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Dossier de présentation
Sommaire
Edito de Silvia Camara Tombini, citation de Emma Peralta Page 2
Présentation globale de l’exposition Page 3
Exposition, la galerie de portraits « Etrangers, immigrés mais angevins. Page 4
Exposition, « Parcours de migrants » Page 5
Les supports utilisés à la contribution de l’exposition
Les 14 portraits
Légende Page 7
Les supports vidéo Page 8
- Histoire de l'immigration en France, Cité Nationale de l’Histoire de l’immigration
- DVD, Entre ici et la-bàs, d’Angers à Beni Ayatt, association crépuscule
- DVD, Au-delà de nos différences, association crépuscule
- DVD, Benkadi « Vivre ensemble », association Echange au féminin
Le support audio Page 10
- Sarah El Ouni, conteuse
Les supports écrits Page 12
- Témoignages « Femmes d’ici et d’ailleurs… »
- Statistiques : définitions, recensement de la population-Angers, effectifs de la population immigrée,
répartition géographique, effectif de la population étrangère
Les supports élaborés par des chercheurs, CNRS-Université d’Angers Page 15
- L’origine des étrangers à Angers, l’évolution de la population étrangère par quartier à Angers
entre 1975 et 2006, les migrants marocains à Angers : de Beni Ayatt Angers, Chadia Arab
- L’apport des immigrés et des et étrangers, Christian Pihet
Les objets Page 20
Infos pratiques Page 22
Exposition : galerie de portraits
« Etrangers, immigrés mais angevins »
Exposition : « parcours de migrants »
Exposer lors du forum AGORA le 5 et 6 novembre 2011
Tous Angevins,
tous citoyens,
tous acteurs
au quotidien.
2
Participative, pédagogique, citoyenne et culturelle.
Angers accueille sur son territoire, dans chacun de ses
quartiers, des étrangers venus y chercher une autre vie.
Ils y travaillent, ils y étudient, ils s’engagent dans la vie
associative mais la plupart d’entre eux n’ont pas le droit
de vote. C’est la raison pour laquelle, en octobre 2009, la
Ville d’Angers a créé le Conseil pour la citoyenneté des
étrangers angevins (CCEA). Lieu d’expression, d’écoute
et de dialogue entre l’équipe municipale et les étrangers,
il est aussi force de proposition et d’action sur tous les
sujets qui concernent les étrangers et les immigrés dans
la cité. Cette exposition a été impulsée par le CCEA.
Elle est le fruit des contributions d’étrangers,
d’immigrés angevins et d’associations locales.
Proposée dans une version provisoire, elle a l’ambition
de s’étoffer plus encore ; d’archives, de travaux de
recherche, d’objets, de regards croisés ; singuliers et
propres à l’histoire locale. Pédagogique, elle n’a de sens
que si elle suscite l’échange et le débat.
Silvia Camara Tombini, Adjointe à la diversité et la citoyenneté
« Participer nous permet d’exprimer nos différences »
déclare Emma Peralta, membre du Conseil pour la
Citoyenneté des Etrangers Angevins et référent de
l’interculturalité.
Emma Peralta
3
Présentation globale de l’exposition
L’origine du projet
Le Conseil pour la Citoyenneté des Etrangers Angevins a mené plusieurs projets tels qu’un temps fort
interculturel qui a eu lieu le 5 novembre au forum AGORA. Il y a un peu plus d’un an, le CCEA a partagé
l’idée d’organiser un temps convivial mettant en avant la richesse des cultures à Angers. La suggestion a
été proposée puis validée par la Mission Diversité. Ce projet a permis un temps d’échange et de
rencontre autour de la valorisation et reconnaissance de la richesse culturelle présente sur la ville
d’Angers. Il vise également à lutter contre les préjugés et les discriminations.
L’objectif du projet
L’exposition « parcours de migrants » a pour but d’informer, de sensibiliser les angevins sur les parcours
et trajectoires des migrants, mettre en valeur la place des immigrés et étrangers dans la vie locale à
Angers puis de lutter contre toute forme de discrimination par la connaissance mutuel.
L’exposition retrace le parcours d’un migrant au moyen de supports diversifiés, à
travers 5 étapes :
1- Contexte de départ du pays
2- L’arrivée en France, à Angers
3- L’enracinement dans la vie locale
4- L’enrichissement mutuel entre les cultures, l’aller/retour avec le pays d’origine
5- Les apports sociaux de migrants à la vie locale / vie quotidienne : implication, engagement
dans la cité.
L’exposition est disponible sous deux formules :
1- La galerie de portraits « Etrangers, immigrés mais angevins » composée de 14 portraits avec
14 légendes
2- L’exposition complète intitulée : « parcours de migrants » composée de :
- La galerie des 14 portraits
- L’ensemble des supports déclinants les cinq étapes du parcours de migrant.
Le kit de
l’exposition :
- 5 enrouleurs
- 14 bâches + 14
barres (1m80 sur
1m20) - 2 vitrines
- Objets
4
Exposition : la galerie de portraits
« Etrangers, immigrés mais angevins »
Il s’agit de portraits d’hommes et de femmes partis de leur pays pour s’installer en France.
Leur parcours de vie témoigne de leur implication dans la vie locale. A travers ces
engagements, ils contribuent à l’enrichissement de la ville d’Angers.
Cette exposition a débuté à partir de 6 portraits lors de la journée mondiale des réfugiés
du 20 juin 2011.
Elle a vocation à s’étoffer au fur et à mesure de portraits d’étrangers angevins et s’enrichir
ainsi de nouveaux parcours de vie.
Cette galerie de portraits a été également étayée et présentée lors du forum « Etrangers,
immigrés vos droits et devoirs » du samedi 8 octobre 2011 et lors du forum AGORA le 5
et 6 novembre 2011.
La diversité des parcours recueillis témoigne d’une richesse culturelle apportée par des
expériences singulières.
Ces hommes et ces femmes, à travers leur témoignage évoquent leur implication comme
acteur de la vie locale.
« Participer nous permet d’exprimer nos différences » déclare Emma Peralta, membre du
Conseil pour la Citoyenneté des Etrangers Angevins et référent de l’interculturalité.
5
L’exposition
« Parcours de migrants »
Les supports utilisés à la contribution de l’exposition « Parcours de migrants »
Cette exposition a pour but d’informer, de sensibiliser les angevins sur les parcours et trajectoires des migrants,
mettre en valeur la place des immigrés et étrangers dans la vie locale à Angers puis de lutter contre toute forme de
discrimination par la connaissance mutuel.
Les 14 portraits accompagnés d’une légende qui retrace leur parcours (leur
implication dans la vie locale…)
Abderhamane, 58 ans, originaire du Maroc
A la recherche d’un emploi Membre de l’association Monplaisir Solidarité
Alphonse, 82 ans, originaire de l’Espagne
Retraité, ancien plombier-chauffagiste Président d’honneur du centre Marcelle Menet
Président de l’association « Habitants et Commerçants du Grand Pigeon »
Norma, 58 ans, originaire de l’Argentine du Nord
Directrice du restaurant « Rincon Latino »
Maria, 68 ans, originaire du Portugal Retraitée, ancienne femme de ménage
Monjia, 52 ans, originaire de la Tunisie
Agent d’accueil à l’association CLCV Filalinge
Ali, 32 ans, originaire du Soudan
Obtention du statut de réfugié en 2010 Membre du CCEA
Moulay, 56 ans, originaire du Maroc Agent au service des sports et loisirs de la mairie d’Angers
Membre du conseil d’administration de l’association APTIRA
6
Nadire, 38 ans, originaire de la Turquie
Artisane et commerçante de vêtements Animatrice couture à la Maison
Pour Tous de Monplaisir Membre de l’association APTIRA et Cultures-elles
Emma, 36 ans, originaire du Mexique
Employée de restauration scolaire Membre du CCEA
Rachid, 40 ans, originaire d4algérie Technicien de maintenance informatique Membre du CCEA
Paul, 42 ans, originaire de Côte d’Ivoire Technicien en automatismes du bâtiment Membre du CCEA
Fabiola, 48 ans, originaire de Colombie Membre du CCEA
Abdelaziz, 25 ans, originaire du Tchad Etudiant en 3
ème année de biologie
Elu au Conseil des études et de la vie universitaire Membre de l’association Etudiants pour une Société Durable
Habib, 22 ans, originaire de la Rébublique démocratique du Congo Etudiant en 3
ème année de droit
Membre de l’association des Jeunes et l’Afrique Membre de l’association Etudiants pour une Société Durable
7
Exemple de légende
Nadire, 38 ans, originaire de Turquie Artisane et commerçante de vêtements Animatrice couture à la Maison pour Tous de Monplaisir Membre de l’association APTIRA et Cultures-elles S’épanouir de fil en aiguille
Le père de Nadire est né dans une famille turque présente en Bulgarie depuis l’Empire ottoman. En 1938, la famille part pour la Turquie et s’installe dans la région de Corum. Son père se marie avec une femme d’une tribu Yörük (Nomade). C’est dans les années soixante-dix que son père est encouragé à partir pour la France qui recherche de la main-d’œuvre. Il travaille d’abord pour une entreprise de sidérurgie à Sablé sur Sarthe, puis s’engage aux ardoisières à Trélazé. Trois ans après son arrivée en France, il fait une demande de regroupement familial. C’est alors que Nadire arrive en France en 1976 à l’âge de 3 ans. Elle garde quelques souvenirs du voyage dans la voiture familiale avec ses parents et ses sœurs. Elle affirme que le voyage était très long, cinq jours difficiles, néanmoins elle en garde un très bon souvenir.
Nadire effectue toutes ses études en France. Passionnée par la couture, tout son
parcours se fait à travers cette activité. Elle obtient un CAP puis un BEP spécialisé
dans la couture. De plus, Nadire fait deux années de baccalauréat qu’elle ne
poursuit pas jusqu’en quatrième année puisqu’elle s’est mariée à 19 ans.
Persévérante, elle s’engage à faire une formation de styliste, modéliste, c’est ainsi
qu’elle obtient le niveau de baccalauréat. A l’issue, Nadire créé sa propre
entreprise « Sibel » en 2007 (retouche, couture).
Femme engagée au sein du milieu associatif, Nadire est animatrice couture à la
Maison Pour Tous de Monplaisir (MPT) et adhérente à l’association
Promotion et Intégration Région Angers (APTIRA) où elle propose ses services
de traductrice. Impliquée, elle œuvre pour le rapprochement des cultures au sein
de l’association féminine Cultures-elles. Elle se rend également disponible auprès
des personnes étrangères qui le souhaitent pour les accompagner dans leurs
démarches.
Nadire affirme qu’elle se sent appartenir aux deux cultures et se sent bien
intégrée.
8
Les supports vidéo
Histoire de l’immigration en France
Réalisé par la Cité Nationale de l’histoire de l’immigration
Un film accessible sur internet en streaming
Riche de 350 photographies et documents d’archive, ponctué d’extraits sonores, ce film retrace en
quarante minutes deux siècles d’immigration en France.
Cette seconde version du film sur « L’histoire de l’immigration en France » est en ligne depuis juillet 2006. Ecrite
par des historiens membres du comité scientifique de la Cité, riche de 350 photographies et documents d’archive,
ponctuée d’extraits sonores, elle retrace en quarante minutes deux siècles d’immigrat ion : les vagues successives
d’arrivées d’immigrants et de réfugiés, la mise en œuvre des politiques publiques et les questions de nationalité,
les réactions de l’opinion publique entre xénophobie et solidarité, le travail et les métiers de l’immigration, les
combats menés en commun en temps de paix comme en temps de guerre, les modes de vie et les questions
culturelles. Outil résolument pédagogique, destiné au plus large public, le film concilie les exigences de l’histoire
avec l’attrait et la convivialité du multimédia.
Source : site internet CNHI http://www.histoire-immigration.fr/
9
Trois DVD sont disponibles :
1- Entre ici et là-bas, d’Angers à Beni Ayatt
À Angers, les jeunes de l’association Crépuscule, Maghrébins d'origine ou Français de
souche, ont décidé de créer une bibliothèque à Beni Ayatt, au Maroc. Ce projet, qu'ils
partagent avec Tifaouine, l’association locale, leur permettra de s’inscrire dans la vie du
douar* et de rendre hommage à leurs parents. Du quartier de la Roseraie au petit village
marocain, tandis que le projet prend corps, Nathalie Marcault saisit les témoignages du groupe.
L’arrivée du groupe à Beni Ayatt, avec la camionnette chargée de livres, crée l’événement. Plaisir des retrouvailles
avec les amis et la famille, avec les goûts, les odeurs et la musique de la langue. Et surtout, plaisir d’être là, pas
seulement en tant que vacancier, mais pour concrétiser le projet sur lequel planchent depuis deux ans les deux
associations…
*douar : désigne une commune rurale ou encore un quartier populaire d'une ville
Association Crépuscule
2- « Au-delà de nos différences »
Le projet « Découvrir, échanger, et rencontrer – Entre ici et là-bas – Rencontre de jeunes des associations de France et du Maroc » souhaite améliorer l’interconnaissance des jeunes de part et d’autre de la Méditerranée. Il vise également à lutter contre les préjugés et les discriminations qui existent entre les jeunes de France et du Maroc. L’objectif principal est de faire découvrir les préoccupations des jeunes de France et du Maroc, notamment la question
de la vie dans les quartiers en France, le vécu des jeunes dans le milieu rural au Maroc, l’immigration, les discriminations. Ces thématiques ont été au cœur du projet et ont été source d’échanges et de discussions au sein des groupes de jeunes. Pour mieux apprendre à se connaître, une comédie musicale (« Au-delà de nos différences) sur les diverses questions soulevées a été organisée par les jeunes de France et une pièce de théâtre par les jeunes Marocains. Le slam, la musique orientale, le rap, le hip-hop ont été une manière de faire découvrir aux Marocains la culture des jeunes Françaises.
Association Crépuscule
3- « Benkadi » (« Vivre ensemble »)
Court-métrage réalisé par Valérie DELAHOUSSE
A Angers, des histoires singulières de femmes d’ici et d’ailleurs qui se croisent à la gare. Certaines partent…
d’autres arrivent…
Crée en 2009, l’association « Echanges au féminin » a pour objectif de favoriser les échanges entre femmes d’ici et d’ailleurs. « Notre souhait est de valoriser le parcours de femmes et mettre en avant la richesse des cultures ».
Association Echange au féminin
10
Le support audio
Sarah devient conteuse grâce à Cinémas d'Afrique
Après un retour au pays de son père, Sarah El Ouni est devenue conteuse professionnelle. Un des plus beaux fruits du projet
Bled 2008.
De père tunisien, Sarah El Ouni est retournée puiser à ses racines en 2009. En répondant à un appel à projets de l'association. Depuis, elle a réalisé son rêve : être conteuse professionnelle.
En mai 2009, le festival Cinémas d'Afrique présente sept projets de jeunes Angevins. Des créateurs qui, grâce au projet Bled
(lire ci-dessous), sont revenus d'Afrique avec des peintures, un spectacle de hip-hop, des films... Parmi eux, Sarah El Ouni, 25
ans. « Je travaillais déjà sur l'écriture d'un conte théâtralisé, se souvient la jeune femme. Mais le projet Bled a vraiment
débloqué quelque chose en moi. »
Réfugiée dans une olive...
Après dix ans d'absence, Sarah reprend le chemin de la ferme familiale. Au pied d'une montagne, à 200 km de Tunis. « Ma
grand-tante a donné une veillée contes, raconte-t-elle. Je ne comprends pas l'arabe. Mais ces retrouvailles
dépassaient la barrière de la langue. » Et c'est ainsi que Mami-Jédéti est né. Un spectacle de 35 minutes, mis en scène par
Mathias Massieu, comédien professionnel angevin. Dans lequel Sarah conte l'histoire de Nejma, une petite fille qui part à la
recherche de sa grand-mère disparue dans la montagne. « Je l'ai déjà donné dans deux festivals pour enfants, » se
félicite la jeune femme, qui va aussi d'écoles en bibliothèques.
« Mami-Jédéti part de mon expérience personnelle, tout en étant ancré dans l'imaginaire, » précise Sarah. Nejma
arpente les sentiers de terre qui environnent la ferme familiale. Mais elle rencontre des génies. Et, confrontée à un serpent
monstrueux, elle se réfugie dans une olive. « J'ai eu envie de faire découvrir l'univers tunisien : la ferme, la montagne...
L'eau qu'on transporte à dos d'âne. Le pain que l'on cuit dans des fours de pierre... » La langue arabe aussi, dont elle
emprunte des mots par ci par là ou en chantant une berceuse.
Pour Sarah, l'aventure de Nejma illustre l'adage bien connu : « Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. »
Décidée à se mettre à l'arabe, elle veut aussi utiliser le conte comme « un outil de médiation dans les processus de
construction identitaire ». Elle consacre d'ailleurs un doctorat à ce thème. « Depuis que j'ai rencontré le conte, j'ai le
sentiment de me réaliser. Comme si, à chaque pas, m'était révélée une part de moi-même. »
Entre sa thèse et ses spectacles, Sarah est très occupée mais tranquille : « J'ai des retours très positifs du public et des
professionnels. » Et son rêve prend forme : « Je commence à vivre du conte. » Sa compagnie s'appelle Omi Sissi... du
nom d'une grand-mère tunisienne de légende. Qui veille sûrement, du haut de la montagne, au destin de sa petite-fille
angevine.
Claudine QUIBLIER.
Sarah a bénéficié de plusieurs subventions : 1 000 € de Cinémas d'Afrique, 1 000 € de la Jeunesse et des Sports, 800 € de la
Ville.
Source : Ouest-France
11
Contenu de l’entretien avec Sarah El Ouni
Durée : 17 min
28 ans, d’origine franco-tunisienne, conteuse - comédienne, Compagnie « Omi Sissi » (du nom d’un conte
traditionnel et populaire tunisien)
Lauréat du projet Bled dans le cadre du festival cinéma d’Afrique
0,50mn–2,57mn : le lien avec la Tunisie, un voyage pour explorer le conte traditionnel.
2,57mn–3,28 mn: les retrouvailles avec la famille et l’occasion de revisiter les contes traditionnels.
3,28 mn–7, 16mn : Une activité professionnelle et des créations artistiques « au carrefour de la question de l’identité et de
différentes cultures ».
7,16 mn–8,45 mn : regard sur les évolutions de la région et du pays lors du retour en Tunisie 10 ans après le dernier voyage.
8,45mn- 10,21 mn : le projet de création d’un spectacle en Tunisie reporté.
11,03 mn- 13,16 mn : des projets et « toujours le même objectif ».
13,16 mn-16,52 mn: les créations artistiques en cours.
Entretien réalisé par Justine LEMESLE, stagiaire BTS sanitaire et social, Mission diversité, Mairie d’Angers
Extrait d’entretien avec Sarah El Ouni
« Pouvoir construire ce pont et ces échanges avec la France par le biais de l’oralité »
« Mon objectif, il reste toujours le même, il reste toujours de pouvoir par ce biais là apprendre et s’enrichir…et c’est vraime nt
un regard qui m’intéresse dans la découverte culturelle, puisque pour moi la tradition de l’oral, elle représente vraiment ça. La
manière dont elle est utilisée et dont elle est travaillée aujourd’hui aussi, puisque finalement ça reste le reflet pour moi d’un
vécu sociétal : comment est-ce qu’on s’organise ? Comment est ce qu’on est enraciné dans quelque chose …effectivement
dans quelque chose qui est de l’ordre de la tradition…. mais qu’aujourd’hui avec ce qu’on est et ce qui nous entoure on peut
modifier, s’approprier, transformer, et en même temps continuer à transmettre…pour moi c’est important au niveau initiatique
et identitaire, mon objectif reste le même aujourd’hui : pouvoir construire ce pont, ces échanges avec la France par le biais de
l’oralité. »
« Ça m’a permis de découvrir que j’étais enfermée dans certaines images »
« […] au-delà de la question franco-tunisienne, cela reste aussi une ouverture, un échange autour des pratiques artistiques,
de l’oralité, du jeu de l’expression, que je trouve intéressant, parce que […] moi ça m’a permis de découvrir que j’étais
enfermée dans certaines images…et en me déplaçant là bas je me suis aperçue que ce que je pensais était faux…donc pour
moi cet échange est vraiment important. »
12
Les supports écrits
Témoignages de « Femmes d’ici et d’ailleurs »
Des témoignages issus du recueil intitulé « Femmes d’ici et d’ailleurs… », avril 2009, association Echanges au Féminin, témoignages recueillis par Charline Guéret, Malika Boufrah et Julie Fouchet
Préambule
« Le projet « Echanges au féminins » est né en juin 2008 lors d’une rencontre associative, par nos vies
personnelles et professionnelles, nous sommes toutes les trois concernées par la thématique de l’exil.
Femme et citoyenne du monde, nous nous sentons particulièrement touchées par l’arrivée de femmes venues
d’ailleurs.
Nous souhaitons valoriser le parcours de femmes venues d’Afrique, leur donner la parole et impulser des
rencontres. Ces femmes, nous les avons choisies autour de nous : des amies, des stagiaires, des connaissances.
Par leur âge, leur origine, leur milieu, leur date d’arrivée, elles ont des parcours différents et communs en même
temps. Nous ne souhaitons pas généraliser sur l’immigration des femmes africaines mais seulement
recueillir quelques témoignages.
D’où viennent-elles ? Du Maroc, de somalie, de Côte d’Ivoire, de Mauritanie, du Sénégal et de Madagascar.
Certaines sont arrivées récemment, d’autres il y a longtemps. Pourtant toutes gardent des souvenirs en
mémoire de leur arrivée en France. Cette étape est un moment marquant de leur vie dont on parle peu. A
travers des ateliers collectifs et des entretiens i
ndividuels, des liens se sont tissée, des paroles se sont dévoilées. Ce recueil en est un écho. Ces témoignages
ont été retranscrits avec une expression libre, intacte et directe. »
Quelques extraits en fonctions des différentes étapes
Arrivée en France
« Je viens du Maroc. J’ai 23 ans. Je suis mariée,
c’est pour ça que je suis venue en France, pour
rejoindre mon mari. Je suis arrivée il y a un an
et demi. On s’est marié au Maroc.
Je suis arrivée en avion. Là-bas, ce sont
mes parents qui m’ont accompagnée,
c’est difficile. Il y avait mes tantes qui
m’attendaient à l’aéroport, à Paris. Ce
sont mes tantes que j’ai vu en premier.
Mon mari n’était pas là, il était au travail.
L’aéroport était trop grand. Il faisait nuit,
parce que quand je suis descendue, il
était 20 ou 21 heures. J’ai mis deux
heures en avion. J’ai laissé le Maroc le
jour et là, il faisait nuit. C’est le froid dont
je me souviens, l’air était trop froid. Ça
pique… ça m’a fait bizarre. »
La langue française
« Je suis sénégalaise d’origine guinéenne, j’ai
33 ans, je suis mère de trois enfants, j’habite à
Angers depuis 2 ans. Je vis en France depuis
14 ans.
Moi je ne parlais pas français en arrivant.
Un seul mot que je savais en français
c’est « bonjour » et « merci », voilà. C’est
grâce à mes enfants, à mes neveux et
mes nièces qui sont nés ici que j’ai appris
le français. J’ai commencé à prendre des
cours quand j’ai eu mes papiers. 6 ans
sans papiers, donc 6 ans sans rien faire.
C’est long. »
13
Les statistiques
Quelques définitions (INSEE) :
Français par acquisition :
Personnes devenues françaises par naturalisation, mariage, déclaration ou à leur majorité.
Immigrés :
Personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en
France ne sont donc pas comptabilisées. A l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant
étrangers. Les populations étrangères et immigrées ne se confondent pas : un immigré n’est pas nécessairement
étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité
d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français
par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géographique
d’un immigré.
Etrangers :
Est étranger, toute personne résidant en France et qui n’a pas la nationalité française.
Recensement de la population-Angers, données INSEE 20
Ensemble - Population 2006 : 152 337 Immigrés – nés à l’étranger : 9 316 immigrés soit 6% de la population angevine
Source : CB/PRIO-Pôle prospective
14
Effectifs de la population immigrée :
Répartition géographique :
Effectifs de la population étrangère :
Source : CB/PRIO-Pôle prospective
Population totale Population immigrée
Part des immigrés
dans la population
totale
Angers 152 337 9 316 6,12%
Maine et Loire 766 648 21 822 2,80%
Pays de la Loire 3 450 393 91 738 2,70%
France 63 184 975 5 136 294 8,10%
insee06
Immigrés hors UE
Poids des immigrés
hors UE parmi les
immigrés total
Immigrés de l'UE
Poids des immigrés de
l'UE parmi les
immigrés total
Angers 7790 84% 1 526 16%
Maine et Loire 15 441 71% 6 381 29%
Pays de la Loire 63 030 69% 28 709 31%
France 3 344 972 65% 1 791 322 35%
insee06
6%
14%
25%33%
13%
9%
La population étrangère - Angers : 6770 - insee07Répartition par regroupement.
Nationalités UE (27) Autres nat d'Europe Pays du Maghreb
Autres nat d'Afrique Turcs Autres nationalités
6%
14%
25%33%
13%
9%
La population étrangère - Angers : 6770 - insee07Répartition par regroupement.
Nationalités UE (27) Autres nat d'Europe Pays du Maghreb
Autres nat d'Afrique Turcs Autres nationalités
18%
22%
49%
11%
Les tranches d'âge des étrangers
Moins de 15 ans 15 à 24 ans 25 à 54 ans 55 ans ou plus
Population totale Population étrangère
Part des étrangers
dans la population
totale
Angers 152 337 6 446 4,23%
France 63 184 975 3 682 000 5,83%
insee06
15
Supports élaborés par des chercheurs du CNRS-Université d’Angers
Planches réalisées par Chadia Arab, Géographe, chargée de recherche au CNRS
ESO-Angers - Espaces et Sociétés
L’origine des étrangers à Angers
Evolution de la population étrangère par quartier entre 1975 et 2006
Les migrants marocains à Angers : de Beni Ayatt à Angers
16
17
18
19
Entretien avec Mr Pihet Christian : L’APPORT DES IMMIGRES ET DES ETRANGERS
Christian Pihet, professeur de géographie et directeur du laboratoire de géographie humaine à l’université
d’Angers, chercheur à l’UMR du CNRS « Espaces et sociétés ».
En quoi peut-on parler d’apport et qu’est ce que cela signifie ?
« […] c’est une transformation. Si on prend la question migratoire, à partir du moment où l’immigré d’un pays de
départ arrive dans un pays d’accueil, il y a forcément un apport qui se réalise. Il y a un départ, quelque chose qui
est enlevé au pays de départ, quelque chose qui est apporté avec l’immigré au niveau du pays d’accueil. »
Apport culturel et partage
« Ça dépend là aussi des cultures, il y a d’abord dans un premier temps effectivement le respect de la culture du
pays de départ : du « là-bas » […] qui peut se manifester par une expression culturelle, des séjours, des voyages,
des aller/retour ici et « là-bas » et qui peut se manifester effectivement par des cérémonies familiales, publiques
ou religieuses. Prenons un exemple avec les personnes d’origine chinoises ; souvent effectivement à partir du
moment où il y a la fête du nouvel an chinois, on peut dire qu’on est effectivement dans une phase où la
communauté « chinoise » tend à intégrer les codes du pays d’accueil et à participer à son enrichissement, à son
renouvellement culturel en organisant ses festivités. »
La solidarité entre les personnes d’une même origine, d’une même communauté
« […] quand on immigre, ce n’est pas forcément une décision individuelle…dans le cas de l’immigration
économique c’est souvent des gens, des voisins, des gens du village proche... voire d’une famille… donc il est
normal que les premiers temps lorsque l’on arrive dans le pays d’accueil il y ait une certaine solidarité. Solidarité à
la l’égard du logement, solidarité sans doute même de la recherche d’emploi. Solidarité qui en faite est une
traduction de celle qu’on observe dans le pays de départ. »
Difficultés d’implication dans la vie locale ?
Oui parce que d’une part il faut le dire très clairement immigrer ou migrer ce n’est pas une décision facile à prendre
, ce n’est pas non plus une situation facile à vivre immédiatement on immigre pas par plaisir, je crois qu’il faut bien
avoir ça en tête donc effectivement, il peut y avoir des difficultés : des difficultés de types linguistiques, des
difficultés naturellement économiques de recherche d’emploi, et des difficultés de compréhension des codes de la
société, ces difficultés de compréhension des codes ne sont pas fonction des distances géographiques parce que
par exemple on le voit bien, les Portugais, les espagnoles, même si aujourd’hui on estime que c’est une
immigration qui est devenue invisible ou qui est en court de disparition ont eu au départ des difficultés
d’intégrations, ont mis du temps avant de devenir invisible.
Les apports économiques
« La France comme vous le savez est un pays de vieille immigration, l’immigration est un facteur ancien de
renouvellement des populations et des activités donc l’apport économique, je le situerais au niveau de l’emploi
dans un premier temps puisque la plupart des personnes qui migrent le font dans l’objectif de trouver un emploi, un
meilleur d’emploi que celui qu’ils occupent ou peuvent occuper dans leur pays de départ.
Jadis, les apports classiquement se faisaient plutôt dans le domaine des industries de main d’œuvre, comme par
exemple le bâtiment, les travaux publics, l’industrie automobile. Aujourd’hui avec les transformations économiques,
ces apports sont plutôt dans le domaine des services des activités tertiaires, comme on dit « services aux
personnes » et « service à l’entreprise » mais il reste quand même près de la moitié des immigrés qui travaillent
encore dans l’industrie.
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Les apports Culturels
« Donc les apports culturels sont effectivement plus nuancés, plus complexes, parce que les courants migratoires
qui sont accueillis en France sont très divers. A l’origine il s’agissait de pays voisins d’Espagne , d’Italie, du
Portugal puis ensuite il y a eu un éloignement géographique du côté de la rive sud de la méditerranée avec les
pays d’Afrique du nord et de l’Afrique Noire, l’Afrique Subsaharienne et aujourd’hui nous avons une quantité assez
importante d’origine des immigrés en France et notamment venant de l’Asie du Sud, du moyen orient donc il y a
une plus grande variété ce qui fait que les apports culturels vont être aujourd’hui plus diversifiés qu’ils ne l’étaient
dans le passé. »
Les apports sociaux
« C’est effectivement d’abord un enrichissement au niveau de la société, de la diversité de la société française.
Sur un plan globale, les immigrés sont dans une perspective d’ascension sociale donc de mobilisation de
ressource pour obtenir une meilleur situation professionnelle et de ce fait ces apports son intéressant alors ça va
varier suivant les courants migratoires, suivant les époques on peut dire que globalement de la présence
d’immigrés dans l’espace français résulte disons une ouverture plus grande de la société à l’égard des pays de
départ et globalement a l’égard du monde. Donc les apports sociaux s’intègrent dans ce qu’on est convenu
d’appeler la mondialisation des sociétés, des cultures. »
CAUSE(S) DU DEPART
Quels sont selon vous les facteurs explicatifs entrainant des flux migratoires ?
« A l’heure actuelle les facteurs explicatifs sont nombreux et variés on peut estimer que bien évidemment les
explications de type économique sont les plus importantes et décisive. A savoir que l’immigration et la décision
d’immigrer dans un pays est toujours une décision qui est prise par rapport au niveau de vie que l’on a dans le
pays de départ et le niveau de vie supérieur qu’on escompte dans le pays d’accueil, alors il est évident qu’il y a
d’autres motifs, il y a des motifs politiques, des motifs…on va dire lié à des situations de détresse…les réfugiés,
oui globalement la majorité des cas se produisent dans un contexte d’amélioration économique et également d’une
certaine difficulté à l’heure actuelle des pays du sud pour gérer leur croissance démographique et leur croissance
urbaine donc il y a un lien si vous voulez très clair entre la situation économique et sociale des pays de
départ…particulièrement quand elle est mauvaise et la décision plus au moins contrainte des immigrés. »
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Les objets
Des objets sont mis à votre disposition en fonction de leur disponibilité.
Le conseil pour la citoyenneté des étrangers angevins (CCEA) et la mission diversité ont appelé les étrangers et
immigrés intéressés à prêter des objets du quotidien (vêtement, photos, livres…) témoignant de leur histoire ou
symbolisant un moment marquant de leur parcours. Ces objets peuvent êtres disposés dans des vitrines puis
accompagnés de leur légende.
Quelques objets prêtés :
Cette exposition a vocation de s’enrichir, c’est ainsi que nous faisons appel à votre générosité, si vous souhaitez
faire don d’objets retraçant un moment marquant de votre parcours.
Objets Légendes Pièce de monnaie
Objets prêté par Rachid Les dernières pièces de monnaie que Rachid possédait, les a conservées. Pour lui cet objet représente un porte bonheur.
La poupée Mexicaine Objet prêté par Anna Cette poupée a été offerte à Anna lors de son départ pour la France. Elle représente un costume typique du Mexique. Elle est fabriquée avec des feuilles de maïs. Chez Anna, en France elle est installée dans le salon.
Cailloux
Objet prêté par Rachid En 2009, avant de monter dans l’avion pour le départ en France, Rachid appréhendait c’est ainsi qu’il décide d’emporter des cailloux avec lui, cela représente pour lui un élément précieux, il les a tout le temps sur lui, il les considère comme un porte bonheur.
Un Chapelet
Objet prêté par Rachid Rachid garde précieusement le chapelet de sa grand-mère décédée. Il insiste sur le fait que s’est un souvenir et en quelque sort un porte bonheur.
La clé du voile Objet prêté par Moussa
Assayar (clé en Tamacheq, langage Touareg) cette objet représente la clé du voile, c’est l’emblème de l’union familiale chez les Touaregs. Celle-ci est une représentation authentique de la clé qui tient le voile de la femme. C’est un cadeau offert lors de notre mariage, affirme Moussa. Elle a été confectionnée par les artisans de nos deux familles respectives, celle de la mienne et de ma femme. Ils y représentent les emblèmes de nos deux régions sous le miroir qui est porte-bonheur et rappelle en permanence nos origines. Il nous encourage à la découverte des autres cultures dans un échange mutuel.
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Infos Pratiques
L’exposition a vocation à voyager
L’exposition sera disponible à partir de Février 2012 jusqu’à Août 2012.
Si vous souhaitez réserver l’exposition pour la proposer dans votre association, dans votre quartier …
Contacter nous :
Ville d’Angers Mission démocratie participative et diversité
Hôtel de ville CS 80011 – 49020 Angers Cedex 02
Tél. : 02 41 05 40 90 Courriel : [email protected]