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ZOOM DOSSIER CONSEILS D’EXPERTS DE RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE AU… NICARAGUA, IGN CONSEIL RÉPOND SUR MESURE AUX DEMANDES LES PLUS POINTUES. N°60 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010 ign.fr ET LA GÉOGRAPHIE PREND VIE ZOOM DES LASERS ET DES MICRONS : L’ÉPOPÉE DU LMJ EN GIRONDE, LE DÉPARTEMENT DES TRAVAUX SPÉCIAUX DE L’IGN ACHÈVE DE MODÉLISER ET MESURER LE LASER MÉGAJOULE. UNE ÉQUIPÉE… ATOMIQUE !

DOSSIER D’EXPERTS · 2017. 4. 28. · 2/IGNMAGAZINE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE2010 AGENDA ACTUALITÉEDITORIAL NOUVELLEPOLITIQUEDEDIFFUSION DESO NÉRF C L’IG L’éditorial de…

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ZOOM

DOSSIER

CONSEILSD’EXPERTS

DE RÉSEAU FERRÉ DE FRANCEAU…NICARAGUA, IGN CONSEIL

RÉPOND SURMESUREAUX DEMANDES LES PLUS POINTUES.

N°60 OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010 ign.fr

ET LA GÉOGRAPHIE PREND VIE

ZOOM DES LASERS ET DESMICRONS : L’ÉPOPÉE DU LMJEN GIRONDE, LE DÉPARTEMENT DES TRAVAUX SPÉCIAUX DE L’IGN ACHÈVE DEMODÉLISER ETMESURER LE LASERMÉGAJOULE. UNE ÉQUIPÉE… ATOMIQUE !

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AUSOMMAIREDUNUMÉRO60 OCTOBRE,NOVEMBRE,DÉCEMBRE2010

OCTOBRE14Le Barp (Gironde)Inauguration du Laser Mégajoule(LMJ) par Nicolas Sarkozy, présidentde la République.

22AU25Paris, Porte de VersaillesPrésence de l’IGN au salon KidExpo.

NOVEMBRE17AU 19ToulouseSAGEO ’10 « Outils, méthodeset modèles en Géomatique pourla production de connaissancessur les territoires et le paysage».

18AuchLamêlée géomatique du Sud-Ouest.

23ParisJournée rencontre professionnellepour les 70 ans de l’IGNà la Cinémathèque française.

22AU27Le MansColloque du comité national françaisde géodésie et de géophysique àl’École supérieure des géomètreset topographes (ESGT).

DÉCEMBRE30NOV.-1er DÉC.Toulon6es assises de l’économie maritimeet du littoral. Ou le rendez-vous annueldes décideurs politiqueset économiques de l’espace côtier.

8AU 12ParisRencontre des territoires durableset des acteurs publics à la Citédes sciences de Paris sous le hautpatronage de Nicolas Sarkozy.

TRIMESTRIEL DE L’INSTITUTGÉOGRAPHIQUE NATIONAL

Direction générale9, avenue de Paris, 94300 Vincennes.Siège social73, avenue de Paris, 94165 Saint-Mandé Cedex.Tél. : 01 43 98 80 00.ISSN : 1624-9305.CPPAP : 0211 B 07727.

Directeur de la publicationPatrice Parisé.Directrice de la rédactionVéronique LehideuxRédacteurs en chefPhilippe Truquin.Rédacteur en chef adjointJean-Marc Bornarel.Comité de rédactionE. Aracheloff,M. Bacchus, B. Bèzes, S. Carvalheiro, C. Cecconi,J.-E. David, X. Della Chiesa, V. Deregnaucourt, Y. Kerzale,T. Klimek, A. Lamendour, M. Laniesse, D. Lasselin,F. Lecourt, G. Martinoty, C. Molina, S. Paquier, C. Parisot,N. Ruiz-Lambert, A. Sandrin, J.-M. Viglino.

Ont participé à ce numéroGeneviève de Lacour, NathalieRuiz-Lambert, Bernard Bèzes,Thierry Mercier, Marc Provot,Alain Puiseux, Francis Dhee.Conception éditoriale et graphiqueAgence Cinquième Colonne,tél. : 04 73 87 15 27www.agencecinquiemecolonne.comCouvertureCecilia Garroni-ParisiImpression IGNDépôt légal déc. 2010

DOSSIER 6-12

DES CONSEILS D’EXPERTSLe département IGN Conseil intervient aussi bienpour l’Etat et les collectivités que pourles entreprises. Et ne néglige surtout pas l’aspecthumain des technologies géographiques.

IGN a récemment concluavec l’Etat un nouveau

contrat d’objectifs. Parmi lesprincipales orientations de cecontrat figure la diffusion aussilarge que possible du référentiel àgrande échelle, système numériqueintégré de description du territoirenational et de l’occupation du sol.Pourquoi cette orientation ?L’information géographique apénétré la quasi-totalité desdomaines dans lesquels s’exercel’action publique et en formemaintenant une composanteessentielle. Les administrations etles collectivités territoriales sont devenues à lafois producteurs et utilisateurs de donnéesgéographiques numériques. Cette situation,qui voit chacun légitimement constituer ouacquérir les référentiels dont il a besoin et sedoter des outils permettant de les exploiter, afait naître un enjeumajeur : celui del’optimisation du dispositif d’ensemble.Il s’agit d’une part d’éviter de faire payerau contribuable plusieurs fois la même choseaux niveaux local, régional et national, d’autrepart de donner leur pleine efficacité à cesnouveaux outils d’observation, demesure etd’aide à la décision en assurant leur cohérencesur unmême territoire et d’un territoire à unautre. Ce n’est pas la seule condition,

mais cette mise encohérence générale passepar l’adoption parle plus grand nombred’unmême référentielsocle pour que lesdonnées produites parles uns se superposentgéométriquement à cellesproduites par les autreslorsqu’elles concernentunmême point duterritoire, et que de cettefaçon on puisseautomatiser leurexploitation et entrer

véritablement dans l’ère de l’administrationélectronique. Pour aller dans ce sens, l’IGN,avec le soutien de l’Etat, a décidé qu’à compterdu 1erjanvier 2011 le référentiel à grandeéchelle serait diffusé au seul coût dereproduction et de diffusion des donnéesconcernées pour l’exercice demissions deservice public ne revêtant pas un caractèreindustriel ou commercial. Il sera ainsi mis finà l’antinomie qu’il y avait entre la vocation dece référentiel à être utilisé le plus largementpossible et sa diffusion aux autorités publiquesà titre onéreux. J’émets en outre le vœu quecette mesure favorise les échanges de donnéesentre les collectivités territoriales et l’IGN, aubénéfice de la collectivité nationale.

2 / IGN MAGAZINE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010

ACTUALITÉ EDITORIALAGENDA

NOUVELLE POLITIQUEDEDIFFUSIONDESDONNÉESDERÉFÉRENCEDE L’IGN

L’éditorial de…Patrice PariséDirecteur généralde l’IGN

BERNARDDELBEY/IGN

DIDIERLAURET/CASUD

MissionImplanter un SIG enRéunion ne suffit pas :il fallait aussi formerses futurs utilisateurs…

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>POUR TÉLÉCHARGER GRATUITEMENT IGN MAGAZINE, RENDEZ-VOUS SUR IGN.FR

EN POINTE

L’ITRFmis à jour� Pour se repérer, il faut… despoints de repère. A Paris, pourles touristes, Notre-Dame oul’Opéra font l’affaire.Mais comment les physiciensqui étudient la dynamique denotre planète font-ils ? Et lesgéographes? Ils utilisent le re-père international de référenceterrestre, l’ITRF, ou Interna-

tional Terrestrial ReferenceFrame. Plus complet, plus pré-cis. Et mis à jour périodique-ment.L’IGN vient ainsi de publierune nouvelle estimation del’ITRF, millésimée ITRF2008.Elle s’appuie sur des observa-tions géodésiques spatiales réa-lisées jusqu’au 31 décembre

2008, et permet de positionnerle centre des masses de laTerre. Il est l’origine, stable etbien défini, d’un système globalde coordonnées expriméesdans le repère internationalde référence terrestre : ce sys-tème permet de connaître la vi-tesse actuelle de la montée duniveau de la mer, de détermi-

ner de quelle manière la Terrese déforme sous l’effet des phé-nomènes sismiques, ou bienencore de mesurer avec uneprécision millimétrique la dis-tance séparant Paris (France)de Canberra (Australie)…

La nouvelle estimation est publiée sur :http://itrf.ign.fr/ITRF_solutions/2008/ITRF2008.php

GrandesoreillesObservatoireradioastronomiqued’Hartebeesthoekà côté de Johannesburg(Afrique du Sud).

THOMAS ABBOT

E2010

OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 3

>POUR TÉLÉCHARGER GRATUITEMENT IGN MAGAZINE, RENDEZ-VOUS SUR IGN.FR

ACTUS 3-5

Comment l’IGN a recalculéle repère terrestreLes nouveautéscartographiquesL’IGN dans la presseLa feuille de route de l’IGN

ZOOM 18-21

Le LaserMégajouleQuand le départementdes travaux spéciauxprend part à une aventurescientifique, atomique,et classée secret Défense !

QUESTIONS,RÉPONSES 13

ENSG 14-15

GÉOPORTAIL16-17

Posez vos questionssur ign.fr

Voici la «licenceprofessionnelle géomatiqueet environnement»

CARTESSURTABLE 22

DominiquePerraultL’architectede la Bibliothèque nationalelivre sa vision de l’espace.

Visualisez vos donnéessur le Géoportail

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�A quoi mon village ressemblait-il dans les années 1950? Com-ment mesurer l’impact sur le milieu naturel de la création d’uneretenue d’eau dans les années 1960? Comment mesurer l’érosioncôtière ou l’évolution de l’étalement urbain?Pour aménager le territoire, il ne suffit pas de le cartographier.Il faut connaître son évolution dans le temps. De même lorsquel’on veut réaliser une étude d’impact ou sensibiliser une po-pulation. Depuis l’été 2010, l’Institut géographique nationalpropose ainsi deux nouveaux produits répondant à des besoinscroissants de la puissance publique, du secteur privé ou departiculiers :

La BD Ortho historique: des prises de vue aériennes, archi-vées sous forme de plaques de verre, sont numérisées puis géo-référencées et mosaïquées à la résolution de 50cm. Elles offrentainsi une vision précise et continue du territoire entre les an-nées1945 et1965 (deux couvertures complètes de la France mé-tropolitaine sont disponibles).

Le SCAN historique: une collection d’images cartographiquesnumériques continue, obtenue par assemblage géoréférencé descartes scannées des minutes de l’état-major au 1 : 40000 (pourla France métropolitaine) et au 1 : 10 000 dans la région Ile-de-France.Ces nouvelles bases de données historiques sont interopérablesavec le référentiel à grande échelle (RGE): les données d’hier s’in-tègrent dans les outils d’aujourd’hui.

Ces produits numériques sont proposés en vente directedans les agences commerciales de l’IGN.Prix du SCAN historique : 85€ HT la dalle de 20km x 20kmPrix de la BD Ortho historique : 3,50€ HT le km²

LESNAUFRAGÉSDEL’ÎLE TROMELIN� Un minuscule îlot perdu dans l’océanIndien… Cerné par les déferlantes,harcelé par les ouragans…C’est là qu’échouent, en 1761,les rescapés du naufrage de L’Utile,un navire français qui transportaitune cargaison clandestine d’esclaves.Les Blancs de l’équipage et les Noirsde la cale vont devoir cohabiter,trouver de l’eau, de la nourriture,de quoi faire un feu, survivre. Ensemble,ils construisent un bateau pours’enfuir. Faute de place, on n’embarquepas les esclaves, mais on juresolennellement de revenir les chercher.Quinze ans plus tard, on retrouvera huit survivants : sept femmeset un bébé. Que s’est-il passé sur l’île ? À quel point cette histoire a-t-elle ébranlé les consciences ? C’est ému et révolté par ce drame queCondorcet entreprendra son combat pour l’abolition de l’esclavage…

Auteur : Irène Frain. Éditeur : Michel Lafon. Prixbroché : 20€

ENBIBLIOTHÈQUE

NOUVEAUTÉSCARTOGRAPHIQUES

4 / IGN MAGAZINE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010

ACTUALITÉ PROSPECTIVE

La feuille de route de l’IGNpour les trois ans à venir

� Le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du dé-veloppement durable et de la mer, Jean-Louis Borloo, et le di-recteur général de l’Institut géographique national, Patrice Pa-risé, ont signé le 16 septembre 2010, en présence de Maryvonnede Saint Pulgent, président du conseil d’administration, lecontrat d’objectifs de performance (COP) qui fixe la stratégie etles objectifs de l’IGN sur la période 2010-2013Le contrat est téléchargeable sur le site www.ign.fr

Quand les cartesracontent (aussi)l’histoire d’un lieu

IGN

DR

IGN

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POINTSDE REPERES

Systèmesd'informationgéographique :les géomètreslancentleur e-portail� La directive européenneInspire du 14 mars 2007(2007/2/CEE) oblige à rendreaccessibles au grand public,gratuitement ou à moindre coût,toutes les donnéesgéographiques électroniquesdès lors qu'elles ont étécollectées par des autoritéspubliques ou bénéficiant d'unedélégation de service public. [...]Communes et intercommunalitéssont directement concernéespuisqu'elles devront rendrepublics leurs plans locauxd'urbanisme. L'Ordre desgéomètres experts a profitéde son congrès annuel,qui se déroulait à Marseilledu 23 au 25 juin, pour présenter

son nouveau portail foncieren ligne. Expérimenté dans dixcommunes de Midi-Pyrénées,il devrait être entièrementopérationnel en 2011.Les géomètres alimentent leportail à partir du fichier Aurige(localisation des opérationsfoncières des géomètresexperts) qu'ils renseignentdepuis 1997, chaque fois qu'ilsinterviennent sur une parcelle.Ce portail référence ainsiles travaux et bornages réaliséspar la profession. Les donnéesconfidentielles comme le nomdu propriétaire de la parcellene sont toutefois pas publiques.Le portail e-foncier intègre aussid'autres informations. En un clic,il est ainsi possible desuperposer le plan cadastral, desphotos aériennes (IGN),des sites classes et inscrits,des zonages environnementauxet à risques, le PLU. […]

LE JOURNAL DES MAIRESJuillet-août 2010

FRANCESCA AVANZINELLI/DPA/ADAGP

� Du 1er au 3septembre 2010 s’est tenu à l’IGN lesymposium de la Commission III de l’ISPRS (In-ternational SocietyofPhotogrammetryandRemoteSensing). L’événement a été baptisé PCV’10, pourPhotogrammetric Computer Vision. PCV’10 atraité des derniers développements théoriques etméthodologiques en photogrammétrie : la re-construction 3D totalement automatique de villesou d’édifices patrimoniaux, l’estimation de la géo-métrie 3Dde très grands blocs d’images terrestres,la navigation autonome de petits véhicules, la dé-tection d’objets dans des images spatiales ou in-frarouges ont été abordées.Plus de 130 personnes venues de 26 pays se sontréunies pour assister à une trentaine de présenta-tions orales et une cinquantaine de présentations

interactives de très grandequalité. Lesparticipantsont bien sûr échangé leurs points de vue. Ils ontaussi pu rencontrer des étudiants et chercheurs ve-nus d’horizons différents: des représentants dumonde industriel, des agences cartographiques, oudes universitaires.Le symposium était placé sous l’égide de la SFPT(Société française de photogrammétrie et de télé-détection), organisé par le laboratoire Matis del’IGN, et présidé parNicolas Paparoditis, présidentde la Commission III, etMarc Pierrot-Deseilligny,vice-président.La SFPTy a annoncé officiellement la candidaturede la France à l’accueil du congrès de l’ISPRS en2016.De 2500 à 3000personnes participent d’or-dinaire à l’événement.

� La présentation de la base de données topogra-phiques duRhône (BDTRhône) a eu lieu le 13 oc-tobre 2010 auPalais des Papes, enAvignon, enpré-sencede JacquesGérault, préfet coordonnateurdubassin Rhône-Méditerranée et préfet de la régionRhône-Alpes, dePatriceParisé, directeur général del’IGN, et desprésidentsdes régionsProvence-Alpes-Côte d’Azur (Michel Vauzelle), Rhône-Alpes (Jean-JackQueyranne) etLanguedoc-Roussillon (GeorgesFrêche). Jérôme Glantenay, rapporteur géogra-phique à la Commission européenne, membre delaDGPolitique régionale, etMichelMargnes, pré-sidentdirecteur général de laCompagnienationale

duRhône, étaient également présents pour préci-ser leurs apports respectifs. Cette réalisation am-bitieuse représentant un investissementdeprès decinqmillions d’euros, auquel l’IGNaparticipé, estsurtoutun référentiel commun. Il prendencompteles quelque 3000km² du fleuve pour permettrel’élaborationdemodèles hydrauliques. La base ou-vre aussi l’horizon à de nouveaux usages: la géo-visualisation en 3D permettra de concevoir desplansdepréventiondes risques inondation (PPRI).La conception et l’élaborationde cette BDTRhôneont été confiées à l’IGN,maître d’ouvrage qui a sufédérer toutes les synergies.

La photogrammétrie mondialeen symposium à Saint-Mandé

Une base topographiquefleuve pour le Rhône

VeniseL’exposition«Métropolis ? »imaginée parDominique Perraultau pavillon français.

�La 12e exposition internationaled’architecturedeVenise, diteBiennaledeVenise, a eu lieudu29 aoûtau 21 novembre 2010. L’Institut géographique na-tional était présent dans le pavillon français: l’ar-chitecte et urbaniste Dominique Perrault (voir p.22 et 23) a eu recours à ses données pour conce-voir l’exposition qu’il y a présenté.Avec «Metropolis?»,Dominique Perrault explorela notionde vide, envisagé commeunmatériaudeprotection, de restructuration etde constructiondela métropole. Pour illustrer son propos, il a invitécinqacteursmajeursde la scène française: les villes

de Bordeaux (aménagement des berges de la Ga-ronne, bassins à flots, 2046…), Lyon (Confluences,Part-Dieu, Fête des lumières…), Marseille (Euro-méditerranée,Marseille-Provence2013…), etNantesSaint-Nazaire (Île deNantes, Estuaire, Ville-Port…),ainsi que l’Atelier international du Grand Paris.L’IGN a apporté son concours par l’intermédiairedes BD Topo et Ortho, et du Scan régional.LaBiennale d’architecture deVenise attire 130000visiteurs amateurs ou professionnels de l’art et del’architecture.Elle compteparmi lesplusprestigieuxrendez-vous de l’architecture mondiale.

L’IGN embarquepour la Biennale de Venise

OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 5

LE PORTAILGÉOFONCIERUTILISERALES RÉFÉRENTIELSDE L’IGN

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Parce que ses réfé-rences sont aujourd’huinombreuses, le dépar-

tement IGNConseil méritait d’êtremis en lumière.Créé en 1991, il est devenu en vingtans, une référence de l’expertise etdes missions ponctuelles en ma-tière d’information géographique.Qui peut démêler, pour le comptede Réseau ferré de France, un ca-dastre de 110000 hectares et55 000 bâtiments? Former les sa-lariés d’une communauté de com-munes à l’utilisation d’un SIG? Ai-der l’Égypte à produire des sta-tistiques agricoles fiables, ou ac-compagner la mise en placed’une plate-forme régionale

d’échange d’informations en Paysde Loire?A Saint-Mandé, ils sont dix-neufexperts à former le départementIGNConseil. Tous ingénieurs. Tous

formés à l’Ecole nationale dessciences géographiques. Des« agents facilitateurs » dit Véro-nique Pereira, qui dirige le dé-partement. Ils sont rompus à l’ac-compagnement de projet, avec ce

que cela implique de souplesse etde diplomatie. Ils réalisent desétudes d’expertise en géodésie ouenmodélisation de bases de don-nées, coordonnent des projets

transversaux, dont Edugéo, pre-mière banque de ressources géo-graphiques destinée à l’éducationet basée sur le Géoportail. Ils in-terviennent dans trois domainesprincipaux : l’assistance àmaîtrise

Depuis vingt ans, IGNConseil aide l’État, les collectivités locales et lesentreprises àmettre en place leurs systèmes d’informations géographiquesou leurs bases de données. Unmétier de conseil et de formation qui réclamebien sûr des compétences techniques…mais aussi beaucoup de finesse.

DESMISSIONS… T

Nous souhaitions que tout lemonde parlelamême langue. La difficulté a été de faire accepterune nouvellemanière de travailler…»

DOSSIER

6 / IGN MAGAZINE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010

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d’ouvrage — dite AMO —, la for-mation, et l’expertise. Dans lestrois cas, toujours, du sur-mesure.

1. L’assistanceà maîtrise d’ouvrage :histoires de voies ferréesou navigablesLorsque Voies navigables deFrance (VNF) a décidé de rénoverson SIG, il est apparu que d’une di-rection territoriale à l’autre «cha-cun vivait sa vie », comme l’ex-plique Camille Cessieux, qui tra-vaille à la division géomatique etcartographie de VNF. « Jusqu’àl’installation d’un nouveau sys-tème, pas une de nos données

… TRÈS POSSIBLESLaRéunionLa Communautéd’agglomération du Sudde l’Île de la Réunion(ici, la commune del’Entre-Deux) a faitappel à IGN Conseilpour implanter son SIG.Mission : former lesutilisateurs de l’outilen fonction de leursniveaux deresponsabilités.

FORMATION: UNPARTAGE DES TÂCHESAVEC L'ENSG« IGNConseil travaillerégulièrement avec l’ENSG. »explique Véronique Pereira,responsable du départementIGN Conseil. « L’École organiseet réalise dans ses locaux de

Marne-la-Vallée denombreuses formationscontinues dans tous lesdomaines de la géomatique.IGNConseil travaille plusspécifiquement dans

la formation sur mesurechez le client, ce qui luipermet d’adapterles programmes de formationaux besoins spécifiques del’organisme nécessitant de

faire intervenir desspécialistes dans un domaineparticulier. »

n’était harmonisée. Nous souhai-tions que tout le monde parle lemême langage, que tous les colla-borateurs de VNF utilisent et ali-mentent une même base de don-nées. La difficulté a été de faire ac-cepter une nouvellemanière de tra-vailler.»La direction de VNF a décidé demettre en place un SIG fédératif eta souhaité être accompagnée dansla définition du système. IGNConseil a, dans un premier temps,spécifié la procédure techniqueet supervisé lemarché d’exécution.Dans un deuxième temps, il s’agis-sait d’accompagner le changementen organisant et en animant des

ateliers utilisateurs pendant toutela durée du développement infor-matique du nouvel outil. Pour lesdifférentes cellules SIG de VNF, lepassage d’une autonomie totale àun système très collaboratif re-présentait un changement radical.« Nous n’avions pas autorité surles directions territoriales, l’enjeuétait très fort. Il fallait que les uti-lisateurs nous suivent », ajouteCamille Cessieux. Les utilisateursont pu faire des propositions sur lafuture base de données. Le résul-tat s’est avéré entièrement positif,selon VNF. «Nous n’avons jamaisété déçus par le niveau d’expertisede l’IGN. Nous avons apprécié le

OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 7

DIDIER LAURET/CASUD

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fait d’avoir toujours affaire auxmêmes interlocuteurs. Humaine-ment, la collaboration a été excel-lente sur toute la durée de l’AMO.»D’autres chantiers ont été pluscomplexes. C’est le cas du SIG deRéseau ferré de France (RFF).Créé en 1997, RFF a pour objetl’aménagement, le développement,la cohérence, l’entretien et lamiseen valeur du réseau ferré national.

GÉOPRISM

Depuis cette date coexistent deuxétablissements publics industrielset commerciaux distincts : RFF,propriétaire et gestionnaire del’infrastructure, et la SNCF, trans-porteur. La répartition du patri-moine ferroviaire (environ 110 000hectares de foncier et plus de55 000 bâtiments) a été finalisée en2006 à l’issue d’une longue pro-cédure d’arbitrage entre les deuxétablissements.

Sous pilotage de la direction fon-cière et immobilière et de la di-rection du système d’information,RFF a profité de cette procédurepour lancer son programme de

système d’information géogra-phique national, baptisé Géoprism.«Cela consistait à dresser l’inven-taire de l’infrastructure ferroviairemais aussi d’autres biens patri-moniaux. Nous voulions traduiresous SIG les résultats de l’arbitrageet bien définir les limites entre nospropriétés », précise DominiqueVandame, chef de l’unité SI géo-graphique de RFF. L’assistance àmaîtrise d’ouvrage a été confiée àIGN Conseil dans le cadre du pro-jet de conception de Géoprism. Lepremier pas a eu lieu en 2005 avecle dépouillement des appels d’of-fres, pour choisir le prestataire quiallait développer le SIG sous l’an-gle patrimonial. Ensuite, IGNConseil a accompagné RFF entant qu’expert sur la partie évolu-tion du projet, pour en garantir lacontinuité.«Nous avions une excellente rela-tion client avec RFF, atteste Véro-

Experts,Saint-MandéL’équipedu départementIGN Conseil.

IGN

DOSSIER IGN CONSEIL

8 / IGN MAGAZINE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010

LES COMPÉTENCESD’IGN CONSEIL

L’équipe d’IGNConseil intervientdans tous les domainesde l’information géographique.Qu’ils soient techniques (géodésie,photogrammétrie, cartographie),pratiques (SIG, applications pourles collectivités locales, urbanisme,navigation routière),ou organisationnels : élaborationd’un schéma directeur, plansde formation, audit qualité, suivide passations demarché.

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nique Pereira. D’ailleurs, par lasuite, ils nous ont demandé deles assister dans une importantemission de recette applicative.»Pour Dominique Vandame, « IGNConseil nous a permis de monteren compétences, l’opération a étéun grand succès. Géoprism a ou-vert la voie à une véritable plate-forme SI Géographique multimé-tiers accessible non seulement àl’ensemble des collaborateurs deRFF,mais aussi à ses clients et par-tenaires.»« L’accompagnement au change-ment est devenu essentiel dans lamise en place des SIG. Les nou-veaux systèmes bouleversent lesmétiers, les façons de faire. Lapartie technique est très impor-tante, mais la partie humaine estincontournable », constate aveclucidité Véronique Pereira.

2. La formation,ou l’école de l’écouteLa Communauté d’agglomérationdu Sud de l’Île de la Réunion a faitappel à IGNConseil pour déployerun système intercommunal surson territoire, composé des com-munes de l’Entre-Deux, Saint-Jo-

seph, Saint-Philippe et Tampon. Ilfallait aussi former tous les res-ponsables communaux.Dans un premier temps, IGNConseil a analysé les compétencesexistantes, et en adéduit les besoinsde formation. Troismodules d’unedurée de quarante jours ont été or-ganisés. Le niveau 1 permettait

d’acquérir les concepts de base. Leniveau 2, les fonctionnalités avan-cées. Le niveau expert s’adressaitaux chefs de service chargés ducontrôle qualité du système. Ettous les participants ont travaillésur des données locales.«Le succès a été total, dit Graziella

Faduilhe, responsable SIG de la CASud: «Le langage technique a étébien intégré par les participants.Les cours étaient de qualité et nousavons pu utiliser de nombreux ou-tils pratiques. Dorénavant, lorsquenous nous posons des questionsd’ordre méthodologique, nous re-plongeons régulièrement dans les

3DLe patrimoine bâticommunal à La Réunion,sous Spaceyes

TravauxpratiquesLa formation, c’est aussien extérieur. Ici un levé GPSà La Réunion.

DSIG/ORTHOPHOTOGRAPHIEIGN

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Dorénavant, lorsque nous nous posons des questionsd’ordre méthodologique, nous replongeonsrégulièrement dans les cours de l’IGN. »

CASUD

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AuservicedeVNFDerrière la bonne circulation desinformations, celle des pénichesporte-conteneurs.

cours de l’IGN.»Pourmaintenir lescontacts, IGN Conseil a mis enplace unmodule d’e-learning, pen-dant un an après la formation, enutilisant la plate-forme de l’ENSG.

SANS FRONTIÈRES

Les activités d’IGN Conseil nesont pas limitées à la France. Le

département travaille en étroitecollaboration avec IGN FranceInternational. Comme en Répu-blique serbe, où IGN France In-ternational et EADS Astrium ré-habilitent l’«IGN» local, en met-tant en place l’équivalent du ré-férentiel à grande échelle (RGE).

« Notre participation permet àIGN France International d’assu-rer un lien avec les processus deproduction de l’IGN », poursuitVéronique Pereira. Autre type decollaboration avec IGN France In-ternational : le contrôle qualitédes données. Au Nicaragua, uneconsultante d’IGN Conseil a véri-

fié les données du cadastre encours de production. En Égypte, ila réalisé un contrôle qualité sur lesrécoltes de céréales. «Nous com-plétons IGN France Internationalen apportant de la ressource qu’ilsn’ont pas et des éléments de com-pétence supplémentaires.»

3. Derrièreles experts, un réseaude spécialistesIGN Conseil existe donc depuisprès de vingt ans, mais FrançoisLegrain, directeur des études ausein d’EGIS Rail, société dugroupe Egis spécialisée dans l’in-génierie et le conseil dans le do-maine des infrastructures et sys-tèmes de transports, n’a découvertl’existence du service qu’en 2008,lors d’une conférence à l’ENSG.Alors qu’Egis achète régulière-ment de l’information à l’IGN.«Nous voulions aider nos colla-borateurs enmettant au point unguideméthodologique sur les tech-niques d’acquisition topogra-phique. Nous ne voulions pasfaire appel à nos prestataires ha-bituels », précise le responsabledu groupe de travail sur le ma-nuel topographique maison.«Nous avions besoin d’aide et lors

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DOSSIER IGN CONSEIL

Notre force, c’est ce réseau de spécialistes sur lequelnous pouvons nous appuyer. Nous touchons du doigttous lesmétiers de l’Institut. »

RécolteEn Égypte, des opérateursen formation dans le cadredu programme Cipa.

ÉgypteCipa (ComprehensiveInvestigations of ProductivityAgriculture) pour l’inventairedes cultures et l’estimationdes rendementset des surfaces agricoles.

CNES2005-2006-IGNFI

VOIESNAVIGABLESDEFRANCE

IGNFRANCEINTERNATIONAL

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Répartition desactivités dudépartementconseil

44 %Assistance à maîtrised’ouvrage (dite « AMO »)

24 %Prestations relativesaux données

11 %Collaboration avec IGNFrance International

10 %Veille technologique

11 %Projets innovants

PartageLe site fédératifdes Voies navigablesde France

BréviaireEgis Rail souhaitaitréaliser un manuel destechniques d’acquisitiontopographique. IGNConseil en a superviséla réalisation.

de cette conférence, IGN Conseilm’est apparu comme étant le boninterlocuteur.» (Lire page 12.)Aujourd’hui, le manuel est enligne, et la mission accomplie.«Les consultants d’IGNConseil nesont pas des spécialistes desmétiersde leurs clients, néanmoins, leuraccompagnement contribue à laréussite de leurs projets d’infor-mation géographique, expliqueVéronique Pereira. Notre organi-sation nous permet de travailler enbinôme sur plusieurs projets. Nousfaisons appel à des experts et deschercheurs au sein de l’IGN. Notreforce, c’est ce réseau de spécia-listes sur lequel nous pouvonsnous appuyer. Nous touchons dudoigt tous lesmétiers de l’Institut.»L’information géographique évolueconstamment. «Pour rester au ni-veau nous organisons une veilletechnologique, qui représente 10%de notre activité.»

Le département a participé auprojet de constitution de la BDTRhône. Il suit de près toutes lesévolutions. Ainsi du RGF 93 :pour faciliter la transition vers cenouveau système, les animateursde la plate-forme Geopal, regrou-pant le Conseil régional des Pays-de-la-Loire et l’État, l’ont consulté.Il s’agissait de former 100 à 150personnes dans chaque départe-ment des Pays-de-la-Loire.

CAPACITÉS D’ADAPTATION

Au menu de chaque matinée, ladéfinition du systèmeRGF93 et lesenjeux de ce nouveau repère. Enaprès-midi, des exercices pra-tiques.«Avec RGF93, depuis 2009, toutesles données présentes dans les SIGdoivent être transformées dans cesystème légal. Pour les personnesqui travaillent dans ce système, ilfaut vérifier que la transformation

est correcte et acquérir un œil cri-tique sur les résultats», expliqueunmembre de l’équipe IGN. CôtéGéopal, Christophe Nicolleconfirme. Il coanime le pro-gramme au sein du Conseil régio-nal des Pays-de-la-Loire : «Nousavons construit le programme deformation avec IGN Conseil etnous avons pu estimer son côtépratique. Chaque collaborateurdevait travailler avec ses propresdonnées. Nous avons apprécié lescompétences évidentes des forma-teurs. Le contenu était bon, et sur-tout adapté au public.»Sans souplesse, sans capacitéd’adaptation, les compétencestechniques sont vaines. Ce credo,IGN Conseil se l’applique à lui-même. «Il faut beaucoup échangerentre nous. L’équipe doit être sou-dée, faire circuler les informa-tions. C’est primordial », conlutVéronique Pereira. �

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VOIESNAVIGABLESDEFRANCE

EGIS

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Quelle prestation attendiez-vous de la part d’IGN Conseil ?Nous voulions renforcer lesconnaissances de nos collabora-teurs en matière de données to-pographiques, des données quisont fréquemment utilisées dansnotre métier d’ingénieriste et deconseil dans le domaine des in-frastructures et des systèmes detransport. Pour rédiger un guidedes techniques d’acquisition to-pographique, adapté à notre mé-tier, il fallait donc que l’IGN com-prenne notre travail, nos préoc-cupations. Après une premièreprise de contact, un large paneld’une cinquantaine de personnes a été interrogé parles consultants d’IGN Conseil afin de mieux com-

prendre nos besoins.Comment s’est passée la seconde étapedu travail ?Nos interlocuteurs d’IGN Conseil ont fait uneproposition des thèmes à aborder, en fonc-tion des discussions menées lors de la pre-mière phase. Et pour la rédaction de cer-taines fiches très techniques, le départementconseil à lui-même fait appel en interne à desspécialistes de l’IGN.

Que pensez-vous de la prestationaccomplie par IGN Conseil ?Si la collaboration s’est très bien déroulée,nous avons ressenti plus de difficultés à mo-biliser nos experts métiers n’ayant pas prispart aux réunions préparatoires. Nous étions

entièrement satisfaits des fiches rédigées par lesconsultants qui ont suivi l’ensemble du projet.

RGF93En 2000, le systèmede référence RGF93est devenu lenouveau systèmelégal sur le territoiremétropolitain.En 2006, un nouveaudécret rendaitapplicable ce nouveausystème pour tousles échangesgéographiquesau sein de la sphèrepublique avecune date limite demise en conformitéen mars 2009.Depuis les différentsacteurs publicsont franchi le pasaccompagnéspar l’IGN sous la formedu projet IGNLambert93 ou par IGNConseil sous la formede prestations,d’assistanceà maîtrise d’ouvrageou de formation. Pourexemple, celle réaliséeau niveau de la plate-forme d’informationgéographiquedes Pays-de-la-Loire,Géopal.

InspireAu niveau européen,l’IGN contribueaux travaux pilotéspar la Commissioneuropéenne.Au niveau français,l’IGN assiste leministère de l’écologiedans la transpositionde la directiveeuropéenne, etcontribueà l’élaborationde la positionfrançaise,à la rédaction desrapports pour rendrecomptede l’avancementen France.IGN Conseil, commed’autres servicesde l’IGN, fournit doncdes expertsaux groupesde travail Inspireà la Commissioneuropéenne.Fin 2010, l’IGNse prépare à laprochaine échéance,la fourniture desmétadonnées. Depuisle 1er octobre 2010,l’équipe Inspire@IGN aété renforcée etcomprend maintenantcinq collaborateurs.

3 questions à…François LegrainDirecteur des étudesau sein d’EGISet responsablede la rédactiondu « Manuel EGIS destechniques d’acquisitiontopographique ».

RENFORCER NOS COMPÉTENCESENMATIÈRE DE TOPOGRAPHIE»

RFF/CAPA

/ALEXANDREMOSTRAS(TOMA)

F.LEGRAIN

DOSSIER IGN CONSEIL

AiguillagesL’IGN a aidé RFF àrépertorier 200000parcelles. Et Egis Railà mettre en place songuide des techniquestopographiques

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OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 13

QUESTIONS RÉPONSES

1. Peut-on utiliser le Géoportail pour signalerdes erreurs ou des oublis sur les cartes ?� Avec l’arrivée des globes virtuels, et enparticulier depuis la mise en ligne du Géo-portail, ce que l’on appelait autrefois« courrier de particulier », puisqu’il se fai-sait par la poste, puis au travers d’un for-mulaire sur le site internet de l’IGN, estmaintenant accessible à l’aide d’un serviceinternet. Celui-ci, disponible en versionbêta, intègre une fenêtre Géoportail pourla localisation du signalement.Le site est basé sur l’API Géoportail, quipermet d’ajouter des cartes IGN dans un

site internet. Si, aujourd’hui, il est princi-palement dédié aux partenaires avec les-quels l’IGN travaille (pompiers, conseils gé-néraux…) dans le but de faciliter la re-montée et l’échange d’informations, ilreste accessible à tout utilisateur munid’une connexion internet.La nouveauté est que, outre la possibilitéde signaler une erreur à l’IGN, on peutdésormais localiser précisément celle-ci surle fond de carte. En outre, on peut lui ad-joindre une photo ou un document per-

mettant de mieux la décrire, telle qu’unetrace GPS qui viendra s’afficher sur le fondde carte. Les prochains développementsdevraient permettre de préciser la des-cription de l’erreur : l’utilisateur pourradessiner un croquis de situation directe-ment sur la carte !En savoir plus : http://ripart.ign.frLire aussi en pages 16 et 17.

Le site du Géoportailhttp://www.geoportail.fr/

Le site de l’API Géoportailhttps://api.ign.fr/geoportail/

2. Quelles sont les principalestechniques laser utilisées par l’IGN ?� Dès les années soixante-dix,l’IGN a utilisé le laser dans desapplications innovantes, à com-mencer par lamesure de la dis-tance entre la Terre et des satel-lites en orbite. Aujourd’hui, il estprincipalement utilisé dans dessystèmes Lidar.Lidar est l’acronyme de l’ex-pression anglaiseLightDetectionand Ranging : le temps de pro-pagation et la formede l’onde ré-fléchie renseignent sur la dis-tance et la nature des objets ren-contrés.L’IGN opère depuis trois ans untel système à bord de ses avions,pour produire des modèles nu-mériques de terrain sur des ter-ritoires nécessitant une hauteprécision (bande littorale, zonesinondables). Le Lidar est aussimis enœuvre enmilieu forestier.En effet, sa capacité à traverserpartiellement la végétation luipermet, dans des conditions fa-vorables, d’y décrire à la fois laforme de la canopée et celle dusol. À partir de ces données, ildevient possible d’estimer labiomasse d’une parcelle pourl’exploitation forestière.Des systèmes Lidar équipentégalement le véhicule Stéréopo-lismis aupoint par le laboratoirede recherche Matis. Ils permet-tent une modélisation fine de

l’altimétrie des routes ou de laformedes façades et complètentles informations fournies pardes images optiques.Enfin, un Lidar atmosphérique

a été développé en collaborationavec le CNRS. Il permet de res-tituer des profils d'humidité àpartir de la rétrodiffusion d'uneimpulsion laser émise. Ces me-

sures sont utilisées pour corrigerl'impact de la vapeur d'eau surla propagation des signauxGPS et ainsi améliorer la loca-lisation.

IGN

LidarLaser topographique aéroportédans un avion de l’IGN.

LevéLidarLevé par laser topographique

de l’ïle deMayotte

IGN

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En1941, lorsde la créationdel'Écolenationaledes sciences

géographiques (ENSG),unenouvelleformationvoyait le jour: le cycledescartographes. Ce cycle formait desartistes cartographes, destinés àl'IGN, et des élèves libres carto-graphes, les étudiants étrangers. Aufil des ans, la formationaévolué.En1979, elle estdevenue le cyclede spé-cialisation en cartographie, puis lecycle d'étude et de formation ap-profondieencartographie (Cefac), etenfin le systèmed'informationgéo-graphique et conception en carto-graphie (SIG2C).Bien sûr, durant ces 69 ans, les

changements ne se sont pas limi-tés aux intitulés. Le programme afortement évolué depuis 1941, enmême temps que s’effaçaient l'es-tompage au lavis ou les écritures àla plume. 1979 vit l'apparition de(sic) «La cartographie faisant ap-pel à l'informatique». À la findes années 1980 débutèrent les en-seignements en dessin assisté parordinateur (DAO) et SIG. Au-jourd’hui, les étudiants achèventleur cycle par des cours de carto-graphie pour internet.A la rentrée 2010, le SIG2C a cédéla place à la licence professionnellegéomatique et environnement, for-

mationdispensée en co-habilitationpar l’université de Paris 1 Pan-théon-Sorbonne et l’École nationaledes sciences géographiques.

2010: UN NOUVEAU DÉPART

Cette licence professionnelle mêledeux enseignements porteurs: l’en-vironnement et la géomatique. Au-delà des enseignements tradition-nels de cartographie, l’évolution etla richesse des données géogra-phiques imposent de maîtriser lesprincipes de la géomatique pourtraiter efficacement les probléma-tiques et les enjeux environne-mentauxmodernes. Les cours dis-

Promotion 2010Adieu plumes et lavis :l’informatique faitson apparitiondans les enseignementsde l’ENSG en 1979…avant d’en devenirune discipline reine.

LA GÉO, C’EST TOUTEUNE HISTOIRE…A la rentrée 2010, le cycle « Système d’information géographiqueet conception en cartographie » de l’ENSG devient la « Licence professionnellegéomatique et environnement »,montée en collaboration avec Paris 1.Unemutation de plus : retour sur 70 ans d’adaptation aumonde professionnel.

ENSG PARCOURS

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ENSG

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pensés à l’Institut de géographie età l’ENSG s’appuient sur des for-mations d’excellence (licence envi-ronnement de Paris 1 et SIG2C)ayant fait leurs preuves au niveaudes techniques, des poursuitesd’études et des taux de recrutementen sortie.

FORMATIONS SUR MESURE

Cette formation répondaux critèresles plus récents d’insertion sur lemarché du travail dans lesmétiersde l’environnement, de la géoma-tique et de l’imagerie. Elle débute

par un tronc commun de deuxmois. Puis les étudiants se spécia-lisent en suivant l’un des trois par-cours suivants:Leparcours 1,«environnement etgéomatique», est axé sur une for-mation en géographie de l’envi-ronnement, doublée d’une forma-tion technique en géomatique.Le parcours 2,«SIG et concep-tion cartographique», est dédié à laspécialisation en SIG et en carto-graphie, avec des cours de géogra-phie de l’environnement.Le parcours 3,«imagerie» est

Marne-la-ValléeL’ENSG , au seindu Pôle de recherche etd’enseignementsupérieur UniversitéParis-Est.

Promotion 1968Les effectifs sontessentiellementféminins, les buvardset l’encre de chineont encore droit de cité.

Paris 1L’UFR de géographie,dans le quartier latin :l’ENSG et La Sorbonnetravaillent main dansla main depuisune vingtaine d’années.

LogoLa licence Géomatique& Environnementa son logo.

AmphiCours dans l’amphithéâtrecommun à l’ENPC et l’ENSG,à Marne-la-Vallée.

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IGN ENSG

ENSG

IGN

une spécialisation en imagerie aé-rienne et spatiale, pour la gestiondes questions environnementales.Depuis 20ans, l’université deParis 1et l’ENSG travaillent ainsi ensem-ble à des formations dehaut niveauen cartographie et SIG (masterCarthagéo…).La licence pro géomatique et envi-ronnement permettra aux étu-diants de se spécialiser dans dessecteurs enpleine expansion, et auxprofessionnels d’embaucher descollaborateurs autonomes à lapointe de nos techniques.

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IMPORTERVOS DONNÉESAUJOURD’HUI,C’EST POSSIBLE!La covisualisation vous permet d’afficher vos données, des notesou un itinéraire sur le Géoportail. L’outil intéressera aussi bien les randonneursque les passionnés de cartographie numérique et les professionnels.

16 / IGN MAGAZINE OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2010

GÉOPORTAIL

Annoter une carte ? Avec unstylo-feutre et un peu de pa-

tience, c’est faisable.Mais une cartenumérique ?Grâce au servicede co-visualisation, il est désormais pos-sible de superposer auxdonnéesduGéoportail des informations enpro-venance de serveurs externes.Les randonneurs pourront ainsirevoir sur Géoportail les parcourspréalablement enregistrés sur leurGPS, et copiés sur leur site person-nel ou leur blog. Un raccourci à si-gnaler ? Un chemin interrompu ?Unpanneaumanquant ? Pour cela,il leur suffit d’indiquer dans le ser-vice de covisualisation le lien vers lefichier correspondant, au formatGPX (GPS eXchange Format).

LES DONNÉESPROFESSIONNELLES AUSSI

Lespassionnésde cartographienu-mérique peuvent incorporer desdonnées libres OpenStreetMap oudes fichiersKML.Lesprofessionnels(utilisateurs ministériels, géomati-ciens…)peuventquantàeuxafficher,en superpositiondesdonnéesde ré-férence du Géoportail (cartes IGN,photographies aériennes, parcellescadastrales) des données diffuséesvia des serveurs cartographiquesspécifiques proposantdes fluxWMS(Web Map Service/service de don-

GÉOPORTAIL

nées raster) ou WFS (Web FeatureService/servicededonnées vecteur).Parexempledes informations sur lesrisques, des données environne-mentales, la localisation des servi-tudes… Le Géocatalogue recense

ces serveurs et propose, lorsquecela est possible, un lienpermettantd’afficher directement les donnéesréférencées dans le service de covi-sualisation. Ce service est égale-mentaccessible via l’APIGéoportail.

En savoir pluswww.geoportail.fr/proxy-visu2D/geocataloguewww.geocatalogue.frwww.geoportail.fr/5061756/actu/6157211/covisualisation-des-donnees-sur-geoportail.htm

Visualisationdesservitudesdans l’AubeCentre d’étudestechniquesde l’équipement de l’Est(ministère de l’écologie,du développementdurable, des transportset du logement).

http://mapserveur.application.equipement.gouv.fr/map/mapserv?map=/opt/data/carto/cartelie/prod/CETE_Est/servitudes_aube.www.map

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Délimitationdeszonesvulnérables à la pollutionService d’administration nationale des données et des référentielssur l’eau (Sandre) opéré par l’Office national de l’eau et desmilieuxaquatiques (Onema) -ministère de l’écologie, du développement durable,des transports et du logement.http://services.sandre.eaufrance.fr/geo/zonage?

Visualisationd’unparcoursde randonnéeenregistréedepuisunGPS («traceGPX»).

Visualisationdeszones inondablesenMoselleServeur WMS Cartorisque(ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et dulogement).http://cartorisque.prim.net/wms/57?

GÉOPORTAIL

GÉOPORTAIL

GÉOPORTAIL

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Finalement, l’affaire est assezsimple. Prenez quatre briques deLego. Assemblez-les par paires

sur leur grand côté pour former un rec-tangle allongé. Écartez les deux pairesdroite et gauche. Posez au milieu une billede verre : vous avez le laser mégajoule(LMJ). Ou presque. Sur la commune duBarp, au milieu de la forêt landaise, l’en-semble en taille réelle est un colosse de bé-ton de 300mètres de long, 50 de haut, 150de large, ferraillé, blindé, climatisé. Ses qua-tre halls— les quatre briques—peuvent ac-cueillir jusqu’à 240 faisceaux laser, regrou-pés en trente chaînes. Ils convergent vers unhall central circulaire de soixantemètres dediamètre, et une vertigineuse mise enabîme. Au centre du hall, une sphère de 10mètres de diamètre et 60 cm d’épaisseur—une coque d’aluminium, une autre de béton.Au centre de la sphère, au bout d’un brasrobotisé, un minuscule creuset d’or. Dansle creuset, la cible : une bille de 2,5mmrem-plie d’un mélange de deutérium et de tri-tium, ordinairement gazeux,mais ici main-tenu à – 255°C pour atteindre l’état solide.Le bâtiment et son principe ont été imagi-nés à la fin des années quatre-vingt-dix,lorsque la France a mis fin à ses essais nu-

Les outils des travaux spéciaux> Les outils d’acquisition d’observation sont essentiellement des tachéomètres et des lasers-trackers(interféromètres mobiles). Les logiciels d’acquisition ont été développés avec SolData. Pour letraitement des données, le service utilise un logiciel interne à l’IGN, développé à l’origine par Yves Egels,ancien ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts.

ATOMESCROCHUSEnGironde, le département des travaux spéciaux de l’IGN participe à l’aventuredu lasermégajoule, destiné à recréer la fusion thermonucléaire en laboratoire.Ou commentmodéliser etmesurer un bunker de 300mètres pouvantaccueillir jusqu’à 240 faisceaux laser avec une précision de…50microns.

ZOOM

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IGN

HauteprécisionDans chacun des quatre halls, 500 points-repères sont définis physiquement, commesur le modèle informatique en 3D.

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l’undes responsablesde la coordinationde laconstruction pour le CEA (lire interview enpage20). Lesphysiciens civils aussi y trouve-ront leur compte : laproductiond’énergiedesannées 2030 ou 2040 passera peut-être parcette fusion par confinement inertiel.Il existe sur Terre des bâtiments plusgrands — des entrepôts, des aéroports, deshangars aéronautiques. Et les opérateursde l’IGN ont déjà réalisé des mesures aussifines. Mais la combinaison du gigantisme

et de l’infiniment précis est rare, sauf pourl’anneau du Cern (Centre européen de larecherche nucléaire) ou l’équivalent amé-ricain du LMJ, le National Ignition Faci-lity, dont le développement suit le mêmecalendrier du côté de San Francisco. Le ré-férentiel topométrique que l’IGN et sonpartenaire privé SolData ont modélisé in-formatiquement, et terminent de poser àl’intérieur du bâtiment, a une précision de-vant atteindre dans certains secteurs 50microns, en particulier dans les halls. Unmicron, micromètre de son nom officiel,

est unmillième demillimètre. Et l’on pour-rait coucher la tour Eiffel sur le bâtimentlandais, ou glisser l’Arc de triomphe dansle hall central.

Un réseau de 2500 repères«Il faut être un peu joueur, dit Thierry Per-son, le responsable du département des tra-vaux spéciaux de l’IGN. Cela fait des annéesqu’on travaille pour de toutes petites di-mensions dans des laboratoires. On fait desorientations chez des industriels qui fabri-quent des systèmes de guidage pour des mis-siles, le milieu industriel ne nous est pas in-connu. Mais un projet de ce type… C’est sadimension qui en fait la difficulté, et l’in-térêt.»Sur les photos de novembre 2006 quimon-trent son installation, la chambre d’expé-riences, pendue au bout de sa grue, res-semble au choix à unemaquette géante del’Étoile noire de Star Wars, ou à une ver-sion délirante de la boule des machines àécrire IBM. Elle est bardée de sabords paroù pénétreront les lasers, et les instru-ments de mesure. Parties du fond dechaque hall, les impulsions laser suivrontun trajet long et complexe avant de filervers leur destin. Amplifiées, réfléchies, fil-trées, elles n’auront droit en fin de parcoursqu’à 5 centièmes de millimètre d’écartavant de pénétrer dans la chambre. En dé-but de parcours, la marge est un peu plusimportante. Le référentiel topométriquedu laser mégajoule comprend 500 re-pères, physiques et informatiques, pour

cléaires. Il est sorti de terre à partir de 2003,dans la forêt des Landes, à trente kilomè-tres au sud de Bordeaux, au Barp et dansun domaine appartenant au Commissariatà l’énergie atomique. C’est la direction desapplications militaires (DAM) du CEA quimène le programme, baptisé Simulation,dont fait partie le LMJ.

La fusion nucléaireen laboratoireCinquante ans après la découverte du laser,on peut dire que, si tout se passe bien, dansquelques années, les 240 faisceaux, sanstrembler ni dévier, porteront cette poignéed’atomes à dixmillions de degrés enunmil-liardième de seconde. Rebondissant sur lesparois internesducreuset, les rayons laserde-viendront rayons X, qui transformeront lemélange enplasma.Deutériumet tritium fu-sionneront pour dégager de nouveauxatomes. Et pas mal d’énergie.Ceneserapasunessaid’arme–iln’y aurapasd’explosion. Pas de bombe miniature. Cesera, simplementoupresque, la re-créationmi-niature de ce qui se passe chaque jour à l’in-térieur du Soleil, chaleur et pression com-prises. Avec une puissance un peu plus mo-deste.Montagne de béton et d’ingénierie oc-cupant la crèmedes équipementiers français,le LMJ n’accouchera que d’une série de me-suresqui feront lebonheurdes ingénieurs,unefois digérées par les supercalculateurs. «Pasde microbombe, mais la capacité à connaîtrele comportement des matériaux, qui lui-mêmepermet lessimulations»,ditÉricBéchir,

SphèreLa chambre d’expériences (ici enmai 2010)a un diamètre de 10m. Par les «hublots»entreront lasers et instruments demesure.

Dans quelques années,240 faisceaux laser, sanstrembler ni dévier, porterontune poignée d’atomesà dixmillions de degrésen unmilliardième de seconde.

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chaque hall. Les industriels sous-traitantsdu CEA les utilisent pour boulonner leurséquipements. Une telle précision est concep-tuellement réalisable, mais physiquementpresque impossible, dit Thierry Person. SurTerre, la stabilité absolue est une construc-tion intellectuelle. « Ce qui peut faire bou-ger le bâtiment ? Le vent, les variations detempérature malgré la climatisation [régléeà 21 degrés], et les flux d’air, les marées ter-restres, la marée océanique… Trois foisrien, mais cela fait partie des mouvementsrésiduels. Il y a aussi la variation des

nappes phréatiques. Disons que ces pointsont des coordonnées à un instant T. » Sanscompter les variations desmiroirs, capteurset autres éléments qui composent leschaînes. Le CEA confirme : l’essentiel est dedisposer d’un référentiel. Les correctionssont prévues.

Normes aéronautiquesChantier exceptionnel pour les travauxspéciaux, le LMJ est aussi un chantier deformation : ce référentiel de mesures, qui

occupe à plein-temps un chef de missionde l’IGN et quatre ou cinq salariés de Sol-Data, sera plus tard confié à l’exploitant.«Le CEA est l’un des clients les plus exi-geants auxquels j’ai eu affaire. C’est à lafois une contrainte et une stimulation.Techniquement, on savait qu’on avait lesoutils. Il a fallu les adapter, mais celas’est fait sans blocage et nous a montréqu’avec les techniques dont on dispose, onpeut atteindre des niveaux de précisionque nous n’étions jamais allés chercher.C’est un défi technique intéressant.»

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PrismeL’implantation des milliersd’inserts du réseausubmillimétrique est un travail de patience…

HallNord-Ouest,mai2010En blanc, les superstructures quiaccueilleront les chaînes de lasers. Chaquepoint du bâtiment est coté, repéré, modélisé.

ZOOM

En quoi ce chantierest-il exceptionnel ?Quand on voit les grands entrepôts logis-tiques, on ne peut pas rivaliser en terme detaille… La particularité du laser méga-joule, c'est la précision, dans un contexte dehaute intégration de matériels de grandetechnologie, avec de nombreuses contraintesde sécurité. Pourmener la fabrication à biennous travaillons en ingénierie simultanée:l'ensemble de la construction est subdiviséen une vingtaine de marchés. Tous les in-dustriels travaillent sur lamêmemaquettenumérique, gérée par une cellule de syn-thèse, à laquelle chaque ensemblier a accès.L'enjeu du réseau topométrique, c'est le bonpositionnement de tous les éléments consti-tutifs du LMJ.

A quel stade est intervenu l’IGN ?Unepremière phase demise enplace du gé-nie civil a été réalisée à partir de piliers to-pométriques entourant le futur bâtiment. Cepremier réseauétait centimétrique. L'IGNest

ensuite intervenu, avec sonpartenaire SolData, pour défi-nir le réseau topométrique fin(constitué de nombreux sous-réseaux arborescents), et pourle raccorder sur les élémentsfonctionnels dubâtiment (pas-sages de faisceaux par exem-ple). Le réseau s'appuie sur le génie civil. Desréseaux simples ont d'abord étémis enplace(des prismes sur rondelles collées permettentd'avoir uneprécisionmillimétrique pour desopérations de positionnement de struc-tures),mais les réseauxdéfinitifs sont consti-tués d'inserts noyés dans le béton et sup-portant des prismes amovibles. Il y a 500points par zone. Ils doivent permettre decontrôler la géométrie de l'installation oudelamaintenir pendant toute sa durée de vie.

Quel est le sens d’un niveaude précision de 50 micromètres ?Compte tenu des dérives inéluctables du gé-nie civil, il s'agit de 50microns “aumoment

de la mesure”. On ne s'attendpas à conserver cette précisiondurant toute la vie de l'instal-lation, nimême sur l'année nilemois: les structures peuventse dilater d'unmillimètre pourun écart de température d’undegré au sein d'un hall. Ces 50

microns sont une réalité à obtenir lorsqu'onfait une simulation: tout le travail de l'IGNa été de faire un réseau très précis sur le pa-pier pour que les perturbations puissent êtreconnues et maîtrisées.

Où le chantier en est-il ?Le bâtiment est réceptionné. Les ensem-bliers montent les équipements dans leshalls, en s'appuyant sur le réseau topomé-trique qui se consolide progressivement etsimultanément. Le premier tir sur cibleaura lieu en 2014 à l'aide des premièreschaînes disponibles. La montée en puis-sance sera progressive, et nous prévoyonsune trentaine d'années d'exploitation.

4 questions à...Éric BéchirResponsable du suivides exigences systèmeet de l’ingénieriedu positionnementdu Laser Mégajoulepour le Commissariatà l’énergie atomique.

50MICROMÈTRES, C’EST UN IDÉAL ! »

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Technique, et intellectuel:les travaux spéciauxontdûsecoulerdans lesméthodesdu CEA. «Les normes aé-ronautiques industrielless’imposent. Tout est docu-menté. Là, c’est nous quiavons appris énormémentde choses. Le LMJ existe enmatérielnumérique jusqu’àlarondelle.Àpartirdumo-dèle, on imagine le posi-tionnement des points etdes instruments.Onsimulesur lamaquettenumériqueles positions et les visées.»

Parties simultanées

Ensuite seulement, les plots repères sontinstallés dans les dalles, les arêtes, et surtous les points visés. Le modèle numériquefluctue: le LMJ est une installation surlaquelle travaillent en simultané unevingtaine d’entreprises. «Le temps de fairetout cela, les demandes des industriels ontévolué. C’est de l’ingénierie simultanée :on s’est retrouvé à travailler sur unemaquette numérique dont on savaitqu’elle allait évoluer. Mais c’est la seulesolution de fonctionnement.» À l’été 2010,les quatre halls étaient simulés, troisétaient installés et calculés. Aujourd’hui,«on travaille à la simulation de la partiecentrale».Là où les chaînes se contorsionnent pourpénétrer dans la chambre magique. Ladensité des équipements sera telle autourde la sphère que l’on pourra à peine ytenir debout. Au bout du dédale, la fusion.«Nous avons tous, je crois, dit ThierryPerson, appris beaucoup, et j’espère qued’autres nouveaux projets nous permettrontencore de relever des défis techniques aussipassionnants. »

Le tachéomètrepermet

l'implantation despoints du réseausubmillimétrique à l'aidede coordonnéesthéoriques issuesd'une maquettenumérique.On réalise alors unrelèvement sur desréférences (déjàimplantées) afin dese positionner et depouvoir déterminerles nouveaux points àpartir des coordonnéescartésiennesthéoriques entréesdans l'appareil.

Ce qu’ilfaut voirpar ThierryPersonChef du départementTravaux spéciaux de l’IGN

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La situation. Le LMJ est installé dansla commune du Barp, à trente kilomètresau sud de Bordeaux, sur le sitedu Centre d’études scientifiqueset techniques d’Aquitaine (Cesta).Le projet est mené par la Directiondes applications militairesdu Commissariat à l’énergie atomique,dans le cadre du programme Simulation.Le LMJ sera également misà la disposition des scientifiques civilsdans le cadre de la collaborationavec le CNRS, des pôles universitaireset le projet Petal mené par la régionAquitaine.

Lebudget. Il est annoncé pour troismilliards d’euros (taxes comprises).

Lecalendrier. Le projet a été lancéen 1995. La construction d’un prototypede chaîne laser (la LiL) a démarrépresque immédiatement, dans unbâtiment indépendant. Le terrassementdu bâtiment du LMJ a commencé en2003. La chambre d’expériences a étémise en place en novembre 2006. Lesbâtiments de servitudes ont été mis en

service en 2007. Le premier hall lasera été équipé en 2009, et l’installationdes chaînes laser se poursuitdans les trois autres.

Les tests. Ils se font depuis 2002,sur la ligne d’intégration laser,prototype des chaînes laser des LMJ,qui est actuellement le plus puissantlaser d’Europe. Au sein du LMJ, lepremier tir sur cible est annoncé en2014. Il utilisera les chaînes disponiblesà ce moment.La montée en puissance suivra lesprogrès du montage des autres chaînes.

Iter,Hiper et LMJ. Le projet civil Iter,prévu à Cadarache (Bouches-du-Rhône)permettra d’étudier la fusion nucléairepar confinement électromagnétique :le mélange de deutérium et de tritiumserait chauffé par rayonnement.Le LMJ étudie lui la piste du laser ;tout comme le préprojet civil Hiperadopté par l’Europe. Hiper mettraittoutefois en œuvre des lasers différents.Les résultats sont attendusà l’horizon… 2050.

Le LMJ en détails

ExtérieursUne vue aérienne des bâtiments en mai2009. Le montage des chaînes laserse poursuit aujourd’hui en intérieur.

D.FOSSE/G2IVERTIGO/CEA

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GENEVIÈVEDELACOUR/AGENCECINQUIEMECOLONNE

CARTESSURTABLE

Lignes de vie1953Naissance àClermont-Ferrand. Ilpassera son enfanceen banlieue parisienne.Il veut devenir peintremais, sous la pressionfamiliale, entame desétudes d’architecture.Il obtient son diplômed’architecte en 1978.

1989 Il remporte leconcours de laBibliothèque nationalede France. FrançoisMitterrand auraitparticulièrementapprécié l’idéedu jardin intérieurau cœur de labibliothèque.

1992 Il gagne leconcours internationaldu vélodromeet de la piscineolympique de Berlin.

1993 Grand prixnational d’architecture

1997 Lauréat du prixMies van der Rohepour la Bibliothèquenationale de France.

2003 Lauréat duconcours internationalpour la deuxièmescène du théâtreMariinsky à Saint-Petersbourg (Russie).

2004 Lauréat duconcours internationalde l’université féminined’Ewha à Séoul (Coréedu Sud).

2010 Commissairedu Pavillon français«Métropolis ? »à la Biennale de Venise.

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Pouvez-vous définir quelle est cette notion duvide mise en avant lors de la Biennale de Venise?Il s’agit d’une notion qui cherche à déplacer l’ana-lyse urbaine pour la faire coller à celle de territoire.Une métropole n’est pas une ville. Une métropole,c’est un territoire, un ensemble composé de paysageset d’architectures dans un rapport de vide et de bâti.La ville historique, la ville européenne, quant à elle,se situe dans un rapport de continuité urbaine, dedensité bâtie. Et même si des vides sont présentscomme les fleuves, les parcs, les avenues, les places,ces vides sont architecturés.

Mais qu’est-ce alors que la métropole ?Lamétropole est un territoire constitué de plusieursvilles mais dont l’ensemble géographique com-prend aussi des morceaux de paysage. En fait, nousavons voulu introduire cette notion du vide poursouligner l’irruption du paysage dans la ville, pourfavoriser une prise de conscience. Il est parfois dif-ficile de s’imaginer, de cartographier, de dessiner leslimites du territoire métropolitain. Chacun déve-loppe sa propre approche culturelle, politique, éco-nomique ou sociale. Alors que pour la ville histo-rique, définir ses limites ne pose aucun problème.Pour tous, par exemple, le périmètre de Paris est dé-fini par le boulevard périphérique. Cette idée deme-surer le territoire métropolitain dans un rapport en-tre paysage et architecture, comme cela a été fait àVenise, ouvre l’esprit, les yeux et nous fait réfléchir.Ce vide, il faut l’urbaniser, lui donner une dimensiond’usage. Mais il est important aussi, donc il faut leprotéger. Enfin, il faut dire que sur ce territoire mul-tiple, la gouvernance se cherche encore.

Quel est le fil rouge entre les cinq métropolesinvitées à la Biennale ?J’ai décidé d’inviter cinq villes différentes, cinq mé-tropoles en construction : Bordeaux, Lyon, Marseille,Nantes/Saint-Nazaire, ainsi que l’atelier internationalduGrand Paris. Il s’agissait d’élargir la réflexion sur leGrandParis àquatremétropoles régionales.Un fil rouges’est tissé entre ces différentesmétropoles: le ratio en-tre le vide et le bâti. Nous avons calculé que dans ces

cinqmétropoles, le vide représente plus oumoins 95%du territoire alors que le bâti seulement 5%. Le fait des’intéresser à cequi sépare, c’est-à-dire à ces espaces en-tre deux, a donnéune certaine cohérence à ces projets.

Outre ce calcul réalisé pour l’exposition, commentutilisez-vous l’information géographique en tantqu’urbaniste ?Les données géographiques sont devenues extrême-ment importantes. Elles facilitent le travail en 3D. Ellespermettent d’accéder à une grande précision dans lagéométrie du territoire et favorisent l’implantationpré-cise des projets. La cartographie a évolué, elle est de-venue beaucoup plus analytique. Elle prend doréna-vant en compte des données ou des qualités du terri-toire qui n’étaient pas analysées auparavant, commeces villes artificielles. Des villes aéroportuaires ou por-tuaires, des sites industriels ou des stations d’épura-tion qui sans être des lieux non bâtis ne sont pas nonplus des zones agricoles, des forêts. Pourtant il s’agitd’espaces nécessaires à la vie de lamétropole, qui par-ticipent de la biologie urbaine.

Quels sont les endroits, en Franceet dans le monde, où le vide est respecté ?La ville européenne, la ville historique par essencemême ne connaît pas le vide, voire considère le videde manière négative. Il s’agit de la ville des pleins,de la ville du bâti. Il a pu arriver que cette notionsoit intégrée de manière inconsciente dans les pro-jets mais jamais demanière consciente. À l’étranger,comme dans les pays asiatiques, le vide est au cœurdes villes, comme la Cité interdite et ses jardins im-périaux situés au cœur de Pékin. Le vide est perçude manière plus positive en Asie. En France, parcontre, il est lié au néant. Il s’agit maintenant decompléter ce manque. Nous avions beaucoup deyang, il faut rajouter du yin !

Le lauréatEn décembre

2009, il est lauréatdu concours pourle grand théâtre d’Albi.

En janvier 2010,lauréat du concoursinternational pourl’extension et larénovation du muséeDobrée de Nantes.

17 juin 2010, posede la première pierredes DC Towersà Vienne (Autriche).

27 août 2010,inauguration officielledu Pavillon français,dont il estle commissaire,à la biennale de Venise(jusqu’au 21novembre).

Du 23 octobre au 26décembre 2010,expositionmonographique «DPADominique PerraultArchitecte» au TokyoOpera City Art Gallery,Tokyo.

25 octobre 2010,inaugurationde la tour Fukokuà Osaka (Japon).

DominiquePerraultÀla Biennale d’architecture de Venise (au pavillon français, du 27 août au21 novembre), il a invité cinqmétropoles françaises à explorer le vide, leplein, le yin et le yang de nos espaces. Dominique Perrault fut l’architectede la Bibliothèque nationale. Pour IGNMagazine, il livre sa vision de l’espace.

La ville européenne, la villehistorique par essencemêmene connaît pas le vide, voire

considère le vide demanière négative.»

GENEVIÈVEDELACOUR/AGENCECINQUIEMECOLONNE

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Versailles,28 juin 1919Le châteaude Versailles,où l’on s’apprêteà signer un certainTraité.Photothèque nationale IGN

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