Dissertation Yuri Stryzhak Le Secret Des Correspondances

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    Le secret des correspondances.

    Le principe du secret de la correspondance a paru beacoup plus tt quil a t consacr par la

    Dclaration universelle des droits de l'homme. Ds lapparition du monopole dtat des srvices postales

    le pouvoir publique tentait convaincre la socit quil garde linviolabilit de la correspondance. a

    pouvait ne prendre que la forme dxcution de faade dun fonctionnaire qui a pass toutes les bornes,

    mais les autorits publics avaient assez de sagesse pour ne s'arroger pas un droit du contrle de la

    correspondance.

    Etant une question des mcanismes juridiques effectifs, le principe de linviolabilit de la

    correspondance a remport sa premire grande victoire en France par les dcrts du 10 aot 1790 et du

    10 juillet 1791, prononcant que ...ces moyens illgaux [les vrifications des lettres], qui ne peuvent tre

    tolrs que dans un moment dalarme universelle et dans un pril imminent, ne peuvent tre plus long-

    temps employs... . Lavancement ultrieur du principe se manifestait dans ladoption des lois

    concernantes des sanctions de lacces illgal la correspondance prive, y compris des nouveaux

    moyens de communication comme des messages tlgraphiques. En Russie la premire mention de

    linviolabilit des lettres dans les sources juridiques tait fait dans le Code pnal de 1903, qui prevoyait lasanction pnale pour la vrification des lettres ou des communications tlphoniques dautrui. Il est

    remarquable que les mmes vrifications commises par les employs de poste taient qualifies comme

    une faute fonctionnelle. Nanmoins, pour le moment de ladoption de la Dclaration universelle des droits

    de l'homme le 10 dcembre 1948, le droit au secret de la correspondance tait mondialement reconnu et

    la lgislation de presque chaque pays prevoyait des sanction pnales pour un empitement sur celui.

    Aujourdhui la situation a bien volu. Avec lavancement de lEtat-providence le lgislateur a octroy

    au povoir public la possibilit de la violation du principe du secret de la correspondance pour le but de

    dfence de la scurit dEtat et de socit. Alors on distingue deux modes dinterception par le pouvoir

    public : celui autoris par le juge, dit linterception judiciaire, et celui sanctionn par lautorit de pouvoir

    excutif, dit linterception de scurit ou administrative. Il est vident quun contrle des communications

    prives est une ide sduisante et le pouvoir excutif a toujours tent attnuer le contrle judiciaire de

    ses actions. Ayant compris des mthodes juridiques utilises par lexcutif et empitantes sur le droit au

    secret des correspondances on peut mieux dterminer des mesures ncessaires pour contrebalancer

    cettes atteintes. Nous allons donc envisager des sources normatives qui rgirent le champ des

    communications et fixent des modalits dintrusion dexcutif en Russie, comme en France (I), puis des

    moyens jurisprudentiels dont disposent la socit pour la protection du droit au secret des

    correspondances (II).

    I. La rgulation normative des drogations au principe du secret des correspondances.

    Bien que le principe est appliqu toutes des communications distance entre des personnes prives,

    il y a quelques diffrences entre des rgimes des interceptions des correspondances crites (B) et des

    communications lectroniques (A) (selon le Code des postes et des communications lectroniques on

    entend par communications lectroniques les missions, transmissions ou rceptions de signes, de

    signaux, d'crits, d'images ou de sons, par voie lectromagntique).

    A. Le rgime juridique des interceptions administratives des communications lectroniques.

    La diffrence importante de la lgislation franaise sur des communications lectroniques est que des

    interceptions administratives sont explicitement autorises. Larticle L34-1-1 du Code des postes et des

    communications lectroniques prvoit la possibilit dautorisation dune demande de transmission des

    donnes prives des utilisateurs des srvices de communications lectroniques directement par lautoritxecutif, dsign sur proposition du ministre de l'intrieur. Cependant il ya deux obstacles, qui limite des

    actions du povoire xecutif. Dabord, ce sont des organismes collgiaux, la Commission nationale de

    l'informatique et des liberts, compose des reprsentantes des deux chambres du Parliament, des

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    hautes juridictions et du pouvour xecutif, et la Commission nationale de contrle des interceptions de

    scurit, compose des dputes dAssemble nationale et des snateurs. La premire dispose plutt du

    pouvoire normatif et peut influencer la fixation des modalits d'application par des agents des services de

    police et de gendarmerie nationales des dispositions de larticle L34-1-1. La deuxime doit approuver la

    dsignation de lautorit charg dautoriser des interceptions de scurit et doit exercer le contrle de

    lactivit de celui. La conformit la loi des infractions par la police est soumise, donc, pleinement au

    contrle parlementaire postrieur. Le deuxime obstacle est la fixation prcise par le dcret R10-13 des

    donnes dont la communication peut tre exige des oprateures des services de communications

    lectroniques. Ils sont toutes de nature technique, comme les informations permettant d'identifier

    l'utilisateur des services lectroiniques ou les caractristiques techniques ainsi que la date, l'horaire et la

    dure de chaque communication. Larticle L34-1 du Code des postes dit clairement, que [Les donnes]

    ne peuvent en aucun cas porter sur le contenu des correspondances changes ou des informations

    consultes, sous quelque forme que ce soit, dans le cadre de ces communications. La loi du 10 juillet

    1991 qui confre un statut lgal des interceptions tlphoniques, essaie, cependant, de les canaliser,

    en octroyant le pouvoire de les autoriser seulement au Premier ministre et en placant des autorisations

    de ce dernier sous le contrle de la mme Commission nationale de contrle des interceptions de

    scurit. Donc, en France, des drogations au principe de linviolabilit de la correspondance

    lectronique sont partielles est sont controles par la commision palementaire.

    La situation est trs diffrente en Russie. Larticle 23 alina 2 dit, que chacun a droit au secret de la

    correspondance, des entretiens tlphoniques, des communications postales, tlgraphiques et autres.

    La limitation de ce droit n'est permise que sur la base d'une dcision judiciaire. Et la notion dinterception

    administrative nexiste pas dans la doctrine juridique russe. Mais le secret des communications

    lectroniques est mnac d'un autre ct. En 16 janvier 2008 a paru le dcret du Ministre des

    technologies informatiques et des communications de la Fdration de Russie N6 Sur lapprobation des

    Exigences aux rseaux de communications lectroniques pour la ralisation des procdures

    d'instruction. Larticle 2 de ces Exigences demande que des rseaux de communications

    lectroniques assurent la possibilit de transmission au centre de contrle dorgane dEtat autoris (ci-

    aprs centre de contrle) de linformation sur des numros des utilisateurs , de transmission au centre

    de contrle de linformation, qui est transmise dans une communication controle . En cas de chiffragesupplmentaire des communications exerc par un oprateur, linformation est transmise au centre de

    contrle de faon dchiffr . De plus, larticle 5 des mmes Exigences prcise : que linformation qui

    concerne une communication controle est transmise au centre de contrle la demande de ce centre

    de contrle. Dans le texte des Exigences il ny a aucune demande que laccs linformation transmise

    dans des rseaux lectroniques soit conditionn. Donc, il sagit dinstallation ct dun oprateur des

    services des communications lectroniques du logiciel et des moyens lectroniques qui rendrent possible

    linterception des communications lectroniques et dinformation qui concerne des utilisateurs des

    services de communication par une simple pression de la touche. Le dcret qui pose cettes Exigences

    est dict par le Ministre des communications, mais il est vident que les exigences mmes sont

    labores par des services spciaux, notamment par le FSB. a montre, donc, quelles consquences la

    France a russi viter par lattribution des comptences de fixation des modalits dinterception des

    communications un organisme collgial comme la Commission nationale de l'informatique et des

    liberts.

    La nature immatrielle des donnes lectroniques rendre leur interception hypothtiquement

    imperceptible. La doctrine juridique tende ignorer cette diffrence et fixer presque les mmes

    modalits des drogations au principe du secret des correspondances lectroniques comme des

    correspondances crites. Mais des atteintes du pouvoire excutif ce principe peuvent prendre une

    forme diffrente dans le cas des correspondances crites.

    B. Le rgime juridique des interceptions administratives des communications crites.

    La lgislation franaise est assez stricte sur les interceptions des correspondances crites. La loi

    pnale rprime svrement l'ouverture ou le dtournement du courrier par les agents publics et les

    simples particuliers. Larticle 432-9 du Code Pnal prvoie, que le fait, par une personne dpositaire de

    l'autorit publique ou charge d'une mission de service public, agissant dans l'exercice ou l'occasion de

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    l'exercice de ses fonctions ou de sa mission, d'ordonner, de commettre ou de faciliter, hors les cas

    prvus par la loi, le dtournement, la suppression ou l'ouverture de correspondances ou la rvlation du

    contenu de ces correspondances, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende.

    Le Code des postes et des communications lectroniques autorise seulement soumettre au contrle

    douanier les envois frapps de prohibition l'importation, passibles de droits ou taxes perus par le

    service des douanes ou soumis des restrictions ou formalits l'entre comme la sortie. Tout de

    mme, ce contrle ne peut pas porter atteinte au secret de correspondance, ce qui est cens dtre

    assur par la participation au procedure de contrle des agents de poste, ainsi que, en certain cas, du

    destinataire.

    Alors que le lgislateur russe ne connat pas aussi la notion des interceptions administratives des

    correspondances crites et que larticle 15 de la loi Sur des postes dit explicitement, que linspection et

    louverture des envois, ainsi que dautres violations du secret des correspondances, peuvent tre

    effectues seulement en vertu de la dcision judiciare, le Ministre des communications a dcretes le

    19 mai 2009 les Exigences aux services postaux pour la ralisation des procdures d'instruction, dont

    larticle 2 exige que des envois postaux et linformation sur des utilisateurs des services postaux soient

    fournis sa seule demande un service charg des enqutes. Il ny a pas dans le texte des Exigences ni

    une mention des conditions de cettes demandes, cest--dire de la dcision judiciaire, ni la fixation des

    procedures qui pourraient assurer un contrle de lgalit des actions dun service charg des enqutes.Cette situation est dautant plus affermise, pour ne pas dire instaure, par la loi fdrale Sur les activits

    dinstruction, dont larticle 12 dit que des renseignements sur des moyens, sources, mthodes, plans et

    rsultats des activits dinstruction, comme sur organisation et tactique des activits dinstruction

    constituent un secret dEtat, auquel libre accs peut tre autoris seulement par le chef de service, qui

    effectue les activits dinstruction. Le mme article ajoute, quune dcision judiciaire, qui permet les

    activits dinstruction, se repose chez le service charg des enqutes. Donc, les dcrets du Ministre des

    communications creent une fiction juridique, qui consiste en ce que toutes demandes par les services

    chargs des enqutes de fournir un libre accs aux correspondances prives sont parfaitement lgales et

    autorises par le juge. Cest la faon dont la notion des interception administratives est cre en Russie.

    Bien sr, cette loi donne de mme faon le feu vert la possibilit de violation par le pouvoire excutif

    des plusieurs autres liberts publics.

    II. Les moyens jurisprudentiels disponibles la socit pour protection du droit au secret

    des correspondances.

    Nous allons envisager le contrle de constitutionnalit des lois et les dcret portants atteinte au

    principe de linviolabilit des correspondances (A) et les actions contre des activits concretes du povoire

    excutif, qui a viol le droit au secret des correspondances (B).

    A. Le contrle de constitutionnalit des lois et les dcret portants atteinte au principe de

    linviolabilit des correspondances.

    Il est tonnant que ladoption de la loi du 10 juillet 1991, qui confre au Premier Ministre le droit

    dordonner des interceptions de scurit sans permission judiciare et sous un contrle minimal par la

    Commission nationale de contrle des interceptions de scurit, a suscit moins dopposition que

    ladoption de la loi du 23 janvier 2006 relative la lutte contre le terrorisme qui vise linterception de

    linformation relative une communication, mais non pas le contenu de la communication. On peut

    supposer quen France un contrle des dcisions des hauts fonctionnaires et des premiers hommes

    dEtat soit plus strict. Tout de mme, la conformit la Constitution de la loi du 23 janvier 2006 a t mise

    en question, et non pas de celle du 10 juillet 1991. En confirmant constitutionnalit de larticle 6, portant

    les amendements au Code des postes et des communications lectroniques, le juge constitutionnel fonde

    sa dcision parmi dautres sur deux arguments. Dabord, que les dispositions de cette article se bornent

    instaurer une procdure de rquisition de donnes techniques. Ensuite, que les dcisions dun autorit

    administratif autorisant des interceptions nchappent pas au contrle du juge administratif et, donc, des

    personnes intresses ne sont pas prives de leur droit au recours effectif devant une juridiction. Donc,

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    un des moyens du renforcement du povoire excutif est le changement de la nature du contrle dun

    contrle pralable un contrle postrieur. Il est remarquable que le juge franais invoque le caractre

    technique des donnes, pace que la jurisprudence russe indpendamment de celle franaise formule une

    ide similaire.

    En Russie, la constitutionnalit des dcrets du Ministre des communications, mentionns ci-dessus,

    ne peut pas tre directement conteste dans la Cour constitutionnel, parce quune des conditions de la

    recevabilit du recours est lapplicabilit dun dcret dfr dans une affaire concrte dj considr.

    Cest porquoi des recours en apprciation de la lgalit de ces dcrets sont considrs dans la Haute

    cour de Russie. De premires tentatives par le Ministre des communications visantes dicter des

    dcrets similaires ont commenc depuis lane 1999. Mais la Haute cour a jug illgitime le dcret N 130

    du 25 juillet 2000 du Ministre des communications, parce que des dispositions portantes atteinte au droit

    du secret des correspondances se trouvaient directement dans le texte du dcret. Cependant, elle a

    sabstenu de se prononcer sur la conformit la Constitution des pices annexes, se fondant sur un

    caractre technique des leur dispositions. La vulnrabilit de cette approche tait bien comprise dans le

    Ministre. Les dcrets du 16 janvier 2008 et du 19 mai 2009 contiennet des dispositions, visantes le

    secret des correspondances, dans les pices annexes, notamment dans les Exigences aux rseaux de

    communications lectroniques et dans les Exigences aux services postaux. Le 11 septembre 2009 la

    Haute cour a jug ces dcrets conformes la Constitution, en statuant que les Exigences contiennentseulement des dispositions techniques. Cela montre, que le juge russe, ainsi que franais, tende

    sabstenir dexaminer du point de vue juridique le contenu des rglementes, quil considre tre

    technique.

    B. Les actions contre des activits concretes du povoire excutif, qui a viol le droit au secret des

    correspondances.

    La possibilit de se dfendre par voie judiciaire contre des actions illgales du pouvoire excutif est la

    meilleure garantie pour la personne de ses droits et des liberts publics. En France le legislateur a cr,

    outre la cour administrative, un autre moyen de dfence du droit au secret des correspondances,

    notamment la Commission nationale de contrle des interceptions de scurit, en y confiant de vastes

    comptences. L'article 15 de la loi du 10 juillet 1991 dispose: "De sa propre initiative ou sur rclamation

    de toute personne y ayant un intrt direct et personnel, la commission peut procder au contrle de

    toute interception de scurit en vue de vrifier si elle est effectue dans le respect des dispositions du

    prsent titre". Mais larrt du Conseil dEtat du 28 juillet 2000 donne une ide trs claire de lefficacit de

    ce moyen. Dans cet arrt le juge a statu que le but de la Comission nest pas deffectuer une enqute

    auprs des services de police aux fins de rechercher l'origine des informations qui avaient dclench leur

    action, mais deffectuer sur des lignes tlphoniques identifies les contrles que la loi lui a donn pour

    mission d'oprer. Il a, donc, approuv le refus du prsident de la Comission dexaminer la lgalit

    d'coutes tlphoniques, dont lauteur de la saisine souponnait lexistence. De plus, un certain nombre

    d'affaires survenues depuis la loi de 1991, par exemple, coutes de l'Elyse, peut faire douter de

    l'efficacit du contrle exerc par la Comission.

    En ce qui concerne la Russie, la possibilit dun recours contre des interceptions illgales est

    totalement supprime par le fait que tous les renseignements sur lactivit des services speciaux

    appartiennent au secret dEtat. En outre, malgr la disposition de la loi Sur des communications, qui

    tait affirme par le juge constitutionnel, qui oblige des fournisseurs des services de communication

    assurer lobservation du secret des correspondances, ces dernirs nont pas mme le droit demander

    la permission judiciares des interceptions. Naturellement, cel rende la possibilit du recours presque

    irralisable.

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    Conclusion.

    Ainsi nous voyons, quen France et en Russie le pouvoire excutif a choisi deux tactiques diffrentes

    pour supprimer cet incommode principe du secret des correspondances. Si en France lexcutif cherche

    obtenir des comptences plus vastes et rendre posteriure le contrle de ses actions, en Russie lEtat

    tente compenser laustrit de la loi par une totale inexcution de celle-ci et rendre impossible le

    contrle de ses actions. Le caractre techniquement complex des communications daujourd'hui exige

    que laspect technique des communications soit mieux examin par le juge. Enfin, un citoyen mme est

    le meilleure gardien des ses propres droits.