plutôt que celles desmonticules précolombiens. Bien qu’on nepouvait écarter l’hypothèse que ces champsaient servi pour la culture d’appoint au villageamérindien, il était plus probable qu’ils furentédifiés récemment par des paysans locaux. Laconfirmation de leur modernité est venue avecla datation du niveau inférieur de charbons debois qui donna des âges modernes. Cesstructures furent donc construites récemmentpar des paysans locaux en bordure du siteprécolombien et du chemin de terre actuel. Lescomplexes de champs surélevésprécolombiens, eux, sont localisés un peu plusà l’ouest et au sud de l’implantationamérindienne. Ce sont des savanes inondables,en partie recouvertes de buttes arrondies dedimensions moyennes.

Vue aérienne infra-rouge des champs surélevés. © L'avion jaune

Ainsi, de nombreux faits archéologiques ontété découverts et fouillés lors de ceprogramme: trous de poteaux, aires de rejets,céramiques brisées en place. Il faut noterqu’une grande quantité de charbon a étécollectée pour datation, tant dans les foyersque dans les trous de poteaux. La distributionspatiale des faits permet de deviner la présencede deux maisons et d’un dépotoir dans l’airefouillée. Trois ou quatre vases entiers étaientdisposés juste au bord du dépotoir. C’est lapremière fois que des structures funérairesapparaissent à l’intérieur de l’aire domestiquedans un contexte Barbakoeba.

Stéphen ROSTAIN, Nicolas GUILLAUME-GENTIL, Lydie CLERC

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Précolombien

Des sites amérindiens sont répertoriés àproximité: le premier est un indice de sitenommé Savane Fiévrée (n° 97303.040) repérépar S. Jérémie lors d’une prospection-inventaire pour la carte archéologique (Gassieset al. 2002). Il se compose de tessons depoterie amérindienne dispersés en surface, misau jour et remaniés par l’activité humainerécente; il n’a pas été daté. Une autre occupation a été identifiée à moinsd’un kilomètre, vers le Nord-ouest, endirection de Saint-Laurent-du-Maroni. Il s’agitd’un ensemble de sites repérés au cours dedifférentes opérations de terrain: «SableBlanc» (n° 97303.039), prospecté par S.Jérémie en 1999; «Iracoubo Ouest» (n°97303.060) trouvé lors d’une nouvelleprospection (Migeon, Mestre 2004), et daté de1405-1527 AD; et «Sable Blanc Est» (n°97303.061), repéré et fouillé par G. Lemaire etE. Gassies (Gassies, Lemaire 2005),diagnostiqué en 2006 par l’Inrap sous ladirection de M. van den Bel (van den Bel2006) et repris en fouille programmée en 2007par S. Rostain, N. Guillaume-Gentil et L.Clerc.

Plusieurs datations ont été réalisées parthermoluminescence: 885, 995, 1170, 1190,1200, 1210 AD (Migeon 2006). Il n’a pas étépossible de rattacher ces sites à notreoccupation, étant donné l’absence de datationset de vestiges similaires.

Habitations situées entre Sinnamary et Iracoubo (Anonyme 1764?,Gassies 2006)

La parcelle s’oriente selon un léger pendagenord-sud, dont la partie sommitale correspondau bord arrière du cordon sableux localisé dansl’angle nord de l’emprise. Un niveaud’occupation matérialisé par de nombreux

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tessons disposés à plat est apparu lors dudécapage, entre 40 et 50cm de profondeur.L’ensemble des tessons et nodules argileux misau jour étaient cependant très mal conservés, etrecouverts de concrétions sableuses brun foncésans doute liées à des infiltrations humiquespar lessivage de sols de surface. Aucunestructure ni aménagement de sol n’a pu êtreidentifié, la répartition des tessons neprésentant aucune réelle organisation spatiale.Aucun trou de poteau ou négatif de fosse n’aété décelé dans les niveaux inférieurs.

•Le mobilier céramique (M. Mestre) etlithique.

Le mobilier céramique recueilli dans lestranchées représente un total de 2130 individuspour un poids de 29370 grammes. Les tessonssont constitués de pâtes de couleurmajoritairement brun clair ou gris, mais aussiplus rarement brun rose. Le dégraissant estcomposé de chamotte et de sable. La surfacedes tessons présente souvent des signesd’altération importante, ainsi que des plaquesde concrétions sableuses indurées de couleurbrun foncé. L’action de l’eau ou du feu a pujouer un rôle prépondérant dans la formationde ces dépôts, dont l’origine reste encore àpréciser.La céramique ordinaire constitue 98,6 % dumobilier échantillonné. Les éléments de«platine» (3,1%) sont bien représentés avec untotal de 67 individus. Le nombre relativementélevé de ces derniers, en relation avec lacuisson des aliments chez les amérindiens,pourrait être lié à la quantité importante denodules d’argile rubéfiée trouvés sur le site. Lemobilier décoré représente seulement 1,4 %(29 individus) de l’assemblage céramique dusite et est partagé en deux genres décoratifsdistincts: les décors plastiques et les décorspeints. Les décors plastiques sontexclusivement caractérisés par des exemplesd’application simple sous la forme de tenons etde barrettes pouvant être utilitaires, ainsi quedes exemples d’application de type adorno,anthropomorphes et/ou zoomorphes parfoisbifides. Les décors peints sont uniquementreprésentés par l’application d’un aplat rouge à

l’intérieur de la céramique. Parmi laproduction céramique du site, un tesson retientplus particulièrement l’attention et permetd’avancer des hypothèses de rattachementculturel. Il s’agit d’un fragment de bord surlequel se trouve un appliqué bifide,caractéristique du complexe Barbakoeba définidans le nord-est du Surinam (Boomert 1993).Cet élément est aussi très proche de ceuxtrouvés sur les sites de Crique-Jacques(Cornette 1985) et du Moyen-Sinnamary.Cependant ce tesson reste isolé car aucun autreélément céramique ne peut être comparé àcelui-ci. Enfin, 673 nodules d’argile rubéfiéeont aussi été mis au jour dans les tranchées 3 et6, pour un poids total de 24410 grammes. Ilsse présentent sous la forme d’agrégats solides,de forme irrégulière et inférieure à une dizainede centimètres. Ces conglomérats présententdes pâtes de cuisson brun gris ou rose, etmontrent à l’extérieur les mêmes concrétionssableuses brun foncé déjà observées sur lestessons. L’étude ethnoarchéologique(programme APFT), réalisée en 1999 parSylvie Jérémie, a montrée que la populationpalikure du Bas-Oyapock utilisait des fours àmanioc composés d’une paroi en terre parfoismêlée à des pierres, d’une épaisseur de 20 à30cm et haute de 70cm environ. L’observationde l’utilisation d’un four lui a permis deconstater qu’après chaque utilisation l’intérieurdu four était nettoyé, et que les fragments de laparoi périphérique, désolidarisés sous l’actionde la chaleur, étaient évacués vers l’extérieur.Une coupe longitudinale d’une de cesstructures lui a permis de reconnaître une solede couleur grisâtre épaisse de 2 à 4cm quis’étendait sur toute la surface du four. Le solsous-jacent était rubéfié sur moins de 10cm,mais en périphérie de la structure on pouvaitobserver de nombreux nodules d’argilerubéfiée dispersés en surface ou inclus dans lesol, piétinés, et mêlés à de nombreuxfragments de charbons de bois (Jérémie 1999).Par conséquent les nombreux nodules d’argilerubéfiée retrouvés lors de cette opérationpourraient correspondre à des aires de cuissonamérindienne (paroi ou sole en terre). Lenombre élevé de fragments de platines (67individus) vient appuyer en partie cette

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MARIPASOULAOPER de Yaou

théorie.Seuls 10 outils lithiques ont été identifiésparmi l’ensemble des éléments lithiques parmilesquels un éclat, un nucléus et un percuteur,tous trois en quartz, ainsi que 6 fragments demeules-polissoirs en granite et une hache polieà encoches vraisemblablement en amphibolite.La hache initialement polie dans sa totalitésemble avoir été réutilisée en outilpercutant/martelant, tel qu’un broyeur, ou unpilon.

Sandrine DELPECH

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Précolombien

Le projet minier de Yaou se situe à 12 km auNord-est de la ville de Maripasoula et 230 kmau Sud-ouest de Cayenne en GuyaneFrançaise. La surface d’exploration égale à 52km², est localisée dans un contexte propice auximplantations amérindiennes. La méthodologieprescrite par le Service régional del’Archéologie de Guyane devait comporter unephase de prospection pédestre de l’ensembledu futur PEX, puis si nécessaire, la réalisationd’un diagnostic en tranchées ou en sondagesavec l’observation des vestiges et desstratigraphies, sur le site fortifié de Yaou, en

particulier. La zone de prospection a étédivisée de façon arbitraire en plusieurs grandscarrés de 1 km de coté. Certains secteurs n’ontpas pu être atteints, du fait de leur éloignementpar rapport à la base-vie ou le cas échéant,n’ont pas été visités par manque de temps. Lesautres secteurs ont tous été prospectés les unsaprès les autres. Certains sites ont étédécouverts seulement par la présence demobilier céramique dans des souches dedéracinement. La phase de prospection s’estachevée par la découverte de treize sites ouindices de sites, auxquels il faut rajouter les six

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PAPAÏCHTONAbattis Cottica

sites déjà reconnus antérieurement qui serépartissent comme suit: trois dans l’emprise ettrois autres en limite extérieure du permisminier (H. Petitjean-Roget, 1986, G. & M.Mazière, 1993). Six sites, dans la zoned’intervention, ont été sélectionnés pour laréalisation d’évaluations complémentaires àl’aide d’une pelle mécanique. Les évaluationsmécaniques ont consisté en l’ouverture defenêtres ou de tranchées destinées à mieuxpercevoir l’organisation des sites et àconfirmer, le cas échéant les informationschronologiques qu’ils contenaient. Lesrésultats des datations calibrées obtenues sur lesite à fossé de Yaou renvoient donc à unesuccession de faits archéologiques survenusentre 45 BC et 442 AD sur une durée de 487ans. Un seul résultat décrit une phased’occupation manifestement nouvelle distantede 548 ans de la précédente. Il témoigne peutêtre d’une exploitation du site sur une duréebeaucoup plus longue que celle documentéejusqu’alors, ou d’une réoccupation du lieuaprès une phase d’abandon. D’une façon plusgénérale, cette opération de diagnostic aurapermis la collecte de données nouvelles dansla région de Maripasoula, plusparticulièrement sur la montagne couronnée deYaou. Ainsi, la prospection pédestre a révélé

principalement un nombre important de sitesde hauteur mais nous ne possédons pas dedonnées sur la stratigraphie, l’étendue spatialeet l’importance de ces occupations. Lesquelques tessons découverts en prospectiondans des mottes racinaires, restent insuffisantspour éventuellement relier culturellement etchronologiquement les sites entre eux. Dansl’état des connaissances actuel, il estimpossible de savoir s’il s’agit de sitescontemporains «fédérés» autour de lamontagne couronnée ou la vision cumuléed’occupations régionales successives sur unetrès longue période. Néanmoins les quelquessondages mécaniques effectués sur cinq sites,ont permis de collecter des corpussuffisamment diagnostiques permettantd’associer trois sites. En conclusion lesrésultats obtenus traduisent une présencehumaine importante dans des zonesmontagneuses assez méconnues d’un point devue historique, très en retrait des principauxaffluents du Maroni comme ici la rivièreGrand Inini. Le site archéologique de Yaou,qui a déjà connu par le passé plusieursdommages semble aujourd’hui plus que jamaismenacé par le développement minier dans lazone.

Mickaël MESTRE

Précolombien

Sur les fleuves de Guyane, il est fréquent detrouver des traces anciennes d’occupationamérindienne. Le Maroni n’y fait pasexception. Néanmoins, en raison du manquede prospection sur les lieux, la cartearchéologique de Guyane ne comporte que derares données sur la commune de Papaïchton.En outre, aucune information n’est disponibleconcernant le site des abattis Cottica. Dans cecadre, la mission DIREN-Cottica 2007 visantle classement du site de la montagne Cotticaen ZNIEFF (Zone Naturelle d’IntérêtÉcologique Faunistique et Floristique) apermis de réaliser une première prospection

archéologique définissant une esquisse del’occupation humaine sur cette zone.

Aujourd’hui, la région est considérée commepays Aluku et il n’y a pas de présenceamérindienne en dehors du village de SautLessé Dédé. D’après J. Crévaux (1877) puisBrunetti à la fin du XIXe (1890), il sembleclairement établi que les Amérindiens ontmassivement quitté la région en raison desépidémies et à priori de la variole qui les auraitdurement affecté. En effet, traditionnellement,les populations amérindiennes se déplacent

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pour des raisons spécifiques : recherche denourriture (ressources cynégétiques,renouvellement des abattis), guerresinterethniques ou inquiétante multiplicationdes décès dans un village (mettant en cause lamagie). Dans ce sens, ce dernier motif demigration peut donc légitimement être invoquélors de l’épidémie de variole signalée par J.Crévaux et reprise dans le récit de Brunetti.

Cela dit, d’autres maux ont également puaffecter les Amérindiens du Maroni (guerre,inondations, appauvrissement desressources...). L’environnement des abattissemble propice à une installation humainedurable or, au moment de leur arrivée dans larégion, les Aluku n’ont semble-t-il pas eu às’imposer spatialement (face auxAmérindiens). L’hypothèse “plausible’” quel’on peut avancer demeure liée au “chocmicrobien” lors de la rencontre coloniale. Plusprécisément, l’idée selon laquelle lePlasmodium falciparum (voir Boudehri2012...) a été introduit en Guyane au momentde la colonisation permettrait de mieuxcomprendre comment, en moins d’un siècle,un pays amérindien s’est transformé en paysAluku.

Abattis Cottica

Sans rentrer dans les détails de cettehypothèse, il convient simplement de rappelerque les zones de “prélèvement” de populationsafricaines à fins d’esclavage étaient déjàfortement impaludées et que l’hématozoire aainsi pu traverser l’Atlantique pour retrouver

sous nos latitudes le vecteur idéal à sapropagation : l’anophèle. La proximité avecles Aluku a ainsi pu contribuer à diffuser lepaludisme chez les Amérindiens qui neprésentaient aucune forme de résistance à lamaladie. Ainsi, l’installation progressive desNoirs-Marrons dans la région vers 1770signifiait probablement une mutation profondede la répartition spatiale des villagesamérindiens et pas simplement du fait del’arrivée d’un groupe culturel totalementdifférent.

L’étude de l’évolution de l’occupationhumaine sur ce site permettrait d’enrichir nosconnaissances sur les conséquences de laRencontre coloniale sur les Amérindiens deGuyane. En effet, un phénomène similaire dereflux de la population -celle des Palikur - aété observé dans la région de l’Oyapock. Lecontexte épidémique, la guerre contre lesKali’na et le harcèlement des Portugais lesavaient progressivement conduit à se réfugierplus loin en forêt dans l’un des affluents duRio Uaça. Lors de l’expédition 2007, demultiples traces d’occupations amérindiennesont été repérées. Apparemment, leurrépartition sur l’ensemble du site n’est pashomogène. Le relief, l’accès à l’eau ou augibier/poisson pourraient expliquer pour unepart la répartition spatiale des sitesd’occupation. On distingue ainsi :l’environnement du fleuve (rives et nombreuxîlets), le milieu sub-montagnard et le sommet.

La période de prospection s’est déroulée du 30août au 9 septembre (trois jours avant et aprèsfurent nécessaires pour le transport -en avionet en pirogue- depuis Cayenne). Sur le terrain,pendant les déplacements d’un camp à l’autre,la prospection était impossible, l’effortphysique à développer ne le permettait pas.Mais de manière générale, en montagne, (entrele 30/08 et le 08/09) les recherchesconsistaient en une inspection des chablis etdes criques. Le relief souvent accidenté nesemble pas présenter un environnementfavorable pour l’implantation d’une importantecommunauté. D’ailleurs, l’idée d’une présence

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pérenne en milieu sub-montagnard est difficileà imaginer. Suite aux observations réalisées àpartir du Camp 3, plusieurs facteurs permettentde le penser : fortes pentes potentiellementdangereuses en cas de pluies abondante(chutes d’arbres, éboulements...), peu ou pasde ressources issues des fruits de la cueillette,faible température nocturne, pêcheimpossible... Dans ce contexte, l’idée degroupes restreints de chasseurs cueilleurssemble plus envisageable.

Sur la crique Sable, à proximité du camp 3≃(alt. 400m), une roche présente des traces

d’abrasions (polissoir possible) ce qui laissesupposer une présence humaine. Si l’onconsidère la configuration du terrain choisipour l’installation du camp : relativement plat,proximité avec la crique, nombreuxaffleurements rocheux pouvant servir d’abrisde fortune; le site paraît propice àl’établissement d’un petit groupe d’individuspour de courtes périodes. Toutefois, malgré laprésence d’un -possible- polissoir et d’argile àproximité, les recherches n’ont pas permis detrouver des tessons ou des pierres polies. Lesommet présente une configuration toute autre: substrat faible, présence d’eau non pérenne,difficultés d’accès, surface du sol «chaotique»(cuirasse latéritique), forêt dense et moussue,humidité importante, faiblesse de latempérature nocturne. Ainsi, compte tenu decet environnement contraignant aucun indiced’action anthropique ancienne ne fut relevé etla présence de site d’occupation est peuprobable. En outre, l’idée d’une « montagnecouronnée» ne semble pas envisageable.Néanmoins, cette analyse n’exclut pas, d’unepart, la présence d’un site d’observation1 etd’autre part, l’utilisation de plantes spécifiquesdu sommet pour la pharmacopée traditionnelle.A ce titre, la surprenante forêt de broméliacées“tigrées” offre toute latitude pour ledéveloppement de représentations spécifiquesà un espace sacré. Selon un accompagnateurWayana, ce type de plante est utilisé poursoigner des affections de la peau.

1 Mais qui serait difficile à identifier puisqu’il suffit de couperquelques arbres.

Par ailleurs, le 8 septembre lors de la descentevers le Camp 1, des tessons ont été retrouvéssur une ligne de crête le long de la piste

≃ouverte par une pelle mécanique (altitude 230m). Un ramassage de surface a été effectué.La localisation est apparemment peu communepour une présence amérindienne et ces indicesméritent un examen ultérieur. Cela pourraitcorrespondre à une phase de replis desamérindiens, un moyen de se protéger d’unenvironnement (épidémique?) néfaste. Desdatations, si elles offrent la précisionnécessaire, pourraient nous aider à élaborerune théorie sur l’évolution de l’occupationamérindienne dans la région.

Campoo.

La journée du 9 septembre fut consacrée à uneprospection, non exhaustive, sur le fleuve etsur certains îlets. La portion du fleuve inscritedans le site des abattis Cottica fut couvertedans sa longueur. D’après les observationseffectuées et les résultats obtenus, denombreuses traces d’occupations anciennessont présentes : tessons, polissoirs... Lestessons affleurent pour peu qu’il y ait eu desperturbations. L’équation campoo = présencede tessons semble de mise. Il serait intéressantd’effectuer des sondages sur des îletsimportants ne présentant pas de tracesd’occupation récente (noir-maronne). Desdatations par secteurs seraient tout aussipertinentes pour en savoir plus sur la questiondu repli des populations amérindiennes.

Nadir BOUDHERI

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REMIRE – MONTJOLY Lycée professionnel

REMIRE – MONTJOLY Plateau du Mahury

Précolombien/Colonial

Cette opération a révélé la présence d’unsystème de canaux dans plusieurs zones et uneoccupation amérindienne dans le nord duterrain diagnostiqué. Dans cette aire, les deuxoccupations sont superposées. L’occupation amérindienne est principalementlocalisée à la limite nord-ouest de la parcelleau pied du cordon. Cette occupationcorrespond vraisemblablement au sitearchéologique de Glycérias (97309.035) situésur la parcelle adjacente, au nord du terrain, ausommet du cordon. Le site est constitué d’unecouche archéologique d’environ 15 cmd’épaisseur située entre 40 et 70 cm deprofondeur (US 3). Cette dernière contient dumobilier lithique et céramique résiduel, desstructures sont aussi présentes. Le mobilierexhumé possède les caractéristiques desassemblages céramiques et lithiques déjà misau jour sur les sites de cheniers du littoral del’île de Cayenne. Le mobilier céramique offreglobalement les caractéristiques de pâte et dedécor du mobilier céramique du complexe

Katoury, daté globalement entre le Xe et le XIIe

siècle de notre ère. Le système de canaux représenteprobablement un système irrigation orientéselon l’axe nord ouest - sud est. Cet axecorrespond à la limite de parcelle actuellesituée au pied du cordon. Les billons sontensuite orientés selon ce système de canaux. Ils’agit de 4 concentrations de billons visiblesen surface : deux concentrations anciennes etdeux concentrations récentes (du XIXe et XXe

siècles) vue le mobilier céramique tournée. Lastratigraphie dans le nord-ouest de la parcellene permet pas de rattacher cet ancien systèmeau niveau amérindien piégé. Une datationAMS (KIA 33044) sur de la tourbe, prise aufond du canal principal, a confirmé cetteobservation stratigraphique. Le résultat de 195± 20 BP cale l’abandon du canal probablemententre la fin du XVIIe et le courant du XVIIIe

siècleMartijn VAN DEN BEL

Précolombien

L’objectif de cette prospection inventaire estde compléter la carte archéologique de lacommune de Rémire-Montjoly réalisée par E.Gassies en janvier 2000. Il s’agit de recenser etde localiser précisément les sitesarchéologiques en se limitant au massif duMahury et à ses versants, zone ceinturée àl’Est par la D1 dite route des plages et àl’Ouest par l’ancienne et l’actuelle route deRémire D2. Cette étude a été commandée parle conservateur régional de l’archéologie (SRA– DRAC Guyane) au cabinet d’étudesEMERAUDE Conseil. Cette opération s’est

déroulée du 02/07/07 au 14/08/07, l’accent aété mis sur la prospection de terrain.L’ensemble des sites connus sur la zone a étérevisité en début de terrain pour avoir uneapproche qualitative de la présentation desvestiges. Certaines habitations coloniales dontles informations étaient précédemmentlacunaires ont été retrouvées et localisée encoordonnées UTM.(L’Habitation Oblin, l’Habitation Mahury, laferme Pascaud bien connue et étudiée par Y.Leroux a été revisitée et de nouvellesstructures ont été trouvées, l’Habitation trois

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REMIRE – MONTJOLY Indigoterie

Fontaines dont le positionnement avait été faità partir des cartes anciennes a été trouvée,l’Habitation l’Armorique dont lepositionnement avait été fait à partir des cartesanciennes a été trouvée, le puits del’Habitation Poulain.)10 nouvelles données coloniales s’ajoutent à lacarte archéologique, et 14 nouveaux sites

amérindiens ont été découverts lors de laprospection dont 2 roches gravées, 7 indices desite et 5 sites. Nous avons consacré 2 jours surle site Anse du Mahury dont les travaux encours lors de notre opération ont détruit un siteprécolombien d’une importance certaine.

Clara SAMUELLIAN

Colonial

•Historique de la culture de l’indigo enGuyane:L’indigo a été cultivé dès 1560 par lesEspagnols dans les colonies d’Amériquecentrale. Elle s’implanta aux Antilles après lachute du prix du tabac antillais, après 1630.Dès 1671, on note l’existence de plusieursindigoteries maçonnées. Cependant, laproduction de l’indigo cessa en Guadeloupe àpartir de 1735. Or, ce fut à ce moment là que la culture del’indigo connu son apogée en Guyane. Lespremiers plants auraient été introduits à la findu XVIIe siècle, par Guerin Spranger.Cependant, l’inventaire de son habitation en1664 ne mentionne ni culture, ni indigoterie.En 1685, le gouverneur de Saint-Marthevantait l’indigo de Cayenne: «cette sorte demarchandise n’est jamais mangée d’aucuninsecte comme aux autres Isles et ces sortes demarchandises sont propres pour exercer lespetits habitants». En 1689, Lefevre de la Barreréclamait des graines d’indigo pour la colonie,mais on ignore si cette demande a abouti et side la teinture d’indigo a été produite alors. En1695, le gouverneur de Ferrolles distribua desgraines aux habitants: «Elle a levé assez pouren fournir à la suite». Quatre ans plus tard, onpouvait lire ce témoignage: «l’indigo y vientnaturellement mais on la fabrique n’en estconnue que depuis un an qu’un habitant deSaint-Domingue l’a mise en œuvre et il m’aparu beaucoup plus beau que celui de Saint-Domingue et même que celui de Guatimalo,

tant estimé, mais il faudra voir ce que nosteinturiers de France en penseront aprèsl’avoir éprouvé».

Vue d'une indigoterie, Du Tertre, 1654.

Il est donc fortement probable que lespremières indigoteries aient été installées à latoute fin du XVIIe siècle, vers 1698:«l’habitant s’y adonna tant que la terre voulutbien rapporter sans travail mais l’abandonnadès qu’il fallut lui donner les soins.»Cependant, l’état financier de la colonie à cetteépoque, et les témoignages, nous laissesupposer que cette culture ne se limita qu’à desessais. En 1701, on dénombrait encore quetrois indigoteries, toutes associées à desroucoueries.En 1704, des flibustiers introduisirent l’indigode Guatimalo à Cayenne. La bonne réputationde cette variété incita de nombreux colons à enentreprendre la plantation dès 1705. Cetteculture connaît alors un véritable succès, elleconvient parfaitement à la taille des habitationsguyanaises qui étaient généralement modestes:«les petits habitants s’y adonnent si fort qu’ils

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abandonnent le rocou et même le sucre». En1707, l’indigo «valait 4f. la livre de sorte quechacun donnait dans cette marchandises,jusqu’aux sucriers qui voulaient employer unepartie de leurs nègres».Mais l’engouement des colons cessarapidement car «on apprend que l’indigo n’apas de débit, et même deux marchands quinous sont venus font difficulté d’en prendre.Lorsqu’on a envoyé un essai à votre grandeuron ne savait pas bien encore la manière de letravailler. Vous pouvez juger par celui-ciqu’on commence à mieux y réussir. La paix enfera diminuer la prix et augmentera celui dusucre, les petits habitants seraient avisés defaire du rocou et des vivres». En 1709, il n’yavait encore qu’un seul colon, Gillet, habitantde Macouria, qui fit fortune en persévérantdans l’indigo. Les autres colons ne dépassaientpas le stade de la mise en culture, n’arrivantpas à concentrer de manière correcte lecolorant au fond des cuves. Le succès de Gilletincita les autres habitants à suivre sonexemple, 27 indigoteries furent installées. En1711, on comptait 22 indigoteries dans lacolonie, les jésuites en possédaient deux.

En 1715, cette culture était encore en faveur,mais on prenait conscience que la productionde la matière colorante nécessitait à la fois desfonds et de la main d’œuvre: «l’indigo deCayenne est aussi beau que celui deGuatimalo: c’est l’herbe naturelle du pays,mais pour le faire, il faut bâtir desindigoteries, un homme seul n’a pas assez deforce pour en faire avec succès; mais quatre àcinq soldats joints ensemble en firent avecutilité». En 1716, le gouverneur d’Orvilliersprécisait: «[qu’]il faut une première dépensepour des cuves, que les ouvriers sont rares etchers et que l’indigo est une plante un peucapricieuse, ce sont de trop fortes raisonspour empêcher les habitants de s’ydéterminer». En 1717, alors que le nombred’indigoteries atteignait le chiffre de trente etun (pour un total de 90 habitations),d’Orvilliers écrivait: «La colonie s’est trouvéedérangée par la cessation du rocou et par lamauvaise réussite de l’indigo». Entre 1719 et1720, on dénombrait trente quatre indigoteriesmais les résultats restaient mauvais: «l’indigo

va de mal en pis, c’est une herbe tout à faitcapricieuse et les habitants se rebutent». En1729, sur la carte d’Anville, il n’en figuraitplus qu’une seule, le Courbary à Paillet sur lacrique de Macouria. Pendant plus de dix ans,cet établissement résiduel sera le seul à seconsacrer encore à cette culture. En 1736, onpouvait lire à son propos: «il n’y a qu’uneindigoterie [de 4 carrés] qui ne produit quetrois ou quatre cent livres d’indigo assezmauvais».Cependant, en 1737, l’indigo fut enfin autoriséen France. On l’avait jusqu’à présent interditdans le but de protéger le pastel, plantecultivée dans le sud du royaume. Avant cettedate, l’indigo produit aux colonies, étaitofficiellement destiné au commerce étranger.On peut imaginer qu’il s’en introduisait enfraude une certaine quantité puisqu’un édit,remontant à 1609, condamnait à mort toutepersonne faisant usage de ce produit enFrance.En 1740, le gouverneur Chateauguéencouragea donc les colons à reprendre laculture de l’indigo. L’arrivée d’un maîtreindigotier de Saint-Domingue permit à cetteindustrie de reprendre: «Autrefois à Cayenneon avait commencé de l’indigo, mais comme ilne réussissait pas, on l’avait abandonné dansl’opinion que la terre ou le climat ne luiétaient pas propres. Un frère jésuite qui a étéhabitant à Saint-Domingue, a levé l’erreur etfait connaître que ce n’a été que faute de lesavoir faire. Il en a indiqué la manière, l’amise publiquement en pratique surl’habitation de Loyola et plusieurs personnestravaillent déjà à construire des cuves et à enélever des plans».Cependant, en 1743, la culture de l’indigo enest toujours au stade des promesses: «uneautre naissante et riche culture est celle del’indigo. Desja plusieurs personnes enéprouvent un succès assez apparent pour se lepromettre en entier, cela étant, il est à espérerqu’il deviendra un plus sérieux objet, lorsquel’habitant parvenu à augmenter ses facultés setrouvera en état, sans trop se déranger de faireles premières dépenses d’une indigoterie». En1746, on pouvait lire ce constat: «Vainementon essaya l’indigo, il réussit mal».

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En 1748, l’indigo n’était plus cultivé chez lesjésuites, à Loyola et à Kourou au Mont-Xavier.Le gouverneur d’Orvilliers constatait «[qu’]iln’est plus vendu, il faut beaucoup de nègrespour sa culture et des investissements pour lescuves. La chaux manque». Cependant, en1753, ce gouverneur, encouragé par le Ministrede la Marine, tentait une nouvelle fois derelancer cette culture: «J’ai reçu des lettres dedifférentes personnes qui ont fait des essaisd’indigo avec la plus belle apparence deréussite, cette colonie présente donc tous lesobjets les plus avantageux et ne demanderaqu’à être aidée et poussée». Mais cette reprisese heurta, une fois encore, à la difficulté d’enextraire la matière colorante: «Elle échouaautant par l’ignorance des procédés requisdans la manufacture que par l’inaptitude dusol qu’on destina aux nouvelles plantations.La plupart des habitants y perdirent 5 à 6années de revenus, outre la dépense de laconstruction des indigoteries dont il subsisteencre des débris dans presque toutes leshabitations». Sur la carte de 1762, l’indigon’apparaît plus que sur trois habitations,Rousseau à Macouria, Macaye à Rémire etKerkove à Matoury. Toutefois, en 1782, les habitants installaientsur les terres basses sous l’impulsion deGuisan, choisirent l’indigo dans l’espoird’obtenir des revenus rapidement. En 1785, onexportait plus de 17 quintaux d’indigo, et en1786, on en avait déjà planté 53 carrés. En1787, le gouverneur Fitz-Maurice dressait leconstat suivant: «la culture de l’indigo estcelle à laquelle le plus grand nombre depropriétaires se livre de préférence dans lemoment actuel, parce que c’est la seule denréequi leur produise des revenus presqueimmédiats. Mais, il n’y a que les Sieurs Robertet Dollé qui aient déjà obtenus un résultat quia surpassé leurs espérances, tant par laqualité que par la quantité». Cependant, larentabilité fut remise en cause par les pluies,les invasions de chenilles et l’appauvrissementde la terre par les besoins de la plante.. La culture de l’indigo, malgré de maintestentatives, ne fut donc pas un succès dans lacolonie de la Guyane. Par ailleurs, la matièrecolorante n’avait pas bonne réputation auprès

des teinturiers de métropole. Il semblerait quel’indigo de Guyane manquait d’ensoleillementet que l’oxydation n’était pas de bonne qualité.Il ne pouvait donc rivaliser avec celui de Saint-Domingue.

•La culture de l’indigoLa manufacture de l’indigo occasionnait lapollution des eaux courantes par la dispersionde l’acide cyanhydrique, présent en abondancedans cette plante: «la manipulation du rocoucomme celle de l’indigo est dégoûtante etmalsaine; le déchet du rocou fume la terre,celui de l’indigo ruine et empoisonne lesrivières.» Par ailleurs, cette industrie dégageaitune odeur nauséabonde. Elle était doncinstallée dans des lieux isolés. Dans le cas deLoyola, elle a été installée à environ 1km de lapartie résidentielle de l’habitation, de l’autrecôté de la colline des jésuites.L’indigo se sème dans une terre plate, unie, unpeu humide, et très grasse. La qualité colorantedu produit dépend, pour une grande part, de lanature du sol où elle pousse. Cette culture estdonc peu adaptée aux abattis traditionnelssitués en terre haute (terrain lessivé,nombreuses souches…). Elle s’épanouit, aucontraire, dans les terres basses, où les terressont limoneuses, et les planches de culturepropres et rectilignes: «Une pièce d’indigod’environ 9 carrés dont l’herbe est de la plusgrande beauté, sans la moindre tacheapparente, je suis entré au milieu et je l’ai vuepartout égale et superbe, les plates-bandesbiens soignées, bien nivelées, pas la moindremauvaise herbe, les fossés biens faits, bienachevés et tels qu’ils les faudrait partout, celam’a prouvé que M. Robert savait travailler».La meilleure saison pour semer l’indigo sesitue à la fin de la période sèche, juste avantles premières pluies, vers le mois denovembre: C’est ordinairement quelques joursaprès la Toussaint. On doit choisir un tempshumide ou qui promette de la pluie. Lesgraines risqueraient d’être desséchées par untemps sec et l’indigo qui sortirait de terre seraitde mince espèce. On voit sortir la plante aubout de cinq à six jours.Le travail d’ensemencement estparticulièrement pénible: les esclaves doivent

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rester courbés des journées entières à préparerdes trous à la houe à distance très rapprochée(tous les 15 cm environ) et à y semer lesgraines aussitôt. L’entretien de la planche deculture s’effectue par un sarclage desmauvaises herbes. Au bout de deux moisl’indigo est bon à couper. Une pièce d’indigobien entretenue peut durer deux ans. Les coupes s’effectuent, à intervalles réguliers,toutes les six semaines environ. La planteatteint à maturité un développement de 0.80 mà 1.50 m de hauteur. Il est important defaucher l’indigo en pleine floraison car c’est lemoment où le plant recèle du maximum dematière colorante extractible. On coupel’indigo à un pouce des troncs avec desserpettes ou des faucilles. On met la plantecoupée dans de grands morceaux de toile pourporter à la manufacture. Quelques uns latiennent en bottes comme du foin..

•Croisement des données historiques et desdonnées de fouilleLe diagnostic puis la fouille ont révélé unbâtiment en T, orienté sud-nord, de 9 m delong pour 2,5 m de large dans la barre du T etde 3 m de long et de large pour la queue du T.

Les indigoteries aux Antilles étaientconstituées d’une série d’au moins trois cuvesmaçonnées disposées en marches d’escalier.Selon le Père Labat, elles étaient installées àproximité de ruisseau ou de rivière. Lebâtiment est ici situé le long du criquot deRémire. On sait également que l’essentiel de lamanufacture était constitué de bassins ou decuves, qui pouvaient être couvert par un abripour protéger l’activité industrielle du soleil etde la pluie. Or, nous avons mis au jour, deuxtrous de poteau, l’un en face du parementextérieur du mur 3, l’autre en face du parementextérieur du mur 4. Deux trous de poteau nefont pas un abri, mais permettent dans émettrel’hypothèse.Par ailleurs, le Père Labat indique qu’il faut degrandes quantités d’eau douce claire pour lafabrication de la matière colorante. L’étude desinventaires des habitations guyanaises auXVIIIe siècle, indique que les cuves étaient

presque toujours précédées d’un grand bassinqui permettait de décanter l’eau. Les cuvesétaient ensuite alimentées en eau par de petitesgouttières (dalots). En Guadeloupe, dans lapremière moitié du XVIIIe siècle, certainesindigoteries possédaient un réservoir. Nousavons mis au jour, dans la partie sud de labarre du T, un dallage de pierre organisé demanière circulaire. Sur la bordure intérieure dece dallage, des briques alignées et montées aumortier sur une quarantaine de cm de long etune vingtaine de cm de hauteur. Les vestigesdu parement intérieur de la citerne?

Après la récolte, l’herbe à indigo est mise dansdes draps ou plus fréquemment liée en bottespuis jetée dans une grande cuve, appelée latrempoire ou la pourriture pour lafermentation. «On met jusqu’à 120 bottesd’indigo dans la cuve qu’on nomme pourriture(de 9 pieds sur 4) maçonnée et revêtue de bonciment.

La trempoire.

Contre le mur nord de la citerne (?), on a misau jour un bassin de 2,42m de long sur 2,60 mde large pour une profondeur estimée de 60cm. Les parements intérieurs sont enduits demortier de tuileau afin d’assurer l’étanchéitédu bassin. Le fond de la trempoire estconstituée d’un dallage de carreau (21x21x0,4cm). Les murs sud et nord sont plus larges queles murs ouest et est (0,90 cm contre 0,35 cm).Au centre du mur ouest, et dans toute salargeur, a été aménagée une structure en briquede 0,76 cm de long. Un tuyau en fer y estenchâssé afin de permettre l’évacuation des

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eaux fermentées vers la batterie. Une flèche aété incisée dans la pierre de calage du tuyaupour indiquer le sens de sortie des eaux. Ilsemblerait que le tuyau en fer soit un fût defusil recyclé.

Les bassins.

On recouvre ensuite la trempoire de grossespièces de bois, les barres, retenues par desclefs. Cette opération a pour but de comprimerles bottes d’indigo et d’accélérer leurfermentation, qui pouvait durer entre 6 et 20heures. En Guadeloupe les indigotiersutilisaient des pressoirs en bois dont lestraverses étaient fichées dans le sol ou dans lamaçonnerie. La fouille de l’indigoterie deLoyola n’a pas révélé de trou de poteau ou detraces de fixation dans la maçonnerie.Cependant, dans la partie nord de la barre duT, on a dégagé un sol aménagé, contre lebassin de la trempoire. Il est constitué d’uneassise d’élévation posée sur une assise defondation; d’une alternance de lit de blocs degrison et de cuirasse ferralitique remplie deterre battue. Ce pourrait être une aire de travailpermettant de placer les barres de bois entrechaque opération. En effet, l’espace estsuffisamment grand pour permettre auxesclaves de circuler et de manipuler les barresde bois. On note un rattrapage de niveau dansle mur nord où l’on a mis au jour sur unelongueur de 2m, deux assises d’élévation.

Après la fermentation, on retire l’herbefermentée, appelée alors fatras, et on passel’eau fermentée dans la batterie. On procède alors on battage de la fermentation

avec des pelles et des bâtons. C’était la phasela plus délicate car c’était dans cette cuve quel’indigo prenait sa consistance (on dit qu’ilcale). Si le précipité ne se produit pas, onqualifie l’indigo de flottant. L’outilgénéralement utilisé pour le battage est unelongue perche terminée à son extrémité par unbucquet, sorte de caisse en bois percée detrous, ou sans fond. Le manche est soutenu àmi-longueur par une fourche en bois qui sertde point d’appui. Le temps moyen pour le battage était de troisquarts d’heure. «Lorsqu’il est sûr de sonopération [l’indigotier], il fait retirer lesnègres batteurs et laisse la liqueur tranquille,la précipitation se fait; l’eau dégagée des ongrain s’éclaircit peu à peu et laisse voir aufond une matière boueuse. Pour lors on ouvreles robinets dont j’ai parlé et on fait écoulerl’eau jusqu’à la hauteur du marc.» La batterie a été installée contre le mur ouestde la trempoire. Il mesure 2,04 m de long sur2,38 m de large pour une profondeur estimée à1,2m. Le mur sud a complété disparu,probablement arraché lors de travauxagricoles, le terrain ayant servi à la culture dela canne à sucre entre les années 193à et 1989.Les parements internes sont recouverts demortier de tuileau. Le fond du bassin estconstitué d’un dallage de briques de 20x10x4cm positionnées dans la largeur. Un fond depot de raffineur ainsi que des cerclages detonneaux et une tige en fer ont été mis au jourau centre du bassin. Au centre du mur ouest dela batterie a été aménagée, sur toute la largeurdu mur, une structure en brique de 0,76 cm delong. Deux tuyaux en fer superposés y sontenchâssés afin de permettre l’évacuation del’excédent d’eau.

Fosse d'évacuation.

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Le Père Labat nous indique que la troisièmecuve, le diablotin est c’est celle dans laquelle«le produit des deux autres se rassoit et danslaquelle l’indigo s’achève.» En ouvrant lesrobinets, on fait tomber le marc d’indigo dansle diablotin. On l’assèche en le mettant àégoutter dans des cônes de toile. Cependant,on ne retrouve pas la mention de cette cuvedans de nombreux inventaires d’habitationguyanaise, mais celle que l’on recueillait «lefond de la batterie dans des sacs de grossestoiles (1 pied ½) qu’on suspend à un râtelier.Puis on fait sécher la pâte au soleil (on en faitensuite des pains).» En Guyane, les indigotiersrecueillaient le produit de la batterie au fondde cette cuve. Nos deux tuyaux superposésservaient donc de bondes d’évacuation deseaux usées dans une fosse pour assécher leseaux boueuses dans la batterie elle-même. Unsondage à la pelle mécanique nous a permis desuivre cette fosse jusqu’au criquot. Elle estparfaitement marquée et a révélé un mobilierimportant de tessons de céramique, de pipesafricaines et coloniales ainsi que de pot deraffineur. On a constaté également que lesbriques de la batterie étaient d’une teinte plusfoncée le long du mur est ainsi que le mortierde tuileau sur une vingtaine de cm en hauteur.

Relevé en plan

Le séchage de l’indigo s’effectuait ensuitedans une sorte de hangar ouvert à tous lesvents: on vide alors ces chausses [cônes detoile où sèche l’indigo] dans des caissonscarrés, ou oblongs, d’environ deux pouces etdemi à trois pouces de profondeur. On le faitsécher à l’ombre, [sous un carbet nommésécherie] exposé à l’air, mais jamais au soleil,qui détruirait la couleur. La pluie ou une tropgrande humidité, ne lui sont pas moinscontraires. Sur une table, l’indigo séché etdurci (la pierre d’indigo) était fragmenté enpetits cubes de 4 à 6 cm de côté en général.

L’indigoterie de Loyola est donc un bâtimentimportant: elle permet de compléter unensemble de vestiges déjà mis au jour depuis1995 et de donner une nouvelle dimension àl’habitation à l’époque de son apogée, lesannées 1730-1755. En effet, les jésuites ont construit en grand eten maçonnerie l’ensemble des bâtiments pourimpressionner les habitants de la colonie etleur servir de modèle. Loyola était jugéostentatoire. Même si l’on sait quel’indigoterie a cessé de fonctionner en 1748,soit un peu moins de 8 années après l’arrivéedu frère indigotier de Saint-Domingue, elledevait faire figure de prouesse technologiquecar tous les autres habitants possédaient descuves en bois, selon les témoignages.Le bâtiment possède une faible profondeur defondation, mais a suivi le dénivelé du solgéologique. Les murs, comme pour la sucrerie,sont épais et très bien maçonnés, ce quidevaient assurer la solidité des bassins et apermis leur conservation dans le temps. Ilsemblerait que dans un premier temps, lesjésuites aient construit la trempoire et labatterie, puis, leur aient adjoint la citerne etune aire de travail.Le bâtiment est complet et présente unestructure originale par rapport aux indigoteriesde Saint-Domingue ou de la Guadeloupe: labatterie servait aussi de diablotin. Elle était enusage au moment où la Guadeloupe cessa defabriquer de l’indigo.

Nathalie CAZELLES

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SAINT-GEORGES DE L'OYAPOCKLiaison entre le bourg et le futur pont Précolombien

L’opération de diagnostic archéologique s’estinscrite dans le cadre du projet routier entre lebourg de Saint-Georges de l’Oyapock et laPointe Morne, point d’ancrage du futur ponttransfrontalier entre la Guyane et le Brésil.C’est la Direction Départementale del'Équipement de Guyane qui est en charge dela phase de préparation de ce projet. Troisvariantes du tracé avaient été proposées en2005, émanant elles-mêmes de plusieursvariantes initiales. Un premier arrêté deprescription de diagnostic avait été émis alorspar le Service Régional de l’Archéologie etl’intervention avait été menée sous laresponsabilité scientifique de Mickaël Mestre(INRAP). Sept sites avaient été repérés. Troissites amérindiens de plein air dont deuxprésentant des fossés avaient été diagnostiquésmécaniquement sur le tracé de la pisteprovisoire. Cependant, le SRA Guyane a étéamené à émettre un nouvel arrêté de diagnosticsuite à la demande concernant la variante 3Bdu tracé définitif.

Au démarrage de l’opération, le tracé n’étaitpas matérialisé sur le terrain. La premièrephase de l’opération a donc consisté à repérerl’axe par nos propres moyens. Nous avonségalement poussé la reconnaissance pédestre àl’extérieur de l’emprise du tracé.

La longueur totale du tracé prospecté lors decette seconde intervention représente 3330mètres. Sur toute la distance, aucun indice desite n’a été détecté. La prospection élargiedepuis le site à fossé de la Pointe Blondin(97308.224) n’a pas non plus décelé denouveaux sites. Cependant, en marge de laprescription de diagnostic, un faible indice de

site amérindien a été identifié sur une hauteurdominant le bourg de Saint-Georges(97308.231), et une prospection ciblée sur uneautre hauteur au nord du tracé a permis lareconnaissance d’un fort indice de site de pleinair amérindien (97308.232). L’indice de site97308.231 est localisé au sommet d’une lignede crête qui domine le bourg de Saint-Georges.La hauteur est actuellement en cours d’intensedéboisage en raison de la construction deplusieurs carbets d’habitation. Deux tessonscéramiques ont été recueillis à proximité del’un d’eux. L’indice de site 97308.232correspond à la découverte de tessonscéramiques et d’une pièce lithique en surfaced’une motte racinaire.

Mobilier lithique (hache).

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Ensuite, un ramassage de surface sur 2 m² etsur une épaisseur d’environ 15 cm jusqu’aucontact avec une argile jaune stérile, afinalement permis de recueillir un total de 100tessons. La quantité de mobilier recueilli est àla fois importante en rapport avec la surface duramassage, mais reste faible pour l’attributionculturelle du site. Mais il est intéressant denoter qu’une nouvelle fois quelques tessonsont des caractéristiques morphologiques quileur confèrent une appartenance au complexeculturel Koriabo.

Mobilier céramique (bord d'un vase Koriabo).

La campagne de 2007 est venue conforter lespremières constatations émises en 2006 par M.Mestre. Les sites amérindiens sontprédominants à l’arrière des berges basses dufleuve. Ils se retrouvent au sommet de collines:sur les hauteurs dominant directementl’Oyapock pour les deux sites spécifiques àfossés, et sur une hauteur surplombant lacrique Probert soumise aux marées pour le site97308.232. La prospection étendue au nord dusite à fossé de la Pointe Blondin (97308.224)n’a pas permis la reconnaissance d’indices surl’étendue du plateau. La carte de localisationdes sites traduit l’absence d’indices de sitesau-delà des premières berges hautes des zonesinondables. L’adaptation au relief apparaît ici,en contexte fluvial, particulièrement évident.

Jérôme BRIAND

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

___________________________________________________ 2007

Liste des auteurs

BOUDHERI Nadir, anthropologue

BRIAND Jérôme, INRAP Guyane

CAZELLES Nathalie, doctorante, Paris I

CLERC Lydie, INRAP Guyane

DELPECH Sandrine, INRAP Guyane

DEODAT Laure, ingénieur CNRS, UMR 8096, Paris I

GUILLAUME-GENTIL Nicolas, INRAP

MESTRE Mickaël, INRAP Guyane

MIGEON Gérald, conservateur régional d'archéologie, SRA Guyane

ROSTAIN Stéphen, archéologue, UMR 8096, CNRS – Paris I

ROSTAN Pierre, géologue, bureau d'études géologiques Téthys, Alpes-de-Haute-Provence

SAMUELIAN Clara, INRAP Guyane

VAN DEN BEL Martijn, INRAP Guyane

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

___________________________________________________ 2007

Abréviations utilisées dans le texte et la bibliographie

AEX : Autorisation d'exploitation (minière)AGAE : Association guyanaise d’archéologie et d’ethnologieAFAN : Association pour les fouilles archéologiques nationalesARUAG : Agence régionale d’urbanisme et d’aménagement de la GuyaneBRGM : Bureau des recherches géologiques et minièresBSR : Bilan scientifique régionalCNRA :Conseil national de la recherche archéologiqueCNRS : Centre national de la recherche scientifiqueDAF : Direction de l’agriculture et de la forêtDFS : Document final de synthèseDIREN : Direction régionale de l’environnementDMF : Direction des musées de FranceDRAC : Direction régionale des affaires culturellesDRACAR : « Direction Régionale des Affaires Culturelles et d’ARchéologie », la base de donnéesnationale pour l’inventaire des sites archéologiques et leur gestionDRIRE : Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnementENGREF : École nationale du génie rural des eaux et des forêtsEPAG : Établissement public d’aménagement de la GuyaneIGN : Institut géographique nationalIRD : Institut de recherche et de développement (ex Orstom)LAIOS : Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales (CNRS)MNHN : Muséum national d’histoire naturelleONE : Office national des forêtsPATRIARCHE : « PATrimoine ARCHEologique » la dernière version informatisée de cartearchéologique nationale de la France livré en 2002PER : Permis d'exploration (minierPEX : permis d'exploitation (minier)PLU : Plan local d'urbanismePRES : Pôle de recherche et d'enseignement supérieurSCOT : Schéma de cohérence territorialeSRA : Service régional de l’archéologieSDA : Sous-direction de l’archéologieSIG : Système d’information géographiqueUMR : Unité mixte de recherche (CNRS)UPR : Unité propre de recherche (CNRS)

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

___________________________________________________ 2007

Abréviations utilisées dans les tableaux

Rattachement

AFA : AFAN

ASS : autre association

AUT: autre

BEN : bénévole

CNR : CNRS

COL : collectivité territoriale

INRAP : institut national de recherches archéologiques préventives

SDA : sous-direction de l’archéologie

SUP : enseignement supérieur

Chronologie

PCA : pré-contact européen, a-céramique

PCC : pré-contact européen, avec céramique

MO : époque moderne (XVe - XVIIIe s.)

MOA : époque moderne sans mobilier européen

CON : époque contemporaine (XIXe-XXe s.)

IND : époque indéterminée

TTE : toutes époques

Nature de l’opération

FP : fouille programmée (fouille répondant à une problématique scientifique seulement, hors notiond’urgence)

FPA : fouille programmée bénéficiant d’une autorisation annuelle

FPP : fouille programmée bénéficiant d’une autorisation pluriannuelle

SP : fouille préventive (fouille archéologique préventive sur des sites dont l’intégrité estpartiellement ou totalement menacée, quelle que soit la nature de la menace)

EV : fouille d’évaluation archéologique (toutes opérations d’archéologie préventive réalisées lorsde la phase d’étude préalable et, de façon plus générale, toutes opérations permettant aux SRAd’évaluer le potentiel archéologique d’un gisement ou d’un ensemble de gisements, et de préparer lecahier des charges de l’opération qui sera réalisée préalablement à sa destruction)

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SU : fouille nécessitée par l’urgence absolue (fouille archéologique préventive dont l’autorisationest limitée à 1 mois et la prolongation soumise à l’avis du CNRA)SD : sondage (fouille de superficie et de durée limitées, nécessitée par un besoin de vérificationponctuelle, soit pour confirmer l’existence et l’état de conservation d’un site, soit pour préciser unpoint d’une problématique scientifique plus vaste)PT : prospection thématique (elle concerne un thème scientifique particulier rattaché à laprogrammation nationale ; les prospections diachroniques, quand elles relèvent d’un programme derecherche spécifique [sur l’occupation du sol par exemple] entrent dans ce cadre)

PTA : prospection thématique bénéficiant d’une autorisation annuelle

PTP : prospection thématique bénéficiant d’une autorisation pluriannuelle

PI : prospection-inventaire (elle se déroule sur un territoire limité, avec pour but l’inventairearchéologique de tous les sites quelle que soit leur datation)

RE : prospection avec relevé d’art rupestre (relevé d’art rupestre sans fouille associée)

PCR : projet collectif de recherche (programme de recherche archéologique mis en œuvre par uneou plusieurs équipes d’archéologues)

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BILANGUYANE SCIENTIFIQUE

___________________________________________________ 2007

Organigramme du service régional d'archéologie

Tel. Général : 05 94 30 83 35 ou 36 ou 38

Agent Fonction Responsabilités

Eric GASSIES

Tel : 0594 30 83 36

Fax: 0594 30 83 41

Ingénieur d’études Archéologie préventive: suivi administratif, technique et scientifique des dossiers dediagnostics et de fouilles préventives en archéologie amérindienne et coloniale (PC et LT surCayenne, RM, Matoury, Montsinéry-Tonnegrande, Roura, Macouria) avec le troisième agent

Carte archéologique: mise à jour, intégration des données des rapports et des archives defouilles, réalisation des cartes communales, Atlas du patrimoine (Culture), Atlas desPaysages…

Aide du CRA et de la chargée de communication et de documentation de la DAC àl’organisation des manifestations nationales (JEP, FDS…) et régionales (colloques, journéesarchéologiques…)

Aide du CRA et de l’agent recenseur-documentaliste à la constitution des dossiers deprotection (archéologiques) pour la CRPS, le cas échéant

Recherche, Formation et valorisation

Gérald MIGEON

Tel : 0594 30 83 35

Fax : 0594 30 83 41

Conservateurrégional,coordinationgénérale

Gestion administrative, scientifique et financière générale et coordination

Relations avec les administrations et les partenaires : MCC, DAPA, SDARCHETIS,Préfecture, SDAP-CRMH, DRIRE, DDE, DDAF, ONF, ENGREF, CNRS (UMR, ACR),INRAP, IRD, BRGM, Musées, Parcs, Universités, stagiaires et étudiants, associationsculturelles, aménageurs, bureaux d’études, architectes, Conseil régional, Conseil général,CCOG, CCCL, CCEG, maires …Relations avec les institutions patrimoniales et de recherchedu Plateau des Guyanes, de l’aire circumcaraïbe et de l’Amazonie

Dépôt : rangement pratique, gestion informatique et entretien de l’ensemble du dépôt

Archéologie préventive : suivi administratif, technique et scientifique des dossiers dediagnostics et de fouilles préventives en archéologie amérindienne et coloniale (PC et LT surCommunes du Fleuve Oyapock, + Saül, Saint-Elie, Régina, Kourou, Sinnamary, Iracoubo,Miniers, Carrières, grandes études d’impact…)

Formation et valorisation : interventions et cours en milieu universitaire, à l’IUFM, auRectorat…

Fouilles programmées et dossiers de valorisation des sites: Archéologie amérindienne etcoloniale: suivi administratif, technique et financier des dossiers

Recherche : publications en archéologie américaniste, colloques, fouilles annuelles ou étudesen laboratoire au Mexique (1 mois) avec l’UMR 8096 « Archéologie des Amériques » ;études de sites en Guyane

Guy Dauphin Ingénieur outechnicien d’études

- Gestion et entretien du matériel de terrain (y compris photographique et topographique)

- Archéologie préventive : suivi administratif, technique et scientifique des dossiers dediagnostics et de fouilles préventives en archéologie amérindienne et colonial

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