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STOMATOLOGIE CHIRURGIE MAXILLO- FACIALE Docteur Philippe DUCOMMUN STOMTATOLOGIE et CHIRURGIE MAXILLO- FACIALE Diplômé de la Faculté de Médecine de Paris Stomatologie et Chirurgie Maxillo Faciale Diplôme de Droit Médical Diplôme de Réparation Juridique du Dommage Corporel Diplôme de Dermato- Vénéréologie Diplôme de Carcinologie Diplôme de Chirurgie Faciale Membre de la Compagnie des Experts Médecins près les Cours d’Appel de la région Parisienne. Membre de la Société Française de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo Faciale Expert près la Cour d’Appel de Paris Agréé par la Commission Nationale des Accidents Médicaux Chargé d’Enseignements à la Faculté de Médecine de Paris et de Montpellier 53, rue Monttessuy 91260 JUVISY sur Orge Tel : 01 69 21 01 89 Fax : 01 69 21 16 91 [email protected] Année universitaire 2013-2014 Diplôme Universitaire Dommage corporel Responsabilité médicale

Dommage corporel Responsabilité médicale Algo Dystrophique des Articulations Temporo Mandibulaires SADAM A : Fractures capitales condyliennes vraies, intra articulaires, - lésions

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STOMATOLOGIE

CHIRURGIE MAXILLO- FACIALE

Docteur Philippe DUCOMMUN STOMTATOLOGIE et CHIRURGIE MAXILLO- FACIALE Diplômé de la Faculté de Médecine de Paris

Stomatologie et Chirurgie Maxillo Faciale

Diplôme de Droit Médical

Diplôme de Réparation Juridique du Dommage Corporel

Diplôme de Dermato- Vénéréologie Diplôme de Carcinologie

Diplôme de Chirurgie Faciale

Membre de la Compagnie des Experts Médecins près les Cours d’Appel de la région Parisienne.

Membre de la Société Française de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo Faciale

Expert près la Cour d’Appel de Paris

Agréé par la Commission Nationale des Accidents Médicaux

Chargé d’Enseignements à la Faculté de Médecine de Paris et de Montpellier

53, rue Monttessuy

91260 JUVISY sur Orge

Tel : 01 69 21 01 89

Fax : 01 69 21 16 91

[email protected]

Année universitaire

2013-2014

Diplôme Universitaire

Dommage corporel

Responsabilité

médicale

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TRAUMATOLOGIE MAXILLO- FACIALE TRAUMATOLOGIE MAXILLO- FACIALE

et

STOMATOLOGIE

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Les accidents de la voie publique dus aux véhicules à moteur sont encore,

malgré les mesures de sécurité préconisées (port de la ceinture de sécurité,

limitation de vitesse, port du casque, sobriété), de grands pourvoyeurs de

traumatismes maxillo- faciaux, mais aussi les accidents du travail, loisirs,

agressions, défenestrations, traumatismes balistiques……

La traumatologie maxillo- faciale est d'une grande diversité (tableaux

cliniques et étiologies).

Les gestes thérapeutiques en traumatologie maxillo- faciale doivent

arbitrairement se décomposer en plusieurs périodes (qui dans certains cas

peuvent être confondues) :

- attitude sur les lieux de l'accident qui regroupe un certain nombre de

gestes d'extrême ou de première urgence.

- problèmes de l'évacuation de ces blessés, c'est-à-dire de leur mise en

condition de transport et de la destination à leur donner ;

- problèmes de l'accueil en milieu hospitalier (bilan des lésions, gestes de

deuxième urgence)

- problèmes de la réparation maxillo faciale primaire qui intéresse plus

particulièrement le chirurgien maxillo facial, bien que ce dernier puisse avoir

besoin des compétences des neurochirurgiens ou des ophtalmologistes ;

- les problèmes posés par la réparation secondaire (correction des

séquelles).

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BUTS du TRAITEMENT

Les buts du traitement des traumatismes maxillo faciaux sont : - réparation anatomique, squelettique et des parties molles, responsable du résultat esthétique ; - restauration fonctionnelle intéressant la mastication, la ventilation, la déglutition, la phonation ;

- préservation des fonctions sensorielles et sensitives.

La mastication dépend du bon fonctionnement de l’appareil masticateur dans son ensemble.

Ceci suppose :

Les réparations anatomiques maxillo- mandibulaires et les restaurations dentaires et prothétiques

garantissant un bon articulé dentaire.

- Une récupération des fonctions articulaires temporo- mandibulaires dépendant de l'intégrité de

l'appareil disco- ligamentaire des articulations temporo mandibulaires et des muscles masticateurs.

La ventilation dépend de la perméabilité des fosses nasales doit pas être entravée par une sténose narinaire ou une déviation de la cloison nasale. La phonation et la déglutition dépendent, en dehors d'atteinte neurologique des paires crâniennes, de l'intégrité anatomique linguale palatine et vélaire, labiale et mandibulaire. Les troubles sensoriels intéressent la vision compromise par atteinte du globe, du nerf optique, des muscles de la motricité oculaire et de l'appareil palpébral. L'odorat et le goût peuvent être compromis par le traumatisme (fracture de la lame criblée de l'ethmoïde) ou par le traitement neuro chirurgical d’une rhinorrhée cérébrospinale. Les troubles sensitifs par atteinte des branches du trijumeau sont fréquents. (V1, V2, V3) Les troubles moteurs par atteinte du VII. ………

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La date du traitement des fractures maxillo- faciales est variable, souvent différée de quelques jours, permettant une régression des hématomes et oedèmes, et un bilan lésionnel précis. La consolidation des fractures maxillo- faciales nécessite comme toute fracture de réunir trois conditions - réduction des déplacements - contention - immobilisation des foyers en bonne position, sans déplacement secondaire.

Fractures de mandibule :

1 région condylienne- 2 région de la branche montante- 3 région de l’angle- 4 région de l’apophyse coronoïde- 5 région de procès alvéolaire- 6 région de la branche horizontale- 7 région de la symphyse.

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Les déplacements des pièces osseuses fracturées sont fonction

- de la direction et l’énergie du traumatisme,

- du siège, du nombre, et de la direction du ou des traits de fracture,

- de l’état dentaire,

- de l’action des muscles insérés.

La combinaison de cet ensemble détermine les séquelles à rechercher lors de l’évaluation.

(Photographies d’articles de l’EMC)

I

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Ces déplacements, plus ou moins bien corrigés par le traitement, sont responsables des

séquelles d’occlusion dentaire, à analyser lors de l’évaluation médico légale.

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Les lésions des Articulations Temporo Mandibulaires : ATM

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Bases des traitements

Blocage inter maxillaire : n généra

semaines

:

En général pour une durée de six semaines.

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Ostéo synthèses

Rééducation- kinésithérapie.

Même en l’absence de fracture des articulations temporo mandibulaires, les séquelles

dysfonctionnelles des ATMs, sont très fréquentes lors de tout traumatisme mandibulaire.

Il s’agit de lésions du complexe disco ligamentaire.

Séquelles habituellement rencontrées lors de l’évaluation médico légale :

Fractures mandibulaires uni- focales intéressant la partie dentée ou rétro

dentée :

- Elles déforment ou déplacent l’arcade dentaire.

Les troubles d’occlusion dentaire :

Trouble d’occlusion dentaire après fracture.

Analyse des facettes d’usure des dents.

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Ces troubles d’occlusion peuvent nécessiter des traitements orthodontiques, des ostéotomies à

distances, des compensations prothétiques.

Le taux de déficit s’apprécie en fonction de l’entendue du trouble d’occlusion et de la fonction

physiologique.

Ces troubles d’occlusion peuvent générer ou entretenir une altération du fonctionnement des

articulations temporo mandibulaires.

- Atteinte du V3, avec déficit plus ou moins prononcé de la sensibilité de l’hémi lèvre

correspondante, cutanée et muqueuse, gingivale en regard des dents, et dentaire, avec un

risque d’incontinence labiale salivaire, aux liquides, aux solides, risque de morsure, pouvant

s’accompagner de dysesthésies plus ou moins invalidantes, de douleurs neuropathiques en

fonction du contexte.

Il faut attendre en général 18 à 24 mois pour juger la récupération (date de consolidation) en

sachant que la récupération maximum se fait dans les six premiers mois.

- Mortifications dentaires secondaires.

Notamment concernant les dents bordant le foyer de fracture.

Cependant le choc mandibulaire a pu provoquer aussi un choc dentaire, direct ou indirect et

une mortification dentaire secondaire lente, à bas bruit, qui peut mettre une bonne année pour

se révéler (Test thermique et radiographie).

D’autre part des lésions dentaires traumatiques masquées, peuvent se produire, à l’origine de

mortifications secondaires (fissures de racines, …)

- Retentissement sur les ATM.

Fractures de la symphyse.

- L’arc mandibulaire s’ouvre (corticale interne fracturée)

- L’arc mandibulaire se ferme (corticale externe fracturée)

- Ostéome du planche buccal (arrachement des apophyses géni).++

- Mortifications dentaires incisives / canines.

- Troubles d’occlusion avec inversion d’articulé transversal, les dents mandibulaire passant

en dehors des dents du maxillaire.

- Retentissement sur les ATM.

- Pas d’altération du V3 normalement, ( plaque d’ostéo synthèse)

Fractures de la branche horizontale (Entre canine et angle)

- Le déplacement est variable selon la direction du trait.

- Décalage par ascension du fragment postérieur.++

- Atteinte du V3 ++

- Lésions dentaires.

- Occlusion.

- ATM.

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Fractures de l’angle.

- Fréquence ++

- Déplacement variable selon la direction du trait.

- Présence de la dent de sagesse.

- Décalage vertical.

- Latéro déviation mandibulaire du côté fracturé.

- V3.

- ATM.

- Occlusion.

Fracture de la branche montante.

- Trait horizontal.

- Peu de déplacement.

- Ascension du fragment supérieur par traction de muscle temporal.

- V3 rarement lésé.

- Limitation de l’ouverture buccale pendant longtemps. (Trismus)

- Pas de trouble d’occlusion.

Fracture du coroné.

- Choc latéral bouche ouverte.

- Associé à fracture du malaire (Association avec fracture bicondylo symphysaire, le coroné

venant buter sur le malaire)

- Traduction clinique discrète.Trismus.

- Risque de constriction permanente en cas d’association avec fracture du malaire.

(Coronoïdectomie).

Fracture du bord basilaire :

- Partie dentée de la mandibule.

- Lésions dentaires.

- V3.

- ATM

- Occlusion.

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Traumatologie des articulations temporo mandibulaires

Condyles et le complexe disco ligamentaire

FREQUENCE+++++

Fractures du condyle : A- Tête condylienne

B- Col sous condylien.

- Problème de fracture articulaire classique.

- Déplacement antérieur et interne sous l’action du muscle ptérygoïdien latéral.

- Artère maxillaire interne.

- Contusions nerveuses : nerf facial, nerf auriculo temporal avec syndrome de Frey, corde du

tympan avec glossodynies dysgueusie, nerf buccal avec hypoesthésie jugale.

- Lésion discale méniscale (Complexe disco ligamentaire)

Syndrome Algo Dystrophique des Articulations Temporo Mandibulaires SADAM

A : Fractures capitales condyliennes vraies, intra articulaires,

- lésions discales constantes. Kiné++ Mobilisation+++

Fractures cervicales sous condyliennes hautes : suivant la situation du postérieure du trait de

fracture par rapport à l’insertion de la lame rétro discale inférieure elles sont intra articulaires,

ou extra articulaire

(Mobilisation précoce ou immobilisation)

B : Fractures basi cervicales ou sous condyliennes basses :

- extra articulaire

- La plus fréquente.

- Déplacement bascule en dedans et en avant de la tête condylienne.

- Chevauchement important des pièces osseuses (Fragment inférieur attiré en haut et en

arrière)

- Appareil discal

Ces fractures s’immobilisent.

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Dans quasiment toutes ces lésions fracturaires, le complexe disco ligamentaire

est atteint et laisse des séquelles à évaluer.

Séquelles :

- Algies, ATM et tous les muscles du système manducateur avec possible

cervicalgies.

- Otalgies, acouphènes, surdité.

- limitation de l’ouverture buccale, ( le minimum est 35 mm)

- bruits articulaires, (claquement de luxation méniscale, crissement d’altération

des surfaces articulaires),

- propulsion limitée,

- diduction limitée.

Réserves à émettre concernant une possible dégénérescence arthrosique,

susceptible d’amener à rouvrir le dossier en aggravation.

Retentissement sur la vie au quotidien.

Retentissement sexuel.

Frais après consolidation (gouttière mandibulaire, kiné, antalgiques, …)

Le coup du lapin : C’est une lésion du complexe disco ligamentaire isolée.

Lésions spécifiques du complexe disco ligamentaire des deux ATM lors d’un choc arrière

avec mécanisme en fléau :

Hyper extension cervicale brutale avec bouche grande ouverte

Hyper flexion cervicale brutale avec choc inter dentaire (Lésions dentaires associées)

Luxation condylo glénoïdiennes avec luxation méniscales secondaires

Délabrements méniscaux.

IRM seul examen utile.

Séquelles disco- ligamentaires ATM avec claquement méniscal douloureux, irradiation

cervicales par contractures musculaires, algies ATM, limitation de l’ouverture buccales et des

différents mouvements mandibulaires (propulsion, diduction, ouverture)

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A rapprocher de certains dossiers d’anesthésie avec sub luxations mandibulaires brutales

(mécanismes physio pathologiques presque analogues)

Fractures pluri focales (associations classiques)

Bifocales symétriques :

Bi para symphysaire : (Motard)

- Fragment symphysaire attiré en arrière et en bas (Attaches linguales)

- Glosso- ptose

- Branches horizontales se resserrent.

Bi angulaire

- corps mandibulaire attiré en arrière et en bas, entraînant un recul global de l’arcade.

Bi condylienne

- Limitation douloureuse de l’ouverture buccale.

- Perte de hauteur des branches montantes et contact prématuré molaire.

- Béance antérieure.

- Evolution vers l’ankylose.

Bifocales asymétriques :

Echappent à une description d’ensemble.

D’une manière générale, la réduction des fractures se basera sur la restauration de l’occlusion

dentaire comme point de repère avant immobilisation.

Fractures comminutives. Fractures avec pertes de substance osseuse. Fractures associées.

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Gros délabrement balistique.

Chez l’Enfant :

Fractures en bois vert, les os se tordent.

Passent souvent inaperçues.

Condylienne +++. (Choc sur menton/ chute en avant).

Fragilité accrue du fait de la présence des germes dentaires.++++

Traumatisme à la naissance par forceps (Constriction permanente des mâchoires, déformation

faciale).

Entre 6 et 9 ans :

Période de denture mixte pose le plus de problème

Difficulté d’attachement d’arc de contention.

Expulsions de germes. Altération de germes dentaires.

Pas d’ostéosynthèse possible. Ligature au fil du bord basilaire.

Réserver son pronostic en raison d’altération possible de germes dentaires

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Entre 9 et 12 ans :

Eventuellement mini plaques d’ostéosynthèse.

Réserver son pronostic en raison d’altération possible de germes dentaires.

Attendre la sortie de toutes les dents concernées avant de fixer une date de

consolidation.

Après 12 ans, voisin de l’adulte.

A long terme :

- malformations et malpositions dentaires

- dysharmonie dento alvéolaire

- croissance mandibulaire (dysmorphose mandibulo faciale)

- infection des follicules dentaires, expulsions de germes

- ankylose temporo mandibulaire. ATM

- dysfonctionnement ATM, kiné longtemps++++

Attendre 16/18 ans avant de consolider, sinon consolider en décrivant toutes les complications

susceptibles de faire rouvrir le dossier en aggravation, et décrire les soins futurs, les

interférences entre le traumatisme et l’incidence sur un éventuel traitement orthodontique de

l’état antérieur (frais partiellement imputables ou en totalité)

BASES DU TRAITEMENT :

Restauration de la forme anatomique de la mandibule et la correction des déplacements.

Respect de l’occlusion dentaire

Mobilisation pour les fractures articulaires

Kinésithérapie ATM.

Orthodontie : Problème d’analyse d’imputabilité.

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TRAUMATOLOGIE DE LA FACE : Tiers supérieur et tiers moyen de la face.

Fractures de l’orbite.

Fracture de la paroi supérieure de l’orbite :

Tiers médian. Intéresse l’orbite dans sa portion supéro interne.

Rapport de la dure mère et du nerf olfactif.

Face postérieure du sinus frontal.

Lame criblée de l’ethmoïde.

Le sinus ethmoïdal est ouvert avec mise en communication des cavités nasales et de

l’étage antérieur de la base du crâne.

Fractures du tiers latéral.

Portion externe de l’os frontal, la grande aile du sphénoïde, la région maxillo

malaire.

Le malaire est déplacé par une disjonction.

Neurochirurgie +++

Lésions du globe oculaire+++

Fuite de liquide céphalo rachidien+++ Manœuvre de Valsalva+++

La correction primaire des fractures de la paroi supérieure de l’orbite nécessite

l’action simultanée d’une équipe neurochirurgicale et maxillo faciale.

Voie d’accès est l’incision bi temporale ou bi coronale.

Tiers moyen/ Fracture orbito ptérionique

Tiers latéral/ Fracture fronto naso ethmoïdo orbitaire

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L’étanchéité de la base du crâne et la séparation entre les cavités aériennes et la

cavité crânienne se font par des greffons cortico spongieux.

Séquelles :

Disgrâce esthétique.

Complications purement orbitaires.

Lésions méningées.

Lésions olfactives.

Anomalies de formes du rebord orbitaire supérieur. Enfoncement, décalage.

Dislocation orbitaire externe. Dystopie.

Trouble de la statique palpébrale PTOSIS.

Trouble neurologique, par paralysie du moteur oculaire externe et dans ce cas le

droit supérieur est aussi paralysé.

Atteinte du corps musculaire lui-même.

Releveur sectionné par plaie ou délabrement palpébral.

Tissus d’adhérences.

Lésion du muscle droit supérieur.

Cécité unilatérale / compression nerf optique.

Ptosis difficile à traiter.

Récidives infectieuses (communications persistantes entre cavités aériennes et

espace sous dural.)

Fractures de la paroi interne de l’orbite.

Environnement facial proprement dit.

Naso orbitaire (fracture du complexe naso ethmoïdo maxillo frontal orbitaire)

Dislocation Orbito Naso Ethmoïdo Frontale. DONEF.

Apophyse montante du maxillaire

Ethmoïde

Unguis

Planum

Apophyse pyramidale du maxillaire en bas avec sa face orbitaire qui forme la

partie interne du plancher orbitaire.

Cette portion du plancher orbitaire est située en dedans du canal sous orbitaire.

Le ligament palpébral interne arraché subit un mouvement qui l’entraîne en

dehors.

Le sac lacrymal est une autre victime de ce type de fracture ainsi que son

prolongement lacrymo nasal.

Le contenu orbitaire par contre participe moins au mécanisme de la fracture,

contrairement à ce que nous trouvons à la paroi inférieure.

L’incarcération d’une partie de la graisse orbitaire et à fortiori d’un muscle

oculomoteur est possible.

Beaucoup sont considérées comme des fractures nasales.

Ces fractures sont fréquemment définies comme des traumatismes crânio- faciaux,

du fait de l’irradiation des traits de fracture au niveau de l’étage antérieur de la

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base du crâne. La dominante est alors neurochirurgicale caractérisée par une

rhinorrhée de LCR ou une pneumatocèle. Elles associent de façon isolé ou

associée :

- fractures de la pyramide nasale

- dislocation orbito- nasale

- fracture de la paroi interne et/ou du toit de l’orbite

- fracture- enfoncement de l’ethmoïde

Dans les formes complexes, elles réalisent de véritables dislocations (dislocations

orbito-naso-ethmoïdo-frontales (DONEF).

Séquelles : Taux de séquelles élevé. +++

D’ordre morphologique et intéresse la forme générale de la région naso orbitaire :

- Dystopie canthale

- Déformation de l’arête nasale et du septum nasal.

- Obstruction des voies lacrymales.

- Augmentation de la distance inter canthale.

- Déplacement du canthus vers le bas.

- Enophtalmie (Défect osseux, brèche péri orbite)

- Nerf optique (décompression)

Retentissement psychique du fait de la déformation faciale.

Fracture de la paroi externe de l’orbite.

S’inscrit dans une pathologie traumatique du malaire et de la jonction maxillo

malaire.

L’os de déplace selon les trois attaches :

- postérieure ou zygomatique

- supérieure ou frontale

- interne ou maxillaire

Brèche du plancher orbitaire.

Le péri orbite et tout son contenu de déplace vers le bas.

Trouble dans la vision binoculaire diplopie.

Graisse orbitaire est très fluide et coule par la brèche.

Le muscle Droit inférieur est entraîné vers le bas, incarcéré dans la brèche.

Marche d’escalier du rebord orbitaire

Atteinte du V2

Diplopie dans le regard vers le haut.

Traitement :

Absence de déplacement- abstention.

Réduction au crochet de Ginestet.

Réparation chirurgicale du plancher (Greffe osseuse iliaque ou pariétale, lame

silastic)

Ostéo synthèse au fil d’acier

Ostéo synthèse par plaque

Ballonet de Franchebois intra sinusien.

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DIPLOPIE++

Test de Lancaster.

Rééducation orthoptique.

Evaluation ophtalmologique

Fractures isolées du plancher orbitaire. Blow out/ balle tennis

FRACTURES DU MAXILLAIRE LE FORT I – II- III

Tiers moyen de la face.

Haute énergie

Associations tiers supérieur, tiers inférieur de la face.

Patient poly traumatisé avec une prise en charge maxillo faciale différée.

Os maxillaire en communication avec toutes les cavités de la face (orbite, fosses nasales,

cavité buccale, sinus maxillaires)

Traversé par le V2 donnant la sensibilité de la joue, de la lèvre supérieure, de l’aile du nez et

de l’arcade dentaire supérieure.

Rôle primordial dans la mastication (algies résiduelles++)

Piliers verticaux :

Canin antérieur.

Maxillo zygomatique externe.

Ptérygoïdien postérieur.

Entretoises horizontales :

Arcade zygomatique unit le corps du malaire au temporal

Rebord orbitaire inférieur (pilier antérieur et externe)

Rebord orbitaire supérieur (pilier antérieur et externe)

Palais osseux réalise une voûte, réunit les trois piliers.

Arcade dentaire qui transmet les contraintes.

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LE FORT I

Engrenée : Fracture de GUERIN

Mobile : Fracture de PRESTAT

Déplacée :

Douleurs

Contact prématuré postérieur

Béance antérieure

Recul du maxillaire

Hématome palatin et vestibulaire

V2 dentaire

Mobilité de l’arcade supérieure par rapport à la pyramide nasale.

LE FORT II

Douleurs nasales

Diplopie

Trouble articulé dentaire avec contact postérieur

Troubles sensitifs de la face.

Maxillaire paraît enfoncé.

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LE FORT III

Véritable disjonction crânio faciale.

Douleurs nasales

Diplopie

Trouble articulé dentaire avec contact postérieur

Troubles sensitifs de la face.

Maxillaire paraît enfoncé.

Faciès lunaire ecchymoses péri orbitaire en lunette, palatine, vestibulaires

enfoncement global du massif facial.

Epistaxis nasal.

Rechercher une rhinorrhée de LCR.

Palpation des rebords orbitaires arcades zygomatiques

Apophyses pétérygoïdes fracturées et douloureuses.

Aspect allongé et élargi des deux tiers inférieurs de la face.

Séquelles :

Occlusales…ATM +++

Ophtalmologiques

Sinusites

Neurologiques V2, déficit, dysesthésies, névralgies, neuropathiques

Odorat

Algiques

Esthétiques

Enophtalmie (macro orbite

Enfoncement malaire

Télécanthus (désinsertion canthus interne)

Epicanthus verticalement

Dystopie canthale externe (rétrécissement de la fente palpébrale)

Obliquité mongoloïde

Ectropion - voie d’abord chirurgicale

Entropion - voie transconjonctivale

Cal vicieux pommette effacée, enfoncée, abaissée, hyper corrigée

Rétrusion faciale

Approfondissement des plis faciaux.

Chute de la pointe du nez.

Elargissement de la pyramide nasale.

Déviation pyramide, os propres, septum.

Dentaires.

Séquelles psychologiques++ dysmorphie faciale

Voies lacrymales.

Nasales (obstructions)

Recherche d’une fuite de LCR (Valsalva).

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TRAUMATOLOGIE DENTAIRE

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Contusion

Sub luxation

Luxation

Enfoncement impaction.

Luxation latérale

Extrusion partielle

Atteinte os alvéolaire.

Clinique :

Déplacement dentaire.

Mobilité.

Douleurs.

Mortification dentaire immédiate ou différée (Supérieure à 1an)

Repositionnement en urgences, contention, surveillance vitalité, traitement du foyer

infectieux secondaire à la mortification. (Ankylose)

Délai de quelques heures pour repositionner la dent.

Dyschromie par mortification.

Test de vitalité pulpaire.

Radiographie (Signe de mortification / infection : granulome, kyste)

Résorption radiculaire, rhizalyse.

Calcification endodontique.

Rechercher une fracture radiculaire.

Pronostic mauvais en général dès que le traumatisme devient significatif.

Prudence dans l’évaluation, ne pas se presser (deux ans d’évolution)

Fractures dentaires

Email

Email et dentine

Email et dentine avec ouverture de la pulpe.

Jonction corono radiculaire

Racine

Test vitalité pulpaire, radiographie, trans illumination (fissures)

Pronostic dentaire :

mortification,

infection,

ankylose

altération d’un germe sous jacent ( impaction dentaire)

rhizalyse.

déplacements

alvéolyse

Restauration organe dentaire, compensation prothétique, implantaire, orthodontie.

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29

Destructions prothétiques : coiffes céramiques, armatures métalliques, jonction

armature -/ dent, fractures dentaires sous jacentes (fissures, …), Pronostic fonction

du caractère démontable ou pas de l’armature de la prothèse.

Evaluation :

Enfant :

Attendre la maturité parodontale avant de fixer une éventuelle date de

consolidation.

Les techniques de restaurations dentaires définitives seront repoussées vers l’âge de

16/18 ans (maturation parodontale).

Soins provisoires adaptatifs à la croissance (renouvellement prothétiques+++)

La date de consolidation devant être repoussée, les préjudices temporaires durent

plus longtemps.

Possibilité de fixer une date de consolidation en précisant les soins futurs dans les

cas simples.

Evaluer alors les soins futurs et la nécessité d’une greffe osseuse avant de poser un

implant.

Perte dentaire : Privilégier les restaurations prothétiques sur implants, en respectant

les dents adjacentes intactes.

Prévoir dans son rapport :

- les complications et les solutions thérapeutiques

- la surveillance clinique et radiologique.

- Les prothèses provisoires et les soins d’attente.

- Fixer une fourchette tarifaire à adapter en fonction du plan de traitement

prévisible.

- Demander à revoir l’enfant au bout d’une période significative, afin d’affiner les

étapes thérapeutiques et les provisions financières.

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Rhizalyse et calcification canalaires

Rhizalyse sur dent traumatisée, mortifiée secondairement, couronnée ensuite

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Numérotation des dents

Côté droit Côté gauche

18 - 17 – 16 - 15 - 14 - 13 - 12 - 11 21 – 22 – 23 – 24 – 25 – 26 – 27 –2 8 maxillaire

supérieur

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

48 - 47 - 46 - 45 - 44 - 43 - 42 - 41 31 – 32 – 33 –34 – 35 – 36 – 37 – 38 mandibule

Arcade maxillaire

18= dent de sagesse supérieure droite

17= deuxième molaire supérieure droite

16= première molaire supérieure droite

15= deuxième prémolaire supérieure droite

14= première prémolaire supérieure droite

13= canine supérieure droite

12= incisive latérale supérieure droite

11= incisive centrale supérieure droite

21= incisive centrale supérieure gauche

22= incisive latérale supérieure gauche

23= canine supérieure gauche

24= première prémolaire supérieure gauche

25= deuxième prémolaire supérieure gauche

26= première molaire supérieure gauche

27= deuxième molaire supérieure gauche

28= dent de sagesse supérieure gauche

Arcade mandibulaire

48=dent de sagesse inférieure droite

47=deuxième molaire inférieure droite

46=première molaire inférieure droite

45=deuxième prémolaire inférieure droite

44=première prémolaire inférieure droite

43=canine inférieure droite

42=incisive latérale inférieure droite

41=incisive centrale inférieure droite

31=incisive centrale inférieure gauche

32=incisive latérale inférieure gauche

33=canine inférieure gauche

34=première prémolaire inférieure gauche

35=deuxième prémolaire inférieure gauche

36=première molaire inférieure gauche

37=deuxième molaire inférieure gauche

38=dent de sagesse inférieure gauche

Dents lactéales 55-54-53-52-51- / 61-62-63-64-65

------------------------------------------------------

85-84-83-82-81 / 71-72-73-74-75

cinq : deuxième molaire lait

quatre : première molaire lait

trois : canine lait

deux : incisive latérale lait

un : incisive centrale

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Les déficits d’odorat, du goût.

Explications des conséquences alléguées.

Evaluation médico légale.

Analyse de l’imputabilité.

Introduction

Il existe entre les humains de fortes inégalités naturelles dans la perception du goût

et des odeurs, les femmes et les droitiers étant privilégiés.

Les odeurs sont capables de modifier nos décisions sans que nous en soyons

conscients, d’où de nombreuses applications qui ont pour but de réduire des

angoisses, d’encourager la générosité, ou de stimuler la consommation.

A fortiori, les troubles déficitaires sont perçus comme un handicap particulièrement

invalidant.

Il convient lors de l’évaluation des déficits, d’explorer chacune des deux fonctions

séparément (Goût et odorat), afin d’évaluer le déficit et la répercussion des troubles

de l’odorat sur la fonction du goût.

Les goûts et les odeurs suivent les voies d’une mémoire très archaïque de survie des

espèces qui se sont mise en place à l’aube du vivant.

La sensibilité aux alertes se situe sur le cerveau gauche, sensibilité privilégiée par

rapport aux sensations hédoniques développées sur le cerveau droit.

Il n’y a pas d’égalité vis-à-vis du goût et des odeurs. Les droitiers et les femmes

prennent le pas très largement sur les gauchers et les hommes.

Le circuit rétro- nasal de l’olfaction.

L’odorat et sa forme la plus primitive - le goût - est le premier sens à se développer

lors de l’évolution. La perception de composés chimiques avantageux (nourri-

ture. ..) ou dangereux (toxiques...) a précédé de plusieurs millions d’années

l’apparition des autres sens comme l’effet photosensible qui deviendra la vision,

comme la sensation de surface qui deviendra le toucher, comme la sensation aux

vibrations physiques (air, eau ...) qui deviendra l’ouïe et qui participe au sens de

l’équilibre.

L’odorat irradie essentiellement vers la base du cerveau dans ses parties les plus

anciennes. Ces structures très importantes mais très archaïques conditionnent

nos comportements instinctifs, viscéraux : système limbique, hypothalamus, amygdales.

De cette base cérébrale partent quelques rameaux vers le cortex orbito- frontal,

qui nous rendent conscients de ces odeurs et permettent au reste de notre cortex d’ana-

lyser et de reconnaître finement ces mélanges d’arômes, voire d’en garder une

mémoire cognitive secondaire.

Les informations de l’olfaction passent par les nerfs olfactifs et la lame criblée

située dans le plancher osseux du cerveau rétro- nasal.

Par des intermédiaires hormonaux et des neuropeptides, ils communiquent avec le

centre des émotions et peuvent parfois atteindre le système cortical supérieur pour

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s’inscrire dans une certaine forme de mémoire. Elles seront traduites en images,

selon la grille de souvenirs que constitue la bibliothèque personnelle émotionnelle

d’un individu.

Les odeurs sont capables de modifier nos décisions sans que nous en soyons

conscients. Elles peuvent donc induire par automatisme réflexe un certain

comportement alimentaire, un éveil sexuel ou une simple perception parfumée

agréable, modulée culturellement.

Mais, ce sens est inhibé dans le cerveau par la vision. Il en est de même pour

l’audition. Ainsi, pour l’odorat et pour la musique, si l’on ferme les yeux, la

perception et la discrimination est multipliée par dix. La fermeture des yeux est donc

prépondérante.

L’odorat est le chef d’orchestre.

Dans l’échelle des espèces animales, la plupart n’ont pas de goût, c’est l’odorat

qui compte. Ces neuro- récepteurs aux odeurs se retrouvent dans bien d’autres

tissus, sensibles à des gradients de molécule chimique. Par exemple, on les retrouve

dans la tête des spermatozoïdes pour repérer l’ovule. On les retrouve également qui

président à la mise en place successive des organes abdominaux chez l’embryon

pendant les trois premiers mois de la grossesse. Un bouquet de cinq sensibilités

seulement participe à la définition du goût : - l’amer (les endives...)

-l’acide (le citron...)

- le salé (l’eau de mer...)

- le sucré (les fruits...)

-l’umami (la viande et le poisson).

Si l’on peut très bien vivre en cas d’agueusie (perte du goût) partielle (secondaire à

l’administration de médicament) ou définitive, l’anosmie (perte du sens de l’odorat)

est, elle, par contre, bien plus handicapante et dramatique.

Pour les aliments écrasés par la mastication il y a libération d’odeurs qui montent

vers la placode olfactive. Il s’agit d’une rétro- odeur, terme plus juste que « bon ou

mauvais goût ».

Quand on mâche, plusieurs systèmes automatiques entrent en jeu:

- libération d’odeur par rétro-olfaction,

- sensation de mise en contact de la langue avec le palais et les dents, alors que quand

on parle, on ne sent pas la langue toucher les dents,

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- exacerbation de la sensibilité de la bouche en totalité, y compris les dents, pour

apprécier la texture de l’aliment.

La langue est capable de « qualifier » ce qui entre en contact avec elle.

Le « goût » des aliments est plus la faculté d’en apprécier leur texture (velouté,

granulé, chaud, froid...) que d’en apprécier l’odeur.

Cette appréciation de la texture joue un rôle très important dans la culture de la

cuisine.

C’est ce qui correspond au goût au sens large. Ainsi, l’appréciation d’un aliment va,

en synergie, associer la vision et la mastication qui, en libérant les odeurs, active la

rétro- olfaction.

La perception du goût repose sur les bourgeons gustatifs répartis essentiellement

sur la langue. Il existe plus de 5 000 papilles gustatives essentiellement réparties sur

la langue.

Elles sont de trois types :

les fongiformes occupent les 2/3 antérieurs,

les foliées sont situées sur les côtés en zone postérieure,

les caliciformes à l’arrière, quelques unes se retrouvent sur le palais et sur les

joues.

Chaque papille héberge un à dix bourgeons gustatifs. Chaque bourgeon gustatif est

constitué d’un pool de cellules nerveuses spécialisées dans le ressenti de l’un des cinq

goûts par leurs terminaisons qui affleurent sous forme de « cil ».

En aval, chacune des fibres sensibles qui partent des cellules vont se regrouper par

sensibilité. Il n’y a pas de carte d’activation par bourgeon comme pour les odeurs.

C’est un système beaucoup plus primitif.

Ces bourgeons du goût qui peuvent être abîmés par abrasion, par des aliments ou par

brûlure (si > 42°) ont la capacité de se renouveler rapidement ainsi que leurs

terminaisons nerveuses.

Le goût peut être manipulé ou détruit.

Ces bourgeons gustatifs peuvent être détruits plus ou moins définitivement à la suite

de traumatisme de la langue. C’est le cas des brûlures accidentelles, chimiques.

La partie de la langue lésée est coagulée. La perception du goût est souvent

amoindrie car il n’y a plus qu’un petit nombre de bourgeons du goût.

Apparition puis effacement des goûts au cours de la vie :

Chaque bourgeon gustatif peut détecter les cinq goûts. On est très attiré par le

sel. Les enfants de moins de trois ans n’ont pas cette attirance pour le sel que

l’on retrouve chez l’adulte.

Il en est de même pour le sucré.

Les goûts d’amer et d’acide sont immédiatement rejetés par l’enfant.

Par contre, à partir de 80 ans tout le monde ne retient que le sucré, ce qui n’est pas

sans danger pour le pancréas trop sollicité. En effet, les goûts s’érodent pro-

gressivement avec l’âge.

Pour l’amer, il est impossible de faire manger des épinards, de l’oseille, de l’endive

aux enfants qui ne tolèrent pas ce goût. Cette tolérance commence vers l’âge de 5

ans pour atteindre 75 % vers 15 ans. Vers 25 ans, elle atteint 90% car il ne reste que

5 % des récepteurs de l’amer.

Pour l’acide, une goutte de citron sur les lèvres du bébé va entraîner une mimique

de rejet par un mouvement de la tête. C’est l’apprentissage culturel à dire

« non ». Jusqu’à 5 ans il est impossible de lui faire boire une citronnade.

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A partir de 25 ans ça va mieux et à 45 ans on en consomme facilement.

A partir de 45 ans, le goût du salé s’atténue et on a tendance à resaler. Il faut toute

une éducation pour remplacer le plaisir du sel par celui des épices car il est impératif

de ne pas rajouter de sel. L’attirance au fructose, sucre naturel des fruits, est

programmée génétiquement car nous sommes également des primates

frugivores. L’industrie a mis au point la fabrication de saccharose qui sucre 250

fois plus. Mais, si chaque bourgeon gustatif présente des cellules capables par leurs

cils gustatifs de détecter les différents goûts, c’est le cerveau qui décide en dernier

ressort. Pour le démontrer, on a réussi à programmer génétiquement des cellules

gustatives destinées à détecter l’amer en des cellules capables de détecter le sucré.

L’animal de laboratoire se précipite sur l’amer croyant se précipiter sur du sucré.

On est insensible à sa propre odeur.

La transmission du goût et de l’odeur se fait par l’intermédiaire d’une petite

molécule de transport dont la structure ressemble à celle d’un anticorps. Très

hydrophile, c’est cette protéine- cage qui transporte les molécules d’odeur sur les

bourgeons. C’est pourquoi, avec un nez sec et sans salive, on ne sent rien.

Les couples ne peuvent s’apprécier, être attirés physiquement et s’attacher

psychologiquement que s’ils ont des odeurs dont la constitution chimique est très

éloignée et de ce fait complémentaire dans le système HLA. (Conséquences sexuelles

de la perte de l’ odorat).

Si la vision est à la base du déclenchement du coup de foudre (l’homme sera

attiré en premier par le visage puis par le rapport tour de taille et tour des

hanches puis par les fesses puis par les seins, alors que, en premier, c’est la carrure

que va retenir la femme), c’est la chimie, au niveau du cerveau, qui va permettre de

transformer cette attirance en attachement de longue durée.

La gamme de sensibilité des odeurs par rapport au goût est de 1 pour 1000, c’est-

à-dire qu’à côté d’un goût de niveau 1000 on est capable d’identifier une odeur très

faible mille fois plus faible en concentration.

Toutes les fibres nerveuses qui gèrent les odeurs passent par la lame criblée

pour atteindre les bulbes olfactifs et ces récepteurs nerveux ont la capacité de

s’effacer et de se renouveler en permanence. Le bulbe olfactif est le seul endroit du

cerveau, avec l’hippocampe, noyau pivot de la mémorisation, où les cellules

nerveuses ont cette capacité. On perd l’identité d’une odeur en 3 à 6 mois si l’on

ne la renouvelle pas. On peut établir une carte des odeurs répartie sur ces lobes.

C’est pourquoi l’on parle de « rétine olfactive » pour désigner ces lobes qui

transmettent leur message au cerveau. Une molécule d’odeur va stimuler une

centaine de récepteurs différents et l’on est, théoriquement, capable de reconnaître

plus de 10.000 odeurs par leur enveloppe moléculaire de « stimulation électrique ».

Une anosmie définitive peut annoncer une maladie d’Alzheimer.

Les lobes olfactifs, « rétine des odeurs » peuvent être détruits soit progressivement

et définitivement (Alzheimer) soit brutalement (traumatisme) ou bien de façon

transitoire (maladie virale).

Un traumatisme nasal peut provoquer une rupture des nerfs qui arrivent sur la lame

criblée, ce qui entraîne une perte définitive de l’odorat par section entre les lobes

olfactifs et l’épithélium olfactif.

L’atrophie s’installe progressivement en trois mois.

La perte d’odorat à vie présente de très graves inconvénients (problèmes

d’hygiène corporelle par exemple...). 5% des personnes sont anosmiques de

naissance.

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36

Par contre, en cas d’attaque virale (rhume, grippe...) la perte de l’olfaction est

transitoire et la récupération est effective au bout de 3 mois.

Le tabagisme est un facteur important de hyposmie.

Odeurs et mémoire

Une odeur, même très agréable, ressentie et mise en mémoire lors d’un épisode

désagréable de la vie et sera associée à cet échec et enregistrée comme désagréable.

Certaines odeurs de peur panique, sont très répulsives.

Les zones du cerveau liées aux odeurs sont en fait associées aux images qu’elles

évoquent.

Pour la décrire, il faudra piocher dans notre propre base mnémonique qui s’est mise en

place au fil de notre vécu personnel et celui qui vous écoute fera de même selon sa

propre base.

Une même odeur plaira ou ne plaira pas.

Toutes ces images seront aussi stockées en partie dans l’hippocampe, siège tournant de

la mémoire. Si cette zone est détruite, on perd toute réaction comportementale et

viscérale aux odeurs.

L’occultation de la vision augmente et modifie énormément la perception du goût et des

odeurs.

Gaucher ou droitier, homme ou femme, nous ne sommes pas égaux devant ce monde

d’odeurs.

La sensibilité aux odeurs est hormono- dépendante et est très largement en faveur des

femmes.

Celles-ci ont un seuil de sensibilité deux à trois fois plus bas que les hommes et leur

pouvoir discriminant est beaucoup plus développé.

Elles sont très sensibles aux émotions que dégagent les odeurs et dans toutes les

civilisations ce sont les femmes qui se parfument parce qu’elles y prennent plus de

plaisir.

Chez la femme, les zones d’activation cérébrales aux odeurs sont aussi plus

importantes que chez l’homme.

Avantage net aux droitiers.

Les odeurs ne se croisent pas comme pour la vision. Les odeurs hédonistes sont

analysées par le cerveau droit, les odeurs d’alarme par le cerveau gauche.

L’hédonisme des odeurs est logé du côté droit profond du cerveau et le gaucher

percevra avec un facteur, 3 à 4 fois moindre, le côté plaisant d’une odeur alors que

les odeurs répulsives auront cependant à peu près le même ressenti.

Si un gaucher devient agueusique par traumatisme ou par dégénérescence cérébrale

(Alzheimer) c’est dramatique. L’atteinte sera plus forte, la nourriture ne lui évoquant

plus rien, elle ne l’intéressera plus et il évoluera plus rapidement vers l’anorexie, la

cachexie.

Une odeur par elle-même n’existe pas immédiatement et cognitivement. L’évocation

des mots qui décrivent cette odeur va, en activant le cortex lexical, traduire cette

odeur.

Les odeurs, protocole d’alerte pour la survie de l’individu sont écrasées par des sens

plus rapides qui avertissent du danger : d’abord la vision, puis aussi le bruit, le toucher...

En France, on se parfume surtout selon le fantasme que raconte le parfum. Mais il

peut y avoir des erreurs de casting : la publicité bien connue du parfum qui

représente une très séduisante femme avec un serpent qui s’enroule autour de son

corps est très bien acceptée en France mais a fait un « flop » aux Etats-Unis où

toute la communication a dû être refaite car chez eux, l’odeur animale ainsi que tout

sous-entendu sexuel implicite sont prohibés

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Analyse de l’imputabilité :

L’application stricte des critères d’imputabilité médico légaux permet de résoudre

l’ensemble des situations pathologiques séquellaires rencontrées :

1- Intégrité préalable doit aussi tenir compte de l’âge, du sexe, du côté dominant

(Gaucher/ droitier)

2- La vraisemblance scientifique : mécanisme physio pathologique.

3- La certitude du diagnostic est affirmée par les tests gustatifs et de l’odorat,

séparément.

4- La concordance de siège.

5- Le délai d’apparition.

6- La continuité évolutive.

7- La réalité du traumatisme.

8- L’état antérieur.

9- L’absence de faits intercurrents.

L’exploration de l’odorat ne fait appel actuellement qu’à des tests subjectifs de

perception et de reconnaissance d’odeurs.

Ces explorations doivent être effectuées sur chaque fosse nasale.

Un déficit de ce type peut, ou non, retentir sur le comportement alimentaire du sujet,

qu’il faudra décrire.

Il s’associe parfois à la perte olfactive elle-même, des perceptions odorifères sans

stimuli extérieurs (Parosmie) ressenties sur un mode désagréable en règle générale

(Cacosmie).

* Anosmie totale (Perte des fonctions d’alerte et d’agrément) selon l’existence ou

non d’un trouble du comportement alimentaire : 5 à 8%.

* Hyposmie : selon son intensité et son caractère uni ou bilatéral jusqu’à 3%.

* L’existence de parosmie peut justifier un taux spécifique supplémentaire de 2%.

Le retentissement sur le goût ne s’ajoute pas aux taux proposés.

Les conséquences des déficits doivent être évaluées à part, notamment la perte de

poids éventuelle, la perte de qualité de vie, les répercussions sexuelles comprenant

une perte de libido, perte de la capacité physique à réaliser l’acte, perte de la

capacité à accéder au plaisir.

L’expert devra se prononcer sur le caractère direct et certain de l’imputabilité en

tenant compte des aspects physiologiques déjà pris en considération dans le taux de

DFP en précisant si les doléances exprimées justifient une appréciation distincte du

DFP.

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Historique :

Antérieurement, avant les missions DINTILHAC, l’évaluation du dommage corporel

fonctionnel ne caractérisait que partiellement les préjudices temporaires et définitifs,

donc essentiellement ceux qui persistaient après la date de consolidation.

*Les préjudices temporaires comprenaient :

- L’Incapacité temporaire Totale.

- L’Incapacité temporaire Partielle.

- Les frais médicaux avant consolidation.

* Les préjudices permanents comprenaient :

- L’incapacité Permanente Partiel.

- Les souffrances endurées.

- Le dommage esthétique.

- Les privations d’activités d’agrément.

- les frais médicaux après consolidation.

ITT, ITP IPP

ITT :

La notion d’incapacité temporaire totale en droit commun a donné lieu à de

nombreuses définitions.

Même si, sur le plan théorique, ces analyses étaient fondées, elles ont abouti à une

confusion compliquant le règlement sans qu’aucune partie n’en tire avantage.

Il convient de rappeler que la notion pénale d’incapacité totale de « travail » n’a

aucune utilité en droit commun.

De même ne sont pas transposables en droit commun les motifs sociaux pouvant

justifier l’octroi d’indemnité journalières au titre de l’interruption de l’activité

professionnelle, même si cette interruption se situe dans les suites d’un accident

entraînant la responsabilité d’un tiers.

3 définitions différentes étaient proposées selon le type d’activité de la victime :

- pour une personne exerçant une activité professionnelle rémunérée, l’ITT

correspond à la période d’indisponibilité pendant laquelle, pour des raisons médicales

en relation certaine, directe et exclusive avec l’accident, l’intéressé ne peut exercer

l’activité habituelle lui procurant rémunération.

Les taux des déficits en chirurgie maxillo faciale.

ITT, ITP, IPP, DFTT, DFTP, AIPP

Cours de l’Université MONTPELLIER 2013.

Diplôme d’Université d’Expertise maxillo –faciale et bucco dentaire.

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- pour un demandeur d’emploi, l’ITT correspond à la période d’indisponibilité

pendant laquelle, pour des raisons médicales en relation certaine, directe et exclusive

avec l’accident, l’intéressé n’aurait pu exercer un emploi adapté à ses compétences.

- pour une personne n’exerçant pas d’activité rémunérée, l’ITT correspond à la

période d’in disponibilité pendant laquelle, pour des raisons médicales en relation

directe, certaine et exclusive avec l’accident, l’intéressé ne peut plus exercer ses

activités habituelles.

L’activité rémunérée doit être considérée dans un sens large.

L’expert appréciait ce qui ressortait de la relation directe certaine et exclusive parmi

les arrêts de travail prescrits, ou évaluait la période d’inactivité justifiée.

L’absence d’activité rémunérée concernait trois catégories sociales :

- les collégiens, lycéens, étudiants.

Pendant la période des vacances, l’ITT correspondait à l’arrêt total des activités

physiques de loisirs.

- les retraités dont les activités varient des loisirs aux bénévolats les plus actifs.

- les femmes au foyer, dont l’activité principale est d’assurer le bien être et

l’épanouissement de la cellule familiale (impossibilité d’effectuer les besognes

domestiques courantes.

……

Comment résoudre le cas d’une personne salariée en arrêt de travail pour une raison

médicale, victime d’un accident…… ! (femme enceinte en congé de maternité

victime d’un accident).

L’invalidité Temporaire Totale exprimait la période durant laquelle la victime était

dans l’impossibilité d’effectuer une activité quelconque.

Cela correspondait à la période d’hospitalisation initiale par exemple, complétée par

les hospitalisations secondaires.

Le blessé était alité par exemple, ou à son domicile en arrêt de travail.

Il existait donc un lien fort entre cette définition et la notion d’incapacité à travailler.

Cette notion était ensuite étendue à ceux qui ne travaillait pas et qui auraient pu

travailler ( enfant, demandeurs d’emploi, retraités, etc...)

Cette notion n’exprimait donc que très partiellement la capacité de réduction

physiologique, puisque faisait référence à une notion d’activité rémunérée d’abord

puis d’activité au sens large ensuite

-----------------------------

Cette notion était assez floue, d’autant plus qu’elle servait aussi et sert encore, en

matière pénale à déterminer la juridiction qui statuera, en fonction de l’importance

d’un préjudice fonctionnel :

- coups et blessures volontaires : L’ITT supérieure ou inférieure à huit jours,

détermine le Tribunal qui statuera et l’importance de la peine pénale possible

(Tribunal de Police pour les amendes et Tribunal de Grande Instance en matière

correctionnelle).

- coups et blessures involontaires : ITT supérieure ou inférieure à trois mois.

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ITP : L’Incapacité Temporaire Partielle, (ITP),

Dans la mesure où on retenait comme définition de l’incapacité temporaire totale

celle reposant sur des critères uniquement fonctionnels, il n’était pas illogique de

soutenir que le passage de cet état d’incapacité totale à l’état séquellaire et à plus

forte raison à la guérison, ne se faisait pas d’un jour à l’autre, mais par étapes

pouvant justifier la détermination d’un ou plusieurs taux d’incapacité temporaire

partielle, reposant sur des critères fonctionnels.

Il pourrait être tentant de proposer pour la période séparant des différentes étapes un

ou deux taux d’ITP, de façon à combler un vide théorique dans la construction du

raisonnement médico- légal.

L’expérience prouve que la corrélation entre ces taux d’incapacité temporaire et la

réalité d’un déficit fonctionnel essentiellement évolutif est pour le moins sujette à

caution.

L’absence de corrélation est encore plus flagrante si on utilise des taux de déficit

fonctionnel discutables pour mesurer l’importance des préjudices économiques dans

le cas où, pendant cette période d’incapacité temporaire, la victime n’a repris qu’une

partie des activités rémunérées, éventualité qui se rencontre essentiellement chez les

travailleurs indépendants.

Si pendant la période séparant l’ITT de la consolidation, la victime n’a subi aucun

préjudice économique, on voit mal quelle signification indemnitaire peut avoir un ou

deux taux d’incapacité temporaire « fonctionnelle », sauf à transposer des

raisonnements peu clairs et des calculs compliqués, les principes de l’indemnisation

des déficits fonctionnels permanents à des déficits temporaires mal mesurés.

------------------

Les autres préjudices temporaires n’étaient pas exprimés et n’étaient donc pas

indemnisées.

(Souffrances endurées, gênes dans la vie, dommage esthétique, ...)

------------------------

La mission DINTILHAC instaure le principe de l’analyse de l’ensemble des

préjudices temporaires et définitifs, en éclatant les anciennes évaluations globales,

peu précises dans des chapitres distincts, plus précis, surtout plus physiologique et

moins astreints aux concepts liés au travail.

A succédé, ensuite, une période de floue et d’incertitudes concernant l’application

de cette nomenclature sous la pression des assurances qui voyaient dans cette

nouvelle conception de l’analyse d’un dommage, une explosion des indemnisations.

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Les missions d’assurances rechignaient donc à appliquer cette nouvelle

nomenclature, les magistrats tardaient à appliquer cette nouvelle conception

d’analyse, et les définitions mêmes des critères n’étaient pas clairement exprimées

et comprises, souvent interprétées différemment par les experts, ce qui donnaient

lieu à des discussions sans fin sur la méthode d’analyse d’un dommage.

Certains reprochant parfois à juste titre que l’on qualifiait différemment le même

préjudice, sous différentes rubriques, ce qui amenait à l’indemniser plusieurs fois.

Par exemple une cicatrice faciale labiale, peut engendrer à la fois un dommage

esthétique (temporaire et définitif), un dommage fonctionnel, (hypoesthésie,

anesthésie, incontinence labiale) temporaire et définitif et un caractère algique

(dysesthésies) temporaire et/ ou définitif.

Les choses se clarifient mieux actuellement et les missions Dintilhac des Tribunaux

deviennent maintenant la règle. Les définitions même de la nomenclature Dintilhac

semblent mieux comprises.

Il faut replacer les différents paramètres de l’analyse d’un dommage, en séparant les

critères temporaires des critères permanents, délimités par la date de consolidation.

Préjudices temporaires

A- Préjudices patrimoniaux

Dépenses de santé actuelles :

Frais divers :

Perte de gains Professionnels actuels

B- Préjudices extra patrimoniaux ou préjudices personnels.

Déficit fonctionnel temporaire :

On parle de Déficit Fonctionnel.

La définition est donc plus physiologique.

Selon la définition :

Ce poste de préjudice cherche à indemniser l’invalidité subie par la victime dans sa sphère

personnelle pendant la maladie traumatique et jusqu’à la consolidation de son état.

- Cette invalidité, par nature temporaire, est dégagée de toute incidence sur la rémunération

professionnelle de la victime, laquelle est réparée au titre « perte de gains professionnels actuels ».

- Il traduit l’incapacité fonctionnelle totale ou partielle que va subir la victime jusqu’à la

consolidation. - Il correspond aux périodes d’hospitalisation de la victime mais aussi à la « perte de la

qualité de vie et à celle des joies usuelles de la vie courante » que rencontre la victime pendant la maladie traumatique (séparation de la victime de son environnement familial et

amical durant l’hospitalisation, privation temporaire des activités privées ou d’agrément,

préjudice sexuel…).

Il peut être Total : Déficit Fonctionnel Temporaire Total : DFTT

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Il peut être partiel Déficit Fonctionnel temporaire Partiel : DFTP.

En pratique, plusieurs dénominations sont utilisées :

GTT/ GTP = gênes temporaires, de l’évènement causal à la consolidation.

Directement imputable à l’évènement causal.

Gênes totales ou partielles subies sur le plan personnel (Comprend aussi le

préjudice d’agrément et sexuel).

Il faut être descriptif (Nature, durée et intensité).

Si on fixe un taux, il faut être en accord avec les Parties et préciser qu’il inclut

aussi le préjudice d’agrément et sexuel.

Il faut décrire la dégressivité et la durée.

Le rôle du médecin : Il devra préciser que la victime exerce ou non une activité

rémunérée, prendre en considération toutes les gênes subies par le demandeur sur

les activités habituelles (Notamment hospitalisation et astreinte aux soins…).

Les compagnies d’assurances ont réalisé une classification en 4 classes,

permettant aux règleurs de traiter facilement les dossiers :

- classe I 10%

- classe II 25 %

- classe III 50 %

- classe IV 75%

Les tribunaux demandent des taux et l’utilisation des classes ne doit pas être

exclusives.

Ces classes sont particulièrement inadaptées en matière de stomatologie avec les petits taux.

Les taux utilisés sont ceux du barème mais il est nécessaire d’être descriptif.

-----------------------

Souffrances endurées : Physiques et psychiques, durant la maladie traumatique (Evaluées sur

une échelle de 1 à 7 degrés)

-----------------------------

Préjudice esthétique temporaire : PET

Préciser s’il n’est pas individualisé, s’il est inclus dans les souffrances endurées et les

gênes constitutives d’un DFT.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La date de consolidation :

Etat stabilisé

Etat non stabilisé.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Préjudices permanents

A- Préjudices patrimoniaux

Dépenses de santé futures :

Frais de logement adapté FLA

Frais de véhicule adapté : FVA

Assistance par tierce personne : ATP :

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Perte de gains professionnels futurs :

Incidence professionnelle

Préjudice scolaire, universitaire, ou de formation :

B- Préjudices extra patrimoniaux ou préjudices personnels.

- Notion DFP : (Déficit Fonctionnel Permanent)

- AIPP : (Atteinte à l’Intégrité Physique et Psychique)

C’est l’incidence du dommage sur les fonctions du corps humain de la victime.

Correspond à la réduction définitive du potentiel physique, psycho sensoriel, et / ou

intellectuel résultant de l’atteinte à l’intégrité anatomo- physiologique médicalement

constatable, à laquelle s’ajoutent les phénomènes douloureux et les répercussions

psychologiques ainsi que les conséquences liées à cette atteinte dans la vie de tous les

jours.

Ce poste de préjudice cherche à indemniser un préjudice extra- patrimonial découlant d’une

incapacité constatée médicalement, qui établit que le dommage subi a une incidence sur les

fonctions du corps humain de la victime.

Il s’agit ici de réparer les incidences du dommage qui touchent exclusivement à la sphère

personnelle de la victime, mais aussi :

- La douleur permanente qu’elle ressent.

- La perte de la qualité de la vie.

- Les troubles dans les conditions d’existence qu’elle rencontre au quotidien après

sa consolidation.

- La perte d’autonomie dans les activités journalières.

- Il s’agit d’un préjudice distinct du préjudice d’agrément.

Le DFP est évalué après description par référence au barème d’évaluation des taux

d’incapacité du Concours Médical.

Il faut s’en expliquer dans le rapport.

L’AIPP (Atteinte à l’Intégrité Physique et Psychique)

Elle exprime les troubles dans les conditions d’existence que rencontre la victime dans son

vécu quotidien, après la consolidation.

Par exemple, une personne agressée avec un traumatisme mandibulaire responsable d’une

fracture laissant comme séquelles un déficit du V3 évalué à 3%, une dysfonction temporo

mandibulaire évaluée à 3%, se verra attribué un taux de Déficit Fonctionnel ¨Permanent de

6% mais une AIPP de 10% tenant compte des souffrances après consolidation et du

retentissement psychique post agression.

Le préjudice d’agrément :

Préjudice esthétique permanent : PEP Regard sur soi et regard des autres sur soi.

Préjudice sexuel PS: préjudices touchant à la sphère sexuelle,

Préjudice d’Etablissement PPE :

Retentissement professionnel :

Assistances :

Préjudices permanents exceptionnels :

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Aptitudes aux activités antérieures :

Préjudice lié à une pathologie évolutive Deux nouveaux postes :

- Défaut d’information.

- La notion de perte de chance pouvant interférer avec le DFP ; (Dossier TE)

Evolution :

Complications évolutives prévisibles :

Frais déjà engagés imputables :

Frais futurs imputables:

Surveillance clinique et renouvellement

Evolution.

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MISE EN PAGE DU RAPPORT

Certifie avoir été saisi par le Greffe du Tribunal de Grande Instance de…… en date du

…. et en avoir accepté la mission.

Certifie avoir accompli moi-même en honneur et conscience, la mission à moi confiée, le …..

à heures à mon cabinet au ….. ; en présence de :

-M né le à .

Identité vérifiée sur présentation délivrée le

à numéro ,

Numéro de Sécurité Sociale (CPAM de ),

déclarant avoir pour mutuelle complémentaire la et résider au

, la victime et demandeur.

-M

-M

Après avoir régulièrement convoqué la victime demandeur par lettre recommandée avec

accusé de réception numéro , le , courrier réceptionné le

et les parties par lettre simple (

Lors de la réunion, l’expert porte à la connaissance des parties présentes les documents qui lui

ont été communiqués afin de s’assurer du respect de la procédure contradictoire. Il les informe

des éléments de pertinence recueillis dans ces documents, procède à une reconstitution des

faits sur la base desdits documents, entend les parties dans un premier temps sur les éléments

factuels permettant de préciser la reconstitution des faits, analyse de façon contradictoire les

documents d’imagerie en laissant aux parties la possibilité de consulter l’ensemble des

documents iconographiques présents, entend enfin les parties en débat contradictoire sur les

différents chapitres faisant objet de la mission.

Commémoratifs : recueillis le à des faits.

Circonstances et rappels des faits :

Premières constatations médicales :

Certificat médical initial de constatation des blessures (service d’urgences)

Certificat médical descriptif lésionnel du service de stomatologie.

Compte rendu d’hospitalisation

Compte rendu opératoire

AT

Date de sortie

Modalités de sortie.

Contexte lésionnel (Polytraumatisés)

Date du premier diagnostic lésionnel stomatologique.

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Radiographies, scanners, IRM, ….

Evolution immédiate :

Reprise chirurgicale éventuelle.

Traitements complémentaires, nature durée intensité…

Evolution secondaire :

Certificat médical descriptif lésionnel du praticien (dentiste, stomato, orthodontiste,

kiné…)

Devis de réparation.

Etat antérieur et corrélation entre le devis présenté (Etat antérieur et réparation imputable)

Facture, justificatifs des remboursements, sommes restées à charge, ….

Telle est la situation au jour de notre examen, le à x mois (années) de l’accident du

Documents présentés à l’expertise : Reproduits dans les commémoratifs :

Listes des documents.

Courriers et certificats médicaux :

Liste et/ ou reproduits

Radiographies

Examens pratiqués lors de l’expertise :

Des empreintes.

Des radiographies.

Des photographies.

Histoire de vie- Antécédents : Nous sommes en présence d’ âgé de , aux cheveux et aux yeux

déclarant être droitier gaucher, mesurer et peser .

a) Situation professionnelle

Au moment de l’accident :

Evolution :

Au jour de l’examen :

b) Situation familiale :

c) Activité de loisir particulière :

d) Antécédents

- médicaux

- psychiatriques

- chirurgicaux

- traumatiques

- traitement suivi régulièrement

- traitement actuel

-stomatologiques :….

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Doléances : recueillies le à des faits

Monsieur, Mademoiselle, Madame est alors invité, avec l’aide de , à nous indiquer les

éléments séquellaires fonctionnels persistants au jour de notre examen, imputables selon

, aux faits dont déclare avoir été victime le .

Il / Elle nous précise :

Séquelles fonctionnelles, mâcher, incontinence labiale, ouverture buccale, ….

Séquelles nerveuses

Cicatrices

Esthétique

Perte de revenus professionnels

Déclassement professionnel

Douleur

Retentissement familial

Retentissement sexuel

Retentissement psychologique

Coût des soins, sommes à charge

Demande de provisions financières

Etc…..

Répondre aux doléances dans la discussion médico légale.

Examen et constatations cliniques : examen réalisé le à des faits.

a) Examen facial :

Le visage est symétrique/Asymétrique

Tiers supérieur, moyen, inférieur de la face.

Cicatrices éventuelles :

D’origine traumatique…., voie d’abord chirurgicale…

Siège.

Visibilité de face, de profil ….

Dimensions :

Couleur :

Caractère inflammatoire ou sans caractère inflammatoire.

L’orientation est dans les plis naturels de la face ou coupant les plis naturels de la face.

Souplesse. Adhérence aux plans sous jacents.

Photographie :

Susceptible d’amélioration spontanée, non susceptible d’amélioration spontanée.

Susceptible de retouche chirurgicale. Non susceptible de retouche chirurgicale.

Evolutive, chéloïde, rétractile…..

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Les reliefs osseux :

Le nez est d’aspect normal …nature de la déformation,… existence de cicatrice.

L’examen des flux narinaires de la tâche de buée, au miroir de Glaezel, montre une image

symétrique/ asymétrique par défaut du flux narinaire du côté droit – gauche.

L’examen des orifices narinaires par rhinoscopie antérieure présence ou absence de déviation

de la cloison nasale.

Tester l’existence de troubles de l’odorat (anosmie- hyposmie, dysosmie et traumatologie…)

Les cadres orbitaires : symétrie, régularité, déformation.

La palpation des cadres orbitaires est indolore/ douloureuse.

Existence d’une marche d’escalier perceptible au niveau des sutures fronto- zygomatiques,

zygomatico- maxillaires, ni fronto- malaires.

Existence d’une dystopie canthale.

La position des fentes palpébrale et leur symétrie.

La distance inter canthale (33 mm) est normale

Présence/ Absence de ptosis. (Déficit du muscle releveur de la paupière)

(Une lésion dans le tiers interne des paupières et dans la région canthale interne doit faire

évoquer une lésion des voies lacrymales, en particulier des canalicules).

Le canal lacrymo- nasal dont le trajet est intra osseux est particulièrement vulnérable en cas

de fracture type Le Fort II ou Le Fort III.)

Explorer la motricité oculaire lors des lésions du plancher orbitaire :

L’examen statique des globes oculaires et étude du déplacement du globe oculaire dans le

sens vertical, latéral ni antéro- postérieur (Exophtalmie ou enophtalmie).

L’examen dynamique du réflexe photo- moteur direct et consensuel (Motricité oculaire

intrinsèque)

La motricité extrinsèque des mouvements oculaires dans toutes les 9 directions, sans diplopie.

Existe-t- il une limitation de la mobilité et conservation du parallélisme des globes

oculaires ?

Les pommettes faciales (os malaires ou zygomatiques) : symétrie, … proéminence normale.

(Enfoncement, abaissement)

Photographie dans l’axe vertical.

La palpation des pommettes (Douleurs ?)

La palpation endo- buccale des pieds des malaires (Douleur ?)

La mandibule (symétrie, déformation, cal vicieux, pseudarthrose, encoche)

La palpation des rebords mandibulaires

L’examen des articulations temporo- mandibulaires et la cinétique mandibulaire. Traumatologie du 1/3 inférieur de la face. (Cas particulier hyper extension mécanisme en

fléau).

L’amplitude de l’ouverture buccale est mesurée du bord incisif de l’incisive centrale

supérieure gauche à l’incisive centrale inférieure gauche à x mm. 36 mm

L’ouverture buccale se fait droite sans déviation ? chemin sinusoïde ? déviation régulière ?

Les limitations d’ouverture buccale avec une ouverture rectiligne traduisent le plus souvent

une luxation discale antérieure irréductible bilatérale.

Les ouvertures buccales déviées d’une manière régulière orientent plutôt vers un

dysfonctionnement musculaire ou une inflammation articulaire ou une contracture musculaire

unilatérale ou une luxation discale unilatérale irréductible.

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Les ouvertures buccales amples déviées avec mouvements en baïonnette évoquent une

luxation discale réductible unilatérale ou si elles se produisent en fin de mouvement, une

luxation condylo- glénoïdienne.

L’ouverture buccale est- elle douloureuse, indolore ?

Les caractères de cette douleur : - Localisation pré tragienne en regard de l’articulation elle-même ou se localiser aux différents muscles

intéressés par la manducation

- Caractère localisé ou diffus

- Intensité perturbant ou pas le sommeil.

- Durée

- Fréquence

- Périodicité

- Evolution dans le temps

- Causes déclenchantes

- Facteurs d’aggravation et d’atténuation.

Le test de la morsure sur une cale en bois permet de conclure à une pathologie musculaire si

la douleur augmente lors de la morsure de la cale du côté douloureux et une pathologie

articulaire si lors de cette manœuvre la douleur s’estompe partiellement. A l’inverse lorsque le

bâtonnet de bois est introduit du côté opposé au syndrome douloureux du patient, une

augmentation de douleur lors de la contraction évoque une participation articulaire.

- Recherche d’une cause para fonctionnelle type bruxisme par l’étude des facettes

d’usure dentaire.

- Il existe une hypertrophie des muscles masticateurs.

Il n’existe pas de craquement audible lors des mouvements d’ouverture.

Il existe des craquements des articulations – de l’articulation droite – gauche, à l’auscultation

des articulations.

Le type de bruit claquement ou crissement

Le claquement correspond essentiellement à un problème de dysfonctionnement disco-

condylien. Plus le claquement est précoce lors de l’ouverture buccale, moins la luxation

discale antérieure est importante et inversement.

Les crissements correspondent au frottement des extrémités osseuses dénudées de leur

revêtement articulaire ou des surfaces articulaires cartilagineuses très irrégulières l’une sur

l’autre.

Présence/ Absence de ressaut.

(Sensation de mâchoire qui se décroche), survenant lors de l’ouverture ou de la fermeture,

s’accompagnent de claquements articulaire uni ou bilatéral, synchrone ou asynchrone.

Ces ressauts traduisent une luxation discale antérieure réductible ou bien lorsqu’ils se

produisent en fin d’ouverture buccale, une luxation condylo- glénoïdienne.

Signe otologique ? (Acouphène, hypoacousie, otalgie).

Présence/ Absence de sub-luxation.

Les mouvements de diduction.

Le mouvement de propulsion.

DIAGNOSTIC LESIONNEL :

Discussion de l’imputabilité des lésions à prévoir.

L’examen de la motricité faciale.

Froncer et relever les sourcils : muscles sourcilier et frontal.

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Fermer les yeux: muscle orbiculaire des paupières.

Souffler : muscle buccinateur.

Siffler : muscle orbiculaire des lèvres.

On rappelle pour mémoire que le muscle releveur de la paupière supérieure est innervé par la

III ème paire crânienne, et les muscles masticateurs par le nerf trijumeau ou Vème paire

crânienne.

La paralysie faciale périphérique post-traumatique par atteinte du tronc du VII (Nerf facial),

en cas de plaie jugale ou parotidienne ou de fracture du rocher, entraîne ainsi une disparition

de la motricité de toute une hémi- face avec :

- Effacement des rides et du sillon naso- génien.

- Absence d’occlusion palpébrale, source d’ulcération cornéenne et de complication

oculaire.

- Signe de Charles Bell ; à la fermeture des paupières, l’œil ascensionne en haut et en

dehors du côté paralysé.

- La bouche est attirée du côté sain, avec contraction du muscle platysma lors de

l’ouverture contrariée de la cavité buccale réalisant le signe du peaucier du cou.

Asymétrie touchant la branche inférieure- supérieure du nerf moteur facial du côté gauche

droit.

Photographie.

L’étude de la sensibilité superficielle :

La recherche d’une hypoesthésie ou d’une anesthésie dans les territoires cutanés des branches

de division du nerf trijumeau Vème paire crânienne

- Rameaux dorsaux des nerfs spinaux cervicaux, branches du plexus cervical.

- Région labio mentonnière innervée par le nerf alvéolaire inférieur V3 fractures

mandibules)

- Territoires sous- orbitaires et hémi- lèvre supérieure innervés par le nerf infra orbitaire

V2 (Fracture malaire ou os zygomatique)

- Région supra sourcilière innervée par le nerf supra orbitaire V1 (tiers sup de face)

Ce déficit est partiel : hypoesthésie

Ce déficit est total : anesthésie

Schéma et photographie :

Les lèvres : d’aspect, occlusion, tonus.

L’occlusion labiale complète / incomplète.

Odorat et goût : Perturbation du goût, de l’odorat ?Tests salé sucré amer, différentes odeurs

narine par narine.

Présence ou absence d’adénopathie sous maxillaire ou cervicale.

Les glandes salivaires sous maxillaires et parotidiennes.

b) Examen endo- buccal :

* L’examen de la déglutition.

* L’examen de la phonation.

* Le positionnement de la langue au repos.

* L’hygiène buccale. Tartre, de dépôts.

* Les gencives.

* Parodontopathie ?

* Malpositions dentaires ? (Antérieures ou postérieures au traumatisme ?

* Absence ou Présence de signe en faveur d’un bruxisme ?

* Les muqueuses de la langue, des joues, du plancher de la bouche. (Tabagisme ?)

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* La salive.

Le schéma dentaire est le suivant:

Côté droit Côté gauche

18 - 17 – 16 - 15 - 14 - 13 - 12 - 11 21 – 22 – 23 – 24 – 25 – 26 – 27 –2 8 maxillaire supérieur

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

48 - 47 - 46 - 45 - 44 - 43 - 42 - 41 31 – 32 – 33 –34 – 35 – 36 – 37 – 38 mandibule

Examen dent par dent :

Arcade maxillaire 18= dent de sagesse supérieure droite

17= deuxième molaire supérieure droite

16= première molaire supérieure droite

15= deuxième prémolaire supérieure droite

14= première prémolaire supérieure droite

13= canine supérieure droite

12= incisive latérale supérieure droite

11= incisive centrale supérieure droite

21= incisive centrale supérieure gauche

22= incisive latérale supérieure gauche

23= canine supérieure gauche

24= première prémolaire supérieure gauche

25= deuxième prémolaire supérieure gauche

26= première molaire supérieure gauche

27= deuxième molaire supérieure gauche

28= dent de sagesse supérieure gauche

Arcade mandibulaire

48=dent de sagesse inférieure droite

47=deuxième molaire inférieure droite

46=première molaire inférieure droite

45=deuxième prémolaire inférieure droite

44=première prémolaire inférieure droite

43=canine inférieure droite

42=incisive latérale inférieure droite

41=incisive centrale inférieure droite

31=incisive centrale inférieure gauche

32=incisive latérale inférieure gauche

33=canine inférieure gauche

34=première prémolaire inférieure gauche

35=deuxième prémolaire inférieure gauche

36=première molaire inférieure gauche

37=deuxième molaire inférieure gauche

38=dent de sagesse inférieure gauche

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Etude de l’occlusion :

L’occlusion de convenance obtenue en serrant des dents ne retrouve pas d instabilité

mandibulaire

Supra clusion

Infra clusion,

Occlusion croisée,

Prématurités occlusales,

Interférences occlusales en protrusion et en latéralité.

Examen des dents traumatisées :

Dent Aspect couronne Vitalité Trans-illumination Mobilité Teinte Percussion

Radiographie

Au total :

Les données de l’examen cliniques et les données de l’anamnèse et des examens

radiologiques nous pouvons déterminer l’état antérieur : schéma dentaire

Côté droit Côté gauche

18 - 17 - 16 - 15 - 14 - 13 - 12 - 11 21 – 22 – 23 – 24 – 25 – 26 – 27 –2 8 maxillaire supérieur

-----------------------------------------------------------------------------------------------------

48 - 47 - 46 - 45 - 44 - 43 - 42 - 41 31 – 32 – 33 –34 – 35 – 36 – 37 – 38 maxillaire inférieur

Discussion médico-légale :

Monsieur Mademoiselle Madame nous déclare avoir été victime d’

le soit il y a .

M était activité professionnelle (activité maintenue ou pas

maintenue)

Arrêt de travail trajet

Lésions et blessures – imputabilité- Evolution :

Les lésions et blessures en relation directe, certaine avec les faits déclarés du sont

au vu des différents documents et certificats présentés :

- Choc émotionnel

- Traumatisme de associant :

-

-

-

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-

-

- Hospitalisation du au

- Intervention chirurgicale le

- Examen le

- Soins dentaires, prothétiques, orthodontiques, kiné (modalités, coûts, remboursements ?)

- Reprise chirurgicale

Imputabilité :

Les critères d’imputabilité :

1- Intégrité préalable

2- La vraisemblance scientifique

3- La certitude du diagnostic

4- La concordance de siège

5- Le délai d’apparition

6- La continuité évolutive

7- La réalité du traumatisme

8- L’état antérieur

9- Faits intercurrents

Incidence de l’Etat antérieur :

Incidence du traumatisme sur l’état antérieur :

Mécanismes physiopathologiques conduisant aux lésions observées.

La responsabilité (de la personne, du praticien) ne peut être engagée que lorsqu’il existe un

dommage, un fait générateur et un lien de causalité.

- Le dommage doit être réel

- Le fait dommageable (en responsabilité professionnelle) peut être constitué par une

imprudence, négligence, maladresse, une insuffisance de moyens ou le fait d’une chose, d’un

préposé.

- Il doit exister un lien de causalité directe et certain entre le dommage et le fait

dommageable.

- En responsabilité professionnelle, la notion d’information préalable du patient, la notion de

consentement éclairé, d’acceptation du risque, sont essentielles compte tenu de l’évolution de

la jurisprudence.

L’état antérieur « fragmente » l’imputabilité et l’expert doit l’analyser selon un raisonnement

précis. Il est constitué par l’ensemble des antécédents susceptibles d’intervenir dans le

processus pathologique faisant suite à l’accident pour l’aggraver, ou qui peuvent avoir été

aggravés par celui-ci.

Quelle serait l’évolution de l’état antérieur sans le traumatisme ?

Quelles auraient été les conséquences du traumatisme sans l’état antérieur ?

Quelles sont les conséquences du traumatisme sur l’état antérieur ?

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Le raisonnement médico légal en cas d’état antérieur ayant modifié l’évolution des lésions

traumatiques ou ayant été modifié par l’accident peut être synthétisé par la triade classique :

- quelle aurait été l’évolution des lésions traumatiques en l’absence d’état

antérieur ?

- quelle aurait été l’évolution de l’état antérieur en l’absence d’accident ?

- quel est le résultat de l’interaction état antérieur- lésions traumatiques ?

Date de consolidation et s’en expliquer.

Evaluation médico légale

Préjudices temporaires

A- Préjudices patrimoniaux

Dépenses de santé actuelles : DSA= Ensemble des frais hospitaliers, médicaux, paramédicaux et

pharmaceutiques (Infirmiers, kinésithérapie, orthoptie, orthophonie, dentisterie, ….) restés à charge de la

victime.

Description des soins médicaux et para médicaux mis en œuvre jusqu’à la consolidation en précisant leur

imputabilité au dommage initial, leur nature, leur durée en indiquant les dates d’hospitalisation avec pour

chaque période le nom du ou des services concernés.

Frais divers : Coût et surcoût ( sur pièces justificatives) de tous les frais susceptibles d’être exposés avant la

date de consolidation et qui sont imputables à l’événement à l’origine du dommage corporel :

Assistance par médecin conseil,

Frais de transport,

Assistance par une tierce personne pour les besoins de la vie courante (incluant garde d’enfant et aide

ménagère),

Frais d’adaptation temporaire d’un véhicule ou d’un logement,

Frais d’appareillage spécifiques exposés à titre temporaire, personnel de remplacement (pour les artisans et

commerçants dans l’impossibilité de diriger leur affaire)

Frais temporaires et ponctuels exceptionnels imputables.

Rôle du médecin : Aucun concernant les frais, il devra décrire les conditions de reprise de l’autonomie et

lorsqu’elle a eu recours à une aide temporaire (humaine et/ ou matérielle) en préciser la nature et la durée.

Perte de gains Professionnels actuels : Pertes actuelles de revenus éprouvés par la victime du fait de

son incapacité provisoire de travail.

Répercussions du dommage sur la sphère professionnelle

Totales ou partielles

Le médecin ne peut se prononcer sur les pertes de gains qui sont l’aspect financier du dommage et qui sont du

domaine indemnitaire et non de l’évaluation médico légale.

Il donnera des précisions sur les arrêtes de travail prescrits.

Il devra en préciser la durée et les conditions de reprise et en discuter l’imputabilité à l’évènement causal en

fonction de l’activité exercée au moment de l’activité.

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B- Préjudices extra patrimoniaux ou préjudices personnels.

Déficit fonctionnel temporaire : - Ce poste de préjudice cherche à indemniser l’invalidité subie par la victime dans sa sphère personnelle

pendant la maladie traumatique et jusqu’à la consolidation de son état.

- Cette invalidité, par nature temporaire, est dégagée de toute incidence sur la rémunération

professionnelle de la victime, laquelle est réparée au titre « perte de gains professionnels actuels »

- Il traduit l’incapacité fonctionnelle totale ou partielle que va subir la victime jusqu’à la consolidation.

- Il correspond aux périodes d’hospitalisation de la victime mais aussi à la « perte de la qualité de vie et

à celle des joies usuelles de la vie courante » que rencontre la victime pendant la maladie traumatique

(séparation de la victime de son environnement familial et amical durant l’hospitalisation, privation

temporaire des activités privées ou d’agrément, préjudice sexuel…)

Si on fixe un taux, il faut être en accord avec les Parties et préciser qu’il inclut aussi le préjudice d’agrément

et sexuel.

Il faut décrire la dégressivité et la durée.

Le rôle du médecin : il devra que la victime exerce ou non une activité rémunérée, prendre en considération

toutes les gênes subies par le demandeur sur les activités habituelles (Notamment hospitalisation et astreinte

aux soins…,)

Le Déficit Fonctionnel Total Temporaire :

Le déficit Fonctionnel Temporaire Partiel :

Souffrances endurées : Physiques et psychiques, durant la maladie traumatique (Evaluées sur une échelle

de 1 à 7 degrés)

Les éléments constitutifs des Souffrances Endurées sont :

- le traumatisme l’agression.

- les lésions….fracture…etc.

- l’hospitalisation.

- les interventions chirurgicales.

- les soins dentaires pratiqués.

- le retentissement douloureux des soins.

- les séquelles douloureuses dentaires.

L’ensemble de ces éléments justifie des Souffrances Endurées qualifiables de

ou de sur une échelle à 7 degrés.

Elles sont représentées par la douleur physique consécutive à la gravité des blessures, à leur évolution, à la

nature , la durée et le nombre d’hospitalisations, à l’intensité et au caractère astreignant des soins auxquels

s’ajoutent les souffrances psychiques et morales représentées par les troubles et phénomènes émotionnels

découlant de la situation engendrée par l’accident et que le médecin sait être habituellement liées à la nature

des lésions et à leur évolution ;

Préjudice esthétique temporaire : PET

Recouvre l’altération de l’apparence physique certes temporaire mais aussi les conséquences personnelles très

préjudiciables, liées à la nécessité de se présenter dans un état physique altéré au regard des tiers, notamment

chez les grands brûlés ou les traumatisés de la face.

Il faut exclure les petites lésions

Il faut des conséquences très préjudiciables et liée la nécessité de se présenter dans un état physique altéré au

regard des tiers.

Dans tous les cas : ne pas ignorer et ne pas galvauder

Préciser dans le rapport, descriptif et dégressivité.

Préciser s’il n’est pas individualisé s’il est inclus dans les souffrances endurées et les gênes constitutives d’un

DFT.

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Les éléments constitutifs du dommage esthétique sont constitués par :

-, -, -

L’ensemble de ces éléments justifie un dommage esthétique temporaire qualifié de

ou de sur une échelle à 7 degrés.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La date de consolidation :

Etat imputable stabilisé.

Etat imputable non stabilisé

Etat non imputable (stabilisé ou non stabilisé)

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Préjudices permanents

A- Préjudices patrimoniaux

Dépenses de santé futures : Frais hospitaliers, médicaux, para médicaux et pharmaceutiques et assimilés

même occasionnels mais médicalement prévisibles et rendus nécessaires par l’état pathologique permanent et

chronique de la victime après consolidation (frais liés à des hospitalisations périodiques, à un suivi médical

assorti d’analyses, à des examens et à des actes périodiques, des soins infirmiers, etc.…) incluant éventuellement

les frais liés à l’installation de prothèses ou aux frais d’appareillage et matériels spécifiques nécessaires afin de

suppléer le handicap physiologique permanent. Le coût des ces aides techniques inclut un budget permettant de

racheter le matériel lorsqu’il est usé.

Ne pas chiffrer le coût sauf cas très spécifique mais :

- se prononcer sur la nécessité de soins médicaux para médicaux d’appareillage ou de prothèse nécessaires

après la consolidation pour éviter une aggravation de l’état séquellaire, et d’en justifier l’imputabilité en

précisant s’il s’agit de soins limités dans le temps ou occasionnels ou engagés la vie durant.

Frais de logement adapté FLA (sur justificatif)

Aménagement du domicile

Acquisition d’un domicile mieux adapté prenant en compte le surcoût financier engendré par cette acquisition

(preuve de l’existence du logement adapté dans le secteur locatif)

Frais de déménagement et d’emménagement

Surcoût d’un loyer (coût du m2 du handicap)

Frais de structure des lieux de vie autres que le foyer ou maison médicalisée

Rôle du médecin, en cas de perte d’autonomie, dresser un bilan situationnel en décrivant avec précision le

déroulement d’une journée sur 24 heures.

Il décrira les gênes engendrées par l’inadaptation du logement, étant entendu qu’il lui appartient de se

limiter à une description de l’environnement en question et aux difficultés qui en découlent ;

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Frais de véhicule adapté FVA

Le médecin n’aura à se prononcer que sur la nécessité de recourir à un véhicule aménagé sans se prononcer

sur son coût.

De même il pourra préciser les difficultés à se mouvoir en transport en commun mais ne se prononcera pas sur

le surcoût éventuel.

Assistance par tierce personne ATP : Pour assister la victime dans ses actes de la vie quotidienne,

préserver sa sécurité et suppléer sa perte d’autonomie (aide qualifiée ou/ et non qualifiée) et ne tient pas

compte de l’aide apportée par l’entourage.

Restaurer la dignité de la personne.

Préciser les besoins et les modalités de l’aide à la personne nécessaires pour palier l’impossibilité ou la

difficulté d’effectuer les actes et gestes de la vie courante, que cette aide soit apportée par l’entourage ou par du

personnel extérieur.

Indiquer la fréquence et la durée d’intervention de la personne à cette aide en précisant pour ce qui concerne la

personne extérieure, la qualification professionnelle éventuelle. ¨Préciser quels sont les moyens techniques

palliatifs nécessaires au patient( appareillage, aide technique,..)

Perte de gains professionnels futurs : Perte ou diminution des revenus de la victime consécutive à

l’incapacité permanente résultant du dommage (soit par perte de l’emploi, soit par l’obligation pour la victime

d’exercer un emploi à temps partiel)

Pour les jeunes victimes ne percevant pas à la date du dommage de gains professionnels, il conviendra de

prendre en compte pour l’avenir la privation de ressources professionnelles engendrées par le dommage en se

référant à une indemnisation par estimation.

Discuter l’imputabilité aux séquelles présentées, en fonction des activités exercées au moment de l’accident.

Préciser la nature du retentissement :

- reprise au même poste

- reclassement ou changement de poste

- même entreprise ou non

- abandon de toute ou partie de l’activité

- de toute activité

Incidence professionnelle : Comprend les préjudices touchant à l’activité professionnelle autres que celui

résultant de la perte ou de la diminution des revenus déjà indemnisées au titre de la perte des gains

professionnels futurs.

Ce poste de préjudice recouvre les incidences périphériques du dommage touchant à la sphère professionnelles

comme le préjudice subi par la victime en raison notamment de :

- sa dévalorisation sur le marché du travail

- la perte d’une chance professionnelle

- l’augmentation de la pénibilité de l’emploi

- la nécessité de devoir abandonner la profession exercée avant le dommage au profit d’une autre

- les frais de reclassement professionnel, de formation ou de changement de poste

- l’incidence de l’incapacité de travail sur le montant de la pension auquel pourra prétende la victime au

moment de sa prise de retraite

- pour une victime sans emploi au moment du dommage, la perte de la possibilité de revenir sur le

marché du travail.

Préjudice scolaire, universitaire, ou de formation : Ce poste a pour objet de réparer la perte

d’année(s) d’étude que ce soit scolaire, universitaire, de formation ou autre consécutive à la survenance du

dommage, et intègre, outre le retard scolaire, universitaire ou de formation subi, une possible modification

d’orientation voire de renonciation à toute formation obérant l’intégration de la victime dans le monde du

travail.

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B- Préjudices extra patrimoniaux ou préjudices personnels.

Déficit fonctionnel permanent : DFP : Incidence du dommage sur les fonctions du corps humain de la

victime.

Correspond à la réduction définitive du potentiel physique, psycho sensoriel et / ou intellectuel résultant de

l’atteinte à l’intégrité anatomo- physiologique médicalement constatable, à laquelle s’ajoutent les phénomènes

douloureux et les répercussions psychologiques ainsi que les conséquences liées à cette atteinte dans la vie de

tous les jours.

Ce poste de préjudice cherche à indemniser un préjudice extra- patrimonial découlant d’une incapacité

constatée médicalement qui établit que le dommage subi a une incidence sur les fonctions du corps humain de la

victime.

Il s’agit ici de réparer les incidences du dommage qui touchent exclusivement à la sphère personnelle de la

victime, mais aussi :

- la douleur permanente qu’elle ressent

- la perte de la qualité de la vie

- les troubles dans les conditions d’existence qu’elle rencontre au quotidien après sa consolidation

- la perte d’autonomie dans les activités journalières.

- Il s’agit d’un préjudice distinct du préjudice d’agrément.

Ce DFP est évaluée après description par référence au barème d’évaluation des taux d’incapacité des du

Concours Médical édition 2002.

Le préjudice d’agrément : PA lié à l’impossibilité pour la victime de pratiquer régulièrement une

activité spécifique sportive ou de loisir (Apprécié in concreto en tenant compte de tous les paramètres

individuels de la victime : âge, niveau….) Donner un avis motivé sur l’impossibilité définitive de continuer la

pratique d’une activité de loisir régulièrement exercée antérieurement en discutant l’imputabilité à l’évènement

causal.

Préjudice esthétique permanent : PEP Regard sur soi et regard des autres sur soi Les éléments constitutifs du dommage esthétique sont constitués par :

-, -, -

L’ensemble de ces éléments justifie un dommage esthétique qualifié de ou de sur

une échelle à 7 degrés.

Préjudice sexuel PS: préjudices touchant à la sphère sexuelles, de trois types : - préjudice morphologique lié à l’atteinte aux organes sexuels primaires et secondaires

- préjudice lié à l’acte sexuel lui- même : perte de libido, perte de la capacité physique à réaliser l’acte,

perte de la capacité à accéder au plaisir.

- préjudice lié à une impossibilité ou à une difficulté à procréer.

Se prononcer sur le caractère direct et certain de l’imputabilité en tenant compte des aspects

physiologiques déjà pris en considération dans le taux de DFP en précisant si les doléances exprimées

justifient une appréciation distincte du DFP.

Préjudice d’Etablissement PPE : Perte d’espoir et de chance de réaliser un projet de vie familiale «

normale » (se marier, fonder une famille, élever des enfants), en raison de la gravité du handicap. Le médecin doit pouvoir apporter tous éléments utiles à la détermination de ce poste mais ne se prononcera

pas stricto sensu sur ce préjudice qui n’est pas d’ordre médical ( perte de chance)

Retentissement professionnel : Il n’y a pas de retentissement professionnel. Comprend les préjudices touchant à l’activité professionnelle autres que celui résultant de la perte ou de

la diminution des revenus déjà indemnisés au titre de la perte de gains professionnels futurs.

Ce poste de préjudice recouvre les incidences périphériques du dommage touchant à la sphère

professionnelle comme le préjudice subi par la victime en raison notamment de :

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- de sa dévalorisation sur le marché du travail

- de la perte d’une chance professionnelle

- de l’augmentation de la pénibilité de l’emploi

- du préjudice né de la nécessité de devoir abandonner la profession exercée avant le dommage au

profit d’une autre.

Comprend aussi les frais de reclassement professionnel, de formation ou de changement de poste.

La perte de retraite que la victime devra supporter et pour une victime sans emploi au moment du dommage,

la perte possibilité de revenir sur le marché de l’emploi.

Le médecin précisera essentiellement :

- si les séquelles empêchent l’intéressé de reprendre son activité et dans quelle mesure un reclassement

professionnel est possible sans entrer dans le détail mais en discutant l’imputabilité de cette situation

à l’évènement causal.

- Il ne lui appartient pas de se prononcer sur les aspects financiers relatifs à la dévalorisation sur le

marché du travail ou les frais de reclassement ou même la perte de possibilité de trouver du travail.

-

Assistances :

Préjudices permanents exceptionnels : Préjudices atypiques non indemnisables au titre des catégories

exposées, directement liées aux handicaps permanents dont reste atteinte la victime après la consolidation, et

fonction des circonstances particulières et personnelles à la victime.

Il ne s’agit pas ici d’un poste évaluable par le médecin. c’est à partir de la nature des séquelles décrites et

évaluées par le médecin que l’indemnisation pourra être proposée en cas de conséquences exceptionnelles.

Aptitudes aux activités antérieures :

Du point de vue stomatologique, M reste totalement partiellement apte, à la

reprise ou au maintien des activités sociales, ludiques et sportives qu’elle il pouvait être en

mesure d’exercer au moment de la survenue des faits déclarés du

Préjudice lié à une pathologie évolutive : Il s’agit d’indemniser le préjudice résultant pour la victime

de la connaissance de sa contamination par un agent exogène, quelle que soit sa nature (biologique, physique ou

chimique) qui comporte le risque d’apparition à plus ou moins brève échéance, d’une pathologie mettant en jeu

le pronostic vital.

Sont notamment visées les maladies incurables susceptibles d’évoluer et dont le risque d’évolution constitue en

lui-même un chef de préjudice distinct et qui doit être indemnisé en tant que tel.

Existe en dehors de toute consolidation des blessures, puisqu’il se présente avant et pendant la maladie

traumatique

Ex : préjudice lié à la contamination d’une personne par le virus de l’hépatite C, VIH, Creutzfeld- Jacob,

amiante, ….

Evolution :

Complications évolutives prévisibles :

Frais déjà engagés imputables :

Frais futurs imputables:

Surveillance clinique et renouvellement :

Evolution.

REPONSES SPECIFIQUES AUX QUESTIONS DE LA MISSION ++++

Conclusion :

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Le taux du barème « indicatif » d’évaluation des taux d’incapacité en Droit Commun :

• Perte d’une dent 1 (à 1,5 %)

• Mortification d’une dent 0,5%

• Trouble d’articulé dentaire 2 à 10%

• Hypoesthésie ou anesthésie avec dysesthésies dans

le territoire du nerf sous orbitaire V2 : jusqu’à 5%

• Hypoesthésie ou anesthésie avec dysesthésies dans

le territoire du nerf alvéolaire inférieur V3, avec

incontinence labiale comprenant le déficit dentaire :

- unilatéral jusqu’à 5%

- bilatéral 5 à 12%

• Hypoesthésie ou anesthésie avec dysesthésies dans

le territoire du nerf lingual :

- unilatéral jusqu’à 5%

- bilatéral 10 à 12%

• Communication bucco- sinusienne ou bucco- nasale 2 à 15%

• Dysfonctionnements mandibulaires :

Limitation permanente de l’ouverture buccale :

- limitée à 30 mm 5 %

- limitée à 20 mm 17 %

- limitée à 10 mm 25 %

• Troubles de l’articulation temporo mandibulaire

• forme légère unilatérale 3%

• forme légère bilatérale 5%

• forme sévère 5 à 10%

• Troubles de l’articulé dentaire post traumatiques :

Au prorata de la perte de la capacité masticatoire 2 à 10 %

• Atteinte neurologique motrice :

paralysie faciale ne comprenant pas les complications ophtalmologiques

- unilatérale 5 à 15 %

- bilatérale 15 à 25 %

• Pathologie salivaire :

- fistule salivaire d’origine parotidienne jusqu’à 15 %

- syndrome de Frei 6 à 8

CHIFFRAGES DES TAUX D’INVALIDITE

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(Ephydrose per- prandiale latéro faciale des régions pré auriculaires et parotidiennes)

Evaluation des souffrances endurées

Se chiffrent de 1 à 7.

S’évaluent in abstracto

Tenir compte des modalités du traumatisme générateurs et des modalités thérapeutiques.

Soins dentaires et dévitalisation, avulsions de 0,5/7 à 1/7.

Pose d’implants et soins prothétiques réparateurs 1/7

Traumatologie dentaires et soins réparateurs de 1 à 2/7

Fracture mandibulaire avec ostéosynthèse et blocage 3/7 minimum.

Avec dépose des plaques 3,5/7

Tenir compte des soins dentaires éventuels.

Lorsque l’évaluation du dommage maxillo facial entre dans un cadre global de lésions

orthopédiques, viscérales,….. l’évaluation doit se faire indépendamment et ne pas minimiser

l’évaluation sous prétexte qu’il existera d’autres évaluations qui cumulativement dépasseront

7/7. Cette évaluation globale tiendra compte des différentes lésions et sera secondairement

globalisée (expert principal).

Tenir compte des souffrances psychologiques éventuelles que l’on pourra évaluer séparément

ou cumulativement, en s’en expliquant clairement.

Disjonctions crânio faciales 4/7.

Evaluation du dommage esthétique In abstracto.

Photographies

Description

S’expliquer sur le retentissement (rouge à lèvre, maquillage,adaptation du comportement….)

Chiffrage de 0 à 7.

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IMPUTABILITE :

Les évaluations faites doivent entrer évidemment dans le champ de l’imputabilité :

A chaque fois, sur chaque évaluation temporaire et /ou définitive, il faut se poser la question

de l’imputabilité, en répondant aux critères d’imputabilité.

Les critères d’imputabilité :

1/ Intégrité préalable.

2/ La vraisemblance scientifique.

3/ La certitude du diagnostic.

4/ La concordance de siège.

5/ Le délai d’apparition.

6/ La continuité évolutive.

7/ La réalité du traumatisme.

8/ L’état antérieur.

9/ Faits intercurrents.

Quelle serait l’évolution de l’état antérieur sans le traumatisme ?

Quelles auraient été les conséquences du traumatisme sans l’état antérieur ?

Quelles sont les conséquences du traumatisme sur l’état antérieur ?

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Restaurations dentaires et prothétiques

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Compensation prothétique

Selon barème ….. il est indicatif.

- Une dent compensée par prothèse sur implant 0%.

- Une dent compensée par prothèse fixe 0,3 0,5%.

- Une dent compensée par prothèse mobile 0,5 %.

Penser au renouvellement prothétique en tenant compte de l’état antérieur.

- Dent saine initialement : renouvellement à vie tous les 12/15 ans.

- Dent dévitalisée nécessitant une couronne avant traumatisme : pas de renouvellement.

- Dent couronnée. (Ancienneté et coefficient de vétusté). Restauration à l’état antérieur.

1ère : Sur le fondement de la loi du 5 Juillet 1985, le responsable de l'accident (Madame

Responsable – assurance Z) doit à la victime, Monsieur Accidenté, la réparation intégrale de

son préjudice.

- Ce préjudice est défini comme étant celui dont le fait générateur est l'accident.

- En conséquence, la prise en charge des préjudices nés des interventions des différents

médecins relève de l'obligation de réparation du responsable de l'accident dès lors que ces

interventions ont pour origine cet accident, et n'auraient pas eu lieu si la victime n'avait pas

été accidentée.

- S'il s'avérait que ces interventions aient pu être fautives, engager la responsabilité de leur

auteur et générer un coût supplémentaire, c'est à un second stade, sur le plan des appels en

garantie et sur le fondement de la responsabilité professionnelle des praticiens, que la

répartition des coûts se fera, sans que cela influe sur le droit à réparation intégrale de

Monsieur Accidenté.

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RESPONSABILITE MEDICALE

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Les fondements de la responsabilité médicale DES TÂTONNEMENTS JURISPRUDENTIELS AU 4 MARS 2002

La balance de la justice met du temps à trouver une position d’équilibre dans le domaine du droit médical. La loi du 4

mars 2002 va-t-elle lui permettre de se stabiliser ?

Avant l’intervention du législateur et la loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du

système de santé, la jurisprudence tant civile qu’administrative a tenté de créer des régimes de responsabilité médicale

favorables aux victimes de dommages survenus sans faute du médecin. Elle a remis en cause cette jurisprudence et a créé un régime de responsabilité médicale fondée sur la faute du praticien.

Des victimes mal indemnisées

Avec les progrès spectaculaires effectués dans le domaine médical, la médecine est devenue extrêmement invasive et la notion

de risque médical est apparue.

Pourtant, et pendant très longtemps, le domaine de la responsabilité médicale est resté l’un des derniers où les victimes de

dommages corporels étaient tributaires d’une responsabilité pour faute du médecin. En effet, le médecin était tenu d’une

obligation de moyens et la mise en jeu de sa responsabilité dépendait de la preuve qu’il avait commis une faute.

Cour de cassation, 20 mai 1936, arrêt Mercier.

« L’obligation de soins découlant du contrat médical et mise à la charge du médecin est une obligation de

moyens ; le médecin ne pouvant s’engager à guérir, il s’engage seulement à donner des soins non pas quelconque mais consciencieux, attentifs et conformes aux données acquises de la science ».

Or très souvent, ces victimes n’étaient pas indemnisées car elles ne parvenaient pas à établir l’existence d’une faute du médecin.

L’intervention de la jurisprudence

Dans l’attente de l’intervention du législateur, la jurisprudence administrative s’est emparée du problème et a créé des cas de responsabilité sans faute.

Cour administrative d’appel de Lyon, 20 décembre 1990, arrêt Gomez.

Un adolescent de 15 ans atteint d’une cyphose est hospitalisé afin de subir une intervention chirurgicale.

Les médecins utilisent alors une nouvelle technique chirurgicale. Quelques heures après son réveil, le

jeune homme souffre de paraplégie.

Les parents saisissent le Tribunal administratif aux fins de voir condamner l’hôpital et d’obtenir une

indemnisation. Mais les deux experts vont conclure qu’aucune faute n’a été commise au sein de l’hôpital.

Le Tribunal administratif va alors débouter les parents de leur demande. Ils vont donc saisir la Cour

administrative d’appel qui va créer un régime de responsabilité sans faute du service hospitalier en

déclarant « l’utilisation d’une thérapeutique nouvelle crée, lorsque ses conséquences ne sont pas encore

entièrement connues, un risque spécial pour les malades qui en sont l’objet ; que lorsque le recours à une

telle thérapeutique ne s’impose pas pour des raisons vitales, les complications exceptionnelles et

anormalement graves qui en sont la conséquence directe engagent même en l’absence de faute, la responsabilité du service public hospitalier. »

Malgré cette avancée, la mise en oeuvre de cette jurisprudence était difficile puisqu’elle restait cantonnée à des situations très

particulières nécessitant la réunion de trois conditions :

la thérapeutique choisie devait être une thérapeutique nouvelle aux conséquences non encore entièrement connues ;

le recours à cette thérapeutique ne devait pas s’imposer pour des raisons vitales ; l’utilisation de cette thérapeutique devait entraîner des complications exceptionnelles et anormalement graves.

Quelques années plus tard, le Conseil d’Etat ira encore plus loin en créant un régime de responsabilité sans faute du médecin beaucoup moins strict pour le patient.

Conseil d’Etat, 9 avril 1993, arrêt Bianchi.

Après avoir subi une artériographie vertébrale, le patient se réveille avec une tétraplégie et souffre de très

importantes douleurs. L’expert judiciaire retient comme cause vraisemblable de cet accident une occlusion

secondaire à l’artériographie, au niveau de l’artère vascularisant la moelle cervicale, provoquée par une

petite bulle ou un petit caillot libéré au moment de l’exploration, constituant un risque inhérent à ce genre

d’examen. L’expert conclu en disant que l’hôpital n’a commis aucune faute dans l’exécution de l’artériographie.

Nous sommes donc bien dans le cadre de l’aléa thérapeutique. Pourtant, le Conseil d’Etat va engager la

responsabilité de l’hôpital en statuant que « lorsqu’un acte médical nécessaire au diagnostic ou au

traitement du malade présente un risque dont l’existence est connue mais dont la réalisation est

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exceptionnelle et dont aucune raison ne permet de penser que le patient y soit particulièrement exposé, la

responsabilité du service public hospitalier est engagée si l’exécution de cet acte est la cause directe de

dommages sans rapport avec l’état initial du patient comme avec l’évolution prévisible de cet état, et présentant un caractère d’extrême gravité ».

La jurisprudence Bianchi constitue une avancée majeure dans l’indemnisation des victimes puisque le Conseil d’Etat a très

clairement choisi d’autoriser l’indemnisation de l’aléa thérapeutique.

Cette jurisprudence sera confirmée ultérieurement par un autre arrêt du Conseil d’Etat du 3 novembre 1997, Hôpital Joseph

Imbert d’Arles.

En l’espèce, un jeune enfant de cinq ans est hospitalisé en vue de subir une circoncision rituelle. Pendant l’intervention qui se

déroule sous anesthésie générale, l’enfant se retrouve plongé dans un coma profond. Après être resté un an dans ce coma, le

jeune garçon décède.

Sur l’action des parents contre l’hôpital, le Conseil d’Etat va rendre une décision très proche de celle de l’arrêt Bianchi. En réalité, il reprend les termes de l’arrêt Bianchi en remplaçant simplement le terme « malade » par celui de « patient ».

La conséquence est très importante puisque le régime de responsabilité peut alors s’appliquer tant à une intervention à finalité thérapeutique qu’à une intervention à finalité non thérapeutique.

Ainsi, pour pallier l’inertie du législateur en la matière, la jurisprudence administrative a tenté de trouver une solution pour

indemniser les victimes de dommages survenus sans faute du médecin ou de l’hôpital. La jurisprudence civile a, quant à elle,

toujours refusé de consacrer une responsabilité sans faute des professionnels de santé.

Si elle a accepté de créer des obligations accessoires de sécurité résultat c’est dans des cas très limités.

La Cour de cassation a d’abord posé un principe de présomption de responsabilité.

Arrêt Bonicci du 21 mai 1996 décidant qu’« une clinique est présumée responsable d’une infection

(nosocomiale) contractée dans une salle d’opération (...) à moins de prouver l’absence de faute de sa

part ».

Ainsi, la faute de la clinique est présumée en cas d’infection nosocomiale. Pour s’exonérer, elle devra prouver qu’elle n’a

commis aucune faute.

Nous ne sommes donc pas encore dans un régime de responsabilité sans faute, mais dans un régime de présomption de

responsabilité dont le professionnel de santé peut s’exonérer en prouvant qu’il n’a pas commis de faute.

Cet arrêt sera confirmé par un autre arrêt de la Cour de cassation du 16 juin 1998, dit arrêt Belledone. La Cour de cassation va

ensuite aller beaucoup plus loin en rendant trois arrêts du 29 juin 1999, les arrêts « Staphylocoques dorés » édictant que « les

établissements de santé privés et les médecins ont une obligation "de sécurité de résultat" dont ils ne peuvent se libérer qu’en rapportant la preuve d’une cause étrangère ».

Ainsi, la simple preuve de l’absence de faute ne suffit pas. Pour s’exonérer, le médecin ou l’établissement de santé doit prouver

l’existence d’une cause étrangère (force majeure, fait de la victime, fait du tiers). Cette jurisprudence les autorise également à s’exonérer en prouvant qu’ils ont respecté scrupuleusement les règles d’hygiène et d’asepsie.

Cette jurisprudence sera étendue aux cabinets médicaux, par un arrêt de la Cour de cassation du 23 février 2001.

Dans un autre cas très précis, la Cour de cassation a rendu un arrêt, le 9 novembre 1999, selon lequel :

« s’il est exact que le contrat formé entre le patient et le médecin met à la charge de ce dernier, sans

préjudice de son recours en garantie contre le fabriquant, une obligation de sécurité de résultat en ce qui

concerne le matériel qu’il utilise, pour l’exécution d’un acte médical, d’investigations ou de soins, encore

faut-il que le patient démontre que ce matériel est à l’origine du dommage ».

Le médecin a donc une obligation de résultat concernant le matériel utilisé. Il ne pourra s’exonérer de toute responsabilité, non

pas en prouvant son absence de faute mais en prouvant l’existence de la cause étrangère.

En revanche, la jurisprudence civile a refusé de manière expresse de mettre à la charge des praticiens l’indemnisation de l’aléa thérapeutique.

Cour de cassation, 8 novembre 2000, « la réparation des conséquences de l’aléa thérapeutique n’entre

pas dans le champ des obligations dont le médecin est contractuellement tenu à l’égard de son patient ».

En l’espèce, à la suite d’une intervention de neurochirurgie, un patient se retrouve atteint d’un paralysie irréversible. Les experts

concluent que cette paralysie est due à un infarctus spontané certes imputable à l’intervention mais sans faute du médecin. La

Cour de cassation décide donc, en l’absence de faute du médecin, de ne pas indemniser cet aléa thérapeutique.

Cette jurisprudence a été entérinée par la loi n°2002-303 du 4 mars 2002.

La loi du 4 mars 2002

Malgré la circonspection de la jurisprudence civile par rapport à la jurisprudence administrative, médecins, établissements de santé et assureurs ont craint une remise en cause irréversible de leur célèbre obligation de moyens.

Une crise majeure est intervenue puisque dans cette crainte, les assureurs ont commencé à résilier les contrats d’assurance les

liant aux médecins et les ont renégociés en y introduisant des primes très élevées. Les médecins ont alors protesté et affirmé qu’ils allaient se désengager en ne traitant que les cas sans risque.

C’est dans ces conditions et notamment pour régler ce conflit que le législateur est intervenu avec la loi du 4 mars 2002. Sans

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préciser plus avant, il s’agit seulement d’évoquer ici les principes fondamentaux de la loi relative aux droits des malades et à la

qualité du système de santé qui a réalisé une véritable réforme du droit de la responsabilité médicale. Elle a posé des principes de responsabilité médicale qui remettent en cause les jurisprudences administratives et civiles élaborées en cette matière.

1er principe, l’article L 1142-I et II du Code de la santé publique, les professionnels de santé, les établissements, services ou

organismes dans lesquels sont pratiqués des actes individuels de prévention, de diagnostic ou de soins ne sont responsables des conséquences dommageables de leurs actes qu’en cas de faute.

La loi exclut donc l’application des jurisprudences Bianchi ou Gomez.

Pour pouvoir engager la responsabilité d’un professionnel de santé, il faut prouver l’existence d’une faute.

2e principe : Pour les établissement s de santé (hôpitaux et cliniques), il existe une responsabilité sans faute en cas

d’infections nosocomiales. Ils ne pourront se dégager qu’en prouvant l’existence d’une cause étrangère. Ainsi, sur ce point, la

loi confirme les arrêts du 29 juin 1999, sauf qu’à présent, les établissements ne pourront s’exonérer de leur responsabilité que par la preuve d’une cause étrangère, et non plus par la preuve du respect des normes d’asepsie et d’hygiène.

Mais une grande différence existe par rapport aux arrêts du 29 juin 1999 : les professionnels de santé libéraux ne sont plus concernés. Pour pouvoir engager leur responsabilité en cas d’infection nosocomiales, il faudra prouver l’existence d’une faute.

3e principe : un cas de responsabilité sans faute des médecins et des établissements de santé est créé. C’est a responsabilité sans faute en cas de dommages causés par un produit de santé défectueux.

4e principe : pour les accidents médicaux, les affections iatrogènes et les infections nosocomiales (celles pour lesquelles un

cause étrangère a été prouvée), c’est la solidarité nationale qui permet d’indemniser les victimes.

Trois conditions doivent être remplies.

* L’accident médical, l’affection iatrogène ou l’infection nosocomiale doit être directement imputable à des actes de prévention,

de diagnostic ou de soins.

* L’évènement doit avoir pour le patient des conséquences anormales au regard de son état de santé et de l’évolution prévisible

de celui-ci.

* L’évènement doit présenter un caractère de gravité. Il faut une incapacité permanente partielle (IPP) de plus de 24 %, selon le

décret du 24 avril 2003.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, les cas de mise en jeu de la responsabilité médicale se multiplient, même si la loi du 4 mars 2002 a permis de

limiter le nombre de procédures devant les tribunaux.

Alors que la jurisprudence antérieure avait mis en place un système d’indemnisation systématique des victimes par la création

d’obligations de sécurité résultat, la loi du 4 mars 2002 a posé le principe fondamental de responsabilité du médecin ou de

l’établissement de santé, uniquement en cas de faute. Certes la loi a maintenu l’existence d’une responsabilité sans faute, mais dans des cas extrêmement restreints : infections nosocomiales et produits de santé.

Beaucoup se sont plaints du fait que grand nombre de victimes se retrouvent désormais sans possibilité de voir indemniser leur

préjudice. Cela dit, cette loi a aussi permis de limiter une dérive à l’américaine consistant à considérer que la médecine devait

être dénuée de tout risque. Désormais, il faut considérer que le risque médical existe et doit être, en l’absence de faute du médecin ou de l’établissement de santé, supporté par le patient.

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Méthodologie et Analyse

de la mise en jeu de la Responsabilité Civile Professionnelle.

Analyser les doléances.

Analyser la nature de l’échec ou de la complication et poser un diagnostic clair.

Bonnes pratiques professionnelles :

Le cadre contractuel par lequel le praticien s’engage à délivrer des soins conformes aux

données acquises de la science et des techniques, au moment où se font les soins obéit à :

- Une obligation de résultats

- Une obligation de moyens

- Une obligation de moyens « renforcée »

Ce cadre doit être d’abord déterminé.

. Le praticien s’obligeant à respecter une obligation de moyens comprenant :

- une analyse clinique préalable, complétée éventuellement par des examens complémentaires

(d’imagerie).

- poser un diagnostic.

- poser une indication thérapeutique (chirurgicale) répondant aux données acquises de la

science et des techniques.

Référentiel des indications thérapeutiques, conférences de consensus, ….

- délivrer une information préalable. (Nature de l’intervention, indication, rapport bénéfices /

risques, complications habituelles, avantage et inconvénients, alternatives thérapeutiques,

informations sur le risques encourus en l’absence de traitement)

- s’assurer de la compréhension du patient aux informations et explications délivrées.

- élaboration d’un plan de traitement.

- fournir un devis.

- obtenir le consentement aux soins proposés, incluant, en cas de besoins un délai de

réflexion.

Pour retenir la responsabilité civile professionnelle, il est nécessaire de retenir :

- un élément fautif (Imprudence, négligence, maladresse).

- un dommage.

- un lien de causalité entre le dommage et l’élément fautif, en rapport direct et certain.

Obligation de Moyens.

Obligation de Sécurité Résultats.

Obligation de résultats.

ANALYSE point par point, conclusion.

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Conséquences de la mise en jeu de la responsabilité civile professionnelle sont ensuite

déterminées.(Analyse d’imputabilité)

Les chiffres des mises en cause sont relativement stables depuis 5/6 ans,

avec une croissance régulière cependant

En stomatologie et chirurgie maxillo faciale, le taux de sinistralité est d’environ 10/15 %.

En chirurgie dentaire le taux de sinistralité se situe autour de 5/ 8%.

Principales réclamations :

Actes de chirurgie dentaire :

Litige prothétique :

Prothèses amovibles dont le résultat n’est pas satisfaisant.

Prothèses scellées. Bridges, couronnes, inlays inadaptés, troubles

d’occlusions dentaires, perforations radiculaires, survenues

d’infections,

Indications contestées

Complications suite à des soins dentaires :

Résections apicales, reprise infectieuse.

Infection après avulsion.

Complications d’extractions :

ATM

Troubles de la sensibilité labiale, labio mentonnière,

linguale.

Brûlure commissure labiale.

Erreur d’extraction.

Fracture dentaire collatérale.

Faux canal.

Fracture d’instrument (fraise dentaire, instruments

endodontique….)

Caries non détectées.

Infections après sois dentaires (nécroses)

Endocardite d’Osler.

Ostéonécrose après avulsion (biphosphonates)

Allergies alléguées, …..

Orthodontie : Incidence a doublé en quatre ans :

Aggravation de terrain parodontal.

Difficulté de mise en place de canine incluse.

Rhizalyses dentaires.

Résultats esthétique et fonctionnel non atteints.

SADAM.

Mortifications dentaires.

Divers Névralgie cervico brachiale (hernie discale- lien de

causalité)

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Décès après extractions chez patient ayant pontage

artériel.

Hémorragie plancher de bouche, asphyxie.

Chirurgie Fracture mandibulaire, effraction sinus, communication

bucco sinusienne, plaies diverses (langue, plancher bouche,joues, brûlures labiales, …)

Implantologie et comblements sinusiens :

Absence d’ostéo intégration, infections, péri- implantites,

douleurs,…sinusites, lésions nerveuses.

Défaut de résultat fonctionnel et/ ou esthétique des

prothèses sur implants.

-----------------------------------------

Extraction de dent de sagesse

- atteinte du nerf alvéolaire inférieur ou nerf lingual.

- fracture de la mandibule.

- communication bucco sinusienne.

Chirurgie maxillo faciale :

Exérèse glande sous maxillaire et atteinte du nerf lingual.

Paralysie faciale sur chirurgie parotidienne, chirurgie ATM.

Au total :

L’essentiel des mises en cause de la responsabilité des stomatologistes est en rapport avec :

- Une atteinte du nerf alvéolaire inférieur mandibulaire.

- Une atteinte du nerf lingual

- La création de communication bucco sinusienne.

- Une mention particulière concernant la chirurgie de comblement sinusienne.

Une augmentation particulière concernant l’orthodontie, et la chirurgie de comblement

sinusienne avant implantologie au maxillaire.

Retard de conduite de diagnostic :

Cancérologie.

Parodontologie.

Syndrome algo dysfonctionnel des ATMS

Hors implantologie : Ainsi, sur un millier de déclarations :

- Environ 400 portent sur la réalisation de prothèses scellées (couronnes, bridges,

inlays, onlays), des problèmes et infections liées aux obturations canalaires et

coronaires sous jacentes.

- Environ 130 concernent des prothèses amovibles.

- Une vingtaine concernent les prothèses mixtes scellées et amovibles.

- Environ 50 contestations sur la qualité des soins (obturations canalaires,

obturations amalgames et composites)

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- Une vingtaine concerne les infections consécutives à des soins (abcès, cellulites,

kystes récidivants, 2 suspicions d’endocardite d’Osler dont un décès)

- Une dizaine de litiges d’origine diverses dont 5 allergies au métal

- ……….

- 300 complications diverses :

- environ 40 conséquences d’anesthésie et suites opératoires (paresthésies ou

hypoesthésies du nerf alvéolaire et du nerf lingual consécutives à des extractions

de dents de sagesse ou molaires, cellulites, fracture de table osseuse, d’aiguille…

- environ 30 concernent des dépassements réalisés lors d’obturations canalaires qui

ont entraîné des complications de type paresthésie ou hypoesthésie du nerf

alvéolaire, sinusite et aspergillose, douleurs et infections.

- 60 fractures d’instruments canalaires ou divers.

- Une dizaine de fractures mandibulaires lors d’actes chirurgicaux.

- Une trentaine d’effractions et lésions du sinus (projection de pâte endo- canalaire,

d’apex, de racine et d’instrument, création de communication bucco sinusienne.)

- Environ 60 litiges en orthodontie :

- 100 déclarations en implantologie et comblement sinusiens.

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Anatomie dentaire : La couronne dentaire : émail, dentine, pulpe dentaire,

Racine et canaux dentaires

Le parodonte (Tissus de soutien dentaire) gencive, le cément, le ligament parodontal, l’os alvéolaire

Anatomie mandibulaire et anatomie maxillaire

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Anatomie mandibulaire

Le nerf alvéolaire inférieur V3

Le nerf lingual

Anatomie maxillaire

Les fosses nasales

Les sinus maxillaires

Le V2

Les joues Canal excréteur de la parotide Sténon et nerf facial

Le plancher de bouche Canal excréteur de la glande sous maxillaire Wharton, artères .

La langue artères linguales

L’anatomie du nerf alvéolaire inférieur (V3) dans son trajet intra mandibulaire est un obstacle

important du fait de sa proximité, dans la chirurgie mandibulaire (extractions des dents

incluses) et dans la chirurgie des lésions infectieuses apicales dentaires.

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Pathologie dentaire et dentisterie

Principes et techniques de réparation en dentisterie

Les caries : Processus de destruction progressif de l’organe dentaire.

Carie simple d’émail : Nettoyage des tissus carieux et taille d’une cavité rétentive permettant

de maintenir les matériaux d’obturation.

Puis obturation par matériaux d’obturation (amalgame ou composite ou autre…)

Le matériel d’obturation peut se détacher mais il est rare qu’à ce stade des complications

surviennent. Une reprise de carie est toujours possible.

Une carie amélo dentinaire (Email et dentine) nécessite les mêmes soins mais la proximité

de la pulpe dentaire nécessite la pose de protection pulpaire.

Le risque de nécrose de la pulpe dentaire devient plus important. La complication majeure de

cette mortification est l’infection canalaire et apicale pouvant se traduire par un granulome

apical, un kyste dentaire, une cellulite, la perte de la dent.

Cette mortification pouvant se développer à bas bruit, il convient de toujours bien informer le

patient du risque afin de l’inciter à réaliser un contrôle de la vitalité dentaire après quelques

mois. (Toxicité pulpaire des composites)

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Une carie plus profonde touchant ou pénétrant la pulpe dentaire nécessite la désinfection

canalaire et l’obturation complète de l’ensemble des cavités pulpaires et canalaires

préalablement désinfectées jusqu’au sommet des racines (dévitalisation, désinfection

canalaire, obturation canalaire). Le contrôle de la qualité de l’obturation canalaire par

radiographie est indispensable.

Les pâtes antiseptiques utilisées ont une durée de vie limitée dans le temps et il convient de

prévenir le patient qu’une surveillance est toujours nécessaire.

Ce traitement endodontique peut être difficile notamment sur les dents postérieures possédant

plusieurs canaux et racines parfois courbes.

Une faible ouverture buccale, un réflexe nauséeux important, une pusillanimité importante

sont des éléments compliquant l’acte envisagé.

Il est prudent avant de commencer un traitement endodontique de prévenir le patient d’une

difficulté technique toujours possible.

- Tous les canaux ne sont pas toujours pénétrables par les broches.

- Les fractures d’instruments (tire nerf, broche, bourre- pâte), sont des accidents à

envisager.

- L’obturation de l’apex n’est pas toujours correctement réalisable.

Composite

Pulpe dentaire

Mortification et infection apicale

Molaire couronnée, dont les canaux ne

sont pas obturés et présentant une

déminéralisation apicale témoignant d’une

infection.

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De nombreux incidents peuvent émailler ces traitements endodontiques (obligation de moyen)

Impossibilité technique d’aléser puis d’obturer convenablement les canaux (Canaux très fins,

courbes, introuvables, calcifiés, malformations, butées…..)

L’information du patient est une nécessité afin d’instaurer une surveillance régulière et

dépister une complication infectieuse.

Reprise du traitement canalaire et disparition

de l’infection apicale

La pose d’une couronne sur une dent

dont une racine est incorrectement

obturée et présentant un foyer

infectieux est une faute engageant la

responsabilité du praticien.

Carie

Malformation radiculaire pouvant être à

l’origine d’une impossibilité d’obturation

radiculaire complète.

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Incidents : Fractures d’instruments (broches, tire nerf, bourre pâte…..)

Infection dentaire secondaire à la fracture

d’une broche n’ayant pu être extraite.

Ce type d’incident, caractérisé par une

« maladresse » du praticien est

susceptible d’engendrer la mise en jeu de

sa responsabilité professionnelle.

Kyste dentaire

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Analyse de l’échec : Corps étranger dans la racine mésiale de la molaire, à l’origine d’une

infection apicale, caractérisée, ici par l’existence d’un kyste infectieux. (Broche servant à

dévitaliser, fracturée à l’apex, visible par une surdensité radiologique.

(Maladresse chirurgicale susceptible d’engendrer la mise en jeu de la responsabilité

professionnelle).

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Les dépassements de pâtes endo canalaires peuvent dans certaines circonstances

générer des complications :

- Compression du nerf alvéolaire inférieur, réalisant un déficit en aval.

Ces dépassements de pâte endo- canalaire dans le canal dentaire provoquent des lésions de

brûlure chimique du nerf du nerf et une altération quasi complète de la conduction nerveuse.

La compression mécanique souvent invoquée, pouvant être levée par une décompression

chirurgicale n’améliore que peu le trouble sensitif et risque par le geste chirurgical d’aggraver

les conséquences.

Dépassement de pâte dans le canal dentaire, où

chemine le nerf alvéolaire inférieur, provoque

un déficit sensitif en aval avec anesthésie et

hypoesthésie labio mentonnière.

Dépassement de pâte de la dent 47 dans le canal

mandibulaire.

L’obturation sous anesthésie locale est souvent à

l’origine de tels accidents. (Faute technique)

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Les dépassements de pâte intra sinusien dans le sinus maxillaire sont très souvent

responsables de sinusite maxillaire et greffe fongique. Ils constituent la principale cause de

sinusites maxillaires d’origine dentaire.

La composition chimique des pâtes (oxyde de zinc et corticoïdes) favorise la croissance

fongique.

Le contrôle radiologique du traitement endo canalaire d’une dent est indispensable.

En cas de dépassement, le contrôle du sinus est indispensable (Blondeau) et l’information du

patient est nécessaire. Une consultation ORL est indispensable.

Les conséquences sont très différentes selon que le patient est immunodéprimé ou non.

Chez le patient immuno- compétent les signes cliniques peuvent être très discrets, de

découverte radiologique ou s’exprimer par une douleur hémifaciale avec rhinorrée antérieure

ou postérieure, d’une cacosmie et de croûtes noirâtres.

Chez le patient immunodéprimé le tableau clinique est véritablement alarmant, pouvant

engager le pronostic vital. La destruction des parois osseuses est impressionnante avec

extension Vers l’ethmoïde et le plancher orbitaire.

Le scanner indispensable montre le caractère pseudo- tumoral de l’atteinte fongique.

Pâte endo canalaire ayant fusé dans le sinus

maxillaire, responsable d’une sinusite maxillaire

avec greffe fongique.

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Indications et contre indications des traitements endodontiques :

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Indications :

- pulpites irréversibles ou pulpe nécrosées avec ou sans signes cliniques et/ ou

radiographiques de parodontites apicale.

- Pulpe vivante dans les cas suivants : pronostic défavorable de la vitalité pulpaire,

probabilité élevée d’exposition pulpaire au cours de restauration coronaire

n’autorisant pas le coiffage direct, amputation radiculaire ou hémisection.

Contre indications :

- formelle : cardiopathie à haut risque d’endocardite infectieuse si la pulpe est

nécrosée.

- relative : cardiopathie à haut risque d’endocardite infectieuse si la dent est vivante

et cardiopathie à risque moins élevée dans tous les cas.

Chez ces patients, les soins endodontiques ne doivent être réalisés que si trois

conditions sont remplies : champ opératoire étanche (digue), totalité de

l’endodonte accessible, réalisation en une seule séance.

- dent sans avenir fonctionnel, ou avec support parodontal insuffisant.

Les recommandations de l’ANDEM ont été publiées en 1996, reprise par la HAS en 2008 Et sont les suivantes:

- La réalisation d’un cliché radiographique avant, pendant et après traitement

endodontique.

o Avant traitement afin de pouvoir évaluer l’anatomie radiculaire de la dent,

le nombre et la longueur des canaux à traiter.

o Pendant le traitement afin de déterminer une longueur de préparation

précise. L’utilisation de localisateur électronique d’apex peut réduire le

nombre de clichés.

o Après le traitement pour évaluer la qualité de l’obturation : le canal devant

apparaître totalement obturé, aucune lumière ne devant être visible au-delà

de l’extrémité de l’obturation. C’est l’élément de référence de surveillance

pour le suivi du patient.

- La mise en place d’un champ opératoire de type « digue »

- L’utilisation d’une solution désinfectante de type hypochlorite de sodium pendant

toute la durée de la préparation canalaire.

- La réalisation de l’obturation canalaire à laide d’un matériau neutre semi – solide

et d’un ciment canalaire permettant la compression.

Le praticien est tenu à une obligation de moyens, dans la réalisation d’un traitement

endodontique.

Aussi faut- il, en cas d’échec, analyser les causes de cet échec avant de conclure à la mise en

jeu de la responsabilité civile du praticien :

- Analyser l’état antérieur dentaire.

- Analyser l’indication de dévitalisation.

- Analyser l’ensemble des séquences du traitement.

- Analyser la qualité du traitement effectué.

- Le traitement endodontique obture-t-il tous les canaux, jusqu’à l’apex ?

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- Analyser les conditions du traitement (Antiseptiques, nombre de séances,

radiographies de contrôle),

La notion d’aléa thérapeutique est évoquée, dans ce domaine, lorsque l’ensemble des phases

du traitement endodontique répond aux données acquises de la science et des techniques à la

date du traitement, avec une obturation complète et homogène, sans clinique infectieuse.

Les traitements endodontiques doivent être surveillés régulièrement, puisque la qualité

antiseptique des produits utilisés n’est pas forcément pérenne.

Un omnipraticien, peut toujours confier son patient à un spécialiste endodontique, en cas de

difficulté rencontrée.

Cependant, en pratique médicale quotidienne, les tarifs pratiqués par ces praticiens,

(1000 € par canal hors convention) pour la plupart, rend cette solution souvent

financièrement impossible.

Une tendance actuelle, rencontrée lors de plusieurs expertises, provenant de ces praticiens

spécialistes en endodontie, est d’argumenter le principe d’une obligation de résultat dans ce

domaine, et à long terme.

Il convient d’être prudent et de rester fidèle au principe de l’obligation de moyens et de

prendre comme référence la pratique de l’omnipraticien.

Surveillance après traitement endodontique :

Tout traitement canalaire doit faire l’objet d’une évaluation clinique et radiographique

immédiate, à un an puis au-delà périodiquement selon les situations.

Le succès du traitement est établi cliniquement par l’absence de tout symptôme et signe

(douleur, fistulisation, tuméfaction, impotence fonctionnelle) .

L’échec et le développement d’un processus infectieux peut se faire de manière muette

cliniquement et se traduire par la présence d’une image radiologique anormale de l’espace

desmodontale péri- radiculaire avec une clarté apicale (granulome ou kyste).

L’échec du traitement est établi lorsque persistent des symptômes et des signes cliniques

aboutissant à une impotence fonctionnelle de la dent (douleur à la pression, parfois mobilité

dentaire, tuméfaction, fistule en regard) et lorsque l’examen radiographique

révèle l’apparition, la persistance ou l’augmentation de taille d’une lésion péri- radiculaire.

En cas d’échec avéré, il convient de traiter cette infection même cliniquement latente, au prix

parfois du sacrifice de la dent, ou de la prothèse.

La gravité du risque infectieux n’est pas prévisible. Toutes les conséquences imputables des

infections locales, régionales, à distances, voire vitales, sont possibles.

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Dossier CCI Rennes :

Patient 74 ans, cellulite sur granulome infectieux connu, maintenu en place, support d’une

couronne maintenant une prothèse, maintenant elle-même une prothèse amovible.

Cellulite, extraction drainage, extension de la cellulite à l’orbite, perte de l’œil, diffusion

infectieuse avec thrombophlébite du sinus caverneux, deux abcès du cerveau.

Séquelles : hémiplégie, perte d’un œil.

Nécessité de transférer le patient d’une maison de retraite simple à une maison médicalisée.

Surcoût à charge.

Dossier TGI :

Patient 54 ans devant être opéré de valve aortique.

Existence d’une molaire maxillaire couronnée avec lésion infectieuse chronique cliniquement

muette, pilier postérieur d’un grand bridge.

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Bilan dentaire pré opératoire : ras.

Intervention cardiaque

Deuxième mois post op, cellulite, Osler, réa, insuffisance cardiaque majeure.

Invalidité professionnelle.

La racine dentaire ayant été correctement traitée, il convient ensuite de reconstituer la

structure de la dent.

Plusieurs techniques sont possibles :

Dentisterie classique avec des matériaux de reconstitution. Les possibilités sont souvent

réduites.

Prothèses fixes scellées (couronnes dentaires) Le principe étant de tailler la dent pour lui donner une forme géométrique, d’en prendre

l’empreinte et de faire réaliser par le prothésiste une dent qui sera ensuite scellée.

Ces couronnes peuvent être plus ou moins sophistiquées en métal précieux, semi précieux,

non précieux, en céramique, ou le plus souvent métallo céramique.

De nombreux problèmes peuvent survenir à l’origine des litiges les plus fréquents :

- Reprise d’un processus infectieux de la racine par défaut du traitement

endodontique préalable. Le traitement endodontique doit être complet.

Il est prudent d’attendre quelques mois après la réalisation d’un traitement endodontique

avant de réaliser une couronne, afin de s’assurer de l’absence d’infection radiculaire.

(Couronne provisoire éventuellement)

- Défaut de tenue avec des descellements chroniques, destructions progressives

d’origine carieuse du support, reprise de caries sous prothèses, fracture coronaires sous

couronne ou fractures radiculaires sous couronne (notamment avec tenons radiculaires).

L’adaptation de la couronne au moignon dentaire doit être parfaite et contrôlée

radiologiquement lors de la pose.

- Bourrages alimentaires par défauts de points de contact avec les dents

adjacentes.

- Trouble d’occlusion avec les dents antagonistes. (Douleurs, fractures

radiculaires, alvéolyses)

Ces prothèses dentaires unitaires doivent être surveillées annuellement afin de dépister les

complications et pouvoir ainsi y remédier.

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Le renouvellement communément admis de ces prothèses est de l’ordre de douze à quinze

ans.

Le contrôle radiologique de l’adaptation de la prothèse est nécessaire.

L’obligation de moyens du dentiste porte sur la conception de la prothèse qui doit répondre

aux données acquises de la science et des techniques, et donner un résultat esthétique et

fonctionnel satisfaisant.

L’obligation de résultat concerne les matériaux.

Les remplacements de dents manquantes : Plusieurs techniques sont possibles :

1er

- Les prothèses mobiles : Il s’agit d’appareils amovibles tenant aux dents restantes avec des systèmes

d’attache plus ou moins sophistiqués (crochets ou attachements).

Ces prothèses peuvent être partielles lorsqu’elles ne remplacent que quelques dents, ou

complètes lorsqu’il n’existe plus de dent.

La stabilité des prothèses est plus complexe lorsqu’elles sont complètes.

La difficulté réside essentiellement dans la stabilité et la précision de l’adaptation.

L’acceptation par le patient doit être évaluée au mieux et discutée avant de poser l’indication.

Tenon radiculaire réalisant une perforation dentaire.

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2ème

- Les prothèses fixées et scellées aux dents adjacentes.

Il peut s’agir de bridge collés ne nécessitant pas de délabrer les dents adjacentes mais

d’indication limitée et de durée de vie limitée (5 ans)

Plus habituellement il s’agit de bridges dits classiques. Structures prothétiques s’appuyant sur

des dents adjacentes et compensant les dents manquantes par un pont (inter de bridge).

La difficulté est d’évaluer la qualité des piliers du bridge, qui devront répondrent à des

sollicitations mécaniques parfois importantes lors de la mastication, avec des risques de

fractures dentaires sous jacentes et de déchaussement des dents piliers de bridge.

Il existe des règles déterminant la valeur prothétique de chaque dent, permettant ainsi

d’évaluer grossièrement le nombre de dents piliers nécessaires pour compenser une perte

dentaire donnée.

Délabrement dentaire généralisé chez un

patient négligeant. Ce type de prothèse est à

envisager prioritairement.

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La difficulté technique tient au fait qu’il faut tailler les dents piliers, donc les délabrer, et la

plupart du temps les dévitaliser (risque de difficultés techniques et endodontique avec risque

infectieux)

Ce grand bridge esthétique avait donné lieu à une procédure du fait d’une inadaptation du pilier canin n°13

Les dents « piliers » peuvent être des dents saines ou de dents déjà soignées avec des

reconstitutions dentaires ou prothétiques dont la qualité et la fiabilité devra être justement

évaluée.

Ce problème n’est pas toujours facile à évaluer et est très souvent à l’origine d’échecs et de

litiges. (Parodontose notamment)

Il est communément admis qu’une structure prothétique fixe doit avoir une durée de vie de

dix à quinze ans. Cependant cette estimation doit être analysée en fonction de chaque cas et

expliquée au patient.

La prudence s’impose lorsque l’hygiène laisse à

désirer.

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3ème

- Les prothèses sur implants.

Pour éviter les difficultés posées par la réalisation de certains bridges, leurs limites,

notamment lorsqu’il s’agit de délabrer et dévitaliser des dents saines, la pose d’implant prend

ici toutes ces indications.

Il s’agit de fixer dans l’os, une vis, (l’implant) qui une fois ostéo intégré, servira de support à

une prothèse scellée permettant ainsi de compenser une perte dentaire.

De nombreuses techniques existent en fonction des indications mais schématiquement l’ostéo

intégration s’obtient en quelques mois et la mise en charge de l’implant par la pose de la

couronne fixée sur l’implant.

La pose d’implant obéit à des critères bien précis et le respect des contre indications.

Grand bridge maxillaire dont les piliers

insuffisamment traités sont à l’origine

d’un kyste envahissant le sinus

maxillaire.

Kyste maxillaire.

Piliers n°13 et 12 insuffisamment

traités.

Grande structure prothétique fragile. Il

convient d’être prudent dans la nature du

contrat passé avec le patient et bien

préciser la durée de vie escomptée de cette

prothèse, avant sa réalisation.

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Il est donc nécessaire de bien évaluer préalablement la masse osseuse disponible ainsi que sa

qualité, permettant d’évaluer les dimensions de l’implant qui pourra ainsi être posé, compte

tenu des contraintes mécaniques masticatrices.

Cette évaluation se fait par un scanner.

Il est alors possible de déterminer si l’indication est raisonnable ou pas.

Il s’agit de techniques alternatives à des indications de prothèses classiques, (fixes ou

mobiles) aussi l’indication doit être correctement posée et expliquée au patient afin d’obtenir

son consentement éclairé.

Le taux d’échec est relativement faible si les critères d’implantabilité sont respectés. Ce taux

grimpe très vite si on déroge à ces critères.

Résultat d’un trouble de comportement d’un praticien acharné, maladroit, incompétent, peu

scrupuleux, sans aucune inhibition, après la pose d’une trentaine d’implants, chez un patient

initialement édenté au maxillaire (et qui ne demandait rien !). Résultat : plus de maxillaire et

100 000 € de dépenses.

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Implants posés, avant leur mise en

charge.

Indication idéale de prothèse sur

implant. Les dents adjacentes sont

saines et auraient due être délabrée

dans le cas d’un bridge classique.

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Alternative possible……

Scanner permettant d’évaluer la masse

osseuse disponible et de calculer les

dimensions idéales de l’implant à

poser.

Cas d’un échec :

- L’implant dépasse dans le sinus.

- Prothèse mixte implanto dento

portée.

- Absence de scanner.

Conséquences :

- sinusite

- communication bucco sinusienne

- perte de la prothèse.

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Les dimensions de l’implant sont ainsi déterminées, la pose de l’implant doit éviter le canal

mandibulaire et le sinus maxillaire en haut.

Ce sont les obstacles majeurs (sinusites et déficit neurologique du V3)

Les contre indications d’ordre général sont à respecter.( défaut d’hygiène, fumeurs,

diabétiques, immuno déprimés cardiopathie oslériennes…..)

Lorsque la masse osseuse est initialement insuffisante, il est possible de l’augmenter

notamment par des greffes osseuses.

Le coût des prothèses est un élément de contestation évident en cas d’échec et de litige.

Une couronne céramique unitaire revient en moyenne de 800 € à 1200 €.

Le coût d’un bridge est fonction du nombre d’éléments (ainsi un bridge de cinq éléments

revient à environ 5000 € à 6000 €.)

Une couronne sur implant revient à environ 3000 €.

Ce devis est très souvent augmenté du fait de la nécessité d’apporter de l’os auparavant. (1000

à 5000 €)

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Compte tenu de la très faible prise en charge par les organismes sociaux, le coût restant à

charge du patient est souvent très important. Cet élément est une motivation essentielle dans

la plupart des litiges.

NB : explosion tarifaire à l’origine de multiples procédures.

Information préalable sur les choix thérapeutiques avant réalisation:

L’ensemble des solutions prothétiques doivent être présentées et discuter avant la réalisation,

afin d’obtenir le consentement du patient.

Un devis clair doit être réalisé. Le coût financier des différentes possibilités doit être abordé

clairement pour chacune des possibilités.

Un délai de réflexion doit être respecté.

Cour d’appel de LYON Chambre 1, le 31 mai 2001 :

« Une patiente qui se plaignait de l’inadaptation de l’appareillage, aurait pu, si elle avait été

parfaitement informée, faire le choix de prothèses amovibles au lieu de prothèses fixes.

Le chirurgien dentiste a manqué à son devoir d’information et plus particulièrement sur les

risques afférents aux soins proposés, en l’espèce « des travaux lourds de dentisterie

globale », dont il ne peut méconnaître l’influence sur le psychisme des patients….. »

( Et le portefeuille !)

Cour d’appel de Paris, chambre 8, section A, le 25 mai 2001 :

« Malgré un résultat de traitement satisfaisant et l’absence de défaut technique dans

l’exécution prothétique, le chirurgien dentiste a manqué à son obligation contractuelle

d’information en n’expliquant pas à son patient les différentes techniques susceptibles d’être

mises en œuvre.

En outre, les juges notent que le praticien n’a procédé à aucune préparation psychologique

du patient et que la précipitation du médecin l’a privée de toute possibilité de choisir une

solution moins onéreuse.

En l’absence de devis écrit, le chirurgien dentiste ne remplit pas ses obligations même en se

référant au protocole antérieurement proposé par un autre praticien et bien qu’ayant proposé

au patient un prix nettement inférieur.

Existence d’un préjudice moral lié au sentiment d’humiliation douloureuse et d’atteinte au

droit d’information et au pouvoir de décision évalué à 15 000 francs. Le pretium doloris de 3

sur 7 est évalué à 12 000 francs. Le préjudice d’agrément est évalué à 5000 francs et le

préjudice financier à 28 000 francs. »

Cour d’appel de Paris, chambre 8, Section, le 20 février 2001.

« Le chirurgien dentiste doit renseigner son patient sur les démarches à accomplir auprès des

organismes de Sécurité Sociale, en particulier lorsque les soins sont d’un coût élevé.

Le chirurgien dentiste doit accomplir lui- même en temps utile, les diligences qui lui

incombent…. »

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Concernant la responsabilité professionnelle d’un chirurgien dentiste, nous

rappelons que :

- Le dossier médical appartient au patient et ne saurait être retenu afin d’empêcher

l’évaluation de l’état antérieur dentaire d’un patient, et par conséquent de faire valoir ses

droits à réparation juridique de l’ensemble du dommage corporel lié à la mise en jeu de la

responsabilité civile professionnelle du praticien.

- Le modus operandi du chirurgien dentiste consiste en :

- Réalisation d’un examen clinique, complété par des examens

complémentaires éventuels(radiologiques).

- Elaboration d’un plan de traitement.

- Information complète et compréhensive du patient.

- Elaboration d’un devis.

- Nous rappelons que la réalisation de radiographie est un préalable indispensable avant la

réalisation d’un traitement endodontique.

Examen+ Diagnostic étayé +Information + Compréhension + Devis (Plan de

traitement) + Exposé des alternatives thérapeutiques = Consentement

éclairé.

Nature contractuelle de la relation praticien patient.

Examen complet.

Diagnostic doit correspondre à une certitude scientifique (du moment).

La démarche thérapeutique proposée doit répondre aux données acquises

de la science et des techniques, au moment où il s’élabore.

La nature de l’information donnée : elle se doit d’être loyale.

La recherche de la compréhension ( A apprécier !!)… délai de réflexion.

Acceptation du plan de traitement chiffré.

Exposé des alternatives thérapeutiques++++ (sinon pas de choix et notion

de perte de chance).

La mise en jeu de la responsabilité civile professionnelle :

Faute, (maladresse, imprudence, négligence, actes non- conformes, non

respect de l’obligation de moyens …)

Lien de causalité (raisonnement scientifique, imputabilité)

Dommage certain, direct et explicable.

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(Implants et dommage V3)

Notion d’aléa thérapeutique que si respect de l’obligation de moyens et

éventuellement de résultat. (Dommage allégué sur critère temporel de l’apparition

d’une lésion… cellulite orbitaire, abcès cérébral, phlegmon cervical, médiastinite, décès sur

pathologie préexistante coronarienne)

Les échecs en implantologie

Pendant de nombreuses années, le terme implant dentaire a été synonyme de complications et d'échecs. Les progrès ont permis de limiter les complications et les échecs. L’implantologie est devenue une méthode thérapeutique crédible, fiable, avec un excellent pronostic à long terme et un fort taux de succès. La mise en place d'implants dans les maxillaires reste néanmoins un acte chirurgical, qui expose comme toute opération à certaines complications. Les échecs peuvent apparaître à tous les stades de la thérapeutique implantaire ; - pendant la période de cicatrisation initiale. - lors de la mise en charge : C'est l'absence d'ostéo- intégration, cause la plus fréquente de l'échec. Puis viennent les pertes d'ostéo- intégration de l'implant à court terme, dans les premiers mois de la mise en charge prothétique, et les pertes d'ostéo- intégration à long terme.

Échec postopératoire de l'implant pendant la phase de cicatrisation

Après les premières semaines suivant la mise en place des implants, l'apparition d'une fistule traduit l'extériorisation d'un phénomène inflammatoire, infectieux, pouvant avoir plusieurs étiologies dont la plus conséquente est l'échec de l'ostéo- intégration de l'implant. • Douleur, syndrome inflammatoire, mobilité et perte osseuse péri implantaire.

L'expulsion spontanée de l'implant est relativement rare.

Cet échec est souvent consécutif à un traumatisme pendant la chirurgie de mise en place des implants ; un échauffement lors du forage du site osseux receveur et/ou une surpression lors de l'immobilisation primaire de l'implant. Le traitement curatif consiste à déposer dans les plus brefs délais l'implant fibro- intégré ; cette dépose s'accompagne d'un curetage minutieux du site inflammatoire. Il est préconisé de remettre en place dans un délai de 8 à 10 semaines.

Absence d'ostéo- intégration

Le contrôle de l'ostéo- intégration de l'implant après un délai de 2 à 3 mois de cicatrisation est l'étape décisive du traitement dans son ensemble. L'absence d'ostéo- intégration de l'implant peut être constatée de plusieurs manières : absence d’ankylose à la percussion, mobilité, douleurs, dévissage.

Tout implant non ostéo- intégré doit être retiré.

L'alvéole de l'implant est curetée pour éliminer toute trace de tissu conjonctif.

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Il sera peut-être nécessaire de reconstruire dans le même temps ou dans un deuxième temps opératoire, le site osseux lésé, par des techniques de régénération osseuse (matériau de com-blement associé à une membrane résorbable ou non résorbable) voire par une greffe d'apposition en fonction de la perte osseuse.

Perte d'ostéo- intégration des implants

Perte d'ostéo- intégration de l'implant à court terme

Les pertes d'ostéo- intégration à court terme surviennent dans les premiers mois suivant

la mise en charge prothétique de l'implant. Dans un délai généralement bref après la

réalisation prothétique apparaît une gène lors de la mastication

L'examen radiographique rétro- alvéolaire montre de manière inconstante un espace radio

clair et/ ou une perte osseuse marginale (péri- implantaire). Certains auteurs parlent de

cratérisation. Ostéolyse périphérique avec syndrome inflammation gingival en regard de

l'implant.

L'étiologie d'un échec d'ostéo- intégration à court terme peut être liée : • à la mauvaise qualité du tissu osseux, • à la mise en charge prématurée de l'implant alors que l'interface est constituée de tissu

ostéoïde et en quantité insuffisante. • au fait que le rôle de la prothèse provisoire permettant une mise en charge de manière

progressive de l'implant, en particulier dans les os de type 3 ou 4, ou en présence de racines artificielles courtes (6/8 mm), est d'importance primordiale

• à une mauvaise exploitation du volume osseux disponible entraînant des surcharges fonctionnelles

• à la présence d'une microflore sous- gingivale complexe ; l'échec implantaire infectieux et bactérien est consécutif à une augmentation et une modification qualitative de bactéries spécifiques (péri-implantites)

Traitement Si l'implant est douloureux à la pression et mobile, il sera impératif de le déposer en associant des techniques de régénération osseuse guidée et d'intervenir en deuxième intention, meilleur choix thérapeutique préservant ainsi le capital osseux résiduel. En présence d'une péri- implantite sans mobilité de l'implant, la thérapeutique doit être adaptée au cas clinique et est fonction de multiples critères (profondeur de la poche péri-implantaire, présence d'un saigne-ment ou d'une suppuration, niveau osseux).

La thérapeutique des maladies péri- implantaires est peu prévisible. Elle se veut étiologique en éliminant la plaque bactérienne.

Perte d'ostéo- intégration des implants à long terme

Les pertes d'ostéo- intégration des implants à long terme signifiant la transformation de l'interface osseuse en interface fibreuse peuvent être causées : • par des problèmes prothétiques, en particulier occlusaux, générant des surcharges fonctionnelles

dépassant le seuil de tolérance du tissu osseux • par l'apparition de para- fonctions (bruxomanie)

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• par une hygiène insuffisante ou mal adaptée augmentant considérablement la résorption osseuse marginale.

Échec d'ordre mécanique : fracture de l'implant

C'est la complication prothétique la plus grave car elle peut mettre en cause la restauration prothétique.

La fracture de l'implant peut être liée à plusieurs facteurs : • des contraintes occlusales • la nature des faces occlusales. • un défaut d'ajustage de l'armature métallique • des dévissages des pièces prothétiques intermédiaires. La seule solution raisonnable reste sa dépose.

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La responsabilité en matière de prothèse dentaire

Conception prothétique et obligation de moyens.

Matériaux et obligation de résultat.

Jusqu’au 23 novembre 2004, les chirurgiens dentistes n’étaient soumis à une obligation de

résultat qu’en cas de défectuosité de la pièce prothétique réalisée en laboratoire.

23 novembre 2004, La Cour de Cassation a remis en cause ce principe et étend l’obligation

de résultat à la conception de la prothèse. La Cour de Cassation a généralisé l’obligation de

résultats à toutes les étapes du traitement prothétique, de la conception à la pose, en, passant

par la confection. « le chirurgien- dentiste est, en vertu du contrat le liant à son patient, tenu

de lui fournir un appareillage apte à rendre le service qu’il peut légitimement en attendre,

une telle obligation, incluant la conception et la confection de cet appareillage, étant de

résultat ».

20 mars 2013, revirement : on revient à une obligation de moyens.

Lors de l’analyse médico légale d’un échec prothétique, il convient de distinguer ce qui

ressort d’une erreur de conception intellectuelle de la prothèse (par exemple, piliers

insuffisants, ancrages trop fragiles, …) en se référant aux données acquises de la sciences et

des techniques, « les bonnes pratiques », et ce qui ressort de facteurs exogènes qui

n’existaient pas forcément au moment de la conception de cette prothèse (bruxisme,

tabagisme, défaut d’hygiène, pathologie responsable de processus parodontaux, …)

L’obligation de moyens demeure en matière de soins.

Il est nécessaire :

- d’analyser la nature de l’échec et poser un diagnostic

- expliquer la cause de l’échec et la rapporter à l’obligation du praticien (moyens ou

résultat)

- répondre aux questions :

- - cette prothèse répondait –elle aux données acquises de la science et des

techniques ?

- faits intercurrents ? tabagisme, hygiène, ..

Analyser les conséquences en fonction de l’état antérieur dentaire.

Dent initialement saine, dent initialement délabrée, perdue à terme, infectée, alvéolysée…..

Quelle est la nature du contrat passé ?

- espérance de vie estimée de la prothèse avant réalisation à comparer aux

référentiels :

12/15 ans pour les bridges et couronnes

5/6 ans pour les prothèses mobiles

12/15 ans pour les implants (A moduler)

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La responsabilité du praticien en matière d’implantologie :

Obligation de moyens en implantologie :

- Consultation pré opératoire.

- Bilan santé, évaluation des contre- indications.

- Examen clinique.

- Examen d’imagerie.

- Différents choix thérapeutiques exposés.

- Information du patient.

Responsabilité du praticien en matière chirurgicale.

Responsabilité du praticien en matière prothétique

Chacun assume sa part de responsabilité si deux praticiens.

Obligation de sécurité résultat (sinus, nerf dentaire inférieur, racines dentaires des dents

adjacentes, …)

L’obligation de moyens n’intègre pas la notion d’obligation de sécurité, puisqu’il n’y a pas

forcément de dommage corporel. Le patient se retrouvant avec une prothèse inutilisable.

L’obligation de sécurité intègre la notion de dommage corporel et s’impose au praticien lors

de la pose d’implants.

Il ne doit pas exister de dommage corporel :

- Atteinte du nerf V3, sinusite, communication bucco sinusienne, infection, …)

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Les extractions dentaires.

Dent de sagesse :

Les complications des extractions des dents de sagesse sont nombreuses et sources de litiges.

Il convient d’évaluer le risque chirurgical et le rapport bénéfice/ risque de tels actes, de

prévenir le patient avant une telle extraction.

L’indication opératoire doit obéir aux RMO, bien faites dans ce domaine.

L’extraction de la dent de sagesse doit être une nécessité médicale.

Schématiquement, il faut distinguer les germectomies des DDS chez les adolescents qui

posent moins de difficultés des extractions des DDS incluses chez l’adulte.

L’indication est d’ordre orthodontique et doit être analysée au cas par cas, en tenant compte

des risques.

L’information préalable doit être complète.

Le consentement des parents doit être obtenu.

Un délai de réflexion doit être observé.

Les principales complications des extractions des dents de sagesse :

*Les dents de sagesse inférieures :

Chez l’adulte, le risque majeur des extractions des DDS mandibulaires, incluses est

l’altération du nerf sensitif V3, responsable d’un trouble de la sensibilité de l’hémi lèvre

inférieure homolatérale, avec hypoesthésie, anesthésie dysesthésies, incontinence labiale,

s’accompagnant d’un déficit de la sensibilité des dents concernées.

Cas de germectomies de DDS

classiques chez un adolescent, pour

raison orthodontique.

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La technique opératoire doit tenir compte de cette particularité anatomique et de ce risque.

(Champ opératoire, découpe des racines, extraction des racines très prudente…)

Zone de déficit classiquement

observé, pouvant s’accompagner de

lésion de morsure, de dysesthésies,

d’incontinence labiale.

Cas de dent de sagesse

mandibulaire dont l’avulsion est à

risque puisque les racines sont en

contact avec le nerf dentaire.

L’information doit être

particulièrement complète.

L’indication opératoire doit être

bien analysée.

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Indication opératoire justifiée. L’obligation de moyens doit être respectée+++

Indication opératoire ?

Difficile d justifier l’intervention,

du fait qu’il n’existe aucun

syndrome infectieux.

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Analyse d’une lésion du V3 après avulsion d’une DDS

Obligation de moyens. Cette obligation est – elle respectée ?

Bilan d’imagerie ? proximité nerf dentaire inférieur V3.

Indication opératoire valable ?

Information ?

Evaluation du risque ? rapport bénéfice / risque ?

Compétences ?

Alternatives ?

Technique chirurgicale ?

Gestion de la complication.

Evaluation de DFP 0 à 5% selon :

- Anesthésie ou hypo esthésie

- Dysesthésies

- Douleurs neuropathiques

- Morsures.

- Incontinence labiales salive, liquides, solides

- AIPP à évaluer.( souffrances psychologique, sexuelles, …)

NERF LINGUAL

L’atteinte du nerf lingual, qui chemine dans le plancher buccal, le long de la paroi interne

mandibulaire est pratiquement toujours liée à un geste maladroit ou une mauvaise technique.

Analyse d’une atteinte nerveuse (linguale) Examen de la sensibilité :

Cette sensibilité doit être étudiée pour les caractéristiques suivantes :

discriminative superficielle, protopathique, thermique (chaud et froid) et épicritique et

pression.

Discriminative superficielle :

La langue côté atteint ne discrimine pas les sensations de contact, frottement, serrage,

et piqûre superficielle.

L'hémi-langue non atteinte présente des propriétés discriminatives normales.

Protopathique :

La piqûre profonde, le pincement et serrage important génèrent du côté lésé des sensations

hyperalgiques.

L'étude des stimuli thermiques au chaud et au froid montre que du côté attteint la langue ne

ressent ni le chaud ni le froid comparé au côté sain dont le ressenti est normal.

Epicritique et pression :

Comme le discriminatif, l'épicritique et la pression ne sont pas perçus par l’hemi-langue côté

atteint par rapport au côté sain qui parait normale

Etude des sensations gustatives (langue) :

Le sucré, le salé, l’amer ne sont pas perçus comme sensations gustatives côté atteint alors

qu'elles sont normales côté sain.

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Le signe de Tinel- Hoffmann est positif dans le plancher buccal postérieur là où siège la

lésion nerveuse

1) le nerf lingual : rappel anatomique et neuro- physiologique

Le nerf lingual, branche du TRIJUMEAU (V3) nerf paire et symétrique est sensitif, sensoriel

et végétatif.

Il transmet au système nerveux central des informations issues de la langue en

provenance de la couverture épithéliale de sa partie mobile devant le V lingual. Ces

informations centripètes proviennent du tapis épithélial papillaire recouvrant la langue.

Le nerf lingual a aussi une fonction centrifuge sécrétrice puisqu’il transporte des informations

parasympathiques en provenance du tronc cérébral vers le ganglion sous-maxillaire lui

assurant ainsi des rapports constants et stables de contigüité et d’attache avec cette glande.

Les informations sensitives et sensorielles sont de deux types :

o sensorielles gustatives, à partir des papilles filiformes et fongiformes recevant les

informations gustatives sucrées, salées, acides, aboutissant au noyau du nerf VII bis ou nerf

intermédiaire de Wrisberg. dans le tronc cérébral (Après un trajet par la corde du tympan et le

nerf facial)

o de la sensibilité générale : le chaud, le froid, la douleur, la discrimination tactile

(thermique, épicritique, protopathique, algique). Ces informations sensitives sont véhiculées

par le nerf trijumeau (V 3) vers le noyau gélatineux du tronc cérébral via le ganglion de

GASSER.

Ces informations de la sensibilité générale sont importantes car elles permettent à la langue de

ne pas être mordue comme n’importe quel aliment : le contrôle postural de la langue, en

situation alimentaire est d’origine épicritique superficielle (relai trijumeau-hypoglosse dans le

tronc cérébral). La musculature de la langue est innervée par les deux muscles grands

hypoglosses non impliqués.

La partie postérieure de la langue, la base, est innervée en surface par le nerf

glossopharyngien.(IX) au-delà des papilles caliciformes.( nerf non impliqué)

Ainsi le nerf lingual, par sa très riche fonction sensitivo-sensorielle apparait fondamental

dans le vécu individuel, gustatif, alimentaire, affectif, sexuel, de la vie de tout individu. Et en

particulier lors de la communication orale phonatoire

Le « moi lingual » correspondant à la prise de conscience de cette organe est instauré très tôt

dans la vie fœtale (vers la 14éme semaine de gestation) et prend toute sa signification et

fonction psychologique lors de la succion alimentaire dès la naissance dans la dyade mère –

bébé La langue dispose d’une grande surface projective sur le cortex pariétal.

Ces considérations neurophysiologiques sont importantes à exposer et à prendre en

considérations car le nerf lingual n’est pas un simple nerf sensitif comme peut l’être le nerf

alvéolaire par exemple : le nerf lingual est aussi le nerf sensoriel de la gustation de la langue

mobile. Cette double qualité sera à prendre en considération lors de l’évaluation des déficits

neurologiques générés par la lésion du nerf.

Il serait alors inéquitable d’évaluer ces séquelles comme celles d’un nerf sensitif blessé alors

que le nerf lingual est sensoriel vecteur indispensable de la gustation vers le cortex cérébral

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gustatif, un des cinq sens. Cette double fonction neurophysiologique essentielle à la vie orale

d’un être humain doit être justement évaluée lors de son dommage par lésion chirurgicale.

La lésion (par blessure, arrachement, vrillage, section chirurgicale du nerf lingual génère

immédiatement une anesthésie ou une hypoesthésie de l’hémi-langue correspondante, avec

perte des repères linguo-dentaires et linguo-palatins avec le risque de morsures, ainsi qu’une

perte de la gustation pour le sucré, le salé, et l’acide, c’est le syndrome lésionnel initial.

En fonction de l’importance de la lésion causale, une seconde période post-lésionnelle dite de

régénération nerveuse débute dans les jours et les semaines qui suivent correspondant à la

tentative naturelle de cicatrisation et de repousse axonale nerveuse par la partie proximale du

nerf mais qui est réalisée de manière anarchique dans la langue faute de coloniser la partie

distale du nerf puisque la réparation du nerf n’a pas eu lieu.

La symptomatologie est constituée alors de brûlures, picotements, douleurs électriques à

type de décharges de dysgueusie voire de goûts péniblement pervers dans la bouche. Le signe

de TINEL- HOFFMANN est positif dans le plancher buccal postérieur du côté lésé.

C’est le début du syndrome neuropathique associé à la permanence du syndrome lésionnel

initial constitué de la perte sensitivo-sensorielle dont l’évolution est imprévisible mais qui

hypothèque pour de longues années et ainsi dans l’avenir, le vécu oral et personnel intime de

la victime.

2) Le nerf lingual et la dent de sagesse mandibulaire

Le nerf lingual chemine dans la partie postéro-externe du plancher buccal, sous la muqueuse

de celui-ci entre la langue et la table interne de la mandibule à 4 mm du rempart interne de

l’alvéole de la dent de sagesse mandibulaire.

Il est enseigné dans les Facultés de Chirurgie Dentaire et Facultés de Médecine que le nerf

lingual est constamment menacé lors de la chirurgie d’avulsion de la dent de sagesse

mandibulaire qu’elle soit droite ou gauche (38 ou 48) qu’elle soit en situation naturelle ou en

germe ou incluse. Le nerf est constant dans ce trajet puisqu'il est fixé au pôle postérieur de la

glande sous-maxillaire car il décroche pour cette glande des deutoneurones parasympathiques

qui font synapses dans le ganglion sous-maxillaire situé au pôle postérieur de la glande.

La lésion du nerf lingual au cours de cet acte chirurgical réglé n’est en rien un aléa pour les

raisons qui viennent d’être exposées

Le praticien doit le savoir et doit agir en conséquence avec précaution pour protéger le nerf

lingual de son patient.

L'évolution en 2 phases de la lésion du nerf lingual représentée initialement par une anesthésie

douloureuse puis secondairement par une neuropathie lésionnelle de régénération est

classique et correspond bien à la lésion initiale du nerf lingual réalisée par le praticien par

manque de précaution et faute technique.

- Le DFP proposé peut aller de 8 à 10 % pour la lésion du nerf lingual :

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- 5% de troubles sensitifs majorés de 3 à 4% par les lésions gustatives séquellaires, (le

nerf étant à la fois sensitivo-sensoriel et végétatif pour la glande sous-maxillaire.)

- Le Pretium Doloris est de niveau 4 sur une échelle allant de 0 à 7 compte tenu de la

durée des manifestations douloureuses…..

- Il n'y a pas de préjudice esthétique.

- Le préjudice d'agrément est représenté par la perte du plaisir de manger et de la

gastronomie.

- Le préjudice sexuel : est important , exprimé lors du baiser et des relations sexuelles

- Toutes les réserves sont à faire pour l'avenir de l'évolution de cette anesthésie

douloureuse et de ce syndrome neuropathique du nerf lingual droit, dont l'évolution

habituelle se fait vers l'aggravation, hypothéquant le bonheur de vivre et constituant de

manière indiscutable un préjudice d’avenir et d’installation

Au total : L’atteinte du nerf lingual peut donc être secondaire à une maladresse technique, une

imprudence, une négligence.

La théorie de l’aléa thérapeutique s’appuyant sur le fait que la position d’un nerf lingual est

variable anatomiquement, selon des conclusions d’études portant sur des dissections de

cadavres. Cette théorie ne tient pas sur le vivant où nous venons de voir la fixité des rapports

anatomiques.

AUTRES COMPLICATIONS

Le risque de fracture de l’angle mandibulaire est important chez l’adulte (corticale interne,

bord basilaire)

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Chez l’adolescent, les germectomies des DDS est plus facile mais les mêmes risques

d’atteinte du V3 et du nerf lingual demeurent. La plupart du temps, l’atteinte est partielle et

temporaire. Les racines ne sont pas encore édifiées et le germe est théoriquement à distance

du canal dentaire.

La voie d’abord chirurgicale linguale n’a pas lieu d’être.

Germectomies des dents de sagesse :

- Intérêt médical à évaluer (orthodontique à pondérer)

- Information loyale des parents.

- Rapport bénéfice / risque clairement évalué et expliqué.

- Absence ou présence de processus infectieux.

* Les dents de sagesse supérieures :

La difficulté des germectomies des DDS au maxillaire chez l’adolescent provient de la forme

arrondie du germe, parfois difficile à appréhender, responsable de projection du germe. Il

convient pour cela de ne pas extraire ces germes trop tôt. (Projection intra sinusienne, parties

molle jugales, fosse temporale, fosse ptérygo- maxillaire..)

Chez l’adulte, la fracture de la tubérosité, la création d’une communication bucco sinusienne,

nécessitent un geste chirurgical complémentaire immédiat.

Projection d’une dent de sagesse intra

sinusienne, sous le plancher orbitaire,

chez un adulte.

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Les références médicales opposables et les conférences de consensus.

Recommandations en matière d’avulsions des dents de sagesse.

Information préalable et défaut de consentement :

Arrêt du 3 juin 2010 : le défaut d'information reconnu comme

préjudice autonome

Par un arrêt rendu le 3 juin 2010, les hauts magistrats de la Cour de Cassation ont opéré un

revirement de jurisprudence attendu. Il convient de saluer cette nouvelle orientation ouvrant la

voie à une meilleure indemnisation des victimes de carence dans l'information médicale.

En effet la première chambre civile, jusqu'à présent hermétique à une solution de plus en plus

réclamée par la doctrine1, a rendu un arrêt selon lequel le défaut d'information constitue un

préjudice indemnisable en soi, c'est-à-dire indépendamment de toute perte de chance pour la victime.

1) Le régime antérieur : absence de sanction du pur préjudice de défaut d'information et

réparation de l'unique perte de chance

A l'époque antérieure, que nous serions tentés d'appeler désormais « l'ancien régime du défaut

d'information », la Cour de cassation ne laissait aucune marge d'interprétation en jugeant que « le seul

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préjudice indemnisable à la suite du non-respect de l'obligation d'information du médecin (...) est la perte de

chance d'échapper au risque qui s'est finalement réalisé »2. La défaillance du médecin à son obligation

d'information du patient ne pouvait dès lors être indemnisée que si le patient n'avait pas été mis en

mesure d'effectuer un choix moins dommageable pour lui.

Ainsi la jurisprudence écartait toute possibilité d'être indemnisé sur le fondement du pur préjudice

de défaut d'information : elle exigeait la « perte de chance d'échapper à un risque ».

On comprend bien l'insuffisance d'une telle position : en l'absence de choix réel à offrir au patient

dans son traitement, le médecin ne pouvait pas être sanctionné pour sa carence d'information.

Or de nombreuses opérations sont sans alternative au vu de leur ratio bénéfices/risques : le patient

pouvait ainsi classiquement se retrouver privé de l'information relative au risque de complication

sérieuse d'une opération, et ce sans recours possible contre le médecin défaillant dans la mesure

où la faute de celui-ci n'avait pas eu d'incidence sur le bilan médical du patient.

Faute de préjudice autonome identifié, le droit à l'information du patient était donc bafoué alors

même qu'il est protégé par le code civil (article 16-3), le code de la santé publique (article L. 1111-

2) et le code de déontologie médicale (article 35).

2) Un nouveau régime : la consécration d'un préjudice spécifique indépendant de la perte de

chance

C'est cette solution que l'arrêt du 3 juin 2010 a rendue caduque : en effet la première chambre

civile s'est fondée sur les articles 16, 16-3 et 1382 du code civil pour décider qu'y compris en

l'absence de perte de chance, le défaut d'information donne lieu à un préjudice. Par cet arrêt qualifié

d'historique par la doctrine3 la Cour reconnaît l'atteinte portée au patient tenu dans l'ignorance de

ses perspectives médicales.

Dans le cas ayant donné lieu à la décision de la Cour, la victime n'avait pas été informée que

l'adénomectomie nécessaire à son traitement risquait de la rendre impuissante. En l'espèce « il

n'existait pas d'alternative » à cette opération4 au vu du risque d'infection du patient : les juges

d'appel en avaient déduit que la victime y aurait de toute façon consenti en connaissance des

risques et qu'il n'y avait ainsi aucune perte de chance, et donc, aucun préjudice.

C'est en décidant sur le fondement de l'article 1382 que « le non-respect du devoir d'information

(...) cause à celui auquel l'information était légalement due, un préjudice [que] le juge ne peut laisser

sans réparation » que la première chambre civile sanctionne cet arrêt.

On soulignera le laconisme des termes qui ne renseignent pas sur la nature du préjudice consacré par

la solution. On peut cependant aisément déduire celle-ci des termes de l'arrêt.

3) Le préjudice d'atteinte à la dignité reconnu par la Cour de cassation

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On aura i t pu penser que la Cour de Ca ssa t ion se fondera i t sur un préjudice «

d'impréparation » (le terme est de Michel Penneau) évoqué de longue date par la doctrine et

exprimant la double idée selon laquelle la victime peut subir :

un préjudice patrimonial résultant du fait de ne pas avoir p u organiser sa vie

(professionnelle notamment) en fonction des éléments d'information auxquels elle n'a pas

eu accès, un préjudice moral de préparation psychologique au risque encouru.

Mais il semble que c'est une autre voie que suit la Cour de Cassation en s'appuyant sur les articles 16

et 16-3 du code civil : en effet cette double référence relie le devoir d'information du médecin au

respect de la dignité du patient, et consacre ainsi un droit subjectif à la dignité dont le non-respect

entraîne nécessairement un préjudice moral. La sanction du médecin se trouve ainsi facilitée par

cette solution qui permet d'engager sa responsabilité sans avoir à prouver le préjudice, à l'instar de la

solution retenue pour le droit à l'image.

En effet les articles 16 et 16-3 du code civil, introduits par les lois bioéthiques de 1994, disposent

respectivement que « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de

celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie » et que « Le

consentement de l'intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire

une intervention thérapeutique à laquelle il n'est pas à même de consentir ». De ces textes les juges

ont logiquement pu déduire que « l'obligation du médecin d'informer son patient avant de porter

atteinte à son corps est fondée sur la sauvegarde de la dignité humaine », selon les termes de

l'arrêt.

Le droit à l'information quant au traitement médical est donc protégé dans le cadre du respect

dû au patient en tant que personne humaine, trop souvent oublié par le corps médical. La

défaillance dans l'information est donc systématiquement constitutive d'une atteinte en soi,

qu'il est nécessaire d'indemniser selon le principe de la réparation intégrale.

En faisant rentrer l'atteinte à la dignité dans la catégorie des préjudices indemnisables, la Cour de

cassation fait ainsi une appréciation audacieuse mais fort cohérente de la notion de préjudice et

consacre une solution attendue de longue date par la doctrine.

Par ailleurs ce revirement de jurisprudence confère un intérêt tout particulier à la nomenclature

Dintilhac, ouverte, qui permet d'inclure un préjudice spécifique d'atteinte à la dignité humaine,

visée dans la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789, au titre des préjudices corporels.

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Modèle d’information préalable : Le

Ce document contient quatre pages.

Cette fiche d'information est un document remis aux patients avant une intervention

chirurgicale afin qu’ils bénéficient d’une information objective et compréhensible sur les

risques à se faire opérer. Nous mettons donc cette fiche à votre disposition dans un but évident

d'information. Vous ne devez toutefois pas être effrayé des risques décrits qui sont pour la

plupart très exceptionnels. Il est cependant indispensable qu'un patient bien informé accepte

de courir ces risques si l'intervention n'est pas indispensable à son état de santé.

Un des buts de notre consultation est d’évaluer le rapport bénéfice / risque afin de poser ainsi

les bonnes indications opératoires.

Afin que vous soyez clairement informé(e) du déroulement de cette intervention, nous vous

demandons de lire attentivement ce document d’information. Votre chirurgien est à votre

disposition pour répondre à toutes vos questions.

Pourquoi opérer ?

L’extraction des dents de sagesse consiste à enlever les troisièmes molaires du haut et/ou du

bas situées à l’extrémité de la denture (angle de la mâchoire et tubérosité du maxillaire

supérieur).

Ces dents doivent être extraites :

- soit parce qu’elles sont en mauvaise position, incluses dans l’os, enclavées et elles ont

été ou seront à l’origine de douleurs, d’inflammation voire d’infection

- soit parce qu’elles risquent de perturber le bon alignement de vos dents par manque de

place (l’indication est souvent portée par l’orthodontiste)

- soit parce qu’elles sont cariées et ne peuvent plus bénéficier de soins traditionnels

conservateurs

Comment se déroule l'intervention ?

L’intervention se déroule soit sous anesthésie locale en externe (vous n'êtes pas hospitalisé(e)),

les dents sont alors extraites par côté en deux ou quatre séances, soit, une anesthésie générale

est demandée et impose une hospitalisation. Une consultation d’anesthésie préopératoire est

alors indispensable. Le médecin anesthésiste répondra à vos questions relatives à l'anesthésie.

L’intervention nécessite une incision de la gencive, puis il faut le plus souvent dégager la dent

bloquée en fraisant l'os. Parfois, il est nécessaire de sectionner la dent avant de l’extraire.

La fermeture peut se faire à l’aide de fils résorbables qui disparaîtront spontanément en 15

jours à 3 semaines. Leur persistance est parfois un facteur d’irritation locale, il faut alors

contacter le chirurgien pour qu’il les enlève.

Les extractions des dents de sagesse.

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La durée de l’intervention est variable selon les difficultés chirurgicales. Elle est en moyenne

de 15 à 30 minutes. Les soins post opératoires vous seront précisés par votre chirurgien.

Généralement pour une anesthésie générale, la durée de l’hospitalisation est de un à deux jours.

Nous organisons la plupart du temps l’hospitalisation en ambulatoire, avec entrée le matin à

jeun et sortie le soir si les conditions de sécurité sont intégralement remplies. Cette pratique

permet de réduire les coûts mais ne doit pas être considérée comme une obligation.

Nous déciderons ensemble après l’intervention des conditions et des horaires de votre sortie de

l’établissement.

Bien que cela ne soit pas systématique, prévoyez quelques jours d'arrêt de travail (2 à 3 jours)

après une extraction, qu'elle soit sous anesthésie générale ou locale car les suites sont parfois

douloureuses, la joue peut être gonflée et vous pouvez avoir du mal à ouvrir la bouche.

Les suites opératoires.

Les saignements : Il est fréquent qu'un petit saignement, souvent gênant,

persiste pendant quelques heures. Le traitement consiste à appliquer une compresse sur la zone

de l'extraction et mordre sur celle-ci tant que le saignement ne s'est pas arrêté. Ce saignement

peut se prolonger parfois pendant la nuit qui suit l'intervention. Afin de ne pas évacuer le

caillot sanguin qui s'est formé dans l'alvéole, les bains de bouche doivent être faits avec

délicatesse pendant les premières 24 heures.

La douleur au niveau des zones opérées est plus fréquente en bas qu’en haut.

Elle cède souvent avec des antalgiques et disparaît en quelques jours.

L’œdème (gonflement des joues) est fréquent. Il est imprévisible car variable

d’une personne à l’autre, volontiers marqué chez l’adolescent.

Une limitation de l'ouverture buccale est fréquente pendant quelques jours

bien qu'elle ne soit pas systématique. Il faudra donc prévoir une alimentation molle.

Exceptionnellement, cette difficulté à ouvrir la bouche peut durer plusieurs semaines.

Pour obtenir une cicatrisation dans de bonnes conditions après l'opération, certaines

précautions doivent être respectées :

l’alimentation doit être molle, tiède ou froide. Il faut éviter une nourriture trop chaude,

trop épicée ou trop acide, comme les jus d’orange.

malgré les œdèmes et les douleurs, une bonne hygiène buccale est indispensable pour que

la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives

devront être nettoyées par brossage. Des bains de bouche sont prescrits en complément du

brossage. Un jet hydropulseur peut également être utilisé.

Il faut arrêter absolument le tabac, l’alcool et tous les irritants jusqu’à la fin de la

cicatrisation de la plaie.

Les risques

Tout acte médical, même bien conduit, recèle un risque de complications. Il peut s’agir de :

- la perte d’un amalgame (plombage) ou le descellement d’une couronne : l’extraction

de la dent de sagesse implique l’utilisation d’un instrument qui s’appuie parfois sur la dent

jouxtant la dent de sagesse. Un amalgame trop gros ou ancien, une couronne mal scellée

peuvent subir des dommages. La deuxième molaire peut être parfois mobilisée.

- une diminution ou une perte de la sensibilité de la lèvre inférieure : le nerf

alvéolaire inférieur chemine à l’intérieur de la mandibule en passant sous les racines des

dents. Lorsqu’il est au contact des racines de la dent de sagesse il peut être lésé. Il s’ensuit

alors une perte de la sensibilité de la lèvre inférieure du côté atteint, temporaire ou

exceptionnellement définitive.

- une infection des tissus mous de la joue (cellulite) peut survenir quelques jours à

quelques semaines après l’extraction. Elle cède par un traitement antibiotique adapté.

- une alvéolite : infection de l’alvéole dentaire (orifice laissé libre après l’extraction).

Elle est liée parfois à l’échauffement de l’os lors du dégagement de la dent. Cette alvéolite

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survient quelques jours voire 3 semaines à 1 mois après le geste. Elle se caractérise par des

douleurs surtout nocturnes non calmées par des antalgiques habituels, et nécessite des

soins locaux sous anesthésie locale.

- une fracture de l’angle de la mâchoire (exceptionnel) qui peut nécessiter de bloquer

la mâchoire en position fermée pendant quelques semaines ou d'opérer en mettant en place

une plaque et des vis.

- une perte de la sensibilité de la langue du côté de la lésion car le nerf lingual situé au

contact du bord interne de l’angle de la mandibule peut être atteint par un instrument lors

de l’extraction. Cette perte de sensibilité est le plus souvent temporaire (quelques jours à

quelques semaines) ou exceptionnellement permanente.

- une névralgie est une douleur d'apparition spontanée, vive et donc très gênante qui peut

être secondaire à la lésion partielle d'un nerf. Si le nerf alvéolaire inférieur a été lésé, la

douleur vive irradie dans les dents antérieures et/ou la lèvre inférieure. Si c'est le nerf

lingual qui est abîmé, la douleur irradie dans la moitié de la langue. Ces douleurs sont très

difficiles à traiter et durent parfois très longtemps. Elles sont heureusement très

exceptionnelles.

- une communication entre le sinus maxillaire et la bouche ; la dent de sagesse

supérieure est au contact même du sinus maxillaire. Son extraction entraîne fréquemment

une communication bucco sinusienne qui se ferme spontanément en 15 jours à 3 semaines.

Une persistance au-delà justifie un traitement chirurgical adapté.

- la rupture d’un instrument notamment lors de l’extraction de la dent de sagesse

supérieure avec chute du fragment dans le sinus maxillaire ou blessure de la muqueuse.

- la persistance de racines : certaines dents de sagesse, surtout inférieures, ont parfois

des racines difficiles à extraire, de surcroît très proches du nerf alvéolaire inférieur. La

volonté d’extraire à tout prix un fragment de racine fracturée peut constituer un danger

pour le nerf tout proche. Le "mieux étant souvent l’ennemi du bien", il est parfois

préférable de laisser ce fragment. Il n’y a aucune suite dans la plupart des cas.

- la nécrose (mort) de la molaire jouxtant la dent de sagesse peut survenir lorsque

l’extraction a été difficile, dans les semaines ou les mois suivants, et nécessiter une

dévitalisation de cette molaire. Elle se révèle par une infection de cette dernière ou des

douleurs à la mastication et/ou à la percussion de la dent.

- la luxation de la dent de sagesse supérieure en haut dans le sinus maxillaire peut

arriver. Elle peut justifier lorsque l'on opère sous anesthésie générale d'ouvrir le sinus par

une incision au dessus de la canine supérieure pour récupérer cette dent afin d'éviter

l'apparition d'une sinusite.

- de même, la luxation de la dent de sagesse supérieure en arrière dans la fosse infra

temporale peut entraîner des douleurs ou une infection. Toutefois, l'abord chirurgical de

cette région étant très complexe, la dent est généralement laissée dans la fosse infra

temporale.

Il faut souligner que ces complications sont peu fréquentes et sont souvent le résultat de

conditions anatomiques particulières repérées par le chirurgien lors de la consultation.

Ce que vous devez prévoir

Ne pas prendre d'aspirine dans les 10 jours qui précèdent l'intervention.

Apporter vos radios si elles sont en votre possession.

Sous anesthésie locale : bien déjeuner le matin de l'intervention.

L'arrêt de travail n'est pas systématique, prévoyez toutefois quelques jours d'arrêt de

travail si l'intervention a été difficile.

Autant que possible, se procurer au préalable les médicaments et produits nécessaires

aux soins postopératoires (antalgiques, bains de bouche…).

Alimentation molle dans les jours qui suivent.

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Les autres dents incluses :

Elles poseront des difficultés variables selon la situation anatomique et les éléments nobles à

préserver.

Il s’agit toujours du nerf V3 dans son trajet intra osseux mandibulaire, ou à son émergence.

Les racines des dents adjacentes devront être préservées.

La technique chirurgicale doit permettre une cicatrisation de qualité sans exposition durable

des racines dentaires à préserver.

Les extractions des dents infectées ou délabrées poseront des difficultés variables selon leur

situation anatomique et les formes des racines.

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Chirurgie du plancher de la bouche

Chirurgie des parties molles, ici un

kyste salivaire « grenouillette ».

L’évaluation de l’extension sous le

plancher des muscles mylo-

hyoïdiens est indispensable.

Projection d’une racine dentaire dans le sinus

maxillaire.

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La chirurgie de cette zone anatomique risque de léser essentiellement le canal excréteur de la

glande sous mandibulaire.

Chirurgie muqueuse pure. Lichen.

Chirurgie des contours osseux (torus

mandibulaire)

Calcul du canal excréteur de la glande sous

mandibulaire.

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La chirurgie du palais.

Les difficultés essentielles seront d’ordre cicatricielle avec la gestion de communication

bucco sinusienne et bucco- sinuso- nasale.

Torus maxillaire

Dents incluses ou surnuméraires.

Grand kyste maxillaire sur bridge dont

les racines des dents piliers n°12 et 13

sont infectées.

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Chirurgie labiale

Chirurgie muqueuse au niveau des joues.

L’information préalable doit porter sur les complications hémorragiques per opératoire, la

préservation du canal excréteur de la parotide.

Lésions tumorales bénignes

Cémentoblastome

L’information préalable doit porter

essentiellement sur les difficultés principales

qui sont d’ordre hémorragiques en per

opératoire, cicatricielle ensuite, et sensitive.

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Fibrome avec rhizalyses dentaires

Grand kyste ( améloblastome ?)

Orthodontie :

Les contestations des traitements orthodontiques sont relativement rares encore

Très schématiquement les troubles de l’alignement dentaire peuvent être due à des

dysharmonies dento maxillaires ( défaut d’harmonie entre les dimensions des dents sur

l’arcade et les bases osseuses), des dysharmonies maxillo mandibulaires ( défaut d’harmonie

entre les dimensions des bases osseuse entre elles), mixtes.

Le diagnostic initial doit être correctement posé, et nécessite une analyse radiologique,

téléradiographie, des modèles d’étude, une analyse de l’environnement musculaire (praxies

linguales, positionnement de langue, respiration buccale…)

Le traitement ne doit être débuté qu’après information préalable, consentement, devis, délai

de réflexion.

Le coût de ces traitements, leur durée, leur pénibilité parfois, la faible participation financière

des organismes sociaux est un élément majeur de contestation, sources de litige.

Ces traitements peuvent être orthodontiques, chirurgicaux, mixtes.

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Les principales contestations rencontrées :

- Défaut de diagnostic précis par absence de bilan convenable. (décalage maxillo

mandibulaire d’indication chirurgicale)

- Résorptions radiculaires dentaires en rapport avec un traitement trop violent..

- Défaut de prise en compte des facteurs musculaires.

L’objectif orthodontique doit être précisé clairement dès le départ compte tenu du diagnostic

initial.

La chirurgie pré implantaire.

Les techniques implantaires se développant, les limites de l’implantologie sont repoussées

plus loin et les indications de chirurgie pré implantaires par greffes osseuses se développent.

Il s’agit d’une chirurgie lourde dont les conséquences morbides peuvent être très importantes.

L’absence de prise en charge par les organismes sociaux impose au patient des débours

financiers importants et les actes chirurgicaux engendrent un cortège de désagréments

importants.

Il s’agit d’une chirurgie lourde, permettant d’amener une quantité d’os suffisante pour

permettre la pose d’implants, lorsque les conditions initiales ne le permettent pas.

Il peut s’agir d’ostéotomies permettant de repositionner les bases osseuses afin que les axes

des implants prévus soient dans des positions compatibles avec les efforts envisagés.

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Il peut s’agir de greffes osseuses permettant d’apporter une quantité osseuse suffisante pour

fixer des implants de taille suffisante.

Il faut dès lors exposer toute la technique envisagée avec le patient, notamment la prise de

greffon et la morbidité de l’acte dans son ensemble (site donneur, site receveur, suites

opératoires, résultats escomptés)

Très schématiquement la prise de greffon peut se faire au niveau de la crête iliaque, de la

voûte du crâne au niveau pariétal (photo ci-dessous), au niveau de l’angle mandibulaire, au

niveau de la symphyse du menton.

Comblement sinusien responsable

d’une sinusite maxillaire.

Prise de baguette d’os au

niveau pariétal.

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Communication bucco sinusienne

après comblement du bas fond

sinusien.

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Autres greffons plus petits

Petit greffon cortical sur la dent 12 .La greffe d’apposition corticale a pour but d’augmenter

l’épaisseur de l’os pour permettre la pose d’implant.

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Il faut appréhender le traitement dans sa totalité et en particulier le résultat final qui est la pose

de couronnes sur implants.

C’est ainsi que la collaboration doit être complète entre le chirurgien qui réalise la greffe

osseuse, le praticien qui pose les implants, le praticien qui réalise les couronnes et le

prothésiste.

Le comblement partiel (1/3 maximum) du sinus maxillaire a pour but d’augmenter la

profondeur de l’os receveur au maxillaire pour poser des implants de longueur suffisante.

Très schématiquement, le choix du site donneur sera fonction de la quantité d’os nécessaire et

de la qualité d’os nécessaire.

Les complications liées au site receveur :

- Le site receveur doit être en capacité de recevoir le greffon. Le risque de

suppuration est évident en cas de sinusite maxillaire lors des interventions de

comblement partiel sinusien.

- Infection et perte du greffon.

- Insuffisance et résorption du greffon.

- Impossibilité de poser secondairement les implants.

Les complications liées au choix du site donneur :

- Pariétal et système nerveux central.

- Angle mandibulaire et nerf alvéolaire inférieur.

- Symphyse du menton et innervation labiale.

- Algique au niveau iliaque.

- Cicatriciel.

- Hémorragique, infectieux, algique, esthétique….

Ces techniques sont à l’origine de procédures de plus en plus nombreuses.

Elles poseront rapidement le problème de la compétence chirurgicale.

*Dossiers de chirurgie plastique du cuir chevelu.

*Dossier Torre….

Pose secondaire d’un implant.

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Les dents et les sinus maxillaires.

Les rapports étroits entre les racines dentaires et le bas fond du sinus maxillaire (deuxième

prémolaire, première et deuxième molaire surtout) expliquent la fréquences des complications

sinusiennes.

Il peut s’agir d’une sinusite maxillaire secondaire à une infection dentaire chronique (dent

infectée mortifiée, délabrée, incorrectement dévitalisée).

La plupart des litiges rencontrés portent sur des dents incorrectement dévitalisées, piliers de

bridge et responsables d’une sinusite maxillaire aigue ou chronique.

Le traitement de la sinusite passera par l’éradication du foyer dentaire et bien souvent la

dépose de la structure prothétique attenante.

Les dépassements de pâte endo canalaire lors des dévitalisations et obturations canalaires des

dents dont les apex sont en rapport direct avec le sinus risquent de provoquer une sinusite

notamment par greffe fongique, justifiant un acte chirurgical.

La prise en charge d’une sinusite maxillaire d’origine dentaire doit s’accompagner

impérativement d’un geste dentaire. (TGI de CAHORS)

.

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133

Les extractions dentaires sont susceptibles de provoquer une communication bucco

sinusienne, pas toujours commode à refermer

Citons les projections de racine dentaire intra sinusienne.

Corps étranger.

Greffe osseuse.

Implant pénétrant.

Trois dossiers identiques avec des conclusions différentes :

1er

: Extraction d’une 28 sans indication chirurgicale justifiée, CBS, suites pendant trois mois,

intervention avec greffe osseuse. RCP entièrement mise en jeu.

2ème

: Extraction d’une molaire justifiée. CBS. Mauvaise gestion des suites pendant quatre

mois. Mise en jeu de la RCP concernant les suites, pas la CBS ni la réparation.

3ème

: Extraction justifiée, gestion des complications non reprochables. Pas de mise en jeu de

la RCP malgré 8 interventions sur deux ans.

Pathologie tumorale bénigne Les complications essentielles seront fonction de l’environnement anatomique et du geste

chirurgical envisagé.

Chirurgie orthognatique : Principe des ostéotomies et collaboration entre l’orthodontiste et le chirurgien

(Infections, pseudarthroses, déplacements secondaires, atteintes nerveuses, ….)

Il s’agit d’un kyste osseux

symphysaire mandibulaire qui n’est

pas d’origine dentaire. Les dents en

regard sont vivantes. L’exérèse de

ce kyste doit préserver la vitalité

dentaire. Une mortification est

toujours possible (aléa) Il faut

prévenir le patient et organiser

ensuite une surveillance de

dépistage d’une telle complication.

En per opératoire la préservation

des nerfs alvéolaires très proches

est un impératif.

Une fracture symphysaire est aussi

à envisager.

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Chirurgie des glandes salivaires principales

Sous maxillectomie : rameau mentonnier du facial- nerf lingual

Parotidectomies : nerf facial

Cancérologie : Défaut de diagnostic.

Retard au diagnostic.

Défaut d’information sur les séquelles.

Défaut de prise en charge des lésions pré cancéreuses.

Divers :

Lésions dentaires lors des anesthésies générales (Dents et ATM)

Complications infectieuses dentaires (Osler, cellulites, phlegmon cervicaux, médiastinite,

thrombophlébite faciale, abcès cérébraux….)

Extractions et biphosphonates.

Implantologie et biphosphonates.

Implantologie sur zone mandibulaire radiothérapée.

Implantologie mandibulaire et complication hémorragique par hématome compressif du

plancher buccal et asphyxie.

Prélèvement osseux pariétal et complications neurologique par hématome intra cérébral….

L’environnement médical :

L’environnement médical doit être adapté au geste chirurgical envisagé. Le praticien est tenu

de connaître ces nécessités, pas le patient.

L’ensemble des actes chirurgicaux stomatologiques doit être intégré en tenant compte des

antécédents médicaux du patient.

C’est ainsi que l’environnement médical doit être systématiquement appréhendé pour des

gestes apparemment simples.

(Cardiopathie valvulaire et risque Oslérien, épilepsie, diabète, greffes, et immuno

suppresseurs, radiothérapie locale, insuffisance coronarienne, anti- coagulation et geste

chirurgical, risque embolique.….)

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Le barème indicatif d’évaluation des taux d’incapacité en Droit Commun :

Perte d’une dent 1 à 1,5 %

Mortification d’une dent 0,5%

Trouble d’articulé dentaire 2 à 10%

Hypoesthésie ou anesthésie avec dysesthésie dans

le territoire du nerf sous orbitaire jusqu’à 5%

Hypoesthésie ou anesthésie avec dysesthésies dans

le territoire du nerf alvéolaire inférieur avec

Incontinence labiale comprenant le déficit dentaire

- unilatéral jusqu’à 5%

- bilatéral 5 à 12%

Hypoesthésie ou anesthésie avec dysesthésies dans

le territoire du nerf lingual

- unilatéral jusqu’à 5%

- bilatéral 10 à 12%

Communication bucco- sinusienne ou bucco- nasale 2 à 15%

Dysfonctionnements mandibulaires :

- Limitation permanente de l’ouverture buccale :

- limitée à 30 mm 5 %

- limitée à 20 mm 17 %

- limitée à 10 mm 25 %

- Troubles de l’articulation temporo mandibulaire

forme légère unilatérale 3%

forme légère bilatérale 5%

forme sévère 5 à 10%

Troubles de l’articulé dentaire post traumatiques :

Au prorata de la perte de la capacité masticatoire 2 à 10 %

Atteinte neurologique motrice :

- paralysie faciale ne comprenant pas les complications ophtalmologiques

unilatérale 5 à 15 %

bilatérale 15 à 25 %

Pathologie salivaire :

- fistule salivaire d’origine parotidienne jusqu’à 15 %

- syndrome de Frei 6 à 8% (éphydrose per- prandiale latéro faciale des régions pré auriculaire et parotidienne)

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Dangerosité des interventions de stomatologie La dangerosité potentielle d’une intervention doit être connue de l’opérateur.

Les risques sont fonction de l’âge et de l’état antérieur de l’opéré, du type d’intervention, de

sa localisation anatomique, mais également de la compétence de l’opérateur et la

connaissance de ses limites.

Les risques sont soit locaux, soit régionaux, soit généraux et, dans ce cas, ils sont vitaux.

La dangerosité signifie alors qu’il existe un risque local ou vital, pour l’opéré, qu’il est

nécessaire de prévoir ce risque. Il doit être anticipé par prudence opérationnelle et par la mise

en œuvre de tout traitement pouvant y faire face.

La dangerosité d’un acte de chirurgie stomatologique provient :

- en période opératoire

- du risque hémorragique

- du risque de lésion d’organe noble

- en phase de réveil et en période post opératoire

- du risque hémorragique qui est la conséquence d’un contrôle per

opératoire insuffisant

- du risque ventilatoire par obstruction directe des voies aériennes

(sang coagulé, packing, corps étranger)

- du risque combiné hémorragique et ventilatoire par compression des

voies aériennes (hématome compressif du plancher buccal)

La dangerosité potentielle doit être exposée au patient dans le cadre du devoir

d’information.

L’intervention décidée doit être d’une utilité réelle.

Cela implique que les opérateurs soient formés efficacement : connaissances anatomiques

suffisantes, formations chirurgicales, analyse du risque encouru mis en balance avec un

bénéfice escompté prévisible à obtenir. Les opérateurs doivent être techniquement adroits et

avoir conscience du danger. Le principe de précaution, pour ces situations, devant prévaloir.

Les nerfs sous orbitaires, mentonnier, alvéolaire inférieur, lingual, facial et leurs branches,

doivent être protégés en premier lors d’interventions sous anesthésie générale ou locale.

- Le nerf sus orbitaire est menacé lors de la chirurgie du sourcil.

- Le nerf sous orbitaire est impliqué dans toute chirurgie de la paroi antérieure du

maxillaire.

- Le nerf alvéolaire inférieur est menacé lors de la chirurgie de la mandibule

( branches montantes et branches horizontales) jusqu’à son émergence au foramen

mentonnier.

- Le nerf mentonnier est menacé lors des génio- plasties et des actes concernant les

prémolaires et canines mandibulaires.

- Le nerf lingual est doublement menacé lors de l’abord lingual de la dent de sagesse

mandibulaire et lors de la mandibulectomie.

- Les canaux de Wharton et de Sténon sont menacés lors de la chirurgie du plancher

de la bouche et de la face interne de la joue.

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Avant l’acte chirurgical :

Evaluation de l’environnement médical, l’anatomie topographique du geste à réaliser et

dentaire.

Avoir une connaissance parfaite de l’anatomie topographique et de ses variations.

Examen pré opératoire nécessaire. (Radiographies…)

Poser un diagnostic.

Evaluer le rapport bénéfice risque du geste envisagé.

Poser la bonne indication thérapeutique (RMO). Ne jamais réaliser d’acte opératoire,

conséquence d’une indication chirurgicale fictive.

Définir le geste chirurgical ou médical nécessaire (finalité du geste).

Définir les options possibles.

Information complète du patient sur le choix thérapeutique et les inconvénients (risques et

complications)

Information sur les options possibles (risques et complications)

Définir un objectif (prothèse dentaire, durée de vie, confort, adaptation, performance..)

Matérialisation de cette information :

- Tenue du dossier médical.

- Courrier au médecin traitant et éventuellement au patient.

- Devis

- Objectifs.

- Exposé des options- argumentation succincte du choix thérapeutique.

- Modalité de prise en charge.

Délai de réflexion.

Deuxième consultation éventuelle.

Pendant l’acte :

Technique chirurgicale adaptée. (Anatomie topographique)

Voir ce que l’on fait est le garant de la sauvegarde des organes et des structures.

Assumer en per opératoire et post opératoire les complications, incidents, et accidents

chirurgicaux.

Tenir informé le patient en cas de difficulté ou de complication et mettre en place une

surveillance adaptée, voire une collaboration pluridisciplinaire éventuelle.

Gérer une complication ou une difficulté imprévue dans la transparence la plus complète.

CONCLUSION

La prévention du risque.

Recommandations

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Après l’acte : Concrétiser par écrit les modalités de surveillance.

Tenue du dossier.

Faire un compte rendu opératoire détaillant les consultations et les difficultés, incidents,

accidents opératoires.

Ce compte rendu sera remis en mains propres à l’opéré ou aux parents de l’enfant opéré.

Survenue de la complication : - rapidité de la réaction.

- réaction adaptée.

- obligation de moyens ?

- information (préalable ?)

- nature de la séquelle, des séquelles, réaction en chaine…..

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RESPONSABILITE PENALE

Le médecin expert, dans le cadre d'une expertise pénale, doit être extrêmement prudent dans

sa présentation d'éléments médicaux discutables, même si leur probabilité est importante.

Il ne doit jamais oublier que ses écrits, comme ses dires, sont facilement extrapolés par le juge

d'instruction pour aboutir à la présentation d'une faute caractérisée.

L'avant-dernier alinéa de l'article 121-3 du code pénal, modifié par la loi du 10 Juillet 2000, limite la responsabilité pénale des «personnes physiques qui n'ont pas causé directement le dommage » aux seules fautes qualifiées.

Cette faute qualifiée se distingue de la faute simple, qui est suffisante pour établir une responsabilité civile. Cette dualité des fautes civile et pénale, issue de la loi du 10 Juillet 2000, est concrétisée par un nouvel article 4-1 du code de procédure pénale précisant que « l'absence de faute pénale non intentionnelle de l'article 121-3 CP ne fait pas obstacle à l'exercice d'une action devant les juridictions civiles [...] »

A ce stade, il convient de définir la faute qualifiée

L'article 121-3 CP distingue deux fautes qualifiées :

La faute délibérée et la faute caractérisée.

La faute délibérée vise la violation délibérée

La faute délibérée vise la violation « de façon manifestement délibérée » d' « une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement1». Par exemple : le franchissement d'une ligne jaune en haut d'une côte provoque un accident mortel. Le conducteur poursuivi a bien, volontairement, franchi la ligne jaune, de façon délibérée, mais il n'a pas, volontairement, tué la victime. Il sera donc poursuivi pour homicide involontaire. Autre exemple, médical : aujourd'hui l’anesthésiste- réanimateur de garde dans une clinique

n'est pas tenu explicitement par la loi ou le règlement de dormir à la clinique. S'il arrive après

le décès du patient, il ne peut être poursuivi sur la base d'une faute pénale délibérée. Mais

demain, si un texte contraignant imposait cette obligation de garde, la réponse serait différente.

La faute caractérisée expose autrui à un risque d'une particulière gravité :

L'autre faute qualifiée est la faute caractérisée, « qui exposait autrui à un risque d'une particulière

gravité qu'elles (les personnes physiques) ne pouvaient ignorer ». Le concept est dangereux pour le

médecin, car le juge seul décide si la faute relevée par l'expert mérite cette qualification. Pour

reprendre l'exemple médical précédent, le médecin réanimateur pourrait aujourd'hui être poursuivi

pénalement pour faute caractérisée. Le champ d'application de la faute caractérisée est donc

extrêmement vaste, pratiquement sans limite, ce qui explique l'augmentation drastique des

poursuites pénales médicales. L'expert- médecin doit ainsi être extrêmement prudent, car la

mission d'expertise demande toujours si des fautes ont été commises. Si l'expert ne tient pas compte

des particularités de la procédure pénale il qualifiera de fautifs des comportements qui, certes,

pourraient ouvrir la voie à des réparations civiles, mais qui, hélas, risquent de se trouver promus au

rang de faute caractérisée par le juge d'instruction. Il ne semble pas que cette dualité bien établie des

fautes civile et pénale ait été parfaitement assimilée par l'ensemble des médecins experts judiciaires

et nous nous pencherons plus avant sur un cas illustrant notre opinion.

Comment aboutit-on à une faute caractérisée ?

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Dans un contexte d'homicide involontaire, une construction binaire est nécessaire pour mettre en

évidence une faute caractérisée.

Le premier élément est l'explicitation du dommage, autrement dit le contexte médical du décès :

insuffisance rénale aiguë, embolie pulmonaire cruorique, graisseuse, etc. Ce constat ne doit pas

être une simple présomption, une probabilité, il doit être une certitude étayée par un ensemble de

signes cliniques et complémentaires. Sans certitude sur la cause du décès, comment établir un lien

de causalité entre une faute bien définie en elle-même et dans ses conséquences, et des

dommages qui seraient eux d'origine indéterminée, au mieux probable ?

L'expert doit être particulièrement attentif dans la sémantique utilisée, une « grande probabilité »,

facilement promue au rang de certitude par le juge, devra être évitée. L'expert doit bien

comprendre que le juge ne demande pas un rapport scientifique, mais une aide lui permettant de

qualifier juridiquement les fautes et errements constatés.

Un médecin expert, dans une affaire récente [1], qui déclare dans le rapport écrit que la cause la plus

probable du décès est une embolie (sans préciser par ailleurs sa nature anatomopathologique),

puis qui, à la barre, passe de probabilité à « certitude à 99% », commet une faute lourde, car il

incite le juge à traduire cette attitude à 99 % par une certitude tout court, et de fausse

certitude en fausse certitude, à construire un raisonnement juridique s'appuyant sur une

pseudo argumentation médicale, et aboutissant à la mort professionnelle du médecin.

Le médecin expert doit tenir compte du destinataire de son travail d'investigation.

Une étude pour une société savante ne se rédige pas comme un rapport d'expertise, et

une expertise demandée par un juge d'instruction ne se rédige pas comme une expertise civile.

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PRESENTATION DES COMMISSIONS REGIONALES DE CONCILIATION ET

D’INDEMNISATION (CRCI)

CCI

Les CRCI sont au centre d’un dispositif issu de la loi du 4 mars 2002. Il existe à ce jour 25

CRCI en France métropolitaine et Outre Mer.

Elles sont composées de membres d’origines diverses : représentants des usagers

(associations de victimes), praticiens hospitaliers et libéraux, établissements publics et privés,

organismes payeurs : ONIAM (solidarité nationale) et compagnies d’assurance, personnes

qualifiées appartenant au monde du droit et de la médecine. Elles sont présidées par un

magistrat de l’ordre judiciaire ou administratif.

Il s’agit de commissions de règlement amiable, administratives, de nature non

juridictionnelle. Leur saisine ne supprime en rien la possibilité de recours devant les tribunaux

(administratif ou judiciaire, civil ou pénal) qui peuvent être concomitants. Elle suspend la

prescription des actions devant les juridictions.

Elles constituent des « guichets uniques » susceptibles de traiter aussi bien les dossiers

mettant en cause les établissements de santé publics (ressort du tribunal administratif) que

ceux mettant en cause les professionnels de santé exerçant à titre libéral ou les établissements

de santé privés (ressort du TGI)

La représentation n’est pas obligatoire pour les demandeurs qui peuvent néanmoins se faire

assister par la personne de leur choix (médecin conseil, avocat, …). La procédure est

contradictoire.

La saisine d’une CRCI se fait à l’aide d’un formulaire spécifique. C’est la CRCI de la

région où le « fait générateur » du dommage s’est produit qui est compétente.

Les CRCI ne sont compétentes que pour les dommages dont le fait générateur s’est produit

postérieurement au 4 septembre 2001 et qui présentent un certain degré de gravité qui se

caractérise par l’atteinte des seuils suivants (pris alternativement) :

- une IPP > 24%

- une ITT (incapacité temporaire de travail totale ou partielle, ne concernant donc que les

personnes exerçant une activité professionnelle) au moins égale à 6 mois consécutifs ou

non consécutifs mais dans une période de 12 mois. (Dans un délai plus ou moins bref,

la notion d'ITT « fonctionnelle » déjà retenue par les tribunaux judiciaires devrait

s'imposer, permettant une meilleure égalité de traitement entre les personnes exerçant

une activité professionnelle et celles n'en exerçant pas telles notamment que les

enfants, les étudiants, les femmes eu foyer, les personnes à la retraite)

- à titre exceptionnel :

o des troubles particulièrement graves dans les conditions d’existence

o l’inaptitude définitive à l’exercice de la profession exercée au moment du

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dommage.

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L’appréciation de la « non recevabilité » d’un dossier en raison de la non atteinte de l’un

de ces seuils est parfois manifeste sans même qu’une expertise soit nécessaire. En cas de

doute, une expertise dite « préalable », sur pièces, permet parfois de conclure en ce sens.

Enfin, c’est parfois au terme d’une expertise au fond qu’il apparaît que la commission est

incompétente car le dommage strictement imputable à l’évènement indésirable en cause

n’atteint pas le seuil de gravité défini par les textes.

Lorsque le dommage n’atteint pas ces seuils de gravité, la commission peut proposer une

conciliation.

L’objectif d'une CRCI est de faciliter l’indemnisation des victimes d’accident médical,

d’affection iatrogène ou d’infection nosocomiale, que les acteurs de santé mis en cause

appartiennent au secteur public ou au secteur privé. Cet objectif est atteint par l'émission d'un

AVIS « sur les circonstances, les causes, la nature et l'étendue des dommages, ainsi que sur

le régime d'indemnisation applicable » (art. L 1142-8). Cet avis répond donc aux questions

suivantes :

y a-t-il lieu à indemnisation ?

en cas réponse négative, la commission rend un avis de rejet (avis négatif)

en cas de réponse positive, la commission rend un avis positif qui précise :

QUI doit indemniser la victime ou ses ayants-droit ? (assureur de l'acteur de santé

responsable – professionnel ou établissement – ou solidarité nationale)

les PREJUDICES dont il convient d'indemniser la victime ou ses ayants-droit. A cet

égard, un groupe de travail présidé par Monsieur DINTILHAC a mis en place une

nouvelle nomenclature des préjudices dans le cadre de la réparation du dommage corporel

que de nombreuses juridictions ont d'ores et déjà adoptée. Il appartiendra sous peu aux

commissions de s'y rallier. (Un problème ne manquera pas alors de se poser quant à la

cohérence entre les critères de gravité déterminant le seuil de compétence des CRCI, qui

font appel à des concepts juridiques traditionnels tels que l'IPP , et les chefs de préjudice

de la nouvelle nomenclature qui ne leur sont pas strictement superposables – DFP :

déficit fonctionnel permanent par exemple).

Pour ce faire, elles doivent dans un premier temps rechercher si l'indemnisation du

dommage relève du régime de la responsabilité civile fondé sur une faute commise par un

professionnel ou un établissement de santé, puis, à défaut, s'assurer que ce dommage remplit

les conditions permettant une indemnisation par la solidarité nationale.

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Elles indiquent enfin la nature et l'étendue du dommage à indemniser

Les conditions de l’indemnisation par la solidarité nationale sont :

- l’existence d’un accident médical, d’une affection iatrogène ou d’une infection

nosocomiale (le caractère nosocomial doit être démontré par la victime), directement

imputable à un acte de prévention, de diagnostic ou de soin,

- un dommage atteignant les seuils de gravité cités plus haut

- un dommage ayant pour le patient des conséquences anormales au regard de son état de

santé ou de son évolution prévisible.

En fin de compte, l’indemnisation sera assurée :

- par l’assureur de l’acteur de santé mis en cause si sa responsabilité est engagée en

raison de son comportement fautif,

- par l’ONIAM (Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux), émanation

de la solidarité nationale, si le dommage remplit les conditions précitées. L’ONIAM

n’est pas lié par les avis des CRCI (avis du CE du 10/10/2007) mais les cas où

l’ONIAM ne les suit pas restent marginaux.

- cas particulier des infections nosocomiales :

o la seule existence d'une infection nosocomiale entraîne une présomption de

responsabilité de l'établissement dans lequel elle a été contractée (seule une

cause étrangère peut exonérer l'établissement de cette responsabilité)

o les dommages résultant des infections nosocomiales graves (IPP>25% ou

décès) survenues postérieurement au 31 décembre 2002 sont indemnisés par la

solidarité nationale (ONIAM) (pas de rétroactivité de la loi About arrêt du CE

du 13/7/2007)

- la responsabilité dans la survenue du dommage peut être partagée, ce qui donne lieu à

un partage de l’indemnisation.

L’instruction des dossiers au terme de laquelle les CRCI rendent leurs avis, a pour

« pivot » une expertise au fond gratuite pour les demandeurs, réalisée de façon contradictoire

par des experts missionnés par les présidents. Le principe est celui d’une co-expertise et d’un

rapport conjoint qui doit permettre de répondre aux questions précitées.

Le seul recours contre un avis, qu’il soit « positif » (avis d’indemnisation par assureur ou

par la solidarité nationale) ou « négatif » (incompétence : avis CE 10/10/2007 : pas de recours

en excès de pouvoir ou rejet) est la saisine d’une juridiction de droit commun.

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Le devenir des avis « positifs » :

l’assureur ou l’ONIAM (solidarité nationale) doit adresser au demandeur une proposition

d’indemnisation dans les 4 mois. Une acceptation par ce dernier vaut transaction au sens

du code civil (a. 2044) et met fin au « litige ». Le paiement doit intervenir dans le mois qui

suit En cas de refus, le demandeur peut agir devant les tribunaux.

l’ONIAM se substitue à l’assureur qui ne fait pas de proposition d’indemnisation dans le

délai de 4 mois.

Ce système est récent mais son fonctionnement apporte d’ores et déjà de grandes

satisfactions non seulement dans l’« aiguillage » des indemnisations mais aussi dans

l’apaisement des conflits entre soignés et soignants, tant il est vrai que ces conflits se

nourrissent souvent d’un réel manque de communication entre ceux-là et ceux-ci.

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Fondement juridique lorsqu’il existe plusieurs événements indésirables en

cascade.

Sur le fondement de la loi du 5 Juillet 1985, le responsable d’un accident doit à la

victime, la réparation intégrale de son préjudice.

- Ce préjudice est défini comme étant celui dont le fait générateur est l'accident.

En conséquence, la prise en charge des préjudices nés des interventions des différents

médecins relève de l'obligation de réparation du responsable de l'accident dès lors que

ces interventions ont pour origine cet accident, et n'auraient pas eu lieu si la victime

n'avait pas été accidentée.

S'il s'avérait que ces interventions aient pu être fautives, engager la responsabilité de

leur auteur et générer un coût supplémentaire, c'est à un second stade, sur le plan des

appels en garantie et sur le fondement de la responsabilité professionnelle des

praticiens, que la répartition des coûts se fera, sans que cela influe sur le droit à

réparation intégrale de la victime.

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Traumatismes dentaires et intubation :

Le point de vue de l’Expert Stomatologiste et l’analyse médico légale

Recommandations pour les Médecins Anesthésistes.

Photographie n°1

Les traumatismes dentaires sont des complications fréquentes mais évitables de l'intubation pour

anesthésie générale.

Leurs conséquences peuvent engendrer des séquelles esthétiques et fonctionnelles parfois importantes.

La réparation de tels préjudices engendre des coûts non négligeables.

La compréhension des facteurs de risque d’un traumatisme dentaire est essentielle dans le cadre de la

prévention.

La responsabilité de l’anesthésiste est souvent due à l’absence d’examen clinique dentaire suffisant,

permettant d’appréhender les risques de complications dentaires lors d’une intubation trachéale.

L’absence d’information du patient sur les risques dentaires compte tenu de l’état antérieur, condition

indispensable pour obtenir son consentement et l’acceptation du risque, est encore trop souvent

rencontrée lors des expertises.

Pour qu’une faute de l’anesthésiste soit retenue en cas d’accident dentaire, en cas de procédure, il

suffit que soit rapporté un défaut d’examen anesthésique, un défaut d’information, l’absence de

consentement éclairé, l’absence de précaution, ou une maladresse de l’intervenant.

Contrairement à l’opinion répandue dans le milieu médical, les accidents dentaires per opératoires,

n’entraînent pas qu’une réparation juridique des lésions strictement dentaires, mais un ensemble de

préjudices qui augmentent le coût global de l’indemnisation. ( 1 )

Fréquence des accidents

Selon une étude publiée dans les annales d’anesthésie réanimation, basée sur les chiffres des

déclarations d’accidents adressées par les anesthésistes sociétaires du GAMM (Sou Médical et

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148

MACSF) et représentant 4684 anesthésistes, sur la période des années 1990 à 1995 incluse, la

sinistralité moyenne est de l’ordre de 9,5 accidents déclarés par an pour 100 anesthésistes.

La fréquence des accidents reconnus fautifs était élevée (79%) et surtout due à l’absence d’examen

dentaire et de recueil du consentement éclairé du patient lors de la consultation d’anesthésie pré

opératoire.

La proportion d’accidents dentaires représente en moyenne 40% des accidents d’anesthésie déclarés

(511 sur un total de 1276 accidents). (2)

L’indemnisation moyenne des accidents dentaires représentait 4,6% du coût total des accidents

d’anesthésie instruits par le Sou médical, sur cette période de 6 années étudiées.

En 2002, les anesthésistes affiliés ont rapporté 218 déclarations dont 64 bris dentaires lors

d’intubations endo trachéales, 3 sur utilisation d’un masque laryngé et 1 sur un trismus sur canule de

Guedel.

La SHAM (compagnie d’assurances assurant majoritairement les établissements hospitaliers) indique

quant à elle une sinistralité de 6,5 %

RAPPELS ANATOMO- PATHOLOGIQUES :

Principes de l’examen clinique

Il est important que le médecin anesthésiste se familiarise avec la terminologie utilisée en stomatologie

et en dentisterie afin d'être exhaustif lors de l'interrogatoire de son patient lors de la consultation

d'anesthésie préopératoire.

Les dents comprennent une couronne et une racine.

La couronne est recouverte d’émail. La jonction entre émail et racine est marquée d’une limite visible,

formant le collet.

À l'état physiologique, la racine est entièrement enfouie dans l'os alvéolaire et seule la couronne est

visible dans la cavité buccale.

En cas de pathologie parodontale (déchaussement) qui est un facteur favorisant ou aggravant des

mobilités dentaires lors d’intubation, l'ancrage radiculaire est diminué et une partie de la racine est

apparente dans la cavité buccale.

L’appréciation de l’état du parodonte, c'est-à-dire l'état des gencives, de l'os alvéolaire et la recherche

d'une éventuelle mobilité dentaire, notamment dans le secteur incisif supérieur et inférieur constitue

une étape essentielle de l'évaluation du risque dentaire.

L'appréciation de l'état parodontal comporte un examen simple et rapide qui doit être impérativement

réalisé avant toute anesthésie.

Pour simplifier, il faut rappeler que la longueur de la racine d'une incisive correspond à environ une

fois et demi la hauteur de la couronne.

Il est donc facile par un simple examen visuel d'apprécier l'ancrage radiculaire résiduel d'une incisive

en cas de parodontopathie qui constitue un risque supérieur de luxation dentaire.

De façon physiologique, il existe une récession de l'os alvéolaire avec l'âge.

Cette récession peut être majorée par des facteurs de risque dont les principaux sont le tabagisme, le

diabète, le tartre et l'absence d'hygiène.

Le simple examen visuel peut donc évaluer la fragilité de l'ancrage radiculaire.

En cas de doute, le médecin anesthésiste peut s'assurer de l'absence ou de la présence d'une mobilité

dentaire par une mobilisation prudente des incisives en saisissant les dents entre le pouce et l’index.

Schématiquement pour simplifier il peut ainsi distinguer trois cas de figure.

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1) Dent saine non déchaussée (la gencive est attenante au collet de la dent). Dans ce cas, en cas

d'accident d'intubation, la luxation est rare et il se produit plutôt une fracture de l'organe dentaire.

Photographie n°2

2) Alvéolyse atteignant le premier tiers de la hauteur de la racine (il existe un déchaussement laissant

apparaître en bouche le premier tiers de la hauteur radiculaire) : à ce stade, il n'y a pas de mobilité

clinique de la dent (et le patient est rarement conscient de la maladie parodontale existante), mais il

existe déjà un risque accru de sub-luxations ou de luxations, c'est-à-dire de mobilisation de la dent

dans son alvéole en cas de traumatisme d’intubation.

Ce cas de figure représente l’essentiel des sinistres. (Photographie ci-dessous)

Photographie n°3

3) Alvéolyse au stade terminal : l'ancrage radiculaire représente moins du tiers de la hauteur de la

racine. À l'examen clinique la dent est mobile entre le pouce et l’index.

Cette mobilité est souvent un peu douloureuse et s’accompagne d'une gingivite (gingivorragie ou

suppuration gingivale).

Dénudation de deux à trois millimètres de la

racine. La limite racine/ couronne est bien

visible. Le collet est visible.

Couronne de la dent.

Lorsque le parodonte est sain, la tenue de

la dent dans son alvéole est solide. Un

traumatisme dentaire produira plutôt des

fractures de la couronne dentaire.

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150

Photographie n°4

La maladie parodontale s’accompagne souvent de saignements inflammatoires de gencives au

brossage qu’il convient de rechercher à l’interrogatoire et de noter sur la fiche de consultation

d'anesthésie préopératoire

RAPPEL CONCERNANT LES PROTHESES DENTAIRES.

Une prothèse mobile qui s’enlève et se replace en bouche est dite « prothèse adjointe ou amovible ».

Il convient de bien poser la question lors de la consultation en utilisant le mot mobile (mieux compris

par le patient.)

Cette prothèse est dite « complète » lorsqu’ elle remplace toutes les dents d'une arcade ou « partielle »

lorsqu’elle ne compense que quelques pertes.

Les ciments composites : sont des restaurations des couronnes naturelles des dents par un matériau à

base de résine.

Au niveau des incisives (qui sont les dents les plus fréquemment traumatisées au cours des

traumatismes d'intubation) le ciment composite remplace le plus souvent l'angle coronaire et est donc

par définition très fragile car il n'est fixé que par un simple collage sur le reste de la couronne

naturelle.

Le ciment composite est donc susceptible de se décoller à la moindre pression ou choc intempestif.

En toute rigueur, de par leur fragilité, les restaurations par ciment composite doivent être réservées à

des pertes de substance de petite dimension... ce qui n'est pas toujours le cas

Les couronnes prothétiques : Il s’agit le plus souvent (pour les incisives) de chapes métalliques

recouvertes de céramique ou de chapes entièrement en céramique.

Mais il existe encore des prothèses anciennes comportant une chape métallique recouverte d'une

facette en résine sur la face vestibulaire.

En cas de délabrement coronaire important, la racine de la dent est renforcée par un faux moignon

(inlay core) ou par un tenon (« dent à pivot ») qui est fixé dans le canal radiculaire de la dent.

Photographie n°5

Couronne en céramique d’une incisive centrale au

maxillaire.

Tenon radiculaire ou « pivot »

Parodontose très évoluée. La racine dentaire n’est

maintenue dans l’os que par deux millimètres de

racine……

Maladie parodontale prononcée avec

mobilités dentaires, gingivites, tarte.

Le risque de luxation dentaire lors

d’une intubation est maximum.

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Les bridges : Un bridge est une prothèse fixe, scellée, comportant plusieurs éléments le plus souvent céramo

métalliques prenant comme piliers des racines naturelles et remplaçant une ou plusieurs dents absentes

par des éléments prothétiques intermédiaires.

Photographie n°6

Les attelles de contention sont des barres de fixations, scellées ou collées, solidarisant les dents les

unes aux autres pour limiter leur mobilité. Elles sont utilisées en cas de parodontopathie.

Un implant est une vis en titane, impactée ou vissée dans l’os alvéolaire sur laquelle est fixée une

prothèse céramo métallique destinée à remplacer une dent absente.

FACTEURS PREDISPOSANTS DES TRAUMATISMES DENTAIRES PER

OPERATOIRES : Ils sont de deux ordres :

- une intubation difficile

- une dentition fragile

1er-Intubation difficile : L’anesthésiste doit rechercher les signes prédictifs d’une intubation difficile

qui repose sur la recherche de critères anatomiques pathologiques, morphologiques et anamnestiques.

(3,4)

Les intubations difficiles peuvent être dues à :

- L’impossibilité d’aligner les axes pharyngés et laryngés.

- L’impossibilité d’aligner l’axe buccal et l’axe pharyngo laryngé.

- L’impossibilité de refouler suffisamment la base de la langue pour aligner les trois axes.

Ces difficultés peuvent être explorées par différents tests :

- La distance thyréo- mentale.

- Les critères de Mallampati.

- La mesure de l’ouverture buccale.

Les principales pathologies cervico faciales et crânio faciales pouvant être à l’origine d’une

intubation difficile sont :

Pathologies ORL ou stomatologiques, mauvais état dentaire gênant l’introduction de la lame du

laryngoscope, pathologie rhumatismale atteignant le rachis ou l’articulation temporo mandibulaire,

trismus, traumatismes maxillo faciaux ou cervicaux, cicatrices rétractiles, brûlures, pathologies

Grand bridge au maxillaire supérieur en

métal de huit dents recouvert de céramique,

scellé sur les cinq dents piliers par

l’intermédiaire de tenons radiculaires.

La parodontose touchant les incisives réalise

un risque majeur de luxation ou de sub

luxation.

La présence de nombreux tenons radiculaires

est un risque majeur de fracture de racine.

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infectieuses (phlegmon amygdalien, abcès, épiglottite), tumeurs ORL, acromégalie, syndromes de

Crouzon, d’Alpert, de Pierre Robin, de Teacher- Collins….)

2ème

-Dentition fragile.

L’évaluation du degré de fragilité dentaire repose essentiellement sur :

- L’existence de prothèses dentaires (Couronne, bridge, couronne sur implant, prothèse

amovible)

- L’existence de restauration par résine composite sur les dents antérieures

- Le degré de parodontose.

- Le degré de mobilité.

- La qualité de l’hygiène bucco dentaire (tartre, gingivite)

- Le décalage maxillo mandibulaire avec une pro maxillie et une rétro mandibulie. Ce cas de

figure est très fréquemment rencontré et expose tout particulièrement les incisives au maxillaire lors

d’une laryngoscopie difficile, du fait de leur projection en avant et de leur tendance à l’alvéolyse.

Photographie n°7

Ces éléments doivent être mentionnés dans l’examen.

LESIONS DENTAIRES LES PLUS FREQUENTES AU COURS DES

TRAUMATISMES D'INTUBATION : 1) Fractures

a) De dents antérieurement saines

-fracture coronaire.

La fracture peut intéresser l'émail, qui est la couche superficielle de la couronne dentaire et/ou la

dentine, qui est le tissu sous-jacent.

En cas de fracture dentinaire, le risque est l'exposition de la pulpe dentaire (paquet vasculo nerveux de

la dent) ce qui nécessite une dépulpation et un traitement radiculaire.

- fracture radiculaire : elle impose plus souvent l'extraction de la dent.

b) De dents ayant fait l'objet de soins restaurateurs

Il peut s'agir de la détérioration de la perte de ciment composite ou d'un éclat de céramique d'une

couronne prothétique ou d'un élément d'un bridge.

Un traumatisme d'intubation plus important peut aboutir à la fracture de l'armature métallique d'un

bridge.

Les fractures radiculaires sont favorisées par la présence de tenons radiculaires

Décalage maxillo- mandibulaire avec

projection en avant des incisives au maxillaire,

les exposant d’avantage à un traumatisme.

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2) Descellements prothétiques.

Ils concernent les couronnes céramo métalliques et les bridges et peuvent être révélateurs de fracture

radiculaire sous-jacente.

3) Sub- luxations et les luxations :

Le terme de luxation dentaire (qui est souvent employé abusivement) signifie que la dent a perdu tout

contact avec son alvéole.

La sub- luxation correspond à une mobilisation de la dent dans son alvéole.

En cas de descellements prothétiques ou de luxation dentaire complète, il existe un risque d'inhalation

ou d'ingestion.

4) Nécroses pulpaires post traumatiques :

Elles surviennent après sub luxation dentaire, se compliquent d’infection, nécessitent le traitement

endodontique et la réalisation secondaire de couronne. Elles peuvent se compliquer de la perte de

l’organe dentaire.

MECANISME LESIONNEL

Le plus souvent, les lésions dentaires traumatiques au cours d'intubation résultent d'un traumatisme

direct ou d'un appui intempestif du laryngoscope sur les organes dentaires ou les prothèses. (6, 7)

Plus rarement, en per- opératoire, les traumatismes peuvent être provoqués par une morsure exagérée

sur une canule de Guedel, une sonde d’intubation, un masque laryngé, une canule de protection de

fibroscope.

Photographie n° 8

Les dents lésées sont le plus souvent les incisives, aussi un dommage dentaire allégué des dents

latérales (prémolaires), à fortiori latérales et postérieures (molaires) devra amener l’expert à analyser

de manière critique les critères d’imputabilité.

Dents les plus fréquemment concernées par les traumatismes d'anesthésie

Les incisives maxillaires (incisive latérale supérieure droite n°12, incisive centrale supérieure droite

n°11, incisive centrale supérieure gauche n°21 et incisive latérale supérieure gauche n°22),

représentent la grande majorité des dents traumatisées au cours des accidents d'intubation.

Les incisives mandibulaires (incisive latérale inférieure droite n°42, incisive centrale inférieure droite

n°41, incisive centrale inférieure gauche n°31 et incisive latérale inférieure gauche n° 32) sont les plus

fréquemment traumatisées au cours de réveil. Il s’agit alors de luxation linguale lors de morsure

exagérée sur canule de Guedel.

Morsure exagérée sur un masque laryngé.

Les deux incisives centrales sont

reconstituées par des couronnes en

céramique.

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154

Photographie n° 9

Les lésions traumatiques des canines et des secteurs latéraux et postérieurs (prémolaires et molaires)

sont exceptionnelles lorsqu'il s'agit de dents saines.

LES TECHNIQUES DE RESTAURATION DES LESIONS DENTAIRES:

Une fracture coronaire dentaire simple d’émail ne nécessitera à priori que la restauration à l’état

antérieur par collage d’une résine composite. La conservation de la vitalité dentaire est l’élément

capital de l’analyse du dommage puisqu’elle peut imposer un traitement endo canalaire et la

confection d’une couronne en céramique.

Une déclaration d’accident est quand même nécessaire puisqu’il est impossible de présager de

l’évolution, même si les lésions initiales paraissent minimes.

Une fracture plus importante exposant la pulpe dentaire se manifeste par une douleur vive exacerbée

au froid. Elle impose la protection de la pulpe dentaire, bien souvent la dévitalisation et à terme la

confection d’une couronne métallo céramique.

Une fracture coronaire et radiculaire impose la plupart du temps l’extraction de la partie restante

inexploitable et sa compensation secondaire.

Les fractures radiculaires sont favorisées par l’existence de dent à pivot faisant bras de levier sur la

paroi antérieure de la racine et par les fissurations de racine. La couronne se descelle immédiatement

ou dans les jours qui suivent. Le délai d’apparition de la lésion est différé de quelques jours à quelques

semaines et le diagnostic est porté par le stomatologiste ou le dentiste devant l’apparition d’un abcès,

ou le descellement de la couronne. Cette lésion est parfois mise en évidence avec une radiographie

montrant des signes directs lorsque l’axe du rayon passe dans la fracture ou la fissure, souvent par des

signes indirects. La sanction est bien souvent la perte de l’organe dentaire.

La sub- luxation d’une dent naturelle ou supportant une couronne impose la réduction immédiate de

l’organe dentaire dans son alvéole et l’immobilisation. La mortification est une complication pouvant

survenir dans l’année et nécessite à terme la confection d’une couronne en céramique après traitement

endo canalaire. L’ankylose dento osseuse est une complication secondaire qui à terme aboutira (après

quelques mois ou années) à la résorption de la racine et donc à la perte de la dent (qu’il faudra

compenser.)

Le pronostic n’est donc pas toujours favorable. C’est un cas de figure souvent rencontré. La facilité

avec laquelle ces dents se luxent surprend toujours l’anesthésiste et dépend étroitement du degré de

déchaussement initial.

Incisive latérale droite n°12

Incisive centrale droite n°11

Incisive centrale gauche n°21

Incisive latérale gauche n°22

Incisive latérale gauche n°32

Incisive centrale gauche n°31

Incisive centrale droite n°41

Incisive latérale droite n°42

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La luxation d’une dent impose aussi le repositionnement dans un délai très court.

Il faut conserver cette dent dans du sérum physiologique et faire appel en urgence au stomatologiste

afin d’assurer son repositionnement et une contention adéquate.

La conservation de cette dent est encore plus aléatoire du fait du risque majeur de rhizalyse.

( résorption radiculaire).

La perte d’une dent.

Sa compensation fera d’abord appel à la réalisation d’une prothèse amovible provisoire immédiate. La

restauration définitive ne pourra se faire qu’après analyse de l’état antérieur, des dents adjacentes

susceptibles de servir de piliers de bridge ou de l’os résiduel susceptible d’accepter un implant.

* Un bridge est une prothèse fixée par scellement sur les dents adjacentes, comprenant un élément

intermédiaire qui compense la dent perdue. Il est la plupart du temps nécessaire de dévitaliser les deux

dents adjacentes, de les tailler pour leur permettre de recevoir une structure métallo céramique. Le

nombre de piliers nécessaires est fonction des contraintes mécaniques et de la qualité des piliers. C’est

ainsi que la perte de deux incisives centrales au maxillaire peut imposer la confection d’un bridge

s’appuyant sur les deux incisives latérales et les deux canines, soit six dents.

*L’implant : La compensation de la perte d’une dent peut aussi faire appel à la pose d’un implant intra

osseux, suivie quelques mois après par la confection d’une dent fixée dessus. L’avantage est de ne pas

dévitaliser les dents adjacentes, de ne pas les altérer comme dans le cas du bridge.

En cas d’insuffisance osseuse (arrachement osseux avec la perte dentaire) il est parfois nécessaire

d’avoir recours à une greffe osseuse d’apposition permettant de redonner un volume osseux suffisant

pour permettre la pose de l’implant.

Cet impératif impose une intervention supplémentaire, un délai de cicatrisation osseuse, avant la pose

de l’implant. Cette technique majorera les souffrances endurées indemnisables, le coût de la

restauration imputable, l’incapacité temporaire de la victime. Il faudra évaluer l’incidence morbide

imputable du site donneur osseux. La date de consolidation risque d’être retardée.

*Une prothèse mobile suffit, notamment chez les édentés partiels déjà porteurs de prothèse amovible.

Les cas plus complexes sont à analyser individuellement.

(Fracture ou luxation d’un bridge, fracture ou luxation d’une couronne sur implant, fracture d’une

racine pilier d’un bridge, etc)

DISCUSSION RELATIVE A L’IMPUTABILITÉ MEDICO LEGALE DES LÉSIONS

DENTAIRES LORS D’ACCIDENTS D’ORIGINE ANESTHÉSIQUE.

ATTITUDE DE L’EXPERT.

Le cadre contractuel par lequel le praticien s’engage à délivrer des soins conformes aux

données acquises de la science et des techniques, au moment où se font les soins obéit à :une

obligation de moyens.

Le praticien s’obligeant à respecter une obligation de moyens comprenant :

- une analyse clinique préalable de l’état dentaire

- poser un diagnostic même sommaire, étayé par l’interrogatoire.

- poser une indication thérapeutique (Adaptation du mode d’anesthésie et précautions à

prendre, répondant aux données acquises de la science et des techniques.

Référentiel des indications thérapeutiques, conférences de consensus, ….

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- délivrer une information préalable. (Indication, rapport bénéfices / risques, complications

possibles, avantage et inconvénients des choix et alternatives thérapeutiques, informations sur

le risques encourus en l’absence de traitement)

- s’assurer de la compréhension du patient aux informations et explications délivrées.

- éventuellement demander un avis dentaire.

-obtenir le consentement aux soins proposés, incluant, en cas de besoins un délai de réflexion.

Pour retenir la responsabilité civile professionnelle, il est nécessaire de retenir :

- un élément fautif (Imprudence, négligence, maladresse).

- un dommage.

- un lien de causalité entre le dommage et l’élément fautif, en rapport direct et certain.

La démarche analytique de l’expert stomatologiste s’appuie sur des critères d’imputabilité qui forment

la base de son raisonnement médico légal:

1er- Vraisemblance scientifique du mécanisme lésionnel.

Il est indispensable de connaître et de comprendre le mécanisme physiopathologique susceptible

d’avoir provoqué le dommage dentaire allégué par le patient.

Ainsi, une anesthésie sans intubation (pour une coloscopie par exemple), doit remettre en cause le lien

de causalité entre le dommage allégué et une hypothétique faute.

De même, il faut apprécier le site du dommage, c'est-à-dire, la localisation de la dent.

Ainsi une canine est rarement atteinte, une prémolaire est trop latérale, une molaire trop postérieure et

latérale pour être traumatisée par la lame du laryngoscope.

La difficulté de l’intubation est appréciée par le médecin anesthésiste par constatations dressées lors de

la consultation, (rapportées sur la feuille d’anesthésie) et par l’examen clinique.

2ème

-Diagnostic positif de lésion traumatique et les diagnostics différentiels.

Le diagnostic positif de lésion traumatique repose essentiellement sur le certificat médical descriptif

établi par le chirurgien-dentiste ou le stomatologue.

Il faut s'assurer que la lésion dentaire alléguée traumatique soit bien d'origine traumatique et non la

conséquence d'une pathologie constituée par un état antérieur (pathologie infectieuse ou parodontale

préexistante).

Par exemple, il faut distinguer une fracture sous la forme d'une perte de substance franche à bord net,

d'une carie pénétrante méconnue à l'origine d'une fracture coronaire ou radiculaire.

Il faut enfin différencier une mobilité dentaire traumatique d'une mobilité en rapport avec

parodontopathie préexistante.

3ème

Evaluation de l'état dentaire antérieur.

Il s'agit de l’étape la plus délicate pour le médecin expert qui devra définir le plus précisément possible

un éventuel état antérieur (parodontopathie, détérioration carieuse, présence de prothèse) de manière la

plus objective possible, en se méfiant des interprétations figurant sur les certificats médicaux.

L'expert doit préciser en détail l'état dentaire antérieur et notamment évaluer :

- l'état dentaire global, c'est-à-dire la description de toutes les dents sur les deux arcades et non

exclusivement la où les dents qui ont été traumatisées.

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- une éventuelle parodontopathie préexistante et apprécier l'importance de l'alvéolyse, notamment en

cas de luxation ou sub luxation dentaire.

- la présence éventuelle de restaurations coronaires, notamment par de volumineux ciments composites

ou par des prothèses dont il conviendra de préciser la vétusté

- le type de prothèse (fixe ou amovible), la nature des matériaux utilisés.

- la qualité des obturations radiculaires (traitement complet ou incomplet pouvant être à l'origine de

lésion apicale infectieuse (kyste ou granulome)

4ème

- Délai d’apparition entre l'intubation et la découverte des lésions dentaires alléguées et la

continuité évolutive.

Il est à apprécier en fonction des lésions constatées.

Les luxations sont immédiatement diagnostiquées.

Les sub luxations sont constatées dans les jours qui suivent l’anesthésie.

Les petites fractures coronaires ou les éclats de céramique de couronne peuvent être méconnues par le

médecin anesthésiste et n'être découvertes par le patient et son dentiste que quelques jours plus tard.

Les fractures de l'armature d'un bridge peuvent mettre quelques semaines à se révéler.

Les fractures radiculaires peuvent devenir symptomatiques quelques semaines après le traumatisme

d’intubation. (L’analyse est alors plus délicate et sera à apprécier en fonction de l’état antérieur)

Il doit y avoir une cohérence entre le mécanisme lésionnel retenu et les lésions dentaires constatées et

le délai d’apparition.

Ainsi, la découverte d'une lésion apicale infectieuse importante quelques jours après une intubation, en

regard d'une dent qui présente une fracture radiculaire ne peut être imputée à un traumatisme

d’anesthésie, ce type de lésion nécessite plusieurs semaines à plusieurs mois pour se constituer.

De même, il ne faut pas méconnaître un accident ou un traumatisme qui aurait pu survenir

postérieurement à l'intubation.

5ème

Réalité du traumatisme.

A- Elle doit pouvoir être affirmée objectivement par l'interrogatoire du médecin anesthésiste, l’examen

de la feuille d’anesthésie, les doléances du patient. Cette analyse doit être cohérente avec le type de

lésion alléguée ou constatée.

Tous ces critères constituent des éléments de réflexion du raisonnement médico légal que

l’expert doit respecter dans son analyse, et peuvent être ramenés à trois données essentielles :

- Le site (localisation des lésions initiales et des séquelles)

- Le temps (délai d’apparition et continuité évolutive)

- Le mécanisme lésionnel.

L'analyse de ces critères permet d'infirmer ou d'affirmer le lien de causalité et l’imputabilité

B- Doute sur l’imputabilité :

L’appréciation de l'imputabilité n'est pas toujours chose aisée et doit faire l’objet d’une

discussion. Elle repose sur des arguments motivés.

C- Imputabilité partielle :

Il n’est pas rare que le mécanisme physiopathologique transformant les lésions initiales en séquelles

soit influencé par d’autres anomalies : fait intercurrent, prédisposition, état antérieur.

Fait intercurrent : Tout événement de santé, traumatique ou non, survenu à la suite de l’accident

iatrogène est susceptible de modifier la nature et/ ou l’importance des séquelles.

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Prédisposition : Il s’agit par définition d’un état cliniquement muet et ignoré du patient. Le problème

essentiel est d’indiquer si la transformation de cette prédisposition en état pathologique était

inéluctable spontanément ou à l’occasion d’un fait intercurrent banal.

L’état antérieur « fragmente » l’imputabilité et l’expert doit l’analyser selon un raisonnement précis. Il

est constitué par l’ensemble des antécédents susceptibles d’intervenir dans le processus pathologique

faisant suite à l’accident pour l’aggraver, ou qui peuvent avoir été aggravés par celui-ci.

Le raisonnement médico légal en cas d’état antérieur ayant modifié l’évolution des lésions

traumatiques ou ayant été modifié par l’accident peut être synthétisé par la triade classique :

- quelle aurait été l’évolution des lésions traumatiques en l’absence d’état antérieur ?

- quelle aurait été l’évolution de l’état antérieur en l’absence d’accident ?

- quel est le résultat de l’interaction état antérieur- lésions traumatiques ?

D- La date de consolidation :

Elle est fixée soit par le médecin (ou le dentiste) traitant au moment de la fin des soins, soit par la

Sécurité Sociale (en AT), soit par l’expert en cas de procédure, lorsque l’état n’est plus susceptible

d'évolution correspondant le plus souvent à la date de la réhabilitation prothétique.

Cette date est indispensable pour fixer le montant du préjudice et indemniser le dommage.

La poursuite des soins n’est pas un obstacle à la consolidation.

RAPPEL DES PRINCIPES JURIDIQUES DE LA REPARATION

Dans cet exposé, le raisonnement vaut pour les préjudices réalisés dans le cadre libéral (Tribunaux de

l’ordre judiciaire) ou dans le cadre hospitalier (Tribunaux de l’ordre administratif).

Les articles 1382 et 1383 du Code Civil précisent :

« Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il

est arrivé, à le réparer. »

« Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa

négligence ou par son imprudence ».

L’article 1384 précise :

« On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de

celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre. » (Cas de l’infirmière anesthésiste

travaillant sous la responsabilité du médecin anesthésiste.

L'assurance de responsabilité civile professionnelle a pour but de garantir la réparation du dommage

causé à autrui dans le cadre de l'activité professionnelle du médecin anesthésiste.

Il peut s'agir du financement d'une réhabilitation prothétique ou d'une indemnisation financière, ainsi

que tous les autres préjudices reconnus imputables.

La responsabilité du praticien peut être engagée lorsqu’il existe un dommage, un fait générateur et un

lien de causalité.

- Le dommage doit être réel

- Le fait dommageable peut être constitué par une faute, une maladresse, une insuffisance de moyens

ou le fait d’une chose, d’un préposé.

- Il doit exister un lien de causalité directe et certain entre le dommage et le fait dommageable.

- Les notions d’information préalable du patient, de consentement éclairé, d’acceptation du risque,

sont essentielles compte tenu de l’évolution de la jurisprudence.

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159

LES PREJUDICES INDEMNISABLES

L'indemnisation d'un patient victime d'un traumatisme dentaire iatrogène repose sur différents postes

de préjudice.

1- Le remboursement, de tous les frais engagés à l’occasion de l’accident, passés ou futurs, c'est-

à-dire :

- La perte de revenus engendrés par l’arrêt total ou partiel, dans les suites de l’accident,

des activités rémunérées.

- Frais médicaux engagés pour traiter les lésions traumatiques et leurs répercussions,

jusqu’à ce qu’elles soient guéries ou consolidées.

- Frais engagés, ou qui devront être dispensés après la stabilisation des séquelles, et

éventuellement la vie durant, s’ils sont indispensables pour permettre la stabilisation de l’état

séquellaire (renouvellement des prothèses dentaires, bridges, implants prothèse amovibles…)

2- L’indemnisation des souffrances endurées, d’un éventuel dommage esthétique, d’une

éventuelle diminution définitive de son potentiel physiologique, ainsi que les répercussions

que cela peut avoir sur certaines activités spécifiques.

3- La compensation d’un éventuel préjudice économique engendré par l’impossibilité de

poursuivre ou d’obtenir une activité rémunérée, ou par des difficultés à l’exercer pleinement.

On peut séparer ces préjudices en deux grands groupes :

Les préjudices temporaires comprenant :

- l’incapacité temporaire totale

- l’incapacité temporaire partielle

- les frais médicaux avant consolidation

- les frais divers justifiés (conseils, assistance, ..)

Les préjudices permanents comprenant :

- l’incapacité permanente partielle, AIPP

- les souffrances endurées

- le dommage esthétique

- la privation d’activité d’agrément

- l’incidence professionnelle

- les autres préjudices susceptibles d’être invoqués

- les frais médicaux après consolidation.

La date de consolidation réalisant une ligne de partage entre ces deux groupes.

4- Recours des organismes sociaux.

La Loi du 27 décembre 1973 a délimité le champ du recours des organismes sociaux :

« …. la caisse est admise à poursuivre le remboursement des prestations mises à sa charge, à dues

concurrence de la part d’indemnité mise à la charge du tiers qui répare l’atteinte à l’intégrité

physique de la victime, à l’exclusion de la part d’indemnité, de caractère personnel, correspondant

aux souffrances physiques ou morales par elles endurées et aux préjudices esthétique et

d’agrément…. »

Les postes de préjudice soumis à recours sont :

- Les frais médicaux, pharmaceutiques et hospitaliers.

- Les frais futurs déterminés par l’expert.

- L’incapacité temporaire totale. La perte des revenus.

- L’incapacité temporaire partielle.

- Le préjudice professionnel.

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160

PARAMETRES DE L’EVALUATION D’UN PREJUDICE.

1er

- Coûts des soins. Une prothèse provisoire unitaire (couronne provisoire en résine) coûte environ 100€.

Une couronne métallo- céramique unitaire a un coût moyen de 800 à 1200 €.

Le coût d’un bridge est fonction du nombre d’éléments « unitaires ». Ainsi un bridge de six dents

pour compenser la perte de deux incisives centrales a un coût moyen de 5500 à 6500 €.

La pose d’un implant et d’une couronne sur implant a un coût moyen de 3000 €

La greffe osseuse pré implantaire a un coût moyen de 1200 €.

Le coût d’une prothèse amovible est fonction du nombre de dents, son coût pouvant varier de 300 à

2000 € selon les matériaux utilisés.

Notion importante : Le renouvellement des prothèses. Il s’agit d’un poste essentiel de l’évaluation d’un dommage.

La restauration à l’état antérieur fait donc appel à des reconstitutions prothétiques plus ou moins

sophistiquées. Toutes ces prothèses ont des durées de vie limitées.

Ainsi il est admis qu’une prothèse amovible a une durée de vie moyenne de 5 à 8 ans.

Une couronne ou un bridge, un implant ont une durée de vie de 10 à 15 ans.

Le principe étant que la restauration doit se faire la vie durant, il convient pour l’expert de préciser au

responsable du dommage ou à son assureur, le type et la fréquence des renouvellements prothétiques

éventuels.

Pour cela, l’expert doit prendre en compte l'état antérieur et doit apprécier ce que serait devenu l’état

antérieur en l'absence traumatisme, qu'elle a été la conséquence de l'accident sur l’état antérieur,

qu'elles auraient été les soins nécessaires en l'absence de traumatisme d’intubation, et évaluer les

conséquences financières médico légales qui en découlent.

Ainsi la perte d’une dent saine chez un sujet jeune sera compensée par une prothèse à renouveler tous

les dix ou quinze ans. Le coût global de l’indemnisation augmente d’autant.

Le remplacement d’une couronne dont la céramique a été fracturée se fera à l’identique, mais sans

renouvellement du fait d’une restauration à l’état antérieur.

L’expert doit donc estimer précisément cet état antérieur dentaire, afin de conclure au renouvellement

ou non de la restauration, sa fréquence, son type en appliquant éventuellement un coefficient de

vétusté et en déterminant si une partie seulement de la restauration doit être prise en charge au titre de

l’accident ou la totalité.

En règle générale, la victime d’un dommage adressera à l’assureur le devis de restauration lors du

renouvellement. Ce dernier diligentera éventuellement une nouvelle expertise en fonction de la

complexité du cas, expertise à charge de l’auteur du dommage ancien, ou de son assureur.

2ème

- L’incapacité temporaire totale : ITT. ( DFTT)

C’est la période correspondant à une période d’indisponibilité pendant laquelle, pour des raisons

médicales en relation certaine, directe avec l’accident, l’intéressé ne peut exercer l’activité habituelle

lui procurant rémunération, ou ses activités habituelles.

3ème

-L’incapacité temporaire partielle : ITP (DFTP)

Succédant ou non à une incapacité temporaire totale, l’incapacité temporaire partielle correspond à la

période pendant laquelle l’intéressé n’a pu, pour des raisons médicales en relation certaine, directe et

exclusive avec l’accident, exercer qu’une partie de son activité rémunératrice ou habituelle. La fin de

cette période ne coïncidant pas obligatoirement avec la consolidation.

4ème

- L’incapacité permanente partielle : IPP DF Permanent AIPP Elle exprime la réduction du potentiel physique, psycho sensoriel ou intellectuel résultant d’une

atteinte à l’intégrité corporelle d’un individu dont l’état est considéré comme consolidé.

L’expert se réfère au Barème Indicatif d’évaluation des taux d’incapacité en Droit Commun.

C’est ainsi que la perte d’une dent représente une IPP de 1%.

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161

La mortification d’une dent représente une IPP de 0,5%.

Cette IPP comprend les soins imputables. Ainsi la réalisation d’un bridge de 6 éléments compensant la

perte de deux incisives centrales au maxillaire, et allant de canine à canine, nécessitant la dévitalisation

des deux incisives latérales et des deux canines, aboutira à une IPP de 0,5 X4 soit 2%.

La réduction de L’IPP :

La compensation de la perte d’une dent par une prothèse amovible diminue l’IPP de moitié.

La compensation de la perte d’une dent par une prothèse scellée diminue l’IPP des deux tiers.

La compensation de la perte d’une dent par un implant annule l’IPP.

Suivant notre exemple, la perte des deux incisives centrales au maxillaire, (antérieurement saines),

justifie une IPP de 2%.

La compensation par deux implants annulera cette IPP.

La compensation par une prothèse mobile justifiera une IPP finale de 1%

La compensation par un bridge de six éléments justifiera une IPP finale de 2% pour les dents piliers et

de 2% réduits des 2/3, soit 0,6% pour les deux dents perdues et remplacées, soit un total de 2,6%.

C’est ainsi qu’en matière dentaire, l’IPP post thérapeutique peut être supérieure à l’IPP crée

directement par l’accident.

La détermination de la valeur financière du point d’IPP n’appartient pas à l’Expert.

5ème

- Préjudice esthétique. L’Expert le qualifie et le chiffre sur une échelle de 1 à 7 degrés.

Il s’évalue à la date de consolidation, soit le plus souvent à la pose de la prothèse compensatrice. En

règle générale, le préjudice esthétique est nul ou très faible du fait de la qualité des restaurations.

6ème

- Souffrances endurées. Elles sont aussi qualifiées et chiffrées sur une échelle de 1 à 7 degrés.

Elles comprennent :

- Les douleurs liées au dommage dentaire secondaire à l’accident.

- Les soins nécessaires et la composante douloureuse des soins.

Elles restent habituellement dans une fourchette de 1 à 3 sur une échelle à 7 degrés dans l’essentiel de

nos cas.

La détermination de la valeur financière de ces deux derniers postes n’appartient pas à l’Expert.

7ème

- Coûts accessoires pour le praticien. Ne sont pas comptées dans cette énumération, les coûts des Conseils (Avocat, Médecin conseil), le

temps passé à la constitution du dossier, les déplacements occasionnés, les pertes de temps, la durée de

l’expertise, et les soucis…

EVOLUTION DU DROIT MEDICAL

1er

- Notion de faute médicale :

Tous les praticiens sont responsables de chacun de leurs actes. Dans le cadre de la responsabilité

médicale, il doit donc exister une faute dont la notion reste particulière.

La faute d’ordre technique se fait par rapport aux données acquises de la science que le praticien se

doit de connaître et d’appliquer. Il peut s’agir d’une faute par imprudence, par négligence ou par

maladresse, (faute qui va à l’encontre des obligations de précision du geste médical).

Cette faute doit avoir entraîné un dommage ou préjudice. Le lien de causalité doit exister entre cette

faute et le dommage. Cette causalité doit être directe.

La maladresse est considérée comme une faute et non comme un risque inhérent à la pratique

médicale.

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162

Par ailleurs, si l’auteur ne réalise pas les risques qu’il fait prendre à son patient il pourra être

condamné, sur le plan pénal.

La notion de faute virtuelle a constitué les prémisses d’une indemnisation du risque thérapeutique. En

effet, en l’absence d’anomalie anatomique dentaire expliquant le dommage, la Cour retient la preuve

d’une faute dans l’accident lui- même. Il s’agit cependant d’une présomption, le praticien peut la

renverser en établissant que l’atteinte de l’organe dentaire était inévitable. D’où la nécessité d’un

examen dentaire soigneux, préalable à l’acte d’anesthésie permettant d’appréhender le risque dentaire.

Les fautes d’ordre éthique sont les fautes pour défaut d’information ou de recueil du consentement

éclairé. Depuis peu, la faute peut être recherchée, pour non respect des obligations d’information.

2ème

- Notion de consentement éclairé et l’acceptation du risque.

Aucun traitement ne peut être entrepris par un médecin en l’absence du consentement qualifié de libre

et éclairé de son malade.

La Cour de cassation estime de son côté que le médecin doit, pour obtenir le consentement,

«..employer une expression simple, approximative, intelligible et loyale permettant au malade de

prendre la décision qui s’impose ».

Pour le thérapeute, la délivrance d’une information aisément compréhensible par le patient sur les

risques encourus du fait de l’acte de soins envisagé, constitue donc un devoir.

De cette information viendra ensuite le consentement du malade.

L’information du patient représente donc un élément déterminant pour valider son consentement

éclairé, et il convient de lui accorder une attention toute particulière. Il lui incombe par ailleurs de

prouver qu’il a exécuté cette obligation.

Il est désormais demandé au médecin les moyens par lesquels il a objectivement exécuté son devoir

d’information envers son malade.

Si on doit se garder de rédiger toute forme de décharge, on pourra cependant opter pour un document

informatif clairement établi, lu approuvé et signé par le patient.

En pratique, cela ne suffit pas puisque dans la plupart des cas, le patient affirme l’avoir signé sans le

lire…ce que reconnaissent la plupart des anesthésistes.

De plus ces formulaires standardisés ne sont pas assez personnalisés pour être crédibles.

Un délai de réflexion doit toujours être accordé au patient avant qu’il ne soit amené à consentir.

3ème

- Notion de perte de chance.

Lorsqu’il est démontré que le praticien n’a pas satisfait à ses obligations d’information afin de

recueillir le consentement éclairé de son patient, qu’il n’a commis aucune faute dans son traitement

mais que néanmoins, ce traitement a causé un dommage, la notion de la théorie de la perte de chance

peut être invoquée.

Il faut cependant qu’il existe réellement une chance que le défaut d’information du médecin a fait

perdre. La notion de perte de chance permet de s’affranchir de l’absence de causalité qu’il y a entre un

défaut d’information et un préjudice.

La réparation d’un préjudice consécutif à une perte de chance est spécifique en ce sens qu’elle ne se

confond pas avec la totalité du dommage causé à la victime de l’acte médical.

Si les juges du fond estiment que le patient aurait refusé l’intervention, la réparation de tous les

préjudices de la victime sera totale. Si, à l’inverse, ils retiennent que le patient aurait accepté

l’intervention, il ne pourra y avoir réparation des préjudices liés à l’atteinte à l’intégrité corporelle.

Dans l’hypothèse médiane où les juges du fond considèrent qu’il existait une probabilité que le patient

refuse l’intervention, les préjudices seront réparés en proportion de cette probabilité.

4ème

-La notion d’aléa thérapeutique

L’aléa thérapeutique se définit comme la réalisation, en dehors de toute faute du praticien, d’un risque

accidentel inhérent à l’acte médical et qui ne pouvait être maîtrisé.

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L’aléa n’entre pas dans le champ des obligations dont le médecin est contractuellement tenu à l’égard

de son patient.

L’office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux, ONIAM, est l’organisme chargé

d’indemniser ce type de dommage.

5ème

- Le défaut d’information est un préjudice indemnisable en tant que el.

Recommandations pour l’anesthésiste.

Le risque dentaire ne doit pas être sous évalué par l’anesthésiste lors de sa consultation.

La conduite doit être simple et clinique. Ses conclusions doivent être colligées sur le dossier.

Les buts de cet examen dentaire : - 1

er Evaluer le risque dentaire.

- 2ème

Faire prendre conscience du risque possible au patient.

- 3ème

Donner une information sur le risque et obtenir le consentement éclairé.

- 4ème

Adapter le mode d’anesthésie éventuellement.

- 5ème

Les précautions à prendre pour éviter l’accident.

1er

- L’évaluation du risque dentaire comporte un dépistage des pièges dentaires les plus classiques,

complété par un interrogatoire.

L’évaluation de l’état du parodonte est clinique et complétée par l’étude manuelle prudente de la

mobilité dentaire des incisives. Il faut noter sur le dossier les dents pathologiques le plus précisément

possible en les numérotant.

Cette démarche, permet d’autre part à l’expert d’affirmer que l’anesthésiste a pris en considération le

problème dentaire.

2ème

- Faire prendre conscience au patient du risque dentaire.

Ce risque peut lui être complètement étranger. Le médecin doit exposer clairement au patient ses

craintes et ses doutes et noter sur la feuille d’anesthésie que cette information a été délivrée. Il est

prudent de formaliser cette étape par un écrit signé, personnalisé.

-En cas de doute, une demande de consultation préalable chez le stomatologiste ou le dentiste qui

évaluera précisément la dentition et précisera ainsi le risque. L’anesthésiste doit exposer ses craintes

au patient et ne pas hésiter à demander cet examen dentaire. L’anesthésiste ne doit pas céder aux

contraintes de planning chirurgical notamment dans le cadre d’une chirurgie programmable.

La réponse du spécialiste doit être conservée dans le dossier.

Ce praticien peut aussi pratiquer des soins permettant de minimiser ce risque ( contention, gouttière…)

La radiographie panoramique des maxillaires est un examen qui sera effectué ou demandé par le

stomatologiste et permet une évaluation précise de l’état antérieur, notamment du parodonte. Elle n’est

cependant pas indispensable.

3ème

- Donner une information sur le risque et obtenir le consentement éclairé.

Cette étape peut se faire directement lors de la consultation d’anesthésie ou après la visite chez le

spécialiste avec la réponse de ce dernier. Cette démarche est importante pour l’affirmation de la notion

d’information et de consentement.

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La notion de délai de réflexion prend ici toute sa valeur.

Ainsi, les notions d’information préalable et de consentement éclairé sont clairement affirmées.

L’acceptation du risque par le patient peut être éventuellement formalisée par un écrit. Ce n’est pas

indispensable dès lors que la démarche a été entreprise et effectuée.

4ème

-L’adaptation du mode d’anesthésie proposée, dans la mesure du possible.

L’intubation doit être médicalement justifiée. Une solution alternative peut être envisagée et proposée

au patient. Le résultat de cette proposition doit être noté sur le dossier.

Plusieurs techniques peuvent être utilisées (utilisation d’un masque laryngé, intubation par fibroscopie

souple, nasale, anesthésie locorégionale, etc. ….)

La curarisation peut être discutée ici,, en dehors de contre indication.

Dans tous les cas de figure, il faut consigner dans le document préalable à l’acte d’anesthésie, les

résultats des investigations, la réponse du stomatologiste, l’acceptation du patient.

5ème

-Les précautions à prendre:

Information du praticien qui pratiquera l’anesthésie.

La protection par gouttière.

Elle est indispensable lorsque des difficultés sont prévues.

Certains anesthésistes lui reprochent de compliquer l’acte par diminution de l’espace disponible. Il est

nécessaire cependant de les utiliser de manière routinière chez les patients présentant un facteur de

risque dentaire.

Leur utilisation permet d’affirmer que les précautions nécessaires ont été entreprises.

Dans de rares cas l’impossibilité de l’utiliser en cours de laryngoscopie doit être notée sur le dossier.

L’obligation de moyen a été respectée.

Photographie n°10 Photographie n°11

Ainsi, lorsqu’un dommage dentaire survient malgré l’intégralité de cette démarche, la responsabilité

de l’anesthésiste ne pourra pas être engagée. La notion d’aléa prend ici toute sa valeur.

L’existence seule d’un état antérieur ne suffit donc pas à exonérer le médecin anesthésiste de sa

responsabilité.

CONCLUSION.

Face au nombre important d’accidents dentaires survenant lors des intubations, et conscient du coût de

l’indemnisation globale, l’anesthésiste doit appréhender cette difficulté dès l’examen pré opératoire.

Nous insistons sur le type de démarche que l’anesthésiste doit respecter dans le cadre de la

consultation d’anesthésie pré opératoire en rappelant que la mise en cause de sa responsabilité est trop

souvent due à l’absence d’examen clinique dentaire suffisant. L’information du patient sur les risques

dentaires, qui est pourtant la condition indispensable pour obtenir son consentement et l’acceptation du

risque, est encore trop souvent négligée, probablement par défaut de temps.

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L’ensemble des préjudices à indemniser rend les montants de l’indemnisation beaucoup plus élevés

que le simple fait de la réparation du seul dommage dentaire.

Une démarche diagnostique bien conduite, l’information donnée sur le risque dentaire, l’obtention du

consentement éclairé, l’acceptation du risque et une prévention adaptée, limiteront les mises en causes

des médecins anesthésistes.

ILLUSTRATIONS : 1

er- Dans une procédure au Tribunal de Grande Instance de Paris, un patient poursuivait un

anesthésiste, un gastro entérologue et un pneumologue, suite à une anesthésie générale réalisée pour

une fibroscopie gastrique, une fibroscopie bronchique.

Au décours de cette anesthésie, un bridge latéral maxillaire s’appuyant sur une molaire et une

prémolaire se serait descellé, révélant une fracture de racine sous jacente.

La radiographie réalisée quelques jours après cette intervention montrait une image péri- radiculaire

infectieuse de taille importante. Un devis important de restauration implantaire était présenté.

Le délai d’apparition d’une lésion infectieuse d’une telle dimension, demandant plusieurs mois pour se

constituer, nous avons conclu à une lésion infectieuse préexistante à l’acte d’anesthésie.

Aussi la responsabilité des différents praticiens ne pouvait être engagée, ce malgré un certificat du

chirurgien dentiste précisant un état antérieur intact…La démarche analytique de l’expert doit se baser

sur les critères d’imputabilité rigoureux.

Photographie n°12

2ème

- Dans une procédure plus récente, un patient de 55 ans, présentant une atteinte parodontale

évoluée, perd une incisive centrale droite au maxillaire lors d’une intubation pour une coloscopie.

Un devis de restauration implantaire d’une valeur de 2800 € est présenté.

Plusieurs fautes sont retenues à l’encontre de l’anesthésiste et engageant sa responsabilité.

L’absence d’examen dentaire préalable, l’absence de précaution particulière ( gouttière), une faute

technique, l’absence d’information sur les risques dentaire, l’absence de consentement.

La greffe osseuse préalable à la pose de l’implant n’a pas été retenue du fait de l’état antérieur, ainsi

que le renouvellement prothétique ; nous avons en effet estimé que l’avenir naturel de cette dent

n’excédait pas la durée de vie de l’implant.

Photographie n°13

3

ème- Dans une affaire au Tribunal de Grande Instance de Fontainebleau, un patient de 68 ans perd

deux incisives centrales supérieures après une intubation pour une fibroscopie gastrique.

Image de déminéralisation péri- apicale de taille

importante, témoignant d’un processus infectieux

ancien

Perte de la dent 11.

Lésions parodontales touchant la dent 12,

et tartre.

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166

Aucune information préalable n’ayant été valablement donnée, aucune précaution particulière ayant

été prise, un appui malencontreux avec le laryngoscope lors de l’intubation difficile, la responsabilité

de l’anesthésiste est donc retenue.

Le coût seul de la réparation dentaire par deux implants est de 4300 €.

Photographie n° 14

Implants dentaires

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167

Exemples d’expertises en dommage corporel.

Exemples d’expertises en responsabilité professionnelle

A- Orthodontie

Radiographie du 2 novembre 2004

Radiographie du 18 mai 2009

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TGI de ROUEN

Affaire Jérémy G c/ DR CO

TGI DAX affaires DESC… c/ Dr BIEL….

Indication thérapeutique :

L’indication de poser des implants pour compenser les pertes des dents 34, 35 et 36 , en réalisant ensuite des

réhabilitations prothétiques sur implants, est un choix thérapeutique judicieux, adapté à la situation pathologique

de Monsieur DES….

Il s’agit pour le Docteur BIEL…. de poser trois implants endo osseux, c'est-à-dire dans l’os mandibulaire, en

respectant le volume osseux disponible, et en respectant l’anatomie du canal dentaire.

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169

Affaire TEY…. c/ Dr

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170

Quelques exemples de troubles du comportement de certains praticiens :

Affaire Baz… c/ Dr SM…..

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171

Affaire Wer J.. c/ Dr ABA….

TGI BORDEAUX

TA Paris

Dommage corporel sans imputabilité lésionnelle dentaire

TGI de Paris

Expertise maxillo faciale et stomatologique de Monsieur Tony…..

38 : indication opératoire. Intervention sans

information préalable (intervention

indispensable) V3.

48 : pas d’indication opératoire : lésion V3 +

lingual (aucune information)