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DISSERTATION Les gens heureux n’ont pas d’histoire · DISSERTATION Les gens heureux n’ont pas ... Le fait d’être émouvant fait que le lecteur est très ... l’histoire

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Page 1: DISSERTATION Les gens heureux n’ont pas d’histoire · DISSERTATION Les gens heureux n’ont pas ... Le fait d’être émouvant fait que le lecteur est très ... l’histoire

DISSERTATION Les gens heureux n’ont pas d’histoire!Idées pour un développement!!3 axes avaient été proposés (on peut en ajouter un autre : voir ci-dessous) : !- expliquer pourquoi les romans racontent souvent les histoires de personnages malheureux!- analyser en quoi des personnages heureux peuvent aussi intéresser le lecteur!- l’absence d’histoire fait-elle l’absence de roman ?!!!Pourquoi les romans racontent-ils souvent les histoires de personnages malheureux ?!

- le bonheur suppose l’absence de trouble. Or c’est le malheur qui déclenche l’action :!- si les gens heureux ont tout ce qu’il leur faut, ils ne sont en quête de rien !- et si rien ne vient les troubler, si aucun “élément perturbateur” n’intervient, il n’y a rien à raconter.!- le ressort du pathétique est facile à manier : la compassion marche à tous coups. De même la position de

victime déclenche une envie de protéger et d’aider, dont le lecteur peut s’auto-féliciter. Le fait d’être émouvant fait que le lecteur est très touché. Ex : l’histoire de Jacques Vingtras dans L’Enfant de Jules VALLÈS.!

- Il peut y avoir identification du lecteur face à un personnage touchant, ce qui donnera envie de poursuivre la lecture, tandis que face à un héros insolemment heureux, le lecteur pourrait ne pas y croire et donc ne pas adhérer à ce qu’il considérerait comme une exception, donc étrangère à la vraie vie!

- de plus, ce n’est que parce qu’il a traversé des épreuves auxquelles il aurait pu succomber que le héros acquiert son statut : il a besoin d’être malheureux un temps pour découvrir en lui les ressources nécessaires et finalement s’accomplir!

- le malheur crée une tension dramatique qui tient le lecteur en haleine : il a envie de savoir comment le héros va se tirer d’affaire. S’il n’y a pas d’affaire, il n’y a pas de tension.!!!

Les risques de ne mettre en scène que des personnages malheureux!- le risque de déprime du lecteur ; si l’histoire de Fantine, la mère de Cosette, est moins connue que celle de sa fille,

c’est peut-être qu’ils en arrivent à de tels excès que le lecteur en arrive à l’écœurement (abandonnée par le père de son enfant, elle vend ses cheveux puis ses dents pour payer la pension de Cosette, puis elle se prostitue avant de mourir à l’hospice sans avoir revu sa fille) ; a contrario, si les malheurs de Cosette ont eu autant de succès, c’est peut-être parce qu’ils s’arrêtent un jour…!

- le risque que le lecteur n’y croit plus, !- car trop c’est trop ; il faut pouvoir souffler un peu…!- car le personnage deviendrait alors trop exceptionnel pour que le lecteur puisse s’identifier!

- le malheur est devenu un cliché et le lecteur peut vouloir des histoires plus originales!- le héros plaintif et perpétuellement larmoyant risque d’agacer!!!En quoi des personnages heureux peuvent-ils aussi intéresser le lecteur ?!- le lecteur peut trouver dans le héros qui réussit à trouver le bonheur un modèle de comportement qu’il sera

susceptible d’imiter, et donc auquel il s’intéressera.!- la description du bonheur rend optimiste et le lecteur peut avoir envie de cultiver ce sentiment en lui. Il peut avoir

envie de lire un roman pour se détente. L’héroïne éponyme de Zazie dans le Métro de Raymond QUENEAU est une petite fille joyeuse, fantaisiste, rigolote, heureuse de découvrir Paris, personnage positif à l’enthousiasme communicatif.!!!

L’absence d’histoire fait-elle l’absence de roman ?!- Être heureux ne signifie pas ne jamais vivre d’”histoires”. Proust n’a pas besoin de nous raconter une mésaventure

pour nous intéresser lorsqu’il raconte à quel point le baiser du soir de sa mère était important pour lui. Le petit rituel devient micro-drame!

- Enfin il existe des héros qui ne sont pas concernés par ce questionnement sur le bonheur/malheur : Meursault dans L’Etranger ne donne aucune leçon dans ce domaine (sa conception du bonheur comme ressenti intense de l’instant présent peut difficilement être posée en modèle puisque le héros en arrive à tuer et finalement mourra exécuté.)!!!!

CONCL : il est excessif de vouloir faire du malheur un passage obligé de la création romanesque, laquelle dispose de plus d’une ficelle pour intéresser le lecteur. Les romanciers, à travers leurs personnages, cherchent à rendre compte de la complexité de l’âme humaine, à qui peut arriver le malheur comme le bonheur. L’important est de savoir montrer au lecteur ce qu’il y a de romanesque dans toute existence