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8/8/2019 Dissertation Yuri Stryzhak Le Secret Des Correspondances
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Le secret des correspondances.
Le principe du secret de la correspondance a paru beacoup plus tt quil a t consacr par la
Dclaration universelle des droits de l'homme. Ds lapparition du monopole dtat des srvices postales
le pouvoir publique tentait convaincre la socit quil garde linviolabilit de la correspondance. a
pouvait ne prendre que la forme dxcution de faade dun fonctionnaire qui a pass toutes les bornes,
mais les autorits publics avaient assez de sagesse pour ne s'arroger pas un droit du contrle de la
correspondance.
Etant une question des mcanismes juridiques effectifs, le principe de linviolabilit de la
correspondance a remport sa premire grande victoire en France par les dcrts du 10 aot 1790 et du
10 juillet 1791, prononcant que ...ces moyens illgaux [les vrifications des lettres], qui ne peuvent tre
tolrs que dans un moment dalarme universelle et dans un pril imminent, ne peuvent tre plus long-
temps employs... . Lavancement ultrieur du principe se manifestait dans ladoption des lois
concernantes des sanctions de lacces illgal la correspondance prive, y compris des nouveaux
moyens de communication comme des messages tlgraphiques. En Russie la premire mention de
linviolabilit des lettres dans les sources juridiques tait fait dans le Code pnal de 1903, qui prevoyait lasanction pnale pour la vrification des lettres ou des communications tlphoniques dautrui. Il est
remarquable que les mmes vrifications commises par les employs de poste taient qualifies comme
une faute fonctionnelle. Nanmoins, pour le moment de ladoption de la Dclaration universelle des droits
de l'homme le 10 dcembre 1948, le droit au secret de la correspondance tait mondialement reconnu et
la lgislation de presque chaque pays prevoyait des sanction pnales pour un empitement sur celui.
Aujourdhui la situation a bien volu. Avec lavancement de lEtat-providence le lgislateur a octroy
au povoir public la possibilit de la violation du principe du secret de la correspondance pour le but de
dfence de la scurit dEtat et de socit. Alors on distingue deux modes dinterception par le pouvoir
public : celui autoris par le juge, dit linterception judiciaire, et celui sanctionn par lautorit de pouvoir
excutif, dit linterception de scurit ou administrative. Il est vident quun contrle des communications
prives est une ide sduisante et le pouvoir excutif a toujours tent attnuer le contrle judiciaire de
ses actions. Ayant compris des mthodes juridiques utilises par lexcutif et empitantes sur le droit au
secret des correspondances on peut mieux dterminer des mesures ncessaires pour contrebalancer
cettes atteintes. Nous allons donc envisager des sources normatives qui rgirent le champ des
communications et fixent des modalits dintrusion dexcutif en Russie, comme en France (I), puis des
moyens jurisprudentiels dont disposent la socit pour la protection du droit au secret des
correspondances (II).
I. La rgulation normative des drogations au principe du secret des correspondances.
Bien que le principe est appliqu toutes des communications distance entre des personnes prives,
il y a quelques diffrences entre des rgimes des interceptions des correspondances crites (B) et des
communications lectroniques (A) (selon le Code des postes et des communications lectroniques on
entend par communications lectroniques les missions, transmissions ou rceptions de signes, de
signaux, d'crits, d'images ou de sons, par voie lectromagntique).
A. Le rgime juridique des interceptions administratives des communications lectroniques.
La diffrence importante de la lgislation franaise sur des communications lectroniques est que des
interceptions administratives sont explicitement autorises. Larticle L34-1-1 du Code des postes et des
communications lectroniques prvoit la possibilit dautorisation dune demande de transmission des
donnes prives des utilisateurs des srvices de communications lectroniques directement par lautoritxecutif, dsign sur proposition du ministre de l'intrieur. Cependant il ya deux obstacles, qui limite des
actions du povoire xecutif. Dabord, ce sont des organismes collgiaux, la Commission nationale de
l'informatique et des liberts, compose des reprsentantes des deux chambres du Parliament, des
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hautes juridictions et du pouvour xecutif, et la Commission nationale de contrle des interceptions de
scurit, compose des dputes dAssemble nationale et des snateurs. La premire dispose plutt du
pouvoire normatif et peut influencer la fixation des modalits d'application par des agents des services de
police et de gendarmerie nationales des dispositions de larticle L34-1-1. La deuxime doit approuver la
dsignation de lautorit charg dautoriser des interceptions de scurit et doit exercer le contrle de
lactivit de celui. La conformit la loi des infractions par la police est soumise, donc, pleinement au
contrle parlementaire postrieur. Le deuxime obstacle est la fixation prcise par le dcret R10-13 des
donnes dont la communication peut tre exige des oprateures des services de communications
lectroniques. Ils sont toutes de nature technique, comme les informations permettant d'identifier
l'utilisateur des services lectroiniques ou les caractristiques techniques ainsi que la date, l'horaire et la
dure de chaque communication. Larticle L34-1 du Code des postes dit clairement, que [Les donnes]
ne peuvent en aucun cas porter sur le contenu des correspondances changes ou des informations
consultes, sous quelque forme que ce soit, dans le cadre de ces communications. La loi du 10 juillet
1991 qui confre un statut lgal des interceptions tlphoniques, essaie, cependant, de les canaliser,
en octroyant le pouvoire de les autoriser seulement au Premier ministre et en placant des autorisations
de ce dernier sous le contrle de la mme Commission nationale de contrle des interceptions de
scurit. Donc, en France, des drogations au principe de linviolabilit de la correspondance
lectronique sont partielles est sont controles par la commision palementaire.
La situation est trs diffrente en Russie. Larticle 23 alina 2 dit, que chacun a droit au secret de la
correspondance, des entretiens tlphoniques, des communications postales, tlgraphiques et autres.
La limitation de ce droit n'est permise que sur la base d'une dcision judiciaire. Et la notion dinterception
administrative nexiste pas dans la doctrine juridique russe. Mais le secret des communications
lectroniques est mnac d'un autre ct. En 16 janvier 2008 a paru le dcret du Ministre des
technologies informatiques et des communications de la Fdration de Russie N6 Sur lapprobation des
Exigences aux rseaux de communications lectroniques pour la ralisation des procdures
d'instruction. Larticle 2 de ces Exigences demande que des rseaux de communications
lectroniques assurent la possibilit de transmission au centre de contrle dorgane dEtat autoris (ci-
aprs centre de contrle) de linformation sur des numros des utilisateurs , de transmission au centre
de contrle de linformation, qui est transmise dans une communication controle . En cas de chiffragesupplmentaire des communications exerc par un oprateur, linformation est transmise au centre de
contrle de faon dchiffr . De plus, larticle 5 des mmes Exigences prcise : que linformation qui
concerne une communication controle est transmise au centre de contrle la demande de ce centre
de contrle. Dans le texte des Exigences il ny a aucune demande que laccs linformation transmise
dans des rseaux lectroniques soit conditionn. Donc, il sagit dinstallation ct dun oprateur des
services des communications lectroniques du logiciel et des moyens lectroniques qui rendrent possible
linterception des communications lectroniques et dinformation qui concerne des utilisateurs des
services de communication par une simple pression de la touche. Le dcret qui pose cettes Exigences
est dict par le Ministre des communications, mais il est vident que les exigences mmes sont
labores par des services spciaux, notamment par le FSB. a montre, donc, quelles consquences la
France a russi viter par lattribution des comptences de fixation des modalits dinterception des
communications un organisme collgial comme la Commission nationale de l'informatique et des
liberts.
La nature immatrielle des donnes lectroniques rendre leur interception hypothtiquement
imperceptible. La doctrine juridique tende ignorer cette diffrence et fixer presque les mmes
modalits des drogations au principe du secret des correspondances lectroniques comme des
correspondances crites. Mais des atteintes du pouvoire excutif ce principe peuvent prendre une
forme diffrente dans le cas des correspondances crites.
B. Le rgime juridique des interceptions administratives des communications crites.
La lgislation franaise est assez stricte sur les interceptions des correspondances crites. La loi
pnale rprime svrement l'ouverture ou le dtournement du courrier par les agents publics et les
simples particuliers. Larticle 432-9 du Code Pnal prvoie, que le fait, par une personne dpositaire de
l'autorit publique ou charge d'une mission de service public, agissant dans l'exercice ou l'occasion de
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l'exercice de ses fonctions ou de sa mission, d'ordonner, de commettre ou de faciliter, hors les cas
prvus par la loi, le dtournement, la suppression ou l'ouverture de correspondances ou la rvlation du
contenu de ces correspondances, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende.
Le Code des postes et des communications lectroniques autorise seulement soumettre au contrle
douanier les envois frapps de prohibition l'importation, passibles de droits ou taxes perus par le
service des douanes ou soumis des restrictions ou formalits l'entre comme la sortie. Tout de
mme, ce contrle ne peut pas porter atteinte au secret de correspondance, ce qui est cens dtre
assur par la participation au procedure de contrle des agents de poste, ainsi que, en certain cas, du
destinataire.
Alors que le lgislateur russe ne connat pas aussi la notion des interceptions administratives des
correspondances crites et que larticle 15 de la loi Sur des postes dit explicitement, que linspection et
louverture des envois, ainsi que dautres violations du secret des correspondances, peuvent tre
effectues seulement en vertu de la dcision judiciare, le Ministre des communications a dcretes le
19 mai 2009 les Exigences aux services postaux pour la ralisation des procdures d'instruction, dont
larticle 2 exige que des envois postaux et linformation sur des utilisateurs des services postaux soient
fournis sa seule demande un service charg des enqutes. Il ny a pas dans le texte des Exigences ni
une mention des conditions de cettes demandes, cest--dire de la dcision judiciaire, ni la fixation des
procedures qui pourraient assurer un contrle de lgalit des actions dun service charg des enqutes.Cette situation est dautant plus affermise, pour ne pas dire instaure, par la loi fdrale Sur les activits
dinstruction, dont larticle 12 dit que des renseignements sur des moyens, sources, mthodes, plans et
rsultats des activits dinstruction, comme sur organisation et tactique des activits dinstruction
constituent un secret dEtat, auquel libre accs peut tre autoris seulement par le chef de service, qui
effectue les activits dinstruction. Le mme article ajoute, quune dcision judiciaire, qui permet les
activits dinstruction, se repose chez le service charg des enqutes. Donc, les dcrets du Ministre des
communications creent une fiction juridique, qui consiste en ce que toutes demandes par les services
chargs des enqutes de fournir un libre accs aux correspondances prives sont parfaitement lgales et
autorises par le juge. Cest la faon dont la notion des interception administratives est cre en Russie.
Bien sr, cette loi donne de mme faon le feu vert la possibilit de violation par le pouvoire excutif
des plusieurs autres liberts publics.
II. Les moyens jurisprudentiels disponibles la socit pour protection du droit au secret
des correspondances.
Nous allons envisager le contrle de constitutionnalit des lois et les dcret portants atteinte au
principe de linviolabilit des correspondances (A) et les actions contre des activits concretes du povoire
excutif, qui a viol le droit au secret des correspondances (B).
A. Le contrle de constitutionnalit des lois et les dcret portants atteinte au principe de
linviolabilit des correspondances.
Il est tonnant que ladoption de la loi du 10 juillet 1991, qui confre au Premier Ministre le droit
dordonner des interceptions de scurit sans permission judiciare et sous un contrle minimal par la
Commission nationale de contrle des interceptions de scurit, a suscit moins dopposition que
ladoption de la loi du 23 janvier 2006 relative la lutte contre le terrorisme qui vise linterception de
linformation relative une communication, mais non pas le contenu de la communication. On peut
supposer quen France un contrle des dcisions des hauts fonctionnaires et des premiers hommes
dEtat soit plus strict. Tout de mme, la conformit la Constitution de la loi du 23 janvier 2006 a t mise
en question, et non pas de celle du 10 juillet 1991. En confirmant constitutionnalit de larticle 6, portant
les amendements au Code des postes et des communications lectroniques, le juge constitutionnel fonde
sa dcision parmi dautres sur deux arguments. Dabord, que les dispositions de cette article se bornent
instaurer une procdure de rquisition de donnes techniques. Ensuite, que les dcisions dun autorit
administratif autorisant des interceptions nchappent pas au contrle du juge administratif et, donc, des
personnes intresses ne sont pas prives de leur droit au recours effectif devant une juridiction. Donc,
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un des moyens du renforcement du povoire excutif est le changement de la nature du contrle dun
contrle pralable un contrle postrieur. Il est remarquable que le juge franais invoque le caractre
technique des donnes, pace que la jurisprudence russe indpendamment de celle franaise formule une
ide similaire.
En Russie, la constitutionnalit des dcrets du Ministre des communications, mentionns ci-dessus,
ne peut pas tre directement conteste dans la Cour constitutionnel, parce quune des conditions de la
recevabilit du recours est lapplicabilit dun dcret dfr dans une affaire concrte dj considr.
Cest porquoi des recours en apprciation de la lgalit de ces dcrets sont considrs dans la Haute
cour de Russie. De premires tentatives par le Ministre des communications visantes dicter des
dcrets similaires ont commenc depuis lane 1999. Mais la Haute cour a jug illgitime le dcret N 130
du 25 juillet 2000 du Ministre des communications, parce que des dispositions portantes atteinte au droit
du secret des correspondances se trouvaient directement dans le texte du dcret. Cependant, elle a
sabstenu de se prononcer sur la conformit la Constitution des pices annexes, se fondant sur un
caractre technique des leur dispositions. La vulnrabilit de cette approche tait bien comprise dans le
Ministre. Les dcrets du 16 janvier 2008 et du 19 mai 2009 contiennet des dispositions, visantes le
secret des correspondances, dans les pices annexes, notamment dans les Exigences aux rseaux de
communications lectroniques et dans les Exigences aux services postaux. Le 11 septembre 2009 la
Haute cour a jug ces dcrets conformes la Constitution, en statuant que les Exigences contiennentseulement des dispositions techniques. Cela montre, que le juge russe, ainsi que franais, tende
sabstenir dexaminer du point de vue juridique le contenu des rglementes, quil considre tre
technique.
B. Les actions contre des activits concretes du povoire excutif, qui a viol le droit au secret des
correspondances.
La possibilit de se dfendre par voie judiciaire contre des actions illgales du pouvoire excutif est la
meilleure garantie pour la personne de ses droits et des liberts publics. En France le legislateur a cr,
outre la cour administrative, un autre moyen de dfence du droit au secret des correspondances,
notamment la Commission nationale de contrle des interceptions de scurit, en y confiant de vastes
comptences. L'article 15 de la loi du 10 juillet 1991 dispose: "De sa propre initiative ou sur rclamation
de toute personne y ayant un intrt direct et personnel, la commission peut procder au contrle de
toute interception de scurit en vue de vrifier si elle est effectue dans le respect des dispositions du
prsent titre". Mais larrt du Conseil dEtat du 28 juillet 2000 donne une ide trs claire de lefficacit de
ce moyen. Dans cet arrt le juge a statu que le but de la Comission nest pas deffectuer une enqute
auprs des services de police aux fins de rechercher l'origine des informations qui avaient dclench leur
action, mais deffectuer sur des lignes tlphoniques identifies les contrles que la loi lui a donn pour
mission d'oprer. Il a, donc, approuv le refus du prsident de la Comission dexaminer la lgalit
d'coutes tlphoniques, dont lauteur de la saisine souponnait lexistence. De plus, un certain nombre
d'affaires survenues depuis la loi de 1991, par exemple, coutes de l'Elyse, peut faire douter de
l'efficacit du contrle exerc par la Comission.
En ce qui concerne la Russie, la possibilit dun recours contre des interceptions illgales est
totalement supprime par le fait que tous les renseignements sur lactivit des services speciaux
appartiennent au secret dEtat. En outre, malgr la disposition de la loi Sur des communications, qui
tait affirme par le juge constitutionnel, qui oblige des fournisseurs des services de communication
assurer lobservation du secret des correspondances, ces dernirs nont pas mme le droit demander
la permission judiciares des interceptions. Naturellement, cel rende la possibilit du recours presque
irralisable.
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Conclusion.
Ainsi nous voyons, quen France et en Russie le pouvoire excutif a choisi deux tactiques diffrentes
pour supprimer cet incommode principe du secret des correspondances. Si en France lexcutif cherche
obtenir des comptences plus vastes et rendre posteriure le contrle de ses actions, en Russie lEtat
tente compenser laustrit de la loi par une totale inexcution de celle-ci et rendre impossible le
contrle de ses actions. Le caractre techniquement complex des communications daujourd'hui exige
que laspect technique des communications soit mieux examin par le juge. Enfin, un citoyen mme est
le meilleure gardien des ses propres droits.