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Discours de la Présidente : 12 janvier 2006

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Page 1: Discours de la Présidente : 12 janvier 2006

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Ann Dermatol Venereol2006;133:611-3Actualités

Société Française de DermatologieDiscours de la Présidente : 12 janvier 2006M.-S. DOUTRE

hers Collègues, Chers Amis,

Le conseil d’administration m’a élue

présidente de notre Société et je l’en re-

mercie très vivement. C’est un très

grand honneur dont je suis fière mais

c’est aussi une lourde responsabilité.

J’ai cependant la chance de succéder à

des présidentes et présidents dont l’im-

mense travail a beaucoup fait pour notre

Société, pour notre discipline dans des

moments décisifs, de véritables enjeux

pour l’avenir de la Dermatologie

Je voudrais vous parler des objectifs

prioritaires de la SFD pour cette année,

ceux-ci s’inscrivant bien sûr dans la con-

tinuité de ceux des présidentes et prési-

dents précédents.

Comme vous le savez sans doute, c’est

le 1er juillet 2005 que s’est ouverte la pé-

riode de 5 ans au cours de laquelle tout

médecin devra avoir satisfait à son obli-

gation d’évaluation. En effet, compte

tenu de la rapidité de l’évolution des

connaissances en matière de santé, la

nécessité d’une formation médicale

continue a été clairement établie. Dans

un même temps, la mise à disposition

du public, via Internet, de connaissan-

ces nouvelles, augmente les exigences

de qualité des patients. Ces données

aboutissent à la demande d’une évalua-

tion effective de l’activité des profes-

sionnels de santé. Pour ces raisons et

sans vouloir empiéter sur les institu-

tions telles qu’Université, Conseil de

l’ordre, il est nécessaire de mettre en

place des instances professionnelles

pour définir les pré-requis de la forma-

tion initiale, les objectifs évolutifs de la

formation continue et surtout pour

l’évaluation réelle des pratiques.

La Société Française de Dermatologie a

toutes les qualités requises pour avoir

l’agrément en tant qu’organisme d’éva-

luation des pratiques professionnelles

et effectuer celle-ci selon les modalités

définies par la Haute Autorité de Santé.

Pour cela, une commission spécifique

se met en place, avec l’aide efficace de

Michel Le Maitre dont nous connais-

sons tous les remarquables compéten-

ces dans ce domaine. Il s’agit d’une

procédure lourde qui va mobiliser

beaucoup d’énergie mais il est impor-

tant que cette évaluation soit faite par

des dermatologues, pour les dermatolo-

gues.

La réalisation de recommandations pro-

fessionnelles est une de nos missions

essentielles. Depuis 10 ans, en partena-

riat avec l’ANDEM d’abord puis

l’ANAES, maintenant l’HAS et récem-

ment avec la Fédération nationale des

centres de lutte contre le cancer, l’asso-

ciation Consensus en Dermatologie di-

rigée très efficacement par Philippe

Saiag a depuis 1995 assuré l’organisa-

tion de différentes Conférences de Con-

sensus et l’élaboration de

recommandations et de fiches pour la

pratique. Il est indispensable de pour-

suivre ce travail d’autant que ces recom-

mandations servent de bases aux

référentiels applicables pour l’évalua-

tion des pratiques professionnelles. El-

les se feront sans doute selon des

modalités différentes des conférences

de consensus mais qui restent encore à

définir et probablement dans les pro-

chaines années, à l’échelon européen.

La recherche est également une priorité

pour une société savante, bien que je

n’aime pas beaucoup ce terme un peu

désuet ou pourrait-on dire pour une so-

ciété scientifique. La Société Française

de Dermatologie fait 2 appels d’offre

par an de 180 000 euros chacun pour

des projets de recherche clinique et fon-

damentale, ceux-ci étant évalués par le

Bureau de la Recherche, actuellement

présidé par Philippe Musette. Cinq

pour cent de cette somme sont désor-

mais destinés à des bourses pour des

étudiants faisant une communication

lors de congrès internationaux de re-

cherche. Cette année, le bureau et le

Conseil d’Administration ont décidé

d’accorder une subvention supplémen-

taire de 150 000 euros pour des projets

de recherche portant sur des maladies

fréquentes, motifs quotidiens de con-

sultation, pour lesquelles le manque

d’intérêt n’a permis ces derniers temps

aucune avancée importante, aucune

amélioration des pratiques. Vous avez

reçu un questionnaire sur ces dermato-

ses oubliées. Répondez-nous pour que

des thèmes puissent être proposés au

bureau de la Recherche et que ces étu-

des puissent débuter.

Enfin, récemment, grâce au Comité

Interface de Dermatologie coordonné

par Camille Frances et Philippe Muset-

te, l’INSERM a accepté un programme

national de recherche en dermatologie,

ces programmes ayant pour mission de

renforcer la coordination entre les diffé-

rents composants de la recherche fon-

damentale, clinique, thérapeutique, en

Santé Publique, qu’il s’agisse de recher-

che publique ou privée. Dans ce projet

qui est en train de se mettre en place, la

Société Française de Dermatologie in-

terviendra en partenariat avec

l’INSERM d’une part et l’industrie

pharmaceutique d’autre part.

La communication n’est pas un thème

nouveau, beaucoup de présidentes et

présidents en ont parlé, y ont travaillé,

mais c’est un sujet difficile dans lequel

s’est particulièrement impliqué Gérard

Lorette, et cela montre que nous

n’avons pas encore trouvé de moyens

Chef de Service de Dermatologie, Hôpital Haut-Lévêque, avenue de Magellan, 33604 Pessac Cedex.

Tirés à part : M.-S. Doutre, à l’adresse ci-dessus.

E-mail : [email protected]

C

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M.-S. DOUTRE Ann Dermatol Venereol2006;133:611-3

idéaux. Pourtant, celle-ci est indispensa-

ble, que ce soit auprès de la presse écrite

et orale, des pouvoirs publics et des ins-

titutions, mais également des patients.

Beaucoup d’actions ont déjà été

réalisées :

– la journée de dépistage des tumeurs cutanées organisée par le Syndicat de-puis 1998 ;

– l’ouverture, il y a quelques mois, du site grand public sur le site Web de no-tre Société grâce à Jean François Stalder et à son équipe dont le mandat vient de se terminer, remplacé par Jean Philippe Lacour et Michel Le Maitre ;

– l’organisation de conférences grand public lors des JDP dont la dernière sur le psoriasis a été un succès, mais il reste encore des choses à faire, comme la création d’un comité patients pour éva-luer les fiches pratiques, pour participer au site grand public et surtout l’établis-sement de liens constructifs avec les as-sociations de malades, tout en gardant bien entendu notre indépendance.

Et puis, il faut continuer à se battre, se

battre sur tous les fronts, pour faire re-

connaître, progresser et respecter notre

spécialité.

Il faut se battre avec le Syndicat pour la

prise en compte et la revalorisation de

certains de nos actes de pratique quoti-

dienne, il faut mener avec le CEDEF les

actions nécessaires pour une meilleure

formation des étudiants en médecine et

des internes du DES de Dermatologie,

pour une augmentation du nombre de

ces internes, actuellement 50 par an,

seul moyen de maintenir le chiffre de

3 000 dermatologues dans les années

2020, comme l’écrivait Jean-Claude

Roujeau dans un récent éditorial des

Annales.

Il faut aussi se battre pour que nous

puissions pratiquer dans de bonnes

conditions la Dermatologie Chirurgica-

le, pour que soit reconnue la place de

notre spécialité dans l’organisation des

soins en Cancérologie, des discussions

étant actuellement en cours avec l’Insti-

tut National du Cancer.

Il y a encore beaucoup d’autres points

importants et je ne les citerai certaine-

ment pas tous, mais il faut renforcer les

relations avec nos collègues européens

et des pays francophones comme l’a ini-

tié Jean Claude Roujeau, réfléchir à

nouveau sur l’organisation des jeudis de

la Société. Là encore, c’est un sujet qui a

déjà fait l’objet de beaucoup de discus-

sions. Il y a peu de libéraux, peu d’inter-

nes et de chefs de clinique qui

participent à ces réunions. Il faut com-

prendre pourquoi et faire des proposi-

tions pour que celles-ci soient plus

attractives et un lieu d’échange pour

nous tous.

Il faut aussi continuer à organiser des

réunions scientifiques de haut niveau

comme le sont les JDP qui, grâce à son

comité d’organisation, confirment tous

les ans leur statut de manifestation de

référence pour les dermatologues fran-

çais et d’expression française.

Il faut obtenir que de nouveaux centres

de référence maladies rares soient label-

lisés en 2006 et se préparer à d’autres

appels d’offres, concernant notamment

les maladies chroniques, ceci avec l’aide

de Pierre Wolkenstein.

Vous voyez qu’il y a beaucoup de travail

à faire, d’objectifs à atteindre, de projets

à concrétiser. En fait, j’ai la chance

d’avoir auprès de moi notre Secrétaire

Général, Olivier Chosidow dont vous

connaissez tous le dynamisme et le goût

du débat et 3 vices-présidents,

Loïc Vaillant, Jean-Jacques Grob et

Jean Vulliet qui ont déjà fait la preuve de

leurs qualités dans d’autres structures

dermatologiques, Jean-Michel Amici

aura la tâche très difficile, mais qu’il

assumera certainement parfaitement,

de succéder comme Trésorier à Anne

Dompmartin.

Je sais aussi que je pourrai compter sur

l’amitié sans faille et les conseils de Bri-

gitte Dreno qui reste au Bureau comme

past-présidente. Au cours des deux an-

nées passées avec elle, j’ai pu admirer sa

puissance de travail, l’assurance et l’effi-

cacité avec laquelle elle a pris en main

certains dossiers difficiles. Je compte

aussi bien entendu sur le soutien du

Conseil d’Administration au cours du-

quel les discussions doivent être fran-

ches mais surtout constructives.

Je regrette simplement qu’au sein de ce-

lui-ci ne s’applique pas vraiment la pari-

té que souhaitent nos Politiques,

8 femmes et 13 hommes cette année.

Je suis sûre aussi d’avoir l’aide efficace

de nos secrétaires, Marie-Jo Dinant et

Jocelyne Castor.

Enfin, je compte sur vous tous, libéraux

et hospitaliers, parce que la Société

Française de Dermatologie est la Société

de tous les Dermatologues comme la

Maison de la Dermatologie est la mai-

son de tous les Dermatologues et je sou-

haite que vous y veniez souvent pour y

travailler et vous rencontrer.

J’espère vivement que nous continue-

rons à travailler avec les autres structu-

res dermatologiques, Fédération de

Formation Continue, Collège des Ensei-

gnants et Syndicat, comme nous l’avons

fait au cours de l’année 2005 dans la dé-

marche de réflexion sur l’avenir de no-

tre spécialité que vous a présentée

Brigitte Dreno au cours des JDP. Chacu-

ne des composantes de la Dermatologie

a son rôle, ses missions respectives

mais nous sommes complémentaires

et ce n’est qu’ensemble que nous pou-

vons trouver des solutions communes à

nos problèmes et faire évoluer notre dis-

cipline.

Depuis déjà longtemps, l’allocution du

président n’est plus comme avant, un

discours sur sa carrière, ses maîtres, ses

amitiés. Mais je pense que vous com-

prendrez tous que je ne peux pas ne pas

parler aujourd’hui de Claire Beylot qui a

quitté ses fonctions hospitalo-universi-

taires il y a quelques jours. D’abord bien

sûr à titre personnel, parce que j’ai tra-

vaillé avec elle pendant 30 ans, parce

que des liens très forts d’amitié nous

unissent, mais aussi parce que la Socié-

té Française de Dermatologie et tous les

dermatologues français lui doivent

beaucoup. Claire a fait partie, il y a plus

de 15 ans, de ce petit groupe de Derma-

tologues désireux de réunir, dans un

congrès unitaire de la Dermatologie,

hospitalo-universitaires et libéraux.

C’étaient les premières Journées

Nationales Provinciales de Dermatolo-

gie à Biarritz en 1991, ce sera en mars

prochain, à Marseille, les 7es JNPD qui

sont toujours et doivent rester un mo-

ment privilégié de travail, de dialogue,

de partage d’expérience, de convivialité.

Claire a été aussi, et vous le savez tous,

un des acteurs clé de la mise en place du

groupe thématique et du Diplôme Inter

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Ann Dermatol Venereol2006;133:611-3Discours de la Présidente

Universitaire de Dermatologie Chirur-

gicale, celui-ci étant l’exemple même de

la collaboration efficace entre libéraux et

hospitaliers. Elle a aussi beaucoup tra-

vaillé et, je pourrais dire combattu, pour

que la Dermatologie esthétique soit con-

sidérée comme un domaine à part en-

tière de notre spécialité avec des critères

stricts d’exigence en matière de forma-

tion et la rigueur indispensable à la pra-

tique de cette activité. Pour tout cela,

merci.

Enfin, je voudrais par avance remercier

mon équipe de Bordeaux, Marie Beylot-

Barry qui supportera, j’espère avec pa-

tience, mes absences répétées, mes

chefs de clinique qui feront la visite sans

moi plus souvent que d’habitude, mes

secrétaires qui auront à décommander

quelques rendez-vous et mon fils qui

trouvera sans doute que je suis là quand

il ne faut pas mais que je ne suis pas là

quand il le faudrait.

Je vous souhaite, je nous souhaite, à

tous, une excellente année 2006.