LES FILMS DU VOILIER présentent

S I M O N V O S S T O N I O D E S C A N V E L L E

D O S A L A M E RU N F I L M É C R I T , P R O D U I T E T R É A L I S É P A R S T E V E M O R E A U

PRODUCTION / LES FILMS DU VOILIER 29 RUE LEMERCIER – 75017 PARIS T : 06.11.76.01.44 INFO@LESFILMSDUVOILIER.COM 1H20 – FRANCE– DCP – 2,35

COMMUNICATION-PARTENARIATS/AGENCEMERCREDI-ARNAUDROUVILLOIS 44RUELAFAYETTE –75009PARIS T:06.08.78.83.60 AROUVILLOIS@MERCREDI.FR

S Y N O P S I S

Un fils de quatorze ans et son pèrevoyagent dans leur voiture...

Cet ultime face à face les emmènedans une ville au bord de la mer

sans connaître véritablement ce qui les attend...

E N T R E T I E N AV E C S T E V E M O R E A UProducteur, scénariste, réalisateur

Comment est née l’idée de ce film ?

Cela remonte à 2007. À cette époque, je travaillais sur unprojet de long-métrage. Mais après une année, n'ayant paspu le concrétiser, j'ai décidé d’arrêter le projet. Pour la pre-mière fois de mon existence je ne savais plus vraiment quelledirection professionnelle prendre. Je n’avais pas de travail,pas d’argent, pas de projet, rien. J’avais tout misé sur ce film.J’étais face à moi-même.

Alors un matin, je me suis assis devant mon ordinateur et j’aicommencé à écrire. Je me suis souvenu de deux choses. Lapremière : mon histoire de vie quand je vivais adolescent avecmon père et ma petite sœur surunbateaudansleportdeLaRo-chelle interpelait lespersonnesàqui je la racontais.Laseconde :ungrandréalisateurdont j’aioublié lenomdisaitdansunlivrequepourunpremierfilmilfallaitparlerdecequ’onconnait.

C’est comme cela qu’en l’espace de trois semaines j’ai écritune partie de mon histoire, qui est devenue un roman : « Dosà la mer » qui est sorti en librairie huit mois plus tard.

Pourquoi un roman et pas un scénario ?

Curieusement je ne me suis pas posé de questions. C’estl’écriture qui a dicté la route et rien d’autre. La forme m’im-portait peu. Et puis, j’en voulais au cinéma. Je ne désiraisplus entendre parler de lui. J’avais trop souffert. J’aime vrai-ment le cinéma (plus particulièrement les films) et le faitqu’il me rejette à un moment où je lui donnais tout ce que jepouvais m’était très difficile à accepter. C’est du coup laforme romanesque qui est venue naturellement à moi.

Est-ce le fait que le texte devienne un roman qui vous adonné envie de revenir au scénario ?

De mémoire, je crois que j’avais déjà écrit une ou deux ver-sions du scénario. Mais une fois que le livre est sorti, lesnombreuses réactions positives que j’ai reçues m’ontconvaincu que j’avais une bonne histoire et que je savais laraconter.À la cinquième version du scénario, avec Daniel Baschieri,mon producteur exécutif, mais aussi un proche collabora-teur, nous avons commencé à faire la tournée des produc-teurs, des chaînes de télé et des distributeurs. Cela nous apris plus de trois ans. Trois années à attendre et entendredes choses étonnantes. Entretemps, j’avais écris quatre nou-veaux romans,montéet réalisédenombreuxfilms institutionnelset le scénario enétait à saquinzièmeversion.

Et que s’est-il passé ?

Beaucoupdedécideursducinémafrançaisaimaient le texte,mais ily avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Pour l’un, le person-nage du père était trop noir, pour l’autre ce n’était pas pour lui maispour levoisin.Desrefrainsquedenombreuxréalisateursconfirmésetnonconfirmésdoiventconnaître.Mais jeplaidecoupable.Si jen’aipas su convaincre, c’est entièrement de ma faute et non celle desautres.Puis, ma femme me dit : “Puisqu’ils n’en veulent pas tu n’as qu’à lefaire toutseul”.Etelleavait raison.Carcelui-là jepouvaisfinancière-mentlefaireseul.J’aiexposélasituationàDanielBaschieriquim’ac-compagnaitdansleprojetdepuisledépart.Jeluiaidit“:Nousavonstantd’argent,etnousallonsfairelefilmaveccettesomme”.Dèslors,nousavonscommencé lapréparationdufilm leplus sérieusementdumonde.Daniels’est impliquédansleprocessusintellectuel, tech-niqueetartistiquedufilm.Ensemble,nousavonsretravaillé lesder-nières versions du scénario en coupant au maximum afin de fairerentrer le scénario dans mon budget. J’ai réuni le peu d’argent quej’avaiset jemesuislancé.Ensuite, j’aieffectuélesrepéragesàlaRo-chelleet j’airéaliséundécoupagetechniqued’unecentainedepagesoù jesavaisexactementcomment j’allais tourner,combiendeplansje devais faire par jour, avec quel objectif, dans quel décor, etc. J’aitoujourscrudanslapréparationcarc’est làquevousapprenezàsa-voircequevousdésirezvéritablementpourlefilmetquevousfaitesdeséconomiesensuite.

Il y a très peu de techniciens mentionnés au générique de fin ?

Oui, nous étions six sur le plateau et une personne en pro-duction. On ne pouvait pas faire moins. Uniquement des pro-fessionnels. Sans des professionnels je n’aurais pas fait lefilm. Il est facile de faire un film mais essayer de faire un bonfilm est extrêmement difficile. Peu de réalisateurs y arrivent.Même les maîtres ont raté des films, c’est dire. De plus,quand vous avez très peu d’argent, tout devient encore plusdifficile. Mais dans cette difficulté, on jouit aussi d'une grandeliberté. Et faire beaucoup de choses soi-même vous fait pro-gresser sur vous-même.Par exemple, pour le casting, j'avais un vrai challenge detrouver un jeune homme de 16 ans forcément assez débu-tant et un père tout en nuances.J'ai posté des annonces dans les écoles de théâtres à Pariset organisé les castings. D’un coup vous recevez plus de 200CV à éplucher et à étudier. Il faut rencontrer les gens, parler,comprendre très vite qui vous avez en face de vous et il nevous reste plus que l’intuition pour choisir la bonne personnequi corresponde au personnage.Autre exemple. Pour les bateaux : où trouver des bateauxassez grands pour pouvoir y tourner, avec des techniciens etune caméra, gratuits ou peu chers ? Certains bateaux ne de-vaient pas bouger de leur appontement, mais ils n’étaientpas dans le bon port par rapport à mon découpage, etc.

Le conseiller maritime, Olivier Merbau, a fait un travail formidabledans ce domaine. Il y a les marées et la météo qui changentconstamment. Ilyaunproverbedanslecinémaquidit :«Quitoucheà la mer, touche à la merde ». Il faut avoir beaucoup de chance.Commenousn’avionspasd’assistant réalisateur c’est le chef opé-rateur, Pascal Moal, qui a conçu le plan de travail et les feuilles deservice.Nousn’avionspasdescripte sur le tournage, alors commeje suis au cadre c’est l’assistante caméra, Éléonore Huisse et leperchmanJulien Momenceauquim’aidaientpour les raccords.

C’est l’ingénieur du son, Marianne Roussy-Moreau qui a choisi lescostumesetqui s’occupait chaquematindumaquillageetdes rac-cordscostumes.Lesacteursportaientlescaisses.Daniels’occupaitaussi descontratsetmoi, jepayais les factures.Nousportions tousle filmet chacun s’est impliqué dans cette belle aventure humaineet familiale. Nous avons tourné le film en 20 jours sans journée dedépassement et en respectant au maximum les horaires de tour-nage. Un film c’est un puzzle complexe à mettre en place. Il y acertes le résultat,maisencoulissec’estune tellemachineàhuiler.

Et sans mon équipe et mes multiples expériences sur de précé-dentes aventures cinématographiques comme réalisateur oucommetechnicien, jamais jen’auraispulefairedanscesconditions.Etc’estenpartiegrâceàtouslesréalisateursetlestechniciensavecqui j’ai travailléparlepasséetavecqui j’aiapprislemétierquej’aipuréussir.

Commentavez-vous trouvé les troispremiers rôles?

SimonVossaréponduàl'annoncequej’avaispostéeaucoursFlorent.Quand j’ai vu saphoto dansmaboîtemail j’ai tout de suite senti quec’était lui le personnage. Ilm’a donné rendez-vousdevant le cinémal’Arlequin à Saint Germain et quand je l’ai vu en vrai, avec son pullmarin, ilmeressemblait tellementàsonâge,que jen’avaisplusqueluientête.Maisladaterêvéedetournageserapprochaitàgrandspas,et toujourspasdepère.

Je recevaisdenombreuxCVmaispersonnenem’emballait. J’avaisl’idée de mon géniteur en tête et j’avais du mal à m'en détacher. Etpuis Laurent Lufroy, un ami (l'affichiste du film) me parle de TonioDescanvelle. Nous nous connaissions puisque nous avionstourné ensemble en 1997 sur le « Jeanne d'Arc » de LucBesson. À l’époque j’étais assistant caméra et lui jouait dans le filmaux côtés de Tcheky Karyo. Je regarde sa bande démo avec mafemme. Il joue bienmais j’ai un doute sur l’aspect physique par rap-port à l’idée que je me faisais du père.

Ma femme me dit de le rencontrer. Je le rencontre et tout desuite je sensque c’est lui. Le soirmême ilme téléphoneetmeditqu’il a aimé le scénario et veut être de l’aventure.Pour le rôle du vieuxmarin, Robert, c’est JacquesBleuque j’avaisrencontré sur le tournagedemonpremier film, "Ledîner decons"de Francis Veber. Jacques avait joué dans mon premier court-métrage«R.I.P.(Rest InPeace) » et dans le troisième«Eternity ».Pour les seconds rôles ils étaient tous de La Rochelle.

Àl’origine lefilmétait-il prévuennoir et blanc?

Lefilmavaitétéconçuencouleurs.Maisdurantlemontagesonexis-tenceennoiretblancs’est imposée.Lacouleurdistrayait lepublicdel’essentieldufilm,alorsquelenoiretblancleplongeaitdanslesen-traillesdespersonnages.J'ai consulté lechefopérateur, caréclairerun film en couleur n’est pas la même chose qu’en noir et blanc.

Commeilétaitpartisurune imagecontrastéedèsledépart,celaal-laitdans lesensdufilmpour lui.Jenedésiraispasnonplusavoirunnoir et blanc trop beau mais plus bouché, plombé, qui m’aiderait àrendre lefilmplusdérangeant.Au montage j’ai appris à écouter le film. C’est lui qui vient à vous etvous guide et non le contraire. Et jusqu’à la quatrième version dumontage je n’ai eu de cessed’appliquerRobert Bresson : retirer, re-tirer, retirerunmaximumdechosespourneretenirquel’essentiel. Ilest difficile de savoir quoi retirer et ce qui est essentiel. De plus, sivousécoutezlemarché,vousnelefaitespasennoiretblanc.Sivousdésirezcaresser lepublicdanslesensdupoil, vousvousrassurezetlui apportez sur un plateau d’argent l’émotion en mettant un maxi-mumdemusique, etc. Et les projections testsm’ont confirmé la di-rection prise. Finalement le métier de réalisateur c’est aussi cela :écouterlespropositionsetlesavisdesautresetprendrecequevouspensez leplus justeet lemeilleurpour lefilm.Caraufinal,mêmesitoute l’équipe s’est investie pleinement dans la réalisation du filmvousêtesseulfaceauchoixdéfinitifetchacunauraun avis différentdu vôtre sur le film.

Que vous inspire le film à présent ?

Depuis le départ de ce projet je n’ai cessé de me rabâcher defaire un film digne. Je n’ai pas cherché à rouler des méca-niques, à impressionner la galerie avec une histoire com-plexe, des mouvements de caméras originaux. Non,l’économie de ce film m’a obligé à affronter mon histoire etl’histoire que je désirais vraiment raconter. De plus, j’ai prisdes risques financiers pour faire aboutir ce film (sans aucunegarantie de sortie) et le soutien de ma femme et de nos fa-milles a été capital dans ce domaine.Mais je sais une chose, c’est qu’avec ce film je me suis ef-forcé de mettre en application tout ce que j’ai appris dans lecinéma et j’ai réalisé mon rêve d’enfant en concrétisant cepourquoi j’étais entré dans le cinéma en 1997, à savoir : réa-lisé un long métrage de cinéma. Je suis fier d’être allé aubout de mon engagement initial.Ce qui reste étonnant pour moi c’est le chemin de vie d’unfilm. On essaie de le faire naître, et puis il meurt, et puis il re-nait. Cela n’est jamais gagné, ni jamais perdu. Dans les pre-mières versions du scénario il y avait une voix off, des effetsspéciaux, beaucoup de musique, l’image devait être commedans un magasin de friandises, alléchante, rassurante. Etpuis j’ai réécrit, écouté mon équipe, réfléchi et tranché. Lefilm a imposé son chemin, son style. Entre, il a eu mille vies.Est-ce le bon ou le mauvais choix ? Seul l’avenir le dira. Et jene sais pas ce que le futur lui réserve…

B I O

NéàColombesen1973,SteveMoreauentreà l’ECPA(CinémadesArmées)àvingtanspourensuitedécrocherunposted’assistantdeproductiondansun festivaldefilms.En1997, il effectueunpremierstageàl’imagesur«Ledînerdecons»deFrancisVeber, expériencecinématographiquedéterminante au termede laquelle il écrit, réa-lise et produit un premier court métrage de fiction « R.I.P (Rest InPeace) ». Il va, dès lors, s’affirmer comme assistant caméra avecd’importantesproductions telles«Astérix etObélix contreCésar»deClaudeZidi,«Jeanned’Arc»deLucBesson,«Vatel»deRolandJoffé,«Lepactedesloups» deChristopheGans,ouencore«Lepla-card » de Francis Veber, « Le transporteur » de Louis Leterrier,

«BeforeSunset»deRichardLinklater,«Océans»deJacquesPer-rin,ainsiqueplusieurstéléfilms,publicitésetclipsmusicaux.Durantces années, il écrit, produit et réalise d’autres courts métrages tels«Mind»«Eternity»et«Apnea»ainsiqu’unpremierdocumentaire« Le troisième monde », sélectionnés dans de nombreux festivalsdans lemonde (190sélectionset 12prix internationaux).En 2007, il produit le long métrage documentaire « Le paradis deSandra » écrit et réalisé par Marianne Roussy et tourné en Colom-bie.SteveMoreauselancedansl’écritureavec,en2008, laparutionchezL’Harmattan, desonpremier roman«Dosà lamer».Suivront,de2009à2011,chezlemêmeéditeur,troisautresromans

«Findebobine»,«Lesexe,monami»et«Unhommelucide».Auprintemps2012, ilpublie,auxéditionsFrançois-XavierdeGuibert,unlivre d’entretiens « Au revoir gamin » sur le rameur Sébastien Le-febvre.En2013 il collaboreavecunechefd’entrepriseàun livresurles inventeursducinéma«EntreprendrecommelesFrèresLumière»pour les éditions Eyrolles. Ces dernières années, outre son activitéd’écrivain, il a réalisédenombreuxfilms institutionnels.

E N T R E T I E N A V E C S I M O N V O S SActeur (Léo)

Commentavez-vousentenduparléducastingdufilm?

C’était au Cours Florent, un mercredi après midi pendant la pausealors que j’étais en AJ3 (Atelier Jeunesse 3ème année). Pendantquelesautresétaientallé fumer, jeprofitedecemomentpour jeterun rapide coup d’œil aux annonces de casting, chose que je ne faisque très rarement. Pour la première fois, j’en vois une qui corres-pondàmadescription. Jedécidealorsde tentermachance.

Avez-vousvousétésurprisdevoiruniquementleréalisateuraucas-ting?Parlez-nousdececasting?

Passpécialement,maisc’était lapremièrefoisquejefaisaisuncas-ting et je trouve ça parfaitement légitime et important qu’un réali-sateur veuille choisir sesacteurs lui-même.Unmercredimidi, je reçois unappel du réalisateur disant qu'il vou-laitmerencontrer.Levendredidelamêmesemaine, j’aiséchétouteunepartie de l’après-midi et avecStevenousnous sommesdonnérendez-vousdanslecaféàlasortiedumétroprèsdechezmoi.Nousavonsparléuneheureetdemie.Étrangement jen’étaispasstressé, lapersonnalitédeStevem’ara-pidement faitmesentir à l’aise. Il est opposéà tous lesstéréotypesderéalisateurque jem'imaginais. Ilm’adansunpremier tempsex-posé son projet. Ilm’a parlé de l’histoire, du personnage deLéo, dulivre qu’il avait écrit, du tournage qui, si jamais j’étais choisi, au-rait lieu à La Rochelle.

Nousavonsfaitconnaissance,parlédecinéma,denoscentresd’in-térêts. Ilm’a posé quelques questions sur leCours Florent, surmavisiondu travail de l’acteur.À un moment notre échange a gagné en profondeur. Si ça n’avaitpas été le cas, notre café n’aurait peut-être pas duré aussi long-temps. Stevem’aparlé de sonpère, ilm’a raconté sonenfancedif-ficile. Ça m'a ému. J’ai ressenti quelque chose quand il m’a dit quele personnage que j’incarnerais peut-être n’était autre que lui danssa jeunesse. D'une certaine manière je me suis senti important. Jemesuismoi aussi livréà lui, fait partdecertainsmomentsdifficilesque j’ai traversés,certespasgrandchosecomparéàcequ’ilavécu,mais je pense que Steve a dû voir en moi quelque chose du jeuneadolescent qu’il était. Je me suis permis de faire des rapproche-mentsentre lepersonnagedeLéoetmoi-même.Rienn’était forcé.Pourêtre franc, tout s’est passédemanière trèsspontanée

QuelgenredepersonnageestLéo?

Léo est quelqu’un de très introverti. Il réfléchit beaucoup. C’est ungarçon intelligent et sensible. Il ne mène pas une vie normalecomme lesenfantsdesonâge.C’est unenfant qui n’a pasétégâtépar la vie. Il n’a pas de foyer, il est pris mentalement et psychologi-quement par ses soucis. Il subit beaucoupde violence auquotidienmaisleplusdurc’estquesonpèreestd’unetelle imprévisibilitéqu’ilnesaitpasquandcederniervaéclater. Ilnecomprendpassonpère,à la fois il le craintmais aussi il l’aimeà sa façon. Il a envie de créerdes liens avec lui mais d’un autre coté il redoute le moment oùtout va s'écrouler.

Au début du film Léo n’est encore qu’un enfant tandis qu’à la fin ildevientunadulte.À lafindufilm,Léovadevoir faireunchoix.

Comments'est passéevotre rencontreavecTonioDescanvelle?

À laminute où je suis arrivé pour les essais caméraTonio a tout faitpourque jemesente leplusà l’aisepossible.C’estquelqu’undont jeme souviendrai toute ma vie. Il est tout le temps joyeux, jamais demauvaisehumeur. Ilneseplaint jamaisetavanttout ilest trèsdrôle.

Au théâtre on parle souvent de générosité. Et Tonio est très géné-reux. Pendant le tournage, il était tout le temps là pour donner uncoupdemainetce, toujoursavecsourireetbonnevolonté.Jesavaisquesi j'avaisunequestionouquoiquecesoit, ilserait làpourm'aideretquandondébutec'est unegrandechance.

Steveavait insistépourqu'avantletournageàLaRochelleonsevoierégulièrementTonioetmoi.J'aibeaucoupapprisdanscesmomentslà.C'estunacteurtrèstalentueux. Ilabeaucoupd’expérienceetc’étaitavec beaucoup d’humilité qu’il m’apprenait tout ce qu’il savait. Celanous a permis de façonner notre relation mais aussi d'analyser lapsychologiedenospersonnages respectifs.

C'était votre première expérience cinématographique, commentavez-vousvécucela?

Avoirunrôleprincipaldansun long-métrageàmonâgeestuneop-portunité exceptionnelle et je suis conscientquecen’est pasdonnéà tout lemonde.Comme vous le savez, les conditions de ce tournage étaient parti-culières.Du faitdubudgetnousétionsunepetiteéquipeetcelam'apermis d'avancer bien plus rapidement. Tout le monde était àl'écoute.Si j'avais lamoindrequestion, jedemandais, jepouvaispar-lerdufilmautantquejelevoulaisavecleréalisateuretavectouslesmembresde l'équipeetça,parexemple, jen'auraispaspule fairesij'avais atterri dansunfilmavecungrosbudget.L’ambianceétait trèsconviviale.Nousdéjeunionsetdînionstouslesjours ensemble. À table ça parlait tous le temps cinéma, c’étaitagréableàécouter.

J’étais attentif. Ma culture cinématographique faisait pâle figurecomparéeà la leur.Àmon retour àParis, je suis allém’acheter unegrande quantité de dvd. J’ai eu la chance de tomber sur des gensbien. Ils m’ont inconsciemment inculqué leurs idées. Je m’en suisnourri. Les membres de l'équipe étaient tous des personnes sym-pathiques, talentueuseset trèsprofessionnellesdans leurdomainerespectifet ilsaimentprofondémentlecinéma.C’estàçaqu'ilsmet-tent toute leurénergie. Jenepouvaispasmieux tomber.J'ai pume rendre comptede laquantité de travail et de tous les in-vestissementsquedemandaituntournage.C’était intensemaisc'estcomme cela que l'on progresse et j'ai le sentiment d'avoir fait desprogrèscolossauxentre ledébutet lafindu tournage.Jesuisàunepériodecharnièredemavie.Unepériodeoùl’ondécidedefairedeschoix.Etgrâceauxpersonnesprésentesdanscefilmeten particulier Tonio et Steve je sais ce que je veux faire plus tard etquel genred’acteur je veuxdevenir.

Steve Moreau fut votre premier réalisateur. Comment s'estpassée la relation acteur-réalisateur ?

Il y a eu des moments magiques. Des moments de compli-cité très forts entre nous deux. Ils s’expliquent par le fait quej’incarnais Steve alors qu’il était enfant. J’ai joué des mo-ments qui l'ont marqué à vie et c’est sûr que cela ne laissepas indifférent, que ce soit pour lui ou pour moi. Nous avonstissé des liens solides.

Nous n'hésitions pas à nous dire les choses franchement. Aveclui, j'ai connu mes premières frustrations d'acteurs. Mais au lieuqu'elles me pèsent, nous avons fait en sorte qu'elles m'aidentdans mon jeu. Il y a eu deux scènes, si je me souviens bien, oùj'aurais aimé avoir une ou deux prises de plus. Je voulais donnerlemeilleur demoi-mêmeet je sentais que jene l'avais pasencoreatteint. Jemesouviensavoir suppliéStevepour refaire unescènele lendemainmatin.MaisSteve considérait qu'il avait tout cequ'illui fallait et il avait un emploi du temps à respecter.

Steve est un vrai passionné de cinéma. Je crois que c’était trèsimportant pour lui de faire cefilmsur sonenfance.Cela faitmain-tenant plus de trois ans si je ne me trompe pas qu’il met touteson énergie dans ce projet. Je suis parfaitement conscient dupoids considérable qu'il a sur les épaules. De part son choix,Steve a pris énormément de risques en faisant ce film, il a mittoutes ses économies dedans. Je respecte vraiment sa décisionet la manière dont il a abordé tout ça. Je suis persuadé que cefilm ne sera pas son dernier. S’il est arrivé à faire un tel film avecaussi peu de moyens, imaginez ce qu’il serait capable d’accom-plir avec un budget important. Steve n'est pas intéressé par l'ar-gent et la gloiremaispar le sentimentd’accomplir quelquechosedont il sera fier.

B I O

Né le 15 septembre 1996 à Boulogne Billancourt, Simon Vossdéjà très jeune est attiré par le théâtre et le cinéma et s’ins-crit au cours Florent où il prend des cours avec GuillaumeDelvingt, Guillaume Tosselot et Louise Pasteau pour l’année2013-2014.

E N T R E T I E N A V E C T O N I O D E S C A N V E L L EActeur (Jean-Claude)

Commentêtes-vousarrivé sur lefilm«Dosà lamer»? :

Je suisarrivésur«Dosà lamer»grâceaubouche-à-oreille.SteveMoreau, le réalisateur du film, m’a contacté grâce à un ami com-mun qui lui a parlé de moi. Nous nous sommes rencontrés. J’ai lule roman ainsi que le scénario dont le film est adapté. J’ai été trèstouchéparcettehistoireetnoussommesrapidementpartistournerà laRochelle.

Quel genredepersonnageestJean-Claude?

Jean-Claudeestunhommequisechercheetnesetrouvepas…Unhommequi fuit constamment la réalité… Incapabled’assumerau-cune responsabilité, ni même de se prendre en charge… Il détruitsystématiquement toutcequi l’entoure…Jusqu’à laviedesonpro-prefils…Qu’il tenterad’entrainerdanssaprofondedériveégoïste…

Commentavez-vouspréparévotre rôle?

Nous avions un temps très court avant le début du tournage doncnous avons beaucoup travaillé. Les nombreuses rencontres avecSteve, ainsi que de fréquentes répétitions nous ont permis de tousnousmettreà lamêmepageetd’affinernospointsdevue.L’élabo-ration et le choix de la « silhouette » de Jean-Claude, notammentgrâceauxcostumes, aégalementété très important.

Yavait-il de l’improvisation?

Non… Pas vraiment. Quelques différences naturelles avec ce quiavait été initialement répété…Àcausede l’adaptation à cesdécorsmouvantsquesont lesbateaux…Mais rienquin’ait pasétédûmentrépétéaupréalableetmisenplaceavecméthode.

Était-il difficiledenepas faireunecaricaturedecepersonnage?

Toutnotre travail a étéde tenterd’humaniserJean-Claude…Jean-Claudeestunpersonnagequin’aimepasetquines’aimepas…Aigri,fuyantet orgueilleux, Jean-Claudeestunhommeauborddugouf-fredont lesdémonsenfouis remontentavecuneforcedécuplée…Ilétaitnécessaired’offriruncontrepointafinque lespectateurpuissetout de même s’identifier. Le rendre attachant pour mieux com-prendrececomportementdestructeurd’éterneladolescentattardé.

Commenttravaille-t-onentempsqu’adulteetacteurprofessionnelfaceàunenfantdeseizeans?Deplusquandc’estsonpremierfilm?

J’aieulachancededémarrermacarrière,àpeuprèsaumêmeâge,avec des gens pleins de bienveillance et d’encouragements… C’estdonc, ceque j’essaye, àmon tour, de reproduireetde transmettre…Unpremier engagement, unpremier film, c’est très important. Et ilest vrai que quelques conseils pour apprendre à rester concentrétout au long d’une journée de tournage peuvent toujours s’avérerutiles.

Comments’est déroulé le tournagepour vous?...

Quatresemaines…Letournageaétérapide, intenseetpleind’émo-tions…Unevraieconfrontationavecunpersonnagecomplexeeten-tier… Une expérience unique et tellement intense, qu’elle finit par

vous consommer tout entier et vousdrainer de toute votre énergie.Un mois plus tard, on se retrouve à Paris… Totalement exsangue…Etonsedemande :Maisqu’est cequ’il vient justedesepasser?

Quelle sortede réalisateurestpour vousSteveMoreau?...

Pour unacteur, SteveMoreauprésente cet avantage…quec’est unréalisateur qui a d’abord été technicien caméra sur de nombreuxfilms… Il connaît les acteurs et la technique est là... Déjà intégrée…Il est très précis et il sait exactement ce qu’il veut. Réalisateuracharné, il n’a eu de cesse de se dépenser pour apporter la force àcetteerrancequi pourtant le touchedesi près.

B I O

Néle30septembre1967àBesançon, ilagrandisurlescoteauxes-carpés duvignobleJurassien.À l’adolescence une troupe de théâtre itinérante de comedia dellArtefaitmonterdeturbulentsélèvesdecollègesurscèneetlàc’estla révélation. À la sortie du théâtre, Tonio Descanvelle court aussi-tôt annoncer labonnenouvelleàsamère : Il seraacteur !...Trèsvite, ilmonteàParisetacquiertunesolide formationthéâtrale:Coursdethéâtreparisien, leConservatoireNationalSupérieurd’ArtDramatiquedeParis…TonioDescanvelleentamealors rapidementune carrière théâtrale en jouant au côté d’acteurs tel que MichelBouquet,GeorgesWilson,DanielPrévostouRufus.Mais lasoifet lacuriositéducinémaseront lesplus fortset il cèdera trèsviteà l’ap-pel des “sunlights” et à la pratique cinématographique. Ce serontClaudeZidi,XavierBeauvois,BertrandTavernier,OlivierDahan,LouisLeterrier,MathieuxKassovitzouAbdelatifKechiche,entreautresquiluiconfierontlesoindebrosserdespetitspersonnagesdontluiseula le secret.Mais ce sera surtout Luc Besson qui tout au long des ces annéescontinueraà régulièrement lui faireconfiancede “Jeanned’Arc”à “Lucy”enpassantpar“Malavita”, les“Minimoys”ou“AdèleBlancSec”.La fidélité de Luc Besson lui a permis d’explorer des rôles secon-dairesbien trempésainsi qued’étoffer sapaletted’acteur.En 1996, TonioDescanvelle a aussi fait partie de l’atelier d’écriture«Canal+»sous lahoulettedePierreLescureetDidierBoujard. Il aobtenuunprixEuropéenauscénario«Europeanscript fund»cettemêmeannéepour«ParisGoutted’or».

J A C Q U E S B L E UActeur (Robert)

B I O

Issu du conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris,hommede théâtre passionné, il a eu le privilège de jouer dans plusd’unesoixantainedepiècesdu répertoire classiqueetmoderne. Il ajouéauxcôtésdeJacquesVilleretdanslapièce«Ledînerdecons»mise en scène par Pierre Mondy et grâce à l’adaptation cinémato-graphiquedeFrancisVeber ilafait laconnaissancedeSteveMoreauquiafaitappelàluisurdeuxcourts-métrages:«R.I.P(RestInPeace)»et«Eternity».

L I S T E A R T I S T I Q U E

Léo Simon VOSSJean-Claude Tonio DESCANVELLERobert Jacques BLEUMichel Jean-Christophe CHAVANNONL’institutrice Isabelle KRAEMERBrigitte Sophie APREAL’acheteur Thierry TEMPLIERGisèle Claire ACHILLILa serveuse Nathalie KIRZIN

L I S T E T E C H N I Q U E

Réalisation Steve MOREAUScénario Steve MOREAUD’après son roman Dos à la mer (éditions L’Harmattan)Collaboration Daniel BASCHIERIImage Pascal MOALCadre Steve MOREAUSon Marianne ROUSSY-MOREAUPerchman Julien MOMENCEAUAssistante caméra Éléonore HUISSEHabillage, maquillage,coiffure Marianne ROUSSY-MOREAUConseiller maritime Olivier MERBAUMontage Steve MOREAUMontage son, mixage Samuel MITTELMANProducteur Steve MOREAUProduction déléguée LES FILMS DU VOILIER, Jean-Paul AYMEProducteur exécutif Daniel BASCHIERI