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IMPACT SUSTAINABILITY TRAVEL & TOURISM Document sur les travaux de la Conférence de 2018 UN DIALOGUE NATIONAL DE COLLABORATION SUR L’INNOVATION ET LA CONTRIBUTION DU TOURISME À LA DURABILITÉ DE L’AVENIR DU CANADA VICTORIA (C.-B.) 21 AU 24 JANVIER 2018

Document sur les travaux de la Conférence de 2018 · 4 Document sur les travaux de la Conférence de 2018 5 Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Confronté aux changements

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I M P A C TSUSTAINABILITYTRAVEL & TOURISM

Document sur les travaux de la Conférence de 2018

UN DIALOGUE NATIONAL DE COLLABORATION SUR L’INNOVATION ET LA CONTRIBUTION DU TOURISME À LA DURABILITÉ DE L’AVENIR DU CANADA

VICTORIA (C.-B.) 21 AU 24 JANVIER 2018

2 3Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

TABLE DES MATIÈRESRÉSUMÉ 4

REMERCIEMENTS 6

PARTICIPATION POLITIQUE 8

VIN D’HONNEUR – Nəwiləŋ 9

VISITE GUIDÉE : POLITIQUE IMPACT À L’ŒUVRE 10

AU CANADA, QU’ESSAIE-T-ON DE PRÉSERVER? 11

L’HEURE JUSTE : ÉTAT DU CLIMAT 14

EXEMPLE D’INNOVATION : LA VALORISATION ÉNERGÉTIQUE DES DÉCHETS 16

OBJECTIFS MONDIAUX EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE 18ÉTUDE DE CAS : DÉCENNIE INTERNATIONALE D’ACTION – DE L’EAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE 20

QUI EST LE CONSOMMATEUR CANADIEN? 22ÉTUDE DE CAS : G ADVENTURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

INONDATIONS, INCENDIE, GEL 30ÉTUDE DE CAS : INCENDIE AU CAMP DE PÊCHE CIRCLE W HI HIUM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LE SECTEUR TOURISTIQUE : SE PENCHER SUR DES SOLUTIONS AUTOCHTONES 34

ÉTUDE DE CAS : PLAN DE 10 ANS DE LA PREMIÈRE NATION SONGHEES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

D’UN ENDROIT À L’AUTRE : L’AVENIR DES VOYAGES À FAIBLES ÉMISSIONS 39ÉTUDE DE CAS : AIR NORTH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

LEÇONS TIRÉES DU NORD 45ÉTUDE DE CAS : SINGLE TRACK TO SUCCESS (Une piste unique menant vers la réussite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

L’HEURE JUSTE : LES RÉCITS QUE NOUS RACONTONS 49

EXEMPLE D’INNOVATION : FAIRE D’IMPACT UNE INITIATIVE À NEUTRALITÉ CARBONE 50

L’HEURE JUSTE : L’IMPORTANCE DES BIENS NATURELS 52

CADRES DE RÉFÉRENCE DES DESTINATIONS ET OPÉRATIONS DURABLES 54

EMPLOYÉS RECHERCHÉS : REMÉDIER À LA PÉNURIE CRIANTE DE MAIN-D’OEUVRE 58

LE TOURISME, UN OUTIL DE PRÉSERVATION DES RICHESSES NATURELLES ET CULTURELLES 61ÉTUDE DE CAS : parcs canada – la relation symbiotique entre le tourisme et la conservation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61ÉTUDE DE CAS : le costa rica, la nation de l’écotourisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62ÉTUDE DE CAS : parkbus – l’autobus du canada vers les grands espaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63ÉTUDE DE CAS : skwxwú7mesh lil wat7úl cultural centre (slcc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

L’UNION FAIT LA FORCE : LE FUSIONNEMENT DES ORGANISMES À BUT LUCRATIF, SANS BUT LUCRATIF ET ¬DES ENTREPRISES À VOCATION SOCIALE 65

LE RASSEMBLEMENT – HYS’QA GWNS ANE TEʔCƏL Iʔ NƏWʔILƏŊ Əʔ CƏ SQEPƏⱢ (en langue lekwungen) 69SURÉSERVATION – QUAND TROP, C’EST COMME PAS ASSEZ : COMPRENDRE LA CAPACITÉ D’ACCUEIL ET AGIR SUR LA SAISONNALITÉ ET LE PARTAGE DES RETOMBÉES DU TOURISME 70

ÉTUDE DE CAS : Serment de Palau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCE 74

ANNEXE – NEUTRALITÉ CARBONE 101 77

MERCI 80

4 5Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Confronté aux changements climatiques, le tourisme figure parmi les secteurs économiques les plus vulnérables. L’adaptation au climat, la préparation aux catastrophes et le rétablissement après catastrophe figuraient parmi les principaux thèmes en matière de conservation. À la suite d’une séance sur la préparation aux catastrophes, les délégués de la conférence ont été ébranlés par un véritable avertissement de tsunami. Le lendemain matin, la conversation est passée de la résilience à la « présilience », soit le fait d’être prêt à s’adapter aux impacts des changements climatiques.

Bien que nous reconnaissions l’importance d’atténuer les changements climatiques, le terme « durabilité » revêt un sens plus large et peut facilement devenir un générique nébuleux. En examinant la question « Au Canada, qu’essaie-t-on de préserver? », nous avons réparti les réponses en quatre thèmes : l’écologie et l’environnement, la communauté et le sentiment d’appartenance, la culture et le patrimoine, et l’économie.

D’abord et avant tout, il nous faut un secteur touristique vibrant et rentable pour dynamiser l’innovation. Les stratégies déployées l’année durant qui visent à éliminer, par exemple, la dispersion régionale et la saisonnalité peuvent se prêter à une expérience de résident équilibrée, à la création de revenus chez les exploitants et d’emplois à longueur d’année, ainsi qu’à l’atténuation des impacts environnementaux associés aux périodes saisonnières de pointe.

En plus d’être un facteur susceptible de contribuer à la durabilité de l’avenir du Canada, le tourisme a le potentiel d’en devenir la force motrice. La demande mondiale en expériences touristiques authentiques ne cesse de croître. Nous devons viser plus haut – la durabilité n’est plus suffisante – et il nous faut un tourisme réparateur. Nous avons devant nous de nombreux défis à relever, mais aussi un monde de possibilités.

Les délégués ont exprimé la nécessité d’encourager le dialogue de proximité entre les exploitants, les gouvernements locaux, les Premières nations, les organismes spécialisés en commercialisation de destinations (OSCD) et les universitaires à propos des mêmes thèmes au niveau touristique. Le concept IMPACTx a été créé pour permettre aux OSCD d’accueillir des séances de proximité IMPACT et d’élaborer des plans d’action qui incorporeront des solutions touristiques durables d’importance régionale.

Les conversations et les résultats ont été retenus ici afin de nous aider à aller de l’avant et à transformer les mots en gestes au fil des années à venir. Nous croyons avoir un excellent fondement, mais ce n’est que le début. IMPACT National 2019 misera sur cette assise, qui consistera à explorer de nouveaux thèmes et à approfondir les recherches de solutions et de possibilités en vue d’assurer un avenir durable pour le Canada, et ce, par le biais du tourisme.

RÉSUMÉLa Conférence IMPACT sur la durabilité, les voyages et le tourisme a vu le jour afin de créer une plateforme de discussions inspirantes et franches au sujet du tourisme et de la durabilité au Canada. Les participants venus d’un bout à l’autre du pays, dont une forte représentation autochtone et un contingent de délégués du Nord du Canada, ont exprimé le désir d’en apprendre sur les leçons à retenir, les études de cas et les solutions réalisables qui ont été retenues dans le document.

Nous sommes au carrefour du développement du secteur touristique. En fait, le tourisme est au nombre des secteurs les plus prospères du Canada, qui offre d’ailleurs un énorme potentiel de croissance. Il faut une collaboration pancanadienne pour fixer une trajectoire de croissance durable dans l’optique de créer de la valeur non seulement sur le plan économique, mais aussi sur les plans écologique et culturel.

En toute franchise, le moment n’a jamais été aussi propice pour mettre en valeur le Canada. Nos merveilles naturelles servent de balises aux voyageurs internationaux. Malgré l’étendue de notre territoire, nous ne sommes pas à l’abri de l’impact d’un tourisme excessif. Grâce aux stratégies qui visent à la fois à atténuer l’impact du tourisme sur l’environnement et à accroître le respect et la préservation de la culture, l’avenir s’annonce brillant pour le tourisme canadien.

Le tourisme constitue un puissant vecteur de changement positif. Cela se fait déjà dans des petits foyers d’innovation et de partenariats uniques à travers le Canada, comme nous l’avons constaté sous forme d’études de cas extraordinaires d’exploitants carbone zéro, de nouveaux partenariats autochtones, de campagnes de sensibilisation des voyageurs et de recherches en matière de conservation par le biais du tourisme.

Keith Henry et la Dre Rachel Dodds, coprésidents d’IMPACT, ont encouragé la tenue d’échanges honnêtes qui nous permettraient de se pencher sur des questions difficiles et parfois contradictoires.

Le tourisme canadien est encore bien placé pour faire de la véritable durabilité une réalité. Les 17 objectifs mondiaux pour le développement durable fixés par les Nations Unies proposent un cadre sur la façon de s’attaquer à des problèmes mondiaux difficiles à maîtriser en mettant en place des indicateurs et des jalons de référence vers lesquels tendre.

6 7Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

REMERCIEMENTSCoprésidentsKeith Henry, PDG, Association touristique autochtone du Canada (ATAC)

Dre Rachel Dodds, professeure, Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management, Université Ryerson

Cofondateurs

Personnel et bénévolesPersonnelAdam Frederick

Alexandra Eady

Jennifer Adsett

BénévolesAnita Man

Avril Matthews

Brian Cant

Jen Fraser

Matt Oliver

Rebecca Blachut

Lindsay Doucette

Ali Ruddy

Ana Gomez

Jan Smikal

Deanna Young

Karma Brophy

Taryn Stewart

Frank Antoine, TOTA & Quaaout Lodge

Florence Dick, Tour Coordinator, Songhees Nation

Glenn Jampol, Chair, Global Ecotourism Network & President, Finca Rosa Blanca

Greg Klassen, Partner, Twenty31 Consulting

Gwendal Castellan, Tourism Vancouver

Jackie Olson, Klondike Visitors Association

Jennifer Ash, Frontiers North Adventures

Jill Doucette, Founder, Synergy Enterprises

Jody Epp, Manager, Business Development, Assured Renewables

John Wilson, Owner & CEO, Wilson’s Transportation

Kayli Anderson, Managing Partner, Synergy Enterprises

Keith Henry, CEO, Indigenous Tourism Association of Canada (ITAC)

Kelly Galaski, Planeterra & G Adventures

Kirby BigChild, Rocky Native Friendship Centre

Michelle Molnar, David Suzuki Foundation

Nancy Guyon, Government of Nunavut

Paul Nursey, President & CEO, Tourism Victoria

Robert Sandford, EPCOR Chair, Water & Climate Security, United Nations University, Institute fir Water, Environment & Health

Rod Taylor, CEO, Legacy Tourism Group

Shae Bird, Tundra North Tours

Suzanne Reeves, Sure Media

Walt Judas, CEO, Tourism Industry Association of BC (TIABC)

RédacteursJill Doucette

Kayli Anderson

Heidi Grantner

Jay Cummins

Eryn Beddoes

Conférenciers et panélistesMerci à tous les conférenciers et panélistes qui ont contribué à la rédaction de ce document.

Alex Berlyand, Co-Founder, Parkbus

Amy Thacker, CEO, Cariboo Chilcotin Coast Tourism Association

Angela Nagy, CEO, Green Step Solutions Inc.

Ashli Akins, Founder, Mosqoy

Ben Ryan, Chief Commercial Officer, Air North

Blake Rogers, Executive Director, TIA Yukon

Brady Smith, Executive Director, Squamish Lil’wat Cultural Centre

Brett Soberg, CEO, Eagle Wing Whale Watching Tours

Christina Clarke, Executive Director, Songhees Nation

Christine Willow, Partner, Chemistry Consulting Group

Darren Reeder, Executive Director, Banff Lake Louise Hospitality Association

Dave Butler, Director of Sustainability, CMH

David Goldstein, President & CEO, Destination Canada

Dawn Hancock, Manager, Client Engagement, Offsetters

Deirdre Campbell, Managing Director – Canada, Beattie Tartan

Dené Sinclair, Director of Marketing, ITAC

Dr. Rachel Dodds, Professor, Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management, Ryerson University

Dr. Sonya Graci, Associate Professor, Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management, Ryerson University

Elizabeth Becker, Author & Journalist

Élisabeth Lacoursière, Director of Outreach and Marketing, Parks Canada

Les fondateurs tiennent à souligner que la conférence IMPACT de 2018 a eu lieu sur le territoire traditionnel et non cédé des Premières nations Songhees et Esquimalt.

8 9Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

PARTICIPATION POLITIQUEDes gouvernements municipaux au gouvernement fédéral, nos fonctionnaires se sont présentés en grand nombre pour faire connaître leur vision, écouter les intervenants du secteur et poursuivre leur tour d’horizon des possibilités et des défis qu’apporte le tourisme

« Nos plus belles années sont encore à venir. Il nous incombe de favoriser cette croissance et d’accueillir de plus en plus de visiteurs dans notre beau pays. Mais par la même occasion, nous devons nous montrer responsables quant à la façon d’y parvenir. Nous devons faire preuve de respect et y arriver de façon durable. » – L’honorable Bardhish Chagger

Représentants élusHonorable Bardish Chagger, ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, leader du gouvernement à la Chambre des communes et députée de Waterloo

Elizabeth May OC, chef du Parti vert du Canada et députée, Saanich-Îles du Golfe

Yvonne Jones, secrétaire parlementaire de la ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord et députée, Labrador

Gord Johns, député, Courtenay-Alberni

Lisa Helps, mairesse, Ville de Victoria

Représentants non élusNancy Guyon et Sebastian Charge, gouvernement du Nunavut

Catherine Foskett, directrice des politiques, direction générale du Tourisme, gouvernement du Canada

Andrew Little, directeur, Relations intergouvernementales, ministère du Tourisme, des Arts et de la Culture de la Colombie-Britannique

Sociétés d’État et agences gouvernementales

VIN D’HONNEUR – NƏWILƏŊSalle de bal Urban, Parkside Hotel & Spa

Dimanche 21 janvier 2018

Pour donner le coup d’envoi à la Conférence IMPACT de 2018 sur la durabilité, les voyages et le tourisme, on a accueilli les délégués à l’occasion d’un vin d’honneur qui s’est déroulé au Parkside Hotel & Spa, un modèle de pratiques exemplaires en matière de durabilité. Les invités, qui ont participé à un grand festin servi par le traiteur Truffles Catering, lauréat d’un prix environnemental, se sont rassemblés pour entamer un périple devant façonner l’avenir du Canada comme chef de file mondial du tourisme durable pour les générations à venir.

Honorable Bardish Chagger, ministre de la Petite Entreprise et du Tourisme, leader du gouvernement à la Chambre des communes et députée de Waterloo

10 11Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

VISITE GUIDÉE : POLITIQUE IMPACT À L’ŒUVRE Hôtes : Eagle Wing Whale Watching Tours, Première nation de Songhees, Victoria International Marina

La conférence a débuté par une visite guidée de l’arrière-port de Victoria qui a permis aux participants d’observer la durabilité et la politique à l’œuvre. Ils ont ensuite embarqué à bord du catamaran carbone zéro « Forever Wild » de la compagnie d’excursion Eagle Wing Tours afin d’apprendre auprès de la Première nation Songhees comment elle met à profit sa richesse historique pour créer une florissante entreprise de tourisme. Après avoir fait escale à la nouvelle Victoria International Marina – un modèle de pratiques exemplaires en matière de durabilité et d’environnement dans toutes les facettes de son entreprise ––, les participants ont pu se régaler d’un dîner servi par le traiteur Songhees Events & Catering.

AU CANADA, QU’ESSAIE-T-ON DE PRÉSERVER?Animateur : David F Goldstein, président directeur général, Destination Canada

Conférenciers : Elizabeth Becker, auteure et journaliste; Keith Henry, PDG, Association touristique autochtone du Canada (ATAC); Dre Rachel Dodds, professeure, Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management, Université Ryerson; Paul Nursey, président directeur général, Tourism Victoria

Lors de notre première séance, les membres d’un panel d’experts en tourisme venant du secteur privé, du milieu universitaire et de la communauté autochtone ont chacun essayé de répondre à la question : « Quel sera l’héritage d’un secteur touristique responsable et vibrant au Canada? »

Le secteur touristique au Canada connaît sa période de gloire. Voici pourquoi :

1). Le secteur du tourisme et des voyages compte parmi les secteurs les plus prospères en termes de croissance.

2). On n’a jamais vu autant d’outils de marketing mis à notre disposition. Cela a pour effet de rendre le marketing plus efficace.

3). Le moment n’a jamais été aussi propice pour mettre en valeur le Canada! Nos merveilles naturelles servent de balises aux voyageurs internationaux.

Voilà le moment idéal d’aborder le concept d’un secteur touristique durable et responsable. Overbooked, l’analyse critique d’Elizabeth Becker sur les impacts du tourisme « effréné », nous a fait découvrir la variété de voies que peut emprunter ce secteur. Secteur dans lequel une personne sur 12 à l’échelle mondiale occupe un emploi, le tourisme a façonné considérablement l’économie mondiale.

Les pratiques employées au sein du secteur des voyages et les répercussions à long terme peuvent bien ou mal tourner. Il peut s’agir de pratiques inclusives qui rendent hommage à la culture locale, ou encore de pratiques qui la détruisent. Elles peuvent présenter le bien-fondé économique de la protection des écosystèmes locaux, ou encore elles peuvent les recouvrir de béton.

Au Canada, on trouve encore un secteur touristique émergent. C’est notre chance de le façonner.

« Contrairement à bien d’autres coins du monde, le Canada – et je soupçonne, en particulier, la Colombie-Britannique – est encore bien placé pour rendre possible une véritable durabilité. Il ne sera vraiment possible de contrer la menace à laquelle fait face le climat dans cette province ou partout ailleurs que si tous les secteurs, y compris celui du tourisme, deviennent non seulement durables mais aussi réparateurs... on y voit une occasion. » – David Goldstein

#TOURISMLEGACY En visite à Fisherman’s Wharf, situé au sein de l’Administration portuaire du Grand Victoria, pour en apprendre sur les nombreuses initiatives qu’elle met de l’avant pour protéger et préserver l’environnement. www.gvha.ca

Jacques Sirois, fondateur du Refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du havre de Victoria, anime une visite guidée en compagnie des passagers du catamaran Forever Wild. Nous avons exploré une partie d’un chenal de marée qui s’étend sur une distance de sept kilomètres depuis la côte pour aboutir à un bassin de marée fortement recouvert de riches herbiers de zostère marine. www.friendsofvhmbs.org

Le conseiller Garry Sam de la Première nation Songhees a exposé le point de vue des peuples Lekwungen en relatant des récits de leur passé, des exemples de succès actuels et des plans futurs en ce qu’ils touchent leurs territoires traditionnels que sont l’arrière-port et l’avant-port de Victoria. www.songheesnation.ca

L’intendance environnementale représente une valeur fondamentale chez Eagle Wing Tours, la première entreprise canadienne d’observation de baleines à avoir souscrit au principe de neutralité carbone à 100 % et membres du réseau 1 % for the Planet. www.eaglewingtours.com

La Victoria International Marina est une entreprise dont le mandat de protéger le littoral vierge de la Colombie-Britannique. Sur terres et eaux, de la conception aux activités, la marina se voue à la préservation du havre et de l’environnement local. www.vimarina.ca

12 13Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Qu’essaie-t-on de préserver? « Durabilité » est un terme général dont le sens devient dilué et relégué au second plan lorsqu’il s’emploie de façon répétée. Dans ce contexte, il a fallu creuser plus en profondeur. Qu’essaie-t-on de préserver, de maintenir, de conserver et de protéger au juste dans le contexte du tourisme? Cette question est de nature profondément personnelle. Ce qu’on essaie de préserver dépend de la culture d’une personne ainsi que de ses valeurs, de son sentiment d’appartenance et de ses expériences uniques. Notre panel a apporté trois perspectives afin de lancer le débat.

La perspective du milieu universitaire – Dre Rachel Dodds : Le Canada dans le monde Dans le contexte mondial, le Canada est bien placé pour assumer un rôle de chef de file en matière de tourisme durable. Pour ce faire, nous devons nous concentrer sur le rendement des visiteurs, et non simplement sur la hausse du nombre de visiteurs; il faut d’ailleurs entamer un processus de planification à long terme. Nos villes servent de passerelle vers de belles et vastes étendues d’espaces naturels. Nous devons par ailleurs gérer le surachalandage afin que nos parcs conservent leur aspect sauvage et vierge. Nous devons aussi préserver la diversité qui fait de nous un pays unique. En milieu universitaire, il est nécessaire pour les universitaires de travailler en étroite collaboration avec le secteur privé afin de relever la pertinence des recherches.

Perspective autochtone – Keith Henry – L’avenir du tourisme autochtone au Canada La demande mondiale en expériences touristiques à caractère authentiquement autochtone ne cesse de croître. Vu cette demande accrue, il convient d’envisager dans quelle mesure le tourisme se répercutera sur les générations autochtones futures. S’il s’exécute de façon responsable, le tourisme a une belle occasion de ramener à la vie les cultures en dormance et de devenir ainsi un important vecteur de croissance pour les communautés éloignées. Nous devons être prêts à proposer des offres, des politiques et des programmes touristiques convenables qui sont dirigés par et pour le compte des peuples autochtones.

Perspective de l’industrie – Paul Nursey – Les destinations héritage Dans des destinations comme Victoria, les petits et moyens entrepreneurs revêtent une importance critique. Victoria privilègie des stratégies saisonnières en vue d’alimenter les entreprises pendant les périodes de creux économique, au lieu de se concentrer sur le surachalandage pendant les saisons de pointe. La dispersion régionale représente une autre stratégie – qui consiste à disperser l’activité économique et, par extension, les retombées du tourisme.

Perspective mondiale – Elizabeth Becker – Montrer la voie à suivre Le consensus joue un rôle central dans ces efforts. La communauté, le secteur public et le secteur privé doivent se réunir pour s’entendre sur les objectifs du tourisme durable et, par la suite, faire en sorte que les règlements, les lois et les pratiques exemplaires en tiennent compte. Au fil du temps et compte tenu d’éventuelles d’adaptations, le tourisme montrera la voie à suivre pour assurer la santé des communautés canadiennes, la vigueur des entreprises et la préservation de la richesse environnementale du Canada.

« En plus de la splendeur des paysages naturels, on trouve en Colombie-Britannique et au Canada des cultures autochtones formidablement vibrantes. Il existe peu d’endroits au monde qui possèdent un aussi riche savoir traditionnel et local et [qui possèdent] un aussi profond sentiment d’appartenance. Nous avons vraiment de la chance. » – David Goldstein

À l’aide de technologies de vote permettant de sonder l’opinion de l’auditoire, les délégués ont eu la chance d’apporter leur grain de sel. Chacun des délégués a répondu en un mot à la question suivante : « Que devrions-nous préserver dans le contexte d’un secteur touristique positif et vibrant à travers le Canada? »

Voici les résultats :

Ces résultats peuvent se résumer en quatre thèmes : l’écologie et l’environnement, la communauté et le sentiment d’appartenance, la culture et le patrimoine, et l’économie. Le reste de la conférence IMPACT s’est penché plus en détail sur ces thèmes.

14 15Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

L’HEURE JUSTE : ÉTAT DU CLIMAT Animatrice : Jill Doucette, fondatrice, Synergy Enterprises

Conférencier : Robert Sandford, chaire EPCOR sur la sécurité de l’eau et du climat, Université des Nations Unies, Institut pour l’eau, l’environnement et la santé

Traduction libre de l’allocution de Robert Sanford intitulée « State of the Climate and Targets » (État du climat et objectifs)

Le changement est une réalité. Il importe en particulier de surveiller les rivières atmosphériques. Le manteau de neige diminue à un taux de 17 % tous les dix ans. Selon Statistique Canada, la durée de la saison des feux de forêts augmente de 10 à 50 jours dans la plus grande partie de la région boréale.

Pourquoi ne sommes-nous pas inquiets? Cela ne sert à rien d’éviter cette réalité, car les perturbations climatiques se produisent plus rapidement que nous ne le pensons. Le changement climatique n’est pas une mystification; les effets qu’il exerce sur les secteurs des voyages et du tourisme se font déjà sentir.

En m’appuyant sur les conversations que j’ai eues en prévision de cette conférence, je me suis rendu compte que l’idée d’envisager le tourisme selon l’optique des changements climatiques diffère de celle d’envisager les changements climatiques selon l’optique du tourisme.

On assiste à une accélération du débit auquel l’eau passe à travers le cycle hydrique; les changements profonds se rapportent à la quantité d’excès d’eau que peut retenir une atmosphère réchauffée. Une hausse de deux degrés de la température de l’eau atmosphérique signifie que sa teneur en vapeur d’eau augmentera d’au plus 14 %. Une hausse de quatre degrés aura pour effet de porter à 28 % la teneur en vapeur d’eau – et cela change TOUT. Une telle quantité de vapeur d’eau aboutit à la formation de rivières atmosphériques et de couloirs de vents forts. Cet air humide s’accompagne d’un taux moyen d’évacuation d’eau 10 fois supérieur à celui du fleuve Saint-Laurent, provoquant ainsi des inondations d’une envergure sans précédent

Si la neige est pertinente à votre entreprise, vous voudrez peut-être porter une attention particulière à la tendance décrite ci-dessous.

En raison du réchauffement planétaire, on observe un changement au niveau de la proportion des accumulations de neige par rapport à celles d’eau à l’état liquide. Entre 1920 et 2005, on a assisté à la disparition de 300 glaciers dans la région des parcs nationaux des Rocheuses à elle seule; 90 % d’entre eux devraient disparaître d’ici la fin du siècle. Le rétrécissement des glaces de glacier est le signe d’un problème encore plus grand. Le manteau de neige diminue à un taux de 17 % tous les dix ans.

La hausse de la température moyenne annuelle a pour effet d’augmenter le risque de feux de forêt, lesquels s’intensifient et durent plus longtemps sous l’effet du ralentissement et de l’ondulation du courant-jet. Les scientifiques prévoient, à partir des niveaux actuels de carbone à eux seuls, une hausse annuelle de 75 % à 125 % de la superficie des zones touchées d’ici la fin du siècle.

Du point de vue climatique, nous ferions mieux de nous habituer à éteindre les feux de forêt.

Les périodes de sécheresse prolongées prédisposent les arbres aux feux de forêt. En Californie, on a assisté au dépérissement de 120 millions d’arbres au cours de la récente sécheresse, qui a alimenté de terribles feux, dont les effets se font sentir sur d’autres plans. Par ailleurs, des pluies sont tombées sur des endroits où les feux ont rendu le sol imperméable et provoqué des inondations et des coulées de boue. Ici, en Colombie-Britannique, nous pouvons nous attendre aux mêmes répercussions et devrions nous préparer en conséquence et en atténuer les risques dans la mesure du possible.

La couverture de neige dans l’Arctique baisse de 22 % tous les dix ans; les glaces arctiques, quant à elles,

diminuent à un taux de 12 % tous les dix ans. À l’heure actuelle, les glaces pluriannuelles disparaissent et, en même temps, on observe une quantité moindre de glaces en voie de reconstitution. Ce phénomène fait ressortir deux points de préoccupation liés entre eux : i) l’impact du recul des glaces arctiques sur les tendances météorologiques, et; ii) le risque d’évacuation spontanée dans l’atmosphère de méthane actuellement enfoui dans les glaces arctiques.

En raison des changements climatiques, nous assistons à une évolution du courant-jet dans l’hémisphère Nord. Les premiers signes de changement ont été marqués par des « ondulations » accrues, qui provoquent le déplacement de l’air depuis l’Arctique vers des latitudes plus basses que par le passé et en direction est, et ce, à un rythme ralenti.

Le réchauffement des températures atmosphériques ne se traduisent pas forcément en des températures plus chaudes.

Le recul des glaces de mer rend les courants-jets plus ondulés, ce qui a ainsi pour effet d’augmenter l’importance du recul des glaces de mer— cela crée une boucle de réaction positive. Pour des raisons comme celles-ci, il est essentiel pour nous de réduire nos émissions à effet de serre aussi promptement que possible. À l’heure actuelle, l’Arctique se réchauffe à un rythme de cinq à huit fois supérieur à celui de la région équatoriale, ce qui vient perturber l’ensemble du climat de l’hémisphère du Nord.

Le réchauffement océanique s’accompagne du dégel des sédiments marins gelés qui contiennent du méthane; par conséquent, ces dépôts montent à la surface sous forme de grands panaches de bulles, dont la largeur peut atteindre un kilomètre! Ces émissions de méthane risquent de causer un effet de serre 200 fois supérieur à celui du carbone, ce qui représente 50 % de l’effet du réchauffement planétaire.

Alors, pourquoi ne nous inquiétons-nous pas vraiment?

Les scientifiques ne font pas des annonces irréfléchies. Ils détestent l’idée de tomber dans le piège qu’est la paréidolie (le fait de voir des tendances là où il n’en existe pas), ce qui explique leur prudence extrême au moment de faire des déclarations et leur peur tendue d’être remis en question au moment de faire des annones.

Une période de dix ans ne suffit pas à distinguer les effets de l’évolution du système arctique d’autres phénomènes aléatoires. Les perturbations climatiques se produisent plus rapidement que le temps qu’il faut aux scientifiques pour les étudier! Nous ignorons où se trouve le seuil critique; il est d’ailleurs probable que nous ne sachions pas où il se trouve avant de l’avoir franchi.

Sans régimes hydrologiques et climatiques stables, la durabilité demeurera une cible en perpétuelle évolution pour nous et le reste du monde – et le tourisme est au nombre des secteurs économiques les plus vulnérables aux changements climatiques! Voilà quelque chose à laquelle nous devons penser, et ce, dès maintenant, plutôt que plus tard. La discussion lors de cette conférence a révélé que le Canada est bien placé pour faire de la véritable durabilité une réalité, contrairement à d’autres coins du monde. Cette réalité ne se concrétisera que si tous les secteurs (y compris le tourisme) deviennent non seulement durables, mais également réparateurs.

La durabilité n’est pas suffisante, nous devons adopter un tourisme réparateur – sur le plan tant environnemental que culturel.

Nous jouissons d’une culture autochtone formidable. Il existe encore une occasion pour tout le monde d’embarquer dans ce qui se rapproche le plus d’un canot noir en vue de vivre avec autrui, et ce, dans le meilleur endroit sur terre. Je recommande vivement au secteur touristique de jamais perdre de vue cette assertion.

La société est un bateau de sauvetage qui nous transporte sur les eaux vers l’avenir.

16 17Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

EXEMPLE D’INNOVATION : LA VALORISATION ÉNERGÉTIQUE DES DÉCHETSConférencier : Jody Epp, gestionnaire, Développement des affaires, Assured Renewables

Les systèmes de valorisation énergétique des déchets et les biodigesteurs constituent des solutions durables en matière d’énergie propre qui visent à transformer les produits à base de déchets en ressources précieuses.

Imaginez que vous soyez capable de décomposer les déchets alimentaires en l’espace de 24 heures. Imaginez maintenant si le rendement de ce processus pouvait être injecté directement dans votre jardin ou encore être brûlé comme biocarburant.

Les technologies requises sont enfin arrivées pour permettre aux régions de reconfigurer leurs programmes de gestion des déchets de manière à pouvoir boucler la boucle, éviter le lieu d’enfouissement et transformer tous les déchets en ressources

BiodigesteursDans le secteur du tourisme et des voyages, la gestion des déchets organiques produits par les restaurants et les centres de villégiature est une source de préoccupation constante. Les fournisseurs de services de collecte des déchets imposent des frais pour ramasser les déchets organiques, qui sont expédiés vers des lieux d’enfouissement ou, dans le meilleur des cas, transformés dans l’installation de transformation des déchets organiques la plus proche, si la municipalité en compte une.

Au lieu d’expédier ses déchets organiques hors lieu, les centres de villégiature, les hôtels et les restaurants de toute taille ont recours à une solution efficace qui consiste à transformer les déchets organiques sur place. Un biodigesteur comme Eco-Grow ou Bio-Nova peut transformer les déchets organiques en un précieux produit biocarburant. Les déchets alimentaires et organiques sont introduits dans un digesteur qui offre des conditions optimales permettant aux microbes de décomposer les matières organiques. Ce qui reste est un produit dérivé sec qui peut se vendre comme biomasse, qui est brûlé dans une chaudière en vue de la production d’énergie calorifique ou tout simplement épandu sur les pelouses ou jardins comme compost. Un biodigesteur permet justement aux entreprises de toute taille de réduire les émissions provenant des lieux d’enfouissement et des transports, de réduire les frais de service engendrés pour l’enlèvement des déchets et de produire un précieux produit dérivé.

Valorisation énergétique des déchetsJusqu’à ce que les produits aient été reconçus et que les industries aient été remanies de façon à ne produire que des matières recyclables ou compostables, nous nous retrouverons face à des déchets. Traditionnellement, les déchets non triés et les matières non recyclables ont été enfouis dans les lieux d’enfouissement. La décomposition des matières dans les sites d’enfouissement entraîne le dégagement de méthane, ce qui contribue au réchauffement planétaire.

La gazéification représente une solution temporaire au problème d’élimination des déchets. Des gazéifeurs, comme la centrale capable de traiter jusqu’à 25 tonnes de déchets par jour à Husavik, en Islande, permettent de transformer les déchets municipaux en énergie calorifique1 . Les déchets sont introduits dans une enceinte où ils sont chauffés au point de produire un gaz de synthèse, ou « syngaz », une combinaison d’hydrogène, de dioxyde de carbone, de méthane et de monoxyde de carbone qu’il est possible de brûler de façon relativement propre au point de produire de l’énergie calorifique2 . Dans ce système, le syngaz issu des déchets municipaux s’emploie dans une chaudière pour chauffer de l’eau dans une boucle de chauffage urbain.1 « Husavik, Iceland; Sequential/Parallel Batch Gasification System » (Husavik, Islande; Système de gazéification séquentielle/parallèle par lot »), ASBG Environmental Ltd. https://www.

asbg.co.uk/husavik-iceland (28 mai 2018)

2 Kevin J.Whitty, Hongzhi R.Zhang et Eric G.Eddings (2008), « Emissions from Syngas Combustion » (« Émissions produites par la combustion du syngaz » ), Combustion Science and Technology, 180:6, 1117-1136

Des gazéifeurs comme ceux déjà mentionnés permettent de réduire à la fois la nécessité de transporter les déchets vers le site d’enfouissement et la dépendance sur les combustibles fossiles destinés à la production d’électricité et d’énergie calorifique. Comme tels, les gazéifeurs représentent une solution efficace pour les grands centres de villégiature, les emplacements éloignés et les municipalités. La nouvelle installation de valorisation énergétique des biocarburants dont s’est dotée la Ville d’Edmonton a permis de réaliser un taux de déviation des déchets municipaux de 80 %3.

Appels à l’action

Décideurs politiques

` À l’échelle municipale : Envisagez l’idée d’installer un gazéifeur dans votre emplacement afin de traiter les déchets municipaux tout en produisant de l’énergie calorifique utile.

` Préconisez l’utilisation de biodigesteurs sur place dans votre municipalité afin d’atténuer le fardeau qui pèse sur votre système municipal d’élimination des déchets solides.

Exploitants

` Si votre entreprise produit 125 lb de déchets organiques chaque jour, songez à la possibilité de traiter les déchets sur place à l’aide d’un biodigesteur afin d’éliminer ou de réduire les collectes de déchets organiques.

` Dans des emplacements plus éloignés où il n’existe pas de moyens de traitement des déchets organiques, consultez d’autres entreprises afin de faire un achat groupé d’un biodigesteur en vue du traitement des déchets organiques.

Autres recherches / documents à lire

• City of Edmonton: Waste to Biofuels and Chemicals Facility (Ville d’Edmonton : Installation de valorisation énergétique des biocarburants et des produits chimiques) https://www.edmonton.ca/programs_services/garbage_waste/biofuels-facility.aspx

• BioNova: Food Waste to Energy Systems (BioNova : Systèmes de valorisation énergétique des déchets alimentaires) http://www.bionovauk.com/

3 « Waste to Biofuels and Chemicals Facility » (Installation de valorisation énergétique des biocarburants et des produits chimiques) Ville d’Edmonton, https://www.edmonton.ca/programs_services/garbage_waste/biofuels-facility.aspx.

18 19Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Pour lutter contre les changements climatiques, nous devons accélérer les interventions au sein du secteur touristique

Au cours de la prochaine décennie, nous serons confrontés au défi du siècle, soit celui de changer de cap et, bien entendu, la voie que nous tracerons. Dans le contexte de ses Objectifs de développement durable (ODD), l’ONU s’est fixé comme objectif d’ici 2030 de « prendre des mesures urgentes visant à lutter contre le changement climatique et ses impacts »

En se servant des ODD comme cadre, le secteur touristique peut s’épanouir et satisfaire aux besoins actuels sans pour autant compromettre les besoins des générations futures

Les chefs de file du secteur touristique dans la lutte contre les changements climatiques ont pris l’initiative de mesurer, de réduire et de compenser les émissions. Même si ces pratiques exemplaires sont dignes de célébration et de reconnaissance, nous devons tout de même nous rappeler que ces mesures volontaires ne sont pas représentatives de la majorité du secteur.

Nous devons tenir compte des temps et notamment jeter un regard vers l’avenir qui attend les générations à venir. À cet effet, il faut prolonger les délais de planification – en plus des plans triennaux, il nous faut des trajectoires sur une période de 30 ans. Les ODD mis de l’avant par l’ONU peuvent servir de cadre permettant aux OSCD, aux exploitants et aux gouvernements locaux de tracer la voie à suivre pour faire face aux impacts à long terme.

Il est possible d’établir des thèmes annuels pour aborder un ou plusieurs objectifs, ce qui favorise ainsi les gestes ciblés parmi les intervenants.

Quels objectifs préconiserez-vous? « Objectif 4 : Mettre à profit l’éducation en vue d’accroître la sensibilisation au sujet de la valeur de nos ressources naturelles au Canada. » – Stéphanie Sirois, Parcs Canada

« Objectif 17 : Constituer des partenariats destinés à protéger les vieilles forêts et à aménager de façon durable les jeunes forêts. » – Elisabeth Hazell, Sierra Club BC

« Objectif 6 : Procéder à la conception de nouveaux projets de construction et de rénovation de centres de villégiature tout en étant soucieux des nouvelles mesures de conservation de l’eau, notamment les citernes. » – JC Scott, JC Scott Eco Design

OBJECTIFS MONDIAUX EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE Animatrice : Jill Doucette, fondatrice, Synergy Enterprises

Conférencier : Robert Sandford, chaire EPCOR sur la sécurité de l’eau et du climat, Université des Nations Unies, Institut pour l’eau, l’environnement et la santé

Lors de cette séance, on a présenté les 17 Objectifs en matière de développement durable élaborés par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), en plus d’examiner comment ce cadre peut aider les exploitants, les décideurs politiques et les OSCD à créer un avenir resilient et réparateur face à un climat en voie de changement.

Le climat est bel et bien en voie de changement. Nos vies et la vie des espèces dont nous dépendons sont menacées par l’acidification des océans, les phénomènes météorologiques insupportables, la fonte des glaces de glacier et la hausse des températures mondiales moyennes. Le secteur touristique est particulièrement vulnérable aux perturbations climatiques. Des phénomènes climatiques comme les feux, les inondations et les conditions météorologiques extrêmes viennent perturber des vols, causent des dommages à des trajets et des retards dans des services de traversier, provoquent la fermeture de routes et ont pour effet de déstabiliser des économies locales.

Le secteur touristique est à l’origine de 8 % des émissions de carbone à l’échelle mondiale 4

Notre patrimoine naturel, y compris les forêts et les récifs, et des communautés entières sont menacés. Tandis que montent les températures moyennes, des volumes accrus d’eau, qui passent rapidement à travers le cycle hydrologique, entraînent la formation de zones atmosphériques denses. Ces zones captent de l’énergie et causent ainsi de violents ouragans, des pluies, des inondations et, dans d’autres régions, des vagues de chaleur, des tempêtes de poussière et des périodes de sécheresse incessante. Dans certaines régions du monde, on observe présentement des températures atteignant les 60 degrés Celsius, ce qui est invivable pour l’humanité.

En Californie, les conditions de sécheresse sont tellement graves que le risque d’incendie atteint des niveaux jamais vus en vertu de la formule de risque d’incendie – calculée avec soin à partir de données sur les précipitations et la chaleur. La sécheresse historique qui a duré quatre ans s’est répercutée sur le secteur touristique de la Californie, plus précisément sur des centaines d’entreprises. Les pourvoyeurs d’articles de navigation de plaisance dans les eaux intérieures ont fermé leurs portes dès le mois de juin en raison des avis d’incendie émis et d’une pénurie d’eau. La sécheresse a provoqué la fermeture anticipée de sept grands centres de villégiature de ski dans la région du lac Tahoe en raison des faibles accumulations de neige. En fait, les centres de villégiature de ski tentent désormais de relancer leurs attractions par temps chaud afin de s’adapter aux conditions climatiques en voie de changement.5.

À 4,9 milliards de dollars, le coût des dommages causés par les catastrophes naturelles au Canada, plus précisément d’importants feux de forêt, inondations et tempêtes de glace, a éclipsé des records en 20166 . Selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC), les coûts des dommages ont augmenté de façon soutenue depuis les années 1980. Voilà pourquoi le BAC implore tous les ordres gouvernementaux, d’une part, de mettre en œuvre des politiques expansionnistes en matière de changement climatique et, d’autre part, d’améliorer la préparation aux catastrophes. Cette importante enveloppe de financement qui s’impose pour réparer les dommages causés par les changements climatiques ne fera qu’augmenter si les gouvernements tardent à agir pour réduire les émissions.4 Manfred Lenzen, Ya-Yen Sun, Futu Faturay, Yuan-Peng Ting, Arne Geschke et Arunima Malik (2018), « The Carbon Footprint of Global Tourism. » (« L’empreinte de carbone du tourisme

mondial ») Nature Climate Change, V8, 522-528..

5 Elizabeth Zach, « Drought Tests California Tourism » (« Le secteur touristique de la Californie mis à l’épreuve par la sécheresse ») New York Times (18 mai 2015).

6 Tania Kohut, « Natural disasters smashed Canada insurance claims record in 2016: it’s only going to get worse ». (« Les sinistres en cas de désastre naturel fracassent le record canadien en 2016 : la situation ne fera que s’aggraver ») Global News (6 janvier 2017)..

20 21Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ÉTUDE DE CAS : Décennie internationale d’action – De l’eau pour le développement durableL’ONU a formellement proclamé 2018-2028 la Décennie de l’eau. Vu la prévalence des changements climatiques, nous pouvons nous attendre à d’importants changements au niveau de la disponibilité et de la qualité de l’eau. Parmi les ODD, les objectifs 6, 15, 14, 2, 1, 9 et 5 s’appliquent à l’eau.

À Tofino (C.-B.) et dans le District régional de la Capitale (C.-B.), Synergy Enterprises a mené un programme de vérification de l’eau à l’intention des hôtels à forte consommation d’eau. Ce programme a permis de recenser une hausse de 10 à 20 % de possibilités de conservation de l’eau, qui s’accompagnent d’une durée moyenne de récupération de un an et demi. Parmi les recommandations les plus couramment proposées, on trouve celles qui consistent : à prendre le virage vers l’utilisation d’aérateurs, de chasses d’eau et de pommeaux de douche de rechange à très faible débit; à réduire le recours à l’irrigation à l’aide de détecteurs de pluie et au moyen de l’aménagement paysager indigène, à installer des citernes permettant de capter l’eau pendant les mois estivaux (aux fins d’irrigation); et à remplacer les machines à glaçons refroidies à l’eau par des machines à glaçons refroidies à l’air air.

Un argument en faveur non seulement du développement réparateur, mais également de la présilience.

Robert Sandford, chaire EPCOR sur la sécurité de l’eau et du climat, Université des Nations Unies, Institut pour l’eau, l’environnement et la santé

Le développement durable comporte différentes définitions, mais la définition la plus fréquemment citée est tirée de notre rapport intitulé Notre avenir à tous, aussi appelée Rapport Brundtland : « Le développement durable est un développement qui satisfait aux besoins du présent sans pour autant compromettre la capacité des générations futures de subvenir à leurs propres besoins ».

Toutefois, notre situation actuelle est qu’en modifiant de façon aussi marquée la composition fondamentale de l’atmosphère mondiale, nous avons engendré des effets et des impacts qui se répercutent sur l’ensemble de la nature.

Nous continuons de parler de l’adaptation au service de la résilience; mais la résilience sous-entend la notion consistant à protéger ce que nous possédons à l’heure actuelle. Il nous faut faire preuve de présilience. Nous devons bien entendu protéger ce que nous possédons, mais nous devons surtout nous adapter à ce que nous réserve l’avenir. Pour être durable, le développement de l’avenir doit non seulement être neutre sur le plan environnemental, mais aussi revêtir une nature à la fois réparatrice et pré-siliente.

Appels à l’action

Décideurs politiques

` Animez un dialogue de collaboration avec des exploitants d’entreprises touristiques locaux, des organismes non gouvernementaux et des organismes spécialisés en commercialisation de destinations (OSCD) afin de discuter des ODD et des objectifs qui sont prioritaires pour votre communauté. Servez-vous des objectifs relevés comme votre langue commune lorsqu’il s’agit de vous orienter vers un marché touristique résilient qui s’attarde à rétablir les systèmes naturels et les racines culturelles.

` Servez-vous des indicateurs ODD comme mesures clés en matière de planification stratégique, d’utilisation des terres, de développement économique et de création de politiques.

Exploitants

` Inspirez-vous des ODD pour établir des « thèmes » ou « domaines cibles » devant servir à orienter vos dons, votre bénévolat et vos partenariats dans le but de faire avancer le tourisme durable.

` Profitez des réunions saisonnières de lancement pour faire part des 17 objectifs à vos employés et amenez-les à participer au processus de sélection des principaux domaines cibles, en plus des gestes aptes à les faire avancer.

` Incorporez les ODD à votre Rapport de responsabilité sociale d’entreprise (RSE), à la page consacrée à la durabilité de votre site Web et d’autre contenu.

` Élaborez des produits de bénévolat-tourisme destinés à faciliter la conservation et le rétablissement communautaire, éléments qui font avancer les objectifs.

Destinations (DMOs)

` Servez-vous des ODD fixés dans le contexte de la planification stratégique annuelle et à long terme.

` Sollicitez la rétroaction des membres quant aux ODD les plus importants qu’il faut faire avancer.

Milieu universitaire

` Inspirez-vous des indicateurs propres aux ODD afin d’aider le secteur touristique à mieux comprendre comment sa communauté locale ou son secteur se débrouille face aux objectifs à atteindre.

22 23Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

QUI EST LE CONSOMMATEUR CANADIEN? Animatrice : Deirdre Campbell, administratrice déléguée – Canada, Beattie Tartan

Conférenciers : Dre Rachel Dodds, professeure, Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management, Université Ryerson; Suzanne Reeves, Sure Media; Kelly Galaski, Planeterra & G Adventures

Le profil du consommateur canadien évolue au fur et à mesure que la génération du millénaire remplace les enfants de l’après-guerre et qu’elle devient le prochain grand groupe de voyageurs au Canada. À l’heure actuelle, le marché ne parvient pas à cibler le nombre croissant de voyageurs à la recherche d’expériences durables et d’exploitants d’entreprises responsables. Cette séance fait un tour d’horizon de l’écart entre ce que disent les OSCD et ce que les visiteurs souhaitent entendre.

Le voyageur de la génération du millénaireLes enfants de l’après-guerre, la génération qui domine le marché des voyages depuis bien des années, sont à l’aube de la retraite et, par extension, d’années à revenus fixes. À ses trousses se trouve la génération du millénaire, qui regroupe les personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990. Cette génération représente le prochain grand groupe de voyageurs et manifeste des différences marquées au niveau des préférences en matière de voyage et des choix d’achat.

Même si la génération du millénaire se compose de plusieurs sous-groupes qui présentent des valeurs psychographiques et des profils démographiques différents, Destination Canada a trouvé que les caractéristiques suivantes s’appliquent à la vaste majorité des voyageurs de la génération du millénaire.

La génération du millénaire regroupe des voyageurs hyperbranchés qui se servent d’Internet et des réseaux sociaux dans une plus grande mesure que n’importe quel autre groupe afin de planifier et de faire connaître leurs aventures. Le voyageur de la génération du millénaire est plus porté à prioriser la création de véritables liens d’amitié et la recherche d’expériences authentiques de nature sociale, stimulante et amusante – tous les éléments qui favorisent du bon contenu sur les médias sociaux!

Ils sont aussi préoccupés par l’impact qu’auront les changements climatiques sur leur avenir, d’où leur tendance à remplacer les achats par la recherche d’expériences enrichissantes. Ils se croient en mesure de faire une différence lorsqu’il s’agit de choisir leur lieu de destination et de décider quoi faire.

Le choix d’achat de la génération du millénaire est alimenté par trois facteurs :

1) Amusant et passionnant

2) Défi physique (le défi intellectuel fait aussi l’affaire!)

3) Découverte, apprentissage et éducation

Le voyageur durableLes Canadiens voyagent plus à l’intérieur de leur pays qu’à l’étranger. Après tout, nous avons un immense pays à explorer! Une enquête de recherche menée en novembre 2017 a sondé 1 500 voyageurs internes à travers le Canada. En s’appuyant sur des comportements précédents, l’étude a révélé que 25 % de ces voyageurs étaient considérés comme « durables ».

Le voyageur durable recherche la participation et l’authenticité. Ces voyageurs sont plus enclins à décider de ne pas voyager vers une destination dont la réputation est ternie par un manque d’éthique ou encore où la culture et le patrimoine ne sont pas mis en lumière ou célébrés.

Ces voyageurs s’attendent à ce que les entreprises et les organismes épousent les mêmes valeurs qu’eux, sans avoir à demander à ce que ces valeurs soient épousées. Ils sont plus portés à être impressionnés par une entreprise qui met en valeur ses efforts sociaux et environnementaux. Les expériences qui semblent de nature exploitante sont l’une des sources de grande préoccupation pour eux.

Les données montrent aussi que ces voyageurs sont disposés à payer une prime pour bénéficier d’une expérience de voyage responsable. Ces clients « joignent le geste à la parole » et, à cet effet, sont disposés à investir dans des expériences uniques et durables.

On recommande aux OSCD et aux exploitants d’entreprises d’excursion de prendre en considération le marché croissant des voyageurs avertis et de se pencher sur la façon dont ils communiquent leurs destinations et expériences durables Ce que nous nous efforçons de promouvoir est ce que nous créons en bout de ligne

24 25Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Les Canadiens comme touristes durables7

Dans un sondage récent, on a interrogé 1 500 Canadiens de 18 ans et plus qui ont voyagé au moins une fois au cours de l’année écoulée. Le voyageur durable a été défini comme étant celui qui avait déclaré avoir manifesté un nombre statistiquement représentation des comportements suivants :

• A choisi des entreprises touristiques qui agissent de façon proactive afin de protéger l’environnement

• A décidé de ne pas voyager vers une destination où la culture locale n’est pas respectée

• Estime que les touristes ont le devoir de faire ce qu’ils peuvent pour protéger l’environnement

• A payé un coût supplémentaire pour acquérir des produits de voyage dont les impacts défavorables sur l’environnement s’en trouvent réduits

• A payé un coût supplémentaire pour vivre une expérience touristique responsable et durable sur le plan environnemental

• A décidé de ne pas séjourner dans des locaux d’hébergement qui ne sont pas certifiés durables ou écologiques ou qui ne portent pas l’éco-étiquette

• A payé un coût supplémentaire pour une excursion ou un local d’hébergement qui s’est déclaré entreprise responsable sur le plan social et/ou écologique

• A préféré ne pas partir en vacances plutôt que de visiter un endroit où les exploitants d’entreprises d’excursion exploitent les travailleurs locaux

Les résultats du sondage ont été les suivants :

» 25 % d’entre eux ont été définis comme des voyageurs durables, 50 % voyageurs moyens, 25 % sont indifférents

» Les Canadiens voyagent plus souvent à l’intérieur de leur pays qu’à l’étrangerLes personnes plus jeunes sont plus portées que celles de groupes d’âge supérieur à se livrer au tourisme durable – (18 à 34 ans) : 20 % comparativement à (55 à 65 ans) : 16 %

» Les femmes représentent plus de 50 % des voyageurs durables

» Le revenu n’est pas un indicateur de comportement de voyage durable. Le salaire annuel des voyageurs durables se situe entre 60 000 $ et 80 000 $

» Les voyageurs qui détiennent un diplôme d’études supérieures sont plus enclins à être des voyageurs durables – plus vous êtes instruits, plus vous êtes susceptible d’opter pour des comportements durables

» Par ailleurs, ceux qui mènent un mode de vie plus durable voyagent plus souvent (une moyenne de sept voyages internes et de cinq voyages internationaux)

» Ils sont aussi plus enclins à voyager comme clients d’excursions organisées 2.6 : 1.7

» 46 % voyagent pour retrouver leurs amis ou les membres de leur famille, 26 % séjournent dans des villes/points d’entrée, 16 % se prévalent de forfaits complets, 12 % ont répondu autres

Partage des valeurs de durabilitéLa Peter B. Gustavson School of Busines (école des hautes études commerciales) de l’Université de Victoria mène une enquête annuelle afin de déterminer quelles sont les marques les plus dignes de confiance au Canada. Parmi elles on trouve WestJet, Fairmont, MEC, Costco et CAA8. Le différentiateur? Ces entreprises ont fait un bon travail pour parler de leurs valeurs.

Le partage de valeurs de durabilité est souvent une situation avantageuse de part et d’autre pour les OSCD car, en plus de susciter la confiance, il peut attirer des clients qui partagent leurs valeurs qui s’accompagnent d’une reconnaissance et d’un respect envers la culture locale.

7 Dre Rachel Dodds, Université Ryerson; Mark Holmes, Université Guelph (novembre 2017), résultats préliminaires non publiés..

8 « Canada’s Top 10 Most Trusted Brands » (« 10 marques canadiennes en lesquelles on a le plus confiance »), Peter B. Gustavson School of Busines de l’Université de Victoria, www.uvic.ca/gustavson/brandtrust/top-10/index.php (28 mai 2018)

En dépit des raisons convaincantes justifiant la nécessité d’en dire long sur les valeurs de tourisme responsable, les OSCD et les exploitants ratent souvent la cible au moment de les faire connaître aux voyageurs. L’emploi d’un langage vague et imagé tout comme d’étiquettes et de certifications portant à confusion peut accabler les visiteurs. Lorsque les gestes posés par l’entreprise sur le terrain ne correspondent pas aux valeurs qu’elle prône, le consommateur peut se sentir trahi. Par contre, la peur de l’écoblanchiment conduit à l’écosilence, et il arrive souvent que les acteurs exemplaires du secteur ne disent rien du tout.

Les mots « vert », « éco » et « durable » ont fait l’objet d’un usage abusif; par conséquent, le consommateur y fait de moins en moins confiance. Cela ne signifie pas qu’il soit nécessaire de créer un nouveau vocabulaire. Les OSCD peuvent employer ces mots, mais ils doivent être prêts à les définir et à les situer dans leur contexte. Un « hôtel durable » n’est durable que si le propriétaire comprend son impact particulier et s’emploie à réduire et à atténuer cet impact. Une marque doit permettre d’élucider les politiques, les valeurs et les efforts particuliers derrière chacun des mots à la mode.

On trouve un bel exemple de ces « relations fondées sur des preuves » au Costa Rica à la Cayuga Collection. Le président Hans Pfister a écrit un article de blogue au sujet de sa décision d’abandonner un million de dollars en revenus annuels en refusant de vendre de l’eau embouteillée. Au lieu, le personnel a sensibilisé ses clients à la façon de réduire leurs déchets plastiques lorsqu’ils voyagent. L’honnêteté et la franchise de ce blogue au sujet d’une initiative particulière aident à susciter la confiance des consommateurs.

Les exploitants peuvent aussi faire connaître leur décision de se procurer et de servir des aliments et des boissons de source locale, en plus d’embaucher et de former du personnel local. Cela fait partie intégrante de la durabilité locale et économique d’un secteur touristique régional.

Dans ces communications stratégiques, il est important de susciter la participation d’une large gamme d’intervenants afin de veiller à ce que les messages véhiculés soient authentiques et s’harmonisent à l’offre de produits sur le marché. Cela est particulièrement vrai dans le domaine du tourisme autochtone.

26 27Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Activité de recherche sur Google Les voyageurs se servent de plus en plus d’outils en ligne afin de se mettre à la recherche de leur prochaine aventure de voyage, ce qui fait du référencement naturel un outil indispensable pour les exploitants et les OSCD.

La question est : quels mots devrions-nous employer pour communiquer l’offre de voyage harmonisée à la durabilité ou à des valeurs?

Lors de cette séance, on a demandé aux participants de s’imaginer en train de réserver une escapade durable et, à cette fin, ils ont été appelés à mener leur propre recherche sur Google afin de trouver des destinations. Le tableau ci-dessous résume les résultats.

Recherche Premier résultat

« Responsible Travel » (Voyage responsable) Canada

« Glacier Trekking » (Randonnée sur des glaciers) Islande

« Authentic Cultural Travel » (Voyage culturel authentique)

Tanzanie et Costa Rica

« Culturally Enriching Experiences » (Expériences enrichissantes sur le plan culturel)

Mexique

« Cultural Traditions » (Traditions culturelles) Grèce

« Sustainable Cultural Gastronomy Tours » (Excursions durables axées sur la gastronomie

culturelle)

Harlem et Î.-P.-É

« Authentic Beach Experience » (Expérience authentique à la plage)

République dominicaine

« Off-Grid Ski Lodge » (Auberge de ski hors réseau) Algonquin et Rocheuses

Appels à l’action

Exploitants

` Assurez-vous de mettre vos valeurs et politiques justificatives à la disposition du public.

` Soyez audacieux, faites ce qu’il faut et défendez-les.

` Faites part aux clients de vos valeurs et initiatives et de votre récit. Intégrez l’éducation environnementale, les codes de conduite, la sensibilisation culturelle aux communications courantes et aux excursions.

` Informez le personnel sur les différents faits et coutumes environnementaux et culturels propres à la région, sur la façon dont les voyageurs peuvent réduire leur empreinte environnementale et respecter les cultures et coutumes locales et sur les initiatives mises de l’avant par l’entreprise. C’est le personnel qui est chargé de transmettre votre message.

Média

` Encouragez le comportement responsable lors des voyages.

` Mettez en lumière les organismes qui « s’y prennent correctement ».

Destinations (OSCD)

` Les OSCD aident à réduire l’écart en matière de savoir afin de permettre aux consommateurs avertis d’accéder aux renseignements qu’ils souhaitent obtenir au sujet des voyages durables et responsables.

` Prenez en charge votre destination; conservez l’aspect qui rend la destination spéciale, unique et attrayante et transmettez au voyageur le message selon lequel il doit se conformer à vos politiques concernant les déchets, le bruit, le soutien aux entreprises locales, etc.

28 29Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

En 2017, G Adventures a sondé 3 700 voyageurs afin de déterminer quels termes trouvaient écho chez eux. La majorité des personnes interrogées se sont déclarées enclines à s’identifier aux « voyages responsables » (57 %) comparativement aux « voyages durables » (39 %). L’équipe de marketing s’est inspirée de ces renseignements pour modifier son contenu numérique. Elle a aussi révélé que, lors des excursions, il était important pour le voyageur de vivre des expériences « locales », d’entretenir des interactions directes et de proximité, de recourir à des guides locaux, en plus d’avoir des occasions d’acheter des objets artisanaux aux artisans locaux.

G Adventures a connu une croissance considérable qui s’explique par la popularité de l’expérience locale et authentique. Elle a mis à profit cette popularité afin d’influer sur les pratiques des consommateurs. Par exemple, en 2014, année de l’adoption d’une politique robuste en matière de bien-être des animaux, on a assisté à l’interdiction des populaires – à l’époque – excursions à dos d’éléphant, sachant que le besoin de sensibiliser les clients se ferait sentir dans le contexte de cette évolution.

« Nous proposons des produits que les clients ne demandent pas forcément. Nous avons modifié nos produits et informé ensuite les clients sur les motifs à l’appui de cette décision. » - Kelly Galaski

Incorporées aux politiques de l’entreprise, les valeurs de G Adventures se trouvent dans dans son programme sur les voyages responsables qui s’intitule G Adventures for Good. Il contient, entre autres, des politiques et des pratiques orientées vers le bien-être des animaux, le bien des enfants, le soutien aux entreprises locales, les voyages responsables avec des peuples autochtones et la promotion du comportement responsable des voyageurs. Afin de mieux sensibiliser le voyageur aux voyages responsables, G Adventures a mis sur pied un programme d’apprentissage en ligne appelé « Travel Better » (Mieux voyager), qui est accessible sur le site gadventures.com/travel-better.

Programmes vedettes

Campagne 50-in-5 (50 en 5) : un financement de 2,5 millions de dollars accordé à Planterra pour la création de 50 nouvelles entreprises communautaires en 5 ans (d’ici 2020). En 2018, Planterra a franchi le point médian de son objectif. Menés au profit des femmes à risque élevé, des jeunes et des communautés autochtones, ces projets peuvent être consultés sur le site Planterra.org.

L’initiative Bike with Purpose en est un exemple. Lancée en partenariat avec Ocean Academy (une école secondaire à vocation sociale située sur Caye Caulker, au Belize), Bike with Purpose, offerte dans le cadre des excursions de G Adventures, est une excursion en vélo dirigée par des jeunes à laquelle participent quelque 2 000 voyageurs chaque année et qui donne aux jeunes des occasions d’obtenir une formation en tourisme sur l’île.

Un partenariat avec l’organisme World Animal Protection (Protection mondiale des animaux) à l’appui de son Working Demand Working Group (Groupe de travail sur le devoir de prouver l’existence d’une demande) s’emploie à déterminer l’existence d’une demande pour les sites touristiques respectueux des éléphants. G Adventures et d’autres entreprises mettent à la disposition de WAP des données sur les facteurs qui alimentent l’intérêt pour les activités de rechange et sur les emplacements propices aux entreprises de voyage. WAP présente ensuite ces données aux responsables des sites hébergeant des éléphants afin de les aider à transformer leurs sites en sites respectueux des éléphants.

ÉTUDE DE CAS : G Adventures Situé dans plus de 100 pays sur tous les continents, G Adventure est un pionnier canadien des voyages d’aventure qui propose la plus vaste sélection d’excursions, de safaris et d’expéditions abordables destinés aux petits groupes.

Dans le marché des voyages d’aventure, G Adventures est une marque digne de confiance et de respect à grande échelle. L’entreprise est aussi exemplaire quant à sa façon de parler de ses valeurs et de communiquer sa réciprocité vis-à-vis des communautés.

L’entreprise a vu le jour en 1990, année où elle s’est mise à guider des touristes partis en randonnée vers des communautés autochtones en Amazonie. En 2003, le fondateur de G Adventures a lancé une initiative philanthropique, un organisme sans but lucratif appelé Planterra, afin de redonner aux communautés de destination. Au fil du temps, l’entreprise a pu constater que l’impact éventuel de son volume croissant de voyageurs pourra se réaliser pleinement en créant des microentreprises touristiques en partenariat avec les communautés de destination. À l’heure actuelle, Planterra assure la gestion de quelque 50 entreprises sociales situées dans 34 pays, qui sont incluses dans plus de 200 itinéraires G Adventures, qui profitent aux femmes, aux jeunes à risque élevé et aux communautés rurales et autochtones.

30 31Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

INONDATIONS, INCENDIE, GELAnimatrice : Amy Thacker, PDG, Cariboo Chilcotin Coast Tourism Association

Conférenciers : Dave Butler, directeur de la durabilité, CMH; Walt Judas, PDG, Tourism Industry Association of BC (TIABC); Deirdre Campbell, administratrice déléguée – Canada, Beattie Tartan

Votre destination est-elle prête à faire face à la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes? En tirant des leçons des récents cas d’inondations, d’incendies et de gel survenus à travers le Canada, comment les destinations peuvent-elles s’y prendre pour se préparer aux risques et en atténuer?

Le Canada jouit d’une réputation de destination sécuritaire et pittoresque. La fréquence et l’intensité accrues des phénomènes météorologiques extrêmes mettent en péril cette réputation.

Les vagues de chaleur, les inondations, les incendies et les orages graves ont des effets dévastateurs sur les communautés, en plus de perturber le secteur touristique à l’échelle mondiale. Les impacts se font sentir au niveau des activités quotidiennes, de la continuité saisonnière, de la réputation des destinations et, enfin, des résultats financiers.

« Aucune destination ne doit présumer qu’elle restera à l’abri des changements climatiques » – ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME DES NATIONS UNIES

Dans l’optique d’atténuer les risques pour les exploitants d’entreprises d’excursions, les exploitants d’entreprises touristiques et les clients, il s’agit d’abord et avant tout pour les OSCD, les acteurs du secteur touristique, les exploitants et les gouvernements de bien planifier et de faire preuve de prévoyance. L’importance de créer un plan et de tisser les relations nécessaires dès maintenant est que nous aurons l’assurance de pouvoir compter sur de l’aide à portée de la main en cas de crise.

« La gestion des situations d’urgence est une responsabilité partagée qui fait appel à l’intervention de tous les ordres gouvernementaux, des autorités locales, d’entreprises et de bénévoles. » – AMY THACKER

En 2015, Destination British Columbia/TMC a mis sur pied un sous-comité dont l’objectif était d’élaborer un plan de gestion des urgences s’adressant au secteur touristique (l’ancien Plan de gestion des urgences de la C.-B. visait les résidents et ne contenait pas de renseignements s’adressant aux touristes). Par conséquent, l’été dernier, lors des feux de forêt graves qui ont ravagé l’intérieur la C.-B., des touristes ont dû changer leurs réservations et être réacheminés vers d’autres régions, conservant ainsi leurs vacances et, en même temps, la réputation de la région.

« Être un secteur durable signifie qu’il faut être préparé. » – DAVE BUTLER

Une façon stratégique d’aborder la gestion des urgences La gestion des réputations et la communication lors des opérations d’intervention et de récupération sont des éléments qui revêtent une importance particulière pour le secteur touristique dans le domaine de la planification en cas d’urgence.

RESSOURCES SUR LA PRÉPARATION AUX SITUATIONS D’URGENCE

• PreparedBC: Guide for Tourism Operators (PreparedBC : Guide pour les exploitants d’entreprises touristiques)

• PreparedBC: Emergency Plan for Tourism Operators (Prepared BC : Plan de gestion des urgences pour les exploitants d’entreprises touristiques)

• Emergency Info BC

• FireSmart Canada

32 33Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ÉTUDE DE CAS : Incendie au camp de pêche Circle W Hi Hium

Situé en périphérie de Clinton, en C.-B., le camp de pêche Circle W Hi Hium fait vivre aux clients une expérience de pêche typiquement britanno-colombienne depuis plus de 100 ans.

En juillet 2017, pour la première fois de son existence, Circle W Hi Hium s’est vu forcer d’évacuer les lieux en raison d’un feu de forêt qui était en train de gagner le camp. Le personnel et les clients se sont vus forcer d’évacuer le camp pendant que ses deux chalets de 100 ans étaient réduits en cendres par les flammes. Hi Hium a essuyé une perte d’exploitation totale cette année-là, la pire saison de feux de forêt de tous les temps.

Malgré les ravages des feux, le camp est de nouveau ouvert cette saison-ci et a très hâte d’accueillir des invités dans ses chalets de pêche.

Appels à l’action

Décideurs politiques

` Au niveau provincial : Incorporez les renseignements s’adressant au secteur touristique au plan provincial de gestion des urgences. Renvoyez le ministère responsable de la préparation aux situations d’urgence à IMPACT 2019 afin qu’il en apprenne davantage auprès des intervenants en matière de politiques.

` Adoptez des règlements obligeant les autorités locales à prendre en considération les exploitants d’entreprises touristiques et le secteur touristique et, surtout, à les incorporer à leurs plans de prévention, de planification, d’intervention et de récupération.

` Adoptez des lois-cadres concernant l’aide financière en cas de désastre qu’il serait possible de mettre rapidement en application au besoin (basées sur le cadre agricole).

Exploitants

` Élaborez un plan de gestion des urgences. Soyez prêt à changer votre modèle d’entreprise ou adapter votre offre de produits.

` Veillez à ce que votre plan de communications en situation de crise soit à jour et que les porte-paroles soient bien formés.

` Mettez à jour la liste des personnes munies de ressources critiques qu’il faut appeler en cas de crise.

` Veillez à ce que tous les employés cadres soient inscrits au système d’alertes en cas d’urgence depuis leurs téléphones intelligents.

Destinations (OSCD)

` Tissez des liens avec les gouvernements municipaux et provinciaux afin d’assurer l’harmonisation des plans de gestion des urgences respectifs.

` Organisez des séances d’élaboration de plans de gestion des urgences à l’intention de vos entreprises et proposez aux intervenants des ateliers sur la gestion des enjeux et la préparation aux situations de crise.

` Élaborez un plan de gestion des urgences propre à votre organisme.

Veillez à ce que votre équipe chargée des relations avec les médias et les porte-paroles clés de votre organisme aient reçu une formation adéquate en communications en situation de crise.

Autres recherches / documents à lire

• City of Kamloops Community Wildfire Protection Plan (Plan communautaire de protection contre les feux de forêt de la ville de Kamploops)

• District of Logan Lake: Community Wildfire Protection Plan (District de Logan Lake : Plan communautaire de protection contre les feux de forêt)

• BC Emergency Management System (Système de gestion des urgences de la C.-B.)

34 35Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LE SECTEUR TOURISTIQUE : SE PENCHER SUR DES SOLUTIONS AUTOCHTONESAnimateurs : Dené Sinclair, directrice du marketing, ATAC; Keith Henry, PDG, Association touristique autochtone du Canada (ATAC); Christina Clarke, directrice générale, Nation Songhees; Florence Dick, coordonnatrice de forfaits, Nation Songhees; Frank Antoine, TOTA & Quaaout Lodge; Casey Vanden Huevel, Directeur – Développement des affaires et partenariats, ATAC

Contributrice : Dre Sonya Graci, professeure agrégée, Ted Rogers School of Hospitality and Tourism Management, Université Ryerson

À quoi cela ressemble-t-il quand le tourisme rend hommage aux traditions et s’oriente vers l’avenir? Illustré par de nombreuses initiatives communautaires, dont celles dirigées par la Première nation Songhees, le tourisme peut être utilisé pour rétablir les liens avec la langue, le patrimoine et la communauté.

Le symposium intitulé Building on the Sustainable Indigenous Tourism : Think Tank on Innovations in Community Based Tourism and Management9 (S’inspirer du tourisme autochtone durable : Groupe de réflexion sur les innovations dans les domaines du tourisme communautaire et de la gestion) a eu lieu les 12 et 13 avril 2017 à la Vancouver Island University, située à Nanaimo, en C.-B. Le groupe de réflexion avait trois grands objectifs : cerner les défis et enjeux clés auxquels font face le développement et la concurrence du tourisme autochtone; échanger des innovations en matière de tourisme autochtone durable; déterminer comment appuyer les intervenants au Canada et ailleurs dans le monde.

Au sein du groupe de réflexion, on a organisé quatre cercles de discussion autour des domaines prometteurs clés : la participation et le leadership communautaires, le financement, la mobilisation du savoir / la formation et l’éducation, et la préservation et la promotion culturelles / environnementales. On a aussi organisé des débats en petits groupes à IMPACT au sujet des mêmes thèmes, en mettant l’accent sur les prochaines étapes et sur la façon de collaborer en vue de renforcer le tourisme autochtone au Canada.

Traits communs• Il existe un besoin d’engager le dialogue avec les communautés autochtones et de susciter la confiance.

• Les participants ont fait connaître leur peur de « mal faire quelque chose » ou d’offusquer les Autochtones. Cette peur empêche les personnes de tendre la main aux communautés autochtones, mais cela ne devrait pas être le cas. Si vous êtes bienveillant et ouvert à l’idée d’apprendre, vous serez traité avec autant de respect.

• Nous devons reconnaître les similitudes et les différences entre les cultures et le fait que le mot « différent » ne signifie pas « meilleur » ni « pire »; il signifie tout simplement « différent ».

Petit groupe 1 : Participation et leadership communautairesComment nous y prenons-nous pour veiller à ce que la participation communautaire favorise un sentiment sincère d’appartenance et une compréhension sincère de la viabilité écologique. Comment encadrer et appuyer les jeunes Autochtones et les futurs leaders du secteur touristique?

9 « Full Recordings : Think Tank Results » (« Documentation complète : Résultats du groupe de réflexion »), Sustainable Indigenous Tourism. www.sustainableindigenoustourism.com (7 mai 2018)

Dans le cercle de discussion, il a été question de la nécessité de nouer le dialogue avec les communautés et peuples autochtones aux stades de planification les plus précoces, afin qu’il y ait une compréhension claire de la vision, des coûts et des avantages. Il convient d’informer les intervenants non autochtones sur l’histoire de la communauté avant que s’amorcent les discussions, en plus d’envisager d’adopter des méthodes de communication traditionnelle (p. ex., chanson et récit).

Les modèles couronnés de succès jouent un rôle de soutien important pour la jeunesse autochtone. Ces modèles peuvent se trouver au sein de la communauté ou dans d’autres communautés autochtones.

Pour assurer le succès à long terme, il faut qu’on réaffirme sans cesse la reconnaissance et le respect envers les communautés autochtones.

` Leçon clé à tirer : Il faut que le système change la perception qu’ont les parties concernées, allant des intervenants aux partenaires, au sujet des personnes autochtones!

Petit groupe 2 : FinancementQuels sont les obstacles au financement des communautés autochtones?

Dans ce cercle de discussion, on a reconnu la difficulté qu’ont les personnes autochtones à naviguer dans les sources de financement existantes et la nécessité de rendre les formulaires de demande plus accessibles.

Il y a aussi eu une discussion sur les méthodes de financement de rechange, notamment des partenariats et des collectes de fonds.

` Leçon clé à tirer :Il faut faire appel à une initiative fédérale qui reconnaîtra la difficulté à naviguer dans les fonds disponibles et qui sera une source d’encadrement.

36 37Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Petit groupe 3 : Mobilisation du savoir / Formation et éducationComment procéder à un échange efficace des pratiques exemplaires parmi les intervenants?

Pour ce qui est de ce cercle de discussion, la première étape a consisté à reconnaître le bon travail qui a été fait. Il a aussi été question du rôle que jouent les alliés dans l’échange de ce savoir.

` Leçon clé à tirer : La collaboration entre les Premières nations est d’une importance capitale!

Petit groupe 4 : Préservation et promotion culturelles et environnementalesComment favoriser les expériences culturelles à caractère authentiquement autochtone et préserver l’environnement?

Dans ce cercle de discussion, il a été question de l’efficacité d’échanges simples pourtant constructifs entre des peuples autochtones et des visiteurs comme moyen de favoriser l’authenticité. Les discussions ont aussi abordé l’importance pour les peuples autochtones de connaître leurs propres récits de sorte à pouvoir demeurer fidèle à eux-mêmes et à leur culture.

` Leçon clé à tirer : Soyez commercialisable!

Appels à l’action

Tous

` Engagez le dialogue avec des peuples et communautés autochtones comme partenaires, et non comme intervenants.

` Faites vos recherches : informez les intervenants du projet sur l’histoire et la culture de la communauté ainsi que la relation qu’elle entretient avec ses terres avant que s’amorcent les discussions. Reconnaissez les divergences entre les cultures.

` Suscitez la confiance. Désignez des personnes dignes / champions de confiance avec des communautés autochtones.

` Envisagez d’adopter des méthodes traditionnelles de communications par opposition à des méthodes privilégiées.

` Penchez-vous sur la possibilité de créer des partenariats comme IndigenousConnect10 , une collaboration entre le South Island Prosperity Project et le Songhees Innovation Centre – une tribune mensuelle en personne qui a pour objectif d’accroître la participation des communautés des Premières nations à des initiatives de développement économique et d’entrepreneuriat. Les objectifs de la tribune consistent à édifier notre capacité collective pour favoriser la prospérité autochtone – qu’il s’agisse de renforcer les compétences d’entrepreneuriat ou de gestion ou encore la capacité administrative nécessaire pour lancer des entreprises ou entreprises conjointes appartenant à des bandes. Les tribunes aboutiront à une conférence régionale où se rassembleront de nombreux intervenants à l’occasion d’une déclaration en faveur du développement économique autochtone.

` La reconnaissance et le respect sont des éléments essentiels à la réussite.

Décideurs politiques

` Mettez en place une initiative fédérale qui permet de relever les défis en matière d’accès aux fonds disponibles auxquels sont confrontées les communautés autochtones. Proposez des occasions de mentorat permettant aux communautés de se retrouver dans le système complexe, y compris un suivi une fois les fonds reçus.

10 « IndigenousConnect Forum » (« Forum Connexion autochtone »), South Island Prosperity Project. http://www.southislandprosperity.ca/first-nations/ (7 mai 2018)

Indigenous Communities

` Continuez de créer des visions à long terme pour le peuple.

` Déterminez qui sont les modèles au sein de la communauté (p. ex., écoles).

` Penchez-vous sur la possibilité d’adopter des modèles de financement novateurs et de rechange (p. ex., partenariats, collectes de fonds).

` Déterminez qui sont les alliés, y compris d’autres communautés et nations. Comment pouvons-nous travailler de concert? La collaboration entre les Premières nations est d’une importance capitale. Il s’agit d’une occasion d’apprendre des défis et des succès. La marée montante fait avancer tous les bateaux.

` Soulignez et célébrez le bon travail qui a déjà été fait!

` Soyez authentique. Demeurez fidèle à vous-même et à votre culture. Posez-vous les questions à savoir qui vous êtes en tant que communauté / nation / peuple et d’où vous venez.

` Enseignez. Montrez aux touristes comment ils peuvent subvenir à leurs besoins en vivant de la terre, comme cela a été le cas par le passé.

` Les interactions peuvent être à la fois simples et constructives.

Leçon donnée par l’équipe IMPACT

Associez-vous aux dirigeants du secteur touristique autochtone le plus tôt possible.

La vision dégagée lors de cette séance a été un point saillant des entreprises touristiques autochtones prospères. Nous nous sommes trouvés face à un court horizon de planification. Au moment de rechercher des organismes à mettre en valeur, nous sommes tombés sur le cercle de discussion. Nous avons décidé de miser sur les travaux existants, en plus de veiller à obtenir l’opinion de quelques personnes autochtones sur la séance proposée. La structure s’intégrait bien à la conférence et a été un fait saillant pour bien des participants, mais il restait quelques problèmes et des moyens de nous améliorer pour l’avenir. La structure, la langue et la maîtrise de la séance présentait une saveur coloniale en raison du manque de programmes dirigés par des Autochtones. La seule séance qui aurait pu mettre en valeur les dirigeants de la communauté autochtone accompagnés d’une voix autochtone en début de séance ne l’a pas fait. Mais surtout, la seule séance qui aurait dû être planifiée en partenariat avec un organisme autochtone ne l’a pas été. En apprenant de cette expérience, nous travaillerons de concert avec l’Association touristique autochtone du Canada pour planifier en vue de 2019.

38 39Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

D’UN ENDROIT À L’AUTRE : L’AVENIR DES VOYAGES À FAIBLES ÉMISSIONSAnimatrice : Jill Doucette, fondatrice, Synergy Enterprises

Conférenciers : Ben Ryan, directeur commercial, Air North; John Wilson, propriétaire et PDG, Wilson’s Transportation

Le secteur des transports est en voie d’évolution. Grâce à de nouvelles innovations à faibles émissions dans nos ports maritimes et aéroports et au niveau du parc de véhicules terrestres, il devient de plus en plus facile de se déplacer d’un endroit à l’autre tout en ne causant qu’un impact minimal sur l’environnement. Le secteur touristique peut jouer un rôle clé dans le processus devant permettre d’atteindre les objectifs de réduction des émissions que s’est fixé le Canada en se concentrant sur nos modes de transport et en privilégiant les modes à faibles émissions.

Priorisation des transports à faible empreinte carbone Lors de la 21e édition de la Conférence des Parties de l’ONU en 2015, l’Accord de Paris a été négocié et ratifié ultérieurement par 194 états et l’Union européenne. Cet accord historique a pour objectif central de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à 2 °C par rapport aux niveaux de l’époque préindustrielle. Les modèles climatiques ont démontré qu’une augmentation de plus de 2 °C par rapport aux niveaux précités déclencheront des mécanismes de rétroaction positive en matière climatique et hydrologique qui auront pour effet de perpétuer le réchauffement planétaire, possiblement jusqu’au point de non-retour.

Les émissions totales enregistrées au Canada en 2016 se chiffraient à 704 mégatonnes (Mt); notons d’ailleurs que le secteur pétrolier et gazier et le secteur des transports ont été à l’origine de la plupart des émissions, qui représentaient ensemble la source de 50 % des émissions. Au cours des 25 dernières années, la croissance de ces deux secteurs a contribué le plus à la hausse des émissions produites au Canada. Cependant, vu les nouvelles technologies à l’horizon, ces deux secteurs ont un grand potentiel de réduction des émissions.

Le secteur touristique peut jouer un rôle clé dans le processus devant permettre d’atteindre les objectifs de réduction des émissions que s’est fixé le Canada et d’atténuer ainsi les impacts des changements climatiques. Selon le profil des émissions du Canada, les camions légers servant au transport des passagers et les camions de transport des marchandises sont les principales sources d’émissions à effet de serre (1990-2015). L’achat de produits et services de source locale peut réduire les émissions produites par les transports sur longues distances. Les exploitants d’entreprises d’excursion à travers le Canada peuvent remplacer ou moderniser leurs vieux véhicules afin d’améliorer l’économie d’essence et prendre un virage vers l’utilisation de véhicules électriques, à hydrogène ou alimentés au biocarburant. Étant donné la baisse de l’intensité des émissions produites par le réseau canadien de distribution d’électricité, l’abandon des véhicules de transport à l’origine de la production de combustibles fossiles en faveur des véhicules électriques peut permettre à la fois de réduire les émissions et d’améliorer la qualité de l’air de nos villes.

Comment aborder la problématique du transport aérien? En 2016, 3,8 milliards de passagers ont pris un vol – soit une hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. À l’heure actuelle, l’aviation est à l’origine d’environ 2 % des émissions de carbone – ce qui n’est peut-être pas surprenant étant donné que l’aéronef de type Boeing 747 peut consommer jusqu’à 14 000 litres de carburant à l’heure. Dans un rapport prévisionnel diffusé récemment, la International Airline Transportation Association - IATA (Association internationale des transporteurs aériens) a révélé que le trafic passager devrait doubler (pour atteindre 7,8 milliards) d’ici 2036. Le défi qu’aura à relever le secteur de l’aviation est le suivant : comment gérer cette croissance exponentielle de façon durable sur le plan environnemental?

ÉTUDE DE CAS : Plan de 10 ans de la Première nation SongheesLa Première nation Songhees est une communauté salish du littoral dont le territoire traditionnel regroupe des secteurs situés sur la pointe sud de l’Île de Vancouver et sur les îles San Juan et Gulf. La Première nation Songhees compte environ 630 membres, dont 400 membres vivent dans la réserve Songhees de 60 hectares, qui se trouve contiguë au canton d’Esquimalt et à la ville de View Royal dans la grande région de Victoria. La communauté se compose de cinq grandes familles et de nombreuses familles moins nombreuses.

En 2017, la Première nation Songhees a cerné le besoin de créer un plan de développement stratégique réparti sur les dix prochaines années au sein de sa Première nation. Le plan, élaboré grâce à une consultation communautaire approfondie, expose la mission, la vision et les valeurs de la communauté.

Voici les six priorités :

• Autonomie gouvernementale : Renforcer et élargir la compétence de la Première nation.

• Langue et culture : La revitalisation de la langue lekwungen est un élément essentiel au mieux-être spirituel du peuple.

• Développement économique : La Première nation a pour objectif de pouvoir se suffire à elle-même.

• Biens fonciers et logement : La Première nation reconnaît l’importance d’une assise territoriale durable dans l’optique de satisfaire à ses besoins futurs.

• Éducation, compétences, emploi : La Première nation prépare le terrain aux futurs dirigeants!

• Santé et développement social : La Première nation entreprend des démarches visant à assurer la santé mentale, physique, affective et spirituelle de ses membres.

40 41Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

En octobre 2010, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a adopté une nouvelle Résolution sur les changements climatiques, Résolution A37-19. Celle-ci fixe des objectifs en matière d’émissions à atteindre par le secteur du transport aérien international.

• Amélioration de l’économie de carburant annuelle moyenne à l’échelle mondiale : 2 %

• Réaliser une croissance zéro des émissions de carbone dès 2020

On ne peut sous-estimer l’importance du dernier objectif – dès 2020, il n’y aura aucune hausse des émissions nettes de carbone produites par le secteur de l’aviation internationale. Pour maintenir à zéro la croissance des émissions produites par les transports aériens, il faudra que le secteur ait recours à l’innovation et que les transporteurs aériens privés se concentrent sur la planification, l’investissement et l’adaptation. Même s’il est ambitieux, cet objectif est réalisable d’abord au moyen d’améliorations technologiques et de l’adoption de carburants de rechange et, enfin, de contreparties de la fixation du carbone applicables aux émissions restantes.

1. Améliorations technologiques – Réduction de la consommation de carburant dans les nouveaux aéronefs. L’utilisation de la Qualité de navigation requise (RNP) dans les aéroports.

2. Virage vers l’utilisation de carburants de rechange – Les transporteurs Quantas et jetBlue font déjà l’expérience des biocarburants pour les vols en partance de l’Aéroport international de Los Angeles (LAX). Au moment de la conférence, on comptait 12 vols alimentés au biocarburant.

3. Contreparties de la fixation du carbone – Pour les émissions qu’il n’est pas possible de réduire en ce moment, l’OACI exigera que les transporteurs aériens achètent des contreparties de la fixation du carbone

Les améliorations technologiques deviennent vite chose commune, et NAV CANADA a joué un rôle de leader dans les initiatives concertées pour la réduction des émissions. En 2015, la prise d’initiatives auprès de transporteurs aériens, d’aéroports et d’autres intervenants s’est traduite par une économie de plus de 570 millions de litres et de 1,4 million de tonnes de dioxyde de carbone.

La Qualité de navigation requise (RNP) est une initiative de ce genre; la RNP a été mise à l’épreuve et perfectionnée récemment par Westjet à l’Aéroport international de Kelowna. La RNP est une sorte de navigation qui permet aux aéronefs de suivre la trajectoire la plus éconergétique pour l’approche finale et l’atterrissage. Ce trajet fixe propice à une descente en douceur permet de réduire le nombre de circuits qu’effectuent les aéronefs autour de l’aéroport et de réduire considérablement la consommation de carburant. À l’aéroport de Kelowna, Westjet estime que les économies de carburant attribuables directement au programme RNP ont entraîné une baisse d’émissions de 4 930 tonnes de dioxyde de carbone en 2010.

« Plus l’aéroport possède de savoir-faire technique, plus l’atterrissage et le roulage au sol sont éconergétiques, et moins l’aéronef consomme de carburant. » – Ben Ryan

En 2016, les transporteurs canadiens ont réalisé une économie de carburant de 3,2 %. Des transporteurs aériens comme Air North au Yukon se penchent sur des façons de réduire l’impact du transport aérien. Les technologies en matière de biocarburants appliquées chez Boeing et les raffineries à Seattle alimentent l’évolution des carburants à faible teneur en carbone. La modernisation du parc d’aéronefs qui consiste à remplacer les moteurs par des moteurs plus éconergétiques peut permettre de réduire les émissions. Au sol, des transporteurs aériens comme Air North comptent sur les aéroports pour fournir des prises électriques pour les aéronefs, ce permet ainsi d’éteindre les moteurs au moment de la mise à quai de l’aéronef.

La complexité des forces du marché propres au secteur du transport aérien entre en jeu dans le contexte de la réduction des émissions. Le fait d’assurer le transport des passagers à bord d’avions plus spacieux et plus modernes entraînerait une baisse d’émissions par passager; toutefois, cela limiterait l’accès aux marchés plus petits. De plus, la dispersion touristique constitue un élément important de la création d’une stratégie destination durable. En réalité, la demande de transport aérien des passagers s’intensifie rapidement, et les transporteurs aériens augmentent leur capacité dans des marchés concurrentiels. En bout de ligne, les émissions produites par le secteur du transport aérien subissent l’influence du nombre total d’heures de vol dans un marché donné. La demande de transport des consommateurs augmente; il en est de même pour la demande de choix en termes de tarification.

Il est probable que de récentes annonces au sujet de l’accès à des tarifs meilleur marché offerts par de nouveaux transporteurs aériens à bas prix (TABP) – mais qui s’accompagnent de moins d’avantages accessoires – fassent augmenter la demande de transport aérien des passagers, d’où la hausse du nombre total de vols et des heures de vol. Au niveau du marché, les TABP augmenteraient le nombre d’aéronefs au service du marché canadien.

Le fait d’exiger que les transporteurs aériens achètent des contreparties de la fixation du carbone peut constituer l’un des moyens les plus simples et les moins risqués de forcer ces compagnies à prendre en compte le coût des émissions au moment de prendre des décisions en matière de capacité.

42 43Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Exploitants d’entreprises de transport terrestreÀ un moment où les transporteurs aériens et les administrations aéroportuaires font leur part pour réduire les émissions produites par le transport aérien, les exploitants d’entreprises d’excursion et les compagnies d’autobus en font autant au niveau des opérations au sol. À Victoria, en C.-B., le groupe de compagnies Wilson assure la prestation de services de navette, de croisière et d’excursion au marché touristique. Entreprise familiale comptant plus de 150 véhicules, elle s’emploie à transformer ses vieux autobus à deux étages en autobus électriques. Malgré les frais d’immobilisation élevés associés aux autobus électriques, Wilson envisage l’avenir du secteur des transports comme faisant partie de la solution, plutôt que du problème.

En raison du carbone contenu dans les véhicules neufs et de leur cycle de vie environnemental, les conversions en moteurs électriques constituent une excellente option pour les véhicules de transport touristique. Il faut faire appel à un savoir-faire particulier pour effectuer des conversions personnalisées. Voilà une excellente occasion pour les ateliers mécaniques, les collèges, les universités et les cabinets d’ingénierie spécialisée de collaborer à la création de services de conversion dans toutes les communautés.

Westcoast Sightseeing à Vancouver s’est engagée à transformer l’ensemble de ses véhicules en véhicules électriques d’ici 2020. À Londres, en Angleterre, on s’est fixé comme but de faire de l’ensemble du réseau de transport routier un système à émission zéro d’ici 2050. Pour y arriver, on adoptera une démarche progressive, qui prévoit entre autres l’aménagement d’une « zone à émission zéro » dans le secteur central de Londres dès 2025.

Le rôle des gouvernements locaux Les grands transporteurs – comme les compagnies d’autobus – émettent une faible empreinte carbone par passager, comparativement aux options de transport conçues pour accueillir moins de passagers, comme les locations de voiture ou les taxis. Les gouvernements locaux des destinations touristiques peuvent envisager de désigner des voies réservées aux grands transporteurs afin de rendre les déplacements par autobus plus pratiques tout en réduisant les embouteillages.

« Les usagers des transports par autobus seraient plus nombreux si les réseaux étaient plus efficaces. » – John Wilson

Il est essentiel que les gouvernements locaux entament un dialogue efficace avec les exploitants locaux d’entreprises de transport afin de déterminer comment les deux organismes peuvent partager les coûts, les risques et la mise en place d’infrastructures qui rendront possible la création d’un réseau local de transports à faibles émissions de carbone. Les gouvernements peuvent se tourner vers des règlements, des encouragements et des subsides afin d’appuyer le secteur privé dans les efforts qu’il déploie pour réduire les émissions et optimiser les voies de transport.

Les voyageurs sont de plus en plus nombreux à se renseigner sur les initiatives vertes au sein de compagnies. Des associations de citoyens de quartier s’organisent pour revendiquer la réduction de la pollution sonore et de la pollution atmosphérique. Les demandes de propositions (DP) pour services de transport privilégient des options durables—elles sont toutes des éléments qui alimentent la durabilité des réseaux de transport touristique.

Qu’en est-il du transport maritime? Les exploitants de navires maritimes éprouvent des difficultés particulières à se procurer des options en matière de technologie propre. Des rapports des exploitants laissent entendre que le biodiesel peut nécessiter des travaux d’entretien supplémentaires, et ce, au détriment de la garantie du fabricant. Les navires maritimes servant au transport des passagers présentent des restrictions d’espace et sont sensibles aux ajouts de poids, ce qui rend difficile le rangement des batteries pour la puissance requise. L’évolution des technologies de batterie pourrait rendre les navires électriques ou les navires hybrides électriques facilement accessibles au cours des dix prochaines années.

L’avenir des transports maritimes intégrera des navires électriques et des navires hybrides alimentés au diesel.

Les navires électriques et les navires hybrides alimentés au diesel pourraient profiter aux entreprises d’observation de baleines—en ce sens qu’il serait possible pour les navires de naviguer les eaux en toute tranquillité en présence d’espèces fauniques, mais en leur absence, les navires pourraient exploiter la puissance du moteur alimenté au diesel pour naviguer rapidement. Bien que le secteur soit limité à la meilleure technologie disponible et à des restrictions de capitaux, les entreprises d’observation de baleines sont néanmoins impatientes de devenir les principaux acteurs de l’adoption de technologies plus durables dans le domaine de l’écotourisme.

Un navire hybride peut entraîner des économies de carburant minimes (déclenchement de l’alimentation par batterie à de basses vitesses) et permettrait de réduire les gaz d’échappement que risquent d’inhaler les baleines. De plus, il ferait vivre aux passagers une expérience plus agréable à bord, puisque le circuit d’alimentation électrique fonctionne de façon silencieuse. Cette technologie s’accompagne toutefois de défis : le coût élevé des travaux de modernisation n’entraîne que des économies de carburant supplémentaires; aussi, il pourrait falloir plusieurs mois pour que Transports Canada accorde les approbations requises.

Le dioxyde de carbone total par passager représente une mesure couramment retenue pour établir des indices de référence permettant de faire des comparaisons entre les entreprises de tourisme maritime. Au fur et à mesure que les entreprises prennent de l’ampleur et qu’elles augmentent leur part de marché, cette mesure d’intensité peut veiller à ce que les baisses soient réalisées au moyen de l’optimisation du dénombrement des passagers, de l’établissement de trajets et de pratiques de navigation éconergétiques, de l’entretien des moteurs, de travaux de modernisation du parc de navires et de la formation des conducteurs.

À l’instar des aéroports, les ports maritimes doivent disposer de l’équipement nécessaire pour accueillir les grands navires qui arrivent au quai. Dans bien des cas, en particulier aux terminaux portuaires réservés aux navires de croisière, les besoins énergétiques de ces derniers sont importants et, par comparaison, équivalent presque à la consommation énergétique d’un petit flot urbain. Étant donné qu’il n’est pas toujours possible de satisfaire à cette énorme demande énergétique, les navires de croisière sont souvent contraints de laisser tourner leurs moteurs pendant qu’ils sont amarrés au quai. La mise à disposition de sources d’alimentation à quai peut permettre de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer ainsi la qualité de l’air dans les environs. Au port de Montréal, la mise en place de sources d’alimentation à quai au terminal portuaire réservé aux navires de croisière, prévue en 2017, devrait permettre de réduire chaque année de 2 800 tonnes les émissions de gaz à effet de serre.

Le consommateur est-il prêt à payer une prime pour obtenir une excursion « plus verte »? Les exploitants ont indiqué que leurs clients recherchent une variété de façons de contribuer—le bénévolat, l’offre de dons ou la diffusion du message. Plus les OSCD et les exploitants d’entreprises touristiques sensibiliseront le voyageur, plus le consommateur appréciera la valeur des « frais de durabilité ». Des frais de durabilité représentent des frais supplémentaires prélevés sur le coût des excursions, qui servent à financer directement différentes initiatives environnementales à l’échelle locale, qu’il s’agisse de compenser les émissions, de financer la recherche faunique ou bien de faire progresser les efforts de conservation maritime.

Harbour Air est devenu le premier transporteur aérien carbone zéro du Canada—quand vous voyagez avec Harbour Air, vous n’exercez aucun impact carbonique net. Pour compenser les émissions de carbone par passager, on prélève des frais modiques de 1 $ à 2 $ pour chaque vol. Cette initiative a fait l’objet d’une rétroaction favorable, en plus de susciter une attention digne de mention des médias et de renforcer la confiance envers la marque. Des frais de 2 $ par passager sont facturés par la compagnie d’observation de baleines Eagle Wing Whale Watching Tours et sont versés au fonds Wild for Whales, créé à l’appui de projets importants liés directement à la pérennité des orques résidentes du Sud. La compagnie Jamie’s Whaling à Tofino, en C.-B., prélève des frais semblables de 3 $ par passager, lesquels servent à financer des organismes locaux sans but lucratif qui interviennent dans la recherche et l’éducation faunique et dans le sauvetage des espèces sauvages.

44 45Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ÉTUDE DE CAS : Air NorthPlus important employeur du secteur privé au Yukon, Air North exerce des activités aériennes tout en fournissant des services logistiques en matière de transport dans les provinces du Nord. La compagnie appartient à des propriétaires locaux qui l’exploitent; notons d’ailleurs que 49 % des parts reviennent à des Autochtones. L’engagement pris par le gouvernement du Yukon de réaliser la neutralité carbone d’ici 2020 a donné le ton à des entreprises du secteur privé comme Air North. En plus d’être un transporteur aérien, Air North est l’une des principales entreprises de prestation de services d’assistance à l’Aéroport international de Vancouver (YVR), où elle assure, comme sous-traitant pour d’autres transporteurs aériens, l’enregistrement des passagers, la manutention des bagages et la prestation de services de manutention du fret. À YVR, Air North constate un virage vers l’adoption de changements au matériel d’assistance imposés par l’administration aéroportuaire, selon lesquels la compagnie est de plus en plus appelée à utiliser du matériel plus moderne et du matériel électrique.

Appels à l’action

Décideurs politiques

` À l’instar de l’objectif que s’est fixé l’OACI, soit de réaliser une croissance à neutralité carbone à l’échelle du secteur de l’aviation internationale, le gouvernement du Canada aurait avantage à adopter un cadre s’adressant au secteur de l’aviation nationale au Canada.

` Encouragez l’installation d’un réseau de chargeurs de véhicule qui sont compatibles avec ceux des exploitants d’entreprises touristiques et accessibles à ces derniers.

` Accordez des subsides aux propriétaires / exploitants d’entreprises qui installent des postes de charge pour véhicules électriques.

Exploitants

` Créez une politique d’achats locaux visant à réduire, dans la mesure du possible, le transport de produits sur de longues distances et accordez la préférence aux compagnies de livraison dont les opérations et les parcs de véhicules émettent de faibles émissions de carbone.

` Créez un plan de modernisation et de remplacement de véhicules conçu pour encourager l’abandon progressif des véhicules commerciaux peu éconergétiques.

` Calculez et surveillez les émissions de carbone par passager et les émissions totales de carbone.

` Dans votre processus de DP, prenez en considération les exigences en matière de durabilité, y compris la baisse des émissions et la surveillance s’y rattachant, de manière à refléter les valeurs du nouveau consommateur.

Compagnies aériennes et aéroports

` Investissez dans des compatibilités de navigation axées sur le rendement afin de réduire la combustion de carburants et les émissions connexes en raccourcissant les trajectoires de vol et les descentes.

` Organisez-vous pour que votre compagnie se familiarise avec le Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation (CORSIA) (Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale) et ses exigences. Adoptez un plan à long terme pour l’optimisation du rendement, la réduction des émissions et la réalisation de la neutralité carbone au moyen de contreparties. La formation et l’éducation des membres de la direction est l’étape initiale la plus importante.

` Commencez par recueillir des données afin de créer un inventaire de base des émissions de gaz à effet de serre dès le 1er janvier 2019.

` Envisagez la possibilité d’adopter un Airport Carbon Accreditation Program (Programme d’agrément en matière d’émissions d’origine aéroportuaire) pour votre aéroport et fixez un objectif de réduction de carbone

LEÇONS TIRÉES DU NORDAnimateur : Blake Rogers, directeur général, TIA Yukon

Contributrices : Jennifer Ash, Frontiers North Adventures; Nancy Guyon, gouvernement du Nunavut; Jackie Olson, Klondike Visitors Association

Dans le Nord du Canada, le tourisme constitue un outil éducatif et un outil de développement économique. La diversité et l’authenticité des expériences des visiteurs mettent au défi leurs attentes et témoignent d’une véritable résilience face aux changements climatiques.

Le Nord est un coin magique et mystérieux essentiel à l’identité du Canada comme pays sauvage. Les impacts des changements climatiques ajoutent un élément de complexité au florissant secteur touristique.

Lors d’une récente conférence organisée par l’Association de l’industrie touristique (AIT) au Yukon, on a tenté d’aborder certains des enjeux les plus pressants touchant la région au nord du 60e parallèle, allant des changements climatiques à la capacité de main-d’œuvre, comment faire en en sorte que le tourisme serve à habiliter et à renforcer les communautés. Étaient inscrits au programme de la conférence un discours-thème prononcé par la leader inuite et personne mise en nomination pour un prix Nobel Shelia Watt Clouthier, un compte rendu présenté par un Norvégien spécialisé en destinations durables, et des éclairages apportées par des jeunes Autochtones yukonnais à Carcross et à Dawson City qui ont su dynamiser leur collectivité respective et stimuler le secteur touristique yukonnais grâce à la création de sentiers de vélo de montagne lauréats (voir « Single Track to Success » ci-dessous).

Le réchauffement des saisons hivernales a eu pour effet de faciliter l’accès à des régions précédemment impénétrables comme le passage du Nord-Ouest; par conséquent, on assiste à une hausse marquée des activités touristiques dans le Nord. Cela présente à la fois des possibilités et des défis, au cœur desquels réside la nécessité d’échanger du savoir et de s’informer.

Une leçon en croisièreElizabeth Becker a caractérisé les navires de croisière d’« hôtels les moins réglementés de la planète », mais ce n’est pas le cas dans le Nord.

À un moment où s’ouvrent les eaux du Nord, différents organes territoriaux, structures de gestion et règlements au Nunavut sont en place pour veiller à ce que la croissance du secteur des croisières du territoire soit responsable et durable. Bien que le secteur des croisières ait connu une croissance importante depuis 2010, il ne représente qu’une petite partie de l’économie du Nord.

Le nombre de passagers à bord des croisières est passé de 1 398 en 2010 à 4 972 en 2017. 11

L’attention particulière portée aux expéditions à bord des navires de croisière est un différentiateur clé dans le Nord. Ces croisières de moindre envergure s’adressent plus précisément aux aventuriers, aux défenseurs de la protection environnementale et à ceux intéressés aux expériences éducatives et à la participation à la culture inuite.

11 Communiqué, Données statistiques sur le tourisme axé sur les croisières au Nunavut

46 47Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

La construction de nouveaux navires de croisière devrait progresser de 35 % d’ici 202212.

Avant l’entrée en service du navire de croisière Crystal Serenity en 2016, conçu pour accueillir jusqu’à 1 070 passagers, en moyenne on ne comptait à bord que 142 passagers par voyage au Nunavut. Les plus grands navires de croisière de la compagnie Royal Caribbean International peuvent transporter jusqu’à 6 870 passagers et sont compatibles avec les eaux du Nunavut. Le gouvernement continue de préconiser l’utilisation de navires plus petits (500 passagers contre 1 700 passagers) et, comme tel, privilégie la qualité plutôt que la quantité et surveille les glaces de mer afin d’assurer la sécurité des résidents et des clients.

Le Nunavut est la région la plus réglementée du monde au chapitre des navires de croisière. Comparativement aux trois permis en ligne requis par le Groenland, le Nunavut exige, quant à lui, jusqu’à 33 permis auprès de quelque 20 organismes. En vertu de l’entente sur les revendications territoriales, la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions (CNER) soumet les exploitants de navires de croisière à un processus exhaustif de présélection qui consiste entre autres à peser les voyages d’un exploitant particulier dans le contexte du nombre total de voyages au Nunavut par saison.

Outre le processus de présélection, on procède à la mise en place de nouveaux règlements sur le tourisme maritime qui imposeront l’obligation : de respecter les délais d’avis minimum; de soumettre des rapports obligatoires sur les retombées économiques; et de codifier les pratiques exemplaires. Les nouveaux règlements permettront par ailleurs la création de règlements qui imposeront des limites au nombre de passagers autorisés à débarquer sur terre à tout moment.

Le gouvernement du Nunavut, Parcs Canada et Aventure Canada se sont associés pour offrir un programme de formation intitulé « Cruise ship boot camp » (camp d’entraînement pour navires de croisière). L’histoire autochtone s’inscrit dans le cadre de la programmation des excusions; des guides inuits démontrent leurs techniques traditionnelles de chasse et de piégeage.

Malgré les lacunes des excursions de croisière, plusieurs communautés auraient avantage à imiter la gestion stratégique des excursions de croisière démontrées par le Nunavut.

12 « 2017 Expedition Marketing Report by Cruise Industry News » (Rapport sur la commercialisation des expéditions publié par Cruise Industry News) https://www.cruiseindustrynews.com/store/product/digital-reports/2017-expedition-market-report/ (20 mai 2018)

Une leçon sur les ours polaires« [Dans le Nord du Manitoba], nous avons trois grandes saisons : l’hiver (aurore boréale), l’été (béluga, ours) et l’automne (ours polaire). » – Jennifer Ash

Comment se débrouillent les ours polaires? Où se trouvent-ils? Ont-ils suffisamment de nourriture? Leur population est-elle à la hausse ou en déclin?

« Sans intervention dans la lutte contre les changements climatiques, le milieu scientifique prévoit que les ours polaires risquent de disparaître d’ici 2100. »– Polar Bears International

Lorsqu’on regarde la compagnie d’excursion Frontiers North Adventure’s Tundra Buggies, il est difficile de distinguer entre le centre itinérant de diffusion et de recherche pour Polar Bears International et le véhicule d’excursion.

Frontiers North Adventures est un bel exemple qui montre l’avantage d’utiliser le tourisme comme outil destiné à conserver et à protéger un élément de notre patrimoine naturel et une icône canadienne – l’ours polaire. Les excursions représentent une occasion de démontrer qu’il est possible de faire des voyages responsables dans des écosystèmes fragiles et d’inspirer les gens à s’instruire et à prendre en charge la gérance environnementale, tout en leur faisant vivre une expérience unique dans leur vie.

Situé dans le Nord du Manitoba, Frontiers North propose depuis 30 ans des voyages à caractère faunique et culturel guidés par des experts. Elle a pour mandat de voyager de façon responsable afin de protéger des habitats naturels fragiles, et ce, au profit des communautés locales, en plus de préserver et de célébrer les coutumes et les traditions des endroits qu’elle visite. Pour aider à protéger les ours polaires, elle a doté son véhicule d’excursion, Tundra Buggy One, de matériel permettant aux scientifiques spécialisés en ours polaires de Polar Bears International de recueillir des données et de filmer des espèces sauvages. La compagnie a aussi mis sur pied un camp dédié aux ours polaires qui permet aux personnes d’observer la faune de n’importe où dans le monde. La caméra a été utilisée 1,8 million de fois en 2017 seulement!

Une leçon sur la communautéSouvent appelée la métropole du Nord, Dawson City (population : 2 200) est une communauté vibrante située dans le territoire du Yukon. En 1952, le dernier train à vapeur a remonté le fleuve Yukon, marquant ainsi la fin de la grande époque d’or et le début d’une nouvelle industrie : le tourisme.

Les résidents de Dawson City ressentent les effets des changements climatiques. La fonte du pergélisol provoque l’affaissement de la fondation des maisons. Le fleuve Yukon gèle en hiver, et la construction d’un nouveau pont s’impose pour permettre aux résidents de traverser le fleuve.

Relevant de la compétence de quatre gouvernements (municipaux, territoriaux, fédéral et des Premières nations autonomes), les partenariats formés entre les intervenants sont importants.

Récemment, Dawson City et la Première nation de Tr’ondëk Hwëch’in ont présenté une soumission à l’UNESCO en vue de transformer le Tr’ondëk Hwëch’in en site du patrimoine mondial. Un site du patrimoine mondial est choisi pour célébrer des modes de vie humains qu’il est possible de mettre en valeur sous forme de paysages physiques, de traditions, de récits, d’immeubles, de vestiges archéologiques, de formes d’expression artistique et bien plus. Le Tr’ondëk Klondike est un site culturel qui célèbre, d’une part, la tradition de longue date qu’est l’exploitation minière, qui remonte aux années 1880, et, d’autre part, la coexistence des nouveaux venus et les peuples autochtones réunis par cette activité.

48 49Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ÉTUDE DE CAS : Single Track to Success (Une piste unique menant vers la réussite)Dans la communauté de Carcross, située à 72 kilomètres au sud de Whitehorse, un réseau de sentiers de vélo de montagne est connu à l’échelle internationale et attire des milliers de visiteurs chaque année. Le réseau de sentiers de calibre mondial a été construit par des adolescents membres de la Première nation Carcross/Tagish. Plus de 15 jeunes Autochtones locaux ont été embauchés pour remettre en état et construire les sentiers, qui s’étendent sur une distance de 35 à 40 kilomètres sur la montagne Montana. Les travaux ont permis aux jeunes de renouer avec la terre, en plus de les habiliter grâce aux emplois qui leur ont été confiés. On propose de construire, dans les années à venir, des sentiers supplémentaires qui devraient couvrir une distance de 40 à 65 kilomètres. Les jeunes membres de la Première nation Carcross/Tagish font aussi part de leur savoir à des jeunes Autochtones à Dawson City afin de contribuer à l’aménagement de sentiers dans cette communauté.

Apprenez-en davantage sur ce projet en regardant le documentaire lauréat d’une durée de 30 minutes qui s’intitule SHIFT.

Appels à l’action

Tous

` Soulignez le patrimoine et la culture autochtones du Canada qui existent depuis des milliers d’années. Le Canada n’est pas un jeune pays, mais il est commercialisé comme tel (p. ex., Canada 150).

` Continuez de collaborer avec des peuples autochtones et de les consulter. Visez à faire naître de véritables expériences authentiques à caractère culturel avec des Inuits.

Décideurs politiques

` À l’échelle fédérale : prenez en considération les contraintes en matière d’infrastructure et d’accès du Nord, de même que le caractère unique de ses cultures et communautés au moment d’élaborer des programmes et politiques nationaux.

` À l’échelle territoriale : poursuivez votre soutien en faveur de l’autonomie communautaire afin de veiller à ce que le développement touristique habilite et renforce les communautés.

Exploitants

` Appuyez les fournisseurs locaux et édifiez des partenariats avec des organismes détenus et exploités dans le Nord.

` Envisagez la possibilité de former des partenariats avec des instituts de recherche et le milieu universitaire afin de faire ressortir la compatibilité entre vos excursions et la recherche sur la conservation..

Autres recherches / documents à lire

• www.explore.org/lifecams/polar-bears-international/polar-bear-cam

• www.shiftthefilm.info

L’HEURE JUSTE : LES RÉCITS QUE NOUS RACONTONSConférencière : Dené Sinclair, directrice du marketing, ATAC (Première nation Ojibway-Anishinaabe, Peguis)

Les voix autochtones : Nous avons une histoire à raconter.

Depuis maintenant des siècles, l’histoire des peuples autochtones est racontée par d’autres personnes, mais ils ont rarement eu le privilège de la raconter eux-mêmes. Les gens doivent entendre les récits, non seulement ceux qui parlent des autochtones, mais les récits que ces derniers souhaitent partager :

« Un aîné m’a dit un jour que pour qu’on parle d’un Indien dans les nouvelles, il faut que cela ait rapport avec un des sujets suivants : les tambours, la danse, la consommation d’alcool et la mort. » – Duncan Mccue, journaliste à la CBC

La représentation des Autochtones est particulièrement importante dans l’industrie du tourisme, où la perception des visiteurs est influencée par les récits sur les peuples, l’histoire, la culture et le rapport à la terre. Les groupes d’interprétation, les tenues de cérémonie et la musique sont des éléments importants de l’accueil chez les peuples autochtones et ne peuvent être ignorés, mais la vie des Autochtones, telle qu’elle est représentée par l’imagerie et la narration limite la capacité des peuples autochtones à raconter une histoire plus riche, plus complète sur eux-mêmes, ainsi que sur leur culture et leur communauté.

L’ATAC offre la possibilité aux entreprises du secteur du tourisme appartenant aux Autochtones et exploités par ces derniers d’être des chefs de file et de se faire la voix de l’authenticité dans l’industrie du tourisme. En 2017, l’ATAC a lancé une série de vidéo intitulée « Les voix autochtones »15 , utilisant la narration à la première personne pour raconter des récits divers et riches au sujet des peuples autochtones au-delà de l’imagerie stéréotypée, mais aussi en liant les récits des Autochtones à l’histoire des lieux et des destinations. Les vidéos explorent le pouvoir du tourisme autochtone et comment les collectivités à travers le pays y adhèrent.

La série de vidéos Les voix autochtones a été lancée dans le cadre d’un partenariat entre l’ATAC et Destination Canada afin de raconter des récits à propos des peuples autochtones, par les peuples autochtones de partout au Canada.

« Nous sommes fiers de cette série de vidéos et de notre partenariat avec Destination Canada. Nous espérons augmenter cette série de vidéos cette année et continuer à raconter davantage de récits. Nos récits viennent de nos terres, de notre cœur et de nos peuples. » – Dené Sinclair

Appel à l’action

` Écoutez, et créez un espace pour raconter les récits des peuples autochtones.

15 La série Les voix autochtones (et d’autres videos de l’ATAC) https://indigenoustourism.ca/fr/galerie/ https://indigenoustourism.ca/fr/galerie/, Tourisme autochtone Canada. https://indigenoustourism.ca/fr/galerie/ (20 mai 2018)

50 51Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Les émissions totales de carbone s’élevaient à 22,8 tonnes équivalentes de dioxyde de carbone (tCO₂e), auxquelles s’ajoutent les émissions moyennes par délégué de 0,17 tCO₂e. À 91,4 %, les transports sont de loin l’élément qui contribue le plus à l’empreinte globale, totalisant 20,9 tCO₂e. L’hébergement se classe au deuxième rang, se chiffrant à 1,7 tCO₂e, soit 7,5 % de l’empreinte totale, et ce, suivi de l’électricité à 0,5 % de l’empreinte totale, soit 0,12 tCO₂e.

Certains des efforts déployés pour minimiser les émissions lors de la conférence IMPACT ont consisté à opter pour : les hôtels partenaires de la conférence qui sont neutres en carbone et qui se trouvent dans un quartier centralisé (permettant aux invités de s’y rendre à pied); les compagnies de transport partenaires de la conférence qui n’émettent pas d’émissions ou qui en émettent très peu; du papier recyclé à 100 % après consommation; et des efforts réfléchis pour minimiser les déchets (les objets promotionnels ont été recyclés et ne contenaient que de la bière).

Définitions

Empreinte carbonique :

Un inventaire du volume d’émissions de gaz à effet de serre issues d’activités humaines exprimées en tonnes équivalentes de dioxyde de carbone (tCO2e). Cela peut englober le gaz naturel, le carburant pour véhicules, l’électricité, les déchets, le papier, les transports et plus.

Gaz à effet de serre :

Les gaz qui captent la chaleur dans l’atmosphère, contribuant ainsi à l’effet de serre. Le gaz à effet de serre le plus couramment produit est le dioxyde de carbone (CO2), mais des gaz moins connus comme le méthane (CH4) et l’oxyde nitrique (N2O) y sont inclus.

Contreparties de la fixation du carbone :

Des investissements dans des projets qui permettent de réduire, de prévenir ou de contenir les émissions de gaz à effet de serre. Ils doivent être validés et vérifiés conformément à des normes crédibles établies par des tiers afin de veiller à ce qu’ils soient : authentiques; permanents; et additionnels—ce qui signifie que les réductions ne se seraient pas concrétisées sans contreparties.

1 contrepartie = 1 tCO2e

Neutralité carbonique

Une entreprise, un organisme ou un événement réalise la neutralité carbonique lorsqu’il neutralise son empreinte carbonique en investissant dans des projets de contreparties de la fixation du carbone qui permettent d’atténuer la même quantité de carbone.

Projet de contrepartie d’IMPACTLe soutien aux projets de contrepartie de la fixation du carbone a pour effet non seulement de contrebalancer les émissions, mais aussi d’accélérer la transition mondiale vers une économie durable.

EXEMPLE D’INNOVATION : FAIRE D’IMPACT UNE INITIATIVE À NEUTRALITÉ CARBONEConférencières : Dawn Hancock, gestionnaire, Client Engagement, Offsetters; Kayli Anderson, associée directrice, Synergy Enterprises

IMPACT est une initiative à neutralité carbone

Partenaire fondateur d’IMPACT et cabinet de conseil chef de file en matière de changements climatiques durabilité, Synergy Enterprises a mesuré l’empreinte carbonique de la conférence IMPACT de 2018.

L’empreinte carbonique a permis de mesurer les émissions de gaz à effet de serre produites par l’électricité, l’eau, les déchets et l’utilisation de papier au site de la conférence (Victoria Conference Centre) ainsi que par le transport des délégués, les séjours en hôtel et les transports organisés au cours de la conférence.

Pour en savoir davantage sur la façon d’assurer la neutralité carbonique de votre événement, consultez l’annexe de ce document.

Lieu : île QuadraType de contrepartie : Amélioration de la gestion forestière / Prévention du déboisement

Norme : BC Forest Carbon Offset Protocol (Protocole relatif aux contreparties de la fixation du carbone des responsables des forêts de la C.-B.)

Retombées écologiques et culturelles :

Relie deux parcs en C.-B.

Crée un couloir sécuritaire permettant aux espèces sauvages de se déplacer entre les deux parcs

Protège 418 hectares de terres boisées

Préserve 10 sites historiques autochtones

52 53Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Appels à l’action

Décideurs politiques

` Envisagez d’incorporer le Municipal Natural Assets Model (modèle municipal des actifs naturels) et adoptez une politique de gestion des actifs.

Exploitants

` Préparez une analyse de rentabilité pour votre conseil municipal qui démontre à quel point le fait de tenir compte de la nature est bénéfique pour la marque de votre collectivité. Les gens veulent visiter des endroits dont les écosystèmes sont intacts et fonctionnels, aussi est-il essentiel de continuer à les protéger (et à en tenir compte) pour les générations à venir.

Autres recherches / documents à lire

• Natural Capital Protocol : understand your dependencies and impacts on nature. (Protocole du capital naturel : comprendre vos dépendances et leurs impacts sur la nature.) https://naturalcapitalcoalition.org/natural-capital-protocol-launched/

• Documents techniques du MNAI

L’HEURE JUSTE : L’IMPORTANCE DES BIENS NATURELSConférencière : Michelle Molnar, Fondation David Suzuki

Pendant longtemps, la nature a été économiquement invisible. La Municipal Natural Assets Initiative (initiative municipale des biens naturels) travaille pour faire en sorte que les marchés reconnaissent les services essentiels et les bienfaits apportés par des écosystèmes fonctionnels.

Dans notre nation développée, l’argument avancé pour justifier les décisions liées aux politiques et aux programmes est l’économie, qu’il s’agisse de l’initiative fédérale la plus vaste ou des activités quotidiennes de la plus petite administration locale. L’idée est qu’une économie saine et fonctionnelle est source d’une meilleure qualité de vie pour tous.

La nature apporte des avantages abondamment documentés à notre qualité de vie. Le temps passé dans la nature nous rend plus heureux, en meilleure santé, plus concentrés et moins stressés. Il augmente notre empathie, notre créativité et notre immunité. Il réduit l’anxiété, l’hypertension artérielle et les risques de crise cardiaque.13

Les bienfaits apportés par les écosystèmes naturels vont bien au-delà de la sphère personnelle. Par exemple, les terres humides offrent une solution naturelle de stockage des eaux de crue, réduisent les inondations en aval et réalimentent les nappes souterraines. Ils renforcent notre résilience face aux changements climatiques par le stockage du carbone et la création de banques carbone. Des nappes souterraines saines et fonctionnelles présentent un certain nombre d’avantages pour la collectivité, notamment en réduisant le besoin en infrastructures de contrôle des inondations et en assurance.

Malheureusement, l’économie classique ne reconnaît pas les services essentiels fournis par la nature. Par conséquent, les décisions économiques entraînent souvent la dégradation de nos écosystèmes et une perte d’espace naturel.

La Municipal Natural Assets Initiative (MNAI) (initiative municipale des biens naturels) vise à combler cet écart en offrant une expertise « scientifique, économique et municipale afin de soutenir et de guider les administrations locales pour qu’elles déterminent et valorisent leurs actifs naturels et qu’elles les prennent en considération dans leur planification financière et leurs programmes de gestion d’actifs, et qu’elles développent des infrastructures avant-gardistes, durables et résistantes au climat.14 » L’initiative utilise un processus en six étapes pour déterminer, planifier et mettre en œuvre un plan de gestion d’actifs.

1. Élaborer une politique, des règlements administratifs ou des états financiers enjoignant la municipalité à prendre en considération les actifs naturels.

2. Déterminer les actifs naturels clés et les services qu’ils fournissent.

3. Déterminer l’état des actifs naturels dans votre collectivité et procéder à une première évaluation..

4. Déterminer quels actifs constituent la principale priorité en procédant à l’identification et à l’analyse des risques.

5. Déterminer les scénarios que vous souhaitez comprendre.Start managing your natural assets.

6. Commencer à gérer vos actifs naturels.

13 Berman, M. G., Jonides, J., & Kaplan, S. (2008) The cognitive benefits of interacting with nature (Les avantages cognitifs de l’interaction avec la nature). Psychological Science, 19(12), 1207-1212

14 « Invest in Nature » (« Investir dans la nature »), Municipal Natural Assets Initiative. http://mnai.ca/ (28 mai 2018)

54 55Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

CADRES DE RÉFÉRENCE DES DESTINATIONS ET OPÉRATIONS DURABLESAnimateur : Glenn Jampol, président du conseil, Global Ecotourism Network

Conférenciers : Jill Doucette, fondatrice, Synergy Enterprises; Gwendal Castellan, Tourism Vancouver; Angela Nagy, PDG, Green Step Solutions Inc ; Frank Antoine, TOTA & Quaaout Lodge

Exploration des cadres de référence et des normes en matière de tourisme afin de promouvoir la croissance globale et joindre le geste à la parole en ce qui concerne les objectifs nobles.

Écoblanchiment et chuchotement vert« Il faut 20 ans pour bâtir une réputation et 5 minutes pour la démolir. » – WARREN BUFFET

L’écoblanchiment consiste à surestimer et à formuler des affirmations générales sans fondement faisant l’éloge de la « durabilité », de l’« écoresponsabilité » ou de l’attrait « naturel » d’une destination, mots desquels les consommateurs ont appris à se méfier, y compris les marques qui s’y associent. Dans un secteur où l’importance de l’approbation des tiers ne cesse de croître afin de valider les affirmations et augmenter la confiance des consommateurs, les actes sont plus éloquents que les paroles.

À l’opposé, il y a le chuchotement vert, stratégie qui ne fait pas l’éloge de la durabilité, et qui limite la publication des efforts et des résultats. Le chuchotement vert est souvent utilisé par les entreprises par peur de l’écoblanchiment ou parce qu’elles ne veulent pas dévaloriser leurs efforts axés sur les valeurs en leur donnant une saveur de campagne publicitaire. D’après une étude, les « entreprises communiquent seulement 30 % de leurs pratiques durables, minimisant les enjeux complexes et normalisant la durabilité pour réduire le sentiment de culpabilité du consommateur.16 »

Pour changer les habitudes, nous devons valoriser les efforts d’une manière transparente. Ceci nous permettra de rehausser la barre, de concurrencer les entreprises du même milieu et d’augmenter les attentes des consommateurs à l’égard du marché.

Pour ce faire, il existe dans le secteur touristique un large éventail de certifications et de normes venant soutenir, améliorer et valoriser les efforts en matière de durabilité.

La certification : un outil Synergy Enterprises dénombre entre 200 et 350 certifications offertes aux exploitants d’entreprise touristique allant de la certification générale à la certification propre à une région, une industrie et un type d’entreprise (terrains de golf, hôtels, plaisanciers, restaurants, fournisseurs) ou le domaine d’impact (écologie, énergie, climat, déchets, approvisionnement éthique).

La validation par un tiers peut donner de la valeur ajoutée à votre entreprise en apportant les mesures, les recommandations d’améliorations et la crédibilité. La certification apportera une rentabilité accrue si les coûts sont abordables et incluent une assistance personnelle, une révision en profondeur des opérations et une image de marque améliorée.

Dans un cadre de durabilité, il est essentiel de former le personnel pour qu’il soit l’ambassadeur de votre mission sociale et environnementale de l’entreprise. Lorsque les invités entendent parler de ces initiatives par le personnel, ceci renforce bien plus la crédibilité de l’entreprise que si les clients avaient lu les mêmes exploits sur le site Web de l’entreprise.

16 Xavier Font, Islam Elgammal et Ian Lamond (2016) Greenhushing: the deliberate under communicating of sustainability practices by tourism businesses, (Chuchotement vert : le manque de communication délibéré comme pratique de durabilité par les entreprises du secteur touristique) Journal of Sustainable Tourism, 25:7, 1007-1023, DOI: 10.1080/09669582.2016.1158829

La Ville de Vancouver, en Colombie-Britannique, s’est fixée comme but d’être la ville la plus verte du monde d’ici 2020. Tourism Vancouver soutient cette vision en encourageant les entreprises touristiques à afficher leurs certifications en matière de durabilité sur leur site Web en plus de promouvoir huit certifications différentes par l’affichage des logos dans la liste des membres disponible qui se trouve dans l’onglet « Sustainable Certifications » (certifications durables). Les certifications mises de l’avant sont : Ocean Wise, Green Key, Green Tourism Canada, Green Meetings, B Corp, Buy Social Canada, Climate Smart et le programme de certification en matière d’accessibilité de la Fondation Rick Hansen. À celles-ci pourraient s’ajouter d’autres certifications qui ciblent des besoins particuliers et répondent aux exigences rigoureuses des programmes de vérification et d’accréditation d’organismes internationaux de normalisation, telles que l’iSeal alliance, le GST, etc.

En ce sens, le Costa Rica et l’Australie sont deux pays reconnus pour leur tourisme durable en raison des marques présentes à l’échelle nationale et des systèmes de certification omniprésents et abordables. Pour comparer les pays, l’Adventure Travel Trade Association (ATTA) (association du voyage d’aventure) a créé l’Adventure Tourism Development Index (ATDI) (indexe de développement du tourisme d’aventure), un classement des pays en fonction de leur potentiel de tourisme d’aventure fondé sur les principes de tourisme d’aventure durable.

Mise en garde

Les programmes de certification ne sont pas nécessairement des outils utiles pour tous, et dans certains cas, ils sont la cause de résistance et de frustration. La certification qui n’apporte aucun avantage viable et vérifiable est souvent coûteuse et complexe. Dans certains cas, il vaut mieux investir temps et argent à l’élaboration d’une initiative ou d’un programme durable personnalisé qui répondra à vos besoins particuliers. Quoi qu’il en soit, partagez l’histoire de votre parcours vers la durabilité en toute authenticité et transparence par l’intermédiaire de vos programmes promotionnels et médiatiques et ceux déployés sur place.

Choisir la bonne certificationLa bonne certification présente les caractéristiques suivantes :

• Cohérence des valeurs – De quelles valeurs faites-vous la promotion? Gérance de l’environnement? Responsabilité sociale? Expérience client? Certaines certifications concernent seulement les activités environnementales, alors que d’autres, comme la certification B Corp, intègrent les travailleurs, la gouvernance, la communauté, l’environnement et les consommateurs.

• Cible démographique – Quelle est votre cible? La certification s’adresse-t-elle aux consommateurs ou aux entreprises? Vise-t-elle les consommateurs du marché local, national ou international?

• Accent sur l’amélioration – Comment vous aidera-t-elle à consolider votre entreprise? Comment atteindrez-vous vos buts?

• Vérification et transparence – À quel point le processus d’approbation est-il strict? Devez-vous soumettre des preuves? Est-il possible de visiter les lieux? Divulguez-vous votre note?

• Coût et valeur – Avez-vous le temps et les ressources pour faire la démarche d’obtention d’une certification? La certification restera-t-elle abordable année après année?

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Certification écoresponsable des entreprises de l’île de Vancouver

www.vigbc.ca — Listes de contrôle disponibles gratuitement en ligne

Souhaitant offrir à la région une certification représentative de la destination, des enjeux environnementaux locaux et de la communauté d’affaires locale, le Synergy Sustainability Institute a étudié les pratiques exemplaires d’autres villes, comme Portland, dans le Maryland et San Francisco, qui ont leur propre programme de certification, pour développer la Vancouver Island Green Business Certification (VIGBC) (certification entreprise verte de l’île de Vancouver). La VIGBC décerne aux restaurants, bureaux, commerces, spas et salons les certifications argent, or ou vert, en plus d’une certification supplémentaire – la Surfrider Approved – accordée aux entreprises qui réduisent leur usage du plastique à utilisation unique. En quelques années seulement, environ 120 entreprises ont déjà adhéré à la certification, et plus de 1 000 actions nouvelles ont vu le jour dans un effort de réduction de l’utilisation d’eau et d’énergie et de réduction d’émissions et de déchets.

Résultat : Sysco Foods a satisfait aux demandes des restaurants et offre des produits compostables à toutes les entreprises.

Thompson Okanagan Tourism Association (TOTA) – Certification Biosphère

Afin d’assurer un développement responsable du tourisme, la Thompson Okanagan Tourism Association (TOTA) (association touristique de Thompson Okanagan) a adopté la certification Biosphère, qui lui a permis d’établir les principaux buts, mécanismes et partenariats nécessaires à la protection des écosystèmes naturels. Le processus a permis de rassembler les intervenants de la région autour d’un but commun et a permis à la TOTA de suivre le progrès et de communiquer leurs objectifs d’une destination durable.

Adventure Travel Trade Association (ATTA) – Index ATDI

L’Adventure Travel Trade Association (ATTA) établit l’Index ATDI, qui classe les pays du monde en fonction de leur potentiel de tourisme d’aventure, fondé sur les principes du tourisme d’aventure durable. Les facteurs qui entrent en ligne de compte sont le développement durable, l’entrepreneuriat, l’image de marque et le marketing, la sécurité, les ressources culturelles, les infrastructures, les ressources naturelles, les activités axées sur l’aventure, la santé et les initiatives humanitaires. Les classements sont consultés par les destinations, les entreprises et les gouvernements en tant qu’outil de planification stratégique. Ils mettent en évidence les objectifs de développement durable, permettent aux pays de cibler les axes à prioriser et établissent la démarche pour atteindre les cibles.

Appels à l’action

Destinations (OSCD)

` Envisagez de présenter ou d’adopter une seule certification gratuite ou à faible coût pour les voyagistes et à vos membres (lire l’article sur le Costa Rica) ou d’examiner soigneusement les cadres de référence et les certifications pour savoir s’ils conviennent.

` Sondez les membres pour déterminer combien d’entre eux ont obtenu des certifications et pour connaître le gain réalisé et les changements apportés aux opérations depuis l’obtention de la certification.

` Déterminez quelle certification est compatible avec votre destination. Consultez le site Web du GSTC pour obtenir une liste des certifications en matière de durabilité pour les destinations ayant été reconnues et accréditées par le GSTC. Les certifications abordées lors de la conférence IMPACT sont les certifications Biosphère, EarthCheck et Green Destination.

Exploitants

` Formez le personnel sur les valeurs de la durabilité, les efforts déployés par le passé, et ceux à venir dans cette industrie. Rappelez-vous : ils parleront de ce qu’ils ont appris sur le sujet avec leur prochain employeur et pourraient devenir des champions d’un tourisme plus responsable.

` Choisissez une certification qui correspond à vos valeurs, votre secteur et les principales occasions en matière de durabilité.

` Collaborez avec les autres organismes certifiés pour inciter les fournisseurs ou les autorités locales à relever les défis en matière de durabilité.

` Racontez le récit de votre aventure vers la durabilité pour mettre en valeur vos initiatives et rehausser les attentes de l’industrie.

` Songez à l’apport d’une certification pour une autre. Par exemple, comment une certification en matière d’inventaire des émissions de gaz à effet de serre appuiera une certification plus globale.

` Recherchez des certifications qui incluent les connaissances et les contributions de la population autochtone.

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EMPLOYÉS RECHERCHÉS : REMÉDIER À LA PÉNURIE CRIANTE DE MAIN-D’OEUVREAnimatrice : Christine Willow, associée, Chemistry Consulting Group

Pour remédier à la pénurie criante de ressources humaines dans le tourisme au Canada et développer une main-d’œuvre dynamique, inclusive et résiliente, nous devons nous atteler à stimuler la productivité, diversifier la main-d’œuvre et transformer la formation.

Il existe une pénurie générale de main-d’œuvre d’un bout à l’autre du Canada. Dans l’industrie du tourisme, cette pénurie est aggravée par la demande accélérée de produits et de services. Des hôtels qui ont récemment fait face au manque de personnel à Whistler ont dû fermer des étages entiers, et d’autres entreprises, comme le North 48, un restaurant à Victoria, a fermé définitivement ses portes en raison du manque d’employés qualifiés. Le coût élevé de la vie et le manque d’options en matière d’hébergement (au profit de la location de logements de vacances) sont souvent cités comme les principaux obstacles à l’embauche et à la rétention du personnel dans les destinations populaires comme Tofino, Colombie-Britannique. La pénurie de main-d’œuvre tend à avoir un plus grand impact sur les petites et moyennes entreprises, qui ne disposent pas d’une direction des ressources humaines qui travaille à l’embauche d’employés.

On estime que d’ici 2035, il y aura 240 000 postes non pourvus dans l’industrie du tourisme uniquement 17

À la pénurie de main-d’œuvre, il faut ajouter le décalage entre les compétences nécessaires pour créer des opérations touristiques de qualité et les compétences sur le marché du travail. Ceci inclut les travailleurs sous-qualifiés, surqualifiés, sous-utilisés ou dont les compétences sont désuètes. Cela donne lieu à un service de qualité inférieure, compromettant la capacité de concourir avec d’autres pays et destinations.

La concurrence et la croissance de l’industrie canadienne du tourisme dépendent de sa capacité à attire et à retenir des travailleurs qualifiés Autrement, cette industrie s’expose à des pertes de revenus de 27,4 milliards de dollars d’ici 203518

17 Résultat essentiel : les pénuries de main-d’œuvre menacent la croissance du secteur du tourisme, RH Tourisme Canada, juin 2016

18 « BC Tourism Labour Shortage Economic Impact Study » (Étude des impacts économiques de la pénurie de main-d’œuvre du domaine du tourisme en C.-B. »), GO2HR. https://www.go2hr.ca/research (7 mai 2018)

Enquête sur les compétencesLes compétences en forte demande identifiées pendant cette séance sont :

• Éthique de travail

• Compétences techniques

• Développement de relations

• Comptabilité

• Pensée critique

• Intelligence interculturelle

• Planification stratégique

• Éco-efficience

• Gestion du stress

Les difficultés liées au recrutement et à la pénurie de main-d’œuvre le plus souvent citées pendant la séance incluaient :

• Le manque d’éthique de travail des travailleurs

• Le manque de connaissances de l’industrie du

tourisme des candidats

• Les employés qui peinent à travailler ensemble

Quelles sont les solutions?Chaque année, RH Tourisme Canada réunit 60 intervenants du secteur du tourisme d’un bout à l’autre du Canada (entreprises, gouvernements, associations, éducateurs) pour discuter des principaux problèmes du marché du travail En 2017, ils ont déterminé cinq mesures à prendre :

• Maximiser les investissements des gouvernements et des employeurs

» Les investissements doivent dépasser le cadre des infrastructures et du marketing

» Les fonds consacrés à la planification de la main-d’œuvre, aux études détaillées et à l’amélioration de la coordination

• Stimuler la productivité

» Augmenter les incitatifs et le financement intelligent pour permettre aux employeurs d’investir dans la formation et le développement de compétences et dans l’amélioration des pratiques concernant le capital humain

• Diversifier davantage la main-d’œuvre du secteur du tourisme

» Accroître le taux de participation des groupes sous-représentés, particulièrement les autochtones, les réfugiés, les immigrants

• Augmenter le taux d’immigration et améliorer la mobilité

» Des politiques d’immigration favorables qui tiennent compte de l’afflux de talents nécessaire dans le secteur du tourisme; améliorer la souplesse et l’efficience

• Transformer les programmes de formation

» Des programmes qui correspondent mieux aux besoins du marché du travail, qui répondent mieux à la demande

» Mettre l’accent sur des programmes fondés sur les compétences à forte demande, par exemple, le développement de produits, l’intelligence interculturelle

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Briser des mythes

Mythe : L’industrie du tourisme embauche les travailleurs étrangers avant les Canadiens.

Réalité : La main-d’œuvre du secteur du tourisme ne compte que 1% de travailleurs étrangers. Il est souvent plus coûteux d’embaucher et de commanditer un travailleur étranger que d’employer un Canadien au chômage

Mythe : Les bas salaires sont responsables de la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie touristique canadienne.

Réalité : Le mythe selon lequel le tourisme ne paie pas bien n’est pas fondé sur des données probantes19 . Il y a plusieurs emplois bien rémunérés dans le tourisme.

Autres recherches / documents à lire

• Impacts du logement abordable

• Avantages et défis des emplois saisonniers

19 Module provincial et territorial des ressources humaines du Compte satellite du tourisme, 2015, Statistique Canada, https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/170607/dq170607b-fra.htm (28 mai 2018)

LE TOURISME, UN OUTIL DE PRÉSERVATION DES RICHESSES NATURELLES ET CULTURELLESAnimateur : Rod Taylor,PDG, Tourism Legacy Group

Conférenciers : Élisabeth Lacoursière, directrice, Diffusion externe et marketing, Parcs Canada; Glenn Jampol, président, Finca Rosa Blanca; Alex Berlyand, cofondateur, Parkbus; Brady Smith, directeur général, Squamish Lil’wat Cultural Centre

L’utilisation du tourisme pour le bien environnemental et sociétal peut générer un rendement élevé, le tourisme agissant comme un catalyseur pour protéger et renforcer les richesses naturelles et culturelles.

Le tourisme est une stratégie de développement clé pour de nombreuses régions canadiennes. Lorsqu’il est géré de manière responsable, le tourisme peut générer des profits tout en protégeant et en rehaussant les paysages naturels et les collectivités. Cependant, lorsqu’il n’est pas contrôlé, il peut mener à la destruction de toutes ces choses que les gens veulent visiter.

Alors, comment assurer un équilibre entre la responsabilité financière et un rendement positif du point de vue social et environnemental?

« La viabilité financière est une condition importante pour la conservation durable. Si nos entreprises deviennent insolvables, notre capacité de faire de bonnes actions dans le domaine de la conservation, de l’éducation et de l’entreprise sociale s’en trouvera rapidement affaiblie. » – Rod Taylor

La clé consiste à créer un produit de qualité dont les valeurs essentielles d’équité, d’écologie, de conservation et d’intégrité font partie intégrante de son tissu. Voici quatre exemples d’organismes qui ne font que cela.

ÉTUDE DE CAS : Parcs Canada – La relation symbiotique entre le tourisme et la conservation Les ours polaires majestueux de la toundra, les forêts vierges verdoyantes, les épaulards le long des côtes accidentées, les montagnes et lacs vierges, les visiteurs se ruent au Canada pour jouir de la nature. Avec plus de 200 parcs nationaux historiques, Parcs Canada protège près de 450 000 kilomètres d’espaces naturels et culturels – une superficie qui fait pratiquement la taille du Territoire du Yukon! Parcs Canada est le plus ancien organisme qui se consacre à des parcs nationaux dans le monde et assure la régie de certains lieux les plus emblématiques du Canada depuis plus de 100 ans.

Le nombre de visites a été extraordinaire à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Parcs Canada a vu une augmentation de 11 % du nombre de visiteurs, et il fallait établir le bon équilibre entre inviter des visiteurs à ces lieux pour y vivre des expériences inoubliables et respecter l’obligation de protection de l’intégrité écologique et commémorative des lieux.

« La nature fait sans aucun doute du bien aux gens, mais les gens peuvent également lui faire du bien. » - Élisabeth Lacoursière

Parcs Canada est engagé à protéger le patrimoine naturel et culturel en mettant en valeur et en célébrant ce qui le rend unique. En 2017, Parcs Canada a distribué plus de huit millions de permis d’accès gratuits à des parcs. En dépit de ces frais d’admission perdus, l’engouement créé dans les médias sociaux par l’initiative en a fait un succès retentissant pour un organisme disposant d’un budget de marketing minuscule. Un permis d’accès de Parcs Canada suspendu au rétroviseur incarne la fierté canadienne.

Les gens protégeront ce qu’ils aiment; c’est pourquoi Parcs Canada s’efforce à créer les liens entre les gens et nos milieux naturels.

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ÉTUDE DE CAS : Parkbus – L’autobus du Canada vers les grands espacesParkbus est une initiative sans but lucratif qui vise à améliorer l’accès à la nature en établissant un service régulier d’autobus entre les villes et les parcs provinciaux et nationaux à travers le pays. Pour Alex Berlyand, un des fondateurs de Parkbus, son entreprise est plus qu’un simple moyen de transport. Son but est d’aider les gens à tisser des liens avec la nature et de partager avec eux son amour des sites naturels incroyables et uniques du Canada.

« Il est de notre devoir en tant que tours opérateurs de fournir de l’information à propos de l’utilisation responsable des parcs et d’éduquer le public sur la manière de protéger et de préserver nos parcs. » – Alex Berlyand

Depuis 2010, Parkbus a transporté plus de 15 000 personnes à qui il a fait connaître le système des parcs, encouragé un mode vie plus sain et réduit l’empreinte carbone du déplacement des véhicules privés dans les environnements naturels. Parkbus offre maintenant des services vers plus de 30 parcs dans six villes du Canada.

Comme nous l’avons appris au cours de la séance IMPACT, les autobus ont un des taux d’émissions par passager les moins élevés de tous les moyens de transport – un bonus!

#parkbusgotmehere

ÉTUDE DE CAS : Le Costa Rica, la nation de l’écotourismeEn 1948, le Costa Rica s’est débarrassé de son armée, transférant les fonds qui y étaient consacrés à l’éducation et à la culture. Le taux d’alphabétisation est passé de 60 % à 98 %, et le pays est devenu une destination plus sécuritaire et plus attirante. Vers la fin des années 1970, le Costa Rica a converti 25 % de sa superficie en parcs nationaux, et la couverture végétale représente plus de 50 % du pays. Le Costa Rica a reconnu que le peuple chaleureux, la culture et la biodiversité du pays constituaient la plus grande attraction pour les visiteurs et continue d’investir pour le maintien et la préservation de son environnement divers.

Le complexe touristique Finca Rosa Blanca Coffee Plantation est un bel exemple de l’agro-écotourisme durable au Costa Rica. Le pittoresque écogîte, ainsi qu’une plantation de café organique, est installé dans les montagnes à l’extérieur de Santa Bárbara de Heredia et appartient à Glenn Jampol. Ce dernier croit que les efforts du complexe pour avoir un impact social et environnemental positif constituent l’un des éléments clés pour offrir une expérience de grande qualité à ses invités.

« Un bon endroit pour vivre est un bon endroit à visiter. » – Glen Jampol (as heard from Judy Kepher-Gona)

Au cours des onze dernières années, ils ont planté plus de 7 000 arbres indigènes sur leur propriété et se sont engagés à devenir neutres en carbone. Tous les employés du complexe sont originaires de la région et travaillent étroitement avec leur quartier pour mettre en œuvre des solutions en matière de recyclage, de qualité de l’eau et de santé. De plus, ils recherchent, soutiennent et achètent des produits des ainés et des artisans de leurs communautés et appuient financièrement la banque alimentaire pour enfants depuis 20 ans.

En octobre 2015, l’hôtel a été nommé « meilleur petit hôtel d’Amérique centrale » et l’un des «dix meilleurs petits hôtels au monde» par les lecteurs du magazine Condé Nast Traveler.

64 65Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ÉTUDE DE CAS : Skwxwú7mesh Lil wat7úl Cultural Centre (SLCC)La première chose que Brady Smith, directeur général du Squamish Lil’wat Cultural Centre (SLCC) (Centre culturel Squamish Lil’wat), a fait lorsqu’il est monté sur scène est de remercier les peuples des nations Skwxwú7mesh (Squamish) et Lil wat7úl Lil’wat7ul pour lui avoir permis de partager ces mots de leurs communautés. Le respect de l’appartenance et des voix autochtones est une valeur claire du SLCC, qui a été bâti par les Nations comme un centre culturel pour héberger et mettre en valeur leur art, leur histoire et leur culture. La vision est de partager la connaissance culturelle pour inspirer la compréhension et le respect entre tous les peuples.

Situé sur un terrain de 1,76 hectare (4,35 acres) de terres forestières entre Whistler et les montagnes Blackcomb dans le Upper Village de Whistler, en Colombie-Britannique, cette superbe installation de 30 4000 pieds carrés reproduit les formes d’une longue maison Squamish et de Lil’wat Istken (logement de terre avec un foyer). L’espace unique présente différentes galeries, des expositions, un Grand mur, une salle ronde, un théâtre, une terrasse extérieure et des sentiers interprétatifs, une longue maison, une boutique de souvenirs et un café avec des services événementiels et un traiteur sur place. Depuis 2008, les peuples Squamish et Lil’wat ont accueilli et héberger plus de 500 000 visiteurs dans ce lieu à l’occasion de tours, de performances, d’ateliers, de célébrations et d’événements, partageant leurs cultures avec le monde et en faisant revivre des traditions culturelles anciennes.

Notre capacité d’accueillir les gens au sein des territoires traditionnels partagés non cédés des peuples Squamish et Lil’wat apporte une grande fierté aux nations; il nous était interdit autrefois de parler notre langue et de partager notre culture par des d’histoires orales, aujourd’hui nous célébrons notre capacité à le faire. Le tourisme aide à créer un changement social afin de favoriser le dialogue et la compréhension entre les peuples. – Brady Smith

Le SLCC fonctionne selon trois piliers : les gens, les opérations et la terre, et le financement.

1. Les gens : les voix autochtones sont représentées et les membres des Premières nations sont les premiers à être embauchés.

2. Opérations et terres : comme le SLCC ne se trouve pas sur une réserve, et peu de gens des Premières nations vivent à Whistler, le SLCC fournit le transport à tout le personnel pour se rendre au centre et en repartir, et ce, en dépit des coûts élevés.

3. Financement : le financement du centre provient des deux Nations, ainsi que les activités d’entreprises sociales comme l’organisation de mariages, de cérémonies ou les services du traiteur.

Le SLCC mesure son succès par le fait qu’ils peuvent soutenir une main-d’œuvre autochtone à temps plein, y compris les jeunes et attirer environ 60 000 visiteurs par année.

Étude de cas international : le Bhoutan

Le Bhoutan est mieux connu pour sa philosophie, et son concept de bonheur national brut attire l’attention de l’industrie du tourisme pour leur focalisation sur l’approche « valeur élevée, impact faible » du tourisme. En plus des frais de visa, chaque visiteur se voit facturer un minimum de 65 $ par jour à titre de frais de développement durable. Ce montant est réinvesti dans la collectivité et permet de fournir des services gratuits à la population, notamment l’éducation, les soins de santé, des initiatives de réduction de la pauvreté et des améliorations aux infrastructures. Un supplément de 40 $ par personne et de 30$ par personne pour ses groupes d’au moins deux personnes démontrent une préférence pour les groupes. Il en résulte une population d’explorateurs consciencieux et respectueux bien au fait des effets positifs du tourisme tel qu’il est conçu par le gouvernement du Bhoutan.

L’UNION FAIT LA FORCE : LE FUSIONNEMENT DES ORGANISMES À BUT LUCRATIF, SANS BUT LUCRATIF ET DES ENTREPRISES À VOCATION SOCIALEAnimatrice : Jill Doucette, fondatrice, Synergy Enterprises

Conférenciers : Christina Clarke, directrice générale, Nation Songhees; Florence Dick, coordonnatrice de forfaits, Nation Songhees; Brett Soberg, PDG, Eagle Wing Whale Watching Tours; Shae Bird, Tundra North Tours; Kirby BigChild, Rocky Mountain House Native Friendship Centre; Kelly Galaski, Planeterra & G Adventures; Ashli Akins, fondatrice, Mosqoy

Dans cette nouvelle industrie du tourisme durable, les organismes hybrides et les partenariats solides peuvent à la fois promouvoir la durabilité et créer une valeur partagée.

« Nous avons tous quelque chose apporter et lorsque nous décidons de conjuguer nos efforts, nous pouvons réaliser des merveilles ensemble. » – Christina Clarke

Organismes hybrides : Un changement de modèle d’entrepriseEn général, les organismes sans but lucratif et à but lucratif existent comme des entités distinctes, souvent concurrentes; en effet, les organismes sans but lucratif ont une mission à caractère social ou environnemental alors que l’unique objectif d’une entreprise commerciale est de générer un profit financier. La démarcation entre ces deux modèles commence à s’estomper puisque les organismes sans but lucratif exploitent la force des entreprises à vocation sociale comme moteur de changement et aussi parce que les entreprises se tournent vers le système du triple résultat.

L’industrie du tourisme durable regorge de plus en plus d’exemples d’organismes sans but lucratif qui combinent, de manière non traditionnelle, ces structures organisationnelles.

Dans quelle catégorie êtes-vous? Dans quelle catégorie voulez-vous être?

Plusieurs entreprises et organismes sans but lucratif ont indiqué qu’elles exploraient de nouveaux modèles d’entreprise dans le spectre hybride.

66 67Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Mosqoy est un organisme communautaire sans but lucratif qui s’est donné pour mission de réduire les effets néfastes de toute forme de tourisme et de développement non durables dans les Andes péruviennes. Avec ses trois programmes, T’ikary, Q’ente et Mink’a, et grâce à un programme d’échange de connaissances, l’emphase est mise sur l’émancipation des jeunes, la revitalisation de l’industrie du tissage traditionnel des Quechuas et l’éducation des voyageurs en matière de responsabilité touristique. Pour appuyer leurs efforts, chaque programme exploite, conformément à son mandat, un volet social. Par exemple, le programme textile de Q’ente fait fonctionner le Mosqoy Peruvian Textiles, une entreprise textile équitable ; le T’Ikary Youth Program (programme pour les jeunes de T’Ikary) gère le programme des familles d’accueil pour étudiants et le Mink’a Knowledge Exchange (programme d’échanges de connaissances de Mink’a) dirige le Mosqoy Field School (école de formation pratique de Mosqoy).

Tandis que Mosqoy utilise la force des entreprises sociales pour soutenir sa mission à caractère social, la Fondation Planeterra est un organisme sans but lucratif née de la G Adventures, une entreprise de tourisme axée sur les valeurs. Planeterra travaille entre le marché des voyages, les besoins de la communauté et les mesures à impact rapide. Elle améliore la vie des gens en créant et en soutenant des entreprises sociales qui permettent aux communautés délaissées d’intégrer la chaîne de valeur du tourisme. G Adventures est présente dans 100 pays et Planeterra, dans 30 d’entre eux.

C’est toujours dans ce même esprit que Brett Soberg voit sa compagnie, la Eagle Wing Whale Watching Tours, non comme une simple entreprise touristique, mais aussi comme un projet de conservation. Les voyageurs paient 2 $ pour les expéditions fauniques carboneutres que la société organise; cet argent est ensuite versé pour les efforts de conservation avec 1% pou la préservation de la planète. Ces frais d’observation de la faune ont suscité des discussions ente les voyageurs et beaucoup ont demandé ce qu’ils pouvaient faire d’autre. À la fin de 2016, la Eagle Wing avait lancé la fondation sans but lucratif « Wild 4 Whales Foundation » qui se concentre sur la défense des intérêts, l’éducation, les sciences et la préservation des épaulards résidents du Sud.

Des partenariats solides : Création d’une valeur partagéeDes partenariats solides dont bénéficient tous les intervenants peuvent être faits de différentes manières.

« Chaque partenariat est un pas en avant, une empreinte laissée pour notre peuple, et nous vous en remercions. Hay’sxw’qa. » – FLORENCE DICK

La Première nation Songhees est une communauté linguistique lekwungen qui fait partie des Salish du littoral et qui compte environ 630 membres. Cette communauté a réussi à développer des partenariats avec le gouvernement, les établissements d’enseignement et les entreprises. Ces partenariats ont augmenté la vitalité de l’économie de la Première nation tout en lui permettant de garder le contrôle et l’autonomie de ses entreprises commerciales. Ces dernières aident à renforcer la communauté et le tourisme local par la création d’emplois, la formation professionnelle et les possibilités en matière d’éducation.

« Je suis fière de tous nos partenaires. Ils ne nous ont pas imposé leurs projets, mais ont plutôt cherché à comprendre ce dont nous avions besoin. Ils sont prêts à nous écouter et à former un véritable partenariat. » – FLORENCE DICK

Premières nations et organismes sans but lucratif

Skwin’ang’eth Se’las Development Company (Helping Hands) est un partenariat entre la Première nation Songhees, la Greater Victoria Harbour Authority (GVHA) (Autorité portuaire de Victoria) et la Première nation Esquimalt pour l’incubation des entreprises autochtones et le renforcement des capacités. Cette fructueuse collaboration a donné naissance à un autre partenariat ente les Songhees et GVHA ; un espace a alors été créé au sein du très connu Steamship Terminal (terminal pour navires à vapeur). L’objectif est de mettre en valeur la culture et l’histoire du peuple lekwungen avec des expositions, un musée et des excursions en canoë dans le port intérieur de Victoria, qui représente le cœur même du territoire traditionnel lekwungen.

Premières nations et milieu universitaire

La Première nation des Songhees est partenaire du Collège Camosun pour un programme d’art culinaire autochtone,

de gestion hôtelière et touristique. Le programme est administré par les Songhees, mais exécuté par le collège avec le soutien financier du gouvernement. Il est dispensé au Songhees Wellness Centre (centre de mieux-être de Songhees); les étudiants travaillent dans une salle de classe et peuvent pratiquer leurs compétences dans une cuisine industrielle. Les diplômés trouveront des débouchés d’emploi dans les hôtels et dans les projets touristiques ou pourront créer de nouvelles entreprises.

Premières nations et affaires

Le Songhees Seafood & Steam est un camion-restaurant né d’un échange entre Ron Sam, chef de la Première nation Songhees, et Merideth Tall, fondatrice et présidente de Clipper. Ils désiraient tous les deux exposer davantage la culture des Songhees avec de la bonne cuisine authentique. Le camion-restaurant offre une touche moderne de la cuisine traditionnelle et permet ainsi aux visiteurs d’expérimenter une part importante de la communauté et de la culture locale.

En 2017, les Songhees ont conclu un partenariat avec la Eagle Wing Tours pour organiser une série de circuits culturels dans la mer des Salish. Les membres de la communauté participent aux visites; ils y partagent leur connaissance du riche patrimoine des autochtones de la région et racontent des récits rarement entendus en dehors de la communauté.

« Nous nous sommes rendu compte que cette industrie avait besoin d’être améliorée. Nous avons alors pris contact avec la Première nation Songhees dans un désir de faire beaucoup plus et d’en apprendre davantage d’eux. Nous avons vu une occasion pour cette communauté d’exploiter le tourisme pour sensibiliser les visiteurs et inciter les jeunes à travailler dans l’industrie. Les partenariats sont essentiels –ils nous ont poussés à changer la façon dont nous organisions nos expéditions. Les opportunités en matière de préservation de la culture sont nombreuses lorsqu’on y inclut l’histoire et les récits des Premières nations. » - Brett Soberg

En Alberta, le Rocky Mountain House Friendship Centre a connu un grand succès lorsqu’il s’est associé avec les OCT de la région pour partager l’histoire de la culture de trois communautés autochtones localisées autour de la petite ville. Il existe au Canada 122 centres d’amitié autochtones qui fournissent des soins de santé, des programmes éducatifs et des services culturels aux Inuits, aux Métis et aux Premières nations qui vivent en milieu urbain. Le directeur général du centre d’amitié à Rocky Mountain House, Kirby BigChild, croit que ces organismes sont particulièrement bien placés pour collaborer avec les OCT et les exploitants d’entreprises touristiques en vue de l’avancement du tourisme autochtone durable.

Entreprises et gouvernementLa Tundra North Tours est une compagnie touristique inuvialuit située à Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle a un partenariat stratégique avec l’ATAC et Destination Canada pour faire la promotion du tourisme durable dans le Nord canadien. Ils ont également conçu des visites d’affiliation et des programmes d’échange avec d’autres opérateurs qui ont la même mission.

L’entreprise accompagne ses partenaires en tournage, puis a accès aux images qu’elle utilise comme matériel promotionnel. La publicité croisée, l’établissement de relations et le profit mutuel qui découlent de ces partenariats sont devenus un élément essentiel du modèle d’entreprise de la Tundra North.

Que vous soyez une société d’État, un organisme à but lucratif, un organisme sans but lucratif ou quelque chose entre les deux, votre organisme peut essayer les modèles d’entreprise hybride afin d’exploiter la force des entreprises sociales et touristiques comme moteur de changement positif Vos valeurs et votre modèle d’affaires unique vous ouvriront la voie vers de nouveaux partenariats, entre différents secteurs et régions, réunissant ainsi des synergies presque impossibles qui créent une valeur partagée et apportent le changement que nous souhaitons

68 69Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Appels à l’action

Décideurs politiques

• Au niveau provincial : réexaminez la législation sur la constitution des sociétés pour permettre la création de modèles hybrides axés sur les valeurs ainsi que la création d’entreprises à vocation sociale (p. ex., la législation B Corp en Colombie-Britannique)

Destinations (OSCD)

• Favorisez l’établissement de partenariats entre les Premières nations, le milieu universitaire, les organismes sans but lucratif et les exploitants touristiques.

Exploitants

• Commencez à revoir votre modèle d’entreprise, votre structure et vos valeurs, puis considérer les possibilités de création d’entreprises — comment générer des recettes, créer des emplois tout en faisant une différence?

• Communiquez avec les centres d’amitié autochtones locaux et étudier les possibilités de partenariat.

Milieu universitaire

• Recherchez des partenaires au sein de l’industrie pour offrir des possibilités de formation professionnelle dans le secteur du tourisme durable.

LE RASSEMBLEMENT – HYS’QA GWNS ANE TEʔCƏL Iʔ NƏWʔILƏŊ Əʔ CƏ SQEPƏⱢSite : Aérogare du port de Victoria

Mardi 22 janvier 2018

Le programme du rassemblement à Harbour Air, la première ligne aérienne neutre en carbone du Canada, comprenait une dégustation de mets et de boissons de la côte Ouest, provenant de restaurants locaux et des Premières nations

Flottant sur les eaux de l’arrière-port de Victoria, l’aérogare novatrice de l’hydroaéroport du port de Victoria est munie d’un toit vert avec des plantes succulentes nécessitant peu d’eau et des ruches!

La soirée a été conçue pour nous permettre de partager nos espoirs et nos idées pour l’avenir, tout en dégustant un festin composé de plats locaux préparés et servis pay Truffles Catering, Songhees Catering & Events et Pizzeria Prima Strada, des entreprises qui visent tous à être des chefs de file en matière de meilleures pratiques de durabilité dans l’industrie de l’accueil. Unsworth Vineyards, Tod Creek Craft Ciders, Wayward Distilleries et Hoyne Brewing Company ont fourni les boissons, toutes produites localement, et servies avec l’aide de Hire a Somm.

70 71Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Gérer le surtourisme : la qualité avant la quantitéLe tourisme de qualité prend racine dans l’alliance des villes, des gouvernements et de l’industrie pour mettre en place une stratégie coopérative. Les chutes d’Iguazú à la frontière du Brésil et de l’Argentine sont parmi les plus spectaculaires au monde. D’une taille équivalente à environ six fois les chutes du Niagara, elles forment le plus gros ensemble de cascade au monde. À proximité, on trouve Parques das Aves, un parc de conservation engagé dans la protection des oiseaux de la forêt tropicale atlantique. Sa mission est d’abord et avant tout la conservation et la protection, et les profits sont relégués au second plan. Le parc se sert du tourisme pour faire connaître neuf espèces d’oiseaux menacés d’extinction et transformer les visiteurs en défenseurs de l’environnement.

Selon Elizabeth Becker, la palme du tourisme de qualité revient à Bordeaux, en France. Autrefois une ville à la « réputation d’une beauté monotone et fanée dont la gloire d’antan se cache derrière des immeubles sinistres et des entrepôts abandonnés », Bordeaux s’est transformée. La « planification du milieu de vie » est maintenant au cœur des préoccupations. Les rues piétonnes sont nombreuses, réduisant

ainsi l’utilisation des véhicules. Nommée capitale française de la biodiversité, la ville est réputée pour ses espaces verts et ses programmes de recyclage23 . La modernisation de la ville est un franc succès et en 2008, Bordeaux a été ajoutée à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Aujourd’hui, rares sont les Bordelais qui ont une mauvaise opinion du tourisme. Il est évident que la stratégie coordonnée des autorités municipales, régionales et nationales a porté ses fruits.

« Il ne s’agissait pas de vendre plus de vin, mais d’améliorer le milieu de vie. » – Elizabeth Becker

On confond souvent les visiteurs de qualité avec ceux qui dépensent le plus d’argent. Cependant, ces derniers ouvrent la porte à un tourisme qui se plie à leur volonté en excluant les voyageurs des classes moyenne et populaire. Il est essentiel de se pencher sur le traitement des destinations par les visiteurs et sur la façon exacte dont ils dépensent leur argent.

Un visiteur de qualité :

• Respecte la destination touristique et ses résidents

• Reste plus d’une journée

• Visite les attractions touristiques et participe à des visites guidées

• Encourage les restaurants et les boutiques de l’endroit

À Victoria, tout comme dans les autres villes côtières de l’Amérique du Nord, les bateaux de croisière sont au centre des préoccupations. Ils voyagent de ville en ville et sont perçus comme les « hôtels les moins réglementés de la planète » en raison des règles limitées en matière d’utilisation de l’eau et d’évacuation des déchets qui leur sont imposées, en particulier au large. Les destinations touristiques qui pensent à accueillir des bateaux de croisière doivent absolument procéder à une étude indépendante avant toute chose pour examiner les effets de la pollution de l’air et de l’eau en détail et les comparer aux revenus escomptés. Les villes peuvent travailler avec les compagnies de croisière et planifier l’alimentation en électricité à quai et l’accès à des systèmes de gestion des déchets dans le but de réduire les émissions et développer l’infrastructure dont les croisières ont besoin pour améliorer leur performance environnementale.

23 « Bordeaux: Tourism’s Gold Standard. »(Bordeaux, la norme de référence en matière de tourisme) Travel Weekly (28 janvier 2017).

SURÉSERVATION – QUAND TROP, C’EST COMME PAS ASSEZ: COMPRENDRE LA CAPACITÉ D’ACCUEIL ET AGIR SUR LA SAISONNALITÉ ET LE PARTAGE DES RETOMBÉES DU TOURISME.Animateur : Greg Klassen, associé, Twenty31 Consulting

Conférenciers : Elizabeth Becker, journaliste et auteure de Overbooked; Paul Nursey, président directeur général, Tourism Victoria; Darren Reeder, directeur général, Banff Lake Louise Hospitality Association

Le surtourisme touche de plus en plus de destinations touristiques et le nombre imposant de visiteurs a des effets négatifs sur l’environnement, l’économie et la société. Où se situe l’équilibre entre les besoins et demandes des résidents et l’expérience et les désirs des voyageurs?

Au deuxième jour de la conférence IMPACT, le 23 janvier 2018, Le Cap a annoncé qu’elle serait bientôt à court d’eau potable. Avec une population de 3,75 millions d’habitants et plus de 5 millions de visiteurs annuels20 , la question se pose : « Est-il responsable de soutenir l’industrie du tourisme lorsqu’il y a à peine assez d’eau pour les résidants? »

Partout dans le monde, les destinations populaires subissent les effets néfastes du tourisme non durable. Les infrastructures sont surchargées, les ressources naturelles et les biens culturels sont en danger, les collectivités se détachent de plus en plus de leur culture, et les touristes mettent les populations à bout de nerfs. La qualité de l’expérience des voyageurs est compromise parce que certains endroits sont « aimés à mort ». Que peut faire l’industrie pour freiner le phénomène du surtourisme?

Le problème auquel nous faisons faceBien que les destinations canadiennes soient encore loin du surtourisme, privilégier dès maintenant un tourisme plus durable et responsable profiterait à tous.

En Alberta, Banff a limité le développement immobilier, mais les visiteurs sont au rendez-vous qu’ils aient un endroit où dormir ou non. Nombreux sont ceux qui effectuent des visites d’une journée pour profiter des parcs, provoquant une fréquentation excessive des derniers et la congestion des routes environnantes. En Ontario, à Northern Bruce Peninsula, une destination estivale prisée, la collectivité a a sonné l’alarme en raison du trop grand nombre de visiteurs et d’autobus touristiques et entrepris de gérer la croissance.

Les symptômes du surtourisme rendent les destinations moins attrayantes pour les visiteurs en plus de creuser un fossé entre les populations locales et l’industrie du tourisme. En Europe, le tourisme de masse a même donné lieu à d’importantes manifestations de citoyens excédés par la hausse du prix des loyers, la surpopulation et la fermeture des commerces de proximité21.

En Nouvelle-Zélande, 40 % de la population se sont dits inquiets de la croissance du tourisme22 à la suite de récents succès dans l’expansion de l’industrie touristique. À Victoria, en Colombie-Britannique où chaque été, les bateaux de croisière déversent tous les jours des milliers de visiteurs dans le centre-ville, un sondage a démontré que seuls 11 % des résidents s’opposent au tourisme. Quelles stratégies peuvent être mises en place pour empêcher ce nombre de grimper et éviter les pièges de la croissance sauvage?

20 « Cape Town Tourism, A Year in Review 2016/2017 » (« Tourisme à Le Cap, revue de l’année 2016-2017 »), Cape Town Travel, http://www.capetown.travel/annualreport/2017/ (7 mai 2018)

21 « Overtourism Protests Spreading Around Europe » (Soulèvement général contre le surtourisme en Europe) Tourism Review. 28 août 2017.

22 « Angst on rise over tourism pressure. » (La pression touristique fait grimper la colère) The Press. 19 janvier 2018.

72 73Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ÉTUDE DE CAS : Serment des îles PalaosLes îles Palaos sont le premier pays au monde à avoir créé un sanctuaire marin qui s’étend sur tout le pays. Tous les visiteurs voient cet engagement juridique estampiller sur leur passeport, et avant d’entrer dans le pays, ils doivent le signer pour promettre de préserver et de protéger les terres fragiles, ainsi que l’environnement culturel et marin de cette petite nation. Le non-respect de cet engagement peut entraîner une amende pouvant atteindre un million de dollars.

BANFF, ALBERTA

À Banff, la croissance est limitée depuis 17 ans parce que tout l’espace disponible est occupé. Les visites ont baissé de 18 % par rapport aux sommets des années 1990, mais ceci n’empêche pas la destination de continuer à s’améliorer.

• 97 % du terrain appartient à une réserve naturelle protégée

• Le terrain loué aux opérateurs touristiques est en diminution

• 73 nouveaux projets scientifiques ont été entamés ou terminés au cours des quatre dernières années

• La surveillance écologique a augmenté de 42 %

• Les investissements annuels dans le programme de conservation du parc national de Banff ont augmenté de 69 %

Appels à l’action

Décideurs politiques

` Appuyez la recherche afin de déterminer la capacité d’accueil des destinations touristiques.

` Collaborez avec elles pour établir des stratégies pour contrer le surtourisme et développer des infrastructures de gestion des émissions et de réduction des déchets.

Exploitants

` Développez des produits et services qui célèbrent et mettent en valeur la culture locale et la biodiversité.

` Amenez les visiteurs à devenir des défenseurs : intégrer des programmes éducatifs aux visites guidées et attraits touristiques.

Destinations (OSCD)

` Élaborez une stratégie de gestion de la croissance pour améliorer les ressources culturelles, économiques et environnementales.

` En collaboration avec les grands opérateurs touristiques, mettez en place des stratégies de réduction des émissions, de la congestion et du surtourisme.

` Mettez en place des stratégies de partage et des produits hors-saison en faisant la promotion de l’agrotourisme.

Autres recherches / documents à lire

• Pour mieux comprendre les répercussions du tourisme, des recherches plus approfondies seront nécessaires. Les éléments ci-dessous sont des suggestions de mesures à étudier :

• Capacité d’accueil des destinations touristiques

• Montant total dépensé par visiteurs

• Durée moyenne du séjour

• Probabilité que les résidents recommandent leur ville

« Enfants des îles Palaos, je vous fais le serment comme invité de protéger et préserver votre magnifique et unique archipel.

Je promets de marcher avec légèreté, de me comporter avec bienveillance et d’explorer avec discernement. Je ne prendrai point ce qu’on ne m’offrira pas. Je ne nuirai pas à ce qui ne me nuit pas.

Les seules empreintes que je laisserai seront celles qui disparaîtront avec l’eau. »

74 75Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

MOMENTS « EURÊKA! » DES PARTICIPANTS

• IMPACT a obtenu un engagement politique sans précédent, avec les différents paliers de gouvernement, les partis d’opposition et les Premières nations, non seulement en faveur du tourisme, mais du tourisme durable. Pouvons-nous tirer profit de cet élan? Est-ce un moment charnière?

• Le chuchotement vert : Sommes-nous trop modestes, peut-être trop « Canadiens » en faisant preuve d’une trop grande discrétion à propos de nos succès et de notre dynamisme dans le tourisme durable? Nos succès constituent-ils nos secrets les mieux gardés? Nous pourrions faire preuve de plus d’audace dans nos messages internationaux.

• La soirée qui a suivi notre séance sur la préparation aux catastrophes, la délégation d’IMPACT été mise à l’épreuve avec une alerte au Tsunami. Seule une personne a été évacuée. Nous avons beaucoup de pain sur la planche.

• Nous devons élargir notre vocabulaire au-delà du volume. Nous avons besoin d’une feuille de pointage plus équilibrée sur les destinations qui inclue des paramètres comme la dispersion, la saisonnalité, la durabilité environnementale, l’intégrité culturelle, etc.

• Il ne s’agit plus tout simplement de « tourisme durable »; nous devons viser une fonction réparatrice, canaliser le pouvoir du tourisme afin de réparer les dommages causés dans le passé.

• Nous devons essayer de ne pas nous laisser submerger par les problèmes au point d’être forcés à l’inactivité, parce que tout commence avec de petites actions.

• Nous ne devons pas attendre que les politiques changent. L’industrie doit continuer d’être aux avant-postes. Les politiques suivront l’élan de l’industrie.

• Nous avons appris de l’engagement de Palau que le voyageur peut aussi être responsabilisé et qu’on peut lui donner les moyens de voyager de façon responsable. Ils apprécieront les valeurs qui leur parlent, mais la destination doit donner le ton.

• Le tourisme est un puissant catalyseur du bien-être de la société. Le produit local et l’authenticité constituent la principale tendance dans le voyage et le tourisme. Nous pouvons les utiliser pour créer des produits et une expérience qui soutiennent des collectivités durables.

• Nous pouvons « sauver le monde, une destination à la fois »

RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCEAnimateur : Greg Klassen, associé, Twenty31 Consulting

Au dernier jour de la conférence, les délégués se sont réunions pour faire un retour et discuter des prochains gestes de l’industrie.

Cette conférence a été organisée afin de répondre au besoin d’un dialogue approfondi sur le tourisme durable au Canada. Les récits que nous avons écoutés étaient palpitants, et les conversations ont créé une multitude d’opportunités pour notre nation. Étant une destination pour les voyageurs du monde entier qui souhaitent vivre des expériences locales authentiques, le Canada est dans une position idéale pour donner l’exemple au reste du monde en matière de tourisme durable.

Il ne s’agit pas uniquement de développer une industrie touristique durable, mais de notre plus important actif économique dans notre quête d’un avenir durable pour le Canada dans le domaine touristique. Non seulement le tourisme peut être durable, mais il peut contribuer à réhabiliter notre culture et notre environnement. C’est une industrie dans laquelle ces éléments sont de véritables atouts.

Cette conférence a reçu le soutien de l’industrie, même si certains membres étaient plutôt hésitants. Le défi des organisateurs était de montrer qu’il ne s’agissait pas d’un groupe d’intérêt spécial, mais d’un mouvement qui peut aider à la croissance de l’économie touristique.

La réalité est que la durabilité et le rendement des entreprises sont inextricablement liés. La valorisation de la marque d’une entreprise ou d’une destination est mesurable et éprouvée comme nous l’avons démontré à travers les exemples présentés dans ce rapport. Les marchés du monde entier réclament des produits touristiques canadiens durables. Un changement audacieux vers la durabilité dans le tourisme est une de nos plus grandes opportunités de faire preuve de leadership en tant que nation et secteur.

IMPACT x L’aventure IMPACT est à peine commencée. Les séances d’IMPACTx s’auto-organisent partout au pays. Ces dialogues locaux créent un espace pour que les municipalités, les OCT, les exploitants et autres intervenants planifient leur avenir dans le tourisme.

Notre industrie, dans son intégralité, doit tenir des discussions plus profondes et plus vastes. Nous devons commencer à la maison, dans nos collectivités.

N’importe qui peut organiser une séance d’IMPACTx, et ce, n’importe où. La trousse d’outils IMPACTx est disponible à www.tourismlegacy.ca. Faites une demande dès aujourd’hui pour organiser votre propre dialogue et joignez-vous à nous pour la conférence nationale annuelle IMPACT pour apprendre et partager, mais aussi pour forger et faire croître le tourisme durable au Canada.

76 77Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

ANNEXE – NEUTRALITÉ CARBONE 101La neutralité carbone est obtenue lorsqu’une entreprise, un organisme ou un événement neutralise son empreinte carbone en investissant dans des projets de contrepartie éprouvés qui atténuent la même quantité de carbone

L’organisation d’un événement neutre en carbone comporte trois étapes : mesurer, réduire et compenser

MESURECommencez par mesurer l’empreinte carbone de votre événement pour que vous puissiez comprendre la source de vos émissions et les principaux domaines d’impact. Une empreinte carbone doit inclure des émissions de gaz naturel, de mazout, de propane et de carburants (Portée 1 – Émissions directes), et d’électricité (Portée 2 – Émissions indirectes). Elle peut également inclure des émissions provenant des déchets, du papier, des déplacements et bien plus (Portée 3 – Émissions indirectes provenant d’autres sources).

Le comment et les ressources

• Utilisez un outil en ligne pour estimer votre impact.

» CARBONZERO (www.carbonzero.ca)

» Resurgence – calculateur de dioxyde de carbone (www.resurgence.org/resources/carbon-calculator.html)

» Offsetters – calculateur des émissions des avions et des voitures (www.offsetters.ca/education/calculators/flight-emissions-calculator)

» Green Key – Outil de calcul du carbone pour les hôtels (www.greenkey.global/online-hcmi/)

OU

Embauchez un professionnel indépendant pour mesurer l’empreinte carbone de votre événement et établir un rapport. Même si vous pouvez acheter des compensations sur la base des calculateurs en ligne, pour être en mesure de déclarer votre événement neutre en carbone, il devra faire l’objet d’une évaluation

par un tiers compétent qui s’assurera que les émissions ont été correctement calculées et que vous avez acheté le nombre approprié de compensations carbone.

» Synergy Enterprises (www.synergyenterprises.ca)

» Offsetters (www.offsetters.ca)

Mesurer ce qui compte – Prochaines étapesIMPACT 2019 se penchera davantage sur des paramètres environnementaux et sociaux qui peuvent améliorer les indicateurs de succès traditionnels comme les visites et les arrivées. C’est l’occasion d’aligner directement les indicateurs sur les objectifs de développement durable des Nations-Unies. Les agences, les institutions de recherche ainsi que les établissements universitaires peuvent aider à développer des paramètres de destination qui mesurent ce qui compte. L’établissement d’une feuille de pointage équilibrée sera vital pour la fonction réparatrice des destinations touristiques.

Quelques mesures à avoir fait l’objet de discussions :

• Intensité d’énergie utilisée

• Consommation d’eau

• Production de déchets

• Produits et services touristiques des Premières nations

• Durée des séjours

• Dispersion des voyages

• Impact sur l’économie locale

• Capacités de transport

• Expériences éducatives culturelles et environnementales

• Espace écologique protégé

78 79Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

Le comment et les ressources

• Offsetters : À titre de principal fournisseur de solutions en matière de durabilité et de gestion du carbone, Offsetters aide les organismes et les particuliers à comprendre, réduire et à compenser leurs impacts environnementaux, y compris le gaz naturel, l’électricité, les déplacements, le papier, etc.— de façon économique. (www.offsetters.ca)

• Bullfrog Power : Fournisseurs de solutions écoénergétiques pour les résidences et les entreprises partout au Canada. En achetant l’énergie verte, le gaz naturel vert ou du carburant vert, Bullfrog s’assure d’injecter une unité d’énergie équivalente utilisée dans vos opérations dans des réseaux énergétiques, sous une forme durable. L’électricité verte est générée par des sources renouvelables, exemptes de pollution; le gaz est produit par des méthodes respectueuses du climat; et le carburant vert est créé à partir d’huiles de cuisson provenant de restaurants. Bullfrog Power publie un répertoire d’entreprises qui utilisent l’énergie verte. (www.bullfrogpower.com)

• TripZero : Cet outil en ligne permet aux voyageurs de compenser individuellement l’impact de leur voyage. (www.tripzero.com)

• Less : Cet outil aide les particuliers et les organismes à atténuer les émissions relatives aux voyages par l’achat de compensations de carbone de haute qualité au Canada et dans le monde entier. (www.less.ca)

RÉDUIREDès que vous avez compris l’empreinte carbone de votre événement, — et avant d’acheter des compensations carbones — vous devrez travailler en vue de réduire vos émissions. Tenez compte du coût de compensation de votre empreinte carbone totale. Vous pourriez investir ces fonds à l’interne pour réduire vos émissions à la source. L’achat de compensations carbone ne devrait survenir qu’après avoir fait toutes les réductions de GES possibles d’un point de vue financier.

Le comment et les ressources

• Associez-vous avec d’autres entreprises et organismes qui sont neutres en carbone ou qui font de la promotion de la durabilité une de leurs principales valeurs en tant qu’entreprises; p. ex., essayez de trouver des entreprises certifiées B Corp.

• Hotel Footprinting : Outil interactif vous permettant de faire des recherches sur les différents types d’émissions et l’utilisation de l’énergie dans les hôtels du monde entier. Une fonction repère montre les données sur l’empreinte carbone et énergétique pour certaines parties du monde; une fonction empreinte vous permet de calculer l’empreinte carbone d’un séjour à l’hôtel. (www.hotelfootprints.org)

• Développez une politique d’approvisionnement axée sur la minimisation des émissions et des impacts sur l’environnement des produits et des aliments; par exemple, les produits et papiers composés de 100 % de PCR; des produits certifiés (c.-à-d., certification équitable, FSC, Rainforest Alliance, pratiques exemplaires en matière d’aquaculture).

• Minimiser les besoins de transport durant l’événement en choisissant des sites et des lieux d’hébergement à distance de marche les uns des autres; ou en vous assurant que l’offre de transport public est adéquate et que les délégués sont au courant de cette option.

• Faites la promotion de pratiques de conservation de l’énergie pendant l’événement, notamment en éteignant les lumières et les appareils électroniques lorsqu’ils ne sont pas utilisés, et en utilisant la ventilation naturelle pour réduire le recours à la climatisation.

• Minimisez les déchets pendant l’événement; p. ex. en utilisant le courriel ou une plateforme en ligne; ou encore une application de congrès pour afficher de l’information et les horaires au lieu de les imprimer, réutilisez les badges des délégués, servez l’eau dans des verres (pas d’eau embouteillée ou de tasses à café jetables)

• Maximiser la récupération en permettant la récupération de plusieurs flux de déchets. Si les capacités du fournisseur local sont limitées, envisagez de faire appel à une entreprise privée de gestion des déchets ou d’utiliser des boîtes zéro déchet de TerraCycle. (www.zerowasteboxes.terracycle.ca)

COMPENSERLa dernière étape pour rendre votre événement neutre en carbone est de choisir et d’acheter un portefeuille de compensations carbone.

Les compensations carbone doivent respecter certains critères pour être considérées comme étant valables. Elles doivent être additionnelles, ce qui veut dire qu’elles n’auraient pas eu lieu sans l’investissement de la compensation (aussi, vous serez sûrs que votre investissement fait une différence). Elles doivent avoir un impact permanent et ne doivent pas occasionner l’augmentation des émissions ailleurs. En dernier lieu, les compensations doivent être retirées dès qu’elles ont été achetées pour que le crédit de la réduction des émissions revienne à l’acheteur et pour éviter le double comptage.

Des normes de vérification reconnues internationalement comme VCS et the Gold Standard (la norme Or) existent pour s’assurer que les projets compensés sur le marché remplissent les critères ci-dessus. Les compensations doivent être validées et vérifiées par des évaluateurs externes (comme KPMG et Stantec) pour s’assurer qu’elles respectent toutes les exigences liées à ces normes.

80 81Document sur les travaux de la Conférence de 2018 Document sur les travaux de la Conférence de 2018

MERCI

I M P A C TSUSTAINABILITYTRAVEL & TOURISM

Joignez-vous à la conversation à IMPACT National, du 20 au 23 janvier 2019 à Victoria, en Colombie-Britannique.

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