27
1 Divine Lectio La richesse naît du partage Selon ton dit… Avent 4 - Année B 2 S 7 ; Ps 88 (89) ; Rm 16, 25-27 ; Lc 1, 26-38. Textes dominicaux ICI Rappel : pour activer les liens hypertextes, placez la souris sur le lien, puis appuyez sur Ctrl + clic gauche. 2 commentaires : Hysope (n° 4 & 5) ou par le réseau « Bible et lecture » (ici). 7 homélies : LaCourDieu (ici) ; Pape FRANÇOIS (ici) ; Carmel (ici) ; CCBF (ici) ; Retraite dans la ville (valable durant la semaine : ici) ; Dieu maintenant (ici) ; église LYON centre (Glorius ; ici). En vidéo : Théobule (KTchèse ; ici) ; Marie-Noëlle THABUT, bibliste (ici) ; Daniel MARGUERAT (ici). Service Foi & Culture Diocèse de LANGRES

Divine Lectio

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Divine Lectio

1

Divine Lectio

La richesse naît du partage

Selon ton dit…

Avent 4 - Année B 2 S 7 ; Ps 88 (89) ; Rm 16, 25-27 ; Lc 1, 26-38.

Textes dominicaux ICI

Rappel : pour activer les liens hypertextes, placez la souris sur le lien, puis appuyez sur Ctrl + clic gauche.

2 commentaires : Hysope (n° 4 & 5) ou par le réseau « Bible et lecture » (ici).

7 homélies : LaCourDieu (ici) ; Pape FRANÇOIS (ici) ; Carmel (ici) ; CCBF (ici) ; Retraite dans la ville (valable

durant la semaine : ici) ; Dieu maintenant (ici) ; église LYON centre (Glorius ; ici).

En vidéo : Théobule (KTchèse ; ici) ; Marie-Noëlle THABUT, bibliste (ici) ; Daniel MARGUERAT (ici).

Service Foi & Culture

Diocèse de LANGRES

Page 2: Divine Lectio

2

Mode d’emploi

e livret est l’œuvre d’un groupe de Chrétiens de CHAUMONT. Depuis de

nombreuses années, ils sont heureux de partager la Parole de Dieu selon

la méthode dite de la « lectio divina ». Cette façon millénaire est d’origine

monastique. Elle en garde l’esprit d’attention et la patience. Par cette lecture lente et savoureuse,

elle éprouve que, […] même écrite, la voix du Dieu se lève de la page pour dire à l’âme : Ton jour est

mon jour. »1 Il ne s’agit pas de saisir, mais d’être saisi et d’éprouver la voix de l’Insaisissable.

2 sites et 1 vidéo pour découvrir la Lectio Divina

Le site Lectio Divina, géré par le Père Christophe de DREUILLE, présente d’une manière claire, sobre

et plaisante cette démarche (ici). Vous y trouverez toutes informations utiles.

Vous pouvez aussi consulter le site du monastère de BOSE (ici).

Enfin, le site Croire vous propose une présentation simple (3 minutes ; ici).

La lectio divina est une pratique souple. Nous avons choisi de partager l’évangile en trois temps :

• la lecture attentive (ou Lectio) ;

• l’écoute obéissante (ou Meditatio) ;

• la prière active (ou Oratio).

1 Jean GROSJEAN, Jonas, PARIS, NRF-Gallimard, 1985, p. 48.

C

Page 3: Divine Lectio

3

4 Avent - Année B - Lc 1, 26-38 (trad. AELF )

Version liturgique

Évangile de JÉSUS-Christ selon saint LUC

n ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée,

appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de

la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange

entra chez elle et dit :

« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »

À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier

cette salutation. L’ange lui dit alors :

« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas

concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il

sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David

son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura

pas de fin. »

Marie dit à l’ange :

« Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? »

L’ange lui répondit :

« L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son

ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.

Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils

et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est

impossible à Dieu. »

Marie dit alors :

« Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.

version langage des signes : ICI

E

Personnages :

Narrateur GABRIEL MARIE

Page 4: Divine Lectio

4

1

Lectio

« La lectio divina constitue un véritable itinéraire

spirituel par étapes. »

« La lectio, consiste à lire et relire un passage de

l’Écriture Sainte en en recueillant les principaux

éléments… » (BENOÎT XVI)

Page 5: Divine Lectio

5

ors d’une séance de lectio divina, le premier temps, ou lectio, consiste en une lecture attentive.

Celle-ci dure entre 15 et 20 minutes. Durant ce temps d'échange, chacun se pose des questions

sur le sens du texte. Cet examen, précis et exigeant, demande à devenir le disciple du texte.

Il est difficile de lire un texte tel qu'il se donne. On a parfois peur de lire ce que l’on voit et qui

déroute. Cela ne correspond pas toujours à ce qui était attendu. L’esprit habitué ne voit plus ce qu'il

voit, mais ce qu'il croit déjà savoir ou ce qu’il convient d’en penser.

Pour braver ces dangers qui éloignent de la fraîche saveur des évangiles, nous vous proposons

plusieurs outils de lecture :

• Une « traduction littérale », afin d’affronter la rugosité du texte ;

• Une introduction, afin de mieux situer le texte dans son contexte (« Texte et contexte ») » ;

• Une lecture verset par verset (« À l’école des mots »). Nous avons essayé de distinguer ce qui

ressort de la lecture « objective » () et ce qui constitue déjà un commentaire (en bleu, en

retrait, avec le signe introductif ). Ce dernier n’épuisera jamais le sens du texte.

Ces outils sont des moyens d’entraînement. Ils précèdent ou complètent le temps de lectio qui n’est

pas un exercice d’exégèse ou d’étude. Ils peuvent servir de guide pour un approfondissement

personnel de la Parole ou d’échange dans le cadre d’un groupe biblique. Pour celui qui empoigne

le texte au corps et l’étudie avec soin, il s’ouvrira telle une fleur délicate.

Nous mettons ce travail à votre disposition en ces temps de confinement. Son but est d’ouvrir des

portes, dégager des chemins, inviter à la découverte, faire goûter la richesse inépuisable des Écritures

et révéler la noblesse de celui qui l’écoute. Le reste ne nous appartient pas.

L

Page 6: Divine Lectio

6

Traduction littérale

Lc 1 26 Et, dans le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par (apo) Dieu dans (eis) une ville (polin)

de la Galilée, dont le nom Nazareth, 27 auprès (pros) d’une vierge (parthenon) promise en mariage (emnêsteumenên = ASF parfait passif

de mnêsteuô) à un mâle dont le nom Joseph, de (eks) la maison de David et le nom de la vierge

Marie. 28 Et, étant entré auprès (pros) d’elle, il dit : « Salut (Kaire), favorisée (kekaritômenê), le Seigneur avec

(meta) toi. » 29 Celle-ci fut troublée (dietarakthê) et elle se demandait (dielogidseto) quel sens (potapos) pouvait

être cette salutation (aspasmos). 30 Et l’ange lui dit : « Ne crains pas (phobou), Marie, car tu as trouvé grâce (charin) auprès (para) de

Dieu. 31 Et voici (idou), tu concevras (sullêmphêi = 2S fut ind moyen de sullambanô) dans (en) le sein

(gastri) et tu enfanteras (teksêi = 2S ind fut moyen de tiktô) un fils, et tu appelleras son nom Jésus. 32 Celui-ci sera grand (megas) et il sera appelé fils du Très Haut (hypsistou) et le seigneur Dieu lui

donnera le trône de David son père 33 et il règnera sur (epi) la maison de Jacob dans (eis) les siècles (aiônas) et de son règne il n’y aura

pas de fin (telos). » 34 Marie dit alors à (pros) l’ange : « Comment (pôs) sera cela, puisque je ne connais pas de mâle ? » 35 Et l’ange répondit, lui disant : « L’esprit saint surviendra (epeleusetai) sur (epi) toi, et la puissance

(dunamis) du Très Haut te couvrira d’ombre (episkiasei). C’est pourquoi aussi le étant engendré

(gennômenon) sera appelé saint, fils de Dieu. 36 Et voici (idou) Elisabeth ta parente (suggenis) [elle] aussi a conçu (suneilêphei = 3S parfait indicatif

actif de sullambanô) un fils dans sa vieillesse (gêrei) et elle est le sixième mois, elle l’appelée stérile, 37 car tout dit (rêma) de la part (para) de Dieu ne sera pas impossible. » 38 Marie dit alors : « Voici (idou) la servante du Seigneur ; qu’advienne (genoito) à moi selon (kata)

ton dit (rêma). » Et l’ange s’éloigna d’elle.2

2 La traduction est établie à partir d’Eberhard NESTLE, Erwin NESTLE et Kurt ALAND, Novum Testamentum Græce et Latine, (27ème

éd.), Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 1999 [or. 1993], 810 p. Nous reprenons souvent les propositions de Maurice CARREZ,

Nouveau Testament. Interlinéaire Grec/Français, Alliance Biblique Universelle, Swindon, 1997 [or. 1993], 1187 p. Le texte grec est

disponible ici (+ anglais) ou ici (concordance STRONG + texte français, édition SEGOND). La version latine (Vulgate) est disponible

ici. Les abréviations des livres bibliques sont celles de la TOB, sauf pour le livre d’Isaïe (Is et non Es).

Page 7: Divine Lectio

7

Texte et contexte

La péricope est l’une des plus commentée du NT. Elle est extraite du troisième évangile, attribué à LUC. Elle

présente la naissance miraculeuse de JÉSUS. Elle appartient à un ensemble très construit et très théologique,

appelé « évangile de l’enfance » (Lc 1-2).

Absent chez Mc et Jn, un évangile de l’enfance est proposé en Mt 1-2, mais selon une approche différente

(primat des mâles, récit d’un exode inversé). Chez Lc, retenons 4 points :

• Il est centré sur les femmes ;

• Il entrelace l’histoire de JEAN et celle de JÉSUS afin de montrer la supériorité du second sur le premier ;

• Il prend soin de signifier la continuité entre JÉSUS et l’histoire de l’Alliance ;

• Il désigne les pauvres comme témoins privilégiés du ministère de JÉSUS (cf. les bergers, témoins de la

Nativité).

Page 8: Divine Lectio

8

À l’école des mots…

Lc 1 26 Et, dans le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par (apo) Dieu dans (eis) une

ville (polin) de la Galilée, dont le nom Nazareth,

La notation chronologique le « sixième mois » ouvre la seconde scène de l’évangile de l’enfance chez Lc.

Elle suit la fin de la grossesse secrète d’ELISABETH (cf. Lc 1, 24).

L’indication a peut-être un sens caché. Comme MARIE va accoucher à son terme, soit neuf mois

plus tard, JÉSUS naît le 15ème mois, soit le 450ème jour de la narration (15X30 ; il y a trente jours par

mois dans le calendrier juif). Cela permet à Lc de faire entrer JÉSUS au Temple à l’occasion de sa

Présentation (40 jours plus tard = le « temps prescrit ») le 490ème jour (7X7X10 ; cf. Lc 2, 21-38), soit le

« Jour du Seigneur » dans la tradition apocalyptique.

En grec, le mot « ange » (aggelos3) a le sens concret d’« envoyé » ou de « messager ».

L’ange porte dans son nom une partie de l’évangile (eu /aggelon ; cf. Lc 1, 19).

Son nom suppose un tiers-source, l’envoyeur.

GABRIEL signifie « Dieu est ma force ».

Le nom de l’ange dit son être en disant sa fonction.

GABRIEL est déjà connu du lecteur. Il a annoncé une naissance miraculeuse au Temple (cf. Lc 1, 11-

23). Il s’est alors présenté pour répondre à l’objection de ZACHARIE (cf. Lc 1, 19). Cette annonce à

ZACHARIE est parallèle à notre texte. Si elle obéit au même canevas (apparition / premier dialogue /

objection / réponse à l’objection et signe), la construction lucanienne invite le lecteur à une étude

précise des différences.

Le verbe à la forme passive dit la nature angélique : le service.

« Polin », de polis, peut signifier « village », « ville » ou « bourgade ».

La GALILÉE, ici la basse GALILÉE, est une région rurale, fertile, à forte majorité juive4, bien insérée dans le

réseau commercial, mais distante du centre historique et religieux du judaïsme (JUDÉE). Elle est placée sous

la domination du tétrarque HÉRODE ANTIPAS, vassal de ROME.

NAZARETH n’est jamais citée dans l’AT. Elle est sur le territoire de ZÉBULON (cf. Mt 4, 12-16).

Cette origine est confirmée par la nomination de JÉSUS comme « nazaréen » (ha-Notsri, dans le

Talmud ; Voir Mt 2, 11 ; Mc 1, 24 ; Jn 1, 45-46 ; etc.).

Mt fait de BETHLÉEM (cf. Mt 1, 18-2, 12) non seulement la ville de naissance mais aussi d’origine de

JÉSUS (cf. aussi Jn 7, 42).

La bourgade semble parfois moquée (jeu de mot avec netzer = « rejeton » ; cf. Jn 1, 46).

Les historiens estiment la population de NAZARETH a peut-être 400 habitants. Le village jouxte (6

km) un des grands projets urbanistiques d’ANTIPAS, la cité-capitale de SEPPHORIS.

3 En grec, pour des raisons euphoniques, le doublement du gamma est prononcé « ng ». 4 La recherche récente montre que la « Galilée des païens » (cf. Is 8, 23 ; 1 M 5, 15) est un mythe au temps de JÉSUS.

Page 9: Divine Lectio

9

27 auprès (pros) d’une nubile (parthenon) promise en mariage (emnêsteumenên5) à un

mâle dont le nom Joseph, de (eks) la maison de David et le nom de la nubile Marie.

Le terme « parthenos », quand il traduit en grec l’hébreu alema (cf. Gn 24, 43 ; Ex 2, 8 ; Ps 67, 26 ; etc.),

signifie une jeune fille nubile et non-mariée.

D’où notre traduction « nubile », certes maladroite, mais moins sexuelle (et fantasmatique) que

reliée à une situation d’âge (plus une enfant) et de droit (pas mariée).

« Promise en mariage ». Ce terme juridique désigne un accord matrimonial, la ketoubba.

Le mariage juif tel qu’il est connu, en particulier par les Talmuds, se développe en trois temps :

• 1er temps : Il y a d’abord une promesse informelle, pouvant facilement être rompue ;

• 2ème temps : La promesse s’officialise (ou pas) dans un accord « juridique », la ketoubba, passé

entre deux familles et entre les deux époux. Cet engagement solennel est ratifié par des actes

écrits, des rites propres (une parole, un anneau, etc.), des négociations financières (cf. le Mohar,

douaire payé par le futur mari) et des cadeaux réciproques. Les (futurs) mariés, définitivement

engagés l’un envers l’autre, vivent séparément. Cette période est parfois appelée « fiançailles ».

Elle permet de se préparer à la vie commune. En cas d’adultère, le fiancé peut répudier

publiquement sa promise par lettre et devant témoin (cf. Dt 24, 1), ou la dénoncer, ce qui peut

conduire à la lapidation (cf. Dt 22, 23-27).

• 3ème temps : Quand les choses sont prêtes, le plus souvent un an après les « fiançailles », le père

du fiancé fixe la date de la cérémonie. Rituellement, celle-ci se déroule au coucher du soleil. Il est

d’usage que les amies de la mariée, sorte de demoiselles d’honneur, escortent l’épouse couronnée

avec des torches et des branches de myrte. Elles peuvent aussi accueillir l’époux, si celui-ci vient

prendre son épouse chez elle, pour l’accompagner chez lui. Le cortège s’ébranle alors au son du

shofar et des tambours.

Cf. Ps 44, 14-16 : « Fille de roi, elle est là, dans sa gloire, vêtue d'étoffes d'or ; on la conduit, toute

parée, vers le roi. Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ; on les conduit parmi les chants

de fête : elles entrent au palais du roi. »

C’est alors que commencent la vie commune, avec la consommation de l’union et une fête de sept

jours, ce que le texte évangélique appelle les «noces ».

JOSEPH signifie « Que l’Eternel ajoute ». Son nom évoque le patriarche égyptien, fils de JACOB.

Si JOSEPH est issu de la « maison de David », il appartient à la tribu de JUDA, celle du roi DAVID.

MARIE, en hébreu MARIAM, signifie « amertume ». Rien ne la distingue (pas princesse, riche, belle…).

Le déplacement brusque de la narration de JÉRUSALEM (Temple, ZACHARIE prêtre en service) à

NAZARETH (maison rurale, MARIE nubile) provoque un fort effet de lecture.

Le plus important ne se déroule pas aux lieux reconnus importants.

5 Pour les hellénistes : ASF parfait passif de mnêsteuô.

Page 10: Divine Lectio

10

28 Et, étant entré auprès (pros) d’elle, il dit : « Salut (Kaire), favorisée (kekaritômenê), le

Seigneur avec (meta) toi. »

la notation du lieu de l’entrée angélique « auprès d’elle », sans plus de détail (comp. avec Lc 1, 11), joue

sur une ambiguïté : dans sa maison (lieu physique) ou en elle (lieu spirituel) ?

Ce « salut » protocolaire signifie aussi joie (on pourrait traduire : « réjouis-toi »).

Il y a peut-être un jeu en grec entre kaire et kairos.

« Favorisée » est un terme rare en grec profane. Il affirme une préférence dans l’ordre de la grâce.

Dans la tradition biblique, la faveur accompagne une mission particulière.

La salutation angélique « le Seigneur avec toi » (cf. Jg 6, 12) dit le plus simplement possible une relation

entre Dieu et un « tu ».

L’ange médiatise comme tiers la relation Dieu-MARIE.

Cette relation entre Dieu et sa créature joue-t-elle avec l’EMMANUEL de Mt 1, 23 : « Dieu avec toi »

pour que naisse « Dieu avec nous » ?

Cette phrase est au début de chaque célébration catholique : « Le Seigneur soit avec toi » (dans la

formule latine). Le célébrant principal est situé dans la position de l’ange proposant l’annonce joyeuse

d’une élection dans l’ordre de l’incarnation.

Ces mentions sont absentes de l’annonce à ZACHARIE (cf. Lc 1, 11-12).

Page 11: Divine Lectio

11

29 Celle-ci sur la parole (logôi) fut troublée (dietarakthê) et elle se demandait

(dielogidseto) quel (potapos) pouvait être cette salutation (aspasmos).

Ce verset analyse l’effet angélique sur MARIE. Il utilise deux verbes.

Le premier verbe (dia = à travers / tarassô) est un hapax. Il dit un trouble profond et une grande agitation

qui traversent tout l’être.

ZACHARIE réagit avec la même racine (tarassô ; cf. Lc 1, 12), mais sans le préfixe.

Le lieu du trouble est le logos. Il ne semble pas concerner la présence angélique.

Le second verbe (dia / logizomai) transpose dans l’ordre intime et réflexif6 le trouble existentiel.

La racine logos unit la parole de l’ange et le raisonnement de MARIE.

Chez Lc, ce raisonnement renvoie au « cœur » (Cf. Lc 5, 22). Il est ambivalent, tourné soit vers

l’accueil (Cf. Lc 3, 15), soit vers le refus (Cf. Lc 5, 21 ; 20, 14).

La présence-parole de l’ange fait ainsi son chemin en MARIE, jusqu’à son cœur et son intelligence.

L’objet du trouble de MARIE est précisé : la « salutation ».

La « salutation » est ce logos adressé et joyeux, que MARIE analyse.

Elle n’est pas qualifiée d’angélique.

Elle sera reproduite juste après (épisode de la Visitation), par MARIE (devenue GABRIEL) auprès

d’ELISABETH (devenue MARIE ; cf. Lc 1, 41.44).

L’analyse de MARIE ne porte pas sur la possibilité de la « salutation » mais sur son genre.

En Lc 7, 39, le mot (potapos) est associé par un pharisien à la connaissance prophétique.

6 Pour les hellénisants, le verbe dielogidseto est conjugué à la voie moyenne. Cela implique une action à laquelle le sujet est

directement intéressé (acte pour soi).

Page 12: Divine Lectio

12

30 Et l’ange lui dit : « Ne crains pas (phobou), Marie, car tu as trouvé grâce (charin)

auprès (para) de Dieu.

L’ange réagit à la réaction de MARIE.

La notion de peur panique (« phobie ») n’est pas évidente, vu le verset précédent.

La phobie renvoie à la réaction de ZACHARIE (cf. Lc 1, 12 ; litt. « la phobie se jeta sur lui »). L’ange

a-t-il comme anticipé la réaction de MARIE après cette première expérience (cf. Lc 1, 13) ?

L’ange nomme MARIE par son prénom.

Libéré de la peur, le bénéficiaire de la salutation angélique accède au lieu de son individualité, i.e.

à son nom propre et unique, celui par lequel Dieu le connaît.

La fin de la phrase est une longue proposition causale à visée pédagogique (versets 30-33).

« Trouver grâce » est au passé. Il dit l’action précédente de Dieu. Il complète la notion de faveur.

Dans l’AT, l’expression qualifie une faveur spéciale à vocation salutaire (cf. Gn 6, 8 ; 18, 3 ; Ex 33,

12.13 ; etc.).

L’ange parle désormais de « Dieu » (theos ; cf. Lc 1, 19.26.37), et plus de « Seigneur » (kurios).

La dynamique générale du verset (pas de crainte – prénom - causale) est la même pour ZACHARIE (cf. Lc

1, 13).

Page 13: Divine Lectio

13

31 Et voici (idou), tu concevras (sullêmphêi7) dans (en) le ventre (gastri) et tu enfanteras

(teksêi8) un fils, et tu appelleras son nom Jésus.

Les obstacles levés, l’ange annonce (au futur) le programme. Comme avec ZACHARIE (cf. Lc 1, 13-17), il

s’agit d’une présentation, pour MARIE comme pour le lecteur, de l’identité spirituelle de l’enfant à naître.

Le grec Idou (voici) dit l’événement théophanique, le kairos, i.e. le temps favorable et irréversible.

Le kairos active en sous-texte la prophétie d’Is 7,14, citée en grec par Mt 1, 23. Lc évoque le passage

(cf. les termes «concevoir » et « enfanter un fils ») sans le dire. Pourquoi ?

Is 7, 14 : « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est

enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »

Trois verbes structurent ce verset : concevoir, enfanter, appeler.

La notion « dans le ventre » peut faire écho à une prophétie du livre de SOPHONIE.

So 3, 14-15 : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur

bondis de joie, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi, il a écarté tes ennemis.

Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur. »

JÉSUS (« YESHU ») est l’abréviation de YESHUAH, ce qui signifie « Dieu aide ». Une étymologie populaire,

plus répandue, comprend « Dieu sauve » (cf. Mt 1, 21 qui la place dans la bouche angélique).

JÉSUS renvoie à JOSUÉ (en hébreu YEHÔSHUAH), fils de NOUN, renommé ainsi par MOÏSE (cf.

Nb 13, 16), qualifié ensuite de « serviteur du Seigneur » et héros de l’entrée en Terre Promise.

Les quatre frères (adelphoi) de JÉSUS (cf. Mc 6, 3 : Mt 13, 55-56) portent eux aussi des noms de

patriarches : JACQUES (= JACOB), JUDE (= JUDAS), SIMON (= SIMÉON), JOSÈS (= JOSEPH).

JÉSUS est un prénom théophore. Il porte le nom de Dieu (YHWH).

JÉSUS est un prénom courant au 1er siècle. Il nécessite un complément : « JÉSUS de NAZARETH »

ou « JÉSUS Christ ».

La nomination d’un fils par sa mère est très inhabituelle, voire scandaleuse.

La nomination d’un enfant est l’œuvre des pères (cf. les nombreuses généalogies ou toledot de

l’AT) car eux seuls transmettent la bénédiction.

On retrouve cet élément en Mc 6, 3 (corrigé en Lc 4, 22), à NAZARETH. Voir aussi Jn 8, 19.41.

Une des rares nominations d’un fils par sa mère est celle de CAÏN et de SETH par ÈVE.

Gn 4, 1 : « L’homme s’unit à Ève, sa femme : elle devint enceinte, et elle mit au monde Caïn. Elle dit

alors : « J’ai acquis un homme avec l’aide du Seigneur ! »

Gn 4, 25 : « Adam s’unit encore à sa femme, et elle mit au monde un fils. Elle lui donna le nom de

Seth (ce qui veut dire : accordé), car elle dit : « Dieu m’a accordé une nouvelle descendance à la place

d’Abel, tué par Caïn. »

La nomination par la mère réalise la prophétie d’Is 7,14 (ce que refuse Mt 1, 21).

L’hypothèse d’une naissance illégitime, réelle ou fantasmée, est explorée par certains historiens9.

7 Pour les hellénistes : 2S futur indicatif moyen de sullambanô. 8 Pour les hellénistes : 2S futur indicatif moyen de tiktô. 9 Voir l’exposé du dossier historique, depuis le Discours véritable (c. 178 EC) de CELSE (cf. ORIGÈNE, Contre Celse, 1, 32) et les Talmuds,

dans Daniel MARGUERAT, Vie et destin de Jésus de Nazareth, p. 47-74. L’auteur retient l’hypothèse de bâtardise (enfant né en dehors

du droit conjugal), mamzer (enfant né hors mariage ; cf. Dt 23, 3) ou shetuqis (« mis au silence » ; enfant connaissant sa mère, pas son

père, par exemple suite à un viol durant les « fiançailles »). De fait, la généalogie de Mt (cf. Mt 1, 1-17) cite quatre femmes en situation

d’irrégularité sexuelle (cf. Mt 1, 3 [THAMAR].5 [RAHAB ; RUTH].6 [BETHSABÉ]) juste avant l’annonce à JOSEPH de la grossesse de

MARIE (Cf. Mt 1, 18-19). MARGUERAT explique par cet mamzerut quatre attitudes originales de JÉSUS : primat de la famille spirituelle

sur la famille biologique ; célibat ; empathie avec les marginaux ; relativisation des règles de pureté légales (voir p. 57-58).

Page 14: Divine Lectio

14

32 Celui-ci sera grand (megas) et il sera appelé fils du Très Haut (hypsistou) et le

seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père,

Ce verset et le suivant énumèrent une qualité, un titre, puis les droits régaliens de l’enfant.

La qualité est la grandeur.

Cette qualité est partagée avec JEAN (cf. Lc 1, 15), mais de manière absolue, car il n’est plus indiqué

la mention « devant le Seigneur ».

Le titre est « Fils du Très Haut ».

L’appellation est passive. Elle est l’œuvre à venir (au futur) des croyants et l’objectif de cet évangile.

Dans l’imaginaire biblique, cette appellation renvoie aussi à la figure mystérieuse et messianique

de MELCHISÉDEQ (voir aussi Hb 7, 4).

Gn 14, 18-20 : « Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-

haut. Il le bénit en disant : « Béni soit Abram par le Dieu très-haut, qui a créé le ciel et la terre ; et béni

soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et Abram lui donna le dixième de tout

ce qu’il avait pris. »

L’engendrement d’un fils par un Dieu n’est pas rare dans la littérature ancienne. Ces traditions sont

partagées par les Égyptiens, les Grecs (cf. PLATON, ALEXANDRE le Grand), les romains (cf. AUGUSTE),

voire dans certaines traditions populaires juives (MELCHISEDEK, MOÏSE).

Le don des droits régaliens rappelle que YHWH est le seul roi d’ISRAËL.

Le « trône de DAVID » désigne souvent le Messie.

L’affirmation est rendue possible par l’ascendance de JOSEPH (cf. verset 27). L’expression « son

père » est donc à double détente.

Page 15: Divine Lectio

15

33 et il règnera sur (epi) la maison de Jacob dans (eis) les siècles (aiônas) et de son

règne il n’y aura pas de fin (telos). »

Le verset poursuit l’analyse du règne.

Les deux indications temporelles ouvrent vers une royauté définitive.

La première indication est « historique ». Elle remonte de DAVID, figure de la domination d’une tribu sur

les autres, vers la figure unitive de JACOB (devenu ensuite ISRAËL), troisième patriarche et père des douze

tribus.

Le terme grec « aiônas » (éons) désigne une unité temporelle, un cycle clos.

La seconde indication est transhistorique et négative (« pas de fin »).

Page 16: Divine Lectio

16

34 Marie dit alors à (pros) l’ange : « Comment (pôs) sera cela, puisque je ne connais

pas de mâle ? »

Objection.

L’objection de ZACHARIE semble du même ordre (impossibilité « matérielle »), mais porte une

différence : la volonté de savoir, indice de la demande d’un signe (cf. Lc 1, 18). C’est du moins ainsi

que l’entendra GABRIEL (cf. Lc 1, 19), « énervé » par cette réaction (un ange qui apparaît, n’est-ce pas

un signe suffisant) ?

Des êtres exceptionnels (héros, rois, sages), nés d’une vierge, étaient connus dans quelques

traditions païennes, en particulier par la 4ème églogue de VIRGILE.

Page 17: Divine Lectio

17

35 Et l’ange répondit, lui disant : « L’esprit saint surviendra (epeleusetai) sur (epi) toi, et

la puissance (dunamis) du Très haut te couvrira d’ombre (episkiasei). C’est pourquoi

aussi le étant engendré (gennômenon) sera appelé saint, fils de Dieu.

Réponse angélique (et pratique) à l’objection.

La réponse concerne MARIE et l’enfant. Elle approfondit la connaissance de son identité. Pour

ZACHARIE, la réponse fut une sorte d’innervation par réduction au silence pour cause de doute

excessif (cf. Lc 1, 20).

La réponse introduit un nouveau personnage, l’esprit saint.

Ce personnage est déjà connu du lecteur, puisqu’il est appelé à « remplir » JEAN (cf. Lc 1, 15 =

pimplêmi). Ce remplissage semble avoir lieu in utero lors de la salutation de MARIE (cf. Lc 1, 41).

L’ange considère l’esprit saint comme connu de MARIE.

Deux verbes régissent l’action de l’esprit : « venir sur » (epierchomai) et « couvrir » (episkiazô). Ils n’ont pas

de connotation sexuelle en grec. Ils portent le préfixe « epi » (= « sur »).

Contrairement aux récits païens de hiérogamie, le texte ne comporte aucun érotisme (« venir sur »,

et non « venir dans » ou pénétrer). L’action divine respecte une distance, une pudeur.

Pour MARIE, l’Annonciation n’est pas son baptême dans l’esprit.

Le verbe « venir sur » est associé à l’esprit.

La figure d’un « esprit sur » renvoie au poème des origines (cf. Gn 1, 2 ; Ps 103, 30). Il active aussi

la promesse prophétique du rameau messianique :

Is 11, 1-2 : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines.

Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force,

esprit de connaissance et de crainte du Seigneur. »

Le verbe « couvrir d’ombre » est associé à la « puissance du Très haut ».

Le verbe « couvrir d’ombre » est utilisé dans le cycle exodal d’une manière technique pour signifier

la présence de Dieu auprès du peuple d’ISRAËL (cf. Ex 40, 35 ; Nb 9, 18.22 ; 10, 34). Ce trait permet

d’établir une analogie spirituelle entre MARIE et la tente de la rencontre.

L’ombre qualifie l’apparaître de la lumière divine et créatrice dans la lumière du monde.

Le titre divin explicite le verset 32.

Dans le cadre de la théologie trinitaire, l’ordre est : Dieu – esprit saint – fils incarné.

la forme « c’est pourquoi » clôt la démonstration.

Le participe présent « étant engendré » est sans doute inspiré de Ps 2, 7 (psaume d’intronisation royale).

Le terme aura une grande importance lors des débats christologiques des premiers siècles, en

particulier dans le Symbole de NICÉE (325 ; « engendré, non pas créé »).

L’ange reprend la question de la nomination (cf. verset 32). Il introduit deux nouveaux titres : « saint » et

« fils de Dieu ».

La sainteté est un attribut divin, appelé à être partagé (cf. Lv 11, 44 ; 1 P 1, 16).

Le titre « fils de Dieu » est une figure complexe qui traverse tout l’évangile.

Page 18: Divine Lectio

18

36 Et voici (idou) Elisabeth ta parente (suggenis) [elle] aussi a conçu (suneilêphei10) un

fils dans sa vieillesse (gêrei) et elle est le sixième mois, elle l’appelée stérile,

La réponse se déploie enfin par le don (gratuit puisque non demandé) d’un signe.

Ce signe prend la forme d’un précédent identifiable et commun (« elle aussi »).

Lc insiste à apparenter ÉLISABETH et MARIE, donc JEAN et JÉSUS.

Ce signe est qualifié comme un (deuxième) kairos (idou).

En grec, le terme « parente » (sun/genis) ne précise pas la forme.

Le « sixième mois » fait miroir avec le début de la péricope et de l’évangile.

Deux femmes donc, toutes deux « stériles », l’une trop jeune (pas de mâle) et l’autre trop vieille.

Dans l’imaginaire biblique, la stérilité d’une femme renvoie à de nombreuses figures, en premier lieu

SARAÏ, femme d’ABRAM, mère d’ISAAC (cf. Gn 18, 9-15).

La figure de la femme stérile rappelle que, dans l’ordre de l’histoire sainte, seul YHWH donne l’être

et la vie. ISRAËL n’est pas un peuple préexistant, choisi pour ses qualités, ou par hasard. Il n’existe que

par et dans l’élection. Il est né comme peuple au désert. Il existe par l’observance de la Loi. S’il s’en

éloigne, il disparaît.

10 Pour les hellénisant : 3S parfait indicatif actif de sullambanô.

Page 19: Divine Lectio

19

37 car tout dit (rêma) de la part (para) de Dieu ne sera pas impossible. »

L’impossible porte sur le « dit » divin.

La traduction « dit » essaie de marquer la différence entre rêma et logos.

Rêma désigne une parole et la promesse d’un événement (cf. Ac 10, 37).

Cette ligne théologique reprend la dynamique de la Création par la parole et l’assurance en son

efficacité (cf. Gn 18, 14 ; etc.). Le futur porte une espérance.

Cet impossible devenu possible s’exerce dans l’ordre du Salut (cf. Lc 18, 27). Les miracles en sont les signes.

Le verset suivant montre qu’il appelle cependant une réponse favorable de l’humain.

Page 20: Divine Lectio

20

38 Marie dit alors : « Voici (idou) la servante du Seigneur ; qu’advienne (genoito) à moi selon (kata)

ton dit (rêma). » Et l’ange s’éloigna d’elle.

Troisième « voici ».

Le triple kairos (celui de l’ange, celui d’ELISABETH, celui de MARIE) s’accomplit après ce dialogue.

MARIE entre à son tour en kairos, i.e. en résonnance avec ELISABETH et la proposition angélique. Elle

y engage sa liberté.

L’expression « servante du Seigneur » reçoit et transfigure le titre angélique « favorisée du Seigneur ».

L’expression fait aussi écho au titre réserve à JOSUÉ, « serviteur de Dieu ».

L’expression « ton dit » désigne le dit de l’ange (≠ le dit de Dieu).

MARIE accepte seule. Pas de réflexion ou de conseils masculins (JOSEPH, parents, rabbins, etc.).

La conception de l’enfant se fait par le dit divin, médiatisé par l’ange, et la parole d’agrément de la

jeune fille.

Fin de la mission, départ.

La présence angélique, comme son être, sont sa mission messagère. Mission finie, l’ange disparaît.

Désormais le récit évangélique concerne les humains.

Service Culture & Foi52

Page 21: Divine Lectio

21

2

Meditatio

« On passe ensuite à la meditatio, qui est comme un temps d’arrêt

intérieur, où l’âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que

sa parole dit aujourd’hui pour la vie concrète. … »

(Benoît XVI)

Page 22: Divine Lectio

22

Durant cet Avent 2020, nous vous proposons de méditer le Mystère de Noël

à partir d’un tableau.

Cette semaine, nous accueillons l’Annonciation de Piero della FRANCESCA.

Pour regarder la vidéo (12 minutes), cliquez ICI.

Page 23: Divine Lectio

23

3

Oratio

« Vient ensuite l’oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu

dans un dialogue direct … ».

(Benoît XVI)

Page 24: Divine Lectio

24

J'ATTENDS

J'attends, dit l'empereur AUGUSTE,

le résultat du recensement.

J'ai hâte de savoir le nombre de mes sujets.

J'attends, dit JOSEPH,

de trouver un logement

pour ma famille qui va s'agrandir.

J'attends, dit MARIE,

avec un peu d'angoisse, mais beaucoup d'espoir,

de mettre au monde le Roi du monde.

J'attends, dit le BERGER,

de voir l'Agneau de Dieu et d'en parler aux autres.

J'attends, dit le MOUTON,

de connaître ce fameux berger que Dieu envoie

pour les hommes.

J'attends, dit l'ANGE,

de chanter à Dieu : ''Gloire !''

et d'annoncer aux hommes : ''Bonne Nouvelle !''

J'attends, dit JÉSUS,

de voir se rassembler en une seule famille

l'empereur et le berger,

l'homme et la femme,

l'ange et la bête :

DIEU LES ATTEND !

Père Pascal DANIEL

Page 25: Divine Lectio

25

Les quatre bougies Laudato Si’

Le Service Culture & Foi 52 est associé à la réflexion engagée par le nouveau Délégué épiscopal à

l’écologie intégrale, l’excellent Dominique GALLISSOT, diacre.

Auteur de quatre magnifiques bougies, il nous offre chaque dimanche une proposition spirituelle,

inspirée par l’encyclique Laudato Si’ du pape FRANÇOIS.

Cette semaine, il nous propose de prier pour la Création

avec FRANÇOIS d’ASSISE et son Cantique des Créatures

lu par Michael LONSDALE (2 minutes).

Pour regarder (Youtube) cliquez ICI

Page 26: Divine Lectio

26

ESPACE FAMILLE

par MARTINE & JEAN

Cette semaine, l’excellente MARTINE vous propose de goûter la Parole avec une délicieuse recette

de SUCETTES-ÉTOILES, un cadeau à fabriquer en famille et à offrir le jour de Noël. Bon appétit.

1/ Matériel

• 1 saladier

• 75 gr de beurre mou

• 1 pincée de sel

• 75 gr de sucre en poudre

• 1 œuf entier

• 150 gr de farine

• 1 rouleau à pâtisserie

• 1 emporte-pièce en forme d’étoile

• du papier de cuisson

• des piques à brochette en bois

• de la pâte à sucre, rouge et blanche

• des décorations colorées en sucre

2/ Réalisation

1/ Mélange le beurre, le sel, le sucre dans un saladier.

2/ Puis ajoute l’œuf entier et mélange bien.

3/ Incorpore la farine à la main pour former une boule.

4/ Laisse reposer une heure au réfrigérateur, puis préchauffe ton four à 200 °C.

5/ Étale cette pâte au rouleau (1 cm d’épaisseur). 6/ Découpe les étoiles à l’emporte-pièce.

7/ Enfourne-les sur une plaque recouverte de papier de cuisson (10 à 12 min).

8/ Retire-les et enfonce une pique dans chacune d’elles tant qu’elles sont encore chaudes.

9/ Étale au rouleau les pâtes à sucre (2 mm d’ép.) et découpe les étoiles à l’emporte-pièce.

10/ Saupoudre de perles ou d’étoiles.

11/ Humidifie-les pour les fixer sur les sablés.

Pour découvrir « Le chemin vers Noël » à vivre en famille

Cliquez ICI

Page 27: Divine Lectio

27

CÉLÉBRER À LA MAISON…

Le SITE Liturgie et sacrements de la Conférence des Évêques de France (CEF) se mobilise pour

accompagner la prière des Chrétiens en cette période de confinement. Il est à votre service. Nous avons

retenu deux articles simples et pratiques :

Comment célébrer une liturgie de la Parole le dimanche en famille ? Cliquez ici.

Comment organiser une liturgie domestique ? Cliquez ici.

Des trames afin de sanctifier le dimanche à la maison ?

Pour ce QUATRIÈME DIMANCHE DE L’AVENT, cliquez ICI.

Pour les acteurs paroissiaux, il existe des outils remarquables. Citons en particulier le guide intitulé « Les

célébrations de la Parole », édité par le Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS),

dans sa collection « Célébrer », Mame, 2018 (présentation ici).