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CITÉ INTERNATIONALE DES ARTS DU 10 NOVEMBRE AU 19 DÉCEMBRE 2010 De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la Photographie & Zoo, Décor et Spécimens de PAULINE VACHON Born to be wild de LÉONIE YOUNG RAED BAWAYAH // ROSSELLA BELLUSCI // DIRK BRAEKMAN // ALAIN FLEISCHER // LEE FRIEDLANDER // SEIICHI FURUYA // MARIA HAHNENKAMP // ROBERT HAMMERSTIEL // BOGDAN KONOPKA // DOLORES MARAT // ANTOINE POUPEL // THOMAS RUFF // ARSEN SAVADOV // JOËL-PETER WITKIN // RENE ZURCHER Commissariat : Pascal Hoël, responsable des collections de la Maison Européenne de la Photographie Manifestation organisée dans le cadre du Mois de la Photo à Paris, novembre 2010 Les visuels de ce dossier de presse sont disponibles sur demande à [email protected] Tél.: 01 44 78 25 86 Vernissage le 09 novembre 2010 De 18H à 21H TOUS LES JOURS DE 14H À 19H. ENTRÉE LIBRE. 18, RUE DE L’HÔTEL DE VILLE 75004 PARIS

Dossier de Presse : Mois de la Photo 2010

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Dossier de Presse : Mois de la Photo 2010

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CITÉINTERNATIONALEDES ARTS DU 10 NOVEMBRE AU 19 DÉCEMBRE 2010

De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la Photographie

&Zoo, Décor et Spécimensde PAULINE VACHON

Born to be wildde LÉONIE YOUNG

RAED BAWAYAH // ROSSELLA BELLUSCI // DIRK BRAEKMAN // ALAIN FLEISCHER // LEE FRIEDLANDER // SEIICHI FURUYA // MARIA HAHNENKAMP // ROBERT HAMMERSTIEL // BOGDAN KONOPKA // DOLORES MARAT // ANTOINE POUPEL // THOMAS RUFF // ARSEN SAVADOV // JOËL-PETER WITKIN // RENE ZURCHERCommissariat : Pascal Hoël, responsable des collections de la Maison Européenne de la PhotographieManifestation organisée dans le cadre du Mois de la Photo à Paris, novembre 2010

Les visuels de ce dossier de pressesont disponibles sur demande à [email protected]él.: 01 44 78 25 86

Vernissage le 09 novembre 2010De 18H à 21H

TOUS LES JOURS DE 14H À 19H.ENTRÉE LIBRE.18, RUE DE L’HÔTEL DE VILLE 75004 PARIS

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De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la PhotographieDepuis 1965, la Cité internationale des Arts accueille en résidence des artistes du monde entier, dans toutes les disciplines. Près de 15 500 artistes, souvent à l’aube d’une carrière internationale prestigieuse, ont ainsi bénéficié d’un séjour dans des conditions propres à favoriser l’expression de leur talent et la création d’échanges avec la scène artistique française.Il suffit de parcourir la liste des anciens résidents de la Cité internationale des Arts pour prendre la mesure du soutien apporté par la Fondation à la création contemporaine.

L’exposition De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la Photographie en est une nouvelle fois la preuve : avec 15 photographes dont les œuvres appartiennent aujourd’hui aux collections de la MEP, elle nous donne à voir plusieurs générations d’artistes photographes, de différents pays qui tous, à un moment de leur existence, ont pu devenir parisiens, le temps d’une résidence à la Cité des Arts. Les séjours duraient de trois mois à deux ans, la disponibilité d’un laboratoire photographique fut pour certains une aubaine.

Le parcours et la nature des travaux des artistes présentés ici sont très divers. Lee Friedlander, résident à la cité en 1973, bénéficiait déjà d’une certaine reconnaissance aux Etats-Unis. Thomas Ruff était au tout début de sa carrière en 1982. Dans les années 80 et 90, Rossella Bellusci, Dirk Braekman ou Alain Fleischer participèrent au Mois de la Photo. Joël-Peter Witkin multiplia les séjours à la Cité des Arts et créa quelques-unes de ces œuvres les plus importantes à Paris. Pour Raed Bawayah en 2005, ce fut l’op-portunité d’un premier séjour à l’étranger qui lui ouvrit les portes du monde artistique.

La sélection présentée ici est loin d’être exhaustive, elle a pour but de célébrer le talent d’artistes, pressenti très tôt par la Cité et reconnu ensuite par le musée.

Pascal Hoël, Commissaire

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DOLORÈS MARAT, 1997. Tirage pigmentaire quadrichromique.Collection Maison Européenne de la Photographie

De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la Photographie

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LEE FRIEDLANDER, Shadow and Majorette, Louisiana, 1968. Épreuve aux sels d’argent. Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris.

De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la Photographie

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SEIICHI FURUYA, Izu, de la série Mémoires 2005, 1978. Tirage couleur à développement chromogène. Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris. Don de la société Dai Nippon Printing Co.

De la Cité internationale des Arts à la Maison Européenne de la Photographie

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JOEL-PETER WITKIN, The bird of Quevada, New Mexico, 19/07/1994.Tirage gélatino-argentique viré. Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris.

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RAED BAWAYAHNé en 1971 à Qatana, Palestine.Résident à la Cité internationale des Arts en 2005.

Raed Bawayah termine ses études de photographie à l’école d’art israélienne Musrarah de Jérusalem en 2004.

Issu d’une famille de neuf enfants, il se confronte très vite à la réalité quotidienne. La série Childhood Memories (2002-2003) dresse le portrait de sa famille : ses neveux, sa mère, sa tante. Les souvenirs de désespoir et de pauvreté de son enfance hantent chaque recoin de la maison où il a grandi. La série ID 925596611 (2003), en référence au numéro de sa carte d’identité, traite des travailleurs palestiniens qui, ne pouvant entrer en Israël, se retrouvent dans l’illégalité. La série Psychiatric Hospital (2005) questionne la notion de l’autre, dans la société en général et plus particulièrement dans la société palestinienne, à travers la vie des patients d’un hôpital psychiatrique de Bethléem, en Palestine, abordée à travers le prisme du documentaire.

« A travers le travail documentaire que je mène sur la société, j’œuvre pour mettre en lumière la réalité vécue par les classes marginalisées à l’intérieur de la société palestinienne, lesquelles forment la grande majo-rité de ce peuple : démunis, ouvriers, malades, enfants. »

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ROSSELLA BELLUSCINée en 1947 à San Lorenzo del Vallo, en Calabre, Italie, vit à Paris.Résidente à la Cité internationale des Arts en 1989 et 1990.

Après avoir commencé des études de psychologie, Rossella Bellusci aborde la photographie en 1978, dans une agence de presse milanaise. En 1980, elle inaugure son travail personnel par une série d’autoportraits, et s’installe à Paris en 1981.

De 1986 à 1988, sa recherche se concentre sur une série de natures mortes ; d’abord composées à partir d’objets réels, les photographies sont bientôt construites à l’aide de matériaux élémentaires (fils de fer, matières plastiques) reconstituant les formes essentielles des objets (verre, bouteille, table...) qui sont le répertoire traditionnel de la nature morte. Ces formes sont en trompe l’œil : l’ombre portée prolonge la matière réelle sans que l’on perçoive le changement de nature. Le parcours de la lumière est alors perverti, qui semble aller contre lui-même.

Fin 1989, l’objet disparaît : la lumière est seule en scène. Matière – et non plus moyen – de la photographie, elle se manifeste frontalement : elle est ligne. L’éblouissement qui, jusqu’alors, faisait tantôt disparaître une partie de la forme, tantôt la créait, devient ici l’objet essentiel. Depuis 1990, le modèle est de nouveau présent : la lumière emprunte sa forme et, en l’effaçant s’affirme comme matière.

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DIRK BRAEKMANNé en 1958 à Eeklo, vit à Gand, Belgique.Résident à la Cité internationale des Arts en 1992.

De 1977 à 1981, Dirk Braeckman étudie la photographie et le cinéma à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand.

Dès les années 80, il débute son travail par une série d’autoportraits (qui correspondaient à un besoin qu’il qualifie aujourd’hui de thérapeutique), puis suivront des portraits de ses amis, et de sa compagne. Braeckman se met à nu, travaillant en grand format presque à l’échelle 1. Son travail en laboratoire est tout autant physique que ses prises de vue. Il sculpte l’image à grands coups de pinceau trempé dans le révélateur ou le fixateur, solarisant partiellement le tirage.

« Braeckman met en jeu sa vie, son identité avec simplicité, virulence et sincérité. Il se moque de lui-même, s’exhibe jusqu’au malaise dans ces vues énergiques et intenses où corps et visage, traités sur un même plan, confèrent à son image avec laquelle il entretient un rapport obses-sif, quasi schizophrénique, la force du cri ... » écrit Patrick Roegiers.

Depuis quelques années, il délaisse la figure humaine pour appréhender l’espace, l’architecture et la surface des objets dans des lieux à l’abandon ou proche de l’être, réalisant ce qu’il qualifie des « portraits d’intérieurs ».

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ALAIN FLEISCHERNé à Paris en 1944, vit à Paris et Tourcoing.Résident à la Cité internationale des Arts en 1987, 1988 et 1989.

Écrivain, cinéaste, plasticien et photographe, Alain Fleischer a choisi de s’exprimer à travers différentes disciplines, passant de l’une à l’autre avec une égale maîtrise, expérimentant les limites spécifiques de chacune.La photographie, qu’il pratique depuis l’enfance, deviendra cependant le médium privilégié de sa création artistique. Fasciné par les objets, il les détourne de leurs fonctions originelles dans des jeux de miroirs de plus en plus complexes. Il utilise également la capacité de l’image photographique à être projetée, « c’est-à-dire traversée par la lumière pour apparaître ailleurs, à l’état virtuel ». La série Argenterie et autres reflets réalisée au début des années 80 est une série fondatrice de son travail. Chaque jour, nous saisissons des objets usuels qui nous saisissent : piégée en reflet à leur surface, notre image apparaît, affectée par chacun d’eux d’une déformation particulière. Regardant ces objets, nous nous regardons, et ils nous regardent.

Dans la série Happy Days (1986-1987), un jouet tire un miroir qui réfléchit une vue projetée sur un mur à quelques mètres de distance, dans un dispositif qui, par son déroulement et sa durée, rappelle une prise de vues cinématographique. Les images projetées montrent des corps de femmes peintes par Vélasquez, Ingres ou Goya. Pour Alain Fleischer, « pho-tographie et peinture ne cessent de parler l’une de l’autre, de se parler l’une à l’autre ».

Auteur de nombreux ouvrages de littérature (romans, recueils de nouvelles, essais sur la photographie et sur le cinéma), Alain Fleischer a intensifié au cours des dernières années son activité d’écrivain.

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LEE FRIEDLANDERNé en 1934 à Aberdeen, dans l’État de Washington, vit à New York.Résident à la Cité internationale des Arts en 1973.

Lee Friedlander est l’un des plus grands photographes actuels, pionnier du reportage documentaire, il est l’auteur d’une œuvre incontournable de la photographie contemporaine.

À la fin des années 60, il adopte un nouveau style totalement à contre-courant de ce qui a précédé dans l’histoire de la photographie américaine. Posant sur la réalité un regard neutre, il tend son appareil comme un miroir à la société. L’information captée se borne à « donner à voir ce qui est », selon l’expression de Paul Strand, et ne cherche en aucun cas à dénoncer, à persuader, à lutter ou à faire prendre conscience. Ici, l’expression person-nelle l’emporte sur l’engagement. Lee Friedlander porte un intérêt tout particulier aux situations minimales, où « rien ne se passe ».

Ses autoportraits ponctuent la totalité de son œuvre. Dans cette série, Friedlander s’y montre novateur et doublement prédateur par la façon dont il appréhende un décor et par celle dont il se l’approprie en l’enva-hissant de sa propre image.

Friedlander a écrit dans la préface de Self Portrait en 1970 que ses auto-portraits étaient « l’extension périphérique de son travail […] un petit rire nerveux », et qu’il était lui-même un intrus dans ses propres images.

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SEIICHI FURUYANé en 1950 à Izu, Japon, vit à Graz, Autriche.Résident à la Cité internationale des Arts en 1995.

Après avoir étudié la photographie et l’architecture, Seiichi Furuya quitte le Japon en 1973. Il voyage puis s’installe à Graz en Autriche en 1975. En 1978, il épouse Christine Gössler. Ils auront un petit garçon. Dès le 1er jour, il la photographie presque quotidiennement, jeune, belle, vive, modèle, muse, amante et mère, jusqu’à ce que, malade, elle se donne la mort en 1985. Il lui faudra ensuite plusieurs années pour faire un livre et une exposition de ces photographies, sous le titre Mémoires, qui paraît en 1989. D’autres éditions suivront, mêlant portraits en couleur et en noir et blanc.

« Je me sens le devoir de photographier durablement la femme qui a pour moi ces différentes significations. Quand je réfléchis à ce que la photogra-phie signifie : fixer le temps et l’espace, alors ce travail de documentaire sur la vie d’un être est pour moi très spontané. Dans ce que je vois d’elle, ce que je photographie d’elle, quand je la regarde en image, je me retrouve moi-même ». Seiichi Furuya, Graz, 1980.

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MARIA HAHNENKAMPNée en 1959 à Eisenstadt, Autriche, vit à Vienne.Résidente à la Cité internationale des Arts en 2007.

Depuis 1988, Maria Hahnenkamp travaille par séries, sur la représentation, au propre comme au figuré, du corps féminin. Dans son œuvre, tout n’est que suggestion, le corps est à la fois présent et absent.

Pour la série Raum, elle utilise les attributs les plus stéréotypés de la féminité, comme la broderie et la couture. Travaillant sur le détail et le fragment, le cadre et le passe-partout sont partie intégrante de son travail. Dans la série une femme, Maria Hahnenkamp décrit ainsi le processus qu’elle a mis en place : « Dans ce cycle, un mannequin se présente fron-talement devant l’objectif, éclipsant sa fonction de modèle. Elle presse son corps contre la vitre, comme si elle voulait l’appliquer directement sur le verre de l’objectif. L’œuvre met ainsi en contact le corps avec le support de l’image. L’intensité du rouge qui en résulte est comme un regard à l’intérieur du corps. Un regard qui pénètre dans la chair et dans le sang ».

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ROBERT HAMMERSTIELNé en 1957 à Pottschach, Autriche, vit à Vienne.Résident à la Cité internationale des Arts en 1995.

Robert Hammerstiel étudie la littérature puis la photographie à la Haute École des Arts Appliqués de Vienne. Son travail porte, depuis les années 80, un regard critique sur la société de consommation occidentale.

Il s’intéresse aux relations qu’entretiennent nature et culture. Les thèmes auxquels il se confronte sont autant de sujets qui lui permettent d’explorer le décor qui compose notre quotidien. « Mon travail critique le conditionne-ment industriel et le phénomène de la production de masse. Comment l’industrialisation influe-t-elle sur nos vies privées ? Qu’y a-t-il derrière l’idéal de la vie domestique quotidienne? Ce qui n’est que surface, que superficialité ».

La série Salzurger Blätter se compose de photographies grand format à l’échelle 1/1 où des bouquets de fleurs se perdent sur un fond de papier cadeau aux motifs floraux. Seul un vase en verre, presque invisible, modifie la perception et transforme ce qui était perçu comme un tableau majestueux en une installation modeste et ironique.

« Ce que j’aime, c’est donc montrer des choses qui ont belle apparence mais en y introduisant des perturbations, c’est-à-dire un élément de tromperie ».

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BOGDAN KONOPKANé en Pologne en 1953, vit à ParisRésident à la Cité internationale des Arts en 1994 et 1995.

Bogdan Konopka a exercé les métiers de photochimiste, photojournaliste, photogaleriste et photographe. Arrivé en France en 1989 à Angers, il s’est installé définitivement pour vivre et travailler à Paris en 1994. Il consacre une grande partie de sa production artistique à la ville, à ses paysages et à ses architectures.

La série Rzecywitosc bezterminowana (Réalité à durée indéterminée) est toujours en cours. Bogdan Konopka explique ainsi la genèse de cette série :« En 1983, j’ai réalisé une série de photographies sur une rivière de montagne dans le sud de la Pologne, avec comme objectif l’exploration des possibilités techniques du médium photographique pour mettre en évidence l’illusion de la perception visuelle ordinaire, ouvrir l’œil, imager d’autres visions. Ce travail a aussi été pour moi une purge pour digérer le réel – les tanks dans la rue, le couvre-feu, les tracasseries policières –, et a été entrepris tout de suite après mon arrestation et mon internement dans l’armée.

En 1987, j’ai restitué à l’eau ce qu’elle m’avait donné en jetant les photo-graphies dans la rivière où j’avais effectué les prises de vue.

En 1993, au cours d’un séjour en Suisse, frappé par l’exubérance de l’eau et la vitalité des paysages qu’elle traverse, j’ai renouvelé l’expérience en utilisant un appareil grand format et j’ai tiré mes images par contact. Dégagé de tout affect, ce nouvel exercice sur le temps a produit des images d’une dimension intemporelle ».

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DOLORES MARATNée en 1944 à Paris où elle vit et travaille. Résidente à la Cité internationale des Arts en 2005.

Très jeune, Dolorès Marat désire devenir photographe. Après un appren-tissage chez un photographe de quartier, elle travaille pour la presse magazine. C’est au milieu des années 80 qu’elle se lance dans un projet photographique personnel dont elle n’a jamais dévié depuis. « À quel sujet pouvais-je bien m’attaquer ? Je décidais de saisir ce qui se trouvait juste devant moi ».

Elle choisit la couleur, à contre-courant des pratiques artistiques de l’époque, et très vite, fait réaliser des tirages au charbon, par l’atelier Fresson, dont les qualités de grains et de couleurs sont parfaitement adaptées à l’attention particulière que Dolorès Marat porte à la picturalité de ses images.

Elle aime l’univers des villes, Paris, Londres, New York, et photographie avec pudeur les individus solitaires. Si Dolorès Marat s’inscrit dans le réel, elle privilégie cependant une position distanciée et sensible. Elle aime les ambiances crépusculaires et chaque image devient une petite fiction pour celui qui la regarde.

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ANTOINE POUPELNé en 1956, au Havre, vit à Malakoff.Résident à la Cité internationale des Arts en 1989 et 1990.

Antoine Poupel est un expérimentateur. Son domaine est celui des super-positions d’images et des manipulations chimiques qui lui permettent de faire apparaître, à partir d’un négatif noir et blanc, de subtiles nuances de couleur.

Il prend comme point de départ des gravures anciennes (par exemple des planches de l’Encyclopédie), mais aussi des photographies de magazines, et crée des images à partir d’éléments obsessionnels : la mort, l’érotisme, la religion, à travers le corps (vivant, mort, ou représenté), ou l’histoire de l’art. Il considère le support photographique comme un matériau qu’il manipule, monte, agrandit, et dont il explore les qualités chimiques, photosensibles ou numériques.

De 1985 à 1995, une grande partie de son travail est basée sur le monotype photographique.

Pour Antoine Poupel, le monotype est une œuvre unique à caractère spécifiquement photographique, qui subit divers traitements, et qui la place à la frontière du photographique et du pictural.

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THOMAS RUFFNé en 1958 à Zell am Hamersbach, Allemagne, vit à Düsseldorf.Résident à la Cité internationale des Arts en 1982.

Au début des années 80, Thomas Ruff est l’élève de Bernd Becher à la Staatlichen Kunstakademie de Düsseldorf. Si le travail de Thomas Ruff s’inscrit, avec ses premiers travaux, dans la tradition de l’école de Düsseldorf, il s’en éloigne par la suite, n’utilisant plus la photographie pour sa valeur documentaire, mais comme un moyen de créer ses propres images.

Il emprunte régulièrement à des sources déjà existantes qu’il retravaille et manipule : images de presse, images scientifiques, images issues d’internet, etc.

Dans la série Les Etoiles, il travaille à partir de négatifs obtenus auprès de l’Observatoire austral européen. Ces vues du ciel de l’hémisphère sud ont été réalisées avec des moyens techniques hors normes. L’artiste les recadre et réalise des tirages de grands formats. Si l’image semble correspondre à ce que l’observateur aurait pu voir à travers le téléscope géant, rien n’a existé en tant que tel. Thomas Ruff affirme nettement sa volonté de rendre ses photographies « énigmatiques ».

Dans ses séries suivantes, il utilisera toutes sortes de manipulations et procédés, paradoxalement loin du caractère objectif ou scientifique le plus souvent attribué à ses images.

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ARSEN SAVADOVNé en 1962 à Kiev, Ukraine, vit à Kiev et à New-York.Résident à la Cité internationale des Arts en 2003.

Comme beaucoup d’artistes de la période post-soviétique, Arsen Savadov, peintre et photographe, revisite les symboles du contexte politique dans lequel il a grandi. Il transgresse les clichés persistants de l’ex-URSS en les travestissant. La décadence des structures mythologiques et la désintégra-tion de l’ordre symbolique qui prévalent dans les sociétés post-communistes sont ses thèmes de prédilection.

Sa série la plus célèbre Donbass-Chocolat a été réalisée dans les mines de charbon du Donbass en Ukraine. Il y fait s’entrechoquer deux univers que tout oppose : les mineurs qui incarnent la classe ouvrière et les artistes en tutu, élite urbaine raffinée, réminiscence des mythiques ballets russes, qui tous deux perdront leur statut héroïque dans les années 90. Le regard caustique d’Arsen Savadov nous fait nous interroger sur la réalité et la persistance d’un monde soviétique en voie de disparition où tout n’était peut-être qu’illusion.

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JOEL-PETER WITKINNé en 1939 à Broolkyn, Etats-Unis, vit à Alburquerque, Nouveau-Mexique.Résident à la Cité internationale des Arts en 1994.

Les photographies de Joel-Peter Witkin sont mises en scène, la plupart du temps dans le huis clos de son studio. Il prend pour modèles des êtres difformes, des phénomènes de foire, et les fait poser devant des décors peints. Il va jusqu’à utiliser des fragments de cadavres, de squelettes, ou de fœtus, qu’il trouve dans les morgues proches de chez lui. Joel-Peter Witkin prépare ses œuvres avec une minutie exemplaire, en exécutant de multiples dessins et collages. Il les finalise en grattant les négatifs au rasoir, en les maculant de substances diverses, ou encore en les rehaussant à la cire. Ses personnages figurent des scènes allégoriques ou mythologiques, ou illustrent des références à l’histoire de l’art, comme l’Atelier du Peintre de Gustave Courbet qu’il réalise à Paris, en 1990.

Toutes ses images touchent le plus souvent à la sexualité ou à la mort, pulvérisant les tabous et les interdits, mais toujours sur le mode du sacré. Son œuvre, complexe et provocante, interroge de façon obsessionnelle la notion de normalité.

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RENÉ ZÜRCHERNé en 1967 à Winterthur, Suisse, vit à Paris.Résident à la Cité internationale des Arts en 1993 et 1994.

Photographe médical pendant plusieurs années, il développe, de 1986 à 2004, quatre séries photographiques où la présence de la figure humaine et celle de la nature sont centrales.

La série des portraits ophtalmiques est constituée de dix portraits frontaux de patients atteints de pathologies oculaires. René Zürcher travaille à partir de polaroids qu’il recadre et dont il modifie les contrastes et accentue les zones d’ombre. Il réalise ensuite ses tirages en noir et blanc. On assiste ainsi à une véritable transformation de l’image originelle en de sombres portraits expressionnistes.

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Zoo, Décor et Spécimens / PAULINE VACHON

Born to be wild / LÉONIE YOUNG

Deux expositions qui tissent le lien entre le passé et le présent de la Fondation.

Deux propositions artistiques de Pauline Vachon et Léonie Young, photo-graphes en résidence à la Cité internationale des Arts, en 2010.

« Une partie de l’histoire de la photographie est envisagée dans le pro-longement de celle de la peinture, comme une fenêtre ouverte sur le monde. La pratique du paysage – le paysage de la nature comme celui de la ville – s’organise autour du geste qui consiste à cadrer une portion d’espace.Mon travail peut être défini comme une forme de paysagisme contemporain, appliqué à l’urbanisation, soucieux de prendre en compte autant les terri-toires que les acteurs qui les constituent. » P. Vachon

« Le long de la route, s’installent les objets du quotidien. Dans cet espace-frontière entre la rue et l’habitat, entre l’espace public et la sphère privée, ils sont des installations éphémères ou des micro-événements. Puis la voiture, lien entre la route parcourue et l’espace intime, devient objet de spectacle. Dans un road trip immobile, à la périphérie de l’instant décisif, se joue le spectacle du « pas grand-chose » et se crée une poésie de l’absurde. » L. Young

Page 23: Dossier de Presse : Mois de la Photo 2010

© Pauline Vachon

Zoo, Décor et Spécimens

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© Léonie Young

Born to be wild

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PAULINE VACHONNée en 1970, vit et travaille à Paris.Résidente à la Cité internationale des Arts en 2010.

Pauline Vachon est diplômée de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg.

Avec Zoo et Décor, Pauline Vachon confronte deux séries produites en 2010: la première, réalisée à partir de dioramas, met en scène des animaux ; la seconde représente des végétaux ou des rochers factices photographiés dans de véritables jardins zoologiques.

Dans chacune des photographies de Zoo, seule une fraction du diorama est reproduite et le cadrage est centré sur le regard de l’animal vers le specta-teur. Contrairement à une vision globale, qui garantirait davantage la cohé-rence de l’ensemble, le choix de focaliser l’image sur une partie voire un détail renforce la bizarrerie de la représentation. En photographiant ces dioramas, Pauline Vachon fait basculer le regard dans un univers « insolite » où les notions de « réel » et de « vrai » sont perturbées.

Les images de Décor représentent des végétaux et des rochers factices des cages de ménageries. Comme dans les photographies de dioramas, l’hété-rogénéité entre les différents régimes de représentation mobilisés dans la scène (fonds peints et simulacres en volume) devient très ambiguë dans la photographie. L’intrusion discrète du réel (présence des animaux du zoo, visible sur certaines photographies) ajoute une complexité à l’image.Le choix des titres des séries : Zoo pour les photographies de dioramas et Décor pour les vues de zoos achève de brouiller les pistes.

Dans la seconde partie de l’exposition, P. Vachon présente des boîtes d’en-tomologiste, à l’intérieur desquelles sont épinglées des Spécimens.Cette recherche s’inscrit dans un travail d’observation et de prélèvement de formes végétales, souvent délaissées par le regard, mais dont les formes, considérées isolément, s’avèrent singulières et remarquables.

Page 26: Dossier de Presse : Mois de la Photo 2010

L’acte photographique puis, les opérations de détourage et de découpage procèdent à une décontextualisation et confèrent au sujet représenté une identité nouvelle, un statut ambigu et hybride à mi-chemin entre photogra-phie et sculpture, entre éléments paysagers et architectures.

Le mode de présentation des Spécimens fait écho aux photographies pré-sentées en première partie de l’exposition. Toutes s’inscrivent en effet dans une entreprise d’observation d’éléments constituant la fabrique du réel.Ces deux propositions constituent un regard porté sur les différents systèmes de représentation ou d’appropriation de la nature.

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LEONIE YOUNG Née en 1981, vit et travaille à Paris.Résidente à la Cité internationale des Arts en 2010.

Léonie Young a été formée à l’Ecole Media Art de Chalon-sur-Saône, l’École d’arts appliqués Estienne à Paris puis l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) de Paris.

La démarche artistique de Léonie Young est liée aux petits décalages du quotidien et sa pratique se situe au point de rencontre entre l’image photographique et l’image vidéographique.La flexibilité du temps et ses instants de suspension constituent son angle de vue.

Des moments d’absence mettent en sourdine le monde qui nous entoure. Ils dévoilent des fragments d’intime, créent des espaces de pensée singu-liers. Des instants creux, des espaces vides révèlent la beauté du futile ou du micro-événement.

Les lieux dans lesquels Léonie Young travaille sont souvent des espaces de transition, des lieux témoins du mouvement et de l’éphémère. Ces endroits d’entre-deux et les états passagers qu’ils créent, l’intéressent particulièrement. Ces moments de pause et les micro-événements où se glissent l’ennui, le futile ou l’absurde constituent la périphérie de « l’instant décisif ».