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Maroc Rgion de lOriental

Guide de linvestissement dans la rgion de lOriental du Maroc Opportunits et conditions 2011

Nations Unies

Addendum Le Royaume du Maroc s'est dot d'une nouvelle Constitution, adopte par rfrendum le 1er juillet 2011. Cette rforme institutionnelle tant intervenue postrieurement l'dition du Guide de l'investissement dans la rgion de l'Oriental du Maroc, les changements introduits par les nouvelles dispositions ne sont pas reflts dans le texte de la prsente publication. Il convient donc de prendre en compte les importantes volutions institutionnelles que prvoit la Constitution concernant, entre autres, la nouvelle rpartition des pouvoirs, le renforcement de la dcentralisation, la rforme des institutions judiciaires, ou encore la reconnaissance de l'amazighe comme langue officielle du Maroc au ct de l'arabe.

LEGENDERESEAUX AUTOROUTE ROUTE NATIONALE ROUTE REGIONALE ROUTE REGIONALE PISTE ROUTE PROVINCIALE ROUTE PROVINCIALE PISTE VOIE EXPRESS ROUTE NON CLASSEE CHEMIN DE FER LIMITES ADMINISTRATIVES LIMITE DE REGION LIMITE DE PROVINCE

NADORKariet Arkemane Slouane

Ras El Maa

SADIAMadagh

DRIOUCHvoie ferre

MIDAR

ZAO

BERKANECol de Guerbouss

palmeraie patrimoine monument port port de pche port de plaisance sites naturels

station balnaire aroport

Gorges du Zegzel

OUJDAvoie ferr e

EL AOUNsucrerie cimenterie centrale thermique centrale thermo-solaire

err ie f vo

e

Nama

TAOURIRT JERADAvo ieGrandes Cascades

AIN BENI MATHARcentrale thermo-solaire en construction

DEBDOU

TENDRARA

voie ferre

fe r

r

e

BOUARFATalsintaroport

BNI TADJITE FIGUIG

Carte actualise de la rgion de lOriental, intgrant entre autres lautoroute reliant Fs et Oujda mise en service en 2011

NATIONS UNIESI

GUIDE DE LINVESTISSEMENT DANS LA RGION DE LORIENTAL DU MAROC

Opportunits et conditions 2011

NATIONS UNIES New York et Genve, 2011

II

CNUCED La Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement (CNUCED) a t fonde en 1964 en tant quorganisme intergouvernemental permanent. Elle a pour objectif principal de maximiser les possibilits de commerce, dinvestissement et de dveloppement des pays en dveloppement afin de les aider relever les dfis dcoulant de la mondialisation et sintgrer dans lconomie mondiale sur une base quitable. La CNUCED compte 193 tats membres. Son secrtariat est tabli Genve, en Suisse, et fait partie du Secrtariat des Nations Unies. CCI La Chambre de commerce internationale (CCI) est lorganisation mondiale des entreprises. Cest le seul organisme reconnu comme porte-parole des socits de tous les secteurs dans toutes les parties du monde. Elle regroupe des milliers de membres, dentreprises et dassociations de 130 pays. La CCI favorise un systme ouvert de commerce et dinvestissement international et lconomie de march dans le cadre dun dveloppement et dune croissance durables. Elle tablit des rgles qui rgissent la conduite des affaires au-del des frontires. Au cours de la premire anne dexistence des Nations Unies, le Conseil conomique et social lui a accord un statut consultatif du plus haut niveau (catgorie A), maintenant appel statut consultatif gnral.

Remarque Le terme pays utilis dans la prsente tude dsigne galement, sil y a lieu, des territoires ou des rgions ; les dsignations utilises et la prsentation des donnes nimpliquent, de la part du Secrtariat des Nations Unies, aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou tel pays, territoire, ville ou zone, ou de ses autorits, ni quant au trac de ses frontires ou limites. De plus, les dsignations des groupes de pays ne sont utilises que pour des raisons de commodit statistique ou danalyse et nexpriment pas ncessairement un jugement quant au niveau de dveloppement atteint par tel ou tel pays ou zone.

UNCTAD/DIAE/PCB/2010/10 Guide de linvestissement dans la rgion de lOriental du Maroc Nations Unies, 2011 Tous droits rservs

III

Trois bonnes raisons dinvestir dans la rgion de lOriental Une richesse en ressources naturelles Les ressources agricoles de la rgion de lOriental sont importantes et diversifies et les types de culture varient selon les provinces et les conditions climatiques qui y rgnent. Mais si certaines cultures sont bien adaptes la situation climatique du sud de la rgion (notamment la culture de dattes Figuig), on observe les conditions les plus favorables dans la partie nord, en particulier au niveau du bassin trs fertile de la Moulouya. En raison des nombreux sites et paysages quelle propose, la rgion est trs attrayante pour le tourisme national et international. Les possibilits sont importantes pour ce qui est du tourisme balnaire, notamment au niveau de la nouvelle station mditerranenne de Sadia, mais galement du tourisme culturel et de lcotourisme (lagune de la Marchica, oasis et dsert de Figuig, patrimoine dOujda et des principales villes, massif des Beni-Snassen, sources deau thermale, etc.). Les atouts naturels de lOriental offrent enfin des possibilits dans dautres secteurs : limportance de son ensoleillement annuel fait de la rgion, notamment au sud, un territoire particulirement accueillant pour les projets lis la production dnergie solaire, actuellement en plein dveloppement. Enfin, ses soussols riches en minerais se rvlent attrayants pour les projets dexploitation minire. Une rgion bien positionne et en plein essor Le positionnement gographique de la rgion de lOriental est intressant pour ce qui est de laccs aux marchs trangers. Si la rgion est un peu loigne des zones les plus peuples et les plus conomiquement actives du Maroc, elle partage en revanche sa frontire est avec lAlgrie, ce qui en fait la rgion marocaine la plus proche des autres pays du Maghreb. Les investisseurs pourront rellement tirer profit de cette localisation lors dune ventuelle rouverture de la frontire terrestre avec lAlgrie. Sa faade mditerranenne et le dveloppement de la zone portuaire de Nador en font galement une alternative crdible au port de Tanger pour laccs aux marchs europens et du pourtour mditerranen. Par ailleurs, le dveloppement des infrastructures routires reliant lOriental au reste du Maroc (notamment vers Fs et vers Tanger) permet de relativiser de plus en plus lisolement auquel tait sujette la rgion. Dautre part, les investisseurs qua rencontrs la CNUCED ont dcrit une rgion en plein essor, avec beaucoup de potentiel et des cots de main duvre comptitifs. Ils ont salu les efforts raliss par le gouvernement pour dvelopper les infrastructures, en crant des parcs daffaires, et pour mettre en uvre des projets touristiques. Ils ont galement salu la scurit, la stabilit macroconomique et la convivialit de la rgion. De plus, lOriental se trouve conomiquement proche de sa diaspora, source essentielle de capitaux trangers que les pouvoirs publics rgionaux ont pour objectif prioritaire de canaliser vers les secteurs productifs. Un volontarisme fort des autorits LOriental bnficie du dynamisme conomique du Maroc et des rformes macroconomiques importantes qui ont t entreprises au niveau national partir des annes 1980. Ces rformes ont notamment permis de maintenir un taux dinflation faible en dpit du renchrissement du prix des matires premires, de conserver un excdent courant et daccrotre le flux dinvestissements trangers directs dans le pays. La rgion tire aussi profit de lconomie trs ouverte du Maroc, caractrise par des changes commerciaux importants avec lUnion europenne et de nombreux accords de libre-change. Enfin, les autorits nationales ont mis en uvre une stratgie de dveloppement conomique fonde sur le soutien dun certain nombre de secteurs jugs stratgiques. Ces efforts, qui ciblent notamment des secteurs forte valeur ajoute (nouvelles technologies, nergies renouvelables), se traduisent par la mise en uvre de programmes dinvestissements nationaux importants au niveau des zones dactivit et des infrastructures de transport et de communication.

IV

Au niveau rgional, les autorits se sont montres, depuis le lancement de lInitiative royale pour le dveloppement de lOriental de 2003, particulirement actives afin damliorer laccessibilit de la rgion depuis les autres zones conomiques du Maroc et depuis ltranger. Les infrastructures de transport ont ainsi bnfici dinvestissements importants qui se poursuivent aujourdhui, limage de la construction en cours dun deuxime port Nador, dune nouvelle arogare laroport dOujda-Angad, dun prolongement de lautoroute de Fs et Oujda, ou encore dune rocade mditerranenne entre Tanger et Sadia. De nouvelles zones dactivit sont galement amnages (parcs industriels Oujda et Selouane, agrople dans la province de Berkane) et des projets sectoriels de grande ampleur se dveloppent, tels que ceux mens dans la station balnaire de Sadia ou la construction de la centrale thermosolaire dAn Beni Mathar. La rgion a galement bnfici dun dveloppement important du capital humain travers lexpansion de lUniversit Mohammed Premier et la croissance de loffre de formation professionnelle.

V

Prface Linvestissement tranger direct est largement reconnu comme un apport potentiel important la croissance et au dveloppement. Il peut en effet apporter capital, technologie, savoir-faire organisationnel et accs de nouveaux marchs. Il est galement plus stable et reprsente un engagement plus long terme envers le pays hte que dautres formes de flux de capitaux. Le prsent Guide de linvestissement dans la rgion de lOriental du Maroc constitue un produit concret dune initiative conjointe de la Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement (CNUCED) et de la Chambre de commerce internationale (CCI). Ce projet a pour but de runir deux parties dont les intrts se compltent : des socits qui cherchent de nouveaux lieux dinvestissement et des pays ou rgions qui recherchent de nouveaux investisseurs. Cette dmarche nest pas toujours simple car les socits suivent leurs stratgies mondiales tout en tant attires par certaines possibilits, et les pays ont des objectifs conomiques et sociaux qui dpassent lattraction dinvestissements trangers. Les guides dinvestissement CNUCED-CCI sont donc considrs, juste titre, comme faisant partie dun processus long terme au cur duquel on retrouve un dialogue constant entre les investisseurs et les gouvernements. Les guides en eux-mmes rsultent dun dialogue entre les reprsentants de socits, dune part, et du gouvernement, dautre part, au cours des sminaires qui prcdent leur ralisation. Nous esprons que les guides contribueront leur tour au dialogue en le fortifiant et en le maintenant, car nous sommes persuads quavec le temps, cest ce dialogue seul qui crera des conditions toujours plus favorables de plus grands flux dinvestissements ayant une incidence sur le dveloppement des territoires et le bien-tre des populations.

Supachai Panitchpakdi Secrtaire gnral CNUCED

Jean-Guy Carrier Secrtaire gnral CCI

VI

Remerciements Le prsent Guide de linvestissement dans la rgion de lOriental du Maroc a t ralis par la Division sur linvestissement et les entreprises de la CNUCED la demande du gouvernement du Maroc. Il repose en grande partie sur les informations recueillies lors dune mission exploratoire mene en mars et en avril 2010 par une quipe de la CNUCED et reflte la situation prvalant cette date. La mission a bnfici de la pleine coopration des autorits nationales et rgionales et des autres organismes comptents. Les points de vue exprims, loccasion de la mission, par les reprsentants nationaux et trangers du secteur priv ainsi que par la socit civile ont galement constitu un apport important. Une version prliminaire de ce guide a t examine avec les parties prenantes lors dun atelier de travail Oujda, en janvier 2011. Ce guide tient compte des commentaires exprims cette occasion. Le prsent guide a t prpar par une quipe de projet compose de Ian Richards et Estve Morel et dirige et coordonne par Nazha Benabbes Taarji-Aschenbrenner. Mimoun Mehdi a galement contribu la ralisation du guide, qui a par ailleurs bnfici du prcieux soutien de Mohamed Mbarki, de Taoufiq Boudchiche et de Driss Moulay Rchid. Le guide a t corrig par Catherine Davoine et mis en page par Nelson Vigneault. Ce guide a t financ et facilit par lAgence pour la promotion et le dveloppement conomique et social de la prfecture et des provinces de la rgion orientale du Royaume (ci-aprs dnomme Agence de lOriental). Avis au lecteur Ce document est publi dans le cadre de la srie des guides dinvestissement CNUCED-CCI, qui vise les investisseurs trangers peu renseigns sur les pays et territoires couverts. Ces guides se veulent donc davantage un aperu de lieux dinvestissement potentiels que des ouvrages complets de rfrence ou des manuels pratiques dtaills. Ils indiquent toutefois des sources de renseignements supplmentaires dans les secteurs priv et public. Ces publications possdent deux caractristiques qui sont dignes dintrt pour le lecteur. Tout dabord, les guides sont raliss par une tierce partie et brossent un tableau quilibr et objectif des conditions dinvestissement. Leur crdibilit est sans aucun doute leur principal avantage quand il sagit dattirer lattention des investisseurs. Enfin, leur structure gnrale et une partie de leur contenu particulier sont le fruit de consultations avec le secteur priv. Le sommaire est suivi dun bref chapitre dintroduction. Suivent trois chapitres reprsentant la majeure partie du contenu. Le chapitre intitul Le contexte conomique et social dcrit les conditions gnrales dans lesquelles les investisseurs sont appels exercer leurs activits, notamment en ce qui concerne la situation macroconomique, les infrastructures, la fiscalit ou les ressources humaines. Le chapitre intitul Domaines de possibilits dcrit les domaines dintrt potentiel pour les investisseurs trangers, tandis que celui intitul Cadre rglementaire se penche sur les rglements qui rgissent linvestissement en gnral et linvestissement tranger direct en particulier. On trouvera lannexe 1 une liste de multinationales et grandes socits marocaines importantes dans la rgion. Lannexe 2 fournit les coordonnes de certaines sources dinformation additionnelles, y compris des sites Web, et lannexe 3, des contacts utiles aux investisseurs. Lannexe 4 numre les conventions de non-double imposition et les accords de protection et de promotion des investissements signs par le Maroc. Lannexe 5 indique les jours fris et les horaires de travail. Lannexe 6, enfin, fournit les coordonnes du wali de la rgion et des gouverneurs de provinces.

VII

Srie des guides dinvestissement publis An Investment Guide to Ethiopia, 1999 ; dition rvise, nouveau format, 2004 Guide de linvestissement au Mali, 2000 ; dition rvise, nouveau format, 2004 ; dition rvise, traduite en anglais, 2006 An Investment Guide to Bangladesh, 2000 An Investment Guide to Uganda, 2001 ; dition rvise, 2004 An Investment Guide to Mozambique, 2001 An Investment Guide to Nepal, 2003 An Investment Guide to Cambodia, 2003 Guide de linvestissement en Mauritanie, 2004 An Investment Guide to East Africa, 2005 An Investment Guide to Kenya, 2005 An Investment Guide to Tanzania, 2005 An Investment Guide to Rwanda, 2006, rimprim en 2008 An Investment Guide to Uzbekistan, 2007 ; dition rvise, 2009 An Investment Guide to the Silk Road, 2009 Guide de linvestissement au Bnin, 2010 An Investment Guide to Lao PDR, 2010 Guide de linvestissement au Maroc, 2010 Guide de linvestissement aux Comores, 2011 An Investment Guide to Zambia, 2011

VIII

SIGLES ET ACRONYMESADEREE ADPIC AELE AMDI AMIC AMICA AMITH ANP ANRT APPI BAD BEI BMCE BMCI BMDA BPO BTP CCG CCIS CCR CDVM CFCIM CFI CGEM CIRDI CNDP CNUDCI CNUCED COMAR CONOR CPGE CPR CRI CSP EFA EVP FEM FIRO FMI FODEP FOGAM Agence nationale de dveloppement des nergies renouvelables et de lefficacit nergtique Aspects des droits de proprit intellectuelle qui touchent au commerce Association europenne de libre-change Agence marocaine de dveloppement des investissements Association marocaine des investisseurs en capital Association marocaine pour lindustrie et le commerce de lautomobile Association marocaine des industries du textile et de lhabillement Agence nationale des ports Agence nationale de rglementation des tlcommunications Accords de promotion et de protection des investissements Banque africaine de dveloppement Banque europenne dinvestissement Banque marocaine du commerce extrieur Banque marocaine pour le commerce et lindustrie Bureau marocain du droit dauteur Business Process Outsourcing Btiment et travaux publics Caisse centrale de garantie Chambre de commerce, dindustrie et de services Commission consultative de la rgionalisation Conseil dontologique des valeurs mobilires Chambre franaise de commerce et dindustrie du Maroc Centre de formation des instituteurs Confdration gnrale des entreprises du Maroc Centre international pour le rglement des diffrends relatifs linvestissement Commission nationale de contrle et de protection des donnes personnelles Commission des Nations Unies pour le droit commercial international Confrence des Nations Unies sur le commerce et le dveloppement Centre dOujda pour la mdiation et larbitrage Conserverie de lOriental Classe prparatoire aux grandes coles Centre pdagogique rgional Centre rgional dinvestissement Centrale concentration solaire (Concentrating Solar Power) cole franaise des affaires quivalent vingt pieds Fonds pour lenvironnement mondial Fonds dinvestissement de la rgion de lOriental Fonds montaire international Fonds de dpollution industrielle Fonds de garantie des crdits pour la mise niveau des entreprises FOMAN FORTEX FPCT GIE GMT IED IFRS INDH IR IS ITO Fonds national de mise niveau Fonds de restructuration des entreprises du secteur du textile et lhabillement Fonds de placement collectif en titrisation Groupement dintrt conomique Temps moyen de Greenwich Investissements trangers directs Normes internationales dinformation financire Initiative nationale pour le dveloppement humain Impt sur le revenu Impt sur les socits Information Technology Outsourcing (externalisation des processus lis aux technologies de linformation) Dirham marocain Master of Business Administration Moyen-Orient et Afrique du Nord Agence multilatrale de garantie des investissements Marocain rsidant ltranger Nation la plus favorise (clause de la) Organisation de coopration et de dveloppement conomiques Observatoire de la communaut marocaine rsidant ltranger Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail Organisation internationale du travail Organisation mondiale du commerce Organisation mondiale de la proprit intellectuelle Office marocain de la proprit industrielle et commerciale Office national des chemins de fer Office national de llectricit Office national de leau potable Organisation non gouvernementale Office national des hydrocarbures et des mines Organisme de placement en capital-risque Organismes de placements collectifs en valeurs mobilires Office rgional de mise en valeur agricole de la Moulouya-Berkane Organisation de lunit africaine (devenue lUnion africaine en 2002) Programme dappui aux institutions de garantie marocaines Plantes aromatiques et mdicinales Plan agricole rgional Plan de dveloppement rgional touristique pour lOriental Produit intrieur brut Petites et moyennes entreprises Petites et moyennes industries Pacte national pour lmergence industrielle

MAD MBA MENA MIGA MRE NPF OCDE OCMRE OFPPT OIT OMC OMPI OMPIC ONCF ONE ONEP ONG ONHYM OPCR OPCVM ORMVAM OUA PAIGAM PAM PAR PDRT PIB PME PMI PNEI

RENOVOTEL Fonds de rnovation des units htelires RNR Rsultat net rel

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RNS RTG SA SARL SCA SCS SGMB SFI SMAG SMIG SNC SODEP TMP TTC TVA UA UE UEMOA UMA UMP UPM VNA WCT WPPT $US

Rsultat net simplifi Portique roulant sur pneus (Rubber-Tyred Gantry) Socit anonyme Socit responsabilit limite Socit en commandite par actions Socit en commandite simple Socit gnrale marocaine des banques Socit financire internationale Salaire minimum agricole garanti Salaire minimum interprofessionnel garanti Socit en nom collectif Socit dexploitation des ports Tlvision numrique personnelle Toute taxe comprise Taxe sur la valeur ajoute Union africaine Union europenne Union conomique et montaire ouest-africaine Union du Maghreb arabe Universit Mohammed Premier Union pour la Mditerrane Vocation non agricole (attestation) Trait de lOMPI sur le droit dauteur Trait de lOMPI sur les interprtations et excutions et les phonogrammes Dollar des tats-Unis

X

XI

TABLE DES MATIRES Trois bonnes raisons dinvestir dans la rgion de lOriental Prface Remerciements Avis au lecteur Srie des guides dinvestissement publis Sigles et acronymes Table des matires Rsum Fiche signaltique de la rgion de lOriental Carte de la rgion de lOriental CHAPITRE I INTRODUCTION Territoire et population Histoire et gouvernement Taille du march et accs aux marchs voisins Priorits des autorits centrales et rgionales dans lOriental Les provinces de la rgion de lOriental CHAPITRE II LE CONTEXTE CONOMIQUE ET SOCIAL Environnement conomique Infrastructures et services publics Secteur financier Ressources humaines Cot des facteurs de production Le secteur priv dans la rgion de lOriental CHAPITRE III POSSIBILITS DINVESTISSEMENT Agriculture et agroalimentaire Tourisme et loisirs nergies renouvelables Offshoring Autres secteurs dintrt Potentialits par secteur et province CHAPITRE IV CADRE RGLEMENTAIRE Systme lgislatif et judiciaire Protection des personnes et de la proprit Cadre institutionnel Entre et sortie de linvestissement Proprit et contrle de la gestion Protection de linvestissement Fiscalit Incitations Comptabilit Autres sujets dintrt CHAPITRE V PERCEPTIONS DES INVESTISSEURS Observations gnrales Observations spcifiques ANNEXES Annexe 1: Quelques multinationales et grandes socits marocaines implantes dans la rgion de lOriental Annexe 2 : Sources dinformation Annexe 3 : Contacts utiles dans la rgion et au niveau national Annexe 4 : Listes des conventions de non-double imposition et des accords de protection et de promotionde linvestissement signs par le Maroc Annexe 5 : Jours fris et horaires de travail Annexe 6 : Coordonnes du wali et des gouverneurs III V VI VI VII VIII XI 1 4 5 7 7 7 8 9 12 15 15 19 24 27 28 28 31 31 34 37 39 40 45 47 47 50 50 51 56 58 60 66 70 71 73 73 74 75 75 78 82 87 90 91

XII

Rsum1

Les investisseurs sont les bienvenus La rgion de l'Oriental bnficie de l'importante ouverture du Maroc aux investisseurs. Labrogation de la Loi sur la marocanisation, en 1993, a permis de mettre fin toute discrimination lencontre des investisseurs trangers et a ouvert la voie la libralisation de nombreux secteurs dactivit. En plus des activits industrielles et commerciales, plusieurs secteurs sont dsormais soumis la libre concurrence. Les investisseurs trangers jouissent des mmes droits et incitations que les investisseurs nationaux et du droit de libre tablissement. Depuis plusieurs annes, le Maroc se conforme aux principes du traitement national et de la nation la plus favorise (NPF), qui consacrent lgalit de traitement entre les investisseurs marocains et trangers. Les investisseurs trangers bnficient galement de lentire libert de rapatrier bnfices, dividendes et capital. De plus, en matire darbitrage international, ils ont la possibilit de choisir entre un recours au Centre international pour le rglement des diffrends relatifs aux investissements (CIRDI) ou un tribunal ad hoc tabli conformment aux rgles darbitrage de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI). Un centre pour la mdiation et larbitrage est galement install au sein de la Chambre de commerce, dindustrie et de services (CCIS) dOujda. Une loi-cadre portant Charte de linvestissement est entre en vigueur en janvier 1996, fixant les objectifs du gouvernement pour amliorer le climat de linvestissement dans le pays. Le but est dencourager les investissements privs, tant nationaux qutrangers, en offrant un accs systmatique tous les avantages disponibles et en rationalisant et simplifiant les procdures administratives. Le cadre institutionnel daccueil des investisseurs sest beaucoup amlior. Le Centre rgional dinvestissement (CRI) a t tabli pour jouer le rle dinterlocuteur unique de linvestisseur et laccompagner dans son processus de ralisation du projet. Une Commission des investissements a galement t institue sous la prsidence effective du premier ministre pour statuer, entre autres, sur dventuelles entraves aux projets dinvestissement.

Ce cadre institutionnel et juridique ainsi que la poursuite des programmes de rforme amorcs ces dernires annes ont permis daccrotre sensiblement lattrait du Maroc et de ses rgions conomiques. Les avantages La rgion de lOriental est en plein essor et bnficie de la dynamique cre par l Initiative royale pour le dveloppement de la rgion de lOriental , dont lobjectif tait de stimuler linvestissement et lemploi et de favoriser la cration de petites et moyennes entreprises par les jeunes entrepreneurs. Lengagement soutenu du gouvernement a permis la cration dun ple de dveloppement rgional, le Ple Mditerrane Est , et la mise en place de lAgence pour la promotion et le dveloppement conomique et social de la prfecture et des provinces de la rgion orientale du Royaume (Agence de lOriental). Les autorits ont engag des efforts communs considrables pour dsenclaver la rgion, lintgrer dans le tissu conomique national et la rendre plus facilement accessible aux investisseurs et aux touristes. Afin dy parvenir, elles ont mis en uvre un large programme de dveloppement des infrastructures. Celui-ci comprend louverture dune nouvelle arogare laroport dOujda-Angad, dj moins dune heure de vol de lEspagne, la mise niveau des infrastructures ferroviaires, la construction dun nouveau port proximit de Nador, la mise en place dune centrale thermosolaire An Beni Mathar, lamnagement dimportants parcs industriels Oujda, Berkane et Selouane, le prolongement de lautoroute de Fs Oujda et la construction dune rocade mditerranenne reliant les villes de Tanger et de Sadia. Les autorits se sont aussi penches sur le dveloppement du tourisme international Sadia et dans le dsert, le renforcement de lenseignement avec lexpansion de lUniversit Mohammed Premier et des offres de formation professionnelle et la mise en place dinfrastructures agricoles. Dimportants flux dinvestissements nationaux ont galement accompagn les nombreux projets publics de dveloppement des infrastructures. Enfin, la diaspora reprsente une source essentielle de capitaux trangers que les pouvoirs publics rgionaux ont pour objectif prioritaire de canaliser vers les secteurs productifs.

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Les investisseurs qua rencontrs la mission de la CNUCED ont dcrit lOriental comme une rgion fort dveloppement bnficiant dun important potentiel de croissance et dune main duvre peu coteuse. Ils se montrent galement satisfaits des actions engages par les pouvoirs publics en matire dinfrastructures de transport et daccueil des entreprises et saluent la scurit et la stabilit de la rgion. Les possibilits La rgion de lOriental, de par son histoire, son conomie et sa gographie, offre dimportantes possibilits conomiques. LOriental est la troisime rgion agricole du Maroc pour ce qui est de la valeur ajoute. Elle bnficie de conditions climatiques varies du nord au sud permettant la production dune grande varit de produits agricoles. Lhuile dolive de Taourirt, les clmentines de Berkane ou les dattes de Figuig (Aziza) font ainsi partie des principales appellations sur lesquelles repose la notorit de lOriental. De plus, lagneau de race Beni Guil, lev dans lOriental, est particulirement rput pour sa rsistance et la qualit de sa viande. La rgion compte diverses installations de transformation et de conditionnement des produits agricoles. Cependant, beaucoup reste faire dans ce secteur en matire de valorisation de la production agricole, dont le dveloppement constitue une priorit de la stratgie gouvernementale. Un projet de mise en place, proximit de Berkane, dun agrople de grande envergure, dont les travaux damnagement ont t lancs mi-2010, a t amorc dans ce but et offre des possibilits dinvestissement dans lagroalimentaire, le conditionnement et la logistique. En matire de tourisme, lOriental prsente de nombreux attraits naturels et des paysages dune grande diversit, depuis le littoral mditerranen au nord jusquaux plateaux semi-dsertiques du sud, en passant par le fleuve de la Moulouya et le massif des Beni-Snassen. Longtemps inexploits, les atouts de la rgion sont progressivement mis en valeur. Nanmoins, malgr la richesse et la varit des sites naturels que prsente la rgion, la nouvelle station balnaire mditerranenne de Mediterrania Sadia, actuellement en pleine expansion, en constitue la principale destination

touristique connue. Le tourisme gnr par cette station peut cependant tre mis profit afin de dvelopper le tourisme de dcouverte des autres sites de la rgion, notamment dans le cadre de circuits touristiques intgrs, comprenant le tourisme de montagne, les randonnes pdestres et questres, les visites archologiques, les stations thermales, le tourisme rural et culturel, les circuits dsertiques et lcotourisme. De plus, lamnagement de la lagune de la Marchica, longue de 25 km, autour de laquelle sept cits touristiques doivent tre amnages, constitue le second grand projet balnaire de lOriental. Lcotourisme, que lon qualifie aussi de tourisme nature, vert ou rural, connat une progression certaine au Maroc. Les agences et voyagistes marocains qui se spcialisent dans lcotourisme sappuient sur la nature riche et exceptionnelle quoffre le pays. En effet, lcotourisme reprsente un rel intrt, tant au niveau national que rgional : il cre un certain quilibre entre lconomie et lcologie, permettant cette autre forme de tourisme de constituer un solide facteur de stabilit tant moyen qu long terme. Le dveloppement rcent mais rapide de la filire des nergies renouvelables au Maroc et, plus prcisment, de lnergie solaire dans lOriental ouvre des perspectives dinvestissement intressantes. Le fort soutien des pouvoirs publics qui en font une priorit nationale, les financements proposs par les programmes internationaux et lintrt manifest par lUnion europenne dans le cadre de sa politique nergtique (une interconnexion lectrique existe entre le Maroc et lEspagne) sont autant de signaux positifs pour les investisseurs du secteur des nergies propres souhaitant se positionner dans lOriental. Paralllement la mise en place au niveau rgional de formations axes sur lnergie et les technologies propres, le dveloppement venir des capacits de production lectrique par concentration solaire constitue une tape importante dans le renforcement du secteur. De plus, limplantation dans la rgion dindustries appartenant au domaine des nergies renouvelables, facilite par une zone industrielle consacre aux industries propres et aux nergies renouvelables, devrait permettre dattirer de nombreuses PME susceptibles de rpondre la demande en services et activits annexes qui manera de ces entreprises.

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La rgion de lOriental, qui bnficie de cots des facteurs de production avantageux comparativement aux autres rgions du Maroc et dune proximit logistique avec les marchs europens, est bien place pour tirer parti des investissements lis loffshoring, dont le BPO (business process outsourcing ou externalisation des processus daffaires) et lITO (information technology outsourcing ou externalisation des processus lis aux technologies de linformation). Afin de dvelopper ce secteur, une infrastructure spcifique adapte aux besoins des entreprises de cette filire ainsi quun cadre sectoriel incitatif sont mis en place dans la Technopole dOujda. La proximit de son fuseau horaire avec les horaires europens permet galement dassurer une collaboration troite entre le personnel localis dans lOriental et les clients ou quipes situs sur lautre rive de la Mditerrane. Sduit par ces avantages, un investisseur de taille sest dj install Oujda dans ce secteur. Les difficults Bien que des progrs considrables aient t raliss et se poursuivent en matire dinfrastructures de transport, le dsenclavement de la rgion doit se poursuivre afin de lui permettre de profiter plus facilement du dynamisme conomique des rgions marocaines les plus actives et de sintgrer pleinement dans le tissu conomique du pays. Cette intgration est un objectif que les autorits rgionales et le gouvernement se sont fix moyen terme. Le chmage demeure galement un problme important dans lOriental. Par ailleurs, malgr les progrs conomiques et sociaux raliss, la rgion fait face aux dfis nationaux que reprsentent, entre autres, la rduction de lanalphabtisme, la gnralisation de laccs aux soins, la rforme du systme judicaire et de ladministration, ou encore le passage progressif des activits du secteur informel, encore important, au secteur formel. Le dveloppement de nouvelles filires de production et la croissance du secteur moderne devraient permettre de continuer progresser dans ces domaines.

Les perspectives et les dfis Le chef de ltat et les autorits centrales et locales continuent de jouer un rle actif dans le dveloppement de la rgion, en mettant laccent sur les infrastructures, le capital humain et lextension dun secteur priv moderne et comptitif. Cependant, un ensemble de dfis interdpendants auxquels la rgion doit faire face restent relever. Comme dans la plupart des pays, la rgion est confronte la diminution de la demande mondiale. Par ailleurs, la croissance conomique doit accompagner et soutenir un mouvement plus large de rduction de la pauvret, de gnralisation de laccs des mnages aux services sociaux, de renforcement de lefficacit du secteur public et de rduction de la vulnrabilit de la population. Seules des rformes en profondeur, accompagnes dun accroissement significatif et durable de la croissance conomique, sont de nature y parvenir. Ceci requiert la consolidation et lamlioration des performances macroconomiques, mais aussi la mise niveau du tissu productif et des institutions, ainsi quune lutte continue contre les disparits et la pauvret.

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Fiche signaltique de la rgion de lOriental Donnes nationales Systme politique Chef de ltat Chef du gouvernement Principaux partis politiques reprsents au Parlement Monarchie constitutionnelle, dmocratique et sociale Sa Majest le Roi Mohammed VI Premier ministre Parti Istiqlal/Parti dindpendance (PI), Parti de lauthenticit et de la modernit (PAM), Parti de la justice et du dveloppement (PJD), Mouvement populaire (MP), Rassemblement national des indpendants (RNI), Union socialiste des forces populaires (USFP), Union constitutionnelle (UC) Septembre 2007 Dirham marocain (Dh, MAD) 1 $US = 8,08 MAD (mars 2011) Arabe Islam (99 %), religion dtat. Libert de culte garantie par la Constitution GMT (GMT+1 : heure dt)

Dernires lections lgislatives Monnaie Taux de change Langue officielle Religions Fuseau horaire du pays

Donnes rgionales Nom officiel de la rgion Wali de la rgion de lOriental Prsident du Conseil rgional de lOriental Directeur gnral de lAgence de lOriental Superficie de la rgion Population de la rgion Densit de la rgion Conditions climatiques Langues employes Rgion de lOriental, Royaume du Maroc M. Abdelfettah El Houmam M. Ali Elhadi Belhadj (lu en septembre 2009) M. Mohamed Mbarki 82 820 km 1 918 094 habitants (2004) 23,2 habitants/km (moyenne nationale = 41,9 habitants) Climat mditerranen au nord de la rgion, plus aride et saharien au sud Arabe, darija (arabe dialectal), tamazight (berbre), franais, espagnol Oujda (chef-lieu) : 400 738 habitants (2004) Nador : 126 207 habitants (2004) Taourirt : 80 024 habitants (2004) Berkane : 80 012 habitants (2004) Jerada : 43 916 habitants (2004) Driouch : 28 545 habitants (2004) Bouarfa : 25 947 habitants (2004)

Principales villes (population)

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Carte de la rgion de lOriental

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IntroductionTerritoire et population

I

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La rgion de lOriental est lune des seize rgions administratives qui composent le Royaume du Maroc. Elle constitue galement lune des dix-sept wilayas marocaines, circonscriptions administratives recouvrant les rgions ( lexception de la rgion de Tanger-Ttouan qui abrite deux wilayas) et dont lautorit est confie un wali nomm par le pouvoir central. Le chef-lieu de la rgion de lOriental est Oujda. Situe au nord-est du Maroc, lOriental partage sa frontire sud-est avec lAlgrie et dispose au nord dune faade maritime de 200 km, sur la Mditerrane, o se trouve notamment le port de Nador. Elle est galement limitrophe des rgions marocaines de Taza-Al Hoceima-Taounate et FsBoulmane louest et de Mekns-Tafilalet au sudouest. Enfin, au nord de Nador se situe lenclave de Melilla. La superficie rgionale est de 82 820 km, soit plus du dixime du territoire marocain. Mditerranen au nord de la rgion, le climat devient beaucoup plus aride et continental au sud. La rgion est en partie traverse par la Moulouya, fleuve qui prend sa source entre le Moyen-Atlas et le Haut-Atlas et se jette dans la Mditerrane, proximit de la station balnaire de Sadia. Le bassin du fleuve est constitu de larges plaines, entoures de rgions montagneuses : le Rif oriental louest, la chane des Beni-Snassen lest et lAtlas au sud. Le sud de la rgion est constitu principalement de hauts plateaux qui se prolongent lest en Algrie. Administrativement, la rgion de lOriental, qui compte 27 communes urbaines et 87 communes rurales, est subdivise en une prfecture et six provinces : la la la la la la la Prfecture dOujda-Angad ; Province de Nador ; Province de Driouch (institue en 2009) ; Province de Berkane ; Province de Taourirt ; Province de Jerada ; Province de Figuig.

agglomrations du nord. Ainsi, en 2004, les quatre premires subdivisions cites ci-dessus (en incluant lactuelle Province de Driouch), dont la superficie ne reprsente que 12 % du territoire rgional, abritaient 77 % de la population de la rgion. Ainsi, la densit rgionale moyenne de 23,2 hab/km (2004), nettement plus faible que la moyenne marocaine (41,9 hab/km), masque des disparits importantes entre, par exemple, la Prfecture dOujda-Angad (278,4 hab/km) et la Province de Figuig (2,3 hab/km), semi-dsertique. La langue officielle du Maroc est larabe. Larabe dialectal marocain est, quant lui, essentiellement utilis loral. La population berbre est importante dans lOriental, notamment au nord o le rifain, dialecte amazighe du Rif, est parl. Le franais conserve une place importante dans lensemble du pays, notamment dans les domaines culturel et administratif. Lespagnol est galement couramment employ au nord du pays et de lOriental. Ainsi, au niveau de la rgion, le fleuve de la Moulouya marquait la sparation entre les anciens protectorats espagnol, au nord (o se trouve Nador et qui comprenait Melilla), et franais, au sud (incluant notamment Oujda et se prolongeant jusqu Figuig). Histoire et gouvernement Cre en 1971, la rgion de lOriental constituait lune des sept rgions qui composaient le Royaume du Maroc avant que celui-ci ne soit divis en 16 rgions en 1997. Constitue de populations dorigines essentiellement berbre et arabe, elle a galement subi une forte influence franaise et espagnole au cours des deux protectorats institus dans le pays entre 1912 (Trait de Fs) et 1956, date daccs du Maroc lindpendance. Le protectorat espagnol stendant alors sur une grande partie du Rif, lactuelle rgion de lOriental recouvre un territoire qui tait divis entre le nord espagnol (dont Nador) et le sud franais (dont Oujda). Aprs lindpendance, la rgion a notamment t marque par des dsaccords persistants avec lAlgrie concernant le trac de la frontire entre les deux pays. Si la partie nord du trac, de la Mditerrane le long de lOued Kiss jusqu Teniet-Sassi, est tablie depuis 1845, le sud de la frontire, en zone dsertique (dont une partie concerne la rgion de lOriental), a t beaucoup

LOriental compte environ deux millions dhabitants (1,92 million au recensement gnral de 2004) qui se concentrent principalement dans les grandes

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plus discut du fait dun trac flou modifi plusieurs reprises et de revendications divergentes des deux pays. Le court conflit qui sest ouvert entre le Maroc et lAlgrie en 1963 (la guerre des sables ) a marqu lapoge de ces tensions et sest conclu par un cessez-le-feu en fvrier 1964. Un accord sur le trac de la frontire a t sign par les deux pays en 1972, puis ratifi lanne suivante par lAlgrie et plus tardivement, par le Maroc, en 1992. En 1994, un attentat terroriste Marrakech a fait resurgir des tensions entre les deux pays, conduisant la fermeture de la frontire par lAlgrie la mme anne. Nanmoins, malgr le souhait du Maroc de rouvrir la frontire terrestre, celle-ci demeure ce jour ferme. En 1971, le Maroc subdivis en sept rgions conomiques a amorc un processus de rgionalisation visant rduire la centralisation administrative en partie hrite du protectorat. La rforme de 1976 a marqu une premire tape importante dans le mouvement de dcentralisation au niveau communal en dotant le conseil communal, lu, de larges prrogatives auparavant de la responsabilit du reprsentant de ltat. Au niveau des rgions, deux rformes fondamentales ont t menes au travers des Constitutions de 1992 et 1996 puis de la Charte communale de 1997. Portes 16, les rgions se sont alors vu reconnatre le statut de collectivits locales (Constitution de 1992) bnficiant dune personnalit juridique propre et de conseils rgionaux lus. Elles constituent, depuis, le troisime chelon, aprs le niveau des communes et celui des prfectures et provinces, et se voient attribuer des comptences propres et une autonomie financire. Dans ce contexte de reconnaissance accrue des collectivits locales, le Maroc sest engag sur la voie dune rgionalisation avance accordant aux rgions des prrogatives pouvant aller jusqu lautonomie largie. Cest dans cette perspective qua t mise en place, dbut 2010, une Commission consultative de la rgionalisation (CCR), constitue de vingt-deux personnalits aux comptences diverses, charge de proposer dimportantes mesures de rforme en sinspirant notamment de modles extrieurs (entre autres, europens) adapts aux spcificits du systme marocain.

Taille du march et accs aux marchs voisins La rgion de lOriental compte deux millions dhabitants, principalement concentrs dans la partie nord de la rgion. Le march national stend cependant aux autres rgions marocaines et aux trente-deux millions dhabitants qui composent la population marocaine. ce niveau, la rgion de lOriental a souffert de son relatif loignement des principales villes marocaines, et notamment des grands centres conomiques et dcisionnels que sont Casablanca et Rabat. Le dveloppement des infrastructures de transport tend nanmoins amliorer sensiblement la situation et louverture prochaine de lautoroute reliant Fs Oujda, dont lachvement des travaux est prvu en 2011, devrait largement favoriser les changes et la connectivit de cette rgion avec le reste du pays. Si le positionnement gographique de la rgion de lOriental par rapport aux autres centres urbains du Maroc a longtemps constitu un frein son dveloppement conomique, il peut en revanche tre un atout vis--vis de laccs aux marchs voisins. Ainsi, sa faade maritime sur la Mditerrane constitue un avantage dans le dveloppement des relations conomiques avec lEspagne, la France et lensemble des autres pays riverains de la mer Mditerrane. De ce point de vue, le dveloppement du port de Nador est encourageant et devrait constituer une alternative crdible la place prpondrante occupe par le port de Tanger sur la faade mditerranenne du Maroc. De mme, le statut avanc obtenu rcemment par le Maroc auprs de lUnion europenne, qui approfondit la coopration conomique et politique du pays avec lUnion, devrait conduire un renforcement des changes commerciaux avec les pays europens susceptible de bnficier aux rgions du nord du pays. Le partage de la frontire avec lAlgrie constitue galement un vecteur potentiel de dveloppement des changes et de lconomie rgionale, mme si sa fermeture actuelle constitue un facteur limitatif. Les perspectives de rouverture sont encore incertaines malgr les relations historiques, gographiques, culturelles et familiales qui lient les deux pays.

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Le Maroc est signataire, en outre, daccords de libre-change avec ses principaux partenaires commerciaux. Au niveau rgional, lAccord dAgadir, sign en 2004 et entr en vigueur en 2006, garantit le libre-change des produits agricoles et industriels avec la Tunisie, lgypte et la Jordanie. Un accord commercial et dinvestissement est galement en ngociation avec lUnion conomique et montaire ouest-africaine (UEMOA). Par ailleurs, des accords bilatraux de libre-change ont t signs avec plusieurs pays, y compris avec la Turquie et les tats-Unis en 2004 (entrs en vigueur en 2006). Dans le cadre du partenariat euro-mditerranen (processus de Barcelone), un accord dassociation ayant pour objectif dinstaurer une zone de librechange UE-Maroc en 2012 a t sign avec lUnion europenne en fvrier 1996 et est entr en vigueur en mars 2000. Son application a introduit une rduction tarifaire progressive dans le domaine industriel et requiert la mise en place dun systme fiscal adapt, des conditions dattraction des investissements trangers plus favorables et dune lgislation en conformit avec les normes en vigueur dans les pays partenaires. Par ailleurs, lUnion europenne a accord au Maroc un statut avanc en octobre 2008, consacrant llargissement des domaines de coopration prvus par laccord dassociation. Un accord de libre-change entre le Maroc et lAssociation europenne de libre-change (AELE) est galement en vigueur depuis dcembre 1999. Priorits des autorits centrales et rgionales dans lOriental Le dveloppement de la rgion de lOriental, longtemps reste en retrait au regard des rgions plus dynamiques de la cte ouest du Maroc, a connu une nouvelle impulsion partir de 2003, quand le soutien de la rgion est devenu prioritaire pour le gouvernement. LInitiative royale pour le dveloppement de lOriental, lance en mars 2003, a fix les grandes orientations destines dvelopper les infrastructures et les capacits productives de la rgion et constitue la base sur laquelle sappuient encore les principaux chantiers entrepris par les pouvoirs publics dans cette partie du Maroc. La stratgie industrielle du gouvernement marocain, au niveau national, repose essentiellement

sur le Pacte national pour lmergence industrielle (PNEI) qui a t mis en place en fvrier 2009 et couvre la priode 2009-2015. Ce Plan mergence II, contrat-programme entre le gouvernement et le secteur priv qui prolonge la stratgie mergence lance fin 2005, a pour objectif de renforcer le tissu industriel marocain et damliorer la comptitivit internationale des secteurs dans lesquels le Maroc dispose davantages concurrentiels et dun fort potentiel de dveloppement. Six secteurs dactivit prioritaires ont t identifis par la stratgie comme mtiers mondiaux du Maroc et bnficient ce titre dimportantes mesures de soutien au niveau national (incitations fiscales, dveloppement dinfrastructures, plans de formation, zones industrielles, etc.). Les filires retenues par le PNEI sont : loffshoring ; lautomobile ; laronautique et larospatiale ; llectronique ; le textile et le cuir ; lagroalimentaire.

La dclinaison de ce plan au niveau rgional sest traduite, dans lOriental, par la formulation du projet de Ple Mditerrane Est, ou Med-Est. Dans le cadre de sa mise en uvre, les efforts publics porteront principalement sur la cration et le dveloppement de trois grandes zones dactivit rgionales : une importante technopole de plus de 200 hectares Oujda, centre sur les services (notamment loffshoring) et le dveloppement des nergies renouvelables et accueillant des infrastructures de formation de recherchedveloppement ; un parc agro-industriel de 100 hectares Madagh, proximit de Berkane, qui doit tirer profit de limportante activit agricole (crales, agrumes, marachage) dveloppe dans le bassin de la Moulouya et du potentiel de croissance de ce secteur ; un technoparc Selouane de 140 hectares ayant vocation accueillir des petites et moyennes entreprises et abriter une plateforme logistique bnficiant notamment de la proximit du port de Nador.

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ces zones dactivit Med-Est sajoute le projet Nador West Med visant lamnagement dun important complexe portuaire dans la baie de Betoya, 30 km louest de Nador, en complment de ce qui avait t ralis au niveau de Tanger-Med. Paralllement ces installations, une zone franche dexportation (exonre de droits de douane et bnficiant dincitations fiscales) a t cre sur une superficie de prs de 5 000 hectares, afin daccueillir les diffrentes activits lies au port et de nombreuses industries (agroalimentaire, textile, mtallurgie, chimie) tournes vers lexportation. Si le renforcement de lindustrie constitue une priorit incontournable pour le dveloppement de la rgion, les secteurs du tourisme et de lagriculture font galement lobjet de programmes nationaux et rgionaux importants. En matire de tourisme, les orientations gouvernementales prioritaires ont t guides par la stratgie Vision 2010 prcise, pour le tourisme balnaire, par le Plan Azur. Ce plan, mis en place en 2001, identifiait six sites appels accueillir dimportants investissements pour lamnagement de nouvelles stations balnaires. La rgion de lOriental abrite Sadia lun des sites du Plan Azur, Mediterrania Sadia, dans la province de Berkane, 60 km au nord dOujda et proximit immdiate de la frontire algrienne. Cette nouvelle station balnaire, dont louverture a eu lieu en

2009, connat ainsi un dveloppement rapide et comprend dj plusieurs htels de haut standing et de nombreuses rsidences de luxe. Elle propose galement un port de plaisance et diffrentes installations sportives, culturelles et commerciales. Par ailleurs, plusieurs projets damnagement et de dveloppement touristique sont mens autour de la lagune de Marchica, prs de la ville de Nador. Enfin, en dehors du tourisme balnaire, de nombreux sites ont t identifis par le Plan de dveloppement rgional touristique pour lOriental (PDRT), qui vise notamment dvelopper lcotourisme et le tourisme rural. Dans le domaine agricole, la stratgie gouvernementale nationale sarticule depuis 2008 autour du Plan Maroc vert, dont lobjectif est de moderniser lagriculture marocaine, de favoriser lintensification des cultures et le regroupement des exploitations et de soutenir la formation. Ce plan fait lobjet, au niveau rgional, de plans agricoles rgionaux dtaillant les projets et les objectifs dans chaque rgion. Plusieurs projets concernent ainsi la rgion de lOriental, notamment loptimisation des procds dirrigation, la mise en uvre de programmes de formation des agriculteurs ou encore linstallation de retenues deau destines llevage. Lencadr ci-aprs donne un aperu des diffrents plans nationaux.

11 Encadr 1.1 : Plans nationaux du gouvernement marocain Dans le cadre de sa politique de dveloppement, le Maroc sattache stimuler la croissance des diffrents secteurs dactivit notamment les secteurs dactivit non agricoles afin que le taux de croissance global soit moins dpendant des alas climatiques. Cette politique accorde une attention particulire certains secteurs haute valeur ajoute ainsi quaux secteurs de services fort potentiel demploi : Le Programme mergence prvoit une stratgie industrielle propre positionner le Maroc dans de nouveaux crneaux porteurs. Il cible certains secteurs cls de lindustrie dans lesquels le Maroc dispose davantages comparatifs importants. Il sagit de loffshoring, des composants lectroniques de pointe, des quipements automobiles, des quipements aronautiques, du textile, des produits agricoles, des produits de la mer et de lartisanat. Aujourdhui, la stratgie a t tendue dautres secteurs pour englober ceux de la biotechnologie, de la nanotechnologie et de la microlectronique. Le secteur des nouvelles technologies de linformation et des communications ralise un chiffre daffaires de plus de 4 milliards de dollars amricains. Son dveloppement fait, son tour, lobjet dune stratgie baptise contrat progrs 2006-2012 , qui vise doubler son chiffre daffaires dici 2012 et faire entrer le pays dans la socit de linformation et du savoir. Le programme Maroc numrique 2013 , lanc fin 2009, consacrera plus de 636 millions de dollars amricains au dveloppement de lconomie numrique, notamment travers lamlioration de laccs au haut dbit et linformatisation des PME. Le secteur du tourisme, considr comme lun des moteurs du dveloppement conomique et social du pays, sest dot dune stratgie de dveloppement Vision 2010 , dont lobjectif tait de porter le nombre de touristes 10 millions en 2010. Cette stratgie est principalement axe sur le balnaire avec le Plan Azur (lamnagement et le dveloppement de six stations balnaires). Une nouvelle stratgie Vision 2020, largissant le processus de dveloppement touristique de nouvelles zones gographiques et dautres branches dactivit touristique, a t lance fin 2010. La Vision 2015 pour le secteur de lartisanat cible la restructuration de ce secteur ainsi que lmergence et le dveloppement dun tissu de producteurs de rfrence. Le Maroc na pas omis dtablir des stratgies pour le secteur agricole puisquil a lanc en avril 2008 le Plan Maroc vert, dont les objectifs sont axs sur lamlioration de la performance, le dveloppement social (projets de reconversion, de diversification et dintensification) et laccroissement du PIB agricole de 9,7 milliards prs de 13,8 milliards de dollars amricains. Le Plan Rawaj 2020 pour le commerce prvoit, entre autres, une action globale visant la modernisation du commerce intrieur : grandes surfaces, rseaux commerciaux, commerces de proximit et marchs de gros. Dans le secteur de lnergie, le Plan Maroc solaire et le Plan olien ont t lancs pour dvelopper la filire des nergies renouvelables, prometteuse pour les investisseurs en raison du dficit des ressources dhydrocarbures au Maroc et de la proximit des marchs demandeurs de ces ressources. Le Projet marocain de lnergie solaire vise la mise en place en 2020 dune capacit de production dlectricit partir de lnergie solaire de 2 000 MW sur cinq sites. Ce projet doit contribuer aux efforts de rduction de la dpendance nergtique et de limitation des missions de gaz effet de serre. Dans le domaine de la pche, le Plan Halieutis, lanc en 2009 en complment du Plan Maroc vert, est centr sur lexploitation durable des ressources halieutiques, le dveloppement dune pche performante et lamlioration de la comptitivit du secteur. Le Maroc a lanc en 2010 une nouvelle stratgie logistique, dont lobjectif est doptimiser les flux de marchandises, de dvelopper les capacits du secteur (formation, mesures incitatives) et de renforcer sa rgulation. La stratgie bnficiera dun investissement global hauteur de 8 milliards de dollars amricains lhorizon 2015 et 14,8 milliards de dollars amricains en 2030. LInitiative nationale pour le dveloppement humain (INDH), lance en 2005, vise la rduction de la pauvret, de la prcarit et de lexclusion sociale, travers des actions de soutien aux activits gnratrices de revenus, le dveloppement des capacits, lamlioration des conditions daccs aux services et infrastructures de base (ducation, sant, culte, route, eau et assainissement, protection de lenvironnement) et le soutien aux personnes en grande vulnrabilit. Elle comprend galement un Observatoire national pour le dveloppement humain.Source : CNUCED.

12L E S P R O V I N C E S D E L A R G I O N D E L O R I E N TA L

Prfecture dOujda-Angad Superficie : 1 714 km Population : 477 100 habitants

Avec une population approchant les 477 100 habitants et une superficie de 1 714 km, cette prfecture abrite Oujda, le chef-lieu rgional. Pour cette raison, la prfecture est le centre daffaires et dadministration de la rgion et possde le principal aroport de la rgion Angad, lUniversit Mohammed Premier, lhpital El Farabi et un rseau industriel important (agroalimentaire, textile et cuir, chimie et parachimie, industrie mtallique, mcanique, lectrique et lectronique). Grce notamment la construction actuelle de la technopole dOujda, la prfecture vise renforcer son dveloppement industriel en crant une conomie fonde sur les industries lies aux nergies renouvelables, les nouvelles technologies et la recherche-dveloppement. Travaillant en troite collaboration avec lUniversit Mohammed Premier, la technopole doit permettre le dveloppement des secteurs des technologies propres, des biotechnologies et de loffshoring.

Province de Nador Superficie : 3 263 km Population : 505 647 habitants

La province de Nador, stendant sur 3 263 km, constitue la porte de la rgion sur la Mditerrane et sur lEurope. Dune population de 505 647 habitants, elle est la province la plus peuple de la rgion. Son port, son aroport, la proximit de lenclave espagnole de Melilla, mais aussi lentre dimportants flux de capitaux en provenance des Marocains rsidant ltranger font de cette province le principal centre commercial et financier de la rgion. Le nouveau port de Nador West Med, qui est situ dans la commune rurale dIazanene, en cours damnagement, constituera un atout important susceptible de concurrencer le port de Tanger-Med. Le parc industriel de Selouane se trouve 12 km de Nador. Dune superficie de 72 ha, il comprend des parcelles titres et viabilises (lectricit, eau, assainissement et collecte de dchets) de 2 000 3 000 mtres carrs. Des entrepts et des bureaux seront galement construits. Il est destin aux PME et PMI dans les secteurs de la logistique industrielle et du soutien des services. Les partenaires sont MEDZ et la Chambre de commerce, dindustrie et de services de Nador. Il est prvu que le parc soit agrandi ultrieurement pour occuper 142 ha.

Province de Berkane Superficie : 1 985 km Population : 270 328 habitants

La province de Berkane stend sur 1 985 km. Elle comprend six communes rurales et abrite plus de 270 000 habitants. Cest un territoire agricole et pastoral, notamment grce la zone irrigue gre par lOffice rgional de mise en valeur agricole de la Moulouya-Berkane (ORMVAM). Larboriculture, mais aussi le marachage et la craliculture tiennent une place importante dans la province de Berkane. Llevage est caractris par une importante production de viande rouge avec un fort pourcentage de bovins par rapport au reste de la rgion. Par ailleurs, la pche le long du littoral est essentiellement artisanale. Cette vocation agricole entrane une activit agroalimentaire en pleine expansion et cre la base dune valorisation conomique et commerciale.

Province de Taourirt Superficie : 8 541 km Population : 206 762 habitants

La position de Taourirt comme carrefour routier et ferroviaire entre lest de la rgion et sa faade maritime peut permettre la province de devenir un large centre logistique, dont le passage prvu de lautoroute Fs-Oujda renforcera laccs vers louest de la rgion et du pays. Taourirt a ainsi vocation devenir un important ple de distribution, de collecte et de transit de marchandises. Par ailleurs, cette position de carrefour permet la valorisation des activits agropastorales avec llevage extensif. Le potentiel de dveloppement de ce territoire sappuie sur les synergies entre rseaux de communication, comptences commerciales et disponibilits des infrastructures pour dvelopper progressivement une plateforme logistique.

Province de Jerada Superficie : 8 460 km Population : 105 840 habitants

La province de Jerada compte prs de 105 000 habitants. Le climat permet une arboriculture naturelle au nord et lexploitation dun couvert de plantes du dsert au sud. Ces dernires sont utilises pour la production pharmaceutique naturelle. La craliculture est lactivit agricole principale. Llevage est aussi extensif avec des troupeaux dovins et de caprins. En matire dlevage apicole, le nord de la province abrite une abeille rpute pour sa haute productivit. Ce territoire est galement riche en matire de production minire. Par ailleurs, un important travail de reconversion privilgiant le secteur de lnergie a t entrepris. ce niveau, la construction en cours Ain Beni Mathar de la premire centrale thermosolaire du Royaume, dune capacit de 472 MW, bnficiera de limportant potentiel solaire de la rgion. La province est galement traverse par le gazoduc Algrie-Europe.

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Province de Figuig Superficie : 55 990 km Population : 130 000 habitants

Situe lextrme sud-est du Royaume et au sud de la rgion, la Province de Figuig a tous les atouts pour devenir un ple dcotourisme ax sur la randonne et la dcouverte du monde oasien. Deux secteurs conomiques majeurs, llevage et les mines, composent lconomie provinciale. Lexistence de ressources minires diverses telles que le manganse, la barytine, le zinc, le plomb ou le fer ont permis la naissance du secteur minier. Lagriculture, lartisanat, le commerce et le tourisme contribuent de faon complmentaire au dveloppement conomique du territoire. La province est desservie par un rseau routier de bonne qualit, dispose dune ligne ferroviaire reliant Bouarfa Oujda et est dote, depuis peu, dun arodrome capable de recevoir les types davion les plus rcents.

Province de Driouch Superficie : 2 867 km Population : 223 000 habitants

Cre en 2009, la province de Driouch est situe dans la rgion du Rif, au nord-est du Maroc. Sa faade maritime sur la mditerrane reprsente plus de 70 km. Les plus grandes villes de la province sont Aknoul, Midar et Driouch. Cette jeune province est limite louest par la province dAl Hoceima, au sud par la province de Guercif et lest par les provinces de Nador et Berkane. Au niveau de la province, lagriculture est la principale activit pratique, avec une superficie agricole utile de 185 613 hectares. Les principales cultures pratiques sont la craliculture, les lgumineuses et les cultures marachres. Les principales plaines de Nekkour (3 000 ha) et de Gert (5 287 ha) constituent le primtre irrigu. Le potentiel conomique, naturel et humain de la nouvelle province suppose un dveloppement de la filire olicole, mettant en place une assistance technique au profit des organisations professionnelles voluant dans ce segment.

T A B L E A U I .1 : O R G A N I S A T I O N A D M I N I S T R A T I V E R G I O N A L E Prfecture / province Nombre de communes TOTAL RURALES URBAINES 11 16 23 23 14 14 13 113 8 10 20 16 11 11 11 87 3 6 3 7 3 3 2 27 Nombre de cercles (circonscriptions) 2 2 2 2 2 3 2 15

Oujda Angad Berkane Driouch Nador Jerada Taourirt Figuig Total

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Le contexte conomique et socialEnvironnement conomique Cette section offre une brve prsentation analytique et statistique de lconomie marocaine avant daborder plus en dtail les particularits de la rgion de lOriental.

Lconomie marocaine Depuis le milieu des annes 1990, le Royaume du Maroc sest engag dans une dynamique de rformes visant la stabilisation du cadre macroconomique, lamlioration de lenvironnement de lentreprise, le renforcement de la comptitivit de lappareil productif du pays et le lancement de programmes ambitieux pour dvelopper les infrastructures et stimuler les secteurs porteurs. Ces rformes ont donn lieu une amlioration dune partie des indicateurs macroconomiques du pays (voir le tableau II.1).

II2007 7,3 %

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T A B L E A U I I .1 : V O L U T I O N D E S I N D I C A T E U R S D E L A C R O I S S A N C E C O N O M I Q U E ( 2 0 0 2 - 2 0 0 9 ) 2002 Croissance du PIB rel Croissance du PIB rel non agricole Taux d'investissement (en % du PIB) Inflation Taux de chmage Dette extrieure totale (en % du PIB) Flux d'IED entrants (en millions de dollars US) Balance des transactions courantes (en % du PIB) Contribution des secteurs (en % du PIB) Primaire Secondaire Tertiaire 3,3 % 3,0 % 25,2 % 6,2 % 11,6 % 44,5 % 481,30 3,65 % 2003 6,3 % 3,6 % 25,1 % 4,4 % 11,9 % 36,5 % 2314,49 3,17 % 2004 4,8 % 4,8 % 26,3 % 3,9 % 10,8 % 29,6 % 894,78 1,70 % 2005 3,0 % 6,1 % 27,5 % 3,1% 11,0 % 27,2 % 1653,37 1,75 % 2006 7,8 % 5,2 % 28,1 % 2,9 % 9,7 % 27,1 % 2450,30 2,15 % 2008 5,6 % 4,0 % 33,1 % 4,6 % 9,6 % 23,4 % 2487,20 -5,09 % 2009 5,9 % n.c. n.c. 5,0 % n.c. n.c. 1331,50 n.c.

2,7 %

31,3 % 3,8 % 9,5 % 27,3 % 2803,48 -0,16 %

16,5 % 27,3 % 56,1 %

17,3 % 27,9 % 54,8 %

16,3 % 28,5 % 55,2 %

14,7 % 28,2 % 57,1 %

16,9 % 27,2 % 56,0 %

13,7 % 27,3 % 59,0 %

14,6 % 30,3 % 55,0 %

n.c. n.c. n.c.

Source : CNUCED, FMI et Banque mondiale.

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Malgr une volution en dents de scie, la croissance conomique sest maintenue un rythme assez lev, avec un accroissement annuel du PIB denviron 4,3 % entre 2000 et 2009. Aprs un pic en 2006 prs de 8 %, son niveau le plus lev depuis 1998, et une performance moindre en 2007, le PIB sest accru de 5,6 % et 5,9 % respectivement en 2008 et 2009. Avec une formation brute de capital fixe qui reprsente une part croissante du PIB (jusqu un tiers en 2008), linvestissement demeure un des moteurs les plus importants de la croissance du pays. Cet accroissement de lactivit conomique sest rvl bnfique en termes demploi. Conjugu aux mesures prises en matire de promotion de lemploi, il a permis de rduire rgulirement le chmage au cours de la dcennie prcdente pour le ramener de 12,5 % en 2001 9,6 % en 2008. La croissance reste nanmoins sensible aux performances du secteur agricole. Les mauvaises rcoltes en 2005 et 2007 se sont ainsi fortement rpercutes sur la croissance conomique de ces annes (de seulement 3,0 % et 2,7 % respectivement), en dpit dune forte croissance du PIB non agricole (6,1 % et 7,3 %). La contribution des secteurs non agricoles la croissance du PIB tend nanmoins saccrotre, en particulier grce au dynamisme de linvestissement dans les secteurs du BTP, du tourisme et du transport, ainsi qu lmergence de secteurs fort potentiel tels que les tlcommunications, lautomobile, llectricit, llectronique et lagroalimentaire. Lvolution des secteurs productifs non agricoles se traduit galement par une modification de la structure des recettes fiscales du Maroc. Jusquen 2007, limpt gnral sur le revenu constituait la seconde ressource fiscale aprs la TVA. Cette position est depuis occupe par limpt sur les socits (environ 20 % des recettes fiscales), limpt sur le revenu ne reprsentant plus quenviron 18 % des recettes fiscales. On observe ainsi dsormais une structure fiscale plus proche de celle constate dans les conomies occidentales. Les flux dinvestissements trangers directs (IED) ont galement volu favorablement et se sont maintenus plus de 2 milliards de dollars entre 2006 et 2008, avant de rgresser en 2009 du fait de la contraction mondiale des investissements qui

a accompagn la crise financire. Par ailleurs, les entres dinvestissements trangers ne sont plus dpendantes doprations ponctuelles ou de privatisations (la part des oprations de privatisation dans les IED est passe de 72 % en 2001 7 % en 2007), ce qui sexplique entre autres par la mise en uvre russie des nouveaux programmes sectoriels (plans mergence, Azur, etc.). En dpit de la croissance conomique, le Maroc a su maintenir une inflation modre au cours de la dcennie, fluctuant entre 1 % et 3 %. Plus rcemment, aprs avoir atteint un niveau de 3,7 % en 2008 la suite de lenchrissement sensible des produits de base et de la forte hausse des cours des hydrocarbures sur les marchs mondiaux, linflation sest fortement rduite lanne suivante pour atteindre seulement 1 % en 2009. Nanmoins, le retour dun dficit de la balance courante, hauteur de 5 % du PIB en 2008, et en particulier la dgradation de la balance commerciale mettent en vidence la ncessit de poursuivre les efforts visant amliorer la comptitivit internationale du secteur industriel marocain. Cela permettrait par ailleurs au Maroc de tirer pleinement avantage des nombreux accords de librechange signs par ltat depuis 1995. En somme, lconomie marocaine a su amorcer sa transformation structurelle et accrotre le poids des secteurs forte intensit de main duvre qualifie. Les rformes visant la libralisation, la promotion de lintgration rgionale, lamlioration du climat des affaires et le dveloppement du secteur financier ont favoris lmergence des nouveaux secteurs porteurs. Le Maroc a montr une bonne rsistance la crise financire internationale de 2008 et prsente des perspectives conomiques favorables moyen terme. La poursuite dune forte croissance conomique dpendra de la capacit du pays achever les rformes macroconomiques engages pour amliorer la comptitivit du systme productif marocain, encourager la transition de lconomie traditionnelle vers le secteur moderne et favoriser le dveloppement des secteurs prioritaires forte valeur ajoute.

17 Encadr II.1 : Agence de lOriental Officiellement en activit depuis mai 2006, lAgence de lOriental a t cre suite lInitiative royale pour le dveloppement de lOriental lance loccasion du discours royal Oujda le 18 mars 2003. LAgence a pour mission de proposer des programmes de dveloppement, dapporter son assistance aux collectivits locales et acteurs nationaux pour la mise en uvre des programmes de dveloppement, de mobiliser les ressources vives de la rgion, de rechercher les financements complmentaires au budget de ltat, de promouvoir les potentiels socio-conomiques de la rgion et des territoires qui la composent. En tant qutablissement public, elle dispose dune autonomie financire. Le mandat de lAgence est bas sur les orientations suivantes de lInitiative royale : ouverture sur lespace euro-mditerranen ; amlioration de linfrastructure conomique et financire ; amlioration du cadre de vie ; lutte contre la pauvret et lexclusion sociale ; dveloppement des ples de comptences et de comptitivit. Les interventions de lAgence de lOriental se font aussi bien son initiative quen partenariat avec les autres acteurs du dveloppement rgional. Depuis sa cration, lAgence a pu contribuer la modernisation de lconomie rgionale par lappui quelle apporte : louverture de la rgion sur son environnement euro-mditerranen, en mettant en place le nouveau ple rgional de dveloppement industriel Med Est (Mditerrane Est) ; la mobilisation des ressources afin de contribuer au dveloppement de la rgion grce aux partenariats bilatraux et internationaux (notamment avec les diffrentes agences et organisations des Nations Unies, lUnion europenne et les gouvernements espagnol, italien, franais et allemand) et la mise en rseau de la rgion dans lespace euro-mditerranen ; lamlioration du cadre de vie, travers le soutien aux projets de requalification urbaine, aux projets environnementaux et aux actions de prservation des ressources et des paysages ; au dveloppement de proximit, dans le cadre de lINDH, pour en faire un levier du dveloppement conomique rgional ; la cration des ples de comptitivit, avec Oujda comme ple de comptences la faveur notamment de son Universit, Nador et son port comme ple industriel maritime, Berkane et ses zones irrigues comme ple agro-industriel, Sadia comme ple touristique via le projet Mediterrania-Sadia, Taourirt comme ple logistique bnficiant de la nouvelle voie ferre Nador-Taourirt, Bouarfa et Figuig comme ple cotouristique et dconomie oasienne. Au plan social, lAgence de lOriental intervient sur lensemble du territoire rgional dans le cadre dune dmarche de proximit, en appuyant la mise en place dactivits gnratrices de revenus, la cration dentreprises pour les jeunes et le microcrdit. Elle intervient galement comme animateur territorial pour encourager les initiatives de la socit civile qui contribuent au dveloppement et la promotion de la rgion, la valorisation du patrimoine culturel et artistique et lappui la formation et la recherche.Source : Agence de lOriental

Lconomie de la rgion de lOriental La rgion de lOriental, quant elle, connat un fort dveloppement conomique, grce en partie aux mesures prises par le gouvernement pour assurer sa pleine intgration dans le tissu conomique national et renforcer les liens quelle entretient avec la rgion euro-mditerranenne en matire de commerce et dinvestissement. Lconomie rgionale traditionnelle repose sur lagriculture, llevage et lexploitation houillre, ainsi que sur lindustrie lgre, la pche et le commerce transfrontalier avec lAlgrie. Nanmoins, partir des annes 1960, la rgion a subi une succession de chocs, parmi lesquels la fermeture successive de mines de charbon partir des annes 1960, responsable dune forte hausse du chmage, et une srie de scheresses lorigine de faibles rendements agricoles. Il en a rsult un important exode de la population rgionale, la fois vers le reste du Maroc et vers lEurope. Actuellement, un tiers de la diaspora marocaine est originaire de lOriental. Les problmes se sont encore aggravs en 1994, lors de la fermeture de la frontire avec lAlgrie. Le commerce transfrontalier a alors laiss place au dveloppement de la contrebande et de lconomie clandestine. La relative indiffrence dont avait fait preuve le gouvernement central na, par ailleurs, pas facilit la rsolution de ces difficults. Le discours royal dOujda, prononc le 18 mars 2003, constitue un tournant dans le dveloppement de la rgion travers le lancement de lInitiative royale pour le dveloppement de la rgion de lOriental, dont lobjectif annonc est de stimuler linvestissement et de favoriser la cration de petites et moyennes entreprises par les jeunes entrepreneurs. Elle vise galement doter la rgion des quipements de base ncessaires et encourager en priorit les grands projets conomiques. Linitiative a pour but, enfin, de promouvoir lducation et la formation et de faire jouer pleinement les principes de solidarit.

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Cette dynamique sappuie sur la cration dun nouveau ple de dveloppement territorial, le Ple Mditerrane Est en rfrence la partie est du Royaume couverte par la rgion, et sur la mise en place en mai 2006 de lAgence pour la promotion et le dveloppement conomique et social de la prfecture et des provinces de la rgion orientale du Royaume (Agence de lOriental), charge daccompagner et de soutenir lensemble des programmes qui y contribuent. Ces efforts ont t guids par la volont de dsenclaver la rgion et de mettre en valeur son potentiel, en se fondant en grande partie sur lamlioration des infrastructures (voir la section suivante), le dveloppement du tourisme international, le renforcement de lenseignement (expansion de lUniversit Mohammed Premier) et de la formation professionnelle et la mise en place dinfrastructures agricoles. La rgion de lOriental reprsente aujourdhui 6,3 % de lconomie nationale. Elle tire lessentiel de sa richesse du tourisme, de lagriculture, de la pche, du commerce et de loffshoring et devrait galement bnficier de la croissance venir dans le secteur des nergies propres. Nanmoins, la rgion se caractrise toujours par de fortes disparits socio-conomiques. Tous ces secteurs contribuent gnrer des revenus tirs de lexportation et attirer les investissements. Le secteur touristique a en effet accueilli dimportants investissements trangers qui ont permis la construction et louverture de trois htels cinq toiles de classe internationale Sadia. Paralllement, 560 millions de dollars amricains de capitaux trangers ont t investis dans la centrale thermosolaire dAn Beni Mathar. Dimportants flux dinvestissements nationaux ont galement accompagn les nombreux projets publics de dveloppement des infrastructures. Enfin, la diaspora reprsente une source essentielle de capitaux trangers que les pouvoirs publics rgionaux ont pour objectif prioritaire de canaliser vers les secteurs productifs.

Encadr II.2 : Promouvoir l'investissement des Marocains rsidant l'tranger la Fondation Hassan II Le gouvernement a depuis longtemps conscience de l'importance de la diaspora marocaine, forte de trois millions de personnes, dont un tiers provient de la rgion de l'Oriental et 82 % vit dans lUnion europenne. Il souhaite ainsi mettre profit le souhait d'une partie de cette diaspora de retourner au Maroc pour y raliser des investissements productifs. Cest dans cette perspective que le Roi Hassan II a cr la Fondation Hassan II pour les Marocains rsidant ltranger (MRE). Celle-ci a pour vocation dentretenir et de renforcer les liens entre les MRE et leurs pays daccueil, notamment en les accompagnant dans toutes les tapes de leurs projets dinvestissement. La Fondation comprend un Observatoire de la communaut marocaine rsidant ltranger (OCMRE), ainsi que six structures oprationnelles : un ple ducation, changes culturels, sport et jeunesse ; un ple assistance juridique ; un ple assistance sociale ; un ple promotion conomique ; un ple coopration et partenariat ; et un ple communication. LOCMRE, qui a t cr dans le cadre dun partenariat avec lOrganisation internationale pour les migrations, a pour mission principale d'identifier, de recueillir et d'interprter les informations relatives la condition des MRE. Le ple de promotion conomique a pour but d'accompagner les MRE porteurs de projets d'investissement. Cette structure a pour principaux objectifs de suivre et dvaluer lenvironnement conomique national, dinformer les investisseurs potentiels sur les diffrents secteurs de lconomie et dassister les porteurs de projets qui le souhaitent durant toutes les tapes, depuis la conception jusqu la ralisation de leurs investissements. cet effet, le ple promotion conomique ralise des enqutes de recherche sur lconomie de la migration, organise et anime des sminaires et des colloques, tablit des partenariats avec les organismes publics et privs, les ONG et les centres de recherche universitaire nationaux et trangers et publie une documentation conomique adapte aux besoins des MRE.Source : : Fondation Hassan II

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Infrastructures et services publics Le gouvernement sefforce de dsenclaver la rgion de lOriental en lintgrant davantage dans le tissu conomique national et en amliorant son accessibilit pour les investisseurs et les touristes. Afin dy parvenir, un large programme de dveloppement des infrastructures a t mis en uvre. Au niveau des transports, ce programme comprend louverture dune nouvelle arogare laroport dOujda-Angad, la mise niveau des infrastructures ferroviaires, la construction dun nouveau port proximit de Nador, le prolongement de lautoroute de Fs Oujda et la construction dune rocade mditerranenne reliant les villes de Tanger et de Sadia. La rgion bnficie galement du dveloppement des capacits nergtiques, avec la mise en place dune centrale thermosolaire An Beni Mathar, et de lamnagement dimportants parcs industriels Oujda, Berkane et Selouane. Les aroports La rgion de lOriental dispose de deux aroports. Le plus grand est celui dOujda-Angad, situ 10 km dOujda. Laroport est quip de deux pistes, dont une de 3 000 mtres de long, lui permettant daccueillir tout type davion. Un nouveau terminal de 20 000 m, dune capacit daccueil de 1,4 million de passagers par an, a t rcemment construit. Bien que laroport dOujdaAngad propose des vols directs sur Amsterdam, Bruxelles, Marseille, Paris et Madrid, la plupart des passagers devront faire une escale Casablanca avec la compagnie Royal Air Maroc. Laroport Al Aroui se situe 24 km au sud de Nador. Sa capacit est de 750 000 passagers par an. Des vols directs relient Nador Amsterdam, Barcelone, Bruxelles, Dsseldorf, Francfort, Madrid, Marseille et Reus. Les vols vers Casablanca ne sont que saisonniers. proximit de Nador, laroport de Melilla propose quatre vols directs par jour vers Madrid ainsi que des vols vers Almeria, Malaga, Grenade et Valence. Enfin, la mise en service de larodrome de Bouarfa peut permettre, entre autres, de faciliter laccs des touristes Figuig, laquelle nest qu une heure de route de larodrome au lieu des quatre heures ncessaires depuis laroport dOujda-Angad.

Le rseau ferroviaire Dans la rgion de lOriental, Oujda est relie Casablanca par une ligne ferroviaire de 650 km. Une autre ligne voie unique de 280 km relie Oujda et Bouarfa. Cest sur le tronon OujdaBouarfa que circule le train du dsert (voir la section sur le tourisme). Nador est galement relie au rseau national par une ligne dembranchement longue de 117 km. Il est prvu que le nouveau port de Nador West Med (voir ci-dessous) et le nouveau parc industriel de Selouane soient raccords cette ligne. Le rseau routier Le rseau routier de la rgion de lOriental compte 3 300 km de routes goudronnes, stendant de la cte mditerranenne la frontire algrienne au sud. Deux grands chantiers sont en cours : Les travaux sur lautoroute Fs-Oujda, longue de 328 km, devraient sachever en 2011. Fs est dj relie au rseau autoroutier marocain, long de 816 km. Par ailleurs, si la frontire avec lAlgrie devait rouvrir, Oujda serait proche du rseau autoroutier algrien, rendant accessibles Oran, Alger et la frontire tunisienne. La rocade mditerranenne reliera les villes de Tanger et Sadia en ramenant le temps de trajet de 11 7 heures. La fin des travaux est prvue en 2012. Les ambitions de dveloppement national et limportance dassurer la fluidit du transport des marchandises et des personnes ont conduit acclrer la ralisation du programme autoroutier dans le but datteindre 1 500 km en 2010 et 1 800 km lhorizon 2015.

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Source : Agence spciale Tanger Mditerrane (ASTM)

Les ports Mis en service en 1980, le port de Nador (Beni Nsar) est accol celui de Melilla, dont il nest spar que par une jete troite. Il est quip pour le maniement des conteneurs et peut accueillir des navires de 200 mtres de long. Il possde cinq quais dune longueur totale de 2 227 mtres permettant lancrage de 15 navires simultanment. Sa surface totale est de 280 ha, dont 140 ha de plan deau. Cependant, selon la CCIS de Nador, le port est peu frquent. Les lignes de cargaison prfrent le port de Tanger. La seule liaison rgulire est tablie avec Almeria en Espagne. Le port est en revanche davantage employ pour le transport de passagers. Ceci devrait changer avec la construction en cours dun nouveau port, situ 30 km de Nador. Ce port, qui sappellera Nador West Med, doit jouer un rle de centre de logistique. Il sera dot dune zone franche dexportation ainsi que dun centre de stockage pour les hydrocarbures avant leur expdition vers lEurope. Le port sera reli directement lautoroute Fs-Oujda et au rseau ferroviaire au niveau de Taourirt. Les entreprises de la rgion de lOriental ont galement accs, par voie routire et ferroviaire, au nouveau port de Tanger-Mditerrane, TangerMed . Il constitue lun des plus grands ports du bassin mditerranen, dot dune capacit totale de trois millions dquivalents vingt pieds (EVP). Le port compte deux terminaux conteneurs bnficiant dun linaire de quai de 1 600 mtres avec des tirants deau de 16 et 18 m, couvrant une superficie totale de 80 hectares. Ces terminaux, pouvant recevoir et traiter simultanment jusqu quatre navires super post-Panamax, sont quips de 50 portiques roue (RTG) et 16 portiques quai. Dune hauteur de plus de 80 mtres et dune capacit de levage de plus de 50 tonnes, les portiques quai ont une productivit moyenne de 25 30 mouvements par heure. lhorizon 2015, avec lagrandissement du port de Tanger-Med, la capacit totale de transbordement sera porte huit millions de conteneurs1. Il est noter que le secteur portuaire marocain est concurrentiel. Il est ouvert aux oprateurs publics et privs depuis lentre en vigueur la fin 2006 de la nouvelle loi n 15-02 relative aux ports et

portant cration de deux socits dtat : lAgence nationale des ports (ANP) et la Socit dexploitation des ports (SODEP), renomme Marsa Maroc en 2007. Les missions dautorit relvent de lANP et les activits commerciales sont assures par Marsa Maroc. Cette dernire peut dlguer, dans le cadre de concessions, des activits portuaires revtant le caractre de service public industriel et commercial, lexploitation des terminaux et la manutention portuaire. Les parcs industriels Le gouvernement est conscient du besoin de mettre en place une infrastructure de bonne qualit pour accueillir les entreprises dans la rgion. cette fin, plusieurs parcs ou ples industriels, souvent financs par des partenariats public-priv, sont en dveloppement. Le Parc industriel Med Est de Selouane se trouve 12 km de Nador. Dune superficie de 72 ha, il comprend des parcelles titres et viabilises (lectricit, eau, assainissement et collecte de dchets) de 2 000 3 000 mtres carrs. Des entrepts et des bureaux seront galement construits. Ce parc est destin aux PME et PMI dans les secteurs de la logistique industrielle et du soutien des services. Les partenaires sont MEDZ et la CCIS de Nador. Il est prvu que le parc soit agrandi ultrieurement pour occuper 214 ha. La technopole dOujda est un ple dactivits en projet situ proximit de laroport dOujdaAngad et 12 km dOujda. Elle stend sur 492 ha, dont 220 ha ont t amnags. Les parcelles seront titres et viabilises (lectricit, eau, assainissement et collecte de dchets). Lobjectif est de crer 25 000 emplois. La technopole sera divise en six zones et comprendra : un parc Cleantech ddi aux activits de fabrication dquipements pour le dveloppement durable, en particulier ceux relatifs aux nergies renouvelables et lefficacit nergtique avec une zone franche ; une zone PME-PMI ; un centre commercial ddi laccueil dactivits commerciales et des grandes enseignes ; un parc ddi aux activits tertiaires, notamment loffshoring et les services lis au tourisme ;

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une zone logistique ; un campus de formation, destin abriter des coles de formation et denseignement, des centres de recherche-dveloppement, des centres technologiques et tout autre espace de formation ou de recherche. Dune superficie de 130 ha, lagrople de Berkane est une zone industrielle ddie lagroalimentaire qui comprend des secteurs pour la commercialisation, les units de transformation, lactivit logistique, les activits de service, la recherchedveloppement, la formation agricole et alimentaire et les activits tertiaires. Lobjectif est de crer 7 000 nouveaux emplois. Il est noter que plusieurs zones industrielles, savoir celles dOujda-Angad, de Taourirt et de Selouane, existent dj. Cependant, ces zones sont pour la plupart lmentaires et dj satures. Les tlcommunications La rgion de lOriental a bnfici de la libralisation du secteur des tlcommunications, qui a permis au Maroc de raliser des avances importantes en matire dimplantation des nouvelles technologies de linformation et de communication. Le Maroc dispose actuellement dune infrastructure de tlcommunication rpondant aux normes

internationales, entirement numrique, scurise et diversifie. Avec un rseau de 7 500 km de fibre optique, linfrastructure existante est parfaitement adapte aux liaisons loues. Laccs Internet, dont le nombre dabonns continue de progresser fortement, est assur par une large couverture ADSL (84 % des abonns) et, depuis son lancement en juin 2007, par lInternet 3G. Le Maroc compte trois oprateurs tlcoms (Maroc Tlcom, Meditelecom et Wana) intervenant dans les principaux segments du secteur et partageant certaines prestations de services avec dautres entreprises. Tous ces oprateurs sont prsents dans la rgion de lOriental. Un service de tlvision mobile personnelle (TMP) est disponible depuis 2008 et permet aux usagers de la tlphonie mobile de recevoir gratuitement les programmes tlvisuels des chanes nationales marocaines. Le nombre dabonns la tlphonie mobile est en forte croissance, passant de 16 millions en 2006 20 millions en 2007 et 27,8 millions en juin 2010. Larrive de loprateur Wana sur le segment de la tlphonie fixe a galement beaucoup contribu dynamiser ce secteur, notamment dans le segment du rsidentiel. Le nombre de clients a progress en 2007 de prs de 90 % passant de 1,2 million de clients en 2006 2,3 millions en 2007 pour atteindre 2,7 millions en mars 2010.

TA B L E A U I I . 2 : T O TA L D U PA R C C L I E N T S D E S T R O I S O P R AT E U R S T L CO M S ( M A R S 2 010 ) SEGMENT Mobile Fixe Internet NOMBRE DE CLIENTS 27,9 millions 3,9 millions 1,5 million

Source : CNUCED sur la base des donnes de lANRT

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Lnergie LOffice national de llectricit (ONE) garantit le service public de la production, du transport et de la distribution de llectricit. Il assure la distribution de llectricit en labsence de prise en charge directe par les communes (rgies) ou de concession. Il a galement lexclusivit de lamnagement des moyens de production dune puissance suprieure 50 MW. LONE est habilit, depuis 1994, passer, aprs appel la concurrence, des conventions avec des personnes morales de droit priv, pour la production dnergie lectrique. Au niveau national, la distribution de llectricit est assure : soit directement par lONE, notamment en zone rurale et dans quelques centres urbains ; soit par des rgies de distribution qui sont au nombre de 7, places sous la tutelle du ministre de lIntrieur ; soit en gestion dlgue dans certaines villes. La rgion de lOriental consomme en moyenne 113 MW dlectricit. Elle dispose dune capacit de production thermique de 100 MW (charbon, gaz, ptrole) ; 9 MW proviennent de sources hydrauliques. cette production vient sajouter, depuis juin 2010, 472 MW provenant de la centrale thermo-solaire de An Beni Mathar (voir la section sur lnergie dans le chapitre III), dont la production, quivalente 8,5 % de la consomma