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L’Alcool Docteur Vincent MEILLE Service de Psychiatrie et d’Addictologie du CHU de Dijon 4 ème position des pathologies invalidantes en europe

Docteur Vincent MEILLE d’Addictologie du CHU de Dijon · – Hallucinose des buveurs de Wernicke : hallucinations acoustico-verbales et automatisme mental – PHC des buveurs de

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L’Alcool

Docteur Vincent MEILLE

Service de Psychiatrie et

d’Addictologie du CHU de Dijon

4ème position des pathologies

invalidantes en europe

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4ème position des pathologies

invalidantes en europe

Evaluer la consommation

• Variabilité individuelle

– Inégalité devant l'alcool

• Risques somatiques et consommation d'alcool

• Quantitatif, quelque soit le type de boissonHomme > 210 g / semaine

Femme > 140 g / semaine

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Niveaux de consommation et risques

associés

• Deux paramètres pertinents :

– TAC : Consommation totale d’alcool en g/jour

– HDD : Jours de forte consommation

(>60g/j pour un homme, >40g/j pour une

femme)

DSM V : Evolution des critères

cliniques

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Différents facteurs de

vulnérabilité

Impact de la consommation à

court terme

• 17% des admissions aux urgences concernent

des troubles liés à la consommation d’alcool

• En 2011 en France > 100 000 admissions aux

urgences pour intoxication éthylique aigue

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Impact de la consommation d’alcool à

long terme

Impact de la consommation

d’alcool à long terme

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Impact de la consommation

d’alcool à long terme

Les profils de consommateurs

(Fouquet)

Alcoolites Alcooloses Somalcooloses

Répartition♂ : 45 à 50 %

♀ : 1 à 5 %

♂ : 40 à 45 %

♀ : 80 à 85 %

♂ : 1 à 5 %

♀ : 15 %

Age

d’intoléranceAprès 40 ans Entre 20 et 45 ans Entre 30 et 60 ans

Alcool

Vin, bière, Grandes

quantités

En compagnie, sans

ivresses

Conso quotidienne et

continue,

Pas de culpabilité,

Apéritifs, liqueurs,

Quantité moyenne,

Seul, ivresses fréquentes,

Conso discontinue,

Culpabilité, tentative de

lutte.

Pas de choix

Quantités faibles ou

massives

Solitaire et clandestin

Ivresses anormales,

immédiates

Conso compulsive

Culpabilité ++

Hérédité Alcoolisme du père Névrose ?

FamilleFemme plus âgée, nbx

enfants, jalousieConjugopathie précoce Maladie cachée

EvolutionDébut fin ado, durée 20 à

40 ans

Début tardif, durée 5 à 10

ans

Début tardif, durée

indéterminée

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Alcool et psychiatrie

• Alcool

– Anxiolytique transitoirement

– Mais anxiogène en continu

• Alcool

– Antidépresseur transitoirement

– Mais dépressogène en continu

Psychoses alcooliques

• Délires chroniques :

– Idées fixes post-oniriques : persistance d’un vécu onirique (délire aigu) non critiqué

– Hallucinose des buveurs de Wernicke : hallucinations acoustico-verbales et automatisme mental

– PHC des buveurs de Kraepelin : automatisme mental et délire mal systématisé, extensif, thèmes persécutifs ou de jalousie

– Délire de jalousie

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Anxiété

• Troubles anxieux : ¼ des patients ont recours

à l’alcool,

• Alcoolisme :

– 90 % de symptômes anxieux isolés (tension, peur,

irritabilité…)

– 20 à 30 % de troubles anxieux caractérisés

(trouble anxieux généralisé, trouble panique ou

trouble phobique)

Dépression

• Association épidémiologique

• Augmente nombre d’hospitalisations,

aggrave les conséquences sociales,

potentialise le risque suicidaire

• Principalement secondaire

• Clinique :

– 90 % de symptômes dépressifs

– 30 % d’états dépressifs supérieurs à 2 semaines,

– 5 % d’EDM.

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Dépression primaire

• Peu fréquentes, surtout chez la femme

(conduites d’alcoolisation plus tardives),

• Alcoolo-dépendance dans les suites de

dépression réactionnelle (abandon, deuil,

isolement affectif et social),

• Alcoolisations solitaires, plutôt vespérales,

avec ivresse et culpabilité.

Dépression secondaire

phase d’intoxication

• Conséquences neurobiologiques de l’OH, mais aussi inadaptation sociale et troubles de la personnalité

• Dénutrition, perturbations hépatiques

• Modifie l’évolution de l’alcoolisme : risque suicidaire, dépendances et altérations cognitives plus marquées

• Clinique proche d’une dépression classique, mais peut réaliser un état dysphorique plus trompeur (troubles du caractère, insomnie, asthénie, amaigrissement, baisse de l’élan vital…)

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Suicide

• Mortalité par suicide chez les patients alcooliques : 6 à 29 %,

• Dépendance alcoolique chez les patient suicidants : 20 à 60 %,

• 2 problèmes :– Potentiel suicidaire du patient alcoolique,

– Consommation d’alcool dans les tentatives de suicide.

• Rossow (1999) :– Tentatives de suicide : RR de 27.1,

– Suicides aboutis : RR de 4.7,

• Skog (1995) :– Consommation moyenne d’un litre par semaine s’accompagnait

d’une augmentation de 1.9 % du taux de mortalité par suicide.

Suicide

• 50 % patients consultant en urgence pour TS

ont consommé de l’alcool

• Pour se « donner du courage », ou comme

anesthésiant

• Favorise les gestes à haute létalité par

phénomène de désinhibition, augmentant

l’impulsivité et réduisant le contrôle

comportemental

• Potentialisation des effets toxiques des

médicaments ingérés à visée suicidaire