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Dossier de presse réalisé avec le soutien d’InnovaTech ASBL
DOSSIER DE PRESSE18 NOVEMBRE 2015
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18 novembre : journée européenne d’information sur les antibiotiques
Coris BioConcept lance sa plateforme révolutionnaire de détection des résistances aux antibiotiques, permettant aux hôpitaux de sauver des patients et d’éviter la dissémination de bactéries mortelles.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne cesse de tirer la sonnette d’alarme : à force d’ingérer des antibiotiques à toutes les sauces, nous avons fini par développer des résistances à toutes les gammes de bactéricides, y compris les plus récemment développées, celles dites de troisième ligne, les carbapénèmes. Même si elles sont encore peu fréquentes, on note en effet déjà des résistances à cette classe d’antibiotiques. Cette résistance, qui se développe particulièrement en milieu hospitalier, est évidemment de nature à impacter défavorablement le traitement des patients.
Elle a donc conduit les laboratoires hospitaliers et le Centre européen de la prévention et de contrôle des maladies – notam-ment dans son dernier rapport épidémiologique annuel sur les maladies infectieuses en Europe1 – à réclamer à l’industrie
biotechnologique des kits de diagnostic rapide permettant de détecter si les syndromes présentés par les patients sont provoqués par un virus (sur lequel les antibiotiques sont inopérants) ou une bactérie, d’identifier la bactérie et de déterminer si elle présente une résistance à un antibiotique. Le tout aussi vite que possible et, en tous cas, bien plus vite qu’aujourd’hui. Une niche qui, jusqu’à présent, n’était pas particulièrement bien couverte, même au niveau mondial.
La SPRL gembloutoise Coris BioConcept vient de développer une plateforme particulièrement innovante dédiée à cette niche. Grâce à elle, les médecins pourront détecter rapide-ment cette résistance, ce qui permettra d’éventuellement déterminer une nouvelle stratégie pour sauver le patient mais aussi d’éviter la dissémination de bactéries mortelles dans l’hôpital.
De la faculté de médecine vétérinaire à Coris Bioconcept
Titulaire d’un doctorat en biologie (FUNDP), Thierry Leclipteux démarre sa carrière à l’Institut National des Radioé-léments (IRE), à Fleurus, avant de rejoindre une société spécialisée dans les tests à usage vétérinaire en tant que directeur scientifique. « J’ai ensuite rejoint la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège, l’entreprise ayant décidé de clôturer l’activité biotech au sein de laquelle j’évoluais, raconte-t-il. Je suis resté à Liège jusqu’à ce que, vers la quarantaine, la fibre entrepreneuriale commence sérieusement à se manifester ».
En 1996, il passe à la vitesse supérieure et crée la SPRL Coris BioConcept avec quelques partenaires. « J’ai démarré dans un domaine que je connaissais parfaitement et puis nous avons démarré à très petite échelle : la mise de départ
n’excédait pas quelques milliers d’euros et nous avons fonctionné les premières années sans nous rémunérer. Je rentrais de l’université le soir et j’emballais dans la cuisine familiale, pour quelques clients, les tests qui étaient produits chez un ami à Liège ».
Quelques années plus tard, il déménage dans le Parc Scientifique Créalys, près de Namur, où l’entreprise est d’abord hébergée dans un centre relais d’innovation. « Nous avons bétonné notre crois-sance en thésaurisant nos rentrées avant d’engager du personnel et en réinvestissant une grosse part de notre chiffre d’affaires dans la recherche et le développement. La société est financièrement autosuffisante et notre solidité financière a toujours garanti notre indépendance et nos bonnes relations avec les banques ».
1 Source : Annual epidemiological report 2014 - Antimicrobial resistance and healthcare-associated infections
La journée européenne d’information sur les antibiotiques est une initiative annuelle de santé publique menée à l’échelle européenne chaque 18 novembre.
Elle a pour objectif de sensibiliser à la menace que représente la résistance aux antibiotiques en termes de santé publique et de promouvoir l’utilisation prudente des antibiotiques.
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Certifiée ISO 134852, l’entreprise s’est spécialisée dans le développement et la fabrication de tests de diagnostic rapide basés sur le principe de l’immunochromatographie (ICT), des tests commercialisés dans plus de 60 pays. Elle occupe aujourd’hui 29 personnes pour un total bilantaire de plus de 4 millions d’€.
Le département Recherche & Développement de Coris BioConcept occupe un peu plus de 40 % du personnel avec un budget représentant plus de 30% du chiffre d’affaires. Ce département R&D est à la base de tous les pro-duits commercialisés par Coris BioConcept, avec des technologies innovantes dont certaines ont fait l’objet de brevets3.
Les premiers produits ont été commercialisés dès 1997 dans le domaine des gastro-entérites, rapidement suivis par des produits détectant des pathogènes respiratoires. D’autres tests permettant la détection de molécules chimiques dans les urines font aussi partie du catalogue, de même que quelques tests de biologie moléculaire issus de pro-grammes de recherche européens ou régionaux.
Les antibiotiques, la révolution médicale du 20ème siècle
Les antibiotiques, qui ne sont efficaces que sur les bactéries et n’ont aucun effet sur les champignons et les virus, sont des molécules naturellement synthétisées par des micro-organismes pour lutter contre des bactéries concurrentes de leur environnement. Il existe aujourd’hui plusieurs familles d’antibiotiques composées de molécules naturelles, semi-synthétiques ou de synthèse, qui s’attaquent spécifiquement à une bactérie ou à un groupe de bactéries. Certains antibiotiques vont agir sur des bactéries comme Escherichia Coli dans les voies digestives et urinaires, d’autres sur les pneumocoques ou sur Haemophilus influenzae dans les voies respiratoires, d’autres encore sur les staphylocoques ou les streptocoques présents au niveau de la peau ou de la sphère ORL 4.
Résistance aux antibiotiques
Largement utilisés depuis la Seconde Guerre mondiale, les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses comme la tuberculose ou la peste au cours du 20ème siècle. L’efficacité remarquable des antibiotiques s’est accompagnée de leur utilisation massive et répétée en santé humaine et animale. Ce phénomène a généré une pression sur les bactéries, qui ont développé des systèmes de défense contre ces molécules. La mauvaise utilisation des antibiotiques, passant par des traitements trop courts ou trop longs, parfois mal dosés, est également pointée du doigt.
Ponctuelles au départ, ces résistances sont devenues massives et préoccupantes. Certaines souches sont multirésistantes, c’est-à-dire résistantes à plusieurs familles d’antibiotiques. D’autres sont même devenues « toto-résistantes », c’est-à-dire résis-tantes à tous les antibiotiques disponibles. Ce dernier cas est heureusement encore rare, mais le phénomène est en augmentation. Il place les médecins dans une impasse thérapeutique : dans ce type de situation, ils ne disposent plus d’aucune solution pour lutter contre l’infection.
De la pénicilline aux carbapénèmes
Grossièrement, on peut diviser les antibiotiques en trois familles, de la plus ancienne, la pénicilline, aux plus récentes, les carbapénèmes, en passant par la famille intermédiaire, les céphalosporines. Chaque famille fait face à des phénomènes de résistance de plus en plus puissants dont les carbapénèmes qui sont inactivées par différentes enzymes telles que les OXA-48, les KPC, les NDM, les VIM et les IMP.
Le cas le plus préoccupant, en ville comme à l’hôpital, est celui des entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (EBLSE). Leur fréquence est en augmentation constante depuis dix ans dans certaines espèces comme Escherichia coli ou Klebsiella pneumoniae qui sont devenues résistantes aux antibiotiques de type céphalosporines de troisième génération.
2 Norme précisant les exigences des systèmes de management de la qualité pour l’industrie des dispositifs médicaux.3 Brevet sur tests comme le GDT, ou Gravity Driven Test, qui permet une migration des liquides par gravité pour des tests sur urine et l’oligochro-matographie (OC) qui permet la détection rapide de l’ADN amplifié avec une hybridation moléculaire sur membrane. Plus récemment, trois brevets portant sur la technologie microfluidique ont été déposés; il s’agit d’un dispositif de diagnostic moléculaire multiplex intégrant une amplification PCR en flux continu, un dispositif pour la gestion du liquide dans une puce microfluidique via une micropompe péristaltique et la gestion du passage du liquide dans des microcanaux par l’activation d’une valve microfluidique. Le dernier brevet déposé porte sur un test de détection spécifique par immunochromatographie des carbapénémases responsables de résistances bactériennes aux antibiotiques. Source : Coris BioConcept4 Résistance aux antibiotiques Dossier réalisé en collaboration avec le Pr Laurent Gutmann, Service de microbiologie de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, Unité 872 Inserm/UPMC/Université Paris Descartes - Mai 2013.
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À titre d’exemple, E. Coli responsable de nombreuses infections urinaires, est deve-nue très tôt résistante à l’amoxicilline. Cet antibiotique qui n’est donc plus utilisé en première intention a été remplacé par les céphalosporines de 2ème puis de 3ème génération (C3G). Aujourd’hui, en ville, 7 % des souches sont devenues résistantes à ces C3G.
Les médecins doivent alors utiliser des antibiotiques « de réserve » : les carbapé-nèmes. Mais là encore, l’utilisation massive de ces derniers peut entraîner l’apparition de souches résistantes, plaçant les médecins en situation d’impasse thérapeutique. Ce phénomène reste encore peu fréquent en France bien que plusieurs épidémies impliquant des bactéries résistantes à ces carbapénèmes se soient développées dans le sud du pays.
Des tests uniques au monde
Une nouvelle gamme de produits ICT, développée dans le cadre des programmes CWALity de la Région wal-lonne, et avec le partenariat du laboratoire de biologie clinique de l’hôpital Dinant-Mont-Godinne, et reprise sous le nom de RESIST, a été récemment mise au point par Coris BioConcept pour détecter les entérobactéries productrices de carbapénémases ou CPE, responsables des résistances aux antibiotiques les plus problématiques à l’heure actuelle.
Cinq paramètres majeurs ont été ciblés dans cette gamme : ce sont les familles d’enzymes déjà citées plus haut (les OXA-48, les KPC, les NDM, les VIM et les IMP). Aujourd’hui les tests OXA-48 K-SeT et KPC K-SeT sont déjà validés cli-niquement et sont commercialisés. Ils permettent l’identification en moins de 15 minutes des carbapénémases de la famille des OXA-48 et des KPC.
À ce jour, ces tests sont uniques sur le marché mondial et sont une réponse à un besoin non couvert dans les labo-ratoires de microbiologie clinique. Ces nouveaux tests présentés récemment lors de congrès internationaux ont été accueillis avec enthousiasme et permettent d’identifier Coris BioConcept comme un acteur majeur dans le diagnostic des résistances aux antibiotiques.
Une nouvelle plateforme de diagnostic
Après plus de 6 ans de recherche et des financements de la Région wallonne via le pôle de compétitivité BioWin et le programme européen FP67, Coris BioConcept lance sur le marché une nouvelle plateforme de diagnostic permettant des analyses multiplex en biologie moléculaire avec une technologie basée sur des puces microfluidiques (Lab-On-Chip). Cette plateforme, appelée TRAPIST v6, est constituée d’un instrument et de puces microfluidiques dédiées. Les premiers tests sont développés pour l’identification de bactéries et de leurs facteurs de résistance aux antibiotiques dans les cas de septicémies.
Deux produits ont été développés pour identifier, dans des hémocultures, les bactéries à Gram positif et à Gram négatif5 ainsi que des paramètres de résistance aux antibiotiques. Un troisième produit pour la détection d’agents pathogènes respiratoires multiples est aussi en cours de développement.
Les puces et la machine permettent de réaliser des tests multiplex, soit avec de la bio-logie moléculaire, soit avec des réactifs immunologiques. Réaliser des analyses en mode multiplex permet d’identifier simultanément plusieurs paramètres d’intérêts cliniques à partir d’un seul échantillon. Ceci procure l’avantage de gagner un temps précieux dans le diagnostic.
Les tests moléculaires multiplex sont effectués en moins de 60 minutes tandis que les tests immunologiques sont effectués en 15 minutes. Les puces peuvent être facile-ment adaptées pour tous les nouveaux tests exigeant une identification de multiples paramètres à partir d’un échantillon unique.
5 On désigne comme étant Gram négatif les bactéries qui apparaissent colorées en rose lorsqu’on utilise la technique de coloration de Gram. Grâce à la différenciation qui s’effectue entre bactéries à Gram négatif et celles à Gram positif, on peut classer les différentes bactéries. Les infections dues aux bacilles à Gram négatif sont devenues de plus en plus fréquentes surtout en milieu hospitalier. Certains bacilles à Gram négatif peuvent devenir très résistant aux antibiotiques .
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10 millions pour la recherche
L’investissement total pour ces projets6, principalement orientés vers la détection de résistances aux antibiotiques, a été de plus de 10 millions d’€, répartis sur 5 ans de travail avec l’aide de 10 partenaires belges et européens, ce qui revient à plus de 2 millions d’€ d’investissement par an. Dans ces projets, le budget global pour Coris BioConcept était de l’ordre de 30 % dont 650.000 € effectivement investis par Coris BioConcept.
Tous les produits de diagnostic de Coris BioConcept sont destinés à être vendus à des laboratoires d’analyses médicales, publics ou privés, la commercialisation des produits étant essentiellement réalisée via un réseau de distributeurs. Les produits sont tous marqués CE et sont enregistrés dans tous les pays nécessitant un enregistrement. Un premier test est maintenant certifié par la Food and Drug Administration chinoise (CFDA) et commercialisé depuis le début 2015.
Chiffre d’affaires et emplois
Le chiffre d’affaires de l’entreprise gembloutoise est principalement réalisé via un réseau de distributeurs présents dans plus de 60 pays. Ces distributeurs s’adressent principalement à des laboratoires de diagnostic privés ou publics. Les produits de Coris BioConcept sont donc presque exclusivement destinés à un marché de professionnels de la santé.
Un chiffre d’affaires qui n’a cessé de croître : il est passé de 1.830.000€ en 2010 à 2.266.000€ en 2014. Dans plus de 85% des cas, il est réalisé à l’export. Les principaux pays d’exportation sont l’Espagne, le Chili, l’Irlande, la France, l’Italie, le Japon, l’Afrique du Sud et la Colombie. La Belgique reste cependant le troisième client de Coris BioConcept. La Chine, le Brésil, l’Argentine et le Mexique sont les nouveaux pays pour lesquels le potentiel de marché pour les tests de résistances aux antibiotiques reste très important.
L’emploi a évolué régulièrement entre 2010 et 2015, passant de 26 à 29 personnes, ce qui se traduit, en équivalent temps plein par une progression de 21,4 à 26 ETP. La répartition de l’emploi est très caractéristique chez Coris Bio-Concept avec plus de 41 % du personnel travaillant en Recherche et Développement. 22 % de l’effectif global est occupé dans le département Production, tandis que les 37 % restant sont répartis en Administration et Vente et en consultances diverses.
6 L’équipe R&D de Coris BioConcept est / était partenaire / sous-traitant de cinq projets FP6. Elle est actuellement active dans cinq projets de recherche FP7 soit en tant que partenaire ou coordinateur et actuellement dans deux projets de collaboration H2020. Des projets de recherche qui ont tous la particularité d’être des projets de partenariats technologiques au niveau européen. Coris BioConcept est également partenaire et/ou coordinateurs de plusieurs projets soutenus par la Région Wallonne dans ses programmes de recherche First, Cwality ainsi que les programmes des plans Marshall.
Coris BioConcept
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Thomas LeclipteuxCommunication
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A propos d’InnovaTech :
Ce dossier de presse a été réalisé avec l’aide d’InnovaTech.InnovaTech accompagne les porteurs de projets et entreprises innovantes dans leur projet d’innovation technologique et les aide à se promouvoir auprès de la presse. InnovaTech est financée par le Fonds social européen et la Wallonie.
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