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- Le 10 juillet 2015 -

DOSSIER DE PRESSE Barkhane : un an d’opérations

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Équipe relations média de l’État-major des armées

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SOMMAIRE

Un principe fondateur : le partenariat p. 2

L’opération Barkhane : modes opératoires p. 4

Le dispositif p. 9

Bilan p. 14

In memoriam p. 15

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/// UN PRINCIPE FONDATEUR : LE PARTENARIAT

La notion de partenariat constitue le fondement de l’opération Barkhane.

Elle vise en priorité à favoriser l’appropriation, par les partenaires du G5 Sahel, de la lutte

contre les groupes armés terroristes (GAT) sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne.

Cette dimension partenariale structure également les relations entretenues par Barkhane

avec les autres forces engagées dans le processus de stabilisation au Mali, la MINUSMA,

l’EUTM Mali et les forces armées maliennes.

Le G5 Sahel et les forces partenaires

Le G5 Sahel regroupe cinq pays de la bande sahélo-saharienne : le Burkina-Faso, le Mali, la

Mauritanie, le Niger et le Tchad. Créé le 1er août 2014 à l’initiative des chefs d’État de la

région sahélo-saharienne, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi

de la coopération régionale, destiné à coordonner les politiques de développement et de

sécurité de ses membres.

Dans ce cadre, les chefs d’état-major

des pays du G5 se réunissent

régulièrement pour partager leur

évaluation de la situation sécuritaire

dans la BSS, renforcer leur coopération

face aux menaces transfrontalières

liées au terrorisme, et réduire les

risques que les GAT font peser sur la

stabilité régionale.

A plusieurs reprises, ils ont souhaité inviter le général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-

major des armées françaises, marquant ainsi la place particulière de la France considérée

comme « un partenaire stratégique ayant toujours soutenu les pays du Sahel dans leurs

actions de lutte contre le terrorisme ».

MINUSMA

La MINUSMA (mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation

au Mali), établie par la résolution 2100 du Conseil de sécurité le 25 avril 2013, est un acteur

majeur dans la résolution du conflit au Nord Mali. C’est pour la France un partenaire

privilégié. Plus de 8 000 militaires servent au sein de la MINUSMA, et plus de 1 050 policiers

de l’ONU. La composante militaire de la MINUSMA est structurée autour d’un état-major

basé à Bamako et d’une vingtaine d’unités déployées sur l’ensemble du territoire malien.

Une vingtaine de Français sont insérés dans l’état-major de la MINUSMA, dont le général de

brigade Hervé Gomart qui occupe le poste de chef d’état-major. Cette participation pourrait

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monter à une trentaine dans les mois à venir à la suite du renforcement des états-majors de

secteurs (SHQ) situés à Gao, Kidal et Tombouctou.

Le mandat de la MINUSMA est centré sur des taches prioritaires telles que la sécurité, la

stabilisation et protection des civils, l'appui au dialogue politique national et à la

réconciliation nationale, ainsi qu'à l'appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout

le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection

des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire. Le mandat de la MINUSMA est défini par la

résolution 2227 du 29 juin 2015.

EUTM Mali

L’EUTM Mali (mission européenne de formation de l’armée malienne) a été lancée le

18 février 2013, suite à l’adoption de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’approche globale conduite par l’UE pour renforcer

la sécurité au Mali et au Sahel. Son rôle consiste à apporter un soutien à la formation et à la

réorganisation des forces armées maliennes dans l’objectif d’améliorer leur capacité

militaire, afin de rétablir, puis garantir l’intégrité territoriale du Mali, sous le contrôle des

autorités civiles.

Depuis le début de sa mission, 6 bataillons maliens ont été formés et équipés par l’EUTM

Mali. Parmi ces bataillons, 4 ont déjà bénéficié d’un cycle de réentraînement.

Avec un effectif d’environ 600 militaires en provenance d’une vingtaine d’États membres,

dont 12 Français environ, l’EUTM Mali est commandée depuis le 24 octobre 2014 par le

général espagnol Garcia-Vaquero Pradal, qui a succédé au général français Rudkiewicz.

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/// L’OPÉRATION BARKHANE : MODES OPÉRATOIRES

Contexte

Le 31 juillet 2014, l’opération Serval s’achève. Déclenchée le 11 janvier 2013 à la demande

du gouvernement malien, elle avait mobilisé jusqu’à 4 500 soldats français. Cette

intervention militaire a permis de stopper l’offensive djihadiste qui menaçait Bamako, de

mettre fin à l’organisation industrielle du terrorisme qui s’était développée dans le désert du

Nord-Mali et de transférer la mission de stabilisation du Mali à nos partenaires maliens ainsi

qu’aux forces de l’ONU (MINUSMA).

Le caractère transfrontalier de la menace terroriste, notamment lié à la nature désertique

de la zone sahélienne, requiert alors une approche régionale de la stratégie pour :

• appuyer les forces armées des pays partenaires de la bande sahélo-saharienne (BSS) ;

• renforcer la coordination des moyens militaires internationaux ;

• empêcher la reconstitution de sanctuaires terroristes dans la région.

C’est dans cet esprit que l’opération Barkhane est lancée le 1er août 2014. Elle répond à une

triple logique :

• une logique de partenariat avec les pays du « G5 Sahel », cadre institutionnel qui

regroupe depuis le mois de février 2014 la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le

Niger et le Tchad. Ces pays ont décidé d’apporter une réponse régionale et

coordonnée aux défis sécuritaires, ainsi qu’aux menaces que font peser sur eux les

groupes armés terroristes (GAT) ;

• une logique de soutien à la MUNISMA, encadrée par la résolution 21001 du Conseil

de sécurité des Nations Unies qui « autorise l’armée française dans la limite de ses

capacités et dans ses zones de déploiement, à user de tous moyens nécessaires, à

partir du commencement des activités de la MINUSMA jusqu’à la fin du mandat

autorisé par la présente résolution, d’intervenir en soutien d’éléments de la Mission

en cas de danger grave et imminent à la demande du Secrétaire général (…) » ;

• une logique de réponse adaptée à une menace transfrontalière.

Stratégie et modes opératoires

La stratégie sahélo-saharienne de la France, dont Barkhane porte le volet militaire, vise à ce que les États partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. Dans le contexte actuel, l’effort de la force Barkhane porte sur la lutte contre la menace terroriste.

1 http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/2100%282013%29

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Maintenir la pression sur les groupes armés terroristes

Afin de participer à la stabilisation de cette zone, la force Barkhane poursuit sa lutte contre

les GAT, en leur déniant la possibilité de reconstituer des sanctuaires, en asséchant leurs flux

logistiques et en aidant les forces partenaires (pays du G5 Sahel et MINUSMA) à faire face

aux défis sécuritaires.

Les opérations visent à réduire la liberté d’action des terroristes et à les priver de leurs

moyens de combat, par la recherche et le démantèlement de leurs caches d’armement, de

munitions, d’explosifs et de moyens de communication.

Dans le but d’ « asphyxier » les groupes armés terroristes (GAT), la force Barkhane

intercepte les flux logistiques en faisant effort en particulier sur les zones de transit.

Focus : Opération de libération d’un otage Le 6 avril 2015, avec l’appui de la force Barkhane, les forces spéciales françaises ont conduit une opération dans le Nord-Est du Mali au cours de laquelle un otage néerlandais a été libéré. Il était retenu par des groupes armés terroristes sahéliens depuis son enlèvement à Tombouctou en 2011.

Accompagner les armées des pays partenaires

Dans la perspective de la prise en compte autonome de la lutte contre le terrorisme par les

armées des pays partenaires, la force Barkhane les accompagne dans leurs missions de

sécurisation. Elle agit pour cela en appui des armées africaines dans le cadre d’opérations

multipartites qui visent en particulier à améliorer la coordination de leurs actions lors

d’actions conjointes transfrontalières. L’objectif est de contribuer à la construction d’un

dispositif de sécurité collective dans la bande sahélo-saharienne.

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Focus : Opération bipartite Kounama III (9 - 20 mai 2015) Conduite avec les forces armées nigériennes dans la région de la passe de Salvador, au Nord du Niger, cette opération avait pour objectif d’entraver les flux logistiques des groupes armés terroristes.

Le 14 mai, au cours d’une mission de contrôle de zone, les forces françaises et nigériennes ont intercepté un convoi adverse et mis hors de combat six individus à l’issue d’un violent accrochage. La fouille des véhicules a permis la saisie de 1,5 tonnes de drogue, d’armes de guerre (fusils mitrailleurs de type PKM et Kalachnikov), ainsi que de moyens de communication.

Agir sur une zone vaste comme l’Europe

Dans le cadre du partenariat, la force Barkhane a la capacité de mener en permanence et de

façon simultanée des opérations dans toute sa zone d’action, qui s’étend sur les cinq pays

du G5 Sahel. Les militaires français alternent les opérations planifiées, préparées de longue

date avec les armées partenaires, et les opérations d’opportunité, conduites de façon plus

réactive sur la base de renseignements immédiats.

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Focus : Opération d’opportunité Dans la nuit du 10 au 11 décembre 2014, dans la région de Gao (Mali), les forces françaises ont affronté plusieurs membres d’un groupe armé terroriste. Déclenchée grâce à un renseignement d’opportunité, cette opération a été conduite en coordination avec les autorités maliennes. Elle a permis la mise hors de combat d’une dizaine de terroristes. Parmi ces personnes figurait Ahmed El Tilemsi, membre fondateur du Mujao et émir d’Al Mourabitoune au Mali, ainsi que des proches combattants de ce chef terroriste.

Agir auprès des populations

Les actions civilo-militaires facilitent l’acceptation de la force par la population locale. Conduites conjointement avec les armées partenaires, elles permettent aussi à ces dernières de consolider les liens de confiance avec leur population. Par ailleurs, en appui des acteurs professionnels, Barkhane accompagne le développement, condition nécessaire d’un retour à une paix durable, notamment au travers de projet d’infrastructures, sanitaires, éducatifs, etc.

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/// LE DISPOSITIF

Le plus important déploiement français en opération extérieure2

Plus de 3 000 militaires3 sont déployés dans le cadre de l’opération Barkhane. A titre de

comparaison, 4 000 militaires français étaient présents en Afghanistan au plus fort des

opérations.

Ils sont placés sous le commandement du général de division Jean-Pierre Palasset qui

conduit l’opération à partir d’un poste de commandement interarmées unique stationné à

N’Djamena (au Tchad). A partir du 1er aout 2015, le général de division Patrick Brethous lui

succédera.

Le volet terrestre de la force est essentiellement armé par deux groupements tactiques

interarmes (GTIA) qui s’articulent autour de deux points d’appui principaux : l’un à

N’Djamena (Tchad), l’autre à Gao (Mali).

A partir de ces points d’appui permanents, des détachements sont déployés sur des bases

avancées temporaires (BAT) comme à Tessalit ou Kidal, au Mali, ou encore à Madama, au

Niger. Ces bases avancées permettent à Barkhane d’agir dans les zones les plus reculées, aux

côtés des soldats des armées des pays partenaires. 2 En 2015.

3 Volume susceptible d’évoluer, entre 3000 et 3500 militaires.

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Dans ce cadre, les moyens aéroterrestres jouent un rôle essentiel dans

la conduite des opérations, en conférant à la force la souplesse et les

capacités d’élongation indispensables pour prendre l’ascendant sur

l’adversaire et s’affranchir des distances.

− Un sous groupement aéromobile (SGAM) de l’armée de Terre est

stationné à Gao. Il est constitué de 10 hélicoptères : 2 Puma, 2

Gazelle, 2 Tigre, 2 Caïman, 2 Cougar.

− Les moyens aériens quant à eux sont répartis sur deux bases

principales : à Niamey au centre du dispositif de Barkhane et à

N’Djamena.

L’emplacement de ces plateformes aériennes, ainsi que la

présence d’avions ravitailleurs (C135) permettent aux avions de

combat (4 Mirage 2000 au Niger et 4 Rafale au Tchad) de se

rendre très rapidement en tous points de la BSS pour appuyer la

force Barkhane et lutter contre l’action des GAT.

En outre, la complémentarité des moyens chasse et drones (2

Harfang et 3 Reaper) permet des interventions coordonnées en

appui des opérations des forces terrestres.

− Enfin, l’armée de l’Air dispose également à N’Djamena d’un

détachement d’hélicoptères (2 Caracal, 2 Puma).

Focus : Les drones, moyens de reconnaissance et de renseignements essentiels

La force Barkhane est équipée de 5 drones : 2 Harfang et 3 Reaper. Ils sont équipés de capteurs optroniques, de capteurs radar, de systèmes de désignation et de moyens de transmission de données en temps réel qui leur confèrent une capacité de reconnaissance précise, de jour comme de nuit. Les drones effectuent des missions au profit de la force dans les domaines :

- de la reconnaissance : il s’agit d’aller chercher, visualiser et/ou confirmer des points d’intérêt renseignement ou des informations recueillies par la force ;

- de la surveillance : il s’agit d’observer des zones importantes du terrain, sur lesquelles la force n’est pas déployée, pour déceler toutes activités des groupes armés terroristes ;

- de l’appui : il s’agit de fournir des images en temps réel au profit des unités déployées en opération pour empêcher une action de surprise la part des terroristes.

Après plus de 350 missions, les drones Reaper viennent de franchir les 5 000 heures de vol au-dessus de la bande sahélo-saharienne.

Le dispositif n’est

pas figé.

Il permet au

commandant de

la force de faire

basculer ses

efforts de part et

d’autre de la zone

d’action, en

fonction de la

pression

opérationnelle

qu’il souhaite

faire peser sur les

GAT.

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Le JFACC AFCO (Joint Force Air Component Command – Commandement de la composante

air de la force interarmées – de l’Afrique centrale et de l’Ouest) coordonne et planifie depuis

la France (base aérienne de Lyon Mont Verdun) l’emploi de l’ensemble des moyens aériens

dans la zone d’action, hormis les moyens des détachements de l’aviation légère de l’armée

de Terre.

Les DLAO avec les forces africaines

Pour appuyer les forces armées des pays partenaires, une assistance militaire opérationnelle

(AMO) est mise en œuvre principalement à travers la structure des DLAO (détachements de

liaison et d’appui opérationnel).

Composés d’une trentaine de militaires de la force Barkhane, les DLAO sont placés au plus

près des armées partenaires, au Mali (Tombouctou, Tessalit, Kidal, Ansongo) et au Niger

(Diffa). Ils peuvent également agir en appui des forces de la MINUSMA.

Ils ont pour mission : - d’accompagner les forces armées

partenaires ; - de leur apporter des appuis spécialisés

notamment dans les domaines du guidage aérien, de la lutte contre-IED (engins explosifs improvisés) et du soutien santé.

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Un défi logistique

Si la logistique de l’opération Serval nécessitait une manœuvre d’ampleur, celle de

l’opération Barkhane triple les besoins en liaisons à travers des espaces gigantesques au

climat exigeant pour les hommes comme pour les matériels.

Pour passer du dispositif logistique de Serval à celui de Barkhane, une planification fine a été

appliquée afin d’effectuer les bascules nécessaires et concomitantes sans jamais

interrompre le soutien des unités ou ralentir le rythme opérationnel. Il s’agissait d’une

véritable « mécanique de précision » réglée par les logisticiens du poste de commandement

Barkhane.

Quatre phases se sont succédé :

• bascule du poste de commandement du Mali vers le Tchad, tout en maintenant

la capacité de commandement (phase achevée le 22 juillet 2014) ;

• désengagement et rétrocession de l’emprise militaire française à Bamako (Mali),

achevé le 27 octobre ;

• montée en puissance de la zone aéroportuaire de Niamey (Niger) avec la bascule

des aéronefs qui étaient stationnés à Bamako ;

• montée en puissance de la base avancée temporaire de Madama au Nord Niger,

aujourd’hui pleinement opérationnelle.

L’appui logistique de Barkhane, entièrement repensé, s’appuie désormais sur :

• 7 emprises principales sur lesquelles stationne la force Barkhane ;

• 3 points d’appui maritimes à Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Douala

(Cameroun) ;

• 2 points d’appui aériens à Niamey et N’Djamena (Tchad) dont les flux conduisent

à la plateforme opérationnelle de Gao (Mali), sur les sites isolés, ou vers les

bases avancées temporaires ;

• 2 bases logistiques sont en place, chacune au profit d’un fuseau. L’une est située

à Niamey et l’autre à N’Djamena. Ces bases assurent les diverses fonctions

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logistiques au profit de toutes les unités présentes respectivement dans l’Ouest

et dans l’Est de la zone d’opération ;

• 2 pénétrantes logistiques permettent de soutenir les parties Ouest et Est de la

zone.

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/// BILAN - BARKHANE EN CHIFFRES

20 tonnes de munitions saisies et détruites :

- 2 000 obus

- 680 grenades, roquettes et fusées

- 25 EEI et mines

- 210 détonateurs et commandes d’EEI

- 30 mortiers, mitrailleuses et lance-roquettes

- 150 caches fouillées

- 3 500 kg de drogue

- 25 véhicules

- 80 appareils électroniques (GPS, ordinateurs, téléphones et postes radio)

Ce bilan, bien qu’important, est sans commune mesure avec le volume de matériel de guerre

qui avait été découvert par la force Serval début 2013 au Nord Mali. Il confirme ainsi qu’il

n’existe plus de sanctuaire terroriste au Mali, même si ponctuellement des caches

logistiques sont encore découvertes.

Plus de 400 opérations et patrouilles conduites sur l’ensemble de la BSS :

- 31 opérations multipartites majeures conduites aux côtés des forces partenaires du

Burkina-Faso, du Mali, du Niger, du Tchad, ou de la Mauritanie

- Plus de 360 patrouilles conduites par les DLAO avec leurs unités partenaires

125 terroristes ont été mis hors de combat lors des affrontements qui les ont opposés à la

force, dont 65 ont été capturés et transférés aux forces partenaires.

Un défi logistique colossal :

- 2 500 000 km parcourus

- 6 000 tonnes de fret transportées

- 10 millions de litres d’eau et plus de

350 000 rations livrés

- 65 000 m3 de carburant consommé

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/// IN MEMORIAM

Depuis le lancement de l’opération Barkhane, le 1er août 2014, deux militaires sont tombés

dans l’exécution de leur mission :

Adjudant Thomas Dupuy, le 29 octobre 2014

Commando parachutiste de l’Air n°10

L’adjudant Thomas Dupuy a servi la France durant près de 9

ans. Il était engagé au Mali depuis le 2 août 2014.

Dans la nuit du 28 au 29 octobre, une mission de neutralisation

d’éléments terroristes a été lancée dans le

massif du Tigharghar. Des combats très intenses ont rapidement opposé les soldats français à une

trentaine de terroristes lourdement armés. C’est au cours de ces combats que l’adjudant Dupuy a

été mortellement touché. Âgé de 32 ans, l’adjudant Thomas Dupuy est mort dans l’accomplissement

de sa mission au service de la France.

Adjudant Samir Bajja, le 29 novembre 2014

Service des essences des armées

L’adjudant Bajja a servi la France durant 14 ans. Il a participé à de

nombreuses missions extérieures, dont l’opération Barkhane. Son

dévouement, ses qualités humaines, et sa culture opérationnelle

ont été remarquées en Macédoine en 2001, au Tchad en 2004 et

2013, en Afghanistan en 2006 et 2010, en République de Côte

d’Ivoire en 2008 et 2010, au

Burkina-Faso en 2011, 2012 et 2013, ainsi qu’en RCA en 2013.

Le 26 novembre 2014, il est de nouveau projeté au Burkina-Faso dans le cadre de l’opération Sabre.

L’adjudant Samir Bajja est mortellement blessé dans un accident d’hélicoptère le 29 novembre

2014. Âgé de 38 ans, il est mort dans l’accomplissement de sa mission au service de la France.

___________________________________

10 militaires sont morts au Mali au cours de l’opération Serval (du 11 janvier 2013 au 31

juillet 2014) :

• Chef de bataillon Damien Boiteux, 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales, le 11 janvier

2013

• Sergent-chef Harold Vormezeele, 2e régiment étranger de parachutistes, le 19 février 2013

• Caporal-chef Cédric Charenton, 1er régiment de chasseurs parachutistes, le 4 mars 2013

• Maréchal des logis Wilfried Pingaud, 68e régiment d’artillerie d’Afrique, le 6 mars 2013

• Caporal-chef Alexandre Van Dooren, 1er régiment d’artillerie de marine, le 18 mars 2013

• Sergent Stéphane Duval, 1er régiment parachutiste d’infanterie de marine, le 29 avril 2013

• Maréchal des logis Marc Martin-Vallet, 515e régiment du train, le 30 juillet 2013

• Caporal-chef Thomas Guillebault, commando parachutiste de l’air n°20, le 26 décembre 2013

• Sergent-chef Marcel Kalafut, 2e régiment étranger de parachutistes, le 8 mai 2014

• Major Dejvid Nikolic, 1er régiment étranger de génie, le 14 juillet 2014