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UNIVERSITE KASDI MERBAH-OUARGLA Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie Département des Sciences Agronomiques Année : 2013 d'enregistrement : /......../…....../…...../…....../ THESE pour l’obtention du Diplôme de Doctorat en Sciences Agronomiques Dynamique des systèmes de production phoénicicoles et promotion de la filière « dattes » : perspectives de développement - Cas de la région de Ghardaïa - Présentée et soutenue publiquement par : Bachir KHENE le 16/12/2013 Devant le jury composé de : Dr CHELOUFI Hamid Professeur U.K.M.Ouargla Président Dr SENOUSSI Abdelhakim Professeur U.K.M.Ouargla Promoteur Dr BOUAMAR Boualem Maitre de. Conférences (A) U.K.M.Ouargla Rapporteur Dr AZZOUZI Blal Professeur Université de Djelfa Rapporteur Dr FENNI Mohamed Professeur Université de Sétif Rapporteur Dr HALILAT Mohamed Tahar Professeur Université de Ghardaïa Rapporteur

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UNIVERSITE KASDI MERBAH-OUARGLA

Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie

Département des Sciences Agronomiques

Année : 2013

N° d'enregistrement :

/......../…....../…...../…....../

THESE pour l’obtention du Diplôme de Doctorat

en Sciences Agronomiques

Dynamique des systèmes de production phoénicicoles

et promotion de la filière « dattes » :

perspectives de développement

- Cas de la région de Ghardaïa -

Présentée et soutenue publiquement par :

Bachir KHENE

le 16/12/2013

Devant le jury composé de :

Dr CHELOUFI Hamid Professeur U.K.M.Ouargla Président Dr SENOUSSI Abdelhakim Professeur U.K.M.Ouargla Promoteur Dr BOUAMAR Boualem Maitre de. Conférences (A) U.K.M.Ouargla Rapporteur Dr AZZOUZI Blal Professeur Université de Djelfa Rapporteur Dr FENNI Mohamed Professeur Université de Sétif Rapporteur Dr HALILAT Mohamed Tahar Professeur Université de Ghardaïa Rapporteur

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DédicacesDédicacesDédicacesDédicaces

Au feu défunt mon cher père Amrane, que la paix et la miséricorde du Bon Dieu l’entourent là haut.

A ma chère mère Arbia, qui n’a cessé de donner pour moi.

A mon épouse, pour les hautes valeurs qu’elle porte dans son cœur et son esprit, sa patience, ….

A mes deux cadeaux du Bon Dieu : Brahim et Amira,

A mes frères, mes sœurs et familles : KHENE, BENARAB et GUERIBIZ

A tous mes enseignants et encadreurs depuis mon âge de l’ «abcd » jusqu’à ce jour … une pensée à ceux qui nous ont quitté.

A mes collègues de travail dans le champ du développement agricole et rural … durant 17 années depuis les années 90.

A mes collègues de travail dans le champ des Sciences eu Savoir.

A tous ceux qui suent pour que notre « Oumma » progresse …

… et se hisse à la place qu’elle devrait être la sienne.

A tous mes amis avec lesquels j'ai partagé espoirs, succès… et … désillusions.

Aux oasiens, pour leur opiniâtreté et leur ingéniosité

qui avec l’aide du Créateur de ce monde, ont pu souffler la vie, …. façonner ces îlots de survie dans cette immensité du Désert,

ils l’ont bien compris et il les a bien accueilli.

Je dédie ce travail.Je dédie ce travail.Je dédie ce travail.Je dédie ce travail.

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RemerciementsRemerciementsRemerciementsRemerciements

Aux agriculteurs de la région de Ghardaïa et responsables du secteur et de toutes les

structures qui nous ont apporté leur aide pour la réalisation de ce travail.

A Mes collègues DJEBRIT K., BEKAIR A., HEROUINI Ch., BORGUI L., SI HAMDI

M., REMMA S., OULED M’BAREK A., BENZAIT A, CHENINA K., AKKI M.,

TEMMAM A., GUIR Ch., BENAMARA B., DR BOUZAHER A., HACEN M., MOSBAH

Y, TALEB B S, BABAZ Y, LAHCEN, …

Au Pr CHEHMA Abdelmadjid et aux chercheurs du « Laboratoire Bio-Ressources

Sahariennes : Préservation et Valorisation » de l'Université Kasdi Merbah de Ouargla.

Aux enseignants du département de Phytotechnie de l’ENSA d’Alger.

Aux enseignants et responsables du département d'Agronomie et de biologie de

l'Université Kasdi Merbah de Ouargla, à leur tête Dr GUEZOUL O et DR SI BOUKEUR

O M.

Au Pr SENOUSSI Abdelhakim pour avoir bien voulu diriger ce travail de Recherche, sa

disponibilité et ses précieux conseils et orientations.

A Messieurs: Pr CHELOUFI Hamid, Pr HALILAT Mohamed Tahar, Pr AZZOUZI Blal,

Pr FENNI Mohamed, et Dr BOUAMAR Boualem, pour avoir bien voulu examiner ce

travail.

J'adresse mes vifs remerciements.

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Résumé : La présente étude se propose comme objectif d’établir un diagnostic relatant l’existence d’une dynamique de la sphère de production dattière dans la région du M’zab, constituée par une diversité de systèmes de production phoénicicoles : « traditionnel » menacé, « paysan » relativement adapté mais nécessitant plus de maitrise et d’ « entreprise » en phase d’émergence. L’une des tendances indésirable est ce rétrécissement de la gamme de cultivars cultivés. La filière « dattes », quant à elle prolongement socio économique de cette sphère peine à tirer profit de cette dynamique et des opportunités de soutien étatiques à cause d’une multitude d’handicapes (organisationnel, managériale, manque de professionnalisme, éparpillement de l’offre dattière, rapports encore informels, primauté du profit pécuniaire). Néanmoins, l’étude montre que des marges d’amélioration existent à tous les échelons pour peu que le durable et la concertation priment sur le court terme et le cloisonnement.

Mots clés: M’zab, Ghardaïa, système phoénicicole, typologie, filière, datte.

« Dynamic of systems phoenicicol production and promotion of the spinneret “dates”: prospects for development - Case of the region of Ghardaïa –»

Abstract: The present study proposes a goal to make a diagnosis relating the existence of a dynamic sphere in date production constituted by a diversity of production systems phoénicicoles in the M'zab region: "traditional" system threatened, "peasant" system relatively adapted but requires more of mastery and the «enterprise" system during the emerging phase. One of the undesirable tendencies observed is the narrowing of the range of cultivars of date palm cultivated. The date’s sector, socio-economic extension of this sphere, fails to take advantage of this dynamic and the opportunities offered by the state support for because of a multitude of handicaps (organizational, managerial, lack of professionalism, scattering of the offer of dates, reports yet informal, and primacy of pecuniary profit). However, the study shows that, in this region, margins of improvement exist, at all levels as long as sustainable and the coordination prevails over on the short-term and the partitioning.

Keywords: M'zab, Ghardaïa, phoenicicol system, typology, spinneret, dates.

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SOMMAIRE

PREAMBULE

1ère PARTIE : OBJET DE RECHERCHE

Chapitre I : Bref historique de l’agriculture dans la région

Chapitre II : Problématique du secteur agricole dans la région

2ème PARTIE : CADRE CONCEPTUEL

Chapitre I : Approche systémique

Chapitre II : Approche filière

3ème PARTIE: DEMARCHE INVESTIGATRICE

Chapitre I : Présentation de la région d’étude

Chapitre II : Matériel et méthode

4ème PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSION

Chapitre I : Dynamique des systèmes de production phoenicicoles dans la région de Ghardaïa

Chapitre II : Analyse des résultats

Chapitre III : Aperçu sur la filière « dattes » nationale

Chapitre IV : Evolution des indicateurs de la filière « dattes » dans la région de Ghardaïa

Chapitre V : La filière « dattes » dans la région de Ghardaïa

Conclusion générale

Références bibliographiques

Annexes

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• Liste des abréviations

ABHS : Agence du Bassin Hydrographique du Sahara . ACV : Agent Communal de Vulgarisation. ANRH : Agence Nationale des Ressources Hydriques. APFA : Accession à la Propriété Foncière Agricole. BNEDER : Bureau National d’Etudes pour le Développement Rural. CAAR : Compagnie Algérienne d’Assurance et de Réassurance. CAAT : Compagnie Algérienne des Assurances Totales. CAGEX : Compagnie Algérienne d'Assurance et de Garantie des Exportations. CAPCS : Coopérative agricole polyvalente de commercialisation et de services. CAPRA : Coopérative Agricole de Production de la révolution agraire. CASSAP : Coopérative agricole de services spécialisés en approvisionnements. CASSAR : Coopérative agricole de services spécialisés en aménagement rural. CASSEL : Coopérative agricole de services spécialisés en élevages. CAW : Chambre d’Agriculture de Wilaya (Ghardaïa). CCI : Chambre du Commerce et d’Industrie. CDARS : Commissariat au développement agricole des régions sahariennes. CE : Commission Européenne. CEI : Communauté des Etat indépendants (anciennes républiques soviétiques). CI : Continental Intercalaire (aquifère). CNAN : Compagnie Nationale de Navigation. COOPCID : Coopérative de construction, d'irrigation et de drainage. CREAD : Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement. CRESTRA : Centre de Recherches Scientifique et Technique sur les Régions Arides. CRMA : Caisse Régionale de Mutualité Agricole (Ghardaïa). CT : Complexe Terminal (aquifère). CWIF « dattes » : Conseil Wilaya Inter Professionnel de la Filière « dattes ». DA : Dinar algérien. DAS : Domaine autogéré socialiste. DCP : Direction de la Concurrence et des Prix. DHW : Direction de l’Hydraulique de Wilaya. DPAT : Direction de la planification et de l’Aménagement du territoire. DPSB : Direction de la planification et du suivi du Budget. DSA : Direction des services agricoles. EAC/ EAI : Exploitations agricoles collectives/individuelles. FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial. FNDIA : Fond national de développement de l’investissement agricole. FNRDA : Fond national de régulation et de développement agricole. Foa Fusarium oxysporum f sp albedinis FOB (destination) : Free On Board, (Sans frais à bord). GCA : Générale de Concession Agricole. Ha : Hectare. INPV : Institut National de la Protection des Végétaux. INRA : Institut National de la Recherche Agronomique. INSID : Institut National des Sols et Irrigation Drainage (Alger). INVA : Institut National de Vulgarisation Agricole (Alger). IPGRI : International Plant Genetic Resources Institute. IPW : Inspection Phytosanitaire de Wilaya.

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LR/CACQE : Laboratoire régional/ Centre Algérien de Contrôle de la Qualité et de

l’Emballage. LRZA : Laboratoire de Recherche sur les Zones Arides. MADR : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural MEV : Mise en valeur. OND : Office National des Dattes. ONILEV : Office National Interprofessionnel des Légumes et des Viandes. ONTA : Office National des Terres Agricoles. ORTA : Office Régional des Terres Agricoles. PNDAR : Plan national de développement agricole et rural. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement. PROMEX : Office Algérien de Promotion du Commerce Extérieur. PSD : Programme Sectoriel de Développement. RGA : Recensement général de l’agriculture. RNS : Région Naturelle Saharienne. SAA : Société algérienne des Assurances. SNTM : Société Nationale de Transport Maritime. SAU : Superficie agricole utile SAT : Superficie agricole totale SRPV : Station régionale de la protection des végétaux. UAAI : Union Algérienne des Agriculteurs Indépendants. URAER : Unité de Recherche d’Application des Energies Renouvelables. USTHB : Université des sciences et de technologies Houari Boumediene. UWPA : Union Wilaya des Paysans Algériens.

• Liste des tableaux

Page Tableau 1 : Comparaison entre démarche analytique et démarche systémique. 18 Tableau 2 : Caractéristiques des principaux oueds. 33

Tableau 3 : Situation des forages à travers les communes de la région d’étude. 36 Tableau 4 : Situation des puits traditionnels et forages par battage. 38 Tableau 5 : Bilan des attributions des terres dans le cadre de l’APFA 41 Tableau 6 : Critères de différenciation au sein de la région d’étude. 56 Tableau 7 : Répartition des exploitations par type et taille à travers la zone d’étude. 64 Tableau 8 : Structure de l’échantillon d’exploitations « traditionnelles » et de « mise en

valeur ». 65

Tableau 9 : Sites de déroulement des enquêtes sur les systèmes de production phoénicicole. 66 Tableau 10 : Structure de l'échantillon des exploitations selon les effectifs de palmiers. 66 Tableau 11 : Structure de l'échantillon selon la taille des exploitations. 67 Tableau 12 : Bilan des pertes causées par les inondations d’octobre 2008 74 Tableau 13 : Soutien par le biais du FNRDA (2000-2011) 78 Tableau 14 : Cumul financier (DA) et physique du soutien FNRDA (2000-2011) 79 Tableau 15 : Potentiel et situation de la mise en valeur dans la région de Ghardaïa. 81 Tableau 16 : Evolution du foncier agricole dans la région de Ghardaïa. 82 Tableau 17 : Evolution de la structure des exploitations agricoles dans la région de Ghardaïa. 83 Tableau 18 : Situation des forages à travers la région de Ghardaïa. 84 Tableau 19 : Evolution des productions végétales dans la région (2002– 2012) 87 Tableau 20 : Répartition par filière des adhérents à la chambre de l’agriculture. 88 Tableau 21 : Campagnes des traitements chimiques dans la wilaya de Ghardaïa 112

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Tableau 22 : Intensité des dégâts sur production dattière dus aux aléas climatiques et parasites à travers la région de Ghardaïa

112

Tableau 23 : Pertes de production dattière dus aux aléas climatiques et aux parasites à travers la région de Ghardaïa.

112

Tableau 24 : Caractéristiques des systèmes de production phoénicicoles (SPP) identifiés dans la région de Ghardaïa.

123

Tableau 25 : Variables quantitatives des systèmes de production phoénicicoles identifiés dans la région de Ghardaïa.

124

Tableau 26 : Evolution du patrimoine phoenicicole en Algérie (1964 – 2012) 140 Tableau 27 : Evolution du patrimoine phoénicicole des régions sahariennes (1998-2010). 142 Tableau 28 : Evolution du patrimoine phoénicicole dans la région de Ghardaïa. 151 Tableau 29 : Evolution de la structure d’âge du patrimoine phoénicicole de la région de

Ghardaïa. 153

Tableau 30 : Infrastructures de stockage sous froid à travers la région. 162 Tableau 31 : Typologie des collecteurs de dattes dans la région de Ghardaïa. 168 Tableau 32 : Activité d’assurance agricole de la CRMA de Ghardaïa. 177 Tableau 33 : Classement des systèmes de production phoénicicoles en fonction des résultats

des comptes d’exploitation. 183

Tableau 34 : Synthèse des résultats des comptes d’exploitation des collecteurs. 186

• Liste des figures

Figure 1 : Problématique du secteur agricole dans la région du M’zab. 7 Figure 2 : La systémique : un Savoir, une Pratique. 19 Figure 3 : Superficies des groupes cultures dans la région d’étude. 45 Figure 4 : Productions végétales de la région d’étude. 45 Figure 5 : Esquisse de la démarche exploratrice. 54 Figure 6 : Montage financier des investissements soutenus (2000-2011). 79 Figure 7 : Evolution de la superficie en mode d’irrigation localisée (1995 à 2012). 86 Figure 8 : La biodiversité phoenicicole au cœur d’un complexe réseau d’intervenants. 101 Figure 9 : Graphique des observations et des groupes d’exploitations correspondant aux

systèmes phoénicicoles identifiés dans la région d’étude. 125

Figure 10 : Dendrogramme relatif à la CAH, représentant les 3 groupes d’exploitations. 126 Figure 11 : Importance relative du SPP " traditionnel " à travers la région d'étude. 128 Figure 12 : Importance relative du SPP " paysan " à travers la région d'étude. 132 Figure 13 : Importance relative du SPP d’«entreprise» de la Deglet nour à travers la région

d’étude. 135

Figure 14 : Importance relative en termes d’effectifs de palmiers dattiers des systèmes phoénicicoles dans la région d'étude.

136

Figure 15 : Indices de croissance des composantes du patrimoine phoénicicole algérien (1964-2012).

141

Figure 16 : Extension des superficies phoénicicoles (ha) à travers les régions sahariennes durant le PNDAR (1998-2010).

142

Figure 17 : Croissance des effectifs totaux de palmiers dattiers à travers les régions sahariennes durant le PNDAR (1998-2010).

143

Figure 18 : Evolution de la composition variétale du patrimoine phoénicicole national (1998-2012).

144

Figure 19 : Composition variétale phoénicicole par région saharienne (Année 2010) 144 Figure 20 : Répartition des effectifs de palmiers dattiers à travers les zones sahariennes. 145 Figure 21 : L’Algérie parmi les vingt premiers pays producteurs de dattes (1990-2011). 146

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Figure 22 : Evolution des exportations algériennes en dattes (1990-2010). 146 Figure 23 : Destinations des exportations de dattes algériennes. 147 Figure 24 : Indices de croissance des effectifs phoénicicoles totaux dans la région de

Ghardaïa (1990-2012). 149

Figure 25 : Indices de croissance des effectifs phoénicicoles productifs dans la région de Ghardaïa (1990-2012).

149

Figure 26 : Indices de croissance des productions dattières dans la région de Ghardaïa (1990-2012).

152

Figure 27 : Indices de croissance des rendements dattiers dans la région de Ghardaïa (1990-2012).

152

Figure 28 : Flux de dattes dans la région de Ghardaïa. (Type de dattes, origines et destinations).

155

Figure 29 : Organisation des activités de collecte dans la filière « dattes » dans la région de Ghardaïa.

160

Figure 30 : Graphe de la filière dans la région. 180

• Liste des Cartes

Carte 1 : Situation géographique de la wilaya de Ghardaïa. 29 Carte 2 : Géomorphologie de la région de Ghardaïa. 31 Carte 3 : Carte géologique simplifiée de l’Algérie. 32 Carte 4 : Réseau hydrographique en Algérie. 34 Carte 5 : Aquifères du Sahara algérien (CI) et (CT) 35 Carte 6 Délimitation des régions naturelles sahariennes d’Algérie. 52 Carte 7 : Localisation géographique de la zone d'étude. 58

• Liste des annexes

Annexe 1 : Structure foncière des exploitations dans la région d’étude. 199 Annexe 2 : Climagramme d’Emberger localisant la région de Ghardaïa. 199 Annexe 3 : Données climatiques période (2000-2009). Station ONM Ghardaïa. 200 Annexe 4 : Diagramme ombrothermique de GAUSSEN de la région de Ghardaïa. 200 Annexe 5 : Zonage de l’évapotranspiration potentielle (ETP) en Algérie. 201 Annexe 6 : Les productions animales dans la région de Ghardaïa. 201 Annexe 7 : Guide d’entretien « producteurs phoénicicole». 202 Annexe 8 : Guide d’entretien « Collecteur de dattes ». 204 Annexe 9 : Guide d’entretien « Conditionneurs de dattes ». 205 Annexe 10 : Guide d’entretien « Commerçants des dattes ». 206 Annexe 11 : Guide d’entretien « Institutions d’appui et d’encadrement ». 207 Annexe 12 : Etat des indemnisations des exploitations sinistrées. 208 Annexe 13 : Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCm). 209 Annexe 14 : Répartition des systèmes de production phoenicicole dans l’échantillon dans la

région d’étude. 216

Annexe 15 : Compte de production et d’exploitation des phoéniciculteurs du SPP1. 216 Annexe 16 : Compte de production et d’exploitation des phoéniciculteurs du SPP2. 217 Annexe 17 : Compte de production et d’exploitation des phoéniciculteurs du SPP3. 218 Annexe 18 : Compte de production et d’exploitation de petits collecteurs de dattes. 219 Annexe 19 : Compte de production et d’exploitation des collecteurs moyens de dattes. 219 Annexe 20 : Compte de production et d’exploitation des grands collecteurs de dattes. 220 Annexe 21 : Composition variétale des palmiers dattiers dans la région d’étude 220 Annexe 22 : Cultivars à encourager dans les nouvelles plantations. 221

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Annexe 23 : Evolution des productions dattières et des rendements dans la région de Ghardaïa (1990-2012).

221

• Liste des photos

Photo 1 : Palmeraie de Guerrara (vue panoramique). 222 Photo 2 : Jeune plantation. 222 Photo 3 : Mise en valeur (APFA) jeunes palmiers plantés. 222 Photo 4 : Outils de travail manuel en palmeraie. 222 Photo 5 : Exploitation phoénicicole entretenue. 222 Photo 6 : Pollinisation semi mécanique. 222 Photo 7 : Nacelle élévatrice pour travailler la couronne du dattier. 222 Photo 8 : Chantier de triage des dattes sèches chez un collecteur. 223 Photo 9 : Dattes en vrac en stockage sous froid. 223 Photo 10 : Dattes pressées conditionnement de type « b’tana ». 223 Photo 11 : Ensachage des dattes sèches avant expédition au Sud du pays. 223 Photo 12 : Emballage amélioré pour Deglet nour. 223 Photo 13 : Divers types de conditionnement des dattes. 224 Photo 14 : Dattes en vrac sèches et demi molles triées par variétés et par catégorie. 224 Photo 15 : Dattes sèches triées stockées en cagettes sous abris ouvert. 224

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Préambule

PREAMBULE

La chute des cours du pétrole durant les années quatre vingt et quatre vingt dix, a

provoqué chez les pays exportateurs de cette énergie fossile une prise de conscience et un

constat amère devant la fragilité de leurs économies et la tragique dépendance de leur revenu

national des soubresauts que connait le marché énergétique international1.

Parallèlement, les cours des produits alimentaires de base (céréales,…) que devraient

importer certains pays, dont l’Algérie, à des tonnages quasi incompressibles sinon de plus en

plus importants (démographie galopante et niveau de vie obligent), connaissent, au grand dam

de ces économies fragiles, des tendances à la hausse parfois grâce à des mécanismes mis en

œuvre par les états producteurs de ces denrées depuis un certain nombre d’années.

Ces hausses parvenaient dans bien des cas, à absorber une majeure partie des rentrées

de devises engrangées à la faveur de l’embellie des prix des hydrocarbures exportés.

Cet état de fait a engendré des mouvements populaires de protestation parfois

incontrôlables (Algérie en janvier 2009), mettant les pays déficitaires en certains produits

alimentaires (blé, sucre, huiles végétales, lait,…) dans de très délicate situation sociale et

même politique2. A chaque tournant de cette nature, les pouvoir publics et la société civile

s’efforcent de chercher les voies et moyens à mettre en œuvre pour juguler, un tant soit peu,

les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire très fragile et par là la cohésion sociale de la

collectivité nationale.

Le fil d’Ariane de ces efforts tous azimuts, est de donner la priorité à préserver,

consolider et améliorer les capacités nationales de productions agricoles (ressources

naturelles, humaines et financières).

Ces options mises en branle, d’une manière quasi conjoncturelle, avec ferveur et

parfois avec passion, tombent, plus ou moins à brèves échéances, aux oubliettes et perdent de

leur caractère prioritaire dont elles jouissaient auparavant et dont elles devraient jouir en

permanence devant une multitude de dysfonctionnements structurels (conduite technique

1 Les chiffres officiels avancent que les hydrocarbures représentent pas moins de 98% des recettes en devises

de l’Algérie et contribuent à seulement 2% en postes d’emploi. 2 « … cela a nécessité la mobilisation de près de 190 milliards DA en subventions du trésor public pour stabiliser

les prix du lait, des semoules et des farines pour le pain ». (BOUTEFLIKA A. (Président de la République), 2009).

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Préambule

moins performante, lourdeurs bureaucratiques, terres et forages sous exploités ou abandonnés,

eau sous utilisée, institutions technico administratives et financières stagnantes et faiblement

efficaces, projets engagés et abandonnés à la hâte, lenteur d’exécution, profession non

assainie, circuits de commercialisation déstructurés, absence de synergie intra et inter

sectorielle,…). Aussi, la polarisation urbaine poussée des programmes de développement

engagés, faisait déjà dire à CÔTE (1996), au sujet de la concurrence pour les ressources

hydriques, que « la ville demande à la campagne de la nourrir, mais lui enlève l'eau dont elle

a besoin ».

Pis encore, au fil des ans le même constat s’affirme avec acuité pour ce qui est des sols

parfois d’excellente qualité agricole3 et de la main d’œuvre; la tertiarisation des activités socio

économiques, au demeurant nécessaire, s’impose tel un élément d’aménagement des

territoires limitrophes au détriment de l’acte productif.

La liquidation de l’héritage colonial4 n’a pas donné lieu à la mise en place d’une classe

paysanne assurée de son avenir : trop de variations des structures foncières, trop de pesanteurs

étatiques, trop de « révolutions agricoles » imposées puis avortées, trop peu d’investissements

productifs, même dans le secteur considéré prioritaire de l’hydraulique agricole (COTE,

1996).

Les options volontaristes de développement des autres secteurs n’a pas été sans effets,

parfois pervers, sur l’agriculture et la ruralité, composantes socio économiques vitales. C’est

ainsi que les importantes rentrées de devises générées par l’exportation des hydrocarbures

durant les années soixante dix, ont fait reléguer cette composante économique et sociale au

second plan, en dépit des bonnes intentions et des slogans affichés par les planificateurs, pour

une autosuffisance alimentaire (concept hypothétique), creusant un fossé de plus en plus large

entre les besoins alimentaires sans cesse croissants et la production agricole nationale5,

3 La dernière en date et d’envergure, le déclassement, en juillet 2011, sur approbation du conseil des ministres

de 9974 hectares de terres agricoles et forestières à travers 22 wilayas pour la réalisation de 550000 logements. Récemment le MADR estime les pertes en terres agricoles à 150000 ha depuis l’indépendance (Grande exposition agricole et rural à l’occasion du 50

aire de l’indépendance, Alger, Février 2013)

4 « … la terre, propriété sacrée pour notre peuple, a été notre bien national qui a le plus subi la spoliation

coloniale. Elle a donc été tout naturellement le premier domaine sur lequel l'Algérie indépendante a rétabli la souveraineté nationale». Le monde rural a été parmi les victimes majeures de la tragédie nationale, source d'un exode rural aigu venu s'ajouter à l'arrêt du processus de développement national. » (BOUTEFLIKA A. (Président de la République), Biskra, 2009). 5 « … la sécurité alimentaire du pays demeure excessivement dépendante : les importations alimentaires

passant de moins de 3 milliards (2003) à près de 8 milliards de dollars (2008) (BOUTEFLIKA A. (Président de la République), Biskra, 2009).

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Préambule

rendant et maintenant jusqu’à nos jours, la quête d’un niveau stratégique de sécurité

alimentaire (concept rationnel) à la tête des innombrables défis à relever par le pays6.

Cette situation a été plus aggravée encore pour l’agriculture dans les régions

sahariennes, tant cette partie du territoire ne manque pas de contraintes physiques spécifiques

parfois fortes qui masquent ou biaisent les retombées des actions des pouvoirs publics quelles

qu’elles en soient l’envergure et le bien fondé.

A côté de l’eau et le labeur des oasiens, le palmier dattier, une des spécificités de ces

immensités sahariennes et par excellence l’élément clé d’homogénéité d’une impressionnante

diversité d’oasis, dont chacune d’elles recèle des particularités (histoire, géographie, géo

morphologie, hydrogéologie, ressources et gestion hydraulique, organisation sociale, agro

diversité, relations avec l’environnement socio économique, savoir faire paysan, …) et

l’ensemble du secteur dattier dont il est le pivot, constituent un des plus importants leviers de

l’amorce d’une dynamique de développement durable et équitable dans ces contrés, aussi bien

au profit des communautés autochtones qu’à l’ensemble du pays.

Les oasis, ilots de verdure, d’étendues certes limitées, mais constituant en revanche

des pépinières de pratiques ingénieuses et de savoir-faire paysan, en quête d’un meilleur

compromis entre la rudesse du milieu et les marges d’amélioration, parfois très étroites, de

leurs écosystèmes. Nombreuses sont les thèses que la multiplication spectaculaire de ces

écoumènes a été à la faveur des circuits d’échanges commerciaux d’antan durant l’âge d’or

caravanier transsaharien, pour constituer d’abord, dans les immensités désertiques, un

chapelet de points de haltes, de transit et de ravitaillement, sans importance agricole

significative. Les oasis ont joué un rôle important dans l'établissement des routes

commerciales empruntées par les caravanes qui y trouvèrent un coin de repos et une source de

ravitaillement en vivres.

RENUCCI (1978) précise que « c'est sans doute pendant ce temps fort des échanges

commerciaux, que fut crée un grand nombre de ces oasis. Leur fonction première n'était donc

pas agraire. Elles constituaient des étapes de transit, des comptoirs et des ports ».

6« ... tels sont, les défis stratégiques pour la poursuite de l'effort, en vue de faire de l'agriculture un véritable

moteur de la croissance, du bien-être de toute la population mais aussi de la sécurité alimentaire du pays, laquelle deviendra de plus en plus une affaire de sécurité nationale dans le monde d'aujourd'hui ». (BOUTEFLIKA A. (Président de la République), Biskra, 2009).

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Préambule

L’apparition ultérieur du tandem symbiotique jardins-ksars était le fruit du commerce

et non pas d’une production agricole excédentaire. Avec le temps, l’évolution vers ce

couplage, faisait suite à la sédentarisation partielle des nomades, vers un système agro

pastoral d’abord consacrant la relation Oasis – Steppe puis Oasis-Agglomération avec

l’urbanisation du Sahara elle-même appesantie sur les oasis primitives.

Cette évolution a aboutit au façonnement de l'agro système oasien arc bouté sur la

culture du palmier dattier, jouant à travers la diversité des systèmes de production qu’il recèle

(KHENE, 2007), un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire des populations oasiennes et

urbaines environnantes.

En effet, les oasis, milieu fortement anthropisé dans un environnement aride et hostile,

constituent un écosystème original, fondé sur l’équilibre de trois éléments concourant à la

création d’un véritable microclimat: l'abondance de l'eau, la qualité du sol et la présence de

palmiers dattiers. Par l'activité agricole qui s'y déploie, l'oasis joue un rôle essentiel pour la

sécurité alimentaire de ses habitants, mais aussi des villes environnantes.

En règle générale, les systèmes de production dans les oasis combinent judicieusement

productions végétales et élevages. Les associations agriculture-élevage valorisent des

ressources rares comme l'espace cultivable (parcelle exiguës) et les ressources en eau.

Dans l’histoire agricole et rurale, le palmier dattier a toujours joué un rôle primordial à

travers des étendues géographiques bien au-delà de son aire de culture, grâce à la production

dattière qu’il procure (produit d’échange, alimentation humaine et animale, sous produits de

dattes, dérivés de palmes et de stipes), ses intérêts écologiques face aux conditions désertiques

rudes (micro climat oasien) et ses retombées socio économiques (organisation sociale,

sédentarisation des populations, source de revenu, sécurité alimentaire locale, …).

Durant l’époque coloniale, l’intégration a été très timide, la Steppe et le Sahara,

sous-administrés et sous-équipés, restèrent les régions pauvres de l’Algérie. Cette vision ne

changera qu’au début de l’ère pétrolière (1956) où le Sahara fut d’abord bouleversé par la

réalisation de puits pétroliers et artésiens (CHAOUCHE-BENCHERIF, 2007), mais surtout

depuis la tenue en 1966 du premier conseil des ministres (symboliquement hors capitale) pour

le lancement du plan de développement post indépendance de ces contrées désormais tant

convoitées à causes de leurs richesses minières et agricoles (SENOUSSI, 1999) mais aussi

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Préambule

parce que le Sahara fut l’objet de manœuvres à des fins séparatistes de la part de

l’administration coloniale lors des négociations pour l’indépendance du pays.

Un des principaux obstacles, en l’occurrence la rareté des ressources hydriques, vient

d’être franchi par la découverte d’importants aquifères pour aboutir à une extension des

palmeraies7 répondant en majorité aux besoins de la métropole.

Le poids du secteur phoénicicole8 et les marges d’amélioration potentielles 9 (MADR,

2009), qu’il offre sur divers plans (agricole, écologique et socio économique) nous

interpellent à la recherche permanente des solutions aux contraintes rencontrées à différents

niveaux : production, commercialisation, transformation.

A cet égard, les acteurs de la recherche et du développement agricole et rural,

n’ont-ils pas recommandé, lors des premières assises de la recherche agronomique10 en

Algérie, entre autres axes de recherche, ceux relatifs aussi bien à l’analyse des filières

agricoles et des stratégies des acteurs qu’à la connaissance et amélioration des systèmes de

production (INRA, 2008).

7 Cas du forage réalisé à Zelfana en 1948 sur le complexe intercalaire faisant passer la palmeraie de 25000 à

45000 palmiers (COTE, 1996) pour la production de dattes Deglet nour de qualité et la fixation des populations nomades. 8 Le patrimoine national estimé à 18,2 millions de pieds occupant 163 985 ha, produisant près de 8 millions de

quintaux de dattes (2012), dépassant pour la deuxième campagne le seuil de 7 millions de qx. La valeur de la production est de 47 milliards de DA (soit 7% de la valeur de la production agricole globale). Le secteur dattier concernent 90.000 exploitations et génèrent 200 000 emplois. (MADR, 2012) 9 Le programme d’intensification de la filière vise entre autres objectifs : 8,3 millions de quintaux en 2013 soit

une augmentation de plus de 40% par rapport à 2009 et un rendement de 60 kg/palmier soit un accroissement de 8,2% par rapport à la même année. 10

Assises nationales organisées par l’INRA, sous l’égide du MADR, 10-12 Février 2008 (Tipaza, Algérie). Atelier 3 : « Les filières végétales ». Participation de : 30 chercheurs INRAA, 11 Instituts techniques, 07 DSA, 05 Universités, 04 Agriculteurs, 01 association, 02 représentants de l’ICARDA.

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Objet de recherche

1

1ère PARTIE : OBJET DE RECHERCHE

CHAPITRE I : Bref historique de l’agriculture dans la région

L’histoire agraire et agricole est de toute évidence déterminante dans l’évolution

mouvementée du monde rural et de l’agriculture, matérialisée aussi bien par les contraintes

structurelles et fonctionnelles auxquelles ils font face que par leurs capacités à s’adapter aux

mutations de leur environnement socio-économique et politique.

Deux grandes ruptures ont marqué cette histoire, relatives au contrôle des ressources,

la détermination des objectifs et la place donnée à ces espaces vitaux pour la

société algérienne: la période coloniale et la période post indépendance. Chacune d’elles

marquée par un cadrage politique variable au gré d’une succession d’évènements profonds et

bouleversants de nature idéologique et socio-politico-économique.

A l’instar des régions sahariennes du pays, l’agriculture dans le M’zab se caractérise

principalement par le système de production oasien dont l’héritage post colonial et jusqu’au

milieu des années quatre-vingt, est marqué par certains faits dont:

• une superficie exploitée assez réduite (3146 Ha) et la modestie des moyens de

mobilisation des eaux d’irrigation notamment des nappes profondes.

• une phoéniciculture archaïque (moins de 70.000 Qx de dattes) constituant à la fois la

base de l’agriculture et aussi un moyen essentiel de la fixation des populations.

• la pratique d’une gamme de cultures destinées à l’autoconsommation (légumes,

céréales, condiments,…) menées de façon traditionnelle.

• L’élevage de type familial et de conduite extensive moins performante,

essentiellement de races locales d’ovins, caprins et camelins et des petits élevages.

Devant ce système d’exploitation des terres agricoles assurant peu de revenus aux

agriculteurs et leurs ménages en croissance, l’agriculture de subsistance s’est vue subir

progressivement une désaffection traduite par un exode des jeunes vers des secteurs plus

rémunérateurs florissants dans la régions notamment dans le domaine des hydrocarbures dans

les régions du sud et les activités de commerce dans les régions du nord.

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Objet de recherche

2

Sur la base de ce constat et eu égard aux potentialités naturelles que recèlent la région

(eaux souterraines abondantes et étendues de terres exploitables) ; une série de mesures ont

été prises dans l’ambition de développer une agriculture moderne et harmonieuse répondant

aux déséquilibres et déficits existants par rapport aux régions du Nord.

1. Phase de la révolution agraire (1971)

• Nationalisation des terres agricoles.

• Création des coopératives de services (CAPCS, CASSAP, CASSAR, CASSEL)

• Organisation des terres en CAPRA (Coopératives Agricoles de Production).

• Création des périmètres de mise en valeur : périmètres de Laamied et d’Aghzou à Guerrara et autres à Zelfana.

• Premier recensement général de l’agriculture (RGA), engagé en 1973 dans un contexte politique marqué par la mise en œuvre de la révolution agraire.

2. Phase de la mise en valeur des terres et des restructurations (1983-1990)

• Relance de la mise en valeur agricole des terres grâce à la loi 83/18 relative de

l’accession à la propriété foncière agricole (APFA), générant un engouement des populations

locales pour le travail de la terre. La surface agricole a presque doublé durant la période 1984-

1988 passant de 3 146 Ha à 6 151 Ha.

• Création de la wilaya de Ghardaïa en 1984, regroupant 13 communes sur 84 660 Km2;

avec une population de 232 170 habitants. Phase marquée le redéploiement des structures

administratives des secteurs socio-économiques.

• Création de la station régionale de la protection des végétaux (SRPV) avec comme

mission essentielle la lutte contre le Bayoud du palmier avec la coopération internationale.

• Création d’une ferme pilote dans la commune de Zelfana (plantation de palmiers,

élevage avicole, plasticulture).

Superficie (ha) Effectifs palmiers Terre nationalisée 159 18 917 Terre domaniale 1 446 23 618 Terre ouakfs 24 6 400 Donateurs 03 440 Total 1 632 49 375

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Objet de recherche

3

• Restructuration du domaine autogéré socialiste (DAS) d’El Ménéa en exploitations

agricoles collectives (EAC) et individuelles (EAI) conformément à la loi 87-19 du

12/12/1987 :

04 EAC 1 099 EAI

26 ha 1 420 ha

2 600 palmiers 21 018 palmiers

20 attributaires 1 099 attributaires

• Restructuration des coopératives agricoles de services (CASSAP [Approvisionnements],

CASSEL [Elevages], COOPCID [Irrigation- Drainage]) par la cession de leurs actifs aux

agriculteurs avec la création ex nihilo de coopératives autonomes à Guerrara, Berriane et

Metlili, Daya ben dahoua, Hassi El Gara et EL Ménéa, conformément au décret 88-170 du

13/09/1988 portant statut-type de la coopérative agricole de services.

3. Phase de libéralisation (1990 à 2000)

- Libéralisation du secteur de l’agriculture.

- Délivrance d’actes de jouissance perpétuelle (99 ans) aux attributaires des EAC/EAI

- Restitution des terres nationalisées à leurs propriétaires. Un délégué aux reformes agricoles a été chargé de l’opération (336 exploitations concernées, compensation foncière de 110 attributaires et 06 compensations financières).

- Création de la Caisse Régionale de Mutualité Agricole (CRMA ), de la Chambre de l’Agriculture de Wilaya (CAW ) et des conseils wilaya interprofessionnels des filières (CWIF ) : « Dattes », « Lait » et « Céréales ».

- Création de 07 subdivisions de daïra rattachées à la direction des services agricoles

- Programme des « Grands Travaux » engagé par le CDARS (15 périmètres sur 917 Ha)

- Création du fond national pour le développement agricole (FNDA) pour le soutien aux cultures stratégiques.

4. Phase du développement agricole et du renouveau rural (depuis 2000)

- Lancement du plan national de développement agricole (PNDA) puis son élargissement au milieu rural (PNDAR) à travers une gamme de fonds (FNDIA, FNRPA, FLDDPS,

FMVTC,…) : soutien aux cultures stratégiques, mise à niveau des exploitations agricoles, mise en valeur des terres, renouveau rural.

- Recensement général de l’agriculture (RGA) en 2001.

- Promulgation de la loi portant orientation agricole (2008)

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Objet de recherche

4

→ Principaux objectifs de cette loi :

- préserver et valoriser le patrimoine foncier parla précision de l’organisation foncière et la définition d’un mode approprié d’exploitation des terres agricoles ;

- permettre l’extension et la valorisation du potentiel agricole par des actions de mise en valeur et/ou de réorganisation du foncier agricole.

→ Dans cette perspective, il est institué:

- un fichier déterminant les potentialités du foncier agricole ou à vocation agricole

- une carte de délimitation des terres agricoles ou à vocation agricole.

L’aboutissement sera la mise en place d’un système d’information géographique (SIG).

L’utilisation des terres à d’autres fins qu’agricoles est punie.

La concession est consacrée comme mode d’exploitation des terres agricoles.

La loi consacre le remembrement, soutenu par l’Etat comme solution au morcellement.

De ce bref aperçu historique, il ressort que les politiques volontaristes qui se sont

succédées sur l’agriculture et le milieu rural de la région ont connu des succès et des échecs,

ont toutes obéi à des considérations conjoncturelles avec une forte connotation idéologique en

vogue de l’époque.

Chaque phase apportait ses ruptures parfois brutales (passant d’une planification

descendante rigide à une libéralisation de plus en plus poussée) constituant une source

d’instabilité du monde rural et de changement dans la perception qu’ont aussi bien les

pouvoirs politiques que la société de l’agriculture.

Les nouvelles donnes relatives à l’ordre économique mondial dominant, basé sur la

globalisation et l’ouverture outrancière sur le libre échange, font l’objet depuis les deux

dernières décennies, d’une remise en cause croissante de la part des sociétés civiles.

Conséquence de cette tendance, l’apparition de mutations donnant l’ambition

d’intégrer de nouvelles approches territoriales dans la conception des stratégies de

développement privilégiant d’avantage les spécificités géographiques, socio culturelles et

économiques des niveaux locaux et territoriaux (menaces, fragilités, atouts, opportunités).

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Objet de recherche

5

CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE

1. Problématique et hypothèses de travail

Après cet bref aperçu historique relatant très succinctement les grandes mutations qu’a

connu l’agriculture tant au niveau national que local et avant d’entamer l’analyse de la

dynamique des systèmes de production phoénicicoles et celle de la filière « dattes », nous

avons jugé nécessaire de cerner la problématique globale du développement agricole dans la

région d’étude, qui semble avoir les mêmes traits que celle posée au niveau national,

notamment en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles (sols et eaux), humaines

(encadrement technique et organisationnel) et financières (fonds publics, système banquier et

assurances).

Des spécificités telles que l’immensité des territoires, l’hostilité du milieu et la

fragilité des écosystèmes confèrent à l’agriculture saharienne une complexité supplémentaire.

Les régions sahariennes disposent de ressources hydriques importantes constituées en grande

partie de nappes d’eau souterraines fossiles et des ressources en sols dont la qualité

agronomique est intimement liée à la pratique de l‘ irrigation.

Pour les populations oasiennes et nomades de la région du M’zab, le développement a

de tout temps été structuré autour de l’agriculture oasienne, basée sur la charpente

phoénicicole leur assurant à la fois des productions agricoles base de leur alimentation, des

revenus non négligeables et un espace écologique favorable pour leur vie sociale face à la

rudesse des conditions désertiques.

De par les objectifs qui lui sont assignés par les politiques agricoles (nourrir et fixer

les populations), la problématique de développement de cette agriculture, est caractérisée par

la faiblesse de la surface agricole et celle de la productivité des facteurs de production.

Cette situation est le résultat des effets conjugués de contraintes de diverses natures

aussi bien naturelles (eau et sols) que techniques liées aux aspects humains de gestion et

d’organisation, ayant pour conséquences l’étiolement de l’activité agricole et la parcimonie

des investissements drainés vers la principale composante que constitue la phoéniciculture et

de l’ensemble de l’agro système oasien dont elle est le pivot.

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Objet de recherche

6

C’est ainsi que la problématique du développement de la phoéniciculture peut, à

quelques détails près, être assimilée à celle du secteur agricole dans sa globalité. En effet, la

phoéniciculture a été toujours une composante essentielle de l’économie des oasis. L’essentiel

des activités économiques et sociales des petites et moyennes oasis sont rythmées par la

palmeraie, exerçant un effet d’entrainement sur les autres activités agricoles (entre autres

productions légumière, fourragère, élevages divers) et commerciales (KHENE et

SENOUSSI, 2013).

Notre analyse relative à la trajectoire historique de développement et des performances

globales agricoles, nous a permis de cerner les contours de la problématique globale du

secteur agricole dans la région, schématisée dans un diagramme de causes à effets. (Figure 1)

Dans les régions sahariennes, l’agro système oasien, partie d’un système agraire

achevé et reproductible, façonné grâce à l’ingéniosité des oasiens accumulant un savoir-faire

empirique séculaire constitue, dans les conditions désertiques aussi hostiles, la meilleure

association d’espèces végétales et animales à la fois harmonieuse et complexe. Le palmier

dattier, la charpente de ce système, rempli des rôles à la fois écologique et socio économique

grâce à ses énormes capacités adaptatives permettant de créer le micro climat favorable à

d’autres spéculations agricoles.

Dans un contexte de libéralisation économique, l’atout des avantages comparatifs

s’impose à toute communauté voulant occuper une place la moins contraignante dans la scène

des échanges internationaux. Ces avantages comparatifs devraient se transformer, en matière

de produits agricoles, en avantages compétitifs.

A cet égard, les pouvoir publics ont d’ores et déjà promu, parmi tant d’autres, la

production de dattes au rang de culture stratégique, pour lesquelles, des fonds de soutiens

financiers ont été consacrés, depuis l’an 2000, dans le cadre du plan national du

développement agricole et rural (PNDAR), coïncidant avec l’embellie des rentrées en devises

engrangées grâce à l’exportation des hydrocarbures.

Sur ce plan, la phoéniciculture dans ses aspects de production et de productivité, est

confrontée à des défis qu’elle devra relever, à moyen et long termes, dans la perspective d’un

développement durable et l’offre d’une production dattière compétitive, face à une

concurrence des plus rudes sur un marché international des moins extensibles. Ces défis ne

pourront être gagnés que dans le cadre d’une politique cohérente de toute la filière de la datte.

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Objet de recherche

7

Figure 2 : Problématique du secteur agricole dans la région du M’zab.

Sols durs

et dunaires

Nappes

profondes

Irrégularité de

la phréatique

Extensions illicites

Morcellement

des exploitations

Urbanisation

effrénée

Hydromorphie.

Salinité.

PROBLEMATIQUE DU SECTEUR AGRICOLE

Mise en valeur

coûteuse et difficile

Ralentissement de

la mise en valeur

Éparpillement des

zones favorables

Nappes

fossiles

Déficit hydrique

Faible productivité de l’existant

Contraintes naturelles

Mobilisation

Vieillissement des

Encadrement

Appui technique

insuffisant

Désorganisation de

la profession

Problèmes de

Vieillissement des

Palmiers

Faible maitrise du

système oasien Bayoud, ravageurs,

aléas climatiques

Contraintes techniques et humaines

Faible Implication

(banques,assurances)

Restrictions

ANRH (fonçage)

Problèmes du

foncier

Gestion

Changement

d’activité

Faible attractivité

des investissements

SAU Faible (moins de 3 % de la Superficie totale)

Revenus agricoles

modestes

Extension difficile

de la SAU

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Objet de recherche

8

BOUAMMAR (2010), ne s’interroge-t-il pas à propos de la filière « dattes »

algérienne eu égard à ces deux défis (marché mondial étroit et concurrence étrangère rude)

pour conclure que les pouvoirs publics tardent à mettre en œuvre une politique cohérente de

l’ensemble de la filière de la datte à même d’apporter des réponses à ces interrogations.

Comparativement à la création des périmètres céréaliers durant les années quatre vingt

dix, qui ont connu un délaissement sinon un échec total, la phoéniciculture, a enregistré plus

de réussite et d’engouement de la part des investisseurs oasiens pour lesquels cette option de

mise en valeur leur permettait dans une certaine mesure de reconstituer le patrimoine des

anciennes oasis menacé, sous les effets conjugués de multiples facteurs, d’une dégradation

quasi certaine. Les choix stratégiques de la politique nationale a elle-même opéré un

recentrage dans le sens de cette logique durant les deux dernières décennies.

La phoéniciculture dans la région est confrontée à de multiples contraintes dont : [KHENE, 2007]

� Le Bayoud, maladie mortelle du palmier dattier touchant les palmeraies de Daïa Ben

Dahoua, Ghardaïa, Bounoura, El Atteuf et Metlili. La limitation de l’extension de cette

fusariose vasculaire, par le contrôle de la circulation du matériel végétal ou de la terre des

zones contaminées, reste la seule alternative dictée par la réglementation11. Ces mesures

capitales pour préserver les zones indemnes sont de moindre intérêt pour les régions atteintes

� Prédominance de variétés à faible valeur marchande dont la valorisation réelle passe

par la transformation artisanale ou industrielle. Contrainte accentuée par l’insuffisance

d’unités de conditionnement et de transformation ;

� Risques d’érosion génétique, en raison de l’orientation - sous la pression du marché -

des nouvelles plantations vers un nombre restreint de cultivars à leur tête la Deglet nour ;

� Vieillissement de 14% du patrimoine, soit environ 170 000 palmiers âgés de plus de

80 ans (production faible, hauteur importante, fragilité face aux vents et aux parasites) ;

� Forte urbanisation en particulier dans les anciennes palmeraies, à la périphérie des

centres urbains et villageois (Ghardaïa, Berriane, Metlili, Bounoura, El Atteuf) ;

� Conduite culturale non performante notamment dans les anciennes plantations

(densités élevées, non structurées et manque d’entretien) ;

11 Arrêté de Wilaya de Ghardaïa N° 384 du 25 aout 1991, déclarant certaines communes contaminées par le

« Bayoud » et prescrivant les mesures à prendre.

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Objet de recherche

9

� Délaissement des exploitations à rentabilité non avérée à cause du morcellement

excessif ou d’indivision (héritage, pluriactivité...etc.) :

� Déficit hydrique dans les localités basées sur l’exploitation de la nappe phréatique, à

cause de l'irrégularité des crues des oueds qui l’alimentent.

Les efforts consentis dans la perspective de surmonter ces contraintes ont été très

importants de la part des pouvoirs publics et des populations locales se concrétisant par une

brève dynamique à la fin des années quatre vingt suite à l’application de la loi portant

accession à la propriété foncière agricole (APFA) qui a suscité un engouement pour la mise en

valeur de nouvelles terres et consolidée ultérieurement par le lancement dans les années deux

milles du plan national de développement agricole et rural (PNDAR)12.

Comme résultat de ce plan d’action, des contraintes ont été surmontées partiellement

en matière de mobilisation des ressources hydriques (forages, réseaux d’irrigation principaux

et d’irrigation localisés, réservoirs), de réalisation d’infrastructures (pistes agricoles,

électrification, chambre froides), de plantations phoénicicoles et arboricoles qui feront l’objet

d’analyse explicite dans la suite.

D’autre part, la production dattière constitue l’enjeu d’un ensemble de maillons en

interactions, partant de l’amont (agro fournitures) et aboutissant à l’aval (conditionnement,

transformation, commercialisation) avec le concours des structures d’appui (vulgarisation,

recherche, banques, assurances, exportation,…) dont les incidences (directes et indirectes)

affectent tout aussi bien la sphère de production que la dynamique des systèmes phoénicicoles

dont ils sont à l’origine. Ces prolongements constituent en fait la filière13 « dattes » dont

l’appréhension nous a imposé une analyse approfondie sur le double plan structurel et

fonctionnel l’objet de la deuxième partie de la présente étude.

De ce fait nous nous proposerons de mettre la lumière sur le fonctionnement de ces

segments en abordant les aspects organisationnels et technico économiques, en vue

d’identifier les goulots d’étranglement majeurs qui font obstacles à l’amélioration (qualitative

et quantitative) de la production dattière dans la région et la répartition, entre les différents

opérateurs, de la valeur ajoutée qu’elle devrait générer.

12 La superficie agricole utile (SAU) dans la zone d’étude a enregistré, pour la période 1993-2012, une croissance de 97 et 170% passant respectivement de 4707 à 9276 pour égaler 12721 ha. La SAU/habitant a chuté de 0.1 ha (1993) à 0.05 ha (2003) pour augmenter légèrement à 0,08 ha par personne en 2012. 13 Ce concept sera traité en détail dans la partie consacrée au cadre conceptuel.

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Objet de recherche

10

Les aspects liés à répartition de la valeur ajoutée dégagée par le produit « dattes »

entre les différents opérateurs de la filière mérite d’être abordés - chose non réalisée dans la

région à ce jour - afin de déceler les principaux échelons de l’accumulation du capital et de la

création de richesse dans le secteur phoénicicole.

2. Justificatifs de la présente étude :

La présente étude rentre dans le cadre de la valorisation et la l’approfondissement des

travaux et études réalisés dans la région dont les plus consistants et les plus actuels sont :

- « Caractérisation de l’agro système oasien dans la Vallée du M’zab et Guerrara

(KHENE , 2007) dressant une typologie des systèmes de production oasiens que recèle

la région, l’analyse minutieuse des leurs aspects structurels, fonctionnels et technico

économiques ainsi que la mise en exergue de leurs trajectoires d’évolution

prévisionnelle en fonction de leurs atouts et leurs contraintes.

- « Analyse-diagnostic du secteur du palmier dattier en Algérie »14 dans le cadre du

projet « Gestion participative des ressources génétiques du palmier dattier dans les

oasis du Maghreb » pilotée par le FEM/PNUD (2004)

- BELGUEGJ M. et SGARAVIZZI J.J 2009 : « Etude de la filière dattes et proposition

d’un plan d’actions pour la wilaya de Ghardaïa. Diagnostic et plan d’actions »15.

La dynamique en cours suscitée, depuis la réalisation de ces travaux, par une multitude

de facteurs endogènes et exogènes au niveau du secteur agricole en général et spécialement

dans la phoéniciculture ainsi que les autres segments de la filière « dattes » dans la région de

Ghardaïa – dont il sera question d’une manière exhaustive par la suite – impose une

actualisation de l’analyse.

Cette analyse plus approfondie doit être à même de mieux appréhender les

changements survenus et les tendances prises à moyen et long terme par les systèmes de

14 Le bureau d’études SCANAGRI Sweden a été chargé, sur financement United Nations Office for Project

Services (UNOPS) – Fond Nordique, d’une étude intitulée « Analyse-diagnostic des marchés actuels des produits du palmier dattier et de leurs dérivés, ainsi que des marchés potentiels pour le secteur de la production du palmier dattier en Tunisie, au Maroc et en Algérie » PROJET FEM/PNUD. Rapport final 2004. Coordination régionale. Tunis. 15 Etude sous le patronage du MADR et CE, financée par le programme européen relatif aux mesures d'accompagnement financières et techniques. Convention de financement (MEDA/2006 /18162) portant l’assistance technique pour le programme d’appui au plan national de développement agricole rural - Proximité rurale (PNDAR-PR). Etude réalisée par BELGUEGJ Malek et SGARAVIZZI Jean Jack (2009).

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Objet de recherche

11

production phoénicicoles ainsi que leurs prolongements socio économiques constituant

ensemble la filière « dattes »:

- sur une période de suivi suffisante (plus longue) compte tenu de la saisonnalité des

productions dattières et les effets que cette saisonnalité génère sur les autres maillons de

la filière (diversité des dattes et dérivés, structure des prix, intensité des activités,

stockage, consommation, …)

- sur une plus large échelle, compte tenu de l’hétérogénéité des exploitations, de la

diversité des systèmes de production qu’elles recèlent, des disparités des ressources

disponibles, des interrelations avec la diversité des espaces (producteurs et

consommateurs).

- en matière de divers aspects spécifiques liés à la question principale en

l’occurrence :

Quelle est la dynamique des systèmes phoénicicoles et quelles sont les entraves

auxquelles est confrontée la filière « dattes » dans la région de Ghardaïa?

De cette question centrale découlent alors une série de sous questions relatives à :

• La sphère « systèmes de production phoénicicole » :

- La production dattière (quantitativement et qualitativement) occupe-t-elle une place

prioritaire dans les systèmes de production de la région ?

- L’amont, l’agrofourniture et l’appui (technique, financier et organisationnel) est-il

suffisamment optimisé ?

- Existe t-il des marges de productivité du potentiel existant ?

- Quel est le niveau de performance des itinéraires techniques de production mis en œuvre ?

- Les coûts de production sont-ils maitrisés ?

- La demande du marché est –elle prise en compte par les producteurs dans la conduite

culturale ?

• La filière « dattes » :

- Quels sont les acteurs ainsi que le poids relatif de chacun d’eux, qu’intègre la filière dattes

dans la région ?

- La diversité de l’offre variétale est elle valorisée?

- Quelle est l’organisation et la gestion des flux physiques de dattes ?

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Objet de recherche

12

- Comment est répartie la valeur ajoutée entre les différents intervenants?

- Quelle est le degré d’organisation entre les opérateurs d’un même échelon et entre les

différents échelons de la filière?

3. Hypothèses de travail

1- La mise en œuvre du PNDAR depuis plus d’une décennie a suscité une dynamique globale

de l’agriculture dans la région et en particulier de la phoéniciculture de par la large gamme

d’actions éligibles aux subventions au profit des toutes les catégories de producteurs.

2- Les prémices d’un développement du secteur phoénicicole se font sentir, les productions

dattières tendront vers l’accroissement dû essentiellement à l’augmentation des effectifs de

palmiers dattiers ainsi que le remplacement des palmiers sénescents.

3- La productivité de la phoéniciculture reste largement améliorable pour atteindre le niveau

appréciable autour de 100 kg/palmier, pour une meilleure valorisation des ressources

hydriques et des charges de production. Les exploitations phoénicicoles n’ont pas atteint la

perméabilité souhaitée aux innovations techniques dans la conduite culturale du palmier

dattier.

4- L’aspect qualitatif de la production dattière persiste à être relégué au second plan dans

l’itinéraire technique de l’amont jusqu’à l’aval de la récolte.

5- Les forces du marché privilégiant un nombre restreint de variétés à haute valeur

marchande, exercent une pression préjudiciable à la diversité phytogénétique du patrimoine

phoénicicole, accentuant les vulnérabilités face aux agents dévastateurs abiotiques et

biotiques.

6- L’aval des exploitations phoénicicoles n’est pas suffisamment structuré et performant pour

pouvoir jouer le rôle de locomotive d’une production dattière régulière, abondante et de

qualité d’une part et d’autre part exercer plus d’attractivité sur les consommateurs potentiels à

l’intérieur et à l’extérieur (locaux et étrangers).

7- Il faut garder à l’esprit que les leviers de développement de la phoéniciculture doivent

faire l’objet d’une approche globale, d’amont à l’aval, dans la conception et la mise en œuvre,

afin de parer à tout effet pervers, d’autant plus que la dynamique semble être générale dans

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Objet de recherche

13

toutes les régions phoénicicoles du pays : une surproduction de dattes aura des conséquences

socio économiques d’autant plus désastreuses qu’elles seront ardues à surmonter que celles

causées par la fusariose « Bayoud » même mortelle soit-elle.

4. Objectifs et sous objectifs

1- Caractériser les systèmes de production à base « phoénicicole », à l'échelle de la zone de

Ghardaïa, sous forme d'enquêtes sur le terrain.

a. Analyse du contexte physique, technique et socio-économique propre à chaque

système de production, pour faire ressortir les contraintes et les atouts qui définissent

la stratégie de chacun des acteurs dans chaque système.

b. Etablissement d'une typologie des unités de production phoénicicoles existants.

c. Analyse des systèmes technique et de gestion propres à chaque type d'exploitation,

2- Etablir un diagnostic profond de l’organisation de la filière « dattes » au niveau de la

région de Ghardaïa : production, conditionnement, transformation, transport,

commercialisation.

a. Mise en exergue de l’importance et du poids de la filière dans la région.

b. Identification des « acteurs » de la filière et de leurs interactions.

c. Analyse sur le double plan organisationnel et économique des maillons en amont et en aval de la filière « dattes » en vue d’identifier les contraintes et atouts propres à chacun d’eux.

3- Perspectives et proposition d’actions d’amélioration et de développement

A l’issu de l’analyse des atouts et des contraintes à la double échelle des systèmes

de production phoénicicole et de la filière « dattes », une réflexion sera axée sur les

propositions de perspectives de recherches-interventions.

5. Plan de travail

Pour tenter d’atteindre les objectifs sus cités, nous avons adopté, dans le cadre de

l’approche systémique, une démarche d’investigation sous forme d’enquête de terrain

(observations et collecte de données qualitatives et quantitatives) auprès des différents acteurs

ainsi que des institutions concernés par le développement du secteur phoénicicole dans la

région d’étude.

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Objet de recherche

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L’analyse découlera des mises en relation et de recoupements tous azimuts de

l’ensemble des données alliées à nos propres observations de terrain que nous avons veiller

qu’elles soient le plus objectives possible, compte tenu de notre état d’esprit façonné par un

brassage intellectuel généré d’une part à travers l’expérience de nombreuses années passées

dans le champ du développement agricole et rural de la région s’étalant depuis l’une des

grandes mutations dans le secteur (ouverture et restructuration de l’économie algérienne)

matérialisée par la libération des initiatives qu’a institué entre autres lois celle relative à

l’accession à la propriété foncière agricole (APFA) de l’année 1983 jusqu’à l’avènement en

l’an 2000, de l’ambitieux plan national de développement agricole et rural (PNDAR), à la

veille de la sortie du pays de la tragédie nationale des années 90, et d’autre part par l’exercice

d’activités scientifiques nous permettant un tant soi peu assez de recul nécessaire au délicat

exercice d’objectivité qu’impose la démarche d’« investigation-analyse ».

Les étapes de cette entreprise proposées dans le cadre de la logique de cette réflexion,

sont articulées autour des axes suivants :

1- Exploration approfondie et exploitation des données socio économiques et agro

écologiques disponibles en vue d’une connaissance globale et objective de la région d’étude

en matière de développement agricole (forces - faiblesses et opportunités – menaces).

2- Etude à l'échelle semi régionale de la zone de Ghardaïa, sous forme d'enquêtes de terrain

portant la caractérisation et l’établissement d'une typologie des systèmes de production à base

« phoénicicole ».

3- Analyse du contexte physique, technique et socio-économique propre à chaque système de

production phoénicicole, pour faire ressortir les contraintes et les atouts qui définissent la

stratégie de chacun des acteurs dans chaque système.

4- Analyse des systèmes technique et de gestion spécifiques à chaque type d'exploitation,

afin de confronter les conditions et les implications de chacun des systèmes de production

phoénicicole adopté par les producteurs.

5- Analyse sur le double plan organisationnel et économique des maillons constituant la

« filière dattes » en amont et en aval en vue d’identifier les contraintes et les marges

d’amélioration à chaque niveau d’articulation de ces maillons.

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Objet de recherche

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6- A l'issu de l'analyse des atouts et des contraintes à la double échelle des systèmes de

production et de la filière, une réflexion sera axée sur les propositions de solutions et de

recommandations à même d’améliorer et de valoriser la production dattière.

Conclusion de la première partie

L’histoire de l’agriculture locale à l’instar de celle de l’ensemble du pays a été assez

mouvementée ce qui a eu des impacts moins favorables sur sa stabilité et sur sa contribution à

la sécurité alimentaire, la création de richesses et la fixation des populations. Des spécificités

sahariennes naturelles ont davantage pesé sur le développement agricole et rural global dans

la région de Ghardaïa.

Comme conséquence de cet état de fait, la problématique de la phoéniciculture plus

spécifiquement, base de l’agriculture saharienne depuis des générations, ainsi que celle des

autres maillons constitutifs de la filière « dattes » toute entière, présente de multiples facettes

où s’entremêlent les aspects naturels, techniques, organisationnels et socio économiques.

Devant ce constat, l’appréhension de ces aspects doit passer par une démarche de

diagnostic global, par le biais d’une approche systémique alliant la caractérisation aussi bien

structurelle que fonctionnelle des différentes sphères en interrelation, en vue de cerner les

forces et les faiblesses de cet ensemble indissociable.

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Cadre conceptuel

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2ème PARTIE : CADRE CONCEPTUEL

CHAPITRE I : APPROCHE SYSTEMIQUE

INTRODUCTION

Les régions oasiennes, connues comme étant des zones agro écologiques fragiles sur

divers plans : géophysique, hydro agricole et socioéconomique, connaissent à des degrés de

complexité variables, des problématiques relatives au manque d’emplois, à la stagnation sinon

la baisse de productivité, à l’insuffisance de la couverture des besoins alimentaires et des

revenus des ménages oasiens, aux risques pesant sur les équilibres naturels,… accentuées par

des mutations profondes et accélérées de nature sociale, économique et technologique de leur

environnement : ouverture du marché, concurrence d’autres secteurs, changements

démographiques et comportementaux, évolution technique.

Cet espace phoénicicole façonné par l’Homme est avant tout un produit de l’histoire

de sociétés à plusieurs facettes (économique, sociale, politique, technique et culturelle),

marquée par un processus d’adaptation au milieu au gré des évolutions qu’ont connu ces

œcoumènes si particuliers dans ces contrées hyper arides.

Cependant comme le souligne FANTAZI et al (1998), ces zones recèlent des

systèmes de production qui présentent, théoriquement, d’importants atouts pouvant de la

sorte, constituer des filons d’emplois, des sources de subsistance et des opportunités

d’exportation des produits agricoles de qualité et à avantages comparatifs certains.

Devant cet état de fait, la connaissance approfondie de ces systèmes de production

devient impérieuse, pour toute démarche de consolidation de leurs atouts et la limitation des

risques de leur dégradation, en vue d’améliorer voir optimiser leur fonctionnement.

1. Approche systémique

Les études sur les systèmes de production ont souvent souffert d’une insuffisance sinon

de l’absence de coordination (intra et inter sectorielle) sur le plan de la recherche et du

développement ainsi qu’avec les populations oasiennes « bénéficiaires », situation à l’origine

de multiples échecs aussi bien dans la conception, la mise en œuvre que l’appropriation par

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Cadre conceptuel

17

les locaux et donc de la rentabilité (sociale, agro écologique et financière) des projets de

développement agricoles et ruraux (FANTAZI et al. 1998 ; SENOUSSI, 1999 ; KHENE,

2007 ; ABABSA, 2008; BOULASSEL et Al., 2008 ; BOUAMMAR, 2010).

Ainsi, les retombées de bien être et d’épanouissement escomptées de nombreux

programmes de développement agricole et rural ont le plus souvent été en deçà aussi bien des

attentes des populations concernées que de l’ampleur des moyens engagés.

L’une des causes principales selon JOUVE (1993) en a été l’insuffisante intégration

des conditions réelles de production dans la conception de ces programmes, sous la double

contrainte la plus souvent évoquée du temps assez long et des moyens financiers

supplémentaires nécessaires.

En témoignent les opérations coûteuses et quasi systématiques de réajustement et de

réévaluation faites à posteriori. Ceci se traduit aussi par l’insuffisante sinon l’absence d’une

véritable adoption par les bénéficiaires locaux des actions engagées ainsi que le manque de

mobilisation de leur part autour des objectifs de ces programmes de développement.

Ces situations récurrentes plus particulièrement dans bon nombre de pays en voie de

développement, ont imposé entre autre palliatifs, préalablement à toute intervention en milieu

rural, l’établissement d’un diagnostic des modes et des conditions d’exploitation de ce milieu

par les acteurs concernés.

Si la nécessité d’un diagnostic fiable et réaliste est évidente, vient alors la question du

choix de la démarche à adopter pour atteindre l’objectif d’appréhender la complexité du réel :

l’analytique ou le systémique16 . A ce propos ROSNAY (1977), souligne que les lois

d’additivité auxquelles a recourt la démarche analytique traditionnelle17, deviennent quasi

inopérantes pour l’appréhension de systèmes de haute complexité qu’il va falloir dans ce cas

les saisir dans leur totalité, leur complexité et leur dynamique intrinsèque avec la nécessité de

l’intégration du facteur temps dans l’étude de leur fonctionnement et leur évolution.

16 Définition de la systémique : « Nouvelle discipline qui regroupe les démarches théoriques, pratiques et méthodologiques, relatives à l'étude de ce qui est reconnu comme trop complexe pour pouvoir être abordé de façon réductionniste, et qui pose des problèmes de frontières, relations internes et externes, de structure, de lois ou de propriétés émergentes caractérisant le système comme tel, ou des problèmes de mode d'observation, de représentation, de modélisation ou de simulation d'une totalité complexe ». (Revue

internationale de systémique, 1994) 17

Apparue à l’âge moderne, celui de la science positive et fondée sur la méthode cartésienne caractérisée elle-même par la tentative de réduction de la complexité à ses composants élémentaires… elle est à l'origine des fabuleux progrès scientifiques des 19

ème et 20

ème siècles. (DONNADIEU et al. (2003)

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Cadre conceptuel

18

L’auteur énumère les principaux points de comparaison entre les deux types

d’approches analytique et systémique (Tableau 1).

Tableau 1 : Comparaison entre démarche analytique et démarche systémique.

L'approche analytique L'approche systémique

Isole et se concentre sur les éléments Relie et se concentre sur les interactions entre éléments.

Considère la nature des intersections Considère les effets des interactions

S’appuie sur la précision des détails S’appuie sur la perception globale

Modifie une variable à la fois Modifie des groupes de variables simultanément

Indépendante de la durée et les phénomènes considérés sont réversibles

Intègre la durée et l’irréversibilité

La validation des faits se réalise par la preuve : la preuve expérimentale dans le cadre d’une théorie

La validation des faits se réalise par Comparaison du fonctionnement du modèle avec la réalité

Modèles précis et détaillés mais difficilement utilisables dans l’action

Modèles moins rigoureux pour servir de base à la connaissance systématique mais utilisables dans l’action

Efficace lorsque les interactions sont linéaires et faibles

Efficace lorsque les interactions sont non linéaires et fortes

Conduit à une action programmée dans ses moindres détails

Conduit à une action par objectifs

Insiste sur la connaissance des détails au dépend des buts généraux

Insiste plus sur la connaissance des buts que sur les détails

DONNADIEU et al. (2003) qualifient la démarche systémique d’instrument efficace

pour essayer de comprendre comment fonctionne toute sorte de système complexe tels que :

cellule vivante, corps humain, entreprise, économie, société, … L'approche systémique est de

ce fait particulièrement apte à éclairer et orienter l'action des décideurs, quels qu'ils soient

(responsables politiques, dirigeants d'entreprises, syndicalistes, experts, responsables

associatifs, etc.)

Par rapport à la démarche analytique, que l’auteur juge plutôt complémentaire

qu'opposée, il caractérise la démarche systémique :

- plus dominée par une logique ternaire ou conjonctive (qui relie) que par une logique binaire ou disjonctive (qui sépare),

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Cadre conceptuel

19

- plus centrée sur le but à atteindre (finalité) que sur la recherche des causes (causalité),

- plus relationnelle et globale qu'analytique,

- plus orientée par le présent-futur (prospective) que par le passé-présent (déterminisme),

- plus ouverte sur la diversité des réalités et la pluralité des solutions que sur la quête de certitudes et de réponses "universelles" (The one best way),

- moins réductrice enfin car accueillante à l'émergence de la nouveauté et à l'invention.

Combinant en permanence connaissance et action, la systémique se présente comme

l'alliance indissoluble d'un savoir et d'une pratique. (Figure 2)

Figure 2 : La systémique : un Savoir, une Pratique (DONNADIEU et al., 2003)

Ces diagnostics, autant ils seront concertés par la confrontation du point de vue des

concepteurs « externe », avec celui des agriculteurs qualifié d’ «interne » - selon leur analyse

de la situation et leurs propres objectifs - autant ils échapperont au caractère purement

technocratique d’une part et à la subjectivité « limitante » des agriculteurs d’autre part. Cette

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Cadre conceptuel

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dernière caractérisée, elle-même, par des besoins conjoncturels, la priorité du court terme et

enfin la difficulté de surmonter des contraintes intériorisées comme étant insurmontables.

LANDAIS et DEFFONTAINES (1988), JOUVE (1995).

En dépit de l’importance incontestable qu’il revêt, le diagnostic, loin d’être une fin en

soi, doit faire partie d’un processus dynamique de suivi - évaluation concerté entre les

concepteurs et les bénéficiaires, des actions entreprises et de leur impact sur les populations

locales, les systèmes de production et sur le milieu par ses composantes agro écologiques et

socio économiques.

a. Buts du diagnostic

Les débats suscités au sujet de telles démarches de diagnostic, ont été jusqu’à la

remise en cause de la pratique même du diagnostic, notamment lorsque celui-ci dure trop

longtemps ou qu'il n'est pas suffisamment finalisé.

A ce titre, JOUVE définit le diagnostic comme étant un jugement porté dans un temps

court sur une situation ou un état … en vue d’orienter un développement (agricole) finalisé

par l’amélioration de l’exploitation et de la mise en valeur agricole du milieu.

Il pourra entre autre déboucher sur :

• La définition des priorités d’intervention dans le cadre des projets de

développement.

• La formulation de conseils techniques et de gestion en appui aux programmes de

vulgarisation pouvant répondre aux problèmes des agriculteurs.

• L’orientation des programmes de recherche appliquée articulée sur les réalités

locales et régionales.

• La proposition de mesures économiques, sociales et institutionnelles pour une mise

en valeur optimale du milieu et de ses ressources.

b. Structuration du diagnostic

Les multiples niveaux d’organisation du milieu rural (zone agro écologique, région,

commune, exploitation agricole, …) sont interdépendants et représentent autant de niveaux de

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Cadre conceptuel

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prises de décisions, implicites et explicites, par les différents acteurs présents (exploitants,

institutions publiques et privées, bailleurs de fonds, commerçants, consommateurs,…).

Le diagnostic, à différents niveaux d’organisation de la production, permet de

surmonter la contrainte du changement d’échelle, par la capacité d’évaluer à des échelles plus

vastes la représentativité et la pertinence des actions entreprises localement. Ce diagnostic

dépendra de la nature et des objectifs des interventions, il est par exemple:

� régional pour les projets de gestion de terroirs,

� au niveau de l’exploitation pour les conseils de gestion

� cultural au niveau de la parcelle pour les conseils techniques.

Cet ensemble complexe dont le fonctionnement résulte des relations entre ses éléments

constitutifs, peut être représenté synthétiquement comme étant un Système, dont le

fonctionnement global et la dynamique, se prêtent mieux à être appréhendés par une approche

systémique (JOUVE, 1993).

c. Diagnostic des exploitations agricoles

JOUVE (1989), considère qu’en agriculture familiale, telle que dans les espaces

oasiens, c’est à l’échelle de l’exploitation agricole que sont prises la plupart des décisions et

qui pèseront sur la réussite ou l’échec des programmes de développement. De là, apparaît la

pertinence et la nécessité du diagnostic de ce niveau d’organisation, afin de comprendre le

fonctionnement global des exploitations, même si celui-ci est en partie conditionné par des

facteurs externes dépendant de niveaux supérieurs d’organisation (village, région, pays, …),

prévoir leur évolution, les conditions de leur reproduction ainsi que les motivations et les

stratégies de leurs exploitants,

d. L’exploitation agricole

Une exploitation agricole est une « unité économique dans laquelle l'agriculteur

pratique un système de production … par la combinaison de facteurs de production (terre,

travail, capital d'exploitation, intrants)…en vue d'augmenter son profit ». C’est une unité de

production. Chaque exploitation agricole a sa spécificité propre, déterminée par les disparités

des niveaux de ressources et par les circonstances au plan familial (DIXON et al, 2001).

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Cadre conceptuel

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2. Démarche de diagnostic des unités de production

a. Système de production

Plusieurs définitions, similaires dans leur ensemble, sont données au concept du "

Système de production "; Il est défini comme étant :

JOUVE (1986), le défini comme étant « un ensemble structuré de moyens de

production (force de travail, terre, équipement, etc.) combinés entre eux pour assurer une

production végétale et / ou animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de la

production».

Plus en détail le système de production est un « mode de combinaison entre terre,

force et moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un

ensemble d’exploitations… caractérisé par la nature des productions, de la force de travail

(qualification), des moyens de travail mis en œuvre et par leurs proportions » (REBOUL cité

par DUFUMIER, 1996).

MAZOYER (1997), en plaçant l’exploitant-décideur au centre du système, le vois

plutôt tel un « mode de gestion par l'exploitant (centre de décision de l'unité) de ses

productions et facteurs de production pour satisfaire ses objectifs et compte tenu du système

agraire dans lequel il évolue».

Un système de production serait donc une combinaison de systèmes de cultures et /ou

d’élevage, conduits dans les limites autorisées par l'appareil de production d'une unité (force

de travail, savoir faire, moyens mécaniques, chimiques, biologiques, terres et capitaux

disponibles).

DIXON (2001) c’est un regroupement de « systèmes individuels d'exploitations,

disposant à peu près d'un même niveau de ressources, pratiquant les mêmes modes de

production, bénéficiant des mêmes sources de subsistance, assujettis aux mêmes contraintes et

pour lesquels des stratégies et des interventions de développement similaires peuvent être

élaborées ». Delà ressortent des éléments supplémentaires : regroupements d’exploitations,

similarité des contraintes et des stratégies d’intervention.

L’auteur souligne qu’« au niveau de l'exploitation agricole, un système de production

peut se définir comme une combinaison cohérente, dans l'espace et dans le temps, de certaines

quantités de force de travail (familiale, salariée, etc.) et de divers moyens de reproduction

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Cadre conceptuel

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(terres, bâtiments, machines, instruments, cheptel, etc.) en vue d'obtenir différentes

productions végétales et/ou animales)». Ici, c’est l’exploitation en tant qu’entité et la

dimension espace – temps qui est mentionnée.

b. Caractéristiques structurelles des SP

Les caractéristiques structurelles des systèmes de production, sont résumées selon

JOUVE (1993) et DUFUMIER (1996) comme suit.

Groupe familial Composition par âge et genre – Fonctions des membres - Activités extra agricoles - Sources de revenus.

Main d’œuvre Familiale - Salariée – Entraide - Pointes de travail.

Terre et eau * Superficies : totale - cultivée - irriguée - Qualité des sols Irrigation: Source – type d'ouvrage et débit - mode - qualité de l’eau.

Equipements Outils et modes de tractions - Etat de fonctionnement

Productions** Productions végétales: Nature des cultures (espèces, variétés) - Plan et état parcellaire - Fonctions et destinations.

Productions animales: Espèces et catégories d’animaux - Bâtiments d’élevage - Nature et destinations des produits.

Capital *** Vente de surplus de production - Revenus annexes.

* L’eau et sa gestion représentent des facteurs essentiels et indispensables dans les conditions naturelles spécifiques à la région d’étude.

** Au même titre que les moyens de production, les productions agricoles sont des éléments de caractérisation et de différenciation des systèmes de production.

** Le capital : généralement difficile à quantifier en agriculture traditionnelle. Il est cependant important d’identifier les « objets de capitalisation » (terre, bétail, plantations,…) et dont la mobilisation correspond à des besoins spécifiques de l'exploitant ou du groupe familial.

c. Etude du fonctionnement des SP

Au delà de l’identification des éléments structuraux des systèmes de production, il est

important de procéder à l’étude de leur fonctionnement. Le modèle d'un tel fonctionnement,

schématisé par JOUVE, fait ressortir les caractéristiques communes à tout système de

production, à savoir :

• l’ouverture sur l’extérieur,

• les relations, nombreuses et complexes, d’ordre interne entre les éléments constitutifs du système d’une part et d'ordre externe entre ces éléments et les facteurs de son environnement d’autre part.

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Cadre conceptuel

24

A cet égard, l’exploitation agricole est un système finalisé par les objectifs de

l’exploitant qui sont au centre du fonctionnement du système de production et conditionnés

par des facteurs externes et internes dépendants (OSTY cité par JOUVE, 1993) :

• des contraintes et possibilités de l’environnement socio-économique ;

• des caractéristiques du milieu physique (en particulier sol et climat);

• de la nature et de l’importance des moyens de production de l’exploitation ;

• de la composition, des besoins et des projets du groupe familial.

C’est l’analyse des décisions prises en vue de réaliser ces objectifs qui expliquera le

fonctionnement du système de production dans son ensemble. Cette analyse peut se faire en

distinguant les décisions relatives au système de gestion de l’exploitation matérialisé par

l’organisation et la mobilisation des moyens de production et au système technique

matérialisé par les techniques de production mises en œuvre. Entre ces deux systèmes

s’établissent nécessairement des relations réciproques (LANDAIS et al., 1988).

Comprendre le fonctionnement du système de production d’une exploitation, c’est

précisément expliciter en quoi ses caractéristiques structurelles (moyens de production),

déterminent les orientations et le fonctionnement des systèmes techniques de production et

inversement montrer quelles sont les implications des choix techniques sur la gestion ses

moyens.

Les propositions d’amélioration du fonctionnement des exploitations agricoles, ne

pourront être adoptées que si elles sont compatibles avec les moyens de production

mobilisables par celles-ci. De là découle la nécessité, lors d’un diagnostic d’exploitation, de

prendre en compte simultanément le fonctionnement aussi bien technique que socio-

économique (LANDAIS et al. ,1997).

d. - Fonctionnement socio-économique

Une fois recensés les moyens de production, on analysera la façon dont ces moyens

sont gérés dans l’exploitation, les combinaisons et les ajustements auxquels peuvent-ils

donner lieu (location ou prêt de terre, emploi de main d’œuvre salariée, entraide, etc.…). Les

choix faits par l’agriculteur dans ce cadre sont généralement révélateurs de sa stratégie

globale.

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Cadre conceptuel

25

En l’absence d’éléments comptables - situation quasi courante dans nos exploitations

agricoles - il est difficile de procéder aux calculs économiques qui permettent d’établir des

comptes d’exploitations précis et fiables. Par contre, une évaluation de la productivité de

certains facteurs (travail, terre, eau,…), constitue un outil de diagnostic et permet la

comparaison des performances des différents types d’exploitations. Elle révèle la logique

économique des exploitants (PILLOT in JOUVE, 1993) .

e. Fonctionnement technique

Le diagnostic du système technique de production consiste à analyser la conduite des

cultures et les troupeaux, c'est-à-dire, de comprendre comment fonctionnent leurs systèmes de

culture et leurs systèmes d’élevage.

- Système de culture

SEBILLOTE (1990), défini un système de culture comme étant « un ensemble de

modalités techniques, mises en œuvre sur des parcelles traitées de manière identique. Chaque

système de culture est défini aussi bien par la nature des cultures et leur ordre de succession ;

que par les itinéraires techniques qui leur sont appliqués ».

JOUVE (1993), précise qu’il « correspond à une combinaison donnée dans l’espace et

dans le temps de cultures et de jachère ….. On trouvera donc « une même gamme de cultures

se succédant suivant un ordre déterminé au cours du temps, éventuellement le même type

d’association et un itinéraire technique pour chacune des cultures pratiquées».

DUFUMIER (1996), ajoute que la présence simultanée de plusieurs cultures sur un

champ peut se manifester par des relations de concurrence …, mais elle peut se traduire par

des productions accrues …lorsque les composantes de l’association exploitent les ressources

du milieu d’une façon complémentaire.

REMY (1990), note la difficulté d’expérimenter sur les systèmes de culture à cause

des innombrables combinaisons des composantes espace et temps, qui empêchent le recours à

l’expérimentation factorielle …. Le plus souvent, les résultats n’apparaissent que lorsque la

combinaison tentée n’a plus raison d’être, soit à cause du progrès technique soit en raison

d’un changement de conjoncture économique.

D’un autre côté, l’auteur considère « stérile », le débat sur l’ « enquête » ou

l’« expérimentation », affirmant qu’il est nécessaire d’aborder scientifiquement la

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Cadre conceptuel

26

connaissance et la maîtrise des systèmes de cultures, afin d’obtenir rapidement des résultats

pertinents qui ne soient pas des recettes, mais des éléments de connaissance solides et

durables, adaptables aux nécessaires et rapides mutations que connaît la production agricole.

C’est à l’échelle des exploitations que doit se faire l’analyse fine du fonctionnement de

ces systèmes … qui va elle-même, permettre de comprendre le fonctionnement technique de

ces exploitations.

Un tel diagnostic centré sur les pratiques, appliqué à la conduite des cultures ou encore

« diagnostic cultural », doit non seulement permettre de comprendre les raisons de ces

pratiques mais aussi de pouvoir juger leurs performances et de leur reproductibilité. (JOUVE,

1993).

Le diagnostic du système technique doit donc identifier au préalable, grâce au plan et à

l’état parcellaire, à quels systèmes de culture appartiennent les parcelles de l’exploitation.

L’analyse du fonctionnement de ces systèmes de cultures a pour objectif de comprendre leurs

caractéristiques de base: nature des cultures; leur succession au cours du temps, leurs

associations, itinéraires techniques, ...

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Cadre conceptuel

27

CHAPITRE II : Approche filière

MALASSIS (1979) reprenant les travaux de GOLDBERG et de MONTIGAUD ,

précise l'approche en terme de filière pour analyser le secteur agro-alimentaire : « La

filière se rapporte aux itinéraires suivis par un produit (ou un groupe de produits) au

sein de l‘appareil agro-alimentaire ; elle concerne l'ensemble des agents (entreprises et

administrations) et des opérations (de production, de répartition, de financement) qui

concourent à la formation et au transfert du produit jusqu'à son stade final d'utilisation,

ainsi que les mécanismes d'ajustement des flux des produits et des facteurs de

production le long de la filière jusqu'à son stade final ».

Cette définition fait apparaître les deux composantes de l'analyse de la filière :

son identification (produits, itinéraires, agents, opérations) et ses méthodes de régulation

(structure et fonctionnement des marchés, intervention de l'Etat, planification). La

définition des produits dépend de l'objet de l'analyse.

Selon GOLBERG cité par BENCHARIF et RASTOIN (2007), « l’approche filière

ou Commodity system, englobe tous les participants impliqués dans la production, la

transformation et la commercialisation d’un produit agricole. Elle inclut les fournisseurs de

l’agriculture, les agriculteurs, les collecteurs, les entrepreneurs de stockage, les

transformateurs, les commerçants grossistes et détaillants permettant au produit brut de passer

de la production à la consommation.

Elle concerne enfin toutes les «institutions», telles que les institutions

gouvernementales, les marchés, les associations de commerce qui affectent et coordonnent les

niveaux successifs sur lesquels transitent les produits. » (GOLDBERG, 1968).

Cette définition, selon les mêmes auteurs, demeure toujours valable.

Pour FABRE (1994), l’idée directrice qui oriente l’analyse économique des filières

est d’examiner l’ensemble des activités de tous ou agents qui concourent à la production et/

ou à la transformation d’un produit donné. TANO (1981) mentionne que cette approche

examine pour un produit agricole donné, les fournisseurs, les agriculteurs, les entrepreneurs

réalisant le stockage, les transformateurs, les grossistes, les détaillants, les institutions

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Cadre conceptuel

28

gouvernementales et privées qui affectent et coordonnent les niveaux successifs par lesquels

transite le produit.

• Démarche et étapes d’un diagnostic de filière

Un diagnostic de filière s’opère sous trois angles :

- la structure de la filière ;

- son fonctionnement : organisation et circuits ;

- ses résultats économiques : les coûts, les prix d’achat et de vente, les quantités achetées et

vendues, les quantités disponibles.

Le diagnostic permet d’analyser la performance économique, organisationnelle,

agronomique, technique, nutritionnelle et environnementale de la filière, sur le plan de la

production, la transformation, la commercialisation et aussi la consommation. Il prend en

compte l’impact des politiques nationales sur la filière.

L’analyse doit dégager ses performances, ses contraintes et ses opportunités de

développement sur le plan technique, institutionnel et économique. (FAIVRE-DUPAIGRE

et al. 2000)

LABONNE (1987), définira la filière comme l'ensemble constitué par les agents

ou groupes d'agents concernés par un produit (ou un groupe de produits) agro-

alimentaire, de sa production jusqu'à sa consommation, et par les relations qu'ils

entretiennent. Cette définition se calque volontairement sur la définition d'un système

(ensemble des éléments qui le composent et des relations qu'ils entretiennent).

Conclusion de la deuxième partie

La complexité des composantes qui caractérisent les différents maillons de la filière

« dattes », de la sphère productive jusqu’à la sphère de commercialisation ainsi que des

relations qu’ils entretiennent aussi bien entre eux qu’avec leur environnement socio

économique et technique peut être mise en évidence et finement analysée grâce à une

approche systémique des systèmes de production phoénicicole que recèle la région, alliée à

l’outil « filière » qui rendra compte des atouts et des contraintes à tous les échelons de la prise

de décision tout le long du parcours du produit « datte » ainsi que de la dynamique intrinsèque

de chaque maillon qu’à de l’ensemble en tant que système complexe.

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3ème PARTIE : DEMARCHE INVESTIGATRICE

Chapitre I

1. Milieu physique

La wilaya de Ghardaïa issue du découpage

regroupe 13 communes et 9 daïra, elle s’étend sur 84 660,12 km

Géographiquement, elle est située au centre de la partie nord du Sahara algérien

elle est circonscrite par six wilayas : Laghouat au Nord (200 Km)

Km) ; Ouargla à l’Est (200 Km)

(400 Km) ; El-Bayadh à l’Ouest (350 Km).

Carte 1 : Situation

Démarche investigatrice

PARTIE : DEMARCHE INVESTIGATRICE

Chapitre I : Présentation de la région d’étude

La wilaya de Ghardaïa issue du découpage administratif du territoire de l’année 1984,

regroupe 13 communes et 9 daïra, elle s’étend sur 84 660,12 km2 et compte 413 560 habitants.

Géographiquement, elle est située au centre de la partie nord du Sahara algérien

six wilayas : Laghouat au Nord (200 Km) ; Djelfa au Nord Est (300

; Ouargla à l’Est (200 Km) ; Tamanrasset au Sud (1.470 Km) ; Adrar au Sud

Bayadh à l’Ouest (350 Km).

: Situation géographique de la wilaya de Ghardaïa.

marche investigatrice

29

PARTIE : DEMARCHE INVESTIGATRICE

: Présentation de la région d’étude

administratif du territoire de l’année 1984,

et compte 413 560 habitants.

Géographiquement, elle est située au centre de la partie nord du Sahara algérien (Carte 1),

; Djelfa au Nord Est (300

; Adrar au Sud- Ouest

géographique de la wilaya de Ghardaïa.

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Démarche investigatrice

30

La région présente deux pôles Nord et Sud contrastés par leurs caractéristiques géo

morphologiques et démographiques. C’est ainsi que la zone nord qui s’étend sur 15 035 km2

soit 17,76% seulement du territoire de la wilaya, concentre par contre une forte urbanisation

(dix communes sur les treize)18, une forte concentration démographique (330 900 habitants soit

80% de la population totale), forte densité de peuplement (près de 22 habitants au km2).

1. Géomorphologie

L’ensemble géomorphologique dans lequel s’inscrit le M’Zab est un plateau rocheux,

le HAMADA, dont l’altitude varie entre 300 et 800 mètres. Le paysage est caractérisé par une

vaste étendue pierreuse où affleure une roche nue de couleur brune et noirâtre. Les sols

cultivables sont rares et limités aux zones d’accumulation des eaux et de dépôts alluvionnaires.

La région présente des grands ensembles les distinguant plus ou moins des autres

régions Sahariennes (Carte 2): (DPAT, 2005)

• Chebka du M'Zab

C’est un plateau crétacé rocheux occupant quelques 8 000 Km², représentant 21 % du

territoire de la région (COYNE, 1989), il est découpé en petites vallées irrégulières plus ou

moins parallèles et penchant vers l’Est. Moins hautes (moins de cent mètres), ces vallées

peuvent parfois s’élargir sur plusieurs kilomètres. Les formations encaissantes comprennent des

calcaires généralement dolomitiques au dessus de couches de marnes. Neuf communes y sont

plus ou moins localisées : Ghardaïa, Berriane, Daïa ben dahoua, Bounoura, El Atteuf, Metlili,

Sebseb, Mansoura et Hassi –Fhel.

• Région des dayas

Au sud de l’Atlas saharien d'une part et d’autre part du méridien de Laghouat s’étend

le « plateau des dayas » constitué d’une abondance d’entités physionomiques et biologiques

qualifiées de dayas, en forme de dépressions dans le substratum géologique du mio pliocène.

De dimensions variables, elles se caractérisent par une certaine richesse floristique. Seule la

commune de Guerrara, située au nord-est, occupe une petite partie de ce plateau.

18 Il s’agit de : Ghardaïa, Daya ben dahoua, Berriane, El-Atteuf, Guerrara, Bounoura, Metlili, Sebseb, Zelfana et

Mansoura

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Démarche investigatrice

31

• Région des Regs

Résultant de la déflation, ils sont localisés à l’Est de la région, et de substratum

géologique du pliocène, occupée par les communes de Zelfana, Bounoura et El Atteuf. Ils se

présentent sous forme d’étendues de sols solides caillouteuses sans relief apparent.

• Région de l’Erg

Dominée par l’erg occidental, massif de dunaire, longeant la région sur son flan ouest,

et s’élargissant au sud centre. Il constitue une source d’ensablement des périmètres

agricoles, des agglomérations et des routes dans l’axe Mansoura – El Ménéa.

Carte 2 : Géomorphologie de la région de Ghardaïa (ATLAS, 2005)

LEGENDE

Collines, Calcaires, Dépressions

Chebka

Dalle hamadienne

Erg

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La géomorphologie de la région s’inscrit dans l’évolution de celle de tout le Sahara

qui, selon DUBOST (1991), a connu une vie mouvementée depuis deux milliards d’années,

durant lesquelles, le socle africain fut successivement désert froid, banquise, savane tropical,

et forêts équatoriales, avant de prendre sa configuration actuelle.

Carte 3: Carte géologique simplifiée de l’Algérie

2. Ressources naturelles

Les potentialités de la zone nord de la région du M’zab sont relativement faibles par

rapport à celles de la zone sud, que ce soit en sols favorables à la mise en

soit 48% du potentiel total) et qu’en ressources hydriques souterraines mobilisées (139,5 hm

soit 44,7% des 312,05 hm3 mobilisés).

Démarche investigatrice

La géomorphologie de la région s’inscrit dans l’évolution de celle de tout le Sahara

, a connu une vie mouvementée depuis deux milliards d’années,

durant lesquelles, le socle africain fut successivement désert froid, banquise, savane tropical,

et forêts équatoriales, avant de prendre sa configuration actuelle. (Carte 3)

Carte géologique simplifiée de l’Algérie (in DUBOST, 1991)

Ressources naturelles

Les potentialités de la zone nord de la région du M’zab sont relativement faibles par

rapport à celles de la zone sud, que ce soit en sols favorables à la mise en

soit 48% du potentiel total) et qu’en ressources hydriques souterraines mobilisées (139,5 hm

mobilisés).

marche investigatrice

32

La géomorphologie de la région s’inscrit dans l’évolution de celle de tout le Sahara

, a connu une vie mouvementée depuis deux milliards d’années,

durant lesquelles, le socle africain fut successivement désert froid, banquise, savane tropical,

(in DUBOST, 1991)

Les potentialités de la zone nord de la région du M’zab sont relativement faibles par

rapport à celles de la zone sud, que ce soit en sols favorables à la mise en valeur (76 064 ha

soit 48% du potentiel total) et qu’en ressources hydriques souterraines mobilisées (139,5 hm3

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Démarche investigatrice

33

a. Ressources hydriques

Le foncier dans ces régions arides n’a de valeur que par l’eau disponible pour son

irrigation, de ce fait les ressources hydriques revêtent un caractère fondamental pour toute

activité agricole dans ce contexte.

i. Réseau hydrographique

Selon l’étude PDGDRS (1998), les oueds de la région drainent principalement le

plateau des dayas et se perdent dans le désert dont le niveau de base est la sebkha de «

Safioune » dans la région d’Ouargla. Ces oueds furent longtemps, la seule ressource hydrique

des oasis jusqu’à la réalisation des premiers forages dans le continental intercalaire, qui ont

permis de s’affranchir de cette ressource précaire. (Carte 4)

Les crues de ces oueds durent, en moyenne, 02 jours par an et les débits peuvent atteindre 300 m3/s (BNEDER, 1989). Ces crues sont de faibles fréquences, parfois elles n’ont même pas lieu sur plusieurs années de suite. (Tableau 2)

Tableau 2 : Caractéristiques des principaux oueds. (BNEDER, 1989)

Jours de crue

Oued Zegrir

Oued N’ssa

Oued Balouh

Oued M’zab

Oued Soudane

Oued Metlili

1921-1937 18 15 16 9 13 12 1950-1961 27 24 15 36 21 13 Moyenne/ 1.8 1.6 1.73 1.92 0.97

Un système complexe de barrages de dérivation et de petites retenues, ont été réalisés

pour diriger les crues et favoriser au maximum l’infiltration des eaux dans les alluvions de la

vallée, pompées pour les besoins d’irrigation, à des profondeurs moyennes (20 à 50 m).

Par ce système de captage la totalité des eaux d’écoulement est fréquemment

récupérée aux moindres coûts d’investissements mais aux prix de gros efforts physiques et de

diverses formes d’organisation communautaire selon des règles rigoureuses.

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Carte 4: Réseau hydrographique en Algérie

ii. Eaux souterraines

Pour que se forment les aquifères du Sahara exploités actuellement le CI et le CT, il a

fallu durant des millions d’années, l’installation d’énormes dépôts de roches magasin,

poreuses, le plus souvent des sables ou des grés reposant sur un fond imperméable

toit protecteur. De tels réservoirs sont ensuite remplis à la faveur des périodes humides qui

s’en suivirent. (DUBOST, 1991).

Les ressources hydriques souterraines sont constituées de trois nappes

- Nappe du continental intercalaire (CI)

Le continental intercalaire est considéré parmi les plus grands aquifères au monde et

constitue le réservoir d’eau le plus important au Sahara en volume et en étendue, estimée à

quelques 700 000 km2 dans le territoire algérien. (

Couvrant la totalité de la région et il s’étend sur l’ensemble du Sahara septentrional

algérien atteignant le sud de la Tunisie et le Nord de la Libye.

Démarche investigatrice

: Réseau hydrographique en Algérie (in DUBOST, 1991)

Eaux souterraines

Pour que se forment les aquifères du Sahara exploités actuellement le CI et le CT, il a

fallu durant des millions d’années, l’installation d’énormes dépôts de roches magasin,

poreuses, le plus souvent des sables ou des grés reposant sur un fond imperméable

toit protecteur. De tels réservoirs sont ensuite remplis à la faveur des périodes humides qui

(DUBOST, 1991).

Les ressources hydriques souterraines sont constituées de trois nappes

rcalaire (CI)

Le continental intercalaire est considéré parmi les plus grands aquifères au monde et

constitue le réservoir d’eau le plus important au Sahara en volume et en étendue, estimée à

dans le territoire algérien. (OSS, 2003)

Couvrant la totalité de la région et il s’étend sur l’ensemble du Sahara septentrional

algérien atteignant le sud de la Tunisie et le Nord de la Libye. (Carte 5)

Légende

l’Atlas saharien

2- Zousfan, 34-Gharbi, 56- Zergoun, 7Aurès et des Nememcha:

1- El hai, 24-El abiod, 5arab, 7-la dorsale du M’zab

2-M’zab, 3du Tademait

l ’Ahaggar

1- Amded, 23- Tin Amzi, 45-Tafassasset, 67- Imhirou, 89- Igharhar, 1011- Kerane, a: chott Melghir AFoum Elghersa.

marche investigatrice

34

Pour que se forment les aquifères du Sahara exploités actuellement le CI et le CT, il a

fallu durant des millions d’années, l’installation d’énormes dépôts de roches magasin,

poreuses, le plus souvent des sables ou des grés reposant sur un fond imperméable et sous un

toit protecteur. De tels réservoirs sont ensuite remplis à la faveur des périodes humides qui

Les ressources hydriques souterraines sont constituées de trois nappes caractéristiques:

Le continental intercalaire est considéré parmi les plus grands aquifères au monde et

constitue le réservoir d’eau le plus important au Sahara en volume et en étendue, estimée à

Couvrant la totalité de la région et il s’étend sur l’ensemble du Sahara septentrional

Légende : Oueds de :

l’Atlas saharien : 1- Béchar, Zousfan, 3- Namous,

Gharbi, 5-Seggueur, Zergoun, 7- Mzi-Djedi.

Aurès et des Nememcha:

El hai, 2- Branis, 3- Biskra, El abiod, 5-Guechtane, 6- El

- El mitta, 8- El hallail. la dorsale du M’zab: 1- N’sa,

M’zab, 3- Metlili. du Tademait : 1- Mya, 2-Tilia. l ’Ahaggar- Tassili N’ajjer:

Amded, 2- Tamanrasset, Tin Amzi, 4- Tin tarabine,

Tafassasset, 6- Tarat, Imhirou, 8- Amadror, Igharhar, 10- Djaret,

Kerane, a: chott Melghir A- barrage Foum Elghersa.

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Carte 5: Aquifères du Sahara algérien (CI) et (CT)

DUBOST (1991), rapporte que cette nappe fut atteinte par le premier forage en 1891

au niveau de d’El Ménéa, bouché en 1949 pour des raisons techniques. Au niveau de

Ghardaïa, la nappe a été atteinte en 1939 à l’aide d’un forage où il fallait pomper l’eau à

quelques 600 m. Les forages jaillissants, réalisés en 1948 à Zelfana au Sud

atteignirent 650 mètres avec des débits dépassant les 300 litres/seconde. La même situation se

reproduit en 1950 à Guerrara située à 120 km au Nord

La profondeur des forages diminue selon un gradient Nord

respectivement de plus de 1000 (Guerrara, Zelfana) à moins 250 ml en moyenne (Hassi fhel et

El Ménéa). Cette nappe présente l’avantage de l’artésianisme à travers de vastes zones.

Cependant le jaillissement de ces eaux induit par la structure géologique de l’aquifère est loin

d’être un phénomène stable, il est en effet constaté un rétrécissement vers l’Est pour cause du

caractère fossile de ces eaux et de leur exploitation intensive par endro

Démarche investigatrice

Aquifères du Sahara algérien (CI) et (CT) (in DUBOST, 1991)

, rapporte que cette nappe fut atteinte par le premier forage en 1891

au niveau de d’El Ménéa, bouché en 1949 pour des raisons techniques. Au niveau de

Ghardaïa, la nappe a été atteinte en 1939 à l’aide d’un forage où il fallait pomper l’eau à

Les forages jaillissants, réalisés en 1948 à Zelfana au Sud

atteignirent 650 mètres avec des débits dépassant les 300 litres/seconde. La même situation se

reproduit en 1950 à Guerrara située à 120 km au Nord - Est.

eur des forages diminue selon un gradient Nord -

respectivement de plus de 1000 (Guerrara, Zelfana) à moins 250 ml en moyenne (Hassi fhel et

El Ménéa). Cette nappe présente l’avantage de l’artésianisme à travers de vastes zones.

le jaillissement de ces eaux induit par la structure géologique de l’aquifère est loin

d’être un phénomène stable, il est en effet constaté un rétrécissement vers l’Est pour cause du

caractère fossile de ces eaux et de leur exploitation intensive par endroits.

marche investigatrice

35

(in DUBOST, 1991)

, rapporte que cette nappe fut atteinte par le premier forage en 1891

au niveau de d’El Ménéa, bouché en 1949 pour des raisons techniques. Au niveau de

Ghardaïa, la nappe a été atteinte en 1939 à l’aide d’un forage où il fallait pomper l’eau à

Les forages jaillissants, réalisés en 1948 à Zelfana au Sud - Est de la région

atteignirent 650 mètres avec des débits dépassant les 300 litres/seconde. La même situation se

- Est vers le Sud,

respectivement de plus de 1000 (Guerrara, Zelfana) à moins 250 ml en moyenne (Hassi fhel et

El Ménéa). Cette nappe présente l’avantage de l’artésianisme à travers de vastes zones.

le jaillissement de ces eaux induit par la structure géologique de l’aquifère est loin

d’être un phénomène stable, il est en effet constaté un rétrécissement vers l’Est pour cause du

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Démarche investigatrice

36

Le continental intercalaire reste de part son étendue et son volume, la nappe la plus

sollicitée dans les zones agricoles, à travers les nouvelles terres mises en valeur. Ces

potentialités ont fait l’objet de multiples projections et simulations sur la base de différentes

hypothèses d’exploitation et de la réaction hydrodynamique de l’aquifère.

Elles recommandent toutes, la nécessité d’un suivi dynamique des variations des

caractéristiques de la nappe et donc l’actualisation des données relatives aux disponibilités

futures, face aux besoins domestiques, industriels et agricoles.

Sur les 123 forages albiens que compte la région, 77% sont exploités totalisant un

débit de 3 956 litres/seconde destinés à irriguer 8 140 ha. Il en ressort en moyenne une

allocation de moins de 0,5 litre / ha et un forage pour 86 hectares, débitant moyen de 42

litres/seconde. (Tableau 3)

Globalement, on constate un manque de plus de la moitié du débit que devrait

théoriquement recevoir un hectare de palmier en submersion, seulement cette situation est très

hétérogène à travers les palmeraies pour diverses raisons (localisation et âge des plantations,

importance des cultures intercalaires, efficience des réseaux d’irrigation, mode d’irrigation,

organisation du tour d’eau, extension et picages illicites des réseaux d’alimentation,…).

Aussi cette disponibilité en eau d’irrigation est difficilement estimable du fait de la

mixité de nombreux forages, desservant d'autres secteurs (domestique, industriel,…).

Tableau 3: Situation des forages à travers les communes de la région d’étude. (DSA, 2012)

Com

mune

Nom

bre de forages

Débit total

Forages exploités

Forages inexploités

Débit m

oyen (l/s/forage)

Superficie

irriguée (ha)

Nom

bre

Débit

(l/s)

Nom

bre

Débit

(l/s)

Ghardaïa 13 427 7 278 6 149 33 628 1996-2010 Daïa ben dahoua 13 388 10 288 3 100 30 660 1990-2010 Berriane 13 323 6 214 7 109 25 275 1987-2011 Metlili 18 408 12 346 6 62 23 990 1983-2011 Guerrara 30 1552 27 1442 3 110 52 3373 1959-2010 El Atteuf 11 440 11 440 0 0 40 695 1990-2001 Zelfana 18 876 17 804 1 72 49 1100 1952-2009 Bounoura 7 177 5 144 2 33 25 420 1990-2010

123 4591 95 3956 28 635 277 8141

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Démarche investigatrice

37

- Nappe du complexe terminal (CT) :

Elle est de moindre importance par rapport du continental intercalaire. Elle constitue

cependant des ressources hydriques non négligeables dans les régions du bas-Sahara telles

que les Zibans, Ouargla et Oued Righ. Classée la deuxième, du point de vue étendue et

volume, la nappe du complexe terminal est limitée à la zone de Guerrara au Nord-est de la

région où elle est exploitée par le biais de 65 puits de profondeur allant jusqu’à 175 mètres.

La nature hydrogéologique de cette nappe caractérisée par une importante perméabilité de

fissuration, nécessite sa reconnaissance approfondie (étendue et capacité) pour permettre son

exploitation efficiente, grâce à une implantation raisonnée des forages.

- Nappe phréatique :

Temporaire ou permanente, elle est alimentée par les eaux d’infiltration, exploitée à

l’aide de puits moins profonds (25 mètres en moyenne). Les anciennes oasis et villages ont été

toujours localisés sur les nappes de ce type.

La plus importante de la zone est celle de la chebka du M’zab. Leur répartition et leur

épaisseur irrégulières rendent difficile, l’évaluation précise de leurs capacités

d’emmagasinement. Les fissurations font des puits qui y sont creusés, majoritairement, peu ou

pas productifs à cause de leur tarissement ou de la salinisation des eaux. Des opérations de

curage en profondeur sont effectuées périodiquement dans ces puits afin d’augmenter un tant

soit peu leur débits.

Avant le machinisme, l’irrigation des oasis devrait surmonter deux obstacles :

rechercher de l’eau à des profondeurs faibles (quelques dizaines de mètres) et la faire

remonter en surface. L’équilibre entre l’effort et le produit était souvent précaire et dépendait

totalement des conditions locales. Ces dernières ont engendré des originalités à chaque oasis

du point de vue des pratiques agricoles, de l'exhaure, de l'irrigation et même sur le plan social

dans l’organisation de la collecte et le partage des eaux.

Les nappes moins profondes relativement accessibles par les petits et moyens

agriculteurs sont exploitées à l’aide de 4 418 puits de profondeur allant de 15 à 180 mètres. Le

débit total mobilisé est de l’ordre de 4 744 l/s soit en moyenne 1,07 litre/seconde/puits. La

superficie irriguée est de 4 275 hectares soit une disponibilité moyenne de 1,11litre / seconde /

hectare. (Tableau 4)

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Démarche investigatrice

38

Tableau 4 : Situation des puits traditionnels et forages par battage (DSA, 2012)

Puits traditionnels Forages par battage

Com

mune

Nom

bre

Débit (l/s)

Surface

irriguée (Ha)

Profondeur

(m)

Nom

bre

Débit l/s

Profondeur

(m)

Surface

irriguée (ha)

Guerrara 1002 801,6 901,8 15-30 65 227,5 175 257

Berriane 580 464 522 25-40 50 25 50 34

Daïa Ben Dahoua 440 352 396 25-40 21 231 50 22

Ghardaïa 457 365,6 411,3 25-40 25 200 45 34

Bounoura 310 248 279 25-40 8 32 45 34

El Atteuf 283 226,4 254,7 25-40 28 616 50 56

Metlili 1136 908,8 1022,4 15-100 13 45,5 50 50

Zelfana / / / / / / / /

4208 3366,4 3787,2

210 1377 66,4 487

Sous l’impulsion des soutiens de l’état, l’extension des plantations, le recours intensif

au moyens de pompage motorisés et la concentration territoriale des puits pouvant aller

jusqu’à 2 puits / ha pour tenter de pallier à la faiblesse des débits dans la majorité des

palmeraies (moins de 0,8 l/s), ont eu pour effet la surexploitation de cette nappe dont les

stocks sont aléatoires et tributaires du régime de crues des oueds, non survenues depuis 2008.

Du point de vue qualité, ces eaux ne présentent pas de contraintes physico chimiques

majeures, ce qui est cependant à craindre, c’est le risque de pollution chimique et

microbiologique notamment dans les milieux urbains et leurs alentours à cause des eaux usées

qui y sont déversées par le biais de puits perdus dans la nappe.

b. Ressources en sols

La région d’étude couvre 1 698 576 hectares ce qui représente 20% de la Région

Naturelle Saharienne du M’zab qui totalise 8 466 012 ha. Les superficies réservées à

l’agriculture (cultures et parcours) sont limitées à 527 165 hectares soit 31% seulement de la

superficie totale dont 1 171 318 hectares soit 69% de terres sont en dehors de toute utilisation

agricole.

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Démarche investigatrice

39

Les pacages et parcours localisés, principalement au Nord et Nord-est notamment dans

les dayas, s’étendent sur 514 444 hectares et représentent 38% de l’ensemble des parcours de

la « RNS ». A l’intérieur de la zone d’étude, ils couvrent plus 97% des terres réservées à

l’agriculture.

La SAU quant à elle n’est que de 12 721ha soit 0,74% de l’ensemble du territoire.

i - Mise en valeur du foncier

Dans sa version la plus récente, la mise en valeur des terres sahariennes a été

déclenchée au milieu des années quatre vingt. C’est une opération couteuse compte tenu des

spécificités hydrogéologiques de la région Elle vise l’extension de la sole cultivée par la

mobilisation de nouvelles ressources hydriques profondes.

En dépit de l’apport de l’Etat (réseau électrique, pistes, forage et réseau d’irrigation),

l’éparpillement des sites de mise en valeur dicté par les disponibilités de l’eau et les étendues

de sols sans contraintes géomorphologiques majeures, n’a fait qu’accentuer les

investissements consentis (coût de transport, charges de main d’œuvre,…).

� Potentiel à mettre en valeur

Un sol dans cette partie du Sahara, où l’agriculture est conduite systématiquement à

l’irrigué, n’a de valeur agricole que par l’existence d’une source hydrique souterraine. Ceci

confère à l’étendue du territoire de la région, une relative rareté des sols, conditionnée

simultanément par deux facteurs : eau et morphologie du sol.

Les nouvelles extensions en terre sont conditionnées par la disponibilité des ressources

hydriques principalement celles de la nappe albienne (CI). Du fait de la nature fossile des

eaux de cette nappe, son exploitation est sous contrôle de l’agence nationale des ressources

hydrauliques (ANRH), qui depuis quelques années, appelle à la prudence même si en fin de

compte des autorisations de fonçage ont été toujours délivrées sous l’instance des

programmes de mise en valeur engagés par les pouvoir publics. L’actualisation récente des

données relatives au potentiel de sols à mettre en valeur19 dans la région, les services de la

DSA ont pu identifier 297 960 hectares susceptibles d'accueillir de nouvelles exploitations

19 Dans le cadre de l’application de la Circulaire interministérielle (MADR/MICL) N° 108 du 23/02/2011 portant

la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage et de la circulaire n° 402 du 08 /06/2011 relative à l'APFA.

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Démarche investigatrice

40

agricoles, dont plus 200 000 hectares (plus de 67%) en zones favorables (artésianisme,

profondeur et débit).

A côté de cet important potentiel en sols, la gestion de la ressource hydrique devient

plus complexe, compte tenu que pas moins de 2000 forages doivent être prévus pour sa mise

en exploitation. Ceci illustre que, les sols aptes à être mis en valeur représentent, à côté de

l’eau, des ressources relativement rares.

Deux types de mise en valeur agricole caractérisent la zone:

• Mise en valeur péri oasienne :

Essentiellement pilotée par les programmes publics par la création de périmètres hydro

agricoles (forages, pistes, plantations, électrification, réservoir d’eau), sous formes

d’exploitations de petite et moyenne taille (2 à 5 hectares), à la périphérie des anciennes

palmeraies. La reproduction du système oasien amélioré y est caractérisé par l’irrigation

localisée, les plantations structurées et moins denses (100 à 110 pieds à l’hectare). Ce type est

destiné aux populations moins nanties pour l’emploi intensif de main d’œuvre et la production

agricole pour l’auto consommation et l’approvisionnement local.

• Mise en valeur d’entreprise :

Celle-ci concerne des exploitations de superficies importantes (jusqu’à 500 ha),

exigeants d’énormes investissements, basée sur l’exploitation des eaux profondes, la

mécanisation y est importante, l’irrigation généralement au goutte à goutte et par pivots, la

pratique des cultures de plein champs et des plantations de palmiers dattiers et d’arbres

fruitiers avec la présence fréquente d’élevage ovin et bovin importants.

Le bilan relatif à la mise en œuvre de la loi de 1983, relative à l'accession à la

propriété foncière agricole « APFA », fait ressortir l’octroi de 16 000 ha au profit de 4 396

attributaires avec une moyenne de 3,64 ha par attributaire. Dans ce bilan, il y a lieu de relever

la non réalisation de la mise en valeur de près de 6 000 hectares soit plus de 37% des terres

attribuées, dont les affectations ont dû être annulées, après les délais de cinq années prévus

par la réglementation. (Tableau 5)

Cet état de fait résulte d’une série de contraintes liées à la modestie des moyens des

attributaires, l’insuffisance de l’encadrement technique, le manque d’implication des

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Démarche investigatrice

41

structures de financement, l’enclavement et la géomorphologie des sites d’implantation, coûts

élevés de forages, …

En hors périmètre où la mobilisation de la ressource hydrique incombe aux

attributaires, ces terres représentent 92% avec une moyenne d’attribution de 3,77 hectares.

Elle est de 2.6 ha dans les périmètres dotés de forages étatiques.

Tableau 5: Bilan des attributions des terres dans le cadre de l’APFA arrêté au 12/10/2005

(DSA, 2012)

COMMUNE

HORS PERIMETRE PERIMETRE ANNULATION Nombre

bénéficiaires Superficie

Ha Nombre

bénéficiaires Superficie

Ha Nombre

bénéficiaires Superficie

Ha Guerrara 381 3337,30 156 394,26 261 2042 Berriane 543 1906,39 48 117 35 195,56 Daïa ben dahoua 680 1338,55 20 88 109 353,50 Ghardaïa 1002 2715,61 21 42 730 1845,22 Bounoura 421 971,53 0 0 68 160,11 El atteuf 334 1633,44 34 68 173 990,79 Metlili 480 2101,50 38 173 73 363,10 Zelfana 55 696,50 183 417,85 20 42,22 Total 3896 14700,82 500 1300,11 1469 5992,5

� Structure foncière

Traditionnellement la structure foncière prédominante est celle des petites

exploitations à caractère quasi vivrier, orientées vers l’autoconsommation. L'APFA, avec les

attributions de parcelles de près de 4 hectares en moyenne, n'a pas sensiblement modifié cette

situation à travers la région. Ce sont en effet, 8 105 exploitations qui couvrent la SAU de

12 721 hectares, où dominent toujours des propriétés le plus souvent de moins de 2 hectares

avec 88% des exploitations. Seulement 3,5% des exploitations sont de taille de plus de 05

hectares. Celles dépassant les 20 hectares sont les moins représentées (1%). (Annexe 1)

c. Caractéristiques climatiques de la région

La zone d'étude est localisée dans l’étage bioclimatique « saharien à hiver doux».

(Annexe 2). Les données moyennes des relevées au niveau de la station météorologique de

Ghardaïa (2000-2009) (Annexe 3), font ressortir les principaux traits climatiques synthétisés

ci -après:

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Démarche investigatrice

42

• Une pluviométrie annuelle faible, 91 mm en moyenne, de nature brusque et torrentielle

provocant souvent les crues des oueds. Les périodes pluvieuses sont généralement

automnales et hivernales. La période sèche s’étale tout le long de l’année. (Annexe 4)

• Des vents souvent chargés de sable dont le « sirocco », chauds et desséchants (moyenne

13 jours / an), fréquence de vitesse supérieure à 10m/s.

• D'importantes amplitudes thermiques: journalières (+ 20°C), mensuelles (+ 17°C) et

saisonnières (+ 24°C).

• Une puissance de rayonnement solaire élevée, durée et intensité d’ensoleillement très

importantes (5 à 7 KWh / m2 / jour) au désert algérien, parmi les plus élevées au monde

(PDGDRS, 1998).

• L’évapotranspiration potentielle (ETP) est située entre 1 200 et 2 000 mm/an (Annexe 5).

Ces facteurs à effets défavorables et le plus souvent simultanés, engendrent des

conditions difficiles évidentes pour le développement des plantes et la croissance des animaux

dans ces zones. A cet effet les principales exigences dans ce contexte seront : disponibilités

en eau, protection contre chaleurs et vents, exigences spécifiques pour le stockage des

produits, …

3. L’agriculture dans la région

Trois facteurs marquent profondément les activités agricoles dans la région :

o L’agressivité du climat (précipitations faibles, évapotranspiration excessive,

ensoleillement intense, fréquence des vents de sables, amplitudes thermiques importantes,…).

o L’indispensable mobilisation des ressources hydriques et l’irrigation systématique

de toute spéculation cultivée. L’immensité des espaces sahariens est contrariée par la

répartition des eaux souterraines qui conditionnent avec la nature des sols la localisation des

centres de production agricoles.

o Le système oasien, constitue le principal mode d’exploitation du milieu avec le

palmier dattier, comme composante essentielle. Sous l'étage phoénicicole diverses cultures

sont conduites en intercalaire (arbres fruitiers, maraîchage, fourrages, céréales,

condiments…).

A ces facteurs, il faut adjoindre ceux de la géographie (distances importantes) et de

l’hydrogéologie (eaux profondes) qui font que les investissements dans le domaine agricole

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Démarche investigatrice

43

sont considérables par rapport aux régions du nord, ce qui rend impérative la rentabilité

économique parallèlement la durabilité écologique que doit avoir l’exploitation agricole

viable.

a. Modes d’exploitation du milieu

Deux modes d’exploitation du milieu caractérisent la zone d’étude :

i. Anciennes oasis

Les anciennes oasis ont été édifiées à l’origine, aux abords des oueds et dans les

vallées, dépressions appelées communément « daya ». La ressource en eau est constituée par

l’exploitation directe des crues d’oueds ou par l’exhaure à partir de la nappe phréatique,

moins profonde alimentée par ces oueds. Les terres, de type alluvionnaire, sont à dominance

sableuse et y sont relativement profondes.

La contrainte principale de ces oasis est le captage et la gestion de l’eau. Face à la

modestie des moyens, l'édification de ces « jardins vivriers » par les ancêtres, dictée à

l’époque de leur création, par les circuits caravaniers, au prix fort d’énorme travail humain et

d’opiniâtreté, allié à une ingéniosité exceptionnelle pour surmonter les contraintes et

l’agressivité du milieu.

ii. Mise en valeur nouvelle

Dans le prolongement du rêve de faire du Sahara un pourvoyeur du pays en denrées

alimentaires (eau abondante, espaces immenses, énergie) qui naquit avec la découverte des

gigantesques réserves d’eau souterraines, la loi de 1983, relative à l’accession à la propriété

foncière agricole fut promulguée donnant naissance à cette mise en valeur en milieu saharien.

Celle-ci offrait – au bout d’un délai de cinq ans - l’opportunité aux attributaires de devenir

propriétaires fonciers par le biais de la mise en valeur des terres.

Un grand engouement a été déclenché vis-à-vis de cette forme d’appropriation. Cette

entreprise prenait plus d’envergure par la réalisation de forages profonds à débits importants

dans la nappe albienne. Ce qui a permis de conquérir des terres, non seulement à la périphérie

des oasis existantes, mais aussi de repousser plus loin les limites des espaces mis en valeur.

Le recours aux moyens matériels puissants (motopompe, tracteur, véhicule de

transport), a rendu possible la création d’exploitations bien structurées et de taille plus grande.

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Démarche investigatrice

44

L’objectif vivrier des exploitations traditionnelles, laissait plus ou moins la place au caractère

commercial et marchand de ces unités de production.

Il faut noter à ce sujet, qu’en dépit de francs succès enregistrés avec le concours des

aides publiques (pistes, électrification, forages collectifs, …), beaucoup de postulants n’ont

pas dépassé la phase des projections. En fait, la réussite nécessitait à côté des moyens

financiers importants, des capacités techniques avérées des candidats à une telle entreprise

complexe.

Un des impacts des plus significatifs de ce dynamisme, est la création de nouvelles

palmeraies structurées compensant dans une certaine mesure le patrimoine vieillissant ou tout

simplement détruit.

D’autres exploitations, créées sur quelques centaines d’hectares, ont opté pour le

modèle des fermes expérimentales de Gassi Touil (Ouargla), pour la production des céréales

sous pivots, fermes livrées « clé en main » par les américains à la fin des années 80. Ces

exploitations qui ont mobilisé d’énormes moyens financiers et ressources en forages, pompes,

pivots d’aspersion, machines agricoles,… n’ont pas eut le retentissement escompté à l’image

des fermes expérimentales qui ont amorcé au bout de quelques campagnes une dérive de

rendements. Il faut signaler que certaines performances en céréaliculture sous pivots

(production de semences, maïs grain, …) sont réalisées ces dernières années dans la région

après presque trois décennies de balbutiements.

b. Productions végétales

La superficie totale mise en culture avoisine les 12 650 hectares sur les 23 680

hectares soit 53% des cultures de la wilaya. Les cultures pérennes dominent avec 71% soit

8 940 ha répartis entre palmiers dattiers (6 940 ha) qui s’accaparent 55% des cultures et arbres

fruitiers (2 000 ha) soit 16%. (Figure 3)

Ces deux de groupes de spéculations constituent en même l’armature du système de

culture, favorisant la création des conditions micro climatiques favorables à la pratique d’une

gamme de cultures herbacées sur quelques 3 700 ha (maraichage, fourrages, céréales) entre

l’hiver et l’été, au niveau principalement de la Vallée (Daïa, Ghardaïa, Bounoura, El atteuf) et

Berriane. Les cultures en hors palmeraies, sont de moindre importance autour de 400 hectares

soit près de 3% des superficies cultivées. Elles concernent les fourrages (orge, luzerne,

sorgho, mais) et pomme de terre sur 100 hectares sous pivots (Guerrara et Berriane) et les

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672 ha

516 ha

Zones d'étude

Ghardaïa

Daya

Berriane

Metlili

Guerrara

El-Atteuf

Zelfana

Bounoura

Zone d'étude

346539

69212

23502

23870

85971

9933

10310

11961

Zones d'étude

Ghardaïa

Daya

Berriane

Metlili

Guerrara

El-Atteuf

Zelfana

Bounoura

Productions végétales dans la région d'étude (qx) (2012)

Zone d'étude

céréales de crues (orge, blé dur) sur une superficie moyenne 300 hectares dans les zones

d’épandages selon la pluviosité de l’année.

Figure 3 : Superficies des groupes de cultures dans la région d’étude (

En termes de productions, la région détient par rapport à la Wilaya, 69% des dattes,

64% du maraichage 54% des fruits et enfin 46% des fourrages. Pour ce qui est des dattes,

Guerrara et Metlili viennent en tête avec respectivement près de 86 000 et 67 700

C'est la commune de daya qui produit le plus de légumes (112 200 qx). Ghardaïa et

Berriane quant à elles produisent plus de fruits avec respectivement 17 408 et 14 000 qx,

tandis que le tonnage produit en fourrage est le plus important à Guerrara

Figure 4 : Productions végétales de la région d’étude (qx) (

Démarche investigatrice

6938 ha

Palmiers dattiers

1325 ha

672 ha

516 ha

1086 ha

1647 ha

450 ha

816 ha

426 ha

2001ha

Arbres fruitiers

357

267

251

336

259

154

143

234

1001

346539

69212

67642

85971

48810

80906

17408

10310

13970

8515

9218

6012

3512

11961

617502

97051

131638

73762

74889

99331

29495

48821

62515

Productions végétales dans la région d'étude (qx) (2012)

Palmiers Arboriculture culture herbacéesCultures herbacées

céréales de crues (orge, blé dur) sur une superficie moyenne 300 hectares dans les zones

d’épandages selon la pluviosité de l’année.

: Superficies des groupes de cultures dans la région d’étude (

En termes de productions, la région détient par rapport à la Wilaya, 69% des dattes,

64% du maraichage 54% des fruits et enfin 46% des fourrages. Pour ce qui est des dattes,

Guerrara et Metlili viennent en tête avec respectivement près de 86 000 et 67 700

C'est la commune de daya qui produit le plus de légumes (112 200 qx). Ghardaïa et

Berriane quant à elles produisent plus de fruits avec respectivement 17 408 et 14 000 qx,

tandis que le tonnage produit en fourrage est le plus important à Guerrara (Fi

: Productions végétales de la région d’étude (qx) (DSA, 2012

marche investigatrice

45

357

259

3704ha

Cultures herbacées

353

1001

541

658

472

144

364

171

Productions végétales dans la région d'étude (qx) (2012)

culture herbacéesCultures herbacées

céréales de crues (orge, blé dur) sur une superficie moyenne 300 hectares dans les zones

: Superficies des groupes de cultures dans la région d’étude (DSA, 2012).

En termes de productions, la région détient par rapport à la Wilaya, 69% des dattes,

64% du maraichage 54% des fruits et enfin 46% des fourrages. Pour ce qui est des dattes,

Guerrara et Metlili viennent en tête avec respectivement près de 86 000 et 67 700 qx.

C'est la commune de daya qui produit le plus de légumes (112 200 qx). Ghardaïa et

Berriane quant à elles produisent plus de fruits avec respectivement 17 408 et 14 000 qx,

(Figure 4).

DSA, 2012).

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Démarche investigatrice

46

c. Productions animales

Par rapport à la wilaya, la région d'étude s'accapare la plus grande proportion en

termes d'effectifs bovin (85%), ovins et caprins (76% pour chaque espèce) et 65% des

camelins. L'élevage bovin est surtout concentré à Guerrara (865 têtes) et Ghardaïa (450 têtes).

C'est la commune de Metlili qui détient la grande part des autres élevages : 140000 têtes

d'ovins, 42000 caprins et 5500 camelins. (Annexe 6)

Les cheptels ovins et les camelins se déplacent à travers les parcours et pacages de la

zone ; localisés essentiellement à la périphérie de la « chebka », zone dure caractérisée par un

maillage dense de plateaux rocailleux et parcourue par un enchevêtrement de ravinements de

ruissellement des eaux de pluies. Elle couvre les communes de Guerrara - Berriane - Metlili -

Zelfana - Daïa.

L’espace parcouru par les troupeaux est à géométrie variable et dépend des pluies.

Il existe aussi une large pratique des élevages de type familial de petite taille (ovin, caprin et

avicole) traditionnellement associés aux exploitations oasiennes.

• L’élevage ovin constitue l’activité principale des éleveurs nomades dans la

tradition de la petite transhumance entre les parcours pré- sahariens et les zones steppiques du

Nord. Les parcours de la zone constituent également - par leurs conditions climatiques moins

rigoureuses - un lieu de refuge et de retrait pour des cheptels steppiques en période des grands

froids. Leur effectif peut atteindre plusieurs milliers d’ovins. Ce phénomène du nomadisme

local se manifeste le plus à la périphérie de Metlili et Zelfana vers El Bayadh (Brezina) et de

Guerrara vers Laghouat (Hassi R’mel, Delaâ) et Djelfa (Guettara, Messaâd). Les troupeaux

sont de 150 à 200 têtes en moyenne.

• Elevage camelin

Cet élevage est concentré au Sud de la zone (Metlili et Zelfana) dans les parcours

sahariens et l’erg occidental. Les effectifs ont connu une évolution significative ces dernières

années et avoisinent les 7 200 têtes. La taille des troupeaux est entre 5 à 20 têtes pouvant

dépasser dans certains cas les 50 têtes.

• Elevage caprin

Elevage ancré dans le milieu oasien en tant qu’élevage familial à des effectifs

réduits (05 à 10 têtes), grâce à la capacité d’adaptation de l'espèce caprine ainsi qu’à son

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Démarche investigatrice

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aptitude à valoriser une alimentation, relativement pauvre tels que les déchets de récoltes, de

dattes et autres.

• Elevage bovin

Il a été introduit au cours des années quatre vingt par certains oasiens dans le sillage

du mouvement de la mise en valeur des terres. Après certaines années de difficultés, il a été

consolidé grâce aux mesures de soutien de l’état pour la réhabilitation de la production laitière

à la fin des années quatre vingt dix. Mené en stabulation entravée au niveau de certaines

exploitations oasiennes, la taille des élevages est en moyenne de 10 têtes pouvant dépasser les

100 têtes dans certains cas. Le développement important de cette activité, a induit la création

de 05 unités laitières, assurant une collecte de près de 10 millions de litres de lait cru.

• Aviculture:

La région dispose d'une capacité théorique estimée à 55 000 sujets entre poules

pondeuses et poulets de chair, détenue par quelques 150 exploitations. Ces élevages par leur

dépendance presque totale vis-à-vis des structures d’approvisionnement du nord du pays

(sujets et aliments), subissent des perturbations importantes et enregistrent de faibles taux

d’occupation des infrastructures existantes.

4. Environnement agricole

Ci après une présentation succincte de l’environnement du secteur agricole, une

analyse plus approfondie est faite dans la partie relative à l’analyse de la filière « dattes » dans

la région d’étude.

a. Structure d’appui technique

- Station de recherches Saharienne : rattachée au Laboratoire de recherches sur les Zones

arides (LRZA) de l’Université des Sciences et technologies « Houari Boumediene »

(USTHB). Ses travaux portent sur la flore spontanée, les ressources génétiques de certaines

espèces oasiennes, l'évaluation des potentialités locales,…

- Station régionale de protection des végétaux (SRPV) : couvre 04 wilayas: Ghardaïa,

Adrar, Tamanrasset et Laghouat. Elle joue un rôle d’observatoire phytosanitaire régional,

d’appui en matière de diagnostic et d’encadrement des campagnes nationales de lutte.

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Démarche investigatrice

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b. Appui coopératif, associatif et financier

i- Approvisionnement

Le réseau d’approvisionnement est composé de 11 coopératives agricoles de

services, dont 06 issues de la restructuration de 1989 en application du décret 170-88 portant

statut-type de la coopérative agricole de services, ayant touché les trois ex-coopératives

mères20, par la cession de leurs patrimoines aux assemblées des fellahs sociétaires

nouvellement constituées.

Ces coopératives totalement déstructurées voient leurs patrimoines tomber en désuète pour

cause d’inexploitation et n’ont pu jouer leur rôle d’appui en matière de services dont elles sont

investies, alors que l’opportunité du PNDA leur offrait de s’investir dans les plans de charge

assez importants au service des leurs adhérents ainsi que des usagers.

Les principales contraintes rencontrées :

- Insuffisance en matière de gestion engendrant d'énormes difficultés financières.

- Eloignement des centres d’approvisionnement induisant des charges de transport.

- Manque de concertation entre les instances (assemblée générale, conseil de gestion, …),

accentué par l’insuffisance de l’esprit coopératif des adhérents.

- Concurrence des multiples opérateurs en agro fournitures qui ont vu le jour dans la région.

i- - Associations professionnelles :

Le réseau associatif regroupe plus d’une quarantaine d’associations à caractère

agricole dont dix à l’échelle de wilaya. La majorité d'entre elles ne disposent pas de

représentativité des producteurs de la base, ne remplissant aucune mission desquelles

stipulées par leurs statuts, handicapées par des difficultés organisationnelles, financières et

d'encadrement.

Il existe également deux conseils interprofessionnels de la « datte » et du « lait », ce

dernier semble plus dynamique dans sa prise en charge de certaines de ces missions telles les

activités de concertation (locale, régional et nationale) et de perfectionnement des ses

adhérents.

20 CASSAP, CASSEL, COOPCID.

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Démarche investigatrice

49

ii- Mutualité agricole:

De création relativement récente au milieu des années quatre vingt dix, la caisse

régionale de mutualité agricole dispose de trois représentations à travers la wilaya (Ghardaïa,

Guerrara et El Ménéa). Elle observe une instabilité d'encadrement, les activités agricoles n'y

ont pas encore pris la place qui leur revient. La fonction du crédit agricole tout aussi celle des

assurances agricoles demeurent encore très insuffisante.

iii- Financement agricole

Le financement agricole, ne semble être stimulé que par les programmes de l’Etat

destinés à la mise à niveau des exploitations agricoles, la mise en valeur des terres et certaines

activités annexes (infrastructures de stockage, matériel agricole et de transport,…).

Comparativement aux potentialités et au dynamisme du secteur dans la région,

l’implication des banques n’est pas encore arrivée à se hisser à la hauteur des ambitions et des

projets des exploitants localement.

Avec le retrait de la CRMA, la BADR avec ces agences (Ghardaïa, Guerrara, Berriane,

El Ménéa et Metlili), commence à entrer dans une phase d’accompagnement de l’acte agricole

relativement plus important, à la faveur de certaines mesures arrêtées par la tutelle du

secteur notamment le crédit de campagne « refig » et crédit d’investissement « ettahaddi »,

instaurant comme garantie l’acte d’attribution de la terre à mettre en valeur.

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Démarche investigatrice

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Chapitre II : Méthodologie empruntée

1. Principe méthodologique : une démarche systémique

Les insuffisances constatées et parfois les échecs des actions de développement

agricole et rural ont conduit progressivement, durant les années soixante dix et quatre vingt à

asseoir ce qui est appelée l’approche systémique où la compréhension du « réel » considéré tel

un emboitement de systèmes et de sous systèmes en inter action repose sur leur connaissance

approfondie (structure et fonctionnement) et leurs inter actions qu’ils entretiennent entre eux

et avec leur environnement économique, socio culturel, technique, agronomique et écologique.

La nature même de notre étude qui se propose d’établir dans la région un diagnostic -

exhaustif et objectif - relatif à la dynamique des systèmes de production phœnicicole et leurs

prolongements constitutifs de la filière « dattes », nous impose d’adopter une démarche

systémique (voir partie « cadre conceptuel ») en vue d’appréhender tout aussi bien la diversité

- agro écologique et socio économique - des « éléments » présents que la complexité des

relations – leurs natures, leurs intensités et leur évolution - qu’ils entretiennent entre eux ainsi

qu’avec leur environnement.

Ces « éléments » présents se regroupent, à chaque niveau structurel et fonctionnel

(région, sous-région, palmeraie, exploitation agricole, systèmes technique, système de gestion,

branches d’activités de filière, divers appareils d’appui technique, financier, administratif et

professionnel,… ), en systèmes finalisés et ouverts sur leur environnement dont ils constituent

à leur tour des sous-systèmes en inter relations permanentes. Les niveaux où se manifestent, à

des degrés variables, les chevauchements et les enchevêtrements de ces différentes sphères

confèrent une complexité aux systèmes avec lesquels elles inter agissent.

Pour LE MOIGNE (1990), « un système complexe est un système qui peut être décrit

comme un enchevêtrement d’actions qui sont identifiables par ses finalités, qui évolue dans

un environnement actif au sein duquel il s’organise et se transforme sans perdre son identité ».

Les composantes confèrent au tout qu’ils constituent, des propriétés différentes des

leurs (SENOUSSI, 1999) ; cas par exemple des briques (structure et qualité) et le mur

(structure, forme et qualité) qui résulte de leur agencement.

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Démarche investigatrice

51

Fortement anthropisé, le milieu oasien revêt à cet égard cette complexité en tant que

milieu caractérisé par la concentration, dans un territoire plus ou moins étendu, d’une

diversité en interaction, diversité de nature biologique (faune et flore), physique (sol, eau,

lumière, vents,…) sociale (chefs d’exploitations, ménages, associations, ouvriers,…) et

économique (productions animales et végétales, emploi, commercialisation,…). Tout aussi

bien, ces îlots de survie présentent un autre facteur de complexité en l’occurrence leur fragilité

sur les plans écologique, hydro agricole, social et économique.

A côté de la description (structurelle) de ces « éléments » et des systèmes de

production phoénicicole qu’ils constituent, la démarche systémique se penchera plus sur

l’analyse des relations (synergie ou antagonisme) dont la résultante a de multiples effets

réciproques (positifs ou négatifs) qui marqueront la dynamique de chacune des unités

constituantes et de là celle de l’ensemble.

2. Matériel et méthode

Contrairement au découpage administratif engendrant le plus souvent la division, en

plusieurs entités, des régions21 dont l’unité naturelle, hydro agricole et socio économique est

notoirement connue et évidente, la région naturelle, pas nécessairement homogène, est par

contre caractérisée par l’influence déterminante et conjuguée qu’ont les structures de nature

topographiques et bioclimatiques sur la nature et les limites de répartition des éléments

biogéographiques (végétation, faune).

Elle est constituée de petits pays ou terroirs, rarement uniformes, mais le plus souvent

complémentaires. C’est ainsi qu’au-delà de son « unité » physique, la région naturelle du

M’zab22 (Carte 6), superpose à la mosaïque des paysages, des traits humains ayants

profondément modifié le milieu sur ses divers aspects écologiques, agronomiques et sociaux.

Ces œkoumènes sont structurés en un maillage d’Oasis23-Ksours24, conférant une

certaine vitalité économique à l’ensemble géographique régional auquel ils appartiennent.

21 Le terme « région» est défini tel un « territoire dont l'étendue variable est déterminée soit par une unité

administrative ou économique, soit par la similitude du relief, du climat et de la végétation, soit par une communauté culturelle ». Synonymes : contrée, pays, terre, zone (Larousse, 2013) 22

La « RNS du M’zab », une des quatorze régions naturelles sahariennes définies par le l’étude comportant le Plan Directeur Générale de Développement des Régions Sahariennes (PDGDRS) en 1998, elle intègre le territoire de la wilaya de Ghardaïa composée administrativement des 13 communes. 23

Îlot de terrain, apte à la végétation et à l'habitation humaine, situé au milieu d'espaces désertiques et dont l'existence est généralement liée à la présence de l'eau.

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Cette multitude d’oasis, constitue par ailleurs, la trame de fond de l’agro système

oasien, creuset des activités agricoles et entretenant des relations assez complexes avec son

environnement.

Carte 6: Délimitation des régions naturelles sahariennes d’Algérie

La phoéniciculture constitue, à ce niveau, la composante agro écologique et socio

économique fondamentale des aménagements hydro agricoles dans cette immensité hyper

aride. Menées en système oasien, les plantations de palmiers dattiers productrices de datt

24 Lieux d’édifices servant d’habitation érigés aux alentours des palmeraies dont certains ont constitué des

noyaux des villages et villes actuels. 25

L’agro-système transforme des ressources biologiquesetc.) en biomasse selon des pratiques (techniques et économiques) définies par des savoirs et des savoirdes exploitants agricoles de ce milieu.

Démarche investigatrice

Cette multitude d’oasis, constitue par ailleurs, la trame de fond de l’agro système

oasien, creuset des activités agricoles et entretenant des relations assez complexes avec son

Délimitation des régions naturelles sahariennes d’Algérie (PGDRS, 1998)

La phoéniciculture constitue, à ce niveau, la composante agro écologique et socio

économique fondamentale des aménagements hydro agricoles dans cette immensité hyper

Menées en système oasien, les plantations de palmiers dattiers productrices de datt

Lieux d’édifices servant d’habitation érigés aux alentours des palmeraies dont certains ont constitué des es villages et villes actuels. système transforme des ressources biologiques d’un milieu (énergie, eau, air, éléments minéraux,

etc.) en biomasse selon des pratiques (techniques et économiques) définies par des savoirs et des savoirloitants agricoles de ce milieu.

marche investigatrice

52

Cette multitude d’oasis, constitue par ailleurs, la trame de fond de l’agro système25

oasien, creuset des activités agricoles et entretenant des relations assez complexes avec son

(PGDRS, 1998)

La phoéniciculture constitue, à ce niveau, la composante agro écologique et socio

économique fondamentale des aménagements hydro agricoles dans cette immensité hyper

Menées en système oasien, les plantations de palmiers dattiers productrices de dattes,

Lieux d’édifices servant d’habitation érigés aux alentours des palmeraies dont certains ont constitué des

d’un milieu (énergie, eau, air, éléments minéraux, etc.) en biomasse selon des pratiques (techniques et économiques) définies par des savoirs et des savoir-faire

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Démarche investigatrice

53

permettent la création de microclimat nécessaire à la réussite d’autres cultures en sous étages

(arbres fruitiers, légumes et fourrages verts, céréales,…) et le maintien d’élevages familiaux.

L’ensemble ainsi dynamique et grouillant de vie, offre par ailleurs un espace récréatif pour la

population locale et attractif pour l’écotourisme.

L’oasis un système écologiquement fragile mais le mieux adapté aux conditions

d’aridité et la gestion parcimonieuse de l’eau et d’espace qu’elles imposent. Ce caractère lui

confère l’avantage d’être le moyen approprié pour la conquête des espaces désertiques

comparativement aux autres systèmes de production introduits récemment dans le Sahara.

Au niveau de ces espaces phoénicicoles, la diversité des conditions physiques,

hydrauliques et sociales alliées aux circonstances historiques ayant prévalu à leur création et

leur évolution, s’est traduite par une diversité de situations agricoles résultat, à priori, d’une

diversité de systèmes de production phoénicicole.

Comment identifier le ou les système (s) éventuellement présents dans cette partie du

M’zab? Comment appréhender leur évolution et projeter leur devenir face aux profondes

mutations (sociales, économiques et technologiques) que connait leur environnement ? Quelle

est la dynamique et les perspectives de la filière « dattes » ?

Comme le disait CONFORTI (1996), dans un travail scientifique le choix de la

méthodologie n’est jamais totalement neutre. Notre démarche, dont les principales étapes sont

esquissées dans la Figure 5, consiste, à travers une approche systémique, de tenter une

caractérisation structurelle et fonctionnelle de ce(s) système(s) phoénicicole(s) dans la

perspective de comprendre en quoi et comment sont organisés (dans l’espace) leurs éléments

constitutifs d’une part et la dynamique (changements dans le temps) que ces éléments

engendrent sur ce(s) système(s) production dans la région d’étude, en d’autres termes arriver

à juger de leur aptitude à répondre aux ambitions socio économiques des exploitants oasiens

et leurs ménages, en adéquation avec les impératifs qui s’imposent à la collectivité nationale

relevant de la sécurité alimentaire, de l’emploi et du développement durable.

A ce stade de la démarche, le diagnostic qu’on se propose d’établir, serait partiel s’il

n’est pas étendu aux autres sphères liées structurellement et fonctionnellement à ce(s)

système(s) de production, et dont ils constituent des prolongements en amont et en aval (agro

fourniture, collecte, conditionnement, stockage, transformation, commercialisation), jalonnant

le parcours complexe des dattes produites, depuis l’exploitant jusqu’au consommateur.

L’ensemble de ces systèmes emboités constituent la filière « dattes ».

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Démarche investigatrice

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Figure 5 : Esquisse de la démarche exploratrice.

Détermination des critères de

variabilité des sites et acteurs

Monographie de

la région d’étude

Stratification de la région d’étude

SYSTEMES DE PRODUCTION

PHOENICICOLE

Echantillonnage

raisonné

Exploration préliminaire de la région

(Documents, Acteurs physiques, Institutions)

Historique de l’agriculture

oasienne dans la région

Thématiques d’enquête

(systèmes phoénicicoles et

filière « dattes »)

Elaboration des guides d’enquête (Diversité acteurs et institutions)

Tests et réajustements des guides d’enquête

FILIERE « DATTES »

Enquêtes proprement dites et

observations

Analyse des Enquêtes

- interprétation des observations -

Caractérisation structurelle et

fonctionnelle

• Exploitations phœnicicoles : 104

• Acteurs de la filière « dattes » : 46

Objectif de l'étude : dynamique

- des systèmes de production phoénicicoles

- de la filière « dattes »

Guerrara (Amied Aghzou Drine), Berriane

(Soudane, Laroui), Ghardaïa (Belghanem,

Laadira), Daïa B Dahoua (Chaab El Hamra,

Remada, Laadira), El Atteuf (Kef doukhane,

Aoulaoual), Bounoura (Azouil, N’tissa),

Metlili (Souareg, El hadika, Oued Metlili),

Zelfana (Zelfana oued, Gouifla1, Gouifla 2)

Détermination des

20 sites d’enquête

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Démarche investigatrice

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L’objectif d’arriver à la formulation des recommandations opérationnelles

d’amélioration nous impose d’intégrer dans notre démarche globale l’analyse de

l’environnement institutionnel de ces sphères en matière d’appui (financier, technico

administratif, socio professionnel) et de régulation.

Aussi, a été privilégiée l’analyse qualitative aux aspects quantitatifs, purement

statistiques et statiques qui de surcroit souffrent dans pas mal de cas de controverses plus ou

moins aigues (productions, rendements, pertes diverses, autoconsommation, effectifs réels de

palmiers, composition variétale, flux de dattes, emploi dans la filière, …).

a. Variabilité dans la région d’étude

La région d’étude, partie intégrante de la région du M’zab, a été retenue

essentiellement grâce à la variabilité remarquable qu’elle recèle à travers les entités qui la

constituent. La détermination des critères de cette variabilité a été le résultat de croisements

d’informations (qualitatives et quantitatives) collectées à l’échelle régionale, à partir d’une

diversité de sources disponibles (documents, institutions, personnes ressources).

Aussi, plusieurs transects ont été nécessaires, entre et à l’intérieur des palmeraies,

entre celles-ci et les centres urbains, pour explorer de visu cette variabilité

(géomorphologique, hydrographique, infrastructurelle, agro écologique et socio économique).

Cette variabilité est mise en évidence grâce à un certain nombre de critères facilement

décelables et ayant une incidence significative en matière de différenciation d’un cas de figure

à un autre, il s’agit des critères inhérents à : l’hydrogéologie, le mode d’exhaure, le mode

d’exploitation du milieu, la structure des exploitations, la composition variétale, la contrainte

biotique spécifique à la région (fusariose vasculaire du palmier dattier) et l’importance des

cultures associées au palmier (Tableau 6).

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Démarche investigatrice

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Tableau 6: Critères de différenciation au sein de la région d’étude.

Critères de différenciation

Guerrara

Berriane

Ghardaïa

Bounoura

Daya B

en D

ahoua

El A

tteuf

Metlili

Zelfana

Ressources hydriques exploitées

Mixte (phréatique, profonde)

x x x x x x

Profondes (CT et CI)

x x

Procédé d'exhaure

Mixte (pompage, artésien)

x x

Pompage x x x x x x Structure dominante des exploitations26

Moins de 01ha x x x x

Plus de 01hectare x x x x

Mise en valeur agricole27

< 50% des exploitations

x x x

> 50% des exploitations

x x x x x

Structure variétale dominée28 par

Deglet Nour x Autres cultivars x x x x x x x

Fusariose du palmier dattier29

Palmeraies contaminées

x x x x x

Palmeraies indemnes

x x x

Cultures associées au palmier relativement

Importantes x x x x

Réduites x x x x

b. Stratification de la région d’étude

L’étendue géographique (12 721 ha de SAU) et le nombre des structure productives

(8 030 exploitations phoénicicoles) qui caractérisent l’espace de notre étude, rendent difficile

(coût, temps et moyens) d’enquêter systématiquement tous les exploitants et nous impose de

ce fait de recourir préalablement à une stratification de cet ensemble.

26 Voir tableau 7.

27 Voir tableau 8.

28 Voir annexe 21.

29 Arrêté du wali de Ghardaïa N° 384 du 25 aout 1991, déclarant certaines communes de la wilaya, contaminées

par Fusarium oxysporum forma specialis albedinis et prescrivant les mesures de lutte.

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Démarche investigatrice

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Cette stratification, en tant qu’outil pratique, offre la possibilité d’un échantillonnage

raisonné embrassant le plus de diversité des « cas » possible au sein du milieu d’étude en

matière de sites de déroulement des enquêtes (palmeraies et exploitations).

Elle est établie sur la base de critères de ségrégation qui auraient vraisemblablement

une part significative dans la variabilité, tant recherchée, des « situations » que recèlerait le

grand ensemble géo socio économique étudié, à savoir :

• Mode d’exploitation : palmeraie traditionnelle – palmeraie de mise en valeur

• Composition variétale des palmeraies • Structure des exploitations

L'espace étudié a été stratifié en quatre niveaux d'investigation, hiérarchisés à partir du

niveau régional comme suit:

a. La région d’étude30, un ensemble géographique constitué de huit communes (Carte

7), fait partie de la région du M’zab telle que définie plus haut par le PDGDRS. A cet égard,

la commune, entité administrative et base territoriale en matière d’expression des besoins, de

la conception et de l’exécution des programmes de développement socio économiques, ne

détient dans notre approche qu’une importance toute relative sur le plan agro écologique

contrairement à son importance opérationnelle dans la structuration de l’espace.

b. La palmeraie, milieu agro écologique favorable, renfermant une diversité faunistique

et floristique, contrastant avec l’hyper aridité du désert, sous ensemble de l’agro système

oasien, constitué par des exploitations agricoles aussi différentes les unes des autres

(configuration spatiale, techniques, …) et dont les plantations de palmier dattier en

représentent le trait commun.

c. L’exploitation oasienne, unité élémentaire de la production agricole, constitue le

niveau privilégié d’analyse de la stratégie paysanne mise en œuvre et l’impact des actions de

développement du fait qu’elle en représente le centre focal. A ce niveau est mis en œuvre, le

système de production qui est défini par Jouve (1986) comme étant « un ensemble structuré

de moyens de production (force de travail, terre, équipement,…) combinés entre eux pour

assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs des

responsables de la production..»

30 La zone s'étend sur l'axe 22 km d’Est en Ouest et sur 162 km du Nord au Sud. Elle comprend les communes

de : Zelfana, El Atteuf, Bounoura, Ghardaïa et Daïa (Est - Ouest), Guerrara, Berriane et Metlili (Nord – Sud).

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Démarche investigatrice

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d. Les opérateurs et les institutions de la filière « dattes », arène (espace rural et urbain)

de mises en œuvre des stratégies et où les conflits et les alliances d’intérêt se font et se défont

au gré des atouts et des contraintes propres aux acteurs concernés ainsi que des opportunités et

des menaces que présente leur environnement en changement.

Carte 7: Localisation géographique de la zone d'étude. (DPAT / Ghardaïa, 2005)

W. Ouargla

Echelle : 1/250000e Echelle : 1/500000e

Echelle : 1/100000e

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Démarche investigatrice

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Cette stratification articule notre approche d’analyse en quatre phases de diagnostic

correspondant aux quatre niveaux d’investigation précédemment mentionnés, à savoir:

� Une première phase correspondant à un diagnostic à l’échelle de la région et qui consiste

en la définition de l'espace d'étude à savoir la partie nord de la RNS du M’zab. Etant

réalisé à une échelle d’observation élevée, le pouvoir de résolution est relativement faible.

C'est une représentation brute des agrégats et des tendances qui caractérisent la région.

� La deuxième phase consiste, pour une observation détaillée de l'espace géographique, à

découper la région en zones relativement « homogènes », constituée selon les cas par une

ou un groupe de palmeraies selon les degrés de divergence relevés lors de la collecte

d’informations à l’échelle régionale précédemment réalisée.

� Seront abordées à une échelle plus détaillée, durant la troisième phase, aussi bien dans

leur diversité structurelle que fonctionnelle, les exploitations oasiennes qui constituent en

fait des unités d’utilisation d’inputs et de production d’outputs, à l'intérieur des

palmeraies.

� L’aboutissement de notre démarche se fera par la quatrième phase, où seront analysés

les maillons d’activités (organisation, fonctionnement et stratégie) qui composent la filière

« dattes » dans la région (collecte, conditionnement, transformation, stockage

commercialisation) ainsi que les institutions d’encadrement technico administratif,

financier et socio professionnel.

c. Outils de travail

� Enquête par questionnaire:

En guise d'instrument d'intervention, nous avons opté pour l’outil " enquête" sur un

échantillon stratifié d’exploitations et d’opérateurs intervenant localement dans la filière

« dattes » sur la base de guides d’entretien élaborés spécifiquement à chacune des populations

cibles. (Annexes 7 à 11).

Le questionnaire doit être structuré en vue de permettre la collecte d’une manière

objective et avec le moins de biais possibles, tout type d’informations utiles à la

compréhension de la réalité de l’objet d’étude. Il ne sera finalisé et prêt à l’utilisation

qu’après avoir procéder aux ajustements et aux enrichissements rendus nécessaires à la

lumière des remarques et observations de la phase obligatoire du test ou « pré enquête ».

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Démarche investigatrice

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⇒⇒⇒⇒ Systèmes de production phoénicicole

Après une partie d’identification de l’interlocuteur (propriétaire-exploitant ou

l’exploitant et le propriétaire) et la description des moyens dont il dispose, l’un des traits à

appréhender est sans doute le mode d’exploitation oasien du milieu qui n’est autre que

l’aboutissement d’une accumulation de savoir et de savoir faire par les populations locales, à

travers un processus historique d’adaptation collective aux contraintes d’un milieu fortement

hostile, matérialisée par des modifications sur les plans physique, social, économique et

technique.

C’est un processus récurent et permanent de la sorte que toute modification opérée entrainerait à son tour une autre modification elle-même génératrice d’autres et ainsi de suite.

A cet égard les questions posées doivent être axées sur la prise de connaissance du

déroulement de ce processus, leurs tenants et leurs aboutissants, permettant de la sorte une

meilleure compréhension du fonctionnement actuel des systèmes de production façonnés au

sein de ces terroirs et de là prévoir leur évolution future.

Ce mode d’exploitation oasien dépend entre autre des moyens de production dont

dispose le chef d’exploitation, son ménage et le groupe social auquel il appartient (eau, sol,

capital, main d’œuvre). Ces moyens feront l’objet d’une caractérisation structurelle et de

l’état de leur disponibilité.

Pour produire, le chef de l’exploitation affecte et utilise ces moyens selon des procédés

spécifiques ce qui constitue le système technique de production au sein de son exploitation,

en fonction de sa stratégie elle-même dépendante de ses atouts et ses contraintes. A cet égard,

l’analyse fine du système de culture des palmiers constitue à cet égard la clé d’analyse au

niveau de l’exploitation (effectifs, écartements, cultivars, classe d’âges, itinéraire technique,

état phytosanitaire,…). Aussi, les productions, résultat de ce fonctionnement doivent être

analysées (quantité, qualité, destination).

Les enquêtes réalisées au sein de l’exploitation avec le propriétaire et l’exploitant, sont

aussi l’occasion d’effectuer des tours et des observations à l’intérieur ainsi qu’à la périphérie.

Il va sans dire que les aspects liés à l’organisation sociale au sein de ces oasis et les

relations qu’entretiennent entre eux les membres du groupe social ainsi qu’avec leur

environnement, sont constamment présents durant chacun de ces pas d’analyse.

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Démarche investigatrice

61

Une analyse micro économique deviendrait nécessaire pour situer le niveau d’efficience

de l’ensemble (affectation des moyens de production, rendements des cultures, productivité

des moyens de production).

⇒⇒⇒⇒ Opérateurs de la filière « dattes »

Dans la pratique, ce sont en grande partie, des performances des opérateurs intervenant

tout au long de la filière et de leur professionnalisme que dépend l’innovation requise à tous

les niveaux pour permettra à toute la filière d’évoluer favorablement dans un environnement

qui ne manque pas de défis à relever.

A cet égard, notre démarche à cet échelon du diagnostic, consiste à procéder à un

repérage des segments de la filière « dattes » localement (production – collecte -

transformation - commercialisation) matérialisé par l’élaboration du graphe de

fonctionnement de la filière.

Les différents opérateurs seront abordés en vue d’appréhender les principaux aspects suivants:

- Leur poids respectifs dans la filière (moyens, atouts et contraintes), leurs stratégies

- Le degré de coordination qu’entretien chaque intervenant avec l’aval et l’amont de son

niveau d’intervention,

- L’apport de chacun en matière de la valorisation de la production dattière sur le

marché (la plus value aux dattes), la répartition cette plus value.

- Problèmes rencontrés et solutions préconisées par chaque opérateur.

- Les perspectives à chaque échelon de la filière.

⇒⇒⇒⇒ Institutions d’appui à la filière « dattes »

L’appui que nécessitent la phoéniciculture, la valorisation de la production dattière ainsi

que les impératifs liés aux normes techniques, à l’organisation socio professionnelle et à

l’innovation à tous les échelons de la filière « dattes", doivent être assurés par des institutions

de mission publiques en concertation avec les partenaires socio économiques.

Ainsi auprès de ces structures, il sera question de développer une analyse en

profondeur autour des axes suivants :

- la place de la phoéniciculture et du produit « dattes » dans leurs programmes d’appui

- leurs indicateurs spécifiques d’évaluation de la performance de la filière au niveau des

différents segments qui la composent,

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Démarche investigatrice

62

- la prise en charge des fonctions et leurs apports respectifs à la filière (technique,

financiers, organisationnel)

- les goulots d’étranglements et les solutions qu’ils proposent.

- Perspectives de la filière de leur propre vision

� Typologie des systèmes de production

Il est généralement admis que quelque soit la forme d’organisation d’une production

agricole, celle-ci dispose de ses modes spécifiques en matière d’organisation sociale,

d’occupation de l’espace, de cohabitation avec des groupes d’acteurs voisins et de relations

avec l’économie environnante, elle est en même temps conditionnée par l’hétérogénéité des

conditions du milieu, l’inégalité des moyens et des ressources ainsi que par les stratégies

mises en œuvre.

Par voie de conséquence, il devient extrêmement utile de mettre en évidence la

diversité des systèmes de production que recèle l’espace géographique soumis au diagnostic.

Quel qu’elle soit sa complexité, cette diversité ne peut être appréhendée que par

l’établissement des typologies des systèmes de production présents, en recourant, pour les

comparer, à des critères de différenciation basés sur des indicateurs appropriés et

systématiquement décelés dans un échantillon le plus représentatif possible de la population

étudiée.

A ce titre, de telles typologies cherchent à regrouper des systèmes de production qui ont

un fonctionnement identique, une similitude d’objectifs, de stratégies et de facteurs limitants

(ou contraintes). Elle présente un outil d’analyse dont la pertinence et la forme sont dictées

par les objectifs conférés à celle-ci (ICRA, 1994).

L’objectif de ces typologies, est de ramener à des types en nombre restreint, la

multiplicité des cas rencontrés et ne pouvant être traités individuellement (PALACIO et al.,

1995), en vue d’adapter les recommandations aux différents types d’exploitations identifiés.

JOUVE (1986) en distingue deux types:

- Structurelles : basées sur la nature et les modalités d’organisation et de combinaison des

moyens de production, prenant surtout en compte le système de gestion de l’exploitation.

- Fonctionnelles : fondées sur l’analyse des processus techniques de production, privilégiant

quant à elles le système technique de production.

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Démarche investigatrice

63

d. Construction de l'échantillon d'exploitations

Les statistiques des services de l’agriculture (DSA), font état de 13 710 exploitations

agricoles recensées dans l’ensemble de la région naturelle du M’zab, disposant de plantations

de palmiers dattiers.

Les critères de choix qui nous guidé dans la constitution du panel d’exploitations pour

notre enquête ont été inspirés de notre travail portant sur la caractérisation de l’agro système

oasien (KHENE, 2007) réalisé dans la zone d’étude, sur la base de sondages et croisements

des statistiques fournies par l'administration et la profession agricole locales31. La zone

d’étude s’étend sur des ensembles géographiques présentant entre eux une diversité de traits

de différenciation ayant des effets sur la configuration spatiale et fonctionnelle des systèmes

de production phoenicicoles existants.

Par rapport à l’ensemble de la région du M’zab (Tableau 7), la zone d’étude détient :

- 58% des exploitations soit 8 038 sur 13 710 exploitations que compte la région. Il est à

noter que l’ensemble des 8 038 exploitations de la zone détiennent des plantations

phoénicicoles, résultat de leur mise à niveau entamée dans le cadre du PNDAR. La taille de

ces exploitations est en majorité (88%) inférieure à 02 hectares.

- 62% soit 3 369 exploitations des 5 402 exploitations des anciennes oasis.

- 56% des exploitations créées dans le cadre de la mise en valeur (APFA et concession

agricole) soit 4 669 exploitations sur les 8 308 de la région. Ces exploitations de création

nouvelle dominent dans la zone d’étude et y représentent 58%.

- 67% des effectifs phoenicicoles soit 817 200 sur un total de 1 225 000 palmiers.

La dynamique des exploitations phoenicicoles et celle de la filière « dattes » dans la

zone d’étude étant l’objectif du présent travail, en conséquence l’analyse de ces aspects revêt

un caractère essentiellement qualitatif.

Dans la constitution de l'échantillon des exploitations à enquêter il a été recherché de

faire ressortir le plus possible la diversité structurelle et fonctionnelle des exploitations

phoénicicoles que recèle la zone d’étude.

31 La direction des services agricoles et la Chambre de l’agriculture de Wilaya (CAW)

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Démarche investigatrice

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Tableau 7 : Répartition des exploitations par type et taille à travers la région de Ghardaïa.

Types d’exploitation

Ancienne palmeraie

Mise en valeur (APFA et CA)32 Total

Superficie Communes

0,5 à 1 ha Plus

01 à 02Ha Plus

02 à 05 Ha Plus 05 Ha

Total MEV

Guerrara 1370 491 49 134 674 2044 Berriane 133 298 251 62 611 744 Ghardaïa 292 300 159 10 469 761 Daïa Ben Dahoua 88 630 7 9 646 734 El Atteuf 238 177 48 9 234 472 Bounoura 189 374 37 12 423 612 Metlili 935 505 63 39 607 1542 Zelfana 124 900 73 32 1005 1129 Région d'étude 3369 3675 687 307 4669 8038 % par rapport à la région d’étude

41,9% 45,7% 8,5% 1,2% 58,1% 100%

Région du M'zab 5402 6486 862 133 8308 13710 Région d’étude par rapport au M’zab

62,4% 56,7% 79,7% 75,2% 56,2% 58%

Compte tenu de ce qui a été énoncé (objectif tracé, conditions de déroulement,

variabilité des sites) et en utilisant les données de base des structures locales encadrant le

secteur agricole, sachant que ces données sont régulièrement actualisées à tous les niveaux

pour les besoins de la gestion du PNDAR dont le volet financier33 :

- Les subdivisions de l’agriculture au niveau des Daïra et des communes concernées

(fiches par périmètres, dossiers de soutien par exploitations, liste des exploitations

touchées par les campagnes nationales de traitements anti boufaroua et myéloïs).

- La direction des services agricoles (données RGA, mise en valeur et FNRDA)

- La chambre de l’agriculture de la wilaya (fichiers d’adhésion des exploitants et des

associations agricoles)34.

La taille de l’échantillon d’exploitations a été déterminée à la lumière du déroulement

des enquêtes réalisées lors de notre précédente étude (KHENE, 2007) dans la zone et compte

32 APFA : Accession à la Propriété Foncière Agricole. CA : Concession Agricole

33 Plan national de développement agricole et rural qui associe toutes les structures gérant le secteur agricole

local (professionnelles, technico administratives et financières). 34

Dossier nécessaire à déposer auprès de la chambre pour la délivrance de la carte professionnelle exigée pour à l’octroi du soutien FNRDA.

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Démarche investigatrice

65

tenu du complément de travail et d’analyse à exécuter pour ce qui est des autres segments de

la filière « dattes »35. Par ailleurs et en vue de suivre la trajectoire d’évolution des

exploitations agricoles, ont été volontairement intégrées, dans chaque classe structurelle, 50

% des exploitations enquêtées en 2006.

L’élaboration de l’échantillon des exploitations a été réalisée par stratification selon

des niveaux partant de la région jusqu’à l’exploitation agricole en tachant d’intégrer toutes les

classes structurelles.

• Niveau « région »: un taux de 1,3% soit 104 exploitations sur les 8038 que compte la

région. Cet échantillon comprend 95 exploitations soit 1,2% des exploitations de chaque

commune d’une part et un supplément de 9 exploitations de grandes tailles en vue d’assurer

leur représentativité de ces exploitations qui n’apparaissent pas dans l’échantillon statistique.

Les exploitations de l’échantillon ont été ventilées entre les deux types : « traditionnelle » et

de « mise en valeur ». (Tableau 8)

Tableau 8: Structure de l’échantillon d’exploitations selon le type « traditionnelle » et « mise

en valeur ».

Exploitations « Traditionnelle » « Mise en valeur »

Communes Nombre total

d’exploitations Echantillon

Nombre total d’exploitations

Echantillon

Guerrara 1370 16 674 8

Berriane 133 2 611 8

Ghardaïa 292 4 469 7

Daïa B. Dahoua 88 1 646 10

El Atteuf 238 3 234 4

Bounoura 189 2 423 6

Metlili 935 11 607 8

Zelfana 124 2 1005 13

Total 3369 40 4669 64

• Niveau « Palmeraie » : les 104 exploitations ont été ventilées à travers les

palmeraies traditionnelles et les palmeraies de mise en valeur, soit au total vingt sites

(Tableau 9).

35 12 collecteurs, 10 vendeurs, 03 conditionneurs, 12 instances technico-administratives et financières, 09

organisations professionnelles (Conseil interprofessionnel de dattes, chambre d'agriculture, Union nationale des paysans algériens, Union des fellahs indépendants algériens, 4 associations wilaya et communales)

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Tableau 9 : Sites de déroulement des enquêtes sur les systèmes de production phoénicicole.

Communes Ancienne palmeraie Mise en valeur

Echant Sites Echant Sites

Guerrara 16 2 Amied, Aghzou 8 1 Drine

Berriane 2 1 Soudane 8 1 Laroui

Ghardaïa 4 1 Belghanem 7 1 Laadira

Daïa B. Dahoua 1 1 Chaab El Hamra 10 2 Remada, Laadira

El Atteuf 3 1 Kef doukhane 4 1 Aoulaoual

Bounoura 2 1 Azouil 6 1 N’tissa

Metlili 11 2 Souareg, El hadika 8 1 Oued Metlili

Zelfana 2 1 Zelfana oued 13 2 Gouifla1, Gouifla 2

Total 40 10 64 10

• Niveau « Exploitation » répartition selon le poids relatif, les exploitations

phoénicicoles ont été réparties selon :

o L’« effectifs de palmiers » par exploitation : 4 classes ont été délimitées.

(Tableau 10)

Tableau 10: Structure de l'échantillon des exploitations selon les effectifs de palmiers.

Types Ancienne palmeraie

Mise en valeur Echant. global Effectifs de

palmiers moins de 100 [100 à 200[ [200 à 300] plus de 300

Total Echant. Total Echant. Total Echant. Total Echant. Guerrara 1370 16 491 5 42 1* 141 2 24 Berriane 133 1 298 4 213 3 100 1 09 Ghardaïa 292 3 300 4 135 2 34 1* 10 Daïa B. Dahoua 88 1 630 8 6 1* 10 1* 11 El Atteuf 238 3 177 2 41 1* 16 1* 07 Bounoura 189 3 374 4 31 1* 18 1* 09 Metlili 935 11 515 6 44 1* 48 1 19 Zelfana 124 2 900 11 62 1 43 1 15 TOTAL 3369 40 3685 44 574 11 410 9 104

* 09 exploitations ajoutées à l’échantillon (statistique) pour améliorer la représentativité au niveau des communes et des classes d’effectifs de palmiers.

o La « taille de l’exploitation » : 4 classes ont été définies. (Tableau 11)

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Démarche investigatrice

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Tableau 11: Structure de l'échantillon selon la taille des exploitations. (Hectare)

Ancienne palmeraie

Mise en valeur

Taille des exploitations (ha)

0,5 à 01 Plus

de 01 à 02 Plus

de 02 à 05 Plus de 05

Echant. global

Total Echant Total Echant Total Echant Total Echant Communes

Guerrara 1370 16 491 6 49 1 134 1 24 Berriane 133 1 298 4 251 3 62 1 9 Ghardaïa 292 3 300 4 159 2 10 1 10 Daïa ben dahoua 88 1 630 7 7 2 9 1 11 El Atteuf 238 3 177 2 48 1 9 1 7 Bounoura 189 3 374 4 37 1 12 1 9 Metlili 935 11 505 6 63 1 39 1 19 Zelfana 124 2 900 11 73 1 32 1 15

Total 3369 40 3675 44 687 12 307 8 104

Conclusion de la troisième partie

La région de Ghardaïa de par ses spécificités naturelles et socio économiques, dispose

de ressources non négligeables (sol, eaux, marché, voies de communication, encadrement

humain, institutions,…) en matière de développement agricole et rural en dépit d’un certains

nombre d’obstacles (technique, climatique, organisationnels, bureaucratiques,…) grâce au

dynamisme de ses populations d’une part et à l’opportunité qu’offrent les programmes de

soutien - au demeurant perfectibles - mis en œuvre particulièrement en faveur de la

phoéniciculture et de valorisation des productions dattières d’autre part.

Aussi, dans le cadre du diagnostic de la situation et des perspectives de ces dernières

composantes, et à défaut d’aborder l’ensemble des exploitations agricoles et des acteurs de la

région, la détermination d’un échantillon le plus représentatif possible permettant d’embrasser

la variabilité et la complexité du terrain est nécessaire à une appréhension plus objective de

cette réalité dans le cadre d’une démarche investigatrice cohérente, abordant l’éventail

d’acteurs impliqués ainsi que les stratégies mises en œuvre à tous les niveaux décisionnels.

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Résultats et discussion

68

4ème partie : RESULTATS ET DISCUSSION

Chapitre I : Dynamique des systèmes de production phoénicicoles dans la

région de Ghardaïa

Toute forme d’organisation de la production agricole est à la fois un élément inducteur

et une dynamique résultant des modes d’organisation sociale, de l’occupation de l’espace et

des relations avec le marché. Dés lors, il devient essentiel d’identifier la diversité des

systèmes de production mis en œuvre dans une région donnée afin d’en définir les atouts et

les contraintes ainsi que les stratégies déployées.

Cette diversité des systèmes de production est la résultante de la conjugaison des

conditions physiques et climatiques et des facteurs structurels des exploitations induisant

diverses formes d’organisation et de logiques de production (DUFUMIER, 1996).

Dans notre région d’étude, la composante principale des systèmes36 de production

oasiens demeure le palmier dattier, et la production dattière y constitue le noyau de toute

activité socio économique. Ces systèmes de production façonnés dans un environnement37

caractérisé par des vulnérabilités hydro agro écologiques et socio économiques, fruit de labeur

et de savoir faire millénaires, ont survécu dans la difficulté et parfois dans la douleur, face à

de multiples contraintes naturelles et socio économiques.

Ils recèlent également des atouts importants pour constituer des pourvoyeurs potentiels

d’emplois, un des leviers aussi bien de la sécurité alimentaire que de l’exportation de produits

agricoles à avantages comparatifs réels, à la condition de valoriser ces atouts, de parer à la

dégradation du milieu et d’exploiter rationnellement les ressources disponibles (naturelles,

humaines et matérielles), dans une stratégie de développement répondant à la triptyque

socialement équitable, écologiquement durable et économiquement rentable.

36 LE MOIGNE J.L (1977) considère un système comme "un objet qui, dans un environnement, doté de finalités,

exerce une activité et voit sa structure interne évoluer au fil du temps, sans qu'il perde pourtant son identité unique. ... 37

L’environnement rassemble les choses et les « gens » qui constituent des « données » du point de vue du système … L’environnement n’est pas quelque chose qui échappe à l’influence du système, c’est aussi quelques chose qui détermine en partie la performance du système. (CHURCHMAN C.W., 1968)

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Résultats et discussion

69

Depuis la réalisation de notre travail portant sur une caractérisation fine et détaillée sur

le double plan structurel et fonctionnel des systèmes de production oasiens que recèle la

région naturelle du M’zab (KHENE, 2007), il est devenu nécessaire, eu égard aux éléments

de changement à effets indéniables, détaillés ci après, de relancer un travail plus approfondi

dans l’objectif de mettre en exergue les tendances évolutives que pourraient prendre

particulièrement les systèmes de production phoénicicoles constituant la sphère productive de

la filière des dattes.

Cette région connaît à l’instar des autres régions sahariennes, des mutations socio-

économiques, dans un contexte national et international en évolution. Cet état de fait est

induit par la mise en valeur des terres qui, depuis les années 1990, a connu les péripéties de

l’introduction massive des céréales sous pivots et qui amorce, ces dernières années, une

réorientation vers des systèmes de production basées sur le palmier dattier (KHENE et al.,

2012).

Bien que les tendances lourdes fussent globalement cernées lors du précédent travail, il

n’en demeure pas moins que sous l’incidence de facteurs endogènes et exogènes, ces

systèmes de production auraient réagi à leur environnement socio économique en mouvement.

Conçus initialement pour l’autosubsistance, l’oasis doit produire des excédents

commercialisables pour survivre. Il s’agit de trouver un équilibre entre la conservation de ce

patrimoine naturel doté d’un riche savoir-faire local et la conjoncture de l’économie du

marché (MANSOUR, 2007). Toutefois, la nature et la vitesse de leur réaction sont par

évidence variables en fonction, d’une part, des atouts et des contraintes dont dispose chacun

d’eux et d’autre part de l’ampleur des effets de ces facteurs, leur multiplicité ainsi que leur

durée de persistance.

Tant les problématiques de l’agriculture d’oasis sont complexes et diverses, les

solutions globales n’existent pas. Le local, le particulier s’imposent tels des niveaux

privilégiés pour toute analyse et action dans ce domaine.

Le présent travail s’inscrit dans une perspective à la finalité tant recommandée (INRA,

2008); la périodicité des études systémiques, nécessaires à une appréhension réelle de la

dynamique globale, des exploitations agricoles et des systèmes de production à l’échelle de la

région.

A cet égard, FERRY et al. (1999), soutiennent que l'approche systémique " n'a, semble-

t-il pas encore été suffisamment prise en compte par la recherche en agronomie oasienne, …

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Résultats et discussion

70

dont les programmes et les équipes sont en majorité organisés de façon thématique. Il est ainsi

plus courant de disposer de données sur la description statique de situations, que sur l'analyse

(dynamique) du fonctionnement des systèmes de production oasiens mettant en relief les

changements, les trajectoires et les seuils de rupture …; autant d'éléments permettant de

proposer des hypothèses d'adaptation aux multiples évolutions du milieu".

A travers d’une démarche d’investigation, l’analyse a porté sur deux niveaux.

- Analyse au niveau de la région : à travers les données statistiques des services agricoles,

pour mettre en exergue l’impact sur le développement de la phoéniciculture de la mise en

œuvre depuis l’an 2000, du plan national de développement agricole et rural (PNDAR) et ceci

pour les arguments principaux suivants :

o A l’instar des zones sahariennes, la région du M’zab, de toute son histoire n’a

bénéficié d’un tel programme de développement que ce soit de par son envergure, sa

période prolongée et de la dynamique suscitée dans la phoéniciculture locale.

o Si des insuffisances en matière de statistiques sont souvent évoquées au vu des

maigres moyens dont disposent les chargés de leur élaboration et de la manière dont

elles sont collectées, les données relatives aux soutiens accordés sur le fond national

de régulation et du développement agricole (FNRDA), sont en revanche plus précises

car établies sur la base de constats effectifs des actions réellement exécutées.

- Analyse au niveau d’un panel d’exploitations à travers des enquêtes dans les anciennes

oasis et les périmètres de mise en valeur et l’élaboration d’une typologie des systèmes de

production phoénicicoles de la région à travers une caractérisation sur le double plan

structurel et fonctionnel propres à chaque groupe homogène d’exploitations.

1. Une agriculture en mouvement

Depuis le lancement du plan national du développement agricole et rural (PNDAR),

l’agriculture saharienne et spécifiquement oasienne, à l’instar des autres régions du pays, a

connu une série de changements sous l’influence conjuguée d’une multitude de facteurs

endogènes et exogènes qui font ressentir leurs retombées sur la configuration et la dynamique

des systèmes de productions oasiens dans la région du M’zab et de là nous ont fortement

motivé à poursuivre une telle démarche.

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Résultats et discussion

71

Les principaux facteurs de changements se présentent comme suit :

a. Démographie et urbanisation

L’urbanisation incessante aussi bien à l’intérieur qu’à la périphérie des palmeraies à

proximité des agglomérations qui, sous la pression démographique, manquent d’espaces

d’extension conséquents et convenablement viabilisés, faisant de ces palmeraies des zones

potentielles d’expansion urbaine notamment dans la Vallée38.

L’accélération de la croissance urbaine est remarquable. Les populations agglomérées

sont passées de 97,5% à 98,2% de la population totale durant la période 2001-2011. Les

populations tant urbaine que rurale se sont accrues, passant respectivement de 317 940 et 30

100 à 365 539 et 48 021 soit des taux annuels d’accroissement respectifs de 1,5% et 5,95%.

Ceci a engendré un fort taux d’urbanisation (88,39 %), et une forte concentration de la

population (95,33 %) dans les agglomérations chefs-lieux. (DPSB, 2012)

Alors que la région enregistre une densité moyenne de 4,88 habitants/km2 (2011),

certaines communes s’illustrent par des densités largement supérieures39 à celles d’autres

communes plus au sud 40.

Dans le Sahara actuel, les oasis d’antan du moyen âge constituent une base du

mouvement d’urbanisation, statistiquement, plus forte que dans les régions Nord du pays

(taux supérieur à 65%) et son rythme est, souvent, supérieur. (ROUSSEAUX, 2000)

Dans les grandes villes, aujourd'hui, l'activité agricole échappe de plus en plus au secteur

agricole et les palmeraies sont désormais des espaces en voie d'urbanisation. L'activité

agricole, au M'Zab, est faussée par les stratégies de spéculation foncière observée autour des

villes manquant d'espace. (DUBOST et LARBI-YOUCEF, 1998)

La preuve en est les parcelles équipées, plantées et cédées à titre gracieux, dans les

périmètres des concessions agricoles, à des postulants, (majoritairement sans revenus, social

oblige !) ne bénéficiant, que d’un minimum d’entretien et d’investissement pour éviter la

38 Territoire des 4 communes longées par l’oued M’zab: Daya ben dahoua, Ghardaïa, Bounoura et El Atteuf.

39 A l’image des communes : Ghardaïa (379,83 habitants/km2), Bounoura (49,24) El-Atteuf (23,87) et Guerrara

(19,56). A ce titre, DUBOST qualifie d’étonnante déjà, la densité de 25 habitants au km2 pour le Sahara! (DUBOST et LARBI-YOUCEF, 1998) 40

Sebseb (0,74), Hassi El- Gara (0,69), Mansoura (0,67) et Hassi El-f’hel (0,62) habitants / km2.

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72

dépossession par l’administration. En effet la superficie technique41 dans ces nouvelles

créations est faible (95%) par rapport aux autres exploitations (KHENE, 2007)

S’agissant de l’exploitation d’aquifère profond dont les réserves sont jugées

considérables mais tout de même très peu renouvelables42 (MICHELOT, 2004) , cette

situation prend une autre dimension, dans le sens où ces exploitations « tournant au ralenti »

sont loin de valoriser des ressources hydriques précieuses.

D’un autre côté, les extensions « illicites » plus fréquentes dans les palmeraies,

alimentées par le picage des réseaux collectifs d’irrigation ou par leurs propres puits, reflètent

un certain intérêt porté à la filière datte, avec toutefois une ambiguïté entre une stratégie

économique d’amélioration des revenus ou d’un simple contrôle spéculateur du foncier.

Le phénomène, déjà existant bien auparavant, a pris une dimension considérable,

notamment dans les anciennes palmeraies, qui déjà à leur création jouaient certes, mais

harmonieusement, les rôles de production de subsistance (continueront-elles à le faire? et pour

combien de temps?) et d’habitation estivale. Le phénomène est amplifié par le morcellement

excessif des exploitations et le changement de vocation pour cause de non viabilité

économique qui s’ensuit le plus souvent, engendré par les règles de l’héritage43.

A l’intérieur des palmeraies de la Vallée, ce phénomène prend plus d’acuité où une

majorité d’exploitations (72%) devenues des propriétés collectives par le biais de l’héritage,

sont menacées de division du fait que les membres dans 80% de ces cas, manifestent peu de

volonté à céder leurs terres ancestrales dont la vocation agricole est affectée par l’absence

d’entretien.

Ceci expose de plus en plus les oasis péri urbaines, à brève ou longue échéance, à une

spéculation foncière impitoyable, attisée par leur localisation à l’intérieur de palmeraies, cadre

écologiquement agréable.

41 Cumul des parcelles cultivées en étages et la succession des cultures d’hiver et d’été

42 Un des plus grands aquifères au monde, le «Continental Intercalaire» (CI), s'étend sur environ 600 000 km2

(Algérie, Tunisie, Libye), considéré comme «fossile», hérité des ères plus humides, avec une recharge récente très limitée à l’échelle humaine (MICHELOT, 2004). 43

Les dispositions de la loi 90-25 portant la sauvegarde de la viabilité de l’exploitation agricole sont détaillées dans le décret n°97- 490 du 20/12/1997 (JORADP N° 48, 1997) fixant les conditions de morcellement des terres agricoles ; c’est ainsi que sont répréhensibles les transactions et mutations foncières agricoles où la viabilité de l’exploitation ou sa vocation agricole sont affectées. La superficie de l'exploitation de référence est fixée pour chaque zone de potentialités, en deçà celle-ci sort du statut d’exploitation agricole ;

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73

A la périphérie, ces palmeraies sont encore enserrées aux abords des voies d’accès

principales et mêmes secondaires, par une urbanisation effrénée qui en a systématiquement

rogné des parties importantes avec parfois une disparition d’exploitations entières. Le long de

ces façades, sont construits à la course, des locaux à usages variés, partant de l’habitat,

mosquée, commerces, cabinets divers, en passant par des locaux d’artisans tels que la

menuiserie, soudure, mécanique et autres.

Ce phénomène pas du tout nouveau dans la Vallée, a pris de l’ampleur depuis les

dernières inondations dévastatrices (octobre 2008). La reconstruction, grâce aux aides

financières de l’état, des bâtisses effondrées dans les palmeraies était une occasion pour de

nombreux propriétaires de les agrandir afin de répondre aux besoins de familles plus

nombreuses, au détriment de palmiers dattiers devenus gênants car sous productifs pour cause

de l’insuffisance d’entretien.

Aussi et pour des impératifs de protection, les berges de l’oued M’zab longeant la Vallée

d’Ouest à l’Est, ont été élargies au détriment des palmeraies de part et d’autre le long de ces

cours d’eaux.

b. Crues dévastatrices

Les crues de l’oued M’zab44 ayant touché neuf des treize communes de la région, causant

des pertes sans précédent dans tous les secteurs d’activités dont celui de l’agriculture45

(Tableau 12) avec des répercussions socio économiques et écologiques: anéantissement des

moyens de productions (cultures, sols, puits, réseaux d’irrigation, cheptel), disparition totale

ou partielle des exploitations aux abords des oueds, perte de sources de revenus, nécessité de

ressources financières importantes pour la remise en état des exploitations ou la création de

nouvelles. Devant l’ampleur des dégâts, les pouvoirs publics ont mis œuvre, dans l’urgence,

un plan spécial d’intervention46 pour la réactivation des exploitations sinistrées47, le logement

rural et la protection des périmètres menacés. Ceci a eu des retombées positives et a permis

d’engager une certaine dynamique par le renouvellement des moyens de production au niveau

de ces zones. (Annexe 12)

44 Survenues le 01/10/2008, jour de l’aïd « el fitre », appelées localement « toffen », en comparaison

(exagérée !) au déluge de l’époque du prophète Noé. La presse a rapporté plus d’une quarantaine de victimes. 45

Quelques 2 697 exploitations agricoles ont été touchées, le montant des pertes estimé à 302 516 951DA. 46

D’un montant de 500 millions de DA. 47

Sur les 2 697 exploitations touchées, 2 234 ont bénéficié de ces indemnisations s’élevant à 247 500 797 DA.

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Tableau 12: Bilan des pertes causées par les inondations d’octobre 2008 (DSA, 2012)

Communes sinistrées: Daya ben dahoua, Ghardaïa, Bounoura, El atteuf, Guerrara, Berriane,

Metlili, Sebseb, Zelfana. Nombre d’exploitations touchées : 2697 Désignation Unités Consistance Montant (DA)

Palmiers et arbres fruitiers arrachés U 34642 13 931 600 Cultures dévastées Ha 431,01 34 480 896 Puits, équipements et bassins U 3252 72 777 500 Réseaux hydrauliques ML 174586 27 885 300 Réseau aspersion et goutte à goutte Ha 496,81 50 331 090 Pivots artisanal de 1 ha U 06 120 000 Bassin d'accumulation M³ 1791 4 477 500 Bâtiments divers U 105 5 232 500 Elevages divers Tête 18744 57 777 500 Matériels d'élevage U 46 1 014 000 Serres tunnels M² 6774 1 016 100 Clôtures et brise vents Ml 251963 37 794 465

Total 302 516 951

c. Concurrence inter sectorielle

Un autre paradoxe dans un jeune pays en chantier ouvert dans sa totalité à travers tous les

domaines socio économiques et culturels, faisant ses premiers pas dans la voie du

développement, le travail de la terre est confronté à une raréfaction de la main d’œuvre

ordinaire et encore plus celle spécialisée, la relève tant nécessaire peine à être assurée tel est le

constat amère qui s’impose.

L’une des contraintes majeures de la phoéniciculture algérienne est l’insuffisance sinon

l’absence des opérations requises pour la conduite rationnelle des plantations et des élevages

oasiens face à la concurrence des autres secteurs qui rémunèrent mieux la force de travail tout

en offrant des emplois moins pénibles (BENZIOUCHE et CHEHAT, 2010).

Le savoir faire que nécessitent particulièrement les opérations culturales au niveau de

la couronne du palmier dattier ainsi que la maitrise de la gamme de cultures intercalaires reste

l’apanage de quelques spécialistes vieillissants sous le poids de l’âge et de la pénibilité des

travaux48 . Certaines opérations ne sont que partiellement ou pas du tout réalisées :

pollinisation, ciselage, ensachage, toilette des palmiers, sevrage de djebbars et même la

récolte.

48 Des tentatives louables sont enregistrées comme celle de l’association des palmiers « Tamezouart » à

Ghardaïa, qui assure formation et concours des jeunes dans l’escalade et le travail du palmier dattier.

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La cause en est dans 57% des enquêtés le manque et la cherté de la main d’œuvre

notamment qualifiée qui devient de plus en plus rare et donc plus chère, état de fait davantage

accentué par la concurrence de certains secteurs plus florissants, offrant des emplois stables

mieux rémunérateurs, moins pénibles et souvent jugés plus valorisants socialement

(bâtiments, travaux publics, hydrocarbures, services,…).

d. La concession : mode d’exploitation des terres agricoles

La loi portant orientation agricole49 consacre la concession comme mode

d’exploitation des terres agricoles de l’Etat. En application de la loi 10-03 du 15 août 2010

fixant les conditions et les modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de

l’Etat, a été créé l’office national des terres agricoles (ONTA)50 ayant des représentations

régionales (ORTA)51.

Parmi les dispositions pratiques de la nouvelle législation celle de la reconversion du

droit de jouissance en droit de concession52 pour les catégories d’exploitations agricoles

communes (EAC), exploitations agricoles individuelles (EAI) et exploitations nées de la

révolution agraire.

L’acte de concession, remis par l’ORTA après signature du cahier des charges, permet

à ces exploitants principalement l’accès aux crédits bancaires, le soutien financier aux

différentes campagnes agricoles, le soutien technique pour l’amélioration de la productivité et

de la production ainsi que le partenariat et la jouissance usufruitière. Une autre disposition

relative à l’extension de la SAU par la création de périmètres hydro agricole avec l’octroi de

crédit « ettahaddi »53 aux nouveaux concessionnaires.

Dans ce cadre 95 assiettes foncières à mettre en valeur ont été identifiées couvrant

quelques 29 500 ha dont la région d’étude détient 10 409 ha (35%), le reste étant localisé au

sud.

49 Loi n° 08-16 du 3 août 2008 portant orientation agricole.

50 Décret exécutif N° 96-87 de la 24/02/96 portant création de l’office national des terres agricoles (ONTA).

51 Décision 785 du 31/10/2010, portant nomination des directeurs de wilaya de l’ONTA.

52 A janvier 2013, il y a eu dépôt de 315 demandes de signature de cahier des charges de la concession, sur les

702 exploitations ciblées. Cette disposition ne fait pas l’unanimité chez les exploitants, notamment à Guerrara et Hassi Fhel revendiquant la propriété entière et définitive (loi 83/18 de 1983 relative à l’APFA). 53

Crédit d’investissement bonifié au profit des nouvelles exploitations, remboursable sur 07 ans dont 3 exonérés d’intérêts (5 ans pour le sud). Domaines couverts : Création, équipement et modernisation des exploitations, entreprises d’intensification, transformation et de valorisation de produits agricoles et d’élevage.

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e. Mise en œuvre du PNDAR

La poursuite pour la douzième année, de la mise en œuvre du plan national de

développement agricole et rural (PNDAR) 54 dont les traits saillants sont la mise à niveau des

exploitations agricoles et la création de périmètres hydro agricoles. La réalisation de projets

de grande envergure55, engagés depuis 2000, n’est pas appesantie sur un schéma directeur de

développement agricole56, véritable outil d’orientation en adéquation avec les potentialités et

les besoins de la région, inexistant auprès des structures concernées, qui devrait permettre une

valorisation rationnelle des ressources naturelles, financières et humaines.

L’exploitation du potentiel de ces ressources dont dispose la région n’obéit pas jusqu’à

l’heure à une vision globale intégrant les spécificités des terroirs du local au régional, avec

une synergie intersectorielle.

L’implantation des sites de mise en valeur semble dans bien des cas être sporadique,

témoin les disparités existantes sur tous les plans (organisationnel, structurel, potentiel

technique et productif) entre des périmètres parfois d’une même commune. Aussi la non

synchronisation des actions de développement, les cas de forages réalisés, restés sans réseaux

d’irrigation et/ou électrique sont récurrents.

D’autres étendues de terres sont clôturées ou balisées depuis des années sans que les

travaux n’y soient sérieusement lancés par les investisseurs (l’axe Ghardaïa-Mansoura-Hassi

Fhel- El Ménéa au sud et l’axe Ghardaïa-Berriane-Daya ben dahoua-Guerrara au nord).

Rappelons ici que des dispositions de la loi 90-25 considèrent que eu égard à leur utilité socio

économique, l’inexploitation comme le détournement de la vocation des terres agricoles est

considérée tel un abus de droit pouvant faire l’objet de sanction allant jusqu’à leur vente

forcée. Sur ce plan, des efforts doivent être déployés et soutenus de la part de l’administration

locale, pour un suivi permanent de ces attributions et le cas échéant procéder à leur

assainissement.

54 Comportant les fonds de soutien : FNDIA « Fonds national de développement de l’investissement agricole »,

FNRPA « fonds national de régulation de la production agricole », FLDDPS « fonds de lutte contre la désertification et développement du pastoralisme de la steppe », FDRMVTC « fonds de développement rural et de la mise en valeur des terres par la concession ». FPZPP « fonds de la promotion zoo sanitaire et de la protection phytosanitaire». 55

Dont la mise en valeur agricole sur le FNMVTC (fond de mise en valeur des terres par la concession) 56

Lors de la rencontre sur le secteur agricole (février 2013), le wali de Ghardaïa déplorant cette lacune, a donné de fermes instructions (très tardives d’ailleurs!) pour l’élaboration d’un tel schéma directeur de développement agricole le plus rapidement par les services agricoles. Ceci fait suite à une rencontre régionale du Sud présidée par le ministre du secteur sur les perspectives du développement dans ces régions.

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A l’exception de certains cas de force majeure (retard de réalisation du réseau

d’irrigation ou d’électricité), les engagements inhérents à l’exécution des opérations de mise

en valeur, restent sans suite significative par une majorité de postulants. D’importantes

ressources (eau, sol, infrastructures, fonds publics), parfois difficilement disponibles, restent

pendant longtemps sans rentabilité pour la collectivité nationale qui en a grandement besoin.

Les calculs relatifs à la rentabilité des fonds injectés, facteur somme toute déterminant

pour la durabilité des projets de mise en valeur même imprégnés d’une certaine connotation

sociale en matière de fixation des populations et la création d’emplois, ne figurent souvent

que dans les études théoriques des projets, pour acquérir leur financement au niveau central.

Si des résultats probants commencent à être enregistrés dans certaines filières

végétales telles que les céréales, oléiculture, viticulture, ... la dépendance de la région, en

toute saison, vis-à-vis d’une diversité de produits agricoles, en provenance des régions du

nord, se fait de plus en plus sentir, si bien que la région est loin de certaines performances

enregistrées dans d’autres régions sahariennes (pomme de terre à El oued, plasticulture à

Biskra).

La région agricole de Daya ben dahoua qui de mémoire, jusqu’aux années 80, faisait

déborder ses productions légumières d’été et d’hiver, vers des wilayas limitrophes (Ouargla,

Laghouat,…) a vu, depuis quelques années, s’implanter paradoxalement, le principal marché

de gros des produits agricoles frais, exclusivement approvisionné de l’extérieur. En d’autres

termes l’eau en tant que facteur d’intensification est le plus souvent exploitée pour des

rendements des cultures semblables ou pas assez élevés par rapport aux productions des autres

régions où l’eau n’est apportée qu’en appoint.

i. Adhésion au programme et montage financier

L’arrivée du plan national de développement agricole et rural a suscité dans la région

un engouement des exploitants agricoles en général et des phoéniciculteurs en particulier, en

majorité de petits producteurs disposant de faibles moyens financiers face à l’ampleur des

contraintes naturelles exigeant des investissements hors de leur portée pour une réelle relance

de leurs activités.

L'adhésion au PNDAR pour la mise à niveau par le soutien FNRDA a touché 2 966

exploitations dans la zone d’étude soit 37% des 8 038 exploitations existantes, taux

relativement inférieur au taux d’adhésion (66%) enregistré à travers la région (9 021

exploitations sur les 13 710).

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Le rythme d'adhésion a considérablement diminué depuis 2006 dont parmi les causes

évoquées, l'absence du document administratif relatif à la levée de la condition résolutoire57,

exigé pour les exploitations issues de la mise en valeur dans le cadre de l’APFA pour

prétendre au soutien.

La part des investissements 2 598 millions de DA, représente 43% des investissements

totaux dans la région (6 100 millions DA). La part du soutien FNRDA dont a bénéficié la

zone s’élève à 709 millions de DA et soit 28% des soutiens octroyés (2 551 millions DA).

Les réalisations des projets soutenus ont connu leur maximum (217,5%) en 2005

permettant de résorber relativement les déficits enregistrés durant les années antérieures. Leur

régression a commencé en 2006 (49%) pour devenir nulles notamment après les inondations.

La part moyenne par exploitation de l’investissement total et du soutien s’élève

respectivement à 0,88 et 0,24 millions DA ce qui représente dans l’ordre 52% et 79% des

parts moyennes par exploitation dans la région (Tableau 13).

Tableau 13 : Soutien par le biais du FNRDA (2000-2011) (DSA, 2012)

Ghardaïa Daya Bounoura El atteuf Guerrara Berriane Metlili Zelfana Total Dossiers 373 599 219 307 785 664 719 735 4401 Exploitations 275 398 121 190 552 402 488 540 2966 Investissement (106 DA)

127,40 161,11 114,91 121,53 287,78 213,23 205,27 1366,31 2598

FNRDA (106 DA) 27,41 99,31 46,89 65,55 166,08 104,97 106,38 92,61 709 % FNRDA 22% 62% 41% 54% 58% 49% 52% 7% 27% Plantations palmiers (Ha)

84,5 73 59 62 328 120 210 148,7 1085

7,79% 6,73% 5,44% 5,71% 30,22% 11,06% 19,35% 13,70% Arboriculture fruitière (Ha)

13 13 13 11 45 32 13 17 157

8,3% 8,3% 8,3% 7,0% 28,7% 20,4% 8,3% 10,8%

Forages 8 10 1 8 2 1 3 0

33 24,2% 30,3% 3,0% 24,2% 6,1% 3,0% 9,1% -

Goutte à goutte (Ha)

104,5 20 66 119 311,5 140 130 197 1088

9,6% 1,8% 6,1% 10,9% 28,6% 12,9% 11,9% 18,1% Equipement forage et puits

24 48 30 42 2 55 52 50 303

7,9% 15,8% 9,9% 13,9% 0,7% 18,2% 17,2% 16,5%

Bassins 87 180 53 107 313 158 150 171

1219 7,1% 14,8% 4,3% 8,8% 25,7% 13,0% 12,3% 14,0%

Réseaux irrigation (ml)

50 - - 1346 2100 2100 - 38000 43596

0,1% - - 3,1% 4,8% 4,8% - 87,2% Curage, fonçage puits

20 162 8 4 7 63 74 - 338

5,9% 47,9% 2,4% 1,2% 2,1% 18,6% 21,9% - Tracteurs - 1 - - 2 1 - - 4

57 Document délivré par les services domaniaux après le paiement du dinar symbolique, attestant pour

l’exploitant sa propriété irréversible de ses terres mises en valeur dans le cadre de l’APFA (Loi 83/18).

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Il y a lieu de signaler que dans le montage financier des actions réalisées, l’importance

relative des apports personnels des exploitants (45%) pour compenser le non recours aux

crédits bancaires (2% des investissements). (Figure 6)

Figure 6: Montage financier des investissements soutenus (2000-2011)

Durant la période 2000 - 2011, seulement 59% des investissements prévus par les

exploitants ont été concrétisés, bénéficiant de 53% des aides sollicitées (Tableau 14). Ceci

dénote, avec le retard d’exécution des projets dépassant dans 67% des cas les délais impartis,

les limites de la capacité d’absorption des capitaux par le secteur de l’agriculture dans la

région.

Tableau 14: Cumul financier et physique du soutien FNRDA (2000-2011) (DSA, 2012)

Engagements Réalisations Investissement

total (DA) Dont

FNRDA Investissement

total Dont

FNRDA Auto

financement Crédit

CRMA/BADR

4 440 766 069 2 171 565 614 2 618 139 896 1 387 234 047 1 179 921 589 51 100 260

59% 53% 45% 02%

Les causes principales de cette modestie des réalisations: insuffisance des moyens de

réalisation des infrastructures (construction, réseaux d'irrigation,...), les faibles capacités des

fournisseurs sollicités, surestimation des objectifs lors de l'élaboration du dossier de demande

de soutien, variation des coûts lorsque les réalisations sont retardées excessivement,

forclusion des délais impartis ce qui abouti à l'annulation par l'administration des

engagements, mésentente entre les membres bénéficiaires, lenteurs bureaucratiques et

bancaires de suivi des projets et le règlement financier du soutien.

FNRDA/FNDIA53%

Auto financement

45%

Crédit2%

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80

ii. Accroissement des ressources mobilisées

Pratiquer l’agriculture dans les régions sahariennes est avant tout s’engager dans une

entreprise laborieuse d’artificialisation poussée d’un milieu austère par la mise en valeur des

terres et l’introduction de cultures.

Du point de vue des potentialités à cet égard, la zone d’étude détient une part

relativement modeste (25%) du foncier à mettre en valeur de la wilaya, à cause des

contraintes plus sévères en matière de la mobilisation des ressources hydriques plus profondes

et de la géomorphologie plus contraignante.

En effet sur 74 948 ha seulement 3 230 ha (4%) sont localisés en zones favorables

(ressource en eau, accès, topographie, géomorphologie). Les attributions des terres n’ont

atteint que 40% du potentiel depuis le lancement de l’opération en 1984. (Tableau 15)

La mise en valeur peine à amorcer la cadence de croisière, ne touchant en effet que

30% des terres attribuées et seulement 12% des celles disponibles.

Ceci reflète d’une part l’engouement des investisseurs pour les projets agricoles et

d’autre part l’ampleur des contraintes du terrain qui outre l’appui financier public requièrent

un encadrement technique et logistique ainsi que des facilités administratives et bancaires.

Cet état de fait est imputé à plusieurs raisons dont les coûts des investissements,

enclavement des sites, lourdeurs administratives et bancaires, non qualification des

attributaires, taille disproportionnée des terres attribuées, ….

Les terres aptes à la mise en valeur dans la région d’étude couvrent près de 75000

hectares soit 25% du potentiel de la wilaya (200 000 ha), se trouvent concentrées à 66% au

niveau de trois principaux pôles Metlili-Zelfana-Guerrara soit 47 600 hectares, pouvant être

promus en bassins de production dattière et cultures associées particulièrement des primeurs

(géothermie).

La mobilisation de la ressource hydrique est l’opération de base pour qu’une terre soit

comptabilisée comme mise en valeur. De nombreux projets sont restés à cette phase durant

plusieurs années ou carrément abandonnés. Il en ressort que la mise en valeur au Sahara n’est

pas systématiquement synonyme de rentabilité et de durabilité.

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81

Là, c’est une autre paire de manche pour l’investisseur même des plus nantis car la

mise en valeur agricole moderne dans ces vastes contrées est avant tout un état d’esprit et une

conviction inébranlables tant le défi à relever n’est pas des moindres, ne pouvant tolérer une

quelconque improvisation : dans l’implantation géographique, la taille de l’exploitation, la

main d’œuvre, le plan de culture et sa mise en œuvre, l’agro fourniture, la maintenance des

équipements et l’écoulement des produits.

Il faut relever, par rapport à l’étendue du territoire de la région, la rareté des sols

aptes à la mise en valeur agricole qui en représentent 2,4% seulement58 et 4,42% dans la zone

d’étude59, état de fait conditionné par la simultanéité de la disponibilité des eaux mobilisables

et la morphologie relativement contraignante des sols; sous forme de poches d’étendues

limitées et/ou profondément enclavées.

Tableau 15: Potentiel et situation de la mise en valeur agricole dans la région de Ghardaïa

(DSA, 2011). Unité: Ha

Potentiel à

mettre en valeur Terres

attribuées

Terres mises en valeur

% MEV / attributions

% MEV/ Potentiel

Potentiel restant

Commune Global Dont zones

favorables Ghardaïa 2 276 - 3 033 1 107 36% 49% 1 169 Daïa ben dahoua 8 401 - 1 513 1 020 67% 12% 7 381 Berriane 9 883 500 2 449 750 31% 8% 9 133 Metlili 17 487 1 040 3 831 1 614 42% 9% 15 873 Guerrara 15 045 566 14 895 2 950 20% 20% 12 095 El-Atteuf 2 747 400 1 379 592 43% 22% 2 155 Zelfana 15 064 500 1 351 430 32% 3% 14 634 Bounoura 4 045 224 1 264 589 47% 15% 3 456 Zone d'étude 74 948 3 230 29 715 9 130 30% 12% 65 896 Wilaya 297 960 201 428 74 938 18 579 32% 08% 274 242 Zone/Wilaya 25% 2% 40% 49% 24%

Par ailleurs, même si les statistiques font ressortir que la SAU a légèrement progressé

passant de 1,26% à 2,45% de surface agricole totale (cultures et parcours), le ratio SAU/

habitant a diminué ces deux dernières décennies passant de 0,1 en 1993 à 0,08 hectare en

2012 avec toutefois une légère reprise depuis 2003, ce qui traduit la lenteur de l’extension de

la sole productive par rapport à la croissance démographique.

58 Soit 200 000 ha aptes à la mise en valeur sur un total 8 466 012 ha

59 Soit 74 948 ha aptes à la mise en valeur sur 1 698 576 ha du territoire.

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Résultats et discussion

82

L’extension des terres cultivables est plus importante dans la commune de Guerrara

qui détient à elle seule 32% des 9 130 ha mis en valeur soit 2 950 ha ceci représente toutefois

une part relativement modeste (20%) aussi bien des terres attribuées (14 895 ha) que du

potentiel foncier existant (15 064 ha).

L’impact de la mise en œuvre du PNDAR a été positif sur les indicateurs structurels

globaux du secteur de l’agriculture en général et particulièrement de la phoéniciculture dans la

zone d’étude. C’est ainsi que durant la dernière décennie il a été enregistré l’extension de la

superficie agricole utile sur près de 3 450 ha passant de 9 276 à 12 721 hectares enregistrant

une croissance de plus de 37%, ce qui revient à une moyenne annuelle de mise en valeur de

34,5 hectares seulement, rythme nettement inférieur à celui de la région (155 hectares/an) qui

a atteint 90% de croissance. (Tableau 16)

Tableau 16 : Evolution du foncier agricole dans la région de Ghardaïa. (Unité : hectare)

Commune

2012 Superficie Agricole Utile (SAU) %

SAU/SAT Superficie

totale (ST)

Sup. agr. totale (SAT)

Pacages et

parcours 1993 2003 2012

Evolution 2003-2012

Ghardaïa 30647 14743 13428 165 1060 1316 24% 8,90% Daya b. dahoua 223494 110583 109200 1100 993 1379 39% 1,20% Berriane 260980 113214 112026 927 1366 1082* -21% 1,00% Metlili 501012 187863 185726 850 1447 2133 47% 1,10% Guerrara 338227 35624 31647 540 1942 3972 105% 11,10% El-Atteuf 71701 15503 14600 200 754 896 19% 5,80% Zelfana 194623 11143 9958 718 991 1182 19% 10,60% Bounoura 77892 38623 37859 207 723 761 5% 2,00% Zone d’étude 1 698 576 527 296 514444 4 707 9276 12721 37% 2,61% Région M’zab 8 466 012 1 370 911 1337994 10957 17209 32745 90% 2,40% Zone/Région 25% 47% 47% 43% 66% 51%

Wilaya : SAU/SAT (%) 0,80% 1,26% 2,45% SAU/habitant60 (ha) 0,1 0,05 0,08

* Révisé par les services de la DSA.

La part de la SAU de la zone d’étude a quant à elle chuté de 66% à 51% dans celle

de la région qui s’élève à 32 745 hectares. Ceci peut s’expliquer en partie par les conditions

60 Population (habitants, année): 112665 (1993), 343501 (2003), 413560 (2012) (DPSB ,2012)

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Résultats et discussion

83

de mise en valeur difficiles dans la zone où la nappe albienne est plus profonde et le foncier

est relativement moins favorable à exploiter (accidenté, majoritairement dur et caillouteux).

En tout état de cause, face à cet écueil, et compte tenu des coûts de l’extension des

superficies (eaux fossiles, sols, capitaux), l’agriculture irriguée dans ces zones sahariennes

doit s’engager dans une logique d’intensification raisonnée (écologiquement) par

l’amélioration de la productivité de ces ressources.

Parallèlement, il a été enregistré la progression du nombre des exploitations agricoles

de 152% passant de 3 195 à 8 038 exploitations dont 4669 soit 58 % sont de création nouvelle

dans le cadre issues de la mise en valeur, avec une légère émergence de la moyenne

exploitation « plus de 5 ha » enregistrant des taux de croissance élevés, en grande partie

créées par l’investissement privé (APFA).

En dépit de ces variations, le morcellement excessif de la sole productive demeure

une contrainte technique, dominée à 88% par les exploitations de moins de 2 hectares, la

moyenne dans la zone étant de 1,58 ha par exploitation, inférieure à celle de la région (2,39

ha) du fait de l’étendue des terres et des eaux relativement moins profondes dans sa partie

sud, avec un maximum de 1,94 à Guerrara et un minimum de 1,05 ha à Zelfana. (Tableau

17). Par ailleurs, la zone détient la majorité des 13 710 exploitations de la région, même si sa

part a diminué de 63% à 59% durant la période 2003-2012.

Tableau 17: Evolution de la structure des exploitations dans la région de Ghardaïa. (DSA, 2012)

Classe de structure 2003 2012 Evolution 0,5 à 01 ha 935 29,3% 3369 41,9% 260% Plus 01 à 02 Ha 1862 58,3% 3675 45,7% 97% Plus de 02 à 05 Ha 364 11,4% 687 8,5% 89%

Plus 05à 10 Ha 14 0,4% 100 1,2% 614% Plus 10 à 20 Ha 11 0,3% 111 1,4% 909% Plus de 20 Ha 9 0,3% 96 1,2% 967%

Total zone 3195 8038 152%

⇒⇒⇒⇒ Ressources hydriques mobilisées

D’une palmeraie à l’autre, la distribution de l’eau d’irrigation est à l’origine d’une

importante différenciation des exploitations, en termes de production et de productivité, où la

quantité d’eau qui devrait être allouée au prorata de la surface n’est en réalité pas identique

dans toutes les palmeraies.

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Résultats et discussion

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D’autres palmeraies sont handicapées par leurs sols sableux plus filtrants alors que d’autres

bénéficient d’une nappe phréatique proche de la surface où se multiplient les puits individuels

en quête d’un supplément d’eau.

L'extension de la SAU a été possible grâce à la réalisation en matière d’hydraulique de :

- 192 forages albiens supplémentaires faisant doubler leur nombre total de 190 (2001) à

382 forages (2012), permettant une augmentation des débits mobilisés de 5 408 litres/seconde

passant de 8 000 à 13 408 litres/seconde. La zone d'étude en détient 123 forages avec un débit

de 4 591 litres/seconde soit 34% du total mobilisé. Il est cependant relevé que 86 forages sont

inexploités pour un débit de 2 184 l/s soit un taux d'inexploitation de 16% dans la région et

14% dans la zone la zone d'étude (635 l/s) (Tableau 18)

Pertes tout de même importantes dans le contexte de l’agriculture de la région compte

tenu des coûts de réalisation de ces forages qui viennent en tête des charges d’investissement

relatifs à la mise en valeur agricoles des terres.

Tableau 18 : Situation des forages à travers la zone d’étude. (DSA, 2012)

Commune

Forages exploités

Forages inexploités

Débit moyen

(l/s/forage)

Superficie irriguée (ha)

Période de

réalisation Nombre Débit (l/s)

Nombre Débit (l/s)

Ghardaïa 7 278 6 149 33 628 1996-2010 Daïa ben dahoua 10 288 3 100 30 660 1990-2010 Berriane 6 214 7 109 25 275 1987-2011 Metlili 12 346 6 62 23 990 1983-2011 Guerrara 27 1442 3 110 52 3373 1959-2010 El Atteuf 11 440 0 0 40 695 1990-2001 Zelfana 17 804 1 72 49 1100 1952-2009 Bounoura 5 144 2 33 25 420 1990-2010 Zone d’étude 95 3956 28 635 37,3 8141 Total région 296 11224 86 2184 45,3 17292

Répercuté sur les 12 721 ha de la SAU, il ressort un débit moyen de 0,36 litre/seconde/

hectare, tandis que celui réellement exploité est de 0,31litre/seconde, insuffisant par rapport à

la norme admise dans la région d’un litre/seconde/ha. Ceci n’exclu pas des cas d’excès d’eau

où les superficies ne sont que partiellement exploitées pour d’autres raisons que les

disponibilités hydriques.

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Résultats et discussion

85

- Les forages moyens (50 à 200 mètres de profondeur) au nombre de 210 mobilisent un

débit de l’ordre de 1 500 l/s

- Les puits traditionnels de la nappe phréatique ont connu une régression (tarissement)

passant de 6 160 à 5 497 dont 4 208 puits dans la zone pour un débit 3 370 l/s.

Il faut relever qu’outre l’inexploitation de certains forages, c’est la gestion peu rationnelle

de cette ressource plutôt que les débits mobilisés qui semble être, dans bien des cas, à

l’origine des déficits saisonniers ou permanents, notamment dans la majorité des sols de la

région réputés à faible capacité de rétention hydrique.

Les lacunes de cette gestion se manifestent à travers les constats suivants:

� Pertes d’eau importantes et continuelles à cause des infiltrations à travers les réseaux

archaïques de seguias, des doses d'irrigation excessives et de multiples fuites au niveau

des réseaux d’amenée. Ne sont pas rares, les forages artésiens qui coulent totalement

ou partiellement à perte soit pour excès de débits par rapport au taux d’occupation des

sols soit pour des retards de raccordement aux réseaux de distribution.

� Tours d’eau mal organisés, où il est constaté que pour un même réseau de distribution

(incorrectement dimensionné), des exploitations à la tête du forage regorgent

nuisiblement d’eau alors que d’autres plus loin en sont mal servies.

� Extensions des exploitations et piquages illicites sur des réseaux d’irrigation collectifs.

� Mauvaise prise en charge, par les producteurs, des ouvrages à usage collectif

(impayées d’électricité, défectuosité des réseaux et des pompes, …)

� Faible recours aux techniques d'irrigation localisée limitant les déperditions des eaux.

⇒⇒⇒⇒ Rationalisation de l’utilisation de l’eau

En évoquant la mobilisation des ressources hydriques, on ne peut occulter son corolaire

qu’est la gestion rationnelle des eaux d’irrigation, tant l’agriculture est en situation de

concurrence parfois sévère avec d’autres secteurs socio économiques dont le partage d’un bon

nombre de forages appelés « mixtes » en est un indicateur révélateur.

On enregistre une nette progression des superficies en irrigation localisée, notamment

après l’avènement du PNDAR61. En effet, la sole équipée en goutte à goutte connait une

extension remarquable avoisinant les 4 000 ha (Figure 7).

61 Un « programme d’économie de l’eau (PEE) 2010-2014» dont les objectifs sont:

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Résultats et discussion

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Cette tendance est surtout favorisée par l'équipement systématique des nouvelles

plantations phoénicicoles et arboricoles dans le cadre du soutien par le FNRDA et les

programmes de concession au niveau des périmètres hydro agricoles.

Figure 7: Evolution de la superficie en mode d’irrigation localisée (1995 à 2012).

Toutefois, le recours à ce mode d'irrigation demande à être davantage consolidé car il ne

couvre que 37% seulement des 10 759 ha plantations pérennes structurées. En 2011

l'irrigation gravitaire couvre plus 78% (25 529 ha) et l'aspersion 10% (3 225 ha), cela reflète

l'effort à accomplir dans ce domaine.

Néanmoins, si une certaine économie d’eau d’irrigation est réalisée, il n’en demeure pas

moins que les besoins hydriques des palmiers sont mal gérés : les doses d’irrigation étant les

mêmes durant pratiquement tout le cycle du dattier dans 56% des exploitations enquêtées.

D’autre part, il a été relevé un souci largement partagé par les exploitants d’une

d’autonomie en eau d’irrigation, plus ou moins prolongée dans le temps, ce qui a suscité leur

intérêt envers la réalisation de bassins d'accumulation d’eau de capacité entre 50 et 100 m3.

Les capacités de stockage des eaux dans les exploitations ont été ainsi considérablement

accrues avoisinant les 212 000 m3 pour 2 083 bassins dont 1 219 construits sur FNRDA.

• Accroître de 700 000 ha la sole irriguée pour atteindre 1 640 000 ha; • Généraliser les systèmes d’irrigation économiseurs d’eau par :

- Soutien à l’équipement de 350 000 ha;

- Reconversion de 278000 ha (50% des 557 300 ha irrigués par système gravitaire) ; - Soutien à la préservation des 349 000 ha existants en systèmes économiseurs d’eau.

• Utiliser les eaux usées épurées et traitées. (MADR, 2010)

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2008 2011

Goutte à goutte (ha) 46 79 94 104 146 308 1308 1604 2547 3555 3991

autre mode 8 894 8 861 8 846 11 90 12 08 11 95 13 58 15 33 14 66 22 96 28 75

% G à G 0,5% 0,9% 1,1% 0,9% 1,2% 2,5% 8,8% 9,5% 14,8% 13,4% 12,2%

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

12,0%

14,0%

16,0%

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000Superfice irriguée au goutte à goutte (ha)

Autre mode

Goutte à goutte

% Goutte à goutte

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⇒⇒⇒⇒ Augmentation du potentiel productif phoénicicole et en intercalaire

Dans un contexte de productions agricoles à risque, les agriculteurs pour optimiser

leurs revenus et minimiser ces risques, recourent à la diversification des spéculations. Les

actions réalisées en matière de la mise à niveau des exploitations agricoles et la création de

nouvelles ont eu comme effet l’augmentation sensible du potentiel productif de la zone dans

des proportions variables selon le groupe de spéculations considéré.

En termes de superficies, le palmier dattier - dont les principales caractéristiques sont

détaillées dans l’analyse de la filière dattes - vient en tête des augmentations (2932 ha)

suivies de l’arboriculture fruitière (2278 ha) et du maraichage (2084 ha). Il faut relever que

l’arboriculture a été consolidée aussi grâce à un programme national spécial de

développement de l’oléiculture.

Durant la même période, le rendement moyen des palmiers dattiers a progressé de

34% à l’inverse de ceux des arbres fruitiers et des cultures maraichères accusant des

diminutions respectives de (- 23%) et (- 21%). (Tableau 19)

Tableau 19: Evolution des productions végétales dans la wilaya de Ghardaïa (2002– 2012)

(DSA, 2012)

Années 2002 2012 Ecarts positifs

(Ha) Groupes de

cultures Superficie

(Ha) Product.

(Qx) Rend. Qx/Ha

Superficie (Ha)

Product. (Qx)

Rend. Qx/Ha

Palmiers dattiers 7 700 270 000 35,1 10 632 500 000 47,03 2932 Arboriculture 1 500 78 000 52 3 778 150 970 39,96 2278 Maraîchage 2 231 428 570 192 4 315 655 000 151,80 2084 Céréales 640 18 295 28,6 2 183 86 003 39,40 1543 Fourrages 1 550 285 500 184,2 2 350 432 500 184,04 800

iii. Organisation professionnelle des producteurs

Parmi les conditions d’octroi des soutiens dans le cadre du PNDAR, l’affiliation des

candidats à la chambre de l’agriculture – sanctionnée par la carte d’agriculteur – ce qui a

engendré un mouvement d’adhésion en masse à cette structure professionnelle lui permettant

d’élargir sa base, passant de moins de 4 000 en l’an 2000 à 13 225 membres en 2012 toutes

filières végétales et animales confondues de la région dont 34% sont des phoéniciculteurs soit

4 183 représentant en même temps 92% des 4 525 membres des filières végétales.

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Dans la zone d’étude le nombre d’adhérents a plus que triplé passant de 2 100 en 2000

à 8607 en 2012 dont 32 % soit 2 786 de filières végétales comprenant 90 % soit 2 513

phoéniciculteurs. La répartition de ces derniers fait ressortir qu’une plus grande part est

concentrée dans la commune de Metlili (25%) suivie par Guerrara (19%) et Zelfana (14%),

ces mêmes communes concentrent à elles seules 50% des postulants dans la branche « mise

en valeur des terres » qui représente un potentiel d’augmentation des phoéniciculteurs compte

tenu de la dynamique relative aux plantations de palmiers dattiers (Tableau 20).

Tableau 20 : Répartition par filière des adhérents à la chambre de l’agriculture (CAW, 2013)

Phoéniciculture

Cultures

herbacées

Arboriculture

Total filières végétales

Mise en valeur

Filières anim

ales et autres

Total général

Ghardaïa 262 20 17 299 151 496 946

Daïa ben dahoua 233 150 6 389 273 383 1045

Berriane 309 11 13 333 185 529 1047

Metlili 628 7 6 641 336 875 1852

Guerrara 473 18 8 499 345 1270 2114

El Atteuf 136 2 1 139 157 103 399

Zelfana 353 1 0 354 266 191 811

Bounoura 119 1 12 132 165 96 393

2513 210 63 2786 1878 3943 8607

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Résultats et discussion

89

Chapitre II : Analyse des résultats

Le dépouillement des fiches d’enquêtes réalisées auprès d’un panel de 104

phoéniciculteurs et l’élaboration d’une base de données ont permis, par le biais de la mise en

inter relations et de croisements de ces données, de faire une analyse globale synthétisée.

Aussi, l’analyse a permis de dégager des groupes d’exploitations homogènes pour enfin

déboucher sur une typologie des systèmes de production phoénicicole dans la zone d’étude.

A. Structure et fonctionnement des exploitations phoénicicoles

1. Groupe familial

a. L'exploitant

Parmi les évolutions positives, l’attrait de l’activité agricole pour une tranche d’âge

relativement jeune (25 à 40 ans) plus importante dans les exploitations de mise en valeur.

Aussi, même si les niveaux d’instruction modestes (primaire - moyen, coranique) viennent,

avec 57% principalement au niveau de la mise en valeur, en tête des 93% des exploitants

ayant bénéficié d’une instruction, 23% de niveau secondaire et 8% universitaires (cadres

administratifs) et seulement 5% de profil agricole. L’évolution tend vers la consolidation de la

part de ces derniers, car priorisés lors des attributions foncières pour la mise en valeur.

b. Propriété de l'exploitation

La mono propriété domine dans plus de 87% des exploitations. Pour ce qui est de la

multipropriété (17%) notamment chez les grands exploitants dont l’une des propriétés est

principale par rapport aux autres, on note une prédominance de la double propriété (15%). La

cession des propriétés s’opère généralement au sein du cercle familial pour prise en charge

des exploitations de l’héritage.

c. Pluriactivité

La pluriactivité peut à la fois revêtir une influence favorable ou défavorable sur

plusieurs plans ayant trait aussi bien à l’état qu’au devenir de l'exploitation : présence plus ou

moins régulière de l'exploitant, mode de faire valoir, concurrence en force de travail, types de

la main d'œuvre familiale ou salariée, revenus complémentaires, ...

La proportion « sans autres activités » domine avec 66% des enquêtés essentiellement

dans les petites et moyennes exploitations, suivie de la catégorie disposant d’autres revenus

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Résultats et discussion

90

(pensionnaire, salaires, entrepreneurs…) avec 34% notamment dans les zones à proximité des

secteurs d’activités importants tels que les hydrocarbures pour Zelfana, Metlili (zone

pétrolière d’oued Noumer) et Berriane (champ gazier de Hassi R’mel) ou le commerce pour la

vallée (Ghardaïa, Bounoura, El Atteuf).

Cet état de fait limite les possibilités de recours à l’épargne personnelle pour

l’investissement dans le secteur agricole à la catégorie des entrepreneurs et des grands

commerçants.

d. Sources de revenus

Par rapport aux besoins des ménages, les revenus procurés par la production dattière

sont jugés suffisants par 57% des exploitants dont 55% dans les grandes unités de production

(plus de 05 ha) orientées vers la Deglet nour mais ces revenus sont jugés pas suffisamment

incitatifs à des investissements supplémentaires face à l’élévation des charges sans cesse

croissantes.

Les revenus sont considérés modestes pour 43% des enquêtés faisant partie des autres types d’exploitations, évoquant les raisons suivantes:

� Elévation des charges (énergie, main d’œuvre, facteurs de production, …) et productivité insuffisante.

� Prix de vente aléatoires et versatiles notamment en gros (sur pieds).

� Pertes dues aux aléas climatiques, d’ampleur catastrophique certaines années (monoculture surtout) face aux faibles incitations de la part des assureurs,

� Elévation généralisée du coût de la vie des ménages aggravée par l’inflation.

e. - Travail familial

La main d’œuvre familiale est exclusive dans les micros exploitations traditionnelles

(moins d’un ha), moins importante (moins de 50% du total) dans les exploitations moyennes,

elle est en revanche très faible et se limitant à la gestion dans les grandes exploitations. Les

tâches effectuées par la main d’œuvre familiale sont essentiellement de récolte, de poste

récolte et d’autres de moindre technicité (triage et ensachage de dattes, désherbage manuel,

clôture,…).

D’une manière générale, la main d’œuvre familiale tend à régresser, à cause en partie

des changements de l’environnement socio économiques entre autre la concurrence de

secteurs d’activités plus rémunérateurs et moins pénibles face aux besoins des ménages de

plus en plus importants ainsi que la priorité de la scolarisation.

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2. - L'unité de production

a. Localisation

L’implantation périurbaine des exploitations représente dans une large mesure une

situation de rente à plusieurs égards : disponibilité des services socio économiques

(éducation, santé, approvisionnements, réseau électrique,…), ces agglomérations de

consommation, prolongement économique vital peut constituer un atout de développement

pour les exploitations de leur périphérie (présence régulière à l’exploitation, diversification

des cultures, facilité d'écoulement, moindre frais de transport, main d’œuvre, …).

La proximité aux centres urbains à moins de 10 Km de distance concernent 51% des

exploitations. Ceci s’explique surtout par la progression concentrique de la mise en valeur et

la création de palmeraies à la périphérie des « ksours » d’habitation, représentant jadis les

noyaux de toute viabilisation du milieu et des activités sociales dans la zone.

Les centres phoénicicoles éloignés (plus de 30 km) recèlent 28% des exploitations

enquêtées, part ayant augmenté sous l’effet de l’éloignement progressif des sites de mise en

valeur à la recherche de terres moins contraignantes et ressources hydriques moins profondes

et plus abondantes.

b. Statut de la propriété

Le statut juridique dominant revient à la propriété privée (53%) suivie par celui de

l’APFA (34%) aboutissant à la propriété totale. On note l’émergence du statut de

concessionnaire agricole, consacré par les derniers textes législatifs comme unique mode

d’exploitation des terres du domaine public, touchant 24% des enquêtés, qui malgré des

réserves formulées à son égard, le nombre des demandes n’a pas pour autant fléchie.

L’APFA voie à la propriété privée après mise en valeur des terres dans un délai de cinq

ans. Pour diverses raisons administratives ou techniques, bon nombre d'attributaires restent en

tant que tels et de ce fait sont pénalisés par l'inéligibilité au financement bancaire à défaut de

garantie ainsi qu’au soutien FNRDA à défaut d’un acte de propriété avec la levée de la part

des services des domaines de la condition résolutoire.

c. Mode de faire valoir

Le mode de faire valoir direct domine avec 89% des cas, selon deux variantes :

- la première ; dans 76% des cas, l'exploitant rémunère sa force de travail et celle des

membres familiaux exerçants au sein de l’exploitation.

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92

- la deuxième ; soit il engage en même temps des salariés pendant des périodes de pointe

d'activités (8%) soit dans les grandes exploitations recours à des salariés permanents,

l’exploitant assurant lui-même la supervision des tâches (2%),

La location à des tiers des plantations phoénicicoles pour exploitation n’a pas été

rencontrée chez les exploitants du panel, contrairement à la location des terres pour cultures

annuelles, rarement rencontrée dans le passé et qui commence à émerger dans la zone. De

même que les cas d’association restent très limités (3%), surtout pour des raisons de maitrise

technique de l’associé tiers.

Les mêmes appréhensions que celles dans le secteur de l’immobilier pèsent encore sur

le développement de ces deux pratiques où les propriétaires sentent des risques dans leurs

droits soit par ignorance de la juridiction soit par le laxisme et les procédures complexes pour

les faire valoir.

d. Taille des exploitations

L’agriculture oasienne depuis sa naissance a été pratiquée sur des superficies réduites eu

égard à la modestie des moyens humains et matériels des agriculteurs face à l’ampleur des

contraintes du milieu. De ce fait, les superficies réellement exploitées revêtent une incidence

directe sur le degré de maitrise de la gestion technique et économique des exploitations de par

les investissements correspondants requis et les niveaux de productivité attendus.

A cet égard, 72 % des exploitations ont réalisé des extensions de la sole phoénicicole,

grâce au soutien public dans le cadre du PNDAR (forages, réseau d’irrigation, plantation).

D’autres (10%), ont investit sur leurs propres fonds, faute d’acte de propriété exigé comme

préalable à l’adhésion au programme de soutien.

La zone d’étude enregistre la prédominance des exploitations inférieure à 05 hectares

représentant 88%, avec une certaine émergence des exploitations plus grandes issues de la

mise en valeur, passant de 34 en 2003 à 301 exploitations et représentant près de 4% du total

de la zone en 2012. Cette émergence reste tributaire des ressources hydriques mobilisées mais

leur viabilité requiert une maitrise technico économique sans faille eu égard aux

investissements consentis.

Il faut noter que dans les anciennes palmeraies les exploitations sont extrêmement

morcelées ne dépassant guère 1.5 hectare en moyenne. Cette structure étroite constitue une

contrainte pour une mécanisation rentable de certains travaux agricoles.

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e. Constructions et équipements

Sous l’impulsion des programmes de l’état relatifs au soutien à la construction des

logements ruraux, l’habitat rural dans les exploitations prend depuis quelques années de

l’importance, permettant à plus de propriétaires d’augmenter leur temps de présence et de

travail familial dans les unités de production.

Les anciennes exploitations sont en majorité dotées de constructions représentant 82%

contre un taux de seulement 12% des exploitations récentes de moins de cinq d’existence. Ces

constructions sont destinées à des usages variés : 70% à l’élevage, 11% à l’habitation (surtout

temporaire) et 8% au stockage et autres usages similaires.

Pour ce qui est de l’équipement détenu par l’exploitation, l’importance et la nature

renseigne sur les capacités de cette dernière à améliorer la productivité du travail ainsi que ses

aptitudes à l'intensification par la mécanisation de certaines opérations culturales.

Pour cet aspect de mécanisation, le constat fait ressortir un niveau d’équipement très

faible sinon insignifiant. Cependant on enregistre qu’il constitue l’une des préoccupations des

exploitants notamment ceux disposant de grandes plantations phoénicicoles, face à la double

contrainte du manque de la main d’œuvre qualifiée et des délais techniques impartis à

l’exécution des opérations culturales. L’un des principaux défis à relever au fur et à mesure de

la croissance des palmiers est la mécanisation d’au moins de la pollinisation et de la récolte.

Cet état de fait a incité certains petits exploitants à s’organiser pour l’acquisition et

l’utilisation en commun du matériel agricole (tracteur et nacelle élévatrices)62 et

d’infrastructures de froid63, dont la réussite aura certainement un effet d’entrainement pour

d’autres exploitants.

En dépit de cette prise de conscience, il n’en demeure pas moins qu’en l’état actuel des

choses une majorité d’exploitations (86%) ne disposent pas d’équipements, exception faite

celui de l’exhaure inévitable, dans les zones dépourvues de l’artésianisme des forages, et qui

vient en tête des équipements existants (91% des exploitations), contre 9% des exploitations

qui n’en détiennent pas se contentant des forages collectifs.

Le matériel de transport vient au deuxième rang (49%) qui devient de plus en plus

nécessaire du fait de l’éloignement croissant des zones agricoles de mise en valeur. Le

62 Une coopérative à Zelfana

63 Deux coopératives à Zelfana et Bounoura

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matériel spécialisé vient en troisième rang avec 29% de cas surtout relatif à l’élevage laitier et

l’aviculture, met en évidence une certaine orientation à la diversification des activités et des

revenus de l’exploitation.

La détention du matériel de traction individuel, rencontrée chez seulement 07% des cas,

est handicapée par la structure des exploitations de la région dominée par la petite exploitation

et les coûts élevés de ces équipements. Le recours intensif aux travaux manuels engendre des

charges assez élevées de main d’œuvre elle-même moins disponible.

Le soutien financier dans le cadre du FNRDA (sur concours définitif ou par le leasing) a

eu des effets positifs sur l’élévation du niveau d’équipement ayant touché 78% des

exploitations notamment en matière de la petite hydraulique, des élevages et de transport. Le

recours au crédit lié au soutien demeure faible (3%), essentiellement de la part des grandes

exploitations ayant des besoins en investissements importants et l’accès au financement

bancaire facile. Le financement informel (épargne, emprunt familial ou autre), en partie ou en

totalité est rencontré dans 41% des exploitations.

f. Superficie technique

Si les plantations sont conduites sans cultures intercalaires dans les grandes et une partie

des petites exploitations, les micro exploitations (moins de 02 hectares) quant à elles recèlent

des cultures d’hiver et d’été associées aux palmiers dattiers et dont les superficies dépasse la

SAU dans près de 70% de ces exploitations, c'est une voie d'intensification dans la

valorisation des ressources limitées (sol - eau – capital), permettant ainsi de pallier

relativement à l’exiguïté de ces exploitations.

3. La phoéniciculture

L’agronomie a comme objet principal d’analyser, d’évaluer et de concevoir des

systèmes de cultures répondant à divers objectifs et contraintes … en élaborant et en

mobilisant des connaissances sur le fonctionnement des champs cultivés, lequel dépend

fortement des actes techniques posés par les agriculteurs (AUBRY, 2007).

La sphère de la production dattière conditionne en grande partie, de par les pratiques

culturales mises en œuvre dans la conduite des plantations phoénicicoles, le degré de

dynamisme des autres segments d’activité dans la filière « dattes » à travers les

caractéristiques du produit offert (diversité, quantité, qualité) et la saison de disponibilité de

cette offre.

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i. Effectif de palmiers

Parmi les effets significatifs de la mise à niveau des exploitations et la mise en valeur

est surtout l’extension des superficies phoénicicoles avec une tendance à l’augmentation des

effectifs de palmiers.

Les exploitations disposant de moins de 100 palmiers dominent (56%) en relation

directe avec la structure des exploitations dominée par la petite taille concentrées dans les

anciennes palmeraies. Les exploitations d’entre deux jusqu’à plusieurs dizaines d’hectares

disposent d’effectifs de palmiers plus importants 44 % des cas ; compris entre 101 et 300

pieds au niveau des moyennes exploitations (39%) et au-delà dans 5% des cas.

Aussi, la superficie réservée au palmier est en évolution passant de 52.4% à 65% des

superficies des exploitations durant la période 2006 à 2012, avec un taux supérieur (72%)

dans les exploitations de moins de 2ha, et autour de 57% pour les plus grandes.

Pour ce qui est des palmiers productifs, ils constituent moins de 50% des effectifs totaux

dans 55% des exploitations, compte tenu des plantations importantes encore jeunes réalisées

durant les années du PNDAR, et qui représentent 45% des plantations phoénicicoles

constituées par des plantations nouvelles et le rajeunissement des veilles plantations

improductives.

ii. Densité de plantation

Outre les effets de concurrence des pieds de palmiers entre eux, la densité a un effet

direct sur le comportement des cultures sous jacentes en matière de l'alimentation en eau, un

des éléments d'intensification en agriculture oasienne. C'est ainsi que ces cultures transpirent

généralement moins qu'à ciel ouvert64. Le degré de recouvrement induit par la densité de

plantation de la strate phoénicicole influe directement sur le méso climat à l'intérieur de

l’exploitation (humidité, turbulence des vents, quantité65 et qualité d’éclairement, gradient

thermique) et donc sur l’état de concurrence des espèces cultivées ainsi que sur l’évolution

des maladies et des ravageurs.

64 L'ETP sous palmier des cultures peut diminuer à des proportions de 50 à 60 % pour respectivement des

densités phoénicicoles de 120 à 156 pieds / ha. (TOUTAIN, 1977). 65

Autour de 50% de recouvrement à travers des écartements de 9m à 10m (100 à 120 palmiers/ ha), où on obtiendrait un éclairement d’environ 15000 lux qui seraient suffisants pour bon nombre de plantes notamment celles des zones tempérées. Ce taux de couverture peut être toléré jusqu'autour de 70% (TOUTAIN, 1977).

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Le but à atteindre dans ce cas consiste en un équilibre des strates végétales, entre un

état de densité élevée étouffante et une situation de fluidité excessive exposant, durant une

grande partie de l’année, l’ensemble de la phytocénose aux effets néfastes des agressions de

l’environnement saharien particulièrement l’ensoleillement intense et les vents chargés de

sable asséchants le sol et l’atmosphère.

Avec l’avènement des plantations phoénicicoles structurées, les densités de palmiers à

l’hectare ont connu une diminution pour se stabiliser autour entre 100 et 120 qui dominent

dans près de 73% des exploitations exclusivement issues de la mise en valeur depuis les

années quatre vingt dix. En revanche les anciennes palmeraies principalement (27%) sont

beaucoup plus denses avec plus de 200 pieds à l'hectare.

iii. Age des plantations

L’extension massive des plantations de palmiers dans le cadre du PNDAR, a fait qu’à

l’échelle des exploitations les plantations de moins de 30 ans ont considérablement progressé

pour occuper 61%, les palmiers vieillissants improductifs au-delà de 80 ans d’âge ont régressé

à 14%, le reste étant compris entre ces deux tranches d’âge66. Les exploitations détenant des

effectifs importants de jeunes palmiers doivent recourir à une diversification de leurs activités

(cultures sous jacentes et élevages) afin de pallier au manque à gagner sur la production

dattière, en revanche celles concernées par des taux importants de remplacement des vieux

palmiers doivent le faire d’une manière progressive en tentant de maintenir un équilibre entre

les effectifs sous productifs et ceux encore en phase juvénile avec le recours à d’autres

activités rémunératrices (cultures intercalaires et élevages).

iv. Plantation – Arrachage

Le lancement du PNDAR, a permis dans une large mesure aux producteurs de la région,

de surmonter les entraves à la réalisation de plantations massives de rejets : insuffisance

d’eau, de superficie et de moyens financiers. Le soutien diversifié67 a suscité une dynamique

sans précédent en la matière. C’est ainsi que la presque totalité des exploitants (98%) a saisi

cette opportunité inespérée dont 53% des cas dans la création ex nihilo, 29% des cas

d’extension des exploitations, 16% en intercalaire (remplacement ou densification).

66 Les difficultés d’entretenir des palmiers âgés sont d’autant plus aigues que le stipe présente dans ces cas des

zones de détérioration des tissus et /ou des rétrécissements de diamètre et des hauteurs contraignantes (10 mètre voir plus). 67

Forages, bassins d’accumulation, réseau d’irrigation, plantation.

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Les régions phoénicicoles du Sud - Est indemnes de bayoud (Ouargla, El Oued et

Biskra) ont constituées une source d’approvisionnement prépondérante en matière des rejets

pour 78% des exploitations, l’approvisionnement local (notamment de Zelfana et Hassi fhel)

en dehors des zones bayoudées, a concerné 22% des exploitations.

Les faibles taux de rejets en provenance de l’exploitation ou des palmeraies avoisinantes

sont surtout dus à leur faible disponibilité au niveau des palmeraies âgées et/ou au risque

encouru d’atteinte par le bayoud.

La densité et l’âge des djebbars encore sur les pieds mères témoignent des soins et

d’entretien apportés aux plantations. A cet égard, 21% des exploitants ne pratiquent pas le

sevrage régulier des djebbars, signe d’un abandon de ces exploitations essentiellement dans

les anciennes oasis (problème d’héritage, déficit hydrique, palmiers malades).

Aussi le soutien destiné à l’arrachage des palmiers sénescents improductifs a encouragé

une majorité d’exploitants (90%) qui n’ont pu auparavant procéder à l’arrachage pour

diverses raisons : coûts élevés de l’opération, l’abandon de l’exploitation (problème

d’héritage, déficit hydrique, état de maladie avancé), permettant ainsi une amélioration de

l’état phytosanitaire et de la productivité des plantations phoénicicoles.

Durant les dix dernières années, 65 % des exploitants dans les anciennes palmeraies,

ont procédé à des arrachages de palmiers en majorité de dattes communes à valeur

commerciale faible devenus moins productifs et fragiles face aux stress à cause du

délaissement. Dans 14% des cas, l’espace occupé par le palmier est sacrifié pour des

constructions diverses.

Seulement d’exploitants (21%) sont assistés techniquement, ce qui aggrave le risque

de dissémination du foa68. Lors du lancement du PNDAR, le soutien à l’arrachage de palmiers

bayoudés était conditionné par la carte professionnelle délivrée aux exploitants par la chambre

d’agriculture pour les superficies de 0,5 hectare ou 50 palmiers et plus, ce qui exclu les

palmiers malades des plantations en deçà de ces seuils.

Une majorité d’exploitants (57%) ne remplacent pas les cultivars éliminés, le reste

procède au remplacement avec une perte de diversité. L’indisponibilité des cultivars

recherchés et l’insuffisance de surface viennent en tête des obstacles.

68 Foa : Fusarium oxysporum f sp albedinis, l’agent causal de la trachéomycose mortelle du dattier.

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v. Diversité variétale

Les dattes dites « communes »69 dominent dans près de 58% des cas, suivies par les

variétés « Ghars » et « Deglet nour ». En revanche cette dominance commence, sous la

pression du marché, à se polariser pratiquement dans toutes les nouvelles plantations vers ces

deux derniers cultivars enregistrant des proportions assez élevées dépassant 80%.

Il faut noter que la disponibilité de djebbars d’autres cultivars locaux (Bentekbala,

Azerza, Taffezouine, Degla beida,…) est insuffisante au niveau des anciennes palmeraies pour

répondre à la demande de nombreux exploitants désirant diversifier leurs plantations. La

propagation massive de tels cultivars par la culture in vitro demeure la solution appropriée70.

La diversité génétique du palmier dattier est plus ou moins hétérogène à travers ces aires

de culture et dépend des conditions bioclimatiques tolérées par chaque cultivar. Les oasis

traditionnelles contrairement aux zones de mise en valeur, recèlent une importante diversité

variétale où les paysans laissent pousser des plants issus de noyaux (khalt).

Si le palmier a pu jouer un tel rôle écologique vital, c’est en premier ordre grâce à la

richesse du pouls génétique que recèlent les palmeraies, lui conférant une diversité de

tolérance aussi bien aux stress biotiques qu’abiotiques. Mais aussi, des adaptations très

poussées à des micros climats distincts permettant aux oasiens pionniers de disposer d’un

maximum de commodités dans leur vie laborieuse de nature (maturation étalée, aptitude à la

conservation, transformation, médicamentation,…). Ceci les a incité à sauvegarder cette

diversité et l’enrichir au fil des siècles (KHENE et SENOUSSI, 2013).

Le même constat est établi au niveau national, sur les 1000 cultivars recensés en

Algérie, seuls douze sont cultivés avec prédominance des cultivars à dattes sèches (46%), la

Deglet nour (38%) et des dattes molles (16%) (INRA, 2010). Cette richesse variétale71

traduit un effort de sauvegarde paysanne de la biodiversité phoénicicole qui peut constituer un

69 Appellation erronée utilisée en opposition à la « noble » Deglet nour.

70 Une micro unité de culture in vitro vient d’être installée par un jeune diplômé, doit être appuyée pour la

production en masse de vitro plants de palmiers localement. 71

Il est identifié environ 80 cultivars de palmiers dattiers dans la seule région du M’zab dont 30 présentent un intérêt commerciale variable. L’incidence relative de ce potentiel est très variée : 5 cultivars « abondants », 6 « fréquents », 5 « peu fréquents », 14 « rares à très rares ». (PNUD, 2004) * Variétés fréquentes à abondantes: Ksebba ,U’kecht, Deglet nour , Ghars, Taddala , Tafezouine , Timdjouhert,

Takermust , Azerza , Bentekbala , Safraya,* Variétés peu fréquentes à rares : Abdel ‘Azzez , Bayd H’mam,

Khadraya , Litima , Takerboucht , Tawdant , Ticherwit, Hamraya ,‘Ali Wrached, Bouarus, Degla Beida, Hartan,

Sabaa bedraa, Tantboucht, Timliha, Tati Watnuh, Tatment, Taoudjet, Deglat aya, Ouchet, Tamestrit, Tinhud,

‘Ajina , ...

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réservoir de résistance à la fusariose (bayoud) ou bien d’autres caractères (adaptation

diverses, qualités spécifiques culturale, de stockage, d’utilisations, …).

Une publication du projet portant la gestion participative des ressources génétiques du

palmier dattier, dans les oasis du Maghreb (PNUD, 2004) dont l'un des sites d'action est la

vallée de Ghardaïa fait état de ces menaces :

- Les maladies dont celle du bayoud et les ravageurs du palmier.

- L'orientation sous la pression du marché vers la culture d'une gamme restreinte de variétés.

- Détérioration des oasis ancestrales, cadre naturel de cette biodiversité (vieillissement,

ensablement, salinité, hydromorphie, déficit hydrique, émigration des jeunes, raréfaction du

savoir faire, ouverture économique, morcellement, urbanisation…)

La Deglet nour est plus recherchée (53%) suivie de la Ghars (32%), puis les autres

cultivars avec 18%. Une certaine demande pour les variétés communes est enregistrée dans

les anciennes palmeraies marquées pour la plupart par la maladie du « bayoud », pour le

remplacement de vieux palmiers improductifs ou malades.

D’importantes quantités de dattes de variétés sèches principalement la « Degla beida »

servent comme produits de trocs vers les pays africains du sud.

Par ailleurs, la proportion moyenne des palmiers mâles pollinisateurs dans 78% des

plantations tourne autour de 5 % des palmiers productifs. Des proportions inférieures sont

enregistrées dans 22% des exploitations, avec parfois une dépendance en matière de

disponibilité du pollen au temps opportun pour la pollinisation.

Une enquête sur l’atteinte à la biodiversité des palmiers dattiers dans des exploitations de la

Vallée (anciennes et de mise en valeur) (KHENE et SENOUSSI, 2013), fait ressortir :

i. Dans les anciennes oasis

� Une majorité d’exploitations (72%), sont des propriétés collectives par héritage, est

menacée de morcellement entre leurs membres dont la majorité (80%), manifeste un

attachement à ces terres ancestrales sans porter d’intérêt à la vocation agricole très

affectée par l’abandon. Ce phénomène touche les oasis périphériques au tissu urbain,

exposées à une spéculation foncière du fait de leur localisation agréable en palmeraies.

� Aux abords des voies d’accès l’urbanisation a fini par rogner d’importants effectifs de

palmiers à la faveur de constructions diverses, accélérées et plus nombreuses au

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détriment de palmiers dattiers depuis les inondations d’octobre 2008. Aussi les berges

de l’oued M’zab ont été élargies sur des palmeraies, tout le long du cours des crues.

� Les palmiers de variétés communes (hauteur élevée, âge avancé, faible valeur

commerciale), véritable stock génétique, sont délaissés (faible fructification, régimes

et palmes secs, touffes de rejets au pied des stipes, jaunissement, attaques

parasitaires…).

� Dans 95% des exploitations enquêtées, les palmiers arrachés (malades ou sénescents)

sont remplacés par une gamme restreinte de cultivars (Deglet nour, Ghars, Bentkbala,

Azerza).

� En l’absence de lutte curative, la fusariose du bayoud constitue une menace tant les

mesures préventives ne sont pas rigoureusement respectées72. Les campagnes de

prospection de la maladie ont été gelées pendant plusieurs années73.

ii. Dans la mise en valeur

Depuis quelques années, l’emprise du marché est manifeste sur l’option prise

résolument par les exploitations de mise en valeur qui recèlent une diversité variétale très

limitée, où les cultivars Deglet nour 74 et Ghars s’accaparent à eux seuls au moins 80% des

plantations. Cependant il existe une certaine demande en matière de diversification, non

satisfaite à cause de l’insuffisance de rejets tels de Bentekbala, Degla beïda, Azerza,

Tafezouine,…. dans les anciennes palmeraies, leurs sites d’origine.

Les préoccupations relatives à la diversité variétale du patrimoine phoénicicole

doivent être centrales dans toute option de développement des oasis de la région, car faut-il

encore le rappeler, plusieurs menaces et non des moindres pèsent sur son existence.

L’urgence pour sa sauvegarde et son enrichissement doit impérativement reposer sur une

action concertée et soutenue d’une multitude d’intervenants (Figure 8) : agriculteurs,

recherche scientifique, appui technique et contrôle, financement, l’usinage et la

commercialisation (KHENE et SENOUSSI, 2013).

72 Absence de signalisation des foyers comme le stipule la réglementation, dense circulation du matériel

végétal (palmes pour les haies de clôtures, djebbars, plants en mottes), 73

Ces campagnes n’ont repris, que ces deux dernières années selon les services de la Station régionale de la protection des végétaux (SRPV) de Ghardaïa 74

Notons que la Deglet nour est réputée très sensible au bayoud (DJERBI, 1988) ce qui en soi constitue une menace sur ces périmètres contigües à l’aire de cette maladie.

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101

Figure 8 : La biodiversité phoénicicole au cœur d’un complexe réseau d’intervenants.

(KHENE et SENOUSSI, 2013).

vi. Rendements

Les estimations des rendements font ressortir leur niveau moyen chez une majorité

d’exploitants (83%) tournant en bonne année autour d’un maximum de 50 kg par pied.

Seulement 17%, dépassent le niveau quasi exceptionnel dans la région d’un quintal.

Outre les variations inter variétales, les résultats font ressortir l'existence d'amplitudes

intra variétales assez importantes; le rendement d'une même variété évolue à l'intérieur d'une

fourchette. C’est ainsi que pour les variétés principales il est enregistré (35 à 80 kg/pied) pour

« Deglet nour », (28 à 65) pour « Ghars » (25 à 60) pour les autres.

Hormis certaines causes objectives telles que l’âge du palmier, derrière cette variabilité

des rendements il y a des conditions agro techniques et parfois climatiques très hétérogènes. Il

faut noter que les aspects de productivité des facteurs de production ne suivent pas la tendance

des indicateurs structurels qui ont connu des évolutions significatives qu’a suscitées la mise

en œuvre du PNDAR.

Commercialisationlocale, régionale, nationale

(grossistes, détaillants)

Production et fourniturede rejets et vitro plants

(Exploitants, Opérateurs privés)

Recherches/inventaire(INRA, ITDAS, LRZA/USTHB,

CRESTRA, CREAD, Universités)

Financement

(FNRDA, banques, privé)

PLANTATIONS PHOENICICOLES

RICHES EN BIODIVERSITE (Phoéniciculteurs)

Appui technique/ Contrôle (ITDAS, SRPV, DSA, IPW, CACQE

CAW, associations)

Usinage (conditionnement, transformation)

(Opérateurs privés)

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vii. Conduite culturale du palmier dattier

La conduite culturale du palmier dattier constitue une étape décisive pour l’obtention

d’un produit de dattes de qualité et à des meilleurs rendements possibles avec des niveaux de

productivité élevés des facteurs de production.

Il faut signaler, cependant, certains éléments qui n’ont pas favorisé l’atteinte d’un

niveau de perfectionnement acceptable en rapport avec les investissements subventionnés

injectés pour la mise à niveau des exploitations et des infrastructures collectives d’une part et

les compétences techniques disponibles, à savoir :

- L’insuffisance de la main d’œuvre spécialisée et même ordinaire ainsi que sa cherté sont en

passe de devenir une contrainte majeure aussi bien pour la conduite des palmiers que pour les

cultures sous jacentes et de ce fait freiner l’élan pris par ces productions.

- La disponibilité des intrants mais à des prix évoluant à la hausse. La démarche volontariste

de certains conseillers-vendeurs de pesticides, laisse craindre des recours abusifs à ces

produits qui allié à leurs usages souvent maladroits de la part des agriculteurs peuvent générer

des conséquences pas toujours positives sur des écosystèmes oasiens aussi fragiles.

Parfois la question s’impose sur la place que tient la culture du dattier dans la stratégie des

producteurs, au vu de la forte hétérogénéité des plantations en termes de soins apportés aux

palmiers, aménagements hydrauliques, d’amendements (sable, fumier), d’envahissement par

les adventices, la densité des rejets à la base des stipes, présence disparate de cultures

associées. Ces différences pourraient renvoyer à la diversité des stratégies identifiées lors de

l’étude des systèmes de production oasiens réalisée en 2006 dans la région (KHENE, 2007).

� Travail du sol

Les capacités d’adaptation spécifiques au palmier dattier lui confèrent l’accommodation

aux divers types de sols. En effet, il est cultivé dans la région sur des sols très variés qui ne

semblent pas lui présenter de contraintes majeures, allant des sols squelettiques et caillouteux,

en passant par les sols à dalles gypso calcaires jusqu'aux alluvions profonds et meubles..

Globalement, une majorité des exploitants (80%) recoure aux travaux du sol de toutes natures

confondues (retournement profond, ameublissement superficiel, nivellement des cuvettes),

avec une certaine différenciation:

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- 48% procèdent à des travaux manuels circonscrits aux cuvettes d’irrigation des palmiers; à

l’aide d’outils simples : la houe pour le retournement profond et à la binette pour le travail

superficiel et l'élimination des adventices.

- 32% disposant de plantations structurées réalisent au moins une fois par an un disquage

superficiel et un nivellement manuel (confection des planches) pour les besoins de

l’uniformité de l'irrigation par submersion, pour les cultures associées.

- En revanche 20% des exploitants disposant de grandes plantations équipées de réseau

d’irrigation localisée (goutte à goutte) n'effectuent aucun travail du sol.

Pour les exploitations pratiquant les cultures associées, le travail du sol d’automne pour

les cultures d’hiver, est concurrencé par les chantiers de main d’œuvre qu’exige la récolte

massive des dattes et de ce fait il est sommaire et souvent affecté à la main d’œuvre familiale

disponible et / ou temporaire.

Les cultures d’été bénéficient d’une disponibilité meilleure en main d’œuvre, même si

celles-ci coïncident partiellement avec la pollinisation du palmier - progressive et à délais

courts - les travaux du sol sont fréquemment décalés pour quelques semaines.

Sur les terrains à sous sol dur destinés à être plantés, les trous de plantation sont réalisés

à l’aide d’engins pour briser l’horizon dur. Au niveau des grandes superficies le sous solage

par des engins est préféré aux trous individuels, avec l’inconvénient de la remontée en surface

d’importantes masses caillouteuses.

� Pollinisation

Le caractère dioïque du palmier dattier impose la fécondation croisée assurant de la

sorte le maintien d'une certaine diversité génétique. Néanmoins pour assurer une production

régulière et économiquement rentable le recours à la pollinisation artificielle est nécessaire

sachant que dans les palmeraies les effectifs de pieds pollinisateurs plantés sont

volontairement réduits.

Les palmiers dokkars qui doivent être soigneusement sélectionnés et entretenus au

même titre que le reste de la plantation, ne le sont pas ainsi dans toutes les exploitations

enquêtées.

Aussi et en dépit des effets métaxéniques sur certains caractères, tels que le poids, la

taille, la couleur et les constituants en sucres ainsi que la précocité des dattes connus depuis

les travaux de NIXON dans les années vingt (INRAM, 1997), peu de phoéniciculteurs

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manifestent un intérêt quant au choix des « dokkars », qui semblent présenter une variabilité

notamment du point de vue de la précocité (éclatement des spathes) et de la régularité de

production de pollen en quantité et en qualité.

La pratique de la pollinisation artificielle est générale (98%), à l’exception de celle des

palmiers âgés, non productifs ou à hauteur élevée. Les parcelles abandonnées pour diverses

raisons (indivision, héritage non assaini, non rentabilité), représentent les 2% restants.

La pollinisation est une opération circonscrite dans le temps déclenchée dés l’ouverture

des spathes femelles généralement échelonnée dans le temps et nécessitant dans quelques

75% des cas 3 à 4 grimpée par palmier. Ce qui impose une organisation adéquate du chantier,

du fait aussi de la durée de réceptivité des fleurs femelles, en générale courte (5 à 10 jours

selon les variétés) et la non synchronisation de l’ouverture des fleurs femelles et mâles sous

l’effet des variations climatiques durant certaines années.

La méthode traditionnelle (manuelle) est utilisée par 100% des exploitations, elle s'étale

de mars à fin avril et consiste à grimper aux inflorescences femelles 2 ou 3 jours après leur

éclatement où sont placés, par le pollinisateur, des épillets mâles.

Mais l’importance des plantations dans les grandes exploitations va imposer, à terme, le

recours la pollinisation mécanique à l’aide de poudreuses (mécanique ou semi mécanique).

Cette technique a été introduite et utilisée ces deux dernières années par deux agriculteurs

seulement (Zelfana et Guerrara) avec des taux de nouaison avoisinant les 100% par rapport à

des régimes pollinisés manuellement sur le même palmier présentant des taux supérieurs de

fruits parthénocarpiques de moindre qualité.

� Soins apportés aux régimes des dattes

Après la nouaison les fruits en phase de grossissement alourdissent progressivement les

régimes dont les hampes s'allongent en même temps, la descente des régimes devient alors

nécessaire pour certains cultivars à hampe longue et consiste à les faire appuyer et attacher sur

des palmes pour éviter la cassure de la hampe. L’opération est réalisée dans 75% des

exploitations, elle est délaissée pour ses frais supplémentaires en cas de palmier à : régimes

moins lourds, à hauteur importante, moins productifs ou de variétés à valeur marchande

faible.

Elle est accompagnée par la limitation des régimes dans 36% des cas notamment en

bonne campagne où les palmiers portent des productions importantes, le nombre de régimes

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laissés est variable selon l’importance de la production, généralement réalisée après nouaison

des fruits (juin-juillet). Le but étant d’épargner les capacités productrices du palmier,

d’atténuer la saisonnalité des rendements et d’obtenir l’homogénéité des régimes.

Une autre pratique, le ciselage, complète la limitation des régimes, en allégeant les

régimes par la réduction du nombre de fruits en supprimant des branchettes complètes ou

leurs extrémités, favorise quant à elle l’aération des régimes denses et les dattes de gros

calibre homogène. Réservée essentiellement aux dattes de Deglet nour de qualité (Zelfana et

Metlili), elle est moins généralisée (11%) dans la région.

L’ensachage des régimes, mis à part quelques tentatives, n’est pas entré dans les mœurs

des locaux, en dépit des aléas (pluies et attaques de ravageurs) qui provoquent durant

certaines campagnes des dégâts considérables.

� Toilette du palmier

Elle consiste en un nettoyage systématique du palmier (palmes sèches, cornafs, fibres,

restes des spathes et des régimes), elle est nécessaire pour permettre la facilité de la montée à

la couronne et l’élimination des foyers d’hébergement des bioagresseurs.

Dans les 92% des exploitations où elle est pratiquées, la toilette des palmiers est annuellement

réalisée au niveau de 17%, à des intervalles de moins de 3 ans au niveau de 48% et au delà

pour 27%. Un risque potentiel de transmission du bayoud, est encouru à cause de l’utilisation

des palmes sèches en guise de haies dans les exploitations de mise en valeur.

4. - Irrigation

Dans le contexte de l’aridité de la région, l’eau constitue à la fois un élément existentiel

et un facteur d’intensification pour tout agro système et à fortiori pour la phoéniciculture dont

les besoins sont énormes avoisinant pas moins de 10000-15000 mètres cubes/ha.

La ressource hydrique est de ce fait utilisée spontanément et sans parcimonie quand elle

est disponible mais représente souvent aussi le facteur le plus réclamé avec insistance voire

avec âpreté compte tenu que la terre dans ces contrés n’a de valeur agricole que par les

quantités d’eau dont elle est servie.

a. Ressources hydriques

Le soutien à titre individuel et collectif en matière des ressources hydriques a été le fer

de lance du PNDAR sur le plan de la mobilisation (forages et puits), de l’équipement des

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exploitations en réseaux d’irrigation localisée et des bassins d’accumulation. Ceci a eu pour

incidence l’augmentation des disponibilités hydriques dans les exploitations déficitaires et

l’accélération de la cadence de la mise la mise en valeur de nouvelles terres. Il faut

mentionner que certains forages réalisés restent inexploités ou coulant à ciel ouvert pour cause

de non simultanéité de la réalisation des réseaux de distribution, de l’amenée d’énergie

électrique, des bassins, …

Au niveau des anciennes oasis et des zones agricoles favorisées par la proximité de la

nappe phréatique (la Vallée, Metlili, Berriane), plus de 40% des exploitations irriguent à partir

de puits traditionnels de profondeur variable en fonction du niveau de la nappe,

épisodiquement alimentée par les crues des oueds grâce à un réseau de retenues et de

canalisation ancestrales de régulation de l’écoulement de ces eaux pluviales prenant naissance

en dehors de la région.

Connaissant l’irrégularité de cette nappe largement tributaire de ces crues, il faut

mentionner les difficultés que rencontrent ces exploitations allant jusqu’à la limite de la

précarité pour une partie d’entre elles. On note également la multiplicité des puits par

exploitation allant jusqu’à 2 puits en moyenne pour cause de chute des débits, tarissement ou

bien extension des superficies travaillées.

La mixité des sources d’irrigation (puits traditionnels et forages profonds) se rencontre

dans de 31% des exploitations notamment dans les périmètres de mise en valeur. Ceci reflète

souvent l’incertitude de ces exploitants vis-à-vis des aléas de la gestion collective des forages

(tour d’eau insuffisant, extension illicite, pannes de pompage, coupures d’électricité faute de

paiement, défectuosité des réseaux …) qui outre leurs raccordements aux réseaux collectifs

préfèrent se doter de puits individuels quand cela est possible afin de sécuriser un tant soit peu

leurs plantations.

Quant aux forages qui représentent une source d’eau pour 60% des exploitations, ils

nécessitent d’importants moyens financiers et, de ce fait, un nombre limité est en propriété

individuelle (7% seulement) localisés essentiellement dans les grandes exploitations.

b. Disponibilité hydrique

Une majorité d’exploitants (75%) déclare en situation de manque d’eau plus ou moins

aigu, d’une façon chronique (22%) ou temporaire en période estivale (53%). Certains des

exploitants se déclarent déficitaires non pas pour ce qui est réellement exploité mais pour des

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raisons d’extension futures de leurs plantations. Ce n’est pas le cas des périmètres de création

récente dont le taux d’exploitation des superficies est encore faible notamment pour ce qui est

des cultures associées aux palmiers dattiers.

Dans les zones agricoles se plaignant d’être déficitaires, on assiste à une gestion inefficace

de l’eau se manifestant surtout par :

� Fuite d’eau au niveau des réseaux de distribution (seguias, canalisation d’amenée),

mais aussi au niveau de certains forages à cause de non raccordement ou non

installation des bénéficiaires.

� Tour d’eau mal organisé, où il est constaté que pour un même réseau de distribution,

des exploitations regorgent nuisiblement d’eau alors que d’autres en sont mal servies.

L’organisation des tours d’eau est contestée dans 43% des cas du fait des énormes

disparités entre exploitations sur le plan des superficies mises en cultures.

� Extensions incontrôlée des plantations et raccordements illicites.

� Gestion défectueuse des ouvrages collectifs (impayées d’électricité, pannes des

réseaux et des pompes, …)

� L’irrigation localisée n’est pas généralisée aux cultures pérennes, insignifiante pour les

cultures herbacées.

En effet, l’irrigation au «goutte à goutte» ne touche que 33% des exploitations, réservée

aux plantations pérennes, appelée à être plus étendue sous l’impulsion du soutien de l’état et

des multiples avantages procurés (autonomie, limitation des adventices, possibilité

d’extension des plantations,…)

Des améliorations sensibles ont été apportées : soutien à l’installation des stations de tête,

pour prévenir le colmatage des réseaux, le recours aux PEBD75 plus résistants et aux services

des équipes spécialisées.

Les demandes de soutien formulées dans le cadre du FNRDA relatives à l’équipement

en système de goutte à goutte, accompagnent toute nouvelle plantation phoénicicole ou

arboricole, comme elles peuvent concerner leur introduction sur des anciennes.

75 Polyéthylène basse densité.

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A ce sujet BEDRANI (1994) dira que l’eau est le facteur le plus rare et plus mal

utilisé ou le moins rentabilisé : gaspillage énormes dû aux modes d’irrigation traditionnels

(rigole, submersion) et au manque de formation de nombreux néo irrigants.

Le souci d’autonomie en eau d’irrigation a suscité une réalisation massive de bassins

d'accumulation d’eau dans les exploitations encouragées par le soutien FNRDA. L’efficience

des ressources hydriques mobilisées requiert en outre :

- diminution des pertes (infiltrations, fuites, évaporation),

- régulation des irrigations (dose et fréquence) en fonction des cultures en place et des conditions climatiques,

- prise en charge efficace des infrastructures collectives (réseaux, pompes),

- généralisation de l’irrigation localisée surtout qu’elle est soutenue par le FNRDA.

c. Qualité des eaux d’irrigation

En conditions d’aridité, la maitrise de l’irrigation est indispensable et aussi le drainage

des eaux en excès selon les situations. Du point de vue leur salinité, la qualité des eaux, revêt

un caractère impérieux, au risque d’engendrer la dégradation des propriétés physico

chimiques des sols irrigués. Ces eaux de bonne qualité au départ, peuvent, avec le temps, faire

l’objet de contamination naturelle ou provoquée. Déjà en 1989, DUBOST fait état d’une

dégradation des eaux de la phréatique au niveau de la veille palmeraie dans la Vallée où la

conductivité, rapporte-il, passe de 500 mmhos à l’amont jusqu’ à 8000 mmhos en aval.

Les sols de la région à texture généralement sableuse, à faible rétention en eau et en

éléments minéraux, l’objectif étant de subvenir aux besoins hydriques des cultures tout en

ayant comme préoccupation permanente la limitation des dépôts de sels en surface 76 et

l’infiltration des eaux en profondeur.

Les apports excèdent souvent les besoins ponctuels de la plante, les sels des eaux

excédentaires sont alors concentrés par l'évapotranspiration avec des risques potentiels de

salinisation des sols irrigués77 (ROGNON, 1996).

DUBOST (1991) rapporte que la plupart des eaux souterraines dans les régions

sahariennes sont moins bonnes, avec une conductivité entre 750 et 5000 micromhos,

76 Les eaux d’irrigation étant généralement salées (2 à 8 gr de sels / litre) DUBOST (1989).

77 L’irrigation avec une eau chargée de 2 grammes de sels par litre seulement, à la dose annuelle de 15 000 à

20 000 mètres cubes d’eau/ha de palmiers dattiers apportera 30 à 40 tonnes de sels.

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appartenant aux classes 3 et 4. Avec une charge d’extrait sec oscillant entre 1 et 5 grammes

par litre, elles font partie des sous classes S2 et S378.

Dans les régions arides et semi-arides, tant l’irrigation est systématique, il est

indispensable de prédire le bilan salin et hydrique ainsi que leur évolution spatio-temporelle

dans les périmètres afin d’évaluer les besoins de lessivage et de drainage qu’il faudra

satisfaire pour préserver la productivité des terres.

5. Drainage

Le drainage des sols est nécessaire dans la région de Zelfana, à cause de la nature du

sous-sol et l’abondance eaux albiennes jaillissantes, provocant en hiver le gonflement des

horizons superficiels du sol suivi par des dépôts de sels en surface durant été.

L’ensemble des exploitants concernés, jugent qu’après de longues années d’abandon, la

qualité de drainage s’est nettement améliorée ces dernières années sans problèmes

particuliers, grâce à l’intégration du soutien au profit de groupements d’agriculteurs en

matière de la réfection et la réalisation de ces réseaux sur le FNRDA. Vu l’ampleur de ces

travaux il est fait recours aux moyens mécaniques pour leur réalisation.

6. Amendements organiques

Les sols de la région sont généralement d’un statut chimique pauvre et d’activité

biologique faible, d’autre part la rareté relative des ressources en eau et en sols impose

l’intensification de la production qui requiert entre autre une alimentation minérale et

hydrique suffisante. La plante, en culture irriguée, répond favorablement durant son cycle à la

fumure organique dont la décomposition en nutriments bio disponibles, est relativement

accélérée dans les conditions oasiennes.

Si la fertilisation minérale est quasi absente79, les exploitations en revanche procèdent à

des apports organiques aux palmiers en priorité, avec toutefois des fréquences variables : tous

les ans pour 55% des exploitations, une année sur deux chez 23% et tous les trois ans chez

78 Par ordre croissant de salinité, la conductivité électrique (CE à 25°C) permet de distinguer les classes d’eaux

(C1 à C5), alors que le SAR (sodium absorption ration) les divise en 4 sous classes (S1 à S4) 79

Le recours aux engrais minéraux en général ne cesse de s’estomper notamment pour leurs coûts croissants et leur disponibilité irrégulière, en dépit de l’existence de nouvelles formules dites organiques.

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22%. Il faut noter que la majorité des apports organiques sont réalisés sans préparation

accentuant de ce fait l’infestation par les adventices.

Pour ce qui est doses de ces apports on relève qu’elles sont déterminées plus par la

disponibilité du fumier et son prix que par d’autres considérations (productivité, état

nutritionnel,…) ; elles semblent insuffisantes dans 66% des plantations particulièrement pour

les palmiers en pleine production80. Le fractionnement des apports est rare sauf en cas

d’insuffisance de fumier où des apports supplémentaires sont effectués ultérieurement.

La matière organique fraiche devient de plus en plus recherchée et de ce fait son prix ne

cesse d’augmenter. Les exploitants ont déjà associé ou projettent des élevages divers. Dans la

dynamique de ces exploitations, l’un des principaux traits serait à plus ou moins longue

échéance d’intégrer les plantations phoénicicoles, pour cette raison et d’autres relatives à la

diversification des ressources et la gestion des risques (productifs et environnementaux), dans

un agro système oasien évolué qui s’auto entretien et ce par l’association des cultures

intercalaires pour l’approvisionnement des centres de consommation urbains en extension et

des élevages pour une gestion améliorée de la fertilité des sols.

� Traitements chimiques

Sur palmiers dattiers, sont organisées annuellement des campagnes de traitements

phytosanitaires contre l’acarien Oligonychus afrasiaticus et le vers de la datte Ectomyelois

ceratoniae durant la période estivale. Cependant ces campagnes soufrent de certains aspects

négatifs qui influencent négativement leur efficacité, souvent contestée par les agriculteurs.

On peut citer à cet égard:

- Retard parfois de déclenchement (mi à la fin juillet)

- Absence de traitements préventifs, en principe prescrits dès le mois de juin, car

l’opération n’est déclenchée qu’après apparition et souvent après prolifération des

foyers « boufaroua ».

- Pulvérisations insuffisantes (un seul côté du palmier, rangées accessibles ou à la périphérie). Non traitements de certaines palmeraies à accessibilité difficile.

- Insuffisance des effectifs de palmiers traités vu le déclenchement tardif de l’opération et les délais techniquement prescrits pour sa fin.

80 Recommandations de l’institut technique de développement de l’agriculture saharienne (ITDAS) : environ 20

kg /palmier/an pendant les 3 premières années et 100 kg pour les palmiers de plus de 10 ans d’âge.

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- Absence de dispositif d’évaluation régulière de l’efficacité des traitements couvrant

toutes les zones ciblées

Ces campagnes d’envergure basées sur le tout chimique81, intervenant à l’intérieur des

milieux oasiens, qui ne manquent pas de fragilités d’ailleurs, sont devenues régulières depuis

plusieurs années touchant des milliers de palmiers (Tableau 21).

En effet, le milieu oasien, quasi-isolé, de type insulaire, étroit, irrigué par des eaux de

surface et de nappes phréatiques peu profondes, à forte densité végétale, animale et humaine,

écartait la lutte par traitements chimiques qui favorisent des concentrations dangereuses de

produits toxiques. (TOUTAIN G., 1987)

Nous estimons que face aux multiples contraintes (étendues des zones phoénicicoles,

inaccessibilité de certains sites, mesures prophylactiques moins respectées, diversité des

foyers de refuges des parasites, qualité des dattes traitées, atteinte d’éventuels auxiliaires,

rapport efficacité/coûts pas toujours optimal), ces campagnes plus ou moins généralisées de

traitements insecticides doivent, au cas extrême, constituer une solution strictement provisoire

pour opter définitivement à d’autres alternatives82 à la fois surmontant ces contraintes d’une

part et d’autre part répondant aux exigences en matière de santé des consommateurs et des

équilibres des écosystèmes avec un rapport optimal [efficacité/coûts] du contrôle de ces bio

agresseurs.

D’ailleurs, la question se pose notamment pour ce qui est de cette efficacité en l’absence

de soins apportés aux aires de stockage (piégeage, chaulage, désinctisation à la phosphine,

moustiquaires, …)

81 Acaricides utilisés : Morestan, retiré en 2004 en France http://e-phy.agriculture.gouv.fr/spe/6300115-2909.htm

- Vapcomic : très toxique (T+) et dangereux pour l’environnement (N) (http://www.biosecurite.gov.pf/vegetaux/fiche_pesticides.php?idfiche=53&ssrub=2) - TORQUE SC 7610 : très toxique (T+) et dangereux pour l’environnement (N), autorisé en 1984 et retiré Avril

2012 en France (http://e-phy.agriculture.gouv.fr/spe/8400239-8614.htm)

- Mavrik 2F, Vertimec et Bulldock 25 SC : insecticides dangereux pour l'environnement (N) (http://e-

phy.agriculture.gouv.fr/) 82

La technique (lâchers) d’insectes stériles (TIS ) (Zelfana en 2004) et élevages/lâchers d’ennemis naturels tels :

-Trichogrammes (DOUMANDJI MITICHE et DOUMANDJI, 1992),

- Phanerotoma ocuralis contre myéloïs, lâchers expérimentaux en 2012 par SRPV/ Ghardaïa à Zelfana -El

Atteuf, (http://www.inpv.edu.dz/new_inpv/spip.php?rubrique23)

- Stethorus punctillum contre Oligonychus afrasiaticus (IDDER et PINTUREAU, 2008),…

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Tableau 21 : Campagnes des traitements chimiques dans la wilaya de Ghardaïa (DSA, 2012)

Effectifs de palmiers dattiers traités Année Contre le Boufaroua Contre le Myéloïs 2002 61735 NC 2003 179974 NC 2004 154051 2005 160916 146893 2007 119949 130118 2008 149170 140500 2009 152850 163200 2010 243200 158400 2011 187500 135100 Total 1 255 294 874 211

L’intensité des pertes de production (quantitative et/ou qualitative) dus aux

bioagresseurs et aux aléas climatiques au niveau des exploitations enquêtées, est variable

selon les campagnes et les zones phoénicicoles (Tableau 22).

Tableau 22: Intensité des dégâts dus aux aléas climatiques et aux parasites à travers la région.

Metlili

El A

tteuf

Daïa ben

dahoua

Bounoura

Ghardaïa

Guerrara

Zelfana

Berriane

Cochenille blanche ++ +++ ++ +++ +++ ++ ++ ++ Floraison-fécondation

Froid, chaleur, pluie +++ ++ ++ ++ ++ +++ ++ ++

Inflorescence Pourriture « khamedj » + + + + + +++ +++ ++ Nouaison-

grossissement Régimes cassants + +++ + +++ +++ +++

Maturation

Boufaroua +++ ++ ++ ++ ++ +++ +++ ++ Myéloïs ++ ++ ++ ++ ++ ++ +++ ++ Vents de « sirocco » +++ ++ ++ ++ ++ +++ +++ Pluies, chaleur ++ ++ +++ +++ +++ +++ +++ +++

Ces aléas peuvent être critiques durant les deux phases sensibles:

- la phase de la pollinisation : les froids tardifs et les chutes de pluies provoquant des taux

élevés de fruits parthénocarpiques.

- la phase de la maturité : les chaleurs excessives engendrent des taux élevés de dattes

desséchées et les pluies estivales engendrant la pourriture et le début de fermentation des

composés sucrés contenus dans les dattes. Parfois la grêle provoque des meurtrissures sur les

dattes ainsi que leur chute.

Nos enquêtes ont révélé que des pertes considérables (80 à 100%) sont enregistrées au

niveau de 54% des exploitations, notamment où le nombre de cultivars est relativement limité

à la « Deglet nour » et « Ghars ».

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L’adoption de certaines techniques (ensachage des régimes, toilette des palmiers,

traitements) notamment sur ces dattes à valeur marchande élevée peuvent réduire l’ampleur

de ces dégâts. L’ensachage des régimes est pratiquement absent dans la région ainsi que le

recours aux assurances contre ces risques.

Les pertes enregistrées dans la région ces dix dernières campagnes (Tableau 23)

oscillent entre 11 et 36% en moyenne au niveau de toute la région, seulement elles peuvent

atteindre des proportions plus élevées dans certaines exploitations jusqu’à la perte totale de la

production dattière.

Tableau 23: Pertes de production dattière dus aux aléas climatiques et aux parasites à travers

la région de Ghardaïa. (DSA, 2012)

Année Production (qx) Taux de dépréciation

Principales causes

1999 180 740 35% Chaleur excessive après nouaison (dessèchement des dattes)

2000 253 320 33% Chaleur excessive (dessèchement des dattes et attaques de « boufaroua »)

2001 176 000 33% Chaleur excessive durant la maturation (dessèchement de la Deglet nour)

2002 270 000 33% Pluies automnales à la fin de la maturation (pourriture des dattes)

2003 180 033 36% Vague de froid à la nouaison et chaleur excessive durant la maturation (dégâts surtout sur Ghars et Deglet nour)

2006 293 000 10,5% Chaleur excessive durant la maturation (dessèchement de la Deglet nour) 2010 452 000 23,1%

Taux moyen (1999-2010) 29%

7. Force de travail

Devant la configuration contraignante des exploitations agricoles et les spécificités du

palmier dattier ainsi que les opérations culturales qu’il nécessite, rendent toute mécanisation

des travaux culturaux une tâche pas aisée. Le palliatif a été toujours la force de travail

humaine et animale. Les charges en travaux qu’exigent les palmeraies, font qu’à côté de l’eau,

cette force de travail (quantité et qualité) revêt une importance particulière, qu’il va falloir

œuvrer à sa productivité optimale.

a. Main d'œuvre permanente

Près de 28% des exploitations disposent d’ouvriers permanents, ce sont surtout celles de

taille moyenne (2 à 5 ha), nécessitant une présence permanente, exigée souvent par la nature

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de certaines activités telles que l’élevage ou l’éloignement de l’exploitation (gardiennage).

Dans cette catégorie, seulement 7% emploient plus de 2 ouvriers permanents.

La main d’œuvre permanente prend en charge les diverses tâches de la conduite des

palmiers (confection et nivellement des planches, fertilisation, irrigation, pollinisation et

entretien des palmiers, récolte), avec toutefois un regroupement autour de travaux nécessitant

plus de force de travail que de technicité (confection de clôtures, seguias, retournement du sol,

trous de plantation, nettoyage des parcelles, triage des dattes…).

Les petites exploitations (moins de 02 ha), recourent essentiellement à la main d’œuvre

familiale relativement bien rentabilisée face à la modestie des ressources.

b. Main d’œuvre saisonnière

La préférence donnée à la main d’œuvre saisonnière reflète le souci des propriétaires de

rentabilisation et de compression des charges au strict nécessaire. Près de 72 % des unités ont

recours à la main d’œuvre saisonnière de 4 à7 travailleurs pour plus de 58% d’entre elles, afin

de compenser l’insuffisance des permanents (1 à 3) pour certains travaux (manutention

diverse, nettoyage, désensablement, confection de planches et de seguias, retournement du

sol, amendements organiques, …) ou en appel à une spécialisation (sevrage des rejets,

pollinisation des palmiers, taille des arbres, curage des puits,…).

La rémunération de la main d’œuvre extérieure se fait soit à la journée (500 à 700 DA /

jour) pour la main d’œuvre ordinaire, soit à l'unité pour les travaux spécialisés sur palmiers en

moyenne 300 Da par grimpée pour la pollinisation, limitation et pose des régimes, récolte.

c. Disponibilité

En matière de disponibilité de la force de travail, on enregistre qu’en majorité les

exploitants (80%) rencontrent des difficultés d’avoir une main d’œuvre suffisante et ayant des

traditions de travail agricole. Même celle trouvée à temps demeure très instable.

Les causes pouvant être à l’origine de cette pression :

- les habitants locaux notamment les jeunes sont de plus en plus attirés par d’autres secteurs

d’activité moins pénibles, mieux rémunérateurs et jugés plus valorisants socialement. Une

grande majorité de cette population préfère être propriétaires terriens, les demandes de mise

en valeur se comptent par centaines dans chaque commune.

- L'accumulation des travaux pour un grand nombre d’exploitations, durant les périodes de

pointe.

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- Les délais d’exécution, très courts de certaines opérations telles que la pollinisation,

plantation, récolte,…etc.

- Les efforts physiques exigés par certaines opérations sur palmiers dattiers notamment et qui

nécessitent des grimpées fréquentes et répétées (pollinisation, limitation, pose des régimes,

récolte, nettoyage).

d. Entraide

La « touiza », l’entraide entre individus et groupes sociaux constitue un moyen d’action

collective face à la rudesse du milieu et la modestie des moyens. Elle est aussi un facteur de

solidarité et de consolidation de la cohésion sociale. Elle est rencontrée dans les domaines de

la vie sociale de la collectivité dans les divers champs d'activités dont l'agriculture où elle

demeure encore vivace.

Les moyens souvent rudimentaires, face à l’ampleur des contraintes du milieu

désertique, requièrent de la part des oasiens des règles de gestion rigoureuses et une

organisation sociale poussée, accumulées depuis la création des oasis ancestrales.

Cette pratique est prépondérante dans plus de 78% des exploitations concernées, elle est

cependant faible ou inexistante dans les nouveaux sites de mise en valeur. Ceci pour diverses

raisons : absence d’animateurs, attributaires souvent de différents horizons, liens sociaux plus

ou moins éloignés, faiblesse d’esprit de groupe, absence de la gestion collective, …

Là où elle existe, la « touiza » concernerait, dans quelques 71% des cas, les travaux

d’intérêt collectif (ouverture et réfection de pistes, confection/ curage de digues,

désensablement, …).

Elle serait à destination individuelle dans 17% des cas, avec tour de rôle, pour ce qui est

de certaines tâches à délais limités ou nécessitant plus de force de travail (plantations

palmiers, campagne dattière, curage, constructions diverses, …).

Les règles de base selon le type d’entraide (intérêt collectif ou individuel) :

- pour les travaux individuels, comptabiliser le nombre de jours d’entraide par exploitation

sous forme de dette à honorer auprès de chaque participant au chantier

- pour les travaux d’intérêts collectifs : participation équitable aux chantiers ou payer les

journées manquées en cas d'empêchement de l'un ou plusieurs concernés.

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Il y a lieu de signaler que, ces règles permettent des faveurs aux cas en difficulté

(endettement, vieillesse, sinistre, vol, …), et pour d’autres considérations: rang social tel que

l’« imam », propriété « habous83 ».

La nature des travaux importe moins, en revanche l’appartenance au même site (oasis

ou périmètre) semble déterminante dans la majorité des cas (90%).

La période la plus propice à l’entraide est celle coïncidant avec les crues des oueds dans

50% des cas pour profiter des eaux d’écoulement et réparer les dégâts, viennent les chantiers

de récoltes, curage des canaux de partage des eaux.

8. Financement des investissements

La certitude de la « rentabilité » de l’activité agricole dans une majorité

d'exploitations familiales est, plus ou moins, masquée par la non intégration comptable de la

main d’œuvre familiale ainsi que les prix de l’eau dans les cas des forages collectifs publics,

où seules les charges d’électricité sont connues par les exploitants.

Il a été également, constaté l’absence d'une comptabilité au niveau de l'écrasante

majorité des exploitants, se limitant dans le meilleur des cas à mémoriser seulement, les

emprunts le plus souvent informels (familial, relations personnelles,…). Mêmes si elles

existent, les enquêtés sont plutôt réticents à en parler. Il en résulte une absence d’informations

significatives et crédibles sur les investissements, les capitaux et les mouvements de trésorerie

de ces exploitations.

Il faut signaler que le soutien du FNRDA destinés aux divers créneaux de la

phoéniciculture (petite hydraulique, acquisition de rejets et travaux de plantation), a permis

aux exploitants de pallier à leurs faibles capacités financières et d’engager des investissements

importants sur de courtes périodes de réalisation.

Les prestataires de services ont joué un rôle accompagnateur dans l’avance des travaux

garantis par l’octroi du soutien dont le paiement effectif s’opère après la réalisation, sur fonds

propres du bénéficiaire ou par le biais d’une entreprise, des actions retenues.

Le soutien FNRDA a touché 82% des exploitations enquêtées. Dans le volet

phoénicicole, 98 % de ces aides concernent la petite hydraulique (fonçage et équipement de

83 « Habous » ou « wakf » : propriété (bâtie, plantations, …) léguée et consacrée au l’utilité publique.

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puits/forage, réseau goutte à goutte, station de tête, bassins d’accumulation), acquisition et

plantation de djebbars et arbres fruitiers et enfin le logement rural dans l’exploitation.

18% (petits exploitants) souhaitent des aides à titre collectives relatives à :

- la réalisation de chambres froides et les équipements de conditionnement, permettant

de valoriser leurs productions dattières notamment avec le décalage entre les récoltes et

la grande consommation (mois de ramadhan)

- l’acquisition de matériel agricole.

- infrastructures collectives pour leurs sites de production (pistes, réseau électrique.

Globalement, le programme de soutien a suscité une adhésion très importante car il

permet aux exploitations en difficultés, une mise à niveau à travers les multiples créneaux

soutenus. Néanmoins sont déplorées, durant les premières années, la lenteur et parfois la

complexité des procédures de validation des dossiers et d’octroi. La régularisation des

montants n'est effectuée qu'après la réalisation des actions soutenues.

Le financement informel par des emprunts (famille et autres) demeure prépondérant

(68% des cas) pour les besoins d’investissements. Le revenu extra agricole occupe la 2ème

place (23%), le financement bancaire84 vient en dernier (9%) concernant principalement les

grandes exploitations aux besoins d’investissement et de capacités de remboursement

importants.

Cette situation prévaut en dépit des dispositions encourageantes du PNDA qui, offrent

la possibilité du crédit lié au soutien, considérant le montant FNRDA, accordé au bénéficiaire,

une garantie pour la banque.

Les nouvelles formules de financement bancaire85 ainsi que la décision

gouvernementale d’exonérer les contractants du paiement des intérêts (pris en charge par les

fonds publics), tant réclamée, relancera certainement la contribution du financement bancaire

aux activités agricoles, avec toutefois la nécessité de l’adaptation des procédures jugées

encore complexes.

84 Période 2000-2011 : Investissement total (2 618 139 896 DA), soutien FNRDA (1 387 234 047 DA) soit 53%,

Autofinancement (1 179 921 589 DA) soit 45%, Crédit (51 100 260 DA) soit 2%. 85

Crédits de campagne « refig », crédit d’investissement « ettahaddi », financement multipartite Banques –ANSJ - CNAC.

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9. Recours aux assurances

La souscription aux assurances contre les risques de perte de production en qualité et/ou

en quantité, demeure très faible (07 %) au regard à la sévérité des aléas climatiques (tempêtes

de sables, chaleurs excessives, pluies torrentielles), phytosanitaires (boufaroua, ver de la datte,

pourriture des inflorescences et des dattes, …).

L'absence d'assurance touche une majorité de fellahs (93%) pour diverses raisons dont :

• niveaux des rendements ne justifiant pas de telles dépenses supplémentaires,

• procédures contraignantes (attente, évaluation et expertise) allant jusqu’à suspecter la

crédibilité des services concernés, cas bon nombre d’exploitants qui déclarent non

indemnisés (mort de rejets, fissurations de bassins) en dépit de contrats d’assurance

souscrits dans le cadre du FNRDA,

• Principe religieux pour d’autres.

Il y a lieu de noter que, les produits des assurances n'ont pas jusqu’ à une date récente

intégré les spécificités des risques de l'agriculture saharienne (panne de pompe, vents de

sable, dégâts sur la qualité de la production dattière, …).

Un énorme effort d'adaptation de ces produits, de sensibilisation et d'incitations diverses

en direction des agriculteurs locaux, doit être accompli par les compagnies d'assurances ayant

une expérience non négligeable et une couverture territoriale relativement satisfaisante. Les

pertes de qualité enregistrées sur les productions dattières, dues aux aléas climatiques et aux

attaques parasitaires semblent être très fréquentes (7 années sur 13), avec une moyenne de

29% de pertes de production durant la période 1999-2012 (Tableau 23).

10. Perspectives des exploitants

Il faut signaler que la mise en œuvre du PNDAR dans la région, à travers son appui

financier touchant une diversité d’actions, a eu comme effet un regain d’intérêt grandissant

pour l’agriculture de la part des catégories sociales diverses (jeunes-vieux, femmes,

investisseurs, professions libérales, associations,…), avec une vision économique de l’acte

agricole, mais aussi avec des desseins de contrôle du foncier et des ressources hydriques.

Une majorité d’exploitants 82% sont satisfaits exerçant leur métier avec une certaine

passion, contrairement aux 18% insatisfaits pour certaines raisons :

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• Non rentabilités surtout des petites exploitations ou en phase d’investissement (jeunes

plantations, charges électricité et de transport…).

• Concurrence des autres secteurs (importance et rapidité des profits).

• Problème de succession pour les exploitations en héritage.

• Soutien de l’état aux investissements et financement bancaire insuffisants.

Les perspectives des exploitants sont principalement l’extension des plantations

phoénicicoles et arboricoles dans 67% des cas.

Pour ce qui est des problèmes rencontrés les exploitants soulèvent :

- la mobilisation et la gestion des ressources hydriques (56%),

- l’accès au financement extérieur (39%),

- l’appui technique et organisationnel (29%),

- l’insuffisance de la main d’œuvre qualifiée et sa cherté (48%),

- les difficultés d’écoulement des productions (27%), (enclavement, coûts de transport,

instabilité des prix, concurrence d’autres régions,…)

- les charges d’électricité (31%),

- l’enclavement de certaines zones agricoles (17%),

- Statut de « concessionnaire » jugé moins incitatif à l’investissement par rapport à celui de

« propriétaire » des terres mises en valeur (15%).

B. Systèmes de production phoénicicoles identifiés

L’analyse structurelle et fonctionnelle portant sur les exploitations phoénicicoles et sur la

région d’étude à partir des informations et des données recueillies lors des enquêtes alliées à

un suivi dynamique auprès d’un panel d’exploitants d’une part et celles collectées auprès des

institutions d’encadrement et d’appui du secteur agricole d’autre part, nous ont permis de faire

ressortir des groupes homogènes d’exploitations recelant par la même différents types de

systèmes de production phoénicicoles.

Chaque groupe d’exploitations est spécifié par sa problématique matérialisée par des

caractéristiques structurelles et fonctionnelles (allocation des ressources et fixation des

objectifs) et enfin sa propre tendance évolutive résultant de sa stratégie mise en œuvre.

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1. Constations générales

- En dépit de l’existence de quelques études techniques sur les systèmes de production

phoénicicoles néanmoins elles restent relativement fragmentaires et insuffisamment élargies

au grand ensemble qu’est la « filière dattes » dans laquelle ils s’insèrent en amont et en aval.

- L'absence de documents comptables et financiers, relatifs aux sorties et aux rentrées

des ressources à l’exploitation et aux investissements. Même existantes partiellement, elles ne

sont pas aisément disponibles. L’exception est cependant faite pour les réalisations dans le

cadre du FNRDA permettant des possibilités d’estimation proches du réel, étant donné que les

factures des dépenses sont exigées et les montants des soutiens connus.

- Recours à des recoupements divers pour ajuster les déclarations, qualitatives ou

quantitatives, des exploitants interrogés, plus particulièrement, celles relatives à certaines

estimations: rendements, valeur de production, autoconsommation, doses d'irrigation et

d'intrants.

Pour ce qui est du contexte général des palmeraies étudiées, il est à relever les constations

suivantes :

- Les exploitations phoénicicoles disposent de ressources variables entre elles et

rencontrent des contraintes à des degrés d'acuité variés, ce qui les prédispose à des trajectoires

évolutives différentes. Il demeure bien entendu que d’une manière générale, la rentabilité et

donc la durabilité d’un système de production tient à sa cohérence avec d’une part les

potentialités édaphoclimatique et agro technique de l’exploitation et d’autre part les

conditions de son environnement socio économique (et culturel).

- Bien que chaque oasis se distingue par ses spécificités, en étroite relation avec son

contexte et ses conditions (création, trajectoire d'évolution, configuration géographique), ne

veut aucunement dire qu’elle recèle, pour autant, de(s) système(s) de production

phoénicicoles qui lui sont spécifiques. Il est constaté, qu’à l’intérieur d’une même oasis, se

côtoient des exploitations très différentes.

- Le système de production phoénicicole traditionnel, se trouve fragilisé face aux

multiples contraintes (productivité, forces du marché) mettant en péril son existence même et

de ce fait il est impératif qu’il soit préservé, tant il constitue un réservoir de biodiversité et de

savoir faire ancestral en matière de conduite des palmiers et de valorisation des dattes qui ne

se trouve nulle part ailleurs dans la région. Les producteurs oasiens sont, de ce fait,

condamnés à s'adapter.

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- Les déficits en eau, loin de constituer une menace sur le capital productif, sont

généralement temporaires avec comme origine, plutôt les dysfonctionnements dans la gestion

de cette ressource que son insuffisance. Néanmoins, la question hydrique reste tout de même

une des principales préoccupations de nombreux exploitants.

- La main d'œuvre qualifiée, devient moins en moins disponible et donc de plus en plus

chère. Ce qui peut aller, dans bien des cas à ce que, certaines opérations jugées « moins

rentables », sont abandonnées sinon exécutées en deçà des normes requises (désherbage,

taille, traitements phytosanitaires, engraissement minérale, …).

- Les programmes de soutien à de multiples créneaux touchant les exploitations

phoénicicoles ont suscité une dynamique certaine dans la sphère de la production par le biais

de l’extension des plantations de palmiers qui auront par effet d’entrainement des retombées

positives perceptibles à plus ou moins long terme sur l’ensemble de la filière « dattes ».

- Aux aspects purement quantitatifs et structurels doivent s’allier des programmes adaptés

en matière d’encadrement technique et organisationnel afin d’améliorer la productivité des

investissements engagés et rehausser les productions à un niveau de qualité et de régularité

plus compétitives.

2. Systèmes de production phoénicicole dans la région

L'analyse de corrélation des résultats des enquêtes sur l’échantillon d’exploitations

établie à cet effet, a abouti à l’établissement d’une typologie de ces exploitations à l’aide

d’une analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM) (Annexe 13), faisant

ressortir l’existence dans la zone d’étude, d’une diversité de systèmes de production

phoénicicole (SPP).

La typologie relate les spécificités de chacun des systèmes de production phoénicicole

à travers une double caractérisation:

• Structurelle, par la mise en exergue des principaux traits structurels de différenciation

entre les types exploitations intégrant l’aspect de la structure variétale phoénicicole spécifique

à chaque type d'autre part. Des " situations intermédiaires " existent forcément pouvant

converger à plus moins longue échéance vers l'un ou l'autre des groupes d’exploitations

identifiés.

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• Fonctionnelle, par l’analyse des choix et décisions de l'exploitant qui affectent le

devenir de son exploitation en fonction des objectifs qu'il s'assigne. C’est un ensemble

d’ajustements qu’il tente d’opérer chaque fois que nécessaire dans la recherche du meilleur

compromis possible, entre les atouts dont il jouit et les contraintes qu’il affronte : physique,

technique, humaine et économique.

Cette entreprise d’optimisation se traduit par l'adoption d'une stratégie dans la durée de

la part du chef d’exploitation, assez souple pour qu’elle puisse subir les correctives imposées

par les variations de son environnement consistant en une série de choix tactiques,

s’inscrivant dans le court terme mais en adéquation avec les objectifs stratégiques vers

lesquels évolue l'unité de production.

Même si, l'évolution des différents types d'exploitations peut, dans une certaine

mesure, être prévisible, néanmoins, les délais de réaction et donc ceux d'accomplissement de

cette évolution sont difficilement mesurables, car ceux-ci sont, tributaires des qualités et

compétences intrinsèques de l'exploitant.

Il s’agit de trois systèmes de production phoénicicole différenciés par leurs caractéristiques.

(Tableau 24 et Tableau 25).

- Système de production phoénicicole traditionnel. (SPP1)

- Système de production phoénicicole « paysan ». (SPP2)

- Système de production d’« entreprise » de la Deglet nour. (SPP3)

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Tableau 24 : Caractéristiques des systèmes de production phoénicicoles (SPP) identifiés dans la région de Ghardaïa.

Exploitations concernées Nombre 37 55 12

% 35,5% 53% 11,5%

Variables Modalité Code SP1 SP2 SP3

Taille de l’exploitation (ha)

Taille petite ≤1 ha TAI_pet x

Taille moyenne (1 à 5 ha) TAI_moy

x

Plus de 5 ha TAI_éle

x

Effectif de palmiers

Faible ≤ 100 pieds EP_fai x

Moyen (100 à 300 pieds) EP_moy x

Important (+ de 300 pieds) EP_éle

x

Cultivars de palmiers dominants

Dattes communes (90 à 100%) CD_Com x

Deglet nour (80%) CD_Dn

x x

Ressource hydrique

Puits traditionnels RH_pui x

Mixte (individuelle et collectif) RH_mix

x

Forage individuel RH_for

x

Mode d’irrigation

Submersion Ir_sub x

Mixte Ir_mix

x

Localisée Ir_loc x

Main d'œuvre

Familiale Mo_fam x

Salariée Mo_sal

x

Mixte (familiale et salariée) Mo_mix x

Equipement

Inexistant Eq_In x

Faible Eq_fai x

Moyen Eq_moy x

Destination de la production

Autoconsommation P_Aut x

Vente P_Ven x x

Superficie technique Faible (moins de 90%) ST_fai x

Moyenne (90 à 135%) ST_moy x x

(Source : Données de l’enquête).

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Tableau 25 : Variables quantitatives86 des systèmes de production phoénicicoles identifiés dans la région de Ghardaïa

S. Exp.

(ha)

Plantation phoénicicole S. Cas.

(% ST) S. Pd

(ha) E.Pd

Age

(ans)

DN, Ghars

(%)

Autres

(%)

Densité

Pd/ha

Rdt

(kg/Pd)

SP1

M 0,8 0,7 135 65 5 95 192,5 35 0,47

E 0,2 0,2 57,3 28,3 7,1 7,1 60,1 14,1 0,1

Max 1,0 0,80 175 77 10 90 235 45 0,56

Min 0,65 0,55 95 45 0 100 150 25 0,38

SP2

M 3,4 2,7 342 30,0 65,0 35,0 120,0 75,0 1,3

E 2,3 2,5 265,2 18,4 18,4 18,4 14,1 35,4 0,5

Max 5,00 4,00 530 43 78 22 130 100 1,70

Min 1,75 1,50 154 17 52 48 110 50 0,99

SP3

M 14,7 8,5 901 17,0 90,0 10,0 110,0 80,0 6,8

E 11,3 4,2 420,7 12,7 4,2 4,2 14,1 21,2 0,7

Max 22,7 11,5 1200 26 93 07 120 95 7,31

Min 6,67 5,5 602 08 87 13 100 65 6,34

(Source : données des enquêtes). Le graphique des observations met en évidence trois groupes homogènes d’exploitations confirmés par une classification ascendante hiérarchisée (CAH) établie à cet effet (Figures 9 et 10).

86 S. Exp.: Superficie de l’exploitation, S.Pd : Superficie réservée au palmier dattier, S. C.as. : Superficie réservée aux cultures associées ; M : moyenne ; E : écart-type ; Max : valeur maximale ; Min : valeur minimale.

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Figure 09 : Graphique des observations et des groupes d’exploitations correspondant aux systèmes phoénicicoles dans la région d’étude (Ghardaïa).

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Figure 10 : Dendrogramme relatif à la CAH, représentant les trois groupes d’exploitations.: Dendrogramme relatif à la CAH, représentant les trois groupes d’exploitations.

Résultats et discussion

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: Dendrogramme relatif à la CAH, représentant les trois groupes d’exploitations.

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a. Système de production phoénicicole « traditionnel » [SPP1]

Historiquement, c’est le système de production le plus ancien, son apparition a

coïncidé avec la création des premières oasis. Localisées dans les anciennes palmeraies, les

exploitations ne dépassent pas un hectare de superficie, sont dans leur majorité (81% soit 30

exploitations sur 37) des propriétés collectives appartenant à des héritiers.

Les plantations de palmiers, d’âge dominant d’environ quatre vingt ans, sont moins

structurées et à densité élevée (plus de 150 pieds/ hectare), leur diversité variétale

relativement riche est dominée par les variétés dites « communes » (90 à 100%).

La source d’irrigation est principalement la nappe phréatique exploitée à l’aide de

puits traditionnels individuels (profondeur moyenne 30 mètres) ou d’anciens forages collectifs

(Guerrara et Zelfana). Les disponibilités hydriques de la phréatiques sont aléatoires en

fonction de la recharge de la nappe lors des crues des oueds. L’irrigation se fait par

submersion. La main d’œuvre est principalement familiale et à disponibilité irrégulière.

En dépit d’un riche savoir-faire des exploitants notamment relatif au palmier dattier, la

conduite technique demeure réduite au strict minimum à la limite de la main d’œuvre

disponible et à cause de l’insuffisance de la rentabilité économique, seules la pollinisation des

palmiers et la récolte des dattes sont réalisées. Le phénomène de l’alternance des productions

est assez perceptible.

La production dattière est faible, moins de 35 kg/palmiers en moyenne, fluctuant d’une

année à une autre et de qualité relativement moindre. Elle est destinée en grande partie à la

conservation pour l’autoconsommation. Les meilleures dattes sont grappillées et vendues en

petites quantités au détail. Les rebuts de dattes87 et les déchets sont utilisés en quantités

importantes dans l’alimentation animale.

Le système traditionnel est prépondérant au niveau des localités du continuum de la

Vallée (38%) et de Metlili (27%), suivie de celle de Guerrara (24%) où sont localisées les

principales anciennes palmeraies, de création ancestrale, dans les dayas et aux abords des

oueds, basées pour ce sur l'exploitation de la nappe phréatique. Les débits mobilisés

87 « siches » et « hachefs », appellations locales respectives des dattes parthénocarpiques et dattes desséchées.

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Résultats et discussion

128

relativement faibles, ont contraint les anciens oasiens à une valorisation maximale de l’eau à

travers des plantations denses et enchevêtrées. (Figure 11)

Figure 11: Importance relative du SPP " traditionnel " à travers la région d'étude.

Les exploitations pratiquant ce système phoénicicole disposent de certains atouts :

- une richesse de la diversité génétique du palmier dattier (et d’une gamme élargie

d’espèces et de variétés), ainsi que les avantages potentiels qu’elle peut procurer

(aptitude au stockage, produits dérivés, comportement vis à vis des bioagresseurs et

des changements climatiques,…),

- un savoir et un savoir-faire local de la biodiversité et de sa gestion, de sa conduite

culturale et des techniques d’irrigation,

- un emplacement, à la périphérie des centres urbains et dans un cadre écologique

attrayant au sein de la palmeraie, ce qui leur confère une valeur foncière très élevée

et les prédispose à l’intégration d’autres activités (écotourisme) et spéculations.

Ces spécificités plaident pour conférer à ces palmeraies fragiles un statu particulier de

zones protégées de conservation et d’enrichissement de la biodiversité phoénicicole et du

savoir faire hydro agricole, en vue de leur préservation face aux menaces de nature agro

écologique et socio économique de plus en plus sévères88.

88 En 2002, la FAO a pris l’initiative à travers six pays dont le site pilote du Souf en Algérie, visant une reconnaissance internationale de ces Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole (SIPAM) pour leur sauvegarde

Guerrara 9;24%

Berriane2;6%

Ghardaïa4;11%

Daïa B.D4;11%

El Atteuf3;8%

Bounoura3;8%

Metlili10;27% Zelfana

2;5%

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Résultats et discussion

129

Les contraintes des ces micro exploitations, sont aussi diverses que comminatoires:

- Superficie réduite, palmiers âgés et prédominance de variétés de dattes dites

«communes » non valorisées par le marché. Faible productivité et une production

marginale pour l'autosubsistance.

- Envahissement par les mauvaises herbes, de francs et de touffes denses de rejets sous

palmiers, pullulation de ravageurs (pyrale de la datte, Boufaroua, cochenilles, …),

conditions de sols et d'irrigation défavorables.

- Propriétés collectives en majorité appartenant à de nombreux héritiers n’ayant pas la

même motivation engendrant délaissement et/ou morcellement excessif.

- Nécessité d'importants moyens financiers et de travail pour leur entretien et leur mise

à niveau.

- Urbanisation envahissante mettant en péril leur existence sous la menace d’une

spéculation foncière attisée.

La réduction extrême des charges avec la conservation du foncier est la stratégie mise en

œuvre engendrant la dégradation de l’exploitation avec une production faible et très aléatoire.

L'évolution de ces exploitations est d'abord tributaire des moyens mobilisables par leurs

propriétaires. Selon les situations, on rencontre des cas de délaissement, de stagnation ou de

remise à niveau.

a. Chez les propriétaires démunis, l’intégrité même du système est menacée dans deux

cas de figure:

� Morcellement des propriétés entre les héritiers ce qui affectera davantage leur rentabilité et

ne justifiant de ce fait aucun investissement de la part de ces derniers. Un délaissement qui

conduirait à plus ou moins long terme à la vente et / ou au changement de vocation.

� Stagnation, avec un minimum d'entretien des plantations en vue d'une production minimale,

essentiellement dattière, pour l'auto consommation.

b. Chez les propriétaires relativement nantis et recourant au soutien FNRDA, trois cas de

figure peuvent se présenter à des degrés variables:

et leur promotion comme éléments d’un patrimoine agri-culturel mondial (conservation et gestion évolutive de la biodiversité, des systèmes de savoirs paysans, préservation de la sécurité alimentaire).

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Résultats et discussion

130

� remembrement des exploitations par l’extension à d'autres parcelles avoisinantes achetées.

Des investissements seront engagés, encouragés par les marges de rentabilité de ces structures

de production relativement agrandies.

� la remise à niveau par la réalisation de puits, réseau d'irrigation localisée, structuration et

rajeunissement des plantations, diversification des productions (cultures intercalaires,

élevages), et éventuellement d'autres activités annexes (camping, gîte rural, halte de

randonnées,…).

� aménagement en jardins de loisirs et de résidences où l’activité agricole devient secondaire

b. Système de production phoénicicole « paysan » [SPP2]

L’apparition de ce système phoénicicole dans la zone a été vers la fin des années

cinquante du siècle dernier, suite au lancement du plan de Constantine par l’administration

coloniale et la réalisation des premiers forages albiens, dans l’objectif d’étendre la production

de la Deglet nour dans la commune de Zelfana. Prenant plus d’ampleur durant l’époque de la

révolution agraire grâce à la création par l’état de périmètres agricoles89 au profit

d’attributaires organisés en groupements de mise en valeur (GMV), ce système a été

consolidé et plus étendu depuis les années quatre vingt suite à l’opportunité d’accession à la

propriété foncière agricole (privée) offerte dans le cadre la loi 83/18 de 1983, qui a suscité un

engouement envers le travail de la terre90 dans la zone d’étude.

Les exploitations, systématiquement de propriété individuelle, sont localisées au

niveau des périmètres de la petite mise en valeur péri oasienne, créés ex nihilo en majorité à la

périphérie des anciens centres de production ou dans leur continuité. Les exploitations sont en

majorité de deux hectares en moyenne avec toutefois de nombreux cas d’extension allant

jusqu’à 5 hectares.

Les plantations de palmiers, d’âge moyen d’une trentaine d’années, sont structurées et

à densité entre 110 et 130 pieds/ hectare, composée essentiellement de quelques cultivars à

leur tête la Deglet nour et Ghars (55 à 75%)91. Il faut noter que la gamme variétale, au départ

relativement riche dans les premiers périmètres, a été sérieusement restreinte au fil des ans,

89 Périmètres entre autre à Guerrara (Laamied et Aghzou), à Zelfana et Ghardaïa (Laadira).

90 La SAU a presque doublé durant 1984-1988 passant de 3146 hectares à 6151 hectares et où les attributions des terres ont bénéficié à quelques 3319 attributaires. 91

Le reste est constitué à des proportions variables, d’Azerza, Taffezouine, Taddala, Temdjouhert, Bentekbala,…

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Résultats et discussion

131

aux dattes de valeur commerciale élevée, avec cette orientation plus prononcée et quasi

irréversible à partir du milieu des années 90, en faveur de la Deglet nour et le Ghars.

L’indisponibilité en quantités suffisantes de djebbars d’autres cultivars locaux face à

des demandes importantes et concentrées dans le temps pour les plantations dans les

périmètres, a favorisé le recours à l’approvisionnement en masse en Deglet nour à partir des

régions phoénicicoles de l’Est (Ouargla, Biskra et El oued).

La source d’irrigation est principalement constituée de forages collectifs profonds dans

la nappe albienne pouvant dépasser les 1000 mètres (Guerrara et Zelfana). L’irrigation est

organisée par tour d’eau entre les exploitations. Le mode d’irrigation localisée est dominant

favorisé par le soutien FNRDA aux réseaux de goutte à goutte, aux bassins d’accumulation et

aussi, dans les régions disposant de nappe phréatique, de puits individuels pour assurer une

certaine autonomie en ressource hydrique et parfois couvrir les besoins de leurs extensions.

La main d’œuvre est assurée en partie par le propriétaire, avec le recours à la main

d’œuvre saisonnière, durant les périodes de pointe (travail du sol, amendement organique et

de terre, curage de drain ou de puits,…) ou pour des opérations exigeant un certain savoir

faire (pollinisation, sevrage de djebbars, toilette des palmiers,…).

La conduite technique est relativement améliorée malgré un savoir faire insuffisant,

favorisée en cela par la hauteur encore réduite des palmiers et une rentrée conséquente

d’argent à la récolte (dattes, palmes). Il faut signaler que face à la rareté des grimpeurs de

palmiers et donc la cherté de leurs services ainsi que les risques liés aux aléas climatiques

(pluies automnales précoces), la récolte est, depuis une dizaine d’années, prise en charge

quasi systématiquement par les collecteurs qui procèdent à l’achat de la production pendante

dans ces exploitations, avec une qualité des travaux pas toujours satisfaisante.

S’agissant de plantations en phase de pleine production, les rendements moyens

oscillent entre 50 à 75 kg selon les campagnes, avec toutefois des pics dépassant les 100 kg

par palmier. Dans la quête d’améliorer leur situation, des initiatives sont prises comme celle

de certains petits exploitants qui se sont organisés collectivement92 en vue de se doter de

chambres froides pour se lancer dans le conditionnement de leurs productions assurant sa

92 Trois projets de proximité dans la filière « dattes » soutenus par la CE et le MADR (Algérie):

Coopérative « El Islah» d’acquisition de matériels agricoles pour utilisation en commun (Zelfana), dont nacelle élévatrice pour les soins en hauteur des palmiers. Coopérative « El Waha » de conservation des dattes et fruits sous froid (Zelfana). Groupement « COFROID INTISSA » de conservation des produits agricoles (Bounoura).

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Résultats et discussion

132

meilleure traçabilité ou de s’équiper en matériels agricoles à usage collectif pour la conduite

de leur plantation et prestation de services à des tiers.

La distribution du système phoénicicole « paysan » fait ressortir qu’il est plus répandu

dans les zones agricoles d’extension à Guerrara (22%), Zelfana (18%) et Metlili (13%). Ces

zones disposent encore de potentiel foncier à mettre en valeur est donc pour la consolidation

de ce système contrairement à la vallée qui détient globalement 34% entre ses quatre

communes et qui se trouve relativement saturée, mis à part les communes d’El atteuf et Daïa

ben dahoua se trouvant aux extrémités. (Figure 12)

Figure 12: Importance relative du SPP " paysan " à travers la région d'étude.

La stratégie mise en œuvre par ces exploitations est axée sur l’intégration davantage

dans le marché des dattes, favorisées en cela par leurs capacités de mobilisation des besoins

d'investissements, la croissance de la demande des marchés et les opportunités à investir

d'autres créneaux (dattes bio, dattes de terroirs, …), et leur intégration plus en aval dans la

filière dattes afin de maximiser les revenus (conditionnement et stockage des dattes). Celle-ci

sera matérialisée par :

� L'élevation de la productivité des facteurs de production (eau-sols, travail, intrants) ainsi

que l'augmentation du potentiel productif.

� Le perfectionnement de la conduite culturale des palmiers93.

93 Tel l’essai par deux exploitants de la pollinisation semi mécanique des palmiers avec des taux améliorés de

nouaison (Zelfana et Guerrara), l’ensachage des régimes de Deglet nour, la lutte biologique…

Guerrara

12;22%

Berriane

5;9%

Ghardaïa

6;1%

Daïa B.D

6;11%

El Atteuf

3;5%

Bounoura

6;11%

Metlili

7;13%

Zelfana

10;18%

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133

Ces exploitations disposent d’importants atouts :

- ressources hydriques relativement suffisantes,

- infrastructures importantes (pistes, électrification, forage, pompe, réseau d'irrigation et

éventuellement de drainage),

- palmiers en pleine production et bien entretenus,

- poids relativement pesant sur le marché grâce à la production de Deglet nour garante

de revenus appréciables,

- exploitants actifs en majorité (30 à 55 ans) ayant des aptitudes au progrès technique et

à l’organisation professionnelle pour la défense de leurs intérêts,

- localisation péri oasienne à proximité des voies et des centres urbains.

Les contraintes sont essentiellement :

- le faible niveau de technicité des jeunes concessionnaires, des capacités

d'investissement modestes ou inexistantes, le phénomène d'absentéisme important,

- plantations jeunes improductives encore dans les périmètres récents,

- possibilités d’extension limitées,

- gestion souvent conflictuelle des ouvrages collectifs (factures d'électricité impayées,

frais de réparation ou de remplacement des pompes, entretien des réseaux d'irrigation

et des pistes, …).

Aussi, faut-il signaler encore cette menace de taille liée à la dominance de la Deglet nour

dans ces exploitations dans un contexte marqué par la maladie du bayoud ?

c. Système de production phoénicicole d’«entreprise» de Deglet nour [SPP3]

La grande mise en valeur, ayant vu le jour à la fin des années quatre vingt, par

l’introduction, dans les régions sahariennes, des grandes cultures principalement les céréales

sous pivots, a connu des péripéties tant logistiques que techniques, qui ont fini dans bien des

cas à freiner l’élan escompté au départ.

Il faut mentionner au passage que cette option n’est pas pour autant totalement

abandonnée, elle subsiste et se développe même dans la wilaya94 hors de la zone d’étude, où

en plus des disponibilités des sols et des ressources hydriques, elle a bénéficié d’une période

94 Hassi Fhel, El Ménéa et Hassi Gara.

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134

assez longue pour cumuler un capital technique non négligeable et à adapter la logistique,

appuyée en cela par un soutien étatique conséquent destiné aux spéculations stratégiques.

Il n’en demeure pas moins, qu’à la lumière de ces expériences, bon nombre de néo

entrepreneurs agricoles, avaient opéré une réorientation majeure de leur système de

production exclusivement « céréalier » au départ, à la faveur de l’introduction en masse de la

phoéniciculture, favorisée par le soutien des plantations instauré dans le cadre du PNDAR.

Dans la zone spécialement, c’est un changement radical de la conception traditionnelle

de l’unité de production agricole ne dépassant guère quelques hectares, avec l’apparition de

plantations phoénicicoles structurées sur de grandes étendues, en rupture avec les dimensions

habituelles locales, grâce aux débits importants que procurent les forages profonds en majorité

individuels et le recours systématique à l’irrigation localisée, faisant de ces exploitations

émergentes, créées ex nihilo ou résultant de l’agrandissement de celles du système paysan

(SPP2), de véritables entreprises de production totalement intégrées au marché, privilégiant de

la sorte les dattes à valeur marchande élevée (90% de Deglet nour). La main d’œuvre est

salariale permanente, avec parfois des techniciens spécialisés.

Il faut relever la volonté et l’envie manifestés par ces exploitants d’élargir davantage

leurs plantations à d’autres cultivars locaux (Bentekbala, Azerza, Taddala, H’mira,

Takerboucht,…) mais les rejets de ces derniers ne sont pas suffisamment disponibles dans les

anciennes palmeraies qui en constituent l’unique source d’approvisionnement.

La stratégie des ces exploitants-entrepreneurs réside dans une intégration parfaite au

marché des dattes par la consolidation de leur potentiel productif, la recherche du

perfectionnement technique et le renforcement graduel des soins et opérations de post récolte

in situ (triage, conditionnement, stockage), pour se placer bien en aval de la filière, compte

tenu de l’importance des tonnages de dattes à écouler chaque année et qui réduiraient

sensiblement leur marge de manœuvre face à des collecteurs bien aisés. A terme, ils

constitueront le noyau d’un réseau de collecte de proximité, bien nécessaire compte tenu de

l’éparpillement des centres de production, permettant aux exploitants moins nantis pour de

tels investissements, d’accéder à ces services.

Exigeant d’importantes ressources hydriques et de sols, le système phoénicicole

d’« entreprise » est plus répandu dans les zones qui en disposent relativement assez, telles que

Guerrara (34%), Zelfana (25%) et Metlili (17%) et faiblement dans la Vallée. (Figure 13)

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Résultats et discussion

135

Figure 13 : Importance relative du SPP d’« entreprise » de la Deglet nour à travers la région.

Ce nouveau modèle d’exploitations suffisamment autonomes en ressources hydriques

et de moindre dépendance en technologie et agro fourniture (par rapport au système céréalier),

doivent relever le défi de la maitrise technique et organisationnelle des chantiers des

opérations culturales dans ces plantations d’envergure procurant des productions importantes

pour atteindre des niveaux de productivité à la hauteur des investissements consentis :

- la mécanisation de la pollinisation et le recours à l’escalade par nacelle élévatrice, au

demeurant non encore répandues à ce jour, seraient inévitables à plus ou moins longue

échéance en prévision de la montée en hauteur de ces importants effectifs de palmiers,

- les sols de ces plantations réputés très pauvres nécessitent des amendements

organiques énormes pour assurer la croissance et la production des palmiers. Le palliatif serait

d’associer des élevages permettant de valoriser les restes de récoltes non négligeables et le cas

échéant l’installation de luzernières tant les disponibilités hydriques le permettent.

Les exploitations intégrant ce système disposent d’importants atouts:

• capacités financières avérées et la crédibilité auprès des banques,

• bonne intégration au marché et expansion de la demande urbaine, capacité d'atteindre des marchés plus éloignés,

• aptitudes à investir d'autres créneaux (dattes biologiques ou de terroir, conditionnement, stockage, transformation),

• disponibilité en eau permettant l'extension des plantations et des cultures associées, • potentiel phoénicicole en pleine production améliorable en productivité et en qualité.

Guerrara

3; 25%

Berriane

2;7%

Daïa B.D

1;8%

El Atteuf

1;8%

Metlili

2;7%

Zelfana

3;25%

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Leurs principales contraintes se résument comme suit

• l’indisponibilité d’une main d’œuvre suffisante et qualifiée pour les interventions

techniquement limitées dans l

la couronne des palmiers,

• élévation des charges, notamment celles de la main d'œuvre et de l'énergie,

• insuffisances dans la conduite technique et l’organisation des chantiers des opérations culturales.

• risques potentiels liés à la monoculture de maladies notamment le

C. Importance des systèmes de production

La répartition des trois systèmes phoénicicoles dans la région d’étude

d’effectifs de palmiers dattiers

« paysan » avec près de 54%, en relation avec l’ampleur des programmes de la petite mise en

valeur dans la région. (Figure

Le système phoénicicole «

facteurs ne touchant que près de

entreprise », même s’il est d’introduction récente il occupe 2

raison de la configuration du

contrairement au zones Sud (axe Mansoura

importante des ressources albiennes

Figure 14 : Importance relative en termes d’effectifs de palmiers dattiers des production

95 Plus de 1000 mètres à Zelfana et Guerrara, les deux zones disposant de foncier relativement étendu.

Résultats et discussion

Leurs principales contraintes se résument comme suit :

l’indisponibilité d’une main d’œuvre suffisante et qualifiée pour les interventions

techniquement limitées dans le temps telles que la pollinisation et autres exécutées sur

la couronne des palmiers,

élévation des charges, notamment celles de la main d'œuvre et de l'énergie,

insuffisances dans la conduite technique et l’organisation des chantiers des opérations

risques potentiels liés à la monoculture de Deglet nour (aléas climatiques, ravageurs et maladies notamment le bayoud).

Importance des systèmes de production

La répartition des trois systèmes phoénicicoles dans la région d’étude

ffectifs de palmiers dattiers fait ressortir la prépondérance du système de production

%, en relation avec l’ampleur des programmes de la petite mise en

(Figure 14)

Le système phoénicicole « traditionnel » est en régression sous l’effet de multiples

facteurs ne touchant que près de 26% de palmiers. S’agissant du système phoénicicole d’«

entreprise », même s’il est d’introduction récente il occupe 20% des effectifs de dattiers

la configuration du foncier moins favorable à la création de grandes exploitations

contrairement au zones Sud (axe Mansoura-Hassi Gara) d’une part et la profondeur

des ressources albiennes95.

Importance relative en termes d’effectifs de palmiers dattiers des production phoénicicole dans la région d'étude.

mètres à Zelfana et Guerrara, les deux zones disposant de foncier relativement étendu.

SP "traditionnel"

3 885; 26%

SP"paysan"8 250; 54%

SP"d'entreprise"DN

3 000; 20%

Résultats et discussion

136

l’indisponibilité d’une main d’œuvre suffisante et qualifiée pour les interventions

e temps telles que la pollinisation et autres exécutées sur

élévation des charges, notamment celles de la main d'œuvre et de l'énergie,

insuffisances dans la conduite technique et l’organisation des chantiers des opérations

(aléas climatiques, ravageurs et

La répartition des trois systèmes phoénicicoles dans la région d’étude en terme

fait ressortir la prépondérance du système de production

%, en relation avec l’ampleur des programmes de la petite mise en

st en régression sous l’effet de multiples

. S’agissant du système phoénicicole d’«

% des effectifs de dattiers en

foncier moins favorable à la création de grandes exploitations

Hassi Gara) d’une part et la profondeur

Importance relative en termes d’effectifs de palmiers dattiers des systèmes de

mètres à Zelfana et Guerrara, les deux zones disposant de foncier relativement étendu.

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137

Les systèmes phoénicicoles identifiés doivent coexister et être consolidés dans un

cadre global de complémentarité, bénéfique au développement socio économique sur le plan

local et régional, par les diverses opportunités qu’ils offrent selon les capacités

d’investissements et des objectifs compte tenu de la diversité qu’ils recèlent à plusieurs

égards :

- Source (nappes), disponibilité et gestion des eaux d'irrigation,

- Géomorphologie du foncier.

- Age, la composition variétale et la structure des plantations.

- Variabilité de l’importance des investissements requis.

- Aptitude à s'intégrer au marché.

- Savoir et savoir faire (irrigation, biodiversité, agrotechnie,…).

Les aires de répartition du système « traditionnel » doivent faire l’objet d’actions de

sauvegarde adaptées compte tenu qu’elles constituent un ultime réservoir écologique de

biodiversité (végétale et animale), de savoir et de savoir faire, de plus en plus affectées par les

effets pervers des mutations socio économiques de leur environnement.

Les systèmes prévalant dans les zones de mise en valeur semblent disposer

d’intéressantes aptitudes à jouer, au niveau régional, un rôle socio économique significatif,

sans toutefois omettre les risques liés à une diversité phoénicicole réduite à l’extrême qui

peuvent par ailleurs être jugulés par l’élargissement de la gamme variétale. Les procédés de

multiplication in vitro et la promotion de la transformation des dattes en produits dérivés à

valeur commerciale appréciable peuvent contribuer significativement à cette option.

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138

Chapitre III : Aperçu sur la filière « dattes » nationale

1. La filière « dattes » : une filière peu connue !

La filière des dattes englobe une succession de segments liés entre eux, d’activités,

relatives à la production, le stockage, la transformation et la commercialisation des

dattes, produit du palmier dattier. Les activités relèvent du secteur agricole tout entier dans la

mesure où elles ne sont pas regroupées dans un secteur ou une branche bien définie.

Les limites de cette filière ne sont pas assez cernées dans la mesure où certains des ses

segments ne sont pas suffisamment connus du point de vue leurs poids économiques relatifs

(flux de produits, technologie et financiers) ainsi que les potentialités productives de biens ou

de services, d’emplois et de compétitivité. Une partie, non encore cernée, de ces activités

restent hors des circuits formels échappant à toute tentative d’évaluation objective.

Cet état de fait est reflété par la nature des données statistiques disponibles sur la filière.

Dans leur majorité, celles-ci sont polarisées sur une gamme très restreinte de cultivars dont

principalement la Deglet nour, la plus appréciée sur les marchés intérieurs et extérieurs.

Si les données relatives aux principaux indicateurs du patrimoine phoénicicole sont

disponibles et régulièrement actualisées (sole occupée, plantations nouvelles, effectifs totaux

et productifs, effectifs traités lors de campagnes nationales, localisation géographique,

tonnages produits par catégorie de dattes), les exportations des dattes (destination, tonnages,

valeur), il n’en demeure pas moins que pour d’autres maillons tout aussi importants

(consommation humaine et animale, commerce intérieur, stockage, transformation, pertes de

produit le long de ces segments,…), les données demeurent trop globales, peu connues et

moins actualisées.

En dépit d’une dynamique enregistrée depuis plusieurs années, notamment dans

l’expansion de la sphère de production (effectifs et production), la filière « dattes » algérienne

n’a pas atteint le niveau de performance escompté de l’avis d’un certain nombre d'études,

connaît des difficultés dans son fonctionnement aussi bien en amont qu’en aval et n'arrive pas

à atteindre les objectifs qui lui ont été assignés par les pouvoirs publics (BENZIOUCHE et

CHERIET , 2012)

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139

2. Evolution du patrimoine phoénicicole national

L’une des spécificités agro écologiques des régions sahariennes, la phoéniciculture

algérienne, à la faveur des ressources hydriques disponibles et d’accumulation de savoir faire

des oasiens, a connu trois principales phases caractérisant son évolution post indépendance.

La première s’étalant de l’indépendance jusqu’à l’année 1986, caractérisée notamment par

l’application de la révolution agraire où le patrimoine phoénicicole, après une situation quasi

stagnante à la veille de l’indépendance, est entré timidement dans une évolution lente en

terme de plantations et d’investissements.

La seconde phase marquée par une certaine dynamique sous l’impulsion de la loi

portant accession à la propriété foncière agricole, ouvrant la voie à des investissements privés

conséquents ainsi qu’à la création par l’Etat de périmètres hydro agricoles dans le Sahara,

mais cet élan commençait à s’essouffler tant les efforts consentis du privé devraient être

davantage soutenus face aux multiples contraintes dont les coûts de la mobilisation des

ressources hydriques, l’électrification et l’enclavement des sites de mise en valeur.

La troisième phase coïncidant avec la mise en œuvre du PNDAR à la fin des années

quatre vingt dix où le soutien de l’Etat, plus important diversifié et généralisé, a permis à la

phoéniciculture à l’instar des autres filières végétales et animales, de sortir d’un début

d’essoufflement à la fin des années quatre vingt dix, pour s’engager dans une dynamique sans

précédent en matière d’extension et de mise à niveau des exploitations phoénicicoles.

Pour la filière phoénicicole, les objectifs du PNDAR se résument comme suit :

· L'extension du capital productif,

· L'arrachage des vieilles plantations et des plantations malades,

· L'augmentation de la production,

· La valorisation de la production et la promotion des exportations.

L'évolution des indices relatifs aux composantes du patrimoine phoénicicole algérien

durant la période 1964-2012 (Tableau 26), montre qu'à l'exception de la densité de palmiers à

l’hectare qui reflète l’orientation des phoéniciculteurs vers des plantations moins denses et

structurées que les anciennes palmeraies, les autres indices enregistrent, après une période de

stagnation s’étalant entre 1974 et 1986, des tendances à la croissance nettement importantes

durant la dernière décennie, amorcée timidement depuis la fin des années quatre vingt sous

l’effet de la mise en valeur de terres sahariennes.

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140

En dépit de cela d’importantes fluctuations sont affichées par la production dattière et

les rendements, sous les effets conjugués d’une multitude de facteurs techniques,

phytosanitaires et climatiques.

Les superficies de palmiers dattiers ont connu une augmentation depuis l'indépendance

à des rythmes variés. Elles ont doublé en l'espace de 30 ans (1964-1994) avec une moyenne

annuelle de plantation de 1400 ha, celle-ci atteint 3318 ha jusqu'à l'an deux mille soit une

croissance 137% pour culminer à 6200 ha, sous l’impulsion de la réactivation des

investissements par la mise en œuvre du PNDAR depuis l'an 2000, enregistrant une

croissance supplémentaire de 87% durant cette dernière décennie.

Suivant la même tendance, les effectifs, ont connu une évolution significative, passant

d’une moyenne de près 62 000 pieds/an durant la période 1964-1994, pour être multipliée par

dix durant les années deux milles (618 200 pieds plantés/an). (Tableau 26)

Tableau 26 : Evolution du patrimoine phoenicicole en Algérie (1964 – 2012)

Année Superficie

(ha) Effectifs totaux

Effectifs productifs

Production (T) Rendement

(kg/pal) Densité

(pied/ha) 1964 43 290 100% 7 669 950 100% 5 919 870 100% 177 167 100% 29,9 100% 177 100% 1974 71 480 165% 7 669 900 100% 6 146 910 104% 167 566 95% 27,26 91% 107 61% 1980 70 610 163% 7 637 180 100% 6 165 530 104% 200 756 113% 32,6 109% 108 61% 1985 70 610 163% 5 719 450 75% 5 315 880 90% 198 837 112% 37,4 125% 81 46% 1989 78 260 181% 8 123 850 106% 6 179 300 104% 210 137 119% 34,0 114% 104 59% 1990 78 640 182% 8 154 360 106% 6 225 070 105% 205 907 116% 33,08 111% 104 59% 1995 87 020 201% 9 565 370 125% 7 026 260 119% 285 155 161% 40,58 136% 110 62% 2000 101 820 235% 11 900 000 155% 8 900 000 152% 365 616 206% 41,1 137% 117 66% 2005 147 906 342% 16 515 090 215% 10 364 890 175% 516293 291% 49,80 166% 112 63% 2010 161 091 372% 17 921 496 234% 12 355 115 209% 644 741 364% 52,20 174% 111 63% 2011 162 134 375% 17 955 366 234% 12 983 418 219% 724 894 409% 55,83 187% 111 63% 2012 163 985 379% 18 201 640 237% 13 791 910 233% 789 357 446% 57,23 191% 111 63%

Les statistiques du MADR (2000-2012) relatives à la période de mise en œuvre du plan

national de développement agricole (PNDAR), font ressortir que :

- La croissance de 62% de la sole phoénicicole passant de 102 000 à près de 164 000 ha,

aussi les effectifs de dattiers sont passés de 11,9 à 18,2 millions soit une croissance de 53%

- La production dattière, quant à elle, est passée de 3,65 millions à 7,8 millions de quintaux

soit une croissance de près de 117%, avec faut-il le souligner l’entrée, en plein production, de

près de 4,89 millions de pieds plantés durant la dernière décennie à l’origine de la croissance

de 55% des effectifs productifs passant de 8,9 millions à près de 14 millions de pieds.

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Résultats et discussion

141

- La production dattière semble maintenir, depuis 2006 une tendance à la progression

contrairement aux années antérieures où on enregistre des fluctuations inter annuelles

importantes avec, depuis 1993, un rythme bisannuel alternant des années à fortes productions

(1994, 1996, 1998) à d’autres plus modestes (1993, 1995, 1997).

Aussi, cette tendance à l’augmentation est le résultat essentiellement de l’entrée en

production progressive des plantations antérieures, avec une certaine absence d’une stabilité

des rendements enregistrés par pied.

La production dattière et les rendements moyens, enregistrent également une tendance

à la croissance avec toutefois des fluctuations enregistrant des écarts variables en fonction des

bassins de production des conditions climatiques ayant prévalu durant les campagnes, des

attaques parasitaires et des techniques culturales. L’évolution montre que la production a

enregistré un indice de croissance (346%) supérieur à celui des rendements (91%), ce qui

traduit qu’elle est plus due à l’augmentation des effectifs de palmiers productifs (133%) qu’à

l’amélioration de leurs rendements, les marges d’intensification de la production demeurent

de ce fait assez importantes.(Figure 15)

Figure 15 : Indices de croissance des composantes du patrimoine phoénicicole algérien.

En dépit de cela, la tendance globale est à la croissance enregistrant un taux de 91%

entre les rendements respectifs de 1964 (29,9 kg/Palmier) et de 2012 qui affichent un

rendement national moyen sans précédent de plus de 57 kg/palmier. Ce niveau de productivité

reste encore largement améliorable, car très en deçà des 100 – 150 kg / pied que peut produire

un palmier en conditions normales de végétation et d’entretien.

0%

100%

200%

300%

400%

Sup. (ha) Eff. total Eff. Prod Prod. (T) Rend (kg/pal)

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Résultats et discussion

142

Par bassin de production, le Sahara-Est vient en tête avec 63 kg/palmiers tous cultivars

confondus et 75 kg/palmier de Deglet nour, qui enregistre en même temps un pic de 78

kg/pied de Deglet nour suivi par 74 kg/pied et 70 kg/pied pour respectivement les dattes

molles et sèches dans la région de Biskra durant la campagne 2010.

En termes d'effectifs, l'augmentation globale a été de près 55%, avec la plus grande

part revenant à la région du Sahara-Est (52%) suivie par celle du Sahara-Ouest (31%) et du

Sahara - Centre (15%). (Tableau 27)

Tableau 27 : Evolution du patrimoine phoénicicole des régions sahariennes (1998-2010).

Superficie (ha) Effectifs totaux Effectifs en rapport

1998 2010 1998 2010 1998 2010

Sahara Est 64874 97 993 6 989 878 10 323 038 5 499 403 7 645 415

Sahara Centre 7861 18 490 1 078 004 2 005 632 871 185 1 413 728

Sahara Ouest 23363 41 189 3 259 810 5 220 604 2 249 820 3 110 786

Sub Sahara 1892 3 419 239 918 372 222 165 012 185 186

TOTAUX 97 990 161 091 11 567 610 17 921 496 8 785 420 12 355 115

Durant les années du PNDAR (1998-2010), toutes les zones phoénicicoles ont été

touchées par l’extension des superficies de dattiers mais à des taux variés : les wilayas du

Sahara-Est viennent en tête (53%) de cette croissance, Sahara-Ouest (28%), Sahara-Centre

(17%) et Sub Sahara (2%). (Figure 16)

Figure 16 : Extension des superficies phoénicicoles (ha) à travers les régions sahariennes durant le PNDAR (1998-2010).

Sahara Est

33119ha; 53%

Sahara centre

10629ha; 17%

Sahara Ouest

17826ha; 28%

Sub Sahara

1527 ha; 2%

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Résultats et discussion

143

Au niveau des wilayas, c'est celle de Biskra qui totalise la plus grande part des

nouvelles plantations (28%) avec 1,78 millions de palmiers plantés, Adrar (16%) avec plus

d'un million de palmiers, Bechar (14%) et El oued (16%) avec respectivement près de 993000

et 873 000 de pieds. La wilaya de Ghardaïa, se plaçant au sixième rang, a augmenté ses

plantations de près de 693 000 palmiers jusqu’à 2012. (Figure 17)

Figure 17 : Croissance des effectifs totaux de palmiers dattiers à travers les régions sahariennes durant le PNDAR (1998-2010).

Sur le plan de la composition variétale, le patrimoine phoénicicole algérien tend vers

une rétraction de la diversité, c'est ainsi que sur le millier de cultivars recensés à travers toutes

les zones seuls 12 sont cultivés (INRA, 2010), avec une prédominance des dattes sèches,

passant de 45% à 46%, suivi de la Deglet nour avec une légère évolution de 36 à 38% et enfin

les dattes molles qui enregistrent par contre une diminution de leur part passant de 19% du

patrimoine total en 1998 à 16% en 2010. (Figure 18)

Cette tendance est confirmée par la composition des nouvelles plantations durant la

même période ; celles-ci ont couvert 66 000 ha recevant près de 663 4000 nouveaux palmiers

tous cultivars confondus, avec en tête les dattes sèches (49%), suivies de la Deglet nour (42%)

et en dernier les dattes molles (9%).

Sahara Est

3 333 160

52%

Sahara Centre

927 628

15%Sahara Ouest

1 960 794

31%

Sub Sahara

132 304

2%

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144

Figure 18 : Evolution de la composition variétale du patrimoine phoénicicole national (1998-2012) (MADR, 1998 et 2012)

Eu égard aux spécificités agro écologiques et économiques locales ainsi qu’aux

exigences des cultivars, le potentiel national en palmiers dattiers est inégalement réparti entre

les principales régions phoénicicoles: le Sahara-Est s'accapare près de 58% des effectifs

totaux, 91% de Deglet nour et 80% des dattes molles, suivi de loin par le Sahara-Ouest avec

29% du total et 63% des dattes sèches puis vient en dernier le Sahara-Centre avec 11%

seulement des effectifs totaux. (Figure 19)

Figure 19. Composition variétale phoénicicole par région saharienne (Année 2010).

4 185 310; 36%

Dattes demi molles (DN); 6 845205;38%

2220050;19%

Dattes molles2 810 047;16%

5 162 250;45%

Dattes sèches8 266 244;46%

- 3 000 000 6 000 000 9 000 000 12 000 000 15 000 000 18 000 000

1998

2012

Total Sahara EstTotal Sahara

CentreTotal Sahara

OuestTotal Sub

Sahara

Ghars et Analogues 2 259 240 283 873 45 206 221 728

Deglet nour 6 217 082 513 577 - 114 546

effectifs totaux tous cultivars 10 323 038 2 005 632 5 220 604 372 222

0%

25%

50%

75%

100%

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Résultats et discussion

145

Au niveau des wilayas, Biskra concentre le plus grand effectif total (24%) et de Deglet

nour (37%), suivie par la wilaya d'El oued avec respectivement 21% du total et 35% de

Deglet nour, quant à la wilaya d'Adrar dans le Sahara-Ouest, elle vient en tête pour les dattes

sèches (44%) et au troisième rang avec 20% de l'effectif national. (Figure 20)

Figure 20: Répartition des effectifs de palmiers dattiers à travers les zones sahariennes (2010) (MADR, 2010)

3. Place de l’Algérie dans le monde

Les données font ressortir que durant la période 1990-2008 la production mondiale de

dattes est en nette progression de même que celles des pays producteurs potentiels,

enregistrant une croissance de plus de 107%, passant de 3 431 200 tonnes à 7 109 974 tonnes,

dominée par la production de l’Egypte.

L’Algérie avec sa production de 552 760 tonnes occupe le 6ème rang parmi les pays

producteurs, sa part est toutefois relativement variable avec une moyenne autour de 6,8% et

un pic de 7,8% de la production mondiale de 2008. En dépit de quelques oscillations, la

production nationale enregistre durant cette période une tendance nette à la croissance,

atteignant son maximum (143%) en 2006 avec des campagnes plus modestes (1996, 1998,

2001, 2003, 2004 et 2008), sous les effets conjugués des conditions climatiques et des

attaques parasitaires notamment celles de l’acarien de la datte. (Figure 21)

Biskra41 336;24%

Ouargla20 957;13%

EL oued35 700;21%

Adrar27 377;20%

Ghardaïa10 270;7%

Béchar13 378;8%

Autres12073;7%

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Résultats et discussion

146

Figure 21 : L’Algérie parmi les vingt premiers pays producteurs de dattes (1990-2011)

A l’image de la production dattière, les exportations algériennes de dattes, dominées à

plus de 80% par la datte fine Deglet nour, sont marquées par l’instabilité accusant des

fluctuations inter annuelles importantes, durant la période 1990-2010.

Signe d’un dysfonctionnement global de la filière dattes en Algérie, durant la période

1990-2010, la part de la production exportée demeure modeste enregistrant des fluctuations

avec une tendance nette à la baisse. Après une progression relative entre 1990-1992 passant

de 4,2% à 8%, une tendance à la baisse prend la suite pour atteindre 1,6% de la production

exportée en 2010. (Figure 22)

En termes de comparaison avec la Tunisie, principal concurrent de l’Algérie, on

remarque que ce pays ne semble pas souffrir des mêmes fluctuations : les quantités exportées

oscillent entre 17 000 et 21 000 tonnes depuis le début des années 90, elles progressent

ensuite remarquablement pour atteindre 47 043 tonnes en 2001.

Figure 22 : Evolution des exportations algériennes en dattes (1990-2010). Faostat.fao.org/desktopModules/Faostat/WATFDetaild2/watf.aspx?PageID=536

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

7%

8%

9%

10%

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

19

90

19

91

19

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19

93

19

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19

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19

96

19

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19

98

19

99

20

00

20

01

20

02

20

03

20

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20

06

20

07

20

08

20

09

20

10

20

11P

rod

uct

ion

de

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tte

s (x

10

00

T)

Algérie Vingt premiers pays %

0

2

4

6

8

% d

e pr

oduc

tion

Datt

es e

xpor

tées

en

Tonn

es

Export. (T) % Production

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Résultats et discussion

147

A l'exception des cinq années (1991 à 1996), coïncidant avec le recours de l'Algérie,

en mal de rentrée de devises, aux exportations dattières pour le remboursement de sa dette

extérieure envers la communauté des états indépendants (CEI), globalement, les exportations

des dattes algériennes sont polarisées vers le marché de la communauté européenne (64 à

92%), avec comme principale destination la France qui, en dépit de la concurrence tunisienne,

reste un client important absorbant de 54 à 91% de ces exportations. (Figure 23)

Figure 23 : Destinations des exportations de dattes algériennes (Tonnes) (Faostat.fao.org)

1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2010

France 1783 1572 3789 2693 5092 2759 6088 4827 729 0 9022 7172 8480 9587 8766 6355 7888 7261 6179 8814 9527 7905

autres pays 1548 801 2243 809 3527 6410 1470 1498 3034 2185 1157 4955 1984 989 2017 1494 3136 2938 1954 2049 2801 4075

0%

20%

40%

60%

80%

100%

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Résultats et discussion

148

Chapitre IV : Évolution des indicateurs de la filière « dattes »

dans la région de Ghardaïa

A l’instar des autres régions sahariennes du pays, la zone d’étude est marquée par une

dynamique de la phoéniciculture entamée timidement à partir des années quatre vingt dix et

plus soutenue durant les années PNDAR qui a engendré une évolution accélérée des

principaux indicateurs structurels de la filière « dattes » dans la région d’étude.

Les statistiques nationales de l’an 2010, font ressortir que parmi les wilayas

phoenicicoles, celle de Ghardaïa se place au sixième rang en matière d’augmentation des

effectifs (8%), au septième pour les superficies de dattiers (7%) et au quatrième rang pour ce

qui est de la croissance de la part de Deglet nour (10%).

Elle se situe au 5ème rang en effectifs productifs et de production et le 9ème en termes

de productivité par palmier.

La progression des surfaces phoenicicoles peut être considérée comme un succès relatif

de la politique agricole de mise en valeur des zones désertiques, reste la question des surcoûts

générés principalement par l’éparpillement considérable des sites de mise en valeur sous

forme d’amenée électrique, des voies d’accès ainsi que du service de transport.

L’une des tendances les plus marquantes dans la région est la progression des

plantations dominées par la Deglet nour en premier lieu suivie du Ghars. S’interroge-t-on sur

l’ampleur des risques de déperdition qui pèsent sur la biodiversité du patrimoine

phoenicicole, construite et entretenue depuis des siècles.96

De par sa valeur marchande sans cesse croissante, le cultivar Deglet nour, a justifié,

dans la conjoncture de ces dernières années du moins, les lourds investissements consentis par

les candidats aussi bien à la mise en valeur péri oasienne (petite et moyenne) qu’à la grande

mise en valeur (plusieurs milliers de palmiers plantés).

L'évolution des indices des composantes du patrimoine phoénicicole fait ressortir que

les effectifs totaux et productifs ont connu une tendance globale à la croissance mais à des

96 En 2005, il a été proposé et retenu dans le cadre de l’octroi du soutien que toute nouvelle plantation

soutenue doit comporter au moins 20% de cultivars autres que Deglet nour sur la base des recommandations spécifiées par ITDAS et INRAA. (Annexe 22)

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Résultats et discussion

149

rythmes variés, avec toutefois des croissances assez importantes lors des deux périodes 1995-

1999 et 2001-2004. (Figures 24, 25)

Figure 24 : Indices de croissance des effectifs phoénicicoles totaux dans la région de Ghardaïa. (1990-2012)

Figure 25 : Indices de croissance des effectifs phoénicicoles productifs dans la région de Ghardaïa. (1990-2012)

1. Effectifs totaux de palmiers

Un des facteurs de l’augmentation de la production est l’extension des superficies, surtout

que dans le cas du palmier dattier, cette extension revêt une dimension écologique (effet

oasis) et socio économique centrale dans la dynamique de développement durable des zones

sahariennes. Les superficies complantées en palmiers dattiers ne cessent de progresser.

0%

150%

300%

450%Toutes variétés Deglet Nour Autres variétés

0%

150%

300%

450%

Toutes variétés Deglet Nour Autres variétés

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Résultats et discussion

150

C’est ainsi que près de 69 3000 palmiers plantés durant 1990-2012, faisant passer le

patrimoine phoenicicol total de la région de 532 140 à 1 224 810 soit une croissance de 130%.

D'importants efforts de plantation depuis le lancement du PNDAR en 2000, se concrétisant

par la mise en terre de près de 538 000 plants durant 2000-2012 soit l’équivalent de 78% du

total planté durant toute la période considérée.

La moyenne annuelle de plantation a enregistré une croissance de 160% passant de

près de 19 150 durant la décennie 1990-2000 à plus de 50 000 nouveaux palmiers entre 2000-

2012. Les effectifs de Deglet nour sont passés de 122 600 à 521 750 pieds soit une croissance

de 326% par rapport à 1990 tandis que les cultivars Ghars et analogues n’ont augmenté que

de 72% seulement.

Près de 400 000 pieds de Deglet nour ont été plantés, soit plus de 58% de l’ensemble

des plantations nouvelles. La période 2000-2012 a enregistré à elle seule la plantation de plus

de 61% du total planté de ce cultivar soit 245 200 nouveaux pieds. La moyenne annuelle est

passée de 15 400 avant 2000 à 24 520 palmiers après, soit un accroissement de 60%, se

rapprochant de celle des autres cultivars tous confondus (25 600 palmiers par an).

A cet égard, la gamme de cultivars plantés tend à se rétrécir sensiblement à la faveur

de la Deglet nour dont la part ne cesse de progresser, dépassant 40% aussi bien des effectifs

totaux, effectifs en rapport que de la production alors qu'elle avoisinait 23% en 1990.

(Tableau 28)

Cette évolution, somme toute, similaire à celle connue au niveau national, qui semble

se maintenir sur de vastes superficies mises en valeur est susceptible de conduire à une

monoculture de variétés de dattes privilégiées sur les marchés et à une concentration des

moyens de production (foncier, capital, mécanisation, etc.).

D’autre part, celle-ci, au-delà de l’amenuisement du patrimoine génétique qui semble

conserver tant bien que mal une richesse relative dans les anciennes oasis, elles mêmes se

trouvant dans une situation difficile, fait peser des risques particulièrement accrus dans cette

région contaminée, depuis la moitié du siècle dernier, par la fusariose du "bayoud", maladie

mortelle du palmier dattier, incurable à ce jour et à laquelle la Deglet nour est reconnue

sensible. (DJERBI, 2008).

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151

Déjà CROSSA-RAYNAUD (1990), au delà de cette pathologie grave, faisait état

d’une autre préoccupation relative au développement accéléré des plantations de la variété

Deglet nour en Tunisie et en Algérie qui pourrait poser plus un problème de débouchés; de

sorte qu’une surproduction pourrait avoir des conséquences économiques désastreuses sur

l’ensemble de la filière.

Tableau 28 : Evolution du patrimoine phoénicicole dans la région de Ghardaïa. (1990-2012)

(DSA Ghardaïa, 2012)

Effectifs totaux Effectifs productifs Superficie (ha)

Année Toutes variétés

Deglet Nour

Ghars et analogues

Toutes variétés

Deglet Nour

Ghars et analogues

Toutes variétés

Deglet Nour

Ghars et analogues

1990 532136 122597 409539 485500 103920 381580 3501 950 2551

1995 568059 140100 427959 497611 108602 389009 4071 1187 2884

1999 687180 250282 436898 547230 181510 365720 5321,4 2251 3070,4

2000 723518 276552 446966 566333 193343 372990 5626 2470 3156

2001 784550 310053 474497 591400 201090 390310 6236 2805 3431

2002 910400 377098 533302 631600 224230 407370 7695 3476 4219

2003 967700 381394 586306 659000 233957 425043 8150 3568 4582

2004 998200 410879 587321 693189 250094 443095 8405 3700 4705

2005 1049000 436000 613000 696500 252000 444500 8980 3970 5010

2006 1081230 463440 617790 721280 274570 446710 9253 4199 5054

2007 1161700 488300 673400 787100 299100 488000 9979 4425 5554

2008 1179110 499350 679760 825100 316100 509000 10150 4535 5615

2009 1191110 505850 685260 913100 363000 550100 10270 4600 5670

2010 1201710 510450 691260 959100 384600 574500 10401 4646 5755

2011 1214110 516750 697360 979500 395160 584340 10525 4709 5816

2012 1224810 521750 703060 1025300 416360 608940 10632 4759 5873

2. Potentiel productif

Le potentiel phoenicicole productif a enregistré naturellement une évolution positive

passant de 485 500 palmiers à 1 025 300 palmiers entre 1990 et 2012 soit une croissance de

plus de 111%. Aussi, sa proportion est passée de plus de 91% à près de 84% par rapport aux

effectifs totaux durant la même période, ce qui fait ressortir une augmentation de la part des

jeunes plantations passant de 9% à 16% du patrimoine total. Le même constat est fait pour la

composition variétale dont l’évolution tend vers une augmentation de la part de la Deglet nour

faisant un bond de 21% à 41% durant la même période.

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152

Bien que la production de dattes affiche une tendance globale à la croissance, toutefois

et contrairement aux autres indicateurs, elle est sujette à des fluctuations importantes, sous

l'effet des conditions climatiques et des attaques parasitaires qui peuvent déclasser ou causer

un manque d’importants tonnages. (Tableau 23)

La croissance de la production dattière (479%) depuis 1990 semble être, contrairement

à la production nationale, le résultat en premier lieu de l'amélioration des rendements qui ont

enregistré une croissance de 172% durant la même période d'une part et de l'augmentation des

effectifs de palmiers en rapport (111%) d'autre part. (Figure 26, 27)

Figure 26 : Indices de croissance des productions dattières dans la région de Ghardaïa. (1990-2012).

Figure 27 : Indices de croissance des rendements de dattiers dans la région de Ghardaïa. (1990-2012)

0%

100%

200%

300%

400%

500%

600%

700%

800%

900%

Toutes variétés Deglet Nour Autres variétés

0%

100%

200%

300%

Toutes variétés Deglet Nour Autres variétés

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153

Cet effort de plantation a eu comme effet un rajeunissement relatif du potentiel

phoénicicol, faisant progresser, durant la période 2000-2012, la part des effectifs âgés de "

moins de 30 ans " de 44 à 61% du total tandis que celle de plus de trente ans a chuté de 56 à

39% des effectifs totaux. (Tableau 29)

Tableau 29 : Evolution de la structure d’âge du patrimoine phoénicicole de la région de Ghardaïa.

<30 ans > 30 < 80 > 80 ans

Total palmiers

2012 745674 309442 169694

1224810 61% 25% 14%

2004 519064 309442 169694

998200 52% 31% 17%

2000 318340 224300 180880

723520 44% 31% 25%

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154

CHAPITRE V : Organisation de la filière « dattes » dans la region de

Ghardaïa

1. Une diversité de sous filières

La filière « dattes » dans la région d’étude97 est complexe possédant des

prolongements des flux de dattes, plus ou moins profonds, dépassant le niveau local au niveau

aussi bien régional (Sahara du sud et du Nord-est), national (centre et nord du pays)

qu’international (marchés nordiques et africains sub sahariens).

A des fins d’analyse, ces flux ont été groupés en quatre sous- filières (Figure 28), en

fonction des critères suivants :

• Variétés de dattes,

• Qualité98 des dattes,

• Destination des dattes

• Importance des tonnages.

Les sous filières identifiées sont :

a. Sous filière de la « Deglet nour »

b. Sous filière des « dattes sèches »

c. Sous filière des « dattes rouges »

d. Sous filière des « dattes pressées »

A celles là s’ajoute le cas particulier des dattes précoces dites « dattes grappillées » dont la « saison » d’apparition est de très courte durée.

97 L’aire d’étude s’étend sur la partie nord de la wilaya de Ghardaïa et comporte huit communes : Ghardaïa,

Bounoura, El Atteuf, Daïa ben dahoua, Berriane, Guerrara, Zelfana 98

Le triage étant la première opération post récolte, elle commence dans l’exploitation même.

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155

Figure 28 : Flux de dattes dans la région de Ghardaïa (types de dattes, origines et destinations)

Biskra

Ain Salah Adrar

Dattes précoces

« grappillage » ( Ghars,…)

Oran

Sétif Djelfa

Bérizina El bayadh

Degla beida, Deglet

nour « frezza »

Laghouat

Ghars, Azerza, Taffezouin,…

EL atteuf, Bounoura, Daya, Berriane

El Ménéa

« Dattes rouges » Temdjouhert, Tinnacer,

H’mira,…

Metlili, Guerrara, Zelfana

Dattes précoce

« grappillage » (Ghars,…)

Deglet nour

Branchette, 1ère et

2ème catégorie

Mansoura

Hassi Fhel

Djelfa

Ouargla

El Ménéa

Laghouat

Légende

Flux de dattes sèches

Flux de dattes rouges

Flux de dattes précoces « grappillage »

Flux de dattes Deglet nour supérieure

Retour de Deglet nour (conjoncturel)

Tamanrasset

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156

a. Sous filière de la « Deglet nour »

C’est la plus récente, son apparition a coïncidé avec l’entrée en production des

plantations réalisées durant les années cinquante dans le cadre du « plan de Constantine »

lancé par l’administration coloniale française. Ces exploitations phoenicicoles modernes, à

l’instar d’innombrables d’autres des régions du Nord-est du Sahara, ont été essentiellement

destinées à l’approvisionnement des marchés de la métropole, par de la datte Deglet nour de

qualité. Son étendue spatiale est principalement constituée en amont par Zelfana, Guerrara et

Metlili avec des prolongements de plus en plus importants ces cinq dernières années

atteignant la zone de Hassi Fhel.

En aval le flux attient par ordre d’importance Biskra-Sétif, Oran et Djelfa-Alger pour

atteindre en partie l’exportation. Cette sous filière qui concerne exclusivement la datte Deglet

nour de qualité: « branchette », « premier choix » et « deuxième choix », est la plus exigeante

du point de vue technico logistique et donc restreinte à un nombre d’opérateurs de post récolte

relativement limité, elle bénéficie de plus en plus d’intérêt, que ce soit en terme d’extension

des plantations99 que des soins apportés tant au niveau de la production-récolte-collecte, le

conditionnement-stockage que de la commercialisation au niveau national et de l’exportation

si bien que les opérateurs, déploient à chacune de ces étapes les moyens nécessaires

(financiers, équipements, marketing).

Se basant sur nos enquêtes sur les quatre dernières années100, on estime101 que 85% du

flux de Deglet nour de qualité étant destiné aux marchés hors de la zone d’étude, le reste

constitue l’écoulement local, l’autoconsommation et la « zakat ». La catégorie « branchette »,

la plus recherchée pour ces marchés et dont la valeur commerciale est la plus élevée demeure

relativement moins disponible dans la zone (10%) par rapport à la Deglet nour du premier et

deuxième choix (25 et 35%).

99 Les statistiques de la DSA, montrent que les plantations durant les vingt dernières années (1990-2012)

montrent une nette tendance à une recomposition variétale du patrimoine phoenicicole qui devient, sous l’effet des forces du marché, moins diversifié en faveur de la Deglet nour et Ghars. Illustrative, la part de Deglet nour a évolué de : - 23 à 43% des effectifs totaux, passant de 122 597 à 521 750 pieds - 21 à 58% des effectifs productifs, passant de 103 920 à 416 360 pieds - 23% à plus de 45% de la production dattière totale, passant de 22 200 à 209 620 quintaux. 100

Enquêtes durant la période 2009-2012, auprès d’un échantillon de diverses catégories de producteurs, collecteurs et conditionneurs-stockeurs, commerçants ainsi qu’auprès des services de l’agriculture. 101

Il faut noter que ces proportions varient en fonction de la qualité de la production dattière elle-même conditionnée par les aléas climatiques et phytosanitaires.

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157

Il est à signaler qu’une forte proportion (80%) de la datte Taffezouine, dont l’essentiel

du patrimoine se trouve dans la zone de Guerrara, emprunte les mêmes circuits que la Deglet

nour de premier et deuxième choix. Le reste suit le flux des dattes sèches.

b. Sous filière des « dattes sèches »

Les dattes concernées par cette sous filière, sont la Degla beida, Deglet nour de

troisième catégorie, Deglet nour dite « freza » et autres dattes sèches attaquées par le

« boufaroua », caractérisées par l’aptitude au stockage de longue durée.

En amont, elle couvre Metlili-Guerrara-Zelfana et secondairement Berriane et à un

degré moindre la Vallée (Daïa-El atteuf-Bounoura), en aval, ces dattes transitent jusqu’aux

pays du sud (Mali et Niger) via Tamanrasset qui absorbe environ 90% des tonnages collectés,

le reste étant écoulé et consommé localement.

Moins exigeante en qualité et donc en moyens de conditionnement et de traitement,

elle reste relativement plus ouverte aux opérateurs. Les tonnages concernés sont importants

tant la valeur commerciale de ces dattes est relativement modeste et constituent une partie non

négligeable des stocks alimentaires dans les régions de destination.

Ces dattes expédiées en vrac vers les pays africains au Sud, font souvent l’objet du

commerce de troc en échange d′autres produits (arachides, oignon, cheptels ovins de race

sidaoun102 , thé vert, … et parfois des cigarettes).

c. Sous filière des « dattes rouges »

Elle concerne les dattes dites rouges savoir telles que la Timdjouhert, Tazzegukht, Elle

touche principalement le bassin suivant l’axe Guerrara-Berriane-Vallée et secondairement

Metlili. Des quantités importantes viennent aussi d’El Ménéa et d’autres zones du sud en

l’occurrence, Ain Salah, Adrar (Tinnacer et H’mira).

Ces dattes intéressent de plus en plus des collecteurs de Biskra, elles font semble t-il

l’objet d’une partie de dons humanitaires de la part d’organisations d’aides aux populations du

sud ouest dont les populations sahraouies. Les flux de ces productions sont difficiles à

estimer.

102 La race ovine « sidaoun » ou « sidaou » est une race ovine Algérienne d'origine l’Afrique subsaharienne.

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158

d. Sous filière des « dattes pressées »

Elle concerne principalement les dattes Ghars et analogues (Taddela, Azerza, Ammari,

Bentekbala, Timdjouhert,…). Cette forme de conditionnement, la plus ancienne constitue le

meilleur moyen d’une longue conservation des dattes, très consommées notamment aussi bien

par une grande partie des consommateurs urbains que par les populations nomades.

e. Cas particulier de dattes précoces dites « dattes grappillées »

Certains cultivars manifestent une maturité précoce et échelonnée, il s’agit

principalement de Ghars, Taddela, Bentekbala, U′Rus et à un degré moindre Uchet, Ksebba,

Sbaa bedraa, Litime, Babati, Ali ourached, Akerbouch, Bayd lahmam.Bien que nécessitant

des charges supplémentaires de main d’œuvre, ces dattes grappillées au stade « bser »,

procurent des rentrées appréciables d’argent les premiers jours d’entrée au marché.

Cette filière s’étend, à des degrés variables, à toute la zone et presqu’exclusivement

limitée aux marchés locaux, pour cause de la sensibilité au transport et la faible inaptitude au

stockage des dattes grappillées. Il faut noter que les dattes précoces locales entrent après

celles des zones du sud essentiellement d’Ain Salah qui envahissent très rapidement (une

quinzaine de jours) les marchés locaux. Le flux de « dattes grappillées » est le moins

important par rapport aux flux des autres sous- filières existantes dans la zone.

2. Acteurs de la filière dattes

Du producteur au consommateur, le circuit long et complexe qui caractérise la filière

« dattes » comprend une diversité d’opérations et de services, tout aussi indispensables que

complémentaires, tels que la collecte, le triage (catégorisation), le conditionnement, le

transport, le stockage, la vente, l’achat, la transformation,...

A chacune de ces étapes, un service ou une valeur commerciale est additionné au

produit : présentation, spatiale (transport), temporelle (stockage) ou d’usufruit, lui conférant

ainsi une valeur ajoutée et donc l’augmentation de son prix et du revenu de chacun des

opérateurs engagés dans ce processus. Ces opérations doivent être réalisées avec un haut

niveau qualitatif et professionnel aussi bien pour les dattes commercialisées localement que

pour celles destinées à l’exportation, pour atteindre une meilleure compétitivité dans les

marchés aussi bien au niveau local qu’à l’exportation.

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159

Sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs climatiques, phytosanitaires et techniques,

la qualité des dattes produites n’a pas accompli d’avancée conséquente face à des marchés de

plus en plus exigeants en la matière. Un simple tour dans les marchés et les locaux de vente,

permet de se rendre compte des améliorations apportées en permanence à la qualité

(emballage, calibrage, estampillage) de fruits et légumes divers (pommes, coings, bananes,

raisins, …tomate, courgette, ail,…) en dépit de leur sensibilité et de leur caractère périssable

comparativement aux dattes. Une part importante de leur prix de vente, parfois anormalement

élevés, est tolérée par le consommateur sensible à ces améliorations qualitatives.

Il ressort que des progrès restent à réaliser sur plusieurs aspects de la qualité, du

conditionnement, du marketing et de diversification des produits dérivés dattiers, afin que

l’offre puisse suivre une demande exprimée et éveiller la demande potentielle aussi bien des

marchés intérieurs qu’extérieurs.

La répartition équitable (non égalitaire) de la valeur ajoutée générée est tributaire des

efforts, requérant professionnalisme, solidarité d’interdépendance, concertation dans la

conception, coordination et durabilité dans l’action, consentis par chacun des intervenants à

chaque niveau de cette chaine dont les segments sont indissociables et fortement

interdépendants.

La complémentarité des interventions à la production puis au niveau de son aval pour

garantir un produit à la qualité et au coût de revient voulus, adaptés aux différents niveaux de

pouvoirs d'achat et d'exigence des marchés, devra vraisemblablement passer par une

organisation et une gestion consensuelles de l’ensemble des maillons de la filière et, dans un

premier temps, par une organisation des petits producteurs, nécessaire si l'on souhaite protéger

ces derniers, très majoritaires et seuls garants de la pérennisation de la production.

(GREINER, 1998)

Le commerce de la datte est libre, il est régie par l’offre et la demande à tous les

niveaux (local, régional ou national), avec d’éventuelles opportunités d’exportations par des

opérateurs en provenance des autres wilayas et d’opérations de troc par des collecteurs surtout

de dattes sèches, avec les pays frontaliers du sud.

Ce commerce touche de nombreux opérateurs difficilement identifiables appartenant

pratiquement à toutes les catégories (collecteurs, grossistes, conditionneurs, intermédiaires

revendeurs, détaillants). En effet leur identification est difficile du fait que le marché de la

datte est non organisé ainsi que le caractère saisonnier de leurs activités. (Figure 29)

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160

Figure 29 : Organisation des activités de collecte dans la filière « dattes » dans la région de Ghardaïa.

- Août à Septembre: Prospection- achat

- Octobre à Mai : Récolte, Collecte, Triage, Conditionnement,

Stockage, Expédition

Octobre à Mai : Stockage, Expédition

Collecteurs moyens, moins nombreux (≈25) (Collecte ≤ 2500qx/an)

- Certains sont producteurs sans ou équipés de chambre froide (1000 à 1500.m3) - Propres moyens : transport (5 à 20 T) et stockage (100-200qx), - Temps moyen de stockage : 1 à 3 mois

Novembre à Août : Stockage, Conditionnement

Expédition

Gros collecteurs, nombre limité (≈10) (Collecte ≥2500qx/an),

- Propres moyens : transport (20 à 50 T) et stockage (150 à 200 T) - 50% recours à des locations supplémentaires - Temps de stockage : jusqu’à 4 mois - préfinancement des collecteurs de l’amont

Petits collecteurs (≈75) (Collecte ≤500qx/an),

- Moyens propres modestes : transport (10-50 qx) et de stockage (100 à 200 qx), - Temps moyen de stockage : un mois

Collecteur 1

Collecteur 2

Collecteur

3

Collecteur 4

Collecteur

n1

- Autoconsommation et «zakate » - Offres dispersées de dattes toutes variétés et toutes catégories - 80% exploitations de mise en valeur, 20% d’anciennes oasis

90% Vente sur pieds, 10% récoltées Transactions : d’août à Novembre

..…

Collecteur

1

Collecteur n3

Pa

lme

raie

1

Pa

lme

raie

2

Pa

lme

raie

5

Pa

lme

raie

4

Pa

lme

raie

3

Pa

lme

raie

6

Pa

lme

raie

7

Pa

lme

raie

8

Pa

lme

raie

9

Pa

lme

raie

n1

..…

Collecteur

1

Collecteur

2

Collecteur

3

Collecteur n2

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161

a. Producteurs

Les producteurs constituent le maillon de base pour les autres intervenants. Les

producteurs se trouvent à un niveau fondamental d’où dépendra en grande partie les aspects

quantitatifs et qualitatifs de l’offre de la production dattière sur le marché.

i. Destination de la production

La production dattière est répartie entre : vente, autoconsommation, auto

approvisionnement du bétail et enfin la transformation. Ces diverses destinations se

rencontrent le plus souvent simultanément mais à des proportions variables selon le type

d'exploitation considéré (traditionnelle ou tournée vers le marché).

Le rapport des forces dans la filière est à la défaveur des producteurs de dattes, qui se

trouvent à chaque saison avec des productions dattières sur les bras, courant des risques

climatiques (pluies automnales précoces ou chaleurs excessives prolongées) nécessitant de

surcroit des chantiers de récolte couteux à cause de la rareté des grimpeurs et donc la cherté

de leurs services, de trie et de stockage si les acquéreurs se font attendre plus qu’il n’en faut.

Les phoéniciculteurs, se trouvent en conséquence pressés d’écouler leur productions pas

nécessairement avec les gains proches de ceux souhaités.

C’est ainsi qu’une majorité (85%) des producteurs optent depuis quelques années pour

la vente sur pied de leurs productions, notamment ceux disposant d’un nombre de palmiers

important (plus de 100 pieds). Mais les propriétaires se plaignent souvent de la qualité des

travaux réalisés à la hâte par les chantiers de collecte qui souvent couvrent plusieurs

exploitations durant une courte période.

D’un autre côté, une certaine dynamique commence à apparaitre marquée par une

volonté de certains phoéniciculteurs organisés en coopératives à se déployer plus en aval de la

filière, en optant pour la réalisation eux-mêmes des opérations de récolte, de trie, de

conditionnement et de stockage sous froid dans leurs propres infrastructures construites grâce

au soutien du PNDAR. Cela concerne au moins deux producteurs dans la zone d’étude103 et

d’autres producteurs hors zone (Hassi Fhel, El Ménéa)104, il faut signaler que les concernés

103 A titre collectif : Coopérative agricole « El waha » de production des dattes (Zelfana), Groupement d’intérêt

collectifs agricoles (GICA) « COFROID INTISSA » (Bounoura), financés en partie dans le cadre d’appui de la commission européenne au plan national de développement agricole et rural. 104

A titre collectif : GICA « El Ikhlas » (Hassi Lefhel) avec le soutien de la CE ; à titre individuel avec le concours du FNDRA: exploitation HADJADJ (El Ménéa) et exploitation BEN HAMMOUDA (Hassi Lefhel).

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162

disposent collectivement de productions fruitières et maraichères diverses. Ils proposent leurs

services aux producteurs des périmètres agricoles limitrophes. (Tableau 30)

Tableau 30: Infrastructures de stockage sous froid à travers la région.

Localisation Volume

(m3) Observation

Exploitation HADJADJ (El Ménéa) 1500 Stockage Exploitation BEN HAMMOUDA

(Hassi Lefhel) 1600

Groupement d’intérêt commun agricole « COFROID INTISSA » (Bounoura)

225 Stockage

SARL ZELFANA DATTES (Zelfana) 500 Stockage / Conditionnement dattes en boite) Coopérative El WAHA (Zelfana) 300

Groupement d’intérêt commun agricole (GICA) « El Ikhlas » (Hassi Lefhel)

100 Stockage /

Conditionnement (dattes pressées « b’tana »)

TOTAL 4225

Bien que cette forme de redéploiement des producteurs dans l’aval de la filière, n‘est

qu’à son état embryonnaire, néanmoins elle a de forte chance, favorisée en cela par le soutien

du FNDIA et la diversité des produits, de s’étendre à d’autres collectifs de producteurs

pénalisés par le rapport de forces qu’ils subissent dans l’écoulement de leurs productions.

Le mois de ramadhan, période de consommation maximale, va être de plus en plus en

avance par rapport à la maturité des dattes pour au moins une trentaine d’années à venir, ce

qui rendra plus que nécessaire le stockage des productions sous froid.

Ces infrastructures constituent un moyen de réguler leurs ventes de dattes et donc

sécuriser dans une large mesure leurs revenus. D’un autre côté, c’est un signe précurseur d’un

engagement progressif dans une démarche de « management par la qualité », qui aidera

certainement à dépasser l’archaïsme marquant la majorité des cas les phases de cheminement

des dattes (production, récolte, poste récolte).

En effet, tous les indices indiquent que la production dattière connaitra une croissance

significative dans les années à venir à cause de l’entrée massive en production des jeunes

plantations réalisées durant la dernière décennie, avec un risque potentiel de la détérioration

des prix à la production face à une demande qui n’est pas susceptible de suivre la même allure

(compétitivité des dattes, concurrence d’autres fruits, habitudes alimentaires, marchés

d’exportation difficilement extensibles).

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163

ii. Procédés de vente

Le mode de vente sur pied de la production est plus pratiqué au niveau des grandes et

moyennes exploitations qu’au niveau des micro exploitations familiales.

Cette vente est le plus souvent réalisée au profit de gros acheteurs, capables d’acquérir

d’importants tonnages pour leur revente à d’autres intermédiaires et / ou détaillants. C’est

ainsi que durant la campagne dattière, la majorité des exploitations phoénicicoles se

transforment en chantiers de récolte ainsi que de multiples locaux en dépôts de collecte, de tri

et d’ensachage.

La vente sur pied aux collecteurs de dattes touche près de 55% des exploitations. C’est

un procédé basé sur l’évaluation par des connaisseurs, de la production pendante

généralement au stade maturité, car le droit religieux islamique exige que la production soit

arrivée à maturité pour qu’elle soit évaluée. Les prix de vente de la production sont négociés

avec les collecteurs, toujours en position de force pour les fixer à leur faveur.

Ce procédé de vente évite aux exploitants les charges de la récolte et les risques de

pertes dues aux dégâts en cas de pluies précoces, le suivi du chantier qui peut durer plusieurs

jours. Les exploitants se plaignent cependant du manque de soins apportés par les collecteurs

quant au nettoyage adéquat des palmiers durant la récolte exécutée à la hâte.

Au niveau des exploitants, le conditionnement est moins pratiqué (moins de 2% des

exploitations), car jugé nécessitant assez de temps et générant des frais supplémentaires de

main-d’œuvre et d’emballage pas toujours récupérés à la vente aux collecteurs qui – la

désorganisation des producteurs aidant – sont généralement plus préoccupés à casser les prix

pour dégager des marges bénéficiaires plus importantes à la revente.

Il y a lieu de signaler qu’une unité de conditionnement d’une capacité de 5 600 tonnes

a été installée récemment dans la commune de Zelfana, avec le soutien du Fond national de

régulation et de développement agricole (FNRDA) pour la réalisation d’infrastructure de

stockage sous froid.

Le gros des exploitations (55%) voient leurs productions écoulées sur les marchés

locaux. Les exportations en hors wilaya viennent en seconde position avec 42%

d’exploitations concernées. Le reste est destiné aux marchés régional et national et très

faiblement vers les marchés internationaux (3%) via d’autres opérateurs hors de la région.

Cependant un important mouvement de dattes sèches a lieu, chaque année, vers les pays

d’Afrique frontaliers, moins exigeants en qualité. L’ampleur de ce mouvement ainsi que les

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quantités concernées, nécessite une évaluation et un suivi régulier pour en déterminer

l’impact et les opportunités qui peuvent s’offrir à l’écoulement de ces catégories de dattes

généralement à valeur marchande modeste dans les marchés locaux.

iii. Période et Rythme d’écoulement

L’écoulement de la production est complexe s’agissant de plusieurs variétés de dattes

et de plusieurs catégories de qualité.

Même si l’écoulement total de la production peut, généralement, s’étaler au-delà de la

saison de récolte, la période qui semble être favorable pour toutes les exploitations est celle

précédant la récolte massive par le recours à la pratique du grappillage de dattes fraîches

précoces (maturité échelonnée des régimes à partir de juillet), mises sur le marché le même

jour et à des prix relativement élevés comparativement au reste de la campagne. Ces prix

peuvent atteindre 200% du prix moyen de saison.

Cette période d’écoulement est favorisée conjoncturellement par le mois de Ramadhan

où la consommation de dattes est importante à des prix de vente au détail plus élevés.

Aussi le décalage qui va en s’accentuant entre cette période de haute consommation et

celle des récoltes massives des dattes, va poser de sérieuses difficultés aux producteurs qui

verront leurs productions de l’année connaitre une lenteur de vente à des collecteurs pas

pressés à l’acquérir du moment que la période de la plus grande commercialisation dans les

marchés intérieurs a été dépassée.

Concernant les proportions de récolte vendues :

- 58% des exploitations écouleraient moins de la moitié de leur production durant toute la

campagne de récolte. La vente se poursuit plusieurs mois après, retardant énormément les

rentrées d’argent frais pour l’exploitant. Les causes principales sont : lenteur des chantiers de

récolte, dominance des variétés dites communes à écoulement difficile, opération de

conditionnement d’une partie de la production.

- 48% des exploitations arrivent à écouler plus de la moitié jusqu'à la totalité de leur

production avant la fin de récolte. Ce sont essentiellement des ventes sur pieds d’ailleurs

privilégiées justement pour cette rapidité de commercialisation et la rentrée d'argent rapide

qu’elle procure.

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iv. Prix des dattes

Outre sa saisonnalité relative, la structure des prix pratiqués à l’exploitation est

largement tributaire de la qualité et de l’abondance de la production qui se trouve ces

dernières années plus ou moins régulée par les gros collecteurs-vendeurs grâce aux

infrastructures frigorifiques subventionnées en grande partie par le FNRDA.

Néanmoins pour une année moyenne, ceux-ci ont enregistré des hausses importantes

dépassant la fourchette des 100-150 Da/Kg (Deglet nour de choix), prix largement inférieur

aux 300Da/kg souhaités par les producteurs, compte tenu des niveaux des prix pratiqués au

détail aux consommateurs oscillant entre 300-500 Da/kg, rendant cet aliment de haute

qualité, souvent hors de protée des bourses moyennes pour une consommation régulière.

Ils oscillent dans la fourchette des 50-100 Da/Kg pour les autres variétés.

Généralement utilisés dans l’alimentation du bétail, les écarts de tri de dattes peuvent

atteindre 30 Da le kilogramme en année difficile en affouragement et peuvent chuter jusqu’à

10 Da durant les années favorables.

Les prix moyens de détail pratiqués durant l’année 2011-2012 faisaient grimper la

Deglet nour au détail jusqu’à 300 – 500 Da/Kg (vrac et conditionnée), une marge importante,

allant jusqu’à 250%, échappe aux producteurs et profitent uniquement aux intermédiaires

(collecteurs et détaillants).

Les exploitations réclament un prix minimum de 150 Da le kilogramme des dattes

Deglet nour et 100 Da pour les dattes communes de qualité telles que Ghars et Bentekbala.

Ce seuil est argumenté par l’envolée des charges d’entretien des palmiers (intrants, énergie,

main d’œuvre, …) avec une stagnation des rendements ou même leur chute en années

défavorables. Ces prix réclamés sont jugés relativement élevés par certains collecteurs dans

le cas de vente sur pied où la récolte n’est pas prise en charge par l’exploitant. Pour les écarts

de tri, les exploitants souhaitent une fourchette de 35 à 50 Da/kg.

v. Clientèle des exploitants

Par rapport au nombre de clients, 86% des exploitants traitent en moyenne avec un

nombre limité inférieur à 3 clients collecteurs par année. Ces exploitants, possédant des

productions importantes et qualitativement homogènes, préfèrent généralement avoir affaire à

un seul et pour plusieurs campagnes. La clientèle multiple (14%) est rencontrée dans les cas

des exploitations ayant des quantités importantes de diverses variétés, écoulées selon la

diversité des besoins (marché local et régional, pays d’Afrique).

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vi. Part de l’autoconsommation

Les résultats de l’enquêtes font ressortir que traditionnellement l’agriculture est

orientée vers l’auto -consommation puis la vente des excédents. Seule une proportion

modeste de nouvelles exploitations issues de la mise en valeur, basées sur une phoéniciculture

moderne et intensive associée aux cultures légumières, se trouvent tournées intégralement

vers le marché.

L’évaluation de l’autoconsommation n’est qu’approximative selon les déclarations des

enquêtés et le recoupement avec certaines données relatives à la taille du ménage. Cependant,

elle est prépondérante dans les exploitations oasiennes traditionnelles ainsi que dans une

certaine mesure, les petites exploitations créées dans le cadre de la mise en valeur.

L’autoconsommation de la part des ménages et des cheptels éventuellement, touche, en

des proportions très variables, l'ensemble des exploitations. Cependant il est constaté que des

proportions importantes sont destinées aux élevages : 24% des exploitations y réservent en

moyenne plus de 5% de leur production par année.

L’utilisation de dattes de moindre qualité, dans l’alimentation animale est une pratique

ancienne des systèmes oasiens. Cette pratique pourrait non seulement être encouragée mais

élargie à d’autres zones d’élevage. Ceci dénote l’importance des tonnages de dattes de

déclassées généralement réservées aux bétails. Cette proportion, dont les excédents peuvent

être vendus comme aliments du bétail, peut atteindre des niveaux élevés en mauvaises années

à cause d’aléas climatiques.

Les statistiques relatives aux productions commercialisables ces dix dernières années,

font ressortir que durant la période 1999-2010, les productions de sept campagnes ont été plus

ou moins affectées qualitativement et quantitativement à des taux allant de 10 à 36%.

b. Collecteurs

Eu égard à l’émiettement de la production dattière, sa diversité (cultivars, qualité) et

son éparpillement sur de vastes territoires, la collecte revêt un caractère essentiel dont dépend

la pérennité et l’essor de la phoéniciculture elle-même, de son écoulement et son adéquation

avec la diversité des consommateurs et de leur solvabilité.

L’activité de collecte, en tant qu’interface entre la sphère de la production et celle de la

distribution, joue le rôle de régulateur dans ces deux directions dans le sens où les collecteurs

constituent le maillon le plus actif de la filière de par leur mobilité à la recherche du produit

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d’un côté et sa mise à la disposition aux utilisateurs finaux ou intermédiaires (transformateurs)

d’un autre côté.

Les collecteurs représentent un maillon clé du fonctionnement de la filière en gérant le

lien entre les producteurs et les opérateurs de l’aval. En revanche, cette position autant elle

leur confère de force dans le marché autant elle les expose à des risques plus élevés après les

producteurs. Le premier constat qui ressort des enquêtes de terrain, est l’inexistence d’un

réseau structuré de collecte en de centres de collecte de proximité, susceptible de surmonter

les contraintes relatives à l’éparpillement des centres de production et l’émiettement de l’offre

qui caractérisent la région.

� Typologie des collecteurs enquêtés

Les principaux critères de différenciation dégagés : le tonnage moyen collecté, la

qualité des dattes collectées, moyens de transport, moyens de stockage, type de

conditionnement. (Tableau 31)

En l’absence de toute normalisation et d’organisation de la profession, nombreux sont

les collecteurs occasionnels n’exerçant pas leur activité de manière régulière et durable. Ce qui

n’est pas en faveur d’une gestion de qualité au profit mutuel de l’ensemble des opérateurs.

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Tableau 31 : Typologie des collecteurs de dattes dans la région

Petits collecteurs Collecteurs moyens Grands collecteurs Echantillon (15 collecteur)

Nombre: 8 1 Guerrara, 1 la Vallée 2 Zelfana, 3 Metlili,

Nombre: 4 1 Sétif, 1 Ouargla, 2 Biskra

Nombre: 3 1 Zelfana, 2 Metlili

53% 27% 20%

Provenance De la zone Zelfana, Ouargla, Sétif,

Biskra, De la zone, Bayadh, Tamanrasset,

Ouargla Tonnage moyen collecté/ an Moins de 500 qx 500 à 2500 qx 2500 à 5000 qx

Qualité des dattes 50% DN 2ème, 3ème choix 50% autres dont le « m’naguer »105

80% DN 1er et 2ème choix 20% autres

20% DN 3ème, « frezza » 80% autres surtout sèches

Moyens de transport 1 à 5 tonnes

Propres moyens 100 tonnes

En plus 20% en location 200 tonnes

En plus 50% en location

Moyens de stockage 10 à 20 tonnes

Propres moyens 15 à 10 tonnes

En plus 20% en location 20 à 50 tonnes

En plus 50 % en location

Destination de la collecte 90% hors zone

(El Bayadh, Brézina, Djelfa, Laghouat) 85% hors zone

(Biskra, Sétif, Alger, Djelfa, Oran) 95% hors zones

(Tamanrasset, Illizi, Mali, Niger,…)

Type d’emballage Cageots, cagettes, Sacs,

régimes en papier, « b’tana »106 (Ghars, Azerza, …)

Boites (1-5kg) (branchettes), régimes en papier (3à7 kg)

Sacs (Degla beida, frezza), cageots, cagettes (Deglet nour,…)

Type de main d’œuvre A prépondérance familiale Mixte (familiale et salariée saisonnière) Salariée saisonnière

(journalière, à la tache)

Stabilité de l’activité Relativement stable moins de nouveaux

venus Instable avec beaucoup de nouveaux

venus Relativement stable moins de nouveaux

venus

105 Dattes précoces récoltées par grappillage échelonné, généralement, à partir de mi juillet, selon l’intensité de la chaleur estivale.

106 Dattes demi molles pressées dans des sacs en tissus blancs et plus récemment en plastique transparent.

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Face aux producteurs, les collecteurs moins nombreux, disposent d’une marge de

manœuvre beaucoup plus importante pour imposer leur échelle des prix et le mode d’achat

des dattes. Cette situation de force résulte d’un certain nombre d’atouts dont principalement:

� Ressources financières proportionnellement illimitées, parfois (68%) avec un

préfinancement des opérateurs de l’aval. Les relations avec ces derniers, sont certes

informelles mais permanentes dans une majorité des cas (77%) avec les mêmes opérateurs

de l’aval (grossistes, conditionneurs, exportateurs).

� Peu ou pas de risques potentiels d’avarie ou de perte de marchandise avant l’achat.

Cependant tous les efforts sont déployés pour écourter l’opération de la récolte dès lors que

la vente est conclue.

� Grande mobilité à travers les exploitations et les régions phoénicicoles. C’est ainsi

que la totalité des 15 collecteurs enquêtés, traite chacun, selon les campagnes, avec plus de

11 exploitations en moyenne avec un minimum de 4 exploitations durant les campagnes de

production de moindre qualité.

� Pour ce qui est de la couverture géographique, une part importante (67%) couvre en

moyenne quatre communes par saison, 20% des collecteurs couvrent en moyenne deux

communes et 13% activent au niveau d’une seule commune. Les grands collecteurs sont

disposés d’étendre leur zone d’action à la recherche de la qualité de dattes et d’offre plus

consistante. Ils tablent sur la fidélisation des producteurs potentiels dont certains d’entre

eux jouent le rôle de relais secondaires pour leurs clients, en réceptionnant des récoltes

modestes des petits producteurs de leur voisinage. Une partie de ces producteurs-

collecteurs se sont dotés d’infrastructures de stockage sous froid des dattes107.

� Au sujet de la fidélisation des partenaires, il ressort qu’elle n’est pas encore instaurée

durablement selon des obligations réciproques entre collecteurs et producteurs. En effet,

25% seulement des collecteurs maintiennent des rapports pendant plus de cinq années avec

les mêmes producteurs en plus des éventuels nouveaux. La majorité des collecteurs (75%)

ne dépassent pas trois années de suite, imputant cela à l’instabilité des activités de la

collecte dans l’espace et dans le temps conditionnée principalement par la demande du

marché et la qualité de la production.

107 Deux Chambres froides (El Ménéa, Hassi Fhel) soutenues sur le FNRDA et trois autres par l’appui financier

européen (Zelfana, Hassi Fhel, Bounoura).

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� En revanche, les destinations des productions collectées sont moins diversifiées, 95%

des collecteurs ont une seule destination (Biskra, Sétif, Djelfa, Oran, El Bayadh,

Tamanrasset) celle-ci peut changer d’une saison à une autre chez 21%.

� Grande concentration de l’offre dans le temps. Nos estimations portent sur une part

de 80% de la production dattière de la région écoulée en l’espace de trois mois (septembre

à novembre), avec une offre atteignant son maximum au mois de novembre.

� Relations plus stables avec des groupes d’ouvriers saisonniers attirés par des salaires

relativement plus tentants et des périodes de travail plus longues que chez les exploitants.

Les grimpeurs sont plus rémunérés jusqu’à 50% de plus (300 à 500 DA/pied selon la

hauteur des palmiers, le nombre de montées et les soins qu’exige la récolte des variétés de

choix) que chez les exploitants (200 à 350 DA/pied).

c. Conditionneurs

Le conditionnement est une opération très importante dans l’élévation de la valeur

ajoutée aux produits vendus. Dans la région, plusieurs types de conditionnement existent,

avec peu d’améliorations dans ce domaine depuis des dizaines d’années. Il faut signaler que

les dattes de Deglet nour bénéficient des soins meilleurs par rapport aux variétés.

Les types de conditionnement existants :

- Dattes Deglet nour « branchettes » en barquettes plastiques ou en cartons améliorés

(250g à 2kg).

- Régimes de dattes Deglet nour emballés dans du papier ou la cellophane (3 à 7 kg en

moyenne).

- Dattes Deglet nour en vrac en cartons (jusqu’à 5 kg)

- Dattes Bentekbala (et analogues) congelées dans des barquettes en plastique de

contenance un kilogramme en moyenne.

- Dattes Ghars, Azerza, (et analogues) pressées dans des sacs en tissus ou en plastiques

appelées b’tana, de 2 à 16 kg en moyenne.

- Pâte de dattes surtout Ghars et d’autres à moindre degré (Azerza,…) dénoyautées et

pressées dans du film plastique transparent à raison d’un kilogramme en moyenne.

- Dattes grappillées dans des paniers ou récipients (osier, plastiques, métalliques)

d’environ 1-3 kg.

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- Dattes de toutes catégories et de toutes variétés en vrac dans des cagettes pouvant

contenir jusqu’à 25 kg.

- Dattes sèches emballées dans des sacs de grandes contenances de 30 à 50 kg.

L’opération de conditionnement traditionnel (régimes, b’tana,…) et de tri qui la

précède est assurée en grande partie par la main d’œuvre féminine familiale et saisonnière.

Les ménages optent pour le type b’tana en général et à moindre degrés pour le stockage dans

des khabia (genre de cavité murale) et dans des jarres ou contenants en plastiques ou de

vannerie fabriqués à l’aide de folioles de palmiers.

Le stockage de ces dattes conditionnées se fait en général dans de grands hangars ou

des locaux de moindre importance, la durée du stockage est sujette au rythme de

l’écoulement. Cette durée peut s’étaler de quelques jours, semaines ou des mois.

Le conditionnement de type b’tana est le plus apte à une conservation prolongée dans

ces conditions, pouvant dépasser six mois. La zone d’étude fait cruellement défaut d’unité de

conditionnement amélioré. Ce qui fait que de fortes proportions de dattes de qualité

supérieure alimentent directement les unités de conditionnement hors zones (Biskra, Sétif,

Oran,…).La seule unité de traitement, de conditionnement, de stockage sous froid et

d’exportation des dattes, située dans la commune de Zelfana est à l’arrêt depuis quelques

années d’activité. L’unité « El Waha » récemment créée dans la même commune, disposant

de 300 mètre cubes de stockage sous froid, ambitionne de disposer de son emballage avec sa

propre marque pour la traçabilité du produit de qualité.

Aussi, les dattes conditionnées en tous types, à l’exception des sacs de dattes sèches,

peuvent être stockées sous froid pour des durées plus ou moins longues selon les quantités, les

possibilités d’écoulement et l’accès aux infrastructures frigorifiques.

Force est de constater que l’état actuel du maillon de conditionnement (infrastructures

et techniques) est loin de répondre aux normes de compétitivité (traçabilité, qualité, démarche

HACCP108). Des investissements très importants doivent être injectés pour la réalisation des

infrastructures frigorifiques et de conditionnement, pour valoriser au mieux la production

108 HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) ou système d'analyse des dangers - points critiques pour leur

maîtrise, a pour objectif en matière de l'hygiène des aliments la prévention, l'élimination ou la réduction à un niveau acceptable de tout danger biologique, chimique et physique.(Codex alimentarius, 2003)

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prévisionnelle de dattes de qualité notamment la Deglet nour et Ghars, au moins dans une

première étape à destination des producteurs potentiels.

Quant aux dattes autres que Deglet nour, la riche diversité variétale est souvent

accompagnée par la modestie des quantités produites de certaines variétés, ce qui rend

relativement délicat du point de vue la rentabilité économiquement de l’investissement dans

des opérations sérieuses et d’envergure dans le domaine du marketing, à même de contribuer

à la préservation de cette richesse variétale.

Les problèmes de la qualité des dattes:

- Influences des aléas climatiques (chaleurs excessives, pluies) et des attaques parasitaires

dont le degré varie selon les campagnes (vers et acarien des dattes surtout).

- Usage très limité d’emballages normalisés et attractifs.

- Insuffisance d’unités de conditionnement, de transformation et de stockage.

- Absence d’une organisation du marché de la datte (importantes fluctuations et écarts de

prix dans la même zone et à travers les différentes régions).

- Absence d’influence et implication insuffisante de la profession sur le cours du marché.

- Difficultés d’écoulement des variétés communes à faible valeur marchande, mais

constituant un riche potentiel de biodiversité.

- La filière est caractérisée par une quasi absence des liens de coordination entre l’amont et

l’aval, que ce soit en termes de mode de transaction (peu de contrats) ou d’échange

d’information (connaissances, références techniques…). Par conséquent, les phoéniciculteurs

ont d’énormes difficultés à faire valoir leurs productions sur un marché concurrentiel,

- Les opérateurs qui managent les dattes, font face à un manque d’appui technique

spécifique, beaucoup d’entre eux font peu d’efforts pour promouvoir la qualité.

d. Commerçants

Le commerce de la datte dans la région est caractérisé par l’inexistence d’un marché

physique permettant de canaliser la diversité des productions, la rencontre et la confrontation

des opérateurs (vendeurs et consommateurs) ainsi que la transparence des pratiques

d’écoulement des dattes (prix, quantité, qualité). Les acteurs de la commercialisation des

dattes représentent la masse la plus importante après celle des producteurs. On rencontre :

- Des petits commerçants dont le tonnage annuel écoulé ne dépasse guère les dix quintaux

en moyenne, ils pratiquent un commerce de produits diversifiés à côté des dattes (henné,

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arachides, herbes sèches, ...).

- Des commerçants moyens : ils sont spécialisés dans le commerce des dattes, avec un

tonnage moyen annuel pouvant atteindre jusqu’à cents quintaux toutes variétés

confondues, disposent de locaux de stockage et de conditionnement, traitent des dattes

locales et externes à la région. Ces derniers ont une certaine capacité à peser sur la

tendance des prix notamment durant la période de forte demande coïncidant avec le mois

du jeun le Ramadhan. Leur marge de manœuvre à cet égard est d’autant plus grande

quand ils disposent de moyens de stockage pour des périodes plus ou moins longues.

e. Associations et organisations professionnelles

Les nouvelles donnes relatives à l’ordre économique mondial de plus en plus dominant,

basé sur la globalisation et l’ouverture outrancière sur le libre échange, font l’objet depuis les

deux dernières décennies, d’une remise en cause croissante de la part des sociétés civiles.

Conséquence de cette tendance, l’apparition de mutations dans l’ambition d’intégrer

d’autres approches dans la conception des stratégies de développement qui privilégient

d’avantage les spécificités d’ordre tout aussi géographique, socio culturel et économique

(menaces, fragilités, atouts, opportunités) du « local » par des approches territoriales.

La place des organisations professionnelles et syndicales devient dés lors centrale dans

cette dynamique en tant que force de proposition et cadre de concertation pour la défense des

intérêts de l’ensemble des opérateurs de la filière ainsi que la contribution effective à la mise

en place des stratégies de développement en partenariat avec les pouvoirs publics.

Mais, au-delà de la problématique des ressources financières à mobiliser, c’est la

compétence des acteurs qui fait défaut. Encore faut-il le souligner qu’après de nombreuses

années de gestion ascendante (planification, conception et exécution), ces microcosmes de

sociétés en organisation, sont encore en phase d’apprentissage pour constituer de véritables

partenaires crédibles auprès de leurs adhérents et de l’administration en charge des

programmes de développement depuis leur proposition-conception jusqu’à la réalisation et le

suivi évaluation.

D’une manière générale, diverses études montrent que le dynamisme organisationnel

enregistré ces dernières années peut se caractériser par des relations sur des bases formelles

(partenariat) ou informelles (échanges entre associations par exemple) en fonction des besoins

ou du fait des incitations institutionnelles. (BESSAOUD et DRUGUET, 2004).

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⇒⇒⇒⇒ Les contraintes :

Une majorité des organisations professionnelles ayant fait l’objet de notre investigation dans

la région sont confrontées à une série de contraintes d’ordre humain, matériel et financier,

limitant de la sorte leurs capacités d’intervention.

Ces contraintes sont liées à des facteurs endogènes et autres exogènes :

o les stigmates de l’ancienne ère de dirigisme systématique, laissées sur la conception

d’une participation effective et productive dans le processus du développement agricole,

o d’un processus de décentralisation que partiellement concrétisé et reste à consolider

davantage, souvent en dépit de ce que stipulent les textes qui le régissent (instabilité des

textes, lacunes et insuffisances de toute nature, confusion entre l’esprit des textes et leur

application réelle, agrippement de l’administration à des prérogatives qui devraient être

révolues, interprétations parfois opposées de ces textes),

o leur apparition sur la scène relativement récente nécessitant plus d’apprentissage et de

cumul d’expérience pour jouer pleinement le rôle attendu par leurs adhérents. Ainsi

l’essentiel de leur rôle reste plus consultatif laissant peu de place aux acteurs locaux en

tant que forces de propositions, concertation et de participation.

Les contraintes qui font face aux organisations professionnelles de la filière « dattes » dans la

région peuvent être groupées comme suit.

⇒⇒⇒⇒ Contraintes humaines

� Les dirigeants de ces organisations, le plus souvent des anciens leaders et cadres

reconvertis à la nouvelle conjoncture gardant (de bon gré ou pas) certains reflexes de

dirigisme avec leurs assemblées d’une part et parfois de connivences avec les entités

administratives, ce qui affecte les rapports de confiance qui devraient prévaloir entre eux

et ceux qui les ont élu.

� La quasi-totalité des associations cristallisent leur existence sur un seul leader ou un

animateur, cette dépendance abusive met en jeu la pérennité de l’organisation dans son

ensemble (éclatement, gèle ou dissolution). La carence en matière de formation et

d’expérience constitue, un handicap majeur pour assurer une dynamique durable ou le cas

échéant la relève en cas de départ des membres dirigeants.

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� Le manque flagrant des compétences en matière d’expertise technico juridiques et de

négociation, fait que dans la majorité des cas la responsabilité de gestion de ces

organisations est confiée aux mêmes membres de l’ancienne ère, n’apportant pas de plus

significatif d’innovation ni d’efficacité. Leur action se limite à gérer le court terme sans

une stratégie réfléchie et concertée.

� Mobilisation insuffisante des adhérents autour des objectifs pour lesquels ils se sont

fédérés, bien qu’ils font preuve d’un engouement de départ lors de la création de leurs

associations, lequel engouement s’essouffle plus ou moins promptement pour diverses

raisons (absorbés par des problèmes personnels, déception face aux résultats, manque de

confiance, opposition d’intérêts personnels et collectifs,…). Les dirigeants les plus

endurants se trouvent, souvent, seuls sans ou avec peu de soutien effectif de leurs

assemblées de base même si elles sont expressément sollicitées pour la concertation.

� Une part non négligeable d’adhérents ne jouit pas d’un niveau d’instruction suffisant

pour assimiler la portée de leur place ce qui limite leur engagement dans un travail

collectif organisé et soutenu dans la durée, ne s’activent que d’une manière conjoncturelle.

⇒⇒⇒⇒ Contraintes financières

Au sein de la filière « dattes » de la région, les associations et les organisations

professionnelles locales ne disposant pas de ressources suffisantes pour financer leurs actions,

soufrent d’un handicap majeur pour acquérir un plus de crédibilité auprès des assemblées de

leurs adhérents et cristalliser ainsi leur soutien significatif et durable en matière d’autonomie

financière. Devant cette situation les producteurs sont les plus pénalisés face aux autres

opérateurs de la filière (collecteurs et conditionneurs)

f. Les coopératives agricoles de services :

Le réseau coopératif est composé de neuf coopératives de services ; six d’entre elles

sont issues de la restructuration des anciennes coopératives (CASSAP-COOPCID-CASSEL)

et trois créées ex-nihilo. Ces coopératives souffrent d’une multitude de contraintes qui ont

limité leurs actions au profit de leurs adhérents comme le stipule leur statut de création.

Parmi les contraintes rencontrées par le coopératives on site essentiellement :

• Exclusion de la péréquation de transport (exigence d’un registre de commerce).

• Frais de comptabilités et des prestations des commissaires aux comptes élevés au regard

des capacités financières de la plupart des coopératives.

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176

• Retards très importants accusés par les commissaires aux comptes dans l’établissement

des rapports d’exercices pour le compte des coopératives qui leur sont affiliées.

• Concurrence de multiples vendeurs privés (aliments de bétail, semences, pesticides,...).

• Eloignement des centres d’approvisionnement en facteurs de production.

• Insuffisance de concertation entre le conseil de gestion et les adhérents (assemblée

générale) au niveau de certaines coopératives

• Insuffisance de l’esprit de coopératif des adhérents.

Par ailleurs, il existe une seule coopérative agricole (filière dattes) « El Moustakbal » –

Zelfana, regroupant 30 adhérents (ayant des parts sociales) et travaille également avec des

usagers (producteurs non adhérents).

Son statut lui confère les missions de prestation de tous les services relatifs à la

promotion de la production dattière : approvisionnements en facteurs de production,

commercialisation, transformation et équipements, contracter des crédits,…Actuellement

son rôle ne se limite qu’à la commercialisation pour le compte de certains producteurs

(adhérents ou usagers).

g. Assurance des dégâts sur phoéniciculture

Les pertes de qualité enregistrées sur les productions dattières, dues aux aléas

climatiques et aux attaques parasitaires semblent être très fréquentes (7 années sur 13), avec

une moyenne de 29% de dégâts durant la période 1999-2012. Nos enquêtes ont révélé que des

pertes plus importantes (80 à 100%) sont enregistrées au niveau de 54% des exploitations

touchées, notamment où le nombre de cultivars est limité à la Deglet nour et au Ghars.

L’adoption de certaines techniques (ensachage des régimes, toilette des palmiers,

traitements) notamment sur les dattes à valeur marchande élevée (Deglet nour, Ghars,…)

peuvent réduire l’ampleur de ces dégâts. L’ensachage des régimes est pratiquement absent

dans la région ainsi que le recours aux assurances contre ces risques.

A cet égard, il y a lieu de signaler que l’assurance multirisque « palmier dattier »,

produit offert par la CRMA109, à travers ses cinq agences (El Ménéa, Ghardaïa, Guerrara,

Zelfana et Daya ben dahoua), couvre les dommages causés aux palmiers (jeunes et productifs)

ainsi que les pertes de récolte pendante.

109 CRMA : Caisse Régionale de Mutualité Agricole.

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177

La période de souscription s’étale du 15 mars au 15 aout de chaque année pour les

récoltes et pendant toute l’année pour les pieds. Les risques couverts sont : la tempête des

vents, inondation des parcelles, la grêle, la pluie (dégâts directs), l’incendie, explosion et

chute de foudre.

Les risques exclus : maladies et ravageurs, dommages des traitements

phytosanitaires et fertilisation, sécheresse et coup de chaleur (sirocco),…

Il existe également un produit d’assurance contre:

- avaries des dattes conditionnées lors de l’acheminement (Usine, port, « FOB »,…),

- dégâts et incendies des chambres froides et équipements de conditionnement,…

La formation du contrat comprend :

• Visite de risques sur les lieux (nombre de palmiers productifs et jeunes, source et réseau

d’irrigation, existence ou pas de l’élevage, repères de terrain, croquis,…).

• Etablissement d’un procès verbal par un expert.

• Etablissement du contrat.

• En cas de sinistre: expertise sur les lieux, rapport de l‘expertise puis l’indemnisation.

Les assurances relatives aux palmiers et à la production de dattes, principale activité

agricole de la région, ne représentent que 13% des contrats agricoles contractés auprès de la

CRMA de Ghardaïa durant la période 1996-2012 (Tableau 32). Ce taux est très faible eut

égard aux fréquences de survenues des dégâts et à leur ampleurs.

Les causes semblent être inadaptation des risques couverts aux aléas spécifiques à

cette spéculation dans la région. En effet, sont exclus certains risques en courus à des

fréquences élevées dans la région, il s’agit des dégâts dus aux maladies et ravageurs,

chaleur excessive, vents desséchants (sirocco), dégâts dus aux pluies (pourritures des dattes

sur pieds, chute du taux de nouaison).

Tableau 32 : Activité d’assurance agricole de la CRMA de Ghardaïa (2012)

Années Communes Contrats «agricoles»

Contrats d’assurance « palmier dattier » Nombre

de dossiers Effectifs palmiers

Dossiers indemnisés

1996 Daïa ben dahoua 11 7 700 / Zelfana 6 2 400 /

2003 Zelfana 01 1* 0 / 2005 Guerrara 13 0 0 / 2006 El Ménéa 24 1 11000 / 2010 Vallée 40 1 100 /

Total 95 12 12200 / * Assurance de dattes conditionnées destinées à l’exportation par SARL Zelfana.

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178

3. Graphe de la filière dattes

La filière est un mode de découpage et de représentation du système économique. Il

s’agit d’un concept d’analyse et non pas d’un type d’organisation des acteurs existant ou que

l’on chercherait à promouvoir. Ils assurent chacun des fonctions individuelles ou collectives et

entretiennent des relations entre eux et avec l’extérieur.

L’analyse filière permet de repérer des relations de linéarité, de complémentarité et de

cheminement entre différents stades de transformation au sein des systèmes. Le graphe de la

filière reprend schématiquement la description technique et économique permettant de

montrer :

� La succession des états du produit ; en effet entre producteurs et consommateurs se

succède une série d’opérations permettant au produits de changer de lieu et d’avoir une forme

consommable répondant à la demande en quantité et en qualité (production, collecte,

transport, stockage, transformation et commercialisation) d’un produit transformé. Chacune

de ces fonctions est assurée par une technique et des outils déterminés ayant leurs propres

performances et contraintes.

� Les différents opérateurs dans le sens où « la filière est un système d’agents qui

concourent à produire, transformer, distribuer et consommer un produit » (DUTEURTRE et

all., 2000)

� Les flux entrants et sortants de produits

� et éventuellement les valeurs monétaires correspondantes.

La synthèse des interrelations entre les intervenants, sur divers plans, dans la filière

« dattes » de l’amont jusqu’à l’aval matérialisée dans le graphe de la filière (Figure 30)

élaboré pour la région d’étude, fait ressortir :

- une multitude d’intervenants appartenant à plusieurs domaines d’activité (recherche,

approvisionnement, financement, prestataires de services, contrôle et régulation, appui

technique-logistique-financier, organisation professionnelle,

- la complexité des relations entre les intervenants.

- l’absence d’une entité de coordination devant la multiplicité des intervenants.

- les circuits liés au marché national et international sont plus complexes faisant

intervenir plusieurs opérateurs et institutions avant d’atteindre les consommateurs.

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Les institutions intervenant localement et leurs principales missions

- CWIF dattes, CAW, Associations : Concertation et partenariat

- DSA, DHW, ORTA : Appui au développement, soutien, régulation et contrôle

- DCP : régulation et contrôle de qualités / prix

- CRMA, SAA, CAAT, 2A,… : assurances production, locaux, matériel, transport,…

- BADR : Crédits de campagne (refig) crédit d’investissement (ettahaddi),

- SRPV : observatoire régional phytosanitaire, appui technique, diagnostic et expertise,

campagnes nationale de traitements

- INRA, INSID, ANRH, ITDAS, ITMAS, BNEDER : recherche expérimentation et

appui technique.

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180

Figure 30 : Graphe de la filière dans la région.

COMMERCIALISATION IIaire locale, régionale, nationale

(grossistes, détaillants)

ORGANISATIONS

SYNDICALES

(UNPA, UAAI)

EXPORTATION

(Opérateurs privés)

APPUI TECHNIQUE (ITDAS, SRPV, DSA, BNEDER)

AGRO FOURNITURE Rejets palmiers, Matière organique

(Exploitants, ex-GCA, CDARS, Grainetiers) Engrais, pesticides, outillages, PMH

(Grainetiers, Coopératives, Vendeurs)

FINANCEMENT

(FNDIA, FNRDA, BADR, PSD)

RÉGULATION ET CONTRÔLE

(DSA, DCP, IGF, Impôts,

laboratoires analyse)

ORGANISATIONS

PROFESSIONNELLES

(CAW, CWIF dattes, Associations)

ASSURANCES

(CRMA, SAA, CAAT, 2A…)

MISE EN VALEUR OASIENNE

(DSA, DHW, ANRH, INSID, ORTA, INSID,

Bureaux d’études, Entreprises)

PRODUCTION DATTIÈRE

Exploitations phœnicicoles

COLLECTE, TRANSPORT,

COMMERCIALISATION Iaire (Collecteurs Iaires, IIaires,…, Grossistes,

Transporteurs, Commerçants)

CONTRÔLE

(IPW, Impôts, CACQE, Douanes)

SOUTIEN

(PROMEX, Banques, CCI, Assurances)

TRANSPORT

(SNTM, CNAN, Compagnies aériennes)

RECHERCHES (INRA, ITDAS, LRZA/USTHB, URAER,

CRESTRA, CREAD, Universités)

VULGARISATION (DSA, ACV, CAW, ITDAS, ITMAS, SRPV, CCI,

INVA, Agro fournisseurs,)

EQUIPEMENTS (industriels et

techniques) (Equipementiers)

STOCKAGE, USINAGE (conditionnement, transformation)

(Unités privées)

GRAPHE DE LA FILIERE

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4. COMPTES DES AGENTS

Les comptes d’exploitation des agents peuvent être abordés par des enquêtes auprès

d’un échantillon d’acteurs représentatifs.

a. Charges des agents

Etant dans un cas de filière quasi "informelle" où il est impossible de faire une

quelconque traçabilité des flux financiers ainsi que leur valeurs réelles, on s’est limité à

l’évaluation des coûts directs sur la base des déclarations des opérateurs concernés (quantités,

prix de cession, prix de vente, charges diverse, part des déchets, …).

Les coûts ou charges directes CD = CI + S + I, comprennent :

1) les Consommations intermédiaires (CI)

2) les Salaires et charges sociales (S), et

3) les impôts et les taxes (I) :

On peut aussi être amené à calculer les coûts indirects : assurances (A) et frais financiers (FF)

(relatifs au remboursement des crédits).

b. Marges et excédents

La marge brute étant l’écart entre prix de vente et prix d'achat: MB = P (vente) - P (achat)

L'excédent brut (EB) : écart entre marge brute et charges directes (CD): EB = MB - CD.

L'excédent brut sert à montrer si une activité est très rémunératrice ou non. Il peut

arriver qu'on ait une marge brute élevée, mais que l'excédent brut soit très faible ou négatif

(lorsque les Charges sont élevées). Donc ce n'est pas parce que les marges commerciales sont

élevées que les commerçants s'enrichissent.

En résumé : Excédents (ou profits) = Produits des ventes – Charges (ou coûts)

c. Rentabilité des acteurs

L’étude des comptes des acteurs permet de se rendre compte de la rentabilité des diverses

activités que recèle la filière, elle-même en liaison directe avec : le savoir-faire, les moyens et

les techniques usités, les forces du marché et les niveaux de prix, sans omettre les éventuels

revenus générés par d’autres activités qu’aurait l’acteur en dehors de la filière. En effet, il est

souvent rencontré que des acteurs s’engagent dans des activités en fonction des saisons ou des

opportunités jugées rentables.

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182

d. Comptes des producteurs

Devant la difficulté d’accéder à des informations consignées par les acteurs concernés,

dans des documents comptables et dans le but d’établir les comptes d’exploitation indicatifs

des systèmes de production phoénicicoles identifiés, nous avons opté pour la détermination

des moyennes des variables au sein de chaque groupe d’exploitations homogènes, sur la base

des informations recueillies lors des enquêtes.

Les résultats obtenus ne sont qu’à titre indicatif (Annexes 14 à 16), pouvant varier d’un

extrême à l’autre pour le même groupe selon de multiple facteurs dont principalement :

- Les campagnes (favorable ou défavorables sur le plan climatique et phytosanitaire),

- Les itinéraires techniques appliqués (intrants, main d’œuvre, rendements).

- Les prix des intrants d’un fournisseur à l’autre (détail ou en gros)

- Les prix des dattes (tonnage, qualité, variétés)

- Concurrence entre opérateurs (collecteurs, commerçants,…)

L'analyse micro économique des performances des trois systèmes de production

phoénicicoles sur la base de leurs comptes d’exploitation, met en évidence le degré variable

d’intensification d’un système à l’autre en relation avec le niveau de la conduite culturale des

plantations et de la composition variétale.

Sur ce plan le système phoénicicole « traditionnel » (SPP1) est le plus extensif de par

la conduite culturale très sommaire et la dominance des variétés de dattes à valeur

commerciale modeste. Il se réduit souvent à l'autosubsistance et au meilleur des cas à

l'approvisionnement restreint du marché de proximité immédiate donc participant faiblement

à l'économie régionale.

Cependant, outre son rôle écologique (micro climat et riche biodiversité) l’impact

social de ce système est indéniable d’une part en matière de sa contribution la sécurité

alimentaire d’une frange importante de ménages oasiens et même urbains à faible pouvoir

d’achat rendant accessible une gamme de variétés de dattes communes mais à haute valeur

nutritionnelle et d’autre part lieu d’organisation sociale solidaire et de savoir faire

exceptionnels.

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183

La synthèse de la classification multicritère des trois systèmes, basée sur les

indicateurs précédents (Tableau 33) fait ressortir que le système « paysans » qui vient en tête

est mieux maitrisé techniquement par rapport au système « entreprise » qui n’est pas trop

éloigné mais souffre de certaines insuffisances dues à l’ampleur des plantations qui requièrent

d’avantage de compétences de gestion technico économique. Au niveau de ces dernières, la

mécanisation du travail au niveau de la couronne du palmier dattier reste totalement absente,

ce qui représente un handicap qu’il est impératif de surmonter.

Tableau 33 : Classement des systèmes de production phoénicicoles en fonction des résultats des comptes d’exploitation.

Excédent brut Main d’œuvre Intrants Eau Classement

multicritère DA/HA Rang DA/HA Rang DA/HA Rang DA/m3 Rang

SPP3 419682,85 2 152 470,59 2 210200,09 2 42,10 2 8

SPP2 447179,91 1 173 333,33 3 294814,53 1 44,63 1 6

SPP1 123937,14 3 8 357,14 1 41142,86 3 6,89 3 10

- Excédent brut : indicateur intéressant pour l'investisseur.

L'analyse des comptes d’exploitation des trois systèmes, montre que l’excédent brut

d’exploitation dégagé est en fonction des variétés de dattes cultivées et du degré

d'intensification (de 123 937 DA/ha à 447 180 DA/ha) soit un rapport de 1 à 3,6.

Mais ce rapport reste modeste ce qui veut dire en soi que la variété (Deglet nour en

occurrence) est nécessaire mais insuffisante à elle seule pour assurer la rentabilité (sur le plan

purement financier), encore faut-il que la conduite soit performante. Le système phoénicicole

traditionnel malgré qu’il se positionne le dernier, toutefois il permet une certaine

compensation toute relative de l’insuffisance des soins apportés aux palmiers par une densité

à l’hectare plus élevée et des charges plus faibles.

Le système phoénicicole d’« entreprise » se place derrière le système « paysan » en

terme d’excédent réalisé à l’hectare, parait encore handicapé par les dimensions difficilement

maitrisables des plantations générant des charges exorbitantes de main d’œuvre (totalement

salariée et relativement chère) imputée à un dysfonctionnement des chantiers d’exécution des

opérations culturales d’une part et de leurs délais techniques qui seraient souvent dépassés.

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Résultats et discussion

184

Sur ce plan le système « paysan » offre l’avantage de la maitrise de ces aspects et donc

d’une meilleure productivité du travail assuré quantitativement et qualitativement en partie

par la main d’œuvre familiale

- En termes de charges de la main-d’œuvre (173 333 à 152 470,59 Da/ ha) le rapport est de

1 à 21, ces charges enregistrent la plus grande variabilité, compte tenu de sa cherté d’une part

et la quantité de travail que nécessite spécifiquement la conduite culturale du palmier dont le

rendement global est tributaire de nombreux autres paramètres biotiques et abiotiques.

C’est l’une des raisons essentielle qui favorise la vente sur pied de la production. Chez

le système traditionnel, la main d’œuvre familiale semble être très efficiente. Les deux autres

systèmes se rapprochent et peuvent jouer un rôle dans la création d’emplois, ce qui constitue

en soi une incidence positive sur le plan social et économique localement, tout en élevant la

productivité du travail et en améliorant davantage le niveau des rendements de leurs dattiers.

- La consommation des intrants (41 143 à 294 815 Da/ha) oscille entre un rapport de 1 à 7, ce

qui dénote une certaine marge disponible pour améliorer l’efficience davantage d’intrants et

donc du degré d’intensification chez les trois systèmes, particulièrement chez les deux les plus

intensifiés SPP « paysan » et SPP d’«entreprise ».

- La valorisation de l’eau d’irrigation (6,89 à 44,63 Da /m3) oscille dans un rapport de 1 à

6,5, avec des valeurs proches pour le système « paysan » et le « système d’entreprise »,

l’efficience de l’irrigation localisée a encore davantage de possibilités à être améliorée par une

gestion selon les besoins totaux et instantanés des plantations compte tenu que les ressources

hydriques exploitées sont essentiellement fossiles. Le système « traditionnel » parait

enregistrer un certain gaspillage de cette ressource mais toutefois renouvelable s’agissant de

la nappe phréatique.

Comparativement à d’autres spéculations, globalement, les palmiers ne valorisent pas

mieux l’eau d’irrigation, mais ils sont moins exigeants pour ce qui est de sa qualité permettant

de valoriser les eaux salées plus que toute autre culture et donc les eaux recyclées de drainage.

e. Comptes des collecteurs

La même démarche ci-dessus a été suivie pour faires ressortir les résultats des collecteurs

selon leur catégories en se basant sur des données moyennes calculées en fonction des

déclarations croisées entre « vendeurs » et « acheteurs » (Annexes 17 à 19).

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Résultats et discussion

185

Rapportés à l’unité du quintal de dattes, les résultats (Tableau 34), dans la limite de la

fiabilité des données recueillies, dont le degré n’est sûrement pas élevé, font ressortir que les

petits collecteurs sont en situation presque de précarité et rencontre le plus de difficultés pour

assurer une marge minimale de rentabilité tant leurs moyens sont modestes. Souvent ils

travaillent pour le compte d’autres plus nantis.

L’activité de collecte, nécessite d’ailleurs énormément de mobilité, de l’information de

qualité, un suivi presqu’infaillible (production quantité et en qualité, tendances du marché,…)

et aussi une certaine capacité de négociation elle-même tributaire des moyens de manœuvre

dont dispose le collecteur.

Dans l’ensemble, ce sont les collecteurs moyens qui s’en sortent mieux compte tenu de

la souplesse de manœuvre dont ils peuvent faire preuve, car disposant de moyens nécessaires

facilement gérables leur permettant de peser relativement sur le marché sans que ces moyens

ne constituent un quelconque handicap majeur (main d’œuvre, immobilisation forcée,

entretien, lourdeur de déploiement, …).

Les grands collecteurs, rencontrent un autre type de problème, face à l’éclatement de la

production, ils sont obligés d’étendre le rayon de leur zone d’action en mobilisant d’énormes

moyens qui parfois pèsent sur leur capacité de négociation avec les producteurs sous la

« pression » de leurs besoins de dattes en quantités importantes nécessaires à la rentabilité de

leurs moyens.

Aussi, ces quantités doivent être écoulées dans les meilleures délais, sans générer de

frais supplémentaires démesurés, ce qui constitue en soi un une source de fragilité face aux

conditionneurs et commerçants qui peuvent manifester, selon la conjoncture, une certaine

versatilité d’autant plus que la situation est aggravée par l’absence de la contractualisation

dans ce domaine d’activités du producteur jusqu’au consommateur.

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Résultats et discussion

186

Tableau 34 : Synthèse des résultats des comptes d’exploitation des collecteurs.

Catégorie de collecteurs Petits collecteurs

Collecteurs Moyens

Grands collecteurs

Quantité moyenne de dattes collectées (qx) 400 1500 3750

Excédent brut Total 517 023,99 4 454 605,12 7 879 951,57 DA/qx 1292,56 2969,74 2101,32 Rang 3 1 2

Main d’œuvre Total 176 000,00 580 413,75 1 197 800,00 DA/qx 440,00 386,94 319,41 Rang 3 2 1

Consommation intermédiaires

Total 1 572 526,77 8 083 118,38 21 830 468,43 DA/qx 3931,32 5388,75 5821,46 Rang 3 2 1

Total "Rangs" Total 9 5 4 Classement 3ème 2ème 1er

Conclusion de la quatrième partie

La région d’étude recèle une diversité des systèmes de production phoénicicole,

marquée par une variabilité dans l’importance des ressources disponibles, les stratégies mises

en œuvre et les marges d'amélioration de leurs performances face aux mutations profondes de

leur environnement socio économique. La configuration de ces systèmes va du système

phoenicicole traditionnel menacé dans son existence même en passant par le système

« familial » apparu à la faveur de la petite et moyenne mise en valeur jusqu’au système de

production phoenicicole d’ « entreprise » mobilisant d’importants moyens et totalement

intégré au marché par son orientation vers la production de dattes Deglet nour sur de grandes

plantations phoenicicoles en rupture avec la structure des exploitations connue dans la région.

Pour l’ensemble de la filière « dattes », le même constat de variabilité est établi pour

ce qui est opérateurs, de leur degré d’organisation ainsi que de leurs capacité d’adaptation aux

exigences du marché et du professionnalisme que requièrent leurs créneaux d’activités d’une

part et la coordination entre les différents maillons de la filière d’autre part, tant le devenir de

chacun dépend des niveaux de performance de l’ensemble. Les maillons de la filière ont des

difficultés à mettre à profit le dynamisme imprégné à la phoéniciculture durant la dernière

décennie. En dépit des contraintes de tout type rencontrées par l’ensemble des opérateurs, il a

été identifié des tendances évolutives positives pouvant être davantage consolidées, à la

condition d’une meilleure organisation des intervenants autour d’objectifs fédérateurs,

accompagnée par un encadrement efficace sur les plans technique, financier et

organisationnel, pour la prise en charge effective des préoccupations dans un large cadre de

concertation et de professionnalisation de la filière.

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Conclusion générale

187

CONCLUSION GENERALE

Les systèmes de production phoénicicoles constituent dans la sphère de production

dattière, la base de la filière « dattes » d’où commence l’élaboration de tous les aspects

déterminant la performance des autres maillons et de là de toute la filière. Ce sont là bien ceux

liés à la quantité de dattes produites et surtout la diversité de cette production et sa qualité.

D’un autre côté, la sphère productive est intimement sensible à la performance des autres

segments en amont comme en aval.

« …Un système de production agricole est la représentation, qui s'approche de la réalité, dont

nous disposons, sur la manière de penser et de décider des agriculteurs. Et l'expérience

acquise ce dernier demi siècle montre, sans ambiguïté, que sans ces informations, les

programmes de développement agricole peuvent être un échec total » (DIXON , 2001). Cette

notion va, bien au-delà, de l'approche traditionnelle de produit ou de discipline qui était axée sur les

moyens d'accroître les rendements, comme s'il s'agissait du seul paramètre important pris en compte

par les agriculteurs.

La caractérisation des systèmes de production phoénicicoles dans la région de

Ghardaïa, nous emmène, dans la limite de nos constats qui manqueraient certainement

d’exhaustivité sur certains aspects, à établir des recommandations, susceptibles de contribuer

à l’amélioration de leurs performances dans une perspective de durabilité dans un contexte

socio économique en mutation.

Une dynamique certaine a été engagée et se poursuit sous l’impulsion des subventions

des fonds publics, se manifestant par une extension sans précédent de la sole phoénicicole et

d’un intérêt de plus en plus grand de larges franges de la société à l’agriculture en général.

C’est là un acquis indéniable.

Le spectre de la disparition de la gamme variétale phoénicicole est réel et doit être

sérieusement pris en charge avec une intervention incitative et coercitive à travers une

démarche institutionnelle multi sectorielles concertée (technique, recherche, législatives,

organisation professionnelles, opérateurs de la filière). Cependant les changements de toute

nature brusque ou progressive, du niveau local au niveau international, impose de suivre

régulièrement et sous tous les aspects l’évolution de ce secteur (édaphiques, biodiversité,

économique, ressources et qualité hydriques, concurrence des autres secteurs, changements

climatiques, bioagresseurs,….).

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Conclusion générale

188

La recommandation principale, en matière d’approche de développement local,

consiste à approfondir les enquêtes sur ces agro systèmes oasiens si particuliers et raccourcir

la périodicité de ces enquêtes, afin d’appréhender d’une manière plus dynamique et plus fine,

les aspects de leur adaptabilité d’une part et leur vitesse de réaction aux changements dont est

l’objet, leur environnement technique et socio économique.

Ces recommandations s'articulent sur un constat essentiel, que les oasis phoénicicoles

dans cette région, constituent des agro systèmes particuliers où l’intensification des cultures

est imposée par au moins trois éléments structurels : faible taille des parcelles, rareté de l’eau,

croissance de la demande en produits agricoles.

1- Engager un processus de développement axé en priorité sur l’optimisation de la

productivité à l’unité de production, parallèlement à l’extension de la sole phoenicicole par le

biais de la mise en valeur (petite, moyenne et grande).

2- Gestion rationnelle de l'eau en tant que facteur d'intensification par :

• la promotion et la généralisation de l’irrigation localisée, moins consommatrice d’eau

(goutte à goutte, micro aspersion et micro jets) au moins sur palmiers et arbres fruitiers

comme première étape pour l’étendre aux cultures légumières.

• l'amélioration de la protection par les brises vent aussi efficace que possible en

privilégiant, des haies de palmes sèches aux haies vivantes, pour limiter la

consommation d’eau.

3- Appréhender les systèmes phoénicicole en tant que matrice productrice mais aussi en tant

que lieu de micro climat où doivent s’intégrer d’autres activités (opportunité de produire dans

ces régions des fruits et légumes de primeurs) en portant une attention particulière par les

instituts techniques et le dispositif de vulgarisation à certains aspects principaux :

• Choix des espèces et de variétés adaptées,

• Adaptation de calendriers culturaux à des zones et à des terroirs, spécifiques.

• Rotation des cultures et polyculture propres aux petits fermiers,

• Soins culturaux et soins de post récolte.

Cette option qui, matérialisée sous forme de référentiels techniques spécifiques aux

terroirs existants, doit être impérativement conjuguée à une option organisationnelle de la part

des producteurs et de leurs institutions (groupements, coopératives, associations, chambre

d’agriculture) et de régulation économique permettant l’écoulement de ces produits.

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Conclusion générale

189

D’autre part intégrer des élevages pour contribuer, par les apports de fumier, à la fertilité

des sols dans une perspective de durabilité de leur exploitation, mais aussi : valorisation des

sous-produits (rebuts de dattes, palmes et régimes), revenus supplémentaires, …

4- Renforcement de la lutte contre la maladie du Bayoud par :

� Le respect des mesures prophylactiques, notamment le contrôle du mouvement des

végétaux, par la réhabilitation et le renforcement de la police phytosanitaire à

travers les zones phoénicicoles.

� La prospection, la surveillance et l'éradication des foyers bayoudés.

� La prise en charge efficace par les structures de recherches et d’expérimentation.

5- Introduire et développer la pollinisation mécanique du palmier dattier plus

particulièrement au niveau des plantations à effectifs importants (moindres coûts et taux de

fécondation élevé) déjà en mal de trouver la main d’œuvre spécialisée au moment opportun.

6- L’agriculture biologique qui certainement a dépassé, dans certains pays, la phase des

intentions et des tentatives, en apportant d’avantage de contribution à l’agriculture durable,

doit être résolument promue, nos institutions publiques et professionnelles, en un axe

stratégique de développement et d’intégration au marché, de la production dattière et

l’agriculture oasienne en général qui, dispose sur ce plan, de potentialités.

7- L’intégration au marché de ces systèmes de production oasiens, semble être

incontournable pour leur pérennité et de ce fait la nécessité, d’une meilleure information

(information de type technologique, institutionnelle et commerciale) et d’un renforcement du

capital humain, s’est plus que jamais accrue pour les petits exploitants face auxquels, le

manque dans ce domaine s'est, le plus souvent, érigé en facteur limitant de leur

développement.

8- Refonte et recentrage des activités du dispositif de vulgarisation pour être souple,

dynamique et répondre aux besoins du terrain (recyclage des cadres, budgétisation et dotation

en moyens) avec plus d’implication des structures professionnelles (chambre d’agriculture,

associations, groupements).

9- L’amorce d’un processus de développement durable dans les zones arides telle la région

d’étude, doit nécessairement passer par le soutien aux systèmes oasiens dans leur diversité

tout en ménageant leur fragile équilibre écologique.

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Conclusion générale

190

A cet effet, il est impératif que tout schéma de mise en valeur doit intégrer les facteurs

suivants :

� Hétérogénéité des situations de départ : contraintes, atouts et stratégies;

� Retombées écologiques des actions de mise en valeur (salinisation, hydromorphie,

préservation des parcours, érosion des sols fragiles,…)

10- la complexité de la problématique du développement agricole dans la région, requiert une

réflexion approfondie, à travers une approche multi institutionnelle et inter sectorielle afin de

proposer des options de gestion, intégrée et durable de ces espaces qui ne manquent pas de

sources de fragilité.

Des atouts et potentialités intéressants existent aussi bien au niveau des systèmes de

production phoénicicole qu’au niveau de la filière, qui en dépit de sa dynamique avérée, se

trouve, faute d’organisation et de coordination, très segmentés sans objectifs communs

fédérateurs entre les opérateurs.

Selon les spécificités des systèmes de production phoénicicoles de la région et celle

des opérateurs des autres maillons de la filière « dattes », les objectifs devant être assignés à

tout programme d’action en matière de développement et d’amélioration doivent s’articuler

autour : l’intégration, le maintient et le développement de l’activité, création d’emplois et de

richesse. Il s’agit des axes d’action suivants :

a) Accroissement de la superficie exploitée :

Comme il a été fréquemment relevé la superficie technique peut être élevée dans de

nombreux cas. Cette option tout à fait réalisable grâce à l’économie d’eau par l’irrigation

localisée qui permettrait - par la transplantation de djebbars disponibles à l’exploitation même

- l’extension de l’armature phoénicicole favorable au développement des cultures sous

jacentes et aux activités d’élevage.

b) Intensification de la production à l’unité de superficie;

C’est l’amélioration permanente du niveau technique, aussi bien des producteurs que

de l’encadrement, grâce à un ancrage aux réalités du terrain et un encadrement suffisant par

un dispositif d'expérimentation et de vulgarisation, à travers des structures techniques et des

organisations professionnelles mieux structurées et encadrées.

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Conclusion générale

191

c) Positionnement du producteur le plus en aval possible de la filière « dattes »;

Les producteurs, individuellement ou groupés, doivent être soutenus en vue d’un

élargissement possible de leurs activités, suffisamment en aval, dans la filière « dattes » afin

de tirer avantage de la plus value générée (triage, conditionnement, stockage) et de garantir la

traçabilité. Aussi encourager la mise en place d’un dispositif de promotion de la qualité de

dattes en associant les acteurs de la filière. La contractualisation des rapports par l’élaboration

de cahiers des charges entre ces intervenants doit être introduite et consacrée comme élément

essentiel. Ces rapports doivent s’inscrire dans vision globale de la durabilité de la filière toute

entière et dépasser le caractère uniquement marchand.

d) Accroitre l’offre des rejets de cultivars locaux menacés;

Devant l’insuffisance de certains cultivars locaux, la production massive de vitro plants

de palmiers dattiers représente une alternative sérieuse. Ce type d’installation requiert des

investissements importants que les pouvoirs publics doivent accompagner pour inciter les

opérateurs potentiels dans ce domaine. Les institutions techniques telles que l’INRA

disposant des moyens et de maitrise de ce procédé de multiplication peuvent, à titre

transitoire et même à une petite échelle, assurer la sauvegarde d’urgence de ces cultivars

menacés de disparition.

e) Encourager les investissements par le soutien de l’état bien ciblé et au prorata

des performances réalisées

Les effets de l’installation d’unité de moyenne dimensions en matière de

conditionnement et de transformation des dattes et sous produits du palmiers peuvent être

perçu sur plusieurs plans notamment: création d’emploi, réduction des factures d’importation,

qualité alimentaire, sauvegarde et enrichissement de la biodiversité des palmiers, valorisation

des dattes de moindre qualité, plus value appréciable. Le soutien doit être aussi dirigé vers les

coopératives de services et la création d’unités familiales au niveau de certains segments de la

filière notamment le conditionnement et la transformation.

f) Préservation du système phoénicicole traditionnel

Conférer aux anciennes palmeraies (biodiversité et savoir faire) un statut d’aires

protégées et poursuivre leur réhabilitation dans un cadre global de préservation du agro

technique, hydraulique (partage des eaux, protection contre les crues) et culturel de la région,

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Conclusion générale

192

par une approche participative où les acteurs locaux seront partenaires et toutes les

compétences seront associées.

g) Dynamiser le mouvement associatif professionnel et de coopérative

En renforçant les capacité de gestion et de participation effective par des sessions de

formation au profit des agriculteurs et des autres opérateurs dans le cadre des chambre

professionnelles qui doivent elles aussi développer leur capacités de négociation et de

concertation en tant qu’interface entre les producteurs et les autres acteurs de la filière d’une

part et les professionnels et les autres institutions d’autre part.

h) Nécessité d’une approche globale systémique

La résolution des questions aussi diverses que multiples à tous les échelons de la filière

doit dépasser l’approche par maillon ou acteur pour s’élargir au mangement de l’ensemble de

la filière « dattes » avec la prise en compte de tous ses prolongements à d’autres secteurs

d’activités.

Pour conclure nous dirons que, des choix stratégiques doivent être opérés par tous les

intervenants dès lors que l’opportunité d’un soutien étatique financier est présente.

La sphère de la production en a relativement bénéficié pour son expansion, reste à

l’ensemble des acteurs, chacun selon ses intérêts de réorienter ses efforts vers une

coordination réelle et effective avec les autres dans une vision d’un véritable partenariat

s’inscrivant dans la durée et le professionnalisme que requiert un secteur aussi stratégique

dans les défis ne sont pas des moindres.

L'implication et l’accompagnement des institutions publiques concernées sont

indispensables sur tous les plans (législatif, technique, financier, recherche scientifique, …),

par des approches ascendantes partant des écueils qui se dressent au niveau des échelons de la

filière, échelons faut-il le rappeler intimement inter dépendants et que les performances à

quelque niveau que ce soit se répercutera sur l’ensemble des opérateurs.

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77. PNUD, 2004 : Gestion participative des ressources génétiques du palmier dattier dans les oasis du Maghreb. Etude des marchés des produits du palmier dattier au Maghreb. Rapport final. SCANAGRI/PNUD/IPGRI/FEM/INRA (Alger, Rabat, Tunis). 83 p

78. REMY J.C (1990), Introduction in « Systèmes de culture ». INRA, France, 1990, pp 5-6.

79. RENUCCI J., 1978. Les oasis tunisiennes du Djérid, crise du monde rural ou décollage économique? Cahier géographique de Rouen, n°8, 1978, pp13-31.

80. ROGNON P., 1996. Sécheresse et aridité: leur impact sur la désertification au Maghreb. « Cahiers "Sécheresse", Vol. 7, N°4, pp 287-297.

81. ROUSSEAUX V., 2000. Analogies et disparités du fait urbain au Maghreb. Thèse doctorat, Université de Provence, France, 387p.

82. SEBILLOTE M. 1990. Système de culture, un concept opératoire pour les agronomes, Conclusion in Système de culture, INRA (France) pp 165-190.

83. SENOUSSI A. 1999. Gestion de l’Espace Saharien en Algérie : Symbiose ou confrontation entre systèmes productifs en milieu agricole et pastoral ? « Cas de la région de Ouargla ». Thèse de Doctorat. Université de Toulouse. France, 404 p.

84. SENOUSSI A. 2006. Etat de l’Œkoumène Oasien et Perspectives de Développement. Journées Internationales sur la Désertification et le Développement Durable, CRSTRA. Biskra (Algérie), 10-12 juin 2006. 6p

85. TANO K., 1981. Les conditions d’adaptation du système vivrier traditionnel à l’approvisionnement d’une population urbaine croissante. Le cas de la Cote d’Ivoire et de la banane plantain. Thèse de Doctorat du 3è cycle. Montpellier.

86. TOUTAIN G., 1977. Eléments d’agronomie saharienne. GRET. 277p.

87. TOUTAIN G., 1987. Approche globale d’un milieu oasien et compréhension des problèmes de mise en valeur agricole (sud-marocain). Pp 239-308. In Dynamique des systèmes agraires. Le développement rural comprendre pour agir. CNRS, ORTSTOM, Paris, 1987. 323p.

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Annexes

199

Annexe 1: Structure foncière des exploitations dans la région d’étude. (DSA, 2012)

Ancienne palmeraie

Mise en valeur

Total

Communes

0,5à 1 ha

% à la zone

plus 01 à 02Ha

plus 02 à 05

Ha

plus 05 à 10

Ha

Plus 10 à 20

Ha

Plus de

20Ha

Total MEV

% à la zone

Guerrara 1370 17% 491 49 7 65 62 674 33% 2044 Berriane 133 2% 298 251 52 7 3 611 82% 744 Ghardaïa 292 4% 300 159 6 2 2 469 62% 761 Daïa Ben Dahoua 88 1% 630 7 1 4 4 646 88% 734 El Atteuf 238 3% 177 48 6 2 1 234 50% 472 Bounoura 189 2% 374 37 10 1 1 423 69% 612 Metlili 935 12% 505 63 10 17 12 607 39% 1542 Zelfana 722 9% 455 12 1 3 3 474 40% 1129 Région d'étude 3967 49% 3230 626 93 101 88 4138 51% 8038 Wilaya 5402

6486 862 133 427 400 8308 61% 13710

Part de la région d'étude

73%

50% 73% 70% 24% 22% 50%

58%

Annexe 2 : Climagramme d’EMBERGER localisant la région de Ghardaïa dans l’étage bioclimatique Saharien à Hiver doux. (Q2=8,073)

Q2 : quotient pluviothermique d’EMBERGER P : pluviométrie moyenne annuelle en mm (P = 91,8mm) M : moyenne des maxima du mois le plus chaud (Juillet avec M = 43,81 °C) m : moyenne des minima du mois le plus froid (Janvier m = 4,80 °C)

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Annexes

200

Annexe 3 : Données climatiques période (2000-2009) (O.N.M / Station de Ghardaïa, 2010) [Altitude 450 mètres - 32.38°N, 3.82°E] H : Humidité relative T: Température P: Pluviométrie I: Insolation V.V: Vitesse de vent E : Evaporation

* : Cumul annuel

T (°C) P (mm) H. (%) E. (mm) I. (h) V.V (m/s)

Janvier 11,09 7,42 55,80 91,50 248,60 16,70

Février 13,15 1,93 45,20 115,10 248,90 18,40

Mars 17,71 7,37 38,40 181,20 277,90 18,63 Avril 21,11 9,31 33,90 238,10 297,50 20,67 Mai 26,67 1,59 29,20 288,80 311,20 19,11 Juin 30,97 1,38 25,00 341,40 336,20 19,90 Juillet 34,81 2,76 21,60 398,40 337,30 20,60 Août 33,73 9,68 25,80 351,20 323,90 21,70 Septembre 28,90 23,10 37,30 246,00 270,30 18,20 Octobre 23,72 13,86 44,20 169,90 254,50 15,90 Novembre 16,84 6,40 47,90 112,40 250,40 14,10 Décembre 12,40 7,00 55,60 157,40 234,50 17,50 Moyenne 22,59 91,81* 38,33 2691,40* 3391,20* 18,45

J F M A M J J A S O N D Minimale 4,8 6,5 11,52 13,2 18,8 25,5 25,8 27,2 21,5 18,2 11,4 7,3 Moyenne 11,09 13,15 17,71 21,11 26,67 30,97 34,81 33,73 28,9 23,72 16,84 12,4 Maximale 17,38 19,79 23,9 29,02 34,54 36,44 43,81 40,26 36,3 29,24 22,28 17,5 Jours de pluie 01 - 04 - 05 02 - 02 03 02 - - Gelée blanches 08 - 03 - - - - - - - - - Jours de sirocco - - - - 1 2 03 07 - - - -

• Répartition saisonnière des précipitations (mm) Automne Hiver Printemps Eté Total

27,26 29,7% 16,72 18,2% 12,28 13,4% 35,54 38,7% 91,81

Annexe 4 : Diagramme ombrothermique de GAUSSEN de la région de Ghardaïa.

0

10

20

30

40

50

60

70

0

5

10

15

20

25

30

35

J F M A M J J A S O N D

Pré

cip

ita

tio

ns

(mm

)

Tem

ratu

res

mo

ye

nn

es

(°C

)

Mois

Températures Précipitations

P é r i o d e s è c h e

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Annexe 5 : Zonage de l’évapotranspiration potentielle (ETP) en Algérie.(

Annexe 6: Les productions animales

Cheptel (Tête

Bovin Ovin Caprin

Ghardaïa 450 17000 25000Daya 310 20000 20000Berriane 180 20000 Metlili 160 140000 42000Guerrara 865 50000 10000El-Atteuf 360 4000 Zelfana 200 16000 Bounoura 180 4000

Total Région 2705 271000 115700Total Wilaya 3200 357000 153000

onage de l’évapotranspiration potentielle (ETP) en Algérie.(ONM / Station Ghardaïa, 2012)

: Les productions animales dans la région de Ghardaïa. (DSA, 2012

(Têtes) Productions

Caprin Camelin Viandes Rouges (Qx)

Viandes Blanches

(Qx)

Œufs(10³ U)

25000 - 1127 198 150020000 100 481 0 3536700 50 1804 665 44242000 5500 10263 473 26610000 560 9799 234 6822200 150 442 - 3905000 820 1215 - 3504800 - 554 - 782

115700 7180 25685 1570 4765153000 11070 44940 2352 5400

Annexes

201

onage de l’évapotranspiration potentielle (ETP) en Algérie.

DSA, 2012)

Productions

Œufs (10³ U)

Lait (10³ L)

Miel (Qx)

1500 1743 6 353 1410 - 442 743 - 266 5425 16 682 7014 22 390 477 - 350 1015 - 782 226 12

4765 18053 56 5400 22177 63

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Annexes

202

Annexe 7 : Guide d’entretien « producteurs phoénicicole»

N° et DATE ………….....................Commune....................................Palmeraie…………………...................

I-IDENTIFICATION : ID1 : Numéro du questionnaire ID2: Nom du propriétaire ID3: Nom de l'exploitant ID4: Qualité de la personne rencontrée: 1/ propriétaire 2/ exploitant 3/ autres ID5: Niveau d'instruction: 1/ Aucun 2/ Primaire-Moyen 3/ Secondaire 5/ Agricole 6/ Supérieur 7/ Autres. ID6: Exerce t-il une autre activité? 1/non-2/oui si oui laquelle ID7 : Distance entre exploitation et centre urbain / ID8 : Nombre d’exploitations en propriété / ID9: Statut de l'exploitation: 1/ Privée 3/ Locataire 4/ EAI - EAC 5/ GEP 6/ Arche 7/ APFA Q11: Cas de location : montant du loyer ? DA par (mois, an,..) Q12: Cas d’associés: part de la récolte? 1/ Moitié 2/ Tiers 3/ Quart 4/ Cinquième 5/autres Q13 : Membres de la famille travaillant sur l'exploitation: Hommes / Femmes / Enfants Q14: Equivalent en emploi permanent de ces personnes (jours) Q15: Sources de revenus du ménage proviennent de: 1/ Elevage 2/ Agriculture 3/ Autres.

II- SUPERFICIES ET BATIMENTS: Q21 : Superficie irrigable (SAU):/ ha Q22: Superficie totale cultivée/ haQ23: Constructions dans l'exploitation? 1/ oui 2/ non Q24: Si oui pour quels usages ? Q25: Age des bâtiments? 1/ récent (-10 ans) 2/ancien (+10 ans)

II- MATERIELS ET EQUIPEMENT Q31 : (Liste) TYPES CARACTERISTIQUES ETAT MODE D’ACQUISITION

III PALMERAIE:

Q410: Nombre palmier total Q411: dont productifs Q412 : Ecartement Q413: Nombre palmiers dokkars Si non comment se procure-t-on le pollen? ( Achat , don, …) Q414: Année de plantation (âges des palmiers) Q415: Variétés dominantes Q416 : Variétés les plus recherchées ?Par qui ? Pourquoi ? Q417 : Provenance des djebbars ? Q418 : Rendements / pied / variété

ENTRETIEN : Q419: Enlevez-vous les djebbars? 1/ oui 2/ non Q420: Nombre moyen djebbars/palmier Q421: dont mâles Q422: dont femelles Q423: Plantez-vous des djebbars? 1/ oui 2/ non Q424: Si non pourquoi? 1/Insuffisance: Superficie - Eau - Argent 2/ Orientation vers d'autres cultures 3/ autres Q425: Si oui la plantation se fait : 1/ en intercalaire 2/ en extension 3 / dans une autre zone Q426: Origine des djebbars: 1/ issus de l'exploitation 2/ Achat, prix moyen Q427: Arrachage des vieux palmiers ? 1/oui 2/non Q428: Si oui, nombre arraché ces 10 dernières années? Q429: Age moyen d’arrachage ? Q430 : Si non pourquoi ? Q431: Pratiquez-vous la taille des palmes? 1/chaque saison 2/de temps en temps 3/pas du tout Q432: destination des palmes? 1/ clôture ou brise vent 2/ vent 3/ autres (vente, aliment bétail,….) Q433: Techniques utilisées ? Détails des techniques pratiquées. (Voir les fiches des opérations culturales),

Destination de la production : Q434: Commercialisation : Types de vente ? 1/sur pied 2/ en vrac 3/ après conditionnement Quels marchés ? (Local, régional, national, étrangers) Q434 bis: la ou les période(s) d’écoulement de la production? Q435: Quantité écoulée % Q436: Prix moyens souhaités (couvrant les charges) ? Q436 bis: Prix moyens pratiqués par variété ? Q437: Clients ? 1/ Grossistes, 2/ Détaillants, 3/ Unités de conditionnement 4/ Autres Q438 : Nombre moyens / saison ? Q439 : Origine des clients ? Q440 : Pratique du conditionnement ? Sinon pourquoi ? Q441: Autoconsommation familiale: Quantité/% – Quelles variétés? – Quels degrés de qualité ? Q441 bis : Autoconsommation pour cheptel : Quantité, Quelles variétés? Autres destinations : * Q442 : Aliment bétail : Quantité (%) Vendu ; prix de vente moyen ? DA par * Q443 : Transformation ? 1/ non 2/ oui - En quels produits ? % vendu prix de vente moyen ?

V – IRRIGATION/ DRAINAGE : Q510: Mode utilisé: 1/ submersion 2/ planche 3/ raie 4/ autres Q511 Origine de l'eau : 1/ puits 2/ forages 3/ réseau collectif 4/ eau résiduelle (drain ou autre ) Q512: La quantité d'eau est-elle suffisante: 1/ oui 2/ non, - Qualité de l’eau utilisée (charge en sels) ? Forte - moyenne - faible - Fréquence des irrigations : - Hiver : irrigation / jours - Eté : irrigation / jours - Source : puits, forage ou autre ? - Profondeur - Source individuelle ou collective ? Si collective tour d’eau pour l’exploitation (en jours)? Q513: Votre exploitation est-elle drainée: 1/ oui 2/ non Q514: Si oui comment : 1/ fossé ouvert 2/ drain enterré Q515: Avez-vous des problèmes de drainage de votre exploitation ? 1/ oui 2/ non Q516: Durant ces 10 dernières

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Annexes

203

années pensez-vous que la situation du drainage dans votre zone s'est: 1/ améliorée 2/ dégradée Q517: Curez-vous vos drains ? Si oui: Q518: A quand remonte votre dernier curage? /_____/ Ans Q519: Moyens utilisés ? 1/ humains 2/ mécaniques.

VI - FERTILISATION : 61/organique : Origine et Nature des amendements? 62/Procédé de préparation ? 63/Dose/pied et par âge? 64/Procédé d’apport – 65/Epoque ou stades des cultures 66/Fractionnement - 67/ minérale : Nature (liquides, solides) - Types des fertilisants (composition)? - Dose par pied et par âge ? Procédé d’apport s : Epoques ou stades des cultures : Fractionnements - Incorporation : VII - MAIN D'ŒUVRE: Q70: Travailleurs permanents /Q71: Travailleurs saisonniers / Q72: Pour quelles tâches ? 1/ travaux du sol 2/ fertilisation 3/ pollinisation 4/ récolte 5/ entretien 6/ irrigation drainage Q73: Rémunération par opération (salaire /_____/ DA par heure, jour ou mois) Q74: Si en nature, quelle part de production ? Q75:Trouvez-vous facilement la main d'œuvre? 1/ oui 2/ non Q76 : M O Familiale dont femmes et enfants ; quelles tâches ? Q77 : Entraide (touiza) ?: si oui avec qui ?/Quels travaux ? / Périodes ? Règles de base?

VIII- FINANCEMENT : Q80 : Quelle est la culture qui demande plus de charges ? Q81: Les revenus couvrent - ils les besoins familiaux: 1/ totalement 2/ en partie 3/ négligeable Q82 : Résolution des problèmes de trésorerie ? Non - Oui Q83 : Si oui comment 1/ Apport personnel : Non – Oui, Pour quel type d’investissement? 2/ Extra agricole (activité parallèle) : Non – Oui, Pour quel type d’investissement ? 3/ Emprunt bancaire ? Non – Oui, Pour quel type d’investissement ? Q84 : Avez-vous sollicité un prêt bancaire pour l’exploitation ? 1/oui 2/non Q85: Si non pourquoi ? 1/ prêt ne sera pas accordé 2/ méconnaissance 3/ principe religieux 4/ pas de besoin 5/ autres. Q86 : Crédit informel: Non – Oui, Pour quel type d’investissement ? 87 : Etes vous endetté ? Envers qui (banque, fournisseurs, autres fellahs, autres? Q88 : Etes vous créancier ? De qui (clients, autres fellahs, autres…) Q89 : Soutien public ? (FNRDA, Concours définitifs,………..) Si oui pour quelles actions ?

I X - ENVIRONNEMENT : (Relation avec l’extérieur) 1/ bonnes avec : UNPA, CRMA, Administration agricole (DSA, Subdivision, Délégation communale), Chambre d’agriculture, Instituts techniques, Banques, Coopératives, Associations professionnelles,...2/ moyennes avec : UNPA, CRMA, Administration agricole (DSA, Subdivision, Délégation communale), Chambre d’agriculture, Instituts techniques, Banques, Coopératives, Associations professionnelles,...3/ moins bonnes avec : UNPA, CRMA, Administration agricole (DSA, Subdivision, Délégation communale), Chambre d’agriculture, Instituts techniques, Banques, Coopératives, Associations professionnelles,... Q1001 : Origines des conseils? 1/TV-radio, 2/ACV, 3/lecture, 4/autres exploitants, 5/ formation,…)

X- SYNTHESE : Q1001 : - Principaux problèmes rencontrés. Q1002 - Quels sont les types d’aides de l'Etat souhaitées ? Q1003 - Perspectives à court, moyen et long terme. ? Q1004 - Types de projets d’investissements futurs ? Q1005 - Etes- vous satisfait de votre activité actuellement ? Non – pourquoi ? Q1006 – Qu’est ce vous savez sur les produits biologiques ? 1/rentables 2/ bons pour la santé 3/ plus exportables 4/ n’en sait rien Q1007- Votre avis sur l’agriculture biologique ? 1/ favorable 2 / défavorable 3/ demande plus d’information 4/ sans avis Q1008- Etes-vous prêt à pratiquer cette agriculture ? 1/non 2/oui Q1009 - Que souhaitiez-vous le plus dans ce cadre ? 1/ formation 2/ information 3/ partenaires 4/ autres

XI - Remarques générales ………………………………………………………………………………………………..……………

FICHE DES OPERATIONS CULTURALES

Questionnaire N° /___/ -cultivar (s) de dattier /_____________________________________/ Production/cultivars (Qx) /__/ - Prod. vendue Qx /___/ - Revenu DA /__/ * Autoconsommation (Qx) : /___/

Opérations Epoque Main d’œuvre Matériel utilisé Intrants** Nature* Temps Coût Nature Temps (j) Coût Nature Quantité Coût

* Familiale ou salarié Temps en jours de travail

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Annexes

204

Annexe 8 : Guide d’entretien « Collecteur de dattes » N° et Date : ……………… Code : ….……… . Commune….…….……. Région d’origine ….…………….……….……

Ancienneté dans ce métier….………….ans - Autres activités: Production-Conditionnement-Commerce – Exportation - Transformation Palmeraie (s) couverte (s) par la collecte : ……….………………..….……………. .……………. ….…………….……….

Tonnage moyen annuel par variété : ……….…….(…….qx) ; ……….…………. (…….qx) ; ……….… (……qx) ; …………..……. (…..qx) …………..……. (…..qx) Mode d’achat : dattes récoltées : ………..……. % , sur pied ……….…….%, autres ……….…………..……. % Période de collecte : du mois de ……………………………. au mois de …………………………………. Répartition des charges en % : Transport……….……% ; Triage des dattes……….……% ; Manutention……….……% ; Main d’œuvre……% (dont grimpeurs………%) ; autres (préciser) ……….……% Conditionnement selon le type : Sacs………..….% B’tana………..….% Cagettes ………..….% Régimes………..….% - Autre (préciser) ………..….% Triage des dattes en fonction de quel(s) critère (s) Quantité de dattes non consommables ……….. % Destination de ces dattes : ……………………………. Moyens de transport : Moyens propres : capacité: ………….. Tonnes ; Moyens en location : capacité ………….. Tonnes, durée ……………………………. Moyens de stockage : Moyens propres : capacité: ………….. Tonnes ; Moyens en location : capacité ………….. Tonnes, durée …………………………….

Estimation du bénéficie moyen/quintal/variété/catégories : Bonne saison………………….…………………………….…………………………….…………………………….…… Mauvaise saison………………………………………….…………………………….…………………………….……

Vente des dattes collectées en : Gros: ………….T ; fourchette des prix/variété/catégorie. Demi Gros: ………….T ; fourchette des prix/variété/catégorie. En détail : ………….T ; fourchette des prix/variété/catégorie.

Répartition des ventes (%): Conditionneurs …… Grossistes …… Détaillants …… Autres (précisez) …… Estimation du bénéficie moyen/quintal/variété/catégories :

- Bonne saison……….…………….…………….……….…………….……..……….……….…………….……………. - Mauvaise saison……….……………………….……….…………….…………….……….…………….…………….

Période d’écoulement de votre collecte : …………….……………………….……….…………….……………..…………….

Origine des acheteurs : ……….……………………….……….…………….…………….……….…………….…………….……….

Partagez-vous la collecte avec d’autres collecteurs ? Combien ?............................

Vous vous classer en tant que collecteur: Grand ; Moyen ; Petit Nombre de collecteurs activant dans votre zone d’activité : de quelle(s) région(s) sont-ils? Citer par ordre d’importance les problèmes de qualité des dattes (parasitaires et autres) A votre avis est ce que ces effets sur la qualité (5 dernières années) ont : augmenté - diminué Traitez-vous les moyens de Transport…….. par quoi ? ; Stockage…….. par quoi ? Quelles sont par ordre d’importance les exigences de :

- Vos vendeurs (fellahs): …………………………………………………………….…………………………….…… - Vos acheteurs : ……………………………….………….…………………………….…………………………….……

Vos exigences envers vos vendeurs (par ordre d’importance): Problèmes rencontrés (par ordre d’importance) Vos doléances envers les pouvoirs publics : Vos projets futurs : - Collecte :

o stagnation : ………………………………………………………………………………………………….…

o Abandon : causes : …………………………………………….…………………………….………………

o Elargissement : zones couvertes ; moyens transport ; moyens de stockage ; autres - Autres activités …………………………………………….……….…………………………….…………………………….

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Annexes

205

Annexe 9 : Guide d’entretien « Conditionneurs de dattes » N° et Date : …………Code : ….……Communes….…………… Ancienneté dans cette activité ….……………. ans Autres activités : Production – collecte - Commerce - Exportation - Transformation Palmeraie (s)de provenance des dattes (par ordre de quantité):………………………………….……………………….

Mode d’achat des dattes : ……….………………. % , sur pied …………..…….%, autres ……….…………..……. % Période d’activité durant l’année : du mois de …………………….…… au mois de ……………………………….…… Répartition des charges (%) : Transport……….……% ; Triage des dattes……….……% ; Manutention……….% ; Emballage ……% location de bâtiments …….% ; Autres (préciser) ………% Types de conditionnement : Sacs………% -B’tana…….% -Cagettes ……% -Régimes……% - Autre (préciser) ……….% Triage des dattes en fonction de quel(s) critère (s) Quantité de dattes non consommables ……….. % Destination de ces dattes : ……………………………. Equipements et locaux Moyens de transport : en propriété : capacité: ……….. Tonnes ; en location : capacité ………….. Tonnes, durée/an ……………………………. Moyens de stockage : en propriété : capacité: ………… T ; location : capacité ………….T, durée/an … Moyens de conditionnement : en propriété : capacité: ………….. Tonnes ; en location : capacité ………….. Tonnes, durée/an ……………………………. Vente des dattes conditionnées en :

o Gros : ………….T ; fourchette des prix/variété/catégorie/type de conditionnement. o Demi Gros: ………….T ; fourchette des prix/variété/catégorie. o En détail : ………….T ; fourchette des prix/variété/catégorie .

Estimation du bénéficie moyen/quintal/variété/catégories (DA): - Bonne saison……….……………. ;………………………… ;…………………… ;……..……….…… ;……….………

- Mauvaise saison….……………. ;………………………… ;…………………… ;……..……….…… ;……….………

- Période d’écoulement de votre produit: .…….…………….…………….……….………………..…………….

Origine des acheteurs : …………………….…………………………………………….………………………

Vous vous classer en tant que conditionneur : Grand ; Moyen ; Petit Nombre de conditionneurs activant dans votre zone d’activité : ……………….……………….

Existe –t-il des formes de concertations : - Entre vos semblables : si oui sur quelles préoccupation(qualité, prix, zones couvertes, la

clientèle, régulation de l’offre, partenariat, revendications auprès des pouvoirs publics,…) - Entre vous et les collecteurs : si oui sur quelles préoccupations - Entre vous et les clients : si oui sur quelles préoccupations

Citer par ordre d’importance les problèmes de qualité des dattes (parasitaires et autres) A votre avis est ce que ces effets sur la qualité (5 dernières années) ont : augmenté - diminué Traitez-vous les moyens de Transport…….. par quoi ? ; locaux …….. par quoi ? Quelles sont par ordre d’importance les exigences de :

- Vos approvisionneurs (fellahs - collecteurs):

Vos clients acheteurs :………………………………………………………….………………..……………….………………………

Vos exigences envers vos approvisionneurs (par ordre d’importance):………….……………………………………

Problèmes rencontrés (par ordre d’importance)……………………….…………………………….……………………….…

Vos doléances envers les pouvoirs publics : ….………………………….…………………………….………………………

Vos projets futurs : - Conditionnement : o Stagnation : les raisons ? ………………………….…………………………….……………………… o Abandon : les raison ? …………………………….……………………………….………………………

o Elargissement : zones couvertes ; transport ; conditionnement, stockage ; autres

- Autres activités ………………………………………….……….…………………………….……………

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Annexes

206

Annexe 10 : Guide d’entretien « Commerçants des dattes » N° et Date : ……………Code : ….……… Commune….…………. Catégorie : Grossiste ….... Détaillant ……….. - Ancienneté dans ce métier….…………….……….. ans Autres activités : Production - Conditionnement - autres(s) ….……….……….…………….…………….………. Approvisionnement en dattes (%) par: Producteur …….……. Collecteurs ………….….. Origine de vos fournisseurs : ………………….…………….……………. ……………………….…………….………………… Origine des dattes par variétés: ……….………………..….……………. ……….…………….…………….……………………

Type de contrats d’achat : ……….…………..…….……….…………..……., ……………………….…………..………………. Rythme de vos achats : Faible durant les mois ……….…………..…………..…………….…………… Moyen durant les mois …………..…………….…………………… Fort durant les mois ……….…………..…………..………….……………

Type de conditionnement de vos achats: Sacs………..….% B’tana………..….% Cagettes ………..….% Régimes………..….% - Autre (préciser) ………..….% Tonnage moyen annuel par variété (Qx): ……….………..………. ;……….…………..…….;……….………..……………; Fourchette des prix/variété/catégorie de vos achats : Origine de vos clients : …………………….…………….……………………….…………….……….…………….……………. Rythme de vos ventes : Faible durant les mois ……….…………..…………..…………….…………… Moyen durant les mois …………..…………….…………………… Fort durant les mois ……….………..…………..…………….……………

Type de conditionnement de vos ventes : Sacs………..….% B’tana………..….% Cagettes ………..….% Régimes………..….% - Autre (préciser) ………..….% Fourchette des prix/variété/catégorie de vos ventes : Y a –t-il triage des dattes ? …….. En fonction de quel(s) critère (s); ……….…………..…….…….……………… Quantité de dattes non consommables ……….. % Destination de ces dattes : ……………………………. Répartition des charges en % : Transport……% ; Triage des dattes……% ; Manutention………% ; Main d’œuvre……….……% autres (préciser) ……….……% Moyens de transport : Moyens propres : capacité: ………….. Tonnes ; Moyens en location : capacité ………….. Tonnes, durée ……………………………. Moyens de stockage : Moyens propres : capacité: ………….. Tonnes ; Moyens en location : capacité ………….. Tonnes, durée …………………………….

Locaux de vente : Unique ……… Plusieurs locaux …….. En propriété : ………….. ; En location : ………….. Estimation du bénéficie moyen/quintal/variété/catégories : Bonne saison…………………….……………….………………….…………………………….……………………………. Mauvaise saison……………………….…………………………….…………………………….…………………………….

Vous vous classer en tant que commerçant: Grand ; Moyen ; Petit Nombre de commerçant activant dans votre zone …………………………………………………………………………….

Leur(s) région(s) :…………………………………………………………………………………………….…………………………….

Citer par ordre d’importance les problèmes de qualité des dattes (parasitaires et autres) A votre avis est ce que ces effets sur la qualité (5 dernières années) ont : augmenté - diminué Traitez-vous les moyens de Transport…….. par quoi ? ; Stockage…….. par quoi ? Quelles sont par ordre d’importance les exigences de :

- Vos vendeurs: ………………………..……………………………….…………………………………..………….……

- Vos acheteurs : ………………………..………………….…………………………….…………………………….……

- Par ordre d’importance vos exigences envers vos vendeurs: ……….………………………………….

Problèmes rencontrés (par ordre d’importance) Vos doléances envers les pouvoirs publics : Vos projets futurs : - Commerce :

o stagnation - Abandon : causes : ………………………….…………………………….………………

- Elargissement : locaux de vente ; moyens transport ; moyens de stockage ; autres

- Autres activités …………….……………………………………….…………………………….…………………………….

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Annexes

207

Annexe 11 : Guide d’entretien « Institutions d’appui et d’encadrement » - Vos missions (préoccupations) dans le cadre du développement

- des oasis, - de la phoéniciculture, - de la filière « dattes »

- Quelle est l’importance des oasis de la région (étendues, productions, revenus) - Par ordre d’importance, les contraintes (ressources, techniques, débouchés, écologiques, sociales,…) - Par ordre d’importance et de priorité :

- les actions réalisées - les programmes retenus - les projets futurs

- Quels sont les objectifs de vos programmes d’intervention dans ces oasis ? - Démarche de concertation autour de ces programmes avec les exploitants oasiens - Dans le cadre de ces interventions, quel est votre appréciation du degré d’organisation, d’engagement et d’initiative des exploitants ? - Quelle place occupe la phoéniciculture dans vos programmes d’action (objectifs et contenus) ? - Comment juger l’état et l’évolution de la diversité du patrimoine phytogénétique des palmiers ces 10 dernières années ? quelle est sa place dans vos interventions ? - Les aspects liés à la qualité de la production dattière (facteurs de dépréciation, techniques utilisées) - L’amont de la production dattière (agro fourniture, appui technico financier, perfectionnement des phoéniciculteurs) : état, contraintes, actions entreprises et propositions d’amélioration - L’aval de la production (collecte, conditionnement, commercialisation, exportation) : état, contraintes, actions entreprises et propositions d’amélioration. - Comment jugeriez-vous le degré de concertation intersectorielle dans le cadre des programmes de développement de la filière « dattes » ? - Quelles sont vos attentes des :

o Organisations professionnelles agricoles (UNPA, CAW, Associations, Conseils interprofessionnel)

o Autres secteurs (banques, assurances, hydraulique, …)

- Quelles perspectives d’avenir (défis à relever et actions à engager) voyez-vous pour ce qui est : o des oasis traditionnelles et nouvelles (mise en valeur) o de la phoéniciculture o de la filière « dattes »

- Vos recommandations et suggestions.

Institution : ………………………….…………. Fonction de l’interlocuteur …………………………..………………………

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Annexes

208

Annexe 12 : Etat des indemnisations des exploitations sinistrées à fin 2010. (DSA, 2012)

Désignation Unités Consistance physique

Montants engagés (DA)

Palmiers arrachés Nb 8 584 9 337 600 Arbres fruitiers Nb 17 230 4 594 000 Cultures diverses Ha 375,17 34 480 896 Serres tunnels m² 5 684 1 016 100 Puits envasés Nb 800 49 300 000 Equipement puits Nb 374 19 000 000 Réseau goutte à goutte et aspersion, pivot Ha 441 50 451 090 Réseau d'amenée et seguias Ml 136 941 27 885 300 Bassin d'accumulation M³ 1 116 4 477 500 Animaux (bovin, camelin, ovin, caprin) Tête 6646 55799000 Petits élevages Sujet 8 749 1 564 500 Bergeries, enclos, étables,… Nb 80 5 232 500 Matériel d’élevage Nb 33 1 014 000 Clôtures et brises vent Ml 202 999 37 794 465 Ruches pleines Nb 56 575 000 Exploitations indemnisées Nb 2 234 302 516 951

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Annexes

209

Annexe 13 : ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES MULTIPLES (AFCm)

Nombre d’observations : 104 Nombre de variables : 9 Nombre de modalités : 24

VARIABLES

(N° et noms) Modalités

Taille de l’exploitation (ha) 1. TAEXP

TAI_pet

3 TAI_moy

TAI_éle

Effectif de palmiers 2. EFPD

EP_fai

3 EP_moy

EP_éle

Cultivars de palmiers dominants 3. CUDO CD_Com

2 CD_Dn

Ressource hydrique 4. RESH

RH_pui

3 RH_mix

RH_for

Mode d’irrigation 5. MODI

Ir_Sub

3 Ir_mix

Ir_loc

Main d'œuvre 6. MAINO

Mo_fam

3 Mo_sal

Mo_mix

Equipements 7. EQUIP

Eq_In

3 Eq_fai

Eq_moy

Destination de la production 8. DESTP P_Aut

2 P_Ven

Superficie technique 9. SUPT ST_fai

2 ST_moy

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Annexes

210

Inertie totale = 2,385

F1 F2 F3 F4 F5

Valeur propre 0,578 0,484 0,346 0,303 0,264

Contribution à l’inertie (%) 24,2551 20,2983 14,5024 12,6996 11,0636

Contribution cumulée à l’inertie totale % 24,2551 44,5533 59,0557 71,7553 82,8190

a) ETUDE DES OBSERVATIONS

Coordonnées principales (Observations) Contributions (Observations) Cosinus carrés (Observations)

F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7

Exp1 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp2 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp3 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp4 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp5 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp6 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp7 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp8 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp9 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp10 2,538 1,628 0,234 0,185 0,129 0,200 0,019 0,102 0,050 0,001 0,001 0,001 0,002 0,000 0,397 0,163 0,003 0,002 0,001 0,002 0,000

Exp11 2,538 1,628 0,234 0,185 0,129 0,200 0,019 0,102 0,050 0,001 0,001 0,001 0,002 0,000 0,397 0,163 0,003 0,002 0,001 0,002 0,000

Exp12 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp13 2,538 1,628 0,234 0,185 0,129 0,200 0,019 0,102 0,050 0,001 0,001 0,001 0,002 0,000 0,397 0,163 0,003 0,002 0,001 0,002 0,000

Exp14 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp15 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp16 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp17 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

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Annexes

211

Exp18 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp19 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp20 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp21 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp22 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp23 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp24 2,538 1,628 0,234 0,185 0,129 0,200 0,019 0,102 0,050 0,001 0,001 0,001 0,002 0,000 0,397 0,163 0,003 0,002 0,001 0,002 0,000

Exp25 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp26 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp27 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp28 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp29 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp30 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp31 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp32 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp33 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp34 2,538 1,628 0,234 0,185 0,129 0,200 0,019 0,102 0,050 0,001 0,001 0,001 0,002 0,000 0,397 0,163 0,003 0,002 0,001 0,002 0,000

Exp35 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp36 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp37 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp38 2,538 1,628 0,234 0,185 0,129 0,200 0,019 0,102 0,050 0,001 0,001 0,001 0,002 0,000 0,397 0,163 0,003 0,002 0,001 0,002 0,000

Exp39 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp40 -0,149 -0,122 -0,406 -0,199 -0,640 0,782 -0,708 0,000 0,000 0,004 0,001 0,014 0,031 0,030 0,002 0,002 0,018 0,004 0,044 0,065 0,053

Exp41 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp42 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp43 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

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Annexes

212

Exp44 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp45 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp46 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp47 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp48 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp49 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp50 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp51 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp52 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp53 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp54 0,118 -0,088 -0,708 0,212 0,502 -0,930 -0,753 0,000 0,000 0,013 0,001 0,009 0,044 0,034 0,001 0,001 0,052 0,005 0,026 0,089 0,058

Exp55 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp56 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp57 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp58 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp59 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp60 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp61 0,804 -1,640 0,534 1,197 -0,281 0,017 0,117 0,010 0,051 0,008 0,043 0,003 0,000 0,001 0,052 0,215 0,023 0,115 0,006 0,000 0,001

Exp62 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp63 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp64 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp65 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp66 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp67 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp68 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp69 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

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Annexes

213

Exp70 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp71 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp72 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp73 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp74 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp75 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp76 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp77 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp78 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp79 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp80 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp81 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp82 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp83 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp84 -0,077 0,173 -0,949 -0,013 -0,740 -0,275 0,578 0,000 0,001 0,024 0,000 0,019 0,004 0,020 0,001 0,003 0,094 0,000 0,057 0,008 0,035

Exp85 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp86 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp87 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp88 0,730 -0,935 0,746 -1,665 -0,242 -0,393 0,035 0,008 0,017 0,015 0,084 0,002 0,008 0,000 0,044 0,072 0,046 0,228 0,005 0,013 0,000

Exp89 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp90 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp91 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp92 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp93 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp94 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp95 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

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Annexes

214

Exp96 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp97 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp98 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp99 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp100 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp101 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp102 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

Exp103 -0,577 0,344 0,428 0,091 0,083 -0,016 0,049 0,005 0,002 0,005 0,000 0,000 0,000 0,000 0,038 0,013 0,021 0,001 0,001 0,000 0,000

Exp104 0,078 -0,572 -0,699 -0,267 1,158 0,548 0,354 0,000 0,006 0,013 0,002 0,047 0,015 0,008 0,001 0,032 0,048 0,007 0,131 0,029 0,012

b) ETUDE DES VARIABLES

Coordonnées principales Contributions Cosinus carrés

F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7

TAI_pet -0,602 0,256 0,380 0,047 0,542 0,203 0,269 0,024 0,005 0,016 0,000 0,043 0,009 0,019 0,006 0,001 0,400 0,009 0,516 0,068 0,000

TAI_moy -0,145 0,054 -1,191 -0,179 -1,351 0,491 -0,029 0,001 0,000 0,069 0,002 0,117 0,022 0,000 0,063 0,124 0,110 0,628 0,015 0,058 0,001

TAI_éle 0,960 -1,344 1,268 -3,026 -0,471 -0,922 0,091 0,008 0,018 0,023 0,149 0,004 0,023 0,000 0,451 0,018 0,001 0,265 0,018 0,137 0,110

EP_moy -0,139 0,362 0,528 -0,228 -0,119 0,215 -0,195 0,047 0,002 0,000 0,053 0,004 0,046 0,044 0,649 0,319 0,009 0,007 0,004 0,013 0,000

EP_éle 0,035 -0,191 -1,366 -0,053 0,395 -0,474 0,345 0,002 0,013 0,039 0,008 0,003 0,012 0,012 0,649 0,319 0,009 0,007 0,004 0,013 0,000

EP_fai 1,057 -2,357 0,909 2,176 -0,548 0,041 0,300 0,000 0,002 0,122 0,000 0,013 0,028 0,018 0,033 0,226 0,481 0,090 0,025 0,080 0,065

CD_Com -0,248 -0,199 0,364 -0,064 0,104 0,311 -0,027 0,011 0,065 0,013 0,088 0,006 0,000 0,003 0,000 0,015 0,776 0,001 0,065 0,093 0,049

CD_Dn 0,718 0,576 -1,052 0,185 -0,301 -0,900 0,079 0,023 0,008 0,006 0,002 0,000 0,000 0,073 0,088 0,440 0,065 0,375 0,024 0,000 0,007

RH_pui -0,644 0,355 0,265 0,128 0,043 -0,021 -0,587 0,034 0,012 0,010 0,003 0,000 0,000 0,108 0,115 0,099 0,289 0,002 0,404 0,090 0,000

RH_mix -1,139 0,860 0,680 0,405 0,237 0,107 -1,024 0,026 0,016 0,005 0,002 0,006 0,007 0,051 0,006 0,001 0,400 0,009 0,516 0,068 0,000

RH_for 0,781 -0,749 -0,547 -0,250 -0,077 0,080 0,741 0,006 0,051 0,009 0,004 0,006 0,005 0,067 0,649 0,319 0,009 0,007 0,004 0,013 0,000

Ir_Sub -0,537 0,296 0,221 0,106 0,036 -0,018 -0,489 0,082 0,048 0,002 0,002 0,001 0,005 0,000 0,125 0,634 0,009 0,035 0,105 0,021 0,070

Ir_mix 0,793 -0,437 -0,326 -0,157 -0,053 0,026 0,723 0,021 0,013 0,000 0,004 0,000 0,051 0,004 0,001 0,068 0,143 0,024 0,514 0,167 0,084

Ir_loc 0,881 -0,384 -0,284 -0,135 -0,049 0,030 0,860 0,007 0,060 0,001 0,010 0,000 0,078 0,008 0,163 0,567 0,185 0,010 0,042 0,027 0,007

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Annexes

215

Mo_fam -0,612 0,440 0,203 0,123 -0,198 -0,173 0,432 0,082 0,048 0,002 0,002 0,001 0,005 0,000 0,426 0,129 0,072 0,017 0,002 0,000 0,354

Mo_mix 0,343 -0,879 -0,315 -0,203 0,221 0,161 -0,563 0,017 0,003 0,008 0,000 0,001 0,000 0,001 0,426 0,129 0,072 0,017 0,002 0,000 0,354

Mo_sal 3,337 2,340 0,397 0,336 0,251 0,470 0,049 0,067 0,002 0,020 0,066 0,001 0,004 0,000 0,425 0,220 0,047 0,017 0,044 0,034 0,212

Eq_In -0,400 0,162 -0,211 0,020 0,070 0,038 -0,038 0,011 0,065 0,013 0,088 0,006 0,000 0,003 0,083 0,543 0,070 0,029 0,034 0,018 0,223

Eq_moy 2,057 0,356 0,866 -1,474 -0,138 -0,279 0,071 0,006 0,005 0,022 0,001 0,002 0,030 0,000 0,649 0,319 0,009 0,007 0,004 0,013 0,000

Eq_fai 1,057 -2,357 0,909 2,176 -0,548 0,041 0,300 0,018 0,014 0,063 0,002 0,007 0,088 0,001 0,412 0,211 0,000 0,040 0,003 0,313 0,020

ST_fai -0,509 0,364 0,014 0,158 -0,040 -0,443 0,113 0,032 0,016 0,049 0,003 0,003 0,000 0,003 0,075 0,561 0,004 0,060 0,001 0,275 0,024

ST_moy 0,390 -1,067 -0,093 -0,350 0,032 0,746 -0,219 0,022 0,011 0,034 0,002 0,002 0,000 0,002 0,649 0,319 0,009 0,007 0,004 0,013 0,000

P_Aut -0,759 0,495 0,728 0,165 0,161 -0,037 0,126 0,057 0,062 0,021 0,017 0,000 0,098 0,004 0,513 0,202 0,006 0,004 0,230 0,037 0,009

P_Ven 0,534 -0,348 -0,512 -0,116 -0,113 0,026 -0,089 0,089 0,058 0,003 0,006 0,007 0,009 0,000 0,003 0,051 0,302 0,001 0,575 0,027 0,041

c) CLASSIFICATION ASCENDANTE HIERARCHIQUE (CAH)

Composition des 3 classes d’exploitations mise en évidence par la CAH

• [Classe 1] 55 exploitations (52,9%°)

N° des exploitations : 3 5 10 13 14 15 16 20 21 24 26 30 32 33 34 36 38 39 40 41 42 43 45 46 47 48 49 51 53 54 55 56 57 61 62 63 65 66 70 75 77

78 81 82 83 87 88 90 92 95 99 101 102 103 104

• [Classe 2] 37 exploitations (35,6%)

N° des exploitations : 1 4 6 9 11 17 18 19 23 25 27 28 29 35 50 52 58 60 67 68 69 71 72 73 79 80 84 85 86 89 91 93 94 96 97 100

• [Classe 3] 12 exploitations (11,5%)

N° des exploitations : 2 7 12 22 31 37 44 59 64 74 76 98

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Annexes

216

Annexe 14 : Répartition des systèmes de production phoenicicole dans l’échantillon dans la région d’étude

SPP1 SPP2 SPP3 Global

Exploitations Nombre % Nombre % Nombre % Guerrara 9 24% 12 22% 3 25% 24 Berriane 2 5% 5 9% 2 17% 9 Ghardaïa 4 11% 6 11% 0 0% 10 Daïa B. Dahoua 4 11% 6 11% 1 8% 11 El Atteuf 3 8% 3 5% 1 8% 7 Bounoura 3 8% 6 11% 0 0% 9 Metlili 10 27% 7 13% 2 17% 19 Zelfana 2 5% 10 18% 3 25% 15 Totaux 37 55 12 104

Annexe 15 : Compte de production et d’exploitation des phoéniciculteurs du SPP1 (Synthèse des données 2012)

(135 pieds productifs:5% DN, 0,35 qx/pied, (80 Da/kg) + 95% autres, 0,45 qx/pied, 65Da/kg) EMPLOIS RESSOURCES

Consommations intermédiaires Ventes « filière »

Carburants et lubrifiants 0,00 Dattes 48 456,00 Emballage 2 000,00 Déchets 8 700,00 Amendements (Sable, terre fraiche) 0,00 Sous produits de palmiers 8 250,00 Fumier 0,00 Vente produits « hors filière » 11 000,00 Engrais - Pesticides 0,00 Sous total (1) 2 000,00 Sous total ventes 76 406,00 Consommation intermédiaires hors filière Produits hors exploitation Electricité 6 500,00 Subventions reçues 45 000,00 Transport 8 500,00 Travaux pour tiers 0 Outillage 3 500,00 Indemnités de sinistres 0 Pièces de rechange 0,00

Entretien bâtiments 0,00 Entretien matériels 2 100,00 Pneu et chambre à air 0,00 Travaux divers 0,00 Location bâtiments et matériels 0,00 Frais divers 2 500,00 Achat des semences 3 700,00 Achat de pollen 0,00 Achat de palmes et djebbars - Sous total (2) 26 800,00 Total consommations intermédiaires 28 800,00 Eléments de la valeur ajoutée Main d’œuvre (temporaire) 5 850,00 Taxes et impôts 0 Frais financiers 0,00 Assurances 0,00 Amortissements 0,00 Excédent brut d’exploitation (EBE) 86 756,00

Valeur ajoutée (VA) 92 606,00 Total des emplois 121 406,00 Total des ressources 121 406,00

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Annexes

217

Annexe 16 : Compte de production et d’exploitation des phoéniciculteurs du SPP2 (Synthèse des données 2012)

(342 pieds productifs:65% DN, 0,85 qx/pied, (100Da/kg) + 35% autres, 0,65 qx/pied, 70Da/kg) EMPLOIS RESSOURCES

Consommations intermédiaires Ventes « filière »

Carburants et lubrifiants 38 956,90 Dattes 2 434 185,00 Emballage 47 400,76 Déchets 75 000,00 Amendements (Sable, terre fraiche) 80 000,00 Sous produits de palmiers 55 000,00 Fumier 150 000,00 Vente produits « hors filière » 100 000,00 Engrais - Pesticides 25 900,00 Sous total (1) 342257,66 Sous total ventes 2 664 185,00 Consommation intermédiaires hors filière Produits hors exploitation Electricité 75 700,58 Subventions reçues 600 000,00 Transport 37 000,00 Travaux pour tiers 0 Outillage 18 879,00 Indemnités de sinistres 0 Pièces de rechange 53 082,00

Entretien bâtiments 37 000,00 Entretien matériels 18 700,00 Pneu et chambre à air 55 000,00 Travaux divers 29 800,00 Location bâtiments et matériels 30 000,00 Frais divers 73 580,00 Achat des semences 16 000,00 Achat de pollen 9 000,00 Achat de palmes et djebbars - Sous total (2) 453 741,58 Total consommations intermédiaires 795999,24 Eléments de la valeur ajoutée Main d’œuvre (temporaire) 468 000,00 Taxes et impôts - Frais financiers 17 800,00 Assurances 55 000,00 Amortissements 120 000,00 Excédent brut d’exploitation (EBE) 1 807 385,76

Valeur ajoutée (VA) 2 468 185,76 Total des emplois 3 264 185,00 Total des ressources 3 264 185,00

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Annexes

218

Annexe 17: Compte de production et d’exploitation des phoéniciculteurs du SPP3 (Synthèse des données 2012)

(901 pieds productifs:90% DN, 0,75 qx/pied, (100Da/kg) + 10% autres, 0,65 qx/pied, 70Da/kg) EMPLOIS RESSOURCES

Consommations intermédiaires Ventes « filière »

Carburants et lubrifiants 130 500,00 Dattes 6 491 705,00 Emballage 127 700,76 Déchets 215 000,00 Amendements (Sable, terre fraiche) 175 000,00 Sous produits de palmiers 165 000,00 Fumier 270 000,00 Vente produits « hors filière » 310 000,00 Engrais - Pesticides 67 000,00 Sous total (1) 770 200,76 Sous total ventes 7 181 705,00 Consommation intermédiaires hors filière Produits hors exploitation Electricité 145 000,00 Subventions reçues 1 800 000,00 Transport 96 000,00 Travaux pour tiers 0 Outillage 65 900,00 Indemnités de sinistres 0 Pièces de rechange 119 000,00

Entretien bâtiments 54 000,00 Entretien matériels 57 800,00 Pneu et chambre à air 180 000,00 Travaux divers 80 000,00 Location bâtiments et matériels 0,00 Frais divers 134 000,00 Achat des semences 55 900,00 Achat de pollen 28 900,00 Achat de palmes et djebbars - Sous total (2) 1 016 500,00 Total consommations intermédiaires 1 786 700,76 Eléments de la valeur ajoutée Main d’œuvre (temporaire) 1 296 000,00 Taxes et impôts 0 Frais financiers 54 700,00 Assurances 137 000,00 Amortissements 340 000,00 Excédent brut d’exploitation (EBE) 5 367 304,24

Valeur ajoutée (VA) 7 195 004,24 Total des emplois 8 981 705,00 Total des ressources 8 981 705,00

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Annexes

219

Annexe 18 : Compte de production et d’exploitation de petits collecteurs de dattes.

Emplois Montant DA Ressources Montant DA

Consommations intermédiaires Ventes Dattes 2 125 000,00 Carburants et lubrifiants 61 407,49 Ventes Déchets 43 673,44 Emballage 61 882,32 Soutien divers - Electricité 18 980,50 Services pour tiers 100 000,00 Transport 10 752,00 Indemnités et autres - Outillage 7 945,43 Pièces de rechange et pneumatiques 77438.03 Entretien bâtiments et matériels 23721.00 Location bâtiments et matériels 26 400,00 Frais divers de gestion 34 000,00 Achat de dattes 1 250 000,00 Total consommations intermédiaires

1 572 526,77

Eléments de la valeur ajoutée Salaires 176 000,00 Taxes et impôts - Frais financiers - Assurances 3 122,68 Amortissements -

Excédent brut d’exploitation (EBE) 517 023,99 Valeur ajoutée (VA) 696 146,67 Total des emplois 2 268 673,44 Total des ressources 2 268 673,44

Annexe 19 : Compte de production et d’exploitation des collecteurs moyens de dattes.

Emplois Montant DA Ressources Montant DA Consommations intermédiaires Ventes Dattes 12 750 000,00

Carburants et lubrifiants 111 649,99 Ventes Déchets 124 781,25 Emballage 112 513,32 Subventions reçues - Electricité 32 725,00 Services pour tiers 250 000,00

Transport 26 880,00 Indemnités de sinistres - Outillage 13 466,83 Pièces de rechange et pneumatiques 112 813,00 Entretien bâtiments et matériels 35700,00 Location bâtiments et matériels 80 000,00 Frais divers de gestion 57 370,50 Achat de dattes 7 500 000,00 Total consommations intermédiaires 8 083 118,38

Eléments de la valeur ajoutée Salaires 580 413,75 Taxes et impôts - Frais financiers - Assurances 6 644,00 Amortissements - Excédent brut d’exploitation (EBE) 4 454 605,12 Valeur ajoutée (VA) 5 041 662,87 Total des emplois 13 124 781,25 Total des ressources 13 124 781,25

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Annexes

220

Annexe 20 : Compte de production et d’exploitation des grands collecteurs de dattes.

Emplois Montant DA Ressources Montant DA

Consommations intermédiaires Ventes Dattes 30 070 000,00 Carburants et lubrifiants 390 774,95 Ventes Déchets 500 000,00 Emballage 393 796,61 Subventions reçues - Electricité 114 537,50 Services pour tiers 750 000,00 Transport 194 500,00 Indemnités de sinistres - Outillage 47 133,89 Pièces de rechange 215 556,25 Pièces de rechange et pneumatiques 354 090,00 Entretien bâtiments et matériels 156 990,00 Location bâtiments et matériels 280 000,00 Frais divers de gestion 153 179,24

Achat de dattes 19 605 000,00 Total consommations intermédiaires 21 830 468,43

Eléments de la valeur ajoutée Salaires 1 197 800,00 Taxes et impôts - Frais financiers - Assurances 411 780,00 Amortissements - Excédent brut d’exploitation (EBE) 7 879 951,57

Valeur ajoutée (VA) 9 489 531,57

Total des emplois 31 320 000,00 Total des ressources 31 320 000,00

Annexe 21: Composition variétale des palmeraies dans la région d’étude. (DSA, 2012)

Cultivars Deglet nour Ghars Autres Total

Effectifs % Effectifs % Effectifs %

Guerrara 90805 48 45033 24 55000 28 190838

Berriane 18128 30 12418 21 29206 49 59752

Ghardaïa 25340 16 21101 14 107971 70 154412

Bounoura 17790 35 18237 36 14679 29 50706

Daya Ben Dahoua 32810 41 20497 25 27293 34 80600

El Atteuf 18795 36 17948 34 15764 30 52507

Metlili 41005 32 15953 13 69860 55 126818

Zelfana 79235 78 19691 19 2627 3 101553

Total Région 323908 40 170878 21 322400 39 817186

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Annexes

221

Annexe 22 : Cultivars à encourager dans les nouvelles plantations soutenues dans le cadre du FNDRA sur la base de critères tels que la commercialisation, tolérance aux stress biotiques, rareté du cultivar) arrêtée par la commission locale (DSA, ITDAS, SRPV, PNUD/IPIGRI)

Cultivars Commercialité Comportement aux Stress biotiques

A promouvoir

Deglet nour x Bentkbala x Timdjouhert x tolérance au Bayoud Azerza x “ “ “ “ Takerboucht x “ “ “ “ Urus / Ba’rus “ “ “ “ Addala x Tafezouine x Babati x Nasser U salah x Ghars x (Pâte) Itim x Hamraya x Degla Beïda x Medjhoul x Sb’a bedraa x Tinnasser (Hmira) x Ksebba

Tamezwert n’tlat (non affectée par

boufaroua –Myéloïs)

Dguel Jdir (Calibre) Twajjet (Vinaigre)

Annexe 23: Evolution des productions dattières et des rendements dans la région de Ghardaïa (1990-2012)

Productions (qx) Rendement ql / pied

Année Toutes variétés

Deglet Nour

Ghars et analogues

Toutes variétés

Deglet Nour

Ghars et analogues

1990 86337 22200 64137 0,18 0,21 0,17 1995 74264 19748 54516 0,15 0,18 0,14 1999 180740 42300 138440 0,33 0,23 0,12 2000 253320 97935 155385 0,45 0,51 0,42 2001 176000 61000 115000 0,3 0,3 0,29 2002 270000 103000 167000 0,43 0,46 0,41 2003 180033 17382 108651 0,27 0,31 0,26 2004 320000 130000 190000 0,46 0,52 0,43 2005 330350 139500 190850 0,47 0,55 0,43 2006 293000 105000 188000 0,41 0,38 0,42 2007 335000 135000 200000 0,43 0,45 0,41 2008 360000 150000 210000 0,44 0,47 0,41 2009 435000 182000 253000 0,48 0,5 0,46 2010 452000 186000 266000 0,47 0,48 0,46 2011 470000 195000 275000 0,48 0,49 0,47 2012 500000 209628 290372 0,49 0,40 0,48

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Photo 1 : Palmeraie de Guerrara (vue panoramique)

Photo 3: Mise en valeur (APFA) jeunes palmiers plantés (Bounoura, 2010)

Photo 5: Exploitation phoénicicole entretenue (Zelfana, 2012)

Photo 6 : Pollinisation semi mécanique « (Introduction récente)

: Palmeraie de Guerrara (vue panoramique) – 2010 Photo 2 : Jeune plantation (Metlili) 2011

: Mise en valeur (APFA) jeunes palmiers plantés Photo 4 : Outils de travail manuel en palmeraie

: Exploitation phoénicicole entretenue (Zelfana, 2012)

: Pollinisation semi mécanique « Zelfana » (Introduction récente)

Photo 7: Nacelle élévatrice pour travailler la

Annexes

222

: Jeune plantation (Metlili) 2011

: Outils de travail manuel en palmeraie

: Nacelle élévatrice pour travailler la

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Photo 8: Chantier de triage des dattes sèches chez un collecteur (Zelfana)

Photo 9: Dattes en vrac en stockage sous froid (Zelfana, 2012)

Photo 11 : Ensachage des dattes sèches avantexpédition au Sud du pays. (Metlili, 2012)

couronne du dattier. (Mansoura, 2012)

: Chantier de triage des dattes sèches chez un collecteur (Zelfana)

: Dattes en vrac en stockage sous froid Photo 10 : Dattes pressées conditionnement de

type « b’tana » (Metlili, 2012)

sèches avant Photo 12 : Emballage amélioré pour Deglet nourexpédition au Sud du pays. (Metlili, 2012)

Annexes

223

couronne du dattier. (Mansoura, 2012)

: Chantier de triage des dattes sèches chez un collecteur (Zelfana)

: Dattes pressées conditionnement de

» (Metlili, 2012)

: Emballage amélioré pour Deglet nour

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Photo 13 : Divers types de conditionnement des dattes (caissettes en plastique, en carton) triées par variétés et catégorie (Collecteur Zelfana) agricole exposition 01/10/2012, Ghardaïa.

Photo 15 : Dattes sèches triées

itionnement Photo14 : Dattes en vrac (sèches et demi molles) des dattes (caissettes en plastique, en carton) triées par variétés et catégorie (Collecteur Zelfana) agricole exposition 01/10/2012, Ghardaïa.

: Dattes sèches triées stockées en cagettes sous abris. (Collecteur Zelfana, 2012)

Annexes

224

: Dattes en vrac (sèches et demi molles) des dattes (caissettes en plastique, en carton) triées par variétés et catégorie (Collecteur Zelfana)

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Table des matières

225

Table des Matière

Liste des acronymes

Liste des tableaux

Liste des figures

Liste des cartes

Liste des annexes

Liste des photos

PREAMBULE 1ère PARTIE : OBJET DE RECHERCHE 1

Chapitre I : Bref historique de l’agriculture dans la région 1 1. Phase de la révolution agraire (1971-1982) 2 2. Phase de la mise en valeur des terres et des restructurations (1983-1990) 2 3. Phase de libéralisation (1990 à 2000) 3 4. Phase du développement agricole et du renouveau rural (depuis 2000) 3

Chapitre II : Problématique 5

1. Problématique et hypothèses de travail 5 2. Justificatifs de la présente étude 10 3. Hypothèses de travail 12 4. Objectifs et sous objectifs 13 5. Plan de travail 13

Conclusion de la première partie 14

2ème PARTIE : CADRE CONCEPTUEL 16

Chapitre I : Approche systémique 16

Introduction 16 1. Approche systémique 16

a. Buts du diagnostic 20 b. Structuration du diagnostic 20 c. Diagnostic des exploitations agricoles 21 d. L’exploitation agricole 21

2. Démarche de diagnostic des unités de production 22

a. Système de production 22 b. Caractéristiques structurelles des SP 23 c. Etude du fonctionnement des SP 23

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Table des matières

226

d. Fonctionnement socio-économique 24 e. Fonctionnement technique 25

Chapitre II : Approche filière 27

Conclusion de la deuxième partie 28

3ème PARTIE: DEMARCHE INVESTIGATRICE 29

Chapitre I : Présentation de la région d’étude 29 1. Milieu physique 29 2. Ressources naturelles 32

a. Ressources hydriques 33 b. Ressources en sols 38 c. Caractéristiques climatiques de la région 41

3. L’agriculture dans la région 42 a. Modes d’exploitation du milieu 43 b. Productions végétales 44 c. Productions animales 46

4. Environnement agricole 47 a. Structures d’appui technique 47 b. Appui coopératif, associatif et financier 48

Chapitre II : Méthodologie empruntée 50

1. Principe méthodologique : une démarche systémique 50 2. Matériel et méthode 51

a. Variabilité dans la région d’étude 55 b. Stratification de la région d’étude 56 c. Outils de travail 59 d. Construction de l'échantillon d'exploitations 63

Conclusion de la troisième partie 67

4ème PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSION 68

Chapitre I : Dynamique des systèmes de production phoenicicoles dans la région de Ghardaïa. 68

1. Une agriculture en mouvement 70 a. Démographie et urbanisation 71 b. Crues dévastatrices 73 c. Concurrence inter sectorielle 74 d. La concession : mode d’exploitation des terres agricoles 75 e. Mise en œuvre du PNDAR 76

i. Adhésion au programme et montage financier 77 ii. Accroissement des ressources mobilisées 80

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Table des matières

227

⇒ Ressources hydriques mobilisées 83

⇒ Rationalisation de l’utilisation de l’eau 85 ⇒ Augmentation du potentiel productif phoénicicole et en intercalaire 87

iii. Organisation professionnelle des producteurs 87

Chapitre II : Analyse des résultats 89

A. Structure et fonctionnement des exploitations phoénicicoles 89 1. Groupe familial 89 2. L'unité de production 91 3. La phoeniciculture 94 4. Irrigation 105 5. Drainage 109 6. Amendements organiques 109 7. Force de travail 113 8. Financement des investissements 115 9. Recours aux assurances 117 10. Perspectives des exploitants 118

B. Systèmes de production phoenicicoles identifiés 119

1. Constations générales 119

2. Systèmes de production phoénicicole dans la région 120 a. Système de production phoénicicole « traditionnel » [SPP1] 126 b. Système de production phoénicicole « paysan » [SPP2] 129 c. Système de production phoénicicole d’«entreprise» de Deglet nour [SPP3] 132

C. Importance des systèmes de production 135

Chapitre III : Aperçu sur la filière « dattes » nationale 138

1. La filière « dattes » : une filière peu connue 138 2. Evolution du patrimoine phoénicicole national 139 3. Place de l’Algérie dans le monde 145

Chapitre IV : Evolution des indicateurs de la filière «dattes » dans la région de Ghardaïa.148 1. Effectifs totaux de palmiers 149 2. Potentiel productif 151

Chapitre V : La filière « dattes » dans la region de Ghardaïa 154

1. Une diversité de sous filières 154

a. Sous filière de la « Deglet nour » 156 b. Sous filière des « dattes sèches » 157 c. Sous filière des « dattes rouges » 157 d. Sous filière des « dattes pressées » 158 e. Cas particulier de dattes précoces dites « dattes grappillées » 158

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Table des matières

228

2. Acteurs de la filière dattes 158

a. Producteurs 161 b. Collecteurs 166 c. Conditionneurs 170 d. Commerçants 172 e. Associations et organisations professionnelles 173 f. Coopératives de services 175 g. Assurance des dégâts sur phoéniciculture 176

3. Graphe de la filière 178 4. Comptes des agents de la filière 181

Conclusion de la quatrième partie 186

Conclusion générale 187

Références bibliographiques 193

Annexes 199

Table des matières 225