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N Faites un geste pour la vie w : promesse de don pour le sang L’hablissement franqais du sang (EFS), en partenariat avec la Fbdkration franqaise des donneurs de sang b6nholes et,.. La Poste, a organis en mai dernier une campagne d’incitation au don de sang. I I s’agit de * recruter * des donneurs benevoles dans les couches les plus jeunes de la population, sachant que celle des donneurs patent& vieillit et qu’on peine a les remplacer. Chaque an&e, 1,6 million de voiontaires font don de leur sang, souligne I’EFS. Probleme eternel, pourrait-on dire, mais il ne faut pas oublier que le don du sang aujourd’hui, c’est plus que du sang : I’hemo- biologie est devenue une specialite presque a part entiere, qui prepare des derives sanguins pour des situations qu’on etait loin de maitri- ser il y a encore 30 ans.. Promettre Selon une formule inauguree par le Telethon et de plus en plus imitee, I’EFS avaient pro- pose aux Franqais de formuler une promesse de don - c’est-a-dire de se porter volontaire pour devenir donneur benevole en repondant a tout appel, conformement a leur promesse. Des formulaires de promesse de don ont ete ainsi distribues dans I’ensemble de la popula- tion franqaise, de surcroit par region, ce qui devrait permettre de repondre plus equitable- ment aux besoins de chaque region. Les besoins Chaque annee, rappelle I’EFS, un demi-million de FranCais ont besoin d’une transfusion de sang ou de derives : plaquettes, plasma, globules blancs, globules rouges... Or, dans I’esprit du public, la transfusion est forcement * sanguine * : remplacer le sang perdu au tours d’un accident ou alimenter le cceur-poumon artificiel lors d’une intervention, II semble done que la realite de la transfusion, au sens general, echappe encore a I’opinion. Y aurait-il davantage de dons si les Franqais savaient (I’ideal serait de recueillir 8 000 dons par jour) : W que la transfusion de plaquettes est un trai- tement complementaire des chimiotherapies qui perturbent I’hematopoiese, 8 n que le plasma est notamment indispensable dans la prise en charge therapeutique des grands brfiles et le remplissage vasculaire, n que les globules rouges permettent de cor- riger une hemorragie importante en tant qu’elements oxyporteurs.. Le developpement de I’hemobiologie a paral- lelement augmente les besoins en sang avec I’apparition de nouvelles modalites de traite- ment : la therapie cellulaire (a dopage * gene- tique des globules blancs), les greffes de sang (recueil et utilisation des cellules-souches hematopoTetiques) et demain des therapies geniques a partir de cellules-souches. L’E FS Acteur unique de la transfusion, I’EFS est un organisme * totipotent n, a I’image de ces cel- lules-souches non encore differenciees aux- quelles un facteur de croissance specifique attribuera une fonction bien precise : n c’est le premier laboratoire de biologie medi- tale dans le cadre de la transfusion et de la greffe de cellules, n c’est le createur de la premiere banque de sang placentaire, qui permet la greffe de cel- lules-souches de cordon : 900 poches sont disponibles, n en association avec France-Greffe de Moelle, c’est un promoteur de la diffusion de techniques de greffe de moelle osseuse et de therapie cellulaire, n c’est le partenaire privilegie des etablisse- ments de Sante pour la therapie cellulaire : preparation et controle des produits, proto- coles therapeutiques. Le don en baisse Selon I’EFS, la France est en situation d’auto-suffisance pour les produits san- guins, bien que le nombre de dons soit en baisse reguliere depuis 1995 : 2,9 millions, mais 2,5 millions en 1998 et 2,4 millions en 1999. Autre probleme : le vieillissement des don- neurs. Actuellement, on compte 32 % de doneurs de 18 a 29 ans, 47 ‘J/o de 30 a 49 ans et 21 ‘J/o de plus de 50 ans. Or, le don de sang a ses limites d’age : 18 a 65 ans pour le sang total, 18 a 60 ans pour le don de plasma ou de plaquettes, 18 a 50 ans pour le don de glo- bules blancs. A cela s’ajoutent d’une part la limitation a 3 dons annuels pour les femmes, a 5 dons pour les hommes, et toutes les restric- tions qui am&rent a r&user certains donneurs : voyages en pays d’endemie, comportements a risque, etc. Ces dernieres an&es s’est developpee la transfuvigilance, qui a renforce le controle des dons, compte tenu de maladies virales carac- t&i&es par des fenetres serologiques. Elle assure la securite la plus etroite au receveur de produits sanguins. Le sang est considere comme un medicament et la transfusion comme un traitement, qui sont couverts par le secret professionnel. Revue FranCake des Laboratoires, pn 2001, N” 334

Don du sang : les enfants aussi

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Page 1: Don du sang : les enfants aussi

N Faites un geste pour la vie w : promesse de don pour le sang

L’hablissement franqais du sang (EFS), en partenariat avec la Fbdkration franqaise des donneurs de sang b6nholes et,.. La Poste, a organis en mai dernier une campagne d’incitation au don de sang.

I I s’agit de * recruter * des donneurs

benevoles dans les couches les plus

jeunes de la population, sachant que celle

des donneurs patent& vieillit et qu’on peine a

les remplacer. Chaque an&e, 1,6 million de

voiontaires font don de leur sang, souligne

I’EFS. Probleme eternel, pourrait-on dire, mais

il ne faut pas oublier que le don du sang

aujourd’hui, c’est plus que du sang : I’hemo-

biologie est devenue une specialite presque a

part entiere, qui prepare des derives sanguins

pour des situations qu’on etait loin de maitri-

ser il y a encore 30 ans..

Promettre

Selon une formule inauguree par le Telethon

et de plus en plus imitee, I’EFS avaient pro-

pose aux Franqais de formuler une promesse

de don - c’est-a-dire de se porter volontaire

pour devenir donneur benevole en repondant

a tout appel, conformement a leur promesse.

Des formulaires de promesse de don ont ete

ainsi distribues dans I’ensemble de la popula-

tion franqaise, de surcroit par region, ce qui

devrait permettre de repondre plus equitable-

ment aux besoins de chaque region.

Les besoins

Chaque annee, rappelle I’EFS, un demi-million

de FranCais ont besoin d’une transfusion de

sang ou de derives : plaquettes, plasma,

globules blancs, globules rouges...

Or, dans I’esprit du public, la transfusion est

forcement * sanguine * : remplacer le sang

perdu au tours d’un accident ou alimenter le

cceur-poumon artificiel lors d’une intervention,

II semble done que la realite de la transfusion,

au sens general, echappe encore a I’opinion.

Y aurait-il davantage de dons si les

Franqais savaient (I’ideal serait de

recueillir 8 000 dons par jour) : W que la transfusion de plaquettes est un trai-

tement complementaire des chimiotherapies

qui perturbent I’hematopoiese,

8

n que le plasma est notamment indispensable

dans la prise en charge therapeutique des

grands brfiles et le remplissage vasculaire,

n que les globules rouges permettent de cor-

riger une hemorragie importante en tant

qu’elements oxyporteurs..

Le developpement de I’hemobiologie a paral-

lelement augmente les besoins en sang avec

I’apparition de nouvelles modalites de traite-

ment : la therapie cellulaire (a dopage * gene-

tique des globules blancs), les greffes de

sang (recueil et utilisation des cellules-souches

hematopoTetiques) et demain des therapies

geniques a partir de cellules-souches.

L’E FS

Acteur unique de la transfusion, I’EFS est un

organisme * totipotent n, a I’image de ces cel-

lules-souches non encore differenciees aux-

quelles un facteur de croissance specifique

attribuera une fonction bien precise : n c’est le premier laboratoire de biologie medi-

tale dans le cadre de la transfusion et de la

greffe de cellules,

n c’est le createur de la premiere banque de

sang placentaire, qui permet la greffe de cel-

lules-souches de cordon : 900 poches sont

disponibles,

n en association avec France-Greffe de

Moelle, c’est un promoteur de la diffusion de

techniques de greffe de moelle osseuse et de

therapie cellulaire,

n c’est le partenaire privilegie des etablisse-

ments de Sante pour la therapie cellulaire : preparation et controle des produits, proto-

coles therapeutiques.

Le don en baisse

Selon I’EFS, la France est en situation

d’auto-suffisance pour les produits san-

guins, bien que le nombre de dons soit en

baisse reguliere depuis 1995 : 2,9 millions,

mais 2,5 millions en 1998 et 2,4 millions

en 1999.

Autre probleme : le vieillissement des don-

neurs. Actuellement, on compte 32 % de

doneurs de 18 a 29 ans, 47 ‘J/o de 30 a 49 ans

et 21 ‘J/o de plus de 50 ans. Or, le don de sang

a ses limites d’age : 18 a 65 ans pour le sang

total, 18 a 60 ans pour le don de plasma ou de

plaquettes, 18 a 50 ans pour le don de glo-

bules blancs. A cela s’ajoutent d’une part la

limitation a 3 dons annuels pour les femmes, a

5 dons pour les hommes, et toutes les restric-

tions qui am&rent a r&user certains donneurs : voyages en pays d’endemie, comportements

a risque, etc.

Ces dernieres an&es s’est developpee la

transfuvigilance, qui a renforce le controle des

dons, compte tenu de maladies virales carac-

t&i&es par des fenetres serologiques. Elle

assure la securite la plus etroite au receveur

de produits sanguins. Le sang est considere

comme un medicament et la transfusion

comme un traitement, qui sont couverts par le

secret professionnel.

Revue FranCake des Laboratoires, pn 2001, N” 334