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Diversité culturelle: patrimoine commun, identités plurielles; 2002

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Diversité culturelle

Patrimoine communIdentités plurielles

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

Publié en 2002 par l’Organisation des Nations Unies

pour l’éducation, la science et la culture

7 , Place de Fo n t e n oy - 75700 Paris

C o o rdination et révision : Michèle Garzon

Conception grap h i q u e, composition et impre s s i o n : Jed Graphic & Multimédia

© UNESCO 2002

En ces moments troublés où le monde cherche sesre p è re s , où les termes de « culture » , d e« c i v i l i s a t i o n » sont utilisés par des esprits égarés

pour tenter d’opposer l’humanité à elle-même, il est urgentde rappeler combien la diversité culturelle est constitutivede l’humanité même.

Déjà en 1945, la Commission préparatoire duprogramme de l’UNESCO réservait une place importanteaux « Études des cultures » et, dès 1953, l’Organisationdémontrait son engagement en faveur de la reconnaissancede la diversité en lançant une collection d’ouvragesintitulée Unité et diversité culturelles.

Mais la notoriété de l’UNESCO, nous le savo n st o u s , s’est surtout forgée sur le succès de son action enf aveur des biens culturels les plus re m a rquables del ’ h u m a n i t é . Chaque peuple puise en eux une fierté et unsentiment d’identité où se joue quelque chose d’essentiel.E n s e m b l e, ces monuments forment l’image la plusimmédiate de la notion de patrimoine commun del ’ h u m a n i t é . Conçue à l’enseigne de l’unive r s e l , l ’ œ u v red ’ i d e n t i f i c a t i o n , de sauvetage et de mise en valeur dupatrimoine mondial a nécessairement donné corps, àm e s u re qu’elle s’étendait, à l’évidence du pluralisme.Chacune des œuvres majeures de l’humanité intégrée aupatrimoine mondial est ve nue étoffer une sorte de fo n d sc o m mun de l’humanisme universel et, dans le mêmem o u ve m e n t , a élargi la palette des déclinaisons illustréespar les diverses civilisations à travers les âges.

Cet élargissement ne pouvait se borner à la gammedes monu m e n t s : son caractère fo n d a m e n t a l , qui est depasser d’un concept intégrateur abstrait à une pléiade dem a n i festations concrètes du génie humain et de gagner ainsi

toujours davantage en dive r s i t é , le portait à s’ouvrir auxformes toujours vivantes de ce génie et à y incorporer ceque l’on nomme le patrimoine « i m m a t é r i e l » .

L’ambition d’universalité qui présidait à la notion depatrimoine commun de l’humanité s’est donc assortie depluralisme culture l , dont elle s’est largement nourr i e, é v i t a n tainsi les écueils du part i c u l a r i s m e.

Depuis la Déclaration de Mexico en 1982, les trav a u xde la Commission mondiale sur la culture et led é veloppement et ceux de la Conférence inter-go u vernementale sur les politiques culturelles pour led é veloppement (Stockholm, 1 9 9 8 ) , la culture doit êtreconsidérée comme « l’ensemble des traits distinctifsspirituels et matériels, intellectuels et affectifs quicaractérisent une société ou un groupe social ; e l l ee n g l o b e, o u t re les arts et les lettre s , les modes de vie, l e sfaçons de vivre ensemble, les droits fondamentaux de l’êtreh u m a i n , les systèmes de valeurs, les traditions et lesc roy a n c e s » .

La diversité culturelle est constitutive de l’identitéhumaine. À ce titre, elle est son bien commun. Loin d’êtreune concession à la variété de la part d’une identitésingulière imaginaire, la diversité est la substance même den o t re identité et nous devons nous pénétrer de cettep e n s é e. On ne peut donc opposer celle-ci à celle-là,puisqu’elles sont consubstantielles.

La première acception de cette diversité est lareconnaissance et la promotion de la pluralité des culturesau sens le plus large du terme. Mais l’équation entreidentité de l’humanité et diversité culturelle oblige enmême temps à reconnaître au sein même du concept de

Préface

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PRÉFACE 3

diversité la présence de l’unité, faute de laquelle cettediversité ne serait que multiplicité.Il n’y a diversité que surfond d’unité, et la reconnaissance étendue des différencesculturelles, avec tout ce qu’elle comporte, est par natureune affirmation de l’unité fondamentale du fait humain,toutes ces différences s’observant sur un fond homogène.

La diversité entretient avec la culture une relationfondatrice : la culture est diversité, déploiement infini desdistinctions, des nuances, des renouveaux ; la culture estinlassable reprise de tout ce qui existe pour le rendre à lafois même et autre, pour le comprendre, pour le fairevivre. Par nature, elle est diverse. Mais pour cette mêmeraison, elle donne à cette diversité une dimension qui ladépasse et l’enveloppe : la diversité n’existe pas en soi,elleest même indéchiffrable en l’absence de culture, et toutsemble uniforme à qui manque de profondeur culturelle. Ladiversité est construite par la culture qui lui donne forme,amplitude, sens. La diversité est culturelle par essence,comme la culture est diversité.

Cette relation d’équivalence entre culture etdiversité pourrait faire apparaître la notion de diversitéculturelle comme un pléonasme. Je la vois plutôt commeun prisme, à travers lequel nous sommes invités à pensertout l’espace qui s’étend du concept de pluralité, lourd deséparations potentielles,à celui de variété,pour lequel toutest dans tout et réciproquement.

L’adoption de la Déclaration universelle de l’UNESCOsur la diversité culture l l e par les 185 États membre sreprésentés à la 31e session de la Conférence générale ennovembre 2001 constitue une avancée majeure. Pour lapremière fois et dans un contexte mondial difficile, lacommunauté internationale s’est dotée d’un instrument

normatif de grande envergure pour affirmer sa convictionque le dialogue interculturel, le respect de la diversité descultures et la tolérance constituent l’un des meilleurs gagesde paix. Cette Déclaration constitue, selon les proprestermes des États membres, un cadre de référence éthiqueuniversel dont les principes doivent inspirer les politiquesculturelles dans une conjoncture où il est plus urgent quejamais d’affirmer l’égale dignité de toutes les cultures.

P renant en compte les nouveaux enjeux liés aup rocessus de mondialisation, la Déclaration insistenotamment sur la notion de droits culture l s , qui doive n ts ’ appliquer aussi bien entre les États qu’à l’intérieur des Étatse u x - m ê m e s , tout comme sur le caractère dynamique dechaque culture, qui puise aux racines de ses traditions, m a i sne peut s’épanouir réellement qu’au contact des autre s . L anotion de solidarité y est également clairement exprimée,affirmant la nécessité d’accompagner les pays en déve l o p-pement ou en transition dans la promotion de leurs culture set dans la mise en place d’industries culturelles viables etc o m p é t i t i ves sur les plans national et international.

« Patrimoine commun de l’humanité » , la dive r s i t éc u l t u relle est jugée dans la Déclaration aussi nécessairepour le genre humain que la biodiversité dans l’ord re duv i v a n t . Sa défense est donc un impératif éthique inséparabledu respect de la dignité de la personne humaine.

En adoptant la Déclaration sur la diversité culturelle,les États membres de l’UNESCO ont fait un geste décisifpour « humaniser la mondialisation » . L’ e x p o s i t i o nPa t rimoine commu n , identités pluri e l l e s. N o t re divers i t écréatrice, qui s'est tenue en marge des travaux de la31e session de la Conférence générale, fut une occasion derappeler que la diversité n’exclut pas la rencontre.

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PRÉFACE

Le présent ouvrage vise à restituer l’âme de cetteexposition,qui a voulu illustrer les différents axes d’actionsde l’Organisation en matière de diversité culturelle. Levisiteur a été invité à s’interroger sur le sens et les formesde la diversité culturelle dans un esprit à la fois ouvert à lapluralité des expériences humaines et empreint de respectpour l’universalité attachée à ce qui est humain. L’accent aété délibérément mis sur le rapport dialectique et fécondentre la diversité et l’universalité, entre ce qui unit et nonentre ce qui sépare, l’ensemble ayant été placé sous lesigne de la rencontre de l’Autre.

À partir d’un rassemblement forcément réduit et dece fait arbitraire d’échantillons représentatifs des culturesdu monde, elle nous a fait parcourir moins une collectionqu’un questionnement. Les objets, œuvres, symboles quiont été réunis, grâce à la collaboration des commissionsnationales et de nos bureaux hors Siège, n’ont pas étédonnés simplement pour emblématiques de culture sdistinctes ; leur réunion en a fait les éléments d’uneinterrogation sur la nature, la portée, la teneur d’unediversité constituée moins par les différences que par lesc o n n i ve n c e s , et constitutive d’une identité humaineplurielle, composite, en un mot « riche ».

M a i s , r ap p e l o n s - l e, les civilisations et les culture ssont là où sont les hommes et les femmes qui leurdonnent vie, et nulle trace pieusement recueillie pourê t re exposée ne peut en retenir l’essentiel, qui estl ’ e s p r i t . Aussi devons-nous pre n d re cette expositionpour ce qu’elle a été : une invitation à réfléchir, àé l a b o rer à partir de quelques exemples choisis entremille demeurés au dehors, une intelligence généreuse decette diversité créatrice qui fait l’honneur et la richessedu genre humain.

On ne pourra s’étonner par ailleurs que l’anglechoisi pour la sélection des exemples retenus ait étéprincipalement l’action de l’UNESCO. Illustrer la diversitéculturelle, c’est décrire le registre dans lequel se jouel’action de notre Organisation. L’exposition a été, d’unecertaine manière, une occasion de mettre à l’épreuve lapertinence et la qualité de cette action au service dudéveloppement humain, en tout cas d’en évoquer la vastepalette.

C’est pourquoi l’exposition nous a semblé être, à samanière, une célébration de l’année 2001 déclarée par lesNations Unies « Année internationale de la mobilisationcontre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobieet l’intolérance » et « Année internationale pour ledialogue entre les civilisations ». 2002 s’ouvre avec unenouvelle célébration,celle de l’ «Année des Nations Uniespour le patrimoine culturel », prolongeant ainsi ce mêmemouvement de reconnaissance et de mise en valeur d’unpatrimoine commun forgé d’identités plurielles.

Ko ï c h i ro MatsuuraD i recteur général de l’UNESCO

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PRÉFACE 5

« En vérité, il n’y a ni Est ni Ouest,Où donc est le Sud, où le Nord ?

L’Illusion enferme le monde,L’Éveil l’ouvre de tous côtés. »

Chant bouddhique

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Déclaration universelle sur la diversitéculturelle ..................................................p. 9

EXPOSITIONPatrimoine commun,identités plurielles.N o t r e diversité créatrice ...p. 17

1. Patrimoine commun, identités plurielles

2. D i v e r s i t éet développement :tradition et modernité

3. Diversité et paix :vivre la tolérance

Déclaration universelledes droits de l’homme..........p. 61

Sommaire

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SOMMAIRE 7

La Conférence générale

A t t a ch é e à la pleine réalisation des droits de l’homme etdes libertés fondamentales proclamés dans la Déclarationu n i verselle des droits de l’homme et dans d’autre sinstruments universellement re c o n nu s , tels que les deuxPactes internationaux de 1966 relatifs l’un aux droits civilset politiques et l’autre aux droits économiques, sociaux etculturels,

R a p p e l a n t que le Préambule de l’Acte constitutif del’UNESCO affirme « (…) que la dignité de l’hommeexigeant la diffusion de la culture et l’éducation de tous envue de la justice, de la liberté et de la paix, il y a là, p o u rtoutes les nations, des devoirs sacrés à remplir dans unesprit de mutuelle assistance »,

Rappelant également son Article premier qui assigne entrea u t res buts à l’UNESCO de recommander «les accord sinternationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la librecirculation des idées par le mot et par l’image »,

Se référa n t aux dispositions ayant trait à la dive r s i t éc u l t u relle et à l’exe rcice des droits culturels figurant dansles instruments internationaux pro mulgués par l’UNESCO1,

R é a f fi r m a n t que la culture doit être considérée commel’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels,intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ouun groupe social et qu’elle englobe, o u t re les arts et les

lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, lessystèmes de valeurs, les traditions et les croyances2,

Constatant que la culture se trouve au cœur des débatscontemporains sur l’identité, la cohésion sociale et ledéveloppement d’une économie fondée sur le savoir,

A f fi r m a n t que le respect de la diversité des culture s , l atolérance, le dialogue et la coopération, dans un climat deconfiance et de compréhension mutuelles sont un desmeilleurs gages de la paix et de la sécurité internationales,

A s p i ra n t à une plus grande solidarité fondée sur lareconnaissance de la diversité culture l l e, sur la prise deconscience de l’unité du genre humain et sur led é veloppement des échanges interc u l t u re l s ,

C o n s i d é ra n t que le processus de mondialisation, f a c i l i t épar l’évolution rapide des nouvelles technologies del ’ i n formation et de la commu n i c a t i o n , bien queconstituant un défi pour la diversité culture l l e, crée lesconditions d’un dialogue re n o u velé entre les cultures etles civilisations,

C o n s c i e n t e du mandat spécifique qui a été confié àl ’ U N E S C O, au sein du système des Nations Unies,d ’ a s s u rer la préservation et la promotion de la féconded i versité des culture s ,

Déclaration universelle de l’UNESCOsur la diversité culturelle

(adoptée par la 31e session de la Conférence générale de l’UNESCO - Paris, 2 novembre 2001)

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DÉCLARATION UNIVERSELLE SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE 9

1. Parmi lesquels, en part i c u l i e r, l ’ A c c o rd de Florence de 1950 et sonP rotocole de Nairobi de 1976, la Convention unive rselle sur les dro i t sd’auteur de 1952, la Déclaration de principes de la coopéra t i o nc u l t u relle internationale de 1966, la Convention concernant lesm e s u res à pre n d re pour interd i re et empêcher l’import a t i o n ,l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels de1 9 7 0 , la Convention pour la protection du patrimoine mondial,culturel et naturel de 1972,la Déclaration de l’UNESCO sur la race et

les préjugés raciaux de 1978, la Recommandation re l a t i ve à lacondition de l’artiste de 1980 et la Recommandation sur la sauvegardede la culture traditionnelle et populaire de 1989.

2. Définition conforme aux conclusions de la Conférence mondiale surles politiques culturelles (MONDIAC U LT, M ex i c o , 1 9 8 2 ) , de laCommission mondiale de la culture et du développement (N o t red i versité créatrice, 1995) et de la Conférence intergouve r n e m e n t a l esur les politiques culturelles pour le développement (Stockholm,1998).

Proclame les principes suivants et adopte la présente Déclaration :

IDENTITÉ, DIVERSITÉ ET PLURALISME

Article 1 - La diversité culturelle,patrimoine commun de l’humanité

La culture prend des formes diverses à travers le temps etl ’ e s p a c e. Cette diversité s’incarne dans l’originalité et lapluralité des identités qui caractérisent les groupes et lessociétés composant l’humanité. Source d’échanges,d’inno-vation et de créativité, la diversité culturelle est, pour leg e n re humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dansl ’ o rd re du vivant. En ce sens, elle constitue le patrimoinec o m mun de l’humanité et elle doit être re c o n nue et affirméeau bénéfice des générations présentes et des générationsfutures.

Article 2 - De la diversité culturelle au pluralisme culturel

Dans nos sociétés de plus en plus dive r s i f i é e s , il estindispensable d’assurer une interaction harmonieuse et unvouloir vivre ensemble de personnes et de groupes auxidentités culturelles à la fois plurielles, variées et dynamiques.Des politiques favorisant l’inclusion et la participation detous les citoyens sont garantes de la cohésion sociale, de lavitalité de la société civile et de la paix. Ainsi défini, l epluralisme culturel constitue la réponse politique au fait dela diversité culture l l e. Indissociable d’un cadre démocratique,le pluralisme culturel est propice aux échanges culturels età l’épanouissement des capacités créatrices qui nourr i s s e n tla vie publique.

Article 3 - La diversité culturelle,facteur de développement

La diversité culturelle élargit les possibilités de choix offe rt e sà chacun ; elle est l’une des sources du déve l o p p e m e n t ,entendu non seulement en termes de croissance écono-

m i q u e, mais aussi comme moyen d’accéder à une existencei n t e l l e c t u e l l e, a f fe c t i ve, morale et spirituelle satisfaisante.

DIVERSITÉ CULTURELLEET DROITS DE L’HOMME

Article 4 - Les droits de l’homme,garants de la diversité culturelle

La défense de la diversité culturelle est un impératifé t h i q u e, inséparable du respect de la dignité de lapersonne humaine. Elle implique l’engagement derespecter les droits de l’homme et les libertés fo n d a-m e n t a l e s , en particulier les droits des personnesap p a rtenant à des minorités et ceux des peuplesa u t o c h t o n e s . Nul ne peut invoquer la diversité culture l l epour porter atteinte aux droits de l’homme garantis parle droit international, ni pour en limiter la port é e.

Article 5 - Les droits culturels, cadre propice de la diversité culturelle

Les droits culturels sont partie intégrante des droits del ’ h o m m e, qui sont unive r s e l s , indissociables et interd é p e n-d a n t s . L’épanouissement d’une diversité créatrice exige lapleine réalisation des droits culture l s , tels qu’ils sont définisà l’art i c l e 2 7 de la Déclaration universelle des droits del’homme et aux articles 13 et 15 du Pacte international re l a t i faux droits économiques, sociaux et culture l s .Toute personnedoit ainsi pouvoir s’exprimer, créer et diffuser ses œuvre sdans la langue de son choix et en particulier dans sa languem a t e r n e l l e ; toute personne a le droit à une éducation et uneformation de qualité qui respectent pleinement son identitéc u l t u re l l e ; toute personne doit pouvoir participer à la viec u l t u relle de son choix et exe rcer ses pro p res pratiquesc u l t u re l l e s , dans les limites qu’impose le respect des dro i t sde l’homme et des libertés fo n d a m e n t a l e s .

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DÉCLARATION UNIVERSELLE SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE

Article 6 - Vers une diversité culturelle accessible à tous

Tout en assurant la libre circulation des idées par le motet par l’image, il faut veiller à ce que toutes les culture spuissent s’exprimer et se faire connaître. La libert éd ’ e x p re s s i o n , le pluralisme des médias, le mu l t i l i n g u i s m e,l’égalité d’accès aux expressions art i s t i q u e s , au savo i rscientifique et technologique - y compris sous la fo r m enumérique - et la possibilité, pour toutes les culture s ,d ’ ê t re présentes dans les moyens d’expression et ded i f f u s i o n , sont les garants de la diversité culture l l e.

DIVERSITÉ CULTURELLE ET CRÉATIVITÉ

Article 7 - Le patrimoine culturel,aux sources de la créativité

Chaque création puise aux racines des traditions culture l l e s ,et s’épanouit au contact des autre s . C’est pourquoi lep a t r i m o i n e, sous toutes ses fo r m e s , doit être préserv é , m i sen valeur et transmis aux générations futures en tant quetémoignage de l’expérience et des aspirations humaines,a f i nde nourrir la créativité dans toute sa diversité et d’instaure run véritable dialogue entre les culture s .

Article 8 - Les biens et services culture l s,d e s marchandises pas commel e s a u t re s

Face aux mutations économiques et technologiquesactuelles, qui ouvrent de vastes perspectives pour lacréation et l’innovation, une attention particulière doitêtre accordée à la diversité de l’offre créatrice, à la justeprise en compte des droits des auteurs et des artistes ainsiqu’à la spécificité des biens et services culturels qui, parcequ’ils sont porteurs d’identité, de valeurs et de sens, nedoivent pas être considérés comme des marchandises oudes biens de consommation comme les autres.

Article 9 - Les politiques culturelles,catalyseur de la créativité

Tout en assurant la libre circulation des idées et deso e u v re s , les politiques culturelles doivent créer lesconditions propices à la production et à la diffusion debiens et services culturels dive r s i f i é s , grâce à desindustries culturelles disposant des moyens de s’affirmerà l’échelle locale et mondiale. Il revient à chaque Ét a t ,d a n sle respect de ses obligations internationales, de définir sapolitique culturelle et de la mettre en oeuvre par lesm oyens d’action qu’il juge les mieux adap t é s , qu’il s’agissede soutiens opérationnels ou de cadres réglementaire sap p ro p r i é s .

DIVERSITÉ CULTURELLE ET SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Article 10 - Renforcer les capacités de créationet de diffusion à l’échelle mondiale

Face aux déséquilibres que présentent actuellement les fluxet les échanges des biens culturels à l’échelle mondiale, il fautre n fo rcer la coopération et la solidarité internationalesdestinées à permettre à tous les pay s , en particulier aux pay sen développement et aux pays en transition, de mettre enplace des industries culturelles viables et compétitives surles plans national et international.

Article 11 - Forger des partenariats entresecteur public, secteur privéet société civile

Les seules forces du marché ne peuvent garantir la préser-vation et la promotion de la diversité culturelle, gage d’undéveloppement humain durable. Dans cette perspective, ilconvient de réaffirmer le rôle primordial des politiquespubliques,en partenariat avec le secteur privé et la sociétécivile.

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DÉCLARATION UNIVERSELLE SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE 11

Article 12 - Le rôle de l’UNESCO

L’ U N E S C O, de par son mandat et ses fo n c t i o n s , a laresponsabilité de :

(a) p ro m o u voir la prise en compte des principes énoncéspar la présente Déclaration dans les stratégies ded é veloppement élaborées au sein des diverses instancesi n t e r go u ve r n e m e n t a l e s ;

(b) s e rvir d’instance de référence et de concertation entreles États, les organismes go u vernementaux et nongo u vernementaux internationaux, la société civile et lesecteur privé pour l’élaboration conjointe de concepts,d’objectifs et de politiques en faveur de la dive r s i t éc u l t u re l l e ;

(c) p o u r s u i v re son action normative, son action desensibilisation et de développement des capacités dansles domaines liés à la présente Déclaration qui re l è ve n tde sa compétence ;

(d) faciliter la mise en œuvre du Plan d’action,dont les lignesessentielles sont annexées à la présente Déclaration.

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DÉCLARATION UNIVERSELLE SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE

Les États membres s’engagent à prendre les mesuresappropriées pour diffuser largement la Déclarationuniverselle de l’UNESCO sur la diversité culturelle etpour encourager son application effective, e ncoopérant notamment à la réalisation des objectifssuivants :

1 .A p p ro fondir le débat international sur les questionsre l a t i ves à la diversité culture l l e, en particulier celles quiont trait à ses liens avec le développement et à son impactsur la fo r mulation des politiques, à l’échelle aussi biennationale qu’internationale ; avancer notamment laréflexion concernant l’opportunité d’un instrumentjuridique international sur la diversité culture l l e ;

2 .P ro g resser dans la définition des principes, des normes etdes pratiques, tant au niveau national qu’international, a i n s ique des moyens de sensibilisation et des formes decoopération les plus propices à la sauve g a rde et à lap romotion de la diversité culture l l e ;

3 .F avoriser l’échange des connaissances et des meilleure spratiques en matière de pluralisme culture l , en vue def a c i l i t e r, dans des sociétés dive r s i f i é e s , l’inclusion et lap a rticipation de personnes et de groupes ve n a n td’horizons culturels variés ;

4 .Avancer dans la compréhension et la clarification duc o n t e nu des droits culture l s , en tant que partie intégrantedes droits de l’homme ;

5 .S a u ve g a rder le patrimoine linguistique de l’humanité etsoutenir l’expre s s i o n , la création, et la diffusion dans leplus grand nombre possible de langues ;

6. Encourager la diversité linguistique - dans le respect dela langue maternelle - à tous les niveaux de l’éducation,p a rtout où c’est possible, et stimuler l’ap p rentissage duplurilinguisme dès le plus jeune âge ;

7. S u s c i t e r, à travers l’éducation, une prise de conscienced e la valeur positive de la diversité culturelle et a m é l i o re rà cet effet tant la fo r mulation des programmes scolaire sque la formation des enseignants ;

8. I n c o r p o rer dans le processus éducatif, en tant que deb e s o i n, des ap p roches pédagogiques traditionnelles afin dep r é s e rve r et d’optimiser des méthodes culturellementappropriées pour la communication et la transmissiondu savoir ;

9. Encourager « l’alphabétisation nu m é r i q u e » et accro î t rela maîtrise des nouvelles technologies de l’information etde la commu n i c a t i o n , qui doivent être considérées aussibien comme des disciplines d’enseignement que commedes outils pédagogiques susceptibles de re n fo rc e rl’efficacité des services éducatifs ;

10. P ro m o u voir la diversité linguistique dans l’espacenumérique et encourager l’accès unive r s e l , à travers lesréseaux mondiaux, à toutes les informations qui re l è ve n tdu domaine public ;

1 1 . Lutter contre la fracture numérique - en étroite coopérationavec les institutions compétentes du système des NationsUnies - en favorisant l’accès des pays en déve l o p p e m e n taux nouvelles technologies, en les aidant à maîtriser lestechnologies de l’information et en facilitant à la fois lac i rculation numérique des produits culturels endogènes et

Plan d’action pour la mise en œuvre

de la Déclaration universelle de l’UNESCO

sur la diversité culturelle

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DÉCLARATION UNIVERSELLE SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE 13

l’accès de ces pays aux ressources numériques d’ordreéducatif, culturel et scientifique, disponibles à l’échellem o n d i a l e ;

1 2 .S t i muler la pro d u c t i o n , la sauve g a rde et la diffusion dec o n t e nus diversifiés dans les médias et les réseaux mon-diaux d’information et, à cette fin, p ro m o u voir le rôle dess e rvices publics de radiodiffusion et de télévision pour led é veloppement de productions audiovisuelles de qualité,en particulier en favorisant la mise en place de mécanismescoopératifs susceptibles d’en faciliter la diffusion ;

1 3 . Él a b o rer des politiques et des stratégies de préserv a t i o net de mise en valeur du patrimoine culturel et nature l ,notamment du patrimoine culturel oral et immatériel, e tc o m b a t t re le trafic illicite de biens et de services culture l s ;

1 4 . Respecter et protéger les savoirs traditionnels, n o t a m m e n tceux des peuples autochtones ; re c o n n a î t re l’ap p o rt desconnaissances traditionnelles en m a t i è re de pro t e c t i o nde l’env i ronnement et de gestion des re s s o u rces nature l-les et favoriser des synergies entre la science moderne etles savoirs locaux ;

1 5 . Soutenir la mobilité des créateurs, des art i s t e s , des cher-c h e u r s , des scientifiques et des intellectuels et le déve-loppement de programmes et de partenariats interna-tionaux de re c h e rc h e,tout en s’efforçant de préserver etd ’ a c c ro î t re la capacité créatrice des pays en déve l o p p e-ment et en transition ;

1 6 .A s s u rer la protection des droits d’auteurs et des dro i t squi leur sont associés, dans l’intérêt du déve l o p p e m e n tde la créativité contemporaine et d’une rému n é r a t i o néquitable du travail créatif, tout en défendant un dro i t

public d’accès à la culture, c o n formément à l’article 27de la Déclaration universelle des droits de l’homme ;

1 7 .Aider à l’émergence ou à la consolidation d’industriesc u l t u relles dans les pays en développement et les pays entransition et, à cet effe t ,c o o p é rer au développement desi n f r a s t r u c t u res et des compétences nécessaire s ,s o u t e n i rl’émergence de marchés locaux viables et faciliter l’accèsdes biens culturels de ces pays au marché mondial et auxc i rcuits de distribution internationaux ;

1 8 .D é velopper des politiques culturelles susceptibles dep ro m o u voir les principes inscrits dans la présenteD é c l a r a t i o n , y compris par le biais de mécanismes de sou-tien opérationnel et/ou de cadres réglementaires ap p ro-p r i é s , dans le respect des obligations internationales pro-p res à chaque État ;

1 9 .Associer étroitement les différents secteurs de la socié-té civile à la définition des politiques publiques visant às a u ve g a rder et pro m o u voir la diversité culture l l e ;

2 0 .R e c o n n a î t re et encourager la contribution que le secteurprivé peut ap p o rter à la valorisation de la diversité cultu-re l l e, et faciliter, à cet effe t , la mise en place d’espaces dedialogue entre secteur public et secteur privé.

Les États membres recommandent au Directeur généra lde pre n d re en considération les objectifs énoncés dansle présent Plan d’action pour la mise en oeuvre des pro-g rammes de l’UNESCO et de communiquer ce dernieraux institutions du système des Nations Unies et auxa u t res organisations intergouvernementales et non gou-vernementales concernées en vue de renforcer la syner-gie des actions en fa veur de la dive rsité culture l l e.

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DÉCLARATION UNIVERSELLE SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE

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Exposition

Patrimoine commun, identités plurielles.

Notre diversité créatrice

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« Pour connaître et comprendre sa propre culture, il faut apprendreà la regarder du point de vue d’une autre, confronter nos coutumes et nos croyances

avec celles d’autres temps et d’autres lieux.

À l’heure de la mondialisation, où la diversité externe tendà s’appauvrir, il devient urgent de maintenir et préserver la diversité

interne à chaque société, qui est engendrée par tous les groupes etsous-groupes humains qui la constituent, et qui développent chacun

des différences auxquelles ils attachent une extrême importance.

La diversité culturelle pourra ainsi au moins être maintenueet encouragée, dans une certaine mesure, par la préservation

des spécificités culturelles des différents groupes sociaux : de même que l’on constitue des banques de gènes d’espèces végétales

pour éviter l’appauvrissement de la diversité biologiqueet l’affaiblissement de notre environnement terrestre, il faut,

pour que ne soit pas menacée la vitalité de nos sociétés, conserver auminimum la mémoire vivante de coutumes, de pratiques

et de savoir-faire irremplaçables qui ne doivent pas disparaître.

Car c’est le fait de la diversité qui doit être sauvé, non le contenu historique que chaque époque lui a donnéet qu’aucune ne saurait perpétuer au-delà d’elle-même. »

« La civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition,à l’échelle mondiale, de cultures préservant chacune son originalité. »

Claude Lévi-Strauss, ethnologue français (né en 1908)

Patrimoine commun, identités plurielles

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 17

L e p remier module de l’exposition montraitc o m b i e n , à l’heure de la mondialisation, l ad i versité culturelle est constitutive de l’identité

de l’humanité et qu’elle est un bien commun à tous. À cet i t re, elle représente une source de richesse individuelleet collective et doit donc être re c o n nue et affirmée pourle bénéfice des générations présentes et des générationsf u t u re s . Sa pre m i è re acception est la reconnaissance et lap romotion de la pluralité des cultures au sens le plus largedu terme. Mais il n’y a diversité que sur fond d’unité, et lareconnaissance étendue des différences culturelles estpar nature une affirmation de l’unité fondamentale du faith u m a i n , toutes ces différences s’observant sur un fo n dh o m o g è n e, le génome, que nous avons tous en commu n.

Il y a d’autres manières d’illustrer ce principe d’unité quisous-tend l’idée même de dive r s i t é : la pre m i è re et laplus fondamentale vise l’universel qui est, bien dav a n t a g ee n c o re que la dive r s i t é , à la racine des ambitions, de laraison d’être et du mandat de l’UNESCO. La secondeest de considérer la diversité du point de vuetéléologique des valeurs positives et unificatrices quenous lui associons, lorsque nous la présentons commeun chemin vers un monde de paix et de tolérance.

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

“The heritage of a countryis essentially its cultural identity,

and whether big or small,majestic or simple,

physical or non-physical,it must be maintainedand have a meaning

for every new generation.”

I. M. Pei,American architect (born in 1917)

« Le patrimoine d’un pays estpar essence son identité culturelle,

et qu’il soit grand ou petit,majestueux ou simple,

matériel ou immatériel,il doit être conservé

et avoir une signification pourtoutes les générations futures. »

I. M. Pei,architecte américain (né en 1917)

L’UNESCO incite la communauté mondiale à réfléchir sur des questions philosophiques fondamentales.

◗Y a-t-il des principes universelscommuns à tous dans le contextede la diversité culturelle ?

◗ Comment les différentes culturesperçoivent-elles la relation entrenature et culture ?

◗ Comment l’humanité peut-elle ré-soudre les problèmes urgents qui seposent à l’échelle planétaire, commela dégradation de l’environnement ?

◗ Qu’ont appris les cultures l’une del’autre à travers leurs rencontreshistoriques ?

◗ Comment les peuples des différentescultures vont-ils comprendre etmaîtriser la complexité des ques-tions contemporaines qu’affrontel’ensemble de l’humanité ?

◗ Comment la philosophie peut-ellecontribuer à développer les capacitésde réflexion critique indispensables àla formation des futurs citoyens dumonde ?

La philosophie à l’écoutede la diversité culturelle

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 19

La bioéthique à l’UNESCO

Le génome humain est un patrimoine de l’humanité.

« Le génome humain sous-tend l’unité fondamentale de tous les membres de la famille humaine,

ainsi que la reconnaissance de leur dignité intrinsèque et de leur diversité. Dans un sens symbolique,

il est le patrimoine de l’humanité. » (Article 1)

« Cette dignité impose de ne pas réduire les individus à leurs caractéristiques génétiques et de

respecter le caractère unique de chacun et leur diversité. » (Article 2b)

Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme

Graphisme numérique d’une section de beta ADN placée devant son code génétique.Le génome humain est l’ensemble du matériel génétique formé d’environ 70 000 gènescontenus dans nos cellules et qui sont le support de l’hérédité de chaque individu. La génétique humaine progresse grâce à la découverte des gènes. Quatre-vingt-quinzepour cent des 70 000 gènes sont connus à l’heure actuelle grâce au projet du génome humain. © Laguna Design/Science Photo Library, COSMOS, Paris

Globe symbolique (1995) par É. Reitzel. © Burke, UNESCO

Attachée à une vision pluraliste du patrimoine commun de l’humanité, l’UNESCO cherche à enpréserver la mémoire et la diversité, et à offrir un forum où les idées sont échangées, comparées,affinées et promues sans jamais perdre de vue sa mission intellectuelle et éthique.

Les chemins de la penséeà l’aube du troisième millénaire

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

« Vivre ensemble ce n’est pas seulement unifier ce que l’un et l’autre possèdent d’égal, de commun. C’est accepter le don offert par toute

différenciation. »« Esquisses d’itinéraires »

Chemins de la pensée

« S’aventurer sur ces chemins, c’est penser

l’hypothèse d’une histoire qui commence : au-

delà de la dichotomie monotone entre vainqueurs

et vaincus, émancipée de l’Histoire du pouvoir

qu’elle a reproduite jusqu’ici. Serons-nous en

mesure d’imaginer une histoire sans pouvoir, de

conjuguer savoir et espoir ? Pourrons-nous

envisager une histoire loyalement négociée ? »Eduardo Portella

Essayiste, Professeur émérite

Chemins de la pensée

« De nos jours, de nouveaux acteurs

apparaissent : langages artificiels et ordinateurs

ajoutent une dimension économique à l’intrigue

où se tend le dialogue entre la mémoire humaine,

qui revendique la richesse de son passé, et la

mémoire électronique, qui se prévaut de son

infinité. »Georges B. Kutukdjian

Directeur de la Division des scienceshumaines, de la philosophie et de l’éthique des sciences

et de la technologie, UNESCO

Il était une fois le livre...

Paysage humain par Ablade Glover. © N. Buike/UNESCO

Rencontre au printemps par Karel Appel. © P.Volta/UNESCO

« L’éducation est avant tout un voyage intérieur, dont les étapes correspondent à celles de la maturation continue de la personnalité. »J. Delors et al., L’éducation : un trésor est caché dedans

Rapport à l’UNESCO de la Commission internationale sur l’éducation pour le vingt et unième siècle,Paris, Éditions UNESCO/Éditions Odile Jacob, 1996

Chaque culture enseigne aux jeunes comment se comporter,chaque famille partage sa connaissance du monde avec lesplus jeunes de ses membres et chaque société a ses momentsprivilégiés d’apprentissage à différents moments de l’existence.Nous apprenons tous durant toute notre vie, hommes etfemmes, filles et garçons, jeunes et anciens. La conditionhumaine implique la curiosité du monde, l’expérience du vécuet l’attrait du nouveau, l’innocence innée et la sagesse acquise,une suite ininterrompue d’événements formateurs.

L’éducation informelleau sein de la familleinteragit avec les annéesde scolarisation, depuisl’éducation de l’enfancejusqu’à l’éducation supé-rieure et la formationdes adultes. De plus,les individus à traversle monde vivant pluslongtemps, les person-nes âgées s’impliquentdans l’acquisition denouvelles compétences,tout en continuant à jouer un rôle important de détenteursdes connaissances traditionnelles.L’identité personnelle et sociale, exprimée à travers le langageet la culture, se forme par cette interaction continue entre laconnaissance et l’apprentissage, au fur et à mesure que nousparcourons les différentes étapes de la vie.

Le rôle de l’éducation dans la construction de l’identité

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 21

Apprendre tout au long de la vie. © D. Roger, UNESCO

Apprendre en imitant son père, Philippines. © UNESCO ASPnet

Apprendre de tous, quelle que soitsa génération.

© UNESCO ASPnet

Curieux du monde. © D. Roger, UNESCO

Dans le monde d’aujourd ’ h u i , il existe plusieurs manière sd’alphabétiser les individus. L’ é c r i t u re elle-même a occupéune place différente suivant les sociétés et les cultures àt r avers le t e m p s . Ainsi a-t-on créé la fonction de scribe dontle résultat visible, avec le développement des écoles, a étél’institution sociale d’enseigner aux enfants à lire et à écrire.Les campagnes d’alphabétisation destinées aux adultes,p rogrammées pour une courte durée mais selon un ry t h m ei n t e n s i f , se sont développées dans plusieurs pays du monde.En effe t , ap p re n d re à lire et à écrire est considéré commeun atout important dans la plupart des cultures.

La variété des systèmes d’écriture dans le monde se re f l è t edans les méthodes, les matériels et les différentes manière spar lesquels les enfants et les adultes ap p rennent à lire et àé c r i re. C e rtains types d’écritures re q u i è rent des instrumentsp a rticuliers mais, avec les avancées technologiques,de plus enplus d’écritures sont désormais disponibles grâce à l’infor-matique. Cela reste néanmoins un défi pour les nouvellest e c h n o l o g i e s .Dans le cadre de la campagne d’éducation pour tous,l’UNESCO donne une impulsion au développement del’alphabétisation pour tous, conçu comme un pro c e s s u sd’acquisition et de soutien des compétences de lac o m munication écrite dans une perspective d’ap p re n t i s s a g etout au long de la vie, et donc comme un droit fo n d a m e n t a lde tous les hommes et de toutes les fe m m e s .

Apprendre à lire et à écriredans différentes cultures

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

Enfants révisant leurs leçons, République islamique d’Iran. © D. Roger, UNESCO

Cours d’alphabétisation pour adultes , Soudan. © D. Roger, UNESCO

La lecture est une pratique universelle : les journaux ruraux à Madagascar. © D. Roger, UNESCO

Il n’est jamais trop tar dpour apprendre : DoñaDelfina,mexicaine de 80ans.

© J.Kalman

Les paysages représentatifs des différentes régions du monde sont des plus variés.Combinant les œuvresde la nature et de l’homme, ils sont l’expression de la relation ancienne et intime que les populationsont entretenue avec leur environnement naturel.

C e rtains sites sont le reflet de techniques spécifiquesd’utilisation de la terre qui garantissent la survie de lad i versité biologique. D ’ a u t re s , associés dans l’esprit desc o m munautés qui y vivent à des croyances très fo rt e s , à deshabitudes artistiques ou à des coutumes traditionnelles,sont le lieu d’une relation spirituelle entre les hommes et la nature.De manière à faireconnaître et à favo r i s e rla grande diversité desinteractions existante n t re les êtres humainset leur env i ro n n e m e n t ,à protéger les culture straditionnelles vivanteset à préserver les tra-ces de ceux qui ontd i s p a r u , ces sites, q u el’on nomme « pay s a g e sc u l t u re l s » , ont étéinscrits sur la Liste dupatrimoine mondial del ’ h u m a n i t é .

Les paysages culturels sont les témoignages du géniec r é a t e u r, du développement social, de l’imagination et del a vitalité spirituelle de l’humanité. Ils font partie de notreidentité collective.

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 23

Konarak,Inde. © Y. Layma,Patrimoine 2001/UNESCO

Fête de l’Inti Raymi,le 24 juin à Cuzco,Pérou. © R.Frerck,COSMOS

Cérémonie religieuse devant l’église de Giyorgis à Lalibela,Éthiopie. © A .S a u r a t ,U N E S C O

Proclamation du ban des vendanges depuis la Tour du Roy à Saint-Emilion, France. © Ph.Ro y

Préserver les paysages culturels,c’est préserver le patrimoine de l’h u m a n i t é

Luang Prabang,Laos. © A.Wolf,Patrimoine 2001/UNESCO

Les instruments juridiquesinternationaux au service

du patrimoine culturel et naturel

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

Pont de Mostar après destruction. © UNESCOÉpave de la Madrague de Giens, p resqu’île de Giens en Fra n c e.

© CNRS,Centre Camille Jullian,Aix-en-Provence

Statue d’Angkor dont la tête a été dérobée.© É.Clément,UNESCO

© Tous droits réservés

Trente ans après son adoption en 1972 par la Conférence générale de l’UNESCO, la Conventionconcernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel exerce toujours une influenceprépondérante dans la préservation du patrimoine culturel et naturel de notre planète,et ce dans toutesa diversité. Ladite Convention identifie et protège les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondialreconnus d’une valeur universelle exceptionnelle et constitue un cadre de référence pour la sauvegardede milliers de sites dans le monde qui méritent notre respect.A u j o u rd ’ h u i ,1 6 7 nations souscrivent à l’idée que certains dessites qui sont sur leur terr i t o i re ap p a rtiennent à l’ensemblede l’humanité. Ensemble elles se rangent sous une bannièrec o m mu n e, à savoir l’ap p a rtenance à une communauté inter-nationale dont la mission est de protéger le patrimoine del ’ h u m a n i t é . I l n e s’agit pas simplement de préserver le passé,mais plutôt de faire en sorte que la protection du patrimoines’accompagne d’un développement qui re s p e c t e, au lieud ’ a n é a n t i r, les re s s o u rces de l’humanité et de la nature.Sur les 721 sitesinscrits à ce jour surla Liste du patrimoinem o n d i a l , 3 1 sont enpéril, que ce soit àcause de la pauvre t é,de la guerre oude la détériorationde l’env i ro n n e m e n tnotamment, ou dufait d’une gestioni n ap p ropriée ou en-core d’un tourismei n a d ap t é . Même si laliste des sites ins-crits s’allonge tousles jours, elle estloin d’être re p r é s e n-t a t i ve de la dive r s i t éde l’ensemble dupatrimoine culturelet naturel du monde.Depuis trente ans, la perception de ce qui est considérécomme « patrimoine » a évolué, notamment l’approche dela part des organismes en charge du patrimoine mondial dela manière dont l’env i ronnement naturel modèle lescultures qui, à leur tour, influencent et expriment l’identitéde chaque société.En 1994, une Stratégie globale pour élaborer une listere p r é s e n t a t i ve du patrimoine mondial a été adoptée dem a n i è re à présenter une image plus équilibrée re f l é t a n t

mieux la diversité culture l l e. En élargissant ainsi la définitionde patrimoine mondial, la Liste s’est donc ouve rte à desrégions du monde sous-re p r é s e n t é e s , notamment lesrégions arabe, africaine et océanienne, et à des patrimoinesappartenant à des catégories également peu représentées,comme les paysages et itinéraires culture l s , le patrimoineindustriel ou encore, dans le domaine nature l , les sites situés

dans les désert s , les zonescôtières et les petites îles.Bien que la Stratégie globaleait encore renforcé le pou-voir de coercition de la Liste,les menaces qui pèsent sur lapréservation des sites qui ysont inscrits, qui interpellentl’humanité tout entière, sonttoujours présentes. Aujour-d ’ h u i , plus que jamais, l e sgouvernements, les organisa-tions, les associations et lesp a rticuliers doivent doncp a rticiper activement à la

c o n s e rvation del’ensemble d e ssites du monde.Rappelons-le : lepatrimoine mon-dial appartient àtous.En nove m b re 2002,la Convention de1972 aura trentea n s . La célébra-

tion de cet annive r s a i re sera l’occasion d’une réflexionapprofondie sur ce qui a été réalisé au cours de toutes cesannées, et notamment de reconsidérer certains aspects desa mise en œuvre, à la lumière des succès mais aussi deséchecs, et naturellement d’examiner comment améliorerplus encore à l’avenir la sauvegarde de ce qui constitue lepatrimoine de l’humanité.

Le patrimoine mondial appartient à tous

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 25

Architecture en pisé à Djenné au Mali. © A.Wolf

Parc national de Rapa Nui (Rapa Nui,nom autochtone de l’île dePâques),Chili. © N.Conaf,UNESCO

Quartier de " Bryggen " dans la ville de Bergen,Norvège.© A.Dreyer, UNESCO

R i z i è res en terrasses des cord i l l è res desPhilippines, Philippines. © UNESCO

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

En créant cette liste, l’UNESCO entend distinguer, parmi les candidatures proposées par les Étatsmembres, des chefs-d’œuvre qui ont trait à des espaces culturels ou formes d’expression populaire ettraditionnelle. Elle entend également encourager les gouvernements,les ONG et les organismes locauxà entreprendre des actions de préservation et de mise en valeur de leur patrimoine oral et immatériel,et inciter les institutions et les individus à participer activement à la réalisation de cette entreprise. Enmai 2001, dix-neuf espaces ou formes d’expression culturelle ont été proclamés chefs-d’œuvre dupatrimoine oral et immatériel de l’humanité.

Liste des chefs-d’œuvre du patrimoineo r a l e t immatériel de l’hu m a n i t é

La langue, les danses et la musique des Garifuna,Belize (soutenupar le Honduras et le Nicaragua). © National Garifuna Council

Le genre oral Gèlèdé,Bénin (soutenu par le Nigéria et le Togo).© Groupe Gèlèdé de Save

L’espace culturel et la culture orale des Semeiskie, Fédération de Russie.

© Maison d’État russe de la création populair edu Ministère de la culture

L’opéra Kunqu,Chine.© G.Zongyou

Le carnaval d’Oruro,Bolivie. © T. Mizutani

Les trompettes Gbofe d’Afounkaha :la musique et l’espace culturelde la communauté Tagbana,Côte d’Ivoire.© A.Yegnan Toure Gninwoyo

L’espace culturel du Sosso-Bala,Guinée. © D. Kouyaté

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 27

Le chant polyphoniquegéorgien,Géorgie.© A.Erkomaishvili

Le Mystère d’Elche, Espagne. © J.Brotons

La création et le symbolisme des cro i x , L i t u a n i e,(soutenu par la Lettonie).© Mekrosius/Vilfoto/Gamma,Lithuania Folk Culture Center

Le théâtre de marionnettes

sicilien,Opera dei Pupi,

Italie .© G.Cappellani

Les récitshudhud des Ifugao,

Philippines.© Commission

nationale pour laculture et les arts

Rituel royal ancestral et musiquerituelle au sanctuaire de Jongmyo,République de Corée.© Administration pour les biens culturels

L’espace cultureldudistrict Boysun,Ouzbékistan.© Commission nationaled’Ouzbékistan

L’espace culturel de la fraternité du Saint-Esprit des Congos de VillaMella,République dominicaine. © Museo de Hombre Dominicano

Le patrimoine oral et les manifestations culturelles du peuple Zápara,Équateur et Pérou.© T. Fernández (Ceisi),J. Fernández

Le théâtre sanscrit Kutiyattam,Inde.© École Margi de Kathakali et de Kutiyattam

Le théâtre Nôgaku,Japon. © Théâtre National Nô

L’espace culturel de la place Jemaa el-Fna,Maroc. © A.ben Ismaïl

On utilise deux moyens pour sauve g a rder le patrimoineculturel immatériel.L’un consiste à assurer sa conservationgrâce à la collecte, l ’ e n re g i s t rement et l’arc h i v a g e. L’ a u t reconsiste à le sauve g a rder sous une forme vivante età a s s u rer sa transmission aux générations suivantes.L e s « trésors humains vivants » , dont les compétences ettechniques sont nécessaires à la mise en œuvre de certainsaspects de la vie culturelle des peuples, sont des acteursd’une valeur inestimable car ils permettent d’assure rl a p é rennité de ce patrimoine sous une forme vivante.L e système des trésors humains vivants permet aux Étatsm e m b res de l’UNESCO de re c o n n a î t re o f f i c i e l l e m e n tl e s a rtistes et a rtisans de grand talent et d’assurer la trans-mission de leur savo i r-f a i re ou technique auxgénérations suivantes.Plusieurs États mem-b res profitent déjà dece système ; d ’ a u t re sétudient la possibilitéde l’instaure r.

Trésors humains vivants

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

L.Bergamo, fondeur de cloches ,France.© Ministère de la cultureet de la communication

Uwang Ahadas, Manlilikha ng Bayan,« trésor national vivant »,Philippines.

© Commission nationalepour la culture et les arts

Rodica Ispas , « trésor humain vivant» (Le tressage des houppes),Roumanie.© Musée de la civilisation populaire traditionnelle,Astra

Nomura Mann, « trésor national vivant »,Japon. © Théâtre National Nô

Yong-hun Chung,« Pansori » (Représentation théâtrale chantée traditionnelle de Corée),République de Corée.© Commission nationale de la République de Corée

Le patrimoine documentaire, conservé dans les bibliothèques et les archives, représente une partessentielle de la mémoire collective. Il reflète la diversité des langues, des peuples et des cultures. Or,cette mémoire est fragile.

En 1992, L’UNESCO a lancé le programme Mémoire dum o n d e destiné à sauve g a rder et à pro m o u voir le patrimoined o c u m e n t a i re de l’humanité par des mesures de préserv a t i o net d’accessibilité. Ces deux axes sont complémentaire s ,puisque l’accès incite à la protection et la préservation permetd ’ avoir accès à ce patrimoine.

Sauvegarder le patrimoinedocumentaire de l’humanité

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 29

Le Dioscurides deVienne,Autriche. © UNESCO

Trésors de l’Organisation des archives d’Éthiopie et de la Bibliothèque nationale. © UNESCO Les manuscrits de Sana’a. Fragments du Coran,VI e siècle. La Grande mosquée de Sana’a. © UNESCO

Codex Techaloyan de Cuajimalpa,Mexique. © UNESCO

Documents paléographiques philippins (Hanunoo,Buid,Tagbanua et Pala’wan).Inscription «The Laguna Copperplate ». © UNESCO

Les nouvelles technologies de l’information sont mises au service de la sauvegarde et de la revitalisationdu patrimoine culturel immatériel ainsi que de la sensibilisation du public à cette question.

C’est ainsi que l’établissement d’inve n t a i re si n formatisés permet la mémorisation d’unegrande quantité d’informations sur lepatrimoine immatériel. Ces inve n t a i re sfacilitent la re c h e rche et la diffusion parm oyens électro n i q u e s , les échanges dans lesdomaines de l’éducation et de la culture, i l si n t è g rent des enre g i s t rements audiov i s u e l ssur le patrimoine vivant, comme les arts dela scène et les cérémonies rituelles, pour lebénéfice des générations présentes etf u t u re s .N é a n m o i n s , la croissance rapide desm a rchés internationaux et le caractèrehomogénéisant des médias constituent desfacteurs de destruction des traditionsc u l t u relles locales. L’objectif de l’UNESCOest donc de mettre les nouvelles techno-logies les plus avancées au service de las a u ve g a rde des expressions menacées dupatrimoine immatériel. C’est pourquoi onencourage les États membres à déve l o p p e rdes inve n t a i res de leurs patrimoinesn a t i o n a u x , via la Proclamation des chefsd ’ œ u v re du patrimoine oral et immatérielde l’humanité ou de projets régionauxs p é c i f i q u e s .A i n s i , avec l’aide généreuse dugo u vernement jap o n a i s , des projets re l a t i f sau patrimoine immatériel sont actuellementmenés en Mongo l i e, au Bhoutan et enL i t u a n i e, non seulement pour établir desi nve n t a i res info r m a t i s é s , mais aussi pourformer des experts à cet effet et contribueraux activités de re c h e rc h e, de documen-tation audiov i s u e l l e, d ’ a rchivage et des a u ve g a rd e.

Inventaires du patrimoineculturel immatériel

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

Enregistrement d’un maître de chant de musique traditionnelle, Mongolie. © N.Aikawa,UNESCO

Studio audiovisuel du Centre national mongol du patrimoine culturel immatériel,Mongolie. © N.Aikawa,UNESCO

De tous temps, les êtres humains ont exprimé le besoin de créer. La création artistique peut revêtir desformes variées, comme la littérature et la poésie, les arts de la scène, la musique ou les arts visuels.

Mais la création artistique ne peut se déployer pleinementsans un cadre juridique ap p roprié qui garantisse la libert éd ’ e x p ression de chacun. L’action de l’UNESCO dans cedomaine vise, en part i c u l i e r, à aider les États membres àcréer des conditions favorables au développement del ’ e x p ression art i s t i q u e, sous toutes ses fo r m e s , n o t a m m e n tchez les jeunes. Cette action est menée principalement àt r avers :

L’éducation art i s t i q u eformelle et info r m e l l e,

Le soutien à la créativité desjeunes en milieu défavo r i s éet l ’a ttr ibut ion de prixUNESCO pour la pro m o-tion des arts,

Le soutien à la fo r m a t i o ndes jeunes art i s t e s , p a rt i-c u l i è rement par l’attribution de bourses duFonds international pour la promotion de lac u l t u re (FIPC),

La promotion de la condition de l’artiste,notamment par le développement deréseaux d’artistes dans les divers Étatsmembres et le soutien aux ONG, commepar exemple :

- le Conseil international de la mu s i q u e( C I M ) ,

- l’Institut international du théâtre (ITI),

- le Conseil international de la danse(CIDD) et Pen International.

La créativité

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 31

Concours de dessins d’enfants « Les couleurs de la paix »,

France.© Centre pour l’UNESCO,

L.François,Troyes

Atelier pour enfants en Afrique du Sud.© UNESCO/Artist Proof Studio, G Hlongwane

Atelier pour enfants en Afrique du Sud.© UNESCO/Artist Proof Studio, U Mathikge

Avec l’aimable autorisation du Théâtre de la Ville, Paris

La créativité

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

« Le coq est mort » (2000), Susanne Linke. © Birgit

« Danses de l’Inde » (1997), Malavika Sarukkai. © Birgit

« Hibiki » (1998),Sankai Juku.

© Birgit

« Le laveur de vitres »(1998), Pina Bausch.© Birgit

« Comedia » (1993),Caroline Carlson. © Birgit

« Flamenco » (2000),Belén Maya. © Birgit

« La danse du néant »(1998), Liat Dror e Nir Ben fal.© Birgit

« Shijima » (1998),Sankai Juku.© Birgit

Depuis 1995, l’UNESCO s’attache à pro m o u voir le stylisme et le design en tant qu’art de vivre etélément majeur des industries culture l l e s . Par ailleurs, le travail des stylistes et designers quii nventent sans cesse à partir de la tradition et des matériaux locaux est une fo rce incontestable dud é veloppement social.

CONCOURS INTERNATIONAL DESIGN 21UN N O U V E L A RT D EV I V R E AU X X Ie S I È C L E

Initié par l’UNESCO et le Groupe Felissimo (Japon) en 1995,à l’occasion de 50e a n n i ve r s a i re de l’Organisation des NationsU n i e s , le projet Design 21 a pour but d’encourager les jeunesdesigners et stylistes du monde entier à créer une nouve l l evision de la vie quotidienne àt r avers la mode, le mobilier etdes objets utilitaire s .Ce concours, lancé dans les188 États membre s , p e r m e tainsi la découve rte de jeunesdesigners/stylistes de talentdont les créations méritentune diffusion internationale.

HI S TO R I Q U E :

1 9 9 5 - 1 9 9 6 : Design 21 (I) « Un monde uni pour lesgénérations futures par-delà le temps et l’espace »58 stylistes parmi 1 900 candidats des 5 continents ont étés é l e c t i o n n é s . Leurs œuvres ont été présentées lors d’undéfilé à Paris et ont fait ensuite l’objet d’une expositionitinérante à Genève, New York, Beijing,Tokyo et Kobe.

1 9 9 7 - 1 9 9 8 : Design 21 (II) - « Océan »97 stylistes des 5 continents ont été sélectionnés afind e présenter leurs œuvres à l’occasion de l’Expositionu n i verselle à Lisbonne (1998). Un défilé a eu lieu àl ’ A n f i t e a t ro na Doca et une exposition au Museu Nacionaldo Tr a j e.

1999-2000 : Design 21 (III) - « Chic chinois »La sélection a eu lieu àB e i j i n g , au cœur de cep ays aux traditionsm i l l é n a i re s ,afin d’inv i t e rla nouvelle générationde designers à inven-ter un nouveau re g a rdsur le XXIe siècle touten renouant les liensentre le passé et leprésent. Les œuvresde 109 finalistes ontété exposées à Beijing,P a r i s ,N ew York puis àKo b e.

2 0 0 1 - 2 0 0 2 :Design 21 (IV) - « Continu o u sC o n n e c t i o n »La 4e édition a pourthème « C o n t i nu o u sC o n n e c t i o n » . L e sjeunes styl istes etdesigners ont été inv i-tés à présenter desmodèles qui évo q u e-raient la joie de vivreavec les autre s .

L’UNESCO et le design

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PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 33

Brésil

Chine (R.P.)

Hongrie

« Korean image »,tissage soie, ramie,coton, teintureindigo, broderie,Ji-Hee Kim (République deCorée).

Seule organisation internationale ayant une vision globale durôle socioculturel et économique de l’artisanat dans lasociété, l’UNESCO s’attache depuis de nombreuses annéesà développer une action harmonieuse, cohérente etconcertée en intégrant les activités de formation, deproduction et de promotion et en stimulant la coopérationnécessaire entre les organismes nationaux concernés, lesorganisations régionales, internationales, gouvernementaleset non gouvernementales.

À cette fin, le programme de l’UNESCO vise les objectifssuivants :◗ Harmoniser la collecte de données sur l’artisanat,◗ contribuer à la formation et au perfectionnement des

artisans,◗ Promouvoir un artisanat de qualité et récompenser les

artisans créateurs,◗ Améliorer la condition de l’artisan et la protection des

créations artisanales,◗ Encourager la concertation au niveau régional et

international.

Pour réaliser ces objectifs, différentes modalités d’actionsont mises en œuvre :◗ Études et recherche,◗ Séminaires de réflexion,◗ Ateliers de perfectionnement,◗ Expositions thématiques,◗ Publication d’ouvrages de référence.

L’UNESCO et l’artisanat

34

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES

« Salon bidon », fûts de récupération découpés et soudés, tube de fer, peintures, Kossi Assou (Côte d’Ivoire).© D. Delizée

« Améthyste »,costume algérois moderne, soie,voile de soie, broderies,Mona Abdelatif (Algérie).© D. Delizée

« Los criollitos »,bois de cèdre, jiqui, ébène,technique de taille directe,

Juan Antonio Lobato Jimenez(Cuba).

© D. Delizée

© D. Delizée

Le langage est une représentation de notre identité culturelle à travers laquelle nous transmettons nosconnaissances aux générations futures. Le langage est utilisé comme source d’informations sur notreenvironnement, notre histoire et notre savoir.

« Si une langue se perd, tout le monde y perd, parce que lorsqu’une nation et une culture perdent leur mémoire, il en va de même de la

tapisserie complexe dont le monde est tissé et qui fait de lui un lieu passionnant. »

Vigdis Finnbogadottir, ancienne Présidente d’Islande

Ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO pour les langues

Sur les 6 000 à 7 000 langues parlées à traversle monde, la moitié environ est en danger dedisparition.C’est pourquoi l’UNESCO a crééen 1999 la Journée internationale de la languematernelle, célébrée tous les ans le 21 février.Le but est de promouvoir la reconnaissanceet la pratique de la langue maternelle, et tout

particulièrement celle des cultures mino-ritaires. Le multilinguisme est reconnu par laplupart des États membres comme unerichesse,d’autant que les identités nationalessont nourries, à travers le monde, par lesmultiples traditions que véhiculent les langueslocales et autochtones.

Éducation et multilinguisme

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

PATRIMOINE COMMUN, IDENTITÉS PLURIELLES 35

Carte des différentes langues du monde. Langues dumonde : pourcentage par régions.

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 37

L ’objectif de ce module était de présenterl’action menée par l’UNESCO en faveur d’undéveloppement durable qui prenne en

compte les spécificités culturelles propres à chaquepeuple. Le développement suppose, en effet, nonseulement l’accès aux biens et aux services, mais aussila possibilité de choisir une façon riche, satisfaisante,appréciable et appréciée de vivre ensemble. Son butultime étant le bien-être physique, mental et social dechaque être humain.

Diversité et développement : tradition et modernité

“Education isthe most powerful weapon

which you can useto change the world.”

Nelson Mandela,South African statesman (born in 1918)

« L’éducation est l’armela plus puissante

qu’on puisse utiliserpour changer le monde. »

Nelson Mandela,homme politique sud-africain (né en 1918)

38

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

« Poseemos la tradición, la imaginación,las reservas intelectuales y

organizacionales para elaborarnuestros propios modelos

de desarrollo, consonantes con la verdadde lo que hemos sido,

lo que somos y lo que queremos ser,responsables ante las sociedades civiles

que se han estado desarrollandoen nuestros países desde abajo

y desde la periferia. »

Carlos Fuentes,escritor mexicano (nacido en 1928)

« Nous possédons la tradition,l’imagination, les ressources intellectuelles

et organisationnelles pour élaborernos propres modèles de développement,

en accord avec la véritéde ce que nous avons été,de ce que nous sommes

et de ce que nous voulons être,responsables devant les sociétés civilesqui se sont développées dans nos pays

depuis la base et la périphérie. »

Carlos Fuentes,écrivain mexicain (né en 1928)

L’ a rc h i t e c t u re de l’école varie considérablement selon le contexte culturel et env i ro n n e m e n t a l .Elle intègredes styles locaux de type traditionnel qui tiennent compte des conditions climatiques et des matériaux deconstruction disponibl e s . Les écoles confe s s i o n n e l l e s , pour leur part , créées dans l’env i ronnement dem o s q u é e s , c o u vents ou monastère s ,s ’ i n s p i rent le plus souvent de l’arc h i t e c t u re re l i g i e u s e.

Les écoles des communautés rurales sont généralement plusexiguës que celles des villes. N é a n m o i n s , les matériauxutilisés pour leur construction et l’arc h i t e c t u re sontc o n formes aux habitudes traditionnelles de la commu n a u t é .Les espaces intérieurs des bâtiments sont normalement plusgrands et plus ouve rts dans les climats chauds,petits et closdans les régions plus froides.Dans certains contextes part i c u l i e r s , d ’ a u t res structure ssont mises en place, comme l’école-tente mobile destinée

aux populations nomades, l’école « f l o t t a n t e » dans lesrégions de lacs ou le bus-école, s o u vent utilisé dans desrégions à faible densité de population, qui se déplace d’unvillage à l’autre.L’UNESCO travaille en étroite collaboration avec ses Étatsm e m b res pour développer des env i ronnements adaptés auxspécificités culturelles de manière à éduquer l’ensemble desenfants du monde.

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 39

Des écoles différentesselon les cultures

École primaire en milieu rural,El Salvador. © G.Guit,UNESCO Faire la classe dans un bus, Chili. © UNESCO

Centres d’apprentissage communautaires, Cambodge. © UNESCO Tente-école mobile pour enfants nomades, Jordanie. © UNESCO

La communauté, lieu d’apprentissage

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Apprendre à lire sur son lieu de travail,Sénégal. © I. Forbes,UNESCO

Formation au métier d’agriculteur, Philippines. © D. Roger, UNESCO Classe en plein air, Jamaïque. © D. Martin,UNESCO

Leçons en plein air, Népal. © N.Wheeler, UNESCO

Au-delà de l’école, les communautés elles-mêmes sont des centres d’ap p re n t i s s age et d’éducation.A p p re n d re, activité humaine essentielle, ne re l è ve pas seulement de l’éducation fo r m e l l e, structurée ave cses espaces fe r m é s , ses évaluations individualisées et ses horaires rigides. Les lieux de trav a i l , les espaces deréunion peuvent aussi être des espaces d’ap p re n t i s s age. On peut ap p re n d re dans la rue, dans une boutique,dans un mu s é e, dans un bureau ou une usine,dans les champs. Grâce à l’éducation à distance, on peut aussiap p re n d re chez soi.

C o n s i d é rer la communauté comme un lieu d’ap p re n t i s s a g eimplique que l’éducation ait une dynamique sociale etc o l l e c t i ve, et pas seulement individuelle. Cela permetl’édification d’institutions culturelles aussi diverses que lessociétés auxquelles elles ap p a rtiennent ou la création de

n o u velles formes d’expression culture l l e, grâce notammentaux nouvelles technologies. Ce qui reste constant, c ’ e s tl’activité d’ap p re n d re,qui se manifeste dans l’expérimentation,l ’ é c h a n g e, la mémoire, la satisfaction, vo i re le plaisir.

Un CMC associe la radio commu n a u t a i re d’une populationl o c a l e, en langue locale, à l’équipement d’un télécentrec o m mu n a u t a i re : o rdinateurs reliés à Internet, c o u rr i e ré l e c t ro n i q u e, t é l é p h o n e, fax et photocopieurs.Le CMC ouvrela voie à une participation active dans la société del ’ i n fo r m a t i o n ; i l permet au village le plus isolé dec o m muniquer et d’échanger des informations avec le re s t edu monde, contribue à améliorer le mode de vie des plusd é f avorisés et encourage une prise d eresponsabilité accrue dans la gestiond e s a f f a i re s p u b l i q u e s . Radio Surfp e r m e t à toute la communauté d’ac-céder indirectement à Internet par lebiais d’un présentateur radio quire c h e rche l’information sur la To i l e, l atraduit en langue locale pour l’adap t e r

aux besoins de la commu n a u t é . L e scontacts comme les contenus sont àla fois locaux et globaux : un fluxc o n t i nu d’informations et de commu n i-c a t i o n,e n t re langues locales,n a t i o n a l e set internationales, e n t re le monde del’oral et le monde de l’écrit.

Centres communautairesmultimédia (CMC)

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 41

Radio communautaire+

Télécentre communautaire=

Centre communautaire multimédia (CMC)

© UNESCO

Une initiative lancée tous les ans en partenariat avec desorganisations représentant les journalistes et les médias, d e sassociations nationales et régionales de femmes journalistespour célébrer la Journée internationale de la femme.

En attirant l’attention sur le « p l a fond de ve rre » qui limitee n c o re le nombre de femmes journalistes accédant à despostes éditoriaux à haute re s p o n s a b i l i t é , l ’ U N E S C O

poursuit l’engagement pris à la 4e C o n f é rence mondiale surles fe m m e s : d é fe n d re l’égalité des chances pro fe s s i o n n e l l e spour les fe m m e s . De façon plus générale, la libre circ u l a t i o nd’une information indépendante et pluraliste est re n fo rc é epar l’égalité des chances donnée à tous les journalistes,pour une carr i è re pro fessionnelle fondée exclusive m e n tsur leur compétence, sans distinction de sexe, d ’ o r i g i n eethnique ou re l i g i e u s e.

Les femmes font l’information

UNE STRATÉGIE GLOBALEVISANT À RÉDUIRE LA FRACTURE NUMÉRIQUE AUPRÈS DES COMMUNAUTÉS MARGINALISÉES

© UNESCO

LE P RO G R A M M E D E L’UNESCO P O U R U N ET É L É V I S I O N C R É AT I V E

Crea TV

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

C reaTV est une initiative lancée en part e n a r i a tavec l’International Public Te l ev i s i o n (INPUT) afind’encourager les productions télévisées créative set endogènes dans les pays en développement etles pays en transition vers la démocratie, e np romouvant l’expression de la diversité culture l l eà travers les médias audiov i s u e l s . L’objectif de cep rogramme est aussi d’accro î t re le nombre de réalisateurs provenant des pays en développement et leursp roductions au niveau international ainsi que de leur proposer des formations supérieure s .

Écrans sans fro n t i è res (ESF) est une base de donnéesmondiale de programmes audiovisuels à l’usage des chaînesde télévision du service public desp ays en déve l o p p e m e n t , pour unediffusion libre de droits ou à desconditions préférentielles.

ESF entend ainsi participer au mouve-ment de rééquilibrage Nord-Sud pourque les pays en développement nesoient plus de simples consom-

mateurs de produits et de services d ’ i n formation conçuspar les pays industrialisés, mais aussi producteurs et

diffuseurs d’info r m a t i o n .Cette actionde coopération tente aussi derevaloriser l’audiovisuel public, d ef avoriser l’utilisation des nouve l l e stechnologies dans les pays end é veloppement et de constituer unem é m o i re des productions culture l l e sdans le cadre de la sauve g a rde d’unpatrimoine audiovisuel universel.

© L.Ndzana

Écrans sans frontières

Notre monde ne cesse d’être transformépar les technologies de l’informationet de la communication, et l’échanged’informations est devenu planétaire. Lefossé numérique demeure cependantune réalité. Cette inégalité d’accès estégalement une inégalité linguistique,puisque les langues les plus pratiquéesdans le monde ne sont pas celles quel’on retrouve sur Internet. À cet égard,l’UNESCO considère qu’il est de sondevoir de veiller à la sauvegarde de la

diversité culturelle et linguis-tique ainsi que de promouvoir la diversitélinguistique également sur Internet.Ainsi, les buts de l’UNESCO sont multiples :pemettre l’accès aux contenus électroniques danstoutes les langues, accroître les capacités

linguistiques des utilisateurs et,enfin, créer et développer les

outils permettant un accès plurilingueà Internet. Pour atteindre ces objectifs,l’Organisation tente de définir desprincipes d’action,notamment au traversde l’élaboration d’une Recommandationsur la promotion et l’usagedu plurilinguisme et l’accèsuniversel au cyberespace.L’Organisation a égalementmis en place l’initiative B@belpour permettre l’accès auxlangues sur Internet grâceaux technologies de l’infor-

mation et de la communication. Enfin, l’action del’UNESCO se déploie dans des secteurs trèsvariés, qu’il s’agisse de la recherche, de lacréation de contenus plurilingues par lescommunautés rurales ou encore de labibliothèque virtuelle d’œuvres en langueoriginale.

L’engagement de l’UNESCO en faveur de la promotion

du plurilinguisme sur Internet

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 43

Sources : * Rapport mondial sur la culture 2000, UNESCO

** Globalreach, septembre 2001

Le cyber-arbre des langues symbolise la volonté de promouvoir l’accès àl’information dans toutes les langues sur Internet ainsi que d’assurerl’existence d’une réelle diversité culturelle dans le cyberespace.

Les colonnes, qui représentent les statistiques sur l’inégalité de représentation des langues sur Internet, sont des témoignages de l’effort qui reste encore à accomplir dans ce domaine.

La traduction permet à chacun d’utiliser sa langue maternelle et de ne pas employer une languevéhiculaire qui peut lui être moins familière. Elle rend possible la compréhension sans réduire pourautant la variété des modes d’expression. Elle exprime la diversité culturelle et y donne accès.

Consciente du rôle essentiel de la traduction pour favoriserles échanges d’idées et de productions entre les personneset les pays ainsi que le dialogue entre les cultures, l’UNESCOa, depuis sa fondation, développé principalement deuxprogrammes : l’Index Translationum, seule bibliographieinternationale des traductions, et la Collection UNESCOd’œuvres représentatives, axée sur la promotion de latraduction des chefs-d’œuvre appartenant à la littératureuniverselle.

Ces deux programmes, qui sont appelés à resserrer encoreleurs liens dans le proche avenir, ont pour but de fournir àtous les acteurs de la traduction dans le monde (traducteurs,éditeurs, organismes d’aide) et aux autres publics intéressés(chercheurs, journalistes, étudiants, libraires, bibliothécaireset documentalistes) des services d’information et un forumvirtuel susceptibles de constituer l’outil de travail etl’instrument de communication dont ils ont besoin.

Traduire et communiquer

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

La pierrede Rosette.

© British Museum

Les industries culturelles jouent un rôle fondamental pour le maintien de la diversité culturelle dans lemonde.

Il n’y aurait pas de diversité culturelle sans la capacitéhumaine à expérimenter et exprimer sa créativité. Leshistoires, les chansons, les images, le design ne sont qu’unefaçon parmi d’autres d’exprimer ses idées, ses espoirs etses valeurs.Les industries culturelles spécialisées dans la productionde livres, magazines, journaux, CD, cassettes, films, vidéos

et objets artisanaux, loin d’être un luxe, sont vitales pourle bien-être de tous. Elles soutiennent la confiance en soi,le respect, et nourrissent un sentiment d’appartenance.Elles favorisent également le développement en générantemplois, recettes et revenus. En tant que contributricesessentielles à l’identité et à la prospérité, les industriesculturelles sont indispensables au maintien de la diversité.

Les industries culturelles

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 45

« Encourager les industries culturelles est l’un des moyens les plus sûrs de mettre en valeur l’identité et la personnalité d’un pays tout en

favorisant la création d’emplois, le développement de compétences ainsi que du capital et de la cohésion sociale. Dans un monde globalisant,

où chaque lieu tend à ressembler à un autre, ce sont les activités et les produits culturels qui marquent les différences, lesquelles génèrent

des avantages compétitifs. »

Groupe stratégique de la culture, 1998. Afrique du sud créative

Vers une stratégie de développement des industries culturelles

Dans le monde actuel, les industries culturelles sont une pièce maîtresse des économies locales etinternationales.

Le commerce de biens culturels a connu une croissanceexponentielle au cours des deux dernières décennies duXXe siècle. De 1980 à 1998, le commerce annuel mondialdes imprimés, du livre, de la musique, des arts visuels, des

jeux et articles de sports, du cinéma, de la photographie, desrécepteurs de radio et de télévision a été multiplié parquatre, passant de 95 340 à 387 927 millions de dollars desÉtats-Unis.

Les industries culturelles

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

0

50

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998

100

150

200

250

300

350

400Total

Pays en développement

Pays industrialisés

Et pourtant, les importations et exportations culturelles seconcentrent dans un très petit nombre de pays...

1980-98 : évolution du commerce mondial des biens culturels (en milliards de dollars des États-Unis d’Amérique).

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998

TotalLes « 4 grands » : États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France Les nouveaux « 5 grands » : États-Unis, Chine, Royaume-Uni, Allemagne, FrancePays en développement

0

50

100

150

200

250

1980-1998 : Importations totales (en milliards de dollars des États-Unis d’Amérique).

Source : La circulation internationale des biens culturels entre 1980-1998. UNESCO 2000

Classement 1980 1990 1995 1998en 1998

$m % $m % $m % $m %

1. Japon 13,208 27.8 25,134 20.4 25,053 14.4 24,875 14.3

2. États-Unis d’Amérique 6,758 14.2 15,255 12.4 21,327 12.3 21,876 12.6

4. Royaume-Uni 4,111 8.7 11,934 9.7 13,904 8.0 14,948 8.6

5.Allemagne 5,787 12.2 14,020 11.4 14,696 8.4 14,128 8.1

Total pour les

« 4 grands » 29,865 62.9 66,343 53.8 74,980 43.1 75,829 43.5

3. Chine

et Hong Kong 2,442 5.1 6,816 5.5 13,428 7.7 16,717 9.6

Total pour les

« 5 grands » 32,306 68.0 73,159 59.3 88,407 50.8 92,546 53.1

Principaux exportateurs de biens culturels : part du commerce mondial.

La mondialisation et les nouvelles technologies suscitent de nouvelles perspectives culturelles mais ausside nouvelles asymétries.

La plus grande liberté de circulation des biens, des serviceset des capitaux, la convergence technologique, les économiesd'échelle et le commerce électronique ont modifié, non

seulement la structure du marché des industries culturelles,mais aussi les modes de création, de production, dedistribution et de consommation de leurs produits.

Les industries culturelles

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 47

Bien que la mondialisation crée de nouvelles perspectives decroissance socio-économique, la structure actuelle desindustries culturelles menace la diversité. Le fossénumérique et l’émergence de grands conglomérats laissentsubsister d’immenses disparités dans les capacités des paysà intégrer les marchés mondiaux. Les flux d’échanges de

biens culturels montrent un fort déséquilibre en faveur despays les plus avancés sur le plan technologique. Ainsi lesdeux-tiers de l’humanité sont-ils exclus de la constructionde la société d’information. Les nouvelles technologies etl’Internet réduisent les coûts de production et d’obtentiondes œuvres mais favorisent aussi la piraterie.

184

67

97207

110 AsieEuropeÉtats-Unisd'Amérique

131

En 1995, on estimait à 348 milliards de dollars des États-Unis le marché des industriesculturelles, comprenant le cinéma, la vidéo, l’édition et la télévision.

1995 2000 (prévisions)

En 1993, les 50 plus grandes entreprises audiovisuelles dans le monde totalisaient un chiffre d'affaires de 118 milliards de dollarsdes États-Unis.En 1999-2000, les sept plus grands groupes de médias atteignaient à eux seuls 133,17 milliards.

Sources : Rapports annuels et Variety’s Global 50

Chiffre d’affairesLes sept géants 1999-2000 (en milliards de dollars Siège

des États-Unis)

Time Warner AOL 27,3 New York

Vivendi-Universal* Pro forma 28,9 Paris/Los Angeles

Walt Disney 23,39 Burbank, CA

Bertelsmann 15,19 Gütersloh,Allemagne

News Corp 14,19 New York /Los Angeles

Viacom 12,9 New York

Sony (musique,cinéma, TV div.) 11,3 Tokyo/New York

L’UNESCO encourage la libre circulation des biens culturels,le développement des industries culturelleset la protection du droit d’auteur, facteurs d’un développement culturel durable.

P a r :

L’élaboration et l’adoption de politiques nationales dansdes secteurs ciblés,

La révision et la mise à jour de la législation et d’autre sc a d res régulateurs,

La formation de pro fe s s i o n n e l s ,

La mise en œuvre de campagnes d’incitation à la lectureet de promotion des auteurs, designers et créateurs vial’attribution de prix internationaux et la célébration dejournées mondiales,

La diffusion de l’Accord de Florence et des instrumentsrégionaux qui facilitent la libre circulation des biensc u l t u re l s ,

La promotion de l’enseignement du droit d’auteur et desd roits voisins à l’université à travers les chaires et réseauxU N I T W I N / U N E S C O,

Le soutien à l’élaboration des législations nationales, à lagestion collective réelle ainsi qu’au respect des dro i t sdans les pays en développement et les pays en transition,

L’administration des conventions dont l’UNESCO a lacharge seule ou conjointement avec l’Organisationmondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) etl’Organisation mondiale du travail (OIT),

La diffusion de l’information auprès des spécialistes et dupublic en général (Bulletin du droit d’auteur,base de d o n n é e ssur les législations nationales dans le monde).

Les industries culturelles

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

L’UNESCO cherche à pro m o u voir la libre circulation desbiens culturels tout en garantissant la libre expression detous par la production et l’achat de biens culture l s . S e sp rogrammes poursuivent cet objectif. C e p e n d a n t , d ev a n t

l’ampleur des nouveaux défis, une action concertée aun i veau mondial s’impose pour maintenir la capacité dec u l t u res différentes à pro d u i re et diffuser leurs pro d u i t sc r é a t i f s .

L’ALLIANCE GLOBALE POUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE

« Choisissons d’unir les forces du marché et l’autorité des idéaux universels. Choisissons de réconcilier la capacité créatrice de

privée avec les besoins des plus démunis et les aspirations des générations futures.»

Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU

Les industries culturelles

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 49

Du fait des asymétries croissantes dansl ’échange de biens culturels etd e s e rv i c e s , les commu n a u t é slocales doivent être soutenu e spour contrer la tendance àl ’ u n i formisation et permettreà la diversité de s’épanouir.

L’UNESCO reconnaît que l’action concert é eimmédiate est nécessaire pour maintenir

la capacité des pay s ,p a rt i c u l i è re m e n tcelle des nations en déve l o p p e m e n tet en transition, à pro d u i re etdiffuser leurs produits créatifs, à

l’échelle locale et internationale.

Créer de nouvelles opportunités pour la diversité culture l l e,la créativité et l’expression pluraliste des idées,

Contribuer à un déve l o p p e m e n tdurable par le re n fo rcement desindustries culturelles locales,

A c c ro î t re la part i c i p a t i o nc o n c u rrentielle sur les marc h é sintérieurs et internationaux,

Encourager le respect des règlesinternationales sur le dro i td ’ a uteur et la prévention de lapiraterie,

Augmenter l’offre de pro d u i t sc u l t u rels dive r s ,à des prix abord a b l e s ,dans le monde entier,

Établir de nouvelles modalités de coopération internationalefondées sur la solidarité et le principe du

« gagnant-gagnant ».

Pour répondre à ce défi, l ’ A l l i a n c eglobale pour la diversité culture l l e

d evra se construire sur deux pilierss t r a t é g i q u e s : le déve l o p p e m e n tdes industries culturelles localeset la prévention de la piraterie.

Ces activités s’ap p u i e ront sur desp a rt e n a r i a t s e n t re l e s s e c t e u r s

public et privé et la société civile,et la création par l’UNESCO d ’ u n

fonds spécial à cet effe t.

Alliance globale pour la dive rsité culture l l e :

50

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Le livre au cœurde la diversité culturelle

Depuis 1996, la Journée mondiale du livre et du dro i td ’ a u t e u r est célébrée le 23 avril de chaque année,

maintenant dans plus de quatre-vingts pays ap p a rtenant àtoutes les régions du monde.

Kitab Fi Ja r i d a est un supplément mensuel publié par unevingtaine de journaux qui permet à deux,

vo i re à tro i s , millions de lecteurs de découvrir lal i t t é r a t u re arabe.

Le livre au cœur de la diversité culturelle

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 51

Tous les deux a n s , le prix U N E S C O de littérature pourenfants et adolescents au service de la tolérancedistingue des œuvres de fiction qui incarnent les idéaux dela tolérance et de la compréhension mutuelle entre lespeuples et les culture s . Le fait qu’il soit ouve rt à toutes leslangues du monde le rend unique.

Des centaines de milliers de livres et des b i bl i o b u s ont étéo f fe rts à des pays d’Amérique latine et des Caraïbes dans lec a d re du programme L i b ros para todos grâce à desdonateurs espagnols.

Le 23 avril 2000,un bibliobus s’apprête à partir de l’UNESCO. © V. Froger

Un exemple :le projet Sap Kawi de l’APNET.Des auteurs et illustrateursafricains favorisent l’accèsdesjeunes lecteurs africainsà la connaissance scientifique.Latraduction dans les languesautochtones est en cours.

La « Puerta de Alcalá» à Madrid,décorée par des milliers d’ouvrages destinés à l’Amérique du Sud,avec leconcours des éditeurs espagnols, à l’occasion du 23 avril 2001. © L.Magán

Des agences et des réseaux régionaux spécialisés sont les

p a rt e n a i res de l’UNESCO, p a rt i c u l i è rement : the A s i a / P a c i f i c

Cultural Centre for UNESCO (AC C U ) , the African Publishers

N e t work (APNET) et El Centro regional para el fo m e n t o

del libro en A m é r i c a

latina y el Caribe

( C E R L A L C) .

Des sources de préoccupation :

◗ En 1998, l’industrie de l’image a vendu plus de 6,7 milliards d’entrées dans 159 898 salles de cinéma à travers le monde eta généré 16,9 milliards de dollars des États-Unis de recettes, mais 88 pays sur un total de 185 n’ont jamais eu de productioncinématographique.

◗ En outre, le créateur ne peut à lui seul donner vie à l’art cinématographique dont la production implique, en général,des moyens financiers importants et dont la diffusion, auprès d’un large public, dépend largement des réseaux dedistribution. L’exploitation en salle est souvent mal assurée.

L’industrie du cinéma,un vecteur essentiel

pour la diversité culturelle

52

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Sources : Rapport mondial sur la culture 2000, UNESCOEnquête UNESCO sur les cinémas nationaux, 2000

Un pays sans films est comme une maison sans miroirs pour refléter l’image de ceux qui y vivent…

Sabina Berman, auteur et réalisatrice de films (Mexique)

BangladeshRoyaume-Uni Italie Allemagne Hong Kong France Philippines Japon

États-Unis Inde

77 87 92 119 174 183200 249 661 693

Canada

1115

Belgique

477

États-Unis

477

Colombie

418

Maroc

394

Suisse

359

Japon

352

Rép.de Corée

347

Italie Espagne

331 346

Films produitsFilms importés

AfriquePays arabesAm. SudAm. NordEuropeAsie

2769

2829

4059

1865 20461418

2011

894 419 162 90 46

Les dix premiers producteurs de films (moyenne annuelle de films produits entre 1994 et 1998).

Les dix premiers pays importateurs de films (moyenne annuelle de films importés entre 1994 et 1998).

Rapport entre les films produits et les films importés, par région (1998-1999).

Mais des facteurs encourage a n t s :

Depuis une quinzaine d’années,un redressement sensiblede la production cinématographique s’opère au Sud,grâce notamment aux nouvelles relations entre le ciné-ma et la télévision et surtout à la volonté politique desÉtats.

L’évolution rapide des méthodes de production permet,avec les nouvelles technologies, à des pays non pro-ducteurs de développer un secteur audiovisuel adap t éaux capacités de leurs marc h é s.

L’histoire du cinéma, qui doit être mise en valeur, s’enri-chit constamment de nouveaux chefs-d’œuvre issus detous les horizons géographiques et culture l s ; de plus enp l u s , ceux-ci bénéficient d’une consécration internationale.

Parmi les nombreux fe s t i v a l s , beaucoup favo r i s e n t utile-ment la connaissance du cinéma des différentes régions. Eno u t re, plusieurs s’accompagnent d’un marché et inscrive n tà leur programme des ateliers d’expert s .

L’UNESCO considère le cinéma :

Comme l’une des industries culturelles qui doive n tbénéficier de son appui au développement de stratégiesnationales et régionales et à l’établissement de nouve a u xp a rtenariats entre les secteurs public et privé,

Comme l’un des moyens d’expression essentiel pour l’artet les cultures qu’il convient d’encourager part i c u l i è re m e n tp a rce que sa portée peut être considérable pour lasensibilisation du public, l ’ ap p ro fondissement des valeurs etle progrès des consciences.

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 53

Catherine Deneuve , ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO, remet au cinéaste chinois Zhang Yuan,lePrix spécial du cinéma pour la culture de la paix,le 18 octobre 2000,en présence du Directeur général.

©V. Froger

L’industrie du cinéma, un vecteur essentiel pour la diversité culturelle

Diversité culturelle et développement

54

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Tenir comptede la diversitédes réalitésculturelles

dans les stratégiesde développement

en Afrique estl’objectif

du Collègeitinérant

africain pourla culture

et ledéveloppement

(CIACD).

Le CIACD chercheà atteindre

cet objectif par lasensibilisation auxréalités culturelles

des décideurset des acteurs

de développement.À cet effet,il organise

des sessionsde formation

et développe desréseaux

de rechercheet d’information.

Atelier sur l’approcheculturelle de la prévention et

du traitement duVIH/SidaKampala, Ouganda - mai 2000

Atelier sur la culture,la population et l’élimination

de la pauvretéKampala, Ouganda - avril 1997

INFORMATION

Analyse, recueil et diffusion de l’information et du savoir.

CULTURELINK - « Réseau des réseaux » pour la recherche et la coopérationen matière de développement culturel.

FORMATION

Valorisation des ressources humaines :renforcement de la collaboration

entre les institutions et les centres de formationNETCULT - Réseau de Chaires UNESCO

en matière de gestion et de politiques culturelles.

RECHERCHE

Incitation à la réflexion sur les politiques de développement culturel : réseau D’OBSERVATOIRES

sur les politiques culturelles.

Conférence internationale sur l’approcheculturelle du développement en Afrique

Dakar, Sénégal - novembre 1997

Séminaire sur la dimensionculturelle du développement

en AfriqueDakar, Sénégal - octobre 1997

Conférence dessponsors

Dakar, Sénégal février 1999

CONJUGUER LES EFFORTS POUR PROMOUVOIR LA DIVERSITÉ

La diversité culturelle élargit les possibilités de choix offertes à chacun. Elle est l’un des moteurs dudéveloppement, entendu non seulement en termes de croissance économique, mais aussi commemoyen pour les individus et les groupes d’accéder à une existence intellectuelle, affective, morale etspirituelle plus satisfaisante.

L’ UNESCO souhaite contribuer à l'élargissement de ces choix en facilitant l’accès de tousà l'information, la recherche et la formation.

Atelier sur l’approcheculturelle de la prévention

et du traitement du VIH/Sida

Le Caire, Égyptemai 2000

Atelier sur la culture,les femmes

et le développementAddis-Abeba, Éthiopie

avril 1997

Atelier sur l’approche culturellede la prévention et dutraitement du VIH/Sida

Harare, Zimbabwe - juillet 1999

Atelier sur la dimension culturelledu développement en Afrique

Buea, Cameroun - juillet 1997

Atelier régional sur l’impact socio-culturel des comportements

démographiques sur les politiqueset programmes de population en Afrique

Douala, Cameroun - juin 1999

Atelier régional surle développementBamenda, Cameroun

juillet 1977

Ateliersur l’approcheculturelle dela prévention

et dutraitementdu VIH/sidaDakar, Sénégal

août 2001

Séminaire sur la cultureet le développement au

Séné-GambieBanjul, Gambie - juillet 1997

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 55

La diversité ethnique et culturelle est une réalité qui peut et doit enrichirla vie sociale à travers le monde.

Et cependant, les immigrés et les minorités ethniquess o u f f rent souvent de l’exclusion sous diverses fo r m e s . D a n sbien des cas, non seulement ils sont formellement exclus dusystème de prise de décision politique, mais encore ils ontun accès re s t reint au marché de l’emploi, des possibilitéslimitées de travailler à leur compte et de créer une petitee n t re p r i s e, une absence ou une inégalité des allocationsversées au titre de l’aide sociale (santé, l o g e m e n t ,a s s u r a n c e s , re t r a i t e, e t c. ) .Les politiques, les re s s o u rces et les recommandations ses o n t multipliées à tous les niveaux de go u vernance pour faire

face à cette situation. Mais,l e p l u s s o u ve n t , les immigrése t les groupes ethniquesm i n o r i t a i res n’ont guère leurmot à dire sur les p o l i t i q u e set les recommandations quiles touchent dire c t e m e n t .

Une bonne go u ve r n a n c edonne aux immigrés e taux minorités les moye n sde gérer leurs pro b l è m e sp a rticuliers en part e n a r i a tavec les go u ve r n e m e n t set les autres acteurs.Te lest l’objectif spécifiquedu projet MOST sur lespolitiques mu l t i c u l t u relles et la citoyenneté dans les villese u ro p é e n n e s .La solidarité doit exister, non seulement dans les sociétésauxquelles ap p a rtiennent les immigrés et les minorités, m a i saussi entre les pays qui doivent coopérer pour s’attaquer auxcauses fondamentales des migrations forcées et offrir uneprotection internationale aux populations émigrées. Nousdevons porter notre regard au-delà de nos frontièresnationales et adopter une ap p roche globale.Le déve l o p p e m e n tsystématique des institutions générales et de la sociéténécessite un ensemble de mesures politiques réfléchies et unmécanisme de suivi permanent.Le programme MOST aide lesÉtats membres à mettre en place ces dispositifs.

Migrants et minoritésà l’heure de la mondialisation

Travailleurs dans le bâtiment à Berlin. © J.Maillard,ILO

L’échange culturel dès la petite enfance . © Pirozzi,UNICEF

La Revue internationale des sciences sociales ,publication trimestrielle de l’UNESCO,a publié un numéro sur le thème de la migration internationale.© UNESCO

Formation informatique au Roya u m e - U n i . © H. J .D av i e s ,I L O

Les traditions de nombreuses sociétés sont aujourd’hui bouleve r s é e s , ce qui se manifeste part i c u l i è re m e n tdans les villes où les populations sont concentrées et où différentes cultures cherchent à s’exprimer.

C e rtaines villes meurent alors que d’autres deviennent desc e n t res de finance et de serv i c e s ,d é b o rdant d’activités le jouret désertées la nu i t .D ’ a u t res encore, t r a n s formées en mu s é e sremplis de touristes, sont vidées de leurs habitants et de leursactivités traditionnelles. Dans d’autres cas, l ’ a rc h i t e c t u retraditionnelle y est défo r m é e, i g n o r é e, vo i re détruite.

L’UNESCO veille à la mise en œuvre du Plan d’actionmondial d’Habitat en pratiquant un partenariat qui associedes agents publics et privés, y compris des ONG, sur lesplans local, national et international.

Rénovation du centre des villes :différentes approches pour un même objectif

56

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Le champ de courses du centre de Shanghai danslesannées 1930.Au premier plan,le quartier de Lilong.

© Tous droits réservés

La Place du peuple aujourd’hui avec le muséede Shanghai au fond.© Tous droits réservés

Le Canary Wharf,avant et après les travaux.La rénovation des docks de Londres fut un projeturbain ambitieux des années 1980-1990. © Tous droits réservés

L’avenir des villes passe par la préservation de l’identité de chacune d’elles.Leur « héritage urbain » doitêtre le point de départ de la fondation des politiques urbaines.

L’aménagement du terr i t o i re et la planification commencentpar des actions au niveau local et national, en particulier enm a t i è re de protection du patrimoine historique et desespaces nature l s , d’utilisation du fo n c i e r, de gestion desre s s o u rces et de localisation des infrastructure s .Il ne s’agit plus seulement d’établir des politiques d’urbanismeau sens traditionnel, mais de définir et de mener à bien despolitiques sociales d’aménagement du terr i t o i re.

Les secteurs des Sciences sociales et humaines et desSciences exactes et naturelles ont lancé, en 1996, u nréseau de coopération entre certaines petites villesc ô t i è res d’Europe et d’Afrique du Nord , c o n nues pourleur intérêt historique et env i ro n n e m e n t a l . C’est le pro j e t« Petites villes côtières historiques : d é veloppement urbainet re s s o u rces en eau » (Essaouira, M a h d i a , S a i d a , O m i s a l j ,Ko d a r ) . Il traite de problèmes spécifiques aux petites villesc ô t i è res tels que :

Le déclin des activités économiques traditionnelles, dû àl’épuisement des re s s o u rces naturelles et à la pression desphénomènes de mondialisation sur les économies locales,Des désord res physiques dans le bâti de leur centrehistorique en front de mer,La dégradation des conditions de vie des habitants les plusd é f avorisés et l’augmentation des problèmes sociaux,L’ a c c roissement de la pollution des eaux,La dégradation du littoral, due aux effets du tourisme.

Petites villes côtières historiques :pour un développement durable

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 57

À travers les siècles , les petites villes côtières sont devenues de véritables mosaïques culturelles.© A.Otte, UNESCO

Un déf i : le développement socio-économique durable face à la « muséification » des centres historiques.© Tous droits réservés

Effets néfastes du tourisme. Devant un hôtel,la dune a été aplanie pour augmenter la surface utile de laplage fréquentée par les touristes . © R.Paskoff

Mahdia,Tunisie. Les petites villes côtières historiques sont des lieux privilégiés de rencontre des peuples. © C. Santelli

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

La population urbaine devrait représenter 50 % de la population mondiale en 2007. En 2030, elleatteindrait 60 % avec 4,9 milliards de personnes. *

La gestion durable des villes dans ses aspects écologiques,économiques et sociaux est l’une des grandes priorités duX X Ie s i è c l e. L’urbanisation pose de graves problèmes de ges-tion et d’aménagement terr i t o r i a u x , liés à la cro i s s a n c ed é m o g r ap h i q u e, au chômage, aux conflits sociaux etc o m mu n a u t a i re s , à la santé, à l’éducation, ainsi qu’à toutes lesformes d’exclusion qui se développent dans l’espace urbain.

D’où le défi : t ro u ver des solutions neuves pour créer u n ecohésion sociale capable d’inclure et d’engager les person-nes culturellement diverses en tant que c i t oyens à parte n t i è re dans l’espace public. C e c i implique la part i c i p a-tion à l’élaboration des politiques urbaines et à leur mise enœ u v re, tout comme la promotion de l’art et des activitésc u l t u relles de ces gro u p e s .

Vivre la ville

Lieu de re n c o n t re construit et aménagé par les habitants du quartier de Jalousie à Po rt - a u - P rince (Haïti).Cet espace public,le seul du quart i e r,est un des résultats duP rojet «V i l l e s » du prog ramme MOST.© G. D o m e n a c h - C h i c h ,U N E S C O

La notion même d’espace public est inséparable de celle de démocra t i e. Il est urgent de repenser les politiques urbaines afin d’assure rle renouveau de l’espace public et de la cité dans ses dimensions politiques, c u l t u relles et écolog i q u e s. © G.Solinís,UNESCO

La diversité linguistique , Beyrouth. © A.Favier* Source :Nations Unies, Division de la population,

Département des affaires économiques et sociales

Vivre la ville

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 59

Le nombre toujours croissant de voitures et l’utilisation sans discernement qui en est faite posent de graves problèmesaux citadins, en particulier dans les centres historiques. Quito. © G.Solinís,UNESCO

Tradition et modernité : un exemple à Tokyo.© G.Solinís,UNESCO

Dans de nombreuses villes du monde , on aboutit à un véritable « apartheid » urbain.© G.Solinís,UNESCO

Les tours : cette solutiontechnique au problème de logement

a des résultats néfastes sur les conditions socio-culturelles.

© G.Solinís,UNESCO

C o m p re n d re ces processus sociaux pour mieux suivre led é veloppement des villes, les analyser et pro d u i re un savo i rutile aux décideurs, tels sont les objectifs principaux desp rojets MOST relatifs à l’urbain.

Ces projets MOST étudient actuellement des questions tel-les que :

Comment les communautés urbaines s’adaptent-elles auchangement permanent ?

Comment les villes interagissent-elles avec leur périphérie ?

Quelles sont les causes et les conséquences des migrationsdes campagnes vers les villes ?

Quelles sont les relations entre les différentes commu-nautés dans la ville ?

D’une manière générale, comment améliorer la qualité dela vie dans les villes ?

60

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

« Je ne veux pas que ma maison soit entourée de murs de toutes parts

et mes fenêtres barricadées.Je veux que les cultures de tous les pays

puissent souffler aussi librement que possible à travers ma maison.

Mais je refuse de me laisseremporter par aucune. »

Mahatma Gandhi,philosophe et homme politique indien (1869-1948)

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME 61

P r é a m b u l e

C o n s i d é ra n t que la reconnaissance de la dignité inhérente àtous les membres de la famille humaine et de leurs dro i t ségaux et inaliénables constitue le fondement de la libert é ,d ela justice et de la paix dans le monde,

C o n s i d é rant que la méconnaissance et le mépris des dro i t sde l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révo l t e n tla conscience de l'humanité et que l'avènement d'un mondeoù les êtres humains seront libres de parler et de croire,libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé commela plus haute aspiration de l'homme,

C o n s i d é rant qu'il est essentiel que les droits de l'hommesoient protégés par un régime de droit pour que l'homme nesoit pas contraint, en suprême re c o u r s , à la révolte contre latyrannie et l'oppre s s i o n ,

C o n s i d é rant qu'il est essentiel d'encourager le déve l o p p e-ment de relations amicales entre nations,

C o n s i d é rant que dans la Charte les peuples des NationsUnies ont proclamé à nouveau leur foi dans les dro i t sfondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de lapersonne humaine, dans l'égalité des droits des hommes etdes femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser lep rogrès social et à instaurer de meilleures conditions de viedans une liberté plus grande,

Considérant que les États membres se sont engagés àassurer, en coopération avec l'Organisation des NationsUnies, le respect universel et effectif des droits de l'hom-me et des libertés fondamentales,

C o n s i d é rant qu'une conception commune de ces droits etl i b e rtés est de la plus haute importance pour re m p l i rpleinement cet engagement,

L'Assemblée générale pro clame la présente Décl a ra t i o nU n i v e rselle des droits de l'homme comme l'idéal commun àa t t e i n d re par tous les peuples et toutes les nations afin que tousles individus et tous les organes de la société, ayant cetteDéclaration constamment à l'esprit,s ' e f fo rc e n t ,par l'enseignementet l'éducation, de développer le respect de ces droits et libert é set d'en assure r,par des mesures pro g re s s i ves d'ord re national eti n t e r n a t i o n a l , la reconnaissance et l'application universelles ete f fe c t i ve s , tant parmi les populations des États membres eux-mêmes que parmi celles des terr i t o i res placés sous leurj u r i d i c t i o n .

A rticle pre m i e rTous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité eten dro i t s . Ils sont doués de raison et de conscience et doive n tagir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

A rticle 2 1 . Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de tou-tes les libertés proclamés dans la présente Déclaration,sans distinction aucune, notamment de race, de couleur,de sexe, de langue, de re l i g i o n , d'opinion politique ou detoute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fo r-t u n e, de naissance ou de toute autre situation.2 . De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur lestatut politique, juridique ou international du pays ou dut e rr i t o i re dont une personne est re s s o rt i s s a n t e,que ce pay sou terr i t o i re soit indépendant, sous tutelle, non autonomeou soumis à une limitation quelconque de souve r a i n e t é .

Déclaration universelle des droits de l’homme

(adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948)

62

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME

A rticle 3 Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sapersonne.

A rticle 4Nul ne sera tenu en esclavage ni en serv i t u d e ; l ' e s c l avage etla traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs fo r m e s .

A rticle 5 Nul ne sera soumis à la tort u re, ni à des peines ou traite-ments cruels, inhumains ou dégradants.

A rticle 6 Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sapersonnalité juridique.

A rticle 7 Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction àune égale protection de la loi. Tous ont droit à unep rotection égale contre toute discrimination qui violerait laprésente Déclaration et contre toute provocation à unetelle discrimination.

A rticle 8 Toute personne a droit à un recours effectif devant lesjuridictions nationales compétentes contre les actes vio-lant les droits fondamentaux qui lui sont re c o n nus par laconstitution ou par la loi.

A rticle 9 Nul ne peut être arbitrairement arr ê t é , d é t e nu ou exilé.

A rticle 10 Toute personne a dro i t , en pleine égalité, à ce que sa causesoit entendue équitablement et publiquement par un tri-bunal indépendant et impart i a l , qui décidera, soit de sesd roits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusa-tion en matière pénale dirigée contre elle.

A rticle 11 1 .Toute personne accusée d'un acte délictueux est présuméeinnocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalementétablie au cours d'un procès public où toutes les garantiesn é c e s s a i res à sa défense lui auront été assurées.2 . Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui,au moment où elles ont été commises,ne constituaient pas unacte délictueux d'après le droit national ou international. D em ê m e, il ne sera infligé aucune peine plus fo rte que celle quiétait applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.

A rticle 12 Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa viep r i v é e, sa famille, son domicile ou sa corre s p o n d a n c e, n id'atteintes à son honneur et à sa réputation. To u t epersonne a droit à la protection de la loi contre de tellesimmixtions ou de telles atteintes.

A rticle 13 1 . Toute personne a le droit de circuler librement et dechoisir sa résidence à l'intérieur d'un Ét a t .2 .Toute personne a le droit de quitter tout pay s , y comprisle sien, et de revenir dans son pay s .

A rticle 14 1 . D evant la persécution, toute personne a le droit dec h e rcher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pay s .2.Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuitesréellement fondées sur un crime de droit commun ou surdes agissements contraires aux buts et aux principes desNations Unies.

A rticle 151 .Tout individu a droit à une nationalité.2 . Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité,ni du droit de changer de nationalité.

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME 63

A rticle 16 1 . À partir de l'âge nu b i l e, l'homme et la fe m m e, sans aucunerestriction quant à la race, la nationalité ou la re l i g i o n ,ont le dro i tde se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux aure g a rd du mariage,durant le mariage et lors de sa dissolution.2 . Le mariage ne peut être conclu qu'avec le libre et pleinconsentement des futurs époux.3 . La famille est l'élément naturel et fondamental de la socié-té et a droit à la protection de la société et de l'Ét a t .

A rticle 17 1 . Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, ad roit à la pro p r i é t é .2 . Nul ne peut être arbitrairement privé de sa pro p r i é t é .

A rticle 18 Toute personne a droit à la liberté de pensée, de cons-cience et de re l i g i o n ; ce droit implique la liberté de chan-ger de religion ou de conviction ainsi que la liberté dem a n i fester sa religion ou sa conviction seule ou en com-mu n , tant en public qu'en privé, par l'enseignement, l e sp r a t i q u e s , le culte et l'accomplissement des rites.

A rticle 19 Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expre s s i o n ,ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour sesopinions et celui de cherc h e r, de re c evoir et de répandre,sans considérations de fro n t i è re s , les informations et lesidées par quelque moyen d'expression que ce soit.

A rticle 20 1 .Toute personne a droit à la liberté de réunion et d'as-sociation pacifiques.2 . Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association.

A rticle 21 1.Toute personne a le droit de prendre part à la directiondes affaires publiques de son pays, soit directement, soitpar l'intermédiaire de représentants librement choisis.2 . Toute personne a droit à accéder, dans des conditionsd ' é g a l i t é , aux fonctions publiques de son pay s .3 . La volonté du peuple est le fondement de l'autorité desp o u voirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par desélections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement,au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant unep ro c é d u re équivalente assurant la liberté du vo t e.

A rticle 22 Toute personne, en tant que membre de la société, a dro i tà la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satis-faction des droits économiques, sociaux et culture l sindispensables à sa dignité et au libre développement desa personnalité, grâce à l'effo rt national et à la coopérationi n t e r n a t i o n a l e, compte tenu de l'organisation et desre s s o u rces de chaque pay s .

A rticle 23 1 .Toute personne a droit au trav a i l , au libre choix de sont r av a i l , à des conditions équitables et satisfaisantes det r avail et à la protection contre le chômage.2 .Tous ont dro i t , sans aucune discrimination, à un salaireégal pour un travail égal.3 . Quiconque travaille a droit à une rémunération équitableet satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existencec o n forme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, p a rtous autres moyens de protection sociale.4 .Toute personne a le droit de fonder avec d'autres dessyndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défe n s ede ses intérêts.

64

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME

A rticle 24 Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notam-ment à une limitation raisonnable de la durée du travail età des congés payés périodiques.

A rticle 25 1 .Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant poura s s u rer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, n o t a m-ment pour l'alimentation, l ' h a b i l l e m e n t , le logement, les soinsmédicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaire s ;elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d ' i n-v a l i d i t é , de ve u v a g e, de vieillesse ou dans les autres cas dep e rte de ses moyens de subsistance par suite de circ o n s t a n-ces indépendantes de sa vo l o n t é .2 . La maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assis-tance spéciales.Tous les enfants,qu'ils soient nés dans le mariageou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

A rticle 26 1 .Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit êtreg r a t u i t e, au moins en ce qui concerne l'enseignement élé-m e n t a i re et fo n d a m e n t a l . L'enseignement élémentaire esto b l i g a t o i re. L'enseignement technique et pro fessionnel doitê t re généralisé ; l'accès aux études supérieures doit êtreo u ve rt en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.2 . L'éducation doit viser au plein épanouissement de lapersonnalité humaine et au re n fo rcement du respect desd roits de l'homme et des libertés fo n d a m e n t a l e s . Elle doitf avoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entretoutes les nations et tous les groupes raciaux ou re l i g i e u x ,ainsi que le développement des activités des NationsUnies pour le maintien de la paix.3 . Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genred'éducation à donner à leurs enfants.

A rticle 27 1 .Toute personne a le droit de pre n d re part librement àla vie culturelle de la commu n a u t é , de jouir des arts et dep a rticiper au progrès scientifique et aux bienfaits qui enr é s u l t e n t .2 . Chacun a droit à la protection des intérêts moraux etmatériels découlant de toute production scientifique, l i t-t é r a i re ou artistique dont il est l'auteur.

A rticle 28 Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan socialet sur le plan international, un ord re tel que les droits etl i b e rtés énoncés dans la présente Déclaration puissent yt ro u ver plein effe t .

A rticle 29 1 . L'individu a des devoirs envers la communauté danslaquelle seul le libre et plein développement de sa per-sonnalité est possible.2.Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de seslibertés,chacun n'est soumis qu'aux limitations établies parla loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance etle respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaireaux justes exigences de la morale, de l'ordre public et dubien-être général dans une société démocratique.3 .Ces droits et libertés ne pourro n t , en aucun cas, s ' e xe rc e rc o n t r a i rement aux buts et aux principes des Nations Unies.

A rticle 30 Aucune disposition de la présente Déclaration ne peutê t re interprétée comme impliquant pour un Ét a t , un gro u-pement ou un individu un droit quelconque de se livrer àune activité ou d'accomplir un acte visant à la destructiondes droits et libertés qui y sont énoncés.

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

65

« C’est par le verbeque les êtres humains expriment

leurs pensées et par l’artqu’ils communiquent leurs sentiments

à tous leurs semblables,dans le présent mais aussidans le passé et l’avenir. »

L.N. Tolstoï,romancier russe (1828-1910)

66

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

« La Terre est notre mère,l’aigle notre cousin.

L’arbre pompe notre sanget l’herbe pousse.

Les êtres ancestraux nous ont dit :Maintenant que nous avons fait

toutes ces choses,à vous de les surveiller afin

qu’elles restent pour toujours. »

Récit gagudju de la création(Australie)

« CONSERVER LA DIVERSITÉ CULTURELLE ET NATURELLE »*

Pendant plus d’un siècle la création d’aire sp ro t é g é e s , p a rcs nationaux ou réserve s , a eu pourobjectif unique la préservation de la faune et del a f l o re sauvage s . A i n s i , ces aires constituaients o u vent une menace directe pour les populationsa u t o c h t o n e s , ignorées ou même expulsées dest e rr i t o i res que l’on souhaitait pro t é ge r, c ’ e s t - à - d i re,dans l’esprit d’alors, s o u s t r a i re à l’influence humaine.Les conceptions ont évolué et la conservation de

la nature ne se conçoit plus guère aujourd ’ h u icomme excluant l’homme. Le concept de réservede biosphère a joué à cet égard un rôle pionnierp u i s q u e, dès 1976, les réserves de biosphère sesont effo rcées de tenir compte de la présenceh u m a i n e, du rôle des hommes dans la créationdes pay s ages et des aspirations légitimes despopulations locales, ainsi que de la diversité desmodes d’utilisation des re s s o u rces nature l l e s .

* Objectif I,Stratégie de Séville pour les réserves de biosphère,Résolution 28C/2.4,1995

Le Réseau mondial de réserves de biosphère

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 67

Les exemples présentés ici, pris dans différentes régions du monde, illustrent comment les réserves debiosphère s’appuient fortement sur les contextes culturels et les modes de vie traditionnels, lespratiques d’utilisation des terres, les savoirs locaux, etc., et comment elles contribuent au maintien deces valeurs culturelles, tout en assurant la conservation de la diversité biologique.

Le Réseau mondial de réserves de biosphère

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Le Pa rc national d’Uluru Kata T j u t a représente une xemple exceptionnel d’écosystèmes arides australiens etd’interactions entre les populations et leur env i ro n n e m e n t .Les écosystèmes arides d’Australie sont caractérisés à la fo i spar la fe rtilité très faible de leurs sols et l’extrême variabilitédes pluies.D’immenses prairies – constituées d’espèces de Tr i o d i aet Plectrachne – couvrent la majeure partie de la réservede biosphère. Ces herbages produisent des quantitésimportantes de résine inflammable qui est récoltée etutilisée par les Aborigènes pour de nombreux usages. E l l erend aussi les plantes inflammables, ce qui a permisd e m e t t re au point un système de brûlis traditionnel quifait partie intégrante de la gestion du site.

Les monolithes d’Uluru (Ayers Rock) et de Kata Tjuta( l e s Olgas) sont d’un intérêt culturel et scientifique excep-t i o n n e l . L’ i m p o rtance de la relation entre les prop r i é t a i re saborigènes traditionnels et leur environnement culturel etp hysique a été re c o n nue par l’inscription du parc,en 1994,e ntant que deuxième paysage culturel sur la Liste du patrimoinem o n d i a l ,c u l t u rel et nature l .

Kata Tjuta. ©Y. Arthus-Bertrand/UNESCO

Uluru. © Y. Arthus-Bertrand/UNESCO

Prairies à graminées en touffe/. ©Y.Arthus-Bertrand/UNESCO

À C l ayoquot Sound, sur l’île de Va n c o u ver en Colombieb r i t a n n i q u e, au Canada, les communautés indiennes desp re m i è res nations ont été pleinement associées auxorientations de la gestion des re s s o u rc e s , en particulier faceaux pressions des exploitants fo re s t i e r s . Avec les autre scollectivités terr i t o r i a l e s , les part e n a i res privés et lesautorités locales et go u ve r n e m e n t a l e s , elles ont signé laC h a rte de la réserve de biosphère,qui définit les orientationsde la planification, de la gestion, de la re c h e rc h e, et lesresponsabilités de chacun des acteurs dans sa mise enœ u v re. A i n s i , la mise en place de la réserve de biosphère apermis de concilier des intérêts économiques, sociaux etenvironnementaux divergents et de prendre pleinemente n compte ceuxd e s populationsautochtones.

La réserve de biosphère maya, au Guatemala,est consti-tuée de plusieurs parcs nationaux et réserve s , parmi lesquelsle site du patrimoine mondial de Tikal. L’un des principauxobjectifs de ladite réserve est de promouvoir des activitéssusceptibles de pro d u i re des reve nus pour les populations quiy vive n t , et de diminuer ainsi la pression qui pèse sur la richebiodiversité de ces forêts tropicales qui couvrent quelque8 0 0 0 0 0 h a .La récolte des produits re n o u velables de la forêt – telsq u e la go m m e, une espèce de palme ornementale ou lesgraines de toute épice – est encouragée et les circuits de

distribution mis enplace.

Le Réseau mondial de réserves de biosphère

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 69

La prestigieuse forêt tempérée humide, caractéristique des côtes occidentales de l’Amérique du Nord,estprotégée. © M.Hobson

L’exploitation forestière,naguère massive,

est strictement contrôlée.© M.Hobson

Le site du patrimoine mondialdeTikal.© M.Batisse

Collecte de la gomme par saignée pour la fa b ri c a t i o ndu ch ewing gum. © H. C a s t roVente de palmes ornementales pour l’exportation. © E.Wolf

Aux Canaries, a rchipel espagnol, l’île de Lanzaro t e dans sonensemble a été désignée comme réserve de biosphère en1 9 9 3 . En établissant cette réserve de biosphère, les autoritésont affiché leur volonté d’opter pour un déve l o p p e m e n tc o n t r ô l é , y compris du tourisme, de conserver les part i e ssauvages de l’île, comme le parc national de T i m a n f aya et demaintenir les pratiques traditionnelles d’utilisation des terre s .Ainsi la vigne est cultivée depuis des générations selon uneméthode originale qui permet de mettre les ceps à l’abri duvent et de tirer parti des maigres précipitations sur un terr a i nvo l c a n i q u e.

La réserve de biosphère de l’Arganeraie, au Maro c,s’étend sur une vaste plaine de 2,5 millions d’hectare s , b o r-dée par le Haut Atlas et l’Anti-Atlas. L’objectif principal decette réserve de biosphère est la conservation de l’arganier,a r b re très bien adapté à la séchere s s e, qui sert de re m p a rtc o n t re la désert i f i c a t i o n .La conservation de cet arbre passe par la revalorisation desutilisations traditionnelles de ses produits et en particulier lafabrication de l’huile, ainsi que par un programme derepeuplement de l’espèce.La production et la ve n t ede l’huile d’argane sontorganisées par des coopé-r a t i ve s de femmes qui sesont constituées dans ceb u t .

Le Réseau mondial de réserves de biosphère

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Volcans du parc national de Timanfaya. © Y.Arthus-Bertrand/UNESCO

L’huile est obtenue par un lent processus dedécantation. © H.Culmsee

L’arganier est l’espèce emblématique de la plaine du Sous. © P. Bachmayer

Culture de la vigne . ©Y.Arthus-Bertrand/UNESCO

Après avoir été légèrement grillées, les noixsont moulues dans une meule en pierre.

© H.Culmsee

Les fruits sont récoltés de juin à septembreet séchés au soleil. © H.Culmsee

Dans la r é s e rve de biosphère des Céve n n e s, dans lesud de la France, l’accent est mis sur le maintien desp aysages façonnés par les hommes, qui diffèrent pro fo n-dément en fonction de leur substrat (calcaire, schisteux oug r a n i t i q u e ) . Il s’agit notamment d’ap p o rter un soutien àl’activité rurale, en privilégiant des produits du terroir dequalité (labellisation, p r é s e rvation de races rustiques deb é t a i l ) . Il s’agit également de re m e t t re en valeur dest e rrasses de culture et des savo i r- f a i re relatifs au bâti enp i e rre sèche, à travers à un programme débouchant sur lacréation d’emplois.

Dans les hauts plateaux de la réserve de biosphère deLa Laguna de Pozuelos, dans le nord de l’Argentine,une faune et une flore originales doivent être conservées.Les 3 500 habitants pratiquent l’élevage des lamas et desmoutons.Les méthodes traditionnelles de construction en terre crue(adobe) sont remises en pratique, ce qui permet de créerdes emplois et d’épargner les arbre s . L’adobe et le style desm a i s o n s , avec de très petites ouve rt u re s , sont bien adap t é sau climat local.

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 71

Paysage de terrasses. © M.Sabatier

Élevage de lamas. © C et M.Masson

Restauration des façades en adobe . © C et M.Masson

Formation aux techniques de la pierre sèche etrestauration des terrasses.© D. Lecuyer/© E.Chober

Le Tonle Sap, le « Grand Lac » , se tro u ve au cœur duC a m b o d g e. C’est le plus grand lac d’eau douce d’Asie duS u d - E s t . Sa surface varie considérablement entre la saisons è c h e, où il couvre 270 000 ha, et la saison des pluies, où leseaux du Mékong inversent leur cours et inondent la plainetout en la fe rt i l i s a n t .La réserve de biosphère protège une diversité biologiqueexceptionnelle et vise à assurer une gestion durable desre s s o u rc e s , en particulier de la pêche, qui fournit 80 % desp rotéines consommées au Cambodge.

L’archipel des Boloma-Bijagos, en Guinée-Bissau, secompose de 88 îles et îlots et re g roupe des milieux très richesen diversité biologique,notamment le milieu marin, mais aussides savanes et des fo r ê t s . La population bijago y a maintenude fortes traditions et une relation harmonieuse avecl’environnement, en approfondissant sa connaissance desécosystèmes et de leur gestion. Le défi de la réserve debiosphère est de faire face à de nouveaux intérêts écono-m i q u e s , notamment la pêche intensive, tout en préservant lepatrimoine culturel et naturel de l’arc h i p e l .

Le Réseau mondial de réserves de biosphère

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

La pêche traditionnelle reste l’activité principale dans la réserve de biosphère, comme elle l’était déjà àl’époque d’Angkor. © H.Qunli

Pêche artisanale en pirogue. © P. Campredon

Marché aux poissons . © L.Brigand

La majorité des habitants de la zone tampon de lar é s e rve de biosphère vit dans des villages flottants.

© H. Q u n l i

Afin de diminuerlapression sur

la faune sauvage dansl’aire centrale de Prek

Toal,desactivitésalternatives commel’élevage de canards

sont encouragées,notamment pardessystèmes de

micro-crédits.© H.Qunli

Bas-relief du Bayon. © C. Jacques

Les montagnes de l’Aïr et la plaine du T é n é r é , a uN i g e r, constituent une zone de peuplement humain re l a t i ve-ment importante au re g a rd des caractéristiques hy p e r- a r i-des de l’env i ro n n e m e n t . Il s’agit aussi d’une zone riche sur leplan de la biodive r s i t é . La réserve de biosphère s’est fixécomme objectif d’assurer le développement durable desc o m munautés locales tout en préservant leur diversité cul-t u re l l e. Le développement du pastoralisme met l’accent surl’amélioration des variétés de cap r i n s , l’utilisation des litsd’oueds et la reconstitution des parcours de pâturage.

Au pied du Kilimandjaro, la réserve de biosphèred ’ A m b o s e l i , au Ke ny a , s’étend bien au-delà du parc nationalp r é e x i s t a n t , avec une large aire de transition. L’ é t a b l i s s e m e n tde cette réserve de biosphère a permis d’associer lespopulations massaï, qui vivent dans cette aire de transition, àla gestion de l’ensemble du site, et de les faire bénéficier d’unep a rt i e des reve nus du tourisme. Chaque communauté massaïreçoit un pourcentage des droits d’entrée dans le parc etdécide de leur affectation à des projets de d é ve l o p p e m e n tr u r a l , notamment leforage de puits etl a p romotion de l’art i-sanat traditionnel.

Le Réseau mondial de réserves de biosphère

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 73

Pasteurs dans la plaine du Ténéré. © J.Thorsell

Le massif montagneux de l’Aïr . © Y. Arthus-Bertrand/UNESCO

Vue du Kilimandjaro depuis la réserve de biosphère d’Amboseli. © M.Batisse

Guerrier massaï.© F. Bourlière

Jeunes Massaï. © F. Bourlière

La reconnaissance de savoirs locaux et autochtonesremet en question beaucoup de notions de base surle déve l o p p e m e n t , la conservation de l’env i ro n -n e m e n t , la protection du patrimoine, l’accès àl’information et l’éducation pour tous.

Par savoirs locaux et autochtones, é g a l e m e n tappelés savoirs écologiques traditionnels, on entendles connaissances, i n t e r p r é t a t i o n s , systèmes de senssophistiqués accumulés et développés par despeuples ayant une longue histoire d’interaction ave cl’environnement naturel.

Ces modes de connaissance uniques sont desm a n i festations sensibles de la diversité culture l l em o n d i a l e. Ils font partie intégrante d’un systèmec u l t u rel qui prend appui sur la langue, l ’ u t i l i s a t i o ndes re s s o u rc e s , les systèmes de désignation et dec l a s s i f i c a t i o n , les rituels, la spiritualité et une visiondu monde.

Pour la grande majorité des peuples ruraux et autochtones, ces systèmes cognitifs sont à la base des décisions prises au niveau localconcernant des aspects fondamentaux de la viequotidienne (économiques, s o c i a u x , c u l t u re l s ,é c o l og i q u e s ) .

Systèmes de savoirslocaux et autochtones

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Les pêcheurs artisanaux représentent plus de 90 % de la force de travail du secteur de la pêche dans lemonde. Ils dépendent de leurs savoirs et de leurs capacités pour pêcher, au bon endroit et au bon moment,naviguer en pleine mer et ramener leur prise à bon port en toute sécurité.Pêcheurs lebou du village de Yoff(Sénégal) ramenant leur filet. © R.Dumez

Les plantes et médecinestraditionnelles continuentde répondre aux besoinsde santé élémentairesdequelque 80 %delapopulationmondiale. Herboristedusud-ouest del’Ouganda récoltantdes plantes à usagemédicinal.© A.B.Cunningham

DE SOLIDES RACINES POUR UN DÉVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE

Activités illustrées par :Programme L’homme et la biosphèrePlate-forme des régions côtières et des petites îles

DE JUKURRPA – « LE RÊVE » – À UNE « SCIENCE DU CONCRET »

Liens entre spiritualité, savoir-faire et pratiquesC o n t r a i rement à la science, la pensée autochtone n’opposepas le rationnel et le spirituel, ni la nature et la culture. D a n sles sociétés autochtones, s avoirs empiriques et spirituelssont intimement liés.De nombreuses culture s , en particulier de l’écrit, v é n è re n tle caractère abstrait du savoir et manquent de considérationpour les savo i r- f a i re vus comme purement manuels ett e c h n i q u e s . Cette rupture entre savoirs et pratiques set ro u ve re n fo rcée quand les salles de classe sont le lieu de latransmission du savoir et le manuel son support privilégié.Dans les cultures orales, c e p e n d a n t , le savoir ne peut êtredissocié de la pratique. C e rtaines connaissances sont liéesà des pratiques spécifiques et ne sont transmises et t r a n s-missibles qu’au travers de l’action.

Activités illustrées par :Division des sciences écologiquesDivision des politiques culturellesProgramme Gestion des transformations socialesPlate-forme des régions côtières et des petites îles

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 75

Dans les hautes montagnes de l’Atlas (Maro c ) , les matériaux de construction locaux – terre,p i e r re et bois – sontu t i l i s é s. Les terrasses sont faites de plusieurs couches de terre rendues compactes à l’aide d’un instrument enbois spécial (marcaze ) . Les femmes montent sur les terrasses après la pluie, quand la terre est humide, et pourque celles-là restent imperméables, elles dansent et ch a n t e n t. © X.Casanovas I Boixereu

La terrasse est un espace traditionnellement réservé aux femmes. On peut y faire sécher au soleil les grainset les fruits ou y garder des poulets. © X.Casanovas I Boixereu

« Nous peignons les histoires sur nos corps… Ce n’est pas juste pour faire joli.Les femmes, comme leshommes, ont le devoir de danser, chanter et peindre pour maintenir tous ces liens avec l’eau et la terre. Situ ne vas pas dans la brousse, chanter et danser, la pluie ne vient pas et les puits s’assèchent »,TjamaNapanangka, femme wirrimanu. © B.Glowczewski/W. Barker

Après avoir participé à une chasseau caribou sur un lieu de passagetraditionnel,le long de la rivièreKuujjuaq (Québec arctique , Canada),un jeune garçon inuk apprendà dépouiller et dépecer l’animalen aidant son père et en observantattentivement la succession deses gestes. © D. Nakashima

LA COMPLÉMENTARITÉ DES SAVOIRS FÉMININS ET MASCULINS

La re c h e rche concernant les savoirs autochtones a tendanceà se concentrer sur les hommes, bien que les fe m m e sdétiennent et développent également des corpus de c o n n a i s-sances et de savo i r- f a i re écologiques. La reconnaissance dess avoirs de tous, hommes et fe m m e s , la compréhension deleurs contenus distincts, de leurs modes de transmission etde leur nature sont essentielles pour la pro t e c t i o n , l apromotion et la revitalisation du savoir.

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Femme moken nettoyant des coquillages qu’elle a ramassés pour les vendre aux touristes. Depuis 1994,leParc national marin de Surin a interdit cette pratique, et des sources alternatives de revenus pour les Mokensont actuellement recherchées . © N.Hinshiranan

Femme confectionnant des nattes et des boites en feuilles de pandanus. L’artisanat pourrait représenter unesource de revenus alternative. © N.Hinshiranan

Dans les îles Surin (mer d’Andaman,Thaïlande),les principes d’un développement durable pour les Moken(nomades des mers) sont appliqués dans le cadre d’un parc national marin.Les ressources marines, parexemple les oursins des zones intertidales collectés principalement par les femmes, représentent une sourcealimentaire vitale pour les Moken. © N.Hinshiranan

Hommes mokencouvrant leur toit defeuilles de palmier s.© N.Hinshiranan

Activités illustrées par :Bureau de l’UNESCO à BangkokCommission océanographique intergouvernementale Plate-forme des régions côtières et des petites îles

CONTINUITÉ ET CHANGEMENT : LE DYNAMISME DES SAVOIRS « TRADITIONNELS »

Les savoirs locaux et autochtones sont très souvent perçus comme une sagesse ancienne transmise à trave r sd’innombrables générations. « Tradition » et « patrimoine »sont alors interprétés comme synonymes de permanence,d’immobilisme et d’inflexibilité. En réalité, les savoirs locauxsont sujets à un processus perpétuel de réévaluation, d ere n o u vellement et de déve l o p p e m e n t . Chaque générations ’ ap p roprie les outils cognitifs et les notions requises pourv i v re dans un monde en rapide évolution et, pour ce faire,a d apte les connaissances de ses ancêtres à sa pro p re expé-rience et aux perspectives qui s’offrent à elle.Une indication du dynamisme inhérent aux savoirs locauxest la facilité avec laquelle les populations autochtonesadoptent les technologies modernes et les adaptent à leursb e s o i n s . C’est en intégrant modernité et tradition, que lesc o m munautés autochtones maintiennent leurs modes de v i e,leurs identités, leurs valeurs et leurs visions du monde.

Activités illustrées par :Division de la société de l’informationProgramme de gestion des transformations sociales

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 77

Les nouvelles technologies de communication et d’information sont d’excellents moyens de redynamiser lessavoirs traditionnels . La facilité avec laquelle elles capturent l’image et le son les rendent particulièrementadaptées à la transmission des savoirs dans les cultures orales. © UNESCO

Les Inuit (Eskimos) du Canada arctique adoptent avec une grande facilité les technologies modernessuceptibles de renforcer leur mode de vie de chasseurs-pêcheurs-trappeur s.Après leur sédentarisation (dansles années 60),ils ont adopté les véhicules motorisés , tels que les motoneiges pour faciliter l’accès à desterritoires de chasse éloignés . © D. Nakashima

Des enfants des communautés de Nakaseke et Kasangombe (Ouganda) jouissent des services offerts par lenouveau télécentre de Nakaseke. © UNESCO

SYNERGIES ENTRE SAVOIRS AUTOCHTONES ET SCIENTIFIQUES

U n d e s d é f i s m a j e u r s p o u rl ’ U N E S C O e s t d e re n fo rc e r l e sc apacités des communautés localeset autochtones à créer des syner-gies entre savoirs endogènes etex ogènes pour choisir, en connais-sance de cause, leurs pro p res vo i e svers un développement durable.

La reconnaissance des savoirs locauxet autochtones transforme le rapporte n t re les gestionnaires de la biodive r s i t éet les communautés locales. Plutôt qued e simples utilisateurs de re s s o u rc e sd o n t il convient de gérer les pratiques, l e spopulations autochtones sont dorénav a n treconnues comme les détentrices légi-times de savo i r s , ayant leur pro p recompréhension des processus écologiqueset des pratiques de conservation ainsi queleur pro p re façon de gérer les re s s o u rc e sn a t u re l l e s .Dans quelle mesure les liens et syner-gies établis entre science et savo i r slocaux et autochtones peuve n t - i l sp e r m e t t re une utilisation durable desre s s o u rces nature l l e s , tout en re n fo r-çant le contrôle, au niveau local, d e sp rocessus globaux de transfo r m a t i o né c o l og i q u e, sociale et culture l l e ?

Activités illustrées par :Division des sciences écologiquesPlate-forme pour les régions côtières et les petites îles

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

La chasse aux bélugas est un événement traditionnel qui occupe une place centrale dans la subsistance et l’identité culturelle des Inuit du Québecarctique (Canada).Les Inuit participent activement à des comités conjoints de gestion,en partenariat avec l’État,où s’affrontent et s’échangent lessavoirs scientifiques et autochtones . © D. Nakashima

L’utilisation du feu pour créer et gérer les paysages est une tradition ancestrale des peuples aborigènes d’Australie. La reconnaissance scientifique a étélente, mais aujourd’hui l’usage du feu comme outil est à la base des stratégies de gestion des aires protégées telles que celles de la réserve de biosphèred’Uluru-Kata Tjuta. © P. Bridgewater

COMMENT EMPÊCHER LE DÉTOURNEMENT DU SAVOIR TRADITIONNEL ?

Les communautés locales reve n d i q u e n tla protection de leurs savoirs tradi-tionnels contre une exploitation de c e ss avoirs sans consentement préalable n ip a rtage de bénéfices (par exemple lepiratage biologique). C e p e n d a n t , l e srégimes actuels de protection de lap ropriété intellectuelle sont inadap t é saux besoins des savoirs et des sociétésa u t o c h t o n e s .

Une action normative innov a n t ep o u rrait-elle pro t é ger les systèmesde savoirs autochtones et locauxc o n t re une ap p ropriation et uneexploitation non éthiques, tout enévitant les dangers d’une frag m e n-tation socio-culture l l e ?

Activités illustrées par :Division du patrimoine culturel

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

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DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 79

Grâce à la Convention de l’UNESCO sur la propriété des biens culturels,les textiles sacrés volés ont été retournés au peuple coroma. Desinstruments normatifs sont maintenant nécessaires pour protéger lessavoirs autochtones contre le piratage biologique et d’autres formesd’appropriation abusive. © P. Saxa

Pour les Coroma de l’Altiplano bolivien,les ballots de textile sacrés (q’ipis)occupent une place centrale dans la vie sociale, politique et cérémoniale .Faisant le lien entre les ancêtres et les chefs locaux,ils les guident dans lagestion de leurs relations avec la nature, y compris la prévention contre lesmauvaises récoltes , la maladie et les catastrophes naturelles . © P. Saxa

REDYNAMISER LATRANSMISSION DU SAVOIR AU SEIN DES COMMUNAUTÉS LOCALES : RENFORCER LE DIALOGUE ENTRE

LES GÉNÉRATIONS

Quelles actions peuvent améliorer la transmissiondes savoirs locaux et autochtones entre générations,tout en re n forçant les capacités des communautés àc o n s t r u i re leur pro p re ave n i r, sur la base de savo i r saussi bien endogènes qu’ex ogènes ?

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

La navigation traditionnelle dans les îles du Pacifique est un art extrêmement développé.Les maîtres navigateurs ont des connaissances approfondiessur les courants océaniques, l’astronomie, les indicateurs biophysiques et l’écologie marine. Les nuages qui se forment au-dessus d’îles lointaines, parexemple, constituent un bon moyen de s’orienter car ils sont visibles jusqu’à cinquante kilomètres. © C. Mercier

Le regain d’intérêt pour la navigation traditionnelle dans le Pacifiquea fait des adeptes et a donné envie à de nombreux jeunes des îlesde faire revivre les traditions et les savoirs des générationsantérieures. Le Tahiti nui fait partie du petit nombre de canoës devoyage traditionnels qui naviguent encore aujourd’hui. © C. Mercier

Activités illustrées par :Bureau de l’UNESCO à Apia - Projet Vaka MoanaDivision de la société de l’informationProgramme de gestion des transformations socialesPlate-forme pour les régions côtières et les petites îles

Le feuillage accroché au gréement est un moyen simple de suivre les moindres modifications de la directionet de la force du vent. © C. Mercier

Si les programmes d’éducation scolaires fournissent des outilsi m p o rtants pour le développement humain, ils peuvent aussic o m p ro m e t t re la transmission du langage et du savo i ra u t o c h t o n e. Ils risquent également de contribuer à l’éro s i o nde la diversité culture l l e, à la perte de cohésion sociale, à

l’aliénation et à la désorientation de la jeunesse autochtone.Il existe maintenant un besoin urgent de re c o n s i d é re rl ’ a rticulation entre la transmission des savoirs exogènes etendogènes ainsi que les méthodes pédagogiques guidant cesp ro c e s s u s .

La langue n|u

Le N|u est la langue parlée par les N||n‡e San (ou Bushmen),autochtones vivant dans le désert du Kalahari en Afrique duSud. Leur patrimoine culturel inclut des chants, des mythes,des façons d’être, une connaissance approfondie et subtile ducomportement animal et du monde végétal (nature). Lalangue et la culture n|u reflètent le paysage désertique où ellessont nées. Dans le cadre de la Décennie internationale despopulations autochtones du monde (1995-2004), le SouthAfrican San Institute a lancé un projet auquel participent21 locuteurs n|u, de manière à empêcher la disparition de lalangue et de la culture n|u. Les anciens sont appelés à adapterleur savoir traditionnel au monde moderne afin de créer denouvelles perspectives d’avenir pour les jeunes.

L’inuktitut, partie intégrante de l’identité culturelleinuit

La langue des Inuit compte actuellement près de 80 000locuteurs pour un ensemble d’environ 125 000 personnes.L’inuktitut, langue des Inuit de l’Arctique oriental canadien, setrouve aujourd’hui dans une situation très favorable,et ce grâceà la volonté des Inuit de cette région de maintenir leur langue.L’association Inuksuk,constituée d’anciens étudiants de langue

et culture inuit de l’Institutnational des langues etcivilisations orientales deParis, a pour objectif dediffuser et promouvoir laculture inuit en Europe etcoopère avec l’UNESCO.

LA TERRE EST NOTRE LIVRE : SAUVEGARDER LA MÉMOIRE ET L’IDENTITÉ DES POPULATIONS AUTOCHTONES

Systèmes de savoirs locaux et autochtones

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 81

Fytjie Koper et sa sœur Aenki Kassie apprennent à leurs enfants et petits-enfants la langue n|u.Aenki a uneconnaissance exceptionnelle de la généalogie et de l’histoire de sa communauté, mais aussi de la botanique,des mythes et des noms de lieux. © N. Crawhall

Église d’Iqaluit (Nunavut), mai 1994. Une jeune femme inuit assiste à l’office et lit son missel tout en allaitantson enfant. Dans l’Arctique oriental canadien, parallèlement à l’alphabet latin, un système d’écriture syllabiquea été créé par les missionnaires à la fin du XIXe siècle, pour transcrire cette langue à tradition orale et diffuserrapidement la parole biblique. Il y est utilisé depuis cette période et a été si bien intériorisé qu’il faitaujourd’hui figure de marque identitaire. Les autres régions inuit utilisent l’alphabet latin et plaident en faveurde l’homogénéisation du système d’écriture. © P. Mérat

« Quand je ne serai plus de ce monde, quand je serai mort, je ferai

savoir à tous dans ma langue que cette terre était la nôtre. »

Aenki Kassie, N||n‡e elder

“Que faut-il aux Bushmen pour survivre ? Une terre, de l’eau et

la vérité. Et aussi s’aimer les uns les autres.”

Una Rooi, N||n‡e elder

École nakasuk, classe de première année, Iqaluit(Nunavut), mai 1994.Au mur, signes du syllabaireinuit, destinés à l’apprentissage de la langue.Chaque consonne suivie d’une voyelle, de mêmeque les trois voyelles, sont représentées par unsymbole graphique. © S.Teveny

Activités illustrées par :Division des politiques culturelles

Peut-on offrir le passé au présent touten préservant l’avenir ?

Le tourisme, vecteur de communication interculturelle : utopie ou réalité ?

Les enjeux culturels du tourisme :diversité ou uniformité ?

Le tourisme : passeportpour le développement et la lutte contrela pauvreté ?

Professionnels et touristes :des partenaires pour un tourisme de qualité ?

Le tourisme en questions

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Circuit touristique guidé de Jerash,cité romaine du IIe siècle, Jordanie.© P. Syder, Lonely Planet

Vendeurs massaï marchandantavec des touristes, Kenya.© J.Coombe, Lonely Planet

Un visage au Venezuela. © K.Dydynski,Lonely Planet

« Les voyages donnent une très grande étendue à l’esprit : on sort du cercle des préjugés de son pays, et l’on est guère propre à se charger de

ceux des étrangers. » Montesquieu

La valeur ajoutée de l’UNESCO,un partenariat tripartite :◗ UNESCO,◗ États membres,◗ Acteurs du tourisme.

Le tourisme aujourd’hui, c’est :◗ L’une des premières activités mondiales,◗ Près de 500 milliards de dollars des États-Unis en 2000,◗ Plus de 700 millions de touristes internationaux,◗ Dix fois plus de touristes nationaux.

Le tourisme est donc un outil pourle développement pour le dialogue entre voyageurset hôtes et pour la rencontre entre les cultures.

Le tourisme en action, cela veut dire :◗ Promouvoir des politiques touristiques,◗ Respecter les identités culturelles, les sociétés et

l’environnement,◗ Favoriser le dialogue interculturel,◗ Apporter des solutions durables au développement des

communautés locales.

Faire vivre les cultures

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 83

Entrée du Museo del Corso à Rome, Italie. © N. Setchfield, Lonely Planet

La grande muraille de Chine.© M. Moos, Lonely Planet

Des nomades touaregs emmènent des touristes en promenade à dos de chameaux dans le désert du Sahara,Mali. © D. Else, Lonely Planet

Touristes etjeunes gens ducru dansantensemble dansune demeuredusun, Malaisie.© M. Daffey,Lonely Planet

DÉVELOPPEMENT DURABLE ET ÉQUITABLE : PRÉSERVER L’IDENTITÉ CULTURELLE

L’éthique au service du développement :partager, soigner, sauvegarder, préserver

84

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ

Éthique de l’espaceL’espace devrait être pro-clamé territoire scientifiqueau service de l’humanité : ilfait partie du patrimoinecommun de l’humanité et, àce titre, son exploration etson exploitation doivent êtrelibres d’accès dans l’intérêtde l’humanité tout entière.

Éthique de l’eau douce« Nous devons avoir une approcheconstructive de la question del’eau : c’est une ressource essen-tielle et partagée ; elle devrait êtretraitée comme une priorité absoluedans toutes les communautés – du local au mondial. Il y a une véri-té fondamentale que je voudrais souligner : les réserves en eau ne s’é-puiseront pas tant que nous saurons puiser aux sources de la sagessehumaine. »

Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO

Éthique de l’énergieLes problèmes énergétiques doivent être abordés d’unpoint de vue humaniste, en tenant compte de tous leursaspects culturels, économiques et sociaux. Les problèmesconcernant l’énergie sont étroitement liés à un grand

nombre d’autres préoccupations,comme la croissance démo-graphique, le développementéconomique, la mondialisationdes marchés, le maintien de ladiversité culturelle et les effortsen faveur de la paix.

Éthique de la société de l’informationIl faut définir des concepts« durables » des sociétés del’information et du savoir, oùles technologies modernespeuvent être utilisées au

profit de l’autonomisation des peuples, de façon àpréserver et à protéger les droits humains, sociaux,économiques et civils.

« Promouvoir la réflexion éthique, multidisciplinaire et pluriculturelle sur un certain nombre de situations susceptibles de devenir un risquepour la société du fait des progrès de la science et de la technique. »

Résolution 29C/13 se rapportant au programme « les Sciences au service du développement »

« L’éthique peut être simplement définie comme une tentative pour évaluer des choix dans une perspective essentiellement humaine. »Vigdís Finnbogadóttir, Présidente de la COMEST

Les paramètres économiques, matériels et technologiques traditionnels du développement doivent êtreenvisagés dans un cadre éthique, sans lequel tous les efforts seraient incohérents, fragmentés et éphémères.La notion de « développement durable » est apparue avec les idées de ce qu’ont été, ce que sont et ce quedevraient être les relations entre les peuples. Ces idées sont la substance même de l’éthique, les principesmoraux qui incarnent les conceptions, les intérêts et les idéaux d’où émanent le comportement humain etles systèmes de valeurs sur lesquels ils reposent.Le fait d’admettre qu’aucune sphère de la société n’est « sansvaleur » et exempte de toute considération éthique est devenu le fondement de tout examen critique denotre mode de vie contemporain.Les travaux de la Commission mondiale d’éthique des connaissances scientifiques et des technologies(COMEST), créée en 1997, révèlent l’importance croissante de la réflexion éthique à la lumière des effetsculturels et sociaux du développement accéléré des connaissances scientifiques et des technologies.

Représentation artistique des débris dans l’espace.Selon USSpaceCom, en 1990, il y avait7 000 « débris » en orbite autour de la terre, laplupart à moins de 2 000 km de celle-ci.

Enfants jouant dans une rivière près de Brazzaville,République du Congo. © M. Marzot, FAO

Éolienne en Australie. © FAO

Les studios de Radio Huanuni en Bolivie.© A. Jonquières, UNESCO

VIH/Sida,culture et droits humains

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET DÉVELOPPEMENT : TRADITION ET MODERNITÉ 85

Comédiens brésiliens contre le VIH. © E.Mandelmann,WHO

Il y a différentes façons de contracter le V I H / S i d a …Il y a différents moyens de se prémunir contre le V I H / S i d a …Il y a de nombreux groupes différents menacés par leV I H / S i d a …Il y a plusieurs formes de discrimination à l’égard despersonnes atteintes par le V I H / S i d a …Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les personnesne se protègent pas contre le V I H / S i d a …

Le POURQUOI,l e COMMENT etl e QUI change n td ’ u n e c u l t u re à l’autre …

C’est pourquoi nous avonsbesoin d’une ap p ro c h ec u l t u relle de la prévention etdu traitement du V I H / S i d a .

C’est pourquoi nous avonsbesoin d’une éducationp r é ve n t i ve culture l l e m e n tappropriée du VIH/Sida.

Lorsque les droits humains ne sont pas re c o n nu s …… l ’ i n formation est insuffisante,

…les médicaments accessibles à un prix abordable manquent,

…il y a discrimination et déni du droit à l’emploi,

…il y a absence d’intimité et de confidentialité et perte dedignité.

P ro m o u voir les droits humains dans le contex t edu VIH/Sida est non seulement un impératif dejustice pour surmonter les formes existantes dediscrimination et d’intolérance, mais c’est aussiun outil de prévention contre la diffusion del ’ é p i d é m i e.

Couverture du kit UNESCO/ONUSIDA donnant des idées pour l’action desjeunes autour des droits humains et le VIH/Sida.

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 87

C e module a eu pour but essentiel demontrer que la reconnaissance de ladiversité culturelle et la promotion du

pluralisme peuvent ne pas être synonymes defragmentation et de repli identitaire et que la surviede la multitude des cultures du monde dépend deleur capacité créatrice d’entretenir une coexistencepacifique fondée sur le respect mutuel, la toléranceet le dialogue.

Diversité et paix : vivre la tolérance

« Mettons en communce que nous avons de meilleur

et enrichissons-nousde nos mutuelles différences. »

Paul Valéry,poète français (1871-1945)

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE88

« Pour voler, un oiseau a besoin de ses deux ailes, les sociétés aussi. »

Femme afghane

« Si le guarani s’éteint,qui priera pour

que le monde ne s’éteigne pas ? »

Proverbe guaraní(Paraguay)

« Nulle terre, dans l’antiquité, ne fut davantage lieu dere n c o n t res que l’Afghanistan. Véritable carre four entrel’Orient et l’Occident, son histoire est faite de conquêtes,d em i g r a t i o n s , de dialogue interc u l t u re l . Aussi son patrimoinec u l t u rel est-il d’une richesse exceptionnelle.

La statuaire préislamique afghane est un témoignageprécieux de cette période illustre qui fonde l’identité dupeuple afghan. Elle est l’expression d’une page de l’ave n t u rehumaine qui ap p a rtient à jamais au patrimoine mondial.

Les taliban ont vo u l u , p a run acte insensé, l ’ a rr a c h e rau grand livre de l’Histoire.La communauté interna-tionale dans son ensemblea qualifié de criminelle cettefolie iconoclaste.Car nul n’ale dro i t , à quelque titre quece soit, de porter atteinteau patrimoine commun del’humanité… »

Ko ï c h i ro MatsuuraD i recteur général

de l’UNESCO

Une mémoire meurtrie

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 89

Grand Bouddha de Bamiyan avant et après sa destruction,Afghanistan.© K.Tanioka

© Journal Asahi Shimbun

90

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

« Fondement de la société civile et de la paix, la tolérance nous permet de voir dans la diversité

des cultures (…) une source de richesse à laquelle nous pouvons tous puiser. »

Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU

« La tolérance est le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des

cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité

d’êtres humains. Elle est encouragée par la connaissance, l’ouverture d’esprit, la communication

et la liberté de pensée, de conscience et de croyance. (…) »

Déclaration de principes sur la tolérance (Article 1.1)

« La tolérance n’est ni concession, ni condescendance, ni complaisance. La tolérance est, avant

tout, une attitude active animée par la reconnaissance des droits universels de la personne

humaine et des libertés fondamentales d’autrui.[…] La tolérance doit être pratiquée par les

individus, les groupes et les États. »

Déclaration de principes sur la tolérance (Article 1.2)

« La tolérance est la clé de voûte des droits de l’homme, du pluralisme (y

compris le pluralisme culturel), de la démocratie et de l’État de droit. »

Déclaration de principes sur la tolérance (Article 1.3)

« Conformément au respect des droits de l’homme, pratiquer la

tolérance ce n’est ni tolérer l’injustice sociale, ni renoncer à ses propres

convictions, ni faire de concessions à cet égard. La pratique de la

tolérance signifie que chacun a le libre choix de ses convictions et

accepte que l’autre jouisse de la même liberté. »

Déclaration de principes sur la tolérance (Article 1.4)

La tolérance :une ouverture active à autrui

Jeunes Namibiens pendant la Marche pour la paix organisée avec l’aide de la Commission nationale deNamibie. © E. Zimprich, UNESCO

Jeunes filles du Club UNESCO Fulbert de Chartres (France) offrant des gâteaux de leur pays d’origine, préparéspar elles-mêmes, pour célébrer l’Année internationale du dialogue entre les civilisations. © J. Marin, FMACU

École maternelle à Nanterre, France. © D. Roger, UNESCO

Des élèves de la Little Buds Grammar School à Hyderabad (Inde) présentent une pièce de théâtre sur latolérance. © R. Chelikani, International Foundation for Development, India

Un projet UNESCO de réinsertion sociale a permis l’apprentissage des droits humains par des jeunes de la rue à Addis-Abeba (Éthiopie).En un mois, onze jeunesont peint une fresque murale dans la capitale éthiopienne pour montrer leurs « visions» desdits droits. © A.Moussa Iye, UNESCO

« Tous les droits contribuent au développement ». ProjetUNESCO/ DANIDA « Donner les moyens d’action auxfemmes rurales» à Kokologho,Burkina Faso.

© Kokologho, UNESCO/DANIDA

P ro m o u voir les droits humainsLa promotion des droits humains constitue une stratégiedestinée à empêcher leur violation. Elle re n fo rce égalementla démocratie et le développement durable sur le plan local.La promotion des droits humains est intimement liée aud é veloppement économique et social.

Contribuer à l’autonomisationLe re n fo rcement des droits des pauvre s , leur autonomisationet leur participation dans des processus politiques inclusifs,ainsi que la reconnaissance des dimensions non économiquesde la pauvreté sont des aspects primordiaux de l’exe rc i c ee f fectif des droits des pauvre s .

R e n fo rcer la participation localeL’UNESCO s’effo rce de contribuer au développement humainen explorant des ap p roches à la promotion des droits humainsqui soient opérationnelles et dirigées du bas vers le haut. L ed é veloppement de méthodes de confiance part i c i p a t i ves pourune go u vernance locale stable et inclusive fournit aux citoye n set aux autorités locales un outil de mise en place d’un dialoguec o n s t r u c t i f .

La promotion des droits humains et de la démocratie contribue – avec lap a rticipation égale et entière dans les processus de prise de décision – aud é veloppement d’une société durable telle qu’env i s agée dans la Déclarationu n i verselle des droits de l’homme.

Participation,droits humains et démocratie

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 91

« Les femmes doivent participer aux associations et occuperdes postes de responsabilité. » Projet UNESCO/DANIDA« Donner les moyens d’action aux femmes rurales » àKokologho,Burkina Faso. © Kokologho, UNESCO/DANIDA

A p p re n t i s s a ge de la citoye n n e t é .E x p é rience-pilote dont l’objectif était depousser les habitants, très pauvres et à

faible scolari t é , à participer à la prise dedécision et à l’amélioration de leur cadrede vie. Le projet a été réalisé par Débora

Nunes à Vila Ve rd e, q u a rtier nouveaudans la péri p h é rie de Salvador (Brésil).

© D. N u n e s

Le projet UNESCO/DANIDA vise à promouvoir lerespect des droits humains, c o n t ribue à l’autonomisationde la partie la plus pauvre de la population, et re n fo r c e,sur le plan de la commu n a u t é , la participation desfe m m e s, des populations autoch t o n e s, des groupes de lasociété civile et celle des autorités locales. P h o t o s :alphabétisation des femmes au Cap Ve rt ; radio d’édu-cation à distance en Équateur ; jeunes cavaliers enM o n go l i e. © D. R o g e r,Te a l d i ,M .S e t b o u n ,U N E S C O

« Égalité, développement et paix sont inextricablement liés. Il ne

peut y avoir de paix durable sans développement, ni de développement

durable sans égalité totale entre hommes et femmes. »

Déclaration de l’UNESCO sur la contribution

des femmes à une culture de paix, 1995

« Nous, femmes d’Asie, recommandons énergiquement que…

…Soient reconnus et renforcés les expériences particulières des

femmes, leurs points de vue, leurs savoir-faire et leurs compétences

en matière de résolution des conflits, d’opposition à l’usage de la

force, de prévention de la violence et de réconciliation, ainsi que

l’aptitude des femmes à diriger. »

Déclaration de Hanoï :

Femmes d’Asie pour une culture de la paix, 2000

« Nous, femmes d’Afrique…

…Parce que nous avons subi des violations massives des droits

fondamentaux de l’être humain et que nous avons dû assurer la

subsistance de notre société, tout en faisant face aux

traumatismes, aux souffrances, à la violence, aux injustices

sociales et à la pauvreté, nous nous engageons à promouvoir la

résolution des conflits par des moyens non-violents ainsi que les

valeurs africaines pour une culture de la paix. »

Déclaration de Zanzibar :

Les femmes d’Afrique pour une culture de la paix (Article 4)

Égalité, développement et paix

92

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

Rigoberta Menchú, Prix Nobel de la Paix 1992. © Tandem, UNESCO Danse des amazones de Singozan. © N. Burke, UNESCO

© Rotner, Unicef

© Balaguer, Unicef

VERS LA MOBILISATION SOCIALE ET LA CONSTITUTION D’UNE SOCIÉTÉ CIVILE INTERNATIONALE

L’un des grands défis actuels est d’assurer une « go u ve r n a n c ed é m o c r a t i q u e » , au plan national comme sur la scène interna-t i o n a l e, fondée sur des principes librement consentis par lesacteurs concernés (étatiques et non étatiques).Cette go u vernance démocratique,dont les contours politiqueset institutionnels restent à définir, est aussi la meilleure vo i epour re n fo rcer les capacités nationales à mettre en œuvre desstratégies de développement social, éducatif, culturel ets c i e n t i f i q u e, face aux effets négatifs de la mondialisation. Il s’agitlà d’une question à la fois pratique et éthique, dont l’issue estcruciale pour un développement socialement plus équitableet écologiquement plus équilibré.

Forum social mondial 2001( Po rto A l e g re )Le Programme MOST, en collaboration avec la Division desd roits de l’homme, de la démocratie, de la paix et de latolérance, travaille sur les enjeux de la gouvernance démo-cratique mondiale.

G o u vernance démocratique des villes

Les ap p roches interd i s c i p l i n a i re et interc u l t u relle à l’éducationdes architectes et des urbanistes sont indispensables àl’amélioration de laplanification urbaine.À t r avers son Pro j e tv i l l e s, M O S T e n c o u r a g eet facilite la part i c i-pation des citoyens à laplanification des villes.

Créer des villes meilleures avec les enfants et lesj e u n e sLe projet international G rowing up in Cities (Grandir dans lesvilles) cherche à accro î t re la participation des jeunes auxdécisions de la planification urbaine. Relancés par MOST en1 9 9 6 , huit sites dans les pays suivants adaptent les méthodesp a rt i c i p a t i ves du projet à leur culture : Afrique du Sud,A r g e n t i n e,A u s t r a l i e, États-Unis d’Amérique, I n d e, N o rv è g e,Po l o g n e, R oy a u m e - U n i .

Pour une gouvernancedémocratique mondiale

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 93

Mosaïque réalisée par les participants au Forum social mondial à Porto Alegre, 2001. © Solinis,UNESCO

A r chitectes et citadins étudient unemaquette à Hong Ko n g ,C h i n e.

© Solinis, U N E S C O

Des jeunes préparent un plan géant de leur quartier pendant une activité de Growing up in Cities à Boca-Barracas,Argentine. © N.Cosco, Robin Moore

De nouveaux défis au respect des droits humains et à la promotion de principes démocratiquesdécoulent de problèmes liés à la gestion de la diversité culturelle dans un contexte de mondialisationaccrue. L’UNESCO soutient de nombreux programmes et activités partout dans le monde en vued’apporter son aide localement à la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence.

Le Prix UNESCO de l’éducation pour la paix« La paix est davantage qu’une absence de guerre.

Elle est une volonté et un état d’esprit. Elle est uneentreprise partagée et active. Et elle peut êtreenracinée grâce à l’éducation. »

Koïchiro Matsuura,Directeur général de l’UNESCO

Ateliers de formationFournir des enseignants et des animateurs dotés des compé-tences et des méthodes appropriées, ainsi que du matérielpédagogique revêt une importance cruciale pour le dévelop-pement d’une culture de la paix. Le Programme UNESCOd’éducation d’urgence et de reconstruction (PEER) organisedes ateliers dans de nombreux pays africains qui ont subi

des guerres ou des conflits.

Campagnes et célébrationsLa célébration de journées internationales crée desoccasions de dialogue, d’apprentissage et de prise deconscience. De bonnes campagnes contre la discriminationpeuvent réduire l’ignorance, mettre en cause l’autosatis-faction et diminuer lesattitudes discriminatoires.

Événements culturels avec les jeunes« Les générations présentesdevraient veiller à ce que tant elles-mêmes que les générations futuresapprennent à vivre ensemblepacifiquement, en sécurité, dans lerespect du droit international, desdroits de l’homme et des libertésfondamentales. »Déclaration sur les responsabilités des générations présentes

envers les générations futures (Article 9.1)

Des cultures pour la paix

94

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

Couverture de la brochure « Prix UNESCO de l’éducation pour la paix, 2000 ».

Célébration de l’Année internationale pour la culture de lapaix dans une école primaire à Sarajevo.

© UNESCO-Sarajevo

Marche pour la paix et la non-violence dans la province de BanteayMeanchey, Cambodge, 14 mars 2001. © UNESCO-Phnom Penh

Jeunes gens étudiant « Le Manifeste 2000pour une culture de la paix et de la non-violence », lors d’une campagne de laJournée des Nations Unies (24 octobre2000) à Phnom Penh, Cambodge.

© UNESCO-Phnom Penh

« L’incompréhension mutuelle des peuples a toujours été, au cours de l’histoire, à l’origine de la suspicion et de la méfiance entre nations,

par où leurs désaccords ont trop souvent dégénéré en guerre. » Préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO

« Les êtres humains doivent se respecter mutuellement dans toute la diversité de leurs croyances, de leurs cultures et de leurs langues. Les

différences qui existent au sein des sociétés et entre les sociétés ne devraient pas être redoutées ni réprimées, mais vénérées en tant que bien

précieux de l’humanité. Il faudrait promouvoir activement une culture de paix et le dialogue entre toutes les civilisations. »

Déclaration du millénaire de l’Assemblée générale des Nations Unies

Exercice visant à encourager les participants à sefaire confiance entre eux. Atelier PEER à Garowe,Somalie, juillet 1999.© UNESCO PEER, Nairobi

Apprendre à travers ladiscussion. Atelier PEER

d’éducation, Belet Wyne,Somalie, juin 2000.

© UNESCO PEER, Nairobi

ARS AEVI, MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN À SARAJEVO

Pendant le siège de Sarajevo en 1992, un groupe d’intellectuels s’est réuni avec pour

mot d’ordre « création contre destruction ». Très vite, de nombreux artistes de nationalités

différentes (comme Michelangelo Pistoletto,Franz We s t , Carla A c c a rdi) offrent leurs œuvres au futur

mu s é e. A u j o u rd ’ h u i , plus de cent œuvres ont été recueillies grâce à des dons et le montage de la

collection Ars A evi continue sur la base d’œuvres variées (comme le théatre d’ombres de Christian

B o l t a n s k i , l ’ œ u v re-citation de Dean Jo k a n ovic - To u m i n , les portraits funéraires de Braco

D i m i t r i j evic, le double portrait de N e b ojvsa

vS e ric -

vS o b a , la qualité artistique pure de Bernard Frize

ou Ettore Spalletti) ainsi que d’œuvres ayant trait à la création de premier plan des Balkans (par des artistes comme Braco

D i m i t r i j evic, N e b ojvsa

vS e ric -

vS o b a , Mustafa Sko p l j a k, N u s ret Pa

vsic ) . Pour la pre m i è re fois durant l’été 1999, toutes les œuvre s

ont été exposées à Sarajevo dans le centre Skenderija et, en 2001, des séminaires mu l t i c u l t u rels ont été organisés avec des

a rtistes pre s t i g i e u x .

A u j o u rd ’ h u i , le musée doit mettre l’ac-c e n t , non seulement sur la présentationd ’ œ u v res d’art , mais aussi sur son rôlesocial et culture l . Par sa mission d’édu-cation et de diffusion des connaissances,il peut jouer pleinement son rôle inté-grateur et agir comme un vecteur de lac o m munication interc u l t u re l l e.Cette préoccupation rejoint la vo l o n t éde l’UNESCO de pro m o u voir la dive r-sité culturelle et de tout mettre enœ u v re pour manifester que l’interactiondes cultures ne représente pas un fac-teur de division et d’aggravation des

t e n s i o n s , mais qu’elle est, avant tout,p o rteuse de potentialités créatricescontribuant à enrichir les individus etles peuples.De ce point de vue, l ’ a rt – et singu-l i è rement l’art contemporain dont lavocation est par essence supranatio-n a l e – peut effe c t i vement agir commeun moyen pédagogique info r m e l ,c apable d’ouvrir les esprits à larichesse de l’altérité et de la différe n c ec u l t u re l l e. Il est, pour Merleau-Po n t y,« une incessante mise à l’épreuve de soipar l’autre et de l’autre par soi » .

Le musée dans une région de tensioni n t e r c o m m u n a u t a i r e : la créativité auservice de la médiation interculturelle

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 95

Oeuvres extraites de collections Ars Aevi. © Musée d’art contempora in,Sarajevo

Oe u v res extraites de collections A rs A ev i© Musée d’art contempora i n ,S a ra j ev o

Dans une Bosnie-Herzégovine qui aspire à re d evenir le carre four des cultures qu’elle a toujours été dans le passé, l ’ a rtdoit être mis au service d’un dépassement des barr i è res commu n a u t a i res et des problématiques identitaire s .

Des itinéraires culturels

96

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

A Zayn-al-Din, un cara v a n s é rail restauré près de Yazd en Ira n . Chaque niche a tout juste la taille d’unhomme allongé. Construits entre le IXe et le XIXe s i è cles dans une vaste aire géog raphique d’Asiec e n t ra l e, ces « a n c ê t res des auberge s » étaient conçus pour loger les marchands voya ge u rs et leursa n i m a u x . L’UNESCO est en train d’établir une base de données des cara v a n s é rails en Asie centra l edans l’objectif de situer leurs emplacements exacts et de constater leur état de conserv a t i o n . Le pro j e tvise à encoura ger l’établissement de circuits touristiques interculturels et tra n s f ro n t a l i e rs le long desanciens itinéra i res commerçants. © G.L a r m i n a u x ,U N E S C O

Ateshgah,Azerbaïdjan. Le dernier temple zoroastrien de la région. Étymologiquement,Azerbaïdjan vient duperse ancien, « Athro » signifiant « feu» et «paten», « patrie».La religion zoroastrienne, religion monothéistepréislamique, est née en Azerbaïdjan il y a plus de 25 siècles. Le culte du feu dans cette religion trouve saracine dans l’adoration primitive des feux naturels si nombreux dans la région,dus à des poches de gaz quis’enflammaient spontanément. © Reza, Webistan

Pétroglyphe situé àSaimaly-Tash

(Kirghizistan).Datantdes IIIe et IIe siècle

av. J.-C.,les gravuresrupestres couvrant

une ancienne morainesituée dans la valléede la Ferghana aux

confins des montagnesTian Shan sur des roches

de basalte noir figurantdes animaux,

des chariots etdes représentations

shamaniques du soleil,constituent l’une des plus

importantes collectionsde pétroglyphes

de l’Asie centrale.Le programme conjoint

de rechercheUNESCO/IICAS/CNRS

a pour objectif deconstituer une base

de données informatiséesur les pétroglyphes

d’Asie centrale,non seulement

pour approfondirles connaissances surcette forme ancienned’art,mais aussi pouréclairer les différentes

influences culturellesqu’elle véhicule.

© G.Ville, UNESCO

Archipel des Maldives,océan Indien.Hautes proues sculptées,étraves autrefoisdécorées…Le Dhonià grande vergue latine,bel élancementindonésien etconstructionà influence bouddhisteet finalement islamique,nous convieà remonter plusde mille ansdans le passépour reconnaîtreces apports successifs .Aquarelle de LouisGeorges Batier.

© L.Georges Batier

Les projets de « R o u t e s » mis en œuvre par l’UNESCO ont pour objectif, par la promotion de laconnaissance réciproque des civilisations et des cultures et la mise en lumière de leurs interactions, d emieux compre n d re les mécanismes qui, dans la longue mémoire des peuples, p e u vent tout aussi bienalimenter les préjugés et l’incompréhension que contribuer à re n o u veler un dialogue entre les civilisations,les culture s , les religions et les traditions spirituelles.

A i n s i , l’UNESCO entend favoriser une convergence positivee n t re les cultures par la découve rte d’un patrimoine commu net d’identités plurielles au travers de ses itinéraires culture l s ,notamment dans le c a d re des projets La Route de l’esclave,

L e Dialogue interc u l t u rel en Asie centrale, A l - A n d a l u s , l ePlan Arabia et le Programme de dialogue interreligieux et pardes activités menées dans les aires géoculturelles de l’océanI n d i e n , de la Méditerranée et du Caucase.

La traite négrière est une illustration dramatiquede la rencontre entre l’histoire et la géographie.Cette trag é d i e,qui a duré env i ron quatre siècles,e s tl’une des plus grandes entreprises de déshuma-nisation de l’histoire humaine. Elle constitue l’unedes pre m i è res formes de mondialisation.E n t re p r i s ecommerciale et économique, le système esclava-giste qui en a résulté a lié plusieurs régions etc o n t i n e n t s : l ’ E u ro p e, l ’ A f r i q u e, l’océan Indien, l e sCaraïbes et les A m é r i q u e s . Elle s’est appuyée surune idéologie : la construction intellectuelle dumépris culturel de l’homme noir pour justifier lavente d’êtres humains comme bien meubl e, tel quele définissaient les Codes noirs,qui en constituent lec a d re juridique.

L’ h i s t o i re de cette tragédie occultée, ses causes pro fo n d e s ,s e smodalités et ses conséquences doivent encore être écrites.C’est précisément l’objectif fondamental que les Étatsm e m b res de l’UNESCO ont assigné au projet La Route del ’ e s c l ave.Ses enjeux sont : vérité historique,d roits de l’homme,d é ve l o p p e m e n t .La notion de « route » signifie d’abord et av a n ttout la mise en lumière des itinéraires de l’inhumanité, c ’ e s t -à - d i re les parcours du commerce triangulaire. C’est dans cesens que la géographie éclaire l’histoire. En effe t , la carte ducommerce triangulaire, non seulement donne substance àcette pre m i è re forme de mondialisation, mais éclaire par sesparcours les motivations et les objectifs du systèmee s c l av a g i s t e.

À mesure que les réseaux thématiques de chercheurs établispar l’UNESCO mettront au jour,par l’exploitation des arc h i ve set de la tradition orale, des couches pro fondes de l’iceberg, i lsera possible de compre n d re que la traite négrière constituele maillage indélébile des relations entre les peuples del ’ A f r i q u e, de l’Euro p e,de l’océan Indien,des Amériques et desC a r a ï b e s .

La Route de l’esclave

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 97

Embarquement. © Collection Projet La route de l’esclave

Insurrection à bord. © Collection Projet La route de l’esclave

Esclave à vendre.© Collection Projet La route de l’esclave

La révolte des «marrons».© Collection Projet La route de l’esclave

Le Programme de dialogue interre l i g i e u x– « C o nvergences spirituelles et dialoguei n t e rc u l t u re l » – s’attache à mettre en l u m i è-re la dynamique des interactions et influencesc u l t u re l l e s , a rtistiques et textuelles réci-p roques entre les religions et traditions spirituelles au coursdu temps. Les interactions sont le résultat de l’incessantm o u vement de personnes, d’idées et de biens qui a eu lieusur les routes des pèlerinages, des migrations ou duc o m m e rc e. A i n s i , le Programme de dialogue interre l i g i e u xpermet de créer des lieux de re n c o n t res et d’échanges où

religions et traditions spirituelles se sontélaborées et enrichies d’ap p o rts mu l t i p l e s .Les monu m e n t s , les sites et les textessacrés nous invitent à une lecturep o lysémique et à la découve rte d’un

patrimoine commun et de valeurs éthiques et spirituellesp a rt a g é e s . Ces lieux chargés de mémoire sacrée sonta u j o u rd’hui des espaces de re n c o n t re pour des personnalitésspirituelles de toutes traditions, qui ont été réunies parl’UNESCO pour mettre en œuvre des actions conjointespour pro m o u voir la paix et le dialogue interre l i g i e u x .

Convergences spirituelleset dialogue interculturel

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• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

Assise 1994,San Egidio. © CPP/CIRIC, Paris

Ce relief en pierre de Mani est situé près de Quanzhou, sur la côte sud-ouest dela Chine.C’est probablement la seule représentation subsistant de Mani, fo n d a t e u rdu manich é i s m e, une religion syncrétique réunissant des éléments duzo ro a s t ri s m e, du bouddhisme, du nestorianisme et des traditions gnostiques. B i e nque lourdement persécuté depuis le troisième siècle jusqu’au Moyen Âge, l em a n i chéisme s’est étendu de la Pe rse et de la Chine, à tra v e rs l’Asie centra l e, s u rl ’ A f rique du Nord , les Balkans et le Sud de la Fra n c e. © G. L a r m i n a u x ,U N E S C O

Rencontre de traditions spirituelles (Tachkent).Dialogue interreligieux en cours : un rabbinva à la rencontre d’un mollah dans la mosquéemausolée d’un autre maître spirituel,le fondateurdu Naqshbandiya,ordre musulman soufi.

© R.Guerreiro, UNESCO

Rencontre des traditionsspirituelles (Tachkent).

En septembre 2000,despersonnalités éminentes se sont

rencontrées lors d’uncongrès surle dialogue interreligieux,organisé

par l’UNESCO, en Ouzbékistan.Cesdétenteurs des traditionsspirituelles représentaient les

principales religions danslemonde . Ici,la rencontre d’un

prêtre vaudou (Hounon) et d’unmoine bouddhiste japonais , dans

le jardin central du mausoléed’un autre maître spirituel,le

fondateur du Naqshbandiya,unordre musulman soufi,auxalentours de Samarkand.© R.Guerreiro, UNESCO

Mosquée de Xi’an (Chine).Il est ra re de tro u v e rd e si n s c riptions arabes surun monument d’arch i t e c t u reclassique ch i n o i s e. Fondée en7 4 2 , la Mosquée de Xi’an,construite en partie sousforme de pago d e, c o m p o rt edes inscriptions islamiques,qui illustrent le dialog u ei n t e r religieux sur la Route dela soie.© G. L a r m i n a u x ,U N E S C O

Le calligraphe syrien Zakri Namane a conçu le logo du Programme de dialogue interreligieux commela convergence des symboles de chaque religion et tradition spirituelle pour traduire le concept de« diversité dans l’unité ».

Cette calligraphie représente :

La ménorah (judaïsme),

La croix (christianisme),

Le nom d’Allah (islam),

Le symbole du cielet de la terre dansles traditions d’Afrique,

L’ a r b re de vie,symbole de l’homme unive r s e l ,trait d’union e n t re ciel et terredans le boudd h i s m e.

Convergences spirituelles et dialogue interculturel

• DIVERSITÉ CULTURELLE •

DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 99

LA N AV I G AT I O N D U S AVO I R

Appelé à devenir un pro j e t -p h a re du Programme Méditer-ranée de l’UNESCO, le pro j e tLa navigation d u s avo i r aété lancé officiellement lorsdu Forum « C u l t u re -N a t u re » de Santander sur la culturede la mer, l e 1 7 s e p t e m b re 2000. Il repose sur la constitutiond’un réseau des grands arsenaux historiques de laM é d i t e rr a n é e.A u j o u rd’hui menacés d’abandon, ces arsenauxont concentré dans l’Antiquité, au Moyen Âge et à laR e n a i s s a n c e, au Nord comme au Sud, tout le savo i rs c i e n t i f i q u e et technique de leur temps (astro n o m i e, m a t h é-m a t i q u e s , g é o g r ap h i e, c a rt o g r ap h i e, construction nav a l e,m é d e c i n e, e t c. ) . Ils ont été aussi des lieux d’œcuménisme« fo rc é » , car les galériens,d o n t beaucoup étaient prisonniersde guerre, y avaient leurs lieux de culte.

Les arsenaux sont confrontés aujourd’hui aux mêmes diffi-cultés et connaissent les mêmes urgences : re c o nversion deleurs espaces, d é veloppement touristique, p ro t e c t i o nd e l ’ e nv i ro n n e m e n t , e n t retien de bâtiments gigantesques(chantiers nav a l s ,e n t re p ô t s ,l a z a rets et hôpitaux des galériens,e t c. ) ,p r é s e rvation de savo i r- f a i re technologiques spécifiquesliés aux activités port u a i res et maritimes.

La mutation de ces structures liées à la guerre eninstruments de dialogue des cultures et de paixreprésente un véritable enjeu en raison notammentde la très grande visibilité du patrimoine maritime : s i t e set bâtiments, restauration de nav i res anciens et patrimoines u b a q u a t i q u e. Le sort atroce réservé aux galériens

mérite que l’UNESCO, dans lecadre de son ProgrammeMéditerranée, se penche surleur cas, notamment dans lec a d re de son action concernantla mémoire de l’esclav age.

Les sites littoraux sur lesquels les arsenaux ont étéconstruits recèlent par ailleurs un riche patrimoines u b a q u a t i q u e : un nombre considérable d’épaves souve n td’un très grand intérêt historique sont susceptibles d’êtrep a rtiellement ou totalement récupérées et exposées dansdes mu s é e s . Ces sites recèlent aussi quantité d’espèces d’ungrand intérêt pour l’océanographie.

Le réseau des arsenaux a pour mission de traiter en commu nces questions. Il est animé depuis son lancement par lesactivités suivantes :

Des expositions itinérantes,

Des itinéraires culturels terre s t res et maritimes re l i a n te n t re eux les arsenaux,

Un salon itinérant du patrimoine maritime méditerr a-n é e n ,

Une école transnationale de charpente maritime tradi-tionnelle,

Une collection de livres sur les villes qui ont fait et fo n tla Méditerr a n é e,

Un site We b des arsenaux qui diffuse les info r m a t i o n sconcernant tout ce qui précède ainsi que leurs activitésc u l t u relles et éducative s .

Programme Méditerranée

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DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

© Tous droits réservés

Pour ce faire, l’Organisation fait r é f é-rence aux instruments normatifs adoptésou avalisés par sa Conférence g é n é r a l e,c ’ e s t - à - d i re la Recommandation surl’éducation pour la compréhension, l acoopération et la paix internationale etl’éducation re l a t i ve aux droits del’homme et aux libertés fo n d a m e n t a l e s(1974) ainsi que la Déclaration et leC a d re d’action intégré concernantl’éducation pour la paix, les droits del’homme et la démocratie (1995), q u ir appellent l’importance de débarr a s s e rles manuels scolaires des stéréotypesnégatifs qui donnent une image défo r-mée de l’autre.

Depuis 1992, l ’ U N E S C O, en collabo-ration avec le Georg-Ecke rt Institut fürInternationale Schulbuchfo r s c h u n g( A l l e m a g n e ) , a mis en place un réseauinternational d’instituts de re c h e rc h esur les manuels scolaire s , qui réunitactuellement 322 e x p e rts de 51 p ay sr é p a rtis dans toutes les régions dumonde. Ce réseau fournit des informa-tions sur les ap p roches nov a t r i c e s , l e sinstitutions et les projets en cours dansle monde sur tout ce qui concerne lare c h e rche en matière d’élaboration desm a nuels scolaires et de révision desl i v res d’histoire, de géographie et desciences sociales.

Lutter contreles stéréotypes négatifs

par le biais de l’éducation

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Guidede l’enseignant.

© UNESCO

« Tous les êtreshumains… ».© UNESCO

Manuel d’enseignement (UNESCO). © UNESCO

Améliorer et réviser le contenu des manuels scolaires est l’une des priorités de l’UNESCO.

L’éducation est sans doute le moyen le plus puissant pour prévenir, voire résoudre, les conflits.

La plupart des présupposés sur les autres cultures, religionsou groupes ethniques viennent de notre propre ignorance etdes préjugés qui nous ont été transmis tout au long del’histoire. Pourtant, les écoles fournissent un espace dediscussion et de compréhension, un lieu de transmission desvaleurs et des droits fondamentaux et universels comme lerespect de la diversité, la paix, la tolérance et la non-violence.L’UNESCO travaille étroitement avec ses États membrespour empêcher que la diversité et la pluralité ne soientutilisées à justifier des conflits.Dans des situations de conflit,l’UNESCO participe avec d’autres agences du système des

Nations Unies à assurer aux enfants leur droit à l’éducationet à garantir que le programme scolaire prenne en considé-ration le contexte culturel où ils vivent.

L’éducation pour une culture de la paix

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DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

Éduquer à la paix, France. © D. Roger, UNESCO

Une ouverture sur l’avenir. © R.Taurines, UNESCO

Apprendre ensemble, Afrique du Sud. © UNICEF

« L’éducation a pour mission d’enseigner simultanément la diversité de l’espèce humaine et la conscience

des similitudes et de l’interdépendance entre tous les êtres humains... Dès la petite enfance, l’école doit donc

saisir toutes les occasions de ce double enseignement. Certaines disciplines s’y prêtent particulièrement, la

géographie humaine dès l’éducation de base, les langues et les littératures étrangères plus tard. »

J. Delors et al., L’éducation : un trésor est caché dedans.

Rapport à l’UNESCO de la Commission internationale sur l’éducation

pour le vingt et unième siècle, Paris, Éditions UNESCO/Éditions Odile Jacob, 1996.

Concours de dessins d’enfants « Les couleurs de la paix », France.© Centre pour l’UNESCO Louis François,Troyes

« Une culture de la paix et une philosophie de la non-violence devraient être diffusées dans le respect mutuel de toutes les diversités [en

organisant, par exemple,] des manifestations sportives internationales où chaque équipe serait composée de jeunes de différents pays. »

Manifeste de la jeunesse pour le XXIe siècle

S’inspirant des recommandations de la troisième conférenceinternationale des ministres de l’éducation physique et dusport (MINEPS III), une rencontre unique rassemblant500 jeunes, notamment des élèves du Système des Écolesassociées de l’UNESCO (réSEAU) venant de différentesparties du monde, a eu lieu en juin 2001 à Dinard et à Saint-Malo, en Bretagne (France).Cette rencontre a fait suite au premier Parlement mondialdes jeunes qui s’est tenu à l’Assemblée nationale française.Elle a permis à des jeunes de s’exprimer, dans le cadre dedébats et d’activités sportives et culturelles, sur diversesquestions comme la dignité humaine, le respect mutuel, ledialogue interculturel en faveur d’une culture de la paix.

Le sport et l’éducation physique favorisent nonseulement la coopération entre les individus maisaussi la fraternité, le dialogue interculturel et l’égalitéentre les sexes.Les jeux traditionnels et le sport sontdonc l’expression de la diversité culturelle toutcomme ils participent à la construction de la confiancedans autrui et à l’amitié.

L’éducation physique et le sportpour une culture de la paix

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DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 103

Rencontre sportive internationale en 2001 pour une culture de la paix. © M. Clauzier

Compréhensioninterculturelle.© M. Clauzier

Jouer ensemble. © M. Lallart, UNESCO

Lors du Forum mondial sur l’éducation (Dakar, S é n é g a l , av r i l2000), l’UNESCO et d’autres institutions et organismes dusystème des Nations Unies ont réaffirmé leur engagementen faveur de l’éducation pour tous, de manière à ce que« toute personne – enfant, adolescent ou adulte – jouissedu droit de bénéficier d’une formation conçue pour répondreà ses besoins éducatifs fondamentaux au sens le plus largeet le plus riche du terme, d’une formation où il s’agitd ’ ap p re n d re à connaître, à faire, à vivre ensemble et à être » .

L’UNESCO et le Centre pour les programmes de commu-nication de l’université Johns Hopkins (JHUCCP) ont créédans cet esprit un hymne pour la paix, intitulé Chantons pourun monde meilleur, dans lequel s’exprime l’universalité desd roits et des responsabilités des enfants de 6 à 11 ansscolarisés et non scolarisés. Cet hymne est le chant desenfants pour l’espoir.

Que chaque jeune partout dans le monde chante cethymne dans sa pro p re langue, au son de sa mu s i q u eet au rythme de sa culture.

Chanterpour la paix

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DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE

Chanter ensemble, Chine. © D. Roger, UNESCO

Chantons pour un monde meilleur

Nous, filles et garçons du monde

Avons les mêmes droits n’importe où

Le droit d’être aimé

D’avoir un foyer

Et de pouvoir vivre heureux.

Nous, filles et garçons du monde

Avons les mêmes droits n’importe où

Le droit de chanter

Le droit de jouer

Et le droit à la liberté et à la paix.

Nous, filles et garçons du monde

Avons les mêmes droits n’importe où

Le droit d’étudier

D’être en bonne santé

Et le droit à la dignité et à la justice.Jeunes musiciens jouant des instruments de musique traditionnels d’Amérique du Sud. © Zevaco, UNESCO

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DIVERSITÉ ET PAIX : VIVRE LA TOLÉRANCE 105

« …Tudo era findo sobre o velho mundoDiziam que uma guerra simplificara tudo.

Ficou, porém a prece, um grito último de esperança…

Subia, às vêzes, no ar,Aquele riso inexplicável de criança

E sempre havia alguem re-inventando o amor. »

Mário de Andrade,escritor brasileiro( 1892-1945)

« …Tout était fini sur le vieux mondeOn disait qu’une guer re avait simplifié le monde

Pourtant, une prière est restée, un ultime cri d’espoir ,

Parfois, il montait en l’air ,Le rire inexplicable de l’enfant

Et que, toujours, il y avait quelqu’un pour réinventer l’amour . ”

Mário de Andrade,écrivain brésilien (1892-1945)

Nous tenons à remercier également nospartenaires extérieurs qui ont bien vouluapporter leur soutien à la réalisation del’exposition, et tout particulièrement :

Association internationale des arts plastiques,Louis-Georges Batier (art i s t e ) , B i r g i t( p h o t o g r ap h e ) , C e n t re national de la re c h e rc h escientifique (Paris), C e n t ro META (Pise), C I C V,Conseil international de la danse, C o n s e i linternational de la mu s i q u e, Conseil internationaldes mu s é e s , Conseil international du cinéma et dela télévision, D avid Elkaïm, FIT Pro d u c t i o n , I M A ,Institut international du théâtre, La grande épiceriede Paris, D avid Latham, Les films d’ici, L’ h e u ree x q u i s e, L o n e ly Planet, Maison des cultures dum o n d e, Miguel Parra Jimenez (journaliste), M u s é ede la marine, Musée Galliera, Musée national ducinéma de Tu r i n , RFI Musique, S ü d we s t r u n d f u n k(SWR) et le T h é â t re de la ville (Paris).

Nous tenons à exprimer notre gratitudeaux États membres et aux Bureaux horssiège de l’UNESCO qui ont largementcontribué au succès de l’exposition, grâce àl’apport d’œuvres et d’objets variés, tanttraditionnels que modernes, représentatifsdes systèmes de pensée et de valeurs, dessystèmes éducatifs, des coutumes, des savoir-faire, des modes de transmission des savoirset de communication, des arts des différentescommunautés qui constituent le maillagede leur identité culturelle.

Nos remerciements s’adressent toutparticulièrement aux États membres suivants :

Allemagne, Andorre, Arabie saoudite, Argentine,Azerbaïdjan,Bélarus, Belgique, Brésil,Burkina Faso,C a n a d a , C h i n e, C o l o m b i e, C ro a t i e, É gy p t e, E lSalvador, Fédération de Russie, Gabon, Grèce,Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Kazakhstan,Kowe ï t , L e t t o n i e, L i b a n , L i t u a n i e, M a c é d o i n e,M a d a g a s c a r, M o n a c o, M o z a m b i q u e, N i c a r a g u a ,O m a n , P a n a m a , P é ro u , P h i l i p p i n e s , Po rt u g a l ,République de Corée, République dominicaine,République Tchèque, Roumanie, Slovaquie, Togo,Tunisie,Turquie,Venezuela, Zambie,

ainsi qu’aux Bureaux de l’UNESCO à Brasilia,au Caire, à Hanoï, à Moscou et à Phnom Penh.

Remerciements

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Secteur de la culture

Commissariat de l’exposition et coord i n a t i o ng é n é r a l eM i l a g ros del Corr a l , Monique Couratier et Michèle Garzon

Section des manifestations culturelles

C o o rdination de la log i s t i q u eTania Fernandez de To l e d oS c é n og r ap h i eJosé A go s tC o o rdination techniqueJacques Dominique et Carlos Gango n s o

Réalisation techniqueMichel A c h a t , Je a n - P i e rre Bassi et Alain Lubat

Réalisation des panneaux et de la bro c h u reJED Graphic & Multimédia

Secteurs de programme

Secteur de la culture : Guiomar A l o n s o,Dominique Bailhache, Naïma Boumaiza, Christine Bruyère,Nathalie Desouches, Jaco Du Toit, Mohamed el Dallal,Reynaldo Harguinteguy, Pascal Haudressy, Chantal Lampe,Paola Leoncini-Bartoli, Suzanne Martin-Siegfried,Thu Huong Nguyen Duy, Fleur Périer, Malachy Quinn,Sonia Ramzi, Mauro Rosi et Anne SauratSecteur de l’éducation : Linda KingSecteur de la communication et de l’info r m a t i o n :Y ves Courr i e rSecteur des sciences exactes et nature l l e s : M i re i l l eJ a rd i n , Douglas NakashimaSecteur des sciences sociales et humaines : G i l l i a nW h i t c o m b

avec la collaboration du/de la :B u reau de l’information du publ i c : Claudio BrunoM o n t e i ro, C a role Darmouni, Pia Merc i e r, E m m a nu e lR u d ow s k i , Claude van EngelandDivision des systèmes informatiques et dest é l é c o m mu n i c a t i o n s : Alain Jo ly, Je a n - P i e rre Ju c h e re a u

et l’aide de : Ariane Bailey, Demet Basaran, Je a n - F r a n c i sC h é r i e z , Simone Po r g e s , Marie Renault, Philippe Ratte,F l avie Rohmer,Yasmina Sopov a

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Générique de l’exposition

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« Ô hommes !Nous vous avons créés

d’un mâle et d’une femelle,et avons fait de vous

des nations et des tribus,pour que vous vous connaissiez. »

Le Coran,Sourate 49, verset 13

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Regards sur l’exposition

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Photos © P. MératCroquis © J.Agost

Avec la mondialisation, le risque d’uniformisation des cultures et d’assimilation

des œuvres de l’esprit à des biens commerciaux est grand. Aussi, est-il essentiel

de faire prévaloir les intérêts des êtres humains dans un monde en mouvement,

l’égale dignité de toutes les cultures et la nécessité du dialogue interculturel,

seul gage pour la paix.

Dans le but d’humaniser la mondialisation, l’UNESCO a adopté, lors de la

31e session de sa Conférence générale, la Déclaration universelle sur la diversité

culturelle, premier instrument normatif de grande envergure qui érige la

diversité culturelle au rang de « patrimoine commun de l’humanité… aussi

nécessaire pour le genre humain que la biodiversité dans l’ordre du vivant » et

fait de sa défense un impératif éthique universel, au même titre que la

Déclaration universelle des droits de l’homme.

Parallèlement à la Conférence générale, s’est déroulée une exposition multi-

disciplinaire sur le thème central de la diversité culturelle qui a intégré, dans un

même parcours, un échantillon des actions menées par l’UNESCO au Siège et

hors Siège dans ses domaines de compétence - éducation, science, culture et

communication - ainsi que des œuvres d’art et des objets représentatifs

proposés pour l’occasion par les États membres, tels des instruments de

musique traditionnels, du matériel de calligraphie, des costumes traditionnels,

des parures et accessoires, des céramiques ou encore des jouets. Le présent

ouvrage rassemble tout particulièrement les différents éléments (textes,

illustrations et statistiques) contenus dans les panneaux informatifs qui ont

jalonné l’exposition.